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Apollinaire, Alcools, « Marie », 1913

Introduction :
➢ Poème adressé à une femme Marie Laurencin (peintre et compagne de Apollinaire pedant
quelques années.) et / ou Marie Dubois rencontrées en 1899 en Belgique.
Évocation d'un amour déçu, expression de la nostalgie

➢ Composition : 5 quintils en octosyllabes (sauf vers 9)


➢ absence de ponctuation comme dans le reste du recueil mais grande place accordée au
rythme, à la musicalité.

Strophe 1.
voca : maclotte : danse pratiquée dans les bals populaires : danse où on est face à face sans se
toucher

►musicalité CL danse « dansiez » ; « maclotte » ; « sautille » ; « sonneront »


+ allitération en [m] (mère ; maclotte ; Marie)
+ retour des sonorités [k] et [t] marquant la légèreté du mouvement de la danse « maclotte qui
sautille »
entrée en matière plutôt joyeuse

►mise en évidence de « Marie » qui donne son nom comme titre au poème + rime orpheline en
fin de strophe
+ vouvoiement adresse directe

►expression de la nostalgie : quelle temporalité ? opposition « petite fille » / « mère grand » et


imparfait / futur + la phrase interrogative v.5 indique que la femme a disparu, expression d'un
amour déçu
« quand donc » : expression qui semble marquer l'impatience du poète.
Phrase interrogative : absence de ponctuation mais inversion du sujet « danserez-vous » ;
« reviendrez-vous » + « quand » est ici adevrbe interrogatif (nature), complément circonstanciel de
temps du verbe revenir (fonction) : il introduit une interrogation partielle puisqu'elle porte sur une
partie de la phrase + interrogation directe

Strophe 2
►Nostalgie « masques silencieux » ; « musique si lointaine », l'intensif « si » renforce le sens de
l'adjectif « lointaine » + diérèse sur le mot « silencieux »
►dialogue amoureux : v9 : alexandrin pour évoquer l'amour (vers noble) + présence du « je »
lyrique
+ « oui » : marque de conversation
+ Rq : aimer anagramme de Marie
« vous aimer à peine » à comprendre ici comme « avec difficulté », on comprend donc mieux le lien
avec « mal délicieux » = oxymore
.
musicalité : allitération en [s]
deux hémistiches presque symétriques v.9

Strophe 3.
►images de la femme : « brebis » cf « vaches » dans les Colchiques (autre poème du recueil)
brebis fidèle référence à la femme. Métaphore des « flocons de laine » pour désigner les brebis
CL blancheur : « brebis » ; « neige » ; « flocon » renforcé par l'effet sonore « neige » / « n'ai-je »
femme présentée comme « changeante » (répétition du mot) = infidèle ?
« Un coeur » > « ce coeur » donc vers plus de précisions
phrase interrogative : que sais-je : inversion sujet + « que » ici pronom interrogatif

Strophe 4.
• enjambement (le nom est au vers 16 et l'adjectif au vers 17) avec une comparaison entre les
cheveux et la mer, « mer qui moutonne » sorte de métaphore qui fait écho à la laine des
brebis de la strophe précédente ; allitération en [m]
• répétition vers 16 et 18 importance accordée à l'interrogation du poète. Evoque les cheveux
de la femme : sorte de blason
- Le blason est un poème à la mode au XVIème siècle. Il célèbre une partie du corps
féminin pour adresser un hommage à la femme. Mais c’est avant tout un exercice de style.
Ici la femme est désormais tutoyée = marque de rapprochement

l'automne, image symbolique du temps qui passe

sai-je où s'en iront tes cheveux : interrogation directe et partielle « où est ici adverbe interrogatif

Strophe 5.
• cf le Pont Mirabeau (autre poème du recueil) composé 6 mois avant où « Seine » rime avec
« peine »
• je + imparfait ; le livre ancien est l'image d'un amour terminé
• comparaison entre fleuve et la peine : point commun v.24 sans fin, contre lequel on ne peut
lutter, image traditionnelle du temps qui passe , thème éternel
• dernier vers cf dernier vers strophe 1 : interrogation temps « quand » + formule d'insistance
« quand donc » » agacement, lassitude extrême du poète (cf « quand donc vers 5)

Conclusion :
unité du poème
structure : unité de la strophe grâce aux sonorités.
musicalité : nombreuses allitérations et assonances + rimes + CL musique

lyrisme et nombreux aspects traditionnels : femme aimée, images, expression de la nostalgie…


+ modernité : importance d'une poésie + sonore

Correspond à l'art poétique de Verlaine


« De la musique avant toute chose » in Jadis et naguère , 1874

https://www.franceculture.fr/dossiers/les-poetes-lisent-leurs-poemes
document radiophonique des années 10 dans lequel le poète lit Le Pont Mirabeau et Marie

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