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Séance 1
Quelles sont les règles pour la révocation du gérant de SARL : 9 mars 2010 n°09-11631, le
gérant de SARL peut être révoqué pour juste motif, et sa procédure de révocation doit
respecter le principe du contradictoire, il existe un petit aménagement lorsque la société est
unipersonnelle. Dans le cas où la société ne comporte qu’un seul associé, celui-ci est habilité à
prendre la décision de révoquer le gérant non associé au lieu et place de l’assemblée des
associés par décision unilatérale, il doit respecter la procédure du contradictoire avec le
gérant.
Les droits et obligations des associés, étendue et limite des droits de vote des associés.
La part sociale donne le droit de vote. Application du droit de vote pour les parts indivises : la
part sociale confère à celui qui la détient le droit de vote, mais aussi le droit de participer aux
décisions collectives, article 1844 du code civil. Qu’on en ait la pleine propriété, la nue-
propriété ou la propriété indivise, on ne saurait priver l’associé de son droit de participer aux
décisions collectives. Arrêt du 21 janvier 2014, n°13-10-151 pose le principe pour la part
sociale indivise en cas d’indivision, chacun des indivisaires a la qualité d’associé, cela leur
confère le droit de participer aux décisions collectives, mais ils ne peuvent pas voter
individuellement aux assemblées. Ils doivent s’y faire représenter par l’un d’entre eux ou par
un mandataire unique. L’arrêt du 04 octobre 2011 (déjà vu au-dessus), on a considéré que sa
rémunération n’avait pas été considérée comme constituant un abus de majorité, la Cour a
exhorté les juges du fond à apprécier les conditions de mise en œuvre de l’abus de majorité.
Arrêt du 30 mai 2012, 11-16272 : dans cet arrêt, la Cour de cassation avait considéré que la
décision modifiant les statuts d’une SARL prise en violation des règles de majorité prévues
dans les statuts ne pouvait pas être annulée, car le code de commerce ne sanctionnait pas cela
par une nullité, et il n’y a pas de nullité sans texte. Mais cela a été modifié, aujourd’hui, la
violation des modalités choisies dans les statuts des règles de majorité peut être
sanctionnée par la nullité, art. L. 223-30, qui doit être combiné avec l’article L. 235-1.
Les modalités de la liberté d’entreprendre de l’associé. Arrêt du 15 novembre 2011 (vu ci-
dessus) : il fixe les limites du devoir d’entreprendre de l’associé, il n’est pas tenu en cette
qualité ni de s’abstenir d’exercer une activité concurrente de celle de la société, ni d’informer
celle-ci d’une telle activité. Un associé doit seulement s’abstenir d’actes de concurrence
déloyale, car là il peut engager sa responsabilité extracontractuelle. Il peut être tenu de ne
pas concurrencer la société s’il y a une clause de concurrence qui peut être statutaire ou
extrastatutaire.
Séance 2
Les articles qui traitent de la SAS vont de l’article L. 227-1 à L. 227-20
À la différence des associés de la SARL, les actionnaires de la SAS bénéficient d’une liberté
statutaire renforcée pour organiser le fonctionnement de la société. La SAS est caractérisée
par une grande liberté de l’associé. Les statuts peuvent créer des organes de direction
originaux, organiser la délégation de pouvoir, déterminer les conditions de détermination de la
rémunération du ou des dirigeants, mais aussi les modalités de leur révocation.
La direction de la SAS
Liberté de la création des organes de direction, tout est laissé à la discrétion des fondateurs qui
rédigent les statuts, article L. 227-5. Ils déterminent qui dirige la société, dans quelles
conditions et à travers quels organes. La seule exigence légale est la désignation d’un
président, L. 227-6. Lorsqu’il y a des organes de direction (directeur général et directeur
général délégué) et un président, la question se pose de savoir qui représente la société. Il faut
donc fixer précisément dans les statuts l’étendue et les limites du pouvoir de chaque organe
créé. La faculté de création des organes de direction ou d’administration est illustrée dans
l’arrêt du 25 janvier 2017, n°14-28.792 : un actionnaire de SA avait conclu un protocole de
cession de ses actions avec une clause de révision de prix en cas de baisse de CA, et
uniquement s’il restait administrateur de la société. Après la transformation de la SA en SAS,
les nouveaux statuts n’avaient pas instauré un conseil d’administration. La CA a retenu
l’applicabilité de la clause, la Cour de cassation censure cet arrêt au motif que seuls les statuts
fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée.
À propos du contenu du pouvoir, la Cour de cassation reconnait toujours aux DG et DGD de
SAS investis statutairement du pouvoir de représenter la société la qualité de représentants
légaux au même titre que le président, ch. mixte., 19 nov. 2010. La Cour exige que les statuts
régulièrement publiés mentionnent les pouvoirs de DG et DGD, 14 décembre 2010, 09-
71.712, mais dans l’arrêt du 9 juillet 2013, 12-22.627, la Cour de cassation a jugé que la SAS
peut être engagée à l’égard des tiers de bonne foi par les actes pris par les DG et DGD qui
n’ont pas été investis par les statuts du pouvoir de représentation. Le pouvoir de
représentation peut être limité à certains actes.
S’agissant de la délégation fonctionnelle des pouvoirs, la chambre mixte de la Cour de
cassation, a apporté une réponse le 19 novembre 2010. Les règles de pouvoirs des dirigeants
de SAS prévues par l’article L. 227-6 du code de commerce n’excluent pas la possibilité pour
les représentants légaux de déléguer à certaines personnes les pouvoirs d’effectuer des actes
déterminants tels que celui d’engager ou de licencier les salariés de la société. Dans l’arrêt du
21 juin 2011, 10-20.878, la Cour de cassation a retenu la validité de la déclaration de créances
à la procédure collective émanant d’un DGD au motif que conformément aux statuts, il a été
nommé à ses fonctions par les conseils d’administrations et chargés par cet organe social du
recouvrement et du contentieux.
La cession d’actions
La cession d’actions peut être libre ou forcée, quand elle est forcée c’est l’article L. 227-16, et
des clauses d’inaliénabilité sont possibles, article L. 227-13, mais ça ne doit pas dépasser 10
ans. Les statuts peuvent également prévoir toute cession à l’agrément de la société même
entre associés, art. 227-14, et les statuts doivent préciser l’organe compétent pour statuer sur
l’agrément. La société a la possibilité de racheter ses propres actions à l’actionnaire exclut,
article L. 227-18. La sanction est la nullité, article L. 227-15. Le champ d’application de
l’article L. 227-15 a été précisé dans l’arrêt de la chambre commerciale 21 juin 2023, l’idée
c’est que la nullité des cessions prévues par ces textes ne s’applique pas à la cession forcée
des actions de l’associé résultant de son exclusion, ce texte s’applique aux cessions d’actions
librement consenties. La chambre commerciale admet l’efficacité de la clause extrastatutaires
des cessions forcées contraires aux dispositions statutaires.
15 mars 2023 étend les domaines de nullité prévus à l’alinéa 4 de l’article L. 227-9. Toute
violation des statuts qui influence les résultats du processus de décision devient une cause de
nullité en matière de prise de décision collective dans les SAS. Avant, cette nullité ne
s’appliquait qu’aux dispositions impératives de l’alinéa 2 de ce texte visant les champs
obligatoires des décisions devant être collectivement adoptées par les associés.
Séance 3
Un salarié d’une SA peut-il devenir admin de la société ? Art. L. 225-22 commerce. Son
contrat de travail doit correspondre à un véritable emploi salarié, donc les fonctions exercées
doivent être techniques et détachables de celles d’admin générales. Le nombre des
administrateurs liés à la société par un contrat de travail ne peut dépasser le tiers des
administrateurs en fonction, à défaut nullité de la nomination.
Un administrateur en fonction ne peut pas conclure de contrat de travail avec la société.
L. 225-44 (là j’ai pas jcrois)
La responsabilité du dirigeant
9 mars 2010, com., 0821547 et 0821793, les dirigeants peuvent engager leur responsabilité à
l’égard des actionnaires, ici le dirigeant avait fourni des informations inexactes sur la situation
financière réelle de la société, faisant ainsi subir un préjudice distinct, donc personnel, aux
actionnaires (dévalorisation des actions). Dirigeant peut donc engager sa resp à l’égard des
associés lorsque ceux-ci ont formé une action au nom de la société (ut singuli), art. L. 225-252
+ 19 mars 2013, 1214213.
L. 225-251, al. 1er : « Les administrateurs et le directeur général sont responsables
individuellement ou solidairement selon le cas, envers la société ou envers les tiers, soit des
infractions aux dispositions législatives ou réglementaires applicables aux sociétés
anonymes, soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion. »
Les associés peuvent demander au dirigeant qui a excédé ses pouvoirs de réparer le préjudice
subi par la société, ils peuvent aussi le révoquer au motif que le dépassement des statuts
constitue un juste motif privant le représentant légal à tout droit à des d&i.
La révocation des dirigeants
Le DG est librement révocable à condition de fournir un juste motif, L. 225-55, il en va de
même pour le président du directoire et de ses membres, art L. 225-61. Au contraire, le
président du CA, et lorsqu’il cumule avec la fonction de PDG est révocable ad nutum, L. 225-
47. L. 225-18, al. 2 pour les administrateurs de même. L’arrêt du 14 mai 2013 2211845 a
apporté une limite importante à la révocation ad nutum, c.-à-d. absence de juste de motif n’est
pas synonyme d’absence de motif, il faut un motif car sans respecter une telle procédure, les
associés commettent une faute qui ouvre droit au dirigeant à des d&i car cela empêche de
l’exercer son droit à la défense et le contradictoire, 9 janvier 2019 1928957. Dans tous les cas,
ni les statuts ni les pactes ne peuvent faire échec à ce principe de révocation ad nutum, c’est
d’OP, 14 mai 2013 suscité.
Pour les pensions de retraite dans une société non cotée, on applique le régime jurisprudentiel
dégagé de l’arrêt du 10 novembre 2009, 0870302, la pension de retraite doit être la
contrepartie de services particuliers rendus à la société pendant l’exercice de ses fonctions par
le président, il doit être proportionné à ses services, et ne doit pas constituer une charge
excessive pour la société. Si une de ces conditions n’est pas remplie, elle doit obéir à la
procédure des conventions réglementées.
Depuis la loi Sapin II du 9 décembre 2016, une double procédure doit être respectée pour la
fixation de la rémunération des dirigeants lorsque la société est cotée. Il s’agit du « say on
pay », consultation des associés est double, ils doivent se prononcer a priori en AG sur la
politique de rémunération établie par le CA, et a posteriori sur l’information en matière de
rémunération, et sur les rémunérations attribuées ou versées, art. L. 22-10-8, L. 22-10-28 (pas
sûr lui à vérif) et L. 22-10-34. Cette procédure concerne tous les types de rémunération et a
été étendue à la rémunération des administrateurs depuis l’ordonnance 2019-1234 du 27
novembre 2019 relative à la rémunération des mandataires sociaux des sociétés cotées. Donc,
dans les SA cotées, la détermination de la rémunération relève de la compétence du CA, mais
son approbation doit être soumise à l’appréciation de l’AG.
Dans le cadre d’un contentieux portant sur un ABS, la crim. a jugé que l’octroi au dirigeant
des dispositifs de départ anticipé à la retraite mis en place par la société correspondait à une
convention réglementait, crim., 25 sept. 2019, 1883113.
Les actionnaires
Les actionnaires se réunissent sur les affaires inscrites à l’ordre du jour, qui doit être
scrupuleusement suivi, com., 25 sept. 2012 1117256 rappelle toute la sévérité avec laquelle la
Cour de cassation sanctionne son irrespect. En l’espèce, elle en vient à annuler une
augmentation de capital qui n’avait pas été inscrite à l’ordre du jour, art. L. 225-105, al. 3.