Vous êtes sur la page 1sur 33

REPUBLIQUE DE GUINEE

-------------
Travail – Justice – Solidarité

RAPPORT DE STAGE DE FORMATION DES CADRES JURIDIQUES


FRANCOPHONES SUR LA JUSTICE PENALE

ORGANISE AU CAIRE (REPUBLIQUE ARABE D’EGYPTE)

DU 10 AU 14 DECEMBRE 2023

Présenté par : M. Aboubacar Tiro CAMARA

Magistrat, Membre de la Chambre spéciale de contrôle de l’instruction de la


Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF)

République de Guinée

Décembre 2023
Table des matières
Table des matières.............................................................................................2

I. INTRODUCTION.........................................................................................3

II.CONTEXTE ET JUSTIFICATION............................................................3

III. LES PARTICIPANTS............................................................................4

IV. OBJECTIFS............................................................................................4

V.DEROULEMENT DU STAGE DE FORMATION...................................5

VI. CONCLUSION.....................................................................................32

VII. RECOMMANDATIONS.....................................................................32

I. INTRODUCTION
Le présent compte rendu relate le déroulement ainsi que le contenu du stage
de formation qui a été conjointement organisé par l'Agence Egyptienne du
Partenariat et du Développement en collaboration avec le Centre National
d'Études Judiciaires (CNEJ). Ce stage, qui s'est tenu du 10 au 14 décembre
2023 au Caire, République Arabe d'Égypte, a constitué une opportunité
exceptionnelle d'information, de formation, et de partage d'expériences entre
les professionnels du droit issus de neuf (09) pays d'Afrique francophone.

II. CONTEXTE ET JUSTIFICATION


Suite à la communication officielle N°CD361/A.23 en date du 28 septembre
2023 émanant de l'Ambassade de la République Arabe d'Égypte en Guinée,
qui concerne la sélection des membres du Ministère de la Justice pour
participer à un stage intitulé « Formation des cadres juridiques francophones
sur la justice pénale » prévu du 10 au 14 décembre 2023 au Caire, nous
avons été désignés par le Ministre de la Justice et des Droits de l'homme
pour représenter notre département lors de cette session de formation.

Cette opportunité de participer à un tel programme de formation revêt une


grande importance pour tout magistrat, démontrant ainsi la confiance du
Ministre envers les jeunes professionnels. Notre présence à ce stage
témoigne également de l'engagement de la République de Guinée sur la
scène internationale en matière de justice et de droits de l'homme. Il
souligne l'intérêt que les autorités guinéennes et leurs partenaires
techniques et financiers accordent à la formation des magistrats et à
l'amélioration du Service public de la Justice.

Participer à cet échange d'expériences contribuera à promouvoir des


pratiques judiciaires de qualité, conformes aux normes des conventions
internationales. Cela représente un pas important vers le développement
d'une magistrature de haut niveau.

III. LES PARTICIPANTS


Ont pris part à ce stage de formation les représentants des pays énumérés
ci-dessous :

- Un (01) représentant de la République de Guinée ;


- Un (01) représentant de la République du Niger ;
- Un (01) représentant de la République du Benin :
- Deux (02) Représentants de la République du Burkina Fasso ;
- Deux (02) représentants de la République de Djibouti ;
- Une représentante de la République de Madagascar ;
- Une représentante de l’Union des Comores ;
- Un représentant de la République du Cameroun ;
- Un représentant de la République du Congo.

Tous les participants à cet atelier sont des experts du domaine juridique,
occupant des postes tels que magistrats, directeurs des affaires
juridiques et responsables de la codification des lois et règlements au sein
des Ministères des Affaires étrangères.

IV. OBJECTIFS
L’objectif de ce stage était d’approfondir les connaissances des cadres
africains participants aux meilleures pratiques des conventions
internationales concernant la justice pénale et leurs répercussions sur les
législations pénales nationales.

C’était également l’occasion de prendre connaissance des politiques


égyptiennes législatives et judiciaires dans le domaine de la mise en
pratique des conventions internationales de la justice pénale.

Aussi, elle offrait l'opportunité de se familiariser avec les politiques


législatives et judiciaires de l'Égypte dans la mise en œuvre des
conventions internationales en matière de justice pénale.

V. DEROULEMENT DU STAGE DE FORMATION


Le stage de formation a eu lieu au Centre National d’Etudes Judiciaires du
Caire (République Arabe d’Egypte).
1ER JOUR : LE 10 DECEMBRE 2023
Après la finalisation des démarches d'inscription des participants, les
responsables du Centre National d'Études Judiciaires (CNEJ) ont accueilli
chaleureusement l'ensemble des délégués et exprimé le vœu d'une
expérience enrichissante au sein de cette institution de formation renommée.
L'objectif était de favoriser un échange d'expériences basé sur les
conventions internationales ainsi que sur les législations nationales
respectives des participants.

A l’entame, une introduction succincte du Centre a été présentée, suivie


d'une visite guidée des différentes sections du Centre National d'Études
Judiciaires (CNEJ). Nous avons exploré la salle polyvalente du CNEJ,
nommée d'après le premier président de la Cour de Cassation égyptienne, la
bibliothèque qui compte plus de 20 000 ouvrages, ainsi que le studio
d'enregistrement des formations à distance. Au cours de cette visite, nous
avons eu l'occasion de rencontrer le vice-ministre de la justice chargé des
affaires judiciaires, qui a réaffirmé la volonté et la disponibilité des autorités
égyptiennes à soutenir le processus d'échange et de partage d'expériences
entre les États.

De retour dans la salle de formation, Monsieur Abdel Alim FAROUK,


Président du tribunal et membre du bureau technique au CNEJ, a exposé le
fonctionnement du système judiciaire égyptien ainsi que la structure
hiérarchique des juridictions pénales. Pendant son exposé, il a débuté par
retracer l'évolution de la justice égyptienne depuis l'époque pharaonique
(3100 avant JC - 332 avant JC) jusqu'au système judiciaire de l'État
moderne (1805-1955).

Il a ensuite expliqué les juridictions ordinaires composées d’une (01) Cour de


Cassation, huit (08) Cours d’Appel, des tribunaux de Grandes Instance, les
tribunaux d’instance ainsi que les Cours spécialisées (Cours de la famille, les
Cours de l’enfant, les Cours économiques, les juridictions de travail, la Cour
de Sécurité de l’Etat). Il a aussi souligné qu’il existe un parquet Général à la
Cour de Cassation dirigé par le Procureur Général près cette Cour et un
autre Procureur Général près des Cours d’appel, des tribunaux de grande
instance et les tribunaux d’instance et ces Procureurs Généraux sont
assistés par les Avocats Généraux.

Il a enfin expliqué les juridictions administratives de l’Egypte composées du


Conseil d’Etat, des Cours d’appel administratives et les tribunaux
administratifs.

Pendant cette représentation, il est revenu sur l’organisation, le


fonctionnement et compétence de chacune de ces juridictions avant de
clôturer par les aspects distincts du système judiciaire Egyptienne entre
autres, l’indépendance de la magistrature, l’impartialité des juges, la
garantie du droit de procédure et de défense, Il a ensuite exposé la structure
des juridictions ordinaires, comprenant une Cour de Cassation, huit Cours
d'Appel, des tribunaux de Grande Instance, des tribunaux d'Instance, ainsi
que des Cours spécialisées telles que les Cours de la famille, les Cours de
l'enfant, les Cours économiques, les juridictions du travail, et la Cour de
Sécurité de l'État. Il a souligné l'existence d'un parquet général à la Cour de
Cassation dirigé par le Procureur Général, ainsi qu'un autre Procureur
Général près des Cours d'Appel, des tribunaux de Grande Instance et des
tribunaux d'Instance, ces derniers étant assistés par les Avocats Généraux.

Il a également exposé la composition des juridictions administratives en


Égypte, comprenant le Conseil d'État, les Cours d'Appel administratives, et
les tribunaux administratifs. Au cours de cette présentation, il a détaillé
l'organisation, le fonctionnement, et les compétences de chacune de ces
juridictions, mettant en avant des aspects distinctifs du système judiciaire
égyptien tels que l'indépendance de la magistrature, l'impartialité des juges,
la garantie du droit de procédure et de défense, la publicité des audiences, le
double degré de juridiction, ainsi que la force exécutoire des jugements.la
publicité des audiences, double degré de juridiction et la force exécutoire des
jugements.

A sa suite, Monsieur Hany Fathy GEORGY, Président à la Cour d’Appel du


Nord du Caire a abordé le thème de la répercussion des traités,
conventions et déclarations internationaux concernant les droits de
l’homme les législations pénales nationales.
Dans son exposé, après avoir catégorisé les droits de l'homme, l'orateur s'est
largement penché sur l'impact de certains instruments juridiques
internationaux sur les législations nationales. Il a particulièrement mis en
avant des documents tels que la Charte des Nations Unies du 26 juin 1945,
la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, le
Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre
1966, ainsi que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux
et culturels du 16 décembre 1966. Il a souligné que le respect de ces
instruments juridiques internationaux incombe aux pays signataires.

Il a souligné que dès qu'un pays ratifie un instrument juridique


international, celui-ci est assimilé à la loi nationale et entre immédiatement
en vigueur. Au cours de cette présentation, les participants ont
successivement exposé les dispositions de leur législation pénale nationale
en tenant compte des instruments juridiques internationaux.

2EME JOUR : LE 11 DECEMBRE 2023

La journée a débuté avec l'exposition du thème sur la protection pénale


pour les catégories en ayant besoin dans les traités internationales et
les législations.

Animée par Monsieur Ihab El Menabawy, Président à la Cour d'appel et


expert à l'ONUDC, la présentation a commencé par le rappel des quatre (04)
catégories de personnes nécessitant une protection, à savoir :

1. Les enfants ;
2. Les femmes ;
3. Les personnes à mobilité réduite (personnes vivant avec handicap) ;
4. Les personnes âgées.

Il a également abordé les caractéristiques distinctives et les principaux


fondements des droits de l'homme. Cette présentation a été suivie par des
discussions fructueuses et un échange d'expériences entre tous les
participants.

Déroulant ainsi l’agenda du jour, le second thème portant sur le cadre


international pour la lutte contre le crime organisé transnational a été
présenté par Monsieur Adel Magued, vice-président de la Cour de
Cassation égyptienne.

Il a entamé son discours en exposant les instruments juridiques


internationaux suivants :

La Convention des Nations Unies pour la lutte contre la criminalité


transnationale organisée de 2000 et rentrée en vigueur en 2003 ;

Le protocole sur la traite des êtres humains 2000 et rentrée en vigueur en


2003 ;

Le protocole sur le trafic illicite de migrants de 2000 et rentrée en vigueur en


2004 ;

Convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption de 2003 et


rentrée en vigueur en 2005.

Il a mis en évidence le fait que tous ces instruments juridiques


internationaux imposent aux États signataires d'incorporer les dispositions
correspondantes dans leurs législations nationales. Afin de vérifier la mise
en œuvre effective de ces recommandations du législateur international, le
formateur a ensuite invité chaque participant à examiner la conformité de sa
législation nationale en matière de crime organisé transnational.

Le dernier thème de la journée portait sur les formes de coopération


nationale aux questions pénales.

Ce thème a été présenté par Monsieur Adel Magued, Magistrat, Vice-


Président de la Cour de Cassation égyptienne.

Il a indiqué que le crime organisé transnational implique plusieurs Etats,


d’où l’intérêt des accords de coopération.

La coopération est un engagement, une volonté des Etats de vivre ensemble


en vue d’atteindre un objectif préalablement établi.

Les principes fondamentaux de la coopération judiciaire :


L’existence des bases juridiques pour la coopération : Instruments
internationaux : au sens large (Les 19 conventions des NU et les Résolutions
et d’autres textes internationaux couvrant plus largement) ;

Au-delà de ces textes la coopération est possible grâce :

Aux Arrangements multilatéraux ou bilatéraux entre gouvernements : à eux


seuls ne constituent pas de bases légales de coopération internationale en
matière pénale, mais sont utiles en ce qu’ils peuvent harmoniser, simplifier
et accepter des procédures particulières (transmission directe des demandes
et réponses) ;

- A l’offre de réciprocité ;

-A la Courtoisie internationale ;

- L’un des principes de la coopération judiciaire : c’est le respect des


droits de l’homme. Il est réitéré dans tous les instruments ;

Le principe de la double incrimination : C’est le fait visé dans la demande de


coopération doit constituer une infraction dans les deux Etats. Il doit être
considéré, respecté même si les deux législations ne nomment pas, ne
définissent pas ou ne classent pas l’acte de la même manière.

Le principe de la spécialité : (dans les deux sens)

L’Etat requérant ne peut communiquer ni utiliser les informations ou les


éléments de preuve fournis par l’Etat requis pour des enquêtes, poursuites,
ou procédures judiciaires, autres que celles visées... », dans la demande
d’entraide sauf accord préalable de l’Etat requis ;

Le principe de la non-discrimination : Ne pas se fonder sur des


considérations basées sur la race, à la religion, à la nationalité, à l’origine
ethnique ou aux opinions politiques des personnes.

Le principe ne bis in dem: (Cumul des poursuites et Chose jugée):

Une partie peut refuser de coopérer lorsque les mêmes faits ont été déjà
jugés par la juridiction requise ou alors l’individu recherché a été
définitivement condamné par les autorités de l’Etat requis pour l’infraction
ou les infractions à raison desquelles, l’extradition est demandée ;

L’Interdiction de la torture, de traitement cruel, inhumain ou dégradant : la


personne recherchée a été l’objet ou risque d’être soumise dans l’Etat
requérant à la torture, à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Les formes de coopération judiciaire :

L’entraide : Le mécanisme par lequel des Etats coopèrent entre eux pour
obtenir des preuves nécessaires à la conduite des enquêtes et poursuites
pénales.

Extradition : c’est la remise par un État partie (État requis) d’un individu qui
se trouve sur son territoire à un autre État partie (État requérant) qui
recherche cet individu soit afin de le poursuivre, soit afin de lui faire subir la
condamnation que ses tribunaux ont déjà prononcée à son encontre.

Les autres formes :

Les enquêtes conjointes ;

La remise des personnes ;

Le transfert des procédures pénales ;

L’exécution des condamnations étrangères : le transfèrement des personnes


condamnées ;

La reconnaissance des jugements pénaux étrangers ;

La confiscation des produits du crime ;

La collecte et l’échange d’informations entre les services de renseignements,


de détection et de répression.

En termes de coopération judiciaire, la plupart des conventions des Nations


Unies ont été ratifiées par les Pays Africaines, toute chose qui facilite
l’effectivité de mise en application desdites conventions.

3EME JOUR : LE 12 DECEMBRE 2023


Thème : la cybercriminalité comme modèle de crime organisé
transnational

Présenté par Monsieur Mohamed El Zend, Président de la Cour


Economique du Caire, membre du bureau technique au secteur des
tribunaux spécialisés.

Pour aborder ce thème, la cybercriminalité relevant de la criminalité


organisée, il est revenu sur la notion du crime organisé qui fait référence à
« l’ensemble des activités criminelles planifiées et coordonnées menées
par des groupes qui opèrent au-delà des frontières nationales. Ces
activités comprennent généralement, mais sans s’y limiter, le trafic de
drogue, la traite des êtres humains, le trafic d’armes, la
cybercriminalité et de blanchiment d’argent. L’aspect transnational
souligne la nature complexe et transfrontalière de ces crimes,
nécessitant une collaboration internationale pour une réponse et une
prévention efficace. ».

L’encadrement juridique du crime organisé

La convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale


organisée adoptée en 2000 et entrée en vigueur en 2003 et trois
protocoles sus mentionnés sont les sources d’encadrement de cette
criminalité.

La portée de cette convention est de :

Lutte contre le crime organisé transnational ;

Infraction spécifique ;

Mesures légales et d’application de la loi ;

Protection des victimes et des témoins ;

Mesures préventives ;

Assistance technique et formation.

Les critères pour définir une activité criminelle comme crime organisé
transnational
La nature transnationale : le dépassement des frontières nationales ;

Implication d’un groupe criminel organisé : une association composée de


trois (03) personnes ou plus ;

Crime grave : les infractions dont la peine est égale ou supérieure à quatre
(04) ans ;

Motif lucratif : crime commis pour tirer profit pécuniaire ;

Exécution planifiée, organisée et systématique.


Il revenait ainsi, sur la cybercriminalité qui est une catégorie
d’infractions impliquant l’utilisation d’ordinateurs et de réseaux, où
la technologie peut être la cible du crime, soit le moyen utilisé pour le
commettre.

La cybercriminalité couvre trois catégories d’agissements :

La première prend les technologies comme objet de l’infraction :

Les atteintes aux systèmes informatiques,

Les atteintes aux systèmes automatisés de données,

Les atteintes aux systèmes de cryptologie.

1. La deuxième, prend les technologies comme outil de l’infraction :

Les atteintes à la propriété intellectuelle ;

Les atteintes aux moyens électroniques de paiement ;

La cyberguerre et le cyberterrorisme ;

Les atteintes à la sûreté et aux intérêts des Etats ;

Les atteintes aux personnes et aux biens.

2. La troisième prend les technologies de l’information comme scène de


crime

Les atteintes liées à la pédophilie, à l’homosexualité et au harcèlement ;

Les atteintes liées à la xénophobie et les incitations à la haine raciale ;


Les atteintes liées aux infractions de la presse électronique.

NB : il faisait remarquer que dans les trois cas on note que l’absence de l’un
de ces éléments, il n’y a pas de cybercriminalité.

Les caractéristiques de la cybercriminalité

Nature transnationale ;

Anonymat et sophistication technologique ;

Évolution numérique ;

Exécution planifiée, organisée et systématique ;

Défis de traçabilité.

Le cadre juridique de la cybercriminalité

Le cadre national

Lutte contre la cybercriminalité loi n°175/2018 ;

La loi sur la régulation des télécommunication n°10/2003 ;

Code pénal égyptien ;

Loi sur la protection des données n°151/2020

Loi anti-terroriste n°94/2016 ;

Loi régissant les listes des entités et individus terroristes n°8/2015

Le cadre international

La convention du Conseil de l’Europe sur la cybercriminalité (convention de


Budapest) ;

La convention des Nations Unies sur la lutte contre l’utilisation de la


technologie de l’information et des communications à des fins criminelles
(Projet – session de clôture du 29 janvier 2024) ;

Convention de l’union africaine sur la cybersécurité et la protection des


données personnelles ;
La convention de la Ligue des Etats arabes sur la lutte contre les infractions
liées aux technologies de l’information.

Défis de la coopération internationale

Problème de compétence juridique :

Complexité des crimes transnationales ;

Défis de l’extradition.

Préoccupations concernant la vie privée des données :

Equilibrage entre l’application de la loi et la vie privée ;

Partage international de données ;

Variation des cadres juridiques :

Efforts d’harmonisation ;

Diversité des systèmes juridiques.

Le formateur a enfin présenté quelques formes de cyber infractions avant de


lancer le débat pour le partage d’expériences des participants.

Thème : le cadre national et international pour la lutte contre la traite


des êtres humains

Développé par Docteur Aiman HEIKAL, Président à la Cour d’Appel. Dans


son intervention, il a parlé de :

Dans le cadre de la présentation du cadre international et national de lutte


contre le trafic d'êtres humains, ce crime qui est devenu depuis sa naissance
l'un des crimes internationaux organisés, coûte aux sociétés des milliards de
dollars, que ce soit en termes de pertes subies ou de lutte contre ce
phénomène, en plus de constituer une forme d'esclavage moderne qui porte
atteinte à la dignité et aux droits de l'homme.

La victime de ces crimes est considérée comme une simple marchandise


pour les criminels. Ils peuvent l'utiliser, voire la vendre, afin de réaliser des
gains financiers élevés, ce qui constitue une violation de la dignité et des
droits de l'homme.
Le trafic d'êtres humains est lié à plusieurs autres crimes, notamment les
flux financiers illicites, l'utilisation de documents de voyage falsifiés,
l'immigration illégale, la cybercriminalité, les drogues, les armes et le
blanchiment d'argent.

Le trafic d'êtres humains peut se produire à l'intérieur d'un seul pays ou


entre plusieurs pays, et il ne nécessite pas nécessairement le déplacement
de la victime d'un endroit à un autre. Le trafic d'êtres humains est considéré
comme un crime contre l'individu dans les traités internationaux, car il viole le
droit de la victime à la libre circulation en recourant à la contrainte et implique
une exploitation dans le but de réaliser un profit.

- Les principaux traités sont les suivants :

1. La Convention relative à l'esclavage de 1926, à laquelle l'Égypte a adhéré


en 1928 ;

2. La Convention des Nations Unies contre la traite des êtres humains et


l'exploitation de la prostitution d'autrui de 1951, à laquelle l'Égypte a adhéré
en 1959 ;

3. La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de


discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) de 1979 ;

4. Le Protocole facultatif concernant la vente d'enfants, la prostitution des


enfants et la pornographie mettant en scène des enfants de 2000 ;

5. La Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale


organisée de 2000 ;

6. Le Protocole de Palerme pour prévenir, réprimer et punir la traite des


personnes, en particulier des femmes et des enfants, complétant la
Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée
de 2002, signé par l'Égypte le 5 mars 2004.

Le crime de trafic d'êtres humains préoccupe la conscience mondiale ces


derniers temps, car il représente une forme d'esclavage moderne et constitue
une violation flagrante des droits de l'homme et de ses libertés
fondamentales.
Le crime de trafic d'êtres humains est contraire aux principes des
religions divines car il viole la dignité humaine qu'elles ont cherché à
préserver.

Depuis plus de 14 siècles, la loi islamique a criminalisé le trafic d'êtres


humains avant les systèmes juridiques séculiers, préservant ainsi
l'humanité que Dieu a honorée en disant : "Nous avons effectivement honoré
les fils d'Adam. Nous les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons
attribué de bonnes choses comme nourriture, et les avons nettement
préférés à plusieurs de Nos créatures." (Sourate Al-Isra, verset 70).
L'honneur accordé à l'homme est dû au fait qu'il est le vicaire de Dieu sur
terre, comme Dieu l'a dit : "Et lorsque ton Seigneur confia aux anges : Je
vais établir sur la terre un vicaire'" (Sourate Al-Baqarah, verset 30). Pour
consacrer cette position et ce statut de l'homme auprès de Dieu, les anges
ont été ordonnés de se prosterner devant Adam, paix soit sur lui, comme
Dieu l'a dit : "Et lorsque Nous dîmes aux anges : 'Prosternez-vous devant
Adam', ils se prosternèrent, à l'exception d'Iblis qui refusa, s'enfla d'orgueil
et fut parmi les infidèles." (Sourate Al-Baqarah, verset 34).

L'islam encourage la protection des droits de l'homme et la dignité de chaque


individu. Le prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) a dit : "Celui qui
prive un homme libre de sa liberté, Allah le privera de Sa miséricorde le Jour
de la Résurrection" (Sahih Al-Bukhari). Il est également rapporté qu'il a dit :
"Celui qui traite un esclave injustement, Allah le traitera injustement le Jour
de la Résurrection" (Sunan Abu Dawood). * En résumé, le trafic d'êtres
humains est un crime grave et une violation des droits fondamentaux de
l'homme. Il est condamné par les traités internationaux et est contraire aux
principes des religions divines, y compris l'islam, qui souligne la dignité
humaine et l'interdiction de l'esclavage. La protection des droits de l'homme
et la lutte contre le trafic d'êtres humains sont des préoccupations
mondiales qui nécessitent une action concertée de la part des
gouvernements, des organisations internationales et de la société civile.
L'Égypte a mis en place un système global de prévention et de lutte contre la
traite des êtres humains et de protection des victimes de ses conséquences
graves.

L'Égypte a ratifié la Convention des Nations Unies contre la criminalité


transnationale organisée, ainsi que le Protocole des Nations Unies visant à
prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des
femmes et des enfants, en vertu de la décision présidentielle n° 294 de 2003,
conformément à l'article 151 de la Constitution de 1971, qui était en vigueur
au moment de l'adhésion à la convention. Selon cet article, "les traités
internationaux ont force de loi après leur conclusion, leur ratification et leur
publication, conformément aux procédures établies".

La Constitution égyptienne de 2014, modifiée en 2019, vise à lutter contre la


traite des êtres humains en accordant une protection constitutionnelle et
pénale interdisant et criminalisant la traite des êtres humains. Les articles
51 et 61 énoncent les modalités de don d'organes humains pour lutter
contre le trafic d'organes humains. L'article 89 interdit "toutes formes
d'esclavage, de servitude, de contrainte, d'exploitation forcée de l'être
humain, de traite des êtres humains, et autres formes de trafic d'êtres
humains".

L'article 60 interdit le trafic d'organes humains en tant que forme de trafic


d'êtres humains, en stipulant que « le corps humain est inviolable, toute
atteinte, mutilation ou utilisation abusive constitue un crime puni par la loi. Le
trafic d'organes est interdit et aucune expérience médicale ou scientifique ne
peut être effectuée sur une personne sans son consentement libre et éclairé,
conformément aux principes établis dans le domaine des sciences médicales,
réglementés par la loi ».

L'article 80 de la Constitution prévoit également une protection spéciale pour


les enfants contre l'exploitation sexuelle et économique, qui sont deux formes
de traite des êtres humains, en déclarant : "L'État s'engage à protéger l'enfant
contre toutes les formes de violence, de maltraitance, de mauvais traitements,
d'exploitation sexuelle et économique.
La loi égyptienne n° 64 de 2010 relative à la lutte contre la traite des êtres
humains et son règlement d'application comportent des dispositions pénales
et punitives. Il est basé sur les principes suivants : la prévention et la
répression, la poursuite et le jugement, la protection des victimes (fourniture
d'une assistance aux victimes et protection), le partenariat avec les
organisations de la société civile et la coopération internationale sous toutes
ses formes.

Cette loi prévoit des peines très sévères en la matière. Il a aussi souligné que
les peines aussi peuvent être ordonnées, il s’agit :

La confiscation : Dans tous les cas, la confiscation des fonds, des biens,
des moyens de transport ou des outils obtenus par l'une des infractions
prévues par cette loi, ou qui ont été utilisés pour les commettre, est
prononcée, sans préjudice des droits des tiers de bonne foi. (Article 13).

La publication : Dans le jugement de condamnation, le tribunal ordonne la


publication du jugement aux frais de la personne morale dans deux
journaux quotidiens à large diffusion, et le tribunal peut ordonner la
suspension de l'activité de la personne morale pour une durée ne dépassant
un an.

Par rapport coopération internationale pour lutter contre cette


infraction, l'article 18 dispose que : « Les autorités judiciaires et
policières égyptiennes coopèrent avec les autorités étrangères
analogues en ce qui concerne la lutte contre et la poursuite des crimes
de traite des êtres humains, y compris l'échange d'informations, la
conduite d'enquêtes, l'assistance, les commissions rogatoires
judiciaires, l'extradition des criminels et des objets, la restitution des
fonds, le transfert des condamnés et autres formes de coopération
judiciaire et policière, le tout dans le cadre des règles prévues par les
conventions bilatérales ou multilatérales en vigueur en République
arabe d'Égypte, ou conformément au principe de la réciprocité. ».

Protection de la victime et aide à sa réadaptation physique, mentale et


sociale, à son intégration dans la société ou à son rapatriement dans son
pays d'origine de manière rapide et sûre.
Le ministère des Affaires étrangères, par l'intermédiaire de ses missions
diplomatiques et consulaires à l'étranger, est chargé de fournir toute
l'assistance possible aux victimes égyptiennes de la traite des êtres humains,
en coordination avec les autorités compétentes des pays où elles sont
accréditées, en particulier leur rapatriement en République arabe d'Égypte
de manière sûre et rapide. Le ministère des Affaires étrangères, en
coordination avec les autorités concernées dans les autres pays, facilite
également le rapatriement rapide et sûr des victimes étrangères dans leur
pays d'origine.

Fournir une assistance juridique à la victime à tous les stades de l'enquête


préliminaire, de l'instruction et du jugement, et préserver :

Le droit à son intégrité physique, mentale et morale.

Le droit à la protection de sa vie privée et de son identité.

Le droit d'être informé des procédures administratives, juridiques et


judiciaires pertinentes et d'obtenir les informations les concernant.

Le droit d'être entendu et de voir ses opinions et intérêts pris en compte à


tous les stades de la procédure pénale, sans porter atteinte aux droits de la
défense.

Le droit à l'assistance juridique, notamment le droit de se faire assister d'un


avocat aux phases d'enquête et de jugement. Si la victime n'a pas choisi
d'avocat, le parquet ou le tribunal, selon le cas, doit lui en désigner un,
conformément aux règles prévues par le Code de procédure pénale en
matière de désignation d'un avocat pour l'accusé.

Dans toutes les circonstances, le tribunal compétent prend les mesures


nécessaires pour assurer la protection de la victime et des témoins, en
évitant toute influence sur eux, y compris la non-divulgation de leur identité,
tout en préservant le droit de la défense et le principe de confrontation entre
les parties.

L'État met à disposition des espaces appropriés dédiés à l'accueil des


victimes de la traite des êtres humains, distincts de ceux réservés aux
auteurs, permettant ainsi les visites de leurs proches, avocats et
représentants des autorités compétentes, tout en respectant les autres
garanties prévues à cet égard par la loi sur l'enfance ou toute autre
législation applicable.

Création d'un fonds d'aide aux victimes de la traite des êtres humains :

Un fonds d'aide aux victimes de la traite des êtres humains est créé, doté de
la personnalité morale de droit public, rattaché au Premier ministre, et
chargé de fournir une assistance financière aux victimes qui ont subi des
dommages résultant de l'une des infractions prévues par cette loi.

Un décret du président de la République fixe les modalités d'organisation de


ce fonds, ses autres attributions, ses ressources et ses sources de
financement.

Les recettes des amendes prononcées pour les infractions prévues par cette
loi, les fonds, les outils et les moyens de transport confisqués sont versés
directement au fonds. Le fonds peut également accepter des dons, des
subventions et des legs de la part d'organismes nationaux et étrangers.

Création d'une commission nationale de lutte contre la traite des êtres


humains :

Une commission nationale de lutte contre la traite des êtres humains est
créée, rattachée au Premier ministre, et chargée de coordonner au niveau
national les politiques, plans et programmes visant à lutter contre la traite
des êtres humains, à protéger les victimes et à leur fournir des services, et à
protéger les témoins.

Un décret du Premier ministre fixe les modalités d'organisation de cette


commission, ses autres attributions et sa composition.

Pour conclure, La loi égyptienne a pris des mesures pionnières pour couvrir
les victimes des crimes de traite des êtres humains, y compris la protection
de la victime lésée, des témoins, des experts et des membres de leur famille,
leur aide juridique pendant les procédures d'enquête et de jugement, leur
indemnisation financière pour les dommages subis, ainsi que la fourniture
d'un soutien gouvernemental par le biais de la Commission nationale de
coordination pour la lutte contre la traite des êtres humains et la création
d'un fonds de soutien gouvernemental "pour aider les victimes de la traite
des êtres humains.

Thème : le cadre national et international pour la lutte contre le crime du


trafic illicite des migrants

Développé par Docteur Ashraf HELAL, Président à la Cour d’Appel. Après


avoir présenté la Convention des Nations sur la criminalité transnationale
organisée de 2000 et le Protocole sur le trafic illicite de migrants par voie
terrestre, maritime et aérienne (2000-2004) et il a expliqué les objectifs de
ces instruments juridiques internationaux (la protection et l’assistance).

Ensuite, il a détaillé la notion de criminalité organisée et ses notions


voisines, il s’agit :

Crime organisé : article 3 de la convention suscitée parle de crimes prévus


aux articles 5, 6, 8 et 23, il s’agit alors de crime de corruption, de
blanchiment de capitaux, bande organisée de malfaiteurs et le crime
d’entrave au bon fonctionnement de la justice.

Crime grave : il s’agit des infractions dont la peine est égale ou supérieure à
4 ans.

Pour qu’un crime soit organisé, il doit être transnational, perpétrer par une
bande et être qualifié de crime grave.

Un groupe criminel organisé : il faut une association (3 personnes ou plus),


travailler ensemble dans le temps (durée), objectif criminel (intention
criminelle), l’action criminelle et le profit lucratif (l’argent).

Transnational : suscite plusieurs pays, c’est-à-dire, que le lieu de


planification soit différent du lieu d’exécution et les activités criminelles sont
établies dans d’autres pays (la présence d’élément d’extranéité).

A l’image du crime de la traite des êtres humains, le trafic illicite de migrants


connait le même traitement dans la législation égyptienne et les institutions
correspondantes ont été mise en place à cet effet pour une réponse
proportionnelle.
A l’issue de ce développement, des échanges fructueux ont eu lieu avec
l’apport de tous les participants.

4EME JOURNEE : LE 13 DECEMBRE 2023

Visite de la cour constitutionnelle suprême de l’Égypte

Accompagner du Vice-ministre de la justice chargé des affaires judiciaires,


du directeur du Centre National d’Etudes Judiciaires (CNEJ) et certains
membres de ce centre, nous nous rendus au siège de la Cour
constitutionnelle Suprême de la République Arabe d’Egypte à 10 Heures.

Arrivés sur les lieux, nous avons été reçus par le Président de la Cour
constitutionnelle suprême et l’ensembles des hauts Magistrats de cette
juridiction.

Dans son allocution, le Président de la Cour constitutionnelle Suprême est


revenu sur l’intérêt de coopération judiciaire avec les pays des participants
ainsi que la pertinence du thème de ce stage qui porte sur la justice pénale.

Après les différentes civilités, nous avons visité siège de la Cour de l’union
des cours constitutionnelles des pays arabes. Cette union est composée des
cours constitutionnelles de 15 pays arabes. Elle se réunit une fois dans
l’année. Ce siège est composé de deux (02) bureaux dont celui de son
Président et son Secrétaire Général.

En marge de cette visite, une conférence a été organisée dans la salle


solennelle de la Cour et animée par le 2 ème Vice-Président et le Président de la
Chambre des Commissaires de la Cour.

Dans leurs explications, les conférenciers sont largement revenus sur :

L’histoire de la création de cette Cour, son organisation et le


fonctionnement ;

L’histoire de la création du CNEJ en 1981 qui a formé beaucoup de


magistrats égyptiens et étrangers ;

L’importance de la coopération judiciaire ;


Les directeurs de la procédure pénale auxquels la législation égyptienne
attache prix, il s’agit de l’équité, le droit à la Défense, le droit d’être jugé
devant un juge compétent, la présomption d’innocence ;

Le respect de la dignité humaine comme concept constitutionnel consacré


dans la plupart des instruments juridiques ;

Le contrôle de constitutionnalité : le contrôle préalable, la dimension


ultérieure et le contrôle double ultérieure (l’examen de la constitutionnalité
des lois et règlements ou son effectivité) et antérieure (l’appréciation des
projets de lois). Ils précisaient que l’Egypte a opté pour le contrôle ultérieur.
Après la constitution de 1923, l’Égypte a connu plusieurs constitutions et
dernière. Le contrôle de constitutionnel a commencé en Égypte depuis 1952
à travers un décret qui a été promulgué en 1953 après une révolution. C’est
la constitution de 1971 qui a parlé de création pour la première fois de la
Cour constitutionnelle Suprême ;

L’organisation judiciaire de la République Arabe d’Egypte ;

La revenue des jurisprudences constitutionnelles ;

Importance de la justice sociale pour protéger les libertés et droits


fondamentaux notamment les droits à l’enseignement, à l’habitat, travail,
politique, à la réunion. Elle se fonde sur il faut un intérêt social qui nécessite
réparation ;

La modalité de détermination des peines fondée sur la proportionnalité entre


l’infraction et la peine afin d’éviter l’exagération ou l’abus ;

Le principe de responsabilité personnelle ;

À la suite de cette conférence, nous avons exploré l'ensemble des espaces au


sein du siège de la Cour constitutionnelle suprême, incluant la salle de
conférence, les salons destinés à la réception des officiels, la salle des
audiences, les salles de délibération et la bibliothèque. Cette visite s'est
conclue à 14 heures.

À 15 heures, nous nous sommes finalement dirigés vers le Musée National


de la Civilisation égyptienne. Là-bas, nous avons exploré l'histoire des
figures emblématiques de la civilisation égyptienne et avons eu l'occasion
d'observer les momies. La visite a pris fin à 16 heures, et vous pouvez
trouver des images en annexe.

Le 5ème Jour : le 14 décembre 2023

Thème : le cadre international pour la lutte contre le terrorisme et ses


répercussions sur les législations nationales

Présenté Docteur Ahmed EL DABEÏ, chef du parquet-Cour de cassation, il a


abordé :

La Criminalité du terrorisme

La loi antiterroriste défini le terrorisme comme tout crime ou délit commis en


utilisant l'un des moyens du terrorisme ou dans l'intention de réaliser ou de
mettre en œuvre un objectif terroriste, ou dans l'intention d'appeler ou de
menacer de commettre l'un des crimes ci-dessus.

Le cadre juridique international de lutte contre le terrorisme

La convention internationale pour la répression des attentats terroristes à


l’explosif adoptée le 15 décembre 1997 ;

La convention internationale pour la répression du financement du


terrorisme adoptée le 09 décembre 1999 ;

La convention internationale pour la répression des actes de terrorisme


nucléaire de 2005 et rentrée en vigueur en 2007 ;

La convention de l’Union Africaine sur la prévention et lutte contre le


terrorisme du 14 juillet 1999 ;

Convention arabe sur la suppression du terrorisme du 22 avril 1998 ;

Convention de l’organisation de la conférence islamique sur la lutte contre le


terrorisme international du 1er juillet 1999 ;

Le cadre nation de lutte contre le terrorisme

La législation égyptienne a été fortement influencée par les conventions


suscitées, parce que les Nations Unies et autres organisations régionales
recommandent à tous les pays signataires d’internaliser les dispositions
dans la loi nation. C’est pourquoi, l’Egypte dispose maintenant plusieurs
instruments juridiques qui sont :

Le code pénal ;

Loi anti-terroriste n°94/2016 ;

Loi régissant les listes des entités et individus terroristes n°8/2015.

Les sources du financement du terrorisme

L’impôt islamique (zakkat) illégalement imposé à la communauté ;

La traite des êtres humains ;

Exploitation sauvage et illicite des ressources minières ;

Le kidnapping ;

Le bitcoin ;

Des Donations des réseaux terroristes ;

Les drogues ;

La contrebande ;

-Le vol, pillage, …

Les défis liés à la lutte contre le terrorisme

Pour efficacement lutter contre le terrorisme, les gouvernements font face


aux défis suivants :

L’évolution technologique rapide ;

Le réseautage entre les groupes terroristes ;

L’insuffisance des moyens de riposte aux attaques terroristes ;

La coopération judicaire accélérée ;

Les dispositifs de l’enquête

La loi égyptienne donne le pouvoir au Parquet Général de procéder à :


L’enregistrement et l’écoute des appels téléphoniques ;

La prise des dispositions préventives sur les fonds saisis sur les présumés
terroristes (placé sous mains de justice jusqu’à ce que la Cour décide
autrement) ;

Arrêter le fonctionnement d’un site un site faisant l’apologie des actes


terroristes ;

S’adresser directement à une entité de gestion des données d’un réseau


social (tel que Facebook) de sauvegarder ou le transférer une donnée
automatisée ;

Thème : le cadre national et international de lutte contre le crime de


blanchiment de capitaux

Développé par Monsieur Adel El Saïd, Président à la Cour d’appel, il a


abordé :

La notion de blanchiment d’argent

Le blanchiment de fonds c’est toutes les actions par lesquelles la nature de


fonds acquis illégalement est modifiée de manière qu’ils semblent provenir
d’une source légitime.

Aperçu historique du blanchiment de Fonds

C’est un phénomène qui a commencé en 1930 aux Etats Unis par les
trafiquants de drogues et produits assimilés.

C’est une technique d’utiliser les activités légales comme couverture pour
légitimer l’argent obtenu d’une source illégale.

Les risques néfastes du blanchiment de capitaux

Les risques économiques

Affaiblir la capacité des autorités à mettre en œuvre efficacement les


politiques économiques ;

Inflation et augmentation du niveau général des prix ;

Affaiblir la stabilité du marché des devises étrangères ;


Un déséquilibre dans la répartition des ressources et des richesses au sein
de l’économie ;

Diriger les ressources vers des investissements inutiles au détriment


d’investissements viables qui contribuent au développement ;

Menacer la stabilité financière et bancaire ;

Menacer la stabilité des bourses et la possibilité de leur effondrement.

Les risques politiques

La diffusion de la corruption politique et administrative et l'exploitation de


l'influence ;

Porter atteinte à la réputation du pays, notamment auprès des institutions


financières internationales ;

Accès des criminels à des postes politiques importants dans l’État ;

Exploiter l’argent blanchi pour financer le terrorisme.

Les risques sociaux

Il y a une disparité entre les classes sociales ;

La montée des groupes sociaux inférieurs au sommet de la pyramide


sociale ;

La propagation de la corruption des employés, des pots-de-vin et de l'achat


de créances ;

L’incapacité à créer de véritables opportunités d’emploi, ce qui exacerbe le


problème du chômage, des bas salaires de la main-d’œuvre et du faible
niveau de vie ;

Criminalisation du blanchiment de Fonds dans la loi égyptienne (selon la loi


n.80 de l’année 2002)

Toute personne sachant que l’argent provient d’un délit original et qui
commet l’une des actions suivantes est considérée comme ayant commis le
délit de blanchiment d’argent :
Transférer des produits, dans l'intention de dissimuler l'argent, de
dissimuler sa nature, sa source, son emplacement, son propriétaire ou son
droit, de changer sa réalité, d'empêcher sa découverte ou d'empêcher
l'identification de l'auteur du crime initial.

Acquérir, posséder, utiliser, gérer, conserver, échanger, déposer, garantir ou


investir des produits, manipuler leur valeur, ou dissimuler ou camoufler leur
véritable nature, source, emplacement, disposition, mouvement, propriété ou
droits qui y sont liés.

Le mécanisme de blanchiment de capitaux

Etapes But Le mécanisme


Introduire de l'argent Déposer des fonds
Le dépôt dans le système d’une manière directe
financier ou indirecte
Couper le lien entre Des opérations
Le Camouflage l’argent et sa source financières (achat des
illicite biens, prêt,)
Réinjecter à nouveau
Le Fusionnement des Légitimation de l’argent dans l’économie en tant
fonds qu’argent légitime

L’apport des institutions internationales dans la lutte contre le blanchiment


de capitaux

Les Nations Unies (ONU) ;

Groupe d'action financière (GAFI) ;

Comité de Bâle sur le contrôle bancaire ;

GROUPE EGMONT.

Les défis de la lutte contre le blanchiment de capitaux

Engagement envers les normes internationales ;

Maintenir l’avancement des opérations financières ;


Changer la culture financière et bancaire ;

Aligner les normes avec l’environnement local ;

Conventions internationales :

La convention de Vienne de 1988 pour lutter contre les stupéfiants et les


substances psychotropes ;

Convention des Nationales Unies sur la criminalité transnationale organisée


de 2000 ;

La convention des Nations Unies sur le financement terrorisme de 1999 ;

La convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption de 2003.

Les Résolutions du Conseil de sécurité

La Résolution 267 de 1999 ;

La résolution 1373 de 2001

La résolution 1617 de 2005 ;

Tous ces instruments viennent appuyer le dispositif international de lutte


contre le terrorisme et influencent foncièrement la législation nationale.

Les Mécanismes pour inciter les pays à adhérer aux normes internationales

La Liste des pays non coopératifs est établie ;

La Mécanisme d’évaluation mutuelle ;

Les Pays présentant des risques pour le système financier mondial sont
connus.

Le cadre égyptien de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement


du terrorisme

Il s’agit des autorités publiques de régulation dont les compétences légales


comprennent la lutte et l'enquête sur tous les délits, y compris les délits de
blanchiment d'argent, les délits de financement du terrorisme et les délits
sous-jacents. Il inclure :

Ministère de l'Intérieur ;
les autorités de contrôle administrative ;

les autorité de la sécurité nationale ;

le Ministère des finances et de l’économie ;

Ministère des Communications et de l'Information ;

Autorité postale nationale ;

Autorité de surveillance financière ;

Assurances ;

Titres/argent reçu ;

Hypothèque ;

Crédit-bail/affacturage ;

Banque centrale égyptienne ;

Banques / sociétés de change / sociétés de transfert d'argent / entités ;

Autorisé à négocier des devises.

Les principales parties du système de contrôle

Organes de contrôle administratif ;

Parquet générale ;

Les unités des Enquêtes des finances ;

Les institutions financières ;

Les organismes d'application de la loi.

L’unité de Renseignement Financier

Il s'agit d'un centre national de réception, d'analyse et d'orientation des


notifications d'opérations suspectes et autres informations liées aux
opérations de blanchiment d'argent ou de financement du terrorisme. Elle
peut être :

Le modèle d'unité d'application de la loi ;


Modèle d'unité mixte ;

Modèle d'unité administrative ;

Modèle d'unité judiciaires ou parlementaire ;

Les institutions financières soumises aux obligations de lutte contre le


blanchiment d'argent et le financement du terrorisme conformément à
la législation égyptienne

Les Banques ;

Les Sociétés d'échange ;

Les organes qui exercent des activités de transfert d’argent ;

Les organes travaillant dans le domaine des valeurs mobilières ;

Les organes travaillant dans le domaine de la réception de fonds ;

L'Autorité nationale postale, dans les services financiers qu'elle fournit ;

Les organes exerçant une activité de financement immobilier et les organes


de titrisation immobilière ;

Les organes qui exercent une activité de crédit-bail ;

Courtiers immobiliers, lorsqu'ils réalisent des opérations pour leurs clients


en achetant ou en vendant des biens immobiliers ;

Négociants en métaux précieux et négociants en pierres précieuses, lorsqu'ils


effectuent avec leurs clients des transactions en espèces égales ou
supérieures à la limite fixée par le règlement exécutif ;

Clubs de jeux de hasard, y compris ceux qui exercent leurs activités sur
Internet et à bord des navires, lorsque leurs clients effectuent des
transactions financières égales ou supérieures à la limite fixée par le
règlement exécutif.

Thème : Le cadre juridique international et national de lutte contre le


trafic illicite des biens culturels et des patrimoines historiques
Présenté par Monsieur Mohamed HABIB, chef du Parquet-bureau de la
coopération internationale et les droits de l’homme du parquet général. Dans
son intervention, il a abordé :

Le trafic illicite des biens culturels et des patrimoines historiques faisant


parti des crimes organisés, il est revenu sur la convention des Nations sur la
criminalité transnationale organisée de 2000, son adoption, sa rentrée en
vigueur, ses objectifs, son but, la convention de la Haye de 1954 sur la
protection des biens culturels, la Charte internationale sur la protection et la
gestion du patrimoine culturel subaquatique de 1996 et la Convention de
l’UNESCO.

Il est largement revenu sur l’expérience égyptienne de la poursuite au du


rapatriement de certains biens historiques et culturels.

Après cette présentation, d’autres expériences ont été apportées par les
participants.

Après la présentation du dernier thème de formation, la remise des


attestations de fin de stage a eu lieu dans la grande salle de conférence du
Centre National d’Etudes Judiciaires. Le tout clôturer par une photo de
famille.

- Le 15 décembre 2023
Visite des pyramides d’Egypte
Le 15 décembre 2023, accompagnés de l'équipe de l'Agence égyptienne du
partenariat pour le Développement, nous avons exploré divers sites
touristiques, parmi lesquels les pyramides historiques d'Égypte. Cette visite
nous a offert l'opportunité de contempler l'une des merveilles du monde, les
pyramides d'Égypte, dans toute leur splendeur, une expérience réellement
captivante.

VI. CONCLUSION
A la lumière de tout ce qui précède, il apparaît clairement que ce stage de
formation a constitué une opportunité exceptionnelle pour acquérir une
compréhension approfondie de l'organisation judiciaire de la république
arabe d'Egypte. De plus, il a permis d'approfondir nos connaissances sur la
législation pénale égyptienne et les instruments juridiques internationaux.
Enfin, les échanges ont favorisé le partage d'expériences dans le domaine des
bonnes pratiques relatives à la mise en œuvre des instruments juridiques
internationaux en matière pénale, englobant la coopération judiciaire et
policière, la poursuite, les enquêtes et le jugement des grands crimes
contemporains, ainsi que le mécanisme d'exécution des décisions de justice
rendues à l'étranger.

VII. RECOMMANDATIONS
À l'issue de ce stage de formation, particulièrement enrichissant grâce aux
partages d'expériences, nous émettons les recommandations suivantes :

- Encourager la coopération judiciaire et policière par la conclusion d'accords


bilatéraux ou multilatéraux avec des pays et des organisations étrangères ;

- Établir un service dédié à la prévention des risques de radicalisation et à la


lutte contre les actions terroristes ;

- Favoriser la formation continue et la spécialisation des magistrats ;

- Créer un comité de coordination des services intervenant dans la lutte


contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ;

- Mettre en place un comité de lutte contre la traite des êtres humains et le


trafic illicite des migrants ;

- Instaurer un fonds d'aide et d'assistance pour les victimes de la traite des


êtres humains.

Caire, le 16 décembre 2023

Aboubacar Tiro
CAMARA

Vous aimerez peut-être aussi