Vous êtes sur la page 1sur 55

MINISTRE DE L’ENSEGNEMENT UNIVERSITE DE CARTHAGE

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE INSTITUT DES HAUTES ETUDES


SCIENTIFIQUE COMMERCIALES DE CARTHAGE

PROJET DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION


DE LA LICENCE APPLIQUEE EN COMPTABILITE

Sujet : L’audit des provisions pour sinistre auto-corporels

Elaboré par : Ibtihel Chaouch

Encadrant universitaire : Encadrante professionnelle :


Mr : Youssef Abouda Mme : Ikram Ben Farhat

Stage effectué à : FINOR

Année universitaire : 2019/2020


2
Dédicaces

Je dédie ce modeste travail À mes chers parents


Mongi , Leila et Samia avec tous mes sentiments
de respect, d'amour, de gratitude et de
reconnaissance pour le soutien permanent, la
patience et l’amour que vous me portez depuis mon
enfance. À ma chère Sœur Douaa et ma chère
cousine ONS qui sont toujours à mes côtés. À toute
ma famille pour leur soutien moral et leur
encouragement.

Je vous dédie ce travail…


Je vous aime énormément…
Remerciements

Avant d’entamer la présentation de ce travail, je tiens à


remercier mon encadrant Mr Abouda Youssef d’avoir accepté
d’orienter ce travail, pour ses directives, ses précieux conseils,
son aide et ses remarques pertinentes qui ont constitué un apport
considérable sans lequel ce travail n’aurait pas pu être mené à
bon port. Mes remerciements s’étendent aussi à toute l’équipe
qui travaille à FINOR, Mme. Ikram Ben Farhat, et Mme
Melki Meriem qui m’ont aidée à m’intégrer dans la vie
professionnelle , m’ont permis de participer aux différentes
tâches et leurs implications dans mon évolution en tant que
stagiaire. Je tiens à remercier tous mes Professeurs de
l’Institut des hautes études commerciales de Carthage pour la
qualité de formation tout au long de mes études. Enfin mes vifs
remerciements s’adressent aux membres de Jury qui me font
l’honneur d’évaluer ce travail, et je les prie de m’excuser pour
les fautes

qui ont échappé à mon attention.


SOMMAIRE

Introduction générale.......................................................................................................................................................1

Chapitre 1 : Présentation de l’établissement d’accueil et déroulement de stage ....................................3

Section 1 : Présentation du cabinet d’accueil :......................................................................................................4

Section 2 : Déroulement de stages et les taches effectuées : .............................................................................7

Chapitre 2 : La démarche d’audit des provisions pour sinistres Auto-corporels ............................... 10

Section 1 : l’environnement général du marche des assurances en Tunisie ............................................. 11

Section 2 : l’aspect théorique des provisions pour sinistres auto corporels ........................................... 15

Section 3 : Démarche d’audit pour la validation des comptes des provisions pour sinistre auto-
corporels ............................................................................................................................................................................. 22

Chapitre 3 : Audit des dossiers pour sinistres auto-corporels : cas empirique de la société
COMAR.............................................................................................................................................................................. 25

Section 1 : Présentation de la compagnie d’assurance COMAR ................................................................... 26

Section 2 : La démarche d’une mission d’audit des compagnies d’assurance :................................... 27

Section 3 : cas empirique d’un dossier de sinistre automobile survenu en 2018 :................................... 29

Conclusion Générale :................................................................................................................................................... 37

Bibliographie .................................................................................................................................................................... 38

Annexe ................................................................................................................................................................................. 41
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Département du cabinet Finor................................................................................................................5

Figure 2 :Hiérarchie du cabinet .................................................................................................................................5

Figure 3 :Structure du portefeuille de marché des assurances en Tunise ............................................. 11

Figure 4 :Cycle de vie d’un sinistre ....................................................................................................................... 13

figure 5 : Baréme de responsabilités ..................................................................................................................... 30

Figure 6 : Evaluation de CAC..................................................................................................................................... 35


LISTE DES TABLAUX

Tableau 1 : Tableau des Taches .................................................................................................................................6

Tableau 2 : Base de calcul du préjudice corporel ............................................................................................. 18

Tableau 3 :Base de calcul du préjudice professionnel ................................................................................... 19

Tableau 4 : Base de calcul de l’indemnité et esthétique ................................................................................ 20

Tableeu 5 :Les intervenats de l’accident ............................................................................................................. 30

Tableau 6 :Rapport d’expertise médical ................................................................................................................. 31

Tableau 7 : L’age des héritiers ............................................................................................................................... 31

Tableau 8: Calcul de préjudice économique ...................................................................................................... 32

Tableau 9 :Calcul de préjudice moral .................................................................................................................. 32

Tableau 10 : Les frais funéraires ............................................................................................................................. 32

Tableau 11 : Calcul des indemnités à servir au blessé .................................................................................... 34

Tableau 12 :Evaluation totale de sinistre ........................................................................................................... 34


LISTE DES ABREVIATIONS

 SARL : Société A Responsabilité Limité.

 OECT : Ordre des Experts Comptables de la Tunisie

 CAC : Commissariat Aux Comptes

 Co-CAC : Co-Commissariat Aux Comptes.

 ISA: International Standards of Auditing.

 SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti.

 CGA : Comité Générale des Assurances

 COMAR : Compagnie Méditerranéenne d’Assurance et de Réassurance

 CMI : Certificat Médical Initial.

 IPP : Incapacité Partielle Permanente.

 RSAP : Réserve Sinistre à Payer

 PSAP : Provision Pour Sinistre A Payer.

 RCM : Responsabilité civil Matériel

 DE : Droit d’enregistrement

 HO : Honoraire d’avocat

 TPI : Tribunal de 1er Instance

 IFAC : International Federation of Accountant

 FTUSA : La Fédération Tunisienne des Sociétés d’Assurances


INTRODUCTION GENERALE

Le risque représente l’un des facteurs les plus importants dans la création des compagnies
d’assurance puisque l’homme par sa nature est averse au risque même dans les activités
d’agriculture, de commerce et d’industrie il y a des risques qui peut affecter leurs matériels,
leurs marchandises et aussi des risques d’un dommage causé par eux à des tiers. L’objectif de
la compagnie d’assurance est de protéger et de remédier aux risques.
L'assurance est une convention par laquelle une personne (l'assureur) s'engage à réaliser une
prestation, dans le cadre d'un contrat d'assurance, au profit d'un autre individu (l'assuré) lors
de la survenance d'un risque et moyennant la rémunération d'une cotisation ou d'une prime.
Par ailleurs, le risque constitue l'objet de l'assurance. Un assuré contracte une assurance pour
se prémunir contre des événements dommageables (maladie, incendie, vol, décès...) ou contre
les risques liés à certains objets qu'il possède (habitation, automobile, marchandises...).
A cet effet l’activité d’assurance peut se traduit comme étant une promesse de prestation qui
peut se réaliser comme elle peut ne pas se réaliser donc l’assuré avant de souscrire une
assurance a intérêt à identifier le type de risque qu’il cherche à couvrir.
L’assurance met en jeu des capitaux importants qui ne sont pas à la propriété des compagnies
d’assurance mais constituent le gage des assurés et des bénéficiaires. C’est la raison pour
laquelle l’Etat intervient. Le contrôle de l’Etat se manifeste notamment via :

 L’imposition des règles en matière des provisions techniques et des placements ;


 L’imposition de la structure des placements
L’imposition de contrôle permanent du CGA
Dans le cadre de ce rapport nous allons se focaliser sur l’assurance automobile et plus
particulièrement sur les règles et la méthodologie de calcul des provisions techniques pour la
branche automobile corporelle.

La question qui se pose à cet effet est la suivante : Quels sont les diligences spécifiques
d’un auditeur pour la validation des comptes des provisions pour sinistres à payer pour la
branche auto-corporelle ?
Afin de répondre à cette problématique ci avant, nous proposons de développer le rapport en
deux parties complémentaires qui seront précédées par un chapitre consacré à la présentation
du déroulement de stage, suivant :

1
 Le premier chapitre sera consacré à la présentation de l’organisme d’accueil FINOR et les
principales tâches effectuées durant la période de stage.
 Le deuxième chapitre vise à présenter le secteur de l’assurance, la méthode d’évaluation des
provisions pour sinistres auto-corporels et la démarche d’audit pour la validation des comptes
des provisions pour sinistres à payer.
 Dans Le troisième chapitre sera réservé un cas empirique détecté auprès de la compagnie
d’assurance COMAR.

2
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE
L’ETABLISSEMENT D’ACCUEIL ET DEROULEMENT
DE STAGE

3
Introduction :
Ce chapitre nous permet de présenter l’organisme d’accueil et les travaux effectués durant la
période du stage et cela dans le cadre de la réalisation du projet de fin d’études. .Tout au long
de ce chapitre deux sections seront présentées :La première porte sur la présentation du
cabinet d’expertise Finor, quant à la deuxième, elle représentera les acquis de cette expérience
professionnelle.
SECTION 1 : Présentation du cabinet d’accueil :
1.1 Présentation Générale du Cabinet
Dans le cadre de mon projet de fin d’étude, j’ai eu la chance d’effectuer mon stage au sein du
cabinet d’expertise FINOR. Ce dernier est inscrit au tableau de l’ordre d’expert-comptable de
Tunisie et qui a été créée en 1989.
Le cabinet Finor constitue une entité cohérente et polyvalente disposant de performances tant
universitaires que professionnelles qui lui a permis de fournir en permanence des prestations
de bonnes qualités marqués par la consistance et la permanence.
Le cabinet FINOR est formé d’une quarantaine de professionnels faisant partie de son
personnel et d’une dizaine de consultants externes avec lesquelles le cabinet collabore en
fonction des besoins des missions qui lui sont confiées. Ce dernier est agréé par les
organismes financiers internationaux (Banque mondiale, Banque international pour la
reconstruction et le développement, société financière internationale…) en qualité d’auditeur
international.
1.2 Organisation du cabinet :
1.2.1 Départements du cabinet FINOR
Le cabinet FINOR est réparti sous forme de département bien déterminé et chaque Partenaire
doit s’assurer que les taches qui lui sont attribuées s’exécutent en conformité avec les
instructions du comité de direction.
Le cabinet est composé de quatre départements qui sont les suivants :

4
Audit et Assistance et Organisation
Commissariat Travaux et Conseil Formation
aux comptes Juridiques

Mustapha Habib Karim Faycel


Medioub Marrakchi Derouiche Derbel

Figure 1: Département du cabinet Finor


1.2.2 Structure du cabinet :
La structure Hiérarchique du cabinet se présente comme suite :

Partner

Manager

Senior Supervisor

Senior

Revisor
Figure 2: Hiérarchie du cabinet

La structure Permanente et multidisciplinaire de FINOR compte actuellement une


cinquantaine de professionnels : experts comptable, reviseurs et une dizaine de consultants
externe…
Les responsabilités au sein du cabinet se définissent par grade :

5
Assument la responsabilité générale des missions
Partner et des travaux confinés au cabinet donnant les
directives et supervisent l’exécution des travaux a
l’échelon le plus élevé.
Interviennent dans les discussions avec les clients,
signent les rapports après la discussion avec les
responsables concernés.
Assume les responsabilités de l’exécution des
Manager travaux concernant les clients importants.
Dans certains domaines, ils assistent les
partenaires.
Assistent les managers dans certaines missions et
Senior Supervisor contrôlent les travaux du Senior et des Révisons.
Senior Assument la responsabilité de travaux qui
n’exigent pas plus de2 à 4 professionnels et
assistent les Managers dans l’exécution de
missions les plus importantes
Revisor Accomplissent l’audit de certaines sections.
Tableau 1: Tableau des Tâches
1.3 Les activités du cabinet :
1.3.1 Audit et commissariat :
A chaque exercice comptable, l’équipe d’audit du cabinet organise des missions d’audit
adaptées aux spécificités dans le but de respecter les obligations légales et pour détecter les
risques et les anomalies s’ils en existent selon les normes d’audit.
Les missions d’audit effectuées permettent à la société auditée de profiter des
recommandations données par les auditeurs pour améliorer ses faiblesses et développer son
contrôle interne et se fabriquer.
1.3.2 L’Organisation :
Les données d’organisation couvrent les principales missions suivantes :
 Organisation comptable et financière :
Mise en place des systèmes comptable analytiques et du contrôle obligatoire et réalisation des
plans et des budgets de trésoreries.^

6
 Organisation générale :
Mise en place de nouveaux systèmes d’information et d’organisation et la mise en place de
fonctions de l’audite interne et de contrôle de la gestion
1.3.3 Assistance et Travaux Juridiques :
Les travaux d’assistance sont basés sur l’assistance comptable et fiscale qui se traduisent par
l’évaluation permanente des logiciels de base et des applications et aussi la création d’équipe
d’informations.
1.3.4 Les travaux de conseil :
Il y a deux volets importants dans ses travaux :
Le premier : Audit Juridique et Fiscale  la réalisation des contrats c’est-à-dire
accompagner les entreprises en matières de contrats et de transactions liées à la création et aux
choix de la structure juridique.
Le deuxième : conseil en gestion  l’intervention du cabinet consiste à informer les
responsables de l'entreprise sur les conséquences des choix économiques ou financiers qu'ils
sont amenés à faire, en procédant notamment à :
 Une analyse de la rentabilité des projets.
 Un examen et une étude des plans et de leur décomposition en budgets annuels.
 Un suivi de la réalisation des plans et une proposition des recommandations sur la base de
l'interprétation et l’analyse des écarts.
 Une définition des tableaux de bord.
1.3.5 La formation :
La formation du personnel du cabinet se fait au sein du département de formation dirigé par
un formateur spécialisé dans l’enseignement et la recherche scientifique ce qui permet aux
personnels d’évolués dans les différents grades de l’hiérarchie
Section 2 : Déroulement de stages et les taches effectuées :
2.1 Lieu de déroulement de stage :
Durant les trois mois de mon stage, j’ai eu l’opportunité d’être affecter dans plusieurs
missions d’audit, tel que :
 TLLD : TUNISIE LEASING LONGUE DURE

 ASSURANCE COMAR

7
2.2 Les tâches effectuées :
Les tâches effectuées tout au long de la période de stage sont les suivantes :
Fournisseurs et comptes rattachés :
Le compte fournisseur et compte rattaché est une forme de dette liée à l’acquisition d’un bien
ou des services. Le cycle du fournisseur se présente comme suit :
la réception d’une facture
la saisie dans un fichier Excel
en cas de paiement, elle sera classée dans l’archive.
Pour effectuer cette tâche, j’ai dû accomplir ces diligences :
- Rapprocher les soldes des fournisseurs figurant dans la balance générale du 31 Décembre
2018 avec le total des soldes fournisseurs figurant dans la balance auxiliaire.
- Vérifier les soldes d’ouvertures des fournisseurs sur la balance auxiliaire définitive de
l’exercice précédent.
- Demander les justificatifs des soldes fournisseurs et les vérifier sur leurs factures d’achat.
- Vérifier la bonne constatation des factures d’achat dans les comptes fournisseurs appropriés.
- Vérifier le règlement des soldes fournisseurs effectués après la date de clôture et jusqu'à la
date de notre intervention.
- Rapprocher les soldes comptables des fournisseurs avec les soldes confirmés par les
fournisseurs qui ont répondu à notre demande de confirmation des soldes.
- Vérifier l’actualisation des soldes fournisseurs étrangers s’il y a lieu.
- Vérifier le sort des soldes fournisseurs non mouvementés depuis plusieurs exercices.

Placement :
D après la norme comptable 31 : « Un placement est un actif détenu par une entreprise dans
l'objectif d'en tirer des bénéfices sous forme d'intérêts, de loyers, de dividendes ou de revenus
assimilés, des gains en capital ou d'autres gains tels que ceux obtenus au moyen de relations
commerciales. Le bénéfice tiré de l'actif détenu peut se traduire par une économie de charges
d'exploitation dans le cas des immeubles d'exploitation. » .
Pour accomplir cette tâche, j’ai dû suivre les procédures suivantes
- Rapprocher les données comptables au relevé titre au 31/12/N.
- Recalculer le CMP des titres détenus.
- Retracer les mouvements de l’année N à partir du logiciel commercial.

8
- Utiliser les renseignements obtenus au cours de la vérification pour déterminer si la direction
a relevé des indicateurs de moins-value appropriés et s’assurer que les ajustements de la
valeur sont appropriés.
- Etablir un état récapitulatif des provisions au 31/12/N
L’audit des sinistres auto-corporels :
L’évaluation de la provision pour sinistres à payer des dossiers Auto Corporel s’effectue
dossier par dossier sur la base des informations disponibles.
Cette tâche consiste à :
- Examiner les dossiers en cherchant des éléments probants.
- Calculer la provision SAP (sinistre à payer) sur la base des informations disponibles et
conformément aux dispositions prévues par le code des assurances.
- Évaluation basée sur les cadences de règlement observées dans l’entreprise aux cours des
exercices antérieurs.
- Expliquer les causes de l’écart important da la provision de CAC par rapport à celle de la
compagnie.
Conclusion :
Ce chapitre présente le cadre général du stage de projet de fin d’étude que j’ai effectué aux
seins du cabinet FINOR qui nous a permis d’améliorer nos connaissances théoriques et
d’acquérir des compétences sur le plan professionnel, ainsi que personnel. Cette expérience
nous a donné une grande opportunité pour découvrir le monde pratique, donc nous
considérons que l’expérience passé en FINOR est bénéfique à tous les niveaux.
Dans ce qui suit, nous allons traiter l’aspect théorique de l’évaluation des dossiers sinistres
automobiles.

9
CHAPITRE 2 : LA DEMARCHE D’AUDIT DES
PROVISIONS POUR SINISTRES AUTO-CORPORELS

10
Introduction :
Le secteur d’assurance se présente en tant que composante importante du tissu financier suite
à l’importance de son activité sur le plan économique et même social en tant que
« collecteur » des fonds.
Ces dernières années (2010-2014), le marché d’assurance a fait ressortir une hausse régulière
du chiffre d’affaire global du marché à un taux annuel moyen de 8%, plus précisément dans
les branches dommages.
En effet, la croissance régulière du chiffre d’affaire revient en particulier à la branche
automobile qui conditionne le sort et l’image de marque du marché des assurances puisqu’elle
monopolise plus que 45 % du chiffre d’affaires globale du marché.

1%
5% 3%
6% RC
Aviation
13% automobile
risque divers
45% incendie
14% groupe accident
transport

14% vie

Figure 3 : structure du portefeuille de marché des assurances en Tunisie

Section 1 : l’environnement général du marche des assurances en Tunisie

1.1 Structure du marche tunisien des assurances :


Le marché des assurances comporte 22 entreprises résidentes et 7 entreprises off-shore
comme suit :
12 Compagnies sont engagées dans des branches multiples
10 Compagnie spécialisées :
 Cinq (05) sont spécialisées en assurance vie :
Trois (03) en assurance Takaful
Une (01) en assurance-crédit à l’exportation et
Une (01) en réassurance.

11
En plus, le marché est constitué par les intermédiaires qui représentent un réseau de
distribution des produits d’assurance, notamment :
Le courtier d’assurance : le courtier d’assurance est la personne mettant en rapport des
preneurs d’assurance et des entreprises d’assurance ou de réassurance sans être tenue dans le
choix de celle-ci à l’effet d’assurer ou de réassurer des risques. Le courtier est le mandataire
de l’assuré et est responsable envers lui.
L’agent d’assurance : une personne physique ou une personne morale (une société civile
professionnelle), chargée en vertu d’un mandat de conclure des contrats d’assurance au nom
et pour le compte d’une ou plusieurs entreprises d’assurance.
Le producteur en assurance sur la vie : une personne salariée ou non, mandatée par une
entreprise pratiquant les opérations d’assurance sur la vie. L’activité du producteur est limitée
à la présentation des contrats et éventuellement à l’encaissement des primes.
Les banques : chargées en vertu d'une convention de conclure des contrats d'assurances au
nom et pour le compte d'une ou de plusieurs entreprises d'assurances, quelle que soit sa forme
et nonobstant toutes dispositions contraires, et ce, pour les branches d'assurances dont la liste
est fixée par un arrêté du ministre des finances". (Ajouté par l'article 3 de la loi n° 2002-37 du
1 avril 2002).
L'Office National des Postes : chargé en vertu d'une convention de conclure des contrats
d'assurances au nom et pour le compte d'une ou de plusieurs entreprises d'assurances, et
nonobstant toutes dispositions contraires, et ce, pour les branches d'assurances dont la liste est
fixée par un arrêté du Ministre des Finances. (Ajouté par l'article 39 L.F. n° 2003- 80 du 29
décembre 2003). »

1.2 Les caractéristiques du secteur d’assurance :


L’activité d’assurance et/ou de réassurance se caractérise par :
 Une inversion du cycle de la production : la prime est encaissée immédiatement, alors que la
prestation et le règlement de l’indemnité interviennent ultérieurement.
 Une promesse de prestation qui peut se réaliser comme elle peut ne pas se réaliser ;
 Un décalage possible entre la survenance du fait dommageable, générateur du paiement de
l’indemnité, et le règlement effectif de cette indemnité.1
L’activité d’assurance se caractérise par l’importance du volume des transactions et par la
diversité quant à leur nature. L’ampleur des informations à gérer se traduit par la complexité

1
NCT 29 : Les provisions techniques dans les entreprises d’assurances et / ou de réassurance

12
des traitements et de l’organisation à mettre en place. En effet, les fonctions techniques et
informatiques jouent un rôle primordial dans la réussite du processus de production des
informations relatives à l’activité d’une compagnie d’assurance.

1.3 Définitions et les principaux fondements de l’opération d’assurance :


1.3.1 Définition de compagnie d’assurance :
Le secteur d’assurance en Tunisie est l’un des composants du tissu financier. L’assurance est
aussi une société qui a pour objectif de regrouper des assureurs en tout genre, d’autre part elle
permet à l’Etat de soutenir le développement du pays.
Selon l’article 48 du code de d’assurance indique « Sont considérées comme "entreprises
d'assurances" et soumises de ce fait à agrément, toutes les entreprises qui se livrent, à titre
d'activité habituelle, à la souscription et à l'exécution de contrats d'assurances. Sont
considérées comme entreprises spécialisées en réassurances, les entreprises qui se livrent
exclusivement, à titre d’activité habituelle, aux opérations d’acceptation et de cession des
risques et ne pratiquant pas la souscription et l’exécution des contrats d’assurances »2
1.3 .2 définition d’un sinistre :
Un sinistre est tout dommage matériel ou corporel couvert par une indemnisation. Selon le
Code des assurances, la définition du sinistre automobile est la suivante : « constitue un
sinistre tout dommage ou ensemble de dommages causés à des tiers, engageant la
responsabilité de l’assuré, résultant d’un fait dommageable et ayant donné lieu à une ou
plusieurs réclamations. »
Le cycle de vie d’un sinistre se résume par la figure ci-dessous :

Figure 4 : Cycle de vie d’un sinistre

2 L’article 48 de code d’assurances

13
1.4 Les différents aspects de contrôle et d’encadrement dans les compagnies
d’assurance :

1.4.1 Les organismes d’encadrement :


Les compagnies d’assurance en Tunisie sont entourées par quatre institutions chacune d’entre
elle joue un rôle bien déterminé :
La Fédération Tunisienne des Sociétés des Assurances (FTUSA) : ses principales missions
consistent à défendre et protéger les intérêts généraux de la profession.
Le Bureau Unifié Automobile Tunisien (BUAT) : une association professionnelle à but non
lucratif qui réunit les compagnies d’assurances actives dans le domaine de l’assurance
automobile, chargé de la mise en œuvre des conventions conclues avec les pays étrangers
adhérents aux régimes des cartes internationales d'assurances.
Le Bureau Central de Tarification (BCT) : il intervient, en cas de refus3de la compagnie
d’assurance de souscrire un nouveau contrat d’assurance, de renouveler ou de modifier un
contrat déjà en cours, ou de reprendre un contrat d’assurance suspendu, pour fixer la prime
d’assurance. En vertu de cette dernière, la compagnie d’assurance est dans l’obligation
d’assurer une couverture de la responsabilité civile du fait de l’usage des véhicules terrestre à
moteur, et ce sous peine de pénalité administrative ou financière (amende de 5.000 dinars à
30.000 dinars).

1.4.2 Les organismes de contrôle


Le Comité Général des Assurances (CGA) :
Il s’agit d’un organisme de contrôle du secteur des assurances et de la réassurance en Tunisie.
Il y a deux organismes de contrôle en Tunisie que nous allons les présenter dans ce qui suit :
Le secteur d’assurance est fortement veillé par le comité général des assurances (CGA) qui
représente la principale structure réglementaire de ce secteur. Selon l’article 178 de code
d’assurance « Le comité veille à la protection des droits des assurés et des bénéficiaires des
contrats d’assurance et à la solidité de l'assise financière des entreprises d’assurance et des
entreprises de réassurance et leur capacité à honorer leurs engagements8 ».
Le comité est chargé de contrôler les entreprises d’assurance, d’étudier les questions d’ordre
technique ainsi qu’économique et d’émettre son avis sur les questions relevant de ses

3
Est considéré comme un refus, le silence de la compagnie d’assurance, au bout de 10 jours de la date de
réception de la demande de souscription d’assurance.

14
attributions d’autre part elle intervient au développement et à l’organisation du secteur a
travers la préparation des textes et études qui touche l’activité d’assurance.
Audit et commissariat aux comptes :
L’article 61 du code d’assurance stipule4 :
« Nonobstant de leurs obligations légales, les commissaires aux comptes des compagnies
d’assurances et des compagnies de réassurances sont tenus de :
 Signaler, immédiatement au « Comité Général des Assurances », tout fait de nature à
constituer un danger pour les intérêts de la compagnie ou les bénéficiaires de contrats
d'assurances
 Remettre au « comité général des assurances », dans les six mois qui suivent la clôture de
chaque exercice, un rapport concernant le contrôle effectué par eux. Ce rapport est établi dans
les conditions et selon les modalités fixées par le ministre des finances
 Adresser au « comité général des assurances » une copie de leur rapport destiné à l'assemblée
générale et aux organes de l'entreprise qu'ils contrôlent. »
L’article 13 de code de société commerciales a bien affirmé que toute les sociétés d’assurance
doivent designer deux ou plusieurs commissaires aux comptes inscrits au tableau de l’ordre
des experts comptable de Tunisie.

Section 2 : l’aspect théorique des provisions pour sinistres auto corporels


2.1 Définition de la provision technique :
Selon la Norme Comptable Tunisienne 295 « Il s’agit de l’ensemble des provisions évalués
par les entreprises d’assurance et/ou de réassurance suffisantes pour le règlement intégral de
leur engagement technique vis-à-vis des assurés ou des bénéficiaires de contrat. Le qualificatif
technique prévu par la règlementation en vigueur, permet de faire la distinction avec les autres
provisions telles que provisions pour risques et charges, provisions pour dépréciation »La
provision technique est constituée suite à l’exécution des contrats par les entreprises
d’assurance et/ou de réassurance avec un intervenant (assuré). C’est une indemnité engagée
vis-à-vis le bénéficiaire du contrat ou ayant droit lors de la survenance du fait dommageable à
ceux-ci qui génère par conséquent le règlement effectif de l’indemnité. Ces provisions sont
représentées dans la rubrique du passif du bilan des dettes et engagements.

4 L’article 61 de code d’assurance


5 La norme comptable Tunisienne 29

15
En outre, l’attribution de l’adjectif « technique » par le législateur fait l’objectif de la
distinction avec les autres classes de provisions (provisions pour risques et charges, les
provisions pour dépréciation...).
Selon l’arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, les provisions techniques sont
défalquées en trois grandes rubriques, comme suit :
 Provision technique en assurance vie :
 Provision mathématique
 Provision pour participation aux bénéfices
 Provisions des contrats en unités de compte
 Provisions pour sinistre à payer
 Provisions d’égalisation
 Provision en assurance non vie
 Provisions pour primes non acquises
 Provisions pour risques en cours
 Provisions pour sinistre à payer
 Provisions de recours à encaisser
 Provisions d’égalisation ou d’équilibrage

 Provision pour risque d’exigibilité des engagements techniques


Dans ce qui suit, on va s’intéresser aux provisions pour sinistres à payer, plus précisément
dans la branche automobile.
2.2 La provision pour sinistre à payer
Les provisions pour sinistre à payer correspondent au montant total estimé qui sera payer par
l’entreprise d’assurance au titre de tous les sinistre survenus jusqu’ à la fin de l’exercice,
déclarés ou non, déduction faite des sommes déjà payés au titre de ces sinistres.
L’indemnisation des préjudices résultant des accidents comprend :
 Préjudice corporel, préjudice moral et esthétique, et préjudice professionnel.
 Perte de revenu compte tenu de l’incapacité temporaire du travail.
 Les frais de soins, les frais d’expertise et les honoraires avocats imputables à l’accident.
 Les frais d’assistance d’une tierce personne de l’incapacité permanente.
 Préjudice moral, préjudice économique en cas de décès.
 Les frais funéraires.
L’indemnisation de ces préjudices est effectuée conformément aux règles et barèmes prévues
par le code des assurances et ce dans le cadre d’une transaction amiable ou dans le cadre d’un

16
jugement, toutefois le juge peut selon la nécessité du cas augmenter ou diminuer le montant
de chaque préjudice d’un taux et ce dans la limite d’un taux qui dépasse pas 15%.
Ces indemnités peuvent être réparties en deux types : les indemnités servies en cas de blessure
et les indemnités servies en cas de décès.
2.2.1 Les indemnités servies dans le cas de blesse :
Le préjudice corporel :
Dans ce type de Préjudice l’article 131 et 1336 du code de commerce a défini unerègle bien
précise : Le montant de l’indemnité au titre du préjudice corporel est égal au SMIG annuel
multiplié par le nombre des points d’incapacité permanente (tel qu’établi par le médecin
expert) multiplié par la valeur du point de l’incapacité (taux fixé en fonction de l’IPP et de
l’âge de victime).

𝑃𝑟é𝑗. 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙 = 𝑆𝑀𝐼𝐺 𝑂𝑈 𝑆𝐴𝐿𝐴𝐼𝑅𝐸 𝑿 𝑁 𝑑𝑢 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑′ 𝑖𝑛𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑿 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′𝑖𝑛𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é


(Article 133 de code des assurances )

6 Article 131 et 133 du code de commerce

17
La valeur du point de l’incapacité sera calculée à partir du tableau suivant :

Age de la victime Moins de 18 ans De18 années De 25 années De 30 années De 40 années 60 années
entières entières entières entières entières
Taux d’incapacité jusqu’avant jusqu’avant jusqu’avant 40 jusqu’avant et plus
25 ans 30ans ans 60 ans
De 1 à 5 10% 10% 10% 10% 9% 9%
De 6 à 10 11% 11% 11% 11% 11% 9%
De 11 à 15 12% 12% 12% 12% 11% 9%
De 16 à 20 14% 12% 12% 12% 11% 11%
De 21 à 30 15% 14% 14% 14% 12% 11%
De 31 à 40 16% 15% 15% 14% 12% 11%
De 41 à 50 16% 16% 15% 15% 13% 11%
De 51 à 70 17% 17% 16% 16% 14% 12%
De 71 à 90 23% 18% 17% 17% 15% 13%
De 91 à 100 26% 21% 20% 20% 17% 16%

Tableau 2 : base de calcul du préjudice corporel

18
Le préjudice professionnel
Pour ce type de préjudice, le rapport d’expertise indique le degré de préjudice professionnel
sur l'activité professionnelle de la victime.
Le montant de l’indemnité au titre du préjudice professionnel est égal au montant de la
perte effective du revenu (déclaré à l’administration fiscale ou à la caisse de sécurité sociale)
perçu au cours de l’année qui précède la date de l’accident (ou à défaut au SMIG annuel,
applicable au régime de quarante heures de travail hebdomadaire)Multiplié par un taux de la
perte effective du revenu annuel fixé selon un barème qui tient compte de l'âge de la victime
et du degré de l'incidence du préjudice sur son activité professionnelle (tel qu'évalué dans le
rapport médical.

𝑃𝑟é𝑗. 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑙 = 𝑆𝑀𝐼𝐺 𝑂𝑈 𝑆𝐴𝐿𝐴𝐼𝑅𝐸 × 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′𝑖𝑛𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é

(Article 134 de code des assurances)

Age de la de 18 années de 25 années De 30 De 35 De 40 De 45 50 années

victime entières entières années années années années entières


jusqu’avant jusqu’avant entières entières jusqu’avant jusqu’avant et plus
l’âge l’âge jusqu’avant jusqu’avant l’âge l’âge
de 25ans de 30ans l’âge l’âge de 45 ans de 50 ans
de 35 ans de 40 ans
Taux
d’incapacité
1er degré 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0%
Effet nul
2éme degré 10% 10% 8% 8% 6% 6% 5%
Effet léger
3éme degré 30% 25% 20% 15% 15% 10% 10%
Effet moyen
4éme degré 50% 45% 40% 35% 30% 25% 15%
Effet assez
important
5éme degré 70% 65% 60% 55% 45% 35% 25%
Effet
important
6éme degré 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40%
Effet très
important
Tableau 3 : Base de calcul du préjudice professionnel

19
Le préjudice moral et esthétique :
Selon l’article 136 du code d’assurance « Le montant de l'indemnité au titre du préjudice
moral et esthétique est fixé en fonction du degré du préjudice tel qu'évalué dans le rapport
médical. L'indemnisation au titre de ce préjudice s'effectue sur la base d'un taux du Salaire
Minimum Interprofessionnel Annuel Garanti du régime de quarante heures de travail
hebdomadaire fixé conformément au barème suivant7 ».
𝑃𝑟é𝑗. 𝑚𝑜𝑟𝑎𝑙 = 𝑆𝑀𝐼𝐺 𝑂𝑈 𝑆𝐴𝐿𝐴𝐼𝑅𝐸 × 𝑡𝑎𝑢𝑥 𝑑′𝑖𝑛𝑐𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é (Article 136 de code d’Assurance)

Cette indemnité est versée une seule fois.


Degré du préjudice Montant de l’indemnité
Nul 0%
Très léger 10%
Léger 15%
Modéré 25%
Moyen 40%
Assez important 80%
Important 150%
Très important 300%

Tableau 4 : Base de calcul de l’indemnité moral et esthétique


La Perte de revenu :
Sur la base de l’article 130 8du code d’assurance, la victime sera indemnisée de ¾ de la perte
effective de revenu annuel compte tenu du congé médical initial fixé par le médecin ce type
d’indemnité sera versé une seule fois
Les frais d’assistance d’une tierce personne :
Dans le cas où le taux d’incapacité ≥ 80% , les frais d’assistance d’une tierce personne sont alloués
d’un taux de 20% de l’indemnité du préjudice corporel résultant de l’incapacité permanente et versés
selon le même mode que celui-ci.
 L’assistance d’une tierce est mentionnée dans le rapport établi par le médecin expert ayant l’aptitude à
l’évaluation du dommage corporel.
Remarque :Cette indemnité est versée sous forme d’un capital ou d’un arrérage.

7 L’article 136 du code des assurances


8 L’article 130 du code des assurances

20
2.2.2 Les indemnités servies dans le cas de décès.
Le dédommagement des préjudices résultant d’un accident de la circulation comprend en cas
de décès : le préjudice économique, le préjudice moral et les frais funéraires.
Le préjudice économique
Le conjoint, la femme divorcée bénéficiant d’une rente viagère, les enfants, le père, la mère et
les petits enfants bénéficient, en cas de décès de la victime, d’une indemnité allouée au titre
des préjudices économiques, dans les conditions suivantes :
 Le conjoint : à vie sauf en cas de remariage,
 Le père et la mère : à vie et à condition d’une prise en charge effective te permanente,
 Les enfants et les petits enfants :
 Jusqu'à l’âge de 20 ans sans aucune condition,
 Jusqu'à la fin de leurs études sans dépassé l’âge de 25 ans
 Sans limitation d’âge pour l’handicapé incapable d’exercer une quelconque activité
rémunérée
 A la fille jusqu’à ce qu’elle dispose de ressource ou qu’elle de marie.
Le montant des préjudices économiques est calculé sur la base de 80% de la perte effective du
revenu perçus par le défunt (ou du SMIG applicable au régime de quarante heures de travail
hebdomadaire si la victime ne prouve pas son salaire annuel par une pièce justificative.).
L’indemnité sus indiqué est répartie entre les ayants droit comme suit :
- Le conjoint : 40% de la perte effective du revenu (ou du SMIG à défaut) si ce dernier a des
enfants et 50% s’il n’y a pas.
- La femme divorcée bénéficiant d’une rente viagère : le montant de la pension de divorce
ou de la rente viagère dans la limite de 40% de la perte effective du revenu annuel (ou du
SMIG à défaut).
- Les enfants :
 Si le conjoint est survivant : 20% de la perte effective du revenu (ou du SMIG à défaut) pour
un seul enfant, 30% pour deux enfants et 40% pour trois enfants et plus.
 Si le conjoint n’est pas survivant : 50% de la perte effective du revenu (ou du SMIG à défaut)
pour un seul enfant, 60% pour deux enfants et 70% pour trois enfants et 80% pour quatre
enfants et plus.
 Les rentes dues aux enfants sont réparties d’une manière égale entre eux.
- Le père, la mère et les petits enfants : 10% repartie d’une manière égale entre eux.

21
Le préjudice moral :
Le conjoint, les enfants, le père et la mère bénéficient d’une indemnité répartie comme suit :
- Le conjoint : Deux fois et demi le SMIG annuel (régime quarante heures hebdomadaire).
- Le père et la mère : Deux fois le SMIG pour chacun d’eux
- Les enfants : Deux de SMIG pour chaque enfant et dans la limite de six fois le SMIG annuel
répartit entre eux d’une manière égale.
 Cette indemnité est payable en une seule fois.
Les frais funéraires :
Ils sont remboursables aux héritiers dans la limite de (1/4) du SMIG annuel.
Section 3 : Démarche d’audit pour la validation des comptes des
provisions pour sinistre auto -corporels
3.1 Démarche d’audit effectuée par le commissaire aux comptes :
Le secteur d’assurance nécessite un traitement comptable particulier et spécifique. Dans ce
contexte, l’article 61 9 du code d’assurance a cité des obligations mises à la charge des
commissaires aux comptes des compagnies d’assurances autres que les obligations
habituelles.
Ainsi le rôle CAC est de s’assurer que la compagnie d’assurance est solvable et qu’elle est
capable de faire face à ses engagements.
La provision pour sinistre à payer représente la partie la plus importante des provisions
techniques non vie ; c’est pour cette raison que l’auditeur doit accomplir les diligences
suivantes :
- Présenter les techniques utilisées dans l’entreprise dans la gestion des dossiers sinistres et
donner un avis sur ces techniques.
- Étudier les provisions sinistres à payer en se basant sur un échantillon représentatif.
3.1.1 Evaluation des dossiers Auto Corporel :
L’évaluation de la provision pour sinistres à payer des dossiers Auto Corporel s’effectue
dossier par dossier sur la base des informations disponibles.
3.1.2 La méthodologie de contrôle de comptes provisions pour sinistre à payer pour la
branche auto corporelle :
La méthodologie de travail que nous avons adopté pour l’évaluation des provisions pour
sinistres à payer (SAP) Auto Corporel est présentée comme suit :

9 L’article 61 du code des assurances

22
Rechercher dans le dossier examiné les documents qui nous permettent d’asseoir notre
évaluation sur des éléments probants à savoir :
 Les constats et les déclarations des assurés (y compris la déclaration des salaires annuel du
blessé ou du décédé) ;
 Les procès-verbaux établis par les forces de l’ordre qui contient les éléments suivants : les
causes du sinistre, la charge de la responsabilité civile, les conséquences de l’accident, une
description de ceux qui ont participé à l’accident, les certificats médicaux initiaux et les
témoignages.
 Les rapports d’expertise médico-légale qui fixe le taux d’incapacité physique permanente et le
degré de gravité des préjudices.
 Le rapport d’expertise des dégâts matériels ;
 Les jugements et arrêts rendus par les tribunaux ;
 Les éventuels frais de justice et d’enregistrement à la charge de la compagnie ;
 Les règlements partiels ou définitifs des sinistres sur la base des quittances des règlements
ainsi que les montants consignés à la trésorerie générale de Tunisie ;
 Les délais de prescription ;
 Les honoraires des avocats.
Une fois l’auditeur s’est assuré de l’existence de ces éléments, il passe au calcul de la
provision pour sinistres à payer
Cette démarche consiste à suivre les étapes importantes :
1) Collecter les informations nécessaires et calculer la provision à travers la sommation des
indemnités.
2) Comparer la réserve pour sinistre à payer calculée par le commissaire aux comptes par rapport
à la réserve comptabilisée par la compagnie d’assurance.
3) Expliquer l’écart trouvé : écart nul ; la réserve dans ce cas sera validée, écart non significatif
(la différence entre les deux réserves est inférieure à 5%) la réserve dans ce cas aussi sera
validée, l’écart significatif : il s’agit d’une surestimation ou d’une sous-estimation. Dans le
cas où l’écart est significatif, le commissaire aux comptes doit contacter le gestionnaire ou le
technicien des sinistres pour discuter de ces écarts. Le technicien se trouve alors dans une
situation de modification ou de correction du montant de la provision. Si le commissaire aux
comptes ne trouve pas d’accord avec le gestionnaire des sinistres, il doit mentionner les
causes de cet écart dans une rubrique de sa maquette.
4) Etablir le rapport qui sera adressé au comité général des assurances dont il mentionne tous les
détails de la mission.

23
Conclusion :
Au cours de ce chapitre, nous avons exposé en premier lieu les spécificités organisationnelles,
économiques, et juridiques du secteur d’assurance en Tunisie. Ensuite, nous avons traité les
principaux fondements d’évaluation des provisions techniques dans la branche automobile.
Cette partie pourrait donc constituer pour les commissaires aux comptes intervenant dans le
secteur d’assurance une base synthétique dans la démarche d’audit adaptée aux particularités
d’assurances, spécifiquement dans la branche d’assurance automobile.

24
CHAPITRE 3 : AUDIT DES DOSSIERS POUR
SINISTRES AUTO-CORPORELS : CAS EMPIRIQUE DE
LA SOCIETE COMAR

25
Introduction :
Le législateur Tunisien impose explicitement un contrôle légal des comptes sur les
compagnies d’assurance afin d’aboutir à une assurance raisonnable et de renforcer la
confiance dans l’information financière communiqué au public.
Cette mission d’audit légal est régie par des textes nationaux qu’internationaux,
spécifiquement :
 L’article 61 alinéa premier du code des assurances
 Les articles de 258 à 276 du code des sociétés commerciales pour les entreprises d’assurance
ayant la forme des sociétés anonymes
 La loi 94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier
 Les normes IFAC adoptées par l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie
Ce chapitre sera consacré à traiter un cas pratique de la société COMAR. Dans la première
section, on va décrire brièvement la compagnie d’assurance au sein de laquelle nous avons
effectué la mission d’audit et dans la deuxième section, on va traiter le cas pratique qui vise à
mettre en évidence la démarche d’audit des dossiers pour sinistres à payer, plus précisément
la branche automobile.
Section 1 : Présentation de la compagnie d’assurance COMAR
La compagnie COMAR a été Crée en 1969 «la Compagnie Méditerranéenne d'Assurances et
de Réassurances COMAR ». Elle est issue de la transformation, en société de droit tunisien,
de la représentation de l'ex-Compagnie Maghrébine d'Assurances Réunies. En 1973, le groupe
bancaire privé tunisien El Amen en devient le principal actionnaire aux côtés des partenaires
français les AGP et allemand Munich Ré.

La compagnie d’assurance COMAR a confirmé sa position sur le marché puisqu’elle atteint


des chiffres d’affaires respectables et elle est classée comme étant la première compagnie du
secteur privé. Elle est connue aussi par son ouverture sur l’environnement grâce aux actions
réussies dans le domaine culturel (prix littéraires COMAR D'OR), sportif (MARATHON
COMAR) et également social.

26
Section 2 : La démarche d’une mission d’audit des compagnies
d’assurance :
Avant d’accepter une mission d’audit, le commissaire aux comptes est emmené à effectuer un
certain nombre de diligences pour connaître les circonstances préliminaires de la mission,
notamment :
 L’intégrité de la direction de la compagnie auditée
 Le cadre dans lequel la mission d’audit a été demandée par la compagnie
 Les conditions morales appropriées telles que l’indépendance et la compétence de l’équipe.
Diligences générales du commissaire aux comptes :
Le commissaire aux comptes doit évaluer son indépendance à partir de la vérification de son
portefeuille s’il existe des liens de parenté é et des capacités nécessaires pour mener la
mission d’une manière efficace.
En effet, pour s’assurer de l’intégrité de la direction ainsi que la loyauté, il s’entretient avec la
direction pour révéler certaines informations qui lui permettent d’acquérir une connaissance
sur l’entité auditée.
Suite à l’acceptation de la mission, l’auditeur établit une lettre de mission, prévue par ISA
210, ayant pour objectif :
 La confirmation de sa nomination pour la mission
 La description de la forme du rapport
 La description de l’objectif et de l’étendue de l’audit
 La description de ses responsabilités vis-à-vis du client
Diligences générales du commissaire aux comptes dans le secteur d’assurance :
L’activité d’assurance répond à un droit spécifique en matière d’audit : ceci obéit à certaines
règles particulières vu l’importance des montants collectés par ces entreprises, la nature de
leur activité et la spécificité du secteur en termes de réglementation et risques.
Le secteur s’assurance est extrêmement asservi par de nombreux textes : les compagnies
d’assurance sont régies un ensemble de règles qui soient codifiées (code des sociétés
commerciales, code des assurances, code de l’impôt sur les sociétés…), soient non codifiées
(les circulaires du ministère des finances portant règles de gestion prudentielle).
Vue la complexité de ce contexte réglementaire, le commissaire aux comptes doit bien
comprendre et connaître les spécificités comptables, fiscales et réglementaires, et recourt à
des parties tierces par exemple les conseillers qui travaillent avec la compagnie notamment
leurs actuaires, avocats, pour s’assurer de l’exhaustivité des informations communiquées.

27
2.1 La prise de connaissance de l’assurance :
Selon ISA 315 « l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne, qui soit suffisante pour lui permettre
d’identifier et d’évaluer le risque que les états financiers contiennent des anomalies
significatives que celle-ci résultant de fraudes ou d’erreurs et de concevoir et de mettre un
œuvre des procédures d’audit complémentaires ».Ladite norme définit qu’une enquête est
faite systématiquement sur le secteur d’activité, la Compagnie d’assurance et la nature de ses
opérations afin d’acquérir une connaissance générale sur ceux-ci et identifier les systèmes et
les domaines significatifs sur lesquels les travaux seront concentrés.
En effet, le commissaire aux comptes met en œuvre les procédures d’évaluation des risques et
Sur la base de cette évaluation, il détermine :
 Le seuil de signification
 Les procédures adéquates à mettre en œuvre en réponse à ces risques
 Les zones de risques
Cette phase permet d’établir un rapport succinct sur l’organisation de l’assurance et son
environnement pour orienter le reste des travaux d’audit. Elle présente une étape incontestable
à déboucher sur l’examen du système de contrôle interne.
2.2 L’examen du système de contrôle interne :
La norme ISA 315 prévoit « le commissaire aux comptes prend connaissance du contrôle
interne pour identifier des types d’anomalies potentielles, pour évaluer les facteurs pouvant
engendrer des risques d’anomalies significatives et pour définir la nature, le calendrier, et
l’étendue des procédures d’audit » Cette phase se repose sur l’évaluation des systèmes
d’informations, des sécurités mises en place pour déterminer dans quelle mesure le
commissaire aux comptes pourra s’appuyer sur l’efficacité desdits systèmes.
2.3 Les travaux de validation relatifs aux comptes :
En fonction de la confiance obtenue lors des étapes ci-dessus, le commissaire aux comptes
établit ses programmes de validation des comptes pour chaque rubrique des provisions pour
sinistre à payer qui représentent la quasi-totalité du passif du bilan d’une compagnie
d’assurance. Il est donc impératif de s’assurer de l’exhaustivité des traitements et de
l’évaluation des sinistres connus, ainsi qu’aux sinistres tardifs, surtout pour la branche
automobile qui réalise une part significative du chiffre d’affaires de la société d’assurance.

28
Section 3 : cas empirique d’un dossier de sinistre automobile survenu en
2018 :
Dans la pratique, la mission d’audit au sein de la compagnie d’assurance est accomplie par
deux commissaires aux comptes : il s’agit du Co-commissariat.
En effet, chaque commissaire aux comptes applique l’approche de l’échantillonnage, prévu
par la circulaire 258-2010 relative à la rédaction du rapport CAC destiné au Comité Général
des Assurances(CGA) qui stipule la méthodologie d’échantillonnage en fixant le nombre
minimal des dossiers à auditer et les critères de sélection de ceux-ci.
Notre échantillon présente 2735 dossiers en cours à auditer. Parmi ces dossiers, 850 dossiers
en cours et clôturés auto-corporels à examiner qui couvrent 38% de la population de la
branche automobile corporel.
Pour les dossiers non encore réglés, le nombre doit être :
 Minimum 30% du nombre total ou 800 dossiers pour les sinistres Auto-Corporels
 Minimum 30% du nombre total ou 400 dossiers pour les sinistres Auto-Matériels
 Minimum30% du nombre total ou 300 dossiers par branche pour les autres branches.

Pour les dossiers clôturés, l’échantillon doit être égal :


 50 dossiers pour sinistres auto-corporels
 50 dossiers pour sinistres auto-matériels
 50 dossiers pour sinistres pour les autres sinistres

L’échantillon sera réparti entre les deux commissaires aux comptes à part égale.
Selon la norme ISA 520 « l’objectif de l’auditeur est de concevoir et de mettre en œuvre des
Procédures d’audit de nature à lui permettre de recueillir des éléments probants suffisants et
appropriés pour tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son opinion d’audit ».
En premier lieu, l’auditeur se fie des procédures pour collecter des éléments probants par
l’examen des dossiers échantillonnés en recherchant dans les dossiers examinés, tous
documents permettent d’asseoir notre évaluation, comme :
 Les jugements et les arrêts rendus par les tribunaux
 Les quittances de règlements partiels ou définitifs
 Une fiche miroir qui résume l’avancement du dossier établi par le gestionnaire
 La fiche de garantie
 Les CMI (Certificat Médical Initial)

29
 Les déclarations et les constats des assurés
 Les procès-verbaux établis par les forces de l’ordre
 Les éventuels recours des victimes ou de leurs ayants-droit qui ne sont pas encore manifestés
jusqu’à la date de clôture.
Ensuite, il dégage les écarts entre les montants des provisions constatées par COMAR et ceux
déterminés par l’équipe et les discuter avec les gestionnaires.
3.1 les données de sinistre :
Date de sinistre : 18 /05/2018
Description de sinistre :
L’assuré COMAR a heurté un véhicule assuré par LLOYD en changeant de file. Il s’agit du
cas N°4 du barème de responsabilité.

Selon le barème de responsabilité, notre assuré COMAR est fautif : responsabilité 100%.

Figure 5 : Barème de responsabilités


En effet, en changeant de file, l’assuré COMAR a heurté l’assuré LLOYD circulant dans le
même sens. Par la force du choc, l’assuré LLOYD s’est renversé.
Ce sinistre a engendré des dégâts matériels et des dégâts corporels qui se manifestent par :
Quatre blessé (dont le conducteur COMAR)
Un décès
Les intervenants de l’accident :
les parties âge description blessé/décès CMI

Mohamed 55 conducteur LLOYD Décès


Rim 38 accompagnant LLOYD Blessée 270
Bilel 26 accompagnant LLOYD Blessé 20
Hatem 40 conducteur COMAR tiers non indemnisé 15
Eya 31 accompagnant COMAR blessé 30
Tableau 5 : les intervenants de l’accident
Les rapports d’expertise medico-légale :
Ces rapports identifient la gravité de chaque préjudice et à partir duquel les indemnités à
servir seront calculées.

30
Rapport d'expertise Rapport d'expertise
de Rim de Eya
IPP 85% 35 %
Préjudice 5eme degré : Effet 3eme degré :Effet
Professionnel important moyen
Préjudice Moral et Très important Modéré
esthétique
Tableau 6 : rapport d’exoertise medical
3.2 Les indemnisations servies aux intervenants :
3.2.1 Rappel des formules à appliquer :
Indemnité au titre de Formule de calcul

Préjudice corporel SMIG*IPP*valeur du point d’incapacité

Préjudice professionnel (Revenu annuel si non SMIG)*taux de perte

Préjudice moral et esthétique SMIG*taux de préjudice

Perte de revenu (Revenu annuel si non SMIG)*75%*nombre


de jours de repos/360
Frais de soins Par prudence nous estimons un montant
Frais d'expertise Communiqué par l'expert médical
Total des indemnités Sommation des indemnités

3.2.2 Les indemnisations servies au véhicule assure par lloyd


Les indemnisations servies aux héritiers de Mohamed :
 Les héritiers :
les parties âge description
Fatma 80 Mère
Lamia 45 Veuve
Sarra 10 Enfant
Karim 28 enfant : ouvrier
Tableau 7 : l’âge des héritiers

31
 Préjudice économique :
SMIG 3667,0
2017 32
les parties âge détails de calcul montant majoration de 15%
Fatma 80 3667,032 * 80%*5%*5,73763 841,603 967,843
Lamia 45 3667,032*80%*40%*20,62063 24 197,283 27 826,876
Sarra 10 3667,035*80%*(30%/2)*(30-10) 8 800,884 10 121,017
Karim 28
Total 33 839,770 38 15,736

Tableau 8 : Calcul de préjudice économique


Interprétations :
 Karim est ouvrier, dont il n’est pas à la charge de son père et par conséquent, il n’a pas droit
de l’indemnisation du préjudice économique.
Préjudice Moral :
les parties Age détails de calcul Montant majoration de
15%
Fatma 80 3667,032*2 7 334,064 8 434,174
Lamia 45 3667,032*2,5 9 167,580 10 542,717
Sarra 10 3667,032*2/2 3 667,032 4 217,087
Karim 28 3667,032*2/2 3 667,032 4 217,087
Total 23 835,708 27 411,064

Tableau 9 : Calcul de préjudice moral


Les frais Funéraires :
SMIG 3667,032
2017
les parties âge détails de calcul montant majoration de 15%
Fatma 80 1/4 *3667,032 916,758 1 054,272
Lamia 45
Sarra 10
Karim 28
Total 916,758 1 054,272
Tableau 10 : Les frais funéraires

32
Les indemnisations servies au blessé Rim:
SMIG 2017 3667,032 détails de calcul montant majoration de
15%
perte de revenu 3667,032*75%*(270/360) 2 062,706 2 372,111
préjudice professionnel 3667,032*55% 2 016,868 2 319,398
préjudice corporel 3667,032*85*17% 52 988,612 60 936,904
tierce personne 20%*52 988,612 10 597,722 12 187,381
préjudice moral 3667,032*300% 11 001,096 12 651,260
Total 78 667,004 90 467,054
Les indemnisations servies au blessé Bilel:
Le Tribunal de première instance rendu en 2019 a indémnisé le compagnie COMAR d’un
montant 20 463,811 dinars et qui se détaille comme suit :
montant
perte de revenu 175,712
préjudice professionnel 1 054,272
préjudice corporel 17 711,765
préjudice moral 632,563
frais de soins 400,000
frais d'expertise 150,000
HO 300,000
frais judiciaires 39,500
Total 20 463,811
Les dégâts matériels :
Selon un rapport d’expertise judiciaire établit en 2018, les dégâts matériels sont évalués
20 000,000 DT.
Montant
dégâts matériels 20 000,000
Total 20 000,000

33
3.2.3 les indemnisations servies au vehicule assure par comar
Les indemnisations servies au blessé Eya:

Salaire annuel 9 500,000 détails de calcul montant majoration de


2017 15%
perte de revenu 9 500,000*75%*(30/360) 593,750 682,813
préjudice professionnel 9 500,000*20% 1 900,000 2 185,000
préjudice corporel 9 500,000*35*14% 46 550,000 53 532,500
préjudice moral 9 500,000*25% 2 375,000 2 731,250
Total 51 418,750 59 131,563
Tableau 11 : Calcul des indemnités à servir au blessé
Interprétations :
Le conducteur COMAR Hatem est blessé mais il n’a pas droit de l’indemnisation vu qu’il est
fautif et civilement responsables des préjudices subis aux tiers.
Néanmoins, il a souscrit une garantie dommages véhicules à la limite de 45 000,000 DT avec
une franchise de 10%. Donc, il jouit d’une indemnisation des dégâts matériels.
Les dégâts matériels sont évalués selon un rapport d’expertise établi en 2018 pour 25 000.000
DT.
Les dégâts matériels : 25 000,000 – (45 000 * 10%) = 20 500,000 DT
3.3 Evaluation totale de sinistre :
RCC  les indemnités servies au blessé Eya : 59 131,563 237 443,500
les indemnités servies au blessé Bilel : 20 463,811
les indemnités servies au blessé Rim : 90 467,054
les indemnités servies au décès Mohamed : 67 381,
0,72
RCM  les indemnités servies au véhicule LLOYD : 20 000 40 500,000
les indemnités servies au véhicule COMAR : 20 500
DE (RCC+RCM)*5% 13 897,175
HO Par prudence on estime les honoraires d'avocats où cas un tiers 1 000,000
intente une action en justice

REGLEMNT - 20 500,000

RESERVE 272 340,675


SAP
Tableau 12 : Evaluation totale de sinistre

34
Interprétations :
Le droit d’enregistrement (DE) est exigible sur les jugements et les arrêts portant
condamnation.10Par prudence, l’assurance estime le montant du droit d’enregistrement en cas
où le tiers tente à faire une action en justice.
3.4 Commentaire du commissaire aux comptes :
Evaluation Evaluation
Numéro de A.LLOYD CAC au Bonus Malus Observations
sinistre au 31/12/2019
31/12/2019
L’assuré COMAR a heurté un
véhicule assuré par LLOYD. Notre
évaluation du préjudice corporel
pour les deux blessés et le Dèce est
faite selon les rapports d’expertise et
les dispositifs du code des
assurances. pour l’autre blessé,
2018480130 267840,975 272340,675 44997,700 l’évaluation est faite selon le rapport
TPI rendu en 2019. Notre évaluation
des dégâts matériels est faite selon
les rapports d’expertise rendu en
2018.l’écart revient à la non
actualisation du dossier.

Figure 6 : évaluation de CAC

Cette provision est sous-évaluée : le calcul établi par l’auditeur est à celle de la provision est
inférieur à celle inscrite au passif du bilan de la compagnie d’assurance .L’écart est
significatif par rapport au montant de la provision.
La provision pour le sinistre à payer évalué par le CAC = 272 340,675
La provision pour le sinistre à payer évalué par COMAR = 267840.975
Ecart (Malus) = 4 499.700
Dans cette situation, nous pouvons s’orienter au gestionnaire chargé du dossier pour arranger
la situation pour qu’il ne se trouve pas dans un cas de minorations. En cas où le gestionnaire

10 Note commune N°7/2017

35
n’est pas convaincu par l’argument de l’auditeur, nous devons mentionner une remarque
mentionnant l’écart et l’avis du client au niveau du rapport de CGA.
 Après discussion avec le gestionnaire du dossier sinistre, il s’est avéré que le gestionnaire
n’a pas pris en considération la franchie au niveau du calcul pour un montant 4 499.700

Conclusion du chapitre :
Le présent chapitre a présenté une étude de cas de la société d’assurance COMAR afin
d’analyser la démarche d’audit des dossiers pour sinistres auto-corporels.
Cette étude nous a permis d’expliquer la procédure d’évaluation des provisions pour sinistres
auto-corporels et à mener la conclusion suivante :
L’examen des dossiers auto-corporels répond aux objectifs de l’exhaustivité des provisions et
la conformité des méthodes d’estimation appliquée par la compagnie avec celles approuvées
par le législateur tunisien.

36
CONCLUSION GENERALE :

Pour répondre à notre problématique, nous avons présenté, premièrement, le cabinet d’hôte du
stage et les tâches effectuées. Deuxièmement, nous avons abordé l’aspect théorique de l’audit
des provisions pour sinistre auto-corporels. Finalement, nous avons met l’accent sur la
démarche d’audit dans une compagnie d’assurance précisément l’audit des dossiers non vie
auto-corporels.

L’objectif de ce rapport a été de mener une réflexion au niveau de l’audit des dossiers auto-
corporels.

Afin de mieux comprendre la problématique du rapport, nous avons fourni un cas empirique
pour analyser la démarche d’audit des dossiers auto-corporels.

En réalité, nous avons constaté à quel point l’audit apporte une assurance raisonnable sur la
qualité de l’information financière communiquées aux utilisateurs des états financiers à savoir
les utilisateurs externes et internes.

Par conséquent, nous projetterons comme des perspectives d’amélioration la révision du cadre
juridique régissant le domaine d’assurance. En réalité, les dossiers sinistres auto-corporels
sont poursuis par des procédures judiciaires où l’indemnisation est établie par les magistrats.
Dans cette situation, l’assureur ne peut pas provisionner convenablement les sinistres en
suspens qui subissent souvent d’énormes fluctuations.

En effet, le principal problème des compagnies d’assurance au niveau de la branche


automobile est la non-optimalité du système de tarification dont les primes sont fixées par le
ministre des Finances. Par conséquent, les compagnies d’assurances risquent de ne pas
appliquer un prix de risque en fonction des résultats réels enregistrés.

En guise de conclusion, nous posons la question suivante :

Comment établir un modèle de tarification optimal pour l’assurance automobile devant


une règlementation qui oriente les choix des compagnies d’assurances ?

37
BIBLIOGRAPHIE

38
Articles:
 Ashby S., Sharma P., and McDonnell W. (2003) Lessons about Risk: Analysing the Causal
Chain of Insurance Company Failure, 25th UK Insurance Economists' Conference, 26th/27th
March 2003.
 Rapport annuel de la CGA
 Rapport de le FTUSA(2015)
Textes juridiques et réglementaires :
 Code des assurances tunisiennes et ses textes d’applications
 Normes comptables sectorielles applicables aux entreprises d’assurance et de réassurance
(NCT 27, 28,29)
 Normes Comptables Internationales IAS/IFRS de l’International Accounting Standards
Board
 Arrêté du ministre des finances du 27 février 2001, fixant la liste, le mode de calcul des
provisions techniques et les conditions de leur représentation tel que modifié par l’arrêté du
28 mars 2005
 Arrêté du ministre des finances du 3 octobre 2005 fixant les documents constitutifs du
rapportannuelprévuparl’article60ducodedesassurances.
 Décret n° 2007-1871 du 17 juillet 2007
 Circulaire n°947 du ministère des finances fixant les conditions et méthodes de rédaction du
rapport spécial du commissaire aux comptes des compagnies d'assurances et de réassurances
destiné au Ministre chargé des Finances
Mémoires :
 La surveillance de la solvabilité des entreprises d’assurance : gestion et approche audit
« Rasaa Imen 2007 »
 Audit dans une société tunisienne d’assurance « Abdelaziz Mama 1978 »
 Les particularités de l’activité d’assurance dommage et leur impact sur l’approche de
l’auditeur externe 2006 »
 Les provisions pour sinistre à payer automobiles corporels dans les compagnies
d’assurance : diligences spécifiques du commissaire aux comptes « Ikram Ben
Farhat 2019 »
 Audit des provisions pour sinistres à payer des compagnies d’assurance « Dorra
Chihaoui 2018/2019 »

39
Référence internet :
 http://www.comar.tn/
 http://www.tunisieindex.com/
 http://www.atlas-mag.net/
 http://www.finances.gov.tn/

40
ANNEXE

41
Annexe 1 : Tableau conversion des rentes :
Valeur initiale de un dinar de rente viagère payable à terme échu
Valeur d'un dinar de rente Valeur d'un dinar de rente
(Femmes) (Hommes)
Age Mensuelle Age Mensuelle
d'inventaire d'inventaire
1 27,5502 1 26,77833
2 27,5502 2 26,77833
3 27,5502 3 26,77833
4 27,5502 4 26,77833
5 27,5502 5 26,77833
6 27,5502 6 26,77833
7 27,5502 7 26,77833
8 27,5502 8 26,77833
9 27,5502 9 26,77833
10 27,5502 10 26,77833
11 27,5502 11 26,77833
12 27,5502 12 26,77833
13 27,5502 13 26,77833
14 27,5502 14 26,77833
15 27,5502 15 26,77833
16 27,5502 16 26,77833
17 27,39386 17 26,60767
18 27,23315 18 26,43491
19 27,06747 19 26,25868
20 26,89704 20 26,0792
21 26,72151 21 25,89533
22 26,54087 22 25,707707
23 26,35545 23 25,51391
24 26,16417 24 25,31452
25 25,96765 25 25,10868

42
26 25,76543 26 24,89615
27 25,55703 27 24,67618
28 25,34323 28 24,44946
29 25,12235 29 24,21408
30 24,89548 30 23,97129
31 24,66222 31 23,72042
32 24,42221 32 23,46155
33 24,17531 33 23,19452
34 23,92162 34 22,91963
35 23,66034 35 22,63655
36 23,39109 36 22,34489
37 23,11557 37 22,04622
38 22,83175 38 21,73929
39 22,53978 39 21,42397
40 22,24017 40 21,10139
41 21,9327 41 20,77129
42 21,61679 42 20,43379
43 21,2935 43 20,08916
44 20,96159 44 19,73752
45 20,62063 45 19,37799
46 20,2715 46 19,01178
47 19,91448 47 18,63955
48 19,54896 48 18,26067
49 19,17614 49 17,87643
50 18,79353 50 17,48507
51 18,4036 51 17,08869
52 18,00571 52 16,68724
53 17,60033 53 16,28114
54 17,18736 54 15,87048
55 16,7666 55 15,45512
56 16,34027 56 15,03764
57 15,90678 57 14,61613
58 15,46664 58 14,19167

43
59 15,02057 59 13,76519
60 14,57034 60 13,33783
61 14,1156 61 12,90951
62 13,65756 62 12,48143
63 13,19531 63 12,05312
64 12,73156 64 11,62642
65 12,26526 65 11,20084
66 11,79904 66 10,7784
67 11,33248 67 10,35868
68 10,86693 68 9,94275
69 10,40399 69 9,53202
70 9,94451 70 9,12697
71 9,48819 71 8,72699
72 9,03747 72 8,3342
73 8,59317 73 7,94915
74 8,15509 74 7,571
75 7,72672 75 7,20298
76 7,30689 76 6,84347
77 6,89653 77 6,49298
78 6,49863 78 6,15394
79 6,11137 79 5,82455
80 5,73763 80 5,50686
81 5,37718 81 5,20067
82 5,03042 82 4,90556
83 4,69745 83 4,62195
84 4,37985 84 4,35144
85 4,13219 85 4,09141
86 3,80278 86 3,84412
87 3,53176 87 3,6081
88 3,27564 88 3,38358
89 3,03347 89 3,16946
90 2,80524 90 2,96618
91 2,58932 91 2,7722

44
92 2,38326 92 2,58575
93 2,18438 93 2,40534
94 1,99728 94 2,23445
95 1,81998 95 2,07208
96 1,65187 96 1,9164
97 1,49426 97 1,768
98 1,34645 98 1,62764
99 et plus 1,20699 99 et 1,49472
plus

45
TABLE DES MATIERES
Introduction générale.......................................................................................................................................................1
Chapitre 1 : Présentation de l’établissement d’accueil et déroulement de stage ....................................3
Introduction : ......................................................................................................................................................................4
Section 1 : Présentation du cabinet d’accueil :......................................................................................................4
1.1 Présentation Générale du Cabinet .................................................................................................................4
1.2 Organisation du cabinet :...................................................................................................................................4
1.2.1 Départements du cabinet FINOR...........................................................................................................4
1.2.2 Structure du cabinet :..................................................................................................................................5
1.3 Les activités du cabinet : ....................................................................................................................................6
1.3.1 Audit et commissariat :...............................................................................................................................6
1.3.2 l’organisation : ...............................................................................................................................................6
1.3.3 Assistance et Travaux Juridiques :........................................................................................................7
1.3.4 Les travaux de conseil : ..............................................................................................................................7
1.3.5 La formation :.................................................................................................................................................7
Section 2 : Déroulement de stages et les taches effectuées : .............................................................................7
2.1 Lieu de déroulement de stage : ........................................................................................................................7
2.2 Les tâches effectuées : ..........................................................................................................................................8
Conclusion :..........................................................................................................................................................................9
Chapitre 2 : La démarche d’audit des provisions pour sinistres Auto-corporels ............................... 10
Introduction : ................................................................................................................................................................... 11
Section 1 : l’environnement général du marche des assurances en Tunisie ............................................. 11
1.1 Structure du marche tunisien des assurances : ........................................................................................ 11
1.2 Les caractéristiques du secteur d’assurance : .................................................................................... 12
1.3 Définitions et les principaux fondements de l’opération d’assurance :.................................... 13
1.3.1 Définition de compagnie d’assurance : ............................................................................................... 13
1.3 .2 définition d’un sinistre : .......................................................................................................................... 13
1.4 Les différents aspects de contrôle et d’encadrement dans les compagnies d’assurance : ......... 14
1.4.1 Les organismes d’encadrement : ........................................................................................................... 14
1.4.2 Les organismes de contrôle ...................................................................................................................... 14
Section 2 : l’aspect théorique des provisions pour sinistres auto corporels ........................................... 15
2.1 Définition de la provision technique : ........................................................................................................ 15
2.2 La provision pour sinistre à payer ............................................................................................................. 16
2.2.1 Les indemnités servies dans le cas de blesse : ..................................................................................... 17
2.2.2 Les indemnités servies dans le cas de décès. ................................................................................... 21
Section 3 : Démarche d’audit pour la validation des comptes des provisions pour sinistre auto-
corporels ............................................................................................................................................................................. 22

46
3.1 Démarche d’audit effectuée par le commissaire aux comptes : ..................................................... 22
3.1.1 Evaluation des dossiers Auto Corporel : .......................................................................................... 22
3.1.2 La méthodologie de contrôle de comptes provisions pour sinistre à payer pour la
branche auto corporelle : ................................................................................................................................... 22
Conclusion :....................................................................................................................................................................... 24
Chapitre 3 : Audit des dossiers pour sinistres auto-corporels : cas empirique de la société
COMAR.............................................................................................................................................................................. 25
Introduction : ................................................................................................................................................................... 26
Section 1 : Présentation de la compagnie d’assurance COMAR ................................................................... 26
Section 2 : La démarche d’une mission d’audit des compagnies d’assurance :................................... 27
2.1 la prise de connaissance de l’assurance : ................................................................................................... 28
2.2 L’examen du système de contrôle interne : ................................................................................................ 28
2.3 Les travaux de validation relatifs aux comptes : ...................................................................................... 28
Section 3 : cas empirique d’un dossier de sinistre automobile survenu en 2018 :................................... 29
3.1 les données de sinistre : ..................................................................................................................................... 30
3.2 Les indemnisations servies aux intervenants : ................................................................................... 31
3.2.2 Les indemnisations servies au véhicule assure par lloyd.......................................................... 31
3.2.3 les indemnisations servies au vehicule assure par comar .......................................................... 34
3.3 Evaluation totale de sinistre : ........................................................................................................................ 34
3.4 Commentaire du commissaire aux comptes : ............................................................................................ 35
Conclusion du chapitre :.............................................................................................................................................. 36
Conclusion Générale :................................................................................................................................................... 37
Bibliographie .................................................................................................................................................................... 38
Annexe ................................................................................................................................................................................. 41

47

Vous aimerez peut-être aussi