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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, ECONOMIE,


GESTION ET SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT DROIT

PROJET PROFESSIONNEL PERSONNALISE DE L’ETUDIANT


MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE LICENCE EN DROIT

LE PRINCIPE D’EGALITE DES USAGERS DEVANT


LES SERVICES PUBLICS

Présentée par : THIERRYNA Nabiyah Farida Mahassanah


Numéro à l’examen 154
Licence 3
Date de soutenance : 30 Novembre 2017

Année-Universitaire : 2016-2017
SOMMAIRE

- Introduction
- Partie I : La consécration du principe d’égalité des usagers devant des
services publics
Chapitre I : Le traitement égal des usagers des services publics
Chapitre II : Principe d’égalité des usagers des services publics ; Un
principe de non-discrimination

- Partie II : Des discriminations entre les usagers devant les services


publics : non-respect du principe d’égalité des usagers devant les services
publics
Chapitre I : le principe d’égalité, un principe qui autorise un
traitement différencié entre les usagers des services publics
Chapitre II : Inégalité de traitement contrôlé par le juge
- Conclusion

1
INTRODUCTION

L’administration est soumise à un droit qui régit son organisation et son activité et par
là même, ses rapports avec les administrés, qui sont sa raison d’être et dont elle tend à
satisfaire les besoins par l’exercice d’activité d’intérêt général ou, plus précisément, par des
activités de service public. Le droit administratif est avant tout, le droit de l’action
administrative. On distingue deux grands domaines d’activités dans l’administration à savoir
la police administrative et le plus important qui est le service public. Les personnes publiques
ont donc une activité de service public, c’est d’ailleurs leur raison d’être. En effet, le droit du
service public est un des concepts fondamentaux du droit administratif, il a d’ailleurs
contribué dans la 1ère moitié du XXe siècle à construire ce droit. Selon la définition de
R.Chapus et de Gaston Jeze, « le service public est une activité d’intérêt général assurée ou
assumée par une personne public »1. Géré aussi bien par l’administration que par des
personnes morales de droit privé, ils sont tous soumis à un socle. Les services publics, au –
delà de sa variété, ils doivent tous respecter des lois dégagées par Louis Rolland et sont donc
appelées « LES LOIS DE ROLLAND », d’après les juristes les ayant systématisés dans les
années 1930, qui imposent à l’administration, tout comme aux personnes morales de droit
privé remplissant une activité de service public, qu’ils répondent bien aux besoins collectifs.
Ces lois de services publics qui ont vocation à s’appliquer dans tout service public, qui soit
administratif ou encore industriel et commercial. Mais ce qui nous intéresse ici, ceux sont les
services publics administratif c’est-à-dire l’activité d’un établissement public.
Ainsi, ces lois du service public sont au nombre de trois dont le principe de continuité, le
principe d’égalité et en fin le principe de mutabilité. Mais, le principe d’égalité issu des Lois
de Rolland fait l’objet de notre étude, plus précisément « le principe d’égalité des usagers
devant les services publics », c’est ce principe qui attirera notre intention dans le cadre du
service public administratif. La reconnaissance du principe d’égalité des usagers du service
public a été l’œuvre de la jurisprudence. Ce principe constitue un élément essentiel qui
gouverne l’organisation et le fonctionnement des services publics. Le principe en question
régit l’ensemble des services publics. Ce principe d’égalité des usagers devant les services
publics est conçu par certains auteurs comme « un facteur primordial de la démocratie et l’une
des valeurs de la république. Ce principe est apparu très tôt comme une projection du principe
plus général, tiré de la Déclaration des droits de l’Homme et Citoyen du 27 août1789, qu’est
le principe d’égalité devant la loi.
Les services publics doivent fonctionner de façon égale vis-à-vis de ses usagers2. Le principe
d’égalité des usagers devant les services publics ou « principe d’égalité qui régit le
fonctionnement des services publics » signifie que toutes les personnes se trouvant dans une
situation identique à l’égard du service public doivent bénéficier du même traitement. Mais
certaines différenciations de traitement sont licites lorsqu’elles sont en rapport avec des
différences de situation appréciable.

1 e
André De Laubadère et Jean Claude Venezia, Droit administratif, 16 édition, collection Manuel
2
Joël Carbajo, Droit des services publics, Dalloz Mémentos 1990, p77

2
De par cette définition, ce principe présente une double façade. Il exige un traitement égal des
usagers mais il n’exclut pas la possibilité d’une discrimination entre les usagers devant les
services publics. Pour que tout le monde soit traité de façon égal devant les services publics,
l’analyse des situations de tous les usagers des services publics est indispensable, la nécessité
de l’intervention du juge.
La question se pose donc : le principe d’égalité des usagers est-il respecté dans le cadre des
services publics ?
Si initialement son exercice a été réellement respecté, c’est parce qu’il est appliqué à tous les
administrés qui se trouvent dans des situations identiques. Mais ce principe est relatif.
Toutefois, face à l’évolution de la jurisprudence et parce que le droit change en fonction de la
société, une discrimination est possible entre les catégories des usagers de l’administration.

3
PARTIE I : LA CONSECRATION DU PRINCIPE
D’EGALITE DES USAGERS DEVANT LES
SERVICES PUBLICS

4
PARTIE I : LA CONSECRATION DU PRINCIPE D’EALITE
DES USAERS DEVANT LES SERVICES PUBLICS

Le principe d’égalité des usagers devant les services publics, tel qu’il était entendu de
manière initiale par la doctrine et la jurisprudence, était celui d’une égalité formelle. Ce
principe a ainsi reçu une consécration tant de la part du juge administratif que de la part du
juge constitutionnel, qui lui a conféré la valeur juridique qu’on lui connait. Il apparaît que
certains services publics sont plus respectueux du principe d’égalité des usagers du service
public. Les conséquences de ce principe sont nombreuses, il impose à l’administration de
traiter tous les usagers de manière identique mais aussi d’exclure toute forme de
discrimination de catégorie d’usager dans le cadre du service public.

CHAPITRE I : LE TRAITEMENT EGAL DES ESAGERS DU SERVICE


PUBLIC

Les usagers des services publics sont égaux devant le service public et doivent bénéficier
identiquement des avantages du service. Ce principe signifie que le statut du service public est
le même pour tous. Ainsi, les usagers des services publics doivent être traités égaux devant
ces services publics.
Le principe de l’égalité des usagers devant le service public se présente de deux manières : il
est d’abord un principe qui s’impose à l’administration. Ensuite, ce principe peut se définir
comme l’interdiction de traiter différemment des usagers se trouvant dans une situation
identique, ainsi, il prend en compte les situations des usagers.

Section I - Le principe d’égalité des usagers des services publics : un principe


qui s’impose à l’administration.

Le principe d’égalité figure à l’article 1er de la Déclaration des droits de l’homme et du


citoyen. Il s’impose à toutes les autorités dans le cadre de leurs services publics.
Ce principe est également un principe constitutionnel : en effet, le Conseil Constitutionnel l’a
consacré en tant que principe à valeur constitutionnelle c’est donc un principe de valeur
supérieure. Il est considéré par le conseil d’Etat comme un principe général du droit

5
s’imposant à l’administration est donc un principe qui régit le fonctionnement du service
public.

§1 : Un principe à valeur constitutionnelle

Le service public est conçu comme un des fondements d’une théorie de l’Etat. Il est un
système de légitimation de l’Etat et aussi un système de production de l’Etat. Ce SP doit
respecter certains principes fondamentaux comme le principe d’égalité des usagers devant les
SP.
Parmi les premiers principes généraux du droit, l’égalité est, avec la liberté l’un des premiers
principes à valeur constitutionnelle.
Le principe d’égalité des usagers du service public, c’est à la fois le principe fondamental du
service public et l’une des valeurs de la république, l’égalité de tous, permis de bâtir des
démocraties. Ce principe n’est pas tout à un principe comme les autres, il est plus fondamental
de tous les droits naturels, plus fondamental que la liberté même parce que l’égalité c’est
l’homme même ; elle identifie l’homme. Il suffit pour cela de se rappeler la réforme
constitutionnelle de 1999 sur la parité hommes / femmes. Or, cette idée implique
nécessairement l’égalité de tous devant le service public.
Ce principe constitue un principe à valeur constitutionnel depuis 1968, la constitution joue un
rôle particulier sur l’action administrative. Il ressort des décisions du conseil constitutionnelle
que le service public paraît comprendre dans cette notion les activités d’intérêt général prise
en charge directement ou indirectement par les pouvoirs publics.
Ainsi, le conseil constitutionnel français, assure ce principe qui signifie : « égalité devant la
loi de tous les citoyens sans discrimination d’origine, de race ou de religion »3. En effet, dans
une décision n°79 – 107, DC, 12 juillet 1979 « Ponts à péage », Le conseil constitutionnel
explique ce qu’est le principe d’égalité. Ainsi, pour lui, le principe de l’égalité devant la loi
implique qu’à des situations semblables, il soit fait application de solutions semblables, il n’en
résulte pas que des situations différentes ne puissent faire l’objet de solutions différentes.
La constitution de la IVe république de Ma
dagascar consacre également ce principe dans son préambule : « L’élimination de toutes les
formes d’injustice, de corruption, d’inégalités et de discrimination. » Ce principe s’impose,
donc, tant au pouvoir réglementaire qu’a législateur.
De par ces constatations, le principe d’égalité des usagers du service public est garanti par la
constitution mais aussi par plusieurs autres textes. Aussi, ce principe se traduit par « aucune
discrimination de sexe, de religion, d’opinion, de parité, de fortune, de conviction politique ou
d’appartenance à une organisation syndicale ». Tous les usagers sont égaux devant les
services publics. En effet, la constitution assure l’égalité de tous les usagers du service public.

3
Article 2 de la constitution français de 1958

6
Sans oublier, que la constitution a pour l’essentiel, une mission principale c’est-à-dire son
principal but est d’assurer le respect de l’égalité de tous les usagers du service public. La
constitution exige donc un traitement égal entre tous les usages du service public.
Comme ce principe est consacré par la constitution, cette dernière assure donc l’égalité de
traitement de tous les usagers du SP. Mais, il ne bénéficie pas qu’aux seuls usagers mais
également, à tous ceux qui se trouvent en rapport avec le SP. La constitution interdit à la loi
d’établir des distinctions sur le sexe, la race, la religion, ni les opinions politiques.
Toutes les normes qui sont contraire au principe de l’égalité des usagers des services publics
sont alors nulles et ne sont pas valable car la constitution est la loi suprême et toutes les textes
est soumis à la constitution et doivent être conforme à celle-ci. Il appartient donc au juge
constitutionnel de déclarer non conforme à la constitution toutes les éventuelles lois qui
définiraient les conditions de traitement des usagers de manière telle qu’elles porteraient
atteinte au principe d’égalité devant les services publics d’où le contrôle de la
constitutionnalité des lois contraire au principe d’égalité des usagers devant les services
publics.

§2 : Le principe d’égalité des usagers du service public : un principe qui régit


le fonctionnement des services publics

Le principe d’égalité des usagers devant le service public ou selon la formule


jurisprudentielle, « le principe d’égalité qui régit le fonctionnement du service public » a été
consacré par le Conseil d’Etat comme un principe général du droit s’imposant à
l’administration indépendamment de toute référence à un texte. Ce principe est directement
applicable aux usagers des services publics. Ces services publics doivent fonctionner de façon
égale à l’égard de tous les usagers sans distinction4.
Ce principe fait partie des grands principes des services publics qui réglementent leur
fonctionnement, c’est une loi du SP. Ainsi, le service public ne peut fonctionner sans
respecter ce principe.
Il est alors nécessaire de traiter de manière égale les usagers des services publics pour la
bonne marche du service.
L’existence de ce principe gouverne l’ensemble du fonctionnement des SP. Le principe
d’éalité régit le fonctionnement des services publics, c’est ainsi que ce principe a été consacré
par le Conseil d’Etat dans un arrêt de 9 mars 1951 nommé SOCIETE DES CONSERTS DU
CONCERVATOIRE, cette décision vient faire du principe d’égalité régissant le
fonctionnement des services publics un principe général du droit. Dès lors, le service public
applique la règle d’égalité de traitement, toutes discrimination entre usagers est exclue tant
dans l’accès au service que dans l’usage.

4 e
RENE CHAPUS, Droit administratif général, 12 édition, TOME 2, Collection DOMAT, p 176

7
Le Conseil d’Etat, interdit ainsi, toute discrimination entre les associations symphoniques de
la part de ce qui était alors le service public de la radiodiffusion française. Ce principe est
encadré selon les cas par la jurisprudence.
Pour le CE, le principe d’égalité des usagers devant les services publics est un principe
fondamental qui « régit le fonctionnement des services publics ». A ce titre, le principe devait
être consacré par la Haute Juridiction comme un Principe Général du Droit.
Ainsi, chaque citoyen doit être traité également par le service public quelles que soient ses
opinions politiques, philosophiques ou religieuses.
Les services publics doivent alors respecter ce principe d’égalité des usagers. Ce dernier
implique qu’aucune distinction ne soit faite entre usagers. Chacun doit être à même de
bénéficier des prestations du service public sans se trouver en position d’infériorité en raison
de sa position sociale, de son handicap, de sa résidence, ou de tout autre motif tenant à sa
situation personnelle ou à celle du groupe social dont il fait partie.
Sur ce, l’égalité est une loi du service public, les usagers du service public doivent être traités
dans les conditions égale.
Cette égalité est exigée dans le fonctionnement de tous les services publics car le Décret
n°2003-1158 portant Code de Déontologie de l’Administration et de Bonne Conduite des
Agents de l’Etat précise que « SP doit s’exercer dans le cadre d’un strict respect de la loi et
doit veiller à l’exécution des décisions de justice dans le domaine qui le concerne ». C’est un
principe indispensable dans le cadre du service public. C’est une exigence stricte et
transversale, qui conditionne l’application des autres droits fondamentaux. Il ne fonde pas
seulement un droit à l’égalité, il est plus profondément un « droit à l’égalité des droits »5.

§ 3 : un principe obligatoire :

Les personnes publiques ont en principe une activité de SP, c’est d’ailleurs leur raison
d’être. Ces services publics obéissent à une certaine règle dont le principe d’égalité des
usagers devant les services publics en fait partie. Ce principe est obligatoire pour
l’administration.
En effet, le principe d’égalité implique que l’administration doit traiter de façon identique
tous les usagers du service public. C’est ce qu’on appelle le principe d’impartialité
administrative. Cette obligation de traiter identiquement les usagers du service public fait
partie des devoirs et obligations de l’administration. Les usagers doivent donc traiter de la
même manière par l’administration. Il est de l’obligation de toute administration de respecter
ce principe d’égalité entre usagers des SP et de l’appliquer. Ainsi, « l’administration publique
est tenue de respecter l’égalité de tous les citoyens devant la loi, et un traitement égal des

5 e
L. Favoreu et SCOFFONI, Droit constitutionnel, éd Dalloz, 8 éd., p 866

8
usagers doit être appliqué pour toute situation comparable, tout agent de l’Etat est tenu de
respecter le principe d’égalité de tous les citoyens devant le service public »6.
Ce principe impose aussi à l’administration d’éviter toute forme de différences voir même de
discrimination. Ne peuvent en effet, être traité de manière différent les usagers du service
public. L’administration ne doit pas alors accorder un traitement de faveur ou de préférence
quels qu’en soient les raisons ou prétextes. Toutes personnes sont égaux devant les services
publics donc l’administration doit les traitées de façon égale. Cependant, tous usagers du SP
est en droit d’exiger un traitement égal à l’administration. Toutes formes de discriminations
sont ainsi, sanctionnées.
L’application de ce principe implique également égalité de traitement et tous les usagers ont
droit à la même prestation réalisée aux mêmes conditions. Ce principe a été reconnu comme
étant régissant le SP.
L’administration doit ainsi, veiller au respect et à la bonne l’application de ce principe. Ainsi,
une commune peut-elle, pour des motifs tirés du maintien de l’ordre public ou de
l’administration du domaine, refuser l’usage d’une salle de réunion à une association locale.
En revanche, elle viole le principe d’égalité et son obligation de neutralité, lorsque son refus
est fondé sur des motifs idéologiques ou politiques (CE, 15 octobre 1969, Association
« Caen-Demain » et CE, 21 avril 1972, Ville de Caen).
L’administration est soumise à une obligation de fonctionnement correct, normal et égal de
service public.7 Ce principe d’égalité à vocation à s’appliquer à tous les usagers et à tous les
services publics. Tous les usagers du SP doivent alors être traités dans des conditions égales
selon Martine LONBARD 3e édition, Paris 1999, p257.
Les agents publics, dans l’accomplissement de leurs tâches, les agents publics doivent, selon
la formule jurisprudentielle respecter le « devoir » de stricte égalité et de neutralité qui
s’impose à tout agents de services publics. Devoir qui est une concrétisation du principe
général d’égalité qui régit le fonctionnement des SP.

Section II - le principe d’égalité des usagers devant les services publics est un
principe qui prend en compte une situation identique

Pour bien assurer le respect du principe d’égalité des usagers devant les services publics, une
analyse de situation est nécessaire. Ainsi, pour que ce principe s’applique, les usagers du SP
doivent se trouver dans une situation identique et cette situation semblable implique égalité de
traitement de tous les usagers du SP mais aussi un droit à un service égal.

6
DECRET N°2003-1158 portants code de déontologie de l’administration et de bonne conduite des Agents de
l’Etat, titre II, article 2 et 14
7
G.VEDEL et P.DELVOLVE, Droit administratif, PUF (Thémis), 1992, P 286

9
Les prestations doivent alors être indépendamment des opinions politiques et religieuses des
bénéficiaires. Le droit à l’égalité du fonctionnement du service ne concerne pas seulement les
circonstances du fonctionnement mais l’objet même du service.

§1 : Considération d’une situation semblable :

L’usager du service public est dans une situation légale et ou réglementaire de droit public.
Un usager du service public est simplement celui qui va faire appel aux prestations offertes
par le service public. Le principe d’égalité est directement applicable aux usagers des services
publics. Pour se prévaloir d’un traitement égal, les usagers doivent se trouver dans une
situation identique, cependant, le principe d’égalité des usagers du SP est proportionnel, c’est-
à-dire que l’égalité ne s’applique ‘à des usagers qui se trouvent dans la même situation.
La règle est que « à situation semblable, traitement et règle semblables ».
Ainsi, le principe d’égalité des usagers du SP ne joue que pour les personnes dans des
situations comparables. Pour appliquer ce principe il faut tenir compte des situations des
usagers. Le principe s’applique entre des usagers appartenant à la même catégorie, il ne
s’applique pas à des usagers appartenant à des catégories différentes8.
L’existence d’une situation identique est donc nécessaire pour que ce principe d’égalité
s’applique entre usagers du service public. Cependant, un usager ne peut pas prétendre avoir
le même traitement ‘un autre s’il n’est pas dans une situation semblable que les autres.
Tous les usagers qui se trouvent dans la même situation peuvent donc réclamer les mêmes
avantages. Ainsi, le principe d’égalité ne joue donc qu’entre des situations comparables.

§2 : Exigence d’une égalité de traitement entre les usagers devant les services
publics :

Les usagers des SPA sont égaux devant le service public et doivent bénéficier identiquement
des avantages du service. Le principe de l’égalité des usagers devant le SP implique égalité
selon la loi : elle ne joue que pour les administrés qui se trouvent remplir les conditions fixées
par la loi. C’est donc au regard de leur situation légale et non personnelle que les usagers
peuvent exiger un fonctionnement égal du service public et avoir les mêmes droits que ceux
placés dans la même situation. Il a été jugé dans un arrêt du CE Sect. En date du 1979,
nommé MEYET que les usagers remplissant les mêmes conditions ont aux mêmes
prestations.

8
GIlles J.Gulielmi, Introduction au droit des services publics, LDJ, Paris, p14 à 16

10
C’est d’ailleurs, les termes : « traitement identique des usagers placés dans des situations
similaires » sont la raison d’être du principe d’égalité des usagers devant les SP. C’est ce
traitement égal des personnes eaux est l’origine de ce principe.
Ce principe implique également « qu’aucune distinction ne soit faite entre usagers »9.Ce
principe consiste à dire aussi que les personnes se trouvant dans la même situation doivent
être traitées de la même façon. A situation identique, traitement identique. Il y a un article qui
interdit à la loi de se fonder sur certains critères pour établir des différences de situation entre
les individus (ex : une loi pour les blanc et une loi pour les noirs).
Toute personne doit être traitée de la même façon que tout autre usager du service public. La
portée de principe quant à usager des SP, chaque citoyen n’a droit que son cas soit traité dans
la même façon que les autres cas semblables.
Le service public doit traiter ses usagers sur un pied de stricte égalité. L’administration ne
saurait soumettre certains d’entre eux à un régime de traitement privilégié. L’identité de
traitement est donc nécessaire pour les usagers en situation comparable. L’article 2 in finet du
décret n°2003-1158 portant code de déontologie de l’administration et de bonne conduite
des agents de l’Etat précise que « Un traitement égal des usagers doit être appliqué pour toute
situation comparable ». Cela est aussi confirmé par une citation qui dit que « Les usagers du
service public se trouvant dans une même situation doivent subir le même traitement »10.
Il y a donc violation du principe d’égalité de traitement des usagers du service public lorsque
deux catégories d’usager dont les situations juridiques st factuelles ne présentent pas de
différences essentielles se voient appliquer un traitement différent ou lorsque des situations
différentes sont traitées de manière identique.
Il convient donc de remarquer que des usagers similaires reçoivent une réponse similaire.

§3 : Droit à un service égal des usagers des services publics :

Tous les usagers doivent disposer des mêmes avantages, il ne peut exister de systèmes
préférentiels. Il s’agit d’une égalité non seulement devant les prestations et les avantages que
procure le service ; mais également devant les charges qu’il impose.
Ainsi, le principe d’égalité des usagers devant les SP signifiera qu’on doit mettre en œuvre un
droit favorisant un égal service à la rencontre de tous les usagers.
Selon l’arrêt TON DUT en date du 6 mai 1931, le CE juge que « le maire ne saurait établir
des discriminations entre les habitants demandant à bénéficier dans des conditions égal du
service de distribution des eaux ». Juste pour montrer que le service attribué à des usagers
placés dans une situation égal doit être aussi égal.

9
M.SALOMON « L’égalité de tous les individus devant le service public » th. 1954 Grenoble, p156
10
Jean De Soto, Théorie générale du service public, édition Montchrestien, 1981, p 52 à 54

11
Le principe est alors simple ; deux usagers se trouvant dans les mêmes conditions, bénéficient
d’un traitement égal mais aussi d’un service égal. L’administration ne doit pas accorder un
traitement de faveur.
En droit administratif il en résulte que le statut du service public est le même pour tous. « Le
service doit fonctionnaire en offrant aux usagers les mêmes prestations ou avantages en leur
imposant les mêmes charges sans faire état de leurs croyances politiques religieuses ou
syndicales ».11

Tous les usagers doivent ainsi, disposer des mêmes avantages, il ne peut exister de systèmes
préférentiels. Ce principe ne se présente pas seulement comme un droit mais également
comme une exigence stricte et transversale.
Ce principe d’égalité se traduit aussi par le droit des usagers à des tarifs identiques.

11
Jean Michel De Forges, DA, Collection premier, p 216

12
CHAPITRE II : LE PRINCIPE DE NON - DISCRIMINATION

Le principe d’égalité comporte de nombreux aspects. Le principe de non-discrimination en


fait partie. Ce principe de non-discrimination constitue une composante de la notion d’égalité
devant les services publics. Il constitue l’application sur le plan juridique de l’un des principes
qui fondent et structurent l’Etat de droit.
La non-discrimination constitue donc une application stricte du principe de l’égalité affirmé
par le préambule de la constitution toujours en vigueur.
Ainsi, ce principe impose à l’administration une égalité de tous les citoyens devant le service
public mais aussi d’assurer les corollaires de ce principe.

Section 1 – Egalité de tous les citoyens devant le service public:

Pour assurer l’égalité de tous les administrés, il faut exclure toute les formes de
discriminations. Mais cela n’est pas suffisante, ainsi une interdiction de différenciation de
traitement est nécessaire.

§1 – L’exclusion de toute formes de discrimination

Une discrimination est avant tout, un traitement d’une manière différente des situations
comparables de façon à entraîner un désavantage pour certains sujets par rapport à d’autres,
sans que cette différence de traitement soit justifiée par l’existence de différences objectives
d’une certaine importance. Une discrimination ne peut consister que dans l’application de
règles différentes à des situations comparables ou bien dans l’application de la même règle à
des situations différentes.
Il ne peut exister aucune discrimination au sein d’un service public. Tous les usagers qui se
trouvent dans la même situation peuvent réclamer les mêmes avantages. Le juge administratif
sanctionne les discriminations pratiquées dans les services publics (inégalités de traitement,
discrimination tarifaires, etc.).
Dans le rapport de la CE sur le principe d’égalité de 1996, il est écrit que « la non-
discrimination constitue une application stricte du principe d’égalité entre tous, affirmé par le
préambule de la Constitution français de 1946 toujours en vigueurs. Elle implique donc
uniquement l’interdiction de la discrimination directe. Sont alors exclus les traitements
favorisant les catégories des usagers. Ainsi, ce principe de non-discrimination fait également

13
partie des lois des services publics d’où l’obligation de respecter le terme « La loi est la même
pour tous »12.
Ce principe veut que les situations comparables ne soient pas traitées de manière différente à
moins qu’une différenciation ne soit objectivement justifiée. (Presse universitaire, François
Rabelais). L’article 14 du décret précité interdit les discriminations et les traitements de
faveur. « Il n’est fait aucune discrimination de sexe, de religion, d’opinion, de parenté, de
fortune, de conviction politique, ou d’appartenance à une organisation syndicale »13. Ainsi,
l’administration ne doit se baser par aucune de ces motifs pour traiter de manière égaux les
usagers. Tous les citoyens sont ainsi, égal sans distinction.
Dans l’arrêt du 16 juin 1967 nommé VILLE D’ELBEUF, le CE refuge la discrimination
faite par la ville. C’est aussi le résultat d’une neutralité demandée à l’Etat. Chaque service
public devra donc qualifier les individus de manière objective et interdire tout favoritisme.
Selon les théories doctrinales, « le principe d’égalité des usagers devant le service public
implique le traitement non discriminatoire des usagers14 ». Par ailleurs, ce principe permet aux
usagers d’obtenir l’annulation des mesures discriminatoires adoptées dans le cadre du service
public. Constitue donc une discrimination : le traitement différent des situations comparables.

§2 – Interdiction de différenciation de traitement :

Si le principe d’égalité devant le service public signifie que toutes les personnes se trouvant
dans une situation identique doivent bénéficier du même traitement, il interdit alors
l’administration de traiter différemment les usagers du service public. Cela signifie qu’aucun
traitement différent d’un des usagers ne être accepté et bien sûre c’est punissable. Il ne doit
avoir traitement favorable ou de distinction entre les administrés, tout le monde est égal
devant le service public. Un usager ne peut par conséquent pas revendiquer un quelconque
droit à la différence mais seulement le droit d’être traité comme les usagers se trouvant dans
la même catégorie que lui. Cette solution résulte de l’arrêt Dame VIGAN du 13 février 1970
(JOUSSET Claire et JEANNOT Sophie, Le principe d’égalité devant les services publics,
Mémoire de droit administratif, Maitrise Droit public 2000/2001, nombre de page 73, p15).
Ainsi, l’administration ne peut traiter différemment des personnes se trouvant dans une
situation identique, il ne peut avoir une seule catégorie bénéficiant un traitement préférentiel
ou moins favorable.
Pour certains auteurs, appliquer le principe d’égalité ne signifie pas toujours traiter tous les
administrer des SP de manière strictement identique, mais de les traiter conformément à ce
qui a été prévu par la loi15.

12
Article 6 de la Déclaration de 1789
13
Article 5 de la loi n°2003-011 du 03 septembre 2003 portant statut général des fonctionnaires
14
G.DUPUIS et M.J.GUEDON, DA, A COLIN, 1993 p203
15
M. de GAUDUSSON, L’Usager du service public administratif, thèse p 156

14
En effet, l’interdiction de différenciation de traitement se traduit ainsi comme l’affirmation
d’identité de traitement de tous les usagers et revient même à exclure toute idée de
discrimination.
Dans un arrêt du conseil d’Etat connu par le nom « Rolland » en 22 novembre 1999, le juge
affirme qu’il n’existe pas de droit à la différence. Cela implique traitement identique de tout le
monde.

Section 2 : Les corollaires du principe d’égalité des usagers devant services


publics

Il existe deux principes fondamentaux qui sont corollaires du principe d’égalité et qui assurent
ainsi, l’égalité de tous les usagers avec ce principe de fonctionnement et organisation des
services publics. Il s’agit de la neutralité et de laïcité qui sont, selon certains auteurs, reliés au
principe d’égalité. (G.DUPUIS et M.J.GUEDON, DA, A COLIN, 1993)

§1 - La neutralité du service public :

Les principes d’égalité et la neutralité sont des principes indissociables, à même d’assurer
l’égalité de traitement des usagers du SP.
D’après la jurisprudence du conseil constitutionnel (CC, 18 septembre 1986, Liberté de
communication), le CC considère que le critère de neutralité était « le corollaire du principe
d’égalité », ce principe interdit que le SP soit assuré de différenciée en fonction des
convictions politiques, idéologiques, ou religieuses des usagers du SP. Ainsi, l'Etat garantit la
neutralité politique de l'administration, des forces armées, de la justice, de l'enseignement et
de l'éducation.16
L’article 3 du Décret n°2003-1158 portant Code de Déontologie de l’administration et de
bonne conduite des Agents de l’Etat vient préciser ce principe en disposant que
« L’administration ne doit pas exercer de traitement discriminatoire ». Cela signifie que la
neutralité rejoint le principe d’égalité car elle implique la non-discrimination à raison de race,
des convictions politiques, idéologiques, ou religieuses. « Les usagers sont également soumis
au principe de neutralité, de façon plus ou moins stricte ».
Le CC attribut à ce principe la même valeur constitutionnelle qu’a principe d’égalité.
Le premier aspect de la neutralité consiste à ne faire aucune discrimination entre les
usagers du service public en fonction de leurs opinions politiques, religieuses,
philosophiques, de leurs races…17 Il interdit donc que le service public soit assuré de
manière différente selon les convictions des usagers.
Ce principe de neutralité s’interprète comme une obligation et pèse sur l’administration et à
tous les agents des services publics, elle implique « le devoir de stricte neutralité qui s’impose
16 e
Article 39 de la constitution de la 4 république de Madagascar
17
BRALONNIER, Droit des services publics, PUF (Thémis) 2007, p129

15
à tout agent de service public ». Mais cette neutralité s’impose surtout dans le domaine de
l’enseignement public. C’est ainsi, que le CE dans un arrêt du 27 novembre 1989 nommé
KHEROUAA, (Censure du règlement intérieur d’une école qui pose une interdiction
général et absolue du port du foulard), concernant l’usager du service public de l’éducation
a jugé que la manifestation d’appartenance à une religion constitue l’exercice de la liberté
d’expression. Cependant, cette liberté comporte des limites, lorsque cette manifestation
« constitue un acte de pression, de provocation, de prosélytisme ou de propagande qui
porterait atteinte à la dignité ou à la liberté de l’élève ou d’autres membres de la communauté
éducative, perturberait les activités d’enseignants, troublerait l’ordre dans l’établissement ou
le fonctionnement normal du service public ».
Ainsi, pour l’usager, il convient de rappeler, qu’en l’état actuel de la législation et de la
jurisprudence, le fait de porter un signe religieux n’est pas, en lui-même, incompatible avec le
principe de neutralité du SP. Ce n’est qu’est lorsqu’il accompagne d’un manquement aux
obligations imposées par le service ou de troubles portés à l’ordre public. Ceci a été jugé par
le CE, 27 novembre 1996, « Ligue Islamique du Nord.
En effet, si tous les usagers sont placés sur un même plan d’égalité, il s’avère que le service
public se doit dans ce cas de respecter une certaine neutralité vis-à-vis d’eux. La neutralité
interdit que le SP soit assuré de manière différente selon les convictions du personnel ou des
usagers. Cette conception de la neutralité est rappelé par le CE à l’égard des agents qui ne
doivent pas des avantages ou pénaliser pour des raisons notamment politiques, religieuses, ou
raciales tel ou tel usager : CE 3 Mai 1950 Demoiselle Janet. La neutralité peut être également
comme un droit revendiqué par les administrés contre son administration. « Dans la mesure
où il implique la non-discrimination à raison de la race, des convictions idéologiques ou
religieuses, le principe de la neutralité rejoint le principe d’égalité avec lequel il se
confond »18.

§2- Le principe de laïcité :

Le principe de laïcité est aussi une dimension du principe de la neutralité du service public et
constitue une valeur essentielle pour la république. Il montre que l’obligation de neutralité
rejaillit aussi sur les usagers du service public.
La laïcité est aussi une obligation pour le personnel de l’administration. Trois éléments la
définissent : liberté de conscience, liberté des cultes et séparation des églises et de l’Etat.
En effet, la laïcité se définit comme la neutralité en matière religieuse et a également valeur
constitutionnelle.19

18
Vassilios Kondylis, préface de George Dupins, La neutralité dans la fonction publique, p 74-75
19
COLLIARD, Liberté publique, Dalloz, 1986, p133

16
Le principe d’égalité implique de traiter chaque administré de manière égale sans tenir compte
de ses convictions politiques, philosophiques ou encore religieuses. Ces différentes exigences
sont rassemblées sous la bannière du principe de laïcité. Ce principe implique, ainsi, que les
agents et autorités administratives ne doivent tenir compte de l’opinion relieuses de
l’administré pour lui accorder un traitement égal que les autres et qu’ils ne prennent pas des
décisions fondées sur les convictions religieuses. « L’Etat affirme sa neutralité à l’égard des
différents reliions. La laïcité de la république repose sur le principe de la séparation des
affaires de l’Etat et des institutions religieuse de leurs représentants 20». Ainsi,
l’administration est neutre devant toutes religions et doit traiter tous les usagers du service
public de la même façon quel que soit leur religion. Ce principe de laïcité est bien intéressant
en ce qui concerne le respect des convictions religieuses des usagers.
En effet, le port du signe religieux par les usagers ne doit pas poser de problème pour
appliquer le principe d’égalité des usagers. Tous les administrés sont tous les mêmes devant
les services publics quel que soit leur religion. C’est ainsi que la Haute juridiction a jugé
dans son avis du 27 novembre 1989, affaire du foulard islamique que « le port de signes
religieux par les élèves n’est pas contraire au principe de laïcité des services publics ». Mais
le conseil d’Etat a simplement posé des limites à la manifestation des croyances religieuses.
Pour plus de précision, le champ d’application de ce principe de laïcité ne concerne pas
seulement les écoles et lycées publics, le principe à également vocation à s’appliquer à
l’ensemble des services publics.
Ce principe de laïcité est aussi comme le principe d’égalité qui vise un traitement égal de tous
les usagers mais aussi à éliminer toute les formes de discriminations. Ainsi, ce principe
s’impose à toute administration et agents de l’Etat.

20 e
Article 2 de la constitution de la 4 république de Madagascar

17
PARTIE II - DES DISCRIMINATIONS ENTRE LES
USAGERS DES SERVICES PUBLICS : NON-
RESPECT DU PRINCIPE D’EGALITE

18
PARTIE II - DES DISCRIMINATIONS ENTRE LES
USAGERS DU SERVICE PUBLIC : NON-RESPECT DU
PRINCIPE D’EGALITE

Comme tout principe, le principe d’égalité des usagers devant le service public est un principe
qui souffre d’exception. L’égalité entre les usagers des services publics est relative.
Si le principe d’égalité devant le service public signifie que toutes les personnes se trouvant
dans une situation identique doivent bénéficier du même traitement, il implique également le
respect des « différences de situation appréciables ». Ce principe n’interdit pas donc les
différences de traitement. Ainsi, existe une certaine discrimination entre les usagers du service
public, ces discriminations montrent que le principe d’égalité des usagers n’est pas respecté
dans le cadre du service public.
Par conséquent, le principe d’égalité autorise donc un traitement différencié entre les usagers
du service public. Mais cette inégalité de traitement doit être contrôlée par le juge car ceci doit
être légal entre les catégories d’usager.

CHAPITRE 1 – LE PRINCIPE D’EGALITE DES USAGERS DU


SERVICE PUBLIC : UN PRINCIPE QUI AUTORISE UN TRAITEMENT
DIFFERENCIE DES CATEGORIES D’USAGER

Le principe d’égalité devant les services publics n’exclut pas, bien au contraire, des
traitements différents entre les usagers du service public. Egalité de droit ne veut pas dire
uniformité de la prestation. Il s’agit pour l’administration d’effectuer ce que certains auteurs
ont appelé des « discriminations correctrices »21, lesquelles favorisent une conception
dynamique de l’égalité. Il existe juste certaines conditions pour pouvoir instauré de
discriminations entre les usagers du service public. Ainsi, l’administration avant d’établir une
discrimination doit respecter une certaine règle.
Toutefois, les discriminations doivent être objectivement bien fondées et justifiées et que,
bien entendu, elles soient étrangères à toute discrimination22 c’est-à-dire qu’il ne faut pas que
la différence de traitement soit fondée sur l’origine, la race, le sexe, la religion, l’ethnie, les
convictions politiques, philosophiques, ou syndicales.
Pour que les discriminations soient donc légales, il faut qu’elles soient justifiées.

21
J.CHEVALLIER, Le service public, Dossier Thémis, 1971, p 46
22
Jean-Marc SAUVE, Vice-président du Conseil d’Etat, Principe d’égalité et droit de la non-discrimination, 5
octobre 2015,

19
Section 1 : Justifications des discriminations entre les usagers du service
public

Il est fréquent qu’après avoir rappelé que le principe d’égalité stricto sensu ne joue que dans
la mesure où les usagers se trouvent dans une situation identique, l’on ajoute que le respect de
ce principe ne s’impose pas, l’atteinte qu’il subit est bien justifiée.
Selon la jurisprudence du conseil d’Etat qui est un arrêt de principe « Denoyez et Chorques »
en date du 10 mai 1974, l’administration peut déroger au principe d’égalité dans trois cas :
- Elle y est autorisée par la loi
- Il existe une différence de situation objectivement appréciable entre les usagers
- Un intérêt général (IG) justifie cette dérogation
Il s’agit de l’expression incontestable de « discrimination positive ».

§1 – L’existence d’une loi qui opère elle-même des distinctions entre les
usagers

Les discriminations opérées par l’administration sont légales dès lors que la loi prévoit elle-
même un aménagement du principe d’égalité, même si elle aboutit à un traitement différent
d’usager.
Le conseil constitutionnel admet que « le principe d’égalité ne fait pas obstacle à ce qu’une loi
établisse des règles non identique à l’égard de catégories de personnes se trouvant dans des
situations différentes, mais il ne peut en être ainsi que lorsque cette non-identité est justifiée
par la différence de situation et n’est pas incompatible avec la finalité de la loi.23
Ce principe ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations
différentes. C’est à dire que la loi autorise elle-même la dérogation.
Pour le conseil d’Etat, il existe deux bonnes raisons d’admettre la validité des discriminations
législatives ainsi formulées :
- La première est que les discriminations que la loi engendre sont fondées sur des
différences de situation, ce que le CE admet de longue date.
- La seconde est qu’il n’appartient pas au CE d’apprécier la constitutionnalité de la loi.
Il lui appartient simplement de vérifier que la loi existe et de l’appliquer.
Dès lors que le législateur prévoit lui-même des discriminations, le juge administratif ne peut
sanctionner l’autorité administrative. Cette affirmation paraît logique, compte tenu de la
hiérarchie des normes qui impose le respect de la loi à tout acte administratif, et de l’adage
qui veut que le juge administratif est le « serviteur de la loi ».Le juge administratif doit donc,
23
M.P.DUEZ – G.DEBEYRE, traité de droit administratif, 1957, p566

20
lors de la mise en application d’une rupture d’égalité fondée sur un texte, s’assurer que cette
rupture peut bien se justifier à partir de ce texte. La loi peut aménager le principe d’égalité
pour tenir compte des différences de situations entre les usagers, mais il faut seulement que
l’aménagement du principe d’égalité des usagers du SP se trouve assujetti au contrôle du
Conseil Constitutionnel.
Cependant, le principe d’égalité n’interdit pas les différences de traitement des usagers du
service public mais il faut simplement que cette inégalité de traitement soit d’abord autorisé
par la loi. Il convient de préciser que cette possibilité de traiter différemment deux personnes
dans des situations différentes est une simple potentialité et non une obligation.
Le professeur Delvolvé dans son ouvrage « le principe d’égalité devant les charges
publiques », L.G.D.J. 1969, p.189 a souligné qu’il existait, en l’espèce, un texte habilitant
l’administration à opérer la discrimination.

§2 – Différence de situation entre les usagers :

Le principe d’égalité n’interdit pas de traiter différemment des usagers se trouvant dans des
situations différentes au regard du service public. Cette différence de situation permet à elle
seule de justifier les différences de traitement.
C’est l’idée du droit à la différence, s’inscrit à l’évidence dans le prolongement de la
catégorie jurisprudentielle des « différences de situations » qui justifient certaines dérogations
au principe d’égalité. L’exemple le plus connu est de la différence tarification.
Mais ces différences de situations doit remplir trois critères. Elles doivent d’abord être
objectives c’est-à-dire qu’elles doivent résulter d’éléments rationnels et préétablis. Ensuite,
elles doivent être appréciables notamment suffisamment nettes et tranchées. Enfin, les
différences de situations doivent être en rapport avec l’objet du service.
Le plus essentiel est que, la différence de traitement doit, aussi être proportionnée à la
différence de situation. Ceci a été jugé par un arrêt du CE..,13 décembre 2002, Mme
Duvignères.
La jurisprudence révèle une très grande variété d’éléments susceptibles d’être pris en compte
pour rendre « appréciable » la différence de situation. A titre d’exemple, a été jugée
appréciable les différences de situation suivante : « entre habitants domiciliés dans une
commune et les simples résidents, au regard d’une distribution gratuite d’électricité consentie
par EDF » (CE, 29 janvier 1971, Commune de Lescun).
L’administration peut, en effet, adopter une attitude discriminatoire en fonction de la situation
de l’usager. Mais elle ne peut le faire que sous le contrôle du juge.
La rédaction de l’arrêt DENOYEZ et CHORQUES précité, met bien en évidence qu’il n’y a
rupture d’égalité entre les usagers lorsque sont traités de manière différente des bénéficiaires

21
d’un même service public entre lesquels existent des « différences de situation appréciable »
permettant de les répartir en plusieurs catégories. Il faut en outre mentionner que ces
différences de situation appréciables doivent être objectives selon la jurisprudence issue de
l’arrêt du conseil d’Etat en date du 12 juillet 1995, Commune de Maintenon. Et surtout les
différences de situation appréciables doivent être en rapport avec la finalité du service.24
La différence de traitement doit tout d’abord, répondre à une différence de situation objective
et rationnelle, être en rapport avec l’objet ou le but du service, et enfin, la différence de
situation doit être suffisamment nette pour justifier une différence de traitement.
Ainsi, pour pouvoir bénéficier d’un traitement différent, il faut que l’usager se trouve dans
une situation appréciable. En revanche, des discriminations ne sont pas admissent lorsque le
critère de différenciation était fondé sur les ressources.

§3 –Justification des discriminations par l’intérêt général :

Selon l’ultime critère de la jurisprudence Dénoyez et Chorques, les discriminations des


usagers d’un service public sont légales dès lors qu’une justification tirée de l’intérêt général
vient les fonder.
L’intérêt général se présente indiscutablement comme le dénominateur commun de tous les
services publics. Il en résulte l’élément constant par lequel se traduit l’unicité du but
poursuivi par chaque service public : la satisfaction de l’intérêt général.
En effet, si l’intérêt général est une notion fondamentale du droit administratif, c’est aussi la
plus difficile à définir. C’est surtout une notion évolutive qui s’adapte à l’évolution de la
société.
L’intérêt général est ici conçu comme le fondement de l’intervention de l’administration.
L’intérêt général peut justifier l’existence toute une série de moyens d’action de
l’administration qui constituent la quintessence des prérogatives de puissance publique. Parmi
ceux-ci, on lui reconnait la possibilité de réaliser des discriminations entre les usagers du
service public. C’est-à-dire que l’IG peut justifier l’application des règles différentes à des
situations différentes.
Dans un arrêt du CE, Sect., 29 décembre 1997, Commune de Nanterre, le CE admet que
même en matière de service public culturel, l’existence d’une nécessité d’intérêt général peut
fonder une discrimination.
Le critère lié à la notion d’intérêt général est subsidiaire par rapport aux autres critères retenus
par la jurisprudence administrative. Il intervient donc en dernier recours, lorsque les deux
autres critères n’ont pu opérer. « Le terrain de l’IG apparaît presque subsidiaire dans la

24
Maurice Hauriou, Précis de droit administratif, 1927, p 12ss

22
jurisprudence qui examine toujours en premier lieu si le traitement peut se justifier par la
différence de situation. »25
En fait, la jurisprudence reconnait la régularité des justifications tirées de la poursuite de
l’intérêt général, concrétisé dans l’intérêt du service. L’intérêt général doit donc être en
rapport avec l’objet du service.
Des nécessités d’intérêt général en rapport avec les conditions d’exploitations du service
peuvent justifier la création de catégories distinctes d’usagers. M.Combarnous, dans ses
conclusions de 1964 affirme que « l’intérêt général puisse être invoqué que pour justifier le
traitement particulier accordé ou refusé à des catégories d’usagers se trouvant dans des
situations différentes ».
Il apparaît donc que l’IG est de nature à justifier la création de catégories distinctes d’usagers
au regard du service public, que la seule différence des situations n’aurait peut-être pas permis
de distinguer. C’est-à-dire que, dans l’hypothèse où la différence des situations invoquée n’est
pas à elle seule suffisante pour justifier la différence de traitement, le juge recherche si des
considérations d’IG pourraient justifier que la différence de situation en cause puisse fonder la
discrimination.
Si le principe d’égalité demeure le fondement du service public, lorsque des dérogations
reposant sur un intérêt général viennent en corriger la mise en œuvre, l’intérêt général consiste
alors à restaurer légalité là où un traitement égal serait par nature inéquitable.
On peut dire alors que le principe d’égalité des usagers devant les services publics est menacé
par des considérations d’intérêt général.

25
R.Catherine et Thuillier, introduction à une philosophie de l’administration, A.Colin, 1969, p584

23
CHAPITRE 2 - LE CONTROLE DU JUGE SUR LE BIEN FONDE DES
DISCRIMINATIONS DES USAGERS DU SERVICE PUBLIC

On peut en effet se poser la question de l’étendue du contrôle juridictionnel sur les


aménagements du principe d’égalité des usagers devant les services publics. Le contrôle
juridictionnel comprend deux phases principales qui correspondent aux deux conditions de
régularité de la justification de la différence de traitement : la première, concerne le contenu
de la mesure c’est-à-dire « la comparaison des situations » (Section1) et la seconde, comprend
le contrôle de la mesure entre la différence de traitement et sa justification (Section2).

Section 1 – Le contrôle sur le contenu de la mesure :


Il s’agit de la comparaison des situations des usagers du service public. Le contrôle des
atteintes au principe d’égalité des usagers du service public permet de voir tel ou telle
situation doit bénéficier d’un traitement distinct. Comme il était dit au-dessus, pour pouvoir
établir une discrimination, il faut qu’elle soit justifiée. Mais la création de catégories distinctes
d’usagers n’est pas laissée à l’arbitraire de l’administration. Le juge vérifie le caractère
appréciable ou non de la différence des situations par rapport au critère invoqué par
l’administration, c’est-à-dire l’objet même du service.
En effet le juge apprécie si « la discrimination opérée est suffisamment abstraite et
impersonnelle pour s’adresser à tous ceux qui sont dans une même situation et si cette
discrimination est étroitement motivée par la situation de l’usager »26. Cependant, le juge
administratif refuse avec remarque constance d’admettre qu’un requérant se prévale d’un
traitement favorable réservé par l’administration par rapport à une autre personne placée dans
des circonstances semblables à sa situation.
Ainsi, il ne peut avoir traitement différence si une situation différente n’existe pas. Le juge
appréciera la situation, il vérifiera que la situation de l’usager est bien différente des autres
usagers, si cette situation différente suffira à traiter l’usager d’une façon distincte.

26 e
Martine LOMBARD, DA, 3 édition, 1999, p360

24
Section 2 : le contrôle de la mesure entre la différence de traitement et sa
justification

Dans cette partie, la mission du juge est d’assurer la légalité des discriminations adoptées par
l’administration. Malgré ce principe, il est toujours qu’il a des discriminations dans le
traitement des usagers mais cette inégalité de traitement reste toujours contrôler par le juge.
Le juge vérifie qu’il existe bien un motif justifiant un aménagement du principe d’égalité. Le
juge recherche s’il y a entre les différentes catégories d’usagers, un motif justifiant cette
mesure.
Lorsque le juge contrôle des discriminations, il vérifie que

25
CONCLUSION

Dans l’application du principe d’égalité des usagers devant les services publics, un paradoxe
ou une contradiction subsiste. Ainsi, ce principe se manifeste de deux manières.
Sur le plan théorique, le principe d’égalité des usagers du service public impose de traiter de
façon égale ceux qui se trouvent dans une situation semblable. A situation identique,
traitement identique. Ce principe consiste à éliminer toute forme de discrimination et de
traitement inégal.
De nombreuses garanties ont été donc accordés aux usagers du service public pour assurer
l’application de ce principe. Ce principe a été reconnu comme ayant une valeur supérieure par
le Conseil constitutionnel et a été érigé en un principe général du droit régissant l’organisation
et le fonctionnement du service public par le Conseil d’Etat donc considéré comme étant la
loi du service public. Ainsi, il est obligatoire pour tous les services publics et agents publics, il
interdit alors tout critère qui établit des différences de traitement entre les usagers du service
public.
Il existe également certains principes qui sont des corollaires du principe d’égalité, comme la
neutralité et la laïcité. Elles sont reliées au principe d’égalité pour assurer l’application
d’égalité des usagers devant le service public.
Mais pratiquement, ce principe n’est pas respecté. Le principe d’égalité devant les services
publics ne s’applique pas de façon absolue devant les usagers.
Si ce principe impose ainsi de traiter de la même manière les personnes placées dans une
même situation, il n’exclut pas des différences de traitement. Il y a plusieurs cas dans
lesquels, l’administration peut déroger au principe d’égalité du service public.
L’administration peut donc procéder à des discriminations à condition qu’elles soient
justifiées par la loi, par une différence de situation, ou par un motif d’intérêt général.
L’égalité des usagers devant les services publics est donc proportionnelle, d’une part, elle ne
s’applique qu’à des usagers qui se trouvent dans la même situation et d’autre part, les
exigences du principe d’égalité devant les services publics cèdent quelquefois devant
certaines considérations.
Ainsi, l’effectivité de ce principe n’est pas toujours évidente.
On peut donc dire que, malgré les différentes garanties, il y a toujours des obstacles au
principe d’égalité des usagers devant les services publics.

26
ANNEXES

CONSTITUTION DE LA IV EME REPUBLIQUE DE MADAGASCAR

Préambule.
- l'élimination de toutes les formes d'injustice, de corruption, d'inégalités et de discrimination

Article 2.
L'Etat affirme sa neutralité à l'égard des différentes religions.
La laïcité de la République repose sur le principe de la séparation des affaires de l'État et des
institutions religieuses et de leurs représentants.
L'Etat et les institutions religieuses s'interdisent toute immixtion dans leurs domaines
respectifs.
Aucun chef d'institution ni membre de Gouvernement ne peuvent faire partie des instances
dirigeantes d’une Institution religieuse, sous peine d'être déchu par la Haute Cour
constitutionnelle ou d'être démis d'office de son mandat ou de sa fonction.

Article 39.
L'Etat garantit la neutralité politique de l'administration, des forces armées, de la justice, de
L’enseignement et de l'éducation.

Constitution français de 1958


Article 2.
Égalité devant la loi de tous les citoyens sans discrimination d’origine, de race ou de religion

DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME DE 1987


Article 1
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne
peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Article 6.
La loi est la même pour tous

LOI N° 2003-011 Du 03 septembre 2003 Portant statut général des


fonctionnaires
Article 5. Pour l'application du présent Statut, il n'est fait aucune discrimination de sexe, de
religion, d'opinion, d'origine, de parenté, de fortune, de conviction politique ou d'appartenance
à une organisation syndicale.

Article 13. Le fonctionnaire est tenu à l'obligation de ponctualité, d'assiduité, de plein emploi,
d'honnêteté et de neutralité.

27
DECRET N° 2003-1158 du 17 décembre 2003 Portant Code de Déontologie
de l’Administration et de la bonne conduite des agents de l’Etat
Article 2. Égalité des citoyens
L'administration publique est tenue de respecter l'égalité de tous les citoyens devant la loi, et
un traitement égal des usagers doit être appliqué pour toute situation comparable.
Toutes discriminations fondées sur l'origine, la race, le sexe, la religion, l'ethnie, les
convictions politiques, philosophiques ou syndicales sont prohibées.

Article 3. Neutralité
L'administration ne doit pas exercer sur ses agents de traitement discriminatoire, ni aucune
forme de pression de nature politique, idéologique ou autre

Article 14.
Tout agent de l’Etat est tenu de respecter le principe d’égalité de tous les citoyens devant le
service public. Il doit faire preuve de neutralité et d’objectivité. Il doit prendre ses décisions
dans le respect des règles applicable et en accordant aux usagers un traitement équitable.
Sont ainsi interdits les discriminations et les traitements de faveur, quels qu’en soient
les raisons ou prétextes, notamment toute discrimination basée sur le sexe, la religion, la
fortune, l’origine, la parenté, l’opinion politique ou l’appartenance à une organisation
syndicale.

JURISPRUDENCES

CE Sect. 9 mars 1951, SOCIÉTÉ DES CONCERTS DU CONSERVATOIRE,


Rec. 151
(…)Cons. Qu’en frappant la société requérante d’une mesure d’exclusion à raison des
incidents sus relatés sans qu’aucun motif tiré de l’intérêt général pût justifier cette décision,
l’administration de la Radiodiffusion française a usé de ses pouvoirs pour un autre but que
celui en vue duquel ils lui sont conférés et a méconnu le principe d’égalité qui régit le
fonctionnement des services publics et qui donnait à la société requérante, traitée jusqu’alors
comme les autres grandes sociétés philharmoniques, vocation à être appelée, le cas échéant, à
prêter son concours aux émissions de la radiodiffusion ; que cette faute engage la
responsabilité de l’État ; que, compte tenu des éléments de préjudice dont la justification est
apportée par la société requérante, il sera fait une juste appréciation des circonstances de la
cause en condamnant l’État à payer à la société des concerts du Conservatoire une indemnité
de 50 000 Fm avec intérêts au taux légal à compter du 24 févr. 1947, date de la réception de
sa demande de dommages-intérêts par le président du Conseil des ministres (Annulation ;
indemnité).(…)

CE DENOYEZ ET CHORQUES 10 MAI 1974


( ... ) Cons. Que la fixation de tarif diffèrent applicable pour un même service rendu à diverse
catégorie d’usager ou d’un ouvrage public implique, à moins qu’elle ne soit la conséquence
nécessaire d’une loi, soit qu’il existe entre les usagers des différences de situation appréciable,
soit qu’une nécessitée d’intérêt générale rapport avec les conditions d’exploitation du service
ou de l’ouvrage commande cette mesure (…)

28
CE 2 NOVEMBRE 1992 KHERROUA
(Censure du règlement intérieur d’une école qui pose une interdiction général et absolue du
port du foulard)

29
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
- JEAN MICHEL DE FORGES, DROIT ADMINISTRATIF, Collection premier cycle, Presses
universitaire de
France.
- JEAN DE SOTO, Droit administratif : THEORIE GENERAL DU SERVICE PUBLIC,
Edition Montchrestien 1981.
- VASSILIOS KONDYLES, LE PRINCIPE DE NEUTRALITE DANS LA FONCTION
PUBLIQUE, bibliothèque de droit public, dirige par Georges Vedel tome 168, dépôt légal décembre
1994.

Ouvrages spéciaux
- M. Long / P. Weil / G. Braibant/ P. Delvolvé / B. Genevois, Les grands arrêts de la jurisprudence
administrative, 16e édition, Dépôt légal : 2007
- GAPF Grands Arrêts Petites Fiches GroM 2007

Webographies

- http://esquisse-droit-administratif.weebly.com/fiches-et-scheacutemas/les-lois-du-servicepublic
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?idTexte=CETATEXT000007834413
- http://www.revuegeneraledudroit.eu/blog/2008/05/03/principe-de-neutralite-pour-les-agentsdu-
service-public/

30
TABLE DES MATIERES

Sommaire…………………………………………………………………………………........1

Introduction…………………………………………………………………………………….2

31

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