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UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

UNIT-UNIVERSITAIRE DU TOGO DU u

Institut supérieur des sciences juridiques u

MASTER II : DROIT ET FISCALITE


D’ENTREPRISE
SEMINAIRE : CONTRATS INTERNATIONAUX

THEME :

Les contrats d’intermédiaire du commerce


international

Présenté par : AMOUZOU Akpédjé Dorcas

GANDA-LY Joseph

Chargé du séminaire : M.
TEBIE
SOMMAIRE

INTROCUDUCTION

I- LE PRINCIPE DE LA REPRESENTATION

A- LE POUVOIR DE L’INTERMEDIAIRE DE COMMERCE

B-LES LIMITES DU POUVOIR DE L’INTERMEDIAIRE DE COMMERCE

II- LES MULTIPLES RESPONSABILITES DE L’INTERMEDIAIRE DE COMMERCE

A- LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE DE L’INTERMEDIAIRE ENVERS


SON MANDANT

B- LA DECLINAISON DE LA RESPONSABILITE DE L’INTERMEDIAIRE

CONLUSION

BIBLIOGRAPHIE

1
INTRODUCTION

Le commerce international se développe constamment depuis des dizaines d’années à une


vitesse bien plus importante que celle des économies qui y participent. Une partie de ce
développement est à attribuer aux intermédiaires du commerce international.
Le commerçant étant amené à conclure une multitude de contrats avec un nombre
important de clients, il est fréquent qu'il recoure à un intermédiaire de commerce dont le
rôle est de faciliter la réalisation de ses contrats. C’est dans cette optique se retrouve notre
sujet qui a pour thème le contrat d’intermédiaire du commerce international.

Avant toutes choses, il faut préciser que dans le cadre de notre analyse, relative au contrat
d’intermédiaire du commerce international, seront assimilées les notions de contrats de
représentation et de contrats d'intermédiaires. Dans ce type de contrats, l'intermédiaire a
pour mission de contribuer à la création d'un lien juridique entre le représenté et le tiers.
Ces contrats ont actuellement une importance pratique considérable dans le commerce
international. Le contrat d’intermédiaire est défini comme «la personne physique ou
morale qui a le pouvoir d’agir, ou entend agir, habituellement et professionnellement pour
le compte d’une autre personne, commerçante ou non, afin de conclure avec un tiers un
acte juridique à caractère commercial ».1 Le code civil définit le contrat d’intermédiaire
comme « un acte par lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque
chose pour le mandant et en son nom »2. Ainsi donc l’intermédiaire de commerce est donc
un professionnel qui a reçu le pouvoir d’agir au nom et pour le compte d’une autre
personne3. Il exerce des pour lors son activité professionnelle en vertu d’un mandat 4. Parmi
les intermédiaires du commerce on distingue l’agent commercial, le commissionnaire, le
courtier ou encore l’apporteur d’affaire. Tous ont un statut spécifique. En effet, pour les
opérateurs, la conclusion de contrats d'intermédiaires constitue une alternative à la création
de filiales ou de succursales dans l'Etat de destination. Des contrats d'intermédiaires sont
ainsi conclus pour accompagner le déroulement d'opérations déterminées. Tel est l'objet,

1
Article 169 de l’Acte Uniforme relatif au droit commercial général.
2
Article 1984 du code civil.
3
Voy. P. Feni « droit commercial général dans l’espace OHADA : étude comparative de l’ancien et du
nouvel Acte Uniforme », Actualité Juridique, Edition économique, 2012.
4
A.Pedro Santos et J. Yado Toé Ohada, Droit commercial général, Bruylant , Bruxelle, 2002 de l’acte
uniforme relatif au droit commercial.
2
par exemple, du contrat de commission où le commissionnaire agit pour le compte du
mandant en organisant le transport ou en concluant une vente. Ces contrats peuvent
également permettre à un fournisseur d'avoir recours à un agent commercial chargé de
développer durablement l'activité sur un territoire donné, ce qui lui permet d'agir pour son
compte dans le cadre d'une représentation parfaite. On peut également citer comme
contrats d'intermédiaire, et donc de représentation, le contrat de sponsor.

Historiquement, les intermédiaires du commerce sont des acteurs du commerce qu’on


décrit apparus dès l’aube de la civilisation. Les premiers signes du mandat ont apparu à
Rome sous le nom de procurator. Le procurator était un administrateur général des biens
d’autrui qui était rémunéré en nature ou en espèce 5. Conclure un mandat à l’époque
romaine revenait à confier une mission à quelqu’un sans qu’une relation avec un tiers soit
nécessaire, même si elle est possible. Surtout, peu importe les moyens étaient mise en
œuvre, actes matériels ou actes juridiques, ce qui importait était le but assigné au
mandataire.
Le mandat a évolué sous plusieurs aspects. Il est, tout d’abord, l’objet d’une
diversification. Le mandat est un “contrat vivant”. Il est au cœur de la vie des affaires de la
vie familiale, de la vie des personnes, de la vie intellectuelle, de la vie judiciaire…
Il est, ensuite, l’objet d’une professionnalisation. Autrefois contrat à titre gratuit, conclu
dans le contexte amical ou familial, il devient désormais un acte à titre onéreux. Des agents
de toute sorte, régis par un ensemble de dispositions spéciales, concluent désormais des
mandats rémunérés. Que l’on songe aux agents de voyages, aux agents d’assurance, aux
agents immobiliers, aux agents commerciaux, aux agents artistiques, aux agents de
publicité ; autant d’exemples qui illustrent la construction de “l’agency” à la française.
L’agent d’affaires est aujourd’hui l’archétype du mandat professionnel. Cette
professionnalisation est étroitement liée au développement du monde des services et du
pôle tertiaire de notre économie. L’une des singularités de ces agents est qu’ils agissent
parfois au nom et toujours pour le compte d’autrui, tout en conservant une part

5
J.-H. Michel, Quelques observations sur l’évolution du procurator en droit romain, in Mélanges Macqueron
: Université Aix-Marseille,
3
d’indépendance, amenant une partie de la doctrine à défendre une notion nouvelle
d’intermédiation6.

Le contrat d’intermédiaire est régi par l’Acte uniforme relatif au droit commercial général
dans l’espace OHADA et le code civil, le code de commerce en droit français ensuite
concernant la loi applicable aux contrats d’intermédiaire en commerce international c’est la
convention de la Haye du 14 mars 1978 ; cette convention est rentrée en vigueur en France
le 1er mai 1992 et qui régi essentiellement le rapport de représentation entre le représenté et
l’intermédiaire. CependantIl n'y a néanmoins que quatre Etats contractants : la France,
l'Argentine, le Portugal et les Pays-Bas. Ainsi étant donné que peu d'Etats sont partie à
cette Convention plusieurs régimes se superposent. Tout d'abord parce que même pour les
Etats contractants, la Convention ne s'applique pas aux contrats préalablement conclus,
c'est la convention de Rome de 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles qui
intervient alors. Tout comme dans les relations avec les Etats non partie. Et, demain, ce
sera le règlement communautarisant cette convention que l'on appliquera au sein de la
Communauté européenne. Il existe aujourd’hui plusieurs textes comme la convention de
Genève du 15 février 1983 sur la représentation en matière de vente internationale de
marchandise élaborée par Unidroit, mais elle n’est pas encore rentrée en vigueur et il y a
aussi la directive européenne du 18 décembre 1986 qui harmonise aux agents commerciaux
indépendants. Elle a été intégrée en droit français par une loi du 25 juin 1991 aujourd’hui
codifié. Puis il existe également un contrat type élaboré par la CCI, qui désirait alors
équilibrer les divergences d'intérêts inhérentes au contrat de représentation international.
Sont ainsi disponibles le contrat-type d'agence commerciale et celui d'intermédiaire
occasionnel. Néanmoins pour les courtiers et le commissionnaire, la loi applicable est la
convention de la Haye et la juridiction compétente a été déterminé en application du
règlement de Bruxelles. Cependant notre étude va se concentrer sur l’étendu pouvoir des
intermédiaires notamment dans quelle limite ils devront agir et leur responsabilité.

Pour satisfaire notre curiosité il est important de s’interroger sur ce qui caractérise les
contrats d’intermédiaires du commerce international.

6
(V. not. N. Dissaux, La qualification d’intermédiaire dans les relations contractuelles, préf. Chr. Jamin, t.
485 : LGDJ, 2007).

4
Au regard de ce qui précède, il convient d’étudier d’une part l’étendu du pouvoir de
l’intermédiaire (I) et d’autre part nous parlerons des responsabilités qui découlent de ces
contrats (II).

5
I- L’étendu pouvoir de l’intermédiaire
Aux termes de l’article 1153 du code civil « le représentant légal, judiciaire ou
conventionnel n’est fondé à agir que dans la limite des pouvoirs qui lui est a été conférés »
a travers cet article nous étudierons d’une part le pouvoir de l’intermédiaire (A) et d’autre
part les limites du pouvoir de l’intermédiaire (B)

A- Le pouvoir de l’intermédiaire

Le pouvoir, aussi appelée procuration, conditionne et détermine le champ d’intervention de


l’intermédiaire. L’intermédiaire doit avoir l’aptitude de négocier ou d’accomplir un acte
pour autrui contre rémunération et il convient dès lors de connaître avec précision la nature
de la mission sollicitée. On a précisé que les relations entre l’intermédiaire et
l’intermédiant s’analysent en un mandat. La remarque est vérifiée dans la mesure où la
plupart des intermédiaires ont une procuration qui leur donne pouvoir d’accomplir un acte
juridique pour l’intermédiant7t. Soit les agents commerciaux, les courtiers, les
commissionnaires leur pouvoir est d’accomplir un acte juridique. Mais néanmoins les
agents commerciaux disposent plus le pouvoir de négocier. Il est important de noter que la
cour de justice a pris formellement position sur l’étendu du pouvoir de négociation de
l’agent commercial.

En effet l’agent de commercial qui « est un mandataire qui, à titre profession indépendante,
sans être lié par un contrat de louage de services, est chargé, de façon permanente, de
négocier et, éventuellement, de conclure des contrats de vente, d’achat, de location ou de
prestation de services, au nom et pour le compte de producteurs, d’industriels, de
commerçants ou d’autres agents commerciaux »8. Il doit avoir la capacité discrétionnaire
de négocier les contrats passés au nom du mandant le pouvoir de négocier s’entend du fait
de disposer de réelles marges de manœuvre dans la fixation des conditions contractuelles,
notamment tarifaires, et de s’engager à la place de son mandant le pouvoir de négocier peut
aussi être un processus complexe qui consiste ensemble de démarches afin de trouver un
accord entre différents interlocuteurs en milieu professionnel. La négociation commerciale
peut être également définie pour certains cas comme un mode de résolution des conflits.

7
Article 1er de la convention de la haye de 1978
8
L134-1 du code de commerce
6
En réalité le pouvoir de négocier est reconnu de longue date comme un élément de
qualification du contrat d’agent commercial. Pour autant, ce qu’il faut entendre par «
pouvoir de négocier », qui induit une certaine autonomie et une marge de manœuvre
suffisante a tel point que le tribunal de commerce de paris récemment renvoyé à la cour de
justice de l’union européenne une question préjudicielle sur ce point. Un contrat d'agence
commerciale est un contrat par lequel une partie (l'agent commercial) est chargée de façon
permanente, et moyennant rémunération, par l'autre partie (le commettant) sans être soumis
à l'autorité de ce dernier, de la négociation et éventuellement de la conclusion d'affaires au
nom et pour compte du commettant. Certaines entreprises se sont interrogées sur la
définition à donner à ce terme de « négociation ». L’intermédiaire de vente qui ne dispose
pas du pouvoir de modifier les conditions de vente par exemple, ni de fixer les prix des
marchandises dont il assure la distribution, est-il bien en charge de la « négociation » des
affaires pour le compte de l’entreprise ? A ce titre, peut-il bien invoquer le régime
protecteur mis en place par la directive européenne ? Dans un arrêt rendu le 4 juin 2020, la
Cour de justice de l’Union européenne a précisé que le concept de négociation devait être
compris de la même manière dans tous les Etats membres, indépendamment des subtilités
linguistiques ou des différences de traduction9. Selon la Cour, les tâches principales d’un
agent commercial consistent à apporter de nouveaux clients et à développer les opérations
avec la clientèle existante. Or, ce type d’activité peut parfaitement être réalisé sans que
l’agent ait la faculté de modifier les prix des marchandises. De même, la fixation rigide des
prix peut être justifiée par des raisons de politique commerciale, tenant par exemple à la
position de l’entreprise sur le marché, les prix pratiqués par les concurrents, ou encore la
pérennité à bref délai de l’entreprise.
En réservant la protection de la directive et des lois nationales relatives au statut d’agent
commercial aux seuls intermédiaires qui seraient habilités à modifier les conditions de
vente ou le prix de vente des marchandises, la portée de la protection réservée à l’agent
commercial serait indûment limitée. Par ailleurs, les entreprises bénéficieraient d’un
moyen aisé d’éviter le régime de protection minimum mis en place au niveau européen
pour les agents commerciaux : il leur suffirait de prévoir par contrat que les agents ne
seraient pas autorisés à négocier le prix des marchandises. Une telle solution porterait
incontestablement atteinte à l’objectif poursuivi par la directive. Dans son arrêt du 4 juin
2020, la Cour de justice de l’Union européenne a donc décidé qu’une personne ne doit pas
nécessairement disposer de la faculté de modifier les prix des marchandises dont elle
9
Arrêt rendu le 4 juin 2020 par la cour de Justice de l’Union Européenne (Trendsetteuse, C-828 18)
7
assure la vente pour le compte d’une autre entreprise pour être qualifiée d’agent
commercial. La directive a pour objet de protéger les agents commerciaux indépendants.
Cette protection ne peut pas être retirée à un agent commercial en fonction de la marge de
négociation commerciale qui lui est confiée.10

En outre il est important de savoir que certains d’entre les intermédiaires n’ont en effet
qu’un pouvoir plus restreint, limité à la présentation d’un produit meuble ou immeuble,
d’une marchandise, d’un talent artistique ou sportif, d’une prestation. Pour autant, ce sont
des intermédiaires à part entière puisqu’ils mettent en relation l’intermédiant avec une ou
plusieurs personnes en vue de la conclusion d’un contrat. En réalité, les courtiers sont
l’illustration du plus petit pouvoir confié à un intermédiaire.

En effet, ils ne disposent que du pouvoir d’entremettre, c’est à dire d’une aptitude
particulière à présenter autrui ou à négocier un contrat pour autrui. Mais, outre les
courtiers, un certain nombre d’agents se distinguent par l’étroitesse de leur pouvoir. C’est
le cas de la plupart des agences immobilières, des agences matrimoniales et des agences de
publicité. On peut même inclure dans cette catégorie les agents artistiques, visés par
l’article L.7121-10 du Code du travail comme ceux qui reçoivent mandat d’un ou plusieurs
artistes de leur procurer des engagements, et par assimilation les agents des sportifs. Ces
derniers sont certes des mandataires mais leur mandat se résume le plus souvent à un
simple pouvoir d’entremettre, c’est à dire un pouvoir qui tend à rapprocher le demandeur
de l’offrant. Ce n’est donc pas un véritable mandat, les relations entre l’intermédiaire et
l’intermédiant sont régies par les règles du mandat, à ceci près que le pouvoir donné à
certains intermédiaires est plus restreint que ne l’est la procuration de droit commun. Il n’y
a là guère de difficultés. Une protection efficace à l’intermédiant, la notion de pouvoir
contribue, elle aussi, à la perfection de ce contrat. Elle en est même le cœur en ce sens
qu’elle permet à l’intermédiant de maîtriser les limites de la confiance qu’il accorde, tout
du moins inter partes.

En outre, lorsque le contrat de mandat détermine de manière précise les pouvoirs de


l'intermédiaire, celui-ci ne peut s'en écarter et accomplir d'autres actes que ceux qui ont été
10
La directive européenne 86/653CEE du conseil du 18 décembre 1986 relative à la coordination des droits
des états membres concernant les agents commerciaux indépendants. Gautier Matray – Matray, Matray &
Hallet, société d'avocats, Liège, Bruxelles, Anvers, Cologne, et Paris. (Juin 2020).

8
autorisés par le mandant. L'Acte uniforme relatif au droit commercial prévoit
toutefois deux hypothèses permettant à l'intermédiaire de s'écarter des instructions reçues.
C'est le cas, d'une part, lorsque les circonstances ne lui ont pas permis de rechercher
l'autorisation du mandat, c'est-à-dire lorsqu'il y a urgence ou force majeure, et d'autre part,
lorsqu'il y a lieu d'admettre que le mandant aurait autorisé cet acte s'il avait été informé de
la situation.

Il est clair que le pouvoir donné à l’intermédiaire ne peut être décrit de manière
exhaustive. Il n’y a pas de limite à l’imagination des parties. C’est une nouvelle occasion
de mettre en avant l’idée qu’il n’existe pas un mandat mais des mandats, dans le sens où la
procuration confiée au mandataire est plus ou moins large selon les besoins du mandant,
mais également selon le degré de confiance qu’il place en l’intermédiaire. Les pouvoirs de
l'intermédiaire de commerce, sont déterminés par les usages dont l'intermédiaire avait ou
devait avoir connaissance, et qui, dans le commerce, sont largement connus et
régulièrement observés par les parties à des rapports de représentation de même type, dans
la branche commerciale considérée sauf si les parties au contrat ont expressément écarté
l'application de ces usages.11

Certes l’intermédiaire reçoit un pouvoir mais il est important qu’il agisse dans les limites
de son pouvoir.

11
Article 178 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général
9
B- Les limites du pouvoir de l’intermédiaire

L’intermédiaire est donc un professionnel qui a reçu le pouvoir d’agir au nom et pour le
compte d’une autre personne. Il exerce dès lors son activité professionnelle en vertu d’un
mandat. Par ailleurs, sauf stipulation expresse du contrat, l'étendue du mandat de
l'intermédiaire est déterminée par la nature de l'affaire à laquelle il se rapporte.

L'intermédiaire ne peut toutefois engager une procédure judiciaire, transiger,


compromettre, souscrire des engagements de change, aliéner ou grever des immeubles
ainsi que consentir des donations que s'il dispose d'un mandat exprès l’autorisant à
accomplir cet acte. Il doit rester dans la limite des pouvoirs qu’on lui donne.

En ce qui concerne le rapport avec les tiers, le contrat d’intermédiaire de commerce rompt
avec le principe de l’effet relatif des contrats. Les actes posés par l’intermédiaire pour le
compte de son mandant vont, en conséquence, produire des effets dans le chef des tiers.
Ceux-ci varient toutefois selon que l’exécution du contrat d’intermédiaire est conforme ou
non à la mission de l’intermédiaire. Ceci peut vous intéresser
Les textes ont prévu aussi deux limites au pouvoir de représentation : d’une part,
l’ignorance par le tiers de la qualité d’intermédiaire du représentant et d’autre part, la
référence à un contrat de mandat sans représentation tel que le contrat de courtage ou de
commission12 .Lorsque l’intermédiaire de commerce n’a pas fait connaître sa qualité
d’intermédiaire au tiers avec lequel il contracte, il y a échec au principe de la
représentation compte tenu du non-respect de la transparence qui caractérise le contrat de
mandat. Les actes juridiques accomplis par l’intermédiaire ne lieront donc pas le mandant,
et seul l’intermédiaire sera engagé vis-à-vis du tiers 13 . Il suffit que le tiers ignore la qualité
de l’intermédiaire ou qu’il n’ait pas été en mesure de la découvrir pour que la règle de la
représentation ne joue pas.
La seconde limite concerne la référence à un contrat de mandat sans représentation, tel que
le contrat de courtage ou le contrat de commission. Ces contrats font, en effet, échec au

12
Article 181 de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général.

13
. B. Traore, « Présentation synthétique du statut du commerçant et des auxiliaires de commerce dans l'acte
uniforme de l'Ohada portant droit commercial général », Actualités juridiques, n° 35/2003
10
mécanisme de la représentation, puisque tant le courtier que le commissionnaire n’agissent
pas au nom et pour le compte de leur mandant. En effet, le commissionnaire agit en son
nom personnel et est donc personnellement partie au contrat qu’il conclut tandis que le
courtier se contente de rapprocher le vendeur et l’acheteur sans représenter l’une des
parties.
En cas d’exécution non conforme du contrat de mandat, c’est-à-dire lorsque l’intermédiaire
s’écarte de la mission qui lui a été confiée, il y a échec au principe de la représentation. En
effet, l’intermédiaire qui agit en dehors du périmètre de ses attributions ne peut prétendre
agir au nom et pour le compte du mandant 14 . Cette règle s’applique tant en cas d’absence
de pouvoir qu’en cas de dépassement de pouvoir. Dans ce cas, l’acte accompli par
l’intermédiaire est nul et ne lie ni le mandant, ni le tiers15 .
Il existe toutefois une exception à ce principe, lorsque le comportement du représenté
conduit le tiers à croire, raisonnablement et de bonne foi, que l’intermédiaire avait le
pouvoir d’agir pour le compte du mandant16. Il s’agit ici de la théorie du mandat apparent
qui a pour effet de restaurer le principe de la représentation17 .
En outre, un acte accompli par un intermédiaire qui agit sans pouvoir, ou au-delà de son
pouvoir, peut être ratifié par le mandant. Cette ratification a pour conséquence qu’on
considèrera qu’il y a eu mandat valable dès l’origine.
Par conséquent, les actes accomplis par l’intermédiaire seront réputés avoir été accomplis
régulièrement nonobstant l’absence de mandat initial18.
Certes l’intermédiaire représente le mandant et qui lui transmet un pouvoir mais un
pouvoir limité mais cependant il apparait d’énorme responsabilités.

14
. J. Diffo Tchunkam, « Une hybridation juridique de la qualification du courtier issue de l'OHADA :
Intermédiaire de commerce et commerçant », Revue Penant n° 877 - Octobre / Décembre 2011.

15
J.-J., Barbieri, Contrats civils et commerciaux, Masson, 1995, p.391.

16
. J. Diffo Tchunkam, « Une hybridation juridique de la qualification du courtier issue de l'OHADA :
Intermédiaire de commerce et commerçant », Revue Penant n° 877 - Octobre / Décembre 2011.

17
. J. Issa-Sayegh, « Présentation des dispositions sur le droit commercial général », www.ohada.com, D-06-
06.

18
. Article 183 de l'Acte uniforme relatif au droit comme

11
II- les multiples responsabilités de l’intermédiaire

L’intermédiaire, ainsi qu’on l’a décrit, joue un rôle variable. Simple courtier, dévoué
mandataire ou diligent commissionnaire, il répond aux besoins que le représenté lui a
définis. De même que la délimitation de la mission de l’intermédiaire avait pu sembler
délicate et nuancée, il apparaît que les circonstances dans lesquelles sa responsabilité peut
être engagée sont hétérogènes.

A- la responsabilité contractuelle de l’intermédiaire envers son mandant

Quelle que soit la nature du contrat d’intermédiaire, toute inexécution contractuelle relève
du droit commun de la responsabilité civile contractuelle, soit des articles 1146 et suivants
du Code civil19. Mais, en raison de la nature variable des obligations mises à la charge de
l’intermédiaire, différents régimes de responsabilité contractuelle se distinguent 20.
Selon l’article 182 de l’acte uniforme relatif au droit commercial général « La
responsabilité de l'intermédiaire est soumise d'une manière générale aux règles du
mandat.
L'intermédiaire est ainsi responsable envers le représenté de la bonne et fidèle exécution
du mandat.
Il est tenu de l'exécuter personnellement, à moins qu'il ne soit autorisé à le transférer à un
tiers, qu'il y soit contraint par les circonstances ou que l'usage permette une substitution
de pouvoirs »21.

L’intermédiaire-courtier a un rôle d’entremetteur ; il lui ait demandé de présenter un


cocontractant, sans être tenu de passer l’acte. Il ne peut promettre qu’il trouvera le
partenaire idéal au client célibataire ou l’acheteur désireux de devenir propriétaire de tel
bien au prix fixé par le vendeur. Néanmoins, il s’efforce donc d’y parvenir, ne serait-ce que
parce que le paiement de sa commission en dépend le plus souvent. Parce qu’il ne s’engage

19
Article 1146 et suivant du code civil.
20
L.l marie-Julie, l’intermédiaire contractuel, l’Université Panthéon-Assas (Paris II), soutenu mardi le 12
décembre 2006.
21
Article 182 de l’acte uniforme relatif au droit commercial général.
12
pas, la plupart du temps, sur le succès de l’opération, cet intermédiaire est donc
principalement tenu d’une simple obligation de moyens22.
Si l’intermédiaire-courtier n’est tenu que d’une simple obligation de moyens, le représenté

supporte la charge de la preuve de la faute du professionnel, que l’inexécution soit totale

ou partielle. Sa demande de dommages et intérêts est conditionnée par la démonstration

d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité. La plupart des arrêts sont rendus sous

le visa l’article 1147 du Code civil 23, ce qui confirme le rattachement de la responsabilité

des intermédiaires courtiers aux règles de droit commun.

La responsabilité du commissionnaire
! Le commissionnaire est abordé à l’ART L 131-1 al 2 du code de commerce, et
de manière
classique, la JP applique dans les rapports commettant/commissionnaires les règles
relatives au
mandat (
La responsabilité du commissionnaire
! Le commissionnaire est abordé à l’ART L 131-1 al 2 du code de commerce, et
de manière
classique, la JP applique dans les rapports commettant/commissionnaires les règles
relatives au
mandat (
La responsabilité du commissionnaire
! Le commissionnaire est abordé à l’ART L 131-1 al 2 du code de commerce, et
de manière
classique, la JP applique dans les rapports commettant/commissionnaires les règles
relatives au
mandat (
La jurisprudence applique dans les rapports entre le commettant et le commissionnaire les

règles du mandat depuis l’arrêt de 1973 (le commissionnaire est responsable envers son

commettant comme le mandataire envers son mandant) 24, article 1991 et 1992 du code

civil.

De manière générale, le commissionnaire en marchandises peut voir sa responsabilité

civile engagée à deux titres : d’une part en tant que personne ayant conclu le contrat et

22
Idem
23
Article 1147 du code civil,
24
https://www.studocu.com, la responsabilité du commissionnaire,
13
d’autre part en tant que responsable des marchandises à livrer au tiers contractant ou au

commettant.

Le commissionnaire est tenu de l’exécution du contrat et sera donc tenu en cas


d’inexécution de l’opération de transport. Donc en cas d’inexécution, on va présumer la
faute du commissionnaire, qui devra rapporter la preuve qu’il n’a pas pu traiter l’opération
aux conditions prévues. Cette preuve par tous moyens sera faciliter chaque fois que le
commissionnaire va prendre la précaution d’en informer le commettant des difficultés
auxquelles il fait face. Si la preuve est estimée suffisante, il sera dégagé de toute
responsabilité25.

La question de la responsabilité de l’agent commercial envers son mandant obéit à des


règles particulières, qui dérogent au droit commun de la responsabilité, en raison de la
qualité de représentant de l’agent commercial. En effet, en application de l’article L134-1
du Code de Commerce, l’agent commercial est juridiquement un mandataire qui, de façon
permanente, traite avec la clientèle au nom et pour le compte de ses mandants 26.
Cependant, en cas d’inobservation de ses obligations entrainant un préjudice important à
son mandant, la faute contractuelle l’oblige à indemniser le commettant du préjudice subi.
Cette faute contractuelle n’est pas nécessairement constitutive d’une faute grave privative
d’indemnité au sens de l’article L134-13-1 du Code de Commerce27.
La faute de l’agent est appréciée très strictement par les tribunaux car on prive l’agent
d’une protection qui lui ait reconnu par la loi. Il faut que l’agent qui a commis une faute ait
eu un manque de diligence qui soit plus intense qu’un mandataire gratuit ; c’est sa
profession donc on exige un manque de diligence ou de conscience plus fort. Donc on ne
va pas accorder le caractère de la faute grave à une négligence de l’agent. On va vérifier
s’il a commis une faute qu’un professionnel normalement diligent et qualifié n’aurait pas
commise28.
L’arrêt rendu par la Cour de Cassation le 1 er juin 2022 (n° 20-16303) rappelle que l’agent
commercial est responsable, envers son commettant, des conséquences dommageables
d’une mauvaise exécution de ses obligations.

25
Idem,
26
https://juris-agence.fr, la responsabilité de l’agent commercial envers son mandant
27
https://juris-agence.fr, la responsabilité de l’agent commercial envers son mandant,
28
https://www.studocu.com, la responsabilité de l’agent commercial
14
B- la déclinaison de la responsabilité de l’intermédiaire

L’intermédiaire, qui assume une mission variable selon les besoins du représenté, se
présente au tiers sous diverses facettes. Soit il se présente en qualité d’un courtier, soit il
endosse la qualité d’un commissionnaire, soit il agit en tant qu’un agent commercial. Ainsi,
s’il n’est que représentant c’est-à-dire un intermédiaire transparent, il n’engage sa
responsabilité envers l’intermédié ou le tiers que sur un fondement de la responsabilité
extracontractuel, tandis que s’il est un intermédiaire opaque, il doit répondre de ses fautes
contractuelles.

Lorsque l'intermédiaire accomplit les actes prévus dans le contrat de mandat conformément
aux instructions reçues, le principe de la représentation s'applique pleinement. La
technique de la représentation signifie que l'intermédiaire va s'effacer, et que les actes qu'il
a accomplis, au nom et pour le compte de son mandant, produiront leurs effets juridiques
dans le patrimoine de ce dernier29. C'est donc le mandant qui sera considéré comme le co-
contractant vis-à-vis des tiers30. Ainsi en l’absence de lien contractuel direct entre
l’intermédiaire et le tiers, comme c’est le cas pour les courtiers qui se contentent de
29
B. Traore, « Présentation synthétique du statut du commerçant et des auxiliaires de commerce dans l'acte
uniforme de l'Ohada portant droit commercial général », Actualités juridiques, n° 35/2003, p.7.
15
présenter un candidat potentiel au contrat : il n’y a donc à aucun moment de lien
contractuel entre eux. En cas de réalisation d’un dommage, la responsabilité contractuelle
de l’intermédiaire ne peut être retenue.
Mais le tiers ne peut que se prévaloir des règles de la responsabilité civile délictuelle,
fondées sur les articles 1382 et 1383 du Code civil.
Cette règle se retrouve énoncée à l'article 180 de l'Acte uniforme relatif au droit
commercial général qui précise que « lorsque l'intermédiaire agit pour le compte du
représenté dans les limites de son pouvoir, et que les tiers connaissaient ou devaient
connaître sa qualité d'intermédiaire, ses actes lient directement le représenté au tiers à
moins qu'il ne résulte des circonstances de l'espèce, notamment par la référence à un
contrat de commission ou de courtage, que l'intermédiaire n'a entendu engager que lui-
même » 31.

Dans la mesure où les intermédiaires opaques agissent en leur nom et dans le compte de
leurs donneurs d’ordre comme le cas du contrat de commission ou le commissionnaire, on
remarque qu’il est contractuellement engagé envers le tiers. Dès lors, il semble évident que
les règles de la responsabilité contractuelle trouvent à s’appliquer si un problème survenait
lors de l’exécution du contrat32. Pour autant, on sait également que l’intermédiaire n’agit
que par mandat, c’est à dire sur un ordre : en ce sens, il est envisageable de penser que le
maître de l’affaire, qui bénéficiera nécessairement du résultat de l’opération, est
responsable de son mandataire.
Mais, deux raisons majeures viennent contrarier cette dernière analyse : d’abord, il n’y a
pas de représentation qui permette de reporter les effets du contrat sur la tête de
l’intermédiant. On ne saurait donc considérer que les conséquences d’une inexécution
contractuelle puissent être transférées sur sa tête. Ensuite, toute forme de préposition étant
exclue en matière d’intermédiation, il est impossible de retenir que l’intermédiaire est

30
J.-J., Barbieri, Contrats civils et commerciaux, Masson, 1995, p.391.
31
Article 180 de de l'Acte uniforme relatif au droit commercial général.
32
L.l marie-Julie, l’intermédiaire contractuel, l’Université Panthéon-Assas (Paris II), soutenu mardi le 12
décembre 2006.

16
contractuellement responsable du fait de son préposé. L’article 1384, alinéa 5, est une
nouvelle fois inapplicable33.

CONCLUSION
En somme, le contrat d’intermédiaire peut se rapporter à la représentation. Dans ce type de
contrats, l'intermédiaire a pour mission de contribuer à la création d'un lien juridique entre
le représenté et le tiers. Ces contrats ont actuellement une importance pratique considérable
dans le commerce international. En effet, pour les opérateurs, la conclusion de contrats
d'intermédiaires constitue une alternative à la création de filiales ou de succursales dans
l'Etat de destination. Des contrats d'intermédiaires sont ainsi conclus pour accompagner le
déroulement d'opérations déterminées. Tel est l'objet, par exemple, du contrat de
commission où le commissionnaire agit pour le compte du mandant en organisant le
transport ou en concluant une vente. Ces contrats peuvent également permettre à un
fournisseur d'avoir recours à un agent commercial chargé de développer durablement
l'activité sur un territoire donné, ce qui lui permet d'agir pour son compte dans le cadre
d'une représentation parfaite. On peut également citer comme contrats d'intermédiaire, et
donc de représentation, le contrat de sponsor. Les intermédiaires étant des représentants le
représenté lui confère un pouvoir mais limités. L’intermédiaire subit un régime de
responsabilité qui est conforme à l’apparence sous laquelle il s’est présenté à l’intermédié.
S’il a agi en qualité de représentant, il n’est lié que par les principes de la responsabilité
33
Idem
17
civile extracontractuelle, à moins d’avoir pris un engagement supplémentaire en son nom
personnel, ce qui viendrait à modifier son apparence initiale. S’il a agi en son nom, il s’est
travesti en contractant et s’expose à répondre de ses fautes contractuelles.

BIBLIOGRAPHIE

I- OUVRAGE GENERAL
- Pedro Santos et J. Yado Toé, Ohada, Droit commercial général, Bruylant, Bruxelles,
2002.

II- THESE
- L.l marie-Julie, l’intermédiaire contractuel, l’Université Panthéon-Assas (Paris II),
soutenu mardi le 12 décembre 2006.

III- DICTIONNAIRE ET LEXIQUE


- BRAUDO (S), Dictionnaire de droit privé, 2022

IV- ARTICLE
- B. Traore, « Présentation synthétique du statut du commerçant et des auxiliaires de
commerce dans l'acte uniforme de l'Ohada portant droit commercial général ».
- J.-J., Barbieri, Contrats civils et commerciaux, Masson, 1995.

18
- J. Diffo Tchunkam, « Une hybridation juridique de la qualification du courtier issue de
l'OHADA : Intermédiaire de commerce et commerçant ».
- J. Issa-Sayegh, « Présentation des dispositions sur le droit commercial général ».
- Voy. P. Feni « droit commercial général dans l’espace OHADA : étude comparative de
l’ancien et du nouvel Acte Uniforme », Actualité Juridique, Edition économique, 2012.

V- TEXTE LEGISLATIF
- Acte uniforme relatif au droit commercial
- Code du commerce
- Code civil

VI- WEBOGRAPHIE
- https://juris-agence.fr
- https://www.studocu.com

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