Le nouveau comité de direction de l’entreprise CCD vient de décider la
mise en œuvre d’une nouvelle stratégie. Madame Dufour, DAF et DRH de l’entreprise en rend compte brièvement en annexe 1 et conclut à la nécessité de faire évoluer le système de rémunération des commerciaux de l’entreprise présenté en annexe 3. Monsieur Lifaud, a démissionné de l’entreprise en raison d’un certain nombre de dysfonctionnements qu’il a recensés en annexe 2.
Travail à faire :
En vous appuyant sur les informations des annexes 1, 2 et 3, vous
1. Analysez le mode de rémunération actuel. Sur quels principes repose-
t-il ?
2. Expliquez en quoi le mode de rémunération n’est plus aligné avec les
nouvelles orientations stratégiques de l’organisation ?
3. Proposez des évolutions du système de rémunération dans cette
société (sans faire de calculs précis). Cours Contrôle de Gestion
Cas CCD - ANNEXES
Annexe 1 – Entretien avec Madame Dufour – DRH et DAF
• Point 1 : La stratégie du groupe est claire : se repositionner sur des
produits à forte marge, dans des secteurs à fort développement, tels l’électronique, l’optique, la pharmacie et la chimie, et plus particulièrement en Europe du Sud. Pour cela, il faut favoriser à la fois la recherche de nouveaux clients, et la fidélisation des clients anciens.
• Point 2 : les facteurs clés de succès sont à mon avis les suivants :
o La performance de la recherche et développement : la rapidité
de mise sur le marché des nouveaux produits tout en minimisant le coût de développement
o Le performance commerciale : développement des zones et
marchés nouveaux, des produits à forte marge
o La performance technique : fabrication de produits de qualité à
moindre coût, qualité des installations chez le client, qualité du service après vente, l’amélioration du taux d’occupation de la main d’œuvre
o La performance financière, liée à l’amélioration des marges sur
les produits et les projets et à l’amélioration du taux d’occupation
o La performance sociale : la motivation du personnel, les
compétences de la main d’œuvre, sa performance
• Point 3 : Un nouveau mode de rémunération doit être mis en place
pour les commerciaux. Ils doivent être intéressés de manière à atteindre les nouveaux objectifs stratégiques de l’entreprise. Cours Contrôle de Gestion
Cas CCD - ANNEXES
Annexe 2 – Informations recueillies auprès de M. Lifaud, ancien
contrôleur de gestion
• Point 1 : Le groupe a décidé de se séparer de l'unité de fabrication des
instruments de pesage car la croissance du marché était trop faible pour assurer une progression suffisante de la rentabilité. Certes, les perspectives restent ouvertes, mais CCD ne semble ni assez réactive, ni assez productive dans ce secteur.
• Point 2 : Au cours des dernières années, le groupe a subi une
modification de la composition de son portefeuille d'activités, des produits à faible marge venant se substituer à des produits à forte marge.
• Point 3 : Le délai de développement des nouveaux produits est trop
important, cependant leur part dans le chiffre d'affaires reste très insuffisante. Les clients se plaignent d'un certain retard dans l'innovation, surtout lorsqu'ils nous comparent à notre principal concurrent.
• Point 4 : Au niveau commercial, la force de vente a perdu de son
efficacité: peu de nouveaux clients, les petits clients sont délaissés. Une enquête réalisée auprès des industriels a révélé que si la société CCD est très implantée dans le secteur de l'automobile et de la métallurgie, elle est presque totalement absente de secteurs comme l'électronique civile et militaire, la chimie, la pharmacie ou encore l'optique. L'entreprise CCD est quasiment absente des pays du Sud de l'Europe (Espagne, Italie...) alors qu'elle est relativement bien implantée dans les pays du Nord de l'Europe, où les perspectives de croissance sont faibles.
• Point 5 : Certains clients (tous hors secteur automobile) se sont plaints
de notre service après vente. L'un d'entre eux prétend avoir attendu plus de 10 jours un technicien pour un problème mineur sur une machine. Cours Contrôle de Gestion
Cas CCD - ANNEXES
Annexe 2 – Informations recueillies auprès de M. Lifaud, ancien
contrôleur de gestion
• Point 6 : L'opacité de la facturation est un autre élément de
mécontentement de la clientèle. Jusqu'à présent, l'entreprise facturait ses machines en multipliant par un coefficient 10 le prix des matières premières et des fournitures, sans justificatif du temps passé en terme d’installation. Par comparaison, la société Festi qui fabrique des machines du même type, facture ses machines à partir du prix des matières premières, des fournitures et de la main d'œuvre (avec un taux de marge de 20 à 30 %). Il faut souligner 1'hétérogénéité des machines fabriquées, en termes de technicité et de taille des lots de production (entre 1 unité pour des machines haut de gamme et 50 unités pour des machines bas de gamme).
• Point 7 : Certains clients ont mis l'accent sur quelques
dysfonctionnements dans le processus de la commande. Par exemple, M Wahl avait commandé début mars un instrument de pesage qui devait lui être livré début avril. La livraison n'est finalement intervenue qu'au mois de mai. Mi-avril, il avait téléphoné au service commercial (après 5 interlocuteurs différents}... sa commande a été retrouvée au service achats, la fabrication de sa machine nécessitant 1 'achat de pièces spécifiques, non disponibles chez le fournisseur.
• Point 8 : Le taux d'occupation de la main d'œuvre (temps effectif de
travail) n'est actuellement que de 70% du temps de présence, du fait des nombreux problèmes rencontrés sur les chaînes de fabrication (arrêt sur pannes, problèmes de qualité, changements fréquents de types de machine à produire, nomenclature pas toujours actualisée, manque de compétences pour utiliser correctement l'outillage, lenteurs de transmission, etc.). Ce taux d’occupation n’est pas détaillé dans le système d’informations, on ne sait pas à quoi les commerciaux passent leur temps. Cours Contrôle de Gestion
Cas CCD - ANNEXES
Annexe 2 – Informations recueillies auprès de M. Lifaud, ancien
contrôleur de gestion
• Point 9 : De nombreuses discordances existent entre les différents
systèmes d'information (production, gestion des commandes, comptabilité, gestion des salaires, commercial,...). La gestion des interfaces entre ces différents systèmes d'informations demande un travail considérable mais d'une efficacité toute relative. La séparation entre les différents services, renforcée par des conflits de personnes n'a fait qu'aggraver cette situation. Ainsi le mois dernier, il est apparu un écart de 120 000 euros entre d'une part le chiffre d'affaires comptable qui devrait être le reflet de l'activité de la période, et d'autre part le chiffre d'affaires «statistique» qui permet d'obtenir des ventilations par familles de produits et par zone géographique... Par ailleurs, le mois dernier, il a été vendu pour 25 000 euros d'instruments de pesage à la société Davignon alors que cette société nous devait déjà depuis plus d'un an une facture de 15 000 euros ... Le problème vient du fait que le service commercial ne gère pas les recouvrements. Enfin, lors de la dernière réunion mensuelle avec les différents cadres opérationnels, je me suis aperçu que la plupart des coûts de production étaient faux, certaines mises à jour de nomenclature, de gamme des temps, de regroupements de produits, ne m'ayant pas été communiquées. C'est après cette réunion particulièrement houleuse que je me suis résolu à quitter le groupe. Cours Contrôle de Gestion
Cas CCD - ANNEXES
Annexe 3 – Données sur la force de vente actuelle
La force de vente est composée d’environ quarante «technico-
commerciaux». Ils sont en général issus de la production et ont quelques années d'expérience derrière eux. Leur mode de rémunération est constitué d'un fixe (modulable selon l'ancienneté) et d'un pourcentage sur le chiffre d'affaires brut (prix catalogue) égal à 2%. Ils ont toute latitude pour négocier des remises aux clients, dans la limite de 20% du brut sans que leur commission en soit affectée. • M. Timonier connaît bien ses représentants : ils sont très attachés à leur mode de rémunération et relativement individualistes, chacun ayant son secteur, ses clients... Leur connaissance du terrain et des produits est autant d'atouts pour l'avenir de CCD. • Informations recueillies sur le mois de novembre 2004 avec le mode de rémunération actuel pour trois d’entre eux :
Représentants M. Parota M. Pèris M. Dagyrru
CA brut réalisé (en euros) Automobile 60 000 35 000 10 000 Métallurgie 22 000 25 000 15 000 Autres 18 000 15 000 35 000 Total 100 000 80 000 60 000 Nombre de nouveaux clients visités 15 12 20 Nouveaux clients ayant conclu 5 6 8 Nombre d'anciens clients visités 75 60 70 Taux de conclusion des anciens 80% 75% 70% clients CA brut moyen 1 538,46 1 568,62 1 052,63 Taux de remise moyen 18% 10% 12% Rémunération brute (en euros) Fixe 5200 4400 4000 Variable 2000 1600 1200 Totale 7200 6000 5200