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Introduction

Accroche
• D’abord, description de la mauvaise éducation.
• Rire dirigé contre les précepteurs sophistes.
Il gambadait, sautillait, se vautrait sur la paillasse un bon moment pour mieux
ragaillardir ses esprits animaux.

• Rabelais dénonce les mauvaises pratiques avant de nous présenter la bonne


éducation humaniste de Ponocrates.

Problématique
Comment le rire nous éduque-t-il dans Gargantua de Rabelais ?
Annonce du plan

1) Un rire généreux et créatif


2) Un rire dénonciateur et révélateur
3) Un rire philosophique et spirituel

I. Un rire généreux et créatif


1. Un rire démesuré
• Le rire démesuré nous donne une idée de la générosité du savoir qui se
multiplie sans limites.
• Le savoir comme « plaisir dionysiaque » (comme le dieu antique du vin et des
excès).
• La naissance de Gargantua rappelle celle d’Athéna, (déesse de l’intelligence
et de la stratégie militaire).
• Naissance d’un nouveau héros qui nous invite « à boire » pour étancher une
soif de connaissances.

2. Un rire de grande valeur


• Rire chez Rabelais = contenant qui recèle un savoir précieux.
• Expliquer la métaphore des Silène dans le Prologue.
• Le torche-cul est aussi une métaphore humoristique pour une question
profonde : Comment se débarrasser de la merde du monde (le péché, le mal).

3. Un rire créatif
• Le rire gargantuesque nous invite à sortir des sentiers battus. Il libère notre
imagination.
• Par exemple, l’énumération des jeux de Gargantua enfant : foisonnement et
fantaisie.
• Plaisir de l’invention de mots nouveaux :
Une guerre picrocholine, un repas pantagruélique, un appétit gargantuesque,
quand viendront les coquecigrues, etc.

4. Les richesses du rire parodique


• Le rire créatif permet la parodie et valorise l’intelligence.
• Exemple : références médicales lors des moments les plus épiques « il
déboitait des fémurs, débezillait des fauciles ».
• Les acrobaties de Gymnaste représentent aussi la souplesse de l’esprit.

Transition vers la deuxième partie

• Le rire de Gargantua transmet un savoir précieux


• Il nous invite même à utiliser notre imagination.
• Imagination et créativité nous affranchissent un temps de certaines règles
pour mieux nous montrer leur absurdité.

II. Un rire dénonciateur et révélateur


1. Rire contre les arguments d’autorité
• Rire corrosif : dénonce sans avoir besoin de démontrer.
• Argument d’autorité : faire référence à un auteur comme preuve de vérité.
• Alcofribas Nasier s’indigne contre la symbolique des couleurs, imposées par
un livre unique.
• Métaphore : Gargantua enfant offre, non pas de vrais chevaux, mais des
chevaux de bois :
— Tu nous as bien bernés, mon mignon. Je te verrais bien pape un jour ou
l'autre.

2. Le cas du rire satirique


• Rire pour briser les préjugés, la méchanceté et la bêtise.
• Laisser deviner en creux les valeurs défendues par l’auteur.
• Exemple du discours des conseillers de Pircochole.
• Exemple de l’instruction scolastique :
Maître Thubal Holoferne [...] lui apprit si bien son abécédaire qu'il le récitait par
cœur à l'envers, ce qui lui prit cinq ans et trois mois.

3. Un décalage révélateur
• Le rire est produit par une surprise, un effet de contraste.
• Exemple : les moines se lamentent alors que frère Jean se bat.
• Exemple : Eudémon s’exprime bien, Gargantua meugle.
Tout autre fut la contenance de Gargantua, qui [...] se mit à pleurer comme une
vache.
Transition vers la troisième partie

• Chaque situation triviale cache un message symbolique élevé.


• Exemple : Alcofribas parle d’un texte mangé par les nuisibles (ce ne sont pas
les insectes, mais la censure).

III. Un rire philosophique et spirituel


1. Farce et mystère
• À la Renaissance, sur le parvis des églises, on alterne des représentations de
la vie des Saints (Mystère) et des blagues scatologiques (Farces).
• Rabelais entremêle les deux genres dans le roman.
• Exemple : Gargantua urine sur Paris, qui cache en fait un véritable baptême
par le rire (Paris = par ris).
• Exemple : la jument de Gargantua promène les cloches de Notre-Dame… Elle
répand la bonne parole.
• Références au mouvement évangéliste de l’époque.

2. Un rire qui élève l’âme


• Si « le rire est le propre de l’homme » c’est une manifestation de l’âme. Il ne
remet pas en cause son existence.
• Le corps de Gargantua est le reflet d’une âme, qui s’avachit ou grandit selon
l’éducation qu’elle reçoit.
• Le nom de Gargantua « quel grand tu as » : le gosier ou encore, l’appétit de
savoir.
• Couleurs symboliques de ses vêtements : le blanc (la joie) le bleu (les choses
célestes).
3. Un rire civilisateur humaniste
• Les débats théologiques de l’époque cachent des réflexions philosophiques.
• Défendre un idéal humaniste civilisateur.
• Exemple : Frère Jean fait passer le travail et la sociabilité devant la prière. Les
autres moines n’ont plus rien d’humain.
• Mais le rire de Rabelais n’a rien de stigmatisant : même les sophistes sont
invités à boire :
Ponocrates fut d'avis que l'on fit reboire ce bel orateur et, vu qu'il [...] les avait
fait rire plus que ne l'eût fait Songecreux, qu'on lui offrît les dix empans de
saucisses mentionnés dans sa joyeuse harangue, [et toutes les] choses qu'il
disait nécessaires à sa vieillesse.

Conclusion
• Un rire outil d’éducation, porte un savoir précieux.
• Mais il défend aussi l’imagination et la créativité.
• Il permet donc d’abord de mettre à bas les règles absurdes.
• Il nous invite alors à réfléchir par nous-mêmes.
• Rire à l’intersection de l’âme et du corps.
• Rire qui manifeste les qualités humanistes : élévation de l’âme, soif de savoir,
sociabilité, enthousiasme créatif.

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