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Contrôle Interne et Risques Bancaires

Cas de CREDIT SUISSE

NOM et PRENOM : MAHINDAD manel leila


NOM et PRENOM : BESSAIAH meriem

1
2023/202
4
S
I. Introduction
A. Définition d’une banque systémique et son impact sur l’économie
B. Contexte et importance du contrôle interne
C. Contextualisation de l'étude en mettant en lumière le cas de Credit
Suisse et ses récents problèmes

O
II. Principaux scandales récents de Crédit Suisse et leurs
conséquences économiques
A. Affaire du soufflet financier Archegos Capital (2021)
1. Description de l’affaire et implications pour Credit Suisse
2. Pertes financières subies par la banque et ses conséquences sur

M la confiance des investisseurs


3. Mesures prises par Credit Suisse pour faire face à la crise
B. Implication dans la crise Greensill Capital (2021)
1. Rôle de Credit Suisse dans la crise de Greensill Capital
2. Impact sur les activités et la réputation de la banque

M 3. Actions entreprises par Credit Suisse pour atténuer les


dommages
C. Scandale de corruption au Mozambique (2021)
1. Implication de Credit Suisse dans le scandale de corruption au

A
Mozambique
2. Conséquence juridique et financière pour la banque
D. Retard dans la publication du rapport financier
1. Causes du retard dans la publication du rapport financier
III. Conséquences des scandales de Credit Suisse sur les risques

I
A. Risque systémique pour l’économie
B. Risque financier pour les investisseurs
C. Risque de perte de confiance du public
D. Risque de règlementation accrue
IV. Instabilité du marché financier :

R
A. Fluctuations des actions de Credit Suisse
V. Confrontation avec les dispositions légales et réglementaires
relatives au contrôle interne des banques
A. Obligations réglementaires en matière de contrôle interne
B. violation des régales par Credit Suisse dans les scandales

E
mentionnés
VI. Recommandation et amélioration du système de contrôle
interne du crédit suisse
VII. Conclusion 2
I. Introduction :
1. Que-ce qu’une banque systémique ? et quel est son importance dans l’économie ?
Les banques systémiques, également appelées « banques trop grandes pour faire faillite »,
sont des institutions financières d'une importance cruciale pour l'économie en raison de leur
taille et de leur influence sur le système financier. Leur faillite pourrait déclencher une crise
économique majeure en raison de leur interconnexion avec d'autres acteurs financiers et de
leur impact sur l'accès au crédit et la stabilité financière. Bien qu'elles fournissent du crédit
et soutiennent la croissance économique, leur dysfonctionnement peut entraîner une
contraction du crédit, des pertes d'emplois et une instabilité économique généralisée. Les
autorités financières interviennent souvent pour sauver ces banques en cas de crise afin de
prévenir une catastrophe économique.
2. Contexte et importance du contrôle interne dans les banques :
Le contrôle interne dans les banques est un processus intégré qui englobe l'ensemble des
politiques, des procédures et des pratiques mises en place pour assurer la gestion efficace
des risques, la conformité aux réglementations et la protection des actifs. Voici quelques
éléments clés qui détaillent l'importance et l'impact du contrôle interne dans le secteur
bancaire :
o Gestion proactive des risques : Un système de contrôle interne robuste permet aux
banques d'identifier, d'évaluer et de gérer efficacement divers types de risques tels
que le risque de crédit, le risque de marché, le risque opérationnel et le risque de
liquidité, notamment la probabilité de pertes financières importantes.
o Conformité réglementaire : Le contrôle interne garantit que les activités des banques
respectent le cadre réglementaire strict visant à assurer la stabilité du système
financier et à protéger les intérêts des clients. Cela réduit les risques de sanctions
réglementaires et de litiges, préservant ainsi la légitimité de l'institution financière.
o Détection précoce des fraudes et renforcement de la gouvernance : Un système de
contrôle interne efficace comprend des mécanismes de détection précoce des
fraudes, tels que la séparation des tâches, les contrôles d'accès et la surveillance des
transactions suspectes. De plus, il renforce la gouvernance d'entreprise en établissant
des mécanismes de supervision et de responsabilisation, promouvant ainsi la
transparence, l'éthique et la responsabilité au sein de l'organisation.

 Les principaux éléments d'un processus de contrôle interne


Le concept de contrôle interne, autrefois centré principalement sur la prévention de la
fraude, des détournements de fonds et des erreurs, a évolué vers une approche plus
holistique. Aujourd'hui, il englobe la gestion de l'ensemble des risques auxquels les
institutions bancaires sont exposées. Il est désormais largement reconnu qu'un système de
contrôle interne robuste est indispensable pour permettre à une banque d'atteindre ses
objectifs stratégiques et de maintenir sa santé financière.
Le contrôle interne repose sur cinq piliers interdépendants :
1. Surveillance par la direction et culture de contrôle : Le conseil d'administration et la
direction générale sont chargés d'instaurer une culture de contrôle interne efficace au
sein de l'organisation. Cela implique une surveillance continue des activités et des

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risques, ainsi qu'une sensibilisation à l'importance du contrôle interne à tous les
niveaux de la banque.
2. Reconnaissance et évaluation des risques : Il est essentiel de reconnaître et d'évaluer
en permanence les risques importants qui pourraient compromettre la réalisation des
objectifs de la banque. Cette évaluation doit couvrir l'ensemble des risques encourus
par l'établissement, tels que le risque de crédit, le risque de marché, le risque
opérationnel, etc.
3. Activités de contrôle et séparation des tâches : Les activités de contrôle doivent être
intégrées aux opérations quotidiennes de la banque. Cela implique la mise en place de
contrôles appropriés à chaque niveau opérationnel, y compris des contrôles
physiques, des vérifications du respect des plafonds d'engagement, des systèmes
d'approbations et d'autorisations, et des contrôles par rapprochement.
4. Information et communication : Il est crucial d'établir des mécanismes efficaces de
communication et de partage d'informations au sein de l'organisation. Cela permet de
garantir que les données financières et les rapports sont fiables, complets et transmis
de manière adéquate à la direction et aux parties prenantes concernées.
5. Surveillance des activités et correction des déficiences : Enfin, le processus de
contrôle interne doit inclure des mécanismes de surveillance des activités et de suivi
des écarts ou des déficiences identifiées. Il est important de corriger rapidement les
problèmes détectés et de mettre en place des mesures correctives pour renforcer le
contrôle interne de manière continue.
Les récents cas de pertes financières significatives dans le secteur bancaire mettent en
lumière des défaillances dans ces cinq domaines. Il est crucial que ces éléments fonctionnent
de manière efficace pour garantir la réalisation des objectifs de performance, de
communication et de conformité d'une institution bancaire
 Evaluation des systèmes de contrôle interne par les autorités prudentielles :
L'évaluation des systèmes de contrôle interne par les autorités prudentielles est essentielle
dans le secteur bancaire pour assurer la stabilité financière et la confiance des parties. Les
principes clés soulignent l'importance d'un système de contrôle interne efficace et adapté au
profil de risque spécifique de chaque banque. Les autorités exigeant que toutes les banques
mettent en place un système de contrôle interne correspondant à la nature et au niveau de
risque de leurs activités. Elles évaluent si ces systèmes prennent en compte les principes et
éléments clés, et se concentrent sur les secteurs à haut risque. En cas de déficiences, des
recommandations sont formulées et des mesures coercitives peuvent être prises pour
améliorer le système de contrôle interne, contribuant ainsi à renforcer la solidité et la
résilience du secteur bancaire et à prévenir les crises potentielles. (Ex : FINMA)

3. Contextualisation de l'étude en mettant en lumière le cas de Credit Suisse et ses


récents problèmes :
Credit Suisse, l'une des plus grandes banques suisses et une institution financière
d'importance mondiale, a été confronté à une série de problèmes ces dernières années,
mettant en évidence des lacunes significatives dans sa gestion des risques et sa gouvernance
d'entreprise.
Historiquement, Credit Suisse a été reconnu pour ses activités de banque d'investissement,
de gestion de fortune et de services financiers. Au fil des décennies, la banque a étendu ses

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activités à l'échelle mondiale, cherchant à capturer des opportunités de croissance dans
différents segments du marché financier. Cependant, au cours des dernières années, Credit
Suisse a été confronté à une série de défis majeurs. Tout d'abord, la banque a été impliquée
dans plusieurs scandales financiers et affaires judiciaires, ce qui a entraîné des amendes
considérables et des pertes financières importantes. Ces scandales comprenaient des
affaires de manipulation des marchés, des violations de sanctions internationales et des
accusations de facilitation de transactions financières illicites. En outre, Credit Suisse a été
critiqué pour ses pratiques de gestion des risques, qui semblaient insuffisantes pour
identifier et atténuer les risques émergents dans son portefeuille d'activités. Les défauts
dans les contrôles internes et la conformité réglementaire ont été mis en lumière, avec des
rapports suggérant des lacunes dans la surveillance des activités à haut risque, telles que le
trading spéculatif et les prêts à des entités risquées. La culture organisationnelle de Credit
Suisse a également été remise en question, avec des allégations selon lesquelles la banque
aurait privilégié la génération de profits à court terme au détriment de la prudence
financière et de la gestion des risques. Ces tensions ont été exacerbées par des problèmes
de communication et de coordination entre les différentes unités d'affaires de la banque, ce
qui a entravé la capacité de la direction à anticiper et à répondre efficacement aux risques
potentiels.
En conséquence, Credit Suisse a été confronté à une pression croissante de la part des
régulateurs, des investisseurs et du public pour remédier à ces problèmes et restaurer la
confiance dans ses opérations. La banque a entrepris plusieurs initiatives pour renforcer ses
pratiques de gouvernance, améliorer la gestion des risques et restructurer ses activités afin
de mieux aligner ses objectifs commerciaux avec les attentes des parties prenantes.
Dans l'ensemble, l'étude du cas de Credit Suisse offre un aperçu profond des défis auxquels
les grandes institutions financières peuvent être confrontées dans un environnement
économique complexe et en constante évolution. En analysant les facteurs sous-jacents qui
ont contribué aux récents problèmes de la banque, les chercheurs peuvent tirer des leçons
importantes sur l'importance de la gouvernance d'entreprise, de la gestion des risques et de
la culture organisationnelle dans la préservation de la stabilité et de la durabilité financières.
II. Principaux scandales récents de Credit Suisse (2021-2023) et leurs conséquences
économiques
A. Affaire du soufflet financier Archegos Capital (2021)
1. Description de l'affaire et implications pour Credit Suisse
L'affaire du soufflet financier Archegos Capital a été une débâcle majeure dans le secteur
financier qui a fortement affecté plusieurs grandes banques, dont Crédit Suisse. Archegos
Capital était un fonds spéculatif familial dirigé par l'investisseur Bill Hwang. En mars 2021,
Archegos a subi d'importantes pertes sur des positions à effet de levier, notamment sur des
actions chinoises et des titres de médias américains. Ces pertes ont été provoquées par des
mouvements de marché défavorables et des appels de marge non couverts. L'effondrement
d'Archegos a entraîné des pertes massives pour plusieurs grandes banques qui étaient des
contreparties de ses transactions, y compris le Crédit Suisse. Le Crédit Suisse a subi des
pertes significatives, estimées à plusieurs milliards de dollars, en raison de son exposition à
Archegos. Les implications pour le Crédit Suisse ont été désastreuses, entraînant des pertes
financières importantes, une baisse de la valeur de ses actions, des enquêtes réglementaires
et des répercussions sur sa réputation. Cette affaire a également mis en lumière les risques

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associés aux activités de financement par emprunt et de trading à effet de levier, ainsi que
les lacunes dans la gestion des risques et le contrôle interne au sein des grandes institutions
financières. En conséquence, le Credit Suisse a été contraint de revoir ses pratiques et
politiques internes pour éviter de futurs incidents similaires et restaurer la confiance des
investisseurs et des régulateurs.
2. Pertes financières subies par la banque et ses conséquences sur la confiance des
investisseurs
i. Pertes financières de Credit Suisse :
En raison de son exposition aux positions d'Archegos Capital, Credit Suisse a subi des pertes
financières substantielles. Plus précisément, la banque a enregistré des pertes de l'ordre de
5,5 milliards de dollars lorsqu’Archegos Capital a fait défaut en mars 2021, ce qui a eu un
impact significatif sur ses résultats financiers.
ii. Conséquences sur la confiance des investisseurs :
Les pertes massives subies par Credit Suisse dans l'affaire Archegos ont sapé la confiance des
investisseurs dans la capacité de la banque à gérer efficacement les risques. En effet, la
banque nationale saoudienne, principal actionnaire de Credit Suisse, affirme qu'elle ne
continuera pas à y investir. Le titre chute de 30 % en cours de séance à Zurich, atteignant son
plus bas historique.
Les investisseurs ont exprimé leur préoccupation quant à la robustesse des pratiques de
gestion des risques de Credit Suisse et à sa capacité à protéger leurs investissements.
Credit Suisse a été confronté à des pressions pour améliorer la transparence de ses
opérations, renforcer ses contrôles internes et restaurer la confiance des investisseurs pour
atténuer les répercussions de cette crise sur sa réputation et sa performance financière.
3. Mesures prises par Credit Suisse pour faire face à la crise
o Réduction de l'exposition au risque :
Credit Suisse confirme sa volonté de réduire son exposition au risque après l'affaire
Archegos. La banque a annoncé des limitations pour le niveau des actifs pondérés au risque
et le ratio d'endettement, tant pour la banque d'affaires que pour l'ensemble du groupe. Ces
seuils seront fixés par le conseil d'administration, en collaboration avec l'Autorité fédérale de
surveillance des marchés financiers (Finma).
o Préparation à de nouveaux frais et impacts négatifs :
Credit Suisse reconnaît la possibilité d'un nouvel impact négatif sur ses résultats et son bilan.
Les responsables de la banque ont averti que des pertes supplémentaires, des dommages,
des coûts et des charges pourraient survenir, ainsi que de nouvelles enquêtes et procédures
réglementaires, ou une baisse de leurs notes de crédit, pouvant avoir un effet significatif sur
les résultats, les liquidités et les fonds propres.
Une perte phénoménale de 4,4 milliards de dollars a été inscrite au premier trimestre en
raison de l'affaire Archegos, et une nouvelle charge de quelque 600 millions est prévue au
deuxième trimestre.

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o Réexamen de la gestion des risques et de la culture d'entreprise :
Suite à l'élection du nouveau président Antonio Horta-Osorio, Credit Suisse a annoncé un
réexamen de la gestion des risques, de la stratégie et de la culture d'entreprise.
Ce réexamen vise à identifier les lacunes dans la gestion des risques et à mettre en œuvre
des mesures correctives pour renforcer la robustesse des pratiques de gestion des risques et
la culture d'entreprise de Credit Suisse.
B. Implication dans la crise de Greensill Capital (2021)
1. Rôle de Credit Suisse dans la crise de Greensill Capital
Le 1er mars 2021, Crédit suisse gela 10 milliards de dollars de fonds investis dans les produits
financiers de Greensill et détenus par ses fonds d'investissement.
Credit Suisse a joué un rôle central dans la crise de Greensill Capital en tant que l'un des
principaux acteurs impliqués dans les transactions financières avec cette société de
financement spécialisée. Greensill Capital était un fournisseur de services de financement
qui a fait faillite en mars 2021, entraînant des répercussions importantes pour ses clients et
partenaires, dont Credit Suisse.
Credit Suisse avait des liens étroits avec Greensill Capital, notamment à travers des fonds
d'investissement gérés par la banque qui étaient exposés aux actifs de Greensill. Lorsque des
problèmes de liquidité et de solvabilité ont émergé chez Greensill, cela a eu un impact sur
les fonds gérés par Credit Suisse, entraînant des pertes financières et des préoccupations
quant à la valorisation des actifs détenus.
La crise de Greensill Capital a mis en lumière les risques associés aux modèles d'affaires
complexes et interconnectés dans le secteur financier, ainsi que les défis liés à la gestion des
risques et à la surveillance des partenaires commerciaux. Credit Suisse a été critiqué pour
ses pratiques de gestion des risques et de conformité dans le cadre de sa relation avec
Greensill, ce qui a conduit à des enquêtes et des mesures de la part des autorités de
régulation, y compris la FINMA.
2. Impact sur les activités et la réputation de la banque :
Les répercussions des manquements de Credit Suisse dans la gestion des risques liés à
Greensill, telles que révélées dans le rapport de la FINMA, ont eu des conséquences
significatives sur la banque, tant en termes d'activités que de réputation.
i. Impacts sur les activités: La suspension des fonds dans lesquels le Crédit Suisse était
fortement investi, d'une valeur d'environ 10 milliards de dollars, provoquant des
pertes financières importantes. Pour éviter de futures crises, la banque a dû mettre
en place des mesures correctives et renforcer ses contrôles internes, entraînant des
coûts supplémentaires. Les pertes liées à l'affaire Greensill ont également affecté la
rentabilité du Crédit Suisse, impactant sa capacité à distribuer des dividendes. Les
actions correctives imposées par la FINMA, comme l'examen régulier des relations
commerciales importantes, peuvent également affecter les opérations quotidiennes
de la banque.
ii. Impacts sur la réputation: Les révélations des manquements de Credit Suisse dans la
gestion des risques avec Greensill ont nui à sa réputation en tant qu'institution

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financière fiable et prudente. Les scandales successifs impliquant Greensill et
Archegos ont contribué à ternir l'image de Credit Suisse et à susciter des inquiétudes
parmi les investisseurs et les clients quant à la gestion des risques et à la
gouvernance de la banque. Les critiques de la FINMA concernant le manque de
réactions appropriées de la part de la banque face aux risques identifiés ont renforcé
les doutes sur la capacité de Credit Suisse à gérer efficacement les risques et à
prendre des décisions prudentes.

3. Actions entreprises par Credit Suisse pour atténuer les dommages

i. Mesures Correctives: Suite aux irrégularités concernant les fonds Credit Suisse
Supply Chain, la banque a pris diverses mesures pour combler les lacunes
identifiées au niveau du contrôle, telles que renforcer les contrôles internes et
mettre en place des procédures de surveillance plus rigoureuses. Credit Suisse a
également pris des mesures pour améliorer la gestion et la publication des
accords conclus avec les investisseurs des fonds, conformément aux exigences de
la FINMA.
ii. Responsabilité et Rémunération: La banque a blâmé les personnes impliquées
dans les manquements identifiés et a pris des mesures individuelles en matière
de rémunération, tout en maintenant ces personnes à leur poste.
iii. Protection de la Base de Fonds Propres: Sous la pression de la FINMA et en
raison des incertitudes économiques liées à la pandémie de COVID-19, Credit
Suisse a interrompu son programme de rachat d'actions et réduit ses dividendes
pour protéger sa base de fonds propres.
iv. Communication et Transparence: La banque a communiqué publiquement sur les
mesures prises pour remédier aux lacunes identifiées et a coopéré avec les
autorités de régulation pour assurer la conformité avec les exigences en matière
de gestion des risques.
v. Renforcement de la Gouvernance: Credit Suisse a été invitée à déterminer les
conséquences de la rétrogradation de sa notation sur ses activités et à définir les
responsabilités de ses collaborateurs les plus hauts placés dans un document sur
les responsabilités, afin d'améliorer sa gouvernance et sa gestion des risques.

C. Scandale de corruption au Mozambique (2021)


1. Implication de Credit Suisse dans le scandale de corruption au Mozambique
Dans les coulisses secrètes du Crédit Suisse, un projet de développement au Mozambique
devient le théâtre d'une vaste machination. Alors qu'il était censé promouvoir l'industrie
locale de la pêche, une grande partie des fonds associés est détournée dans un réseau de
corruption impliquant des fonctionnaires et des banquiers corrompus. Les citoyens
mozambicains, déjà éprouvés par la pauvreté, en subissent les conséquences.
L'affaire éclate au grand jour, plongeant le Crédit Suisse dans un scandale de corruption
rémanent. Les répercussions sont désastreuses : poursuites judiciaires, enquêtes et perte de
confiance généralisée. Malgré les tentatives de redressement, la banque peine à se
remettre, subissant des conséquences financières et une altération irréversible de son
image. Autrefois un symbole de prestige, le Crédit Suisse est désormais attaché à cette
sombre affaire de corruption au Mozambique.

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2. Conséquences juridiques et financières pour la banque :
a) Conséquences Juridiques:
Enquêtes et Procédures Légales : Credit Suisse a fait l'objet d'enquêtes et de procédures
légales de la part des autorités de régulation et des organismes d'application de la loi
concernant son rôle dans les prêts controversés accordés au Mozambique. Ces enquêtes ont
entraîné des coûts importants pour la banque et ont mis en lumière des failles dans ses
pratiques de prêt et de conformité.
Litiges et Amendes : Credit Suisse a été confronté à des litiges et à des amendes liés à
l'affaire de corruption au Mozambique. La banque a dû payer des montants substantiels
pour régler ces litiges et amendes, ce qui a eu un impact financier sur ses résultats.
b) Conséquences Financières:
Pertes Financières : L'affaire de corruption au Mozambique a entraîné des pertes financières
pour Credit Suisse, notamment des pertes liées aux prêts non remboursés et aux provisions
pour litiges et amendes. Ces pertes ont affecté la rentabilité et la réputation de la banque.
Coûts de Réparation : Credit Suisse a dû engager des coûts importants pour mettre en œuvre
des mesures correctives, renforcer ses contrôles internes, améliorer sa gouvernance et
répondre aux exigences des autorités de régulation. Ces coûts ont pesé sur ses résultats
financiers.
c) Répercussions Opérationnelles:
Réputation et Confiance : L'affaire de corruption au Mozambique a nui à la réputation de
Credit Suisse et a érodé la confiance des investisseurs, des clients et des parties prenantes.
La banque a dû travailler activement pour restaurer sa réputation et regagner la confiance
du public.
Impact sur les Activités : Les répercussions de l'affaire ont eu un impact sur les activités de
Credit Suisse, notamment en termes de relations avec les clients, de flux de trésorerie et de
performances financières. La banque a dû faire face à des défis opérationnels pour
surmonter les conséquences de l'affaire.
D. Retard dans la publication du rapport financier
1. Causes du retard dans la publication du rapport financier
Credit Suisse admet des «faiblesses substantielles» dans ses contrôles internes
o Appel de la Securities and Exchange Commission (SEC) : La banque a reçu un appel
de la SEC concernant la révision des flux de trésorerie consolidés pour les exercices
2019 et 2020. Cet appel a été reçu tardivement le 8 mars, juste avant la date prévue
de publication du rapport annuel.
o Faiblesses substantielles dans le contrôle interne : La banque a identifié des
faiblesses importantes dans son contrôle interne, notamment des défaillances dans
la mise en place d'un processus d'évaluation des risques. Ces faiblesses ont été
détectées pour les exercices 2021 et 2022.

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o Confirmation des résultats pour 2021 et 2022 : Malgré le retard dans la publication
du rapport annuel, la banque a confirmé ses résultats pour 2022 et 2021 après des
discussions avec la SEC. Cela signifie que les résultats eux-mêmes ne sont pas remis
en question, mais plutôt de la manière dont ils ont été évalués et rapportés.
o Exigences accumulées des régulateurs : Les régulateurs, tels que la Securities and
Exchange Commission (SEC) aux États-Unis et la Finma en Suisse, ont exigé des
informations supplémentaires et des clarifications sur les activités et les pratiques du
Crédit Suisse. Répondre à ces exigences a pris plus de temps que prévu, retardant
ainsi la publication du rapport financier.
o Complexité des enquêtes en cours : Le Credit Suisse fait l'objet d'enquêtes et de
vérifications approfondies de la part des autorités réglementaires et judiciaires
concernant diverses affaires, y compris son implication dans le scandale de
corruption au Mozambique et d'autres scandales financiers. La complexité de ces
enquêtes et les nombreuses parties impliquent ont rendu difficile la collecte et la
consolidation des informations nécessaires à l'établissement du rapport financier.
o Problèmes de gouvernance et de leadership : Des problèmes de gouvernance
interne, y compris des conflits au sein de la direction et des changements de
leadership, ont pu contribuer à des retards dans la prise de décision et l'organisation
des processus nécessaires à la publication du rapport financier.
III. Conséquences des scandales du Credit Suisse sur les risques
A. Risque systémique pour l’économie :
Contagion potentielle dans le secteur financier : La taille importante du Credit Suisse et son
intégration dans le système financier mondial en font un acteur crucial. En cas de difficultés
financières graves ou de dysfonctionnement, cela pourrait déclencher une réaction en
chaîne financière, affectant d'autres grandes institutions bancaires et financières.
Volatilité des marchés financiers : Les problèmes rencontrés par Credit Suisse peuvent
entraîner une augmentation de la probabilité sur les marchés financiers, car les investisseurs
réagissent aux nouvelles concernant la santé financière de la banque. Cette propagation
peut se propager à d'autres secteurs de l'économie, entraînant des perturbations
supplémentaires.
Perte de confiance des investisseurs : Les crises répétées et les problèmes de gouvernance
du Credit Suisse peuvent éroder la confiance des investisseurs dans le secteur financier en
général. Cela peut se traduire par des sorties de capitaux des marchés, une réduction de
l'investissement et une augmentation du coût du crédit pour les entreprises et les ménages.
Pression sur les autorités de régulation : Les difficultés rencontrées par le Crédit Suisse
mettent également sous pression les autorités de régulation et de surveillance financière
pour prendre des mesures afin de stabiliser le système financier et de protéger les intérêts
des déposants et des investisseurs. Cela peut inclure des interventions d'urgence telles que
des injections de liquidités ou des garanties pour prévenir une crise systémique.
Impact sur l'économie réelle : Les crises du Crédit Suisse peuvent avoir des répercussions
sur l'économie réelle en limitant l'accès au crédit pour les entreprises et les ménages, en

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particulier les investissements et en affectant la croissance économique. Cela peut entraîner
des pertes d'emplois, une baisse de la production et une augmentation du chômage.

B. Risque financier pour les investisseurs :


La crise du Crédit Suisse a déclenché une réaction en chaîne parmi les investisseurs du
monde entier, en particulier parmi les acteurs les plus importants du marché financier. Les
fonds d'investissement, les gestionnaires de patrimoine fortunés et les fonds spéculatifs ont
été confrontés à des pertes potentielles importantes alors que le cours de l'action de la
banque chutait brutalement. Certains ont réagi en particulier à leur exposition au Crédit
Suisse, tandis que d'autres ont cherché à profiter de la situation en pariant sur une baisse
continue du cours de l'action. Pour les investisseurs fortunés ayant confié leur patrimoine au
Crédit Suisse, l'incertitude quant à l'impact sur leur richesse personnelle était palpable, les
poussant à envisager d'autres options d'investissement plus sûres. Des signaux d'alarme ont
été lancés quant aux méthodologies de gestion du risque, mettant en lumière des failles
potentielles dans les modèles de stress test et les incitations à la rémunération.
L'insuffisance des contrôles internes et la déconnexion entre les exécutants des transactions
et les dirigeants ont également été pointées du doigt. Cette crise a révélé les dangers d’une
approche bureaucratique de la gestion du risque, alimentant une « culture de la peur » au
sein des banques. Face à cette crise, le Crédit Suisse est confronté à la nécessité de restaurer
la confiance des investisseurs en adoptant une culture axée sur la gestion des risques, en
mettant en place des incitations appropriées et en renforçant les responsabilités
individuelles et la reddition de comptes.
C. Risque de perte de confiance du public :
La raison principale du risque de perte de confiance du public réside dans les révélations de
lacunes dans la gestion des risques et le contrôle interne du Credit Suisse. Les scandales
financiers, les pertes importantes et les problèmes de gouvernance ont mis en lumière des
failles dans la capacité de la banque à protéger les intérêts des clients et à assurer la sécurité
de leurs fonds. Ces informations ont suscité des inquiétudes quant à la fiabilité et à
l'intégrité de la banque, ce qui a nui à sa réputation et à la confiance du public envers ses
activités. La perception négative résultante a alimenté le risque de perte de confiance du
public, car les investisseurs et les clients ont été incertains quant à la capacité du Credit
Suisse à gérer efficacement les risques et à respecter les normes de gouvernance nécessaires
pour assurer la sécurité de leurs investissements.
D. Risque de réglementation accrue
La crise de Credit Suisse a mis en lumière la nécessité d'une réglementation plus stricte dans
le secteur financier en Suisse. Les enseignements tirés incluent un renforcement des
exigences de fonds propres pour absorber les chocs financiers, une surveillance et un
contrôle renforcés pour prévenir les risques systémiques, des réformes structurelles
potentielles pour améliorer la résilience des banques, et une transparence financière accrue
pour assurer une communication efficace avec les parties prenantes. Ces mesures visent à
garantir la stabilité financière et la viabilité à long terme des institutions financières en
Suisse.

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IV. Instabilité du marché financier :
A. Fluctuations des actions de Credit Suisse :
La récente fluctuation dramatique de l'action du Crédit Suisse a été déclenchée par une série
de révélations internes et de scandales, mettant en lumière des problèmes de reporting
financier et des contrôles internes inefficaces, ce qui a considérablement ébranlé la
confiance des investisseurs.

Suite à ces nouvelles négatives, les investisseurs ont réagi de manière significative,
entraînant une vente massive d'actions et entraînant ainsi la pire chute de l'histoire de
l'action du Credit Suisse. Mercredi, l'action a clôturé en baisse de 24,24 %, à 1,697 franc
suisse, atteignant même une perte de 30 % de sa valeur, à 1,55 franc suisse. La décision du
principal actionnaire, Saudi National Bank, de ne pas fournir davantage de liquidités a
amplifié les craintes quant à la viabilité à long terme de la banque. Cette évolution reflète
l'incertitude entourant l'avenir du Crédit Suisse et ses capacités à relever les défis actuels.
Parallèlement, ces problèmes ont exacerbé l'instabilité déjà présente sur le marché
financier, impactant non seulement le Crédit Suisse, mais également l'ensemble du secteur
bancaire européen et les indices boursiers, avec une forte chute du SMI en Bourse suisse et
une violente chute des Bourses européennes.
V. Confrontation avec les dispositions légales et réglementaires relatives au contrôle
interne des banques :
A. Obligations réglementaires en matière de contrôle interne :
Le contrôle des banques est considéré comme étant adéquat et permet d’instaurer et de
maintenir un environnement maitrisable pour toute activité exercée, compte tenu de leur
profil de risque. Ce cadre doit être respecté, il comprend des dispositions claires, une
séparation des fonctions d’engagement, de comptabilisation de l’actif et du passif ainsi que
des fonds, une vérification de concordance des données, une préservation des actifs de
l’établissement, des fonctions appropriées et indépendantes d’audit interne et de contrôle
de conformité pour vérifier le respect de ces dispositions ainsi que des lois et
réglementations applicables.

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Ces dispositions légales et réglementaires relatives au contrôle interne des banques, sont
plus accès sur la transparence et communication financière, la gestion des risques et la
conformité:

1. La transparence et communication financière :


 Les banques se doit de respecter les normes de communication financière de
manière transparente c’est-à-dire en divulguant toutes les informations qui peuvent
de près ou de loin agir sur l’environnement interne ou externe à la banque. Cette
dernière doit publier des informations précises et complètes sur la situation
financière, la performance, l’exposition au risque ainsi que les politiques de
gouvernance, tant sur une base individuelle que consolidée. Concernant la situation
financière, elles doivent divulguer des informations sur leurs actifs, passifs et capitaux
propres. Et pour cela, il faut des données qui soient inclues telles que la composition
de ces actifs (y compris les prêts, les investissements, etc.), aussi les passifs avec les
dépôts des clients et les emprunts et enfin tous les détails concernant leur capital
propre et leur solvabilité.
Puis, en ce qui concerne la performance de la banque, cette dernière doit
communiquer sur les différentes catégories de risques qu’elle peut encourir,
notamment les risques de crédit, de marché, de liquidité et opérationnels. La banque
doit en outre, fournir des informations sur toutes les mesures prises pour gérer et
atténuer les risques.
Enfin, concernant la gouvernance, les banques doivent divulguer des informations sur
leur structure organisationnelle, leur composition du conseil d’administration, leurs
politiques de rémunération, ainsi que tout conflit d’intérêt potentiel, tout en
détaillant les processus de décision et de contrôle interne mis en place pour assurer
une gestion saine et transparente de leurs activités.
 Les autorités de contrôle s’assurent à ce que les banques communiquent des
informations quantitatives et qualitatives appropriées pour assurer la transparence
et la confiance auprès de son public, ses investisseurs et enfin d’autres parties
prenantes. Toutefois, la banque met en avant les données quantitatives tout d’abord
en les numérisant, et en fournissant des informations chiffrées illustrant la santé
financière d’une banque. Cela inclut alors plusieurs éléments comme les états
financiers, les montants des actifs et passifs, les flux de trésorerie, les ratios
financiers, et d’autres indicateurs financiers clés. Ces données permettent aux parties
prenantes de savoir et d’évaluer correctement la santé et la solidité financière de la
banque avec laquelle elle a affaire et de manière très objective. Les autorités exigent
des rapports récurrents conformes aux normes comptables internationales ou
nationales. Elles veillent à ce que ces rapports soient vérifiés par des auditeurs
externes indépendants pour garantir la fiabilité et l’exactitude.
Concernant les données qualitatives, c’est tout le contraire, c’est plutôt des
informations descriptives sur divers aspects des activités d’une banque, tels que sa
gouvernance d’entreprise, ses pratiques de gestion des risques, ses politiques ou

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encore sa stratégie commerciale, sa conformité réglementaires et sa culture
organisationnelle. Ces données sont essentielles pour contextualiser toutes les
performances financières, en évaluant les pratiques et la gouvernance de la banque.
Enfin, les autorités sont beaucoup plus intéressées par les banques qui fournissent
des rapports narratifs complets. Ces dernières peuvent effectuer des évaluations et
examens approfondis de la gouvernance d’entreprise et des pratiques de gestion des
risques des banques afin de s’assurer qu’elles respectent correctement les pratiques
et réglementations en vigueur.

2. Gestion des risques :


 Les banques doivent élaborer des politiques et des procédures de gestion des risques
pour identifier, évaluer, surveiller et contrôler les risques auxquels elles sont
confrontées, tels que les risques de crédit, de marché, de liquidité, opérationnels et
de conformité. Afin de répondre aux risques, les banques doivent être capables
d'élaborer des politiques et des procédures fiables de gestion des risques en
identifiant les risques, notamment le risque de crédit, le risque de marché, le risque
de liquidité, le risque opérationnel et le risque de conformité. Les banques doivent
ensuite évaluer l'impact des risques et leur survenance. Probabilité, quantifier les
pertes potentielles associées à chaque type tout en évaluant les contrôles existants
pour atténuer ces risques. Ceux-ci doivent ensuite être surveillés, par exemple en
limitant le crédit pour éviter que les banques s’exposent aux risques, ou encore en
utilisant des instruments dérivés pour les couvrir, ou encore en constituant des
réserves de liquidité pour faire face au stress financier ou encore en développant des
politiques de conformité pour respecter les réglementations et normes applicables.
Enfin, les banques doivent aussi gouverner ces risques en établissant une structure
solide, avec des responsabilités claires définies à tous les niveaux de l’organisation ;
cela peut alors inclure la création de comité des risques au sein du conseil
d’administration, nomination d’un responsable des risques au niveau de la direction
ou encore la mise en place de processus de communisation et rapports réguliers sur
les risques.
 Les banques doivent établir des mécanismes de surveillance et de reporting des
risques et élaborer des plans d'urgence réalisables pour faire face aux situations de
crise ou aux perturbations majeures. Ces éléments sont cruciaux car, en effet, les
banques doivent disposer de systèmes robustes de surveillance des risques qui leur
permettent de suivre en temps réel tout comportement susceptible de les exposer à
un risque. Ces mécanismes incluent souvent des outils informatiques innovants qui
collectent, analysent et présentent des données pertinentes sur les risques pour
permettre une prise de décision claire et proactive. Le reporting est également
important et les banques doivent être en mesure de rendre compte régulièrement et
avec précision de leur profil de risque ; ceux-ci assurent la transparence nécessaire
sur la santé financière de la banque, son exposition aux risques et les mesures prises
pour atténuer les risques.
3. Etablissement d’un cadre de contrôle interne complet :
 Le cadre doit inclure une bonne structure organisationnelle, c'est-à-dire que la
banque doit avoir une répartition claire des responsabilités et des autorités au sein

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de l'institution. Tout doit être clairement défini avec des lignes de supervision bien
établies pour une gouvernance efficace. Cependant, pour y parvenir, nous devons
avoir des rôles et des responsabilités dans chaque département et à chaque niveau.
Les banques doivent également élaborer des politiques et des procédures détaillées
pour gérer leurs opérations quotidiennes et doivent se conformer aux
réglementations et pratiques du secteur. Ceux-ci couvrent les prêts, les opérations
sur les marchés financiers, la gestion des risques, la conformité et la sécurité des
données. Cela nécessite également des systèmes de contrôle, notamment des outils,
des processus et des techniques de suivi et d’évaluation des activités bancaires. Pour
avoir un cadre de contrôle interne complet, il faut également une bonne gestion des
risques, une conformité aux lois et réglementations, une surveillance accrue et
évaluations continues, des mécanismes de délégation des pouvoirs et des
responsabilités afin de garantir une répartition équilibrée des responsabilités et
prévenir les conflits d’intérêts et enfin, la séparation des fonctions clés c’est-à-dire
que pour réduire les fraudes et erreurs commises, il est essentiel de séparer les
fonctions clés telles que la gestion des fonds, la comptabilité et la vérification. Pour
conclure, il faut des fonctions d’audit interne et de contrôle de conformité
indépendantes qui évaluent de manière très objective l’efficacité des contrôles en
veillant à respecter les normes et réglementations.
B. Violation des règles par Credit Suisse dans les scandales mentionnés :
1. Gestion des risques inadéquats :
La gestion des risques inadéquate a été au cœur des critiques visant le Credit Suisse. La
banque a été accusée d'avoir adopté un appétit excessif pour le risque, prenant des
décisions imprudentes qui ont entraîné des pertes financières considérables et des
conséquences néfastes pour ses activités. Ces choix audacieux ont également conduit à des
amendes massives, mettant en évidence une défaillance fondamentale dans la manière dont
la banque évaluait et gérait les risques auxquels elle était confrontée.
Les lacunes dans la gouvernance d'entreprise ont exacerbé les problèmes de gestion des
risques du Credit Suisse. Une supervision insuffisante, des mécanismes de contrôle interne
inefficaces et un manque de transparence ont permis à des risques importants de rester non
détectés ou mal gérés. Cette absence de surveillance adéquate a créé un environnement
propice à des comportements risqués et à des pratiques douteuses, sapant la confiance des
investisseurs et du public dans la capacité de la banque à gérer ses activités de manière
responsable et prudente.
Les conséquences de ces défaillances ont été profondes et durables. Le Credit Suisse s'est
retrouvé impliqué dans plusieurs incidents et scandales, faisant les gros titres et alimentant
les inquiétudes quant à sa stabilité et sa fiabilité en tant qu'institution financière. Les
répercussions financières, notamment les amendes importantes et les pertes commerciales,
ont mis en évidence l'ampleur des erreurs commises en matière de gestion des risques,
incitant à une réévaluation critique des pratiques et des politiques internes de la banque.
En fin de compte, ces lacunes dans la gestion des risques et la gouvernance d'entreprise ont
révélé des manquements systémiques au sein du Credit Suisse. Pour restaurer sa réputation
et regagner la confiance du marché, la banque doit entreprendre des réformes
fondamentales, renforçant ses mécanismes de gestion des risques, améliorant sa

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gouvernance d'entreprise et réaffirmant son engagement envers des pratiques
commerciales responsables et durables.
2. Faiblesses de l’environnement de contrôle :
Les enquêtes menées tant en interne qu'en externe ont mis en lumière des failles
significatives dans l'environnement de contrôle du Credit Suisse. Ces lacunes ont été
observées à plusieurs niveaux, mettant en évidence des problèmes structurels et culturels
profonds au sein de la banque. Tout d'abord, il a été constaté des déficiences dans la culture
du risque, où une tolérance excessive au risque était souvent encouragée ou acceptée. Cette
attitude a pu inciter certains acteurs au sein de la banque à prendre des décisions
imprudentes ou à négliger les risques, compromettant ainsi la santé financière et la
réputation de l'institution.
De plus, les incitations liées au système de rémunération ont été identifiées comme
inopportunes, voire contre-productives. Des pratiques de rémunération mal alignées avec
les objectifs de gestion des risques ont pu conduire à des incitations déformées, où les
employés étaient incités à prendre des risques excessifs pour réaliser des profits immédiats,
sans tenir compte des conséquences à long terme pour la banque. Cette dynamique a
contribué à une culture où la recherche de rendements élevés primait sur la prudence et la
stabilité financière.
En outre, l'autonomie excessive accordée aux divisions d'affaires a été pointée du doigt
comme un facteur contribuant aux faiblesses de l'environnement de contrôle. Un manque
de supervision centralisée et de coordination entre les différentes unités opérationnelles a
rendu difficile la surveillance et la gestion des risques à l'échelle de l'ensemble de la banque.
Cette fragmentation a pu créer des silos d'information et des conflits d'intérêts,
compromettant ainsi la capacité de la banque à avoir une vision globale et cohérente de ses
risques et de ses activités.
Ces déficiences ont entraîné des répercussions significatives sur la capacité du Credit Suisse à
identifier et à gérer efficacement les risques opérationnels et de conformité. Les obligations
de contrôle interne de la banque ont été violées à plusieurs égards, mettant en danger sa
stabilité financière et sa réputation. Pour remédier à ces faiblesses, il est essentiel que la
banque entreprenne des réformes substantielles, notamment en renforçant sa culture du
risque, en révisant ses politiques de rémunération et en réévaluant la structure de
gouvernance pour assurer une supervision plus efficace et une coordination adéquate entre
les différentes parties prenantes.
3. Manquements en matière de conformité :
Les manquements en matière de conformité ont été une préoccupation majeure pour le
Credit Suisse, notamment en ce qui concerne la lutte contre le blanchiment d'argent. Des
enquêtes internes et externes ont révélé des lacunes significatives dans le dispositif de lutte
contre le blanchiment d'argent de la banque, mettant ainsi en évidence des violations graves
des obligations de contrôle interne en matière de conformité aux réglementations et aux
normes anti-blanchiment.
Premièrement, les mécanismes de surveillance et de détection des activités suspectes
étaient insuffisants, ce qui signifie que des transactions potentiellement illicites ou non
conformes ont pu passer inaperçues ou ne pas être correctement signalées aux autorités

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compétentes. Cette défaillance a compromis la capacité du Credit Suisse à remplir son
obligation de signaler toute activité suspecte et à coopérer pleinement avec les organismes
de réglementation dans la lutte contre le blanchiment d'argent.
Deuxièmement, des lacunes dans les procédures de diligence raisonnable et de vérification
des clients ont été relevées, ce qui a entraîné une exposition accrue à des risques de
blanchiment d'argent. L'identification et la vérification insuffisantes des clients ont pu
permettre à des individus ou entités impliqués dans des activités criminelles de contourner
les contrôles et d'utiliser les services de la banque pour des transactions suspectes ou
illicites.
En outre, il a été constaté que les politiques et les procédures internes du Credit Suisse en
matière de conformité étaient souvent inadéquats ou mal appliquées, ce qui a entraîné une
non-conformité généralisée aux réglementations et normes anti-blanchiment en vigueur.
Cette absence de conformité a exposé la banque à des risques juridiques et réputationnels
importants, compromettant sa crédibilité et sa fiabilité aux yeux des autorités de régulation,
des clients et du grand public.
Ces manquements en matière de conformité ont eu des conséquences graves pour le Credit
Suisse, entraînant des enquêtes approfondies, des amendes substantielles et des dommages
significatifs pour sa réputation. Pour reconstruire la confiance et se conformer pleinement
aux exigences réglementaires, il est impératif que la banque mette en œuvre des mesures
correctives rigoureuses, renforçant ses processus de conformité, améliorant ses systèmes de
surveillance et de détection, et veillant à ce que ses politiques et procédures internes soient
en conformité avec les normes les plus élevées en matière de lutte contre le blanchiment
d'argent.
VI. Recommandation et amélioration du système de contrôle interne du crédit suisse :
 Renforcement de la gouvernance d’entreprise :
Il est essentiel pour le Crédit Suisse de revoir et renforcer sa structure de gouvernance
d’entreprise en mettant en lumière l’importance cruciale de la supervision efficace des
activités et des risques au sein de l’institution financière. Tout d’abord, il faudrait établir des
mécanismes clairs de responsabilisation au sein du conseil d’administration et de la
direction. Ces derniers doivent définir clairement les rôles et responsabilités de chaque
membre du conseil et des cadres supérieurs, en garantissant une reddition de comptes
adéquate et une transparence dans la prise de décision. Par la suite, il faudrait également
renforcer les processus de décision et de surveillance. Cela implique l’introduction de
comités spécialisés au sein du conseil d’administration, tels que les comités de risque, de
conformité et d’audit, chargés de superviser de près les activités pertinentes et de fournir
des recommandations stratégiques. Des mécanismes de contrôle doivent être mis en place
aussi pour détecter les risques de manière précoce afin de permettre une réponse rapide et
appropriée. Cela nécessite aussi une communication claire des valeurs et des normes
éthiques de l’entreprise, ainsi que des incitations appropriées pour encourager le respect de
ces principes. De plus, il faudrait des formations régulières sur les politiques et les
procédures de tous les employés afin de garantir une compréhension commune des attentes
en matière de gouvernance et de conformité. Pour finir, la révision et le renforcement de la
gouvernant d’entreprise du Crédit Suisse sont essentiels pour restaurer la confiance des
parties prenantes ; cela implique notamment une amélioration de la surveillance des

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activités et des risques mais aussi une promotion de la culture de l’entreprise axée sur la
responsabilité et l’intégrité. En mettant en place cette directive, il est fort probable que le
Crédit Suisse reconstruise sa réputation et renforce sa position sur les marchés financiers.

 Amélioration de la gestion des risques :


La mise en place de processus de gestion des risques plus robustes et proactifs est une étape
cruciale pour une banque afin d’assurer sa stabilité et sa viabilité à long terme. Cela implique
de nombreux aspects, dont tout d’abord le renforcement du contrôle interne. Cela signifie
établir des procédures claires et rigoureuses pour garantir que les opérations s’effectuent
conformément aux politiques et aux normes établies. Les contrôles doivent recouvrir tous
les domaines de risque, y compris le risque opérationnel, de crédit, de marché et de
conformité réglementaire. Ces contrôles doivent être régulièrement évalués et mis à jour
pour avoir une image correcte de l’évolution du marché et de la réglementation. Il doit
également y avoir une bonne surveillance des risques, qui soit continue, et cela grâce à une
analyse régulière et continue afin d’identifier les tendances émergentes et les signes
précurseurs de risques. Parallèlement, il faudrait une formation du personnel. Ils doivent
être correctement informés et formés sur les meilleures pratiques en matière de gestion des
risques. Cela comprend la sensibilisation aux risques, la formation à la détection des fraudes
et des anomalies, ainsi que l’éducation sur les exigences réglementaires. Enfin, une approche
proactive et exhaustive est indispensable au bon fonctionnement de la gestion des risques
bancaire, et cela nécessite une surveillance continue et une formation adéquate du
personnel.
 Renforcement de la conformité et de la lutte contre la fraude :
Le Crédit Suisse doit accorder une attention prioritaire à la conformité aux réglementations
et normes anti-blanchiment d’argent afin de prévenir les risques associés à la fraude et aux
activités illicites. Plusieurs mesures doivent être mises en place, dont l’amélioration du
processus de détection des fraudes et des comportements malveillants. Cela implique
l’utilisation de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle et d’apprentissage
automatique pour analyser les transactions et identifier les schémas suspects. Il est aussi
nécessaire de renforcer les contrôles internes afin d’éviter les violations réglementaires. Cela
inclut la mise en place de procédures robustes, en vérifiant l’identité des clients, et une
surveillance étroite des transactions pour détecter les activités suspectes. Parallèlement le
crédit Suisse doit travailler en collaboration avec les autorités de régulation et organismes
d’application de la loi pour garantir une conformité totale aux réglementations anti-
blanchiment d’argent. Cela implique le partage des informations pertinentes et la
coopération dans les enquêtes sur les cas présumés de blanchiment d’argent ou autres
activités illicites. Pour conclure, afin d’éviter un tel incident, il faut améliorer les processus de
détection des fraudes, le renforcement des contrôles internes et la collaboration avec les
autorités compétentes.
 Formation et sensibilisation du personnel :
Investir dans la formation et la sensibilisation du personnel aux risques, aux normes de
conformité et aux meilleures pratiques en matière de contrôle interne est un élément crucial
pour renforcer la culture du risque et de la conformité au sein de la banque. Cela nécessite

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une approche intégrée et continue pour garantir que tous les employés comprennent
pleinement les enjeux et les responsabilités liés à la gestion des risques et à la conformité
aux réglementations. Tout d’abord, il faudrait former le personnel qui devrait couvrir une
large gamme de sujets, y compris les types de risques auxquels la banque est exposée. Les
employés doivent être familiarisés avec les politiques et procédures de contrôle interne de la
banque, ainsi qu’avec les normes et réglementations spécifiques à leur domaine d’activité.
La sensibilisation aux risques et à la conformité devrait être intégrée dans la culture
organisationnelle de manière à ce que chaque employé comprenne l’importance de la
conformité et de la pratique d’un contrôle interne approfondi. Cela peut être réalisé par le
biais de sessions de formation interactives, de communications régulières sur les mises à
jour ou des exemples illustrant l’impact des pratiques de gestion des risques sur la stabilité
et la réputation de la banque. Parallèlement, il est essentiel de fournir des opportunités de
développement professionnel continu, en incluant des programmes de certification, des
formations et des séminaires sur des sujets pertinents tels que la protection des données et
la gestion des crises. Enfin, un personnel bien formé et conscient de la situation peut être un
atout majeur pour la banque et son évolution. En investissant là-dessus, la banque pourra
renforcer sa capacité à identifier et à gérer efficacement les risques, tout en promouvant
une culture d’intégrité et de responsabilité a tous les niveaux de l’organisation.
VII. Conclusion :
La crise que traverse actuellement le Crédit Suisse a révélé des failles significatives dans son
système de contrôle interne, sa gouvernance d’entreprise et sa gestion des risques. Les
lacunes qu’ils ont eues ainsi que les incidents répétés ont sérieusement eu des répercussions
sur la confiance des investisseurs et des régulateurs. Cette crise met en péril la réputation et
la stabilité même de la banque, nécessitant une réponse rapide et décisive pour redresser la
situation. Afin de surmonter cela, et éviter de futures déconvenues, le Crédit Suisse doit
s’engager fermement à renforcer plusieurs aspects fondamentaux de son fonctionnement,
par une réforme profonde du système de contrôle interne, qui implique l’amélioration des
processus de surveillance, une mise en place de contrôles plus rigoureux et une adoption de
technologies avancées pour détecter les risques de manière proactive. Parallèlement, une
intensification de la gestion des risques cruciale pour identifier, évaluer et atténuer les
menaces potentielles. Cela nécessite une analyse approfondie des risques dans tous les
domaines d’activité de la banque, ainsi que des plans d’actions clairs pour y faire face. De
plus, une culture d’éthique et de conformité doit être promue à tous les niveaux de
l’organisation, soulignant l’importance du respect des normes et des réglementations.
Le crédit suisse peut espérer une reconstruction de la confiance auprès des investisseurs et
du public en renforçant la gouvernance de l’entreprise, en améliorant la gestion des risques,
en renforçant le contrôle interne, et en améliorant la culture du risque de conformité. Toute
cela, doit s’illustrer par la mise en place d’une gouvernance solide avec des mécanismes de
supervision et de responsabilisation clairs au sein du conseil d’administration et de la
direction, ou en mettant en œuvre des processus de gestion des risques plus robustes pour
identifier, évaluer et gérer efficacement les risques, ou en mettant en place des contrôles
internes rigoureux pour surveiller les activités financières et opérationnelles, détectant les
comportements frauduleux, ou enfin en encourageant une culture d’éthique, de
transparence et de conformité au sein de l’organisation en sensibilisant le personnel aux
enjeux liés aux risques et la conformité en favorisant une communication ouverte et une
responsabilisation a tous les niveaux.

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Enfin, en tirant des leçons de cette crise et en arrangeant tout ce qu’elle n’a pas élaboré
auparavant, le Crédit Suisse peut espérer reconstruire la confiance des parties prenantes,
restaurer sa crédibilité sur les marchés financiers et assurer sa pérennité sur le long terme.
Cela nécessitera un engagement ferme et une action déterminée de la part de la direction et
de tous les employés de la banque.

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