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TRANSMISSION SYNAPTIQUE

INTRODUCTION
 Principale fonction du système nerveux = réguler rapidement notre
homéostasie
genèse et transmission d’information sous forme d’influx nerveux.

 Cette transmission se fait de neurone à neurone à travers des zones de


communication = synapses (synapsis : point de jonction).

 synapsis = parties de la membrane neuronale par lesquelles 2 neurones entrent


en contact et échangent des informations, en général sous forme chimique.

 Intérêt: comprendre comment le système nerveux accomplit sa fonction de


régulation de l’homéostasie alors que son trajet jusqu’aux organes qu’il
innerve est parsemé de solution de continuité.
I- CONSTITUTION DES SYNAPSES

1 partie présynaptique + 1 fente + 1 partie post-synaptique

 Partie présynaptique comprend


- vésicules synaptiques (30 à 150 nm)
- mitochondries
- spécialisations membranaires sous forme d’épaississement de la
membrane.

 Fente synaptique d’épaisseur variable (~ 30 nm).

 Partie post-synaptique contient également des spécialisations


membranaires.
 Grande variété de synapse chimique dans le SNC, dont
 le type neuromusculaire
 le type neuroglandulaire.

 Mais au plan stricto sensus, synapse = lieu de contact entre


deux neurones.
 Selon la nature des éléments pré et post-synaptiques, on distingue
des synapses

axo-somatiques
axo-dentritique
axo-axonique
dendro-dentritique etc…
 Les caractéristiques des vésicules synaptiques sont aussi variables
petites (30 – 50 mm) et peu denses dans le cas de l’Ach.

au contraire, grandes vésicules (80 – 150 mm) dans les synapses
libérant des peptides

chaque vésicule d’Ach contient de 2 à 10 000 molécules

chaque terminaison présynaptique contient suffisamment de


vésicules pour transmettre souvent plus de 10 000 PA.

Stockage sous forme de vésicules = protection des


neurotransmetteurs contre les enzymes cytoplasmiques
 plusieurs type de vésicules peuvent exister pour un même
transmetteur. Exemple : Les monoamines contenus dans de petites
ou des grandes vésicules.

 Les vésicules synaptiques ne contiennent pas que des


neurotransmetteurs. Les vésicules monoaminergiques aussi
contiennent de l’ATP, des protéines et l’enzyme dopamine-ß-
hydroxylose.

Ce sont les vésicules qui seront mobiliser par l’arrivée du PA.


II- NEUROTRANSMETTEURS
= substance chimique libérée par un neurone au niveau d’une synapse et qui
modifie l’activité d’une autre cellule (neurone ou cellule de l’organe cible)
d’une manière spécifique.
II-1- Classification
 le neurotransmetteur répond en principe aux critères suivants :
être synthétisée par le neurone
être présente dans la terminaison pré-synaptique
être libérée en quantité suffisante pour exercer une action sur le
neurone post-synaptique
reproduire l’effet du neurotransmetteur endogène lorsqu’on
l’applique directement sur le neurone-cible
être inactivée de façon spécifique.
Les neurones qui contiennent plus de 2 neurotransmetteurs sont
nombreux. La combinaison (ou la coexistence ou la co-localisation)
la plus fréquente associe un neurotransmetteur « classique » et une
ou plusieurs neuropeptides.

Les petites molécules à action rapide.


Très nombreux mais la plupart sont loin de remplir, actuellement les
critères
- les amines
- les amino-acides.
L’Ach est synthétisée à partir de choline (origine est alimentaire) et d’acetyl-
CoA (produit par le neurone) par l’intermédiaire de l’enzyme choline-
acetyltransférase.

les neurones cholinergiques possèdent un système de transport à haute affinité


pour la choline qui leur permet de capturer cette substance, y compris
lorsqu’elle résulte de l’hydrolyse de l’Ach par l’Achase (récapture).

Le groupe des catécholamines comprend la dopamine, la noradrénaline et


l’adrénaline.

Dans la glande médullosurrénale (et exclusivement à son niveau) la


noradrénaline subit une dernière transformation qui fournie l’adrénaline.

A coté des catécholamines, il existe la sérotonine et l’histamine


 Un groupe très important de neurotransmetteurs est constitué
d’amino-acides : glycine, glutamate (acide glutamique) et aspartate
(acide aspartique).

 Ces 3 aminoacides sont présents dans toutes les cellules et servent


à la synthèse des protéines. Et peuvent également jouer un rôle de
neurotransmetteur.

 Aspartate et glutamate = 2 puissants transmetteurs excitateurs


 Un autre neurotransmetteur important, le GABA, dérive du
glutamate sous l’action d’une décarboxylase (glutamine acide
décarboylase, GAD).

 Le GABA (cerveau) et la glycine (moelle) = 2 puissants inhibiteurs


agissant sur les canaux Cl-

 Plus de 40 peptides sont candidats au rôle de neurotransmetteur


mais rôle moins connu que celui des petites molécules
Les neuropeptides groupés en de nombreuses familles:
peptides opioïdes, peptides neurohypophysaires, tachykinines, sécrétine,
insuline, somatostatine, gastrines.
 Plusieurs ont été découverts d’abord hors du SNx.
Ex: gastrines et sécrétines
 effets plus prolongés et plus puissants que les petites molécules à action
rapide.
 souvent co-localisés avec des transmetteurs « classiques ».
Ex: VIP + Ach, Somatostatine + GABA ou noradrénaline
 La substance P = neuropeptide appartenant à la famille des takykinines,
présente dans le SNx, en particulier dans les neurones des ganglions
rachidiens dorsaux dont elle serait un des transmetteurs.
 D’autres neuropeptides tels que le vaso active intestinal polypeptide (VIP/,
le cholécystokinine (CCK), neurotensine sont présents dans le SNC
(substance noire, cortex cérébral) et périphérique.
Messagers diffusibles
Aux cotés des transmetteurs « classiques » et des
neuropeptides, une nouvelle catégorie de messagers inter
cellulaire est apparue
Ex:
 monoxyde d’azote (NO)
- action vaso-relaxante sur les artères cérébrales. sa durée de
vie extrêmement brève
- transmettrait les informations du neurone post-synaptique
au neuro présynaptique (message rétrograde)
 adénosine et taurine ne répondent pas à tous les critères qui
leur permettraient d’être admis définitivement parmi les
neurotransmetteurs.
II-2- libération des neurotransmetteurs

 C’est l’arrivée d’un PA au niveau de la terminaison axonale qui


déclenche la libération du neurotransmetteur à partir de ses sites de
stockage.
 ni le Na+, ni le K+ passant par les canaux potentiels-dépendent
responsables du PA, ne sont impliqués dans la libération des
neurotransmetteurs.
 En revanche, cette libération est bloquée si l’on supprime les ions
Ca++ dans le milieu extra-cellulaire.

grande densité de canaux calcium sensibles au potentiel


existe au niveau des terminaisons axonales.
 Lorsque le PA arrive et dépolarise la terminaison, les canaux Na+
s’ouvrent et les ions Ca++ entrent dans celle-ci.
Un courant Ca++ en résulte, peu ample mais ne s’inactive pas.

 L’installation de ce courant calcique prend du temps et se produit en


fait vers la fin du PA Na+/K+.

Ce « retard » à l’ouverture des canaux Ca++ qui est en grande


partie responsable du « délai synaptique ».

 La durée du PA est le facteur qui contrôle l’ouverture des canaux


Ca++ et donc la quantité de neurotransmetteur libérée par le synapse.
Par quel mécanisme le calcium influence t’il la libération du
neurotransmetteur ?
Cette libération est quantique c’est à dire que la terminaison libère le
transmetteur par « paquet » contenant quelques milliers de molécules
Ce quantum représente le contenu d’une vésicule synaptique.
Le Ca+ augmente le nombre de quantums libérés.
théorie quantique de la transmission synaptique.
Chaque PA provoque la libération d’environ 1 à 10 quantums dans les
terminaison des neurones du SNC
Chaque vésicule synaptique contient un quantum de neurotransmetteur.
 La vésicule fusionne avec des sites de libération à la face interne de la
terminaison présynaptique et libére sont contenu par exocytose dans la fente.
Le Ca++ interagit avec les sites de la libération pour faciliter une
fusion réversible des vésicules synaptiques avec les sites.
Cette interaction = mise en jeu de la calmoduline.

Le Ca++ contrôle aussi la libération des neurotransmetteurs par


d’autres mécanismes:
 Les récepteurs présynaptiques peuvent être activés par des
transmetteurs libérés dans la fente synaptique. Dans certains cas,
ils sont sensibles à leur propre neurotransmetteur et on les
appelle des auto-récepteurs.
 Ces récepteurs pré synaptiques modulent l’entrée de Ca++ dans
la terminaison et ils jouent donc un rôle capital dans la régulation
de la libération des neurotransmetteurs.
Les autres mécanismes de contrôle de l’entrée de Ca++ dans les
terminaisons est l’inhibition présynaptique
 repose sur l’existence d’une augmentation de conductance pour
les ions chlore déprimant l’amplitude du PA
 diminuent ainsi l’entrée d’ion Ca++ dans la terminaison
axonale. Ex: synapse axo-axonique .
II-3- Elimination
 Pour une transmission synaptique normale, un mécanisme doit
terminer l’action du neurotransmetteur.
 3 types de mécanismes permettent l’élimination du
neurotransmetteur libéré :
 diffusion = mécanismes essentiel qui permet d’arrêter l’action
des neuropeptides. Est associée à une protéolyse par les
peptidases extra-cellulaires
 recapture par les terminaison présynaptiques
(synapses monoaminergiques et amino-acides)
 dégradation permet d’arrêter l’effet de l’Ach grâce à Achase
- la choline issue de cette dégradation est recaptée
- Les monoanines sont métabolisées, après leur recapture, par des
mécanismes enzymatiques impliquant au moins deux enzymes: COMT et MAO
III- RECEPTEURS

L’action du neurotransmetteur libéré implique qu’il puisse se fixer sur un site


spécialisé de la membrane post synaptique

 Ce site spécialise = récepteur = complexe protéique qui reconnaît le


neurotransmetteur.

 02 catégories de récepteurs selon leur localisation dans la synapse:


 les post-synaptiques permettent la transmission de l’information du neurone
pré au neurone post-synaptique.
 Les pré-synaptiques modulent la libération de neurotransmetteurs.
un neurotransmetteur libéré dans la fente synaptique a un rôle inhibiteur sur
sa propre libération, par l’intermédiaire des récepteurs présynaptiques
(autorécepteurs).
C’est le récepteur qui détermine si une synapse est excitatrice ou
inhibitrice, non le neurotransmetteur. En effet, c’est le récepteur qui
va « traduire » la fixation du transmetteur en terme d’ouverture des
canaux ioniques ou de modification métabolique.

Le même neurotransmetteur peut avoir des effets différents dans


différentes parties du cerveau, en fonction des récepteurs sur lesquels il
se fixe.
III- 1- Récepteurs canaux
 Ils contrôlent les perméabilités ioniques.
Ex: récepteur nicotinique de l’Ach
 complexe protéique constitue à la fois le site de fixation du transmetteur et
le canal ionique qui s’ouvre pour laisser le passage aux ions.

 C’est donc un canal contrôlé chimiquement

 chaque récepteur nicotinique peut fixer deux molécules d’Ach sur ses 2
sous-unités Alpha. L’augmentation de perméabilité qui résulte de la fixation
du transmetteur est donc à un réarrangement des sous-unités.

 Son canal du récepteur nicotinique n’est pas très sélectif puisqu’il accepte
les ions Na+, K et certains cations divalents, comme le Ca++
 C’est une dégradation accélérée de ce récepteur la myasthénie.
ROC
VDC
 Les récepteurs du GABA sont de deux types : GABA – A et B.
 Le GABA-A a une analogie avec le récepteur nicotinique.

 Il comprend outre le site de fixation du transmetteur, un canal perméable


aux ions chlore, mais également des sous-unités qui fixent des molécules
comme les anxiolytiques (diazépam), des substances anesthésiques
(barbiturique) et certains stéroïdes.
 Il existe une interaction entre les différentes parties de ce complexe
récepteur. La fixation du GABA influence celle des autres molécules
(benzodiazepine ou barbiturique) et vice-versa.

Le récepteur de la glycine a une structure très proche de celle du récepteur


GABA-A.
III- 2- Récepteurs couplés aux protéines

Ils ne déclenchent pas directement des modifications de perméabilité ionique.

Lorsqu’ils fixent le transmetteur, ils entrainent la formation de seconds


messagers intracellulaires.

L’effet biologique de l’interaction transmetteur-récepteur se fait par


l’intermédiaire de ce second messager dont il existe 3 catégories :
l’AMPC active les protéines-kinase qui phosphorylent des protéines
intracellulaire.
Le diacylglycérol active une kinase nommée protéine kinase C.

Grâce à ces phosphorylations, l’activité des enzymes des protéines


régulatrices constituant des canaux ioniques peut être modulée.
IV- CARACTERISTIQUES POST-SYNAPTIQUE DE LA
TRANSMISSION DANS LE SYSTEME NERVEUX

IV- 1- Caractéristiques de la transmission


Dans la synapse chimique, la transmission de l’information est unidirectionnelle :
partie pré-synaptique partie post-synaptique .

IV- 2- mécanismes post-synaptiques

La plupart des motoneurones de la corne antérieure reçoivent des stimulations


provenant des fibres Ia issues des muscles que les motoneurones innervent. Ces
stimulations déclenchent des PPSE (dépolarisation d'environ 1mv)
Si la stimulation est appliquée par une fibre Ia provenant d’un muscle
antagoniste, on enregistre au contraire une hyperpolarisation : c’est un PPSI.
L’état d’excitation du motoneurone dépend de la somme algébrique des
multiples PPSE et PPSI que déclenchent les différences stimulations

Le PPSE est dû à l’ouverture des canaux perméables aux ions Na+ et K+

Au cours du PPSI, le neurotransmetteur inhibiteur ouvre des canaux


perméables aux ions chlore hyperpolaristion de la membrane

Le principal neurotransmetteur de l’inhibition dans le SNC est le GABA. La


glycine joue ce rôle au niveau de la moelle.

L’activité neuronale dépend de l’intégration des différents potentiels


synaptiques excitateurs et inhibiteurs qui agissent sur un neurone donné
sommation spatiale.
sommation temporelle.
V- FACTEURS INFLUENCANT LA TRANSMISSION

V- 1- FACTEURS PHARMACOLOGIQUES
Ce sont les anxiolytiques, les hypnotiques, les anti dépresseurs et les
neuroleptiques (psychoses)

 les anxiolytiques (benzodiazépine) agissent sur le récepteur GABA –A


modulant ainsi l’action du GABA
 les barbituriques se fixent sur 2 des sous-unités et permettent une fixation
plus efficace du GABA .
 les anti dépresseurs inhibent la recapture des différentes monoamines
augmentation de la disponibilité de ces neurotransmetteurs au
niveau des synapses
 les neuroleptiques bloquent les récepteurs dopaminergiques
CONCLUSION

La transmission synaptique fait intervenir aussi bien des mécanismes


électriques que des mécanismes chimiques.

Les premiers sont dominés par le rôle prépondérant du Ca+ activé par
l’influx nerveux.

Les seconds sont dominés par l’action spécifique des neurotransmetteurs


sur les récepteurs post-synaptiques.

L’application pharmacologique permet de réguler la fonction de certains


organes.

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