Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
La CVO à domicile
Circonstances nécessitant
une consultation médicale
d’urgence et d’hospitalisation
Conclusion-perspectives
Introduction
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
• Gestion de la CVO à domicile, une pratique courante : 60-90%
• USA : Shapiro et al Pain 1995;61:139-144
• Afrique :
• Gbadoé et al. Arch Pédiatr 1999;6:958-961
• Yanda AAN et al. PAMJ 2020;37(127):1-9
• Les raisons
• Dans les pays du Nord : progrès dans le suivi médical et l’ETP+++
• En Afrique subsaharienne :
• Rareté voire l’absence de…
• Ressources humaines compétentes
• Structures de soins spécifiques organisés
• Barrières limitant l’accès aux structures sanitaires (longues distances, mauvais
état des voies d’accès…)
• Coût élevé de la PEC hospitalière (déplacements, bilans, médicaments)
• Faible niveau des revenues des populations affectées.
• La CVO a une évolution parfois imprévisible
• Ce qu’il faut faire à domicile
• Ce qu’il ne faut pas faire à domicile
La CVO à domicile
----------------------------------------------------------------------------------------------------
• Manifestations
• Apparition soudaine ou annoncée par des prodromes.
• Répétition à la faveur d’une exposition à un facteur favorisant.
• Après 2 ans et chez adulte : douleur aiguë (dos, thorax, abdomen)
précédée ou non par des prodromes
• Jeunes enfants : pleurs, gémissements, inappétence, refus de
marcher, irritabilité…
• Évolution
• Parfois imprévisible avec :
• Douleur d’emblée très intense
• Evolution vers une forme aiguë compliquée à risque vital et ou fonctionnel.
Les spécificités de la PEC à domicile
Paramètres Yanga et al. 2020 Gbadoé et al. Conner-Warren et
(Cameroun) 1999 (Togo) al.1993 (USA)
Automédication 23,8 – 63,2% 90%
Moyens utilisés
Paracétamol 24,5% 37% 17%
⮞ Environnement
Salicylés 0 61,8% 0
médical (patient suivi
AINS 49,7% 15,1% 37% ou non, ETP ou non…)
Codéine 8,4 – 12,5% 0 73%
Niveau d’éducation
Traditionnels et autres 10,6% + +
Posologies des médicaments Risques +++
Incorrecte 63% -
Sous-dosage 30% -
Surdosage 70% -
Durée de la gestion à domicile
> 24h 54% -
> 48h +++
Ce qu’il faut faire (1/3)
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
« Mieux vaut prévenir que guérir »
• Education du patient à l’éviction, ou la préparation, à des
facteurs déclenchants
• Chute de température
• Exercice physique non préparé
• Stress
• Infections
• Menstruations
• Déshydratation
• Prise d’alcool
• Prise de corticoïdes
• Venir aux urgences en cas de signe respiratoire ou de douleur
lombaire/rachidienne intense
Bartolucci ebiomed 2016
Ce qu’il faut faire (2/3)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
• Evaluer l’intensité de la douleur (EVA+++);
• Prendre la température et les constantes vitales (TA, FC, si possible SpO2);
• Rechercher systématiquement un point d’appel infectieux et tout facteur déclenchant
• Rechercher systématiquement des signes neurologiques (céphalées intenses ou déficit
segmentaire, somnolence);
• Rechercher tout signe fonctionnel pulmonaire;
• Préciser la durée de la crise douloureuse;
• Rechercher des signes de complications graves (STA, hématurie macroscopique,
séquestration splénique, priapisme aigu…);
• Préciser les médications en cours et leurs posologies (conventionnelles,
traditionnelles);
• Apprécier la tolérance clinique de l’anémie et juger de l’opportunité d’une transfusion
sanguine;
• Crise douloureuse sur grossesse?
• Mettre en route un bilan minimum (hémogramme + réticulocytes, RAI, CRP, TDR/GE,
ionogramme + créatinine et urée).
Ce qu’il faut faire (3/3)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
• Devant une CVO simple
• Suppression du facteur déclenchant
• Boissons abondantes (2-3litres/24h, 1/3 pour une eau alcaline)
• Bouillotte sur la zone douloureuse
• Repos en atmosphère calme et réchauffée
• Traiter la douleur (recommandations de la HAS 2010)
• Paracétamol oral :
• 30mg/kg d’emblée puis 15mg/kg toutes les 6 heures si âge > 12 ans,
• 15mg/kg toutes les 4-6 heures si âge < 12 ans
• Si pas de sédation au bout 30-45 minutes ou douleurs d’emblée intenses:
• Paracétamol oral (mêmes posologies) + AINS (10mg/kg/dose) ou Codéine
(0,5-1mg/kg/dose) toutes les 6 heures.
• TDR/GE (recherche d’infection palustre systématique en zone
d’endémie palustre)
• Traitement présomptif du paludisme si pas de possibilité de TDR/GE
(combinaisons à base d’artémésinine)
• Hospitalisation pour toute crise qui dure > 48 heures malgré un
traitement antalgique bien conduit.
Ce qu’il ne faut pas faire
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
▪ Triple enjeu
✔ Traiter la CVO et soulager la douleur
✔ Eviter une contamination Sars Cov2
✔ Sécurité patients
▪ Méthode
✔ Patients adultes dans un premier temps
✔ Coordination hôpital/ville passant par une coordination H Mondor – Prestataires de santé à
Domicile (PSAD) – IDE libérales – Pharmacien libéral
✔ Score prédictif de STA: PRESEV
Score PRESEV prédictif de survenue d’un syndrome thoracique
durant une CVO drépanocytaire dès l’arrivée aux urgences
CRITÈRE POINTS
Score catégorielle de la douleur
Réticulocytes (109/L)
0 0 = Aucune douleur ou douleur résiduelle sans le besoin
6 d’analgésique
1 = Douleur légère, aucune augmentation de douleur à la mobilisation
Hémoglobine (g/dL)
2 = Douleur modérée, augmentée par la mobilisation
1
3 = Douleur sévère avec invalidité
0
Léukocytes (109/L)
0
3
Score catégorielle de la douleur PRESEV2 adulte
0-1 0 Predictive score1 for ACS validated by an
2 4 international multicenter study2:
3 6
Sens = 95.6% - VPN 97,7%
13 centres, 5 pays (Europe et Afrique)
1 Bartolucci et al., Score Predicting Acute Chest Syndrome During Vaso-occlusive Crises in Adult Sickle-cell Disease Patients. EBiomed 2016
2 Bartolucci et al. Outcome of Severe Vaso Occlusive Crisis in Sickle Cell Disease Adults Admitted to Referral Centers in Africa and Europe. Preliminary
Results from the Presev 2 Study. Blood (2017) 130:3529
DREPADOM 1ere Vague COVID (mars et juin 2020)
Patients
drépanocytaires
SUIVI DREPADOM
Suivi Inclusion
téléphonique DREPADOM Hospitalisation ❑ Expertise médicale 2 niveaux (odonto/med ref) + HDJ
n=305 n=75 COVID
❑ Dossier patients informatisé
Coordination Ordonnances ❑ Appels quotidiens des patients
Livraison
UMGGR envoyés à la
d’oxygèn à ❑ Appel quotidien Coordination IDEC UMGGR – PSAD
PSAD pharmacie de ❑ IDE libérales (gérées par PSAD)
domicile
IDEL ville
▪ IDE: passage 3 fois/jour
▪ Envoi quotidien des constantes à la coordination
Patient à domicile UMGGR
❑ Pharmacien/O2 intervenant à J1 au
domicile
❑ Antalgiques (palier II/III) per os
❑ Perfusion / hydratation
❑ Prise de sang PRESEV (J1)
Coordination:
CVO ▪ Passage IDEL pour soins (2 à 3/jour)
52 49 26
Prises en Charge Patients Sorties Précoces
26 4 3
Urgences Hospitalisations Durée de suivi moyen
• 1 STA (score élevé)
• 1 Pyelo
• 2 voies d’abord
Conclusion et messages clés
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
• Les spécificités de la PEC de la CVO drépanocytaire tiennent à
plusieurs paramètres qui varient selon que le patient est en
suivi drépanocytaire et/ou a bénéficié d’une ETP.
• En Afrique l’absence ou l’insuffisance de soins organisés induit
des habitudes thérapeutiques d’automédication à domicile
souvent inefficace avec des risques liés au surdosage des
médicaments ou au recours à des médications traditionnelles
inefficaces.
• Ces spécificités soulignent l’intérêt de stratégies de
rapprochement des soins aux drépanocytaires et de
programmes d’ETP pour une meilleure gestion de la CVO à
domicile
• La gestion à domicile bien maîtrisée pourrait réduire le poids
économique de la prise en charge de la complication.