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I – La défense de Socrate
Socrate affirme qu’il est entièrement ignorant de la façon dont il faut parler devant les
tribunaux. Il se contentera donc de dire la vérité en parlant comme il le fait
habituellement. Il indique ensuite les deux grandes divisions de son propos : il
répondra d’abord aux attaques anciennes propagées depuis longtemps contre lui ; il
examinera ensuite les plaintes récentes de ses accusateurs.
D’où viennent donc ces rumeurs qui se sont propagées sur son compte ? C’est qu’un
jour, ayant été proclamé le plus sage des hommes par l’oracle de Delphes, il a voulu
vérifier ce qui lui avait été révélé. Il se mis alors à interroger les concitoyens qui étaient
considérés comme les plus sages : les hommes d’État, les poètes, puis les artisans.
Il a découvert que ces personnes prétendaient avoir des connaissances mais que
finalement ils étaient aussi ignorants que lui. Il a ainsi reconnu qu’il était plus sage
qu’eux puisqu’ il ne croyait pas savoir ce qu’il ignorait. C’est pour cela que l’on attribue
à Socrate cette phrase devenue symbole du philosophe « je sais que je ne sais pas ».
Les différents interlocuteurs de Socrate se sont sentis « ridiculisés » et ils sont à
l’origine de la mauvaise réputation de Socrate.
Il apparaît alors que cette façon qu’a Socrate de poser des questions et donc de faire
de la philosophie le met en danger. Néanmoins il continue à poser des questions et à
remettre en question les opinions reçues car il s’est donné comme mission d’aider
ses concitoyens à s’améliorer sur le plan moral. Il se compare à un « taon » qui pique
les Athéniens pour les inciter à réfléchir. Cependant lui demande-t-on s’il veut servir
les intérêts de ses concitoyens, pour quelle raison ne fait-il pas de la politique ?
Socrate répond que sa conscience l’en a détourné, et avec raison ; car avec sa
franchise et son attachement aux lois, il n’aurait pas vécu longtemps.
Socrate a dit ce qu’il avait à dire pour sa défense. Il n’en dira pas plus : il ne recourra
pas, comme les autres accusés, à des supplications qui sont indignes de lui et
indignes des juges, lesquels ne doivent pas céder à la pitié, mais n’écouter que la
justice et leur raison. Il s’en remet donc aux juges et à Dieu pour décider ce qu’il y a
de mieux pour eux et pour lui.
Socrate irrita les juges qui l’avaient reconnu coupable de ces chefs, en leur disant :
« Pour m’être consacré au service de ma Patrie et avoir travaillé à rendre mes
concitoyens vertueux, je propose de me condamner à être logé dans le Prytanée et
nourri aux frais de l’État ». C’est cette provocation qui entraîna sa condamnation à
mort (399 av. J-C.)
II – La condamnation de Socrate
Après ce plaidoyer, les juges votèrent et Socrate fut déclaré coupable par une courte
majorité de soixante voix. Dans les procès comme celui-ci, où la loi ne fixait pas la
peine, l’accusateur en proposait une, et l’accusé, s’il était déclaré coupable, en
proposait une autre, et le jury choisissait l’une ou l’autre, sans pouvoir y rien changer.
Les adversaires de Socrate requéraient la mort. Invité à fixer sa peine, il estima, lui,
qu’au lieu d’une peine, ses services méritaient une récompense, et il demanda à être
nourri gratuitement aux frais de la Cité. Toutefois il accepte de verser une amende
sous la pression de ses amis qui proposent de verser l’argent.