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L'hypallage & Borges
François Rustier
1. Situation de la tropologie
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6 François Rastier
1 Par exemple, aux USA, la durée moyenne des communications politiques dans les
média n'a été que de 15 secondes en 1999. Certes, les spots n'échappent pas à la rhéto
rique, ils en condensent les vertus ou les travers; mais les cellules-image s'efforcent que
V actio l'emporte sur Yinventio et la dispositio: la figure de l'orateur-communiquant
l'emporte sur ses propos, presque interchangeables.
2 Voici quelques exemples: Austin a découvert les actes de langage — alors que Pro
tagoras classait déjà les propositions d'après les actes qu'elles mettaient en œuvre,
comme les commandements et les vœux. Lakoff et Johnson ont triomphalement décou
vert voici vingt ans les catachrèses, alors que Ducrot réinventait les topoï. Les théori
ciens du blending, Fauconnier et Turner, viennent de découvrir certaines formes de la
contaminatio. Adam présente comme une nouveauté les séquences, qui sont des figures
non-tropes, comme la description. Enfin, sous le pavillon de l'interactivité, on redécou
vre à présent les problèmes de Yaccomodatio. Chaque fois cependant, ces découvertes
méritoires s'appuient sur des théories partielles qui ne permettent guère de progresser
vers un remembrement nécessaire des sciences du langage; on peut souhaiter qu'elles
deviennent plus conscientes de leur histoire, plus critiques sur leurs limites, et partici
pent mieux d'une réflexion sur le statut herméneutique des objets linguistiques.
3 Les publications et colloques se multiplient tant que j'avais naguère proposé un mora
toire sur ce trope, sans aucun succès bien entendu. A présent, certains sémanticiens cali
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L'hypallage & Borges 7
fomiens se disent métaphoristes, comme s'il s'agissait d'un parti théorique voire d'une
profession.
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8 François Rastier
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L'hypallage & Borges 9
5 Alors que dans un autre poème illustre la laine des moutons sinistres de la mer, méta
phore comparable, bien que doublée d'une syllepse sur moutons, oppose dans son
contexte le monde pastoral des rives et l'abîme, inversant l'exaltation du pâtre promon
toire au chapeau de nuées qui unissait terre et ciel quelques vers auparavant.
6 Cf. Coyaud 299. Le jeu de mots, par sa contigence, semble l'opposé de la métaphore:
par exemple, dans un haiku de Soseki, Abricotiers rouges /On pince une triste harpe/Ah!
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10 François Rastier
3. L'hypallage
L'hypallage est une figure ambiguë, jusque dans le genre du mot qui
la désigne, et d'excellents auteurs l'ont mis(e) au masculin. Son sta
tut reste douteux, du moins pour Beauzée et Fontanier qui ne la
considèrent pas comme un trope.
Comme on a toujours catalogué les tropes sans définir précisé
ment leur champ, leur inventaire varie au gré des auteurs. Si les An
ciens la classaient parmi les formes de métonymie8, l'hypallage n'a
conquis que tardivement son autonomie. Dans son De arte dicendi
(1555), Sanctius, le premier à faire entrer l'hypallage dans la liste des
tropes, la présente encore comme une des formes de la métonymie,
et en résume ainsi le principe: "remplacer un accident par un autre
accident, et cela de diverses manières: parfois deux épithètes sont
reliées à deux sujets, improprement toutefois, si l'on ne restitue pas
chaque épithète à son sujet" (104). Gautier voyait encore un (sic) hy
pallage dans le fait que les lorettes fussent désignées par le nom du
quartier où elles déployaient leurs talents tarifés. Cette assimilation
demeure aujourd'hui: "l'hypallage est une métonymie in absentia"
affirme B. Meyer (89; cf. aussi Lausberg §§ 565-566). On peut la rap
procher de l'hyperbate en poésie latine, où elle juxtapose des mots
alliés par le sens mais non par la syntaxe, et l'assimiler à une double
hyperbate avec accord. Une autre figure apparentée, l'énallage, peut
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L'hypallage & Borges 11
9 Cf. Zola: "le jeune homme, noyé dans ce peuple d'épaules, dans ce tohu-bohu de
costumes éclatants, gardait son parfum d'amour monstrueux, sa douceur vicieuse de
fleur blonde. (555). Les deux séries parfum, douceur, fleur et monstrueux, vicieuse,
blonde alternent selon le rythme ABABAB.
10 La tension doxale peut s'évaluer en fonction du nombre de collocations dans un
corpus représentatif: par exemple, en étudiant une hypallage chez Breton, nous avons
relevé que la cooccurrence des mots sexe et miroir détermine, dans un corpus de réfé
rence, une tension doxale supérieure d'un facteur cent à la cooccurence de œil et de
miroir ("Rhétorique").
11 Le parcours garde mémoire, et c'est justice, car l'on sait à présent que la mémoire
est un parcours: l'ancienne pratique rhétorique des palais de mémoire a été expérimen
talement justifiée en psychologie cognitive.
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12 François Rastier
12 Une savante amie m'écrit : cette formule "relève pour moi de l'hyperbate, de la mé
tabole, de la quasicontrepèterie, éventuellement du chiasme, etc... mais pas de l'hypal
lage (je dirais même : "au contraire"... ou alors ce serait féroce à l'égard du Collège !)".
Cette éloquente objection rappelle que la caractérisation du trope dépend de son ré
gime interprétatif, et non l'inverse ; aussi, je maintiens mon opinion, car je ne doute pas
que De Gaulle n'ait eu la dent aussi dure pour le Professeur que pour le Collège.
13 Borges met souvent umbram au singulier, non sans coquetterie, en hommage à Bède
le Vénérable, qui dans son Histoire ecclésiastique, avait fait cette erreur. Cf. "El Hacedor",
OC 2:157.
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L'hypallage & Borges 13
Précisons encore par cet exemple tiré de René Char, où les flèches
symbolisent des activations sémantiques et les lignes terminées par
de petits cercles des inhibitions sémantiques:
Niveau syntaxique
SN1 SN 2
Comme un cheval sa
Niveau semantique
Figure 1: Activations
14 D'autant plus que le vers précédent: "Le temps émondera peu à peu mon visage"
porte déjà une césure médiane, et qu'ordinairement les effets de contretemps sont de
règle chez Char. Cependant, notre vers achève Post scriptum (dernier poème du Visage
Nuptial, Œuvres 154), dont tous les vers, sauf le troisième, décasyllabe, sont des alexan
drins. Il commence par un quatrain et finit par un tercet, ce qui laisse transparaître un
sonnet : en effet, si l'on rétablissait les trois vers supprimés dans le manuscrit (cf. va
riante, p. 1171), on verrait que notre vers achève un sonnet dissimulé, de facture néo
classique. Cette indication génétique de genre favorise notre analyse syntaxique, sans la
rendre indiscutable.
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14 François Rastier
15 Molinié note par exemple dans ces vers de Baudelaire: "J'aspire, volupté divine! /
Hymne profond, délicieux" que divin conviendrait mieux à hymne et profond, délicieux à
volupté, conclut: " On est donc conduit à opérer une permutation dans les relations syn
taxiques de ces adjectifs vis-à-vis de leur substantif caractérisé" (165). Mais si l'on s'en
tient à cette permutation,que devient alors l'ambiguité maintenue par Baudelaire entre
les domaines de la religion et de l'érotisme, et qui tient à l'évidence une place centrale
dans la métaphysique des Fleurs du Mal?
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L'hypallage & Borges 15
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16 François Rastier
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L'hypallage & Borges 17
lage lui vaut la note la plus basse. On voit par là que l'ontologie et la
doxa se confondent, et sont inculquées par des syntagmes stéréotypés
en voie de figement. Or, l'hypallage adjectivale a le pouvoir exorbitant
de subvertir l'adjectif de nature: où l'on attendrait par exemple obscura
sub node, on lit sola sub node, ce qui reste inouï19.
b) En grammaire, les préoccupations onto-logiques se sont tradui
tes par le postulat jamais contesté du rattachement unique: tout signe
n'est rattaché qu'à un endroit de l'arbre syntaxique. Même les théo
ries comme les grammaires d'arbres adjoints (TAG), qui contestent
l'unité de l'arbre syntaxique, n'en conservent pas moins des arbres
locaux qui vérifient le postulat. L'usage universel de graphes non
cycliques pour représenter les structures phrastiques a sans doute
un enjeu ontologique: le langage reflétant le monde, chaque signe a
une place et une seule, une fonction et une seule, tout comme cha
que chose — tant il est vrai, comme l'affirme Aristote au livre gam
ma de sa Métaphysique, que les mots ont un sens parce que les choses
ont un être.
19 Sanctius réécrit d'ailleurs le vers de Virgile: "i. e. ibant soli sub obscura nocte" et
ajoute ce commentaire révélateur de l'enjeu ontologique: "Hic tropus Hypallage dici
tur, quoties converso rerum ordine aliquid dicimus" (je souligne) [Ce trope s'appelle
Hypallage chaque fois que nous nous exprimons en renversant l'ordre des choses ] (104).
20 Cf. André Breton: "Qu'est-ce qui me retient de brouiller l'ordre des mots, d'attenter
de cette manière à l'existence toute apparente des choses '."(Introduction au discours sur
le peu de réalité, Œuvres II: 274).
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18 François Rastier
21 La vingtième règle stipule qu'on prédique quelque chose d'un objet sans que cela
puisse s'appliquer à lui, tout en s'appliquant à un autre objet : on retrouve là
l'hypallage établie en principe interprétatif.
22 Si jamais un jour le pape est canadien, cette expression deviendra une hypallage
simple.
23 À l'ombre des jeunes filles en fleurs, II: "je vis, grand, mince, le cou dégagé, la tête
haute et fièrement portée, passer un jeune homme aux yeux pénétrants et dont la peau
était aussi blonde et les cheveux aussi dorés que s'ils avaient absorbé tous les rayons du
soleil" (II, 88, Cf. Mézaille ch. V).
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L'hypallage & Borges 19
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20 François Rasher
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L'hypallage & Borges 21
est bien rare que les inanimés se propagent sur les humains. Ou du
moins cette propagation suscite un effet de déshumanisation et de
déréalisation; c'est évidemment le cas pour Spinoza "qui rêve d'un
diaphane labyrinthe", et dont, ce faisant, les mains deviennent trans
lucides.
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22 François Rastier
Y la abominación de la blancura.
30 "Toujours l'environna la mer de ses ancêtres / Les Saxons, qui donnèrent à la mer
ce nom / Route de la baleine, où s'unissent / Les deux énormes choses, la baleine / Et les
mers qu'elle sillonne longuement. / Toujours la mer fut sienne. Quand ses yeux / Vi
rent en haute mer les grands flots / Déjà il l'avait désirée, possédée / Dans cette autre
mer qui est l'Écriture / Ou dans les environs des archétypes. / Homme, il se donna aux
mers de la planète / Et aux cinglages épuisants / Et connut le harpon rougi / Par le
Léviathan et les sables striés / Et la senteur des nuits et de l'aube / Et l'horizon où le
hasard épie / Et le bonheur d'être valeureux / Et la joie, enfin, d'apercevoir Ithaque./
Ayant dompté la mer, il foule la terre / Ferme, fondation des montagnes / Le sol où
montre un cap indéfini / Tranquille dans le temps, une boussole endormie. / Dans
l'ombre héritée des jardins, / Melville parcourt les après-midis de Nouvelle-Angleterre
/ Mais la mer l'habite. C'est l'opprobre / Du mutilé capitaine du Pequod / La mer indé
chiffrable et les bourrasques / Et l'abomination de la blancheur. / C'est le grand livre.
C'est le bleu Protée". Le traducteur de la Pléiade donne aux derniers vers: "La mer
indéchiffrable et les bourrasques et / Moby [sic], l'abomination de la blancheur. / Le
grand livre est la mer. La mer, le bleu Protée" (Œuvres 2: 588). Sur l'obsédant Protée, cf.
"Proteo", "Otra versión de Proteo", et "Everything et Nothing", in El oro de los tigres;
"Poema del cuarto elemento", in El otro, el mismo.
31 "Les flots ont leurs dieux d'azur, les Tritons qui soufflent des embruns, Protée tou
jours changeant (...)"
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L'hypallage & Borges 23
32 Au vers 9, elle était encore imparfaite, car Melville y voit de ses yeux la haute mer
qu'il avait préconçue dans la lecture de la Bible, comparée à un ciel des Idées (cf. les
archétypes, v. 10). Cette mer devient ensuite intérieure (cf. v. 25 "lo habita el mar").
Ainsi, au dernier vers, ces deux immensités sont également remémorées, rêvées et ainsi
idéalisées.
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24 François Rastier
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L'hypallage & Borges 25
34 Soit dans la traduction de Dumarsais: "Mon génie me porte à raconter les formes
changées en de nouveaux corps", — notre grammairien ajoute qu'il était plus naturel
de dire: "à parler des corps changés en de nouvelles formes" (172).
35 "De Protée l'Egyptien ne sois pas étonné / Toi qui es un homme et beaucoup
d'autres aussi "
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26 François Rastier
36 "... imaginaron que todo hombre es dos hombres y que el verdadero es el otro, el
que está en el cielo" ("Los teólogos", OC 1:553)
37 "Nuestras nadas poco difieren; es trivial y fortuita la circunstancia de que seas tú el
lector de estos ejercicios, y yo su redactor" (OC 1:15). La substitution du narrateur à
l'auteur a aussi des effets remarquables sur Borges le narrateur, le poète, celui qui dou
tait que l'autre Borges, l'auteur, ait jamais existé (cf. "Borges y yo", OC 2:186).
38 "... dos es poco (...) Creo que somos muchos (...) V además, decir que uno es mu
chos, es un modo, digamos, jactancioso, de decir que no se es nadie" (Borges & Carrizo
116-117)
39 "Todos los hombres, en el vertiginoso instante del coito, son el mismo hombre. To
dos los hombres que repiten una línea de Shakespeare, son William Shakespeare"
("Tlôn, Uqbar, Orbis Tertius", OC 1:438n).
40 Les récits de Borges mettent obstinément en scène les conséquences de la perte
d'identité dans des catégories de temps spéculaire, énantiologique, annulaire (cf. no
tamment "Les théologiens", "L'Aleph"; et, dans le domaine de l'essai, "La doctrine des
cycles", OC, 1,405 ). Dans les structures temporelles de ses récits, on retrouve les caté
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L'hypallage & Borges 27
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28 François Rastier
43 "Illustrant earn [oratio] quasi stellae quaedam verba tralata atque mutata. Dico tra
lata, ut saepe iam, quae per similitudinem transferuntur ab alia re aut suavitatis aut
inopiae causa; mutata, in quibus pro verbo proprio subicitur aliud quod significet idem
sumptum ex re aliqua consequenti" (Orator § 27).
44 II n'est plus temps ici d'épiloguer sur cette redécouverte (relevée par Douay, 1988,
p. 287 ), ni de s'inquiéter des confusions étranges qu'elle suppose -par exemple, une
métaphore peut s'établir in praesentia, une hypallage in absentia.
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L'hypallage & Borges 29
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30 François Rastier
?$■
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L'hypallage & Borges 31
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32 François Rastier
François Rastier
CNRS, Paris
47 Elle appartient à un cycle de recherches sur la mimésis (cf. Rastier "Realisme"). Les
animateurs du Centre, Ivan Almeida et Cristina Parodi, ont généralisé mon propos
d'une manière tout à fait convaincante: "For Borges, the tropes, as forms, are the real
matrix of historical events, as well as the structure of reality" (24).
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L'hypallage & Borges 33
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