CI.

5 Modélisation, prévision et vérification du comportement statique des systèmes PTSI

Barrage du Couesnon
D’après le Capet Techno 2010 et le bac S-Si 2010

1. Présentation générale
Le Mont-Saint-Michel est érigé dans une baie aux paysages et aux écosystèmes remarquables. Ce site, d’une
rare beauté, est consacré par une double inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (1979).
Ce chef-d’œuvre est aujourd’hui menacé. Au fil des siècles et des interventions humaines, la sédimentation
s’est accentuée autour du Mont : poldérisation, réalisation de la digueroute, construction du barrage équipé de
portes-à-flot. Petit à petit, la mer recule, terre et prés salés progressent. Un parking de quinze hectares au pied des
remparts dénature le paysage maritime depuis plus de 50 ans.

Les experts internationaux sont formels. À l’horizon 2040, si rien n’est entrepris, le Mont-Saint-Michel
s’ensablera irrémédiablement et sera entouré de prés salés. Cette transformation bouleversera de façon
irréversible l’esprit du lieu voulu par les bâtisseurs de l’abbaye.
Pour éviter cela, un nouveau barrage utilise depuis 2009 la force des eaux mêlées de la marée et du fleuve
(le Couesnon). Les résultats sont déjà perceptibles autour du Mont et confirmés par des mesures scientifiques
régulières. Cette reconquête des grèves imposera également en 2014/2015 de restituer à la nature les 15 hectares
du parking maritime actuel mais aussi la digue-route qui relie l’îlot rocheux au continent et bloque les courants de
marée depuis plus de 130 ans. Grâce aux eaux de la marée et du Couesnon, les sédiments seront chassés au large.
Le Mont retrouvera sa dimension maritime pour longtemps. »

Barrage du Couesnon en action

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2. Principe de fonctionnement
La solution choisie pour désensabler le Mont-Saint-Michel, est d’utiliser l’effet de chasse, le principe est décrit ci-
dessous :
Phase n°1 : Pleine mer moins 1 heure. Empêcher les
sédiments de se déposer dans le Couesnon. Fermeture de la
vanne.
Phase n°2 : Pleine mer moins 10 minutes. Début du
remplissage par l’eau de mer. Ouverture en surverse.
Phase n°3 : Niveau d’eau du Couesnon supérieur à 2/3 du
niveau d’eau mer. Remplissage par l’eau de mer. Ouverture
complète.
Phase n°4a : Pleine mer plus 1 heure 30 minutes. Empêcher
l’eau stockée d’aller vers la mer. Fermeture
Phase n°4b : Pleine mer plus 6 heures. Empêcher l’eau
stockée d’aller vers la mer. Fermeture.
Phase n°5 : Pleine mer plus 6 heures. Chasse. Ouverture
progressive et contrôlée de la vanne à marée basse.
Phase n°6 : Pleine Mer plus 7 h. Écoulement normal du
Couesnon. Ouverture en sousverse.
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PTSI
Les premiers flots* arrivent sur la vanne 1heure avant la
pleine mer, ils sont très fortement chargés en sédiments.
La chute de la vitesse du flux entraîne une décantation
naturelle.
Les sédiments se déposent en aval du barrage.
En utilisant les similitudes associées à la mécanique des
fluides, les études sur maquette ont permis de retenir la
date « pleine mer moins 10 minutes » pour commencer à
remplir le bassin de retenue. Elle s’effectue par le dessus
de la vanne. Cette technique permet d’employer une eau
peu chargée en sédiments, on minimise ainsi les risques
de comblement de la partie amont du barrage.
Cette ouverture complète est effectuée dès que le niveau
d’eau dans le Couesnon est supérieur au 2/3 du niveau
d’eau du flot* (marée montante). La durée de cette phase
est très courte, elle correspond à un volume d’eau en
vives eaux de 900 000 m3 et en mortes eaux de 470 000
m3. Pour optimiser le remplissage, le barrage est
totalement ouvert.
La fermeture s’effectue lorsque les niveaux amont et aval
sont équivalents. Ce qui correspond, approximativement,
à 1 heure 30 minutes après la pleine mer.
Une fois la vanne fermée, on attend la fin du jusant*. À
l’eau de la marée, vient s’ajouter le débit de la rivière
Couesnon. Un débit de fuite est maintenu, afin que le
chenal du Couesnon soit toujours matérialisé.
L’ouverture lente et progressive des vannes permet une
chasse contrôlée. Elle est soutenue pendant une heure
environ. La mesure et le contrôle du niveau aval
permettent d’avoir un débit quasi constant.
Une heure après la chasse, on dispose avec la vanne en
position sousverse, d’un écoulement de l’amont vers
l’aval équivalent à une petite crue de rivière.
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3. Objectif
On se propose dans cette étude de
Objectif
général

déterminer les caractéristiques des vérins

d’un point de vue des actions mécaniques.

La figure ci-dessous présente la modélisation

cinématique 3D du mécanisme de manœuvre de la
vanne du barrage

Schéma cinématique 3D du mécanisme

❖ Hypothèse et données :
- On admet, afin de faciliter les calculs, que le mécanisme est modélisable par le mécanisme plan présenté
précédemment
- lors de la pleine mer, la hauteur d’eau maximale est celle représentée sur la figure et que seul le secteur
angulaire compris entre [𝛼0 , 𝛼1 ] est immergé (𝛼0 = 0° 𝑒𝑡 𝛼1 = −60°).
- on négligera la masse de la tige et du corps du vérin devant la masse de la vanne (1) et des autres actions
mécaniques
On note
- 𝑚1 = 63700𝑘𝑔 la masse de la vanne et G1 son centre de masse.
- 𝑝 = 𝜌𝑒𝑎𝑢 . ℎ. 𝑔 : la pression de l’eau sur la vanne à la profondeur h
- 𝜌𝑒𝑎𝑢 = 1000𝑘𝑔. 𝑚−3 : la masse volumique de l’eau
- 𝑔 : accélération de la pesanteur
- ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹𝑒→1 (𝑃) : l’action mécanique élémentaire appliquée par l’eau sur la vanne 1 au point courant P
- 𝑦𝑝 l’ordonnée du point P,
Les autres données géométriques sont précisées ci-dessous :
❖ Paramétrage et données géométriques
- Le repère ℛ0 (𝑂, ⃗⃗⃗⃗ 𝑥0 , ⃗⃗⃗⃗
𝑦0 , ⃗⃗⃗𝑧0 ), supposé Galiléen, est - ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐺1 = 𝑐. ⃗⃗⃗⃗ 𝑥1 + 𝑑. 𝑦 ⃗⃗⃗⃗1 (𝑐 = 3,97𝑚 et 𝑑 = −0,42𝑚)
lié au radier (0) - ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐵 = −𝜆(𝑡). ⃗⃗⃗⃗ 𝑥3
- Le repère ℛ1 (𝑂, ⃗⃗⃗⃗ 𝑥1 , 𝑦 𝑧0 ), est lié à la vanne (1)
⃗⃗⃗⃗1 , ⃗⃗⃗ - ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑒. ⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐴 𝑥0 + 𝑓. 𝑦 ⃗⃗⃗⃗0 (𝑒 = 5,45𝑚 et 𝑓 = 1,9𝑚)
- Le repère ℛ2 (𝐵, ⃗⃗⃗⃗ 𝑥3 , 𝑦 𝑧0 ), est lié à la tige du
⃗⃗⃗⃗3 , ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑅1 . ⃗⃗⃗⃗
- 𝑂𝑀 𝑥1 (𝑅1 = 7𝑚)
vérin (2)
- 𝛽(𝑡) = (𝑥 𝑥1 ) = (𝑦
⃗⃗⃗⃗0 , ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗1 )
⃗⃗⃗⃗0 , 𝑦
- Le repère ℛ3 (1, ⃗⃗⃗⃗ 𝑥3 , ⃗⃗⃗⃗
𝑦3 , ⃗⃗⃗ 𝑧0 )), est lié au corps du
- 𝜃(𝑡) = (𝑥 𝑥3 ) = (𝑦
⃗⃗⃗⃗0 , ⃗⃗⃗⃗ 𝑦3 )
⃗⃗⃗⃗0 , ⃗⃗⃗⃗
vérin (3)
- 𝜓𝐶 = (𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ , 𝑂𝐶⃗⃗⃗⃗⃗ ) = 38,25°
- ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂 2 𝑂1 = 𝐿. ⃗⃗⃗
𝑧0 , (𝐿 = 9𝑚)
- 𝜓𝐶 = (𝑂𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ , 𝑂𝐷⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ) = −34°
- ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑎. ⃗⃗⃗⃗
𝑂𝐵 𝑥1 + 𝑏. ⃗⃗⃗⃗𝑦1 (𝑎 = −1,09𝑚 et 𝑏 = 1,68𝑚)

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3.1. Modélisation locale : action de l’eau sur la vanne

Objectif
local

Déterminer l’action mécanique globale de l’eau sur la vanne

L’action de l’eau sur la vanne est maximale six heures après la haute mer, à cet instant, la vanne est fermée,
l’eau de la marée haute précédente est retenue par la vanne, et la mer est à marée basse.
Cette position est représentée sur le schéma la figure ci-dessous.

Les caractéristiques des vérins sont données ci-dessous :

• Diamètre intérieur du corps : 𝑑𝐶 = 0,25𝑚

• Diamètre de la tige : 𝑑 𝑇 = 0,09𝑚
• Course totale : 𝑐𝑡 = 2,5𝑚
• Pression hydraulique : 𝑝𝐻

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Question 1: Définir l’expression de l’action mécanique élémentaire de l’eau sur la vanne 1

Question 2: Définir le lieu géométrique d’application de cette action élémentaire
Question 3: Déterminer le torseur d’action mécanique de l’eau sur la vanne 1 au point O

3.2. Modélisation globale :

Objectif
local

L’objectif est de valider le choix des vérins en vérifiant leur dimensionnement.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑋𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗

𝑅𝑖→𝑗
On note {𝜏𝑖→𝑗 } = { } = { 𝑌𝑖𝑗 𝑀𝑖𝑗 } le torseur de l’action mécanique transmissible du solide i sur
𝑀⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑄 𝑄,𝑖→𝑗 𝑍𝑖𝑗 𝑁𝑖𝑗
𝑄 (𝑥 ,𝑦
⃗ ,𝑧)
le solide j
Question 4: Tracer le graphe de structure de ce mécanisme.
Question 5: Placer les actions mécaniques extérieures au système sur ce graphe
Question 6: Placer les torseurs d’action mécanique transmissibles par chaque liaison. Les simplifier dans un
second temps dans le cas de l’hypothèse d’un modèle plan.
Question 7: D’après le nombre d’inconnues et du nombre d’équations disponibles, peut-on résoudre le
problème ?
Question 8: Proposer une stratégie d’isolement pour déterminer l’ensemble des inconnues.
Question 9: Déterminer une relation entre les grandeurs géométriques du vérin, la pression 𝑝𝐻 et l’action
mécanique du vérin sur la vanne.
Question 10: Déterminer une relation entre la pression 𝑝𝐻 et les actions mécaniques extérieures au système.
Question 11: Déterminer les actions mécaniques exercées sur le guidage en rotation de la vanne 1
Question 12: Quel est l’effet de l’action de l’eau sur la pression ? Aurait-on pu prévoir ce comportement ?
Question 13: Déterminer, dans la position de la figure, la pression 𝑝𝐻 nécessaire pour maintenir la vanne 1, avec :
(𝑥 𝑥1 ) = −30° et ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗0 , ⃗⃗⃗⃗ 𝑥3 = ⃗⃗⃗⃗
𝑥0

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