Vous êtes sur la page 1sur 10

Dans ce chapitre, nous nous focalisons sur les machines asynchrones triphasées à cage.

Ce type de machine/moteur est très


répandu dans l’industrie, notamment pour toutes les applica=ons à vitesse constante (ou très peu variable), de par tous ses
avantages (faible coût, robustesse et simplicité, pas ou très peu d’entre=en).

La gamme de puissance est très large : de quelques centaines de W à des dizaines/centaines de MW.

Pour les applica=ons à vitesse variable, la commande de la vitesse peut être réalisée par le biais d’un conver=sseur
électronique de puissance, voir le chapitre 5 et le slide 10 du présent chapitre.

Les (pe=ts) moteurs asynchrones monophasés sont couramment u=lisés dans les appareils électroménagers, tels les
tondeuses à gazon. Voir aussi le chapitre 1.

1
Comme déjà vu au chapitre 5, le fonc=onnement des machines asynchrones est basé sur des courants induits (ou de
Foucault).

Sur ce slide, à =tre d’introduc=on, nous regardons les freins de Foucault. Les deux figures prises du Wikipedia montrent des
freins respec=vement à mouvement linéaire et rota=f. La plaque et le disque doivent être conducteurs. Ainsi, lorsqu’ils
« voient » un champ magné=que variable, des courants induits y circulent. La varia=on du champ est due au movement. La
paire d’aimants permanents produit un champ qui est sta=onnaire vis-à-vis de ceux-ci, mais qui est bien variable vis-à-vis de
la plaque et du disque en mouvement, quel que soit le sens du mouvement. A l’arrêt, il n’y a pas de varia=on de flux et dès
lors pas de courants induits.

En fonc=on de la vitesse (non nulle), les courants induits donnent lieu à 1) une force ou un couple freinant et 2) de la chaleur
dégagée dans la plaque ou le disque (conversion de la puissance mécanique en chaleur, tout en respectant la première loi de
la thermodynamique !).

Pour le cas rota=f, la caractéris=que couple-vitesse est ainsi située dans les quadrants 2 et 4, en passant par l’origine (avec
une symétrie par rapport à celle-ci). L’allure de la caractéris=que reviendra plus loin dans le chapitre !

Ce genre de frein peut être u=lisé pour les trains, voir la photo. Là, évidemment, il faut remplacer les aimants permanents
par des électro-aimants (voir le chapitre 3) pour une commande fine du freinage (en ce compris son absence).

2
Comme dis=nc=on principale, les machines asynchrones triphasées ont soit un rotor à cage, soit un rotor bobiné.
Nous regardons d’abord les machines à rotor bobiné, juste ce slide-ci, et ce pour des raisons didac=ques.

Le stator comprend un noyau magné=que (toujours feuilleté) et un bobinage triphasé (à 3 paires de bornes). Voir aussi le chapitre 5. Cet
enroulement est connecté au réseau de 50 Hz, p.ex., et les courants y circulant génèrent un champ tournant à la vitesse de synchronisme
Nsyn (en tr/min), qui dépend du nombre de paires de pôles (p = 1, 2, 3 ou 4).

Le rotor comprend également un noyau magné=que (toujours feuilleté) et un bobinage triphasé. Ce bobinage est connecté en étoile et
accessible via 3 bagues fixées sur l’arbre et 3 balais sta=onnaires. Voir l’image =rée de Youtube.

Le glissement g est une variable très importante dans la modélisa=on de la machine. C’est l’écart rela=f entre la vitesse du rotor, N (en tr/
min), et la vitesse du champ tournant, Nsyn. Les 2 valeurs très par=culières sont :
g = 1 : le rotor est à l’arrêt, vitesse nulle, N=0, Omega=0.
g = 0 : le rotor tourne à la même vitesse que le champ tournant, il y a synchronisme, pas de glissement, N=Nsyn, Omega=Omega_syn.
Le principe de fonc=onnement, basé sur le champ tournant, sera détaillé au slide suivant.

Via les 3 bagues et les 3 balais, l’enroulement rotorique est connecté soit à une résistance 3-phasée (de valeur constante ou variable), soit
à un conver=sseur électronique de puissance (avec une u=lité importante pour les éoliennes actuelles !). Voir la figure en bas à droite.
Mais ceci sort du cadre du cours.

En bas à gauche, le rotor d’une machine à courant con=nu est montré. Une telle machine comprend également des balais, qui frogent sur
le collecteur (un pe=t cylindre ayant plusieurs segments isolés entre eux) monté sur l’arbre. Le collecteur est l’élément caractéris=que et
reconnaissable des machines à courant con=nu. C’est un tout autre principe de fonc=onnement ; il n’y a pas de champ tournant. Voir le
chapitre 7 dans le chapitre 303 (qui ne fait pas par=e de la ma=ère d’examen).

De façon générale : la présence de balais et le contact glissant, cela veut dire usure et maintenance, le risque d’é=ncelles, coût
supplémentaire, moins de compacité, etc. Rien de souhaitable !

3
Les rotors à cage (d’écureuil) comprennent un noyau feuilleté (comme les rotors bobinés) et une cage. Celle-ci est
cons=tuée d’un nombre de barres et de 2 anneaux de court-circuit, le tout en aluminium ou cuivre. Une telle machine est
ainsi beaucoup moins chère que la version à rotor bobiné (pour la même puissance), nécessite pas ou peu d’entre=en, etc.

En cas de glissement, g<>0, les courants induits circulent dans la cage (qui est court-circuitée sur elle-même).

Les différentes figures montrent la construc=on à 4 pages très courante. Souvent un ven=lateur est monté sur l’arbre, et
dans ce cas-là on parle d’auto-ven=la=on. L’air propulsé ou aspiré par le ven=lateur passe soit par l’extérieur de la machine
(qui est alors pourvue d’ailleges de refroidissement), soit à l’intérieur de la machine. Ce dernier cas est uniquement possible
dans des environnements suffisamment propres et protégés (poussières, eau, etc.).

L’enroulement statorique est connecté directement au réseau (via un interrupteur pour une commande ON/OFF), par
l’intermédiaire d’un variateur de vitesse (voir le slide 10), ou encore autrement. Dans la figure en bas à droite, la machine
est représentée par 2 cercles concentriques, celui extérieur représentant l’enroulement statorique, celui intérieur la cage
(non connectée).

La table en bas met en évidence un effet de taille important : le rendement nominal est d’autant plus proche de 100% que la
machine est grande (allant de 1 kW à 5 MW). Ce sont des valeurs de rendement typiques pour des machines à cage avec p=2
(le cas le plus courant) et connectées directement au réseau. On se rend également compte de la grande diminu=on des
pertes nominales, notamment de 22% à 3%.
En cas d’u=lisa=on d’un variateur de vitesse, le rendement nominal est légèrement plus faible suite à des pertes
supplémentaires.

4
Ce slide montre la plaque signalé=que de 4 machines asynchrones triphasées. Les machines 1 à 3 ont un rotor à cage, la machine 4 un
rotor bobiné.
La machine 4, vieille de 100 ans (?), se trouve au labo des machines électriques du bâ=ment L du Solbosch. Aller voir dès que possible !

Ces 4 machines sont/étaient commercialisées comme moteur. La ou les puissances affichées sont dès lors des puissances mécaniques.

De la vitesse nominale Nn et de la fréquence d’alimenta=on nominale f, on peut déduire le nombre de paires de pôles, sachant que le
glissement nominal est faible (et posi=f), à savoir de quelques % (pe=tes machines) à moins d’1 % (grandes machines).

L’enroulement statorique de ces 4 machines doit être connecté soit en étoile, soit en triangle, ce qui donne lieu à 2 tensions nominales
phase-phase (valeur effec=ve) dans un rapport de sqrt(3) =1,73. Les 2 courants de ligne nominaux sont dans le rapport inverse 1/sqrt(3).
Le facteur de puissance nominal est toujours indiqué également ; c’est la même valeur pour les 2 couplages.

Pour la machine 1 :
On calcule la puissance ac=ve nominale (quasiment iden=que) pour les 2 couplages :
P_triangle = sqrt(3) * 220 * 7.5 * 0.82 = 2.343 kW
P_étoile = sqrt(3) * 380 * 4.3 * 0.82 = 2.320 kW
Sa puissance mécanique nominale = 1.8 kW, et son rendement nominal = 1.8/2.33 = 77.2%.
Alimentée à 50 Hz, avec p = 1, 2, 3 ou 4, la vitesse synchrone Nsyn est/serait de 3000, 1500, 1000 ou 750 tr/min.
De sa vitesse nominale Nn = 1410 tr/min, on déduit p = 2, et glissement nominal gn = (1500-1410)/1500 = 90/1500 = 6%.

La figure en bas à gauche montre encore l’aspect typique de ces moteurs (de basse tension, 230/400 V). ABB est l’un des fabricants sur le
marché mondial.
Un aspect construc=f important est la normalisa=on de la hauteur d’axe H, qui importe pour le couplage à la charge. Elle donne aussi une
bonne idée de la taille de la machine.
Pour les machines 1 à 3, H (en mm) est affichée sur la plaque signalé=que : 90, 132 et 160, en ordre croissant avec la puissance
mécanique nominale.

5
Sur ce slide, nous établissons/postulons le schéma équivalent complet classique des machines asynchrones, et le simplifions
ensuite.

Nous faisons l’analogie avec un transformateur triphasé. L’enroulement triphasé du stator (indice s) correspond directement
au primaire (indice 1). Quant à la cage, nous la remplaçons par un enroulement triphasé court-circuité équivalent (indice r)
pour avoir une correspondance avec le secondaire (indice 2). Nous choissisons le nombre de spires de cet enroulement
rotorique fic=f de manière à avoir a=1 et se débarrasser des facteurs de conversion a, 1/a, a^2 et 1/a^2 vus au chapitre 4.

Le schéma équivalent complet a ainsi une topologie symétrique en T, avec l’alimenta=on du côté statorique et le court-
circuit du côté rotorique. La rota=on est modélisée par la division de la résistance rotorique par le glissement, Rr/g.

Remarquer que la conven=on de signe récepteur (ou charge) est adoptée aux bornes statoriques. La flèche de tension,
phaseur Vs, est vers le haut, et le courant, phaseur Is, entre par la borne supérieure. Il s’agit de la première phase, p.ex.
indice a, parmi les 3 (a, b et c).

Remarquer aussi que le courant rotorique Ir est un courant fic=f car l’enroulement triphasé est fic=f.

Parmi les 6 paramètres du schéma équivalents, Rs, Xsd, Xrd et Rr sont pe=ts, tandis que Xm et Rm sont grands. L’omission
de Rm (ou Rm = l’infini) est une approxima=on raisonnable. Celle de Xm ne l’est pas du fait que Xm n’est pas si grand que ça
(du fait de l’entrefer).
Finalement, le schéma équivalent comprenant Xm, Xd et Rr/g est très intéressant car très simple et toujours reflétant le
comportement de base de la machine.

6
Le circuit équivalent permet de calculer (toujours de façon approchée) les courants dans une machine donnée (dont les
paramètres sont connus) et pour un fonc=onnement donné (tension d’alimenta=on donnée et vitesse donnée).

En cas de synchronisme, g=0, avec Rr/g infini, le circuit équivalent confirme bien qu’aucun courant ne circule dans le rotor
(ou la cage). Le courant statorique est alors égal au courant magné=sant, qui est rela=vement faible (25% à 50% du courant
nominal à tension nominale).
L’essai correspondant permet d’iden=fier Xm et Rm, tout comme lors de l’essai à vide d’un transformateur. Lorsque Rm est
négligée, le courant statorique est en quadrature arrière sur la tension statorique, voir le diagramme phasoriel.

A l’arrêt, g=1, la branche rotorique a une faible impédance, notamment par rapport à la réactance magné=sante. Le courant
statorique est alors important, de 5 à 10 fois le courant nominal.

La varia=on du courant statorique avec le glissement, à tension statorique donnée, est montrée sur une figure plus bas (slide
9).

7
Sur ce slide, nous établissons (sans trop de démonstra=on) l’expression du couple en fonc=on du glissement, via le schéma
équivalent très simpifiée et le bilan de puissance.

Ps (en W) est la puissance ac=ve absorbée par la machine. Une frac=on de celle-ci est perdue via la resistance statorique et
les pertes Joule/cuivre associées. La puissance restante traverse l’entrefer. Au rotor, il convient de scinder la résistance Rr/g
en 2 par=es, Rr et Rr*(1-g)/g. La première par=e correspond aux pertes Joule/cuivre au rotor (dans la cage), alors que la
seconde correspond à la puissance mécanique.

La puissance mécanique peut alors être exprimée en termes du courant rotorique et du glissement, tout comme ensuite le
couple.

La première par=e étant inu=le (des pertes), la seconde par=e celle recherchée (puissance mécanique), il s’ensuit que le
rendement dit du rotor est égal à 1-g. Comme le rendement de la machine (fonc=onnant en moteur) est inférieur au
rendement du rotor, il faut que le glissement (nominal) soit faible.

Quant à la courbe couple versus glissement et l’expression du couple (avec le 2 au numérateur et les 2 termes au
dénominateur), montrées en bas du slide, remarquer
• le passage par l’origine (pas de glissement veut dire pas de courant induit et pas de couple)
• la symétrie vis-à-vis de l’orgine, avec un couple posi=f en moteur, et un couple néga=f en générateur
• la par=e centrale, centrée sur l’origine, quasiment droite (due au terme gm/g au dénominateur)
• les par=es hyperboliques, des 2 côtés, dues au terme g/gm au dénominateur
• les couples maximal et minimal, aux glissements +gm et -gm

8
Nous nous focalisons encore sur le fonc=onnement en moteur, en ce compris le démarrage (g=1).

Dans la figure du dessus, 2 axes horizontaux sont présents, celui de la vitesse (p.ex. Omega, en rad/s) et celui du glissement.
La figure comprend la caractéris=que de la machine (la par=e entre g=1 et g=0) et celle d’une charge (à couple quadra=que,
p.ex. un ven=lateur). L’intersec=on est au point de fonc=onnement nominal du moteur asynchrone, à son glissement
nominal (de faible valeur). Cege situa=on est idéale : le moteur est parfaitement dimensionné pour la charge, il n’est ni trop
pe=t (auquel cas il aurait été surchargé et aurait vieilli trop rapidement), ni trop grand (auquel cas il aurait coûté trop cher).

Avec cege charge, qui génère un couple résistant faible à l’arrêt et à faible vitesse, le démarrage est a priori simple.

La figure en bas montre le courant statorique (valeur effec=ve) en fonc=on de la vitesse. Trois vitesses par=culières sont
indiquées : la vitesse nominale (ou le courant est nominal), la vitesse synchrone (courant de 25 à 50% du courant nominal,
pour rappel), et la vitesse nulle (5 à 10 fois le courant nominal, pour rappel).

9
Juste un slide concernant la commande de vitesse au moyen d’un variateur de vitesse.

Il s’agit d’alimenter la machine à une fréquence f variable. La vitesse synchrone, p.ex. Nsyn (en tr/min), est alors
commandée. A priori, il faut changer la tension Vs (valeur effec=ve) dans les mêmes propor=ons. La commande s’appelle
dès lors commande V/f.

La généra=on d’une tension variable (en fréquence et valeur effec=ve), depuis le réseau alterna=f (de 50 Hz p.ex.), est
souvent réalisée en 2 étapes, comme le montre la figure du dessus.
La première étape est le redressement (conversion alterna=f-con=nu) par un redresseur à diodes. La tension redressée est
lissée par un condensateur. Ensuite, un onduleur (conver=sseur con=nu-alterna=f) produit la tension alterna=ve souhaitée ;
ce type de conver=sseur est p.ex. cons=tué de transistors de puissance et de diodes.

La figure en bas à droite inclut 3+1 courbes couple versus vitesse Omega (obtenues en faisant un nombre de
simplifica=ons) :
• moteur alimenté à la tension nominale (en fréquence et en valeur effec=ve)
• moteur alimenté à 50% de la tension (en fréquence et en valeur effec=ve), p.ex. 25 Hz au lieu de 50 Hz, où l’on remarque
un simple décalage horizontal, suivant la nouvelle vitesse synchrone (à 50% de la valeur ini=ale)
• moteur alimenté à une fréquence au-dessus de la fréquence nominale, p.ex. 70 Hz au lieu de 50 Hz, mais à la tension
nominale (valeur effec=ve, voir la figure en bas à gauche), où l’on remarque une déforma=on de la courbe et notamment
un couple maximal plus faible que nominalement
• la courbe de charge, avec 3 points de fonc=onnement de régime établi suivant la fréquence d’alimenta=on du moteur

10

Vous aimerez peut-être aussi