§2- Le principe d’égalité devant le service public :
L’article 31 de la constitution précise que « L’Etat, les
Etablissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens disponibles pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits :
aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture
médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’Etat, à une éducation moderne, accessible et de qualité, à l’éducation sur l’attachement à l’identité marocaine et aux constantes nationales immuables, à la formation professionnelle et à l’éducation physique et artistique, à un logement décent, au travail et à l’appui des pouvoirs publics en matière de recherche d’emploi ou d’auto-emploi, à l’accès à l’eau et un environnement sain et au développement durable ».
Il ressort de cet article que le service public ne vise un intérêt
général que lorsque l’opérateur est dans l’obligation d’assurer une mission au profit de tous les usagers, à des tarifs uniformes et à des conditions de qualité similaires, sans égard aux situations particulières et au degré de rentabilité économique de chaque opération individuelle.
Le service public doit présenter toutes les garanties de
neutralité et écarter tout signe de favoritisme à l’égard d’un individu ou d’une certaine catégorie d’usagers. Seulement, ces usagers doivent se tourner dans des situations objectives analogues. De ce fait, le principe d’égalité exclut toute discrimination particulière et tout avantage particulier.
C’est dire que les usagers doivent être traités de façon
identique, sans tenir compte des situations particulières dans
1 lesquelles ils se trouvent. Ceux-ci ne disposent pas, à l’encontre du gestionnaire du service d’un quelconque droit à la différence.
La haute juridiction a censuré une décision de l’administration
qui méconnaissait ce principe. Ainsi, dans le jugement du tribunal administratif de Rabat du 18 juillet 1996, la violation du principe d’égalité est sanctionnée.
Mais, la logique commerciale pousse les gestionnaires des
services publics à multiplier les conditions tarifaires pour satisfaire tous les segments du marché et de tenir compte des différences de situations des usagers par rapport au service.
Au Maroc, les pratiques de différenciation sont possibles. Elles
sont basées sur l’importance de l’usager ou la détermination de catégories différentes d’usagers. Ces catégories sont définies par le juge administratif comme des « situations identiques » ou des « situations comparables ».
Dans l’affaire Syndicat National Professionnel des Agents
d’Assurance du 3 juillet 1968, la cour suprême affirme « … Attendu que le principe d’égalité des citoyens devant les charges publiques n’est applicable qu’à des personnes se trouvant dans des situations identiques. Que l’administration a le droit d’instaurer des régimes différents pour des catégories de personnes et d’activités différentes sans pour cela violer le principe d’égalité ».
Le service public voué à la continuité et à l’égalité devant le
service public doit également respecter le principe d’adaptation.