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Colle intermédiaire séance 8, interrogation écrite séance 3 et 6.

Séance 1

SARL – Les pouvoirs du gérant et ses limites, sa rémunération, sa révocation, les


conditions d’engagement de sa responsabilité.
Le gérant de SARL est investi par l’article L. 223-18, al. 5, du code de commerce des
pouvoirs les plus étendus pour agir au nom de la société dans ses rapports avec les tiers.
Donc, même si l’acte n’entre pas dans le champ de l’objet social, la société est
valablement engagée. L’acte est donc inopposable aux tiers de bonne foi. Dans ses pouvoirs
avec les associés, le gérant doit respecter les pouvoirs des autres organes, et il ne saurait
valablement agir au-delà des prévisions statutaires. C’est le contexte dans lequel a été rendu
l’arrêt de la chambre commerciale de la Cour de cassation du 31 janvier 2012, n°10-15489.
Un gérant de SARL avait vendu seul le fonds de commerce de la société, les autres associés
venaient demander l’annulation de la vente, au final la Cour de cassation a refusé de répondre
favorablement à leurs demandes dans la mesure où cette vente n’impliquait pas une
modification des statuts, auquel cas le gérant aurait empiété sur les pouvoirs des associés. La
cession de fonds de commerce ne constitue donc pas par elle-même un acte relevant des
pouvoirs légalement réservé aux associés.

La rémunération du gérant de SARL : un gérant de SARL doit percevoir une rémunération au


titre des fonctions qu’il exerce. Le fondement est l’article L. 223-18. Au visa de cet article, la
Cour de cassation a posé le principe selon lequel la rémunération du gérant d’une SARL est
déterminé par les statuts ou par une décision de la collectivité des associés, cass., 25
septembre 2012, n°11-22754. Mais est-ce une convention réglementée ? L’enjeu est de savoir
si le gérant peut participer au vote sur sa rémunération ou non. Ce qui se dégage de l’arrêt du
4 mai 2010, n°09-13205, c’est que la rémunération d’un gérant d’une SARL, par l’ensemble
des associés, ne procédant pas d’une convention réglementée, le gérant, dès lors qu’il est
associé, peut parfaitement prendre part aux votes. Qu’en est-il du gérant de SARL étant
associé majoritaire ? Cass. com., 4 octobre 2011, n°10-23398, le gérant de SARL, fût-il
associé majoritaire, peut prendre part au vote de sa propre rémunération. Qu’en est-il du
gérant d’une SARLU ? Lorsque l’associé unique est également gérant, l’arrêt du 25 septembre
2012, 11-22337 est venu indiquer les modalités de fixation de sa rémunération : il doit prendre
la décision par voie unilatérale et il doit la consigner dans le registre des décisions, la sanction
étant une nullité absolue (art. L. 223-31, et R. 223-26). Si l’associé unique n’est pas gérant,
c’est la même procédure.
Est-ce que la rémunération d’un gérant doit-elle être maintenue même lorsque ce dernier est
absent pour cause de maladie ? Arrêt du 21 juin 2017, n°15-19593, qui semble dire que le
dirigeant doit être payé même à ne rien faire, l’indemnité de gérance n’a pas pour unique
contrepartie le travail fourni au profit de la société, elle rétribue les statuts du gérant avec les
obligations et responsabilités qui l’accompagnent.
Le gérant de SARL peut engager sa responsabilité à l’égard de la société, à l’égard des
associés, mais aussi à l’égard des tiers, art. L. 223-22. S’agissant de la responsabilité du
gérant à l’égard de la société, ou des associés, illustration avec l’arrêt du 15 novembre 2011,
n°10-15049, relativement à l’obligation de loyauté et de fidélité pesant sur le gérant de SARL.
Selon la Cour, cette obligation lui interdit de négocier, en qualité de gérant d’une autre
société, un marché dans le même domaine d’activité.
Quant à la responsabilité personnelle du gérant de SARL à l’égard des tiers, elle découle d’un
régime jurisprudentiel construit par l’arrêt du 20 mai 2003, n°99-17092 : par cet arrêt, la Cour
exige qu’il y ait une faute détachable des fonctions (intentionnelle et d’une particulière gravité
et incompatible avec l’exercice normale de ses fonctions). On peut ainsi retenir la faute du
gérant pour l’omission d’une déclaration d’une créance au passif d’une société objet d’une
procédure collective dans le contexte d’un groupe de société, arrêt du 27 mai 2014, n°12-
18657. Il en est de même pour le gérant qui agit au-delà de l’objet social et en omettant de
souscrire à une assurance obligatoire, arrêt du 18 mai 2010, n° 09-66272. La non-souscription
d’une assurance obligatoire est constitutive d’une faute pénale : arrêt du 28 septembre 2010,
n°09-66266. Une faute pénale n’est pas nécessairement détachable des fonctions, arrêt du 03
mai 2018, n°16-23627, la Cour a refusé de considérer qu’une infraction pénale (en l’espèce un
dépôt tardif des comptes sociaux) soit automatiquement une faute détachable. Pour une faute
intentionnelle c’est différent, 18 septembre 2019, 16-26962 : la faute pénale intentionnelle
commise par un dirigeant même dans le cadre de ses fonctions est par essence détachable des
fonctions, et constitue un acte personnel.

Quelles sont les règles pour la révocation du gérant de SARL : 9 mars 2010 n°09-11631, le
gérant de SARL peut être révoqué pour juste motif, et sa procédure de révocation doit
respecter le principe du contradictoire, il existe un petit aménagement lorsque la société est
unipersonnelle. Dans le cas où la société ne comporte qu’un seul associé, celui-ci est habilité à
prendre la décision de révoquer le gérant non associé au lieu et place de l’assemblée des
associés par décision unilatérale, il doit respecter la procédure du contradictoire avec le
gérant.

Les droits et obligations des associés, étendue et limite des droits de vote des associés.
La part sociale donne le droit de vote. Application du droit de vote pour les parts indivises : la
part sociale confère à celui qui la détient le droit de vote, mais aussi le droit de participer aux
décisions collectives, article 1844 du code civil. Qu’on en ait la pleine propriété, la nue-
propriété ou la propriété indivise, on ne saurait priver l’associé de son droit de participer aux
décisions collectives. Arrêt du 21 janvier 2014, n°13-10-151 pose le principe pour la part
sociale indivise en cas d’indivision, chacun des indivisaires a la qualité d’associé, cela leur
confère le droit de participer aux décisions collectives, mais ils ne peuvent pas voter
individuellement aux assemblées. Ils doivent s’y faire représenter par l’un d’entre eux ou par
un mandataire unique. L’arrêt du 04 octobre 2011 (déjà vu au-dessus), on a considéré que sa
rémunération n’avait pas été considérée comme constituant un abus de majorité, la Cour a
exhorté les juges du fond à apprécier les conditions de mise en œuvre de l’abus de majorité.
Arrêt du 30 mai 2012, 11-16272 : dans cet arrêt, la Cour de cassation avait considéré que la
décision modifiant les statuts d’une SARL prise en violation des règles de majorité prévues
dans les statuts ne pouvait pas être annulée, car le code de commerce ne sanctionnait pas cela
par une nullité, et il n’y a pas de nullité sans texte. Mais cela a été modifié, aujourd’hui, la
violation des modalités choisies dans les statuts des règles de majorité peut être
sanctionnée par la nullité, art. L. 223-30, qui doit être combiné avec l’article L. 235-1.

Les modalités de la liberté d’entreprendre de l’associé. Arrêt du 15 novembre 2011 (vu ci-
dessus) : il fixe les limites du devoir d’entreprendre de l’associé, il n’est pas tenu en cette
qualité ni de s’abstenir d’exercer une activité concurrente de celle de la société, ni d’informer
celle-ci d’une telle activité. Un associé doit seulement s’abstenir d’actes de concurrence
déloyale, car là il peut engager sa responsabilité extracontractuelle. Il peut être tenu de ne
pas concurrencer la société s’il y a une clause de concurrence qui peut être statutaire ou
extrastatutaire.

La cession des parts sociales.


La cession est généralement soumise à la procédure d’agrément. La cession des parts sociales
obéit à des conditions de formalisme importantes, la cession doit être établie par écrit, art.
L. 223-17. Ensuite, elle doit avoir fait l’objet d’une notification à la société pour être
opposable à celle-ci. Pour être opposable aux tiers, la cession doit être publiée au RCS,
mais dans tous les cas cette cession doit avoir été autorisée par l’agrément de tous les
associés, article 1861 du code civil, et L. 223-14, la sanction est la nullité. La Cour de
cassation fait preuve d’une conception très restrictive du formalisme de la cession des parts
sociales, arrêt du 21 janvier 2014, n°12-29221 : les parts d’une SARL ne peuvent être cédées
à des tiers étrangers à la société que dans les conditions et selon les modalités prescrites par
l’article L. 223-14. La portée est la même dans l’arrêt du 14 avril 2021, n° 19-16468. ;

Séance 2
Les articles qui traitent de la SAS vont de l’article L. 227-1 à L. 227-20

À la différence des associés de la SARL, les actionnaires de la SAS bénéficient d’une liberté
statutaire renforcée pour organiser le fonctionnement de la société. La SAS est caractérisée
par une grande liberté de l’associé. Les statuts peuvent créer des organes de direction
originaux, organiser la délégation de pouvoir, déterminer les conditions de détermination de la
rémunération du ou des dirigeants, mais aussi les modalités de leur révocation.
La direction de la SAS
Liberté de la création des organes de direction, tout est laissé à la discrétion des fondateurs qui
rédigent les statuts, article L. 227-5. Ils déterminent qui dirige la société, dans quelles
conditions et à travers quels organes. La seule exigence légale est la désignation d’un
président, L. 227-6. Lorsqu’il y a des organes de direction (directeur général et directeur
général délégué) et un président, la question se pose de savoir qui représente la société. Il faut
donc fixer précisément dans les statuts l’étendue et les limites du pouvoir de chaque organe
créé. La faculté de création des organes de direction ou d’administration est illustrée dans
l’arrêt du 25 janvier 2017, n°14-28.792 : un actionnaire de SA avait conclu un protocole de
cession de ses actions avec une clause de révision de prix en cas de baisse de CA, et
uniquement s’il restait administrateur de la société. Après la transformation de la SA en SAS,
les nouveaux statuts n’avaient pas instauré un conseil d’administration. La CA a retenu
l’applicabilité de la clause, la Cour de cassation censure cet arrêt au motif que seuls les statuts
fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée.
À propos du contenu du pouvoir, la Cour de cassation reconnait toujours aux DG et DGD de
SAS investis statutairement du pouvoir de représenter la société la qualité de représentants
légaux au même titre que le président, ch. mixte., 19 nov. 2010. La Cour exige que les statuts
régulièrement publiés mentionnent les pouvoirs de DG et DGD, 14 décembre 2010, 09-
71.712, mais dans l’arrêt du 9 juillet 2013, 12-22.627, la Cour de cassation a jugé que la SAS
peut être engagée à l’égard des tiers de bonne foi par les actes pris par les DG et DGD qui
n’ont pas été investis par les statuts du pouvoir de représentation. Le pouvoir de
représentation peut être limité à certains actes.
S’agissant de la délégation fonctionnelle des pouvoirs, la chambre mixte de la Cour de
cassation, a apporté une réponse le 19 novembre 2010. Les règles de pouvoirs des dirigeants
de SAS prévues par l’article L. 227-6 du code de commerce n’excluent pas la possibilité pour
les représentants légaux de déléguer à certaines personnes les pouvoirs d’effectuer des actes
déterminants tels que celui d’engager ou de licencier les salariés de la société. Dans l’arrêt du
21 juin 2011, 10-20.878, la Cour de cassation a retenu la validité de la déclaration de créances
à la procédure collective émanant d’un DGD au motif que conformément aux statuts, il a été
nommé à ses fonctions par les conseils d’administrations et chargés par cet organe social du
recouvrement et du contentieux.

La rémunération des dirigeants


La rémunération des dirigeants peut être déterminée dans les statuts ou dans un acte
extrastatutaire. L’arrêt du 4 novembre 2014 13-24.889 : la rémunération d’un dirigeant de
SAS n’est pas par principe une convention réglementée lorsque les statuts prévoient qu’elle
est fixée par une décision collective des associés. Les statuts peuvent donc prévoir qu’il s’agit
d’une convention réglementée, article L. 227-10. Si les statuts prévoient que la rémunération
est fixée par une décision des associés, l’associé majoritaire et président du SAS peut prendre
part au vote, mais il peut être sanctionné par l’abus de majorité.

La révocation du dirigeant de SAS


La liberté statutaire prévaut, la révocation ad nutum est admise, il n’y a donc pas d’obligation
de discussion préalable et formelle entre le dirigeant et les associés. L’arrêt du 9 mars 2022,
19-25.795 pose le principe selon lequel les conditions dans lesquelles les dirigeants d’une
SAS peuvent être révoqués sont, dans le silence de la loi, librement fixées par les statuts qu’il
s’agisse de cause de la révocation ou de ses modalités. Par conséquent, le DG d’une SAS peut
être révoqué sans qu’il soit nécessaire de justifier d’un juste motif dès lors que les statuts ne
subordonnent pas la révocation du dirigeant à une telle condition. Arrêt Cour de cassation, 30
mars 2022, 19-25.794. 9 mars 2022, dans le silence de la loi, les conditions de révocation, ses
causes et ses modalités, sont fixées par les statuts. Ça peut donner lieu, en cas de
circonstances vexatoires, à des d&i.
L’arrêt du 17 mars 2021, 19-14-525 : lorsque le président d’une SAS a été nommé pour une
durée déterminée, la survenance du terme entraine, à défaut d’un renouvellement expresse, la
cessation de plein droit de ses mandats. Le président qui continue d’exercer ne peut se
prévaloir d’une reconduction tacite de ses fonctions, il devient alors dirigeant de fait, et
donc : « [E]lle ne pouvait revendiquer l'application des dispositions statutaires relatives à la
révocation du président pour prétendre percevoir l'indemnité prévue en cette circonstance
par les statuts. »
Dans tous les cas, l’abus de droit peut être sanctionné, on peut sanctionner les circonstances
brutales et vexatoires de la révocation.

L’exclusion des actionnaires


Les statuts d’une SAS peuvent prévoir des clauses d’exclusion, article L. 227-16 (ainsi que L.
227-19 et L. 231-6), et donc la cession forcée de ses actions. Le Conseil constitutionnel a
estimé que les dispositions légales su les clauses statutaires d’exclusion étaient conformes à la
Constitution, et l’exigence d’une unanimité pour l’adoption ou la modification d’une clause
d’exclusion a été supprimée en 2019. La Cour de cassation a même jugé que la clause
d’exclusion insérée dans les statuts d’une société commerciale à capital variable est licite,
quand bien même elle ne précise pas les motifs d’exclusion, 9 nov. 2022, 21-10.540, mais la
clause d’exclusion doit être conforme à l’intérêt social. 12-23.888
Les statuts doivent déterminer l’organe compétent pour prononcer l’exclusion. Arrêt du 23
oct. 2007, 06-16.537, la Cour de cassation, sur le fondement de l’article 1844 du code civil,
refuse de valider la clause d’exclusion qui empêche l’associé de voter lors de la délibération
relative à son exclusion.
Dans l’arrêt du 6 mai 2014, la Cour a jugé que la clause qui prive l’associé visé par la
procédure d’exclusion de son droit de vote est réputée non-écrite. Donc, même si les motifs de
l’exclusion sont licites, l’exclusion est exclue. Donc, les statuts ne peuvent déroger aux règles
de participation au vote de l’associé que dans les cas prévus par la loi.
Le fait de modifier les modalités de vote de l’exclusion d’un associé (passage de l’unanimité à
la majorité) rend-il valable une telle clause ? En 2013, réponse négative de la Cour de
cassation, ch. com. 9 juillet 2013, 11-27.235 et 11-12.235, cette clause reste contraire aux
dispositions légales impératives, et donc réputées non écrites. Pour être valable, elle doit être
régularisée à l’unanimité des associés, y compris celui exclu. Tant qu’il y a une clause
d’exclusion dans les statuts qui exclut l’associé de voter dont l’exclusion est envisagée, on ne
peut pas changer les règles d’exclusion. Cependant, aujourd’hui la règle de l’unanimité n’est
plus requise depuis la modification de l’article L. 227-19. Il n’entrait pas dans les pouvoirs
du président de se substituer aux organes de la société en ordonnant la modification
d’une clause statutaire au motif que celle-ci serait contraire aux dispositions légales
applicables. Mais, les droits non pécuniaires de l’associé peuvent faire l’objet d’une
suspension. Dans l’arrêt du 6 septembre 2014 13-17.807, la chambre commerciale a autorisé
la suspension du droit de vote de l’associé tenu de céder ses actions tant qu’il n’a pas procédé
à ladite cession.
Faute de clause statutaire fixant la date d’évaluation par l’expert, en cas de désaccord sur la
fixation du prix d’action lors d’une cession, la date d’évaluation du prix à dire d’expert peut
être au plus proche de la date de cession.

La cession d’actions
La cession d’actions peut être libre ou forcée, quand elle est forcée c’est l’article L. 227-16, et
des clauses d’inaliénabilité sont possibles, article L. 227-13, mais ça ne doit pas dépasser 10
ans. Les statuts peuvent également prévoir toute cession à l’agrément de la société même
entre associés, art. 227-14, et les statuts doivent préciser l’organe compétent pour statuer sur
l’agrément. La société a la possibilité de racheter ses propres actions à l’actionnaire exclut,
article L. 227-18. La sanction est la nullité, article L. 227-15. Le champ d’application de
l’article L. 227-15 a été précisé dans l’arrêt de la chambre commerciale 21 juin 2023, l’idée
c’est que la nullité des cessions prévues par ces textes ne s’applique pas à la cession forcée
des actions de l’associé résultant de son exclusion, ce texte s’applique aux cessions d’actions
librement consenties. La chambre commerciale admet l’efficacité de la clause extrastatutaires
des cessions forcées contraires aux dispositions statutaires.
15 mars 2023 étend les domaines de nullité prévus à l’alinéa 4 de l’article L. 227-9. Toute
violation des statuts qui influence les résultats du processus de décision devient une cause de
nullité en matière de prise de décision collective dans les SAS. Avant, cette nullité ne
s’appliquait qu’aux dispositions impératives de l’alinéa 2 de ce texte visant les champs
obligatoires des décisions devant être collectivement adoptées par les associés.

Séance 3

Le CA peut désigner un DG ou un DGD, mais il arrive aussi que le CA confie la direction de


la société au président du CA et il sera donc PDG.

L’étendue des pouvoirs


Les DGD disposent, à l’égard des tiers, des mêmes pouvoirs que le DG. Article L. 225-35 al.
2 : « Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du conseil
d'administration qui ne relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers
savait que l'acte dépassait cet objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des
circonstances, étant exclu que la seule publication des statuts suffise à constituer cette
preuve. » Les dispositions législatives ou les décisions du CA limitant les pouvoirs du
dirigeant sont inopposables aux tiers. Le dirigeant doit donc respecter les clauses statutaires
limitant leur pouvoir. La violation de la clause limitative est sans effet à l’égard du tiers quand
bien même il aurait eu connaissance de ces clauses. Les tiers peuvent se prévaloir des statuts
pour justifier du défaut de pouvoir d’un dirigeant à figurer dans un procès comme
représentant de la société (com., 14 février 2018, n° 16-21.077). Cour de cassation, 3ème
Chambre civile, 14 juin 2018, 16-28.672 : ils peuvent également se prévaloir des statuts pour
invoquer le dépassement de pouvoir de représentation légale de la société. Dans la même
logique, un salarié licencié par une société peut dire le licenciement sans cause réelle ni
sérieuse en se prévalant d’une clause statutaire soumettant le licenciement à l’autorisation des
associés (15 fév. 2012, soc., 1027685).

Un salarié d’une SA peut-il devenir admin de la société ? Art. L. 225-22 commerce. Son
contrat de travail doit correspondre à un véritable emploi salarié, donc les fonctions exercées
doivent être techniques et détachables de celles d’admin générales. Le nombre des
administrateurs liés à la société par un contrat de travail ne peut dépasser le tiers des
administrateurs en fonction, à défaut nullité de la nomination.
Un administrateur en fonction ne peut pas conclure de contrat de travail avec la société.
L. 225-44 (là j’ai pas jcrois)

Le régime des conventions réglementées


Une convention passée entre la SA et l’un de ses dirigeants et soumise à la procédure des
conventions réglementées, art. L. 225-38 et -86 avec CS par ex.
Il en est de même lorsqu’un dirigeant est indirectement intéressé par la conclusion du contrat,
com., 16 mai 2018, 1618183 (arrêt cérébral du chargé)
La procédure de convention réglementée est la suivante : information du CA par l’intéressé
qui doit mentionner l’intérêt de la convention pour la société, si certains membres ont atteint
la limite d’âge, l’art. L. 225-19 pour le CA, -70 pour le CS, la décision n’est pas annulable
pour autant, CA Paris 1er octobre 2013, puis information du commissaire au compte s’il y en a
un, à l’issu de cela le commissaire va établir un rapport spécial, et la convention sera
approuvée ou non lors d’une AG annuelle.
Si la convention a entrainé des conséquences dommageables pour la société, on ne peut
demander la nullité de la convention seulement en cas d’absence de refus du CA, L. 225-42.
Si la convention n’a pas été soumise à l’expertise du commissaire ou de l’assemblée des
actionnaires, la nullité n’est pas encourue, c’est la responsabilité de l’intéressé qui doit réparer
le préjudice social si la convention a eu des conséquences dommageables pour la société, art.
L. 225-41.
Un contrat intervenu entre une société et un salarié devenu admin peut être annulé dès lors
que celui-ci a été conclu dans le but de l’exclure du champ d’application des conventions
réglementées. Pour éviter que le président du CA expose seul le patrimoine de la société de
manière inconséquente, l’article L. 225-35 alinéa 4 impose que les cautions, avales et
garanties données par les SA autres que celles exploitant des établissements bancaires ou
financiers, fassent l’objet d’une autorisation préalable du CA.
S’agissant de la prescription de l’action en nullité d’une convention réglementée, le délai est
de trois ans à compter de la date de conclusion du contrat, L. 225-42 alinéa 2. L’arrêt du 8
février 2011 1011896 précise que si la convention a été dissimulée, le point de départ est
reporté au jour où elle a été révélée à la personne qui intente l’action. Si la nullité d’une
convention réglementée est intentée sur le fondement du droit commun des contrats, elle se
prescrit selon le délai quinquennal de droit commun, 3 avril 2013 1215492. Aussi, il faut
savoir que le délai de prescription des actions en nullité des décisions sociales de L. 235-9 est
écarté au profit de la prescription spéciale des conventions réglementées, com., 21 janv. 2014
1229452

L. 225-42 s’apprécie à partir de la date de la convention, tandis que la prescription de l’article


L. 235-9, celle-ci s’apprécie à partir de la date à laquelle la nullité est encourue.

Les conventions interdites en SA


Une SA peut-elle se porter caution d’un prêt contracté par un membre du CA ? L. 225-43 :
« A peine de nullité du contrat, il est interdit aux administrateurs autres que les personnes
morales de contracter, sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprès de la société, de
se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement, ainsi que de faire
cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers. » Si la société se porte
caution d’un membre du CA, le contrat de cautionnement sera nul car c’est une convention
interdite.

La responsabilité du dirigeant
9 mars 2010, com., 0821547 et 0821793, les dirigeants peuvent engager leur responsabilité à
l’égard des actionnaires, ici le dirigeant avait fourni des informations inexactes sur la situation
financière réelle de la société, faisant ainsi subir un préjudice distinct, donc personnel, aux
actionnaires (dévalorisation des actions). Dirigeant peut donc engager sa resp à l’égard des
associés lorsque ceux-ci ont formé une action au nom de la société (ut singuli), art. L. 225-252
+ 19 mars 2013, 1214213.
L. 225-251, al. 1er : « Les administrateurs et le directeur général sont responsables
individuellement ou solidairement selon le cas, envers la société ou envers les tiers, soit des
infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux sociétés
anonymes, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion. »
Les associés peuvent demander au dirigeant qui a excédé ses pouvoirs de réparer le préjudice
subi par la société, ils peuvent aussi le révoquer au motif que le dépassement des statuts
constitue un juste motif privant le représentant légal à tout droit à des d&i.
La révocation des dirigeants
Le DG est librement révocable à condition de fournir un juste motif, L. 225-55, il en va de
même pour le président du directoire et de ses membres, art L. 225-61. Au contraire, le
président du CA, et lorsqu’il cumule avec la fonction de PDG est révocable ad nutum, L. 225-
47. L. 225-18, al. 2 pour les administrateurs de même. L’arrêt du 14 mai 2013 2211845 a
apporté une limite importante à la révocation ad nutum, c.-à-d. absence de juste de motif n’est
pas synonyme d’absence de motif, il faut un motif car sans respecter une telle procédure, les
associés commettent une faute qui ouvre droit au dirigeant à des d&i car cela empêche de
l’exercer son droit à la défense et le contradictoire, 9 janvier 2019 1928957. Dans tous les cas,
ni les statuts ni les pactes ne peuvent faire échec à ce principe de révocation ad nutum, c’est
d’OP, 14 mai 2013 suscité.

La rémunération des dirigeants


L. 225-47 dispose que la rémunération relève de la compétence du CA, compétence exclusive,
11 oct 2005, 0213520.
La rémunération des membres du CA relève de la compétence de l’AG, L. 225-45.
La rémunération ne relève pas de la procédure des conventions réglementées, mais celles
exceptionnelles allouées par le CA pour les missions ou mandats confiés aux CA relèvent de
cette procédure.
S’agissant des parachutes dorés, c.-à-d. indemnités de départ, aménagement contractuel de la
révocation du dirigeant, dans une société non cotée, relève de la procédure des conventions
réglementées selon l’arrêt du 26 novembre 2013, 1225004. Toutefois, il faut que l’indemnité
de départ ait été convenue une fois que le dirigeant a pris ses fonctions, lorsque cette
indemnité figurait déjà dans son contrat de travail avant qu’il devienne dirigeant la procédure
de convention réglementée n’est pas applicable, 10 avril 2013, 1125841.

Pour les pensions de retraite dans une société non cotée, on applique le régime jurisprudentiel
dégagé de l’arrêt du 10 novembre 2009, 0870302, la pension de retraite doit être la
contrepartie de services particuliers rendus à la société pendant l’exercice de ses fonctions par
le président, il doit être proportionné à ses services, et ne doit pas constituer une charge
excessive pour la société. Si une de ces conditions n’est pas remplie, elle doit obéir à la
procédure des conventions réglementées.
Depuis la loi Sapin II du 9 décembre 2016, une double procédure doit être respectée pour la
fixation de la rémunération des dirigeants lorsque la société est cotée. Il s’agit du « say on
pay », consultation des associés est double, ils doivent se prononcer a priori en AG sur la
politique de rémunération établie par le CA, et a posteriori sur l’information en matière de
rémunération, et sur les rémunérations attribuées ou versées, art. L. 22-10-8, L. 22-10-28 (pas
sûr lui à vérif) et L. 22-10-34. Cette procédure concerne tous les types de rémunération et a
été étendue à la rémunération des administrateurs depuis l’ordonnance 2019-1234 du 27
novembre 2019 relative à la rémunération des mandataires sociaux des sociétés cotées. Donc,
dans les SA cotées, la détermination de la rémunération relève de la compétence du CA, mais
son approbation doit être soumise à l’appréciation de l’AG.
Dans le cadre d’un contentieux portant sur un ABS, la crim. a jugé que l’octroi au dirigeant
des dispositifs de départ anticipé à la retraite mis en place par la société correspondait à une
convention réglementait, crim., 25 sept. 2019, 1883113.

Les actionnaires
Les actionnaires se réunissent sur les affaires inscrites à l’ordre du jour, qui doit être
scrupuleusement suivi, com., 25 sept. 2012 1117256 rappelle toute la sévérité avec laquelle la
Cour de cassation sanctionne son irrespect. En l’espèce, elle en vient à annuler une
augmentation de capital qui n’avait pas été inscrite à l’ordre du jour, art. L. 225-105, al. 3.

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