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Chapitre 3 : Le brassage de l’information génétique

Pré requis : gène, allèle, méiose, fécondation, polymorphisme génique, caractéristiques de la reproduction
sexuée.

Introduction:
Lors de la reproduction sexuée, la méiose et la fécondation assurent la transmission des chromosomes
maternels et paternels à la descendance, de même qu’elles réalisent le brassage des chromosomes. Les
individus qui en sont issus sont uniques et originaux, à l’exception des vrais jumeaux.
Comment la méiose et la fécondation réalisent-elles le brassage des chromosomes à l’origine de la
diversité des individus au sein d’une espèce ?

Plan : - phénotype et génotype,


- méiose et brassage des chromosomes,
- fécondation et brassage des chromosomes.

Objectif terminal : Expliquez le rôle de la méiose et de la fécondation dans le brassage des gènes à
l’origine de la diversité des individus au sein d’une espèce.

1- Phénotype et génotype
Problème : Quelle relation peut-on établir entre génotype et phénotype ?

Activité 2. Génotypes et phénotypes


(Bordas (1994), pp. 46,47 ; fig. 1, 2, 3 et 4).
Consignes :
1. Après avoir rappelé les définitions des termes phénotype et génotype, expliquez l’expression
« le phénotype est l’expression du génotype » (fig. 1 et 2).
2. Après avoir écrit le génotype des souris grises et blanches de la lignée pure et le génotype des
souris grises hybrides, indiquez le phénotype qui révèle sans ambiguïté le génotype (utiliser
les conventions d’écriture proposées dans la figure 3).
Expliquez les résultats obtenus en écrivant les génotypes des gamètes produits (sans se
préoccuper du sexe de l’individu).
3. Montrez que le croisement-test (fig. 4) permet de déterminer exactement le génotype d’un
individu de phénotype dominant.

Bilan de l’activité 2
Le génotype d’un être vivant a pour support une séquence précise de nucléotides sur la molécule
d’ADN. Cette séquence correspond à un (des) gène(s) possédant parfois plusieurs versions différentes
ou allèles. Chaque gène occupe un emplacement précis ou locus sur un des chromosomes d’une paire
(les homologues).
Un allèle fonctionnel gouverne la synthèse d’un polypeptide. Ce dernier conditionne (seul ou
associé à d’autres polypeptides) un caractère phénotypique (c'est-à-dire un caractère morphologique,
physiologique ou biochimique) observable chez un individu.
- Chez les organismes haploïdes. (exemple : Sordaria)
Chaque cellule ne possède qu’un allèle de chaque gène. Si un allèle est fonctionnel dans une
cellule, celle-ci présente le caractère en relation avec ce gène allèle.
- Chez les organismes diploïdes (exemples : l’Homme, le maïs)
Toutes les cellules possèdent pour chaque gène deux allèles présents sur les deux chromosomes
homologues.
Si l’organisme est homozygote pour le gène considéré (il possède deux allèles identiques), son
phénotype est déterminé par l’unique version qu’il possède.
Si l’organisme est hétérozygote pour le gène considéré (il possède deux allèles différents), son
phénotype peut être déterminé par un des allèles (celui qui s’exprime est dominant, l’autre est
récessif), ou correspondre à l’expression des deux allèles : on parle alors de codominance.
2- Méiose et brassage des gènes.
2.1. Méiose et brassage intrachromosomique
Problème : comment expliquer l’apparition de périthèces hybrides lors du croisement de deux souches
de Sordaria ?

Activité 3 : la méiose chez Sordaria, un organisme haploïde.


(Bordas (1994), pp. 46,47 ; fig. 1, 2, 3 et 4).
Consignes :
1. Résumez le processus de reproduction de Sordaria (figures 1 et 4 ; pp.48,49).
2. Comparez les différents types d’asques, et à partir de l’observation du déroulement de la
méiose ; émettez une hypothèse sur l’origine des périthèces hybrides de la figure.
3. A partir des figures 1 et 2 (page 50), décrire et définir un crossing-over.

Bilan de l’activité 3 :
L’observation de la méiose chez Sordaria met en évidence le brassage intrachromosomique des
gènes lors de la prophase I, révélé par la disposition des asques.
Le brassage intrachromosomique est assuré par les crossing-over. Au cours de ceux-ci, les échanges de
segments de chromatides homologues à partir de points de contact ou chiasmas, réalisent les
recombinaisons des chromosomes, et permettent ainsi l’apparition de nouvelles associations de
gènes si l’individu est hétérozygote pour ces gènes.
Remarque :
La fréquence des crossing-over dépend de l’éloignement des locus. Les études montrent que :
- la probabilité qu’un crossing-over entraîne une recombinaison entre deux gènes est d’autant plus grande
que les locus sont éloignés ;
- le pourcentage de recombinaisons entre deux gènes, statistiquement constant, mesure indirectement la
distance entre deux locus.
- L’unité utilisée pour évaluer la distance entre gènes liés (les deux loci portant ces gènes) est l’unité
génétique (uG) anciennement appelée centimorgan (cM).

2.2. Méiose et brassage interchromosomique


Problème. Quelle est la conséquence de la disjonction indépendante des chromosomes homologues
lors de la méiose ?

Activité 4 : Méiose et distribution des chromosomes.

Consigne.
Activité 4 (bis). Brassage interchromosomique lors de la méiose : exemple de croisement chez les
drosophiles.
(Bordas (1994), pp. 52, 53. figures 1, 2 et 3)
Consigne :
Rappel :
En prenant l’exemple d’une cellule diploïde à 2n = 4 chromosomes, indiquez les différentes combinaisons
possibles qu’on peut avoir à l’issue de l’anaphase I (utilisez des couleurs différentes pour les chromosomes
homologues d’une paire).
A partir des données présentées dans les figures 2 et 3 (p.53), montrez que la disjonction indépendante
des chromosomes homologues lors de l’anaphase I explique les résultats du croisement-test de la
figure 2.
En quoi les informations présentées dans cette activité montrent-elles que la méiose a effectivement
produit un « brassage interchromosomique »?

Bilan de l’activité 4.
Les résultats montrent que lors de l’anaphase I, les chromosomes homologues se séparent et
s’associent aux autres de façon aléatoire: c’est la disjonction indépendante des chromosomes qui
assure le brassage interchromosomique. L’individu hétérozygote produit un nombre de types de
gamètes équiprobable, fonction du nombre de paires de chromosomes. Chaque cellule fille haploïde, le
gamète, reçoit l’un ou l’autre des chromosomes d’une paire et constitue donc une combinaison
originale d’allèles.
Ce brassage est fonction du nombre n de chromosomes c’est-à-dire que le nombre de lots augmente
avec le nombre de chromosomes dans la cellule mère.

3- Localisation chromosomique des gènes


Problème : Comment peut-on déterminer par une analyse judicieuse des résultats d’un croisement, la
localisation des couples d’allèles sur les chromosomes ?

Activité 5: Croisement dans un cas de gènes liés.


(Bordas (1994), pp. 55,56)

Consignes :
1. Expliquez les résultats obtenus lors du croisement de la figure 1 (page 56) en se servant des données
de la figure 2 (page 57).
2. La drosophile mâle présente une particularité inconnue chez les autres espèces : il n’y a pas de
crossing-over au cours de la méiose. Connaissant cette particularité, prévoir ce que donnerait un
croisement-test : hybride F1 mâle X femelle double récessive.

Bilan de l’activité 5 :
L’observation des résultats du croisement-test ou test-cross permet de déterminer quel gamète a été
produit par l’individu, et d’en déduire le type de brassage mis en œuvre.
- si les deux couples d’allèles sont liés c’est-à-dire portés par deux chromosomes homologues et
s’il n’y a pas de brassage intrachromosomique, on obtient des gamètes de type parental
(semblables à ceux des parents) ;
- s’il y a échanges d’allèles entre chromosomes homologues (brassage intrachromosomique), on
obtient des gamètes de type recombinés (différents de celui des parents). Dans ce dernier cas,
il y a eu crossing-over.

Remarque : Dans le cas des gènes liés, les gamètes sont généralement de type parental, les recombinés étant très
minoritaires (les crossing-over sont des accidents rares).

Conclusion : les brassages intrachromosomique et interchromosomique augmentent le nombre de


combinaisons possibles de gènes dans les gamètes. Ils assurent ainsi le brassage de l’information
génétique lors de la méiose et justifient qu’un Homme ne puisse produire deux gamètes identiques.

4. Fécondation et brassage des gènes.


Problème : Pourquoi dit-on que la fécondation amplifie le brassage des gènes ?

Activité 6 : Fécondation et brassage des gènes.


(Bordas (1994), pages 54,55 ; figures 1,2,3 et 4)

Consignes :
À partir des données de la figure 1 (page 54), justifiez l’expression « la fécondation amplifie le
brassage des gènes ».
Montrez que le nombre de cellule-œufs possibles dépend du nombre chromosomique de l’espèce (à
partir de la formule chromosomique 2n), du nombre de gènes de l’espèce et du nombre de locus
moyen par chromosome (chez l’Homme, c’est en moyenne 100 locus par chromosome).

Bilan de l’activité 6.
Lors de la fécondation, seul un spermatozoïde parmi les millions émis par l’homme lors de
l’éjaculation va féconder un ovule (parmi les milliers que peut produire la femme). Le facteur qui
détermine ce choix est le hasard. Dans chacun de ces gamètes, un assortiment unique d’allèles de
différents gènes propres à l’espèce. La cellule-œuf diploïde qui se constitue possède donc une
combinaison originale d’allèles qui feront que l’individu qui en sera issu soit unique. Le nombre de
« cellule-œufs possible » dépend du nombre de gamètes différents que peut produire un organisme,
donc du nombre chromosomique de l’espèce.

Conclusion :
La reproduction sexuée est donc un mécanisme biologique qui, par les divers brassages,
combine d’innombrables façons un bagage génétique lui même modifié par les mutations.
L’extrême diversité au sein d’une espèce vivante en découle.

5. Etude de la transmission des caractères

Rappels : Gène, allèle, allèle dominant, allèle récessif, homozygote, hétérozygote, homogénéité d’une
génération, hétérogénéité d’une génération, lignée pure, hybride.

5.1. Etude de la transmission d’un caractère : le monohybrydisme


5.1.1. Cas d’un organisme haploïde.

Exemple :
On croise deux souches de Sordaria, l’une à spore blanche et l’autre à spores noires. La fructification
donne des asques ci-dessous.
Questions :
- Donnez le génotype de chacune des souches parentales ainsi que celui de la cellule-œuf.
- Schématisez les mécanismes permettant d’obtenir les asques de type 1 et de type 2.

5.1.2. Cas d’un organisme diploïde


5.1.2.1. Hérédité autosomale
- Cas de dominance.
Exemple.
On croise une souris grise de race pure avec une souris blanche de race pure. A la première
génération, on obtient 100 % de souris grises.
On procède alors à un croisement entre deux individus de la première génération, on obtient 75 % de
souris grises et 25 % de souris blanches.
- Expliquez ces résultats.
- Qu’obtiendra-t-on en croisant un individu de la première génération avec une souris blanche ?

- Cas de codominance.
Exemple.
On croise des giroflées à fleurs rouges avec d’autres à fleurs blanches.
A la première génération (F1), on obtient 100 % de giroflées à fleurs roses.
- Expliquez ces résultats.
- Qu’obtiendra-t-on en croisant deux giroflées à fleurs roses ?

- Cas de gène létal.


Rappels : Le gène létal est celui dont l’allèle responsable entraîne la mort chez un individu
homozygote. En génétique, on ne considère pas les morts parmi les vivants.

Exemple.
On croise une souris jaune avec une autre souris de même génotype. On obtient 2/3 de souris jaunes et
1/3 de souris noires.
Si on croise deux souris noires, on obtient exclusivement des souris noires.
- Expliquez ces résultats.
- Qu’obtiendra-t-on en croisant une souris jaune avec une souris noire ?

5.1.2.2. Hérédité gonosomale.


Exemple.
On croise une drosophile femelle de race pure aux yeux rouges avec une drosophile mâle de race pure
aux yeux blancs.
A la première génération (F1), toutes les drosophiles ont des yeux rouges.
On procède au croisement entre une drosophile femelle de race pure aux yeux blancs avec une
drosophile mâle de race pure aux yeux rouges.
Expliquez ces résultats.

5.2. Le dihybridisme

Le génotype d’un être vivant a pour support une séquence de l’ADN correspondant à un (des) gène(s)
possédant parfois plusieurs allèles.
Un allèle fonctionnel gouverne la synthèse d’un polypeptide. Ce dernier conditionne (seul ou
associé à d’autres) un caractère phénotypique (morphologique, physiologique ou biochimique)
observable chez un individu.
- Chez les organismes haploïdes. (exemple : Sordaria)
Chaque cellule ne possède qu’un allèle de chaque gène. Si un allèle est fonctionnel dans une
cellule, celle-ci présente le caractère en relation avec ce gène allèle.
- Chez les organismes diploïdes (exemples : l’Homme, le maïs)
Toutes les cellules possèdent pour chaque gène deux allèles présents sur les deux chromosomes
homologues.
Si l’organisme est homozygote pour le gène considéré, son phénotype est déterminé par l’unique
version qu’il possède.
Si l’organisme est hétérozygote pour le gène considéré, son phénotype peut être déterminé par
l’allèle dominant (l’autre étant récessif), ou correspondre à l’expression des deux allèles : on parle
alors de codominance.

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