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Mémoire de fin d’étude

Approched ’auditdes
placementset desprovisions
techniquesdans les
compagniesd ’assuranceau
Maroc

Encadré par:
❑ M. El Hamza
Réalisé par:
❑ M. Laghzaoui Abdellah
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Je dédie ce travail à
ma chère maman. A mon
papa et à ma tante. Merci.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance pour


M. El Hamza pour son encadrement ses remarques et
son soutien sans lequel ce travail tel qu’il se présente
aujourd’hui n’aurait jamais pu voir le jour.

Je tiens également à remercier M. Housni El Ouadi pour


ses précieux conseils son sens de l’écoute et pour avoir
été le premier à m’initier au monde de l’audit, celui de
l’audit des assurances en particulier.

Je n’oublierais pas non plus de remercier M. Driss


Chafek pour son soutien et pour l’intérêt qu’il a porté à ce
travail.

Je tiens enfin à remercier l’ensemble de mes amis au sein


de l’ISCAE. Merci pour tous les instants inoubliables
dont vous m’aviez gratifié.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Introduction 7

Première partie : prise de connaissance générale et particularités de


l’activité des assurances 9

CHAPITRE I : EVOLUTION HISTORIQUE ET PRINCIPES DE BASE 10

I- REPERES HISTORIQUES 11
1- La naissance de l’assurance : 11
2- Evolution du marché de l’assurance au Maroc : 12
II- DEFINITIONS DE L’OPERATION D’ASSURANCE 13
1- Les définitions de l’opération d’assurance : 13
2- Eléments de base d’une opération d’assurance 19

CHAPITRE II : LES ASSURANCES AU MAROC : PLACE ECONOMIQUE ET SOCIALE


ET DISPOSITIF REGLEMENTAIRE. 21
I- APPROCHE CHIFFREE DU ROLES SOCIAL, ECONOMIQUE ET FINANCIER DE
L’ASSURANCE AU MAROC 22
1- Le rôle social de l’assurance : 22
2- Place de l’assurance dans l’intermédiation financière : 23
3- Constitution des provisions techniques : 24
4- Structure des placements : 27
5- Les revenus financiers : 30
6- L’affectation des placements entre l’assurance vie et l’assurance non-vie : 31
II- STRUCTURE DU MARCHE DES ASSURANCES ET CONTRAINTES LEGALES.33
1- La réglementation générale des assurances 33
2- Les réglementations spéciales 36

CHAPITRE III : SPECIFICITES DE L’ACTIVITE D’ASSURANCE ET PRESENTATION


DES PLACEMENTS ET DES PROVISIONS TECHNIQUES 39

I- SPECIFICITES ECONOMIQUES DU SECTEUR DES ASSURANCES 40


1- Mutualité des risques 40
2- Inversion et durée du cycle de production 40
3- Réassurance 41
4- Influence du jugement humain dans l'évaluation des provisions 41
5- Structure du portefeuille 42
6- Pression de la concurrence 42
II- SPECIFICITES REGLEMENTAIRES DU SECTEUR DES ASSURANCES 43
1- Code des assurances 43
2- Plan comptable spécifique : 46

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

3- Environnement fiscal spécifique aux entreprises d'assurance 50


III- DEFINITIONS ET NOTIONS GENERALES SUR LES PLACEMENTS ET DES
PROVISIONS TECHNIQUES 51

1- Les provisions techniques 51


2- Les placements : 54

Deuxième partie : Approche d’audit des placements et des provisions


techniques. 63
CHAPITRE I : LA DEMARCHE GENERALE D'AUDIT ET LES SPECIFICITES DE
L'APPROCHE APPLICABLE A L'AUDIT DES PLACEMENTS ET DES PROVISIONS
TECHNIQUES. 64

I- LES PRINCIPALES ETAPES DE LA DEMARCHE D’AUDIT 65


1- Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination d'une stratégie
d'audit 65
2- Détermination du plan stratégique d'audit 67
3- Appréciation détaille du risque de contrôle 67
4- Validation de la pré-clôture 68
5- Exécution des travaux de validation 68
II- LES SPECIFICITES DE L'APPROCHE APPLICABLE A L'AUDIT DES
PLACEMENTS ET DES PROVISIONS TECHNIQUES 68
1- L’appréciation des risques opérationnels : pierre angulaire de la stratégie
d’audit 68
2- Une approche reposant largement sur l’évaluation et la qualité du contrôle
interne 68
3- Une approche nécessitant le recours a des spécialistes en système
d’information et à des actuaires 69
4- Un programme de test adapte 70

CHAPITRE II : L'EVALUATION DU DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE ET


DETERMINATION DES DOMAINES ET SYSTEMES SIGNIFICATIFS ET PLAN DE
MISSION 71

I- L'EVALUATION DU DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE : LE NOYAU


CENTRAL DE LA DEMARCHE D'AUDIT DES COMPAGNIES D'ASSURANCES 72
1- Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination de la stratégie
d'audit
2- Le diagnostic des principales procédures de contrôle interne 80
II- IDENTIFICATION DES DOMAINES ET DES SYSTEMES SIGNIFICATIFS ET PLAN
DE MISSION 83
1- Calcul du seuil de signification 83
2- Identification des comptes et systèmes significatifs 85
3- Plan de mission 86

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE III : TRAVAUX DE VALIDATION RELATIFS AUX CONTROLES DES


COMPTES DE PLACEMENTS ET DE PROVISIONS 88

I- APPROCHE D’AUDIT DES PLACEMENTS 89


1- Les règles d'évaluation des placements 89
2- Description des contrôles à effectuer : 91

II- APPROCHE D’AUDIT DES PROVISIONS 97


1- Provision pour sinistres à payer (SAP): 97
2- Provisions mathématiques 107
3- Réserves de primes : 109
4- Autres provisions 112
5- Réserve d'équilibrage 113
6- provision branche vie 114

conclusion 115

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le choix du sujet de l’audit des placements et des provisions


techniques à été principalement motivé par deux types de
considérations :

1) La sensibilité du secteur des assurances vu son rôle


important tant au plan social qu’économique et financier,
en effet l’épargne drainée par les compagnies d’assurance
doit normalement jouée un rôle capital dans la vitalisation
de la scène économique nationale. De plus les primes
versées par les compagnies d’assurance constituent un
facteur de confiance et d’encouragement pour les
opérateurs économiques nationaux puisqu’ils peuvent
entreprendre leurs projets sans la crainte de perdre leurs
investissements du fait de l ‘absence d’une couverture
adéquate.

2) La spécificité du secteur des assurances tant au niveau de


son cycle de production qu’au niveau de l’arsenal juridique
qui régit le secteur. En effet les somme détenues par les
entreprises d’assurances appartiennent en dernier lieu aux
citoyens d’où la nécessité de pérenniser l’activité de ses
entreprises et contrôler de prés leur solvabilité. Les
provisions techniques et les placements, sujet de l’actuel
mémoire sont d’ailleurs parmi les postes le plus réglementés.

Contrairement aux entreprises commerciales ou industrielles qui


fixent leur prix de vente en fonction de coûts préalablement
encourus, les entreprises d'assurance facturent une prestation de
service, prime, avant même de rendre toute prestation (inversion
du cycle), règlement d'un sinistre dont le coût n'est cerné qu'à
long terme, des fois même à très long terme. D'où la nécessité
d'une structure financière solide.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

L'audit d'une compagnie d'assurance passe donc


inévitablement par une analyse détaillée de ses équilibres
financiers et techniques. Lorsque l'on observe la structure d'un
bilan d'une entreprise d'assurance, deux cycles ressortent de
manière imposante: les actifs financiers, à l'actif; les provisions
techniques, au passif.

L’évaluation adéquate de ses deux postes constitue donc la


pierre angulaire de la mission de l’auditeur. L’équilibre financier
des entreprises d’assurances est principalement basé sur cette
dualité.

Or, le déclin du marché des actions au cours de ces dernières


années affecte gravement l'équilibre financier des compagnies
d'assurance, qui sont traditionnellement des investisseurs
important dans ce marché, en diminuant la valeur de leurs actifs.
Dans certains cas, le rendement les investissements est bien
inférieur aux taux de rendement garantis aux assurés.

Face à la nouvelle situation imposée par les donnes du contexte


économique actuel, les compagnies se voient obligées de
retourner à leur métier fondamental, à savoir la gestion des
équilibres techniques et d'améliorer les résultats qu'ils tirent de
leur cœur d'activité à travers une bonne politique de
placements et une adéquate méthode d’évaluation des
provisions.

Pour accompagner ces changements dans le secteur des


assurances et assurer la transparence et la fiabilité des
informations financières, les cabinets d’audit doivent mettre en
places les structures à même d’améliorer et d’adapter leurs
démarches aux évolutions du secteur.

L’objectif assigné à ce mémoire est donc d’ébaucher une


réflexion sur la démarche d’audit qui répond aux exigences en
termes de fidélité, de régularité et de sincérité des comptes de
provisions techniques et de placements.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Comme toute démarche d’audit le présent mémoire comportera


deux parties une première partie sera consacrée à la prise de
connaissance générale sur le secteur des assurances et en
particulier les provisions techniques et les placements. Il sera
question dans cette partie de présenter l’évolution historique de
l’activité d’assurance ainsi que les principes de base régissant une
opération d’assurance. Cette partie se chargera également de
dresser un panorama des rôles de l’assurance tant sur le plan
financier qu’économique et social. Le cadre légal régissant
l’activité d’assurance sera aussi traiter au niveau de cette
partie de même qu’une première présentation des provisions
techniques et des placements.

La prise de connaissance du secteur étant terminée, la


deuxième partie portera sur la démarche d’audit à proprement
parler des provisions techniques et des placements et à travers
trois volets essentiels :

1) La présentation de la démarche d’audit en générale et


celle de l’audit des provisions techniques et des placements
en particulier ;
2) L’évaluation du dispositif de contrôle interne et la
détermination des systèmes significatifs ;
3) Travaux de validation.

Comme le titre de ce mémoire le laisse envisager le présent travail


ne s’intéressera qu’à l’approche d’audit des provisions techniques
et des placements. Ne seront pas donc traiter tous les autres
postes qui constituent une entreprise d’assurance prétendre à
une telle entreprise dépasse de loin les dessein du présent travail.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Premièrepartie :
prisede connaissance
généraleet particularitésde
l’activitédes assurances

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE I

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

I- REPERES HISTORIQUES

1- La naissance de l’assurance :

Pour se prémunir contre les risques de la vie, divers moyens ont été utilisés. Le premier
revêtait un caractère sociétal, en l’occurrence la solidarité entre les membres du groupe et
consistait à apporter une assistance ou une aide aux individus lésés à la suite d’un sinistre. La
seconde, par contre, reposait sur l’effort individuel. Et c’est la victime qui épargne d’avance
les sommes nécessaires pour se couvrir contre les malheurs de la vie. L’assurance moderne a
essayé de combiner les deux formes de prévention pour rendre la réparation certaine et ce, par
la mutualisation des risques. L’assurance a permis de développer l’esprit d’entreprise de tout
agent économique en lui procurant plus de courage et plus de garanties. Elle crée également
chez lui une tranquillité en allégeant sa crainte dans sa personne et dans son patrimoine.

L’assurance constitue donc un des piliers pour le développement économique dans


la mesure où elle participe à la protection des capitaux investis par les différents
acteurs économiques. On peut rappeler à cet égard la citation de Henri Ford qui, dans
le cadre d’une conversation, parlant de New York, a dit « Cette ville n’est pas la
création des hommes, mais celle des assureurs… sans les assureurs, il n’y aurait pas
de gratte-ciel, car aucun ouvrier n’essaierait de travailler à une pareille hauteur, en
risquant de faire une chute mortelle et de laisser sa famille dans la misère. Sans les
assurances, aucun capitaliste n’investirait des millions pour construire pareils
buildings qu’un simple mégot de cigarette peut réduire en cendre. Sans les assurances,
personne ne circulerait en voiture à travers les rues. Et un chauffeur est conscient de
ce qu’il court à chaque instant le risque de renverser un piéton… »

Le principe de l’assurance remonte donc à des époques très reculées et se


présentait sous forme de l’entraide. La plupart des historiens s’accordent à situer son
apparition à la fin du moyen âge. Le contrat de prêt à la grosse aventure se présentait
comme la première forme des contrats d’assurance. En effet, tout voyage en mer était
considéré comme une aventure. Cette opération consistait à ce qu’ « un détenteur de
capitaux prête à un armateur ou à un capitaine une certaine somme d’argent. Si le
navire parvient à bon port, le débiteur rembourse son créancier avec un intérêt qui
varie de 25 à 50%. Si, par contre, le navire est perdu par fortune de mer ou par
piraterie, le capital avancé n’est pas remboursé…Ce contrat de prêt à la grosse
aventure fut dès le 14éme siècle remplacé par de véritables conventions d’assurances
maritimes ». Avec la disparition du caractère spéculatif de cette opération, sous la
pression de l’église, que naquit l’assurance maritime, et l’écrit qui matérialisait le
contrat portait le nom de police. La plus ancienne police date de 1347, couvrit une
cargaison pour un voyage de Gênes à Majorque. Ainsi, avec le développement du
commerce maritime dans le bassin méditerranéen, l’assurance maritime a fait son
apparition au 14éme siècle.

Quant aux assurances terrestres, il a fallu attendre l’événement « des incendies


dévastateurs de la fin du 17éme siècle qui firent apparaître le besoin de l’assurance ».

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

En effet, à la suite du grand incendie qui a ravagé plusieurs quartiers de Londres en


1666, fût la création en Angleterre des premières compagnies d’assurance incendie.
Vers 1680, fût fondée la LLOYD’S de Londres et proposait à l’époque les premières
garanties en réassurance. Cette catastrophe a constitué donc le coup d’envoi de
l’assurance incendie.

Par ailleurs, avec le développement économique et l’institution de nouvelles


juridictions, d’autres formes d’assurance ont vu le jour, en l’occurrence les assurances
sur la vie grâce à la création des tontines et les assurances contre les accidents causés
aux tiers (responsabilité civile).

Les progrès réalisés dans le domaine de l’observation statistique et le calcul des


probabilités ainsi que la naissance des mathématiques actuarielles, sont autant de
facteurs ayant contribué favorablement à l’essor de l’assurance.

La technique de l’assurance est donc très récente, mais son développement reste
tributaire de l’évolution économique qui génère de plus en plus de matière assurable.
Le développement des compagnies d’assurance en occident ne s’est étendu qu’avec le
progrès de la révolution industrielle. Le Maroc, pour sa part, n’a, toutefois, connu
l’assurance dans le vrai sens du terme qu’avec l’installation du protectorat français.

2- Evolution du marché de l’assurance au Maroc :

Comme dans tout autre pays en voie de développement, l’assurance est une
institution encore plus jeune, et c’est à partir de la deuxième moitié du 19éme siècle et
à l’occasion de l’installation du protectorat français que l’assurance a fait sa
pénétration au Maroc.

Les premières entreprises d’assurance qui s’installèrent au Maroc étaient


étrangères et exerçaient sous forme de délégations et de petites agences. En effet, c’est
via les agences et les cabinets de courtage étrangers, que des contrats d’assurance ont
été souscrits pour le compte des sociétés et colons étrangers qui, à l’époque,
monopolisaient tous les secteurs modernes de l’activité industrielle et agricole. Les
premières souscriptions portaient notamment sur des contrats d’assurance maritime
pour s’étendre ensuite aux autres branches dont notamment l’assurance agricole.

Toutefois, la naissance véritable d’un marché marocain de l’assurance n’a été


effective qu’après l’entrée en vigueur de l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941 qui «
imposait l’assurance locale des risques nationaux ». Cet arrêté, outre l’institution du
principe de la localisation de l’assurance pour tous les risques nés au Maroc, a
organisé le contrôle de l’Etat sur toutes les opérations d’assurance tant au niveau
technique que financier.

Dès lors, le marché était constitué jusqu’à l’indépendance de délégations


étrangères et sociétés de droit juridique marocain mais de capitaux étrangers, excepté

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

une seule société. Après l’indépendance, les pouvoirs publics ont entrepris des
mesures visant la concentration et la structuration du marché dont le nombre
d’entreprises s’élevait à 300 en 1956.

Malgré les mesures d’incitation, la population marocaine est restée à l’écart de ce


développement jusqu’aux années soixante. « Cette indifférence manifestée par les
Marocains à l’égard de l’assurance s’explique en grande partie par le fait que le Maroc
est resté pendant plusieurs siècles caractérisé par une économie traditionnelle ».
D’autant plus, le capital marocain demeure, quant à lui, très peu intéressé au secteur
des assurances, en dépit des encouragements menés par les pouvoirs publics. Le
manque d’intérêt a persisté, et il a fallu attendre l’avènement de la marocanisation en
1973 et ce, en vertu de la promulgation du dahir du 2 mars 1973, pour que les
Marocains prennent le contrôle du capital des entreprises d’assurance. En résumé,
telles sont les grandes étapes ayant marqué l’évolution historique de l’assurance au
Maroc.

Conscient de l’importance sociale et économique du secteur des assurances, le


législateur a édicté plusieurs dispositions réglementaires régissant le contrat
d’assurance et l’unification du contrôle de l’Etat sur les opérations d’assurance et de
réassurance.

II- DEFINITIONS DE L’OPERATION D’ASSURANCE

L’opération d’assurance n’aurait pas besoin d’une réglementation comptable


spécifique, si elle ne présentait pas des particularités, comparée aux autres opérations
commerciales. Ce qui nous amène à présenter les définitions de cette opération et à
analyser ses spécificités économiques et juridiques.

Avant l'adoption du code des assurances en novembre 2002, l'opération


d'assurance n'avait jamais été définie par la réglementation; Le plan comptable des
assurances ne définit pas lui aussi cette opération ; Le code des assurances apporte une
définition qui reste, à vrai dire, générale et incomplète; En plus, certaines opérations
pratiquées par les assureurs sont assimilées à l'assurance. La doctrine et certaines
réglementations étrangères de normalisation comptable ont adopté des définitions
détaillées et plus précises.

L'intérêt de ces définitions précises est de délimiter le champ d'application de la


réglementation comptable et de garantir un traitement homogène pour la même
catégorie d'opérations. Aussi, quels impacts sont-ils engendrés par les définitions du
code des assurances ? et dans quelle mesure, une redéfinition de l'opération
d'assurance est elle envisageable ?.

1- Les définitions de l’opération d’assurance

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Si le PCA ne définit pas les opérations d’assurance et de réassurance, le code des


assurances ne donne pas non plus de définition véritable de ces opérations; La
doctrine et certains organismes étrangers de normalisation proposent des définitions
plus complètes.

a- La définition donnée par le code des assurances du 7 novembre 2002

L’article 159 du code stipule que les opérations d’assurance s’entendent de toutes
opérations portant sur la couverture des risques concernant une personne, un bien ou
une responsabilité. Ces opérations sont classées par catégories dont la liste est prévue
par voie réglementaire.

Par ailleurs, l’article 160 liste les opérations assimilées à des opérations
d’assurance comme suit :

❑ Les opérations qui font appel à l’épargne en vue de la capitalisation et


comportant, en échange de versements uniques ou périodiques, directs ou
indirects, des engagements déterminés,

❑ Les opérations ayant pour objet l’acquisition d’immeubles au moyen de la


constitution de rentes viagères,

❑ Enfin les opérations qui font appel à l’épargne dans le but de réunir les sommes
versées par les adhérents en vue de la capitalisation en commun, en les faisant
participer aux bénéfices de sociétés gérées ou administrées directement ou
indirectement par l’entreprise d’assurance et de réassurance.

Cette définition a pour but essentiel de délimiter le champ d’application du code


des assurances ; en effet, l’article 158 de ce code précise que toute entreprise qui
entend réaliser une opération qualifiée d’assurance ou de réassurance ou assimilée à
une opération d’assurance est soumise aux dispositions de cette loi et des textes pris
pour son application.

En résumé, est assurance, ce qui est accompli par une entreprise d’assurance régie
par le Code. La doctrine et certains organes étrangers de normalisation comptable
fournissent des définitions plus complètes et plus précises.

b- définitions données par la doctrine

On peut citer la définition donnée par le professeur Joseph Hémard ( Picard et


Besson, les assurances terrestres en droit français, édition LGDJ 1974) « l’assurance
est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre moyennant une
rémunération, la prime, pour lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une
prestation par une autre partie, l’assureur, qui, prenant en charge un ensemble de
risques les compense conformément à la loi de la statistique ». Cette définition précise

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

que l’élément essentiel de l’assurance est le risque. Ce risque ne dépend pas de la


volonté des parties et est l’élément dont la survenance est redoutée par l’assuré.

Pour l’opération de réassurance, on peut citer la définition donnée par le même


professeur, Joseph Hémard ; il s’agit « d’une opération par laquelle un assureur
devenu réassuré, obtient d’un réassureur la garantie d’une partie ou de la totalité des
risques assurés, moyennant le paiement d’une prime ». La réassurance est, à la base,
une opération d’assurance, si on ne tient pas compte des parties contractantes. De ce
fait, la définition donnée pour l’opération d’assurance s’applique à la réassurance.

Cinq éléments apparaissent dans la définition de M. Hémard : le risque, la prime,


la prestation de l’assureur, la compensation et les lois de la statistique.

❑ Le risque

Le risque est l’événement dommageable contre l’arrivée duquel on cherche à se


prémunir. Cet événement doit être futur, incertain (c’est-à-dire qui dépend du hasard)
et ne pas dépendre exclusivement de la volonté de l’assuré. Le risque peut être
également certain (la mort d’un individu) mais dont la date de survenance est
inconnue.

❑ La prime

La prime (encore appelée cotisation lorsque l’organisme d’assurance est une


société mutuelle) est la contribution que verse l’assuré à l’assureur en échange de la
garantie qui lui est accordée. Elle est payable au départ de l’opération d’assurance.

❑ La prestation de l’assureur

L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque consiste à verser


une prestation. Il s’agit, d’une manière générale, d’une somme d’argent.

❑ La compensation au sein de la mutualité

Chaque souscripteur verse sa cotisation sans savoir si c’est lui ou un autre qui en
bénéficiera, mais conscient du fait que c’est grâce à son versement et à ceux des autres
souscripteurs que l’assureur pourra indemniser ceux qui seront sinistrés.

L’ensemble des personnes assurées contre un même risque et qui cotisent


mutuellement pour faire face à ses conséquences, constitue une mutualité.

❑ Les lois de la statistique

1
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

L’opération d’assurance n’est pas un jeu de hasard, car l’assureur prend en charge
un risque dont la réalisation est incertaine pour un assuré pris individuellement, mais
toujours probable pour la mutualité.

Pour le calcul de cette probabilité, l’assureur recourt aux lois de la statistique,


notamment la loi des grands nombres. Pour bien calculer la probabilité des risques
qu’il couvre, l’assureur devra se baser sur des données statistiques assez larges : plus
les cas étudiés sont nombreux, mieux est calculée la probabilité de survenance du
sinistre.

Les définitions proposées par certains organismes étrangers de normalisation sont


plus actuelles car elles insistent sur les particularités du risque d’assurance, et le
distinguent des risques financiers.

c- les définitions de certains organismes étrangers de normalisation


comptable

🙒 La définition proposée par l’IASB (International Accounting Standards Board)

« Un contrat d’assurance est un contrat par lequel une partie (l’assureur) accepte
un risque d’assurance, en se mettant d’accord avec une autre partie (l’assuré) de payer
si un événement spécifié futur et incertain se réalise (à l’exclusion des événements liés
exclusivement à un changement de taux d’intérêt, de prix d’obligations, de prix de
matière première, de cours de change, d’index de prix ou de taux, de notation de crédit
ou toute autre variable similaire)».

Par cette définition, l’IASB a différencié les opérations d’assurance de certaines


opérations financières qui lui ressemblent, tel que les instruments financiers dérivés1.

Le risque est l’essence d’un contrat d’assurance. A l’émission, il est incertain :

❑ Que l’événement assuré se réalisera ou non,

❑ A quelle date il se réalisera,

❑ Ou, combien va payer l’assureur si cet événement se réalisera.

Le risque d’assurance (insurance risk) est à distinguer du risque de prix (price risk)
qui est contenu dans un instrument financier dérivé. Un risque d’assurance peut ainsi
être analysé en différents types de risques incluant :

1
Un instrument financier dérivé est défini par la norme IAS 39 comme étant : 1- un instrument financier; 2- qui présente les trois
caractéristiques suivantes : a- sa valeur fluctue en fonction de l'évolution d'un prix, d'un indice ou de toute autre variable; b - il ne
requiert aucun placement net initial ou un placement initial faible par rapport à l'investissement qui serait nécessaire pour acheter
l'instrument financier sous-jacent au contrat; c- il est réglé à une date future.

1
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Le risque d’occurrence (occurrence risk) : La possibilité que le nombre


d’événements assurés soit différent de celui attendu ;

❑ Le risque de sévérité (severity risk ) : La possibilité que le coût des événements


assurés soit différent de celui attendu ;

❑ Le risque de développement (development risk) : La possibilité qu’il ait un


changement inattendu du coût après la fin du contrat d’assurance, soit dans la
cadence de règlement, soit suite à une interprétation différente des textes par
les tribunaux.

Sur la base de ces définitions, les opérations suivantes ne sont pas considérées
comme de l’assurance :

❑ Les produits de capitalisation (investment products) : ces opérations ne


comportent pas d’aléa, et ne peuvent être considérées comme des opérations
d’assurance. Ce sont des opérations purement financières.

❑ Les instruments financiers dérivés (derivatives).


🙒 Les définitions du FASB (Financial Accounting Standards Board)

Les normes FAS (Financial Accounting Standards- normes comptables des Etats-
Unis d'Amérique) définissent les opérations d’assurance et opèrent une distinction
claire et nette entre les contrats d’assurance et les contrats financiers. Par ailleurs, elles
distinguent les opérations d’assurance à court terme des opérations à long terme.

a) Définition de l’opération d’assurance

La norme FAS 60- Accounting and Reporting by Insurance Entreprises- a été


adopté en juin 1982. Elle précise que l’objectif d’une opération d’assurance est de
fournir une protection économique contre des risques identifiés qui surviennent ou qui
sont découverts pendant une durée déterminée. La même norme ajoute que l’opération
d’assurance est généralement caractérisée par les faits suivants :

❑ L’acheteur (le souscripteur du contrat) payera à l’avance l’entreprise


d’assurance, en prévision à la survenance ou la découverte du risque assuré ;

❑ Quand le contrat d’assurance est conclu, l’entreprise d’assurance ne connaît pas


si le risque se réalise ou pas, combien il sera payé et quand.

b) Distinction entre l’assurance et les opérations financières

La norme FAS 97-Accounting and Reporting by Insurance Entreprises for Certain


Long-Duration Contracts and for Realised Gains and Losses from the Sale of
Investments, adoptée en décembre 1987 , a précisé les modes de comptabilisation de

1
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

certaines opérations d’assurance en les excluant du champ d’application de la norme


FAS 60 .

C’est ainsi que les produits de capitalisation (investments products) vendus par les
entreprises d’assurance et qui ne les exposent à aucun risque de mortalité doivent être
comptabilisés de la même manière que les opérations de dépôt et les autres
instruments financiers.

La norme FAS 113-Accounting and Reporting for Reinsurance of Short-Duration


and Long-Duration Contracts, stipule qu’un risque d’assurance engendre
nécessairement une incertitude liée au paiement –underwriting risk (est ce que le
sinistre couvert se réalisera ?) et une incertitude liée au temps –underwriting risk
(quand sera payé le sinistre ?). Par cette définition, cette norme écarte de son champ
d’application tous les contrats de réassurance qui ne comportent pas de risque
d’assurance. Ces contrats sont connus sous le nom de réassurance financière.

Ainsi, que ça soit pour l'assurance ou la réassurance, une ligne de démarcation


claire a été établie par rapport aux contrats juridiquement considérés comme assurance
ou réassurance, commercialisés par des assureurs ou des réassureurs, mais qui sont
réellement des opérations financières.

c) La distinction entre le court terme et le long terme

Les FAS introduisent une distinction fondamentale entre contrats à court terme
(short-duration insurance contracts) et contrats à long terme (long-duration insurance
contracts).

Les contrats à court terme, comme les assurances de responsabilité, sont destinés à
couvrir une période courte. L’entreprise d’assurance a la possibilité de rompre le
contrat ou de réviser la prime au début de chaque prochaine période d’assurance.

A l’opposé, les contrats à long terme, tel que l’assurance sur la vie, ne peuvent
généralement faire l’objet de modifications et garantissent la réalisation de services
variés (protection d’assurance, service financier,…) pour une longue période.

Le classement adopté par les normes FAS diffère de celui de la réglementation


marocaine. En effet, les opérations d’assurance sont catégorisées par cette norme en
fonction de leurs caractéristiques économiques ( durée d’assurance, possibilité de
modifier ou non la prime) et non en fonction de l’objet de l’assurance2.

2
Pour la réglementation marocaine, une distinction est faite entre les opérations d'assurance "Non Vie" et les opérations d'assurance "Vie et
capitalisation". Les assurances des responsabilités, des choses et des dommages corporels constituent les opérations « Non Vie » ;
les assurances qui dépendent de la vie humaine et les opérations de capitalisation sont regroupées sous le vocable « assurance Vie et
capitalisation ».

1
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Ainsi, par exemple, une assurance temporaire décès sera qualifiée de short
duration insurance contract et classée parmi les assurances « Non vie », alors qu’en
application de la réglementation marocaine, ce type d’assurance fait partie de la
branche « Vie et capitalisation ».

L’originalité du classement des normes FAS tient au fait qu’on appliquera à


l’assurance temporaire décès un traitement comptable homogène à celui adopté pour
la plupart des opérations d’assurance Non Vie, en raison de leurs similitudes
économiques.

2- Eléments de base d’une opération d’assurance

Les éléments suivants constituent des conditions nécessaires et obligatoires pour la


réalisation de l'opération d'assurances:

❑ La nécessité de la production: l'assureur doit s'efforcer de réunir le maximum


d'assurés, et de réaliser en permanence des affaires nouvelles. Plus le nombre
des assurés est grand, plus la compensation au sein de la mutualité est aisée ;

❑ L’homogénéité des risques: pour que la compensation entre les risques puisse
se faire dans les meilleures conditions, il faut réunir un grand nombre de
risques semblables, qui ont les mêmes chances de se réaliser, et qui sont donc
homogènes. Cette homogénéité se traduit par une sélection des risques.

❑ La dispersion et l’adhésion des risques: l'objectif est d'éviter que les risques
assurés ne se réalisent en même temps, sinon la compensation ne peut pas avoir
lieu. Par ailleurs, il ne suffit pas de sélectionner et de disperser le risque, il faut
également éviter d'accepter un très gros risque dont le coût, en cas de sinistre,
ne pourrait être compensé par les primes. Deux techniques existent en matière
de division des risques. Elles sont indispensables et peuvent être mises en
oeuvre en même temps:

- La coassurance : c'est une opération selon laquelle plusieurs assureurs


se répartissent la couverture d'un risque, chacun étant garant de la seule
part qu'il a souscrite, sans solidarité. La coassurance permet ainsi de
réduire le risque. L'apériteur est le mandataire des coassureurs dans les
relations avec l'assuré. Il a la responsabilité auprès des autres coassureurs
de fournir les éléments de gestion technique du contrat, répartir les
primes, et de demander les quotes-parts dans les règlements de sinistres

- La réassurance: le principal objectif de la réassurance est de permettre à


la compagnie de faire face aux besoins de ses assurés, lorsqu'il s'agit de
couvrir d'importantes valeurs ou de nouveaux types de risques, que la
compagnie n'a pas les moyens de garantir. Lorsque l'assureur se réassure
et se décharge de tout ou partie des risques qu'il avait assumés, il continue

1
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

néanmoins d'être entièrement responsable vis-à-vis de l'assuré, de sorte


que ce dernier n'a aucun recours légal contre le réassureur.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE II

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

I- APPROCHE CHIFFREE DU ROLES SOCIAL, ECONOMIQUE ET FINANCIER


DE L’ASSURANCE AU MAROC

1- Le rôle social de l’assurance :

Pour honorer ses engagements, le marché des assurances verse chaque année
d’importantes sommes d’argent sous formes d’indemnités et de prestations. Au titre
de l’exercice 2000, les entreprises d’assurance ont versé 5,249 MM MAD (soit 51%
des primes émises), contre 5,439 MM en 1999, soit une régression de 3%. Durant la
période 1990-2000, le rythme d’évolution des règlements des prestations s’établit en
moyenne à 7% annuellement, contre 8% pour les encaissements. Autrement dit, le
rythme d’accroissement des recettes croît plus rapidement que les dépenses.

L’analyse de la structure de l’ensemble des prestations versées, fait ressortir


qu’avec une part de 29%, l’assurance automobile vient en tête pour un montant de
1,524 MM MAD en 2000, contre 1,73 MM MAD en 1999, soit une régression de
12%. Rapportées aux encaissements, les prestations constituent 41%.

L’assurance vie et capitalisation occupe la seconde place avec une part de 28,4%
pour une valeur de 1,490 MM MAD, contre 1,58 MM MAD en 1999, soit une
régression de 4%.

Les assurances contre les accidents corporels et les assurances contre les accidents
du travail, avec des parts de 19% et 12%, les assureurs ont versé respectivement 995
M MAD et 630 M MAD. Pour le reste des branches, le secteur a versé 607 M MAD.

Cependant, il y a lieu de constater que le rythme d’évolution des règlements des


prestations le plus élevé, pour la période d’observation 1990-2000, est à l’actif de
l’assurance vie et capitalisation avec en moyenne 12% annuellement, suivie par
l’assurance contre les accidents corporels avec 9% et les assurances contre les
accidents de travail avec 6%. Quant à l’assurance automobile, l’accroissement annuel
moyen durant la même période s’établit à 4%.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Rapport des prestations versées aux primes émises (exercice


2000)

DAPS : Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (Ministère des Finances et des
Investissements Extérieurs)

Outre son rôle de prestataire de services, le secteur des assurances occupe une
place prépondérante dans l’intermédiation financière.

2- Place de l’assurance dans l’intermédiation financière :

Le marché de l’assurance, à l’instar des autres agents de collecte de l’épargne,


contribue à l’intermédiation financière. Toutefois, sa participation reste très modeste.
Sur un total de 356 MM MAD, le secteur bancaire se taille la part du lion avec 61% en
2000 pour un montant équivalent à 218,8 MM MAD, en augmentation de plus de 10%
par rapport à 1999.

Les caisses de retraite et de prévoyance ont réalisé un encours de placement de 47


MM MAD, soit une part de 13,22%, suivies par le secteur des assurances avec
uniquement 11,93%. Les OPCVM ont marqué une régression de 33% par rapport à
1999, leur part de marché est passée de 7% à 4,5%. Les caisses de retraite et le marché
de l’assurance détiennent ensemble 25% des placements des agents non financiers.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Répartition des placements des agents non financiers par nature


d’émetteur (En MM MAD)

3- Constitution des provisions techniques :

En plus des réserves légales, et selon les branches d'assurances, le législateur a


institué l'obligation de constituer des « provisions techniques ». Elles représentent
l'engagement pris par l'assureur vis-à-vis des assurés, donc une dette pour l’assureur et
une créance pour l’assuré. Leur constitution est soumise à une réglementation très
stricte.

1) Réserves légales : Ces réserves sont soit prélevées sur les primes soit sur les
bénéfices et comprennent, d’une part, la réserve de cautionnement qui est
demandée à des entreprises qui n’ont pas leurs sièges au Maroc, d’autre part, la
réserve de garantie dont la fonction essentielle est de parer à d’éventuelles
insuffisances des réserves techniques. Au titre de l’année 2000, les réserves légales
constituées s’élevaient à 176,19 M MAD, contre 121,85 M MAD en 1999, soit une
progression de 5%. Elles ont enregistré une irrégularité dans leur évolution durant
la période 1990-2000. Le rythme moyen s’établissait à 31% annuellement.

2) Provisions techniques : Au titre de l’exercice 2000, l’encours des provisions


techniques s’élève à 43,19 MM MAD, en progression de 10% par rapport à 1999.
Ces provisions représentent 71% du passif du bilan consolidé du marché. Sur la
période 1990-2000, le rythme annuel moyen de leur accroissement a affiché un
taux de 9% annuellement, contre 8% pour les primes encaissées durant la même
période. Cette catégorie de provisions telle qu’il est précisé dans l’arrêté du
Ministre des Finances du 10 juin 1996, est constituée de plusieurs types :

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Les provisions pour sinistres à payer qui sont des réserves pour des sinistres
survenus mais non encore réglés. Elles comprennent le coût du sinistre et les
chargements afférents à la gestion des dossiers. En 2000, en progression
d’environ 9% par rapport à 1999, l’encours réalisé s’élève à 21,7 MM MAD,
soit 50% des provisions techniques, contre 63% en 1990. Leur rythme
d’évolution moyen constaté est de l’ordre de 7% durant la période 1990-2000.

❑ Les provisions mathématiques constituent une caisse d'épargne au profit des


assurés et bénéficiaires de contrat et notamment sur des périodes de plus en
plus longues. Elles sont constituées, pour l’assurance vie et capitalisation et les
rentes des accidents de travail, et évaluées sur la base des techniques
actuarielles, notamment les tables de mortalité et les taux d’intérêt techniques.
Ce type de provisions se classe en deuxième position de point de vue masse.
L’encours réalisé en 2000 s’élève à 18,94 MM MAD en progression de 23% par
rapport à 1999. Leur part dans les provisions techniques s’élève à 44% contre
seulement 31% en 1990. Cependant, il est important de noter que le rythme de
leur évolution reste accéléré, 12% en moyenne annuellement durant 1990-
2000.

❑ Autres provisions techniques, constituent seulement 6% de l’encours des


provisions techniques et englobent les provisions pour risques en cours et les
provisions pour primes non acquises, la réserve de capitalisation, la provision
d’équilibrage et la provision de stabilité. En matière d’assurance vie et
capitalisation, la provision pour participation des assurés aux bénéfices, qui fait
partie des autres provisions techniques, constitue 1,77% des provisions
techniques d’assurance vie, contre 0,72% pour la provision de stabilité, 0,40%
pour la réserve de garantie et 0,21% pour la réserve de capitalisation et ce, au
titre de l’exercice 2000.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Evolution de la structure des provisions techniques

Sur un autre registre, en matière de constitution des provisions techniques, les


entreprises d’assurance sont prises entre deux contraintes, l’une d’ordre fiscal et
l’autre réglementaire. Ce point constitue souvent un point de discorde entre les
entreprises d’assurance et l’administration fiscale. Pour des raisons de prudence et de
sécurité, les entreprises d’assurance sont tenues, conformément à la réglementation
des assurances, de constituer suffisamment de provisions. Du côté de l’administration
des impôts, on considère que le niveau de constitution des provisions techniques est
exagéré dans le sens que les entreprises d’assurance ont tendance à réduire au
maximum l’assiette imposable et le montant de l’impôt en conséquence. Il est donc
difficile de trouver le juste équilibre.

Une fois les réserves sont constituées, le législateur marocain a veillé à ce qu'elles
soient placées dans des valeurs sures et rentables et ce, pour deux raisons principales :

❑ Préserver les droits des assurés et bénéficiaires de contrats ;

❑ Orienter les placements vers des secteurs prioritaires de l'économie nationale.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

4- Structure des placements :

L'épargne collectée par les entreprises d'assurance, soutenue par le rythme long du
processus d’indemnisation, lui procure la qualité d’être longue et constitue, par
l’importance des placements nouveaux effectués chaque année, un moyen privilégié
pour le financement de l'économie. Le rôle de l'Etat s'avère indispensable pour
l'orientation de cette épargne privée. Les entreprises d’assurance ont donc un statut
d’investisseur institutionnel et contribuent à rapprocher une offre d’épargne, trop
liquide, à une demande d’investissement dont la durée est très longue. Par ce
caractère, notamment en assurance vie et capitalisation, les entreprises d’assurance se
trouvent en concurrence avec les banques.

En vertu de la loi, les provisions techniques ainsi constituées doivent être


couvertes par des placements réglementés et répondant à des impératifs de sécurité, de
disponibilité (liquidité) et de rentabilité.

Au terme de l’exercice 2000, les entreprises d’assurance ont accumulé des


placements s’élevant à 42,2 MM MAD, contre 39,92 MM MAD en 1999 et 12,8 en
1990, soit un rebond de près de 230% en 10 ans. Le flux des placements
(l’accroissement annuel des placements) constitue l’apport du marché des assurances
au financement de l’économie nationale. Cet apport s’établit à 2,28 MM MAD en
2000, soit à peine une contribution de 0,7% dans la richesse nationale et 2,6% de
l’investissement national. La part des placements non affectés aux opérations
d’assurances a atteint 5,9 MM MAD, soit 12,31% de l’actif représentatif.

Les placements qui représentent 69% de l’actif du bilan consolidé du marché, ont
réalisé un rythme d’accroissement s’élevant à 11% annuellement en moyenne durant
la période 1990-2000. Sur 17 entreprises composant le marché, quatre d’entre elles
détiennent 62% des placements du marché. Cette observation illustre la forte
concentration du secteur des assurances.

Quant à la couverture des provisions techniques par des placements conséquents,


les chiffres montrent qu’avant 1995, année à laquelle la liquidation des cinq
entreprises en difficulté a été opérée, le marché souffrait d’une énorme insuffisance.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Evolution des provisions techniques et des placements des


entreprises d’assurance
(En M MAD)

Les placements sont constitués de :

❑ Placements immobiliers, représentant, en 2000, seulement 6,4% du total des


placements, pour une valeur de 2,68, contre 2,28 en 1999 et 1,22 MM MAD en
1990. Les constructions en constituent 46%, contre 29% pour les terrains et
23% pour les parts et actions de sociétés immobilières.

❑ Valeurs mobilières constituent la grande part avec 88% des placements en


2000, contre 53% en 1990. L’encours réalisé a atteint 37,108 MM MAD,
contre 36,078 MM MAD en 1999, soit un gain de 3%. Le rythme d’évolution
constaté durant la dernière décennie s’établit à 17% annuellement, qui reste
accéléré en comparaison à d’autres valeurs.

Les valeurs mobilières regroupent :

1) L’encours des obligations a enregistré en 2000 un montant de 10,4 MM MAD,


contre 8,67 MM MAD en 1999, soit une progression de 20%. Leur part dans l’encours
des valeurs mobilières a marqué une nette chute, passant de 62% en 1994 à 28% en

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

2000. Ceci s’explique par le fait que certaines entreprises d’assurance ont opté pour la
gestion de tout ou partie de leur portefeuille d’investissement obligataire par les
OPCVM.

La part des titres de l’Etat a atteint 7,847 MM MAD, soit 75% de l’encours obligataire
en 2000, contre 5,869 MM MAD en 1999, soit une hausse de 33,70%. L’accent a été
mis par le secteur sur l’acquisition des bons du Trésor du fait que, depuis décembre
1991, l’Etat n’émet plus de titres amortissables.

Pour se financer, l’Etat a opté pour les bons du trésor, par le biais des adjudications et
d’emprunts nationaux. Cette pratique s’inscrit dans le cadre de la libéralisation et la
dynamisation du marché financier. Au terme de l’exercice 2000, pour un montant de
6,086 MM MAD, l’encours des bons du trésor constitue 58% de l’encours des
obligations détenu par le marché des assurances.

2) Le portefeuille d’investissement actions détenu par les entreprises d’assurance


affiche, au terme de l’exercice 2000, un encours de 16,296 MM MAD, en légère baisse
de 3% par rapport à 1999. Ce recul peut s’expliquer par la crise que vit la bourse des
valeurs de Casablanca. Sa part est passée de 38% de l’encours des valeurs mobilières
en 1994 à 44% en 2000. Les actions cotées constituent plus de 86% et dont la moitié
est investie dans les banques et les sociétés de financement. Avec la baisse des cours
de bourse des actions cotées, les plus values latentes ont connu un fléchissement. Leur
valeur est passée de 16,398 en 1998 à 10,498 MM MAD en 1999 et 5,255 MM MAD en
2000.

3) Les OPCVM qui constituent un outil de mobilisation de l’épargne et une


diversification des sources de financement du tissu économique, ont réalisé un
encours de 9,673 MM MAD au terme de l’année 2000, marquants ainsi une régression
de près de 4% pour la première fois depuis leur lancement en 1996, dans le cadre de la
modernisation du marché financier. Leur part dans l’encours des valeurs mobilières
est passée de 2% en 1996 à 26% en 2000. Les OPCVM obligataires se taillent la part
du lion avec 80% pour une valeur de 7,794 MM MAD, en 2000, contre 8,369 MM
MAD en 1999. Cette orientation vers les OPCVM obligataires s’explique en partie par
le fléchissement des performances des actions. La part des FCP constitue 82% des
OPCVM, contre seulement 18% pour les SICAV.

4) Les titres de créances négociables ont réalisé un encours, au terme de 2000, de 725
M MAD, contre 639 M MAD en 1999. Malgré leur faible contribution dans l’encours
des valeurs mobilières, l’évolution a été positive et la part de marché est passée de
1,11% en 1997 à 2% en 2000. Leur structure est marquée par la domination des bons
de sociétés de financement à raison de 64%, suivis des certificats de dépôts avec 36%.

❑ Les Prêts et effets assimilés constituent uniquement 1% des placements.


L’encours réalisé au terme de l’exercice 2000 s’établit à 440,91 M MAD, contre
342 en 1999, soit une progression d’environ 29%.

2
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Autres valeurs constituent 4,7% des placements en 2000, pour une valeur de
1,9 MM MAD.

Evolution des placements des entreprises d’assurance (en


milliers MAD)

5- Les revenus financiers :

Les placements affectés aux opérations d’assurance, au titre de l’exercice 2000,


ont produit des revenus financiers qui se sont établis à 1,754 MM MAD (dont 88%
revient aux valeurs mobilières), contre 1,855 une année auparavant. Malgré
l’importance des chiffres en terme absolu, le taux de rentabilité des placements
produisant des revenus financiers a connu, durant la période 1990-2000, une forte
dépréciation, passant de 10,16% en 1990 à 4,16% en 2000, soit une détérioration de
59%. Comme le montre le tableau ci-après, la plus forte baisse a été subie par les
autres placements dont la rentabilité est passée de 12,90% en 1990 à 3,55% en 2000,
soit une dépréciation de 72%, suivie par les valeurs mobilières avec 60% et les valeurs
immobilières avec 27%.

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Evolution des taux de rendement net par type de placement

6- L’affectation des placements entre l’assurance vie et l’assurance non-vie :

La répartition des placements selon les deux branches d’assurance est


sensiblement différente. Au terme de l’exercice 2000, les opérations d’assurance sur la
vie détiennent 40% (36% en 1999) de l’actif représentatif des provisions techniques,
contre 60% (64% en 1999) au profit de l’assurance non-vie.

En assurance vie, les entreprises d’assurance cherchent des placements longs et


aux rendements stables, en l’occurrence le placement obligataire. En effet, au terme de
l’exercice 2000, 83% de l’encours des obligations est alloué à la couverture des
engagements d’assurance sur la vie contre seulement 17% pour les opérations
d’assurance non-vie.

Toutefois, le placement en action garantit une meilleure protection contre


l’inflation et peut donner à long terme de meilleurs résultats contre vraisemblablement
une lenteur dans leur liquidité. Les assureurs privilégient les placements en actions
pour couvrir les engagements en assurance non-vie. Cette alternative se justifie par les
contraintes de liquidité, étant donné que les opérations d’assurance non-vie sont, le
plus souvent, de durée annuelle (court terme) et nécessitent en conséquence la
couverture des engagements par des placements liquides. 78% de l’encours des
actions a été affecté à l’assurance non-vie contre 22% à l’assurance vie.

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Du côté de l’immobilier, les assureurs consacrent relativement une place


équivalente pour la couverture des engagements, 42% des placements immobiliers est
affecté à l’assurance vie, contre 58% à l’assurance non-vie.

Structure des placements par branche d’assurance

Affectation des placements en assurance vie et en assurance


non-vie

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

II- STRUCTURE DU MARCHE DES ASSURANCES ET CONTRAINTES LEGALES.

Le marché marocain de l’assurance est dominé par deux genres d’organismes : les
sociétés commerciales et les mutuelles. En effet, ce marché compte 20 compagnies 3 ,
dont 17 commerciales et 3 mutuelles. Ces compagnies sont soumises quant à leur
fonctionnement à la réglementation des assurances.

Par ailleurs, l’assurance au Maroc est également pratiquée par :

❑ Des organismes publics soumis à des régimes spéciaux (Caisse Nationale de


Sécurité Sociale, Régime Collectif d’Assurance et de Retraite);

❑ Des organismes privés qui ne sont pas soumis au contrôle de la DAPS. C’est le
cas de la caisse interprofessionnelle marocaine des retraites (CIMR). Il existe
également des organismes qui n’ont pas la personnalité morale. C’est le cas des
caisses internes de retraite constituées par les entreprises ou par les corps de
profession (exemple : caisse de retraite de l’ordre des avocats).

On constate donc qu’à côté de la réglementation générale de l’assurance applicable


aux entreprises agréées, il existe des réglementations propres aux assureurs à statut
spécial.

1- La réglementation générale des assurances

Cette réglementation est applicable aux sociétés commerciales et aux sociétés


d’assurance mutuelles. Nous analyserons ces formes juridiques; ensuite, nous
présenterons la chronologie et les sources de la réglementation actuelle.

a- les formes juridiques

Les sociétés autorisées par le Code sont les sociétés anonymes, les sociétés
d’assurance mutuelles ou leurs unions.

Avant l’adoption du Code, les autres formes commerciales n’étaient pas interdites,
même si elle n’existaient pas en pratique, à l’exception de la société à responsabilité
limitée4.

L’autre innovation du Code réside dans la réglementation détaillée du régime de la


société d’assurance mutuelle. En effet, avant, cette forme n’était pas réglementée.

3
« 12 de ces compagnies opèrent sur les branches assurance dommage et assurance de personnes, 3 compagnies interviennent sur la
branche dommages et accidents corporels, 1 compagnie spécialisée dans les opérations d’assurance de personnes, 1 compagnie
spécialisée dans la réassurance, 2 compagnies n’intervenant qu’au niveau des opérations d’assistance, et enfin 1 compagnie spécialisée
dans les opérations de crédit » Wafabourse et Chevreux, analyse sectorielle sur le marché de l’assurance, octobre 1999,
4
Aux termes de l’article 1er du dahir du 1er septembre 1926, les entreprises d’assurances ainsi que les entreprises bancaires ne peuvent
revêtir la forme de société à responsabilité limitée.

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le Code introduit une limitation en stipulant que les sociétés d’assurance


mutuelles à primes variables ne peuvent exercer les opérations d’assurance sur la vie
et les opérations assimilées à des opérations d’assurance (article 160).

Par ailleurs, toutes les formes de sociétés d’assurance mutuelles, qu’elles soient à
primes variables ou fixes, ne sont pas autorisées à exercer les opérations d’assurance
crédit et caution. Leur comptabilité est régie par les dispositions du Code et de la loi
sur les obligations comptables des commerçants.
Il existe cependant des règles spéciales édictées pour certaines mutuelles ; il s’agit
notamment du dahir du 30 octobre 1920, qui réglementait la mutualité agricole,
abrogé par le Code, et le dahir du 12 novembre 1963 portant statut de la mutualité et
qui concerne les mutuelles de prévoyance sociale.
b- chronologie et sources de la réglementation générale actuelle

Les spécificités économiques, sociales et juridiques de l’opération d’assurance ont


poussé les pouvoirs publics à réglementer, dès le début du siècle dernier, le contrat
d’assurance, le contrôle de l’Etat et à adopter des règles strictes pour la comptabilité.

🙒 Règlementation du contrat d’assurance

Le Maroc n’a connu l’assurance selon son concept moderne qu’au 19ème siècle
avec le besoin naissant des commerçants et armateurs de s’assurer contre les
conséquences d’événements de mer (voir chapitre I). La souscription des contrats
d’assurance se faisait par l’intermédiaire des sociétés étrangères qui étaient
représentées au Maroc par des agents généraux installés dans les villes maritimes.
L’assurance maritime fut le premier contrat d’assurance réglementé par le dahir du 31
mars 1919 portant code de commerce maritime.

L’assurance agricole, quant à elle, a pu s’organiser dans le cadre de la mutualité


par le dahir du 30 octobre 1920. Alors que le contrat d’assurance terrestre ne fut
réglementé qu’avec l’arrêté viziriel du 28 novembre 1934. L’arrêté viziriel du 28
novembre 1934 ainsi que l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941 qui « imposait
l’assurance locale des risques nationaux » constituaient le texte de base en matière de
réglementation du contrat d’assurances terrestres5 jusqu’à l’adoption du Code en
2002. Ce code exclut de son champ d’application les contrats d’assurance maritime et
les contrats d’assurance crédit, qui sont régis par des textes spécifiques et qui sont
respectivement le dahir du 31 mars 1919 portant code de commerce maritime, et le
dahir portant loi du 23 avril 1974.
🙒 Règlementation du contrôle de l’Etat

5
Avant la promulgation de cet arrêté, l’assurance terrestre était régie par le dahir du 12 Août 1913 portant code des obligations et contrats
pour la zone sud sous protectorat français, par le dahir du 1 er juin 1914 pour la zone espagnole et par le dahir du 16 février 1924 pour la
zone de Tanger.

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le contrôle des assureurs par les pouvoirs publics a été mis en place très tôt
puisqu’il fut instauré en 1928 pour les opérations d’assurance contre les accidents de
travail et étendu en 1934 aux opérations de capitalisation et d’épargne, en 1937 aux
opérations d’assurance automobile et en 1939 aux opérations de réassurance
souscrites ou exécutées en zone française.

Ces arrêtés viziriels précisaient les obligations à l’égard des assureurs et


renfermaient les premières dispositions réglementaires régissant le calcul et la
comptabilisation des provisions techniques et des placements.

La multiplication des textes en matière de contrôle pour chaque branche incita les
pouvoirs publics à uniformiser le contrôle de l’Etat sur les opérations d’assurance, de
réassurance et de capitalisation et ce fût par la promulgation de l’arrêté viziriel du 6
septembre 1941. Ce texte définissait les conditions d’agrément, de contrôle ainsi que
les modalités de cautionnement et de constitution des réserves et des placements
exigés des assureurs. Il avait également institué le principe de la localisation de
l’assurance pour les risques prenant naissance au Maroc.

L’arrêté du directeur des finances du 3 décembre 1941, pris pour l’application de


l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941, avait unifié les conditions dans lesquelles sont
évaluées les provisions techniques et les placements admis en représentation de ces
provisions.

Un arrêté du ministre des finances du premier décembre 1941 relatif à l’agrément a


toutefois arrêté une liste limitative des opérations d’assurance qui peuvent être
exercées par les assureurs. Ce texte a été par la suite abrogé et remplacé par l’arrêté
ministériel du 5 avril 1968 ( n° 179-68). Cet arrêté n’a fait que confirmer la première
liste.

Après la deuxième guerre mondiale et pendant toute la période de 1941 à 1951, le


Maroc enregistra l’installation de nombreuses sociétés étrangères sous forme de
succursales, dénommées « délégations », qui renforcèrent le marché marocain.

L’existence d’un grand nombre de petites délégations de sociétés étrangères faisait


planer un risque d’insolvabilité en cas de réalisation d’un risque important. Les
pouvoirs publics, conscients de ce danger, avaient fixé le chiffre d’affaires minimum à
quatre millions de dirhams. Ce qui entraîna la fermeture de plusieurs délégations
étrangères incapables de se conformer à cette mesure.

Avec la marocanisation (dahir du 2 mars 1973), les nationaux ont été incités à
participer au secteur. Ainsi, en vertu de ce dahir, une société anonyme n’est
considérée marocaine que si la moitié au moins du capital social appartient à des
personnes marocaines de droit public ou de droit privé et dont la majorité des
membres du conseil d’administration et l’administrateur délégué sont des personnes
marocaines.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le décret d’application de la loi relative à la marocanisation a été abrogé en 1990 (


décret du 8 janvier 1990). Nous avons repris en annexe 1 l'ensemble des textes qui
régissent la comptabilité des entreprises d'assurance.

🙒 Règlementation de la comptabilité des assurances

En matière de comptabilité, il faudra attendre l’année 1951 pour assister à la


publication d’une instruction qui donnera naissance à une vraie comptabilité des
entreprises d’assurance. Toutefois, cette instruction fut rapidement dépassée et le
besoin s’est fait sentir de lui apporter des aménagements en lui incluant notamment les
nouveaux procédés de la technique comptable introduits en France par le plan
comptable de 1957. C’est ainsi qu’une nouvelle instruction (n° 16) fût introduite le 19
décembre 1977 et mise en application à compter de 1979. Les aménagements
introduits par cette instruction étaient calqués sur la présentation prévue par le plan
comptable français de 1957 notamment par l’établissement d’un compte de pertes et
profits séparé du compte d’exploitation générale. C’est cette instruction comptable qui
restera appliquée pendant près de vingt ans jusqu’à l’introduction d’un nouveau plan
comptable des assurances en 1997.

De nouvelles dispositions comptables adaptées à l’assurance ont été adoptées par


la loi sur les obligations comptables des entreprises d’assurance, de réassurance et de
capitalisation. Cette loi avait introduit le nouveau plan comptable des assurances.
Cette loi a été abrogée et l'ensemble des dispositions qu'elle comprenait ont été
reprises par le Code des assurances.

En ce qui concerne les méthodes d’évaluation des engagements techniques et des


placements ainsi que les documents exigés des assureurs, elles sont définies par
l’arrêté ministériel du 10 juin 1996 tel que modifié et complété par la suite.

Un ensemble de circulaires et d’instructions adoptées par la DAPS viennent


compléter les dispositions de cet arrêté. Ces circulaires font l’objet de mises à jour
régulières.

2- Les réglementations spéciales

Certains assureurs ne sont pas concernés par la réglementation générale des


assurances au Maroc. Cette situation s'explique soit par l’existence de textes
spécifiques qui régissent ces assureurs, soit par un vide juridique.

Outre la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), il existe de nombreux


systèmes ou régimes de retraite dont les principaux sont : La Caisse Marocaine des
Retraites ( CMR), le Régime Collectif d’Assurance et de Retraite (RCAR), la Caisse
Interprofessionnelle Marocaine de Retraites (CIMR), les nombreuses caisses internes
de retraite pour le personnel de certains établissements publics ou bien appartenant à
des corps de profession.

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

D’autres caisses peuvent être créées sous cette forme et échapper complètement au
contrôle de l’Etat et à la réglementation comptable de l’assurance. C’est le cas
notamment des caisses de retraite interne créées par les entreprises et les
établissements publics ( exemple : Office Chérifien des Phosphates …) et des caisses
créées par certaines professions organisées ( exemple : caisse de retraite de l’ordre des
avocats).

a- cas de la caisse interprofessionnelle marocaine de retraites ( CIMR)

La CIMR constitue la plus importante institution privée gérant des assurances de


personnes. Elle est gérée par une association formée par des personnes physiques ou
morales employant du personnel salarié. L’adhésion n’est pas obligatoire. De part
cette forme juridique, « elle s’est mise tant en dehors de la législation des assurances,
que du code de la mutualité, échappant pour ainsi dire à tout contrôle ».

La comptabilité de la caisse est régie par le règlement intérieur et les statuts de


l’association qui sont appliqués. Le rapport de l’auditeur indépendant, qui a audité les
comptes de l’exercice 1999, précise à cet égard que « […]les comptes annuels sont
sincères et donnent une image fidèle… en conformité avec les principes comptables
généralement admis au Maroc ainsi qu’avec les statuts et le règlement intérieur de
l’Association ».

b- cas de la caisse nationale de sécurité sociale (C.N.S.S.)

Un régime de sécurité sociale a été créé au profit des employés du secteur privé
par le dahir n°1-59-148 du 31 décembre 1959. Ce dahir a été par la suite abrogé et
remplacé par le dahir portant loi n° 1-72-184 du 27 juillet 1972.

La CNSS sert des allocations familiales, des prestations à court terme ( indemnités
journalières en cas de maladie ou d’accident non régis par la législation sur les
accidents de travail et les maladies professionnelles, indemnités journalières en cas de
maternités, allocations en cas de décès) et des prestations à long terme (pensions
d’invalidité, de vieillesse et des pensions de survivants).

Cette caisse, dotée de la personnalité civile et de l’autonomie financière, est placée


sous la tutelle du ministre chargé du travail.

c- cas du régime collectif d’assurance et de retraite (RCAR)

Le RCAR a été crée par le dahir portant loi n° 1-77-216 du 20 chaoual 1397 (4
octobre 1977) et a pour objet d’assurer au titre du risque de vieillesse, du risque
d’invalidité et de décès, le versement de prestations au profit du personnel contractuel
de droit commun, temporaire, journalier et occasionnel de l’Etat et des collectivités
publiques, au personnel des offices, des établissements publics et sociétés
concessionnaires, ainsi que tous organismes ou sociétés bénéficiant du concours
financier de l’Etat ou des collectivités publiques.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le RCAR est constitué d'un régime général et d'un régime complémentaire qui ont
pour objet d'assurer au titre du risque vieillesse et du risque d'invalidité décès, des
droits personnels au profit de l'affilié ou de ses ayants cause.

Ce régime est une institution dotée de la personnalité morale et de l'autonomie


financière et dont la gestion est assurée par la Caisse Nationale de Retraites et
d'Assurances (C.N.R.A.).

d- cas des caisses de retraite interne

Ce sont des régimes anciens relatifs notamment à quelques établissements publics


marocains à caractère industriel et commercial : O.C.P, O.N.E et BANQUE
ALMAGHRIB. D’autres régimes ont été crées par des professions, par exemple, la
CRAC (Caisse de Retraite des Avocats de Casablanca) gérée par la C.N.R.A. Tous ces
régimes ne font l’objet d’aucune réglementation juridique et financière, et échappent
ainsi à tout contrôle de l’Etat. Pour certains de ces régimes, il existe une confusion
juridique et financière avec les établissements qui les abritent, ce qui ne permet pas
d’assurer les meilleures conditions des droits des épargnants.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE III

3
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

I- SPECIFICITES ECONOMIQUES DU SECTEUR DES ASSURANCES

Les principales spécificités économiques du secteur des assurances sont les


suivantes:

❑ La notion de mutualité des risques;

❑ L’inversion et la longue durée du cycle de production;

❑ La réassurance (diversité des types et traités de réassurance) ;

❑ L’influence du jugement humain dans l'évaluation des provisions;

❑ La structure du portefeuille de risques assurés;

1- Mutualité des risques

La définition même de l'assurance introduit cette notion de mutualité: "L'assurance


est une opération par laquelle une personne, l'assureur, groupe en mutualité d'autres
personnes, les assurés afin de les mettre en mesure de s'indemniser mutuellement
d'une perte éventuelle, le sinistre, moyennant une somme appelée prime, payée par
chaque assuré à l'assureur qui la verse dans la masse commune. C'est donc la
mutualité qui permet d'éliminer le hasard.

Ainsi, l'opération d'assurance doit être statistiquement organisée et porter sur un


nombre important de risques dispersés, homogènes et à fréquence.

L'assureur gère et répartit les fonds de la "caisse commune" alimentée par les
assurés. Il groupe une mutualité de risques suivant des bases scientifiques qui lui
permettent d'établir le coût du risque (prime pure) et le coût de gestion (chargements
et commissions).

Les dirigeants doivent conduire l'entreprise d'assurance de manière à veiller au bon


fonctionnement de la mutualité en définissant des politiques technico-commerciales
cohérentes à même de garantir sa sécurité financière.

2- Inversion et durée du cycle de production

Une caractéristique de l'activité d'assurance est la spécificité de son cycle de


production. En effet, contrairement aux entreprises commerciales ou industrielles qui
fixent leur prix de vente en fonction de coûts préalablement encourus, les entreprises
d'assurance facturent une prestation de service avant même de rendre toute prestation.
Les revenus précèdent les charges puisque l'assuré paye une prime pour se couvrir
face à un risque ultérieur et éventuel. Par conséquent, l'assurance est une prestation de
services à caractère immatériel.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

De plus, le coût de la garantie d'un risque n'est conçu qu'à long terme, d'où la
nécessité d'une structure financière solide et d'une politique de réassurance rigoureuse.

3- Réassurance

La réassurance est une opération par laquelle l'assureur se décharge sur le


réassureur d'une partie des risques qu'il a souscrits, moyennant le paiement des primes
correspondantes.

Elle assure une "division verticale du risque et se différencie ainsi de la


coassurance qui en assure pour sa part une "division horizontale", Elle permet à un
seul assureur de souscrire au premier rang l'intégralité d'un risque, quitte à se
décharger sur un assureur des sommes qui excèdent sa propre capacité. Il s'agit, là
aussi, de la notion de mutualité des risques.

Il existe plusieurs techniques de cession :

❑ La cession légale;

❑ La cession obligatoire ou conventionnelle (traités obligatoires) ;

❑ La cession facultative

La forme juridique des relations de réassurance prend corps dans les dispositions
du "traité de réassurance" (contrat liant l'assureur et le réassureur). Il définit le type de
réassurance, le niveau, la nature des primes et sinistres cédés, la couverture des
provisions techniques, le taux de commissionnement, l'étendue territoriale, la
périodicité d'établissement des comptes, etc.

L'ensemble des décisions prises par la direction de la compagnie, concernant les


engagements qu'elle prend seule et ceux qu'elle va céder en tout ou partie en raison de
leur importance ou du volume qu'ils présentent dans une branche donnée, sont
matérialisées dans un plan de réassurance.

4- Influence du jugement humain dans l'évaluation des provisions

L'évaluation d'un sinistre répond à un certain nombre de critères objectifs assez


facilement identifiables dans le cas de sinistres simples.

Par exemple, dans un dommage matériel (responsabilité civile automobile),


l'évaluation de l'expert et la quote-part de responsabilité de l'assuré permettent
d'évaluer avec une assez bonne précision le coût du sinistre. Dans cet exemple, le
facteur humain aura peu d'effets sur l'évaluation.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Par contre, l'évaluation d'un sinistre corporel, qui peut atteindre plusieurs millions
de dirhams, est beaucoup plus délicate. Une multitude de paramètres entrera cette fois-
ci en ligne de compte dont notamment l'attitude des juges en cas de procès. Cette
évaluation est d'autant plus importante que, à l'ouverture des dossiers corporels, les
rédacteurs disposent, en général, de très peu d'éléments d'informations concernant le
dossier sinistre.

De plus, le simple changement de rédacteur sur le dossier peut se traduire par une
évaluation très différente.

Par ailleurs, la stratégie de la direction est un élément très important que le


réviseur doit essayer d'appréhender dans sa mission. En effet, l'information financière
fournie à l'extérieur de l'entreprise a des répercussions de plus en plus fortes. Dans ce
contexte, il peut être tentant pour la direction d'une compagnie d'assurance d'utiliser
les provisions techniques soit pour repousser l'extériorisation des problèmes, soit pour
se "créer" des réserves. Les troubles subis ces dernières années par certaines
compagnies d'assurance marocaines ainsi qu'étrangères illustrent bien le danger d'une
politique imprudente au niveau des provisions techniques.

L'intervention de l'Etat est axée, entre autres, sur la réglementation de la


détermination de ces provisions. Toujours est-il que, dans certains cas, notamment en
ce qui concerne l'assurance automobile, ces provisions réglementaires restent
insuffisantes compte tenu de la sinistralité des portefeuilles assurés.

5- Structure du portefeuille

La structure du portefeuille de la compagnie est un facteur déterminant de sa


solvabilité. En effet, une compagnie qui n'assurerait que le risque de responsabilité
civile automobile TPV (Transport Public de Voyageurs), sous-catégorie déficitaire
dans quasiment toutes les compagnies qui assurent ce risque, en raison, entre autres,
de la fréquence élevée des accidents de la circulation n'aurait que peu de chance de
survie.

Le principe de l'assurance étant de mutualiser le risque, il faut que le portefeuille


de la compagnie soit réparti de façon à ne pas présenter une concentration anormale
en cas de survenance d'un risque donné.

6- Pression de la concurrence

La pression de la concurrence conduit fréquemment à une sous-tarification des


risques dont les effets ne se feront ressentir que plus tard. Cette remarque n'est bien
évidemment valable L'environnement concurrentiel d'une compagnie d'assurance peut
être appréhendé à partir des publications de la DAPS (Direction des Assurances et de
la Prévoyance Sociale) ou de la FMSAR (Fédération Marocaine des Sociétés

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

d'Assurance et de Réassurance). Ces publications permettent en effet d'obtenir des


informations utiles sur :

❑ La structure du marché;

❑ Les opérations d'assurance;

❑ L’activité financière.

Ces publications présentent également des informations permettant de comparer


les sociétés d'assurance en terme de capital, de chiffre d'affaires, de sinistres réglés et
de réserves techniques.

En ce qui concerne l'activité par catégorie d'assurance, on y trouve la structure du


portefeuille par catégorie d'assurance, la structure du réseau de distribution, la
structure de la clientèle (particuliers / entreprises), les limites de souscription et plan
de réassurance, le taux moyen de sinistralité, la structure et évolution des réserves
techniques, la marge de solvabilité, la composition des actifs admis en représentation
des réserves techniques, l'organigramme de la société, les systèmes d'information, les
tarifications conventionnelles, etc.

II- SPECIFICITES REGLEMENTAIRES DU SECTEUR DES ASSURANCES

Les spécificités réglementaires du secteur des assurances se manifestent


notamment par :

❑ L’existence d'un code spécifique, le code des assurances publié le 7 novembre


2002 ;

❑ L’existence d'un plan comptable spécifique (Nouveau Plan Comptable des


Assurances de 1997) ;

❑ L’existence de règles d'évaluation des provisions techniques et réglementation


de la structure des placements (couverture des réserves techniques) et du
niveau de risque cédé aux réassureurs (cession légale SCR) ;

❑ L’existence d'un environnement fiscal spécifique.

1- Code des assurances

Composé de 338 articles, le nouveau code des assurances, est constitué de cinq
livres:

❑ Livre l "Le contrat d'assurance" : Ce livre cite dans un premier temps les
dispositions communes aux contrats d'assurances. Il précise ensuite celles
relatives aux assurances de dommages et aux assurances de personnes.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Livre II "Les assurances obligatoires" : Il s'agit de l'assurance chasse et de


l'assurance automobile. Le législateur a consacré un Titre de ce livre au Fonds
de Garantie des Accidents de la Circulation en précisant principalement son
objet, ses organes d'administration et de contrôle ainsi que les conditions de
recours à cette institution;

❑ Livre III "Les entreprises d'assurances et de réassurances" : Ce livre traite des


conditions d'exercice de ces entreprises, des règles de gestion, des règles
comptables et statistiques, des garanties financières, des règles de contrôle etc.

❑ Livre IV "La présentation des opérations d'assurance": Le code a défini dans ce


livre les conditions d'exercice et de gestion des intermédiaires d'assurance. Il a
également précisé, entre autres, les règles de contrôle, les conditions de
cessations d'activité et de retrait d'agrément de ces intervenants;

❑ Livre V "Dispositions diverses et transitoires".

Dans le cadre de sa mission, l'auditeur se penchera sur les aspects suivants du code
des assurances:

❑ Les conditions d'exercice des entreprises d'assurance et de réassurance;


❑ Le contrôle de l'Etat;
❑ Les règles comptables de base et garanties financières;
❑ Le rôle des commissaires aux comptes.

a- conditions d'exercice des entreprises d'assurance et de réassurance

Dans son article 161, le code des assurances précise que "les entreprises
d'assurance et de réassurance ne peuvent commencer leurs opérations que si elles sont
agréées par l'administration." L'agrément n'est accordé, sur leur demande, qu'aux
entreprises régies par le droit marocain ayant leur siège social au Maroc et après avis
du Comité consultatif des assurances.

Pour être agréées, les entreprises d'assurance et de réassurance doivent être


constituées sous forme de sociétés anonymes ou de sociétés d'assurances mutuelles.
Les sociétés anonymes doivent justifier d'un capital minimum de cinquante millions
(50.000.000) de dirhams. Les sociétés d'assurances mutuelles doivent, quant à elles,
justifier d'un nombre minimum de sociétaires de dix mille (10.000) personnes et d'un
fonds d'établissement minimum de cinquante (50.000.000) millions de dirhams.

Il convient de préciser que, au même titre que les sociétés anonymes, l'article 198
du code des assurances précise qu'il doit être désigné dans chaque société d'assurance
mutuelle deux commissaires aux comptes et que les dispositions de la loi n°17-95
(sociétés anonymes) relative aux conditions de nomination des commissaires aux
comptes notamment en matière d'incompatibilités, à leur rémunération, à leurs

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

pouvoirs, à leurs obligations, à leur récusation et à leur révocation, sont applicables


aux sociétés d'assurances mutuelles, sous réserve des règles propres à celles-ci.

b- contrôle de l'Etat

L'assurance met en jeu des capitaux qui ne sont pas la propriété des entreprises
d'assurances, mais constituent le gage des assurés et bénéficiaires de contrats. Aussi
l'Etat se doit de protéger cette masse de capitaux dont les sociétés se trouvent
dépositaires. Cette protection ne peut être assurée que dans un cadre structuré et
organisé de manière telle à permettre à cette activité de s'exercer dans les meilleures
conditions de solvabilité et de rentabilité possible tout en préservant les intérêts de
toutes les parties en cause.

Le contrôle s'exerce sur tous les aspects du secteur des assurances:

❑ Technique et financier: vérification de la solvabilité des entreprises et des


conditions de souscription des contrats;

❑ Économique : organisation et rationalisation de certaines branches d'activité par


une orientation de marché de l'assurance.

Il est donc permanent et s'exerce depuis la création de la société jusqu'à sa


dissolution: obtention de l'agrément, contrôle des actifs représentant les engagements
réglementés de l'entreprise d'assurance, contrôle des indicateurs financiers tels que la
marge de solvabilité, le contrôle des transferts de portefeuille, etc.

Dans son Titre VI "Les règles de contrôle", le nouveau code des assurances précise
l'étendue du contrôle, les modalités de contrôle et le retrait d'agrément.

c- règles comptables de base et garanties financières

Dans son titre IV "Les règles comptables et statistiques", le code des assurances
précise (article 233) que les entreprises d'assurance et de réassurance sont tenues de
respecter les dispositions de la loi 9-88 relatives aux obligations comptables des
commerçants. Cependant, l'évaluation des provisions techniques et des placements est
régie par le code des assurances et "les textes pris pour son application". De plus, dans
son titre V "Les garanties financières", le code précité précise que les entreprises
d'assurance et de réassurance doivent, à toute époque, inscrire à leur passif et
représenter à leur actif:

❑ Les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral des


engagements contractés à l'égard des assurés souscripteurs et bénéficiaires de
contrats; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées;

❑ Les postes correspondants aux créances privilégiées et aux dettes exigibles;

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ La réserve pour amortissement de l'emprunt;

❑ Une réserve égale à l'ensemble des provisions techniques à la charge du régime


de prévoyance sociale institué par l'entreprise en faveur de son personnel;

❑ Les dépôts de garantie des agents, des assurés et des tiers.

Enfin, dans son article 239, le code des assurances précise que les entreprises
d'assurance et de réassurance doivent, en complément des provisions techniques,
justifier, à tout moment, de l'existence d'une marge de solvabilité destinée à faire face
aux risques de l'exploitation propres au caractère aléatoire des opérations d'assurance.

d- rôle des commissaires aux comptes

Selon l'article 168 du code des assurances, les entreprises d'assurance et de


réassurance doivent être constituées sous forme de société anonyme ou de sociétés
d'assurances mutuelles.

Ainsi, les sociétés anonymes sont soumises au contrôle des commissaires aux
comptes en vertu de la loi n° 17-95.

Pour ce qui est des sociétés d'assurances mutuelles, l'article 198 du code des
assurances prévoit qu'il doit être désigné dans chaque société d'assurance mutuelle
deux commissaires aux comptes au moins chargés d'une mission de contrôle et de
suivi des comptes de ladite société.

Par ailleurs, l'article 245 ajoute que les états, comptes rendus, tableaux et
documents transmis à l'administration (Ministère des Finances) dans le cadre de son
contrôle doivent être certifiés par les commissaires aux comptes des entreprises
d'assurance.

2- Plan comptable spécifique :

Le secteur des assurances dispose d'un plan comptable spécifique mis en


application depuis 1997, le (Nouveau) Plan Comptable des Assurances (NPCA). Ce
dernier définit les états de synthèse, le cadre comptable ainsi que la liste et les
modalités de fonctionnement des comptes des entreprises d'assurances, de
réassurances et de capitalisation. Sa particularité résulte des caractères économiques
propres à cette activité.

Le cadre comptable du PCA prévoit 8 classes (de 1 à 8) pour la comptabilité


générale, une classe (9) pour les comptes analytiques et une classe (0) pour les
comptes spéciaux.

Les comptes suivants ont été créés spécialement pour les opérations d'assurance:

4
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

16 - Provisions techniques brutes: Ce poste est affecté aux provisions techniques,


c'est-à-dire aux charges prévisibles qui concernent l'exécution des contrats passés
entre la société et ses assurés, ainsi que les provisions complémentaires exigées par la
réglementation des assurances. Il concerne aussi les provisions pour acceptations en
réassurance.

26 - Placements affectés aux opérations d'assurance: Ce sont les placements affectés à


la couverture des engagements techniques de l'entreprise. En effet, tous les placements
affectés aux opérations d'assurances, qui étaient éclatés entre les classes 2 et 5 sont
regroupés au niveau de la rubrique "placements affectés aux opérations d'assurances"
qu'il s'agisse d'immeubles; de valeurs mobilières, de prêts, de dépôts ou tous autres
placements destinés à la représentation des provisions techniques.

Les titres acquis par une compagnie d'assurances et émis par une autre compagnie
d'assurance sont considérés comme des titres de participation quel que soit le montant
détenu, même si ce montant est notoirement insuffisant pour exercer une influence
dans la société émettrice.

Notons que le NPCA n'a pas prévu au niveau du bilan une distinction entre
placements vie et non vie comme au niveau du Compte de Produits et de Charges
(CPC). Une telle distinction aurait permis de faire un rapprochement rapide entre ces
placements au bilan et leurs revenus qui sont distingués entre vie et non-vie au niveau
du CPC.

Dans le compte charges à répartir, il est distingué entre les frais d'acquisition des
"placements affectés aux opérations d'assurances" et les frais d'acquisition des autres
immobilisations.

32 - Part des cessionnaires dans les provisions techniques: Ces comptes enregistrent la
part des cessionnaires dans les engagements de l'entreprise telle que résultant des
conventions de cession en réassurance et en tenant compte des modalités retenues
pour l'établissement des comptes de cessions.

42 - Dettes pour espèces remises par les cessionnaires : Ce compte est crédité lors de
la constitution des dépôts en espèces par les réassureurs.

60 - Prestations et frais: Ces charges correspondent aux prestations d'assurances


(payées et variation des provisions techniques), aux frais de règlement des sinistres et
à la part des cessions et rétrocessions dans les prestations et frais payés.

70 - Primes: Cette rubrique comprend les primes ou cotisations relatives aux affaires
directes (primes et ajustements de primes, primes annulées, primes restant à émettre,
primes à annuler), aux cessions, aux acceptations et aux rétrocessions.

4
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Les produits et les charges de l'exercice sont ventilés au sein de deux comptes
techniques ("vie" et "non-vie") et d'un compte non technique ainsi qu'un tableau
récapitulatif qui dégage les résultats suivants:

❑ Résultat technique des assurances sur la vie;


❑ Résultat technique des assurances non-vie;
❑ Résultat non technique;
❑ Résultat avant impôts;
❑ Résultat net

Les principaux apports du NPCA par rapport à l'APCA sont les suivants :

⮚ Au niveau du BILAN

❑ Les dettes pour espèces remises par les cessionnaires sont classées parmi le
passif circulant (dans une rubrique distincte) alors que dans l'ancien PCA; elles
étaient classées parmi les dettes à long et moyen terme.

❑ Les majorations des provisions techniques sont enregistrées dans un compte


spécialement crée à cet effet.

❑ La réserve pour risques en cours (REC) est classée parmi les provisions pour
sinistres et ventilée en provision pour primes non acquises (PNA) et provision
pour risques en cours proprement dite (évaluée en fonction de la sinistralité). Il
en est de même de la réserve pour REC acceptations. Dans l'ancien PCA; cette
provision était classée parmi les provisions de primes et comprenait les deux
éléments (PNA et REC du NPCA).

❑ Il faut noter que les frais d'acquisition des contrats (composés essentiellement
des commissions allouées aux intermédiaires) relatifs aux primes reportables
doivent être également reportés (compte 3492 du NPCA : charges d'acquisition
reportées). L'ancien PCA ignorait le report de ces commissions en considérant
qu'elles sont absorbées dans l'exercice de leur émission.

❑ Le terme provision remplace le terme réserve utilisé auparavant dans l'APCA,


de même que l'expression "prestations et frais à payer" remplace l'expression
"sinistres à payer".

❑ Le classement de la réserve de capitalisation et de la réserve de garantie parmi


les provisions techniques alors qu'elles étaient classées dans l'APCA parmi les
capitaux propres assimilés.

❑ La provision pour primes acquises et non émises (PANE) et la provision pour


annulation de primes (PAP) sont comptabilisées respectivement dans des
comptes d'actif circulant 3427 primes à émettre (PAE) et de passif circulant
4427 primes à annuler (PAA) * du NPCA et non dans la rubrique 16 consacrée

4
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

aux provisions techniques. Ces provisions étaient classées parmi les provisions
techniques dans l'APCA.

❑ Les modalités de détermination de la provision pour primes à annuler ne sont


pas définies par la réglementation spécifique à l'assurance. Cependant, le
NPCA stipule que cette provision est estimée en fonction des primes émises et
non encaissées lors de l'inventaire, et qu'elle doit être calculée nette de taxes sur
les assurances. Les frais d'acquisition doivent être également annulés dans le
sens inverse. Le NPCA ne se prononce pas sur la part des réassureurs ; En
France le montant de la provision doit être comptabilisé brut de réassurance ; la
part des réassureurs doit être comptabilisée à l'actif.

❑ Les engagements hors bilan sont présentés au niveau de l'ETIC alors qu'ils
n'étaient pas prévus dans l'APCA.

❑ Les provisions pour risques et charges sont distinguées en provisions durables


et non durables. Cette distinction n'existait pas selon l'ancien PCA.

❑ La ventilation de la réserve mathématique vie en 5 comptes (provision


mathématique vie - provision pour capitaux décès à payer – provision pour
capitaux échus à payer – provision pour arrérages à payer – provision pour
rachats à payer), de la part de la Société Centrale de Réassurance (SCR) dans la
réserve mathématique vie en 5 comptes également, et de la part des autres
réassureurs dans les provisions techniques en 4 comptes au lieu de 2
auparavant.

❑ La ventilation des comptes intermédiaires en créances sur les assurés, créances


ou dettes sur les intermédiaires en distinguant plusieurs niveaux d'ancienneté
des primes impayées : Au niveau de l'ancien PCA, les primes impayées et les
autres opérations (sinistres, ristournes, etc.….) et les commissions dues aux dits
intermédiaires étaient compensées dans des comptes courants des
intermédiaires.

Ces dispositions obligent les compagnies d'assurances à apporter des modifications


à leurs applications informatiques de suivi des primes impayées indépendamment des
comptes à créer. Il faut noter que le projet de circulaire n°18 du MF sur le suivi des
primes impayées conduira encore plus à des modifications aussi bien au niveau
informatique que comptable.

⮚ Compte de Produit et de Charges

❑ Les charges de placements affectés aux opérations d'assurances sont ventilées


en : charges d'intérêts, frais de gestion des placements, perte de change, pertes
sur réalisation de placements, autres charges de placements, et dotations aux
placements. La même ventilation concerne les produits de placements.

4
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Cependant, Le NPCA n'a pas précisé les modalités de répartition du solde net
global entre les comptes techniques vie et non vie d'une part et les comptes non
techniques d'autre part.

❑ Certains comptes de l'ancien PCA sont regroupés en un ou deux comptes du


nouveau PCA, nous pouvons citer à titre d’exemples, le regroupement :

✓ Des primes émises "grande branche", "groupe décès", "groupe retraite"


en primes émises vie. Cependant, la distinction entre primes périodiques
et primes uniques reste nécessaire.

✓ Des primes annulées "grande branche", "groupe décès", "groupe


retraite" en primes annulées vie.

✓ Des coûts de polices et accessoires vie sur exercice courant et sur


exercices antérieurs en coûts de polices et accessoires vie sans
distinction entre exercice courant et exercices antérieurs.

Les mouvements sur provisions techniques seront présentés sous forme de


variation et non plus sous forme de reprise et constitution.

Les prestations et frais payés sont davantage ventilés dans le NPCA. Elles
comprennent : les sinistres en principal, les capitaux constitutifs de rentes, les aréages,
les rachats; les participations aux bénéfices, les frais accessoires, les recours et
sauvetages.

3- Environnement fiscal spécifique aux entreprises d'assurance

Activité spécifique, l'assurance est soumise à des règles fiscales et parafiscales


spécifiques également. En effet, les compagnies d'assurance sont tenues de verser à
l'Etat la taxe sur les assurances. Cette dernière est prévue par l'annexe II du décret n°
2-58-1151 du 24 décembre 1958 portant codification des textes sur l'enregistrement et
le timbre telle que modifiée par le dahir portant loi n° 1-84-7 du 10 janvier 1984
édictant des mesures d'ordre financier en attendant la promulgation de la loi de
finances pour l'année 1984.

Selon ce décret, "les contrats d'assurance passés par les entreprises d'assurance
ainsi que tous les actes ayant exclusivement pour objet la formation, la modification
ou la résiliation amiable desdits contrats, sont soumis, à l'exclusion des droits de
timbre, d'enregistrement et de la taxe sur la valeur ajoutée, à une taxe spéciale, dite
"taxe sur les assurances" (...) La taxe sur les assurances est établie sur le montant des
primes, surprimes ou cotisations (...) Elle est acquittée par les entreprises d'assurance,
leurs représentants légaux ou les intermédiaires d'assurances (.. .)".

Le taux de la taxe sur les assurances varie en fonction de la catégorie. Ainsi,

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Pour l'automobile, l'incendie, les accidents corporels, l'aviation et les risques


divers, il s'élève à 12%.
❑ Pour la maritime il est de 6% et
❑ Pour la vie de 1 %.

Par ailleurs, la loi n° 30-89 relative à la fiscalité des collectivités locales et leurs
regroupements précise qu'il est institué à compter du premier janvier 1990 une taxe
qui est due par les redevables de la taxe sur les assurances et elle est liquidée et
recouvrée selon les mêmes formes que celles applicables en matière de taxe sur les
contrats d'assurance.

Les compagnies sont également appelées à verser une participation aux frais de
contrôle et de surveillance de l'Etat et à participer à l'alimentation de certains fonds
comme le fonds de garantie des accidents de la circulation, le centre national de
prévention des accidents de la circulation.

Pour ce qui est de l'impôt sur les sociétés, le taux de l'impôt est fixé à 39,6% en
vertu de l'article 14, alinéa 1 de la loi n° 24-86 relative à l'IS.

En matière de taxe sur la valeur ajoutée, l'article 7 de la loi n° 30-85 relative à la


TV A précise: "Sont exonérés de la taxe sur la valeur ajoutée (...) les opérations
réalisées par les sociétés ou compagnies d'assurance et qui relèvent de la taxe sur les
contrats d'assurance".

III- DEFINITIONS ET NOTIONS GENERALES SUR LES PLACEMENTS ET DES


PROVISIONS TECHNIQUES

1- Les provisions techniques

a- définition des provisions techniques

A la date de clôture des comptes, les compagnies d'assurances doivent évaluer les
engagements pris envers leurs assurés et bénéficiaires de contrats. Ces évaluations
sont l'équivalent pour les compagnies d'assurances, des travaux d'inventaire effectués
par les entreprises industrielles et commerciales. Les engagements techniques évalués
constituent ce qu'on appelle communément «les provisions techniques».

En fait, ce terme générique recouvre l'ensemble des provisions prévues par l'arrêté
du 10 juin 1996 pour les branches vie et non-vie. Il distingue les engagements vis-àvis
des assurés ou des bénéficiaires des contrats des autres provisions comme les
provisions réglementées, les provisions pour risques et charges ou les provisions pour
dépréciation.

Dans son ouvrage relatif à la comptabilité des entreprises d'assurances, Guy


Simonet présente une définition des provisions techniques:

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

"Ce sont des provisions destinées à permettre le règlement intégral des engagements pris
envers les assurés et les bénéficiaires des contrats. Elles sont liées à la technique même de
l'assurance et imposées par la réglementation".

Cette définition pose trois conditions pour que des provisions puissent être
reconnues comme étant des provisions techniques:

❑ Elles doivent couvrir les engagements envers les assurés,


❑ Elles doivent être liées à la technique même de l'assurance,
❑ Elles doivent être imposées par la réglementation.

b- typologie des provisions techniques

Nous présentons ci-dessous la liste des principales provisions techniques prévues


par la réglementation marocaine. Notons que l'arrêté du 10 juin 1996 utilise le terme
de «réserve». Il a été remplacé au niveau du Plan Comptable des Assurances par le
terme de «provision», qui paraît plus adéquat.

Nous adopterons la classification retenue par le plan comptable des assurances qui
a groupé les provisions techniques ainsi:

❑ Les provisions pour primes non acquises;


❑ Les provisions pour sinistres à payer;
❑ Les provisions mathématiques vie;
❑ Les provisions d'équilibrage;
❑ Les provisions techniques des contacts en unités de compte;
❑ Les autres provisions techniques;

La définition de ces provisions, de leur fondement économique et les modalités de


leur évaluation seront présentées au niveau de la partie relative aux travaux d'audit sur
les comptes.

c- l’importance des provisions techniques

Le montant des provisions techniques 2001 s'élève à 35 557 millions de dirhams et


est constitué à hauteur de 91 % par des provisions pour sinistres à payer et des
provisions mathématiques vie:

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Répartition des provisions techniques par catégorie

Provisions pour primes


Autres provisionsnon acquises techniques4%
6%
Provisions mathématiques vie 38%

Provisions pour sinistres à payer 52%

Source : FMSAR

Il est à noter, que les provisions pour primes non acquises, les provisions pour
sinistres à payer et les provisions mathématiques constituent plus de 94% du total des
provisions techniques. C'est pour cela que nous focaliserons l'étude sur ces catégories
de provisions.

d- spécificités du traitement des provisions techniques des compagnies


d'assurances

Une évaluation délicate faisant appel aux approches statistiques et au jugement


pour l'auditeur, l'évaluation des provisions de sinistres constatées par une compagnie
d'assurances présente à la base deux facteurs de risques:

1- L’évaluation des montants à provisionner fait appel au jugement et peut évoluer


dans le temps;

2- Le rattachement des sinistres à leur exercice de survenance est rendu difficile


par les décalages de déclaration, ce qui rend nécessaire l'estimation des sinistres
tardifs.

Dans ce domaine, les assureurs peuvent ou pas adopter une position prudente. Les
provisions peuvent alors être sous-estimées on surévaluées. Les assureurs préfèrent
dans ce cas garder une marge de sécurité, l'analyse de cette marge doit être faite dans
le temps, pour pouvoir en apprécier le caractère normal.

A noter qu'en assurance-vie, les risques décrits précédemment sont plus limités
dans la mesure où les prestations dues sont forfaitaires, et connues dans leur montant.
Les phénomènes de décalage de déclaration existent également mais n'affectent que
certaines catégories (ex : Décès)

Des risques liés à la complexité de la technique et à la Qualité du support informatique :

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le processus de calcul des provisions mathématiques suppose un traitement


informatique de masse, balayant l'ensemble du portefeuille. Dans la grande majorité
des cas, le montant de provisions relatif à un contrat, pris individuellement n'est pas
matériel et une erreur de calcul isolée, ne peut être significative au niveau des états
financiers. Les risques majeurs portent donc principalement sur la présence d'erreurs
systématiques dans le traitement d'une part, et d'autre part, sur la fiabilité et la
conservation des données utilisées.

La complexité des formules de calcul constitue en soi une difficulté, en principe


maîtrisée par les actuaires de la compagnie. Toutefois, la présence de différentes
générations de produits, de contrats à clauses non standards ou nouvellement mis en
place par la compagnie constituent des risques supplémentaires. Notons que ces
risques concernent essentiellement l'assurance vie et sont beaucoup plus présents dans
des pays comme la France où les produits de l'assurance - vie se développent
considérablement et où l'on constate l'existence de plusieurs générations d'un même
produit. L'assurance -vie n'est pour l'instant pas très développée au Maroc.

Toutefois, nous constatons l'apparition sur le marché, de plus en plus de produits


de capitalisation.

Des risques particuliers pour des branches à développement long et pour les contrats
collectifs :

Plus spécifiquement, ce sont les branches dites "à développement long" qui
induisent le plus de difficultés. Par exemple, en matière de garanties Responsabilité
Civile, certains risquent peuvent mettre plusieurs années avant d'apparaître. Un
exemple est celui de l'apparition de l'amiante en France.

Les assurances collectives proposent des garanties multiples dans des contrats
souvent adaptés à chaque client. Leur mode de gestion est différent, et ils sont sujets à
des risques d'audit spécifiques. Par exemple, l'évaluation des provisions pour les
sinistres en incapacité temporaire de travail pose des problèmes car il convient de tenir
compte de l'aléa de la durée et des retards dans la communication de la reprise du
travail par l'assuré.

2- Les placements :

Les placements constituent, à côté des provisions techniques, l’un des éléments
clés du bilan d’une entreprise d’assurance. L’importance des primes collectées par les
assureurs leur permet de jouer un rôle de premier plan en matière d’investissements
financiers.

Importance de l’épargne drainée par les assureurs

Sur l'ensemble du marché marocain pour l'année 2002, pour les seules entreprises
sous le contrôle du ministère des finances, on note les chiffres suivants :

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

La valeur comptable des placements représente une part de 66% du total net des
bilans. Les revenus générés par ces placements représentent 27% des primes. Ces
chiffres démontrent le caractère significatif de l'activité des placements.

La gestion des actifs financiers d’une entreprise d'assurance : la face cachée de l’iceberg

La mauvaise gestion des placements des assureurs a souvent entraîné des faillites
d’importantes sociétés d’assurance. Sur le plan international, le cas de Nissan Mutuel
Life, premier assureur au Japon, avec 1,2 millions d’assurés et des actifs s’élevant à
17 milliards USD, est un exemple parlant. Cet assureur a été contraint par le ministère
nippon des finances à suspendre ses activités en avril 1997. La cause est due à la vente
de produits de rentes à des taux de 5 à 5,5% sans couverture par des placements
garantissant des rendements minimums égaux à ces taux. La chute du taux de
rendement des obligations n’a pas permis à cet assureur de garantir les taux qu’il s’est
engagés à payer, ce qui l’a entraîné dans un gouffre financier. Cet exemple, parmi
d’autres, permet d’illustrer l’importance de la synchronisation des rendements des
placements détenus par un assureur avec ses engagements vis-à-vis des assurés.

Un autre domaine sensible de la gestion financière chez les assureurs est celui de
l’adéquation de la liquidité entre actifs et passifs de manière à pouvoir payer aux
échéances prévues. Ainsi, un décalage des échéances entre l’actif et le passif peut être
désastreux.

La surévaluation des actifs constitue aussi une cause de faillite des assureurs.

La gestion des placements d’une entreprise d’assurance est un domaine sensible;


les règles d'évaluation et de présentation qui s'appliquent jouent un rôle capital en
matière de stabilité et de garantie financière. D'où l'intérêt d'un examen approfondi de
ces règles.

A la lumière des statistiques fournies dans le rapport liminaire 2002 de la DAPS,


les actifs des entreprises d'assurance au 31 décembre 2002 se composent comme suit :

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Ce tableau montre la diversité des placements effectués par les sociétés marocaines
d'assurance.

Les entreprises d’assurance ont l’obligation de couvrir leurs engagements


techniques par des actifs, et de veiller à ce que cette couverture soit permanente.
a. principe de représentation

Le principe de représentation ou de couverture des engagements du passif


réglementé des assureurs donne à l'assurance son originalité par rapport aux autres
entreprises commerciales ou industrielles. Les dettes, réserves et provisions entrant
dans le champ de la réglementation, sont "consolidées", c'est-à-dire qu'il est créé à
l'actif un fonds constitué par des valeurs et affecté à ces engagements, ces valeurs
permettant éventuellement de réaliser la trésorerie nécessaire pour faire face à l'objet
de la provision ou de la réserve.

L’article 238 du Code des assurances, compris dans le titre V sur les garanties
financières, précise que « les entreprises d'assurance et de réassurance doivent, à toute
époque, inscrire à leur passif et représenter à leur actif :

❑ Les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral de leurs


engagements contractés à l'égard des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de
contrats ; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées;
❑ …etc. »

L'objectif est d’assurer l’équilibre de la structure financière et de contribuer à la


garantie du remboursement des engagements des sociétés d’assurance.

Ce principe trouve son essence dans le fait que l’assureur vend, au comptant, un
contrat assurant un risque dont l’éventuelle réalisation est différée dans le temps.

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

La représentation des engagements réglementés par des actifs équivalents doit être
respectée de manière permanente. Le texte précise en effet que la représentation doit
être assurée « à toute époque ». L’assureur doit, par conséquent, mettre en place un
système de surveillance interne permettant de vérifier que les limites prudentielles
fixées sont strictement respectées.
b- notion de placements

Selon le PCA, les placements sont les immobilisations affectées à la couverture


des engagements techniques de l’entreprise dans les conditions prévues par la
réglementation des assurances. La rubrique numéro 26 intitulée « placements affectés
aux opérations d’assurance» est réservée à ce type d'immobilisations.

L’arborescence prévue par le PCA pour les comptes d’immobilisations en général,


et pour les placements d’assurance en particulier est la suivante :

- Classe 2 : comptes d’actif immobilisé

Rubrique 21 « immobilisations en non valeurs » ;


Rubrique 22 « immobilisations incorporelles » ;
Rubrique 23 « immobilisations corporelles (autres que les placements) » ;
Rubrique 24/25 « immobilisations financières (autres que les placements) » ;
Rubrique 26 « placements affectés aux opérations d’assurance » :
poste 261 « placements immobiliers » ;
poste 262 « obligations et bons » ;
poste 263 « actions et parts sociales » ;
poste 264 « prêts et effets assimilés » ;
poste 265 « dépôts en comptes indisponibles » ;
poste 266 « placements affectés aux contrats en unités de compte » ;
poste 267 « dépôts auprès des cédantes » ;
poste 268 « autres placements » ;
Rubrique 27 « écarts de conversion » ;
Rubrique 28 « amortissements des immobilisations » ;
Rubrique 29 « provisions pour dépréciation des immobilisations ».

remarque

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le PCA a prévu la rubrique 35 pour les « titres et valeurs de placement (non


affectés aux opérations d’assurance) ». Ce compte concerne les placements non
affectés ou en instance d’affectation aux opérations d’assurance.

c- notion d’actifs admis en représentation

L’article 19 du code des assurances du 7 novembre 2002 livret III énumère les
placements admis en représentation des réserves techniques comme suit :

1°- Valeurs de l'Etat ;

2°- Valeurs jouissant de la garantie de l'Etat ;

3°- Créance sur le Fonds de solidarité des assurances dans le cadre des
subventions accordées au titre des transferts d'office prévus à l'article 258 de la loi
n°17-99 précitée ;

4°- Créance sur la Société centrale de réassurance correspondant à des


provisions afférentes aux cessions légales non déposées auprès des cédants ;

5°- Obligations émises par les banques ;

6°- Avances sur contrats vie ;

7°- Immeubles urbains bâtis, situés au Maroc ;

8°- Autres immeubles urbains situés au Maroc ;

9°- Parts et actions de sociétés immobilières y compris les avances en compte


courant ;

10°- Prêts en première hypothèque sur des immeubles situés au Maroc, dans les
limites et conditions fixées par le ministre chargé des finances, sans que l’ensemble
des hypothèques inscrites en premier rang sur un même immeuble ne puisse excéder
75% de sa valeur estimative ;

11°- Prêts sur les valeurs énumérées aux paragraphes 1° et 2° ci-dessus ;

12°- Titres de créances négociables (certificats de dépôt) soumis aux conditions


et règles édictées par la loi n° 35-94 promulguée par le dahir n° 1-95-3 du 24
chaâbane 1415 (26 janvier 1995) relative à certains titres de créances négociables ;

13°- Titres de créances négociables (bons des sociétés de financement) soumis


aux conditions et règles édictées par la loi n° 35-94 précitée ;

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

14°- Titres de créances négociables (billets de trésorerie) soumis aux conditions


et règles édictées par la loi n° 35-94 précitée, garantis par des avals bancaires ;

15°- Obligations cotées à la bourse des valeurs ;

16- Autres obligations dont l'émission a reçu le visa du Conseil déontologique


des valeurs mobilières ;

17°- Actions cotées à la bourse des valeurs ;

18°- Actions des sociétés d’investissement à capital variable ou parts de fonds


communs de placement dont l’objet est limité à la gestion d’un portefeuille de valeurs
mentionnées aux 1° et 2° du présent article ;

19°- Actions des sociétés d’investissement à capital variable ou parts de fonds


communs de placement dont l’objet n'est pas limité seulement à la gestion d’un
portefeuille de valeurs mentionnées au 1° et 2° du présent article ;

20°- Obligations émises par les fonds de placements collectifs en titrisation


soumis aux conditions et règles édictées par la loi n° 10-98 relative à la titrisation de
créances hypothécaires, promulguée par le dahir n° 1-99-193 du 13 joumada I 1420
(25 août 1999);

21°- Primes ou cotisations à recevoir, afférentes à des opérations d’assurances


vie, de deux mois de date au plus, nettes de taxes et de charges d'acquisition;

22°- Primes ou cotisations à recevoir, afférentes à des opérations d’assurances


non-vie, de deux mois de date au plus, nettes de taxes et de charges d'acquisition;

23°- Créances sur les entreprises d'assurances et de réassurance visées à l'article


158 de la loi n°17-99 précitée correspondant à des provisions afférentes aux cessions
facultatives non déposées auprès des cédants ;

24°- Créances nettes sur les cédants au titre des acceptations en réassurance ;

25°- Espèces en caisse ou déposées auprès des organismes visés à l'article 49 ci-
dessous ;

26°- Charges d'acquisition reportées ;

27°- Autres placements, sur autorisation, pour chaque cas, par le ministre chargé
des finances.

5
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

En outre l’article 30 du code des assurances stipule que : Les titres de créances
subordonnées non cotés ne peuvent être admis en représentation des provisions
techniques.

Outre les valeurs énumérées à l'article 29 ci-dessus, le code des assurances a prévu
dans son article 38 que les entreprises d'assurances et de réassurance peuvent
représenter les engagements afférents aux opérations réalisées par leurs succursales
situées à l'étranger, par les éléments d'actif admis par les législations des pays où elles
opèrent et localisés sur le territoire de ces pays.

d- notion de placements non admis

Il s’agit des valeurs mobilières et assimilées, actifs immobiliers, prêts et dépôts ne


répondant pas aux conditions leur permettant d’être admis en représentation, ou bien
que l’entreprise n’a pas affecté délibérément à la représentation des engagements
techniques. Ces immobilisations constituent l’actif libre.

Ces autres placements, non admis en représentation, sont enregistrés en classe 2,


dans le numéro de compte correspondant à leur nature.
e- règle de congruence

La règle de congruence, énoncée par les articles 19 et 20 de l’arrêté du 10 juin


1996, vise à limiter l’exposition au risque de change des entreprises d’assurance en
leur imposant de détenir des actifs libellés dans les mêmes devises que celles des
engagements pris envers leurs assurés.

f- notion d’actifs cantonnés

La réglementation des assurances ne définit pas de manière explicite la notion de


cantonnement. L’article 22 de l’arrêté du 10 juin 1996 rend obligatoire l’affectation
des actifs en représentation à des comptes distincts.

🙒 principe du canton

Le canton correspond à un portefeuille de valeurs représentant les engagements


relatifs à un produit donné, gérés distinctement des autres actifs de l’entreprise
d’assurance. La gestion par canton peut aller jusqu’à gérer séparément les actifs admis
en représentation des différentes catégories de contrats voire même des différents
tarifs au sein d’un même contrat.

La séparation des portefeuilles permet :

❑ Une gestion financière distincte pour chaque opération ou catégorie


d'opérations d'assurance,
❑ Et la différenciation des stratégies.

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

🙒 le cantonnement réglementaire

L’article 22 rend obligatoire l’affectation des actifs en représentation sur les


comptes distincts suivants :

a- assurance vie et capitalisation ;


b- gestion spéciale des rentes accidents de travail ;
c- assurance transport ;
d- autres opérations d’assurance.

En dehors de la règle précitée, aucune autre disposition n'évoque le principe et les


règles applicables à la gestion par canton.

g- notion de valeurs mobilières amortissables

La réglementation des assurances ne donne pas de définition des valeurs


mobilières amortissables. Cette réglementation utilise ce terme, sans pour autant le
définir. Nous considérons que ces valeurs correspondent à l’ensemble des titres à
revenu fixe, c’est à dire qui ne dépendent pas directement ou indirectement du résultat
ou d’un élément du résultat de l’émetteur. Entrent dans cette catégorie les valeurs
suivantes :

❑ Les emprunts de l’Etat,


❑ Les bons du trésor,
❑ Les obligations émises par les collectivités locales,
❑ Les obligations ou emprunts garantis par l’Etat,
❑ Les obligations émises par les établissements de crédit autres que les sociétés
de financement,
❑ Les obligations inscrites à la bourse,
❑ Les titres de créances négociables (certificats de dépôt, bons des sociétés de
financement, billets de trésorerie) soumis aux conditions et règles édictées par
la loi n° 35-94 promulguée par la dahir n°1-95-3 du 26 janvier 1995 relative à
certains titres de créances négociables.

N’entrent pas dans la catégorie de « valeurs mobilières amortissables » les valeurs


suivantes car leurs revenus ne peuvent être considérés comme étant fixes :

❑ Les obligations indexées : ce sont les obligations dont le revenu et/ou le capital
sont partiellement ou entièrement indexés sur une valeur de référence. A notre
connaissance, ce type d’obligations n’existe pas au Maroc,
❑ Les parts d’OPCVM,
❑ Les obligations participantes.

h- les huit catégories de placements

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Le PCA distingue les huit catégories de placements suivantes :

❑ Placements immobiliers (poste 261),


❑ Obligations et bons (poste 262),
❑ Actions et parts sociales (poste 263),
❑ Prêts et effets assimilés (poste 264),
❑ Dépôts en comptes indisponibles (poste 265),
❑ Placements affectés aux contrats en unités de compte (poste 266),
❑ Dépôts auprès des cédantes (poste 267),
❑ Autres placements (poste 268).

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Deuxièmepartie :
Approched’audit des
placementset desprovisions
techniques.

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE I

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Une mission d'audit vise à assurer, avec un niveau de confiance raisonnable, que
les états financiers ne présentent pas d'erreurs significatives.

L'auditeur doit donc mettre en oeuvre les procédures lui permettant de détecter les
éventuelles erreurs, qui auraient pu survenir dans les comptes, et que le dispositif de
contrôle interne de l'entreprise n'aurait pas révélées. L'identification des risques de
toute nature et des contrôles existant au sein de l'entreprise est une tâche importante
qui seule permet de définir une approche d'audit cohérente et adaptée.

Cette approche doit comprendre les caractéristiques suivantes:

1- Toute l'approche vise à réduire le risque d'audit à un niveau acceptable. Ce dernier


est apprécié en fonction de l'importance relative des irrégularités potentielles.

2- Les sept objectifs d'audit servent comme trame à l'ensemble des travaux qui sont
effectués quel que soit le compte ou le cycle de transactions étudié: exhaustivité,
exactitude, existence, séparation des exercices, valorisation, droits et obligations,
présentation et information.

3- Les phases d'audit doivent être hiérarchisées en fonction de leur efficacité dans le
contexte donné de risque, visant à privilégier les phases les plus efficaces ou une
combinaison de celles-ci quand elles sont susceptibles d'être appliquées à savoir:

❑ L'appréciation de l'environnement de contrôle,


❑ L'appréciation détaillée du risque de contrôle,
❑ La revue analytique,
❑ La validation détaillée des comptes

4- L'approche d'audit doit être orientée du général au particulier «du haut vers le bas»,
ce qui permet une sélectivité progressive en fonction des enjeux, et intègre l'acquis des
travaux déjà effectués.

I- LES PRINCIPALES ETAPES DE LA DEMARCHE D’AUDIT

La démarche d'audit comprend les phases suivantes:

1- Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination d'une stratégie


d'audit

Il s'agit à ce stade de réunir un ensemble d'informations touchant l’activité propre


de la société et le volume des transactions, les résultats des précédents audits, les
modalités particulières d'application des principes comptables sectoriels et la structure
des systèmes traitant l'information.

6
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

L'objectif étant d'apprécier les risques inhérents à l'activité de l'entreprise, la


qualité de l'environnement de contrôle, la qualité des contrôles de pilotage mis en
place par la direction et d'évaluer sommairement le risque de contrôle.

Les principaux outils utilisés sont :

❑ Les revues analytiques préliminaires, qui consistent en des analyses de


vraisemblance des comptes ou classes de transactions, impliquant des
comparaisons entre les montants enregistrés avec ceux attendus par l'auditeur.

Elles comprendront une analyse des fluctuations, une analyse des ratios financiers et
une comparaison avec les prévisions, les années antérieures, les autres entreprises du
même secteur.

❑ Une appréciation de l'environnement de contrôle, pour chacun des thèmes


suivants:

✓ La structure de l'organisation,
✓ La qualité de jugement et l'intégrité du «management»,
✓ La capacité de planification et de suivi de l'activité,
✓ La disponibilité et la fiabilité de l'information de gestion,
✓ L’existence de principes directeurs et de procédures,
✓ La qualité et le contrôle de la fonction informatique, autres, suivant les
spécificités de l'entreprise.

Il convient de remarquer que cette approche ne consiste pas uniquement à vérifier


le bon fonctionnement des procédures et demande des appréciations parfois
subjectives. C'est pourquoi l'auditeur doit utiliser des supports méthodologiques
(questionnaires et guides d'audit) ainsi que des outils intégrés tels que les logiciels de
gestion informatisée des missions d'audit afin de fournir aux réviseurs un cadre
structuré et cohérent de réflexion.

L'appréciation des risques de contrôle s'appuie sur :

❑ Des diagrammes synthétiques, partant des comptes et classes de transactions,


vers les fichiers, allant enfin aux transactions, suivant l'approche de « haut vers
le bas» déjà décrite, et s'attachant aux objectifs d'intégralité et d'exactitude de la
mise à jour des fichiers, d'autorisation des transactions et de protection des
données;

❑ Une appréciation préliminaire des contrôles liés aux technologies de


l'information devant couvrir le développement et la maintenance des systèmes,
la conversion des fichiers, la sécurité des fichiers et des programmes et les
procédures d'exploitation.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

2- Détermination du plan stratégique d'audit

Le plan stratégique d'audit a pour but d'apporter une réponse en termes d'audit à
l'analyse des risques faite précédemment et à la documenter.

Il permet déjà à ce stade de réduire le niveau des tests de validation. Il doit


conclure sur la nécessité d'une évaluation détaillée du risque de contrôle, et vise à
documenter la stratégie adoptée pour chaque compte, chaque objectif de révision, aux
différents stades de l'audit.

Le choix de l'évaluation détaillée du risque de contrôle va dépendre de la situation


rencontrée. La situation la plus favorable à une évaluation détaillée sera celle de
comptes issus d'un système à large volume de transactions à dénouement rapide.

A l'inverse, des situations moins favorables seront celle où :

❑ Le contrôle interne semble absent ou trop faible,


❑ Les volumes de transactions sont faibles et les tests de validation faciles à
effectuer,
❑ Les systèmes comptables sont très simples,
❑ Les contrôles relatifs à l'exploitation informatique et à la sécurité des
programmes sont insuffisants.

Ce choix se fera en fonction des coûts respectifs de l'appréciation détaillée du


risque de contrôle et l'exécution des tests de validation.

Il requiert de la part de l'auditeur un jugement développé par la formation et


l'expérience et s'appuyant sur les guides établissant des profiles types de la société.

Le plan stratégique de l'audit sera rédigé sous forme d'un document reprenant les
principales observations formulées, les conclusions émises sur l'analyse préliminaire
des risques et les conséquences tirées au niveau de l'audit.

3- Appréciation détaille du risque de contrôle

Comme indiqué précédemment, cette phase n'est pas réalisée systématiquement


pour tout compte ou classe de transactions.

Elle se fera par compte et par objectif d'audit. Elle demande un minimum de tests
pour vérifier le fonctionnement approprié d'un contrôle, par sa conception d'une part,
par son exécution d'autre part, celle-ci devant être conforme à la description faite.
L'observation, l'entretien, l'examen devraient le plus souvent donner l'assurance que
les procédures fonctionnent pour remplir l'objectif d'audit précis qui leur est assigné.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

4- Validation de la pré-clôture

L’objectif de cette phase est d'assurer l'identification de l'ensemble des enjeux


majeurs qui risquent d'influer sur les états financiers. Il s'agit d'une intervention brève
de haut niveau afin d'anticiper les problèmes potentiels et d'établir en concertation
avec la direction de la société une position commune satisfaisante. L'avantage de cette
approche est d'identifier au préalable avec la direction de l'entreprise les points
susceptibles d'être source de divergences lors de la clôture. Ceci permet d'assurer les
travaux en respectant les contraintes de délais.

5- Exécution des travaux de validation

L'objet de cette phase est de couvrir le risque d'audit résiduel. La nature, l'étendue
et la programmation de ces travaux dépendent du choix stratégique opéré lors de
l'étape de détermination de la stratégie et du résultat des contrôles portant sur la
fiabilité des systèmes. Ces travaux comprennent:

❑ Des revues analytiques détaillées;


❑ Des tests de validation approfondie mis en oeuvre à travers des programmes de
travail adaptés.

A l'issue des travaux de validation, les conclusions sont synthétisées et une


réflexion est menée en fonction de leur matérialité sur les conséquences éventuelles
sur l'opinion d'audit.

II- LES SPECIFICITES DE L'APPROCHE APPLICABLE A L'AUDIT DES


PLACEMENTS ET DES PROVISIONS TECHNIQUES

Le point de départ de l'adaptation de l'approche d'audit générale au cas de


l'assurance réside dans l'analyse des risques spécifiques.

1- L’appréciation des risques opérationnels : pierre angulaire de la stratégie


d’audit

L'activité d'assurance est par nature plus "risquée" qu'une autre. Les engagements
pris par l'assureur sont souvent à moyen ou long terme, la prime qu'il perçoit dès le
début peut être très inférieure au montant qu'il sera amené à régler en cas de
survenance d'un sinistre.

Les risques spécifiques proviennent notamment du volume de transactions à


traiter, qui suppose des systèmes et une organisation adéquats et de la concentration
des masses sur certains postes à des techniques estimatives (provisions techniques de
primes ou de sinistres).

2- Une approche reposant largement sur l’évaluation et la qualité du contrôle


interne

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

L'analyse détaillée des risques permet d'axer les travaux sur les postes des états
financiers de manière à évaluer l'exposition effective de la compagnie à ces risques
généraux et à d'éventuels autres risques spécifiques. En particulier les politiques de
souscription et la composition du portefeuille seront soigneusement examinées et
d’identifier les procédures mises en place pour contrôler et maîtriser les risques.

Dans le contexte particulier de l'assurance, les aspects suivants sont essentiels: Les
contrôles de pilotage, qui permettent à la direction un suivi de l'activité et
l'anticipation des tendances lourdes qui affectent les comptes:

❑ Pour l'assurance- vie, il peut s'agir de comptes de résultat technique par produit
qui permettent une comparaison de la marge technique dégagée avec la marge
attendue pour le produit.
❑ Pour les assurances dommages, différents outils de surveillance du portefeuille
existent habituellement, comme par exemple le suivi périodique des taux de
sinistralité ou des sinistres "hors normes", par branche.

Ces contrôles sont d'autant plus efficaces que l'information utilisée dans les
différents tableaux de bord est issue des mêmes sources que la comptabilité et peut en
être rapprochée.

3- Une approche nécessitant le recours a des spécialistes en système


d’information et à des actuaires

La nécessité de disposer de systèmes d'information fiables est évidente dans une


société d'assurances. Cependant, compte tenu de leur complexité et de leur intégration,
il est nécessaire d'adopter une approche structurée pour d'abord, obtenir une bonne
compréhension de leurs fonctions et de leur impact sur les comptes, puis identifier et
évaluer les contrôles qui en assurent le fonctionnement et la permanence.
L'intervention de spécialistes en systèmes d'information est requise. Ils utilisent une
méthodologie détaillée, qui couvre en particulier l'organisation de la fonction
informatique, et met en évidence les contrôles clés et les éventuelles zones de
faiblesses.

L'implication des actuaires dans le cadre de l'audit des comptes d'une compagnie
d'assurances se justifie également par la nature technique très «pointue» de certains
aspects, essentiellement l'évaluation des provisions techniques.

Si les méthodes de calcul des provisions techniques non-vie peuvent être revues
par un auditeur expérimenté, il est très délicat pour un auditeur d'avoir une assurance
sur le niveau des provisions techniques vie dans la mesure ou elles reposent
fondamentalement sur un calcul mathématique. La technique de calcul exige des
connaissances mathématiques importantes et les actuaires disposent de la compétence
requise.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

En pratique, l'intervention des actuaires dans le cadre des missions d'audit des
compagnies d'assurances est systématique. En France comme au Maroc, les équipes
d'audit spécialisées dans l'assurance comprennent des actuaires qui sont très souvent
initiés aux techniques d'audit, ce qui leur permet de bien cerner l'objectif de leur
intervention, et de comprendre l'importance de leur rôle. Pour une bonne qualité
d'intervention, ils sont même impliqués dans l'élaboration de la stratégie d'audit.

En France, dans les compagnies d'assurances -vie, les actuaires jouent un rôle
fondamental. Ils appréhendent pratiquement toute la partie technique, ils interviennent
pour recenser et tester les contrôles éventuels que les actuaires de la compagnie
effectuent, ils étudient la rentabilité des nouveaux produits commercialisés et vérifient
le calcul des provisions mathématiques.

En assurances non-vie, la plupart des actuaires disposent de programmes


informatiques qui leur permettent en fonction des caractéristiques du portefeuille de la
compagnie, d'effectuer des simulations et, de déterminer le niveau économique des
provisions en dégageant ainsi, l'excédent ou la sous-estimation éventuelle.

Ils se basent essentiellement sur le détail des sinistres payés, des primes acquises et
des estimations de sinistres à payer des différentes branches constatées sur le passé (en
moyenne dix ans) et utilisent généralement deux méthodes complémentaires, l'une
rétrospective et l'autre prospective.

4- Un programme de test adapte

Sur la base de l'analyse des risques et des réponses apportées en termes de


contrôles interne, pour chaque poste des états financiers, le programme de tests à
réaliser est défini et comprend :

❑ Des tests sur les contrôles afin de pouvoir s'appuyer dans la mesure du possible
sur l'ensemble du dispositif mis en place par la société et qui assure la fiabilité
des comptes;
❑ Des revues analytiques, adaptées spécifiquement à J'activité d'assurances et
comprennent par exemple l'analyse des marges techniques des produits dans
une société d'assurances vie, des modèles de récurrence sur les provisions
mathématiques, l'examen de la liquidation des provisions de sinistres et
l'évaluation actuarielle des niveaux de provisionnement, en utilisant bien
entendu les outils développés par la compagnie contrôlée et les analyses qu'elle
en aura déduit.

Il est important de noter que l'utilisation des tests de détail pour certains cycles
reste très limitée dans l'audit des assurances de façon générale, car inapplicable, et peu
aptes à donner un niveau de confort global suffisant dans un environnement où, le
volume des transactions est considérable.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE II

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compagnies d’assurance au Maroc.

I- L'EVALUATION DU DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE : LE NOYAU


CENTRAL DE LA DEMARCHE D'AUDIT DES COMPAGNIES D'ASSURANCES

1- Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination de la stratégie


d'audit

«Le contrôle interne» est un processus mis en oeuvre par le Conseil


d'administration, les dirigeants et le personnel d'une organisation, destiné à fournir une
assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs en l’occurrence la réalisation
et l'optimisation des opérations, la fiabilité des informations financière et la
conformité aux lois et aux réglementations en vigueur.

Le contrôle interne comprend à la fois l'environnement de contrôle et les


procédures mise en place par la compagnie qui assurent sa fiabilité. Evaluer le
contrôle interne d'une compagnie d'assurances revient donc, à procéder à
l'identification et à l'évaluation des principales composantes de l'environnement de
contrôle et à effectuer un diagnostic des procédures opérationnelles.

a- évaluation de l'environnement de contrôle et procédures analytiques


préliminaires.

🙒 l'importance de l'environnement de contrôle

L'environnement de contrôle établi par les dirigeants, constitue le fondement de


tous les autres éléments de contrôle dans l'organisation à travers l'exigence d'intégrité,
d'éthique et de compétence. Il détermine le niveau de sensibilisation du personnel à
l'exercice des contrôles.

Il convient d'apprécier la culture de la compagnie en matière de contrôle, et


d'organisation générale du système de contrôle (ou de son absence) mis en place par la
direction (audit interne, inspection, surveillance du portefeuille, contrôle de gestion,
systèmes de contrôles bloquants, ...)

La complexité de l'activité de l'assurance nécessite de s'appuyer sur des systèmes


de délégations de pouvoirs. Ces délégations doivent être clairement définies, et un
contrôle de l'exercice de ces délégations doit être mis en place. En outre, elles doivent
intégrer les limitations ou les règles de gestion résultant de choix stratégiques de la
direction. Ces choix peuvent laisser une part plus ou moins grande à l'appréciation des
risques pris, tant sur le plan technique que sur le plan financier.

🙒 l'évaluation des composantes de l'environnement de contrôle

Chaque élément qui fait partie de l'environnement de contrôle, doit donner lieu à
une évaluation par l'auditeur, préalablement à une conclusion d'un environnement
favorable. Il est évident que c'est un travail d'appréciation subjective qui fait appel à
l'expérience professionnelle de l'auditeur, à son bon sens et à son sens critique. Ci-

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

dessous seront présentées les principales composantes de l'environnement de contrôle


avec une liste non exhaustive des questions qui peuvent servir à l'auditeur en tant
qu'outil d'évaluation.

Intégrité et éthique

Un environnement fortement imprégné d'éthique à tous les niveaux hiérarchiques


de l'entreprise est vital au bien-être de celle-ci, à celui des personnes rentrant dans son
rayon d'influence et à celui du public en général. Un tel état d'esprit contribue de
manière importante à l'efficacité des politiques et des systèmes de contrôles mis en
place par l'entreprise et exerce une influence sur les comportements, qui échappent
aux systèmes de contrôle, aussi sophistiqués soient-ils.

L'éthique et l'intégrité résultent de la culture d'entreprise et se matérialisent par un


code de conduite dont l'absence peut favoriser la pratique d'actes illégaux. Plusieurs
facteurs peuvent ainsi favoriser des pratiques frauduleuses en matière de présentation
des informations financières et auxquels l'auditeur doit être très attentif:

❑ Des objectifs définis irréalisables notamment à court terme;


❑ Un système de primes prévoyant un plafonnement des sommes susceptibles
d'être versées et le non-paiement de primes si les performances sont en dessous
d'un certain seuil;
❑ Des contrôles inexistants ou inefficaces, tels qu'une mauvaise séparation des
tâches dans les domaines à risque, offrent la tentation de détourner des actifs ou
de masquer des résultats;
❑ Une fonction d'audit interne insuffisante ne permettant pas de découvrir et
dénoncer les agissements irréguliers;
❑ Un conseil d'administration inefficace qui n'exerce pas de suivi;

Il est important que l'auditeur puisse déterminer l'existence ou l'absence éventuelle


d'un code de conduite et d'un système de sanctions qui permette de le faire respecter et
d'en tirer les conséquences sur la stratégie d'audit.

Questions à se poser

❑ Existe-il un code de conduite et d'autres normes relatives aux pratiques


professionnelles acceptables, aux comportements éthiques et moraux, et sont-
ils mis en oeuvre?
❑ Est-ce Que les dirigeants appliquent des règles d'éthique très strictes dans les
affaires et exigent le même comportement des autres ou si, au contraire, ils
attachent peu d'importance aux questions liées à l'éthique?
❑ Quelle est l'importance relative de la rémunération liée à la réalisation des
objectifs par rapport à la rémunération totale ?

7
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Compétence

Elle est définie comme la connaissance et les aptitudes nécessaires à


l'accomplissement des tâches requises à chaque poste. L'assurance est un domaine
particulier et très technique, il faut dire qu'il est important là aussi que l'auditeur soit
très attentif à l'adéquation entre la compétence des différents responsables de la
compagnie, et les connaissances requises pour la réalisation de leurs travaux. C'est
ainsi par exemple, qu'il est nécessaire que la détermination des provisions techniques,
soit du ressort d'une personne qui a bonne connaissance de l'assurance et une bonne
maîtrise du cadre réglementaire.

Questions à se poser

❑ Existe-il des descriptions de poste formalisées où d'autres systèmes permettant


de définir les tâches afférentes à chaque poste?
❑ L'organisation procède-t-elle à des analyses des connaissances et des aptitudes
requises pour accomplir la fonction?

Conseil d'administration

Le conseil d'administration influence considérablement l'environnement de


contrôle. Il est important d'examiner la composition du conseil, l'expérience de ses
membres, leur indépendance vis à vis des dirigeants et les actions qu'ils entreprennent.

Le rôle que jouera le conseil d'administration dans l'efficacité du contrôle interne


dépendra des compétences de ses membres notamment sur le plan technique.

Questions à se poser

❑ Le conseil d'administration est-il suffisamment indépendant vis-à-vis de la


direction pour se sentir libre de poser toutes les questions nécessaires, même
les plus délicates?
❑ Le conseil d'administration ou le comité d'audit reçoit-il les informations
suffisantes, en temps voulu, pour lui permettre de suivre la réalisation des
objectifs, de surveiller la situation financière et les résultats techniques,
l'évolution de la sinistralité par branche, la rentabilité des placements,
l'évolution du niveau des provisions techniques et de s'informer sur des
conditions et modalités des contrats importants '?

Philosophie et style de management des dirigeants

Il s'agit de déterminer le style de management des dirigeants. Ce dernier influence


considérablement le rôle du contrôle interne. Selon son niveau de prise de risque, son
attitude à l'égard de l'information comptable et financière, l'organisation et
l'importance des procédures et du contrôle interne différeront considérablement.

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Questions à se poser

❑ Quelle est la nature des risques encourus? Le management est-il souvent amené
à s'engager dans des opérations à haut risque ou, au contraire, se montre-t-il
très prudent?
❑ Quelle est l'attitude du management envers l'information financière, y compris
le règlement des désaccords en matière de traitement comptable?
❑ Le choix des principes comptables est-il plutôt prudent ou agressif; existe-il des
cas de non-application des principes comptables?

Structure de la compagnie

La structure des activités d'une compagnie d'assurances dépend de ses besoins. Un


bon environnement de contrôle implique une adéquation entre la taille de la
compagnie et sa structure. La mise en place d'une structure adéquate implique la
définition des principaux domaines d'autorité et de responsabilité, ainsi que la création
d'une organisation hiérarchique conçue pour faciliter la circulation de l'information. Il
est important pour l'auditeur de déterminer dans quelle mesure la structure de la
compagnie est adéquate par rapport à sa taille, surtout dans une perspective de
croissance. Cette adéquation assure la réalisation des objectifs généraux, et leurs
contrôles.

Questions à se poser

❑ Les responsabilités des personnes occupant des postes-clés sont-elles définies


de façon adéquate et sont-elles clairement comprises par les titulaires des
postes?
❑ Les compétences et l'expérience des personnes occupant des postes-clés sont-
elles suffisantes compte tenu de leurs responsabilités?

Délégation de pouvoir et domaines de responsabilité

Cet aspect de l'environnement de contrôle concerne les délégations de pouvoir et


de responsabilités au sein des activités opérationnelles, les liens hiérarchiques
permettant la remontée des informations et les règles en matière d'approbation. Il est
important pour l'auditeur de s'assurer si les domaines de responsabilités sont bien
définis, et si les délégations de pouvoirs sont suffisantes, suivies et contrôlées.

Questions à se poser

❑ Quel niveau de responsabilité et de délégation des pouvoirs permet la


réalisation des objectifs généraux, l'accomplissement des fonctions
opérationnelles et le respect de la réglementation, y compris en ce qui concerne
la responsabilité des systèmes d'information et le pouvoir d'autoriser des
changements?

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

🙒 les procédures analytiques préliminaires

Les procédures analytiques préliminaires consistent essentiellement en des revues


analytiques globales qui visent à identifier les principaux changements significatifs, et
à orienter l'audit vers les zones de risques importantes. Elles différent des revues
analytiques qui sont déployées au niveau de l'examen des comptes en tant que
technique de validation.

Ces revues préliminaires sont nécessaires pour :

❑ Comprendre les conditions actuelles de l'activité - cash flow, résultat technique,


situation financière de la compagnie;
❑ D'évaluer les risques de continuité d'exploitation de la compagnie;
❑ D'identifier les principales activités et les comptes concernés, la nature et le
volume des transactions;
❑ D'identifier les soldes comptables et les rapprochements inhabituels ou
inattendus pouvant traduire un risque de fraude ou d'erreur ;

Ces revues peuvent inclure :

La comparaison des données financières à celles des exercices précédents et


au budget et une comparaison éventuelle des données financières à celles
d'autres entreprises d'assurances.

La comparaison des principaux postes du bilan et du compte de résultat par rapport


aux données du ou des exercices précédents (provisions techniques, placements,
primes, sinistres, produits et charges de placements etc.) permet d'orienter l'auditeur
vers les principaux événements marquants de l'activité durant la période à auditer.

Cette revue est en pratique à mener à travers des entretiens avec les dirigeants, et
avec les personnes qui ont suffisamment de recul et de visibilité sur l'activité globale
Les budgets constituent dans les compagnies d'assurances un outil important de suivi
et de pilotage de l'activité. Il faut noter toutefois, qu'ils ne font pas toujours l'objet
d'une analyse des écarts. L'auditeur est amené très souvent à faire lui-même des
analyses globales qui lui permettent de cerner les principales tendances, et de
connaître les principaux faits marquants de l'activité.

Les calculs de ratios significatifs

Il s'agit de ratios qui renseignent l'auditeur sur les principales évolutions de


l'activité de la compagnie. Nous pouvons citer la progression des primes par branche;
ce qui traduit l'effort commercial de la compagnie ;

❑ Le rapport des provisions techniques aux primes qui met en évidence la


cohérence éventuelle entre le niveau de développement de l'activité et le niveau
de provisionnement ;

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Le rapport de la charge de sinistres aux primes par branche. Ce ratio est


extrêmement important puisqu'il traduit l'évolution de la sinistralité au niveau
de l'assurance non-vie
❑ L'évolution des marges techniques par catégorie de produits vie

b- détermination des risques inhérents

Parmi les risques relevés par le contrôle interne on trouve les risques relatifs au
secteur en l’occurrence les risques mentionnés dans la première partie. D’autres
risques peuvent être soulignés notamment :

🙒 les risques politiques et stratégiques

Le type de stratégie adoptée et la politique de développement de la compagnie


d'assurances peuvent être des sources de risque. Il est important pour l'auditeur de
pouvoir identifier quels sont les axes de développement stratégiques et tactiques des
dirigeants et par voie de conséquence leur tendance éventuelle à majorer ou à minorer
le résultat de la compagnie.

Dans ce cadre, il est très important de connaître la politique de provisionnement


adoptée par la direction en matière d'évaluation des provisions techniques, et de
déterminer tous les facteurs qui peuvent influencer son attitude en la matière.
L'auditeur devra déterminer si la direction a toujours veillé aux respects des textes
réglementaires, si son attitude a toujours été prudente en matière d'évaluation des
provisions où au contraire ses provisions ont toujours été sous-estimées pour dégager
le meilleur résultat possible.

🙒 les risques techniques et opérationnels

Les risques techniques et opérationnels sont liés à la nature même de l'activité


d'assurance et sont très variés. Nous citons ci-dessus quelques exemples auxquels
l'auditeur devrait accorder une attention particulière :

❑ Le processus de tarification et de sélection des risques relatifs aux nouveaux


contacts Le niveau de dépendance vis à vis des courtiers sur le plan du volume,
et de la qualité des affaires apportées: le poids relatif de la compagnie dans
l’activité du courtier peut- être une source de risque importante ;
❑ Le mode de gestion choisi (centralisé ou décentralisé), et l'adéquation des
systèmes de contrôle mis en place par rapport à ce mode de gestion, ainsi que la
qualité de la maîtrise technique et les délais de remontée de l'information en cas
de gestion décentralisée.

🙒 les risques systèmes

La caractéristique de l'activité des compagnies d'assurances est la gestion de


masse. Le volume des transactions traitées est considérable. Il en découle qu'il existe

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
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un risque de non détection d'erreurs ou d'irrégularités (opérations ou données exactes,


incomplètes, saisies plusieurs fois, imputées à une mauvaise période comptable). A ce
niveau, à titre d'exemples on peut examiner l'adéquation du système d'information aux
besoins de la compagnie. En effet Elle doit disposer d'un système en adéquation avec
sa taille et avec le volume des opérations traitées La fiabilité des opérations de
traitement et les procédures de contrôle sur ces traitements La qualité du suivi et
l'analyse des rejets et des opérations en suspens.

c- l'évaluation de l'environnement informatique et de la fonction


actuarielle

🙒 l'évaluation de l'environnement informatique

L'activité de l'assurance nécessite un degré important d'informatisation, en raison


des volumes de transactions à gérer, des données à stocker sur plusieurs exercices, et
de la complexité de certaines opérations. Il est primordial pour l'auditeur de pouvoir
s'appuyer sur un niveau suffisant de fiabilité du système d'information, qui génère
automatiquement la grande partie des écritures.

Une des premières phases de la revue du système d’information doit consister à se


faire une opinion sur l'environnement général du contrôle informatique, tant sur le
plan de l'organisation de la fonction, que sur celui de la gestion des sécurités pour un
contrôle efficace des accès et des niveaux de pouvoirs ou d'habilitation.

Cette revue sera focalisée sur les aspects suivants :

❑ L'organisation de la direction informatique - s'assurer que la direction


informatique dispose d'une structure permettant une bonne séparation des
tâches.
❑ L'exploitation informatique - s'assurer que les opérations d'exploitation sont
correctement définies, planifiées et suivies ;
❑ La sécurité - s'assurer que les accès aux données et aux transactions sont
correctement autorisés ;
❑ Le plan de secours et les sauvegardes - s'assurer que les mesures ont été mises
en place afin d'assurer la restauration du système d'information en cas de
sinistre informatique.

🙒 la revue de la fonction actuarielle

Bien que la fonction des actuaires soit importante dans les compagnies
d'assurances en général, de part l'expertise technique qu'ils détiennent, nous constatons
que le département actuariel est pratiquement inexistant dans les compagnies
d'assurances marocaines sinon, quand il existe se réduit très souvent à une seule
personne.

7
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Avec la libéralisation des tarifs et le développement des produits d'assurances vie;


le rôle des actuaires sera de plus en plus confirmé. Les compagnies d'assurances
seront probablement amener à créer un service actuariel qui en plus de la
détermination, le contrôle et le suivi des provisions mathématiques aura la
responsabilité des travaux de tarification.

Actuellement, très souvent le rôle de l'actuaire consiste à déterminer les provisions


mathématiques et procéder à la tarification de certains produits.

Il est important lors cette phase d'évaluation préliminaire de prise connaissance


d'identifier les contrôles éventuels mis en place par l'actuaire relatifs aux provisions
mathématiques, et de vérifier s'il dispose de l'expérience requise lui permettant
d'assurer les travaux dont il est responsable.

d- détermination et évaluation des contrôles de pilotage

Il convient d'apprécier si la direction générale de la compagnie dispose d'outils, et


d'informations suffisantes pour le pilotage général de l'entreprise. Ces outils doivent
porter à la fois sur le processus de suivi budgétaire, et sur la capacité à analyser les
équilibres financiers et d'exploitation. En effet, l'activité d'assurance se gère sur du
long terme, et les résultats de demain peuvent dépendre du portefeuille souscrit
aujourd'hui et de l'adéquation de la gestion des actifs par rapport à la liquidation des
passifs.

Par ailleurs, la direction devrait maîtriser les éventuelles marges intégrées dans le
provisionnement technique.

L'expérience des dirigeants dans le secteur, ainsi que la stabilité, la formation et la


compétence des principaux responsables dans l'entreprise, sont des éléments clés à
l'exercice efficace des contrôles de pilotage. Les contrôles de pilotage doivent raire
l'objet d'une appréciation cycle par cycle. Pour chacun des cycles (production, sinistre,
etc.), il convient d'examiner les tableaux de bord qui permettent au management
d'assurer le suivi et le pilotage de l'activité.

Les tableaux de bord mis en place doivent permettre à la fois d'analyser la


cohérence des évolutions, et de mesurer la performance de l'activité tout en s'assurant
du respect des règles de gestion définies dans le cadre des délégations de pouvoirs. Ils
doivent également intégrer des états permettant de détecter toute situation anormale
pouvant révéler une insuffisante des procédures de contrôle ou lister les dérogations
enregistrées.

Concrètement, nous présentons une liste non exhaustive de divers contrôles de


Pilotage relevés généralement au sein des compagnies d’assurances :

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
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❑ Surveillance du portefeuille à travers le suivi de l'âge moyen du portefeuille,


l'existence de risque aggravé, la chronique des sinistres les plus importants
ratio: rendement 1 risque et rentabilité par client
❑ Suivi des délégations en matière de règlement des sinistres.
❑ Analyse de la rentabilité par réseau de distribution et par intermédiaire
❑ Décomposition du résultat en résultat technique par exercice de survenance,
résultat financier, résultat de gestion. ..)
❑ Fréquences et coûts moyens des sinistres;
❑ Sinistralité des nouveaux produits;
❑ Délai de règlement des sinistres;
❑ Répartition géographique des sinistres;
❑ Polices émises: nombre, analyse par producteur, valeur moyenne, capitaux sous
couverture.
❑ Délais de recouvrement et ratio d'encaissement des intermédiaires;
❑ Rapport sur les soldes des intermédiaires douteux;
❑ Bénéfice technique par banche ;
❑ Analyse du véritable résultat économique (hors exceptionnels et
indépendamment des marges de prudence)

2- Le diagnostic des principales procédures de contrôle interne

Dans le domaine de l'assurance, les services comptables ne sont souvent que des
«cellules d'enregistrement» qui ne maîtrisent pas toujours, ou n'ont pas toujours les
moyens de contrôler, l'ensemble des informations déversées dans le système
comptable. Ces informations résultent pour l'essentiel d'opérations gérées dans les
départements opérationnels et traitées sur des chaînes en amont.

Il est donc particulièrement important dans ce secteur d'activité d'avoir une bonne
vision des «process», tant sur le plan des procédures de contrôle interne, que sur celui
des systèmes de gestion, qui sont à l'origine des opérations qui se déverseront dans le
système comptable Compte tenu de la masse traitée, la fiabilité de la comptabilité
repose essentiellement sur l'efficacité des procédures et la qualité de la gestion
quotidienne et des applications des systèmes informatiques.

L'évaluation du contrôle interne est indispensable pour apprécier la fiabilité des


procédures en place au regard notamment des principes d'exhaustivité des
enregistrements, de réalité et d'exactitude de ces enregistrements.

a- la phase de recueil de l'existant: description des principales


procédures étudiées

Il s'agit de prendre connaissance des procédures opérationnelles existantes soit sur


la base du manuel de procédures quant il existe, soit sur la base d'entretien avec les
différents interlocuteurs concernés. Très souvent, il n'existe pas de procédures écrites,
et l'auditeur est amené à faire des descriptions de procédures sur la base d'entretien.
Les cycles qui sont appréhendés sont les plus significatifs.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
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b- la phase de diagnostic des procédures et tests de conformité

L'objet de cette étape est de procéder à un diagnostic sur la base du recueil de


l'existant et de déceler les points forts qui existent et qui permettent d'atteindre les
objectifs de contrôle interne à savoir :

❑ L'exhaustivité de l'enregistrement des opérations;


❑ L'exactitude de l'enregistrement des opérations;
❑ L'autorisation des transactions
❑ La sécurité d'accès aux actifs et aux enregistrements

Pour effectuer ce diagnostic, nous proposons l'utilisation de guides adaptés par


cycle pour chacune des procédures décrites ci-dessus ; Notons que, les travaux réalisés
au niveau de cette phase comprennent également une revue informatique des chaînes
techniques liées relatives aux différentes procédures étudiées. Cette revue couvre les
aspects suivants pour chaque application:
Domaines Objectifs
La gestion de la sécurité logique - s'assurer que seuls les utilisateurs ont
applicative accès aux transactions et données des
applications.
Le contrôle de la validité lors de la saisie - s'assurer que les données saisies dans le
système le sont de manière exacte,
exhaustive et non redondante.
Le contrôle des données rejetées - s'assurer que les données éventuellement
rejetées sont correctement détectées ;
Le contrôle permanent des données et des - s'assurer que les traitements et les
traitements données gérés par le système sont
correctement revus.

Les contrôles décrits lors de la phase de diagnostic peuvent n'être que théoriques.
Ceci justifie l'importance de la phase de tests dont j'objectif et de vérifier sur la base
d'échantillon que les contrôles recensés sont fonctionnels. La validité de ces tests
dépendra de la représentativité des opérations testées. Il est évident que les
conclusions des tests permettent de déterminer le niveau de confiance à accorder à
chacune des procédures décrites.

c- les principaux points de contrôle interne relevés relatifs aux


principaux cycles

L'utilité de la présentation de ces points est d'orienter les auditeurs dans le cadre
des travaux de diagnostic directement vers les aspects des procédures les plus
importants. Ils ne constituent pas des faiblesses de procédures que l'on peut
généraliser à toutes les compagnies d'assurances.

🙒 l'évaluation, l'enregistrement et le règlement des sinistres

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ La réception d'une déclaration de sinistre constitue la première étape dans le


traitement d'un règlement. On constate très souvent que la déclaration parvient
à un bureau d'ordre, et que le service production n'a pas toujours le moyen pour
s'assurer que toutes les déclarations ont été réceptionnées à son niveau. En
conséquence, toute déclaration non traitée implique un sinistre non
provisionné. A moins que la procédure d'évaluation des sinistres tardifs soit
fiable, il existe un risque que les provisions pour sinistres à payer soient sous-
estimées.
❑ L'un des risques majeurs dans le traitement des règlements de sinistres est la
possibilité d'enregistrer un règlement plusieurs fois. En principe, le système
comporte des contrôles automatiques qui bloquent la saisie des données d'un
règlement d'un sinistre déjà traité. Ce contrôle n'est pas toujours systématique
et il arrive que l'on constate qu'il est possible d'enregistrer un règlement de
sinistre plusieurs fois. A noter que l'existence d'un blocage automatique n'est
pas suffisante. Il est important qu'on ne puisse pas forcer ce blocage.
❑ La validation du règlement d'un sinistre suppose que le contrat est toujours en
vigueur, et qu'il n'existe pas de primes impayées. Bien que ce contrôle soit
automatisé pour certaines branches dans certaines compagnies, il demeure dans
la majorité des cas un contrôle manuel comportant des risques d'omission ou
d'inexactitude.
❑ Lors de la déclaration d'un sinistre, le gestionnaire procède à l'ouverture d'un
dossier sinistre, enregistre une provision forfaitaire en fonction de la nature du
sinistre et en fonction de la nature des pièces justificatives dont il dispose.
Cette évaluation forfaitaire est généralement applicable pour toute l'année, et
est déterminée en fonction des éléments d'évaluation disponibles au moment de
la déclaration. Le constat est que souvent cette évaluation n'est pas toujours
actualisée d'une année à une autre. Ceci peut engendrer une surestimation ou
❑ Sous-estimation des provisions constituées surtout dans le cas où la compagnie
ne procéderait pas à un inventaire physique exhaustif de ces provisions.

🙒 la gestion des dossiers sinistres

Les dossiers sinistres ne sont pas mis à jour et clôturés à temps. Souvent le
gestionnaire ne dispose pas du montant exact des taxes et frais de justice pour clôturer
un dossier. Par ailleurs, celle procédure de clôture nécessite un budget temps
considérable, et est généralement effectuée à l'occasion de l'opération d'inventaire
physique. Le nombre des dossiers non clôturés fausse le calcul des coûts moyens de
sinistres pour l'évaluation des provisions pour sinistres à payer.

🙒 niveau de la gestion des produits d'assurances vie

❑ Bien qu'il constitue une opération obligatoire, l'inventaire physique annuel n'est
pas effectué par toutes les compagnies. Par ailleurs, quand elle est réalisée,
l'opération d'inventaire est effectuée avec retard, et ne coïncide pas avec la
clôture des comptes. Ceci a bien entendu un impact sur l'évaluation des

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

dossiers et par voie de conséquence sur la détermination de la provision pour


sinistres à payer constituée en fin d'année.
❑ Le mode de gestion cantonnée des actifs est pratiquement inexistant dans les
compagnies d'assurances marocaines. Le « canton» correspond, dans la plupart
des cas a, des valeurs représentant les engagements relatifs à un produit donné
et géré de manière homogène et distinctement des autres actifs de la société
d'assurances. Il consiste à éclater le portefeuille de la compagnie en fonction de
l'affectation des actifs aux engagements réglementés.
❑ L'absence de définition, de formalisation et de test d'un plan de secours reste un
aspect commun pratiquement à toutes les compagnies. Souvent, il n'existe pas
de plan défini qui liste l'ensemble des opérations devant permettre à la
compagnie de pouvoir restaurer son système d'information de manière intègre
en cas de sinistre informatique grave. Une telle situation signifie que la
compagnie risque de voir son activité perturbée, ou arrêtée en raison de
l'indisponibilité de son système d'information.

II- IDENTIFICATION DES DOMAINES ET DES SYSTEMES SIGNIFICATIFS ET


PLAN DE MISSION

Pour l'identification des domaines significatifs, les dispositions prévues par le


Manuel d'Audit Légal et Contractuel Marocain s'appliquent parfaitement aux
entreprises du secteur des assurances.

Celui-ci précise d'ailleurs que "l'identification des domaines et des systèmes


significatifs nécessite au préalable la détermination du seuil de signification".

1- Calcul du seuil de signification

Le manuel des normes d'audit légal et contractuel marocain précise que le seuil de
signification est la mesure que peut faire le commissaire aux comptes (auditeur) du
montant à partir duquel une erreur, une inexactitude ou une omission peut affecter la
régularité et la sincérité des états de synthèse ainsi que l'image fidèle du résultat de
l'exercice, de la situation financière et du patrimoine de la société.

Il ajoute que pour déterminer le seuil de signification, plusieurs éléments de


référence peuvent être utilisés; les éléments de référence les plus communément admis
sont les capitaux propres, le résultat net, le résultat courant, un ou plusieurs postes ou
information des états de synthèse (chiffre d'affaires...).

Certaines circonstances particulières doivent, en outre, être prises en compte lors


de la fixation d'un seuil de signification comme l'existence d'exigences contractuelles,
légales ou statutaires particulières, la variation importante d'une année sur l'autre des
résultats ou de certains postes, des capitaux propres ou des résultats anormalement
faibles, etc.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

La définition du seuil de signification est donc une opération délicate dans le


processus de planification. Son estimation requiert un jugement professionnel basé sur
la compréhension de l'activité du client.

Par analogie aux sociétés des autres secteurs, le résultat technique d'une
compagnie d'assurance peut être considéré comme un élément de base raisonnable
d'estimation du seuil de signification.

Toutefois, ce résultat est souvent un solde peu significatif par rapport au niveau
des provisions techniques ou au volume des opérations. Prenons à titre d'exemple le
cas d'une compagnie dont le résultat technique serait constitué de la façon suivante (en
millions de dirhams) :
Rubriques Montants
+ Primes acquises + 7,6
- Charges des sinistres - 5,7
- Résultat de réassurance - 0,3
= Résultat de l'exercice + 1,6

Le bilan de cette compagnie se présente comme suit :

Un seuil de signification, arrêté à l'issue d'un processus de détermination classique,


serait de 5% du résultat technique soit un montant de 80 KDHS.

Auditer le placements et les provisions sur cette base avec des provisions
techniques qui s'élèvent à 47,4 MDHS reviendrait à faire dire à l'auditeur qu'il est sûr
du montant des provisions techniques à 0,17% environ. Or, celles-ci constituent une
part importante de la charge de sinistre. Il semble donc peu probable que le seuil peut
être déterminé ainsi.

Par conséquent, le résultat technique est rarement une base unique retenue pour
fixer le seuil de matérialité. Il est courant, dans la pratique, de retenir:

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Un seuil de signification pour les provisions techniques;


❑ Et un seuil de signification pour le reste des comptes.

2- Identification des comptes et systèmes significatifs

a- identification des comptes significatifs

Les comptes significatifs sont ceux qui recèlent des risques d'erreurs significatives
dans les comptes annuels. Pour les déterminer, l'auditeur doit prendre en compte de
nombreux éléments qui sont tous intimement liés à leur importance par rapport au
seuil de signification et, également, à la probabilité d'erreurs.

Les entreprises d'assurance perçoivent des primes en contrepartie desquelles elles


s'engagent à verser à l'assuré une indemnité en cas de réalisation d'un risque. Par
conséquent, les comptes significatifs de part leur montant, la complexité de leur
évaluation et l'influence du jugement dans leur détermination, dans notre cas, seraient
les comptes des placements, les comptes de variation des provisions de primes, les
comptes de variation des provisions pour sinistres, les comptes de variation des autres
provisions.

Par ailleurs, selon le Manuel des Normes d'Audit Légal et Contractuel marocain,
cette identification des comptes significatifs repose essentiellement sur l'examen
analytique.

Il ne s'agit pas là d'un examen approfondi mais seulement d'une revue comparative
des grandes masses des provisions techniques et placements par rapport à des données
antérieures, postérieures et prévisionnelles de l'entreprise ou des données d'entreprises
similaires.

b- identification des systèmes significatifs

Le manuel d'audit précise que les systèmes comptables sont les systèmes qui
assurent la saisie et le traitement des différentes données dont la résultante est
l'établissement des états de synthèse. Ces systèmes peuvent être manuels ou
informatisés.

L'auditeur doit identifier les systèmes comptables qui traitent des données ayant
une incidence significative sur les états de synthèse.

L'identification des systèmes comptables significatifs lui permet de décider ceux


qui doivent faire l'objet d'une évaluation du contrôle interne ou d'un programme de
contrôle spécifique, de planifier l'exécution des travaux et, si nécessaire, l'intervention
de spécialistes lorsque les traitements sont informatisés.

Les provisions techniques étant traitées généralement à la date d'inventaire, elles


feront plus l'objet de contrôles substantifs (données non répétitives).

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Ainsi, une fois identifiés, les comptes et systèmes significatifs seront reportés dans
un plan de mission.

3- Plan de mission

Le plan de mission comprend à la fois les éléments d'organisation de la mission


comme le choix des collaborateurs, les dates d'intervention, le budget en heures, etc. et
les informations collectées sur la compagnie d'assurance (présentation, zones de
risques, seuil de signification et domaines significatifs, principaux axes de contrôle,
etc.).

Dans le cadre d'une mission d'audit d'une compagnie d'assurance, il peut être
structuré de la manière suivante:

a- présentation générale de la compagnie

❑ Fiche technique (dénomination sociale, localisation, numéros utiles, etc.)


❑ Historique et activité
❑ Structure financière et présentation du capital
❑ Dirigeants et principaux interlocuteurs
❑ Régime fiscal

b- présentation de l'activité de la compagnie

❑ Environnement de marché
❑ Structure du portefeuille de risques assurés
❑ Type de clientèle (entreprises de divers secteurs, particuliers)
❑ Réseau de distribution
❑ Sinistralité observée dans les principales branches
❑ Evènements ayant affecté les performances dans certaines branches (sinistres
majeurs, qualité de tarification)
❑ Informatisation et systèmes informatiques
❑ Politique de réassurance
❑ Conclusions tirées des états financiers intérimaires

c- cadre de l'intervention

❑ Contexte de la mission
❑ Besoins et attentes particulières du client Matérialité

d- stratégie d'audit

La détermination d'une stratégie d'audit implique un choix entre:

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Une approche fondée très largement sur une revue étendue du dispositif du
contrôle interne. Dans ce cas, les travaux de validation sont concentrés sur
certains domaines à risques non couverts par le contrôle interne de l'entreprise.
❑ Une approche qui fait appel toujours à un examen du dispositif de contrôle
interne, mais de manière allégée, et qui repose essentiellement sur des
procédures de validation des comptes.

Le niveau d'automatisation des systèmes est un facteur important à considérer pour


décider entre ces deux approches. Dans des environnements fortement informatisés
avec des volumes d'opérations élevés, l'optimisation de l'audit passe obligatoirement
par la mise en oeuvre de procédures d'audit (analyse des systèmes d'information et des
procédures, et tests) visant à apprécier le niveau du risque de survenance d'erreur. En
effet, ces procédures seront sélectionnées du fait de leur efficacité par rapport aux
techniques de validation classique des comptes.

La manière de procéder consiste à s'appuyer, en premier et dans toute la mesure du


possible, sur les dispositifs de contrôle interne mis en place par l'entreprise pour
maîtriser ses risques, que ces risques soient inhérents à son activité ou qu'ils résultent
de conditions économiques particulières, et à n'agir ensuite aux niveaux plus
spécifiques que pour couvrir le risque résiduel.

Le premier niveau du dispositif de contrôle interne se traduit par la mise en place


de contrôles de pilotage permettant à l'entreprise, au travers des contrôles globaux, de
détecter les erreurs potentielles les plus importantes. La qualité de ce dispositif
suppose la fiabilité des restitutions, la cohérence des vues comptables et de gestion
touchant à l'ensemble de l'information financière de l'entité.

De même, l'architecture du système d'information est un élément déterminant de la


qualité de l'environnement de contrôle.

e- déroulement de la mission

❑ Equipe d'audit
❑ Planning des interventions
❑ Budget temps

Il convient de préciser que certains aspects du plan de mission ne sont pas


nécessairement connus lors de la première intervention comme la compréhension et la
connaissance du client et son activité. Néanmoins, le plan de mission reste un
document vivant qui sera enrichi au fur et mesure de l'obtention de nouvelles
informations tout au long de la mission.

Tel qu'il a été cité en introduction de cette partie, le plan de mission servira de
guide à l'auditeur (ou aux auditeurs). Il lui permettra d'orienter sa mission et de
déterminer les programmes contrôles pour l'audit des données répétitives et non
répétitives des domaines significatifs identifiés.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

CHAPITRE III

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

I- APPROCHE D’AUDIT DES PLACEMENTS

1- Les règles d'évaluation des placements

a- lors de l'entrée dans le patrimoine:

❑ Obligations : enregistrement au prix d’achat à la date d’acquisition pied de


coupon
❑ Valeurs mobilières: enregistrement au prix d'achat hors prorata couru depuis la
dernière échéance et hors frais d'achat. Les frais accessoires sont comptabilisés
en frais financiers.
❑ Immobilisations: enregistrement au prix d’achat ou de revient (en principe, les
immobilisations sont à enregistrer au prix d’acquisition bien que le texte sur
l’évaluation des placements utilise le terme « prix d’achat ». Les droits de
mutation, les frais de notaire et les frais d'acte sont comptabilisés en frais
d'établissement.
❑ Prêts : évaluation d’après les actes qui en font foi.
❑ Immeubles et les parts ou actions des sociétés immobilières non cotées : prix
d'achat ou prix de revient, ou une valeur déterminée après expertise. Le prix de
revient des immeubles est égal à celui des travaux de construction et
d'amélioration, à l'exclusion des travaux d'entretien proprement dits déduction
faite d'un amortissement de 4%.

b- lors de l’inventaire et de la cession:

🙒 inventaire

Les placements doivent faire l'objet d'un inventaire permanent qui repose sur la
tenue des relevés individuels et de registres de mouvements

Valeurs mobilières de placements:

Les valeurs mobilières amortissables (vie et AT) sont évaluées à la valeur la plus
faible des trois valeurs suivantes : prix d'achat, valeur nette de remboursement, cours
de bourse au jour de l'inventaire.

Les autres placements

Les valeurs mobilières : Le cours le plus bas de la bourse à la date de l'inventaire quand
la moins-value latente est de 25% du prix d'achat.

Les titres non cotées: Valeur vénale correspondant au prix qui serait obtenu dans des
conditions normales de marché et fonction de l'utilité du bien pour l'entreprise

Les actions des SICAV et FCP : le dernier prix de rachat publié au jour de l'inventaire

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Les immeubles et actions ou parts des sociétés immobilières non cotées : Prix de revient ou
valeur après expertise.

🙒 lors de la cession

Comme pour toute cession, les titres sont sortis de l’actif à leur valeur
d’acquisition. La plus ou moins value dégagée est égale à la différence entre la valeur
actuelle du titre et le prix de cession.

En plus, les sommes provenant de ces opérations (vente ou de remboursement des


valeurs mobilières amortissables) doivent, dans le courant d'un semestre, être
remployées en placements nouveaux d’où la nécessité de la constitution d’une réserve
de capitalisation.

c- réserve de capitalisation

Elle est définie par l'article 5 et 11 de l'arrêté du 20 juin 1996.

🙒 objet :

C'est une réserve destinée à parer à la dépréciation des valeurs comprises dans
l'actif de l'entreprise et à la diminution de leur revenu.

🙒 sociétés concernées :

Les entreprises pratiquant les opérations d'assurances sur le vie, d'assurances


nuptialité natalité, de capitalisation ainsi que les opérations d'assurances contre les
accidents de travail.

🙒 fondement :

En cas de vente ou de remboursement des valeurs mobilières amortissables


admises sans limitation en couverture des réserves techniques, les sommes provenant
de ces opérations doivent, dans le courant d'un semestre, être remployées en
placements nouveaux, au moins jusqu'à concurrence d'un montant égal au prix de
vente des titres vendus ou de la valeur des titres remboursés d'après le dernier cours
coté avant le remboursement.

L'application de cette règle cesse d'être obligatoire lorsque les réserves que
représentent les valeurs vendues ou remboursées ont été réduites, mais seulement dans
les limites de cette réduction.

Si le prix de vente ou de remboursement des valeurs mobilières amortissables est


supérieur au prix pour lequel ces valeurs figuraient à l'actif, une somme égale à la
différence est portée à la réserve de capitalisation. S'il est inférieur, une somme égale
à la différence peut être imputée sur la réserve de capitalisation.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

Cependant le montant de la réserve de capitalisation ne peut dépasser 15% des


valeurs mobilières amortissables.

Si le revenu net des placements affectés à la représentation des réserves


mathématiques afférentes aux opérations d'assurances sur la vie, d'assurances
nuptialité-natalité, de capitalisation ou d'assurances contre les accidents du travail, est
inférieur au montant des intérêts dont doivent être créditées les réserves
mathématiques, le ministre des finances peut prescrire une dotation supplémentaire à
la réserve de capitalisation.

2- Description des contrôles à effectuer :

Les contrôles à effectuer portent essentiellement sur :

❑ Circularisation des dépositaires des titres (réalité des actifs)


❑ Comparaison des valeurs boursières au 31 décembre du portefeuille de titres
cotés aux valeurs comptables (prendre la valeur comptable nette pour les autres
titres)
❑ S’assurer que le cut-off des dividendes et intérêts des bons de trésor est
respecté (comptabilisation des dividendes suivant décision des AGO et non à
l’encaissement)
❑ S’assurer que la couverture des provisions techniques répond au minimum
légal
❑ Pointer les soldes d'ouverture à la BG définitive de l'exercice précédent et
soldes de clôture à la balance générale.

a. pour les prêts au personnel :

❑ Obtenir l’analyse du compte au 31 décembre,


❑ S’assurer de l’apurement des prêts importants,
❑ S’assurer de la réalité des prêts les plus importants de l’exercice (accord
DG,...),
❑ Relever les prêts des salariés ayant quitté la société,
❑ Faire le suivi de la LDC de l’exercice précédent.

b. pour les titres (obligations et actions) :

Cette rubrique comprend principalement les valeurs mobilières et les placements


admis en représentation des provisions techniques :

❑ Les actions ne peuvent couvrir plus de 50% de ces provisions,


❑ Les obligations doivent couvrir au minimum 30% de ces provisions.
❑ Les immeubles doivent couvrir au maximum 15% de ces provisions.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

✓ Faire un tableau de mouvements des titres (actions et obligations) et


cross référencer les soldes avec la feuille maîtresse et les mouvements
avec le détail,
✓ Tester par sondage les acquisitions (pointer à l’avis de débit et
correspondances) et tirer le % de couverture,
✓ Tester par sondage les cessions et tirer les % de couverture. Pour les
actions, la sélection s’effectuera à partir du tableau des plus et moins
values.
✓ S’assurer que la méthode de valorisation des actions est la même que
l’exercice précédent (distinction vie et non vie), de sa correcte
application,
✓ Si la compagnie a opté pour l’imposition forfaitaire des plus values
à 15%, s’assurer de son option dans les délais, du correct calcul de
l’impôt, et de sa liquidation dans les délais.
✓ Effectuer une revue analytique et expliquer les variations significatives.

c. provision pour dépréciation :

❑ Pour les titres cotés : comparer la valeur d’achat et la valeur boursière, estimer
le montant de la provision à constituer et la comparer avec la provision
constituer par la compagnie.
En effet la compagnie doit comparer la valeur boursière (dernier cours de bourse)
et la valeur comptable :

✓ Les moins values latentes de plus de 25% sont obligatoirement


provisionnés à 100%,
✓ Pour le reste, on fait la somme des plus et moins values latentes (pour
la vie et la non vie), hors titres concernés par la moins value latente de
25%, et on provisionne la moins value latente éventuelle.

❑ Pour les titres non cotés : obtenir les états financiers des sociétés et comparer la
valeur des titres avec la quote-part de la compagnie dans la situation nette. Ils
sont évalués à leur valeur d'usage si celle-ci est inférieure à la valeur
comptable.

❑ Les obligations font l'objet d'une provision lorsque la valeur boursière est
inférieure au prix d'acquisition.

d. pour les revenus financiers :

- Revenus fixes des obligations :

❑ Obtenir le détail des intérêts encaissés en N et le tester par sondage (avis de


crédit).
❑ Valider le montant de RAS (retenue à la source) comptabilisée et X réf avec les
impôts.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Faire le test de cohérence suivant :


Encaissements + (intérêts courus non échus) ICNE N - ICNE N-1
Et cross référencer avec la feuille maîtresse.
❑ Tester les ICNE N.

- Plus values :

❑ Obtenir l’état des plus values latentes au 31 décembre N et l’état des plus
values à ce jour (vie et non vie). S’assurer par sondage du correct calcul, de la
correcte application du cours de clôture,... S’assurer également que les moins
values latentes ont bien été provisionnées.

- Dividendes :

❑ Obtenir le détail des dividendes de l’exercice,


❑ S’assurer de la réalité des dividendes comptabilisés (avis de crédit),
❑ Pour s’assurer de l’exhaustivité des dividendes comptabilisés, relever les
sociétés cotées comparer les dividendes comptabilisés avec les dividendes à
encaisser d’après la côte officielle de la bourse.
❑ Faire une revue analytique et expliquer les variations importantes en faisant le
lien avec les titres.

e. pour les placements immobiliers :

❑ Obtenir les états financiers des SCI,


❑ Estimer le montant de la provision théorique à constituer compte tenu de la
situation nette de ces sociétés,
❑ S’assurer que la valeur marchande (expertise immobilière) des immeubles des
SCI est supérieure à la valeur comptable, sinon proposer estimer la provision à
constituer.

f. immobilisations corporelles et financières (affectée) :

Ces immobilisations figurent au bilan à leur valeur d'acquisition, diminuée des


amortissements cumulés, calculés sur la durée de vie des actifs concernés, selon la
méthode linéaire.

Les principales durées d'amortissement adoptées par les compagnies d’assurance et


admises par le PCA sont les suivantes :

❑ Constructions 25 ans
❑ Matériel de transport, mobilier et matériel de bureau entre 5 et 10 ans
❑ Immobilisations incorporelles 5 ans

Les contrôles consistent à :

❑ Définir les différents mouvements survenus entre deux arrêter

9
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les
compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Procéder aux tests de réalité des éventuelles acquisitions et cessions réalisées.


❑ Faire des tests de réalité, de cut-off des revenus locatifs courus et non échus
enregistrés au compte de résultat.
❑ Faire attention à l’existence d’un fichier sécurisé de suivi des immobilisations
et indiqué la date du dernier inventaire physique.

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Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans les compagnies d’assurance au Maroc.

95
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans
les compagnies d’assurance au Maroc.

II- APPROCHE D’AUDIT DES PROVISIONS

Les provisions techniques représentent le poste du bilan le plus délicat à cerner, tant pour les
responsables financiers des compagnies d’assurance, que pour les contrôleurs externes.

Elles se composent principalement des :

❑ Provisions pour sinistres à payer ;


❑ Provisions mathématiques ;
❑ Provisions pour ajustement de primes : provisions pour primes non acquises et
provisions pour risques en cours.

Quelles sont donc les particularités des différents types de provisions techniques ?
Quelle approche d’audit adopter pour chacun ? et quelles sont les principales
faiblesses relevées ?

L’approche d’audit consiste essentiellement à :

❑ Centraliser les états de provisions techniques,


❑ Valider le calcul des provisions conformément à la réglementation et/ou
d’autres méthodes statistiques,
❑ Effectuer une revue analytique entre les deux exercices (identifier les facteurs
expliquant les variations : sélectivité du portefeuille, évolution de la sinistralité,
accélération du processus amiable, ...).
❑ Obtenir le détail des provisions techniques par branche et pointer les soldes N-
1 avec la BG N-1 (définitive) et les soldes N avec la BG N.

1- Provision pour sinistres à payer (SAP):

Ce sont des provisions pour sinistres survenus mais non encore payés à la clôture
des comptes. Elles représentent les dettes de l’assureur envers les bénéficiaires de
contrats au titre des sinistres survenus.

Les provisions pour sinistres à payer constituent un facteur de solvabilité de


grande importance ; aussi font-elles l’objet d’une évaluation minutieuse, surtout celles
se rapportant à des branches d’assurance qui se caractérisent par une grande
sinistralité telles que l’automobile et l’accident de travail.

Il faut cependant signaler que le législateur a prévu des règles spécifiques


(méthodes réglementaires) pour le calcul des provisions pour SAP pour les branches
automobile et accidents de travail.

En effet les provisions pour SAP afférentes aux opérations d'assurances sont
déterminées comme suit : (article 6 à 12 de l’arrêté du 10/06/1996 repris par l’arrêté
du 29/12/1997)

97
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans
les compagnies d’assurance au Maroc.

1. En retenant l'évaluation la plus élevée des trois méthodes à savoir dossier par
dossier, coût moyen et la cadence de règlements.
2. En appliquant, une fois l'évaluation la plus élevée retenue, la méthode dite de
blocage des primes.
3. En majorant le montant obtenu d'un chargement de gestion de 5%. Donc les frais de
chargement s’appliquent sur la majoration forfaitaire

L'examen de la provision pour sinistres à payer est dans une grande mesure
effectuée lors de l'analyse du contrôle interne. Au cours de cette phase, on aura en
effet pu s'assurer des éléments suivants :

❑ Existence d'une procédure d'inventaire,


❑ Existence de règles précises en matière d'évaluation des sinistres,
❑ Appréciation des délais d'enregistrement des déclarations,
❑ Vérification de l'application des règles d'évaluation des dossiers.

Ces travaux auront permis de déterminer le niveau de confiance qui peut être
donné à l'inventaire permanent.

En fonction de ces éléments, les travaux de contrôle des comptes s'organiseront


autour des objectifs suivants :

❑ Contrôle de concordance entre les documents de la comptabilité et de


l’inventaire permanent
❑ Examen de la liquidation des provisions constituées dans le passé grâce à
l'analyse de l'évolution des éléments suivants :

✓ L'évolution de la charge nette de sinistres, des boni-mali dégagés sur la


liquidation des provisions constituées dans le passé, sur le dernier
exercice comptable mais également depuis l'origine,
✓ L'évolution des cadences de règlement, en particulier du pourcentage de
la charge de sinistres réglée dès le premier exercice,
✓ L'évolution des coûts moyens par dossier, sur la durée de liquidation
d'un exercice mais également d'un exercice par rapport à un autre,
✓ L'évolution des taux de sinistralité, sur le plan de la liquidation d'un
exercice ou d'un exercice par rapport à un autre.

❑ Contrôle de l'application des procédures pour l'arrêté des comptes notamment


les procédures spécifiques à l'inventaire et les méthodes d'évaluation
appliquées pour la détermination des provisions pour sinistres à payer, le cas
échéant, examen de l'évaluation des dossiers importants
❑ Faire une sous lead faisant apparaître la réserve dossier par dossier (issue de
l’inventaire permanent), les majorations (suite à l’application des méthodes
réglementaires notamment pour les SAP auto et AT) et les frais de chargement
(5%).
❑ Porter un jugement sur la liquidation des provisions antérieurement constituées,

98
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les compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Apprécier le niveau des provisions retenues pour le dernier exercice par rapport
à celles des exercices antérieurs et en fonction des principaux événements de
l'exercice en termes de sinistralité.
❑ Pointer les provisions SAP significatives avec l’inventaire permanent.
❑ Effectuer une revue analytique de la réserve SAP par branche (auto, AT et
autres) et conclure.

a- SAP auto

C’est la valeur estimative des dépenses à prévoir pour le service des rentes qui
pourront être allouées par décision judiciaire ou qui ont déjà été allouées mais n’ont
pas encore été constituées. Elle est calculée exercice par exercice pour son montant
brut sans tenir compte des recours à exercer. Elle est évaluée en utilisant
concurremment les trois méthodes suivantes, l’évaluation la plus élevée étant seule
retenue.

🙒 première méthode : méthode dossier par dossier D/D:

La PSAP doit être calculée dossier par dossier et récapitulée par exercice de
survenance et par catégorie. Par dérogation, des méthodes statistiques peuvent être
utilisées sur les sinistres récents (sinistres des deux derniers exercices).

Il s'agit d'une évaluation globale du coût (principal et frais) de l'ensemble des


dossiers sinistres brutes de recours et de réassurance.

La réserve SAP calculée par la méthode D/D comprend le montant de la réserve


figurant dans l’inventaire permanent augmenté des tardifs (sinistres survenus avant la
clôture des comptes mais non encore déclarés à cette date).

Cette méthode est en principe validée par la revue du contrôle interne du circuit «
sinistres ».

Les principaux objectifs d’audit à vérifier sont les suivants :

❑ Exhaustivité : Tous les sinistres déclarés sont traités et donc provisionnés


(attention sinistres non déclarés)

❑ Réalité : Tous les sinistres provisionnés sont réellement survenus et ne sont pas
encore payés (couverture du risque et réalisation risque).

❑ Valorisation :Les sinistres sont correctement évalués eu égard aux informations


disponibles et à la réglementation en vigueur (évaluation dossier par dossier)

❑ Cut-off : Tout sinistre survenu au cours d'un exercice doit être provisionné au
titre de ce même exercice. (Délais de traitement/ déclarations tardives).

99
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans
les compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Imputation, totalisation et centralisation : Correcte mise à jour du fichier


sinistre (inventaire permanent) et comptabilisation des règlements.

Au niveau du contrôle des comptes, les contrôles complémentaires à effectuer sont


les suivants:

❑ Centralisation des fichiers et rapprochement aux données comptables,


❑ Correcte prise en compte des évènements postérieurs (sinistres importants...) :
demander un état des sinistres > KMAD 500 et faire la revue du dossier en
s’assurant que l’évaluation au 31/12 est correcte,
❑ Respect du principe de séparation des exercices (correcte évaluation des
tardifs).
❑ Obtenir l’inventaire permanent au 31 décembre N.
❑ Rapprocher les réserves de l’inventaire permanent avec l’inventaire permanent
obtenu (toujours par exercice de survenance et par catégorie ex : SAP catégorie
B corporel exercice de survenance N-2).
❑ Faire un mémo sur la méthode d’estimation des tardifs utilisée par la
compagnie et vérifier sa bonne application (calculs effectués).
❑ Pour valider la méthode retenue par la compagnie, demander un état des
sinistres déclarés en N et survenus en N-1 et antérieurs (par exercice de
survenance) à rapprocher avec les tardifs retenus en N-1.
❑ Demander aussi un état des sinistres déclarés en N+1 et survenus en N et
antérieurs (par exercice de survenance) à rapprocher avec les tardifs retenus en
N.

🙒 deuxième méthode : méthode du coût moyen (3 derniers exercices y compris


l’exercice d’inventaire)

Cette méthode consiste en l’évaluation par référence au coût moyen des sinistres
des exercices antérieurs. Le coût moyen est obtenu en divisant le total des paiements
pour sinistres graves effectués au cours des trois dernières années par le nombre des
sinistres définitivement réglés ou classés sans suite pendant ce temps et en tenant
compte des effets de l'inflation.

Ce coût moyen est appliqué, pour chaque exercice, au nombre total des sinistres
inscrits au registre des graves dont la réserve résiduelle, calculée dossier par dossier,
est supérieure ou égale à 30% de la charge de sinistres. Toutefois, cette méthode n’est
applicable que pour les dix derniers exercices au plus. Pour l’exercice écoulé, le
nombre des sinistres inscrits au registre des graves doit être majoré de moitié pour
tenir compte des sinistres non encore reconnus graves.

La charge globale sera estimée en multipliant ce coût moyen par le nombre de


sinistres relatif à l'exercice de survenance, et la provision sera égale à la différence
entre cette charge et les règlements de l'exercice concerné.

10
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans
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Cumul des règlements effectués des trois derniers


exercices Coût moyen =

Nombre de dossiers réglés ou fermés sans suite pendant ces trois


exercices

Les contrôles consisteront à :


SAP Coût moyen = (Ne de dossiers déclarés par exercice de survenance (y
compris tardifs) x Coût moyen obtenu) - cumul des
❑ Pointer le cumul des règlements effectués par exercice de survenance aux
règlements déjà effectués à la clôture des comptes
tableaux triangulaires (SAP CR).
❑ Obtenir l’état informatique des dossiers réglés et fermés sans suite au cours de
l’exercice et valider le calcul des coûts moyens.
❑ Pointer le nombre de dossiers réglés ou fermés sans suite des exercices
précédents au dossier de l’exercice précédent.
Nombre de dossier par exercice de survenance = nombre LY – tardifs LY +
nombre de dossiers déclarés de l’exercice + tardifs de l’exercice.
❑ Pointer le nombre de dossiers déclarés au cours de l’exercice avec l’inventaire
permanent et valider le calcul de la SAP coût moyen. Investiguer les écarts
significatifs obtenus.
❑ Effectuer une revue analytique du coût moyen par catégorie et investiguer les
variations significatives.

🙒 troisième méthode : méthode de la cadence des règlements (10 derniers


exercices, exercice courant exclu)

Cette méthode consiste à déterminer à partir des règlements réalisés au cours des
exercices antérieurs pour un même exercice de survenance, la cadence de règlement
des sinistres.

En fait, c’est une méthode rétrospective consistant à :

1. déterminer les cadences de règlements : calcul statistique qui permet de dégager,


sur la base des données des 10 derniers exercices (exercice d’inventaire exclu), le
pourcentage de règlement de la première année, des 2 premières années..., jusqu’à la
10ème année ;

2. déterminer la provision pour SAP par année de survenance de sinistre en


rapportant le cumul des règlements (décaissements effectifs) au taux de cadence de
règlement de l’année de survenance.

10
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Les modalités d’application de la méthode nécessitent, au préalable,


l’établissement d’un tableau triangulaire sur une période de 10 ans.

Pour chaque exercice comptable (exercice inventorié exclu) et pour chaque


exercice de survenance, la charge de sinistre est ventilée en règlements de l'année,
règlements cumulés et en provisions pour SAP.

Détermination de la cadence :

La cadence de règlement pour un exercice de survenance donné est calculée à la


fin de chaque exercice comptable de liquidation en divisant les règlements cumulés à
la fin dudit exercice comptable par la dernière charge de sinistres connue.

Calcul de laCadence
réserveN: = Cumul des règlements N / Charge de sinistre N
Exemple : les sinistres survenus au cours de l'exercice 1985 ont fait l'objet des
Provisions pour SAP N = Règlements cumulés x (100 - Cadence N)/Cadence N
règlements suivants (tous les sinistres ayant été intégralement réglés en 1990).

Compte tenu de la cadence observée par exercice et sur la base des règlements
enregistrés au cours de cet exercice, il est calculé la charge globale de sinistres à
payer.

Les contrôles à effectuer consistent essentiellement à :

❑ Obtenir les tableaux triangulaires de calcul des coefficients de cadence par


catégorie.
❑ Pointer les règlements et SAP de l’exercice audité avec l’IP (les règlements des
exercices précédents ont déjà été validés).

10
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❑ Renseigner les tableaux triangulaires et rapprocher la SAP obtenue avec la SAP


de la compagnie (si nécessaire, effectuer un tableau récapitulatif des écarts par
catégorie et par exercice de survenance).
❑ Investiguer les écarts significatifs obtenus.

🙒 majoration de blocage de prime (S/P)

Le total des réserves visées aux 3°, 4° et 5 de l'article de l'arrêté du 20/06/98 et


afférentes aux sinistres survenus au cours des deux derniers exercices, augmenté des
règlements correspondants effectués pour les sinistres survenus au cours de ces
exercices ne doit pas être inférieur à 75% du total des primes ou cotisations, y compris
les accessoires, acquis aux dits exercices. Ce taux sera diminué ou augmenté au cas
par cas par décision du Ministre des Finances si le rapport du coût des sinistres au
montant des primes s’en écarte notablement.

Cela veut dire que la provision pour SAP restant à payer afférente aux deux
derniers exercices de survenance, augmentée du montant des règlements effectués au
titre des sinistres de ces exercices ne doit pas être inférieure à 75% du total des primes
acquises à ces deux exercices.

Ce ratio se calcule comme suit :

S/P = (SAP issue des 3 méthodes + règlements) des exercices N et N-1 / primes acquises N
et N-1.
✓ Si S/P > 75% alors Majoration = 0
✓ Si S/P < 75% alors Majoration = Primes acquises de N et N-1 * (75% -
S/P)
Cette majoration doit être augmentée de 5% de frais de gestion. Dans le cas où elle
serait inférieure, la majoration pour blocage des primes est égale à :
Principales anomalies fréquemment rencontrées
[(Charge de sinistre / Primes acquises) – 75%] * Primes acquises
❑ Dispositions réglementaires non maîtrisées :
✓ Non application de la majoration de 5% au titre des frais de chargement.
✓ Calcul du coût moyen sur 2 ans au lieu de 3.
✓ Non application de la méthode dite de blocage des primes.
✓ Tableau triangulaire établi sur les 10 dernières années, y compris à tort,
l'exercice en cours.
❑ Sinistres tardifs non pris en compte.
❑ Tendance à anticiper les règlements à la clôture de l'exercice pour piloter les
réserves (la contrepartie se trouvant au niveau des rapprochements bancaires où
d'importants chèques figurent en instance de règlement).
❑ Erreurs de totalisation et de centralisation des réserves par catégorie.

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❑ Surestimation des dossiers importants pour la prise en charge par les


réassureurs.
❑ Evaluations forfaitaires et imprudentes.
❑ Dossiers sans mouvements maintenus dans le fichier sans motif.
❑ Tendance à anticiper les règlements en fin d’exercice pour piloter les
provisions pour SAP.
❑ Dossiers sinistres faisant double emploi.
❑ Dossiers sinistres gérés par les tiers, dans le cadre de la coassurance, sur ou
sousévalués.
❑ Non mise à jour des évaluations après règlements.
❑ Sinistres tardifs non pris en compte.
❑ Erreurs de totalisation et de centralisation des réserves par catégorie

Les contrôles à effectuer seront de :

❑ Calculer la majoration S/P, la rapprocher avec celle de la compagnie et


investiguer les écarts significatifs.
❑ Faire une revue comparative des réserves des deux exercices (règlements,
coefficients de cadence, coût moyen, charge de sinistre / nombre de dossiers
déclarés) et expliquer les variations significatives.
❑ Obtenir les tableaux de calcul des SAP auto par exercice de survenance et par
catégorie de véhicule (corporel et matériel)
Ces tableaux de calcul doivent comprendre :
✓ Les tableaux comparatifs des provisions SAP calculées selon la méthode
dossier par dossier, selon la méthode du coût moyen et selon la méthode
de la cadence des règlements.
✓ Les tableaux de calcul de la provision SAP selon la méthode du coût
moyen (calcul du coût moyen et calcul de la SAP coût moyen). L
✓ Les tableaux de calcul de la provision SAP selon la méthode de la
cadence des règlements (tableaux triangulaires).
❑ Cross-référencer les tableaux comparatifs avec la sous-lead d’un côté et avec
les tableaux de calcul de chacune des méthodes d’un autre. Totaliser ces
tableaux comparatifs.

b- SAP AT

Elle est calculée de la même manière que la SAP auto mais en distinguant les
sinistres graves et les sinistres simples. Pour les sinistres simples, seule la méthode de
CM est utilisée, et ce, pour les deux derniers exercices. La SAP D/D AT grave de
l’exercice d’inventaire est majorée de 50%.

Effectuer les mêmes travaux pour la validation de ces réserves. Les sinistres sont
évalués en utilisant concurremment les trois méthodes pratiquement similaires au cas
de l'AUTO, l’évaluation la plus élevée étant seule retenue.

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c- évaluation des PSAP

🙒 validation de l'inventaire permanent

L'inventaire permanent va être repris pour la détermination des provisions pour


sinistres à payer. Il convient donc de s'assurer qu'il a été validé en termes de nombres
et valeurs, pour les évaluations dossier/dossier.

🙒 procédures spécifiques à la clôture

La fiabilité de l'inventaire permanent passe par le respect de certaines procédures :

❑ Tout dossier a dû être revu au moins une fois dans l'exercice en termes de
clôture possible, et de mise à jour de l'évaluation.
❑ Les dossiers importants ou récents doivent être revus en fin d'exercice.
❑ Une procédure doit permettre d'intégrer dans la détermination des provisions
les évolutions significatives connues sur les dossiers au début de l'exercice N +1
❑ Des rapports d'activité doivent permettre de confirmer les grandes tendances
qui ressortent des informations statistiques.

🙒 évaluation des tardifs

L'évaluation du nombre de dossiers tardifs peut être réalisée à partir de triangles


d'évolution des nombres, permettant de déterminer les taux de tardifs restant à venir
par rapport au nombre de dossiers déclarés.

Il convient de tenir compte, pour l'estimation des tardifs, du nombre de déclarés


tardifs sur le début de l'exercice N + 1. En effet :

❑ Des événements survenus en fin d'exercice peuvent provoquer une


augmentation des tardifs (tempêtes...),
❑ Le nombre de dossiers reçus et enregistrés peut varier d'un exercice à l’autre.
❑ La comparaison des déclarations sur les 13 ou 14 premiers mois permet une
plus grande fiabilité dans l'estimation des tardifs.

🙒 détermination des coûts moyens à appliquer aux tardifs et aux dossiers

L'évolution des coûts moyens par exercice peut être suivie à partir de triangles
d'évolution ou de graphiques.

Pour les branches à évaluation essentiellement forfaitaire, l'analyse doit porter sur
le coût moyen des dossiers réglés à la fin de chaque exercice.

Les analyses doivent permettre :

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❑ D'apprécier le taux d'évolution entre le coût moyen connu en première année et


le coût moyen final,
❑ De juger le coût moyen connu sur le dernier exercice par rapport à ceux des
exercices précédents vus en fin de première année,
❑ D'estimer sur la base des données précédentes quel devrait être le coût moyen
final qui ressortira pour les exercices encore récents.

Lorsque des gros sinistres peuvent perturber les coûts moyens, il convient de
raisonner sur des bases écrêtées.

🙒 ajustements sur les provisions

Divers ajustements peuvent être appliqués par rapport au résultat de l'inventaire


dossier/dossier et de l'application des coûts moyens.

Ajustement par les cadences de règlement

Il convient de s'assurer que rien, sur le plan des procédures comme sur le plan des
événements de l'exercice, ne remet en cause la stabilité des cadences de règlement ou
de valider en cas contraire les hypothèses retenues.

Ajustement sur le Corporel Auto

Cette branche nécessite un laps de temps important avant de pouvoir apprécier


correctement les dossiers. Ceci se traduit généralement, au niveau de l'évaluation par
les gestionnaires :

❑ Par une sous-évaluation en première année, en raison d'informations


incomplètes,
❑ Par une sur-évaluation à partir de la seconde année lorsque les gestionnaires
adoptent une politique d'évaluation prudente.

Il convient par conséquent d'analyser sur plusieurs exercices la liquidation des


évaluations des gestionnaires Corporel Auto, en décomposant l'évolution de la charge
en tardifs et aggravations.

Cette analyse doit permettre d'estimer les ajustements pour "aggravations".

Toutefois, par application du principe de prudence, il convient de ne pas retenir


des ajustements négatifs qui anticiperaient la liquidation de boni par les gestionnaires.

Autres ajustements

D'autres ajustements peuvent être constatés, en particulier :

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❑ Pour recharger les provisions sur des branches à déroulement long, pour
lesquelles le résultat est difficile à apprécier sur les deux premiers exercices,
❑ Pour recharger le niveau global des provisions (politique de résultat).

🙒 validation arithmétique

La combinaison des différents éléments à intégrer dans la détermination des


provisions pour sinistres à payer nécessite des travaux relativement lourds pour
élaborer la décomposition de cette provision.

Il est, par conséquent, nécessaire de valider les reports d'informations et les calculs
réalisés dans le cadre des travaux de détermination des provisions pour sinistres à
payer.

2- Provisions mathématiques

Les provisions mathématiques font l’objet d’une réglementation stricte car elles
renferment une grande composante d’épargne gérée par les entreprises d’assurances
pour le compte des assurés pendant une longue période. D’où la nécessité de veiller à
la régularité des remboursements effectués lors des résiliations de contrats, des rachats
de polices, etc.

Ces provisions concernent les branches d’assurance capitalisation comme la


retraite ou actualisation comme l’assurance décès. Elles sont calculées adhérent par
adhérent et représentent la différence entre les valeurs actuelles des engagements
respectivement pris par l’assureur et par l’assuré.

Elles se calculent selon des méthodes actuarielles prévues par la réglementation


des assurances en vigueur.

a- capitalisation (retraite)

Le calcul de ces provisions est réglementé par l’Instruction du Ministère des


Finances n°17 du 21 décembre 1984. Elles sont calculées (en général par système
informatique) selon une table de mortalité (table de mortalité française 60-64) et un
taux de capitalisation de 4,5%.

On y distingue :

1- les provisions mathématiques relatives aux salariés encore actifs à la clôture de


l’exercice : elles sont fonction du cumul des cotisations à la clôture de l’exercice ainsi
que de l’âge du rentier et de la table de mortalité française 60-64.

Ces provisions sont constituées de :

Provisions mathématiques de rentes = cumul des cotisations x coefficient d’âge x


coefficient de rente.

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Provisions mathématiques de contre assurance = cumul des cotisations x coefficient


de contre assurance.

Les provisions mathématiques relatives aux salariés retraités à la clôture de


l’exercice : elles sont fonction de la rente acquise à la fin de la période de cotisation
ainsi que des âges des rentiers et co-rentiers et de la table de mortalité française 60-64.

La provision mathématique de rentes représente la valeur des engagements de la


compagnie en ce qui concerne les rentes et accessoires de rentes mis à sa charge.

Il s'agit de rentes à l'égard des tierces victimes d'accidents (assurances de


responsabilité) ou de rentes allouées aux victimes d'accidents du travail. Les modalités
de calcul de ces rentes sont fixées par l'arrêté du 20/06/96.

L'importance grandissante des engagements des compagnies sous forme de rentes


nécessite de porter une attention à ce poste dans le cadre de l'examen des provisions
techniques. En particulier, les rentes se développent pour les victimes d'accidents
corporels en branche automobile.

Sur le plan de l'approche d'audit, il convient de veiller :

❑ À obtenir l’état informatique des réserves mathématiques à la date de clôture,


le rapprocher avec les réserves comptabilisées.
❑ Aux procédures de recensement des dossiers de rentes,
❑ Aux procédures de règlement des rentes et de clôture des dossiers en cas de
décès,
❑ Au calcul de la provision mathématique à partir de la rente, de l'âge du
crédirentier et de la table de mortalité applicable.
❑ À valider le calcul de la réserve pour un adhérent d’une police tirée au hasard
sachant que :

Réserve
Avec cumul des rentesmathématique = réserve de
acquises = Σ (cotisation derente + réserve
l’exercice* de cotisation
coefficient de rente de
rente)
Réserve de rente = cumul des rentes acquises * coefficient de réserve
❑ Effectuerdelecotisation
Réserve test de =bouclage
cumul desuivant
cotisations * coefficient
: (réserve N-1de* cotisation
4,5%) + (de
(cotisations
encaissées en N * 4,5%contre
/ 2) –assurance)
(règlements en N *4, % / 2) = réserve théorique
N à rapprocher avec la réserve mathématique à la clôture.

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les compagnies d’assurance au Maroc.

b- actualisation (décès)

Elles sont calculées adhérent par adhérent (en général par le système). Elles
peuvent être à primes annuelles ou uniques. Dans ce cas on cherchera à : Obtenir l’état
informatique des réserves mathématiques à la date de clôture, le rapprocher avec les
réserves comptabilisées.

3- Réserves de primes :

a- primes acquises non émises (pane) ou primes à émettre

Ces primes proviennent de 2 origines :

❑ Polices à déclaration : la régularisation de prime n'intervient qu'avec décalage


en raison de la nécessité de connaître certains éléments en date de clôture :
salaires, chiffre d'affaires...
❑ Emissions comptant non encore effectuées dans l'attente du retour de pièces
régularisées.

Le montant des PANE est généralement déterminé de façon forfaitaire en fonction


de l'expérience du passé en tenant compte des éventuelles modifications de procédures
susceptibles d'avoir une incidence sur les circuits d'émission.

L'examen des PANE repose donc sur les éléments suivants :

❑ Connaissance des procédures et des circuits (notamment le mode de traitement


des primes contentieuses a une incidence directe sur le volume des PANE),
❑ Examen de la liquidation dans l'exercice des provisions de l'exercice précédent,
❑ Prise en compte de ces constatations dans la détermination des PANE à la
clôture.

b- primes à annuler (PAA)

De même que les PANE, la provision pour primes à annuler est généralement
déterminée de façon forfaitaire voire statistique.

Le volume et le mode de détermination sont en grande partie fonction du mode de


traitement des créances contentieuses :

❑ Maintien à l'actif des créances : il s'agit alors d'une provision "classique" pour
dépréciation tenant compte de l'antériorité des créances.
❑ Annulation des créances lors de la transmission au contentieux : le mode de
détermination est très proche de celui des PANE.

c- provisions pour primes non acquises (PPNA)

10
Approche d’audit des placements et des provisions techniques dans
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Elles concernent les contrats à prime payable d’avance. Elles consistent à constater
la part des primes se rapportant à la période comprise entre la date de l’inventaire et la
date de la prochaine échéance de la prime ou, à défaut, du terme du contrat.

Elle est calculée au prorata temporis pour chacune des catégories d’assurance,
contrat par contrat ou évaluée forfaitairement à la moitié des primes :

❑ Des primes à échéance annuelles émises au cours de l'exercice;


❑ Des primes à échéance semestrielle émises au cours du deuxième semestre;
❑ Des primes à échéance trimestrielle émises au cours du quatrième trimestre;
❑ Des primes à échéance mensuelle émises au cours du dernier mois.

Pour les contrats dont les primes sont payables d'avance pour plus d'une année, il
est retenu la moitié des portions annuelles de primes afférentes à l'exercice inventorié,
augmenté des portions afférentes aux exercices suivants.

En cas d'inégale répartition des échéances de primes au cours de l'année, il est tenu
compte de ce fait pour déterminer les portions de primes restant à courir au 31
décembre de l'exercice inventorié Les primes ou cotisations comprennent les
accessoires de police mais sont nette de taxes et annulations déduites.

Sur le plan de l'approche d'audit, il convient de veiller à :

❑ Obtenir l’état des primes à reporter et le pointer avec les PPNA constatées, ou à
défaut, obtenir l’état des primes payables d’avance et valider le calcul des
PPNA pour les branches significatives.
❑ Effectuer une revue analytique.

d- réserves pour risques en cours (REC) :

Elles consistent à constater une provision relative aux contrats à primes payables
d’avance dont la sinistralité est supérieur à 100%.

Pour les branches autres que maritime :

Pour laREC
branche
= [[S/Pmaritime :
(1) + ½ (charges d’exploitation / primes émises brutes)] -100%] *
PPNA. A
A : minimum 10% REC = primes acquises * 18%.(1) : voir formule plus haut

11
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Approche d’audit :

❑ Valider le calcul de la réserve pour risques en cours pour les branches


significatives.
❑ Effectuer une revue analytique par branche.

Exemples de calcul

Au 31 décembre N, la totalité des primes courant sur deux exercices sont des
primes émises d'avance pour un an, le 1er juillet, pour un montant total de 1 000 (hors
taxes sur les assurances). Le taux de sinistralité sur la branche (moyenne sur deux ans)
est de 80 %, le taux de frais de gestion et d'acquisition de 28 %, et le taux de cession
est nul.

On suppose que les frais réels d'acquisition sont les suivants :


- Commissions 200
- Frais internes d'établissement 20

220

11
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Somme des (*) = 430

4- Autres provisions

a. provision mathématique des rentes (AT)

C'est la valeur des engagements de l'entreprise en ce qui concerne les rentes et


accessoires de rentes mises à sa charge. Elle est calculée au minimum d'après les
barèmes prévus par l'arrêté du 20/06/96.

b- réserve pour indemnités journalières et frais

C'est la valeur estimative des dépenses restant à effectuer à titre de frais,


notamment: frais médicaux, frais pharmaceutique, frais d'hospitalisation, frais
funéraires, frais judiciaires, frais de déplacement et de chute. Elle est calculée exercice
par exercice et dossier par dossier.

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Pour la détermination de cette réserve, le total des évaluations pour indemnités


journalières et frais afférents aux sinistres survenus au cours des deux derniers
exercices augmentés du montant des règlements effectués au titres de ces mêmes
exercices, ne doit pas être inférieur au produit du coût moyen des sinistres réglés
pendant les deux dernières années par le nombre de sinistres survenus au cours de ces
même années. Le coût moyen est obtenu en divisant le total des paiements effectués
pour indemnités journalières et frais au cours des deux dernières années par le nombre
de sinistres définitivement réglés ou classés sans suite pendant cette période.

c- réserves pour risques croissants

C'est une provision qui peut- être exigée pour les opérations d'assurance contre les
risques de maladie et d'invalidité et égale à la différence des valeurs actuelles des
engagements respectivement pris par l'assureur et par les assurés.

❑ Cette provision est prévue par l'arrêté du 20/06/96. Le Plan Comptable des
Assurances prévoit le compte 16822 "Provisions pour risques croissants", sous-
compte de 168, Autres provisions techniques.

Elle s'apparente par sa nature à la provision mathématique des assurances en cas


de décès: les risques de maladie et d'invalidité - la morbidité- s'accroissent avec l'âge
de l'assuré, alors que bien souvent les primes sont nivelées sur la durée du contrat ou
encore par tranches d'âges.

❑ En théorie, les contrats étant regroupés par tranches d'âges, la personne qui
s'assure à un âge inférieur à celui qui correspond à la prime moyenne de la
tranche paie une prime de risque supérieure au coût réel du risque qu'elle
représente jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge moyen, pour ensuite payer une prime
inférieure. L'équilibre de l'opération suppose donc la mise en provision des
excédents des premières années qui seront ensuite utilisés pour combler l'écart
négatif entre la prime de risque payée et le coût réel du risque.

5- Réserve d'équilibrage

Réserve destinée à compenser la perte technique éventuelle apparaissant à la fin de


l’exercice en ce qui concerne les opérations d’assurances crédit et à faire face aux
charges exceptionnelles afférentes aux opérations garantissant les risques dus à des
éléments naturels et tous autres risques exceptionnels définis par le Ministre des
Finances.

Cette réserve est alimentée pour chacun des exercices successifs, par un
prélèvement de 75% sur l’excèdent technique net de cessions de la catégorie
concernée.

11
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L’excédent technique, net de cessions, résulte de la différence entre, d’une part, les
primes de l’exercice nettes d’annulations et diminuées de la dotation aux réserves de
primes autres que la réserve d’équilibrage et, d’autres part, le montant des charges de
sinistres nettes de recours augmenté des frais directement imputables à la catégorie et
d’une quote-part des autres charges.

Le prélèvement mentionné ci-dessus cesse d’être obligatoire lorsque la réserve


d’équilibrage atteint :

❑ En assurances crédit, 150% de la moyenne des primes émises au cours des cinq
derniers exercices nettes de cessions en réassurance.
❑ En assurances des risques dus à des éléments naturels, 300% de la moyenne
des primes émises au cours des cinq derniers exercices nettes de cessions en
réassurance.

6- provision branche vie

Approche d’audit :

❑ Obtenir le tableau de calcul du résultat de la branche vie (y compris produits


financiers).
❑ Faire un mémo sur la méthode de répartition des bénéfices entre les différentes
catégories d’assurance de la branche vie.
❑ Vérifier sa bonne application.

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les compagnies d’assurance au Maroc.

Le secteur des assurances au Maroc est un secteur d’une importance


capitale, son rôle économique, social et financier n’est plus à démontrer. Le
secteur des assurances est en outre un secteur d’une extrême sensibilité.
L’intervention du législateur pour la régulation de l’activité du secteur est une
intervention indispensable vu les enjeux majeurs que représente le secteur.

Le cadre légal et réglementaire encadrant les entreprises d’assurances et de


réassurances a fait l’objet d’évolutions significatives depuis 1984. En 1995,
cinq entreprises d’assurances ont néanmoins connu des problèmes de
solvabilité et ont dû être liquidées ou fusionnées. Sur le plan de l’information
financière et des mécanismes institutionnels garants de sa qualité, le cadre
légal et réglementaire peut être analysé comme suit :

• Il instaure un organe chargé de « réglementer et contrôler l’activité des


organismes d’assurances, de réassurances et de capitalisation », le Ministère
de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme (MDF). La
Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS) est la division
du MDF chargée de la réglementation et du contrôle des entreprises
d’assurances. À l’instar de la loi sur les établissements de crédit, le législateur
a prévu le contrôle sur pièces par la DAPS et l’a autorisée à vérifier sur place
les entreprises d’assurances.

• Il présente des doubles emplois sur le plan du contrôle des états financiers.
En effet, l’article 1 de l’instruction n° 18 du 29 mars 1996 relative aux
indicateurs de solvabilité et aux règles de fonctionnement des entreprises
d’assurances (complétée par l’instruction du 17 décembre 1997) introduit
l’obligation pour les entreprises d’assurances de « faire auditer, annuellement,
leurs comptes par des auditeurs externes qui ne doivent pas cumuler la
fonction de commissaire aux comptes ». L’article ajoute que « cet audit a pour
objectif la certification de la sincérité et de l’image fidèle des états financiers
en s’assurant de leur cohérence avec les informations publiées ». Cette
instruction (antérieure à la loi sur la SA) fait double emploi par rapport au
rôle du commissaire aux comptes dans la nouvelle loi sur la SA et est
silencieuse quant à la responsabilité civile et pénale de l’auditeur externe.

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• La loi ne contient aucune exigence d’attestation actuarielle du passif. Ce


problème n’est pas résolu par le projet de loi n° 17-99.

Cependant le cadre légal et réglementaire régissant les normes comptables en matière


de comptabilité des entreprises d’assurances au Maroc présente un ensemble de
lacunes qui remettent en cause la fiabilité de l’information financière :
• Le principe de la continuité d’exploitation est absolu;
• L’absence de tables de mortalité marocaines et l’utilisation de tables
françaises ne permet pas de se prononcer sur la fiabilité des provisions
techniques même s’il est
probable que ces provisions soient sous-évaluées au vu de l’augmentation de
l’espérance de vie qui est passé de 52 ans en 1970 à 67 ans en 1999.
• Les règles d’évaluation des actifs représentatifs des provisions techniques
sont influencées par le principe de prudence, ce qui diffère des règles
d’évaluation des normes IAS.
• Enfin, les entreprises d’assurances ne sont pas tenues de présenter des
comptes consolidés. Dans le contexte du secteur de l’assurance marocain, ceci
peut donner une image trompeuse des fonds propres (du fait des participations
croisées) du groupe et, ainsi, de sa solvabilité.

L’auditeur est donc tenu de faire face aux spécificités du secteur des assurances, et de
gérer les risques sans cesse grandissant qui naissent de cette activité. La profession
dans sa globalité est amener à méditer les approches les plus efficaces pour cerner le
développement du secteur des assurances pour continuer à jouer pleinement le rôle
qui est le sien à savoir garantir pour le compte des lecteurs des états financiers de
l’image fidèle de la régularité et de la sincérité des informations qu’elles reflètent.

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les compagnies d’assurance au Maroc.

Introduction

Première partie : prise de connaissance générale et particularités de


l’activité des assurances
CHAPITRE I : EVOLUTION HISTORIQUE ET PRINCIPES DE BASE

I- REPERES HISTORIQUES

1- La naissance de l’assurance :
2- Evolution du marché de l’assurance au Maroc :

II- DEFINITIONS DE L’OPERATION D’ASSURANCE

1- Les définitions de l’opération d’assurance :

a- La définition donnée par le code des assurances du 7 novembre 2002


b- définitions données par la doctrine

❑ Le risque
❑ La prime
❑ La prestation de l’assureur
❑ La compensation au sein de la mutualité
❑ Les lois de la statistique

c- les définitions de certains organismes étrangers de normalisation comptable

🙒 La définition proposée par l’IASB (International Accounting Standards Board)


🙒 Les définitions du FASB (Financial Accounting Standards Board)

a) Définition de l’opération d’assurance


b) Distinction entre l’assurance et les opérations financières
c) La distinction entre le court terme et le long terme

2- Eléments de base d’une opération d’assurance

CHAPITRE II : LES ASSURANCES AU MAROC : PLACE ECONOMIQUE ET SOCIALE


ET DISPOSITIF REGLEMENTAIRE.

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I- APPROCHE CHIFFREE DU ROLES SOCIAL, ECONOMIQUE ET FINANCIER DE


L’ASSURANCE AU MAROC

1- Le rôle social de l’assurance :


2- Place de l’assurance dans l’intermédiation financière
: 3- Constitution des provisions techniques :
4- Structure des placements :
5- Les revenus financiers :
6- L’affectation des placements entre l’assurance vie et l’assurance non-vie :

II- STRUCTURE DU MARCHE DES ASSURANCES ET CONTRAINTES LEGALES.

1- La réglementation générale des assurances

a- les formes juridiques


b- chronologie et sources de la réglementation générale actuelle

🙒 Règlementation du contrat d’assurance


🙒 Règlementation du contrôle de l’Etat
🙒 Règlementation de la comptabilité des assurances

2- Les réglementations spéciales

a- cas de la caisse interprofessionnelle marocaine de retraites ( CIMR)


b- cas de la caisse nationale de sécurité sociale (C.N.S.S.)
c- cas du régime collectif d’assurance et de retraite (RCAR)
d- cas des caisses de retraite interne

CHAPITRE III : SPECIFICITES DE L’ACTIVITE D’ASSURANCE ET


PRESENTATION DES PLACEMENTS ET DES PROVISIONS TECHNIQUES

I- SPECIFICITES ECONOMIQUES DU SECTEUR DES ASSURANCES

1- Mutualité des risques


2- Inversion et durée du cycle de production
3- Réassurance
4- Influence du jugement humain dans l'évaluation des provisions
5- Structure du portefeuille
6- Pression de la concurrence

II- SPECIFICITES REGLEMENTAIRES DU SECTEUR DES ASSURANCES

1- Code des assurances

a- conditions d'exercice des entreprises d'assurance et de réassurance


b- contrôle de l'Etat
c- règles comptables de base et garanties financières
d- rôle des commissaires aux comptes

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2- Plan comptable spécifique :

Les principaux apports du NPCA par rapport à l'APCA sont les suivants :
⮚ Au niveau du BILAN
⮚ Compte de Produit et de Charges

3- Environnement fiscal spécifique aux entreprises d'assurance

III- DEFINITIONS ET NOTIONS GENERALES SUR LES PLACEMENTS ET DES


PROVISIONS TECHNIQUES

1- Les provisions techniques

a- définition des provisions techniques


b- typologie des provisions techniques
c- l’importance des provisions techniques
d- spécificités du traitement des provisions techniques des compagnies d'assurances

2- Les placements :

Importance de l’épargne drainée par les assureurs


La gestion des actifs financiers d’une entreprise d'assurance : la face cachée de l’icebe

a- principe de représentation
b- notion de placements
c- notion d’actifs admis en représentation
d- notion de placements non admis
e- règle de congruence
f- notion d’actifs cantonnés

🙒 principe du canton
🙒 le cantonnement réglementaire

g- notion de valeurs mobilières amortissables


h- les huit catégories de placements

Deuxième partie : Approche d’audit des placements et des provisions


techniques.
CHAPITRE I : LA DEMARCHE GENERALE D'AUDIT ET LES SPECIFICITES DE
L'APPROCHE APPLICABLE A L'AUDIT DES PLACEMENTS ET DES
PROVISIONS TECHNIQUES.

I- LES PRINCIPALES ETAPES DE LA DEMARCHE D’AUDIT

1- Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination d'une stratégie


d'audit

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2- Détermination du plan stratégique d'audit


3- Appréciation détaille du risque de contrôle
4- Validation de la pré-clôture
5- Exécution des travaux de validation

II- LES SPECIFICITES DE L'APPROCHE APPLICABLE A L'AUDIT DES


PLACEMENTS ET DES PROVISIONS TECHNIQUES

1- L’appréciation des risques opérationnels : pierre angulaire de la


stratégie d’audit
2- Une approche reposant largement sur l’évaluation et la qualité du contrôle
interne
3- Une approche nécessitant le recours a des spécialistes en système
d’information et à des actuaires
4- Un programme de test adapte

CHAPITRE II : L'EVALUATION DU DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE ET


DETERMINATION DES DOMAINES ET SYSTEMES SIGNIFICATIFS ET PLAN DE
MISSION

I- L'EVALUATION DU DISPOSITIF DE CONTROLE INTERNE : LE NOYAU


CENTRAL DE LA DEMARCHE D'AUDIT DES COMPAGNIES D'ASSURANCES

1-Appréciation préliminaire du risque d'audit et détermination de la stratégie


d'audit

a- évaluation de l'environnement de contrôle et procédures analytiques


préliminaires.

🙒 l'importance de l'environnement de contrôle


🙒 l'évaluation des composantes de l'environnement de contrôle

Intégrité et éthique
Compétence
Conseil d'administration
Philosophie et style de management des dirigeants
Structure de la compagnie
Délégation de pouvoir et domaines de responsabilité

🙒 les procédures analytiques préliminaires

La comparaison des données financières à celles des exercices précédents et


au budget et une comparaison éventuelle des données financières à celles
d'autres entreprises d'assurances.
Les calculs de ratios significatifs

b- détermination des risques inhérents

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🙒 les risques politiques et stratégiques


🙒 les risques techniques et opérationnels
🙒 les risques systèmes

c- l'évaluation de l'environnement informatique et de la fonction actuarielle

🙒 l'évaluation de l'environnement informatique


🙒 la revue de la fonction actuarielle

d- détermination et évaluation des contrôles de pilotage

2- Le diagnostic des principales procédures de contrôle interne


a- la phase de recueil de l'existant: description des principales procédures étudiées
b- la phase de diagnostic des procédures et tests de conformité
c- les principaux points de contrôle interne relevés relatifs aux principaux cycles

🙒 l'évaluation, l'enregistrement et le règlement des sinistres


🙒 la gestion des dossiers sinistres
🙒 niveau de la gestion des produits d'assurances vie

II- IDENTIFICATION DES DOMAINES ET DES SYSTEMES SIGNIFICATIFS ET PLAN


DE MISSION

3- Calcul du seuil de signification


4- Identification des comptes et systèmes significatifs

a- identification des comptes significatifs


b- identification des systèmes significatifs

5- Plan de mission

a- présentation générale de la compagnie


b- présentation de l'activité de la compagnie
c- cadre de l'intervention
d- stratégie d'audit
e- déroulement de la mission

CHAPITRE III : TRAVAUX DE VALIDATION RELATIFS AUX CONTROLES DES


COMPTES DE PLACEMENTS ET DE PROVISIONS

I- APPROCHE D’AUDIT DES PLACEMENTS

1- Les règles d'évaluation des placements

a- lors de l'entrée dans le patrimoine:


b- lors de l’inventaire et de la cession:

🙒 inventaire
🙒 lors de la cession

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c- réserve de capitalisation

🙒 objet :
🙒 sociétés concernées :
🙒 fondement :

2- Description des contrôles à effectuer :

a- pour les prêts au personnel :


b- pour les titres (obligations et actions) :
c- provision pour dépréciation :
d- pour les revenus financiers :
e- pour les placements immobiliers :
f- immobilisations corporelles et financières (affectée) :

II- APPROCHE D’AUDIT DES PROVISIONS

1- Provision pour sinistres à payer (SAP):

a- SAP auto

🙒 première méthode : méthode dossier par dossier D/D:


🙒 deuxième méthode : méthode du coût moyen (3 derniers exercices y compris
l’exercice d’inventaire)
🙒 troisième méthode : méthode de la cadence des règlements (10 derniers exercices,
exercice courant exclu)
🙒 majoration de blocage de prime (S/P)

b- SAP AT
c- évaluation des PSAP

🙒 validation de l'inventaire permanent


🙒 procédures spécifiques à la clôture
🙒 évaluation des tardifs
🙒 détermination des coûts moyens à appliquer aux tardifs et aux dossiers
🙒 ajustements sur les provisions
🙒 validation arithmétique

2- Provisions mathématiques

a- capitalisation (retraite)
b- actualisation (décès)

3- Réserves de primes :

a- primes acquises non émises (pane) ou primes à émettre


b- primes à annuler (PAA)
c- provisions pour primes non acquises (PPNA)

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d- réserves pour risques en cours (REC) :

4- Autres provisions

a- provision mathématique des rentes (AT)


b- réserve pour indemnités journalières et frais
c- réserves pour risques croissants

5- Réserve d'équilibrage
6- provision branche vie

conclusion

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❑ Dahir n° 1-02-238 du 25 rajeb 1423 (3 Octobre 2002) portant promulgation de


la loi n° 17-99 portant code des assurances

❑ Loi n° 17-99 portant code des assurances

❑ Loi modifiée du 6 décembre 1991 sur le secteur des assurances (version


coordonnée du 12 novembre 2004)

❑ Arrêté du ministre de l’économie, des Finances, De la Privatisation et du


Tourisme N° 1578-00 DU 6 chaâbane 1421 (3 novembre 2000) Relatif à
l’agrément des entreprises d’Assurances, De Réassurances et de Capitalisation

❑ Plan comptable des assurances

❑ Rapport de la Banque Mondiale sur le respect des normes et codes (RRNC)


Royaume du Maroc (Maroc) Comptabilité et Audit 25 juillet 2002

❑ Mémoire expertise comptable : Le plan comptable des assurances : examen des


insuffisances par rapport aux spécificités du secteur et propositions
d'amélioration

❑ Mémoire pour l’obtention du diplôme national d’expertise comptable mai 2003


l’expert comptable face aux risques d’audit des sociétés d’assurance de
dommages au Maroc par Youssef Ait Ihya.

❑ Promotion de l’assurance vie et développement de l’épargne assurance


mémoire présenté pour l’obtention du diplôme du cycle supérieur de gestion
par m. Fathallah Abdelmoumen

❑ Audit du résultat technique non-vie d'une compagnie d'assurance : Proposition


d'un modèle de revue analytique Mémoire présenté pour l'obtention du diplôme
national d'expertise comptable Soutenu le 29 mai 2003 Par Najwa ZIANI

❑ Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale, "Rapport d'activité des


entreprises d'assurances et de réassurances au Maroc 2000",

❑ Les contrôles dans les entreprises d’assurance l’encyclopédie des contrôles


comptables publiée par la Compagnie Nationale des Commissaires aux
Comptes.

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les compagnies d’assurance au Maroc.

❑ Pratique de l'audit fiscal en milieu financier: cas des établissements de crédit et


des sociétés d'assurances", Hassan Abounaim, novembre 1999.

❑ "Appréciation du contrôle interne", collection notes d'information CNCC n03,


févier 1992

❑ Rapport préliminaire 2001 de la Fédération Marocaine des Sociétés


d'Assurances et de Réassurance.

❑ Les provisions techniques des compagnies d'assurance: réflexion sur une


approche d'audit sectorielle", Khalid Mountassir, mai 2000, mémoire
d'expertise comptable

❑ Circulaire de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale relative


aux méthodes d'évaluation des réserves techniques et dispositions relatives à la
représentation des réserves techniques (no01/2002 du 23 mai 2002).

❑ Circulaire de la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale relative


aux méthodes d'évaluation des réserves techniques et dispositions relatives à la
représentation des réserves techniques (no01/2002 du 23 mai 2002).

❑ Instruction n° 18 du 29 mars 1996 relative aux indicateurs de solvabilité et aux


règles de fonctionnement des entreprises d'assurance (Direction des Assurances
et de la Prévoyance Sociale).

❑ Instruction du Ministère des Finances nOl9 du 29 mars 1996 relative à la


réassurance

❑ Rapport sur le respect des normes et codes (RRNC) royaume du (Maroc)


comptabilité et audit 25 juillet 2002

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