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I Principes de la démarche scientifique La neutralité :

La neutralité, ou la rupture épistémologique, est le premier pas qu’un chercheur


doit réaliser pour entamer sa quête, elle signifie la rupture avec les connaissances
Emprunter la démarche scientifique impose l’acquisition d’un nombre de vagues, les convictions et les préjugés, à fin d’éviter d’une part la collision avec
principes et la prise en compte de certaines règles indispensables à les illusions du savoir immédiat, en faisant de nos univers quotidiens et des
l’élaboration d’un travail de recherche fructueux. L’on ne peut prétendre la informations médiatisées une vérité absolue. D’autre part, éviter l’élaboration
mise en oeuvre d’une recherche que si le chercheur respecte les règles de la d’un travail normatif, qui se réfère à un système de valeur subjectif.
démarche scientifique.
Pour ce faire, il faudrait d’abord définir la science en tant qu’éventail d’éléments et L’ignorance méthodologique :
de conditions, ensuite et à partir de cette définition, un large panorama de L’élaboration d’une recherche, comme il a été précisé précédemment, nécessite
dispositions mentales propres à l’esprit scientifique sera déduit. l’extraction d’un problème, et le choix d’une ou des méthodes. Celles-ci étant le
La science : Selon Graoui, les principes de la démarche scientifique sont : moyen d’atteindre le ou les objectifs prédéfinis, elles ne peuvent être triées
avant d’assiéger les composantes du thème.
! La mise à l’écart de ses convictions ; Ainsi, le chercheur, et après avoir maîtrisé sa subjectivité, doit par la suite ignorer
! La recherche d’observations ; le parcours méthodologique. Si, à titre d’exemple, le choix se porte sur un village particulier,
il serait injustifiable le choix d’utiliser la photo comme méthode que faire une enquête ou se référer
! La recherche d’explications ; aux statistiques. Il est donc opportun de faire de l’ignorance méthodologique l’un des
socles de l’esprit scientifique.
! La recherche de solutions (même limitées) ;
! La recherche de solutions vérifiables par des méthodes accessibles à tous. L’esprit ouvert :
Personne ne détient la vérité absolue, c’est la raison pour laquelle tout chercheur a
A partir de ces points, l’on pourra déduire les caractéristiques de l’esprit besoin d’accepter le changement et la correction à tout moment de son parcours,
scientifique, qui lui-même permettra une bonne pratique de la recherche. par conséquent, il sera ramené à ouvrir son esprit pour cueillir toutes les
informations ainsi que toutes les remarques et critiques.
I. La mise à l’écart de ses convictions :
II. La recherche d’observations :
C’est la prise de distances (distanciation) du chercheur vis à vis
des prénotions du sens commun, des connaissances, des idées Ce second principe de l’esprit scientifique signifie la remise en question de la
vagues, des idéologies, des mythes = rupture épistémologique (Bourbeux) certitude. Et ce, en dépassant l’étape de la simple observation que tout un chacun
Il ne s’agit pas de faire table rase des connaissances scientifiques antérieures mais peut effectuer, afin de passer à la recherche dans l’observation.
de ne pas les admettre sans examen/vérification
Cette première condition signifie la prise de distance du chercheur vis-à-vis des L’observation
connaissances vagues et des préjugés, elle engendre : L’observation est un travail empirique palpable, qui se situe entre la vision et la
compréhension, elle fait appel, d’une part, à un regard attentif qui surpasse le sens
! La neutralité ; de vue partagé par tous, d’autre part, à trois étapes principales : remarquer,
identifier/reconnaitre et évaluer. (temps de perception, identification, estimation).
! L’ignorance méthodologique ; Ces activités réclament un esprit d’analyse : démarche intellectuelle qui va du
! L’esprit ouvert. complexe au plus simple, c’est l’attitude de décomposer un ensemble visant à
• Maitrise de soi mettre en évidence les éléments qui le constituent.
• objectivité
La recherche d’observation IV. Recherche de solutions (même limitées) :
Outre les constituants de l’observation, la recherche de l’observation exige de faire
le tri. C'est-à-dire, choisir parmi une panoplie d’éléments selon un certain contexte, La science n’en est une que si elle est le fruit d’un problème spécifique. Celui-ci
un ou deux en fonction d’une raison particulière. est traduit en une intentionnalité qui tentera de le résoudre. Ainsi et dans cette
perspective, le chercheur est amené d’une part, à élaborer un questionnement,
Par conséquent, la recherche d’observation nécessite : d’autre part à désirer la connaissance.

! Une théorisation de conceptualisation ; Le questionnement :


Le questionnement, ou processus de questionnement, est l’ensemble des questions
! Un goût d’observation ;
que se pose le chercheur lors de son choix du thème, et auxquelles il sera ramené à
! Une hypothèse, c'est-à-dire, une supposition de réponse à une question ; y répondre par l’usage de méthodes scientifiques.
Le désir de connaître :
! Un questionnement, ou un ensemble de questions ; Questionnement= doute
Ce désir naît de la prise de conscience de la nécessité de combler certaines lacunes
scientifique positif, ne signifie pas croire en rien mais plutot que toute
dans ses connaissances, de laquelle découleront et le sentiment de l’ignorance et le
théorie/affirmation n’est pas toujours valable mais peut etre revue…
désir de connaître. Celle-ci devient alors un moteur de la quête du chercheur qui lui
permettra de poser l’assise de son travail, qui n’est rien d’autre que le problème qui
! Le doute scientifique, qui met en question la validité de la recherche. Comme perce le thème.
disait Anger : « douter ne signifie pas croire en rien, c’est plutôt penser conscience
toute affirmation n’est que provisoire », jusqu’à preuve du contraire. V. Recherche de solutions vérifiables par des méthodes accessibles à tous :

III. Recherche d’explications : Démontrer la validité d’une ou des solutions ne repose pas uniquement sur une
méthode particulière, elle doit être appuyée par des méthodes accessibles à tous,
Tenant compte des principes précédents, la recherche scientifique exige la des méthodes construites sur des exemples palpables et abordables.
recherche d’explication en montrant les causes et les raisons d’un phénomène ou La causation (opération qui permet qu’un effet/situation n’arrive que sous
d’un fait donné. Elle représente l’opération par laquelle est jugée la vérité de tel certaines conditions théoriques définies) est l’un des exemples des méthodes que
ou tel propos. l’on peut s’en servir dans le but de démontrer une certaine causalité. Par exemple,
Le mot « explication » dérive du mot explicare qui signifie déplier (le contraire de pour révéler l’effet que peut avoir un passage piéton, nous pouvons, par voie de
plicare qui veut dire plier). Par conséquent, ce socle de la science implique : causalité, montrer que le passage piéton attire une animation particulière, et par
conséquent, il a un effet sur l’ambiance.
! L’organisation ; Ainsi et d’une part, il est opportun de connaître l’ensemble des méthodes
existantes et reconnaissables scientifiquement, d’autre part, faire usage de
! La compréhension ; l’observation et de l’observabilité (ce qui est observé par tous).
! Le raisonnement = faculté d’imaginer ce qui ne se donne pas à voir
immediatement par la perception Conclusion :
L’élaboration d’un travail de recherche repose sur les principes fondamentaux de
! La connaissance des méthodes ; la science, notamment la mise à l’écart de ses convictions, la recherche
! La cohérence ; d’observation, la recherche d’explications, la recherche de solutions et la recherche
de solutions vérifiables par des méthodes accessibles à tous.
! La démonstration ; De ces principes, plusieurs sont les dispositions mentales qui en seront déduites, et
! La rigueur de l’esprit. qui se traduiront en qualités de chercheur, des qualités qui permettront la naissance
d’un travail de recherche bien construit et fructueux.
Les sources de la connaissance scientifique Les outils de la science

Dresser les différentes sources de la connaissance scientifique n’est rien d’autre Théorie et empirie : deux moments indispensables dans le processus de la
que la réponse à la question suivante : Comment la science construit ses recherche.
connaissances ?
Pour ce faire, nous disposons de deux types de démarches complémentaires : L’empirie :
! La déduction scientifique, ou le raisonnement déductif ; Elle remplit 4 fonctions majeures : elle suscite, refond, réoriente et clarifie la
théorie.
! L’induction scientifique.
Suscite : découverte d’un phénomène inattendu qui oblige à l’élaboration d’une
nouvelle recherche
La déduction : Refond : lorsqu’elle infirme certains point certains points. Elle met la lumière sur
(de la théorie à l’observation ) des contradictions, qui réclament une nouvelle théorie (refonte conceptuelle des
Trouve sa source dans des formulations générales abstraites et universelles. De ces théories existantes)
formulations générales on tire des hypothèses à vérifier dans des cas particuliers. Réoriente : dans la mesure où elle ouvre des domaines nouveaux à l’explication
La déduction est le résonnement qui conduit toute proposition générale à des théorique.
implications particulières : de propositions abstraites on déduit une série Clarifie : donne indices/indicateurs.
d’affirmations, qu’on va vérifier par des études concrètes. Dans un premier temps
les propositions sont construites théoriquement. Dans un deuxième temps elles • L’observation :
sont vérifiées dans la réalité concrète. La prééminence est donnée aux propositions Description : elle vise à dégager et restituer tous les traits
abstraites et générales soumises postérieurement à la vérification empirique. essentiels aussi bien que secondaires d’un lieu, bâtiment…
Les défenseurs de la déduction estiment que les connaissances sont des Le but est de construire une représention aussi exacte que possible
constructions de l’esprit qui restent vérifiables. de la réalité observée. Elle doit être orientée par une
préoccupation, celle de faciliter les étapes postérieures.
L’induction : Diagnostic : c’est l’évaluation d’une situation, un raisonnement
(de l’observation à la théorie) qui mène à l’identification de la cause de la défaillance/ problème.
opération par laquelle on étend à une classe d’objets ce que l’on a observé sur Etablir des connaissances à travers des signes observables.
quelques cas particuliers. Il prend racine dans l’observation des cas particuliers, et Typologie : c’est le résultat de l’observation. Elle n’est pas
aboutis à des généralisations. fortuite/innocente.
Elle va du particulier au général, des faits à la théorie, l’approche inductive se Explication : développement destiné à éclaircir, à démontrer
conforme en résumé au cheminement suivant : le chercheur constate certains faits quelque chose. Donner les raisons d’un fait, comprendre et faire
réguliers, lors de la réunions des conditions X et Y. Il en induit une loi , à savoir comprendre. (ne pas se suffire au comment mais le pq ?)
que tout les faits de cet ordre se produisent lorsque les conditions X et Y sont Comparaison
réunies.
La primauté est donnée à la collecte d’observation dans le but d’en dégager
des propositions générales menant à une certaine cohérence. La théorie :
Il ne faut pas confondre induction et empirisme naïf. • La théorie lie les concepts entre eux, et permet par conséquent la
compréhension du ou des phénomènes. En outre, elle ne doit pas être perçue
comme un ensemble de définitions à apprendre, mais comme un outil
permettant de mieux saisir et appréhender.
• Partant des définitions des termes et des relations entre les termes, la science
construit une série d’énoncés sur un phénomène ou un objet d’étude. Cet Les caractéristiques d’une recherche
ensemble de propositions qui veut rendre compte de cette réalité constitue la
théorie.
• Elle permet de choisir les concepts utiles, d’ordonner la réalité et de tracer des Dans un travail de recherche, il est important de déterminer et de définir les huit
schémas d’observations. La théorie peut suggérer au chercheur des caractéristiques suivantes :
questionnements sur des points inconnus. 1. L’intention ;
Le concept :
2. Le prélèvement ;
Le concept est une pensée, il contient les attributs essentiels d’un phénomène.
Lorsque nous cherchons la définition de la couleur verte, celle-ci est définie 3. Le temps ;
comme étant la couleur des plantes à chlorophylle, mais le concept de cette 4. L’espace ;
couleur se définit comme étant le mélange de la couleur jaune et la couleur bleue.
5. Le site ;
• Elle est : 6. La représentativité ;
Unificatrice : elle met les faits en relation 7. La spécialité ;
Intellectuelle : constitue un système d’idées argumentées (peuvent être
8. La visée.
influencées) qui est le fruit d’abstraction et de conceptualisation qui tend à
représenter la réalité.
Elle ne doit pas être perçue comme définition mais comme un outil pour mieux
1. L’intention :
saisir les phénomènes observés. (qu’est ce que cette theorie permet de percevoir
concrètement ?) L’intention est la détermination du problème à résoudre, celui-ci se définit
Hypothétique : elle a pour rôle d’engendrer de nouvelles hypothèses de comme étant l’écart, qu’il soit de nature pratique ou théorique, à combler entre ce que
recherches, elle ne permet non seulement de concevoir ce qui est connu mais nous savons et ce que nous devons savoir.
prévoit aussi ce qui est inconnu. C’est un dépassement des limites de la
connaissance (au delà de ce qui est connu, elle suppose ce qui peut être.) L’intention quand à elle se traduit par la question suivante : quel est le probleme à
Positive : (# normative) elle pour but l’approfondissement de la connaissance de résoudre ?
la réalité étudiée. Elle porte sur ce qui est, et ne s’interesse jamais sur ce qui doit Nous pouvons distinguer deux types de problème :
être. Le chercheur n’émet pas de jugement de valeurs, c’est là la différence avec
les constructions abstraites normatives. ! Problème de compréhension
Réfutable : elle n’est jamais définitive, elle est fondée sur un bilan provisoire des
connaissances acquises à un moment donné. Elle peut toujours être remise en quand est ce que le phénomene se produit ? ou ? comment ? Pq ?
question par le progrès, les connaissances empiriques et réflexions scientifiques.
quelles sont les causes ? effets ? conséquences ? aspects ?
! Problème d’intervention.
Comment évaluer la situation avant d’intervenir ? type/moyen d’intervention ?
ou devrait on intervenir ? pq intervenir et comment évaluer les résultats après
intervention ?
Le problème ! National : appartenant à une nation donnée ; étude des banques au Congo ;
Il se définit comme un écart, un vide, un endroit éliminé entre une situation
! International : qui touche l’ensemble des nations ; étude d’un village
actuelle insatisfaisante et une situation désirée. C’est un manque à combler
olympique.
dans le domaine de nos connaissances entre ce que nous savons et ce que nous
désirons savoir.
5. Le site :
Il s’exprime par un sentiment d’ignorance et le désir de connaître (il se présente
dans le travail de recherche sous forme d’un paragraphe/texte intitulé l’intention de
Le choix du site (lieu de collecte des données) repose sur le choix de la
recherche, et qui contient un ensemble d’interrogations appelé questionnement, ce
démarche qui sert de guide de la recherche, nous rappelons qu’il existe deux types
texte se situe dans le chapitre introductif de la recherche).
de démarches : la déduction et l’induction. La déduction impose un travail entre les
ouvrages bibliographie, quant à l’induction, elle impose un travail sur terrain.
8. La visée :
6. La représentativité/ les éléments sélectionnés
La visée n’est rien d’autre que le projet proposé, à terme, pour répondre à
l’intention.
Peuvent porter une investigation :
quel type de projet envisage t on de faire ? Quelles sont les constructions
! Globale : c'est-à-dire un ensemble de choses à étudier. Dans le cas de l’étude
théoriques qu’on envisage de refondre/réorienter… ?
des maisons à patio, la représentativité globale signifie l’étude de tous les types de
patio;
2. Le prélèvement :
! Une étude de cas, appelée aussi la monographie: c’est le choix d’une seule
C’est le type d’information à recueillir, elle est soit: unité parmi les éléments. Dans ce cas le peu de représentativité sera et doit être
compensé par l’exhaustivité qui rendra la conclusion exemplaire aux autres
! de nature quantitative, correspond au processus de collecte de données elements du groupe
mesurable :
! Une étude échantillonaire : c’est le choix de plusieurs cas ou échantillons.
! non mesurable : qualitative. Cette représentativité porte sur une partie pour se renseigner sur l’ensemble.

3. Le temps : 7. La spécialité :

Etant la période envisagée pour l’étude, le temps est soit : Elle peut être :
! Synchronique : processus dans lequel l’objet de l’étude est étudié dans un seul ! Disciplinaire ; travail mené sur une seule discipline
moment
! Pluridisciplinaire ; sous la lumière de plusieurs disciplines de manière
! Diachronique processus dans lequel l’évolution de l’objet dans le temps est séparée
étudiée
! Interdisciplinaire ; sous la lumière de plusieurs disciplines d’une manière
conjointe
4. L’espace :
! Transdisciplinaire.
Se rapporte au territoire qui sera couvert par la recherche. Il peut être :
! Local : un espace précis ;
! Régional : appartenant à une région précise ; étude de l’architecture coloniale
au nord ;
3) La faisabilité :
Choix du thème c’est le caractère de ce qui est réalisable, compte tenu des ressources et
des moyens ainsi que des conditions techniques et temporelles .
Elements dont il faut tenir compte pour évaluer les possibilités de
Le choix du thème ne doit pas être confondu avec le choix du problème, il est
réalisation de la recherche :
déterminé en fonction des éléments suivants :
• Le temps disponible : est le choix d’un intervalle de temps dans
! La pertinence ; lequel est cerné le travail.
o Les ressources matérielles : représentent le moyen matériel
! La motivation ; permettant d’avoir de meilleurs résultats de recherche. A titre
! La faisabilité ; d’exemple, le travail dans la montagne nécessite un nombre de
matériels spéciaux comme une voiture pour tout type de terrain.
1) La motivation o L’accessibilité aux sources d’information : est l’existence ou
Stimulation de la volonté qui donne une raison d’agir non de la documentation.
Moteur psychologique qui fait agir en tendant vers un but o Le degré de complexité : chaque thème se caractérise par un
Force qui pousse à créer et à inventer degré de complexité en fonction du problème à traiter. Ainsi il est
Sources d’inspiration : judicieux de cibler un problème spécifique.
o Le consensus : est l’adéquation du thème avec le choix de
· Les expériences vécues : qui peuvent être une source d’inspiration. Une l’encadrant.
visite d’un lieu peut en effet éveiller un intérêt particulier. (n’apparaît pas dans le mémoire)
· Le désir d’être utile : peut non seulement éveiller l’intérêt, mais peut
devenir une source indispensable de motivation.
Thème avec problème général :
· L’observation de l’entourage : représente un moyen accessible à tous
pour éveiller l’intérêt.
Lorsqu’on ressent un écart à combler entre une situation de départ
· L’échange d’idées avec les autres : dans un contexte discursif insatisfaisante et une situation d’arrivée désirable.
· Les recherches antérieures : en les découvrant. La situation satisfaisante est considérée comme le but et la finalité de la
recherche et qui peut être envisagée de deux points de vue :
La motivation apparaît dans le mémoire.
1- Lorsque nous jugeons nos connaissances insatisfaisantes et ne nous
2) La pertinence
permettent pas de comprendre la réalité (problème de compréhension).
Etant de loin un jugement de valeur, la pertinence est liée étroitement aux 2- Lorsque nous jugeons nos connaissances insatisfaisantes et ne nous
vibrations sociales et représente le socle de base sur lequel se construit le choix du fournissent pas les informations nécessaires pour prendre des décisions
thème. Ainsi, il est nécessaire d’être, d’une part, à l’écoute des vibrations sociales, adaptées pour agir et intervenir efficacement.
d’autre part, sensible à l’environnement sociétal à fin d’extraire et les
préoccupations de la société et la justification de l’utilité sociétale du thème.
Reconnaissance qui ne se donne pas et n’apparait pas dans le mémoire. Une fois le thème est choisi, l’on peut passer du problème général au
La pertinence sociale : à l’écoute des vibrations sociales, si le projet est pertinent problème spécifique, et ce, par la prospection.
pour la société. Annexe : où on met des photos et articles de journaux.
Pertinence scientifique : publication scientifique, communauté de discours, ..
Elaboration de la problématique Problèmes spécifiques

(types)
La prospection :
• Absence totale ou partielle des connaissances concernant le sujet
La collecte des informations pertinentes sur le sujet choisi. C’est • Apparaît lorsque le chercheur a des raisons de croire qu’on ne
l’ensemble des documents et des publications qui se rapportent au sujet peut généraliser les conclusions des recherches antérieures à sa
choisi. situation particulière
Il arrive que dans cette phase de prospection le chercheur change le thème, • Apparaît de l’incertitude face aux conclusions des recherches à
le remodèle, le rectifie ou l’abandonne. cause des problèmes méthodologiques
Elle se décline en fiches de lecture.
• Apparaît quand le chercheur constate l’existence des
contradictions entre les conclusions des recherches portant sur
(l’essence du vocabulaire utilisé dans le thème ? quels auteurs/disciplines
le même sujet
ont traité ce thème ? quels sont les travaux réalisés ?)
• Absence de vérification empirique

L’état de la question :
Question principale/sous-questions/hypothèse
• Après la collecte de l’information c’est la structuration et l’analyse
Problématique ??
critique (le fait d’adopter une posture réflexive des informations
pertinentes recueillies lors de la prospection).
Question principale : doit aborder ce qui existe, ce qui a existé, et non
• Lors de la prospection on a souvent l’impression que tout a été dit, mais en
l’étude de ce qui n’a pas encore existé
adoptant une attitude active et critique (ces énoncés sont ils vrais ? et
• Ne doit pas être prédictive (avoir des dimensions prospectives et
quels sont les arguments de l’auteur ? ces énoncés sont ils appuyés par
pas prévisionnelles)
des outils de méthodologie valable ? sont ils toujours valable
aujourd’hui ? – découvrir un problème spécifique) vis à vis des énoncés • Ne doit pas être seulement descriptive mais aussi explicative
rencontrés on se rend compte que des éléments restent à découvrir, et • Ne doit pas être normative (pas de jugement de valeur)
c’est là le propos de l’état de la question. • Ne doit pas être moralisatrice (la réponse à la question n’a de sens
• L’état de la question nous permet de construire un soubassement que par rapport au système de valeur du chercheur)
théorique appelé parfois cadrage théorique. • Doit être spécifique (mieux comprendre les phénomènes étudiés et
• L’état de la question permet d’éliminer les questions ayant déjà une pas seulement les décrire).
réponse, et identifier les stagnations/innovations afin de contribuer à • Doit être ouverte ; envisager plusieurs réponses et non pas etre
l’enrichissement du thème. habité par la certitude d’une réponse toute faite
• S’assurer qu’aucune étude antérieure n’a épuisé l’essentiel du sujet
• Distinguer les composantes rénovatrices des travaux antérieurs afin de L’opérationnalisation : le processus de concrétisation et de
développement de mémoire, elle consiste à se décomposer la question
contribuer à leur développement. principale en plusieurs questions et transformer ses sous- questions en
• Détecter toute ressemblance entre sujets de la même promotion hypothèses.
Sous question dans une logique théorique de la problématique (c’est à dire l’état
de la question), c’est pour cela qu’on parle rarement d’hypothèse mais
• La question principale doit être décortiquée en sous questions de même nature de corps d’hypothèses qui doivent s’articuler les unes aux autres et
• Ces sous questions sont ensuite transformées en corps d’hypothèses ( corps liés s’intégrer logiquement à la théorie de la problématique.
par un thème et une théorie)
• Il existe 3 types d’hypothèses :
Hypothèse o Univariée : qui se concentre sur un seul phénomène
o Bivariée : relation d’une chose à une autre
• c’est une proposition de réponse à la question posée o Multivariée : lien entre plusieurs phénomènes

• elle peut se définir selon 3 critères :


Énoncé : l’hypothèse exprime une relation attendue entre 2 ou
plusieurs thèmes.
Prédiction ; sur ce qu’on va découvrir dans la réalité.
Vérification empirique ; l’opération par laquelle les prédictions et les
suppositions seront confrontées avec la réalité.

• Dans ce sens l’hypothèse représente le support de la démarche scientifique,


elle ne peut être utilisable que sous certaines conditions.

• Pour qu’elle puisse contribuer au développent d’un mémoire, l’hypothèse doit


répondre aux conditions suivantes :

o Elle doit être vérifiable : doit utiliser des concepts communicables,


c’est à dire les termes mis en relation par l’hypothèse doivent être
définis de manière opératoire de façon à permettre des observations
précises
o Sur le plan pratique, elle doit mettre en cause des faits réels et ne pas
comporter des jugements de valeurs.
o Elle doit être spécifique : ne pas se perdre dans les généralités et
mettre en cause des facteurs précis, ce qui implique des indices
révélateurs de ces facteurs, l’hypothèse doit être conçue en termes
vérifiables par une méthode ou technique particulière (triangulation
méthodologique=utilisation de plusieurs méthodes)
o Doit être rattachée à une théorie existante : elle ne surgit pas
indépendamment des connaissances acquises antérieurement. (condition
sinequanone)
o Construire une hypothèse ne consiste pas simplement à imaginer une
relation entre deux variables ou deux termes isolés, cette opération
(transformation des sous questions en hypothèses) doit s’inscrire

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