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Points forts
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Le microbiote est un acteur important dans ces mécanismes. Il est lui-même fortement
influencé par l'alimentation.
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* Les aliments végétaux : – les légumes et les fruits possèdent de nombreux atouts : faible
teneur énergétique, richesse en fibres variées, densité nutritionnelle élevée en potassium
(régulation de la pression artérielle), en vitamines C, B ₉, en caroténoïdes (légumes rouges,
oranges, jaunes, verts) et en polyphénols aux effets antioxydants, en glucosinolates (effet
détoxiquant, et anticancérigène des choux), ou autres composés souffrés (ail, oignon).
Certains apportent des prébiotiques (artichaut, topinambour, chicorée, oignon, etc.). La
pomme de terre fait partie des légumes; mais une diversité de légumes et de fruits est
nécessaire. La présence de nitrates serait favorable sur le plan cardiovasculaire, comme
donneur de monoxyde d'azote (NO); – on recommande habituellement 5 portions de fruits et
légumes par jour, soit 400 à 500 g/j. On peut aussi préciser « la moitié » de l'assiette.
Légumes et fruits locaux, de saison, bio doivent être privilégiés pour des raisons
environnementales, mais il n'y a pas d'arguments nutritionnels forts. La cueillette à maturité,
si possible, est préférable, au moins pour le goût; – les céréales ont des atouts, surtout si
elles sont peu (semi-complètes) ou pas (complètes) raffinées. De même, le pain : de
préférence complet (type 110) ou intégral (type 150) ou semi-complet (type 80). On évitera
une consommation exclusive de pain blanc. Le raffinage exclut une majorité de fibres
contenues dans le son mais aussi toutes les spécificités de l'aleurone (ou couche
«merveilleuse ») et du germe. Quelle que soit la teneur en fibres, le pain a un index
glycémique élevé ce qui induit une charge glycémique élevée. Les fibres des céréales sont
surtout des hémicelluloses, mais elles contiennent aussi des fructanes (FOS) et des XOS.
Les céréales complètes sont une source de magnésium, de vitamine B ₁, de vitamine E
(germe), d'acides gras essentiels (germe), de protéines végétales et bien sûr de glucides.
Elles apportent également des lignanes aux effets phytoœstrogénique faibles. On rapproche
des céréales (blé, riz, avoine, orge, seigle, millet, etc.) les pseudocéréales (sarrasin, quinoa
et amarante); – les légumes secs : leur teneur relativement élevée en protéines végétales (20
à 25 % sur le poids sec et 8 à 10 % sur le poids cuit) en fait un substitut des protéines
animales, surtout si elles sont combinées à d'autres sources de protéines car elles sont
déficitaires en méthionine (acide aminé soufré). Elles contiennent des fibres (guar, etc.), des
GOS qui, du fait de leur fermentescibilité, peuvent être source d'intolérance digestive. Elles
ont une moindre teneur en glucides que les céréales. Le soja est aussi une légumineuse d'un
point de vue botanique. Bien que ce soit une des graines les plus riches en protéines (40 %),
lorsqu'il est consommé sous forme de tofu il ne contient que 10 à 12 % de protéines et 3,5 %
sous forme de jus de soja ou tonyu. En Asie, il est souvent consommé fermenté. Sa
préparation élimine une partie des GOS. Contrairement au lait, il ne contient pas de lactose.
Il est surtout consommé dans les régimes végétariens. La graine de soja est riche en lipides
et contient de l'acide linoléique (oméga-6) et de l'acide α linolénique (oméga-3); – les fruits
secs oléagineux (noix, amandes, noisettes, arachides, auxquelles on pourrait rajouter
l'avocat) sont également des sources de lipides et, dans une moindre mesure, de protéines,
de fibres et de magnésium. Leur consommation est encouragée, excepté sous forme de
cacahuètes salées!
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Les produits animaux : – ils peuvent faire partie de la nutrition préventive, les produits
laitiers en particulier, notamment ceux fermentés (fromages, yaourts). Les yaourts ont des
propriétés spécifiques grâce à leurs ferments lactiques [14,15]. Ils sont ainsi naturellement
sources de probiotiques. Le lactose qu'ils contiennent est hydrolysé par une lactase (β-
galactosidase) active tout au long du tractus digestif. Le lactose du lait n'est pas digéré en
cas de déficit en lactase et devient un prébiotique. Les fromages fermentés contiennent une
micrabondante et bénéfique sur le microbiote intestinal [16]. Les bénéfices pour la santé des
produits laitiers sont considérables sur la santé cardiométabolique et ostéomusculaire
notamment, au-delà de leur richesse en calcium, grâce à leur plus de 2 000 constituants
(iode, phosphore, vitamine B ₂, glutathion, protéines du lactosérum) et à un effet matrice qui
rend compte de l'absence d'effet délétère de leurs acides gras saturés; – la viande et les
produits carnés ont des atouts nutritionnels (richesse en protéines, en fer, zinc, vitamines B
dont la vitamine B ₁₂). Cependant, leur consommation ne doit pas être excessive et on doit
veiller à leur mode de cuisson.
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Le poisson et les produits de la pêche sont aussi riches en protéines que les produits carnés;
ils sont sources d'acides gras polyinsaturés oméga-3 à longue chaîne (EPA et DHA), le
DHA étant un acide gras indispensable, et de micronutriments (iode, sélénium, vitamines D
et B sauf B₉). Les poissons gras sont particulièrement riches en acides gras oméga-3 et en
vitamine D.
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Corps gras : ils ont aussi une place en nutrition préventive à condition de les varier (beurre,
huiles végétales). L'huile d'olive vierge a des atouts du fait de son insaponifiable (riche en
polyphénols); elle résiste bien au chauffage, mais il convient de l'associer à des huiles
contenant de l'acide α linolénique (noix, colza, soja, germe de blé, cameline, périlla, lin).
Quel mode alimentaire ?
La nutrition préventive repose sur un bon choix d'aliments, lui-même basé sur trois
principes [1] :
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il n'y a pas d'aliment parfait (excepté le lait maternel à 6 mois!) de sorte que la variété est la
clé ;
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il n'y a pas de mauvais aliment : seuls les excès sont mauvais, d'où le principe de
modération;
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il n'y a pas d'aliment indispensable (seuls les nutriments le sont) mais tous sont utiles!
L'équilibre alimentaire repose pour sa part sur trois autres piliers [17] :
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la qualité intrinsèque des aliments qu'il convient de ne pas dénaturer par un raffinage
excessif ou inapproprié (huiles, céréales), par un simple assemblage de nutriments et
d'additifs parfois inutiles (les ultratransformés) [18], et par une cuisson agressive générant
des composés de Maillard, des amines hétérocycliques (viande, poisson) ou des
hydrocarbures aromatiques polycycliques (barbecue au charbon de bois) [19].
Il est plus facile de décrire une alimentation déséquilibrée telle que la western diet, riche en
sucres et boissons sucrées, en ultratransformés, en céréales raffinées, trop riche en produits
carnés et trop pauvre en produits végétaux. Le régime végétarien semble s'opposer point par
point à la western diet. Il a des atouts : richesse en fruits et légumes, en céréales et en
légumineuses. Mais l'absence de produits de la pêche conduit à un déficit en EPA, DHA qui
ne peut être corrigé que par l'apport en micro-algue (schizochytrium, etc.) [20] et en iode.
Le régime végétalien qui exclut tous les produits animaux est déficitaire en calcium, fer,
zinc, iode, en EPA-DHA et induit une carence en vitamine B ₁₂. En outre, chez l'enfant, son
faible apport en protéines ralentit la croissance [21]. Le régime méditerranéen traditionnel
est le mode alimentaire qui répond le mieux à la nutrition préventive [22] car il n'exclut
aucun aliment mais privilégie les fruits et légumes, les légumes secs, les céréales et les
oléagineux (et donc les protéines végétales) sans exclure les produits laitiers (fermentés ou
non), les produits carnés en petite quantité, les produits de la pêche. La présence d'huile
d'olive (parfois de noix ou d'argan) est habituelle ; l'usage des épices est copieux. On
recommandera une limitation des produits sucrés au profit des fruits. Les aliments
ultratransformés n'ont pas leur place et de ce fait on accorde une place importante à la
cuisine. Ce type d'alimentation est associé à un microbiote de qualité, abondant et varié
[23]. Les études épidémiologiques montrent toutes un bénéfice pour la prévention des
maladies cardiométaboliques et dégénératives [22].
Conclusion
La nutrition préventive n'est pas qu'un concept, c'est une réalité vers laquelle on peut tendre.
Mais les choix alimentaires ne sont pas dictés, tant s'en faut, seulement par des impératifs
nutritionnels. Ils sont sous la dépendance de multiples facteurs socio-économiques,
comportementaux, psychologiques et affectifs, éducatifs et culturels. Leur prise en compte
est indispensable pour réaliser des changements durables. C'est le rôle des scientifiques et
des nutritionnistes de montrer la voie. La santé du microbiote est un nouveau marqueur mais
aussi, probablement, facteur et acteur de cette nutrition préventive.
Microbiote intestinal et santé humaine(S’ouvre dans une nouvelle fenêtre) © 2021, Elsevier
Masson SAS. Tous droits réservés
Jean-Michel Lecerf, Service Nutrition et Activité Physique, Centre Prévention Santé
Longévité, institut Pasteur de Lille
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Références
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