La Grimace des Goules

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 La grimace des goules
Crédits
Ecriture, illustrations intérieures, maquette :
Alexandre Clavel

Relectures, corrections et encouragements :

Maxime « Lesendar » Judon, Philippe « aesdana » Rouillier

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Avant propos:
a grimace des goules est un petit scénario basé sur un havre elfique dépérissant. Il confronte
les personnages avec des créatures anciennes et puissantes. Au menu, une grande forêt
d’arbres vitrifiés des elfes à la peau tendue sur les os les faisant ressembler à des momies…
Bâti sur un thème plutôt épique, il a pour but de ramener les joueurs à la réalité et leur faire comprendre
que la victoire ne peut avoir lieu que dans la fuite ou dans les négociations.

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 La grimace des goules
Le chant éploré des goules
Bien des éons avant la première pandémie,
la forêt interdite naît d’une volonté elfique de
retrouver la pureté sauvage de la nature. D’ailleurs,
même si les habitants de Melnes amalgament
pendant longtemps ces elfes des domaines
sylvestres à ceux visitant leur cité, la comparaison
est difficile. Cette communauté revient à un mode
de vie précaire plus cloisonné et intransigeant
encore que leurs homologues et se constitue d’elfes
ultra conservateurs et « quelque peu extrémistes ».
Ceci n’est jamais démenti jusqu’à ce que leur
ermitage soit brisé par la venue d’un groupe
d’aventuriers désireux de lutter contre les Hordes
(cf Au service secret de sa majesté des mouches).
Cet événement a pour effet de rappeler leur
mortalité aux elfes jusqu’alors trop confiants en
leur longévité.
Ils rejettent d’abord la faute sur les
humains et les autres êtres qu’ils pensent inférieurs.
Par la suite, la seconde pandémie arrive et, avec
elle, des légions de morts-vivants. Désormais, les
elfes vieillissent, tombent malades et leurs yeux
deviennent vitreux. Commence alors une inexorable
dégénération pour le peuple sylvestre mais aussi
pour leurs terres boisées se transformant en
marécages putrides. À mesure que les saisons
passent, les elfes se font moins nombreux. Les
arbres séculaires sont lentement gagnés par la
gangrène et la corruption, perdant leurs feuilles
comme à l’automne pour entrer à jamais dans un
hiver à la neige couleur suie. Certains elfes songent
à quitter leur pays végétal pour les murs de cités
humaines afin d’y trouver un peu de repos ou, au
moins, la sécurité.
Cette idée est écartée avec violence par les
anciens (voir l’encadré traditions orales chez les
elfes). Pourtant les graines d’une dissension interne
sont plantées et ne cessent de germer jusqu’à
l’arrivé d’un humain atypique se disant barde.
L’homme rencontre Narjal, jeune elfe désireux de
faire évoluer son peuple. C’est le début de
l’irrémédiable ascension vers le pouvoir de cet elfe
alors apprenti magicien. Il base ses théories sur le
fait que l’elfe doit s’adapter à la nature et non
l’inverse. Narjal, plutôt que de lutter contre la mort
et la corruption décide alors de les accepter. En
jouant sur les peurs mais également sur les
découvertes qu’il fait sur la cendre, les propos de
Narjal gagnent rapidement en popularité. En
presque cent ans, l’elfe fait admettre à son peuple
de nombreuses aberrations et ce, dans l’unique but
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de comprendre la nature profonde d’Ordann et de
ses changements.
Dans un premier temps, Narjal évince tous ses
concurrents pour transformer son havre en véritable
enfer végétal. Afin de lutter plus efficacement
contre les morts-vivants, il lie l’essence des plus
vieux elfes à celles des arbres de la forêt. En faisant
ainsi, cette dernière prend conscience, repoussant
tout étranger n’étant pas invité. Cet esprit se
contente de servir servilement le conseil des anciens
dont fait partie Narjal. Afin de maintenir cet esprit
conscient, les elfes placent de nombreuses runes et
textes magiques sur l’écorce d’arbres vitrifiés. À y
regarder de plus prêt, ces dernières sont creusés
dans le bois puis peints avec une étrange peinture
rouge. Cette dernière est fournie par des hommes de
Melnes et conserve pendant longtemps sa couleur.
La plupart des elfes pensent qu’elle provient des
fleurs de sang (nommée ainsi pour leur couleur
vermeille) cultivées par Narjal. N’insistez toutefois
pas trop sur ce détail mais plutôt sur la magie
qu’elles dégagent et sur le fait qu’il parait
impensable que les elfes se mettent à écrire (cf
encadré Traditions orales chez les elfes) et tuent
des végétaux pour cela.
De plus, le même conseil commence à
s’intéresser aux humains comme aux morts. Suivant
une idée de Narjal, il pense que les pouvoirs du
Salut sont intimement liés aux humains et
pourraient être la clef qui les sauvera. Il voit cette
magie comme une sorte d’évolution dont auraient
été capables des créatures moins pures. Eux, plus
« robustes et aboutis », n’en auraient
malheureusement pas bénéficié. Ainsi, des elfes
(dont Narjal) se sont accouplés avec des humain(e)s
dans l’espoir d’étudier ce nouveau pouvoir
typiquement humain. Pour l’instant, aucun demi-
elfe n’a eu de tels pouvoirs. Depuis, la communauté
est divisée en deux parties distinctes : les elfes purs
qui gouvernent, chapotés par un conseil
« bienveillant », et les demi-elfes. Ces derniers,
maintenus dans la peur de l’inconnu (tout ce qui est
extérieur au camp), sont moins considérés que les
elfes et réalisent les tâches les plus ingrates.
En réalité, les elfes ont passé un pacte avec
les humains (en fait, avec le « Barde » uniquement).
Ils sécurisent la région en échange de cobayes
humains. L’un au moins doit posséder le pouvoir de
Salut. Tous les dix ans, une petite dizaine
d’humains (humaines essentiellement) disparaissent
donc dans les bois elfiques. Ces derniers donnent
naissance à des demi-elfes ou même « quart-
d’elfe » puis servent de cobayes. Les humains de
Melnes déplorent ces pertes mais les imputent aux
morts-vivants. Les naissances sont présentées aux
demi-elfes comme des abandons faits par les
humains qui rejettent les elfes. Pour brouiller les
pistes, il arrive même que Narjal fasse vieillir
certains enfants magiquement ou que des mères
porteuses accouchent avant terme. Les demi-elfes
en conçoivent donc une rancœur face aux humains
et adoucissent leur amertume face aux elfes qui les
ont recueillis.
Les membres du conseil sont tous au
courant et approuvent ces expérimentations. Les
actions « déviantes » ne s’arrêtent toutefois pas là.
Narjal conserve des cadavres dans des sortes de
cercueils végétaux sur lesquels il cultive les fleurs
de sang. Il a également fait muter des animaux en
les liant aux morts. Au départ, ses recherches
portaient surtout sur l’immortalité. Elles l’ont
conduit à s’intéresser à l’évolution des infectieux.
Que fait-il que l’on reste à l’état de squelette et de
zombie ou que l’on devienne une goule, un vampire
ou même une liche ? Le sorcier elfe est bien
conscient de la relation entre le pouvoir et la
volonté des morts. Pour l’instant, Narjal se contente
de prolonger sa vie en remplaçant son essence
malade par celles d’elfes, demi-elfes et d’humains
sains. Il songe toutefois à se faire transformer un
mort-vivant évolué et étudie pour cela des méthodes
de momification. Il considère l’embaumement
comme une étape obligatoire à son évolution,
comme le cocon de la chenille pour devenir
papillon. Narjal a depuis peu accueilli Tinker, un
apprenti demi-elfe (il ne fait pas confiance aux
elfes) qui devra réaliser le rituel.
Ainsi va la vie (et la mort) dans ce que les
humains de Melnes appellent la Forêt Interdite.
Traditions orales chez les elfes
Les elfes, par nature, écoutent leurs ainés. Ce
respect résulte de leur longévité. En effet, la
mémoire collective des elfes est riche de légendes
et de certitudes transmises oralement par les
anciens. Contrairement aux autres peuples, la
disparition d’un doyen est pleurée bien plus que
celle d’un nouveau né. Depuis les pandémies, le
temps des elfes est compté, la transmission orale du
savoir ne suffit plus à l’apprentissage des jeunes
générations. Ils envisagent donc d’écrire comme les
humains, activité qui leur a toujours paru dérisoire.
Si les elfes ne quittent pas leur refuge, c’est
uniquement parce que Melnes tombe avant leur
départ.
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Et si vous avez joué à la Saga Rendez-vous avec
la Mort
Alors, vous aurez très certainement reconnu les
théories de certains psychopompes. Le Barde, par
l’intermédiaire de Kof, se tient en effet subtilement
au courant de leurs travaux. Il trouve les humains
trop réservés dans leurs investigations sur les
morts-vivants et voit donc dans sa rencontre avec
Narjal un moyen d’accélérer les expérimentations
en y ajoutant une dimension magique. Pour
convaincre l’elfe, il a non seulement évoqué en sa
présence certaines théories psychopompes mais lui
a également livré une victime portant avec elle un
ouvrage résumant les principaux travaux de la
secte. A partir de là, Narjal a échafaudé ses propres
théories et commencé ses tests.
Alors qu’ils cherchaient un
chemin…
La venue dans la Forêt Interdite dépend en
grande partie de votre saga. S’ils ne sont pas encore
dans Melnes, les héros peuvent tout simplement se
perdre dans une forêt quelconque, la traverser, y
chercher un refuge ou même poursuivre un gibier.
S’ils sont déjà à Melnes, alors le simple fait de lui
donner le nom de Forêt Interdite devrait pousser les
héros à s’y intéresser. De plus, ils devraient avoir
une idée de ce qui s’y déroule ayant joué Au service
secret de sa majesté des mouches.
Néanmoins, il arrive que certains joueurs
ne cèdent pas au vilain défaut qu’est la curiosité.
Ainsi, afin de les aider à s’y adonner, plusieurs
histoires circulent sur ces bois maudits. Ils
intriguent les Melnois presque autant qu’ils les
effraient. Presque toutes relatent des disparitions
que ce soient des braconniers, des amants en quête
d’intimité ou des enfants un peu trop téméraires et,
plus souvent encore, des Sages. On y trouve du
bois, du gibier, des racines et quelques plantes
rares. Malgré le manque de denrées, aucun Melnois
n’ose s’y aventurer. Evidemment, les arbres et les
plantes y dépérissent mais bien moins rapidement
que les végétaux situés dans d’autres lieux. Ces
mystérieuses propriétés sont octroyées tour à tour à
des elfes sauvages, une race d’hommes arbres
morts-vivants ou encore une communauté de
druides ayant fuit les persécutions des Sages. Dans
les deux cas, des sacrifices seraient la source de la
vitalité de la forêt. Les plus vaillants qui se sont
avancés jusque dans les sous-bois y auraient vu des
arbres bouger.
Si, malgré tout, les héros ne veulent pas
s’y rendre, alors vous pouvez les y envoyer de
plusieurs manières : les faire poursuivre par des
morts-vivants, les pousser à traquer une bête, aller y
chercher un jeune enfant qui s’y est perdu…
Dans les sous-bois, les arbres cachent la
lumière, les feuilles se font coupantes, les branches
déchirent les vêtements quand elles ne font pas
trébucher les héros. Ces derniers se sentent
observés (et ils le sont réellement par deux elfes).
Puis les végétaux commencent à devenir hostiles, à
prendre forme humaine : l’esprit de la forêt se
manifeste. Les héros sont victimes des attaques de
la créature. Pendant ce temps, les elfes les
observent afin de découvrir leurs diverses
compétences : ils les étudient. Ils pensent, en effet,
que ce sont des cobayes envoyés par le Barde. Ils
n’interviendront donc que si l’un est en danger ou si
le feu (magique ou non) est employé comme arme
contre le monstre végétal. Ils le feront fuir par des
leurres : des flèches gravées de runes. Ils ne
cherchent pas à apparaître comme des héros mais
simplement à les accueillir dans leur havre.
… que jamais ils ne trouvèrent
Le village elfique se présente comme un
ensemble de huttes entourées d’arbres gravés de
runes rouges. En son centre, du bois mort est
entassé chaque jour. Il permet de faire un grand feu
tous les soirs et de veiller au chaud. Cette place,
formant une trouée dans les bois, est également la
partie du havre la mieux éclairée. La luminosité
(des étoiles ou du feu) est suffisante aux elfes pour
se déplacer de nuit dans tout le village. Les huttes
sont faites de bois tressés et sont soutenues par un
petit arbuste que chaque résident se doit
d’entretenir. (Ce végétal permet à Narjal, par le
biais de l’esprit de la forêt, d’espionner chaque
demeure). Les huttes sont spacieuses pour les elfes
et plus vétustes pour les demi-elfes qui sont
d’ailleurs mis à l’écart dans les parties les plus
périphériques.
Le havre est séparé en deux par une rivière
légèrement excentrée. Coulant vers Melnes, cette
dernière se nomme Duvio (pour deux voies en
elfique) et constitue l’unique apport d’eau du
village. Ses deux rives sont reliées par un pont de
bois accolé, de part et d’autre, à deux huttes
imposantes. Dans la première, les elfes font leur
toilette (la hutte étant mixte). La seconde sert de
lieu de réunion au conseil des anciens.
Le havre possède quelques autres
particularités. Par exemple, on y trouve des fleurs
rouges appelées Vaelin ou fleur de sang en elfique.
Ces dernières sont indéniablement magiques et sont
utilisées dans nombre de leurs rituels journaliers.
Autour d’elles butinent de grosses abeilles. Parmi
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les habitations, celle de Narjal se distingue. Elle est,
en effet, plus grande, entourée de vaelins et
comporte plusieurs pièces. Personne n’y est entré
mais, interrogés, les elfes avoueront que Narjal est
un puissant mage et qu’il y fait surement de
nombreuses expériences.
Parmi les elfes et demi-elfes remarquables,
on trouve :
Narjal qui, pendant de très nombreuses
années, a vécu comme un seigneur confiant dans sa
force et dans sa capacité de gouverner. Il règne en
maître sur l’ensemble de la forêt. L’elfe a su déceler
rapidement la corruption au sein de Melnes et a
préféré tourner le dos aux humains. Les pandémies
n’ont fait qu’accroitre ses ambitions
protectionnistes. Toutefois, Narjal n’est plus que
l’ombre de lui-même. Ce puissant mage est
énormément affaibli par la maladie. C’est
désormais un être fragile qui recherche
désespérément l’immortalité. Devant les héros, il
fera tout pour paraître bon et généreux… du moins,
tant qu’il n’obtiendra pas d’eux ce qu’il désire.
Arbasse, Ewelf, Gorn, Malarme et
Ralmin qui forment le reste du conseil.
Arbasse est une petite blonde (petite pour une elfe)
aux yeux émeraudes obéissant aveuglément à tout
ce demande Narjal. Plutôt jolie, sa fidélité lui
permettra d’être la première à choisir un concubin.
Ewelf est la seconde et l’amante de Narjal. Grande,
souriante et voluptueuse en apparence, elle est
aigrie et amère. Elle jalouse Tinker et ne comprend
pas pourquoi son amant lui a préféré un demi-elfe
sortant de nulle part. Elle dissimule sa rancœur en
étudiant avec assiduité la magie de la nature. En
faisant ainsi, elle a découvert que les énergies
employées par Narjal ne sont pas celles de la vie et
de la nature mais bien plus puissantes. Loin de s’en
inquiéter, elle ne le considère que plus grand.
Le poids des ans courbe l’échine de Gorn. Ce vieil
elfe a passé le plus clair de sa vie en se satisfaisant
de peu pour être toujours heureux et optimiste.
Pourtant, l’âge et la maladie le rattrapent et il
commence à s’impatienter des promesses de Narjal.
Malarme a toujours été plus faible que ses
congénères… Sa longue chevelure enveloppe sa
silhouette malingre souvent secouée de fortes
quintes de toux. Cet état de fatigue permanent lui a
appris à relativiser. Surtout par rapport à Narjal
dont il n’apprécie pas les méthodes.
Ralmin est le dernier membre du conseil et
également le plus jeune. Il possède une musculature
puissante. Ses cheveux et ses yeux sont de couleur
cendre. Beaucoup y voient un signe. Ralmin s’en
moque. Il est plus préoccupé à cacher ses origines :
son père n’était qu’un demi-elfe. Si Narjal venait à
le révéler, Ralmin perdrait alors son statut de
membre du conseil voire, peut-être, d’elfe pour
devenir demi-elfe. Quand elles ne sont pas dictées
par Narjal, ses actions sont destinées à aider les
demi-elfes qu’il fait mine de mépriser en public.
 Ramak est un demi-elfe qui cherche
désespérément à établir un équilibre entre les deux
camps. Il ne l’a pas obtenu de manière pacifique et
songe donc à le réclamer par la force. Devenu amer
suite à ses échecs, il ne supporte plus le rire
condescendant des elfes ni le regard résigné de ses
frères. Il voit dans l’arrivée des personnages un
moyen de mettre son plan à exécution ou, au moins,
une diversion pour convertir à sa cause quelques
uns de ses frères (en particulier Tinker). Ramak sera
un allié de choix tout au long de ce scénario.
Tinker est l’apprenti de Narjal. C’est
lui qui devra réaliser le rituel de momification
lorsque son maître s’estimera prêt (ou qu’il sera
trop tard pour reculer). Tinker est intelligent, discret
et ambitieux. Ces trois qualités lui ont permis d’être
choisi comme apprenti mais le poussent aussi à
penser qu’il mérite mieux qu’être disciple de
Narjal. Il sait pertinemment que l’elfe ne lui révèle
pas tout et cherche le moyen de lui voler ses secrets.
Il se désintéresse complètement de la rivalité elfe
demi-elfe et songerait, à la limite, à en tirer parti.
Trignac est un elfe qui s’oppose à
Narjal. Toutefois, à l’inverse des autres opposants,
il a eu la bonne idée de le faire discrètement.
Certains diront « pas très efficacement ». Toutefois,
patiemment, comme seuls les elfes savent le faire, il
réunit des personnes sûres qui ont décidé de lutter
contre la dictature imposée par le vieil elfe. Il a déjà
contacté Tinker et conserve Ramak dans sa manche.
Il envisage d’accorder à ce dernier l’égalité pour
tous dans le havre s’il l’aide à renverser le conseil.
Il a également avec lui quelques elfes qui ont
découvert pourquoi les visiteurs humains partaient
toujours aussi « précipitamment ». Il espère que les
héros se rangeront de son côté. Pour les aborder, il
demandera à une elfe en qui il fait confiance de les
séduire et est prêt également à feindre la séduction
pour prévenir ces « hôtes ». Narjal se doute que des
elfes manigancent contre lui mais a décidé de
passer assez rapidement à sa momification. Il
s’occupera donc de ce problème quand il sera
immortel et bien plus puissant.
Vermeuil et sa sœur jumelle Bokem
sont des demi-elfes relativement influents auprès
des elfes. Ils sont même acceptés par les elfes car ils
démontrent quelques capacités magiques. Jeunes,
ils réalisaient inconsciemment des sorts d’air
laissant croire à une maitrise de miracles (Force
et/ou de Genèse). Maintenant qu’ils sont en âge
d’avoir des enfants, ils sont placés au premier plan
par Narjal afin qu’ils aient une descendance avec
les personnages (surtout les Sages et les Mages).
Même s’ils s’y plient, ils ne sont toutefois pas
d’accord avec les pratiques de l’elfe surtout
Vermeuil qui refuse que l’enfant de sa sœur ne soit
pas conçu par amour. Il paraitra donc « jaloux »
tout au long de l’aventure.
On trouve enfin Ygon et Ranne qui
forment les Romeo et Juliette du scénario. L’un est
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elfe, l’autre demi-elfe. Les deux sont amoureux. Ils
cherchent à s’enfuir du havre pour vivre leur amour
sans contrainte. Ils peuvent constituer un moyen de
fuite pour les héros.
Se rajoutent quelques havrais qui ne
sont pas insensibles à la venue d’humains. On
compte par exemple Josen, vieil elfe plutôt idiot
qui ne comprend pas pourquoi des humains
viennent mais ne restent jamais, Jarie une elfe
méprisante (qui a dit xénophobe ?), Taviasse une
demi-elfe qui désire en apprendre plus sur la race de
son père…
Promenons nous dans les bois
Il est donc temps de lancer l’opération
séduction. L’objectif de Narjal est d’étudier les
héros dans des situations réelles. Il désire découvrir
leur potentiel et, en particulier, tout don relatif aux
miracles. Narjal n’ayant pu lier ce pouvoir à son
peuple, il évitera de tuer la « poule aux œufs d’or »
afin de l’étudier de son vivant. L’autre but est de
mêler des gènes humains pour faire quelques demi-
elfes (ou quart d’elfes) espérant qu’ils aient le don
de Salut. De même, Narjal espère comprendre
pourquoi seuls les elfes sont touchés par des
maladies graves dégénératives. Si les jeunes demi-
elfes ou « quart d’elfes » sont sains, alors il aura un
nouvel espoir de comprendre ce mal.
Pour ces raisons, les faiseurs de Miracles,
qu’ils soient Sages ou non (au sens propre comme
au figuré), seront mieux traités que les autres. Les
elfes, demi elfes et humains prouvant des capacités
de mages seront également des personnages
convoités. À l’inverse, les personnages non
humains tels semi-homme ou demi-orques seront
regardés avec dédain. Les nains ne pouvant se
reproduire avec les autres races seront rejetés. Cette
animosité sera néanmoins contenue tant que les
elfes n’auront rien obtenu des autres personnages.
Seul Narjal s’intéressera à eux : aux nains pour leur
problème de calcification, aux semi-hommes pour
leur mélancolie terne et aux demi-orques pour la
Rage. Les non-humains seront toutefois les
premiers à pâtir de mauvais traitements.
Evidemment, la présence d’une femme
Sage (et non d’une sage-femme) dans l’équipe des
héros permet de prolonger grandement la durée de
vie du groupe. Notez que si ce dernier est composé
uniquement d’hommes aux mœurs légères, il n’est
pas pour autant condamné puisque Narjal attendra
la confirmation que les « elfes porteuses » soient
enceintes.
Pour obtenir des héros ce qu’ils désirent,
les elfes emploieront plusieurs stratégies. Trignac et
Ramak chercheront à en apprendre plus sur les
héros. Ils se feront discrets non dans leur questions
mais plutôt en vérifiant que personne ne les
observe. Ils ne voient dans cette venue qu’un
moyen de sortir de la crise. Ygon et Ranne poseront
plus de questions sur la vie dans les havres humains
et sur l’acceptation des elfes. Vermeuil et Bokem ne
se révéleront que si les héros parviennent à
démasquer Narjal. Si les membres du conseil
restent fidèles à Narjal, il n’en va pas de même pour
Tinker qui ne suivra que ses intérêts. Enfin Narjal
doit être le personnage de confiance des joueurs, il
se placera en victime ou en confident. Si les joueurs
découvrent quelque chose, il jouera au confident en
avouant penser qu’un de ses proches (peut-être
même au conseil) est un collaborateur. Il mentira en
disant se demander « s’il ne devient pas
paranoïaque du fait de son grand âge » ou quelque
chose comme « nul n’étant prophète en sa demeure,
il espérait bien que des étrangers confondraient le
Mal. » S’ils évoquent les inégalités avec les demi-
elfes, il maudira la xénophobie de son peuple et
plaidera le fait d’avoir accepté Tinker, un demi-elfe
abandonné pour tenter de modifier cet état d’esprit.
Il réprimandera d’ailleurs publiquement tout elfe
qui tient des propos maladroits (ou pire) aux
personnages. Bref, le « grand méchant » doit passer
pour le « grand gentil ». Narjal veut que cette
intrusion se fasse rapidement. Toutefois, les elfes
n’accepteront jamais un enfant fait contre la volonté
d’un de ses parents et considèrent cet acte comme
tabou. Ainsi, il ne cherchera pas à forcer de manière
trop voyante les héros. En dernier recours, il parlera
de consanguinité et de la nécessité de renouveler le
sang pour éviter les maladies dégénératives dont
souffrent les elfes.
A côté de ça, beaucoup d’événements sont
organisés afin de mêler les héros au petit havre
elfique : une fête d’accueil, plusieurs petites tâches
de la vie commune… mais aussi l’organisation de
la défense du havre. En faisant ainsi, cela devrait
permettre de faire croire aux joueur que le but du
scénario est d’éviter une invasion et non d’étudier
leurs personnages comme des rats en cage.
Le chant des signes
Voici donc quelques événements aux
conduisant les héros à comprendre ce qui se trame
dans le havre elfique. Ils sont tous présentés de la
même manière : un nom suivi d’un nombre de jour,
une description et les signes avant coureurs du
final. Ces événements s’étalent sur trois semaines.
Fêtes d’accueil, J-0
L’arrivée des héros se fait plutôt discrète, c’est
l’occasion de présenter d’abord le havre. Les elfes
ne réagissent pas vraiment à la venue d’étrangers,
comme s’ils avaient déjà été prévenus. L’un des
elfes qui les a aidés lors du combat les accueille
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dans sa hutte et soigne les blessés à l’aide d’un
baume apaisant fait de fleurs rouges. Pendant toute
la journée, les elfes les ignorent. Puis, le soir
arrivant, on leur apprend qu’une fête est organisée
en leur honneur. À partir du moment où ils auront
été présentés aux havrais, ces derniers leur
parleront. Narjal fait les présentations de tout le
village. Tour à tour, il cite un nom et cette personne
vient faire l’accolade aux personnages. D’abord le
conseil puis les autres elfes et enfin les demi-elfes.
Il change parfois cet ordre et cela surprend les elfes
comme les demi-elfes appelés.
Signes avant-coureurs: Pour l’instant, peu
d’éléments peuvent être découverts. Lors de la
visite du village, les plus observateurs peuvent
découvrir la présence d’abeilles (ou plutôt des
frelons) allant de 5 à 10 cm butinant les vaelins. La
hutte dans laquelle ils sont soignés leur sera
réservée pendant toute la durée de leur séjour.
L’elfe hôte dira que c’est la sienne mais elle est
vide comme s’ils étaient attendus. Enfin pendant la
fête, les elfes et les demi-elfes se mélangent peu.
Seuls Ygon et Ranne s’éclipseront au cours des
festivités.
Tâches communes et gestes quotidiens, J+1 et
suivant
Les héros sont désormais « intégrés au village »
pour une durée dépendant uniquement de leur bon
vouloir. Ils peuvent donc boire, manger et dormir à
leur guise (bien que les repas elfiques soient plutôt
frugaux). Seul le diner se prend au coin du feu. Ils
seront sollicités pour certaines tâches comme :
Dégager la cendre du village et la charrier vers
une sorte de grand talus. La tâche n’est pas
compliquée mais est fatigante et demande quelques
précautions pour éviter sa toxicité. C’est l’occasion
pour une elfe de s’occuper d’un personnage, de le
déshabiller et de lui raccommoder/changer un
vêtement troué. Ceci est fait sans aucune gène
comme une mère à son fils ou une femme à son
amant. Si les vêtements sont changés, alors un
bonus de +1 en discrétion sera octroyé pour toute
personne désirant se dissimuler dans la cendre.
L’entrainement des jeunes elfes et demi-elfes à
l’arc et à l’épée. Une dizaine d’élèves est entrainée
quotidiennement à répéter inlassablement les
mêmes gestes en récitant des quantiques. Ils sont
petits et apprennent également les bases de la magie
végétale. Leur professeur accepte sans discuter
toute aide ou suggestion voire même un nouvel
élève quelque soit son âge. Se placer parmi les
enfants n’est pas méprisé mais, au contraire, vu
comme un acte d’humilité et comme un réel désir
d’intégration. Suivant les efforts des personnages,
ils peuvent apprendre l’un des Atouts suivants :
Décapiteur, Armes elfiques (ou Spécialisation
arc/épée) ou développer le domaine magique
végétal (en amateur uniquement). Cino, le maître,
est ouvert et constituera peut-être un allié potentiel
par la suite.
Ramasser du bois mort ainsi que des
champignons.
S’occuper des plantes et, en particulier, couper et
broyer les pétales des fleurs de sang.
S’occuper des quelques animaux en liberté
comme traire les chèvres, les bouchonner pour
enlever la cendre de leur pelage…
Parmi les gestes quotidiens, on notera entre autre
les bains (qui sont mixtes). Les elfes se lavent avec
une sorte de savon parfumé puis se rincent à l’eau
de la rivière. Ils font de même avec leurs vêtements.
Si l’occasion s’y prête, les suivants de Narjal
tenteront d’y séduire les héros. Certains elfes
sortiront sans discrétion pour laisser un ou deux
couples se former. Il y a aussi la veillée et le petit
déjeuner au cours desquels les elfes mangent des
sortes de galettes. Ces dernière sont faites de restes
liés par de la sève séchée leur donnant un petit goût
sucré.
Signes avant-coureurs : Tout doit être évoqué, aux
joueurs de démêler le faux du vrai. La majeure
partie des indices seront donnés en interagissant
avec les autres elfes.
On retrouve les frelons qui ne butinent que les
vaelins ainsi que la dualité elfes demi-elfes. En se
promenant dans les alentours du havre, les héros
découvriront également la présence de petits
animaux morts (tués par l’esprit de la forêt qui se
nourrit de leur essence), les traces étranges d’un
gros prédateur (voir la chasse), l’existence de vieux
arbres à la silhouette difforme (pensez à l’arbre de
Sleepy Hollow). Ces végétaux sont les cercueils des
elfes ayant servi à créer l’esprit de la forêt ou sont
des matrices pour la momification. Narjal y a
enfermé des cobayes (animaux ou humains) qui ne
seront relâchés par ces arbres que sur son ordre. Il
attend qu’ils évoluent comme le font les infectieux.
Ces créatures partant d’un stade plus avancé, il est
impatient de découvrir ce qu’elles sont devenues.
Une grande partie du baume préparé à base de
vaelins écrasées disparaît. Enfin deux autres
incidents devraient mettre la puce à l’oreille. Le
premier est que les affaires des héros seront
fouillées (pour en apprendre plus sur eux). Rien ne
sera volé, la fouille sera discrète mais néanmoins
réelle. L’autre accroc survient si les héros ne sont
pas assez entreprenant : des aphrodisiaques seront
ajoutés à leur nourriture. D’abord, les signes seront
discrets (« il est plus beau que tu ne l’avais vu de
prime abord ») puis les envies se feront plus fortes.
Création d’une nouvelle hutte, J +1
Beaucoup d’elfes se réunissent pour construire une
nouvelle hutte. Ici, c’est surtout le rituel de l’arbre
au cœur (ou arbre foyer) de la hutte qui importe.
Accompagné de tous ceux ayant un don pour la
magie végétale, Narjal entonne une sorte de
bénédiction. La plante agit comme un réceptacle
8
magique accumulant entre 1 à 3d6 pE par personne
y participant (suivant la maitrise du domaine). Les
elfes continuent le rituel en tressant les végétaux
pour en faire une hutte plus grande que les autres.
Signes avant-coureurs: La hutte qui est construite
comporte un végétal ressemblant à la matrice des
créatures momifiées. Son tronc gris est plus large et
tordu que celui des autres huttes. Il pousse sans
faire ni feuille ni bourgeon. Beaucoup y voient un
signe de malheur, Narjal, Tinker et quelques autres
ne semblent ni surpris ni inquiétés. Au contraire,
Narjal fera tout pour continuer et « empêcher de se
laisser abattre ». En réalité, il le destine pour le
rituel de sa propre momification. Il cherche donc à
y mettre le plus d’énergies magiques possibles et
demande à chaque personne touchant à la magie
végétale d’y participer. Il supervise également la
construction de la hutte qu’il voudrait la plus
grande et robuste possible.
Veillées au coin du feu, J+4, +8 et +12
Tous les quatre jours, une veillée accueille tout les
havrais dans des danses, des chants et des
discussions. Tous les soirs, les elfes se réunissent en
petits groupes mais tout le monde se doit de
participer à cette occasion. Les œillades y sont plus
suggestives, les danses plus lascives, les discussions
plus animées.
Signes avant-coureurs: Plusieurs événements
importants se déroulent au cours de ces veillées.
D’abord, il y a les discutions de Tinker et Narjal
presque exclusivement centrées sur les Miracles et
la Magie. À tel point que les héros finiront par vivre
un véritable interrogatoire. Ewelf y participe
également et semble enjouée malgré les regards et
remarques acerbes à l’encontre de Tinker… que ce
dernier feint d’ignorer.
Trignac parlera à demi-mot des promesses non
tenues de Narjal et Ramak refusera de se mêler à
une « fête hypocrite ». Ygon et Ranne s’éclipseront
mais pas forcément très discrètement (test de
Perception diff 15).
Tempête de cendre, J+9
Au matin du neuvième jour, l’un des demi-elfes
revient blessé d’une chasse. Il dira avoir vu un
monstre qu’il n’avait jamais vu auparavant. Il est
sous le choc et évoque un nouveau type de mort-
vivant : « La créature se déplace extrêmement
rapidement et sa peau blanche se découpe en
lambeaux. » Certains elfes parlent de traces
étranges, de gros prédateurs et de la présence
d’animaux morts. Une tempête de cendre se lève et
empêche de débuter les recherches.
Signes avant-coureurs: Cet événement est causé par
Narjal qui désirait profiter de la tempête à venir
pour effacer les traces de sa nouvelle expérience.
Accompagné de Tinker, il profite des cendres pour
s’enfoncer dans les bois à l’abri des regards. Guidés
par l’esprit de la forêt, ils détruiront sa créature
cobaye. C’est le seul moment qu’auront les héros
pour visiter sa hutte. S’ils agissent ainsi, ils
découvriront qu’elle renferme un essaim d’abeilles,
un grand nombre d’organes dans des bocaux mais
surtout des bandelettes tressées. S’ils fouillent avec
attention, ils découvriront une trappe qui s’enfonce
plus profondément dans la hutte. Les héros seront
confrontés à de gigantesques larves se nourrissant
de cadavres pourrissants. C’est à partir des cocons
de leurs chrysalides que Narjal fabrique ses
bandelettes. Chargés d’énergie du plan négatif, ces
fils tissés agissent comme l’atout Stock d’énergie
(dK p 52 ou dK2 p 67) pour toute personne
effectuant un sort de nécromancie. Les os des morts
sont cloués à même le bois afin d’empêcher qu’ils
ne se promènent sous forme de squelettes. Certains
sont réduits en poudre.
Chasse, J+12
Les créatures viennent de faire une nouvelle
victime. Les elfes organisent donc une battue. En
fin de journée, les héros seront confrontés à quatre
créatures albinos. Se déplaçant à quatre pattes, ces
humanoïdes sont, en fait, des monstruosités semi-
elfiques que Narjal a modifié à leur naissance. À
l’aide de sa puissante magie de corps et animal, il a
lié les fœtus à des gènes animaux. Les créatures
sont mortes mais il a conservé leur corps par une
momification partielle. Chargée d’énergies
négatives, ces dernières ont rapidement muté dans
les arbres qui les emprisonnaient. Le sorcier
organise donc un second test afin de s’assurer que
le premier n’était pas qu’une simple coïncidence.
Signes avant-coureurs: Au cours de cette chasse,
les peurs refont surface et avec elles, les elfes
oublient leur masque. Certains tiendront des propos
xénophobes à l’encontre de tous ceux qui n’ont pas
de sang elfique ou, à défaut, ne présenteront pas des
pouvoirs magiques. Les demi-orques et/ou nains
seront poussés alors qu’ils se battent.
Narjal participe à la battue et semble de plus en plus
faible (il a utilisé une grande quantité d’énergie).
Tinker exhorte les héros (ou Trignac) à agir au plus
vite. Seules deux créatures se font attraper et la
veillée est morose.
Première attaque des monstres, J+12 et 13
Au cours de la troisième veillée, les créatures
attaquent à nouveau et l’esprit de la forêt ne défend
pas le havre. Les elfes paniquent et l’évoquent
(pour la première fois) ouvertement devant les
héros. L’attaque est rapide et meurtrière. Narjal
n’est pas présent pendant cette dernière. Trop
affaibli, il espère récupérer l’essence des morts
mais aussi leur corps pour faire plus de vaelins et
ainsi récolter plus de ce baume. Les morts sont
incinérés le soir même.
Le lendemain, il ausculte toutes les personnes du
havre une à une. Il vérifie avec sa magie du corps si
les héros ont cédés aux appels de la chair.
9
Signes avant-coureurs: Ramak agit ouvertement
contre les elfes en ne les aidant pas. Il exhorte ses
frères demi-elfes à faire de même. Si les joueurs
l’aident, il survivra. Sinon, il se transformera en
infectieux au cours de la nuit. Vermeuil est parmi
les victimes et Bokem, sa sœur jumelle, déclenche
une véritable tempête (grâce à sa magie de l’air). Le
chagrin se changera le treizième jour en rancune
contre Narjal qui leur avait promis une autre vie
s’ils se pliaient à sa volonté. Elle se retourne contre
lui et se ralliera à Ramak s’il survit. Tinker et
Trignac agiront suivant les actions des héros.
À moins qu’ils ne leur aient donné quelque espoir,
Ygon et Ranne se sont enfuis. Ils ne seront jamais
retrouvés. Tués par l’esprit de la forêt, leur cadavre
nourrit déjà des pousses de vaelins. Toutes les
traces de leur fuite (et de leur lutte) n’ont pas été
effacées.
Narjal et le conseil supplient les héros de rester
pour les aider à former une ligne de défense. Tant
qu’ils ne seront pas certains que ces créatures ne
reviendront pas, ils préfèrent garder le maximum
d’hommes. Gorn, Malarme et Ralmin sont plus
réservés mais surtout se tiennent loin de Narjal.
Seconde battue, J+14 et 15
La situation empire. Narjal perd le contrôle (à
moins que les héros ne se rangent de son côté). Il
est de plus en plus malade (ses dernières
expériences ont été, pour lui, concluantes mais l’ont
vidé de sa magie). Ses détracteurs se font plus
virulents. L’elfe cherche donc à mettre en scène sa
propre mort pour gagner le sursis qui lui permettra
de réaliser son œuvre. Avec sa magie de corps, de
végétaux et son lien avec l’esprit des anciens elfes,
il se « clone » (faisant perdre 100 pV à la créature).
C’est cette chose qui sera victime de ses monstres
momifiés.
Signes avant-coureurs: Narjal joue son dernier
atout dans ce mouvement. Plusieurs éléments,
même infimes, peuvent permettre aux héros de
stopper sa sombre machination :
Sa mort, si elle est bien mise en scène, ne laisse
pas de sang sur les lieux de sa mort (Perception diff
15).
Le corps incinéré est légèrement plus grand et
plus lourd que le sien (Perception diff 25). Si les
héros réalisent l’incinération sur place, Narjal
n’aura pas le temps de mettre un leurre et c’est
l’esprit de la nature qu’ils blesseront (6d6 dégâts
s’ils l’incinèrent, 3d6 dégâts s’ils le décapitent).
Le corps ne se relève pas mais il y a peu de
chance que les héros attendent pour voir ce qui va
se passer risquant ainsi de se faire attaquer par un
infectieux (Connaissance infectieux diff 25).
Tinker et Arbasse feignent avec plus ou moins
de talent l’abattement (Psychologie diff 20). Pris au
dépourvu, Tinker plaidera l’urgence de la situation
et Ewelf l’état de choc. Les deux ont un
comportement étrange l’un envers l’autre. En effet,
alors que le moment fatidique approchait, Narjal devient le havre de la forêt interdite ? Certains elfes
s’est mis à douter de son disciple (comme de son vont-ils chercher à s’intégrer à Melnes ?…
plan) et a donc expliqué à Ewelf son plan. L’elfe
doit donc surveiller le demi-elfe ainsi que
l’expérience menée sur les humains (lire les héros).
Dans le pire des cas, elle devra accomplir le rituel.
Enfin, si les héros ont cédé à leurs instincts, leurs
enfants grandissent trop rapidement (même pour les
héroïnes). Le temps de croissance des fœtus est en
effet accéléré par la magie de corps du conseil. Pour
l’instant, seuls les clichés liés à la grossesse sont
visibles (vomissements, crampes, fatigues…)

Deuxième attaque des monstres, J+20

La situation ne fait que se dégrader. Le conseil lutte
pour garder un semblant de cohésion. Sans Narjal
qui constituait son pilier, le havre n’est plus
l’ombre de lui-même. Ewelf tente de sauver le
havre en prenant la tête du conseil et en s’installant
symboliquement dans la nouvelle hutte, en
hommage au défunt Narjal. Tinker élit domicile
dans l’ancienne hutte et cherche à découvrir tous les
secrets de son maître. Les grossesses étranges
inquiètent autant que l’attaque possible de
nouvelles créatures. D’ailleurs, l’esprit de la forêt
doit se régénérer. Sans ordre de Narjal, il a donc
libéré les derniers cobayes (qui n’ont pas encore
muté) et laisse passer à nouveau les morts-vivants.
Prendre les caractéristiques des zombies et des
goules.
Signes avant-coureurs: c’est un peu tard désormais
pour chercher des signes « avant-coureurs».

Le chant du cygne
La fin dépend à la fois des actions des
héros et de votre bon vouloir. Si les joueurs ont subi
les événements pendant 21 jours, ils méritent de
rencontrer quelques difficultés. Si en plus, ils ont
profité de l’« esprit ouvert des elfes » alors vous
pouvez même les laisser se faire disséquer par un
second rôle comme Ewelf ou Tinker.
Si, en revanche, ils ont découvert
l’implication de Narjal et qu’ils ont agi en
conséquence, alors deux camps se sont formés :
ceux qui ont décidé de suivre le sorcier et les autres.
Dans un tel cas, la meilleure chance de survie est
d’agir après le treizième jour alors que l’esprit
végétal est amoindri et que Narjal a été enfermé
comme un infectieux momifié à l’intérieur de
l’arbre foyer. La fuite reste également un bon
moyen de survie.
Si les héros survivent, plusieurs points
restent néanmoins à régler. Que vont devenir les
enfants résultant de leur union ? Qu’a occasionné
sur eux la magie du conseil ? Si Narjal est toujours
(mort-)vivant, que va-t-il devenir ? Son rituel a-t-il
fonctionné ? Et Tinker, est-il parvenu à s’enfuir
avec les secrets de son ancien maître ? Enfin, que

10
La grimace des goules en
quelques caractéristiques
Demi- Elfes et elfes typiques
FD/Niv : 2/2
Points de vie : 20
Points d’énergie : 8
Compétences : Combat (+5), Mystique (+2),
Sournoiserie (+5), Survie (+8)
Combat : épée/arcs (attaque +6, dégâts 2d6+3)
Atouts et capacités spéciales : Adaptation
(cendre), Arme et armure de professionnel,
Dépérissement, Déplacement amélioré (cendre),
Sans espoir, Spécialisation (arc et épée), Vision des
étoiles.
Certains bénéficient également de l’atout Adepte
(Végétal).
Hybride animal/elfe mort-vivant
FD : 3 / Niv : 2
Comportement : Prédateurs
Points de vie : 30
Points d’énergie : 12
Compétences : Combat (+9), Mystique (+3),
Sournoiserie (+10), Survie (+6)
Combat : Crocs/Griffes (attaque +9/+9, dégâts
2d6+4), momifiée (protection +6)
Atouts et capacités spéciales : Maudite (Sans
repos, Abomination, Allergie au feu, Horreur),
Attaques multiples, Talentueux (Sournoiserie),
Puissance, Spécialisations (Croc, Griffes).
Esprit de la forêt
Ce monstre est en fait l’incarnation pervertie de la
forêt elle-même. Il prend donc à la fois les traits
d’une créature malfaisante et d’un végétal torturé.
Hybride entre un elfe et un arbre, son corps de bois
est recouvert d’épines et d’une lourde écorce. Mais
11
cette forme n’est qu’une facette, car ce golem
végétal se régénère et peut s’incarner n’importe où
dans la forêt (dans n’importe quel arbre). Sa nature
magique relie son énergie à sa vie, ses capacités
magiques sont déjà incluses dans ses potentiels de
combats, elles sont justes précisées dans le cas où il
aurait à réaliser un sortilège.
FD : 6 / Niv : 5
Comportement : Prédateur
Points de vie / d’énergie : 175
Compétences : Combat (+12), Mystique (+12),
Sournoiserie (+9), Survie (+15)
Combat : Bras puissants lardés d’épines (attaque
+12/+12, +9, dégâts 3d6+13), Protection d’écorces
8
Atouts et capacités spéciales : Plante -
Invulnérabilité (pouvoir mentaux), Allergie (feu);
Abomination, Action supplémentaire, Adaptation
(cendre), Adepte (Végétal + Magie de professionnel
et de brutasse), Armure naturelle, Attaques
multiples, Puissance × 3, Réserve d’énergie,
Régénération, Spécialisation (épines).
Narjal
FD : 9/ Niv : 5
Comportement : Prédateur
Points de vie : 110
Points d’énergie : 500
Compétences : Combat (+13), Mystique (+23),
Sournoiserie (+16), Survie (+16)
Combat : épée (attaque +13, dégâts 1d6+5)
Atouts et capacités spéciales : Adaptation
(cendre), Dépérissement, Déplacement amélioré
(cendre), Magie (Végétal et Corps en brutasse, Mort
et Animal en professionnel), Réserve d’énergie,
Sans espoir, Sens affutés, Seigneur, Sorcier,
Talentueux (Mystique), Vision des étoiles, Vitalité
× 2.
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