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Didier Sapaut
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A Résistance
Depuis le début de l’occupation de la capitale, en juin 1940, le
régiment de sapeurs-pompiers de Paris se trouve dans une position
singulière. Toujours sous l’autorité du préfet de police, il est placé
sous le contrôle étroit de la Feuerschutzpolizei (police de protection
incendie allemande), un service spécialisé du commandement de
l’armée d’occupation, qui surveille de près ses opérations, contrôle
les nominations d’officiers et observe l’état d’esprit dans les casernes.
C’est la confiscation des armes détenues dans les casernes, en juillet
1940 , qui suscite les premiers actes de résistance. Des officiers
constituent des dépôts d’armes clandestins. Suivent des engagements
individuels dans des réseaux de résistance ou de renseignement. Un
groupe se forme sous l’égide du mouvement Organisation civile et
militaire (OCM) à partir de 1942. Arrestations ou déportations pour
détention d’armes, falsification de pièces d’identité, fourniture de
renseignements à Londres, sabotages et « sabotages d’extinction »,
une manœuvre risquée consistant à retarder l’extinction d’incendies
lorsqu’il s’agit d’établissements travaillant pour les Allemands, se
multiplient.
Au printemps 1944, le capitaine Fréderic Curie, qui commande
la 22e compagnie (Vitry/Choisy), lance une opération originale : la
création d’un réseau propre au régiment, dont la vocation est de
regrouper tous les pompiers de Paris résistants dans une organi-
sation unique. Cette organisation est baptisée Sécurité Parisienne ;
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A Libération
Le 19 août, le nouveau préfet de police, Charles Luizet, en accord
avec le général Hary, ordonne aux responsables de la résistance au sein
de la Garde de Paris et du régiment des sapeurs-pompiers de prendre
le commandement de leurs unités. Le même jour, des policiers
s’emparent de la Préfecture de police et la transforment en fortin d’où
ils font le coup de feu contre l’ennemi.
Le lendemain, 20 août, les chefs de Sécurité Parisienne, le
lieutenant-colonel Aimé Camus, commandant le bataillon sud du
régiment, et le capitaine Frédéric Curie, rassemblent les compagnies
clandestines à la caserne Dupleix, siège du centre d’instruction du
208 POUR NOURRIR LE DÉBAT