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Métallurgie extractive

du Magnésium
I. Propriétés du Mg
I.1. Propriétés atomique

 Symbole Mg ;
 Numéro atomique z=12 ;
 Isotope (trois) : Mg24 (le plus abondant), Mg25, Mg26 ;
 Masse atomique :24.32g ;
 Structure hexagonale compact.
I. Propriétés du Mg
I.2. Propriétés physique
 Métal qui a l’aspect blanc argenté ;
 Très léger, sa masse volumique 1470 kg/m3 à 20°C ;
 Sa température de fusion : 650°C ;
 Sa température d’ébullition 1107°C ;
 Conductivité thermique 172w/m°k ;
 Résistivité électrique 4.2µcm (elle augmente avec la t°) : donc un
bon conducteur de la chaleur par rapport à l’Al mais mauvais
conducteur de l’électricité ;
I. Propriétés du Mg
I.2. Propriétés physique

Il faut noter que la vapometallurgie extractive est


possible sous pression réduite, mais ne peut mener à un
métal liquide que si la pression < 365Pa
I. Propriétés du Mg
I.3. Propriétés chimique
 Le Mg se présente comme un métal très peu noble. Son domaine
de stabilité étant située en dessous de celui de l’eau. En présence
de la solution acide et neutre et jusqu’à de pH de l’ordre de 11. Il
tient fortement à décomposer l’eau avec dégagement de l’H2 en se
dissolvant sous forme de Mg2+. Suite à ce phénomène il est
pratiquement impossible de polariser pour déposer
catholiquement ;
 Réducteur puissant et ne se retrouve pas à l’état natif dans l’écorce
terrestre ;
I. Propriétés du Mg
I.3. Propriétés chimique
I. Propriétés du Mg
I.3. Propriétés chimique
 Un seul degré d’oxydation +2 ;
 Grande affinité envers les oxydants ;
 Avec l’oxygène, le soufre et les halogènes : les composer
très stable avec un dégagement énorme de la chaleur ;
 Réaction facile avec le carbone pour donner le carbure de
Mg ;
 Forme des composé inter métallique avec le Ca ; S ; Br ;
I. Propriétés du Mg
I.3. Propriétés chimique

 Forme avec l’hydrogène l’hydrure MgH2 à 250°c qui se


décompose à 350°c selon la pression à laquelle on
travail ;
I. Propriétés du Mg
Résumé :

 Réducteur d’autres métaux (métallo thermie) ;


 Très réactif : l’élaboration est difficile (coût élevé) ;
 Réagit avec la plus part des oxydes surtout à chaud ;
 Nécessite une protection soignée vis-à-vis de l’air parce
que il s’oxyde facilement surtout si on travaille en phase
liquide ou soit poudre ;
I. Propriétés du Mg
Résumé :
 Sa métallurgie tarde à se développer parce que :
 Mauvaise réputation (inflammable, bombes, feu d’artifice) ;
 Température d’ignition de poudre dans l’air à sec :
630°c,brûle en gaz ;
 Métallurgie difficile influence le prix et le niveau de
production ;
 Souvent le producteur de Mg est aussi producteur de l’Al
II. Quelques composés du Mg

Il réagit avec beaucoup des éléments et donne des


composés thermodynamiquement stable mais sensible à
l’oxygène et le monoxyde de carbone.

Dans la nature, on retrouve les carbonates, hydrates en


combinaison avec d’autres composés à base de l’Al, Si ….
II. Quelques composés du Mg

II.1. La Magnésie : MgO


 Température de fusion 2640°C (utilisé comme
réfractaire) ;
 Très peu soluble dans l’eau ;
 Caractère basique qui facilite son attaque en milieu
acide ;
 S’hydrate au contact de l’humidité atmosphérique.
II. Quelques composés du Mg

II.2. Carbonate de Magnésium : MgCO3

 Se décompose en MgO + CO2 par calcination à 510°C ;


 Souvent en association (sous forme de solution solide)
avec le Ca : (Mg.Ca)CO3 : dolomie.
II. Quelques composés du Mg
II.3. Chlorure de Magnésium : MgCl2
 Très hygroscopique (absorbe l’eau) et sa déshydratation complète
est difficile parce qu’il forme des hydrates stables à température
ambiante MgCl2.6H2O.
Les étapes de déshydratation :
o De 6H2O à 4H2O : 116°C ;
o De 4H2O à 2H2O : 180°C ;
o De 2H2O à MgCl2 : 240°C.
Durant la déshydratation il faut éviter les réactions avec l’air de façon
à ne pas permettre la formation de MgO et Cl2 ainsi qu’avec
l’humidité avec formation de MgOHCl et HCl ;
II. Quelques composés du Mg
II.4. Autres composés

 MgS qui s’hydrate de façon complexe et être calciner


sous forme de sulfate ;
 MgF peu soluble dans l’eau.
III. Ressources et Minerais
Les ressources naturelles en Mg sont relativement
abondantes et bien reparties sur le globe terrestre.
 Silicates Magnésien : MgSiO4 : Péridots, MgSi2O6 :
Pyroxène ; Mg2CaSi4O11 : amphiboles ;
 Aluminosilicates : les grainât, talcs ;
 Les produits de composition de l’eau : l’eau de mer
contient environ 1,3g/l de Mg2+. Ce sont des gisements
inépuisables. Soit 8.1012t de MgCl2 contenu dans l’eau. Il
existe une exception ayant les teneurs très élevés de sel de
25,5g/l de Mg (mer morte) ;
III. Ressources et Minerais

 Dépôts insolubles : MgO : Magnésie, Russite : MgH2, Carbonate de MgCO3, Dolomie :


(Ca, Mg)CO3. Il existe pour les deux derniers des nombreux gisements dans le monde
mais les gisements de grande pureté sont rares. Généralement on les exploite pour la
fabrication des réfractaires.
Dans les eaux de mer beaucoup des chlorures sont mélangées et on peut trouver des
chlorures sous forme hydraté à des endroits différents :
 Salines d’Autriche : Bishofite : MgCl2.6H2O ;
 Lacs salés évaporés : Carnallite : MgCl2.KCl.6H2O ;
 Dépôts solubles : cas de sulfate MgSO4.H2O et MgSO4.7H2O ;

Seul MgCl2 le chlorure (eau de mer), les oxyde MgO, les hydroxyde Mg(OH)2 et les carbonates
MgCO3 sont utilisés entant que minerais de Mg.
Il est à remarquer qu’un traitement préalable (épuration, décarbonatation, déshydratation,
désulfuration) est nécessaire pour accéder à une matière convenable pour une réduction.
IV. Quelques applications de Mg
 Alliage à base d’aluminium : utilisés à plus 43% de
production de Mg pour la fabrication des boites à boisson ;
 Désulfuration des fontes et même des aciers : environ 14% en
remplacement de carbure de calcium parce que l’on utilise les
quantités faibles ;
 Application chimique : comme réducteur, en électrochimie :
dans le domaine de protection cathodique et fabrication des
piles 3% ;
 Dans la coulée sous pression : moulage pour des pièces de
forme ;
IV. Quelques applications de Mg
 Alliages :
 70% dans l’industrie automobile (moulage des pièces de
carrosserie) ;
 Dans l’électrochimie 31% ;
 Nodulation des fontes : pour favoriser les structures à
graphite nodulaire sphéroïdal ayant des performances
mécaniques (industrie automobile) : avant moulage on
introduit le Mg sous forme de FeSiMg ;
 Divers : Feu d’artifice, application militaire 9%.
V. Métallurgie extraction du Mg
Il y a généralement deux procédés :

 Electrolytique : qui s’effectue à température élevée en


milieu chlorure MgCl2 ;
 Thermique : du MgO au départ de carbonates.
V. Métallurgie extraction du Mg
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.

Il existe deux techniques principales suivant la matière de


départ :
 Au départ des saumures (mélange eau-sel extrait des
lacs) ;
 Au départ de l’eau de mer salées.
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
a) Au départ de saumures

On part d’une solution à 25% de sel dissout contenant le


NaCl, CaCl2, MgCl2. La première étape est l’évaporation et
au refroidissement on a une cristallisation de NaCl, il reste
de l’eau de mer : solution de MgCl2-CaCl2 saturé en NaCl.
Cette solution est plus riche en CaCl2 qu’en MgCl2.
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
Production du MgCl2 :
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
La carbonatation s’effectue suivant la réaction :
Mg(OH)2 +CaCl2 + CO2  MgCl2 +CaCO3 +H2O.
Au niveau de retour à la précipitation on trouve sur les
produits de solubilité P.P.S Mg= 10-5, P.P.S Ca= 10-8.
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
b) Au départ de l’eau de mer :

On adopte une autre philosophie parce que l’eau de mer est


pauvre en MgCl2, mais on trouve une autre variété des
chlorures. Cette eau est d’abord filtrée puis envoyée dans un
floculateur ou l’on précipite le Mg(OH)2 et les autres éléments
restent intact dans l’eau qui peut être retournée dans la mer.
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
b) Au départ de l’eau de mer :
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
b) Au départ de l’eau de mer :
Le MgCl2.6H2O peut etre commercialiser directement ou
etre calciné pour l’obtention du MgCl2.
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
c) Au départ du MgCO3 :
V.1. Voie électrolytique
V.1.1. Première étape : Production de MgCl2.
c) Au départ du MgCO3 :
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.
Principe : un bain électrolytique est constitué de NaCl +
KCl +MgCl2 + CaCl2.

Le NaCl et KCl : pour diminuer la température de fusion


et augmenté la conductivité électrique par la présence de
Na+ et K+. Le CaCl2 pour augmenter la densité du bain
sachant qu’en général le Mg flotte.

La différence avec l’électrolyse d’Al est que le MgCl2 fait


partie de l’électrolyte et intervient avec 20-30% par contre
l’aluminium ne fait partie de l’électrolyte.
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.
Réaction :

2Cl-  Cl2 +2e Anodique

Mg2+ +2e  Mg Cathode

MgCl2→Mg cathode + Cl2 Anode

A ce qui concerne la tension réversible :

EA/C (à 700°C) = 2.48V

Comme il y a Na, K→ EA/C ˃ 3V, il n’y a pas de risque qu’ils


se déposent.
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.

Le rendement de courant est très bas parce que pendant


l’opération d’électrolyse, le Cl étant un gaz aura tendance à
s’échapper au travers le Mg déjà formé. Pour la tension
UA/C nous avons besoin de l’effet joule comme dans la
métallurgie de l’aluminium. Le bain constitue une résistance
qui crée une chute ohmique.
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.
En pratique :

 La première contrainte au niveau de la température parce que


le bain de NaCl, KCl, MgCl2, CaCl2, il faut regarder le
diagramme pour que le bain soit liquide. Donc T° bain ˃ T.
La température dépendra de la composition du bain. T =
température critique. La densité du bain doit être supérieure à
celle du Mg au risque de couler le Mg au fond de la cellule ;
 Deuxième condition : Chauffer pour maintenir le bain liquide
donc trouver le moyen adéquat ;
V.1. Voie électrolytique
V.1.2. Deuxième étape : ELECTROLYSE du MgCl2.
En pratique :

 Troisième condition pour le rendement du courant : éviter que


le Mg entre contact avec le Chlore, il faut que chaque élément
soit évacué de son côté ;
 Quatrième condition : charge partiel de MgCl2.6H2O qui a
une conséquence sur la consommation du courant.
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES. .
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES. .
a) Cellules WARD :

 On charge partiellement du chlorure hydraté parce que moins


cher que le chlorure anhydre;
 Rendement de courant= 0,75 faible suite à la circulation du Cl2;
 Consommation spécifique de l’énergie= 18kwh/kg du point de
vu électrique et plus la consommation spécifique du gaz ;
 Consommation carbone : 100kg C/t Mg parce qu’on alimente
partiellement du chlorure hydraté.
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES. .
a) Cellules WARD :
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES. .
b) Cellule BETERFELD :
L’idée est d’améliorer le rendement du courant c-à-d séparer le
composé anodique et cathodique pour que le Chlore ne puisse pas
contaminer le Mg.
Caractéristiques :
o L’effet joule suffisant et ne nécessite donc pas le
chauffage supplémentaire
o La charge est constituée uniquement du MgCl2 ;
o Le rendement du courant ɳcrt = 0.9 ;
o Le courant 100kA-300kA ;
o Consommation spécifique de l’énergie : 16kwh/kg
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES. .
b) Cellule BETERFELD :
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES

b) Cellule NORSK HYDRO :

Ici on a étudié la cinétique de la réaction entre le Mg et Cl2. Il faut donc


limiter la vitesse de réaction pour ne pas avoir la réaction entre les deux
éléments. Faire circuler l’électrolyte à grande vitesse pour que les deux
bulles n’entrent pas en contact et imposer une distance anode cathode
élevée. Mais les bulles en se dégageant entrainent l’électrolyte.

o Effet joule bon : pas besoin de chauffage au gaz ;


o I = 400kA ;
o Consommation spécifique 12kwh/kg.
V.1. Voie électrolytique
V.1.3. TYPES DE CELLULES
b) Cellule NORSK HYDRO :
V.2. PYROMETALLURGIE DU Mg
Il existe un seul procédé qui fait la réduction de MgO appelé
procédé MAGNETERM : l’entreprise PECHINEY.

Principe : On cherche à réduire le MgO en libérant O2, mais il


fait trouver un réducteur (Al)

MgO  Mg + ½ O2 : impossible en absence d’un réducteur ;

Comme réducteur :

Aluminium : 3 MgO + 2Al  Mg(g) + Al2O3

Silicium : 3 MgO + Si  Mg(g) + SiO2.2MgO


V.2. PYROMETALLURGIE DU Mg
Cette deuxième réaction présente un inconvénient de scorifier le Mg
(perte). Thermodynamiquement toutes les réactions sont faisables
parce que G  O. On a une possibilité de travailler sous vide parc que
le Mg métal est sous forme gazeux, on va imposer une pression pMg 1
atm.

Exemple : Si on travaille à 1327°C ; la pression du Mg en équilibre en


mmHg : pAl =80, pSi = 5.8 ; CaC2 = 15

MgO + CaC2  Mg(g) + CaO + 2C

Pour que cette réaction soit possible, nous devons avoir une pression
inferieure à la pression du Mg. Le problème que nous pouvons
rencontrée c’est le choix de la température et le vide à utiliser.
V.2. PYROMETALLURGIE DU Mg
En regardant la les réactions de réduction et les tensions de vapeur
nous pouvons être tenté d’utiliser l’Al mais la pression de 80
mmHg.

Mais ce qui le défavorise c’est sa température de fusion qui est


basse (660°C). Si on choisit le Si les tensions de vapeur sont très
faibles (5.8), on préférée le Ferro-silicium et on accepte de perdre
un peu du Mg dans la scorie : Fe-Si (30%Fe – 70%Si).

Pour la scorie, on ajoute un peu de chaux, la bauxite, le silicate


pour avoir une phase liquide.
V.2. PYROMETALLURGIE DU Mg
V.2. PYROMETALLURGIE DU Mg
Avantages : On utilise le MgO, le Ferro-silicium comme
réducteur qui est bon marché, bonne condensation parce
que dans le gaz nous ne retrouvons que le Mg, on peut
aussi traiter la dolomie parce que le CaO ne va pas se
réduire.

Inconvénients : Discontinu, perte du métal dans la scorie,


difficulté pour créer le vide, W=9kWh/t, rendement de
récupération au condenseur 90% parce que le 10% brule
(oxydation) à l’ouverture.
V.3. Comparaison entre les deux procédés
a. Procédé électrolytique : Adapté à de forte capacité de
production, continu, exige un coût d’investissement élevé ;
manque de souplesse, risque inhérent au Cl2 ou produit
chloreux.
b. Procédé magneterm : Adapté à de petites unités de production,
souple, semi continu ou discontinu, coût d’investissement
modeste, sous-produit inoffensif ; main d’œuvre couteuse, le Mg
obtenu est de haute pureté pour le traitement thermique
(Fe0.03), coût énergétique lié aux matières premières.
MERCI !

 REMY NGONGO Rémy RéNgo


 Ir Civ. Métallurgiste

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