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ALGEMEEN RIJKSARCHIEF EN RIJKSARCHIEF IN DE PROVINCIËN

ARCHIVES GÉNÉRALES DU ROYAUME ET ARCHIVES DE L’ÉTAT DANS LES PROVINCES

ARCHIEFBEHEERSPLANNEN EN SELECTIELIJSTEN
TABLEAUX DE GESTION ET TABLEAUX DE TRI

77

ARCHIVES DU
SERVICE PUBLIC FÉDÉRAL
BUDGET ET CONTRÔLE DE LA GESTION

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION


DU TABLEAU DE TRI
2009

par

Geert LELOUP

Bruxelles
2011
ARCHIVES DU
SERVICE PUBLIC FÉDÉRAL
BUDGET ET CONTRÔLE DE LA GESTION

DOSSIER D’ÉTUDE ET DE PRÉPARATION


DU TABLEAU DE TRI
2009

par

Geert LELOUP

Bruxelles
2011
REMERCIEMENTS

L’auteur tient à remercier tous ceux et celles qui l’ont aidé et soutenu lors de la rédaction du
présent tableau de tri.

Ses remerciements s’adressent tout d’abord aux agents du Service Public Fédéral Budget et
Contrôle de la gestion qui, en dépit de leur agenda chargé, ont libéré le temps nécessaire pour
le recevoir, pour expliquer leurs tâches et leurs missions et pour examiner avec lui les
archives papier et numériques qu’ils gèrent. Sans leur collaboration, il n’eût pas été possible
de réaliser ce tableau de tri en si peu de temps. L’auteur entend par ailleurs remercier
M. Alfons Boon, président du SPF Budget et Contrôle de la gestion ainsi que M. Gert
De Smet, directeur général et président faisant fonction du SPF pour avoir donné leur
assentiment à la rédaction d’un tableau de tri pour le SPF. Enfin, ses remerciements
s’adressent aussi tout particulièrement à Mme Elke Blommaert, collaboratrice du Service du
Président, qui, en sa qualité de personne de contact, a contribué à faciliter la collaboration
entre le SPF et les Archives de l’Etat.

En outre, l’auteur tient à remercier ses supérieurs hiérarchiques et ses collègues des Archives
de l’Etat. Dans ce cas également, il a pu compter sur le soutien et le feed-back précieux de M.
Karel Velle, Archiviste général du Royaume, et de Mme Rolande Depoortere, chef de section
de la section « Surveillance et avis ». Il en va de même pour ses collègues de la section en
question, auxquels il a toujours pu recourir pour discuter et évaluer ses décisions.

5
TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ........................................................................................................ 5

TABLE DES MATIÈRES ............................................................................................. 7

LISTE DES SOURCES ET DES OUVRAGES CONSULTÉS .................... 9


Sources................................................................................................................................... 9

Sources imprimées ................................................................................................................. 9

Bibliographie ......................................................................................................................... 9

LISTE DES ILLUSTRATIONS................................................................................ 11

LISTE DES ABRÉVIATIONS.................................................................................. 13

INTRODUCTION ........................................................................................................... 15
CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL ................................................................... 17
Histoire................................................................................................................................. 17

Compétences et activités...................................................................................................... 19

Organisation et fonctionnement........................................................................................... 26

ORGANIGRAMMES ............................................................................................................. 37

PRODUCTION, GESTION ET SÉLECTION DES ARCHIVES .......................................... 57


Principes et concepts fondamentaux de l’archivistique ....................................................... 57

LA production d’archives au sein du SPF ........................................................................... 57

Les principales séries d’archives ......................................................................................... 59

Le concept de sélection........................................................................................................ 60

Les archives conservées ailleurs .......................................................................................... 64

7
8
LISTE DES SOURCES ET DES OUVRAGES CONSULTÉS

SOURCES

AGR: Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances.

SOURCES IMPRIMÉES

Almanach royal, 1908-1920.

Moniteur belge, 1846-2007.

BIBLIOGRAPHIE

BAUDHUIN F., Code économique et financier, Bruxelles, Bruylant, 1942, p. 410-416.

BOURGEOIS P., Le Ministère du Budget (1946-1948). Le Ministère de l’Administration


générale et des Pensions (1948-1949). Organisation et compétences, Bruxelles, Archives
générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Miscellanea Archivistica
Studia 24), 1992, 151 p.

BOURGEOIS P., Le Ministère des Finances. Étude de l’administration centrale et répertoires


des services publics et commissions. Deuxième partie: 1946-1994, Bruxelles, Archives
générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Miscellanea Archivistica
Studia 75), 1995, 451 p.

BRAL G., Het Rijksadministratief Centrum, Bruxelles, Ministère de la Région de Bruxelles-


Capitale. Direction des Monuments et des Sites (Brussel, stad van kunst en geschiedenis 44),
2007, 47 p.

COPPIETERS G., Archiefselectielijst voor het archief van de Federale Overheidsdienst


Kanselarij, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces
(Tableaux de gestion et tableaux de tri), 2008 (en préparation).

CHRISTENS R., Het hotel van Financiën. Geschiedenis van een huis. Wetstraat 12, Tielt,
Lannoo, 1987, 133 p.

De Inspectie van Financiën. 1938-1963, Bruxelles, Ministère des Finances, [1963], 444 p.

DESMAELE B., Le Ministère des Finances. Étude de l’évolution structurelle de


l’administration centrale et de ses organes consultatifs. Première partie: 1831-1945,
Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces
(Miscellanea Archivistica Studia 9), 1990, 239 p.

DUBOIS E., Étude sur le système belge du Budget de l’État: exposé historique et critique,
Bruxelles, Hayez, 1904, 479 p.

Federale Overheidsdienst Budget en Beheerscontrole. Activiteitenverslag 2003, Bruxelles,


SPF Budget et Contrôle de la gestion, 2004, 32 p.

9
Liste des sources et des ouvrages consultés

Federale Overheidsdienst Budget en Beheerscontrole. Activiteitenverslag 2006, Bruxelles,


SPF Budget et Contrôle de la gestion, 2007, 59 p.

Het Ministerie van Financiën en zijn administraties in het algemeen Staatsbestel, Bruxelles,
Ministère des Finances, 1982, 39 p. + annexes.

Histoire des finances publiques en Belgique, Institut belge des Finances publiques, Bruxelles,
Bruylant. Tome 1, 1950, XVI + 663 p. Tome 2, 1954, 491 p. Tome 3, 1955, 463 p. Tome 4:
La période 1950-1980, 1988, 1099 p.

Jaarboek van de administratie van de Begroting en de Controle op de Uitgaven, Bruxelles,


Ministère des Finances, 1998, XXII + 12 p.

JACQUEMIN M., Archief van de horizontale diensten van de FOD Volksgezondheid,


Veiligheid van de Voedselketen en Leefmilieu en van de Hoge Gezondheidsraad: Archief-
selectielijst 2008, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les
Provinces (Tableaux de gestion et tableaux de tri 17), 2008, 110 p.

Le Ministère des Finances. Mission. Structure, Bruxelles, Ministère des Finances, 1973, 39 p.

MATTHIJS H., NAERT F. en VUCHELEN J., Handboek openbare financiën, Anvers,


Intersentia, 1999, 435 p. + index.

MATTHIJS H., Overheidsbegrotingen, Bruges, Die Keure, 1996, XXXI + 278 p.

PARISIS A., Budget - Trésor - Monnaie: les fonctions du Ministère des Finances en
Belgique, Bruxelles, Éditions Wellens, 1953, 275 p.

SENELLE R., "Losse beschouwingen betreffende de ontwikkeling van de administratieve en


de begrotingscontrole in de rijksdiensten, zoals zij werd georganiseerd bij koninklijk besluit
van 5 oktober 1961", in: Rechtskundig Weekblad, Anvers, asbl Rechtskundig Weekblad,
XXVI, 1962, 15, kol. 825-834.

VAN DER MEULEN J., Notice sur le Comité du Budget, s.l., Inspection des finances, 1942,
11 p.

WILLEMS A., Inleidende uiteenzetting over "De Bijzondere Dienst voor Begrotings-
enquêtes" gehouden door A. Willems, Inspecteur-generaal van financiën, op de "Follow-up"
dag voor hogere ambtenaren in de Rijksuniversiteit te Gent, Seminarie voor
Productiviteitsstudie- en onderzoek, op woensdag 28 februari 1968, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1968, 45 p.

WOUTERS N., De Führerstaat: overheid en collaboratie in België, Tielt, Lannoo, 2006, 264 p.

10
LISTE DES ILLUSTRATIONS

1. Photo de la rue Zinner, Bruxelles.


Photo de l’auteur.

2. Photo du bâtiment Esplanade, Bruxelles.


Photo de l’auteur.

3. Photo de la Tour Astro, Bruxelles.


Photo de l’auteur.

4. Photo de la Tour des Finances, Bruxelles.


Copyright Service Public Fédéral Finances.

5. Photo de la rue Royale, Bruxelles.


Photo de l’auteur.

6. Scan d’une page de garde d’un procès-verbal du Comité du Budget


Copyright Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces.

7. Scan d’un agenda du courrier du Service du Contrôle des Dépenses.


Copyright Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les provinces.

11
LISTE DES ABRÉVIATIONS

ABCD Administration du budget et du contrôle des dépenses

AE Archives de l’Etat

auj. aujourd’hui

BSC Balanced Score Card

B&CG Budget et Contrôle de la Gestion

CAE Cité administrative de l’État

CIFB Conférence interministérielle des Finances et du Budget

CMCES Comité ministériel de coordination économique et sociale

CNCP Commission de la Normalisation de la Comptabilité publique

DMS Document Management System

ECOFIN Conseil des Affaires économiques et financières

EMAS Eco-Management and Audit Scheme

ICN Institut des comptes nationaux

IF Inspection des Finances

IPSS Institutions publiques de sécurité sociale

LCCE Lois Coordonnées sur la Comptabilité de l’Etat

MB Moniteur belge

P&O Personnel et Organisation

PV Procès-verbaux

RH Ressources humaines

RMA Records Management Application

SAG Service d’administration générale

SCPST Service commun de la prévention et de la sécurité au travail

SPF Service Public Fédéral

SPP Service Public fédéral de Programmation

TIC Technologies de l’information et de la communication

13
INTRODUCTION

Les archives assurent une double fonction. Elles ont tout d’abord une valeur juridico-
administrative : elles sont essentielles au bon fonctionnement de l’administration et
indispensables pour assurer le devoir d’information et de justification de cette dernière vis-à-
vis de la société. Les archives ont en outre une valeur historique et culturelle potentielle, sur la
base de laquelle les futurs historiens et autres personnes intéressées pourront reconstruire le
fonctionnement d’une institution et son impact sur la société. La loi du 24 juin 1955 relative
aux archives stipule, pour cette raison, que les archives publiques ne peuvent être éliminées
sans l’autorisation préalable de l’Archiviste général du Royaume ou de ses délégués et que les
archives présentant une valeur historique doivent être versées aux Archives de l’Etat. Cette loi
s’applique également au SPF Budget et Contrôle de la gestion. Comme, en pratique il n’est
guère efficace d’organiser ponctuellement la destruction ou le transfert d’archives, la solution
la plus simple réside dans l’élaboration d’un tableau de tri.

QU’EST-CE QU’UN TABLEAU DE TRI ?

Le tableau de tri présente un aperçu systématique de toutes les séries d’archives papier et
numériques constituées par une institution (considérée alors comme une producteur
d’archives). Il mentionne leur délai de conservation administrative au sein de l’institution et
leur destination définitive : il indique quels documents peuvent être éliminés à terme et
lesquels doivent être conservés en raison de leur intérêt historique et être transférés à terme
dans un dépôt d’archives (en l’occurrence, les Archives de l’Etat).

UN OUTIL DE MANAGEMENT

Le tableau de tri constitue l’instrument de base d’une gestion efficace des archives, laquelle
présente d’importants avantages en termes d’efficacité, de réduction des coûts et de limitation
des risques. En effet, un accroissement continu de la masse de documents papier et une
numérisation poussée engendrent un système hybride complexe qui pose un défi en terme de
gestion de l’information. Lorsque les agents décident eux-mêmes (ou sont contraints par les
circonstances de décider) quels documents papier et numériques seront conservés ou non et à
quel endroit, les conséquences pour l’organisation en seront tôt ou tard négatives. Une gestion
non structurée des archives engendre une prolifération de celles-ci avec toutes les dépenses
superflues y afférentes, mais aussi la perte incontrôlée de documents potentiellement
importants. Un tableau de tri constitue dès lors un instrument essentiel de gestion des
documents (records management) et de gestion de l’information¸ et, partant, de gestion des
connaissances au sein de l’organisation. Il offre aux responsables politiques et aux managers
la possibilité de développer une vraie politique en matière de gestion de l’information et de
prévoir les ressources humaines, matérielles et financières nécessaires. Une bonne gestion des
archives permettra en outre de conserver durablement les documents qui présentent une valeur
historique importante sur le plan social, culturel, politique, économique, scientifique ou
technologique, et de transférer ceux-ci à terme dans un dépôt d’archives.

LE CONTEXTE DE LA PUBLICATION

En mai 2008, le SPF Budget et Contrôle de la gestion a pris contact avec les Archives de
l’Etat pour demander si un certain nombre d’archives pouvaient être éliminées. Lors d’une
première visite de Rolande Depoortere, chef de la section « Surveillance et avis » des
Archives de l’Etat, il s’est avéré rapidement que le SPF tirerait grand profit de la rédaction
d’un tableau de tri. Cela s’inscrivait parfaitement dans le planning des Archives de l’Etat
visant à disposer, d’ici à 2010, des tableaux de tri pour tous les services publics fédéraux, les
services publics de programmation et les institutions scientifiques fédérales. En outre, le SPF

15
Introduction

Budget et Contrôle de la Gestion étant un service public fédéral de taille relativement modeste
doté d’un corpus de compétences clairement délimité, un tableau de tri pouvait être élaboré
dans un délai relativement bref. Par ailleurs, le SPF était également conscient des avantages
que présente un tel instrument. La réalisation en fut confiée à Geert Leloup, assistant au sein
de la section « Surveillance et avis ».

LES ÉTAPES DE LA RÉALISATION

Le 2 septembre 2008, Geert Leloup a eu un premier entretien avec Gert De Smet, Président
faisant fonction du SPF, et avec Elke Blommaert, chef du service Appui général, afin
d’expliquer en quoi consiste la rédaction d’un tableau de tri et de poser déjà quelques
questions. A la suite de cet entretien, une présentation générale a été organisée pour les
collaborateurs des différents services désignés comme personnes de contact.

Ensuite, au cours de la période septembre-novembre 2008, G. Leloup a rendu 12 visites au


SPF. Pour chaque service, les compétences et les séries d’archives y afférentes, les délais de
conservation et les destinations définitives furent examinés. Les personnes de contact reçurent
ensuite un premier projet de tableau de tri pour leur service avec prière de vérifier celui-ci et
de le corriger au besoin. Parallèlement, l’historique, les attributions et activités ainsi que
l’organisation et le fonctionnement du SPF furent analysés à la lumière de la législation, de la
réglementation, des rapports annuels, de la littérature, etc. La rédaction du tableau de tri a pris
environ deux mois au total.

Le tableau de tri finalisé en janvier 2009 fut soumis à Rolande Depoortere pour vérification.
En même temps, il fut présenté aux collaborateurs du SPF. Moyennant quelques corrections,
le tableau de tri fut définitivement ratifié dans un contrat signé par l’Archiviste général du
Royaume et par le Président f.f. du SPF Budget et Contrôle de la Gestion.

16
CADRE HISTORIQUE ET INSTITUTIONNEL

Ce chapitre résume successivement l’historique, les attributions et les activités ainsi que
l’organisation et le fonctionnement du Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la gestion
(SPF B&CG) et de ses prédécesseurs en droit. Il entend fournir ainsi au lecteur les
informations indispensables sur le contexte historique et institutionnel dans lequel s’inscrit la
production des archives de ce département

HISTOIRE

Le Service Public Fédéral Budget et Contrôle n’a vu le jour qu’en 2003. Sous sa forme
actuelle, il s’agit donc d’une organisation relativement jeune. Son histoire remonte cependant
à bien plus loin et reflète d’importants événements et tendances historiques. En effet, avant
2003, le SPF constituait, sous l’appellation d’Administration du Budget et du Contrôle des
dépenses, une subdivision du Ministère des Finances.

Au cours de la période précédant la première guerre mondiale, l’élaboration du budget était


une affaire relativement simple, dans la mesure où les pouvoirs publics belges géraient un
ensemble de tâches relativement limité, ce qui leur permettait de faire une estimation assez
fiable de leurs dépenses. Cela explique pourquoi, durant la plus grande partie du 19ième siècle
et au début du 20ième siècle, l’élaboration du budget fut coordonnée par les services du
Secrétaire général du Ministère des Finances. Le contrôle externe sur les finances publiques
était par ailleurs confié à la Cour des comptes depuis 1830.

La première guerre mondiale porta un coup sévère aux finances publiques belges. Les
premières années suivant la fin de la « Grande guerre » ont vu le budget belge déraper pour
plusieurs raisons : dépenses destinées à la reconstruction, recettes fiscales décevantes,
dépréciations monétaires et paiements de réparation inférieurs aux prévisions. Cela culmine
en 1926, en une lourde crise financière et une dévaluation du franc belge, laquelle apporta un
répit momentané. Ces événements se reflètent dans la mise sur pied de services publics
chargés de l’élaboration et du contrôle du budget : création d’une Administration générale du
budget (1919) et désignation de contrôleurs des engagements (1921). En outre, un Comité
ministériel du Trésor (1926) et un Comité ministériel du Budget (1930) sont créés.
Cependant, la collaboration entre tous ces services et organes stratégiques ainsi que la
délimitation de leurs attributions laissent à désirer.

La crise économique des années trente exige toutefois une politique budgétaire rigoureuse et
une administration du budget plus performante. L’idée de regrouper les services existants au
sein d’une administration distincte chargée de centraliser et d’examiner les propositions
budgétaires, de préparer les lois budgétaires et d’assurer le contrôle financier de l’exécution
du budget s’enracine. C’est pourquoi, après un premier regroupement provisoire,
l’Administration du budget et du contrôle des dépenses (ABCD) est mise en place en 1934.
On réorganise également en profondeur les comités ministériels existants : en 1936, le Comité
du Trésor est supprimé et ses attributions sont transférées à un Comité du Budget réorganisé
et renforcé. Enfin, l’Inspection des Finances est créée en 1938 et chargée d’effectuer le
« contrôle sur pièce et sur place ». Entre-temps, l’Administration du budget du Contrôle des
dépenses fait l’objet d’une première réorganisation et bénéficié d’un service d’étude et de
documentation.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, l’équilibre du budget est mis a mal, en raison
notamment des coûts d’occupation imposés par l’Allemagne.1 Un strict contrôle budgétaire

1
WOUTERS N., De Führerstaat: overheid en collaboratie in België, Tielt, Lannoo, 2006, p. 64.

17
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

s’impose dès lors. Le Comité du Budget est remis sur les rails en juillet 1940 et, pendant la
durée de l’occupation, les ministres siégeant en son sein sont remplacés par leurs Secrétaires
généraux. Entre-temps, l’administration continue à fonctionner.

A l’issue de la deuxième guerre mondiale, l’Administration du budget et du contrôle des


dépenses constitue, dans les années 1946-1948, le noyau d’un Ministère du Budget distinct, et
ce à la suite de l’entrée en fonction du gouvernement Van Acker III et de la nomination du
socialiste Jules Joseph Merlot comme premier Ministre du Budget. A cet égard, des facteurs
tant personnels que politico-administratifs ont joué un rôle. Durant cette difficile période de
l’après-guerre, le Ministre des Finances de l’époque, Franz De Voghel, se vit confronté à des
problèmes financiers et monétaires graves qu’il ne pouvait résoudre seul. Par ailleurs, le parti
socialiste, qui auparavant avait été pratiquement toujours exclu de la tutelle sur le Ministère
des Finances, était le principal partenaire de coalition au sein du gouvernement Van Acker III.
La création d’un Ministère du Budget offrit dès lors à ce parti l’occasion d’exercer, par une
voie détournée, une influence sur les finances publiques. Cependant, l’existence du Ministère
du Budget fut de courte durée. Après l’entrée en fonction du gouvernement Spaak II, en 1947,
et le réaménagement partiel de celui-ci en 1948, Merlot est déchargé de sa fonction de
Ministre du Budget et on assiste à un retour en arrière complet, également sur le plan
administratif et organisationnel2. Après la suppression du Ministère du Budget en 1948, c’est
à nouveau le Ministre des Finances qui assume à lui seul la responsabilité du budget,
jusqu’au moment où, à partir de 1960, le gouvernement compte à nouveau en son sein un
sous-secrétaire d’Etat, un secrétaire d’Etat ou un Ministre du Budget.3

Au cours de la deuxième moitié du 20ième siècle, l’Administration du budget et du contrôle


des dépenses fait l’objet de plusieurs réorganisations, mais celles-ci concernent à chaque fois
les mêmes services et les mêmes attributions. Le Comité du Budget est également concerné
par une série de réorganisations transformant et/ou convertissant celui-ci en Comité des
Finances et du Budget (1961), en Comité ministériel de la gestion budgétaire et de la fonction
publique (1966), en Comité ministériel du budget (1972-1992) et en Comité ministériel de la
politique budgétaire (1978-1980). La réorganisation mise en place dans le cadre de la réforme
de l’Etat attribue à nouveau au Comité de concertation Gouvernement-Exécutifs et aux
conférences interministérielles certaines attributions des comités ministériels. En outre, les
problèmes d’octroi de licences d’exportation à l’usine de fabrication d’armes FN provoquent
la chute du gouvernement Martens VIII et démontrent que le système des comités ministériels
est dépassé. Le gouvernement Dehaene I décide dès lors, dès son entrée en fonction en 1992,
de supprimer les comités ministériels nationaux et de confier à nouveau au Conseil des
Ministres la pleine compétence en matière de délibérations et de décisions.4

En 2001, dans le cadre de la réforme Copernic, l’Administration du budget du contrôle des


dépenses est, pour la deuxième fois de son histoire, détachée du Ministère des Finances et
transformée cette fois en Service Public Fédéral autonome Budget et Contrôle de la gestion,
au motif que les services publics horizontaux de support et les services publics verticaux
orientés citoyen doivent être plus clairement distingués les uns des autres. Il se voit conférer à
cette occasion une série de missions supplémentaires en matière de contrôle de la gestion.
Entre-temps, l’Inspection des Finances est transformée, dans la deuxième moitié des années
90, en Corps interfédéral de l’Inspection des finances, tout en acquérant une plus grande

2
BOURGEOIS P., Le Ministère du Budget (1946-1948). Le Ministère de l’Administration Générale et des
Pensions (1948-1949). Organisation et compétences, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de
l’Etat dans les Provinces (Miscellanea Archivistica Studia 24), 1992, pp. 23-26.
3
Pour l’aperçu historique des ministres, secrétaires d’état et sous-secrétaires d’état, voir: Annuaire de
l’administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, Bruxelles, Ministère des Finances, 1998, pp. IV-VII.
4
COPPIETERS G., Archiefselectielijst voor het archief van de Federale Overheidsdienst Kanselarij, Bruxelles,
Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Tableaux de gestion et tableau de tri), 2008,
pp. 55-56.

18
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

autonomie par rapport à l’administration du budget. Son histoire sera retracée plus en détail
dans l’introduction d’un tableau de tri publié séparément.

COMPETENCES ET ACTIVITES

Les bases légales les plus anciennes de la comptabilité de l’Etat belge sont la Constitution de
1830 et la loi du 15 mai 18465. Au cours du 20ième siècle, on procéda à une série de
modifications importantes, notamment à travers la loi du 28 juin 19636, la loi du 31 décembre
19667, la loi spéciale du 16 janvier 19898 et la loi du 28 juin 19899. Ces réglementations ainsi
que d’autres ont été partiellement coordonnées en 1991 par l’arrêté royal du 17 juillet 1991
portant coordination des lois sur la comptabilité de l’Etat, dénommées généralement dans la
littérature « Lois coordonnées sur la Comptabilité de l’Etat » (LCCE)10. Enfin, la loi du
22 mai 2003 réalisa une série de modifications fondamentales, même si son entrée en vigueur
fut reportée jusqu’au 1er janvier 200911. Quant au contrôle administratif et budgétaire, il s’agit
de l’ensemble des règles et procédures que le gouvernement impose à lui-même ainsi qu’à
chacun de ses membres en vue d’exécuter le budget, par le biais d’arrêtés ministériels ou
royaux. Les bases essentielles de ce contrôle furent successivement l’arrêté royal du
11 novembre 1936,12 l’arrêté royal du 20 août 194613, l’arrêté royal du 5 octobre 196114 et
l’arrêté royal du 16 novembre 199415. Entre-temps, la loi-programme du 2 juillet 1981 a
donné, en son article 81, une définition légale du contrôle administratif et budgétaire.16 Par
ailleurs, les organismes d’intérêt public ont également été associés plus étroitement à
l’élaboration et au contrôle du budget par la loi du 16 mars 1954.17

Lors de sa création en 1935, l’Administration du budget et du contrôle des dépenses est dotée
des compétences suivantes: centraliser et examiner les propositions budgétaires, préparer les
lois budgétaires et assurer le contrôle financier de l’exécution du budget. Dix ans plus tard, un
arrêté royal mentionne des compétences relatives aux budgets, aux crédits, à l’Inspection des
Finances, à la comptabilité des dépenses engagées et au contrôle de l’exécution du budget de
l’Etat. En 2001, l’actuel Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion hérite de ces
compétences et en acquiert de nouvelles en matière de contrôle de la gestion. Concrètement,
celles-ci concernent l’élaboration du budget ; l’assistance au processus budgétaire de l’Etat

5
Loi du 15 mai 1846 sur la comptabilité de l’Etat (MB, 19/05/1846, p. 1243).
6
Loi du 28 juin 1963, modifiant et complétant les lois sur la comptabilité de l’état (MB, 31/07/1963, p. 7675).
7
Loi du 31 décembre 1966 modifiant la loi du 28 juin 1963, modifiant et complétant les lois sur la comptabilité de
l’état (MB, 28/01/1967, p. 851).
8
Loi spéciale du 16 janvier 1989 relative au financement des communautés et des régions (MB, 17/01/1989,
p. 850).
9
Loi du 28 juin 1989 modifiant la loi du 28 juin 1963 modifiant et complétant les lois sur la comptabilité de l’état,
la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public et la loi du 15 mai 1846 sur la
comptabilité de l’état, et abrogeant la loi du 31 décembre 1986 portant réglementation des crédits provisoires (MB,
18/07/1989, p. 12548).
10
Lois sur la Comptabilité de l’état coordonnées le 17 juillet 1991 (MB, 21/08/1991, p. 17986).
11
Loi du 22 mai 2003 portant organisation du budget et de la comptabilité de l’Etat fédéral (MB, 03/07/2003,
p. 35883). La date initiale d’entrée en vigueur du 01/01/2004 a été reportée à maintes reprises, respectivement au
1 janvier 2005 par arrêté du 23 décembre 2003, au 1 janvier 2006 par l’art. 498 de la loi-programme du
27 décembre 2004, au 1 janvier 2007 par arrêté du 20 décembre 2005, au 1 janvier 2008 par l’art. 97 de la loi-
programme du 27 décembre 2006 et au 1 janvier 2009 par l’art. 2 de la loi du 21 décembre 2007 portant de
diverses dispositions.
12
Arrêté royal du 11 novembre 1936 abrogeant le Comité du Trésor et transférant certaines de ses compétences de
contrôle et d’exécution du budget de l’état au Comité du Budget renforcé (MB, 19/11/1936, p. 7522).
13
Arrêté du régent 20 août 1946 organique du contrôle administratif et budgétaire (MB, 05/09/1946, p. 7366).
14
Arrête royal du 5 octobre 1961 portant organisation du contrôle administratif et budgétaire (MB, 07/10/1961,
p. 7558). Voir également: SENELLE R., "Losse beschouwingen betreffende de ontwikkeling van de administra-
tieve en de begrotingscontrole in de rijksdiensten, zoals zij werd georganiseerd bij koninklijk besluit van 5 oktober
1961", dans: Rechtskundig Weekblad, Anvers, asbl Rechtskundig Weekblad, XXVI, 1962, 15, kol. 825-834.
15
Arrêté royal du 16 novembre 1994 relatif au contrôle administratif et budgétaire (MB, 17/01/1995, p. 1062).
16
Loi-programme du 2 juillet 1981 (MB, 08/07/1987, p. 8759).
17
Loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public (MB, 24/03/1954, p. 2210).

19
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

fédéral et le suivi de celui-ci ; l’établissement du compte ; l’assistance au processus comptable


de l’Etat fédéral et le suivi de celui-ci en sa qualité de comptable fédéral ; le contrôle
préventif de l’intégrité ; la mise en place d’un centre d’expertise et de recherche sur le
développement de méthodes, de normes et de techniques relatives au budget, au contrôle de la
gestion et au rapportage ; l’assistance aux tiers dans toutes ces matières ; l’examen et
l’analyse des évolutions budgétaires réelles, des évolutions à prévoir et des évolutions
souhaitables pour l’ensemble des pouvoirs publics et de leurs différents sous-secteurs. Le SPF
Budget et Contrôle de la Gestion exerce donc toute une gamme d’activités, qui seront
commentées ci-après par service ou par organe, et situées dans leur contexte historique.

Avant de devenir le SPF Budget et Contrôle de la Gestion, l’Administration du Budget et du


Contrôle des Dépenses était dirigée par un directeur général18, qui disposait d’un secrétariat
(la Direction supérieure ou la Direction générale). Un collège de chefs de service l’assistait
dans l’examen des nominations et des promotions du personnel. Toutefois, les décisions les
plus importantes étaient prises à un niveau supérieur, notamment par le Secrétaire général et
par le Conseil de direction du Ministère des Finances. Actuellement, le SPF dispose d’un
Président et de son propre Comité de direction (ces appellations ont été introduites dans le
cadre de la réforme Copernic de l’administration fédérale et remplacent celles de Secrétaire
général et de Conseil de direction). Le président est chargé de la direction générale et de la
coordination des activités de l’organisation. En tant que Président du Comité de direction, il
contribue au développement de la vision stratégique et à l’élaboration et l’exécution du plan
de management et des plans opérationnels des différents services. Il assure également la
direction générale des services gérés par un mandataire N-1. Il est assisté dans l’exécution de
ses tâches par le Service du Président. Conformément aux dispositions de l’arrêté royal du 7
novembre 2000, le Comité de direction est chargé de la gestion du SPF, en fonction du plan
stratégique du président. Il formule toute proposition utile relative au fonctionnement du
service public fédéral, en assurant la coordination entre les services et entre leurs activités. Il
établit le projet de budget et ses éventuels ajustements, tout en contrôlant son exécution. Il fait
de même pour le plan de personnel19.

A l’époque, l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses ne disposait pas de son


propre service financier, ni d’un service du personnel ou des TIC. En effet, elle pouvait faire
appel aux services du ministère des Finances, étant une administration de ce département.
L’ancienne section des Affaires générales n’était responsable que de la documentation, des
archives, de l’enregistrement et de l’expédition du courrier et de certaines affaires relatives au
matériel et au personnel20. Dès lors, le nouveau SPF devait créer ses services généraux et
transversaux de toutes pièces. Or, en 2003, les quatre services publics fédéraux Chancellerie
du Premier Ministre, Budget et Contrôle de la Gestion, Personnel et Organisation et Fedict,
ont choisi d’organiser leurs services d’encadrement en commun, les nommant services
communs ou partagés (shared services). Ils se chargent de la gestion des ressources humaines,
de l’organisation, du budget et du contrôle de la gestion et des TIC dans chacun des quatre
SPF, sous la direction d’un seul directeur d’encadrement. Le directeur d’encadrement Budget
et Contrôle de la Gestion se trouve au SPF Chancellerie du Premier Ministre, le directeur
Personnel et Organisation se trouve au SPF P&O, tandis que celui des TIC se trouve au SPF
Fedict. Le degré de collaboration diffère toutefois d’un service à l’autre. Le service
d’encadrement Budget et Contrôle de la Gestion (B&CG) est chargé de la gestion du budget
du SPF, à commencer par l’élaboration du budget jusqu’à son exécution et l’exécution des

18
Pour l’aperçu historique des directeurs généraux, voir: Annuaire de l’administration du Budget et du Contrôle
des Dépenses, Bruxelles, Ministère des Finances, 1998, p. IX.
19
Arrêté royal du 7 novembre 2000 portant création et composition des organes communs à chaque service public
fédéral (MB, 18/11/2000, p. 38333) et arrêté royal du 19 juillet 2001 portant diverses dispositions concernant la
mise en place des services publics fédéraux et des services publics fédéraux de programmation (MB, 28/07/2001,
p. 25591).
20
Le Ministère des Finances et ses administrations dans l’organisation générale de l’état, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1982, Budg. 2.

20
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

payements. Il est également responsable de l’instauration de méthodes de gestion et de


contrôle interne. Le service d’encadrement P&O est constitué d’une cellule Administration du
Personnel et d’une cellule des Ressources humaines (RH). En 2005, la cellule Administration
du Personnel avait repris, de l’administration centrale du personnel du SPF Finances, la
gestion du personnel. En tant que service commun, elle collabore avec les services
d’encadrement P&O des autres SPF horizontaux, au point qu’elle a été transférée à leur siège,
rue de la Loi, tout en gardant son propre personnel et ses propres archives. La cellule des
Ressources humaines assure la stratégie desdites ressources et, dans ce cadre, elle lance et suit
les procédures de recrutement, les cercles de développement, les carrières et les formations.
Elle assure également le secrétariat du Comité de concertation de base. Le service
d’encadrement Technologies de l’information et de la communication (TIC) assure
l’acquisition du matériel, l’assistance aux collaborateurs en cas de problèmes et la gestion des
serveurs et du site web. Il se charge également de l’acquisition, du développement et de
l’instauration d’applications informatiques spécifiques dans les autres services du SPF,
comme le Budgetex. Le service d’encadrement Appui général regroupe l’économat, la gestion
du bâtiment, l’accueil, le service de traduction, le service de documentation, le bien-être au
travail21 et le développement durable. Enfin, le service du Président se charge de l’appui du
processus de management, notamment l’élaboration et le suivi du plan de management. En
outre, il assure le secrétariat du Comité de direction, le suivi de ses décisions et leur
communication au sein du SPF. Le service peut également lancer, voire exécuter des projets
transversaux.

Le service de la Documentation gère la bibliothèque centrale et la documentation. Il n’a


disposé longtemps que de moyens de fonctionnement très limités et son rôle n’était pas
clairement défini22. Cela explique qu’on n’y trouve qu’une liste d’acquisitions et pas de
catalogue ni sur papier ni sous forme électronique.

Le service Macrobudgétaire (anciennement service des études budgétaires) a une double


mission. Le service aide le Ministre du Budget à préparer et exécuter la politique budgétaire,
ce qui implique, entre autres, qu’il réunit et évalue les données chiffrées du pouvoir fédéral et
de la sécurité sociale, lors de la préparation et de l’élaboration du budget. Dans ce contexte, le
service assure tant le suivi de l’exécution des budgets des différents sous-secteurs des
administrations publiques, que l’élaboration des estimations pluriannuelles et la préparation
de certains textes officiels, tels que l’exposé général, le programme de stabilité et la note sur
le vieillissement. Le principe de l’exposé général a été instauré par l’arrêté royal du 19 février
1848, dont l’article 6 prévoit que : Le budget de chaque département sera précédé d’une note
ayant pour but d’expliquer sommairement toutes les parties du projet
présenté.23Actuellement, les articles 9 et 10 des lois coordonnées sur la comptabilité de l’Etat
prévoient que les projets de budget des voies et moyens et de budget général des dépenses
doivent être accompagnés d’un exposé général reprenant une analyse et une synthèse du
budget, d’un rapport économique et d’une estimation pluriannuelle. Le programme de
stabilité est un instrument plus récent, imposé dans le cadre de l’instauration de la monnaie
européenne unique, l’euro. Un règlement européen de 1997 prévoit que chaque pays membre
ayant instauré la monnaie unique, est obligé de soumettre, chaque année, au Conseil des
Affaires économiques et financières (ECOFIN) et à la Commission européenne un
programme de stabilité, commentant, entre autres, l’objectif budgétaire à moyen terme et

21
Le SPF Budget et Contrôle de la gestion est affilié au Service interne commun pour la prévention et la protection
au travail. Pour plus d’informations, voir: JACQUEMIN M., Archief van de horizontale diensten van de FOD
Volksgezondheid, Veiligheid van de Voedselketen en Leefmilieu en van de Hoge Gezondheidsraad:
Archiefselectielijst [2008], Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces
(Tableaux de gestion et tableaux de tri 17), 2008, p. 27.
22
D’ailleurs, depuis les années 1950, ce service n’a plus été repris à l’organigramme.
23
Arrêté royal du 19 février portant fixation de la forme des budgets et de leurs liens avec les comptes à déposer
(MB, 07/03/1848, p. 581).

21
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

l’évolution de la dette.24 En très peu de temps, les programmes de stabilité sont devenus un
important instrument de coordination de la politique budgétaire. Enfin, la loi du 5 septembre
2001 portant garantie d’une réduction continue de la dette publique et création d’un Fonds de
vieillissement prévoit que le gouvernement, sur la proposition des Ministres du Budget, des
Affaires sociales, des Pensions et des Classes moyennes, établit une note sur le vieillissement
expliquant sa politique du vieillissement.25Le service assure en seconde mission l’élaboration
du regroupement économique et du regroupement fonctionnel des opérations du pouvoir
fédéral.26 Il est responsable de la méthodologie de ces deux regroupements et de son
application uniforme par le pouvoir fédéral, les Communautés et les Régions. Dans ce
contexte, le service assure le secrétariat de la Base documentaire générale issue d’un accord
27
de coopération entre le pouvoir fédéral et les Communautés et les Régions de 1991 . La Base
documentaire générale rassemble, de façon uniforme, les informations budgétaires des
pouvoirs publics concernés, lesquelles sont utilisées, entre autres, par l’Institut des comptes
nationaux (ICN) comme base pour établir les comptes des administrations publiques. La
gestion de la base documentaire générale est coordonnée par la Conférence interministérielle
des Finances et du Budget (CIFB)28 et par le Groupe de travail de la base documentaire
générale.

Le service Budget et Contrôle remplit quelques tâches essentielles du SPF. Il appuie


l’élaboration du budget fédéral et des budgets des services fédéraux et rend des avis en ces
matières. Toutefois, la législation et la réglementation sur la comptabilité de l’Etat donne peu
d’informations relatives à la procédure, qui se déroule chaque année de la façon suivante29.
Au mois d’avril, le Ministre du Budget édicte une circulaire relative à l’élaboration du budget
(calculs, justifications). Ensuite, au mois de mai, sur la base des instructions de ladite
circulaire, chaque Ministre, en collaboration avec son service public, établit une proposition
de budget pour son département. Ladite proposition est soumise à l’avis de l’Inspection des
Finances, qui en fait rapport au Ministre du Budget. Au mois de juin, des réunions bilatérales
ont lieu au cours desquelles les départements, un par un, discutent leurs propositions avec le
Ministre du Budget. Au mois de septembre, des réunions post-bilatérales ont lieu au niveau
des cabinets traitant les points qui ont été réservés en matière de dépenses primaires lors des
réunions bilatérales. Les estimations des recettes fiscales, des charges d’intérêt, des recettes
et des dépenses de la sécurité sociale, etc. font l’objet d’un recueil et d’une évaluation par le
service Macro-budgétaire. Au mois d’octobre, la discussion politique se termine par le
conclave budgétaire, durant lequel le Conseil des Ministres approuve les chiffres définitifs.
Ensuite, les documents budgétaires sont finalisés et déposés, au plus tard le 31 octobre de
l’année qui précède l’année budgétaire concernée. Au plus tard le 31 décembre de l’année qui
précède l’année budgétaire concernée, le budget doit être voté30. Une deuxième tâche
importante est le contrôle administratif et budgétaire. Dans ce cadre, le service Budget et
Contrôle remet des avis au Ministre du Budget. Nous avions déjà signalé plus haut que les
procédures en cette matière ont été ajustées maintes fois durant les dernières décennies afin
d’être plus flexibles. La procédure actuelle a été introduite par l’arrêté royal du 16 novembre
1994 : le Ministre du Budget doit donner son accord aux avant-projets de loi, aux projets
d’arrêtés royaux et d’arrêtés ministériels, de circulaire ou de décision pour lesquels les crédits
manquent ou sont insuffisants ou encore qui sont susceptibles d’influencer, directement ou
24
Règlement (CE) n° 1466/97 du Conseil du 7 juillet 1997 relatif au renforcement de la surveillance des positions
budgétaires ainsi que de la surveillance et de la coordination des politiques économiques (www.eur-lex.europa.eu).
25
Loi du 5 septembre 2001 portant garantie d’une réduction continue de la dette publique et création d’un Fonds
de vieillissement (MB, 14/09/2008, p. 30813).
26
Pour plus d’informations, voir: MATTHIJS H., NAERT F. et VUCHELEN J., Handboek openbare financiën,
Anvers, Intersentia, 1999, pp. 118-127
27
Accord de coopération du 1 octobre 1991 entre les Ministres fédéraux des Finances et du Budget, et ceux des
Communautés, des Régions et de la Commission communautaire commune. (www.begroting.be)
28
Le secrétariat de la CIFB est assuré par le service des études du SPF Finances.
29
Pour une description de la procédure au début du 20ième siècle, voir : DUBOIS E., Étude sur le système belge du
Budget de l’État: exposé historique et critique, Brussel, Hayez, 1904, pp. 154-157.
30
Préparation du budget (www.begroting.be).

22
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

indirectement, les recettes voire de générer de nouvelles dépenses. L’article 47 des lois
coordonnées (l’ancien article 6 de la loi du 20 juillet 1921) prévoit, en outre, que chaque acte
administratif visant à créer des fonctions définitives ou temporaires, ou encore à réviser les
dispositions réglementaires relatives aux traitements annuels ou aux indemnités versées au
personnel, doit être cosigné par le Ministre du Budget. Dans ce contexte, le service donne des
avis au Conseil des Ministres concernant des dossiers qui lui sont soumis en application des
articles 40 et 44 des lois coordonnées précitées. En effet, ces articles prévoient que les
propositions tendant à viser le contrôleur des engagements dans des dépenses supérieures au
montant des crédits octroyés ou à requérir un visa provisoire de la Cour des Comptes, doivent
être soumises au Conseil des Ministres par le Ministre du Budget31. Une troisième tâche
importante est l’avis au Conseil des Ministres, sous forme de note de synthèse. Enfin, les
collaborateurs du service participent aux négociations et au suivi des contrats d’administration
avec les institutions publiques de sécurité sociale (IPSS) à autonomie de gestion, conclus en
application de l’arrêté royal du 3 avril 1997.32 D’ailleurs, le service s’est de plus en plus
développé en centre de concertation et de connaissance pour les autres SPF et SPP, ayant créé
un forum B&CG dans ce cadre, qui s’occupe de questions concrètes, telle que la préparation
des cycles budgétaires, mais aussi des évolutions plus générales et de nouvelles initiatives.33

Le service du Contrôle des Engagements se compose des contrôleurs des engagements et a


connu une longue histoire. Les lois précitées du 20 juillet 1921 et du 10 juin 1922 prévoyaient
que des agents publics soient désignés à titre de comptables de l’engagement des crédits dans
les limites des crédits budgétaires et que ces agents doivent également apporter leur visa à des
contrats de travaux, de fournitures et de transports. En même temps, ces lois prévoyaient que
toute décision visant à créer de nouvelles fonctions et à réviser les traitements et les
indemnités doit être cosignée par le Ministre des Finances.34 Par l’arrêté royal du 16 décembre
1927, ce pouvoir a été étendu aux augmentations salariales anticipées ou hors cadre
organique.35 Les procédures furent détaillées dans les arrêtés royaux du 3 septembre 1921 et
du 2 septembre 1922.36 Après la Seconde Guerre mondiale, les règles ont été ajustées par
l’arrêté du régent du 27 juillet 194837 et par l’arrêté royal du 7 mai 195338. Toutefois, des
réformes plus fondamentales n’ont vu le jour que par la loi du 28 juin 1963, qui a rebaptisé les
« comptables des dépenses engagées » en « contrôleurs des engagements », en étendant leurs
compétences à tous les crédits et en confirmant qu’ils sont également chargés de viser les
ordonnancements39. Les nouvelles procédures en exécution de la loi précitée du 28 juin 1963
ont été prévues par l’arrêté royal du 31 mai 1966 et par l’arrêté ministériel du 8 juillet 196640.
En pratique, les contrôleurs sont affectés auprès des différents services publics fédéraux et

31
Vu leur impact budgétaire et leur place dans le processus budgétaire, traditionnellement, ces dossiers sont repris
dans les statistiques comme des dossiers Budget. Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion.
Rapport annuel 2006, Bruxelles, SPF Budget et Contrôle de la Gestion, 2007, p. 21, note en bas de page 2.
32
Arrêté royal du 3 avril 1997 portant des mesures en vue de la responsabilisation des institutions publiques de
sécurité sociale, en application de l’article 47 de la loi du 26 juillet 1996 portant modernisation de la sécurité
sociale et assurant la viabilité des régimes légaux des pensions (MB, 30/04/1997, p. 10467).
33
Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion. Rapport annuel 2006, Bruxelles, SPF Budget et
Contrôle de la Gestion, 2007, p. 31.
34
Loi du 20 juillet 1921 instaurant la comptabilité des crédits engagés (MB, 05/09/1921, p. 7270) et loi du 10 juin
1922 modifiant la loi du 20 juillet 1921 (MB, 05/10/1922, p. 6961).
35
Arrêté royal du 16 décembre 1927 portant rémunération des agents publics (MB, 17/12/1927, p. 5593).
36
Arrêté royal du 3 septembre 1921 portant règlement de la comptabilité des crédits engagés (MB, 05-06/09/1921,
p. 7271) et arrêté royal du 2 septembre 1922 portant modification du règlement de la comptabilité des crédits
engagés (MB, 05/10/1922, p. 6962).
37
Arrêté du régent du 27 juillet 1948 portant réorganisation interne et règlement de la comptabilité des dépenses
engagées (MB, 21/08/1948, p. 6765).
38
Arrêté royal du 7 mai 1953 portant réorganisation interne et règlement de la comptabilité des dépenses engagées
(MB, 24/05/1953, p. 3312)
39
Loi du 28 juin 1963 modifiant et complétant les lois sur la comptabilité de l’état (MB, 31/07/1963, p. 7675).
40
Arrêté royal du 31 mai 1966 portant règlement du contrôle de l’engagement des dépenses dans les services
d’administration générale de l’Etat (MB, 02/08/1966, p. 7785) et arrêté ministériel du 8 juillet 1966 portant
règlement interne du contrôle de l’engagement des dépenses (MB, 09/08/1966, p. 8034), modifié par l’arrêté
ministériel du 14 avril 1967 (MB, 06/05/1967, p. 4889).

23
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

doivent veiller à éviter des dépassements des crédits et à l’imputation correcte des dépenses:
donc, contrairement à l’Inspection des Finances, ils n’apprécient pas l’opportunité d’une
dépense. Concrètement, un service public soumet un dossier de dépense au contrôleur, qui
apporte son visa moyennant un bulletin d’engagement. Il rend le dossier au service public et
ne garde que le bulletin d’engagement (il peut également formuler une remarque). Ensuite, il
contrôle l’ordonnancement ou l’ordre de payement afin de vérifier s’il est correct et
correspond à l’engagement (il peut également émettre une remarque). Les différents
contrôleurs reprennent toutes les données relatives aux engagements dans un registre central
afin de les comparer et de les vérifier avec les données de l’Administration de la Trésorerie du
SPF Finances (qui est chargée de la centralisation et du traitement comptable des recettes et
des dépenses de l’État fédéral). Les services publics fédéraux qui appliquent le logiciel
FEDCOM suivent la procédure suivante : concrètement, un service public soumet un dossier
de dépense au contrôleur, qui apporte son visa directement dans le système FEDCOM et rend
le dossier au SPF, ne gardant que le projet de bon de commande (il peut également formuler
une remarque). Ensuite, il vérifie par la liquidation si l’ordre de payement est correct et
conforme à l’engagement (il peut également émettre une remarque).

Le service du Comptable fédéral est une toute nouvelle entité qui réalise le projet FEDCOM
(de "Federale Comptabiliteit" - "Comptabilité Fédérale") et reprend du SPF Finances la
responsabilité de la comptabilité fédérale. Le projet a été lancé en septembre 2007 visant à
développer une structure informatique à l’appui de la nouvelle comptabilité de l’Etat41. Le
projet permet à l’État fédéral de mener une comptabilité moderne et triple : budgétaire
(permettant le suivi du budget), générale (comparable à celle du secteur privé, permettant le
suivi du patrimoine et des résultats financiers fédéraux) et analytique (permettant de calculer
les dépenses par centre de coûts). Les trois comptabilités sont automatisées par un système
ERP de la marque SAP. Un comité de pilotage reprenant des représentants des différentes
organisations impliquées, accompagne et coordonne le projet. L’équipe de projet, composée
d’une part par l’équipe centrale du SPF Budget et Contrôle de la Gestion et, d’autre part,
d’équipes locales des organisations impliquées, est chargée de l’exécution du projet
FEDCOM. Lors de la phase pilote (septembre 2007-janvier 2009), les prototypes ont été
développés, testés, améliorés et affinés, les utilisateurs ont été formés, le logiciel a été installé
dans les SPF pilotes, qui ont été soutenus dans cette phase. Les trois phases de déploiement
suivantes (en 2009 et 2010) prévoient l’installation du logiciel dans les autres services publics
fédéraux. Ensuite, le Comptable fédéral sera chargé de l’entretien fonctionnel du logiciel (en
intervenant entre autres à titre d’assistant technique), de l’établissement des rapports
comptables officiels et de la mise à jour, de l’extension et de la mise à disposition des
formations.

Le service Management Support est également récent. Sa mission est de promouvoir une
nouvelle culture de gestion de l’administration fédérale. Il a lancé des projets en matière de
gestion des risques, d’audit interne et de contrôle interne : il a établi des textes législatifs et
réglementaires, des projets concrets au SPF B&CG, etc. Il développe également des
instruments de gestion et de suivi. Enfin, il organise des formations en ces matières. Dans une
certaine mesure, ce service peut être considéré comme le successeur du service des Méthodes,
qui, dans les années 1980, était chargé du suivi de l’évolution des techniques de gestion
modernes afin de définir toutes les actions possibles en matière de budget et de contrôle et de
promouvoir leur application dans les départements ministériels42.

Le Bureau d’Ethique et de déontologie administratives a été développé récemment afin de


coordonner la surveillance préventive de l’intégrité des services publics fédéraux. Parmi ses
réalisations, il y a le cadre déontologique pour les agents de la fonction publique fédérale.

41
Fedcom brièvement … (www.budgetfederal.be).
42
Le Ministère des Finances et ses administrations dans l’organisation générale de l’état, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1982, Budg. 4.

24
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

Actuellement, il prépare un règlement des conflits d’intérêts et un système de dénonciation de


comportements déontologiquement inacceptables. Il donne des informations et des avis en
matière d’éthique et de déontologie administratives aux services publics fédéraux et organise
des formations en la matière. De plus, il assure le suivi des évolutions internationales relatives
à la politique et à la gestion de l’intégrité, notamment aux Nations Unies, à l’Organisation de
Coopération et de Développement économique (OCDE) et au Conseil de l’Europe. Enfin, des
organes de concertation et d’avis y sont actifs : le groupe d’Avis de l’éthique et de la
déontologie administratives qui appuie le Bureau dans la mise en œuvre de la politique
fédérale préventive d’intégrité, le Forum horizontal des coordinateurs d’intégrité, organe de
concertation avec les services publics fédéraux et la Commission interfédérale de l’éthique et
de la déontologie administratives, assurant la concertation avec les Communautés et les
Régions.

L’organigramme du SPF mentionne une entité autonome appelée Monitoring & Contrôle. Il
s’agit en fait de l’Inspection des Finances. Le nom et le pointillé dans l’organigramme
indiquent en fait que le Corps interfédéral de l’Inspection des Finances est très autonome par
rapport au SPF. C’est pourquoi ses compétences et ses activités seront commentées dans un
tableau de tri séparé.

Enfin, on ne peut négliger le rôle du Conseil des Ministres et du Ministre du Budget. En fait,
le Conseil surveille l’exécution du budget et tranche les questions importantes. Nous avons
déjà signalé qu’au 20ème siècle, le Conseil a créé bon nombre de comités qui, en son nom,
coordonnèrent l’élaboration et le contrôle du budget. Par arrêté royal du 26 mai 1926, un
comité du Trésor est créé, chargé du suivi de la Trésorerie et de l’exercice du contrôle des
dépenses de l’Etat43. Par l’arrêté royal du 26 juin 1926, ces compétences ont été précisées.44
L’arrêté royal du 8 février 1929 prévoit que toute nomination et toute promotion auprès de
chaque ministère doit être soumise à l’avis du Comité45. Par l’arrêté royal du 8 novembre
1932, le comité a été réduit à un simple organe consultatif, sa composition étant modifiée :
présidé par le Ministre des Finances, il ne comptera que deux autres ministres46. Après 1932,
le Comité du Trésor perd ses pouvoirs et ne se réunit que rarement47. Son rôle est repris par le
Comité du Budget qui est créé par l’arrêté royal du 18 décembre 1930 et qui est compétent
pour la préparation des avant-projets de lois budgétaires et des lois budgétaires de
modification du budget. Il doit également examiner et coordonner les propositions ou
modifications budgétaires des différents ministères. Toutefois, son pouvoir est uniquement
consultatif : il transmet ses rapports au Ministre des Finances et au Premier Ministre48. En
1931, le règlement général de la comptabilité de l’Etat est modifié afin de maintenir
l’existence et les compétences du comité49. En 1936, une réorganisation des comités existants
a lieu et le comité du Trésor est supprimé, ses compétences étant transférées au Comité du
Budget, qui est réorganisé et renforcé. En effet, il demeure compétent pour l’élaboration des
avant-projets de loi budgétaires et des lois budgétaires y afférentes, les nouveautés étant les
dispositions relatives au contrôle de l’exécution du budget. Fondamentalement, le comité du
Budget n’intervient pas dans l’exécution du budget telle qu’elle est prévue par les lois
budgétaires : son avis n’est nécessaire que quand le montant d’un crédit régulièrement prévu
au budget est ajusté. Les compétences du Comité du Budget sont ensuite ajustées à maintes

43
Arrêté royal du 26 mai 1926 créant un Comité du Trésor (MB, 28/05/1926, p. 2889).
44
Arrêté royal du 26 juin 1926 portant le règlement et les compétences du Comité du Trésor (MB, 28-29/06/1926,
p. 3472), modifié et complété par l’arrêté royal du 19 octobre 1926 (MB, 21/10/1926, p. 5829).
45
Arrêté royal du 8 février 1929 portant modifications des cadres généraux des administrations centrales des
départements ministériels (MB, 10/03/1929, p. 1038). En 1934, le Comite du Trésor a abandonné cette prérogative.
Voir: VAN DER MEULEN J., Notice sur le Comité du Budget, s.l., Inspection des Finances, 1942, p. 1.
46
Arrêté royal du 8 novembre 1932 portant le Comité du Trésor. Règlement et pouvoirs. Nomination des membres
(MB, 10/11/1932, p. 6138).
47
BAUDHUIN F., op.cit., p. 410.
48
Arrêté royal du 18 décembre 1930 instaurant un Comite du Budget (MB, 25/12/1930, p. 6866).
49
Règlement général du 22 juillet 1931 sur la comptabilité de l’Etat (MB, 01/08/1931, p. 4364).

25
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

reprises dans les années suivantes, notamment le 16 avril 1937,50 le 18 avril 193851 et le 7 juin
193852. Toutefois, son fonctionnement est handicapé par le grand nombre de dossiers qui lui
sont soumis. C’est la raison pour laquelle l’arrêté royal du 26 août 1939 limite le contrôle de
l’exécution du budget aux dossiers les plus importants, le reste étant traité par le Premier
Ministre ou par le Ministre des Finances53. Après la seconde guerre mondiale, pendant la
brève existence du Ministère du Budget (1946-1948), le comité du Budget garde sa mission
d’analyse des propositions budgétaires des différents ministères et de contrôle de l’exécution
du budget. Il est resté actif jusqu’en 1961, lorsque tous ses pouvoirs sont repris par le Comité
ministériel de la gestion budgétaire et de la fonction publique54, devenu en 1972 le Comité
ministériel du Budget55. En vertu de la loi du 22 décembre 1977, ledit comité veille également
à ce que les organismes d’utilité publique fassent concorder leurs recettes et leurs dépenses à
la politique financière du royaume et, dans ce cadre, il examine leurs budgets56. En 1978, une
grande partie de ses compétences est transférée au nouveau Comité ministériel de politique
budgétaire, supprimé dès 1980. En 1992, les comités ministériels nationaux sont abolis, la
compétence de délibération et de décision revenant intégralement au Conseil des Ministres57.

ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT

Tout comme nombre d’autres services publics, l’évolution historique de l’organisation est
caractérisée par une extension progressive et une complexité grandissante, reflétant
l’accroissement des compétences.

D’après l’arrêté ministériel du 20 mai 1834, le Secrétaire général du Ministère des Finances
est chargé, au niveau administratif, de la préparation des lois sur le budget ordinaire et
extraordinaire, du budget général des dépenses et de collecter la documentation nécessaire à
cet effet58. Il pouvait faire appel au 1er bureau de son Secrétariat général, le Bureau Budget,
comptabilité de l’administration centrale, matériel et adjudications (voir organigramme p. 37).
En 1842, ce service est rebaptisé Bureau Budgets, tenue des registres d’imputation, rapports
avec la Cour des comptes, règlement d’ordre et personnel des gens de service et, en 1843, 1ère
Division Budgets, tenues des registres d’imputation, rapports avec la Cour des comptes pour
ce qui concerne la comptabilité générale, pensions (voir organigrammes p. 38 et p. 39). En
1846, ses compétences sont divisées, créant le nouveau 1er Bureau Budgets, comptabilité de
l’administration centrale (voir organigramme p. 40)59.

Le Bureau Budgets, comptabilité est resté longtemps actif et a survécu à une réorganisation en
1849 (voir organigramme p. 41). Ont ensuite été créés par l’arrêté royal du 26 mai 1883 un
Comité permanent du budget et un Service spécial du budget séparé (voir organigramme p.
42). Le comité était composé du Secrétaire général et des quatre fonctionnaires dirigeants du
50
Arrêté royal du 16 avril 1937 portant le statut des employés temporaires (MB, 18/04/1937, p. 2602).
51
Arrêté royal du 18 avril 1938 portant limitation temporaire du recrutement du personnel de l’Etat (MB,
24/04/1938, p. 2736), prolongé par l’arrêté royal du 17 avril 1939 (MB, 27/04/1939, p. 3016) jusqu’au 1 mai 1940.
52
Arrêté royal du 7 juin 1938 portant instauration d’une inspection des finances (MB, 24/06/1938, p. 4130)
53
Arrêté royal du 26 août 1939 portant modification du pouvoir du Comité du Budget, allégation de la tâche du
Conseil des Ministres et règlement de certaines compétences du Premier Ministre et du Ministre des Finances
(MB, 01/09/1939, p. 5970).
54
Arrêté royal organique du 12 avril 1966 du Comite ministériel de la gestion budgétaire et de la fonction publique
(MB, 21/04/1966, p. 4221),
55
Arrêté royal organique du 1 mars 1972 des Comites ministériels (MB, 07/03/1972, p. 2669).
56
Loi du 22 décembre 1977 relative aux propositions budgétaires 1977-1978, art. 182-184 (MB, 24/12/1977,
p. 15204).
57
Arrêté royal du 16 mars 1992 abrogeant l’arrêté royal du 4 octobre 1961 relatif aux modalités de la délibération
en Conseil des Ministres, et l’arrêté royal organique du 30 mai 1974 des Comités ministériels à compétence
nationale. (MB, 21 mars 1992, p. 6083).
58
Arrêté ministériel du 20 mai 1834 (Rec. Adm., 1834, n° 271).
59
DESMAELE B., Le Ministère des Finances. Étude de l’évolution structurelle de l’administration centrale et de
ses organes consultatifs. Première partie: 1831-1945, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de
l’Etat dans les provinces (Miscellanea Archivistica Studia 9), 1990, pp. 84-91.

26
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

Ministère des Finances. Il était chargé de la gestion du Service spécial du budget et sa mission
consistait à établir les avant-projets de lois budgétaires et à centraliser et coordonner les
informations budgétaires des différents ministères.60 Après un certain temps, le Service
spécial du budget fit à nouveau partie du Secrétariat général, le Comité permanent du budget
disparaissant61. Enfin, l’arrêté royal du 30 décembre 1911 a supprimé les deux instances62,
transférant les compétences du Service spécial du budget à un des services du Secrétariat
général (voir organigramme p. 43)63.

Après la première guerre mondiale, une ancienne formule est appliquée : l’arrêté royal du 7
mars 191964 crée un Comité du Budget et une Administration générale du Budget. Un
« conseil de gouvernement » est désigné auprès du Ministère des Finances à titre de Comité
budgétaire, composé d’un conseiller de la Cour des Comptes, du Secrétaire général du
Ministère des Finances, du dirigeant de la nouvelle Administration générale du Budget et d’un
haut fonctionnaire de l’Administration de la Trésorerie. Il est chargé de l’examen des
propositions budgétaires soumises par les différents départements au Ministre des Finances.
Cette fois aussi, le Comité du Budget disparaît rapidement, tandis que l’Administration
générale du Budget reste active au sein du Secrétariat général (voir l’organigramme p. 44). Par
les lois du 20 juillet 1921 et du 10 juin 1922, une comptabilité des dépenses engagées est
instaurée, chargeant les « comptables de l’engagement des crédits » d’un contrôle supérieur
de l’engagement des dépenses par les comptables de l’État65. Ces fonctionnaires étaient liés à
l’Administration générale du Budget.66 En outre, la loi du 20 juillet 1921 prévoit à l’article 6
que « tout acte administratif créant des fonctions définitives ou temporaires, ou encore
révisant les dispositions réglementaires relatives aux appointements annuels ou aux
indemnités du personnel » doit être cosigné par le Ministre des Finances.

À la même période, quelques comités ministériels importants sont créés : le Comité du Trésor
(1926) et le Comité du Budget (1930). Le Comité du Trésor se compose du Ministre d’Etat
Francqui, président, du Ministre des Finances et du Ministre de l’Industrie. Le Ministre des
Finances assure la présidence du Comité du Budget qui comprend un délégué du Premier
Ministre, le Secrétaire général du Ministère des Finances, le directeur général de
l’Administration de la Trésorerie et de la Dette publique, le directeur du Service du Budget et
le chef du service administratif du Comité du Trésor. Le Service du Budget assure le
secrétariat dudit Comité du Budget67.

L’arrêté royal du 2 avril 1925 transfère les missions relatives aux budgets, aux crédits et à la
comptabilité des crédits engagés à l’Administration de la Trésorerie et de la Dette publique68.
60
Arrêté royal du 26 mai 1883 instituant un comité permanent du budget (MB, 30/05/1883, p. 1997). Cet arrêté
modifiait l’arrêté royal du 31 décembre 1875 portant organisation de l’administration centrale [du Ministère des
Finances, réd.] (MB, 06/01/1876, p. 76).
61
Le Service spécial du budget est mentionné dans Almanach royal auprès du Secrétariat général à partir de 1897.
Voir: DESMAELE B., op.cit., pp. 91-92, note en bas de page 164. À partir de 1908, le Comité permanent du
budget n’est plus repris à l’Almanach royal. Voir: Almanach royal, Brussel, Guyot Frères, 1908, p. 159. Bernard
Desmaele cite également Albert Parisis: Ses attributions [du Comité, red.] passèrent bientôt entre les mains de
l’Administration et il cessa officiellement d’exister. Voir PARISIS A., Budget - Trésor - Monnaie: les fonctions du
Ministère des Finances en Belgique, Bruxelles, Éditions Wellens, 1953, p. 68.
62
Arrêté royal du 30 décembre 1911 portant abrogation du comité permanent du budget (MB, 31/01/1912, p. 579).
63
Probablement, ces compétences ont-elles été transférées au service Bibliothèque, Affaires Générales, Indicateur.
En effet, celui-ci fut rebaptisé, juste après la Première Guerre mondiale, en Service du Budget, Bibliothèque,
Indicateur, Affaires Générales. Voir: Almanach royal, Bruxelles, Guyot Frères, 1920, p. 144.
64
Arrêté royal du 7 mars 1919 portant le Comite du Budget (MB, 15/03/1919, p. 961).
65
Loi du 20 juillet 1921 instaurant la comptabilité des crédits engagés (MB, 05/09/1921, p. 7270) et loi du 10 juin
1922 modifiant la loi du 20 juillet 1921 (MB, 05/10/1922, p. 6961). Cette loi fut étendue aux entreprises de l’état et
aux organismes à gestion autonome, par l’arrêté royal du 14 août 1933 (MB, 16-17/08/1933, p. 4415).
66
Note au Ministre « Situation des comptables de dépenses engagées », 22 mai 1929 (Archives du Secrétariat
général du Ministère des Finances, n° 397).
67
Arrêté royal du 18 décembre 1930 portant institution d’un Comite du Budget (MB, 25/12/1930, p. 6866).
68
Arrêté royal du 2 avril 1925 portant le règlement de l’institution d’une administration centrale du Ministère des
Finances (MB, 02/05/1925, p. 2469).

27
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

L’exécution de cet arrêté est liée au départ du directeur général de l’époque, G. Vandeputte69.
Néanmoins, certaines sources réfèrent à une 10ième Administration du Budget de
l’Administration de la Trésorerie et de la Dette publique, reprenant deux services différents :
le Premier Service du Budget et le Second Service de la Comptabilité des dépenses
engagées70. Après la mort précoce de Vandeputte fin 1930, la décision de transfert est de plus
en plus critiquée. Son collègue, le directeur général Oscar Plisnier écrit dans une note que "A
la suite d’une erreur organique, ce service [du Budget, red.], constitué pendant de longues
années en administration indépendante des autres a été incorporé... dans l’Administration de
la Trésorerie avec laquelle il n’a que des rapports lointains. Théoriquement et pratiquement
qui dit Budget dit précisément autre chose que Trésorerie." Dans une autre note, il attribue
cette erreur à l’image des services du budget : On a dit et répété... que les fonctionnaires
dirigeant de Budget en étaient les "relieurs". Réduits à ce rôle, on pouvait évidemment les
rattacher n’importe où71. Plisnier dénonce en outre le manque de cohérence : tant
l’Administration générale du Budget que le Comité du Trésor sont compétents pour
l’appréciation des dépenses de personnel, voire l’engagement des dépenses en général. De
plus, le Secrétariat général coordonne la révision des cadres du personnel et des barèmes à
soumettre au Comité du Trésor en application de l’arrêté royal du 26 mai 1926 précité, alors
que ces compétences doivent ressortir à l’Administration générale du Budget. Enfin, le
contenu des contrats et des subsides n’est contrôlé que par le Comité du Trésor72.

Au début des années 1930, au sein du Ministère des Finances, bon nombre de services et
d’organes (dont les compétences se chevauchent parfois) sont impliqués dans l’élaboration et
le suivi du budget. Finalement, Oscar Plisnier obtient gain de cause et l’organisation
administrative est rationalisée. Par arrêté royal du 18 février 1931, l’administration du Budget
et le Service comptable des dépenses engagées sont rattachés au Secrétariat général pour y
constituer une section spéciale (voir organigramme p. 45)73. En même temps, le secrétariat du
Comité du Trésor est transféré au sein de ces services74. Enfin, il est convenu avec le
Secrétariat général que l’Administration du Budget traitera les demandes de création de
nouveaux emplois, d’extension des cadres et de nominations dans les effectifs du personnel
existants, tandis que le Secrétariat général se concentrera sur toutes les questions relatives aux
rétributions et aux prestations des agents de l’Etat (entre autres les barèmes, les augmentations
de traitement octroyées prématurément et hors cadre, les indemnités et les jetons de
présence)75. Ensuite, par l’arrêté royal du 11 janvier 1934 les services concernés sont détachés
du Secrétariat général et transformés en Administration du Budget et du Contrôle des
Dépenses (ABCD) qui compte trois directions (voir organigramme p. 46): la Direction du
Budget, la Direction de la Surveillance de l’Engagement des Dépenses et la Direction du
Contrôle des Dépenses. La Direction du Budget assure le secrétariat du Comité du Budget,
tandis que la Direction du Contrôle des Dépenses est responsable pour le secrétariat du
Comité du Trésor.76

69
Article 43 de l’arrêté royal du 2 avril 1925. Voir aussi : Note d’Oscar Plisnier au Premier Ministre, 11 décembre
1930. (Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances, n° 397).
70
DESMAELE B., op.cit., p. 133.
71
Note du Directeur général Oscar Plisnier, ca. 1930 (Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances,
n° 397).
72
Note du Directeur général Oscar Plisnier, ca. 1930 (Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances,
n° 397).
73
Arrêté royal du 18 février 1931 portant règlement d’institution de l’administration centrale [du Ministère des
Finances, réd.] (MB, 20/02/1931, p. 755). DESMAELE B., op.cit., p. 93, note en bas de page 166.
74
Exposé des motifs de l’arrêté royal du 11 janvier 1934 portant institution de l’Administration du Budget et du
Contrôle des Dépenses (MB, 14/01/1934, p. 212).
75
Lettre du secrétaire-général du Ministère des Finances, M. Henin, à Oscar Plisnier, Directeur général de
l’Administration du Budget du 24 février 1931 (Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances,
n° 397).
76
Arrêté royal du 11 janvier 1934 portant institution de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses
(MB, 14/01/1934, p. 212). Voir également: DESMAELE B., op.cit., p. 94. et p. 192.

28
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

Quelques années plus tard, l’administration est profondément réorganisée (voir organigramme
p. 47). Par l’arrêté royal du 3 novembre 1937, un nouvel organigramme est introduit,
reprenant d’une part une Direction du Budget, de la Documentation et des Études et, d’autre
part, une Direction du Contrôle des Dépenses77. La Direction du Budget et de la Surveillance
de l’Engagement des Dépenses est alors fusionnée en une seule Direction du Budget, tandis
qu’un service d’Étude et de Documentation y est rattaché, dont la mission consiste à collecter
des informations nationales et internationales. Le législateur espère ainsi pouvoir améliorer la
technique et la politique budgétaires78. En même temps, le secrétariat du Comité du Budget
est transféré à une autre direction, celle du Contrôle des Dépenses (le comité du Trésor étant
supprimé, voir infra). L’année suivante, l’Inspection des Finances (IF) est créée qui, sous la
tutelle du Ministre des Finances, doit exécuter le contrôle sur pièce et sur place79. Par arrêté
royal du 30 mars 1939, un service d’administration générale (SAG) est créé auprès du
Premier Ministre, qui reprend de l’administration du Budget certaines tâches en matière de
contrôle des dépenses80. La seconde guerre mondiale diffère l’exécution, sous forme d’arrêté
royal du 31 octobre 194081. Dans la même période, les comités ministériels sont réorganisés
en profondeur. Par l’arrêté royal du 11 novembre 1936, le Comité du Trésor est supprimé et
ses compétences sont transférées au Comité du Budget renforcé82. La composition du nouveau
Comité du Budget reflète celle de l’ancien Comité du Trésor, à la différence du président, qui,
afin de renforcer l’autorité du comité, est désormais le Premier Ministre. De plus, y siègent le
Ministre des Finances et deux autres Ministres. Dans la logique du comité, son secrétariat est
à nouveau assuré par l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses.

Pendant la seconde guerre mondiale, les Secrétaires généraux, par un arrêté du 24 mai 1944,
divisent l’administration en deux services : l’Inspection générale des Finances et
l’Administration du Budget (voir organigramme p. 48)83. À cette occasion, l’Inspection des
Finances a été attachée à un des services de l’Administration du Budget, perdant en partie son
autonomie initiale, suite à une collaboration plus proche qui était née pendant la guerre entre
l’administration et l’inspection, du fait de l’absence du Ministre des Finances84. L’Inspection
des Finances était, entre autres, responsable de la direction et de la coordination de
l’Inspection des Finances, du contrôle de l’exécution du budget, du contrôle administratif, du
contrôle des entreprises d’Etat, des subsides, des économies, de l’étude des questions
budgétaires, de la documentation budgétaire et du secrétariat du Comité du Budget. Quant à
l’Administration du Budget, elle était entre autres chargée d’évaluer les propositions
budgétaires, la préparation des lois budgétaires, l’étude des effets financiers des lois et des
réglementations et le contrôle de l’équilibre budgétaire, l’approbation des budgets et des

77
Arrêté royal du 3 novembre 1937 portant nouvelle organisation de l’Administration du Budget et du Contrôle
des Dépenses (MB, 24/12/1937, p. 7740).
78
Oscar Plisnier avait déjà défendu cette idée quelques années plus tôt: La Belgique.. ne possède aucun service
public capable de documenter le gouvernement - de façon systématique s’entend - au sujet de certains aspects de
la politique budgétaire d’autre pays. Les études comparées sont cependant utiles, ne fût que pour briser dans
l’esprit des traditionalistes qui ne vivent que de précédents des idées souvent fausses parce qu’elles deviennent
anachroniques… Note d’Oscar Plisnier, ca. 1930 (Archives du Secrétariat général du Ministère des Finances,
n° 397). En 1937, Plisnier fut nommé Secrétaire général du Ministère des Finances, ce qui lui permettait de réaliser
cette idée.
79
Arrêté royal du 7 juin 1938 instituant une inspection des finances (MB, 24/06/1938, p. 4130) et arrêté royal du
30 juin 1938 réglant la situation administrative des inspecteurs des finances (MB, 01/07/1938, p. 4262). Voir aussi:
L’Inspection des Finances. 1938-1963, Bruxelles, Ministère des Finances, [1963], pp. 21-23.
80
Arrêté royal du 30 mars 1939 instituant un Service d’Administration générale (MB, 02/041939, p. 2156). Il
reprendrait de l’Administration du Budget les tâches suivantes: les dépenses de personnel, les nominations, les
promotions et les augmentations de traitement; le contrôle des cadres organiques; l’organisation administrative; la
création de nouveaux services.
81
Arrêté royal du 31 octobre 1940 portant suspension ou modification de différentes dispositions du Statut des
agents de l’état et des arrêtés complétant le Statut ou y afférents (MB, 15/11/1940, p. 1758).
82
Arrêté royal du 11 novembre 1936 abrogeant le Comité du Trésor et transférant certaines de ses compétences de
contrôle et d’exécution du budget de l’état au Comité du Budget renforcé (MB, 19/11/1936, p. 7522).
83
Arrêté du Secrétaire général du Ministère des Finances du 24 mai 1944 relatif à l’organisation de
l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses (MB, 10/06/1944, p. 2865).
84
L’Inspection des Finances. 1938-1963, Bruxelles, Ministère des Finances, [1963], p. 24.

29
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

comptes des entreprises d’Etat et le contrôle des engagements. Après la Libération, ce nouvel
organigramme est repris et sanctionné par l’arrêté du Régent du 5 février 194585.

L’année suivante, une réorganisation plus radicale a eu lieu par la création d’un Ministère du
Budget autonome86. Concrètement, l’arrêté du régent du 20 août 1946 introduit une nouvelle
organisation du contrôle administratif et budgétaire. Le Ministère du Budget reçoit pour
mission d’assister le Ministre du Budget dans l’exécution de ses tâches. Le Comité du Budget
comprend désormais le Premier Ministre, le Ministre du Budget, le Ministre des Finances et
trois autres Ministres. L’Inspection des Finances est également rattachée au nouveau
Ministère, devenant l’Inspection du Budget avec comme tâches additionnelles la comptabilité
des dépenses engagées. Enfin, dans chaque ministère, une commission budgétaire
départementale est créée en vue d’établir les propositions budgétaires et de suivre l’exécution
du budget87. Par le même arrêté du régent du 20 août 1946, l’Administration du Budget et du
Contrôle des Dépenses est transférée au nouveau Ministère88. Ensuite, d’autres services de
différents ministères y sont rattachés: le Secrétariat permanent du Recrutement, le Comité
supérieur de Contrôle et l’Administration générale des Services du Premier Ministre, ainsi
que les services des Pensions du Ministère de l’Intérieur, du Ministère des Finances, du
Ministère des Transports et du Ministère de la Défense nationale89. L’organigramme du
nouveau ministère reprend les Services Généraux, le Comité supérieur de Contrôle, un
secrétariat séparé du Comité du Budget, l’Administration du Budget et du Contrôle des
Dépenses, l’Inspection du Budget, le Secrétariat Permanent du Recrutement et la Direction
générale des Pensions (voir organigramme p. 49)90.

L’existence du Ministère du Budget est de courte durée. Dès 1948, le mouvement s’inverse:
l’Administration du Budget, le Comité du Budget et l’Inspection du Budget sont à nouveau
transférés au Ministère des Finances tandis que les commissions budgétaires départementales
sont dissoutes91. Les services qui restent sont rebaptisés Ministère de l’Administration
générale et des Pensions92. L’arrêté du régent du 28 janvier 1949 fixe le cadre du personnel de
l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses (voir organigramme p. 50) et
mentionne un Service du Budget, un Service du Contrôle des Dépenses, un Service des
Etudes Budgétaires et de Documentation, un service Expédition, Classement et
Dactylographie, l’Inspection des Finances et la Comptabilité des Dépenses Engagées. Le

85
Décision du régent du 5 février 1945 relatif a l’organisation de l’Administration du Budget et du Contrôle des
Dépenses (MB, 07/03/1945, p. 1271). Voir aussi: BOURGEOIS P., Le Ministère des Finances. Études de
l’administration centrale et répertoires des services publics et commissions. Deuxième partie: 1946-1994,
Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives du Royaume dans les Provinces (Miscellanea Archivistica
Studia 75), 1995, p. 303.
86
BOURGEOIS P., Le Ministère du Budget (1946-1948). Le Ministère de l’Administration Générale et des
Pensions (1948-1949). Organisation et compétences, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de
l’Etat dans les Provinces (Miscellanea Archivistica Studia 24), 1992, pp. 15-19 (législation et réglementation),
pp. 3-26 (historique) en pp. 67-77 (organigrammes).
87
Arrêté du régent du 20 août 1946 organique du contrôle administratif et budgétaire (MB, 05/09/1946, p.7366).
88
Arrêté du régent du 20 août 1946 transférant l’Administration du Budget et le Contrôle du Ministère des
Finances au Ministère du Budget (MB, 05/09/1946, p. 7370).
89
Respectivement par l’arrêté du régent du 3 août 1946 organique des services du Premier Ministre (MB,
28/08/1946 p. 7149) et l’arrête du régent du 1 novembre 1946 relatif au transfert de services ministériels (MB,
18-19/11/1946, p. 9430)
90
Arrêté du régent du 25 octobre 1946 portant fixation du cadre organique et des barèmes du personnel des
services du ministère du budget (MB, 02/11/1946, p. 9046).
91
Arrêté du régent du 24 décembre 1948 modification des attributions et rattachement de services au ministère des
finances (MB, 29/12/1948 p. 10263).
92
Arrêté du régent 27 novembre 1948 portant émissions et nominations de ministres (MB, 29/11/1948, p. 976)
déchargeant Jules Joseph Merlot de sa fonction de Ministre du Budget, le nommant Ministre de l’Administration
générale et des Pensions. Voir aussi l’arrêté du régent du 1 juin 1949 relatif aux attributions du Ministre de
l’administration générale et des pensions (MB, 08/07/1949, p. 6459)

30
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

secrétariat du Comité du Budget, qui était détaché, est rattaché au Service du Budget93. Par
l’arrêté royal du 15 décembre 1948, l’ancien règlement du Comité du Budget est réinstauré. Si
le Ministre de l’Administration générale et des Pensions siège encore au Comité du Budget,
ce n’est plus qu’un combat d’arrière-garde94. À peine six mois plus tard, l’arrêté royal du 19
août 1949 modifie la composition du Comité du Budget : y siègent le Premier Ministre, le
Ministre des Finances et deux autres Ministres. Il n’est plus question du Ministre de
l’Administration générale et des Pensions95. Après les élections en 1949 et l’installation d’un
nouveau gouvernement Spaak, le Ministère de l’Administration générale et des Pensions est
complètement démantelé, les services restants retournant à leurs départements d’origine
respectifs96. Par l’arrêté royal du 20 mars 1950, le règlement du Comité du Budget est adapté
dans ce sens, transférant les compétences du Ministre de l’Administration générale et des
Pensions au Premier Ministre et au Ministre des Finances97.

Après l’abrogation du Ministère du Budget en 1948, le Ministre des Finances devient


responsable du budget jusqu’en 1960, les gouvernements comptant à partir de cette époque à
nouveau un Sous-secrétaire ou Secrétaire d’État, voire un Ministre du Budget98. Au bout du
compte, c’est dans l’arrêté royal du 11 février 1977 que les compétences du Ministre du
Budget par rapport à l’administration sont définies: il est responsable de toutes les matières
relatives au budget et au contrôle des dépenses, tandis que le Ministre des Finances garde la
responsabilité de la gestion administrative et financière de l’administration99.

Dans la seconde moitié du 20ième siècle, l’Administration du Budget et du Contrôle des


Dépenses fait l’objet, à plusieurs reprises, de réorganisations qui, toutefois, se limitent à la
fusion ou à la division des services100. Un exemple typique est la réorganisation de 1954 qui
se limite à la fusion du service du Contrôle des Dépenses avec le service Expédition,
Classement, Dactylographie et à la fusion de l’Inspection des Finances avec la comptabilité
des dépenses engagées (voir organigramme p. 51). À peine deux ans plus tard, le nombre de
services est encore réduit, ne restant que le Service du Budget, le Service du Contrôle des
Dépenses et l’Inspection des Finances, dont les deux premiers sont toutefois divisés en
nombreuses sections reflétant les anciens services (voir organigramme p. 52). En 1965, une
autre réorganisation accroît le nombre de services : une Haute Direction, un Service du
Budget, un Service des Etudes Budgétaires, un Service du Contrôle des Dépenses,
l’Inspection des Finances et un Service Organismes d’Intérêt public (voir organigramme
p. 53). La Comptabilité des dépenses engagées est, dans un premier temps, rattachée au
Service Organismes d’Intérêt public pour être transférée, en 1966 à l’Inspection des Finances.
Quant au Service Organismes d’Utilité publique, il est chargé de la coordination de
l’élaboration du budget desdits organismes ainsi que du contrôle de l’exécution de ces

93
Arrêté du régent du 28 janvier 1949 fixant le cadre et les barèmes du personnel de l’Administration du Budget et
du Contrôle des Dépenses (MB, 09/02/1949, p. 901). Voir aussi: BOURGEOIS P., Le Ministère des Finances...,
p. 36.
94
Arrêté du régent du 15 décembre 1948 réglant les attributions du Comite du Budget (MB, 10-11/01/1949, p. 65).
95
Arrêté du régent du 19 août 1949 modifiant l’arrêté du régent du 15 décembre 1948 réglant les attributions du
Comite du Budget (MB, 02/09/1949, p. 8429). Par l’arrêté royal du 15 décembre 1958 modifiant l’arrêté du régent
du 15 décembre 1948 réglant les attributions du Comite du Budget (MB, 24/12/1958, p. 9132) le nombre des
membres du comité est étendu à quatre autres Ministres.
96
Arrêté du régent du 19 septembre 1949 portant transfert des attributions du ministre de l’administration générale
et des pensions au premier ministre, au ministre des finances et au ministre de la reconstruction (MB, 05/10/1949,
p. 9570).
97
Arrêté du régent du 20 mars 1950 modifiant l’arrêté du régent du 15 décembre 1948 réglant les attributions du
Comite du Budget (MB, 20/03/1950, p. 2412).
98
Annuaire de l’administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, Bruxelles, Ministère des Finances, 1998,
pp. IV-VII.
99
Arrêté royal du 11 février 1977 fixant les attributions du Ministre du Budget et du Ministre des Pensions au sein
du ministère des Finances (MB, 19/02/1977, p. 2006), modifié par l’arrêté royal du 13 janvier 1986 modifiant
l’arrêté royal du 11 février 1977 fixant les attributions du Ministre du Budget et du Ministre des Pensions au sein
du ministère des Finances van (MB, 01/02/1986, p. 1296).
100
BOURGEOIS P., Le Ministère des Finances..., pp. 304-311.

31
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

budgets101. Toutefois, son existence est brève et la plupart de ses dossiers sont transférés au
Service du Budget et au Service du Contrôle des Dépenses102. En 1966, un Service des
Enquêtes Budgétaires est créé au sein du Secrétariat général et transféré à l’administration en
1969103. Par le biais d’enquêtes et d’études, ce service devait examiner si les moyens
budgétaires étaient utilisés efficacement; mais il disparaît rapidement. Au début des années
1980, l’organigramme est ajusté maintes fois (voir organigramme p. 54). L’Inspection des
Finances et le Contrôle des Engagements sont détachés et deviennent l’Inspection des Finances
et le Service du Contrôle Comptable. Une nouvelle Section des Affaires générales est chargée
de tâches d’ordre plus pratique, telle la gestion du courrier et des archives. Un nouveau service
des Méthodes est chargé du suivi de l’évolution des techniques de gestion modernes en matière
de budget et de contrôle104. A la fin des années 1980, l’administration fait à nouveau l’objet
d’une réorganisation (voir organigramme p. 55), transformant la Haute Direction en Direction
générale, fusionnant le Service du Budget et le Service du Contrôle des Dépenses en un Service
Budget et Contrôle (des Dépenses), fusionnant le Service des Affaires générales et le Service du
Contrôle Comptable en un seul Service des Affaires Générales et du Contrôle comptable, qui,
tout en gardant leur spécificité, sont subdivisés en une section Affaires Générales et une section
Contrôle des Engagements. Pendant cette période, le service des Etudes Budgétaires ne subit ni
rattachement ni fusion. Il rédige l’exposé général et traite les regroupements économique et
fonctionnel des données budgétaires105. Suite à la réforme de l’Etat et à la création des
Communautés et des Régions, une coordination entre ces entités s’avère nécessaire. C’est
pourquoi, en 1991, une Base documentaire générale est créée, une forme de coopération entre le
pouvoir public fédéral et les Communautés et les Régions assurant une collecte uniforme des
données budgétaires des différents niveaux de pouvoir public106.

Les décisions stratégiques les plus importantes sont prises à cette époque par le Conseil de
direction du Ministère des Finances, tandis que d’autres décisions sont déléguées au Collège
des Chefs de service, créé en 1961, présidé par le fonctionnaire dirigeant de l’administration
et composé des fonctionnaires généraux de celle-ci. Ce collège doit examiner les nominations
et les promotions du personnel (à l’exception des fonctionnaires membres du collège et des
fonctionnaires du niveau 1)107.

Entre-temps, en 1961, le Comité du Budget est dissout et remplacé par le Comité des
Finances et du Budget. Cette réforme est couplée à la création auprès des services du Premier
Ministre du Comité ministériel de coordination économique et sociale (CMCES) qui édicte
des directives générales de politique économique, financière et sociale à suivre par le

101
Le Ministère des Finances. Mission. Structure, Bruxelles, Ministère des Finances, 1973, p. 34.
102
Rapport d’inspection 1979 (Dossier central Archives générales du Royaume, n° 1027.01).
103
Arrêté royal du 5 mars 1969 relatif au service des enquêtes budgétaires (MB, 14/03/1969, p. 2161). Pour plus
d’informations relatives à l’historique, l’organisation et le fonctionnement dudit service, voir: WILLEMS A.,
Inleidende uiteenzetting over "De Bijzondere Dienst voor Begrotingsenquêtes" gehouden door A. Willems,
Inspecteur-generaal van financiën, op de "Follow-up" dag voor hogere ambtenaren in de Rijksuniversiteit te Gent,
Seminarie voor Productiviteitsstudie- en onderzoek, op woensdag 28 februari 1968, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1968, 45 p. Voir aussi: Le Ministère des Finances. Mission. Structure, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1973, p. 35.
104
Het Ministerie van Financiën en zijn administraties in het algemeen Staatsbestel, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1982, Begr. 2-4.
105
Le Ministère des Finances. Mission. Structure, Bruxelles, Ministère des Finances, 1973, p. 34.
106
L’accord de coopération du 1 octobre 1991 entre les Ministres fédéraux et du budget, et ceux des
Communautés, des Régions et de la Commission communautaire commune (www.begroting.be).
107
Arrêté ministériel du 17 avril 1961 fixant la composition des collèges des chefs de service du Ministère des
Finances (non publié dans le MB), et arrêté ministériel du 16 mars 1972 confiant aux collèges des chefs de service
certains pouvoirs conférés au Conseil de direction en matière de carrière des agents de l’Etat (non publié dans le
MB), tous les deux abrogés et remplacés par l’arrêté ministériel du 20 novembre 1978 portant la création et la
composition des Collèges des chefs de service du Ministère des Finances et confiant à ces collèges certains
pouvoirs en matière de carrière des agents de l’Etat (MB, 31/01/1995, p. 2088), modifié ensuite par l’arrêté
ministériel du 23 mars 1989 (MB, 31/01/1995, p. 2090) et par l’arrêté ministériel du 10 juin 1994 (MB,
31/01/1995, p. 2091). Voir aussi: Règlement d’ordre intérieur du Collège des chefs de service de l’Administration
du Budget et du Contrôle des Dépenses (MB, 13/11/1998, p. 36875).

32
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

gouvernement et en coordonne l’exécution108. Ce nouveau comité des finances et du budget


qui se réunit au sein du Conseil des Ministres, sous le contrôle du CMCES et sous la
présidence du Premier Ministre, se compose du Ministre des Finances, du Ministre de la
Défense nationale, du Ministre des Affaires économiques et de l’Énergie, du Ministre de la
Prévoyance sociale et du Ministre de l’Intérieur et de la Fonction publique. Son secrétariat est
assuré par le directeur général de l’Administration du Budget109. Ce comité disparaît après
cinq ans en 1966 et cède la place au Comité ministériel de la politique budgétaire et de la
fonction publique110. Le nombre de membres est fortement renforcé : le Premier Ministre, le
Vice-Premier Ministre et Ministre du Budget, le Ministre de l’Emploi et du Travail, le
Ministre des Finances, le Ministre de l’Éducation nationale, le Secrétaire d’état / Ministre des
Postes, de la Télégraphie et des Téléphonies et le Secrétaire d’état / Ministre de la Fonction
publique111. Le secrétariat est à nouveau confié au directeur général de l’Administration du
Budget112. Après quelques années, en 1972, le nom du comité change en Comité ministériel
du Budget113 dont la composition est fixée par le Premier Ministre. L’arrêté royal organique
du 30 mai 1974 le transforme en comité ministériel à part entière et à compétence nationale,
au même niveau que le CMECS114. Depuis la loi du 22 décembre 1977, le comité doit en
outre veiller à ce que les recettes et dépenses des organismes d’utilité publique concordent
avec la politique financière de l’Etat, et contrôler leur budget à cet égard115. Une grande partie
de ses compétences est transférée en 1978 au nouveau Comité ministériel de la Politique
budgétaire, présidé par le Premier Ministre, qui en désignait les membres, après avis du
Conseil des Ministres116. En 1980, cette évolution est stoppée : le Comité ministériel de la
politique budgétaire est supprimé et le Comité ministériel du Budget retrouve son importance
d’antan117. Le secrétariat du Comité ministériel de la politique budgétaire est assuré durant
cette période par le Service du Budget118. En 1992, les comités ministériels nationaux ont été
dissous, tandis que le pouvoir d’arbitrage et de décision était à nouveau confié au Conseil des
Ministres119.

Après plus d’un demi-siècle, l’arrêté du 15 mai 2001 détache à nouveau du Ministère des
Finances l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses pour en faire le Service

108
Pour plus d’information sur le CMCES, voir: COPPIETERS G., Archiefselectielijst voor het archief van de
Federale Overheidsdienst Kanselarij, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les
provinces (Tableau de gestion et tableaux de tri), 2008, pp. 48-49. (en préparation)
109
Arrête royal du 2 juin 1961. portant création du comité ministériel de coordination économique et sociale et des
comites ministériels qui en dépendent (MB, 05/06/1961, p. 4720) et arrêté royal du 5 octobre 1961 portant
organisation du contrôle administratif et budgétaire (MB, 07/10/1961, p. 7558).
110
Arrêté royal organique du 12 avril 1966 du comité ministériel de la gestion budgétaire et de la fonction
publique (MB, 21/04/1966, p. 4221).
111
L’arrêté royal du 11 juillet 1968 modifiant l’arrêté royal organique du 12 avril 1966 du comité ministériel de la
gestion budgétaire et de la fonction publique (MB, 20/07/1968, p. 7733) modifie la composition et en augmente le
nombre des membres. Les arrêtés royaux du 6 février (MB, 11/02/1969, p. 1067) et du 4 mars 1971 (MB,
16/03/1971, p. 3261) font correspondre la composition à celle, modifiée, du gouvernement.
112
Le Ministère des Finances. Mission. Structure, Bruxelles, Ministère des Finances, 1973, p. 33.
113
Arrêté royal du 1 mars 1972 organique des comités ministériels (MB, 07/03/1972, p. 2669).
114
Arrêté royal organique du 30 mai 1974 des Comités ministériels à compétence nationale (MB, 12/06/1974,
p. 8325).
115
Loi du 22 décembre 1977 relative aux propositions budgétaires 1977-1978, art. 182-184 (MB., 24/12/1977,
p. 15204), art. 182-184.
116
Arrêté royal du 5 janvier 1978 portant création, d’un Comité ministériel de politique budgétaire (MB,
02/04/1978, p. 1232).
117
Arrêté royal du 4 février 1980 modifiant l’arrêté royal du 30 mai 1974 organique des comités ministériels à
compétence nationale et abrogeant l’arrêté royal du 5 janvier 1978 portant création d’un comité ministériel de
politique budgétaire (MB, 15/03/1980, p. 3387).
118
Het Ministerie van Financiën en zijn administraties in het algemeen Staatsbestel, Bruxelles, Ministère des
Finances, 1982, Begr. 2.
119
Arrêté royal du 16 mars 1992 abrogeant l’arrêté royal du 4 octobre 1961 relatif aux modalités de la délibération
en conseil des ministres, et l’arrêté royal organique du 30 mai 1974 des comités ministériels à compétence
nationale. (M B, 21/03/1992, p. 6083).

33
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion120. En vertu de l’arrêté ministériel du 17


décembre 2002, le nouveau Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion reprend
l’ensemble du personnel de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, ce qui
marque la naissance réelle du département121. L’organisation a également reçu une structure
propre, reflétant les principes les plus importants de la réforme Copernic (voir organigramme
p. 56). L’arrêté royal du 7 novembre 2000 instaure le Comité de direction, sous la présidence
du Président et composé des chefs des services opérationnels, des directeurs d’encadrement et
du directeur de la cellule stratégique122. Le Président du Comité de direction est appuyé par
quatre services d’encadrement: le service Personnel et Organisation (P&O), le service Budget
et Contrôle de la Gestion (B&B), le service Technologie de l’Information et de la
Communication (TIC), et le service d’Appui général. Les tâches essentielles sont exécutées
par le service Macrobudgétaire (qui gère également la Base documentaire générale), le service
Assistance à l’élaboration du budget, le service Contrôle des Engagements, le service du
Comptable Fédéral, le service Management Support, le Service de la Surveillance de
l’Intégrité et l’entité autonome Monitoring & Contrôle123. Le service Management Support et
le service de la Surveillance de l’Intégrité sont des entités entièrement nouvelles créées dans
le cadre des compétences nouvelles en matière de contrôle de la gestion.

Dans les années suivantes, le nouvel organigramme a été modifié à plusieurs reprises. Ainsi,
en 2005, le service du Contrôle des engagements a été soustrait au service Assistance à
l’élaboration du Budget, qui reste néanmoins subdivisé en une section Assistance à
l’élaboration du Budget et une section Contrôle des engagements. En 2006, le service de la
Surveillance de l’intégrité fut rebaptisé Bureau d’éthique et de déontologie administratives124.
Enfin, en 2007, le service de la documentation a été transféré au service Macrobudgétaire,
pour retourner en 2009 au service d’Appui général. Par un arrêté royal du 17 novembre 2002,
un Comité de concertation de base a été institué en vue de la concertation avec les syndicats
représentatifs du personnel du SPF125. L’arrêté ministériel du 2 avril 2003 instaure un Conseil
départemental d’appel126 afin de régler, conformément à l’article 83 du statut du personnel de
l’Etat, entre autres les appels contre les évaluations et les affaires disciplinaires127. Le
développement du SPF se traduit par l’accroissement des effectifs du personnel, passés de 130
en 2004 à 144 en 2008128.

Enfin, soulignons que le Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion et ses
prédécesseurs juridiques ont déménagé plusieurs fois (voir les illustrations). Le Secrétariat

120
Arrêté royal du 15 mai 2001 portant création du Service Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion (MB,
16/05/2001, p. 16055). L’appellation néerlandaise du SPF, « Federale Overheidsdienst Begroting en Beheers-
controle », était presque immédiatement changé par un erratum en « Federale Overheidsdienst Budget en
Beheerscontrole » (MB, 23/05/2001, p. 17199).
121
Arrêté ministériel du 17 décembre 2002 exécutant l’arrêté royal du 15 mai 2001 portant création du Service
Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion (MB, 03/02/2003, p. 4475). La seule exception est l’administration
du personnel qui sera assurée par le SPF Finances jusqu’à la fin de 2004.
122
Arrêté royal du 7 novembre 2000 portant création et composition des organes communs à chaque service public
fédéral (MB, 18/11/2000, p. 38333).
123
Federale Overheidsdienst Budget en Beheerscontrole. Activiteitenverslag 2003, Bruxelles, SPF Budget et
Contrôle de la Gestion, 2004, p. 5.
124
Circulaire n° 573 du 17 août 2007 relative au cadre déontologique des agents de la fonction publique
administrative fédérale (MB, 27/08/2007, p. 44406). Voir également Federale Overheidsdienst Budget en
Beheerscontrole. Activiteitenverslag 2006, Bruxelles, SPF Budget et Contrôle de la Gestion, 2007, p. 43.
125
Arrêté ministériel du 17 novembre 2002 portant création d’un Comité de concertation de base pour le Service
Public Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion (MB, 03/12/2002, p. 54357), supprimé et remplacé par l’arrêté
ministériel du 19 décembre 2003 portant création d’un Comité de concertation de base pour le Service Public
Fédéral Budget et Contrôle de la Gestion (MB, 24/12/2003, p. 60563).
126
Arrêté ministériel du 2 avril 2003 instituant la chambre de recours départementale auprès du service public
fédéral budget et contrôle de la gestion et déléguant certains pouvoirs du ministre du budget en cas de pourvoi en
recours devant cette chambre (MB, 28/04/2003, p. 22678). En pratique, ce conseil n’est pas encore actif.
127
Arrêté royal du 2 octobre 1937 portant le statut du personnel de l’état (site web www.fedweb.belgium.be, version
coordonnée du 22/06/2007).
128
Site web www.pdata.be, 29/08/2008.

34
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Cadre historique et institutionnel

général du Ministère des Finances était situé initialement rue de la Loi129. En 1939,
l’administration du Budget et du Contrôle des Dépenses était située rue Ducale, signe de son
autonomie et de son importance. En 1950, elle a déménagé rue Zinner, ensuite à la nouvelle
Cité administrative de l’État (CAE), en 1968 à la Tour Astro et en 1996 à la Tour des
Finances130. En décembre 2003, le SPF a déménagé dans un immeuble sis rue Royale à
Bruxelles131.

129
CHRISTENS R., Het hotel van Financiën. Geschiedenis van een huis. Wetstraat 12, Tielt, Lannoo, 1987, 133 p.
130
BRAL G., Het Rijksadministratief Centrum, Bruxelles, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale. Direction
des Monuments et des Sites (Brussel, stad van kunst en geschiedenis 44), 2007, 47 p.
131
Federale Overheidsdienst Budget en Beheerscontrole. Activiteitenverslag 2003, Bruxelles, SPF Budget et
Contrôle de la Gestion, 2004, p. 31.

35
ORGANIGRAMMES
Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1834-1841

37
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1842-1843

38
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1843-1846

39
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1846-1849

40
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1849-1876

41
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1876-1895

42
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1895-1914

43
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1920-1930

44
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Secrétariat général du Ministère des Finances, 1931-1934

45
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1934-1937

46
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1937-1944

47
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1944-1946

48
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du Ministère du Budget, 1946-1948

49
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1948-1954

50
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1954-1956

51
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1956-1965

52
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1965-1982

53
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1982-1989

54
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses, 1989-1994

55
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Organigrammes

Organigramme du SPF Budget et Contrôle de la Gestion, 2003-présent

56
PRODUCTION, GESTION ET SÉLECTION DES
ARCHIVES

Le SPF Budget et Contrôle de la Gestion détient un grand nombre de documents d’archives


reflétant ses compétences et ses activités. Ce chapitre décrit les principaux documents que le
SPF produit, la manière dont ils sont gérés et expose selon quels principes ils seront triés. Il
commence par expliquer quelques principes et concepts fondamentaux de l’archivistique.

PRINCIPES ET CONCEPTS FONDAMENTAUX DE L’ARCHIVISTIQUE

Les archives

Les archives sont les documents qui, quels que soient leur support, leur date ou leur forme
matérielle, sont créés ou reçus par un organisme, une personne ou un groupe de personnes
dans l’exercice de ses fonctions ou activités, et sont destinés par leur nature à être conservés
par cet organisme, personne ou groupe de personne. Il s’agit donc de tout document, aussi
bien sur papier que sur un support magnétique, optique, électronique ou autre. En revanche,
les livres et les périodiques imprimés ne sont pas considérés comme des archives.

Les séries d’archives

Les archives se présentent en séries, c.-à-d. en groupes de documents ou de dossiers qui sont
réunis du fait qu’ils ont un élément commun, généralement de caractère formel, et qu’ils sont
classés selon un même critère chronologique, alphabétique, numérique ou alphanumérique.
Par exemple : les dossiers de personnel, la correspondance reçue, les dossiers d’affaires
traitées par un service dans le cadre d’une de ses compétences spécifiques, ou les registres de
l’indicateur de la correspondance expédiée.

Le producteur d’archives

Tout organisme, toute personne ou tout groupe de personne qui, dans l’exercice de ses
fonctions ou activités, constitue ou a constitué des archives.

LA PRODUCTION D’ARCHIVES AU SEIN DU SPF

Le SPF ne dispose pas d’un service d’archives et n’a pas désigné de responsable des archives.
Le rôle de la section Appui général se limite à l’appui logistique et la coordination des
contacts avec les Archives de l’Etat. Le SPF ne dispose pas non plus d’un plan global de
classement de ses archives. Chaque service organise, classe et gère les archives comme bon
lui semble. Afin d’harmoniser le système de gestion des dossiers et d’en augmenter la
cohérence, il est opportun que les différents services envisagent une utilisation systématique
des plans de classement permettant de faciliter considérablement la gestion tant des archives
dynamiques (courantes) que statiques. Ce(s) plan(s) de classement représente(nt) une
condition sine qua non à l’introduction d’un système de records management.

La plupart des documents sont gardés dans les bureaux du personnel. Un nombre limité de
services utilisent les locaux d’archives qui se trouvent dans la cave de l’immeuble : la cellule
des ressources humaines, le service Budget et Contrôle et le service macrobudgétaire. Ces
locaux d’archives disposent pourtant de nombreux atouts. Les plafonds et les murs sont en
béton, les surfaces sont lisses et ont une bonne finition, il n’y a pas de fenêtres. Les locaux
sont sécurisés, les portes ferment automatiquement et sont équipées de bonnes serrures. La
sécurité incendie ne pose aucun problème, tout comme la climatisation. Les rayonnages à

57
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

archives sont en métal. Il subsiste toutefois quelques points négatifs : les locaux d’archives ne
sont pas nettoyés régulièrement et ne sont pas utilisés de façon optimale. À terme, une couche
de poussière risque de couvrir l’ensemble des archives. Même si le nombre de rayonnages est
suffisant, une pile de dossiers d’un mètre et demi de haut est entassée sur le sol dans un coin.
Trop de collaborateurs ont un accès libre aux archives avec pour conséquences que, par
exemple, des publications ont été déposées en tas au milieu d’un local, sans concertation.
C’est pourquoi nous conseillons de nettoyer l’espace plus régulièrement, de se mettre
d’accord sur la manière d’utiliser de façon plus efficace les locaux d’archives et les
rayonnages. Le service de la Documentation utilise une seconde cave pour y stocker de la
documentation et des archives. Cet espace remplit la plupart des conditions, est nettoyé
régulièrement et géré de façon optimale. Enfin, l’administration du personnel, se trouvant rue
de la Loi à titre de service partagé, garde la plupart des archives papier dans ses bureaux.
Seuls les dossiers des membres du personnel ayant quitté le service sont transférés aux
archives à la cave, où ils semblent être gardés dans de bonnes conditions.

Le SPF, tout comme tant d’autres organismes publics, ne dispose pas encore d’une stratégie
globale et cohérente pour la conservation à long terme des documents numériques et des
courriels. Le SPF a fait un premier effort en acquérant un système de gestion des documents
automatisé, appelé DMS (document management system). Ce système s’est avéré toutefois
trop lourd à l’emploi car il impose la saisie manuelle par scanner d’un grand nombre de
documents papier. Comme des archives électroniques sont ainsi créées qui sont les doubles
des archives papier, ce système est actuellement utilisé uniquement par le service Budget et
Contrôle pour les dossiers de contrôle administratif et budgétaire. Ce service a fait figure de
pilote lors de l’introduction du système automatisé. Les autres documents numériques sont
conservés sur des disques réseaux communs ou encore sur des disques durs personnels.
Toutefois, leur gestion et leur classement ne sont pas toujours efficaces. Le courriel est
conservé le plus souvent dans les boîtes à courriel personnelles. Lors du départ d’un agent,
son courriel est perdu. Pour des raisons de sécurité, nombre de courriels sont imprimés, ce qui
accroît de façon exponentielle la masse de papier. Une solution serait d’introduire des
classements numériques de groupes sur les espaces disques en réseau, permettant la création
de dossiers numériques. Le classement suivrait une arborescence bien définie des fichiers,
reflétant le système existant pour le classement des documents papier et/ou reflétant les
fonctions principales exercées dans l’institution. Une solution plus conviviale bien que plus
chère consiste à acquérir voire développer en interne une application de gestion des archives
(Records Management Application ou RMA). Une telle application se distingue d’un système
de gestion de documents DMS par une structure de classement mieux définie, par
l’intégration des délais de conservation et la possibilité d’archiver les courriels de manière
concertée. Néanmoins, elle présente le désavantage d’être moins flexible qu’un DMS. Dans
les deux cas, les courriels et leurs annexes ne doivent plus être conservés dans la boîte de
courriel: en même temps que d’autres fichiers numériques pertinents du logiciel de courriel,
ils peuvent être exportés vers et conservés dans un dossier électronique spécifique (tout
comme le courrier et d’autres documents papier sont conservés dans un dossier). Seuls les
courriels reçus ou expédiés dans l’exercice des fonctions ont valeur d’archives et doivent être
enregistrés dans le dossier électronique. Les courriels personnels ou reçus à titre
d’information ne doivent pas être conservés et peuvent être éliminés à court terme. Les
Archives de l’État élaboreront des consignes spécifiques pour l’archivage des bases de
données et des sites web.

Dans les années 1960 et 1970, les Archives de l’Etat ont autorisé à plusieurs reprises
l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses à éliminer des archives, entre autres
à l’occasion de déménagements. En 1962, elles ont autorisé la destruction des registres du
courrier entrant, des documents budgétaires incomplets, des exposés généraux, des rapports
de l’Inspection des Finances et de dossiers budgétaires (en effet les procès-verbaux du Comité
du Budget, qui ont été transférés aux Archives de l’État, reprennent suffisamment
d’informations, voir infra). En 1979, elles ont autorisé l’élimination des dossiers relatifs à

58
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

l’élaboration du budget, à la classification économique et fonctionnelle, à l’engagement des


dépenses, à l’Inspection des Finances et aux Affaires générales. Ces autorisations, tout
comme d’autres d’ailleurs, concernaient également la destruction ou la transmission aux
Archives de l’État de livres et de documentation qui ne tombent pas dans le champ
d’application de la loi sur les archives. Mais ensuite, beaucoup d’archives ont été éliminées
sans avoir demandé l’autorisation préalable, imposée par la loi, aux Archives de l’État. Sur
ordres internes oraux et/ou sur base de l’arrêté royal du 25 novembre 1952, de nombreux
services ont éliminé chaque année des pièces qui avaient perdu toute valeur administrative132.
Des collaborateurs du SPF ont signalé par ailleurs l’élimination de nombreux dossiers lors des
derniers déménagements en 1996 et 2003. Cela explique pourquoi les séries d’archives de
certains services ne concernent que l’année passée ou les cinq dernières années. Certaines des
séries éliminées n’ont pas de grande valeur historique et leur élimination ne représente donc
pas une grande perte. Mais ce n’est pas le cas d’autres séries. Par exemple les procès-verbaux
et pièces annexes des réunions des différents comités ministériels (le Comité du Trésor, le
premier Comité du Budget, le Comité des Finances et du Budget, le Comité ministériel du
Budget, etc.), les procès-verbaux et pièces annexes des réunions du Collège des Chefs de
service, les dossiers stratégiques des anciens directeurs généraux, les dossiers relatifs à
l’élaboration des budgets et aux procédures budgétaires, datant des années ‘70, ‘80 et ‘90, etc.
133

LES PRINCIPALES SÉRIES D’ARCHIVES

Les archives du SPF comprennent un grand nombre de séries reflétant la diversité de ses
tâches. Si la constitution des archives est fort différente d’un service à l’autre, des tendances
générales se dégagent néanmoins.

Les archives du service du Président et des services transversaux concernent essentiellement


la stratégie et la gestion du SPF. Les archives les plus importantes se trouvent évidemment au
service du Président, tels les rapports annuels d’activité, les plans de management, les procès-
verbaux et les annexes des réunions du comité de direction. Les archives des services
horizontaux ou transversaux (appui général, budget et contrôle de la gestion, personnel et
organisation, TIC) reflètent leurs compétences pratiques et exécutives et se composent de
séries que l’on trouve classiquement dans tous les services de ce type, tels que les dossiers
logistiques, les bons de commande, les factures, les dossiers individuels de personnel, une
base de données du personnel, etc. Suite aux multiples déménagements passés et à la création
récente du SPF, il reste peu d’archives antérieures à 2003.

Bien que les services verticaux soient en général plus anciens que les services horizontaux,
leurs archives ne remontent pas loin en arrière à cause des destructions de documents
évoquées ci-dessus, liées ou non aux multiples déménagements. Leurs archives reflètent les
compétences du SPF par rapport à d’autres organismes publics en matière de budget et de
contrôle de la gestion. Elles contiennent notamment les dossiers relatifs à l’élaboration du
budget, à la rédaction des documents budgétaires, au contrôle administratif et budgétaire, au
développement de nouveaux systèmes et instruments comptables, etc.

132
Arrêté royal du 25 novembre 1952 fixant les délais après lesquels les archives déposées à la Cour des comptes
pourront être supprimées (MB, 06/12/1952, p. 8793).
133
Pour être sincère, il faut signaler que les générations antérieures d’archivistes de l’Etat estimaient la
conservation des dossiers relatifs à l’élaboration et aux procédures budgétaires peu intéressante, du fait que le
budget définitif était imprimé avant sa discussion au parlement et parce que les propositions budgétaires et les
notes étaient censées se trouver tant chez les Ministres que chez le Premier Ministre, à l’époque président des
comités. Or, l’expérience nous montre que cet argument ne vaut plus/pas : les procès-verbaux des comités
ministériels étant perdus et les comités n’étant plus actifs.

59
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

LE CONCEPT DE SÉLECTION

La sélection est l’opération intellectuelle et matérielle qui consiste à séparer, au sein de


l’ensemble des archives, les documents à conserver et les documents à éliminer. Dans la
mesure du possible, cette sélection est effectuée au niveau des dossiers complets, la sélection
document par document des archives contemporaines étant une opération trop lourde et trop
longue. Dans les rares cas où l’on effectue néanmoins un tri à l’intérieur des dossiers, on
opère soit par conservation partielle de certaines pièces des dossiers, soit par échantillonnage.
L’échantillon doit être représentatif et témoigner de la nature et de la composition des
documents à trier. L’élagage est une méthode de tri document par document en vue d’éliminer
dans chaque dossier les doubles, les versions préparatoires et les documents vierges.
L’élagage est l’occasion d’ôter les attaches susceptibles de nuire à la bonne conservation des
documents (attaches-trombones métalliques, agrafes, classeurs à anneaux métalliques, etc.). Il
s’agit d’une opération qui n’est pas strictement du tri mais relève du traitement matériel des
documents.

Les critères généraux de sélection utilisés lors de la rédaction du tableau de tri du SPF Budget
et Contrôle de la Gestion sont les suivants :

- Conservation du courrier original entrant et sortant (sur papier et sur support


électronique);
- Conservation par direction des minutes du courrier sortant lorsqu’elles comblent
d’éventuelles lacunes ou lorsqu’elles constituent la seule source de référence pour une
période donnée;
- Conservation des procès-verbaux des réunions internes (au niveau du service qui
organise les réunions, par exemple au niveau du directeur général s’il s’agit d’une
réunion de staff avec les directeurs);
- Conservation des procès-verbaux de réunions externes lorsque le SPF assure le
secrétariat d’une commission, d’un comité ou d’un groupe de travail. Lorsqu’il s’agit
de réunions auxquelles le SPF participe en tant que membre effectif ou à titre
d’observateur, la destination définitive ou la destruction de ces documents dépendra
de la possibilité de retrouver ou non aisément les procès-verbaux auprès de
l’organisme qui assure le secrétariat;
- Conservation totale ou partielle au niveau de chaque service des dossiers spécifiques
à une mission ou à une compétence du SPF. Après un éventuel élagage, ces dossiers
représenteront une source d’informations pertinentes sur les principales activités du
producteur d’archives;
- Conservation (éventuellement après sélection) de tous les dossiers dont le SPF a
hérité de ces prédécesseurs en droit car ils constituent une importante source
d’information historique;
- Conservation de données numériques (entre autres les base de données) dans leur
environnement original. On prévoira, en fonction des éléments à conserver, une
migration voire une émulation des systèmes permettant de conserver toutes les
données. Quand des documents papier à conserver de façon permanente existent
également sous forme électronique (textes, graphiques et tableaux statistiques), ils
pourront être conservés provisoirement dans leur format papier, si le dossier papier où
sont classés ces documents constitue une unité archivistique cohérente qui ne se
retrouve pas dans la version électronique; mais à moyen terme, il est préférable de
développer un classement numérique (pour les archives courantes et/ou statiques) qui
permette de gérer correctement l’ensemble des documents numériques produits ou
reçus;
- Tri voire élimination intégrale de dossiers documentaires homogènes, lorsqu’il
s’avère que la documentation peut être retrouvée facilement ailleurs;

60
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

- Elimination des dossiers purement techniques à l’issue du délai de conservation


administrative prévu, tels les dossiers purement financiers, d’achat d’équipement et
de matériel.

Comment, en pratique, ces critères généraux de sélection ont ils été appliqués aux différents
services?

Les archives du service du Président contiennent quelques séries intéressantes, qui constituent
LA source historique par excellence du SPF. Les rapports annuels, les plans de management,
les procès-verbaux et pièces annexes des réunions du comité de direction, les dossiers relatifs
à la création du SPF et la base de données relative à la mesure et au suivi des activités des
différents services devront tous faire l’objet d’une conservation intégrale à long terme. Une
exception : les pièces préparatoires aux rapports annuels et aux plans de management qui ne
présentent qu’une valeur temporaire et peuvent être éliminées à l’expiration du délai de
conservation administrative. Les dossiers relatifs au traitement des questions parlementaires
écrites peuvent être éliminés intégralement, les réponses étant publiées au Bulletin des
questions et des réponses. D’autres séries doivent être conservées de façon pérenne pour leur
valeur de témoignage ou leur intérêt historique, telles les lois originales, les arrêtés royaux et
ministériels originaux fixant l’organisation et les procédures budgétaires et portant la
délégation et les pièces relatives aux mandats des membres du personnel désignés comme
commissaires du gouvernement. Les dossiers relatifs à des litiges juridiques doivent être
conservés de façon permanente, puisqu’ils contiennent des informations intéressantes sur des
points de friction. Hélas, au niveau ministériel, on retrouve peu d’archives datant du temps de
l’ancienne Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses. Les seules pièces que nous
ayons retrouvées à la cave concernent la participation de l’ancien directeur général à la
Commission de la Normalisation de la Comptabilité publique (CNCP). Or, ces pièces peuvent
être transmises au SPF Finances, la commission disposant d’un secrétariat auprès dudit SPF.

Parmi les services horizontaux ou transversaux, le service d’appui général exécute des tâches
opérationnelles, de sorte que seules quelques séries devraient être conservées de façon
permanente: le registre des entrées de courrier à titre de témoin de ses activités, les dossiers
relatifs à la gestion des archives à titre de source sur l’histoire des archives du SPF et les
séries du conseiller en prévention. Au service d’encadrement Budget et Contrôle de la
Gestion, seules sont destinées à une conservation permanente les séries qui donnent une vue
d’ensemble de la gestion financière : les dossiers relatifs à l’élaboration du budget du SPF lui-
même, la base de données COBRA de suivi de la comptabilité et les rapports sur la gestion
des comptes de trésorerie. Les autres séries peuvent sans problème être éliminées. Au service
d’encadrement P&O se trouvent les archives tant de la cellule de l’administration du
personnel que de la cellule des ressources humaines. Or, les séries conservées par la cellule de
l’administration du personnel ne sont pas antérieures à 2005, l’administration du personnel
étant assurée jusqu’à cette date par le SPF Finances. Avec un volume estimé à 30 mètres
courants, les dossiers individuels du personnel constituent la série la plus importante.
Toutefois, ils peuvent être éliminés, l’essentiel des informations les plus importantes se
retrouvant dans des arrêtés royaux et ministériels, qui sont conservés séparément, ainsi que
dans une base de données du personnel. Quant aux dossiers relatifs à l’élaboration et au suivi
des plans de personnel, des effectifs et du cadre linguistique, ainsi que les arrêtés royaux
originaux relatifs au statut du personnel, ils seront conservés à titre permanent. Ces séries ne
sont pas trop volumineuses et permettent de comprendre la stratégie générale du SPF en
matière de personnel. Des séries ne présentant qu’un intérêt administratif temporaire, telles les
états des modifications, les dossiers des étudiants jobistes et la base de données des pointages,
peuvent sans problème être éliminées à terme. La cellule des ressources humaines conserve
également des séries destinées à une conservation pérenne car elles reprennent des
informations précieuses sur la politique du personnel du SPF et sur les relations avec le
personnel : notes de service, les pièces les plus importantes des dossiers de recrutement, de
promotion et d’examens linguistiques, les brochures d’accueil pour les nouveaux agents, les

61
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

cours et les syllabus des formations internes et des séminaires, ainsi que les procès-verbaux et
pièces annexes du comité de concertation de base. Au service d’encadrement TIC, il faudra
conserver durablement la documentation relative au développement des applications pour
documenter les applications concernées et les conserver à long terme. Les sites internet,
intranet et extranet doivent être archivés avant et après chaque modification de grande
ampleur, afin de permettre la reconstruction des aspects ‘look and feel’ de cet important
média. Quant aux doubles des bons de commande d’achat de matériel, ils peuvent être
éliminés. Enfin, il faut tenir compte du fait que les services d’encadrement étant des services
partagés, ils sont dirigés par des directeurs d’encadrement qui sont en poste à la Chancellerie
du Premier Ministre, au SPF P&O et au SPF Fedict : des archives ayant un rapport avec le
SPF Budget et Contrôle de la Gestion seront donc conservées ou éliminées au niveau de ces
institutions134.

Les archives du service macrobudgétaire contiennent quelques séries qui intéresseront sans
doute les générations futures d’historiens. Les registres des courriers et des courriels
permettent de comprendre le fonctionnement du service et de pister rapidement certaines
questions. Les doubles du courrier entrant et les minutes du courrier sortant relatif aux
estimations pluriannuelles, aux contacts avec le cabinet ou la cellule stratégique du Ministre,
etc., seront conservés à long terme, tandis qu’on pourra éliminer les autres courriers, qui
présentent moins d’intérêt. L’exposé général et la note sur le vieillissement de la population y
annexée étant publiés, on peut éliminer les archives concernées. Comme le programme de
stabilité relatif à la politique budgétaire belge est approuvé par le Conseil des Ministres, il a
été opté pour une conservation pérenne à ce niveau-là. Les regroupements économique et
fonctionnel constituant une source historique unique et servant à des études scientifiques,
leurs archives seront conservées tant sur papier que sous forme électronique. Etant donné que
la base documentaire générale contient des informations de grande valeur, il faut la conserver
de façon permanente ainsi que les séries d’archives y afférentes.

Les listes des acquisitions du service de la documentation sont utiles au niveau opérationnel
mais peuvent être éliminées dès que les informations qui y sont reprises sont disponibles via
un autre canal, par exemple dans un catalogue numérique. Toutefois, le service possède
quelques séries d’archives intéressantes, qui, contrairement aux autres séries trouvées au SPF,
remontent plus loin dans le temps : les rapports de stage des membres du personnel, les
documents parlementaires de la Chambre et du Sénat relatifs au budget, les doubles des
circulaires reprenant les directives sur l’élaboration du budget et le contrôle budgétaire, ainsi
que le bulletin de documentation du Ministère des Finances puis du SPF Finances. Même si
ces documents ne sont pas publiés par le SPF lui-même, ils sont toutefois si rares qu’on a
décidé de les conserver à titre permanent. Bien que les circulaires soient des copies, il faut
conserver celles qui ont été émises jusqu’en 1999, les originaux étant perdus (voir le
paragraphe suivant).

Le service Assistance à l’élaboration du budget est le service le plus important du SPF, dont il
exerce les missions-clés. Les procès-verbaux et les annexes du Forum B&CG de concertation
avec les autres SPF et SPP constituent une source intéressante d’informations relatives aux
relations avec les autres services publics fédéraux et doivent donc être conservés à titre
permanent. Les circulaires originales fixant les directives sur l’élaboration du budget et du
contrôle budgétaire contiennent des informations précieuses sur les procédures budgétaires;
toutefois, elles ne subsistent qu’à partir de l’année 2000. Fort heureusement, des doubles ont
été conservés depuis 1951 par le service de la documentation (voir ci-dessus). Les dossiers
relatifs à l’élaboration du budget permettant de comprendre l’élaboration du budget fédéral.
Mais on y opérera un tri: on conservera de chaque dossier l’avis de l’Inspection des Finances,

134
COPPIETERS G., Archiefselectielijst voor het archief van de Federale Overheidsdienst Kanselarij, Bruxelles,
Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Tableaux de gestion et tableau de tri), 2008,
p. 147.

62
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

la note préparatoire, les procès-verbaux des réunions bilatérales et les «tableaux AS»135, tandis
que les propositions peuvent être éliminées. Les dossiers relatifs au Conseil des Ministres
peuvent être éliminés, la série complète étant conservée par le SPF Chancellerie du Premier
Ministre et par le secrétariat du Conseil des Ministres. Les dossiers relatifs aux négociations
et au suivi des contrats d’administration avec les institutions publiques de sécurité sociale
feront l’objet d’un tri, le SPF Budget et Contrôle de la Gestion n’étant responsable que du
suivi budgétaire et de la justification devant la Cour des Comptes. Les comptes originaux et
les pièces justificatives importantes doivent être conservés à titre permanent, tandis que les
autres pièces–qui sont conservées ailleurs–peuvent être éliminées. Un bon exemple de pièces
conservées ailleurs sont les contrats originaux qui sont détenus par le ministre de tutelle et par
l’institution publique de sécurité sociale concernée, et publiés au Moniteur belge. Le SPF ne
disposant pas de l’original, il doit se baser sur le texte publié au Moniteur belge.

Au service du Contrôle des engagements, nous recommandons de conserver à titre permanent


uniquement les séries relatives aux procédures: les manuels, les listes de contrôle (checklists)
et les étapes à suivre, ainsi que les tableaux CODENVA reprenant les directives de traitement
et d’encodage des dossiers d’engagement. Les autres séries résultent du contrôle des
engagements proprement dits et ne représentent guère de valeur historique car elles ne
reflètent qu’une étape dans la procédure du contrôle des dépenses publiques. Ces informations
se trouvent aussi ailleurs, auprès des organismes contrôlés, le dossier concerné reprenant le
bulletin d’engagement et l’éventuelle note de remarques. Enfin, beaucoup d’informations
proviennent de l’Administration de la Trésorerie du SPF Finances (et, à l’avenir, proviendront
du Comptable fédéral) ou sont destinées à la Cour des Comptes.

La mission du service du Comptable fédéral est d’introduire une nouvelle comptabilité de


l’Etat et de développer une nouvelle plate-forme technologique (un logiciel ERP). Les
informations relatives à cette mission devraient donc être conservées à un niveau central, afin
qu’elles puissent être éliminées dans les différents services publics fédéraux. Tant les dossiers
relatifs à l’élaboration des études préalables, que les procès-verbaux et pièces annexes des
réunions de la commission d’évaluation et du comité directeur ou encore les documents
relatifs au développement de la base de données devraient être conservés à titre permanent.
Les archives du service d’assistance n’ont qu’un intérêt temporaire et peuvent être éliminées.
Les rapports comptables de l’administration générale adressés à la Cour des Comptes et au
Parlement constituent en revanche une série d’archives à haute valeur historique.

Le service Management Support et le Bureau d’éthique et de déontologie sont deux entités


récentes, développant des projets pour l’ensemble de l’administration fédérale dans des
domaines relativement neufs: le contrôle interne, l’audit interne et le contrôle administratif et
budgétaire sont traités par le Management Support ; l’éthique et la déontologie
administratives sont traitées par le Bureau. La plupart de leurs archives devraient être
conservées de façon permanente après expiration de leur délai d’utilité administrative
(éventuellement après tri).

Les dernières séries d’archives sont relatives aux commissaires du gouvernement. Il s’agit des
membres du personnel du SPF désignés temporairement, sur base de leur expertise, à titre de
commissaire du gouvernement auprès d’organismes d’utilité publique des catégories B, C et
D. En application de la loi du 16 mars 1954, ces organismes sont contrôlés par leur(s)
Ministre(s) de tutelle. A cet effet, ces Ministres désignent un ou plusieurs commissaires, qui
assistent, avec voix consultative, aux réunions des organes d’administration et de contrôle, et
qui peuvent faire appel contre toute décision qu’ils estiment contraire à la loi, aux statuts ou à
l’intérêt général. Le Ministre du Budget, en accord avec les Ministres concernés, statue136.

135
Ces tableaux mentionnent le montant de l’année budgétaire précédente, la nouvelle proposition, le résultat après
les réunions bilatérales, le résultat après le conclave budgétaire et le montant définitif.
136
Loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public (MB, 24/03/1954, p. 2210).

63
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

L’arrête royal n° 4 du 18 avril 1967 instaure, en outre, un système de tutelle sous contrainte.
Si l’intérêt général ou le respect de la loi ou des règlements le nécessite, le Ministre concerné
ou le commissaire du gouvernement peut obliger l’organe de gestion à délibérer sur chaque
matière que le ministre ou le commissaire détermine. Si l’organe de gestion ne prend pas de
décision ou si le Ministre n’est pas d’accord avec la décision, le Roi, par arrêté délibéré en
Conseil, peut prendre la décision à la place et en lieu de l’organe de gestion137. Bien qu’il
faille respecter l’autonomie des commissaires du gouvernement et que la constitution des
archives diffère sans aucun doute d’un commissaire à l’autre, on a opté pour une disposition
générale dans le tableau de tri: après cinq ans, tous les procès-verbaux envoyés par les
établissements publics peuvent être éliminés; seront conservés à titre permanent les
documents relatifs aux remarques et aux mesures (de contrainte), afin d’éviter que ces
informations intéressantes, qui sont conservées dans les locaux du SPF, ne se perdent.

Le tableau de tri comprend au total 117 séries. Il faut en conserver intégralement 46 (d’une
ampleur restreinte), en trier 25 et en éliminer intégralement 45 (d’une ampleur assez
considérable). Une série est à transférer au SPF Finances.

LES ARCHIVES CONSERVÉES AILLEURS

Dans le passé, le Ministère des Finances et l’Administration du Budget et du Contrôle des


Dépenses ont transmis des archives intéressantes aux Archives générales du Royaume (voir
les illustrations). Pendant l’entre-deux-guerres, les archives du Secrétariat général ont été
déposées aux Archives générales du Royaume, notamment les avant-projets des budgets de la
période 1831-1930138. Les autres archives de l’ancien service Budgets, comptabilité ont
probablement été dispersées et sont perdues139. Le Secrétariat général du Ministère des
Finances a déposé en 1992 aux Archives générales du Royaume des archives comprenant des
documents du service chargé de l’élaboration du budget, de la fixation des rétributions et des
indemnités des agents de l’Etat et de l’organisation générale du Ministère des Finances, datant
essentiellement de la période antérieure à la première guerre mondiale et de l’entre-deux-
guerres. En outre, la série contient des copies des procès-verbaux du Comité du Budget des
années 1930-1931 et 1933, ainsi qu’une série de copies des procès-verbaux du Comité du
Budget de la période du 26 septembre 1940 au 12 novembre 1942. Enfin, ces archives
comprennent également des documents venant de hauts fonctionnaires, surtout celles d’Oscar
Plisnier, le fondateur de l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses. Elles
contiennent d’intéressantes informations relatives à l’organisation et aux missions de cette
administration. Ces archives sont accessibles aux chercheurs grâce à un inventaire publié140. À
son tour, en 1962, l’Administration du Budget et du Contrôle des Dépenses a transmis aux
Archives générales du Royaume une série complète de procès-verbaux et pièces annexes des
réunions du Comité du Budget. La série vient d’être reconditionnée et inventoriée à l’occasion
de la préparation du présent tableau de tri141. Enfin, les Archives générales du Royaume

137
Arrête royal n° 4 du 18 avril 1967 modifiant et complétant la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de
certains organismes d’intérêt public (MB, 20/04/1967, p. 4166).
138
COSEMANS A., Ministère des Finances. Ancien fonds. Nos. 1-229, 404-614 (1830-1932). Inventaire,
Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives du Royaume dans les Provinces (Instruments de recherche
à tirage limité Archives générales du Royaume 73), 1989, 31 p.
139
Idem, p. XXVII.
140
VROOM M., Ministerie van Financiën. Algemeen secretariaat (1914-1945). Overdracht april 1992.
I. Ministère des Finances. Secrétariat général (1914-1945). Transfert d’avril 1992. I, Bruxelles, Archives
générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Instruments de recherche à tirage limité Archives
générales du Royaume 121), 1992, XL + 192 p. en VROOM M., Ministerie van Financiën. Algemeen secretariaat
(1914-1945). Overdracht april 1992. II. Ministère des Finances. Secrétariat général (1914-1945). Transfert
d’avril 1992. II, Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans les Provinces (Instruments
de recherche à tirage limité Archives générales du Royaume 122), 1992, 193-387 p.
141
LELOUP G., Inventaris van het archief van het Begrotingscomité (1936-1958) en van de voorbereidende
vergadering der ambtenaren (1952-1956), Bruxelles, Archives générales du Royaume et Archives de l’Etat dans
les Provinces (Inventaires Archives générales du Royaume), 2009 (en préparation).

64
SPF Budget et Contrôle de la Gestion – Production, gestion et sélection des archives

conservent des archives de ladite administration couvrant 18 mètres linéaires, qui datent
essentiellement des années 1950 et 1960 et qui comprennent, entre autres, des dossiers
d’élaboration du budget, de contrôle administratif et budgétaire, et des documents venant de
l’Inspection des Finances, des commissaires du gouvernement et des délégués des Ministres
des Finances auprès d’établissements d’utilité publique. Elles ont été transmises probablement
dans les années 1970 et ont été inventoriées lors de la préparation du présent tableau de tri142.
Les deux inventaires seront publiés dans le courant de 2009.

142
LELOUP G., Inventaris van het archief van de Administratie van de Begroting en de Controle op de Uitgaven
van het Ministerie van Financiën 1903-1972 (vnl. 1946-1972), Bruxelles, Archives générales du Royaume et
Archives de l’Etat dans les Provinces (Inventaires Archives générales du Royaume), 2009 (en préparation).

65
[Nom de l’institution] - Tableau de tri

67

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