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AGENTS :
contexte, problèmes
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MARS 2023XX | MONTH YEAR
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Fédération Internationale de Football Association
Président : Gianni Infantino
Secrétaire Générale : Fatma Samoura
Adresse : FIFA
FIFA-Strasse 20
Boîte postale
8044 Zurich
Suisse
Téléphone : +41 (0)43 222 7777
Internet : FIFA.com
3
01.
SYNTHÈSE4
02.
DÉTAIL DES PROBLÈMES ET DES SOLUTIONS PROPOSÉES 6
2.1. L a spéculation au détriment de la stabilité et de la solidarité 6
A) Le problème 6
B) La solution 15
2.2. Conflits d’intérêts et manque de transparence 18
A) Le problème 18
B) La solution 19
2.3. Comportements abusifs, excessifs et contraires à l’éthique 20
A) Le problème 20
B) La solution 21
03.
CONCLUSIONS23
TABLE DES MATIÈRES
01.
4
SYNTHÈSE
L’activité des agents a une incidence directe et considérable sur le système des
transferts, mais aussi sur la constitution et le maintien des effectifs des clubs. Il est
nécessaire de faire évoluer la réglementation relative aux agents pour qu’elle soit
à nouveau en phase avec les objectifs du système des transferts, notamment en
veillant à ce que celui-ci demeure fondé sur les principes de stabilité et de solidarité.
SYNTHÈSE
La refonte du cadre réglementaire relatif aux agents fait suite aux observations
de la FIFA et de ses parties prenantes, selon lesquelles le régime actuel produit
des résultats indésirables et n’est plus en adéquation avec l’objectif qu’il est censé
poursuivre.
- les agents des joueurs vedettes peuvent profiter de leur rôle de « cerbère »
vis-à-vis du joueur pour réclamer des commissions démesurées compte tenu
de la valeur réelle du service fourni ;
- les agents détiennent souvent des informations connues d’eux seuls sur la
valeur de transfert d’un joueur et sur l’économie du marché des transferts
internationaux. Ils peuvent utiliser ces informations pour réclamer des
commissions excessives ;
- les agents peuvent profiter du fait que les joueurs ne peuvent être transférés
que pendant des périodes bien définies pour menacer de « geler » un transfert,
exerçant ainsi une pression considérable. Ils peuvent en profiter pour réclamer
des commissions démesurées.
5
• Par ailleurs, la FIFA a établi que certains agents exerçaient des activités très
douteuses, contraires à l’éthique et potentiellement criminelles sur le marché
international des transferts.
Face à ces problèmes, voici les solutions proposées par le nouveau cadre
réglementaire :
DÉTAILS DES
PROBLÈMES ET
DES SOLUTIONS
PROPOSÉES
DÉTAIL DES
PROBLÈMES ET
2.1. La spéculation au détriment de la stabilité
DES SOLUTIONS
et de la solidarité
A) LE PROBLÈME
PROPOSÉES
À l’heure actuelle, le marché des transferts internationaux repose sur la spéculation,
au détriment des principes fondamentaux de stabilité et de solidarité.
Les activités menées par les agents dans le cadre de leurs fonctions, et notamment
la rémunération qu’ils perçoivent à ce titre, sont intrinsèquement liées au
fonctionnement du système des transferts et contribuent directement à son bon
fonctionnement.
Voilà pourquoi la FIFA est longtemps intervenue pour réglementer l’activité des
agents. Or, en 2015, la FIFA a réduit son degré d’intervention. Cela a entraîné
plusieurs problèmes de gouvernance, des défaillances sur le marché et un manque
d’efficacité dans le cadre de la prestation des services d’agents.
Le schéma ci-dessous illustre la différence de situation pour le club qui engage, selon
que le joueur convoité est un « bon joueur » ou une « vedette ».
Dans le cas d’un « bon joueur » (rangée du haut sur le schéma ci-dessus), si le
transfert échoue, le club peut trouver d’autres joueurs de talent équivalent
présentant les mêmes aptitudes. Dans un tel scénario, si l’agent du « bon joueur »
exige une commission excessive, le club peut trouver une autre solution.
02.
8
La FIFA a analysé l’évolution des commissions des agents dans différents quartiles.
Les données indiquent que les transferts qui interviennent dans les quartiles
supérieurs (ceux générant les indemnités de transfert les plus élevées), qui
concernent généralement les joueurs vedettes, donnent généralement lieu à des
commissions beaucoup plus élevées pour les agents.
À titre d’exemple, pour les transferts conclus dans le quartile inférieur, l’agent perçoit
en général une commission équivalant à 5% du salaire du joueur. L’analyse de la FIFA
a révélé que si un transfert est conclu dans le quartile supérieur (et concerne donc un
joueur « vedette »), la commission de l’agent est généralement beaucoup plus élevée.
Ratio entre la commission de l’agent et la rémunération du joueur pour les transferts intervenant
dans différents quartiles, sur la base de l’indemnité de transfert
15%
Frais de service / taux de rémunération
10%
5%
0%
1er quartile 2e quartile 3ème quartile 4èmequartile
Ratio commission de l’agent / salaire du joueur (Source : analyse RBB des données TMS)
Un agent peut dissimuler sciemment des informations à un joueur puis les utiliser
à son profit. Par exemple, un agent peut négocier un salaire moins élevé pour
un joueur (qui ne connaît pas sa valeur réelle) et « empocher la différence ». En
substance, cela fait « gonfler » la commission de l’agent au détriment du joueur et
du club.
Les données montrent également que l’âge du joueur influe sur le montant de la
commission. Plus le joueur est jeune, plus la commission de l’agent est importante
au regard du salaire du joueur. Prenons l’exemple suivant : un joueur de 35 ans est
transféré et son agent touche une commission correspondant à 5% de son salaire.
D’après l’analyse de la FIFA, l’agent aurait perçu une commission bien plus élevée si
le joueur avait été plus jeune, pour un transfert générant une indemnité équivalente
et un même salaire, avec les mêmes services fournis par l’agent. Si le joueur avait
18 ans au lieu de 35, la commission de l’agent serait au moins quatre fois plus élevée.
Incidence de l’âge du joueur sur le ratio entre la commission de l’agent et la rémunération du joueur
25%
Frais de service / taux de rémunération
20%
15%
10%
5%
0%
35 25 18
Âge du joueur
Incidence de l’âge du joueur sur la commission de l’agent (Source : analyse RBB des données
TMS)
Ce problème peut être résumé comme suit : Dans le football professionnel, les
joueurs ne peuvent être transférés que pendant certaines périodes dites « de
transferts ». Cela peut donner lieu à des pressions pour qu’une transaction soit
conclue avant la fin d’une période de transferts. Certains agents peuvent profiter de
cette situation pour menacer de geler un transfert et inciter le joueur à ne pas signer
tant que le club n’a pas accepté de payer la commission souhaitée.
11
Par ailleurs, le problème du gel des transferts est accentué par le cycle qui préside
à chaque transfert :
• Ensuite, le club qui engage et le joueur conviennent d’un salaire (et des autres
conditions du contrat).
• C’est alors seulement que l’agent du joueur réclame une commission de la part
du ou des club(s).
Cette séquence d’événements offre aux agents la possibilité d’exiger des clubs
une commission démesurée car cette phase intervient à la fin de la négociation. La
propension des clubs à accepter cette commission dépend de l’existence ou non
d’alternatives sur le marché. Cela est lié en grande partie au « timing » du transfert
en question. Reste-t-il beaucoup de temps avant la fin de la période de transferts ?
Le schéma ci-dessous illustre la différence de position pour le club qui engage selon
la proximité de la fin de la période de transferts.
02.
12
Les données indiquent que plus la fin de la période de transferts approche, plus la
commission des agents augmente. Par exemple, il a été établi que si un transfert
aboutissait 80 jours avant la fin de la période de transferts, l’agent obtenait une
commission égale à 5% du salaire du joueur. L’analyse de la FIFA a mis en évidence
que si le même transfert avait abouti 10 jours avant la fin de la période de transferts,
l’agent aurait touché une commission plus de 50% plus élevée.
Incidence de la proximité de la fin de la période de transferts sur le ratio entre la commission de l’agent
et la rémunération du joueur
10.0%
Frais de service / taux de rémunération
7.5%
5.0%
2.5%
0%
80 40 10
7,35Mrd
6,94Mrd
6,29Mrd
5,63Mrd
4,86Mrd
4,72Mrd
4,02Mrd 4,13Mrd
3,90Mrd
2,85Mrd
2,66Mrd
02.
1
FIFA TMS
14
• Les commissions versées aux agents (par les clubs) pour les transferts
internationaux ont atteint un total de USD 654,7 millions en 2019. Les dépenses
annuelles occasionnées par les indemnités de transfert ont augmenté de 157,9%
entre 2011 et 2019, tandis que les commissions des agents ont augmenté de
400%.
600.00
500.00
400.00
300.00
200.00
100.00
• Lors des quatre années qui ont suivi la déréglementation des services d’agent
par la FIFA (en 2015), les commissions des agents ont plus que doublé, hors
commissions annexes non divulguées.
Dépenses des clubs en commissions d’intermédiaires (USD)
Type d’intermédiaire Représente un club qui engage Représente un club qui libère
654,7M
548,1M
447,5M
150,5M
136,1M
386,8M
170,3M
164,7M
109,3M
297,8M
239,0M 69,6M
218,5M
40,2M
37,2M 425,6M
168,2M 365,1M
397,6M 327,2M
131,2M 24,6M 282,8M
228,2M 277,5M
29,9M 198,8M
181,3M
143,6M
101,3M
15
• Entre 2011 et 2020, les agents ont perçu au total environ USD 3,59 milliards en
commissions dans le cadre de transferts internationaux.
Globalement, les données montrent que les agents ont tout intérêt à multiplier les
transferts de joueurs pour rafler des commissions élevées. Plus un agent organise de
transferts, plus il perçoit de commissions. Comme nous l’avons vu, ces commissions
généralement excessives le sont pour plusieurs raisons. Cette tendance menace très
sérieusement la stabilité contractuelle.
Toutes ces défaillances du marché font que le système des transferts est propice
aux abus de la part des agents.
B) LA SOLUTION
Les problèmes et défaillances du marché exposés précédemment constituent une
L’activité des agents influe directement sur la composition des équipes, la continuité
des effectifs et les performances sportives. Elle a également une incidence directe
sur les valeurs éthiques du sport et sur l’intégrité des compétitions.
aux prestations effectuées, pour éviter que des commissions excessives puissent
être facturées de manière dissimulée.
Par ailleurs, il est urgent de fixer des limites et de mettre un terme aux incitations
néfastes qui ont cours actuellement, les agents ayant intérêt à favoriser la mobilité
des joueurs pour percevoir les commissions découlant de leur transfert. Ces choix
« court-termistes » ont été faits dans le seul intérêt des agents et non dans l’intérêt
à long terme des joueurs – lesquels souhaitent mener une carrière longue et bien
planifiée – ni dans l’intérêt général de l’écosystème du football, notamment en ce qui
concerne le bon fonctionnement du système des transferts, les principes de stabilité
contractuelle, le développement des joueurs, la solidarité et la volonté d’encourager
la constitution d’effectifs viables à long terme.
Le système des transferts n’a pas été mis en place pour permettre aux agents – ou à
quiconque – de se livrer à des pratiques opportunistes et abusives afin de percevoir
des commissions élevées. Le plafonnement obligatoire des commissions contribuera
à corriger ces dysfonctionnements du marché.
• Il limitera l’appât du gain qui incite les agents à multiplier les transferts. Il
favorisera la stabilité contractuelle, encouragera la concurrence sur le montant
des commissions et les prestations proposées, et incitera les clubs à bâtir des
effectifs à long terme.
A) LE PROBLÈME
Lorsqu’un agent représente plusieurs parties dans une seule et même transaction
ou négociation, cela donne lieu à un conflit d’intérêts. Cela crée de facto un problème
quant à ses obligations fiduciaires vis-à-vis de ses clients. Lorsqu’un agent agit au
nom du club qui libère et du joueur concerné, des deux clubs, voire de l’ensemble
des parties, il lui est impossible de défendre équitablement les intérêts de chaque
partie.
Lorsqu’un club souhaite recruter un joueur, son budget global doit prévoir
l’indemnité de transfert à verser à l’autre club, le salaire du joueur ainsi que la
commission de l’agent. Le club qui libère cherche toujours à maximiser son indemnité
de transfert, inévitablement au détriment du salaire du joueur. Les intérêts du club
qui libère et ceux du joueur sont donc totalement opposés. Inversement, le club qui
engage et le joueur ont tous deux intérêt à ce que l’indemnité de transfert soit plutôt
basse, car cela permettra au club de proposer au joueur un meilleur salaire et ainsi
d’optimiser ses chances de trouver un accord avec lui. Par ailleurs, en cas de double
représentation autorisée, le fait que la commission de l’agent soit plafonnée réduit
le risque de conflits d’intérêts.
• les doubles ou triples commissions, selon que l’agent travaille à la fois pour
l’employé (joueur ou entraîneur), le club qui engage et/ou le club qui libère ;
• les entraîneurs qui partagent le même agent que certains joueurs incitent leur
club à recruter ces derniers ;
• des propriétaires ou officiels de clubs peuvent détenir des intérêts ou avoir des
fonctions au sein d’une agence ;
• des agents peuvent détenir des intérêts ou avoir des fonctions au sein d’un club ;
• le manque de transparence ;
• l’évasion fiscale ;
B) LA SOLUTION
Les problèmes soulevés ci-dessus peuvent être résolus en encadrant la pluri-
représentation et en instaurant le principe du « client payeur », en vertu duquel la
commission d’un agent doit toujours être payée par le client concerné, et non par
une tierce partie.
- Si un agent n’est pas rémunéré pour ses services par le client concerné, mais
par une autre partie à la transaction, cela augmente le risque de conflits
- Un club ne peut rémunérer l’agent d’un joueur pour les services rendus lors
d’une transaction que dans des circonstances bien précises. Pour limiter les
éventuels conflits d’intérêts, le Règlement sur les agents de la FIFA prévoit
qu’un club qui engage peut payer jusqu’à 50% du total des commissions dues,
mais uniquement dans le cas d’une double représentation autorisée, et à
condition que l’agent agisse pour le compte du club qui engage et du joueur
dans le cadre de la même transaction.
En ce qui concerne la rémunération des services des agents, le Règlement sur les
agents prévoit d’autres règles, chacune poursuivant les objectifs décrits ci-dessus :
• Pour préserver la stabilité contractuelle, le Règlement sur les agents prévoit que
le paiement des commissions s’effectue par versements échelonnés tous les
trois mois pour la durée du contrat de travail négocié et ce, uniquement après
02.
20
• Pour protéger les joueurs, le Règlement sur les agents prévoit que seule la
rémunération réellement perçue par le joueur doit donner lieu au versement
d’une commission pour l’agent.
• Pour protéger les agents, le Règlement sur les agents dispose que les
commissions doivent toujours être versées en temps voulu. Dans cette optique,
la FIFA mettra en place un système de résolution des litiges rapide, efficace et
gratuit pour régler tout litige éventuel entre les agents et leurs clients. La FIFA
dispose de mécanismes d’exécution efficaces qui permettent de faire appliquer
les décisions rendues au sujet des commissions impayées.
• Enfin, dès lors que le versement des commissions sera traité par la Chambre de
compensation de la FIFA, les procédures de paiement seront encore plus rapides,
tandis que l’intégrité et la stabilité financières seront renforcées.
A) LE PROBLÈME
En l’absence de réglementation stricte, il existe un important risque de
comportement abusif, excessif et contraire à l’éthique de la part des agents. La FIFA
a découvert que certains agents menaient des activités très douteuses, contraires
à l’éthique et potentiellement criminelles, notamment :
• des « achats anticipés » facilités (pour le club, cela consiste à poser une option sur
un joueur en versant des espèces, puis à renoncer à cette option sans recouvrer
la dette, ce qui lui permet de justifier légalement un flux de trésorerie sortant
dans sa comptabilité) ;
• le versement d’argent sur un compte bancaire à l’étranger sans qu’il soit possible
de vérifier le nom du titulaire du compte ;
B) LA SOLUTION
02.
22
CONCLUSIONS
Les mesures adoptées par le biais du Règlement sur les agents sont toutes légitimes,
raisonnables et proportionnées. L’instauration du plafonnement obligatoire
Enfin, le Règlement sur les agents prévoit de limiter les risques existants pour
l’écosystème du football en rétablissant un système de licence obligatoire, en
définissant des critères d’éligibilité précis pour pouvoir exercer la fonction d’agent,
en fixant des obligations en matière de formation professionnelle continue, ainsi
qu’en instaurant un mécanisme de sanction précis et efficace en cas de violation
du règlement.