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La Maison-Dieu : cahiers de

pastorale liturgique

Source gallica.bnf.fr / Les éditions du Cerf


Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle
(France). Auteur du texte. La Maison-Dieu : cahiers de pastorale
liturgique. 1991-04-01.

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1
evue de
astorale
iturgique
Ordinations
186 des prêtres
Musiques

à dans l'Eglise
e

2e trimestre 1991
LA MAISON-DIEU
Revue trimestrielle
publiée sous la direction du
Centre National de Pastorale Liturgique
-
4, avenue Vavin 75006 Paris

Directeur de rédaction
Bernard MARLIANGEAS

numéro
France: un
Etranger:un an
Le
an.
CONDITIONS D'ABONNEMENT 1991

3, chemin des Prunais, F-94350 Villiers-sur-Marne


Tél.: (1)49.41.04.22
215F
215
265F
265
60F
F

50F
C.C.P., Editions du Cerf, 426395 D PARIS

Le numéro spécial des Tables décennales (1975-1984)

d'entraide
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LES EDITIONS DU CERF


29, Bd Latour-Maubourg, 75340 Paris-Cedex 07
Tél. 45.50.34.07

:
Directeur général Pascal Moity
Principaux associés Les Publications de la Vie Catholique, La Province domI-

:
nicaine de France, Association de la Pensée chrétienne
Directeur de la Publication Pascal Moity

:
ISSN 0025-0937
LA MAISON-DIEU

LES ÉDITIONS DU CERF


29, boulevard Latour-Maubourg
75340 PARIS CEDEX 07
Ont collaboré à ce numéro:
J.-L. ANGUÉ, Directeur du CNPL, Paris (France) •+#
T P
- -
GAILLARD, Libreville (Gabon) P. JOUNEL, Saffrey (France)
(France)
C. de NYS, Musicologue, Centre Culturel, Valprivas
(France) A.
P. REMISE, Séminaire interdiocésain, Avignon VIDAL,
ROUET, Évêque auxiliaire de Paris (France) M.
Catholique de Paris (France)
LA MAISON-DIEU
N°186
ORDINATIONS DES PRÊTRES

MUSIQUES DANS L'ÉGLISE

SOMMAIRE
P.JOUNEL La nouvelle édition typique du
y
rituel des ordinations

M. VIDAL nouvelle prière d'ordination


La théolo-
des prêtres. Réflexions
23
giques

P. REMISE Ordinations. Échos d'unepra- 31


tzque

Collectif
ronde.
Liturgies d'ordinations. Table
49

73
A. ROUET Art et liturgie

J.-L. ANGUÉ charte pour la musique


Une 89
d'Église

liturgique
C. de Nys Mozart et la musique 95
à Salzbourg

J.-P. GAILLARD du Rituel de l'ini-


Les prières
tiation des adultes. .n y
107
La Maison-Dieu, 186, 1991, 5-6

II-
ORDINATIONS DES PRÊTRES
MUSIQUES DANS L'ÉGLISE

L ES quatre premiers articles dece


numéro
laliturgied'ordination desprêtres selon
traitentde
l'ordo rénové

après Vatican
publié selon
Premier des rituels à êtreliturgie, l'édition de1969fut
lesonentatturta
de la Constitution sur la (1969). Aprèsvingt
présentée dans La Maison-Dieu 98
nouvelleéditionvientd'êtrepromulguée.
ansd'usage, une
Le nouvelordo constitue un exemple significatif
Vatican II:
del'esprit
une
qui marque la pratique liturgique après
attentionaux exigences d'une célébration fructueuseet un

:
souci de tirer les leçons de l'expérience.
édiJux articles traitent du contenu P.
Jounel (La nouvelie

logiques). ordinations) etM. Vidal


Réfléxions (La
théo-
édition typique du rituel des
nouvelleprière
d'ordination des prêtres.
Les
:
deux autres articles font
pastorales P. Remise (Ordinations.
échoauxinterrogations
Échosd'unepratique)
tiréesd'une
Présente un ensemble de remarques despréoccupations longue
e*Vérience et, pour évoquer la diversité tableronde,
pastorales, nous avons réuni, pour une un
évêque et plusieurs responsables de formation (Liturgies
d'ordinations. Table ronde).
Un second groupe de trois articles fait écho aux réflexions
présentées lors de journées de travail des responsables de
musique liturgique en février 1991 à Paris.
Mgr A. Rouet (Art et liturgie) propose des éléments de
réflexion sur la liturgie comme art et la tension qui habite
l'action liturgique entre ce qui se donne à voir et JAU-
delà de tout. J.-L.Angué (Une charte pour la musique
d'Église) évoque l'utilité d'un document officiel définissant,
pour un pays comme la France, politique pour la
une
musique d'Église. Enfin, en écho à l'année Mozart, on
lire le très intéressant article de C. de Nys (Mozart
pourra
et la musique liturgique à Salzbourg).
En finale de ce numéro, nous publions l'article de
J.P. Gaillard (Les prières du rituel de l'initiation des
adultes) qui n'avait pas pu trouver place dans notre
précédente livraison.
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons la
mort du Père A.M. Roguet, qui fut l'un des fondateurs
de La Maison-Dieu. Sans attendre de pouvoir lui rendre
hommage de façon appropriée, dans notre prochain
numéro, nous le confions à la prière des nombreux amis
de la Revue.
,-a Maison-Dieu, 186, 1991, 7-22
PIERRE JOUNEL

LA NOUVELLE ÉDITION TYPIQUE


DU RITUEL DES ORDINATIONS

L A promulgation d'une seconde édition typique


Rituel des Ordinations (1989), suivie d'une nou-
du
1f
velle édition de celui du Mariage (1990), peut
susciter une question. Après vingt ans de
-
..J- .C'
? -
Pubug
mouvement La
1
liturgie va-t-elle
:
rénovés de la Messe et des sacrements,
en
entrer à nouveau publication
réponse est la suivante lors de la
le pape
avait envisagé l'éventualité de quelques aménagé
des rites
Paul
»VI

qui seraient effectués après plusieurs annees de mIse


en usage. On donnait alors dix ans de pratique pastorale
comme la bonne mesure. Mais, dès 1972, certains
articles de la Présentation générale du Missel ne se
trouvèrent plus accordés à la législation introduite par
le motu proprio Ministeria quaedam, qui supprimait le
sous-diaconat et les ordres mineurs, remplacés par les
ministères d'acolyte et de lecteur. C'est ainsi qu'on celle
Publia, en 1975,
une nouvelle typica du
quon trouve dans le Missel français, bien que
Missel,

édition
ce
était
C1
porte la date de 1974. Une telle
prematurée, car on n'avait pas encore pris de décision
sur le statut définitif des Prières eucharistiques pour
la réconciliation et pour les assemblées d'enfants, ni
de la Prière eucharistique suisse concédées à de nom-
breux pays. De plus, on ne disposait pas encore de
l'apport non négligeable des éditions du Missel en
langues allemande et italienne et de la rénovation du
Missel ambrosien. Depuis lors, 1981 a vu paraître la
seconde édition du Lectionnaire de la Messe, enrichi
de substantiels Praenotanda. C'est dans ce contexte que
se situe la nouvelle typica des Ordinations. Il convient
de la comparer avec celle de 1968, avant de traiter
plus particulièrement de la Prière d'ordination des
Prêtres, où les changements sont les plus notables.

I. LA NOUVELLE TYPICA
DES ORDINATIONS

Les principes qui ont présidé à la composition du


Rituel des Ordinations de 1968 ont été exposés dans
La Maison-Dieu 98 (1969) par dom B. Botte, responsable
du groupe de travail à qui la tâche avait été confiee,
et par deux de ses collaborateurs, B. Kleinheyer et
P. Jounel. On n'en reprendra pas ici l'analyse. Mais
comment se fait-il qu'on n'ait pas soupçonné les défi-
ciences de ce rituel dans les diverses étapes de son
élaboration? C'est qu'il s'agissait du premier Ordo
préparé par la Commission liturgique post-conciliaire
et promulgué par Paul VI. Or on estimait alors ne pas
devoir innover dans son ordonnance par rapport au
Pontifical romain antérieur. La Constitution Sacrosanc-
:
tum Concilium ne déclarait-elle, pas «On ne fera des
innovations que si l'utilité de l'Église les exige vraiment
et certainement » (SC 23) ? On ne porta donc l'effort
de rénovation que sur l'essentiel. L'essentiel tenait dans
la simplification et la clarification des rites, l'innovation
majeure consistant dans le remplacement de la prière
d'ordination de l'évêque en usage depuis au moins le
VIe siècle par celle de la Tradition apostolique d'HlP-
desci C'est
desOrdines ainsi qu'on conserva dans la disposition
Pontifical romam
l'ordre ascendant du
diacre,prêtre, évêque, ordre adopté parlaConstitution
aPostolique de Pie XII Sacramentum Ordinis (1947). De
neme, le Pontifical romain de 1595, toujours en usage,
ne comportait-il pas de Praenotanda d ordre rubrical
en pastoral. Ceux-ci avaient été introduits seulement
en 1614 dans le Rituel de PaulV. C'est la raison pour
laquelle dom Botte, contrairement à l'avis de plusieurs,
n'estima rédiger. Tels sont un certain
pas utile d'en typique de 1989
nombre de points sur lesquels l'édition
apporte des innovations.

L'ordre descendant de l'évêque


aux prêtres et aux diacres
On retiendra d'abord le titre de l'Ordo. Il commence
poursuit
par l'ordination de l'évêque (au singulier) et se
Par celle des prêtres et des diacres, selon l'usageantique
la
de Tradition apostolique, remis en lumière par la
constitution conciliaire Lumen gentium (LG inférieur
àune
sagit plus de « mériter d'être élevé duledegré
voulait,anté-
plus haute dignité », comme
purement à 1968, la prière d'ordination dul'effusiondiacre,
mais de recevoir qu'accompagne
chef e une charge,
grâce. L'évêque, successeur des Apôtres, est le

td,e
chef unique de l'Église particulière qui lui a été confiée.
?prêtres sont ses collaborateurs au sein du presby-
service du peuple
et les diacres ses aides au
de Dieu.

Les Praenotanda

L'absence de Praenotanda dans le Rituel des Ordi-


nations avait été perçue comme une lacune le dès sa
Parution. C'est pourquoi la Congrégation pour Culte
m n'avait pas tardé à en élaborer. Le texte était
prêt en 1974, il devait paraître l'année suivante. C'est
alors qu'intervint la suppression de la Congrégation et
qu'à Rome la production liturgique entra en léthargie
pour une dizaine d'années.
Les Praenotanda de 1989 diffèrent notablement du
projet de 1974. On retiendra avec satisfaction leur
brièveté. Ils ne s'étendent pas sur les considérants
d'ordre théologique, se contentant de reproduire les
les plus notables du Concile (18 citations),
passages
auxquels ils joignent 5 références à Paul VI et 3 autres
à Hippolyte, dont la Tradition atteste l'enracinement
de la réforme liturgique du XXe siècle dans la vie
cultuelle de l'Église primitive.
Praenotanda généraux et Praenotanda de chacune des
trois Ordinations s'organisent selon le même plan, qui
est à peu près identique à celui des autres sacrements.
Après une courte synthèse doctrinale, on y traite de
la structure de la célébration, des fonctions respectives
de chacun de ses participants et de son déroulement,
en précisant les limites des adaptations que peut requé-
rir la diversité des cultures.
Sans entrer dans le détail, on relèvera l'invitation à,
célébrer les Ordinations le dimanche (n° 9). C'était déjà
:
la prescription de saint Léon le Grand, se référant a
la tradition venue des anciens Comme celle du bap-
tême, la grâce du sacerdoce découle de la résurrection
du Christ Au temps de Léon, elle intervenait au
cours de l'eucharistie matinale, qui couronnait n'est une
longue veillée à l'écoute de la parole de Dieu. Il
peut-être pas inutile de le rappeler de nos jours où,
à la faveur de la présentation des ordinands, la parole
humaine risque d'envahir la célébration au détriment
de l'accueil à la parole du Seigneur et de la participation
à la prière liturgique. On notera encore que l'évêque
établi à la tête d'une Église doit obligatoirement être
ordonné dans son église cathédrale (n°21). Le Céré-
monial des évêques en soulignait déjà la haute conve-

1.
625.
Léon le Grand, Epist. IX, 1 ;
ad Dioscorum Alexandr. ep. PL 54,
nance (CE 563). Dans la description des rites principaux
del'ordination épiscopale et des insignes remis au
nouvel évêque, il est dit que l'imposition de la mitre
signifie le zèle qu'il doit mettre à atteindre la sainteté
etdeDUne telle lecture est plus proche d'Amalaue
etde Durand de Mende que de Lumen gentium.
Au retiennent l'attention
regard du droit, deux points presbytéraleoudia-
en ce qui concerne l'ordination
conale des religieux ayant prononcé leurs vœux.Avant
de conférer chacun des deux ordres, l'évêquedemande
au candidat s'il veut promettre obéissance non plus à
sonOrdinaire, mais à l'évêque diocésain et à son
uperieur, soulignant ainsi l'intégration des religieux
la
ans pastorale du diocèse où ils résident.Audébut
gieuxdmatlOU diaconat, l'évêque demande au reh-
émis de renouveler l'engagement à la chastetédéjà
au à
tous lors il le demande
1 de sa profession, comme
tous les candidats célibataires. L'Ordo de 1968 ne
emportait aucun engagement explicite à la chasteté
dansle dialogue initial, mais cet engagement avait été
prescrit en 1972 par le pape Paul VI et il avaitété
inséré dans l'édition française du Rituel des Ordinations
dispensé
canonique de 1983 avait
Or le Code de Droit
dispensé les religieux profès du renouvellement de leur
dechasteté
imposé à (can 1037). Le pape
Jean-Paul II la
nouveau.

II. LA PRIÈRE D'ORDINATION


DES PRÊTRES
Destrois formulaires majeurs, seule la prière d'or-
dationdesprêtres
a reçu
Laprière d'ordination des amplifications no*
de l'évêque n'a subi aucune
d'ordinat- elle d'Hippolyte. La prière
rdmation des diacres n'a
conserve le texte variantes
connu que des
Mineures. C'est ainsi qu'il est demandé aux diacres de
vieconfo la ferveur du peuple de Dieu par «leur
» »
le conforme à l'Évangile et non plus seulement par
« la chasteté de leur vie». Pour saisir l'importance des
modifications apportées à la prière d'ordination des
prêtres, il convient d'en présenter les trois états suc-
cessifs : la rédaction primitive utilisée depuis le VIe siècle
jusqu'à nos jours, celle de 1968 et enfin le texte
promulgué en 1989.

La rédaction primitive
La Prière d'ordination des prêtres est attestée dès
la seconde moitié du vie siècle par le sacramentaire de

presbyteri2. Reproduite dans le sacramentaire


:
Vérone, qui en donne le texte sous le titre Consecratio
Grégorien 3, elle est passée dans le Pontifical romain
sans subir de modifications majeures. La plus notable
a consisté dans sa transformation en préface au
IXe siècle, avec le dialogue initial et l'introduction Vere
dignum et iustum est4.

La vision romaine du prêtre


La prière de bénédiction ou de consécration (on
trouve les deux termes) est précédée de l'imposition
des mains par l'évêque et tous les membres du pres-
byterium sur la tête des ordinands, selon l'usage atteste
par la Tradition apostolique. C'est toute la richesse de
ce geste symbolique qui s'exprime dans la prière de
l'évêque, à la fois action de grâce et supplication. Celui-
ci évoque d'abord le fait que Dieu a voulu associer
« aux pontifes chargés de gouverner »
son peuple «des
2.Sacramentarium Veronense, éd. L.C. Mohlberg, Rome, Herder,
1965, 954.
3. Sacramentaire Grégorien, éd.J. --
Deshusses, Fribourg/Suisse, l"'1'
29.
4. Traduction approuvée pour l'usage liturgique dans P. Jounel, LeS
Ordinations, Desclée, CNPL, 1967, 69-70. L'édition antérieure de ce
livre, qui n'était pas destinée à la proclamation publique, contient
une traduction plus littérale (Desclée, CPL, 1963, 103-106).
hommes d'un ordre subordonné et d'une dignité secon-
daire pour être leurs compagnons de travail ». déve- Il
loppe ensuite triple typologie, empruntée à
une
etau Nouveau Testament. Ce sont d'abord les soixante-
dixhommes prudents recevant part à l'esprit de Moïse
Pour gouverner plus facilement le peuple. Viennent
ensuite les deux fils d'Aaron, Eléazar et Ithamar, offrir
dépositaires des grâces données à leur père pour
lessacrifices, et enfin les «prédicateurs d'une dignité
secondaire » adjoints par Dieu aux Apôtres
docteurs de la foi. Moïse, Aaron, les Apôtres le
comme
de l'autel,
del'évêque,
l'Église. C'est en qui
:
gouvernement du peuple de Dieu, le
1annonce de la Parole telles sont les trois
s'incarne le
service

triple
fonctions
ministère de,
l'évêque
assumer cette tâche que
pour
Priele Seigneur de répandre son Esprit dans les cœurs

/dre
deceux qui dignité du presbytérat,

eux épiscopal vont recevoir, avec la


*lacharge du second rang ». Il demande ensuitepour
la grâce d'être des «collaborateurs
est le
attentifs de

Leprêtre, tel que présentecetteprière, donc


essentiellement le membre d'un conseil d'anciens, d'un
enat, collaborateur de l'évêque dans son triple mlnlS-
re l' sleces, sacerdotal et doctrinal. Il s'agitlà,aux
en Pastoral,
d'une l'évêque
Église exerce
urbaine,
de prêtres membres
enl'occurrence celle de Rome, où Apôtres
effectivement les charges reçues des l'eu-
toutes
chacun des prêtres concélèbre à son rang dans
Çharistie Il est consulté
et la liturgie du baptême. pastoral
Jorsqu'ii s'agit d'ordre
de prendre des décisions presbyterium
uadministratif. L'un des membres du
remplace occasionnellement l'évêque absent dans la
Présidencede l'eucharistie et il peut recevoir de lui la
chargede faire l'homélie. En carême, certains assurent etcelle
PreParation des catéchumènes au baptême
despénitents à la réconciliation. Dans une vlIleimP
tante comme Rome, les plus aptes à assumercette
tâchereçoivent des églises de
la charge permanente
nrti.ers, les tituli, mais cela ne les dispense pas de
leurs obligations collectives. Or aucune de ces fonctions
n'est évoquée dans la prière d'ordination, car toutes
sont contenues dans leur source, la participation au
ministère de l'évêque et à la grâce qui lui est attachée.
L'antique prière romaine est l'héritière de celle de
la Tradition apostolique qui voit, elle aussi, dans le
prêtre le membre du presbyterium chargé «d'aider et
de gouverner le peuple »
de Dieu, comme les anciens
qui participaient à l'esprit de Moïse. Désormais, il fait

:
corps avec l'évêque. Celui-ci peut employer le «nous»
dans la suite de la prière «Rends-nous dignes, (une
fois) remplis (de ton Esprit), de te servir dans la
simplicité du cœur5. »

La vision orientale et gallicane


du prêtre
Les liturgies orientales et gallicane de l'ordination
diffèrent notablement de celle de Rome dans leur
conception du prêtre. Il convient d'en prendre
conscience, car on retrouve celle-ci dans les additions
apportées à la rédaction primitive de la prière d'or-
dination.
Si les Constitutions apostoliques, encore proches de
la Tradition, mentionnent toujours dans leur prière
d'ordination du prêtre son agrégation au presbyterium,
en référence au choix des anciens fait par Moïse les 6,
prières orientales postérieures seront beaucoup plus
sensibles à l'énumération des fonctions du prêtre, qui
sont d'« enseigner, d'offrir, de baptiser et de bénir le
peuple» 7,et elles se concentreront sur ce thème. Le
prêtre se définira plus par ses activités ministérielles
que par sa relation au presbyterium de l'évêque « Dieu :
5. La Tradition apostolique de saint Hippolyte, 7, éd. B. Botte, Münster
Wesfalen, Aschendorf, 1963, 20-23.
-
6. Les Constitutions apostoliques, 8, 16, éd. M. Metzger, tome 3, Cerf, ,
1983, SC 336, 219.
7. Ibid.,3,20, tome 2, Cerf, 1986, SC329, 165.
Grand et Admirable., fais que tonsacréselVlteur,ICI présent
de l'Évangile de
soit digne d'exercer le ministère de
Ton Royaume, de se tenir devant Ton Autel,par-
sacrifices

l
Présenter les oblations spirituelles et les
ré de renouveler Ton Peuple par le bain dela
régénération. Qu'il montre à tous qu'il est la lape
p

deTon Fils Unique »,dit l'évêque au rite


d'Antioche. Le rite syrien oriental guérisse.Qu'il
impose ses mains sur les malades et les
ajoute « :
syrien
Qu'il
justice
pardonne à Ton peuple et orne d'œuvres pourla de
fils de Ton Église Sainte et Catholique,
luié
les
gloire
dde Ton Saint Nom8.
detoutes les Églises se rejoignent
» prièresd'ordination
Les pourinvoquersur
l'élu l'Esprit de sainteté et présenter en
dégage
C'est la même vision du prêtre qui se connaîtrele de la
prière gallicane, telle que nous la font
MissaleFrancorum et le Sacramentaire gélasienancien,
quien ajoutent le texte à la prière romaine 9.Ce texte
devait entrer, bénédiction, dans
sous la forme d'une siècle,puis dans
le Pontifical romano-germanique du Xe jusqu'en1968.
le Pontifical romain, où il s'est maintenu
Ilallait,à ce titre, jouir d'une grande
autorité,
le
Si diacre qui est «élevé à la dignité d;prêtre,»
par cette prière est bien un ancien, selon
ètTQ>>
0wie
u nom qui le désigne, il n'y a plus derrière lemot
évocation du sénat de l'évêque, mais cellede la
vieillesse.Le
»
«gravité des moeurs qui convient à la
Finistère essentiel du prêtre est de «transformer par
et
une sainte bénédiction le pain et le vin aucorps
ausang » du Fils de Dieu. C'est là un la
pouvoir qui
prière,
requiert de son détenteur la fidélité dans
8. Pourlerite byzantin, E.Mercenier, La Pri£redesÉgisesdete
Denzinger,Ritus
byzantin, H. entrouvera
t. 1«,2e éd. 367-396. Pour les autres rites, On
orientalium, Würzburg, Stahel, 1863, t. 2, 1-363.
la
pluscaractéristiques
traductionirançaise Dalmais, Formules les
dans
desordinationsorientales, I.H. études, nos 38-39,1962,
Bulletin du Comité des
9.9.Sacramentaire
torumSram
nsLesOrdinations,
gélasien
, ancien, éd. L.C.Mohlberg,
Ecclesiae Rome, Herder, 1960,
Libersacramen-
Traduction
n°148.
Desclée, 1963, 107-108.
jointe à une pratique assidue de «la justice, la
constance, la miséricorde, la force et les autres vertus »•
Aussi les prêtres doivent-ils avoir devant les yeux la
règle de vie tracée par l'apôtre Paul à ses disciples
Tite et Timothée: «Qu'ils croient ce qu'ils lisent
enseignent ce qu'ils croient et pratiquent ce qu'ils
enseignent. » Le prêtre, dont la prière gallicane trace
le portrait, assume de toute évidence la pleine res-
ponsabilité d'une communauté de fidèles. C'est le pas-
teur de l'une de ces paroisses rurales que les évêques
des temps mérovingiens aimaient à multiplier autour
de leur église-mère, se réservant toutefois le privilège
d'y célébrer le baptême pascal.
En ajoutant cette prière de bénédiction, à la prière
:
romaine d'ordination, le Pontifical a rassemblé les deux
aspects de la fonction presbytérale la participation au
gouvernement d'une Église diocésaine comme conseiller
et collaborateur de l'évêque, et la responsabilité pas-
torale d'une partie de cette Église. Il faudra attendre
le XIIIe siècle pour voir le Pontifical énumérer d'une
manière détaillée l'ensemble des fonctions sacerdotales
«Le prêtre doit offrir, bénir, présider, prêcher et
:
baptiser. » L'évêque Durand de Mende devait introduire
cette simple énumération dans un vaste développement
exhortatif, qui s'est perpétué jusqu'à nos jours 10.

L'Ordo de 1968
Lors de la rédaction du Rituel de 1968, nul ne jugea
opportun de changer la prière d'ordination des prêtres.
:
On se contenta d'en modifier la finale pour qu'elle
s'achève sur une large perspective missionnaire « Queils
soient les collaborateurs attentifs de notre Ordre pour
faire parvenir les paroles de l'Évangile jusqu'à l'extré-
mité de la terre. »Cette prière semblait répondre
exactement à la présentation du prêtre que fait,a

10. Les Ordinations, Desclée, 1963, 97-100.


Plusieurs reprises, le Concile Vatican II, tant par l'im-
Portance qui est accordée au presbyterium que parson
dinatiIOn de l'Ordo episcopalis. La prièreromained'or-
dination des prêtres est l'un des rares documents qui
aitmaintenu pendant plus d'un millénaire la notion

etplebs tua sancta.


Les
:
collégiale de l'épiscopat, comme le Canon romain a
Maintenu celle de la concélébration Nos servi tui sed

devenus tellement
rites de l'ordination étaient
Prolixes depuis le XIIIe siècle qu'ils avaient mis quelque
peudansl'ombre la prière de consécration. Ilsy avaient

»
fjomédes rites secondaires, qui avaient faussé la
l'interven-
eologie du sacrement de l'Ordre. Jusqu'à
nde Pie XII en 1947, aux yeux de beaucoup la
correction des instruments c'est-à-dire la remise du
»,
painsur la patène et du vin mêlé d'eaul'ordination.
dans On
Paraissait comme le rite essentiel de
avaitexalté l'onction des mains, héritée del'époque
carolingienne, dont la prière gallicane Deus sanctifica-
de1965etaIt devenue le prélude. Dans larestauration
de1968, supprimer totalement ces
on ne voulut pas
ritessecondaires, cérémonial, de
simples
mais en diminuer le
aniere à ce qu'ils apparaissent bien comme delaprière
exPlicatifs.
mainsnf C'est ainsi que disparurent l'onction des
et le Veni Creator accompagnant changée.
Mais la formule même de celle-ci étant sanctifi-
Mais, avec la disparition de la prière Deus

témoignage.
négatif de
Ilégatif s
eUchar disparaissait aussi la présentation du ministère
eucharistique du prêtre et des vertus dont il doit porter
Les suppression.Sans
rédacteurs ont
decetteuppression.Sansdoute nouveau
le
sous"est^e
doute
le
qUalité d'homélie contient-il une synthèse de grande
presbytésur la fonctions du
P
n
aspec

sacerdoce
nature et les l'évêque
Presbytéral, mais il d'un canevas et
Eologie
ne s'agit
dethéo tenu de le suivre. C'est une véritable P
que g
Christ,
p* re souverainsacramentaire: « Configures au
des
évêques> sacerdoce
et éternel, associés au s'adressantau
ces diacres, dit l'évêque en
Peuple, seront consacrés prêtres de la Nouvelle Alliance,
l'Évangile, être les pasteurs du
pour annoncer pour
peuple de Dieu, pour célébrer la liturgie, surtout en
offrant le sacrifice du Seigneur. » Puis, s'adressant aux
:
ordinands, l'évêque reprend une phrase de la prière
gallicane «En méditant l'Écriture, croyez ce que vous
lisez, enseignez ce que vous croyez, vivez de ce que
vous croyez », avant de rappeler le détail des fonctions
liturgiques du prêtre dans le baptême, la réconciliation
l'onction des malades, la célébration de l'eucharistie
la prière des heures.

L'Ordo de 1989

Le nouveau Rituel des Ordinations fut accueilli avec


faveur, mais certaines réactions défavorables se mani"
festèrent au sujet de la prière d'ordination des prêtre
qu'on jugeait peu adaptée dans son langage aux conoi-
tions de leur ministère actuel. Les uns estimaient que
si l'appartenance au presbyterium de l'évêque constitu
la racine du presbytérat, en fait le prêtre est souvent
seul au milieu d'un peuple et c'est là qu'il vit, au jou
le jour, la grâce de son sacerdoce. D'autres soulignaien
sur Ïè
que la prière d'ordination insiste peut-être trop de
fait que le sacerdoce presbytéral est un ministère
«second rang », craignant de le dévaluer aux yeuxatte de
fidèles. La traduction française s'est appliquée à
silence-
nuer cet aspect, sans pour autant le passer sous
Dès les années 70, de diverses régions on suggéra i
Rome l'idée d'une prière d'ordination alternative,
9
pourrait être utilisée au choix. Les Prières euchan
tiques n'étaient-elles pas multiples et le Misselne
contenait-il pas une prière alternative pour la confcctio

en être ainsi pour ?


l'Ordination
?
et la consécration du saint chrême Ne pourrait-il
Les quelques sondag
pas

opérés près du pape Paul VI montrèrent qu'il n'y etadn


pas favorable. Aussi le projet fut-il écarté. Près es
vingt ans allaient se passer avant qu'on ne prit
compte ce que contenaient de juste les observatio s
Rituel des
tente
reçues Le texte de la nouvelle typica
Ordinations approuvé
derépondre
Pour apprécieraux plus
le
par pape
notables
les modifications
tion d'origine, voici le texte qui sera
du
Jean-Paul
d'entre
II,
elles.
a la
desormais
apportées
a
rédac-
en
,
usage. Les innovations sont imprimées en italique. a
Présente une addition, m une modification.
Sois avec Seigneur, Père très saint,
nous,
sois avec nous, Dieu éternel et tout-puissant,
Toi qui fais la dignité de la personne humaine (a)
et qui confies à chacun
sa part de service et de responsabilité;
Toi, la
source de toute
tu donnes à ton peuple
en suscitant en lui,
vie et de
d'être le
par la force de
toute
lEspn
peuple
croissance,

les divers ministères de Jésus, le Christ, ton


sacerdotal
Fils
(a)
bien
(a),

aimé (a).
eJa, dans l'ancienne Alliance,
sacrements a venir,
et comme pour annoncer les
tu avais mis à la tête du peuple de le
Moïse et Aaron (m), chargés de le conduire et
,
sanctifier (a) ;
niais tu as aussi choisi d'autres hommes
que tu as associés à leur service
et qui les ont secondés dans leur tâche.
C'est ainsi marche au désert (a)
que, pendant la pleins de
,
tu as communiqué à soixante-dix hommes,
sagesse,
l'esprit que tu avais donné à Moïse,
et tu as fait participer les fils d'Aaron
à la consécration leur père avait reçue
que
Pour qu'ils offrent, selon la règle sacerdotale, , vnzr.
a
des sacrifices qui n'étaient que l'ombre des biens
Et
va)
E dans les temps qui sont les derniers, Père très saint,
tu as envoyé dans le monde ton Fils Jésus confesse.
l'Apôtre et le Grand Prêtre que notre foi
Par
R spnt Saint,
iï s'est offert lui-même à toi
comme une victime sans tache (a)
meme
;
a envoyé ses Apôtres,
consacrés par la vérité,
pour qu'ils aient part à sa propre mission (a) :
et tu leur as donné des compagnons
dans l'enseignement de la foi
pour que l'Évangile soit annoncé dans le monde entier-
Aujourd'hui encore, Seigneur, donne-nous
les coopérateurs dont nous avons besoin
pour exercer le sacerdoce apostolique.
Nous t'en prions, Père tout-puissant,
donne à tes serviteurs que voici
d'entrer dans l'ordre des prêtres ;
Répands une nouvelle fois au plus profond d'eux-mêmes
l'esprit de sainteté;
Qu'ils reçoivent de toi, Seigneur,
la charge de seconder l'ordre épiscopal
Qu'ils incitent à la pureté des mœurs
;
par l'exemple de leur conduite ;
Qu'ils soient de fidèles collaborateurs des évêques
pour que le message de l'Évangile
par leur prédication et avec la grâce de l'Esprit saint,
,

féconde le cœur des hommes


et parvienne en tout point de l'univers (m).
Qu'ils soient avec nous
de fidèles intendants de tes mystères,
pour que ton peuple
soit renouvelé par le baptême qui régénère
et reprenne des forces à ton autel;
que les pécheurs soient réconciliés,
et les malades, secourus.
En communion avec nous, Seigneur,
qu'ils implorent ta miséricorde
pour le peuple qui leur est confié
et pour l'humanité tout entière (a).
Alors toutes les nations, rassemblées dans le Christ,
seront transformées en l'unique peuple de Dieu
à l'avènement de ton Règne (a).
Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui règne avec toi et le Saint-Esprit
maintenant et pour les siècles des siècles.
Sous sa forme renouvelée, la prière d'ordination
l'esprit
se
de
veut plus proche de l'enseignement et de
Vatican II. Elle comporte d'abord des variantes
latin de
Vocabulaire, plus sensibles dans le texte que dans
a traduction française, qui veillait déjà a entrerdans
cet esprit. Le texte antérieur rappelait que Dieu < donne
leshonneurs et distribue toutes les dignités ». déclare Il
désormais de la dignité de
Dieu «est l'auteur
1homme et le distributeur de toutes les grâces».De
que
d'Âae, tout en se référant à la typologie de Moïse et
AAaron, évite-t-on de mentionner la terminologiesacer-
dotale de l'Ancien Testament. Il n'est plusquestion
«fonctions
«
es degrés du sacerdoce des », des
evites ni des «souverains Pontifes ».
»,
Lenseignement du Concile sur le sacerdoce duChrist,
yecelui-ci communique à son peuple, peup « ordonné
sacer-
le
sacerd et royal», duquel est
au service
dans le schéma proposé l'homélie ouvrant les
pour
ritesde l'ordination des prêtres. On entrouvaitune
synthèsevigoureuse dans la préface de la Prière eucha-
stique de la Messe chrismale. C'est àces soures
Prisent les développements de la prière
d oat;on ue
SUr l
onY trouve
à plusieurs reprises la mention
C'est par lui que le Christ s'est offert
C'est croix, par lui qu'il a suscité les divers ministères.
de 1
au Espnt
Père

C'est son effusion qui institue le candidat dans l'ordre


prêtres. C'est lui qui donne à la prédicationécoderdes
évêques collaborateurs, de
et des
lecoeur des hommes. prêtres, leurs pour sanctIer
snn Peuple
del'univers,
Onregrettait
et faire
Ministres du
parvenir
les prêtres sont
que la prière
son
les
Christ
message
hommes
d'Ordination
en
de P,
tout pOInt

n'énumérâ
Pasles fonctions du prêtre. Elle mentionne celles-ci
peuple rédaction nouvelle. Le prêtre renouvelle le
e
«reprend Dieu donne de

e,
lui
frendre par le baptême» etil réconcilieavec les
autel»,
l'évêqus, des forces à son
secourt les malades et, en
communion
le
Il implore la miséricorde divine «pour
peuple qui lui est confié et pour l'humanité tout
entière ». D'une manière un peu surprenante, la prière
insiste moins que le schéma d'homélie sur le caractère
sacrificiel de la messe n.

Pour compléter la présentation de la nouvelle édition


typique du Rituel de l'Ordination des prêtres, ajoutons
qu'elle comporte un formulaire complet de Messe
propre, avec des intercessions adaptées pour la Prière
eucharistique et une bénédiction solennelle que l'évêque
les prêtres et le peuple terme de la
prononce sur au
célébration.
On a étendu à l'Ordination de l'évêque et des prêtres
la préface de la Messe chrismale. Elle met le sceau a
la mission qui leur est confiée. On ne saurait la lIre
sans évoquer tant d'évêques et de prêtres qui, de nos
de l'évangile :
jours, ont connu l'exil, la prison et la mort, au service
«Ils seront (Père très saint), de vrais
témoins de la foi et de la charité, prêts à donner leur
vie comme le Christ pour leurs frères et pour toi.»

Pierre JoUNEL

d'ordinal
11. On trouvera un commentaire autorisé de la Prière
des prêtres sous la plume de MgrPere Tena, sous-secrétaire de 5t
ein

Congrégation du Culte divin, dans Notitiae 283, p. 126-133. Il


rédigé en langue castillane.
I,a Maison-Dieu, 186, 1991, 23-30
Maurice VIDAL

LA NOUVELLE PRIÈRE
D'ORDINATION DES PRETRES

Réflexions théologiques

L A promulgation, 22 ans après


1editio
d'une nouvelle édition typique du
968,
pontIpcal
l'évêque, des prêtres
romain de l'ordination de
desdiacres, qui se présente dès lorsconllU unnouvela
seconde » par rapport à la «première », est
^xemple de de réforme,
particuli latinel'espritgénéral,
caractéristique
modernes en
de
des temps
Particulier, et deenla seconde moitié duxxe siècle encore
PUsnettement et audacieusement. Certes les innova-
tionsliturgiques officielles sont limitées parlarèglede
tionsnctuf!'! « fera des innova-
ttiionsqUe concilium 23: On neexigevraiment
si l'utilité de l'Église les
et
dévelop s
certainement, et après s'être bien
déjà
assuré que les
existantes
formes
un
Néan-
par
moinsgement
modifiés
sortent des formes
en quelque sorte
es usages séculaires ont été
org »
supprimés
anique.
ou
COmposé ontété
de nouvelles prières eucharistiques
prièreroes la vénérable
et approuvées, et voici que
Prièreromaine duve siècle l'ordinationdesprêtres,
pour
que les Pontificaux du Moyen Age avaient conservée
au leu
v d'autres éléments, vient d'êtreremplacé
Edifiée. à nouveau
une
Déjà la réforme de 1968 avait
dernière prière finale pour la sanctification du nouveau
prêtre par l'évocation du ministère de l'évangélisation
avec sa dimension universelle et son orientation escha-
tologique. La nouvelle édition y introduit des chan-
gements plus nombreux et plus profonds, mais selon
les mêmes principes formulés par Paul VI en 1968:
«Dans la révision du rite, il a fallu procéder à des
additions, à des suppressions et à des modifications,
soit pour restituer les paroles conformément aux textes
anciens, soit pour rendre les expressions plus claires,
soit pour mieux exposer les effets du sacrement.
décret de la Congrégation pour le culte divin et la
» Le

le même sens :
discipline des sacrements du 29juin 1989 déclare dans
«Dans la prière de l'ordination des
prêtres et des diacres, demeurant telles quelles les
paroles qui appartiennent à la nature de l'ordination
et sont donc requises pour la valeur de l'acte, quelques
expressions ont été changées, quelques phrases tirees
du Nouveau Testament ont été ajoutées, pour que la
prière elle-même offre aux ordinands et aux fidèles
une notion plus riche du presbytérat et du diaconat,
en tant qu'ils découlent du Christ Prêtre. »

Les fonctions du presbytérat


Une des raisons de ces enrichissements a été, dit-
on, l'appauvrissement qui aurait été ressenti à l'usage
du rituel de 1968, du fait des coupes qui avaient ete
opérées dans le fouillis du Pontifical tridentin résultant
des compilations médiévales. L'intention était de
remettre en valeur les éléments essentiels de l'ordi-
nation selon la tradition la plus ancienne, c'est-à-dire
l'imposition des mains et la prière consécratoire, en
les distinguant plus nettement des rites préparatoires
et explicatifs. On avait aussi beaucoup simplifié ces
derniers, car ils entraînaient un certain nombre d'am-
biguïtés et de confusions.
Or dans ces rites avaient été exprimés, en dehors
de la prière romaine à laquelle on ne touchait pas,
des préoccupations pastorales et des accents doctrinaux
tèrecorrespondaient à des situations nouvelles du minis-
te,represbytéral et à des évolutions de laMende avait
théologie.
C'est ainsi le Pontifical de Durand de
que
repris la formule du Pontifical romano-germaniquesur
lesfonctions du prêtre, qui doit offrir, bemr, présider,
«
Prêcher, baptiser.. Par ailleurs, il avaitdéployé lar-
la messe
etdent la transmission du pouvoir de célébrer 1968,
etde remettre les péchés. Dans le rituel de qu'au les
"tesexplicatifs, très réduits, ne se rapportent
byteriere de l'Eucharistie à l'accueil dans le n'est
pres-
tytenum. Le ministère de laetrémission des péchés
Pfsexplicité, pas plus que les autres ministères sacra
^entels. Tout est dit, bien sûr, dans le schéma proposé
Pour l'homélie de l'évêque, mais il n'est que proposé.
est donc compréhensible et heureux que le nouveau
ait
Uel explicité dans l'interrogation de l'ordinand
célébrer: « Voulez-
les
»
mystères du Christ qu'il aura à
traditeebrer avec foi les mystères du Christ selon la
la
édition de l'Église, surtout le sacrifice de l'Eucharistie louange
eu
et le sacrement de la réconciliation, pour
Iîrnftterrogation
et la sanctification du
est suivie d'une
peuple
interrogation
?
chrétien » Cette
nouvellesur
éVidelstere de peuple, qui fait
l'intercession pour le
Danment partie de la charge pastorale.
Dans la Prière d'ordination elle-même certaines ines
modifications simplifient et actualisent telle ou telle
Ration devenue étrangère à notre culture. Plusieurs
de l'exorde,
francophone du
e
semblent inspirées
estProl 1968. par l'adaptation
L'une d'entre elles, à la fin bien venu
estprolongée dans un sens particulièrement
raÎtrePoint
de vue théologique. Elle fait « effetappa-
enn-iinistres
raîtred'emblée les prêtres comme des du
l'Esprit
Saint que le Père donne, «par la force de
"Jt, pourformer

un
le peuple sacerdotal».
Uneaddition importante explicite certaines fonctions
mlnistère
n!inist.ere presbytéral. Dans la prière romaine ce
est présenté avant tout comme
de «COOPérateurs
en »
second de l'évêque. C'est cela
qui est dit dans les paroles que Paul VI, après Pie XII,
jugeait essentielles et qui n'ont pas été changées ni en
1968 ni en 1989. La manière dont s'exerce concrètement
ce ministère n'est pourtant plus simplement comme
dans la Tradition apostolique, celle de conseillers de
l'évêque pour le gouvernement de l'Eglise. L'exercice
concret est évoqué un peu subtilement, dans la partie
anamnétique de la prière, par les trois types de coo-
pérateurs en second que Dieu a donnés aux chefs de
son peuple, tout au long de l'histoire du peuple de
Dieu, avec une continuité dans la fidélité qui autorise
aujourd'hui l'évêque à lui en demander de nouveau?
la confiance d'être exaucé. Le premier type est
avec
celui des soixante-dix hommes sages que Dieu donna
à Moïse pour l'aider à gouverner le peuple, en leur
partageant son esprit. Le deuxième type est celui des
fils d'Aaron que Dieu fit participer à la consécration
de leur père pour l'aider dans l'offrande des sacrifices-
Le troisième type est celui des compagnons que Dieu
donna aux Apôtres de son Fils pour les aider à prêcher
la foi dans le monde entier. Il n'est pas difficile, du
moins pour les connaisseurs, de reconnaître dans cette
anamnèse les trois fonctions de gouvernement, de sanc-
tification et de prédication. Mais sans plus.
Le rituel de 1968 y avait ajouté, comme on l'a dit,
actualisation du ministère d'évangélisation, sur
une ritue
lequel le concile de Vatican II avait insisté. Le
de 1989 y insère le ministère des sacrements du Bap-
tême, de l'Eucharistie, de la Réconciliation, et, d'une
façon plus elliptique, celui de l'Onction des malades-
On y ajoute, comme dans l'interrogation initiale, l'n;
tercession pour le peuple confié et pour l'humanité
tout entière.
On peut sans doute se demander si, les fonctions
du presbytérat étant connues par ailleurs et explicitées
dans les rites préparatoires et un peu dans les rite
explicatifs, il faut encore les énumérer dans une prière
qui est adressée à Dieu, et qui est surtout faite pour
lui demander à la fois qu'il donne aujourd'hui encore
il'Église les ministres dont ellenouvelle
a besoin et qu'elle
Présente,et qu'il«répande une foisauplus
pas
Numération des fonctions particulières n'est
gouvernement, autres
complète.En particulier, celles du
que la prédication et le ministère liturgique, ne sont
» la
Pasexplicitées. Mais «l'offrande des dons et la recon-
d'ordinn des pécheurs étant mentionnéesdans prière
d'ordination de l'évêque de la Traditionapostolique,
Pourquoi ne le seraient-elles pas dans celle de l'ordi-
"sacerd es prêtres, dès lors qu'ils sont eux
aussi des
« sacerdotes » du Nouveau Testament ?
La consécration sacerdotale
En deçà de l'explicitation des ministères des sacr sans
doute et de l'intercession, on a voulu aussi et
la Congré-
foute surtout, de
Eationpour le comme
le déclare
culte divin, faire
le décret
apparaître comment le
cet
Presbytérat«découle du Christ Prêtre».
leurscieefft, une autre importante modification été
dans le rappel Apôtres
romain des sevoitreliée
a
et de
eurscompagnons. La mission des Apôtres
*lamission du Fils, et celle-ci est présentée,une princi-
Paiementselon l'épître mis-
accomplie
aux Hébreux, comme
quandd'Apôtre », qui s'est
eu et de grand Prêtre
ila fait
, au
Pèreen s'est lui-même
mission
offert
l'Esprit-Saint
Pèreen victimeimmaculée». A cette
«par
vertf et à
Participer ses Apôtres, «consacrés dans la
cesApôtres il a donné des compagnons, comme le dit
laprière romaine. Mais alors que celle-ci ne fonctions, voyait en
que en cet endroit, selon sa distribution des
que 0
les
qu'ils prédicateurs de la foi, la prière modifiée,
monde
en
6, dit
entier

«
Concilium
une citation de Sacrosanctum

e
qu'ilsont à
l «annoncer
œuvre du salut
»,
sefaite
et exercer dans
». Le texte conciliaire de
le
explique que cet

fait ou effectuation, distincte autour desquels


«par le sacrifice et les sacrements
toute la vie lzturgique».
Un commentateur romain autorisé nous invite à voir
là une synthèse qui «exclut toute dichotomie entre éva-
gélisation et célébration liturgique, et accentue au contraire
l'intime connexion de ces deux aspects d'une seule et
unique mission, où ce qui est annoncé par la Parole es
réalisé et communiquépar le sacrement» 1. On doit aussi
reconnaître que la prière modifiée distingue mieux Ie
sacerdoce du Nouveau Testament de celui de l'Ancien
que ne le faisait la prière romaine, puisque c'était a
travers la figure sacerdotale d'Aaron et ses fils qu'elle
évoquait la fonction sacerdotale des prêtres. Pour sou-
ligner encore plus la différence, l'évocation des S
d'Aaron a été elle-même corrigée. On dit que les
sacrifices qu'ils offraient (mais dont ne parlait paS
l'adaptation francophone du Rituel de 1968) n'étalent
que «l'ombre des biens à venir», et que les «sacerdotes
qui devaient être en nombre suffisant pour les offrit
étaient des «sacerdotes selon la Loi».

Observations et questions
On ne modifie pas impunément un texte aussi bien
construit littérairement et doctrinalement que la prere
romaine d'ordination. A sa manière, qui peut être
devenue pour beaucoup un peu étrangère, elle dlsal
que les presbytres sont les, coopérateurs de l'évêqu
le
pour gouvernement de l'Eglise et que leur minister
s'exerce dans les trois fonctions de gouvernement, de
sacerdoce et de prédication de la foi. Il est probab e
prière reflétait partiellement l'exercice du
que cette
ministère presbytéral à une époque où les presbytres
n'étaient plus simplement le presbytérium autour de
l'évêque mais commençaient à accomplir en divers lieu%,
comme «sacerdotes »en second, les différentes fonction

ediciÓn
1. P. Tena, « La prex ordinationis de los presbiteros en la II
»
tipica dans Notitiae 283, p.130-131.
-
ans l' IS
ansl'exercice la
grande
du
diversincation contemporaine
presbytéral, dont lestrois
ministère
fonctions principales différemment assumées
sont très
*exercées par les uns et par les autres, comme le
reconnaîtPresbyterorum Ordinis, n'oblige-t-ellepas,àen
etdesfilte de sens dans la charge pastorale de
la
&
etAdesa construction, dans le «ministère de ommu-
Lesévê c'est l'enseignement de Lumen Gentmm 20.
précisément
evêques,
coopérapasteurs
qui succèdent aux Apôtres
», leurs
de l'Eglise «ontreçu, avec
Perateurs les prêtres etles diacres, le ministère de lale
troupeaaute. Ils président donc au nom de Dieu
ladoctri dont ils sont pasteurs, en tant que maîtresde
dugoune, du culte sacré et ministres
».("sacerdotes")
prêtres
dugouvernement
La prière modifiée présente l'unité de
consécration
sensplutôt
selon
l'interprète,
le Nouveau
crahon
sacerdotale.
Testament, en montrant
la
Ellecomment consé-
la mission
soi.Onp It
de l'Apôtre (et des pasteurs)
dans la consécration ultime
pour
du sacrifice de
deuxm Pourrait rappeler ici les deux manières et les
deux
moments
selonsaint
:de « consécration » (hagiazô) de Jésus
envoyédans
finalemee; Jean «consacré (par Dieu)
(Jn 10, 36), il «se consacre
et
lui-même »,
la,vérité (jPour
IIlinistère
Rm 15,apost
Rm15,16
(Jn 17,u 19). Cette
qui fut
version
celle
consacrés
que ses disciples soientsacerdotale du
saint
parrrewy
de Paul
dans
(cf.

2) exploité très justement


Ordinis
henave se retrouve, par
lienavec antiochienne de
?Varisclue
telldreus.quand même par là
exemple,
l'ordination
dans
spin
des
la
prêtres,
«Voffrande des dons et sacrificescourts-circuits
quelques sacerdotale
-
pnere
en

vare a
D'abord cette
ne voir
que sa propension dans le
interprétation
ministère publicde
la
Jésus
diffé-
oubliant
vers la Croix, en
c°l.175' P.
» tom
tome X,
co, 176. ,De «Ordination dans
De Clerck, «Ordination» Catholicisme
Catholtczsme
de'-Gy,
nationdes «La théologie des prières
eveques et des prêtres in RSPT 58 (1974), p.605
l'ordi-
et
610.
»,
des deux moments, parfaitement claire chez saint
rence
Jean, et les problèmes exégétiques et théologiques que
soulève le passage de la prédication de la conversion
à cause du Royaume qui «arrive » « fils du
Royaume », aux
à la nécessité de la Passion et dela
crucifixion de Jésus pour le salut du monde. D'un
autre point de vue, l'opposition empruntée à Sacro-
sanctum Concilium 6 entre l'« annonce
Jésus-Christ et son «exercice » » du salut en
dans la liturgie du
sacrifice et les sacrements méconnaît la force propre
de l'annonce de la Parole de Dieu, y compris dans les
sacrements. La différence la plus significative est celle
des deux moments de la mission de Jésus-Christ.
Ensuite, le Nouveau Testament dans son ensemble 1

et l'épître aux Hébreux en particulier nous retiennent


de passer trop vite et sans problème du sacerdoce
accompli en Jésus-Christ Prêtre et Victime agréés par
le Père, au sacerdoce ministériel des évêques et de
prêtres, tout comme d'ailleurs au sacerdoce conunn
des baptisés. C'est précisément parce que ce derniie fOl.
n'est plus possible que dans la dépendance de la
à l'égard de l'unique sacrifice et sacerdoce du Christ
selon la Tradition catholique, le ministère de la
que,
Parole et des sacrements est donné par Dieu Pour
essentielle dépendance, plus haut
permettre cette au
point dans l'Eucharistie. Aussi le ministère spécifique-
ment sacerdotal des évêques et des prêtres fait-il essen- qu'il
tiellement partie de leur charge pastorale plutôt
définit ensemble, même s'il est5
ne la dans son en
comme pour Jésus-Christ toutes proportions gareS,
le sommet et l'achèvement. Cette articulation ecclésio-
»
logique du «sacerdoce ministériel et du sacerdoc «
commun » dans la mission
l'histoire des hommes la
de l'Eglise
mission du
que
Fils
suscite
de Dieu
dan
ea
de l'Esprit-Saint, n'apparaît pas suffisamment dans le
prière d'ordination du nouveau Rituel, malgré la place
nettement et heureusement plus importante qu'elle ta
à la mission de l'Esprit-Saint.
Maurice VIDAL, pss-
pa M<iison-Dieu,
186, 1991, 31-48
lerre REMISE

ORDINATIONS
ÉCHOS D'UNE PRATIQUE

u NE longue théorie de prêtres en aube,suivant la


croix et l'Évangile porté à bout de bras,entre
On voit la
en procession dans une église. y
- .,.1nt

le
frv,.l
!UUle des
foule d grands
- jours, entend un ,- --+
chant pauèllH
commegtIse:
-
on y Décrire
,
Une ordination commence.
mment cela se passe, de quelle manière est mis en
subjectif. De surcroît,
rituel, est en partie
livreslit façon dont est vécu ce que nous donnent
iivresliturgiques, selon les lieux, les temps, les per-
les

Onretr cela
peut prendre bien des visages.
de retrouve partout la même structure de base appel
1
Cependant
ordinand, liturgie de la parole, ordination propre-
:
ent dite, liturgie eucharistique 1.

d~- C'est là l'ordre française du approuvée


Pontifical par
romain
desnhl-natlons(Desclée/Mame
donné par l'édition
édition
l'ensebf del'ordination 1977). Cette
l'ensemble 1968qui prévoit
reprendpas exactement l'édition latine de
Le délacment
après la liturgie de la Parole.
de l'élection
motivé d'une entreedirecte
au début de la liturgie a l'avantage
Sal du sujet, l'assemblée est aussitôt entraînée dans ce qui a
mot"ivve
sa venue.
Après avoir indiqué le moment des ordinations dans
l'ensemble de la formation au ministère presbytéral,
nous décrirons surtout, d'après la participation à ces
liturgies, les grandes étapes de la célébration, et join-
drons, chemin faisant, telle ou telle réflexion. On
soulignera enfin quelques constantes de grand intérêt,
mais aussi des questions qui ne manquent pas de se
poser.

MOMENT ET LIEUX
DES ORDINATIONS
Le temps de formation, dans la région Provence-
Méditerranée, se répartit en trois cycles de deux ans
:
chacun. Le troisième cycle, c'est-à-dire les deux der-
nières années, est vécu en alternance trois semaines
en paroisse (cinquante pour cent du temps étant nor-
malement réservé pour le travail intellectuel), une
semaine au séminaire. L'ordination diaconale est habi-
tuellement prévue au début de la sixième année, en
septembre/octobre, l'ordination presbytérale peut avoir
lieu en juin suivant. Au moment du diaconat s'est donc
écoulée une année de présence dans la paroisse d'ac-
cueil. Ce temps où le séminariste, avant l'engagement

;
définitif, a mené la vie des prêtres, peut fournir des
éléments de discernement et de décision de plus, la
préparation de l'ordination diaconale aide souvent pour
le
un bon redémarrage de l'année pastorale. En effet,
diaconat est célébré, habituellement, dans la paroisse
;
d'accueil. En revanche, l'ordination presbytérale se fait
de plus, en plus à la cathédrale elle mobilise beaucoup
plus l'Église diocésaine. Les ordinations ont toujours
lieu un dimanche, la date est choisie selon les dispo-
nibilités de l'évêque, des paroisses, et, si possible, selon
les ordinations des diocèses voisins afin que l'on puisse
se rendre les uns chez les autres.
LES ÉTAPES DE LA CÉLÉBRATION
tuellem
celui-coent
ees et ministres sont en pace, éven-
l'Evêque,
adressé a
après un mot d'accueil
PelIui-ci salue
l'assemblée 2. Tous s'asseyent et se déroule
la Présentation du candidat.

Rappel de
l'ordinand
Onteuvet
Tandis
qui
glisser des initiatives significative:
se communautés
que l'on mentionnait les diverses
membr marqué la leurs
ures vie de l'ordinand, certains de puzzle.
tres. s'avancent
Larose, portant des pièces d'un
tniiâ pièces
que de fond du lieu
mouvements,
une fois
séminaires,
rassemblées
jeunes
constituent a
prê-
tandis
de la célébration. Ailleurs,
Q.evêque, prêtre et diacres prennent leurs places,
entouré procession, mais
arrivé lui aussi dans la
dans l'all
salutaf ee Plusieurs personnes, reste, avec elles, debout
N,s'avon centrale. Après le mot d'accueil et la
s'avanceppour
de l'assemblée, vient la phrase rituelle « Que
rejoignent
»
:

lesaCets Préparées recevoir l'ordination. Tous


e
àl'éve: prêtre
~àprêtre désigné
tandis que
désigné à cet
l'ordinand
office
répond
s'adresse
«Me
alors
a

Fe' N. est accompagné par plusieurs laïcs représentant


s groupes, la Paroisse, l'Action Catholique.
aussi Il est
asi accompagné par un religieux, une religieuseet
deux prêtres, ordonné du diocèse.
taritéc1Eghse, un aîné et le dernier
dans sa variété et sa complemen-
tarité, qui présente son fils N. Elle demande que
vous
vVous1ordonniez prêtre.

e1evêque
SalutaLnmTe ,^ue
ces «mots d'accueil» fassent passer
en tant que président de la
inaperçue
célébration.
la
Pour manifester la participation de tous à l'appel, il
arrive que plusieurs personnes prennent la
parole. C'est
un exercice périlleux, le créneau est fort étroit. Il faut
éviter un éloge dithyrambique de l'ordinand, comme
on l'entend parfois. Dans l'Eglise tout sacrement est
un don de Dieu à accueillir dans l'action de grâce, ce
ne saurait être un dû3. Certains disent admirablement
(et brièvement) ce qu'ils attendent du prêtre, et sou-
lignent que celui qui va être ordonné peut rempli
cette charge. D'autres présentent la vie de la commu-
nauté dans laquelle l'ordinand s'est inséré d'autres
encore expriment les appels que suscite en eux cet
;
engagement dans le ministère ordonné.
Assez régulièrement, ce sont des membres de la
paroisse d'accueil qui prennent la parole, et bien sou-
vent ils sont conduits à dire, s'adressant à l'évêque
«Laissez-le-nous encore quelques années. ».
:
Ne serait-il pas souhaitable que la paroisse d'origine
s'exprime elle aussi pour dire sa joie de donner un
prêtre à l'Église, tout en se privant ainsi de l'un de
ses membres. ? La joie ne vient-elle pas du don
consenti même si l'on craint, à tort ou à raison, de
s'en trouver plus pauvres ? Très concrètement, telle
communauté de religieux voyant l'un des derniers jeunes
entrés chez elle, la quitter pour devenir prêtre, ne
pourrait-elle pas exprimer la joie de sa présence massive
à l'ordination, tout en gardant au cœur quelque inquié-
tude pour l'avenir?

son nom personnel;


Il est rare d'entendre ici un prêtre s'exprimant en
mais cette intervention, aussi
ficile que les précédentes, ne serait-elle- pas souhai-
dif-

table? Magnifique expression que celle de ce prêtre


qui avait baptisé, catéchisé l'ordinand, et qui exprima
ce qui l'avait fait devenir prêtre, des années auparavant,
ainsi que son expérience d'un ministère où il avait ete

chrétienne met sous le mot «digne»


ordonné. »
: «.
3. Comment exprimer aujourd'hui toute la richesse que la tradition
Il a été jugé digne d'être
témoin de œuvre de Dieu et, particulier, de
s'
Ion I?n de en mail-
l 0n s'ajoutaitcette nouvelle vocation. Un nouveau
Au à la chaîne.
moment des ordinations la joie de bien des du
Participants qui bénéficieront pas du ministère
nouvel ordonné, ne chose de
quelque
e.
perce ne nous dit-elle pas
et de l'Évangile? N'y aurait-il pas la une
du :
Perception profonde d'un don fait à l'Eglise, au double
mot
est reçu comme
Il est donné au service
fait à
de l'Eglise, Il
bghs
assaêe
prises d un don que Dieu «il est
du «laissez-le-nous » à
son donne
a
voie pour des
ne pourrait-il pas indiquer une
Prises de parole justes
La tendance et signifiantes ?
suppression de
t irait plutôt la ces
terventions. vers
certaines ne sont pas toujours
bienvenues, ilCertes, arriver qu'elles soient trop nom-
brelises, a pu des baptisés
mais n'y a-t-il pas là une expression
quin'est pas la vie
deUnegse
une
? sans importance pour
L'absence de ces
manifester
expressions peut s'allier
ritualité
blématique. « sèche » qui n'en est pas moins pro-

Il revient toujours
Parler du Séminaire
au Supérieur la question de
de
• dernier et de répondre à
H»k3Ueen Savez-vous aptitudes requises. »
Ilabituellernent
?e
d
Ontm groupes,
nautés'
;
que
poupes,personnes,
s'il a les
sont ici retracées les
l'appel l'ordinand
pa ^'Église c'estdeaussi une
citer les
grandes
façon
chrétiennes
de
diverses
ou
étapes
commu:
non, n
de
souligner
qUI
chrétiennes ou Q
ontmarqué viepersonnes, ,

e, sa jusqu'à ce jour4.
Après ces diverses interventions, c'est J'élection, par
pour l'ordination: «Avec l'aide du Seigneur

4.Ainsile corps des pompiers l'ordination presbytérale de


venus à ia
e
présentations était
nenes.qui Plus tout
neries. etdntent important
content
peut
d'avoir été
être le
mentionné
travail desfruit,
dans
écoles, travail
untravail
silencieus là,pris en compte et donnant du bien souvent
de longue haleine, une patiente présence
Jésus-Christ notre Dieu et notre Sauveur nous le
choisissons comme prêtre (diacre). » Dans telle liturgie
bien préparée, l'organiste donnant le ton à la seconde,
jaillit alors aussitôt de l'assemblée une acclamation à
Dieu qui manifeste avec force que l'on reconnaît dans
l'appel de l'Église l'appel de Dieu. Cette acclamation
se développe le plus souvent dans le « Gloire à Dieu »•

La liturgie de la Parole
Les textes sont souvent choisis, avec l'accord de
l'évêque, par l'ordinand lui-même, en fonction de sa
spiritualité, de son histoire. Il est cependant de plus
en plus fréquent que, pour recevoir la Parole, on
prenne tout simplement les lectures du dimanche ou
de la fête que l'on célèbre, pour se laisser enseigner
elles. Nous tous les conditions de
par savons que par
notre écoute, un texte se voit doté de nuances ina-
perçues dans d'autres contextes. Le pôle d'unité entre
les lectures (le plus souvent il semble utile de n'en
faire que deux), sans oublier le psaume, est bien sur
le ministère pastoral. L'homélie en développe le sens
et la spécificité, souvent, c'est un exposé théologique
très riche que l'on pourra lire ensuite dans la Semaine
religieuse du diocèse.
»
Après la « nouveauté rituelle que représente l'appel
du candidat et l'attention qu'elle suscite, la liturgie de
la Parole qui nous ramène dans ce qui nous est plus
familier, peut être sujette à une attention moins sou-
tenue. Celle-ci est à nouveau sollicitée par l'ordination
elle-même.

L'ordination

L'engagement de l'élu
L'évêque s'assied et interroge l'ordinand debout
devant lui. Ces quatre questions sont l'un des moments
de
de la
la célébration
'1 'b où est le plus perceptible, pour
assemblée, le du prêtre5. En effet, la prière
ordination ministère reviendrons plus loin,
une
sur
innovation :
laquelle
este pour beaucoup hermétique.nous
Certains ajoutent ici une interro-
gtion des prêtres et de l'assemblée6;les uns et les
mission
autres sont invités à soutenir l'ordinand dans sal'entraide
réceponse
commune et massive exprime bien
e.ciProque et la communion ecclésiale.
La
J, promesse d'obéissance implique un
0rdinand qui vient s'agenouiller aux piedsde
déplacement
l'évêque mains de l'évêque.
les
Ta
aucoup
et mettre ses mains entre
sonorisation permet d'entendre ce
sont attentifs à cette promesse
qui
la oeuvre permet habituellement de bien percevoir que
est
La !.
dit.
mise

Ire
affaeatIon
prêtre-évêque n'est pas simplement entre
d'obéissance,maisunliendecommunion
une
Seseque d'ordination appellera
sPo*cc?°Pérateurs
aVantmicrp,
».
et ceux que la prière
En effet souvent l'éveque ajoute,
ordinand
quelques mots entendus du seul
antqu'il ne prosterne.
se

s-=----
fi' Le 'rière
nouveau rituel ajoute une question sur
prAt es
la
croya
peuple de Dieu,
«prièrepastorale
pastoralece
»,
aH" quj

- e
peuple,
connaissez vous tous
~c°nnai«fezN-voulez-vous prêtres du évêque, vous qUI

Et vous
pour ce peuple, prêtres unis à votre
l'aider à remplir sa mission ?
vo et vos
yos
")nsPropres, tous ici présents, chacun selon votre
qu'il ?
Prend »
Ant
roYantav madresse :
voulez-vous l'aider dans cet engagement
formulation
prêtres
du peuple
unisdeà Dieu,
votre
maintenant à
croyant
évêque avec vous,
ce peuple, prêtres pour ce peuple, prêtres
i.
servir £vangile
: vous qui l'aider a
Iet
comme prêtre
JS prêtres
rotre Je
connaissez
vos
dans
M'adresse
N. voulez-vous
l'Église de Y?
ici présents,chacun selon
ansleC
maintenant à vous tous N., tous
avec avec
dons propres, voulez-vous, responsabilités
dans le avec moi-même prendre votre part de
Corps du Christ?»
Prostration et prière litaniqut

tion :
La litanie des saints est un moment d'intense émo-
à la prostration, qui impressionne toujours, se
joint la mention (ainsi que la prévoit la liturgie de
Paul VI) des saints locaux (Patrons du diocèse, de la
mission de France» :
paroisse.) mais aussi, dans les litanies dites de «la
«tous les saints de nos familles
la foule innombrable des pauvres et des petits qui
chaque jour avez accueilli dans vos vies la Pâque du
Seigneur. foule innombrable qui peuplez le ciel de
Dieu. »
La fréquence du refrain, sa brièveté et sa simplicité
permettent une bonne alternance entre le chant du
soliste et celui de l'assemblée. Se crée alors une grande
unanimité, forte expression de la prière de l'Eglise,

:
Des innovations afin d'éviter des prises de parole
intempestives lors de la présentation, sont placées 'cl,
à la fin de la litanie des saints, avant la conclusion
par l'évêque, des interventions sous forme de prière'

7. «Depuis deux ans, avec N., nous avons pris en charge la catéchèse
des enfants du CE2, et cette année du CM1. Nous avons pu apprécié
désir profond de
son accueil et sa gentillesse avec les enfants, son
faire partager sa foi et ses connaissances dans nos rencontres d'équipé
dans les célébrations avec les enfants. Qu'il puisse toujours rester a
l'écoute de nos problèmes en répondant avec simplicité aux questions
dans mission de catéchistes, ensemble
que nous nous posons notre
prions. »

se dépeuple. Cela nous pose la question


ce monde rural, et quels en seront
:
«Le monde agricole vit une crise profonde et notre monde
les
quel développement
?
acteurs N.
rura1
ou
aidés
nous a questio
a
prendre conscience que nous ne pouvions répondre à cette
qu'ensemble, agriculteurs, commerçants, artisans et que tout dévelop
pement doit être au service de l'homme et non de l'argent.SefVl
?
l'homme, n'est-ce pas suivre le Christ N. tu veux consacrer tout

;
ta vie pour que "l'homme soit debout", ton engagement est signe su
notre route avec toi, nous prions. »
Dans tel diocèse, les séminaristes en aube, à genoux,
Courent celui qui est prosterné durant toute la litanie
dessaints.

Imposition des mains et Prière d'ordination


Laprésence de nombreux prêtres donne de l'im-
Portance au geste de l'imposition des mains et a la
Pnerequil'accompagne. Pour geste qui peut deman-
diversit ce leur
défiler, dans
réclam e,
temps prolongé, on les voit
On
qUelu e rassemblés pour une action commune.
d'eux un geste spécifique de leur ministère,
quelque chose qu'ils possèdent pas,qui dépasse leur
tementne. Pendant ne l'orgue joue très discrèt-
moins et cela contribuece temps moment (a
à la gravité du
Saint) que l'on déjà chant a l'Esprit-
ne chante un
II est
du
n
l'assembléepas
pre:
du
l'on
di,presbyterium.
tout
:
certain,
s'ennuye on
bien
compte
au
connaît, on a devant
contraire,
les
les
que
prêtres,
yeux
l'Esprit-Saint.
on
la
repère
réalité
Lorsque
chacun tout en priant
a Imposé les mains, les prêtres restent ras-
anpeue autour de l'évêque
semules
on _* 8; cela marque bien l'im-
de la prière d'ordination. Visuellement même
faire des prière et l'imposition
desmains liens entre cette première
qui l'accompagne, d'une part, et la
érjjpiese
eucharistique d'autre part.
Laprière d'ordination du rituel de 1969, avec la
appara) des des fils d'Aaron,
soixante-dix
aDnaraitbeaucoup anciens et inutile.
malgré Interet arrière
comme un retour en chrétienne la
de
de cette relecture
quelesP"meleur
d
1brasraslevé qui viennent
grandurant
fonctionnement du geste,
d'imposer les mains
il paraît
ne
souhaitable
tiennent pasle
prêtres.Vu
1EVêque
geste. tout le temps que dure le défilé des
nombre, il peut y avoir de la fatigue. En revanche, lorsque
le
geste commence à dire la prière, tous ensemble peuvent faire
première alliance, cette prière pose un problème pas-
toral en ne développant pas plus clairement le ministère
de la nouvelle alliance. La deuxième édition du rituel
des ordinations corrigera cette impression en reprenant
l'expression de l'épître aux Hébreux qui parle de
«l'ombre des réalités à venir », et en développant les
tâches du ministère. Dans le temps de préparation de
l'ordination, ne pourrait-on pas redécouvrir cette prière
général
et souligner que nous trouvons là le mouvement
de la prière eucharistique et de toute prière chrétienne
l'action de grâces nourrie du mémorial permet la
:
demande et y conduit. De plus le regard sur la première
alliance permet de souligner l'unité du dessein de Dieu
et son indéfectible fidélité. N'aurions-nous pas à nous
mettre à l'école du sculpteur des chapiteaux de Vézelay
qui nous a laissé le «moulin mystique ? »
Les rites explicatifs

;
Les prêtres retournent à leur place l'on revêt le
nouveau prêtre de l'étole et de la chasuble tandis que
l'assemblée chante. Habituellement il reçoit la même
chasuble que ceux qui entourent l'évêque marquant
bien ainsi l'intégration dans un presbyterium. Là encore
la mise en œuvre peut être plus ou moins heureuse:
Le nouveau prêtre revêt ici une chasuble dorée au
milieu de sept concélébrants, y compris l'évêque, en
chasuble rouge. Par contre, l'évêque étant seul en
chasuble, le nouveau prêtre revêt simplement l'étole
presbytérale pour être au milieu des autres prêtres.

Onction des mains et remise du calice et de la


patène passent très rapidement. Cependant l'éléroednt
visuel, particulièrement la remise de «l'offrande du
:
peuple chrétien », reste parlant pour l'assemblée. Une
réalisation les parents de l'ordonné portent à l'évêque
n
riain et le vin
ns
,
qui seront remis au nouveau
par la logique visuelle, certains se
prêtre
demandent
est donné le pouvoir de confesser10.
Le nouvel ordonné reçoit
9.

le baiser de paix de tous


ifsPrêtres dans leurs rangs. Un
Un geste présents en passant
Peu
rmel
uant
; de
d'accueil dans le
temps mais qui est
presbyterium
loin d'être
qui prend
purement
les cérémoniaires prévoyants organisent pen-
ce temps la quête et la procession d'offertoire.

liturgie eucharistique
Le nouveau prêtre est désormais à côté de l'evêque
situeant toute la célébration eucharistique. Celle-ci se
ue
a au terme d'un long développement, une heure
le rôle
Ilinimun-, s'est déjà écoulée, l'offertoire joue
prêtr où l'attention se détend. Parfois c'est le jeune
etre qui prononce les prières de bénédiction.
e
de façon de souligner la
lela chanter, cela donne à prière eucharistique est
la fois de l'unité de et
l'amPlieur prêtres.L'as-
en raison du grand nombre de
l'ordie. peut chants de
araire encore s'exprimer par
souvent mieux connus que
les
ceux qui jus-
gesteos
geste de ont jalonné la célébration. Au moment du
res paix, le jeune prêtre ira porter la paix aux
de sa famille.

Les
Le
sfidèle
est tout à fait conforme au nouveau rituel qUILediacre
ID19ue,
fiHMfSaPPortent mainsde
ordonné le pain et le vin pour l'Eucharistie.
et les porte à l'Evêque qui les met dans les
l'ordonné(cf.
a,le eltIon
plus n-135). diacre. Celui-ci, de frai't,
le que le
Plussouvent, ne mentionnaitcrédence.
u
10.Fonctions les prendre à la
~tlSpensato et pouvoirs viennent de l'ordination. Dans pnere lanrière
«Sint nobiscum fidelrs
dispensatores nouveau rituel nousavons: pecca-
tores. mysteriorum tuorum,. utque reconcilientur
»
La liturgie se termine généralement par un mot de
l'Évêque appelant des ouvriers à la moisson, et p~
quelques paroles de remerciement du nouvel ordonne.
:
Ceci tend à devenir un élément rituel aussi serait-onl
tenté d'en fixer le cadre Pas de théologie explicative
mais une action de grâces à Dieu et un remerciement
les Ce n'est ni le lieu ni le moment
pour personnes.
pour le nouvel ordonné de paraître donner des leçons
à ses devanciers dans le ministère. Ce mot, aux formes
variées selon la grâce de chacun, est toujours très
écouté, par contre d'autres interventions sont diffici-
lement supportables.
»
Tous sont alors invités au «verre de l'amitié après
la sortie des concélébrants.

UNE CÉLÉBRATION
RENDUE A LÉGLISE

» :
Une première constatation s'impose les ordinations
ont été «rendues à l'Église. Il n'est pas concevable
qu'elles puissent avoir lieu dans la chapelle du Sémj"
naire interdiocésain, ou dans la chapelle de l'Evêche,
Ces célébrations se font toujours avec un grand concours
de peuple n.

La participation d'une assemblée nombreuse


On vient à l'ordination car on est du diocèse, on *
des liens avec celui qui est ordonné, on le connaît-
paroisse d'origine, paroisse d'accueil, famille, groupe
divers, mouvements, séminaristes, amis croyants
célébration
0
non. On vient aussi participer à une
d'Église. Le diaconat est une fête de la paroiss
d'accueil, le presbytérat une fête diocésaine le plUS
souvent. En effet une ordination presbytérale est annon-
11. Cela
:
correspond aux Praenotanda que nous donne la
édition du rituel des ordinations cf. n° 104, 109.
nouvelle
réfles tôt dans le diocèse et suscite prières, rencontres,
group
Ces
Cette
de
pour
Jeunes
Vexions. Les futurs prêtres sont sollicites de tous
interviews, témoignages,
présence nombreuse aux
rencontres de
ordinations
Passion de liens, de relations, d'accompagnements, de
est l'ex-
caner ps. tout cela a contribué discernement.Très
le
auquand séminariste
concrètement, avant la célébration,
fait sa lettre de demande adressée a l'évêque, le
conseil du séminaire, qui est le conseil de l'évêque
Pour l'appel rassemble de nombreux avis.
ordres, paroisse
nparticulier sont consultés les prêtres de la
aux
accueil, ainsi laïcs. La vérité exige que
parois1ue que quelques n'est pas la
bien cette consultation: ce
Paroisse qui appelle, mais inversement son avis n'est
Ulisans importance. Les avis sont rassemblés et trans-
d'autr u conseil du séminaire qui fait intervenir bien
l'évêque
d'autres paramètres le discernement. C'est
JJ1Prendra la décision de l'appel. Ces réunionsde
pour
nsultation sont un temps fort ecclésial, une occasion
exprimer
ce que l'on attend du prêtre.

à
Une bonne
part de la « qualité de » l'ordination tient

1
à 12,profondeur de l'assem-

;
de présence
rassemrtes, d'attentionété et
déjà dit, les ordinations
ainsi qu'il a
rSernblent des foules nombreuses cependant d'une
a mHée à l'autre tout aussi nombreuse, :il
semble-t-il,peutserésu-y
ment bien des différences qui, me
mAnt a
ce venir une qualité d'attention et de présence
trop
:on a
savoir
ce-qui va par amitié
césainPner, se passer,
pour
pour
participer
voir
à
;
l'ordinand, sans
mais on vient aussi
rassemblementdéretes dio-
présecor exprimer et nourrirunsa foi. Ces
pour
Prences impliquent des différences de participation,
est
etcela Perceptible12.
est perceptible
~Prérerev°i.rplutôt
Cependant,
12. Cependant, aà choisir,l'on
ch°lsl^bune
qu'entendre,
P~r mieux voir, même s'il n'y a pas de haut-parleurs
tiqueMalheVreusement, acous-
cathédrales,
tiq' bien souvent dans nos
aisse à désirer, la participation s'en ressent.
dans ces lieux. Lors d'une ordination presbytérale ell
plein air, les organisateurs eurent l'idée de monter des
gradins pour l'assemblée. La satisfaction fut générale-
là au moins on avait pu voir. Ailleurs dans des église
aval
aux nombreux piliers et aux multiples recoins, l'on
disposé des téléviseurs permettant de voir de partou
l'action qui se passait au chœur.

:
La participation est aussi facilitée par une feuille
remise à l'entrée on y trouve à la fois les chants e
le déroulement de la cérémonie. Plusieurs en profiter
pour indiquer, par écrit, le sens de quelques gestes-
Prostration, imposition des mains, vêture, onction. Çel
dispense, dans le cours de la liturgie, d'intervention
explicatives toujours trop longues et qui rompent le
rythme de la célébration.

Depuis quelques années, avons-nous dit, l'ordination


presbytérale se fait plutôt à la cathédrale, et cela es
plus favorable à une fête diocésaine. Quelle que soit
la richesse du signe, la cathédrale est parfois trop
palaiss
petite, l'on célèbre alors sous un chapiteau, au
des Sports,. en orchestrant un rassemblement diocf
sain. On choisit donc la participation d'une assemble
nombreuse en essayant de faire que le lieu «fonc,

au pays d'origine de l'ordinand:


tionne ». Le rassemblement s'est fait aussi en plein
tout le village
l
travail
(°r
une semaine entière à préparer la célébration part
nation et repas), et sous différentes formes prit
à la liturgie: Construction de l'autel par des Jeunel
l'Evangile parole
mime de par des enfants, prises de dau,
variées. Une réalisation de qualité exceptionnelle, Io:
tant plus que tout était unifié autour de Jn 10,
de
phrase de saint Irénée :
«Pour que tous les hommes aient la vie» et
«La gloire de Dieu, c eif
l'homme debout, et la vie de l'homme, c'est de
v
Dieu. » choraésle
Une mention spéciale doit être faite de laprépaes
et des musiciens. Souvent les chants ont été chora
de longue date dans les diverses paroisses. Les
r, rejoignent
raregue, et donnent le meilleur
;
d'elles-mêmes.
bien sûr, tient une grande place il n'est pas
ily que s'y joignent d'autres instruments. Ici encore
Y ades questions de mesure :
certaines assemblées
rouvent dépossédées par une omniprésence de la
desmue nombre et la puissance
(jemorceaux d'orgue partrompette.
ou assommées le
ioujours la célébration et
» continue par le «verre

e d'
mav-mi.ti.é se rassemble le
et même buffet qui
des de
par un
participants. Cela suppose encore bien
de-'dévouements contribuent aussi a la
cachés qui
de la célébration.

Un
rassemblement du presbyterium
deno ordinations rassemblements
vOisinreux sont l'occasion de Eglises
voi.sines) en
prêtres du diocèse mais
raison
ChevenblCertes, des liens tissés
aussi des
Séminaire inter-
au aujourd'hui des
leurs
deleurs
a
amis
r
bonnombancs; bien des prêtres ont
e de
mais, aux ordinations, l'on peut voir
prêtres jeunes venus accompagner l'un
l'assemblée,
il l'impo du temps de formation. Dans

dansv
re
des
qans1'0ectVIngts mains :!
pas rare qu'on compte les prêtres, à l'entree,
dequatrSItI?n
il
prêtres » L'ordination est bien
avait
«C'était beau, y l'entrée près

ÉrW 0 des prêtres, dans le presbyteriumd'une


Particulière».
neSOntee deux
nesont
:
nombreuse, prêtres nombreux, les
noussans liens L'évêque, le presbyterium, les
bqpt'sés,Pas
égliseÎ4.n'estavons là une belle manifestation de
HautesParoissialespas sans importance pour les commu-
de faire cette expérience,
ou autres
pent.Souventeralsons
dOSSlbiede d'esthétique, cérémoniaires et ordinands deman
elgarderlere1er
de Porter les
ornements rouges, ne serait-il pas alors
degarderlesens cela à la demande de l'Esprit de Pentecôte, afin
des couleurs liturgiques?
4, Cf.
utlOn sur la Sainte Liturgie SC n°41.
de sortir des limites de la communauté habituelle. Cela
vaut pour tout baptisé fût-il prêtre !
QUELQUES QUESTIONS
Une belle célébration prend-elle suffisamment en
compte la diversité des vocations chrétiennes et des
; ?
autres ministères Il est normal que le presbytérat soit
à l'honneur cependant, il ne doit pas tout occulter
et laisser à penser qu'il est le seul ministère dans
l'Église, à fortiori, la seule façon d'être chrétien. C'est
l'Église qui se donne à voir. Comment mettre en œuvre
l'équilibre indiqué par la Préface de la Messe chrismale
qui peut être utilisée pour les ordinations ?
De plus, s'il est important de prendre conscience de
l'appartenance à une Eglise diocésaine, il faut aussi
percevoir que le diocèse est l'Eglise dans, la mesure
où il est en communion avec les autres Eglises. Les
ordinations ne seraient-elles pas l'occasion de souligner
la communion entre les Églises, de par la présence de
prêtres, de séminaristes, de chrétiens venus des diocèses
voisins?
Certaines ordinations sont des couronnements, des
intronisations. Ceci va de pair avec une moindre atten-
tion portée à l'assemblée, ainsi qu'avec un certain
ritualisme qui se pique de liturgie et de fidélité 15. Il
arrive qu'une attention pointilleuse portée aux
rubriques, non seulement chasse la piété, mais aussi
fasse se dérouler un spectacle face à une assemblée
disciplinée, mais étrangère. Il n'y a plus ce va-et-vient
entre la vie et le rite qui permet à chacun d'être
reconnu et de se reconnaître. En revanche, la simphclte,
qui n'est pas opposée à la dignité, permet de déployer
la force des signes chrétiens. Si les discours sont souvent

15. Ceci va généralement de pair avec une utilisation abondante


de l'encens, peut-être avons-nous à en retrouver un usage mesure et
irénique.
indigestes dans leurs abstractions, les gestes d'humanité,
que la
liturgie donne à habiter sont pleins
nous
daffection,

t
et de sens.
Beaucoup se disent touchés par la beauté des gestes, la
il est plus difficile de savoir si l'on entre question
dans
compréhension des prières dites. Mais cette
pas propre aux ordinations.
Un rôle aussi important que difficile est celui du
cerémoniaire, absolument nécessaire pour sécuriser tout
lemonde, indiquer les mouvements, faire que tout
Passe«naturellement ».
mais
etnepas toujours tourbillonner au
il doit se faire
de gêner
se
oublier
la

b..
risque
prière.
Lacélébration dit souvent quelque
donné
chose d l,
la
ay
possIbIlIte
mais l'ordonné n'a pas toujours
de faire
ce qu'il souhaite: interviennent
de la paroisse, le cérémoniaire de l'évêque, l'équipe
iciles prêtes
préparation,
sensibilités plusieurs ordinands,les
et lorsqu'il y a de temps
diverses. On investit beaucoup
d'ordination. Qui
dans la préparation
, des célébrations maître-d'œuvre?
doitles prendre charge, être le
ordinand, en en la paroisse
comme le
c'est trop souvent cas, (diacre)
ou le diocèse
pour
de vivre paisiblement permettre
son ultime
futur pretre
au préparation ?
CelUI-
Un dépossédé.
ci ne doit
:
pas se sentir pour
souhait enfin Pour ne pas
autant
insister trop
S'Irline personnalisation qui peut devenir gênante,ne
fortement

eonviendrait-il l'évêque ne répète pas en


Permanence le pas que
prénom de l'ordinand 16?

"écud
célébas
avons retenu quelques aspects de ce qui
le plan de
la
est
les liturgies d'ordinations. Sur
célébration, la le diaconat et le pres-
différence entre
16 Un autre souhait
l'ontrouverait
y comPn.s les
: ne pourrait-on disposer
tout ce qui est nécessaire pour la
d'un livreunique ou
liturgied'ordination?
lacommunion
prières eucharistiques et la prière après
bytérat, n'est souvent que dans la dimension diocésaine.
Ces cérémonies sont très suivies, et, en raison de leur
caractère exceptionnel, se conforment de près à ce qu~
demandent les livres liturgiques. Entre elles, identité
;
profonde, et cependant chacune donne sa note parti-
culière il y a de magnifiques appropriations de ce qUI
est demandé. Une étude complémentaire pourrait s'at-
tacher aux faire-part et images d'ordination.
Ces liturgies sont souvent retransmises en direct par
les radios locales, l'une d'elle fut même télévisée.
L'Évêque reçut dans les jours suivants bien des féli-
citations, et, entre autres, un appel téléphonique étonne
et ébloui «qu'il puisse y avoir dans l'Eglise d'aussi
belles cérémonies».
P. REMISE
La Maison-Dieu,
186, 1991, 49-72
électif

LITURGIES D'ORDINATIONS
UNE TABLE RONDE

I L arrive
que La Maison-Dieu rende compte de
l'actualitéde la
colloques

ri'-
ou de journées d'études qui
ordinations,
a
il est- apparu
font
réflexion en liturgie. Sur la questionprécisé
nécessaire a la
provoquer elle-même cette réflexion. Le 27mars 1991,elle
reuni dans les locaux du CNPL à Parisdiverses
re
des liturgœs

«
personnalités qui, à la mise en place
d'ordinations. toutes, participent
e
Monseigneur
diocèse
Ce sont:
Louis Cornet, évêque de Meaux. Ila
r/ /;

desdiacres, des prêtres et des évêques dans son


Perzdllnt il été l'évêque
actuel mais aussi au Puy dont a
-Le
pendant neuf années.
P.Paul De Clerck, actuel directeur dejsecteu
deLaMaison-Dieu.
supérieur
de
de liturgie de Paris et bien connu cérémoniaire
l'institut
/.rM~'(Mf

prenllneeveque Jusqu'en 1986, il a été


à ce titre, partie
Malines-Bruxelles et,
prenante et de
responsable de nombreuses ordinations.
l'IFEC (Institut
secrétaire
form P JeanDupé, pss, responsable
deforrnation de de
la tnLSSlon des éducateurs du clergé) et
épiscopale «clergé-séminaire»
- Le P. Bernard Fontaine, responsable des EFMO
(Equipes de Formation en monde ouvrier) de Lyon. Ces
équipes assurent, pour neuf diocèses, la formation de
candidats à l'ordination sacerdotale équivalente à un
second cycle de séminaire.
Le P. Bernard Charrier, supérieur du premier cycle

du séminaire pour les diocèses des Pays de Loire (Angers,
Nantes, Le Mans, Luçon),
Le P. Dominique Lebrun, membre du CNPL et du

comité de rédaction de La Maison-Dieu. Il est aussi au
Service des Vocations de son diocèse de Saint-Denis.

D. Lebrun: L'objectif de la rencontre est de réfléchir


aux ordinations de prêtres diocésains. On peut évoquer
les ordinations épiscopales ou diaconales mais essen
tiellement pour enrichir nos points de vue sur celles
des prêtres diocésains. Vous avez pu prendre connais-
dans ce
sance de l'article de Pierre Remise publiél'objectif
même numéro de LMD. Son titre en exprime
livrer une photographie des ordinations célébrées ces
années-ci avec quelques éléments d'analyse comparée.
Dans un premier temps, nous pourrions réagir à ce
texte et, à partir de là, poser soit quelques affirmations
qui nous semblent décisives soit quelques questions qUI
nous semblent devoir être débattues.

Des gestes à voir


et à percevoir
par une assemblée
B.
:
Fontaine: Une première chose m'a frappé dans
l'article de Pierre Remise c'est la mise en valeur des
communautés chrétiennes par les différents témOI
moment
gnages. Ces interventions se situent surtout au
de la présentation des candidats ou de la prière des
Manies. Elles communautés soit
mettent en valeur ces communautés soit
envoyé.
Parce que l'ordinand vient de ces
Parce qu'il va être
Dans l'articley j'ai apprécié aussi l'attention
POrtée à la présence des enfants ou des
qui est
handicapés.
Auvent, du mal à tenir compte.
nous avons en

équilibre des paroles et des gestes

exigeaIr :
& Fontaine
une
Par ailleurs,
célébration
je trouve qu'il
d'ordination.
n'est
En
pas simple
effet, c'est
figeant de tenir un équilibre entre les gestes, les
ymboles, les paroles et la réception de ceux-cides les
parcan-
iversescommunautés oublier l'histoire
didats. Autant sans valeur le paIn,
rÇP,as,l'eau. est
il facile de mettre en l'édification
difficile de dire
de 1Eglise ! autant il est

?Lebrun : : Il me semble que cette question


^uxaspects distincts la difficulté d'exprimer
comporte
en gestes
ordination, ce
enparoles et qu'est une l'envoi
symboles ceconsécration,
en qui d'un
l'équilibre
er
qui s'y passe (le choix, la concerne
dela
homme); célébration,
Le deuxième aspect,
clair.
Pourrais-tu
me paraît moins
ce que tu entends par équilibre ?
Proies,
^°/lta^ne •' Dans certaines célébrations, il y
l'assemblée
a trop
qUI a
de
Pour d'autres, c'est plutôt
prière à participer des chants des
parce qu'il
et
eres qui ne lui sont pas
y a
immédiatement accessibles.

S
û£ 6Perck:
t'a
sonnai,
Pour ma part, j'ai retenu
l'article de Pierre Remise le terme «intronisa-
l'ordinand et
notamment

de sa per-
sonnaill-té mise en relief de Auparavant,
Qu
estso:Ion on
appelle une certaine vigilance. de prêtres,
ordonnait un grand nombre
Aujourd'hui, elle
était toujours au pluriel.
est souvent d'un glissement
au singulier avec le risque
du service de l'Église vers l'attention à l'individu, du
public vers le privé. (En sens inverse, j'ai aussi sou-
venance de l'ordination d'un homme de 45/50 ans qui
avait eu de grandes responsabilités professionnelles dans
une entreprise multinationale. La seule chose entendue
sur son passé était qu'il avait encore bien des choses
à apprendre pour être davantage intégré dans le circuit
ecclésial !) Sans doute faut-il personnaliser mais éviter

ment ?
!
de particulariser. J'ai entendu parler un jour des goûts
culinaires de l'ordinand Quel rapport avec l'événe-
Par ailleurs, il vient d'être dit qu'il y avait difficulté
à harmoniser les gestes et les paroles. Il me semble
pourtant qu'il y a des gestes forts dans les ordinations
l'imposition des mains, le plus souvent en silence, et
:
la prosternation, en particulier. J'aimerais en revanche
qu'on revienne sur l'appel et la présentation du can-
didat. Ce sont des moments importants pour l'ecclé-
siologie, et ils se font en paroles et, parfois, dans un
flot de paroles. Il n'est pas facile de trouver le bon
genre littéraire.

B.Fontaine: A propos des gestes très forts, je crois


que lorsqu'il y a des assemblées peu initiées, comme,
par exemple, celles en monde ouvrier, il est important
qu'il y ait une préparation à vivre certains gestes. Je
pense en particulier au geste de la prostration. Je me
souviens que ce geste, surtout il y a quelques années,
rappelait trop une forme de soumission et avait du
mal à être perçu.

P. De Clerck: Attention, il ne s'agit pas d'une prostra-


tion mais d'une prosternation. Les termes ont leur
pertinence.

perçu;
B. Fontaine:
peut-être
Tandis que, maintenant, il est mieux
aussi parce que le ministère
est mieux situé dans ces communautés.
presbytéral
:
r :
Lebrun En un certain sens, la prosternation, rite
Secondaire, n'est-elle pas trop impressionnante par rap-
à l'imposition des mains ?
B. Charrier c'est aussi la prière lita-
La prosternation,
quque; le moment de la grande prière de l'assemblée
rit1 n'est peut-être si secondaire par rapport au
pas
die essentiel, l'imposition des mains et la prière d'or-

e
dlnation. Toute l'Eglise fait corps.

Clerck: C'est le moment de réagir contre le plan


Proposé dans le Rituel francophone des ordinations.
abord, une célébration n'est pas la mise en oeuvre
del' plan! Ensuite il casse
êta l'assemblée
l'articulation
l'ordination,
de
la
la pnere
première
avec celle de
etant rangée parmi les rites préparatoires », la seconde
«
Parmi les «rites essentiels».

L. Cornet: Pour ma part, commeprofondeur et la


célébrant prin-
cipal, je m'interroge d'abord sur la
^ualité de la participation du peuple de Dieu.Une
Participation doit, en même temps, rendre les choses
intelligibles. astucieux pour cela ?
de Pense Sommes-nous assez sujet
à ce que disait Bernard Fontaine au
des la compréhension des rites. Je crois à la nécessité
esnionitions. De plus, ily a en général densitéune parti-
lPation affective et spirituelle d'une extraor-
Ord. J'en ai souvent le témoignage a la sortie des
ordinations. Un homme très public m'a dit qu'il n'avait
pas quitté l'ordinand des yeux. Il ne pouvait pasprier.
C'était
ordmand n'a pas quitté
hors de propos pour lui mais il du Ritueldoit
!
estrejointe.
estIr

Un
des yeux La mise en œuvre
compte de la profondeur à
il
Second point
Toutle concerne
laquelle
l'appropriation
l'assemblée

on»
du Rituel.
fautqu'«
monde reprend le Rituel mais C'est-à-direle
• i

devr
souvent l'ordinand et son
?
1réécrive. Est-ce nécessaire «On»?
entourage. En fait, on
Vrait davantage recevoir le Rituel.
Il est vrai que ce Rituel est parfois difficile à faire
passer en termes intelligibles. Comme célébrant, les
je croîs
textes m'apparaissent souvent durs. A ce sujet, souligne,
que Pierre Remise n'a peut-être pas assez
l'importance de l'implication du célébrant
acte qui me remue très profondément
:
dans
c'est
ma
u
foi,

dire ces textes Quel visage présentons-nous ?


dans mon ministère. Quelle chaleur mettons-nous à
?
pas du théâtre mais nous, Français, nous devrions
Ce n'est

prendre conscience d'une certaine infirmité à exprimer


les textes français avec chaleur et ferveur.

La prière d'ordination
P. De Clerck: Y a-t-il, Père, des moments, des parties
du Rituel, des prières qui vous semblent particulière-
ment difficiles?
:
Mgr L. Cornet La prière d'ordination proprement dite-
Mais, je n'ai pas encore pris connaissance du nouveau
texte.

P. De Clerck: Ce sont des additions, des modifications,


mais ce n'est pas un nouveau texte.

Mgr L. Cornet: Pour des gens qui sont peu familiers


de la Parole de Dieu dans leur ensemble, il y a toute
une évocation de l'Ancien Testament, que je ne conteste
abord
pas et qui doit venir, mais qui n'est pas d'un
facile. J'avoue que je lis vite ce passage. J'ai tort mais
je sens que cela ne rejoint pas tout à fait les fidèles.

B. Charrier: Le nouveau texte, que j'ai pu étudier,


»
«christianise d'entrée de jeu. La prière commencel6
par une affirmation de ce qu'est le ministère dans
Nouveau Testament. Toute la petite partie typologique
se trouve bien expliquée à partir du Christ. Les déve-
loppements concernant le ministère même du prêtre
sontintéressants. Maintenant, je crois que la difficulté
est que cette prière s'est allongée.
Mgr L. Cornet:

P. De Clerck:
Je ne souffre pas de la longueur.
L'utilisationactuelledecette me
Paraît comporter deux problèmes. Le
ans l'emploi du procédé typologique pour 1
premier
parl A l'audition de cette prière, il nous semble qu'elle
Parlede l'Ancien Testament, et nous nous demandons
lIlinist peut être
sa
resioe

l'ordinationd'un
pertinence pour attentivementla
Jnmistre du Christ. Or, si l'on étudie
construction de la prière, on constate qu'ellene part
Pasdel'Ancien Testament, ni même du Nouveau, mais des
prêtredel'événement l'ordination
constitue principalconsiste
Prêtres par que

*dire de tout un évêque. Son
Dieu
message
adjoint
service à ceux qu'il avait achoisis en premier,
temps des compagnons
découle:
voyez
N'OÏse-
Aaron, et les Apôtres
«donne donc des presbytres à ton ». La serviteur
prière en (l'évêque)

quien a besoin plus pressant que ces grands person-


prière !». Tel est le raisonnement que développecette

entendons.
prière ; mais, à
tort ou à raison, ce n'est pas cela que
la
rp
nous
problè eveloppementde prièremène
de
Le développement mèneau au second
ceCond
de la prière problème la

r
problème annoncé. Elle traite d'un
premiere moitié du Ve siècle, à savoir la du
ministère elle est
entre l'évêque et les presbytres;
centrée sur le statut des presbytres, qualifiés de épis- sacer-
dotessecundi
meriti, appelés à « seconder l'ordre
celui du
copal». Alors actuel est
que le problème les laïcs.
entre les prêtres (évêque) et
Charrier: Le rapport prêtres-évêques est pourtant
Problème pendant la célé-
: qu'on les
bbraion l'Évêque bien le personnage
prêtres est
a sous yeux centraletles
l'assemblée.
ne sont jamais si nombreux devant
Sobriété, solennité ou ritualisme ?
:
B. Charrier Sur un autre registre, et dans les diocèses
que je connais, je suis témoin de nouvelles tendances.
La façon de présenter et de vivre les ordinations prend
certaines distances par rapport à une pratique qui a
beaucoup donné la parole à l'assemblée. Pierre Remise
parle d'une célébration rendue à l'Église. C'est vrai
mais peut-être seulement partiellement vrai. La régres-
sion de la part donnée à l'assemblée m'interroge. Il Y
a aussi une tendance à mettre à plat les différents
gestes. Par exemple, on retrouve des manières un peu
ostentatoires de se vêtir des ornements sacerdotaux
alors que, dans une période précédente,on habillait
le nouveau prêtre un peu à l'écart. N'est-ce pas au
détriment des gestes les plus forts?
:
Mgr L. Cornet Les ordinations de diacres permanents
sont à cet égard bien différentes. Elles ont récupéré
tout ce que les ordinations sacerdotales auraient perdu:
les interventions du peuple, les ornements qui arrivent
du fond de l'église et passent de main en main. C'est
vrai, les ordinations de prêtres vont vers la sobriété.
D. Lebrun: Où est la sobriété
de dire que
? Bernard Charrier vient
la remise des ornements prend de l'ampleur
alors que les témoignages, eux, sont réduits.
B. Charrier: Il me semble que l'utilisation du Rituel
devient un peu littérale voire même amenuisée. Lors-
qu'il s'agit de la présentation du candidat, toutes les
?
possibilités du Rituel sont-elles exploitées Paul De
Clerck disait que le geste de l'imposition se fait habi-
tuellement en silence. Je constate que le silence n'est
pas universel. A la différence de ce qui se passe dans
la région de Pierre Remise, où la présence de 80 prêtres
est remarquable, chez nous il n'y a pas moins de
200prêtres et l'imposition des mains est excessivement
longue.
& Fontaine:
Dans certaines circonstances, quand il y
?Squ'à
!-
untrès grand nombre de prêtres j'ai vu une fois
-
inminutesprès de 400 prêtres présents et cela a duré
à
°rme ne faudrait-il
ce geste afin de
Sa dignité ?
pas
garder à
chercher
ce
une
moment
autre
toute

L.
liment
:Cornet Attention
tout leur cœur ! aux prêtres ! Ils y mettent

faitbamer: Une certaine disproportion apparaît. Cela


ubasculer le rythme et l'équilibre de l'ordination.
Mais intéressant cela dans le silence.
Mais l'orgue que se passe
peut jouer une partie discrète.
taire Clerck: Le silence, n'est pas seulementse
ce
silen Devant de telles proportions, « créer le
faut
lech e si l'on
1 chant, aider les
», peut dire, par l'orgue
il
ou
éventuellement
à atteindre le silence.
personnes
soft L. Cornet
Pourg
: A
Pour Idee Qu'elle ce
propos,
sache s'il
j'aimerais
faut être
que
debout
la
ou
foule
assl.
il
Pausququeell
l'assemblée
;
participe
soit debout pour qu'elle
Pause,qu'elle soit assise, etc. !
au
,
moment solennel,
Finalement,
bénéficie c'est
de la

qui intervient!
Veque bien
souvent
uLpÍbn: l'évêque guide son
Peuple ! Il faut bien aussi que

J.Dupé:Surl'ensemble du texte deimportante:


PierreRemise,
UnKRremière très c'est
un dn, chose m'a paru
e
undixième
ans
une évaluation. Si nous
du temps de la préparation
dunetjon
passions seulement

intéressant. Qui,
dans ensuite un bilan, ce serait très des ordina-
tions,prend
les diocèses, parmi les responsables
d'évaluer cequi
périodiquement balancier
sefait? Jele
dis
temps
cela car y a
il des coups de
quipourraient être réfléchis. On passe d'une
maniere de davantage réfléchir.
faire à une autre sans assez
Pierre Remise note que «la tendance irait plutôt
vers la suppression des interventions ». Qui réfléchit à
! ?
cela avec un peu de recul De même pour le lieu
des ordinations Va-t-on passer d'une multiplicité d'or-
dinations dans les villages à une seule ordination sys-
tématiquement dans la cathédrale
cela?
? Qui réfléchit à
Quand le P. Cornet disait qu'il fallait de petites
introductions, je pensais qu'effectivement le peuple
chrétien a besoin du Rituel et qu'on le respecte mais
aussi d'être continuellement soutenu par des indications
vivantes et qui ne sont pas dans le Rituel. Ce n'est
pas le nombre des interventions qui compte mais leur
articulation et leur souffle. Qui, encore une fois, fait
des évaluations à ce sujet?
:
Un dernier point m'a frappé on s'interroge pour
savoir si une belle célébration prend suffisamment en
compte la diversité des vocations chrétiennes et des
autres ministères. «Il est normal, est-il ajouté, que l6
presbytérat soit à l'honneur. Cependant il ne doit pas
tout occulter.» Pierre Remise traduit une question
courante. Mais il me semble que l'on se trompe lour-
dement en la posant en terme de concurrence. Combien
de jeunes et d'adultes, après une célébration d'ordi-
nation bien vécue, ont été relancés dans leur vie
chrétienne, et dans leur propre vocation ?
D. Lebrun: Tu as parlé d'« indications vivantes » qUI

ne sont pas dans le Rituel. Pourrais-tu préciser?


J. Dupé: J'y mettais ce que le Père Cornet a évoqué,
c'est-à-dire les monitions et aussi les interventions des
gens ayant connu les ordinands. Certaines sont très
intéressantes et ont été très bien données.
L'appel et la présentation
du candidat

t
Lebrun:Notre débat montre clairement qu'un
celui du Rituel semble difficile à mettre en oeuvre:
elUlde la présentation du candidat. pourrions-nous
Préciser les critères intervention soit judi-
du ra à ce moment-là ?
pour qu'une
Paul De Clerck a avance celui
de rapport à l'événement. Cette question croise celle
e 1« intronisation».

témoignage,
ou réponse(s) à une question ?
PDeClerck: Il s'agit de témoignage. eUX qUi
COnnaît
Parole r ne
n'ont pas à
pas
témoigner de leur
leurs sentiments à propos
vie
du
ni à faire
candidat Leur
deprocéder
chretiens qui
à
depro répond à l'interrogation de l'Évêque: est-il bon
son ?
ordination Le Rituel
été
précise:
consultes, et
« les
ceux
le connaissent ont
j'attest appartient d'en juger ont donné leur avis.Aussi
d'être ordonné.» yIl a
j'atteste

les chi.
qu'il
celui trois a
:
été
instances
jugé digne
des chrétiens,
atteste. Le critère est
les chrétiens
:
celui-ci
les

candidat
formateurs
manifester
sont
et
que
d'accord
deleproposer qui connaissent le Hervé
de le recevoir comme prêtre.
Legrand et lorsqu'il Presentel'or-
d'naion en parle excellemment
mystère de tradition-réception.
l'Églisele reçoit.
LEsprit comme un l'ordination et
a,
y de même, de
et réception de
Dieu fait
tradition de la part de ces personnes
leur part.
J.Dupé: Beaucoup dépend de ceux à est il
fait
responsabilité
qui
appel Quand choisi laïc qui a uneaccord et cela
on a un
Morale, il peut brièvement dire son
aduPoids. D'ailleurs, cela aussi l'avantage que soit
a séminariste.
miuex
fidèlles connue l'insertion d'un l'Église tient
découvrent à cette occasion que
à demander l'avis des laïcs. Pour que la phrase du
Rituel porte, il faut qu'effectivement des laïcs prennent
la parole.

B.
:
Fontaine: Dans les interventions entendues dans leS
ordinations d'EFMO, j'ai noté trois éléments la capa-
;
cité de l'ordinand à transmettre la bonne nouvelle de
l'Évangile
sa capacité à prier et à aider à prier et,
enfin, sa compétence à vivre l'accompagnement des
communautés dans leur responsabilité d'Eglise.

Dupé: Je comprends l'intervention de Paul De Clerck.


J.
Le mot «témoignage » est dangereux. Faire intervenir
des amis individuellement risque fort de faire dévier
vers le «copinage ».
Mgr L. Cornet: Un jour, j'ai été très agacé par un
groupe de jeunes. A force de faire la louange de
l'ordinand, ils en sont venus à souhaiter que tous les
«
prêtres soient comme lui et, pas comme avant
: »
Je !

me suis alors tourné vers eux en leur disant «vous


avez bien dit ce qu'était le prêtre. Eh bien maintenant
qui d'entre vous s'engage à être un tel prêtre? »
Les
gens ont compris.

Partage et expression de foi

B. Charrier: Pour ma part, au moment de l'appel,


j'attends des chrétiens une parole autre que celle du
:
responsable de la formation. Si l'assemblée intervient,
cela ne peut-il pas être sur ces deux registres comment
cette ordination nous parle-t-elle et comment la rece-
vrons-nous ? Il me semble que Pierre Remise tourne
autour de ces deux critères en évoquant aussi une
expression qui peut être gestuée.

D. Lebrun: Est-ce compatible avec le premier critère


du rapport à l'événement ?
Il ne leur est pas demande
aCe moment-là ce qu'ils vivent. La question est:
* Savez-vous s'il
a les aptitudes requises » ?
B* pZanier:
été faites avant et le
Les choses ont
upérieur du séminaire est là pour attester qu'il y a
Et consultation. Mais les laïcs ne vont pas dire cela.
l'événement n'est-il Sont-ils extérieurs

: pas pour eux ?


a 1ordination ?

^upé Cela
Pordinatioii. pose la question du maître dœlJ^. de
question
Je serais opposé à ce que la
vRituel soit poséene pas
à des laïcs. Mais, s'ils se mettent
lesoffi quelque chose, faut pas soit
que meparaît
coupé
lesoufflede qu'ils veulent dire.
il ne Cela
^Portant, ce d'intention, au
pour une déclaration
ariage quicomme n'est jamais tout à fait conforme au
rmulaire. Donnons le cadre et laissonsun d'œuvre peu de
asonesse à l'expression des laïcs. Le maître exemple.
Mais mot à dire
pas
-
ais il ne doit «couper le souffle !
pour la longueur,
»
par

B.Charrier: voit la coniplexité


d'une telle Et en même temps, on sont mm
célébration où les interventions
cOhé; Qui l'harmonie et la
capacité d'assurer
a la
pourece de l'ensemble ? Il faut qu'il
luterv dire, si nécessaire, à quelqu'un de reVOIr son
ait l'autorité
prêtreentIon; parfois avec les
Le plus difficile, c'est homelie.
Pnartres,

:
toujours tentés par le genre
p'F°ntaine C'est peut-être plus facile de maîtriser
Semble
pour les ordinations de diacres.
grL. Cornet:
On peut avoir des expériences
diverses !
D.Lebrun: l'appelprovientdu
Une autre question qu'éventuellement
Rituelfrancophone. sur l'ap-
cequi lieu Il propose sacrement;
après l'homélie, l'édition
juste le
avanttypique.Situées
après
aanprrles est l'ordre
habituel dans
la liturgie de la Parole, les interventions ne
?
seraient-elles pas mieux centrées sur ce qui va s'ac-
complir avec cette personne déterminée Au début de
la célébration, il s'agit encore de préliminaires, atJ
moment où l'évêque vient de saluer l'assemblée. Le
risque de partir dans le genre «présentation
grand.
»
est plus

B. Charrier: Si on en reste à la question du Rituel


je trouve qu'il est difficile de bien déployer les éléments
dont nous avons parlé sans dévier dans l'intronisation
le vedettariat. Cela vraie sobriété. Ce
ou suppose une
n'est pas le lieu d'une parole abondante et multiple.
:
Mgr L. Cornet D'autant qu'un certain type d'interven-
tion décrit ce que tout le monde sait. Je retiens tout
de même le témoignage de foi des intervenants.
?
comment nous parle cette ordination C'est une bonne
clé.
B. Fontaine: Le fait de passer un peu de temps à
présenter les candidats aide aussi à constituer l'assem-
blée lorsqu'il y a des particularités.

Un acte rituel

D. Lebrun : :Bernard Charrier a soulevé une autre


question en passant Ne joue-t-on pas la carte du faux-
semblant en demandant si le candidat a les aptitudes
requises ? Bien sûr, puisqu'il est là !

P. De Clerck: C'est vrai de tout rituel. Au mariage,


on sait bien
: fiancés
que les dire oui Tout
vont !rituel
est de ce type il valorise, il socialise, il dit de manière
différente ce qu'effectivement tout le monde sait. C6

mettre en relief sa :
n'est pas une raison pour le supprimer mais bien pour
particularité la parole
:
rituelle
pas du même ordre que le langage courant c'est fait,
n'es
upe
parole opératoire, performative, qui dit ce qu'elle
ici, la parole rituelle fait de quelqu'un un prêtre.
sentaî
D. Lebrun.: Mais, le moment de
d la pré-
Ration est l'endroit où le Rituel est le moins« rituel ».
1
M précisément,
, ,
est là,Importe
lirede la difficulté. Les futurs mariés ne vont pas
rite. des
e-
f même
quoi, n'importe
: quelle parole.
phrases qu'ils reçoivent ils vont accomplir
Au moment de l'appel, les intervenants emploient
Ils

célébration
vont
un
ils
littéraire si, hors
paient ce qu'ils pensent. N'y a-t-il pas la un autre
genre que
"litère : réponse ? Il convient
bien
endans
celui de la forme de
sera situé le supérieur de
la

position d'écoute
séminaire ;
dont revête un aspect rituel. Je pense à lalemanière
publique
je
pour
verrais
qu'il
ue. une
l'évêqne ensuite
ce qui aura été dit et
s'adresse à

lettrere.. Jelis grand nombre des


de
Passa de en ce moment undiaconat. ordination.
Il Y a
laïcs consultés avant le
le des
Ranger qui auraient leur place dans une de
mer serait alors de «ritualiser au» risque
des expressions qui ont du souille.
place
B Cha dmer.. n'est-elle pas de trouver la
La question
DlaCe de
ces interventions ?
D*Lebrun*J'insiste ritualisation. Bien que ce
sur la
sent
soit l'évêque
trois témoignages il est oublié. Les
bout de
qui ait posé la question, au intervenants
deux

exclusivement à l'assemblée.
B.Fontaine: plus de pas
trois
orientïnages. Il est rare que nous ayons
n'est

rCharrier'D.a Et, dans ce que j'ai vécu, ce


Orlenté
seulement sur le candidat.
c
t
Iffer témoin serait de
La tendance dont je suis
ce type d'interventions.
k : Pour quelles raisons? C'
P.
BI.

B.
la
te
DeClerc

rrier:Différentes de celles évoquées


à gérer la diversité dans une
ici. C'est
ordination
qui a lieu à la cathédrale. Le lieu tend à l'uniformi-
sation.

:
Mgr L. Cornet Les prêtres que j'ai ordonnés l'an
ont voulu gommer toute intervention, pour la raison
passe

c'était
que tout avait été fait à leur diaconat. Pour eux
clair, et ils ont eu raison.

Les formes de participation


de l'assemblée

D. Lebrun: Nous pourrions


:
prendre maintenant une
autre question importante soulevée au début la par
ticipation de l'assemblée et la mise en valeur des
communautés qui, ce jour-là, se trouvent rassemblées-

Diversité

B. Fontaine: Je verrais plusieurs endroits. D'abord aU


début de la célébration. L'an passé, au début des
place pour éviter trop de paroles :
ordinations diaconales, des symboles ont été mis en
du charbon pour
celui qui venait de Montceau-les-Mines, un filet o6
pêche pour un autre, etc. Accompagné par un chant,
cela a suffi pour exprimer l'épaisseur de la communauté
humaine. Ensuite, on a privilégié la prière universelle
des litanies pour que chaque communauté puisse s'e:(
primer sous forme de prière.

P. De Clerck: Y a-t-il une prière universelle dans les


ordinations ?
D. Lebrun :
C'est la prière litanique qui est, selon la
compréhension de l'Eglise, la prière universelle. Et
d'expression
vous, vous avez choisi d'en faire le lieu
des communautés ?
Fontaine :Précisément, elle est venue comme un
eploiement de la prière litanique dont elle a adopté
laforme. phrases ajoutées. Une
Il s'est agit de trois
autre participation qui semblé très intéressante est
lntervention a du dialogue
de l'assemblée au moment
avec l'évêque. Par exemple: «Denis, veux-tu.? et
vus, voulez-vous soutenir Denis pour. Dans
emise article.
» Pierre
un
donne le texte dans son
autre cas, il été demandé aux fidèles présentss'ils
en
a
uJaient prendre dans l'annonce
eux aussi leur part
ae l'évangile.

Ordre Clerck: sont pas du même


Les deux cas ne
SUrl"
danslorDans
mandle premier exemple, la question est centrée
l'assemblée le soutient, tandis que
dans le et l'assemblée
second il a l'ordinand d'un côté et
de autre. y
C'est peut-être plus délicat.
MgrL.
dente :
Cornet Cela revient à une remarque
participation des
précé-
uns et
desautres danger de situer la Il venus
faut pour
focaliser
de concurrence.
cela. en termes
surl'ordination du prêtre. Les gens sont

D.Leb
desgrun:
l'Église
de l'Église

Peut-on revenir sur l'expression de la foi


des
gens qui sont là ?
B.Charrier:
dece Je mettais cela en relation avec
la
g,
qui est mis en valeur du mystère deministérielle
Coursd'une
quiappara ordination. C'est lal'unité
question

structure presbytenum
au

Évêque du
avec
QuiLapparaissentson
bien. Mais
et
le signe du aussi à
ministère est
mettre
poséau milieu cela est
de l'assemblée et d'enlever
donné et
en valeur serait
sur divers registres. Ma crainteavoir beaucoup
donnée à l'assemblée après la lui L'ordi-
et dans des proportions démesurées.
nation parle d'une Église qui reçoit le ministère co111I?e
un don de Dieu, mais il y a aussi des petites stratégies
entre des courants divers. Et là, il y a des dynamisme
contraires.
Mgr L. Cornet: Quels aspects du mystère de l'Église
?
sont-ils mis en lumière Cette question est opportune
parce que l'ordination redonne l'équilibre à une certaine
vision de l'Église au moment où on gère sans cesse Ie
rapport prêtres-laïcs.
J.Dupé: A ce titre, cela me paraît important que des
disent leur foi l'Église, peuple de Dieu malS
gens en
peuple de Dieu organisé.

:
Mgr L. Cornet Finalement, un bon moyen d'équilibrer
les «revendications» diverses est tout de même de
suivre le Rituel en donnant un développement appro
prié à tel ou tel moment.
B. Charrier: Je suis tout à fait d'accord même Si,
comme le dit Pierre Remise, on court le risque d'un
certain ritualisme.

:?
Mgr L. Cornet: Je reviens à ma question de tout a
l'heure Quel rôle l'évêque peut-il jouer dans cette
affaire Il y a une manière de faire passer, d'appeler
dans sa propre conviction.
J.

? :
Dupé: Au moment de l'appel, ne pourrait-on
préciser la question est-il prêt à faire un
d'Église
vrai
pas
travail
Ce ne sont pas des qualités personnelles qUI
sont d'abord en jeu.
P. De Clerck: Cela me semble relever du développemen:
de la question, de son commentaire. II ne faut pa
changer les formules des rituels tous les cinq ans el1
fonction des vibrations du moment.
La cathédrale symbolique
comme lieu
L.
dela Cornet: Sur le mystère
cathédrale devient
de l'Église
expression,
révélé,
un
le
signe
ficultégIse une de dif-
diocésaine. Mais nous n'avons pas
ultés particulières. Notre cathédrale represente bien

;un
Cequ'elle
est.

:
p De Clerck J'irais volontiers dans ce sens, en donnant
?Priorité à l'ordination de plusieurs. Il y a a favoriser
»
l'expression
audét n'est
jamais «le» prêtre. Ce ne
collège,un
du presbyterium, qui est unsingulier.
on parle trop du prêtre au doit
pas
Un
être
ordinament de la Mais comme il y a deux
personne.
uneaitIons, diaconale peut imaginer
et presbytérale, on
communauté locale et la cathé-
entre la

squels Cornet :Au Puy, il y a plusieurs pôles autour


s'organise la vie diocésaine.
harrier: J'entendsbien
soulimer:J'entends bience quePaul De Clerck

*
Paul De Clerck
Ceqp.e qui estsans doute ce que
prochedel'essentiel de
et
cenest être prêtre. Mais, en même temps, il nefaut
pasoublier
que cathédrale signifie de la
aussi ville
milieusont-ils
Comment signifieaussi
aussichez des gens qui ne sont pas
Unner*a*n eux dans ce ?
lieu Cathédrale
Comment rester ouvert
à uautres milieu sociologique.
réalités ? Ce n'est pas simple.
Garnitaine:
Qxrnier la halle Tony
A Lyon, il a fallu utiliser
pour l'ordination de huit prêtres.
t«,£harrier: épiscopales n'ont plus
dansdIeu Les ordinations petites, mais
dan des dans les cathédrales, trop
palais des congrès ou des expositions.
J. Dupé: A Saint-Denis de La Réunion, l'été dernier;
six mille personnes ont été réunies dans un stade pou
l'ordination d'un prêtre !
P. De Clerck: Et pourquoi ne pas accepter d'être u
peu serrés dans une cathédrale trop petite ?
Les gel1
en garderont peut-être une impression plus juste?

Multiplicité des enjeux


paftlCl
B. Fontaine: Je reviendrais volontiers sur la
pation des enfants. Dans quelques ordinations, on a
chai1>
essayé de les faire mimer un évangile ou bien un
soit au début soit à la fin.

Mgr L. Cornet : Je ne sais pas s'il faut


absolUrne
av"
« infantiliser ». J'ai célébré la messe des rameaux fil
250 enfants. Ils n'ont pas bougé. C'était la Passion.
accepte
eux, cela bouge. On ne sait pas ce qu'ils défnéS.
Souvent beaucoup plus qu'on ne le croit. Je
leur participation mais sans qu'ils soient marginal

D. Lebrun: Cela dépend des lieux. Dans les


cathédrl;
Ie tir
il y a des déambulatoires précisément. Il faut
permettre de circuler.
Mgr L. Cornet : J'ai vu aussi des choses
par la participation d'handicapés. On l'a
remarq!lab
aussi
déjà

évoquée.
Je
Do, Lebrun: Pour revenir à la question du mystère est
l'Église, j'entends dire que la mission de l'Eglise
parfois passée sous silence au profit de son
organisajj

interne. Cela vous semble-t-il pertinent ?


Mgr L. Comet :
Cornet: Je pense que cela fait partit
partIe
l'opposition entre sacramentalisation et mission. Je
de
Ile
lité.
crois Pas
lite. que cette question ait encore la même actua-

prêtre..
il cam qUI
n pourrait s'interroger sur l'image du
est donnée à travers l'ordination. Apparaît-
il
me le serviteur de l'Évangile?
lnatio Cornet:
enajou Je mettrais volontiers la prière d'or-
du soiee
quiprêtr -
ant, la
», en marge, mystère
nouvelle à la disposition des fidèles
- de l'Église », vocation «
«
mission
« du prêtre etc. Mettre des choses
qui soient », faire
des repères les En somme,
Un Pne«u
de catéchèse. pour gens.
P.DeClerck:

J.Du
duprêtrlnt
du DrAfren'est
Je ne suis pas sûr que le but puisse
facilement. Le rôle de l'Église, la mission
pas le problème dont traite la prière.
arrivt:Enpnsantàdesordinationsvécues, il m'est
qUesoitelmelfeque
nsant à des ordinations vécues, il-
m'est
le
Pluslee eu situation
soum les dû quelle
participants ont
percevoir, dans la célébration,
-
présenté Issionnaire de l'Église. Pour d'autres, c'est
prêtre dans
POurquo:aIntenant, sa fonction cultuelle qui était
brationIdC'est il est assez difficile de dire
dati1o0nn> la résultante de l'ensemble de la célé-
de sa tonalité.

tains
IeblunNous
Vexions
arrivons au terme de notre table
avaient peut-être préparé quelques
Il
qui ne sont
pas encore venues ?
despriè:ne
a.Utrema'
re
autremflJv
e est arrivé qu'à l'intérieur de la préface,
remerciements soient insérées. C'est une
tienne. de faire participer la communauté chre-
rouversa e,
findelaPlaceqUI est parfois un peu oubliée, peut
ebration-
orInand
Laorr
la 1.
aussi dans une prière de merci a la
flere de litanies
est également un des lieux ou
s'exprime en faisant refe-
rence par exemple à des témoins de sa famille spiri
tuelle.

avons évoqué:
B. Charrier: Il y a un moment du Rituel que nous
les questions posées à l'ordinand. Ily
a là une révélation de ce qu'est le prêtre y compas
il y a un enchaînement très heureux :
dans sa dimension d'annonce de l'Evangile. Par ailleurs,
prière de l'as-
semblée, imposition des mains, prière d'ordination. C'est
Mais,
un moment fort et riche à mettre en valeur.
dans une célébration qui se déroule sur un certain
temps, on risque de le noyer.
J.
un seul prêtre. Ce n'est pas un choix!
Dupé: Un certain nombre d'ordinations se font pour
Il me semble
intéressant qu'il y ait une équipe qui pense bien les
choses pour rejoindre les participants tout en les ouvrant
sur quelque chose de plus large, sur tout le diocèse-
C'est une chance pour une assemblée venant majori-
tairement d'un milieu, d'une origine précise.
P. De Clerck: Selon la formule magique, «transformer
»
la contrainte en ressource !
J.Dupé: Il est intéressant de présenter le prêtre comme
étant au service de tous, spécialement dans une assem-
blée où ne manquent pas ceux qui sont loin de l'Eglise;
Le prêtre est donné à l'Église et pas seulement fabriqué
communauté, Ces éléments-la
par une par un groupe.
doivent être très travaillés.
D. Lebrun: Cela me fait penser aux remerciements
dont on a parlé. Il n'est pas rare que l'évêque envoie
le nouveau prêtre en annonçant quelle est sa première
mission. Il est plus rare — et c'est dommage -
que
la communauté qui reçoit ce prêtre remercie l'évêque A

ou l'Église de ce don.
P. De Clerck: De ce point de vue, il y a aussi
l'éventualité d'une prise de parole de l'ordinand-
est très belles
choses en ce sens.
?
omment reçoit-il l'événement J'ai entendu, parfois,
Le genre littéraire
fs
Ncependant délicat.
aIt
n'avons pas encore parlé de l'euch,ari.sti.e. Elle
elle la
ne pas simplement suite à l'ordination,
a
COUr
aàonne. Le sommet n'est pas dans l'ordination. Il y
penser une articulation, éventuellement en envi-
plusant Prendre la prière eucharistique la
une pause.
Pus courte, acceptable.
pour aller vite, n'est pas
Lebrun: Lorsque
D. Lebrun. "1 maître
rieurre, à La nous avons
? nommé le
?"t

:
pensions-nous L'ordinand Le supe-
qui
eur du séminaire
ou le responsable des vocations ?
Te
curé de la paroisse ou l'évêque ?
Çornet Quand il s'agit des ordinations sacer-
dotales,j'aimerais collège des jeunes prêtres
que le petit
le-manifeste au milieu des autres. Ils ont encore la
sspennsiubi-lité.
E®vent tirer
Ils ont une expérience récente dont s
ils
profit. Et pendant la célébration,
Pfraient s'agenouiller et entourer l'évêque pour que
Emilie d'accueil soit bien signifiée.
J'ajouterais que certains ordinands ont du
très atrouver dès lors, ils portent
nationrdement sur qui s'appuyer et, OdI-
la préparation de leur propre
concrètdans les préparation
e

F.
derniers mois. Pour cette
n'aient vaudrait mieux qu'ils
n'aient de la célébration, il
pas la responsabilité première.

Con'clusion : Adopter le Rituel


evitant le ritualisme
B.
adoPté
sier..
Charri Finalement, je m'aperçois que nous avons
Petit
t i
et
Petii J518116
questionVlt
bien
dans
adopté, le
les années
Rituel
70, à
des ordinations
chaque
Un
ordination,
elles
exemple
Aujourd'hui, les
questions de le besoin de reformuler, par
l'évêque à l'ordinand.
passent relativement bien telles qu'elles sont formulées
dans le Rituel. Les signes majeurs sont bien reçus des
jeunes et de l'assemblée.
Mgr L. Cornet : Il faut admettre qu'ils ont quelque
chose d'universel. L'imposition des mains, habiller quel'
qu'un, ce sont finalement des gestes qui ont une
signification universelle, qui transcendent le temps tout
comme notre foi.
B. Charrier: A partir de là, mon souhait serait aussi
qu'on puisse redécouvrir des ordinations un peu colo-
rées.
:
Mgr L. Cornet Il faut que ce que l'on veut faire pour
colorer (pas seulement badigeonner) trouve bien sa
place dans le développement harmonieux de l'ordination
et de l'eucharistie sans casser le rythme.

La lecture de ce compte rendu peut laisser le lecteur


faim. Les réflexions été laissées dans leur style
sur sa ont
oral propre et, volontairement, il n'a pas été cherché de
solutions définitives pour chaque question abordée.
La pratique et la situation ecclésiale des intervenants
sont très diverses. Dès lors, on retiendra, comme très
positive, leur capacité à échanger leurs points de vue et
à les enrichir. Certaines orientations ne manqueront Pas
d'apparaître à ceux qui cherchent les chemins de l'achè-
vement de la Réforme liturgique. On n'oubliera pas éga-
lement l'originalité du moment présent: au lendemain de
Rituel
deux dizaines d'années de découverte du nouveau
des ordinations et à la veille de modifications substantielles
mais entrées vigueur. Il faut, pOir
connues pas encore en
cela, attendre la traduction et les adaptations de la
Commission internationale francophone pour les traduc-
tions et la liturgie (CIFT) pour l'espace linguistique consi-
déré.
bertMaison-Dieu, 186, 1991, 73-88
ROUET

ART ET LITURGIE
« Quand Dieu met au large»
(Ps119,32)

L A liturgie est
un art qui emploie des arts. Qui
emploie ou qui combine des arts Une bonne ? et la
f

lltllTri.pat. des relations habituelles entre l'art


récuPè
qui em P aepend
Ole du choix pratique entre une utilisation
l'artistre et une harmonie qui combine. L'utilisation
l'artisteenet réduit à des finalités qui s'imposent et
uvre e souffre. L'harmonie agence des réalités qui,
en
œuvre nouvelle
P
nest Posé, le :
leur ordre
tout
propre,
le monde
collaborent
en rêve.
à créer une

dont
utilisa
Pas
UtilisedreIure
?
de
dilemme
: rebondit
soi péjoratif le célébrant
peut être un
de lui-même.
;
utilise un
Utiliser

chef-dloeuvre l'organiste
misel
qualité.
Surtnnf impositions dont certaines sont de
de
traditiod
ia finalités de la liturgie lui
finalitéenraciiiée dans le témoignage apostolique.
viennent
elle
a sa
la
liturgie
preférencearonle lui est déjà donnée, car
pourrait à première vue avoir nos
Préféraences,
mais cette harmonie n'invente pas la litur-
gie, elle la reçoit à célébrer. Certes, pourtant chaque
célébration appelle une préparation, exige une nouvelle
composition, sous peine de retomber dans la répétition,
l'ennui et, finalement, l'insignifiance. La manière de
célébrer appartient au sens de la liturgie.
Loin d'une opposition claire qui permettrait une
brillante antithèse, la réalité semble échapper à un tel
dualisme pour s'enfuir en des complications croissantes!
Il convient en ce cas de revenir au point de départ:
?
la liturgie est un art, mais quel art Mieux vaut savoir
ce qu'est la liturgie pour connaître ses liens avec l'art

La liturgie comme art

:
Dans la distinction entre l'utilisation et l'harmonie
un point commun se dégage la liturgie est précédée-
Sa source ne repose pas en elle-même. Elle n'est pas
pure création abandonnée au génie ou à l'inspiration
d'un metteur en scène. Mais justement, si elle Ve
consiste pas en une innovation, est-elle adaptatio",
comme on adapte un roman au cinéma ?
C'est-à-dire
une recomposition.

A la recherche de l'Opérateur

Depuis longtemps la réflexion sur la liturgie s'attacha


à scruter l'origine du mot qui dérive de deux termes-
un peuple
:
(laos) et une œuvre (ergon). Une
dimension donc un espace social et un travail. Dans
double

le grec classique, le mot désigne une fonction publique,


service public exercé à frais. D'où le sens dl
un ses
service du culte qui a gardé une senteur de gratuite.
De ce terme, ou de ses voisins et dérivés, le Nouvel
Testament a l'emploi une douzaine de fois, dont 11 foi,
dans le corpus paulinien (5 fois dans l'épître atf*
Hébreux). Saint Paul parle du service (liturgie) de l
(liturge)
collecte (2 Co 9, 12), du fait qu'il est ministre
cre de Jésus
du Christ
chargé auprès des païens du service
l'Évangile de Dieu (Rm 15, 16). Pour l'épître
Une Hébreux, le Christ accomplit office sacerdotal,
un
Uneliturgie (He
au ca ;
8, 6 9, 21).
se
delàre),
ces passages sont connus.

dans'l'ute.sune charge à remplir, un


:
La
carrefour de trois réalités une personne (le
liturgie
peuple. A
tient
partir
les combinaisons possibles sont apparues
dans l'histoire. si le peuple
ri ermine la Un seul
personne qui
exemple
remplit
suffira:
l'office liturgique, il
asserra également liturgie de l'Eglise
ses goûts. La
ssermentée, pendant la Révolution française, en
etPluse une éclairante. C'est, plus simplement,
preuve
plus près de nous, à un résultat analogue que nous
sibilités
étyrnol à quand une équipe liturgique impose sa sen-
relations, apparemment
une paroisse. Ces
étyrROlOgiques, la
même pour
8ae de la foi.
lUbieaIS ne sont pas innocentes,

Unomar ainsi
Un pouce,.
résideOIr.un
posé le problème
il s'enferme dans la trilogie
peuple. Chaque
récurrent
terme
:
tend
demeure
une
à
inso-
personne,
s'emparer
Or question n'est pas là: elle
toute dans le la véritable un acteur,
nefaupeahon que fait toute action suppose
neait à l'histoire. Il
un opérateur. Revenons d office
p
roi donc pas
des rèU[ le pas
oublier
de
qu'il n'y
liturgie,
aurait
s'il n'y
jamais
avait
eu
pas eu un
édicté
classique avait
desrègles conférer. La Grèce divers sacer-
duNo TLa très précises pour l'accès aux
penode plus proche du milieu
du lituuvau hellénistique,
incapable de penser a
Uneliturgie Testament, était royale.
LWratfur sans un privilège ou une
approbation
naissan invisible mais indispensable parce qu a la
du caractère public ou à celle de sa recon-
naiScaCe majesté impériale.
effective,
D'of,pemPressementse tient dans la favoriser l'office
lIérOde des monarques, à
Par la temples somptueux, tel
Héron construction de
i16 Grand
Lafaveur
t »
telir :aVeu royale
à Délos.
leur vaudra le titre de « f.
Bienfai-
l'action
Evergête (cf. Le 22, 25), celui dont
(ergon) en faveur du peuple (laos) est bonne (eu) : pas
de bonne liturgie sans bonne action d'un invisible
opérateur (à ce sujet, cf. Sg14, 17-21). Et saint Luc
»
applique au Christ cette qualité du « Bien agir (Ac 10,
38).
Pour l'épître aux Hébreux qui sait trop à quel point
le grand prêtre de Jérusalem dépendait du monarque
régnant ou du procurateur romain, c'est parce qu'il est
monté au ciel par son offrande et sa résurrection, que
le Christ est « Liturge du sanctuaire » unique peuple.
(He 8, 2), unique
acteur d'un unique sacrifice pour un
Toute la charge qui en découle consiste donc à faire
percevoir cet Invisible.

A la découverte de l'action
L'opérateur ayant été trouvé, il convient maintenant
!!
de s'interroger sur l'œuvre qui est en cause. Là encore
le mot veut bien dire ce qu'il veut signifier Puisqu'il
s'agit d'art, on pense naturellement à un poème Mais
le mot renvoie à fabriquer, confectionner, inventer
(poiein) : le poème est une invention, une création. La
liturgie ne se donne pas comme un poème à composer.
Plus modestement, elle est un travail, une action. Le
mot ergon est parent des verbes erdô (accomplir) et
:
rhézô (agir) : un acte qui accomplit devient événement-

:
Le mot est passé en français il est l'énergie.
Posons immédiatement deux conclusions la liturgie
comme œuvre est artisanat. L'œuvre de la liturgie
un
est de faire le peuple comme peuple de Dieu. De ces
:
deux conclusions, qu'il faut approfondir, on peut tirer
la synthèse évidente le peuple est établi comme peuple
»
par cette action «artisanale de la liturgie. De meine
que la foi progresse en allant «de la foi à la foi*
(Rm1, 17), l'acte liturgique va «du peuple de Die
(ll
au peuple de Dieu ». Le mouvement qui advient
est événement) constitue l'œuvre propre de la liturgie-
C'est le déploiement d'une conversion qui va de la
beauté à la gloire.
Expliquons-nous L'énergie
dont il
déployéeest
ici
sur cette œuvre
question est «cette
singulière.
puissance
résurrection»
souveraine
(Ep 1,
dans le Christ par la Christ
20).Mis en possession de ce dynamisme, le 11),
«accomplit tout au gré de sa volonté(Ph
puissance
»(Ep 1,
2,13).Cette il
Th2,
en nous le vouloir et le faire»
Puissance se déploie dans le croyant par la foi (1
Dieu Vous la puissance de
êtes ressuscités par la foi en
*
Dieu qui
12),Foi dont a ressuscité le Christ d'entre les morts »
charité
(UHZ,
(Ga5,
l'oeuvre s'accomplit la
par l'Esprit (Ga3,
6). Energie puissance de
dons
dons l'Esprit qui est aussi
agit en faisant corps, en distribuant 12,
ses
11).
qui constituent le Corps du Christ (1 Co
Sil'on reprend le travail, on s'aperçoit:
1
tr est
Qu'il
ansformation,pour la
contenu
vie car
de ce
il est résurrection. 2.
Il estpour
Il est
il est conversion. 3.
estUnorps, car liturgie
unest car il bâtit le corps du
art de vivre.
Christ. La

L'art
L'
L art
L'art est avant tout un
de vivre faire de l'homme
savoir-faire,
un vivant.
savoir-vivre :
une
Le
habiete
h b.l
travai
dans l'art
de 1,1 vie,

Ce
rpPré,sente le
de
l'homme :
consiste dans un
faire, c'est e aIre de l'homme un vivant.
faire"
en faire un
travail, cet artisanat (au sens d'exercer
vivant.

en «Je
Le

su »
traval
un
surabondance
art)
venu,
àa

grand œuvre du Christ:


moi,pour qu'on ait la vie et qu'on l'ait en
livrant accomplit est
ant 10). Telle est son œuvre qu'il
sa vie, en passant au Père. Son art de vivre
Père, il
unpassage, Pâque. En rejoignant son donnée
une
murmure «j'aiaccompli l'œuvre que tu m'avais
a faire»(Jn: 17,4).
par
L'art veut un résultat. La liturgie est un art qu'elle
faitfent qu'elle opère, par le déplacement
fait faire. Le Christ qui passe en elle entraîne sa à
etdé
et En ce dynamisme, en cette énergie, ellepuise
rf?-montre
à voir
son efficacité. L'invisible
Par les transformations qu'il provoque
donne
sequand attire il
tranfi (Jn 12, 32). se révèle convetisant, en
transfigurant. introduit
Il l'hommeen
à la
plénitude.La
Il
:
liturgie s'inscrit en faux contre cette affirmation de
Roland Topor
«Pour moi, un "croyant" n'est pas tout à fait un homme-
Il est habité par un vide, même si un "vrai" croyant
est habité par un plus grand vide» (dans Libération du
11 février 1991).

:
Saint Jean disait au contraire «De sa plénitude, nous
avons tous reçu grâce sur grâce» (1, 16) et saint Paul
(Ep 1, 23) n'écrit pas autre chose. L'invisible se prouve
par son action.

L'art et les arts


Le Christ porte en ses mains l'office, le ministre et
le peuple. La finalité de l'action est de «parvenir tous
ensemble à l'unité dans la foi et la connaissance du Fik
de Dieu, à l'état d'homme parfait, à la taille même qui
convient à la plénitude du Christ» (Ep 4,13). Il importe
de préciser à nouveau que la liturgie ne fait pas que
célébrer ce qui existe déjà, elle met en mouvement.
Elle n'est pas un miroir, mais un événement, un acte,
un Kairos: un temps de rencontre transformante.

Du corps et des arts

:
Une première difficulté surgit aussitôt la transfor-
mation ne peut-elle s'effectuer par la seule vision
?
intellectuelle On sait qu'au IVe siècle un théologien
aussi subtil que Marius Victorinus estimait que la claire
conscience de croire n'avait aucun besoin du rite d'eau
du baptême. Ou encore, la transformation ne peut-elle
?
s'effectuer par un engagement volontaire «Faire et en
faisant se faire », écrivait au XIXe siècle Jules Lequier-
L'homme a-t-il besoin de cérémonies, sinon pour sou-
ligner ses décisions avec festivité?
Mâis que ce soit par l'intelligence ou par la volonté,
nomme qu'il fait. Il n'est
est beaucoup plus que ce se
la
Pas peine de diviser
fait
objet mesure de lui-même, sous
mesuré et en mesure utilisée. L
se
homme est

: été

marient.. Dieu fait lui et en lui. Il a


ce que
faitpar Dieu il avec la
reçoit de Lui. En l'homme
se
création et la vocation à l'alliance se rencontrent et
se
Mieux encore, dans le corps transfiguré du Christ la
création accueille le Royaume. Dans «la beautédu
SOn invoqué création retrouve
„ nordre et sur nous » (Jc2, 7), la
récapitulée par le
ressuscité. sa logique. Elle est acte unique ou le
enesme sourd
est
La liturgie opère cet
dans le créé. La matière
lentement pénétrée. En tant qu'il est le lieu où
nscrit le ite
elle-même

-7le désir - entendons bien: le lieu Christ


le Désir qu'a Dieu s'inscrit dans le Corps du
(saint tont
corps est l'endroit symbolique
AuguSrPhrem: chéri, les voilà beaux, car
de
ils
35,
la
tont
12).
beauté.
désiré
Et
»
saint
aêustin de poursuivre
Hymnes
:
sur la Virginité,

Qu'il soit uniquement désiré, Lui, le seul très Beau,


de
qui nous a aimés jusque dans notre laideur, afin
nous rendre beaux (Sur saint Jean X, 13).
La rence
beautéPourclueresplendisse
empoigne Elle l'arrache
qu ce à
elle
l'appa
aPParencepour resplendissecequ'ellead'es-
la création.
estun et prenne que La beauté, comme naissance,
sens.
estUn Passage à l'acte. Les arts sont action. Leurs

i
élans etl'énergie
reemment croisent nécessi-
de la liturgie se
Mais PUISqU Il
s'agit
, pour l'homme d'aller
ces carrefours sont-ils jonction ou
plus
contresens
loin.
?
De la dualité
au symbole
Nous retrouvons ici, quelque sorte, l'opposition
savonsl'utilisation en
savons ce et l'harmonie. A
:
ceci près
que veut faire la liturgie laisser agir
que nous
qui se communique. A ceci près encore que deux voies
s'offrent à la liturgie pour indiquer son propre dépas-
sement.
a) Imaginons qu'elle veuille utiliser les arts. D'un

:
côté, elle s'attache à demander aux arts ce qu'ils ont
de plus somptueux le gothique lumineux flamboie, les
tapisseries couvrent les murs, les vitraux étincellent.
Voici la luxuriance du baroque. Voici Marc-Antoine
Charpentier et Mozart. «Rien n'est trop beau pour
Dieu.» L'ivresse du dépassement veut conjoindre la
terre et le ciel dans une exubérance nuptiale.
En même temps, les cisterciens refusent toute orne-
mentation architecturale, les carmélites continuent a
chanter sur trois notes, les campagnes gardent le plain
chant et les Noëls populaires. Car Dieu est au-delà
de tout. Cette ivresse du dénuement, ce désert qui se
vide, laissent irradier la seule lumière du Buisson
Ardent.
b) Continuons encore : la liturgie est transformation
d'un peuple. Elle s'adresse à ce peuple-ci, avec sa
:
culture et sa situation. Elle est d'aujourd'hui. On ironise
facilement sur les cantiques actuels mais ne sont-ils
pas le reflet du présent comme «Le voici l'Agneau si
doux» ou «Il n'y a que, il n'y a que, il n'y a que
»
Jésus que j'aime le furent d'hier. Il n'est pas sûr que
l'actualité soit un meilleur critère maintenant que dans
le passé.
Et dans cet aujourd'hui, la liturgie porte témoignage
d'une source, de racines qui s'enfoncent dans le temps
du Christ. Non pas qu'elle ait jamais cessé d'évoluer,
mais parce que ces évolutions mêmes traduisent la
permanence de l'acte fondateur de
:
manière à
apparaisse pour ce qu'il est vraiment une origine et
non un souvenir. Car rien n'est plus contemporain que
ce qu'il

l'origine.
c) Le prêtre lui aussi est double : à la fois signe du
Christ-tête, source de toute grâce, et aussi président
de cette assemblée ici présente. Il ne peut quand même
pas tenir ce double rôle en virevoltant sans cesse de
bler à l'ambon et de l'ambon à son siège. Se dedou-
ter ne résoud rien.
d) Cette dualité, dont la description
Poursuivre, pose un problème décisif,
pourrait
celui de
se
savoir
Slla liturgie allégorie ou comme
fonctionne comme une
Unsymbole.
L'allégorie s'appuie sur une correspondance dircte
entre un sens littéral et un sens caché. La comparaison
la
e vigne, en Jean 15, est une allégorie une ou chaque
réalité
peinent

équatio..
renvoie immédiatement à
concret
discinte: le sarments sont les
le Christ, les
dan es, cep est
le vigneron est le Père. En ces correspon-
,ances,nul jeu, nulle adaptation. L'allégorie est une
cefnctionnementallégoriquedelaliturgieobéi à
des règle de la ligne directe. L'explication, l'histoire
esrites, les commentaires prennent le pas sur l'ef-
eetuation du scrupuleuse des
L'obéissance
Briques conduit à un matérialisme du rituelcequi
geste.
est légalement accompli possède iniinédiateinentsens.
Car résultat parfaites donc mortelles,
en est ces liturgies place
arleur accomplissement direct ne laisse aucune
aujourd'hui, à peuple particulier, à cette cir-
ce
PUissance, humaine. Le contact trop tendu avec le Tout-
possift écrase l'actualité. Mais cette célébration n'est
Possible qu'au prix, à l'odeur de mort, de l'oubli du
rps. Ce qui n'est pas sans conséquences sur les
Dans l'allégorie, il y a un mort (l'allégorieChrist de la
:
via15, se termine
par l'annonce du trépas du
le 13). Il reste cependant le choix du cadavre: ou
lePeuple le ministre succombent sous le poids de
ou
1 office.
**excès baroque est de tous les temps il
Mozalquement
2art,
:
de différence entre une trompes et
a
n'y pas
messe de

Uie une messe de Saint-Hubert avec d'orgue


ou et une série ininterrompue de morceaux
desquels cantiques rock. Ce sont
la messe est célébrée : des
le
concerts
prêtre
au cours
soParaft
pendant le Sanctus qui couvre tout le canon, sauf
pendant l'élévation, encore qu'aux messes militaires
retentisse alors la sonnerie «Aux Champs ». Ou le
peuple disparaît, renvoyé pendant l'audition à sa dévo-
tion privée. Ou il est lancé sans retenue dans le
:
claquement de mains et les refrains criés sans respi-
ration il se perd dans sa propre expression. Il est le
miroir de son exaltation.

:
L'extrême dénuement arrive lui aussi à la même
mort ou le célébrant, tel Moïse au sommet du Sinaï,
affronte seul la rencontre sacrée, ou il est aspiré par
l'effacement collectif d'une assemblée qui n'a plus que
le choix entre l'élévation mystique individuelle ou l'en-
nui.
:
De toutes façons, un corps disparaît. L'allégorie exige
un face à face tout tiers est de trop. Elle conduit
donc, sans médiation, à une prise de pouvoir du
célébrant, ou de l'organiste, ou du maître de chœur,
ou de l'assemblée. L'art oscille entre maître et esclave.
L'architecte commande, ou la musique. A l'inverse, la
lumière, les vêtements, les différents ministres sont
:
évacués. Le maître mot est ici la liturgie utilise les
arts ou, plus subtilement, elle impose son harmonie
qui revient même puisque l'harmonie dépend
ce au
directement d'un harmonisateur qui, seul, commande
l'ordonnancement. Il ne peut y avoir que conflit entre
arts et liturgie.
La critique est aiguë pour être claire. L'absence d'un
devrait alerter. Heureusement que la liturgie agit
corps
comme un symbole.

La liturgie comme symbole


Nous pouvons reprendre ici, en bref, ce qui fut
exposé pour commencer. Tout est compris dans cette
remarque du Christ :
Sije ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez
pas. Mais si je les fais, quand bien même vous ne me
afin de savoir une
croiriez pas, croyez en ces œuvres,
foispour toutes que le Père est en moi et moi dans
-
le Père (Jn 10, 37-38).

principalà
Quatre facteurs agissent ici et doivent concourir
qui1cation de l'ensemble. D'abord l'opérateur
qui est le Père, source et but de l'action du Fils,
UnDeur invisible puisque: «Nul n'a jamaisvuDieu;
ulnDieu, Fils unique qui sein Lui,
du Père,
est dans le
la révélé» (Jn1, 18).
Puis le Fils en son corps incarné, dans l'activité du de
Ministre d'œuvres
avec sa chair. Ensuite un corps symbolisent
Paroles et de gestes, qui sortis de son corps
Sapropre personne. La Personne s'exprimeauditeurs par ses
appJs. Enfin un corps à construire, celui des
Ppelés à communier dans la foi qui transforme et
umt.
On s'aperçoit immédiatement que
toutes médiatisées et
les relations
allégonques: le sont
Fils
connaltre
non point
révelelePère les œuvres auditeurs
font sont
en son corps,
Personne du Père par le Fils, les
quiles à la foi les œuvres. Aucune relation directe
SYnibe.passe par Tel est l'acte du
par une médiation.
symbole.
Car des réalités
le symbole unit des termes différents,
distinctes qui demandent,
pour cette
communion, à
exister véritablement. Il n'y de mariage authentique
queSi l'homme
et
a
la femme sont
;
différents.
fonction appelle un troisième terme elle ne surgit
pas de la juxtaposition de deux éléments disparates
Mais cette

cgarantit le
en liturgie, l'ajout d'éléments parfaits ne est-à-direpas
fondement !
ensemble exaltant La symbolique,
de l'union dans la différence, exige un pM
attractif qui tienne les éléments en communion,qui
marie.
invention Une liturgie symbolique est le contraire d'une
spontanéité livréeàl'inst
perpétuelle, d'une
Pjration cahotante. aitunité,
qu'il
Car elle exige, pour l'unité. y
quesoit évoqué l'invisible qui fonde Lefon-
ment du symbole est déjà présent en chacun des
:
éléments, il les fait exister c'est pourquoi il les meut
l'un vers l'autre en gardant leur spécificité.
La question n'est donc plus de choisir entre l'exu-
bérance ou le dénuement, entre l'utilisation de l'har-
monie. Elle n'est pas de ramener à l'unité, mais de
créer la communion. Comme art de la vie, la liturgie
a besoin des arts. Elle a besoin de les reconnaître et
que chacun s'exerce en son ordre propre.

Remplir l'office de la liturgie

à la plénitude. «Les temps sont accomplis» :


Activité symbolique, la liturgie touche, par cela même,
tel est le
premier mot du Christ en saint Marc (1, 15). L'accom-
plissement du temps ne résulte pas d'une addition de
siècles et de jours. Pas plus que le « Tout est accompli »
Tout est achevé parce qu'il retourne au Père telle
est sa gloire (Jn 17, 1-5). Ces temps sont accompli
:
(Jn 19, 30) ne provient de la somme des actes de Jésus-

:
parce que le Christ leur donne plénitude par sa pré-
sence «en lui habite corporellement toute la plénitude
de la divinité» (Col 2, 9). Ce corps est le temple de Ja
plénitude (Ep 1, 23). Plénitude déjà présente mais qu'il
s'agit de recevoir, de déployer (He 2, 8) : tel est l'office
de la liturgie.

:
Mais cette plénitude fonde déjà la présence des
acteurs liturgiques elle est à la source de la présence
des fidèles, membres de ce Corps. Elle attire vers elle
ceux qui viennent, poussés par des raisons plus ou
moins conscientes (Jn 6, 44), puisque toute la création
est aimantée par Celui qui l'a faite (Col 1, 16). Elle
agit par le célébrant.

La beauté comme mouvement

La beauté liturgique circule donc entre les différentes


composantes de l'assemblée. La réalité qui fonde la
Présence de chacun, le Christ créateur et rédempteur,
end vers la présence de l'autre. Chaque assistant
fvoque du fait qu'il est là parce qu'appelé, convoqué
Tm 1, 9) l'appel adressé aux autres.
àcht symbole. Cette communion dans l'appelsignifier,
Il en est
demande
le
a chaque fois son effectuation. Il faut la la
faire apparaître unique.
une grâce Il
Or
:
comme l'unique. rt
l'art est par excellence le lieu de
,
n est
pas répétitif. Chaque exécution d'une
la œuvre
routine, de
est
la
risque celui de la répétition, de En
ausse note. L'art de
s'accommode pas lui-même.Oula série.
ne
quoi il peut se perdre dans l'extase de
il peut
retrouver le sens de ce
signifie:
Dieu dont le
venir sans
TSTOII1

(Yahvé) s'apparente
à un verbe qui
cesse,à l'Être, une perpétuelle aurore. La plénitudese
vise à chaque fois des actes uniques, concret.
par enaft
à
académisme replie
chaque expression.
se sur lui-même.
Elle renvoie sans
qu'elle-même. La liturgie délivre
La
l'art
beauté
cesse
de sa
à
de
plus
la
propre
fascination: plénitude, celle
elle l'ouvre à une
reation sauvée. De même, sous peine d'esthétisme, lui
objet de la liturgie, dépasse puisqu'il
son office, la
est donné par le Christ qui agit.
soit en résulte chaque acteur
Malraux,
un soin attentif pour que
soit pleinement lui-même. Parodiant André
faut se demander non
sera religieux, mais s'il sera
seulement
humain.
si le

placeentière, la chorale, et l'assemblée. Aucun~ n'est


tout, aucun n'a et
g
XXIe siècle
a sa
l'activitéde
le pouvoir, puisque
acun participe tout à une symbolique unique
qui renvoie
aux autres.

instituer le peuple
porche, on passe
On entre dans
une église par un
parun sas. Même celui qui sait pourquoi vient il à
troulse il
doit traverser le seuil. Car ne vient pas pour
trouver
dans ce qu'il sait déjà chercher, comme
d'un
entre
Autre
on
un magasin. Il vient entendre la parole
qui reste au-delà de ce qu'il en connaît. Il vient
transformer son propre désir. Le seuil n'est pas sim-
plement l'endroit de l'accueil. Il est celui de l'ouverture
à l'Autre. La Parole qui invite transforme celui qUI
l'entend.
C'est pourquoi une assemblée n'est jamais constituée
à, l'avance. En un sens, elle ignore ce qu'elle va recevoir-
Non pas qu'elle soit vide, mais parce qu'elle doit laisser
naître son désir, le purifier, lui permettre de s'élancer-
Constituer un peuple, c'est ouvrir son désir.
Or que se passe-t-il souvent ? un silence
L'organiste commence à jouer deux minutes avant
glacial.

l'heure exacte — et n'a jamais le temps de terminer

pas prête à accueillir. L'office débute


:
son entrée. Ou une répétition de chants casse le
recueillement, on s'agite autour de l'autel l'église n'est
dans des condi-
tions trop brutales pour convertir le désir.
:
Une telle rupture se retrouve ailleurs les trois
lectures, le psaume et l'alléluia défilent sans aucune
respiration. Les chants ignorent le prélude à l'orgue,
sauf les quatre notes qui laissent juste le temps de
trouver la bonne page. On étouffe ainsi la dilatation
du désir.
Faire l'assemblée, la constituer dans l'unité, ne relève
pas du seul célébrant. La préparation de l'autel, la
lumière, les livres, sont accueillants quand ils sont en
place à l'avance. Le mot d'accueil, l'orgue, le chant se
succèdent dans un rythme de paix, ce qui ne veut pas
dire languissant. Il s'agit de préparer à l'écoute, donc
de prendre en chacun la plénitude qui l'habite et qui,
elle, a soif des autres. Il ne s'agit pas tant de «faire
»
le vide que de relancer le désir.

Célébrer un événement

La liturgie est une marche rythmée, comme celle


des pèlerins d'Emmaüs. Ils passent de la méconnais-
sance à la reconnaissance, des cœurs amers aux coeurs
brûlants, des yeux fermés aux yeux ouverts. Et quand
ilsle reconnaissent, le Christ s'élance célébrer plus
encore estcette loin,
hors de leurs regards. L'événement à
^aque, envoie la communion
ce dynamisme qui vers
de l'Église et lance proclamer la Parole à toutes
lesnations (Le 24, 47). pour
La qualité d'une liturgiene dépend donc
lement de la sensibilité artistique qu'elle libère, mais
pas seu-
de la vérité de la conversion, du déplacement et de la
? marche. On
ne peut évacuer d'un trait de plume
smcérité, même malhabile, des intervenants. Une litur-
Populaire n'est pas une liturgie au rabais, maisuneà
liturgie qui qu'il est, concret,
aide le peuple, tel
progresser
Aider progresser représente bien
à peuple,
l'objet
• de
A lela
Urgie, de « artisanat ». Elle fait le
son véritable question
eonstitue comme peuple de Dieu. La
est si «ça plaît», ni même si « c'est
pas
beau Elle de savoir fait avancer
est de savoir si l'acte liturgique
».
avec Dieu et ainsi ce sens très
vers Lui. On retrouve fécond,
unelourde
ancien de la beauté: est beau ce qui est
Productif. Un beau champ de blé porte
poisson.
poids d'incarnation et sa
Cette beauté
egereté de transfiguration: a son souffle et tout
un seul
s'anime, même la glaise.
On desanimateursbénévoles non
exige souvent qualification
feulement leur bonne volonté, mais une
quiles culpabilise. La capacité technique qu'ils cher-
chent à obtenir de session en session
par une formation désirs
cache mal cette culpabilité. L'artqu'il n'est pas
délivre les
que désirs
e
plus : il est aussi liberté, parce
Plus grands sincérité ne suffit
l'immédiat. Si la
la que
pas, technique non plus, le l'organiste,
savoir non le plus.Chaque
lecteur,est
ainsi liturgique, le célébrant,c'est-à-dire sa
insi renvoyé à sa vérité, à capacité
accepter
Chacun parole
une lavéritéde
quémande
autre,

estun peuple de mendiants. Se sachant


liturgiedevient
mais
l'autre.

louange à Celui qui le


main. C'est donc à la mesure où un agent
qui
Unp

c
le
P' ,
fait
pauvre,
vivre.
liturge
de
liturgique
la
Sa
se sait dépassé, quelle que soit son aisance ou sa
technique, qu'il entre en liturgie. Et qu'il est accom-
pagné par l'Inconnu d'Emmaüs.

Pour la Bible, la beauté est une réalité ambiguë.


Elle évoque la splendeur de Dieu, ou elle présente un
piège dans lequel s'enlise la marche. La beauté se
dévoile au long d'un exode, d'un passage. Car elle est

:
transfiguration pour que l'homme devienne icône de
la gloire de Dieu
Nous tous qui, à visage découvert,
réfléchissons comme en un miroir la Gloire du Seigneur,
nous sommes transformés en cette même icône toujours
plus glorieuse,
comme il convient à l'action du Seigneur,
qui est Esprit (2Co 3, 18).

t Albert
Évêque
ROUET
auxiliaire de Paris
ta Maison-Dieu, 186, 1991, 89-94
Jean-Louis ANGUÉ

UNE CHARTE
POUR LA MUSIQUE D'ÉGLISE

1L faut préciser d'entrée de jeu que le C'est


mot« charte
lareahte >

poe :
n'est peut-être pas le plus adéquat.
qui importe il s'agit en effet
sur
Pour l'Église.
l'importance et les
d'avoir
enjeux
un
i - 1-
de la
texte
lUU'1"
de
.cotnt1p.

Dne
charte pour quoi?
Parce
que c'est le moment favorable:
tente et des possibilités. Il s'agit de saisir cette
a
il y une

opportunité dont on peut relever quelquestraits. avreau


Rentrant de Rome où j'ai accompagné Mgr
Cuit participait à la Plenaria de la Congrégation du
e thème de

,ii
l'hn divin (21-26 janvier), je note que le
l'importancede est revenu
trois fois
OIS: : dans
dans le
le
musique
la discoursde
discoursde
et du chant
clôture
l'adaptationdu e Secret
dans la réflexion l'adaptation et dans le
en cours sur
rapport sur la 3eédition typique du Missel Romain
(surtout de l'Ordinaire).
pour le Psaume et les chants
Nous sommes plus de 25 ans après le Concile, avec
Ordo
au moins 20 ans d'expérimentation
Missae. Cette pratique déjà longue a permis
du
certaine sédimentation du répertoire,
:
nouvel

— une
la création d'œuvres réellement liturgiques, réa-

lisées par de vrais musiciens professionnels, mais mal-
heureusement parfois méconnues (avec des problèmes
d'édition et de diffusion),
un certain apaisement des tensions entre les

différents partenaires, et même le rétablissement de
contacts qui vont en s'améliorant, au moins entre ce
l'on peut appeler «l'institution qu'elle soit
que »,
d'Eglise ou d'Etat, et les divers acteurs de la musique
(compositeurs, animateurs, instrumentistes, chanteurs,
formateurs, et même éditeurs et diffuseurs).
Il y a là une convergence ou un tournant à ne pas
manquer, pour essayer de proposer une réflexion sur
les enjeux de la musique et du chant, et pour envisager
les moyens à prendre afin de préparer les réponses
adéquates pour les prochaines années (hommes à for
mer, à nommer, finances à engager, etc.).

Une charte pour qui?

Il s'agit d'un texte de nature essentiellement «poli


tique », au sens noble du terme, c'est-à-dire destiné a
provoquer des mises en œuvre. Trois catégories prin-
cipales de personnes sont concernées.
Il est d'abord destiné aux évêques qui sont les
premiers intéressés pour

décider une
:
orientation diocésaine,
compétentes ,
à
— nommer
des personnes et aptes
faire le travail,

investir des moyens.
Pour cette raison, il est évident qu'il faut appuyer
sur les enjeux théologiques, et non pas sur les aspects
cérémoniels dans lesquels certains voudraient enfermer
les musiciens.
s'adresse aussi aux responsables politiques du

iE
laznue. de la culture, qui sont peu attentifs au fait
musique d'Église
doit être «
ministérielle »et à
que
l'usage

peuple.
largfin, il vise tout le monde des musiciens au sens
large, qu'il réconcilier l'Eglise, conforter
dans 1leur faut alors avec
mission, appeler à la création.

Comment ?
Nous avons pris le parti de prendre le temps néces-
oblige
àde pour consulter le plus grand nombre, ce qui
de multiples va-et-vient.
i
Leprocessus est certes
Patiences, long et provoque
double
certaines
avantage:
elle mais la
permet aux
CQmPte toutes les données,
méthode
rédacteurs
a un
de mieux prendre en

lIn et elle prépare une meilleure réception du texte.


Ontde..première première remontée
mouture et une
sans déjà été faites, dont beaucoup d'entrevous ont
sa doute été partie prenante.
lies ont donné des orientations fermes pour leplan
et
et Pour le
Iitur Yn
litU'rgle-,la
contenu
plan en
:trois parties: la musique dans la
particulier,
églises (avec, en monde
leproblème des concerts), l'Eglise dans le problemes
musique dans les

-uratIon
lamusique (cf. le
rapport Eglise-Monde
et d'évangélisation),
chacune
et les

des parties, il
com quant
comprendra au contenu de (évolutions,
propositions
analyse de la situation
une
constants), l'expression
Bienévidemment, de convictions, et des
session sera pris
Tous
le travail de cette
les H-mP,te deuxième mouture.
lesdiocésainset aboutira à une d'autresper-
de musique liturgique et
sonnesinteressées cette
deuxième mouture
régioont invités à l'amender. En juin prochain,les
recevront
régionaux remontée et
se saisiront de cette deuxième
achemineront le texte vers sa phase terminale, qu'ott
peut espérer pas trop éloignée.

Enjeux de cette réflexion

Je me contenterai de souligner trois types fonda


mentaux d'enjeux que comportent une telle réfleX10
et un tel texte.

Enjeux théologiqueS

Pour beaucoup de chrétiens, évêques, prêtres donnst 00


laïcs, la musique n'est qu'un simple moyen pour
un peu plus de solennité à une célébration
comme un décor supplémentaire, un ornement,
;elle e
qe
n'entretient pas de lien structurel avec la foi elle-mede
Or la musique et le chant font partie intégrante
la confession de foi, de la lex orandi :
seulement en étant à la base d'attitud, s
des
— non
spirituelles essentielles, comme la louange ou le ratt


mais
;
semblement de fidèles dispersés en une seule voix, e
un seul corps
encore en jouant un rôle d'« anamnese l
>

de mémoire, en nous faisant ruminer ou conserver la


contenu de la foi (cf. la nécessité de la durée dans
pratique des cantiques). que le
Il faut encore aller plus loin, pour découvrir
Dieu auquel nous croyons est un Dieu «
dignededes
louange », qu'il est juste et bon de le chanter,
glorifier, de lui rendre grâce, avec la multitude
anges et des esprits bienheureux. Reconnaître ™
lyrlS
J
.etl
c'est entrer dans l'univers de la musique et duretroive
qui donnent voix à notre émerveillement. On perspectlÍ
ici la fonction ministérielle, avec la double lui
de constitution d'identité chrétienne (l'homme
reconnaît Dieu) et de visibilité ecclésiale (un corps q
se constitue).
gique
Sastrr
d'n5njeu de la musique n'est donc
pas seulement
théolo-
esthétique, il est à proprement parler
: chant et musique ont partie liée avec la foi et

ett
et
sa dUCiuratIon,

SOurds,les

Dieu Ire
bieu
même si c'est par mode de convenance
fçon non nécessaire (heureusement pourles
muets, et ceux qui chantent faux!). Chant
accomplissent
de
tout autre.
un
manifestation
service
de la
«
foi
épiphanique»,
accueillant le

Enjeux culturels
Je neque
eglises soulignerai que trois points parmi d'autres.
tonsu(sans nous faisons chaque dimanche dans les
tons11?16 oublier les autres célébrations), nous appor-
;
telllps les
tent contribution véritable à la culture de notre
e
cult
culturel églises sont les seuls lieux d'un exercice
notre culture. Le culte est un véritable agent
culturedeme
dedisce e du choix des formes en accord avec la

f
esie
comnL
notre temps pose des questions redoutables
de,discernement
Vrain catholique
et de sens
un enjeu plus profond :
pastoral,

de notre foi et
mais
à savoir la nature
de notre
aussi
Eglise
Le de s'incarner dans toutes lescapables cultures.
aujour-
denoscoreet la liturgie doivent être
convicti de féconder et d'appeler le génie artistique
contemporains. Plus que l'argent, c'est cette
nousenn,,,
raIner me semble-t-il,
à l'espérance.
qui nous manque. Il faut

Enjeux pastoraux

gqUe
veritable
e
apParaîtdresumerai
et dans cette proposition :
il nous
Plus en plus qu'une saine pastorale litur-
'Véritable sacramentelle ne peut se réaliser sans un
«art de célébrer »,
puisque nos sacrements
sont des signes à faire. Et cet art de célébrer entraîne
une intégration résolue des divers moyens artistiques
que l'homme se donne lorsqu'il s'exprime, agit ou
participe. En termes clairs, il nous faut promouvoir
une connexion toujours plus étroite entre nos trois
commissions de pastorale sacramentelle, de musique
liturgique et d'art sacré.

En conclusion, je souhaite vivement que vienne cette


charte, et qu'elle nous aide à saisir la situation présente,
à rassembler les forces et à inventer l'avenir.

Jean-Louis ANGUÉ
la Maison-Dieu, 186, 1991, 95-105
earl de Nys

-
MOZART
ET LA MUSIQUE LITURGIQUE
A SALZBOURG

P OUR apprécier la musique


aussi
liturgique à princiauté
la
Salzbourg5
cIteau
résidence archiépiscopale mais
ecclésiastique, il faut se
-.-_.;,.lp
souvenir que
(ilune
h,,-
bord de
_1
Portancc la Salzach a une tradition 454. Moinsd'un
exceptionnelle, attestée des
demi-siècle saint Rupert
après la fondation
del'abbye bénédictine Saint-Pierre, en 700 noyau la
par de cité,
uneSchola le premier
cantorum est organisée par demande
évêque.
Un siècle plus tard le pape Jean
prince-archevêque de lui envoyer un orgue et un

duXVIe t
oreganiste de
illustres sont
von Reuenthal.Dès les
chapelle pontificale.Deux
Minnesänger qualité pour sasalzbourgeois:Tannhiiuer
dernièresdécennies
bourgdispose
vOnfI I
encore
d'une

par
chapelle
le
la
musicale
etinstrumentale, pour prince-archevêqueWolf
liturgie ;
complète,vocale
solennelle
fit faire
ellese
Dietrich
plans
vonHohenems (1587-1612), celui qui les
de la nouvelle cathédrale avec ses cinq tribunes et ses
six orgues. En plus de sa chapelle de 23 musiciens, il
entretenait un ensemble de cuivres et percussions qUI
intervenait notamment pour les fêtes après le Te Deum
à la cathédrale. On se souvient que pour sa consécration
en 1620 une messe à 53 voix, dont la partition est l'un
des documents les plus surprenants de la musique
concertante, y fut interprétée. Le successeur, Markus
Sitticus, créa en 1615 le premier théâtre d'opéra au
nord des Alpes, ce qui incitera les Bénédictins à illustrer
la solennité de la séance de clôture de leur université

musique:
par un spectacle latin généralement soutenu par la
quelque 300 œuvres ont été ainsi créées à
l'Alma Mater Benedictina jusqu'à la fin du XVIIIe siècle-
Au XVIIe siècle un organiste aussi célèbre que Ie
Savoyard Georges Muffat ou le violoniste Franz Hein-
rich Ignaz Biber sont engagés par le prince-archevêque
au XVIIIe siècle, le vice-maître de chapelle impérial
;
Antonio Caldara, compose pour la cathédrale et pour
l'opéra de Salzbourg.
La musique liturgique de la cathédrale, comme celle
de la plupart des autres grandes églises de Salzbourg,

;
dispose de ressources musicales exceptionnelles à la
naissance de Mozart son père Léopold avait d'ailleurs
contribué à son répertoire par la composition de messes,
vêpres et litanies, ce qui explique que deux de ses
(KV & 116) deux de offertoires (KV
messes 115 et ses
177 & 342) aient pu figurer jadis dans le catalogue de
son fils Wolfgang parce que celui-ci s'en était fait des
copies à des fins d'étude. Tous les documents attestent
que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle la musique
;
liturgique salzbourgeoise avait l'opulence vocale et ins
trumentale de la fin de l'ère baroque c'est dans cette
tradition que le jeune W.A. Mozart a vécu dès ses
premières années.
Une situation qui n'allait pas de soi. En effet Ie
19 février 1749 le pape Benoît XIV adressait au*
évêques des États ponticaux une lettre encyclique
Annus qui, dans le contexte des préparatifs de l'année
sainte 1750. S'il y mentionne explicitement la musique
liturgique il recommande
soli, chœur et orchestre, y polyphonie,
dans la
avec
d'abord le plain-chant«grégorien »et la
parfaitement la
mesure où celle-ci respecte insiste beaucoup
poprehenslblhte des textes. Le pape
Pour que la musique liturgique n'ait aucun caractère
Profane:
Nos te admonere ut musicus cantus, quinunc
aliorumque
opus est,
inEcelesiis
in
usu receptus est, et organi,
qui
instituatur, ut
nihilznentoruzn harmoniae coniungi solet, ita
hil profanum, nihil mundanum aut theatrale resonet /s3)
Le pape entrait même dans le détail de la technique
passlcaleen citant des instruments qui ne lui semlaient
Pas conformes de musique liturgique
au bon climat
venatorio, tubas, tllas
Vetabit autem tympana, curnua psalteria
decumanas, fistulas,fistulas synfonica,he-
losaliaque id parvas, theatralem efficiunt
genus, quae musicam

En clair: quelamusique
le pape ne conçoit pas instrumentsque
concertante puisse comporter d'autres
lescordes, les hautbois les orgues. Deux decennies
plus fard, et encoreetesuiVles
ces
d'aucun effet instructions
à Salzbourg.
n'avaient
Pourtant
le
prince-arche-
vêque (1753-1771) a été un pasteur
d'une von Schrattenbach la viespi-
piété exemplaire, très préoccupe de
archi-
rituelle
et
diocèse. Son
rature
de la qualité
successeur,
de la liturgie dans
célèbre méconnu de
son
lahtte-
Colloredo(!771-
1803), mozartienne, Hicronymus von grégorienne
avait fait des études à l'Université
Pectome;
il était naturellement soucieux de faireres-
partisan
pecter les instructions papales et par ailleurs domaine
convaincu des idées des «Lumières
dela musique d'église,
» dans le
l'emperer
empereur-sacns-
le sera
Joseph comme
II, qualifié par l'histoire d'« la
tain Il avait donc la préoccupation de simplifier etdefaire
liturgie, vernaculaire
d'y introduire la langue
chanter à l'assemblée des cantiques d'allure «popu-
;
laire » le document qu'il a publié dans ce sens date,
il est vrai, d'une époque où Mozart avait quitté Salz-
bourg, puisqu'il fut publié le 29 juin 1782 dans une
lettre pastorale à l'occasion du douzième centenaire
de l'érection du diocèse de Salzbourg. Si Mozart a
accueilli avec sympathie certaines des initiatives de
Colloredo, beaucoup moins radicales d'ailleurs que
celles prônées dans la lettre de 1782, il ne partageait
absolument pas la vision liturgique globale de l'arche-
vêque.
Mozart avait toujours considéré qu'il était regrettable
;
de remplacer le chant du graduel, du trait et du verset
alleluiatique par une musique instrumentale c'est pour-
quoi il avait fait de ses sonate all'epistola des pages
d'allure volontairement profane, sorte de mini-mou-
;
vements d'un élémentaire concerto pour clavier il s'est
réjoui de ce que Colloredo ait rétabli ces chants du
du jour qu'il ait chargé anH
propre et notamment son
Michel Haydn d'en composer les textes latins dans la
tradition locale, c'est-à-dire pour soli, chœur et
orchestre. Mais, par ailleurs, il a écrit la fameuse lettre
à G.B. Martini, le franciscain de Bologne qui l'avait
fait entrer à l'Académie philharmonique et qu'il consi-
dérait comme une référence solide dans le domaine
de la musique d'église (Salzbourg, 04.09.1776). Le ton
est donné dès le début, après que Mozart eut demande
au P. Martini son opinion sur l'une de ses compositions
religieuses, l'offertoire Misericordias Domini Kv 222:

Nous sommes en ce monde pour nous efforcer d'apprendre


toujours, pour nous éclairer les uns les autres au moyen de
conversations, et pour nous appliquer à faire de plus en
plus progresser les sciences et les arts. (puis il parle de
son problème :)
concret Notre musique d'église est
différente de celle d'Italie et le devient de plus en plus
très
;
ainsi, une messe avec Kyrie, Gloria, Credo, sonate all'epistola,
offertoire ou motet, Sanctus et Agnus, même la messe 1*
plus solennelle, celle que le prince dit lui-même., ne doit
durer plus de trois quarts d'heure. Il faut étude
pas une
Particulière pour réussir cette sorte de composition, d'autant
tron exige que ce soit une messe à grand orchestre, avec
Pompettes de
guerre, timbales, etc.

d'une p»
Si Mozart souligne la différence entre la musique
liturgique salzbourgeoise, c'est que,
Sesnaissait bien la musique liturgique transalpinedepuis
ses voyages en compagnie de son père (les lettres de
poopol sont à cet égard fort instructives et renseignent
Pour ainsi a
dire contrario,
contrario,en rapportant
rapportant les les sp
surpnses
se
les s 1re a en
et le critiques du père de Mozart, sur ce qui passait
ala cathédrale de Salzbourg) ; il avait assisté auxoffices
Solennels dans toute la péninsule, y comprisdansdes
glises ayant des traditions aussi particulières quela
athédrale de Milan ou la chapelle Sixtine à active Rome.
S
à d'autre part il n'a pas cessé, pendant son
haItZbourg, musique
d'œuvrer dans l'esprit de cette
tienne; il l'a fait d'autant plus librement qu'ilavait
1

?:
eu la chance de composer d'abord pour
Vienne)

"Périal
dans un cadre particulièrement
consécration de la nouvelle église de
c'est le chef-d'œuvre de la «petite
liturgie
fastueux,
la

»
celui
l'orphelinat
messe
à

;
rnoft mineur KV 139 (en réalité KV 47c) et des deux
rfertoir
otets
e- l'antienne
Benedictus
Veni
sit
Sancte
Deus
Spiritus
KV 117 (en
KV 47 et
réalité
l'of-
KV
47d), le
Il 7 décembre 1768. Mozart a joué
révolutionner
les ne faudrait pas en conclure que à
On choses
a
On
cru
:
Provocateurs
ce
et cherché
n'était
pouvoir interpréter
à
absolument
choquer,
pas
de cette
son
tempérament.
manièrel'allure
écriteà
targique du la messe
dernière Alfred
Salzbourg) Benedictus de Einstein
celle en ut majeur KV 337.
yvoit une sorte de moquerie balsphématoire à l'égard
deson prince moins défendable
détesté. C'est d'autantcaractérisaitdéjà
quece caractère conventionnel
le^dene^ctus non celle en re

Heures
»
de
lieuUr KV65 (1769)
liturgie
sa deuxième
destinée
expiatoire
à
messe
la
à la
brève,
prière
veille
des
du
«
carême t
Quarante

pendant les
parfaitement « débordements
que. ce verset
» du
du
carnaval.
psaume
Mozart
118
savait
est CIte
dans le récit évangélique comme acclamation de la

:
foule lors de l'entrée du Christ à Jérusalem le jour
des Rameaux (Mt 21, 6-16) c'est pourquoi il avait
écrit à douze ans cette musique tourmentée, chroma-
tique, avec des motifs en forme de croix, véritable
chant d'offrande sacrificielle et correspondant bien à
l'une des conceptions théologiques de son temps qui
voyait dans la séparation du pain et duvin, la séparation
du corps et du sang au moment de l'Elévation, la mort
symbolique du Seigneur.
A l'inverse le désir d'adaptation de Mozart dans sa
musique liturgique salzbourgeoise pourrait être illustre
par de nombreux exemples. C'est ainsi que l'on connaît
depuis peu l'authenticité d'une «messe pastorale », une
messe populaire de Noël KV 140, écrite à Salzbourg
en décembre 1773. Elle a la brièveté souhaitée (le Kyrie
dure une minute), la gaieté naïve des Noëls salzbour-
;
geois, les motifs «pastoraux
instruments
» dans les voix et les
ce qui n'empêche pas Mozart d'exprimer
l'émotion intense, douloureuse, du Qui tollis dans le
Gloria, ou le recueillement devant le mystère (le
»
« piano au début du Benedictus) et surtout d'écrire
un immense Agnus Dei de 160 mesures, qui se termine,
:
contrairement à la tradition en la matière, dans une
intériorité profonde chœur et instruments «piano »•
Il semble même avoir voulu participer à la tendance
de Colloredo pour l'utilisation du cantique en langue
vernaculaire puisqu'il a composé en 1779 deux cantiques
:
sur des textes allemands paraphrasant des textes litur-
giques latins 0 Gotteslamm et Als aus Aegypten Kv
343.
Il a montré sa maîtrise absolue en se conformant
aux prescriptions archiépiscopales comme aux traditions
locales dans des pages aussi idéalement adaptées à la
prière liturgique que dans les psaumes des vêpres pour
un confesseur non pontife destinées à la
du prince, la Saint Jérôme, KV321 et KV339
fête
;
patronale

sommet est sans doute le psaume 116 Laudate Dominum


le

KV 339, d'une incomparable intensité expressive, au


Point qu'on en vient à penser qu'il est ImposSI e
d'exprimer plus complètement en musique les deux
Versets et la doxologie de ce chant des vêpres. Il ya
dans cette où l'on est vraiment
page géniale un instant
Saisi par la prière contemplative, lorsque, sous la fin
de la phrase du soprano-solo (qui répète un seul mot,
intentionnellement: veritas), qui est accompagné par
les seules cordes (et « piano
basson), rentre, universelle le
deœur, comme un
symbole de la louange
un
des peuples montant le Créateur. Il faudraitfaire
nénayse de vers salzbourgeoises, couron-
toutes les messes
e la
de par dernière KV337, sorte de modèle absolu
dela prière liturgique en style musical concertant, ou
Encore des litanies et du merveilleux Graduel Sancta
l'aalla, Mater Dei KV273 (09/09/1777)qui conjugue
apparente simplicité du cantique filial à Notre-Dame
avecune perfection d'écriture anticipant sur Ive verum
KV 618.
En cette année Mozart et dans la perspective ae
l'ensemble
l'e
des études de ce de la revue,
numéro fondamentales
il
faut ajouter considérations
quelques
epassant la période salzbourgeoise et tenant compte
des découvertes
pennes. Alan
PaPiers ce

nUmrt étaient
que
les plus récentes
Monika Holl
quelques années à partir d'autres
avait
certain nombre d'autographes de musique
mal datés. Il s'agit
numéros du catalogue Koechel des œuvres
des

renS
études
Tyson a pu confirmer par écrit
déjà
découvertes:

quel'on datait deSalzbourg et qui ont cours


d'au
mozar.
l'examen
ily
moins
de
des
a
qu'un
sept
Mozart

faitbien plus tard, plus exactement au de1ete


1788 à dernières. «pour
sympho-
trio
Vienne, donc entre les trois
PUchberg
le 563, l'admirable
Puchbergtrio à cordesexplique,
KV
passant, pourquoi

e
Mozart Ce
demande
qui
à
en
dans une
lettre
de (02/08/1788) de lui envoyer des messes récentes
sa sœur
datéede
e Michel
naIS
Haydn.
vien 28 août 1788 Mozart recevait en sondomicile
Daniel Preissler, dont
l'acteur danois Joachim
Monika Holl a retrouvé le témoignage : il relate que
Mozart «produit maintenant de la musique d'église et
n'a plus rien à voir avec le théâtre ». La découverte
la plus importante dans cette perspective est la nouvelle
datation du grandiose Kyrie en ré mineur KV341, dit
« de Munich ». Dans la préface du volume de l'édition
critique en cours des œuvres de Mozart, le volume 6
de la section des messes (qui vient de paraître), Monika
Holl indique les raisons très précises qui font de cette
page monumentale une œuvre écrite probablement dans
la dernière année, en 1791, lorsqu'il cherchait à succéder
au maître de chapelle de la cathédrale de Vienne,
mais en tous les cas au plus tôt fin 1789. Or ce Kyrie
est celui pour lequel Mozart met en œuvre le plus
grand orchestre jamais employé, avec notamment des
clarinettes et quatre cors, et il est plus monumental
encore que celui de la «messe du vœu », la messe
solennelle en ut mineur KV427.
Dans ce contexte on s'explique mieux la qualité de
l'Ave verum KV618 pour la Fête-Dieu de Baden près
de Vienne (17juin 1791) et surtout la commande par
le comte Walsegg du Requiem auquel Mozart travaillait
encore pendant son ultime maladie, les parties achevées
de cette partition comptent d'ailleurs parmi ses œuvres
musicalement les plus importantes (on sait depuis 1963
que l'histoire du messager anonyme commandant à
Mozart une messe des morts que l'aristocrate aurait
voulu faire passer pour sienne est une légende aussi
dénuée de fondement que l'authenticité d'une lettre
italien Mozart aurait écrite en septembre 1791
en que
à Da Ponte et dans laquelle il est dit qu'il a le
sentiment de travailler à sa propre messe des funérailles

même si la littérature mozartienne n'a guère daigne
à en tenir compte).
Tout cela montre que la musique religieuse de Mozart

quelque 80 numéros, plus les compositions pour
orgue identifiées par Hanns Dennerlein à la fin des
années 1950 — n'est pas le résultat de ses obligations
professionnelles à Salzbourg, comme on l'écrit encore
tfop facilement, mais l'une de ses préoccupations essen
pelles. Ce n'est pas un hasard si son premier vraichef-
(ICVue, à l'âge de douze ans, est une messe solennelle
(KV139) et opéra, si la Première
non pas un ou
composition lyrique du garçon de dix est un oratorio
anscommandement
scénique sur lesobligations du premier
DieSchuldigkeit des ersten Gebotes KV35(que le
prochain) festiv1
etsi,
onlui
d'Aix-en-Provence présentera en juillet
à cause de la réussite de cette partition,
premier r opéra,
commande quelques mois plus tard son
mtermezzo latin Apollo et Hyacinthus KV foide38.
Mozart
Ce n'est pas ici le lieu d'examiner la
et
et l'absence de contradiction existant entre celle-ci et
son appartenance à la franc-maçonnerie; nous l'avons
fait d'ailleurs dans étude sur
la musiquereligieuse
notre
deMozart (PUF, Paris 1982; édition remise à
unfaitincon-jour
Prévue pour l'été). Mais il faut mozartienne
rappeler en
Stable absent de la littérature
d'exceptions récentes rarissimes : la rupture
prince-archevêque Colloredo avait sans doute des ral-
dehors
avec
qu'onappelle
le
aujo très personnelles de l'ordre de ce
às Urdhm «l'incompatibilité d'humeur» - - lalettre
mais
son père datée du 16/12/1780 en témoigne
admettre
aussi et surtout Mozart pouvait plus
l'orientation que ne imposéeaussibien
qui lui était
dansla musicale
composition destinée à la liturgie que dans ses
jetions d'organiste de la cathédrale de Salzbourg.
point s'installant à Vienne il ne retrouvait pas,dece
favorables, encore
Point de
le vue, des conditions plus la métropole
que cardinal Migazzi, archevêque de obtenir de
ï
autrichienne, n'a cessé de lutterpour
sephu
rnajesté une plus grande compréhension à
fl.tantia
l'égard
d'une musique liturgique somptueuse quel'église
la Dieu et suggérant
estbien l'aula caeli,l'antichambre du royaumedeDieu.
et gloire de
Pourtant coursdesapremière
il écrit en 1782/3, donc au liturgiquequi
apas viennoise, la seule partition ne lui
d'écrire
apasété commandée mais qu'il avaitfaitvœu ut
(lettre en
du 04/01/1783), la monumentale messe
mineur KV427, qui concrétise son idéal personnel de
la musique d'église, puisque c'est la seule pour laquelle
aucune contrainte ne lui était imposée.
C'est une donnée si incontournable pour ceux qui
veulent contester la dimension spirituelle de la musique
de Mozart, qu'on a voulu tirer argument de son «ina-
chèvement» pour en diminuer l'importance. En fait
elle n'est pas inachevée, puisqu'elle comprend, en des
dimensions correspondant à la Messe en si de Bach,
à la Messe en ré de Beethoven ou à la Messe en mi
bémol de Schubert, les trois parties d'une «messe
»
brève —
brève non pas parce que la mise en œuvre
est telle mais parce que selon la tradition italienne
elle ne comporte que Kyrie, Gloria et Sanctus BenedictUS;

mouvements:
Il est vrai qu'il y a une énigme. Mozart a commence
à composer un Credo, dont il n'a achevé que deux
un grand chœur sur tout le texte jusqu'à
descendit de caelis et une immense aria factus est. Sous
cette forme cette partition aurait pu servir d'Offertoire
dans la tradition salzbourgeoise. Seulement la collection
Malherbe (BN/Paris) garde l'autographe de sept
mesures d'un Crucifixus visiblement destiné à faire suite
aux deux premiers mouvements, apparemment posté-
rieur. Alors?
On peut avancer des hypothèses. Le musicien qui
n'écrivait que pour interpréter ses œuvres a eu
conscience que les dimensions de sa partition en
excluaient l'usage dans le cadre de la liturgie autri-

:
chienne de l'époque et il n'a donc pas achevé sa
partition. Ou encore il a senti que dans son aria Et
tuait une limite impossible à dépasser ;
incamatus est il avait atteint un tel sommet qu'il consti-
on songe au
Thomas Mann du «Doktor Faustus », lorsqu'il relate
la conférence que fait un musicologue sur le thème
« Pourquoi Beethoven n'a-t-il pas composé de troisième
mouvement pour sa sonate op. 111 ». Ce qui est
certain, c'est que la foi en l'Incarnation fonde toute
l'œuvre de Mozart, ses merveilleux personnages
lyriques, dont aucun n'est vraiment antipathique (même
en quelque sorte,
les grandes symphonies,
de toutes ses , trans-
Pas Don Giovanni), et plus encore ce caractère, depuIs
lucide partitions
lesconcertos
en passant par chambre
1-t les chefs-d'œuvre de la musique de
et
jusqu'aux danses destinées aux bals de la cour, àces
menuets surtout évoquant les rondes d'anges peintes
Par Fra Angelico.
Carl de NYS
-
ta Maison-Dieu, 186, 1991, 107-168
ean-Pierre GAILLARD

LES PRIÈRES DU RITUEL


DE L'INITIATION CHRÉTIENNE
DES ADULTES *

L A parution, en 1972, du Rituel de


chrétienne des adultes a constitué une
l'initiation
desphases
si
Di elle

en
de la réforme liturgique voulue par
- 1i a eu
en Europe un bien moindre
V

que la réforme du Missel ou celle du calendrier,


demeure pas moins que dans les jeunes
reteil
atian
-
Ill;
,-__4-dH.o'l"tlpnt

Eglises,

ilttéraire.
le

1.«
L'articlereprend les chapitres centraux d'un Mémoire réalisésous
la direction
la Maîtrise
Institutcatholique en théologie
de Paris. On a
On restaurera le
sieursétapes.
à
gardé

destinéàune On obtiendra ainsi que le temps


le
novernbre1990pour
l'obtentionde de P. De Clerck et présenté en supérieur deLiturgie,
l'Institut
style propre

catéchuménat des adultes,distribué


être
du
à ce
genre

enpiu-
catéchuménat,
sanctifié pardes rites
Constitution
sacrédont laformation appropriée, puisse
Sacrosanctum célébration s'échelonne dans leCNPL:temps.»
Le Centurion,
Paris,1967). Concilium, n°64 (traduction du
Voir encore dans la même Constitution le n°66, ainsi
que Les décrets Dominus (n 14).
Ad Gentes (n° 14) et Christus
qui vivent quotidiennement le catéchuménat des adultes,
elle a revêtu une importance certaine.
Le Consilium chargé de la mise en place de cette
réforme s'est voulu fidèle à la fois aux directives
conciliaires et à la théologie qui s'était exprimée au
Concile. Notre étude se propose de voir comment cet
organisme post-conciliaire a procédé dans le choix des
pièces eucologiques2, d'analyser l'exemple particulier
des exorcismes et enfin d'essayer de retrouver quelques
lignes théologiques qui expliquent ces choix.

I. LES CHOIX DU CONSILIUM

Les reprises traditionnelles


Une réforme liturgique s'inscrit dans la Tradition, et
les choix du Consilium ont pris en compte ce patrimoine.
Si le Rituel du Baptême des adultes, jusqu'à 1972,
était strictement romain dans ses sources, désormais il
puisera également aux sources orientales, ce qui est
une nouveauté dans l'histoire de l'eucologie latine, du
moins dans la manière dont se sont faits ces emprunts.
Il convient donc de distinguer, d'une part les apports
romains (essentiellement gélasiens) qui sont comme le
tronc traditionnel sur lequel se grefferont tous les
éléments que nous verrons ultérieurement, d'autre part
les apports orientaux, certes eux aussi puisés à des
sources on ne peut plus traditionnelles, mais néanmoins
étrangers à la Tradition latine, «récupérés »
par elle
car ce sont des parties intégrantes d'un patrimoine
commun d'Église, mais «adaptés »
au type et au style
particuliers que représente la liturgie latine.

2. Nous nous en tenons ici à une étude des seules prières du


Rituel, soit cinquante et une pièces eucologiques, laissant délibérément
de côté des aspects essentiels de la réforme comme par exemple
certains rites.
Dans un premier temps, nous étudierons l'apport
les
sspécifiquement romain, avant de considérer
emprunts orientaux.

L L'apport romain: le Gélasien

S'il fallait faire une histoire du Rituel du Baptême


des
d adultes dans le rite romain, pourraitassez
on d'inégaleslon-
aisément la découper en trois périodes
gueurs : «aneëa£\*-
Une première, que nous appellerions
sienne », est caractérisée à la fois par une aussi et
par
ceraIne
spontanéité laissée à l'évêque qui préside

a
couler
un «canévas » devait se
liturgique dans lequel appartiennent

».
la célébration baptismale. A cette époque
par exemple les grands textes de la liturgieromaine
d'Hippolyte3 ainsi les commentaires
que
et augustiniens5, ces derniers généralement dans un
esPrit de «catéchèses mystagogiques Sacramentair1es
Une seconde période, celle des grands
pInS
r du haut Moyen Age, est
marquée par l'ap-
maîtresse
pièce de
Pantion du «Gélasien ancien»6,
1eucologie romaine du Rituel du Baptêmedesadultes.
Ën effet, toutes les liturgies occidentales, romaies
c est-a-
u
non, et cela jusqu'à la réforme de Vatican II,

3.Hippolyte
:
de Rome La Tradition
lenund' Aschendorif,
lenundForschungen Münster, »,
n °
39),p.31-59. quant
1963 («
15-21, éd. Dom.
Liturgiewissenschaftliche
apostolique,
Quel-

Iln'est pas de notre propos d'entrer ici dans ladIscussIon


entenonuee Nousnous
Apostolique.
s
classique
origine orientale
personnellement,
classiqued'une
de
jusqu'à
la Tradition
plus ample informé, à l'hypothese
romaine de l'écrit.
4. Ambroise de Milan: De Sacramentis;De Mysterüs,éd. Dom
origine pom B.
Botte,LeCerf,
Paris,
Cerf,Augustind'Hippone :
1961 («Sources
Sermons pour
nae L.Mohlberg-L. Eizenhöffer-P.
n
la
Paris, 1966 (« Sources chrétiennes », Ho).
Sifrin
», n
:Uberf
chrétiennes
Pâque, éd.
S.poque, Le
25bis).

roma-
naeecclesiae ordinis anni cireuli (Sacramentarium Gelasianum), Rerurn
Ecclesiasticarum
1960* Abréviation:Documenta: Series maior,
Ge V (Gelasianum Vetus).
FontesIV;Herder, Roma,
dire jusqu'en 1972, sont totalement dépendantes de ce
Sacramentaire, et rares sont les pièces non gélasiennes
qui s'y ajouteront au cours des âges ou selon les aires
liturgiques. 1
Enfin, une troisième période, l'actuelle, celle de la
rénovation due à Vatican II et qui retient désormais
notre attention, offre un mélange de prières d'origines
disparates. C'est à travers le travail du Consilium, charge
de l'élaboration de ce Rituel rénové, que nous verrons
comment s'est faite sa réalisation.
Si donc la plus longue Tradition romaine se situe
dans une étroite dépendance gélasienne, on peut se
demander comment le Consilium a géré ce patrimoine.
L'analyse du Rituel de Paul VI nous montre que
neuf pièces eucologiques sont gélasiennes d'origine7-
De soi, c'est l'apport homogène le plus important (près
de 20 de l'ensemble eucologique du Rituel), et on
ne saurait s'en étonner puisque cette source est
« romaine » dans son origine, et constitue la base la
plus traditionnelle du Rituel du Baptême dans le rite
romain.
Toutefois, quoique importante, cette source repré-
sente assez peu, compte tenu, précisément, du poids
de la tradition gélasienne dans l'eucologie latine, et
l'on peut ainsi déjà discerner la volonté du Consilium
de ne pas être lié outre mesure par une tradition
aussi vénérable soit-elle, sans pour autant l'exclure
totalement.
Qu'est-ce que le Consilium n'a pas retenu de la
tradition eucologique gélasienne ? Il y a d'abord la plus
grande partie des prières des scrutins (Ge V, 193-199,
225-228, 255-2578), la bénédiction du sel (Ge V, 288),

7. Nous mettons à part la prière OICA 198 qui fera l'objet d'une
étude particulière. OICA = Ordo initiationis christianae adultorum,
Roma 1972.
8. La prière Ge V 254, au troisième scrutin (quinta dominica), se
-

retrouve en OICA 121 (bénédiction des catéchumènes), de même que


déjà au Rituel de PaulV (RR4).
rPlupart des 291-297 les expo-
étions des évangiles (Ge V,
(GeV,
exorcismes 299-309) SymboleGe
du v,
renonciations
310-318) et duPater(GeV, 319-328), les
(GeV, 419-42010 422-424), les formules sacranieii-
et
elles du Baptême (GeV, 449) et de la confirmation
Certes, toutes
(Ge V 452).
néanmoins bon nombre
n'avaient pas
ces pièces gélasiennes
survécu au long des âges, mais etaient
entreelles, exemple les exorcismes,
comme par
Passées jusque dans le Rituel de Paul V11. actuel
Les pièces qui se retrouveront dans le Rituel
Peuvent être divisées en trois groupes
a- Celles (3) qui sont restées effectivement avec
: le


même objet:
* Ge V, 445-448 (benedictio fontis);

*GeV,450
OICA 215:

---> OICA
chrême.
Bénédiction
a
(signatio presbytero);
[224]: Onction
de

avec
l'eau.
le saint-

* GeV,451 (consignatio ab episcopo);


(prière).
OICA 230: Confirmation
Que
autant
les -->
prières gélasiennes soient dans le Rituel
dire
pour
de
avec «le même objet
autant qu'elles s'y retrouvent telles
»,
veut pas
ne quelles. yaura
(OICA Il
d'abord des 215
simplifications dans l'expression
et 230) et même des changements significatifs quant

Ge de
au9.Rituel V 298,
2 le dernier des exorcismes super
des
e^°j'SgXOrcismes
conclusion exorcismes
ad Rituel de PaulV(RR28), également en
0
adforesecclesiae
10 delolra
10.On qu
la FOI.
et en OICA 187 B,
l'«
mais pour

Effétha» est
la
pls
Tradition du

développé
le
dans le formulaire de
Gélasien,où il est un exorcisme, que dans le Rituel de Paul

Ge il
VI,où
a le sens d'une ouverture à la grâce (OICA 2010):
suauitatis Tu
420: Effétha, quod est adaperire, in odorem
autemeffugare
OICA202 A: diabule, adpropinquauit :enim iudicium dei.
quetuproclames
(c'est-à-dire) Ouvre-toi,aifntoritate proclames
ssmi
11. Effétha
Rituinge et la gloire de Dieu, la foi que tuas
* Ruuale Romanum Pauli Vjussu editum. atqueauctoritate Éd.
D
Mame To XI canonici accomodatum, Ed.
ad normam codicis juris Abréviation:RR.
Mame, Tours, 1936,
Editio sexta post typicam.
au contenu théologique, comme nous le verrons ulté-
rieurement (OICA [224]).
b. Celles (2) qui sont restées avec «à peu près le »
même objet :
---> OICA 87 A
sens.
:
* Ge V, 286 (ad caticumenum faciendum);
Signation du front et des
* GeV,287 (ad caticumenum faciendum);
:
-> OICA 149 A Inscription du nom.
Ces deux prières gélasiennes situées dans le cadre
»:
«ad caticumenum faciendum 12 se sont, pour ainsi dire,
précisées quant à leur objet la signation (OICA 87
de Paul VI13 ;
A), également dans le « rite d'entrée en catéchuménat »
l'inscription du nom (OICA 149 A),
mais maintenant dans le «rite d'appel décisif qui »
inaugure l'« ultime préparation de l'initiation
sacramentelle»14.
c. Celles (4) qui sont restées, mais avec un objet
totalement différent :
—» OICA 95 A :
* Ge V, 290 (benedictio post datam salem);
Prière conclusive de la
Liturgie de la Parole de Dieu (« Rite d'en-
trée en catéchuménat»).
:
* GeV,254 (oratio quae pro scrutinio celebratur);
-» OICA 121 Bénédiction des catéchu-
mènes.

12. «Denuntiatio pro scrutinio quod tertia hebdomada in quadra-


gesima secunda feria initiarum (sic)» (Ge V, 283).

:
R. Cabié rappelle justement que l'ordre des phases de l'Initiation
a pu varier L'Initiation chrétienne, in L'Eglise en prière, tome III, p. 38
(note 46), Desclée, 1984.
13. Ce rite d'« entrée en catéchuménat » n'est pas situé de la même
manière dans le Gélasien et dans le Rituel de Paul VI. Dans le
premier, il se situe au début du jeûne quadragésimal (du moins dans
le manuscrit Vaticanus 316), alors que pour le second il s'agit de
l'entrée en catéchuménat, généralement plusieurs années avant le
Baptême proprement dit.
14. OICA 133.
Ge V, 298 (exorcismus super electos); Symbole de
*
: du
-» OICA
la Foi.
* Ge V, 409 (oratio
187 B Tradition

super catechumenos
VIpassione domini);
: ordo de feria

l'Oraison
OICA 192 B: Tradition de
dominicale.
Dans le cas de ces oraisons, il s'agit de davantage
qualité,
d'« »
d' utiliser le patrimoine gélasien, car il est
Il
quitte à en modifier plus ou moins le contenu. faut
également dire parfoissi vague
B),
que
que, soit une légère modification
Pennune reprise
était
ce contenu (OICA95A
(OICA 121
et
et
187
192B)
allons
pure et simple
Permettaient cette réutilisation polyvalente. Nous
analyser immédiatement quelques exemples.
De fait, on peut encore se demander «
comment
Rituel
ces prières gélasiennes sont passées étudiertoutes,
dans le
etuel. Nous ne pouvons bien sûr les d'exemples:
mais simplement l'une ou l'autre, àv titre
* Certaines n'ont été modifiées que dans
une simplification: c'est par exemple le cas plus
le de la
sens

Prière OICA 187 B dont la version actuelle est


*Ise que la gélasienne.
* D'autres l'ont été pour respecter le changement
objet qu'elles ont
désormais
au Rite
eu à subir
d'entrée en
: ainsi OICA
catéchuniénat, a
pmsq
95. A,
laisse
tout ce qui avait trait à l'imposition du sel,
désompaalt ce rite dans le Gélasien etqu'ilest
esormais abandonné"
en D'autres enfin l'ontétépourmettreleurthéologie
spec
^ementdans
~ICA [224]
la
fiquem avec celle de notre époque,
l'onction
et
ligne de Vatican II:
plus
ainsi la piece
avec lesaint-
qui accompagne

15.C'est gélasien
la partie suivante du texte
quiaétéomisedans
esurirepe deucius
re actuel: hoc primum pabulum salis gustantem
Permittas, quo minus gybo expleatur caeleste.
non
»
chrême (hors confirmation) « enrichit le texte gélasien
d'apports théologiques modernes 16.
Est-il possible de tirer une conclusion de cette brève
analyse des sources gélasiennes du Rituel de Paul VI ?
Nous pensons que oui.
Le fait des abandons de bien des prières du Gélasien
ancien nous révèle que la cause en a été, soit l'abandon
par le Consilium de certains rites (comme le sel, par
exemple), soit beaucoup plus souvent la surabondanc
d'exorcismes du Gélasien, que le Rituel de Paul V avait
du reste beaucoup repris, et que manifestement celui
de Paul VI a voulu, sinon éliminer, du moins en atténuer
les aspects imprécatoires. Ainsi en va-t-il, par exemple
des oraisons: «Deus Abraham, deus Isaac. »
(GeV,
291-292), «Deus caeli, deus terrae. » (Ge V, 293 + 292).
Le thème étant d'importance, nous y reviendrons dans
le prochain paragraphe.
Concile pastoral, Vatican II n'en a pas pour autant
négligé la théologie, et il est tout à fait logique que
l'eucologie rénovée dans cet esprit prenne acte des

16. Ge V: 450 OICA [224]


Deus omnipotens, Deus omnipotens,
pater domini nostri Pater domini nostri
Iesu Christi, qui Iesu Christi, qui
te regeneravit ex aqua vos regeneravit ex aqua
et spiritu sancto et Spiritu Sancto,
quique dedit tibi quique dedit vobis
remissionem omnium remissionem omnium
peccatorum, peccatorum,
ipse te ipse vos
linit chrisma salutis linit chrismate salutis,
ut, eius aggregati
populo,
in Christo Christi
Iesu domino nostro
sacerdotis, prophetae
et regis membra
permaneatis
in uitam aeternam. in vitam aeternam.
Amen. Amen.
acquis théologiques, surtout quand ceux-ci appuient les
grandes préoccupations de ce Concile. Qu'ainsi la prière
l'abs [224], celle de l'onction post-baptismale (en
absence de confirmation immédiate), à la différence
dansa l'entrée
source gélasienne, insiste d'une part sur désormais
dans le peuple
danssa
de Dieu par le Baptême («
Part faites partie de
son [Christ] peuple »)
et d'autre
Part sur la configuration au Christ
Peniere(«vous participez à la dignité [du Christ]
délib' prophète et roi») en dit long sur une volonté
e.
liberée
Quant
d'expression théologique

ljirtHteraire, au souci de
dans l'eucologie

simplification dans
elle-
expression
préoccupation..
on retrouve là, à la fois, la
Prnianente de la concision dans l'eucologie latine et
Iangucessaue les traductions en
flgues sobriété qu'exigent
vernaculaires.
Nous n'avons pasmentionné mentIonne ici
ICI une
une au
autre re
source
s.ou~r~ce

les
Le
fe,
romai
dans
Se
pas
celle-ci grégorienne17
Gélasiens du VIIIe siècle
(qui
18) et
se
(OICA
qui
trouve
a donne
220).
aussi
la
Baptême
Le
la
sacramentelle du
Sacramentaire 449) connaît encore
??immersion correspondant à la triple profession
gélasien (Ge V,
de foi trinitaire, antique Occident.
en
lettr e
lettreUlatlOn selon la coutume
pape
par le seul célébrant,
tinaitsapue19) Zacharie à Boniface, est la reprise
attestée
qui
dans
la
la
des-
du Sacramentaire grégorien,
raliserans formule se gene-
doute
raiera en Occident20. aux malades. Cette

16"diÙeshuses
s
édItIon,re : LeSacramentaire
DlverSItaIres, Fribourg,
éditionrepris
grégorien, Spicilegium Friburgense
1971. Il s'agit dun°982
de cette
n 1085.
d,ndecette
: édition.
S 929.
dans le Supplementum anianense
Chdst
Chnstiano
s'ag ex- P. Saint-Roch Libersacramentorum
series latina, CLIX C; Brepols, Turnhout,
~mus
engolismerms,Corpus
1987. II

ad tein
«p?P*1Z0 et et
nominePatria Filia S0pintu
19. «Baptizo
7 ad P. Dclum,tePL in nomine Patria et Filia et Spiritu s »,
onrta
sancta » >
Ep.
ED.

LXXXIX, in Rituels
(Mélaanng^es Clerck, Les Origines de la formule baptismale,
P-M. Gy), Le Cerf, Paris, 1990, 199-213.
Le Consilium, dans sa rénovation du Rituel du Bap-
tême des adultes, a certes privilégié la Tradition latine
;
qui s'exprime éloquemment par le Sacramentaire géla-
sien il n'en a pas été pour autant totalement tributaire.
Et c'est bien la raison pour laquelle il n'hésitera pas
à faire appel à d'autres apports de la Tradition eccle-
siale, mais cette fois orientale.

2. Les apports orientaux

Il s'agit ici de véritables reformulations modernes à


partir de textes de la Tradition orientale, car cet apport
n'existait pas antérieurement dans le Rituel romain du
Baptême des adultes. On ne pourrait donc pas stric-
tement le comparer à l'apport romain du Gélasien qui
était de l'ordre de la «filiation ».
Avec ces apports orientaux, non négligeables puisque
quatorze prières du Rituel de Paul VI se disent inspirées
par eux, on fait cependant encore appel à des
« sources », car on est dans le domaine de la Tradition
eucologique. Néanmoins, la création existe bel et bien,

;
puisque l'idée d'utiliser directement des sources orien-
tales, par décision d'experts ou de l'autorité compétente,
est moderne de plus le Consilium lui-même a qualifie
cet apport comme des «inspirations ». Et ce terme
même d'inspiration il nous faudra le relativiser, car
parfois il s'agit de reprises assez nettes.

TEXTES LITURGIQUES
DE LA LITTÉRATURE PATRISTIQUE :
Un premier groupe de cinq prières vient de traditions
liturgiques exprimées dans trois ouvrages patristiques
différents.

:
1. L'« Eucologe de Sérapion» :
-» OICA 374.2 Bénédiction des catéchumènes.
Communément datée de la secondemoitiédu
dépendante,
Ivesiècle égyptien21 cette œuvre est
,
Quoique avec des particularités, de la Didachè, d'où
la
lit grand intérêt pour l'histoire des sources de
«oratio
liturgie. La prière de l'Eucologe de Sérapion proa
qui
Aspiré OICA 374.2
est présentée comme
Catechumenis
».
2. Les «Constitutions Apostoliques»
-~ OICA 122: Bénédiction des catéchumènes;
:
catéchumènes
Il ->, OICA 123:
Apostoliques 22 »
Bénédiction
Il s'agit du chapitre vin des
des
Constitutions
daterdes années
«
que l'on pourrait proximitéévidente
380,
en Syrie ou en Palestine23. Sa
avec la Tradition Apostolique d'Hippolyte de Rome
à pendance
ou source commune ?)
ramene déjà
pournous
autantdirequ'il
aune proximité romaine, sans 8)
agit de prières romaines. OICA 122 (C.Ap. VIII,
estinspirée d'une «oratio super
124 (C.Ap.
VIII 6) d'une
Muminan
«oratio super
OICA
catechumenos ».
* et
3. Le «Testament du Seigneur»
-~ OICA 114: Exorcisme mineurcatéchumènes.
:;
->. OICA 124: Bénédiction des
En
Jésu lien avec les milieux monophysites syriens du

»
du vesiècle, le «Testament
^us-Christ 24,
lsse supposer ouvrage parfois
titre), est
de Notre-Seigneur-
extravagant (comme
lui aussi deuxprières
p I
s'ins avec la Tradition Apostolique25. Les
son
s,IlsPirent du même chapitre du Testament. OICA
i114 (T.Dni II, 7) et OICA 124 (T.Dni II, 5).

21 D.
cologe dit
1989,
Dufrasne: Sérapion de Thmuis
deSérapion, inDictionnaire de r
(article),paragraph LEu-
Spiritualité, 1.15, Beauchesne,
cet. ^47~651
22.A.
23. Abréviation:
Faivre:LaC.Ap.
Documentation canonico-liturgiquedel'Église
SClenc".R r'. relectures, in Revue des

:
Les Unités littéraires et leurs
sciencesReligieuses,
tome 54, 1980/4, p. 283.
54
25* Abréviation T.Dni.
A. Faivre,
op. cit., voir note 14.
Il s'agit bien d'inspiration, et non point de reprise
au sens strict, comme dans le cas des sources géla-
«
siennes. Ainsi la comparaison du document-source »
et du correspondant OICA nous montre que le Rituel
latin fait des coupes importantes dans le foisonnement
littéraire oriental, et surtout serre davantage le contenu
théologique de la prière.
Pour s'en convaincre, on pourrait se reporter au
texte OICA 114 et le comparer à T.Dni II, 7 dont 1
s'inspire. Ainsi, le texte du Testament abonde de maux
dont on prie Dieu de préserver le catéchumène (011 y
donne une liste impressionnante de huit maux, puis de
vingt-trois «armes de Satan ») les
et énumère ensuitecelui
fruits dont on lui demande de faire bénéficier
qui s'est tourné vers lui (dix «fruits»), sans compter

détail..
les nombreux attributs maléfiques de Satan qui sont
également décrits dans le
En revanche, on a des cas de plus grande proximité,
littéraire, mais toujours avec une connotation théolo-
gique plus forte dans le texte du Rituel de Paul.
Nous nous bornerons à un seul exemple, laissant tou-
tefois de côté le premier texte qu'avait proposé le
Consilium, pourtant plus proche du texte des
Constitutions26.

26. C.Ap. VIII, 8 OICA 122


Oremus.Deus
Qui per sanctos prophetas tuos qui per sanctos prophetas tuo
praedixisti eis, nuntiasti
qui initiantur ac baptizantur:
accedentibus ad te:
«Lavamini, mundi estote», «Lavamini, mundi estote»,
et per Christum et per Christum
sanxisti disposuisti
spiritualem regenerationem, spiritualem regenerationeffl,
ipse nunc etiam respice hos nunc respice famulos,
in hos baptizandos qui se diligenter
ad baptismum disponunt:
et benedic eis benedic eos, et,
promissionibus tuis fidèle
et sanctifica ac praepara praepara et sanctifica,
ut digni fiant ut,
AUTRES TEXTES LITURGIQUES ORIENTAUX:
orientaux,neuf pièces
Un second groupe d'apports
eucologiques du Rituel de Paul VI, fait référence des à
sources liturgiques orientales qui ne peuvent pasêtre
patristique, qauoique
restées comme datant de l'époque du
leur parfois l'être, ou
propre enracinement puisse
moins s'en approcher.
Lesorigines géographique et liturgique de ces sources
liturgiques orientales sont assez diverses.
lit
a. Le rameau alexandrin : :
* ::
* Liturgie copto-alexandrine
mineur

b -» OICA 373.1 Exorcisme des catéchumènes.


OICA 374.4 Bénédiction
* Liturgie copto-éthiopienne
OICA 374.5 Bénédiction
:
:« : » des catéchumenes.
b. Le
jacobite
rameau antiochien (syro-occ
:

* Liturgie dite

-» OICA 113 Exorcisme mineur.

spirituali dono tuo donorum tuorum


capaces effectt
adopFtione,
et adoptionem
ac vera tua
filiorum et consortium
,
Ecclesiae tuae
recipere mereantur.
tuisque spiritualibus mysteriis
atque aggregatione cum eis,
qui salvantur, Dominum
per Christum Salvatorem Per rhristum
nostrum nostrum.
per quem tibi gloria,
honor et reverentia
in sancto spiritu,
in saecula,
amen. Amen.
Le texte
conformément original des Constitutions étant
grec, nous ..-:"_1
cnUIJ",
en deF.X.Funk (éd.)
laline :
Didascalia
L'ordre des et
au Consilium,
constitutiones
la traduction Paul
apostolorum, vol.
Rituel
)
1
de
VI a
Paderborn,
parfoîs
parfois
clarté
été
été
la
modifiésans mots du texte du grande dans
altérer le pour une plus
d"«i^Pnor.sition en sens,
en colonnes.
Liturgie arménienne27 :
*
—> OICA 115 ::
Exorcisme mineur.
* Liturgie byzantine
::
-> OICA 11528 Exorcisme mineur.
::
-» OICA 374.1 Bénédiction des catéchumènes-
~- OICA 374.3 Bénédiction des catéchumènes-
-» OICA 231 Confirmation (sacrement).
:
c. Liturgie de l'Église Unie d'Inde du Sud29 :
-> OICA 389.1 Bénédiction de l'eau.
On notera donc que ces apports de la liturgie orien-
tale concernent, en général, soit les exorcismes mineurs
(OICA 113, 115 et 373.1), soit les bénédictions (OICA
374.1, 374.3, 374.4 et 374.5), tous situés dans le Rituel
de Paul VI à l'époque du catéchuménat. Nous mettons
à part les prières OICA 231 (formule sacramentelle de
la Confirmation) et OICA 389.1 (bénédiction de l'eau),
venant, la première de la liturgie byzantine et la seconde
de la liturgie de l'Inde du Sud.
Le cadre liturgique dans lequel se trouvent ces prières
en Orient est celui de la liturgie baptismale, à une
exception près, celle de OICA 374.1 (bénédiction des
catéchumènes) présentée par le Consilium comme ee
liturgia byzantina, post evangelium missae». Il s'agit en
effet de l'oraison qui clôt la prière pour les catéchu-
mènes, avant leur renvoi, dans la «Sainte et Divine

27. Le Consilium, dans une note explicative (schéma 122, 4, note)


porte la mention «e liturgia secundum byzantinos et coptos», alors que
la référence de Denzinger donnée par le Consilium lui-même porte
».
«ordines baptismi et confirmationis apud Armenos Nous nous exph-
quons cette substitution de la mention des Arméniens par celle deS
Coptes comme une erreur: si cette prière OICA 115 s'inspire éa-
lement des Byzantins (c'est la référence à GOAR, également falt
par le Consilium), nous n'avons rien qui relève de la liturgie copte,
les termes «armenos» et «coptos» auraient donc été confondus.
28. Voir note précédente.
29. Nous ne classons pas cette liturgie dans l'une des deux granoes1-1
branches orientales traditionnelles, en raison des origines protestantes
et non strictement orientales de cette Église.
Liturgie de

fidèleratIon
notre Père Jean
Chrysostome
parque la fin de la «liturgie des catéchumènes
«
»30 ;»,
elle
liturgiedes
la
se poursuivant ensuite par la
noeles
».
Nous pourrions faire ici les mêmes remarques que
:
elles que nous avons faites à propos des apports
Jientaux de la littérature patristique il s'agit plus de
ce
grandau VI
va
;
urces inspiratrices que de reprises (comme Rituel
vanche le cas pour le Gélasien) le texte du
généralement dans le sens d'une P
en

d'une
*
Barand-e simplicité
littéraire en même temps que
duCOaton théologique qui soit davantage dans l'esprit
duConcile Vatican
II.
Toutefois, il faut bien prendre acte que le Consilium
aavoulu faire liturgie latine ces textes
de haute entrer dans la expressifs quant à
très
valeur théologique
laliturgie baptismale.
Ici
et
qu'un Q
encore nous nous
:
bornerons à ne
des exemple, à titre indicatif il s'agit d'une
es catéchumènes, OICA 374.131.
donner
bénédiction

Edelby, Liturgicon (Missel byzantin à l'usage des fidèles),Éd.


enouveau, Beyrouth, 1960, p.434.
Lit. byzantine OICA 374.1

Oremus.
Domine Deus
Do
noster, Domine Deusnoster,
qui in altis habitas, qui in altis habitas
et humilia respicis, et humilia respicis,
humani gêner
qUI salutem humano generi qui ad salutem
emisisti misisti
Unigenitum filium Filium tuum,
tuum
et Deum, Dominum Deum ac Dominum
nostrum
re
lesum Christum
resPice
: nostrum
Iesum Christum,
respice,
nos servos tuos catechume- servos tuos catechumenos,
nos
Suamtibi
:
t'b' cervicem
inclinantes
et dignos facias ipsos
suastibicervices
humiliter inclinantes.
dignos fac ipsos
Les compositions modernes

Le Concile Vatican II a eu le souci de faire


comprendre que la notion de Tradition, parfois mal
interprétée, parce que dans un sens trop restrictif et
« passéiste », devait bien être entendue comme une
« Tradition vivante »
: l'antique Tradition qui vient
Pères et des Docteurs se poursuit encore dans l'Eglise
des

de notre temps32, et le Concile lui-même constitue ufl


des maillons importants de cette Tradition en perpé-
tuelle construction.
intemporeopportuno
lavacro regenerationis, lavacro regenerationis,
remissione peccatorum remissione peccatorum
et indumento incorruptionis. et indumento incorruptionis;
Uni eos aggrega eos
sanctae tuae Catholicae sanctae tuae catholicae
et Apostolicae Ecclesiae, et Apostolicae Ecclesiae,
et connumera ipsos
cum electo tuo grege.
Utetipsi utipsi
simul nobiscum glorificent nobiscum glorificent
venerandum et glorificandum
nomen tuum, nomen tuum.
Patris,
et Filii,
et Spiritus Sancti:
nunc et semper,
et in saecula saeculorum. Per Christum Dominum
nostrum.
Amen.
Amen.
Le texte original de la liturgie byzantine étant en grec, nous citons,

logion sive rituale graecorum, Venezia, 1730 ; ;


conformément au Consilium, la traduction latine de J. Goar, Eucho-
édition anastasique,
Akademische Druck — u. Verlagsanstalt, Graz, 1960 p.56-57.
L'ordre des mots du texte du Rituel de Paul VI a parfois été
modifié, sans en altérer le sens, pour une plus grande clarté dans la
disposition en colonnes.
32. «Cette Tradition qui vient des Apôtres se poursuit dans l'Eglise,
-

»
sous l'assistance du Saint-Esprit. Constitution dogmatique Dei Ver-
bum, n° 8.
LaLiturgie est élément essentiel de la Tradition
delagIse33 un
étant sauves les règles
donc,
la et elle devra
e prudence et de la sagesse, participer, à sa manière,
q: rôle
est construction de cette Tradition vivantedel'Eglise,
qui d'autant plus essentiel que la prière
JjUls'exprime de façon privilégiée dans la liturgie,a
Partie liée la foi elle-même35.
Il était donc normal que le Consilium travaillât à la
avec
cation de pièces eucologiques qui n'aient point de
peines traditionnelles (directement ou indirectement)
et que notre époque, elle aussi, apportât sa contribution
a enrichissement
du patrimoine eucologique de la
liturgie latine. fait36 et continuera
Ceci s'est toujours
Sefaire. Ainsi, si nous avons pu dénombrer vingt-
adulte pièces eucologiques du Rituel du Baptême des
adultes moins étroite de la
en dépendance plus ou être
Tradition37, restent
res ent vingt-sept
vIngt-sept autres
autres qUI qui
doivent
Olvent e re
strict
mises au
d'une composition moderne, au sens
compte

a
parfa'it
Dai^fai•C est-à-dire sans appui traditionnel. Pour être
tcment
conviendrait-il encore d'y ajouter
iePossibilitésjuste, de

1..
épiscopales
laissées aux Conférences

Tradition quis'exprime surtout par les rites


34.«Afin
Vn-que soit
que soit la
maintenue
maintenue la
sainesaine Tradition,
Tradition, et £ nourtant
q~Pn~nurt~ant
et
la
lavoiesoitouverte a un progrès légitime. » Constitution Sacrosanctum
35. Malgré sonambigiiité
35. Mfgréson le
orandi, lex
:
Cf. A.H ambiguïté incontestable,
incontestable,
montre au moins le lien étroit entre
Cf:A-Houssiau,
l'adage «
l'adlae-e
la
<< lex
et
sacrametale
liturgie la
LaLiturgie
;
g
de la théologie
(«Questions La Liturgie, lieuprivilégié
G.Lukken,
» 54,
Q
QuestionsLiturgiques»56,
Liturgiques 1973, 7-12)
commelieuthéologique irremplaçable., p.
1975,
«lia?»P.^S-^to^ues
97-112) (« credendi»,sensongmel
; P.De Clerck, «Lex orandi,
lex
197g d'un adage équivoque (« Questions
XYIle et
P.193-212).
siècles, xxeelOns
gique,ontainsi
ntroduct' gle
de fêtes au long des âges, y elitur-
compris
époque éminemment «rigide» rxvéiatrices
entre,
eucologiques tout a exemples est
les

amené des créations


var euclo-
l'introHCt?on

mêminp
giques de
emystère.
donnée et datée. Un des meilleurs
la fête du Sacré-Cœur, avec ses
mystèmOlgnent des divergences d'approche theologique
3 !X romaines et quatorze orientales.
theologlquedun
faire composer des prières qu'elles jugeraient opportun
de promulguer38.
Pour la commodité de notre étude, nous distinguerons
les prières de composition moderne qui sont d'« ins-
»
piration biblique de celles qui ne doivent qu'à la
théologie du sacrement du Baptême.

Les enracinements bibliques:

« Dans la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture


a une importance extrême. C'est d'elle que sont tires
;
les textes qu'on lit et que l'homélie explique, ainsi que
les psaumes que l'on chante c'est sous son inspiration
et dans son élan que les prières, les oraisons et les
hymnes liturgiques ont jailli, et c'est d'elle que les
actions et les symboles reçoivent leur signification.
Aussi, pour procurer la restauration, le progrès et
l'adaptation de la liturgie, il faut promouvoir ce goût
savoureux et vivant de la Sainte Écriture dont témoigne
la vénérable Tradition des rites aussi bien orientaux
qu'occidentaux39. »
Ce texte du Concile Vatican II donne la mesure de
la volonté, que nous retrouverons dans toute la réforme
liturgique dont il est l'initiateur, de redonner à la
Parole de Dieu toute sa place, retrouvant en cela le
plus traditionnelle des manières de faire la liturgie-
On ne se contentera pas de redonner à la Parole
telle la place qui lui revient, et déjà
comme ce sera
un des grands acquis de la réforme, mais encore on
:
fera en sorte que cette même Parole imprègne l'en-
semble de la liturgie, dont l'eucologie d'une dév. jttion

38. Praenotanda generalia de Initiatione Christiana, n° 30.


39. Constitution Sacrosanctum Concilium, n°24.
s en plus moralisante on en est revenu une
prière a
pn
prierepius biblique40
coloraf doncpasqueseizeprières du o~u
ne s'étonnera
du Baptême des adultes de PaulVI aient une
oloration nettement biblique.
présentation,dit lui-même que
LeConsilium, dans sa
gftred'entre elles sont directement inspirées parla
corre: de Dieu, références bibliques
donnant même les
pondantes:
OICA 116 :
Exorcisme mineur ;
1CA :
Le VI 20-26; MtV 1-16.
Is 1-3, ; 373.2 ;
; II;
Exorcisme mineur
LXI
OICA 373.3 :; 10 LeIV 16-30 Ep
Exorcisme mineur
2-12.

Mt IX 1-18
OICA 373.4
Ga115-16
:
; III8,VIII 23-24.
Ph
;
Exorcisme mineur
13.
Dansl'exemple présentons maintenant
Dieu 3.2), a' que
voit
nous
fort bien comment la Parole de
bibliq imprégné on coloraantjoonn
a la prière pour lui donner sa
partie qUIne

-
biblique; la bibliques
fait on notera également que
S'^ar
citépas Consilium référence aux textes
explicitement paulinienne 41
est et
de forte
ou Petrmienne 42, mêmeindirectement
e meme ln
saveur
lrectement johanni.
JO anniqu 43.q
Prions.
Seigneur Jésus-Christ,

le
4 sefait
Rituel
tionnen intéressant
Interessant de
prièresdetype
PaulVI,
dansle
comparer, dans
decomparer, le es pneres
Missel de P.
le V
entrelesprières «tradi-
la différence de ton ouimmédiatement
o
bibliques) et les
gélasien ou grégorien (plutôt anté-
prière,
»,
(plernes de l'époque tridentine
ts s]aà lele aase
rieure(plutot
de moralisantes
41.«[Jesus]
qu'ikJ-
dessus
Pèreouremis
qui Père
qUI toutechose
remistoute
dogmatiques)
chose
cate.chumènes] soumettent CoXV25.
et
etqu'il aa
qu'Il établi
etabhau-au-
1
:
grâce J s ; catéchumènes] se soumettent à l'esprit de foi et de

«7;irur
grâce »
al
fidèles[les

>« 26.
V> 13"26 Rm VI.VIII1-13.
catéchumènes] à l'espérance de leur
vocation» : Rm I,

43.
Peuple sacerdotal»
Royaume de
prêtres»
1 PII :: ;
5,
Ap16
9. Cf. Ex XIX6.
V 10. «Prêtres»:
ApXX 6.
toi que le Père a envoyé
et que l'Esprit a consacré44,
tu as voulu accomplir dans la de Nazareth
synagogue
la parole du prophète Isaïe 45,
en annonçant aux captifs leur libération
et une année de paix de la part de Dieu 46.
Nous te supplions pour tes serviteurs
qui se tournent vers toi de tout leur cœur
et de toutes leurs oreilles47.
Rends-les accueillants à ce temps de grâce48
qu'ils ne restent pas prisonniers de l'angoisse 49,
:
ni soumis aux désirs de la chair50,
ni étrangers à l'espérance des promesses M,
ni dociles à l'esprit d'incroyance
Mais que, bien au contraire,
croyant en toi, Jésus53,
à qui le Père a remis toute chose
et qu'il a établi au-dessus de tous,
ils se soumettent à l'esprit de foi et de grâce.
Ainsi, fidèles à l'espérance de leur vocation,
ils accèdent à la dignité du peuple sacerdotal
et seront comblés de joie dans la Nouvelle
Jérusalem54.
Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles.
Amen.

44. Is XLI2, ;1 Le IV18.


45. Le IV 21.
46. IsXLI 1-2; Le IV 18-19.
47.LeIV21.
48. Is LXI2 ; Baptême..
Le IV 22. Le temps de la joie (Isaïe) ou de la grac
(Luc) est ici assimilé au temps du
»
49. Is LXI 1, Le IV 18. Le thème des «humiliés se retrouve aUSJ
en Le VII22 (citant encore Is LXI 1).
50.EpII3.
51. Ep II 12.
52. Ep II 12.
53.EpII5,8.
54. IsLXI3, 10. Leterme «nouvelle », dans la ligne messianique
_n

d'Isaïe, est une relecture chrétienne du texte.


Nous présentons nous-mêmes douze
Sanes des
scrutins, comme étant d'inspiration
ans que pourtant le Consilium ne l'eût précise.
prier
biblique,
,
Nous reviendrons ultérieurement sur cette question
des scrutins,
nous, lium
„°°Unss>i.
Conli. pour
our
car elle est
mtant,
très importante.
l'instant,dedefaire
faire
Contentons-
remarquer
remarquerque
q1!e I,1 si
e
illSpIrees
pas ces prières comme
, ne présente
Pardes textes bibliques, c'est que cela n'est que
évident
surtout avec
Pér'l-opes évangéliques
la remise en
selon saint Jean
place
55,
des
anciennement
trop
trois

tachées aux scrutins dominicaux56.

théologie
La th' l
contemporaine

s Demeurent donc
Nantes
onze

::
pièces eucologiques

de sources romaines, ni
orientales ou de textes bibliques:
OICA82
OICA87B
Première adhésion.
duRituel
dépapteme des adultes de Paul VI, qui ne sont ni
inspirées

Signation du front et des sens.


de

-
OICA 95 B
: Liturgie
de la Parole de Dieu.
OICA 117: Exorcisme mineur.
::
OICA 118 Exorcisme mineur.

>
OICA373.5
:
Exorcisme mineur.
OICA [131] Rite de l'onction 57.

rectin5"42 (Samaritaine), IX 1-41 (Aveugle-né), XI 1-45 (Résur-


rectioli de
bie"sûrdel'anciennetraditiondes<<tr01^ scrulins,
Lazare)
intérieuraPl
antérieursàleur «sept»,apparuedès
lesSacramentaires augmentation au nombre de le pontifical romano-
^ermaniqu grégoriens et sanctionnée par
57.LaprièreOICA[131],
praeparato
retrouve encore au

dans le [207
«rite A],
inter dans
tempora ,les
catechume-
Ule
des
enes
descatéchumènrs
puisqu'elle accompagne le rite de l'onction
qui peut se placer à l'un ou l'autre
avec
momnt.
-> OICA [132] :
Rite de l'onction58.
—» OICA 149 B : Inscription du nom.
—» OICA 198: Reddition du Symbole de la Foi.
-» OICA 389.2: Bénédiction de l'eau.
La prière OICA 198 est un cas particulier. En effet,
le Consilium l'a d'abord proposée sans indication de
source, puis comme ayant une source gélasienne (Ge Y'
193). Or la confrontation des deux textes fait très
nettement apparaître qu'il ne saurait y avoir de source
gélasienne à cette prière. Seuls les cinq premiers mots
latins, dont le sens est du reste on ne peut plus
général59, sont communs aux deux prières. Nous en
»
concluons donc à une « erreur de la part du Consiliurt
quand il a présenté cette prière comme ayant une
source gélasienne, et ceci d'autant plus qu'il ne le dira
plus dans la présentation du «texte définitif»
(Schéma 352, 205).
Notre recherche ne nous ayant pas amené non plus
à découvrir une source ancienne à cette prière
OICA 198, nous la classerons tout simplement dans la
même catégorie que les dix prières que nous allons
analyser maintenant.
Celles-ci sont présentées sans origine indiquée, sans
commentaire de la part du Consilium. Pour notre part,
nous n'hésitons pas à dire qu'il s'agit de compositions
modernes dont la seule source d'inspiration, et c'est
déjà beaucoup, est la théologie du Baptême.
La prière OICA 389.2 (troisième formulaire de béné-
diction de l'eau) est un peu particulière. Elle consiste
en quatre adresses au Père, ponctuées par l'acclamation
»
«Béni sois-tu Seigneur auxquelles s'ajoute la béné-
diction finale qui se trouve dans les deux autres for'
mulaires de bénédiction de l'eau (OICA 215, 389.1) i
58. La prière OICA [132], dans le «ritus inter tempora catechu-
menatus », se retrouve encore au n° [207 B], dans les « ritus immédiat6
praeparatorii », puisqu'elle accompagne le rite de l'onction avec l'htile,
des catéchumènes qui peut se placer à l'un ou l'autre moment.
59. «Da, quaesumus, Domine, electis nostns. »
Peut-être cette forme est-elle empruntée labenedic- à
l0ninspirée de la liturgie d'Inde du Sud (OICA 389.1).
Elle développe une théologie particulière liéeau
écrément de Baptême conféré immédiatement après:
le
Par Baptême, Dieu fait jaillir des eaux une
le
vie
Christ,
nouvelle ; il rassemble seul peuple dans
11 libère
en un les nations.
dans l'Esprit; il appelle de toutes
L'ensemble des autres prières de ce type sont placées
dansles seconde étapes du Rituel, et dans
première
des célébrations et donc
Elles accompagnent

de
des
ainside

Ilne
moments
déployerfort
toutediverses.
différents duune palette de
catéchuménat
déployer toute une palette de
permettnt
notations
et
notations
théo-
theo-
d'elles.
nous est possible d'analyser chacune
®anmoins pas grandes lignes
des
t, nous esquissons une liste
partir de

(
eologiques a
qu'elles peuvent présenter, étant bien
n'ots ou expressions significatifs, tout en
part let de la précarité d'un tel inventaire. D'autre
de cela ne signifie retrouve
et ce Rituel pas que dans les autres prières
thèmes,
pas les mêmes
on ne
et mêmes quelques
* Dieu
Créateur
:: autres.

Père (95 B, 1,4B).


375.5),
Il

e
Lesqualitéscréateur (95 B, 117, 149 B); retnbue.
de Dieu: il aime (117,
chacun selon les (118) ;
il estbon (82, ses œuvres (118) ; il (95
scrute B), just
cœurs (118),
forcedesonpeuple(131), 373.5), étemel
118, tout-puissant
(95 B,
providence
87 B);
(117).
ú est la
son peuple (131), sa
LePère de l'homme, et en
et le Fils veulent le salut
il
pariculier des catéchumènes: il est
etsauveur(117, 132); formesonpeuple(117) lUI et
(149 B).
vie (87 B) ; il récapitule tout dans le Christ
ajc, rpliant(117),en
accUert
et le Fils appellent les catéchumènes: en les
les appelant (82,
117), les aidant (82), en
en les attirant (373.5, 149 B).
Il leur
est demandé de soutenir l'effort des catéchu-
,
enlesstnen fidélité (198),
leur accordant la grâce de la(373.5,149B),
en les aspirant
(82), en les conduisant
en acceptant leur pénitence (118), en affermissant leur
démarche (118), en augmentant leur foi (118), enpurifiant
leur cœur (373.5), en les gardant (117), en les fortifiant
(131, 132) et en les «imprégnant» (132); en exauçant
enfin la prière des fidèles pour les catéchumènes (87 B,
95 B, 117, 118, 131, 198).
* Les catéchumènes : :
sont à l'écoute de la Parole de Dieu renouvelés par

:
la puissance de la parole qu'ils ont entendue (95 B) ;
répondent à l'appel du Christ adhérer au Christ (95 B),
chercher (82), marcher sur les traces du Christ (87B),
parvenir à ressembler au Christ (95 B), répondre (82),
s'engager dans les luttes de la vie chrétienne (131), se
tourner vers le Fils (117), suivre le Christ (373.5), témoigner
(87 B), vivre de la puissance de la Croix (87 B) ;

:
développent des attitudes chrétiennes et progressent
spirituellement cœurpurifié (373.5), efforts (118), énergie
(131);fidélité (149B),foi (118), force (131), intelligence

; :
de l'Evangile (131), marche (118),pénitence (118), progrès
(118), ressemblance au Christ (95B)
pour accéder aux sacrements et à la Vie agir selon
la volonté de Dieu (198), devenir fils de Dieu (131), être
consacrés par l'Esprit de la Promesse (149 B), être inscrits
au nombre des disciples (117), grandir pour le Royaume
du Fils (149 B), jouir du bonheur éternel (118), participer
aux sacrements (118), professerpubliquement la foi (198),
puiser à la source du salut (373.5), renaître (131), vivre
heureux (131).
*
:
La communauté chrétienne60 participe de près à la
conversion des catéchumènes bénir et louer (82), mar-
quer les catéchumènes du signe de la croix (87B), et les
frotter d'huile (132).

Par «communauté chrétienne », nous entendons aussi bien


60.
l'assemblée des fidèles (ou le groupe des catéchumènes eux-mêmes)
que les ministres de cette assemblée.
L'absence d'inspiration
de sources anciennes ou composer de
biblique (pour le moins explicite) n'a nullement
empêché les experts du Consilium de
nouvelles prières qui puisent aux meilleurs
théologie baptismale. Nous avons fait uncourt
repérage des lignes théologiques suivies par
aPartir de ces prières de composition résoluimmeenntt
moderne, mais nous aurions tout aussi bien pu
em
thèmes

le
de

faire
Néenseble de l'eucologie de ce Rituel de Paul
détails, VI.
noUS
Néanmoins, sans entrer dans tous les de
<:ertai attacherons, paragraphe suivant, a partir
au
certains cas particuliers, à relever les lignes théologiques
9Uls'expriment dans les choix du Consilium et surtoutlesens
Savolonté de faire une réforme qui aille dans
v°ulu par le Concile Vatican II 61.

II. QUELQUES CAS PARTICULIERS


Ilne nous est possible d'analyser dans ledé
toutes les pièces pas
eucologiques du du Baptême
tiendrons-nous
Rituel
aux adultes de
Paul VI; aussi nousbénédictions.
en
auxseuls exorcismes, ainsi qu'aux RItUel
373)62,qi
parle
je
Pour ce qui est des exorcismes, le
d'«exorcismes mineurs» (OICA 109-118 & revanche il
se situent au temps du catéchuménat. En scrutins
(OICA jamais d'« exorcismes majeurs », desexor-
comportant
(OICA 152-181 387) dansl'esprit
& 379, 383, du
Consl il est permis de penser que,
référu:z, certains exorcismes sont dits «
référence l'ultime
urs
»par
prépa-
aux scrutins à venir, lors de la distinction,
ration quadragésimale. Nous ferons donc

61.Constitution
fonne dé Sacrosanctum Concilium, n62
auxcatéchumènesla
ont une
premiers exorcismes,
vérité,deprecative exorcismes
ou entrelachair la
et positive, doivent montrer aux béatitudes
l'espritcondition entre
de la vie spirituelle, le combat
duRoyaumedeDieu,etlaconstantenécessitédusecours IVIn.
OICA101.
divi.n »
nécessité du secou rs
de Dieu, et la constante
dans cette étude, entre les exorcismes mineurs et les
scrutins.
Quant aux «bénédictions »
(OICA119-124 & 374),
elles sont à mettre en relation avec les exorcismes
mineurs, car elles se situent à la même étape du
catéchuménat63 et en sont comme la contrepartie.

Les exorcismes mineurs

Une simple analyse du Rituel du Baptême de Paul V


:
nous montre immédiatement la place considérable qu'y
tenaient les exorcismes
:
RR 8 Exsufflation sur les catéchumènes.

:
-

RR 13 Exorcisme du sel.
RR 17 (23 pour les femmes) :
Premier grand
exorcisme.
RR 19 (25 pour les femmes) : Deuxième grand

:

exorcisme.
- RR 21 (27 pour les femmes) Troisième grand
exorcisme64.
RR 33 : Imposition des mains.


RR 37 : Onction pré-baptismale.
63, «D,
63. « D, même, les bénédictions qui signifient l'amour de Dieu et
la sollicitude de l'Église
l'Eglise doivent être proposées aux catéchumènes
reçoivent de
pour que, encore privés de la grâce des sacrements, ils cheminement
l'Eglise courage, joie et paix dans leur effort et leur
»
(nn. 119-124) OICA102.
64. Chaque «grand» exorcisme (trois pour les hommes, trois pou-
les femmes) comporte deux prières, soit un total de douze pièces,
en réalité, compte tenu des répétitions, elles sont au nombre de sept,
De plus ces exorcismes étaient de forme imprécatoire,
Pratiquant
une
prierai directement

invective
:
violente
«
pour
Exi ab
s'adresser
eo
en
(ea), spirituS
immunde.»(RR8) au «Ergo, maledicte diabole, reco-
démon

Satan l
gnosce sententiam tuam.
makdicte satana.
spiritus imminere
(RR17, 21, 23, 2 5,
(RR19) Nec te latet,
»
(RR33); «Exi, immunde
«
poenas.»
La réalité
V, n'en
"^nelie du Rituel
l'époque
des exorcismes,
dePlvel et forte quant à
ses
demeure pas
même
moins
si
expressions
une
elle
dans
apparaît
le Rituel
donnée
du Baptême des adultes. siècle),
prépaclse des grands catéchuménats (Ue-VIe
tra-

tient une place très importante dans la


Station
tant des catéchumènes, et nombreux sont
d'Occident que d'Orient, qui en témoignent,
tpef'scHTTi-ppolyte
les

SUr 1 de
mettons-nous
Rome65,
à part
Egérie66 et bien d'autres.
les «scrutins
sur lesquels nous reviendrons ultérieurement, et qui
»
romains
gaement des exorcismes.

SIX
n six d'origine
d' gélasienne:
ptj Abraham, Moysi famulo tuo» :
RR17A,25A=GeV, qui
191.
RR23A IÓ
= v,
ppA Ge Deus terrae, Deus Angelorurn
293. »
RR
RRt 19 1Immortale praesidium» :
«
Dp21A=Ge
(sans antécédent gélasien).
Exoreizo
te, V,296. spiritus, qui pedibus»
immunde :
RR27cX
RR27A Ge
«Audi
- 297. spiritus, qui caeco nato
immunde
te, V, »
« -
maledicte
:
jt»
Ergo Ge.V,294. satana»
«Ergo, maledicte
RR
Part, «AB, diabole»:
23B, 25 B, 21 B, 27 B = Ge V, 292. été.
ii
PartonOn1eUr
£ partr du moment où ils [les
GVS^°naP°stolique,
catéchumènes] ont mIs à,

Imposera les mains tous les jours en


quarantejours éd. cit., p.43. d'abord, endant les
:
Egérie Jouranlqui accèdent au Baptême sont matin
Chrétienournal on
ou jeûne,
voyage exorcisés de bon
par des
clercs.
sources»
Chrétiennes », de éd. P. Maraval, Cerf, Pans, 1982 («
n°296), p.306.
L'onction pré-catéchuménale (du moins dans les
Eglises qui la connaissent) est également accompagnee
d'un exorcisme, s'appuyant entre autres sur le sym-
bolisme du lutteur frotté d'huile qui affrontait ainsi les
luttes du stade. Du reste, Cyrille de Jérusalem parle
d'« huile exorcisée 67.»
C'est plus tard que le rite de l'exsufflation (assimila
au mépris) deviendra lui aussi un exorcisme. Le sel
lui-même est exorcisé, mais le rite comme tel ne peut
être assimilé à un exorcisme.
La disparition du catéchuménat d'adultes et la mul-
tiplication des Baptêmes de petits enfants amèneront
célébration ;
la réduction progressive du Rituel jusqu'à une « seule»
tous les exorcismes vont donc être
regroupés. On comprend aisément comment les rites
antérieurs au Baptême proprement dit se transforme-
ront essentiellement en une longue suite d'exorcismes-
Le Rituel de Paul VI propose onze prières d'exor-
cismes mineurs (OICA 113-118 & 373), toutes diffé-
rentes (donc plus que le Rituel de PaulV). Toutefois,
un certain nombre de remarques s'imposent.
En premier lieu, ces prières ne sont pas toutes
obligatoires68. Il faut ajouter que les exorcismes
mineurs, comme d'ailleurs les Célébrations de la Parole
de Dieu (OICA 106-108) et les Bénédictions, se dérou-
générale sur plusieurs années on ;
lent tout au long du catéchuménat, c'est-à-dire en règle
est donc
l'accumulation d'exorcismes en une seule cérémonie
loin de

pastoral
comme au Rituel tridentin. C'est ici le sens
qui présidera au choix, et du nombre d'exorcismes à
faire, et des prières à utiliser.

:
67. Cyrille de Jérusalem

genoux, [le « ministre prononce l'une ou l'autre des


».
Catéchèses mystagogiques, éd. P. Piedagnel,
Cerf, Paris, 1966 (« Sources Chrétiennes, n° 126), p.106. Il n'est paS

Jérusalem
de notre propos, ici, de nous prononcer sur la paternité « cyrillienne *
des «Catéchèses de
68. « En étendant les mains sur les catéchumènes, inclinés ou *
»] prières SUl'

vantes.» OICA109.
Les
Les possibilités
Po .b.l.' de «ministres» pour les exorcismes
ineurs indiquent aussi que l'on n'est pas dans le
Lesglstr supérieur
s catéchistes, » de la célébration
délégation de
du
l'évêque,
Baptême.
peuvent
par
exercer cette fonction69. Il est juste de penser qu'ily
également
5, associer Consiliumunevolonté
eu de la part du
ce
te les catéchistes à la
sont des agents pastoraux
surtout
liturgie

de mission70.
de
pré-baptismale,
première impor-

indiq lieu où en pays


peuvent se dérouler
pagnue ces exorcismes mineurs fonction d'accom-
qu'ils n'ont qu'une
I encore
Pgnement lors du temps du catéchuménat71. Aucune
n'est de laprésence de la communauté chrétienne
n'est faite
et il serait sans doute judicieux de garder
ces exorcismes leur caractère « privé s,
ne serait-ce

dep ni préparation..
l'ultiPur mettre davantage en relief les scrutins de
ultime
et
dePaulVI, surtout, les exorcismes mineurs du Rituel
éloignés de
dans leur forme, sont bien
ceux des Rituels
S'adren'ont jamais
(0ICA
antérieurs. imprécatoire et
de forme 373.3)72.Certesàmention
l'on ne
3,
Christ
s'adresse 116, 373.1,373.2,
Chris jamais non plus 118
114, 115, 117,
à Satan,
373.4,
mais
373.5) Dieu
ou au
sinonn nome,
peut être faite, mais il n'est jamais
373.3). Ceci se comprend bien dans la perspective
(373*1,

l' l,a,;re,
l'évêque,
d' .« Les
éventuellement
évenXO{¡clsmes
mineurs sont célébrés le
prêtreou
par délégué par
compétent,
le
par un catéchiste
êtrepensé,car de davantage
la
Il
êtrePensé, aVIs, le rôle liturgique des catéchistessanseux? faut
que serait l'Afrique, par exemple,hommesdeetcompre-
hension
t
avoirconnucar

bonnevolonté,
a
patience
hensionoulapersevérance
Ou des
et la ténacité de ces
catéchumènes dont les possibilités
à la hauteur
de ces

de lur
ne sont pas toujours l'Égliseleurdoit.
dapeUeou Srapour se rendre compte de ce que uneéglise,dansune
chapeiie0ljdans[les exorcismes mineurs] danscoursdune célébration
denlOns de le local du catéchuménat au à la fin des
réunion de ou bien, si cela convient, au début ou
72.«Ils catéchèse.»OICA 110. etpositive.»OICA101.
déprécative ~A
ont une forme
des traductions en langue vernaculaire, mais aussi dans
»
la ligne d'une théologie plus «positive envers le mal-
Ces prières demandent à Dieu de libérer le caté-
chumène du péché, parfois concrétisé dans des pratiques
religieuses éventuellement suivies avant la conversion73>
mais aussi et surtout dans le «péché quotidien
fait de l'homme un esclave de l'« ennemi 74.
qul
» »
Dans la ligne d'une théologie plus «positive et »
moins troublée par une démonologie inquiétante, ces
exorcismes, après avoir donc éventuellement énumére
les péchés dont on demande à Dieu de libérer les
catéchumènes, le prient de leur donner la force de la
conversion, la croissance dans la foi et toutes les vertus
chrétiennes, ainsi que d'être encore des témoins de la
vérité75.
Ces exorcismes, se situant tout au long du catéchu-
ménat, se veulent donc avant tout un encouragement
pour les catéchumènes qui ont parfois un long che-
minement spirituel à accomplir avant de postuler le
Baptême, avec des changements de vie radicaux et un

73. Attachement aux idoles, à la magie, aux incantations et aut

en note (et on le comprend ;


invocations des morts (114). Dans le Rituel français ces termes sont
quoique.). Les pasteurs, dans les pays
qui connaissent des pratiques semblables, ne devraient avoir aucune
crainte de s'adapter aux situations locales. Notre expérience nous a
mènes;
appris que cela est extrêmement significatif pour certains catéchu-
ainsi, pour bien des Gabonais, «enlever du cœur
catéchumènes l'esprit du bwiti ou du mabandji, c'est réellement, et
» des

très concrètement, les appeler à la conversion au Christ.


74. Amour de l'argent (114), attraits des passions (114), avarice (llb),
blessures du péché (373.3), cupidité (115, 116), désirs de la chair (373.2),
doute (114), esprit de jouissance (116), haines (114), incrédulité (114),
méchanceté (115), mensonge (115, 373.4), orgueil (116), querelles (114),
tentations (373.1), tout péché (113, 373.1), toute erreur (113), toute sorte
de mal (114).
_:..
75. Au paragraphe précédent nous avons déjà relevé un cert3J:'
nombre de ces vertus dont on demande à Dieu de doter les caté-
chumènes.
Sagement nouveau dans une communauté 76. Ilétait
pque que l'on insistât davantage sur la force de Dieu
Pour lutter contre Satan que sur une invective Vl-a:
VIS de lui, n'a jamais enrichi
ce qui somme toute
Personne sur le plan de la croissance spirituelle.
Enfin, attirons l'attention sur le fait qu'aucun
de
d ces nous gélasienne 77.
exorcismes mineurs n'a une origine
ilY a là la Tradition
Ne une volonté de rupture avec
Pour ouvrir d'autres horizons.
Nous conclurons paragraphe en donnant un
eniple ce
ex de ces prières d'exorcismes mineurs qui nous
nos
vernie illustrer particulièrement bien ce que nous
:
de dire; il s'agit de la prièreOICA11578
Seigneur tout-puissant,
toi qui as créé l'homme à ton image et à ta ressem-
blance,
dans la justice et la sainteté,
tOl qui l'as abandonné après la faute,
ne pas
niais qui as merveilleusement pourvu à son salut
par l'incarnation de ton Fils,
sauve tes serviteurs ici présents :
délivre-les de tout mal et de l'esclavage de l'enneml;
joigne d'eux l'esprit de mensonge,
de cupidité et de méchanceté;

,e
reçois-les dans ton Royaume,
les yeux de leur coeur,
al'intelligence de ton Évangile,
Pour que, devenus enfants de lumière,

76-Les détiens imaginer laforce de


dontle occidentaux ont du mal à traditionnels

àce
catéehurnènes
venusdehtoclOlogique quand ils rompent avec des cultes
Aujourd'hui encore des chrétiens
cIyptochrét.am, est énorme. exemple, sont des
Cryptoch encertains pays du Maghreb par
Il ---.
Les7-Y exorcismes
Le
-
tales(OICA113, mineurs sont soit «inspirés » de sources
moderne.
moderne.
_0"-
- - orien-
Quant
Quant
composition
aceux qui ont 114, 115, 373.1), soit des'ils avaient originellementun
une origine orientale,
açon, I-mprécatoire, abandonné; de toute
faÇon, il a été tout simplement Dieu.
Ces adressés à
yzantine.exorcismes orientaux étaient toujours arménienne et surtout
byzantine. une prière inspirée des liturgies
ils soient membres de ton Église,
rendent témoignage à la vérité et mettent en pratique
la charité selon tes commandements.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Les bénédictions
Il nous faut dire maintenant un mot sur les Béné-
dictions du Rituel de Paul VI parce qu'elles s'inscrivent
dans la logique même des exorcismes mineurs, tels
qu'ils ont été pensés par le Consilium.
Elles sont au nombre de neuf (OICA 121-124 & 374)
et constituent, comme telles, une nouveauté dans l'his-
toire du Rituel romain. Leur origine est d'inspiration
orientale, si ce n'est OICA 121, collecte du 5e dimanche
de Carême (donc troisième scrutin) au Sacramentaire
gélasien et reprise par le Rituel de PaulV comme
oraison conclusive des rites initiaux79.
Ce sont, elles aussi, de véritables prières d'accom-
pagnement du catéchumène au long de son long temps
de catéchuménat, «pour progresser de jour en jour»80,
Leur objet porte donc sur la croissance spirituelle des
candidats au Baptême, mais avec les yeux toujours fixes
sur le sacrement qu'ils sont appelés à recevoir un jour.
Comme les exorcismes, elles ont un caractère
« privé », normalement hors des assemblées de fidèles,
et sont donc bien à prendre comme des «rites du
temps de catéchuménat ». En voici un exemple tout à
fait typique (OICA 124) 81:
Prions,
Dieu, qui as voulu arracher le monde à l'erreur
par l'avènement de Jésus-Christ, ton Fils unique,
exauce notre prière pour tes catéchumènts :
79. RR4. Le Rituel de PaulV du Baptême des petits enfants
ignorait cette prière.
- 80. OICA124.
81. C'est une prière inspirée du Testament du Seigneur
(T. Dni II, 5).
donne-leur pleine intelligence,
foi sans défaut et sûre connaissance de la vérité,
Pour progresser de jour en jour.
Et quand le temps sera venu,
qu'ils soient régénérés pour la rémission de leurs
péchés,
qu'ils glorifient ton nom avec tous les chrétiens.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Les scrutins
Les scrutins, PaulVI, ont toute la
Rituel de
Eglise du
au
aveur des grandes restaurations liturgiques, par eux,
grande
et
tradition
XXe siècle renoue avec la
Pftecliiimenale romaine de l'Antiquité chrétienne Avec
fait d'un Baptême des adultes parétapes, c'estsans de
Var n Il
doute l'un des grands acquis de la Réforme
ï1
Vatican
pour ce Rituel.
se situent dans le cadre général des exorcismes
Pré-baptismaux, mais leur caractère solennel, ausein
du asseniblée
placeareme ecclésiale dominicale et dans cadre le
préparatoire Baptême, leur donne une
au
Pace tout à fait particulière.
On
des sait comment ces grandes
surtout à la suite de la
assemblées
disparition
en Paptêmes d'adultes, sont vues d'abordreleguees
de ,
pi"g
l'Anti-

aUg Jours de férié, se été inutilement


avoir
tentées au
non sans
nombre de sept82,
dan'accumulation des exorcismes tout à
avant fait de
termmer
banalises
d Rituel tridentin83.

82.«Come sujetsparunePlus
p
faut-il : passivité des

(
pour
enPrièreVIte de l'Église.compenser la IDLLglzse
en »R. Cabié L'Initiation chrétienne,
op. Clt., p.77.
le
ans chumene
danslpclîangement
voir, au Rituel de PaulV,ex(^ci
dansl'introduction
dans l'église avant le dernier violetsàblancs,apres
11"Iltion de vêtements du prêtre, de catéchu-
ménales dePré-baptismale (RR36), les «restes » des étapes
l'Antiquité.
On est donc dans un registre radicalement différent
de celui des exorcismes mineurs et des bénédictions.
Le temps (le Carême préparatoire au Baptême lors de
la Vigile pascale), le lieu et l'environnement (l'église
où se trouve rassemblée la communauté chrétienne),
le ministre (évêque, prêtre ou diacre) contribuent à la
solennité de ces scrutins. Il serait des plus opportuns
que la pastorale les prenne sérieusement en compte,
car c'est une chance pour une communauté chrétienne
de vivre auprès de ses catéchumènes de tels moments,
sans oublier que les catéchumènes eux-mêmes se sentent
véritablement introduits dans leur nouvelle commu-
nauté.
;
Les scrutins ne pouvaient trouver place que dans un
Rituel disposé en étapes le principe en étant acquis,
le Consilium pouvait dès lors restaurer les scrutins. En
étudiant le cheminement qui a été nécessaire pour
mettre en place le Rituel, on est frappé de voir la
grande difficulté qu'a connue le Consilium pour la mise
au point des scrutins. En effet, quel devait en être le
contenu ?
Deux principes de base étaient à respecter. Tout
;
d'abord, les scrutins, selon la Tradition, sont des exor-
cismes or, comme nous l'avons vu, le contenu même
des exorcismes devait changer. Il n'était donc plus
question de faire appel aux formulaires anciens, de
type imprécatoire, comme par exemple ceux que nous
propose le Sacramentaire gélasien et que le Rituel de
PaulV avait si malencontreusement mis bout à bout.
Ensuite, dans la ligne de cette même Tradition, pour
renouer avec les grandes homélies quadragésimales de
l'Antiquité, les scrutins devaient être liés aux trois
évangiles fondamentaux de la catéchèse pré-baptismale :
:
1. Jean IV, 5-42 Jésus et la Samaritaine

:
avec le thème de l'eau.
2. Jean IX, 1-41 Jésus et l'aveugle-né

:
avec le thème de la lumière.
3. Jean XI, 1-45 Jésus et Lazare
avec le thème de la vie.
La réforme du Lectionnaire remettra(ducesmoins
péricopes
pour
Pleures aux dimanches de Carême
1année A) 84. On peut toutefois regretter que les textes
attacen traditionnellement
à Testament qui étaient
attachés ces péricopes évangéliques pour la catéchèse
Pré-baptismale n'aient pas été retenus dans ce cadre-
Cl
Par les réformateurs du Lectionnaire :
Mériba85.
2. Isaïe I, 16-19 : :
1* Nombres XX 1-13: Les

3. 1 Rois, XVII, 17-24


eaux
Élie
86.
de
«Lavez-vous ressuscite» un enfant an

Or le Consilium va beaucoup hésiter avantdetrouver


Une forme acceptable pour les scrutins du Rituel
rénové
dans l'esprit de Vatican II. Ainsi, les schémas 337 et
assemblées

«
344 seront globalement rejetés lors des
générales.
La première idée avait été de proposer deuxoraisons, °
la
la Première
type «bénédiction» ;
de type «exorcisme
présentait (pour les trois
aciustissimam
pour cette
scrutins)
»,
dernière,
l'oraison
seconde
et la ConsÚlum
le
proposait
de

it pietatem » que
IUf conclusion des «exorcismi super
le Gélasien
electos» 88"
et le
Rituel de PaulV trois grands
en conclusion des
exorcismes89
La structure
une Désormais même du finalement
scrutin sera aprèsl'honlélie,
inodi-

on aura successivement,
Une prière silencieuse, d'intercession pour
une prière
Missel de PieV avait sanctionné le
report en
3.
semaine des
semine de
trois Péricopes
Carême(1) évangéliques, vendredi de de la
auvendredi(3) du
le et aux mercredi (2) et
dans ellement
dan tecadre au jeudi de la 18esemaine Temps
ordinaire,

rk * c des lectures
ctueHement continues.2esemaine de Carême (Is I, 10.
aVecune au mardi de la
insistance sur le thème de la
puntaM® <*
par
en relation
Jésus
avecune condamnation des scribes et des pharisiens
(MtXXIII
1-12). del'annéeC,
enrlatuellement 10e dimanche du temps ordinaire
1-17) 0n au de Naïm (Lc VII,
avec la résurrection du fils de la veuve
geV,
89. RR28. 298.
les catéchumènes, puis deux prières d'exorcisme (l'une
adressée au Père, l'autre au Fils), éventuellement un
chant psalmique, et le renvoi90. Si l'antique prière
gélasienne de conclusion disparaît de ce moment-là 9S
le contenu des nouvelles prières sera évidemment
biblique (en rapport immédiat avec les péricopes évan-
géliques du jour) et dans le style que nous avons déjà
décrit pour les exorcismes mineurs.
La composition de ces prières d'exorcisme est tota-
lement nouvelle. En règle générale, on rappelle direc-
tement la péricope évangélique, on qualifie Dieu ou
le Christ d'auteur du don exprimé par le texte évan-
gélique, on lui demande de libérer les catéchumènes
de tout ce qui peut entraver leur marche vers la
conversion totale et de les aider à progresser dans leur
vie de foi.
Toutes ces prières des scrutins (OICA164 & 379,
170 & 382, 178 & 387) mériteraient de retenir notre
attention, car ce sont des pièces tout à fait remarquables
et dont l'enracinement biblique rehausse le contenu
doctrinal. Nous nous bornerons, en conclusion de ce
chapitre, à citer la prière OICA 171, qui se situe au
deuxième scrutin, après la lecture de l'évangile de
l'aveugle-né :
APRÈS LA PRIÈRE, LE CÉLÉBRANT,

Prions.
DIT, MAINS JOINTES :
TOURNÉ VERS LES « APPELÉS »,

Père très clément,


toi qui donnes à l'aveugle-né de croire en ton Fils
et d'accéder par cette foi au royaume de lumière,
fais que tes catéchumènes ici présents
soient libérés de toute erreur
qui les cerne et les aveugle,
et donne-leur la grâce
de s'enraciner fermement dans la vérité,

90. Ce sera la proposition (acceptée) du schéma 352.


91. Elle se situe actuellement lors de la «Tradition du Symbole
»
de la Foi (OICA 187 B).
pour devenir fils de lumière,
et le demeurer toujours.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
ENSUITE, SI CELA PEUT SE FAIRE COMMODÉMENT,
LE CÉLÉBRANT IMPOSE LA MAIN EN SILENCE
SUR CHAQUE «APPELÉ».
Seigneur Jésus,
vraie lumière qui éclaire tout homme,
délivre par l'Esprit de vérité
tous ceux qui sont tenus en esclavage
par le père du mensonge,
éveille le bon vouloir
de ceux que tu as appelés à tes sacrements:
heureux de jouir de ta lumière,
comme l'aveugle à qui tu rendis la vue,
qu'ils deviennent des témoins de la foi,
pleins d'assurance et de courage.
Toi qui règnes pour les siècles des siècles. Amen.
Comme nous
Pouvait
; l'avons dit au
être l'analyse détaillée
les traditions
du symbole ou de
Ou encore les prières
début,
de
notre
toutes
cologiques il eût certes été très intéressant
l'oraison
bénédiction
propos ne
pièces
d'étudier
les
dominicale,
de l'eau,ou
pour la der-
même les formules sacramentelles. Pour ces deux ailleurs
etils ensembles, cela été fait, et bien fait, par
et n'était donc anécessaire que nous yrevenions.
il
Tant l'étude despaschoix opérés par le Consiliumpour
cLmiSe
place du Rituel du Baptême des adultes
en
d'an les quelques
d'analyser
délibérés. nous
cas
indiquent
particuliers
clairement
que
que
Aussi nous paraît-il important de
ces
re,
nous

maintenant les lignes directrices qui y on presIde,


d'abord
venons
choix sont

les
ecehque sur le plan théologique,
et pastoral.
mais aussi sur
III. VERS UNE LECTURE THÉOLOGIQUE,
CATÉCHÉTIQUE ET PASTORALE
DE L'EUCOLOGIE DU RITUEL
A ce stade de notre étude, est-il possible de dessiner
un certain nombre de lignes théologiques, catéchétiques
et pastorales qui se dégageraient du Rituel du Baptême
des adultes de Paul VI, fruit du travail du Consilium ?
Nous pensons que oui, même si nous ne prétendons
pas pour autant épuiser le sujet. Du reste notre propos
est de nous en tenir à quelques-unes des grandes lignes
esquissées par le Consilium lui-même.

Une théologie du baptême renouvelée


C'est un lieu commun de rappeler que le Concile
Vatican II s'est voulu avant tout Concile pastoral la
réforme liturgique qu'il a suscitée est une des expres-
;
sions de cette préoccupation92. Cette ligne pastorale,
si elle est certes une lecture des «signes des temps »>
s'appuie aussi sur une théologie précise et structurée.
La réforme liturgique s'inscrira donc dans cette mou-
vance théologique sous-jacente, et une fois de plus, foi
et prière iront de pair.
Luther et les Réformateurs avaient posé à l'Église ,
un questionnement théologique auquel le Concile de
Trente s'était efforcé de répondre. La Réforme litur-
gique tridentine sera l'un des reflets du Concile, et le
Rituel de PaulV, entre autres, s'exprimera dans la
prière officielle de l'Église avec les données théologiques
dont ce même Concile s'était préoccupé. Pourquoi la

92. «Puisque le saint Concile se propose de faire progresser la vie


chrétienne de jour en jour chez les fidèles; de mieux adapter aux
nécessités de notre époque celles des institutions qui sont sujettes à
des changements. il estime qu'il lui revient à un titre particulier de
veiller aussi à la restauration et au progrès de la liturgie. » Constitution
Sacrosanctum Concilium, n° 1.
réforme liturgique de PaulVI ne refléterait-elle pas le
Mouvement théologique qui a abouti et s'est exprimé
auConcile Vatican II93 ?
La doctrine du Concile Vatican sur
i.nsiste essentiellement
II le Baptême
trois points: Le Baptême
chrétienconfère sur spirituelle qui rend
une régénération dans
SOn de Dieu-; baptisé Christ
au àl'Église 96
il incorpore le
son mystère pascal95; enfin, il l'incorpore
11soi,
Nouvelles ; ce qui est nouveau, c'est
données
Pointsparticuliers (très marqués par la recherche
biblique),
théologiques
ce ne sont certes pas des l'insistancesur ces

contem-
et cela dans le contexte pastoral
Porain.
On les retrouve dans le Rituel du Baptême des
ad,iltes en maints endroits, et particulièrement dans
on »
les«bénédictions (OICA 121-124 &374), 198) «les
laou red-
du Symbole de la Foi (OICA
formules de
»
(OICA
215&389).
bénédiction de l'eau OICA 12297
Prenons ainsi la prière
(«Bénédiction.)comme où se
exemple
retrouvent les troisents
théologiques de relever:
que nous venons
Seigneur, prophètes,
as notre Dieu, par la voix
dit à ceux qui venaient vers toi
ez-vous, soyez purifiés»,
de tes
:
93.IlIlserait réformedePaul VI
doitau
d sera' Juste
t
mouvement de rappeler ici tout ce que
antérieur au
la ConcileVatican II,
l'espritréfor-
mateurdu
puisqu'il faut liturgique,bien
racines dans Solesmesau
sans doute en chercher les mouvement de
XIXesiècle. Pape
PieX, et même dans le auxtravaux
Belgique,
aIs
scientifiques
en et une place particulière doit être reconnue
sont developpés en
aux initiatives pastorales qui se qu'en France.
ainsi
94. Allemagne
Co^11111^0115 et en Autriche, 64), sacro-
santumConcilium
;
Lumen
(10)
redintegration(22),Gravissimum
Gentium
Décrets Ad Gentes
28,
(2,8).
40,
(10, 11, (14, 15y21), Unitatis
21,

95.ConstitutionsLumenGentium (7,15,21,31,44),
educationis momentum Sacrosanctum
(14,
Concilium
21,36),
(6);
nitatis Décrets Apostolicam
redintegratio actuositatem (3), Ad GenteS
llcarn actuShUhonLumenGentium
97 ^ositatem
nuedetous ( (22).
(11, 14, 32
6, 7), Presbyterorum ordinis
nue de tousprière, inspirée des Constitutions
(5).
m
Apostoliques,
DécretsAposto-

était incon-
les Rituels latins antérieurs.
et en Jésus-Christ, ton Fils,
tu as institué la renaissance par l'Esprit; regarde matn"
tenant tes serviteurs
qui se préparent avec soin au baptême:
bénis-les,
n'oublie pas tes promesses,
prépare-les toi-même, sanctifie-les:
rends-les capables d'accueillir tes dons,
afin qu'ils puissent recevoir l'adoption des fils
et l'incorporation à ton Église.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Notre propos est maintenant de montrer, à travers
quelques exemples suggestifs tirés du Rituel du Bapte
des adultes, comment la liturgie de l'Église issue
Concile exprime la foi qui fut la sienne, et surtou
t
comment elle traduit questionnement theo
son propre
logique. Nous nous contenterons de dire un mot su
la christologie, la pneumatologie et l'ecclésiologie, aifl
que sur une nouvelle vision du péché.

Un réajustement sur le mystère pascal


metiO
Il serait fastidieux de rappeler ici toutes lesconstituellt
du Mystère Pascal que fait le Concile et qui
II. NOIIS
un des piliers de la christologie de Vatican rapport

« Délivrés de la puissance
:
nous bornerons à l'une d'entre elles qui a un
immédiat avec le Baptême
des ténèbres (cf. Col 13)
l,aui
par les sacrements de l'Initiation chrétienne, morts

16), ils [les catéchumènes] reçoivent l'Esprit


;
le Christ, ensevelis avec lui et ressuscités MeAv^
(cf. Rm VI, 4-11 ; Col II, 12-13 ; 1 PIII, 21-22
avec
d'adopté
cela
des enfants (cf.1 ThIII, 5-7; AcVIII, 14-17) et la
brent avec tout le peuple de Dieu le mémorial de
mort et de la résurrection du Seigneur98. »

98. Décret Ad Gentes, n° 14.


biblist là certes donnée traditionnelle99, et même
biblique une

t
leBa
Pallie
comme l'attestent les citations de ce texte
onciliaire. Les termes mêmes de «régénération
utilisés dans l'Église ancienne pour
100, et par extension de «nouvelle nais-
si »,
designer
sase», sont relation étroite avec la notion de
mystère pascal. en On dire autant du rite baptismal
lui-même, où peut en
l'immersion exprimait bien la mort et la
Sa nouvelle du baptisé ainsi configuré au Christ dans
mort et sa résurrection.
cette Rituel de
donnée PaulV ne méconnaissait certes pas
traditionnelle mais il était plus pre-

te des thèmes comme le péché ou laconnais-


101,
OPPuPePar
Sasedes vérités de la foi. Cela comprend dans le
se
tinatiestIonaIt
d'un xvie siècle dominé par la crise protestante
l'Église, la predes-
dation, le binôme entre autres, sur chrétienne
et « foi-œuvres »,
la liberté
eme le rôle de la hiérarchie ecclésiastique.
Si le Rituel de Paul VI reprend à son compte les
sion eUcologlques d'origine gélasienne qui font allu-
sionau mystère pascal102, bien des prières dues à
l'initiative Consilium même
du
the,n,,,qu'ils'agisse mettront en valeur ce
de compositions nouvelles 103 ou
d'autres total, ce son
d'inspiration
Soulig Pièces orientale104. Au
eucologiques du Rituel de PaulVI qUI
souii^onent configuration à la mort
que
et à a résurrection le Baptême est
du Christ.

99.Ainsi:«Sanctifie aptIses
luiet
VIII 43
s
ressus
cette eau, afin que ceux
avec le Christ, meurent avec lui,
qui
soient
sont
ensevelis,avec

101.

toutesles
que
nSI
- RRn°11,
100.

102. OICA87
14, Ire Apologie 61, 2-3
Justin:
A 9541A,
103. .oIC7.B:131,'178
bénédictions
121Á,192 B, 387
387, B,
224, 230.
ainsiquelafinalede de
particulier OICA 215
des eaux baptismales, en
-104
citons ultérieurement.
GICA124,
374.1, 374.2, 374.4.
La finale d'OICA215, premier formulaire de béné-
diction des eaux, nous paraît particulièrement
significative 105 :
Nous t'en prions, Seigneur notre Dieu
Par la grâce de ton Fils,
:
que vienne sur cette eau
la puissance de l'Esprit-Saint,
afin que tout homme qui sera baptisé,
enseveli dans la mort avec le Christ,
ressuscite avec le Christ pour la vie,
car il est vivant pour les siècles des siècles. Amen.

Une explicitation de la pneumatologie

Il n'est plus à démontrer combien le Concile


Vatican II a eu le souci de redonner à la pneumatologie
la place qui aurait toujours dû être la sienne dans la
théologie, même s'il est vrai que la Tradition occidentale
a davantage péché par omission d'explicitation pneu-
matologique que par absence de pneumatologie.
Toutefois il est intéressant de noter que la Consti-
tution Sacrosanctum Concilium, très concrète quant a
son objet, n'a pas développé une pneumatologie sys-
tématique, à l'inverse de bien d'autres textes conci-
liaires ; en revanche, la réforme liturgique pour sa part
a eu à cœur de donner davantage à l'Esprit-Saint la
place qui doit être la sienne dans la prière de l'Église 106.
Le fait le plus marquant est bien sûr la mise en place
des épiclèses dans les nouvelles prières eucharistiques.
Le Rituel du Baptême des adultes ne l'ignore pas pour
autant.

105. C'est du reste le formulaire proposé pour la bénédiction des


eaux baptismales à la vigile pascale.
; :
106. Y. Congar (Je crois en l'Esprit Saint, tome I L'Expérience ae
l'Esprit, p. 226-235 Le Cerf, Paris, 1981) a bien montré quels sont
les axes essentiels de la pneumatologie de Vatican II, et également
,-

(p. 230-231) quelques répercussions de cette théologie dans la réforme


liturgique.
Dans le Rituel de PaulV, nous n'avons repéré que
dehors
quatre mentions explicites de l'Esprit-Saint, en les
d'un contexte trinitaire, comme par exemple
doxologies 107. Dans le Rituel de Paul VI, toujours hors
dumême contexte trinitaire, il y en a dix-sept. la
L'analyse de ces prières demande que l'on fassepre-
distinction entre les onze qui appartiennentaux la
rciière et deuxième étapes du Rituel et les six de
troisième. prières 108 se situent
situent
Pour le premier groupe, cinq prières 'os se
étape): quatre
au temps du catéchuménat (première
orientale uneet
exorcismes mineurs (trois d'origine
inspirée forte saver pneu-
par des textes bibliques de(d'origineonentale).
matologique), et une bénédiction del'électiori et
de rillumination (seconde étape) la
célébration
de
11°. l'appel
L'obiet décisif et les
:
Six autres 109 appartiennent au tempspremière

cinq
dans
autres dans
demander
la
les scrutins de ces prières est de
dans leur croissance
que l'Esprit aide les catéchumènes l'action de
spirituelle ou que ceux-ci soient ouverts à
1Esprit en temps de catéchuménat.
ce
Dieu, éternel et tout-puissant,
bien-aimé
Par ton Fils unique et
tu nous as promis l'Esprit-Saint;
nous te supplions pour ces catéchumènes
qui s'offrent maintenant à toi: Saint-Esprit,
du

es7
"fin qu'ils puissent devenir le temple
éloigne d'eux l'esprit du mal,
de toute erreur et de tout
péché..
gentilibuset ido/a),38
107.RR
(abrenuntiatio),
(professiofidei), : 450).
14 (oratiopro
41 (unctio chrismatis GeV
mentions explicites de l'Esprit lors de la Bénédiction
deseaux
des eaux
baptismales
: la Confirmation.
de113,114,
OICA
et dans le Rituel
108. Exorcismes mineurs
373.1,373.2;bénédiction :
374.4.
109.Célébration décisif:OICA149B, scrutins: 164 13,
Cél'b de l'appel
1B,
lHin
17
Il
O.}I,lsagit
B,379 B, 383 B. des
- de chacun
scrutins (sauf
de la seconde prière
Pour
111.OICA387 B, troisième scrutin).
la liturgie jacobite.
°

OICA 113. Il s'agit d'une prière inspiréede


au
Il convient de noter la différence de ton que pré-
sentent les prières de la troisième étape 112, celle des
sacrements de l'Initiation.
Nous mettons à part OICA224, reprise de RR41,
;
donc de GeV450, et qui est traditionnelle dans la
liturgie latine elle s'applique à l'onction presbytérale
post-baptismale113: la mention de l'Esprit n'y est que
descriptive, puisqu'il s'agit de la dénomination du Bap-
tême qui est «renaître de l'eau et de l'Esprit Saint ».
En revanche les cinq autres correspondent à ce
changement de ton dont nous avons parlé elles s'ap- ;
pliquent, les trois premières à la bénédiction des eaux,
et les deux autres au sacrement de Confirmation.
Pour ce qui est du premier formulaire de bénédiction
des eaux, il s'agit ici d'une véritable épiclèse sous forme
invocatoire. Nous recitons encore une fois ce paragraphe
final d'OICA 215 :
Nous t'en prions, Seigneur notre Dieu
Par la grâce de ton Fils,
:
que vienne sur cette eau
la puissance de l'Esprit-Saint,
afin que tout homme qui sera baptisé,
enseveli dans la mort avec le Christ,
ressuscite avec le Christ pour la vie,
car il est vivant pour les siècles des siècles. Amen 114.
On en revient donc à la nature épiclétique de la

231.
bénédiction des eaux (ne faudrait-il pas d'ailleurs plus

:
post-baptismale OICA224 (=RR41)
112. Onction presbytérale
bénédictions des eaux: OICA215, 389.1, 389.2; Confirmation:
;
OICA230,
113. Désormais cette prière n'est du reste employée que dans le
cadre de célébrations qui ne comporteraient pas de Confirmation..
:
114. Il faut noter que OICA215 est une - reprise littérale de la
source gélasienne pour ce qui est de la mention de l'Esprit Discendat
in hanc plenitudinem fontis uirtus spiritus tui (Ge V, 448).
justement parler de «consécration des eaux>>?)4
dJOIgnant ainsi la Tradition antique 116 encore exprimée
dans le Gélasien, qui elle cependant était sous forme
daction de grâces117
Les deux autres formulaires de bénédiction deseaux
n' ont pas cette nature épiclétique ; de plus, leur conclu-
si
sion est double, selon qu'il s'agit d'une véritable «consé-
Ration » (première conclusion), ou
d'une bénédic- «
laV" si l'on dispose déjà de l'eau consacrée lors de
laVigile pascale (seconde conclusion).
Quant aux deux formulaires qui accompagnent le
sacrement de la Confirmation, le premier,celuide
sa
1imposition des mains, d'origine gélasienne (GeV *jx •
onction épiscopale post-baptismale) et le second,celui
de l'onction chrismale, d'origine byzantine, ilsnepou-
ai.ent bien évidemment pas ne pas faire référence
explicite à l'Esprit-Saint118.

Une appréhension ecclésiologique différente

Que le Baptême soit une «incorporation


la
à
bien sûr une donnée tout à fait traditionnelledans
»
l'Église

Géologie
JJ anque de ce sacrement. Le Rituel de Paul V ne
sens, même
pas d'expressions allant dans ce
Si elles
sont peu nombreuses 119.

115.Le Rituel de PaulV (CaputVIII: Benedictio fontis seuaquae


épiclétiqueextra previlegium Paschae et Pentecostes)n'apascatéchumènes
babtismalis cecaractère
etde et comporte même une infusion d'huilelades des
Chrême dans l'eau. Il en va de même pour BRe,ncé^Jjc*tjo^n
eaux bien de la Vigile pascale selon le Missel de PieV. Il s'agissait
doncbiende lhen,Debaptismo4,4.
Sacrarnentis
to117. «
Tertullien, De »
baptismal,
bénédictions au sens 4. Ambroise
strict
Ambroise de
du terme.
de Milan, De
Milan,upe

117.P.Jounel,«LesBénédictions»
tomeII,p.288-289.
in L'Église en prière, OP'c't"
118.Ileûtété intéressant J'huIle

f 9. l'évolution de l'épiclèse sur


de voir vers surl'huile
Chrêmefcommedanslaliturgielati.ne,pareexxeemmpple.
119.RR4,
,
queconnurent certaines anciennes l'exorcisme
du Églises
et la confe
La nouveauté ne porte donc pas tant sur l'affirmation
selon laquelle le catéchumène s'apprête à entrer dans
la «société-Église », mais sur sa situation au sein de
la communauté chrétienne. Pour l'instant nous ne fai-
sons que situer la question, car nous la traiterons plus
profondément par la suite. Néanmoins, c'est l'ecclésio-
logie elle-même qui est ici en cause, car c'est la
perception que l'Église a d'elle-même que le nouveau
Rituel dégage plus clairement.
Il est hors de question de faire une analyse, même
succincte, de la richesse ecclésiologique du Concile
Vatican II. Rappelons simplement toute la place faite
par les textes conciliaires à une vision de l'Église comme
réalité spirituelle, ce qui d'ailleurs ne s'oppose en rien
à sa visibilité au milieu des nations. Entre autres, cela
a pour conséquence de resituer la communauté chré-
tienne, même locale, face à ses responsabilités ainsi
« [la communauté locale] est tout spécialement attentive
;
aux catéchumènes et aux nouveaux baptisés, qu'elle
doit éduquer peu à peu dans la découverte et la
pratique de la vie chrétienne» Il.
Le Rituel de PaulV, en une seule célébration rap-
»
pelons-le, «introduisait le catéchumène dans le bâti-
Dieu;
ment église, signifiant ainsi l'entrée dans l'Église de
mais en revanche la présence de la communauté
chrétienne n'était pas du tout requise 121. Le Rituel de
Paul VI, même s'il invite aussi à placer les différentes
célébrations de chacune des étapes dans des lieux
divers, se préoccupe davantage de situer les catéchu-
mènes par rapport à une communauté chrétienne.
Ceci vaut spécialement pour les seconde et troisième
étapes du Rituel. C'est ainsi que les catéchumènes sont

120. Décret Ad Gentes, 6.


121. Comme anecdote citons le fait suivant: lorsque François Liber-
mann, qui devait plus tard restaurer la Congrégation du Saint-Esprit,
a été baptisé le 24 décembre 1826 (il venait du judaïsme et son père
était le rabbin de Saverne), la célébration s'est déroulée dans la
chapelle du Collège Stanislas de Paris, en la seule présence «laïque»
de ses parrain et marraine.
Présentés à la communauté des fidèles lors du rite
de Ion
cette au début du Carême122 une ;
participation
scrutins123 même communauté est requise lorsdes

célébrr pour les appelés qui » ; encore toutes


et des traditions124 on aaccompagnent
les
ces
célébrations 125, parler des sacrements de
sans même
Initiation qui déroulent lors de la Vigile pascale126,
se
sommet de l'année liturgique, à laquelle tous les chré-
,1 On notera
aPtismale du
tient
reste à
place
ce sujet combien
essentielle dans la
la liturgie
célébration
delaVigile pascaleune
point que si celle-ci doit se
dérouler au
Baptême, ne serait-ce que
de pelts
appauvrie.
sans
enfants, elle apparaît
comme terriblement

Une
autre vision de la notion de péché
La comparaison
dePaul entre le Rituel de PaulV et celui
volonté dece
VI nous a amené à souligner la
adult de ne réduire l'Ordo du Baptême des
ultes à une longue
pas
suite d'exorcismes comme
monies
c'était
unpeu le cas antérieurement, avant les
Lee&en! dites du Baptême.
l'avo. COnsilium n'a donc pensons
i'a, pas voulu, et nous
aux
montré, que le Rituel du
:Baptême donne
«faute»
Clsmes une part excessive les notions de absentes,
oude«libération du péché» n'en sont pas dansle
mais il de voir
y a une volonté délibérée

122.lieu
autre lecélébreraaucoursdelamesse
«Leadapté.On
dans
est dans un

167,174.
dimanche Carême,aprèsl'homélie»OICA141. messe du premIer
de eme, 160,
124.OICA182etsurtout186:«Ecoutezles foi
123. OICA
paroles
les paroles la
dede la foi par
fOI
laquellevoousdeviendrezdesjustes.» «Ecoutez
126 ?
loc 68^raenotanda
LesA148, 163,(n°49,
del'înv1 011
170, 177, 375, 378, 382,
386.
les sacrements
58-62) rappellent que Vigile pascale,
saufpour chrétienne célébrés lors de la
doivent être
de graves nécessités pastorales».
Baptême plus qu'une « libération du pouvoir de Satan »>
même s'il est aussi «rémission des péchés ».
Le processus de conversion du catéchumène est fonda-
mentalement une œuvre de la grâce, même si elle suppose
la coopération de l'homme. Pour des raisons liturgiques et
pastorales, l'Église aide le catéchumène, au moyen des
exorcismes, dans le processus de sa conversion et dans son
cheminement vers la plénitude de la vie chrétienne. Le
catéchumène, en plus de recevoir l'aide de l'Église, perçoit
sa maternelle sollicitude, recevant ainsi des lumières nouvelles
pour découvrir la miséricordieuse bonté de Dieu. Les exor-
cismes ont donc un profond sens théologique, liturgique et
pastoral127.

Nous avons aussi signalé que les «reprises tradi-


:
tionnelles » du Gélasien comportaient des blancs impor-
tants ces omissions portent en règle générale sur tous
les exorcismes de type imprécatoire.
Il est donc permis de se poser la question de savoir
quelle théologie du péché véhicule ce Rituel. Là encore,
la réforme liturgique découle de la pensée théologique
de Vatican II, et l'on se trouve éloigné, mais non en
contradiction, des préoccupations des Pères du Concile
de Trente. A notre sens, un certain nombre de points
méritent d'être soulignés.
D'abord, pour le dernier Concile, le péché est surtout
vu comme un affaiblissement spirituel dont les consé-
quences sont désastreuses pour l'homme, qu'on le
considère individuellement ou socialement128. Ensuite,
et en regard de ce premier point, la libération du
péché dépend, d'abord et surtout, de la grâce du Christ
rédempteur 129. La libération «actualisée »
du péché

;
127. J.A. Abad Ibanez, M. Garrido Bonano : Iniciation a la liturgia
de la iglesia Éd. Palabra, Barcelone, 1988, p. 196. La traduction est
nôtre.
128. Constitution Gaudium et Spes (2, 13-18, 25, 37, 40-41, 58); -,
DécretAd Gentes (8).
129. Constitution Lumen Gentium (8), Gaudium et Spes (22), V
- ,

Verbum (4) ; Décrets Christus Dominus (1), Ad Gentes (8) ; Déclaration


Nostra aetate (4).
est œuvre du sacrement de Réconciliation 130, et il est
curieux de constater fois, à notre connais-
que pas une
lance, le Concile rappelle directement le lien entre
VUleme ne l'avons
péchés. Comme nous
^aptême
et pardon
vu,le- Concile préfère
et
des
une vision plus «positive du »
c'est dans ce sens que le Consilium a
travaillé131
La doctrine traditionnelle du péché originel n'est
voulant pas
repres pas omise le Concile, mais, ne
par
rePrendre la doctrine déjà suffisamment
de Trente
rasee, il a préféré, dans son souci pastoral, en
i,JPPeler plutôt les conséquences132. Il est notable que
rdo
*Péchéoriginel».
du Baptême des adultes, à la
des petits enfants 133,
Donc, sans pour
duBaptême qu'est autant oublier
la libération du
différence
ne comporte aucune
l'aspect
péché, le
de
mention
celui
de

Consilium
préféré mettre clairement en valeur son aspect «posi-
dans la ligne que le Concile avait soulignée, a
*
Ir, l'éminente dignité du Baptême.

Une prise en compte


de la progression catéchétique

né Concile II avait été clair quant àla


essité Vatican
de revenir à Ordo du Baptême des adultes
un

nis(5), Lhristus Dominus (30).


;
ni}32\ConstitutionLumenGentium(11) DécretsPresbyterorum
(11) ; Décrets Presbyterorum Ordi-
Ordl-

d 131 Les
Trent: PraenotandaGeneralia,rappelantladoctrine
'îenotandaGeneralia,rappelant ladoctrineduduConcIle
Concile
de Trente
péchés »(n°2), « rémission de tousles
selon laquelle le Baptême est aspectpositif (n 3-6).
Constitutions insistent eux aussi sur son 31,34), Sacrosanctum
Cncilium(14);
Lumen Gentium (9, 10-11, 26,
Décrets Apostolicam actuositatem (3),
terorum
ordinis
ac<«/(StUti0n
Consft
actuositatem(7). Gaudium et Spes (13, 22, ;
25) Décret Apostolicam
133* Rituel français du Baptême des petits enfants, n°85.
par étapes134. Il avait aussi relevé le fait que la
conversion est un itinéraire qui parfois peut avoir des
conséquences sociales importantes 135. Le Rituel rénove
se devait donc de prendre en compte ces différentes
réalités.
La structure même de la «marche catéchuménale»
montre combien on a été sensible aux réalités humaines
qui sont sous-jacentes à tout ce processus de conversion
et d'initiation.
Cette attitude de profond respect des démarches
humaines marquée par l'étape à laquelle se trouve le
candidat se traduit dans le Rituel lui-même, y compris
dans l'eucologie.
1. Le premier temps, celui du pré-catéchuménat, où
les intéressés sont curieusement nommés dans le Rituel
latin lui-même sympathisants136, et qui correspond à
bien évidemment aucun acte liturgique le «sympa-
thisant », objet d'une évangélisation plus ou moins
:
une étape catéchétique de l'évangélisation, ne comporte

lointaine, a été sensible au message chrétien. C'est un


temps d'approche qui nécessiteun grand respect de
l'Église vis-à-vis de ceux qui se trouvent dans cette
situation, et dont certains, pour différentes raisons,
n'iront pas plus loin.
catéchuménat, où les
2. Le second temps, celui du
candidats sont justement appelés «catéchumènes 137, »
134. Constitution Sacrosanctum Concilium (64, 67)
Gentes (14).
; Décret Ad
135. Décret Ad Gentes (13).
136. Les Praenotanda (n°12) usent également de guillemets. ce
gallicisme qui fait ainsi irruption dans le latin ecclésiastique exprime
bien que l'on a affaire, sinon à une situation nouvelle, du moins
une prise en compte de cette situation de la part de l'Église
là que se situe la nouveauté.
: c'esta

137. Le Code du Droit canonique de 1983 rappelle que lesCate' 1

chumènes, à la différence des pré-catéchumènes, « sont unis à l'Église


qui les considère déjà comme siens » (Canon206). C'était là aussi
répondre à un vœu du Concile (Décret Ad Gentes, 14).
r---
TEMPSÉTAPESCÉLÉBRATIONSNOM
ÉTAPES CÉLÉBRATIONS NOM
1. Évangé-
lisation Précatéchu-
«
ménat » (pas de célébra-
tion)
r---- « Sympathisants »

PREMIÈRE ÉTAPE
2- Réception du Catéchumé-
Kerygme «
nat» Rite d'admission
Célébrations
de la Parole
Exorcismes
mineurs
Bénédictions
[Onction]
r--- Catéchumenes

SECONDE ÉTAPE
3. Maturation
de la foi
« Purification »
et Rite d'inscription
«illumination»dunom
Scrutins
Traditions
[Reddition
Effetha
Onction]
- —

Appeles
, ou
élus

TROISIÈME ÉTAPE
4. Réception
des
sacrements « Mystagogie »
Célébration des
sacrements
Célébrations mys-
L tagogiques Néophytes
N, h tes

». COnSt'tUedansnotre
etqui correspond réception
ke7g^
étape au stade catéchétique de la
d'admission
Elle est inaugurée par le rite
(OICA 73-97 & 370-371), avec la première adhésion du
candidat, les signations, son introduction dans l'église,

;
et éventuellement le renoncement aux cultes païens et
l'imposition d'un nouveau nom elle sera ponctuée par
des célébrations de la Parole de Dieu (OICA 106-108),
les exorcismes mineurs (OICA 109-118 & 373) et les
bénédictions (OICA 119-124 & 374), et, si on le juge
opportun, une onction avec l'huile des catéchumènes
(OICA 130-132).

chumènes :
Les formulaires du rite d'admission se veulent jus-
tement adaptés au contexte de foi des nouveaux caté-
ils ont été évangélisés, mais ils n'ont pas
encore été instruits. L'Église demande à Dieu de les
aider dans le cheminement qu'ils entreprennent.
Prenons pour exemple OICA 95 A138 qui est la prière
conclusive du rite d'admission au catéchuménat
Dieu créateur de toutes choses
:
nous te prions très humblement
de regarder avec amour tes serviteurs N. et N.
rends-lestoujours fervents,
:
joyeux dans l'espérance
et fidèles à te servir.
Fais-leur la grâce de les conduire
au bain de la nouvelle naissance,
pour qu'ils puissent vivre avec tes fidèles
de manière à porter des fruits en abondance,
et obtiennent ainsi les biens éternels que tu as promis.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Nous avons déjà parlé des exorcismes et des béné-
dictions et il n'est plus nécessaire que nous y revenions.

138. Tant le Gélasien (Ge V, 290) que le Rituel de Paul V (RR15)


placent cette prière après la remise du sel, désormais abandonnée
(sauf si elle a une signifiance culturelle) ou éventuellement substituee
par la remise d'un insigne chrétien tel qu'une croix ou une médaille.
Le sens premier de cette remise du sel a été l'accueil dans la
communauté chrétienne. Dans bien des pays africains, la remise d'eau
à boire est un signe d'accueil tout à fait parlant.
3. Le troisième
IIunlInation, temps, celui de la purification et de
}"

élu» où le catéchumène devient « appelé ou »


t
« et qui correspond au stade catéchétique de la
niaturationde la foi, constitue dans notre Rituel la
eode étape », normalement située dans le Carême
illnédiatement
préparatoire Baptême qui devrait
aVOIrheulorsde la Vigile au
pascale. Elle est inaugurée
a
Par le rite d'appel décisif (OICA 143-151 & 375), avec
presentation
;f; des candidats et l'inscription de leur
.& elle sera ponctuée par les scrutins (OICA 160-
180

I i 378-387) et les traditions du symbole et de


1oraISonAltion
la r:ddition
du
dominicalesymbole
(OICA(OICA 194-199),
181-192), et lerite
de
éventuellement
dEffetha (OICA
descatéchumènes
Pour
affaiFeaCe
en Us
ydes
de
du symbole (OICA194-199), le rite de
200-202) et une onction avec l'huile
(OICA206-207).
qUI est des formulaires,
catéchumènes qui se
nous avons désormais
rapprochent
leur Baptême. Le kérygme leur a étéannoncé
et Ils VIVent alors
de leur
,.
de plus
vie de foi
un temps intense
Pou 5cheminer jusqu'à la Pâque de leur Initiation.
1ncommunauté
la
element
important est encore à prendre en compte
des fidèles est désormais participante
:
aux actes liturgiques
Co^Jfliunauté
de cette étape, se montrant une
Nous à la fois témoin et accueillante.
dont
d ne reviendrons pas non plus sur les scrutins
nous avons déjà parlé, mais sur le rite de la
firadltIon

i
"Ildu de l'oraison dominicale (qui se situe vers la
dernier
f\n j Carême avant le Baptême et toujours
epres le troisième scrutin) dont nous donnons en
expîr, et
duitwlen l'oraison conclusive (OICA192B) 139, qui tra-
le
blatement climat de cette phase d'illumination immé-
Évangélisés,antérieure à la réception des sacrements.
désormais
convertis mûris dans leur foi, les élus
sont et
prêts pour la «régénération : »
torsde Le
a Sacramentaire gélasien (Ge V, 409) utilise cette oraison
invitalagrande
PieV(dasemblée intercession du Vendredi saint, après que le diacre
lamêmee à prier pour les catéchumènes. Le Missel de
ta me Pîême que celui de Paul VI) la retiendra également pour
circonstance.
Dieu éternel et tout-puissant,
toi qui as fait grandir ton Église
en lui donnant de nouveaux enfants,
augmente en nos catéchumènes l'intelligence et la fo
pour qu'en renaissant de la fontaine baptismale
ils soient mis au nombre de tes fils d'adoption.
Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen.
011
4. Le quatrième temps, celui de la mystagogie,
le catéchumène, désormais chrétien, devient «néo-
phyte» de Ii
et qui correspond au stade catéchétiqueRituel
réception des sacrements, constitue dans notre
la «Troisième étape », normalement située au Temps
pascal qui suit le Baptême. Elle est inaugurée par la
réception des trois sacrements de l'Initiation chrétienne
;
(OICA 213-234 & 389) que sont le Baptême,dans
Confirmation 140 et l'Eucharistie elle se poursuivra
a

».
la prédication et la prière tout au long de ce Temps
pascal sous des formes variées (OICA235-239).
Les formulaires de prières prennent en compte désor"
mais le fait que les catéchumènes remplissent toute
les conditions pour être chrétiens ou même qu'ils son
devenus chrétiens. Ce sera le cas de la prière
OICA 230141 qui accompagne l'imposition des mains
de la Confirmation:

140. Il est tout à fait regrettable qu'en maints endroits on continue


des
à dissocier Confirmation et Baptême dans l'Initiation chrétienne
adultes, la reportant généralement d'un an. Ceci montre bien quune
réforme liturgique n'est pas toujours accompagnée d'une boll
eS
quUlue
compréhension de l'esprit qui a présidé à son élaboration etTant.
»
« conversion des mentalités est affaire de longue haleine.canonlQ,
Praenotanda du Rituel (n°34) que le Code du Droit Y
(can. 866) n'admettent de dérogation que «si une raison grave s

oppose
141. Cette prière accompagne, dans le Gélasien (GeV, 451), rIIVe
tion épiscopale après le Baptême de la Vigile pascale, elle-rne. tot
située après l'onction presbytérale post-baptismale. Le Pontifical
dentin de ClémentVIII la conservera également pour le sacrement
de Confirmation.
Dieu tout-puissant,
Père de Jésus, le Christ, notre Seigneur,
tu as fait renaître ces baptisés de l'eau et de l'Esprit,
tu les as libérés du péché;
fepands maintenant ton Esprit Saint,
donne-leur sur eux
un esprit de sagesse et d'intelligence,
esprit de conseil et de force,
esPrit de connaissance et d'affection filiale;
remplis-les de l'esprit d'adoration.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

Une chance pastorale


PUi.s Vatican II, il devrait être admis par tous que
la Urgle
Un

la
un ensoiest

es
«
d'abord une démarche pastorale et non
»qui
la1attue l'esprit retomberait vite dans ce rubricisme
:
préserver
liturgique pour soi-disant en

11es zèle,p:>ur l'avancement

ti et la restauration de la liturgie
duSi a JUste titre pour un signe des dispositions provi-
duSai ;
de Dieu sur le temps présent, comme un passage
et
CeUe-ci r .m®medans son Église et il confère à la vie de
à toute l'attitude religieuse d'aujourd'hui,
une empreInte

Si
"Ollséquellces
la
caractéristique 142.
nous attacherons-nous maintenant à noter les
PllIonchrétienne
pastorales de la rénovation du Rituel de
PréoccuPation
e des adultes, ce qui a été en fait
du Concile.
majeure du Consilium, dans la ligne

l
'-Unstituti utton
c~O]nst
i.t,t,on, Sacrosanctum Concilium (43). Voir encore, dans la
les n" 33, 41-42, 44-47.
Une pastorale pour les catéchumènes:

Les catéchumènes sont eux-mêmes objet de la pas-


torale liturgique, puisque ce Rituel a d'abord été conçu
pour leur bénéfice spirituel. Deux points nous paraissent
surtout dignes d'être soulignés :
1. Le respect d'un cheminement :
Catéchèse et liturgie devraient faire bon ménage, et
non point, comme c'est trop souvent le cas, s'ignorer,
quand ce n'est pas s'opposer plus ou moins franchement.
C'est ainsi que l'on pourrait éviter ces deux écueils
à
fatals que sont, soit une liturgie « la remorque de
»
la catéchèse où règnent l'improvisation ou l'invention
permanente, même si cela revêt les apparences d'un
«respect du vécu », soit une liturgie qui ignore super-
bement la démarche catéchétique, comme s'il était
possible de valoriser le sens du sacré en oubliant le
sens de l'humanité dont la pédagogie catéchétique est
un aspect143.
Comme nous l'avons vu, l'eucologie du Rituel prend
en compte les réalités humaines et le cheminement de
foi des catéchumènes. On ne gagne pas à brûler les
étapes, et la liturgie se devait de respecter un tel
:
parcours spirituel. L'expérience de tous les pasteurs
pourrait en témoigner des catéchumènes en début de
catéchuménat n'ont pas du tout l'ouverture d'esprit et
l'aptitude pour vivre l'expérience liturgique comme ceux
qui sont dans leur ultime préparation ou encore reçoi-
vent les sacrements de l'Initiation.
C'est la raison pour laquelle les démarches liturgiques
de la première étape du Rituel sont toutes «privées »>
:
c'est-à-dire que la présence de la communauté des
fidèles n'est pas requise il s'agit bel et bien de liturgies
à usage exclusif des catéchumènes.

143. A notre avis, les traductions trop «fidèles» au Rituel latin,


sans souci d'adaptations aux cultures locales, constituent des portes
ouvertes vers toutes les incongruités en matière liturgique.
De plus, le contenu même de l'eucologie
reste très
< vague » sur le plan théologique, les prières se conten-
de demander à Dieu son aide pour que les
techumènes grandissent dans la foi et accèdent ainsi
SaCrements* Qu'on en juge par la prière
pICA87A144
lors du qui
rite d'admission au catéchuménat
Dans ta bonté, Seigneur, exauce nos prières
:
accompagne la signation des sens

Pour ces catéchumènes


que nous avons marqués de la croix du Sauveur.
Garde-les par la puissance de cette croix:
en persévérant là où ils ont commencé,
en étant fidèles à tes commandements,
qu'ils parviennent à l'illumination
Par
de la nouvelle naissance.
Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
On peut ainsi prière «des commen-
comparer cette
cements à n'importe lequel des exorcismes de scrutins
»
oOUr saisir la grande différence de poids théologique,
l'u ecore à la prière OICA 224145 qui
ConChon accompagne
post-baptismale, au cas où le sacrement de
Connrmation
serait (malheureusement) différé :
L
PereDieu tout-puissant,
de Jésus, le Christ, notre Seigneur,
vous a fait renaître de l'eau et de l'Esprit Saint,
etvous a donné le pardon de tous vos péchés.
Désormais,
vous faites partie de son peuple,
vous êtes membres du Corps du Christ,
et vous participez à sa dignité
de prêtre, de prophète et de roi.
Dieu lui-même
vous marque de l'huile du salut
1
le
le
Le Sacramentaire gélasien (Ge V, 286) utilise cette prière
a »
caticumenum faciendum et le Rituel de Paul V (RR 11)
145es*slgnattons.
pour

145 fnransle Sacramentaire gélasien (GeV, 450) cette prière


Pagne l'onction accom-
aIlleurs
épiscn sacerdotale post-baptismale (distinguée de l'onction
de même que dans le Rituel de Paul V (RR 41) qui ne
que cette onction.
afin que vous demeuriez dans le Christ
pour la vie éternelle. Amen.

chrétienne :
2. L'intégration progressive dans la communauté
Ce n'est pas une des moindres difficultés
pastorales que d'intégrer des nouveaux catéchumènes
dans une communauté chrétienne. Il semblerait d'ail-
leurs que la chose soit plus aisée à réaliser dans les
pays de missions que dans ceux de vieille chrétienté,
sans doute aussi bien en raison du nombre des caté-
chumènes dans les premiers que de l'indifférence sociale
que connaissent les seconds à l'instar de la société
dans laquelle ils sont insérés.
La première étape du Rituel a le souci de créer
«
une communauté de catéchumènes »,
autour de leurs
pasteurs, de leurs catéchistes et de quelques fidèles
»
bien déterminés, les « répondants 146. Notre expérience
personnelle nous a appris l'importance de cette pre-
mière étape qu'il faut absolument respecter des per-
sonnes plus ou moins au même point dans la maturation
:
de leur foi doivent pouvoir partager entre elles, et en
toute liberté, leurs interrogations, leurs doutes et leurs
difficultés, quitte à bénéficier de l'aide de ces chrétiens
que nous avons nommés auparavant.
La deuxième étape, si proche de la réception des
sacrements, se doit d'intégrer peu à peu les catéchu-
mènes dans la communauté chrétienne qui sera la leur.
De là vient la participation des «parrains et «mar-
»
»
raines qui constituent un accompagnement direct et
personnalisé de la part de la communauté chrétienne ;
146. Il serait intéressant de
;
s'attarder sur les diverses catégories
d'accompagnateurs que propose le Rituel c'est le cas en particulier
»
des «répondants (en latin sponsores), personnages nouveaux dans le
Rituel romain, mais qui expriment bien la différence entre ceux qUI
sont garants du sérieux de la démarche des pré-catéchumènes (les
« »)
répondants et ceux qui accompagnent de façon personnelle le
démarche catéchuménale (les « parrains»). Au Gabon, nous avons eu
l'expérience de ces présentations au rite d'admission au catéchuménat
»
faites par le «responsable de la communauté chrétienne villageoise
ou de quartier urbain.
a
mais il y a aussi la participation de
toute la communauté
grands moments de célébration de cette étape de
1Illuination. Les catéchumènes
se sentent proches de
ces frers chrétiens, même si le de l'illumination
temps
est aussi celui de la purification. C'est ainsi que les
catéchumènes constituent
m
tienne
encore un groupe particulier,
déjà situé au sein delagrande assemblée chré-
Latroisième étape le véritable temps de l'inté-
est
gratIondansles communautés de fidèles dont ils devien-
nentdésormais membres à part entière. Ici il
seraitintéressant de réviser encore,
Pour letemps de la mystagogie nos attitudes pastorales
et il est tout à fait
rgrettable qu'il soit trop souvent laissé dans l'ombre,
sino même
d'aiderles ignoré. C'est à la communauté tout entière
néophytes dans cette intégration complète,
et cest bien
apparaître souvent à ce moment-là que peuvent
des difficultés majeures.

Une
pastorale
Pour les communautés chrétiennes

t Justement,de une
onsclence telle communauté doit prendre
temps sa responsabilité particulière en même
que de la chance qui est la sienne de vivre avec
des catéchumènes.
1. Des
communautés responsables:
cane COmmunauté qui vit au contact permanent de
CatéchUlnevneS
spé1cifique sait qu'elle a à remplir une mission
même si elled'accompagnement de ces catéchumènes,

1
discrétion
qui accompgnnt
se doit de le vivre dans une certaine
d'abord de son sein que sortent les chrétiens
tant les catéchistes plus directement les catéchumènes,
Bien des »
que les «répondants et parrains.
communautés apportent un grand soin aux
choix de ces personnes, même si le prêtre y joue un
rôle tout à fait essentiel147.
Elle saura aussi qu'elle est la «
communauté de
référence » pour les catéchumènes surtout lorsqu'il
s'agit de communautés villageoises excentrées. Elle
essaiera de cultiver le sérieux de sa vie chrétienne, car
elle sait que tous ses manquements peuvent être occa-
sions de scandale pour les catéchumènes 148.
Elle est encore la communauté dans laquelle s'in-
sérera le futur chrétien. Témoin des deuxième et
troisième étapes du temps du catéchuménat, elle trans-
met à ses catéchumènes sa foi (Tradition du Symbole
de la Foi) et sa prière (Tradition de l'Oraison doll-
nicale). Ici encore la liturgie devrait soigner ce rôle
des communautés, non seulement parce que cela cor-
respond à la réalité sociologique, mais aussi pour les
aider à grandir elles-mêmes dans le sens de leur
responsabilité ecclésiale.
2. Des communautés ressourcées :
Saint Augustin le disait déjà dans ses catéchèses
mystagogiques, une communauté qui accompagne des
catéchumènes est en perpétuel ressourcement spirituel
sur ce qui est la base de sa propre vie chrétienne, à
savoir les sacrements de l'Initiation chrétienne.
Revivre régulièrement lors de Vigiles pascales des
Baptêmes d'adultes ne peut pas ne pas avoir d'incidence
sur la vie religieuse d'une communauté chrétienne:
régulièrement elle est confrontée à la radicalité de son

communauté
:
147. Au Gabon, le catéchiste est certes issu de la
(terme à prendre au sens très large ensemble de toute la mission,
sinon même du diocèse), mais il est nommé par les prêtres (et r
reçu une
de communauté »
formation ;
adéquate il est
»
conseil pastoral) et «envoyé en mission par son évêque, après avoir
du reste salarié. «
Le responsable
(villageoise ou de quartier urbain) est librement
choisi par l'ensemble des chrétiens, pour ses qualités de leader aussi
bien que pour son exemplarité de vie chrétienne.
Il
148. n'a pas été rare que des responsables de communauté nous-
aient invité à «excommunier» des chrétiens en alléguant comme
»
motif le «scandale vis-à-vis des catéchumènes.
de
de tels engagement baptismal. Une Vigile pascale avec
Baptêmes, de même que le Carême qui la
precede, non seulement
sont plus signifiants sur les
plashéologique et liturgique, mais ils sont aussi plus
ennchlssants le plan de la pastorale de toute la
sur
communauté chrétienne.
squ'en
chne Europe, par exemple, une communauté,
la chance
dIuleUrS catéchumènes,de pouvoir accompagner un ou
a
elle sait le reconnaître. On
0-oinprendra donc facilement
tiennesqui que les communautés chré-
fice.nt vivent en permanence cette réalité béné-

de
à
1 1 en
Eglise.
fait de l'opportunité d'un ressourcement
splntuel quasi
permanent, et cela sur un axe majeur
être chrétien, leur incorporation au Christ et

Une
pastorale pour les pasteurs
Enfin, nous hasarderons à dire que l'accom-
nous
pagnement de catéchumènes de la
estaussiune chance part des pasteurs
bord, eux-mêmes.
pour
à titre personnel, côtoyer des personnes
qUIVIVentintensément
velle en découvrent la fraîcheur de la Bonne Nou-
les eXIgences, la richesse en même temps que
a bien évidemment un retentissement sur
le Drn316 cheminement
niissin131.16' personnel du prêtre. Un évêque
récemm1* maintenant retiré en France, nous redisait
ehumènes combien lui manquait la présence de caté-
fsuite,
celuidu la
pratique régulière d'un Rituel tel que
à Baptême des adultes devrait amener les pas-
teurs une réflexion
deDetr-Ç'est ainsisur les sacrements de l'Initiation
e Phtsenfants
à que la pastorale des Baptêmes
scolaire la réception
ou la préparation des enfants d'âge
la
obligatoirementde deproximité decatéchumènes
l'Eucharistie se ressentiront
adultes.
d.L'hioiredes sacrements
ISpantIon de Baptêmes nous apprend comment la
d'adultes en Occident a contri-
bué à dénaturer le Rituel lui-même. Même si le fait
que nos pays de vieille chrétienté connaissent actuel-
lement des Baptêmes d'adultes est en lui-même le signe
inquiétant que la supposée chrétienté occidentale s'est
sérieusement effritée, peut-être pourrions-nous dire, en
conclusion, que ceux-ci peuvent être une chance d'en-
richissement spirituel pour des communautés et des
pasteurs trop installés dans leurs certitudes chrétiennes-
Au terme de cette étude, notre pensée retourne
auprès de ces groupes de catéchumènes avec lesquels
il nous a été donné de partager quelques années de
notre vie sacerdotale. Si le catéchuménat est une tâche
difficile parce qu'elle nécessite patience, assiduité dans
l'effort, compétences catéchétique et liturgique, il reste
qu'il constitue une chance pour les communautés chré-
tiennes à qui il est donné de le vivre.
Évangéliser et être évangélisé vont de pair ceCI,
bien des pasteurs le reconnaissent volontiers. Préparer
:
et accompagner des catéchumènes vers la piscine bap-
tismale c'est aussi enrichir sa vie spirituelle de toutes
les harmoniques de son propre Baptême.

:
Dieu de miséricorde infinie, tu ranimes la foi de ton
peuple par les célébrations pascales augmente en nous ti
grâce pour que nous comprenions toujours mieux quel
Baptême nous a purifiés, quel Esprit nous a fait renaître,
et quel sang nous a rachetés149.

Jean-Pierre GAILLARD

149. Prière d'ouverture du deuxième dimanche de Pâques.

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