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UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

(UCAO)
MÉMOIRE DE MASTER II
DROIT MARITIME ET ACTIVITES PORTUAIRES

THÈME DU MÉMOIRE

LE RISQUE PÉNAL DANS LE FONCTIONNEMENT DES SOCIÉTÉS


COMMERCIALES EN DROIT OHADA.

PRÉSENTÉ PAR :

GANDA-LY joseph

DIRECTEUR DU MÉMOIRE

Oniandon KOKOHOU
Enseignant à L’Université de Lomé

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2022-2023


PROTOCOLE DE RECHERCHE

I/ CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

Contracter, optimiser, communiquer, entreprendre de manière générale, recèle nécessairement


une prise de risque. Prétendre maîtriser tous les risques inhérents à l’activité entrepreneuriale
est dès lors un non-sens, une gageure, un vœu pieu qui s’avère irréalisable par l’unique fait
que l’homme ne peut, à notre ère, tout prévoir1.
L’entreprise constitue le point focal du droit des affaires, car au sein de la société industrielle
et urbaine organisée sur le modèle de l’économie de marché, l’entreprise joue le rôle de

1
J. Lambert. L’audit de risques en entreprise. Droit. Université de Bordeaux, 2014.

1
cellule socio-économique2. C’est elle qui permet la création et la circulation des richesses dans
nos sociétés contemporaines. C’est donc le vecteur, le lien et la technique de production, de
circulation et de distribution des richesses.
Il est incontestable que l’activité de l’entreprise génère des risques juridiques en général et
pénaux en particulier. Le risque pénal omniprésent en entreprise et entendu comme tout risque
susceptible d’engager la responsabilité pénale de l’entreprise et/ou de ses dirigeants revêt une
particularité, car il est celui qui impacte le plus les hommes et comporte pour l’entreprise un
coût non négligeable qui explique que sa gestion fasse, désormais, partie de la gestion saine
d’une entreprise3.
Les risques pénaux inhérents à l’exercice d’une activité économique sont des risques, qu’à
l’heure actuelle, aucun dirigeant d’entreprise ne peut négliger. Une inflation de législations
régulant les activités économiques, très souvent complétées par des sanctions pénales,
implique une gestion de plus en plus difficile de ces risques. Celle-ci s’avère néanmoins
nécessaire pour assurer une bonne gouvernance de chaque entreprise et minimiser les coûts
potentiels4. Ce risque existe tout au long de la vie sociale.
Il est donc question dans cette étude de faire l'analyse des infractions pénales pouvant être
commises par les sociétés et leurs dirigeants dans le cadre de leurs activités commerciales lors
du fonctionnement de celles-ci.
L'objectif est de comprendre la responsabilité pénale des sociétés commerciales et de leurs
dirigeants, ainsi que les conséquences pénales qui peuvent découler de leurs actions ou de
leurs omissions dans le cadre de leurs opérations commerciales, afin de garantir le respect des
lois et la bonne conduite des affaires.
Dans un élan et une volonté manifeste de garantir la sécurité juridique et judiciaire dans leurs
pays respectifs, les Etats membres de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du droit
des affaires dite OHADA, avaient imaginé de créer un instrument simple et efficace tendant à
l’élaboration et à l’application du droit des affaires dans leur aire d’installation5.
Le Traité de l’OHADA signé à Port-Louis le 17 octobre 1993 et révisé à Québec le 17 octobre
2008 a donc, en matière du droit pénal des affaires, consacré la méthode du renvoi législatif,
en laissant la possibilité aux Etats-parties d’en déterminer les peines par l’entremise des
2
J. PAILLUSSEAU, « Les fondements du droit moderne », JCP, I, 1984, p. 3148.
3
A. MINKOA SHE, « Le risque pénal dans l’entreprise : les actes fautifs du dirigeant entre pénalisation et
dépénalisation », in La responsabilité du dirigeant social en droit OHADA, Actes du colloque international
organisé par l’ERSUMA, Douala du 19 au 20 mars 2015, pp. 62 à 69.
4
https://www.entreprisesmagazine.com/fr/articles/le-risque-penal-en-entreprise.
5
A. MINKOA SHE, « Le risque pénal dans l’entreprise : les actes fautifs du dirigeant entre pénalisation et
dépénalisation », in La responsabilité du dirigeant social en droit OHADA, Actes du colloque international
organisé par l’ERSUMA, Douala du 19 au 20 mars 2015, p2.

2
parlements nationaux, au regard des dispositions de l’article 5 dudit Traité qui dispose que «
les actes uniformes peuvent inclure des dispositions d’incrimination pénale. Les Etats parties
s’engagent à déterminer les sanctions pénales encourues »6.
Le droit pénal des affaires OHADA est donc basé sur, la loi nationale retenue par le souci de
protéger la souveraineté des Etats, et les actes uniformes ayant pour substratum le Traité. Ce
texte supranational consacre du coup un dualisme qui veut que les incriminations soient
prévues par un certain nombre d’Actes uniformes, tandis que les sanctions y afférentes sont
édictées par les Etats membres.
Le législateur OHADA prévoit des dispositions d’ordre pénal dans divers Actes uniformes. Il
s’agit principalement de l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique ; l’Acte uniforme portant organisation des procédures
collectives d’apurement du passif ; l’Acte uniforme relatif au droit commercial général ;
l’Acte uniforme portant sur les sûretés. L’Acte uniforme portant sur les sociétés commerciales
est celui qui contient le plus grand nombre de dispositions en matière pénale7. Sa troisième
partie qui porte sur les « dispositions pénales » comporte vingt et un (21) articles dans
lesquels sont formulées les qualifications des infractions. Les incriminations qui sont traitées
dans l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales sont notamment celles qui ont trait à la
constitution des sociétés commerciales, à la gérance, à l’administration et à la direction, à la
tenue des assemblées générales, aux modifications du capital des sociétés anonymes, au
contrôle, à la dissolution des sociétés, à la liquidation des sociétés et aux infractions relatives
à l’appel public à l’épargne.
Dans cet Acte d’importance majeure, le législateur communautaire incrimine particulièrement
des faits qui sont qualifiés en droit national de fraudes, d’abus divers, de procédures
irrégulières etc.
Concernant le commerçant, l’article 68 de l’AUDCG prévoit de retenir la responsabilité pour
l’infraction d’inscription frauduleuse d’une sûreté mobilière ou portant sur des indications
inexactes données de mauvaise foi. L’article 108 du même texte prévoit l’infraction
d’omission d’indications en tête de ses bon commande, factures et autre document à
caractères financier ou commercial, de son numéro d’immatriculation au RCCM ou de sa
qualité de locataire, gérant pour celui-ci8.

6
Idem
7
A. MINKOA SHE, « Le risque pénal dans l’entreprise : les actes fautifs du dirigeant entre pénalisation et
dépénalisation », in La responsabilité du dirigeant social en droit OHADA, Actes du colloque international
organisé par l’ERSUMA, Douala du 19 au 20 mars 2015, p2.
8
https://www.legavox.fr/blog/gradi-mongay/observations-droit-penal-affaires-ohada-23594.htm.

3
Quant aux sociétés commerciales en second lieu, la responsabilité pénale des dirigeants sera
retenue pour des infractions liées au fonctionnement de la société, que sont la distribution
des dividendes des fictifs, abus de biens sociaux et le délit de publication des comptes
sociaux ne donnant pas image fidèle de la société. (Art. 889, 890, 891 et de l’AUSCGIE)9.
Dès qu’elle est créée, la société doit entretenir une activité dans le but d’accomplir son objet
social. Elle doit pour ce faire, fonctionner normalement. Ce qui justifie la mise en œuvre des
règles pénales en vue d’assurer la protection de ceux qui peuvent être victimes d’une gestion
frauduleuse ou trop imprudente10.
Ainsi compris, le droit pénal prévoit des infractions relatives à la gestion des sociétés
commerciales, pour empêcher les abus venant des dirigeants sociaux qui ont un pouvoir pour
engager la société sans justifier d’un mandat spécial, et sont chargés d’assurer la gérance,
l’administration, la direction de la société.
En outre, toute société étant soumise à la tenue obligatoire d’une comptabilité en vue d’un
bon fonctionnement, les mêmes dirigeants, aidés dans leur tâche par les commissaires aux
comptes, sont appelés à administrer cette comptabilité dans le bon sens, au risque de
poursuites judiciaires, sachant que la comptabilité est un élément capital, voire obligatoire
pour le fonctionnement de toute société.
La gestion de la société requiert des vertus qui empêchent l’abus dans les pouvoirs étendus
mis à la disposition des dirigeants. Or, ceux-ci peuvent abuser des biens et du crédit de la
société, de même qu’ils peuvent porter atteinte au droit des associés de participer à la vie
sociale.
En effet, les dirigeants sociaux peuvent avoir la tentation d’utiliser leur pouvoir de gestion et
d’administration, non pas dans l’intérêt de la société qu’ils dirigent, mais dans leur intérêt
personnel.
Plus généralement, il arrive qu’ils en viennent à traiter le patrimoine social comme leur
patrimoine propre. De la sorte, ils peuvent se livrer à des détournements de biens de la société
dont ils ont la charge de diriger.
Dans les années 1930, ces détournements n’étaient pénalement répréhensibles qu’au titre du
délit de droit commun d’abus de confiance, applicable au motif que les dirigeants sont des
mandataires sociaux. Conscient du fait que tout homme qui dispose du pouvoir est tenté d’en

9
Idem
10
ECOLE REGIONALE SUPERIEURE DE LA MAGISTRATURE (ERSUMA-BENIN), « l’état de
l’application du droit pénal des affaires Ohada dans les Etats-parti ».

4
abuser, et les organes légaux de la société en étant pourvus, il convient de les empêcher d’en
abuser ou d’entraver l’exercice des droits légalement reconnus.
Dans le cadre de la gestion de la société, les dirigeants peuvent alors abuser des biens et du
crédit de la société, tout autant qu’ils peuvent porter atteinte au droit des associés de prendre
part à la vie de cette dernière.
Le risque pénal dans le fonctionnement des sociétés commerciales en droit OHADA fait donc
référence à la responsabilité pénale des dirigeants de ces sociétés en cas de violation des
règles prévues par l’Acte uniforme relatif au droit de sociétés commerciales et du groupement
d’intérêt économique (AUDSCGIE).
En outre, ils doivent faire preuve bien évidemment de compétence, de diligence et de loyauté
pour assurer la bonne marche des affaires sociales et préserver le nécessaire équilibre entre les
différents intérêts qui s’entrechoquent au sein et autour de la société11.
L'étude du risque pénal dans le fonctionnement des sociétés commerciales en droit OHADA
revêt une importance fondamentale pour plusieurs motifs.
Premièrement, l'objectif de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des
affaires est l'uniformisation du droit des affaires parmi ses États membres. Appréhender le
risque pénal dans ce cadre permet d'analyser l'applicabilité des normes harmonisées en
matière de responsabilité pénale des entreprises et de leurs dirigeants.
Deuxièmement, cette étude met en exergue la responsabilité pénale des dirigeants, des
actionnaires et des parties prenantes au sein des sociétés commerciales. La compréhension des
implications pénales peut inciter à une gouvernance améliorée et à des prises de décisions
plus réfléchies. Par ailleurs, la compréhension du cadre juridique pénal facilite l'identification
des comportements ou actions susceptibles de constituer des infractions pénales. Ceci favorise
une gestion plus efficace des risques au sein des entreprises, prévenant ainsi de telles
situations et garantissant la conformité.
Enfin, l'étude du risque pénal permet de saisir l'ampleur des conséquences découlant des
poursuites pénales pour une entreprise. Cela va de la détérioration de la réputation à des
sanctions financières importantes, voire à la cessation d'activité. La compréhension de ces
risques s'avère cruciale pour assurer la continuité des activités commerciales. Les poursuites
pénales peuvent avoir un impact non seulement sur l'entreprise en question, mais également
sur l'économie dans sa globalité. Les difficultés rencontrées par une entreprise peuvent

11
A. ANDRE AKAM AKAM, « la responsabilité civile des dirigeants sociaux en droit OHADA ».

5
influencer les emplois, les investissements et la confiance dans le marché, soulignant ainsi
l'importance de minimiser les risques pénaux.

II/ INTERET DU SUJET

La présente étude est d’un intérêt aussi bien théorique que pratique. Sur le plan théorique, la
doctrine est restée attentive que sur l’existence et la gravité des risques qu’encourent les
dirigeants sociaux 12. Elle n’a pas élucidé le problème des risques pénaux que les sociétés
commerciales eux-mêmes peuvent encourir à travers leurs objectifs dans le marché financier.
Du point de vue pratique, la jurisprudence dans l’arrêt rendu le 25 novembre 2020, après 20
ans de jurisprudence constante concernant la question de la responsabilité pénale d’une
personne morale en cas de fusion-absorption d’une société par une autre, la chambre
criminelle fait volte-face à ce délicat probleme. De même, l’arrêt du 6 septembre 2016, qui
souligne expressément que la responsabilité pénale d’une société requiert l’identification de

12
Joana Alves Siborro, « La gestion des risques juridiques en entreprise », 2022, p.11

6
l’organe ou du représentant auteur de l’infraction. Ce dernier doit avoir eu cette qualité à
l’époque des faits. La solution constitue une application fidèle des textes applicables à la
responsabilité pénale des personnes morales.
L’étude du risque pénal permettra aux dirigeants sociaux d’avoir à porter de main les
informations nécessaires conçues pour les réveiller et les encourager à mettre en place un
service de compliance juridique et tous les éléments nécessaires à leur protection afin de ne
plus diriger dans l’ignorance la plus totale des lois qui régissent leur poste et d’être surpris par
les condamnations. Selon les auteurs Caroline Diard et Olivier Lasmoles : « l’entrepreneur
prend des risques qu’il ne perçoit pas et qui sont susceptibles de freiner ou de mettre en
danger son activité », nos recherches mettent en exergue l’importance d’un service juridique
de régulation des risques pénaux autant dans les petites et moyennes que dans les grandes
entreprises13.

III/DEFINITION ET DELIMITATION DU SUJET


Il sera question à ce niveau de définir les termes clés de notre sujet de réflexion et ensuite
procéder à sa délimitation.
A-Définition des termes clés
Les principaux termes qui méritent que l’on s’attarde sur leur définition pour une
compréhension sont : le risque pénal, la société commerciale et le droit OHADA.

Selon le dictionnaire le petit Robert, le risque se défini comme « un danger éventuel plus ou
moins prévisible 14» ou « un danger, inconvénient plus ou moins probable auquel on est

13
Caroline Diard, Olivier Lasmoles, « Le risque d’entreprendre : l’entrepreneur face à ses responsabilités », ans
Management & Sciences Sociales 2019/1 (N° 26), pages 36 à 50
14
Dictionnaire le petit robert.

7
exposé 15»
De façon générale, le risque dans l’entreprise se définit, du point de vue juridique, comme
l’éventualité de survenance d’un événement dommageable généré par le fonctionnement
normal de l’entreprise et susceptible d’entraîner une condamnation civile et/ou pénale16. C’est
donc l’expression et/ou la manifestation du non-respect des dispositions légales ou
réglementaires auxquelles l’organisation est soumise pour toutes ses activités et relevant du
périmètre de la direction juridique17.
La notion de risque pénal dans les sociétés commerciales selon le droit communautaire
OHADA : « le risque pénal dans la constitution des sociétés commerciales en droit OHADA
peut être définie comme l'ensemble des événements dommageables dont la survenance
incertaine à sa réalisation peut intervenir du fait des agissements prohibés pénalement et
sanctionnés et qui sont le chef des fondateurs dans le cadre de la constitution des sociétés
commerciales18 ».

L’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt


économique définit les sociétés commerciales en précisant leur origine, leur finalité, leur
essence. Il dispose en ses articles 4 et 5 que « la société commerciale est créée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une activité des biens en
numéraire ou en nature, ou de l’industrie, dans le but de partager le bénéfice ou de profiter de
l’économie qui peut en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux pertes dans les
conditions prévues par le présent Acte uniforme. La société commerciale est créée dans
l’intérêt commun des associés. La société commerciale peut être également créée, dans les cas
prévus par le présent Acte uniforme, par une seule personne, dénommée « associé unique »,
par écrit »19.
La société commerciale désigne également la personne juridique née de la manifestation
unilatérale ou collective de volonté d’un ou de plusieurs associés. Elle est une personne
morale distincte des personnes qui l’ont constituées, à laquelle est affectée « la chose » mise

15
Dictionnaire le petit Larousse.
16
G. DEHARO, « les risques en entreprise : dialogues entre la gestion et le droit ».
17
Cerise Nourry, Manager & Marina Soyer, Senior Analyst, Day One « Cartographie des risques juridiques :
comment procéder ? ».
18
El Hadji Abdoul Aziz FALL Dale Hélène LABITEY « Le risque pénal dans la constitution des sociétés
commerciales en droit OHADA » mémoire, Gaston Berger de Saint- Louis Sénégal, 2010, p.6 Définition
articulée autour de celle proposée du risque dans le vocabulaire juridique de Cornu Gérard. Il s'agit plus
précisément du risque pénal qu'encourent les fondateurs dans les actes de constitution de sociétés commerciales
OHADA.
19
Article 4, 5 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et groupement d’intérêt économique

8
en commun et qui est investie de la capacité juridique d’agir au nom et dans l’intérêt de la
collectivité20.
Elle est dotée d'institutions spécialisées et est un véritable pourvoyeur de normes secrétant
ainsi une grande partie du droit communautaire à travers le moyen des actes uniformes
directement applicables à l'intérieur des États membres et régulant presque toutes les branches
du droit des affaires21.

Le droit OHADA est un système juridique et judiciaire de l'Organisation pour l'Harmonisation


en Afrique du Droit des Affaires. Créée par le Traité de Port-Louis du 17 octobre 1993 (révisé
le 17 octobre 2008 à Québec - Canada), l'OHADA est une organisation internationale de plein
exercice, dotée d'une personnalité juridique internationale, qui poursuit une œuvre
d'intégration juridique entre les pays qui en sont membres. Son objectif est la facilitation des
échanges et des investissements, la garantie de la sécurité juridique et judiciaire des activités
des entreprises22.

B-Délimitation du sujet
Le droit OHADA à consacrer à travers l’acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d’intérêt économique, plusieurs formes de sociétés
commerciales : la société en nom collectif (SNC), la société en commandite simple (SCS), la
société à responsabilité limitée (SARL), la société anonyme (SA), et la toute dernière, la
société par actions simplifiées (SAS), inspirée très largement de la société par actions
simplifiées de droit français23.

20
G. MIESONNIER, « Droit des sociétés en Afrique (Afrique noire, Maroc et Madagascar) ». LGDJ, 1978. p. 8
21
E. ADOUL AZIZ, « le risque pénal dans la constitution des sociétés commerciales en droit OHADA »,
mémoire de maitrise, Université Gaston Saint-Louis, 2009-2010.
22
https://www.glossaire-international.com/pages/tous-les-termes/ohada.html

9
Au détriment de ces multiples sociétés commerciales consacrées par le législateur OHADA,
notre réflexion se concentrera que sur le développement des différents risques pénaux
existants dans le fonctionnement des sociétés anonymes ainsi que leurs dirigeants.

IV/ PROBLEMATIQUE JURIDIQUE DU SUJET


Comme problématique de cette étude, le risque pour les dirigeants sociaux de se voir
appliquer des sanctions pénales pour avoir commis des actes incriminés pendant le
fonctionnement des sociétés commerciales. Ainsi, une question centrale à deux volets se
trouve au cœur de cette problématique : d’une part, quelle est la nature du risque pénal
dans le fonctionnement des sociétés commerciales en droit OHADA ? et, d’autre part,
comment gérer le risque pénal dans le fonctionnement des sociétés commerciales en
droit OHADA ?

VI/ METHODOLOGIE DE RECHERCHE ENVISAGEE


Pour mener à bien cette étude, nous allons axer nos travaux de recherches en deux méthodes
essentielles à savoir la recherche documentaire et celle électronique sur des sites officiels.
Concrètement, il s’agira pour nous d’une part, d’exploiter au maximum les ouvrages généraux
et spécialisés en droit des sociétés commerciales et plus spécifiquement le risque pénal dans

L.-D. MUKA TSHIBENDE, « L’exportation du modèle juridique français : la SAS consacrée en droit
23

OHADA », Journal Spécial des sociétés, « Les 20 ans de la SAS », n° 126, janvier 2015, p. 46.

10
les sociétés commerciales, ainsi que des articles de doctrines, des thèses et mémoires et bien
évidemment les notes de la jurisprudence en lien avec notre thème. D’autre part, nous
essayerons de mener des recherches électroniques. A cet effet, nous consulterons les sites
internet de certaines institutions.
Au plan pratique, il nous sera nécessaire d’approcher des personnes ressources qui pourront
nous apporter des éclaircissements sur le risque pénal dans les sociétés commerciales en droit
et plus précisément en droit OHADA. Il s’agit des professeurs de droit spécialiste des sociétés
commerciales ainsi que des professionnels dans le domaine. Enfin nous établirons un réseau
de correspondances avec des étudiants d’autres universités dans l’objectif de partager des
connaissances sur le sujet.

VII/ DIFFICULTES PREVISIBLES


Dans le cadre de cette étude, nous ferons certainement face à un certain nombre de difficultés
comme tout travail de recherche. Les premières difficultés sont liées à l’insuffisance des
ressources documentaires de nos bibliothèques. Ces insuffisances constitueront certainement
des obstacles pas moins importants à l’évolution rapide de notre travail. L’inaccessibilité de
certaines jurisprudences, pourtant utiles pour notre travail, est aussi à relever.
Toutefois, il nous appartient de mener des collaborations avec toute personne ressource qui
nous sera utile pour ce travail afin de pallier aux indisponibilités documentaires.

VIII/ LE PLAN

PARTIE I : LA NATURE DUALISTE DU RISQUE PENAL DANS LE


FONCTIONNEMENT DES SOCIETES COMMERCIALES EN DROIT OHADA.

11
CHAPITRE I : LE RISQUE PENAL DES DIRIGEANTS SOCIAUX

Section I : la responsabilité pénale des dirigeants sociaux pour les faits personnels

Section II : la responsabilité pénale des dirigeants sociaux pour les faits de leurs préposés

CHAPITRE II : LE RISQUE PENAL DES SOCIETES COMMERCIALES

Section I : la responsabilité pénale des infractions commises pour le compte de la société


commerciale par les organes ou les représentants.

Section II : la responsabilité pénale des infractions commises pour le compte de la société par
le dirigeant de fait

PARTIE II : LA GESTION DU RISQUE PENAL DANS LE FONCTIONNEMENT


DES SOCIETE COMMERCIALES EN DROIT OHADA.

CHAPITRE 1 : LES TECHNIQUES DE PREVENTION DU RISQUE PENAL DANS


LE FONCTIONNEMENT DES SOCIETES COMMERCIALES

Section 1 : L'identification des risques

Section 2 : L'évaluation des risques

CHAPITRE 2 : LA PROTECTION DES DIRIGEANTS CONTRE LES RISQUES


PENAUX

Section 1 : Les outils internes d'encadrement des risques

Section 2 : Les actions de traitement des risques lors de leur survenance

BIBLIOGRAPHIE

I-OUVRAGES GENERAUX

12
-ANOUKAHA (F.) et autres, OHADA, Sociétés commerciales et GIE, Bruylant, Bruxelles,
2002.
-DUBY (G.), Histoire de la France, des origines à nos jours, Larousse, 2006.
-GRANCHET (G.), La notion de cessation de paiements dans la faillite et le règlement
judiciaire, Bibl. dr. pr., t. 35, LGDJ, 1962.
-LARGUIER (J.) et CONTE (Ph.), Droit pénal des affaires, 11e éd., Armand Colin, Paris
2004.
-LE CANNU (P.) et DONDERO (B.), Droit des sociétés, 3e éd., Montchrestien, 2009.
-MESTRE (J.) et VELARDOCCHIO (D.), Lamy sociétés commerciales, éd. Lamy, 2006.
-PETIT (B.), Droit des sociétés, 5 e éd., Litec, 2010.

II-OUVRAGES SPECIAUX

-Bernard BOULOC, Droit pénal général, 28e édition, 2023, p. 82

-Renaud SALOMON et Agnès MARTINEL, Droit pénal social, 7e édition, 2022, p. 79

-Brigitte PEREIRA, La responsabilité pénale des entreprises et de leur dirigeant, Thèse 2011,
p. 220

-Corinne MASCALA et Marie-Cécile AMAUGER-LATTES, Les évolutions de la


responsabilité pénale des personnes morales en droit de l’entreprise, 2014, p. 291-304

-David MARAIS, La gestion du risque pénal et de la conformité à 360° : de l’audit à la


l’audience, 2022, p.168

-Deen GIBIRILA, La responsabilité pénale des dirigeants sociaux, 2010, p.87

-Franck VERDUN, La gestion des risques juridiques, 2006, p. 188


-Franck VERDUN, Management stratégique des risques juridiques, 2013, p. 206
-Jean-David DARSA, Le facteur risque de l'entreprise : méthode inédite de mesure des
risques de l'entreprise, 2ème édition, 2015, p.222

-Jean-Paul ANTONA, Philippe Colin et François Lengla, La prévention du risque pénal en


droit des affaires, 1997, p.102

-Nicolas BORGA, La protection du dirigeant social, 2016, p. 212.

13
-Didier REBUT, Droit pénal international, 4e édition, 2022, p. 543

-Roger SOCKENG, Droit pénal des affaires OHADA, 2007, p.242

-Thierry BONNEAU, Droit pénal des affaires, 2020, p.10

III-THESES ET MEMOIRES
- Adra ZOUHAL, Le risque en droit pénal, thèse, Paris, 2021, p. 456
-Armel MANGA OMBALA, « la responsabilité pénale des dirigeants sociaux en droit
camerounais », Thèse, 2014, p. 153
-Audrey TEANI, La responsabilité pénale du fait d’autrui, Thèse, Bordeaux, 2007, p.101

-Claudine MARTIN, La responsabilité pénale du dirigeant et gestion des risques, mémoire,


Nantes, 2008, p.57

-C. TZUTZUIANO, L’effectivité de la sanction pénale, thèse, Toulon, 2015, p. 261.


-El Hadji Abdoul Aziz FALL, Le risque pénal dans la constitution des sociétés commerciales
en droit OHADA, Mémoire, Saint- Louis Sénégal, 2010, p.58
-Gérard Hervé VILON GUEZO Responsabilité pénale du dirigeant : regard Critique, Thèse,
Orléans, 2016, p.341
-Messan. Agbo. FOLLY, Le statut des dirigeants sociaux en droit OHADA, thèse,
Montpellier 1, 2014, p.56
-Uguette PETILLION « La responsabilité pénale de l’entreprise multinationale », thèse, la
rochelle, 2020, p. 245

IV-ARTICLES

-Ahmed HALIOU, « La responsabilité pénale des dirigeants de l’entreprise », 2006, p. 50

-Aimé Christel MBALLA ELOUNDOU, « Code pénal et droit public camerounais : réflexion
critique sur une codification récente à l’aune de l’impératif de sécurité juridique », in
Archives de politique criminelle 2022/1 (n° 44), pages 233 à 247

-D. REBUT, « L’abus de biens sociaux par abstention», Rec. Dalloz 2005, p. 1290.
-E. DREYER, « L’imputation des infractions en droit pénal du travail », RCS 2004, p. 813.
-Alain BOLLE « Le risque pénal dans les entreprises », 2022, revue ???? p.4

14
-Alain michelle EBELE DIKOR, « la responsabilité du fait d’infraction intentionnelle ou non
intentionnelle », revue de l’ersuma, 2016, p.10

-Aurélie DESBORDES, « la responsabilité pénale des chefs d’entreprise et de la personne


morale », 2020, p. 77.

-Alain. SUPIOT, « Du nouveau au self-service normatif : la responsabilité sociale des


entreprises », in Analyses juridiques et valeurs en droit social, études offertes à J. Pelissier,
Dalloz, Paris, 2004, p. 541.

-BRESSON J. « inflation des lois spéciales et législations pour réglementations techniques »,


Revue de sciences criminelles et de droit pénal comparé français, 1958, p. 241-258

-Caroline DIARD, Olivier LASMOLES, « Le risque d’entreprendre : l’entrepreneur face à ses


responsabilités », Management & Sciences Sociales 2019/1 (N° 26), pages 36 à 50

-COSSON J « inflation pénale dans la loi française sur les sociétés commerciales » revue
internationale de droit pénal ; les sociétés commerciales et le droit pénal, le droit pénal de
l'environnement, vol 58,1-2, p.69
-Christophe COLLARD, Christophe ROQUILLY « Les risques juridiques et leur cartographie
: proposition de méthodologie » in La Revue des Sciences de Gestion 2013/5-6 (N° 263-264),
pages 45 à 55
-D. REBUT, « L’abus de biens sociaux par abstention », Rec. Dalloz 2005, p. 1290.
-El Ouazzani chahdi loubna, « la gestion du risque pénal dans l’entreprise » Revue marocaine
de recherche en management et marketing n°17, 2018, p.212
-Emmanuel DAOUD, Margot PUGLIESE, « La responsabilité pénale des dirigeants sociaux
», Dans Sécurité et stratégie 2013/4 (15), pages 64 à 73
-Eustache Ebondo WA MANDZILA, Daniel ZEGHAL « Management des risques de
l'entreprise : Ne prenez pas le risque de ne pas le faire ! » Dans La Revue des Sciences de
Gestion 2009/3-4 (n° 237-238), p. 5
-Evan RASCHEL, « La responsabilité pénale des chefs d’entreprise et la délégation de
pouvoirs », Dans Droit pénal (2022), p. 202
-E. ALLAIN, « La responsabilité pénale des multinationales », A.J pénal, n°1, 2012.
-Frédéric COMPIN, « La fraude fiscale : un crime Financier ? », Dans La Pensée 2014/1 (N°
377), pages 71 à 81.

15
-Frédérique PERROTINET et Julien GASBAOUI, « Quelle prévalence du risque pénale pour
le dirigeant », revue ???? 2021, p.29
-Guy HORSMANS, « l'abus de biens sociaux en droit Belge », in Actes du colloque sur
l’abus de biens sociaux : Le particularisme français à l'épreuve de l'Europe, Paris, 2004.

-Jean-Baptiste ROCES, « l’étendue de la responsabilité pénale des dirigeants », 2011, p.22

-Jean-Baptiste ROZES, « responsabilité pénale du dirigeant du fait des employés : un risque


réel et des mesures pour le prévenir »,2013, p.54

-Joana Alves SIBORRO, « La gestion des risques juridiques en entreprise »,2022, p.10
-Juliette Tricot, « Le droit pénal à l'épreuve de la responsabilité des personnes morales :
l'exemple français », dans Revue de science criminelle et de droit pénal comparé 2012/1 (N°
1), pages 19 à 46
-Linda DUCRET « gérer et prévoir les risques une nécessité pour le dirigeant »,2017, p. 45
-Maggy RICHARD, « Les infractions économiques », 2014, p.56
-Michaël HADDAD, « La veille juridique, une source d’inspiration pour l’innovation », Dans
I2D - Information, données & documents 2016/3 (Volume 53), p. 4
-Maxime TESSIER, « Prévenir le risque pénal du dirigeant d’entreprise », revue ???? 2021
-S. MALJEAN-DUBOIS, « La portée des normes du droit international de l’environnement à
l’égard des entreprises », JDI, janvier 2012, p. 93-114.
-TRICOT-CHAMARD et C. ESTAY, « Quand la responsabilité juridique vient enrichir la
responsabilité sociale de l’entreprise », revue ???? gestion 2000, septembre-octobre 2011, p.15.
-Ulrich BECK « La société du risque globalisé revue sous l'angle de la menace terroriste »
Dans Cahiers internationaux de sociologie 2003/1 (n° 114), p. 29

-Vincent ROULET, « la responsabilité pénale des dirigeants : l’identification du/des


répondant (s) », revue ???? 2021, p.5

-Yves MAYAUD. « La faute caractérisée, relève, et non doublon, de la faute


délibérée ». Revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 2002, 03, pp.585

V-TEXTES COMMUNAUTAIRES LEGISLATIFS

- Actes uniformes de l’OHADA, version 2022

16
- Code pénal français, 2023

- Loi N°2015-010 du 24 novembre 2015 portant Code pénal togolais

- Loi N°2019-014 relative à la protection des données à caractère personnel au Togo

- Loi N°2011-006 portant code de sécurité sociale au Togo

- Loi N°2018-025 relative au livre de procédures fiscales au Togo

VII- JURISPRUDENCES
- France, Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 2 mars 2010, 09-82.607
- France, Cour de Cassation, Chambre criminelle, du 19 mars 2002, 01-83.509
- France, Cour de Cassation, Chambre criminelle, du 14 décembre 1994, 92-85.557
- France, Cour de Cassation, Chambre criminelle, du 10 juillet 1963, 62-93.417
- France, Cour de cassation, Chambre criminelle, du 28 janvier 1959

VIII-SOURCES ELECTRONIQUES
- https://www.cairn.info.htm
- https://www.courdecassation.fr
- https://www.dalloz.fr
- https://www.ersuma.org
- https://www.haas-avocats.com
- https://theses.hal.science

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