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Des équipes de travail efficaces

Ce qu'il faut faire et ne pas faire


Caroline Aubé, Vincent Rousseau
Dans Gestion 2009/2 (Vol. 34), pages 60 à 67
Éditions HEC Montréal
ISSN 0701-0028
DOI 10.3917/riges.342.0060
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DOSSIER : ÉQUIPES DE TRAVAIL

Des Equipes de travail


efficaces
ce qu’il faut faire
et ne pas faire

Les auteurs Les expériences personnelles de tous et chacun révèlent que


si certaines expériences de travail en équipe sont fort enrichis-
Caroline Aubé et Vincent Rousseau1 santes, d’autres frôlent le cauchemar.
Ce constat soulève une question importante : comment
expliquer que certaines équipes atteignent une performance
exceptionnelle et qu’il soit agréable d’y travailler, alors que
d’autres équipes essuient une série d’échecs et génèrent de

L
la frustration chez leurs membres? Plusieurs études ont tenté
es équipes de travail sont très populaires dans les de cerner les facteurs de succès des équipes de travail (voir les
organisations, et ce, quel que soit le secteur d’acti- recensions de Kozlowski et Ilgen, 2006, et de Mathieu et al.,
vité (Van Hootegem et al., 2005). Une équipe de tra- 2008). Ces recherches montrent que, pour connaître du succès,
vail correspond à un groupe formel composé d’au les membres d’une équipe doivent savoir travailler ensemble
moins deux individus responsables collectivement efficacement et doivent également pouvoir compter sur un
de l’accomplissement d’une ou de plusieurs tâches définies encadrement approprié de la part du responsable de leur équipe
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par l’organisation (Rousseau et al., 2006a). La mission attri- (Pearce et Sims, 2002; Tepper, 2007). Il ressort aussi de ces
buée à une équipe peut concerner la production d’un bien ou études que le fait d’appartenir à une équipe ou d’en être le
d’un service (équipe de production ou de service), la réalisa- responsable comporte de nombreux défis. Dans cette opti-
tion d’un projet particulier (équipe de projet) ou la gestion de que, cet article vise à faire le point sur le rôle des membres de
l’équipe et de leur supérieur immédiat au regard du fonction-
certaines unités organisationnelles (équipe de gestion). Évi-
nement et de l’efficacité de l’équipe de travail. Le postulat à la
demment, la croyance selon laquelle les équipes de travail
base de cet article est que les membres peuvent manifester
peuvent s’avérer très efficaces ne relève pas du mythe. Des
certains comportements qui vont favoriser l’efficacité de leur
résultats de recherches réalisées en milieu organisationnel
équipe (c’est-à-dire des comportements productifs) et d’autres
confirment que cette forme d’aménagement du travail peut
comportements qui vont avoir un effet néfaste sur leur équipe
effectivement être très profitable pour les entreprises. Les
(c’est-à-dire des comportements contre-productifs). Dans le
effets bénéfiques susceptibles de découler des équipes de
même ordre d’idées, certaines pratiques de gestion du respon­
travail ont trait notamment à la capacité des équipes d’aug-
sable de l’équipe faciliteraient le travail en équipe en favorisant
menter la performance financière, d’améliorer la productivité,
l’adoption de comportements productifs par les membres et en
de réduire les coûts et d’accroître l’innovation au sein des
décourageant l’adoption de comportements contre-productifs,
organisations2. L’efficacité des équipes n’est toutefois pas
alors que d’autres pratiques de gestion auraient tendance à
automatique (Allen et Hecht, 2004). Qui d’entre nous n’a nuire au fonctionnement des équipes (voir le schéma 1). Ainsi,
jamais travaillé, ou craint de travailler, avec un collègue qui le présent article permet à la fois d’opérationnaliser les com-
n’assumait pas sa part de responsabilités, qui présentait une portements des membres et les pratiques de gestion du res-
attitude négative ou qui tout simplement bâclait son travail? ponsable de l’équipe qui se révèlent productifs ou qui peuvent
au contraire faire obstacle à ce mode d’organisation du travail.
En plus de clarifier les enjeux du travail en équipe dans les
entreprises, cet article permet d’outiller, sur le plan pratique,
les membres des équipes et leur supérieur immédiat afin
Caroline Aubé est professeure à HEC Montréal, caroline.aube@hec.ca.
qu’ils puissent reconnaître des conduites problématiques dans
Vincent Rousseau est professeur à l’École de relations industrielles
de l’Université de Montréal, vincent.rousseau@umontreal.ca. leur équipe, ce qui les aidera à cibler des interventions appro-
priées pour accroître l’efficacité de leur équipe.

60 Gestion · volume 34 / numéro 2 · Été 2009


Schéma 1
Relations entre les pratiques de gestion, le fonctionnement interne et l’efficacité de l’équipe de travail

Responsable de l’équipe Membres

Pratiques de gestion + Comportements


productives productifs +
– Efficacité
de l’équipe
– –
Pratiques de gestion Comportements
contre-productives + contre-productifs

Note : Le signe – indique que la relation est négative; le signe + indique que la relation est positive.

Cet article se divise en trois parties. La première partie capables de continuer à travailler ensemble (Hackman et
consiste à expliquer le concept d’efficacité d’une équipe de Wageman, 2005). Ce critère comporte deux facettes, à savoir
travail. La deuxième partie, quant à elle, concerne le fonction- la capacité d’adaptation de l’équipe et l’intention des membres
nement interne de l’équipe et, plus particulièrement, les compor­ de rester dans l’équipe. La capacité d’adaptation de l’équipe
tements productifs et contre-productifs pouvant être adoptés désigne l’aptitude à faire face à des changements internes
par les membres. Enfin, la troisième partie est consacrée aux (par exemple, l’intégration de nouveaux membres) et externes
pratiques de gestion productives et contre-productives ainsi (par exemple, l’introduction d’une nouvelle technologie) de
qu’à leur impact sur le fonctionnement interne de l’équipe. manière à permettre aux membres de continuer à travailler
ensemble dans l’avenir (Aubé et Rousseau, 2005). L’intention

I Qu’est-ce qu’une équipe efficace? des membres de rester dans l’équipe traduit la volonté de pré-
server l’équipe en tant que système social (Kozlowski et Bell,
L’évaluation de l’efficacité d’une équipe de travail implique 2003). Mentionnons que la viabilité de l’équipe s’avère un cri-
de porter un jugement sur les résultats produits en tenant tère d’efficacité très important pour les équipes dont le coût
compte des résultats attendus (Rousseau et al., 2007). En de remplacement des membres est élevé.
d’autres termes, plus les résultats générés sont conformes La performance de l’équipe, la qualité de l’expérience de
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aux attentes, plus les équipes sont jugées efficaces. Dans le groupe et la viabilité de l’équipe sont des critères d’efficacité
cas des équipes de travail, l’efficacité est généralement envi- complémentaires les uns par rapport aux autres. Sachant que
sagée selon trois types de critères, à savoir la performance de les équipes sont mises en place pour produire des biens ou
l’équipe, la qualité de l’expérience de groupe et la viabilité de des services, la performance de l’équipe est souvent considé-
l’équipe (Hackman et Wageman, 2005). Tout d’abord, la per- rée comme le critère d’efficacité prépondérant. Cela dit, un
formance de l’équipe consiste à évaluer dans quelle mesure niveau de performance élevé pourra difficilement être main-
les biens ou les services produits par l’équipe satisfont aux
tenu si la qualité de l’expérience de groupe ou la viabilité de
normes établies par l’organisation et/ou par les utilisateurs de
l’équipe est faible. De même, un niveau élevé de qualité de
ces produits ou services (Rousseau et al., 2007). Il existe une
l’expérience de groupe ou de viabilité de l’équipe est insuffi-
grande diversité d’indicateurs pour juger la performance d’une
sant lorsque la performance de l’équipe est déficiente. En
équipe, comme la quantité de travail, la qualité du travail, le
conséquence, une équipe de travail est globalement jugée
délai de production et les coûts de production.
efficace lorsqu’elle satisfait à des critères de performance, de
Quant à la qualité de l’expérience de groupe, ce critère qualité de l’expérience de groupe et de viabilité de l’équipe.
d’efficacité indique dans quelle mesure le climat social au sein

I
de l’équipe est positif (Aubé et Rousseau, 2005). Ainsi, une
équipe peut être jugée efficace lorsque l’expérience de groupe
Les comportements productifs
comble globalement les besoins personnels des membres de
et contre-productifs au regard
l’équipe et ne suscite pas de frustration chez ces derniers de l’efficacité des équipes de travail
(Hackman et Wageman, 2005). La qualité de l’expérience de La plupart du temps, une image quasi idyllique du travail en
groupe peut s’évaluer en fonction de plusieurs indicateurs, équipe est présentée dans la documentation, ce qui peut don-
dont la satisfaction des membres envers l’équipe, le dévelop-
ner l’impression qu’il suffit de demander à des individus de
pement professionnel au sein de l’équipe, le niveau d’absen-
travailler ensemble pour qu’instantanément ils connaissent du
téisme dans l’équipe et le roulement volontaire (Rousseau et al.,
succès. L’argument le plus fréquent en faveur du travail en
2007).
équipe renvoie à l’effet de synergie, selon lequel ce mode
Finalement, la viabilité de l’équipe est un critère d’effica- d’organisation du travail permet d’atteindre des résultats supé-
cité qui révèle dans quelle mesure les membres se montrent rieurs à la somme des contributions individuelles. Cependant,

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la réalité n’est pas toujours aussi rose. Pour profiter des avan- informations ou des idées liées au travail, en conciliant leurs
tages du travail en équipe, il importe que les individus sachent divergences et en s’aidant au besoin (Rousseau et al., 2006b).
comment travailler ensemble efficacement et qu’ils en aient la Le soutien interpersonnel regroupe les comportements de
volonté (Rousseau et al., 2006a). coopération, de communication, de soutien psychologique et
de gestion des conflits. Rousseau et al. (2006b) définissent la
Le fonctionnement interne des équipes de travail se carac-
coopération comme étant l’entraide que les équipiers sont
térise par la présence de comportements productifs et de
portés à se manifester en cas de besoin pendant l’exécution
comportements contre-productifs. Alors que les comportements
de leur travail. Cette entraide entre les membres leur permet
productifs favorisent l’efficacité de l’équipe, les comportements
de compléter leurs activités de travail respectives dans des
contre-productifs y nuisent. Naturellement, ces comportements
situations où autrement ils auraient de la difficulté à le faire. La
ne sont pas mutuellement exclusifs à l’intérieur d’une équipe.
communication fait référence, quant à elle, à l’échange au
Ainsi, la présence de comportements productifs n’exclut pas
moment opportun des renseignements ou des idées utiles
la présence de comportements contre-productifs, et vice
concernant la tâche de l’équipe. La libre circulation de l’infor-
versa. Par ailleurs, il appert que la présence de comportements
mation au sein de l’équipe aide les membres à faire adéquate-
contre-productifs risque de décourager la manifestation de
comportements productifs et que ces derniers peuvent contri- ment leur travail. Le soutien psychologique correspond, pour
buer à prévenir l’adoption de comportements contre-productifs. sa part, aux comportements de travail en équipe qui permet-
tent aux individus de manifester leur respect mutuel ainsi que
Quels sont les comportements productifs? leur préoccupation pour le bien-être de chacun. En s’offrant
Les recherches de Rousseau et al. (2006b) ont permis de mutuellement du soutien psychologique, les membres peuvent
déterminer les comportements des membres qui contribuent faire face à des périodes plus difficiles sur le plan émotionnel,
le plus à l’efficacité des équipes de travail. La typologie propo- accroître leur motivation à l’égard du travail à accomplir et ren-
sée concerne uniquement les comportements axés sur le tra- forcer leur sentiment d’appartenance à l’équipe. Enfin, la ges-
vail en équipe, ce qui ne comprend pas les comportements tion des conflits renvoie aux comportements des membres
techniques permettant l’accomplissement de tâches spécifi- permettant de concilier de façon constructive les divergences
ques. Plus explicitement, la typologie de Rousseau et ses col- réelles ou potentielles au regard de leurs préférences, de leurs
laborateurs compte sept types de comportements qui se valeurs ou de leurs intérêts. Les membres ont avantage à
regroupent ultimement en deux catégories plus générales, à gérer leurs mésententes de manière constructive, puisqu’ils
savoir la gestion du travail de l’équipe et le soutien interper- évitent ainsi que la situation conflictuelle dégénère en suscitant
sonnel (voir le tableau 1). La gestion du travail de l’équipe de l’hostilité entre eux.
correspond à la structuration de la réalisation du travail par les
Quels sont les comportements contre-productifs?
équipiers. Cette dimension inclut les comportements sui-
vants : la planification et l’organisation du travail, le suivi du Les recherches sur le fonctionnement des équipes de tra-
travail et le soutien à l’innovation. La planification et l’organisa- vail ont tendance à se restreindre à l’étude des comporte-
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tion du travail renvoient au fait que les équipiers se dotent d’un ments qui favorisent le travail en équipe. De la sorte, l’efficacité
plan de travail collectif décrivant la distribution de leurs activi- des équipes est généralement expliquée par la présence (ou
tés et les méthodes envisagées pour coordonner et compléter l’absence) de ces comportements. Or, d’autres conduites peu­
leur tâche d’équipe dans les délais prescrits. En s’engageant vent également être adoptées par les membres d’une équipe
dans la préparation de leur travail, les membres peuvent s’assu­ et nuire à l’efficacité de celle-ci. Il s’agit des comportements
rer qu’ils ont une représentation semblable de la façon dont ils contre-productifs du travail en équipe.
vont réaliser leurs tâches, ce qui favorise une meilleure coordi-
Aubé et al. (2008) ont élaboré une typologie des comporte-
nation des actions de chacun. Le suivi du travail concerne pour
ments qualifiés de contre-productifs du fait que leur manifes-
sa part l’évaluation de la progression du travail des membres
tation fait obstacle au travail en équipe. Cette typologie compte
de l’équipe. Ces comportements de suivi permettent aux
cinq types de comportements, soit le parasitisme, l’agression
membres de tirer profit des ressources à leur disposition et de
interpersonnelle, la survalorisation personnelle, l’individualisme
s’assurer du respect du plan de travail. Aussi, en effectuant un
et l’utilisation déficiente des ressources (voir le tableau 2).
suivi des progrès réalisés, les membres peuvent réagir plus
Tout d’abord, les comportements de parasitisme consistent à
promptement lorsque la progression du travail est déficiente.
s’en remettre aux autres pour faire son propre travail. Ainsi,
Enfin, le soutien à l’innovation correspond au fait que les équi-
les membres qui adoptent ce type de conduites ont tendance
piers s’approprient des moyens pour faciliter l’intégration de
à ne pas assumer entièrement leurs responsabilités, en tenant
nouvelles pratiques dans l’équipe. Les comportements de
pour acquis que les autres s’en chargeront à leur place. À la
soutien à l’innovation s’avèrent particulièrement utiles lorsque
longue, les comportements de parasitisme peuvent générer
les membres font face à des situations inhabituelles, telles
de la frustration chez les membres qui contribuent le plus au
que le départ d’un des membres, la perte d’un client important
travail collectif et les inciter à réduire progressivement leur
ou le bris d’un équipement.
participation afin de rétablir l’équité des contributions au sein
La deuxième catégorie de comportements productifs a de l’équipe. Les comportements de parasitisme constituent
trait au volet social de l’équipe, c’est-à-dire le soutien inter- des manifestations du phénomène de groupe connu sous le
personnel. Cette catégorie de comportements renvoie aux nom de flânerie sociale (social loafing), selon lequel certains
actions des membres qui optimisent la qualité de leurs interac- équipiers tendent à fournir moins d’efforts lorsqu’ils travaillent
tions en manifestant leur respect mutuel, en partageant des en groupe plutôt qu’individuellement (Latané et al., 1979).

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Tableau 1
Types de comportements productifs au regard de l’efficacité du travail en équipe

Comportements productifs EXEMPLES

Gestion du travail de l’équipe

Planification et organisation • Prendre le temps d’élaborer collectivement des stratégies de travail.


du travail • Clarifier les rôles et les responsabilités de chacun.
• Convenir des méthodes de travail à privilégier.

Suivi du travail • Prendre le temps de se transmettre une rétroaction intra-équipe concernant les forces et les besoins
d’amélioration de chacun.
• Faire le point sur l’état d’avancement du travail.
• Chercher à évaluer les progrès de l’équipe dans la poursuite des objectifs de performance.

Soutien à l’innovation • Prendre le temps de découvrir de nouvelles façons de faire le travail.


• Permettre l’expression de nouvelles idées pendant les réunions.
• Faire preuve d’audace en instaurant de nouvelles pratiques dans l’équipe.

Soutien interpersonnel

Coopération • Offrir de l’aide aux collègues qui éprouvent des difficultés dans leur travail.
• Expliquer à ses collègues comment exécuter certaines tâches.
• Donner des conseils à des collègues afin qu’ils aient plus de facilité à faire leur travail.

Communication • Transmettre à ses collègues les informations nécessaires pour qu’ils fassent leur travail.
• Faire part à ses collègues de ses idées.
• Encourager ses collègues à donner leur opinion dans les réunions d’équipe.

Soutien psychologique • Prendre le temps d’écouter ses collègues qui vivent des difficultés personnelles ou professionnelles.
• Faire preuve de compréhension lorsqu’un collègue vit une situation difficile.
• Offrir son soutien aux collègues en difficulté.
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Gestion des conflits • Prendre le temps de comprendre les différents points de vue.
• Chercher des solutions qui tiennent compte des intérêts de chacun.
• Traiter les malentendus avant qu’ils ne dégénèrent en conflits plus importants.

Le deuxième type de comportements contre-productifs cor­ une source de tensions au sein de l’équipe. Au fil du temps,
respond à l’agression interpersonnelle, c’est-à-dire les conduites les comportements de survalorisation personnelle peuvent aussi
qui portent atteinte à l’intégrité physique ou psychologique d’un réduire la cohésion du groupe, étant donné qu’ils risquent d’être
ou de plusieurs coéquipiers (Aubé et al., 2008). Les comporte- interprétés comme un manque de reconnaissance envers le
ments d’agression interpersonnelle indiquent souvent la pré- travail des collègues.
sence de conflits au sein de l’équipe. En soi, la présence de
conflits dans une équipe n’est pas nécessairement néfaste, Le quatrième type de comportements contre-productifs
puisqu’elle peut être source de créativité et d’innovation. est l’individualisme. Un individu peut être qualifié d’individua-
Cependant, lorsqu’ils sont mal gérés, les conflits peuvent créer liste lorsqu’il ne se préoccupe pas des autres membres de
un climat de suspicion et nuire à l’esprit d’équipe. Les compor- l’équipe, car pour lui c’est «chacun pour soi». Les équipiers
tements d’agression interpersonnelle s’avèrent particulière- individualistes ont tendance à ne pas se soucier des intérêts
ment néfastes dans une équipe du fait que les membres sont de l’équipe lorsque ceux-ci compromettent l’atteinte de leurs
amenés à interagir régulièrement entre eux pour réaliser leur objectifs personnels. Les comportements d’individualisme
travail et que, par conséquent, ils ne peuvent éviter la pré- nuisent au travail en équipe, car les membres qui les adoptent
sence de leurs collègues qui adoptent ce type de conduites. s’engagent peu dans le travail collectif.

En ce qui concerne les comportements de survalorisation Enfin, l’utilisation déficiente des ressources constitue le
personnelle, ils consistent à accorder une importance dispro- cinquième type de comportements contre-productifs liés au
portionnée à sa propre contribution par rapport à celle de ses travail en équipe. Il s’agit de l’utilisation inappropriée que font
collègues. Évidemment, ce type de comportements représente certains individus du matériel et de l’équipement mis à la dis-

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position de leur équipe. Ce type de comportements entrave le À partir d’une analyse de la documentation scientifique sur
travail en équipe en privant les équipiers des ressources la supervision des équipes de travail, il est possible de relever
nécessaires à la réalisation de leurs tâches communes. trois grands types de pratiques de gestion que les responsa-
bles d’équipes gagnent à adopter pour améliorer le fonctionne­

i Les pratiques de gestion d’une équipe : ment interne des équipes, soit la régulation du travail collectif,
la valorisation du travail en équipe et l’établissement de l’auto-
quoi privilégier et quoi éviter?
gestion (voir le tableau 3). La régulation du travail collectif
Nous verrons maintenant comment les gestionnaires peu- regroupe des interventions qui orientent les membres à l’égard
vent optimiser le fonctionnement des équipes dont ils sont du travail à réaliser de manière que l’équipe se conforme aux
responsables en amenant les membres à adopter davantage attentes de l’organisation (Aubé et al., 2006). Il s’agit essen-
de comportements productifs et à diminuer l’apparition des tiellement de la fixation d’objectifs communs, de la transmis-
comportements contre-productifs, mais aussi comment ils sion d’une rétroaction collective et de l’octroi de récompenses
peuvent parfois, sans nécessairement en être conscients, de groupe. Concrètement, la fixation d’objectifs communs
nuire au fonctionnement de leur équipe. consiste à spécifier les résultats que doit atteindre l’ensemble
des membres de l’équipe en fonction d’une échéance donnée.
Les pratiques de gestion à privilégier
La transmission d’une rétroaction collective revient, pour sa
Les recherches montrent que le supérieur immédiat joue part, à fournir de l’information concernant les résultats du tra-
un rôle clé au regard de l’efficacité des équipes de travail
vail et/ou la façon dont le travail est réalisé par l’équipe en tant
(Pearce et Sims, 2002; Zaccaro et al., 2001). En adoptant
que système. L’octroi de récompenses de groupe correspond
des pratiques de gestion appropriées, ce dernier favorise le
à l’attribution d’une conséquence positive à tous les mem-
fonctionnement optimal de son équipe (Burke et al., 2006;
bres. Ces trois pratiques de régulation du travail collectif ont
Katzenbach et Smith, 2005). Cependant, le contraire est égale-
des effets complémentaires sur le fonctionnement de l’équipe.
ment vrai. Plusieurs auteurs sont d’avis qu’une des principales
causes de difficultés dans les équipes est le fait qu’il arrive En effet, les objectifs permettent d’établir clairement les
souvent que les pratiques de gestion ne soient pas adaptées attentes quant aux résultats, ce qui stimule et oriente les
aux particularités du travail en équipe (Einarsen et al., 2007). efforts des membres. De plus, en donnant une rétroaction
Ce constat donne à penser que les pratiques de gestion à pri- périodiquement, le responsable de l’équipe tient informés les
vilégier dans un contexte d’équipes diffèrent, en partie du moins, membres sur la progression du travail au regard des résultats
des pratiques qui se révèlent efficaces dans un contexte de attendus dans la perspective de mettre en évidence les
travail traditionnel où les employés travaillent davantage sur aspects du fonctionnement de l’équipe à conserver et ceux à
une base individuelle. modifier pour s’assurer de l’atteinte des objectifs communs.
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Tableau 2

Types de comportements contre-productifs au regard de l’efficacité du travail en équipe

Comportements
EXEMPLES
contre-productifs

Parasitisme • Arriver en retard aux réunions.


• Feindre d’être très occupé pour ne pas avoir à assumer de nouvelles responsabilités.
• Ralentir son rythme de travail.

Agression interpersonnelle • Parler dans le dos d’un collègue.


• Tenter de faire perdre la face à un collègue.
• Faire circuler de fausses rumeurs.

Survalorisation personnelle • Se vanter de la quantité de travail réalisée en comparaison de celle des autres membres de l’équipe.
• S’attribuer tous les mérites lorsque l’équipe connaît un succès.
• Dénigrer la contribution de ses collègues.

Individualisme • Ne pas se conformer au plan de travail convenu en équipe.


• Tenir compte uniquement de ses propres idées.
• Prendre des décisions sans considérer leur impact sur les autres.

Utilisation déficiente • Gaspiller les ressources mises à la disposition de l’équipe.


des ressources • Briser ou voler du matériel.
• Utiliser l’équipement sans respecter les règles de sécurité.

64 Gestion · volume 34 / numéro 2 · Été 2009


Enfin, le responsable de l’équipe a avantage à récompenser Comme nous l’avons mentionné précédemment, cet arti-
les succès de l’équipe afin de motiver les membres à poursui- cle met l’accent sur les pratiques de gestion qui se révèlent
vre leurs efforts dans la bonne direction. particulièrement importantes dans un contexte d’équipes de
travail et qui relèvent directement du responsable de l’équipe.
Le deuxième type de pratiques de gestion consiste dans la
Naturellement, les pratiques de gestion qui favorisent l’efficacité
valorisation du travail en équipe. Ces pratiques de gestion cor-
individuelle, dont la transmission de l’information, le coaching
respondent au fait que le supérieur immédiat incite les mem-
et la reconnaissance du travail de chaque employé, ne doivent
bres de l’équipe à travailler ensemble pour mener à terme leur
pas être jetées aux oubliettes lorsque le travail est réalisé en
travail collectif (Burke et al., 2006). Pour y arriver, il peut notam-
équipe (Aubé et Rousseau, 2008). Dans la mesure où ces
ment préciser aux membres les comportements du travail en
pratiques ne nuisent pas à la collaboration, elles demeurent
équipe qui sont attendus et qui seront évalués (par exemple,
très pertinentes en vue d’augmenter l’efficacité individuelle et
la coopération, le soutien psychologique ou la gestion des
l’efficacité de l’équipe.
conflits), prendre le temps d’expliquer les avantages du travail
en équipe et donner l’exemple en adoptant lui-même les Les pratiques de gestion à éviter
comportements en question. Ces pratiques de valorisation du
Il arrive que les responsables d’équipes adoptent certaines
travail en équipe aident à bâtir un climat de confiance et de
interventions pouvant être qualifiées de contre-productives
collaboration dans l’équipe, et permettent de réduire les mani-
du fait qu’elles nuisent au travail en équipe (Einarsen et al.,
festations de la survalorisation personnelle et de l’individua-
2007). Évidemment, l’adoption de pratiques de gestion contre-
lisme dans l’équipe.
productives constitue rarement un choix délibéré de la part
Le dernier type de pratiques de gestion à privilégier dans des gestionnaires. La plupart du temps, ceux qui recourent à
un contexte d’équipe concerne l’établissement de l’autoges- ces pratiques de gestion sont plus ou moins conscients des
tion. Suivant ces pratiques, le supérieur immédiat encourage enjeux propres à la supervision d’équipes de travail ou, à tout
les membres de l’équipe à prendre en charge le fonctionne- le moins, ne savent pas exactement comment adapter leurs
ment de celle-ci (Urch Druskat et Wheeler, 2004). Les prati- interventions à un contexte d’équipe. Il existe plusieurs prati-
ques de gestion associées à l’établissement de l’autogestion ques de gestion susceptibles de restreindre l’efficacité des
dépassent la simple participation à la prise de décision. Les employés, mais cet article est axé sur les pratiques qui s’avè-
responsabilités de gestion les plus fréquemment déléguées rent particulièrement nuisibles lorsque les individus travaillent
aux équipiers ont trait à la détermination de l’horaire de travail en équipe. Comparativement à un milieu de travail traditionnel,
et des vacances, à la planification des tâches, au suivi des acti- où les individus accomplissent l’essentiel de leurs tâches sur
vités de travail ainsi qu’aux relations avec les fournisseurs et une base individuelle, les membres d’une équipe de travail
les clients. En faisant appel à des pratiques d’établissement sont interdépendants dans la réalisation de leur travail et, dans
de l’autogestion, le responsable de l’équipe contribue notam- bien des cas, ils doivent collectivement assumer certaines res-
ment à enrichir le travail des membres en leur déléguant des ponsabilités de gestion. De ce fait, les pratiques de gestion qui
fonctions de gestion et à susciter chez eux un sentiment de compromettent la collaboration ou l’autonomie collective sont
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responsabilité envers l’efficacité de l’équipe. généralement moins adéquates dans un contexte d’équipes.
Tableau 3

Pratiques de gestion à privilégier par les responsables de l’équipe

Pratiques de gestion
EXEMPLES
à privilégier

Régulation du travail collectif • Fixer des objectifs communs et spécifier la contribution attendue de chacun des membres.
• Transmettre une rétroaction collective sur les résultats de l’équipe et énoncer des suggestions
d’amélioration.
• Donner des récompenses collectives en fonction de l’atteinte des objectifs.

Valorisation du travail en équipe • Organiser régulièrement des rencontres d’équipe pour favoriser les échanges entre les membres.
• Énoncer clairement les comportements de travail qui sont souhaités au sein de l’équipe (coopération,
soutien interpersonnel, gestion des conflits, etc.).
• Prendre le temps d’expliquer les avantages du travail en équipe (meilleure qualité, travail
plus intéressant, etc.) et l’importance de travailler en équipe pour atteindre les objectifs.

Établissement de l’autogestion • Inciter les membres à trouver eux-mêmes des solutions aux problèmes auxquels ils font face.
• Amener les membres à choisir eux-mêmes les méthodes de travail à privilégier.
• Déléguer graduellement des fonctions de gestion aux membres (établissement de l’horaire de travail,
gestion de la qualité, etc.).

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Les pratiques contre-productives peuvent être regroupées d’ailleurs à l’un des principes de base du travail en équipe qui
en trois types, à savoir la survalorisation de la contribution indi- est de promouvoir la prise en charge par les membres de cer-
viduelle, le favoritisme et l’autocratie (voir le tableau 4). La sur- taines responsabilités de gestion. De plus, en réduisant leur
valorisation de la contribution individuelle fait référence aux marge de manœuvre, les pratiques de gestion autocratiques
interventions qui incitent les membres à se comparer entre génèrent du stress chez les membres de l’équipe, ce qui peut
eux et à vouloir être meilleurs que leurs collègues (Aubé et al., se traduire par des comportements d’agression.
2008). De telles réactions peuvent notamment être provo-
quées en fixant des objectifs individuels difficilement compati-
bles avec les objectifs de l’équipe (par exemple, un membre
dont l’objectif personnel est d’attirer le plus de participants
i Conclusion
possible à un événement, alors que l’un des objectifs de son Bien que le travail en équipe puisse avoir plusieurs effets
équipe consiste à respecter un budget de marketing limité) ou bénéfiques sur les organisations et les individus, on ne peut
encore en octroyant les récompenses uniquement au «meilleur» passer sous silence les défis et les enjeux inhérents à cette
membre de l’équipe. Ce type de pratiques s’appuie sur l’effi- façon de travailler. Dans cette optique, cet article présente un
cacité individuelle au détriment de l’efficacité collective, ce qui modèle intégré des pratiques de gestion et du fonctionnement
risque d’entraîner une compétition intra-équipe. Dans un interne des équipes de travail en milieu organisationnel. Plus
contexte où les individus travaillent essentiellement sur une particulièrement, ce modèle repose non seulement sur une
base individuelle, un climat de compétition favorise la perfor- opérationnalisation des comportements des membres et des
mance de chacun. Cependant, dans un contexte d’équipe, un pratiques de gestion des responsables d’équipes qui favori-
climat de compétition nuit à la collaboration du fait que les sent l’efficacité de celles-ci, mais aussi sur les comportements
membres cherchent à se démarquer de leurs coéquipiers. et les pratiques susceptibles de faire obstacle à ce mode d’or-
Un deuxième type de pratiques de gestion contre-productives ganisation du travail. Ce travail d’opérationnalisation comporte
consiste dans le favoritisme (Einarsen et al., 2007). Dans une évidemment une visée pratique et utile, dans le sens où il
équipe, les interventions discriminatoires qui favorisent cer- débouche sur des façons concrètes d’accroître l’efficacité des
tains membres au détriment de leurs coéquipiers ont tendance équipes, que l’on en soit membre ou supérieur immédiat.
à générer un sentiment d’iniquité et de frustration, ce qui, tôt
Afin d’amener les membres de l’équipe et leur supérieur
au tard, risque d’affaiblir la cohésion de l’équipe. Ainsi, les ges-
immédiat à faire des actions profitables pour leur équipe, il
tionnaires doivent être soucieux de ne pas toujours attribuer
convient notamment de développer des compétences person-
les privilèges aux mêmes membres (par exemple, les respon-
nelles (par exemple, la gestion de soi, la gestion du stress),
sabilités intéressantes, les occasions) et de ne pas concentrer
interpersonnelles (par exemple, le leadership, la communica-
toute leur attention sur les mêmes individus.
tion) et de gestion (par exemple, la prise de décision, l’organi-
Le troisième type de pratiques de gestion contre-productives sation). Les membres peuvent développer ces compétences,
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correspond à l’autocratie (Pearce et Sims, 2002). Les pratiques entre autres, dans le cadre de programmes de formation ou de
de gestion autocratiques, dont le fait de donner des ordres ou consolidation d’équipe. Quant au responsable de l’équipe, il
d’imposer son point de vue, entravent l’autonomie collective. peut lui aussi développer de telles compétences dans des for-
Le fait de restreindre l’autonomie de l’équipe contrevient mations, mais il peut également solliciter des interventions de
Tableau 4

Pratiques de gestion à éviter par les responsables de l’équipe

Pratiques de gestion
EXEMPLES
à éviter

Survalorisation de la contribution • Mettre l’accent sur l’atteinte d’objectifs individuels.


personnelle • Attribuer les succès de l’équipe à un ou quelques membres en particulier.
• Entretenir uniquement des relations un à un avec les membres de l’équipe.

Favoritisme • Accorder plus d’attention à certains membres qu’à d’autres.


• Accorder plus de «privilèges» à certains membres qu’à d’autres (congés, formation, responsabilités,
place dans un comité, etc.).
• Investir uniquement dans les membres qui semblent présenter plus de potentiel.

Autocratie • Monopoliser le temps de parole dans les réunions.


• Prendre les décisions sans consulter les membres de l’équipe.
• Se montrer inflexible dans l’application des méthodes de travail.

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coaching de gestion et de mentorat dans lesquelles il bénéfi- Aubé, C., Rousseau, V., Savoie, A. (2006), «Les interventions régulatri-
cie d’un accompagnement personnalisé qui est réalisé par un ces groupales et le rendement des équipes de travail : un modèle
théorique», Le Travail humain, vol. 69, p. 269-294.
consultant externe ou un gestionnaire plus expérimenté.
Banker, R.D., Field, J.M., Schroeder, R.G., Sinha, K.K. (1996), «Impact
Par ailleurs, cet article met l’accent sur le rôle des mem- of work teams on manufacturing performance: A longitudinal
bres de l’équipe et de leur supérieur immédiat compte tenu du study», Academy of Management Journal, vol. 39, p. 867-890.
fait que ce sont eux qui composent les équipes de travail et Burke, C.S., Stagl, K.C., Klein, C., Goodwin, G.F., Salas, E., Halpin, S.M.
qui sont les plus directement concernés par les défis que sou- (2006), «What type of leadership behaviors are functional in teams?
lève le travail en équipe dans les entreprises. Néanmoins, A meta-analysis», The Leadership Quarterly, vol. 17, p. 288-307.
d’autres acteurs organisationnels, dont les dirigeants, les res- Devaro, J. (2006), «Teams, autonomy, and the financial performance
of firms», Industrial Relations: A Journal of Economy & Society,
ponsables des ressources humaines et les conseillers en ges-
vol. 45, p. 217-269.
tion, peuvent jouer un rôle très important afin de favoriser le
Einarsen, S., Aasland, M.S., Skogstad, A. (2007), «Destructive leadership
succès des équipes. Dans le cas des dirigeants, ceux-ci doi-
behaviour: A definition and conceptual model», The Leadership
vent notamment s’assurer que les valeurs propres au travail Quarterly, vol. 18, p. 207-216.
en équipe sont véhiculées dans toute l’organisation en expli- Glassop, L.I. (2002), «The organizational benefits of teams», Human
quant la pertinence de ce mode d’organisation du travail et en Relations, vol. 55, p. 225-249.
donnant l’exemple (Gratton et Erickson, 2007). Quant aux Gratton, L., Erickson, T.J. (2007), «Eight ways to build collaborative
responsables des ressources humaines et aux conseillers en teams», Harvard Business Review, vol. 85, n° 11, p. 102-109.
gestion, leur rôle consiste essentiellement à adapter les stra- Hackman, J.R., Wageman, R. (2005), «A theory of team coaching»,
tégies de l’entreprise ainsi que les programmes de sélection Academy of Management Review, vol. 30, p. 269-287.
du personnel, de développement du potentiel (par exemple, la Katzenbach, J.R., Smith, D.K. (2005), «The discipline of teams»,
formation, le coaching), de qualité de vie au travail (par exem- Harvard Business Review, vol. 83, p. 162-169.
ple, la consolidation d’équipe) et d’évaluation du rendement Kozlowski, S.W.J., Bell, B.S. (2003), «Work groups and teams in
aux réalités des équipes (Rousseau et al., 2007). De cette organizations», dans Borman, W.C., Ilgen, D.R., Klimoski, R.J.
manière, les membres de l’équipe et leur supérieur immédiat (dir.), Handbook of Psychology: Industrial and Organizational
Psychology, vol. 12, Wiley, p. 333-375.
peuvent développer et parfaire leurs compétences, tout en
Kozlowski, S.W.J., Ilgen, D.R. (2006), «Enhancing the effectiveness
prenant conscience du fait que le travail en équipe constitue
of work groups and teams», Psychological Science in the Public
une pratique réellement valorisée dans l’organisation et non Interest, vol. 7, p. 77-124.
une mode passagère.
Latané, B., Williams, K., Harkins, S. (1979), «Many hands make light
the work: The causes and consequences of social loafing»,
Journal of Personality and Social Psychology, vol. 37, p. 822-832.
Notes Mathieu, J., Maynard, M.T., Rapp, T., Gilson, L. (2008), «Team effect-
iveness 1997-2007: A review of recent advancements and a
1. Les recherches théoriques et empiriques qui ont permis l’élabo­ glimpse into the future», Journal of Management, vol. 34, p. 410-
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ration des typologies de comportements de travail en équipe et 476.
de pratiques de gestion présentées dans cet article ont été réali- Pearce, C.L., Sims Jr., H.P. (2002), «Vertical versus shared leadership
sées conjointement par les coauteurs et financées par le Fonds as predictors of the effectiveness of change management teams:
de recherche sur la société et la culture (FRSC), le Conseil de An examination of aversive, directive, transactional, transforma-
recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Centre tional, and empowering leader behaviors», Group Dynamics:
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(2002). Research, vol. 37, p. 540-570.
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des équipes de travail : conception et mesure», Revue canadienne
Références des sciences du comportement, vol. 38, n° 2, p. 120-135.
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vol. 9, p. 189-204. Urch Druskat, V., Wheeler, J.V. (2004), «How to lead a self-managing
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