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Faculté Des Sciences Juridiques, Economiques et

Sociales d’El Jadida

Professeur Assistant
Sciences Economiques et de Gestion
El Mehdi BELABBES
belabbeselmehdi@gmail.com

Master 2 MRH

Méthodes et outils de la gestion


préventive des emplois et des
compétences
2

Méthodes et outils de la prévention des emplois et


compétences

Objectifs du cours

➢Assimiler les étapes de la démarche de gestion prévisionnelle


des RH

➢ Etre capable de développer une réflexion et une discussion


concrètes en vue de développer l'aptitude à l'analyse et au
diagnostic sur l'emploi et sa gestion

➢ Mettre en œuvre les outils d’aide à la décision en vue de


l’évaluation et l’élaboration des programmes d’actions de
développement des organisations, en matière d’emplois et de
prévisions des compétences
3

Master : Management Ressources Humaines

Plan du cours
➢ Chapitre I : Qu’est ce que la GPEC

➢ Chapitre II : La notion de compétence

➢ Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

➢ Chapitre IV : Outils de GPEC


+
TD et application GPEC
4

Master : Management Ressources Humaines

Références bibliographiques
5

Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Chapitre I : Qu’est ce que la GPEC

1- Définition du concept GPEC


2- Historique
3- L’aspect de la GPEC
4- Objectifs et intérêts de la GPEC
5- Principes
6- Les acteurs et les principaux clés de la GPEC
Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique
Historique

L’aspect
L’aspectde
dela
laGPEC
GPEC

Objectifs
Objectifset
etintérêts
intérêtsde
dela
laGPEC
GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

1- Définition du concept GPEC

« La gestion prévisionnelle des emplois et compétences


(GPEC) est une démarche d’ingénierie des ressources
humaines qui consiste à concevoir, à mettre en œuvre et à
contrôler des politiques et des pratiques visant à réduire de
façon anticipée les écarts entre les ressources et les besoins
de l’entreprise tant sur un plan quantitatif (effectif) que sur
le plan qualitatif (compétence) ».
(Sauret ,Thierry 1993).
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

1- Définition du concept GPEC

En termes plus simples

La GPEC consiste à anticiper à moyen et long terme les


mutations pour en gérer les conséquences en matière de
ressources humaines (volume, compétences, coûts) et à
mettre en place des plans d’action (formation, mobilité,
recrutement, etc.) collectifs et individuels prenant en compte
les anticipations.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

1- Définition du concept GPEC

GPEC (Double dimension)

D. Collective D. Individuelle
 Intégrer les ressources humaines  Permettre à chaque salarié d’être
comme une variable stratégique acteur face au marché

 Maîtriser les évolutions de l’emploi  Elaborer et mettre en œuvre un


à moyen terme d’un point de vue projet d’évolution professionnelle
quantitatif et qualitatif
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

La nécessité du GPEC

• L'accélération des changements des organisations et des métiers,

• La pénurie de main d'oeuvre,

• L'allongement de la vie professionnelle,

• Le choc démographique entraînant de nombreux départs à la


retraite.
Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique
Historique

L’aspect
L’aspectde
dela
laGPEC
GPEC

Objectifs
Objectifset
etintérêts
intérêtsde
dela
laGPEC
GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

2- Historique de la GPEC
➢ La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est issue
d’une évolution de la fonction « ressources humaines ». Elle s’est
progressivement substituée à la traditionnelle « gestion du personnel » aux
finalités avant tout administrative et comptable. Marquée par un taylorisme
rationalisant, la gestion du personnel visait la maîtrise des « frais de
personnel ».

➢ Au milieu des années 70, avec la loi sur la formation professionnelle


continue, apparaît le concept de compétence, qui va modifier radicalement
l’approche des problèmes en matière de gestion des ressources humaines.
Depuis lors, l’enjeu prioritaire de la fonction réside dans l’adaptation des
compétences des salariés aux exigences d’un environnement en continuelle
évolution.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

L’ère de l’entreprise flexible et la gestion (prévisionnelle) des


compétences (années 1990)

L’ère de l’entreprise citoyenne et la gestion prévisionnelle des


emplois (années 1980)

L’ère des relations humaines et la gestion prévisionnelle des


carrières (1970-1975)

L’ère rationaliste et les modèles de gestion prévisionnelle des


effectifs (1960)
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


o L’ère rationaliste et les modèles de gestion prévisionnelle des effectifs (1960) :

➢Période plutôt quantitativiste où les modèles prévisionnels étaient constitués sur


une base numérique se limitant à ce qui est calculable.

➢Cette période a connu un échec et ce pour différentes causes :


• Les professionnels de la gestion du personnel maîtrisaient mal les
techniques
• Les évolutions mises de coté de : L’environnement : développement de la
technologie, de la concurrence, du marché du travail, de la législation
sociale, etc.

➢Système social interne (en particulier les contre-pouvoirs des organisations


syndicales) : L’importance croissante de la population cadre a souligné la
nécessité d’adopter une perspective plus globale et plus qualitative.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

o L’ère des relations humaines et la gestion prévisionnelle des carrières (1970-


1975)

Cette époque a été caractérisée par :

➢Une prévision des affectations individuelles conformes aux besoins de


l’entreprise et aux aspirations des individus à travers la gestion prévisionnelle des
carrières appliquée aux cadres.

➢Ses outils habituels sont la définition de fonction, l’appréciation du potentiel.

Cette conception de la gestion prévisionnelle s’est révélée à l’usage trop centrée sur
les individus et pas assez organisationnelle.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


o L’ère de l’entreprise citoyenne et la gestion prévisionnelle des emplois (années
1980) : ( GPE)

Cette période est caractérisée par l’apparition de certaines crises :


➢Déséquilibre de la situation de l’emploi
➢Aggravation du chômage
➢Déficit sectoriel ou local de la main d’œuvre

D’où la nécessité de les prévenir, la gestion prévisionnelle des emplois est ainsi
considérée comme étant: « Un acte de gestion qui permet à l’entreprise d’accroître
ses compétences, sa réactivité et son adaptabilité aux fluctuations de son
environnement, par une analyse sur le contenu des métiers, l’évolution des
qualifications en relation avec l’organisation du travail, la valorisation de la
compétence et du potentiel individuel et collectif du personnel ».
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

o L’ère de l’entreprise flexible et la gestion (prévisionnelle) des


compétences (années 1990)

➢Le passage d’une visée quantitative et collective vers une approche


qualitative et individuelle :

❖Le développement des démarches de gestion prévisionnelle


s’accompagne progressivement de celui de la notion de compétence.

❖L’adaptation à un environnement durablement turbulent

❖Développer « l’employabilité » des salariés


Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique
Historique

L’aspect de la GPEC
L’aspect de la GPEC

Objectifs et intérêts de la GPEC


Objectifs et intérêts de la GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


3- L’aspect de la GPEC
La GPEC, c'est la conception, la mise en oeuvre et le suivi de politiques
et de plans d'actions cohérents :

➢En Visant à réduire de façon anticipée les écarts entre les besoins et les
ressources humaines de l'entreprise en fonction de son plan
stratégique
➢En impliquant le salarié dans le cadre d'un projet d'évolution
professionnelle.

La GPEC est donc une stratégie pour l'entreprise visant à


s'adapter à son environnement, tout en impliquant ses salariés dans ces
changements.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

La GPEC englobe ainsi la gestion de 4 aspects :

➢ La gestion prévisionnelle des effectifs :

➢ La gestion prévisionnelle des compétences :

➢ La gestion prévisionnelle des emplois :

➢ La gestion prévisionnelle des carrières :


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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


La gestion prévisionnelle des effectifs : Correspondant aux méthodes qui
s'intéressent aux aspects collectifs et quantitatifs de l'évolution d'une population de
salariés.

La gestion prévisionnelle des compétences : Correspondant aux méthodes qui


s'intéressent à l'évolution et au développement des capacités individuelles réparties
dans une population donnée. Elle se préoccupe de l'aspect qualitatif du travail que le
salarié apporte à son entreprise.

La gestion prévisionnelle des emplois : Correspondant aux méthodes qui


permettent d'identifier l'évolution ou les changements dans les contenus et la
structure des métiers, des qualifications et des emplois.

La gestion prévisionnelle des carrières : Correspondant aux méthodes qui


permettent l'identification de parcours indicatifs de carrières aux salariés de
l'entreprise.
Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique

L’aspect de la GPEC

Objectifs et intérêts de la GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

4- Objectifs et intérêts de la GPEC


4.1 Les objectifs de la GPEC :

➢ Une meilleure anticipation de l’adaptation des compétences aux


emplois.
➢ Une meilleure maîtrise des conséquences, des changements
technologiques et économiques
➢ Une meilleure synthèse entre facteurs de compétitivité, organisation
qualifiante et développement des compétences des salariés.
➢ Une meilleure gestion des carrières.
➢ Une réduction des risques et des coûts liés aux déséquilibres.
➢ Des meilleures sélections et programmations des actions d’ajustement
nécessaire.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


4- Objectifs et intérêts de la GPEC

4.2 Les intérêts de la GPEC :

➢ Intérêts pour l’organisme : Le premier objectif est de trouver des moyens de


faire correspondre les compétences de ses salariés à ses besoins futurs,
compte tenu de l’évolution escomptée et des changements prévus.

➢ Intérêts pour les salariés : L’intérêt est de recevoir une revalorisation de leurs
compétences et de leurs contributions personnelles et collectives à la
performance de leur entreprise.

➢ Autres intérêts : La GPEC peut atteindre des objectifs plus larges. Les enjeux
peuvent, en effet, se situer au niveau d’un territoire (bassin, collectivité, Etat)
lorsqu’ils concernent des problématiques sociétales comme l’environnement,
la santé ou encore la sécurité.
Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique

L’aspect de la GPEC

Objectifs et intérêts de la GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


5- Les principes de la GPEC

Les principes clés de la GPEC s’articulent autour des axes suivants,


soulignés par l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des
conditions de travail( France)) :

➢ un dispositif qui prend en compte les enjeux de tous les acteurs: salariés,
directions, IRP (instances représentatives du personnel).
➢ un dispositif concerté, voire négocié : la démarche peut donner lieu à un
accord avec les partenaires sociaux.
➢ un dispositif articulé à la stratégie : La GPEC doit s’inscrire dans la mise
en œuvre de la stratégie édictée par la direction.
➢ un dispositif d’anticipation avant tout : il s’agit d’anticiper l’évolution des
métiers et des compétences dans une perspective à moyen terme ;
➢ un dispositif à distinguer du PSE (Plan social d’entreprise) : la GPEC vise
à réguler en amont les décalages d’effectifs et de compétences alors que le
PSE résout une situation conjoncturelle que l’entreprise n’a pu éviter.
Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

Définition du concept GPEC

Historique

L’aspect de la GPEC

Objectifs et intérêts de la GPEC

Principes

Les acteurs et les principaux clés


de la GPEC
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC

6- Les acteurs de la GPEC

Comme tout projet, la GPEC est une démarche de proximité qui repose sur
une dynamique d'échange, de communication et de partenariat entre les
divers acteurs de l'entreprise. Cela signifie qu'il est très important de
fédérer tous les acteurs de l'entreprise au projet et de les faire participer
autant que possible aux phases d'analyse, de conception et de réalisation.
29

Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


6- Les acteurs de la GPEC
➢ La direction générale :

La mise en œuvre d'une GPEC relève de la responsabilité de


l'employeur. La DG :
 Donne la direction à suivre.
 Clarifie les enjeux et les communique dans l’entreprise.
 Fournit les informations et prend les décisions.

➢ La fonction RH

 Elle joue un rôle de conseil et met à la disposition des


opérationnels des outils et des méthodes.
 Elle aura en charge la rédaction des référentiels métiers et
compétences, l'analyse des écarts entre les emplois et les
ressources, et la proposition d'actions afin de réduire les écarts
de compétences.
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Chapitre I : qu’est ce que la GPEC


➢ Les partenaires sociaux
• Les entreprises de plus de 300 salariés ont pour obligation de négocier
tous les 3 ans sur la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences.
• Lors de la mise en place d'une GPEC, les partenaires sociaux doivent
être informés de l'avancement du projet et des dispositifs mis en
place.
• Leur rôle est de veiller à ce que la mise en place d'une GPEC serve les
intérêts des salariés autant que ceux de l'entreprise. Ils interviennent
généralement sur les actions mises en place.

➢ Les managers
Ils vont être sollicités par la fonction RH lors de la description des
métiers et des compétences associées. Il est primordial, afin que le
projet soit bien accepté par l’ensemble des salariés, que les managers
adhérent.
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Chapitre II : La notion de compétence

Chapitre II : La notion de compétence

Définition de la compétence
1- La compétence individuelle
2- La compétence collective
3- La compétence organisationnelle
4- La compétence territoriale
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Chapitre II : La notion de compétence

Définition de la compétence

Le terme « compétence » est présent dans tous les discours, dans tous les
domaines. C’est une notion complexe, un concept multifacette.

Trois disciplines de gestion l’utilisent :

➢ La GRH s’intéresse aux compétences individuelles des collaborateurs,


➢ Le management aux compétences collectives des équipes,
➢ La stratégie aux compétences clés qui déterminent le cœur de métier
de la firme.
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Chapitre II : La notion de compétence

I- La compétence individuelle

1- Définition

2- Les points clés

3- Catégories

4- Qualification et classification et compétence


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Chapitre II : La notion de compétence

1- Définition

• La compétence individuelle est la combinaison d’un ensemble de


connaissances, de savoir-faire et d’aptitudes qui dans un contexte
donné, permettent d’aboutir à un niveau de performance attendu et
validé.

• En psychologie, les travaux de McClelland (1973) ont présenté la


compétence comme un « ensemble de savoirs, capacités,
comportements, traits de caractère et motivations d’un individu »

• La sociologie du travail a défini la compétence comme un processus


d’apprentissage continu. Stroobants (1994) affirmait : « Il faut
envisager les compétences comme processus et non comme un point
de départ… Deviendra compétent celui qui est habilité à devenir habile
dans un domaine de connaissances »
35

Chapitre II : La notion de compétence

2- Les points clés de la compétence individuelle

➢ La compétence est un savoir agir

➢ La compétence est finalisée

➢ La compétence est une combinatoire

➢ La compétence est contingente

➢ La compétence est dynamique

➢ La compétence nécessite une reconnaissance collective


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Chapitre II : La notion de compétence

➢ La compétence est un savoir agir


La mise en œuvre de la compétence est essentielle. Une fois
identifiée, de façon la plus concrète possible, la compétence
prend son sens par rapport à l’action.

➢ La compétence est finalisée


On est compétent par rapport à un objectif, un résultat à
atteindre. On peut l’évaluer car elle est associée à des échelles,
des étalons, des normes.

➢ La compétence est contingente


Elle est contextualisée à une situation de travail. Sa mise en
œuvre dépend des moyens qui sont mis à disposition. Elle est
effective dans un contexte d’action donné et par rapport à des
normes de référence
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Chapitre II : La notion de compétence

➢ La compétence est une combinatoire

Elle est composée de « catégories », « grains » ou « plus petits


dénominateurs communs ». Différents d’une entreprise à une
autre, ces « atomes » définissent son contenu. Le plus souvent,
ils sont représentés par les savoirs, savoir-faire et savoir être.
En d’autres termes, la compétence transforme des ressources
en performance. La compétence est un processus complexe
car elle met en œuvre de nombreuses interactions entre les
grains qui la composent
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Chapitre II : La notion de compétence

➢ La compétence est dynamique

Pour continuer d’exister et se développer, la compétence


nécessite un apprentissage permanent.

➢ La compétence nécessite une reconnaissance collective

C’est la hiérarchie qui juge la compétence au travers de


l’entretien d’appréciation, du référentiel de compétences et de
l’atteinte des résultats. Sachant que la reconnaissance la plus
adaptée reste la rémunération.
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Chapitre II : La notion de compétence

3- Catégories des compétences individuelles

C’est la hiérarchie qui juge la compétence au travers de l’entretien


d’appréciation, du référentiel de compétences et de l’atteinte des
résultats. Sachant que la reconnaissance la plus adaptée reste la
rémunération.

La compétence se définit autour de différentes catégories (au maximum


cinq dans la plupart des cas), qui peuvent être nommées « compétences
», suffisamment complémentaires et polyvalentes pour intégrer toutes les
spécificités des métiers
de l’entreprise
40

Chapitre II : La notion de compétence

II- La compétence collective

1- Définition

2- Gestion des équipes et compétence collective

3- compétence collective en tant qu’activité


41

Chapitre II : La notion de compétence

1- Définition

La compétence collective représente la compétence que possède une


équipe et se caractérise par six attributs :

➢ Une représentation commune,


➢ Un référentiel commun,
➢ Un langage partagé,
➢ Une mémoire collective,
➢ Un engagement,
➢ Un but à atteindre.
42

Chapitre II : La notion de compétence

2- Gestion des équipes et compétence collective

De nombreuses entreprises favorisent le travail en groupe pour réfléchir à des


méthodes d’amélioration, régler des dysfonctionnements, trouver des
solutions commerciales.

La performance du travail collectif reste aléatoire. Mais lorsqu’une équipe est


productive, il est intéressant d’analyser les raisons de ce succès afin de
reproduire ces conditions si le besoin se présente
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Chapitre II : La notion de compétence

3- compétence collective en tant qu’activité

La compétence collective peut représenter la principale activité de


l’entreprise, qui vendra un savoir-faire collectif.

Les participants mettront en œuvre leurs propres compétences


individuelles, mais en fonction des liens qui se tissent, des relations
antérieures qui lient les personnes, de leurs motivations et des objectifs
personnels, il se créera des compétences collectives propres au groupe
(Dejoux, 2001).

Ce cas de figure se rencontre fréquemment dans les activités de service.


44

Chapitre II : La notion de compétence

III- La compétence organisationnelle

1- Définition

2- Théorie des ressources

3- Théorie des capacités dynamiques

4- Compétences clés
45

Chapitre II : La notion de compétence

1- Définition

Le rapprochement entre GRH et stratégie, dans les années 1980 a


été un terrain favorable à l’émergence du concept de compétence
organisationnelle.

Les dirigeants ont fait évoluer l’entreprise à partir de ses


ressources internes, de son cœur de métier et non plus en se
positionnant uniquement par rapport au marché.

La compétence organisationnelle met en œuvre et combine des


ressources financières, techniques et immatérielles afin d’élaborer
les activités de la firme
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Chapitre II : La notion de compétence

2- Théorie des ressources

La théorie des Ressources ou Resource-based view a permis de proposer une


nouvelle voie pour imaginer la stratégie de l’entreprise et a donné du sens à la
notion de compétence organisationnelle.

Cette théorie prend sa source dans les travaux d’Edith Penrose (1959). L’auteur
s’est penché sur la manière dont les processus internes des firmes affectent leurs
comportements.

Dans ce courant, une firme se définit par rapport à ces ressources tangibles
(disponibilités financières, outils industriels…) et intangibles ou immatérielles
(réputation, savoir-faire, compétences des hommes et des équipes…). Les
compétences organisationnelles permettent de mettre en relation ces différentes
ressources pour arriver à une performance
47

Chapitre II : La notion de compétence

Les compétences organisationnelles

Ainsi, les compétences individuelles et collectives sont un des éléments


constitutifs des compétences organisationnelles
48

Chapitre II : La notion de compétence

3- Théorie des capacités dynamiques

Teece, Pisano et Shuen (1990, 1997) définissent les capacités dynamiques


comme la capacité d’une firme à reconfigurer sa base de ressources pour
faire face aux changements de l’environnement.

L’apport de cette théorie est de préciser le sens et les déterminants des


compétences clés dans l’acquisition d’un avantage
concurrentiel durable.
49

Chapitre II : La notion de compétence

4- Compétences clés

Les compétences clés sont des compétences organisationnelles


spécifiques qui apportent une rente à la firme, c’est-à-dire un
avantage compétitif durable dans le temps.

Hamel et Prahalad (1999) les décrivent comme un ensemble de


savoirs et de savoir-faire qui permettent à l’entreprise de proposer un
produit qui sera source d’avantages pour le client,
50

Chapitre II : La notion de compétence

IV- La compétence Territorielle

Avec la seconde vague des accords GPEC et les politiques d’emploi qui se
sont succédées après la crise de 2008, la notion de compétence
territoriale s’est affirmée dans les discours et les pratiques. On observe
deux tendances de fond complémentaires :
➢ L’introduction par les entreprises de la notion de « territoire »
dans leur déclinaison de la GPEC
➢ L’appropriation de ce concept par des groupements
d’entreprises et des organismes publics
L’objectif poursuivi dans les deux cas reste identique : sécuriser l’emploi
à partir d’une anticipation des parcours professionnels.
51

Chapitre II : La notion de compétence

V- Les interactions entre les niveaux de compétence

Les pratiques de gestion des compétences s’attachent à faire le lien entre


la stratégie, le management et les ressources humaines s’il y a une
implication claire de la direction générale.

➢ Lorsqu’un collaborateur a été détecté comme possédant une


compétence individuelle clé, on peut lui demander de l’expliquer au
groupe, de la transférer afin que plusieurs personnes la possèdent.

➢ Une compétence individuelle ou collective peut devenir une


compétence clé pour l’entreprise. Dans le premier cas, il faudra mettre
en place un processus de remplacement pour ne pas que la firme en
devienne dépendante. Dans le second cas, il faudra identifier les
caractéristiques du groupe pour tenter de reproduire ces conditions
de succès.
52

Chapitre II : La notion de compétence

Le schéma suivant illustre les différentes relations qui peuvent exister


entre les differents domaines de compétences :

Les quatre domaines de la compétence


53

Chapitre II : La notion de compétence

VI- De la compétence au talent :

À partir des années 2000, le concept de compétence a été largement


complété par un nouveau concept, celui de talent.
La compétence est une unité d’analyse qui permet d’évaluer tous les
métiers de l’entreprise et de les répertorier au sein d’un référentiel.
Elle est le socle d’une approche collective des RH alors que le talent
s’inscrit dans une individualisation des RH.
Le talent, représente, la combinaison rare de compétences rares
(Dejoux, Thévenet, 2010)
54

Chapitre II : La notion de compétence

La gestion des talents vient compléter la gestion des compétences en


accordant une place entière aux compétences uniques des
collaborateurs, celles qui ne sont pas inscrites dans la fiche de poste
et qui leur procurent une valeur ajoutée.
55

Master : Management Ressources Humaines

Plan du cours

➢ Chapitre I : Qu’est ce que la GPEC

➢ Chapitre II : La notion de compétence

➢ Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

➢ Chapitre IV : Outils de GPEC


+
TD et application GPEC
56

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

1. Vue de l’ensemble du processus GPEC


2. Phase d’étude
3. Phase d’action
4. Évaluation de la démarche globale
5. Phase d’accords GPEC
Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Vue de l’ensemble du processus GPEC

Phase d’étude

Phase d’action

Évaluation de la démarche globale

Phase d’accords GPEC


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Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

1. VUE D’ENSEMBLE DU PROCESSUS GPEC

➢ La direction,
➢ le DRH,
➢ les RRH,
➢ les managers,
➢ les collaborateurs,
➢ les représentants du personnel et
des intervenants extérieurs
59

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

VUE D’ENSEMBLE DU PROCESSUS GPEC


Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Vue de l’ensemble du processus GPEC

Phase d’étude

Phase d’action

Évaluation de la démarche globale

Phase d’accords GPEC


61

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Phase de l’étude

➢ Déterminer les objectifs et créer l’adhésion

➢ Déterminer les besoins


62

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Phase de l’étude

1- Déterminer les objectifs et créer l’adhésion (Direction/DRH)

Avant de s’engager dans des dépenses et des changements, il est


raisonnable d’identifier précisément les problèmes à résoudre ou les
objectifs à atteindre
➢ problèmes de fidélisation,
➢ problèmes de recrutement,
➢ problèmes de turnover,
➢ problèmes de qualification,
➢ problèmes de pyramide des âges,
➢ problèmes de flexibilité,
➢ de rétrécissement de l’activité,
➢ problèmes de départs à gérer).
63

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

❑ La clarté de la communication, autour d’objectifs précis, constitue un élément


déterminant pour le succès de la démarche.

❑ L’adhésion des collaborateurs à la démarche.

❑ Il est essentiel, de mettre en évidence les raisons pour lesquelles l’entreprise


souhaite s’engager dans la démarche :
➢ on peut vouloir mettre en place une GPEC dans l’optique
clairement affichée d’arriver à un accord avec les partenaires
sociaux
➢ la volonté de développer l’organisation en s’inscrivant dans une
réflexion stratégique prévisionnelle.
➢ on peut s’inscrire dans une logique spécifiquement RH et se
focaliser, dans un premier temps, sur le développement des
compétences des collaborateurs
64

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Phase de l’étude

2- Déterminer les besoins

Un processus de GPEC nécessite de mener parallèlement une réflexion stratégique sur


les compétences à développer dans le futur et un diagnostic sur les compétences en
présence dans l’organisation. Ainsi, une analyse des écarts entre les compétences
requises et acquises permettra de déterminer d’un point de vue quantitatif et qualitatif
les besoins en compétences

➢ Analyse prévisionnelle des compétences requises


➢ Diagnostic des compétences acquises
➢ Passeport compétences ou passeport formation
➢ Analyse des écarts entre les compétences acquises et requises
➢ Détermination du besoin en compétences
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Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Phase de l’étude

2- Déterminer les besoins

a - Analyse prévisionnelle des compétences requises

Il s’agit d’anticiper les compétences utiles pour les activités futures de la firme tout en
prenant en compte les objectifs spécifiques liés à la mise en place de la GPEC dans
l’entreprise. Cette étape nécessite une connaissance de la stratégie à moyen et long
terme afin d’imaginer les compétences qu’il faudra développer compte tenu de
l’évolution des contextes concurrentiels, technologiques et politiques.
66

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

b - Diagnostic des compétences acquises

un état des lieux sur les compétences existantes dans l’entreprise s’avère
indispensable. Dans la plupart des cas, l’entretien annuel et l’analyse des postes
permettent de réaliser ce diagnostic

Les entretiens d’évaluation sont un instrument majeur de la GPEC : Il s’agit d’une


rencontre formelle et préparée entre le collaborateur et le responsable hiérarchique,
qui a pour objectif de mettre en avant les compétences acquises et les besoins de
compétences soulevés par le collaborateur

L’analyse des postes en recensant les habiletés, les aptitudes et les connaissances
nécessaires à l’exécution des tâches
67

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

c - Passeport compétences ou passeport formation

➢ Certaines entreprises ont prévu de créer un « Passeport individuel de


potentiel d’emploi » pour assurer la traçabilité des postes, expériences et
formations acquises et compétences du collaborateur. Ce document pourra servir
de base à une démarche individuelle de validation des acquis de l’expérience.

➢ D’autres entreprises choisissent de proposer à leurs salariés un « passeport


formation » qui est un document personnel rédigé par son titulaire lui
permettant d’identifier et de faire certifier ses connaissances, compétences et
aptitudes professionnelles. Celui-ci est la propriété du salarié
68

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

d - Analyse des écarts entre les compétences acquises et requises

❖ L’évolution des activités

➢ Les métiers en augmentation significative,


➢ Les métiers de l’entreprise pour lesquels la firme doit assurer la pérennité
de ses savoir-faire et compétences vis-à-vis de ses clients et fournisseurs,
➢ Les métiers pour lesquels le recrutement est difficile,
➢ Les métiers où les périodes d’apprentissage sont longues
➢ Les métiers susceptibles de devenir sensibles
69

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

❖ l’évolution des compétences des collaborateurs


La comparaison des compétences requises aux compétences acquises doit se
réaliser d’un point de vue quantitatif et qualitatif.

➢ D’un point de vue quantitatif :

• Possède-t-on suffisamment de compétences aujourd’hui pour être


compétitif ?
• Possède-t-on des compétences en trop grand nombre ?
• Dans les domaines de compétences actuels, possède-t-on suffisamment de
niveaux différents pour les besoins de demain

➢ D’un point de vue qualitatif :

• Quelle est la nature des compétences qui seront déterminantes demain ?


• Des compétences techniques ?
• Comportementales ?
• Des savoirs spécifiques ?
70

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

e - Détermination du besoin en compétences (synthese)

Cette dernière phase de l’étape prévisionnelle est essentielle pour décider avec
précision et cohérence quelles seront les actions de développement des compétences
à mettre en place.

➢ Quelles sont les activités stratégiques aujourd’hui pour l’entreprise et celles qui
vont le devenir ?

➢ Quels sont les métiers sensibles (reconversion, externalisation) ?

➢ Quels sont les nouveaux métiers qui vont devenir intéressants pour la firme ?
71

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

➢ Quels sont les métiers stratégiques aujourd’hui et demain pour l’entreprise ?

➢ Quelles sont les compétences sur lesquelles l’entreprise souhaite investir ?

➢ Quelles sont les compétences en surplus ?

➢ Quelles sont les compétences qui permettront de réaliser des mobilités internes
et/ou externes ?

➢ Quelles sont les compétences les plus recherchées aujourd’hui et demain ?

➢ Quelles sont les compétences les plus nombreuses ? les plus rares ?
Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Vue de l’ensemble du processus GPEC

Phase d’étude

Phase d’action

Évaluation de la démarche globale

Phase d’accords GPEC


73

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


II- Phase de l’action

Phase de l’action

La mise en œuvre des compétences comprend quatre phases complémentaires et


successives :

➢ L’évaluation des compétences,

➢ Le développement des compétences

➢ La reconnaissance des compétences

➢ La capitalisation des compétences


74

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

1. L’évaluation des compétences

L’évaluation des compétences peut se faire dans trois situations distinctes :

➢ Lors des évaluations annuelles

➢ Lors d’un recrutement (Grille d’évaluation / Référentiel de compétences)

➢ Lors de l’intégration du collaborateur dans un nouveau poste ( mobilité


interne)
75

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

2. Le développement des compétences

Les différents moyens mis en œuvre pour faciliter le développement des compétences
et l’employabilité sont les suivants :
➢ L’entretien annuel d’appréciation ;
➢ Des entretiens professionnels ciblés sur une question liée à la carrière ;
➢ Des bilans de compétences pour les personnes souhaitant se reconvertir ou
faire le point sur son projet professionnel ;
➢ Le passeport compétences ou formation ;
➢ La VAE (validation des acquis de l’expérience) ;
➢ L’aide à la mobilité et la connaissance des postes disponibles dans l’entreprise ;
➢ Les périodes de professionnalisation ;
➢ Les actions de formation et de e-learning ;
➢ DIF (droit individuel à la formation).
76

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

3-Reconnaissance et certification des compétences


professionnelles

Une personne engagée dans la vie active et qui souhaite progresser dans sa vie
professionnelle ou se reconvertir, peut faire reconnaître ses compétences, ses
connaissances et les aptitudes qu’elle a acquises dans l’exercice de son métier
par :

➢ un titre professionnel, délivré par le ministère du Travail ;


➢ un certificat de qualification professionnelle (CQP), établie par les
branches professionnelles ou un organisme de formation ;
➢ la validation des Acquis de l’Expérience (VAE) pour faire reconnaître
son expérience professionnelle et les compétences qu’elle a
développées dans son activité depuis au moins un an
77

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

4- La capitalisation des compétences et des connaissances

La capitalisation des compétences et des connaissances vise à sauvegarder


les connaissances acquises et détenues par les collaborateurs dans la pratique
quotidienne de leur activité, principalement les savoir-faire et les retours d'expérience.
Les connaissances sont explicitées puis formalisées. Elles sont ensuite mises à
disposition dans un livre de connaissances ou dans un système informatique de
gestion de connaissances.
Elles peuvent ainsi être exploitées, valorisées par d'autres collaborateurs. Ces actions
de capitalisation évitent de perdre des connaissances :
➢ lors du départ d'experts ou de spécialistes (turn-over, départ en retraite, fin de
contrats de sous-traitants et d'intérimaires,…) ;
➢ avec le temps, les connaissances acquises sur des projets et oubliées
78

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

5- La formation

La formation est le pilier du développement des compétences. Elle interfère dans


toutes les étapes, à tous les moments.
La compétence n’est pas un acquis, c’est un construit en perpétuel devenir que des
actions de formation doivent renforcer pour continuer à exister au présent comme au
futur. Nombreuses sont les actions de formation aux compétences :
➢ Acquisition de nouvelles compétences,
➢ Développement des compétences actuelles,
➢ Evaluation des compétences,
➢ Transfert de compétences.
La politique de formation doit viser à faciliter l’adaptation et l’évolution des
compétences professionnelles des salariés ainsi que l’ouverture vers des mobilités
internes grâce aux actions financées par le plan de formation.
79

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

6. Quelque outils de développement des compétences

a) Le tutorat
b) La gestion de la mobilité
c) Création de bourses d’emplois
d) Création d’espaces mobilité et compétences en interne
e) L’intégration dans le nouveau poste
f) Mobilité externe
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Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

A- Le tutorat

Certaines entreprises (accord La Mondiale, 2006) font participer les seniors


volontaires à des actions de tutorats afin de promouvoir la transmission des savoirs
entre générations. Plusieurs objectifs sont recherchés :

➢ Valoriser l’expérience professionnelle des collaborateurs seniors ;

➢ Organiser le partage des savoirs et des bonnes pratiques acquises par


les tuteurs ;

➢ Maintenir la « mémoire » de l’entreprise en termes de connaissances


des produits, des procédures, des savoir-faire ;
81

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

B- La gestion de la mobilité

Les entreprises favorisent la gestion par la mobilité volontaire interne afin d’apporter
une réponse aux nécessités d’adaptation de l’emploi aux évolutions des métiers et aux
aspirations des salariés

Soulignons que les compétences « transversales », « comportementales »,


communes aux différents métiers de l’entreprise servent très souvent de tremplin
dans le cas de mobilité interne

La GPEC entend favoriser les passerelles entre les métiers, tout en prenant en
compte les itinéraires et les projets professionnels des salariés dans la mesure où ils
sont en conformité avec la stratégie de l’entreprise
82

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Remarque :

▪ Une compétence transversale : est un savoir ou un savoir faire maîtrisé par


plusieurs métiers.

▪ Une compétence technique est partagée par des salariés d’un même corps de
métier.

▪ Les compétence comportementales :  soft skils : Les employeurs sont


majoritairement attirés par ces 3 compétences particulières :
• La capacité à s’organiser et à prioriser les tâches (98 %) ;
• La capacité d’adaptation (94 %) ;
• L’autonomie (93 %)
83

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

C- Création de bourses d’emplois

Le principe de la Bourse à l’Emploi est de diffuser des offres d’emploi en interne,


avant d’ouvrir le recrutement au public,
Ces offres ne sont pas vulgarisés à l’exterieur, c’est-à-dire que seules les personnes
disposant du lien peuvent y accéder. Selon la règlementation, les salariés ne sont
pas prioritaires sur un poste ouvert. Cependant, quelques exceptions existent.
Certains salariés peuvent bénéficier d’une priorité d’embauche sur le poste à
pouvoir s’ils répondent à un de ces critères

➢ Si le salarié en temps partiel veut accéder à un temps plein (et inversement) ou


à un temps partiel plus long, sur un poste de catégorie socioprofessionnelle
identique.
➢ Si l’employé travaille la nuit et souhaite un emploi de jour (et inversement),
sur un poste de catégorie socioprofessionnelle identique.
➢ En cas de reclassement d’un salarié menacé de licenciement économique.
➢ En cas de reclassement d’un salarié devenu inapte à son emploi.
84

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


d- Création d’espaces mobilité et compétences en interne

Quelques principes, couramment utilisés, peuvent être rappelés :

➢ principe du volontariat ;
➢ principe de la communication sur les postes disponibles dans une bourse
d’emplois par exemple ;
➢ priorité donnée aux personnes qui sont sur des métiers sensibles ;
➢ accompagnement d’une mobilité par une formation adéquate

e- Mobilité externe

Dans certains cas, les entreprises peuvent proposer des mutations concertées qui
visent à placer le salarié volontaire à la disposition d’une autre entreprise pendant une
période définie, au terme de laquelle l’entreprise proposera un contrat de travail au
Salarié.
85

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


F- L’intégration dans le nouveau poste

Le succès d’une mobilité tient à la satisfaction ressentie par la personne ayant fait
l’objet de cette mobilité. Les conditions d’accueil sont importantes, c’est pourquoi
certaines entreprises ont choisi de faire appel à :

➢ Un référents techniques : un salarié avec lequel le nouvel arrivant peut


échanger sur les aspects techniques et s’enrichir de son savoir-faire et de son
expérience
➢ Un parrain : chargé d’intégrer socialement le nouvel arrivant dans le site et son
environnement.
86

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Définition du onboarding

L’onboarding est un terme anglais qui signifie littéralement “embarquement”. Ce


concept désigne les processus d’accueil qui sont mis en place par les organisations pour
s’assurer que leurs nouveaux membres soient bien intégrés, qu’ils “embarquent”
correctement dans la structure.

L’onboarding est aussi parfois appelé “socialisation organisationnelle” par les experts du
sujet, puisqu’il renvoie à tous les processus de socialisation qui permettent de s’intégrer
à une organisation
87

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

les objectifs de la mise en place un processus d’intégration

➢ Développer le sentiment d’appartenance

➢ Maintenir l’engagement de l’employé

➢ Réduire l’anxiété et le stress

➢ Pour une bonne productivité dès le départ

➢ Réduire le turnover

➢ Favoriser la communication
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Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

les principaux acteurs de l’intégration

Les agents socialisateurs (supérieurs, collègues,…) aident le nouveau travailleur à


comprendre et à cerner tout une série d’éléments qui lui seront utiles dans l’exercice de
son métier et de son évolution dans l’entreprise. Ces éléments peuvent être formels
comme informels et individuels ou collectifs.

Le responsable RH
Le responsable RH a des obligations formelles et informelles en ce qui concerne
l’intégration des nouveaux travailleurs. C’est le garant du bon fonctionnement du
dispositif du parcours d’intégration, il joue donc un rôle incontestable dans le processus.
De plus, le responsable RH représente son organisation dans sa globalité (valeurs,
normes, culture,…).
Le nouveau travailleur lui-même
Les nouveaux collaborateurs adoptent un comportement proactif pour favoriser eux-
mêmes leur intégration au sein de l’organisation. Ils sont acteurs de leur propre
parcours d’intégration.
89

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Le parrain
C’est la personne la plus importante après la nouvelle recrue, il se positionne en relais
entre le manager, l’équipe et le nouvel embauché. Il est chargé de Transmettre au nouvel
embauché la culture, les valeurs de l’entreprise ainsi que les bonnes pratiques de travail
ainsi que le guider à son poste de travail.
Le manager
Le supérieur hiérarchique est une personne de référence dans le processus de
socialisation d’un nouvel employé. En général, il s’assure personnellement de
l’intégration de la nouvelle recrue, il définit la fonction du nouveau, l’évalue et lui donne
un feed-back sur son travail.
Les collègues de travail
Les collègues sont une source d’informations pour les nouvelles employées, ils pourront
répondre à toutes ses questions relatives au travail.
Les collègues font partie intégrante du processus d’intégration, et c’est certainement à
leur contact, que les travailleurs entrants vont apprendre le plus.
90

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

les enjeux de l’intégration des nouvelles recrues

L'arrivée d'un nouveau collaborateur dans l'organisation est un moment clé, à la fois
pour l'organisation et pour le collaborateur lui-même. La phase d'accueil est plus ou
moins longue et plus ou moins structurée, selon les moyens et la culture de
l'organisation.
L'accueil, individuel ou collectif, est adapté aux besoins du nouvel arrivant.
Les enjeux pour l'organisation
Dans la continuité du recrutement, la phase d'accueil et d'intégration, si elle est bien
conduite, doit permettre de:
➢ Présenter l'organisation (histoire, culture, activités, structure, services.);
➢ Faire découvrir l'environnement direct du poste de travail du nouvel embauché;
➢ Fournir des repères professionnels (informations, formation, tutorat, prévention des
risques.).
L'objectif est d'accompagner la prise de fonction afin de prévenir une démission
prématurée. En effet, le départ d'un nouveau salarié nécessite la relance du processus de
recrutement, souvent long et coûteux pour l'organisation.
91

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Les enjeux pour le nouvel arrivant

La mobilisation rapide du nouvel arrivant dépend beaucoup de la qualité de son accueil.


Il attend, lors de son arrivée dans l'organisation de:
➢ Mieux comprendre son contexte de travail;
➢ S'intégrer plus facilement dans l'organisation et l'équipe;
➢ Etre plus rapidement opérationnel.

Tout nouveau collaborateur intégrant un groupe industriel devra être invité, quel que
soit son poste, à visiter l'usine du groupe pour comprendre le processus de fabrication et
ses contraintes.
92

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Processus d’intégration des nouvelles recrues


93

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Etape 1 : Préparation à l'accueil

La préparation à l'accueil consiste à organiser l'environnement de travail du nouvel


employé. Cette étape, préalable à l'accueil, est importante car l'employé constate qu'il
était attendu et que son arrivée a été planifiée.

Il doit disposer dès son premier jour de travail de tous les documents et outils dont il
aura besoin pour effectuer sa tâche.

Puisque certains secteurs nécessitent une main-d'œuvre spécialisée, une formation


technique soutenue est souvent nécessaire afin de parfaire les connaissances et les
compétences du nouvel employé. Tout doit alors être mis en œuvre pour permettre une
intégration harmonieuse.

Le fait de jumeler l'arrivant à un parrain (un employé déjà en place) permet de faciliter
la transition dans le contexte spécifique du travail. Le choix du parrain doit être
déterminé à l'avance. Il s'agira d'un employé expérimenté, qui sera en mesure de
répondre à toutes les questions que pourrait se poser le nouvel employé
94

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Etape 2 -L'accueil

Le premier contact du nouvel employé avec son environnement de travail physique et


humain est très important, car il conditionne son rapport avec l'entreprise.

L'employé doit se sentir encadré et pris en considération. Il rencontrera d'abord son


supérieur immédiat. Ce dernier lui dressera le profil de l'entreprise. Il transmettra les
renseignements sur l'historique, les valeurs, la clientèle, les services offerts, les membres
du personnel et les comportements souhaités. Puis, il précisera le rôle du nouvel
arrivant. Vous trouverez ci-dessous les points importants à traiter lors de cette
rencontre
95

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Etape 3. L‘intégration

L'intégration est la phase d'appropriation des nouvelles fonctions par l'employé. Au


cours de cette phase, l'employé acquiert les connaissances, les habiletés, les aptitudes et
les valeurs requises pour s'adapter à son nouveau milieu.

C'est le parrain qui accompagne l'employé au cours de cette étape. Le nouvel arrivant
peut ainsi s'intégrer dans l'équipe et connaître ce qui est attendu de lui. L'intégration
peut être enrichie par une formation directement liée aux tâches à effectuer.
96

Chapitre VI : intégration et accueil du nouvel arrivant

Etape 4. Le suivi

Le dernier volet consiste à s'assurer que l'employé est satisfait de son accueil et de son
intégration.

À la suite de la période d'intégration dans les nouvelles fonctions, une rencontre de mise
au point doit être prévue avec le responsable du secteur afin de répondre aux questions
et de soutenir l'employé.

Il est intéressant à cette étape de questionner l'employé sur sa satisfaction face à son
intégration, sur son bien-être au travail et sur ses perceptions actuelles
Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Vue de l’ensemble du processus GPEC

Phase d’étude

Phase d’action

Évaluation de la démarche globale

Phase d’accords GPEC


98

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


III- Phase d’évaluation de la démarche globale
1- Suivi et évaluation régulière

❖ Un suivi régulier doit être mis en place tout au long du processus. Il doit
s’accompagner d’ajustements nécessaires à la mise en œuvre.

❖ Des évaluations d’étapes permettent d’ajuster les objectifs et de rendre compte du


travail accompli. Elles sont nécessaires pour gérer les coûts, pour se concentrer sur
les objectifs au lieu de s’éparpiller dans une instrumentation tentante, pour
crédibiliser la démarche auprès des acteurs, de la direction et des partenaires
sociaux.
99

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


III- Phase d’évaluation de la démarche globale
2- La reconnaissance

Envisageons deux types de reconnaissances :

➢ La valorisation de l’individu

➢ La valorisation du processus de GPEC.


100

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

A- Valorisation de l’individu

Valoriser une compétence signifie :


➢ La reconnaître ;
➢ La payer ;
➢ L’entretenir par de la formation ;
➢ Favoriser une promotion ou une mobilité professionnelle

La reconnaissance peut être symbolisée par :


➢ Une valorisation sociale (félicitation individuelle ou collective)
➢ Une valorisation financière ( Primes)
101

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

B- Valorisation du processus GPEC

Mesurer un processus est bien plus difficile que mesurer une pratique. C’est pourquoi
dans les entreprises, la question de la mesure se résume trop souvent à l’évaluation
des outils utilisés dans la GPEC (fréquence d’utilisation du référentiel de
compétences, taux d’utilisation des formations, pourcentage d’évaluations annuelles
réalisées, etc.)

Certaines entreprises ont choisi de valoriser leur GPEC en l’intégrant dans la norme
ISO 9001 ou à l’inverse
102

ISO 9001 :  Approche processus

ISO 9001  Amelioration continue


103

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

3- La Capitalisation

La capitalisation des compétences consiste à mémoriser, en passant par l’écrit ou


l’informatique, les compétences spécifiques des acteurs qui ont été détectées comme
déterminantes dans leur réussite. Cette étape nécessaire pour gérer les
remplacements, anticiper les besoins,
104

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

2- La Capitalisation

a-Transfert de compétences

Les savoir-faire spécifiques qui résultent de l’adaptation de l’individu à son milieu


professionnel font partie du capital immatériel de l’entreprise, et ce d’autant plus que
celle-ci évolue dans le domaine des services où la compétence fait la différence.

Si la firme veut conserver son patrimoine compétences, elle doit mettre en place des
procédures et des règles qui la protégeront contre le risque de disparition de la
connaissance de ses compétences utiles même si celles-ci partent avec les individus
auxquels elles sont intimement liées (retraite, turnover, démission, licenciement)
105

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

b-Informatisation

Les logiciels de GPEC permettent cette capitalisation collective des compétences


grâce à la mise en ligne du référentiel compétences, à la saisie des entretiens
annuels, à l’utilisation partagée des cartographies de compétences.

Exemple de progiciel GPEC

➢ BIKUPA
➢ TrackStar
➢ TEDS Performance Management
Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Vue de l’ensemble du processus GPEC

Phase d’étude

Phase d’action

Évaluation de la démarche globale

Phase d’accords GPEC


107

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

La signature d’un accord GPEC vise à mettre en place un dispositif de GPEC dans
les grandes entreprises (+ 300 employés). Cette signature n’est pas obligatoire et une
entreprise peut s’investir dans une GPEC sans signer d’accord

On constate, que la plupart des négociations débouchent sur la signature d’un accord.
Dans ce cas, les dirigeants et les représentants du personnel ont pour objectifs de
mettre en œuvre par le dialogue social des actions d’anticipation et de prévision
favorisant :
➢ la sauvegarde du niveau de compétitivité
➢ le maintien des parts de marché
➢ la préservation des emplois
➢ le développement des compétences et de l’employabilité des salariés ;
➢ la gestion de la pyramide des âges
108

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


Accord GPEC

❑ L’accord peut se situer au niveau de l’entreprise ou du groupe. Il faudra préciser


quelles catégories de salariés il concerne. Est-ce que les collaborateurs concernés
par une cession d’entreprise, un transfert d’activité, un reclassement font partie du
périmètre de l’accord ?

❑ Dans la majorité des accords, les dispositions des conventions collectives ne sont
pas remises en cause.

❑ Certaines entreprises ont choisi d’inscrire leur accord GPEC dans la politique de
responsabilité sociale de l’entreprise
109

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC


Synthèse du Processus détaillé de GPEC
110

Chapitre III : Mode d’emploi de la GPEC

Synthèse du Processus détaillé de GPEC

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