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pastorale liturgique
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à dans l'Eglise
e
2e trimestre 1991
LA MAISON-DIEU
Revue trimestrielle
publiée sous la direction du
Centre National de Pastorale Liturgique
-
4, avenue Vavin 75006 Paris
Directeur de rédaction
Bernard MARLIANGEAS
numéro
France: un
Etranger:un an
Le
an.
CONDITIONS D'ABONNEMENT 1991
50F
C.C.P., Editions du Cerf, 426395 D PARIS
d'entraide
Nous recevons avec reconnaissance les abonnements
d'abonnements a prix
Nous pourrons ainsi répondre aux demandes
réduits qui nous seront faites.
:
Directeur général Pascal Moity
Principaux associés Les Publications de la Vie Catholique, La Province domI-
:
nicaine de France, Association de la Pensée chrétienne
Directeur de la Publication Pascal Moity
:
ISSN 0025-0937
LA MAISON-DIEU
SOMMAIRE
P.JOUNEL La nouvelle édition typique du
y
rituel des ordinations
Collectif
ronde.
Liturgies d'ordinations. Table
49
73
A. ROUET Art et liturgie
liturgique
C. de Nys Mozart et la musique 95
à Salzbourg
II-
ORDINATIONS DES PRÊTRES
MUSIQUES DANS L'ÉGLISE
après Vatican
publié selon
Premier des rituels à êtreliturgie, l'édition de1969fut
lesonentatturta
de la Constitution sur la (1969). Aprèsvingt
présentée dans La Maison-Dieu 98
nouvelleéditionvientd'êtrepromulguée.
ansd'usage, une
Le nouvelordo constitue un exemple significatif
Vatican II:
del'esprit
une
qui marque la pratique liturgique après
attentionaux exigences d'une célébration fructueuseet un
:
souci de tirer les leçons de l'expérience.
édiJux articles traitent du contenu P.
Jounel (La nouvelie
édition
ce
était
C1
porte la date de 1974. Une telle
prematurée, car on n'avait pas encore pris de décision
sur le statut définitif des Prières eucharistiques pour
la réconciliation et pour les assemblées d'enfants, ni
de la Prière eucharistique suisse concédées à de nom-
breux pays. De plus, on ne disposait pas encore de
l'apport non négligeable des éditions du Missel en
langues allemande et italienne et de la rénovation du
Missel ambrosien. Depuis lors, 1981 a vu paraître la
seconde édition du Lectionnaire de la Messe, enrichi
de substantiels Praenotanda. C'est dans ce contexte que
se situe la nouvelle typica des Ordinations. Il convient
de la comparer avec celle de 1968, avant de traiter
plus particulièrement de la Prière d'ordination des
Prêtres, où les changements sont les plus notables.
I. LA NOUVELLE TYPICA
DES ORDINATIONS
td,e
chef unique de l'Église particulière qui lui a été confiée.
?prêtres sont ses collaborateurs au sein du presby-
service du peuple
et les diacres ses aides au
de Dieu.
Les Praenotanda
1.
625.
Léon le Grand, Epist. IX, 1 ;
ad Dioscorum Alexandr. ep. PL 54,
nance (CE 563). Dans la description des rites principaux
del'ordination épiscopale et des insignes remis au
nouvel évêque, il est dit que l'imposition de la mitre
signifie le zèle qu'il doit mettre à atteindre la sainteté
etdeDUne telle lecture est plus proche d'Amalaue
etde Durand de Mende que de Lumen gentium.
Au retiennent l'attention
regard du droit, deux points presbytéraleoudia-
en ce qui concerne l'ordination
conale des religieux ayant prononcé leurs vœux.Avant
de conférer chacun des deux ordres, l'évêquedemande
au candidat s'il veut promettre obéissance non plus à
sonOrdinaire, mais à l'évêque diocésain et à son
uperieur, soulignant ainsi l'intégration des religieux
la
ans pastorale du diocèse où ils résident.Audébut
gieuxdmatlOU diaconat, l'évêque demande au reh-
émis de renouveler l'engagement à la chastetédéjà
au à
tous lors il le demande
1 de sa profession, comme
tous les candidats célibataires. L'Ordo de 1968 ne
emportait aucun engagement explicite à la chasteté
dansle dialogue initial, mais cet engagement avait été
prescrit en 1972 par le pape Paul VI et il avaitété
inséré dans l'édition française du Rituel des Ordinations
dispensé
canonique de 1983 avait
Or le Code de Droit
dispensé les religieux profès du renouvellement de leur
dechasteté
imposé à (can 1037). Le pape
Jean-Paul II la
nouveau.
La rédaction primitive
La Prière d'ordination des prêtres est attestée dès
la seconde moitié du vie siècle par le sacramentaire de
triple
fonctions
ministère de,
l'évêque
assumer cette tâche que
pour
Priele Seigneur de répandre son Esprit dans les cœurs
/dre
deceux qui dignité du presbytérat,
:
corps avec l'évêque. Celui-ci peut employer le «nous»
dans la suite de la prière «Rends-nous dignes, (une
fois) remplis (de ton Esprit), de te servir dans la
simplicité du cœur5. »
l
Présenter les oblations spirituelles et les
ré de renouveler Ton Peuple par le bain dela
régénération. Qu'il montre à tous qu'il est la lape
p
L'Ordo de 1968
Lors de la rédaction du Rituel de 1968, nul ne jugea
opportun de changer la prière d'ordination des prêtres.
:
On se contenta d'en modifier la finale pour qu'elle
s'achève sur une large perspective missionnaire « Queils
soient les collaborateurs attentifs de notre Ordre pour
faire parvenir les paroles de l'Évangile jusqu'à l'extré-
mité de la terre. »Cette prière semblait répondre
exactement à la présentation du prêtre que fait,a
devenus tellement
rites de l'ordination étaient
Prolixes depuis le XIIIe siècle qu'ils avaient mis quelque
peudansl'ombre la prière de consécration. Ilsy avaient
»
fjomédes rites secondaires, qui avaient faussé la
l'interven-
eologie du sacrement de l'Ordre. Jusqu'à
nde Pie XII en 1947, aux yeux de beaucoup la
correction des instruments c'est-à-dire la remise du
»,
painsur la patène et du vin mêlé d'eaul'ordination.
dans On
Paraissait comme le rite essentiel de
avaitexalté l'onction des mains, héritée del'époque
carolingienne, dont la prière gallicane Deus sanctifica-
de1965etaIt devenue le prélude. Dans larestauration
de1968, supprimer totalement ces
on ne voulut pas
ritessecondaires, cérémonial, de
simples
mais en diminuer le
aniere à ce qu'ils apparaissent bien comme delaprière
exPlicatifs.
mainsnf C'est ainsi que disparurent l'onction des
et le Veni Creator accompagnant changée.
Mais la formule même de celle-ci étant sanctifi-
Mais, avec la disparition de la prière Deus
témoignage.
négatif de
Ilégatif s
eUchar disparaissait aussi la présentation du ministère
eucharistique du prêtre et des vertus dont il doit porter
Les suppression.Sans
rédacteurs ont
decetteuppression.Sansdoute nouveau
le
sous"est^e
doute
le
qUalité d'homélie contient-il une synthèse de grande
presbytésur la fonctions du
P
n
aspec
sacerdoce
nature et les l'évêque
Presbytéral, mais il d'un canevas et
Eologie
ne s'agit
dethéo tenu de le suivre. C'est une véritable P
que g
Christ,
p* re souverainsacramentaire: « Configures au
des
évêques> sacerdoce
et éternel, associés au s'adressantau
ces diacres, dit l'évêque en
Peuple, seront consacrés prêtres de la Nouvelle Alliance,
l'Évangile, être les pasteurs du
pour annoncer pour
peuple de Dieu, pour célébrer la liturgie, surtout en
offrant le sacrifice du Seigneur. » Puis, s'adressant aux
:
ordinands, l'évêque reprend une phrase de la prière
gallicane «En méditant l'Écriture, croyez ce que vous
lisez, enseignez ce que vous croyez, vivez de ce que
vous croyez », avant de rappeler le détail des fonctions
liturgiques du prêtre dans le baptême, la réconciliation
l'onction des malades, la célébration de l'eucharistie
la prière des heures.
L'Ordo de 1989
aimé (a).
eJa, dans l'ancienne Alliance,
sacrements a venir,
et comme pour annoncer les
tu avais mis à la tête du peuple de le
Moïse et Aaron (m), chargés de le conduire et
,
sanctifier (a) ;
niais tu as aussi choisi d'autres hommes
que tu as associés à leur service
et qui les ont secondés dans leur tâche.
C'est ainsi marche au désert (a)
que, pendant la pleins de
,
tu as communiqué à soixante-dix hommes,
sagesse,
l'esprit que tu avais donné à Moïse,
et tu as fait participer les fils d'Aaron
à la consécration leur père avait reçue
que
Pour qu'ils offrent, selon la règle sacerdotale, , vnzr.
a
des sacrifices qui n'étaient que l'ombre des biens
Et
va)
E dans les temps qui sont les derniers, Père très saint,
tu as envoyé dans le monde ton Fils Jésus confesse.
l'Apôtre et le Grand Prêtre que notre foi
Par
R spnt Saint,
iï s'est offert lui-même à toi
comme une victime sans tache (a)
meme
;
a envoyé ses Apôtres,
consacrés par la vérité,
pour qu'ils aient part à sa propre mission (a) :
et tu leur as donné des compagnons
dans l'enseignement de la foi
pour que l'Évangile soit annoncé dans le monde entier-
Aujourd'hui encore, Seigneur, donne-nous
les coopérateurs dont nous avons besoin
pour exercer le sacerdoce apostolique.
Nous t'en prions, Père tout-puissant,
donne à tes serviteurs que voici
d'entrer dans l'ordre des prêtres ;
Répands une nouvelle fois au plus profond d'eux-mêmes
l'esprit de sainteté;
Qu'ils reçoivent de toi, Seigneur,
la charge de seconder l'ordre épiscopal
Qu'ils incitent à la pureté des mœurs
;
par l'exemple de leur conduite ;
Qu'ils soient de fidèles collaborateurs des évêques
pour que le message de l'Évangile
par leur prédication et avec la grâce de l'Esprit saint,
,
n'énumérâ
Pasles fonctions du prêtre. Elle mentionne celles-ci
peuple rédaction nouvelle. Le prêtre renouvelle le
e
«reprend Dieu donne de
e,
lui
frendre par le baptême» etil réconcilieavec les
autel»,
l'évêqus, des forces à son
secourt les malades et, en
communion
le
Il implore la miséricorde divine «pour
peuple qui lui est confié et pour l'humanité tout
entière ». D'une manière un peu surprenante, la prière
insiste moins que le schéma d'homélie sur le caractère
sacrificiel de la messe n.
Pierre JoUNEL
d'ordinal
11. On trouvera un commentaire autorisé de la Prière
des prêtres sous la plume de MgrPere Tena, sous-secrétaire de 5t
ein
LA NOUVELLE PRIÈRE
D'ORDINATION DES PRETRES
Réflexions théologiques
le même sens :
discipline des sacrements du 29juin 1989 déclare dans
«Dans la prière de l'ordination des
prêtres et des diacres, demeurant telles quelles les
paroles qui appartiennent à la nature de l'ordination
et sont donc requises pour la valeur de l'acte, quelques
expressions ont été changées, quelques phrases tirees
du Nouveau Testament ont été ajoutées, pour que la
prière elle-même offre aux ordinands et aux fidèles
une notion plus riche du presbytérat et du diaconat,
en tant qu'ils découlent du Christ Prêtre. »
un
le peuple sacerdotal».
Uneaddition importante explicite certaines fonctions
mlnistère
n!inist.ere presbytéral. Dans la prière romaine ce
est présenté avant tout comme
de «COOPérateurs
en »
second de l'évêque. C'est cela
qui est dit dans les paroles que Paul VI, après Pie XII,
jugeait essentielles et qui n'ont pas été changées ni en
1968 ni en 1989. La manière dont s'exerce concrètement
ce ministère n'est pourtant plus simplement comme
dans la Tradition apostolique, celle de conseillers de
l'évêque pour le gouvernement de l'Eglise. L'exercice
concret est évoqué un peu subtilement, dans la partie
anamnétique de la prière, par les trois types de coo-
pérateurs en second que Dieu a donnés aux chefs de
son peuple, tout au long de l'histoire du peuple de
Dieu, avec une continuité dans la fidélité qui autorise
aujourd'hui l'évêque à lui en demander de nouveau?
la confiance d'être exaucé. Le premier type est
avec
celui des soixante-dix hommes sages que Dieu donna
à Moïse pour l'aider à gouverner le peuple, en leur
partageant son esprit. Le deuxième type est celui des
fils d'Aaron que Dieu fit participer à la consécration
de leur père pour l'aider dans l'offrande des sacrifices-
Le troisième type est celui des compagnons que Dieu
donna aux Apôtres de son Fils pour les aider à prêcher
la foi dans le monde entier. Il n'est pas difficile, du
moins pour les connaisseurs, de reconnaître dans cette
anamnèse les trois fonctions de gouvernement, de sanc-
tification et de prédication. Mais sans plus.
Le rituel de 1968 y avait ajouté, comme on l'a dit,
actualisation du ministère d'évangélisation, sur
une ritue
lequel le concile de Vatican II avait insisté. Le
de 1989 y insère le ministère des sacrements du Bap-
tême, de l'Eucharistie, de la Réconciliation, et, d'une
façon plus elliptique, celui de l'Onction des malades-
On y ajoute, comme dans l'interrogation initiale, l'n;
tercession pour le peuple confié et pour l'humanité
tout entière.
On peut sans doute se demander si, les fonctions
du presbytérat étant connues par ailleurs et explicitées
dans les rites préparatoires et un peu dans les rite
explicatifs, il faut encore les énumérer dans une prière
qui est adressée à Dieu, et qui est surtout faite pour
lui demander à la fois qu'il donne aujourd'hui encore
il'Église les ministres dont ellenouvelle
a besoin et qu'elle
Présente,et qu'il«répande une foisauplus
pas
Numération des fonctions particulières n'est
gouvernement, autres
complète.En particulier, celles du
que la prédication et le ministère liturgique, ne sont
» la
Pasexplicitées. Mais «l'offrande des dons et la recon-
d'ordinn des pécheurs étant mentionnéesdans prière
d'ordination de l'évêque de la Traditionapostolique,
Pourquoi ne le seraient-elles pas dans celle de l'ordi-
"sacerd es prêtres, dès lors qu'ils sont eux
aussi des
« sacerdotes » du Nouveau Testament ?
La consécration sacerdotale
En deçà de l'explicitation des ministères des sacr sans
doute et de l'intercession, on a voulu aussi et
la Congré-
foute surtout, de
Eationpour le comme
le déclare
culte divin, faire
le décret
apparaître comment le
cet
Presbytérat«découle du Christ Prêtre».
leurscieefft, une autre importante modification été
dans le rappel Apôtres
romain des sevoitreliée
a
et de
eurscompagnons. La mission des Apôtres
*lamission du Fils, et celle-ci est présentée,une princi-
Paiementselon l'épître mis-
accomplie
aux Hébreux, comme
quandd'Apôtre », qui s'est
eu et de grand Prêtre
ila fait
, au
Pèreen s'est lui-même
mission
offert
l'Esprit-Saint
Pèreen victimeimmaculée». A cette
«par
vertf et à
Participer ses Apôtres, «consacrés dans la
cesApôtres il a donné des compagnons, comme le dit
laprière romaine. Mais alors que celle-ci ne fonctions, voyait en
que en cet endroit, selon sa distribution des
que 0
les
qu'ils prédicateurs de la foi, la prière modifiée,
monde
en
6, dit
entier
«
Concilium
une citation de Sacrosanctum
e
qu'ilsont à
l «annoncer
œuvre du salut
»,
sefaite
et exercer dans
». Le texte conciliaire de
le
explique que cet
Observations et questions
On ne modifie pas impunément un texte aussi bien
construit littérairement et doctrinalement que la prere
romaine d'ordination. A sa manière, qui peut être
devenue pour beaucoup un peu étrangère, elle dlsal
que les presbytres sont les, coopérateurs de l'évêqu
le
pour gouvernement de l'Eglise et que leur minister
s'exerce dans les trois fonctions de gouvernement, de
sacerdoce et de prédication de la foi. Il est probab e
prière reflétait partiellement l'exercice du
que cette
ministère presbytéral à une époque où les presbytres
n'étaient plus simplement le presbytérium autour de
l'évêque mais commençaient à accomplir en divers lieu%,
comme «sacerdotes »en second, les différentes fonction
ediciÓn
1. P. Tena, « La prex ordinationis de los presbiteros en la II
»
tipica dans Notitiae 283, p.130-131.
-
ans l' IS
ansl'exercice la
grande
du
diversincation contemporaine
presbytéral, dont lestrois
ministère
fonctions principales différemment assumées
sont très
*exercées par les uns et par les autres, comme le
reconnaîtPresbyterorum Ordinis, n'oblige-t-ellepas,àen
etdesfilte de sens dans la charge pastorale de
la
&
etAdesa construction, dans le «ministère de ommu-
Lesévê c'est l'enseignement de Lumen Gentmm 20.
précisément
evêques,
coopérapasteurs
qui succèdent aux Apôtres
», leurs
de l'Eglise «ontreçu, avec
Perateurs les prêtres etles diacres, le ministère de lale
troupeaaute. Ils président donc au nom de Dieu
ladoctri dont ils sont pasteurs, en tant que maîtresde
dugoune, du culte sacré et ministres
».("sacerdotes")
prêtres
dugouvernement
La prière modifiée présente l'unité de
consécration
sensplutôt
selon
l'interprète,
le Nouveau
crahon
sacerdotale.
Testament, en montrant
la
Ellecomment consé-
la mission
soi.Onp It
de l'Apôtre (et des pasteurs)
dans la consécration ultime
pour
du sacrifice de
deuxm Pourrait rappeler ici les deux manières et les
deux
moments
selonsaint
:de « consécration » (hagiazô) de Jésus
envoyédans
finalemee; Jean «consacré (par Dieu)
(Jn 10, 36), il «se consacre
et
lui-même »,
la,vérité (jPour
IIlinistère
Rm 15,apost
Rm15,16
(Jn 17,u 19). Cette
qui fut
version
celle
consacrés
que ses disciples soientsacerdotale du
saint
parrrewy
de Paul
dans
(cf.
vare a
D'abord cette
ne voir
que sa propension dans le
interprétation
ministère publicde
la
Jésus
diffé-
oubliant
vers la Croix, en
c°l.175' P.
» tom
tome X,
co, 176. ,De «Ordination dans
De Clerck, «Ordination» Catholicisme
Catholtczsme
de'-Gy,
nationdes «La théologie des prières
eveques et des prêtres in RSPT 58 (1974), p.605
l'ordi-
et
610.
»,
des deux moments, parfaitement claire chez saint
rence
Jean, et les problèmes exégétiques et théologiques que
soulève le passage de la prédication de la conversion
à cause du Royaume qui «arrive » « fils du
Royaume », aux
à la nécessité de la Passion et dela
crucifixion de Jésus pour le salut du monde. D'un
autre point de vue, l'opposition empruntée à Sacro-
sanctum Concilium 6 entre l'« annonce
Jésus-Christ et son «exercice » » du salut en
dans la liturgie du
sacrifice et les sacrements méconnaît la force propre
de l'annonce de la Parole de Dieu, y compris dans les
sacrements. La différence la plus significative est celle
des deux moments de la mission de Jésus-Christ.
Ensuite, le Nouveau Testament dans son ensemble 1
ORDINATIONS
ÉCHOS D'UNE PRATIQUE
le
frv,.l
!UUle des
foule d grands
- jours, entend un ,- --+
chant pauèllH
commegtIse:
-
on y Décrire
,
Une ordination commence.
mment cela se passe, de quelle manière est mis en
subjectif. De surcroît,
rituel, est en partie
livreslit façon dont est vécu ce que nous donnent
iivresliturgiques, selon les lieux, les temps, les per-
les
Onretr cela
peut prendre bien des visages.
de retrouve partout la même structure de base appel
1
Cependant
ordinand, liturgie de la parole, ordination propre-
:
ent dite, liturgie eucharistique 1.
MOMENT ET LIEUX
DES ORDINATIONS
Le temps de formation, dans la région Provence-
Méditerranée, se répartit en trois cycles de deux ans
:
chacun. Le troisième cycle, c'est-à-dire les deux der-
nières années, est vécu en alternance trois semaines
en paroisse (cinquante pour cent du temps étant nor-
malement réservé pour le travail intellectuel), une
semaine au séminaire. L'ordination diaconale est habi-
tuellement prévue au début de la sixième année, en
septembre/octobre, l'ordination presbytérale peut avoir
lieu en juin suivant. Au moment du diaconat s'est donc
écoulée une année de présence dans la paroisse d'ac-
cueil. Ce temps où le séminariste, avant l'engagement
;
définitif, a mené la vie des prêtres, peut fournir des
éléments de discernement et de décision de plus, la
préparation de l'ordination diaconale aide souvent pour
le
un bon redémarrage de l'année pastorale. En effet,
diaconat est célébré, habituellement, dans la paroisse
;
d'accueil. En revanche, l'ordination presbytérale se fait
de plus, en plus à la cathédrale elle mobilise beaucoup
plus l'Église diocésaine. Les ordinations ont toujours
lieu un dimanche, la date est choisie selon les dispo-
nibilités de l'évêque, des paroisses, et, si possible, selon
les ordinations des diocèses voisins afin que l'on puisse
se rendre les uns chez les autres.
LES ÉTAPES DE LA CÉLÉBRATION
tuellem
celui-coent
ees et ministres sont en pace, éven-
l'Evêque,
adressé a
après un mot d'accueil
PelIui-ci salue
l'assemblée 2. Tous s'asseyent et se déroule
la Présentation du candidat.
Rappel de
l'ordinand
Onteuvet
Tandis
qui
glisser des initiatives significative:
se communautés
que l'on mentionnait les diverses
membr marqué la leurs
ures vie de l'ordinand, certains de puzzle.
tres. s'avancent
Larose, portant des pièces d'un
tniiâ pièces
que de fond du lieu
mouvements,
une fois
séminaires,
rassemblées
jeunes
constituent a
prê-
tandis
de la célébration. Ailleurs,
Q.evêque, prêtre et diacres prennent leurs places,
entouré procession, mais
arrivé lui aussi dans la
dans l'all
salutaf ee Plusieurs personnes, reste, avec elles, debout
N,s'avon centrale. Après le mot d'accueil et la
s'avanceppour
de l'assemblée, vient la phrase rituelle « Que
rejoignent
»
:
e1evêque
SalutaLnmTe ,^ue
ces «mots d'accueil» fassent passer
en tant que président de la
inaperçue
célébration.
la
Pour manifester la participation de tous à l'appel, il
arrive que plusieurs personnes prennent la
parole. C'est
un exercice périlleux, le créneau est fort étroit. Il faut
éviter un éloge dithyrambique de l'ordinand, comme
on l'entend parfois. Dans l'Eglise tout sacrement est
un don de Dieu à accueillir dans l'action de grâce, ce
ne saurait être un dû3. Certains disent admirablement
(et brièvement) ce qu'ils attendent du prêtre, et sou-
lignent que celui qui va être ordonné peut rempli
cette charge. D'autres présentent la vie de la commu-
nauté dans laquelle l'ordinand s'est inséré d'autres
encore expriment les appels que suscite en eux cet
;
engagement dans le ministère ordonné.
Assez régulièrement, ce sont des membres de la
paroisse d'accueil qui prennent la parole, et bien sou-
vent ils sont conduits à dire, s'adressant à l'évêque
«Laissez-le-nous encore quelques années. ».
:
Ne serait-il pas souhaitable que la paroisse d'origine
s'exprime elle aussi pour dire sa joie de donner un
prêtre à l'Église, tout en se privant ainsi de l'un de
ses membres. ? La joie ne vient-elle pas du don
consenti même si l'on craint, à tort ou à raison, de
s'en trouver plus pauvres ? Très concrètement, telle
communauté de religieux voyant l'un des derniers jeunes
entrés chez elle, la quitter pour devenir prêtre, ne
pourrait-elle pas exprimer la joie de sa présence massive
à l'ordination, tout en gardant au cœur quelque inquié-
tude pour l'avenir?
Il revient toujours
Parler du Séminaire
au Supérieur la question de
de
• dernier et de répondre à
H»k3Ueen Savez-vous aptitudes requises. »
Ilabituellernent
?e
d
Ontm groupes,
nautés'
;
que
poupes,personnes,
s'il a les
sont ici retracées les
l'appel l'ordinand
pa ^'Église c'estdeaussi une
citer les
grandes
façon
chrétiennes
de
diverses
ou
étapes
commu:
non, n
de
souligner
qUI
chrétiennes ou Q
ontmarqué viepersonnes, ,
e, sa jusqu'à ce jour4.
Après ces diverses interventions, c'est J'élection, par
pour l'ordination: «Avec l'aide du Seigneur
La liturgie de la Parole
Les textes sont souvent choisis, avec l'accord de
l'évêque, par l'ordinand lui-même, en fonction de sa
spiritualité, de son histoire. Il est cependant de plus
en plus fréquent que, pour recevoir la Parole, on
prenne tout simplement les lectures du dimanche ou
de la fête que l'on célèbre, pour se laisser enseigner
elles. Nous tous les conditions de
par savons que par
notre écoute, un texte se voit doté de nuances ina-
perçues dans d'autres contextes. Le pôle d'unité entre
les lectures (le plus souvent il semble utile de n'en
faire que deux), sans oublier le psaume, est bien sur
le ministère pastoral. L'homélie en développe le sens
et la spécificité, souvent, c'est un exposé théologique
très riche que l'on pourra lire ensuite dans la Semaine
religieuse du diocèse.
»
Après la « nouveauté rituelle que représente l'appel
du candidat et l'attention qu'elle suscite, la liturgie de
la Parole qui nous ramène dans ce qui nous est plus
familier, peut être sujette à une attention moins sou-
tenue. Celle-ci est à nouveau sollicitée par l'ordination
elle-même.
L'ordination
L'engagement de l'élu
L'évêque s'assied et interroge l'ordinand debout
devant lui. Ces quatre questions sont l'un des moments
de
de la
la célébration
'1 'b où est le plus perceptible, pour
assemblée, le du prêtre5. En effet, la prière
ordination ministère reviendrons plus loin,
une
sur
innovation :
laquelle
este pour beaucoup hermétique.nous
Certains ajoutent ici une interro-
gtion des prêtres et de l'assemblée6;les uns et les
mission
autres sont invités à soutenir l'ordinand dans sal'entraide
réceponse
commune et massive exprime bien
e.ciProque et la communion ecclésiale.
La
J, promesse d'obéissance implique un
0rdinand qui vient s'agenouiller aux piedsde
déplacement
l'évêque mains de l'évêque.
les
Ta
aucoup
et mettre ses mains entre
sonorisation permet d'entendre ce
sont attentifs à cette promesse
qui
la oeuvre permet habituellement de bien percevoir que
est
La !.
dit.
mise
Ire
affaeatIon
prêtre-évêque n'est pas simplement entre
d'obéissance,maisunliendecommunion
une
Seseque d'ordination appellera
sPo*cc?°Pérateurs
aVantmicrp,
».
et ceux que la prière
En effet souvent l'éveque ajoute,
ordinand
quelques mots entendus du seul
antqu'il ne prosterne.
se
s-=----
fi' Le 'rière
nouveau rituel ajoute une question sur
prAt es
la
croya
peuple de Dieu,
«prièrepastorale
pastoralece
»,
aH" quj
- e
peuple,
connaissez vous tous
~c°nnai«fezN-voulez-vous prêtres du évêque, vous qUI
Et vous
pour ce peuple, prêtres unis à votre
l'aider à remplir sa mission ?
vo et vos
yos
")nsPropres, tous ici présents, chacun selon votre
qu'il ?
Prend »
Ant
roYantav madresse :
voulez-vous l'aider dans cet engagement
formulation
prêtres
du peuple
unisdeà Dieu,
votre
maintenant à
croyant
évêque avec vous,
ce peuple, prêtres pour ce peuple, prêtres
i.
servir £vangile
: vous qui l'aider a
Iet
comme prêtre
JS prêtres
rotre Je
connaissez
vos
dans
M'adresse
N. voulez-vous
l'Église de Y?
ici présents,chacun selon
ansleC
maintenant à vous tous N., tous
avec avec
dons propres, voulez-vous, responsabilités
dans le avec moi-même prendre votre part de
Corps du Christ?»
Prostration et prière litaniqut
tion :
La litanie des saints est un moment d'intense émo-
à la prostration, qui impressionne toujours, se
joint la mention (ainsi que la prévoit la liturgie de
Paul VI) des saints locaux (Patrons du diocèse, de la
mission de France» :
paroisse.) mais aussi, dans les litanies dites de «la
«tous les saints de nos familles
la foule innombrable des pauvres et des petits qui
chaque jour avez accueilli dans vos vies la Pâque du
Seigneur. foule innombrable qui peuplez le ciel de
Dieu. »
La fréquence du refrain, sa brièveté et sa simplicité
permettent une bonne alternance entre le chant du
soliste et celui de l'assemblée. Se crée alors une grande
unanimité, forte expression de la prière de l'Eglise,
:
Des innovations afin d'éviter des prises de parole
intempestives lors de la présentation, sont placées 'cl,
à la fin de la litanie des saints, avant la conclusion
par l'évêque, des interventions sous forme de prière'
7. «Depuis deux ans, avec N., nous avons pris en charge la catéchèse
des enfants du CE2, et cette année du CM1. Nous avons pu apprécié
désir profond de
son accueil et sa gentillesse avec les enfants, son
faire partager sa foi et ses connaissances dans nos rencontres d'équipé
dans les célébrations avec les enfants. Qu'il puisse toujours rester a
l'écoute de nos problèmes en répondant avec simplicité aux questions
dans mission de catéchistes, ensemble
que nous nous posons notre
prions. »
;
ta vie pour que "l'homme soit debout", ton engagement est signe su
notre route avec toi, nous prions. »
Dans tel diocèse, les séminaristes en aube, à genoux,
Courent celui qui est prosterné durant toute la litanie
dessaints.
;
Les prêtres retournent à leur place l'on revêt le
nouveau prêtre de l'étole et de la chasuble tandis que
l'assemblée chante. Habituellement il reçoit la même
chasuble que ceux qui entourent l'évêque marquant
bien ainsi l'intégration dans un presbyterium. Là encore
la mise en œuvre peut être plus ou moins heureuse:
Le nouveau prêtre revêt ici une chasuble dorée au
milieu de sept concélébrants, y compris l'évêque, en
chasuble rouge. Par contre, l'évêque étant seul en
chasuble, le nouveau prêtre revêt simplement l'étole
presbytérale pour être au milieu des autres prêtres.
liturgie eucharistique
Le nouveau prêtre est désormais à côté de l'evêque
situeant toute la célébration eucharistique. Celle-ci se
ue
a au terme d'un long développement, une heure
le rôle
Ilinimun-, s'est déjà écoulée, l'offertoire joue
prêtr où l'attention se détend. Parfois c'est le jeune
etre qui prononce les prières de bénédiction.
e
de façon de souligner la
lela chanter, cela donne à prière eucharistique est
la fois de l'unité de et
l'amPlieur prêtres.L'as-
en raison du grand nombre de
l'ordie. peut chants de
araire encore s'exprimer par
souvent mieux connus que
les
ceux qui jus-
gesteos
geste de ont jalonné la célébration. Au moment du
res paix, le jeune prêtre ira porter la paix aux
de sa famille.
Les
Le
sfidèle
est tout à fait conforme au nouveau rituel qUILediacre
ID19ue,
fiHMfSaPPortent mainsde
ordonné le pain et le vin pour l'Eucharistie.
et les porte à l'Evêque qui les met dans les
l'ordonné(cf.
a,le eltIon
plus n-135). diacre. Celui-ci, de frai't,
le que le
Plussouvent, ne mentionnaitcrédence.
u
10.Fonctions les prendre à la
~tlSpensato et pouvoirs viennent de l'ordination. Dans pnere lanrière
«Sint nobiscum fidelrs
dispensatores nouveau rituel nousavons: pecca-
tores. mysteriorum tuorum,. utque reconcilientur
»
La liturgie se termine généralement par un mot de
l'Évêque appelant des ouvriers à la moisson, et p~
quelques paroles de remerciement du nouvel ordonne.
:
Ceci tend à devenir un élément rituel aussi serait-onl
tenté d'en fixer le cadre Pas de théologie explicative
mais une action de grâces à Dieu et un remerciement
les Ce n'est ni le lieu ni le moment
pour personnes.
pour le nouvel ordonné de paraître donner des leçons
à ses devanciers dans le ministère. Ce mot, aux formes
variées selon la grâce de chacun, est toujours très
écouté, par contre d'autres interventions sont diffici-
lement supportables.
»
Tous sont alors invités au «verre de l'amitié après
la sortie des concélébrants.
UNE CÉLÉBRATION
RENDUE A LÉGLISE
» :
Une première constatation s'impose les ordinations
ont été «rendues à l'Église. Il n'est pas concevable
qu'elles puissent avoir lieu dans la chapelle du Sémj"
naire interdiocésain, ou dans la chapelle de l'Evêche,
Ces célébrations se font toujours avec un grand concours
de peuple n.
à
Une bonne
part de la « qualité de » l'ordination tient
1
à 12,profondeur de l'assem-
;
de présence
rassemrtes, d'attentionété et
déjà dit, les ordinations
ainsi qu'il a
rSernblent des foules nombreuses cependant d'une
a mHée à l'autre tout aussi nombreuse, :il
semble-t-il,peutserésu-y
ment bien des différences qui, me
mAnt a
ce venir une qualité d'attention et de présence
trop
:on a
savoir
ce-qui va par amitié
césainPner, se passer,
pour
pour
participer
voir
à
;
l'ordinand, sans
mais on vient aussi
rassemblementdéretes dio-
présecor exprimer et nourrirunsa foi. Ces
pour
Prences impliquent des différences de participation,
est
etcela Perceptible12.
est perceptible
~Prérerev°i.rplutôt
Cependant,
12. Cependant, aà choisir,l'on
ch°lsl^bune
qu'entendre,
P~r mieux voir, même s'il n'y a pas de haut-parleurs
tiqueMalheVreusement, acous-
cathédrales,
tiq' bien souvent dans nos
aisse à désirer, la participation s'en ressent.
dans ces lieux. Lors d'une ordination presbytérale ell
plein air, les organisateurs eurent l'idée de monter des
gradins pour l'assemblée. La satisfaction fut générale-
là au moins on avait pu voir. Ailleurs dans des église
aval
aux nombreux piliers et aux multiples recoins, l'on
disposé des téléviseurs permettant de voir de partou
l'action qui se passait au chœur.
:
La participation est aussi facilitée par une feuille
remise à l'entrée on y trouve à la fois les chants e
le déroulement de la cérémonie. Plusieurs en profiter
pour indiquer, par écrit, le sens de quelques gestes-
Prostration, imposition des mains, vêture, onction. Çel
dispense, dans le cours de la liturgie, d'intervention
explicatives toujours trop longues et qui rompent le
rythme de la célébration.
e d'
mav-mi.ti.é se rassemble le
et même buffet qui
des de
par un
participants. Cela suppose encore bien
de-'dévouements contribuent aussi a la
cachés qui
de la célébration.
Un
rassemblement du presbyterium
deno ordinations rassemblements
vOisinreux sont l'occasion de Eglises
voi.sines) en
prêtres du diocèse mais
raison
ChevenblCertes, des liens tissés
aussi des
Séminaire inter-
au aujourd'hui des
leurs
deleurs
a
amis
r
bonnombancs; bien des prêtres ont
e de
mais, aux ordinations, l'on peut voir
prêtres jeunes venus accompagner l'un
l'assemblée,
il l'impo du temps de formation. Dans
dansv
re
des
qans1'0ectVIngts mains :!
pas rare qu'on compte les prêtres, à l'entree,
dequatrSItI?n
il
prêtres » L'ordination est bien
avait
«C'était beau, y l'entrée près
t
et de sens.
Beaucoup se disent touchés par la beauté des gestes, la
il est plus difficile de savoir si l'on entre question
dans
compréhension des prières dites. Mais cette
pas propre aux ordinations.
Un rôle aussi important que difficile est celui du
cerémoniaire, absolument nécessaire pour sécuriser tout
lemonde, indiquer les mouvements, faire que tout
Passe«naturellement ».
mais
etnepas toujours tourbillonner au
il doit se faire
de gêner
se
oublier
la
b..
risque
prière.
Lacélébration dit souvent quelque
donné
chose d l,
la
ay
possIbIlIte
mais l'ordonné n'a pas toujours
de faire
ce qu'il souhaite: interviennent
de la paroisse, le cérémoniaire de l'évêque, l'équipe
iciles prêtes
préparation,
sensibilités plusieurs ordinands,les
et lorsqu'il y a de temps
diverses. On investit beaucoup
d'ordination. Qui
dans la préparation
, des célébrations maître-d'œuvre?
doitles prendre charge, être le
ordinand, en en la paroisse
comme le
c'est trop souvent cas, (diacre)
ou le diocèse
pour
de vivre paisiblement permettre
son ultime
futur pretre
au préparation ?
CelUI-
Un dépossédé.
ci ne doit
:
pas se sentir pour
souhait enfin Pour ne pas
autant
insister trop
S'Irline personnalisation qui peut devenir gênante,ne
fortement
"écud
célébas
avons retenu quelques aspects de ce qui
le plan de
la
est
les liturgies d'ordinations. Sur
célébration, la le diaconat et le pres-
différence entre
16 Un autre souhait
l'ontrouverait
y comPn.s les
: ne pourrait-on disposer
tout ce qui est nécessaire pour la
d'un livreunique ou
liturgied'ordination?
lacommunion
prières eucharistiques et la prière après
bytérat, n'est souvent que dans la dimension diocésaine.
Ces cérémonies sont très suivies, et, en raison de leur
caractère exceptionnel, se conforment de près à ce qu~
demandent les livres liturgiques. Entre elles, identité
;
profonde, et cependant chacune donne sa note parti-
culière il y a de magnifiques appropriations de ce qUI
est demandé. Une étude complémentaire pourrait s'at-
tacher aux faire-part et images d'ordination.
Ces liturgies sont souvent retransmises en direct par
les radios locales, l'une d'elle fut même télévisée.
L'Évêque reçut dans les jours suivants bien des féli-
citations, et, entre autres, un appel téléphonique étonne
et ébloui «qu'il puisse y avoir dans l'Eglise d'aussi
belles cérémonies».
P. REMISE
La Maison-Dieu,
186, 1991, 49-72
électif
LITURGIES D'ORDINATIONS
UNE TABLE RONDE
I L arrive
que La Maison-Dieu rende compte de
l'actualitéde la
colloques
ri'-
ou de journées d'études qui
ordinations,
a
il est- apparu
font
réflexion en liturgie. Sur la questionprécisé
nécessaire a la
provoquer elle-même cette réflexion. Le 27mars 1991,elle
reuni dans les locaux du CNPL à Parisdiverses
re
des liturgœs
«
personnalités qui, à la mise en place
d'ordinations. toutes, participent
e
Monseigneur
diocèse
Ce sont:
Louis Cornet, évêque de Meaux. Ila
r/ /;
exigeaIr :
& Fontaine
une
Par ailleurs,
célébration
je trouve qu'il
d'ordination.
n'est
En
pas simple
effet, c'est
figeant de tenir un équilibre entre les gestes, les
ymboles, les paroles et la réception de ceux-cides les
parcan-
iversescommunautés oublier l'histoire
didats. Autant sans valeur le paIn,
rÇP,as,l'eau. est
il facile de mettre en l'édification
difficile de dire
de 1Eglise ! autant il est
S
û£ 6Perck:
t'a
sonnai,
Pour ma part, j'ai retenu
l'article de Pierre Remise le terme «intronisa-
l'ordinand et
notamment
de sa per-
sonnaill-té mise en relief de Auparavant,
Qu
estso:Ion on
appelle une certaine vigilance. de prêtres,
ordonnait un grand nombre
Aujourd'hui, elle
était toujours au pluriel.
est souvent d'un glissement
au singulier avec le risque
du service de l'Église vers l'attention à l'individu, du
public vers le privé. (En sens inverse, j'ai aussi sou-
venance de l'ordination d'un homme de 45/50 ans qui
avait eu de grandes responsabilités professionnelles dans
une entreprise multinationale. La seule chose entendue
sur son passé était qu'il avait encore bien des choses
à apprendre pour être davantage intégré dans le circuit
ecclésial !) Sans doute faut-il personnaliser mais éviter
ment ?
!
de particulariser. J'ai entendu parler un jour des goûts
culinaires de l'ordinand Quel rapport avec l'événe-
Par ailleurs, il vient d'être dit qu'il y avait difficulté
à harmoniser les gestes et les paroles. Il me semble
pourtant qu'il y a des gestes forts dans les ordinations
l'imposition des mains, le plus souvent en silence, et
:
la prosternation, en particulier. J'aimerais en revanche
qu'on revienne sur l'appel et la présentation du can-
didat. Ce sont des moments importants pour l'ecclé-
siologie, et ils se font en paroles et, parfois, dans un
flot de paroles. Il n'est pas facile de trouver le bon
genre littéraire.
perçu;
B. Fontaine:
peut-être
Tandis que, maintenant, il est mieux
aussi parce que le ministère
est mieux situé dans ces communautés.
presbytéral
:
r :
Lebrun En un certain sens, la prosternation, rite
Secondaire, n'est-elle pas trop impressionnante par rap-
à l'imposition des mains ?
B. Charrier c'est aussi la prière lita-
La prosternation,
quque; le moment de la grande prière de l'assemblée
rit1 n'est peut-être si secondaire par rapport au
pas
die essentiel, l'imposition des mains et la prière d'or-
e
dlnation. Toute l'Eglise fait corps.
Un
des yeux La mise en œuvre
compte de la profondeur à
il
Second point
Toutle concerne
laquelle
l'appropriation
l'assemblée
on»
du Rituel.
fautqu'«
monde reprend le Rituel mais C'est-à-direle
• i
devr
souvent l'ordinand et son
?
1réécrive. Est-ce nécessaire «On»?
entourage. En fait, on
Vrait davantage recevoir le Rituel.
Il est vrai que ce Rituel est parfois difficile à faire
passer en termes intelligibles. Comme célébrant, les
je croîs
textes m'apparaissent souvent durs. A ce sujet, souligne,
que Pierre Remise n'a peut-être pas assez
l'importance de l'implication du célébrant
acte qui me remue très profondément
:
dans
c'est
ma
u
foi,
La prière d'ordination
P. De Clerck: Y a-t-il, Père, des moments, des parties
du Rituel, des prières qui vous semblent particulière-
ment difficiles?
:
Mgr L. Cornet La prière d'ordination proprement dite-
Mais, je n'ai pas encore pris connaissance du nouveau
texte.
P. De Clerck:
Je ne souffre pas de la longueur.
L'utilisationactuelledecette me
Paraît comporter deux problèmes. Le
ans l'emploi du procédé typologique pour 1
premier
parl A l'audition de cette prière, il nous semble qu'elle
Parlede l'Ancien Testament, et nous nous demandons
lIlinist peut être
sa
resioe
l'ordinationd'un
pertinence pour attentivementla
Jnmistre du Christ. Or, si l'on étudie
construction de la prière, on constate qu'ellene part
Pasdel'Ancien Testament, ni même du Nouveau, mais des
prêtredel'événement l'ordination
constitue principalconsiste
Prêtres par que
:«
*dire de tout un évêque. Son
Dieu
message
adjoint
service à ceux qu'il avait achoisis en premier,
temps des compagnons
découle:
voyez
N'OÏse-
Aaron, et les Apôtres
«donne donc des presbytres à ton ». La serviteur
prière en (l'évêque)
entendons.
prière ; mais, à
tort ou à raison, ce n'est pas cela que
la
rp
nous
problè eveloppementde prièremène
de
Le développement mèneau au second
ceCond
de la prière problème la
r
problème annoncé. Elle traite d'un
premiere moitié du Ve siècle, à savoir la du
ministère elle est
entre l'évêque et les presbytres;
centrée sur le statut des presbytres, qualifiés de épis- sacer-
dotessecundi
meriti, appelés à « seconder l'ordre
celui du
copal». Alors actuel est
que le problème les laïcs.
entre les prêtres (évêque) et
Charrier: Le rapport prêtres-évêques est pourtant
Problème pendant la célé-
: qu'on les
bbraion l'Évêque bien le personnage
prêtres est
a sous yeux centraletles
l'assemblée.
ne sont jamais si nombreux devant
Sobriété, solennité ou ritualisme ?
:
B. Charrier Sur un autre registre, et dans les diocèses
que je connais, je suis témoin de nouvelles tendances.
La façon de présenter et de vivre les ordinations prend
certaines distances par rapport à une pratique qui a
beaucoup donné la parole à l'assemblée. Pierre Remise
parle d'une célébration rendue à l'Église. C'est vrai
mais peut-être seulement partiellement vrai. La régres-
sion de la part donnée à l'assemblée m'interroge. Il Y
a aussi une tendance à mettre à plat les différents
gestes. Par exemple, on retrouve des manières un peu
ostentatoires de se vêtir des ornements sacerdotaux
alors que, dans une période précédente,on habillait
le nouveau prêtre un peu à l'écart. N'est-ce pas au
détriment des gestes les plus forts?
:
Mgr L. Cornet Les ordinations de diacres permanents
sont à cet égard bien différentes. Elles ont récupéré
tout ce que les ordinations sacerdotales auraient perdu:
les interventions du peuple, les ornements qui arrivent
du fond de l'église et passent de main en main. C'est
vrai, les ordinations de prêtres vont vers la sobriété.
D. Lebrun: Où est la sobriété
de dire que
? Bernard Charrier vient
la remise des ornements prend de l'ampleur
alors que les témoignages, eux, sont réduits.
B. Charrier: Il me semble que l'utilisation du Rituel
devient un peu littérale voire même amenuisée. Lors-
qu'il s'agit de la présentation du candidat, toutes les
?
possibilités du Rituel sont-elles exploitées Paul De
Clerck disait que le geste de l'imposition se fait habi-
tuellement en silence. Je constate que le silence n'est
pas universel. A la différence de ce qui se passe dans
la région de Pierre Remise, où la présence de 80 prêtres
est remarquable, chez nous il n'y a pas moins de
200prêtres et l'imposition des mains est excessivement
longue.
& Fontaine:
Dans certaines circonstances, quand il y
?Squ'à
!-
untrès grand nombre de prêtres j'ai vu une fois
-
inminutesprès de 400 prêtres présents et cela a duré
à
°rme ne faudrait-il
ce geste afin de
Sa dignité ?
pas
garder à
chercher
ce
une
moment
autre
toute
L.
liment
:Cornet Attention
tout leur cœur ! aux prêtres ! Ils y mettent
qui intervient!
Veque bien
souvent
uLpÍbn: l'évêque guide son
Peuple ! Il faut bien aussi que
intéressant. Qui,
dans ensuite un bilan, ce serait très des ordina-
tions,prend
les diocèses, parmi les responsables
d'évaluer cequi
périodiquement balancier
sefait? Jele
dis
temps
cela car y a
il des coups de
quipourraient être réfléchis. On passe d'une
maniere de davantage réfléchir.
faire à une autre sans assez
Pierre Remise note que «la tendance irait plutôt
vers la suppression des interventions ». Qui réfléchit à
! ?
cela avec un peu de recul De même pour le lieu
des ordinations Va-t-on passer d'une multiplicité d'or-
dinations dans les villages à une seule ordination sys-
tématiquement dans la cathédrale
cela?
? Qui réfléchit à
Quand le P. Cornet disait qu'il fallait de petites
introductions, je pensais qu'effectivement le peuple
chrétien a besoin du Rituel et qu'on le respecte mais
aussi d'être continuellement soutenu par des indications
vivantes et qui ne sont pas dans le Rituel. Ce n'est
pas le nombre des interventions qui compte mais leur
articulation et leur souffle. Qui, encore une fois, fait
des évaluations à ce sujet?
:
Un dernier point m'a frappé on s'interroge pour
savoir si une belle célébration prend suffisamment en
compte la diversité des vocations chrétiennes et des
autres ministères. «Il est normal, est-il ajouté, que l6
presbytérat soit à l'honneur. Cependant il ne doit pas
tout occulter.» Pierre Remise traduit une question
courante. Mais il me semble que l'on se trompe lour-
dement en la posant en terme de concurrence. Combien
de jeunes et d'adultes, après une célébration d'ordi-
nation bien vécue, ont été relancés dans leur vie
chrétienne, et dans leur propre vocation ?
D. Lebrun: Tu as parlé d'« indications vivantes » qUI
t
Lebrun:Notre débat montre clairement qu'un
celui du Rituel semble difficile à mettre en oeuvre:
elUlde la présentation du candidat. pourrions-nous
Préciser les critères intervention soit judi-
du ra à ce moment-là ?
pour qu'une
Paul De Clerck a avance celui
de rapport à l'événement. Cette question croise celle
e 1« intronisation».
témoignage,
ou réponse(s) à une question ?
PDeClerck: Il s'agit de témoignage. eUX qUi
COnnaît
Parole r ne
n'ont pas à
pas
témoigner de leur
leurs sentiments à propos
vie
du
ni à faire
candidat Leur
deprocéder
chretiens qui
à
depro répond à l'interrogation de l'Évêque: est-il bon
son ?
ordination Le Rituel
été
précise:
consultes, et
« les
ceux
le connaissent ont
j'attest appartient d'en juger ont donné leur avis.Aussi
d'être ordonné.» yIl a
j'atteste
les chi.
qu'il
celui trois a
:
été
instances
jugé digne
des chrétiens,
atteste. Le critère est
les chrétiens
:
celui-ci
les
candidat
formateurs
manifester
sont
et
que
d'accord
deleproposer qui connaissent le Hervé
de le recevoir comme prêtre.
Legrand et lorsqu'il Presentel'or-
d'naion en parle excellemment
mystère de tradition-réception.
l'Églisele reçoit.
LEsprit comme un l'ordination et
a,
y de même, de
et réception de
Dieu fait
tradition de la part de ces personnes
leur part.
J.Dupé: Beaucoup dépend de ceux à est il
fait
responsabilité
qui
appel Quand choisi laïc qui a uneaccord et cela
on a un
Morale, il peut brièvement dire son
aduPoids. D'ailleurs, cela aussi l'avantage que soit
a séminariste.
miuex
fidèlles connue l'insertion d'un l'Église tient
découvrent à cette occasion que
à demander l'avis des laïcs. Pour que la phrase du
Rituel porte, il faut qu'effectivement des laïcs prennent
la parole.
B.
:
Fontaine: Dans les interventions entendues dans leS
ordinations d'EFMO, j'ai noté trois éléments la capa-
;
cité de l'ordinand à transmettre la bonne nouvelle de
l'Évangile
sa capacité à prier et à aider à prier et,
enfin, sa compétence à vivre l'accompagnement des
communautés dans leur responsabilité d'Eglise.
^upé Cela
Pordinatioii. pose la question du maître dœlJ^. de
question
Je serais opposé à ce que la
vRituel soit poséene pas
à des laïcs. Mais, s'ils se mettent
lesoffi quelque chose, faut pas soit
que meparaît
coupé
lesoufflede qu'ils veulent dire.
il ne Cela
^Portant, ce d'intention, au
pour une déclaration
ariage quicomme n'est jamais tout à fait conforme au
rmulaire. Donnons le cadre et laissonsun d'œuvre peu de
asonesse à l'expression des laïcs. Le maître exemple.
Mais mot à dire
pas
-
ais il ne doit «couper le souffle !
pour la longueur,
»
par
:
toujours tentés par le genre
p'F°ntaine C'est peut-être plus facile de maîtriser
Semble
pour les ordinations de diacres.
grL. Cornet:
On peut avoir des expériences
diverses !
D.Lebrun: l'appelprovientdu
Une autre question qu'éventuellement
Rituelfrancophone. sur l'ap-
cequi lieu Il propose sacrement;
après l'homélie, l'édition
juste le
avanttypique.Situées
après
aanprrles est l'ordre
habituel dans
la liturgie de la Parole, les interventions ne
?
seraient-elles pas mieux centrées sur ce qui va s'ac-
complir avec cette personne déterminée Au début de
la célébration, il s'agit encore de préliminaires, atJ
moment où l'évêque vient de saluer l'assemblée. Le
risque de partir dans le genre «présentation
grand.
»
est plus
Un acte rituel
mettre en relief sa :
n'est pas une raison pour le supprimer mais bien pour
particularité la parole
:
rituelle
pas du même ordre que le langage courant c'est fait,
n'es
upe
parole opératoire, performative, qui dit ce qu'elle
ici, la parole rituelle fait de quelqu'un un prêtre.
sentaî
D. Lebrun.: Mais, le moment de
d la pré-
Ration est l'endroit où le Rituel est le moins« rituel ».
1
M précisément,
, ,
est là,Importe
lirede la difficulté. Les futurs mariés ne vont pas
rite. des
e-
f même
quoi, n'importe
: quelle parole.
phrases qu'ils reçoivent ils vont accomplir
Au moment de l'appel, les intervenants emploient
Ils
célébration
vont
un
ils
littéraire si, hors
paient ce qu'ils pensent. N'y a-t-il pas la un autre
genre que
"litère : réponse ? Il convient
bien
endans
celui de la forme de
sera situé le supérieur de
la
position d'écoute
séminaire ;
dont revête un aspect rituel. Je pense à lalemanière
publique
je
pour
verrais
qu'il
ue. une
l'évêqne ensuite
ce qui aura été dit et
s'adresse à
exclusivement à l'assemblée.
B.Fontaine: plus de pas
trois
orientïnages. Il est rare que nous ayons
n'est
B.
la
te
DeClerc
:
Mgr L. Cornet Les prêtres que j'ai ordonnés l'an
ont voulu gommer toute intervention, pour la raison
passe
c'était
que tout avait été fait à leur diaconat. Pour eux
clair, et ils ont eu raison.
Diversité
D.Leb
desgrun:
l'Église
de l'Église
structure presbytenum
au
Évêque du
avec
QuiLapparaissentson
bien. Mais
et
le signe du aussi à
ministère est
mettre
poséau milieu cela est
de l'assemblée et d'enlever
donné et
en valeur serait
sur divers registres. Ma crainteavoir beaucoup
donnée à l'assemblée après la lui L'ordi-
et dans des proportions démesurées.
nation parle d'une Église qui reçoit le ministère co111I?e
un don de Dieu, mais il y a aussi des petites stratégies
entre des courants divers. Et là, il y a des dynamisme
contraires.
Mgr L. Cornet: Quels aspects du mystère de l'Église
?
sont-ils mis en lumière Cette question est opportune
parce que l'ordination redonne l'équilibre à une certaine
vision de l'Église au moment où on gère sans cesse Ie
rapport prêtres-laïcs.
J.Dupé: A ce titre, cela me paraît important que des
disent leur foi l'Église, peuple de Dieu malS
gens en
peuple de Dieu organisé.
:
Mgr L. Cornet Finalement, un bon moyen d'équilibrer
les «revendications» diverses est tout de même de
suivre le Rituel en donnant un développement appro
prié à tel ou tel moment.
B. Charrier: Je suis tout à fait d'accord même Si,
comme le dit Pierre Remise, on court le risque d'un
certain ritualisme.
:?
Mgr L. Cornet: Je reviens à ma question de tout a
l'heure Quel rôle l'évêque peut-il jouer dans cette
affaire Il y a une manière de faire passer, d'appeler
dans sa propre conviction.
J.
? :
Dupé: Au moment de l'appel, ne pourrait-on
préciser la question est-il prêt à faire un
d'Église
vrai
pas
travail
Ce ne sont pas des qualités personnelles qUI
sont d'abord en jeu.
P. De Clerck: Cela me semble relever du développemen:
de la question, de son commentaire. II ne faut pa
changer les formules des rituels tous les cinq ans el1
fonction des vibrations du moment.
La cathédrale symbolique
comme lieu
L.
dela Cornet: Sur le mystère
cathédrale devient
de l'Église
expression,
révélé,
un
le
signe
ficultégIse une de dif-
diocésaine. Mais nous n'avons pas
ultés particulières. Notre cathédrale represente bien
;un
Cequ'elle
est.
:
p De Clerck J'irais volontiers dans ce sens, en donnant
?Priorité à l'ordination de plusieurs. Il y a a favoriser
»
l'expression
audét n'est
jamais «le» prêtre. Ce ne
collège,un
du presbyterium, qui est unsingulier.
on parle trop du prêtre au doit
pas
Un
être
ordinament de la Mais comme il y a deux
personne.
uneaitIons, diaconale peut imaginer
et presbytérale, on
communauté locale et la cathé-
entre la
*
Paul De Clerck
Ceqp.e qui estsans doute ce que
prochedel'essentiel de
et
cenest être prêtre. Mais, en même temps, il nefaut
pasoublier
que cathédrale signifie de la
aussi ville
milieusont-ils
Comment signifieaussi
aussichez des gens qui ne sont pas
Unner*a*n eux dans ce ?
lieu Cathédrale
Comment rester ouvert
à uautres milieu sociologique.
réalités ? Ce n'est pas simple.
Garnitaine:
Qxrnier la halle Tony
A Lyon, il a fallu utiliser
pour l'ordination de huit prêtres.
t«,£harrier: épiscopales n'ont plus
dansdIeu Les ordinations petites, mais
dan des dans les cathédrales, trop
palais des congrès ou des expositions.
J. Dupé: A Saint-Denis de La Réunion, l'été dernier;
six mille personnes ont été réunies dans un stade pou
l'ordination d'un prêtre !
P. De Clerck: Et pourquoi ne pas accepter d'être u
peu serrés dans une cathédrale trop petite ?
Les gel1
en garderont peut-être une impression plus juste?
évoquée.
Je
Do, Lebrun: Pour revenir à la question du mystère est
l'Église, j'entends dire que la mission de l'Eglise
parfois passée sous silence au profit de son
organisajj
prêtre..
il cam qUI
n pourrait s'interroger sur l'image du
est donnée à travers l'ordination. Apparaît-
il
me le serviteur de l'Évangile?
lnatio Cornet:
enajou Je mettrais volontiers la prière d'or-
du soiee
quiprêtr -
ant, la
», en marge, mystère
nouvelle à la disposition des fidèles
- de l'Église », vocation «
«
mission
« du prêtre etc. Mettre des choses
qui soient », faire
des repères les En somme,
Un Pne«u
de catéchèse. pour gens.
P.DeClerck:
J.Du
duprêtrlnt
du DrAfren'est
Je ne suis pas sûr que le but puisse
facilement. Le rôle de l'Église, la mission
pas le problème dont traite la prière.
arrivt:Enpnsantàdesordinationsvécues, il m'est
qUesoitelmelfeque
nsant à des ordinations vécues, il-
m'est
le
Pluslee eu situation
soum les dû quelle
participants ont
percevoir, dans la célébration,
-
présenté Issionnaire de l'Église. Pour d'autres, c'est
prêtre dans
POurquo:aIntenant, sa fonction cultuelle qui était
brationIdC'est il est assez difficile de dire
dati1o0nn> la résultante de l'ensemble de la célé-
de sa tonalité.
tains
IeblunNous
Vexions
arrivons au terme de notre table
avaient peut-être préparé quelques
Il
qui ne sont
pas encore venues ?
despriè:ne
a.Utrema'
re
autremflJv
e est arrivé qu'à l'intérieur de la préface,
remerciements soient insérées. C'est une
tienne. de faire participer la communauté chre-
rouversa e,
findelaPlaceqUI est parfois un peu oubliée, peut
ebration-
orInand
Laorr
la 1.
aussi dans une prière de merci a la
flere de litanies
est également un des lieux ou
s'exprime en faisant refe-
rence par exemple à des témoins de sa famille spiri
tuelle.
avons évoqué:
B. Charrier: Il y a un moment du Rituel que nous
les questions posées à l'ordinand. Ily
a là une révélation de ce qu'est le prêtre y compas
il y a un enchaînement très heureux :
dans sa dimension d'annonce de l'Evangile. Par ailleurs,
prière de l'as-
semblée, imposition des mains, prière d'ordination. C'est
Mais,
un moment fort et riche à mettre en valeur.
dans une célébration qui se déroule sur un certain
temps, on risque de le noyer.
J.
un seul prêtre. Ce n'est pas un choix!
Dupé: Un certain nombre d'ordinations se font pour
Il me semble
intéressant qu'il y ait une équipe qui pense bien les
choses pour rejoindre les participants tout en les ouvrant
sur quelque chose de plus large, sur tout le diocèse-
C'est une chance pour une assemblée venant majori-
tairement d'un milieu, d'une origine précise.
P. De Clerck: Selon la formule magique, «transformer
»
la contrainte en ressource !
J.Dupé: Il est intéressant de présenter le prêtre comme
étant au service de tous, spécialement dans une assem-
blée où ne manquent pas ceux qui sont loin de l'Eglise;
Le prêtre est donné à l'Église et pas seulement fabriqué
communauté, Ces éléments-la
par une par un groupe.
doivent être très travaillés.
D. Lebrun: Cela me fait penser aux remerciements
dont on a parlé. Il n'est pas rare que l'évêque envoie
le nouveau prêtre en annonçant quelle est sa première
mission. Il est plus rare — et c'est dommage -
que
la communauté qui reçoit ce prêtre remercie l'évêque A
ou l'Église de ce don.
P. De Clerck: De ce point de vue, il y a aussi
l'éventualité d'une prise de parole de l'ordinand-
est très belles
choses en ce sens.
?
omment reçoit-il l'événement J'ai entendu, parfois,
Le genre littéraire
fs
Ncependant délicat.
aIt
n'avons pas encore parlé de l'euch,ari.sti.e. Elle
elle la
ne pas simplement suite à l'ordination,
a
COUr
aàonne. Le sommet n'est pas dans l'ordination. Il y
penser une articulation, éventuellement en envi-
plusant Prendre la prière eucharistique la
une pause.
Pus courte, acceptable.
pour aller vite, n'est pas
Lebrun: Lorsque
D. Lebrun. "1 maître
rieurre, à La nous avons
? nommé le
?"t
:
pensions-nous L'ordinand Le supe-
qui
eur du séminaire
ou le responsable des vocations ?
Te
curé de la paroisse ou l'évêque ?
Çornet Quand il s'agit des ordinations sacer-
dotales,j'aimerais collège des jeunes prêtres
que le petit
le-manifeste au milieu des autres. Ils ont encore la
sspennsiubi-lité.
E®vent tirer
Ils ont une expérience récente dont s
ils
profit. Et pendant la célébration,
Pfraient s'agenouiller et entourer l'évêque pour que
Emilie d'accueil soit bien signifiée.
J'ajouterais que certains ordinands ont du
très atrouver dès lors, ils portent
nationrdement sur qui s'appuyer et, OdI-
la préparation de leur propre
concrètdans les préparation
e
F.
derniers mois. Pour cette
n'aient vaudrait mieux qu'ils
n'aient de la célébration, il
pas la responsabilité première.
ART ET LITURGIE
« Quand Dieu met au large»
(Ps119,32)
L A liturgie est
un art qui emploie des arts. Qui
emploie ou qui combine des arts Une bonne ? et la
f
dont
utilisa
Pas
UtilisedreIure
?
de
dilemme
: rebondit
soi péjoratif le célébrant
peut être un
de lui-même.
;
utilise un
Utiliser
chef-dloeuvre l'organiste
misel
qualité.
Surtnnf impositions dont certaines sont de
de
traditiod
ia finalités de la liturgie lui
finalitéenraciiiée dans le témoignage apostolique.
viennent
elle
a sa
la
liturgie
preférencearonle lui est déjà donnée, car
pourrait à première vue avoir nos
Préféraences,
mais cette harmonie n'invente pas la litur-
gie, elle la reçoit à célébrer. Certes, pourtant chaque
célébration appelle une préparation, exige une nouvelle
composition, sous peine de retomber dans la répétition,
l'ennui et, finalement, l'insignifiance. La manière de
célébrer appartient au sens de la liturgie.
Loin d'une opposition claire qui permettrait une
brillante antithèse, la réalité semble échapper à un tel
dualisme pour s'enfuir en des complications croissantes!
Il convient en ce cas de revenir au point de départ:
?
la liturgie est un art, mais quel art Mieux vaut savoir
ce qu'est la liturgie pour connaître ses liens avec l'art
:
Dans la distinction entre l'utilisation et l'harmonie
un point commun se dégage la liturgie est précédée-
Sa source ne repose pas en elle-même. Elle n'est pas
pure création abandonnée au génie ou à l'inspiration
d'un metteur en scène. Mais justement, si elle Ve
consiste pas en une innovation, est-elle adaptatio",
comme on adapte un roman au cinéma ?
C'est-à-dire
une recomposition.
A la recherche de l'Opérateur
Unomar ainsi
Un pouce,.
résideOIr.un
posé le problème
il s'enferme dans la trilogie
peuple. Chaque
récurrent
terme
:
tend
demeure
une
à
inso-
personne,
s'emparer
Or question n'est pas là: elle
toute dans le la véritable un acteur,
nefaupeahon que fait toute action suppose
neait à l'histoire. Il
un opérateur. Revenons d office
p
roi donc pas
des rèU[ le pas
oublier
de
qu'il n'y
liturgie,
aurait
s'il n'y
jamais
avait
eu
pas eu un
édicté
classique avait
desrègles conférer. La Grèce divers sacer-
duNo TLa très précises pour l'accès aux
penode plus proche du milieu
du lituuvau hellénistique,
incapable de penser a
Uneliturgie Testament, était royale.
LWratfur sans un privilège ou une
approbation
naissan invisible mais indispensable parce qu a la
du caractère public ou à celle de sa recon-
naiScaCe majesté impériale.
effective,
D'of,pemPressementse tient dans la favoriser l'office
lIérOde des monarques, à
Par la temples somptueux, tel
Héron construction de
i16 Grand
Lafaveur
t »
telir :aVeu royale
à Délos.
leur vaudra le titre de « f.
Bienfai-
l'action
Evergête (cf. Le 22, 25), celui dont
(ergon) en faveur du peuple (laos) est bonne (eu) : pas
de bonne liturgie sans bonne action d'un invisible
opérateur (à ce sujet, cf. Sg14, 17-21). Et saint Luc
»
applique au Christ cette qualité du « Bien agir (Ac 10,
38).
Pour l'épître aux Hébreux qui sait trop à quel point
le grand prêtre de Jérusalem dépendait du monarque
régnant ou du procurateur romain, c'est parce qu'il est
monté au ciel par son offrande et sa résurrection, que
le Christ est « Liturge du sanctuaire » unique peuple.
(He 8, 2), unique
acteur d'un unique sacrifice pour un
Toute la charge qui en découle consiste donc à faire
percevoir cet Invisible.
A la découverte de l'action
L'opérateur ayant été trouvé, il convient maintenant
!!
de s'interroger sur l'œuvre qui est en cause. Là encore
le mot veut bien dire ce qu'il veut signifier Puisqu'il
s'agit d'art, on pense naturellement à un poème Mais
le mot renvoie à fabriquer, confectionner, inventer
(poiein) : le poème est une invention, une création. La
liturgie ne se donne pas comme un poème à composer.
Plus modestement, elle est un travail, une action. Le
mot ergon est parent des verbes erdô (accomplir) et
:
rhézô (agir) : un acte qui accomplit devient événement-
:
Le mot est passé en français il est l'énergie.
Posons immédiatement deux conclusions la liturgie
comme œuvre est artisanat. L'œuvre de la liturgie
un
est de faire le peuple comme peuple de Dieu. De ces
:
deux conclusions, qu'il faut approfondir, on peut tirer
la synthèse évidente le peuple est établi comme peuple
»
par cette action «artisanale de la liturgie. De meine
que la foi progresse en allant «de la foi à la foi*
(Rm1, 17), l'acte liturgique va «du peuple de Die
(ll
au peuple de Dieu ». Le mouvement qui advient
est événement) constitue l'œuvre propre de la liturgie-
C'est le déploiement d'une conversion qui va de la
beauté à la gloire.
Expliquons-nous L'énergie
dont il
déployéeest
ici
sur cette œuvre
question est «cette
singulière.
puissance
résurrection»
souveraine
(Ep 1,
dans le Christ par la Christ
20).Mis en possession de ce dynamisme, le 11),
«accomplit tout au gré de sa volonté(Ph
puissance
»(Ep 1,
2,13).Cette il
Th2,
en nous le vouloir et le faire»
Puissance se déploie dans le croyant par la foi (1
Dieu Vous la puissance de
êtes ressuscités par la foi en
*
Dieu qui
12),Foi dont a ressuscité le Christ d'entre les morts »
charité
(UHZ,
(Ga5,
l'oeuvre s'accomplit la
par l'Esprit (Ga3,
6). Energie puissance de
dons
dons l'Esprit qui est aussi
agit en faisant corps, en distribuant 12,
ses
11).
qui constituent le Corps du Christ (1 Co
Sil'on reprend le travail, on s'aperçoit:
1
tr est
Qu'il
ansformation,pour la
contenu
vie car
de ce
il est résurrection. 2.
Il estpour
Il est
il est conversion. 3.
estUnorps, car liturgie
unest car il bâtit le corps du
art de vivre.
Christ. La
L'art
L'
L art
L'art est avant tout un
de vivre faire de l'homme
savoir-faire,
un vivant.
savoir-vivre :
une
Le
habiete
h b.l
travai
dans l'art
de 1,1 vie,
Ce
rpPré,sente le
de
l'homme :
consiste dans un
faire, c'est e aIre de l'homme un vivant.
faire"
en faire un
travail, cet artisanat (au sens d'exercer
vivant.
en «Je
Le
su »
traval
un
surabondance
art)
venu,
àa
:
Saint Jean disait au contraire «De sa plénitude, nous
avons tous reçu grâce sur grâce» (1, 16) et saint Paul
(Ep 1, 23) n'écrit pas autre chose. L'invisible se prouve
par son action.
:
Une première difficulté surgit aussitôt la transfor-
mation ne peut-elle s'effectuer par la seule vision
?
intellectuelle On sait qu'au IVe siècle un théologien
aussi subtil que Marius Victorinus estimait que la claire
conscience de croire n'avait aucun besoin du rite d'eau
du baptême. Ou encore, la transformation ne peut-elle
?
s'effectuer par un engagement volontaire «Faire et en
faisant se faire », écrivait au XIXe siècle Jules Lequier-
L'homme a-t-il besoin de cérémonies, sinon pour sou-
ligner ses décisions avec festivité?
Mâis que ce soit par l'intelligence ou par la volonté,
nomme qu'il fait. Il n'est
est beaucoup plus que ce se
la
Pas peine de diviser
fait
objet mesure de lui-même, sous
mesuré et en mesure utilisée. L
se
homme est
: été
i
élans etl'énergie
reemment croisent nécessi-
de la liturgie se
Mais PUISqU Il
s'agit
, pour l'homme d'aller
ces carrefours sont-ils jonction ou
plus
contresens
loin.
?
De la dualité
au symbole
Nous retrouvons ici, quelque sorte, l'opposition
savonsl'utilisation en
savons ce et l'harmonie. A
:
ceci près
que veut faire la liturgie laisser agir
que nous
qui se communique. A ceci près encore que deux voies
s'offrent à la liturgie pour indiquer son propre dépas-
sement.
a) Imaginons qu'elle veuille utiliser les arts. D'un
:
côté, elle s'attache à demander aux arts ce qu'ils ont
de plus somptueux le gothique lumineux flamboie, les
tapisseries couvrent les murs, les vitraux étincellent.
Voici la luxuriance du baroque. Voici Marc-Antoine
Charpentier et Mozart. «Rien n'est trop beau pour
Dieu.» L'ivresse du dépassement veut conjoindre la
terre et le ciel dans une exubérance nuptiale.
En même temps, les cisterciens refusent toute orne-
mentation architecturale, les carmélites continuent a
chanter sur trois notes, les campagnes gardent le plain
chant et les Noëls populaires. Car Dieu est au-delà
de tout. Cette ivresse du dénuement, ce désert qui se
vide, laissent irradier la seule lumière du Buisson
Ardent.
b) Continuons encore : la liturgie est transformation
d'un peuple. Elle s'adresse à ce peuple-ci, avec sa
:
culture et sa situation. Elle est d'aujourd'hui. On ironise
facilement sur les cantiques actuels mais ne sont-ils
pas le reflet du présent comme «Le voici l'Agneau si
doux» ou «Il n'y a que, il n'y a que, il n'y a que
»
Jésus que j'aime le furent d'hier. Il n'est pas sûr que
l'actualité soit un meilleur critère maintenant que dans
le passé.
Et dans cet aujourd'hui, la liturgie porte témoignage
d'une source, de racines qui s'enfoncent dans le temps
du Christ. Non pas qu'elle ait jamais cessé d'évoluer,
mais parce que ces évolutions mêmes traduisent la
permanence de l'acte fondateur de
:
manière à
apparaisse pour ce qu'il est vraiment une origine et
non un souvenir. Car rien n'est plus contemporain que
ce qu'il
l'origine.
c) Le prêtre lui aussi est double : à la fois signe du
Christ-tête, source de toute grâce, et aussi président
de cette assemblée ici présente. Il ne peut quand même
pas tenir ce double rôle en virevoltant sans cesse de
bler à l'ambon et de l'ambon à son siège. Se dedou-
ter ne résoud rien.
d) Cette dualité, dont la description
Poursuivre, pose un problème décisif,
pourrait
celui de
se
savoir
Slla liturgie allégorie ou comme
fonctionne comme une
Unsymbole.
L'allégorie s'appuie sur une correspondance dircte
entre un sens littéral et un sens caché. La comparaison
la
e vigne, en Jean 15, est une allégorie une ou chaque
réalité
peinent
équatio..
renvoie immédiatement à
concret
discinte: le sarments sont les
le Christ, les
dan es, cep est
le vigneron est le Père. En ces correspon-
,ances,nul jeu, nulle adaptation. L'allégorie est une
cefnctionnementallégoriquedelaliturgieobéi à
des règle de la ligne directe. L'explication, l'histoire
esrites, les commentaires prennent le pas sur l'ef-
eetuation du scrupuleuse des
L'obéissance
Briques conduit à un matérialisme du rituelcequi
geste.
est légalement accompli possède iniinédiateinentsens.
Car résultat parfaites donc mortelles,
en est ces liturgies place
arleur accomplissement direct ne laisse aucune
aujourd'hui, à peuple particulier, à cette cir-
ce
PUissance, humaine. Le contact trop tendu avec le Tout-
possift écrase l'actualité. Mais cette célébration n'est
Possible qu'au prix, à l'odeur de mort, de l'oubli du
rps. Ce qui n'est pas sans conséquences sur les
Dans l'allégorie, il y a un mort (l'allégorieChrist de la
:
via15, se termine
par l'annonce du trépas du
le 13). Il reste cependant le choix du cadavre: ou
lePeuple le ministre succombent sous le poids de
ou
1 office.
**excès baroque est de tous les temps il
Mozalquement
2art,
:
de différence entre une trompes et
a
n'y pas
messe de
:
L'extrême dénuement arrive lui aussi à la même
mort ou le célébrant, tel Moïse au sommet du Sinaï,
affronte seul la rencontre sacrée, ou il est aspiré par
l'effacement collectif d'une assemblée qui n'a plus que
le choix entre l'élévation mystique individuelle ou l'en-
nui.
:
De toutes façons, un corps disparaît. L'allégorie exige
un face à face tout tiers est de trop. Elle conduit
donc, sans médiation, à une prise de pouvoir du
célébrant, ou de l'organiste, ou du maître de chœur,
ou de l'assemblée. L'art oscille entre maître et esclave.
L'architecte commande, ou la musique. A l'inverse, la
lumière, les vêtements, les différents ministres sont
:
évacués. Le maître mot est ici la liturgie utilise les
arts ou, plus subtilement, elle impose son harmonie
qui revient même puisque l'harmonie dépend
ce au
directement d'un harmonisateur qui, seul, commande
l'ordonnancement. Il ne peut y avoir que conflit entre
arts et liturgie.
La critique est aiguë pour être claire. L'absence d'un
devrait alerter. Heureusement que la liturgie agit
corps
comme un symbole.
principalà
Quatre facteurs agissent ici et doivent concourir
qui1cation de l'ensemble. D'abord l'opérateur
qui est le Père, source et but de l'action du Fils,
UnDeur invisible puisque: «Nul n'a jamaisvuDieu;
ulnDieu, Fils unique qui sein Lui,
du Père,
est dans le
la révélé» (Jn1, 18).
Puis le Fils en son corps incarné, dans l'activité du de
Ministre d'œuvres
avec sa chair. Ensuite un corps symbolisent
Paroles et de gestes, qui sortis de son corps
Sapropre personne. La Personne s'exprimeauditeurs par ses
appJs. Enfin un corps à construire, celui des
Ppelés à communier dans la foi qui transforme et
umt.
On s'aperçoit immédiatement que
toutes médiatisées et
les relations
allégonques: le sont
Fils
connaltre
non point
révelelePère les œuvres auditeurs
font sont
en son corps,
Personne du Père par le Fils, les
quiles à la foi les œuvres. Aucune relation directe
SYnibe.passe par Tel est l'acte du
par une médiation.
symbole.
Car des réalités
le symbole unit des termes différents,
distinctes qui demandent,
pour cette
communion, à
exister véritablement. Il n'y de mariage authentique
queSi l'homme
et
a
la femme sont
;
différents.
fonction appelle un troisième terme elle ne surgit
pas de la juxtaposition de deux éléments disparates
Mais cette
cgarantit le
en liturgie, l'ajout d'éléments parfaits ne est-à-direpas
fondement !
ensemble exaltant La symbolique,
de l'union dans la différence, exige un pM
attractif qui tienne les éléments en communion,qui
marie.
invention Une liturgie symbolique est le contraire d'une
spontanéité livréeàl'inst
perpétuelle, d'une
Pjration cahotante. aitunité,
qu'il
Car elle exige, pour l'unité. y
quesoit évoqué l'invisible qui fonde Lefon-
ment du symbole est déjà présent en chacun des
:
éléments, il les fait exister c'est pourquoi il les meut
l'un vers l'autre en gardant leur spécificité.
La question n'est donc plus de choisir entre l'exu-
bérance ou le dénuement, entre l'utilisation de l'har-
monie. Elle n'est pas de ramener à l'unité, mais de
créer la communion. Comme art de la vie, la liturgie
a besoin des arts. Elle a besoin de les reconnaître et
que chacun s'exerce en son ordre propre.
:
parce que le Christ leur donne plénitude par sa pré-
sence «en lui habite corporellement toute la plénitude
de la divinité» (Col 2, 9). Ce corps est le temple de Ja
plénitude (Ep 1, 23). Plénitude déjà présente mais qu'il
s'agit de recevoir, de déployer (He 2, 8) : tel est l'office
de la liturgie.
:
Mais cette plénitude fonde déjà la présence des
acteurs liturgiques elle est à la source de la présence
des fidèles, membres de ce Corps. Elle attire vers elle
ceux qui viennent, poussés par des raisons plus ou
moins conscientes (Jn 6, 44), puisque toute la création
est aimantée par Celui qui l'a faite (Col 1, 16). Elle
agit par le célébrant.
(Yahvé) s'apparente
à un verbe qui
cesse,à l'Être, une perpétuelle aurore. La plénitudese
vise à chaque fois des actes uniques, concret.
par enaft
à
académisme replie
chaque expression.
se sur lui-même.
Elle renvoie sans
qu'elle-même. La liturgie délivre
La
l'art
beauté
cesse
de sa
à
de
plus
la
propre
fascination: plénitude, celle
elle l'ouvre à une
reation sauvée. De même, sous peine d'esthétisme, lui
objet de la liturgie, dépasse puisqu'il
son office, la
est donné par le Christ qui agit.
soit en résulte chaque acteur
Malraux,
un soin attentif pour que
soit pleinement lui-même. Parodiant André
faut se demander non
sera religieux, mais s'il sera
seulement
humain.
si le
instituer le peuple
porche, on passe
On entre dans
une église par un
parun sas. Même celui qui sait pourquoi vient il à
troulse il
doit traverser le seuil. Car ne vient pas pour
trouver
dans ce qu'il sait déjà chercher, comme
d'un
entre
Autre
on
un magasin. Il vient entendre la parole
qui reste au-delà de ce qu'il en connaît. Il vient
transformer son propre désir. Le seuil n'est pas sim-
plement l'endroit de l'accueil. Il est celui de l'ouverture
à l'Autre. La Parole qui invite transforme celui qUI
l'entend.
C'est pourquoi une assemblée n'est jamais constituée
à, l'avance. En un sens, elle ignore ce qu'elle va recevoir-
Non pas qu'elle soit vide, mais parce qu'elle doit laisser
naître son désir, le purifier, lui permettre de s'élancer-
Constituer un peuple, c'est ouvrir son désir.
Or que se passe-t-il souvent ? un silence
L'organiste commence à jouer deux minutes avant
glacial.
Célébrer un événement
c
le
P' ,
fait
pauvre,
vivre.
liturge
de
liturgique
la
Sa
se sait dépassé, quelle que soit son aisance ou sa
technique, qu'il entre en liturgie. Et qu'il est accom-
pagné par l'Inconnu d'Emmaüs.
:
transfiguration pour que l'homme devienne icône de
la gloire de Dieu
Nous tous qui, à visage découvert,
réfléchissons comme en un miroir la Gloire du Seigneur,
nous sommes transformés en cette même icône toujours
plus glorieuse,
comme il convient à l'action du Seigneur,
qui est Esprit (2Co 3, 18).
t Albert
Évêque
ROUET
auxiliaire de Paris
ta Maison-Dieu, 186, 1991, 89-94
Jean-Louis ANGUÉ
UNE CHARTE
POUR LA MUSIQUE D'ÉGLISE
poe :
n'est peut-être pas le plus adéquat.
qui importe il s'agit en effet
sur
Pour l'Église.
l'importance et les
d'avoir
enjeux
un
i - 1-
de la
texte
lUU'1"
de
.cotnt1p.
Dne
charte pour quoi?
Parce
que c'est le moment favorable:
tente et des possibilités. Il s'agit de saisir cette
a
il y une
,ii
l'hn divin (21-26 janvier), je note que le
l'importancede est revenu
trois fois
OIS: : dans
dans le
le
musique
la discoursde
discoursde
et du chant
clôture
l'adaptationdu e Secret
dans la réflexion l'adaptation et dans le
en cours sur
rapport sur la 3eédition typique du Missel Romain
(surtout de l'Ordinaire).
pour le Psaume et les chants
Nous sommes plus de 25 ans après le Concile, avec
Ordo
au moins 20 ans d'expérimentation
Missae. Cette pratique déjà longue a permis
du
certaine sédimentation du répertoire,
:
nouvel
— une
la création d'œuvres réellement liturgiques, réa-
—
lisées par de vrais musiciens professionnels, mais mal-
heureusement parfois méconnues (avec des problèmes
d'édition et de diffusion),
un certain apaisement des tensions entre les
—
différents partenaires, et même le rétablissement de
contacts qui vont en s'améliorant, au moins entre ce
l'on peut appeler «l'institution qu'elle soit
que »,
d'Eglise ou d'Etat, et les divers acteurs de la musique
(compositeurs, animateurs, instrumentistes, chanteurs,
formateurs, et même éditeurs et diffuseurs).
Il y a là une convergence ou un tournant à ne pas
manquer, pour essayer de proposer une réflexion sur
les enjeux de la musique et du chant, et pour envisager
les moyens à prendre afin de préparer les réponses
adéquates pour les prochaines années (hommes à for
mer, à nommer, finances à engager, etc.).
iE
laznue. de la culture, qui sont peu attentifs au fait
musique d'Église
doit être «
ministérielle »et à
que
l'usage
peuple.
largfin, il vise tout le monde des musiciens au sens
large, qu'il réconcilier l'Eglise, conforter
dans 1leur faut alors avec
mission, appeler à la création.
Comment ?
Nous avons pris le parti de prendre le temps néces-
oblige
àde pour consulter le plus grand nombre, ce qui
de multiples va-et-vient.
i
Leprocessus est certes
Patiences, long et provoque
double
certaines
avantage:
elle mais la
permet aux
CQmPte toutes les données,
méthode
rédacteurs
a un
de mieux prendre en
-uratIon
lamusique (cf. le
rapport Eglise-Monde
et d'évangélisation),
chacune
et les
des parties, il
com quant
comprendra au contenu de (évolutions,
propositions
analyse de la situation
une
constants), l'expression
Bienévidemment, de convictions, et des
session sera pris
Tous
le travail de cette
les H-mP,te deuxième mouture.
lesdiocésainset aboutira à une d'autresper-
de musique liturgique et
sonnesinteressées cette
deuxième mouture
régioont invités à l'amender. En juin prochain,les
recevront
régionaux remontée et
se saisiront de cette deuxième
achemineront le texte vers sa phase terminale, qu'ott
peut espérer pas trop éloignée.
Enjeux théologiqueS
—
mais
;
semblement de fidèles dispersés en une seule voix, e
un seul corps
encore en jouant un rôle d'« anamnese l
>
ett
et
sa dUCiuratIon,
SOurds,les
Dieu Ire
bieu
même si c'est par mode de convenance
fçon non nécessaire (heureusement pourles
muets, et ceux qui chantent faux!). Chant
accomplissent
de
tout autre.
un
manifestation
service
de la
«
foi
épiphanique»,
accueillant le
Enjeux culturels
Je neque
eglises soulignerai que trois points parmi d'autres.
tonsu(sans nous faisons chaque dimanche dans les
tons11?16 oublier les autres célébrations), nous appor-
;
telllps les
tent contribution véritable à la culture de notre
e
cult
culturel églises sont les seuls lieux d'un exercice
notre culture. Le culte est un véritable agent
culturedeme
dedisce e du choix des formes en accord avec la
f
esie
comnL
notre temps pose des questions redoutables
de,discernement
Vrain catholique
et de sens
un enjeu plus profond :
pastoral,
de notre foi et
mais
à savoir la nature
de notre
aussi
Eglise
Le de s'incarner dans toutes lescapables cultures.
aujour-
denoscoreet la liturgie doivent être
convicti de féconder et d'appeler le génie artistique
contemporains. Plus que l'argent, c'est cette
nousenn,,,
raIner me semble-t-il,
à l'espérance.
qui nous manque. Il faut
Enjeux pastoraux
gqUe
veritable
e
apParaîtdresumerai
et dans cette proposition :
il nous
Plus en plus qu'une saine pastorale litur-
'Véritable sacramentelle ne peut se réaliser sans un
«art de célébrer »,
puisque nos sacrements
sont des signes à faire. Et cet art de célébrer entraîne
une intégration résolue des divers moyens artistiques
que l'homme se donne lorsqu'il s'exprime, agit ou
participe. En termes clairs, il nous faut promouvoir
une connexion toujours plus étroite entre nos trois
commissions de pastorale sacramentelle, de musique
liturgique et d'art sacré.
Jean-Louis ANGUÉ
la Maison-Dieu, 186, 1991, 95-105
earl de Nys
-
MOZART
ET LA MUSIQUE LITURGIQUE
A SALZBOURG
duXVIe t
oreganiste de
illustres sont
von Reuenthal.Dès les
chapelle pontificale.Deux
Minnesänger qualité pour sasalzbourgeois:Tannhiiuer
dernièresdécennies
bourgdispose
vOnfI I
encore
d'une
par
chapelle
le
la
musicale
etinstrumentale, pour prince-archevêqueWolf
liturgie ;
complète,vocale
solennelle
fit faire
ellese
Dietrich
plans
vonHohenems (1587-1612), celui qui les
de la nouvelle cathédrale avec ses cinq tribunes et ses
six orgues. En plus de sa chapelle de 23 musiciens, il
entretenait un ensemble de cuivres et percussions qUI
intervenait notamment pour les fêtes après le Te Deum
à la cathédrale. On se souvient que pour sa consécration
en 1620 une messe à 53 voix, dont la partition est l'un
des documents les plus surprenants de la musique
concertante, y fut interprétée. Le successeur, Markus
Sitticus, créa en 1615 le premier théâtre d'opéra au
nord des Alpes, ce qui incitera les Bénédictins à illustrer
la solennité de la séance de clôture de leur université
musique:
par un spectacle latin généralement soutenu par la
quelque 300 œuvres ont été ainsi créées à
l'Alma Mater Benedictina jusqu'à la fin du XVIIIe siècle-
Au XVIIe siècle un organiste aussi célèbre que Ie
Savoyard Georges Muffat ou le violoniste Franz Hein-
rich Ignaz Biber sont engagés par le prince-archevêque
au XVIIIe siècle, le vice-maître de chapelle impérial
;
Antonio Caldara, compose pour la cathédrale et pour
l'opéra de Salzbourg.
La musique liturgique de la cathédrale, comme celle
de la plupart des autres grandes églises de Salzbourg,
;
dispose de ressources musicales exceptionnelles à la
naissance de Mozart son père Léopold avait d'ailleurs
contribué à son répertoire par la composition de messes,
vêpres et litanies, ce qui explique que deux de ses
(KV & 116) deux de offertoires (KV
messes 115 et ses
177 & 342) aient pu figurer jadis dans le catalogue de
son fils Wolfgang parce que celui-ci s'en était fait des
copies à des fins d'étude. Tous les documents attestent
que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle la musique
;
liturgique salzbourgeoise avait l'opulence vocale et ins
trumentale de la fin de l'ère baroque c'est dans cette
tradition que le jeune W.A. Mozart a vécu dès ses
premières années.
Une situation qui n'allait pas de soi. En effet Ie
19 février 1749 le pape Benoît XIV adressait au*
évêques des États ponticaux une lettre encyclique
Annus qui, dans le contexte des préparatifs de l'année
sainte 1750. S'il y mentionne explicitement la musique
liturgique il recommande
soli, chœur et orchestre, y polyphonie,
dans la
avec
d'abord le plain-chant«grégorien »et la
parfaitement la
mesure où celle-ci respecte insiste beaucoup
poprehenslblhte des textes. Le pape
Pour que la musique liturgique n'ait aucun caractère
Profane:
Nos te admonere ut musicus cantus, quinunc
aliorumque
opus est,
inEcelesiis
in
usu receptus est, et organi,
qui
instituatur, ut
nihilznentoruzn harmoniae coniungi solet, ita
hil profanum, nihil mundanum aut theatrale resonet /s3)
Le pape entrait même dans le détail de la technique
passlcaleen citant des instruments qui ne lui semlaient
Pas conformes de musique liturgique
au bon climat
venatorio, tubas, tllas
Vetabit autem tympana, curnua psalteria
decumanas, fistulas,fistulas synfonica,he-
losaliaque id parvas, theatralem efficiunt
genus, quae musicam
En clair: quelamusique
le pape ne conçoit pas instrumentsque
concertante puisse comporter d'autres
lescordes, les hautbois les orgues. Deux decennies
plus fard, et encoreetesuiVles
ces
d'aucun effet instructions
à Salzbourg.
n'avaient
Pourtant
le
prince-arche-
vêque (1753-1771) a été un pasteur
d'une von Schrattenbach la viespi-
piété exemplaire, très préoccupe de
archi-
rituelle
et
diocèse. Son
rature
de la qualité
successeur,
de la liturgie dans
célèbre méconnu de
son
lahtte-
Colloredo(!771-
1803), mozartienne, Hicronymus von grégorienne
avait fait des études à l'Université
Pectome;
il était naturellement soucieux de faireres-
partisan
pecter les instructions papales et par ailleurs domaine
convaincu des idées des «Lumières
dela musique d'église,
» dans le
l'emperer
empereur-sacns-
le sera
Joseph comme
II, qualifié par l'histoire d'« la
tain Il avait donc la préoccupation de simplifier etdefaire
liturgie, vernaculaire
d'y introduire la langue
chanter à l'assemblée des cantiques d'allure «popu-
;
laire » le document qu'il a publié dans ce sens date,
il est vrai, d'une époque où Mozart avait quitté Salz-
bourg, puisqu'il fut publié le 29 juin 1782 dans une
lettre pastorale à l'occasion du douzième centenaire
de l'érection du diocèse de Salzbourg. Si Mozart a
accueilli avec sympathie certaines des initiatives de
Colloredo, beaucoup moins radicales d'ailleurs que
celles prônées dans la lettre de 1782, il ne partageait
absolument pas la vision liturgique globale de l'arche-
vêque.
Mozart avait toujours considéré qu'il était regrettable
;
de remplacer le chant du graduel, du trait et du verset
alleluiatique par une musique instrumentale c'est pour-
quoi il avait fait de ses sonate all'epistola des pages
d'allure volontairement profane, sorte de mini-mou-
;
vements d'un élémentaire concerto pour clavier il s'est
réjoui de ce que Colloredo ait rétabli ces chants du
du jour qu'il ait chargé anH
propre et notamment son
Michel Haydn d'en composer les textes latins dans la
tradition locale, c'est-à-dire pour soli, chœur et
orchestre. Mais, par ailleurs, il a écrit la fameuse lettre
à G.B. Martini, le franciscain de Bologne qui l'avait
fait entrer à l'Académie philharmonique et qu'il consi-
dérait comme une référence solide dans le domaine
de la musique d'église (Salzbourg, 04.09.1776). Le ton
est donné dès le début, après que Mozart eut demande
au P. Martini son opinion sur l'une de ses compositions
religieuses, l'offertoire Misericordias Domini Kv 222:
d'une p»
Si Mozart souligne la différence entre la musique
liturgique salzbourgeoise, c'est que,
Sesnaissait bien la musique liturgique transalpinedepuis
ses voyages en compagnie de son père (les lettres de
poopol sont à cet égard fort instructives et renseignent
Pour ainsi a
dire contrario,
contrario,en rapportant
rapportant les les sp
surpnses
se
les s 1re a en
et le critiques du père de Mozart, sur ce qui passait
ala cathédrale de Salzbourg) ; il avait assisté auxoffices
Solennels dans toute la péninsule, y comprisdansdes
glises ayant des traditions aussi particulières quela
athédrale de Milan ou la chapelle Sixtine à active Rome.
S
à d'autre part il n'a pas cessé, pendant son
haItZbourg, musique
d'œuvrer dans l'esprit de cette
tienne; il l'a fait d'autant plus librement qu'ilavait
1
?:
eu la chance de composer d'abord pour
Vienne)
"Périal
dans un cadre particulièrement
consécration de la nouvelle église de
c'est le chef-d'œuvre de la «petite
liturgie
fastueux,
la
»
celui
l'orphelinat
messe
à
;
rnoft mineur KV 139 (en réalité KV 47c) et des deux
rfertoir
otets
e- l'antienne
Benedictus
Veni
sit
Sancte
Deus
Spiritus
KV 117 (en
KV 47 et
réalité
l'of-
KV
47d), le
Il 7 décembre 1768. Mozart a joué
révolutionner
les ne faudrait pas en conclure que à
On choses
a
On
cru
:
Provocateurs
ce
et cherché
n'était
pouvoir interpréter
à
absolument
choquer,
pas
de cette
son
tempérament.
manièrel'allure
écriteà
targique du la messe
dernière Alfred
Salzbourg) Benedictus de Einstein
celle en ut majeur KV 337.
yvoit une sorte de moquerie balsphématoire à l'égard
deson prince moins défendable
détesté. C'est d'autantcaractérisaitdéjà
quece caractère conventionnel
le^dene^ctus non celle en re
Heures
»
de
lieuUr KV65 (1769)
liturgie
sa deuxième
destinée
expiatoire
à
messe
la
à la
brève,
prière
veille
des
du
«
carême t
Quarante
pendant les
parfaitement « débordements
que. ce verset
» du
du
carnaval.
psaume
Mozart
118
savait
est CIte
dans le récit évangélique comme acclamation de la
:
foule lors de l'entrée du Christ à Jérusalem le jour
des Rameaux (Mt 21, 6-16) c'est pourquoi il avait
écrit à douze ans cette musique tourmentée, chroma-
tique, avec des motifs en forme de croix, véritable
chant d'offrande sacrificielle et correspondant bien à
l'une des conceptions théologiques de son temps qui
voyait dans la séparation du pain et duvin, la séparation
du corps et du sang au moment de l'Elévation, la mort
symbolique du Seigneur.
A l'inverse le désir d'adaptation de Mozart dans sa
musique liturgique salzbourgeoise pourrait être illustre
par de nombreux exemples. C'est ainsi que l'on connaît
depuis peu l'authenticité d'une «messe pastorale », une
messe populaire de Noël KV 140, écrite à Salzbourg
en décembre 1773. Elle a la brièveté souhaitée (le Kyrie
dure une minute), la gaieté naïve des Noëls salzbour-
;
geois, les motifs «pastoraux
instruments
» dans les voix et les
ce qui n'empêche pas Mozart d'exprimer
l'émotion intense, douloureuse, du Qui tollis dans le
Gloria, ou le recueillement devant le mystère (le
»
« piano au début du Benedictus) et surtout d'écrire
un immense Agnus Dei de 160 mesures, qui se termine,
:
contrairement à la tradition en la matière, dans une
intériorité profonde chœur et instruments «piano »•
Il semble même avoir voulu participer à la tendance
de Colloredo pour l'utilisation du cantique en langue
vernaculaire puisqu'il a composé en 1779 deux cantiques
:
sur des textes allemands paraphrasant des textes litur-
giques latins 0 Gotteslamm et Als aus Aegypten Kv
343.
Il a montré sa maîtrise absolue en se conformant
aux prescriptions archiépiscopales comme aux traditions
locales dans des pages aussi idéalement adaptées à la
prière liturgique que dans les psaumes des vêpres pour
un confesseur non pontife destinées à la
du prince, la Saint Jérôme, KV321 et KV339
fête
;
patronale
nUmrt étaient
que
les plus récentes
Monika Holl
quelques années à partir d'autres
avait
certain nombre d'autographes de musique
mal datés. Il s'agit
numéros du catalogue Koechel des œuvres
des
renS
études
Tyson a pu confirmer par écrit
déjà
découvertes:
e
Mozart Ce
demande
qui
à
en
dans une
lettre
de (02/08/1788) de lui envoyer des messes récentes
sa sœur
datéede
e Michel
naIS
Haydn.
vien 28 août 1788 Mozart recevait en sondomicile
Daniel Preissler, dont
l'acteur danois Joachim
Monika Holl a retrouvé le témoignage : il relate que
Mozart «produit maintenant de la musique d'église et
n'a plus rien à voir avec le théâtre ». La découverte
la plus importante dans cette perspective est la nouvelle
datation du grandiose Kyrie en ré mineur KV341, dit
« de Munich ». Dans la préface du volume de l'édition
critique en cours des œuvres de Mozart, le volume 6
de la section des messes (qui vient de paraître), Monika
Holl indique les raisons très précises qui font de cette
page monumentale une œuvre écrite probablement dans
la dernière année, en 1791, lorsqu'il cherchait à succéder
au maître de chapelle de la cathédrale de Vienne,
mais en tous les cas au plus tôt fin 1789. Or ce Kyrie
est celui pour lequel Mozart met en œuvre le plus
grand orchestre jamais employé, avec notamment des
clarinettes et quatre cors, et il est plus monumental
encore que celui de la «messe du vœu », la messe
solennelle en ut mineur KV427.
Dans ce contexte on s'explique mieux la qualité de
l'Ave verum KV618 pour la Fête-Dieu de Baden près
de Vienne (17juin 1791) et surtout la commande par
le comte Walsegg du Requiem auquel Mozart travaillait
encore pendant son ultime maladie, les parties achevées
de cette partition comptent d'ailleurs parmi ses œuvres
musicalement les plus importantes (on sait depuis 1963
que l'histoire du messager anonyme commandant à
Mozart une messe des morts que l'aristocrate aurait
voulu faire passer pour sienne est une légende aussi
dénuée de fondement que l'authenticité d'une lettre
italien Mozart aurait écrite en septembre 1791
en que
à Da Ponte et dans laquelle il est dit qu'il a le
sentiment de travailler à sa propre messe des funérailles
—
même si la littérature mozartienne n'a guère daigne
à en tenir compte).
Tout cela montre que la musique religieuse de Mozart
—
quelque 80 numéros, plus les compositions pour
orgue identifiées par Hanns Dennerlein à la fin des
années 1950 — n'est pas le résultat de ses obligations
professionnelles à Salzbourg, comme on l'écrit encore
tfop facilement, mais l'une de ses préoccupations essen
pelles. Ce n'est pas un hasard si son premier vraichef-
(ICVue, à l'âge de douze ans, est une messe solennelle
(KV139) et opéra, si la Première
non pas un ou
composition lyrique du garçon de dix est un oratorio
anscommandement
scénique sur lesobligations du premier
DieSchuldigkeit des ersten Gebotes KV35(que le
prochain) festiv1
etsi,
onlui
d'Aix-en-Provence présentera en juillet
à cause de la réussite de cette partition,
premier r opéra,
commande quelques mois plus tard son
mtermezzo latin Apollo et Hyacinthus KV foide38.
Mozart
Ce n'est pas ici le lieu d'examiner la
et
et l'absence de contradiction existant entre celle-ci et
son appartenance à la franc-maçonnerie; nous l'avons
fait d'ailleurs dans étude sur
la musiquereligieuse
notre
deMozart (PUF, Paris 1982; édition remise à
unfaitincon-jour
Prévue pour l'été). Mais il faut mozartienne
rappeler en
Stable absent de la littérature
d'exceptions récentes rarissimes : la rupture
prince-archevêque Colloredo avait sans doute des ral-
dehors
avec
qu'onappelle
le
aujo très personnelles de l'ordre de ce
às Urdhm «l'incompatibilité d'humeur» - - lalettre
mais
son père datée du 16/12/1780 en témoigne
admettre
aussi et surtout Mozart pouvait plus
l'orientation que ne imposéeaussibien
qui lui était
dansla musicale
composition destinée à la liturgie que dans ses
jetions d'organiste de la cathédrale de Salzbourg.
point s'installant à Vienne il ne retrouvait pas,dece
favorables, encore
Point de
le vue, des conditions plus la métropole
que cardinal Migazzi, archevêque de obtenir de
ï
autrichienne, n'a cessé de lutterpour
sephu
rnajesté une plus grande compréhension à
fl.tantia
l'égard
d'une musique liturgique somptueuse quel'église
la Dieu et suggérant
estbien l'aula caeli,l'antichambre du royaumedeDieu.
et gloire de
Pourtant coursdesapremière
il écrit en 1782/3, donc au liturgiquequi
apas viennoise, la seule partition ne lui
d'écrire
apasété commandée mais qu'il avaitfaitvœu ut
(lettre en
du 04/01/1783), la monumentale messe
mineur KV427, qui concrétise son idéal personnel de
la musique d'église, puisque c'est la seule pour laquelle
aucune contrainte ne lui était imposée.
C'est une donnée si incontournable pour ceux qui
veulent contester la dimension spirituelle de la musique
de Mozart, qu'on a voulu tirer argument de son «ina-
chèvement» pour en diminuer l'importance. En fait
elle n'est pas inachevée, puisqu'elle comprend, en des
dimensions correspondant à la Messe en si de Bach,
à la Messe en ré de Beethoven ou à la Messe en mi
bémol de Schubert, les trois parties d'une «messe
»
brève —
brève non pas parce que la mise en œuvre
est telle mais parce que selon la tradition italienne
elle ne comporte que Kyrie, Gloria et Sanctus BenedictUS;
mouvements:
Il est vrai qu'il y a une énigme. Mozart a commence
à composer un Credo, dont il n'a achevé que deux
un grand chœur sur tout le texte jusqu'à
descendit de caelis et une immense aria factus est. Sous
cette forme cette partition aurait pu servir d'Offertoire
dans la tradition salzbourgeoise. Seulement la collection
Malherbe (BN/Paris) garde l'autographe de sept
mesures d'un Crucifixus visiblement destiné à faire suite
aux deux premiers mouvements, apparemment posté-
rieur. Alors?
On peut avancer des hypothèses. Le musicien qui
n'écrivait que pour interpréter ses œuvres a eu
conscience que les dimensions de sa partition en
excluaient l'usage dans le cadre de la liturgie autri-
:
chienne de l'époque et il n'a donc pas achevé sa
partition. Ou encore il a senti que dans son aria Et
tuait une limite impossible à dépasser ;
incamatus est il avait atteint un tel sommet qu'il consti-
on songe au
Thomas Mann du «Doktor Faustus », lorsqu'il relate
la conférence que fait un musicologue sur le thème
« Pourquoi Beethoven n'a-t-il pas composé de troisième
mouvement pour sa sonate op. 111 ». Ce qui est
certain, c'est que la foi en l'Incarnation fonde toute
l'œuvre de Mozart, ses merveilleux personnages
lyriques, dont aucun n'est vraiment antipathique (même
en quelque sorte,
les grandes symphonies,
de toutes ses , trans-
Pas Don Giovanni), et plus encore ce caractère, depuIs
lucide partitions
lesconcertos
en passant par chambre
1-t les chefs-d'œuvre de la musique de
et
jusqu'aux danses destinées aux bals de la cour, àces
menuets surtout évoquant les rondes d'anges peintes
Par Fra Angelico.
Carl de NYS
-
ta Maison-Dieu, 186, 1991, 107-168
ean-Pierre GAILLARD
en
de la réforme liturgique voulue par
- 1i a eu
en Europe un bien moindre
V
Eglises,
ilttéraire.
le
1.«
L'articlereprend les chapitres centraux d'un Mémoire réalisésous
la direction
la Maîtrise
Institutcatholique en théologie
de Paris. On a
On restaurera le
sieursétapes.
à
gardé
enpiu-
catéchuménat,
sanctifié pardes rites
Constitution
sacrédont laformation appropriée, puisse
Sacrosanctum célébration s'échelonne dans leCNPL:temps.»
Le Centurion,
Paris,1967). Concilium, n°64 (traduction du
Voir encore dans la même Constitution le n°66, ainsi
que Les décrets Dominus (n 14).
Ad Gentes (n° 14) et Christus
qui vivent quotidiennement le catéchuménat des adultes,
elle a revêtu une importance certaine.
Le Consilium chargé de la mise en place de cette
réforme s'est voulu fidèle à la fois aux directives
conciliaires et à la théologie qui s'était exprimée au
Concile. Notre étude se propose de voir comment cet
organisme post-conciliaire a procédé dans le choix des
pièces eucologiques2, d'analyser l'exemple particulier
des exorcismes et enfin d'essayer de retrouver quelques
lignes théologiques qui expliquent ces choix.
a
couler
un «canévas » devait se
liturgique dans lequel appartiennent
».
la célébration baptismale. A cette époque
par exemple les grands textes de la liturgieromaine
d'Hippolyte3 ainsi les commentaires
que
et augustiniens5, ces derniers généralement dans un
esPrit de «catéchèses mystagogiques Sacramentair1es
Une seconde période, celle des grands
pInS
r du haut Moyen Age, est
marquée par l'ap-
maîtresse
pièce de
Pantion du «Gélasien ancien»6,
1eucologie romaine du Rituel du Baptêmedesadultes.
Ën effet, toutes les liturgies occidentales, romaies
c est-a-
u
non, et cela jusqu'à la réforme de Vatican II,
3.Hippolyte
:
de Rome La Tradition
lenund' Aschendorif,
lenundForschungen Münster, »,
n °
39),p.31-59. quant
1963 («
15-21, éd. Dom.
Liturgiewissenschaftliche
apostolique,
Quel-
roma-
naeecclesiae ordinis anni cireuli (Sacramentarium Gelasianum), Rerurn
Ecclesiasticarum
1960* Abréviation:Documenta: Series maior,
Ge V (Gelasianum Vetus).
FontesIV;Herder, Roma,
dire jusqu'en 1972, sont totalement dépendantes de ce
Sacramentaire, et rares sont les pièces non gélasiennes
qui s'y ajouteront au cours des âges ou selon les aires
liturgiques. 1
Enfin, une troisième période, l'actuelle, celle de la
rénovation due à Vatican II et qui retient désormais
notre attention, offre un mélange de prières d'origines
disparates. C'est à travers le travail du Consilium, charge
de l'élaboration de ce Rituel rénové, que nous verrons
comment s'est faite sa réalisation.
Si donc la plus longue Tradition romaine se situe
dans une étroite dépendance gélasienne, on peut se
demander comment le Consilium a géré ce patrimoine.
L'analyse du Rituel de Paul VI nous montre que
neuf pièces eucologiques sont gélasiennes d'origine7-
De soi, c'est l'apport homogène le plus important (près
de 20 de l'ensemble eucologique du Rituel), et on
ne saurait s'en étonner puisque cette source est
« romaine » dans son origine, et constitue la base la
plus traditionnelle du Rituel du Baptême dans le rite
romain.
Toutefois, quoique importante, cette source repré-
sente assez peu, compte tenu, précisément, du poids
de la tradition gélasienne dans l'eucologie latine, et
l'on peut ainsi déjà discerner la volonté du Consilium
de ne pas être lié outre mesure par une tradition
aussi vénérable soit-elle, sans pour autant l'exclure
totalement.
Qu'est-ce que le Consilium n'a pas retenu de la
tradition eucologique gélasienne ? Il y a d'abord la plus
grande partie des prières des scrutins (Ge V, 193-199,
225-228, 255-2578), la bénédiction du sel (Ge V, 288),
7. Nous mettons à part la prière OICA 198 qui fera l'objet d'une
étude particulière. OICA = Ordo initiationis christianae adultorum,
Roma 1972.
8. La prière Ge V 254, au troisième scrutin (quinta dominica), se
-
-»
même objet:
* Ge V, 445-448 (benedictio fontis);
*GeV,450
OICA 215:
---> OICA
chrême.
Bénédiction
a
(signatio presbytero);
[224]: Onction
de
avec
l'eau.
le saint-
Ge de
au9.Rituel V 298,
2 le dernier des exorcismes super
des
e^°j'SgXOrcismes
conclusion exorcismes
ad Rituel de PaulV(RR28), également en
0
adforesecclesiae
10 delolra
10.On qu
la FOI.
et en OICA 187 B,
l'«
mais pour
Effétha» est
la
pls
Tradition du
développé
le
dans le formulaire de
Gélasien,où il est un exorcisme, que dans le Rituel de Paul
Ge il
VI,où
a le sens d'une ouverture à la grâce (OICA 2010):
suauitatis Tu
420: Effétha, quod est adaperire, in odorem
autemeffugare
OICA202 A: diabule, adpropinquauit :enim iudicium dei.
quetuproclames
(c'est-à-dire) Ouvre-toi,aifntoritate proclames
ssmi
11. Effétha
Rituinge et la gloire de Dieu, la foi que tuas
* Ruuale Romanum Pauli Vjussu editum. atqueauctoritate Éd.
D
Mame To XI canonici accomodatum, Ed.
ad normam codicis juris Abréviation:RR.
Mame, Tours, 1936,
Editio sexta post typicam.
au contenu théologique, comme nous le verrons ulté-
rieurement (OICA [224]).
b. Celles (2) qui sont restées avec «à peu près le »
même objet :
---> OICA 87 A
sens.
:
* Ge V, 286 (ad caticumenum faciendum);
Signation du front et des
* GeV,287 (ad caticumenum faciendum);
:
-> OICA 149 A Inscription du nom.
Ces deux prières gélasiennes situées dans le cadre
»:
«ad caticumenum faciendum 12 se sont, pour ainsi dire,
précisées quant à leur objet la signation (OICA 87
de Paul VI13 ;
A), également dans le « rite d'entrée en catéchuménat »
l'inscription du nom (OICA 149 A),
mais maintenant dans le «rite d'appel décisif qui »
inaugure l'« ultime préparation de l'initiation
sacramentelle»14.
c. Celles (4) qui sont restées, mais avec un objet
totalement différent :
—» OICA 95 A :
* Ge V, 290 (benedictio post datam salem);
Prière conclusive de la
Liturgie de la Parole de Dieu (« Rite d'en-
trée en catéchuménat»).
:
* GeV,254 (oratio quae pro scrutinio celebratur);
-» OICA 121 Bénédiction des catéchu-
mènes.
:
R. Cabié rappelle justement que l'ordre des phases de l'Initiation
a pu varier L'Initiation chrétienne, in L'Eglise en prière, tome III, p. 38
(note 46), Desclée, 1984.
13. Ce rite d'« entrée en catéchuménat » n'est pas situé de la même
manière dans le Gélasien et dans le Rituel de Paul VI. Dans le
premier, il se situe au début du jeûne quadragésimal (du moins dans
le manuscrit Vaticanus 316), alors que pour le second il s'agit de
l'entrée en catéchuménat, généralement plusieurs années avant le
Baptême proprement dit.
14. OICA 133.
Ge V, 298 (exorcismus super electos); Symbole de
*
: du
-» OICA
la Foi.
* Ge V, 409 (oratio
187 B Tradition
super catechumenos
VIpassione domini);
: ordo de feria
l'Oraison
OICA 192 B: Tradition de
dominicale.
Dans le cas de ces oraisons, il s'agit de davantage
qualité,
d'« »
d' utiliser le patrimoine gélasien, car il est
Il
quitte à en modifier plus ou moins le contenu. faut
également dire parfoissi vague
B),
que
que, soit une légère modification
Pennune reprise
était
ce contenu (OICA95A
(OICA 121
et
et
187
192B)
allons
pure et simple
Permettaient cette réutilisation polyvalente. Nous
analyser immédiatement quelques exemples.
De fait, on peut encore se demander «
comment
Rituel
ces prières gélasiennes sont passées étudiertoutes,
dans le
etuel. Nous ne pouvons bien sûr les d'exemples:
mais simplement l'une ou l'autre, àv titre
* Certaines n'ont été modifiées que dans
une simplification: c'est par exemple le cas plus
le de la
sens
15.C'est gélasien
la partie suivante du texte
quiaétéomisedans
esurirepe deucius
re actuel: hoc primum pabulum salis gustantem
Permittas, quo minus gybo expleatur caeleste.
non
»
chrême (hors confirmation) « enrichit le texte gélasien
d'apports théologiques modernes 16.
Est-il possible de tirer une conclusion de cette brève
analyse des sources gélasiennes du Rituel de Paul VI ?
Nous pensons que oui.
Le fait des abandons de bien des prières du Gélasien
ancien nous révèle que la cause en a été, soit l'abandon
par le Consilium de certains rites (comme le sel, par
exemple), soit beaucoup plus souvent la surabondanc
d'exorcismes du Gélasien, que le Rituel de Paul V avait
du reste beaucoup repris, et que manifestement celui
de Paul VI a voulu, sinon éliminer, du moins en atténuer
les aspects imprécatoires. Ainsi en va-t-il, par exemple
des oraisons: «Deus Abraham, deus Isaac. »
(GeV,
291-292), «Deus caeli, deus terrae. » (Ge V, 293 + 292).
Le thème étant d'importance, nous y reviendrons dans
le prochain paragraphe.
Concile pastoral, Vatican II n'en a pas pour autant
négligé la théologie, et il est tout à fait logique que
l'eucologie rénovée dans cet esprit prenne acte des
ljirtHteraire, au souci de
dans l'eucologie
simplification dans
elle-
expression
préoccupation..
on retrouve là, à la fois, la
Prnianente de la concision dans l'eucologie latine et
Iangucessaue les traductions en
flgues sobriété qu'exigent
vernaculaires.
Nous n'avons pasmentionné mentIonne ici
ICI une
une au
autre re
source
s.ou~r~ce
les
Le
fe,
romai
dans
Se
pas
celle-ci grégorienne17
Gélasiens du VIIIe siècle
(qui
18) et
se
(OICA
qui
trouve
a donne
220).
aussi
la
Baptême
Le
la
sacramentelle du
Sacramentaire 449) connaît encore
??immersion correspondant à la triple profession
gélasien (Ge V,
de foi trinitaire, antique Occident.
en
lettr e
lettreUlatlOn selon la coutume
pape
par le seul célébrant,
tinaitsapue19) Zacharie à Boniface, est la reprise
attestée
qui
dans
la
la
des-
du Sacramentaire grégorien,
raliserans formule se gene-
doute
raiera en Occident20. aux malades. Cette
16"diÙeshuses
s
édItIon,re : LeSacramentaire
DlverSItaIres, Fribourg,
éditionrepris
grégorien, Spicilegium Friburgense
1971. Il s'agit dun°982
de cette
n 1085.
d,ndecette
: édition.
S 929.
dans le Supplementum anianense
Chdst
Chnstiano
s'ag ex- P. Saint-Roch Libersacramentorum
series latina, CLIX C; Brepols, Turnhout,
~mus
engolismerms,Corpus
1987. II
ad tein
«p?P*1Z0 et et
nominePatria Filia S0pintu
19. «Baptizo
7 ad P. Dclum,tePL in nomine Patria et Filia et Spiritu s »,
onrta
sancta » >
Ep.
ED.
LXXXIX, in Rituels
(Mélaanng^es Clerck, Les Origines de la formule baptismale,
P-M. Gy), Le Cerf, Paris, 1990, 199-213.
Le Consilium, dans sa rénovation du Rituel du Bap-
tême des adultes, a certes privilégié la Tradition latine
;
qui s'exprime éloquemment par le Sacramentaire géla-
sien il n'en a pas été pour autant totalement tributaire.
Et c'est bien la raison pour laquelle il n'hésitera pas
à faire appel à d'autres apports de la Tradition eccle-
siale, mais cette fois orientale.
;
puisque l'idée d'utiliser directement des sources orien-
tales, par décision d'experts ou de l'autorité compétente,
est moderne de plus le Consilium lui-même a qualifie
cet apport comme des «inspirations ». Et ce terme
même d'inspiration il nous faudra le relativiser, car
parfois il s'agit de reprises assez nettes.
TEXTES LITURGIQUES
DE LA LITTÉRATURE PATRISTIQUE :
Un premier groupe de cinq prières vient de traditions
liturgiques exprimées dans trois ouvrages patristiques
différents.
:
1. L'« Eucologe de Sérapion» :
-» OICA 374.2 Bénédiction des catéchumènes.
Communément datée de la secondemoitiédu
dépendante,
Ivesiècle égyptien21 cette œuvre est
,
Quoique avec des particularités, de la Didachè, d'où
la
lit grand intérêt pour l'histoire des sources de
«oratio
liturgie. La prière de l'Eucologe de Sérapion proa
qui
Aspiré OICA 374.2
est présentée comme
Catechumenis
».
2. Les «Constitutions Apostoliques»
-~ OICA 122: Bénédiction des catéchumènes;
:
catéchumènes
Il ->, OICA 123:
Apostoliques 22 »
Bénédiction
Il s'agit du chapitre vin des
des
Constitutions
daterdes années
«
que l'on pourrait proximitéévidente
380,
en Syrie ou en Palestine23. Sa
avec la Tradition Apostolique d'Hippolyte de Rome
à pendance
ou source commune ?)
ramene déjà
pournous
autantdirequ'il
aune proximité romaine, sans 8)
agit de prières romaines. OICA 122 (C.Ap. VIII,
estinspirée d'une «oratio super
124 (C.Ap.
VIII 6) d'une
Muminan
«oratio super
OICA
catechumenos ».
* et
3. Le «Testament du Seigneur»
-~ OICA 114: Exorcisme mineurcatéchumènes.
:;
->. OICA 124: Bénédiction des
En
Jésu lien avec les milieux monophysites syriens du
»
du vesiècle, le «Testament
^us-Christ 24,
lsse supposer ouvrage parfois
titre), est
de Notre-Seigneur-
extravagant (comme
lui aussi deuxprières
p I
s'ins avec la Tradition Apostolique25. Les
son
s,IlsPirent du même chapitre du Testament. OICA
i114 (T.Dni II, 7) et OICA 124 (T.Dni II, 5).
21 D.
cologe dit
1989,
Dufrasne: Sérapion de Thmuis
deSérapion, inDictionnaire de r
(article),paragraph LEu-
Spiritualité, 1.15, Beauchesne,
cet. ^47~651
22.A.
23. Abréviation:
Faivre:LaC.Ap.
Documentation canonico-liturgiquedel'Église
SClenc".R r'. relectures, in Revue des
:
Les Unités littéraires et leurs
sciencesReligieuses,
tome 54, 1980/4, p. 283.
54
25* Abréviation T.Dni.
A. Faivre,
op. cit., voir note 14.
Il s'agit bien d'inspiration, et non point de reprise
au sens strict, comme dans le cas des sources géla-
«
siennes. Ainsi la comparaison du document-source »
et du correspondant OICA nous montre que le Rituel
latin fait des coupes importantes dans le foisonnement
littéraire oriental, et surtout serre davantage le contenu
théologique de la prière.
Pour s'en convaincre, on pourrait se reporter au
texte OICA 114 et le comparer à T.Dni II, 7 dont 1
s'inspire. Ainsi, le texte du Testament abonde de maux
dont on prie Dieu de préserver le catéchumène (011 y
donne une liste impressionnante de huit maux, puis de
vingt-trois «armes de Satan ») les
et énumère ensuitecelui
fruits dont on lui demande de faire bénéficier
qui s'est tourné vers lui (dix «fruits»), sans compter
détail..
les nombreux attributs maléfiques de Satan qui sont
également décrits dans le
En revanche, on a des cas de plus grande proximité,
littéraire, mais toujours avec une connotation théolo-
gique plus forte dans le texte du Rituel de Paul.
Nous nous bornerons à un seul exemple, laissant tou-
tefois de côté le premier texte qu'avait proposé le
Consilium, pourtant plus proche du texte des
Constitutions26.
fidèleratIon
notre Père Jean
Chrysostome
parque la fin de la «liturgie des catéchumènes
«
»30 ;»,
elle
liturgiedes
la
se poursuivant ensuite par la
noeles
».
Nous pourrions faire ici les mêmes remarques que
:
elles que nous avons faites à propos des apports
Jientaux de la littérature patristique il s'agit plus de
ce
grandau VI
va
;
urces inspiratrices que de reprises (comme Rituel
vanche le cas pour le Gélasien) le texte du
généralement dans le sens d'une P
en
d'une
*
Barand-e simplicité
littéraire en même temps que
duCOaton théologique qui soit davantage dans l'esprit
duConcile Vatican
II.
Toutefois, il faut bien prendre acte que le Consilium
aavoulu faire liturgie latine ces textes
de haute entrer dans la expressifs quant à
très
valeur théologique
laliturgie baptismale.
Ici
et
qu'un Q
encore nous nous
:
bornerons à ne
des exemple, à titre indicatif il s'agit d'une
es catéchumènes, OICA 374.131.
donner
bénédiction
Oremus.
Domine Deus
Do
noster, Domine Deusnoster,
qui in altis habitas, qui in altis habitas
et humilia respicis, et humilia respicis,
humani gêner
qUI salutem humano generi qui ad salutem
emisisti misisti
Unigenitum filium Filium tuum,
tuum
et Deum, Dominum Deum ac Dominum
nostrum
re
lesum Christum
resPice
: nostrum
Iesum Christum,
respice,
nos servos tuos catechume- servos tuos catechumenos,
nos
Suamtibi
:
t'b' cervicem
inclinantes
et dignos facias ipsos
suastibicervices
humiliter inclinantes.
dignos fac ipsos
Les compositions modernes
»
sous l'assistance du Saint-Esprit. Constitution dogmatique Dei Ver-
bum, n° 8.
LaLiturgie est élément essentiel de la Tradition
delagIse33 un
étant sauves les règles
donc,
la et elle devra
e prudence et de la sagesse, participer, à sa manière,
q: rôle
est construction de cette Tradition vivantedel'Eglise,
qui d'autant plus essentiel que la prière
JjUls'exprime de façon privilégiée dans la liturgie,a
Partie liée la foi elle-même35.
Il était donc normal que le Consilium travaillât à la
avec
cation de pièces eucologiques qui n'aient point de
peines traditionnelles (directement ou indirectement)
et que notre époque, elle aussi, apportât sa contribution
a enrichissement
du patrimoine eucologique de la
liturgie latine. fait36 et continuera
Ceci s'est toujours
Sefaire. Ainsi, si nous avons pu dénombrer vingt-
adulte pièces eucologiques du Rituel du Baptême des
adultes moins étroite de la
en dépendance plus ou être
Tradition37, restent
res ent vingt-sept
vIngt-sept autres
autres qUI qui
doivent
Olvent e re
strict
mises au
d'une composition moderne, au sens
compte
a
parfa'it
Dai^fai•C est-à-dire sans appui traditionnel. Pour être
tcment
conviendrait-il encore d'y ajouter
iePossibilitésjuste, de
1..
épiscopales
laissées aux Conférences
mêminp
giques de
emystère.
donnée et datée. Un des meilleurs
la fête du Sacré-Cœur, avec ses
mystèmOlgnent des divergences d'approche theologique
3 !X romaines et quatorze orientales.
theologlquedun
faire composer des prières qu'elles jugeraient opportun
de promulguer38.
Pour la commodité de notre étude, nous distinguerons
les prières de composition moderne qui sont d'« ins-
»
piration biblique de celles qui ne doivent qu'à la
théologie du sacrement du Baptême.
Mt IX 1-18
OICA 373.4
Ga115-16
:
; III8,VIII 23-24.
Ph
;
Exorcisme mineur
13.
Dansl'exemple présentons maintenant
Dieu 3.2), a' que
voit
nous
fort bien comment la Parole de
bibliq imprégné on coloraantjoonn
a la prière pour lui donner sa
partie qUIne
-
biblique; la bibliques
fait on notera également que
S'^ar
citépas Consilium référence aux textes
explicitement paulinienne 41
est et
de forte
ou Petrmienne 42, mêmeindirectement
e meme ln
saveur
lrectement johanni.
JO anniqu 43.q
Prions.
Seigneur Jésus-Christ,
le
4 sefait
Rituel
tionnen intéressant
Interessant de
prièresdetype
PaulVI,
dansle
comparer, dans
decomparer, le es pneres
Missel de P.
le V
entrelesprières «tradi-
la différence de ton ouimmédiatement
o
bibliques) et les
gélasien ou grégorien (plutôt anté-
prière,
»,
(plernes de l'époque tridentine
ts s]aà lele aase
rieure(plutot
de moralisantes
41.«[Jesus]
qu'ikJ-
dessus
Pèreouremis
qui Père
qUI toutechose
remistoute
dogmatiques)
chose
cate.chumènes] soumettent CoXV25.
et
etqu'il aa
qu'Il établi
etabhau-au-
1
:
grâce J s ; catéchumènes] se soumettent à l'esprit de foi et de
«7;irur
grâce »
al
fidèles[les
>« 26.
V> 13"26 Rm VI.VIII1-13.
catéchumènes] à l'espérance de leur
vocation» : Rm I,
43.
Peuple sacerdotal»
Royaume de
prêtres»
1 PII :: ;
5,
Ap16
9. Cf. Ex XIX6.
V 10. «Prêtres»:
ApXX 6.
toi que le Père a envoyé
et que l'Esprit a consacré44,
tu as voulu accomplir dans la de Nazareth
synagogue
la parole du prophète Isaïe 45,
en annonçant aux captifs leur libération
et une année de paix de la part de Dieu 46.
Nous te supplions pour tes serviteurs
qui se tournent vers toi de tout leur cœur
et de toutes leurs oreilles47.
Rends-les accueillants à ce temps de grâce48
qu'ils ne restent pas prisonniers de l'angoisse 49,
:
ni soumis aux désirs de la chair50,
ni étrangers à l'espérance des promesses M,
ni dociles à l'esprit d'incroyance
Mais que, bien au contraire,
croyant en toi, Jésus53,
à qui le Père a remis toute chose
et qu'il a établi au-dessus de tous,
ils se soumettent à l'esprit de foi et de grâce.
Ainsi, fidèles à l'espérance de leur vocation,
ils accèdent à la dignité du peuple sacerdotal
et seront comblés de joie dans la Nouvelle
Jérusalem54.
Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.
Amen.
théologie
La th' l
contemporaine
s Demeurent donc
Nantes
onze
::
pièces eucologiques
de sources romaines, ni
orientales ou de textes bibliques:
OICA82
OICA87B
Première adhésion.
duRituel
dépapteme des adultes de Paul VI, qui ne sont ni
inspirées
-
OICA 95 B
: Liturgie
de la Parole de Dieu.
OICA 117: Exorcisme mineur.
::
OICA 118 Exorcisme mineur.
>
OICA373.5
:
Exorcisme mineur.
OICA [131] Rite de l'onction 57.
de
des
ainside
Ilne
moments
déployerfort
toutediverses.
différents duune palette de
catéchuménat
déployer toute une palette de
permettnt
notations
et
notations
théo-
theo-
d'elles.
nous est possible d'analyser chacune
®anmoins pas grandes lignes
des
t, nous esquissons une liste
partir de
(
eologiques a
qu'elles peuvent présenter, étant bien
n'ots ou expressions significatifs, tout en
part let de la précarité d'un tel inventaire. D'autre
de cela ne signifie retrouve
et ce Rituel pas que dans les autres prières
thèmes,
pas les mêmes
on ne
et mêmes quelques
* Dieu
Créateur
:: autres.
e
Lesqualitéscréateur (95 B, 117, 149 B); retnbue.
de Dieu: il aime (117,
chacun selon les (118) ;
il estbon (82, ses œuvres (118) ; il (95
scrute B), just
cœurs (118),
forcedesonpeuple(131), 373.5), étemel
118, tout-puissant
(95 B,
providence
87 B);
(117).
ú est la
son peuple (131), sa
LePère de l'homme, et en
et le Fils veulent le salut
il
pariculier des catéchumènes: il est
etsauveur(117, 132); formesonpeuple(117) lUI et
(149 B).
vie (87 B) ; il récapitule tout dans le Christ
ajc, rpliant(117),en
accUert
et le Fils appellent les catéchumènes: en les
les appelant (82,
117), les aidant (82), en
en les attirant (373.5, 149 B).
Il leur
est demandé de soutenir l'effort des catéchu-
,
enlesstnen fidélité (198),
leur accordant la grâce de la(373.5,149B),
en les aspirant
(82), en les conduisant
en acceptant leur pénitence (118), en affermissant leur
démarche (118), en augmentant leur foi (118), enpurifiant
leur cœur (373.5), en les gardant (117), en les fortifiant
(131, 132) et en les «imprégnant» (132); en exauçant
enfin la prière des fidèles pour les catéchumènes (87 B,
95 B, 117, 118, 131, 198).
* Les catéchumènes : :
sont à l'écoute de la Parole de Dieu renouvelés par
:
la puissance de la parole qu'ils ont entendue (95 B) ;
répondent à l'appel du Christ adhérer au Christ (95 B),
chercher (82), marcher sur les traces du Christ (87B),
parvenir à ressembler au Christ (95 B), répondre (82),
s'engager dans les luttes de la vie chrétienne (131), se
tourner vers le Fils (117), suivre le Christ (373.5), témoigner
(87 B), vivre de la puissance de la Croix (87 B) ;
:
développent des attitudes chrétiennes et progressent
spirituellement cœurpurifié (373.5), efforts (118), énergie
(131);fidélité (149B),foi (118), force (131), intelligence
; :
de l'Evangile (131), marche (118),pénitence (118), progrès
(118), ressemblance au Christ (95B)
pour accéder aux sacrements et à la Vie agir selon
la volonté de Dieu (198), devenir fils de Dieu (131), être
consacrés par l'Esprit de la Promesse (149 B), être inscrits
au nombre des disciples (117), grandir pour le Royaume
du Fils (149 B), jouir du bonheur éternel (118), participer
aux sacrements (118), professerpubliquement la foi (198),
puiser à la source du salut (373.5), renaître (131), vivre
heureux (131).
*
:
La communauté chrétienne60 participe de près à la
conversion des catéchumènes bénir et louer (82), mar-
quer les catéchumènes du signe de la croix (87B), et les
frotter d'huile (132).
le
de
faire
Néenseble de l'eucologie de ce Rituel de Paul
détails, VI.
noUS
Néanmoins, sans entrer dans tous les de
<:ertai attacherons, paragraphe suivant, a partir
au
certains cas particuliers, à relever les lignes théologiques
9Uls'expriment dans les choix du Consilium et surtoutlesens
Savolonté de faire une réforme qui aille dans
v°ulu par le Concile Vatican II 61.
61.Constitution
fonne dé Sacrosanctum Concilium, n62
auxcatéchumènesla
ont une
premiers exorcismes,
vérité,deprecative exorcismes
ou entrelachair la
et positive, doivent montrer aux béatitudes
l'espritcondition entre
de la vie spirituelle, le combat
duRoyaumedeDieu,etlaconstantenécessitédusecours IVIn.
OICA101.
divi.n »
nécessité du secou rs
de Dieu, et la constante
dans cette étude, entre les exorcismes mineurs et les
scrutins.
Quant aux «bénédictions »
(OICA119-124 & 374),
elles sont à mettre en relation avec les exorcismes
mineurs, car elles se situent à la même étape du
catéchuménat63 et en sont comme la contrepartie.
:
—
exorcisme.
- RR 21 (27 pour les femmes) Troisième grand
exorcisme64.
RR 33 : Imposition des mains.
—
—
RR 37 : Onction pré-baptismale.
63, «D,
63. « D, même, les bénédictions qui signifient l'amour de Dieu et
la sollicitude de l'Église
l'Eglise doivent être proposées aux catéchumènes
reçoivent de
pour que, encore privés de la grâce des sacrements, ils cheminement
l'Eglise courage, joie et paix dans leur effort et leur
»
(nn. 119-124) OICA102.
64. Chaque «grand» exorcisme (trois pour les hommes, trois pou-
les femmes) comporte deux prières, soit un total de douze pièces,
en réalité, compte tenu des répétitions, elles sont au nombre de sept,
De plus ces exorcismes étaient de forme imprécatoire,
Pratiquant
une
prierai directement
;»
invective
:
violente
«
pour
Exi ab
s'adresser
eo
en
(ea), spirituS
immunde.»(RR8) au «Ergo, maledicte diabole, reco-
démon
)»
Satan l
gnosce sententiam tuam.
makdicte satana.
spiritus imminere
(RR17, 21, 23, 2 5,
(RR19) Nec te latet,
»
(RR33); «Exi, immunde
«
poenas.»
La réalité
V, n'en
"^nelie du Rituel
l'époque
des exorcismes,
dePlvel et forte quant à
ses
demeure pas
même
moins
si
expressions
une
elle
dans
apparaît
le Rituel
donnée
du Baptême des adultes. siècle),
prépaclse des grands catéchuménats (Ue-VIe
tra-
SUr 1 de
mettons-nous
Rome65,
à part
Egérie66 et bien d'autres.
les «scrutins
sur lesquels nous reviendrons ultérieurement, et qui
»
romains
gaement des exorcismes.
SIX
n six d'origine
d' gélasienne:
ptj Abraham, Moysi famulo tuo» :
RR17A,25A=GeV, qui
191.
RR23A IÓ
= v,
ppA Ge Deus terrae, Deus Angelorurn
293. »
RR
RRt 19 1Immortale praesidium» :
«
Dp21A=Ge
(sans antécédent gélasien).
Exoreizo
te, V,296. spiritus, qui pedibus»
immunde :
RR27cX
RR27A Ge
«Audi
- 297. spiritus, qui caeco nato
immunde
te, V, »
« -
maledicte
:
jt»
Ergo Ge.V,294. satana»
«Ergo, maledicte
RR
Part, «AB, diabole»:
23B, 25 B, 21 B, 27 B = Ge V, 292. été.
ii
PartonOn1eUr
£ partr du moment où ils [les
GVS^°naP°stolique,
catéchumènes] ont mIs à,
pastoral
comme au Rituel tridentin. C'est ici le sens
qui présidera au choix, et du nombre d'exorcismes à
faire, et des prières à utiliser.
:
67. Cyrille de Jérusalem
Jérusalem
de notre propos, ici, de nous prononcer sur la paternité « cyrillienne *
des «Catéchèses de
68. « En étendant les mains sur les catéchumènes, inclinés ou *
»] prières SUl'
vantes.» OICA109.
Les
Les possibilités
Po .b.l.' de «ministres» pour les exorcismes
ineurs indiquent aussi que l'on n'est pas dans le
Lesglstr supérieur
s catéchistes, » de la célébration
délégation de
du
l'évêque,
Baptême.
peuvent
par
exercer cette fonction69. Il est juste de penser qu'ily
également
5, associer Consiliumunevolonté
eu de la part du
ce
te les catéchistes à la
sont des agents pastoraux
surtout
liturgie
de mission70.
de
pré-baptismale,
première impor-
dep ni préparation..
l'ultiPur mettre davantage en relief les scrutins de
ultime
et
dePaulVI, surtout, les exorcismes mineurs du Rituel
éloignés de
dans leur forme, sont bien
ceux des Rituels
S'adren'ont jamais
(0ICA
antérieurs. imprécatoire et
de forme 373.3)72.Certesàmention
l'on ne
3,
Christ
s'adresse 116, 373.1,373.2,
Chris jamais non plus 118
114, 115, 117,
à Satan,
373.4,
mais
373.5) Dieu
ou au
sinonn nome,
peut être faite, mais il n'est jamais
373.3). Ceci se comprend bien dans la perspective
(373*1,
l' l,a,;re,
l'évêque,
d' .« Les
éventuellement
évenXO{¡clsmes
mineurs sont célébrés le
prêtreou
par délégué par
compétent,
le
par un catéchiste
êtrepensé,car de davantage
la
Il
êtrePensé, aVIs, le rôle liturgique des catéchistessanseux? faut
que serait l'Afrique, par exemple,hommesdeetcompre-
hension
t
avoirconnucar
bonnevolonté,
a
patience
hensionoulapersevérance
Ou des
et la ténacité de ces
catéchumènes dont les possibilités
à la hauteur
de ces
de lur
ne sont pas toujours l'Égliseleurdoit.
dapeUeou Srapour se rendre compte de ce que uneéglise,dansune
chapeiie0ljdans[les exorcismes mineurs] danscoursdune célébration
denlOns de le local du catéchuménat au à la fin des
réunion de ou bien, si cela convient, au début ou
72.«Ils catéchèse.»OICA 110. etpositive.»OICA101.
déprécative ~A
ont une forme
des traductions en langue vernaculaire, mais aussi dans
»
la ligne d'une théologie plus «positive envers le mal-
Ces prières demandent à Dieu de libérer le caté-
chumène du péché, parfois concrétisé dans des pratiques
religieuses éventuellement suivies avant la conversion73>
mais aussi et surtout dans le «péché quotidien
fait de l'homme un esclave de l'« ennemi 74.
qul
» »
Dans la ligne d'une théologie plus «positive et »
moins troublée par une démonologie inquiétante, ces
exorcismes, après avoir donc éventuellement énumére
les péchés dont on demande à Dieu de libérer les
catéchumènes, le prient de leur donner la force de la
conversion, la croissance dans la foi et toutes les vertus
chrétiennes, ainsi que d'être encore des témoins de la
vérité75.
Ces exorcismes, se situant tout au long du catéchu-
ménat, se veulent donc avant tout un encouragement
pour les catéchumènes qui ont parfois un long che-
minement spirituel à accomplir avant de postuler le
Baptême, avec des changements de vie radicaux et un
,e
reçois-les dans ton Royaume,
les yeux de leur coeur,
al'intelligence de ton Évangile,
Pour que, devenus enfants de lumière,
àce
catéehurnènes
venusdehtoclOlogique quand ils rompent avec des cultes
Aujourd'hui encore des chrétiens
cIyptochrét.am, est énorme. exemple, sont des
Cryptoch encertains pays du Maghreb par
Il ---.
Les7-Y exorcismes
Le
-
tales(OICA113, mineurs sont soit «inspirés » de sources
moderne.
moderne.
_0"-
- - orien-
Quant
Quant
composition
aceux qui ont 114, 115, 373.1), soit des'ils avaient originellementun
une origine orientale,
açon, I-mprécatoire, abandonné; de toute
faÇon, il a été tout simplement Dieu.
Ces adressés à
yzantine.exorcismes orientaux étaient toujours arménienne et surtout
byzantine. une prière inspirée des liturgies
ils soient membres de ton Église,
rendent témoignage à la vérité et mettent en pratique
la charité selon tes commandements.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Les bénédictions
Il nous faut dire maintenant un mot sur les Béné-
dictions du Rituel de Paul VI parce qu'elles s'inscrivent
dans la logique même des exorcismes mineurs, tels
qu'ils ont été pensés par le Consilium.
Elles sont au nombre de neuf (OICA 121-124 & 374)
et constituent, comme telles, une nouveauté dans l'his-
toire du Rituel romain. Leur origine est d'inspiration
orientale, si ce n'est OICA 121, collecte du 5e dimanche
de Carême (donc troisième scrutin) au Sacramentaire
gélasien et reprise par le Rituel de PaulV comme
oraison conclusive des rites initiaux79.
Ce sont, elles aussi, de véritables prières d'accom-
pagnement du catéchumène au long de son long temps
de catéchuménat, «pour progresser de jour en jour»80,
Leur objet porte donc sur la croissance spirituelle des
candidats au Baptême, mais avec les yeux toujours fixes
sur le sacrement qu'ils sont appelés à recevoir un jour.
Comme les exorcismes, elles ont un caractère
« privé », normalement hors des assemblées de fidèles,
et sont donc bien à prendre comme des «rites du
temps de catéchuménat ». En voici un exemple tout à
fait typique (OICA 124) 81:
Prions,
Dieu, qui as voulu arracher le monde à l'erreur
par l'avènement de Jésus-Christ, ton Fils unique,
exauce notre prière pour tes catéchumènts :
79. RR4. Le Rituel de PaulV du Baptême des petits enfants
ignorait cette prière.
- 80. OICA124.
81. C'est une prière inspirée du Testament du Seigneur
(T. Dni II, 5).
donne-leur pleine intelligence,
foi sans défaut et sûre connaissance de la vérité,
Pour progresser de jour en jour.
Et quand le temps sera venu,
qu'ils soient régénérés pour la rémission de leurs
péchés,
qu'ils glorifient ton nom avec tous les chrétiens.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Les scrutins
Les scrutins, PaulVI, ont toute la
Rituel de
Eglise du
au
aveur des grandes restaurations liturgiques, par eux,
grande
et
tradition
XXe siècle renoue avec la
Pftecliiimenale romaine de l'Antiquité chrétienne Avec
fait d'un Baptême des adultes parétapes, c'estsans de
Var n Il
doute l'un des grands acquis de la Réforme
ï1
Vatican
pour ce Rituel.
se situent dans le cadre général des exorcismes
Pré-baptismaux, mais leur caractère solennel, ausein
du asseniblée
placeareme ecclésiale dominicale et dans cadre le
préparatoire Baptême, leur donne une
au
Pace tout à fait particulière.
On
des sait comment ces grandes
surtout à la suite de la
assemblées
disparition
en Paptêmes d'adultes, sont vues d'abordreleguees
de ,
pi"g
l'Anti-
82.«Come sujetsparunePlus
p
faut-il : passivité des
(
pour
enPrièreVIte de l'Église.compenser la IDLLglzse
en »R. Cabié L'Initiation chrétienne,
op. Clt., p.77.
le
ans chumene
danslpclîangement
voir, au Rituel de PaulV,ex(^ci
dansl'introduction
dans l'église avant le dernier violetsàblancs,apres
11"Iltion de vêtements du prêtre, de catéchu-
ménales dePré-baptismale (RR36), les «restes » des étapes
l'Antiquité.
On est donc dans un registre radicalement différent
de celui des exorcismes mineurs et des bénédictions.
Le temps (le Carême préparatoire au Baptême lors de
la Vigile pascale), le lieu et l'environnement (l'église
où se trouve rassemblée la communauté chrétienne),
le ministre (évêque, prêtre ou diacre) contribuent à la
solennité de ces scrutins. Il serait des plus opportuns
que la pastorale les prenne sérieusement en compte,
car c'est une chance pour une communauté chrétienne
de vivre auprès de ses catéchumènes de tels moments,
sans oublier que les catéchumènes eux-mêmes se sentent
véritablement introduits dans leur nouvelle commu-
nauté.
;
Les scrutins ne pouvaient trouver place que dans un
Rituel disposé en étapes le principe en étant acquis,
le Consilium pouvait dès lors restaurer les scrutins. En
étudiant le cheminement qui a été nécessaire pour
mettre en place le Rituel, on est frappé de voir la
grande difficulté qu'a connue le Consilium pour la mise
au point des scrutins. En effet, quel devait en être le
contenu ?
Deux principes de base étaient à respecter. Tout
;
d'abord, les scrutins, selon la Tradition, sont des exor-
cismes or, comme nous l'avons vu, le contenu même
des exorcismes devait changer. Il n'était donc plus
question de faire appel aux formulaires anciens, de
type imprécatoire, comme par exemple ceux que nous
propose le Sacramentaire gélasien et que le Rituel de
PaulV avait si malencontreusement mis bout à bout.
Ensuite, dans la ligne de cette même Tradition, pour
renouer avec les grandes homélies quadragésimales de
l'Antiquité, les scrutins devaient être liés aux trois
évangiles fondamentaux de la catéchèse pré-baptismale :
:
1. Jean IV, 5-42 Jésus et la Samaritaine
:
avec le thème de l'eau.
2. Jean IX, 1-41 Jésus et l'aveugle-né
:
avec le thème de la lumière.
3. Jean XI, 1-45 Jésus et Lazare
avec le thème de la vie.
La réforme du Lectionnaire remettra(ducesmoins
péricopes
pour
Pleures aux dimanches de Carême
1année A) 84. On peut toutefois regretter que les textes
attacen traditionnellement
à Testament qui étaient
attachés ces péricopes évangéliques pour la catéchèse
Pré-baptismale n'aient pas été retenus dans ce cadre-
Cl
Par les réformateurs du Lectionnaire :
Mériba85.
2. Isaïe I, 16-19 : :
1* Nombres XX 1-13: Les
«
344 seront globalement rejetés lors des
générales.
La première idée avait été de proposer deuxoraisons, °
la
la Première
type «bénédiction» ;
de type «exorcisme
présentait (pour les trois
aciustissimam
pour cette
scrutins)
»,
dernière,
l'oraison
seconde
et la ConsÚlum
le
proposait
de
it pietatem » que
IUf conclusion des «exorcismi super
le Gélasien
electos» 88"
et le
Rituel de PaulV trois grands
en conclusion des
exorcismes89
La structure
une Désormais même du finalement
scrutin sera aprèsl'honlélie,
inodi-
on aura successivement,
Une prière silencieuse, d'intercession pour
une prière
Missel de PieV avait sanctionné le
report en
3.
semaine des
semine de
trois Péricopes
Carême(1) évangéliques, vendredi de de la
auvendredi(3) du
le et aux mercredi (2) et
dans ellement
dan tecadre au jeudi de la 18esemaine Temps
ordinaire,
rk * c des lectures
ctueHement continues.2esemaine de Carême (Is I, 10.
aVecune au mardi de la
insistance sur le thème de la
puntaM® <*
par
en relation
Jésus
avecune condamnation des scribes et des pharisiens
(MtXXIII
1-12). del'annéeC,
enrlatuellement 10e dimanche du temps ordinaire
1-17) 0n au de Naïm (Lc VII,
avec la résurrection du fils de la veuve
geV,
89. RR28. 298.
les catéchumènes, puis deux prières d'exorcisme (l'une
adressée au Père, l'autre au Fils), éventuellement un
chant psalmique, et le renvoi90. Si l'antique prière
gélasienne de conclusion disparaît de ce moment-là 9S
le contenu des nouvelles prières sera évidemment
biblique (en rapport immédiat avec les péricopes évan-
géliques du jour) et dans le style que nous avons déjà
décrit pour les exorcismes mineurs.
La composition de ces prières d'exorcisme est tota-
lement nouvelle. En règle générale, on rappelle direc-
tement la péricope évangélique, on qualifie Dieu ou
le Christ d'auteur du don exprimé par le texte évan-
gélique, on lui demande de libérer les catéchumènes
de tout ce qui peut entraver leur marche vers la
conversion totale et de les aider à progresser dans leur
vie de foi.
Toutes ces prières des scrutins (OICA164 & 379,
170 & 382, 178 & 387) mériteraient de retenir notre
attention, car ce sont des pièces tout à fait remarquables
et dont l'enracinement biblique rehausse le contenu
doctrinal. Nous nous bornerons, en conclusion de ce
chapitre, à citer la prière OICA 171, qui se situe au
deuxième scrutin, après la lecture de l'évangile de
l'aveugle-né :
APRÈS LA PRIÈRE, LE CÉLÉBRANT,
Prions.
DIT, MAINS JOINTES :
TOURNÉ VERS LES « APPELÉS »,
les
ecehque sur le plan théologique,
et pastoral.
mais aussi sur
III. VERS UNE LECTURE THÉOLOGIQUE,
CATÉCHÉTIQUE ET PASTORALE
DE L'EUCOLOGIE DU RITUEL
A ce stade de notre étude, est-il possible de dessiner
un certain nombre de lignes théologiques, catéchétiques
et pastorales qui se dégageraient du Rituel du Baptême
des adultes de Paul VI, fruit du travail du Consilium ?
Nous pensons que oui, même si nous ne prétendons
pas pour autant épuiser le sujet. Du reste notre propos
est de nous en tenir à quelques-unes des grandes lignes
esquissées par le Consilium lui-même.
contem-
et cela dans le contexte pastoral
Porain.
On les retrouve dans le Rituel du Baptême des
ad,iltes en maints endroits, et particulièrement dans
on »
les«bénédictions (OICA 121-124 &374), 198) «les
laou red-
du Symbole de la Foi (OICA
formules de
»
(OICA
215&389).
bénédiction de l'eau OICA 12297
Prenons ainsi la prière
(«Bénédiction.)comme où se
exemple
retrouvent les troisents
théologiques de relever:
que nous venons
Seigneur, prophètes,
as notre Dieu, par la voix
dit à ceux qui venaient vers toi
ez-vous, soyez purifiés»,
de tes
:
93.IlIlserait réformedePaul VI
doitau
d sera' Juste
t
mouvement de rappeler ici tout ce que
antérieur au
la ConcileVatican II,
l'espritréfor-
mateurdu
puisqu'il faut liturgique,bien
racines dans Solesmesau
sans doute en chercher les mouvement de
XIXesiècle. Pape
PieX, et même dans le auxtravaux
Belgique,
aIs
scientifiques
en et une place particulière doit être reconnue
sont developpés en
aux initiatives pastorales qui se qu'en France.
ainsi
94. Allemagne
Co^11111^0115 et en Autriche, 64), sacro-
santumConcilium
;
Lumen
(10)
redintegration(22),Gravissimum
Gentium
Décrets Ad Gentes
28,
(2,8).
40,
(10, 11, (14, 15y21), Unitatis
21,
95.ConstitutionsLumenGentium (7,15,21,31,44),
educationis momentum Sacrosanctum
(14,
Concilium
21,36),
(6);
nitatis Décrets Apostolicam
redintegratio actuositatem (3), Ad GenteS
llcarn actuShUhonLumenGentium
97 ^ositatem
nuedetous ( (22).
(11, 14, 32
6, 7), Presbyterorum ordinis
nue de tousprière, inspirée des Constitutions
(5).
m
Apostoliques,
DécretsAposto-
était incon-
les Rituels latins antérieurs.
et en Jésus-Christ, ton Fils,
tu as institué la renaissance par l'Esprit; regarde matn"
tenant tes serviteurs
qui se préparent avec soin au baptême:
bénis-les,
n'oublie pas tes promesses,
prépare-les toi-même, sanctifie-les:
rends-les capables d'accueillir tes dons,
afin qu'ils puissent recevoir l'adoption des fils
et l'incorporation à ton Église.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Notre propos est maintenant de montrer, à travers
quelques exemples suggestifs tirés du Rituel du Bapte
des adultes, comment la liturgie de l'Église issue
Concile exprime la foi qui fut la sienne, et surtou
t
comment elle traduit questionnement theo
son propre
logique. Nous nous contenterons de dire un mot su
la christologie, la pneumatologie et l'ecclésiologie, aifl
que sur une nouvelle vision du péché.
« Délivrés de la puissance
:
nous bornerons à l'une d'entre elles qui a un
immédiat avec le Baptême
des ténèbres (cf. Col 13)
l,aui
par les sacrements de l'Initiation chrétienne, morts
t
leBa
Pallie
comme l'attestent les citations de ce texte
onciliaire. Les termes mêmes de «régénération
utilisés dans l'Église ancienne pour
100, et par extension de «nouvelle nais-
si »,
designer
sase», sont relation étroite avec la notion de
mystère pascal. en On dire autant du rite baptismal
lui-même, où peut en
l'immersion exprimait bien la mort et la
Sa nouvelle du baptisé ainsi configuré au Christ dans
mort et sa résurrection.
cette Rituel de
donnée PaulV ne méconnaissait certes pas
traditionnelle mais il était plus pre-
99.Ainsi:«Sanctifie aptIses
luiet
VIII 43
s
ressus
cette eau, afin que ceux
avec le Christ, meurent avec lui,
qui
soient
sont
ensevelis,avec
101.
toutesles
que
nSI
- RRn°11,
100.
102. OICA87
14, Ire Apologie 61, 2-3
Justin:
A 9541A,
103. .oIC7.B:131,'178
bénédictions
121Á,192 B, 387
387, B,
224, 230.
ainsiquelafinalede de
particulier OICA 215
des eaux baptismales, en
-104
citons ultérieurement.
GICA124,
374.1, 374.2, 374.4.
La finale d'OICA215, premier formulaire de béné-
diction des eaux, nous paraît particulièrement
significative 105 :
Nous t'en prions, Seigneur notre Dieu
Par la grâce de ton Fils,
:
que vienne sur cette eau
la puissance de l'Esprit-Saint,
afin que tout homme qui sera baptisé,
enseveli dans la mort avec le Christ,
ressuscite avec le Christ pour la vie,
car il est vivant pour les siècles des siècles. Amen.
cinq
dans
autres dans
demander
la
les scrutins de ces prières est de
dans leur croissance
que l'Esprit aide les catéchumènes l'action de
spirituelle ou que ceux-ci soient ouverts à
1Esprit en temps de catéchuménat.
ce
Dieu, éternel et tout-puissant,
bien-aimé
Par ton Fils unique et
tu nous as promis l'Esprit-Saint;
nous te supplions pour ces catéchumènes
qui s'offrent maintenant à toi: Saint-Esprit,
du
es7
"fin qu'ils puissent devenir le temple
éloigne d'eux l'esprit du mal,
de toute erreur et de tout
péché..
gentilibuset ido/a),38
107.RR
(abrenuntiatio),
(professiofidei), : 450).
14 (oratiopro
41 (unctio chrismatis GeV
mentions explicites de l'Esprit lors de la Bénédiction
deseaux
des eaux
baptismales
: la Confirmation.
de113,114,
OICA
et dans le Rituel
108. Exorcismes mineurs
373.1,373.2;bénédiction :
374.4.
109.Célébration décisif:OICA149B, scrutins: 164 13,
Cél'b de l'appel
1B,
lHin
17
Il
O.}I,lsagit
B,379 B, 383 B. des
- de chacun
scrutins (sauf
de la seconde prière
Pour
111.OICA387 B, troisième scrutin).
la liturgie jacobite.
°
231.
bénédiction des eaux (ne faudrait-il pas d'ailleurs plus
:
post-baptismale OICA224 (=RR41)
112. Onction presbytérale
bénédictions des eaux: OICA215, 389.1, 389.2; Confirmation:
;
OICA230,
113. Désormais cette prière n'est du reste employée que dans le
cadre de célébrations qui ne comporteraient pas de Confirmation..
:
114. Il faut noter que OICA215 est une - reprise littérale de la
source gélasienne pour ce qui est de la mention de l'Esprit Discendat
in hanc plenitudinem fontis uirtus spiritus tui (Ge V, 448).
justement parler de «consécration des eaux>>?)4
dJOIgnant ainsi la Tradition antique 116 encore exprimée
dans le Gélasien, qui elle cependant était sous forme
daction de grâces117
Les deux autres formulaires de bénédiction deseaux
n' ont pas cette nature épiclétique ; de plus, leur conclu-
si
sion est double, selon qu'il s'agit d'une véritable «consé-
Ration » (première conclusion), ou
d'une bénédic- «
laV" si l'on dispose déjà de l'eau consacrée lors de
laVigile pascale (seconde conclusion).
Quant aux deux formulaires qui accompagnent le
sacrement de la Confirmation, le premier,celuide
sa
1imposition des mains, d'origine gélasienne (GeV *jx •
onction épiscopale post-baptismale) et le second,celui
de l'onction chrismale, d'origine byzantine, ilsnepou-
ai.ent bien évidemment pas ne pas faire référence
explicite à l'Esprit-Saint118.
Géologie
JJ anque de ce sacrement. Le Rituel de Paul V ne
sens, même
pas d'expressions allant dans ce
Si elles
sont peu nombreuses 119.
117.P.Jounel,«LesBénédictions»
tomeII,p.288-289.
in L'Église en prière, OP'c't"
118.Ileûtété intéressant J'huIle
Une
autre vision de la notion de péché
La comparaison
dePaul entre le Rituel de PaulV et celui
volonté dece
VI nous a amené à souligner la
adult de ne réduire l'Ordo du Baptême des
ultes à une longue
pas
suite d'exorcismes comme
monies
c'était
unpeu le cas antérieurement, avant les
Lee&en! dites du Baptême.
l'avo. COnsilium n'a donc pensons
i'a, pas voulu, et nous
aux
montré, que le Rituel du
:Baptême donne
«faute»
Clsmes une part excessive les notions de absentes,
oude«libération du péché» n'en sont pas dansle
mais il de voir
y a une volonté délibérée
122.lieu
autre lecélébreraaucoursdelamesse
«Leadapté.On
dans
est dans un
167,174.
dimanche Carême,aprèsl'homélie»OICA141. messe du premIer
de eme, 160,
124.OICA182etsurtout186:«Ecoutezles foi
123. OICA
paroles
les paroles la
dede la foi par
fOI
laquellevoousdeviendrezdesjustes.» «Ecoutez
126 ?
loc 68^raenotanda
LesA148, 163,(n°49,
del'înv1 011
170, 177, 375, 378, 382,
386.
les sacrements
58-62) rappellent que Vigile pascale,
saufpour chrétienne célébrés lors de la
doivent être
de graves nécessités pastorales».
Baptême plus qu'une « libération du pouvoir de Satan »>
même s'il est aussi «rémission des péchés ».
Le processus de conversion du catéchumène est fonda-
mentalement une œuvre de la grâce, même si elle suppose
la coopération de l'homme. Pour des raisons liturgiques et
pastorales, l'Église aide le catéchumène, au moyen des
exorcismes, dans le processus de sa conversion et dans son
cheminement vers la plénitude de la vie chrétienne. Le
catéchumène, en plus de recevoir l'aide de l'Église, perçoit
sa maternelle sollicitude, recevant ainsi des lumières nouvelles
pour découvrir la miséricordieuse bonté de Dieu. Les exor-
cismes ont donc un profond sens théologique, liturgique et
pastoral127.
;
127. J.A. Abad Ibanez, M. Garrido Bonano : Iniciation a la liturgia
de la iglesia Éd. Palabra, Barcelone, 1988, p. 196. La traduction est
nôtre.
128. Constitution Gaudium et Spes (2, 13-18, 25, 37, 40-41, 58); -,
DécretAd Gentes (8).
129. Constitution Lumen Gentium (8), Gaudium et Spes (22), V
- ,
Consilium
préféré mettre clairement en valeur son aspect «posi-
dans la ligne que le Concile avait soulignée, a
*
Ir, l'éminente dignité du Baptême.
d 131 Les
Trent: PraenotandaGeneralia,rappelantladoctrine
'îenotandaGeneralia,rappelant ladoctrineduduConcIle
Concile
de Trente
péchés »(n°2), « rémission de tousles
selon laquelle le Baptême est aspectpositif (n 3-6).
Constitutions insistent eux aussi sur son 31,34), Sacrosanctum
Cncilium(14);
Lumen Gentium (9, 10-11, 26,
Décrets Apostolicam actuositatem (3),
terorum
ordinis
ac<«/(StUti0n
Consft
actuositatem(7). Gaudium et Spes (13, 22, ;
25) Décret Apostolicam
133* Rituel français du Baptême des petits enfants, n°85.
par étapes134. Il avait aussi relevé le fait que la
conversion est un itinéraire qui parfois peut avoir des
conséquences sociales importantes 135. Le Rituel rénove
se devait donc de prendre en compte ces différentes
réalités.
La structure même de la «marche catéchuménale»
montre combien on a été sensible aux réalités humaines
qui sont sous-jacentes à tout ce processus de conversion
et d'initiation.
Cette attitude de profond respect des démarches
humaines marquée par l'étape à laquelle se trouve le
candidat se traduit dans le Rituel lui-même, y compris
dans l'eucologie.
1. Le premier temps, celui du pré-catéchuménat, où
les intéressés sont curieusement nommés dans le Rituel
latin lui-même sympathisants136, et qui correspond à
bien évidemment aucun acte liturgique le «sympa-
thisant », objet d'une évangélisation plus ou moins
:
une étape catéchétique de l'évangélisation, ne comporte
PREMIÈRE ÉTAPE
2- Réception du Catéchumé-
Kerygme «
nat» Rite d'admission
Célébrations
de la Parole
Exorcismes
mineurs
Bénédictions
[Onction]
r--- Catéchumenes
SECONDE ÉTAPE
3. Maturation
de la foi
« Purification »
et Rite d'inscription
«illumination»dunom
Scrutins
Traditions
[Reddition
Effetha
Onction]
- —
Appeles
, ou
élus
TROISIÈME ÉTAPE
4. Réception
des
sacrements « Mystagogie »
Célébration des
sacrements
Célébrations mys-
L tagogiques Néophytes
N, h tes
». COnSt'tUedansnotre
etqui correspond réception
ke7g^
étape au stade catéchétique de la
d'admission
Elle est inaugurée par le rite
(OICA 73-97 & 370-371), avec la première adhésion du
candidat, les signations, son introduction dans l'église,
;
et éventuellement le renoncement aux cultes païens et
l'imposition d'un nouveau nom elle sera ponctuée par
des célébrations de la Parole de Dieu (OICA 106-108),
les exorcismes mineurs (OICA 109-118 & 373) et les
bénédictions (OICA 119-124 & 374), et, si on le juge
opportun, une onction avec l'huile des catéchumènes
(OICA 130-132).
chumènes :
Les formulaires du rite d'admission se veulent jus-
tement adaptés au contexte de foi des nouveaux caté-
ils ont été évangélisés, mais ils n'ont pas
encore été instruits. L'Église demande à Dieu de les
aider dans le cheminement qu'ils entreprennent.
Prenons pour exemple OICA 95 A138 qui est la prière
conclusive du rite d'admission au catéchuménat
Dieu créateur de toutes choses
:
nous te prions très humblement
de regarder avec amour tes serviteurs N. et N.
rends-lestoujours fervents,
:
joyeux dans l'espérance
et fidèles à te servir.
Fais-leur la grâce de les conduire
au bain de la nouvelle naissance,
pour qu'ils puissent vivre avec tes fidèles
de manière à porter des fruits en abondance,
et obtiennent ainsi les biens éternels que tu as promis.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Nous avons déjà parlé des exorcismes et des béné-
dictions et il n'est plus nécessaire que nous y revenions.
i
"Ildu de l'oraison dominicale (qui se situe vers la
dernier
f\n j Carême avant le Baptême et toujours
epres le troisième scrutin) dont nous donnons en
expîr, et
duitwlen l'oraison conclusive (OICA192B) 139, qui tra-
le
blatement climat de cette phase d'illumination immé-
Évangélisés,antérieure à la réception des sacrements.
désormais
convertis mûris dans leur foi, les élus
sont et
prêts pour la «régénération : »
torsde Le
a Sacramentaire gélasien (Ge V, 409) utilise cette oraison
invitalagrande
PieV(dasemblée intercession du Vendredi saint, après que le diacre
lamêmee à prier pour les catéchumènes. Le Missel de
ta me Pîême que celui de Paul VI) la retiendra également pour
circonstance.
Dieu éternel et tout-puissant,
toi qui as fait grandir ton Église
en lui donnant de nouveaux enfants,
augmente en nos catéchumènes l'intelligence et la fo
pour qu'en renaissant de la fontaine baptismale
ils soient mis au nombre de tes fils d'adoption.
Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.
011
4. Le quatrième temps, celui de la mystagogie,
le catéchumène, désormais chrétien, devient «néo-
phyte» de Ii
et qui correspond au stade catéchétiqueRituel
réception des sacrements, constitue dans notre
la «Troisième étape », normalement située au Temps
pascal qui suit le Baptême. Elle est inaugurée par la
réception des trois sacrements de l'Initiation chrétienne
;
(OICA 213-234 & 389) que sont le Baptême,dans
Confirmation 140 et l'Eucharistie elle se poursuivra
a
».
la prédication et la prière tout au long de ce Temps
pascal sous des formes variées (OICA235-239).
Les formulaires de prières prennent en compte désor"
mais le fait que les catéchumènes remplissent toute
les conditions pour être chrétiens ou même qu'ils son
devenus chrétiens. Ce sera le cas de la prière
OICA 230141 qui accompagne l'imposition des mains
de la Confirmation:
oppose
141. Cette prière accompagne, dans le Gélasien (GeV, 451), rIIVe
tion épiscopale après le Baptême de la Vigile pascale, elle-rne. tot
située après l'onction presbytérale post-baptismale. Le Pontifical
dentin de ClémentVIII la conservera également pour le sacrement
de Confirmation.
Dieu tout-puissant,
Père de Jésus, le Christ, notre Seigneur,
tu as fait renaître ces baptisés de l'eau et de l'Esprit,
tu les as libérés du péché;
fepands maintenant ton Esprit Saint,
donne-leur sur eux
un esprit de sagesse et d'intelligence,
esprit de conseil et de force,
esPrit de connaissance et d'affection filiale;
remplis-les de l'esprit d'adoration.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
la
un ensoiest
es
«
d'abord une démarche pastorale et non
»qui
la1attue l'esprit retomberait vite dans ce rubricisme
:
préserver
liturgique pour soi-disant en
ti et la restauration de la liturgie
duSi a JUste titre pour un signe des dispositions provi-
duSai ;
de Dieu sur le temps présent, comme un passage
et
CeUe-ci r .m®medans son Église et il confère à la vie de
à toute l'attitude religieuse d'aujourd'hui,
une empreInte
Si
"Ollséquellces
la
caractéristique 142.
nous attacherons-nous maintenant à noter les
PllIonchrétienne
pastorales de la rénovation du Rituel de
PréoccuPation
e des adultes, ce qui a été en fait
du Concile.
majeure du Consilium, dans la ligne
l
'-Unstituti utton
c~O]nst
i.t,t,on, Sacrosanctum Concilium (43). Voir encore, dans la
les n" 33, 41-42, 44-47.
Une pastorale pour les catéchumènes:
chrétienne :
2. L'intégration progressive dans la communauté
Ce n'est pas une des moindres difficultés
pastorales que d'intégrer des nouveaux catéchumènes
dans une communauté chrétienne. Il semblerait d'ail-
leurs que la chose soit plus aisée à réaliser dans les
pays de missions que dans ceux de vieille chrétienté,
sans doute aussi bien en raison du nombre des caté-
chumènes dans les premiers que de l'indifférence sociale
que connaissent les seconds à l'instar de la société
dans laquelle ils sont insérés.
La première étape du Rituel a le souci de créer
«
une communauté de catéchumènes »,
autour de leurs
pasteurs, de leurs catéchistes et de quelques fidèles
»
bien déterminés, les « répondants 146. Notre expérience
personnelle nous a appris l'importance de cette pre-
mière étape qu'il faut absolument respecter des per-
sonnes plus ou moins au même point dans la maturation
:
de leur foi doivent pouvoir partager entre elles, et en
toute liberté, leurs interrogations, leurs doutes et leurs
difficultés, quitte à bénéficier de l'aide de ces chrétiens
que nous avons nommés auparavant.
La deuxième étape, si proche de la réception des
sacrements, se doit d'intégrer peu à peu les catéchu-
mènes dans la communauté chrétienne qui sera la leur.
De là vient la participation des «parrains et «mar-
»
»
raines qui constituent un accompagnement direct et
personnalisé de la part de la communauté chrétienne ;
146. Il serait intéressant de
;
s'attarder sur les diverses catégories
d'accompagnateurs que propose le Rituel c'est le cas en particulier
»
des «répondants (en latin sponsores), personnages nouveaux dans le
Rituel romain, mais qui expriment bien la différence entre ceux qUI
sont garants du sérieux de la démarche des pré-catéchumènes (les
« »)
répondants et ceux qui accompagnent de façon personnelle le
démarche catéchuménale (les « parrains»). Au Gabon, nous avons eu
l'expérience de ces présentations au rite d'admission au catéchuménat
»
faites par le «responsable de la communauté chrétienne villageoise
ou de quartier urbain.
a
mais il y a aussi la participation de
toute la communauté
grands moments de célébration de cette étape de
1Illuination. Les catéchumènes
se sentent proches de
ces frers chrétiens, même si le de l'illumination
temps
est aussi celui de la purification. C'est ainsi que les
catéchumènes constituent
m
tienne
encore un groupe particulier,
déjà situé au sein delagrande assemblée chré-
Latroisième étape le véritable temps de l'inté-
est
gratIondansles communautés de fidèles dont ils devien-
nentdésormais membres à part entière. Ici il
seraitintéressant de réviser encore,
Pour letemps de la mystagogie nos attitudes pastorales
et il est tout à fait
rgrettable qu'il soit trop souvent laissé dans l'ombre,
sino même
d'aiderles ignoré. C'est à la communauté tout entière
néophytes dans cette intégration complète,
et cest bien
apparaître souvent à ce moment-là que peuvent
des difficultés majeures.
Une
pastorale
Pour les communautés chrétiennes
t Justement,de une
onsclence telle communauté doit prendre
temps sa responsabilité particulière en même
que de la chance qui est la sienne de vivre avec
des catéchumènes.
1. Des
communautés responsables:
cane COmmunauté qui vit au contact permanent de
CatéchUlnevneS
spé1cifique sait qu'elle a à remplir une mission
même si elled'accompagnement de ces catéchumènes,
1
discrétion
qui accompgnnt
se doit de le vivre dans une certaine
d'abord de son sein que sortent les chrétiens
tant les catéchistes plus directement les catéchumènes,
Bien des »
que les «répondants et parrains.
communautés apportent un grand soin aux
choix de ces personnes, même si le prêtre y joue un
rôle tout à fait essentiel147.
Elle saura aussi qu'elle est la «
communauté de
référence » pour les catéchumènes surtout lorsqu'il
s'agit de communautés villageoises excentrées. Elle
essaiera de cultiver le sérieux de sa vie chrétienne, car
elle sait que tous ses manquements peuvent être occa-
sions de scandale pour les catéchumènes 148.
Elle est encore la communauté dans laquelle s'in-
sérera le futur chrétien. Témoin des deuxième et
troisième étapes du temps du catéchuménat, elle trans-
met à ses catéchumènes sa foi (Tradition du Symbole
de la Foi) et sa prière (Tradition de l'Oraison doll-
nicale). Ici encore la liturgie devrait soigner ce rôle
des communautés, non seulement parce que cela cor-
respond à la réalité sociologique, mais aussi pour les
aider à grandir elles-mêmes dans le sens de leur
responsabilité ecclésiale.
2. Des communautés ressourcées :
Saint Augustin le disait déjà dans ses catéchèses
mystagogiques, une communauté qui accompagne des
catéchumènes est en perpétuel ressourcement spirituel
sur ce qui est la base de sa propre vie chrétienne, à
savoir les sacrements de l'Initiation chrétienne.
Revivre régulièrement lors de Vigiles pascales des
Baptêmes d'adultes ne peut pas ne pas avoir d'incidence
sur la vie religieuse d'une communauté chrétienne:
régulièrement elle est confrontée à la radicalité de son
communauté
:
147. Au Gabon, le catéchiste est certes issu de la
(terme à prendre au sens très large ensemble de toute la mission,
sinon même du diocèse), mais il est nommé par les prêtres (et r
reçu une
de communauté »
formation ;
adéquate il est
»
conseil pastoral) et «envoyé en mission par son évêque, après avoir
du reste salarié. «
Le responsable
(villageoise ou de quartier urbain) est librement
choisi par l'ensemble des chrétiens, pour ses qualités de leader aussi
bien que pour son exemplarité de vie chrétienne.
Il
148. n'a pas été rare que des responsables de communauté nous-
aient invité à «excommunier» des chrétiens en alléguant comme
»
motif le «scandale vis-à-vis des catéchumènes.
de
de tels engagement baptismal. Une Vigile pascale avec
Baptêmes, de même que le Carême qui la
precede, non seulement
sont plus signifiants sur les
plashéologique et liturgique, mais ils sont aussi plus
ennchlssants le plan de la pastorale de toute la
sur
communauté chrétienne.
squ'en
chne Europe, par exemple, une communauté,
la chance
dIuleUrS catéchumènes,de pouvoir accompagner un ou
a
elle sait le reconnaître. On
0-oinprendra donc facilement
tiennesqui que les communautés chré-
fice.nt vivent en permanence cette réalité béné-
de
à
1 1 en
Eglise.
fait de l'opportunité d'un ressourcement
splntuel quasi
permanent, et cela sur un axe majeur
être chrétien, leur incorporation au Christ et
Une
pastorale pour les pasteurs
Enfin, nous hasarderons à dire que l'accom-
nous
pagnement de catéchumènes de la
estaussiune chance part des pasteurs
bord, eux-mêmes.
pour
à titre personnel, côtoyer des personnes
qUIVIVentintensément
velle en découvrent la fraîcheur de la Bonne Nou-
les eXIgences, la richesse en même temps que
a bien évidemment un retentissement sur
le Drn316 cheminement
niissin131.16' personnel du prêtre. Un évêque
récemm1* maintenant retiré en France, nous redisait
ehumènes combien lui manquait la présence de caté-
fsuite,
celuidu la
pratique régulière d'un Rituel tel que
à Baptême des adultes devrait amener les pas-
teurs une réflexion
deDetr-Ç'est ainsisur les sacrements de l'Initiation
e Phtsenfants
à que la pastorale des Baptêmes
scolaire la réception
ou la préparation des enfants d'âge
la
obligatoirementde deproximité decatéchumènes
l'Eucharistie se ressentiront
adultes.
d.L'hioiredes sacrements
ISpantIon de Baptêmes nous apprend comment la
d'adultes en Occident a contri-
bué à dénaturer le Rituel lui-même. Même si le fait
que nos pays de vieille chrétienté connaissent actuel-
lement des Baptêmes d'adultes est en lui-même le signe
inquiétant que la supposée chrétienté occidentale s'est
sérieusement effritée, peut-être pourrions-nous dire, en
conclusion, que ceux-ci peuvent être une chance d'en-
richissement spirituel pour des communautés et des
pasteurs trop installés dans leurs certitudes chrétiennes-
Au terme de cette étude, notre pensée retourne
auprès de ces groupes de catéchumènes avec lesquels
il nous a été donné de partager quelques années de
notre vie sacerdotale. Si le catéchuménat est une tâche
difficile parce qu'elle nécessite patience, assiduité dans
l'effort, compétences catéchétique et liturgique, il reste
qu'il constitue une chance pour les communautés chré-
tiennes à qui il est donné de le vivre.
Évangéliser et être évangélisé vont de pair ceCI,
bien des pasteurs le reconnaissent volontiers. Préparer
:
et accompagner des catéchumènes vers la piscine bap-
tismale c'est aussi enrichir sa vie spirituelle de toutes
les harmoniques de son propre Baptême.
:
Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton
peuple par les célébrations pascales augmente en nous ti
grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel
Baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître,
et quel sang nous a rachetés149.
Jean-Pierre GAILLARD