Les bacchanales, autrement dit, le culte de Bacchus, étaient
des fêtes religieuses célébrées dans l'Antiquité. Dans le monde grec et romain, les bacchanales étaient des fêtes liées aux mystères dionysiaques en l'honneur du dieu Bacchus ou Dionysos (divinité de la vigne et du vin), pendant lesquelles on buvait sans mesure. Les prêtresses organisatrices de ces cérémonies étaient appelées Bacchantes et ce nom a ensuite été associé aux orgies romaines. Les célébrations primitives était exclusivement féminines. Introduites à Rome (vers 200 av. J.-C.) de Grande-Grèce via l'Etrurie, les bacchanales étaient célébrées en secret et avec la seule participation des femmes. Les jours de célébration étaient celui de la première pleine lune de janvier et le premier jour de mars, ainsi que les 16 et 17 mars. Plus tard, la participation aux rites a été étendue aux hommes et les célébrations ont eu lieu cinq fois par mois. Inspirées des anciennes Dionysies grecques célébrées en l'honneur de Dionysos, les cérémonies des bacchanales furent introduites en Italie vers 300 av. J.-C., mêlées à d'autres coutumes notamment étrusques. Elles avaient dès l'origine le caractère de superstitio(Pour les romains de l'antiquité la superstitio désigne tout culte, croyance, pensée ou attitude relatif à un dieu et intervenant dans un cadre non public). Arrivé à Rome, le culte de Dionysos accentua son caractère subversif, et perd tout lien avec le vin. Ces fêtes eurent lieu ensuite au moins trois fois par an sous le contrôle de matrones respectables. Elles devinrent publiques et étaient célébrées dans toute la Grande- Grèce, en Égypte et principalement à Rome. Ces fêtes, qui duraient environ 3 à 5 jours en fonction de la région, étaient avant tout axées sur des représentations théâtrales faisant office de cérémonie religieuse. Elles servirent bientôt de prétexte aux désordres les plus extravagants car elles évoluèrent en fêtes orgiaques nocturnes de plus en plus fréquentes (jusqu'à cinq fois par mois selon le témoignage d'Hispala, rapporté par Tite Live, qui dévoila le scandale des Bacchanales) qui eurent souvent mauvaise réputation, du fait de l'ivresse publique et des licences sexuelles qui les accompagnaient. Les Romains se méfiaient de ce culte orgiaque semant le désordre (Rome a toujours vu dans les cultes à mystères, exigeant le secret de la part des mystes, un risque pour l'État). Les hommes y entraient dans des transes sacrées, les femmes, déguisées en bacchantes, couraient au Tibre avec des torches. La secte des initiés fut bientôt si nombreuse qu'elle formait presque un peuple. Elle comptait parmi ses membres des hommes et des femmes de haut rang. Puis il fut décidé de ne plus admettre aux cérémonies que des jeunes gens âgés de moins de vingt ans, instruments plus dociles lors des orgies initiatiques. II. Le Scandale des Bachannales
Le scandale des Bacchanales est une affaire politico-religieuse survenue à Rome en
186 av. J.-C. Une courtisane nommée Hispala Fecenia révéla le secret de ces pratiques au jeune homme qu'elle aimait, Publius Aebutius, afin de le protéger de sa propre mère qui voulait l'initier aux mystères de Bacchus. Suivant les conseils de Hispala, Publius refusa de se faire initier. Il fut alors chassé par sa mère et par son second mari. Il alla se réfugier chez une tante qui lui conseilla de raconter ces faits au consul Postumius. Le sénat s'émut de son rapport et craignit que la secte ne cachât un complot contre la République. Il chargea les consuls d'une enquête extraordinaire contre les bacchanales et les sacrifices nocturnes, de promettre des récompenses aux délateurs et d'interdire les rassemblements des initiés. Le scandale conduit à une répression des associations organisées pour célébrer le culte de Bacchus perçues comme dangereuses pour la cohésion politique et religieuse de Rome. Ces célébrations sont interdites par le sénat romain en 186 av. J.-C.