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HISENI

Adelina
L3 LLCER Anglais

Outils théoriques de la traduction

Mon analyse portera sur le poème Funeral Blues de W.H. Auden et sur quelques
unes de ses traductions. Je vais me focaliser dans un premier temps sur la sonorité
et la prosodie, les rimes, le rythme et la musicalité de ces poèmes puis ensuite sur
les connotations et métaphores de la troisième strophe.

Dans le poème de W.H. Auden les rimes sont suivies. Nous pouvons voir dans la
troisième strophe que « West » rime avec « rest » ce qui donne une rime riche puis
une rime suffisante avec « song » et « wrong ». La traduction de Yves Perret
reprend ces rimes suivies en privilégiant la forme au fond mais dans la troisième
strophe la qualité des rimes n’est pas respectée. Il décide de faire rimer « chanson »
avec « non » ce qui donne une rime pauvre et qui diffère de la version originale.
Chris a changé l’ordre des mots pour se rapprocher de la version originale. Pour
faire rimer dans la troisième strophe le premier vers avec le quatrième, Chris a
décidé de faire basculer le mot « nord » en fin de vers alors qu’il se trouvait à la base
en début afin de le faire rimer avec le mot « tort » ce qui crée une rime embrassées
mais qui tout de même s’éloigne de l’originale en rimes suivies. On peut aussi
observer que dans d’autres traductions « il était » est remplacé par « c’était » ce qui
ne respecte pas le poème d’origine et qui aurait pu être évité afin d’y être plus fidèle.
M. Baladant a lui rédigé le poème à la deuxième personne du pluriel comme
plusieurs autres mais il y a aussi des poèmes où l’infinitif est présent ce qui donne
un côté surréaliste.
Les traductions diffèrent alors de plusieurs manières, notamment au niveau du
rythme. Christian Bourgeois fait un allégement : « My working week and my Sunday
rest, » qui devient « Mon travail mon repos » tout en ajoutant un enjambement. Le
rythme du vers paraît alors plus court et perd sa dynamique. D’un autre côté il y a la
version de Véronique Boix qui produit l’inverse, c’est à dire qui alourdit le vers : « Ma
semaine de labeur, mon dimanche de paix, ». Le rythme est alors allongé. La forme
du poème reprend le thème du poème, le deuil, la tristesse, le calme. Il y a plusieurs
pauses avec les virgules, le rythme est alors plus doux et lent. La notion de silence
est présente dans la première strophe « silence the pianos and with muffled drum »
mais aussi dans la troisième strophe lorsque l’on comprends que la personne
décédée était « my talk, my song ». Cette notion n’est pas très bien respectée dans
la version de Catherine Charmant qui elle décide d’utiliser un point d’exclamation :
« silence ! » ce qui donne un autre rythme et un autre ton au poème et qui casse ce
côté doux.
La sonorité du poème originale n’a pas pu être respectée mais certains poèmes ont
réussis à retranscrire l’intention du poète en remplaçant le son répétitif d’une voyelle
par une consonne par exemple.
La mélancolie dans le poème original peut être représentée par l’assonance du son
[o] dans la troisième strophe, ce qui crée une harmonie imitative. Il y a aussi le son
[on] qu’on retrouve dans « song », « wrong » qui insiste sur la mélancolie et la
tristesse. Christian Bourgeois a su reproduire cette répétition de son avec le son [ou]
: « amour », « pour », « toujours », ce qui se rapproche du son de base. Mme
Sabouret a elle aussi reproduit une répétition de son mais qui elle s’éloigne du son
d’origine. Une assonance en [é] : « pensais », « jamais », « finirait », «j’avais ».
Véronique Boix a elle opté pour une allitération en [m] : « amour », « comme »,
« me » ce qui fait perdre le ton mélancolique. Chris a aussi fait une allitération en [m]
« Mon Midi, mon Minuit, ma parole, m’a rengaine » mais a aussi fait une assonance
avec le son [é] : « Je croyais l’amour éternel: eh bien non ». M. Balagan a décidé de
retirer le possessif « Une nuit, un midi, des mots, une mélopée » ce qui change le
sens et l’anaphore « my » et donc l’allitération du son [m] que l’on peut retrouver
dans l’originale. L’insistance sur le possessif et l’engagement du narrateur et donc
fortement réduit. Nous pouvons aussi retrouver une allitération en [w] dans « working
week » qui n’est pas présente dans les versions françaises mais qui est plutôt
remplacé par une assonance en [é] : « ma semaine affairée ».

Il y a aussi des figures de styles : « il était mon nord, mon sud, mon levant, mon
couchant ». Levant et couchant reprend les termes Est et Ouest, car le soleil se lève
d’un côté et se couche de l’autre. On peut retrouver cela dans « C‘était mon nord,
mon sud, l'orient et l'occident » une traduction qui a aussi remplacé les mots Est et
Ouest.
« Il était tout pour moi une rose des vents » le fond est ici privilégié à la forme alors
le sens est privilégié plutôt que la traduction littérale.
Il y a aussi des différentes traductions pour le mot « song » nous pouvons retrouver
« mélopée » et « rengaine ». Le mot « song » est un mot neutre et plus général alors
que « mélopée » penche plus sur le registre de la tristesse. Cela ne correspond
donc pas à la version originale et change le sens du mot en y ajoutant une nouvelle
nuance. Ici le traducteur a préféré privilégier les rimes plutôt que le sens neutre du
mot «song ».
Le mot rengaine change aussi son sens car une rengaine est une chanson que l’on
a entendu plusieurs fois alors que dans le mot « song » rien de tel n’est spécifié.
« Mon repos de guerrier » penche plus sur un aspect péjoratif et diverge totalement
de l’original « Sunday rest ». « Ma semaine de labeur » traduit de « My working
week » là aussi il y a un changement au niveau du sens. Le labeur étant noté plus
péjorativement car il s’agit d’un travail difficile voir pénible ce qui n’est pas précisé du
tout dans le texte original. De même pour « ma semaine affairée » qui illustre plus ici
la précipitation et l’agitation que l’on peut avoir au travail. Certains changements ont
eut lieu ce qui a mené à un point de vue différent au niveau du sens de certains
mots ou expressions.

Nous pouvons noter que de nombreux changements ont été fait dans les
traductions, certains plus que dans d’autres. La conjugaison, les rimes, le rythme, la
musicalité sont différents dans chaque traductions. Certains traducteurs ont préféré
privilégier la forme au fond ce qui a pu mené à un sens différent de l’original avec
des connotations qui s'en écartaient aussi. L’impacte du narrateur n’est alors pas
toujours transcrit correctement. L’ordre des rimes n’a pas toujours été respecté,
dans certaines traductions les rimes ne sont pas présentes, alors dans d’autres cas
le fond a été privilégié.

Proposition de traduction en m’aidant des différentes traductions:

Il était mon mon Est mon West, mon Sud, mon Nord
Ma semaine de travail et mon dimanche de repos,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson;
Je pensais que l’amour durerait pour toujours : j’avais tort.

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