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KLEIST ET LA « DESTINATION
DE L’HOMME »
Nouvelle interprétation
de la Kantkrise
Laura Anna Macor 1
■■ 1. Laura Anna Macor est docteur en philosophie à l’université de Padoue (département de philosophie,
sociologie, pédagogie et psychologie appliquée).
■■ 2. La désignation de la catégorie historiographique Kantkrise remonte à 1923 et, plus particulièrement, à
la dissertation de N. Thomé, Kantkrisis oder Kleistkrisis, Bonn, Phil. Diss., 1923. On trouvera une liste très
complète et bien commentée des études sur ce thème dans l’ouvrage de K. Fink, Die sogenannte „Kantkrise“
Heinrich von Kleists: Ein altes Problem aus neuer Sicht , Wurtzbourg, Königshausen et Neumann, 2012.
■■ 3. Cf. E. Cassirer, Heinrich von Kleist und die Kantische Philosophie [1919], dans Gesammelte Werke:
Hamburger Ausgabe, IX, éd. B. Recki, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchsgesellschaft, 2001, p. 389-435
(Fichte) ; U. Gall, Philosophie bei Heinrich von Kleist: Untersuchungen zu Herkunft und Bestimmung des
philosophischen Gehalts seiner Schriften, Bonn, Bouvier, (1977) 1985 (2e éd. revue et augmentée), p. 108-135
(Reinhold) ; M. Mandelartz, „Von der Tugendlehre zur Lasterschule: Die sogenannte Kantkrise und Fichtes
Wissenschaftslehre“, Kleist-Jahrbuch, 2006, p. 120-136 : 121 (Fichte).
■■ 4. Parmi les études les plus récentes : T.-K. Pusse, Sturz und Fall, dans Kleist-Handbuch: Leben – Werk –
Wirkung, éd. I. Breuer, Stuttgart, Metzler, 2009, p. 367-369 : 368 (Kritik der Urteilskraft) ; G. Blamberger,
Heinrich von Kleist: Biographie, Francfort, Fischer, 2011, p. 75 (Kritik der reinen Vernunft).
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DOSSIER KANT ET KLEIST
■■ 5. Le terme allemand Bestimmung est intrinsèquement polysémique et peut signifier, entre autres choses,
« détermination », « décision », « destination », « fin ultime », « objectif » ; ce n’est pas un hasard s’il
a été inséré dans le Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, dirigé par
B. Cassin, Paris, Éditions du Seuil/Le Robert, 2004, p. 1117 sq. (P. David, Schicksal/Verhängnis/Bestimmung).
J.-L. Vieillard-Baron propose des réflexions préliminaires intéressantes sur la restitution de ce terme en fran-
çais dans J.-G. Fichte, Conférences sur la destination du savant (1794), éd. J.-L. Vieillard-Baron, préface de
A. Philonenko, Paris, Vrin, 1969, p. 94-96. Depuis 1750, de toute façon, s’est imposée comme traduction de
ce concept l’expression française « destination de l’homme », à laquelle ont recours indistinctement tous les
traducteurs de Spalding ; cf. L. A. Macor, Die Bestimmung des Menschen (1748-1800): Eine Begriffsgeschichte,
Stuttgart-Bad Cannstatt, Frommann-Holzboog, 2013, p. 373-375.
■■ 6. N. Hinske, « Le idee portanti dell’illuminismo tedesco: Tentativo di una tipologia », Annali della Scuola
Normale Superiore di Pisa: Classe di Lettere e Filosofia, IIIe série, 15, 1985, 3, p. 997-1034 : 1030.
■■ 7. G. D’Alessandro, „Die Wiederkehr eines Leitworts: Die Bestimmung des Menschen als theologische,
anthropologische und geschichtsphilosophische Frage der deutschen Spätaufklärung”, dans Die Bestimmung
des Menschen, dir. N. Hinske, Hambourg, Meiner, 1999, p. 21-48 : 21.
■■ 8. Pour ces données, relatives à l’histoire éditoriale de l’écrit de Spalding, voir aussi L. A. Macor, op. cit.,
p. 100-109.
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parcours intérieur s’articule en phases successives qui, à partir de la septième
édition, seront subdivisées en paragraphes : Sinnlichkeit (« Sensibilité »),
Vergnügen des Geistes (« Plaisirs de l’esprit »), Tugend (« Vertu »), Religion
(« Religion »), Unsterblichkeit (« Immortalité »).
Ce moi fictif prend pour point de départ le constat qu’il existe de
nombreuses formes possibles de conduite, et qu’une décision à ce propos
ne peut se prendre que moyennant une interrogation intérieure sérieuse :
« Je vois que je peux passer le temps bref que j’ai à vivre dans le monde en
suivant des règles très différentes, dont par conséquent la valeur et les
résultats ne peuvent en aucun cas être les mêmes. […] Certaines expériences
m’ont enseigné que, déjà dans les choses de peu d’importance, la doulou-
reuse sensation du remords pour les actions accomplies échappe à mon
contrôle. Je serais encore plus à blâmer par conséquent si je ne réfléchissais
de la manière la plus sérieuse sur ce dont dépendent ma valeur effective et
l’entière disposition de ma vie. Il vaut donc la peine de savoir pourquoi
j’existe, et ce que je dois être selon la raison 9. »
Pour satisfaire ce besoin existentiel, le moi part de sa propre inclination
au plaisir sensible et, une fois qu’il en a éprouvé la volatilité, se consacre à
goûter les plaisirs intellectuels, pour se rendre compte ensuite de sa propre
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■■ 9. J. J. Spalding, Die Bestimmung des Menschen, éd. A. Beutel, D. Kirschkowski et D. Prause, avec la colla-
boration de V. Look et O. Söntgerath, Tübingen, Mohr Siebeck, 2006, p. 1 (1748 i).
■■ 10. Ibid., p. 8.
■■ 11. Ibid., p. 20 sqq.
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DOSSIER KANT ET KLEIST
Kleist et la « destination
de l’homme » : status quaestionis
Le concept de « destination de l’homme » est présent dans la recherche
sur Kleist de manière assez constante, bien qu’avec des intentions et des
degrés d’approfondissement variables, jusqu’à 1919, date à laquelle Ernst
Cassirer publia son ouvrage séminal Heinrich von Kleist und die Kantische
Philosophie (Heinrich von Kleist et la Philosophie kantienne). Dans cet
Kleist et la « destination de l’homme »
ouvrage, Cassirer avançait l’idée que la crise attestée par les lettres de
mars 1801 avait été suscitée par la lecture de la Bestimmung des Menschen
de Fichte, parue seulement une année auparavant. Par cette hypothèse,
Cassirer ouvrait la voie, bien avant la formation véritable de la catégorie
historiographique de la Kantkrise, à l’une de ses versions alternatives les
■■ 17. F. Schiller, Der Geisterseher, Philosophisches Gespräch, dans Werke: Nationalausgabe. Im Auftrag des
Goethe- und Schiller-Archivs, des Schiller-Nationalmuseums und der Deutschen Akademie, éd. J. Petersen,
L. Blumenthal, B. v. Wiese, S. Seidel et N. Oellers, Weimar, Böhlaus Nachfolger, 1943 sqq., XVI, p. 166 sqq.
■■ 18. Ibid., p. 167.
■■ 19. J. G. Fichte, Die Bestimmung des Menschen, dans Gesamtausgabe der Bayerischen Akademie der
Wissenschaften, éd. R. Lauth, H. Jacob et H. Gliwitzky, Stuttgart-Bad Cannstatt, Fromman-Holzboog, 1964
sqq., I/6, p. 301.
■■ 20. Id.
■■ 21. Ibid., p. 303.
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DOSSIER KANT ET KLEIST
plus accréditées jusqu’à nos jours, à savoir l’idée d’une Fichte-Krise, d’une
« crise fichtéenne » de Kleist 22.
Selon Cassirer, Kleist fut ébranlé dans les convictions eudémonistes
de la fin de la période de l’Aufklärung, qui jusqu’à cette époque l’avaient
guidé, par les deux premiers livres de l’œuvre de Fichte, respectivement
intitulés Doute (Zweifel) et Savoir (Wissen). Dans le premier, le moi fictif,
qui selon le modèle hérité de Spalding conduit la réflexion, se rend compte
de la loi de la nécessité qui régit le créé, et à laquelle par conséquent lui
aussi, même sans en être conscient, répond nécessairement. Dans le second,
la vision déterministe ainsi acquise se trouve relativisée, en vertu de la
conception typiquement post-kantienne selon laquelle tout savoir n’est que
le « produit de notre faculté représentative » et ne peut en conséquence
offrir rien d’autre qu’un vide « système de pures
images sans aucune réalité, signification, ni but 23 ».
Cassirer dépeint Kleist comme le lecteur idéal de
Kleist aurait
ces phrases, le lecteur portraituré dans les pages
été dépendant
d’introduction par Fichte lui-même ; c’est-à-dire
de Fichte
celui qui ne se limite pas à lire passivement, « de
manière purement historique », mais s’identifie
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■■ 30. Cf. B. Luther, Heinrich v. Kleist – Kant und Wieland, Wieland-Museum, Biberach-Riß, 1933, p. 33 ;
B. Luther, „Die Abfassungszeit von Kleists ‚Aufsatz den sichern Weg des Glücks zu finden‘“, Jahrbuch der
Kleist et la « destination de l’homme »
Kleist-Gesellschaft , 1938, p. 53-61 : 61 ; H. J. Kreutzer, Die dichterische Entwicklung Heinrichs von Kleist:
Untersuchungen zu seinen Briefen und zu Chronologie und Aufbau seiner Werke, Berlin, Schmidt, 1968,
p. 57, 64 ; H. v. Kleist, Sämtliche Werke und Briefe, 2 vol., éd. H. Sembdner, Darmstadt, Wissenschaftliche
Buchgesellschaft, 1983 vii, II, p. 922 sq. ; J. Endres, Das depotenzierte Subjekt: Zu Geschichte und Funktion des
Komischen bei Heinrich von Kleist , Wurtzbourg, Königshausen et Neumann, 1996, p. 86, note ; W. Thorwart,
op. cit., p. 27, 56 ; A. Bennholdt-Thomsen, „Kleists Standort zwischen Aufklärung und Romantik: Ein Beitrag
zur Quellenforschung“, Kleist: Ein moderner Aufklärer?, dir. M. Haller-Nevermann et D. Rehwinkel, Göttingen,
Wallstein, 2005, p. 13-40 : 25 ; M.-G. Dehrmann, „Die problematische Bestimmung des Menschen: Kleists
Auseinandersetzung mit einer Denkfigur der Aufklärung im Aufsatz, den sichern Weg des Glücks zu finden, im
Michael Kohlhaas und der Herrmannschlacht“, dans Deutsche Vierteljahrsschrift für Literaturwissenschaft
und Geistesgeschichte, 81, 2007, 2, p. 193-227 : 199-206, 210 sq., 223 ; D. Deißner, Moral und Motivation
im Werk Heinrich von Kleists, Tübingen, Niemeyer, 2009, p. 28 sq., 73 sq.
■■ 31. Cf. M.-G. Dehrmann, op. cit., p. 206-209, 213. Sur Wieland et Spalding, je renvoie à L. A. Macor, op.
cit., p. 146-152.
■■ 32. Cf. G. Fricke, Gefühl und Schicksal bei Heinrich von Kleist: Studien über den inneren Vorgang im Leben
und Schaffen des Dichters, Berlin, Jünker et Dünnhaupt, 1929, p. 18, 20-22 ; W. Müller-Seidel, Versehen und
Erkennen: Eine Studie über Heinrich von Kleist , Cologne/Graz, Böhlau, 1961, p. 162 sqq. ; H. J. Kreutzer,
op. cit., p. 53-58.
■■ 33. Cf. M.-G. Dehrmann, op. cit.
■■ 34. Cf. K. Fink, op. cit., p. 51 sq., 222-260.
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DOSSIER KANT ET KLEIST
■■ 38. Id.
■■ 39. Ibid., p. 41.
■■ 40. Ibid., p. 42..
■■ 41. Ibid., p. 43.
■■ 42. En cette version condensée de l’essai le substantif Bestimmung apparaît à quatre reprises, cf. ibid., p. 124.
■■ 43. Ibid., p. 125.
■■ 44. Ibid., p. 127.
■■ 45. Id.
■■ 46. Id.
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DOSSIER KANT ET KLEIST
si ce que nous appelons la vérité est vraiment la vérité, ou si elle nous semble
seulement telle. Dans le second cas, après la mort elle n’est plus, et tout
■■ 52. H. v. Kleist, op. cit., IV, p. 141. Pour Wieland comme source directe de ce passage, cf. ibid., p. 677.
■■ 53. Ibid., p. 142.
■■ 54. Ibid., p. 152.
■■ 55. Ibid., p. 173 sq.
■■ 56. Sur ce point, voir la contribution encore valable de H. J. Kreutzer, op. cit., p. 49-53 ; et, sur l’interdépen-
dance des deux concepts, en particulier la p. 53.
■■ 57. M.-G. Dehrmann (op. cit., p. 209) renvoie en fait à la onzième et dernière édition (de 1794) de la
Bestimmung des Menschen de Spalding, où celui-ci parle du « plan entier de notre vie [den ganzen Plan
unsers Lebens] » (J. J. Spalding, op. cit., p. 32).
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DOSSIER KANT ET KLEIST
effort pour acquérir une propriété [Eigenthum] qui nous suive encore dans
la tombe est vaine 58. »
Or, sans préjuger de la source à laquelle Kleist doit cette comparaison 59,
l’attention doit être attirée sur le choix du problème : ici en effet est mise en
doute la possibilité de connaître le monde terrestre, c’est-à-dire exactement
ce domaine de réalisation que, après avoir renoncé au supraterrestre, Kleist
avait revendiqué comme l’unique domaine qui relève vraiment de la compé-
tence humaine. Si, en 1800, la Bestimmung post-mortem est au-delà des
facultés limitées de l’homme, et si l’orientation dans le monde reste l’unique
alternative, en 1801 cette ultime possibilité semble elle aussi perdre toute
garantie de crédibilité, et avec cela la destination
[Bestimmung] terrestre sur laquelle Kleist avait
tellement appuyé. En somme, si dans l’essai Über
die Aufklärung des Weibes l’homme est en mesure
Le concept même
de découvrir sa destination terrestre parce qu’il est
de Lebensplan
en possession d’instruments de connaissance fiables,
est intimement lié
à présent les notions acquises ici sur la terre sont
à la destination
exposées au risque d’être simple illusion, et par suite
ne sont pas valables pour l’au-delà. « Ici-bas, il n’est
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■■ 58. H. v. Kleist, op. cit., IV, p. 205. Au sujet de cette dernière phrase, M.-G. Dehrmann (op. cit., p. 205,
note) renvoie encore une fois à Spalding, et en particulier à un passage présent dans son écrit à partir de
la septième édition (de 1763) et jusqu’à la dixième édition (de 1774) : « Je considère le vaste royaume de
la vérité comme ma propriété [mein Eigenthum] ; c’est seulement par l’effort de la réflexion que je pense
prendre possession [Besitz nehmen] de ses diverses régions […], et cette possession [Besitz] me rend plus
heureux que ne peuvent le devenir des rois qui viendraient juste de conquérir des mondes. C’est donc une
merveilleuse plénitude de l’esprit celle que comporte la connaissance, et il est clair qu’il est dans la structure
originelle de ma nature d’y tendre et d’en tirer plaisir » (J. J. Spalding, op. cit., p. 71).
■■ 59. Pour un panorama des hypothèses les plus crédibles, cf. K. Fink, op. cit., p. 59-65.
■■ 60. H. v. Kleist, op. cit., IV, p. 205 (les italiques sont de l’auteur).
■■ 61. Ibid., p. 207 sq. (les italiques sont de l’auteur). Pour ce qui est de la consonance avec Spalding, voir la note 57.
■■ 62. Voir la note 45.
■■ 63 H. v. Kleist, op. cit., IV, p. 204.
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La conséquence en est une reformulation radicale de la destination de
l’homme. Dans l’intervalle de quelques mois, Kleist se convainc en fait que ce
sont « le père de famille » et « le paysan » qui réalisent de la manière la plus
correcte leur « destination [Bestimmung] selon le vouloir de la nature 64 »,
et parallèlement il ressasse son inquiétude devant l’« impossibilité d’attacher
une visée [Ziel] à ses efforts », et, en cas de choix précipité et erroné, son
inquiétude « de manquer sa destination [Bestimmung], et ainsi de gâcher
toute une vie » ; un critère semble toutefois avoir déjà été identifié : « Est
erronée toute espèce de visée [Ziel] qui n’est pas donnée à l’homme par la
pure nature 65. » Ce n’est pas sans raison que dans la même période le terme
Bestimmung est employé aussi par référence à l’Elbe, qui « libre et tranquille
s’écoule vers la mer, conformément à sa destination [Bestimmung 66] ».
Les occurrences successives de ce terme et de ce concept, à l’exception
d’une lettre adressée à Wilhelmine, dans laquelle il est encore question de
la « destination de sa vie [Bestimmung ihres Lebens] » comme femme 67,
perpétuent ce modèle de la destination naturelle explicitement considéré
comme une sorte de solution d’urgence devant le caractère inconnaissable
de la Bestimmung véritable et propre, comme, au reste, du monde entier :
« Si l’on réfléchit au fait que nous avons besoin d’une vie pour apprendre
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1799, même s’il est très probable qu’il a surgi auparavant. Cette réélaboration
traverse un moment de bouleversement en septembre 1800, lorsque s’opère
une réduction drastique de cette destination à la seule dimension terrestre, et
trouve son point de non-retour en mars 1801, lorsque disparaît la possibilité
de déchiffrer le sens de cette même dimension terrestre. Épistémologique,
morale et existentielle, la Kantkrise est, d’abord et avant tout, la crise d’un
concept complexe, le concept de « destination de l’homme ».
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