Vous êtes sur la page 1sur 44

CHAPITRE 5.

STRUCTURE ET GEOTECHNIQUE ROUTIERE

COURS DE ROUTES

CT. MASIKA MUHIWA GRACE


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1. Structure routière
Cette partie du cours est consacrée, d’une part, à la compréhension élargie d’une chaussée du
point de vue structurale ; et d’autre part, à l’établissement d’une classification des structures
des chaussées.

IV.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale


Une chaussée est du point de vue structurale, un ouvrage à grande envergure constituant un
système multicouche où chacune des couches joue un rôle important.

La chaussée a de cette manière, une interaction très complexe avec son environnement et
plus spécifiquement avec le trafic et le climat (température, pluie, etc.)

(Représentation schéma structural d’une chaussée )


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)

En vertu de ce schéma, ou mieux de la figure I.2, il est facile de remarquer que la chaussée est
constituée des plusieurs couches superposées.

Distinguons à ce niveau, l’infrastructure à la structure routières :

En effet, la structure est la composante de la chaussée formée de la couche de fondation,


couche de base et celle de revêtement. Tandis que l’infrastructure est l’ensemble des couches
inférieures obtenues suite aux opérations de remblayage et déblayage, on cite dans cette idée
le sol support.

(Représentation schéma structure – infrastructure routières )


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)

La nécessité s’impose dans la suite de connaître la nature (matériau), le rôle structural, le rôle
fonctionnel et autres informations sur chacune des couches de la chaussée.

A. Couche de revêtement
Le revêtement ou couche de roulement est une couche de surface qui est généralement faite
dans nos pays (tropicaux) en béton bitumineux (mélange à chaud des granulats et des
bitumes).

On peut faire aussi cette couche en béton de ciment, cela dans le pays du nord où il fait
excessivement froid.
En outre, le revêtement peut aussi être en traitement superficiel (enduit superficiel).
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)

Les rôles du revêtement sont tant structuraux que fonctionnels :

❖ Rôles structuraux : (1) Distribution de la charge (diffusion de la contrainte)


(2) Étanchéité : le bitume est imperméable, il empêche l’infiltration de
l’eau.

❖Rôles fonctionnels : (1) Confort au roulement


(2) Adhérence pneumatique – chaussée

Le revêtement devrait également offrir à la chaussée une bonne apparence et un support au


marquage.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)
B. Couche de base
Dans nos pays (tropicaux), la couche de base est généralement faite de latérites (non-traitées).
Si le niveau de trafic est plus élevé, on peut recourir à la latérite ciment.
En outre, on utilise également pour cette couche les GNT « Graves Non Traités », c’est-à-dire
les granites concassées, les basaltes concassées, …

Cependant, en cas de nécessité, on peut recourir aux graves bitumes.

La couche de base présente plusieurs rôles, entre autres :


(1) Distribution des charges
(2) Drainage (si matériau non lié)
(3) Surface de travail pour la mise en place du revêtement
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)
C. Couche de fondation
Les exigences en couche de fondation n’étant pas élevées, la latérite pourra faire un bon
matériau.
On utilise aussi pour cette couche la GNT, la latérite – ciment, ou la grave – bitume même si
cela est rare en raison du coût.
La couche de fondation joue les rôles suivants :
(1) Drainer la couche de base
(2) Empêcher la contamination du sol support à la couche de base
(3) Distribuer les charges
(4) Atténuer les effets de gel – dégel (pays du nord)
(5) Assurer le passage infrastructure – couche de base
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)
D. Sol de l’infrastructure
Le sol de l’infrastructure résulte des opérations de terrassement (mouvement des terres).
Il s’agit évidemment du terrain naturel, c’est-à-dire du sable, argile, etc… ou alors des
matériaux de remblai, c’est-à-dire le sol ou le roc.

Les rôles du sol de l’infrastructures sont :


(1) Offrir une plate – forme pour la construction et le support de la chaussée ;
(2) Assurer le drainage au moyen de sa pente en surface ;
(3) Compliquer la vie du concepteur.
Note : lorsque le sol d’infrastructure n’a pas les qualités requises de portance, on y appose
une couche de forme.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)
E. Les sous – couches
Les sous – couches sont des couches qui, dans certains cas particuliers, jouent le rôle de
constituer un écran entre les matériaux mis en œuvre dans le terrassement et ceux employés
au niveau de la couche d’assise.
On distingue alors deux types de sous – couches :
(1) Sous – couche anti – contaminant : empêche la pénétration des matériaux fins de la
plate – forme à travers les vides d’une couche de fondation à structure ouverte.

Sa granulométrie doit respecter la règle des filtres vis – à – vis du sol :


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)

(2) Sous – couche drainante et anti – capillaire : elle joue un double rôle, c’est-à-dire assurer
un drainage efficace des chaussées et arrêter les remontées capillaires dans les zones
marécageuses ou à nappe phréatique peu profonde.
Elle est généralement constituée de sables grossiers, de tout – venants concassés, etc…
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.1. Constitution d’une chaussée : point de vue structurale (suite)
F. Les éléments connexes

Les éléments connexes à la structure de la chaussée sont notamment :

(1)Les accotements : jouant le rôle d’extension du revêtement et/ou de la fondation, du


support latéral et de sécurité.

(2)Les talus : jouant le rôle de stabilité du remblai routier mais également de la sécurité et
l’embellissement.

(3) Les fossés, caniveaux, collecteurs : constituent les principaux éléments du drainage.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
2. Classification des structures de chaussées
Selon la Norme Française, on distingue six catégories de chaussées :
(1) Chaussées ou structures souples
Dans ces types de structures, l’épaisseur totale de la couverture bitumineuse est inférieure ou
égale à 12 cm. Elle repose sur une assise constituée d’une ou plusieurs couches de GNT
d’épaisseur totale supérieure ou égale à 15 cm (figure IV.1).
Les structures comportant des matériaux
d’assise constitués des matériaux traités
aux liants hydrauliques, bitumineux ou en
béton, ne rentrent pas dans le champs de
cette définition.
Figure IV.1. Chaussée souple
Chapitre IV. Structure et géotechnique routière
V.1.2. Classification des structures de chaussées (suite)

(2) Chaussées ou structures bitumineuses


Dans ces types de structures, les couches de surface et de base sont en matériaux bitumineux.
La couche de fondation éventuelle peut être en matériaux bitumineux ou en GNT (figure IV.2).

Figure IV.2. Chaussée ou structure bitumineuse


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.2. Classification des structures de chaussées (suite)

(3) Chaussées semi – rigides


Dans ces types de structures, les couches de surface (couche de roulement et éventuellement
couche de liaison) sont constituées de matériaux bitumineux, elles reposent sur une assise
constituée de matériaux traités aux liants hydrauliques « MTLH » (figure IV.3).

Figure IV.3. Chaussée ou structure bitumineuse


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.2. Classification des structures de chaussées (suite)
(4) Structures mixtes
Dans ces types de structures, les couches d’assise sont constituées de deux matériaux
différents. La couche de base est en matériaux bitumineux à l’exclusion des enrobés à module
élevé et la couche de fondation est en matériaux traités aux liants hydrauliques (MTLH).

Le rapport de l’épaisseur de matériaux


bitumineux (couche de surface +
couche de base) à l’épaisseur totale
de la structure de chaussée est
compris entre 0,45 à 0,6.

(Figure IV.4). Figure IV.4. Structures mixtes


Chapitre IV. Structure et géotechnique routière
V.1.2. Classification des structures de chaussées (suite)
(5) Structures inverses
Dans ces types de structures, les couches d’assise sont constituées d’une couche de base en
matériaux bitumineux qui repose sur une couche intermédiaire en GNT d’épaisseur comprise
entre 10 et 12 cm reposant elle – même sur une couche de fondation en MTLH (Figure IV.5).

Figure IV.5. Structure inverse


Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.1.2. Classification des structures de chaussées (suite)
(6) Structures rigides (structures à béton de ciment)
Ces structures comportent une couche en béton de ciment d’au moins 12 cm. Les couches de
base et de roulement peuvent former une seule et même couche appelée couche de base –
roulement.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
IV.2. Géotechnique des couches de la chaussée

IV.2.1. Introduction
Pour que les structures de la chaussée aient un comportement satisfaisant, il faut que les
matériaux constituant les diverses couches aient certaines exigences minimales de qualité :
nécessité d’étude des caractéristiques géotechniques, de manière brève, pour différentes
couches.

En effet, la géotechnique peut être comprise comme une science qui traite du sol en tant que
matériau de construction.

Dans cette partie du cours, nous allons parcourir quelques exigences sur les matériaux des
couches de la route; ceci, depuis la plate –forme à la couche de roulement.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière

2. Géotechnique de la plate – forme


Rappelons que la plate – forme est la couche de 30 cm supérieurs des terrassements.

Ainsi, bien que les tableaux de dimensionnement proposent des épaisseurs de chaussées
pour les sols de CBR inférieur à 5, il sera préférable de substituer à ces sols des matériaux de
meilleure qualité ou de traiter la plate – forme en place.

Les sols à éliminer ou à traiter ont, outre un CBR très faible, les caractéristiques géotechniques
suivantes :
❖𝐼𝑃 > 40 ❖ Gonflement linéaire dans le moule CBR supérieur à 2%
❖ 𝐿𝐿 > 70 ❖ Teneur en matières organiques supérieur 3%

Le traitement à la chaux vive (ou à défaut à la chaux éteinte) permettra d’obtenir un


abaissement de la teneur en eau naturelle et de l’IP.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière

IV.2.3. Géotechnique de la couche de forme


Le matériau de substitution ou d’apport à mettre en couche de forme pour pallier l’insuffisance
du sol et, éventuellement, permettre la circulation de chantier devra être sélectionné et, en tout
état de cause, avoir un CBR supérieur à 5.
Un CBR supérieur à 10 sera exigé pour les chantiers importants sur lesquels circulent de très
gros engins.

La couche de forme est indispensable sur les sols pour lesquels il est impossible d’attendre les
95% de la densité OPM.
On définit ainsi, les clases de la plate – forme (élément important pour le dimensionnement)
d’après la qualité et l’épaisseur du matériau de substitution placé en couche de forme, selon le
tableau IV.1.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière

3. Géotechnique de la couche de forme (suite)

Tableau IV.1. Classes des sols en f(x) de matériaux


d’apport en couche de forme
Des nombreux sols peuvent être utilisés, on
évitera cependant :

❖ Ceux dont la granulométrie est supérieure à


150 mm ;
❖ Ceux dont le pourcentage de fines est
supérieur à 35 ou 45% et l’IP supérieur à 20
ou 30.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière

IV.2.4. Géotechnique de la couche de fondation


Quelle que soit la structure dans laquelle ils sont inclus, les matériaux pour la couche de
fondation doivent avoir un CBR au moins égal à 30 obtenu pour une densité sèche
correspondant à 95% de l’OPM.

On sera cependant un peu moins exigeant sur la portance pour les faibles trafics (25 pourra être
admis pour 𝑇1) et plus sévère pour les trafics 𝑇4 et 𝑇5 (on exigera 35).

La dimension maximale des éléments n’excèdera pas 60 mm . Il est recommandé d’utiliser des
matériaux de moindre granulométrie maximale pour éviter la ségrégation.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
5. Géotechnique de la couche de base
La couche de base étant soumise à des sollicitations importantes, les matériaux qui la
constituent doivent avoir des qualités suffisantes.

Plusieurs critères conditionnent leur choix :


➢ L’indice portant ;
➢ La stabilité ;
➢ La dureté de leur squelette ;
➢ La résistance à la traction des couches liées ou rigidifiées.
L’indice portant CBR sera au moins égal à 80 pour une densité sèche correspondant à 95% de
l’OPM. Si le matériau n’atteint pas ce CBR, il devra être amélioré ou traité. Un CBR de 60 peut
être admis pour le 𝑇1.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
IV.2.5. Couche de liaison (couche d’imprégnation et d’accrochage)
On donnait naguère de la cohésion aux macadams en répandant à leur surface un liant
bitumineux qui pénétrait la couche sur plusieurs centimètres. Cette technique de pénétration se
pratique encore, mais rarement.

L’imprégnation proprement dite n’affecte qu’une faible épaisseur (1 à 2 cm) de la couche que
l’on traite afin d’imperméabiliser sa surface ; elle assure aussi une meilleure adhérence entre
une couche non traitée aux liants bitumineux et une couche bitumineuse.

On parle alors de couche d’accrochage ou de collage.

On imprègne généralement une couche de base, mais on peut également imprégner une plate –
forme ou toute autre couche que l’on souhaite protéger des intempéries.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
5. Couche de liaison (couche d’imprégnation et d’accrochage) (suite)

En imprégnation, les liants utilisables selon les conditions peuvent être les suivants :
❖ Sur matériau argileux à surface fermée :
Bitume fluidifié (cut – back) 0/1 …………………………….. de 0,7 à 1 𝑘𝑔/𝑚2

❖ Sur matériau granuleux à surface ouverte :


Bitume fluidifié (cut – back) 10/15 …………………………...de 0,8 à 1,2 𝑘𝑔/𝑚2

❖ En climat (ou période) humide, on pourra employer :


Une émulsion surstabilisée à 50 – 60 % de bitume en raison d’environ 2 𝑘𝑔/𝑚2
En couche d’accrochage ou de collage entre une couche de base traitée et le revêtement, on
utilisera des bitumes fluidifiés à séchage moyen (50/100 à 400/600) ou rapide (100/250) ou des
émulsions à rupture rapide.
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.2.5. Couche de liaison (couche d’imprégnation et d’accrochage) (suite)

Le dosage variera en fonction de la nature des couches à coller ( de 0,6 à 0,4 𝑘𝑔/𝑚2 dans le
cas de grave – ciment à 1 ou 1,5 𝑘𝑔/𝑚2 pour des couches de base à structure plus ouverte).
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.2.6. Géotechnique de la couche de revêtement
La couche de roulement des chaussées peut être constituée d’enduits superficiels, de sand –
asphalt, d’enrobés denses ou de bétons bitumineux.

De ces matériaux précités, focalisons notre attention sur les bétons bitumineux.

Les bétons bitumineux sont des enrobés bitumineux hautement élaborés que l’on utilisera
surtout pour le revêtement des chaussées supportant des trafics élevés.

Les granulats doivent être de bonne qualité et la composition du mélange bien étudiée.
Les bétons bitumineux contiennent habituellement 5 à 8% de bitume (module de richesse : 3,5
à 4) (le module de richesse est défini comme l’épaisseur conventionnelle du film de liant
enrobant le granulat).
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.2.6. Géotechnique de la couche de revêtement (suite)
Les granulats entrant dans leur composition sont des gravillons concassés de taille maximale 8
à 14 mm et des sables propres dont l’ES devra être supérieur à 40 dans le cas de sables
concassés et supérieur à 70 pour les sables roulés.
Le Los Angeles sera inférieur à 35 pour les trafics 𝑇3 𝑒𝑡 𝑇4 et à 30 pour le trafic 𝑇5 .
Les pourcentages des diverses fractions servant à constituer le mélange peuvent être les
suivants (tableau IV.2) :
Tableau IV.2. Granulométrie du béton bitumineux
Chapitre V. Structure et géotechnique routière
V.2.6. Géotechnique de la couche de revêtement (suite)
Tableau IV.3. Qualités à retenir pour le bitume

Pour ce qui est du mélange, les qualités de


bitume à obtenir peuvent être fixées par les
paramètres du tableau IV.3.

Les essais Marshall et Duriez sont


exploités par les petits ouvrages
envoyés dans la classe virtuelle.
Merci pour votre
attention

Vous aimerez peut-être aussi