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Le texte d'Aristote extrait des "Politiques" aborde la question fondamentale de la

nature politique de l'homme. Dans cette prise de position, Aristote soutient que
l'homme est, par nature, un animal politique. Cette thèse n'est pas une évidence, car
elle s'oppose à une conception contraire selon laquelle l'homme pourrait être en
dehors de la sphère politique sans dégradation. Ainsi, la question centrale du texte
se formule : "En quoi l'homme est-il intrinsèquement lié à la vie politique, et en quoi
cette thèse peut-elle être contestée?"

L'auteur commence par affirmer que la cité est naturelle à l'homme, car elle permet
l'accomplissement de sa nature propre. Cette affirmation implique que la vie en
communauté politique est un élément constitutif de la nature humaine. Aristote
justifie cette position en mettant en avant le rôle essentiel du dialogue politique dans
l'élaboration d'une communauté juste.

Cette affirmation sous-entend que les communautés antérieures, dont la cité


découle, sont également naturelles. La déduction révèle la notion d'autarcie comme
une fin excellente, soulignant ainsi l'importance de l'indépendance et de
l'autosuffisance dans la vie politique.

Cependant, cette thèse n'est pas évidente, car elle s'oppose à l'idée qu'un individu
en dehors de la cité pourrait mener une existence non dégradée. On pourrait
objecter que la vie politique peut être source de conflits et que certains individus
pourraient préférer une existence isolée. C'est précisément cette objection que
l'auteur anticipe en évoquant celui qui est hors cité, comparé à un être "sans lignage,
sans loi, sans foyer."En admettant ce que soutient l'auteur, on pourrait objecter que
la vie politique n'est pas universellement préférable, et cela soulève la nécessité de
passer au moment suivant du texte pour trouver des réponses à cette objection.

Aristote établit que la cité est naturelle parce qu'elle est la fin des communautés
antérieures. La nature, définie comme la finalité d'une chose, justifie la naturalité de
la cité en tant que but ultime des regroupements humains. Cette perspective met en
avant l'idée que la vie politique n'est pas seulement un moyen, mais une fin en soi.

La déduction s'étend à la notion d'autarcie, affirmant que cette autosuffisance est à


la fois une fin et quelque chose d'excellent. Cela souligne l'importance de la cité en
tant que communauté autonome, capable de satisfaire ses besoins internes sans
dépendre excessivement de l'extérieur. Ainsi, la vie politique devient une condition
nécessaire à la réalisation de cette excellence.

Néanmoins, cette idée de la cité comme fin excellente peut être remise en question.
On pourrait objecter que certaines personnes pourraient choisir de vivre en dehors
de la cité par rejet de la complexité politique ou par préférence pour une vie plus
simple. Cette objection soulève la question de savoir si l'autarcie politique est
toujours souhaitable et si elle peut réellement conduire à l'excellence.

En admettant l'affirmation d'Aristote sur l'excellence de l'autarcie politique, on


pourrait objecter en soulignant des exemples historiques ou contemporains où des
individus ont réussi à atteindre une certaine excellence en dehors de la vie politique.

Un autre élément important à souligner dans l'analyse est la conviction d'Aristote


que la nature ne fait rien en vain. Cette idée est cruciale pour sa vision de l'homme
en tant qu'animal politique. L'argument ici est que, puisque l'homme est le seul être
vivant à posséder un langage, cette capacité doit avoir une fonction particulière dans
le cadre de la nature humaine. Ainsi, le langage ne serait pas simplement un moyen
de communication, mais plutôt un outil essentiel pour la compréhension du bien, du
mal, du juste et de l'injuste.

Cette notion conduit à une déduction supplémentaire selon laquelle le langage


humain n'est pas simplement un moyen de communication fonctionnel, mais plutôt
un moyen de construction d'une réalité morale et politique. En d'autres termes, la
capacité à conceptualiser et communiquer des idées abstraites contribue à la
formation de la vie politique et morale, renforçant ainsi l'idée fondamentale de
l'homme en tant qu'animal politique.

Cependant, cette affirmation soulève une question philosophique majeure : la nature


humaine est-elle réellement déterminée par des caractéristiques telles que le
langage, et cette détermination est-elle universelle pour tous les individus, quel que
soit le contexte culturel ou historique ? Les critiques pourraient objecter que cette
vision est trop normative et ne tient pas compte de la diversité des expériences
humaines.

En admettant l'idée d'Aristote sur la fonction essentielle du langage, on pourrait


objecter en soulignant la variabilité culturelle dans la manière dont les sociétés
humaines conceptualisent et communiquent des idées abstraites, mettant en doute
l'universalité de la nature politique humaine.

En récapitulant l'ensemble du texte, Aristote offre une perspective riche sur la nature
politique de l'homme, soulignant le rôle du langage dans la formation de la vie
politique. Toutefois, la complexité de la nature humaine et les diversités culturelles
incitent à une réflexion plus approfondie sur la validité universelle de cette vision.
Ainsi, le texte d'Aristote, tout en posant des bases solides, ouvre la porte à une
exploration plus nuancée de la relation entre la nature humaine et la vie politique.

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