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UNIYERSIT:e DB PAR.IS"'I~; PANTH~ON~, SORBONNB.

, '

, . SCIENCES ÉCONOMIQUES- SCIENCES HUMAINES


SCIE'NCES JURIDIQUES

,.

THÈSE
POUR LE DOCTORAT D'ÉTAT
MENTION DROIT
( ARRETE DU 16 AVRIL 1974)
.
". J

par

Monsieur Filiga Michel SAWADOGO


présentée et soutenue publiquement le 3 Juillet 1981

LE RÉGIME JURIDIQUE DES SOCIÉTÉS


D'ÉCONOMIE MIXTE
EN HAUTE-VOLTA
" .

. i' ~'~\«jc;OU
.. ; .. ," ",;~ ,;.;~~) .' .
Membres du Jwy : . .. ;.....;
','"
., .., ."''4--:'1--'
Directeur des recherches
Monsieur Yves GUYON, professeur à l'Université de Paris J, directeur du Centre de recherches de
droit privé fondamental.

Membres
Monsieur Michel BAZEX, professeur à l'Université de Rouen;
Monsieur Jean-Denis BREDIN, professeur à l'Université de Paris I;
Monsieur Georges DUPUIS, professeur à l'Univer sité de Paris I ;
Monsieur Gilbert PARLEANI. maltre-assistant à l'Université de Paris I.

~ ~'. , .....
,.
.',
l

"L'Universitd de PARIS l - PANTIIEON - SORBONNE


n'entend donner aucune approbation ni improbation
aux opinions émises dans les thèses; ces opinions
doivent être considdrdes comme propres à leurs auteurs.
1
1
1

J'exp~ime me~ ~ine~~e~ ~eme~eiement~et ma


p~o6onde ~eeonnai~~anee à Mon~ieu~ te P~o6e~~eu~ GUVON
d'avoi~ aeeepté ta di~eetion de ee t~avait. San~ ~e~
eon~eil~ et ~ugge~tion~. ta eomp~éhen~ion dont il a 6ait
p~euve. te temp~ p~éeieux Qu'il y a eon~ae~é. ee t~avail
n'au~ait pa~ vu le jou~.

Je ~eme~eie.
également tou~ eeux il [Li. de p~è~
ou de loin. m'ont ~outenu ou aidé.
- l -

PRINCIPALES ABREVIATIONS UTILISEES

AG : Assemblée Générale
AGE Assemblée Générale Extraordinaire
AGO Assemblée Générale Ordinaire
~JDA : Actualité Juridique, Droit Administratif
al. : alinéa
art. : article
BND : Banque Nationale de Développement
Bull. Civ. : Bulletin des arrêts de la Cour de Cassation.
Chambres civiles
Bull. IIAP : Bulletin de l'Institut International d'Adminis-
tration Publique
CA ou conseil: Conseil d'Administration
C. Cas. : Cour de Cassation
CCCE : Caisse Centrale de Coopération Economique
CCI : Commission de Contrôle des Investissements
CE Conseil d'Etat
CG Commissaire du Gouvernement
Cf1RPN : Comité Militaire de Redressement pour le Progrns
Na tional
CNCA Caisse Nationale de Crédit Agricole
CNDI Caisse Nationale des Dépôts et des Investissements
Coll. : Collection
Corn. : Chambre Commerciale de la Cour de Cassation
D : décret
DDIA : Direction du Développement Industriel et de l'Arti-
sanat
Dt : Droi t
Ed. Edition
EPA Etablissement Public Administratif
EPCS Etablissement Public à Caractère Spécifique
EPIC Etablissement Public à caractère Industriel et Commer-
cial
Et s. Et suivants (es)
- 2 -

F ou fasc. : fascicule
GAJA Grands Arrêts de la Jurisprudence Administrative
(1.on<], Weil et Braibant)
HV ou Hte-Volta : Haute-Volta
IDEF : Institut International de droit d'Expression française
JCA Jurisclasseur administratif
JCP Jurisclasseur Périodique, La semaine juridique
JDI Journal de Droit International (Cl unet)
Lebon: Recueil des arrêts du Conseil d'Etat Lebon
LGDJ Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence
MOCI Moniteur du Commerce International (Journal)
NEA : Nouvelles Editions Africaines
Ordo : Ordonnance
Ordonnance (employée seule) : ordonnance sur les SEM
PCA Président du Conseil d'Administration
PDG Président Directeur Génér~l

PSD Pays sous-développés


PUF Presses Universitaires de France
QSJ PUF, Collee tion Que SdÜ;- je ?
RDP Revue de Droit Public
RFAP : Revue Prançaise d'Administration Publique
RJPIC : Revue Juridique et Polilique, Iudépendal1ce et
Coopération
RTDC ou RTD Corn. : Revue Trimestrielle de Droit Commercial
SA : Société Anonyme
Sect. : Section
SEM: Société d'Economie Mixte
SODE: Société d'Etat
T : Tome
TC Tribunal des Conflits
V. Voir
- 3 - \!
\
INTRODUCTION 1
1
i
1
l - Les sociétés d'économie mixte se distinguent \
1.
à la fois des sociétés purement privées (sociétés civiles ou 1
1
sociétés commerciales) et des sociétés et entreprises à lï
capital entièrement public (sociétés nationalisées, sociétés ï
1
i:
d'Etat, établissements publics à caractère industriel et 1
i
commercial). Les caractères distinctifs que l'on retrouve
11
dans toutes les législations sont au nombre de deux. D'une
!
part, il existe une double participation à leur capital de i1
l'Etat ou des collectivités publiques et des personnes privées 1
ou assimilées; d'autre part, ces mêmes catégories de t
personnes se retrouvent dans les organes de la société. 1
1
t,
2 - Depuis leur apparition dans les catégories
juridiques au début du XXè siècle, les juriste& français en \
particulier, n'ont cessé d'éprouver des difficultés notamment
sur le point de savoir quelle est leur nature juridique \
"réelle" (1). Au moins, au départ, l'opinion majot:"itaire
leur était défavorable. On estimait en effet qu'elles
tentaient une oeuvre impossible à savoir la conciliation des
intérêts inconciliables. La société d'études législatives
souhaitait que le contrôle de l'Etat s'effectue de l'extérieur.
En tous les cas, l'Etat devrait toujours rester minoritaire
pour que la formule ne conduise pas à l'étatisme déguisé (2)
Cette méfiance n'a cependant pas empêché l'essor des SEM, cc
qui confirme que si la SEM n'est pas une panacée, elle est
néanmoins une réalité avec laquelle il faut compter et peut
être une forme utile si l'on sait s'en servir.

(1) 8eaocoup d'auteurs estiment qle la nature de r:ersonne norale de droit


privé est artificielle, opinion que refuse NEGRIN en se fondant sur une
étude awrofondie de la jurisprudence (voir NEGRIN : L'intervention des
personnes rrorales de droit privé dans l'action administrative, LGJJ, 1971,
piges 35 et suivantes)
(2) ~ir Jean-Denis BREDIN : L'entreprise semi-publique et publique et le
droit privé, LCDJ, 1957, p. 53, 279, 294 ... L'auteur serrtJle être aussi de
l'avis que la SEM cesse d'être une pers::mne rrorale privée si la participa-
tion publique est rrajoritaire.
- 4 -

3 - L'étude qu'il faut entreprendre - le régime


juridique des SEM en Haute-Volta - consiste à rechercher
comment sont créées de telles sociétés, quelles sont les
règles régissant leur organisation et leur fonctionnement.
Pour ce faire, deux méthodes sont possibles : la première
consiste à s'attacher à l'étude des seules règles qui leur
sont particulières par rapport au droit commun. C'est celle
qui est généralement utilisée. La seconde, l plus exhaustive,
essaie de rendre compte de l'ensemble du ~roit applicable (3).
C'est cette seconde méthode qui sera retenue pour plusieurs
raisons :

- elle permet de rendre com~te de la complexe


réalité en opérant l'agencement entre règles particulières et
règles de droit commun. Bien que le droit commun ait vocation
à s'appliquer, on peut se demander si certaines règles ne
sont pas irréalistes, appliquées aux SEM.

- Elle permet de connaitre le droit commun des


sociétés alors surtout qu'aucune monographie publiée ne
porte directement sur laquestion et qu'il n'est pas aisé de
connaitre le droit applicable ainsi qu'en atteste un ancien
coopérant technique, Directeur du service de la Justice de
Hé\ute-Voltù (4).

- Cette seconde approche, bien que se voulant


d'une contribution théorique, revêt un intérêt pratique en

(3) Il s'agit ron seulerœnt des règles propres aux SEM nais égalerrent
des règles du droit comnun qui sont applicables au sens large dans la
IœSure où en font p3.rtie la si tuation du personnel, le régime des actes,
le régirœ fiscal •••
(4) Paul MARClIAND ; L'organisation judiciaire en Haute-Volta, Penant, 1964
nO 700, p. 121 à 129. A la page 123, i l est écrit que les textes, "du fait
de leur éparpillerrent sont trop souvent méconnus car d' accès difficile.
Cet aspect - difficulté de connaissarces des textes awlicables - subsiste
de ros jours, et il faut espérer que la prochaine installation d'une
imprimerie nationale permettra lé\ publication de brochures contenant les
lois et décrets en vigueur dans chaque matière". En fait, nalgré l'écou-
lement du temps,ces difficultés restent entières.
- 5 -

facilitant la connaissance des divers aspects du droit des


SEM.

- Enfin, elle peut aider à déterminer la nature


juridique de la SEM. En effet, si cette dernière détermine
le droit applicable, celui-ci dans une certaine mesure
rejaillit sur la nature juridique.

4 - Mais en dehors du sujet ainsi entendu, il


semble nécessaire non seulement de définir la SEM et cerner
sa nature juridique mais également de préciser les buts
1
poursuivis et le contexte dans lequel s'inscrit la politique
1
de création des SEM. Certains aspects doivent être mentionnés
ici, quite à être explicités dans les développements. r

1
5 - La Haute-Volta est un pays sous-développé
ou en voie de développement, voire même en développement selon
le vocabulaire diplomatique. Elle est d'ailleurs régulièrement
classée dans les 2S pays les plus pauvres du mond(,. Le sous-
développement entraine un certain nombre de maux, tels famines, 1
1
malnutrition, analphabétisme pour la solution desquels le
développement devient une nécessité vll~,tlc. [,";ci fJOuvoirs
!
publics, depuis l'indépendance politique en l'IGO, prônent 1
au niveau du verbe leur souci de voir la Haute-Volta se
développer. Mais au-delà de ces dires, il serait intéressant
de voir si le developpement constitue leur préoccupation
quotidienne et s'ils se dotent des moyens pour. l'il ttcindre.

6 - Le droit, pouvant aussi bien servir à consoli-


der un ordre social existant qu'à promouvoir un ordre social
nouveau, est un instrument irremplaçable dans la stratégie du
développement (5). Diverses mesures sont prises avec comme
but avancé le développement ; mesures en faveur des investis-

(5) Sur le rôle détermirent du droi t clans le développerœnt éo:m::mique et


social, mir :
- TUNC, ŒNDARME et autres in Les aspects juridiques du dévelor:PeIœnt
éoollOll'ique, Dalloz, 1966 (206 [H.ges)
- VIPALLY : Intervention au rolloque juridiCJlc inteITli\tional : Les
- 6 -

1
1

sements (code des investissements), voltaïsation du capital


des entreprises .. , et l'ordonnance 74 - 57 Pres. MF portant
statut général des SE~I. Il convient de voir quel est, et peut 1
!1
être, la contribution des SEM dans le développement économi-
~
que et social en tant qu'instrument favorisant le transfert 1
de technologie. Dans les faits, les SE!'l sont nombreuses et
même très nombreuses en comparaison du nombre des autres
formes d'entreprises intéressant l'Etat (6). Par leurs
1
chiffres d'affaires, le nombre de leurs salariés .. _, elles i
se rangent par~i les premières entreprises voltaïques (7). 1
1
1
1
!
t
7 - Depuis le coup d'Etat du 25 Novembre 1980
qui a amené au pouvoir le Comité Militaire de Redressement 1
1
pour le Progrès National, la politique de développement de la
1
Haute-Volta semble prendre une nouvelle tournure. L'accent 1
est mis sur l'agriculture et sur l'exploitation minière. Sur i1
ce dernier ?oint, les choses semblent aller vite puisque le 1
"coup d'envoi" a été donné pour l'exploitation de la ~1ine d'or
de Poura par une SEM, la SOREMI (Société de Recherches
Minières) le 6 mars 1931 et dans le budget pour 1981, une

t
investisserrents et le développerrent éoornmique des p3ys du tiers-ronde, 1
Pedone, 1968, p. 80 - 84.
(6) [E.ns tous les pays sous-développés, on oonsL:lte l'existence d'un
rombre élevé d'entreprises publiques quelque soit d'ailleurs l'idéologie
officiellerrent pnx::l.amée, en p3.rticulier les SEM Cbnt le rôle [eut 1
revêtir une certaine originalité. ,1
(7) cette [X)sition des SEH dans l' ÉCornmie VDltaIc:;ue prend du relief
si l'on tient cœpte de leur objet. D'une PJ.rt les 58'1 existent dans des 1
secteurs tels les banq\.es, le trans[X)rt, les mines et égalerœnt dans
l'imustrie. D'autre part, la SEM apœ.rait ml!ID2 l'instrurœnt privilégié
1
[X)ur l'Etat quand celui-ci entend créer - ou particioer à - une vérita-
ble entreprise. Ces entreprises créées sous les autres fonœs, princip3.- î
le:rent celles revêtant la forme d' établisserrent pub! ic à caractère r
1
industriel et romœrcia,l ne sont p:lS, [X)ur certaines, de véritables
entreprises dans la rresure où oon nombre d'entre elles, bien qu'ayant
un objet écoromique, le rerrplissent sans oontrep3rne (il ne leur est
pas versé un prix) à partir de dotations budgétaires annuelles. Il en est
ainsi de l'Office National des Barrages et de l'Irrigation et bien
d'autres. On ne oonçoit ms, en effet, que ces offices puissent dans
ces conditions fonction.·. "ler avec une autoromie surtout financière.
1
- 7 - l
!
,1,
~

1
i,
somme de un milliard de FCFA est réservée aux infrastructures !
1
~
nécessaires pour l'exploitation de divers gisements par la
!
SOMITAf.1 (8). 1

8 - En tJnt qu'ancienne colonie française, la


Haute-Volta a hérité de la législation française en vigueur
dans les colonies à la date de l'indépendance. La constitution
voltaïque de 1960, comme d'ailleurs celles de la plupart des
autres pays, maintenait expressément cett2 législation sous
réserve de sa compatibilité avec la constitution. Il n'est 1!
pas d'ailleurs facile de connaitre cette législation en t
raison de l'existence non seulement de l'extension mais 1
également de l'application d'office et des textes spécifiques 1
aux colonies ou à certaines d'entre elles (9). Depuis 1
!,
l'indépendance aucune modification remarquable n'est interve-
nue dans certaines matières tandis que dans d'autres, les
modifications interviennent à un rythme de croisière. Ainsi,
le droit COflUllun des sociétés est tel qu'il a ':;té légué E'ar
la colonisation mais des textes sont intervenus pour règlemen-
ter la participation publique - ou plus généralement des
nationaux - et soumettre à un contrôle admillistr~tif déroga-
toire les entreprises bénéficiaires. C(~ci joint aux difficultés
d'articulation des textes spéciaux (ordonnance sur les SEM)

(8) \bir sur les ricresses ffilIUerCS et la rolitique du CMHPN en la


rratière l 'Oœervateur du 10 rrars 1981 qui est presqu' exclusivenent
a:msacré au problèrœ minier.
'!but COntre la tx>litique de voltaïsation du capital des entreprises 1
la p:>litique minière amutira à la création cl:> TY'lmhreuse-s SEM si elle
devait se dévelopt::er. En effet, d'une part la souveraineté sur les
resoourees naturelles veut que l'Etat contrôle l'exploitation. D'autre
IBrt, la ron-rraitrise de la techrologie rend nécessaire le recours à un
p:u-tenaire étranger. La SEM serrble en rresure de penrcttrc la conciliation
de ces deux objectifs.
La SOFF'..MI diSPJse d'un capital de 4 milliards ùe L''CFA (400 000 actions
de 10 000) réparti entre les actionnaires suivants : République de Haute-
\QI ta (60 %), CO!fI!Egnie Française des Mines (20 %), Banque Islamique de
Développement (BIO) 19,98, Penarroya (0,02 %).
Il faut œ.rrarquer que c'est à la COrrpagnie Française des !-tines
(COFPAMINES) qu'awartient la, direction technique.
(9) Pour s'en tenir au droit des sociétés, on peut roter les sociétés
- 8 -

avec les textes généraux (loi du 24 juillet 1867 sur les


sociétés) et ~ l'insuffisance notoire de publicité des textes
et des décisions de justice pose un réel problème de connais-
sance du droit applicable (10) - et appliqué (11). r~lgré

l'indépendance, le droit voltaïque entretient des rapports


étroits avec le droit français qui constitue sinon une
source directe, du moins une source d'inspiration (12).

9 - Tout ceci - et bien d'autres choses encore -


constitue le cadre et le contexte dans lequel s'inscrit la
politique de création de SEM et il est nécessaire de l'étu-
dier pour rendre compte de l'institution dans son environne-
ment.

Il apparait souhaitable, dans la mesure du


possible, c'est-à-dire, sans alourdir l'exposé de faire des
comparaisons :

indigènes œ prévoyance, les sociétés nutuelles de développerœnt rural,


les sociétés financières œ dévelo{:P€ment des 'IDM et égalerrent les
sociétés d'Etat. A part les sociétés d'Etat, toutes ces fonnes œ
sociétés n'ont pas fait fortune (voir Michel BALIWI. : Les sociétés
oormerciales en Afrique de l'OUest, thèse Dijon, 1979, p. 44 et suivantes)
(10) Le secret est entretenu sur œs textes et clocurrents qui n'ont
aucun caractère confiœntiel et devraient rrêlœ être publiéS : certains
textes tel le coœ œs dcuanes sont d'une obtention plus que difficile ,
les statuts des sociétés sont trai tés came œs secrets industriels,
les décisions judiciaires n'ont que leur prononcé en audience plblique
pour publicité ...
(H) Alain PIANrEY a écrit qu' "il Y a loin de la lettre des textes à
la réalité adnûnistrative et éconamiqœ, des principes à leur applica-
tion réelle, dans une civilisation rrarq\.Ée par les procédures paterna-
listes, orales et discrétionnaires. Entre le fonnalisne et l'arbitraire,
c'est souvent le secmd qui l'errp:>rte, à llOins que les œux ne se
réunissent". (voir Considérations générales sur l'adninistration générale
de l'Etat africain, in Les institutions adninistratives œs Etats franco-
J;hones d'Afrique Noire, Ecœomica, 1979, p. 10)
(12) On aura l'occasion œ mir dans quelle mesure cela est vrai. Gérard
0JN1\C (Le développenent adninistratif œs Etats d'Afrique Noire, in Les
Institutions a:ùninistratives des Etats francophones d'Afrique Noire,
précité, p. XXII) soutient que "le mimétisme a été enoouragé par œs
cœplicités d::>jectives et une oonjonction d'intérêts. Il a pennis aux
<puvernerrents européens œ se vanter d'avoir fait oeuvre péda<pgiqœ.
L'amertuœ du désengagement était atténuée par la satisfaction de mir
- 'J -

- entre SEM et SA ordinaires, ce qui va de soi


d'ailleurs compte tenu de l'approche adoptée,

entre SEM en Haute-Volta et SEM en France,

- entre SEH en Haute-Volta et SE!>1 d'autres pays


sous-développés, surtout anciennes colonies françaises.

Ces quelques précisions montrent dans quel ordre


peut être mené le travail :

• dans une première partie appelée : Problématique


de la SEM, sont abordés le cadre et le contexte dans lequel
s'inscrit la politique de création des SEM, le rôle de
celles-ci dans le développement, enfin la définition et la
nature juridique de ces sociétés •

. Dans une deuxième partie, ce que l'on peut


appeler le régime juridique proprement dit sera abordé. Il
s'agira essentiellement de savoir comment se constituent
de telles sociétés, quelles sont leurs règles d'organisation,
enfin quel est le droit applicable à leur fonctionnement.

créés des Etats qui œsserrblaient à œs filiales".


1
- 10 -

PREMIERE PARTIE

LA PROBLE!1ATIQUE DE LA SOCIETE D'ECONOMIE MIXTE: LARGEMENT


DOMINEE PAR SON INCLUSION DANS CELLE DU DEVELOPPEMENT

10 - L'étude de la problématique de la SEM passe


par celle du cadre historique et actuel, économique et sociaL
juridique et politique qui préside à la création de la SEM.
Elle est d'un grand intérêt car elle constitue la spécificité
de l'étude juridique proprement dite de la SEM et permet de
la comprendre. Cette optique est conforme à l'idée que les
règles juridiques (comme les institutions) sont adoptées dans
un contexte donné et dans un but fixé (1). Comme l'a écrit
Monsieur le Professeur GUYON, "à la di66éltertce. de& eoù natu-
Itelle& qui &Ortt de& loi& de cau&alité, fe& Itègle& jultidique&
&ont de& foi& de 6irtafilé." (2)

(1) cette rramere d'aborder le prcblène serrble être celle du droit écono-
mique, conçu cemre méthode d'approche interdisciplinaire -et non ccmre
branche du droit- où le juriste ne ~ut ignorer le dormé (situation poli-
tique, éconanique et sociale) et le but poursuivi par la règle, ce qui
perrret d'apprécier son eff icaci té. Dans ce sens : Alex JACQillMIN et
Guy ~ : Le droit éoonaniql.le, QSJ, n° 1 383, 2è En; 1974.

Pour la conception du droit économique, carrre lUE branche du droit


Gérard FARJAT : Droit écooomique, TIiE1ITS, PUF, 1971.

Et leur bibliCJgTaphie.

(2) Y. GUYON Droit des affaires, Econanica 1980, ? 15.


- 11 -

Cette étude peut être menée en trois chapitres

- dans un premier chapitre seront abordées des


questions apparemment générales mais sûrement en rapport
avec le sujet ainsi que ce que l'on peut appeler la problé-
matique classique,

- dans le chapitre suivant, des liens sont établis


entre d'une part le sous-développement et d'autre part les
SEH notamment l'accroissement de leur nombre,

- enfin, dans le dernier chapitre de cette partie,


il est question de la définition et de la nature juridique
des SEM.
... 12 ...

CHAPITRE PREMIER

GENE~~LITES ET PROBLEMATIQUE CLASSIQUE DES SEM

Il - Dans les généralités (section I) seront don-


nées des informations qui, compte tenu du contexte particu-
lier, sont utiles en elles-mêmes et pour éclairer l'ensem-
ble des développements qui suivront.

Dans la problématique classique (section II), il


sera brièvement question de l'évolution historique qui a
conduit à la naissance des SEM, de même que des avantages et
des inconvénients de la SEM par rapport à certains modes de
gestion, abstraction faite du problème du sous-développement.

Section 1 Générali tés

12 - Seront abordés dans cette section, dans un


ordre quelque peu arbitraire quelques données générales sur
la Haute-Volta, un bref historique des SE~l, une présentation
rapide des structures juridiques des entreprises, une appro-
che de l'importance économique des SEM, les textes qui leur
sont applicables et pour terminer l'organisation judiciaire.

§I Quelques données générales sur la Haute-Volta.


Il n'est pas possible ici de s'étendre sur ces données (1).

(1) On pourra consulter, dans le sens d'W1 approfondisserrent :


- Saillir AMIN : L'Afrique de l'Ouest bloquée, L' écnnarie de la colonisa-
tion 1880-1970 (Pour la Haute-Volta p 225-230) .
- SaUo Albert BALIMA : Genèse de la Haute-Volta, Presses Africaines,
1969.
- Doc:l:1rrentation française : La République de Haute-Vol ta, Notes et étt.rles
doctnrentaires 1971.
- Ki-Zerbo JOSEPH : Histoire de l'Afrique noire ct 'hier à Œ.main,
A. HATIER 1972.
- P. LIPPENS : La République de Haute-Volta, Encyclopédie politique et
constitutionnelle, Série Afrique,1972.
- Girette PALLIER : Gécgraçhie générale de la Haute-Volta, Avril 1978
t
- 13 - !
l-
L.A SIT UATION DE LA HAUTE VOLTA i

Source Ginette PALLIER Géographie générale de la Haute-Volta


- 14 -

Seules quelques généralités seront abordées afin de bien


situer la Haute-Volta.

l - L'évolution historique
13 - L'évolution historique peut être cernée à
travers quelques repères.

Avant la colonisation à la fin du 19è siècle, les


populations qui vivaient en Haute-Volta étaient organisées en
royaumes ou autrement et connaissaient une civilisation pros-
père. La colonisation se fera contre leur gré et malgré une
résistance farouche à l'envahisseur.

En 1919, la Haute-Volta est constituée en terri-


toire mais elle est supprimée en 1932 parce que jugée non
viable. En fait, il semble que c'était surtout dans le but de
favoriser l'émigration vers la Côte d'Ivoire. La Haute-Volta
sera recréée en 1947 à la suite de l'action de nombreuses
personnalités qui s'opposaient à la suppression de la Haute-
Volta en tant que territoire.

Elle connaît les péripéties de l'Union française,


de la loi Cadre, de la Communauté. Le Il décembre 1959, la
Haute-Volta est proclamée République, qui obtient l'indépen-
dance politique le 5 août 1960.

Du pluripartisme existant avant l'indépendance,


l'on passe au parti unique depuis 1961.

En 1966, une grève générale contre les mesures


d'austérité, de réduction des salaires et contre la dilapi-
dation des fonds publics par le pouvoir aboutit au renverse-
ment du gouvernement de la 1ère République.

Publication de l'Université de Lim::x:res et du 0ffiS.


- Rapports annuels de la DDlA sur l'Industrie et l'Artisanat Voltaïqœs
1977 et 1978. 1
- 15 -

Les militaires appelés au pouvoir par la popula-


tion s'y maintiendront jusqu'en 1970 (2ème République) où le
pouvoir revient en grande partie aux civils. Mais à la suite
d'un conflit dans la majorité parlementaire, les miritaires
reviendront au pouvoir en 1974. Ils tenteront d'instituer un
parti unique dirigé par les militaires. L'opposition des syn-
dicats et la force qu'ils constituent entraineront l'abandon
de ce projet. Les militaires pensaient y réussir à cause de
l'état de guerre qui existait au cours de l'année 1975
(guerre Malo-Voltaïque) .
Depuis 1978, la Haute-Volta connaît sa 3ème cons-
titution adoptée par référendum le 27 novembre 1977.

14 - Un coup d'état militaire a amené au pouvoir


le 25 novembre 1980 le Comité Militaire de Redressement pour
le Progrès National (C.M.R.P.N.) sous la direction du Colonel
Saye ZERBO. Un gouvernement composé de militaires et de
civils a été mis en place le 7 décembre. Le C.M.R.P.N. s'est
fixé comme objectifs de gérer sainement les finances de
l'Etat et d'accélerer le développement de la Haute-Volta
surtout en matière agricole et minière. Les déclarations,
promesses, mais aussi des mesures déjà prises font penser
qu'il y a une volonté de résoudre les problèmes cruciaux (2).
Mais tout cela va certainement demander du temps.

II - Quelques remarques sur les constitutions


voltaïques
15 - Toutes les constitutions voltaïques, à savoir
celles de 1960, 1970 et 1977 ont été adoptées par référendum
et s'inspirent de la constitution française de 1958. L'on y
retrouve les équivalents des articles 16, 34, 37, 38 ...
Cependant, la constitution de 1960 est de type présidentia-

(2) Sur le C.M.R.P.N., on pourra consulter:


- L'cbservateur, quotidien voltaïque, depuis le coup d'état.
- carrefour africain, biIrerlS..lel gouvernerrental, 31 décerrbre 1980.
- Cco.tirent, quotidien publié en France.
- Marchés Tropicaux ..•
- 16 -

liste marqué (sans 1er ministre), celle de 1970 de type par-


lementaire (Président de la République effacé), celle de 1976
est beaucoup plus proche de la constitution de 1956 réformée
( 3) •

Dans sa déclaration des droits (constitution de


1977) qui selon le § 21 est partie intégrante de la constitu-
tion le droit de propriété est garanti et il ne peut y être
porté atteinte que dans les cas de nécessité publique, cons-
1
tatés dans les formes légales. L'indemnité doit être versée
préalablement à l'expropriation sauf en cas d'urgence ou de !
!
force majeure. La liberté d'entreprise est également garantie. 1
Pour le reste, selon l'article 64 "la loi fixe les règles
concernant ... les garanties fondamentales accordées aux ci-
toyens pour l'exercice des libertés publiques ..• , la création
de catégories d'établissements publics ... " et "détermine les 1
,
principes fondamentaux .•. du régime de la propriété, des
droits réels, des obligations civiles et commerciales ... ".

Il semble que c'est par référence plutôt aux liber-


tés publiques (liberté du commerce et de l'industrie ... )
qu'aux catégories d'établissements publics que la réglementa-
tion de base des SEM est prise par ordonnance, les ordonnan-
ces étant prises dans le domaine de la loi dans les périodes
où i l n 'y a pas d'assemblée, comme actuellement où le coup
d'état a suspendu l'application de la constitution. Le 1er
acte du C.M.R.P.N. prévoit que celui-ci légiferera par
ordonnances (législatives) et par décrets (réglementaires!.
Tout se passe comme si la constitution conservait une grande
valeur.

(3) La.rba YAlG\ : Les pouvoirs exceptionnels du Président de la Républi-


que dans les institutions voltarques de 1959 à 1980, RJPIC,1980, P 730-
738 •.
Il faut noter qu'avant l' indéperrlance, en tant qu'Etat de la Carmunauté,
la Haute-Volta avait adcpté ure oonstitution (19 rrars 1959).
- 17 -

III - Données géographiques et économiques


16 - La Haute-Volta, avec ses 274 000 km2 se sltue
au coeur de l'Afrique occidentale avec au Sud: la Côte
d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin (ex-Dahomey), à l'Est
le Niger, au Nord et à l'Ouest: le Mali (4).

Le pays se caractérise par son plateau de 300 à


600 mètres, sa pluviométrie insuffisante (de 400 mm à 1200 mm
du Nord au Sud), ses cours d'eau essentiellement non pérennes.

La population d'environ six millions et demi avec


un taux de croissance assez élevé (21 0
%J malgré une mortalité
infantile toujours importante est rurale à 90 % ("à cause de
l'exode rural important"), à 92 % analphabète et dans l'en-
semble jeune par l'effet conjugué du fort taux de croissance
et du niveau peu élevé de l'espérance de vie.

L'économie du pays est dans l'ensemble dominée par


l'agriculture et l'élevage qui restent archaïques. La petite
industrie n'occupe qu'une place réduite. Si l'on se réfère
aux occidentaux, la Haute-Volta est un pays très pauvre (5),
sans ressources minières significatives (6) ...

(4) cette position géo:Iraphique explique qu'elle cbtienne le siège de


ncnbreuses organisations internationales telle la CFAO.

(5) Les canparaisons de PNB par tête d'habitant faites par les organis-
IlESinternationaux placent toujours la Haute-Volta dans les deux pays les
plus pauvres du rronde.
Mais ce cri têre n'est pas forcérœnt significat..if, car i l ne tient pas
carpl:e du revenu réel surtout lorsque l'écart entre les revenus est
grand et varie selcn le degré de Ironétarisation de l'éconanie. Voir dans
ce sens, à titre d'exemple, Marc PENOUIL : Econanie du développement,
Dalloz 1972. .

(6) La; Haute-Volta possède ceperoant de l'or à Poura, du rranganèse à


Tanbao, des giserrents de calcaire à cirrent, de cuivre, de rrarbre, de la
dolanie, de l' antirroine, de bauxite, de fer titané vanadi fère, de mos-
mate ••• , le tout inexploité jusqu'à présent pour des raisons diverses.

Le 0ffiPN veut rrettre fin à cette situation oü les projets restent tou-
jours au stade de l'étude.
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Source Ginette PALLIER Géoqraohie générale dp la Haute-Volta

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- 19 -

17 - La politique économique menée par les diffé-


rents gouvernements qui se sont succédés, du moins jusqu'au
coup d'état, semble pouvoir être caractérisée, malgré le rôle
non négligeable de l'Etat, par le libéralisme. A priori,
cette affirmation semble exagérée si l'on a en vue les diver-
ses réglementations (réglementations des prix, du travail,
contrôles des entreprises ... ) et l'importance du secteur pu-
blic (EPIC ou offices) et semi-public (SEM et participations).
Mais l'application laxiste de la réglementation, voire sa
non-application, peut se révéler très libérale et l'influence
de l'Etat dans les SEH très réduite. D'autre part, les décla-
rations gouvernementales et l'attitude d'indifférence des
dirigeants face aux problèmes cruciaux (famines, problème de
l'eau .•. ) traduisent le libéralisme à savoir l'abandon aux
particuliers de la solution de leurs problèmes en matière
économique.

§II L'historique des SEM


L'historique des SEM en Haute-Volta ne peut se
faire sans un bref aperçu de l 'historique des SEn en France.
En effet, la Haute-Volta a reçu en "legs" une bonne partie du
droit français et continue, même après l'indépendance, de
s'inspirer du droit français.

l - Aperçu sur les SEM en Frdnce


18 - Les SEM apparaissent en France à la fin de la
1ère guerre mondiale (7) sous la pression de div2rs événe-
ments :

(7) !es SEM sont connues de plusieurs pays européens dès le milieu ou la
fin du 19è siêcle dans leur fome rroderne notamrent l'i"\llemagne
(Gemischte Wirtschaft ou écenanie rrélangée), la Suisse et la Belgique.
Certains. auteurs font rerronter les SEM au 17è ou 18è siècle quand le roi
créait des cœpagnies avec des particuliers.
Sur les SEM en France on pourra consulter :
- Raymnd AILOU : La pratique des SEJ-t, Librairie du Journal des Notaires
et des Avocats, 1976.
- OUF1\[] : !es entreprises publiques, Editions de l'Actualité juridique
1973.
- Nguyen Quoc VINH : les entreprises publiques face au droi t des socié-
tés camericiales, LGnJ, 1979.
- 20 -

- la guerre a donné à la France de nombreuses en-


treprises qu'elle ne pouvait gérer que sous cette forme,
- l'Alsace-Lorraine est réintégrée à la France
alors qu'elle connaissait les SEM,
- les difficultés financières de certaines entre-
prises à caractère de service public et les insuffisances de
l'initiative privée, conduisent à des prises de participation
de l'état ou des collectivités locales,
- jusqu'à la 2è Guerre Mondiale, la SEM apparaît
comme une forme "non choquante" de nationRlisation.

A la fin de la 2è Guerre Mondiale, les nationalisa-


tions qui aboutissent à la création de sociétés nationalisées,
d'établissements publics à caractère industriel et commercia~
de régie -régie de nom: La Régie Renault-, éclipsent les SEM
qui ne reviendront à l'honneur qu'à partir de 1950. Leur
essor est particulièrement éclatant au niveau 10cal(8).

Cependant, la loi du 30 avril 1946 prévoyait la


possibilité de création de SEM et de sociétés d'Etat dans les
colonies afin d'en faciliter le développement (9).

Dans la doctrine, les SEM ont été considérées tan-


tôt comme une panacée, comme une forme supérieure qui cOl,ci-
lie les modes de ges tion étatique et privée, tan tôt CC!<c1Œ une
forme bâtarde qui n'aboutirait qu'à la réunion des inconvé-
nients de ces deux modes de gestion. Un troisième courant qui

- Roger TAGAND : Le Régirœ Juridique des SEM, LGW, 1969.


- Revœ française d'Administration publiqœ : Les entreprises publiques,
1977 n04.
ces ouvrages donnent l'essentiel de la bibliograpüe sur la question.
(8) <nrcHaI' : Les SEM et l'arrénagerœnt du territoire, Berger-Levrault,
1966 •.
FABRE, IDRIN, SERIE.YX : Les sociétés locales d'é=nomie mixte et
leur contrôle, Berger-Levrault, 1964.

(9) Des SEM furent créées dans les =lonies. Voir Su'RBIQIEl' Les SEl-1
dans les pays en voie de développerrent, LŒlJ, 1970.

La Haute-Volta connut la SAFELEC (électricité) et la CFDI' (textiles).


- 21 -

semble majoritaire y voit une 60 ILm ule uLi.Ie, mai-6 dont le


-6uc.c.è-6, c.omme POUIL toute-6 l e-6 C'-ILéat{.oM jUILidique-6, dépend de
t r U-6 age QU{' en e-6 t 6a{'t.

En ce qui concerne les textes applicables, des la-


cunes existent, au moins en ce qui concerne les SEM dites
nationales, c'est-à-dire a participation de l'Etat par oppo-
sition à la participation des collectivités 10cales."Grosso
modo", il n'y a pas de texte commun à toutes les SEM. Chacune
est régie par le texte qui la créée. Les auteurs en sont
arrivés à souhaiter un statut général (10), malgré l'échec du
projet de 1948. Pour les SEM locales, par contre, il existe
des textes généraux communs, au moins pour toute une caté-
gorie de SEM.

Actuellement, les SEM occupent une place apprec1a-


ble, surtout au niveau local non seulement du po~nt de vue de
leur rôle économique, mais également en comparaison avec les
autres formes d'entreprises publiques (sociétés nationali-
sées, EPIC).

Qu'en est-il en Haute-Volta?

II - Le,3 SEM en Haute-Vol ta depuis l'indépendance


19 - Elles occupent une place de choix presquR
prééminente dans l'économie voltaïque (norrmre, dimension).
Mais cette fortune des SEM est assez récente.

Un texte de 1962 (11) prévoit le recours à l'écono-

(lO) A.G. DELIœ : Le statut des entreprises publiques,Coll. l'AdIn.


ncuvelle, Berger-Levrault, 1963.

(l!), Loi nO 9-62 AN du 3 mai 1962. Cette loi autorisait le gouvernerœnt


â créer des SEM ainsi qœ des sociétés entre collectivités et établis-
serœnts publics et â prendre des participations dans les organiSJœS,
entreprises ou sociétés dont les cbjectifs intéressent le dévelcpperrent
éconanique et social du pays ou à leur apporter son concours sous les
fortreS les plus appropriées. Les décrets de création des SEM devaient
préciser les rapI.X>rts devant exister entre les SEM et l'Etat.
- 22 -

mie mixte comme moyen de développer l'économie du pays, mais


sans établir une véritable réglementation de l'institution
elle-même.

Cependant, jusqu'en 1974, les prises de participa-


tions -phénomène qui englobe les SEM- seront assez rares.
L'explication semble résider dans la conception que le gou-
vernement se faisait de son rôle : celui de gendarme. Cette
conception qui n'est pas encore totalement abandonnée est,
néanmoins, atteinte depuis 1967 avec le premier plan quadrien-
.nal •

Comme il a été précisé plus haut, l'essor de la SEM


date de 1974. En 1974, année où les militaires reviennent au
pouvoir et forment un gouvernement appelé GRN (Gouvernement
du Renouveau National), de nombreux textes importants sont
pris (12) dont l'ordonnance 74-57 Pres. t1F du 26 août 1974
portant statut général des SEM. Ce texte qui institue un ré-
gime spécial pour les SEM permet de distinguer ces dernières
des sociétés où il y a simple participation (13). Cette ordon-
nance dans son article premier dispose : ~ont de6 ~ociété6
d'~conomie mixte le~ ~ociété~ anonqme6 dan~ le~quelle6 l'Etat
ou une collectivité publique inte~vient en qualité d'action-
nai~e ou d'obli9atai~e et ~u~ le~quelle6 ~l entend exe~ce~ un
con:t~ôle adminüt~a.U6, d~~o9atoi~e aux ~è.9le6 du d~oit c.om-
me~c.ial (14).

(12) Dès 1973, il y a créaticn de la CNDI (Caisse Nationale des Dépôts et


des Investissaœnts) 1>-4 $ept.
En 1974, ordo et décret sur les établlsserœnts publics, de rrêrre qœ
ordo et décret sur les ccntrâles des personnes physiques ou norales
bénéficiant des ccncours financiers de la puissance publique et sur le
conseil de gestion des Participations publiques.
(13) Antérieurerœnt, la distinction ne senblait pas retterrent faite entre
SEl4 et siIrple participation et en tout cas n' errportai t aucune conséquence
inp>rtante •

(14) Cette définition sera approfondie par la suite.


- 23 -

L'ordonnance prévoit en plus que dans un délai de


deux ans, les SA dans lesquelles l'Etat ou les collectivités
publiques détiennent des intérêts évidents pourront être
transformées en SEM (15).

En 1975, un autre texte important est pris. Il s'a-


git de l'ordonnance 75-49 Pres. du 30 octobre 1975 4lglemen-
tant le~ p4i~eJ de pa4t~e~pationJ voltaiqueJ et o4ganiJant la
voltai~at~on du eap~tal de6 ent4ep4i~e~.Ce texte qui a été
complété par un décret portant la même date prévoit que le
minimum de participation voltaIque (Etat et particuliers na-
tionaux) ne peut être inférieur â 35 % et doit atteindre 51 %
dans les secteurs considérés comme prioritaires ou vitaux
avec dans tous les cas un minimum de deux sièges au conseil
d'administration.

c'est grâce â ces textes que les SEM ont connu un


essor notable (16).

Avant de dire quelques mots sur l'importance écono-


mique des SEM, il faut auparavant recenser les structures
juridiques des entreprises voltaïques par rapport auxquelles
des comparaisons pourront être faites.

§III Les structures jur i.diques des entreprises

20 - Elles sont entendues ici comme des formes ju-


ridiques que revêtent les entreprises.
Si l'on met de côté l'Etat et les collectivités
territoriales (qui peuvent exploiter des entreprises en
régie), les établissements publics administratifs (EPA) et

(15) ceci nontre nettaœnt qœ la participation financière, quelle que soit


son inportance, ne suffit pas, en droit voltaïque, à entraîner l'éconanie
mixte, contrairerrent â ce qui se passe en droit français.

(16) Nous aurons â revenir sur ces textes dont l'inportance est considé-
rable pour le sujet qui nous intéresse.
- 24 -

les établissements publics à caractère spécifi,!ue (EPCS) (17)


qui peuvent jouer un rôle interventionniste, c'est-à-dire
agir sur l'économie, mais sans que l'on puisse, dans ce cas,
considérer qu'ils exploitent une entreprise, il reste~ en
partant de considérations de droit voltaïque, d'abord, les
entreprises de droit public de l'Etat, ensuite, les entre-
prises de droit privé de l'Etat ou â participation de l'Etat,
enfin, les entreprises de »pur» droit privê (18).

l - Les entreprises de droit public de l'Etat


21 - Il est ici question des entreprises personna-
lisées, ce qui exclut les exploitations en régie, de sorte
qu'il ne reste plus que les EPIC, qui en pratique portent
souvent le nom d'office (19), quelques fois de société (20) •••

Ils sont nombreux et dans des domaines très divers


(21). Il n'est pas aisé de les distinguer des EPA ou des EPCS.
Quand ils ont comme seule fonction d'intervenir dans l'écono-
mie pour la réguler, ceci ne constituant que l'exécution de
la politique du gouvernement, le Tribunal des conflits a
décidé qu'il y avait EPA malgré le caractère économique de

(17) Sur les EPA, les EPIC et EICS, voir ordonnance 74-55 Pres. MF du 26
aoQt 1974 portant création de catégories d'établissements publics de
l'Etat et décret 74-295 du 26 août 1974 portant statut général des éta-
bllsserrents de droit public de l'Etat (voir liste et résultats en anne-
:xes). Il faut rerrarqœr que les EPCS se rapprc:x::hent des EPIC et de véri-
tables entreprises. Ils interviennent dans le daTaine financier, scien-
tifique cu culturel et professionnel. L'organisation, l'administration,
la <XIlptabili té et le contrôle de chaque établissement sent fixés Par son
statut particulier pris par décret. Dans l'ensenble, les règles de ges-
tien s'avèrent aussi souples que celles qui s' afPliquent aux EPIC.
(18) les dévelcppements aideront à eJq:lliciter la division retenue.
(19) Pour. la définition et le rég:iIœ, mir Décret du 26 août 1974.-
(20) Ex. - SOPRŒIM : Société (voltaïque) de Prorrotion et de Gestion
Imrcbi li ère ,
- SOIJIC : Société voltaïque de l'Industrie de la Olaussure.
(21) cela va de l'iltprimerie nationale aux offices des barrages et de
l'irrigation, des Eaux, de l'exploitation et de la recherche ani.nBle
(respectivaœnt : CNBI, OOE, OOERA) en passant Par la Voltelec (électri-
cité), l 'CN1\C (cœrrerce extérieur), OPEV (office de prarotien de l'entre-
prise voltaIque) ,_ Caisse nationale de stabilisation des prix des pro-
- 25 -

leur fonction et la qualification du législateur qui est ici


le gouvernement (22).

Les EPIC sont soumises à des règles de droit privé


ou inspirées du droit privé (23) -il est prévu un conseil
d'administration, la possibilité d'y tenir une comptabilité
Drivée et corrélativement l'existence d'un commissaire aux
comptes- afin qu'elles puissent remplir leur mission avec une
certaine souplesse. L'ordonnance et le décret de 1974 parlent
d'établissements de droit public de l'Etat. Ce qui est sûr,
c'est que ce sont des personnes morales de droit public.

La gestion des EPIC, chroniquement déficitaire,


est â revoir. Ces mauvais résultats s'expliquent par diverses
raisons: carence des conseils d' administration pléthoriques,
occupation des postes de gestionnaires par des techniciens,
bureaucratie et esprit de fonctionnaire ••• et bien entendu,
la non mutation pour mauvais résultats (24).

duits, ORO (Organismes Régionaux de Développerœnt) .•.


Tous les organisrres qui portent le nom d'office ne sont p<LS tous des EPIC
(voir ~s).

(22) Arrêt FORMl\. (ou Société d'Approvisionnerœnts Al..irrentaires) 'n: 1


24 juin 1968, Recueil des décisicns du Conseil d'Etat, 19681 P 8811 Collee.
Ie.bcn.
Le FOR1~ a été créé sous la dénaninatlon d'EPIC avec pour rôle la
prêparation des décisions gouvernerœntales relatives âijX interventions
de l'Etat sur les mardlés agricoles et leur exécution. Ses ressourc2S
proviennent de l'Etat. Le 'n: décide que c'est un EPA, œ.r i l se borre il
rêaliser les buts détenninés par l'Etat avec des rroyens follP'J.s par lui.
(23) Nond::lstant cela, le décret du 26 août 1974 parle d' établisserrents de
droit public.

(24) Pour le noment, "l'intérêt" notable des EPIC est de penrettre des
rémunérations plus inportantes pour les agents détachés, des indermi tés
aux rœnbres du conseil d'administration ..•
Le CMRPN a pris des mesures pour limiter ces avantages.
- 26 -

II - Les entreprises de droit privé de l'Etat ou


â participation de l'Etat
22 - Par oppositon aux catégories prévues par l'or-
donnance 74-55 Pres. rw du 26 août 1974, qui concernent les
établissements de droit public de l'Etat, il est possible de
considérer les autres entreprises comme étant de droit privé
quel que soit le montant de la participation financière de
l'Etat.

Il faut distinguer deux catégories :


1) Les entreprises de droit privé de l'Etat
Ce sont des entreprises à forme sociéta\re (SA)
avec comme actionnaire unique l'Etat. Il conviendra de clari-
fier la terminologie.
a) Les sociétés nationalisées
23- Comme toutes les entreprises nationalisées,
elles sont issues des nationalisations. ~ la différence des
établissements publics (Ex. : EDF - GDF ... ) qui sont nés des
cendres des sociétés privées, la nationalisation a consisté,
pour les sociétés nationalisées, à concentrer toutes les
actions dans les mains de l'Etat qui devient ainsi action-
naire unique. En France, dans le conseil d'administration de
toutes ces sociétés, il existe une représentati:-m tripartite
(Etat, employés, usagers) ou quadripartite 'pn y ajoutant les
personnalités compétentes), ce qui pose des probèmes dans la
prise de décision. Monsieur BREDIN a pu écrire que la repré-
sentation tri ou quadripartite au conseil d'admi~i5tration

faisait de celui-ci "une conférence oü se confrontent des


int~rêts opposés, plutôt qu'un organe de gestion ... Elle en-
tratne non seulement une garantie d'inefficacité Mais aussi
une garantie d'incompétence" (25).

De telles sociétés sont inexistantes en Haute-Volta


à la différence par exemple de l'Algéri2, de la Tunisie et de

(25) Jean Denis BREDIN : L'entreprise publique et semi-publique et le


droit privé, LGpJ, P 283 et 285 (304 p).
- 27 -

bien d'autres pays sous-d6velopp6s. En effet, les sociétés


que l'on peut considérer comme nationalisées, à savoir la
VOLTELEC et la SONAVOCI ont été transformées, la première en
EPIC, la seconde en SEM (26).

b) Les sociétés d'Etat


24 - A la différence des sociétés nationalisées,
les sociétés d'Etat (SODE) sont créées ab initia par l'Etat.
Mais comme elles, elles ont comme actionnaire unique
l'Etat (ou en plus des collectivités publiques). En général,
la renrésentation tri ou quadripartite n'a pas été reprise.
La naissance des SODE remonte à la loi française du 30 avril
1946 qui en avait prévu la création parce que spécialement
adaptées aux exigences des territoires et pays d'outre-mer.

Existe-t-il une différence de nature entre les so-


ciétés nationalisées découlant d'une décision d'étatisation
d'une entreprise anciennement privée et ces entrepris2s
créées ab initia sous la forme de sociétés d'Etat? Il ne
semble pas qu'il y ait une différence d'ordre juridique pas
plus qu'il n'en existe sur le plan économique, car le trait
dominant et commun est la détention de toutes les actions par
l'Etat (27).

(26) En ce qui concerne la SONAVt:CI, les te..xtes (orà,-c~ml1œ 70-1 Pres. du


5 janvier 1970 et décret 70-1 du 5 janvier 1970) prétendent constater "la
cessation unilatérale d'activité" des sociétés exploité\:lt l~s salles de
cinéma, créent un établisserrent public appelé SONAVt:X:I pour prendre leur
place, enfin, pour procéder aux opérations de transfert, instituent u:re
camdssion. Il y a là, nalgré le mutisne des textes, une véritable natio-
nalisation.
(27)Sur la distinction entre sociétés nationalisées et sociétés d'Etat,
voir Congrès IDEF, RJPIC, janvier-nars, 1978, P 195 et s.
Voir:aussi :
- Gaston LEDUC : Les Sociétés d'Etat, instnments de mise en valeur de
l'outre-rrer, Archives de r:niloso~e du droit 1952, Recuoil Sirey, p 109-
122,
- Dutheil de la :RO:HERE : L'Etat et le dévelq>perrent éconanlqœ de la
Côte d'Ivoire,. pedone, 1976, .
- Uidlel J3ALIMIl. : Les sociétés a::mœrciales en AfriqtE se l'ouest, thèse
Dijon 1979 (particulièrerrent p 112-115),
- Jean DUFAU : Les entreprises publiques, précité (particulièrerrent p 7f}-
80).
- 28 -

Les SODE se distinguent des établissements publics


qui n'ont qu'une dotation par l'existence d'un véritable
capital social. En Côte d'Ivoire, les tribunaux décidaient
que les SODE étaient des personnes morales de droit privé.
Mais, la loi ivoirienne du 5 novembre 1970, comme la loi
sénégalaise du 12 juin 1972, décide que les sociétés d'Etat
sont des établissements publics à caractère industriel et
commercial ou des établissements publics autonomes (28). Une
telle solution rend inutile l'existence d'une catégorie juri-
dique spécifique appelée SODE.

En France, les SODE existent dans les DOM et TOM


(29). Il en existe également dans de nombreux pays africains
tels la Côte d'Ivoire où elles représentent une part impor-
tante du secteur public, la République Centrafricaine.

Il ne semble pas qu'il y ait des SODE en i~aute­

Volta, même si l'expression est utilisée par certai.tèS textes


(30). En effet, il n'existe pas de réglementation des SODE.
Quant à la confusion faite par les administrations l;r.tre SODE
et EPIC, elle s'explique par le fait que le législateur
appele Société des EPIC (Ex. : SOPROGD1, SOVIC). Les adminis-
trations déduisent que ces "sociétés" dont le capital -ou
dotation- appartient entièrement à l'Etat sont des soci6~és

d'Etat.

c) Les sociétés nationales


25 - Cette expression est souvent utilisée pour
désigner soit des sociétés nationalisées, soit èes sociétés
d'Etat. En fait, elle ne paraIt pas recouvrir une quelconque
spécificité juridique puisqu'il arrive qu'elle soit utiHsée
pour des SEM (SNCF en France, SONAVQCI, SONAR ... :n Haute-

(28) ~J.d1.el B.1\LIM1\ : Les sociétés camerciales en Afrique de l'ouest,


thèse Dijon 1979, p 113.

(29) Certains auteurs ccnsidèrent came SCXJE les sociétés créées ab


initio par l'Etat français et ne cœprenant qœ des personnes publiques.

(30) Tel. le décret 80-44 Pres. Codim du 14 février 1980 concernant la


SOVIC (voir texte en annexe) • On confond aussi SODE et entreprise publi-
que (~nO 81-00082, CMRPN du 11/02/81).
- 29 -

Volta) et rien ne semble interdire aux sociétés purement pri-


vées de porter ce titre. C'est d'ailleurs ce qu'a fait la
SONICO (Société Nationale pour l'Industrie et le Commerce).
Ce terme qui signifie à la rigueur que la société a comme
actionnaires des nationaux ou encore déploie son activité dans
un seul pays ne peut être valablement utilisé ici.

Si des SODE et des sociétés nationalisées exis-


taient en Haute-Volta, elles auraient été probablement sou-
mises aux règles prévues par les textes les créant et pour le
surplus au droit commun. Les dérogations au droit commun se-
raient uniquement dictées par la nécessité pour l'Etat de
contrôler ses représentants.

2) Les entreprises de droit privé â participation


étatique
26 - La catégorie comprend les sociétés; simple
participation publique et les SEM. Si on peut dire que toutes
les SEM sont des sociétés à participation publique, l'inverse
n'est pas vrai. En pratique, les SEM constituent l'essentiel
de cette catégorie. Le~ SEM ~e di~tinguent de~ ~imple~ pa~ti­
c~pat~on~, ~elon l'o~donnance, pa~ le 6ait que l'Etat entend
y e~e~ce~ un cont4ôle inte~ne d~~ogato~~e aux ~ègle~ du d~oit
comme4cial.

Les sociétés â participation publique autres que


les SEM ~euvent être scindées en trois catégories :
celles oft la participation publique inférieure à 10 % n'en-
tralne aucune dérogation au droit commun -du moins, tant
qu'elles ne sont'pas transformé•• en SEM- de sorte qu'il
faut les ranger dans les sociétés de pur droit privé, dans
les SA classiques J
- cel,les oft la participation publique au moins égale â 10 %,
mais inférieure â 33,33 % du capital social n'entraîne que
très peu de dérogations au droit commun (au moins deux ad-
ministrateurs au secteur public) J
- celles oft cette participation d'au moins 33,33 % entraîne
des dérogations plus sensibles au droit commun (au moins
- 30 -

deux administrateurs au secteur public, existence d'un com-


missaire du gouvernement sans veto, quelques particularités
sur les commissaires aux comptes par rapport aux SA ordinai-
res) •

27 - En conclusion, il faut faire deux remarques :


- la diversité des structures favorise des dosages plus adé-
quats en matjôre d'autonomie, de contrôle •.. pour tenir
compte des besoins variables des entreprises ou des exigen-
ces de la politique gouvernementale ;
- cette diversité peut cependant conduire A une différencia-
tion et A une complexification inutiles du droit applica-
ble. Il est permis alors de se demander si la vraie dis-
tinction en matière de sociétés n'est pas celle qu'opère la
loi ivoirienne du 5 novembre 1970 sur les sociétés A parti-
cipation financière publique. Une distinction bipartite est
retenue entre: d'une part, les sociétés dont le capital
est entièrement détenu par la puissance publique et d'autre
part, celles dans lesquelles le capital public est associé
A des capitaux privés.

III - Les entreprises de pur droit .privé


28 - Il faut ranger ici les entreprises où la par-
ticipation de l'Etat, du fait de son faible mortant, n'en-
trafne aucune dérogation au droit commun. Cette catégorie
comprend
1) Les personnes morales. Elles occupent une place
considérable en pratique et l'on assiste depuis 1974-75 à de
nombreuses créations. Est-ce un effet du nouvel ordre écono-
mique international ? Ce sont essentiellement des SA et des
. SMLrégies par la loi du 24 juillet 1867 et la loi du 7 mars
1925 et les modifications apportées par la France avant l'in-
dépendance et la Haute-Volta depuis l'indépendance. Les
autres formes (SNC, commandites ••. ) sont possibles mais qua-
siment inexistantes dans les faits.

2) Les exploitations individuelles sont très nom-


breuses mais de petite dimension. Elles sont concentrées sur-
- 31 -

tout dans le commerce de détail. Il y a cependant quelques


grandes'entreprises telles l'Entreprise KANAZOE, l'Entrepri-
se BM10GO ALLAS SANE ..•

Après ce bref survol des structures juridiques des


entreprises voltaIques dont les caractères distinctifs sont
synthétisés dans le tableau ci-contre, il est bon de s'attar-
der sur le poids économique que représente les SEM.

§IV L'importance économique des SEM

29 - Elle est indéniable en Haute-Volta et ceci


l ,.

s'explique pour une certaine part par l'inexistence de la


formule des sociétés d'Etat (ou nationalisées) -ce qui est
également le cas d'autres pays telsle Gabon- lesquelles jouent
un rôle de tout premier ordre dans de nombreux pays sous-
développés comme en Côte d'Ivoire avec les SODEPALM, SODERIZ
..• (31) et par la transformation de ln plupart des sociétés
oa l'Etat détient des participations en SEM.

Mais une analyse économique poussée est très diffi-


cile du fait de la confusion -même de la part de certaines
administrations- faite entre SE1-1 et simples pat'ticipations ou
mêmeavec les EPIC et les sociétés d'Etat. La raison essentier
le tient surtout au secret entretenu sur les informations les
plus élementaires et les plus anodines. Ainf'i, le rapport an-
nuel qu'établit la DOlA (Direction. du Développement Indus-
triel et de l'Artisanat) est toujours parcellaire du fait du
refus de bon nombre d'entreprises de répondre au questionnai-
re alors surtout que par le bénéfice du code des investisse-
ments, elles s'obligent (contractuellement) à informer l'ad-
ministration. Pour essayer d'y voir clair, quelques critères
seront utlisés.

(31) CÀléI.ttara M'IA~ : Le rôle des entreprises pù:>liques dans le dévelop-


perœnt éconanique de la Côte d'Ivoire, in le rôle des sociétés dans le
dêvelOf.PE!Tlel1t écoroni.que, RJPIC, mars 1978, p69-83.
- 32 -

l - Participation majoritaire ou minoritaire


30 - Les SEM â participation majoritaire dé l'Etat
sont plus nombreuses que celles où la participation est mino-
ritaire. La porportion semble pouvoir être établie â 2/3, 1/3.

Dans les secteurs vitaux ou prioritaires, l'ordon-


nance de 1975 oblige â ce que la participation voltaIque
(Etat et nationaux) ne soit pas inférieure à 51 %. Or, il ar-
rive que la CNDI achète des titres pour les retrocéder à des
nationaux, mais ne trouve pas d'acquéreurs. De plus, il sem-
ble que les partenaires préfèrent la participation de l'Etat
â celle des particuliers. En général, l'Etat est majoritaire
dans les SEM les plus importantes (Exemples : BND, SOSUHV,
VOLTEX ... ) .

On trouve des SEM où la participation est presque


exclusive (Exemples: SOVOLCOM : 96 %, SONAVOCI : 98 %) (32)
ou, du moins, excède les 2/3 du capital social (Exemples
VOLBRICERAM : 78 %, SOSUHV : 73,8 %). Mais dans d'autres so-
ciétés, la participation de l'Etat outre qu'elle est minori-
taire n'atteint même pas le tiers du capital social (Exemple
GMV : 24, 81 %).

II - Les partenaires de l'Etat


31 Ce sont, à quelques exceptiollS près, (Exemple
SOVIC~ presque tous ou principûlement des étrangers.

Ceci s'explique par le fait que toutes les entrepri-


ses importantes étaient entre des mains des étrangers. L'Etat
s'est contenté de prendre des participations comme le lui

(32) Ces chiffres sent oontenus dans l'article de M· Paul NIKYEMA : l'Etat
voltaïque et les sociétés face au dévelc.ppement, RJPIC, rrers 1978, p 97-121.
Mais i l y a eu une évolution dans le sens de la baisse afin de donner
plus de réalité à la participation privée.
- 33 -

permettait l'ordonnance de 1975. Mais, même lorsqu'il y a eu


création ab initio de SEM, les partenaires restent presque
toujours des étrangers (SOREMI, SOVORTH, GMV, VOLTEX ••• ).

A cela il existe une explicaton : l'Etat entend


collabo~ek avec de~ pa~tenai~e~ qui ont de~ moyen~ 6inancie~~,
de l' expéAience, de-6 connai66ance~ {technologie, Imow-now,
ge6tionJ (33). En raison de cela et même avec 51 % du capital
et éventuellement avec le poste de PDG et les pouvoirs que
lui donnent les textes, le rôle de l'Etat peut être dans les
faits très effacé. N'a-t-on pas dit que :

ndan~ le-6 paY-6 en voie de d!veloppement, ce n'e~t pa~ telle-


ment la volonté d'inte~vention de l'Etat dan-6 la ge-6tion de
ce~ ~ociété-6 qui e~t dête~minante (ou du moin-6, pa~ toujou~~)

mai~ la volont! d'a66i~me~ un d~oit à la p~op~iété de l'ent~~

p~i~e pa~ce qu'aut~ement cela ~e-6te~a une ent~ep~i~e ét~an­


g~~e, d'autant plu~ 6a~ement qu'il y a peu de capitaux p~ivé~
autochtone-6 di~ponible6. En con-6équence de quoi l'immixtion
dan~ la ge~tion n'appa~a~t pa~ toujou~~ comme étant un p~o­
blême eHentiel n (34).

(33) Sur la technologie et le développement des PSD


- Jean TŒJSCQZ : Transfert de 1:edux>logie, Sociétés transnadonales ~t.
na.tVe1 ordre écoocmique international, PUF, 1978,329 p.
- Colloque international sur le développement industriel africain, orga-
nisé par la République du Sénégal et le CEDIr-Dt, Nouvelles Ed Africaines
1972 (349 p),
- Lazare IDP:EIMl\NAS·: L'adaptation des règles juridiques du cx:mrerce in-
terrlatiooal aux relations particulières entre les pays irrlustrialisés
et les pays en voie de dêvelowement, in Droit éconanique,Ed Pedone
1978, p 71 A 132,
- Maurice D1\HAN : Prcblàœs juridiques des transferts de technologie à
destination des pays en voie de développerœnt, in Droit éconanique, Ed
Peà:::lne,1978,p 71 a. 132,
- Briqitte BOILEX::KER-STERN : Prcblèlœs récents du droit pétrolier, in
Droit éconanique, Ed Pecbne 1978, pIA 70.

(34) Séminaire sur le rôle des sociétés dans le développenent éconanique,


roPIC, mai 1978 : Débats sur le rôle des sociétés A participation finan-
cière pililique, P 198.
- 34 -

III - Régimes privilégiés du code des investisse-


ments
32 - Comme il en sera question plus tard, le code
des investissements organise des régimes de faveur au profit
de certaines entreprises. En dehors du cas où les SEM, par
leur objet, n'entrent pas dans les prévisions du code, celle~

ci, en général, se voient accorder le bénéfice des régimes


les plus intéressants du code (conventionnement, régime A2) .
C'est que l'un des critères d'octroi des régimes de faveur
est la participation des capitaux publics. Quant à l'effet
d'entraînement des SEM sur l'économie voltaïque, il en sera
question plus tard.

IV - Importance par secteur


33 - Deux grandes subdivisions sont retenues, les
secteurs qui relèvent de l'industrie et de l'artisanat d'une
part, ceux qui n'en relèvent pas d'autre part (35).

1) Secteurs de l'industrie et de l'artisanat


Est retenue la classification en cinq secteurs,
utilisée par la DDIA.
Secteur l : Industries alimentaires, tabûcs, bois-
sons
On y retrouve sur environ 16 entreprises 5 SEM
- GMV : Grands Moulins Voltaïques,
- SAVANA : fabrication de concentrés de fruits et
légumes,
- SOSUHV et SOSU-SOUROU production et transforma-
tion de canne à sucre,
- SHSHV : fabrique d'huiles et savons.

(35) Pour les chiffres et ordres de grarrleur, voir


- Annuaire Olarrbre de Ccmnerce 1980,
- BCEAO : 17è eJœrcice d'activités 1979,
- Paul NIKYEMA : L'Etat voltaïque et les sociétés face au développe-
nent éconanique, PJPIC 1978,p 97-121,
- RaPIX>rtsDDIA (1977-1978).
- 35 -

Les SEl-! sont .?armi les entre:?rises les plus


importantes du secteur au point de vue capital, emplois,
investissements ...

Secteur II Industries textiles, cuirs et


articles chaussants.

Tout le secteur se compose essentiellement de SEM.


- BATA fabrique des chaussures plastiques. Son
caractère d'économie mixte n'est pas évident malgré l'affir-
mation faite dans le rapport DDIA pour l'année 1977 (page 45).

- SOFITEX (ex CFDT) achat, traitement et vente


de coton.

- SOTEXKO textiles, fibres (toujours en projet) .

SOVOLTA tannerie et industrie du cuir.

- SVCP surtout collecte et vente de cuirs et


peaux.

- VOLTEX importante fabrique de fibres textiles,


tissus

Il faut signaler en ce qui concerne la SOVIC


(industrie du cuir) que celle-ci, créée sous forme de SEI1.a
été transformée en établissement public â caractère indus-
triel en 1980 (36).

La part de l'Etat dans le capital des sociétés de


ce secteur dépasse 60 %.

(36) L'entreprise œvant fabriqœr œs chaussures militaires,


l'établisserrent ptblic a été jugé plus approprié.
- 36 -

Secteur III Industries mécaniques, métalliques


et électrigues~

Seules deux SEM dans ce secteur :


- SOVlCA fabrique de charrues, charrettes
- IVOLCY fabrique de cycles et cyclomoteurs.
Si la participation publique ne fait pas de doute, le
caractère d'économie mixte est moins évident (pour l'économie
mixte, rapport DDIA 1977, page 48).

Du fait de l'existence de deux établissements


publics (VOLTELEC et Imprimerie Nationale), l'Etat détient
environ 50 % du capital des entreprises du secteur.

Secteur IV : Industries chimiques et dérivées.


- VOLTOA : productions d'oxygène et d'acétylène.
C'est le secteur où le rôle de l'Etat est le plus effacé.

Secteur V : Industries diverses.


- VOLBRICERAM : briquetterie. C'est l'une des plus
anciennes SEM.

- SOREMI : société de recherche minière. En fait


de recherches, elle doit exploiter l'or de Poura. Le
démarrage des activités a été maintes fois reporté.

- SOMITAM : société minière de Tambao. Bien qu'un


accord ait été conclu depuis 1975 entre les divers partenaires
(Etat voltaIque et diverses sociétés minières étrangères :
allemande, japonaise, française et américaine), la société
ne connait pas de le moindre commencement d'éxécution de son
objet.

2) Autres secteurs.
Secteur l : Banque et crédit. L'Etat y est toujours
présent avec une participation majoritaire quand bien entendu
il n'est pas le seul comme dans l'EPCS dénommé CNDI.

- BICIAHV : banque internationale pour l'industrie


- 37 -

SORElli : Fiche technique

1) Caractéristiques juridiques :
- SA d'économie mixte de droit voltaïque
- Siège social : Ouagadougou
- Capital social : 4 milliards FCFA (400 000 actions de
10 000 FCFA)
- Actionnaires: République de Haute-Volta (60 %), Compa-
gnie Française de l-Unes (COFRAl-lINES) (20 %), Banque Islamique
de Développement (BID) (19,98 %), Penarroya (0,02 %)
- Conseil d'administration 10 membres
- Direction : 2 membres

2) Plan de financement
Les investissements industriels sont couverts à 40 % par
les fonds propres et à 60 % par des emprunts.
Capital social : 4 milliards
Prêt à long terme :
CCCE 2,70 milliards
BEI: 2,30 milliards
BOAD : 0,90 "
Crédits fournisseurs: 0,60 milliard
Crédi ts à moyen terme : 2,27 "

Total = 10,77 milliards


Les investissements d'infrastructure s'élèvrmt à 2,20
milliards susceptibles d'être financés par le FED.

La formation du personnel technique voltaïque s'élève à


943 millions sur financement attendu de la CCCE, dl' FAC et de
la SOREl-lI.
3) Rentabilité financière: compte tenu de l'évolution du
cours de l'or, elle serait supérieure â 28 %.
4) Rentabilité économique :
_ emplois : 40 cadres et 750 ouvriers voltaïques
- effets induits et indirects : divers (accroissement
du budget, effets nombreux sur l'économie de la région ... )

Source: L'Observateur du 10 Mars 1981 (article de M.


Pierre TAPSOBA, administrateur coordinateur de la SORE~U).
- 38 -

et l'agriculture de HAUTE VOLTA. Une partie de son capital


est detenu par la BNP.

- BIV : Banque Internationale des Voltas, ancienne


i
BIAO.

- BND : Banque Nationale de Développement, banque


1
de dépôt et surtout de crédit au développement. i
!
- CNCA : Caisse Nationale de Crédit Agricole
1-

crédit à l'agriculture et à l'élevage. î-


i
1

- SOVOCA crédit automobile mais aussi cycles et ,1


motocyclettes. 1
1
i
Secteur II : Assurances.
1
- SONAR: assurance et réassurance. C'est sans
doute la plus importante entreprise du secteur.

Secteur III : Hôtellerie et immobilier.


- SIV : Société Immobilière Voltaïque.

- SOVORTH : opérations de l'hôtellerie et de


tourisme, doit surtout réaliser un grand hôtel de classe
internationale.

Secteur IV : Transport.
- Air Volta : compagnie aérienne pour les liaisons
internes surtout mais également interafricaines.

SOVOG : transit et opérations s'y rattachant.

- SVTR transport de marchandises.

Secteur V : Divers.
- SOVOLCOM : commerce de produits de grande
consommation sur tout le territoire au même prix.

- SONAVOCI : construction et exploitation en


monopole des salles de cinéma sur tout le territoire.

- DIf1A concessionnaire automobiles (Renault


LISTE DES SOCIETES D'ECONOMIE MIXTE

PAR.TICIPATION E:TAT VOLTAIQUE:


CEN:WNI\TICN SOCIALE CAPITAL SOCIAL VALEUR DE
L'ACTION
NBRE DE: POURCE:NTAGE:
MONTANT TITRES

.. AIR VOLTA 20 000 000 5 000 13 200 000 6 195 66


- BATA 75 000 000 27,8
.. BICIAHV 300 000 000 la 000 153 000 000 15 300 51
.. BIV 600 000 000 la 000 306 000 000 30 600 51
,
.. BND 1 100 000 000 la 000 600 000 000 60 000 54,55
.. CAISSE: NAT ICNALE: DE: au moins
CRfDIT AGRICOU: 1 300 000 000 la 000 51
.. DIMA 160 000 000 la 000 126 000 000 12 600 70
.. GMV 155 000 000 la 000 H 750 000 22,41
- IVOLCY 75 000 000 24 235 000 32, JI
.. SAVA.NA 136 000 000 la 000 75 000 000 7 500 55, 14
.. SIIE:LL 134 460 000 la 000 68 580 000 6 858 51
.. SHSHV (Cltex) 305 000 000 5 000 50 000 000 la 000 16,39
.. SIV 141 500 000 100 000 75 000 000 750 53
.. SOFITE:X 1 100 000 000 la 000 605 000 000 55
.. SOMITAH 9 000 000 000 51
.. SONAR 120 000 000 5 000 61 500 000 12 300 51
.. SONAVOCI 20 000 000 la 000 la 700 000 1 070 53,S
.. SOREMI 4 000 000 000 10 000 400 000 000 240 000 60
.. SOSUHV 3 115 500 000 la 000 ~ 30 2 042 000 73,89
.. SOSU SOUROU 8 000 000 000 33,3
- SOTE:XKO 2 500 000 000 51
".SOVIC 120 000 000 35
.. SOVICA 50 000 000 16 500 000 33
.. SOVOCA 120 000 000 5 000 30 075 000 2 640 25,8
.. SOVOG 60 000 000 la 000 30 600 000 3 060 51
.. SOVOLCOM 270 000 000 la 000 261 900 000 26 190 97
.. 30VOLTA 600 000 000 35
.. SOVORTH 1 265 000 000 90
.. SVCP 50 000 000 5 000 23 500 000 4 700 49
.. SVΠ75 000 000 la 000 13 000 000 1 300 17,33
.. VOLBRICE:RAM 42 000 000 la 000 32 750 000 3 275 78
.. VOLTE:X 1 100 000 000 la 000 681 780 000 68 170 61,98
.. VOLTOA 48 500 000 la 000 16 500 000 34

SOURCES: Liste établie ~ partir de celles du Trésor, de l'Inspection des Finances, de la


OOIA et de rens~lqnements d'autres sources.

~ de·caractêre d 1 écanomla mlxto assez sar parce que se retrouvant sur la plupart des listes
caractère d'économie mixte affirmé par le rapport de la OD[A pour l'année 1977
• 1 transformé en E:P[C par le décret 80-44 du 14 février 1980
- 40 -

TABLEAU DES 5 PREHIE!ŒS E~JTHErRISES INDUSTRIELLES

VOLTAIQUES (établi à oartir du rapport de la DDIA pour l'année

1977.

+ SOSUHV 3 115 500 000


+ VOLTEX 1 100 000 000
BRAVOLTA 825 000 000
+ SOREMI 450 000 000
+ CITEe (SHSHV) 305 000 000
1

+ SOSUHV 2 674 salariés


+ SOFITEX (ex .CFDT) 1 183 salariés
+ VOLTEX 685 salariés
SAP 476 salariés
VOLTELEC 453 salariés

+ SOSUHV 3 479 millions


+ VOLTEX 3 165,7 millions
BRAVOLTA 2724,5 millions
- VOLTEC 2 713,7 millions
+ IVOLCY 2 184 millions

+ = SEri (la participation !,ublique est certaine)


- = Etablissement public a caractêre industriel et commercial

N.B. : Les sommes d'argent sont en FCFA, et 1 FCFA = 0,02 FF.


Tableau comparatif Creation Capital Au rroins Existence Existence Existence Existence Application
des structures juri-
par dêcret social 2 aŒninis- à.l de quel<ps de· rêgles d'intêrêts Uliquenent
conposé trateurs COIlIIlis- rrodifica- déroga- privés ou subsi-
Statuts
diques des entre- d'actions plblics saire à.l tians aux toires au diairenent
. approuvês
divisées au C}:)uverne- rË!gles sur droit du droit
prises. . (ou 6la-
en2 C. Adm. rœnt les oormerc1al privé
bores) par
groupes ccmniss.
les poU'.ti.-
A et B aulC cmptes
rs :?Jblics

EPI C + + + + +
(ou office)

Société nationalisée
. ou soc. d'Etat + + + + + +
(Etat : 100 % cap. soc.)
auam ex. en Hte Vol ta
SEM
(Etat actionnaire ou + + + + + + + +
obligataireV'le rrontant)

Soc. à Participation
pti:llique ~ 1/3 du + + + + + +
cap. soc.
sans veto

Soc. à Participation
publiqœ ~ 10 % mais + + + +
< 1/3 cap. soc.

S.A. ordinaire ou .......


Part. publique <10 % + +
du cap. soc.

'c·."~'~,'fr""-_~'_-"=".'='~"""""""""~';-c-,,,,,."""'O-·' - ~,.;.,._, '---w~ 'c_~" ,"'~'~"'''',~,''> ".. '_." ,." ,r-",,=-," ,-'.=, .' '~"" -" ,- .". ,'C. 'P ~ _"',- ~,,,,,""-'·o.o"_",c,,_·, ,,,,,,,'_"~'>I·'7CO~ .'~ "", ""' .=n..-'..... ""'" ',,., C>" __ ',"""'-"'''''"''''"",'-~'''''--~'' - ."~."-,." ... ~ .,,,.="t'"""',""'"
- 42 -

surtout) et pièces détachées.

- SHELL : distribution des produits SHELL.

Le tableau ci-contre essaie de synthétiser le


montant des participations et les proportions de ces dernièr~

par rapport au capital social. Mais seules les proportions


sont ~ peu près actuelles, car il y a eu de nombreuses
augmentations de capital, mais en général elles conservent
la proportion. Il faut ajouter que certaines sociétés
juridiquement existantes n'ont pas encore commencé l'éxécution
de leur objet. Pour finir, il faut mentionner que du point de
vue du montant du capital social, du nombre d'employés, du
montant des investissements, de la valeur ajoutée, des
salaires versés .•. , on trouve aux premières places des
SEM. Mais il faut déplorer l'absence de SEM - et également
de sociétés privées - dans le domaine purement agricole
(agriculture et élevage) (37) alors que le gouvernement met,
dans chacun de ses plans, l'agriculture et l'élevage, au
centre de ses préoccupations.

§ V - Les textes applicables.

34 - Cette question sera abordée uniquement du


point de vue des SE~. Il peut paraitre quelque peu déplacé
ou hors de propos d'aborder ce point ici. ~L:lis comme le dit
si bien un coopérant, ancien directeur du service de la
Justice de HAUTE VOLTA, les textes "du :îa.it de iC.[I~ épa . . r:,<-i-
lement ~ont t~op 60uvent mleonnu~ ea~ d'aec~6 di6~i:iic. Cet
Mpec.t - di66icuité de ŒOHna{~,~aHc.e de~ tcxtr~ .1iJPUcab(e6 -
6ub6ù,te de no~ jOUf[6." (38). Il émettLlit 1:::- 1/()CU que soit
entreprise la publication de brochures cûntdlo.n L les textes
relatifs aux diverses matières.

(37) A Hadagasear, cE noobreuses SEM se sont inplantées dans l'agricul-


ttll'e et l'élevage. Dans ce sens : Marcel Surbiguet: Les SEH dans les
pays en voie de dévelowement ( à partir cE l'exerrple rralgache) L.G.O.J.
1970. Depuis, certaines sont devenœs cEs "entreprises &:>cialistes".
(38) Paul r-larchand : L'Organisation Judiciaire en HAUlE \OL'm, Penant'
1964 nO 700, p. 123.
- 43 -

De manière générale, le droit voltaïque se compose


de deux catégories de textes :

- les textes français étendus aux colonies ou


spécialement pris pour eux. L'article 76 de la constitution
voltaïque de 1960 disposait "la législation actuellement en
vigueur en HAUTE VOLTA reste applicable, sauf intervention
de textes nouveaux, en ce qu'elle n'a rien de contraire à la
présente constitution."

- les textes voltaïques intervenus depuis l'indé-


pendance.

Il n'est pas possible de recenser tous les textes.


Ceux qui n'intéressent la matière que de manière lointaine
ne seront pas abordés.

35 - Il faut citer en tout premier l'ordonnance


n° 74 - 57 Prés. MF du 26 août 1974 porlimt statut général
des SEM. Ce texte qui sera profondément étudi6 définit les
SEM et pose les règles dérogatoires auxquel~es elles sont
soumises étant entendu que le droit commun s'applique à
ti tre résiduel.

- L'ord. 74 - 56 Prés. HF du 26 août 1974 portant


organisation du contrôle des activités des personnes morales
ou physiques bénéficiant de concours financie=s ,le la
puissance publique (39) soumet au contrôle des délégués de
l'Etat ou de la collectivité publique (et de l'inspection
des finances) d'une part tout organisme habilité à percevoir
des taxes parafiscales; d'autre part to~te association,
oeuvre ou entreprise privée, civile ou commerciale ayant
reçu des concours financiers de la puissance publique
atteignant au moins la % de ses ressources propres. Ces

(39) Cette ordo a été conplétée par le décret 74 - 294 Pres. MF du 26


aoOt 1974 fixant la conposition et le rôle du conseil œ ~stiDn œs
particip:t.tions œ l'Etat et des établissements plblics nationaux.
1
concours finilllcier.; sont définis de manière extensive (40).

Le contrôle organisé varie selon qu'il s'agit de


subventions (art. 3 et 4 de l'ord.), de rarticipations (art.
5 à 20) ou de souscri~tions d'obligations (art. 21 et 22).

Il f cluc1r,\ sdvoÏ-.r: qUêtllÛ esL--c:o quo lL's concours


financiers atteignent 10 % des ressources, ce qui est différent
du capital social. Le contrôle en matière de participation
ressemble à. celui organisé par les SE/·1. On pourra faire des
comparaisons, voir~ des transpositions.

L'ord. 75 - 49 Pres. du 30 octobre 1975 et le


décret 75 - 429 Pres. HF du 30 octobre 1975 sur la vol taïsa-
tion du capital des entreprises et la création d'un fonds de
voltaïsation des capitaux.

- La loi 15 - 72 2\N du 30 décQrüJre 1972 ::Jromulgll''ie


par le décret 7 3 - 006 du 7 février 1973 s ur les cor;~rnerçants

(41). Ce texte impose aux 0trangers la possession d'une carte


de commerçant étran'Jer pour l'obtention de laqu,~ Ile ,i.l faut
entre autres justifior de l' ,pport en fI Ild~ propres d'au
moins 10 millions dL' F.C.F.'\ • . Dane; son i'cticJe 10, elle

(40) Art. 2 Ord. : les ooncours llirects ou indirects Sll5ccpWJIL's J'être


aœordés par l'Etat, une cnl1ectivité territoriale ou ur établiss"'ITent
ptblic et d'entraîner les contrôles appropriés cornpre: Il(;r;t rotillment :
les sttlventions, les prises de participations, les souscrilltions d'obli-
gations, les prêts et aVLlnces, les avals et gar3.'ltlr~s d'e!Tp!:1lr1ts, les
bonifications d' intérêt.s, l(;s avantages fiscaux liés au développ;:nent
écx>nanigtE, les garanties de dividendes etc ... l ;"si que le privilèse œ
rerouvrer des ta.'<eS para1:iscales.

(41) Elle définit les a.ctes cie comœrce, les CCHm,~rçcmts cot prévoit
des sanctions en cas de noo res[€ct des obligations qui [Jèsmt sur les
a:>rnœrçants .
- 45 -

dispose que la proportion des nationaux voltaïques employés


par tout commerçant ne peut, par rapport à l'effectif total
de son entreprise être inférieure aux taux suivants :

- personnel de direction : 50 %
- personnel technique : 60 %
- autre personnel : 100 %

Ils interviennent de manière indirecte sauf


36 -
le code de commerce..

1) Textes généraux intervenant de manière indirecte.


- Le code des investissements (Ord. 3 mars 1978)
(42) prévoit des garanties juridiques et des faveurs fiscales
pour les entreprises qui remplissent certaines conditions.
Les SEM comme d'autres formes d'entreprises en sont intéres~es
(43) •

- Le code des impôts directs et indirects et du


monopole des tabacs. Le code de l'enregistrement du tirrb~e
et de l'impôt sur le revenu des valeurs mobilières. Le c~)de
des douanes.

Si le code des investissements pose ~',~s :-"']'


d'une fiscalité dérogatoire, il est rare qu'une L:L.L8pCl,"e
en bénéficie au point d'échapper totalement aux Cèl~S du
droit commun (44). C'est ainsi qu'interviendront ces cedes.

(42) a rerrplacé l'ordonnance du 31 décenbre 1970 qui se substitœit à un


ensenble de textes pris entre 1961 et 1962 sur inspirati::m àes tex~s
que la Frarx::e avait pris pJur fa\Oriser le développ:!!l1E'nt dc~ colom",s.
ce dernier I;tlénanène explique l'existence des rodes des im'2stisserrents
dans toutes les ex-colonies français:!s et leur ressenblance.

(43) i l sera qœstion des dispositions de ce code dans le 2° dw,;:Jitre.

(44) le régi.Ire priviligié B appelé aussi régirre de la o:mV2ntion


d'établissen-ent penret si les p:rrties (go~rnenent, entreprise) le
veulent œ rroàeler ure fiscalité awlicab1e i\ la seule entreprise qui
peut ainsi €chapper coIT'plèterrent il la fiscalité cor:muœ, mllS sa durée
œ peut excéœr 20 ans.
- 46 -

- le code du travail, le code de la sécurité


sociale et les lois sociales interviennent pour peu que la
SEM soit envisagée non seulement du côté des détenteurs du
capital, mais également du côté des salariés.

- enfin, le code civil peut interv~nir notamment


dans les relations contractuelles (44).

2) Textes généraux intervenant de manière directe.


Il s'agit du code de commerce, en particulier de
la loi du 24 juillet 1867 (45). En effet, l'ordo de 1974
renvoit pour le reste au "droit commun", au "code de commerce',
ce qui implique renvoi également à la loi du 24 juillet 1867
qui est celle en vigueur juridiquement en HAUTE VOLTA.

Le problème qui se pose pour l'ensemble du droit


applicable est de savoir si tel ou tel texte a été étendu ou
non ou était applicable de plein droit. En fin de compte le
système est d'une complexité exaspérante reconnUéè par tous
les auteurs (46).

(44) i l s'agit du code civil français sans les rrodifications ?Jstérieures


à l' indép:mdance da la Haute Volta et qui avant les indép::ndcmces ne
s'appliquai t dans les oolonies qu'aux français et à lllX; infiIœ mir.')ri té
d'africains.

(45) cette loi a fait l'objet en France d'une profœde réforrœ touchant
tout le droit des sociétés a:mrrerciales par la loi du 24 ~u ilet l~riG
qui a rennis da clarifier, rœttre en ordre et codifier le jr, '1- t de,;
9Xiétés qui constituait un véritable chaos législatif et réglerrentaire.
La loi du 4 janvier 1978 (sur les sociétés en général et sur les
sociétés civiles) s'inspire da la loi du 24 juillet 1966.

(46) sur le problàre da l'extension :


- Mid);!l BALIM\ : l!.es sociétés conrrerciales en A-:riqu' de l'Oœst,
thèse Dijon 1979, p. 32 et s.
- Paul w.ocHAND : L'organisation judiciaire en H::\Ute Volta, Penant
n° ~, 1964 p. 121 à 129.
- Georges MEISsa-MIER : Droit des sociétés en Afriqœ, L.G.D.J. 1973}
p. 60 et s.
- François LlCHAIRE : Droit d'outre-rœr et de la ooorkra tian, PU?
1965 et Encyclopédie mLLOZ Droit Conrrercial III Sociétés)Territoire
d 'Outre-rœr
- Jurisclasseur Sociétés : Territoires d 'outre--rn:'I ~ rérertorie les
textes étendUs et ceux qui ne l'ont p3.s été.
Le code de comœrce a été étendu en 1850. Un décret du ))
- 47 -

Il faut remarquer que les statuts des sociétés


comme les textes voltaïques intervenus après l'indépendance
s'inspirent de la loi de 1966 et des textes postérieurement
pris en France (47).

§ VI - L'organisation judiciaire.
37 - La spécificité semble grande par rap?ort au
droit français. Elle est par c9ntre, moins prononcée si
la comparaison se fait avec les pays africains anciennes
colonies françaises (48).

L'organisation judiciaire voltaïque fait apparaitre


l' exis tence
- de juridictions de droit local. L'appel et la
cassation de leurs décisions relèvent des mêmes cours que
ceux des juridictions de droit moderne,

- de juridictions d'exception telles la Haute

déeerrbre 1868 a étendu la loi du 24 juillet 1867. La plupart des textes


ont été p:rr la suite ~tendus. Il existe quand rrêne œs textes non
étendus tels la loi du 16 noverrbre 1940 m:x:lifiée par celle du 4 nars 1943,
œ qui laisse l'article 22 de la loi du 24 juillet 1867 applicable.
De plus, certaires règles ont dû être adaptées à l'organisa-
tion administrative des oolonies. De tout cela, i l en est résulté lm
certain p:rrticulartsrre du droit awlicable aux oolonies.

(47) Il ne saurait en être autrerrent du nouent qu'il n'y a pas d'édition


voltaïque du code du OJmœrce et qœ les CXJdes que l'on rencontre sont
de d'lez DI\ILOZ et fXlstérieurs de plusieurs années à 1.' indépendance de la
Haute Volta.

(48) œ pourrait oonsulter :


- Jean-Marie BRE'IOL'l : Le OJntrôle d'Etat sur le continent africain
(OJntribution à la théorie des OJntrôles administratifs et financiers
dans les pays en voie de dévelowerrent), L.G.D.J. 1973. L'ouvrage est
intéressant ici en ce qu'il traite des oontrôles des juridictions édrnini.-
stratives.
- François LlOOORE : ouvra~ préei té.
- Paul lINOWID : preeité.
- l-bussa KARroUDU : La Justice a1 Haute-Volta, Penant nO 7C1)
1964, Doctrine.
- Tcilivounda GuillalUre P.l\J'EOl' : La d'lant>re des cœptes au Gabon,
RJPIC,Av.-juin 1980, 600 - 613.
- Diallo SE!'jni SAtB:> : L'évolution du dmi t traditionnel, fonderrent
de la dualité des juridictions en Haute Volta, Penant 1977, 321 - 339.
- 48 -

Cour de Justice, la Cour de Sureté de l'Etat ou les juridic-


tions militaires qui ne nous intéressent pas non plus,

- les juridictions dites de droit moderne qui avec


le temps ont vocation ~ occuper la place des juridictions de
droit local. Seules ces dernières juridictions feront l'objet
des développements.

A la base de l'édifice judiciaire se trouvent les


tribunaux de première instance et les sections de tribunal
avec compétence d'un véritable tribunal connaissant de toutes
les affaires qui ne sont pas dévolues â une autre juridictio~

en dernier ressort ou à charge d'appel: ainsi en matière


civile, commerciale, pénale (délits et contraventions) .•.
sauf en matière sociale (droit du travail et de la sécurité
sociale) où existent deux tribunaux de travail. Il arrive
qu'une section de tribunal soit composée d'un seul juge
cumulant les fonctions de poursuite, d'instruction et de
jugement, ce qui exige de celui-ci beaucoup de qualités
humaines et techniques.

La Cour d'assises se tient épisodiquement â Ouaga


et à Bobo en matière de crimes.

I l faut remarquer en ce qui concerne ces j ur idic-


tions du 1er degré qu'il n'y a pas de tribunal de commerce.

La Cour d'appel ~ Ouagadougou cannait de l'appel


contre les jugements rendus en premier ressort (pour les
juridictions de droit local, les tribunaux de première
instance, les juridictions de travail).

L'édifice judiciaire est couronné par la Cour


Suprême. Elle comprend quatre chambres dont la composition
diffère : les chambres autres que judiciaires sont complétées
par des personnalités non magi str;'. ts.

La loi organique nO 3 - 79 AN du 28 mai 1979,


reprenant les points essentiels des lois qui l'ont précédée.
- 49 -

\
prévoit que •
- La chambre constitutionnelle joue le rôle que \
r
lui confie la constitution, celle du 27 novembre 1977, à .
t
1
savoir statuer sur la constitutionnalité de certaines 1
opérations (art. 19 de la loi organique précitée). Elle a
!
i
également des attributions consultatives. La constitution
étant suspendue, cette chambre se trouve dépourvue de tout \i
rôle. ,
!
- Là chambre judiciaire (art. 23 à 26) cannait des
pourvois en cassation ou en révision de toutes les décisions
juridictionnelles, du règlement des juges, des renvois, des
prises à partie, récusations •..
- La chambre administrative connait en premier et \i-
dernier ressort du contentieux administratif. l

- La chambre des comptes juge les comptes de l'Eta~ \


des personnes publiques et des détenteurs de fonds publics.
Il faut signaler que cette chambre créée depuis au moins 1963
n'a pas encore fonctionné.

Il ne semble pas que de graves conflits d'attribu-


tions se soient produits entre les différentes chambres.
L'art. 12 confie aux chambres réunies le soin de trancher
les conflits d'attribution entre les autorités administra-
tives et judiciaires. Le conflit ne peut être élevé que par
le Président de la République.

38 - Pour finir, il convient de faire les


remarques suivantes

Il Y a très peu de contentieux concernant les


"affaires". Sans doute des arrangements de caractère douteux
terminent les litiges •

•La publicité des décisions de justice, en pratiqu~

se limite à leur prononcé en audience publique. Dans ces


conditions, il n'y a pas de formation de jurisprudence
connue dont on peut suivre l'évolution.

Seuls les arrêts de la Cour Suprême sont publiés


au Bulletin des arrêts de la Cour Suprême (en ce qui concerne
TABLE.~U SYNTHETIQUE DE L' O~GANISATION JUDICIAIRE

CHAMBRES R E UNI E S

CASSATION Chambre Judiciaire Chambre Chambre Chambre


Constitu- Adminis- des
tionnelle trative Comptes

APPEL ou VOIE
de REFORl-V\TION
1 Cour d'Appel 1

1er DEGRE Tribu- Tribu- Tribu-


naux dei \naux dUI ,naux de
1ère Travail droit
Instance local
(1er et
2 è de<Jrés)

\JI
o

_ _-
-.•. ~ " , .. ' ..--- _~---- •..... _- -- - _---.-.. -~_.~~--
- 51 -

les chambres judiciaire et administrative seulement).


Malheureusement, celui-ci ne parait que de temps en temps.
Aucun numéro n'est p~ru depuis 1977.

On comprendra dès lors qu'il soit très ?eu question


de décisions juridictioJlnelles.

Cette section a permis de préciser certaines


données qui aident à la compréhension du problème des SEII.
Il convient maintenant d'aborder la problématique classique.

SECTION II : LA p~OBLEr1ATl(lUE CLASSIQUE.

39 - Il s'agit ici d'aborder la problématique


abstraction faite du sous-développement, donc telle qu'elle
est apparue en France et dans les pays industrialisés.

L'Histoire montre que depuis la fin du 18è siècle,


le principe du non-interventionnisme de l'Etat a limité le
rôle de celui-ci au maintien de l'ordre. 'lais les crises
aidant, on en viendra cl admettre le rôle de celui-ci.
Divers modes de gestion seront alors utilisés. Par la suite
apparaitra la SEM.

§ l - Du non-interventionnisme ~ l'interventionnis-
me (de l'I;tat-gendarme au \'lelfare Stale).

40 - Dès le 18è siècle, les théoriciens de


l'économie prônaient le libéralisme économic;ue, le "laissez-
faire", "laissez-passer", c'est-J.-dire l':.iliandon dU'secteur
économique aux particuliers (49). Il était SU2?osé meilleur
pour la nation entière que l'économie ~;oit la chose des

(49) Pour une vue rapiœ de l'é"Olution :


- J. CARIEIL et P.Y. cesSé: La concurrence capitaliste, Points
- B. CIEl-ENI' : n.a libre concurrence, 'JSJ 1977
- Louis FRAN:K : La libre a:mcurrence, CPJ 1967
- Josefh IAJlG[E Les ooctriœs économiqœs, QSJ nO 386,1973
- Joseli1 IAJU:;IE : Les systèrres êa::lIlan1quas, CSJ nO 753,1976
1
i
1
- 52 - 1,
1

1
[
particuliers. Ceux-ci librement décideront dans quel secteur
d'activité ils s'installeront. Le travailleur est libre de ,\
se faire embauchcrcomme le patron est libre non seulement de f
ne pas l'embaucher mais également àe le licencier.

1
La loi du marché jouera pour équilibrer l'offre et ~i
,,
la demande, orienter la production dans le sens des besoins
des consommateurs, diminuer les profits, accroitre les
investissements, bref développer le pays et accroître le
bien-être de chacun. On trouve dans les théories des
économistes particulièrement chez Adam SMITH et BENTHAM
l'idée d'une identification entre la libre poursuite de
l'intérêt personnel et l'accession - par le fait de la "main
invisible" - au souverain bien social.

Le droit consacre cette conception en proclamant


la liberté du commerce et de l'industrie, l'interdiction des
coalitions particulièrement des syndicats ouvriers. Les
finances publiques sont conçues comme devant être neutres
faible montant et équilibre budgétaire.

41 - Cetta manière de voir les choses sera de


moins en moins acceptée pour diverses raisons :

- sur un plan pratique, le libéralisme économique,


liberté du renard dans le poulailler, a montré à quel degré
de misère il pouvait conduire, au moins en ce qui concerne
les travailleurs. Avec le développement des grandes unités
par concentrations, ententes ..• , la concurrence tend à
disparaitre dans les faits pour faire place aux crises,
scandales, spéculations

- sur un plan théorique, les auteurs approfondis-


sent les conditions d'existence de la concurrence parfaite:

- Pierre IAllJMIERE : Finances publiques, 1973, Coll. U.


- André PIE'I'l'RE : Histoire éa:>nanique (les faits et les idées),
Ed. Cujas 1969 (271)
- G. RIPERT : Aspects juridiqœs du capitalisrre rrodeme, I;<DJ,1951
- 53 -

atomicité, transparence, homogénéité, élasticité ... Il


appara!t que la concurrence n'est pas un état naturel. Selon
Alex JACQUEl1IN et Guy SCHRANS la concurrence efficace ne
coIncide pas avec le "laissez-faire" mais requiert au
contraire la présence active et vigilante des pouvoirs publics
pour éviter son autodestruction par la disparition du ~aradoxe

qui requiert que l'on se batte mais interdit de vaincre


définitivement. r~me en supposant l'existence d'une concurren-
ce saine, le marché ne pourra pas résoudre les besoins
en biens collectifs, les distributions des revenus dans le
sens de l'égalisation ...

c'est tout ceci qui implique les politiques anti-


trusts apparues aux Etats-Unis dês la fin du 19è siêcle, en
Europe depuis la deuxième guerre mondiale avec comme
présupposés que la concurrence ne peut survivre que si la
loi la protège contre les "forces du marché" qui visent à la
détruire et qu'elle s'efface devant la morale et la nécessité
politique de ménager certaines catégories soci~les.

L'action de l'Etat est admise: ri}glementations


diverses, contrôles et même planification m6me si celle-ci
est indicative ou incitative qui vise ~ orienter les inves-
tissements et le développement du pays.

On n'attend plus de l'Etat le seul maintien de


l'ordre. Son action doit viser et permettre 1.2 bien-ôtre.
Même le sacro-salint principe de l'équilibre budqétaire
tombe • r.e rôle des finances publiques dans le sens du
plein-emploi, des politiques de relance comme des politiques
anti~nflationnistes est mis en exergue.

Mais l'Etat ne se contente pas seulement. d'agir


sur l'économie - fonction de metteur en sC8ne -, il devient
un agent de l'économie - fonction d'acteur A l'heure
actuelle, de nombreuses entreprises sont gérées,directement
ou indirectement, seul ou en association,par l'Etat tant
dans les pays industrialisés que dans les pays sous-développés.
- 54 -

Ce mouvement a posé de nombreux problèmes en matière de


modes de gestion.

§ II - Les modes de gestion classiques.

42 - Devenant agent de l'économie, l'Etat est


conduit â gérer directement ou indirectement des entreprises
publiques ou semi-publiques recouvrant ou non des services
publics et l'insuffisance des modes de gestion utilisés va
avoir une influence sur la naissance ou le développement des
S~.

Il s'agit de la concession (I), de la régie simple


et de la régie intéressée (II), enfin de l'établissement
public â caractère industriel et commercial ou EPIC (III).

I. La concession.
43 - C'est un mode de gestion de service public
qui est très ancien, fréquemment utilisé au 19è siècle et
qui n'a pas cessé d'être utilisé. La formule semble d'ail-
leurs connaitre un certain renouveau, elle est souvent
associée â l'économie mixte.

1) Présentation, intérêts.
44 - La concession est le procédé par lequel une
personne publique dite autorité concédante, confie à une
personne physique ou morale, appelée concessionnaire, le
soin de gérer un service public sous le contrôle de
l'autorité concédante, moyennant une rémunération qui
consiste, le plus souvent, dans les redevances que le conces-
sionnaire percevra sur les usagers du service.

C'est un contrat qui comporte des clauses règle-


mentaires et des clauses contractuelles. Les premières
peuvent être modifi6es unilatéralement par l'administration.

Le service public concédé demeure un service


public soumis aux règles d'un tel service : égalité,
continuité •.. Le concédant exerce un contrôle très
- 55 -

important sur son fonctionnement.

Le concessionnaire acquiert des prérogatives


importantes : expropriation, monopoles, droit de percevoir
des redevances •.• Il reste cependant une entreprise privée
qui cherche le profit et en ce sens et compte tenu de la
nécessaire continuité du service, quand l'équilibre
financier est rompu, l'administration doit lui verser une
indemnité pour l'aider à poursuivre l'exploitation (théorie
de l'imprévision).

L'intérêt d'un tel système pour l'administration


c'est de lui éviter les investissements pour la réalisation
de telles activités (50). Ainsi une autoroute va être
construite sans qu'elle ait â décaisser la moindre somme,
avantage d'autant plus remarquable que le contrat stipule
en général qu'après un certain délai tous les ouvrages et
matériels reviendront à l'Etat.

Il faut ajouter à cela l'idée que l'on se faisait


de la gestion directe par l'Etat de nouveaux services
surtout dans le domaine économique: on estimait sa gestion
lourde et onéreuse.

2) Cri tiques.
45 - L'évolution économique à la fin du 19è
siècle et au début du 20è siècle rendra certaines affaiLes
non rentables (chemins de fer, éclairage, etc ... ) et même
largement déficitaires. Pour que l'exploitation puisse se
poursuivre, l'Etat doit de plus en plus accroître sa
contribution financière de la sorte que la concession,souven~

ne présente plus d'intérêt ni pour le concédant, ni pour le


concessionnaire.

(SO) Sur la concession, voir


- Jean DUF2UJ : Les concessions cE service public, Coll. Act.
juridique, Ed. du ~bniteur, 1979, 240 p.
- A. cE IAtmIERE : Traité cE droit administratif, IffiJ,T 1,1976
(769 p.)
- 56 -

II - La régie simple et la régie intéressée.


46 - En raison des difficultés dues à la conces-
sion, il devenait tentant pour l'Etat qui supportait le
risque commercial du concessionnaire d'exercer lui-même
l'activité en régie.

c'est la forme normale d'exploitation d'un


service public par l'Etat par un personnel de droit public
ou de droit privé.

Les biens utilisés appartiennent à l'Etat sous le


régime de la domanialité publique ou de la domanialité
privée.

Une telle gestion, entièrement soumise au droit


public, s'est révélée lourde, onéreuse, bref, peu rentable
c'est-à-dire peu efficiente, peu productive.

Pour remédier à cette situation, l'on pensa à la


régie intéressée qui consiste à intéresser le régisseur
salarié à la production, plus précisément à la productivité
ou au rendement, ce qui est différent de la concession où
le concessionnaire, entreprise privée, se paye uniquement
sur le profit, c'est-à-dire sur l'excédant des recettes par
rapport aux charges. La régie intéressée devait ainsi
supprimer l'une des causes, jugée essentielle, du peu de
rentabilité de la gestion par l'administration: le fait que
le régisseur n'est pas intéressé au résultat de sa gestion
sauf peut-être au niveau du prestige personnel.

Cette formule semble avoir ét~Htilisée. Son


manque d'efficience réside beaucoup plus dans le manque
d'autonomie, de décentralisation des décisions, d'individua-
lisation de l'exploitation.

- Geor~s VEDEL : Droit administratif, Coll. 'Ihémis,PŒ',5è Ed.


1973, 902 p. et sa bibliograpue
- Marcel WALINE : Précis de droit administratif, Tl 1969, T2 1970
loDntchrestien (610 p. et 368 p.)
- 57 -

C'est ce besoin d'individualisation, de personnalisation


de l'exploitation qui va conduire ~ la création des
établissements publics à caractère industriel et commercial.

III - Les EPIC.


47 - Les EPIC sont nés de la distinction opérée
à l'intérieur des établissements publics, lesquels sont nés
de la nécessité d'une gestion plus ou moins autonome de
certaines activités de l'Etat, ce qui a conduit à l'indivi-
dualisation, ~ la personnalisation des établissements publics.

Les établissements publics étaient à l'origine


tous soumis au droit public et se reconnaissaient en l'absen-
ce de précision du législateur aux règles d'organisation, de
fonctionnement, de financement. ..

48 - La distinction entre services publics admini-


stratifs et services publics ~ caractère industriel et
conunercial va entrainer la distinction eLtre EPA et EPIC
consacrée par l'arrêt Bac d'Eloka (CE 22 j~nvier 1921) que
confirment des décisions ul térieures tel l' 3.rrêt Union
Syndicale des industries aéronautiques (CS 16 novembre 1956,
Recueil Lebo~ 434 ou JCP 57 II 9968).

Les EPA demeurent soumis en pri:1cipe au droit


adrnini.stratif. Leurs agents sont des fonctionnaires, la
comptabilité publique s'applique.

Les EPIC, par contre seront sou~is pour une large


part élU droit privé (code du commerce, cele du travail, code
de la sécurité sociale) parce que leur objet relève du
domaine économique, de l'industrie et du commerce.

Le critère essentiel de distinction entre EPA et


EPIC est l'intention du législateur mais il ressort de la
jurisprudence du Conseil d'Etat et du Tribunal des Conflits
que cette intention est quelquefois divinatoire - le juge
attribue une intention au législateur - et quelquefois le
- 58 -

juge s'est opposé à la qualification du législateur, quand


celui-ci est le gouvernement (arrêt FORMA,TC,24 juin 1968,
Recueil LEBON, 1968/ P .801) •

49 - La création des EPIC semble poursuivre un


double but; d'une part permettre aux EPIC de concurrencer
les entreprises privées en leur accordant la même souplesse
dans la gestion, d'autre part enlever aux EPIC certaines
prérogatives -exorbitantes de manière à ce que les entreprises
privées puissent les concurrencer.

En pratique, les EPIC sont soumis â une lourde


tutelle â la fois sur les actes et sur les personnes. De
plus, les dirigeants sont souvent nommés pour des raisons
plus politiques que techniques et n'ont pas d'intérêt parti-
culier notamment du fait de l'irresponsabilité de fait â
pratiquer une gestion efficiente des services. Il a été
écrit que des fonctionnaires détachés dans les entreprises
publiques touchaient un salaire nettement plus élevé et
retournaient dans la fonction publique quand l'entreprise a
fait faillite.

Cependant les EPIC ont joué et jouent un rôle


important dans l'économie, ce qui explique leur nombre élevé
tant en France où ils sont pour beaucou~~~~nationalisa tians
qu'en Haute-Volta où ils proviennent pour l'essentiel d'une
création ab-initio. Si le profit en tant que tel n'intéresse
pas les dirigeants, ils tirent cependant un certain prestige
de la dimension de l'entreprise. Ceci explique en partie le
volume élevé des investissements, leur renouvellement avant
amortissements ..•

Dans l'ensemble avec plus d'autonomie et avec leur


organisation prévoyant un conseil d'administration, les EPIC
se révèlent être des structures juridiques valables pour la
gestion de certaines entreprises (51).

(5I) VQir qœlqœs remarqœs sur les EPIe en Haute Volta au §III,sect. l
plus haut, n021
- 59 -

Néanmoins, par rapport à ces divers modes de


gestion, la SEM constitue une innovation qui peut présenter
des avantages certains.

§ III - Les intérêts classiques de la SEM.

50 - La SEM est un mode de gestion qui permet la


collaboration du secteur public et du secteur privé sur des
bases autres que celles qui existent dans les modes de
gestion que nous avons abordés. Dans la concession, le risque
économique pèse exclusivement sur le concessionnaire - sauf
interférence de la théorie de l'imprévision -,dans la régie,
au contraire, intéressée ou non, c'est essentiellement sur
l'Etat que pèsent les risques. La SEM permet ainsi l'asso-
ciation de l'Etat et des particuliers sur des bases égalitai-
res puisqu'ils vont se partager les bénéfices et supporter
ensemble les pertes.

51 - Du fait de cette association, l'on a pu se


demander de quelle idéologie relevait les SEr1. Certains ont
condamné la formule parce qu'elle est purement capitaliste
et aboutit à faire supporter les risques à l'EtJt tandis que
les particuliers associés bénéficient du sysl:0me.

Pour d'autres, la SEM cache en réalité un étatisme


avancé dans la mesure où l'Etat ne poursuit pas la recherche
de bénéfice et où par nature il ne peut être que dominateur.
Il suffira ici de constater que le nombre des SEM, leur
développement prouvent que chaque partenaire doit y trouver
son compte. Pour s'en tenir pour le moment .'i l'idéologie des
SEM, il faut constater qu'elle peut WŒ 1er d'un Etat à un
autre.

En Haute Volta, elles semblent procéder du libéra-


lisme économique qui est l'option des divers gouvernements
qui se sont succédés depuis l'indépendance. En considération
du nombre peu élevé d'entreprises appartenant entièrement à
l'Etat, les SEM apparaissent comme l'effort maximum que le
gouvernement consent à faire dans le sens de sa participation
- 60 -

â la vie économique en tant qu'agent. En Algérie, les SEM


procèdent d'une politique qui se veut socialiste.
Les sociétés nationalisées jouent le rôle le plus important
dans la vie économique. Les SEM, assez nombreuses, intervien-
nent quand l'Etat veut se dispenser d'effectuer tout l'inves-
tissement nécessaire et surtout quand il veut bénéficier de
la technique et du know-how des partenaires étrangers qui
s'engagent â les lui apprendre.

En ce qui concerne véritablement les avantages de


la SEM, ils sont principalement au nombre de deux : la
souplesse et la rentabilité.

52 - La SEM est une formule plus souple que celles


qu'offre le droit administratif. D'une part elle est une
nécessité parce que les SEM sont en général des entreprises
du secteur concurrentiel qui doivent pouvoir réagir vite
afin de pouvoir y tenir leur place. D'autre part, c'est la
souplesse qui explique qu'en France des regroupements de
personnes pUbliques prennent cette formule. Cet avantage
est à nuancer car l'entrée de l'Etat - ou d'autres personnes
publiques - dans la société va entrainer l'application de
règles qui limitent sa souplesse, de règles qui sont déroga-
toires au droit commercial.

53 - L'autre avantage découle de la gestion. Comme


l'ont dit certains auteurs (52), du fait de l'inaoaptation
des structures et méthodes d'action de l'administration,
surtout dans des domaines qui ne sont pas les domaines tradi-
tionnels de l'action administrative, il a paru ingénieux
d'associer la garantie qu'apporte la caution publique à
l'efficacité que procure la gestion privée. C'est dire que
le coût de fonctionnement d'une SEM, le coût de ses produc-
tions doivent être moins élevés que ceux qu'auraient occasion-
nés une réalisation par l'administration elle-même à qualité
égale des produits.

(52) F7illRE, M:lRIN, SERIEYX : Les sociétés locales d'économie mixte et


leur contrôle, Berger-Levrault ,1963 .
- 61 -

La gestion d'une SEM doit donc être rentable (ou


d'un fort rendement ou d'une forte productivité) (53). Il
semble possible de détacher la notion de ~entabilité de
celle de profit. La rentabilité serait alors la production
au moindre coût de revient. Dans ce sens, même les administra-
tions, un objectif étant donné, doivent essayer de le réaliser
au moindre coût, donc de manière rentable. Le caractère
rentable ne s'apprécie pas au profit effectivement dégagé.
Pour les SEM, comme pour toutes les entreprises publiques,
il s'apprécie en ajoutant aux produits les charges et
contraintes diverses inconnues des entreprises purement
privées (en matière de rémunérations, de prix .•• ) et en
ajoutant aux charges les faveurs particulières (subventions ... )
(54). Le profit en revanche est plus concret. Il se dégage
de la vente des produits de l'entreprise à un prix supérieur
au coût de revient. La recherche du profit maximuD,si
souvent condamnée.conduit à essayer de vendre ses produits
au prix le plus élevé possible.

Les économistes semblent faire une distinction de


ce genre. La rentabilité économique serait à pou i)r~S la
rentab1ité telle que définit plus haut. La rentabilité
financière nécessite que l'entreprise fasse un gain qui
s'ajoute à son patrimoine. Là où il y J rentabilité finan-
cière, il y a toujours rentabilité économique. Mais cette
dernière peut exister sans que coexiste la rentabilité
financière.

Théoriquement, ces objectifs de rentabilité


doivent - en tous cas peuvent - être atteints car du fait
de la présence de partenaires privés recherchant le profit,

(53) ces expressions ne sont pas exacterrent synonyrres. Pour un aperçu


sonmaire : François SCHALLER : La rbtion de productivité, Librairie
Droz,1975.
- André BABEAU : Le profit, QSJ nO 1349 1972.
(54) sur les critères d'appréciation de la bonne gestion en rratière
d'entreprises publiques, voir Frédéric-François !1\R3AL : le dépérissement
œs entreprises publiqlEs, Calmmn-Ik-vy 1973 (364 p.) .
- 62 -

la gestion ne va pas se contenter d'être rentable économi-


quement. Elle doit permettre de dégager des profits à moins
que les partenaires privés ne trouvent des profits indirects
dans les conventions qu'ils pourraient passer avec la société.

La SEM peut présenter d'autres avantages, particuli~

rement dans un pays sous-developpé tel la Haute Volta (55),


avantages qui seront abordés par la suite.

Il reste que pour présenter un intérêt quelconque,


la SEM doit être souple. C'est semble-t-il, pour traduire
cette idée et celle de gestion rentable que Friedrich LIST
(1789 - 1846) disait déjà:

"L'lconomie mixte e6t un 6ait, et doit ~e6te~ 6an6


f.~gülatioH, mai6 l'ùltV1Vcrttiotl de l' Eta.t peu.t ct doit

a'inapi~e~ d'u.ne id~e di~ect~ice aut~e que la ~(ati6ation de

béné6ice6 immldiat6 : f..'augmentat-ton de la plli~,~al1ce de


p~oduction l1aticl1al~" (56).

La Haute Volta vi t profondément le sous-développe-


ment et celui-ci influence la problématique de la SEM.

(55) pli" exemple en matière de transfert de technologie.


(56) cité par CHAZEL et POYET: L'éoonomie mixte, <JSJ n° 1051,1963.
- 63 -

CHAPITRE II

LE DROIT DU DEVELOPPEMENT, REMEDE AU SOUS -DEVELOPPEMENT

54 - Le sous-développement exerce une influence


perceptible sur la problematique de la SE!1, cette forP.1e parti-
culière de SA. La Haute Volta est assurément un pays sous-
développé si bien enterlllu l'on s'accorde sur quelques critères.
Sur le plan diplomatique, cette expressio~ est complètement
abandonnée au profit de celles ûe pays en voie de développe-
ment ou même ge pays en développement alors que pour
beaucoup de pays, aucun changement favorable n'est apparu,
qui justifierait cette substitution d'expressions (1). Les
expressions nouvelles visen t à ménager la susceptibilité des
gouvernants tandis que se perpétue une situation catastrophi-
que pour les populations.

55 - Il revient aux économistes de définir le sous-


développement. Cependant il faudra cerner quelques aspects
particuliers en ce qui concerne la Haute Volta, tenter une
approche de solution, en~in mesurer son influcllce sur le
droit (Section 1).

En réaction et pour y remédier, l'accent a été


mis sur les investissements, et selon une logique capitaliste,
particulièrement sur 1,"5 investi:;scmen ts étr~I!';éc3. 'Jé cude
des investissements qui contient des dispositions relevant
de diverses disciplines iuridiques (droit administratif,
droi t commercial, droit fiscal et douan ier ... ) doit être
synthétiquement exposé. De plus, il faucJc" apprécier son
efficacité à enrayer la situation qui la motivE (section II).

(1) Selon Rosenberg (RJPIC, septenbre 1978, p. 913), "i.ncü.6ièu):a.btemerlt,


tu palj.6 MuJ -dévetoppé-6 rte Mnt pa.6 eH vo.ie de déve.loppeme.nt ... "
- 64 -

Fùce ùu carastère excentré de notre économie -


dépendance vis-à-vis de l'extérieur (pays industrialisés
occidentaux) -, des mesures ont été prises en 1975 appelées
"voltaisation du capital des entreprises" (Section III).

Tout cela a des conséquences sur les structures


juridiques des entreprises, en particulier l'on constate
une augmentat·ion du nombre des SEl~ et il faudra revoir si
elles ne présentent pas d'autres avantages et inconvénients
différents de ceux examinés précédemment (Scction IV).

Section l : Le sous-développemen~ et ses consé-


quences au plan du droit.
Il convient d'examiner d'une part le phénomène et
ses traductions concrètes en Haute Volta de même qu'une
esquisse de solution, 'l'autre part son influence sur le droit.

5_~-=_~~?...9~o:3-développement
concrèt~_,o. e.s(Ju~_~s.~__...9..e._solution.

L -c.!" ~ U'rc'~_ ',1..1~~0!!~~::Ll'''ye}~'~~1~·..r~_1_


56 - Théoriquement, le sous-dévelnnpement est un
phénomène complexe. P1L'sieurs critères ont ('té proposés pour
le cerner (2)

~'OUl- Yves Ll\CJSTE (3), le sous-,lé'/c loppemen t se


caractérise par une di s~cH'sion durable entre la c,:oissance
démographique et la stQjnation économique; en d'autres ter-
mes, la richesse nation,de reste inchangf;e tandis que la
population s'accroit Je sorte que la part qLi revient à
chacun d~ninue. Cette d~finition recèle une connotation

(2) Pour une vue sorn:aire


- Samir AHIN : Le dévelùpperlent inégal : essai sur les fomations
sociales du capitalisrre périphérique, Ed. cE minuit, 1973, (365 p.)
- IènéGENrnRl'IE : La pauvreté des nations, Ed. Cujas, 1973, 932 p. et
sa bibliograj:hie foumie.
- Yves LIICCS'IE : Les pays sous-déveloFÇés, ŒiJ, ['(Jf, n °853
- F. W<JiA!RE : Droit d'outre-rrer et de la coopération, PUF, 1972,
628 p., particulièœrrent p. 77 - 112
- Marc PENOUIL : Eccnomie du dévelq:penent, Dallnz, 1q72
Ol 'ives IACŒ'IE, ouvrage prScité
- 65 -

malthusialliste. 8.Lle n'est pas satisfaisante parce qu'elle


l~lsse croire que les pays sous-développés ont une population
telle que la solution de leurs maux réside dans une limita-
tion des naissances contrairement à ce que montre une compa-
raison de densité au km2 entre pays développés et pays sous-
développés. Dautre part, l'expérience montre que c'est le
dével<Jppement qui agit sur le taux des naissances.

Une autre définition considère comme sous-développés


les pays qui ont moins d'un certain montant de PNB par tête
d'habitant (en 1966, moins de 525 dollars). Bien que reflé-
tant la réalité, cette définition 'ne montre pas dans quelle
proportion les besoins vitaux des populations sont satisfaits.
Ces chiffres perdent leur sens quand une infime partie de la
population détient l'essentiel des richesses nationales.

Un .'ll:tJ::C criti',cc est cor.situté par la ;::n.;cture


de L'agri':ui~ure et la population y occupée, le p~ys sous-
développés 3C caractérisant par le fait qu'une partie pré-
pordérante de la po~)ulation est occu;Jée clan:: l' 'iCJriculture
«~t l 'éleva,!i,') ~lui resh- archai'!!J' el ne: !?t'nClll'C quc dc~s

revenus I1lédiocres ~lol's qu'il est ùémontl'é q H.' le taux de


productivité de l'agriculture s'accroie ave~ la diminution
de la population qu'elle er.lploie 2t avec L. mé,,:Lln;,sJ.tion.

On a égalemcn~ ;;ropos{' la non-.l'1dl:_:t:'~.l1L;.ltion,

la non-maïtrise de la tecl1nolo'Jie et du savui t'-faire ...

L'utilisation jumelée cle ces criUcres permet d'ap-


procher la réalité. Li' plupart des pays sO\ls-clé\'eloppés ont
eu à subir la dominatiotl colonialiste et, "l'Jré l'indépen-
dance politique, ils rC~3tent cdr"actéris·'s [Jar la dépendance
et l'inaùaptation de leurs économies périph~r'iqu[,s par
rapport au centre qu 'c~;r l'occident.

Après ces remarques générales, il faut revenir au


cas particulier de la Haute Volta pour voir comment se
- 66 -

FISCALllÉ, CROISSANCE ET 'f()[JÉLES DE DtVELOI'I'1 "[NT

690

1000
490

45
2
11---7~:::::===---=::::::::::::==-;---;-----J 430
SÉNÉGAL
397

340

270

~~~~~~~--:::7'~/"'---Î250

209 200
193 \ . - - - -

160

1401-_----

130

110

931_--7"-
1960 1977
PNB par tête en volume
(dol/ars de /977)

Source RFAP, 1980


- 67 -

traduit le sous-développement dans les faits.

II - Traduction concrète du sous-développement.


57 - En 1966, le PNB per capi ta étai t de 45 dollars,
en 1977 de 130, ce qui situe toujours la Haute Volta dans les
pays les plus pauvres du monde (4).

Mais ces chiffres ne traduisent pas assez le


dénuement tragique, la misère dans lesquels vivent les popu-
lations rurales à plus de 90 %. La scolarisation, les soins
médicaux même payants, les apports de l'Occident étant le
propre des villes, on voit qu'en Haute Volta, le véritable
prolétariat vit dans les campagnes. Il faut ajouter à cela
le mauvais état des routes, les vexations des agents chargés
de percevoir les impôts ou de délivrer les "papiers" (actes
de naissance, cartes d'identité, etc ... ). Enfin, les paysans
vendent une partie de leurs produ! ts dès la récal te ou même
avant à des prix dérisoires aux commerçants qui Ip.3 revenden~

après avoir organisé la pénurie, pendant la période de


soudure 2 ou 3 fois plus cher. La désertification que connait
le Sahel n'est pas pour arranger les choses : de;·L:is 1')72,
les famines - déficits céréaliers selon les experts - de même
que la soif dûe au tarissement des puits, sor!t fréquentes.
Cependant, les populations courageuses ne pcrcif!Jlt. ni 1"--'s[Joir
ni la bonne humeur.

(4) Pour les chiffres et ordres de grandeur, voir


- Ginette PALLIER: Géograpüe générale de la Haute Vol L" précité,
p. 164
- Con1nission des ccrrrnunautés eurcpéennes : les oonditions d' installa-
tion d'entreprises industrielles, Haute Volta, 2° Ed., 1974
- F. unIAIRE : L'aide aux pays sous-développés, Œ], nO 1227, 1967
- Alain PEILET : Le droit: international du dévelo~nt, \l:iJ,
nO 1731, 1978
-. Rev. Française d'Adm. Publique: Séminaire sur "Fiscalité et déve-
loppenent", Janvier, l·Brs 1980, rarticulièrerrent : Daniel DU\lERGER :
Panorana de la croissance économiqœ des Etats africains, 1960 - 1977
(p. 11 - 32) - Fiscalité et croissance dans les Etats de la zone franc
(p. 33 - 47)'
srAIISTIUULssun u, Dtr.l0GRAPHIE VOLTAIOUE - 68 -

PUPULi'.] IlYJ: 1l(",\H TlT l'JrJ GfUGHAPHIUUL

OépJncrrH'''' Lct! Il'', IlIctlré~ Ir;éleler~ln~sI-"T~~~~


-
-
Centre.
Centre LSl
1O?1()7
Lll:lll
667 712
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Î 782.532
334.û2G
- Ccnlre NUrlU 32.549 4'.12 :J'lU 92 J ! 525.792
- Centre OUEST 46.341 601086 1210 ! 650238
- EST . 1G.119 319~46 JOti 1 335.726
- Hauts·BdSSInS 7:J 007 4ll) 132 130J 476.442
- NORD. 4 1.1 ~)Q ]%939 3!JG 438.454
- Sahel . 14646 254205 G2U 269479
- Sud-Ouest .. 15221 281218 542 296981
- Volta-Noire. 509~~) 47R2B7 _._._-_.
975 '.>30257
------'
POPULATION TOTALE: REPARTITION DE LA POPULATION PAR SEXE
-_. --HUllllll~~ Femme, ·-~'.JI
- Lelllès ...
---.--- -J~240- r-9if623,--t--:4--:-18~86=-=3C'----1
Il klllt·~ 2504.577 1 t.7ÙG wm 5,211.46~
3761 4114 7U7!J

'2827 SJtl[2 Ul'~--:~~--- - 56]8203


POPlILAT/ON ACTIVE: SEGMENTATION POUR ACTIVITE
-~-"-'- --- '--l
SECTEURS: HO\l\ll:: FE:l.1MES r 01\ l 1

Secteur Primaire: Toral: 1 F: l 51·1 J8 286 1 ?9) -~:'J


1
- A;Jrieulture ... 1 201 ~11 37005 1 '2~~' . -1
..,::t J. J 1
- M3r Glchage . _ 71·; 13 !: " i
- Elevage . sa 574 1 ,;··19 '1
J - '3
·~i 1i
- Fûrèts . 715 19 73~

,
Sect~ur Secondaire: Total. 53 h9 7426 ;'- !;. 1
- :.laÎrr,se. lng 3 1- 21
- Te~~.ies 9 S87 ÔS2 102.3.])1
- p?~"". CG.rs .. 1 : 35 219 ,1 ......
j
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- ~ tr7";=r.iélt ions 2 <) ,9. J 15 '.1 - , •


r 3 , '1
- 30;s 2213 ' 23 2 2:r, .
- \l~~Gll X. _. ) D 743 12ù 10:'631
- \!eCêniques préc»~> , ". ,
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15430 2" 1 ! '0 .. 1 J ,
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- Ccl"'"-a . . . (.{~urs ô 307 ;; ô 1 0)/3: \'.)~:_."le, Eüition de 1978,
- ~ è(:r ,(:.t2
~ ,
717 a 723 : p. 63 3. 65
- Po:.;, -e - Tres>e " -.Q
1 , ':'1/ '-''--
(chiffr~s de 1975)
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S,;Ci~~r Tertl3rre: Total: :- r 1 i!j 1 59670


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1 Cc~ '""~:"c'? 17 161 ? 193 19324
1 S~" '-"~ 8 :Jfi6 1 143 .97(:9
- 69 -

Cette situation désastreuse nécessite une solution


urgente.

III - Esquisse de solution.


58 - Toute solution requiert une politique gouver-
nementale volontariste centrée sur le dévc lopp<éfficnt. Hais,
"tout d~pend de Quel d~veloppement on pa~le : le d~veloppe­
ment de~ cho~e~ ou le d~veloppem~nt de~ homme~, le d~veloppe­
ment de~ ~l~te~ ou fa ~at~~6ac~on de~ be~o~n~ de la popula-
t-<'on ent-<.è.!l.e, le développement "~U!l. -<'nv-<.tat~oH" ou le d~ve­
loppement endogè.ne" (5).

Le "développement des hommes" passe par une amélio-


ration substancielle - radicale - des conditions de vie des
masses populaires. A cet effet, la priorité doit être accordée
au monde rural comme l'ont reconnue les différents plans
voltaïques mais en fait sans résultat tüngiblc. On peut
penser qu'au moins à court terme, il faudra développer
l'agriculture et l'élevage (6) par une série de mesures telles:

- construction de grands barrages aussi bien pour


l'irrigation que pour abreuver les animaux,
- forage de puits pour satisfaire 1<=5 besoins en
eau des villageois et permettre quelques CIJltllres marafchères
pendant la saison sèche,
- poli tique de l'arbre, en parLiculier les vergers,
- politique de fixation des pri.x ct de commerciali-
sation des produits agricoles afin de revaloriser ceux-ci et
réduire les disparités de revenus cntre villes et campagnes,
- politique de santé, de scolarisation populaires,
etc •..

C'est alors que l'industrie naissante pourra


jouer son rôle: transformation et valorisation des produits

(5) Iby PREISWERK : Préface à l'ouvrage ce Christian HABERLI : Les


in-..estisserrents étrangers en Afriqte, LGlJ, 1979, p. 14
(6) Voir dans ce sens :Marie-Elisabeth COŒIN : Satisfaire les besoins
essentiels, cnndi tian première ce développenent, RJPIC, av. juin, 1900,
p. 537 - 550
- 70 -

locaux, substitution ~ l'importation, emploi de la main-


d'oeuvre disponible (7)

Quelles sont les répercussions de cette situation


sur le droi t ?

§ II - Conséquences du sous-développement sur le


droi t.
En fai~ le sous-développement exerce une influence
sur la politique gouvernementale et c'est cette dernière qui
agit sur le droit.

Seules quelques observations relativement brèves


seront faites sur le plan, sur quelques organismes particu-
lièrement importants, sur l'organisation bancaire, enfin sur
la règlementation et l'efficacité du droit.

l - Le plan.
60 - La politique économique gouvernementale telle
qu'elle s'est traduite dans les faits jusqu'à présent peut
être caractérisée par le libéralisme. Certes, la Haute Volta
vit son 3è ?lan : le 1er a occupé la période 1967 - 1970, un
plan intermédiaire a occupé l'année 1971, le second Plan s'est
étendu de 1972 à 1976 et depuis lors, c'est le 3è Plan. Un
nouveau plan n'interviendra, sauf changement, qu'en 1982.
Ces différents plans mettent l'accent sur le développement
rural (8). Mais pour une large part, ils constituent des

(7) Sur l'~, wir OIT, 3è conférence afri caine : Poli tique œ l'emploi
en Afrique, Accra, 1969. 1Ë:re partie: problèlœs et politiques.
2àTe partie : Propositions ronoemant \ID programre des errplois et des
a:mpétenoes tedmiques en Afrique. .
Sur l'industrialisation, wir CollCXjU9 interm.tional sur le développe-
rœnt industriel africain, Nelles Ed. Africaines, 1972, particulièrerrent
p. 159 - 262 sur la politique algérienne.
(8) Conœrnant le Plan wltaïque, wir :
- E'1.CHEVERRIA (René) : La planification wltaïque. Essai de synthèse
critique, thèse, Bordeaux, 1973, (454 p.)
- AA..~CXUI Georges : Ure décennie de la planification voltaïque - Thèœ
Paris l, 1977
- YJlJX) Bedouma Alain : Planification, financerrent extérieur et déve-
lopperrent : Le cas de la Haute-Vol ta - 'Ihèse de 3è cycle, Clemont-Ferrand,
~77 . . •
- Bull. de l'Afrique Noire, 3 sept. 1980 : Le Plan qw.qœnnal de déve-
- 71 -
Répartition par régions d'accueil du stock d'actifs
nets nés des investissements directs du secteur privé
des pays du CAO dans les pays en voie de développe-
ment :

. Régions
1 9 7 0 1 9 7 6

d'Accueil Milliards Pourcentage Mi lliards Pourcentage


de dollars du total % de dollars du tota l %

Europe 2,7 6,3 6,9 9,1 .

Afrique 7,9 18,3 9,7 12,7


fmérique centra le 8,6 19,8 18,5 24,3
Améri que du Sud 13.8 31,7 19,2 25,2
Moyen-Orient 3,4 7,8 2,2 2,9
Asie 7,0 16,2 19,7 25,8

Source OCDE investir dans le tiers-monde, 4ème édition.Paris 1978 p. 129.

RESSOURCES RÜLLES POUR LE OhELOPPU1ENT


tVALUATlON NOMINAlE DE
L'AIDE. EvALUATION REEllE OU SACRIfICE 1I~ A L'AIDE
- ""-- -... (,
ET DU POUVOIR D'ACHAT. DES IfSsoUms D'AIDE
""-
AIDE 'U~UQUE 1
AIl ,
'D~YnD"EM!NT:
4700 ~
-sa 15 ~
3500 g
6706
.
6706
·JO %

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dl.5lflbu~s. lune Que le
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mous de l'aide bifatéfJ/a Qui t:omriTuenl
d'veloppement
'11!15 : l'aide liée.
(avanligel Jt1~1igiques.
6280 ne mlriro", P',
la q'Ulificalian:
p.:J111ÎQurs. 6conom~u ..s).
- mohs r,ide inefrlCac.
'd'lido" eu non edaptH ~ur. tMsoinl
el aUlli possibililh du pays.

- O'.plà T/lOff M(NDE ~. r.id.'" R.coIoIlΕ• ';Qllr C".pJt,. IV


- CIttiI1r.. d. 'SII53. p - r."'.l7tbl. d•• ~ • .,. _,"lu•• d., C 14,0. .,. ';',,",,,,. d. do'''''.

Source René GENDARl-1E La pauvreté des nations, Cujas, 1973, p. 834


- 72 -

L IFE L L E 1 TOT/.L PAR :. TOTU ilES


: TITRE DEPENSES
~""--;---------------------I------- -------
1
l DETTE PL"""ELI QUE ....................... 1
1 2 913 695
1
II 1
PR.îSCN"i:El + U;S'J fiES l\Oü'{ELJ,E3 + !-;L'rLRIEL 27 393 692 1
1
1 1
III 1 DEPENSES DI n:'lERVENTIONS :rUJ3LI~UES 4 927 011 1
1 1
1 1
IV I! DEPEllSES D'EQUIPE/:ENT ET D'DJVESTIfirn:ENT 4 988 637 1
1 1
! 1
1
40 223 035
r
1
1
1
1
1
1 1
! 1
! 1
---=-----------------_--:~-----"-- I

~e Faiblesse des dépenses d'investissement.


- 73 -

propositions A la disposition des organismes étrangers et


internationaux et des investisseurs privés qui voudraient
investir. Ils sont donc pour une large part une formulation
de voeux et partant purement descriptifs et indicatifs.
L'aide extérieure publique mais surtout privée (9) va princi-
palement aux pays "les moins en retard", à ccux qui ont dtSj.l
une importante structure d'accueil aidant A la maximisation
des profits. D'autre part, un vrai développement sera d'abord
le fait des pays intéressés ou ne sera pas (10).

Selon les estimations des milieux gouvernementaux,


l'exécution des différe~ts plans est assez satisfaisante.
Et pourtant, elle ne se fait pas sentir par une amélioration
sensible du niveau de vie des populations. Le C.M.R.P.N. a
insisté sur la nécessité de la planification et du contrôle
de l'économie. Peut-être que le plan va ainsi se traduire
par des résultats tangibles.

II - Administrations et organismes jouant un rôle


important en matière de développement.

61 - Quatre ministères ont un rOle partîcult0rcml!nt


important dans la conception et l'exécution je la politique

lopperœnt de la Haute Volta


- Industries et Travaux d'Outre-rœr, 1980 (Janvier)
(9) Peut-on vrairœnt a~ler aiœ les investisserœnts priv. , étrangers
carme le fait l'CXDE ? Pour lU1e réponse négative bien argur "ntée :
- René ~, précité
- Tibor r-ENDE : De l'aide à la œcolonisn Lion : lES ler,ons d' un
échec, Seuil, 1972, 315 p.

(10) Voir affinnant la nÊlœ idée :


- Pierre URI : Parr un développement sans déf:c.ndance, 1974,
Ca1mann-Lêvy
- Alain PEILET : Droit international du développement, QSJ, 1978,
nO 1731
- Toé Jean YAOO :' Aspects fiscaux et cbuaniers du développerœnt
éconanique de l'Afriqœ occidentale, 'Ihèse, Dijon, 1978.
L'auteur qui insiste sur le caractère darestique du dévelo[JPeIœnt,
fait par l 'hanre pour l 'harrœ, critique l' atti tude des dirig=ants
africains qui amsidêrent le dévelor:;paœnt éconanic!,e c:ame une lTunIle
qui doit leur taTber, certes pas du ciel, mais des pays industrialisês.
- 74 -

gouvernementale en ce qui concerne le développement : le


ministère du plan et de l'économie, le ministère du commerce,
du développement industriel et des mines, le ministère du
développement rural, enfin le ministère des finances.

62 - Différents services et organismes relevant ou


non de ces ministères jouent également un rôle important :

- La Direction du développement industriel et de


l'artisanat (DDIA) en matière d'application du code des
investissements, qui publie un rapport annuel mais avec un
retard de plus en plus important.

- La Caisse Nationale des Dépôts et Investissements


(OPEV), la Chambre du Commerce, d'Industrie et d'Artisanat
et l'Office National pour le Commerce Extérieur (ONAC) pour
les études préliminaires, l'information des entreprises.
En matière juridique, seule la Chambre de Commerce dispense
une information à peu près convenable.

- La Banque Nationale de Développement (BND),


société d'économie mixte, en matière de crédits.

- La jeune Caisse Nationale de Crédit Agricole


(CNCA), également société d'économie mixte, devra contribuer
à augmenter le volume des investissements agricoles, à les
orienter plus vers la production au lieu de les cantonner à
la transformation.

- Les nombreux commissions et conseils : Commission


Nationale des Investissements, Conseil de Gestion des
Participations de l'Etat et des Etablissements Publics
Nationaux .•.

Avant d'aborder le problème des règles de droit


et de leur. efficacité, il convient de dire quelques mots sur
le problème particulier de l'organisation bancaire.

III - L'organisation bancaire.

63 - L'organisation bancaire voltaïque ne diffère


pas fondamentalement de celles des autres pays membres de
- 75 -

l'Union Monétaire Ouest-Africaine (Ul10A) (11), leSc.luels par


convention font partie de la zone franc ce qui entraine
d'une part la li.bre convertibilité du FCFA (Franc Je la
Communauté Financière Africaine) en FF mais aussi le dépôt
des réserves des pays membres .auprès du Trèsor français,
d'autre part la participation de la ?r,înce il. la Banque
Centrale des Etats de l'Afri~ue de l'Ouest (BCEAO). Celle-
ci possède un siège territorial dans chaque Etat membre.

L'organisation bancaire des Etats membres a été


calquée sur celle de la France (12), dans toute la mesure
du possible, et i l suffira de donner quelques exemples
voltaïques (13).

Comme en France, la distinction est faite entre


banques et établissements financiers. Pour les premières,
il est prévu la possibilité de Llire des subdivisions ( 4 ) .

(ll)-OOURGI : La fX)litique française de coopération IYI A.fricp,(', (cas


surtout du Sénégal) LGDJd978 (373 p.)
-DUIHEIL DE LA ~ précité, PJur la Côte, d'l'Miro, ,) 95 ,1 139
-Xavier DE LA FOllRNIERE : La ZOœ franc, '.IS.] , J1~ 868, un
(12) Sur l'organisation bancaire en France, voir:
- GJ.VAllJA et S'TOUF'FIEI' : Droit de la Baner.le, l'ur, 197,1 (363 p.)
- RIPERT et IDBlOI' : Traité précité, '1'2, 197(i, u.nJ
(13) Princip3.ux textes voltaïglEs en rratJ.ère d'organisation :xU1caire
- Ordo 75 - 39 Pres. du 4 Juillet 1975 portant règlerœntation
bancaire.
- Décret 75 - 410 Pres. BF fixant la procÉùure d'agrém'm:, de retrait
d'agrérrent et d'autorisation, de m:xHfications des condition" d'exploita-
tion œs banques et établisserœnts financiers.
- Décret 75 - 411 Pres. ~lF portant règlerœn ta tian de l'üu'Rrture et
de la ferrreture des guichets ou agences de baIFT)!S et établbserrents
financiers.
- Décret; 75 - 412 Pres. MF fixant le capiWl social miIümum des
Ban:JUE!s et Etablisserœnts financiers.
- Décret 75 - 413 Pres. t1F portant Qt-ganisation ùe la COlTinission de
Contrôle œs BanglEs et Etablisserœnts financiers.
Tous ces décrets sont du 20 Octobre 1975 (JOR IN. 1975 n" 47).
- Arrêté 305/76/MP/DTCP du 26 avril 1976 portant apprctJation des
statuts œ l'Associatim Professionnelle des Banqœs et des Etablisserœnts
financiers.
(14) En France, l'on distingue les banques œ dépôts, les banqœs
d'affaires et les bangtES de crédit à noyen et long terrre.
- 76 -

LE CREDIT en HAUTE-YOLTA

l - Répartition des crédits suivant leur durée (situation


au 31 Mars 1974, en millions de FCFA)

Durée du crédit En cours

Court terme 6 375


(dont recensés) (5 497)

Moyen terme 2 305


(dont recensés) ( 1 123)

Long terme 2 860


(dont recensés) (2 099 )

II - Répartition des crédits bancaires recensés suivant les


secteurs d'activité (situation au 31 Mars 1974, en %)

Utilisation des crédits Court Moyen Lonq


Terme Terme Terme

Secteur primaire 0,4 0,4 0


Secteur secondaire 25,9 84,3 83,3
Transports et transits 6,1 2,6 0
Commerce 63,5 8,1 5,1
(dont oléagineux, huiles
fibres textiles) (40, 1) (4,6) (3)
Organismes de crédit
et divers 4, 1 4,6 Il,6

TOTAL : 100 100 100

Source : Commission des Communautés européennes : Les


conditions d'installation d'entreprises industrielles, Haute-
Yolta, Juin 1974, p. 78
- 77 -

Evolution des crédits dccordés par la BND aux diffe-


rellts secteurs dl activi té ~n Ini 11 ions de F CFA et
le nonlbre de demandes de prêt en unité de 1961 ~ 197b

- -

COllllllerce Pl' t i t
Agri cu 1turc! Industrie IlllIlIobi lier
Artisanat équipc/llf.!nt
-
Cré- Î~
br'l! Cre- Nbre Cré- Nbre Crè- Nbre Cré- Nbre
dits prêts dits ::>rêts dits prêts dits prHs dits prèts

1957-61 183 713 63 14 - - 359 425 425 2G91

1962 58 81 96 12 - - 1138 183 45 IGDO

1963 III 215 30 10 - - 155 225 1 56 2025

1964 191 452 39 14 - - 185 319 1 66 2143

- 1965 147 59? 8') 16 - - (U5 318 ~- 1645


;--- ---- -1------
1966 192 774 56 9 - - H2 243 1 S9 i 2400

1967 109 4% 73 13
"---
133 3
._..
157
_.__ .- _..
--246!
--+- ----;-
73 1
- - -- 2Ij:';')

-- ------ --r----r----
1

l '
-f-- 1 1
i-----
196B 3138 39 103 18 - - 1 1~)4 ,130 III i 31,'35
, L: 1

:
1969 782 42 76 13 241 6 21~--i 6:i4'--ISS-j ~-u~~
_~J ____';'-__
1970 1136 66 273 48 4713 7 JlJ_ ljclj i ~ ~/[)I
1971 954 38 170 138 93 2
,1J1105~'.r '" I-"'~
1972 1223 74 170 142 23Bl 5 739 1495 ~ 231 (,176
,--------.---- ~
1973 1242 70 494 131 164 4 llll', 1 19;)81 236 5(,23
-
1 __ 1-

1974 1101 96 1382 171 211 5 1624 1 30S6 1 246 1~)04


-+--f.---r---f-
1975 1731 107 1097 IG2 23]6 18 1064 ~1 'J 37! 209 JI ',/6

1976 2704 125 457 1813 807 9 9361 1023 r625171ü9 f-

P. NIKYEMA : L'état voltaïque et les sociétés face dU développement


Scurce : Revue juridique et politique - indépendance et coopération nO 1
janvier-mars 1978 p. 117
- 78 -

Montant global des crédits accordés par la BND


de 1961 ci 1976.

------_.-- - -- . .~-_._.- ------ ---_._- _.-


Secteurs Crédits Pourcentage du total 1

(en mi 11 ions de F CFA) %

Ag ri cu l tu re 9 490 30,63

Commerce - Artisilnilt 4 312 13.92

Industrie 6 037 19,49

Collectivités pub 1i ques 2 028 6,55


------
IlIV110bil ier 7 051 22,76
----------
Petit équipement 2 059 6,65
~._~

------~--.-
,
Tata 1 des crédits 30 977 100,00 1
-_.~

---_._-~-------.
1

Source P. NIKYEMA "L'état voltJ~que et les sociétés face ~u d~veloppe­


Illent". Revue juridique et politique ind~perJddnCe
et coop6ratiorl n° 1 janvier-mars 19/8 p. lOG
- 79 -

La Commission de Contrôle des banques et établissments


financiers et l'Association Professionnelle semblent avoir
des rôles comparables aux institutions comparables existant
en France. Par contre, il n'y a pas de Conseil National du
Crédit. Les attributions sont partagées entre le Ministre
des Finances et la Banque Centrale. Pour terminer, il faut
remarquer d'une part les conditions assez nombreuses pour
l'exercice de la profession, les sanctions, déchéances, et
interdictions qui pèsent sur les dirigeants (15), d'autre
part la règlementation relativement détaillée des opérations
(proportion des fonds propres, disponibilités, participations).

Le rôle du crédit dans le déveloP?ement n'est pas


à démontrer. Mais c'est â la condition que celui-ci aille
principalement aux investissements productifs. Or celui-ci
est pour une proportion importante consacré à l'immobilier
(villas •.. ).

IV - Problème des règles juridiques rôle dans le


développement.

64 - Pour ce qui est des règles de droit, on


remarque que dans certains domaines, la règlementation est
impressionnante et vite renouvelée. Un auteur a pu parler
d'inflation des textes, de frénésie à légiférer (16). Dans
d'autres domaines, au contraire, la règlementation est ou
ancienne datant du temps colonial, ou coutumière ou inexis-
tante.

65 - Mais le plu~ 6~appant e5t l'éea~t qu~ exi5te


ent~e le d~oit et le 6ait. La règle de droit est ignorée
même par les administrations elles-mêmes. Elle est invoquée
à tort et à travers pour imposer ce qu'elle ne prescrit pas
ou pour éviter ce qu'elle prescrit. Quelques exemples

(15) Il est rrêrœ prévu (Art. 67 Ord.) que le ministre des finances peut
dêsigner un administrateur provisoire pour se stbsti tuer aux dirigeants
(en cas de careœe).
(16) 'lŒ Jean-Yado : les aspects fiscaux et douaniers du développerœnt
éa::>oomiqœ de l'Afrique de l'Ouest, Thèse, Dijon, 1978, p. 482.
- 80 -

pourraient mieux illustrer cette situation. Le J.O. parait


avec plus de trois mois de retard actuellement. Certains
dirigeants de SEM ignorent l'existence d'un texte spécifique
aux SEM. Certains recueils de textes (par exemple le Code
des douanes) commandés par les services 3 l'imprimerie
nationale sont considérés comme confidentiels et sont, de ce
fait, d'une obtention plus que difficile. La Chambre des
Comptes dont la création est prévue par une loi de 1963 ne
connait pas encore le moindre début de fonctionnement.
Pratiquement, il n'y a aucune publication des décisions de
justice ... et l'on pourrait multiplier les exemples.

66 - Constatant une situation comparable en ce qui


concerne la Côte d'Ivoire à savoir "l'ineffectivité" du droit,
Madame DUTHEIL DE lA ROCHERE, conclut que "quand .ta c.ltoü~anc.e

ne 6ait que ~'amo~c.e~ la ~~9le de d~oit dan6 6a g~n~lta.titl


appaM.Zt bien inuti.te ... le ~e<lpec.t du d~oit peut c.o lU titue~
un o~~tac..te a .t'ac.tion de~ POUVOi~6 pub.tic.6 au 6eltvic.e du
dlueloppement " (16 bis) .

67 - Mais l'on peut estimer, rejoignant là certains


auteurs (17), que le droit, loin de constituer un obstacle
au développement a un rôle à jouer. En effet, le développe-
ment de l'activité économique s'effectue dans les structures
d'encadrement (18). Le droit n'est pas forcément à la traine

(16 bis) DUIEEIL DE lA RCX:HERE, ouvrage précité, p. 4


(17) Sur le rôle du droit dans le développement :
- Gérard FMJAT : Droi t éronomiqœ, précité, p. 281
- René GE:NIlA.~E : Prcblàœs juridiques du développerœnt éronomique,
in les aspects juridiques du déveloP.?ffiEnt économique, DA.LIDZ, 1966
- R. GRANŒ:R : Pour un droit du dévelq:>perœnt dans les pays sous-
dévelCHJés, Mélanges ~, DMWZ, 1961, p. 47 - 69
- Eugène SClIAEEFER : Droit du développement, Bull. ce 1 'IIAP, 1968
nO 5 p. 57 - 71
- '.l'lJN: : La vie du droit en Afrique, RJPIC, 1978, p. 721 à 723
- VIPAILY : Intervention au Collcque juridiqœ international : !es
investisserœnts et le développaœnt éronanique ces p:l.ys du tiers-nonœ,
PEIXIŒ, 1968, p. 80 - 84.
(18) Dans "Aspects juridiques du capi talisrœ m:xlerne", le Ibyen RI?ERT
écrivait (p.2 et 216) qœ"le rrot droit vient œ directum, le droit
- 81 -

de l'évolution sociale. Au contraire, il peut contribuer


à l'évolution des mentalités. Bien entendu, il ne s'agit pas
de n'importe quel droit. Il s'agit d'un droit volontariste,
orienté dans son ensemble vers le développement économique
et social. Comme le dit si bien Il. GRANGER, (19), "ee. dJto-i..t
e6t un de6 6acteuJt6 e6&ent-i..el6 du d~veloppeme~t, mai&, c'e4t
à. la cond-i..t-i..on de 4 'adapteJt a ce.tte 6ol1ct.io~"(20). Quoique
ada~té, un droit qui reste essentiellement celui du J.O.
{2l} ne peut être d'une quelconque contribution.

Or de ce point de vue, les choses ne sont pas au


mieux en ce qui concerne la Haute-Volta. L'examen du code
des investissements qui constitue l'un des axes importants
de la politique gouvernementale apparaît nécessaire.

Section II - Le droit des investissements.

68 - Les études consacrées aux pays sous-développés


réservent une large place au droit des investissements.
Celui-ci exerce une influence indirecte mais importante sur
les SEM. Ces dernières, en effet, ne sont qu'une des modalités
juridiques de l'investissement, modalité d'un intérêt consi-
dérable en raison du sous-développement qui entraine l'insuf-
fisance des capitaux privés internes, des problêmes de trans-
fert de technologie

dirige les actions hurraines. S'il faut diriger l'éLDnu:'l.ic, les éocllu-
mistes auront sans <:bute à dire pourqmi, et vers quel but, [THis les
juristes seuls p:>urroot dire par qtElles règles et quelles sanctions,
les \IDS <:bnneront la fin, les autres les noyens ... Il e6t va;~ de
ClLo-i.lLe à. l'avènemen-t d'un IL~g-i..me nouveau de l'~c.oHOlnle, 4; on Ile tie.n-t
pu tytête6 le6 ÙlJ.>.tdLtt-i.orv.. qui eui MntilldüperlJ.>ablM. '!bute é\Qlution
sociale <bit être en rrêIœ temps une révolution juridique sans qmi elle
n'est qu'un vain trouble fOlitique".
{l9} GAANŒR, précité, p. 54
{20} I l faut évoquer ici le problèrœ bien connu du milTi,tisrre juridiqœ
qui consiste à introduire, sans les ërlaptations et étuœs néœssaires,
les règles étrangères, principalement celles du pays colonisateur.
{2l} GRhNGER, précité, p. 63
- 82 -

69 - A la base du droit des investissements, il y


a le postulat qu'en favorisant, notamment par des exonérations
fiscales, les investissements par les personnes privées ou
assimilées, la situation économique sera notablement amélio-
rée. Mais il convient de faire deux remarques :

- même les économistes les plus libéraux, dans le


cas de pays sous-développés, accordent un rôle important à
l'Etat au moins jusqu'à un certain stade appelé "take off"
(décollage). "Le. Itôle de. l'Etat dan,~ le. d!ive.loppe.me.nt éc.ono-
mique 6'ac.c.ltolt ave.c. le. de.glté de. 60U6-déve.loppe.me.nt de. la
6oc.,iété dan6 laquelle. un pItOC.e.MU-6 de. c.lto-tManc.e. e.6t
e.ntlt e.pItÜ" (22).

- Si les investissements sont favorisés - les


faveurs peuvent être fort coûteuses -, ce n'est pas pour
eux-mêmes; c'est pour les effets induits, les effets
d'entrainement sur l'économie et partant le développement.
L'effet multiplicateur varie en fonction du secteur où
s'opère l'investissement.

70 - Le code voltaïque actuel date de l'Ordo du


3 llars 1978. Mais les textes d'application ne sont interve-
nus qu'en 1979. Ce code de 1978 remplace l'Ordo de 1970,
laquelle avait abrogé divers textes de 1961 - 1962. L'origine
est à rechercher plus en arrière. Après la 2è suerre mondiale,
la France, dans le but de favoriser le développement écono-
mique des colonies pour contrer le mOUVE'IllCn L v,'rs l' indC'pen-
dance avait prévu d'une part, par la loi du 30 Avril 1946 la
création dans les colonies de sociétés d'Etat, de SEM et
également du Fonds d'Investissement pour le Développement
Economique et Social des TOM (FIDES), d'autre part et par la
suite des mesures dérogatoires en faveur des entreprises qui
y effectueraient des investissements (lois et décrets de 1953
et de 1956). C'est ce qui explique l'existence de codes des
investissements dans les ex-colonies françaises et leur
ressemblance même dans des pays comme l'Alg~rie et la Guinée.

(22) ~. GENJ1I\RtlE : La p:l\lvreté œs nations, p. 6X)


- 83 -

La ressemblance s'explique également par la course à l'octroi


de faveurs entraînant un alignement sur les codes les plus
favorables. Cependant, depuis quelques années, la tendance
est à l'accentuation des contrôles et à la diminution des
faveurs, ce que corrobore le nouveau code voltaIque (23).

71 - Les pays exportateurs de capitaux organisent


des systèmes d'assurance pour parer aux risques non commer-
ciaux - nationalisation par exemple - qui pourraient
atteindre les investissements de leurs ressortissants. Ainsi
pour la France, il y a la Banque Française pour le Commerce
Extérieur (BFCE) et la Compagnie Française d'Assurance pour
le Commerce Extérieur (COFACE). Il existe également des
avantages fiscaux. En France, le précompte mobilier exigible
en cas de distribution de dividendes de filiales implantées
dans les pays ayant fait partie de la communauté française
est amoindri par l'utilisation d'une décote (24).

(23) Sur les a::>œs des investisserrents, volr


- RectEil et références œ textes :
• Corn. des Corn. Europ. : Codes des investisserrents des Etats
Africains et Malgaches associés, 1 volume, 3è Ed., BJ:UXel1es, llars 1974
Christian HABERLI, précité, références des textes en vigueur,
p. 3CXJ
G. MEISSONNIER, précité, p. 172 et suivantes
Jean-Yado 'IDE, précité, annexes à sa thèse
COctrine : outre les ouvrages et articles cités plus haut, wir
• Phili!=Pf2 KAHN : Prc:blènes juridigtEs de l'investissemrnt dans
les p:lys de l'ancienne AfrigtE française, Journ. Dt Internat, p.338-390
· Pheuiphanh NG\OSYVA'IHN ; Le rôle de l' inpôt dans les pays en
voie de dévelo~nt, LGOJ, 1978 (316 p.)
· J\lbert Dé ~1J:LI.DG.) : Fiscalité et Code des Investissements en
Haute-Volta, thèse P?Iis I, 1980 (438) et son inp.::>rtante bibliograp1.ie
il jour
• RF7\F, M3.rs 1980 : Sémimire : Fiscalité et investisserœnts (l77 p

(24) Sur les rresures des p:lys ex[Xlrtateurs de capitaux [our fawriser
les invest isserrents à l'étranger ;
- J.P. BEGUIN : Les entreprises a::>njointes internatiomles dans les
p:lys en voie de dévelowerrent. Le régime des p3.rticip:ltions, G:!nève 1972,
Publication de L'Inst. des Hautes Etuies Internat., n° 50 p. 42
- M.O.C.I. : Investir à l'étranger; évaluer le risque, nO 327 du
1er Janvier 1979
- M.O.C.I. : Investir en AfrigtE : Régirœ juridique et fiscal des
investisserœnts, nO 339 du 26 Mars 1979
. - O.C.D.E. : Investir dans le Tiers-MJnde, 4è Ed., 1978, 13ï [Jo
- André 'IURQ : Fiscalité de l'entreprise, 4è Ed, Sirey, n° 941
- 84 -

Le code voltalque présente l'originalité par rapport â la


plupart des codes des autres pays, d'être, complété par les
textes règlementaires d'application, un document complet et
également de s'appliquer indistinctement ~ux nationaux
comme aux étrangers (25).

72 - Après avoir défini le ressortissant étranger,


personne physique ou morale par le fait de ne pas avoir la
nationalité voltalque mais aussi par le critère du contrôle
(26), le code édicte le principe de non discrimination par
exemple en matière d'acquisition de droits, de législation
du travail et de la sécurité sociale ..• ) (27). En faveur
des seuls investisseurs étrangers, il accorde de larges
facilités de transfert de capitaux (28).

73 - Pour étudi~r de plus près le code, on peut


aborder d'abord les mesures prévues, (§ Il, la procéuure
(§ II), le contrôle et le contentieux (§ III), quelques
problèmes juridiques (§ IV) avant d'apprécier l'efficacité
du code (§ V), en ayant en vue que pour une bonne part,
l'investissement prend la forme juridigue de la société
d'économie mixte.

§ l - Les mesures nrévucs.

74 - Elles seront ~bordées brièvement. Ces mesures


peuvent être regroupées en deux grandes catégories: l'agré-
ment (II) et la convention (III). r1ais il existe des règles
communes (1).

(25) Christian HABERLI, précité, p. 131


(26) Voir infra, nO 96 et suivants
(27) Il est égalerrent prévu qu'aocune rœsure direc&,cequi exclœ les
rresures indirectes telles les prises cE participation - cE nationalisation,
d'e>lpIOpriation ou cE réquisition ne peut être prise que pour cause
d'intérêt général, dans les fontES prévues p3r la loi et mntre p3ierrent
d'une juste inœrmité .
(28) Le transfert ne saurait excéder l'aHXlrt initial, les bénéfices y
oorrespondant, le produit de la cession de l'entreprise, l' indermité cE
nationalisation ... ou la rémunération des agents étrangers.
- 8') -

l - Les règles communes.


Elles sont nombreuses.

1) Le domaine des régimes priviJgiés.


75 - Les régimes privilégiés concernent la c~éation

d'e.nt~e.p~L~e.f, 110UVe.e.e.e~ cu l'e.x.te.n,~-ion d'e.nt'le.p~.(f,e.f, e.x.ütan-


te.f, - mais dans ce dernier cas, la faveur se limite à la
nouveauté - susceptibles de contribuer au développement écono-
mique et social. D'après les articles 4 et 14, seules les
activités purement commerciales et les activités agricoles
ne comportant pas de stade de transformation et de condition-
nement des produits sont à priori exclues. Il en va de même
des activités purement immobilières. Se.lon l'a~t-icle. le.~ du
code, ée.ulf, le.f, -i.l1ve.~tiMe.me.nts p'L-ivéf, béné6-ic-ie.n.t de. ~égime.é

p~-iv-ilég-iéé. Que faut-il entendre par investissements privés?


Ce. Qui e.f,t f,ûJr, C'e.6t QUe. le.f, SEM bénéùic-ie.n.t de.~'tég-ime.f, de.
6ave.u~. En examinant les rapports de la DOlA (1977 et 1978),
on remarque que toutes les SEM dont l'objet entre dans le
code ont obtenu ces régimes. On pourrait tirer là un argument
en faveur de la nature de personne privée des SE~l. Il est
possible de considér·:;r comme investissements publics:

- les investissements de l'Etat et des collectivi-


tés publiques voltaïques en régie ou ayant pour effet de
créer une personne publique (établi ssements pu~ lies) ,

- les investissements des Etats étrangers effectués


directement.

2) Les éléments d'apDréciatio~.

76 - L'article 15 de l'Ordo prévoit que la Co~mis­

sion Nationale des Investissements (CNI) devra prendre en


considération un certain nombre d'éléments dont la liste
n'est pas limitative. Cet article retient entre autres

- la comp.itiLUité du projet élvec le plan


- son montant
- la participation de l'Etat, des collectivités
publiques (et des nationaux) au capital social. Les SEM ont
ainsi, par nature ou par priorité, vocation à bénéficier du
code
- 86 -

- lieu du siège social (H.V.)


- nombre d'emplois crées, rémun0ration et formation
professionnelle prévues pour les nationau~. En tout état de
cause, l'entreprise doit respecter les pre;portions minimales
suivantes: cadres: 50 %, employés: 60 ~, ouvriers: 100 %
(de voltaïques)
degré d'intégration dans l'économie nationale
- valeur ajoutée à l'économie nûtionale
- effets sur la balance des paiements
- effets sur le développement des échanges avec les
pays voisins. Il est évident que c'est l'accroissement des
exportations qui est intéressant et non celui des importations_
- utilisation de produits voltaïques
- il est enfin prévu que la CNI s'efforcera de tenir
compte des répercussions bénéfiques que l'investissement aura
sur l'état des travailleurs, sur les entrerreneurs et les
consorrunateurs.

77 - Des éléments d'appréciation, de la compréhension


qu'en aura la Commission et de l'applicati'Jn qu'elle en fera,
dépendra l'impact économique des entreprises agrées dans
l'économie. Si l'on peut dÙl.e ave.c ,If. ChJr.-i:,Uan HABERLI (29J
qu'un -inve6t-i66ement - ~tJr.anget en paJr.t-icuiieJr. - n'e6t ~a6 a
p!L-iO!L-i "bon" ou "mauv(t-i6", il faut constater avec M. Roy
PREISWERK (30) que certains investissementE ont plus contri-
bué au sous-développement qu'au développement, d'où la néces-
sité de disposer d'un catalogue de critères aptes à mesurer
les conséquences de l'investissement (31). Pour M. PREISWERK,
chaque investissement provoque dans son milieu d'insertion des
changements de structures sociales, de rapports de force,
d'échelle de valeurs. Il n'est désormais plus tolérable de
négliger, voire de s'a~mmder de ces transformations comme

(29) Christian HABERLI, précité, p. 15


(30) lby PREISWERK : Préface à l'ouvrage de Christian HABERLI, précité,
p. 13
(311 Voir les -critêres qœ pro!;X)se Roy PREISWERK dans l'ouvrage précité,
p. 13 et 14
- 87 -

si elles n'étaient que de simples effets secondaires. Les


investisse~ents ne sont donc justifiables que s'ils ne
risquent de provoquer ni flots de bien-être, ni sous-prolé-
tariat, ni retombées psychologiques négatives dues à la
"modernisation" .

78 - Pour en revenir au code, la panorlie de


critères est assez fournie. Mais il faudra que certains
critères soient particulièrement mis en relief, par exemple
le nombre des salariés, le niveau des salaires. En effet,
l'un des avantages incontestables de l'investissement est de
procurer des emplois étant entendu que nos pays connaissent
non seulement le chômage au sens usuel du terme mais égale-
ment ce que les économistes appellent le chômage déguisé.
Une bonne rémunération permettra à la masse des salaires
d'exercer un effet sur l'économie.

3) Les cl :'antages et obligations cornrr.uns aux


différents régimes.
79 - En ce qui concerne les avantages, il s'agit
de l'accès au crédLt public, de la priorité en matière
d'obtention de devises, du bénéfice de l'article 657 du Code
de l'Enregistrement et en cas de nécessité de la protection
tarifaire ou contir.gentaire. Il semble qu'en pratique, elle
est assez souvent accordée. On doit donc en conclure qu'une
notion large de la clécessité a été adoptée. Ces protections
tarifaire ou contir jentaire posent la question de leur justi-
fication au regard du développement (bénéfice pour l'économie
et pour les consommateurs) et de la concurrence.

80 - L'article 16 impose des obligations telles


tenir une comptabilité en Haute-Volta, 6o{(,~n-i,'t de,~ ,(,[:)o'tmo.-
tion~ aux auto~~té~, utiliser des procédés techniques ratio-
nels et adaptés, s'approvisionner en priorité en Haute-Volta,
employer des nationaux au moins dans les proportions mini-
males fixées. En plus, il est prévu que les entreprises des
régimes A2, A3 et celles bénéficiant d'une convention doivent
contribuer pour 3 % du bénéfice distribué au Fonds d'Aide au
- 88 -

Développement Industriel \FADI) et réinvestir 17 % de ce


même bénéfice dans l'entreprise ou de toutes façons en
Haute-Volta.

II - Le régime de l'agrément ou régime A.


81 - Le bénéfice du régime privilégié de l'agré-
ment est accordé pour des investissements qui revêtent une
importance particulière pour le développement national. Le
décret qui l'accorde en précise la durée et le degré, les
activités concernées, si besoin est les conditions particu-
lières, les obligations particulières de l'entreprise et les
modalités de l'arbitrage. L'ag~éme~t ~tabiti6e·te ~égime

6üc.a.t. Seu.te~ .te'!' modi6icatioM )Jtu~ 6avo~abee,~ peuvent


~ec.evoi~ app.tic.ation. L'agrément fait bénéficier d'une
exonération de tous droits et taxes perçus à l'entrée en
Haute-Volta.

82 - Il existe trois degrés d'agrément (32). Ces


régimes-Al, A2, A3- comportent des avantages, le plus souvent,
douaniers et fiscaux, de plus en plus importants qu'il n'est
pas possible de recenser ici (voir tableau synthé' iqllC).

Notons cependant que le régime A3 est réservé exclusivement


aux entreprises travaillant essentiellement pour l'exportation
Ce régime (A3) se rapproche de CL'lui prévu p.J. r la zone
franche de DAKAR (33) en ce qu'il organise une 0nclave juridi-
que voire économique.

III - Le régime de la convention d'établisscffi'""nt (8).


83 - Il est réservé aux entreprises revêtant Ulle
impo~tance exc.eptionne.tte pou~ te dévetorp~nlc~2 dIt pay~ et
c.onc.àu~ant à .t'exécution du plan, les~uelles doivent en
outre - et entre autres - investir au moins 500 millions de
FCFA et comporter la création d'au moins 100 emplois

(32) Le code voltaïqœ est l'un œ ceux qui cornp::>rtent la panoplie la


plus large de possibilités de variatioos. Voir aussi le cas du Tchad in
Christian HABERLI, précité, p. 135
(33) Sur la zone franche de DI\KAR, voir MILLOCD thèse précitée, p.336
TABLEhU SYN~qETIQUE DES AVANTAGES PROPRES A CHAQUE REGIME PRIVILEGIE DU CODE DES INVESTISSEtlliNTS
DE HAUTE-VOLTA du 3 Mars 1978

REGIME D' A GRE MEN T REGIHE CONVENTIONNEL

A 1 A 2 A 3 B

- Avantages du droit romnun - '!bus les avantages de Al - Comœ A2 avec les rrodifi- - Les avantages sont substan-
- Garanties générales cations suivantes : ciellerrent plus inportants
- EIDnération pendant instal-
qu~ pour le régirre A mais
lation CE droits d'entrée . l'exonération œs droits
- Avantages corrm.ms à tous doivent avoir été prévus
sur les rra tériaux et de douane peut durer tout
les régirres privilégiés et organisés par la Conven-
matériels fixés aux bâti- le terrps œ l'agrérrent
CE l'article 17 (surtout tion.
rrents. PJur les produits réexpor-
PJssibilité de protection
tarifaire ou contingen- tés après transforrration, - Seule limite : art 33 : la
- Exonération pendant 7 a.11S
taire) Convention ne peut corrp::>r-
maximum œ droit d' entrée l'exonération totale
ter de la part de l'Etat
- Stabilisation du régime CE produits finis et serni- ou partielle CE la 'ICA
d'engagerœnt déchargeant
fiscal finis, matières premières, peut durer tout le tenps
l'entreprise des pertes,
matières consolTIlBbles de l'agrément pour les
- Exonération pendant instal- charges ou mmque à gagner
Jtilisés dans la produc- produits réexportés
lation CE droits d'entrée dûs à l'évolution œs tech-
tion. I l existe des après transfonnation.
sur rraté rie l de Froduction niques, ou à la conjonctu-re
exceptions rour certains
et premier lot de rechange économique ou des facteurs
produits.
de ce matériel. propres à l'entreprise.
- Exonération penè..r.t 1',5 S
- Durée : 7 ar.s maximum - DJrée rraxi... .num : 20 ans
premiers exercices de
(plus éventœl1erre.;:t 3 ans)
l'inpôt/BIC.
- Exonération dég.cessi ve de
'ICA
1ère année: 100 ~ d' exoré-
2ène armée: 80 % ratiDn
3ène année: 60 % "
4ène année : 40 % "
5 èrre année : 20 % "
GènE année : o % "
- Durée : fixée petr le
CJ:)
déeré: ct' <,yri2rrent. '-D
permanents pour les voltalc[ues (34). Ne pouvant êl lU modifiée
çue sur accord des parties, la conventi0n permet de moduler
différemment les avantages accordés et les obligations. Elle
permet d'organiser un régime fiscal, fi~lanr::ier, arbitral ...
complètement dérogatoire au droit corrunun du code et qui se
suffit Jui-même (art. 37 pt 38).

Mais pour en arriver là, i l faut suivre une proce-


dure

§ II _~ê! procédure.
84 - Elle est organisée par deux décrets : le
décret 79 - 145 Pres./B. eODIM du 12 Avril 1979 (procédure),
le décret 79/146 Pres./B. eODH1 (création eNI), complétés
par l'arrêté 717 lB. eODIM/DDIA (composi tion du dossier) mais
l'ordo elle-même contient quelques dispositions procédurales.

1) La demande.
85 - Elle doit 6tre déposée en plusieurs exemplaires
(35 selon l'art:. 2 de l'aL"!~êU') i1uprès clll mini.c;tère charcJ0 de
l'industrie.

Lé dossier est sübdi visé nécessairemcn t ,-,n 4 SOU5-

dossiers: sous-dossier juridique, sous-dossier technique,


sous-dossier financier, sous-dossier économique et social
ayant pour but de donner 1'.'5 informations les pLus larges
possibles sur l'entreprise: forme individuelle ou sociale,
objet, montant et répartition du capit"l SOCicl 1 , compte
d'exploitation prévisionnel, études du marché, création
d'emplois pour les nationaux

2) L'instruction.
86 - Elle est assurée par la eNI composée de 20
membres délibérants - le quorwH est établi à 16 -, de 6
membres non délibérants avec possibili b'ô d' invi ter à titre

(34) 'lbus les cxxles prévelient œs cxmditions œstricU'Jl:'s [our le


bénéfice de la convention et m'Ire entre deux codes successifs, on constate
un "durcisserrent" des conditions. Ainsi le ccile voltaïque de 1970 n'exi-
geait que lm millions d'inwstissenents, la création œ 50 errplois ...
- ':) 1 -

consultatif toute personn'~ qualifiée. La CtH est présidée


par le ministr~ chargé de l'industrie. Elle doit émettre
son avis au plus tard 90 jours après le d6~6t de la demande
(demande d'aqrêment ou de convention).

3 - La dl~cision.

87 - En matière rl'agrén~nt, elle est le fait d'un


décret en conseil des ministres. Le rejet est sans appel.

En ce qlJi canee rne le régime B, la conven tian est


pré::>arée par "nllnistre chargé d., l'industrie, en accord
avec le partcraire. Après avis motivé de la CNI dont les
modifications '~ont portées,'; la connaissance de l'investis-
seur qui prés0~te ses observation3, le conseil des ministres
décide. En Cd~ d'accord, le projet est soumis à l'approbation
parlementaire ou à celle de l'ins~itution en tenan~ lieu (art.
9 du décret 79 - 145 déterminant la proc~dure). Il n'existe
aucun recours en cas de refus d'approbation.

Des pcoblèP1 es peuvent Sln"clir en cours cl 'exécution .

.iB.I - Le contrô}e et_~<> contentieux__


88 - L'application du code des investissements peut
entrainer des diff,'?rends notamment lorsque l'enLccprise bén,:'-
ficiaire ne respecte pas ses enga~oments. Mais pour détecter
les manquements, il faut un contrôle. Le dêcret du 7 Mai 1979
charge la Commission de Contrôle des Investissement.s (CCI),
innovation du nouveau code, de ce contrôle. Composée de 13
membres, elle travaille surtout sur la base de compte-rendus
et procès-verbaux établis par les ilgents assermentés de la
DOTA à parcir des contrôles permanents dont ils sont
chargés. En pratique, tout différclld opposant les parties
est dû soit au rl,.. nquement d,' l'ent: l'prise, soit: ,1 1;01 \li d(~

l'administration

1) Le manquement cll2_1'entre:?rise.
89 - C'est lorsque l'entroprise ne respecte pas ses
engagements notai'lment sur lE' volume: de l'investi:,:;...:rlE.'nt, le
- y~ -

nombre d'emplois à créer, ou encore en cas de refus de


cormnunications d'informations. Pour la plupclrt des manque-
ments, la CCI peut prononcer des i'lm('nde~, ou prendre toute
mesure jUCJée utile. Lorsq.til s'a'Jit d\} retrait de l'agrément
ou de la rupture de la convention d'établissement, la CCI
doit en réf~rer au Conseil des Ministres .

.?J_I,e_EJanquement de l'admini~_[!:ation.

90 - L'entreprise peut estimer que le gouvernement


ne respecte pas ses obligations ou qu'il a pris à son encontre
des sanctions injustifiées. Il existe alors dive~s~s voies
de recours ouver tes à l'en treprise, comme à l'administration
( 35) •

Er. dchor-s des 1J0i\~s de recours Ju contentieux


administrati~ et de l'arbitrage ad hoc qL0 peuvent organiser
les conventions, il existe deux rwdes d'arbitrage.

Il peut y avoir constit'J\:ion d'un collège arbitral,


chaque partü~ dé,~ic;nant un arbitre E't ],'s deux arbitres
désignant un tie~s-arbitre. En cas de ~~f3illallce d'urIe
partie ou de non-dé'signation, le j'réside'nt ù,-, la Cour
Suprême de ILlute-Volta opère la d5sL'Jna~i\'r, 1.,' L'arbitre nu
du tiers-arbitre. L,-~ LVLb.(t~e0 éfabt-i..ô\Jl'Jlt C\'u~ ;"l'c('du~l'

et !J ta tu e il tex - a e. li U ,) (' t b 0 fi 0, Cf C'> t - a. - Li i '1.('. CH é ct L~ ct 0. (v 0 .(~


aILt.20 du. ,:~od('.l. La~"-Ht.'.nce. a.!L6il.'èa.Ce. ~~.'La d2 J.éllétivc w'l!

exiJ.c.utoL'L~ ·~an,~ !-":ulcédu.'Lc' li' <'.XéqUél !:Ll".

Il est secondement possible d'avoir recours au


"Centre International pour le Règlement des Différends
rela tifs aux Investissements" (CIRDI) crée pi1.r la BIRD,
ou encore à la Cour Permanente d' Arbi traqe de la [layo, ClUX

termes de l'art. 20 du code (36).

(35) Ch Feut cerem.bnt p:'nscr que l'administration prét'èrera ut.iliser


les rresures et sanctions qu'elle reut prendre directerrent ou par l'inter-
médiaire de la œI.
(36) Sur l'arbitrage corme rrcde de résolution des différends
- J.P. BEbUIN, précité, p. 47
- 93 -

§._!.y - Problèmes juridiques soulevés par le code.


Ces problèmes sont nombreux et nous n'avons pas la
prétention de les épuiser tous.

1) Les rapports du code des investissements et du


droit commun.
91 - Le code des investissements est un code
faisant appel à plusieurs disciplines juridiques. Souvent,il
porte dérogation aux règles de nombreuses matières : droit
administratif, droit financier et fiscal, droit commercial
Ce sont des règlementations originaires que nous appelons
dro i t commun.

L'on s'est posé la question de savoir lequel des


deux devait l'emporter en cas de conflit. Il apparait que
pour avoir un sens, le code doit l'emporter devant le droit
commun sauf lorsqu'il réserve "le droit commun", comme en
matière d'impôt sur le revenu des valeurs mobilières (art. 17
du code) et de transfert de devises (art. Il).

2) Le code et le plan.
92 - Une différence de ftature sépare le code du
plan (37) bien qu'il soit prévu que pour bén8ficier du code,
il faut contribuer à l'exécution du clan. Le caJe se pr6sentc
comme une véritable règlernentdtion juridi.que cl(~ caractère
législatif adoptée pour une durée indéterminée et applicable
en tant que tel. Le plan au contraire est adopté pour une
courte période (4 - 5 ans) et ne constitue pas une loi au
sens matériel : le législateur ne fai t q,j' adopter son principe
et non son contenu. Cependant son exécution peut être obtenue

- C. liABERLI, précité, p. 70 à 78 et 147 à 148


- Philiwe KAHN : Le règleIœnt des di fférellds p3.r la rnét:.OOde de
l'arbitrage, in Les investisserrents et le développement éronanique des
pays du tiers-rronde, Pedone 1968, p. 179 - AD
- Phanzu Nianga Di Mazanga M. : L'arbitrage dans les ccx:ES des
.investisserœnts de l'Afrique Noire franrop,.one, RJPIC, 1975, p.l11 à 138
- Et leur bibliograp,.ie
(37) Voir en œ qui concerne le plan français :
- De lAUBADERE : Traité de Droit Administr<ltif, T3, Irnr, 3è Ed.,
1977, p. 81 et suivantes
- 94 -

facilement des personnes publiques et indirectement des


SEM étant donn6 lit participi1tioll de l'Et.] L ddll~; les orY..lnes.

3) Nature juridique de l'agrément et de la conven-


tion d'établissement.
93 - La nature juridique de l'agrément n'est pas
beaucoup discutée. Il est le fait d'un décret, acte adminis-
tratif unilatéral, dont le régime doit obéir aux règles de
tels actes. Cependant, il prend sa source première dans le
consentement de l'entreprise et de l'administration et le
contenu du décret peut varier d'un décret à l'autre.

94 - La convention d'établissement apparait.comme


son nom l'indique, être une véritable convention. Certes elle
est préparée par l'administration, approuvée par le gouver-
nement et soumise par ce dernier à l'approbation de l'Assem-
blée ou de l'institution en tenant lieu. liais ell.e reste un
contrat du fait de l'exigence du consentement de l'autre
partie - le partenaire privé-qui a souvent les moyens de
faire entendre, voire d'imposer, son point de vue. Mais
c'est un contrat administratif car l'art. 20 pr0voit la
possibilité d'exercer les recours du contentieux administra-
tif. L'ord. (art. 32) a cependant prévu que les conventions
ne peuvent être modi fiées que sur accord des pa t'tics et en
général il est stipulé dans les conventions que seuJ.e la
force majeure exonère de la responsabilité en cas de
manquement.

4) Les rapports avec le droit international.


95 - Diverses positions ont été prises au sujet du
droit applicable à l'arbitrage en cas de litiges (38). Si l'on
peut admettre l'existence d'un élément d'extranéité du fait de
la personne privée étrangère selon une tendance nouvelle du
droit international (39), il est indéniable que l'on doit tenoc

(38) Sur ces diverses thèses, voir C. HABERLI, précité, p. 154 et suivantes
(39) Alain PEILET, préCité, p. 34 et suivantes (à propos des sociétés
transnationales)
- 95 -

compte également du droit national qui a promulgé le code


pour l'application duquel le litige est survenu. Cependant,
en recourant à l'arbitrage du CIRDI ou de la Cour Permanente
d'Arbitrage de la Haye, on place l'arbitrage sous l'égide du
droit international, ce qui autorise à en appliquer un
"standard minimum".

5) La nationalité des sociétés.


96 - La nationalité des sociétés est un problème
complexe et variable (40).

L'art. 3 - 3° (ord.), considère COFme entreprise


étrangère toute personne morale, tout établissement ou toute
entreprise qu,~lque soit sa nationalité dans laquelle un ou
plusieurs étrangers détiennent :
- soit une participation iJajoritaire au capital
social,
- soit, du fait des investissements des capitaux,
un pouvoir déterminant sur la direction et la gestion de
l'entreprise.

Si la première conùition "st relativement facile à


apprécier, la seconde est beaucoup ?lus complexe.

L'app,ei.c.aLtOil s.tJuc. te cie. r,t'S c')Hd<:UoYls. Hotammrnt


celle cOHce~nant le pou~centage de capi.ta,e d~teHu pou~~a

condul~e a con0lJ~~e~ leo SEM miHo~.ital~~s comme ~t1ang~~es,

ce Qui est di6~icilement concevable compte tenu du poids Que


théo~Quement .l" Eta.t peut IJ al,'oi!1 et du but poulr.-6~Livi pair.
l'Etat dans la politique d' éco nomic. mi. xi,' . Il [au t signaler
qu'étrangères ou non, l'art. 20 permet le recours à l'arbi-
trage international dès lors que des intérêts étrangers sont
en présence.

(40) F. LUJiAIRE : La nationalité des sociétés et le droit international


du développement, in Les investisserœnts et le développerœnt oconomique
des pays du tiers-nonde, Pedone, 1968, p. 239 - 250
- Jean PAILLlSSEAU : La société.aronyrre, techniqŒ! d'organisation de
l'entreprise, Bib. Dt Cam. tare 18, Sirey 1967, p. 57 - 58 et bibliogra-
phie citée
- 96 -

L'ord. 78/037/Pres/Codim du 30 Mai 1978, concernant


ce que l'on a appelé "le petit code des investissements"
réservé aux nationaux voltaïques, définit dans son article
2 ùt.2 comme personnes morales de nationalité voltaïque les
sociétés dont au moins 80 % du capital est détenu par des
nationaux voltaïques (41).

La loi 1S - 72 AN du 30 Décembre 1972, portant


règlementation de la profession de commerçant instituant la
carte de co®nerçant étranger dont la pùssession est obliga-
toire pour les personnes physiques et morales étrangères, a
remis à plus tard la définition générale de la personne
morale étrangère.

En définitive, même dans la législation voltaïque,


-tl n'y Cl pel:' de 1101.).011 lHl-tôMme de I1Cl.ûoYlal-tté dr,.\ f>oc:-tétéf>.
En général pour les obligations, les sociétés ayant leur
siège social en HRute-Volta sont considérées comme voltaïques
sauf dans certains cas pour les accroître. Il en est de même
pour les droits sauf dans certains cas pour les supprimer.
On peut alor3 se demander avec M. LUCHAIRE s'il y a vraiment
un intérêt à vouloir coûte que coûte fixer une nationalité
des sociétés .

.§1. Stabilisation et souveraineté.


97 - Dans tous les régimes privilégiés, il est
question de stabilisation des garanties, avantages et faveurs
divers, c'est-à-dire d'intangibilité, d'immutabilité de la
règlementation applicable aux béné.ficiaires (sauf dans un
sens favorable).

Les inconvénients pratiques d'un tel système sont


nombreux. Ainsi, par exemple, la Haute-Volta étant à son
3è code, on peut trouver en pratique des entreprises relevant
les unes du premier, les autres du second et les plus récentes

(41) Voir la nationalité des sociétés au Mrrocdans :


- lAM)RJ)IERE : L'évolution des investisserrents étrangers au Maroc,
1977
- 97 -

du nouveau code. Ceci complique à l'excès le droit applica-


ble.

Cette immutabilité porte atteinte à la souveraine-


té de l'Etat (42). Ainsi même un nouveau gouvernement et une
nouvelle assemblée en seraient tenus. Pattadox.a f.emert-t ma~~
jutt~d~quemeltt, il leutt l~tta plu~ 6ac~le de rtat~of1ali~ett

l'enttteptt~6e que de mod~6~e!t le6 !t~9le6 qu~ lu~ lOrtt appl~­

cabl e6 .

§ V - L'efficacité du code.
98 - La plupart dés auteurs, pour ne pas dire tous,
émettent un avis critique sur les codes d'investissements
(43) •

D'une manière générale, on p~ul reprocher à ces


codes d'accorder des avantages trop importants pour une trop
longue période (dépassant la période de démarrage pour
laquelle ils sont justifi6s) privilégiant les entreprises
bénéficiaires par rapport aux concurrentes. L'absence de
contrôle sérieux, les bas salaires, le rapatriéèment de l'es--
sentiel des bénéfices viennent encore au passif de ces codes.

(42) D. IŒENBERG : Les axJes des investisserrents : lill exenple de


souveraineté dans un ordre économique inégalitaire?, RTPIC, Sept. 1978,
p. 913 - 933 .
(43) Exerrples :
- C. HABERLI, précité, p. 148 et suivantes
- Philippe KAHN : Prcblàœs juridiques de l'investisserrent dans les
pays de l'ancienne Afrique française, JDI, 1965, P .D8 - 390
- MILID<D, thèse précitée, p. 360 et suivantes
- Peuiphanh NGA.C6YVAWN : Attraction de l'épargne privée étrangère
par l'irrp5t : ure excentricité disp2I1dieuse fOur les pe'1ys P~'l voie de
dévelcpparent, Rev. Science Fin. Paris 1974, nO 4, p. 969 - 998
- ~ENBERG, précité
- Colloque juridique international : Les L'1vestisS0JœIltS et le déve-
lopperrent éCOlDmique des pays du tiers-IIDnde, Pedone, 1968, (443 p.)
- Et surtout Rev. Française d' Adm. Publique : Séminaire "Fisca l i té
et Dévelo~nt". nO 13 Janvier-M:lrs 1980. Cette étude awrofondie
] 'analyse éCOIDffiiqœ en la matière sans en oublier l'aspect juridique.
- 98 -

D'autre part, en supposant que l'Etat veuille jouer un rôle


actif dans l'économie, ces exonérations lui privent de moyens
d'action.

De plus, on peut douter que les codes seuls


attirent suffisamment les investissements en l'absence de ce
que l'on a appelé le "c.Limat def.J invef.J,t-Ùf.JemeH,U" (situation
politique, sociale, infrastructure d'accueil ... l. M. Philippe
KAHN (44l va jusqu'à dire que les vraies "garanties naissent
de l'équilibre des contrats commerciaux soigneusement discu-
tés" plutôt que des avantages excessifs. Pour le cas parti-
culier de la Haute-Volta, la succession des différents codes
n'a pas accru les investissements de manière notable. Par
contre le poids des exonérations est plus sensible. M. MILLOGO
(45) concluait sa thèse en soulignant qu"~l 6aud f tait ~anf.J
doute autlte cho,~ e Qu'un c,Jde d' agltémentf.J 6tH.aux poult attiltelt
le~ inve~ti~~ement~ étltangelt~ dan~ le pay6 et a6in de. f.Jolttilt
la Haute-Volta du ~tatut d'Etat ~f.Jif.Jté, teltltain d'élection
del> oltganùaUol16 chaltitable~, lteligieuf.Jcf.J ou la.tQuef.J Qui
tentent avec leult~ 6aibl<'.f.J moyc,nf.J d'a-tténuelt le~ e(6etf.J de
la logique de la ~tflatégie ma ndiale def.J gltandL~ pu.Üf.Jance,!,
indul>tltiel1 el> ".

Cependant, il est peu probable qu'un Etat, de


manière isolée, accepte d'abroger son code ou de n'accorder
que des avantages trop réduits par rapport à ceux prévus par
les autres.

Le code des investissements entretient des liens


étroits avec la création des SEM en HAUTE-VOLTA. Mais les
rapports de la SEM avec le "vol taïsation du capital des
entreprises" sont encore plus étroits.

(44) PhilifP8 KAHN, précité, p. 390


(45) MrLID<D, précité, p. 399
- 99 -

Section III - La voltaïsation du capital des entre-


prises.
99 - La voltaïsation du capitdl des entreprises a
été instituœpar l'ordo nO 75 - 49 Pres. du 30 Octobre 1975
"règlementant les prises de participations voltaïques dans
le capital des sociétés et organisant la voltaïsation du
capital des entreprises".

Il s'agit pour l'essentiel d'obliger les entreprises


étrangères, qui peuvent être définies au regard de cette ordon-
nance comme celles dont tous les titres ou une proportion
très importante sont détenus par des étrangers, à céder une
proportion variable de leurs titres à des nationaux voltai-
ques (personnes morales plwliques ou personnes physiques ou
morales privées voltaïques selon le critère du contrôle)
(46) •

100 - Les rapports avec les SEM, c'est que ~{

fa vof-taZ.6ati.oYL aboutit à -f.'ac.qu.witLoYL de. ta,'!.e~ pa'!. l'Etat


ou UYLe c.o-f.lec.tivitl publique, fe6 c.ondition6 de 60nd d'exi~­
tenc.e de .ta SEM 6"- tl(.Ouvc.nt I(.(7U'lte6. De fait, la voltaïsation
a permis de transformer bon nombre de SA ordinaires cn SEM.

101 - Une difficulté aurait pu voir le jour si


toutes les entreprises concernées n'avaient pas la forme
sociétaire. En effet, comment prendre une participatLon dans
une entreprise individuelle? Si ce cas s'était présenté en
pratique, il aurait été nécessaire de transformer préalable-
ment l'entreprise individuelle en société .'If in de pouvoir
céder une proportion - celle exigée par les textes - à des
nationaux.

102 - Pour étudier cette ordonnance du 30 Octobre


1975 qui selon M. Paul NIKYEMA "marque incon testablem,:ent une
étape importante de l'intervent:ion de l'Etat dans le droit

(46) Sur les rapInrts avec la nationalisation, voir infra § V (nO 113)
- 100 -

des sociétés " (47), on peut envisager successivement le


contexte et les motifs de l'qdoption du texte, les institu-
tions de la voltalsation du capital des entreprises, le dé-
roulement des opérations, un rapide bilan, enfin la nature
juridique de la voltaïsation.

§ l - Le contexte et les motifs de l'adoption du


texte.
103 - Le texte a été .: dopté par le "Gouvernement
du Renouveau National" (GRN) arrjvé au pouvoir le 8 Février
1974. L'armée mettait fin à cetb date aux activités du
gouvernement civil lequel connaü;sait des difficultés du
fait des dissentions au sein de la majorité pqrlementaire.

Les déclarations du pouvoir, en dehors de leur


caractère menaçant, laissaient cr)ire à une remise en ordre
de l'administration et à un effor,- pour le développement.
Effectivement, d'importants textes seront qdoptés tels les
ordonnances sur les établissements publics, sur les SEM,
sur les participations publiques ... et bien sûr sur la
voltaïsation.

Les motifs de ces textes en particulier celui


sur la voltaïsation, tournaient autour de deux points : pre-
mièrement, il y avait une certaine prise de conscience du
peu d'influence que l'Etat pouvait exercer sur les entreprises
étrangères et également de l'absence d'intérêt pour l'Etat
de leurs activités étant donné le faible volume de leur
contribution fiscqle. Deuxièmement, on pouvait constater
le développement d'un certain nationalisme que viendra
exacerber le conflit frontalier l'lali - Haute-Vol ta en raison
notamment de l'absence de soutien de certains "amis" occiden-
taux.

(47) Paul NIl<YEM'\ : L'Etat voltaïqœ et les sociétés face au développerœnt


in le rôle des scx::iétés dans le développerrent éa:>oomique (Congrès IœF
1977), RJPIC, Janv. - MarS 1978, p. 98 - 121
- 101 -

104 - Mais il y a égalernen t non seule.men t les


exemples étrangers de politique hardie d'entreprises publi-
ques ou semi-publiques (48), mais surtout de "marocanisation,
de négérianisation .•• ", cette poliU.que al;X noms divers
obtenus par addition du suffixe "isation" à la nationalité
concernée (49). Il faut considérer corrune participant à ce
courant l'exigence par la plupart des codes des investisse-
ments d'une certaine participation des nationaux, personnes
publiques ou personnes privées.

L'expérience voltaïque revêt cependant des particu-


larités d'une part dans ses modalités, d'autre part parce
qu'elle semble plus vaste et peut-être plus engagée (50).

105- La prise de ces mesures s'expliquRit enfin


par des raisons d'ordre financier. En effet, la, gestion
rigoureuse et austère du ministre des finances GARANGO avait

(48) La Côte d'Ivoire connait de narbreuses entreprises publiques alors


qu'elle se réclarre du libérali5l1e, V. DUIHEIL DE lA ID.:lIElŒ, ouvrage
précité. Le coogrès du POCI, P'irti lli1ique, a décidé la suppression d'lli1
certain nœbre important d'entreprises publiques pour n13uvaJ.se gestion.
(49) Quelques exe.rrples étrangers :
- G\BON : Pauline NYlliCONE : LEs SE.'1 et le développcn3nt é=romique
du Gabon, RJPIC, Mars 1978, p. 85 et suiv,mtcs
G. MEISSONNIER, précité, p. 97 et suivantes
- COIE D'I\QlRE : DUIHEIL DE lA ru:x:HERE, ouvrage précité
- MIl.R:C : lAM)RDIERE, précité, p. 57 - 92
t-EISSCNNIER, précité, p. 753 et suivantes
- Ccncemant particulièrerœnt le NIGERIA et le KENYA : Rémi
A.NIFClŒE : Indige.nisation IXJlicies in Africa : a canparativ view, Ceneva
africa, 1980, nO l, p. 7 - ):)
(SO) Au~, la m3Iocanisation =noerne en général quelques secteurs
d'inportance secondaire IXJur les étrangers tels le petit comœ=e (en
général 50 %)
Au NIGERIA, les textes imposent selon les secteurs que l'entreprise
soit à 40, 60 ou 100 % nigériane (voir les Annexes de ANIl'U'OSE, précité)
Au GA.OON, la loi du 10 Juin 1972 et celle du 11 Avril 1975
imp:)sent aux sociétés qui s' :inplanten t. au ('~ de céder 10 % de
leurs titres il. l'Etat (sans contrepartie) et 10 % à des Gatonais avec
cnntrepartie (en priorité il. des employés de l'entreprise)
- 102 -

dégagé des disponibilitÉs que l'on pouvait utiliser pour


l'acquisition d'actions ou de parts sociales.

106 - Toutes les politiques de ce genre s'inspirent


de l'idée qu'une entreprise appartenant à des nationaux aura
plus facilement un comportement conforme à l'intérêt national.
Cette présomption de civisme national, plus facilement admis-
sible pour les entreprises publiques, reste à démontrer pour
les entreprises purement privées (51).

La voltaïsation met en oeuvre un certain nombre


d'institutions.

§ II - Les institutions de la voltaïsation.


107 - Le décret 75 - 429 Pres. MF du JO Octobre 1975
porte constitution d'un fonds d'Etat dénommé FOHdf.> ie Voita:i.-
!JailoY! d(!-~ Capitaux (WC). Selon l'article 3 1 ce fonds sert
à l'acquisition d'actions, d'obligations ou de parts sociales
en vue de voltaïser ou de racheter les entreprises ou également
à constituer ou a participer à la constitution d'entreprises
nouvelles. Le FVC est alimenté non seulement par des dotations
budgétaires mais également par les dividendes de son
portefeuille (52), le produit des rétêocessions, les divi-
dendes du portefeuille de l'Etat (53).

Hais ce fonds est lui-même géré par la eNDr, f:réée


par décret du 4 Septembre 1973 et qui revôt la forme d'un
EPCS. La CNDI devait, outre le FVC, gérer l'ensemble 'les
participations de l'Etat et des établissements public~;

(51) Michel BAL~I thèse précitée, p. 145 - 146


(52) Le budget pour l'année 1980 prévoyai t que lL's dividendes er qœstion
seraient reversés à a:mcurrerce de 200 millions au profit du budget de
l'Etat. Seul le restant pourra servir à la OIDI pour de nouvellES opéra-
tions.
(53) Les dividendes du fOrtefeuille de l'Etat - ce portefeuille est
constitué principalement p:ir les participations dans les SEM - r. 'est pas
reversé autonetiquerrent à la CID!. Il se.rrble lI1Ê!re que cela ne s'est
jarmis fait puisque mêrre une partie des dividendes du portefeuille de la
CNDI est reversé au budget. Voir aussi le budget 1980.
- l03 -

nationaux (54) mais le Trésor n'a pas encore effectué le


transfert.

Le décret 74 - 294 Pres. MF du 26 Aout 1974 a


confié au Conseil de Gestion des participations de l'Etat et
des établissements publics nationaux de très larges pouvoirs
de décision et de conseil en matière de prise de participation
et de transformation des sociétés ordinaires en SEM ... En
pratique, ce conseil n'est pas réuni et ne joue pas le rôle
de haute gestion des participations qui lui est confié

U I I - Le déroulement des opérations..


108 - Selon l'art. 1er de l'ord., l'Etat peut a
tout moment pAend~e diAe~trment ou indiAe~tement de6 pa~ti~i­
patioYL6 dan-6 le ~apital de toute ,6 o~.iété ou entAep~i-6 e
in6tallée en Haute-Volta et dé~idek que la Jo~iété dev~a
ouvAiA 60n capital aux nationaux voltaZque-6.

Les participations voltaïques ne peuvent être


inférieures aux proportions suivantes :
- 51 % dans les spcteurs prioritaires tels les
banques, les mines, les hydrocarbures,
- 35 % dans les autres secteurs.

Le Conseil de gestion des participations devait


proposer au ministre des finances un progranune de voltaïsa-
tian.

Enfin, il est prévu que les voltaïques ( Etat et


émanations plus privés voltaïyues) ont obligatoirement deux
sièges au minimum dans le Conseil cl 'administration dans les
entreprises voltaïsées.

109 - Dans la pratique, les choses se passent de


manière plus "douce". D'abord, certaines entreprises ont
voltalsé leur capital avant l'intervention de l'ord.,

(54) la CN:lI serait ainsi devenue un véritable ministère des particip:l-


tians ou en tout cas un rolding public type ENI italienne.
- 104 --

semble-t-il, sur leurs propres initiatives. Ensuite, il


faut distinguer le cas où l'Etat est directement intéressé
et les autres cas.

L'Etat discute directement avec l'entreprise et


arrête la valeur de l'action, le montant de la participation
et sa proportion et en paye le prix, éventuellement après que
la société ait augmenté son capital.

Dans les autres cas, c'est la CNDI qui, compte


tenu de ses ressources et de l'importance de l'en treprise
décide de la voltaïsation. Elle entre alors en pourparlers
avec elle sur la base des calculs réalisés dans le service
qu'il faut confronter avec ceux de l'entreprise concernée
(55). A la suite de l'accord, la CNDI en acquitte le prix.
A partir de ce moment, elle peut participer au conseiL
d'administration, aux assemblées générales, toucher les
dividendes en attendant de pouvoir rétrocéder à des voltaïques
ces titres au même prix, avec bénéfice ou à perte selon la
conjoncture. Evidemment, elh~ préfère attendre une bonne
conjoncture, ce qllL la conduit à détenir actuellement des
titres acquis depuis 1975 du fait ~u peu d'engouement du
public pour ces placements (')6). Ceci a conduit la ÇNDI à
se considérer COJTU1!" actionn.lirc qULlc;i définitif (1(· CL'rLlines
sociétés tandis qu<' pour les autres, elle a obtenu que
l'Etat rachète les titres.

Après ce bref aperçu, il est possible de tenter


d'établir un bilan de la voltaïsation.

(55) Il faut signaler les difficlÙtés d'évaluation des titres en


l'absence de bourse des valeurs. On cooslÙtera avec intérêt l'ouvrage
du Professeur GUYON: Droit des Affaires, Ea:>romica, 1980, p. 568 et
suivantes qui traitent des difficultés et méthodes d'évaluation en cas
de fusion.
(56) A la vérité, la pcpulation s'occl1f€ d'abord cE pouvoir survivre
et la minorité possédante préfèœ en général l'innnbiliser (wnstruction
de villas luxueuses). Voir dans ce sens: Ginette PALLIER, ouvrage
précité, p. 164.
- lU~ -

§ IV - Le bilan.
110 - Le b.ilan (57) fait apparaitre que la voltaï-
sation se fait de manière sensiblement plus lente que ne le
laissaient pressentir les textes.

De fait, de nombreuses SEM ont été créées avec


l'Etat comme partenaire public. Ceci confirme la thè~e des
auteurs qui accordent un rôle d'autant plus important à
l'Etat qu'il a a faire face au sous-développement.

La CNDI fait de son mieux pour voltaïser le plus


grand nombre d'entreprises. Malheureusement, la ~étrocession

"ne marche pas très fort", ce qui a comme conséquence de ne


pas dégager de nouvelles disponibilités pour d'autres opéra-
tions. En comparant les deux tableaux joints, on peut consta-
ter que la CNDI en 1975 - 1976 détenait des titres de 9
sociétés mais que jusqu'en 1980, elle n'a pu rétrocéder
entièrement que les titres de 2 sociétés (58).

Par souci louable de répandre les titres dans le


public, la CNDI n'accepte pas qu'une même personne aC'-:iuiert
plus d'un certain nombre de titres: 10 r,'-'ur une personne
physique, JO pour une personne morale. lIai.; -te ;:Jrati'-lue
a la facheuse conséquence de n'accorder que tr~s peu J2 poids
aux actionnaires voltaïques surtout dahs les !\[;.(). où le
minimum pour accéder à l'assenililéu peut ôtre fix8 5 20 actions.
En effet la loi du 13 Novembre 1933 interdit seulement le
dépassement de 20 actions ou év~ntuellement les 20 ~ du
capital social si ce pourcentage aboutit à un chiffre infé-
rieur. D'autre part, la disposition qui impose de réserver
un minimum de deux sièges au sein du conseil d'administration
aux voltaïques semble inarriiqul;e.

(57) Pour un bilan assez optimiste: voir Paul NIl<YE.e"V\, précité, p. III
Pour un bi lan plus critique :
- Michel BALIW\, précité p. 143 :1 148
-Jean-Yado 'IDE, précité, p. 153 à 158, particuli,,,rerrent la note
nO 1 de la page 157
Sur un plan général : voir NlltOX)SE, précité.
(58) Sur une allocation budgétaire de plus de 4CO millions, plus œ
- 106 -

I l l O n ne saurait apprécier la participation au


capital sans évoquer les dispositions légales (loi de 1972
sur les conunerçants, code des investissements) qui imposent
que les nationaux voltaïques soient employés dans les
entreprises au moins dans les proportions suivantes :
- personnel de direction : 50 %
- personnel technique : 60 %
personnel ouvrier; : 100 %

La voltaïsation des ouvriers et des manoeuvres a


toujours existé. Tout ce qu'il faut déplorer en ce qui les
concerne, c'est le bas niveau des salaires, les licenciements
pour grève ... La voltaïsation en bonne voie de réalisation
des autres personnels pose plus de problèmes en raison de la
réticence des étrangers à ouvrir les secrets de leurs entre-
prises aux voltaïques. C'est vrai que certains nationaux ne
sont pas particulièrement compétents et manquent de sérieux
(59). Il faut évoquer ici le retard, l'absentéïsme, les
sorties non motivées ... si connus dans la fonction publique
qui ont amené le CMRPN à interdire, à compter du 1er Janvier
1981, l'ouverture des bars et débits de boissons pendant les
heures d'ouverture des bureaux.

Ici comme ailleurs, il y a une certaine ina~ication

des textes. C'est vrai que différents gouvernements se sont


succédés, lesquels ne partagent pas forcément les vues qui
étaient celles des auteurs des textes. C'est également vrai
qu'il y a une certaine contradiction à vouloir voltaïser les
entreprises étrangères et en même temps solliciter les inves-
tissements étrangers. Mais la contradiction n'est ep'apparente
car solliciter les investissements étrangers n'empêche paS que
l'on en fixe les conditions de manière a préserver la souve-
raineté et en tirer un profit maximum pour la collectivité
nationale.

XO millions ont été consacrés à ces opérations de voltaïsation.


(59) Selon J .P. BEG.JIN, précité, p.91, "les administrateurs locaux d'illJe
banque nationale africaine ont derrandé pourqwi le capital figurait au
ACT l VIT E S C N D l l 9 15- l 9 1 6
(F v Cl

VALEUR DES ACTIONS : Nombre Valeur du


SOCIETES d'actions Por te fe ui lle :
nominales d'acquisition
achetées :

CAMICO 25 000 30 000 1 406 42 180 000

CICA la 000 14 000 6 371 89 194 000

SOCOPAO 6 500 8 000 605 4 840 000

BATA 10 000 25 000 2 088 52 200 000

IVOLCY 5 000 14 500 4 847 70 281 500

SOVOG 5 875 7 500 4 165 31 237 500

PEYRISSAC 10 000 33 770 465 15 703 050

SOVOLTA 10 000 10 000 320 3 200 000

DI MA la 000 la 000 2 400 24 000 000

TOT A U X 22 667 332 836 050

Source: Paul NIKYEI~ : L'Etat voltaïque et les sociétés face au développement, Rev. Jurid. et ....
Politique Inàép. et Coop. 1978 (Janv. Mars) p.1l2. o-J
C. î:. ü. 1.

7. V. c.
1':-0p~r~:--:!1'~"UI~LZ
J33 r.:'lT:1ZS ~:~ FJ.:7~'f·l·~IF,:._(i'lCl~S ~U 17(.'i"DS
D:i: VüL'î'J.S1Si.'rrCil C':;;S Ci.FITJ.tG /'0 )0 ':;UIN l']CO.
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, 7 () :
,
10 CCO 10 rCL' 50 CCC CCC:
!
/./ ') ! 10 CCC ~ 10 GCC

........ .,
- 109 -

Tableau A

Participations des nationaux dans les


sociétés conventionnées ou agréées

, Sociétés % nationaux voltaïques

Bravolta 2

Sonico 80
Sovica 67
Voltex 13
Volbricéram 3,5
Mavoci la
SVPCE 56
Citec-Huilerie 1,6
GMW 8,4
Sopivolta 46
SOSU.,.HV 1,47
Carvolt 51
SAP 75
CVIM 16
Plastafric , 80
Sovolplas 25

Source Europe-France.,.outre.,.mer, nO 540


(j anv.-Fév. 1975)
- 110 -

TABLEAU B

PARTICIPATION DE L'ETAT DANS LES SOCIETES VOLTAIQUES

au 31 Janvier 1975

Capital % participation Montant


en millions du secteur en millions
Sociétés F CFA
F CFA public

Industrie
305 16,39 50
Citee-Huilerie (SHSHV)
28,46 37,9
1G.M.V. . 133
1 965,5 72 1 405,4
Sosu-HV
Soviea 30 21,33 6,4

Volbricéram 42 66,06 27,7

Voltex 400 48,69 195,3

Voltoa 35 10 3,4

Services publics et transports


20 66 13,2
Air Volta
442 3 13,5
Cie transafricaine HV
Société nationale des eaux 30 15 4,5
71 100 71
Voltelee

Banques et assurances i

Blel-MV 150 51 76,5


600 35,4 212,4
BIV
1 100 54,55 600
BND
Sovoca 30 32,63 9,83

Sonar 80 51 ,50 41,2

.Autres secteurs tertiaires


141 ,5 70,67 100
SIV
Sonavoci 20 63 12,77

Sorémi 400 34 136

Sovolcom 135 97 131,75

Sté voltaïque des CUlrs et


peaux 5 50 2,4

Total 3 151.42
~ .. , '"
- 111 -

112 - Une conclusion générale peut être tirée de


l'Editorial de Genève-A.frique (60) selon lequel" le bilan
(de ces poli tiques) n'implique pas de véritable restructu-
ration économique susceptible d'atténuer les liens de dépen-
dance à l'égard des intérêts étrangers. La question est
plutôt celle de la formation "nationale" du capital et les
contradictions qu'elle entraine • Le renforcement d'une
catégorie très minoritaire d' "entrepreneurs" nationaux,
conséquence inévitable de ces politiques, permettra-t-il de
susciter un processus dynamique à long terme positif? Ou
au contraire accroit~a~t-il les inégalités sociales au sein
de la société nationale, et en fin de compte apparaîtra-t-il
comme un frein au développement ?"

§ V - La nature juridique de la voltaïsation du


capital des entreprises.
113 - Il est une analyse qui ne peut être retenue
car par trop superficielle. C'est celle qui consiste à voir
dans l'opération une simple prise de participation de droit
commun alors que celle-là se fait sur la base de l'accord de
volonté. Cette qualification, en effet, se révèle rapidement
inexacte si l'on envisage le problème, non du côté des béné-
ficiaires mais du côté de la société et de ses actionnaires
qui vont devoir céder, contre leur gré, 35 ou 51 % du capital
social à des nationaux vol talques.

Mais s'agit-il d'une nationalisation? (61),

passif". L'auteur n'est cepencl:mt pas tendre pour les dirigeants des
sociétés étrangères qui s'enfement dans leur "tour d'ivoire" et manquent
de la "patience et de la souplesSE! nécessaire".
(60) Genève-,\frjqœ, 1980 nO 1 p. 5
(61) Sur les nationalisations, mir :
- OOmIER ET ŒQJ\IRE: : Electricité, s~œ public, E:mŒR-LEVRAULT,
1963, 412 p., p:lrticuliêJ:erœnt livre II : ra. nationalisation
- B. CHENOl' Les entreprises nationalisées, QiJ, nO 695, 1967
- B. CHENCY.l' : Philosor;tùe des nationalisations françaises, RF7\P,
Sept. 1980
- lE IAUBADERE, Traité précité, T4 p. 171 et suivantes·
- 112 -

114 - A prime abord, on peut analyser l'opération


comme une nationalisation partielle (au profit de l'Etat)
ou une expropriation partielle (au profit de particuliers)
dont l'indemnité est constituée par le prix payé en contre-
partie de l'acquisition des titres. Cependant, des différences
notables existent entre voltaïsation et nationalisation.
D'abord, la nationalisation opère dans tous les cas une
appropriation plililique des biens privés ou d'exploitations
privées alors que la voltaIsation peut aboutir dans bien des
cas à une appropriation privée. Ensuite, la nationalisation
vise des exploitations ùppartenant aussi bien à des nationaux
qu'à des étrangers alors que la voltaïsation par définition
ne concerne que les entreprises étrangères. De plus, la
nationalisation est en général totale et non partielle (62)
Le domaine de la voltaïsation est plus large: il concerne
aussi bien le capital que le personnel (63). Daps la voltaïsa-
tion, il ya toujours continuation de la même personne morale.
Elle ne concerne que les titres. La nationalisation concerne
dans bien des cas aussi bien les titres que les biens de la
société et aboutit à la création d'une nouvelle personne
morale. On pourrait sans doute trouver d'autres différences.

115 - La voltaIsation est donc, en dernière


analyse, relativement autonome par rapport à la nationalisa-
tion et aux procédés classiques tels exproprLdtion ~our

cause d'utilité publique, réquisition, confiscati0!1 Elle


vise à réduire l'influence 6trangôre sur l'écüllomie !1ationale.

- Jean RIVEro : Le régirœ cEs entreprises na.tionalisé-es et l'é~­


lution du droit <rlm.inistratif, Arch.. de Etrilosofhie du droi+-., Sirey, 1952,
p. 147 - 171
- Paul-François RYZlGER : I.e problèrœ de l' inœmni':dlion en cas cE
nationalisation, in Colloqœ. juridique international, précité, p. 214-226
(62) Ce n'est pas là lIDe règle absolue et la vocabulaire utilisé n' aR?Orte
pas de précision : i l arrive en effet que l'on parle de mntrôle à 100 %
. comœ de national1...sation à 30· %.
(63) ANIRJ\DSERem1, précité, p. 9 parle "d'indigenisation of o.vnership,
indigenisation of peroonnel and indigenisation of control including
teclmology" .
- 113 -

Section IV - Les avantages et les inconvénients de


la SEM dans le contexte du sous-développement.
116 - Le nombre des SEM en Haute-Volta s'est accru
d'une part par le jeu de la voltaisation du capital des
entreprises, d'autre part par le jeu des créations ab-initio
sur initiative des particuliers surtout étrangers, avec en
toile de fond le bénéfice du code des investissements et
autres avantages.

Il a été déjâ question des avantages généraux des


SEM tels l'association de capitaux, la souplesse '" de la
sorte qu'il convient d'être bref ici. Il sera essentiellement
question des avantages dans la mesure où les inconvénients
apparaîtront plus tard dans l'examen critique de l'institu-
tion.

Il faut sans doute voir un intérêt général que


revêt la SEM dans le fa~t qu'elle existe un pe~ partout.
Ainsi, on trouve des SEM dans des pays tels l'Algérie et
la Côte d'Ivoire malgré les différences d'idéologie officiel-
lement proclamées. M. Carreau, Julliard et Flory font
état de l'existence d' "entreprises conjointes [one i:io!1nant
dans les pays à économie centralement planifiée': (64). Or, il
existe des SEM entre pays sous-développés 2t pays socialistes.
La formule connait ainsi une utilisation génÉrali:~ée.

§ l Pour le partenaire public (65).


117 - Le partenaire public, c'est en général l'Etat.
La SEM lui permet des contrôles divers (participation dans les
organes de gestion, commissaire du gouvernement, ministre de
tutelle ... ) sur les activités de la société, s~ politique

(64) Droit inœrnatlmal éoonomique, 1978, LCDJ, 214 - 218


(65) Pour une vue assez exhaustive des notivations de l'EL:ll dans la
création d'une en~pri.se avec des partenaires étrangers, ~. t' :
- Clau:le ŒSCO'IFAUX, RJPIC, .Mars 1978, p. 54 - 55
- Colloque .international sur le développelll;mt industriel africain,
précité, p. 106 cl 118
- J.P. BEGUIN, précité.
- 1t4 -

des trans ferts ... On ne saurait sous-estimer un te l


avantage quand on sait que les contrôles de l'extérieur de
l'entreprise sont mal faits - quand ils sont faits (65 bis).

La SEM permet également en raison de la tutelle


sur les actes importants ct de la participation à la décision
d'orienter les activités de l'entreprise dans le sellS du plan,
du plein-emploi, etc .•.

118 - Outre l'intérêt fiscal que revêt l'activité


de toute entreprise, la SEM permet cl la collectivité publique
de prof,iter d'une partie dcs bénéfices de l'entrcprise. Au
cours de l'année 1979, l'Etat avait encaissé au titre de ses
participations autres que celles résultant de la voltaisation
qui sont gérées par la CNDI 195613250 FCFA (voir annexe) •
Ces sommes sont TI'odestes compte tenu du montant total des
participations.

L~ SEM maintient le mécanisme privé (gestion souple


et rentable) et l~ confiance d'autant plus n0ceusaires que
la Haute-'Jolt.a c,,,;'ptc t:Jujours S'lr les inve"ILo;'>0!'"cnl,c; privf>s,
étrangers particulièrement, pour amorcer son déccllage.

]19 - L'association '1,""1.1c r6dli~" "ormet une


collaboration ;lV2C les detcnteul-" de LI tr,c!lr 'j, '];e: et ('('S

techniques <le gestion, lesquelles peuvent ,~t_tC progrcc;si··:e-


ment transféré("s aux nationaux, si bien enteEl~ll, ceux-ci
se donnent la peine nécessaire. Elle ménafje la traDsilicn
vers la société d'Etat ou d'aullt2s formes d'entreprises publi-
ques, bien que, ceci ne soit pas la volonté Jes dirigeants
voltaïques. En fait. ici. tout est ques ri or ,10' poJ, i tique
gouvernementale suivie. Dans les cas extrêmes, la SEM peut
rester comme une entreprise ,:ntièrement privée ne servant
que les intérêts des capitalistes promoteurs et ceux des
ministres et fonctionnaires qui interviennent dans sa gestion,

(65 bis) Voü Olivier SI'EIN : Le contrôle fiscal dms les Etats en
dé~loPfeIŒnt.: L'exerrple de la Haute-Volta, RFAP, Mars 1978, p. 139 à 149.
- 115 -

ou bien permettre la formation des cadres, le transfert de


technologie et les investissements de capitaux étrangers
nécessaires (66). On pou~~ail p~~6que dihe que fa SEM
n'e6~ ni bonne, ni mauval4~ en 1oi.

] 20 - Il faut rappeler, pour terminer, que dans


ce domaine des transferts de technologie et d'investissements
de capitaux étrangers, les rapports avec les entreprises
étrangères peuvent revêtir trois formes principales (67)

- les investissements étrangers directs (succursales,


filiales, participations largement majoritaires).
- les investissements "mixtes" aux noms très divers
entreprises conjointes ou mixtes, participations ... dont la
forme principale est la SEM dans les pays sous-développés.
- les formes contractueJles diverses de coopération
dont les plus récentes et les plus modernes sont ~es contrats
"clés en rr~in", contrats "produits en m~in" appelés aUSSl
du nom de monitoring ou monitoraqe.

(66) Christian HABERLI (ouvrage l,récité) rronUe, dans le cas de l'Algérie,


que dans la SEM, les actions détl:nœs p3.r les étrangers cbiwnt Z1 te:me
revenir à la collectivité plbliqtE. La SE,.,1 y est oonc essentiellerœnt
t:erlp:>raire et transitoire (lT'dis ceci peut œ..rrander beaucoup (le t:eJrps).
Quand cela est prévu contractuellerrent, c'nst le sy;LèrrE dos paJLtic-lI_U-
.t.lO/'L6 6onelanb...6 (voir rolloque international sur le déVl-2]orperœnt
industriel africain, préei té, p. U8)
J .P. BEGUIN (ouvrage précité) dans llil mapltre intitulé : "Les
dtangenents dans le degré de participation" p. 173 à 191) t'J'visage les
diverses hYfXJthèses de changenent dans le ITDntant des pa>T lci;:etions :
changerrent prévu par rontrat et planifié, "naturalisation sPJntanée" ,
pression g:>uvernarentale, clauses d'a'Jré.'I12nt ...
(67) Voir sur ce FQint :
- Collcqœ international sur le développe.rœnt indusLIiel africain,
particulièrerrent p. 95 à 12';
- Droit éconorniqŒ!, Publication de l' Insti tut des Hautes Etudes
internationales, 1976 - 1977, A. Pecbne (166 pages).
- 116

Or de ce point du vue, la SEM présente un intérêt


incontestable parce que :

- d'une part les investissements directs sont


difficilement contrôlables et leur volume, s'il est important,
peut être de nature à porter atteinte à la souveraineté
nationale ; les contrats tels le monitoring coûtent trop cher
(68) .
- d'autre part, la SEM, en intéressan~ le partenaire
étranger aux résultats, peut constituer une garantie de bonne
contribution de la part du partenaire.

§ II - Pour le partenaire privé (étranger).


121 - Malgré les apparences, la SEM présente
des avantages non négligeables pour le partenaire privé.
Outre le fait qu'en cas de création ab initio la F3~ticipation

de l'Etat va limiter ses propres investissements et risques


(mais cet avantage est également valable pour l'Etat), celui-
ci conserve j'3 t.rès larges pouvoirs de gestion et maintient
ses profits. Dans ce sens, des auteurs sont allés jusqu'à
écrire que la SEM était un phénomêne parfois illjustifié du
fait qu'elle n'est pas la meilleure formule dans tous les
cas, que c'est un phénomène souvent dangeroux car les collec-
tivi tés publiques cautionnent les emprunts. Selon. ellX,

l'associé public est souvent dessaisi par des ccnv""ntions de


gestion, ce qui développe les profits i~directs de l'associé
privé pour services rendus ... (69). D'autres ont avancé que
l'Etat recherchait plus une participation dans ]~ propriété
de l'entreprise qu'une intervention dirigiste à proprement
parler (70).

(68) Colloqœ international- sur le développerœnt industnel africain,


précité, p. 123 à 125
(69) FABRE, MJRIN : Quelques aspects actœls du =ntrôle des sociétés
d'é=n:>rnie mixte, Re.vœ œ Droit Ptblic, 1964, p. 767 à 794

(70) lDEF : Congrès d 'lIbidjan sur le rôle œs sociétés dans le dévelop-


pellBlt é=rnmique, RJPIC, Mars 1978, Débats p. 198
- 11 7 -

La ::ransrorJlldtion en SEM peut accroitre les


activités d,~ 1. '('ntn~prisc; et présenter de:; dVdntaqes d'ordres
divers pour le partenaire étrallqer (71).

L,:l (,c:M nbtient plus facilement] l" cr"dit public


voltaïque (ou n,Smp. étranger) "t d'autres avanLiges plus ou
moins indirê'c f ' " tels l'obtention de cornrnétndes ou de marchés
publ ic s.

122 ,. 011 peut pellser que la forme de SEM évite


la natio:1al:.satlon mais ceci est loin d'être démontré (72).

En pratique, certairls partellaires privés jouent


un rôle "i déterminant dans l'entrepri.se qU'OI. peut s'inter-
roger S~! le Ci:'act~re d'économie mixte de ces sociétés.

(71) ColLoque i..n~,-'::natiün,-'iJ, préciLé, p. ,\.0 et S:~i'!l;.L;

(72) Dans ce sens, Christian HABERLI (précit2, :'. 2]7 - 213) rrontu' que
les investisseurs étrangers déjà installés en ;\lgéri(~ "Ilt 'vDulu en
quelque sorte pérenniser leurs exploitations dans le l':"'1's or entrant
dans une SEM. Dans certains cas, cette fuite en avant s'est revelée
une fausse sFéc;ulation. Il apparait (lue les actiorm.:LrE'i ét-,rangers des
SEM cnntinuent d2 craindre la natioflal:i.$ation. tIC,,,, n'est fBS sans une
pointe d'ironie que nous awns pu constater des =aintes QO nationalisa-
tion, 1!ÊlJl2 chez les représentants d'entreprises étatiques '.~ l'Europe
socialiste ... " (Christian HABERLI, préei té, p. 217).
- 118 -

CHAPITRE III

DEFINITION ET NATURE JURIDIQUE DE LA SEM

123 - La définition ct la nature juridique de la


SEM revêtent une grande importance théorique et pratique. De
l'entendement que l'on donne â ses questions dépendra pour
une large part la solution des problèmes de structure et des
relations. La définition et la nature juridique sont abordées
dans la partie traitant de la problématique en raison de l'i~

fluence que celle-ci exerce sur elles. En effet, selon le but


poursuivi dans la création de SEM et selon le régime économi-
que, on pourra avoir une définition large ou restrictive. En
ce qui concerne la nature des SE~I, le,qualificatif d'économie
mixte ne résout aucun problème au plan juridique d'où la
nécessité d'aller plus loin.

Secti.on
- " -_ _0-.. l La définition
_ de la SE!'!

124 - Dans la plupart des pays -déveloP?és comme


sous-développés-,on dé6·LIÛt ta SEM palt une palttic.i.patiOI1 6'<:-
nanc'<:l/te au cap~tal de la paltt d~ t'Etat 01l de~r6 ~mal1atlon6
et palt une pa./tt.<.c..zpat.zon à la ge~ ti.on (1). On ajoute qL:,~lque­

fois l'exigence du caractère dérogatoire au d:'olt commun com-


mercial.

125 - Avant d'approfondir cette défillition en ce


qui concerne pnrticulièrement la Haute-Volt2, il convient de
faire une cla r ification â propos de deux üxpressions qui petr
vent recouper celle de société d'économie mixte.

(l) A ti tre d' exenples, voir

- cnNSTANI'IN, caJLCN et autres : Les entreprises publiqœs en Afrique


noire, T 1 (Sénégal, Hali, Madagascar), Pedone, 1979;
- DELICl-J : L:l roUon d'entreprise pubUque, ADJA, 1979, n O 4, P 3-19;
- J:XXX){JLŒf.{ : Les SEI>1 en Franœ et en Italie, LGDJ, 1963;
- MEISSONNIER : Droit des sociétés en Afrique, IIDJ, 1978, 863 p. Dans
les pages 116 et suiV'., i l fait état des règles essentielles concer-
nant les sociétés d'Etat et les SEM de pays tels le Bénin, le Congo,
la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Mauritanie •.•
- K;UYEN QOCC VINH : Institutions d'économie mixte, JCA, fascicule
160-161 (1980);
- M. SURBIGUEI' : précité, références de textes plus annexes inportantEs;
- 'l'AGMID : ouvrage préeité.
- 119 -
Il s'agit d'abord de l'expression "économ.te. m.txtl?"
(non précédée d~ société en général). Cette expression a pu
être utilisée pour caractériser l'économie de pays tels la
France qui connaît un secteur public et un secteur privé en
matière d'entreprises. Elle est utilisée également avec un
sens différent : il y a économie mixte non seulement dans les
hypothèses où il y a société d'économie mixte (association
entre puissance publique et intérêts privés au sein d'une mê-
me entreprise), mais également dans les hypothèses fort va-
riées de l'économie contractuelle et de l'économie concertée.
Ainsi, les aides fiscales, les quasi-contrats, les contrats
de stabilité et de programme •.• relèveraient de l'économie
mixte (2). Seule l'association dans une même entreprise est
susceptible d'être retenue. Même quand l'expression "économie
mixte" sera utilisée toute seule, il ne s'agira qùe de l'hy-
pothèse sociétaire.

La seconde expression est celle d'ent~e~~iae.


con-
jointe.. On peut dire brièvement que cette expression recouvre
une idée de mixité dans le capital et la gestion, mais cette
mixité est entendue de manière large : peuvent être associés
dans une entreprise conjointe d'une part, l'Etat et une per-
sonne privée, d'autre part, un étranger et un national quel
que soit le caractère public ou privé du national au de l'é-
tranger. C'est ce que les anglosaxons appellent ~quity joint
ventu4e pour les différencier des formes puremen~ contractuel-
les de coopération appelêes non e.quity joint v~n~u~~. Ce ter-
me d'entreprise conjointe recouvre celui de SEM dans la mesure
,

oft toutes les SEM sont des entreprises conjointes, mais l'in-
verse n'est pas vrai (2 bis)

(2) Voir dans ce sens :


- A."OIAZEL et H. POYET : l'Econome mixte, POP, 1965 (QSJ, nO 1051);
- P. MAK:HAT : L'éoonanie mixte, PUF, 1971 (a:;J, nO 1051).

(2 bis) Jean Pierre BffiUIN : les entreprises conjointes internaticnales


dans les pays en voie de dévelopt:errent. le t'égine des participa-
tions, Genèw, 1972, 271 pages.
L'auteur cenfronte diverses définitions et finit par arrêter
l'cbjet de son étud~ â "l'entreprise coojointe internationale en
tant que société dont les actionnaires soot des p;utenai.res pu-
blics et/ou privés provenant de différents pays" (p 68).
Voir aussi CARREAU, JUILLARD, FLORY : ouvrage préeité, p 212-217.
- 120 -

126 - Pour en revenir au droit voltaïque, il faut


remarquer qu'il existe une définition légale, contrairement à
ce qui se passe en droit français, donnée par l'ordonnance
nO 74-57 Pres. ~œ du 26 août 1974 portant statut général des
SEM. Son article 1er, en effet, dispose :

de6 6ocii~~4 d'~conomle mix~e lC6 6oci~~~4


"Son~

anonyme6 dan6 le6quelle6 l'E~a~ ou une collectivité publique


lnte~vien~ en qualitl d'actionnai~e ou d'obligatai~e et 6U~

le4quelle6 li entend exe~ce~ un con~~ale admini~t~a~i6 in~e~­


ne dl~oga~ol~e aux ~~gle4 du d~oit comme~cial."

127 - Avant d'aborder plus à fond l'étude de cette


définition des remarques tirées de la pratique ou du texte
s'imposent
- la SEM est obligatoir2ment une SA (3).

Cette précision du texte est conforme à l'expérien-


ce de nombreux pays et elle apporte une clarification néces-
saire.

(3) En droit français, on:eut consulter sur cette question Raynond ALLŒJ:
La pratique des SEM, 1976, Lib. du Journal des Notaires et des lwoo>ts,
? 6 00 i l est écrit:

''Quelle forn~ doit revêtir une SL1v1. ?


D'une manière Clénérale, c'est la fonre anonyme classiqtY:' .pi est choisie,
nais rien n '~erai t, dms certains cas, de choisir UIie SA. à direc-
toire ou une société à responsabilité limitée ou rrêrœ civile si son dJjet
est civil.
Si la fonre anonyrre est souvent choisie, i l nous reste 2 expliquer pour-
qu:>i ft.

Selœ l'auteur, la SA. classique convient meux aux SEN du fa! t que les
textes enp10ient les tenre~' de c01Seil d'administration, d'actions et les
statuts-types ont emprunté œtte fonre.

Desresserrblanœs existent entre le texte voltaïque et œux d'autres pays


ccmœ la République Malgacl,e, voir: 1-1arœl SURBIGUET, précité.
ticipdtlun ci,., l ' ':Ldi. ou d'un ét.abli,;, (''',''nt public national)

Volta de ~iL';~1 .l,. ,te.

nous dit o;\]'JL v .j deux mode..:; d'inLt'J'lclIt lun de L'Eti't (4),


mais que ceLle l.ntervention est insuffiHant0 à l:cêcr } une
SEM (~I). Lel SlJJI.:e de ]'art:i.clc 8xi,!" en (~f:.('t un cont.rôle

adminis tratj f ii' \:,,,rIl E' déro<Jil tn Lr(~ aux r"lJ lé!S l'J.l ,Jroi l. CU;(U'IC~-

cial (~ Ir). ],1".; art teTes 2 0t 5 dE' j' '-)!'(lunnil'H.' :I."''lèrent


des déve]oppeI1en,: ";ur les pt~rsonn"s pOllv.lnt c;'acèsCJcier dans
une S El'1 (~ iL l )

tion
, tat
. L E lel :_;1.:-'-~ r t des ", 1. • f.' r ,_t( . i or ,~ ,, ,Jb ,
,
à-di Le qu i l -or.., r- _l uv ,':j ld ,- !l''>
'.~ ~ , ~) C()llS r. ~ ! 1 on L cl ou

l ' (L'HL. , "l

r (( Cl r : ... tl~' .jat~.,({·c<'-r)at<t"1 (l'{I"

nécessaire, If.?quf~l v a r l e S(~lOll (~llljl sla( il- dt~ S(Jur .ll._t-r(? l'er'-
treprise au l:,-.Hltrôle étfun cOlltmis;.-:,~tre du ;(',.!\l~·. r-; l t ( 5 C '5),
du Parlement (JO ''') ou ,:Ie; 1.] r.onlr: issi.0n dl' vr,-

(4) Quand c,uus ,'lt-L'i ,; If: 'F't...-.ll, ,~-n (Jt (\ülal, (~ld f:~-.L (><:lc.1JCJll;nL vdJüble
J

pour l' intervr-ntior, ,~<; ,t'. r...,s pC'l ~;'JlIl1eS P' li) Lic!'JCs te '.10'; i ('S col lectivi-
tés loc.::·tles, tJl(ortq'J('1Il :rr1 du nains, puisque œs clernièr:e::,; n " ,nt t~n=re
joué aurun rôl,~ ,ja"s 'lotr" ](\rlti è.l f"·.
- 122 -

êtê transfêrées ~ la Cour des Comptes par la loi nO 76-539 du


26 juin 1976 (5).

En droit voltaIque, aucun minimum n'est exigé par


les textes. Ceux-ci, d'ailleurs, prévoient qu'une société
dans laquelle l'Etat possède une participation majoritaire ou
minoritaire pourra être transformée en SEM. Enfin, si de sim-
ples obligations permettent l'application du régime des SEM,
on comprendrait mal qu'une participation actionnariale, aussi
minime soit-elle, ne le permette pas{6).

L'intervention de l'Etat peut aussi prendre la for-


me de souscription d'obligations.

,
(5) En France, le Conseil d'Etat, dans un arrêt du 19 avril 1940 intéres-
sant la Société des M::lteurs Gnare et Rhône, avai t jugé que bien qu 1auto-
,,
f

~.
risé légalerrent par un texte s~ial, le gouvernement ne lXl.lvait se fon-
der sur la pœsession d'une partie miniIœ du capital social (100 actions
sur 288 000) pour soonettre cette société au régirre d' éa:Jr:anie mixte, en
exéœtion de la loi de 1936, relative aux fabrications de rmtériel de
guerre (C E,19 avril 1940, Société des Moteurs Gnome et Rhône, 0 P, 1940,
3, 17, Canel. Josse) 1
Sur les taux de participations entraînant les différents contrôles, la
plupart des auteurs les rœntionnent. Voir par e.xerrpJe : ,\
- IXlFJlD : Les entreprises publiques, Act. Juridique, 1973 f
- P. IAVIGl'E : Institutions d'éoonanie mixte, JCA ;
- R. TAGt\.ID : Le régime juridique des SEM, IG)J, 1969.

(6) La question est œ~ndant à r~Oldre en relation aV8C le régirre pré- 1


w par l'ord 74-56, Pres-MF du 26 aont 1974, portant org:rr'.isation du con-
trOle des activités des personnes I;Xtysiques 00 ITOrales bénéficiant de
ccnccurs financiers de la puissance publique. Si, ~ partir de l'ordon- 1
nanœ sur les ~, n'illporte quel rrontant de participation Feut entraIner 1
l'application du régirre d'économie mixte, on Feut, nêanrroins, en douter
en se fondant sur un raisC>J'UleIl'Emt téléologique. Le régirre des SEM appa- 1
1
~t plus contraignant et cartœ devant s' appliquçT aux sociétés où les
inta'êts de l'Etat sont plus :iJtpJrtants ql:e dans les autres cas. Or, rrêne 1
pour l'application du contrôle de l 'ordonnarce ci-dessus, i l faut qJe la
participation de l'Etat atteigne lm mininun de 10 % du '~:lpital social.
Il serbIe dcnc bon ql:e le régine d' éconanie mixte soi t lié ~ la posses- 1
sion d' un Inureentage minimal du capital social.
1
1
:,
- 123 -

II - L'Etat obligataire
130 - On peut légitimement s'étonner qu'il puisse y
avoir SEM si l'Etat est simplement obligataire. Sur le plan
des principes en effet, l'obligataire est dans la situation
d'un créancier et en tant que tel, il n'a pas vocation à par-
ticiper à la vie sociale. Il existe des mesures d'information
et de protection des obligataires, mais elles n'ont pas pour
but, ni pour effet, de les associer à la gestion.

Cette situation est inexistante en pratique. D'ail-


leur, très peu de sociétés voltaïques recourent à ce mode de
financement.

Théoriquement, cette situation correspondrait au


cas oQ l'Etat entend renflouer l'entreprise pour un certain
montant tout en ayant la possibilité, pendant ce temps, de
contrôler la politique de l'entreprise pour l'infléchir dans
le sens de sa propre politique et surtout empêch~r que sa si-
tuation ne se dégrade, ce qui rendrait inutile son soutien et
compromettrait son rembourshl1ent. Il y aura donc nécessaire-
ment une c'lIL.tboration, mai~ c8rtainement moin~; intens(' qu'en
cas de participation au capi tal.

En France, ,les SEM ont pu être créées su; le fonde-


ment de la souscription d'obligations ou même -':e qui ('st en-
core plus dérogatoire- sur le fon(1ement de la c'ituation de
créancier ordinaire (7). Mais les c'xemples que 1 '-,tl peut en
trouver sont surtout historiques, datant de l'cntre-deux-
guerres.

Dans tous les cas, l'interventi~n financière, qu'el-


le soit actionnariale ou obligatüire ne suffit pas ; il faut
en plus le contrôle administratif iriterne dérogatcire au droit
commercial.

(7) Pierre IAVI~ ; Institutions d'économie mixte. Princir;es généraux.


ParticiF8tions de l'Etat. JCA fascicule 160.
- 124 -

§ II - Le contrôle administratif interne déroga-


toire.
131 - L'alticle 2 de l'ordo sur les SEM exige et
l'intervention financière et un contrôle administratif interne
dérogatoire au droit commercial (8).

Cette exigence évoque simplement le caractère


dérogatolre du contrôle mais l'on pourrait y voir des droits
plus importants que ceux d'un actionnaire ordinaire.

l - Le car~ctère dérogatoire du contrôle.


132 - En règle générale, le contrôle qu'exerce
l'Eta t est un contrôle externe. Les exemples sont nombreux -
en droit voltaïque - de contrôles qu'exerce ou devrait
exercer l'Etat: contrôles du fisc sur les résultats de
l'entreprise, contrôles du service des prix, cor. .~::-o-,~es de
l'inspection du travail et des lois sociales

La caracté.r:istique de ces contrôles, c; 'est d'être


épisodiques et en général de ne concerner que tel ou tel
aspect de la vie de .. ' entreprise. De ce fait, 'l,l contrôle
interne de l'Etat pourrait être considéré, par cela seul
qu'il est interne, conune étant dérogatoire a.ux règles du
droit commercial. AiJ'si, la présence des ac:lminL'.t:rateurs
représentant l'Etat,Iaême si par aille '.!rs ils n':.mt p.CJ.solus
de pouvoirs que les .iùtres administrace'ul·s. serai t déroga-
toire.

Une telle conception ne semble pas acceptable. De


par sa participation au capital social - seul cas existant
en pratique - l·Etat a droit, conune tout actio:H;.1'.re, de
contrôler la vie de la société, de participer à la vie
sociale, d'être administrateur ..• Or de ce point de vue,
l'Etat n'a pas de droits plus importants. Il est seulement

(8) Faut-il considérer qœ, du fait de l'enploi de l'ffiq)ression " ... sur
1esqI.lalles i l en.te.nd exercer un controle ••. ", i l Y a une sirrple décla-
ration d'intmtion qui pourrait ne pas se traduire dans les faits sans
que la société ne cesse d' être d' écoromie mixte ?
- 125 -

prévu une approbation nécessaire par les autorités de


tutelle pour les décisions particulièrement importantes même
si les représentants de l'Etat y ont souscrit.

Pour notre part, un contrôle interne dérogatoire


ne peut exister que du fait du Commissaire du gouvernement
qui a accès aussi bien aux assemblées générales qu'aux
séances du conseil d'administration et peut effectuer des
investigations sur pièces et sur place. Les autres contrôles
(Inspection des finances, tutelle) sont des controles
externes.

II - Le problème dit des "droits plus ~important~".


133 - Dans l'esprit de beaucoup d'auteurs (9), la
SEM se caractérise par des droits plus importants que l'Etat
doit avoir par rapport aux autres partenaires. Dans tous les
cas, le texte voltaïque ne semLle pas l'exiger. Il parle
seulement de contrôle administratif interne dérogatoire.
Selon ~. LAVIGNE, on ne peut parler d'économie mixte lorsque
l'Etat actionnaire a exactement les mêmes droits et pouvoirs
que l'actionnaire ordinaire; si la particjp~tion de l'Etat
à l'administration de la société ou à la direction n'est pas
proportionnellement plus importante ql:e sa p;:rticipatic:'n 1 il
n'y a pas d'économie mixte, il y a simple p12cel'".t:!nt d'ar'rent.

Pour M. Raymond ALLOU, l'Etat ou la c:::-llectivité


dans la SEM doit avoir des droits plus importants qu'un
actionnaire ordinaire et sa représentation à la jirection
doit être proportionnellement plus impcrtante que sa
participation financière.

(9) EJœrrples :
- ABERKANE (Hassen) : Encycl. Dalloz, Sociétés II, Ea:mc:roie Mixte,
1970
- Raynund ALIDU : La pratique des SEM, lib. du Journal des rotaires
et lÈs amcatar 1976, p. 19
- DUX>llIDUX : les SEM en Franœ et en Italie, IffiJ, 1963 p.80
- IAVIGm : Instituticns d'écorornie mixte, Jurisclasseur administratif,
fasc. 160, 1968, p. 5
- RIPER!' et ID8IDT : Traité du droit ccmœrcial, LG1J 1977, 9è Ed.
p. 998
- 126 -

Cette thèse est majoritaire dans la doctrine


française. Elle est défendue par des auteurs qui estiment
que les SEM sont des entreprises publiques du fait de ces
droits plus importants, les publicistes pour les faire entrer
dans l'objet de leurs études, les priva tistes pour les en
exclure.

134 - Cependant, il semble plus vrai de soutenir


avec M. BREDIN (10) que la SEM est une forme de société
permettant la collaboration du secteur public et du secteur
privé et que la non p~opo~tionnalité du capital et du pouvoi~
en e-!>t une con,~équeilce p~e-!>qu'ùlévitabfe mai-!> une conôéquenc.e
ôeulement. L'on pourrait même dire que quand elle n'est pas
organisée par les textes, c'est une question de fait qui
ne saurait être considérée comme un principe de droit.

135 - Même dans les SA classiques, un actionnaire


peut avec moins de 50 % des actions décider seul nans les
assemblées générales, nommer pr2sque tous les membres du
conseil d'administration par le "ubterfuge des honuQ,,"s de
paille si souvent dénoncé. On rencontre des cas 0n les
actionnaires majoritaires, du fait de leurs fonctions d'admi-
nistrateurs et des rémunérations et autres ava~~pges qui
peuvent en découler, soit aspirent l'essentiel J03 bénéFices
au détriment des minoritaires, soit refusent ~outc distribu-
tion de bénéfice pendant dt; nombreusps années (Il).

On peut même, en cherchant, rencontrer 3es sociétés


qui n'ont qu'un seul actionnaire soit parce que l'3s autres
ont reçu quelques titres afin que la loi soit formellement
respectée, soit parce que les titres étant au porteur, l'on
ne peut savoir qu'ils sont concentrés dans la main d'une

(10) BREDIN : L'entreprise publique et semi-publique et le droit privé,


LGDJ, 1957, p. 139
(11) Corn •• 22 Avril 1976,Ievue des sociétés, p. 480, note SChmidt: Deux
associés qui détiennent ensercble 95 % du capital d'une société et qui
pe~ivent des rémunérations et avantages divers versés par la rociété,
- 127 -

seule personne L'art. 9 de la loi du 24 Juillet 1966


prévoit qu'une société unipersonnel.e pourra exister pendant
un certain temps et peut-être plus longtemps qu'on ne le
pense (12).

Ces quelques exemples sont donnés dans le but de


montrer qu',it ne. 6ald pa~ êtJte. plu6 ex.-<-geant v,i~-à-vù de la
SEM qu'on ne. t'e.at v-<-6-à-vi6 de. la SA, alo~~ que la p~em,il~e.

e.-6t Ü-bU(l dl:.. /a. ae.c.onde (13).

III - Conclusion.
136 Il peut y avoir SEM du fait de la simple
participation majoritaire ou minoritaire de l'Etat (14). En
droit italien et en droit français (15) comme dans la
plupart des droits africains (16), les textes ne semblent pas
exiger de droj.ts plus imporf:.ants pour l'Etat pou: qu'il y
ai t SEM.

décident d1aqŒ' année depuis 20 2.PS d' affecter en résen-es la totalité


des ronsidérables bénéfices au detrl..Ill?l1t deé; rnimri ta're~. l\u ms r:orti-
culier, il s'agissait d'une s.l\.RL ffi3.j..s œl.a 2J.ur"lit pu '.!1<YJ'·e olus facile-
rrent se produire dans une SA.
(12) Voir en ce sens : GUYeN, Cours de droit, p. 409
(13) Sur la réali té dans les grandes SA, voir :
- RIPERI' : Aspects j uridiqœs du capitalisrre rrodeme 1 r~ Ed. 1 1951,
IIDJ· .
- Claude CHAMPAlD : Le p::>uvoir ci? concentra ion de 1.1 s,-)ciété Fur
actions, Sirey, 1962
- Jean PAIILU3SEA.U : La société anonyme, tecr;:èiqtlP- d'orc;anisation
de l'entreprise, Sirey, 1967
Dans cet ouvrage, PAILLU3SEA.U rrnntre la àUil'.ité· de b mndition
des ~nnaires, lesquels sont rép3rtis entre .Ll~S tailleurs de fonds
et les cmtrôlaires. L'affectio societati..s, qui r'~3ulte du [XJstulat
inexact de l'oorrogénéité des désirs, buts et volontés des associés, est
lui-même faussé.

(14) La p3rticipation se distingue du placerœnt par l'intention qu'a


le titulaire œ jouer un rôle actif dans la gesUon sociale.

(15) CUXJULOUX : Les SEM en Frarce et en Italie, LQ)J, 1963.

(16) Voir en e.xenple le cas du SENEG\L in les entreprises publiques en


Afrique Noire~ Tl,Pedone, p. 47 et suivantes.
- 128 -

En France s'agLssant des SEM locales, l'article 10


du décret 59 - 1201 du ~9 Octobre 1959 prévoit dans son
alinéa 3 que :
"la pILopolLt-ton de.,~ ILepILé-6entaYlu du dépa.ILtement au
de ta commune dan-6 le con-6e-tl d'a.dm-tni~tILat-ton ou le-6 oILga.ne-6
de diILect-to n ne p eut dépa.6~ eIL c elle du mo ntant no minai de-6
act-ton-6 attILiéuéM au dépahtement ou à la commune pa.IL ILappolLt
au c. ap-i ta! ~ 0 do' a_t" (17).

Ce texte se passe de commentaires.

137 - Dans la pratique, en Haute-Volta, on


rencontre toutes sortes d'hypothèses:
- une représentation proportionnelle des deux
secteurs,
- W1e représen to. tion plus que proportionnelle de
l'Etat,
- W1e représentation plus que proportionnelle du
partenaire de l'Etat (ou des partenaires) cependant que le
rôle effectif joué par chacun n'est pas intimement lié à
sa représentation majoritail:e dU conseil d'adm.cnistration
ou aux assemblées générales.

En revanche, il est parfaitement cornr,-éhensibl;


qu'il n'y ait SEM que quand l'Etù.t participe eEf.-,';tivemcnt
à la gestion. En effet, l'idée fondamentale dans :~ SEM,
c'est la collaboration du secteur public et èu seç~eur

privé dans la gestion. Comment pourrait-elle exister si l'un


des secteurs fait défaut au conseil d'administration? C'est
pour préserver cette association et collaboration que la loi
française nO 49 - 985 du 25 Juillet 1949, avait prévu que
quel que puisse. être le montant de sa participation, le
nombre de sièges réservés au conseil d'administration à
l'Etat ne pouvait être supérieur aux 2/3 de l'ensemble des
sièges du conseil.

(17) Ule disposition similaire pour les SEM françaises dites nationales
est prévue par la loi du 25 Juillet 1949 rrodifiant le décret du 30
OCtcDre 1935 •
- 129 -

138 - Il reste qu'en droit voltaïque, la différence


est faite entre la participation ~ajoritaire ou minoritaire
et la SEM. Deux t.extes. différent _; - respectivement l'o.rdon-
nance 74/ü56/pres.!MF et l'ordonnanc~ 74/GS7!Pres./MF, toutes
du 26 AoOt 1974 - organisent leurs régi~es. On peut noter
comme diff6rences frappantes entre les deux le fai.t que la
SEM est créée par décret, les grandes décisions telles
nomination ou révocation du P.D.G. doivent être approuvées
les actions y sont divisées en deux catégories A et B, le corn
missaire du gouvernement a un 'Je. to ; les règles concernant
la nominatLon des commissaires aux comptes ne SI)nt pas leE,
mêmes1lorsque la partici),ation atteint au moins le tiers
du capi tal social, le réc'ime applicable se rappl.'oche de
celui des SEM. Dans la p atique les choses sont beaucoup
moins tranch.ées.

l'.près avoir vu qu'il fallait une participation de


l'Etat actionnariale ou obU.ga têlire mais en fait seulement
actionnariale (18) et un certain contrale dérogatoire que
nous avons essayé de 'préci~cr, iJ faut cherch,.r quels sont
les partenaires gui peuvent s'associer dans une SEM.

i..lll_ - Les partenaires de l~ SEM.


139 - C'est l'article 2 de l'ordonnance qui
indique les personnes qui peuvent s'associer d,"lns une SEH.
Il dispose :

"Peuvent s'associer::;' l'Etat et aux coUectivités


publiques pour la constitution de SEM à. participation majori-
taire ou minoritaire de la puissance publique,
-toute. personne physiqup. 0'1 morale de droit privé
vol taique,
- toute SEM déjà constitu,:",
- toute personnu morale ou physique ,~trangère ou
de droit international."

(18) Le fait qu'il ait é~ prévu que l'Eta.t pourr~it être obligataire
peut s'expliquer cE deux manières:
- soit par le "oopiage",
- soit p."lr pruœnce et prévision, l'Etat pouvant 'U1 jour l'.'oir envie
de faire joœr ces dispositions.
- 130 -

L'article 5 ajoute qu'une SEM est v~lablemenL

constituée si elle groupe au moins deux personnes physiques


ou morales dont l'une est l'Etat ou une collectivité publique
et l'autre une personne physique ou morale de droit privé ou
international.

On peut distinguer d'une part les associés publics


de droit voltaïque, d'autre part les autres personnes.

l - Les personnes publiques de droit voltaïque.


140 - Ce sont, selon les textes, l'Etat et les collecti-
vités publiques voltaïques.

En fait, les SEM sont essentiellement constituées


avec l'Etat voltaïque. Ceci s'explique par le peu d'autonomie
de nos collectivités surtout en matière financière, au moins
en ce qui concerne les collectivités locales et peut-être
aussi par le fait qu'elles recourraient aux modes classiques
de gestion : régie, concession.

Le terme de collectivité publique appelle quelques


explications. La collectivité est définie comme un groupement
de personnes. Dans ce sens seraient des collectivités
publiques les communes, les départements et les divisions
administratives ayant une base territoriale regroupant une
population donnée si elles bénéficient de la personnalité
morale et de l'autonomie financière. Des discussions avec
des directeurs de service, il ressort qu'il faut accorder un
sens plus large au terme de collectivité publique et y inclure
les établissements publics qui pourraient être qualifiés de
collectivités publiques spécialisées. Les personnes publiques
nécessaires à la constitution de SEM et qui pourront de ce
fait détenir des actions du groupe A sont l'Etat, les
communes, les départements et les établissements publics.
En France, on considère en général que la seule présence
d'établissements publics n'entraine pas l'économie mixte.

S'il existait des sociétés d'Etat ou des sociétés


- 134 -

nécessaire de signer une convention. C'est le cas notan@ent


de l'Algérie (21 bis) et de bien d'autres Etats, surtout
su r~clamant du socialisme.

Tout cela diversifie à l'extrême les possibilités


de collobaration ct étend, à la limite du relâchement de la
notion, les hypothèses d'économie mixte. Mais l'article 5 de
l'ordonnance semble exclure nettement l'hypothèse d'une SEM,
de droit voltaïque, regroupant l'Etat voltaïque et un Etat
étranger.

~L_~~~_E~r~Q~~~~_~Qrèl~~_9~_9EQ!E_!~!~E~~E~Q~~!·
146 - En l'absence de précision, il peut s'agir
aussi bien d'organisations internationales à vocation uni-
verselle que d'organisations à vocation régionale. Sur ce
plan la BIRD (Banque Internationale pour la Reconstruction
et le Développement) et la SFI (Société Financière Interna-
tionale) semblent être les plus actives. La BIRD intervient
uniquement par des prêts. C'est ainsi qu'elle a financé pour
une large part la participation de l'Etat voltaïque dans la
SOMITAM (Société minière de Tarnbao). La SFI peut, elle,
prendre des participations mais elle exige en général que
le rôle des organismes publics soit effacé.

Toute une foule d'organismes sont à classer dans


cette catégorie, du fait de la possibilité, au moins théorique,
qui leur est laissée de prendre des participations. Ainsi,
par exemple, le Fonds de Solidarité, institution financière
spécialisée (dotée de la personnalité morale) de la CEAO,
créée en 1973 et dont la Haute-Volta est mpmbre, pourrait
comme le lui permet l'annexe M du traité, conSituer une SEM
avec l'Etat voltalque. En pratique, ce fonds s. limite pour
le moment à accorder sa garantie aux emprunts des Etats
membres (Côte-d'Ivoire, Haute-Volta, Mali, Mauritanie, Niger
et Sénégal).

(21 bis) Christian HABERLI, précité, p. 217


- 135 -

,
\
LES PARTENAIRES ASSOCIES DAl~S LA SEM
1i
(Répartition du capital de quelques SEM) f

1
l - Banque l~ationale de Développement (BND).
1
f
Le capital de 13. Banque s'éli'vc à 1 100 millions
de FCFA réparti en 110 000 actions de la 000 F.

Actionnaires ~2~E~_9~~~~~9Q~ ~·lontant %


------------ -------
Eta t vol taïque 60 000 600 000 000 54,55
Clisse de Stabilisa tion la 000 100 000 000 9,09
BCEAO la 000 100 000 000 9,09 1
CCCE 10 000 100 000 000 9,09
DEG la 000 100 000 000 9,09
CNDI la 000 100 000 000 9,09

'rotaI 110 000 1 100 000 000 100 %

II - Société Minière de Tambao (SOMITAM).

Toujours en projet. Le capital est évalué selon


les sources à 450 000 000 ou 9 000 000 000. La répartition en
pourcentage qui ne semble pas avoir évolué depuis sa fixatjon
est suivante:
Etat voltaïque: 51 %
L'Association des ferro-alliages du Japon 30 %
L'Exporta tion und Bergbau (RFA) 9 %
L'Union Carbide Corporôtion (USA) 7 ~

Société du Manganèse de France : 3 %

III - Société des Fibres Textiles (SOFITEX).

Elle est issue de la transformation de la Compa-


1
gnie Française pour le Développement des Textiles (CFDT),
laquelle fonctionnait depuis 1970 en tant qu'association en 11
1
1
participation entre la Haute-Volta et la CFDT. l
r
Le capital de 1 100 000 000 FCFA est réparti comme suit
Etat voltaïque 55 % 1,
CFDT 44 %
Privés voltaq~es 1 %
Pour le moment aucun organisme ùe cette ci.ltégorie
ne semble déteni r do participations dans 1 es S:S~ vol taïques.
Ceci confirme l'idée selon lLHjuelle l (~S invL"jtissClltl'I1t~j onl
tendance à se concentrer dans certains U"ys, ccux ljlJi "Olll

le "moins en retard" et où l ' infrastructure existante perrnet

tant des garanties sérieuses de bonne fin (22).

III - Conclusion.
147 - Il ressort de ces développon~nts sur les
partenaires de l'Etat dans la SEM que l'Etat a prévu un large
éventail afin de recevoir la contribution de tous ceux qui
vouoraient collaborer avec lui mais il semble aussi qu'o'l~re

la contribution financière l'Etat a voulu que ses partelldires


soient des techniciens, des gestionnaires, des possédants de
know-how. En effet, il y a d'une part l'Etat (ou les collec-
tivités publiques), d'autre part les personnes ûe droit ~rivé

ou international. Ce sont les partenaires obligatoires d'une


SEM. A litre subsidiaire, il pourrait y avoir une soci('l,-'
ù'Etat ou une société nationalisée s'il en existait.

Ceci exclut nettement la possibilité d'existence


de SEt-1 comprenant uniquement des personnes publiques, contrai-
rement au droit français (23). DAns de telles SEM, il n'y
aurait pas collabora~ion du secteur public et du secteur

(22) Voir sur œ point COlloque international, précité, p. 222 et


MILID<D, thèse précitée, p. 370 à 373
(23) En Franœ, pour tourner la lourdeur, mais aussi la, rigueur des règles
du droit public, les collectivités locales oonstituent des Sfl1 :
- soi t entre elles
- soit avœ CCll11lE "partenaires privés" des dérrJ..mbrerœnts des Caisses
publiques (SCET, SCIC, ••. ). Ce qui est cri tiqué par œrtains auteurs
p:u-ce que <x>nsti tuant des dérœrrbrerœnts de l'administration non soumises
entièraœnt au droit public (Fabre, !-brin, Seriev.x: Les sociétés locales
d'é=romie mixte et leur contrôle, Berger-Levrault, 1963) et approuvé par
d'autres parœ que fonmle souple, efficace et f€TITl2ttant lli1e plus grande
autonomie aux collectivités et la colld1..Dration entre elles (Conf.
COnclusion de CUXHCIr : Les SEM et l'arrénagerrent du te= i toire, Bergcr-
Levrault, 1966).
- 137 -

S E ~1 1

'l' AI3LEAU S E M S E 11 dans les p:1Y'o


COMPARA T l F . en en d'AFill(UE NcirE
HAu:rE -WLTA FRANCE franm[X1one

Existence d'un texte généra! - +


+
pour toutes les SEM

Forme SA imposée ou + + +
toujours adoptée

Participation publique
- + +
minimum exigée (la %)

La participation financière - +
+
i
suffit pour qu'il y ait SEI1

Possibilité qu'il Y ait


moins de 7 actionnaires
+ - V
(pour les SE.~
locales au no ns)

SE~1 de personnES publiques


possible
- + V

Division des actions en 2


groupes A et B
+ + V
(au noins pou
les SEM local s)

Existence d'un conunissaire -


+ +
du gouvernement quelque soit
le montant participation

Existence contrôle parle-


- + -
mentaire prévue

Nature : Personne morale


+ + +
de droit privé

+ OUI
= NON
V = Variable
Pour l'ensemble des pays d'Afrique ~oire, il s'agit de la solu-
tion généralement adoptée par les Etats.
- ]"3 f3

privé et du même coup disparaitrait l'une des justificdtions


de la SEM. l;n effet, "à la basl; du contrat d'économie mixte,
il y a ce postulat qu'une gestion ussur0e par un orgdllisme
privé avec une garantie publique, doit être moins onéreuse
qu'une gestion purement privée et plus efficace qu'une gestion
purement publique" (24). En effet, la SEM n'est pas la
meilleure formule dans tous les cas et il conviendrait donc
qu'une étude préalable soit faite avant l'adoption de telle
ou telle formule. Evidemment si l'hypothèse de collaboration
avec des partenaires privés est retenue au départ, il n'est
plus utile de procéder ~ des études.

Mais quelle est la nature juridique rie la SEM,


maintenant qu'elle a été définie?

Section II - La nature juridique de la SEM.


148 - Toutes les SEM en Haute-Volta sont soumises
à l'ordo portant statut général des SEM. Il paraît intéressant
avant d'aborder la question de la nature juridique, d'appré-
cier l'opportunité de ce statut unique.

§ 1 L'opportunité d'un statut unique des SEM.


149 - Le statut unique n'est pas le propre de la
Haute-Volta. En effet,la plupart des pays africains franco-
phones connaissent un statut unique des SEM parce que la
politique des SEM est née de manière moins pragmatique qu'en
France. La comparaison est donc à faire avec le droit fran-
çais qui ne connait pas de statut unique applicable à toutes
les SEM.

Pour certains auteurs, il est compréhensible,voire


souhaitable,qu'il n'y ait pas un statut unique pour "toutes
cette série de sociétés dont la signification et les buts sont
si différents" (25).

(24) F7\BRE, M:lRIN, SERIEYX, ouvrage précité, p. 45


(25) Voir rûtamœnt Roge~ TAClIND, précité, p. 237
- 139 -

D'autres, au contraire, sont pour un statut unique (26)


mais qui s'appliquerait à l'ensemble des entreprises publi-
ques dont font partie les SEM, du moins celles où l'Etat est
majoritaire (27). Mais un tel statut serait particulièrement
difficile à élaborer dans la mesure où il regrouperait des
entreprises relevant de différentes catégories juridiques :
établissements publics, sociétés nationalisées, SEM. Il est
symptomatique de noter que le projet gouvernemental du 31
Décembre 1948 sur le statut général des entreprises publiques
et le rapport de la conunission des affaires économiques
n'ont pas eu de suite (28). En fait, les arguments invoqués
contre un statut général ne sont pas convaincants quand ils
s'adressent à une seule forme juridique telle la SEM.
S'agissant de la diversité des situations entre les SEM, il
en est de même pour les SA dont le capital, le chiffre
d'affaires, le nombre de salariés, les bénéfices ... peuvent
varier considérablement. Cela ne les empêche pas d'être
toutes soumises à lü règlementation des SA. En outre, le
statut apporte clarté et simplicité, ce qui est d'un grand
intérêt pratique, et il ne détermine pas tout. C'est pour
cela que l'ordonnance prévoit les "statuts particuliers",
c'est-à-dire les statuts tels qu'ils existent dans toutes
les sociétés,qui pourvoiront pour le reste.

Il ressort de tout cela que l'existence d'un statut


unique des SEM est bénéfique. Mais cela ne résoud en rien la
question de la nature juridique.

(26) voir notamœnt


- J.O. BREDIN, précité
- DELlON : Le statut des entreprises publiques, Berger-Levrault 1963
- HOUrn : ra gestion des entreprises publ iqœs et les ITÉthodes du
droit oorrrrercial, Archives de fhilosopue du droit, 1952, p. 79 à 107
(27) Selon HOUIN précité, p. 102, "il serait souhaitable, siron de
suppr:ilœr, du noins d'unifier les dérogatiDns que le statut desentœpriscs
publiques apporte au droit oorrmun".
(28) La plupart des auteurs par exemple BREDIN donnent quelques infonra-
tians sur le projet g:::>uvernerœntal et sur le rapport BF.ANCER au Conseil
Eoonaniqœ.
14U

§ II - La nature juridique de la SF~.

150 - Pour ce qui est de la nature juridique, la


question peut paraitre simple puisqu'il s'agit de dire si
les SEM sont des personnes morales de droit privé ou des
personnes morales de droit public. Pourtant, à ce sujet,
s'est instaurée une contreverse doctrinale (1). L'approfondis-
sement du problème requiert la distinction de l'aspect éconür"i'
que (II) et de l'aspect juridique (III).

l - La contreverse doctrinale.
151 - Pour nombre d'auteurs, les ~EM sont non
seulement des entreprises publiques mais même des personnes
morales publiques même si l'affirmation n'est jamais très
nette, du fait des règles dérogatoires qu'elles connaissent
par rapport au droit commun commercial, de la force réelle
de l'Etat dans ces sociétés (29). Lursque l'Etat est majori-
taire, il n'existe aucun doute selon eux. Mais il pourrait
en être ainsi même si l'Etat est minoritaire du fait des
dérogations (par exemple les actions à vote plural, la
"surreprésentation" au conseil d'administration) et des
contrôles.

D'autres auteurs (30) sont d'avis que ces sociétés


sont des personnes morales de droit privé : ce sont des SA
fonctionnant selon les cadres du droit privé et ceci confor-
mément à la volonté des pouvoirs publics.

(29) Voir à titre d'exemples bien que les opinions ne soient p:is forcéIrent
ni tranchées, ni très explicites :
- BREDIN, préei té
- DELleN : Le statut des entreprises publiques, précité
- IAG\IDE : De la société anonyrre à l'entreprise publique, Mélanges
RIPER!', LmJ, 1950, II, p. 296 - 318
- RIPERT et IDBLCYr : Traité de droit oomœrcial, Tl, LGl1J, 1977
- TAG\ND, préeité •
(30) - Rayrrond AllDU, préei té
- Georges VEDEL, préeité
- Marcel WALINE : Précis de droit administratif, précité
- Et inpliciterœnt le projet g:>lwerœmental de 1948 sur le statut
général des entreprises publiques dans la rœsure cil i l excluait les SEM
de son champ d'application
- 141 -

Enfin, certains auteurs (31) sont d'un avis


beaucoup plus nuancé, qui conc~dent le caract~re Je droit
privé tout en en dénonçant la fictivité ou le caractère
inadapté.

Pour aller plus loin, il est possible d'adopter


une distinction, peut-être artificielle, entre l'aspect écono-
mique du problème et son aspect juridique.

II - Sur le plan économique.


152 - Economiquement, l'on peut tenir compte d'un
certain nombre d'éléments: montant de la participation par
rapport au capital social, dispersion des titres dans le
public, clauses statutaires imposées ou non, rôle effectif
et influence réelle de chaque partenaire dans le fonctionne-
ment de la société notamment compte tenu de sa plus ou !Joins
grande mai trise de la techn,)logie et des teclmiques de
gestion, accords extra-statutaires ...

De ce point de vue et surtout à partir du critère


de la participation financière, on pourrait distinguer d'une
part les entreprises publiques à participation privée où en
général il y aura une participation majoritaire de celui-ci
dans le capital et une influence prépondérante dans les
organes de gestion, d'autre part les entreprises privées à

(31) Voir :
- Hassen ABERKANE Encyclopédie Dalloz, Sociétés II (E.P.)
Ecooomie mixte, 1970
- R. HOUIN, article précité
- André DE IAUBADERE : Traité de droit administratif, T4, 3è Ed.,
1977, L<DJ, p. 223 et suivantes
A la page 226, i l est écrit: "Le premier caractère de la société
dt économie mixte gu' i l convient de me.tiJLe en ltelie6 Mt ô a natu!te de
peJu.>onne mo.lU:!le de dJwd pltivé et plUA ôpécialement de Mciété. Qœls
que soient en effet, a:mne on va le voir, le CaJl.a.UèJte généJnfement 6~t<.6
de cet habilll1!3e de dJwd pJlJ..vé et lu déMgation/, appo!t:téM dan;., Mn CM
Illi dJwd commu.n commeJtcial, la nature de société.de droit privée (sic),
issue de la fome nêrœ adcptée, est certaine et entraine naturellerœnt de
très ~rtantes ex>nséquences que l'on peut résurœr ainsi : dans toute la
rresure où i l n'y est pas dérogé par des textes, c'est la législation et
le droit des sxiétés gui régissent la société d'éex>oomie mixte et son
fonctionnement" .
- 1 -12 -

participation publique dans la situation inverse (32).

En France, il est extrêmement important de savoir


quand est-ce une SEM est une entreprise publique (ou à
quel moment elle cesse de l'être). L'intérêt, c'est qu'il
existe des textes qui visent globalement les .entreprises
publiques et selon l'article 34 de la constitution française
de 1958, la loi fixe les règles concernant les nationalisa-
tions d'entreprises et les transferts de propriété d'entre-
prises du secteur public au secteur privé. On s'est surtout
posé la question de savoir s'il n'y avait pas "dénatiollalisa-
tion" ou transfert du secteur public au secteur privé notam-
munt lorsqu'une partie des titres déjà détenus par l'Etat
est retrocédée ou encore en cas de créations de filiales
lesquelles deviennent si fréquentes au point que l'on parI,
de redéploiement des entreprises publiques, de nationalisa ions
silencieuses etc ... Sur ce point, le Conseil d'Etat a eu à
préciser sa position dans deux arrêts du 24 Novembre 1978
(Voir AJDA, Mars 1979, p. 42 et sui vantes) : sont des
entreprises publiques non seulement celles qui appartienne,1t
en totalité à l'Etat et à d'autres personnes publiques, malS
également celles où elles ont la lllajorité du capital et de;
sièges dans l'organe délibérant qu'il s'agisse de sociétés
dépendant directement de ces personnes, de leurs filiales,
ou de filiales malgré le relâchement en cascade des contrôLes
étatiques. Tant que l'entreprise existante ou à créer rest!
dans le secteur public (cession partielle de titres ou
création de filiales), le pouvoir règlementaire est compétnt
pour l'opérer.

En Haute-Volta, la question de savoir quand il y a


entreprise publique revêt moins d'intérêt: en général les
textes n'utilisent pas l'expression entreprises publiques --
ils visent les SEM mais dans ce cas sans précision de la
proportion de capital détenu par les personnes publiques - ,

(32) Cette analyse rejoint le rapp:lrt BRANGER au Conseil Eoonornique et


celles d'auteurs oorrrœ ;
- DELIœ : La rotion d'entrepris,e publique, AIDA, 1979, ne 4 p. 3-19
- 143 -

d'autre part, on doit tirer de l'ordonnance que les prises de


participa tions comme toutes les opéra ti.ons n' entrainant pas
de modifications statutaires .sont de la compétence des organes
sociaux selon le droit commun sans qu'il soit nécessaire
qu'intervienne un décret (ou un arrêté ministériel ou inter-
ministériel) •

Mais même en adoptant ce raisonnement/bien que


l'hypothèse soit assez théorique, il n'est pas inimaginable
que les partenaires puissent avoir des participations de
même montant (33) et exercent une influence à peu près égale,
ce qui conduirait à la conclusion que la SEM est une entrepri-
se mixte (33 bis) semi-publique ou semi-privée, ce qui
revient au même - qui permet la collaboration du secteur
public et du secteur privé d'où son nom de SEM (34).

III - Sur le plan juridique.


153 - D'un point de vue juridiqu[3, pour résoudre
la question de la nature de la SEM, on ne peut s'en tenir
à cette mixité. Rien, en effet, n'oblige les SEM à être des
sociétés de nature mixte d'autan t que la nature doit permettre
de résoudre certains problèmes, dans le silence des textes,
tels ceux de compétence des tribunaux et du droit applicable.

- DE IAlElIDERE : Traité, tare 4, précité, p. 227


- 'm~, précité, p. 241 et suivantes

(33) Voir J .P. BErnIN, précité, p. 129 - 147


(33 bis) I.e terne d'entreprise mixte serrb1e être réservé à des entreprises
ne pouvant être qualifiées juridiqœrœnt de SEM telles les filiales Œ~
SEM.
(34) La rerrarque de Frédéric-François MARSAL (I.e dépérisserœnt des
entreprises publiques, calmann ~vy, 1973, p. 321) selon laqœlle "il
devient de plus en plus banal de constater que la .propriété des noyens
de prodocti01 :iJTp:;Jrte 1TOÎl1S que leur OOITbinaison" réduit l'intérêt d' Lme
telle analyse. Voir aussi GUYON, Eo::momica, 1980, précité, nO 215.
- 144 -

[Il F~an~e, la ju~i4p~uden~e ~e~onnait le ~a~a~t~~e p~iv~ de~

SEM et retient la compétence des tribunaux de l'ordre


judiciaire (tribunaux civils, tribunal de commerce, Conseil
des Prudhommes) de même que l'application du droit commun.
On peut penser que les tribunaux voltalques, saisis, tranche-
ront dans le même sens dans la mesure où les textes se
réfèrent au droit commun. Ces questions selJont approfondies
dans la deuxième partie (particulièrement au titre II).

154 - En même temps que la nature permet de


résoudre les problèmes de compétence, la compétence est révé-
latrice de la nature. Il est possible de conclure que les SEM
sont des personnes morales privées (non fictives et non artifi-
cielles) si l'on considère le ~~gime ju~idique de ba~e et
{'intention du l~gi~lateu~. En effet, comme l'avouait M. De
LAUBADERE (35), la nature privée ne fait pas de doute et d'ell~

découle d'importantes conséquences qu'il a ainsi résumées:

"dan~ toute la me~u~e on il n'y e&t pa~ d~~og~ pa~

de~ texte~, ~'e~t la légi~lation et le d~oit de~ ~o~i~té~


qu~ ~égi~~ent la ~o~i~té d'é~OHomie mixte_ et ~on 60f1~tioHne­

ment" .

(35) œ lAUBADERE, précité, T4 p. 226


L'ouvrage de r-1. Jean-Paul NEGRIN : L'interventioo des persormes
norales de droit privé dans l'action administrative, IffiJ, 1971, (363 p.)
est une grande c01tributi01 à la détermination de la nature "des institu-
tions amstituéés en la fODre d'une personne norale de droit privé" ainsi
qœ du droit qui leur est applicable. L'étude de la jurispruœnce qu'il
entreprend dans les pages 35 et suivantes nontre qœ celle-ci s'en tient
aux qualifications du législateur. Il reproche à certains auteurs - en
fait ils sont Jl)rrbreux - de présenter leurs positions persormelles qui
peuvent être défendues de lege ferenda oornœ les positions de lege lata.
Citant HAURIOU, i l IIDntre qœ "l'ana1yu jutUdique doit ~e ûtue~
non pal> au niveau du 6i~ pOuMuiviu, m~ à cel-ui du moyen~ util;û~"
(p. 161).
- 145 -

c'est donc dire que les SEM sont en principe


soumises au droit commun commercial. Juridiquement, cc .oont:
(>5 ILègle.o de. pIL.ülcipe, "cette compétence'èé!;iduelle" qui
déteILminent la naiuILe et non pas celles qui s'appliquent
à titre dérogatoire. Or l'ordonnance voltaïque, outre qu'elle
réserve l'application du droit commun pour le surplus, semble
trancher implicitement la question de la nature de la. SEM (36)

155 - L'Etat entrant dans la SEM, laisse au


vestiaire beaucoup de ses prérogatives même si sa situation
ne peut être assimilée à celle d'un actionnaire ordinaire (37)
Il ne pouvait en être autrement puisque c'est en raison de sa
nature privée dont découle sa souplesse que l'Etat entre dans
la SEM. La particularité de la SEM, c'est de rester privée :
l'Etat chelLche a !;'explLimelL paIL de!; ILègle!; et technique!; du
dlLoit pILivL

Les règles de base au niveau de la structure sont


celles des SA ( 38) ; celles de ses relations sont les
règles applicables aux commerçants. Mais il reste à expliquer
le pourquoi des règles dérogatoires qu'apporte l'ordonnance
portant statut général des SEM.

(36) L'article 2 de l'ordo pose qu'une SEM peut être o::mstituée entre
l'Etat et une SEM.
L'article 5 ajoute qu'il ya SEM si d'une part il ya l'Etat, d'autre
part une peroonne de droit privé ou internationaL Nous pensons qu'il y
a là affinration inplicite du caractère privé de la SEM (pu.üque. la SEM
n'ut pal> Me. peMOllne. de. dJLoU inteJtna;t[onal).
(37) Selon R. HOUIN[o.Jl..ticle. pILécUé, p. 87), "lu dJLoiù conQéILM a l'Etat
actionYllLVte. ne .sont pM incomp<LÜblM avec le. plL-inupe de l'égaLUé de.J.>
al>MUÛ ; ce plL-inc-<-pe. ûgn-i.6ie. .shnple.ment qu'auClln MMcié ne peut êtlLe
pJLivé. du dtwU de pOJtlic-i.pe.JL aux bé.né.6ice.s, aux pVLtM ou a la geJ.>tion
ma-iJ.> l' Ue.ndue. du dtwU de. chaquf' a.s.soué. peut ê:tJl.e vaJL-i.able".
Voir aussi Jean PAITLLSSEAU (ouvra~ précité) particulièœrrent les
développenents rrontrant l'inexactitude du pœtulat de l'hoIrogénéité œs
intérêts, désirs, buts et volontés des associés et, corrélativerœnt de
la conœption classique de l'affectio societatis dans la granœ SA.
(38) Voir au niveau d'ensatble :
- DELlON : Les stroctures des entreprises publiques, RFAP, 1977,
nO 4, p. 7 - 16
- DE:LION : La rotion d'entreprise publique. AIDA, 1979, nO 4, p. 3-19
- 14 li -

156 - Il nous a semblé que malgré la diversi té


cles intérêts que ces règles dérogatoires peuvent pr{'~;"nlcr

ou protéger, elles s'expliquaient essentiellement d'une part


par le fait que l'Etat (et les personnes publiques) est
astreint à des règles particulières, d'autre ~art et surtout
par la nature particulière de l'Etat dont les intérêts sont
exprimés par des tiers. Ce6 ne vi6ent pa6 tant a
~~gle6

p~ot~ge~ l'Etat ~ont~e 6e6 ~oa~tionnai~e6 Qu'a le phot~ge~

cont~e la mauvai6c exp~e66ion de 6a volont~ pa~ 6c6 h~p~~6en­

tant6. Autrement, il serait difficile d'expliquer la superpo-


sition des contrôles quand l'Etat est majoritaire en capital,
au conseil d'administration et dans les assemblées générales
( 39) •

157 - En conclusion, l'on peut dire avec M. WALINE


(40) que si économiquement les SEM sont des entreprises dites
d'économie mixte, juridiquement ce sont toujours des sociétés
commerciales non seulement par leur organisation interne
mais surtout pour tout ce qui concerne les relations avec
les tiers, clients, fournisseurs i tout cela est régi par le
droi t commercial et l'on doit faire abstraction de la circons-
tance, sans doute importante, qu'un actionnaire voire le prin-
cipal actionnaire, se trouve être l'Etat.

"L'outil ne change pas de nature avec l'ouvrier qui


l'utilise, même si le résultat est très différent selon la
main plus ou moins habile qui l'emploie " (41). Cela ne revient
pas du tout à nier l'existence de règles dérogatoires (et leur
ampleur) que l'étude des règles applicables va revéler.

(39) D'ailleurs en France, œrtains contrôles n'existent aue si l'Etat ou


les colloctivités publiques détiennent au noins 50 % du capital social.
(40) M:rrcel WALlNE : Droit administratif, Edition Sirey, 1959, p. 358
(41) Claude DlIDULOUX : Les SD1 en France et en Italie, LG)J, 1963, p. 89
-- 1·17 -

DEUXIEME PARTIE

LES REGLES APPLICABLES AUX SEM

LE PRINCIPE DU DROIT COMMUN COMMERCIAL

158 - L'intervention de l'Etat ne modifie pas la


nature juridique de la SEM. En revanche, le régime juridique
applicable -fond du droit- peut être affecté plus ou moins
profondément (1). Il reste que l'on peut poser qu'en principe
le droit commun commercial applicable à la SA régit la SEM et
ceci conformément à l'ord 74-57. S'agissant du fonctionnement
(Titre II), ce droit commun ne connaît d'ailleurs pas de déro-
gations sérieuses. Il n'en est pas de même en ce qui concerne
la constitution et l'organisation des SEM (Titre 1) où les
règles dérogeant au droit commun sont nombreuses. Certes, cela
créé une originalité des SEM, mais il ne faudrait pas exagé-
rer ces différences, car bien des dérogations -par exemple,
de valeur nominale des actions, de modalités de libération
des titres- sont mineures et il est fort possible qu'en cas
de réforme du droit des sociétés, elles soient étendues à
toutes les SA.

(1) Jean Paul NEGRIN : L'inteIVention des personnes norales de droit pri-
vé dans l'action administrative, UIDJ, 1971 (bib.D.Public) 363 p.
Tout l'ouvrage est une dêrronstr'<3tion de la nature vraiment privée des ins-
ti tutions en la fome d' une personne norale de droit privé lli.3œ s'il ar-
ri \le qœ le rég:i1œ juridiqœ errprunte au droi t public -
- 148 -

TITRE l

LA CON!,TI,!,~'T'ION ET L'ORGANISATION DES SEM-=---.!2~)Ml\INE DE


L'ORIGINALITE

159 - L'originalité est entendue ici comme consé-


quence des dérogations apportées au régime juridique par
l'ordonnance.

Elle sera appréciée d'abord par rapport aux SA or-


dinaires, ensuite et si possible par rapport aux simples par-
ticipations (1) et aux SEM dans d'autres pays.

Afin de donner une idée plus générale du droit ap-


plicable, les développements ne seront pa,; uniquement consa-
crés aux dérogations, mais s'efforceront de déterminer les
règles du droit commun qui les complètent (2).

En raison de l'importance du décret de créatio~ (3),


la SEM apparaît dans sa création comme une affaire du gouver-
nement (ch 1).

L'or'1anisation est caract.érisée par la participa-


tion administr tive dans les organes et par l'existence ~'or­

ganes de contI ,les (ch II)

(1) Quand la participation des personnes rrorales de droit public atteint le


tiers du capital, le rêgiIre juridique de la scx::iété devient p:Jur une lar-
ge part serrblable à celui de la SEM.

(2) ceci afin de ne pas donner l'inpression, d' ailleurs inexacte, que le
réq:iJœ juridique ne a:::rrporte que des dérogations.

(3) On trouvera des exerrples de décrets de création dans les annexes.


- 149 -

CHAPITRE l

LA CREATIO,j DE LA SEM, UNE AFFAIRE DU GOUVERNEMENT

IGO - Le terme de création cOTlvient mieux pour dé-


crire la na.ssance d'une SEM par rapport à celui de consti-
tution, car il arrive -assez souvent en prdtique- que celle~i

naisse d'uné société déjà constituée.

161 - La création de la SEM dépend essentiellement,


en droit, du gouvernement puisqu'il n'y a pas de SEM sans dé-
~ret de création, au moins sur un plan théorique. Or, celui-
ci est pris par le gouvernement en conseil des Ministres (1).
Il est pris en fonction d'une certaine participation 'action-
nariale" ou obligataire dont aucun montant n'est précisé. Il
n'y a donc pas de minimum exigé. C'est ce décret qui fera que
la société déjà existante ou à créer (toutes les formalités de
constitutions ne sont pas encore remplies) sera une SEM.

COTI@e il a été précisé plus haut, ce décret consti-


tue un critère essentiel de l'existence d'une SEM et il a
l'avantage de la clarté. On pourrait d'ailleurs penser qu'un
tel critère va dans le sens de l'évolution générale du droit
des affaires qui tire des conséquences importantes de critères

(I) ce décret, ,d'après l'article 3 de l'ord., définit l'objet de la so-


ciété et désignè :
- le ou les ministres qui seront chargés de suivre le fonct-wnnenent de
la société pour le <XlIllpte du gouvernerœnt, de lui en rendre compte an-
nuellerrent et éventuellerœnt de le représenter pour l'élaboration ou la
nodification des statuts ; i l définit le rôle des ministres qui sont
appelés "ministres directerœnt intéressés" ;

le ou les représentants aux asserrblées générales de chacun des aSSOCles


publics autres que les collectivités territoriales et leurs suppléants.

Les représentants aux asserrblées générales des collectivités terri torialEs


ainsi que leurs suppléants sont désignés par délibéra tion de leur conseil
parmi les élus ou les agents de la collectivité en cause ; ces délibéra-
tions sont soumises à l'approbation de l' autori té de tutelle.
1';0 -

purement formels (2).

162 - Ce décret ne constitue cependant pas tout


dans la création d'une SEM. 'Il Y a en effet deux modalités de
création d'une SEM: la création en raccourci par la trans-
formation d'une société préexistante, la création ab initio
ou ex nihilo où la société nait avec le caractère d'économie
mixte. Sur le plan juridique, l'appréciation doit se faire à
partir du décret de création. Dit-il qu'une société existante
devient une SEM, alors on est en présence de la première des
modalités. Intervient-il avant la naissance juridique de la
société, à ce moment l'on est en présence de la seconde mo-
dali té.

En pratique, on constate que la première modalité


est également fréquemment utilisée. Sur le plan économique,
ceci est critiquable. Au lieu d'accroître la capacité de pro-
duction de l'économie nationale en créant de nouvelles acti-
vités, donc de nouveaux emplois, l'Etat se contente de prendre
des participations dans les sociétés existantes. Certes, la
SEM peut constituer un mode de gestion supérieur et il peut
être important et urgent de transformer certaines sociétés
existantes en SEM, surtout compte tenu du caractère priori-
taire des secteurs dans lesquels elles se trouvent ou pour
faire participer l'Etat aux profits d'entreprises solidement
implantées qui ont fait leurs preuves. Mais l'évolution d'en-
semble ne peut être sensiblement améliorée que-par la création
de nouvelles entreprises devant s'aJuuter à la voltaïsation
de celles déjà existantes.

Après avoir abordé tour à tour chacune des modalités


de création, un mot sera dit sur les statuts dont l'importance

(2) Quelques exenples français :


- article 41 et S. du décret du 23 rrars 1967 sur le registre du cormer-
ce ;
- article 1er et 5è de la loi du 24 juillet 1966.
- 151 -

peut être capitdledans certaines situdtions (3).

163 - C'est le cas où une société existant juridi-


quement en tant que société anonyme ordinaire, c'est-à-dire
soumise seulement à la loi du 24 juillet 1867 e~ aux textes
qui la modifient ou la complètent va être transformée en SEM.

En pratique, cette modalité a été couraI1U11ent utili-


sée, du moins, jusqu'à une certaine période. On constate, en
effet, depuis quelques années un retournement de tendance.
Historiquement et notamment en France, c'est l'insuffisance
des modes de gestion antérieurs qui pousse à la création de
SEM (4).

164 - Pour opérer cette transformation (II), il


faut une participation (1). La SEM peut également nartre de la
cession partielle de titres d'une société dont tout le capi-
tal appartient à l'Etat (III) (5). Enfin, il est arrivé que
des établissements publics (à caractère industriel et commer-
cial) soient transformés en SEM (IV). Il faudra, pour finir,
évoquer pour mémoire le cas des obligations (V).

1 - La prise de participations

165 - Dans les cas les plus fréquents, la prise de


participation constitue le préliminaire à la création de SEM,
mais bien entendu l'Etat et les collectivités publiques peu-

(3) Il nous a senblé qu'avec la loi du 24 juillet 1966 et le décret du


23 mars 1967, le rôle des statuts s'est anoindri. Il n'en est pas forcé-
ment de même quand c'est la loi du 24 juillet 1867 qui s'applique (à
défaut de dispositions contraires).

(4) En Haute-Volta, la transfonnation en SEM senble dans certains cas


tenir lieu de nationalisation.

(5) Il s'agit des sociétés d'Etat, des sociétés nationalisées ou natio-


nales.
- 1::>2 --

vent détenir des participations dans les conditions du drojt


commun ; mais lorsque le montant atteint 10 % ou le tiers du
capital un régime dérogatoire est pr0vu (6).

Comme les SEM voltaïques sont des SA et que le gou-


vernement ne peut transformer par voie d'autorité qu'une SA
en SEM à la condition d'y avoir une participation, il faudra,
si la société est d'une autre forme, la transformer d'abord
en SA. Cette transformation en SA, préalable à l'existence
d'ulle SEM relève purement et simplement du droit commun et
s'opère dans les mêmes condilions qu'une quelconque modifica-
tion des statuts sans qu'il soit nécessaire qu'une approbation
(ou homologation) intervienne. Le problème ne n'est pas posé
en pratique, car les principales sociétés, celles qui intéres-
saient l'Etat, avaient adopté la forme de SA. Cela n'a rien
d'étonnant puisque c'est la forme juridique prévue pour les
grandes entreprises. Ce qui est plutôt anormal, c'"st que de
petites entreprises revêtent cette forme pour des raisons
diverses qui, pour le cas de la Haute-Volta, sont essentiel-
lement d'ordre psychologique, la SA apparaissant plus sérieŒe
et ses dirigeants (administrateurs, PDG, ... ) plus presti-
gieux (7).

Les prises de participations posent un problème


préalable : celui de leur légalité.

1) La légalité des prises de participations

166 - Ce problème ne se pose plus dans les termes

(6) Voir l'ordonnan.:;e nO 74-56 Pres MF du 26 août 1974, organisant le con-


trôle des activités des personnes llDrales ou P1ysiqU':!s bénéficiant de
concours financiers (au sens large) de la puissanoe publique.

(7) Pour un aperçu critique de cette situation dans le cas français, voir
GUYON : DTüit des affaires, Econamica, 1980, nO 278 et 471.
- 1~>J -

de l'Etat gendarme oü il y ~vait une prohibition de principe


de l'immixtion de l'Etat dans la vie économique au nom du
sacro- sai nt principe de lib, rté du CUl1lllll'I'Ce l't de l' i Il<1U'; trie
(8) •

Actuellement, il cst parfaitement adlllis par lc~

esprits comme par les textes que l'Etat et les collectivités


publiques peuvent prendre des participations tout comme les
particuliers. Mais, comme les particuliers, il faudra pour ce
faire des fonds. Or, les fonds de ces personnes publiques à
quelques exceptions près sont soumis au droit des finances
publiques. Il faut que dans le budget des fonds aient. été
prévus à cet effet.

167 - L'article 5 de l'ordonnance 74-56 Pres-Mf du


26 août 1974 portant organisation du contrôle des personnes
morales ou physiques bénéficiant de concours financiers de la
puissance publique prévoit que l'Etat, les collectivités ter-
ritoriales et les établissements publics sont autorisés, dan~

{a {imit~ d~~ e~~dit~ ouv~~t~ à e~t ~66et dan~ {~u~~ budget~


~~~p~eti6~1 à acquérir des actions ou des obligations ou à
recevoir à titre de redevances (9) des actions d'apport ou
des parts de fondateur émises par les dites sociétés (10).

(8) QJYOO : Que reste-t-il du principe de liberté du cormerce et de l'in-


dustrie ? in Dix ans de droit de l'entreprise, 1978, Librairies 'l'echni-
qtEs, p 3-18.
(9) Cette hYIX>thèse doit corres{Xlndre à l'occupation du danaine public
qui se fait prr lm contrat de droit administratif conférant à son béné-
ficiaire, nuyennant rénunêration, le droit d'cx::cuper et utiliser priva-
tiverœnt une partie plus ou moins êterrlue du daraine public.

(10) Les prrts de fondateur rémunèrent certains services rendus par les
fondateurs ou des aHJOrts non pris en cœpte au niveau des sociétés de
capitaux. En raison de leur cœplexité et des avantages souvent injusti-
fiés qu'ils confèrent à certaines personnes, la loi française de 1966
(art 264) interdit leur création {Xlur l'avenir et' encourage leur racTh,l
ou conversion en actions.
- 1')4 -

Comme ces personnes publiques ont en général peu de


moyens par rapport à leur possibilité d'action, ce même texte
l:xigc que les sociétés dont les Litrcéi sont cOllcernés pr('éicn-
Lent un intérêt économique ou financier éviden~ pour la col-
lectivité concernée.

Les délibérations des collectivités territoriales


et des établissements publics à caractère non financier pri-
ses à cet effet sont approuvées par arrêté conjoint du Minis-
tre des finances et du Ministre de tutelle.

168 - Une place est ainsi faite à part pour les


établissements publics à caractère financier, tels la Caisse
Nationale des Dépots et Investissements (CNDI), qui à contra-
rio n'ont pas besoin d'approbation (10).

Les participations des collectivités territoriales


ne peuvent en aucun cas excéder 33 % du capital d'une même
société (11).

Il faut ajouter à cela qu'aux termes des articles


3 et 4 du décret du 26 août 1974, le Conseil de gestion des
participa tions de l ' Eta t et des établissements publi.cs do i t
être consulté (12).

(l0) C'est ce que serrblent confirrrer les statuts modifiés de la CND! adop-
tés par décret en conseil des Ministres le 19 avril 1977 notamrent en ses
articles 10 b) et 19.

(lI) cette disposition évoque certains textes français qui limitent les
participations des collectivités locales à 65 % du capital social. Cette
limitation à 65 % est bien conpréhensible : elle veut laisser une cer-
taine place aux partenaires privés afin qu'il y ait collaboration.

Par contre, la limite de 33 % ne penœt rrêrœ pas de jouer Lm rôle de blo-


cage dans les AŒ vu le caractère souvent actif des actionnaires des SŒ.
De ce fait, cette limite est loin d'être opp:>rtune.

(12) Deux cas de consultation:

- toute pris,> de participation ou souscription p:>ur quelque taux que ce


soit,
- décision r"ndant la puissance publique majoritaire ou transfornant une
société en SD1.
- 155 -

Ces conditions mises à la prise de pat Llcipations


des personnes publiques sont très lourdes. Elles supposent
gue la personne publique se décide pour l'opGration, puis
l'inscrive dans son budget, ensuite, et après approbation du
budget par le Parlement ou l'institution en lenant lieu, d6-
bloque les fonds à moins qu'elle ait toujours à son budget- un
certain montant réservé à ce genre d'opération qu'elle utili-
sera dès qu'une opération lui paraîtra opportune, ce qui sup-
poserait qu'elle ait assez de fonds pour en laisser dormir
une partie.

169 - Le décret ci-dessus évoqué (art 4) dispose


qu'aucune souscription résultant d'une augmentation de capi-
tal ne peut être close sans l'accord formel du Ministre des
finances. Mais, outre que ce texte ne concerne qu'une des
modalités de prise de participation -celle provenant d'une
augmentation de capital-, on comprendrait difficilement que
le Ministre refuse la clô1"Ure de la souscription pendant un
très long délai afin d'atLendre le vote du budget. D'autre
part, sauf en cas de droit préférentiel de souscription ou de
souscription à lui réservée, l'Etat verra les actions sous-
crites même en maintenant indéfiniment ouverte la souscrip-
tion.

C'est pour tout cela que souvent les personnes de


droit public font souscrire par des tiers la part qui leur
revient en attendant qu'au moment opportun une rétrocession
soit faite à leur profit. Ça peut être de simples particuli~,

des SEM telles les banques (BND surtout, mais à l'avenir éga-
lement la CNCA), les établissements publics à caractère fi-
nancier comme la CNDI.

Le rôle des intermédiaires surtout BND et CND! est


très important s'agissant d'organismes financiers pouvant
avoir des disponibilités importantes.

170 - Il ne faut sans doute pas exagérer l'inadap-


tation des pel sonnes publiques aux prises de participations.
- 156 -

Le droit et surtout la pratique budgétaires offrent au gou-


vernement les moyens d'agir assez rapidement. Cela va de l'u-
t il i Sd tion (ks découverts en compl'-' courèlnl su:;cL'pLiblc's û' '"-
tre consentis au Trésor Public voltaj"gùe par la Banque Cen-
trale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (13), aux décrets
d'avance opérant ouverture de crédit qui doivent être r"li-
fiés par une loi de finances rectificative (14) en passant
par l'émission d'emprunts (15).

2) Les modalités de la prise de participat~ons

171 - La prise de participation peut se faire selon


le droit commun ou en vertu de la voltaïsation du capital des
entreprises. En droit commun, la prise de participation peut
d'abord résulter de l'achat d'actions de gr6 â gré. Il faut
noter l'absence d'une bourse des valeurs et partant de régle-
menta tion des OPA et OPE (16).

(13) Art 12 Al 1 de la loi 15-79-AN du 18 décembre 1979 constitœnt loi


des finances rour l'exécution du budget de l'Etat 1980.

(14) Art 34 de l 'ord 69-47 Pres,Ml": rortant loi relative aux lois de
finances.
L'art 41 de cette oroonnance disrose que des virerrents cl crédits p:~uvent
rrcdifier la rép:rrtition des dotations et la nature de la dépense prévue
p:rr la Lü de finao::es p:rr une loi, un décret ou un arrêté suivant l'im-
rortance.

(15) Art 12 Al 2 Loi de finances pour 1980 (rour le financerrent des pro-
jets de dévelol'f€Itent) .

(16) La loi ivoirienne du 24 juillet 1974 rorte création d'une bourse des
valeurs à Abidjan.
fuir IXJI'HEIL DE LA RCCHERE : L'Etat et le développerrent écoromique de la
CI, PEDONE, 1976, p321 â 326. En France, depuis la création de la COB par
une ordonnaroedu 28 septerrbre 1967, la tendance est à la moralisation des
opérations de bourse.

Voir GlNOO : Droit des Affaires, Economica, 1980 (nO 594 et s et nO 778).

Sur la bourse en général et les opérations de bourse : conf. Trai té élé-


rrentaire de Droit Carrœrcial, RIPER!' et roBrm, 1976, TIl.
- 157 -

Pour les actions nominatives, l'accord de volonté


f,' suffit pas pour l'opposabilité à l'égard des tiers et à
, 1 égard de la société éme t trice des ti tres. Il L:lUdrd en plll~;

,.ue le transfert soit inf;crit sur le registre de la société


émettrice.

Pour les titres au porteur, la simple tradition


- remise ma térielle du titre de la main à la main-- suffit.

Il pourrait y avoir des clauses d'agréllent prévLcs


par les statuts, mais pour que l'actionnaire ne ~,oit pas 1-,ri-
sonnier de son titre, elles doivent être doublées d'une clau-
se de préemption. Le problème le plus délicat est celui de la
réglementation du prix que ne résout pas la rég10mentation
applicable. Si celui-ci étai t très bas, l' actionJluire qui ne
voudrait pas être lésé serait prisonnier de son titre (17).

172 - La prise de participation peut résulter


aussi d'une augmentation de capital à laquelle les collecti-
vi tés publiques, l'Etat surtout, pourraient souocrire en vertu
- d'un droit préférentiel de souscription,
- du non usage par les actionnaires de leur droit préféren-
tiel de souscription,
- d'une souscription par apport en nature,
d'une souscription réservée à la suite d'une renonciation
par les actionnaires à leur droit préférentiel de souscrip-
tion.

Il faut rappeler que selon le décret du 26 août 197~

aucune souscription ne peut être close sans accord formel du


Ministre des finances. Il semble que cette disposition soit
d'ailleurs totalement inappliquée.

(17) Sur le problèrre des transferts de titres en Afrique, Georges MEISSCN-


NIER, précité, p 527 et s.
Voir égalerœnt Michel BALlW\, thèse précitée.
L'ordonnan::::e organise une procédure assez satisfaisante en ce qui conoer-
ne l'agrérent en cas de cession de titres de SEM (~ir article 9).
- 158 -

Enfin, hypothèses asse~: théoriques, l'Etat peut


l:ecevoir des titres à titre de redevances, de l L~S ou de suc-
"ossian ilh intestat, de dons ....

173 - Il reste maintenant à aborder le cas de la


.oltaïsation du capital des entreprises. Ce texte, rencontré
Q plusieurs reprises, permet aux personnes voltaiques morales
ou physiques, publiques ou privées de prendre dees participa-
tions dans les entreprises d'au moins 51 % dans les secteurs
vitaux ou prioritaires et de 35 % dans les autres quand l'Etat
le décide.

Les buts poursuivis, la nationalisation partielle


(18) que le texte opêre, les difficultés d'application ont
été analysés plus haut.

Il faut insister sur les pouvoirs très in~ortanls

que l'Etat peut tirer de ce texte qui dans son article 1er
dispose que "l'Etat voltaïque peut à tout moment prendre di-
n
rectement ou indirectement des participations ...

Il peut décider que ces sociétés ou entreprises ou-


vriront leur capital aux personnes morales de droit public
voltaïque et aux personnes murales ou physiques voltaïques de
droi t pri vé" .

Dans la pratique, ce texte ne s'emble pas avoir été


mal reçu sans doute parce qu'il n'entraîne pas d'aussi gran-
des irnrnixtionsdes voltaïques dans la gestion.

Mais la participation ne suffit pas pour qu'il y


ait SEM: elle permet de transformer la société dans laquelle
l'Ctat détient la participation en SEM.

(l8) Voir cependant les différences avec la nationalisation dans la 1ère


~lrtie (n° 113).
- 159 -

11- La trallslormatiol. en SEM

174 - Lorsque la prise d(' part~icipatlon a été évo-


quée, la nuance n'a pas été faite enlre deux situations dont
les conséquences sont les mêmes :

- 1ère situation: l'Etat prend une participation


sans aucune intention de transformer la SA en SEM, puis, plus
tard, cette intention lui vient ; les textes semblent lui
permettre d'opérer cette transformation;

- 2ème situation : l'Etat acquiert une pal.-ticipa-


tion dans le but, qu'il réalise immédiatement, de transformer
,
la SA en SEr-~. t',

Il ressort de l'ordonnance portant statut général \


1
que celle-ci s'applique aux SEM existantes, aux SEM à créer !
~
(ab initio) et aux SEM issues de transformation. En effet,
1
selon l'article 28, dans un délai de deux ans à compter de la j
promulgation de l'ordonnance, les sociétés anonymes existan-
les dans lesquelles l'Etat ou les collectivités publiques
détiennent des intérêts évidents pourront être transformés en
SEM.
\

Ce texte semble dire que jusqu'en août 1976, l'Etat


avait le loisir de transformer les sociétés dans lesquelles
il avait des participations, mais, que depuis, cela n'est
plus possible.

Une pareille interprétation n'est pas acceptable.


En effet, l'ordonnance définit les conditions pour qu'il y
ait SEM (19). Si ces conditions sont réunies, le décret de

(19) ces oonditions sont:


- participation de l'Etat ou des oollectivités publiques,
- oontrôle inte~ dérogatoire au droit cornnun,
- i l faut ajouter que le partenaire de l'Etat doit être une personne
de droit privé ou international.
- 160 -

création peut intervenir A tout moment (20). La pratique


d'ailleurs confirme cela en révélant Id transformation en fin
1979 de la CFDT (Compagnie Française Des Textil{'s) en SEM ap-
pelée SOFITEX (Société des Fibres Textiles) .

Dans la transformation -co~ne dans la création ab


initio- l'important, c'est le décret de création. L'AGE n'a
pas à intervenir dans cette opération (21).

En pratique, c'est une opération à laquelle les


principaux partenaires de l'Etat dans la société ont consenti.

En conclusion, le décret de création (ou de trans-


formation dU cas particulier) intervient A la suite d'une pa~

ticipation prise spécialement à cet effet ou non.

Mais il peut y avoir création de SEM en dehors de ce


mécanisme.
1

III - La cession d'une partie des titres d'Une


société d'Etat (22) 1

175 - Il n'est pas inintéressant de savoir comment


l'Etat acquiert tous les titres d'une société.

(20) Il faut ajouter à cet argunent celui tiré de l'article 4 du décret


du 26 août 1974 qui dorme rn.i.ssion au cùnseil de gestion des participa-
tions d' érrettre un avis sur tout projet de décision ayant pour effet ...
de transforner en SEM une société dans laquelle la puissance publique dé-
tenait déjà une participation majoritaire ou minoritaire.

(21) ceci à la différence de l'adoption des statuts ou des modifications


statutaires qui sont le fait de l'AGE. Mais ces décisions doivent être
approuvées par arrêté ministériel ou interministériel.

(22) Il s'agit pour lX)US aussi bien des sociétés d'Etat au sens propre
(c'est-à-dire création originaire par l'Etat) que des sociétés nationales
ou nationalisées dans la IœSure où elles ont un capital qui appartient
entièrerrent à l'Etat (ou du moins, l'enserrt>le œs titres y corresfXJndant) .
'-1,,1 -

Ça peut être tout d'abord pilr la cr&alion ab initia


d'une société d'Etatflui fournissant tout son capital, tous
les titres lui reviennent. Une telle société ne respecte pas
le minimum de sept actionnaires qu'il faut à Une SA, ni même
celui de deux associés nécessaires à toute société.

Il peut y avoir acquisition des titres d'une socié-


té existante selon le droit conUTIun ou par des mesures de na-
tionalisation. Pour cela, il faut un texte différellt de l'or-
donnance du 30 octobre 1975 qui ne permet que des prises de
participations majoritaires ou minoritaires. La nat onalisa-
tion peut être déguisée. En matière de cinéma, en 1 170, il Y
a eu un conflit entre le gouvernement et les sociét6s exploi-
tantes. Le 5 janvier 1970, le gouvernement cl pris une ordon-
nance qui 'constate' la cessation d'activités des sociétés et
ccé~ en lieu et place une Société Nationale VoltaIque du
Cinéma (SONAVOCI).

Dans un second temps, une rétrocession partielle


des titres sera opérée à des personnes de droit privé ou in-
ternational, partenaires obligatoirs pour qu'il y ait une SEM.

176 - On peut 6e d~mande~ 6'il y a v~ainlent ~conomie


mixte lO~6que la ~~t~occ66ion ne po~te quc 6uh UtlC itl6inlc
ra~tie rle6 tith(J6. (exempl(~ il la SONAVOCI, dans un premier
temps, l'Etat a détenu 98 % des titres). Juridiquement, il
faut penser que la part de l'Etat pour qu'il y ait SEM n'é-
tant pas définie -il peut y avoir SEM si l'Etat détient une
participation quelque soit le montant de celle-ci-, celle des
autres partenaires ne saurait être prédéterminée sans que
celle de l'Etat ne le soit du même coup,c~ui serail tourner
le texte. On peut cependant penser que le rôle de ces parte-
naires sera d'autant plus réduit.

'Il reste à savoir s'il y a SEM dès cette rétroces-


sion ou s'il faut ici aussi le décret de création (23) .

(23) 'l. MAnIaI' : L'actionnariat du personnel dans les entreprises publi-


qlEs, Act, JDA, 1974, P 60-74. Pour lui, la distribution d'actions dans
1 (j 2 -

Dans la pratique, on a tendance à considérer ces sociétés


conune des SEM dès qu" une partie des titres est rétrocédée, ce
qui s'explique d'une part parce que l'on cOJlsidère que ces
sociétés ne peuvent passer de sociétés d'Etat au statut de
simple participation publique, d'autre part par la confusion
qui est faite entre simple parti,.:::ipation publique et SEl-] (24).
Pourtant, il ressort de l'ordonnance que la SEM est créée par
décret, qu'il peut y avoir participation publique ma:iori taire
ou minoritaire sans SEM et que le gouvernement justement peut
transformer les sociétés où il détient des participations en
SEM.

En droit donc, ces sociétés-là où il y a rétroces-


sion partielle - deviennent des sociétés à participation pu-
blique. Il appartient au gouvernement s'il entend exercer un
contrôle plus poussé de prendre le décret de création (25).

IV - La tran~formation d'établissements publics en


SEM

177 - Il existe quelques exemples d'établissements


publics transformés en SEM (26).

les banques et canpagnies d'assurance nationalisées françaises trans[orrre


celles-ci en SEM.
(24) Devant cette confusion, on peut se demander si la seule distin.::tion
significative n'est pas celle opérée p3r la loi ivoirienne du 5 noverrtJre
1970 entre : d'une part, les sociétés dont le capital est entièrenent
fourni par la puissarx::e publique et, d'autre part, celles où le capital
public est associé à des capitaux privés. \ù1r DUl'HEIL DE lA RO:HERE,
précité, p 67 et s.
(25) Un exerrple de société d'Etat transformée en SEM : la Banque Nationale
de Développerrent, SEM est issue de la transformation d'une société d'Etat
dite le "crédit de la Haute-Volta" créée par l'arrêté 92-AEP-PlAN-1 du
16 août 1957.
(26) Ainsi, la SOWI.Ca1, SEM est issue de la fusion de l'office de com-
Iœrcialisation des produits (OFrU-1) et de la COOpérative centrale de Con-
somation en 1967.
La SCNAVJCI a été créOO en 1970 OOU:J for'Iœ d' EPIC. C 'est par Ll sui
te qu 1 elle a été trans fornée en SEf.1.
- ] GJ -

l'our l'essentiel, ces transformations furent moti-


vées par un constat de mauvaise gestion. La gestion de carac-
li're bUrCdW"ratique (~l la ~;itu<1tion de fonctionnaire en cc
qui concerne les agents entraînaient un accroissement contlnu
des déficits. Depuis la transformation, la situation s'est
notablement améliorée particulièrement pour la SOVOLCOM (27)
En effet, bien que démarrant sur des pertes de 419 millions
résultant de la gestion antérieure, la SEM, 3 ans plus tard,
avait commencé à dégager des bénéfices dont le montant dépas-
sait,pour l'année 1975-76.66 millions. Ces résultats sont
également dus au changement de dirigean~et n'a pas compromis
le rôle social de l'entreprise.

178 - Peul-on ju~ldiquemenl pa~le~ de t~an~6o~ma­

tion ? Il est permis d'en douter, car le changement opéré est


d'une grande ampleur. Une personne de droit privé va rempla-
cer une personne de droit public. Il semble qu'il faut ana-
lyser l'opération comme une suppression de l'établissement
public suivie de la création en ses lieu et place de la SEM.
Les textes qui opèrent ce genre d'opérations semblent d'ail-
leurs procéder de la sorte.

Jusqu'à présent, le problème de la création des SEM


a été abordée sous l'angle des actions. Or, l'ordonnance pré-
voit également le cas des obligations.

v - L'Etat obligataire et la création de SEM

179 - L'obligation est un titre de créance qui ré-


sulte d'un prêt, aux consêquences infiniment plus complexes
que le prêt ordinaire, que fait l'obligataire à la société et
qui est constaté par un titre négociable (28).

(27) Paul NIKYE}~ , précité, p 1] et 114.

(28) Sur la législation en Afrique et particulièrell'ent en Haute-Volta,


mir : Q..'"0rges MEISSCNNIER, préeité, p 544 et 545.
- 1 (il\ -

Le mot obligation sert à désign~r aussi bien ce


droit de créance que le titre dans lequel il se matérialise.

L'emprunt obligataire, dont chaque obligation repré-


sente une fraction, est généralement à long terme (de dix à
vingt ans) et divisé en coupures égales. Il est contracté
simultanément auprès d'un grand nombre de souscripteurs appe-
lés obligataires.

L'obligataire est garanti de percevoir les intérêts


et le principal. En tous les cas, il est désintéressé avant
les actionnaires. Par contre, il n'a ni droit aux bénéfices,
ni droit de participer à la vie sociale.

Depuis le décret du 30 octobre 1935, les obliga-


taires sont mieux protégés puisque outre la réglementation
des conditions d'émission, il est prévu l'organisation des
obligataires en une masse pour défendre leurs droits p;!rticu-
lièrement lors des opérations pouvant changer le cours des
activités sociales.

L'Etat et les collectivités publiques ne peuvent


souscrire des obligations que selon le droit commun puisque
l'ordonnance de 1975 sur la voltaIsation ne concerne que les
prises de participations (29).

180 - Après avoir acquis des obligàtions selon le


droi t commun, l'Etat pourrait transformer la société élnettri-
ce en SEM. C'est là que le régime des SEM apparaît nettement
dérogatoire au droit commun. En effet, il va entraîner la

(29) Voir cependant l'article 2 du décret du 30 octobre 1975 relatif au


fonds de VoltaIsation des capitaux (P.V.C.).
- 165 -

participation de l'Etat à la gestion (30) alors que l'obliga-


tion ne permet en aucun cas de participer à la gestion (31).

En pratique, il n'existe pas de SEM oùl'interven-


tion de l'Etat s'effectue sur des bases obligataires de la
sorte que cette disposition pourrait s'expliquer soit par
l'esprit de précaution (l'Etat pourrait un jour vouloir le
faire) soit par une inadvertance du législateur, soit enfin
par copiage sur la France.

Dans le cas de l'Etat obligataire, la participation


administrative de l'Etat se limiterait à la présence au con-
seil d'administration. De l'esprit de l'oJ.donnance et bien
sûr selon le droit commun, il n'apparaît pas que l'Etat puis-
se participer aux assemblées générales. L'article 24 de l'or-
donnance fixe des conditions de quorum et de majorité fon-
dées sur le nombre de titres. Toujours dans cet esprit, il
n'aura pas droit aux bénéfices sociaux. Il reste qu'il pourra
influer sur les décisions et faire prendre en compte l'inté-
rêt général.

181 - Un problème fort complexe pourrait survenir


qui ne présente aucun intérêt actuel du fait de l'absence de
SEM dérivant d'obligations et que seuls les textes ultérieurs
ou la jurisprudence pourraient trancher les obligations
étant souscrites pour une certaine durée, qu'adviendrait-il à

(30) Pour nous, la participation de l'Etat actionnaire n'a rien de déro-


gatoire puisque n' i.Inp:Jrte quel actionnaire peut le faire. I:ans ce cas,
la dêl:ogation au droit oomnun ne IX>Un"ait venir que des contrôles, parti-
culièrement le contrôle interne du comnissaire du g:mvernenent.

(31) Sur les rrodalités diverses d'énission et de renbourserœnt des obli-


gations, voir: JANIN et MEOC1lM.: Sociétés C<:mrerciales, M3œnto prati-
que, Francis LEFEBVRE, 1978, nO 2796.

Pour le cas de l'Afrique et de la Haute-Vol ta Georges MEISSONNlER,


précité, p 543-544.
- 166 -

l'échéance? La société perdra-t-elle son caractère d'écono-


mie mixte pour repasser dans le droit commun?

La réponse doit être affirmative, car après rembour-


sement l'un des fondements de la création de SEM fait défaut
( 32) .

182 - On pourrait, en dehors de l'hypothèse des


obligations convertibles (en Haute-Volta, il n'est pas possi-
ble d'émettre des obligations échangeables qui sont une créa-
tion de la loi française du 24 juillet 1966), opérer une aug-
mentation de capital par conversion des obligations (33).

Dans cette hypothèse de création de SEM à partir de


la situation d'obligdtaire, ~l e~t néce~~aiAe plu~ que dan~

tou.te au.tAe qu'in.teAvienne le déc~e.t de cfLéa.uon en raison du


caractère hautement dérogatoire.

183 - En conclusion de cette section, l'on peut


constater qu'après acquisition d'actions ou d'obligations
n'une société, le gouvernement peut, par décret en conseil
des ministres, transformer celle-ci en SEM. Mais il peut aussi
contribuer à Jd création (constitution) ab initia d'une SEM.

(32) selon l'article 1er de l'ordonnarce de 1974, la SEM est une SA dans
laquelle l'Etat intervient en quali.té d'a.c;tionnaiAe ou d' obli9a..t~1te et
entend exercer un controle interne dérogatoire aux règles du droit carr--
mercial.

(33) selon RIPER!' et OOBIDI', Traité précité (p 935 et suivante), "Les


obligations représentent une créance sur' la société ; on peut donc aug-
menter le capital par conpensation .•• L'asserrblêe de la nasse des obliga-
taires ne peut l' :ircposer aux ooligataires ••. Il faut un consenterrent in-
dividœl. .. La libération des actions se fait par cœpensation."

Peste à savoir si c'est un apport en nuréraire ou un apport en na-


ture si la solvabilité de la société est douteuse. Voir :

GUYON, précité, chez Ecoronica, nO 436

JANIN et MER:ADAL, préei té, n° 207~.


- 167 -

Sv·:tion II La création ab initio de SEM

IBI - Ce mode de création rare jusqu'à ces derniè-


res années est de plus en plus utilisé. Dans l'ensemble, plus
de la moitié des SEM existantes ont été créées ab initio.

Il faut entendre par création ab initia la cas


d'une SEM qui naîtrait, en tant que tel, à la vie juridique.
Le décret de création devrait donc être pris au plus tard au
moment de la naissance de la personnalité morale (34).

Avant d'aborder les condition~' de fond puis les


conditions de forme, il est bon de dire comment ont lieu les
contacts qui aboutissent à la constitution de SEM.

§ l Les contacts et la concertation préalables

185 - Pour que la concertation ait lieu, des ini-


tiatives sont nécessaires.

l - Les initiatives de la création

Les initiatives peuvent provenir de personnes publi-


ques ou de personnes privées (35).

(34) En général, le décret de création est pris avant les fornalités


constitutives et c'est là d'ailleurs l'intérêt de l'hYIX>thèse puisqœ
c'est pour cela qu'il Y aurait obligation de respecter les règles cons-
titutives de la SE1-1.

Sur un plan êroromique, on pourrait considérer comœ créées ab ini-


tio les SEM rrêJœ constituées selon de droit comnun avec la participation
de l'Etat, où le décret de création intervient quelqœ terrps après. En
effet, dans cette hypothèse, l'intéressant c'est de distinguer entre les
entreprises anciennerrent existantes et les nouvelles.

(35) le prd:>lèrre des initiatives et de la concertation pour la fomation


d'entreprises conjointes internationales entre partenaires publics natio-
naux et partenaires privés étrangers a été profondénent étudié par Jean
Pierre BEGJIN : les entreprises conjointes internationales dans les pays
en roie de développenent. le régbœ des participations. Genève, 1972,
particulièrerœnt dans les pages 75 et suivantes. Pour l'essentiel, le
prd:>lèrre qui nous intéresse se pose dans les rrêrres ternes.
- 168 -

1) Les personnes publiques

186 - Ce sont l'Etat, les collectivités tcrritori~­

les, les établissements publics.

Il faut noter que jusqu'à présent les collectivités


locales n'ont pas encore participé à la création d'une SEM.
Mais, même dans ce ca~;. elles peuvent suggérer à l'Etat la
création d'une SEM dans leur localité, ce qui ne semble pas
s'être fait jusqu'à présent.

Beaucoup de SEM naissent sur l'initiative de l'Etat.


Outre les intérêts divers précédemment mentionnés, il faut
mettre en relief le fait que le recours aux SEM est une poli-
tique délibérée et qui apparaît comme le mode le plus avancé
d'intervention dans la gestion, si l'on exclut les établis-
sements publics. Les SEM présentent un avantage sur les éta-
blissements publics bien que tous les deux puissent pratiquer
une gestion commerciale. C'est que dans la SEM, il Y a effec-
tiv~ment des personnes privées qui recherchent le profit et
qui vont entrer en contradiction avec l'Etat chaque fois que
celui-ci négligera la recherche du profit. Ces partenaires
sont souvent des étrangers qui maitrisent les techniques de
gestion, poss~dent le know how ... L'Etat va entrer en contact
avec le ou les partenaires qui répondent le mieux à son at-
tente.

L'initiative peut provenir également d'établisse-


ments publics ~ : la CNDI, l'OPEV, l'ONAC ou la Chambre de
Commerce qui sur la base des informations qu'ils centralisent
vont suggérer à l'Etat de créer une SEM.

2) Les personnes privées

187 - Il peut s'agir de SEM telles la BND ou les


autres banques qui jouent un rôle important en matière écono-
mique et de cr5ation d'entreprises par l'octroi de crédits.
La CNCA (Caisse Nationale de Crédit Agricole), ~ouvellement
- ] 69 -

créée sous forme de SE~1 aura c(;rtaincmclI t llne place importan-


te à occuper.

Mais, l'initiative vient souvent de personncs pri-


vées étrangères, en général, les grandes sociétés multinatio-
nales qui préfèrent et, en tous cas, acceptent la forme d'é-
conomie mixte dans la mesure où elles l'estiment avantageuse
du fait de la garantie qu'apporte l'Etat et de la facilité â
obtenir lcs régimes les plus avantageux du code des investis-
sements, l'un des critères d'octroi des régimes de faveur
étant la participation des nationaux et particulièrement l'E-
tat (ou d'autres personnes publiques) au capital.

II - L'objet de la concertation

188 - Passé le temps des contacts, ce sont de véri-


tables négociations qui ont lieu. Elles ne concernent, en gé-
néral, q'un nombre limité de personnes. La SEM .6e. 6o!Lme. a.Ù'l.6i
inluitu pe.!L.6onae.. Cependant, il arrive que des multinationales
qui, généralement, se font concurrence se retrouvent dans une
même SEM en face de l'Etat (36). Les discussions concernent
plusieurs questions : des questions techniques telles la te-
neur d'un gisement, la technique d'exploitation, la quantité
produite, des'CJuestions d'ordre juridique et financier tel-
les le capital social et sa répartition (37), les statuts syn-
thétiques ou détaillés ...

L'ensemble de ces négociations aboutit à des ac-


cords qui sont rédigés et qui s~ distinguent des statuts.

Cette phase est importante dnas la création d'une


SEM puisque c'est elle qui va tout déterminer. La c-!Léat.ion ab

(36) Le capital de la société minière de Tanbao, sur la base de l'accord


du 5 février 1975 se répartissait entre le gouvernerœnt voltaiqœ fOur
51 % et 4 entreprises étrangères (L'asscx:iation des ferro-alliages du
Japon 30 %, Exportation urxl Bergbau de RFA 9 %, Union carbide CorfOration
des œA 7 % et la Société du rranganèse de France 3 %).

(37) Sur lEsrrotivations de l'Etat et des partenaires à .i111poser ou acœp-


ter une participaticn ITBjoritaire, rnirorH.a1re ou égale. Voir Jean Pierre
BEX;UIN, précité.
- 170 -

Ùl~L{o, à la d..i.66éJtence de la cJtéat..i.on (,,(Il tILan6 6oJtmat-i..on,


Jtel~ue nettement de l'accoJtd de volonté.

Si les négociations aboutissent à un accord, il S'ir

gira alors de se conformer aux conditions de constitution


d'une société en général et d'une SEM en particulier.

§ II Les conditions de fond de constitution d'une


SEM

189 - L'article 1832 C.Civ. applicable en Haute-Volta


définit la société comme un contrat par lequel deux ou plu-
sieurs personnes conviennent de mettre quelque chose en com-
mun dans la vue de partager le bénéfice qui pourra en résul-
ter (38).

Etant d'abord un contrat (39), les conditions de


validité de tout contrat doivent étre réunies : objet dans le
commerce, cause licite, consentement et capacité. (40). Il
faut examiner de plus près les éléments propres au contrat de
société.

1) Le nombre d'associés

190 - Il faut au moins deux personnes pour cons ti-


cler une société. Pour l AS SA, et la SEM est un SA, l'article

(38) La loi française du 4 janvier 1978 assigne à la ~~iété la recherche


de bénéfice 00 de l'éooromie qui p:>urra en résulter. Sur les difficultés
que cela entraîne p:>ur distinguer sociétés, GIE et associations, voir
GUYOO, Econanica, précité, P 99 et suivantes.

(39) Sur le caractère institutionn:!l de la société, voir GUYOO, précité,


fJ 87.

(40) Avec la loi du 24 juillet 1966 mxiifiée, en France, le vice de con-


senL:>..rrent ou l' incapacité ne sont plus tme cause de nulU té p:>ur les SA
ou les SARL sauf si l'une ou l'autre a atteint tous les associétés fonda-
teurs. came le fait rerrarquer pertinemrent le Professeur Guyon, c'est
une nullité théorique "car ni les enfants, ni les faibles d'esprits ne
o::msacrent leurs loisirs à constituer entre eux des sociétés" (GUYOO,
précité, p 14).
- 171 -

23 de la loi du 24 juillet 1867 dispose que la société ne


peut être constituée si le nombre des associés est inférieur
5 sept. Bien que ce chiffre ne soit pas justifiable rationnel-
lement, l'insuffisance de nombre des actionnaires est une cau-
se de npltité (41).

191 - S'agissant de SEM -qui sont toutes des SA-


l'ordonnance de 1974 dans son article 5 apporte une déroga-
tion à cette règle en disposant qu'une SEM e~t valablement
con~titu~e ~i elle ~eg~oupe au moin~ deux pe~~onne~ physiques
ou morales dont l'une est l'Etat ou une collectivité publique
et l'autre une personne physique ou morale de droit privé ou
international.

Cette dérogation est justifiée par le fait que dans


les SA ordinaires le nombre de sept actionnaires n'est at-
teint, dans certains cas, que par des artifices. D'autre part,
l'Etat, dans certains cas, peut vouloir collaborer avec un
partenaire donné et c'eût été g~nant de devoir pour cela ac-
cepter cinq autres partenaires.

2) Les apports

192 - La constitution d'une société,y compris d'é-


conomie mixte. nécessite la réunion d'apports: en numéraire,
en nature (biens meubles ou immeubles,en propriété, en usu-
fruit ou en jouissance). Les apports en industrie n'entrent
pas dans la formation du capital social. Leur rémunération
était assez souvent constituée par des parts de fondateurs. La
loi française de 1966 (article 264) interdit à l'avenir l'é-
mission de tels titres. En Haute-Volta, l'émission des parts
de fondateurs est toujours possible pour les SA classiques.En
ce qui concerne les SEM, il ressort de l'esprit général de
l'ordonnance que de tels titres ne peuvent être créés (voi)
particulièrement l'article 6 Al 5).

(41) Lans ce sens, QX)rges MErsscmIER, préei té, p 238.


- 172 -

193 - Au moment de la constitution, l'évaluation


doi t se [,ùre conformément à la règle posée par l'article 7

- pour le; biens apportés par une personne morale publique,


il faut l avis de l'administration des Domaines. Le terme avis
permet de penser que s'il faut nécessairement consulter l'ad-
ministrat,on des Domaines, son opinion ne s'impose pas aux
parties ;

- les apports effectués par les autres associés nécessitent


l'accord des parties qui peuvent éventuellement consulter un
expert.

Dans les deux cas, les évaluations doivent être ap-


prouvées par l'Assemblée Générale constitutive.

Au cours de la vie sociale, donc en cas d'augmenta-


tion de cupital par apport en nature, les apports sont éva-
lués par le Commissaire aux Comptes, malS après avis de l'ad-
ministration des Domaines en cas d'apports publics. L'appro-
bation de l'Assemblée Générale extraordinaire est nécessaire
( 4 2) •

'l'ous les appOl"ts (en nature conune en espèces) doi-


vent être effectués et versés, c'est-à-dire illtégralement li-
bérés lors de la souscription.

194 - En contrepartie, des actions oLligatoirement


nominatives et de valeur nominale d'au moins la 000 F CFA
(200 FF) sont remises aux apporteurs.

Il Y a deux catégories d'actions A et B. Les actions


de catégorie A ne peuvent appartenir qu'à l'Etat ou aux col-
lectivités publiques.

(42) Dans la réglementation actuelle applicable en l'rance, un conmissaire


aux carptes ne peut évaluer les apFOrts faits à la société dans laquelle
i l exerce, c'est-à-dire être cœrnissaire aux apFOrts. Dans œ sens, JANIN
et M;:ICADAL, précité, nO 2108.
- 173 -

Tant que la société n'est pas définitivement consti-


tuée, les titres de toute nature correspondant aux apports en
nature -il faut entendre par lA les titres constatant les
droits de l'apport~ur sur le bien (43)- doivent être déposés
obligatoirement chez un notaire. Quant aux versements en es-
pèces, i]s sont déposés chez un notaire ou A la CNDI.

195 - Faut-il un capital minimum?


Les apports dans leur ensenillie forment le capital
social qui est conçu comme le gage des créanciers d'où la fi-
xité du capital qui entraîne comme conséquences l'interdic-
tion de distribution de dividendes fictifs, mais aussi l'obli-
gation de faire statuer l'Assenilllée Générale sur le fait de
savoir s'il y a lieu A dissolution en cas de pertes de 3/4 du
capital social (article 37 L 1867) Cette proportion est d'ail-
leurs de 1/2 en ce qui concerne les SEM (44).

La fixation d'un capital minimum vise A accroître


ce gage.

Le texte de l'ordonnance est muet sur cette ques-


tion. Ceci conduit A se reporter au droit commun. Bien que
certaines brochures publiées par la Chanillre de Commerce (Com-
ment constituer une société anonyme ?) fassent étatdeYexigeoce
d'un capital minimum de 5 mi]lions de FCFA (100 000 FF), il
n'existe actuellement aucun texte dans ce sens et l'on doit
donc se référer A la loi du 24 juillet 1867. Cette loi n'im-
posant aucun capital minimum, l'on doit considérer qu'une SA
même revêtant la forme de SEM est valablement constituée quel
que soit le montant de son capital (45) sauf à tenir compte
des textes pouvant intéresser certains secteurs tels les

(43) et leur transfert au profit de la société.

(44) Sur ce proolèrre, en ce qui ccncerne l't.,,,serrble des entreprises publi-


qœs, voir N:;UYEN Q{.l): VINH : Les entreprises publiqœs face au droit des
sociétés commerciales, LGDJ, 1979, P 88-92.

(45)' La loi du 7 mars 1925 ITDdifiée, awlicable en Haute-Volta ilTpose


cependant un capital minimum aux SARL.
- 174 -

bangues et les assurances (46).

196 - Mais, il faut compter avec j'interférence de


la loi nO 15-72-AN du 30 àécenilire 1972 promulguée par le dé-
cret nO 73-006 du 7 février 1973 (47). Ce texte oblige les
étrangers qui veulent exercer une profession corrunerciale -au
seris large- sous quelque forme que ce soit â remplir certaines
conditions telle la possession d'une "carte de commerçant
étranger" dont l'obtention est conditionnée pour une large
part â la nécessité de faire un apport en fonds propres d'au
moins db: millions de FCFA (48). Ce texte semble viser deux
objectifs: pallier l'insuffisance de capitaux locaux et sur-
tout réserver les activités exigeant peu d'jnvestissements
aux nationaux. Il est donc inexact d'interpréter ce texte com-
me imposant un capital minimum de 10 millions â toutes les
formes de sociétés (49). Par contre, il semble possible d,"
déduire de ce texte qu'une société quelle qu'en soit la forme
qui comporterait un ou plusieurs associés étrangers devrait
avoir un capital minimum de 10 millions correspondant â l'ap-
port de ces derniers. Une SEM qui entrerai.t dans ce cadre y
serait tenue. En pratique, toutes les SEM ont un capital
excCdant ce minimum et en gt:>néral, il est de plusieurs centai-
nes de millions.

(46) I,'ordonnanœ nO 75-39, Pres du 4 juilll-'t 1975 p:lrtant réglerœntation


banC.3.ire dispose que le capital social des banques et établisserœnts fi-
nanciers ne p:lurra être inférieur à un minirrum fixé pa.r décret (art 23).
I.e décret 75-412, Pres-MF du 20 octobre 1975 fixe le capital minimum à 50
millions. 'lbujours en matière de baJ"qœ, i l faut noter que le capital mi-
nimum est de 250 millions au Sénégal et de 300 millions en Côte d'Ivoire
(V. DlJlHEIL DE LA RJCHERE, précité, p 114) •

(47) Voir une interprétation fausse de œtexte dans ses rapp:lrts avec un
capital minimum : G. MEISSOONIER, nO 122, 170, 656, 725.
Pour une interprétation plus confome à l'esprit et à la lettre du texte :
V. Michel Bl\LIMA, thèse précitée, p 134-135. Dans les pa.ges 131 et sui-
vantes, i l étudie les règles en matière de capital mini.rnum en œ qui con-
cerne l' enserrble des pa.ys de l'Afrique OCcidentale.

(48) Sur œ qu'il faut entendre pa.r fonds propres et la p:lssibllité de


tow:-ner la loi, V. Paul NIKYEMP., article préei té, p 101,102.

(49) Georges HEISsrnNIER, précité.


- 175 -

3) Le partage des bénéfices et des pertes

197 - La contreverse sur le point de savoir si ILS

SE~l peuvent rechercher le profit semble s'être appesée. Il


est maintenant admis que les SEM et même les entreprises en-
tièrement publiques peuvent -et doivent- rechcrch~le bénéfi-
ce (50). Quant à la proportion affectée~'autofinancementou
directement distribuée, elle dépend de la politique de chaque
entreprise.

Le partage proportionnel des bénéfices et des per-


tes est le principe. Mais, cette règle n'est pas j'ordre pu-
blic. A la différence du partage successoral et pourvu que les
clauses ne deviennent pas léonines, l'égalité n'est pas l'âme
du contrat de société (51).

La jurisprudence intervenue sur cette question avant


l'indépendance permet de dire que de telles clauses ne peuvent
entrainer la nullité de la société que si elles ont revêtu un
caractère essentiel, déterminant dans la conclusion du contrat
de société. Dans les S.A. et SARL, en France, depuis la loi
de 1966, il est certain que seule la clause est réputée non
écrite.

4) L' affectio ~ocietatis

198 - Bien que ne figllrant pas dans l'article IB32


C~IV, l'affectio societatis est admis comme un élément spéci-
fique indispensable du contrat de société. Certaines auteurs
ont soutenu que l'affectio societatis impliquait une col labo-

(50) NUGYEN Ql.XX VINH, ouvrage précité, p 99 : to€rœ "dans les entreprises
publiques chargées de l' eJ!PloitaHon d'un service public, la preuve a été
rapportée de la c:cnpatlbilité de celui-ci avec la recherche de bénéfices,
le rapport Nora et la Ccrmùssion de vérifications des entreprises publi-
ques ( ... ) considèrent que la recherche de la rentabili té fai t rartie des
RÙssions de l'entreprise publique".

(51) Dans ce sens, GUYCN, Droit des affaires, Cours du droit, P 101 et 102.
- 176 -

ration dans l'égalité et que cet élément Ldsait défaut dans


les SEM où l'Etat domine (52). Mais l'affectio societatis est
une notion multiforme (53). En effet., même déH~S le~; S1\ clas-
siques, il arrive fréquenu,lent que la collaboration de certains
actionnaires -le plus grand nombre- ne soit ni activé, ni éga-
litaire parce qu'ils n'en ont ni l'intention, ni les moyens.
D',autres, au contraire, se comportent comme les véritables
maitres de l'affaire: ce sont les "contrôlaires"(53 bis).

L'affectio sociEtatis est d'une intensité variable,


mais, en règle générale, ~ égalité de taille, elle existe au-
tant sinon plus dans les SEM que dans les SA ordinaires si,
du moins, celles-ci (les SEM), comme c'est (Or 'Jénéral le cas,
ont un nombre d'actionnaires très limité. Il faut rappeler
que l'article 5 (Ordonnance) a estimé utile de déroger à la
règle des sept actionnaires. Deux suffisent.

La réunion des conditions de fOlld bien qu'indispen-


sable à l'existence cl' une SEM est insuffisante. Des e,)ndi-
tions de formes sont également à remplir.

(52) ~UYDJ Qlœ VJNH, prf'Cité. L'auteur avance qŒ! "le pdncip.: llÊlœ de
l'éconcrnie mixte senble supposer l'existence d' lU1€! affectio societatis.
Il correspond en effet à lU1 désir de collaboration des capitaux publics
avec des capitaux privés" (p 110). Puis, il soutient qŒ! ] ' inégali té dé-
nature l' affectio societatis. Les élénents avancés ne sont pas convain-
cants surtout que l'auteur dans les pages suivante s(rx>tanrrent p 213 et
suivantes)nontre l'inégalité dans les grandes SA privées.

(53) GUYŒl Droit des affaires, Econanica, 1980, p 113 à 118.

GUYŒl Jurisclasseur Sociétés, fascicule i 9 .

(53 bis) Voir rx>tamrent :

- Claude OIAMPEAU : Le pouvoir de amcentration de la société


par actions, Sirey, Bibl. corn., 1962 ( 349 p) .
- PAILLŒSEAU : La société anonyrre, technique d'organisation de
l'entreprise, Sirey, Bibl. Cern., 1967 (294 p).
- ]n -

§ III Les conditions de forme

199 - Seules quelques observations se ont faites,


car pour l'essentiel ce sont les règles du droi commun qui
s'appliquent (54), lesquelles doivent être combinées avec les
quelques règles posées par l'ordonnance (55). L'assemblée
géni'rale constitutive (56) connaît des conditions particuliè-
res de quorum par rapport au droit commun.

Il faut aborder deux points que le rêgime d'économie


mixte peut influencer.

1 - Le moment d'acquisition de la personnalité mo-


raIe

200 - En pratique, il peut être très utile de savoir


quand nait la personnalité morale.

En droit français, la personnalité mor.lIe de toute


société commerciale depuis la loi du 24 juillet [966 et de
toute société civile depuis la loi du 4 janvier [978 naît à
la date de l'immatricultalion de celle-ci au regJ_stre du com-
merce. Cp-s dispositions visent à la clarification et vont dans
le sens du renforcement du rôle des formalités er, droi t com-
mercial.

(54) On consultera fOur la constitution des SA

- Georges MEISSONNlER, précité, p 179 à 260


- Michel BALJ-MA., préci té ;
- Charrbre de OJnnerce H.V. : Cannent constitœr une SA "?
_ Charrbre de Corrnerce H.V. : le guide de l'harnœ d'affaires voltaïque, Ed 78.
(55) ks principaux textes applicaLles sont:
- l'ordonnanœ 74-57 sur les SEM
- la loi du 24 juillet 1867
- la loi 15-72-AN du 30 décembre 1972 sur la profession de oomœrçant
_ décret 73-168-PM-PL-MFt:: sur l'identification des entreprcses et son ar-
rêté d'application
- comnuniqué du 10 =trore 1973 sur l'obligation ce dép3t préalable des
statuts fOur étude il la Direction du camerce.

(56) Il en faut deux en cas J'aptX)rts en nature ou de sUpulations d'avan-


tages p:trticuliers.
- 173 -

Malgré leur intérêt, ces dispositions n'ont pas été


adoptées par les pays d'Afrique fiancophone sauf en ce qui
concerne le Gabon (art 2 de la loi Gabonaise du 20 décembre
1973) .
Il faut ici encore recourir au droit commun. C'est
l'article 25 (L 1867) qui donne la solution. La ~uci~t~ ~~t

con6titu~e loh6 de l'a66emblle con6titutive p~~ci6~ment apn~6


ta n~daction du phoc~6-ue~bal c('n6talant l'acceptation Q~6
admini6tnateun6 et de6 commi66aine6 aux comple6 de leu~6
6oncLün6.

201 - Là où se pose le problème, c'est que la SEM es~

cré{;.~par décret et le régime de constitution des SEM n' e.;t


applicable que si ce décret est déjà intervenu. Est-cegLcl'in-
tervention du décret de création, en l'absence (ou avant)
d'accomplissement des formalités de constitution des sociéU's
qui font naitre la personnalité mor.lle, a pour effet de faile
naitre une personnalité morale ?

En pratique, après l'intervention du décret de


créatjon, les fondateurs considèrent que l'essentiel est
fait et ne s'empressent pas d'accomplir les fonnalités Iléce~­

saires à la validité de tout contrat de société. La tendlncE


donc est à considérer qu'il y a personnalité morale en l'ab-
sence de toute adoption des statuts ou nomination des orga-
nes.

202 - Juridiquement, cependant, l'on doit considérer que


le décret de création a pour objet et effet de conférer le
caractère d'économie mixte à une société existante ou à une
société à créer. Dans ce dernier cas, il intervient en quel-
que sorte sous condition suspensive de constitution de socié-
té.

II - Le probl.ème des nullités

203 - Contrairement à la loi française du 24 juil-


let 1966 modifiée qui a restreinties cas de nullité de cons-
- 17') -

Litution de sociétés notarrunent en matière de SA, 1<:1 loi du


24 juillet 1867 applicable en Haute-Volta contient de n0111-

breuses causes de nullités. Les nullités peuvent se fonder


sur les contrats en général, le contrat de société ou encore
]e non respect des tormllités (57). Mais la nullité équivaut
~ une dissolution, c'est-à-dire qu'elle n'est pas rétroactive
sauf si l'on estime qu'il peuL y avoir inexistence (58).

Mais, un problème spécifique aux SEM peut se poser


en raison du décret de création,de l'approbation des statuts
par arrêté interministériel ... Le décret et l'arrêté ne pur-
gent-ils pas la constitution et les statuts des nullités qui
pourraient les entacher ?

204 - Il ne parait pas possible de soutenir un tel


raisonnement. D'abord parce que le décret vise simplement à
créer une SEM, ou pour être plus explicite à conférer cette
qualité à une société. L'arrêté approuvant les statuts a pour
but de donner un droit de regard au gouvernem?nt afin que
celui-ci puisse s'opposer à certaines clauses statutaires qui
bien que lé gales ne lui semblent pas les meilleuresde son
point de vue.

L'ordonnance de manière générale apporte un certain


nombre dt", dérogations auxquelles le gouvernement entend sou-
mettre J.~s SEM. Pour le reste, l'ordonnance elle-même déclare
le droit commun applicabl~. De ce fait, ni le décret, ni l'ar-
rêté ne purgent la constitution et les statuls des vices qui
pourraient les entacher.

Quelques observations s'imposent en ce qui concerne


les statuts.

(57) Sur les nullités, Georges MEISSONNIER, précité, p 236 et


suivantes.

(58) Sur l'admission ou l'inadmissjon de la théorie de l'ine-


xistence, voir:
Michel BALlMA, précité, p 212,
. JANIN et MERCADAL, précité, nO 3796.
Il semble difficile d'âdrnettre une telle théorie au regard
de la loi du 24 juillet 1966 (art 360) pour le cas de la FranCE
- J 80 - 1
{
(

Section III - Les statuts

205 - Les statuts sont un écrit matérl.alisant le


contrat de société. Cet écrit peut être fait sous seing privé
ou par acte authentique. La forme notariée est d'ailleurs
obligatoire lorsqu'il y ct apport de biens imlllobili '>.rs. En
l'ab~ence d'écrit, l'on serait devant une société de fait.

Les statuts doivent comporter obligatoilenlent un


certain nombre de mentions selon les articles 55 et suivants
de la loi du 24 juillet 1867 notamment la forJ'lt? de la société,
son objet, le montant du capital social, le lieu du siège so-
cial. ..

Il faut se demander si les statuts peuvent prévoir


des droits au profit d'un des associés (par exemple l'Etat)
qui seraient contraires au droit commun et qui ne seraient pas
autorisés par l'ordonnance portant statut général des SEM.
Juridiquement, ces clauses sont annulables sauf si les statuts 1
sont ratifiés par une loi ou une ordonnance de caractère lé- (
gislatif. t
1
1
i
Eu égard à l'application de la loi de :867 et de
l'ordonnance sur les SEM, la rédaction cles statu ,:, peut revê-
tir une importance particulière. 1
\
§ 1 - L' application de la loi de }~~

206 - Même si la loi du 24 Juillet 196') (plus de


500 articles plus le décret du 23 mars 1967) était applicable,
il serait tout de même important de rédiger avec soin les
statuts si l'on veut éviter l'application des di: positions de
caractère supplétif afin de faire du "sur mesure" et non du
"prêt à porter". Les clauses statutaires peuvent parer d cer-
taines difficultés qui surgissent au cours de la vie sociale.

Mais, avec la loi du 24 juillet 1966 qli, par l'or-


ganisation minitieuse de la SA et par ses nombreuses disposi-
tions impératives~ a tait basculer cette dernière dans les
- HJl -

institutions, les auteurs optent dans la grande majorité pour


les statuts restreints (59) . Les statuts developpés condui-
raient à reprendre de nombreuses dispositions de la loi du
24 juillet 1966 et du décret du'23 mars 1967. Comme elles peu-
vent être et sont fréquemment modifiées, il faudrait chaque
fois procé,der à des modifications stLltuL,in's lesquelles sont
lourdes du fait qu'elles nécessitent la réunion de l'assemblée
générale extraordinaire.

207 - Avec l'application de la loi de 1867, les cho-


ses changent du tout au tout. L'organisation de la société est
sommaire et nécessite l'intervention de statuts développés
pour pallier les vides et les insuffisances de la loi. Par
exemple, la gestion de la société selon cette loi est assurée
par des mandataires sans précision sur les pouvoirs de ceux-
ci. Les statuts doivent organiser la société. Ils peuvent
adopter le régime du conseil d'administration dont les pou-
voirs doivent être précisés. En pratique, les statuts dévelop-
pés sont préférés et, en général, ils s'inspirent de la loi
française de 1966 sans d'ailleurs que les rédacteurs se posent
le problème de compatibilité des stipulations faites avec la
loi de 1867.

§ II - L'application de l'ordonnance sur les SEM

208 - L'ordonnance 74-57, Pres MF du 26 août 1974


portant statut général des SEM comporte trente articles conte-
nant des dispositions impératives qui doivent recevoir appli-
cation dans tous les cas (60). Ce n'est que dans le silence

(59) JANIN et ~~, précité, nO 241

(60) Les statuts ainsi que leurs modificatifs éventuels cbivent être ap-
prouvés par arrêté ministériel ou interministériel (Art 5 Al 2 ord). Il
ne serrble pas p:>ur autant qœ les statuts deviennent des actes adminis-
tratifs ou des contrats administratifs. Il n' y a pas èe décision juill-
ciaire voltaïqœ à notre connaissance sur la question.
En France, un arrêt du Conseil d'Etat du 16 octobre 1974 (Droit Adm,
1974, nO 354) est très explicite sur la question: "Considérant qœ .ee!.>
Mci.é-tf6 avwnyme!.> d'éc.onomi..e. mi..tie. -6on-t de!.> peMonn~ de. cvwil pJzA:vé don-t
.ee!.> -6~ ne. pltf6en-te.n-t pM .ee. c.aMe.-tèlte. d'un ae.-te. admi..YiM.:tJr.a-.tA..6 ••• "
-- 182 -

de l'ordonnance ou son insuffisance que la loi de 1867 reçoit


application. L'ordonnance organise ainsi le CA et lui confère
les pouvoirs les plus étendus en mati0re de gestion. Mais,
l'ordonnance ne suffit pas. Il faut en plus préciser les pou-
voirs du Président du CA et éventuellement du Directeur Géné-
ral.

Les vides de la loi de 1867 sont en grande partie


comblés par l'ordonnance, dont certaines dispositions pour-
raient être consacrées lors d'une réforme du droit des socié-
tés.

A notre avis, les statuts peuvent ne pas reproduire


les articles de l'ordonnance, lesquels peuvent être modifiés.

209 - Mais l'application jumelée et de l'or-


donnance et de la loi de 1867 laisse toujours des vides que
les statuts doivent combler. Ils doivent de toute manière con-
tenir les mentions obligatoires pour toute SA. Bien qu'aucun
texte ne le prescrive, il serait souhaitable que les statuts
soient conformes à l'ordonnance, mentionnent le caractère d'é-
conomie, l'existence d'un commissaire du gouvernement ...

§ III - Les statuts et les tiers

210 - La loi du 24 juillet 1966 modifiée sur les


sociétés commercial-es par des di sposi tions telles les articles
98 et 113 résoud une question importante vis à vis des tiers.
Dans la plupart des cas, la société sera tenue par les actes
des dirigeants sociaux. Ainsi, il ne sera pas nécessaire dans
la plupart des cas de consulter le registre du commerce ou
d'exiger comme le permet l'article 153 du décret du 23 mars
1967 les statuts à jour et la liste des administrateurs et
des co~nissaires en fonction.

(60 suite) Le CE invoque ensuite un arrêt de la =ur d'aPpel de Grenoble


et de la Cour de cassation reconnaissant la validité de la s=iété pour
la =nsidérer =rnœ régulièrerrent constituée.
- 183 -

Or, si l'on met de côté l'application de l'ordonnan-


ce qui peut être interprêtée comme conférant des pouvoirs lé-
gaux, la consultation des statuts apparaît npcessaire pour
connaître la répartition des pouvoirs entre les organes et
l'objet social. Certes, les textes sur le registre du commerce
permettent d'y consulter les statuts et l'article 63 Al 2
oblige les dirigeants de sociétés par actions à délivrer les
statuts à tout intéressé. En pratique, il n'en va pas ainsi.
Le responsable du registre du commerce considère que seules
les personnes inscrites peuvent consulter les mentions les
concernant et les dirigeants considèrent leurs statuts comme
des secrets commerciaux.

Dans ces conditions, on peut se demander à quoi ser-


vent le registre du commerce et les statuts.

211 - La constitution des SEM ou plus globalement la


création apparaît, malgré des dérogations rencontrées assez
proche de celle des SA ordinaires surtout si l'on considère
comme également ordinaires celles où l'Etat prend des parti-
cipations sans leur accorder pour autant le caractère d'éco-
nomie mixte. En tout cas, ces règles n'ont pas pour effet de
retirer le caractère privé à ces sociétés. En est-il de même
des règles d'organisation?
- 1U4 -

CHAPITRE II

L'ORGANISATION DE LA SEM PARTICIPATION ET


CONTROLES ADMINISTRATIFS.

212 - L'organisation est entendue de marliêre large


si bien qu'elle englobe tous les contrôles, non seulement les
contrôles internes et permanents du commissaire aux comptes
et du commissaire du gouvernement mais également divers
autres contrôles de caractère externe pouvant apparaître
de ce fait comme ne relevant pas de l'organisation.

L'organisation de la SEM par rapport au droit


commun se caractérise par la participation administrative
(autrement dit participation des représentants de l'Etat)
dans les principaux organes et par les contrôles dérogatoires
de l'Etat. Mais la réalité ne peut être approchée qu'en ne
s'en tenant pas aux seuls aspects dérogatoires.

213 - Comme pour une SA ordinaire, l'étude peut


commencer par les assemblées des actionnaires (sect. 1),
organe délibérant et traditionnellement conçue comme la
source du pouvoir dans la société.

Ensuite, il sera question des organes de gestion


(sect. II), enfin des contrôles (sect. III).

En pratique, pour les SEM comme pour les SA


ordinaires, on peut parler de prééminence des organes de
gestion et de déclin des assemblées.
- 185 -

o~rd\NISATlo!'J SItI.!'LIFIEE DE LJ\ SE'I

(sans les organes de contrôle)

P.C.A.

f
11
Iy Direction

1 . . ,' 1
.- .-
f
1

1
1
.- .-
1
f
.- .- .-
f
, ""
f

f
.- ,- "
f "
f"

VI Représen- Représen- Conseil


E T A ~
.L tants de tants du d' JI.dministration
1 l'Etat S.P.

Représen- Autres As ser.lblée


tants du actionnaires Générale des
secteur (secteur Actionnaires
public !J rivé )

--)~ = désiane
-----~ = approuve la désignation
P.C.A. = Président du Conseil d'Administration
D'OC. = Directeur Général
S'O P'O = Secteur Privé
- l HG -

Section 1 - L'organe délibérant L'assemblée des


actionnaires.
214 - En fait, il s'agira d'étudier le régime des
actions et celui des assemblées de manière synthétique car
leur originalité ne parait pas frappante ni par rapport au
droit commun ni par rapport aux droits étrangers (1).

Il faut rappeler pour mémoire que si l'Etat est


obligataire, hypothèse restée théorique jusqu'à présent, en
l'absence de dspositions de l'ordonnance qui lui accorderaient
le droit de participer aux assemblées soit seulement à titre
consultatif soit avec voix délibérative, la participation
administrative se limitera au conseil d'administration.

§ 1 - Les actions.
215 - L'action est entendue à la fois comme le
titre négociable constatant les droits des actionnaires dans
une SA (ou une commandite par actions) et ces droits eux-
mêmes.

L'article 8 de l'ordonnance ?récise que les titres


représentatifs d'apports en nature ou en espèces sont consti-
tués soit par des actions extraites d'un registre à souches
et revêtues d'un numéro d'ordre et de la signature de deux
administrateurs ou d'un administrateur et d'un délégué du
conseil d'administration soit de certificats globaux déli-

0) On pourra le amstater en consultant:


- R. ALIDU : La pratiqœ des SEM, 1976, Lib. du Journal des Notaires
et des Avucats
- Michel B/l.LIM'I. : Les sociétés coP.Tœrciales en Afriqœ de l'Ouest,
thèse Dijon, 1979 (603 p.)
- CûN'>TANTIN, CûillDN et autres : Les entreprises publiqœ.s en Afriqœ
Noire: Sénégal, M3.li, M3.dagascar, 1979, Pedcne
- G20rges I-EISSONNIER, précité, p. 322 et suivantes, 494 et suivantes
- Nguyen QlOCVINH : Les entreprises publiques face au droit des
sociétés commerciales, LGDJ, 1979
- Congrès IDEF : Le rôle des sociétés dans le développerœnt économi-
que, R. Jur. Indép. et Coop., Janv. Hars 1978 (particulièrerœnt articles
sur la Centrafriqœ, le Ga!x:>n, la Côte ct 'Ivuire et la Haute-Volta et
discussions)
- Fevœ fr. d'Adm. PÙJlique n° 4, 1977 : Les entreprises publiqœ.s
- 187 -

vrés aux actionnaires qui en font la demande (2). Les


actions ou les certificats appartenant aux personnes morales
de droit public sont déposés dans la caisse de leur comptable
ou à la CNDI (3).

La législation applicable est constituée par l'or-


donnance sur les SEM, la loi de 1867 et les textes intervenus
avant l'indépendance et ayant fait l'objet d'une extension
( 4) •

Pour approfondir la question des actions, il


suffira d'aborder quelques points en ment~onnant surtout
les différences avec le droit commun.

l - Les différentes sortes d'action.


1) Actions d'apport et actions' de numéraire.
216 - Par opposition aux actions de numéraire,
les actions d'apport sont celles qui sont la contrepartie
d'un apport en nature (différent de l'apport en industrie
qui n'est pas pris en compte dans les sociétés de capitaux)
tels les bâtiments, terrains

En droit commun, les apports en nature doivent


être intégralement libérés dès l'émission des actions tandis
que les ,apports en numéraire peuvent n'être libérées que du
quart.

L'article 6 Al 5 dispose que les apports tant en


nature qu'en espèces doivent être obligatoirement effectués
et versés lors de la souscription. Cela présente l'intérêt
d'éviter les appels de fonds ultérieurs et toutes leurs
conséquences (vente aux enchères ... ). Le but, c'est surtout

(2) Les certificats globaux sont frÉqUemœnt utilisés.


(3) Les titres de l'Etat sont toujours déposés au Trésor dans les mains
du T.P.G. La CIDI quant à elle détient les titres lui appartenant dans le
cadre de la voltaïsation du capital des entreprises.
(4) Georges l-EISSCNNIER, précité, p. 496 et suivantes, donne la liste et
- lUtl -

de permettre à la société de démarrer sainement sur la base


dE! ses propres fonds. Ceci confirme l' iûée selon lûlIuelle
l'Etat veut c~llaborer avec des gestionnaires, des techni-
ciens mais aussi des capitalistes.Selon les SEM, l'un ou
l'autre aspect pourrait être prédominant.

2) Actions ordinaires et actions de priorité.


217 - Les actions de priorité ou actions privilê-
giéessont celles qui confèrent des avantages pécuniaires plus
importants : quantité supérieure dans les bénéfices ou le
boni de liquidation ... (5).

L'ordonnance ne soufflant mot à ce sujet, on


doit en déduire l'application du droit commun. Les statuts
peuvent prévoir l'existence de ces privilèges soit au profit
de l'Etat soit pour les partenaires privés dans le respect
des conditions. L'on ne rencontre pas d'actions privilégiées
dans la pratique.

3) Actions à droit de vote simple et actions à


droit de vote double.
218 - L'ordonnance n'a pas règlementé cette
question. Des actions à droit de vote double pourraient être
créées dans les conditions du droi t corrunun (loi du 13 novem-
bre 1933, article 1er) (6).

4) Actions de caoital et actions de jouissance.


219 - Ici aussi le droit commun s'applique et
la société, compte tenu de ses réserves peut amortir son
capital en remboursant non par tirage au sort mais propor-
tionnellement le nominal des actions.

les références des textes étendus.


(5) On considère égalenent comœ actions de priorité celles que créé la
loi du 13 juillet 1978 bien qu'elles soient privées du droit ce mte.
(6) En France, les actions à droit ce vote plus qœ ooOOle ?Cuvent
toujours exister dans les SEM (loi du 13 N:lvenbre 1933 et art. 492 loi du
24 juillet 1966). Voir à ce sujet, GUYa~, note au JCP, 1972, II, 17084.
- 189 -

5) Actions nomin"tive3~_iJ_ctions~orteur.

220 - L'article 6 Al 2 ordo dispose que les actions


sont obligatoirement nominatives, ce qui exclut donc le
transfert par 1" simple tradition et nécessite une inscrip-
tion sur le registre de la société.

Les actions nominatives présentent l'intérêt


d'éviter la plupart des difficultés tenant à la preuve de la
qu"lité d'actionn"ire surtout en cas de perte ou vol. Il y a
là sans doute une marque de l'intuitus personae des SEM.
Mais ce n'est pas le propre des SEM. En effet, certaines SA
ne sont-elles pas dites "fermées" ?

6) Actions de catégorie A et actions de catégorie B,


221 - C'est une distinction propre aux SEM (7).
L'ordonnance impose que les actions obligatoirement nomina-
tives soient de type différent
- les actions de la catégorie A qui ne peuvent
appartenir qu'à l'Etat ou à une collectivité publique.

- Les actions de la catégorie B qui peuvent être


détenues par tout autre associé.

L'intérêt de cette disposition semble être unique-


ment de protéger les titres de l'Etat contre les détournements
des fonctionnaires par exemple.' Ne pouvant "ppartenir qu'à
l'Etat, les actions de la catégorie A sont logiquement inu-
tilisables par des particuliers ou des fonctionnaires à titre
personnel.

Les inconvénients semblent plus llumbreux si


l'Etat acquiert des actions de catégorie B, doit-on les
trans former en actions A ? En cas d' augmen tic tion de capital,

(7) Bien de droits étrangers ignorent cette distinction : S~négal (loi


77-89 du la Août 1977) 1 Bénin (ord. 73-71 du 16 OCtobre 197:'l), la Fraoce
J=XJur les SEM dites nationales ... et de rranière générale tous les droits
qui tirent certaines oonséquences du nontant des participa tions.
- 190 -

quelle proportion d'actions A et B créer?

Cette disposition, inappliquée du reste, doit être


abrogée.

II - La valeur nominale des actions.


222 - D'après l'article 1er de la loi du 24 Juillet
1867,les sociétés en commandite par actions et les SA ne
peuvent diviser leur capital en coupures d'actions ou en
actions de moins de la 000 F (anciens soit 100 NF) ce qui
donne 5 000 FCFA.

L'article 6 de l'ordonnance déroge sur ce point


au droit commun en disposant que la valeur nominale des
actions ne peut être inférieure à la 000 FCFA (soit 200 NF)
(8) •

Cette disposition comme bien d'autres semble


pouvoir être adoptée, en cas de réforme du droit des sociétés,
pour l'ensemble des SA et des SARL.

III - Droits attachés aux actions.


223 - Ils sont nombreux
- Droit de désigner les organes de gestion et de
contrôler la société. Ces droits restent entiers sauf la
nécessité d'approbation ministérielle de certaines décisions.

- Droit de participer aux assemblées et d'y voter.


Il en sera question plus tard.

- Droit à l'information.
Ce droit bien que moins étendu par rapport à celui
qu'organise la loi de 1966, comporte le droit de communica-
tion permanent de certains documents, l'information propre
aux assemblées ou à certaines questions (conventions de
l'article 40 ••. ).

(8) Il existe des scx::iétés n'ayant pas le caractère d' économie mixte à:mt
la valeur rnminale des actions v a jusqu'à 100 000 rcFA (2 ŒO NF) .
- 191 -

- Droit d'agir en justice.


L'actionnaire peut exercer une action en justice
pour défendre ses intérêts personnels contre les organes ou
même contre la société.

- Droits pécuniaires.
Ce sont les droits aux dividendes à condition qu'il
existe des bénéfices, au remboursement des apports si les
créanciers sont désintéressés, au boni de liquidation. Le
droit préférentiel de souscription, irréductible dans la
proportion de titres détenus est considéré comme un droit
pécuniaire.

224 - Droit de céder son titre.


L'article 9 de l'ordonnance règlemente cette
question. En ce qui concerne les actions de catégorie A,
toute cession doit être autorisée par le ou les ministres
directement intéressés et doit, sauf dérogation spéciale
de ces derniers, être faite au profit de personnes morales
de droit public.

Tout~ c~M-ion d'act-ion-6 (9) de catégorie B - il


faut donc entendre même entre actionnaires - doit être auto-
risée par le conseil d'administration qui n'a pas besoin de
fournir des motifs en cas de refus. En cas de refus d'agré-
ment et à compter de la notification de ce refus, le conseil
d'administration a deux mois pour trouver un acquéreur -
tiers ou actionnaire - ou pour acquérir lui-même les titres.

L'ordonnance distingue deux hypothèses :


- si le conseil d'administration trouve un
acquéreur, la cession a lieu dans les conditions, notamment
de prix, convenues entre le cédant et le cessionnaire origi-
naire.
- Si le conseil d'administration exerce son droit

(9) L'art. 9 vise exprésserrent les cessions d'actions à titre gratuit ou


onéreux et les llUltatiOns entre vifs ou.Par décès.
- J'iL -

de préemption,le prix est celui fixé chaque année par l'assem-


blée générale ordinaire mais celui-ci ne saurait être infé-
rieur à la valeur intrinsèque des actions telle qu'elle
résulte du dernier bilan.

Si à l'expiration du délai, le conseil n'a


exercé aucune des options, la cession ou la ~utation dont
l'agrément est demandé est réputéedonnœ et définitive (10).

Cette règlementation confortant la considération


de la personne dans les SEM n' a pas pourtant négligé l'int~­

rêt de l'actionnaire qui est de ne pas être prisonnier de


son titre.

IV - Les obligations des actionnaires.


225 - L'ordonnance oblige les actionnaires à
libérer intégralement leurs apports qu'ils soient en nature
ou en numéraire. Pour le surplus, le droit commun s'applique.
Ainsi, par exemple, l'article 33 C. Corn. qui prévoit que les
associés ne supportent les pertes que jusqu'à concurrence du
montant de leur intérêt dans la société.

En conclusion, l'on peut retenir gue le régime


des actions des SEM ne comporte pas de dérogation majeure
au droit commun. En est-il de même des assemblées?

§II - Les assemblées d'actionnaires.


226 - Ni l'ordonnance, ni la loi du 24 Juillet
1867 ne donnent de définition de l'A. G. On peut considérer
que c'est la réunion dans certaines conditions des actionnai-
res qui vont exercer les pouvoirs que leur confèrent la loi
ou les statuts.

(10) . Sur les clauses d'agrérrent en Afriqœ fran=phone, voir : M. BALIM\.


thèse précitée, nO 143 et suivantes et 418 et suivantes, et Georges
MEISSONNIER, n° 172
. Sur les clauses d' agrérœnt en France : GUYœ : Droit œs Aff.,
Economica, 1980, p. 670 à 678.
- 1':J 3 -

L'ordonnance ne comporte que deux articles sur


les A.G. Pour l'essentiel, le droit commun doit recevoir
application et les statuts ont un rôle ilnportant à jouer.

Il existe principalement deux types d'assemblées,


l'assemblée générale ordinaire (AGO) et l'assemblée générale
extraordinaire (AGE), les autres types pouvant en général se
ramener à l'un de ces types (11).

227 - Il n'est pas possible de décrire tout le


droit commun applicable également aux SE~1. Par contre, il
sera bon d'aborder les dérogations qu'apporte l'ordonnance
à certaines règles du droit commun (1), puis certaines
questions ressortissant soit de la compétence de l'AGO (II),
soi t de l'AGE (III) qui Deuvent acquérir une importance
particulière du fait du caractère d'économie mixte.

l - Les règles de l'ordonnance.


228 - L'ordonnance (art. 23 et 24) ne pose que
quelques règles.

Elle précise que l'AGO est réunie par le conseil


d'administration (le commissaire aux comptes selon le droit
commun et le commissaire du gouvernement dans certaines
conditions peuvent également réunir l'AGO ou l'AGE) dans les
6 mois qui suivent le. clôture de l'exerci'ce. Cette règle
apporte une précision néc~ssaire. En effet, la loi de 1867
n'impose pas la réunion de l'AG8 dans les 6 mois.

Les convocations aux AGO ou AGE sont adressées au


moins 15 jours francs à l'avance, délai qui peut être réduit
à 6 jours quand il s'agit d'une seconde convocation. L'ordon-
nance impos~ la convocation par lettre laquelle est justifiée

(11) Voir Georges !1EISSCNJIER, p. 325 qui distingue cinq types d' assem-
blées.
par
- le caract~re nominilLif des actiollS,
- la lourdeur de la publicité s'il n'en était pas
ainsi (12),
- le nombre en général peu élevé des actionnaires.

L'article 24 est exclusivement réservé au problème


du quorum.

Que ce soit l'AGO ou l'AGE, elle doit réunir pour


délibérer valablement un nombre d'actionnaires représentant
au moins la moitié du capital social ; le secteur public
doit y être représenté par les 3/4 du capital qu'il détient.
Ce quorwn n'a rien d'exorbitant. Par contre, l'exigence
que le secteur public soit représenté par les 3/4 du capital
qu'il détient est une mesure de protection contre l'absen-
téisme de ses représentants et les partenaires qui voudraient
en profiter.

Si ces conditions ne sont pas remplies et qu'une


AG est à nouveau convoquée, les délibérations sont valables
quelque soi t le nombre d' ,lctions représentées mais uniquement
pour l'AGO. En effet, pour les AGE, le quorum défini plus
haut reste nécessaire (13).

II - Les assemLlées générales ordinaires.


229 - Les actionnaires disposent d'une information
permanente ou non qui leur permet d'exercer les pouvoirs que
la loi confère aux AGO.

On peut déduire de la loi de 1867 que les AGO


disposent de tous les pouvoirs qui ne sont pas attribués aux

(12) Voir Ceorges !'!EISSONNIER, p. 354


(13) En droit conmun (loi de 1867, art. 30 et 31), les qUXUlTS sont les
suivants :
- Am : 1ère mnvocation 1/4
2èrœ convocation : aucune exigenœ
l () r) -

AGE ou à d'autres organes de manière exclusive sous réserve


des stipulations statutaires. On sait en effet <lue l 'orùon-
nance confère au conseil les pouvolrs les plus étendus en
matière de gestion.

Seules quelques attributions seront envisagées


1) Nomination et révocation des organes.
230 - L'AGO nomme des administrateurs représentant
le secteur privé pour 3 ans et peut les révoquer ad nutum
(14) .

Les représentants du secteur public sont désignés


par le décret de création (14 bis).

L'AGO désigne également le commissaire aux


comptes pour 3 ans et s'il est mis fin à ses fonctions sans
juste motif, celui-ci peut obtenir des dommages-intérêts en
justice.

2) Pouvoirs en matière de rémunération des organes.


231 - L'AGO fixe librement le montant des jetons
de présence, de même que la rémunération du con~issaire aux
comptes. Ceux-ci restent maintenus jusqu'à l'intervention
d'une décision contraire.

3) Pouvoirs en Inutière de bénéfi ces.


232 - L'article 25 de l'ordonnance dispose que
sur les bénéfices il faudra doter la réserve légale et que
si les statuts le prévoit un dividende dont le minimum est
fixé par les statuts et dont le maximum ne saurait excéder

- AŒ : 1ère con\OCation 1/2


2èrœ con\OCation 1/3
3èrœ con\OCation 1/4
(14) Il s'agit d'une ACD bien spéciale car elle ne corrprend pas les
représentants du secteur public.
(14 bis) Voir des exerrples œ décret œ création dans les annexes.
- l~l) -

le maximum du taux d'intérêt conventionnel est payé. Les


sorrunes non payées à ce titre au cours d'un exercice sont
reportables sur les exercices suivants.

S'agit-il là d'une clause d'intérêt fixe? (15)


La réponse est négative dans la mesure où en l'absence de
bénéfice aucune distribution ne· va être effectivement opérée.

Il semble, du moins si la disposition doit avoir


un sens, qu'elle vise à protéger les minoritaires contre les
décisions systématiques d'affectation des bénéfices à l'auto-
financement et surtout en réserves inutilisées et excessive-
ment abondantes.

De manière générale, l'AGO exerce ses pouvoirs


sans que ses décisions aient besoin d'être homologuées ou
approuvées. En revanche, l'intervention du V(·to du corrunis-
saire du gouvernement est toujours possible.

III - Les assembJées générales extraordinaires.


233 - L'AGE se réunit dans des conditions de
quorum qui ont été précisées. Quant à la majorité, elle est
de 2/3 des voix selon l'article 30 (loi de 1867).

La compétence de l'AGE concerne les modifications


des statuts augmentation ou réduction du capital, régime
des actions, dissolution, transformation, fusion, changement
d'objet; transfert du siège social (16), prorogation ...

(15) La validité œ telles clauses, bien que discutée senble adnise


sous l'enpire de la loi du 24 Juillet 1867. Il en va différemrent en
France œpuis la loi du 24 Juillet 1966.
(16) La plupart des SA voltaïques prévoient dans leurs statuts la
JX)ssibilité PJur le =nseil de transférer le siège social dans lIDe autre
localité du pays alors que l'article 50 de la lDi du 24 H3.i 1951
pemettant le transfert par le C01LSeil n'a pas été étendu aux =lonies.
l ') / -

L'AGE peut modifier les statuts d<1ns toutes leurs


dispusitions. Il ne peut cependant changer la nationalité
de la société ni augmenter les engagements des actionnaires.

L'AGE des SEM a donc tous les pouvoirs de l'AGE


d' une SA ordinaire. ilais ses décisions pour être valables
doivent être approuvées par le ministre de tutelle appelé
ministre directement intéressé. Ce ministre ne peut se
substituer à l'AGE si bien que pour toute modification sta-
tutaire, il est nécessaire qu'il y ait accord entre l'AGE
et le ministre de tutelle.

Quelques points appellent des précisions.


1) Transformation.
234 - La SEM étant par définition une SA, la
transformation en société d'une autre forme entraine la
perte du caractère d'économie mixte. Il faudra pour cela
comme précisé plus haut l'accord de l'administration. Au cas
particulier, il semble bien qu'un arrêté ministériel est
insuffisant; il faudrait un décret en conseil des ministres.

2) Fusion.
235 - La fusion aboutissant à la création d'une
société ,~' une autre forme que la SA fait perdre le caractère
d'économie mixte.

Lorsque la SEM est la société absorbante, il ne


fait pas de doute que le caractère d'économie mixte est
maintenu. Dans les autres cas, il est toujours possible au
gouvernement de prendre le décret de création puisque l'Etat
aura toujours au bout de l'opération une participation.

3) L'augmentation de capital.
236 - Il Y a un problème en cas d'augmentation de
capital en numéraire. Il s'agit de savoir si du fait de
l'existence d'actions A et B, il est nécessaire de créer des
actions A et B dans la proportion qui les liaient. Par
- 1')8-

exemple si avant l'augmentation du capital, il y avait 60 %


d'actions A, doit-on en créer 60 % lors de l'augmentation?
Théoriquement, on devrait créer des actions sans catégorie.
Les actionnaires exercent leur droit préférentiel de
souscriI1tion ou les cèdent. A la fin de l'op~ration, on
mettra les actions des collectivités publiques dans la catégo-
rie A et celles des autres dans la catégorie B.

Dans la pratique, les actionnaires des SEM


exercent leur droit préf8rentiel de souscription si bien que
malgré les nombreuses augmentations de capital, les propor-
tions existant au départ restent en général maintenLcs.

237 - En conclusion, il faut dire que thé'Jriquement


les assemblées même dans les SEM sont la source du pJuvoir
dans la SEM. Pratiquement, le pouvoir est ailleurs, dans le
conseil d'administration et surtout dans les organes de
direction (PDG ou directeur général).

Le phénomène est peut être accentué dans les SEM,


ce qui d'ailleurs pourrait être compréhensible puisque les
actionnaires en général peu nombreux peuvent dans certains cas
se retrouver tous au conseil d'administration : exemple à la
BND. Mais il n'existe pas seulen~nt dans les SEM (17) contrai-
rement à ce que pensent certains auteurs (18).

La gestion de la SEM semble à cet égard pr,?senter


plus d'originalité. Seul un examen approfondi permett~a de
corroborer ou infirmer cette impression.

(17) GUYOO, Cours du droit, précité, particulièrement p. 253 où l'auteur


fait état d'opinions diverses.
(18) Pour Roger TAQIND, précité, p. 34, "l' asserrblée œs société"
d'éo.Joomie mixte est devenœ une façade juridiqœ ... "
l'J'J -

Section II - Les organes de~stio~.

238 - La gestion de la SEll est assurée par un


organe collégial, le conseil d'administration, par le prési-
dent du conseil d'administration et éventuellement par un
directeur général. Il conviendra également d'évoquer les
difficultés de fonctionnement des organes.

On ne saurai t trop insister sur l'import,lnce des


organes de gestion dans la vie sociale. Comme le dit si
bien M. DELION : "Le choix et le ~tatut de~ o~ganeh di~igeant~

P~é.~ident du con~('il d'admini~t~auon, di~('cteu~ gé.né~al et


admini~t~at('u~h, ~('v~t('nt une impo~tance capitale d~n~ toute
ent~ep~i~e, qu'el.i'e ~oit publique ou p~ivée" (9).

En ce qui concerne les entreprises publi~ues

parmi lesquelles l'auteur range les SEM, du moins celles où


l'Etat est majoritaire, il estime que la nomination des
dirigeants constitue le pouvoir essentiel de tutelle, car
la tutelle ~u~ l('~ act('~ e~t in~u66ùante ~i .i'e,~ Ji~(9('_ant~

i 11 6é. ~ i e u 'd à l' Cl t â che, e t


,~ a 11 t 0 11 pou ,H ai t p~ ('~ Ci u(' '_' " Il H ~
qu'elle e~t ~up('~6lue ~'il~ la ~empli~~ent bien (20).

239 - Avant d'aller plus loin en faisant inter-


venir les règles propres aux SEM édictées par l'ordonnance,
quelques observations doivent être faites en ce qui concerne
le droit commun qui a vocation à s'appliquer chaque fois
que l'ordonnance s'avère insuffisante.

240 - La loi du 1& Septemb~e 1940 relative au


nombre et à la responsabilité des administrateurs, aux
fonctions et à la responsabilité des présidents de sociétés
anonymes n'a pas été étendue. Or cette loi prévoit que la SA
est administrée par un conseil d'administration de trois

(19) A.G. DELION : Le statut des entreprises publigLEs, Bergcr-Lcvrault,


Coll. l'adrn. nouvelle, 1963, p. 120
(20) DELIOO cite VEIlEL selon lequel les nationalisaUons sont lUI procédé
-- 2UU -

membres au moins et de douze au plus. Le Président du Con~eil

est en même temps directeur général ou en tous cas en assume


la responsabilité. Il est assimilé à un commerçant, peut être
soumis aux déchéances de la faillite ou encore être contraint
de combler le passif social seul ou avec les autres adminis-
tra teurs.

241 - La fo~ du 16 Nov~mbhe 1940 vient remplacer


et compléter la loi du 18 Septembre 1940 en limitant le
nombre de mandats d'administrateurs ou de président du conseil
d'administration, en réglementant la situation des administra-
teurs prisonniers de guerre ... Cette loi n'a pas, non plus,
été étendue.

242 - Enfin, la loi du 4 Mars 1943 relative aux


sociétés anonymes et aux sociétés en commandite par actions
n'a été que partiellement étendue (21). Tout le titre l
concernant toutes les sociétés par actions a été étendu. Par
contre le titre II relatif uniquement aux sociétés anonymes
a été étendu seulement en ses articles 10 et Il. L'article
10 réforme l'article 40 de la loi du 24 Juillet 1867 (conven-
tions entre la société et ses dirigeants) et l'article I l
est relatif à la rémunération des membres du conseil d'admi-
nistration (jetons de présence et tantièmes).

243 - En droit commun, l'article 22 de la loi du


24 Juillet 1867 est applicable qui prévoit que les SA sont
administrées par un ou plusieurs mandataires à temps, révoca-
bles, salariés ou gratuits, pris parmi les associés. Et

de sélection des dirigeants. DELIŒ~ conclut que la valeur ou l'insuffi-


san::e des organes de gestion donne ou enlève à la gestion publ ique l'une
de ses plus sérieuses justifications. cf ouvrase précité, p. 120.
(21) Sur ce ?roblèr:E d'extension, wir :
- F. LlXHAIRE : Encyclopédie Dalloz, Droit cxmœreial III Sociétés,
p. 787 nO 22
- G. MEIS9J~ER, précité, p. 264 et 265
- Juriscla:5seur Sociétés XI, nO 251 et suivdnts
(textes étendus et non étendus, etc ... )
- 2U1 -

l' alinéa 2 du même article ajoute que ces .manda taires peuvent
choisir parmi eux un. directeur ou, si les sLa Luts le pOl"lnct-
tent, se substituer un mandataire étranger à la société et
dont ils sont responsables envers elle. De là découlent
diverses possibilités d'organisation statutaire de la gestion
de la SA. "Par conséquent, la société est toujours administrée
par un conseil d'administration qui peJt déléguer ses pouvoirs
à un admÙu:-6tILate.uft dHégué distinct du président" (21 bis) ,
système qui dilue les responsabilités. En pratique toutes les
SA voltaïques instituent statutairement le C A avec un prési-
dent du C A et un directeur général le plus souvent) en
s'inspirant largement de la loi du 24 Juillet 1966. Sous cet
angle, le régime prévu par l'ordonnance n'est très original
puisqu'il s'inspire de la même source.

§ l - Le Conseil d'administration.
244 - Le conseil d'administration (C A) se compose
d'administrateurs représentant le secte~r public et le
secteur privé. Avant d'examiner le C A en tant que tel (II),
il conviendra de cerner la situation des administrateurs (1).
Pour terminer,il faudra envisager leur responsabilité (III).

245 - Mais au préalable, une précision s'impose.


Il s'agit de savoir si l'on peut parler d'administrateurs en
ce qui concerne les repl"ésentants du secteur public.

Pour certains auteurs, ces représentants sont des


administrateurs au même titre que les administrateurs privés
dans la mesure où ils ont les mêmes pouvoirs et les mêmes
responsabilités.

Pour d'autres auteurs, la collectivité publique


étant seule actionnaire -il est interdit aux représentants
du secteur public d'avoir des intérêts dans la société -
et responsable en droit et en fait de la gestion de ses
représentants, a seule la qualité d'administrateur.

(21 bis1 F. Lu:HAIRE, précit6, p. 737 nO 22


Seulement par dérogation au droit commun, une seule personne
Vil disposer de plusieurs postes d'administrateur".

Cette dernière analyse semble mieux refléter


les textes et la réalité car tout en ayant les pouvoirs des
autres administrateurs (mais en répondant auprès de leur
mandant), ces représentants sont civilement irresponsables
(22) parce que la responsabilité du mandant est substituée
de plein droit à la leur. Il ne faudrait cependant pas
exagérer ce caractère dérogatoire - administLlteur à repré-
sentation multicéphale - car dans les SA classiques, l'action-
naire (ou les actionnaires) majoritaire nomme seul les
administrateurs.

l - Les administrateurs.
246 - Les administrateurs forment le CA de 3 à
12 membres. L'article 12 ajoute qu'il existe obligatoirement
2 catégories d'administrateurs: les représentants du secteur
public, les représentants du secteur privé. Enfin, il peut
exister une 3ème catégorie d'adrrunistrateurs : les non-action-
naires ne représentant pas le secteur public.

Les règles concernant les administrateurs peuvent


être abordées autour de quelques points.

1) Nombre des administrateurs.


247 - Le nombre total des sièges du CA est arrêté
par les sta:.uts. C'est donc un point que les statuts doivent
traiter (23). L'o~donnance 6ixe ~implement une 6ou~chette
3 memb~e~ au moin~ et 12 au plU6. A l'intérieur de cette
fourchette, il appartient à chaque société de fixer le chiffre

(22) Art. 15 ordo Il en est de rrêrœ en Fran::e ~ur les SEM locales. Pour
la facilité, il arrivera que l'on parle d'administrateurs en ce qui les
ooncerne.
(23) Certains statuts reprennent la fourchette légale ou fixent une
autre fourchette. En général, aucun chiffre fixe n'est adopté.
- L03 -

qui ] \l i convi en t compte tenu CIe son impo r t ,ll1er' .

Les statuts doivent également fixer le nombre de


sièges attribués à chacun des associés publics. Le total Cles
sièges attribués au secteur public ne peut être inférieur à
deux quelle que soit l'importance de sa participation au
capital social. Aucun maximwn n'est fixé. En France, l'arti-
cle 12 de la loi de finances du 25 juillet 1949 a prévu le
minimum de deux sièges si la participation publique vaut au
moins 10 % du capital social mais le nombre des sièges attri-
bués ne pourra être supérieur aux deux tiers du nombre total.
L'article 10 Al 2 ordo 74-56 doit recevoir application si les
collectivités publiques sont nonilireuses et le nonilire des siè-
ges du secteur public inférieur à leur nombre. Dans ce cas,
elles doivent se réunir pour désigner des représentants comrnun~

Selon l'article 10 cl, un ou deux sièges peuvent


être attribués par les statuts à des personnes physiques ou
morales non-actionnaires mais dont les fondateurs de la
société entendent s'assurer le concours pour la gestion de
celle-ci. L'ordonnance en parlant de fondateurs semble réser-
ver cette possibilité aux statuts d'origine. La loi malgache
de 1967 a prévu une seloolable possibilit~ (23 bis). Cette
disposition évoque l'introduction en France depuis 1950
de la catégorie des "personnes compétentes" au conseil d'ad-
ministration des entreprises nationalisées dans un double
but: profiter de la compétence de ces personnes, éviter le
blocage au sein du conseil dans la mesure où ces personnes
sont censées se ranger non à des points de vue préalablelilent
arrêtés mais aux opinions les plus conformes à l'intérêt de
l'entreprise.

Les statuts fixent le nombre minimal des autres


administrateurs c'est-à-dire les administrateurs représentant

(23 bis) Marcel SURBlGUET : IJCS sociétés d'économie mixte. dans les pays
en voie de déveloJ=P2ITEl1t à p3rtir de l'exerrple nalgache, précité, p. 99
(vuir égalerrent les annexes dans le Torre 2).
- 20 <1 -

le secteur priv~ qui comprend outre les personnes morales


ou ;Jhysiques privées toutes celles qui ne sont pas considé--
rées co~ne des collectivités publiques voltaïques (voir
supra n° 139 et suivants). L'ordonnance veut faire preuve
de souplesse. Ainsi le nombre des administrateurs privés
pourra être augmenté sans modification statutaire mais c'est
à la condition que le nombre total des administrateürs n'excè-
de pas le maximum légal de 12.

Sur un plan d'ensemble, aucune r~yle ne prescrit


le respEct de la proportionnalité entre le capital dftenu et
le nombre de siège au conseil de la sorte qu'il est parfaite-
ment possible qu'un des secteurs - indifféremment - soit
sous ou surreprésenté. En pratique, un effort est fait dans
le sens du respect de la proportionnalité (sauf quand le
secteur privé est très minoritaire et que l'on entend malgré
cela lui donner un rôle très actif dans la gestion). Ainsi,
les statuts de la BND accordent aux actionnaires le droit
d'être représentés au conseil d'administration en proportion
de leur participation au capital (art. 14 des statuts).
Chaque actionnaire ou groupe d'actionnaires peut ainsi
disposer d'autant de sièges qu'il possède de fois une fraction
du capital correspondant au nOJTÙJre d'administrateurs. Les
sièges qui ne pourraient pas être attribués selon ce procédé
devraient être répartis au plus fort reste selon le même
article. C'est en application stricte des statuts que sur
12 sièges d'administrateurs, l'Etat voltaïque avec 54,55 %
du capital détient 7 sièges et les 5 autres partenaires
avec chacun 9,09 % du capital occupent ~hacun un des cinq
postes restants.
2) Nomination, durée et fin des fonctions des
administrateurs.
248 - En ce qui concerne le secteur public, la nomination
des représentants se fait par arrêté interministériel sauf
pour les collectivités territoriales. Ces derni0res désignent
leurs représentants parmi les élus ou les agents de la
collectivité concernée par leurs délibérations qui doivent
-- 205 -

être approuvées par l'autorité de tutelle. Lil durée des


fonctions de ces représentants n'est pns limitée. Ces fonc-
tions prennent fin si un texte intervient dans ce sens ou
encore eIl cas de démission, révocation ou perte de qualité
étant donné que actuellement tous les représentants du
secteur public sont désignés ès qualité parmi les directeurs
et chefs de service. Cette pratique est également suivie par
de nombreux pays (24).

Les administrateurs non actionnaires sont désignés


par les statuts. Aucune durée n'est prévue. Il faudr3 une
modification statutaire pour mettre fin à leurs fonctions.
Ceci enlève la souplesse nécessaire pour l'applicatiJn d'une
telle disposition. Une collaboration de personnes extérieures
est certes utile dans certains cas, mais elle ne peut être
acceptée et efficace que s'il est facile d'y mettre fin.

Les autres administrateurs - terme utilis,; par


l'ordonnance pour désigner les administrateurs repré:;entant
le secteur privé - sont désignés par l'assemblée yén,'rale
des actionnaires ne bénéficiant pas d'une représenta~ion

statutaire. Pour le surplus, c'est le droit corr~un à savoir


révocabilité ad nutum, démission possible ...

L'examen de la désignation (ou nomination), de la


durée et de la fin des fonctions des administrateurs ,,:>ermet
de relever l'absence d'homogénéité de leur situation. Ceci
peut être une source de difficultés dans la collaboration
et dans la prise de décisions. Hais cette absence d'h,)mogénéi:-
té, inévi table dans la SEM n' entraine pas nécessairem'~nt un
blocage.

(24) Marcel SURBlGUET, précité, p. 105 - 106.


Pour l'auteur la désignation ès qualité cbit pernettre un :~cilleur
fonctionnerrent œs cnnscils et tille plus granœ efficacité si le3 Irêr:eS
personnes se retrouvent au sein de plusieurs conseils (oonfront3tion
des mxJes œ gestion et coordination plus efficace des pIDgrarrm=s) •
Il senble plutôt dans le cas œ la Haute-Volta que le CW1Ul demrdats
favorise "l'arrbiance de retrouvailles" et la légèreté clans l' ét leE œs
oossiers.
- ::'OG -

249 - La représentation des perSOnJleS morales


tant publiques que privées est traitée par l'ordonnance de !
manière globale. L'organisme en cause désigne un représentant
1
titulaire et un suppléant pour le remplacement en cas d'empê-
chement (art. Il AlI) .

Cette disposition est sans doute bien venue car


elle permet de pouvoir tenir facilement des réunions du CA,
i
d'autant plus que les conditions de quorum sont assez sévères. !
L'article Il qui traite ensemble de toutes les personnes
morales rapproche singulièrement la situation des représen- t
1
tants de l'Etat de celle des représentants de sociétés.

Cette disposition est à rapprocher de l'article


91 de la loi française du 24 Juillet 1966 qui prévoit un
représentant permanent. Au lieu d'organiser la suppléance
comme l'ord., il dispose qu'en même temps que la personne
morale révoque son représentant, elle doit pourvoir à son
remplacement.

250 - Sur un plan d'ensemble, l'ordonnance et la


loi de 1867 ne contiennent ni limitation du nombre des mandats
ni limite d'âge (25). Les statuts pourraient organiser une
limite d'âge pour les représentants du secteur privé et les
administrateurs non actionnaires.
,
t
En pratique, les statuts n'interviennent pas pour 1
tempérer ce libéralisme excessif, même pas pour les organes de
direction c'est-à-dire le président du conseil et le directeur
général. Tout de même on rencontre des statuts tels ceux de la
1
BND (article 21) aux termes desquels le directeur général Ile
peut se livrer à aucun commerce ni avoir d'intérêts majori-
1
taires dans aucune entreprise commerciale en Haute-Volta. Il
n'y a cependant interdiction ni d'être administrateur ni même
1
directeur général dans une autre société. 1
1

(25) Certains directeurs de service ont de norrbreux narrlats rour les


- 207 -

3) Statut.
251 - Les administrateurs sont considérés comme
des mandataires de la société. Ils n'ont pas besoin d'une
capacité spéciale. Cependant il existe des incompatibilités
notanment entre la qualité de fonctionnaire et celle
d'administrateur sauf pour les représentants de l'Etat.

L'article 7 de la loi du 30 Décembre 1972 sur la


profession de commerçants pose des interdictions notamment
aux personnes condamnées à certaines peines ou pour certaines
infractions. Il faut penser que particulièrement pour les
SEM, cela pourra jouer, bien que l'administrateur ne soit
pas un commerçant.

L'administrateur a droit à l'information la plus


large possible afin de pouvoir accomplir son mandat avec
efficacité et diligence, en contrepartie de quoi il reçoit
une rémunération.

4) Rémunération.
252 - L'article 22 (L 1867) dispose que les
administrateurs sont des mandataires salariés ou gratuits.
Lorsqu'ils sont "salariés", ce qui est toujours le cas, il
existe en droit commun deux modes de rémunération: le 1er
payable même en l'absence de bénéfice sur décision de J'AGO
les jetons de présence, le 2~me payable s'il y a des bénéfices
et sous d'autres conditions (26).

Selon l'article 25 Al 3 ord., "il n'est pas versé


de tantième aux administrateurs de la société d'économie
mixte" .

Cette disposition doit être approuvée car les

conseils d'aàninistration de SUI et d'établisserœnts plblics. Cornœ la


nanination se fait és-qualité, l'âge cE la retraite conSitœ une limite
d'âge pour les représentants du secteur plblic (Etat).
(26) Georges MEISSONNIER, nO 266.
- :wu -

tantièmes sont un mode de rémunération complexe et pas très


juste même si quelquefois leur existence peut jouc>r le rôle
de prime de rentabilité (27).

5) Conventions entre les administrateurs et la


société.
253 - La reglementation est celle de J'article 40.
Bien que vieillie par rapport aux articles 101 à 106 de la
loi française du 24 Juillet 1966, elle est encore satisfai-
sante comparée au reste (28).

D'aorès l'article 40, il s'agit des conventions


directement ou indirectement conclues avec un administrateur
ou encore par personne interposée.

Certaines conventions sont purement et simplement


interdites: l'administrateur ne pourra se faire consentir
un découvert, un aval ou un cautionnement par la société.
Cette interdiction connait des exceptions.

A l'opposé, des conventions SOllt p.lr[aitcn~nl

libres. Il s'agit des conventions normales portant sur les


opérations de la société avec ses clients. Compte tenu
de l'interprétation qu'a donné la jurisprudence des conven-
tions libres, les conventions réglementées ont un champ
d'application plus large dans l'article 40 que dans les
articles 101 à 106 (29).

(27) En France, la loi du 31 Décembre 1975 a supprimé les tantièmes mais


leur disparition totale n'est intervenue qu'en fin 1978.
(28) Bi'UENSI : Les cowentions a:mclues entre les sociétés =rnœrciales
et leurs dirigeants, thèse Paris l, 1975. Cet ouvrage =ntient de
norrbreux dé~lopperœnts sur l'article 40.
(29) - Bi'UENSI, thèse précitée.
- ~RD - TERRE et ~IIAT précité ,T, l p. 883 à 920 où il est écrit
que la rédaction œs articles 101 à 106 est très proche de celle du droit
antérieur (art. 40 L 1867) voir p. 885.
- RIPERT et ROBLOT, traité précité, p. 780
- ;'U') -

Pour les conventions qui ne sont )li interdites


ni libres, l'administrateur doit informer le CA et obtenir
l'autorisation préalaJ,le de celui-ci. Le commissaire aux
comptes doit être informé. Ce dernier doit présenter un
rapport sp6cial sur les convclltions autorls6es par le
conseil.

Les conventions approuvées par l'AGO ne peuvent


être attaquées que pour fraude. Celles qu'elle désapprouve
produisent néanmoins leurs effets mais des dommages-intérêts
peuvent être obtenus de l'administrateur ou du conseil en
cas de conséquences dommageables.

Quant aux conventions non autorisées par le CA,


elles peuvent être annulées. Dans la pratique de telles
conventions pourraient être fréquentes car l'Etat s'associe
à des partenaires privés qui sont - ou appartiennent - souvent
à des groupes étrangers. D'Où le risque de profits indirects
dénoncés si souvent (30). Il ne parait pas possible que les
représentants de l'Etat ou des personnes publiques concluent
pour leur compte des conventions y compris le contrat de
t ra va i l ( 3 1) •

6) Les actions de garantie.


254 - Comme leur nom l'indique, les actions de
garantie sont des titres déposés par les administrateurs en
garantie de leur gestion. Si par exemple, ils causent un
dommage et que leur responsabilité est établie, ces actions
pourront être vendues et les sommes utilisées pour la répara-
tion.

(3)) Voir: F7\BRE et !DRm : Quelq\ES aspects actuels du =ntrôle œs SEM


RDP p. 767 à 794
- NGUYEN QuocVinh, précité, p. III et 112
(31) Sur le =ntrat œ travail et le cumul avec le statut d'administrateur,
voir
- Georges MEISSONNIER, précité, p. 290 et 291.
- 210 -

L'article 26 (L 1867) dispose qUE: les administra-


teurs doivent être propriCtaires d'un nOllilire J'actions dêter-
miné par les statuts qui ne saurait être inférieur au mini-
mum permettant de voter dans les AGO.

De l'ordonnance, il ressort que seuLs les admini-


strateurs représentant le secteur privé doivent déposer des
actions de garantie.

Particulièrement le secteur public est dispensé deE


actions de garantie (art. 15 Al 1 et Al 2 ). Mais cette dispo-
sition est spécifique aux SEM puisque pour les société où
l'Eta t détient de simples participations l'ord. 74-56 dans
son article 7 dispose que "les titres mis à la disposition
des adIllÙl{~.t.~a.te.ult~ représentants de l'Etat au CA leur sont
cédés à titre de prêt à la consommation conformément aux
dispositions des articles 1892, 1893 et 1902 du code civil".

Le fait que l'Etat ne dépose pas d'actions de


garantie alors que les administrateurs privés doivent en
déposer est bien sûr une dL;rogation importante. Mais l'effi-
cacité même des actions de garantie est mise en doute (32).

La réunion des administrateurs forme le CA.

II - Le Conseil J'administration.
255 - L'ordonnance organise un CA dont les simili-
tudes avec celui de la loi du 24 Juillet 1966 sont nombreuses.

Il s'agit ici d'examiner les conditions de réunion


et les pouvoirs du CA.

1) Les conditions de réunion.


256 - Le CA, selon l'art. 12 se réunit au muins

(32) Voir: - GUYŒ:" Cours de droit, précité, p. 271 et suivantes


- HEM /illD, TERRE et tlABlIAT : Sociétés Camcrciales, T 1 p.
695 et suivantes.
- 21 J -

deux fois par an en séance ordinaire. C'est une périodicité


minimnle. En réalité, il faudra, si le conseil entend gérer
la société/qu'il se réunisse bien plus souvent.

La convocation, l'ordre du jour et les dossiers


correspondants sont adressés à chaque administrateur au
moins 15 jours francs avant la réunion.

Pour que ses délibérations soient valables, le


quorum doit être atteint. Il faut la présence effective d'au
moins la moitié des membres du CA, y compris la moitié des
représentants des associés publics. L'Etat enlom! par Ici se
protéger contre l'absentéisme de ses représentants ou la
fraude de ses partenaires. La représentation est possible
mais elle ne compte pas pour le quorum. Chaque administrateur
peut se faire représenter par un autre mais un administrateur
du secteur public ne peut se faire représenter que par un
autre du secteur public.

L'obligation de désigner un suppléant en ce qui


concerne les personnes morales permettra d'atteindre plus
facilement le quorum et évitera de recourir à la représenta-
tion.

L'article 12 Al 4 ajoute que lorsque le secteur


public est majoritaire au CA, le nombre des représentants du
secteur public présents ou représentés doit être supérieur à
celui des autres membres présents ou représentés. C'est là
encore une mesure d'auto-protection; il faut espérer que les
représeDtants du secteur public n'empêcheront pas la tenue
des réunions par leur absentéisme.

En ce qui concerne la majorité, elle est établi~

à la moitié des membres présents ou représentés (33). L'ord.

(33) Si 7 adninistrateurs sont présents ou représentés, la rrùjorité est


de 4, de la sorte que si la répartition des voix est ainsi faite: 3 pour,
2 exmtre, 2 abstentions, i l n 'y a pas de rrajorité. Est-ce bien la consé-
quence mulœ ?
!:

Tl 'Li p~l~ pr(.Vll que 1<1 voix du l'résident serLlit :pl(polld(.rLintc


en CCl5 dL' partage mais les statuts peuvent le pr(,voi r.

2) l.es pouvoirs du CA.


257 - En droit co!mnun, ~c;cdls lc~; statuté; p{'uv,~nt

prévoir l'Lxistcnce d'un Cl\. ct en o)-:.miser les !-,ouvoirs. Ln


effet, la lCli du 24 Juillet 1%6 appLcable ne connait pas le
CA mais les "mandataires".

Pour les SEM, l'ordo a prévu l'existence d'un CA


qui disposl' de pOllvoirs généraux et de pouvoirs sp(.ciilux.

2',8 - Sedon l'article ]3 ord., "te COu,S,-\t d'adn,(-


11{.6-iiW{{('U c~,I{llve.6t{ dl-~ 1'0Ut'i'.{':~ tc~ 1_)tl1~ (-ICI: .. :,' l'Ii ";,,/-I("lC

de 9 t·~ t. .{ (T 1l Ir •

Cette disposition est ~ rapprochLr de l'2rt1clc 98


de la loi française du 24 Juillet ] 966 qui .lCCUrc1l' :lU Cf,

les "pouvoirs les pl us étendus pour agi r en tOUté ci lconstiulce


au nom de la société •.. "

Il semble donc que l'ordo se soit inspir&c dé la


loi de 1966 et gue dans l'interurétution que l'aIl peut en
faile, il soit possible de s'y référer.

Rappelons qlll' dans sa r ('llaction oricjinai re ,'n ] 966,


cette disposition dl' la loi françaié~e était pratiqu!:llicnt iden-
tique à celle retenue par l'ordo en matiôre de pouvoirs du CA.

Inspir-ée du projet de la commission Plev~n qui


estimdit que le mot "gestion" corre["pondait au rôlc du conscll,
la loi du 24 Juillet 1966 - avant la r6forme du 12 Juilllct
1967 supprimant le mot "gestion"- disposait gue "fe CA c"t
.( IH' c f>t{ d c f> po LL V (1 .(JI" de. !j(' .6 ,fi (1 fI f ('~ )J.e LL~ é ,f ~ fi d Ld " L'O rel.
reprend presque mot pour mot la formule qu'avait rct,'nue
la loi du 24 JUlllet 1966 ~ l'origine.
.' 1

Lél référence il la notion de <]1 ,~ti!)n cl été Lloandon-


TICe en FILll1ce en raison des difficultés ~u'el1e 0LLliL sus~~p­

tible d'eTII rLliner lors de son appllcatioTJ (34). La formule


nouvelle adoptée ne change pas de conception. Elle vise il
pl us de cl L rtC>. AVL'C C(,rtil ins auleun; (3'»), DI1 peut di re
que la qestion implique la mission de concevoir, d'élaborer
et décider la politique générale de l'entreprise. Juridique-
ment/ la gestion se traduira par la pl-ise de L16cision~;, 1'1
conclusion de contrats ...

Il résulte de tout cela que l'ordo a entendu


conférer au CA les pouvoirs les plus étendus pour agir,
plutôt décider, pour le compte de la société (36).

259 - Les limites existent à ces pouvoirs : ceux


qui reviennent aux assemblées d'actionnaires. Le président
du CA et le directeur général semblent selon l'ordo dépendre
entièrement du CA qui leur d8l(''Jue les l,ouvoirs qu'il veut,
ce qui contraste avec la réalité.

Il reste il savoir si l'objet sociLll peut cunstituer


une limite. En général, il est défini de manière tellement
extensive qu'il serait difficile de trouver des actes qui
n'entrent pas dans l'énumération. D'autre part, l'ordonnance
ne réserve pas l'objet social. Cela voudrait dire que la socié
tC> ne pourra pas opposer aux tiers, du moins s'ils'sont de
bonne foi, le caractère extérieur de l'acte par rapport à
l'objet social. En revanche, le CA pourrél toujours être tenu
pour responsable (37).

(34) J. lIFM\RD, F. TElmE, P. H'\BIlA T : Sociétés =rrrrerci a les, '1' l, p. 804


(35) HEr"Wm, 'TERRE, MABlIAT, précité, p. 800 et suivantes.
(36) Les statuts œs SE.M énunèrent toute une longue liste d'actes qœ
p:!ut acoonplir le CA et précisent qu'elle n'est pas limitative mais
sinplement énonciative.
(37) J. HEM'illD et autres, précité, p. 805 et suivantes.
· J'Î

260 - Il ressort de cet ensemble de remarques


que le Cil clispo~,e ùe lilrge5 pouvoirs. lIais certi1jnc:~; atl 1 ilJu-
tions sont sp6ciales pilrce que prévues par les t l'xL es.

,'" nsi 1 'ordonnance préci~.;e

- d,.ns son art. 14 que le CA élit ct (éventuelle-


ment révoque If !=lrésident du CA et le cas échLmt le directeur
général. Il peut leur déléguer des pouvoirs.

- d,ns son article 23, elle dispose que le CA


dans 1 ps six me is qui suivent le clôture ck l'exercice
convoque l'AG. La loi du 24 Juillet 1867 applicable à titre
résiduel pr.:'voit notamment que le CA établit les comptes,
autorise préalilolement les conventions entre la sociét0 et
les administrateurs

Théoriquement, les statuts comme li.i loi font


du CA le véritablc moteur de la vie sociale.

En contrepartie des pouvoirs inlportants clan t


bénéficient les administrateurs au sein du CA, ccux-ci
connaissent une responsabilité dont il convient d'examiner
les conditions d'existence et de mise en oeuvrc.

III - La resoonsabil.ité des administrateurs.


261 D'après l'art. 15 ord., le Président et les
membres clu CA sont responsilbles de 1 '.~ur gestion conforrnérnen t
aux lois en vicl'lcur. L'ord. ne fait pas état du directeur
général (DG). IL semble bien que c'est une inadvertc111cC
due au fait que l'institution d'un DG est facultative pour
les associés. IL arrive que la réalité du pouvoir soit entre
ses mains et al)rs, il serait inexplicable qu'il ne soit. pas
responsable.

Il faudra distinguer entre la responsabilité civile


et la responsalli lité pénale, et pour U l'miner lil responsabili-
té disciplinair,'.
-- :.::'~~) -

1) La responsabilité civile (38).


262 - Selon l'ordonnance le droit commun doit
recevoir application. Il en résulte l'application de l'article
44 de la loi du 24 Juillet 1867 selon lequel Jes administra-
tC'urs sont responsables selon le droi t commun ~;oi t- i nèli vi d\ll'l-
lement, soit solidairement suivant les cas des infractions
et des fautes qu'ils commettent. En raison de leur apparte-
nance au CA auquel est confiée la gestion de la société, la
notion de faute commune pourra être facilement retenue.

Cette responsabilité du droit commun cannait W1

élargissement de la notion de faute afin que Id plupart des


dommages puissent être réparés. La négligence ou même la
délégation irréfléchie peuvent entrainer leur responsabilité.

Le dommage causé pourra être subi par la société,


par des actionnaires ou encore par des tiers. L'article 17
(L 1867) et la jurisprudence intervenue sur la question ont
permis de distinguer l'action individuelle de l'action
sociale et pour cette dernière son exercice par les organes
sociaux ou au contraire ut singuli (39). C'est ce régime
qu'a repris et perfectionné la loi de 1966 dans les articles
244 à 247.

263 - L' aILUd'e. 15 de. f. '01< d. dé c.ide. 'lUe. loIL-6 q ue.


-60nt e.n cau6e. de.-6 ILe.pILé-6e.ntan:t-6 de. pC_I<.~oltne.-6 liIu'rafe.6,t'à
ILe.-6pon6abilité de. c.e.f.f.e.-6-c.i e.-6t -6ub-6tituée. de. ple.in dILoit
à c.e.f.le ae.6 ILe.pILé-6e.ntant-6. Il s'agit aussi bien des repré-
sentants des personnes morales privées (sociétés surtout)
que des représentants des personnes morales publiques (Etat

(38) Pour le cas français, mir Ceorges LFSCUYER : La responsabilité


civile des dirigeants d'entreprises publiqœs, RDP, 1974, p. 975-990.
(39) - GUYON, Economica, précité, nO 462 et suivants
- G. MElSONNIER, précité, p. 295 et 296
- RIPERT et ROOIill, précité, p. 834 et suivantes.
principalement). La solution retenue par l'article 91 de la
loi du 24 Juill~t 1966 qui consacre la responsabiJitC du
représent.an! so.ns préjudice de 10. responsabililC :c;ulid"irc
de la personne morale qu'il représente ser.1ble l'r,-'férable en
ce qu' ell e veut concilier sol vabili t(· et nurd l i~;,( 1 ion (du
représentant) .

264 - Y-a-t-il place en ce qui concerlle les


représentants de l'Etat pour la distinction entre ~aut~

re~6oI1~elle ct daute de 6e~viee ? (40). Etallt donnC le


caractère explicite de l'ordonnance, l'on doit décider que
toute victime dc,it engager la responsabilité de l'administra-
tion. La seule question qui se posera est alors de savoir si
l'administrdtion pourra bén,'ficier des mêmes actions récur-
soires contre son représentant qu'en droit curunun administra-
tif. A priori, rien ne s'oppose à l'exercice de ces actions.
En droi t conunun, selon n. BENOIT, les fautes des ilCJents
supérieur:; ne seront jilmilis considérCes comme fo.utes person-
nelles et il restera toujours possible à l'administriltion de
ne pas engager l'action (41). S'agissant ici de gestion,
la faute personnelle d0tachable sera encore plus rare.

2) La responsabilité pénale.
265 - L'ord. renvoit purement et simplement au
droit COP"!fI\un. Dans la loi du 24 Juillet 1367, de nombreuses
sanctions p0sent sur les administrateurs. Ainsi, il existe:

(40) Sur cette cIUestion, voir


- HASSh~ Aberkane : Société d'éoonomie mixte, Encyclopédie Dalloz
Sociétés II E.R., 1~70 plus mise à jour 1980
- Francis-Paul EDlOI? : Le droit administriltif français, Oil11oz,1%3,
(897) p. 671 et suivantes
- André de IAunADERE : TI<lité de Droit administratif, T l, 7 è Ed,
1976, LGDJ (769 p.) p. 677 et suivantes
- W:~G, WEIL, BRAIBANl' : Grands arrêts de la Jurisprudence adninistra-
tive, Sirey, 7è Ed., 1973, p. 59, 101 et s., 227 et s., 331 e~ s., 363,
375 et 5.,388.
- R. 'rAGAlD, précité, p. 103
(41) DDNOIT, précité, nO 1339. Il ajoute au n° 1345 cJUe cQlsidCrée de près
elle (la jurisprudence conSilcrant la responsabilité personnelle des agents
publics) ne peut servir qu','j faire le rmlheur de qœlqœs caroraux et
l."1rrpistes ...
-- 217 -

- des délits de droit conunun (escro<_Juerie, abus


Je confiance, chèque sans provision ... )

- les infL-actions relatives à la présentation


cles comptes, à la convocation des assemblées, il la publicité
permanente ...

266 - L'intéressant, c'est de savoir quelles


catégories d'administrateurs supporteront cette responsabilité
L'ordonnance n'ayant modifié que la responsabilité civile,
le droit commun s'applique à toutes les catégories (42).
Cette solution est pirticulièrement sévl're pour les administra-
teurs non actionnaires (qui ne représentent ni l'Etat, ni le
secteur privé). Il leur appartiendra de r~fléchir à deux
fois avant d'accepter des postes ou de s'y maintenir.

267 - S'agissant de la responsabilité aggravée


en cas de faillite ou de liquidation judiciaire, on peut
~vancer la distinction suivante :

les personnes morales y compris l'Etat pourront,


lhéoriquement au moins/être tenues de tout ce qui est pure-
Ilien t pécuniaire,

- les représentants, de l'Etat en particulier,


seront eux tenus des déchéances, incompatibilités et des
peines de banqueroute.

3) La responsabilité disciplinaire.
268 - Nous entendons ici par responsabilité
disciplinaire le fait que les mandants, Etat particulièrement,
puissent révoquer leurs mandataires pour mauvaise gestion.
L'usage de cette faculté peut améliorer de manière sérieuse
la gestion ou tout au muins empêcher que les résultats ne
soient sérieusement compromis et la situation financière
obérée.

269 - Depuis quelques années, on constate en


France un usage fréquent de cette possil:ili té surtout dans les

(42) En France, une jurisprudence fixée décide que la responsabilité pénalE


des administrateurs cE SEM représentant ou non une personne publique est
engagée selon le droit ccmnun. V. Casso Crim. 16 Février 197I.JCP 1971 II
16836,note Gérard Sousi. ' 1

Voir dans CE sens : ABERKANE nO 71 et R. 'IAGI\ND p. 103


- 21 e -

urandes entreprises nationalis6es. Ne peuvent sc maintenir


pendant quelques années dans les organes dirigeants que
ceux qui y font leur preuve.

Cette possibilité n'est pas utilisée jusqu'à


présent par l'Etat voltaïque non seulement parce qu'il ne
contrôle pas la gestion mais encore parce que la nomination
ès qualité ne facilite pas le remplacement des ddministra-
teurs représentants l'Etat.

§ II - La direction de la SEM.
270 - Si en fait son rôle n'est pas négligeable,
il est en revanche négligé par les textes. Sur ce plan, l'ordo
comme la loi de 1867 funt confiance aux statuts pour déter-
miner les pouvoirs des organes de direction de môme que les
limites de ces pouvoirs. Cela présente des inconvénients en
pratique. En effet, la détermination Ipgale des pouvoirs
aurait dispensé les cocontractants de consulter les ~1~tutS

pour savoir si telle ou telle opération est bien de la


compétence de la direction, la loi fixant ne variatur les
pouvoirs dont dispose tel ou tel organe (43). Ensuite, la
fixation statutaire des pouvoirs, qui va être opposable aux
tiers, permet une diversité d'aménagements souvent fort
inutile (44).

L'essentiel de ce qui a été exposé concernant les


administrateurs reste valable ici particulièrement pour le
Président du CA. Seules les spécificités feront l'objet de
développement.

(43) La détermination légale des polM:>irs des organes dirig2ants ;:Br la


loi de 1966 n'est satisfaisante qœ pour les tiers. En dehors de cela en
peut se àerna.n:1er s'il Y a vrairrent réparti tioo des poumirs 10rsgèE le
CA, le président du CA et les directeurs généraux disposent cllacun des
pouvoirs les plus 6tendus (voir art. 98, 113, 117).
(44) On oonstate qu2 les statuts des sociétés mltaïgèEs, SD1 ou non,
se ressenblent fort bien. Sans mute faut-il voir derrière ce fait, leur
rédaction par un rrêrœ spécialiste. Les statuts s'éloignent ainsi "du sur
rresure" .
- 21Y -

l - Désignation.
271 - L'article 14 ordo laisse la pussiLilité
d'organiser une direction monocéphale ou bicéphale. La
direction est monocéphale quanél le Président du CA cumule
avec ses fonctions celles de directeur gén0ral.

272 - On ne devient pas président-directeur-


général Dar un seul vote. En effet, l'article 14 d2Cidc que
le CA élit un président parmi ses membres. Le président
du conseil d'administration (PCA) est avant tout un adnünlsLra-
teur qui doit remplir les conditions propres aux administra-
teurs de la cdtéqorie dont il relève.

Ce peut être un administrateur représentant le


secteur privé ou un administrateur non actionnaire. S'agissant
des représentants du secteur public, la suite de l'article
14 semble s'opposer à leur nomination à ce poste en précisant
que le PCA "est désigné nominativement ou ès qualité selon le
titre auquel il siège" (45). Il apparait qu'un représentant
du secteur public ne peut être nommé. Seule la collectivité
publique peut être nommée. Elle pourra et même ùevra alors
désigner l'un de ses représentants pour occuper ce poste. Il
ne parait pas possible d'interpréter autrement le texte.

La désignation du PCA doit être approuvée par arrê-


té ministériel ou interministériel selon que la tutelle est
exercée par un ou plusieurs ministres.

273 - L'article 14 alinéa 2 poursuit: "Le conseil


d'administration peut désigner un directeur ~énéral qui peut
être le président ou qui peut être choisi, s9H parmi les
administrateurs, soit en dehors d'eux. Cette désignation doit
être approuvée, selon le cas, par arrêté ministériel ou inter-

(45) Raymond ALLOU, précité, p. 24 - 25


n<inistériel". Cette disposi tion appelle deux remarques :
d'abord la désignation d'un directeur général est facultative,
ensuite pour qu'il y ait PDG, le CA après avoir élu un prési-
dent d[cide qu'il va y avoir un poste de directeur général.
C'est lors du vote du directeur général que le CA peut
décider que le poste revient au président a condition qu'il
le sollicite.

Ce système est bien plus co~)liqué par rapport à


celui qui aurait consisté a dire que la société est dirigée
par le président et que pour le seconder il est possible de
désigner un directeur.

Les statuts exiqent en gé:lléral d'Clutres condilions


au moins pour l'un des postes telles la nationalité- vollaiquC',
le non-exercice du commerce, la non po~osession d' inl['rêts -
de participations - majoritaires dans les er:trepriscs commer-
ciales voltaïques

Co~n~ pour la nomination, la révocation est opéréc


par le CA avec nécessité d'approbation ministérielle.

274 - Bien que le texte ne le précise pas, la


durée des fonctions ne peut excéder la plus courte des ~cux

limites suivantes: mandat d'adrllinistrateur de la personrlc


!oolflrnéc ou rc'nouvellement du conseil ayant procédé à 10
nominalion et ccci même si la nomination a été faile ès
qualité.

Il se dégage de tout ce qui vient d'étre dit que la


direction monocéphale peut être assumée par un présldent du
CA tout court où par un président du CA en même temps directeur
général (PDG).

La direction bicéphale est celle où la direction


est partagée entre d'une part le président du CA, d'autre
part le directeur général.
Il - Pouvoirs.
2J5 - !~nocéphale ou bicŒphale, les pouvuirs de
la direction doivent avoir été prévus et organisés par les
statuts. A défaut, le CA à qui reviennent "les pouvoirs les
pl us étendus en' mat.i ère de gest,ion" doi t proc6cîer à une
délégation de pouvoir. L'organisation statutaire des pouvoirs
nous parait de loin plus acceptable que la délégation. L'ordon-
nance (art 14 in fine) dispos<é que "les pouvoirs respectifs du
président et du directeur général, s'il en est nommé un,
sont précisés par le conseil d'administration". Cela semble
s'opposer à une organisation par les statuts.

L'ordonnance est si lacunaire qu'elle n'.:; pas


précisé que la société est représent6e vis-à-vis des ti~rs

par les organes de direction. Heureusement, les statuts que


nous avons pu consulter accordent le pouvoir de représenta-
tion soit au PDG, soit dU DG.

"Le CA peut déléguer partie de ses pouvoirs à


SOli président lorsque celui-ci n'exerce pas les fonctions de
directeur général, sous réserve de ratification de ses déci-
sions par le CA" (art. 14 al 3).

L'ordonnance qui ne prévoit pas quels sont les


pouvoirs des organes de direction n'a pas bien entendu
décidé· que]](~ part revenait ii c!lilcun dans la clilL~ctiul1 LJj,.. C·-
ph ale.

276 - Partant de la pratique et des statuts, on


peut considérer que la répartition des pouvoirs dans la
formule bicéphale, de loin le plus fréquente, se fait comme
suit :

Le président du CA a co~ne pouvoir essentiel celui


de présider le CA et les assemblées générales. Sa signature
peut être nécessaire pour certains actes. Il arrive que des
ministres occupent ce poste dans les SEM (46). La direction
cffec~ivc c~ la gestion courante reviennen~ au directeur
général. Celui-ci représente la société vis-à-vis des
tiers. On remarque même qu'en général le directeur général
a plus de pouvoirs que Je PDG dans la formule morlocCphale.
C'est qu'en général, le directeur général est un technocrate,
non actionnaire (représentant de l'Etat ou non) en qui les
administrateurs ont confiance (47). Celui-ci consacre toute
son activité à la société. Certains connaissent une stabilité
telle que l'on peut se demander si la direction générale
n'est pas conçue dans ces cas comme une direction technique
(48) .

III - RespoJlséJL)jlit&.
277 - La responsabilité de ces organes est celle
du droit comnun avec de fortes probabilités d'engagement et
d'aggravation plus fréquents. Tout ce qui concerne les
administrateurs est ici applicable. C'est ainsi qu'une
personne physique siégeant pour le compte d'une personne moralE'
nommée président verra la responsabilité civile de la person-
ne morale se substl tuer à la sienne. Mais le bicépha li SIl,l' ,

formule la plus utilisée, n~ risque-t-il pas d'entrainer une


dilution des resporlsabilités ? L'ordonnance ne créé aucune
subordination entre les deux oryanes (président et directeur
général). En droit commun, ni la loi du 18 Septenillre 1940
ni celle du 18 Novenillre 1940 n'ont été étendues.

Pour ces lois, le président du CA remplit les


fonctions de directeur général et même en cas de délégation

(46) L'Observateur - un quotidien de Haute-Volta - du 29 Septenbre 1980


faisait état de la rumination de M. Pallé I"Jelté Issa, ministre du dével8p""
~nt rural conne président du CA CE la caisse Nationale de Crédit
AgIicole (CN2A)
(47) Il p2ut cep2ndant être négati=t influencé p3I le ministre
président du conseil sauf qœ sm.went celui-ci n'a pa.s le t:aTrps CE suivre
l' acti vi té de la société.
(48) Il est difficile de savoir si son mandat se cumule souvent ,l'un
cmtrat de travail.
- 223 -

en supporte la responsabilité. La loi de 1966 ne fait sur


ce plan que reconduire ce système. En drült commun donc,
l'administrateur délégué unique ou le conseil d'administration
avec président et administrateur délégué sont possibles (49).

En pratique, on rencontre des cas où la responsa-


bilité doit être portée par le président, le directeur général
lui étant subordonné (50).

278 - En conclusion, l'on pourrait critiquer


l'ordonnance parce qu'elle n'a ~as aménagé légalement les
pouvoirs des organes de direction alors gue ce point revêt
une grande importance pour les tiers. Mais il faudra nuancer
la critique car il semble bien que l'ordonnance a voulu
préserver une certaine souplesse. Ainsi telle société pour
ses besoins adoptera la formule du PJX; , telle autre celle du
PCA et du DG. En raison de la confiance existante/des pouvoirs
plus ou moins larges seront accordés aux organes de direction.
Mais surtout, l'ordo a voulu que l'organe collégial qui est
le CA gère effectivement la société (51). Mais ce faisant,
il n'est pas sQr qu'elle ne va pas à contre-courant de
l'évolution générale du droit des sociétés.

Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de difficu]té


notable dans le fonctionnement des organes.

(49) G. t-EISSONNIER : Droit cEs sociétés en AfriqŒ!, précité, nO 271 et272


(SO) L'extrait du notaire publiant la a:mstitution cE la Caisse Nationale
cE Crédit Agria:>le dans l'Observateur du lundi 29 Sept. 1980 (p. 7)
rrentionne : "En raison cE l'inportance cE la société et la marge qu'il
vient d'accepter, 1<bnsieur Issa Pallé Welté esti.ne nécessaire d' être
assisté dans ses fonctions et il propose qte 1<bnsieur Charles TIAO luisoit
adjoint à titre cE directeur général. Aœédant à cette œ.rrancE, le conseil
nomœ à l'unanimité 1<bnsieur Charles TIAO en qualité cE directeur général"
(51) En France, l'inportante circulaire du 17 Août 1964 relati \<12 aux
règles applicables à la création, au fonctionnerœnt et au ccntrôle cEs SEM
insiste dans son article 71 sur le fait qte le oonseil d'administration
doit étre "un organe lIDteur" qui ne doit pas, en tout état cE cause, "se
cEssaisir de l'exarœn cEs options infléchissant l'action scciale ... "
~I - Les difficultés de fOnctionnement des
organes l'administration judiciaire de la société.
279 - Avant de se poser la question de savoir si
l'administration judiciaire peut intervenir dans les SEM, il
convient de préciser brièvement dans quellc~; hypotl1èscs elle
opère dans le cas ordinaire.

l - En droit commun.
280 - En droit commun, il s'agit de l'hypothèse
où en raison de certaines difficultés, le tribunal est conduit
à désigner un administrateur provisoire chargé soit d'effechEr
certains actes précis soit de gérer la société, ~n tous les
cas de trouver une solution cl la crise.

est
CeLte hypothèseVà distinouer de celle où WiL

personne est chargée simplement de convoquer une Cl sserrlbl{'è


générale. Ainsi par L,xemple l'article 21 de l'ordo permet au
commissaire du gouvernement de convoquer le CA ou l'AG si
les pertes atteignent la moitié du capital social. La loi de
1867 autorise le cOrrmUssaire aux comptes à convoquer l'AG
en cas d'urgence.

Il faut rapprocher de ces cas la désignation de


l'administrateur provisoire avec une I11ission déliI11itée et
précise et surtout lorsqu'il ne dessaisit pas les organes de
gestion m.:'lis au contraire se conLente de les contrôler pour
les empêcher de faire LeI ou tel acte : c'est le cas du
contrôleur de gestion (52).

(52) - Administrateur provisoire en A1',iqœ Noire, vuir G20rgcs


M:::ISSOl'NIER, p. 321
- voir égalerœnt ŒJYo.:~1 rote sous l'arrêt cE la 1 ère cl1arrbre civ.
24 Sept. 1975 1 Dalloz 76 1 p. 348
- GUYON : les missions des administrateurs provisoi res œ sociLu'3s,
Mêlange Bastian l 197~ Il p. 103 - US
- GUYCN : Droit des Affaü-CS I Eomomica l 1980 1 nO 451
La jurisprudence in! L'rVenUE~ sur 1 él que,;l ion "V,lll!

l'indé~endance et faisant ainsi cartie du droit applicable


exigeait que le fonctionnement normal d'un organe soit
entravé (absence d'un organe ou dissention qrave en son sein)
et qu'il y ait urgence à y mettre fin.

Le tribunal compétent est le trilJlIllêll de pn::;lIière


instiJncc du lieu du siège social, com~tc tenu cie l' inéxistence
de tribunaux de commerce en Haute-Volta, lequel ~eut être
S.:lisi par tout intéressé (actionnaires, créélnciérs, adminis lra~

teurs) .

La missioll de l'ùdministrateur provisuirc' e,.( ",;,


gL'né'ral dt' gûrer la suclé,t{, en recherchant une suJ ulion a~"

conj lit, cc' qui ]Jeut imiJliqllC'! la convocatloll dL' l'LJ~;scllJ:JICl'

gén{~rale .

II - En matière de SEM.
281 - S'agissant des SEM, il se [Juse le problèm,,·
de savoi r si un admini stra teur provisoire peu t êt re nummé
si toutes les conditions sont réunies.

Théoriquement, compte tenu de l ' insistilllce des


textes sur l'application du droit commun quand l'ordonnance
n'a pas édicté de disposition contraire, un administrateur
provisoir," peut être désigné. A l'appui de cette thèse, il
faut relever que les statuts contiennent toujours une dispo-
sition du genre :

"Toutes contestations qui peuvent. s'élever


pendant le cours de la société ou de la liquidatiOIl, soit
entre les actionnaires et la société, soit entre les action-
naires eux-mêmes, au sujet des affaires sociales, sont jugées
conformément à la loi et soumises à la juridicU aL des
tribunaux coml~étents du lieu du siège social".

Pratiquement, bien qu'il n'y ait. pas encore


- 22G -

d'exemple, un peut penser que de" solutions extrajudiciaires


pourraient intervenir dans la plupart des cas de confliLs
entrainant des difficultés de fonctionnemenL. j)'aIJorc.1, il
se pourrait que l'accord d'association ait prévu des modes
de solutions: arbitrage interne ou internatiollal, concilia-
tion, etc... (53) ou que les partenaires optent pour de telles
solutions une fois le conflit ouvert. Ensuite la solution
pourrai t nai Lre des pre~;sions et menaces soi t de la part du
gouvernement dont l'influence n'est pas à démontrer, soit du
partenaire souvent étranger dont le poids est rarement négli-
geable. Mais les litiges qui auraient pu être surmontés dans
les SA ordinaires peuvent entrainer la dissolution de la SEM
ou sa continuation sans le partenaire privé (54) ...

282 - De manière générale, le fonctionnement des


organes de gestion n'a pas fait l'objet de contentieux, ce
qui laisse penser qu'il s'effectue normalement.

Les résultats de la gestion (investissements et


surtout bénéfices) sont mitigés. Appréciés par rapport à ceux
des établissements publics qui sont chroniquement déficitai-
res, ils sont bons. Mais entre elles, il existe de grandes
différences. Tandis que certains sont toujours et largement
bénéficiaires (55), d'autres semblent ignorer ce qu'est le
bénéfice. Il y a peut être un lien à établir entre l'absence

(53) Sur les diverses solutions en rratière d'entreprises conjointes


internationales, voir Jean-Pierre BEGUIN, préciU?, p. 47, 137, 141, 169 et<
(54) O1ristian HABERLI (ouvrage précité, p. 220) considère qu'il Y a 3
causes de dissolution des SEM: les litiges insurnontables, l'insuffisance
technique du partenaire étrange!', l'achèvenent du transfert de tedmologie
selon les prévisions œs parties. L'auteur s'intéresse au cas algérien.
(55) La BICIAHV (Banqœ Internationale pour le Canrœrce, l'Industrie et
l'Agriculture œ Hte-\blta) a versé comre dividenœ à l'Etat 36 720 (XX)
pour l 'e:>œrci~aissant la participation de l'Etat (153 (XX) 000) et
le taux de l'inpôt sur les BlCA (bénéfices industriels, camerciaux et
agricoles), on peut faire les extrapolations suivantes :
. la société a payé un dividende ne~4 % du nerninal œ l' .;ction,
. elle a réalisé un dividende brut (c'est-à-dire avant l'inpôt)
égal à 40 % du montant de son capital social.
- 227 -

du b6n0fice dans certaines sociétés et l'en~rise plus forte


de l'Etat dans les organes de gestion.

S'il en était ainsi le contrôle théoriquelTl<,nt lourd


que l'Etat exerce sur les SEM, ne peut qu'être inquiétant.

Section III - Le contrôle des SEM.


283 - Le contrôle est entendu ici dans un sens
large incluant les vérifications, surveillances ou contrôles
proprement dits.

On classe les contrôles selon différents critères


qui permettent de distinguer entre

- Les contrôles permanents et les contrôles


épisodiques selon la périodicité (et l'intensité). Il s'agit
plutôt là de modalités du contrôle.

- Les contrôles à priori et les contrôles à


postériori. Dans le premier cas, une approbation est néces-
saire avant l'exécution de la décision (56). Dans le second
cas, le contrôle porte sur des actes consommés afin de relever
et redresser, et éventuellement sanctionner, les fautes, er-
reurs et insuffisances con;o La tées.

- Le contrôle interne et le contrô~e externe, le


contrôle interne étant celui qui s'exerce de l'intérieur de
l'entreprise. Il apparait qu'en ce qui concerne les SEM, le
contrôle interne, si l'on met de côté celui du co~~ssaire

aux comptes, est celui de commissaire du gouvernement.

(56) on a soutenu que le c01trôle à priori relevait plus de la =lc~s­


tion que du contrôle, ce qui mi literait [Dur l' irresp::>nsabilité au rroins
partielle des dirige.ants d'entreprises sounises à ce =ntrôJ ('. Le
rafliX)rt Nora, suivi en cela par la passation des contrats de progranne
tend à alléger ou nfuœ supprirrer ce type de contrôle.
- no -

On ne peut inclure les représentants du secteur public au


CA puisque leur présence est tOllt-à-fai t normal e du fait de
la participation de l'Etat au capital social et de plus ils
ont un rôle de gestion et non de contrôle (57).

Chaque contrôle revêt toujours plusieurs caracté-


ristiques c'est-à-dire qu'un contrôle donné peul êtr~, par
exemple, à la fois interne, permanent et à priori.

U __- Le commissaire aux comptes.


285 - L'existence d'un commissaire aux comptes
dans les SEH est signalée par l'article 16 de l'ordo (58).

L'évolution historique montre l'importance crois-


sante du rôle du commissaire aux cornntes dans la vie sociale
(59) .

L' insti t ution des cOlrunissaires aux comptes a


son origine dans la loi du 17 Juillet 1856 créant un conseil
de surveillance ayant une mission compara~lc à celle des com-
missaires aux comptes dans les sociétés en commandite par
actions.

Les commissaires apparaitront vraiment avec la


loi du 23 mai 1863 et du 24 Juillet 1867.

(57) On pourrait égalenent distingœr entre le =ntrôle de droit conmID,


celui du cœmissaire aux conptes et les contrôles de caractère déroga-
toire (les autres oontrôles).
(58) L'institution du coœri.ssaire aux cœptes est égalenent prévue dans
les EPIC (décret 74 - 295 du 26 Août 1974, article 86).
(59) On pourra =nsulter :
- GUYOO et COJUEREAU: Le =rnnissariat aux cœptes, Aspects juridi-
qœ et technique, Librairies Techniques, 1971, (pa.rticulièrerrent p. 12 à
14) _ GUYŒ : Les murs du droit, précité, p. 314 et s.
- DELlOO, précité, p. 102 à 106
- HE!'NID, 'lERRE, Ml\BIIAT, précité, T 2, p. 589 - 846
- ~~ et JANIN, p. 687 et s.
- RIPERT et RCBIDT, Traité précité, toIlE l, p. 812 el s.
- SURBlGUET, précité, p. 130 - 132
- 229 -

L'insti.tution ne Sl'ril pas d'un granc1 intér8t C.lr


la mission est restrictivement entendue. La compétence, le
sérieux, la rémunération, la durée des fonctions (un an)
sont tcllement mill organis6s que le contrôle perd toutc
uti li té. Assez souvent, dans un bref rapport, le corrmussai re
propose l'approbation des comptes dressés par le conseil
d'administration.

Les scandales financiers se multiplieront. Des


textes de 1935 et de 1937, particulièrement les décrets - lois
du 8 Août 1935 et du 31 Août 1937, applicables en Hte-Volta,
essaieront de remédier à cette situiltion c'est-à-dire d'accroi
tre l'efficacité et le sérieux du contrôle des commissaires
aux comptes.

Après avoir exposé les règles qui constituent le


droit crunmun, il faudra se demander ce qu'il en est au juste
pour les SEl-l.

1 - Le commissaire aux comptes dans les SA.


286 Tout ce qui cc,ncerne les commissaires aux
comptes est régi par la loi du 24 Juillet 1867 principale-
ment dans les articles 25, 32, 33, 34 et 43.

Le commIssaire aux l:omptes est ~ésig~6 pour un an


par l'assemblée constitlti ive el par la suite pour 3 ans par
l'assemblée générale ordinaire. L'assemblée peut d'ai.lleurs
en désigner un ou plusieurs.

A défaut de désignation, en cas d'empêchement Où

de refus, il est procédé à leur nomination ou remplacement


par ordonnance du tribunal de première instance du siège
social de la société à la requête de tout intéressé, les
administrateurs dûment appelés.

Aucune condition particulière de compétence n'est


".lu -

exigée sauf pour les sociétés faisant publicluemcnt ~

l'épargn",. Dans ces sociétés en effet, l'ull dU JllùiJ1S des


comrilis~;,üres doit être choisi sur une liste 0tahlie pal- Ulle
commission siègeant au chef-lieu de la cour d'appel. En
Iidule-Vc·ltd, peu de sociétés font dppel pu1J1iquerm'nt à
l'épargne.

287 - L'inl1ovation de décret-loi de 1935, c'est de


prévoir des incompatibilités. Les parents alliés, conjoints
des administrateurs ou apporteurs, les personnes ayant
certains liens de dépendance vis-à-vis de la société, les
personnes à qui la fonction d'administrateur ou de gérant est
interdite ... et leurs conjoints ne peuvent devenir commissai-
re aux comotes. De même les commissaires Ile peuvent devenir
administrateurs des sociétés contrôlées CjUQ 5 ans après la
fin du ITdndat.

288 - La mission dQS con~issaires clUX con~Les

consiste à vérifier les livre,;, les cai ssos, le portefeuille


et les valeurs de la société, contrôlpr la réqularité ct
la sincérité des inventaires et des bilans ainsi que l'exac-
titude des informations contenues dans le rapport du conseil
d'administration.

Ce contrôle aboutit à la certification de la


régularité et dL' la sincé'rité de la comptabilitE,. Il ilpparait
comme revêtant un carùct.i'lc permanent. Selon l'article 32, les
commissaires peuvent en effet, à toute époque de l'année
opérer les vérifications et contrôles qu'ils jugent opportuns.

Il s'agit là de la mission générale des conmdssai-


res aux comptes. Ils ont également des missions particulières
telles présenter un rapport sur les ·eonvcntions de l'article
40, convoquer l'AG en cas d'urgence.

La rémunération est fixée par 1 'assernLlée génércl1e.


En cas de difficultés et seulement pour les commissaires
- 231 -

"choisis s0r la liste", le tribunal de première instance


peut Jixer la rémunération par une décision insusceptible de
recours.

Le commissaire aux comptes est soumis au secret


professionnel. Sa responsabilité peut être engagée si
sciemment il donne ou confirme des informations mensongères
sur la situation de la société ou s'il ne revèle pas au
Procureur de la République les faits délictueux dont il a
connaissance. Enfin, selon l'article 43, l'étendu et les
effets de la responsabilité des commissaires sont déterminés
d'après les règles générales du mandat (bien qu'il faille
analyser les liens unissant le commissaire à la société
comme revêtant un caractère institutionnel).

En France, la loi de 1966 et les textes d'applica-


tion ont accru le caractère d'ordre public, et l'aspect
institutionnel de la mission du commissaire aux comptes
afin d'accroître son indépendance et son objectivité (60).

A défaut de règles contraires, ces règles s'appli-


quent aux SEI1.

II - Le commissaire dans les SEM.


289 - L'institution des commissaires aux comptes
e~t expressén~nt prévue par l'ordo sur les SEM (61).

(60) - GUYON et CD2UEREAU, ouvrage précité


- GUYON: Droit œs affaires, Ecooomica, 1980, nO 357 à 391 qui
souligne les incontestables progrès réalisés et les réfomes souhaitables.
(61) - Pour les SA, oon d'érooomie mixte, à ~ticipation publiqœ attei-
gnant au rroins 1/3 du capital, l'article 16 œ l'ordo 74-56 pose une
règle sibylline : "sous réserve œs règles p:rrticulières applicables aux
sociétés d'écooomie mixte, les sociétés dans le5q1Elles la puissanœ
publique détient une participation au rroins égale au tiers du capital
social OOivent prévoir qu'au JTOins l'un des oonmi.ssaires figurant sur la
liste établie par la cour d'appel soit agréé par le ministre des finances"
- Dans les EPIe, i l Y a un conmissaire aux crnptes s'il Y a aFPlica-
tion œ la carrptabili té privée.
- Dans les établisserœnts publics à caractère spécifiqœ qui sont
généralenent œs établisserrents financiers, i l existe en (Jénéral au rroins
un a:mmissaire. A la CNDI il Y en a 2 OOnt l'un est pris sur la Jiste.
- 232 -

L'ord. ne contient qu'un seul article sur les


cOITmlissaires aux comptes. Il s'agit de l'article 16 qui
dispose: "Un c-omm,(!.>!.>Q(Jte. QUX c-ompte,,~ l',!.>t dLO~ ~ ( patt
l'a!.>!.>embl~e g{n~~ale. !.lIL/[ une. l,(!.lte. ltablie. pa~ fa cout[
d'appe.l.

Le "lin,(!.>t~e. de!.> ~inance.J.> e.J.>t habilit~ a pttopo!.>ctt


a la Coutt d'appel l',(n\c-~iption de commiJ.>!.>a~tteJ.> aux comptc~

choi!.>iJ.> pattmi te!.> cad/[J,!.> admin,ütJtatiûJ.>."

Cet article n'appelle que deux remarques:


290 - S'agissant de SEM, qu'elles fassent ou non
publiquement appel à l'é~argne, leurs commissaires aux comptes
doivent être choisis S\lr la liste établie par la Cour d'appel.
Cette disposition est de nature à accroitre la compétence des
commissaires aux compt<'s des SEM. nalheureusement, il n'existe
pas de texte imposant un minimum de connaissance. Tout
dépend de la Cour d'appel dont l'action, même en l'absence de
textes, pourra écarter les prétendants les plus fallacieux.

291 - Le commissaire aux comptes peut être un


fonctionnaire si l'assemblée le veut puisque le ministre des
finances peut proposer l'inscription de fonctionnaires choisis
parmi les cadres administratifs. Là encore l'inscription défi-
nitive dépend de la Cour d'Appel qui devra tenir compte de
la connaissance en particulier de la comptabilité privée et
de l'existence du temps matériel à consacrer au contrôle.

Pour tout le reste, le droit commun doit recevoir


application.

292 - Le contrôle du commissaire aux comptes,


abstraction faite du caractère d'économie mixte est utile
pour les actionnaires, les dirigeants (les bons comptes aident
à la bonne gestion), pour les tiers (qui feront confiance à
la société) et sans doute pour les administrations publiques.
Il serait bon d'améliorer l'institution. Mais pour ce faire,
- 233 -

il Y a beaucoup â faire puisque pour le moment, le contrôle


épisodique est purement forme l et de façaèe, et on peut
douter qu'il revête une quelconque utilité étant donné que
bon nombre d'entreprises, même parmi les plus importantes,
ne tiennent pas encore une comptabilité digne de ce nom.
Et cela n'est pas dû seulement ni principalement â la
vétusté des textes.

Pour les SEri, le contrôle n'est pas seulement le


fait du commissaire aux comptes. Il est en effet prévu l'exis-
tence d'un commissaire du gouvernement.

§ II - Le commissaire du gouvernement.
293 - C'est sans doute l'institution la plus
originale et la plus distinctive des SEM. Le commissaire du
gouvernement (CG) existe dans beaucoup de législa tions même
si le nom peut varier quelquefois. Son institution, â titre
obligatoire, dans la SEM dépend en général de la possession
par les collectivités publiques (Etat principalement dans
le cas voltaïque) d'un certain pourcentage du capital tuujours
supérieur à 10 % (62). Il n'en est pas ainsi dans le cas
voltaïque. Il y a un CG dans toute SEM quel que soit le
pourcentage du capital détenu par les collectivités publiques
(62 bis).

L'ordonnance V() l taïque accorde un rôle très


important au CG. Sur 30 articles, 6 sont consacrés à cette
institution. Le CG, obligatoire dans toute SEM, existe
également dans les sociétés à simple participation publique
atteignant 1/3 du capital mais avec des pouvoirs beaucoup

(62) A titre d'exerrple : - rl:ance : SEM locales: 50 % du capital.


Conseillé dans les autres œ.s.
- France: SEH nationales : texte de création (en général 50 %)
- Bénin : Ordo 16 Octobre 1973 et du 16 Décerrbre 1974 : 40 %
- Côte d'Ivoire : wi du 5 Noverrbre 1970 : 1/3 du capital (cnntra
décrets du 11 Mars 1975)
- Républiqœ Centrafricaine : Loi du 2] M'li 1%3 : 30 %
- Sénégal: wi du 10 Août ]977 : 50 %
(62 bis) La loi nalgache 67-(X)7 du 28 Juin 1967 rend le CG cbligatoire
plus llmités ((,3). c'est un fonctionnaire charg? de la

de la SEll pour le compte du ou des ministres directement


intéressés disposant à cet effet de pouvoirs tr~s importants.
Cette institution, co~nc la plupart des inst-.itutil'TlS ( ' +L

rèSlC's Je> ôroi t vol taïque s' ir,spi re - le terme n'('st


pas assez fort - du droit fr3Lr;ais «(,4).

Après avoir étudié, en restant trLs près du texte,


le statut du CG (I), sa mission et ses pouvoirs (Il), un
avis critique fondé sur la pratique SL~:la possiLlc; (IIJ).

1 - Le statut du commissaire du c;ouverncJI1c·nt.


294 - Le cor::.nüssaire du gouvernement est nOITl!nC, pa)
arrête conjoint àu ou uc's ministres directeml'nt illtfress0s.
C 'l:~' t [111 !1"llcti(l11l,(1I..'~l' ('[,Ci (jatu.{~l'I!I'·llt C!Ji' i 'lI.. :-,{1'11I;( rI' ~

cad!iC~ ad'I,(J1(~ t!La:t{D~.


ComiJle tenu des nominatioll~; dGjà opf.r0es, on peut aVdTlC(;r
gue ce sont les cadres des services financiers (Inspection
des finances ... ) qui sont le plus souvent choisis. Il
semble qu'il doits'agir uniquement de fonctionnaires en
activité. Le fonctionnaire n'est pas détaché. Il m~ne de
pair son ancienne fonction et sa nouvelle mission. A la diffé-
rence des administrilteurs, la désignéltion est nominative et non
ès qualité.

113is qu'entend-on p3r cadres? (65). Il n'y a


aucune restriction à la fonction exercée p3r le caàre. Il
suffit qu'il soit cadre adrninistratif. Pour qu'il puisse

dms toute SEM qUi; l qœ soi t le capi tal détenu par les =llectivi tés
publiques. Voir dans ce sens : ~tlrcel SURBIGUET, précité, p. 133 et s.
(fi3) Voir ordonnance 74-56 Pres !lF du 26 Aout 1974
(64) Sur les CG en Fran=, voir les auteurs précitGs (BREDlN, IT':..LICN,
DLCOJLOUX, DlWAU, IAVIG~E, NGUYEN Ql.DŒVL.'lli au JCA, fascicule J60,
'IAG\ND •.• )
(65) Faul-il ccnprenc1rc seulellL'rlt les foncUonnaire:s cJ" LI c>ll/'(1,rje 1.,
sachant qu'il y a 4 cati!gories A, B, C, et D ?
1

- L35 -
1
1

remplir sa mission avec objectivité et indépendance, il Lui


est interdit d'être actionnaire de la société ou d'y prendre \
des intérêts. Il lui est ~areillement interdit d'en recevoir
directemen t ou indi rectement une rémunéra tion ou indelTmi té.
1
Tous les frais relatifs A l'exercice de son contrôle ,
,

sont A la charge de l'Etat (art. 22 in fine). 1


t
1
L'indépendance vis-A-vis de la société est ainsi
organisée. Statutairement, les CG des sociétés ne revêtant
pas le caractère d'économie mixte sont soumis A des règles
identiques mais avec moins de pouvoirs pour l'accomplissement
de leur mission.
l,
i
1
II - Mission et pouvoirs. f
~
295 - Le Commia6ai~e du gouve~nement agit pou~
1
le compte dea miniat~e6 di~ectemenl int~~eaa~6. Il e6l 1
cha~gé de a uiv~e e.t cont~ôle~ l'activité dea dd 6~Jl('nt6

o~ganea 6ociaux.

Il a droit à une large information, la même


pratiquement que celle des administrateurs et des membres
de l'assemblée des actionnaires. D'ailleurs il a accès aux
séances du conseil d'administration et de l'assemblée
générale ainsi qu'à celles ces comités de direction, conse11s
et commissions qui peuvent être créés par le conseil d'admi-
nistration. Il y présente les observations que leurs délibé-
rations appellent de sa pilrt.

Outre les pouvoirs d'investigation sur pièces


et sur place, il a droit de recevoir 15 jours avant les
séances du conseil ou de l'assemblée tous dossiers qui
doivent y être examinés particulièrement lorsqu'il s'agit
des comptes prévisionnels d'exploitation, des emprunts,
d'opérations importantes sur les immeubles, de décisions
concernant le personnel permanent, de modifications
statutaires .•.
- 236 -

De plus, i~st adressé copie des procès-verbaux


des séances et des délibérations du conseil et de l'assem-
blée ainsi que les décisions prises par délégation de ces
ol.'.J anes .

296 - Le corrunissaire peut provoquer une réunion


du conseil ou de l'assemblée. Il est même obligé de convoquer
l'assemblée en cas de pertes au moins égales à la moitié du
capital si le conseil d'administration néglige de le faire
(66) .

297 - Ma.-i.-6 le plu-6 impo!l.tant pouvoilt du c.ommiHai'le


du gouve!l.nement c.on6l6te dal'16 le d!l.oit qu'il a de 6u-6pcndltc
l'application de6 dlc.i6ion6 du cO/'1-6ell ou de l'a66embl~e
aln6l que c.elle6 plti6e6 palt d~l~9atlon de ce con6eil ou de
Ci:tti: a-6J.>i:mb1'.li: (veto J.>LgpeJl~l6) ,1 dW'lge d'en ILCHd!l.l'
compte~a/'1J.> d~lai aux mlniJ.>t~e~ dlltec.ti:ment lnt~!l.c-6J.>~-6.

Si ce ou ces ministres directemE~nt intéressés


ne confirment pas la suspension déclarée par le CG dans le
délai d'un mois, la décision devient exécutoire.

293 - S'agissant de décision du conseil ou de


l'assemblée, le veto ne peut être exercé qu'en séa~ce.

Cette disposition veut éviter qu'un CG absentéiste ne


mette son veto sur des décisions aux discutions .los'Juelles
il n'a pas pris la peine d'assister. Toujours dans le
même cas, le veto pour être valable doit être confirmé et
motivé dans les huit jours et par écrit (67).

(66) Pour les SA ordinaires, c'est l'art 37 de la loi de 1867 qui joue.
n.es administrateurs ne sont chligés de convoquer l' asserrblée qu'en c.as
de perte <Ès 3/4 du capital social. L'ord perrret ainsi de prendre des
mesures avant que la société ne soit trop chérœ. Une profOSition de loi
en France va dans le sens de l 'ord:mnance (V. GUYCN, Eoonomi.ca, précité,
nO 468).
(67) "'Ibutefois, poursuit l'article 20 al 4, en cas de nm-respect du
délai de qui.nze jours prévu à l'article précéœnt,le <Xlllmissaire du
gouœrn:ment peut daœ.nœr le ~voi d 'offi.ce de la discussion."
- 237 -

299 - Pour les décisions prises sur délégation


du conseil ou de l'assemblée, la suspension pour être valable
doit être exercée dans les 8 jours de la réception de la
décision par le CG. Elle doit être confirmée et motivée par
écrit.

Dans tous les cas, le CG "doit notifier ses


conclusions aux ministres directement intéressés ainsi qu'au
président et aux membres du conseil d'administration ou de
l'assemblée générale selon le cas".

300 - POUIt le~ déc..üioYI~ du CA ou de .['M.6embUe.,


.6..( le CG a é~é c.oltltec.temen~
in6onmé, le.6 déc.i.6ion6 60nt
e.xé.c.u~Oilte6 dè.6 la. 6il1 de. la. ~éa.Vlc.e et auc.un veto Ile peut

.6' exeltc.en à leun enc.oll.tne.

Pour les décisions ?rises par délégation,


pendant un délai qui va du jour de la prise de décision
jusqu'aux 8 jours qui suivent la réception (68) de la déci-
sion par le CG, une menace sérieuse pèse sur la ùécision qui
reste néanmoins exécutoire (69).

La confirmation et la motivation exiy~es du CG


vont permettre aux ministres intéressés de prendre leur
décision en connaissance de cause. Le délai d'un mois,
après lequel la décision devient automatiquement exécutoire
~ite aux dirigeants de rester longtemps dans l'incertitude(70).

(68) Les dirigeants d::>ivent se rrénager ure preuve en utilisant si txJssible


la lettre rea:>rrrnanœe avec accusé de réception.
(69) Le systène utilisé en Frar,ce pour les SEM locales senble plus severe.
se Ion la circulaire du 17 Août 1964, art. 84, le camd.ssaire du cpuverne-
nent peut "dans les huit jours qui suivent toute délibératim du conseil
d'administration, d8lTléUrler un nouvel exarœn de la question débattue de
telle sorte que, en fait les décisions du ronseil d'administration ne
son t exécutoires que dans lm délai de huit jours sauf s' il autorise ex-
pressérrent leur exécution :illTrédiate".
(70) Le CG dresse à l'intention du ministre des finanœs un rapport annœl
sur les activités de la société et sur sa situation i ce rapport est
diffusé par ses soins aux ministres directenent intéressés ainsi qu'aux
associés p.lblics (art. 21 al 2). De tels rapports devraient permettre au
· ,
.'l.'

30] - On peut se demander si les diriqcants (ou u"


actionT.aire) ont un recours contre la déci~ji()n du comnüss,lir,'
du gouvernement surtout en cas de confirnl.tion par le ministre.
Le problème ne s'est pas encore posé en Haute-VoJ ta du moiTiS
dev.::lnt los tribunaux. En r"rancc, Je Conseil d'ELIt dans l'üT"cl
"rloreô u-Ueret" de ] 94 9 s'est reconnu le droi t ût:: viSri fier
l'exactitude des motifs invoqués par le CG à l'aplJui de son
veto, ce qui constitue une limite certaine à ce veto (7]).

Del' art icI e 1 7 selon le que l " .r () u t (' ""' (1 C <. {> ,t ;; cl 1 ;; c ()
'1 ('TII( r nli x t (' C ""' t .6 l' LI nI.{ 1> cau CJ' Il t: " 6 L r cl' U Il C (' mni .{6~ ai,~ r. cl LI !J (1 LI -
VChJlCnI('llt ••. " et des articles suivants, il ressort out:: le
CG est une ,{Hj-ti.tutioll obLi.g{l.t(J.{,~c. Sa m,{,,",~ÙI/I ,
.)
"
\.
j
-' }-' 0 Li.. V (' < '. ~

6ol1t d~ (Id La p.(['c,' T!la;t~e~_\l' de «1 SE.'.:.

Ell est-il ainsi dans 1<:1 pratique' ?

III - ApDréciation cri~~IJue.

302 - Comm('. dal1,~ b.i. ('.11 dC6 doma.{.He ~, .i.z 'j il "llil

mOJldc." qUl .6épahc.ta pltat.i.quc de,,", .tcx..tc~. Ln règle g0nérale,


ils ne sont Hléme pas nommés. Dans la pratique, donc, le
principe c'est que les SEM,m@me quand les statuts, surtout
les statuts récents, prévoient son institution, il n'y a pas
de CG.

!-lais rnôl:k; LjUanÛ il ,:st nomrné - r,:a arri ve (72)


il ne Joue pas son rôle. Il n' assiste pas aux SédllCC;S du
conseil ou de l'assemblée et bien entendu n'utilise pas son
veto. Les rapports annuels au ministre ne sont pas faits.

303 - Il apparLient au gouvernement, ûu Innins au


nùnisLrc directement intéressé de procéder il cette llününation.

ministre ces finanœs J=Brticul ièr=nt d'avoir \lTl2 Vll:' d'ens(:;rijlc cl:.: Li
narche œs SE11.
(71) Cité piJr Tbger Ti'l.GlJ'ID, précilé, p. 2]8
(72) Voir à titre d'exC'l~J1c l'arn,;U:; nO 406 r-IT" - CM3.P. du 22 :Juillet 1975
concernant 103 r.otv'.ITN1
- 239 -

Or, il arrive souvent, que le ministre soit membre du conseil


d'admini.stration et plus souvent président du CA. Il ne lui
pas .
apparaifVà ce moment judicieux de nommer un inti. lieur
hiérarchique pour contrôler sa gestion et lui on rendre
compte. A notre avis, les auteurs du texte n'avaient sans
doute pas pensé que les ministres eux-mêmes directement
brigueraient les directions (administrateur ou président du
CA) des SEM car cette situation porte entrave au contrôle
(72 bis).

Mais il Y a également une raison financière au


fait que les CG ne sont pas nommés et ceux qui le sont ne
s'attèlent pas à la tâche. En effet, il est interdit aux
CG de percevoir une rémunération quelconque de la société
ou d'y détenir des intérêts, ce qui est parfaitement justifié.
Mais aucune indemnité n'est encore prévue en faveur des
fonctionnaires qui en plus de leurs fonctions auraient à être
CG. Or les fonctionnajres, membres du CA, reçoivent d'inté -
ressants jetons de présence dans les SE~1 (ou de substanc.i.elles
indemnités dans les conseils des établissements publics
qu'ils soient à caractère administratif, industril:L et
commercial ou à caractère spécifique) alors que manifestement
leurs tâches sont moins absorbantes que celles .Ies CG. Il Y
a là une lacune .1 combler qui consistel,lit, à moins que
toute l'activité du fonctionnairl' ne soit consac\i'e à cette
mission, à prévoir des indemnités qui seraient versées par
le ministère des finances à tout CG si l'on ne veut pas
supprimer purement et simplement les jetons de présence
attribués aux membres fonctionnaires des conseils d'adminis-
tration (73).

304 - De plus, il faudrait que l'activité de ces


"contrôleurs" que sont les CG soit elle-même suivie. Il

(72 bis) Voir dans ce sens, Marcel SURBI~T, précité, p. 104 et 105
(73) L'on serrble s'orienter plutôt vers cette secnnde soluti on (\Dir
décret n° 81-OO35!pres/CMRPN du 20 Janvier 1981, in C1Jservdteur 22.1.81).
- 240 -

serait par contre difficile, en l'état actuel des textes,


de créer un corps unique de CG dans la mesure où selon l'objet
et l'activité de la SEM (73 bis), la nomination relève de
tel ou tel ministère qui en désignera un parmi ses cadres.

L'activité du CG relève d'un cadre plus général


qui est la tutelle.

§ I I I - La tutelle.
305 - Le contrôle du CG fait partie de la tutelle
puisqu'il est nommé par le ministre de tutelle qui peut
mettre fin à ses fonctions. Son veto suspend la décision en
attendant que le ministre de tutelle se prononce. Il adresse
un rapport annuel au ministre des finances qui le diffuse
aux autres ministres directement intéressés.

Le mot tutelle est employé en droit public pour


désigner l'autolité exercée par le pouvoir central sur les
collecti vi tés ou organismes publics ou semi-publics autonomes
ou décentralisés. En l'absence d'autonomie, il n'y a pas de
tutelle mais pouvoir hiérarchique (74). Il faudra pour
approfondir la tutelle sur les SEM examiner les tiutorités
de tutelle (1), les pouvoirs de tutelle (II) et enfin
apprécier la pratique de la tutelle (III).

1- Les autorités dt: 1 utelle.


306 - Ce sont les ministres, dans les attribut \ ons
desquelles entrent l'objet ou l'activité de la SEM, qui sont
chargés d'exercer la tutelle.

En fait, il faut distin~uer la tutelle financière


de la tutelle technique.

La tutelle financière est toujours exercée par le


ministre des finances.

(73 bis) Ou qœlqœfois selon un partage à l'amiable.


(74) Sur la tutelle, voir A.G. IELIœ : 12 statut des entreprises publi-
qœs, Berger-12vrault, 1963, p. 60 et s.
- 241 -

La tutelle technique appartient il un ou plusieurs


ministères selon que l'objet et les activités de la SEM
relèvent d'un ou de plusieurs ministères.

L'ordonnance ne distingue pas entre ces deux


tutelles et confie à tous ces ministres l'exercice de la
tutelle, ce qui dans certains cas peut se reveler particuliè-
remen t lourd.

307 - Ainsi le décret 79-j89 Pres rillT du 12 Octobre


1979 portant création d'une société d'économie mixte pour la
réalisation et l'exploitation d'établissements touristiques
(SOVORTH) décide dans son article 4 que les ministères
directement intéressés, chargés de suivre le fonctionnement
de la société pour le compte du gouvernement. sont

- le représentant du Premier Ministre


1
- le ministre de l'Environnement et du Tourisme ou
r
son représentant
r
- le ministre des Finances ou son représentant r'
1
- le ministre du Plan et de la Coopération ou son f
représentant 1
- le ministre des Travaux publics, des Transports 1
et de l'Urbanisme ou son représentant.

Il faut reconnait~e ~u'avec des autorités


aussi nombreuses, l'on compromet l'exercice d'une véritable
tutelle.

II - Les pouvoirs de tutelle.


308 - La tutelle COnu~l' l,ce par la créa tion par
décret en conseil des ministres. C'est le même décret qui
nomme ès qualité les représentants de l'Etat aux assemblées
générales des actionnaires.

l'lais la tutelle ordinaire est exercée par les


ministres directement intéressés et concerne et les personnes
et les actes.
1
,f
b
~
!
- 242 - •

- La tutelle sur les personnes concerne la nomina-


tion et la révocation des représentants de l'Etat au conseil
d'administration et du commissaire du gouvernement, et ceci
par arr6t~ irlturrninist~riel.

- S'agissant de la tutelle sur les actes, elle


consiste à approuver par arrêté interministériel les statuts
et toutes les décisions les modifiant, la nomination et la
révocation du président du CA et du directeur général.

Ces mêmes ministres autorisent la cession d'actions


de catégorie A. Il leur appartient également de maintenir
ou de suspendre le veto du CG.

Pour pouvoir mener à bien leur tâche, ces ministres


reçoivent des informations du CG. Le rapport annuel que
ce dernier établit est adressé au ministre des finances.
Théoriquement, ils ont le concours du conseil de gestion des
participations de l'Etat, de l'inspection des finances, du
Trésor et de la CNDI.

III - La pratique de la tutelle.


309 Si les administrateurs sont nommés, les
autorités de tutelle ne suivent pas vraiment leurs activités
ni celles de la société. C'est vrai que l'autorité de tutelle
peut elle-même être membre du CA ou président. Il devient
dans ce cas impossible d'exercer convenablement la tutelle.
Le nombre de ces autorités s'y ajoute.

310 - La tutelle sur les actes ne semble pas


souvent exercée. Si par exemple, l'approbation des statuts
était faite - et avec sérieux -,l'on ne trouverait pas, comme
c'est le cas actuellement dans certains statuts, des stipula-
tions anachroniques du genre : "les actions sont nominatives
ou au porteur, la société est administrée par un CA ou par
un administrateur unique, les actions en numéraire doivent
- 243 -

être libérées du quart, le quorum dans les assemblées géné-


rctles l:xtraordina1res est d'un quart sur 3è convocation ... "

La non-existence dans beaucoup de SEM decommiSSiJire


du gouvernement, la manièle peu enthousiaste de J11c.;ner le
travail, la carence des organismes et services ayant un rôle
d'information ne peut manquer d'altérer la tutelle dans son
exercice. ~lais l'entrave la plus grave tient au nombre
souvent élevé de ministres chargés de la tutelle, ces mêmes
ministres étant souvent au conseil. D'où la nécessité d'y
trouver des solutions.

§ IV - Les contrôles n'entraînant pas directement


une prise de décision.
311 - Sous cette rubrique, il est question
d'organismes ou de services effectuant des contrôles qui
n'aboutissent pas à leur niveau à une décision influençant
directement la société. Ces contrôles IJCrmettent de recueillir
des informations ou de formuler un avis sur la politique des
SEM ou sur certains aspects aux autorités de tLltelle qui
pourront décider en connaissance de caUSe.

L'organisme central, du moins en théorie, ('st le


conseil de gestion des participations de l'Etat mais il
n'est pas le s,·ul.

l - Le conseil de gestion des participations.


312 - Il s'agit d'un organisme créé par l'ord
74-56 Pres-MF (art 20) et reglementé par le décret du 26
Août 1974 fixant le rôle et la composition du Conseil de
gestion des participations de l'Etat et des étal)lissements
publics nationaux.

Selon l'article 2 de ce décret, le conseil se


compose de 15 membres (75).

(75) - Le ministre chargé œs finances, Président


- :Z44 -

Le conseil "a pour mission, dans le cadre de la


poli tique d'intervention économique et financière du gouver-
nement, de donner son avis sur la constitution ct la gestion
du portefeuille des participations de l'Etat et des établis-
sements publics nationaux".

313 - Le conseil est consulté sur toute nouvelle


prise de participation, toute souscription résultant d'une
augmentation de capital et toute cession volontaire ou
forcée des partici?ations autres que celles de la CNDI. Il
donne également son avis sur tout projet ayant pour effet de
rendre la puissance publique majoritaire dans le capital
d'une société ou de ~~an66o~me~ en SEM une 60ciéte dan6
laque.U.e .ta pu..i.6.~anc.e pub.ti.que déLi.ent dé.jà un" l)a~.t.i.c.i.pa.U.on
majo~i.tai~e ou mino~itai~e.

A cet effet, aucune souscription par augmentation


du capital ne peut être close sans l'accord formel du
ministre des finances. Il eût fallu imposer un délai au
ministre.

314 - Ce texte avait prévu le transfert des titres


de l'Etat à la CNDI et l'obligation pour le Directeur
Général de la CNDI de présenter lors de chaque réunion une
situation détaillée des participations directes ou indirectes
(dans ce dernier cas si l'Etat détient une participation
li:ajoritaire dans l'organisme) ainsi que le montant du
portefeuille et au moins une fois l'an une étude circonstan-
ciée sur la rentabilité et la productivité des sociétés dans
lesquelles la puissance publique détJ.ent des participations
d'au moins 1/3 du capital social afin de permettre au consei 1.

- le ministre chargé du Plan ou son représentant


- le ministre chargé de l'Agriculture ou son représentant
- le ministre margé de l'Industrie ou son représentant
- le ministre chargé des Mines ou son représentant
- le ministre chargé des Transp::>rts ou son représentant
- le ministre chargé du Cormeroe ou son représentant
- le conseiller financier cl la Présidence de la :œpubliqœ
- le directeur du Trésor et de la ComQtabilité publique
- le d:..recteur du Budget
- 245 -

de se nrononcer en connaissance de cause sur l'illlporlance


et la consistance souhaitable du portefeuille de l'Etat ct
des établissements publics nationaux. Ce transfert n'ayant
pas eu lieu, c'est au Directeur Général du Trésor de
présenter ces rapports.

Ce conseil se réunit au moins une fois l'aIl ou


sur convocation de son président. L'ordre du jour doit être
envoyé au moins 15 jours avant la date fixée aux membres.
Chaque réunion doit être constatée par un procès-verbal
présentant les avis de chacun des membres.

Enfin, pour obliger à réunir le conseil,


l'article 8 prévoit que "toute règlementation prise dans le
cadre du présent décret doit viser la date de la réunion au
cours de laquelle les membres du conseil de gestiun ont été
cons ul tés" .

315 - Ce. déc.Jte.t du '26 Août 1974 (',~t d'ulle.


impoJttallc.e théo~ique c.on~idéJtable. Il pe.Jtmet au c.on~eil

apJt~~ étude appJto6ondie de pJtopo~eJt au gouuc.Jtne,ncnt Ulle

véJtitable poliLi.que de~ paJttic.ipaüon~ et de,~ SEM (76). Cn


même telllp,6, il e~t c.on,t,ulté ,6uJt c.haque opé!l.atioH indivzdua-
lÜée.

- le directeur général de là aIDI


- le directeur général de la R.'lD
- le directeur de la ECEAO
- le directeur adjoint du Trésor assure le secrétariat perrnanen't.
(76) Dans de nœbreux pays, par la rréthode des holdings ou aut:rerœnt,
le gouvernerœnt essaie d' amir lIne vœ ':Jlobale de la poli tiqœ d' écono-
mi e mixte. Ex. :
- en Itaüe : 2 holdings publiques (ENI et lRI) plus ministère des
participations étatiques, cf Du::culoux, précité.
- Holdings sectorielles en TWJ..i.J.,ie, cf Achille ~tre, RFAP, E O 15,
1980, p. 33-43 •.
- Côte d'Ivoire: Direction des participations, cf Dltheil de la
Rochère, précité.
- Sénégal: Responsabilité générale du ministère des finances
Constantin, Coulon et autres, Les entreprises publiques en Afrique, p. 83.
- 246 -

Mais même au plan théorique, ce texte est


critiquable. Les membres du conseil sont un peu trop nombreux.
On retrouve toujours les mêmes personnes qui sont chargées de
la tutelle et qui sont dans les conseils d'administration
des SEM, des EPA, EPIC, EPCS.

Cet organisme est surtout critiquable parce qu'il


doit se prononcer dans un délai bref sur nombre de questions
alors que de par sa composition, il semble assez lourd.

En pratique, ce conseil n'est pas réuni, malgré,


paraît-il, certaines tentatives.

II - Les autres contrôles du genre.


1) L'Inspection générale des finances.
316 - Selon le décret 79-284 Pres-MF portant
organisation du ministèredes finances, l'Inspection générale
des finances, placée sous l'autorité d'un Inspecteur général
et d'un Inspecteur général adjoint est chargée du contrôle
_de la gestion financière ... des SEM et d'une-manière
générale de tous les établissements privés qui reçoivent,
détiennent ou distribuent des deniers publics.

Ce contrôle n'est pas sérieusement exercé puisque


ce service n'a même pas une liste exhaustive des SEM.

2) Le Trésor public.
317 - Le Trésor suit l'évolution des participa-
tions de l'Etat. Le TPG détient matériellement les certificats
globaux représentatifs des participations de l'Etat. Il
encaisse les dividendes y ayant t,dit. Des agents y suivent
l'évolution des participations de l'Etat. Dien que les
textes ne soient pas très loquaces, le Trésor joue un rôle
important et tout laisse penser qu'il aurait été plus à même
de remplir certaines tâches qui actuellement ne lui sont pas
confiées (telles études sur les participations).
- 241

3) La CND!.
3]8 - Outre son rôle de banquier, elle gère les
pàrticipations qu'elle acquière dans le cadre de la voltaïsa-
tion du capital social des entreprises. Le transfert en sa
faveur de la gestion des titres de l'Etat n'a pas eu lieu.

§ V - Les contrôles juridictionnel et parlementaire.


Il faudra en ce qui les concerne se poser la
question de leur existence même théorique.

l - Le contrôle juridictionnel.
319 - La loi organique (77) nO 3/79/AN du 28 Mai
1979 d6terminant la composition, l'organisation, les attri-
butions et le fonctionnement de la Cour Suprême, comme la
loi du 10 Mai 1963 qui :'avait précédée organisent toutes
deux une Cour Suprême à 4 chambres dont l'une d'elles, la
chambre des comptes, a des attributions en matière de contrô-
le des comptes et des comptables publics (78).

Selon l'drticl~ 36 de cette loi organique, la


chambre des comptes est juge des comptes de l'Etat, des
collectivités locales, des établissements publi.c,c,; et de .iou.~

le6 ohganl6me6 dEtenteuh6 de 6ond6 publlc~. Elle juge les


comptables de la République et leur adresse des injonctions
en vue de la régularisation de leurs opérations. Elle statue
en premier l~t dernier ressort sur la conformité des comptes
aux règles de la comptabilité pubLique. C'est l'expression
"tous les organismes détenteurs de fonds publics" qui peut
nous intéresser.

En donnant un sens très large, on pourrait inclure


dans les organismes détenteurs de fonds publics les sociétés
bénéficiaires de subventions, de prêts et avances ... et

(77) La loi organiqœ (art 61 al 2 Const) est une loi votée à la lffijorité
des 2/3 et promulsue après déclaratim cE confo:rmité à la Const. par la
Cour Suprêrre.
(78) Il faut déjà exclure ce chef cE oorrpétenœ (oomptables) car le'; SEl'-l
n'ont pas cE cœptable public.
- 248 -

également la participation de l'Etat (79).

Si contrôle il y a, il faudra perm~ttre à la


chambre d'effectuer des investigations sur pièces et sur
place et obliger les SEM il lui envoyer lcurs comptes : bilan,
soldes caractéristiques de gestion, tableau de passage (80).
Sauf à trop solliciter le texte, il ne parait pas susceptible
d'englober les SEM. Si ce contrôle existait, il serait con~a­

rable à celui exercé par la Cour des comptes (81).

Tout ce problème du contrôle juridictionnel est


pour le moment largement théorique puisque la chambre des
comptes ne fonctionne toujours pas et rien ne laisse penser
que sa mise en marche soit pour demain.

II - Le contrôle parlementaire.
320 - Bien que la constitution soit suspendue
depuis le coup d'état du 25 Novembre 1980, l'étude est
intéressante parce que les diverses consitutions qui se sont
succédées en Hte-Volta se ressemblent et que pendant les
régimes militaires un conseil consultatif exerce les
attributions lui revenant et certains textes en prévision
parlent de "l'assemblée nationale ou l'institution en tenant
lieu" (82).

(79) L'ord 74-56 Pres W portant organisation du contrôle des activités


œs personnes norales ou physiqtJ2s bénéficiant des ooncours financiers de
la puissanœ publiqœ n'a prévu qœ les vérifications de l'Inspection
générale des finanœs.
(80) Conptes obligatai..rel; selon 10 décret 74-444 Pres-PL-DR-ET du 27 tbv.
74 portant mise P..Il application du Plan conptable général de l 'cx:AM.
(81) Sur la Cour des Conptes en Franœ :
- BREDIN, précité, p. 270 et s.
- mmUIDUX, précité, p. 231 et s.
- 'lAG\ND, précité, p. 230
- :rnBRE : La Cour CÈs cœptes et les sociétés locales d' éoonomie mixte i
Rev. Adn. 1976 p. 159 - 165 i
Voir sur le cas du Gabon : 'ICHI\QlND/l.. : La chanbre des o::mptes au Gabon,
RJPIC, Av. Juin 1980, p. 600 - 616
(82) Exerrple : art 9 du décret 79-145 Pres-COdim d~ 12 Avril 1979.
- 249 -

Le parlement voltaïque, quand il existe, est


constitué par une chambre unique dite "Assemblée Nationale".
Elle vote les lois au sens organique dans les matières qui
sont du domaine de la loi.

Théoriquement, l'assemblée a les moyens d'exercer


un contrôle sur les SEM.

321 - En effet selon les articles mêmes de la


constitution (articles 73 et s.) une séance par semaine
est réservée durant les sessions aux quU,tiOYlh de.6 députéll
e.t aux ~époYllle.ll du gouve.~ne.me.nt. L'Assemblée peut adresser
au gouvernement des questions écrites et des questions
orales avec ou sans débat. Comme l'objet de ces questions
n'est pas précisé, il appartient aux députés de poser des
questions touchant les SEM. L'art. 74 ajoute que le gouver-
nement est tenu de fournir toutes explications qui sont
demandées sur sa gestion et ses actes. Lors du vote du
budget ou des lois de finances rectificatives, le Parlement
connait des recettes attendues ou obtenues des SEM et de
leur utilisation, du déblocage d'éventuelles subventions (83)
et plus fréquemment prévoit les sommes nécessaires pour faire
face aux augmentations de capital (84).

322 - L'assemblée peut également constituer des


corrunissions d'enquête (art 75 al 2). Jusqu'à sa suspension,
il ne semble pas qu'une seule commission se soit constituée,
en tous cas pas en ce qui concerne les SEM et les entreprises
publiques.

Il ne semble pas que l'assemblée puisse constituer


une commission permanente par exemple sur les entreprises
publiques. Touchant au règlement intérieur, il faudrait

(83) Il n'y a pas d'excrrple œ SEM qui ayant dérrB.rré ses activités bénéfi
cierait enoore œ subventions. Par contre ~ur les EPIC, la subvention œ
fonctionnerœnt est pratique courante.
(84) lû1 nO 5 (Bo) AN du 4 Juin 1980 roncernant diverses sociétés d'éa:mo
mie mucte.
- 2~)O -

une loi organique, donc 2/3 de majorité, ce gui S0r~ tr~s

difficile ~ obtenir (85).

323 - Sur un plan pratique, il n'existait pas de


véritable contrôle parlementaire. Pour l'essentiel - voire
pour le tout - l'initiative des lois relevait du gouvernement
et la majorité approuvait ~ tous les coups.

L'information d'Jnt elle disposait, ou plutôt dont


elle ne disposait pas, ne lui permettait de toutes façons pas
d'exercer le contrôle géné~al qu'elle doit effectuer sur le
gouvernement.

324- S'agiisant de contrôles juridictionnel et


parlementaire, tout se paS:3e comme en Côte d'Ivoire où le
contrôle de "la chambr ~ de:; comptes de la Cour Suprême et
celui de l'assemblée n ltiollale ne connaissent pas en pratique
le plus petit commence ..lent d'application" (86).

~I - Rem.J.rque~;_ générales__ ~_\l~ les contrôlos.


325 - Nous venons de voir conunent sur. un plan
théorique ils pouvaient être nombreux. L'appréciation que l'on
peut en faire doit tenir cumpte de deux niveaux de situation.

l - [)' un point de vue théor~e.

326 - Il faut dc>plorer le nombre élevé des contrô-


les qui, s'ils sont effectivement exercés peuvent gêner la
gestion surtout la gestion courante de l'entreprise. Cela
pourrait aboutir à diluer la responsabilité en cas de mauvais
résultats car les contrôles à prior.i sunt dans une certaine

(85) En Fran~, la rx>ssibilité l'le créer des OJrnrrissions ou sous-=nmissions


p:=rnarentes sur les entreprises et semi-publiques n'existe plus œpuis la
constitution do> 1958. Il ne reste que la OJITlTIission d'enqœtp. oont la durée
œ peut excéder 4 ITDis. le Parlnœnt reçoit annuellerrent la rorœnc1ature
des entreprises industrielles et oormerciales, des SEM dmt l'Etat fOssOOe
plus dl' Xl % du capital. V. : DUXJULOUX, p. 241 à 245 et R. TI\.G\ND, p.231
(86) Jacqœline DUI'HEIL DE rA R:.CHERE : L'Etat el: le développ:;rœnt éa:mo-
mique de la Côte d'Ivoire, Pedore, 1976, p. 79.
mesure une participation ,l la gestion et dans tous les ca:.>
une i..l}lprobation puisque le.: cornrnissaire du gouvcrnement pt~ut

s'opposer.

Cette superposition des contrôles g~nc, [ait


double emploi mais également d'un point de vue économique,
c'est plusieurs bras employés là où un seul aurait suffit.
Il faudrait supprimer certains contrôles et accl-oître l'effec-
tivité et l'efficacité de ceux qui seront maintenus car trop
de contrôles paralyseraient les SEM dont l'avantage est
justement de pouvoir agir avec rapidité et souplesse.

D'ailleurs on peut penser qu'il y a un lien entre


le nombre élevé des contrô:_es et leur non fonctionnement.

II - D'un point de vue pratiaue.


327 - Les trop nombreux contrôles que les SEM
sont supposes subir sont ir,cxistants pour l'essentiel,
inopérants, inefficaces et de pure forme pour le r',',:; te.

Il est dans la logique même de la politique des


SEM et des prises de participation que l'Etat contrôle url
tant soit peu la gestion de l'entreprise ne serait-ce que
comme tout bon actionnaire qui entend se mêler des affaires
sociales.

La création d'un corps unique de contrôle qui


centraliserait les informations afin de permettre au
gouvernement d'avoir une vue d'ensemble de sa politique
apparai t COllUne une solution. Dans de nombreux pays, la
réflexion critique a conduit à lél création de commissions
d'étude et cela a quelqlles fois abouti à des réformes (87).

(87) lliœrrples :
- Sénégal: Constantin, CouLon et autres, ouvrage pœcité
- Côte d'Ivoire: Dutheil à~ la Rochère, précité, p. 82 et s.
- 'funisie : Achille HF'..sTRE : Les proolènes juridiques œs l,ntrepr.i.ses
publiqŒ's tunisiennes, RF7\.P, Sep:. 80, p. 33 - 43.
- 252 -

328 - Le contrôle est d'autant plus nécessall~

qu'il s'agi t partiellement de fonds publi cs et que san s cc


contrôle on aboutira à la consti t lltion et au renforcement de
féodalités, la SEM ne pouvant pro-'iter à ce moment qu'aux
partcnillres privés et aux fonctiunnaires représentant.s l'Etat
ou nommés directeurs généraux ...

329 - Certes de bons contrôleurs ne pcrmcttlont


jamais de se passer de bons gestionnaires. D'o~ la nécessité
pour l'Etat de n'envoyer dans les conseils que t1es agents
sérieux et compétents i ils pourront néanmoins éviter les
erreurs les plus coQteuses et infléchir dans la bonne voie
l'action des gestionnaires (88).
i
1
329 bis - En conclusion sur la constitution et 1
l'organisation des SEM, il est ~ constater qu'elles sont
t

largement tributaires du droit commun principalement de la


loi du 24 Juillet 1867. Or, ce droit commun est non seulement
archaIque dans certaines de ces solutions mais surtout épat-
pillé. Un1uteur a avancé que le droit colonial est conservé
parce que "le droit des sociétés est un droit qui doit coller
le plus possible à la réalité, sous peine d'inefficacité"
et qu"'il est probable que dans l' évol ut ion futun~, on s' ache-
minera vers un perfec tionnemen t technique des rè'J Les, mais
sans grand bouleversement" (89).

Ceci montre que les SEM ne sont qu'une: forme


particulière de SA ainsi que son fonctionnement va le montrer.

(88) CONSTANTIN, COUl.DN et autres, précité, p. 124


(89) YJ..d1el &\LIM'\, thèse précitée, p. 602-603.
Voir aussi:
- Ceorges MEISSCNNIER : Le droit œ.s sociétés en Côte li' Ivoire,
recueil Penant, 1976 (Avril-Juin 1976, p. 187 à 226, Juillet - Septenbre
1976, p. 351-372).
- 253 -

.::.T-=I..::T..:..R::::E:-..::I~I=--------:.L::::E::......:F::....O::::N:.:.C=T.:::.I~O~N~N-=E::..!·:::IE:.:.N~T~D-:.:.E=..:S:::..-:S::..E::.:r~1-.:-~A~PPLl CATl ON
DU DROIT COMMUN.
330 - La SEM, SA de droit privé, est un cOMnerçant
(1) soumis à l'immatriculation au registre du commerce et aux
autres règles applicables aux commerçants. S'agissant de
fonctionnement, les problèmes se posent dans les mêmes termes
pour les établissements publics, les sociétés d'Etat ou
nationalisées •.• La plupart des règles s'applique à leur
égard, au moins sur un plan théorique.

331 - Plusieurs raisons expliquent ou justifient


la soumission des SEM - et des entreprises publiques - aux
règles applicables aux commerçants :
- d'abord, la SEM est effectivement un commerçant
(par la forme),
- ensuite, ces règles protègent bien les intérêts
des tiers qui entrent en relation avec la société,
- enfin, ces règles mettent sur un pied d'égalité,
juridiquement du moins, les SEM (ou les établissements publics,
les sociétés d'Etat ... ) et les entreprises entièrement privées
du secteur afin que la concurrence soit possible entre elles.

332 - Il conviendra de voir de plus près les


problèmes posés.

Pour ce faire, un chapitre intitulé : la SEM et


le statut de commerçant permettra de savoir que les SEM sont
soumises aux règles du droit commun et d'aborder succinte-
ment le contenu de ces règles. Dans un second chapitre l'on
,de savoir
se posera l a quest1on~1 les SEM b'ene-f'1C1en
' t ou non d' avan-
tages fiscaux ou autres dérogatoin',~ au droit commun.

(1) Selon l'article 1er œ la loi 15-72 AN du )J Décerrbre 1972, p::lrtant


rè<.Jlurentation œ la profession œ CCIl1l'CrçanL, "Srnt œs =rnœrçants : '"
• '" . • les sociétés anonyrœs, les SARL, les sociétés en corrrnandite s.ÏJTr-
pIe, les sociétés en nan rollectif, les sociétés œ caution I1U.ltuelles,
que leur objet soit civil ou ccmœrcial, Les établisseœnts pilllies à caraco
tère industriel et ex:mœn::ial". Et l'article 1er de l'ordo 74-57 Pres. MF
ajoute que les SEM sont fus sociétés anonyrœs.
CHAPI'l'JŒ l LA SE~1 2T LE STATUT GENEHl\L DU COmŒRCANT.
~---_.~-----'-- -------

La SEM vo.l'.ta.i.QUI'. c~t (Ule SA dont ta comme/(-


333 -
cia[it~ dfcuule de 6a 6,hme et qui Iln tant que telle est
astreinte il l' inscr iptiun au registre du corrunerce. Les
sociétt:'s nalionalisées, les sociétés d'Etùt sont 1:'':Jalement
des conunerçants devant se faire immatriculer. SU!/.po.ùil.Cl'

le phobl~me ne 6'eat p06~ que pouh le6 ~tabli~~ement6 public6


d caJract~Jre indu6tJriei ct commeJrcial. En ce qui concerne la
Haute-Volta, l'article 1er in fine de la loi du 30 Décembre
1972 sur les commerçants dispose que les établissements
publics à caractère industriel et commercial sont des
conunerçants. Bien que la question ne soit pas nettement
tranchée dans le cas de la France, une bonne partie de la
doctrine est favorable à la reconnaissance de la 11ualité de
conunerçant aux EPIC (1). Mais il faut distinguer dans cette
doctrine trois positions
- celle qui considère la qualité de commerçant
conune une donnée de lege lata,
- celle qui voudrait la voir consacrée par une
réforme,
- enfin, cel10 qui considère que cetle qualité est
reconnue pour un certain nombre de matières (telles le
registre du commerce, la "propriété commercia le", ... ) mdl.:=>

pas pour d'autres (règlement judiciaire et liquidation des


biens). Aùmettant cette qlwlité, le doyen HOUIN t j re Ja
conséquence que :

"Ce n'eat plu6 le bit de pho6it Qui 6u66it a dfSi-


Ylih le dJtoit commehcial, maù 'llutôt l'objet de l'ac-t,<-vin;

(I) Voir à titre d'exenples


- Jean Iknis BREDIN : L' entrepri;e publique et semi -publiqœ et le
uroit privé, précité, p. 93 à 98, particulièrerrent p. 94
- A.G. DELICN : La notion d'entn:prise publique, AJIlA., na 4, p.3-19
(p. 3)
- HOUIN : La gestioo CES entreprJ.5es publigtEs et les rréULOùes du droit
Cl)l1m~,rcial,
in la distinction du droit privé et du droit public et l'entre-
prise publique, Arm.iv.;s de rhilorop1ùe du droit, Sirey, 19~)2. p. 100
- 2 5~) -

et l,,- TIIO de J' o!tg anif> at<.o Yl de. l' entlt e.p!t.v., f'.. Le dl1 Ott C. 0 mm e.tl-
eial c."-~~e d'~tlte. le dltoit de. eelttainf> plto6e.~~ionn,,-l6 anirn~~
palt un C'f'.lttain e.f>)Jltit pOUIt de.ve.ni!t le dltoit de L'e.·'tta ÙHèf>
l,
aetivitl!6 olt!Janif>ée.f> f>e.loYl ee.lttainf> eadlte.f> (2).

Avant d'aborder les difficultés financières et


leurs solutions, il est logique de commencer par le droit du
fonctionnement normal.

Section l : Le droit du fonctionnement normal.


334 - Le fonctionnement de la sociét.é soulève
un certain nombre de questions qu'il n'est pas p(",slble de
trajter ici ni de manière exhaustive, ni de manière approfon-
die.

L'une des plus importantes concerne la situation


du personnel notamment au regard du droit du travail et de
la sécurité sociale (§ 1). Après la situation du personnel,
il sera possible d'examiner successivement le régime des
biens (§ II), celui des actes (§ III), la nature de la compta-
bilité (§ IV), enfin le problème de la concurrence et des
prix (§ V).

- JACQUIaDN : Finances et gestion de l'entreprise publique, JCA,


fascicule 158, p. 15 nO 62
- Michel œ JlJGU\RT et Benjamin IPPOLIID : Droit oomrœrcial, 3° Ed.,
1979, Mbntchrestien, p. 281 - 282
- DE IAUBADERE : Traité, précité, torre 4, p. 251 et suivantes
- VEDEL: Droit administratif, Cours œ droit, 1969 - 1970, p. 89 et
suivantes
- Jean DUFAU, précité, p. 230 - 231. L'auteur affinœ que les entre-
prises publiques, qœlle que roit leur forrre juridique ::::'JSsèdent la
qualité de comœrçant et i l estirœ que tel est bien le J:X>int œ vue de
la rrajorité de la doctrine (voir aussi références citées p. 231 nO 3).
(2) HOUIN, précité, p. 99
- 256 -

§ l - La situation du personnel (3).


335 - La situation du personnel est sans doute
l'un des problèmes essentiels de ce que l'on appe;lle le droit
de l'entreprise. Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, les
commercialistes ignoraient complètement le personnel.
Actuellement un courant doctrinal tend à étendre l'étude de
la situation du personnel en dehors de la s~re du droit du
travail. L'évolution législative qui a consacré la participa-
tion des salariés aux fruits de l'entreprise, la distribution
gratuite ou la cession d'actions aux salariés, la participa-
tion à titre consultatif de deux membres du comité d'entrepri-
se au conseil d'administration, les pressions doctrinales
pour une réforme dans le sens de la cogestion, .tOLLt c.ela met
en nelie6 l'impontanc.e de la 60nme de ~oc.iltl anonyme et tend
à 6aine neleven l'ltude de la ~itLL,ltion du pen<lonnel, pa 'It.i.e.f-
tement, du dnoit c.ommenc.ial et mê!!l' du dnuit de~ ~oL.i.lté~, (4).

(3) Pour une bibliographie somnaire, voir


- CN-ERLYlD< et L. YOO-C"AEN : Droit du travail, Précis Dalloz, 10° Ed.,
1980 (850 p.)
- û'I.'mIA : Droit du travail, T4 : L'entreprise, 1980
- o::.NSI'ANI'IN, Coulon et autres : Les entreprises publiques ""0 Afrique
Noire, ouvrage précité
- lELIOO : Le statut des entreprises publiques, précité, p. 166 - 189
- DUF1I.U, préci té, p. 162 - 189
- J.J. DUPEYROUX : Droit cE la sécurité sociale, Précis mLIJJZ, 1980
- JACQUICNJN : Personnel et biens de l'entreprise publique, JCA, F.IS7
- Martin KIRSCH : Le statut social des travailleurs étrangers dans
les pays en voie œ développerrent, in COlloque Juridique Intemational,
préci té, p. 92 - 107
- ~ social, 1979
- F'. Lu::IiAIRE : Droit d'outre-mer et cE la O)()pération, précité, p.
392 à 394
- OIeik QUEDRAOCD : Contribution à l'étude du phérDmène migratoire
et cE la condition œs étrangers en Haute-Volta, RJPIC, 193'J, p.
109 - 120
- O1eick OLJEDR1lD(J) : Contribution à l'étuèe du droit hospitalier Ch
Haute-\t>lta, RJPIC, 1981, p. 88 - 100
- 'l1\GlH), précité, p. 179 et suivanles.
- OIT: PolitiglE œ l'atploi en Afrique, 3° conférence africaine,
Décenbre 1969, Rapport IV (2 volurres) , BIT, Genève, 1969
(4) Sur cette évoluticn, voir ;
- BID:::H LI\INE : Pour une réforme cE l'entreprise, Scui l, 1963
- ClJYCN : Droit des affaires, Econorni ca , 1980, p. 362 à 375 (et égale-
ment les références citées)
- WIDIOT : Actiormariat du' personnel dans les entreprises publiq1Es,
~, 1974, p. 60 - 74
- PAIlLlESEAU : T.1 société anonyrœ, tedmiqœ d 'organisatirn cE l'en-
treprise, Sirey, 1967
- 257 -

Le poids du personnel se fait sentir plus nettement dans les


~ntrcpl:ises publiques notamment celles qui sont issues des
nationalisations.

336 - L'évolution dont il est question ne s'csL


pas encore produite en Haute-Volta. Il faut d'ailleurs ajou-
ter que même l'institution des comités d'entreprise n'existe
pas en Haute-Volta. Elle n'a été ni étendue pendant la colo-
nisation ni adoptée après l'indépendance (4 bis). La situa-
tion du personnel peut cependant être brièvement abordœici
car la SEM gère une entreprise et cela ne peut se faire, comme
pour toute entreprise d'une certaine importance, sans person-
nel.

l - Situation au regard du droit du travail.


337 - Le chapitre 7 de l'ordonnance relatif au
personnel comporte un article unique, l'article 26 qui disr~se

"Le. pl!!L6vl1ne.l de6 6oc.iété6 d'éc.Ol1omie. mixte. 1!6t ~OUm(6 aux


di6po6ition6 du c.ode. du tILauail".

L'article 2 du code du travail prévoit que pour la


détermination de la qualité du travailleur (5), il ne sera
tenu compte ni du statut juridique de l'employeur, ni de
celui de l'employé. Il n'exclut de l'application du code du
travail de manière explicite que "les personnes nommées dans
un emploi permanent d'un cadre d'une administration publique .. ':

La soumission du personnel de la SEM au droit


commun ne fait donc pas de doute. Après avoir indiqué quelques
caractéristiques du code, il restera à expliciter certaines
questions.

(4 bis) La wltaïsation du persau-el en tant que telle ne serrble pas


néœssiter leur participation au oonseil d' administraticn tant qu'il
n'y a pas voltaïsation du capital. Sur cette question, wir :
- srJPPA, nO 99 à 115
- Michel Blü.I~, thère précitée, p. 400 à 412
- Jean Yacb IDE : thèse précitée, p. 153 et suivantes
(5) Au sens du salarié
- 258 -

1) Les caractéristiques du code.


338 - Il ne peut être question d'étuùier l'ensem-
ble du code. Il suffira de donner quelques précisions permet-
tant de s'en faire une idée.

Le code voltaIque est le fait de la Joi du j

Juillet 1962 modifiée par celle du 7 Juin 1973. Auparavant,


la France faisait appliquer le "Code du tnauail d'outne~men'l

adopté par la loi nO 52 - 1322 du 15 Décembre 1952, laque 11e


a été modifiée par le décret du 20 Mai 1955. Malgré certaines
particularités notables, cette loi de 1952 reprenait de
nombreuses règles métropolitaines.

De fait, les ressemblances entre le droit volLc,I-


que et le droi t français actuel du travail sont nOJwreuses.
~lais il existe aussi des différences.

a) Les ressemblances.
339 - Seules quelqlles-unes seront relevées. Selon
l'article 30, le travailleur ne peut engager ses services
qu'à temps et pour un ouvrage déterminé . Le contrat à durée
déterminée est défini de mani~re restrictive.

L'antic.le. 42 e.-6t UJ'e. ne.pn~e. de. l'a.'!..U.èle L 122-12-


Il dispose en effet gue "s 1 il survient une modification dans
la situation juridique de l'elltreprise tous 1. ,; contrats
en cours au jour de la modification subsistent entre le
nouvel entrepreneur et le personnel de l' entrepri~"e".

En ce qui concerne les conventi[)ns et accords


collectifs du travail, la définition est la même. La convention
.eEit
collective peut être étendue si ellè'/conclue entrc~ des syndi-
cats jugés représentatifs. Les critères comme en France sûnt
l'inùép,·ndance, les cotisations, l'expérierlce

Les droits pécuniaires sont sensiblement les mêmes


pour leur nature.
Les articles 187 à 215 concernent les litiges
individuels du travail. Pour leurs solutions, le tribunal
du travail, composé paritairement, statue. Cependant, ce
tribunal est toujours présidé par un magistrilt. Lit pnlcédure
devant cette juridiction est gratuite et pour l'ex6cution
des jugements rendus à leur profit, les salariés bénéficient
de l'assistance judiciaire.

Des sanctions sont prévues notamment à l'encontre


des employeurs qui entraveraient l'exercice des fonctions des
déléguésdu personnel qui disposent d'un certain temps libre
rémunéré pour ce faire.

b) Les différences.
340 - Elles sont également nombreuses mais quelque-
fois elles portent sur des points de détail.

On peut noter le relief que prend l'interdiction


du travail forcé qui était pratiqué pendant la période
coloniale (Jrt. 2).

La !( è g./' t.' mC n 1: a L.t 0 11 d C·6 c. l au" <'..6 d <'. n 0 Il .. " (1 l, C Il'Ut (' il C. C

ou de. Ilon-'ti!c.mbauc.hage .6('mble a.6.6ez oll~g,i.na.te. L'articll' 34


pose que le travailleur doit en principe toute son activité
professiunnelle à l'employeur mais qu'il peut, sauf convention
contraire, en dehors de son temps de travail exercer une
activité professionnelle si elle ne porte pas concurrence à
l'entreprise et ne nuit pas à la bonne exécution du travail.
"Est nulle de plein droit toute clause d'un contrat portant
interdiction pour le travailleur à' Lxercer une ac Li vi té
quelconque à l'expiration du contrat". Malgré la réddction
équivoque, la suite de l 'drticle permet d'affirmer qu'une
(~lause dt' non-concurrence n'est valable en Haute-Vol ta que
pendant la durée du contrat de travail.

341 - Il est rrévu, pour les conflit.'3inrJivic1w'I,;


de travail, une procédure de conciliation obligatoire
- 260 -

et préalable devant l'inspecteur du travail. Ce n'est qu'~n

cas de non-conciliation que le tribunal du travail peut être


saisi. Les conflits collectifs font J'objet d'une tentative
de conciliation en cas d'échec d'un arbitrage. C'est
l'insuccès de ces procédures qui conserve la légulit6 de la
grève ou du lock-out.

342 - Le code voltalque ne connait que les


délégués du personnel. Ils ont une mission qui recoupe celles
du comité d'entreprise et du comité d'hygiène et de sécurité
(art. 175). Cependant à la différence du comité d'entreprise,
ils n'ont pas le droit d'assister aux séances du conseil d'ad-
ministration et n'ont pas d'oeuvres sociales à gérer. En
revanche, le code permet aux syndicats sur leurs funds de
créer les oeuvres qu'ils gAreront.

343 - L'originalité du code voltaïque (et des


codes des pays ex-colonies françaises), c'est de faire une
condition nettement plus favorable aux expatriés par rapport
aux nationaux (rémunération, congés-payés, ... plus importants,
transports à la charge de l'emplOYE'ur .•. ). c'est que les
codes africains ont repris ces dispositions de la loi de
1952 qui voulait favoriser l'émigration des français vers
les colonies (5 bis).

2) Questions particulières.
344 - Elles concernent les dirigeants de la SEM,
les fonctionnaires détachés, l'adoption de "statut~ du person-
nel" par certaines SEM.

a) Les dirigeants.
345 - I l s'agit des membres du conseil d'admini-
stration, du président et du directeur-général. De manière
générale, ils ni' sont pas des salariés de la société, ce
sont des mandataires révocables.

(5 bis) On FOurrait égalerœnt fonœr ces dispositinns sur la nécessité


des pays africains de recourir à la mün-d'oeuvre européerme qualifiée.
- 26 J -

COUT CO_~ARE DES TRAVAILLEURS NATIONAUX ET DES EXPATRIES


(en FCrA par an)

l - Coût des travailleurs mensuels nationaux par an.

Catégorie professionnelle Caté-


qorie
Eche-
Ion
--------1
Coût mininum
0)
-------. --1
Coûts réels
(])
i
1
MIDoeuvre entretien 1 A 141 000 160 000 à
1 B 162 000
---_.- _._- . 184
- 000 .
Dactylo confirmé 6 2 279 000 i 372 000 à
437 000 ---
Aide-comptable 6 1 279 000 3f)(, 000 à
confirmé 440 000
Comptable confirmé 7 A 437 000 789 000 à
8 A 540 000 - - - - -000
014
1
----
Contremaître Ml 500 000 609 000 à
M2 569 000 780 000
Secrétaire confirmé 7 B 437 000 490 000
et pllJ~ ,
Chef d'atelier M4 765 000 872 000
riS 827 000 et plus J
(1) La taxe patronale et d'apprentissage est incluse dans le
calcul du coût réel.

II - Coût des travailleurs expatriés.

r------~---------------____.,_------------.- -- -------
Catégorie professionnelle Cuûts réels (1)
I---~--------------t---------------.-----------I

Technicien contremaître 4 000 000 à li r) 00 000


Ingénieurs ou diplômés d'une
école supérieure de commerce
débutants 5 500 000 à 7 500 000
Cadre moyen 5 500 000 à 7 500 000
Cadre supérieur 7 500 000 à la 500 000
Directeur la 500 000 et plus

(1) En incluant l'indemnité de dépaysement égale à 4/100me


du salaire brut, le logement, l'électricité, le vOYdge du
salarié et de sa famille, et éventuellement les indemni tés
de brousse.
Source : Commission des Communautés européennes Les condi-
tions d'installation d'entreprises industrielles, Hte-Volta,
Juin'1974, p. 57 et 58.
- 262 -

L'Etat nomme et révoque ses représentants. L(, contentieux de


cette question relève de la chambre administrative de la
Cour Suprême.

La qualité de fonctionnaire s'apprécie par rapport


â la situation qui prévalait lors de la nomination. Ceux qui
n'étaient pas fonctionnaires auparavant ne peuvent le devenir
par le seul fait de cette nomination (6) .

b) Les fonctionnaires détachés.


346 - Le statut général de la fonction publique
(loi nO <CL AL du 20 Octobre 1959 et ses décrets d'application)
autorise le détachement dans nombre d'organismes y compris
dans une entreprise privée. Le détachement est prononcé par
le ministre de la fonction publique et du travail. Il peut
être de courte durée (6 mois au plus non renouvelable) ou de
longue durée (5 ans au plus renouvelable).

Le fonctionnaire détaché réintègre dans la plupart


des cas SUl1 ancien poste à la fin du détachement (sauf f~ute

lourde commise pendant son détachement).

Sur un plan d'ensemble,il résulte des textes que


dans le cas du détachement de 10n<Jue durée, le fonctionnaire
est complètement soumis au chef de l'entreprise dans laquelle
il est détaché. Celui-ci peut mettre fin â ses fonçtions avant
terme s'il commet des fautes ou n'accomplit pas, convenable-
ment,sa mission. Le chef d'entreprise a donc sur lui les mêmes
pouvoirs que sur un employé ordinaire.

Le rraintien des ccnditiDns CE droit comnun enlèverait tout int.érêt au


déplaceœnt CE ces cadres - nais ces ctispositions peuvent égalerœnt avoir
p:>ur effet de limiter au strict minirrnJm indispen&1ble le nonbre CES expa-
triés en raison du nvntant extrêrrerœnt élevé des avantages p6::uniaires.

(6) 'kJir p:>ur le cas de la France, Délion précité, p. 156 et suivantes.


- 2&3 -

Le détachement n'est pas veaucoul' uti Li.sé cn compa-


raison de ce qu'il en est pour les établissements publics.

317 - En général, le fonctionnaire détachG bénéficie


d'une rémunération plus importante dans le Ilouvel organisme
d'oQ l'engouement des fonctionnaires en faveur du dGtachement.
Expos~nt les travaux de la Co~nission Nationale pour la réfor-
me administrative en Février 1980, M. Victor TIlIOf.1BIANO a
constaté: "Notre secteur parapuvlic accuse un Cjldnd malaise
dont les principales causes sont la création anarchique des
établissements publics et sociétés d'Etat., t'ii!appLic.ll.tioH
6fllg~ant~ d~6 t~xt~6 en vigueu~, la légèreté maintes fois
constatée dans la gestion des établissements, tC6 ~atai~e6

~t avantage6 exoJtbitant6, 6~üant paJt60ù te 6calldate, ac.co·~­

dé6 aux peJ1.60nne.t6 de ee 6eete[(~ ... La Commission estime dati~

son projet qu'il est urgent d'endiguer le mal en prenant dans


un premier temps des mebures immédiates 4ui touchent essen-
tiellement d'une part aux conditions de recrutement des
responsables de ces établissements, d'autre part, aux traite-
ments et avantages qui leur sont accordés" (7).

Le CMRPN entend plafonner les avanlagc~3 il un certain


montant quelque soit l'organisme dans lequel le fonctionnaire
est dét.aché (établissement public, SEM, ), le surplus
étant reversé dans les caisses pw)liques.

c) Les statuts du_personnel.


348 - La plupart des SEf.1 se sont dotées de ce que
l'on appelle un statut du personnel. Ces statuts du personnel
ne sont d'ailleurs pas le propre des SEM. On en trouve aussi
bien dans les grandes entreprises privées que dans les établis-
sements publics à caractère lndustriel et commer,~:. -, l ou à
caractère spécifique. Mais les statuts du personne: des éta-
blissements publics n'obeissent pas forcément aux mêmes règles
que celles des SEM et des entreprlses privées.

Le 6tatut du pc.Jt6onnet - il est propre il chaque SEM

(7) Voir nurchés tropicaux et Iréditerranéens, nO 1793 du 21 JrllrS 1980


bien qu'il y ait des re:;semblances - e,~t UJl cfl'CI!lII12nt iU'abo/té
pan te cOYl~eLe d'admJ.YlJ.~t/taLi.oYl quJ. P,~éC{,H Cfit/tC autH6 -l'C6
d-iveJdet> c-atégo/tie~ de- jJe-}WOYlIte-t, t,,-~ COYldJ.tJ.ol1,6 pou/t IJ ê-tJle-
c-R.at>t> é aJ.Yl~,( que te~ /térlluYléllatioYl,6 c-o/t/tet> po 1I1lcul-t i',t> • Ces
statuts n'ont pas besoin d'être homologués par le gOllvernemen1
Ils ne s'imposent qu'aux diriqeants de l'entF!pLise. Les
salariés peuvent toujours exiger mieux et une convention
collective peut intervenir malgré l'existence de ces statuts
qui ne sont pas des actes administratifs. Ils n'entrainent
donc pas de dérogation au principe de la compétence judiciurrf

349 - En France, certaines SEM connaissent un statut


règlementaire et de ce f~it, il n'est pas possible de conclu-
re des conventions collectives. Le contentieux et notamment
l'annulation de cet acte administratif relève des juridictions
administratives, en l'oclurence du Conseil d'Etat (B).

Cet> ageYltô lteô-iult néanmoJ.Yl6 dC,,6 agcnt6 jJ/t-<Vé,6 e-H


ltaJ.ôoYl de- t' ab~ e-YlC,e- de f ' éi'.éme,Ylt o/tgaYlJ.que- de-R.a 1l0,tir' i'
d'ageYlt pubüc- (9).

350 - En conclusion, on peut noter gu", le personnel


d'une SE!'l comme celui d'ulle SA est constitué d'agents privés
soumis au code du travail. Leur nature privée dicte également
l'application du droit commun de la sécut.ité sociale.

II - Situation d:l regard de la sécurité sociale.


351 - La soumis:: ion du personnel des SE!'l à la
sécurité sociale résulte

- d'une part de ce que l'ordo soumet le personnel


au code du travail et pré\oit l'application du droit commun

(8) - AUBRY: note au lY\LlDZ SIREY, 1969, Jurisp., p. 2D2-207 (cxmœntaire


œ l'arrêt Ep::>ux Ramier, T.C., 15 Janvier 1968)
- WNG, WEIL, BRAIBANT : CAJA,7è Ed., p. 541 à 546. Le canrentaire
exp 1le i t.e les conditicns dans ] ,~qtElles les actes des organes diriqeants
des SEM p:!uvent être des actes 3dm:inistratifs : l'organe de la société doil
avoir été habilité à prendre des décisions unilatérdles, lesquelles cbi-
vent se rattacher à l' organisat ioo du service public •
(9) NEœrN, précité, p. 203 à 2S4
I:lUThU, précité, p. 162 à 18g, IUrticulièœrrent p. ]64
pour les questions qu'elle ne tranche pdS.

d'autre part de l'article 3 du Code qui


assujétit à la sécurité sociale les travailleurs soumis au
code du travail sans aucune distinction, les sllariés d'Etat,
des collectivités publiques ... ne bénéficialtL Led:> d'un
régime particulier •..

L'examen de quelques points perJi.cLtra d'avoir une


vue générale du système voltaïque de sécurité sociale.

1) Historigue.
352 - Le code de sécurité sociale, code datant de la
loi nO 13 - 72 du 28 Décembre 1972,inllove très peu. Pour
l'essentiel, il compile des textes antérieurs organisant des
régimes err~ryonnaires :

- l'arrêté du 6 Décembre 1955 instituant un n''qime


de prestations familiales au p.cofit des salari6s en I1aute-
Volta,
- l'arrêté du 31 Décembre 1955 créanL une caisse
territoriale de compensation des prestations familiales en
Haute-Volta,
loi du 30 Janvier 1959 instituant un r6gime de
réparation et de prévention des accidents du travail et des
maladies professionnelles dans la République de lLwte-Vol ta
- loi du 6 Octobre 1960 concernant l'assurance-
vieillesse.

Par la suite, la C.lisse de Compensation est devenue


Caisse de Prévoyance Sociale à qui est confiée la gestion de
l'ensemble de ces régimes.

2) Caractéristigues du code.
353 - Avec la loi du 28 Décembre 1972, la CJisse de
Prévoyance Sociale devient Caisse Nationale de Sécurité
Sociale (CNSS). La nouvelle Caisse est gérée par un conseil
d'administration de 21 membres dont 7 représentants des
- 266 -

travailleurs, 7 représentants des employeurs et 7 de l'Etat.


Les prestations servies ne semblent pas augmenter avec la
nouvelle loi ; les risques couverts sont :

- le risque vieillesse qui est couvert par des


pensions et allocations vieiJ.lesse, pensions d'invaliJit&,
pensions et allocations des survivants (art. 86)

- les risques professionnels : accidents du travail,


accidents de trajet, maladies professionnelles (art. 42 et
suivants). Les prestations versées vont des indellmités jour-
nalières aux rentes des survivants en passant par les rentes
ou allocations d'incapacité,

- les prestations familiales (art. 38 et suivants)


servent des allocations prénatales, des allocations familialeE
et fournissent des prestations en nature à la mère et au
nourrisson. Seuls les six prelniers enfants bénéficient des
allocations familiales.

Un /t..üque e~~entül Il'e6t pa.~ c.ouveltt {C ~'agi.t

du Itùque maladie. Il semble que dans les pays sous-développéE


ce risque soit en général non couvert en raison de l'effort
financier considérable qu'il nécessite. Le déficit de la
sécurité sociale en France senble dG pour l'essentiel aux
prestations servies au titre de la maladie (10).

En dehors des fonctionnaires et des salariés du


secteur moderne, il n'existe pas de garantie pour les autres
catégories de la population, particulièrement les paysans
qui sont comme toujours les grands oubliés du progrès (11).

(10) En France, à la fin œ 1980, 01 a oonstaté un cert:ain excédent dG


à la cotisation supplénentaire de l % •

(11) Certains ont propcsé, à juste titre, que les allocations famHiales
qui ne CŒlCement qu'une infiJœ partie œs enfants soient supprirrées
et les 3:lll1œS oorrespondantes utilis'~E!s à rendre les soins grat:ui ts.
- 267 -

3) Les cotisations.
354 - Elles sont pour l'essentiel â la charge de
l'employeur et s'appliquent â l'ensemble des rémunérations
versées dan6 .ta t'<'m.<.te d'un p.ta6ond Mxé paIL aILILêté du
m'<'n'<'6-fILe du TILava.<.t apILè6 aV'<'6 d!~Comm'<'66.<.on C.ol!6ldtative
du TILava'<'.t.

Pour la branche prestations familiales, les cotisa-


tions pèsent sur l'employeur seul au taux de Il,50 %.

Pour les risques professionnels, le taux est de 2,5 %


sur l'employeur seul.

L'assurance vieillesse repose sur l'employeur pour


4,50 % et sur l'employé pour 4,50 %.

Au total l'employeur doit 18,5 % et le salarié 4,50 %

c'est à l'employeur de verser toutes les cotisations


soit 23 % ce qui est relativement bas, aussi bien le' taux
lui-même que par rapport au bas niveau des salaires.

355 - Le personnel de la SEM est soumi~ au droit du


travail et au droit de la sécurité sociale. Le contenLleux
suit les règles ordinaires applicables aux personnels des
autres entreprises de droit privé. D'abord, en nuLière de
droit du travail, il y a tentative de conciliation devant
l'Inspecteur du travail; en matière de sécurité sociale, une
réclamation préalable doit être formulée devant la commission
de recours gracieux constituée au sein du conseil d'administra-
tion de la caisse.Ensuite et en cas d'échec, les affaires
concernant aussi bien 10 droit du travail que celui de la
sécurité sociale sont portées devant le tribunal du travail.
L'appel est porté devant la Cour d'appel et le l'~cours en
cassation devant la Chambre j udiciai re de la Cour Suprême,.

Après le régime du personnel, le régin~ d0s biens


doit être exposé.
- 2(;t! -.

§ II - Les biens des SEM.


356 - L'expression "biens" est prise dans un sens
large. Les problèmes qui se posent à leur égard - comme
pour ce qui est des actes qui seront abordés après - ont été
soulevés surtout à propos des entreprises entièrement publi-
ques issues des nationalisations. Il s'agira surtout de
savoir si ces biens peuvent relever de la domanialité publi-
que.

L'intérêt de cette question de la nature des biens


des SE!1, c'est que d'elle découle la réponse à un certain
nombre de questions :

- saisissabilité 011 insaisissabilité des biens,


- existence ou non d'un fonds de co~nerce et partdnt
bénéfice ou non de la propriété commerciale (décret nO 52 -
765 du 30 juin 1952).

l - Nature des biens.


357 - La question de la nature des biens des SEM
et de manière générale des entreprises publiqu~s a été souvent
mal posée. C'est vrai que les textes de nationalisation opè-
rent un "transfert du patrimoine au profit de la nation".
De plus, la SEM ou de manière générale l'entreprise publique
ou semi-publique peut être concessionnaire. Mais sur un plan
d'ensemble, il s'agit de savoir si la SEM est ou non proprié-
taire - en pleine propriété - des biens en question. Si les
biens appartiennent à la SEM, ils sont de nature privée
excluant l'application de la domanialité publique. "Le.6
bien6, mime a66eetl6 a un 6e~viee publie, appa~tenant aux
pe~.60nne6 p~.i.vée.6 ne 60nt jamai,~ pa~tie du doma.i.ne pu.bLi.c" r 12).
Par contre, les biens n'appartenant pas à la SEM mais au
contraire à une collectivité publique et relevant du domaine
public de cette dernière (13) - hypothèse correspondant le
plus souvent à la concession - sont insaisissables. Il faut

(12) NEGRIN, précité, p. 274


(13) Les hypothèses dans lesquelles certains biens pourraient apFurt.enir
- 269 -

remarquer que cette solution est la même quelle que soit


la nature de la personne concessionnaire: SA urdinaire, SEM,
établissement public, etc .•. (13 bis).

II - Le fonds de commerce.
358 - Les SEM sont des corunerçants susceptibles de
posséder un fonds de commerce et de bénéficier de la "proprié-
té commerciale". A cet égard, le problème ne se pose que si
elles sont concessionnaires au sens de droit public. Bien
que la concession soit rarement utilisée en Haute-Volta,
du moins en ce qui concerne les SEH, il est néanmoins utile
de l'envisager car il n'est pas exclu que la COllcession
connaisse un certain essor.

Il faut d'abord envisager le cas français avant de


voir ce qui se passe en Haute-Volta.

1) En France.
359 - Avant le décret du 30 Septembre 1953, la
jurisprudence avait décidé qlJC les concessionnaires, la SNCF
comme les établissements publics, n'étant pas propripriétaires
du fonds concédé n'avaient pas de clientèle propre. Ils ne
bénéficiaient donc pas de la propriété commerciale (14). Le
décret du 30 Septembre 1953 dans son article 2 - ]0 permet
aux entreprises publiques et a'.lX établissements publics à
caractère industriel et commercial, même et surtout conces-
sionnaires de bénéficier de la propriété commerciale. Le
décret s'applique également aux baux de locaux ou irruneubles
appartenant à l'Etat, aux départements, aux communes et aux
établissements public:;. Le décret ne s'applique t.out de même

à l'Etat sont rares.Ainsi fOur la o:mstruction d'un hôtel ce classe inter-


nationale gérée par ~ SEM, i l Y a eu déclasserœnt du terrain, du
ooma.ine public au dom:rlœ privé de l'Etat, puis app::>rt en propriété à la
société (voir décret 77 - 1 Pres. MET du 7 Janvier 1977 et décret 80- 16
Pres. Mm' du 11 Janvier 1980)
(13 bis) \bir à propœ du prd::llèrre oonplexe du régime ces biens CES
entreprises publiqœs, particulièrerœnt en cas de oonœssion (distinclioo
des ''biens œ retour", des "biens de reprise" et des "biens prcpres") :
Jean DUFAU, précité, p. 210 - 228 .
(14) - OORDIER, DEaAIRE, précité, p. 200 - 2001
- !ELION, précité, p. 239 - 240
- no -

pas aux autorisations d'occupation précaire accordées par


l'administration sur un immeuhle acquis par elle à la suite
d'une déclaration d'utilité publique (15).

2) En Haute-Volta.
360 - Depuis 1952, c'est le décret du 30 Juin 1952
qui est applicable (16). Ainsi d'ailleurs en a décidé la Cour
d'Appel de Ouagadougou le 18 Décembre 1970 (17).

Ce décret fait bénéficier du droit au renouvellement


ou à l'indemnité d'éviction à tout locataire de locaux à
usage commercial, industriel ou artisanal, aux ayants cause
du locataire, au cessionnaire du bail ou à ses ayants-cause,
de même qu'au sous-locataire, le tout sous certaines condi-
tions (art. 1 à 4 du décret). L'article 5 ajoute que les
administrations, services et établissements publics, à
caractère commercial, industriel ou artisanal peuvent égale-
ment en bénéficier. Enfin aux termes de l'article 38, le
renouvellement des baux concernant des immeuhles appartenant
à l'Etat, au gouvernement général, aux territoires du groupe
de l'Afrique Occidentale Française, aux communes et aux
établissements publics ne pourra être refusé sans que la
collectivité intéressée soit astreinte au paiement de l'indem-
nité prévue à l'article 25 ci-dessus, même si son refus est
justifié par une raison d'utilité publique.

(15) - GUYON: Droit des AffaiJ:es, Ecooomica, 1980, p. 594 et suivantes,


p:trticulièœrœnt p. 597 et 603
- VlIAR : Fonds de oomœrce et mardlé d'intérêt national, RW, Corn.,
1973, 41
(16) Décret nO 52 - 765 du » juin 1952 règlerrentant les rapports E:ntre
locataires et bailleurs en ce qui cxncerne le reoouvellenent des baux à
loyer d' 1mœubles ou de locaux à usage oomœrcial, industriel ou artisa-
nal en Afriqœ Occidentale Française
(7) Voir PENANI', Janvier - Mars 1973, p. 72 - 73. La Cour ci te en ~ qui
oonœrne la tacite reoonduction le Jurisclasseur Civil, article 1708 -
1762 nO 188, œ qui traduit une volonté œrtaine de rester dans le girrn
du droit français.
- 211 -

On pourrait soutenir que le concessionnaire peut en


bénéficier d'une part parce que les établissements pubU.cs en
bénéficient dès lors qu'ils sont à caractère commercial,
industriel ou artisanal (donc même s'ils sont concessionnaires
d'autre part le décret du 30 Juin 1952 ne s'adresse pas expli-
citement au propriétaire, contrairement au décret: du 30 Septem
bre 1953 (art. 1er) on il est dit: n ••• que ce fonds appar-
tienne à un commerçant ••. n. Mais il est également possible
que la solution que retiendra la jurispnàence soit_ celle
adopt~e en France avant 1953.

§ III - Les actes des SEM.


361 - Il faut distinguer d'une part les contrats,
d'autre part les actes unilat~raux.

I - Les contrats.
362 - L'importance des contrats est indéniable pour
toute entreprise qu'elle soit publique ou privée, particuliè-
rement dans une économie de marché (18). En effet, l'activité,
le fonctionnement de l'entreprise vont se traduire au plan du
droit par la passation de cOntrats. La question qui se pose
à l'égard des contrats est celle de leur nature de droit
privé ou de droit public (contrats administratifs) qui va
dicter la compétence des tribunaux et le fond du droit
applicable.

L'ordonnance posant le principe de l'application


du droit commun, on peut en déduire que les contrats des
SEM sont des contrats de droit privé. Les tribunaux judici-
aires seuls peuvent donc en connaitre et les règles du droit
civil et du droit commercial s'appliquent.

Mais n'existe-t-il pas des dérogations à cette


règle de principe ?

Juillet 1952, p. 6 652


(18) Sur les contrats des entreprises en Union Soviétiqœ, René DA.VID
Les grands systàœs de dmi t conterrporains, 7° Ed., Dalloz, 1978
1
- 272 - 1,

363 - Certes, certains contrats des SEI·] peuvent


être administratifs s'ils répondent aux crit~ros usuels de la
matière : en dehors de la détermination de la loi (ex : occu-
pation du domaine public), il faut l'existence d'une per,;onne
publique/sauf l'hypothèse du mandat,et soit l'exi,;(-(,ncc
d'une clause exorbitante soit participation à l'exécution
même du service public. Dans la mesure où ces hypothèses
con.;ernent toutes les personne,; privées dans les mêmes
conditions qu'aux SEM, il faut considérer qu'il n'y a pas
à proprement parler de dérogati.ons.

En France, le Tribunal des conflits (19), dans un


cas qui intéressait une SEM, avait semblé déroger au mandat
en considérant que l'on était en présence d'une activité ~.
qui appartient par nature à l'Etat.
1
\
!
Les décisions récentes semblent être revenues au
1
mandat en considérant que le contrat d'une SEH ne peut être
administratif que si elle agit au nom et pour le compte d'une
personne publique (20). Ainsi si une SEM passe des marchés
de travaux publics pour son propre compte, le contraL sera
de droi t privé.

Les choses sont beaucoup moins simples pour ce qui


est des actes unilatéraux.

II - Les actes unilatéraux.


364 - Le droit privé connait des actes unilatéraux
dont un exemple est fourni par les pouvoirs du chef d'entre-
prise pour fixer le règlement intérieur.

(19) T.C. 8 Juillet 1963, Société Entreprise Peyrot contre Société


FsterelleCôte d'Azur, JCP, 1963, II, 13375
(20) T.C. 7 Juillet 1975, Commune d'Agde, JCP, 1975, Ed G, II, 18171,
note M:l<.Èrre (qui fait \IDe critiqœ vi<pureuse de l'ancien cri tère des
attributions "naturelles" de la puissanœ publiqœ)
Voir nœbreuses références de décisions réœntes dans le JCA, Fasc.
160, mise à jour nO 90 et suivants
GAJA, 7è Ed, p. 525 à 533
- 273 -

Le principe c'est que les actes pri~ IJar lus


organes d'une SEM sont de nature privée en raison de la nature
privée de la personne qui les prend (21).

On peut considérer que relèvent de droit public


et notamment du contentieux de l'annulation:

- Premièrement, les actes pris par les organes


sociaux sur habilitation de la puissance publique. C'est le
cas notamment lorsque le gouvernement autorise le conseil
d'administration à prendre des mesures relevant normalement
du pouvoir règlementaire (22).

- Deuxièmement, la décision par laquelle l'at.:torité


de tutelle approuve ou désapprouve certains actes ou décisions
sociaux, le statut général par dérogation au droit commun
rendant nécessaire le recours à l'approbation. Mais il
semble qu'ici, il faut faire un distinguo enLre d'une part
l'acte social lui-même qui reste de nature privée et de la
compétence des tribunaux judiciaires. Ainsi les statuts
doivent être approuvés. Mais ils ne deviennent pas pour cela
des actes administratifs (23). D'autre part l'acte administra-
tif d'approbation ou de désapprobation qui connait un régime
qui lui est propre.

Troisièmement, les actes de li.>. puissance


publique qui nomme ou révoque ses représentants, de même que
le commissaire du gouvernement, les actes de cc dernier
relèvent du contentieux administratif. On COllC(,-vrait diffici-
lement que l'acte par lequel le commissaire du gouvernement
exerce son veto puisse étre attaqué devant les tribunaux
judiciaires.

Si le 1er cas peut concerner des sociétés non


,l'économie mixte, les deux derniers sont pratjquement propres
aux SEI1.

(21) NEGRIN, précité, p. 141


(22) T.C., Epoux Bamier, 15 Janvier 1968, Dalloz Sirey, 1969, 202, note
Amy • Voir égalerœnt (AJA. sous œt arrêt .
(23) WU Sociétés ]979, nO 3351
- Droit aàninistratif (re~) à prqns de CE, 16 Octobre 1974, n0354
274 -

§ IV - La comptabilité des SEM.


365 - La comptabilité, c'est l'ensernblp des
écritures que les professionnels régis par le code de commer-
ce sont amenés à tenir pour garder trace de leurs opérations
(24). La tenue d'une bonne comptabilité est indispensable
pour une bonne gestion de l'entreprise.

L'étude de la comptabilité des SEM peut être menée


en partant des règles qui en déterminent la nature pour en
arriver à une vue rapide de son contenu.

l - Les règles déterminant la comptilbi.lité applica-


ble.
366 - L'ord. ne contient explicitement aucune
disposition sur les comptes (25).

L'ord. de 26 AoGt 1974 relative aux établisscn~nts

de droit public de l'Etat impose une comptabilité privée aux


EPIC ne disposant pas d'un comptable p.fulic (26). Un conunis-
saire aux comptes est chargé du contrôle de la gestion et de
la comptab:ili té.

On peut, en partant de la situation des EPIC ,


de l'inexistence d'un comptable public dans les SE!'1 et sur le
fondement d'un raisonnement à fortiori soutenir l'applicabili-
tédu plan comptable national dans les SEM.

L'article 15 du décret du 27 Nover~re 1974 portant


mise en application du plan comptable général de l'OCA!'l vient
conforter cette idée en disposant :

(24) en distingue en général la oorrptabilité généraJe qui est d>1igatoire


et permet de dégager le résultat annüel et la c~)tabilité analytique qui
est facultative et dont le mIe est de déterminer les coGts et prix de
revient.
(25) L'art. 19 prévoit que les carptes prévisionnels et leurs rrodificatifs
sont à camuniquer au a::mmissaire du gouvernaœnt. L'art. 20 prévoit que la
réserve légale et éventuellement les réserves statutaires seroot dotées.
Enfin, i l yale ccmnissaire aux canptes (art. 16) • Il Y a là des indices
d'application œ la cœptabilité privée.
(26) 5eloo l'expression utilisée !Br les textes, la corrq:>tabilité est tenue
- 275 -

"V 1 une manièlte généltate, te pLan vvLta~'-,{ue eôt


applicable à J:outell tell enttzerù_6ell non 6inanciiJ'tl'll, ,lndu-!>tüd
lell, commelLciatell, ou de .lll,ltviu.-, que,.f-!> que .6o·i.ent feult 60ltme
jultldique, leult fLégime 6iacat et teufL deglté de dépendance palt
Itappoltt à f'EJ:at".

Juridiquement, l'argument décisif doit être tiré


du fait que l'ordo sur les SEM prévoit l'application des règle~

de droit commun chaque fois qu'elle n'y a pas dérogé (27).

Sachant que c'est la comptabilité commerciale qui


est applicable, il faut se demander quelles règles l'organi-
sent.

367 - Le décret 74 - 444 Pres. PL - DR - ET du 27


Novembre 1974 rend applicable le plan OCAM en y apportant
quelques aménagements. Auparavant, les entreprises appliquaient
le plan français de 1947 ou de 1957 ou depuis 1970 le plan
OC~I car aucun texte ne prescrivait de manière précise la
comptabilité à appliquer.

Le plan OCAM (28) a été adopté par une résolution


de la conférence des chefs d'Etat réunie à Yaoundé du 28 au
30 Janvier 1970. La ~CA et le Cameroun ont été les premiers à
le rendre obligatoire.

ronformérœnt aux usages du ccmne.l'ce et aux dispa3itions du plan comptable


national.
(27) En France, l'application d' la ronptabilité cemnerciale s'étend aux
EPIC, aux sociétés nationalisées et aux Sfl.1. C'est d'ailleurs dans ces
entreprises que 1'a[plication du plan ronptable a d'abord été imposée. La
ronptabilité publique eût été d'une gêne ronsidél"<ilile. Corrptabilité faci-
litant le contrôle notamnent de rC'gUlarité, elle est ro~lèterrent inappro-
pri~ pour la gestion.

(28) L'CClVI (Organisation Conmme Africaine malgache et TŒiuricie.nne) a


été créée en 1965 (de la transfornation d'une autre organisation, Voir
F. LOCHAIRE, pr€cité, p. 445 - 449). Elle regroupe la plup:irt des pays
fran:::oplvnes. I.e IlOITbre varie, l'entrée de certains pays entraînant la
sortie d'autres pays.
- 276 -

Le plan OCAM dont les travaux préparaLoires ont


débuté en 1967 vise l'abandon du plan comptable 1957 (29)
jugé inadapté aux exigences nouvelles de la gestion de l'enLrc-
prise et de la politique nationale de développement.

Les r~gles adoptées sont considérées CO~JC étant


plus adaptées et leur utilisation par de nombreux pays est de
nature à faciliter la formation comptable.

II - Le contenu du plan comptable.


368 - Le plan comptable voltaïque est bien entendu
le plan OCAM aménagé (30).

Comme le plan de 1957, il retient neuf classes do


comptes
- classe 1 comptes de capitaux à long et moyen
terme
- classe 2 : comptes de valeurs immobi li sées
- classe 3 comptes de stocks
- classe 4 comptes de tiers et de r(''Jular isa tian
- classe 5 comptes financiers

Ces cinq classes de comptes constituent les comptes


de patrimoine (ou de bilan) •

- classe 6 : comptes de oertes et de charges par


nature
- classe 7 cOmptes de produi ts et d,] pro fi ts par
nature
- classe B soldes caractéristiques de gestion
- classe 9 comptes analytiques de gestion.

(29) En Franœ, le plan de 1957 fait l'objet d'un projet CE oouveau plan
qui sera rendu cbligatoire J:Xlur toutes les entreprises au plus tard en
1982. Il veut intégrer les outils nodernes CE gestion indispensables à
toutes les organisations. Il est inspiré CE la IVè Directive CE la Conmis-
sion des Conrnunautés Européennes en rrati~re de ccnptabilité.
Voir Norbert QJIDJ : La préparation au oouveau pla,n a:mptable général,
Série Tables. Les Ed. d'Organisation 1980.
(30) Voir sur le plan <:cArl: A. I03SIGNJL, P. PIŒT et C. PERXHON
- 277 -

}ldis il faut remarquer en ce gui concerne la


numérotation des comptes qui r~ste semblable à celle du plan
1957 que !Jar exemple le compte 65. Frc:lis de Personnel devient
065 si ces frais de personnel sont hors exploitation.

3G9 - L'une des innovations consiste dans la néces-


sité d'établir un tableau de passage aux comptes patrimoniaux
qui retrace les mouvements patrimoniaux entre l'ouverture et
la clôture de la période.

Une autre caractéristique est constituée par l'alour-


dissement des comptes de résultat qui doivent permettre de
dégager ce que l'on appelle les soldes caractéristiques ùe
gestion: la marge brute, la valeur ajoutée à laquelle une
grande importance est accordée par le plan OCA.lvl, le r6sul tat
d'exploitation et le résultat hors exploitation, le résultat
sur cession d'actif, III résultat net de la période. Le projet
français de nouveau plan retient ces deux grandes jnnovations,
au moins cn ce qui concerne le système développé (JI).

370 - On constate ainsi que partout, la tendance


est au perfectionnement, mais aussi à la complexification, de
la comptabilité générale pour en faire un outil adapté de
gesLion.

Le fonctionnement de la SEM nose aussi le problème


de la concurrence.

s V - La concurrence.
"
371 En tant gue personne privée relevant de
l'industrie et dll commerce, ce problème concerne pleinement
les SEM.

- Initiation corrptable, Plan <Xl\M, Fbu.:her, 1971 (220 p.)


- Inventaire, étude des bilaIt> et des conptes, Plan 0CA.l\1. Foucher, 1972
(l91 p.)
(31) Ce nouveau plan retient un tr iple systèrre de COITlDtes, devant pen:cttre
de ré~ndre à la diversité de taille des entreprisE's et à la variabilité
\
~
- 278 -

Théoriquement, la Hauce-Volta relève du régime


de la libre concurrence (32). L'article 9 de la loi du 30
Décembre 1972 sur les commerçants interdit la pratique de la
concurrence déloyale. L'art. 1er de l'ordo 77 - 7 Pres. du
1er Mars 1977 portant règlementation du régime de~ prix en
Haute-Volta dispose :
"te6 plt.ix des produits, matières, objets ou denrées
qu'ils soient d'importation ou de fabrication locale ainsi que
ceux des services demeultent l.iblte6 dans la République de
Haute-Volta et I.>oum.il.> au 6eul jeu de la COYlcuJrltellce loyale
entre comP.lerçants, industriels et pres ta ta ires de service".

Et ce ne sont pas les seuls textes qui proclament


l'appartenance de la Haute-Vol ta au régime de la libre concur-
rence. Actuellement, dans les pays industrialisés tels la
France, la cQllcurrence n'est plus considérée ni corrune un état
naturel, ni corrune un souverain bien mais plutôt, bien que cela
soi t difficilement démontrable, comme le meilleur moyen de
satisfaire le consommateur (33) et de développer l'économie.

En Haute-Volta, la concurrence est atteinte du


fait de la règlementation des prix mais c'est surtout la
pratique des commerçants qui supprime toute concurrence, du
moins ses effets bénéfiques.

372 - Le régime des prix est une des matières où


la législation est abon~ante. A titre d'exemple, on peut noter

- l'ordo du 1er mars 1974 relative à la constatation


la poursuite et la ré~ression des infractions en matière de
prix, modifiée par l'ordo du 7 Janvier 1977.

de leurs besclins en infonnations détaillées. Ainsi, l'on a


- un systàTe de base
- un syStàne abrégé
- un systàTe développé
(32) La planification telle qu'elle existe en Haute-\blta ne va pis à
l'ea::ontre de la oorcurrence. Elle oriente les investisseœnts par des
incitations en laissant intactele problèJre de la wncurrence. Le nouveau
rég:iIre affirrre avec force que l' éoommie sera "planifiée et contrc51ée".
La planification p:lurrait <bnc changer de nature.

(33) Sur le droit de la CXJnsonnation, Voir GUYOO : Droit des aff., 1900,
p. 805 A 826 et référeoces c:!i!!tées~~.~~~=--:~=----=--==~=--=-~'-=~~---
- 279 -

- L'ord. du 2 Janvier 1967 modlfiée en 1970 et


remplacée par l'ordo du 1er Mars 1977 portant régime des ~rix.

- Décret du 1er MarS 1977 fixant la liste des mar-


chandises et des services soumis â la règlementation des prix
modifié le 29 Juin 1978

- Arrêté du 3 Juin bloquant les marges bénéficiai-


res abrogé par l'arrêté du 18 Juin 1980.

La fixation des prix prend 4 formes :


fixation directe par l'administration
application d'une marge bénéficiaire bloquée ou
non
prix bloqué
homologa tion

Seule l'homologation va nous intéresser car elle


seule s'applique aux prix des entreprises industrielles.

L'homologation d'un prix ou d'une marge résulte


d'un cadre de prix ou de marge déposé auprès de l'autorité
compétente et comprenant la définition, le cqJcul et la justi-
fication de chacun des éléments de la structure présentée (art.
3 du décret nO 77 - 77 Pres. MCDIM du 1er Mars 1977).

En général, l'homologation est constatée par


arrêté. Tout changement requiert une nouvelle décision.

Très souvent, les prix sont fixés â un niveau si


élevé qu'il n'es L pas rare du tout de constater qUl: les produits
fabriqués en Haute-Volta coGtent plus cher que s'ils étaient
importés malgré les taux élevés des droits de douane. Pour se
protéger de la concurrence, il est prévu que les entreprises
implantées dans le pays peuvent bénéficier de protections
tarifaires ou contingentaires (art. 17 du code des investisse-
ments), De fait, il est facile de constater que les produits
concurrents ne pénètrent que rarement sur le marché vol taique.
.- 280 -

373 - Cette politique apparemment dirigiste


n'est pas bénéfique, au moins du point de vue du consommilteur,
puisque les prix sont toujours très élevés. Le rapport de la
DOlA pour 1977 propose une explicati.on : les prix sont élevés
parce que les coûts des éléments entrant dans la production
sont eux-mêmes élevés. Ceci est vrai particulièrement pour
l'énergie, le transport '" Le rapport propose un accroi~s0­

ment des avantages et protections. Une telle explication ne


peut être retenue. En effet, les charges salariales qui
constituent pour la plupart des entreprises le poste essentiel
reviennent en moyenne 8 à 10 fois moins cher qu'en France,
ce qui compense largement le coût plus élevé d'autres facteurs.
Une industrie ne mérite pas d'êLi'e protégée par le seul félit
qu'elle est implantée sur le territoire. !-L Jean-Yado TOE
conc 1 uai t sa thèse en mon tran t que ".te. a é!>.iJt de. !> e. dé v e.lo p pe.Jt
a tout pJt.ix a conduit le!> pay!> a6Jtic~in~, paJt l'adoption de~

codea de~ inveati~ae.m~nta, a de. tellz!> pJtodigalité~ QUe. leI


aociété'" étJtangèJtea qui If tJtavaille.nt béniM e.nt l' aveneme.nt
dea indépendance.a, heuJte.ua e.", de n' aV(1.iJt Jr..i.en pe.Jtdu dl! 6a.i.t
de. ce..tfv,-ci, la conacience. libJte POl/Jt avo..c'l. é.té -6o.eLic.itée.~"
(33 bis).

Pour la vente au détai.l de la pluJ"}art cies produits


manufacturés, des prix maxima sont fixés par l'administration.
La pratique suivie par les commerçants est de toujours respec-
ter un prix uni forme qui est le prix maximum. :[1 arrive même
que ce prix soit dépassé notamment en ce qui Cl)(J( erne les
tabacs. La création de la Brigade des Prix ne semble pas
avoir réussi à moraliser les pratiques du commerce.

En matière agricole, un prix d'achat aux paysans


est fixé mais à un niveau très baS. D'ailleurs les commerçants
collecteurs obtiennent plus bas en achetant dès la récolte ou
en accordant des prêts avant la récolte lesquels sont rembour-
sables par le versement d'une certaine quantité de produits,
céréaliers par exemple. Par contr'~ la revente se fdit libre-

(33 bis) Asoects fiscaux et cbuaniers •.. , précité, p. 483


- 2tll -

ment (non res~ect du ffilxirnum imposé). Il I,'est pas rare que


celle-ci s'opère â des prix deux ou trois fois plus élevés
que le prix d'achat.

Les SEM sonl comme les autres cntrept" ises. Elles


font homologuer leurs IJrix à des niveaux assez élevés,
demandent et obtiennent des avantages et protections. La SEM
n'a donc ?as été utilisée par l'Etat comme un moyen de satis-
faire le consommateur par des prix intéressants.

374 - Compte tenu de l'inexistence d'une concurrenCE


effective due aux protections et avantages étatiques d'une
part, aux pratiques restrictives diverses notamment ententes
sur les prix ou partages de marchés d'autre part, et compte
tenu des difficultés qu'il y aurait à l'instaurer,il semble
nécessaire qu'il y ait une politique àes prix autrement plus
dirigiste et contrôlée qui ne viserait pas à garantir des
marges très élevées aux commerçants mais la satisfaction du
consommateur au prix le plus bas. Dans ce domaine également,
les textes existants ne sont Das mauvais en eux-mêmes.
C'est plutôt leur application ou dans bien des cas leur
inapplication qui sont catastrophiques.

Section II - Les difficultés financières.


375 - Il s'agit des difficultés graves qui ('ntra-
vent le fonctionnement norma.l èe l'entreprise (34).

Si ces difficultés financières se traduisent par


une cessation des paiements, il faut se demander s'il y a
lieu à application des procédures collectives auxquelles
sont soumis les commerça~ts (§I). On peut penser que des
solutions extrajudiciair,~s pourraient intervenir plus facile-
ment ici que pour les en :reprises purement privées et empêcher
que la situation financi're ne devienne désespérée (§II).

(34) Il ne faut pas inclure les difficultés IDn financière-s cE fonction-


nerrent qui peuvent se résoudre par la romination d'un administra teur
provisoire. Voir dms ce cas. nO 279 et suivants.
- 282 -

§ l - Les procédures collectives.


376 - Les procédures collectives sont organisées à
l'encontre des cornmerqants en état de cessation des paiements
avec intervention de la justice et organisation ces créanciers
pour défendre leurs intérêts. Elles aboutissent à l'élimina-
tion des commerçants malhonnêtes tandis que les malchanceux
de bonne foi peuvent rester à la tête de leurs affaires.

Avant d'aller plus au fond en ce qui concerne les


règles (II), il faut essayer de répondre à la question de
savoir si de telles règles peuvent s'appliquer aux SEM (1).

l L'apolicabilité des procédures collectives.


-
377 - A priori, rien ne s'oppose à la soumission
des SEM aux procédures collectives (35). En effet, il ressort
de l'ordo 74 - 57 Pres. MF portant statut général que celles-
ci sont soumises aux règles dérogatoires qu'elle édicte mais
relèvent pour le surplus de droit commun. Or a.ucune. de.-6 d'<'-6po-
6.<.t.<.on6 de. l'o~d. n'exonl~e le6 SEM de la. 6oum'<'-66'<'on aux
p~océdu~e-6 collect'<'ve6.

378 - Un problème reste cependant posé. Selon l'art.


3 de l'ord., les SEM sont créées par décret en conseil des
ministres. Ne peut-oJ~a~ors penser que le principe du parallè-
lisme des formes exige qu'intervienne un décret, du moins
quand la proc~dure collective aboutit à la ceSSation de

(35) Pour le cas françC\Ïs où la io'<' du 13 Juillet 1967 60umet à la. p~océ­
dMe ".toute. peMorme moJutie de dJwil p~vél/, wir
- J.D. BREDIN, procité, p. 126 et suivantes
- DELION, précité, p. 54 et suivantes
- DtIDULOUX, procité, P. 118 et suivantes
- DUFAU, précité, p. 227
- GUYON: Droit oomœrcial, Les rours de droit, 1978-1979, p.89
- HOUIN, procité, p. 105-106
- R. TAGI\ND, p. 174 et suivantes
Le problàœ n'est pas très discuté pour les SEM où l'applicabilité
des procédures oollectives ne renrontre aucun obstacle de droit. Il n'en
est p3s de mérœ en ce qui coocerne les autres fomes d'entreprises publi-
qœs notamrent les forrres de droit public. On peut se derrander quelle
serait la solution en droit voltaïque étélnt donné qœ la loi du 30 Docembre
- 283 -

l'entreprise (36).

Un tel raisonnement malgré son càractère logique


ne semble pas respecter l'esprit du texte ni certaines disposi-
tions. Si la création se fait par déc~~~, l'ordo permet à
l'Assemblée générale extraordinaire d'exercer toutes ses
prérogatives (adoption et modifications des statuts telles
transformation ou dissolution) en prévoyant seulement qu'il
faudra une approbation ministérielle par a~~ê~é du ou des
ministres "directement intéressés ". Ainsi l~ société pourra
être dissoute sans qu'intervienne un décret. Sur un plan
purement téléologique, l'ordo semble devoir s'interpréter
restrictivement (ou plutôt strictement) de sorte que quand
elle dit création, il s'agit de la création ..• Enfin, le
but de ces procédures est essentiellement la protection des
créanciers et du crédit, ce qui postule qu'elles soient
applicables au plus grand nombre d'organismes possible. En
revanche, il sera toujours loisible à l'Etat ou à tout intéres-
sé de désinteresser les créanciers et soit empêcher l'ouverture
de la procédure soit en entrainer la clôture pour défaut
d'intérêt des créanciers (ou de la masse) (36 bis).

379 - Il faut ajouter que l'hypothèse p'est pas


théorique dans tous les cas. Une SEM comme toute entreprise
peut connaitre des difficultés. Malgré l'absence d'exemple
concret, il est parfaitement concevable que l'Etat n'inter-
vienne pas pour renflouer l'entreprise pour diverses raisons
par exemple si des subventions précédentes n'ont pas réussi
à rétablir l'équilibre, ou encore du fait de dissentions au
sein du conseil ... si la disparition de l'entreprise ne lui
parait pas de nature à causer "un trouble grave à l'économie
du pays". Cette hypothèse est d'autant plus plausible que la

1972 acoorde expliciterœnt la qualité de oomrœrçant aux EPIC (art. 1er).


(36) \Oir sur ce problère, DELION, précité, p. 55 à 57
Pour le cas de l~ Côte d' Iwire, wir DUl'HEll. DE LA RXHERE, préci té,
p. 43 et suivantes.
(36 bis) ',Qir RIPER!' et ROBwr, Traité 'Ibrre 2, p. 858 et suivantes.
- 284 -

Côte d'Ivoire (au cours du Congrès PDCI - RDA tenu à Abidjan


du 29 Septe~bre au 1er Octobre 1980) a décidé la suppression
de nombreuses entreprises publiques alors qu'elles ne connais-
saient pas de difficultés insurmontables. Toujours dans ce
sens, quelques SEM voltaïques qui connaissaient des difficul-
tès financières ont été transformées en EPIC après que l'Etat
ait préalablement racheté toutes les actions appartenant aux
partenaires et ceci parce que les sociétés exercaient dans
les secteurs cruciaux (distribution d'eau, d'électricité). En
l'absence de cette dernière circonstance, l'Etat aurait pu
laisser les entreprises en arriver à la cessation des paiements.

380 - On doit conclure, en partant de leur qualité


de commerçant, de l'application à titre résiduel du droit
commun que les SEM peuvent être soumises aux procédures
collectives. La circonstance qu'elles n'ont que très peu ~e

chances de pouvoir jouer concrètement n'enlève rien à la


valeur de la règle.

II - Les règles de procédures collectives.


381 - Il n'est pas possible ni souhaitable de
traiter ici de l'ensemble du droit des procédures collectives.
Cependant un bref historique et un exnosé sommaire du droit
positif seront faits (37).

1) Historique.
382 - Le code de 1807 prévoyait l'incarcération à
titre préventif du commerçant en état de cessation dES paiements,
l'apposition de scellés sur les biens et une longue procédure
faisant principalement appel aux créanciers. Du fait de son

(37) \Qir :
- GNON Droit comœrcial, Cours de drDi t, 1978 - 1979, p. 6 et
suivantes
- GNON Une faillite au 19ère siècle selon le roJTB.n de Balzac
"César Birotteau", Mélanges Jauffret, 1974, p. 377 - 391.
- 285 -

excessive mais vaine sévérité (38), une loi de 1838 a édicté


des exceptions à l'incarcération et la loi du 4 mars 1889 a
organisé une procédure nouvelle dite de liquidation judiciaire,
sorte de faillite atténuée avec des déchéances réduites
permettant au débiteur de rester à la tête de ses affaires,
assisté d'un liquidateur judiciaire mais cette nouvelle procé-
dure est réservée aux débiteurs n'ayant pas commis de faute
et n'encourant aucune des causes d'indignité prévues par la
loi.

Des aménagements dans le sens de la sévérité


interviendront en 1935 (décrets -lois du 8 Août 1935 et du 30
Octobre 1935). La procédure peut désormais être ouverte à
l'encontre d'une personne physique qui sous le couvert de la
société a effectué des actes de commerce dans son intérêt
propre ou usé des biens sociaux comme des siens propres. Les
déchéances de la faillite pourront être étendues aux diri-
geants sociaux (SA, SARL). De ces réformes sort l'unification
des ~rocédures de faillite et de liquidation judiciaire dans
le code, de même qu'une accentuation de leur caractère judi-
ciaire.

D'autres réformes interviendront qui intéressent


moins le droit des procédures collectives : organisation des
obligataires, droit préférentiel de souscription ...

383 - Pa~ la 6ulte, de6 ~l60~me6 lnte~vle"d~oHt.


qu'il n' e6t pa6 inutile de mentionne~ mcU6elle6 n'ont pa6
6alt l'objet d'une exten6lon de 6o~te que not~e d~olt de6
pltocèdu~eJ., collec.tive6, non ~é6o~ml depul6 l'lndépendance,
tient e66entiellement a la loi de 1889 et aux ~é6o~me6 de
1935 (39). En effet, les réformes ultérieures en Haute-
Volta pourraient s'en inspirer.

(38) GUYON, in Mélanges Jauffret, 1?réci té, p. 380

L
(39) VOir à ce sujet : G. }EISSONNIER, précité, p. 74-75
- 286 -

384 - Avec le dŒcrol du 20 m~i 19S5, la faillile


maintenue débouche inéluctablement sur la liquidation de
l'entreprise. Le règlement judiciaire substitué à la
liquidation judiciaire en conserve les grands trails et est
réservé aux commerçants de bonne moralité. La critique essen-
tielle faite au décret, c'est de ne pas dissocier je sort de
l'entreprise de celui de ses dirigeants. Le sort de l'entre-
prise doit dépendre uniquement de son caractère redressable
ou non. Par contre, celui de ses dirigeants tient compte des
fautes commises et éventuellement de leur compétence ou
incompétence.

385 - La loi du 13 Juillet 1967 met en oeuvre


la distinction de l'homme et de l'entreprise en prévoyant
la liquidation des biens pour les entreprises non redressables
et le règlement judiciaire pour celles qui apparaissent
redressables. Quant aux dirigeants, ils encourent des sanctions
et déchéances diverses (banqueroutes, faillite personnelle ... )
s'ils sont fautifs.

Pour préserver les entreprises im?ortantcs dont


la dis?arition causerait un trouble grave à l'économie natio-
nale ou régionale, l'ordonnance du 23 Septembre 1967 institue
une procédure dérogatoire dite de suspension provisoire des
poursu~tes.

386 - Des réformes sont proposées pour accroitre


l'efficacité de la loi et de l'ordonnance (40), lesquelles ne
sont pas, bien entendu, applicables en Haute-Volta. Ce n'est
pourtant pas ce que le Tribunal de Première Instance de

(40) Sur le droit applicable en Fraoce, voir


- ARŒNSON et 'IDUJAS : Rè<jlenent judiciaire, liquidation des biens,
Traité et formulaire, Tl et '1'2, 4è Ed., 1977, Librairies techniques
- GUYON : Droit Cùrmercial, précité
- RIPERT et RCELOT : Traité, torre 2, p. 571 à 924
- 287 -

Ouagadougou a décidé,à ce qu'il sembl~, dans une affaire qui


lui était soumise bien qu~ dans l'extrait publié, il n'y ait
pas de référence explicite à l'ordonnance du 23 Septembre
1967 (40 bis) .

Il convient maintenant d'aborder de manière succin-


te la règlementation applicable en Haute-Volta.

2} Le droit positif des orocédures collectives.


387 - Il faut rappeler que celui-ci est constitué
par la loi du 4 mars 1889 et les décrets-lois de 1935.
Transposant ce qu'un auteur a écrit à propos du droit des
sociétés en Afrique occidentale francophone, l'on peut dire
que "l'étude du droit actuel devient plus ou moins une étude
généa logique" (41) .

En l'absence de tribunal de commerce, le tribunal


de premlere instance est seul compétent pour ouvrir la procé-
dure soit d'office soit sur requête d'un ou de plusieurs

(40 bis). Dans l'Observateur du 22 Janvier 1981, on peut lire (p. 4) :


"Annonces légales : Ettrle de H3.ître Henri VIMI\L, A'X>Cat à la Cour -
ouagadougou BP 827.
Extrait d'un jugenent n° 263 en date du 24 Décenhre 1980 u,ndu par le
Tribunal de 1ère Instance sur requête présentée par la SAR, Société Africaine
de Représentation dont le siège social est à Oœgadougou BP : 107.
"I.e tribunal, par ces ITDti fs,
- stattant publiquerrent en natière ccmœrciale sur requête :
- vu la requête de la SAR du 2 Déœrrbre 1900
- prononce la ~~pern,,{.ol1 ptWv-u.,o-i'/le du pOUMtU..tU individœlles de la
part de tous créanciers drirographaires et privilégiés pour une durée de
3 lTDis à corrpter de Janvier 1981,
- désigne en qœli té de CuJuLte.wr. M:msieur G\Y-I.JIN:ERMIN François
Expert Conptable a~c mission d'assister la SA..~ dans sa gL,stion,
- désigne l-bnsieur MYEM3I\. Benoit Lorrpo Président du Tribunal de Première
Instance de Oœgac:bugou en qualité de Juge c.ommi.J.,MLi.Jle,
- ordame la publication du présent jugerœnt dans un jourrel d'annonces
légales" .
Pour extrai t, Mai tre VI!-P\L".
(41) l-ümel MLUlA, thèse précitée, p. 17-18
On ne peut se rendre corrpte cornrent ce caractère "archéologique" de la
recherche rend la recherche des textes applicalUes difficile sur le terrain
en l'absence de recœils et de corrpilations. Les nagistrats, certains du
lTDins, avouent qu'ils ren<Xl1trent qu:>tidiennerœnt des difficultés à ce
- 288 -

créanciers - c'est l'hypothèse la plus fréquente - suit


enfin sur "~a déclaration" du débiteur. La liquidation judi-
ciaire n'est admise que sur demande du débiteur (42).

La cessation des paiements se traduit par le


défaut de paiement d'une dette commerciale cert..:line, liquide
et exigible (arrêt du service de caisse ou cessation des paie-
ments ouverte). La cessation des paiements déguisée ne fEut
servir qu'à reporter dans le temps la date de cessation des
paiements (43).

388 - Le choix entre faillite et liquidation


judiciaire se fonde sur des critères moraux et non sur le
caractère redressable ou non de l'entreprise. La liquidation
judiciaire est réservée aux commerçants malheureux et de
bonne foi qui en font la demande dans les 15 jours de leur
cessation des paiements.

A partir du jugement d'ouverture de la faillite


comme de la liquidation judiciaire, toutes les actions
mobilières ou immobilières, et toutes les voies d'exécution
tant sur les meubles que sur les immeubles sont suspendues.

(42) La requête peut égalerœnt être présentée dans 1(; (;dS où le débiteur
a été assigné à condition d'être dâns le délai ce 15 jours de la œssation
ces paienents.
(43) En France, on note une tendance à l'unification de la notion de
cessation ces paierrents qui serait la situation financière désespérée où
le débiteur ne peut faire face à son passif exigible avec son actif
disponible. Ainsi, la ?rocêdure de règlerœnt judiciaire ou œ liquidation
des biens ne r;ourrait être ouverte r;our non paierrent d'une dette certaine,
liquide, exigible que si i l traduit cette situation financière désespérée.
En revanche, la procédure collective pourrait être ouverte en l'absence
d'arrêt matériel du service de caisse si cette situation existe nais il
y a là un problàœ œ preuve à swnonter. Voir :
- Corn, 17 Avril 1967, RTD Cam, 1967, 838
- Com, 23 Janvier 1968, Bull Civ IV, N° 37, p. 27
- Cam, 12 Jnrs 1974, Bull Civ IV, nO 90 p. 72
- GUYON, Dt Con, p. 92 - 99
- ~ E3 ') -

L<.1 faillite entraine le dessètisissement total


ùu d6bj tc'ur talldi~; que dans la liquidaUlJll judiciaire, IL'
d~biteur reste à la tête de ses affaires assist~ de liquida-
teurs. Dans les deux cas, il va y avoir vérification des
cré-anccs.

389 - En fait, dans la f,üllitc, le dddteur peut,


dans des conditions difficiles certes - il faut la maj0rité
des cr':;anciers reprfsentants 3/4 des créances admiseéi -
obtenir un concordat et éviter les déchéüJices et sanctions
qui pourraient le frapper. La liquidation judiciaire, orientée
vers le maintien de l'exploitation peut 8chouer sj le
débiteur n'obtient pas le vote d'un concordat par la majorité
des cr&anciers r~présentants les deux tiers des créances
admises (44). 1-101gré l'existence de ces deux procédures, il
appartient en fait au~ créallciers, s'il n'y a pas de déchéances
ou sanctions empêchant le concordat, de d0cider du surt de
l'entreprise.

Les droits de la femme sont sérieusement menacés


par la présomption légale di te présomption mucienne aux
termes de laquelle les biens acquis par la femme du débiteur
appartiennent à son mari, ont été payés de ses deniers et
doivent être réunis à la masse de son actif sauf à la fen~c

a fournir la difficile preuve contraire.

390 - En pratique, de telles procédures sont


rarement ouvertes pour des raisons diverses :
- le personnel judiciaire et para judiciaire est peu
nombreux,
- des arrangements extrajudiciaires peuvent inter-
venir,

(44) L'artic1e 70 de la loi du 13 Juillet 1967 retient égalerrcnt Id


oojori té en nonbre des créanciers présents ou n~présentés rcprésentdnt
les 2/3 au noins du nontant total de leurs créances. Sans doute ces
CDndi tians sont-elles noins sévères qlE celles de la loi de 1889, TTrlis
el], s font encore dépendre le sort de l'entreprise non pas sculeJ"l81t de
son caractère redressable mis égale..'lent du bon vouloir œs créarciers.
- enfin et surtout, les créanciers, ma] informés
en roati~re de défense de leurs droits, s'en font une
conception relative qui admet que dans certains cas on puisse
ne pas les recouvrer.

§ II - Les solutions extrajudiciaires.


391 - En pratique, aucune SEB n'a encore été
mise en faillite ou en liquidation judiciaire. Les raisons
soulevées plus haut sont également valablc'" ici. nais il
en existe d'autres qui sont sinon particulières aux SE!'I, du
moins d'une existence plus fréquente.

1) Appel aux actionnaires.


392 - D'abord, dans les S~}I en Haute-Volta, il
est d0 pratique courant~ gue l'on fasse apu~l au~ actionnaires
en cas de Lesoins financiers. Le :)1 us souvent, on ut! lise le
procédé de l'augmentation de capital. Chaque associé
voulant conserver le poids qu'il a dans l'entreprise utilise
pleinement son droit préférentiel de souscription. Le plus
souvent, l'augmentation de capital correspolld à l'accroisseniQllt
des activités de l'entreprise. Mais elle peut également être
la conséquence de difficultés financières pouvant conduire
si l'on n'y met pas fin à la cessation des paiements. Si
les augmentations de capital, fréquentes en pratique,
correspondent à cette seconde hypothèse, cela signifierait
que les SEI! ne sont pas tr~s Lien gérées.'

2) Recours au crédit.
393 - Ensuite, les SEM obtiennent plus facilement
du c~~dit. En général, ce sont de grandes entreprises d'allure
sérieuse et leurs emprunts peuvent être garantis rlar l' Eta t.
Le crédit est en Haute-Vol ta géré par des SErvI prirJci?ùlemcnt.
On peut penser qu'elles accorderont plus facilement des
crédits à d'autres SEI! même en l'absence de garantie de l'Etat.

3) Recours à l 'Etùt.
394 - Enfin, l'Etat ne peut rester indifférent à
- L91 -

I.rildo C,'1 - Pro:!ot rln j)!~vr'1o~)llo"lOnt 0\1<:'Flt-Vol tn 21· 3:, 1. 50C

Cootro,,,.. rtic ,1::, l';~t.o.t ~l l'ox{cutio;; du '~h\


pro,1l't :iolltior : .'rojct 1·)·1.· - ;;iiur.ll\,;e.. ùc
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de l'IIccnrel (Jo cf,>lit i~i.D pour ln conn- '.
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" " :i':'?!":'·~···~·.· •• ~oL

Il ; ..
" ~!&~

----~-----------

.... / .. "
Extraits .de la loi rectificative n° 5/80/AN PP. 4, .Juin ]980 aux lois
n° 2/78 et 2/79/AN constituant lois de finances pour l'èxécution du
budget de l' Et~a!t~plC:O~u~r~1~9~7li9 --------------------
République de Haute-Volta - Budget de l'Etat - ]980 - Di,!p:mses- - 292 -

.---
.---,
1

1
1

!
1.' - •
1•

.
LIll E L L E

Ell;ISTERE DU' DEVELOPPEMENT RUP!.L


Fonctionnement du Centre d'Elevage et Forma-
_
'rOT II.L 1'/3
I..RTICLE
TO'i' t.L f J.P.
CHAPITRE

014
tion de l'Oudalan-Markoye •••••••••••.••••• 5 000
1
1115 1- Centre tgricole Polyvalent de Matour~ou ••• 1 118 071
1
016 tiéfection des barrages en terre ••••••••••• 50 000
1
017 l- Centre porcin Bana Kélédaga - station bovin 1
dc Samandéni centre Lvicole de Bobo-Dioulapso!
I Q t Koudougou , J! 4 500
1 1-----
! Total.~ ! 177 571
! 1

........ ,
1

CH~PITRE 66 - PtRTICIPtTION TI~ L1EThT l t~


!
! CONSTRUCTION DU CIYI~~L DES

1
!
!
ElJolQUES, SOCIETE D'~f,T m:
1 ! SOCI ETES TI' ECONC;1';IEE J:IXTES
1 001 1
Fonds c. E.D.E./•• O •••.••••.••.•.....•••••• P.M
1 1
1 002 !- Fonds d'entraide ~t dE garantie du ConRQll
1 J de l'E3ltente Il . 50 000
1
!
003
!
1
1.ugmentation du Capital de la DIEi.-'fV ·.... P.M
! 004
! 005
!- Il Il
dE la Voltcx ...... P.M
" Il
de la SOSU-SCüRC'U P. l']
006 I- " " de la I,E LITIQUE 50 000
1
. ! 007-
I
1
Il
" ·....de la SC V0 L'l' J_ P .1-1
1!
008 1- " de la RICIf.-EV ....
Il
l'.M 1
009 " " dL' la END ......... P.M
!

010 I- Participation au Capital de la Sl;ELL ...... P.M


011 I ,
" " de la KING-RV (DIMl)j P.M
!
012 !- Contribution Voltelec ..................... P.M
au Budget de la SOmTW ·....
!
1 01'3
Il
1 P.M
1 014 1- " pour çouverture de la perte
1 ! d'exploitation .............. 25 000
1 1
1 01 5 ,1 Capital du laboratoire LNBTP ............................ 50 000
1 016 ! IlllIDobilisation no·uvellcs f P.M
1 ! 1
,! 017 Capital SOVOG et SATBJY ••••••••••••••••••• P.11
018 ! 1
f Capital ~ir Volta •••••••••••••••••••••••••
01 9 - Participation au fonds de garantie de coopé- Il
!
ratiop de l'OCJ~ •••••••••••••••••••••••••• __~~~~_
50 000
! !
! !
.! TOTAL DU C~APli~E 66 •••• 225 OOC
- 293 -

la disparition de grandes entreprises, particulièrement des


SEM (rai son de prestige). On a pu dire qu'en VL11ICC IL'~;

pouvoirs publics veulent empêcher à tout prix la disparition


des entreprises importantes et que le droit du règlement
judiciaire ou de la liquidation des biens ne s'appliquait
qu'aux petites et moyennes entreprises (45). L'Etat peut
accorder des aides ou subventions aux SEH en difficulté.
Pour le moment, on ne rencontre .?as d'exemples de SU'1
subventionnée (46). Mais il est certain que l'Etat 110 ferait
pas de difficulté en cas de situation compromise.

395 - L'examen des difficultés financières montre


que là encore, la SEM est sous le régime du droit C0n~un (47).
Sans doute la possibilité de soumission aux procédunè's
collectives est-elle pour une large ?art complètement théo-
rique mais elle n'en revêt pas moins une grande importance
pratique. En effet, on peut penser que l'application du
droit commun est de nature à accélérer l'intervention de
l'Etat pour désintéresser les créanciers.

L'application du droit commun appalôit ainsi


nettement plus prononcé en matière de fonctionnement qu'en
matière de structure. Cela ne doit pas surprendre. Ainsi
la lecture des lois de nationalisation montre que c'est la
souplesse du fonctionnement qui est recherchée.

(45) Vbir à ce sujet :


- GUYOO : Droit ccmœrcial, précité, p. 41
Sur les diverses solutions extrajudiciaires des èifficultés [L'1an-
cières des entreprises, voir rrêrre o\Nrage, p. 33 à 48
(46) La subvention est souvent utilisée au profit des EPIC. La rnawaise
gestion n'explique pas tout. En effet, certains EPIC ont un objet
tel étudier et réaliser des barrages ce qui éviàcrrrrent ne peut pas leur
penœttrc de réaliser l'équilibre parce qu'ils ne peuvent facturer
leurs barrages sauf peut'-être à l'Etat.
(47) selon DUlHEIL DE lA RXHERE (ouvrage précité, p.80) i "la gestion
des sociétés d'économie mixte qui ont le statut de personnes norales
de droit pri \lé est entièrerrent soumise au droit omrrrercial". Pour elle,
SEH et sociétés d'Etat sont des cœnerçants soumis aux obligaticos
déooulant de cette qualité.
FONCTIom~EMENT DES ENTREPRISES PUBLIQUES EN HAUTE-VOLTA ET EN FRANCE

Statut
de Prérogatives Faveurs
Cormer- Personne l Biens Actes Comptabi lité 1e)<Drbitantes fiscales
çant où autres

Agents privés -"Propriété cormercia-'- G:mtrats : dt


(rode du travail) le" privé Inexistants
H
- saisissables (sauf - Actes unilatéraux: Cormerciale En principe ou
.'\ SEM OUI Fonctionnaires contreba-
ceux appartenant à l principe du droit Non
U détachés lancés
T
Fers. publique) privé
E
- Procédures collee-
ti \!eS possibles

v Agents titulaires - Prop. cormerciale - Contrats: princi- Au choix, la Pas de


:) de l'Etat - Probablement insai- pe du droit privé, corrptabilité bénéfice
L Fonctionnaires dé- sissables il y a de nombreu- publique ou la Plus fré- du cooe
EPIC OUI
T tachés - et pas de p. rollec- ses exceptions oorrptabilité qtEntes des inves-
A Agents terrp::>raires tives ITBlgré le sta- - Actes unilatéraux camerciale tisserrents
}\-9=I1ts rontractu- tut de cormerçant droit public (fixé par le Subventions
el5 décret cE
création)

1 1 1 1 1 1 1 l1 --------1 --- 1
.'\gents privés - Prop. rom. - Contrats : droit
sauf direction si - Saisissables privé (sauf rrandati
F
statut règlerœn- - Procédures coll. - Actes ur..'latéraux Principe
R
taire, pas cE p:lssibles principe du 1 Cormereiale En principe du droit
SEM OUI ventions cc,l.lecti- roTInun
A droit privé Non
vp~., r:ossibles.
N
C 1 1 1-, 1 1 l, 1 1 1
E
Ag"J1ts de droit J- Prop. corn. - 0)ntrats : droit
priv02 sauf directe - Saisissabilité dis- :;>rivé le pluè' En général, Plus Principe
EPIC \lis- et ageùt conptable cutée (la jurispru- souvent, dlUi t Camerciale. fréquentes du droit
cuté
Pas de Cmv. Coll. dence s'e:c;L c~"jà public ds de ncm- COTlTl.m
si statut règle- prononcée contre) breuses hyp::>thès=s
rrentai:œ. - Pas de p. Coll. - Actes unilatéraux
droit public

IV
'"
~
-< 295 -

o 'autre part, il est symptomatique dE..; remarquer


que même les auteurs gui dénoncent l' inadaptati.ün de la
forme de SA aux entreprises publiques dans lesquelles sont
rangées les S~1 à participation majoritaire des collectivités
publiques souhaitent que la qualité de commerçant soit
reconnue même aux EPIe de manière non équivoque (48).

Il reste à savoir si la SEM bénéficie d'avantages


fiscaux ou autres dérogatoires au droit commun, ce qui
aurait pour effet de rompre à leur profit l'égalité dans
laquelle se trouve, au moins en théorie, les entreprises
du secteur concurrentiel.

(il8) Jean-Denis BiŒDm, ouvrage précité.


- 296 -

CHAPITRE II

LES AVANTAGES FISCAUX OU AUTRES


DES SEM : INEXISTANTS OU CONTREBALANCES

396 - L'on a souvent pensé que le régirred'économie


mixte entraînait des avantages fiscaux au profit des entre-
prises revêtant cette forme (1). Mais cela est loin d'être
corroboré par les textes, en particulier, en ce qui concerne
la Haute-Vol ta.

Au plan du dvoit fiscal, il ne fait pas de doute


que le régime déconomie mixte n'entraîne aucune dérogation
aux règles applicables aux entreprises comparables ne revê-
Lant pas le caractère d'économie mixte (Section 1). En revan-
che, on trouve des dispositions ça et là qui imposent des obli-
gations (ou constituent des désavantages) ou qui accordent
certains droits ou avantages aux SEM (Section II).

S=.. =ec.: c:. . ;t"'l=-·o=n:.-=I=-----'----c.::l:..:e::.-=-rc.::é~g i me fis cal inexistence d'avan-


tages propres

397 - L'inexistence d'avantages spécifiques aux SEM


en matière fiscale tient à ceci :
- l'ordonnance ne prévoit aucune dérogation au droit
commun en matière fiscale,
- le code des impôts n'accorde aucun avantage à rai-
son du caractère d'économie nlixte.

(1) cette idée est nuintes fois réaffinœe dans l'ouvrage de Raynond
ALLOU, précité. L'auteur donne bien dans ses pages 40-41 quelques exem-
ples d'avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les SEM. Mais pour l'es-
sentiel, ces avantages sont plutôt fondés sur l'objet ou l'activité de la
société et non sur son caractère d' Dcommie mixte.

Voir, toujours dans le cas français, ille affirnation de l'inexistence


d'avantages fiscaux, Jean DUFAU, prÉcité, p 207 : "Les entreprises publi-
ques nationales et locales sont soumises aux rrêrres inpSts que les entre-
prises du secteur privé. Ce prircipe a été posé par un te>..'t.e de portée
générale ..• "
- 297 -

Certes, la législation fiscale prévoit des faveurs,


mais elles ne dépendent aucunement du caractère d' éco.iomie
mixte :
- les faveurs du code des investissements (exonéra-
tion des droits de douanes, exemption totale ou partielle de
certains droits fiscaux) s'obtiennent ~ certaines conditions
(surtout montant des investissements, nombre d'emplois créés);
- le code des impôts accorde des exemptions d'impôt
pour les entreprises nouvellement créées pc,ndan L un certain
temps, pour celles qui réinvestissent une certaine proportion
de leurs bénéfices (art 4), une diminution de la base imposa-
ble en matière de plus~values de fusion (art 32) .. ,
- certaines exonératioretiennent compte de l'objet:
exemples
art 4 : les sociétés coopératives de consommation
remplissant certaines conditions, les sociétés de secours mu-
tuels, les offices d'habitation économique ...
. les articles 33 et suivants accordent la déducti-
bilité de la base imposable des provisions pour reconstitu-
tion de gisements en faveur des exploitations de gisement ou
de substances minérales concessibles ;

- des entreprises sont nominativement exemptées de


certains impôts : La Banque Nationale de développement, SEM
et la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest par
la loi n° 10/7~AN du 23 décembre 1972.

398 - Les SEM sont donc ~oumises au droit commun


fiscal, code des investissements compris, et il n'est pas
inintéressant de tracer les grands traits de ce régime (2).
Seuls les impôts les plus importants intéressant les entre-
prises seront abordés, ce qui donne :

(2) POur un approfondissement, voir


- Millog:> DE ALBERI' : Fiscalité et code des investissements en Haute-Voltai
Thèse Paris l, 1980, 438 p, qui analyse de manière exhaustive les iJll:.ôts
existants en Haute-Volta i
- Ministère des finances : Guide fiscal et douanier, ] 978 (40 p)
- Olanbre de Com'reree, d'Industrie et d'Artisanat de haute-Volta Hœrœs
d'affaires, connaissez vos droits et obligations fiscales (34 p) et
Bulletin cbuanier et fiscal (péricxliqœ).
- 29B -

- l'impôt sllr ] es BICA.


- la TCA
- la patente
- le~ droits d'enregistrement ct du timbLe
- les droits de douane
- et pour ttlrmjner le contrôle fiscal.

§ 1 L'impôt sur les BICA

399 - L'impZt .6LL![ f~.6 BICA Ibénéoi<èe.6 ul(iu~Lüe.t.6,

<èommQIt<èi,lUX lOt aglti<èo.fe.6) Q.6t obtQnu en appliquant un taux au


bénéoic~ net annuQllQnlenl ltéali.6é palt f'QntltQplti.6~. Il est
forfaitairement déterminé pour les contribuables voltaïques
autres que les sociétés dont le chiffre d'affaires n'excède
pas 15 millions de francs.

400 - Le régime du réel,qui seul va nous intéresser,


définit le bénéfice net comme la différence entre l'actif lors
de la clôture et celui existant à l'ouverture de l'exercice.
En pratique, le bénéfice se calcule en tenant compte des plto-
duit-6 de toutQ-6 natultQo (\cntes, réductions obtenues, prcrluits
financiers, produits accessoires, plus-values sauf engagement
de réinvestissement ... ) auxquQl-6 on ItQtltan<èhQ fe-6 ~halt9Qo dé-
du~tible.6. Ceux-ci sont entendus de manière large: frais de
personnel, impôt à l'exception de l'impôt sur les bénéfices,
intérêts des comptes courants d'associés quelle que soit la
forme de la société dalls la limite du taux des avances de la
BCEAO. majoré de deux points.

Les amortissements, même différés, sont déductibles


dans la limite de ceux qui sont effectivelnent inscrits en
comptabilité et qui ne sont pas excessifs compte tenu des
usages dans l'industlie ou le cummerce concerné. L'amortisse-
ment accéléré permet de doubler le montant de la première an-
nuité et de diminuer ainsi la durée d'amortissement d'un an.

Les provisions doivent correspondre à des pertes ou


charges nettement précisées et que les évènements en cours
rendent probables. Elles doiven~ être constatées dans les
- 299 -

écritures de l'exercice et figurer sur le relevé des provi-


sions.

Les entreprises n'ayant pas leur siège social en


Haute-Volta peuvent dêduire les frais de siège d~ns la limite
de 10 % de leurs propres frais généraux (art 6 in fine).

Bien que les charges soient largement admises, les


transactions, amendes, confiscations, pénalités de toutes na-
tures mises à la charge des contrevenants ,à la règlementation
des pxi); ... , de l'assiette, de la liquidation, du recouvre-
ment des impôts ... ne sont pas déductibles.

401 - Le résultat étant déterminé ·~t déclaré par


l'entreprise, les articles 16 et suivants font obligation aux
entreprises de fournir à l'administration le bilan, le tableau
des soldes caractéristiques de gestion, le tableau de déter-
mination du résultat fiscal, tableaux des amorti.ssements et
des provisions ...

Le taux de l'impôt est de 35 %, mais il passe à 40 %


notamment pour les sociétés par actions.

402 - Les dividendes distribués notamment par les


SA font l'objet de l'impat ~u~ le ~evenu de~ valcu~6 mobili~­
~e~ (IRVM) au taux de 20 % portant sur le dividende effecti-
vement versé (3). Il est retenu à la source.

403 - Pour faire face aux déficits chroniques de


certaines entreprises et également pour procurer des ressour-

(3) Sur un dividende brut de 100 F, une société mère française p:>urra ver-
ser à ses actionnaires 42,47 F ouvrant droit à l'avoir fiscal en raison
de la décote gui diminue le Précanpte nd:>ilier cl payer dU fisc françals.
Voir :
- TUI(;), précité, n° 941,
- MDCI, n° 339 du 26 mars 1979.
- JOO -

ces au budget, il a été institué un imp6t minimum 6o~6altal~e

ôLl![ te!) p~o6eJ.>J.>lonJ.> lndu-!Jtltld'.teJ.> et commeltcla.teJ.> (IMFPIC)


qui ne sont pas au forfait. Il est obtenu en appliquant le
taux de 1 % a~ chiffre d'affaires. Son montant ne peut en au-
cun cas être inférieur à 200 000 F. Le montant de cet impôt
forfaitaire vierlt en déduction de l'impôt ~ur les BICA de ld
même année. La déduction n'est donc pas -très logiquement
d'ailleurs- reportable. En définitive, l'entreprise supportera:

- l'IMFPIC en cas de déficit ou d'impôt sur les


BICA inférieur à l'IMFPIC ;
- l'impôt sur les BICA si celui-ci est supérieur à
l' H1FPIC.

§ II La taxe sur le chiffre d'affaires (TCA)

404 - Aux termes de l'art 318 du code des impôts,


-i'e.!) a66allteô 6a..lte.-!J en HaLtte-lIo-i'ta par des personnes qui, oc-
casionnellement ou habituellement, achètent pour revendre ou
accomplissent des actes relevant d'une activité industrielle,
commerciale ou artisanale sont soumises à la TCA lorsque les
opérations entrent dans le champ d'application de cette taxe.

A part les exemptions au profit de certaines person-


nes ou produits (art 328 et 330), la TCA s'applique dans des
conditions comparables à la TVA en France avec cOllune diffé-
rence essentielle la variation (~s taux de TVA selon les pro-
duits alors que l~ TCA cOllporte un taux unique.

Ainsi, les livraisons faites à soi-même sont taxées.


Les matières et produits utilisés pour la production peuvent
être déduits du chiffre d'affaires taxable. Si les déductions
sont supérieures au chiffre d'affaires taxable, elles sont
reportables, mais ne peuvent faire l'objet d'aucun rembourse-
ment sauf en cas de cessation d'entreprise.

Le fait générateur est la livraison (ventes) ou


l'accomplissement du service (pour le reste).
- 301 -

La TCA s'applique au taux de 18 % sur le chiffre


d'affaires toutes taxes comprises, ce qui donne 21,95 % sur
le chiffre d'affaires hors taxe.

c'est un des principaux impôts voltaïques. Il vient


en effet en premi&re position en valeur absolue si l'on ne
tient pas compte des droits de douanes.

§ III La patente

405 - C'e~t un lmp6t qui ne tient ra~ conlpte du ~~­


~ultat e.66ec.tiveme.nt Itéalüé. Il e.~t dû poult l'cxc~c.ice d'tHle
plto6l'~~ion. Il comporte, en général, pour le même contribua-
ble un droit proportionnel et un droit fixe. Certaines person-
nes sont exonérées du droit fixe et ou du droit proportionnel.

Pour ce qui est du droit fixe, les professions sont


réparties dans neuf classes (du hors-classe à la 8è classe).
Le droit dû va en diminuant du hors-classe à la 8è et il est
plus élevé dans les deux grandes villes que dans les autres
localités du pays. Le droit fixe peut comporter en plus des
taxes variables.

Le droit proportionnel est calculé en fonction de


certains éléments : valeur des locaux professionnels, montant
des marchés et adjudications, matériels, force de production,
nombre d' ouvriers etc. Là encore 1 le taux est p llls élevé dans
les deux grandes villes.

§ IV Les droits d'enregistrement et du._~ill1Ère

406 - Les droits d'enregistrement et du timbre sont


~\ "
réglés par le code de l'enregistrement du timbre et de l'im-
pôt sur le revenu des valeurs mobilières.

Le~ d!toit~ d' l'nlte gi~ t~l'mvlt en ce qui concerne les


sociétés sont de 1 % en matière de formation, prorogation et
augmentation de capital sauf en cas d'apport immobilier (2 %),
- 102 -

d'incorporation de réserves, de bénéfices ... (5 ~). La fusion


se fait au taux de 5 l, mais si l'actif apporté n'excède pas
le capital, l'enregistrement est de 0,5 %.

Pour les autres opérations, il faut noter (lue les


droits d'enregistrement sont de 3 % pour les cessjuns d'ac-
tions ou de parts sociales, 12 % pour les cessions de fonds
de commerce, 15 % pour les ventes d' inuneubles et les cessions
de droit au bail.

407 - Le~ d~oit~ de timb~e, bien que ne représen-


tant pas par leur masse un volume considérable, sont bien con--
nus des voltaïques en raison du fait qu'une foule d'actes
(actes de naissance, cartes d'identité, passeports, demandes
de concours et bien d'autres) sont soumis au droit de timbre.
Fixés à un montant donné variable selon les actes, ils sont
rarement proportionnels.

§ V Les droits de douane

408 - Dans un sens large, ils apportent près àe la


moitié des recettes fiscales au budget (4). On ajullt~ aux
droits de douanes proprement dits toute une série de taxes
recouvrées par l'administration des douanes (5).

Le taux des droits de douane proprement dits varieŒ


selon les pays dont les produits sont originaires (taux nor-
mal et taux réduit), selon la nature des pruJuits (biens d'é-
quipement ou biens de consommation de luxe, médicaments et
articles scolaires), biens ayant ou non des équivalents en
Haute-Volta ...

(4) - Pierre EELTAAME les systènes fiscaux, QSJ, n° 1 599, 1975, p 26


- MILI.lXn, précité, p 212, 214 et s. -

(5) MILLOGO, P 135.


JO:

Des régimes suipensifs sont prévus: le régLme de


l'entrepôt, le régime de l'admission temporaire, le transit
ordinaire ou international.

409 - La Haute-Volta connaît également des droits


de sortie. Le rapport des droits de sortie et des droits de
douanes, c'est d'être ensemble, ce que l'on appelle les droit"
de porte dont le montant élevé caractérise les pays sous-dé-
veloppés. Les droits de sortie sont des taxes acquittées sur
certains produits exportés. Bien qu'ils ne portent que sur
certains produits et ft des taux faibles, il reste tout de mê-
me surprenant qu'un pays veuille augmenter ses exportations
et grêve leurs prix de taxes (6).

410 - L'entrée de la Haute-Vol ta dans des ensemblef:


régionaux -Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest et
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest- vi-
sant l'union douanière et la création d'une zone de libre-
échange posera certainement des problèmes à la Haute--Vol ta.
Selon toutes les apparences, à moins que des solutions soient
trouvées, ces communautés auront pour effet d'amenuiser les
recettes douanières voltaïques tout en maintenant ou favori-
sant l'implantation des entreprises dans les grandes capitales
côtières (7).

(6) Ces droits de sortie seraient justifiés st ils pxtaient sur les pro-
duits vivriers en péricxles de pénurie, lesquelles sont fréquentes depuis
de l'lOIlbreuses années, enoore que dans cette situa;:ion une prohibition
absolue soit plus adaptée.

(7) Sur ces organisations régionales, voir


MIu.cxn, précité, p 147 et s,
Jacqœs FERRANDI : L'industrialisation des pays assones : industri-
aliser, Oui. Mais pourqu:ü, 00, oonrrent ? In Collcque international
précité, p 233, où il est écrit : "Conm~ le rrontrent certaines ex-
périences passées ou en cours, peu d'effets seraient à attendre
d'une sinple aboli tion des freins aux échanges. Au-delà, si ces ef-
fets ne devaient pas être insignifiants ils r.-:"sc(uera i ent d' étre né-
ga Ufs : de rrêrre que l'on ne prête qu t aux riches, les pays les mieu-:
dotés de l'enserrble régional constitueraient des p5les d'attmction
1XJur de nouvelles réalisations, cependant que les plu.s défavorisés
n'en retireraient qu'lm profit rrarginal, voire seraient vidés d'une
partie de leur sUbstance .•. " L' auteur poursuit en proposant "une
réparti tion équilibrée des inplantations et des résultats de l'in-
dustrialisation" •
- 304 -

§ VI Le contrôle fiscal

411 - L' -impoJttanc.e. du c.ontJtôfe CI[ tou:t",~ lIIaLUUt('~

(8) paJtt-ic.uf-<-è.Jtement en mat-<-èJte 6·üc.a-te ri' (' >t ptu~ à démontJte",

Tandis que le contrOle se fait sentir lourdement sur


le monde rural (9), le contrôle sur les entreprises est ca-
rent. Faut-il y voir les alliances d'intérêt entre la classe
au pouvoir et le monde des affaires ou seulement la capacité
d'évasion et de fraude fiscales de ce dernier? (la).

412 - De l'avis d'un coopérant technique, les con-


trôles sont presque inexistants, en tous cas inefficaces de
sorte que les entreprises contribuent tr0s peu fiscalement.
"En généJtal, ce~ entJtepJti6e6 ne tiennent pa6 de comptab-<-litŒ,
ni m~me de liv~e-jouJtnal. SuJt 245 véJti6ic.ation6 opéJtée~ en
dix huit mo.ü, huit entJtepJti6 e6 -6 eulement étaient ell Jtègle,
et deux cen:t6 n'avaient aucun doc.ument c.ortlptable ; le n-<-veau
c.ultuJtel de6 contJtibuable6 n'e6t pa6 6eul en c.au~e, caJt le6
m~me6 c.on6tat6 ont été 6ait6 -dan6 de6 pJtop0~tion6 mo-<-ndJte6,
bien 1ÛJt- aup~è6 de6 établü6em"-nt6 publics de l'Etat et de~

~oci.été~ d'économie m-<xte" 1J 7). Ces constats se pa:;c;ent de


commentaires, car comment percevoir dans ces conditions l'im-
pôt sur le chiffre d'affaires. l'impôt sur le bfIléfice ... ?

(8) Jean Hrrie BPE'ICN : Le contrôle d'Etat sur le continent africain (con-
tribution à théorie des contrôles administratifs et financiers dans les
pays en voie de développerœnt), LCDJ, 1978 (532 p) .

(9) Pour les différents irrpê>ts et taxes qu'il doit acquitter particulière-
Iœnt pour l' imp5t minimum forfaitaire (ou impôt de capitation) dû, rrêIre
si l'on n'a p3-s de revenu notable. Des contrôles très narbreux sont ef-
fectués et le paysan ooi t, en toutes occasions, JTDntrer son reçu d' irrpôt
(ex : lors de l'établisserrent d'une carte d' identi té ... ) .

(la) "Le seul luxe qu'un riche ne puisse se penretLre, c'est d'avoir un
re~'nu imposable".
ONU : La politique financière et fiscale. p 93 cité par PhéuiplUl1h NGi\O-
SYIlATHN : Le rôle de l' irrp3t dans les pays en voie de d€:veloppenen ~_,
LGDJ, 1978, ~ 25.
(11) Olivier STEIN : Le contrôle fiscal dans les Etats en développenent
l'exemple de la Haute-Volta in Séminaire "Fiscalité et Développerrent",
Revue Française d'Administration Publi~ nO 13, janvier, nlIrS lOBa.
- JOS -

413 - L'ùt-ilL{tuLi.on d'une atte6tati.oH ~i.6c.aee (721


par le décret nO 79-249 Pres-MY du 21 juin 1979,qu'il faut
présenter pour bénéficier de certains droits (voir article 2
du décret),ne semble pas en mesure de résoudre ce problème.

414 - En conclusion de cette section, un rapproche-


ment est à faire entre poU tique fiscale et poli tique de cré-
ation et de gestion des SEN. La première permet à l'Etat d'a-
voir les moyens d'action financiers (payement du personnel,
mais aussi construction de barrages, réalisation d'infrastruc-
tures) notamment ceux permettant de prendre des participatioŒ
et faire naître des SEM. La seconde permet une certaine ges-
tion qui peut être int~ressante à bien des égards, mais qui
peut également générer des recettes fiscales et des profits.
Donc, cette seconde politique peut en définitive aller dans
le même sens que la première à savoir procurer des moyens
d'action.

:;fction II : Les avantages directs Ou indirects pro-


pres aux SEM : contrebalancés par des obli~~tio~s ou des dé-
savantages

415 - Les avantages ou obligations peuvent être


classés en deux catégories : ceux qui sont prévus par un tex-
te (avantages ou obligations de droit) et.. ceux LIui ne déri-
vent pas d'un texte (avanlages ou obligations de fait).

§ 1 Les avantages ou obligations de droit

416 - Les avantages ou obligations prévus par un


texte sont rares à moins que l'on prenne en compte le statut
général des SEM qui leur impose des contrôles di vers : commis-
saire du gouvernement, contrôle de tutelle ...

(12) Cette attestation va] able pendant six !lOis et devant revêtir la si-
gnatllI:'e des resfDl1Sables des principaux services fiscaux, prouve que le
titulaire est en règle vis-à-vis de ses obligations fiscales.
- 306 -

417 - En dehors du statut général, l'on peut renco~

trer, rarement il est vrai, les textes comme le décret 79-395


Pres-MF du 18 octobre 1979 pJrtant réglemenLation de l'ln6o~­

maUqu.e et de. la MécaVlog~aphle. dans l'administration, les


collectivités territoriales ,iécentralisées, les établissement·-
publics de l'Etat et les soc ,étés d'économie mixte.

Selon l'article leI" du décret, les services et or-


ganismes concernés sont tenu~; d'obtenir l'approbation expresse
du Ministre des finances pOUl toute décision d'acquisition ou
de location d'ordinateurs de toute génération ou de toute
capacité, matériels électro-rrécaniques de traitement informa-
tique ou mécanographique, matériels de saisies, logiciels.

Les marchés passés sans cette autorisation son~

nuls. Le matériel et les fournitures ainsi importés feront


l'objet de saisie sans préjudice des sanctions prévues par le
code de douanes.

Pour obtenir l'approbation, un dossier critique doit


être présenté au Ministre des finances. Dans le cas où l'ap-
probation est obtenue, l'acquisition se fera par appel 5 la
concurrence selon la réglementation des marchés de l'Etat. La
réglementation actuelle prévue par le décret 70-20 Pres HFC
n'est en principe applicable qu'à l'Etat, aux collectivités
territoriales, aux établissem0nts publics, à l'exclusion des
concessions. Dans le domaine des ordinateurs, en dehors de
l'hypothèse du mandat, il va y avoir application des règles
de droit public.

Le matériel acquis sera utilisé uniquer", par le


demandeur pour ses propres besoins.

Cett.e dernière disposition comme l'ensemble de cette


réq\elTl,ntation qui impose des obliyations aux SEM el limite
leur liberté s'explique par le fait qu'il existe un établis-
sement public à caractère industriel et commercial appelé
- 307 -

CENATRIN (13) à qui est confiée la gestion des traitements


informatiques des organismes en question (14). Pour ces orga-
nismes, il y a une sorte de monopole de droit en faveur du
CENATRIN. A titre dérogatoire, ils pourront individuellement
obtenir une dérogation, mais ils devront utiliser dans leur
intérêt exclusif le matériel acquis (15).

418 - Le décret 77-200 Pres MF du 6 juin 1977 por-


tant création d'une société d'Economie Mixte pour le Transport
et le Groupage décide dans son article 3 que "le t~an6it. le
g~oupage se rapportant à des opérations d'import ou d'export
effectuées par les organismes désignés ci-après, sont obliga-
toirement confiés à la SOVOG : ce sont
- les services administratifs,
- les sociétés d'Etat,
- les sociétés d'économie mixte,
- les établissements publics de l'Etat".
Ces organismes sont donc obligés de recourir aux
services de la SOVOG. Il est prévu que des dérogations pour-
ront être accordées, exceptionnellement et cas par cas, par
arrêté ministériel des Ministres directement intéressés.

Pour la SOVOG elle-même quiest une SEM, c'est plu-


tôt un avantage même important d'avoir ainsi, par ce biais,
un certain nombre de clients obligatoires. Cela devrait la
placer sur une meilleure position par rapport à ses concurren~

(13) Voir décret 77-309, Pres MF portant statut du Centre National de


traiterrent de l'Information (ŒNATRIN).

(14) Art 1-1 0 du statut du CENATRIN.

(15) Les nombreux clients forcés ooivent penœttre au CENATRIN d'utiliser


son rratériel à un niveau rentable.
-308 -

419 - Le décret nO 77-134 Pres MF du Ig avril


port,-mt modification des statuts de la. eNDI pré\'(!Lt dans son
article 8 que la CNDI centralise les disponibilités de cer-
tains organismes publics. Il ajoute que les 6UHd.~ (U,~puH~/;le-6

des SEM pourront également être déposés si une convention


intervient dans ce sens entre la eNDI et la SE~1. En raison d"
caractère conventionnel (16), la passation de la convention
étant elle-même facultative et en raison de l'inapplication
pratique de cette dispositon, on peut ne pas en tenir compte.

420 - Conune avantage, on peut noter que les lois de


finances contiennent en général une disposition qui permet à
l'Etat d'accorder son aval dans la limite d'~n plafond (truis
milliards pour 1980) pour les prêts et facilités que pour-
raient consentir les organismes nationaux ou internationaux
aux collectivités et établissements publics, aux SEM ou à tout
organisme présentant un intérêt pour le pays (17).

Dans l'ensemble, ces avantages et obligations de


droit propres aux SEM ne sont pas très nombreuses. En 2st-il
de même pour ceux qui ne sont pas de droit?

~II Avantages et désavantages (18) de fait

421 - Ils sont peut-être plus nombreux, mais il est


très difficile de les recenser. Ces avantages et désavantages
non fondés sur des textes relèvent de la concurrence et de la
liberté contractuelle.

422 - Un désavantage peut être constitué par le fait


que le cocontractant éventuel a naturellement une préférence
pour les entreprises purement privées ou encore estime courir
des risques plus importants en traitant avec une SEM. Ces
appréhensions seraient fondées si la jurisprudence décidait
l'insaisissabilité des biens des SEM ou encore l'inapplicabi-

(16) Contrairerrent à ce que certains auteurs ont pu soutenir, qui dit con-
tractuel ne dit pas forcément juste.
(17) E:xenple : article 11 œ la loi de finances fXJur 1980 (loi 15-79-AN).
(18) ce terme corresfXJnd .mieux à la situation par rapIXJrt à celui d'obli-
gation.
- 309 -

lita des proc0dures collectives etc ...,ce qui n'esL pas encore
le cas. On peut penser que c'est pour éviter ceR d6sJvantages
que certaines SEM ne le mentionnent pas sur leurs actes et
prospectus publicitaires (19). Il est à noter que dans cer-
tains cas, le comportement des agents (manque d'ini 1 iativc,
mauvais accueil ... ) peut fonder le non recours aux S~M (20).

423 - Par contre, il y aurait avantage quand lil SEM


bénéficie d'un préjugé favorable auprès du public-client et
des hommes d'affaires, quand l'idée est acceptée (lue la S~M

présente autant, sinon plus, de garanties par rapport à la SA


ordLnaire. En pratique, il est très difficile de dire dans
quelles situations la SEM s'en sort plus facilement qu'une SA
ordinaire sauf bien entendu quand le rapport juridique (con-
trat, demande d'agrément ... ) met la SEM en face de l'adminis-
tration, car, dans ce cas, l'administration a tendance à faci-
liter les choses, comme s'il s'agissait d'une entreprise en-
tièrement publique. Sur un plan d'ensemble, on peut conclur,-,
qu'il n'y a pas vraiment rupture d'égalité entre SEI1 et SA
ordinaires.

(19) En France, une raison serrblable explique, partiellerrent, le n'dintit'n


de la forne de SA des banques et assurances nationalisées.

(20) Le problème ùu déSdvantage est surtout ou particulièreril'llt inpJrtant


vis-à-vis des fournisseurs et clients étrangers.
- 310 -

CONCLUSION GENERALE

424 - Il est sans doute difficile de mettre un


point final â ce travail par l1ne conclusion qui ne serait
ni partiale, ni partielle, ne serait-ce qu'en raison de la
diversité des problèmes abordés. Néanmoins, quelyues
remarques apparaissent utiles.

425 - Du point de vue de sa nature juridiyue, la


SEn est un(~ personne morale de droit privé. Son régime
juridique L'onnait des dérogations au droit commun mais
celles-ci sont en fait assez limitées. Comme l'a écrit un
auteur il ne faut pas trop vite conclure à une "dénaturation"
alors qu'il s'agit seulement d'une "défiguration", ni se
laisser frapper seulement par ce qui a été transformé en
oubliant tout ce qui reste intact (1). C'est de cette
nature de personne morale de droit privé que découle la
souplesse qui permet d'atteindre une gestion rentable non
seulement économiquement mais financièrement. L'intérêt
essentiel de la SEM, c'est de rester priv5u malgré la
présence de l'Etat dans ses organes. En effet, d'autres
formes, dont la nature juridique est plus discutée
(société d'Etat) ou publique (E.P.I.C.) s'offrent à l'Etat.
Quand délibérement il choisit la SEM (création ab initio
ou au cours de la vie sociale), il est conforme cl l'intérêt
et à la volonté de l'Etat que la nature privée soit maintcnu~.

L'application de nO®Jreuses règles du droit


commun fait rejaillir sur la SEN les critiques que l'on peut
faire au droit des sociétés des pays anciennement colonies
frè.lJlçaises : éparpillement (lion codification), vétusté ...

(l)Clauœ IUX)L!LOUX Les SE~l en France et E'J"l Italie, LGDJ, 1963, ~). 8G
i 11 -

Seule une r'·'1:orme du droit commun est en l'\{;sure (j',lmélion·'r


de mani0rc subslclllcielle le droit applicable aux SE~, ceci
0.n raisoll dL' l'optique adoptée par toutes les lc'gislations
qui sc cotllcnll~nt en général d'édi{;ter qUélques dispositions
dérogatoires spécifiques aux SEM, celles-ci r'èl(~vant

pour le surplus des règles ordinaires (2).

426 - Ri,'n entendu, la SEM recouvre des :iitilatioll:


fort diverses allant de celles oü avec Ulle minorité de
blocage (ou même pas quelques fois), l'Etat entend être
informé de l'activité de l'entreprise et ?ouvoir au besoil:
empêcher l cl prise de certaines décisions, à ce] 1(,s où large-
ment majori tai n~ , il n'a recouru à la formule que Dour sa
souplesse et pour la possibilité qu'elle offre d'associer
certaines personnes privées, pour des motifs divers à la
gestion. Ainsi, il est prévu la participation:èxtrêmer.1ent.
minoritaire (environ lO %) d'une des grandes chaines hôte-
lières à lil gcsli.on d'lin hôtel de classe internation~le à
OUil<jadou'Jou, sous forme de SEM.

427 - Il n'ese. pas nécessaire d,~ revenir "ur les


intérêts do Id SEM. Il faut néarunuins rappeler que la
formule est utilisée dans de nombreux pays aux niv<:',luX de
développement et aux idéologies officiellement pl.ocldmées
três différents.

428 - En s'en tenant au cas des pays sous-dévelop-


pés dont la Haute-Vol ta est un exemple typique, il faut
mettre en relief les intérêts - maif3 aussi les inconvénients -
de l'écoaomie mixte dans le développ~ment. On peut admettre
que dans une certaine mesure le développement néc,~ssite un

(2) Selon t-1ichel BALIMl\. (Les sociétés comrrerciales en Afrique œ l'Ouest,


précit8, p. 602-603) une réfome du droit des sociéti§s n'est pas à
envisager à court tenœ. "Il est probable que dans l'émlution future,
on s'acheminera vers un perfectionnerrent teclmiqtE œs rÈgles, rrais san...c;
grand l:lOuleIRrs8n\?l1t".
- 3j2 -

"transfert de technulogie" le(ll1'.' l pose concrèL.'m(~nt:. j"s

problèlllcs d'acquisition de biens d'équipement (3), dè leur


fonctionnement (formation du personnel, etc ... )

- Par rappor t aux formules con trac tut:? 1] C'S dont


les formes modernes les plus perfectionnées et les pLus
achevées sont les "contrats clé en main", les "contr Its
produit en main", voire les "contrats marché en main' qui
préservent plus n"Ltement l'indépendance et la souveraineté
du pays intéressé, l'économie mi xte pr-ésente l'avantage
d'être moins coûteux (à court et à moyen terflle au moins),
de permettre la collaboration pendant le temps nécessaire
à la formation du personnel, d'associer le partenaire
étranger aux résultats, ce qui est une garantie de bonne
contribution (4).

- Par rapport à l'investissement étr.-:lllgc'L· direct,

(3) On parle d'ailleurs de pays en '.Oie d'équipenent. Voir (lins ce sens :


- Yves LAQ)S'IE : Vocabulaire et problénatiqu's du sous-d6veloEJpenenl
in Connaissance du Tiers-t-bnœ, Cdhiers Ju..ssieu nU 4, Universite Paris 7,
10/18, 1978, p. 47.
- H. Phanzu-Nianga Di M3.zanga, article préci tê, p. Ill. Il Y est
écrit : "Nous préfèrons cette appelation (celle œ pays en '.Oie d'équi[E-
ment) à celle œ pays en '..Oie de développement, car elle, œflètn mieux,
n::>us serrble-t-il, les besoins œ ces pays. D'ailleurs, qui n'est pas en
voie de développerrent ? On arrive rrêrœ à écrire que la "Grande EurqJe"
est en voie de sous-dévelo~t".
(4) Voir Colloqœ inteITIational sur le dévelop~..rœnt industriel africain,
précité, p. 109. Les principales notivations <Je l'association des p3.rte-
naires p..tblics africains et des investisseurs étrangers sunt le,;
suivantes :
- se procurer des a:mpétences techniques et entreprencuriales qui
fon t dé fa ut dans le pays,
- se procurer des déboumés en s'associant à œs entn'prises qui
s'engagent à acheter elles-nêrœs tout ou parUe de la production ou à
I1Ettre à disJ.Xlsition un réseau de distribution,
- obliger les fournisseurs d'équirel1Ent ou Je service:~ à prendre un
certain risque en se faisant P3-yer partJellerrent sur les résult...ü s de
l'entreprise. I l s'agit là d'un rroyen prolongeant dans le tenps l'inté-
rêt et la responsabilité du fourrùsseur : i l a pour objectif d'éliminer
l'achat de natériel inadéquat et d'assurer un Optilll1l1l de gestion
technique,
- s' ass ucer (.C la valeur du pro jet : indépenŒururen t de tau te question
- 313 -

elle est à la fois plus conforme ,1 la souver;:Ül1et." et à


l'intérêt na tional. La SEM va ainsi dans le rnômt~ SOllS que
les politiques diverses d'africanisation du capi.tal et du
personnel des entreprises.

429 - Au besoin d'ailleurs, les clauses statu-


taires et les accords ext~rieurs au contrJt de socj0t6
peuvent aménager de manière plus précise la cont r-ibution
du ou des partenai ros étrangers. Ainsi, on a par exemple
les "participa tions fondantes" qui consistent à prévoir
qu'à partir d'un certain moment les participations détenues
par le partenaire étranger iront en diminuant au profit de
l'Etat (qui en paye le prix) qui pourrait en rétrocéder une
partie à des nationaux. Evidemment, il faudra qu'un équili-
bre soi t trouvé qui préserve l'intérêt bien compris des
parties en présence. Des discussions franches et un essai
de prévisions des difficultés et de leurs solutions peuvent
contribuer à diminuer les probabilités de heurts.

Pour les politiques de caractère libéral, la SEM


ménage la transition vers la cession partielle ou totale
des titres de l'Etat à des nationaux. C'est en tout cas ce
que recommandent certains auteurs (5).

de structure financière ou de regJ..ITe éoonomique, une parti.cil'üLion


étrangère illpxtante au capital d'une sociéb5 africaine constitœ, en
règle générale, tme bonne assurance que le projet est financièrement
rentable,
- trouver les capitaux nécessaires,
- etc, etc ...
(5) ŒJ'IlŒIL DE lA OCCHERE, otNTage précité, p. 58. "Enfin, 1 a. rétrocession
de parts des entreprises publiques au secteur privé devra un jOllr être
envisagée ... Ces deux expériences dénontrent qu'il existe un épargna!1.t
privé i'-Girien disfDsé à placer son argent dans de bonnes affaires. Une
rË:t1.cession progressive du capital public vers le secteur privé est
oonc envisageable dans le cas d'activités rentables. L'ouvelture d'un
rrarché f.inancier à Abidjan devrait à l'avenir faciliter ces transferts,
restituant au car,>italisrre d'Etat la mission transitoire qui est la sienne
en Côte d'I'-Gire : provoqœr le déveloPI?enent, donner le coup d'en'-Gi et
ensuite clisparaitre dès que le relai peut être assuré par l'initiative
privée" .
- 314 -

Bien d'autres avantages peuvent 6tte tLouv6s


dans la formule tels permettre à la collectivité - à l'Et IL

de profiter des bénéfices que r~alise une entreprise qui a


fait ses preuves.

430 - Certes, il ne faut pas se cacher les


difficultés de la formule qui résident dans LI conciliation
des objectifs fort divergents des associés. N'il-t-on pas
écrit 4ue dans la SEM, l'on tente de concilier les inconci-
liables ou encore que la SEM about:it il. l'addition, non des
avantages, mais. des inconvénil"l1ts de la gestion publique et
de la gestion privée ?

431 - Mais CO!T\r.1e pOlir toutes les créations


juridiques, tout dépend de l'usage qui en est faiL, de
l'application - bien que l'ordonnance puisse être améliot,é;
ainsi que l'étude a permis de le constater. Il serait par
exemple plus lOCJique que le régime d'économie mixte soit
davantage lié à la possession par l'Etat (ou des personnes
morales voltaïques cie droit public) d'un cerLlin pDurcentacre
du capital social (par exemple 40 %) et s'appU.'-lue à ce
moment à toutes les entreprises où existerait ct2tte proportiun
minimale De même, il y aurait Jvantage à ce que la
direction soit mieux hiérarchisée et que les pouv0Lrs des
organes soient légalement déterminés, au looins vLs-à-vis des
tiers. Le nombre des contrôles devrai t être rédu il ,"t leur
effectivité - et efficacité - accrue mais à la condition que
les ministres renoncent il. être eux-mêmes présidents des
conseils d'administration. Mais bien entendu la SEM relevant
pour une large part du droit COllunun, les règles Jppli :ables
ne peuvent: être complètement améliorées sans une ri; Fe me
touchant le droit commun des sociétés.

432 - Les résultats attl,ndus de l'éccnorllic mixte


dépendent pour une part importante de la politiqûe C]o,vernc--
mentale. Les rêsultats diffèreront profondément selon qu'il
s'agit d'wle politique volontariste et dirigiste visa t la
- 315 -

créa tion de nombreuses entreprises et leur con t {Ô le et le


développement économique et soci~ l ùfin de sor Li t 1 cl
population de la misère dans laquelle elle crourit en lui
épargnant de la famine et de la soif, ou d'une politique
libérale où la politique d'économie mixte vise .1 donnCL
l'impression que le pays n'est pas tant dominé par les pays
industr ialisés afin de "désamorcer" le méconten temen t et
satisfaire la COUCh0 des hauts fonctionnaires.

433 - Bien des allteurs ont mis en reliuf la


position d'infériorité - de faiblcs5~ - dans laquelle sc
trouvent les gouvernements des pays sous-développés vis-à-vis
des firmes étrangères, surtout les sociétés multinatiollales,
quand, conunt.' c'est souvent le ca~;, ils ne possèdent pas de
connaissances technologiques poussées pour maitriser les
opérations concrètes et techniques et non pas seulement de
gestion administrative. Les formules juridiques (nationalisa-
tions comprises), malgré leur importance, sont insuffisantes
à accorder un contrôle effectif d'ensemble. La question
étant justement ce "transfeLL de technologie", on ne peut
]-enoncer à la collaboration avec les entreprises Ctrangères.
Seule une volonté politique gouvernementale est c·" lTic'sure
d'influer sur le sens de la colla0oration afin qU'011~ soit
bénéfique pour la collectivité nationale. Mais cette volontS
politique est elle-mêr-te fonction de la clcasse sociale au
pouvoir (6).

434 - En tous les cas se pose le problème de


l'adaptation du droit dans son ensenilile à la sociét,~ - le
droi t doi t aussi faire évol uer la société notammen t les
mentalités - et aux objectifs poursuivis à savoir le
ùéveloppement. Il serait néanmoins mal venu - bien qu'il

(6) \Oir dans œ sen..s :


- Dominicp:e iUS~ I.e principe de souverainete? sur ks
ressour-c.:es naturelles, thèse Reims, 1981 (notanIœnt la concl.us.ion)
- Brigitte OOLLEX:KER-5TERN : Problmes ri:'Cents du droit parolier,
in Droit éconorrUque, 1976-1977, Pedone, p. 1-70
- 316 -

faille condamn6r le mimétisme juridique c 'est-iJ-dirt' 'l' impor-


tation rn0canigue des règles de droil 6trang0res - Je
con~iacrer le droi t tradi tionnel sous prétexU, d' "C:lllthen liel U:"
ou de 'retour aux sources" (7) comme ~ii le but iJ dttcindre
était de lamener la pociété il son mucle d'existence dU 176
ou au lCè siècle alo,rs surtout que l'accroisseme:d de la
population rend ce retour impossible et suicldairC' (8)

Le droit ne pourra jouer un rôle quelcon~ue, si


l~destc soit-il, que s ' i l est effectif, appliqué. Pour cc
fair(!, il doit cesser d'être secret ct faire l'objet d'une
forle "PU;,llCitC'" m,Eilgré l'anZllphabétisme qui fr"ppc prè,~ cl"
90 % des voltaiques.

Certe,~, il Y d beJucoup ,', taire c'n Cl' Cjui COflcernv


la Haule-Vulta. Le tableélu est sombre à Lien des )J()Jnt~; de
vue. Mais si la volonlé et les Lras peuvent servi] } quelqlJe
chose, la Haute-Volta, lerre des horèmes, a ses clidnces.

(7) Sur les püncipaks tendances des droits africains, \lOir lillCiré 'IU!J2
l~î vil"
du droit en Afriqu::, RJP1C, 1978 n° 7, p. 721 à 723. L'auteur
Iüte trois tencklnces : la Lcndmce à l'occj dentalisation, la tf.;nd.:""L'îcc
socialiste ou narxiste et la tendance dite de l'authenticil;'.
(8) Comle ] 'écrivait André 'lUI'J2 (in Les asp,.;cLs juridiques du d5velopp_-
Jœnt économique, [kllloz, 196G, p. 73), "]e tClTl:X; n'est pas J w](- vainc'
nostalgie. Il est à .1 'effort".
- 317 -

B l B LlO G R A P Il l E
=-=-=-~-=-=-=-=-~-=-=-~-~

S,-'ules deux subdivisions seront retenues afin


d'éviter le ri.s'{ue d'arbitraire qu'il y aurait à fdire de:;
subdivisions plus élaborées notanunent entre ouvrdges
généraux et ouvrages spécialisés.

l - Ouvrages.

- Allou Raymond : La praLique des SEM, Liilrairie du Journal


des Notaires et des Avocats, 1976 (190 p.)

- Amin Samir : Le développement inégal essai sur les


formations du capitalisme périphérique, Paris, Ed. de ~1inuit,

1973 (365 p.)

- Amin Samir L'Afrique de l'Ouest bloquée. L'économie


politique de la colonisation (1880-1970), Ed. de Minuit, parti-
culièrement Baute-Volta, p. 225-230

- Babeau André: Le profit, QSJ, nO 1349, 1972

- Balima Hichel : Les sociétés cOlilloerciales en Afrique de


l'Ouest, thèse Dijon, 1979 (603 p. + annexes)

- Balirna Salfo Albert : Genèse de la Haute-Vol ta, Pn~sses

africaines, 1969

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1972 (271 p.)

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Librairie A. Hatier, 1972, 702 p.

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Levrault, Coll. Encyclopédie Politique et constitutionnelle,
Série Afrique, 1972, 62 p.

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Administrative, Sirey, 6è Ed, 1974, 611 ~.

- Loussouarn et Bredin Droit du commerce international,


Ed Sirey, 1969, 1033 p.

- Luchaire François: L'aide aux poys sous-d6veloppés, QSJ,


nO 1227, Ed de 1967 et de 1977

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Comment constituer une SA ?
Comment constituer une SARL?
Le courrier consulaire
Le Guide de l'honooe d'affaires voltaïque, Ed 1978 (79 p.)
Hommes d'affaires, connaissez vos droits et vos
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- 335 -

l ND E X AL P HAB E T 1 a UE
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-= . _=-=_.=-=-=-=

Les chiffres renvoient au numéro (ou JUX numéros)


et non à la page - où la question est traitée à titre
principal.

A -
actes de la SEM, 361
actes unilatéraux, 364
,- contrats, 362
actions (catégories d')
actions d'apport et actions de numératre, 216
- actions de capital et actions de jouissance, 219
- actions de catégorie A et actions de catégorie B, 221,236
- actions à droit de vote simple et actions à droit de vote
double, 213
- actions nominatives et actions au porteur, 220
- actions ordinaires et actions de priorité, 217
actions (droits et obligations attachês clUX), 223
actions (libération), 193, 216
actions (valeur nominale), 222
actions de garantie, 254
action sociale et action individuelle, 262
actionnaires, 215
administrateur, 246
- conventions avec la société, 253
- nombre, 247
- nomination, durée et fin des fonctions, 248
- rémunération, 252
- représentation des personnes morales, 249
- responsabilité civile, pénale, disciplinaire, 261
- statut, 251
administrateur délégué, 243
administrateur judiciaire (ou provisoire), 279
- 336 -

affectio societatis, 198


agrément (clause d'), 224
agrément (décret d'), 81,93
aide(au développement), 60
apports, 192
arbitrage, 90
- ad hoc, 90
- international, 90, 95
- interne, 90
assemblées d'actionnaires, 226
- AGE, 233
- AGO, 229 \
- assemblée constitutive, 199
assurance des investissements, 71
augmentation de capital, 236, 392
avantages communs aux diff6rents régimes de faveur, 79
avantages fiscaux et autres des SEM, 396
avantages et inconvénients des SEM, 50, 116
avantages et obligations de droit, 416
avantages et obligations de fait, 421

B -
bail commercial, 358
banque et crédit
- organisation, rôle, 63
- secteur, 33
bénéfices
- recherche dt-' bénéfices, 197
- résultats de la gestion, 282
biens, J56
- fonds de commerce, 358
- nature, 357
BND , 3 3 , 6 2, 6 3 , 18 7

c -
capital social
- libération, 19)
- 337 _.

- minimwn, 195
carte de commerçant étranger, 35,96, 196
CCI, 88
CEAO, 146, 410
CEDEAO, 410
civisme des nationaux (présomption de), 106
clause d'agrément (voir agrément)
clause d'intérêt fixe, 232
clause léonine, 197
CMRPN, 7, 14
CNDI, 107, 318
CNI, 86
code des investissements, 68
- buts et origine, 68
- contrôle et contentieux, 88
- efficacité, 98
- mesures prévues, 74
- problèmes juridiques, 91
- procédure, 84
comité d'entreprise, 336
commerçant (statut de), 333
- EPIC, 333
- SEM, 330,333
comme rçan ts (loi. s ur les), 3.,
commissaire aux apports, 193
commissaire aux campees, 285
- dans les SA, 286
- dans les SEM, 289
commissaire du gouvernen~nt, 293
- cri tique, 302
- mission et pouvoirs, 295
- statut, 294
-veto suspensif, 297
comptabilité, 365
concession, 43, 358
concurrence Uibre), 371
conseil ~'administration, 224
- 338 -

conditions de réunion, 256


- pouvoirs, 257
conseil de gestion des participatio~s, 107, 312
constitution de la SEM (création ab initio), 134
- conditions de fond, 189
- conditions de forme, 199
- contacts et concertation préalables, 185
- statuts (voir ce mot)
constitutions voltaIques, 15
contrats clé en main ou produit en main, 120, 428
contrats des SEM (voir actes)
contrat de société (voir statuts)
contrat de travail (voir administrateur et personnel)
contrôle dérogatoire, 132
contrôle fiscal, 411
contrôle judiciaire (des SEM), 319
contrôle parlementaire, 320
contrôle des prix, 372
contrôle de la SEN, 283
convention (régime de la), 83, 94

conversion des obligations ou d'une créance en actions, 182
cotisations sociales, 354
cour supr8me, 37
- chambre administrative, 37
- chambre des comptes, 37, 319
- chambre constitutionnelle, 37
- chalLllJre judiciaire, 37
- chambres réunies, 37
création de la SEM, 160
- ab initia (voir constitution)
- par transformation, 163

D -
DOlA, 62
décret de création, 161
définition (de la SEM), 124
- légale, 126
- 339 -

délégués du personnel, 34)


directeur général, 270
direction, 270
dirigeants (voir administrateur et personnel)
dividende, 232
- fictif, 195, 232
données générales (H.V.), 13
données géographiques et économiques, 16
droit du développement, 64
droit et fait (écart entre), 64
droit préférentiel de souscription, 223, 236
droits de douane (droit d'entrée, de sortie), 408
"droits plus importants" (pour l'Etat), 133

E -
économie mixte, 125
effectivité du droit, 65, 434
effet multiplicateur des investissements, 69
éléments d'appréciation des investissements, 76
entreprise conjointe, 125
entreprises de droit public de l'Etat, .~1

entreprises de droit privé de l'Eta~, 22


entreprises multinationales, 144, 433
entreprises privées, 28
entreprises publiques, 152
EPA, 20
EPCS, 20
EPIC, 21
Etat actionnaire, 129, l~O. 214
Etat obligataire, 130, 179
Etat-gendarme et Welfare State, 40
évaluation des apports publics, 193
évolution historique (H.V.), 13
exportateurs de èapitaux (voir pays)
exten'sion des textes, 8, 34, i40
- 340 -

F -
faillite (voir procédures collectives)
filiales, 152
fixité du capital social, 195
fiscalité de droit commun, 397
- BICA, 399
- contrôle fiscal, 411
- droits de douanes, 408
- droits dl enregJstrement et du timbre, 406
- pa tente, 405
- TCA, 404
fiscalité de faveur (voir code des investissements)
fonctionnaires détachés, 346
fonctionnement (difficultés)
- difficultés financières, 375
- difficultés non financières, 279
fonctionnement normal, 334
fonds de commerce, 358
fusion, 235

G -
garantie de bonne contribution, 120, 428
garanties du code des investissements, 72
géographie (H.V.), 16
gestion de la SEM, 238

H -
historique des SEM, 18
- France, 18
- Haute-Voltù, 19
homologation des prix, 372

l -
idéologie des SEM, 51
immutabilité des régimes de faveur, 97
importance économique des SE}!, 29
impôts (voir fiscalité)
- 341 -

indemnité d'éviction, 358


industrie et artisanat (secteur), 33
Inspection générale des finances, 316
interessement des salariés, 335
intérêts classiques de la SEM, 50
intérêts dans le sous-développement, 116
intuitus personae, 188, 198
investissements (voir code des)
investissements directs étrangers, 120, 428

J -
jetons de présence, 252
joint venture, 125
jurisprudence, 38

L -
légalité des prises de participations, 166
libéralisme, 17, 40, 51
libération des titres (SEM~ 196, 216
liberté du commerce, 40, 166
libre concurrence (voir concurrence)
limite d'âge (dirigeants), 250
liquidation judiciaire (voir procédure collective)

M-
majori té
- assemblée, 233
- CA, 256
manquement au code des investissements, 88
- de l'administration, 90
- de l'entreprise, 89
mimétisme juridique, 8, 67, ·434
- 342 -

ministères ayant un rôle économique, 61


modalités des prises de participations, 171
moment de l'acquisition de la personnalité morale, 200
monitoring ou monitorage (voir contrats produit en main)

N -
nationalisation, 23, 114, 433
nationalisation silencieuse, 152
nationalité des sociétés, 96
'haturalisation spontanée", 119
nature juridique de la convention (d'établissement) , 94
nature juridique du décret d'agrément, 93
nature juridique de la SEM, 148
- contreverse doctrinale, 151
- sur un plan économique, 152
- sur un plan juridique, 153
nombre des associés, 190
nullités de la SEM, 203

o -
obligations, 130, 179
obligations communes aux régimes de faveur, 80
organes (ou organisation) de la SE~1 'voir assemblée, gestion,
contrôle)
organisation bancaire, 63
organisation judiciaire, 37
organismes ayant un rôle dans le développement, 62

p -
part (de fondateur), 192
partage des bénéfices (et des pertes), :97
partenaires, 31, 139
participation majoritaire ou'minoritaire, 30
participation minimale, 129, 431
pays exportateurs de capitaux, 71
pays sous-développés, 54
- 3~1 -

personnel (régime), 335


- droit du travail, 337
- sécurité sociale, 351
perte de la Iuoitié du capital social, 195, 296
plan, 60
plan comptable, 365
politique économique, 17
pouvoirs des assemblées, 229, 233
pouvoirs des dirigeants, 257, 275
prix (fixation), 372
pratiques restrictives de la concurrence, 373
préemption, 224
président du CA ou PDG (voir direction)
procédures collectives, 376
- applicabilité, 377
- règles, 381
- solutions extrajudiciaires, 391
productivité, profit, 53
proportionalité, 133, 247
propriété commerciale (voir fonds de co~merce)

quorum
- assemblées, 228
- CA, 256

R -
redéploiement des entreprises publiques, 152
régie simple, régie intéressée, 46
règlementation, 64
rémunération des dirigeants, 231, 25L
rentabilité économique, 53
rentabilité financière, 53
représentation des personnes morales, 249
ressources minières, 7, 16
responsabilité
- des administrateurs, 261
- 344 -

- du PCA, du DG, 277

s -
salariés (voir personnel)
secteur (SEM par secteur), 33
sociétés d'Etat, 24
sociétés nationales, 25
sociétés nationalisées, 23
souplesse (SEM), 52
sous-développement (H.V.), 54
- critères, 56
- solution, 58
- traduction concrète, 57
stabilisation et souveraineté, 97
statut
- des administrateurs (voir ce mot)
- du commissaire du gouvernement, 294
- du personnel, 348
statuts des SEM, 205
statut unique des SEM, 149
structures juridiques des entreprises, 20
- diversité des (-), 27
suspension provisoire des poursuites, 386

T -
tantièmes, 252
textes applicables, 34
textes étendus et non étendus, 34, 239
textes généraux, 36
textes spéciaux, 35
transfert de capitaux, 72
transfert de technologie, 119, 428
transformation (création par), voir création
transformation de la SEM, 234
Trésor public, 317
- J4'J --

tute!le, 305
- autorités, 306
- pouvoirs, 308
- pratique, 309

v -
valeur nominale des actions (voir action)
vérification des comptes (voir commissaires aux comptes)
voltaïsation du capital des entreprises, 99
- bilan, 110
- déroulement des opérations, 108
- institutions, 107
- motifs et contexte, 103
- nature juridique, 113
voltaïsation du personnel, I I I
- 346 -

T A BLE DES MATIERES


;-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-:-=-=-=-=

Principales abréviations 1

Introduction (1-9) -------------------------------- 3

PREMIERE PARTIE : La problématique Je la SEM :


largement dominée par son inclusion dans celle du
développement (10-157) ---------------------------- 10

CHAPITRE l : Générali tés et problémcltique classique


12
des SEM (11-53) -----------------------------------

Section l : Généralités (12-38) _


12

§ l Quelques données générales sur La Haute-Volta


(13-17) --------------------------- ---------------- 12
l Evolution historique (13-14) ------------------ 14
II Quelques données sur les constitutions (15) -- 15
III Données géographiques et économiques (16-17)- 17
§ II L'historique des SEM (18-19) ----------------- 19

l Aperçu sur les SEM en France (18) ------------- 19


II Les SEM en Haute-Volta depuis l'indépendance
(19) ----------------------------~--------------- 21
§ III Les structures juridiques des entreprises
(20-28) ------------------------------------------- 23
l Les entreprises de droit public de l'Etat (21) 24
IILes entreprises de droit privé de l'Etdt ou à
participation de l'~tat (22-27) ----------------- 26
1) Les entreprises de droit privé de l' Eta t
(22-27) --------------------------------_________ 26
a) Les sociétés nationalisées (23) -------------- 26
b) Les sociétés d'Etat (24) --------------------- 27
c) Les sociétés nationales (25) ----------------- 28
2) Les entreprises de droit privé à participation
étatique (26) ----------------------------------_ 29
- 347 -

III Les entreprises de pur droit privé (28) ----- 30


§ IV L'importance économique de la SEM (29-33) --.-- 31
l Participation majoritaire ou minoritaire (30) - 32
II Les partenaires de l'Etat (31) --------------- 32
III Les régimes privilégiés du code des investis-
34
sements (32) ------------------------------------
IV Importance par secteur (33) ------------------ 34
1) Secteurs de l'industrie et de l'artisanat (33) 34
2) Autres secteurs (33) ------------------------- 36
42
§ V Les textes applicables (34-36) ----------------
43
l Les textes spéciaux (35) ----------------------
II Les textes généraux (36) --------------------- 45

§ VI L'organisation judiciaire (37-38) ------------ 47

Section II : Problématique classique (39-53) ------ 51

§ l Du non-interventionnisme à l'interventionnisme
(de l'Etat-gendarme au Welfare State) (40-41) ----- 51
§ II Les modes de gestion classiques (42-49) ------ 54
l La concession (43-45) ------------------------- 54
1) Présentation - intérêts (44) ----------------- 54
2) Critiques (45) ------------------------------- 55
II La régie simple et la régie intéressée (46) -- 56
III Les EPIC (47-49) ---------------------------- 57
§ III Les intérêts classiques de 12 SEM (50-53) 59

CHAPITRE II : 1:,· droit du développement, remède au


sous-développement (54-122) ----------------------- 63

Section l : Le sous-développement et ses conséquen-


ces au plan du droit (56-67) ---------------------.. 64

§ l Le sous-développement: phénomène, traduction


concrète, esquisse de solution (56-58) ------------ 64
l Critères du sous-développement (56) ----------- 64
II Traduction concrète.du sous-è6veloppement (57) 67
III Esquisse de solution (58) ------------------- 69
- 3<18 -

§ II Conséquences du sous-déve loppemen ':: s ur le


droi t (59 - 67) ------------------------------------- 70

l Le plan (60)---------------------------------- 70

II Organismes et adrninistratio~s jouant un rôle


important en matière de développement (61-62)--- 73
74
III L'organisation bancaire (63) ---------------
IV Problème des règles juridiques : rôle dans le
développement (64 - 67) ------------------------ 79

Section II : Le droit des investissements (68-98) - 81

§ l Les mesures prévues (74-83) ------------------- 84


l Les règles communes (75-80)------------------- 85
1) Le domaine des régimes privilégiés (75) ----- 85
2) Les éléments d'appréciation (76-78) --------- as
3) Les avantages et obligations 'èommuns aux
différents régimes (79-80) --------------------- 87
II Le régime de l'agrément ou régime A (81-82) - 88
III Le régime de la convention d'établissement
ou régime B (83) ------------------------------- 88
§ I I La procédure (84-87) ------------------------- 90
1) I.a demande (85) ----------------------------- 90
2) L'instruction (86) -------------------------- 90

3) La décision (87) ---------------------------- 91

§ I I I Le contrôle et le contentieux (88-90) ------- 91

1) Le manquement de l'entreprise (89) ---------- 91

2) Le manquement de l'administration (90) ------ 92


§ IV Problèmes juridiques soulevés par le code
(91-97)----------------------------------------- 93
1) Rapports du code des investissements et du
droit commun (91) ------------------------------
93

2) Le code et le plan (92) --------------------- 93


3) Nature juridique de l'agrément et de la
convention d'établissement (93-94) ------------- 94
4) Rapports avec le droit international (95) --- 94
5) La natiohalité des sociétés (96) ------------ 95
6) Stabilisation et souveraineté (97) ---------- 96
- 34'3 -

§ V L'efficacité du code (98) --------------------- 97

Section III La voltaïsation du capital des entreprises


99
(99-115) ------------------------------------------
§ l Le contexte et les motifs de l'adoption du code
(103-106) ----------------------------------------- 100
§ II Les institutions de la voltaïsation (107) ---- 102
§ III Le déroulement des opérations (108-109) ----- 103

§ IV Le bilan ------------------------------------- 105


§ V La nature juridique de la voltaïsation du
capital des entreprises (113-115) ----------------- 111

Section IV Les avantages et les inconvénients de la


SEM dans le contexte du sous-développement (116-122) 113

§ l Pour le partenaire public (117--120) ------------ 113


§ II Pour le partenaire privé (étranger) (121-122) - 116

CHAPITRE III : Définition et nature juridique de la


118
~EM (123-157) --------------------------------------
Section l La définition de la SEr~ (124-147) -------- 118

§ l Les deux formes de l'intervention publique (128-


121
130) -----------------------------------------------
121
l L'Etat actionnaire (129) -----------------------
123
II L'Etat obligataire (130) ----------------------
§ II Le contrôle administratif interne dérogatoire
124
(131-138) ------------------------------------------
l Le caractère dérogatoire du contrôle (132) ----- 124

II Le problème des "droits plus importants" (133-


125
135) ----------------------------------------------
III Conclusion (136-138) ------------------------- 127

§ III Les partenaires de la SEM (139-147) ---------- 129


l Les personnes publiques de droit voltaïque (140) 130
II Les autres personnes (141-147) ---------------- 131
1) Personne physique ou morale voltaïque (142) --- 131

2) SEM déjà constituée (142) --------------------- 131

3) Personne physique ou morale étrangère ou de


- 350 -

droit international (143-147) ------------------- 131


a) Les personnes physiques ou morales privées
132
étrangères (144) --------------------------------
b) Les personnes morales étrangères de droit
public (145) ------------------------------------ 132
c) Les personnes morales de droit international
134
(146) -------------------------------------------
III Conclusion (147) ---------------------------- 136

Section II : La nature juridique des SEM (148-157) - 138

§ I L'opportunité d'un statut unique (149) --------- 138


§ II La nature juridique des SEM (150-157) --------- 140

I La contreverse doctrinale (151) ---------------- 140

II Sur le plan économique (152) ------------------ 141


III Sur le plan juridique (153-157) -------------- 143

DEUXIEME PARTIE : Les règles applicables aux SEM


Le principe du droit commun commercial (158-423) 147

TITRE I : La constitution et l'organisation des SEM:


domaines de l'originalité (159-329) --------------- 148

CHAPITRE I : La création de la SEM L une affaire du


gouvernement (160-211) ---------------------------.--- 149

Section I : La création par tran~J-orf!.lcation ct' une


société préexistante (163-183) -------------------- 151

I La prise de participations (165-173) ---------- 151


1) La légalité des prises de participations (166-
152
170) ----------------------------~---------------
2) Les modalités de la prise de participations
(171-173) --------------------------------------- 156
II La transformation en SEM (I74) --------------- 159
fT l La cession partielle d'une partie des titres
d'une société d'Etat (175-176) ------------------ 160
- 351 -

IV La transformation d'établissements publics en


SEM (177-178) ---------------------------------- 162
V L'Etat obligataire et la créa'~ion de la SEM
163
(179-182) --------------------------------------

Section II : La création ab initio de SEM (184-211) 161

§ l Les contacts et la concertation préalables


167
(185-188) ----------------------------------------
l Les initiatives de la création (186-187) ----- 167

1) Les personnes physiques (186) --------------- 168


168
2) Les personnes privées (187) -----------------
II L'objet de la concertation (188) ------------ 169

§ II Les conditions de fond de constitution d'une


170
SEM (189-198) ------------------------------------
1) Le nonIDre d'associés (190-191) -------------- 170

2) Les apports (192-196) ----------------------- 171

3) Le partage des bénéfices et des pertes (197)- 175

4) L'affectio societatis (198) ----------------- 175


§ III Les conditions de forme (199-204) ---------- 177
l Le moment d'acquisition de la personnalJté
177
morale (200-202) -------------------------------
II Le problème des nullités (203-204) ---------- 178

Seclion III : Les statuts (205-210: -------------- 180

§ l L'application de la loi de 1867 (206-207) ---- 180


§ II L'application de l'ordonnance sur les SEM
(208-209) ---------------------------------------- 181
§ III Les statuts et les tiers (210) ------------- 182

CHAPITRE II : L'organisation de la SE~ : partici~a-

tion et contrôles administratifs (212-329) ------- 184

Section l : L'organe délibérant: l'Assemblée des


actionnaires (214-236) --------------------------- 186

§ l L~~ actions (215-225) ------------------------ 186


l Les différentes sortes d'actions (216-225) --- 187
- 352 -

1) Actions d'apport et actions de numéraire


IB7
(216) -----------------------------------------
2) Actions ordinaires et actions de priorité
188
(217) -----------------------------------------
3) Actions à droit de vote simple et actions ~
droit de vote double (218) --------------------- 188

4) Actions de capital et actions de jouissance


188
(219) -----------------------------------------
5) Actions nominatives et actions au porteur
189
(220) -----------------------------------------
6) Actions de catégorie A et actions de catégo-
rie B (221) ----------------------------------~ 189
II La valeur nominale des actions (222) ------- 190
III Droits attachés aux actions (223-224) ----- 190
IV Les obligations des actionnaires (225) ----- 192
§ II Les assemblées d'actionnaires (226-236) ---- 192
l Les r~gles de l'ordonnance (228) -----------~ 193
II Les assemblées générales ordinaires (229-232 194
1) Nomination et révocation des organes (230) - 195
2) Pouvoirs en mati~re de rémunération des
organes (231) --------------------------------- 195
3) Pouvoirs en matière de bénéfices (232) ----- 195
III Les assemblées générales extraordinaires
(233-236) ------------------------------------- 196
1) Transformation (234) ----------------------- 197
197
2) Fusion (235) -------------------------------
3) Augmentation de capital (236) -------------- 197

Section II : Les organes de gestion (238-282) --- 199

§ l Le conseil d'adnUnistration (244-269) ------- 201


l Les administrateurs (246-256) --------------- 202

1) Nombre des administrateurs (247) ----------- 202


2) Nomination, durée et fin des fonctions des
administrateurs (248-250) --------------------- 204

3) Statut (251) ------------------------------- 207

4) Rémunération (252) ------------------------- 207


5) Conventions entre les administrateurs et la
- 353 -

société (253) ----------------------------------- 208


6) Les actions de garantie (254) ---------------- 209
II Le conseil d'administration (255-260) ---------- 210
1) 'Les conditions de réunion (256) -------------- 210
2) Les pouvoirs du C.A. (257-260) --------------- 212
III Responsabilité des administrateurs (261-269) -- 214
1) La responsabilité civile (262-264) ----------- 215
2) La responsabilité pénale (265-267) ----------- 216
3) La responsabilité disciplinaire (268-269) ---- 217
§ II La direction de la SEM (270-278) ----------.--- 218
l Désignation (271-273) ------------------------- 219
II Pouvoirs (275-276) --------------------------- 221
III Responsabilité (277) ------------------------ 222
§ III Les difficultés de fonctionnement des organes:
l'administration judiciaire de la société (279-282) 224
l En droit commun (280) ------------------------- 224
II En matière de SEM (281) ---------------------- 225

Section III : Le contrôle des SEM (283-329) ------- 227

§ l Le commissaire aux comptes (285-292) ---------- 228


l Le commissaire aux comptes dans les SA (286-28m 229
II Le cOllunissaire aux comptes dans les SEM (289--
292) -------------------------------------------- 231
§ II Le commissaire du gouvernement (293-304) ----- 233
l Le statut du commissaire du gouvernement (294)- 234
II Mission et pouvoirs (295-301) ---------------- 235
III Appréciation critique (302-304) ------------- 238
§ III La tutelle (305-310) ------------------------ 240
l Les autorités de tutelle (306-307) ------------ 240
II Les pouvoirs de tutelle (308) ---------------- 241
III La pratique de la tutelle (309-310) --------- 242
§ IV Les contrôles n'entraînant 'pas diroctement une
prise de décision (311~318) ----------------------- 243
l Le conseil de gestion des participa Lions (312-
315) --------------------------------------_----- 243
II Les autres contrôles du genre (316-318) ------ 246
1) L'inspection générale des finances (316) ----- 246
- 354 -

2) Le Trésor public (317) ------------------------ 246


247
3) La CNDI (318) ---------------------------------
§ V Les contrôles juridictionnel et parlementaire
247
(319-324) ------------------------------------------
247
l Le contrôle juridictionnel (319) ---------------
248
II Le contrôle parlementaire (320-324) -----------
§ VI Remarques générales sur les contrôles (325-329) 250
l D'un point de vue théorique (326) -------------- 250
II D'un point de vue pratique (:;27-329) ---------- 251

TITRE II : Le fonctionnement de la SEM: application


253
du droit commun (330-423) --------------------------

CHAPITRE l : La SEM et le statut général du commer-


254
çant (333-395) -------------------------------------
Section l : Le droit du fonctionnement normal (334-
374) -------------------------------------__________ 255

§ l La situat~on du personnel (335-355) ------------ 256


r Situation au regard du droit du travail '(337-35~ 257
1) Les caractéristiques du code (338-343) -------- 258
a) Les ressemblances (339) ----------------------- 258
b) Les différences (340-343) --------------------- 259
2) Questions particulières (344-349) ------------- 260
a) Les dirigeants (345) -------------------------- 260
b) Les fonctionnaires détachés (346) ------------- 262
c) Les statuts du personnel (348-349) ------------ 263
II Situation au regard de la sécurité sociale (351
354) --------------------------------------------- 264
1) Historique (352) ------------------------------ 265
2) Caractéristiques du code (353) ---------------- 265
3) Cotisations (354) ----------------------------- 267
§ II Les biens des SEM (356-360) ------------------- 268
l Nature des biens (357) ------------------------- 268
II Le fonds de commerce (358-360) ---------------- 269
1) En France (359) ------------------------------- 269
2) En Haute-Volta (360) -------------------------- 270
- 355 -

§ III Les actes des SEM (361-364) ------------------ 271

l Les contrats (362-363) ------------------------- 271


II Les actes unilatéraux (364) ------------------- 272

§ IV La comptabilité des SEM (365-370) ------------- 274


l Les règles déterminant la comptabilité applica-
ble (366-367) ------------------------------------ 274
II Le contenu du plan comptable (368-370) -------- 276

§ V La concurrence (371-374) ----------------------- 277

Section I I : Les difficultés financières (357-395) 281

§ l Les procédures collectives (376-390) ----------- 282


l L'applicabilité des procédures collectives (377
380) --------------------------------------------- 282
II Les règles des procédures collectives (381-390) 284
1 ) Historique (382-386) ------------------------- 284
2 ) Le droit positif des procédures collectives
(387-390) ---------------------------------------- 287
§ II Les solutions extrajudiciaires (391-395) ------ 290
1) Appel aux actionnaires (392) ------------------ 290
2) Recours au crédit (393) ----------------------- 290
3) Recours à l'Etat (394) ------------------------ 290

CHAPITRE II : Les avantages fiscaux ou autres des


SEM: inexistants ou contrebalancés (396-423) ------ 296

Section l : Régime fiscal: inexistence d'avantages


propres (397-414) ---------------------------------- 296
§ l L'impôt sur les BlCA (399-403) ----------------- 298
§ II La taxe sur le chiffre d'affaires (TCA) (404) - 300
§ III La patente (405) ----------------------------- 301
§ IV Les droits d'enregistrement et de timbre (406-
407) ----------------------------------------------- 301
§ V Les droits de douane (408-410) ----------------- 302
§ VI Le contrôle fiscal (411-413) ------------------- 304

Section II : Les avantages directs ou indirects pro-


pres aux SEM : contrebalancés par des obligations ou
des désavantages (415-423) ------------------------- 305
- 356 -

§ l Les avantages ou obligations de droit (416-420) 305


§ II Les avantages ou désavantages de fait (421-423) 308

Conclusion (424-434) ------------------------------ 310

Bibliographie ------------------------------------- 317

Index alphabétique -------------------------------- 335

Table des matières -------------------------------- 346

Annexes ------------------------------------------- 357


ANNE XE S
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
- 358 -

A 1 - Ordonnance nO 74/57/Pres MF du 26 Août 1974 portant


statut général des sociétés d'économie mixte. (p. 360)

A 2 - Loi nO 9 - 62 - AN du 3 Mai 1962 autorisant le


gouvernement à créer des sociétés de développement économique
et social dans le cadre du Plan National. (p. 367)

A 3 - Ordonnance nO 74/56/Pres MF du 26 Août 1974, portant


organisation du contrôle des activités des personnes morales
ou physiques bénéficiant des concours financiers de la
puissance publique. (p. 369)

A 4 - Décret nO 74/294/Pres MF du 26 Août 1974, fixant le


rôle et la composition du conseil de gestion des participa-
tions de l'Etat et des établissements publics nationaux(p.373)

A 5 - Ordonnance nO 75 - 49 Pres du 30 Octobre 1975,


règlementant les prises de participations voltaïques dans
le capital des sociétés et organisant la voltaïsation du
capital des entreprises. (p. 375)

A 6 - Décret nO 75 - 429/Pres MF du 30 Octobre 1975 portant


constitution d'un Fonds de Voltaïsation des Capitaux. (p.376)

A 7 - Loi nO 15 - 72/AN du 30 Décembre 1972 portant règlemen~

tation de la profession de commerçant. (p. 378)

A 8 - Quelques exemples de décrets de création ou de


transformation. (p. 384)

A 8-1 - Décret nO 77-200 Pres MF du 6 Juin 1977 portant


création d'une Société d'Economie Mixte pour le transport
et le groupage. (p. 384)

A 8-2 - Décret nO 79-313 Pres DR du 14 Août 1979 portant


création de la Caisse Nationale de Crédit Agricole.
(p. 387)
- 359 -

A 8-3 - Décret nO 79-389 Pres MET du 12 Octobre 1979


portant création d'une Société d'Economie Mixt<:' pour la
réalisation et l'exploitation d'établissements touristi-
ques. (p .. 389)

A 8-4 - Décret nO 80-44 Pres - Codim du 14 Février 1980


portant création d'une société d'Etat à caractère
industriel et commercial dénomméeSociété Voltaïque de
l'Industrie de la Chaussure (SOVIC). (p. 391)

A 9 - Ordonnance nO 78/10 Pres portant Code des Investisse-


ments en République de Haute-Volta. (p. 394)

A 10 - Quelques données particulières. (p. 405)


A 10-1 - Liste des SEM établie par le Trésor. (p. 405)

A 10-2 - Liste indicati v' des établissements publics


(Inspection des Finances). (p. 406)

A 10-3 - Résultats des SEM en 1979 et en 1980 et


situation du Portefeuille. (p. 408)

A 10-4 - Résultats de certains établissements publics


et sociétés d'économie mixte. (p. 411)
- 360 -

Al-ORDONNANCE

nO 74;057 PRES; MF. du 26 août 1974, portant


statut généra! des sociétés d'économie mixte

LL l'Ri:SIUHff Of. LA REPUllLlQUL, PNEsIl)\'f'TT DU CONSEIL DEs

MINISTRES,

Vu la prudamallon du 8 février 19·1~;

Sur la propo'il\ion du Mini§1re des floimrcs,

ORDON~[

Article premier. - Sont des sociétés d'économie mixte les


sociétés anonymes dans le,quelles l'Etat ou une collectivité
publique intervient en qualité d'actionnaire ou d'obligataire et
sur lesquelles il entend exercer un contrllle administratif
mteme dérogatoire aux règles du droit commercial.

An. 2. - Peuvent s'associer il l'Etat et aux collectivités


publiques pour la constitution de sociétés d'économie mixte à
participation majoritaire ou minoritaire de la puissance publique,
toute personne physique ou morale de droit privé
vOltaïque:
toule s:ciété d'économie mixte déjà consbtuée;
- toute personne morale ou physique étrangère ou de droit
mternatlOnal.

Art. 3. - Les sociéu's d'économie mixte SOL1t créées par


décret en Conseil des Min.istres.
Cc décret définit l'objet de la société et désigne:
- le ou les Ministres qui seront chargés de suivre le fonr:·
tionnement de la société pour 'Je compte du Gouvernement, de
lui en rendre compte annuellement et éventuellement, de le
représenter pour l'élaboration ou la modification des statuts;
il définit le rOle de ces Ministres qui sont appelé-s ( Ministres
directement intéressés lI:
- le ou les représentants aux assemblées générales de
chacun des assuciés publics autres que les collectivités publi-
ques territoriales et leurs suppléants.
Les représentants aux .",,,mblées génl'rales des collectivités
publiques territoriales ainsi que leurs suppléants sont désignés
par délibération de leur conseil parmi les élu, ou 'Ies agents de
la colle~tivité en cause; ces d~libérations sont soumises à
l'approbation de l'autorité de tutelle.

Art. 4. - Par dérogation au droit commun, sont applicables


aux sociétés d'économie mixte les dispositions particulières
t'numérr-es aux articles suivants :
- 36J

CHAPITRE PREMIER

CUNSTlTU1"lUN

Art. 5. - Une société d'économie mixte est valablement


constùuée si elle groupe au moins deux personnes physiques
ou rr.orales dont l'un.e est l'Etat ou une collectivité publique
ct l'autre une personne physique ou morale de droit privé ou
international.
Ses statuts particuliers, ainsi que leurs mOdificatioTlS éven
tuelles, doivent l'tre approuvées, selon le cas, par arrêté minis-
tériel ou interministériel des Ministres directement intéressés

CHAPITRE Il

CAPITAL SOCIAL

Art. 6. - La valeur nominale des ;!ctio"s ôps sociétc"


d'économie mixte ne peut étre inférieure il dix mille francs.
Les actions sont obligatoirement nominatives et de type
différent:
Actions de la catégorie A qui ne peuvent arpartenir qu'à
l'Etat ou à une collectivité publique;
Actions de la catégorie B qui peuvent être détpnues par tout
autre associé.
L~s apports, tant en nature qu'en espèces, doivent être obli-
gatoirtment effectués et versés lors de la souscripti'ln.
Tant que la société n'est pas définitivement constituée, les
titres de toute nature correspondant aux app:!rts en nature sont
obligatoirement déposés chez un notaire. Quant aux versements
en eSDèces, ils sont obligatoirement déposés chez un notaire ou
à la Caisse nationale des Dépôts et des Investissements.

Art. 7. - Les apports en nature intervenant au moment de la


constitution de la société sent pris en considération selon J%
règles suivantes:
a) S'ils sont effectués par une personne morale de droit
public voltaïque: après avis de l'administration des Domaines;
b) S'ils sont effectués par des associés privés : d'accord
partirs après, éventuellement, consultation d'un expert.
Ce~ évaluations doivent ~tre approuvées par l'assemblée
générale constitutive.
Le~ apports en nature intervenant après la constitution de
la société sont évalués par le commissaire aux com~tes après
avis, s'il s'agit d'apports publics, de l'administration des
Domaines.
Ces évaluations doivent ~tre approuvées par l'assemblée
générale extraordinaire.

Art. 8. - Les titres représentatifs d'apports en nature ou en


espèces sont constitués, soit par des actions extraites d'un
registre à souches et rev~tues d'un numéro d'ordre et de la
signature de deux administrateurs ou d'un administrateur et d'un
délégué du Conseil d'administration, soit par des certificats
globaux délivrés aux actionnaires qui en font la demande.
Les actions ou certllicats appartenant aux personnes morales
de droit public sont déposés dans la caisse de leur comptable ou
à la Caisse nationale des DépOts et des Investissements.
- 362 -

Art. 9. - Toule cession d'actio'o de la catégorie A doit être


autorisée par le Ministre ou les Ministres directement Intéressés.
Sauf dérogation spéciale de ces derniers, les actions de cette
catégorie ne peuvent être cédées qU'à des personnes morales de
droit public.
Er. ce qui concerne les actions de la catégorie B, toute cession
d'action à titre gratuit ou onéreux ainsi que toute mutation
entre vifs ou par décès doivent être autorisées par le conseil
d'administration sans qu'il ait à faire connaltre les motifs de ses
décisions.
En cas de refus d'agrément, le conseil d'administration peut,
dans les deux mois de leur modification, ou bien exercer son
droit de substituer un autre acquéreur à celui proposé et aux
mémes conditions, ou bien exercer son droit de préemption.
Dans ce dernier cas, le prix d'achat est celui fixé chaque année
par l'assemblée générale ordinaire. Le prix d'ach~t ne peut être
inférieur à la valeur intrinsèque des actions, teUe qu'elle résulte
du dernier bilan.
Si, à l'expiration du délai indiqué, aucun acquéreur n'a été
désigné par le conseil d'administration ou si celui-ci n'a pas
exercé son droit de préemption, la cession ou la mutation dont
l'agrément a été demandé devient définitive.

TITRE ni

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Art. 10. - La société est administrée par un conseil d'admi-


nistration composé de trois membres au moins et de douze au
plus nommés dans les conditions ci-après:
a) Le nombre total des sièges du conseil d'administration est
fixé par les statuts;
b) Les statuts doivent préciser le nombre de sièges attribués à
chacun des associés publics; le total des sièges attribués au
secteur public ne peut être inférieur à deux, quelle Que soit
l'importance de sa participation au capital social;
c) Un ou deux sièges peuvent être attribués par les statuts
à des personnes physiques ou morales non-actionnaires, mais
dont les fondateurs de la société entendent s'assurer le concours
pour la gestion de celle-ci ;
cl) Le nombre minimal des autres administrateurs est fixé par
les statuts. Ils sont élus pour trois ans en assemhlée générale
par les actionnaires ne bénéficlant pas déjà d'une représentation
st<ltutaire au conseil d'administration. Ces administrateurs peu-
vent être des personnes physiques ou des personne, morales.

Art. Il. - Lorsque des sièges sont attribués à des personnes


morales, leur représentant est désigné selon les règles propres
à chacune d'elles; un suppléant peut être désigné dans les
mêmes conditions que le titulaire et sièger en son absence.
Les représentants des associés publics autres que les collecti-
vités territoriales sont désignés selon le cas, par arrêté ministé-
riel ou interministériel. Pour ces derniers organismes, ils sont
désignés par délibération de leur conseil parmi les élus ou les
agents de l'organisme en cause; ces délibérations sont soumises
à l'approbation de J'autorité de tutelle.
Les administrateurs ne peuvent déléguer leuns fonctions. Ils
peuvent se faire représenter par un autre administrateur. Aucun
administrateur ne peut représenter plus d'un seul autre adminis·
trateur. Un administrateur représentant un associé public ne
peut se faire représenter que par un auL'"e administrateur du
secteur public. Les administrateurs visés au paragraphe C de
j'article 10 ci-dessus ne peuvent se faire représenter.
- 363 -

Art. 12. - Le conseil d'administration se réunit au moins deux


fois par an en séance ordinaire.
La convocation, l"ordre du jour et les dossiers rorrespondaClts
sont adressb à chaque administrateur au ",oins quinze Jours
francs avant la n'union.
La présence effective de la moitié au moins des membres du
conseil d'administration, y compris la moitié des représentants
des associés publics, est nécessaire pOur la validité des déliM·
rations.
Si le secteur public est majoritaire au conseil d'administra tion,
il faut en outre que le nombre d'associés publics présenLs ou
représentés soit supérieur à celui des autres membres présents
ou représentés.

Art. 13. - Le conseil d'administration est investi des pouvoirs


Jes plus étendus en matière de gestion.
Ses décisions sont prises à la majorité des membres présents
ou représentés.

Art. 14. - Le président du conseil d'administration est élu


par celui-ci parmi ses membres; il est désigné nominativement
ou es-qualité selon Je titre auquel il siège. Cette désign3tion
doit être approuvée, selon le cas, par arrêté ministcrie! ou inter-
ministériel.
Le conseil d'administration peut désigner un directeur général
qui peut être le président l'U qui peut être choisi, soit parmi les
administrateurs, soit en dehors d'eux. Cette désignatiun dolt être
approuvée, selon le cas, par arrêté ministériel ou intermini'itériel.
Les pouvoirs respectifs du président et du directeur général, s'il
en est nommé un, sont précisés par le conseil d'administration.
Le conseil d'administration peut déléguer partie de ses pou-
voirs à son pn;sident lorsque celui·ci n'exerce pas l~s fonctions
de dirpctcur général, S(lUS réserve de ratification de ses décisions
par le conseil d'administration.
La révocation du président du conseil d'administratl)n et,
éventuellement, du Directeur général, peut être I1rononcée sur
décision du conseil d'administra tian, sous réserve d'approbation
par le ou les Ministres directement intéressés.

Art. 15. -- Le président et les membres du conspil d'admini,;-


tration sont responsables de leur gestion conformément aux lois
en vigueur; toutefois, lorsqu'ils si~gent en tant que représentant
d'une persoone morale, la responsabilité civile cle celle-ci est
substituée de plein droit à celle de son leprésent'H:t. Les admi·
nistrJ.teurs du secteur privé autres que 1e5 non·a~tionnaires
doivent posséder, soit à titre personnel, soit 'lU titre de manda-
taire, un certain nombre d'actions fixé par 'es statuts. Les
actions sont soumises aux dispositions du Code du Commerce.
Pendant la durée de son mandat, un administrateur titulaire
ou suppléant du secteur public ne peut être personnellement
propriétaire d'actions de la société. Les actions qui peuvent lui
être dévolues pendant l'exercice de ses fonctions doivent être
cons;gnées par ses soins à la Caisse nationale des Dépôts et
des Investissements.

CHAPlTIΠIV

COMMISSAIRE AUX COMPTES - COMMISSAIHE


DU GOUVERNEMENT

Art. 16. - Un commissaire aux compte est choisi par l'assem·


blée générale sur une liste établie par !a Cour d'appel.
Le Ministre des Finances pst habilité à propor,,~r à la Cour
d'appel l'inscriptiun de commissaires aux comptes chuisis parmi
les cadres administratifs,

Art. 17. - Toute société d'économie mixte est soumise 8U


contrôlc d'un commissaire du Gouvernement désigné, en appli-
cation de l'article 3 de la présente loi, par arrê:é du uu des
Ministres direct~ment intéressés.
Ce commissaire du Gouvernement est obligatoir'~mcnt choisi
parmi les cadres administratifs; il ne peut être actionnaire de la
société.

Art. 18. - Chargé de suivre pour le compte du ou dcs


Ministres directement intéressés l'activité de la socIété
auprès de laquelle il est commis, Je commissaire du Gouverne-
ment a accès aux séances du conseil d'administration et de
l'assemblée générale ainsi qu'à celles des comités de direction,
conseils et commissions qui peuvent être créés par le conseil
d'ariministration.
Il Y présente les observations que leurs délibératiuns appellent
dé sa parL

Art. 19. - Le commissaire du Gouvernement a tous pouvoirs


d'investigation sur pièces et sur place.
Lui sont communiqués tous dossiers quinze jours au moins
avant la séance du conseil d'administration ou de l'assemblée
générale où ils doivent être examinés et notamment:
Les comptes prévisionnels d'cxploitation et les modifications
il y apporter;
Ler. emprunts et les demandes d'ouvertures de crédits et
d'avances;
Les aliénations, échanges, transactions, constrllctions d'im-
meubles et autres opérations supérieures à un mil!ion de francs;
Les décisions concernant le personnel permanent de la société;
Les projets de modification des statuts, de dissulution anti·
cipée, de fusion ou d'union avec d'autres sociétés.
Lui est adressée copie des procès-verbaux de3 séances et
de3 délibérations du conseil d'administration et d~ J'assemblée
générale ainsi que. des décisions prises par déléGation de ce
conseil ou èe cette assemblée.

Art. 20. - Le commissaire du Gouvernement a pouvoir de


suspendre l'application des décisions du conseil d'administration
et de l'assemblée générale ainsi que de celles prises par déléga-
tion de ce conseil et de cette assemblée, à charge d'en rendre
compte sans délai aux Ministres directement intéressés.
Si ce ou ces Ministres ne confirment pas la suspension déclarée
par le commissaire du Gouvernement dans un délai d'un mois,
la décision devient exécutoire.
Pour ~es décisions du conseil d'administration et de l'assem-
blée générale, le droit de veto suspensif du commissaire du
Gouvernement ne peut être exercé qu'en séance; pour être
valable, il doit être confirmé et motivé par écrit d'une manière
détaillée dans les huit jours.
Toutefois, en cas de non-respect du délai de quinze jours prévu
à l'article précédent, le commissaire du Gouvernement peut
demander le renvoi d'office de la discussion.
Pour les décisions prises par délégation du conseil ou de
l'assemblée générale, le droit de veto sUspensif ne peut être
exercé que dans les huit jours de la réception de la décisi?n p~
le commissaire du Gouvernement; pour être valable, Il dOIt
être cQnfirmé et motivé par écrit.
- JGS -

Dans les deux cas, le commissaire du Gouvernement doit


notifier ses conc1usions aux Ministre" directement intéressés
ainsi qu'au président et aux membres du conseil d'administration
ou de l'assemblée générale selon le cas

Art. 21. - Le commissaire du Gouvernement 'a pouvoir de


provoquer une réunion du conseil d'admin!stration ou de
l'assemblée générale; il a obligation de convoquer l'assemblée
générale en cas de pertes égales au moins à la moitié du capital
si le conseil d'administration néglige de le faire.
Le commissaire du Gouvernement dresse à l'intention du
Ministre des Finances, un rapport annuel sur les activit~s de la
société et sur sa situation financière; ce rapport est diffusé par
ses soins aux Ministres directement intéressés ainsi qu'aux
associés publics,

Art, 22. - Le commissaire du Gouvernement ne peut prendre


d'intérêts dans la société qu'il est chargé de contrôler. Il ne peut
en recevoir directement ou indirectement aucune rémunération
ou indemnité.
Tous les frais relatifs à l'exercice de son contrôle sont à la
charge de l'Etat.

CHAPITRE V

ASSEMBLEES GENERALES

Art. 23. - L'assemblée générale ordinaire est réunie par le


conseil d'administration dans les six mois qui suivent la clôture
de l'exercice.
Les convocations aux assemblées générales ordinaires ou
extraordinaires sont adressées au moins quinze jours francs à
l'avance; ce délai peut être réduit à six jours quand il s'agit
d'une deuxième convOC<ltion.

Art. 24. -- Pour délibérer valablement, les assemblées géné-


rales ordinaires et extraordinaires doivent être composées d'un
JJombre d'actionnaires représentant la moitié BU moins du
capital social; le secteur public doit y être représenté par les
trois quarts du capital qu'il détient.
Si ces conditions ne sont pas remplies, l'assemblée est
convoquée de nouvealL Dans cette seconde réunion et dans le
seul cas des assemblées générales ordinaires, le:; délibérations
sont valables quel que soit le nombre des actions représentées.
Par contre, le quorum défini à l'alinéa précédent reste néces-
saire s'il s'agit d'une assemblée générale extraordinaire.

CHAPITRE VI

BENEFICES - DIVIDENDES

Art. 25. - Sur les bénéfices nets et sous réserve de l'applica-


tion de la règlementation en vigueur pOUl' la fomlation du fonds
de réserve légale, il sera prélevé, si les statuts le prévoient, la
somme nécessaire pour servir aux actionnaires un dividende
dont le minimum peut être fIxé pal' les statuts et qui ne pourra
excéder le maximum légal du taux d'intérêt conventionnel
appliqué à la valeur nominale des actions; les sommes non
payées à ce titre au coU/'s d'un exercice peuvent être reportées
6ur l'exercice ou les exercices suivants.
- 3Gb -

\
1
i.

L'éxcédent sera affecté, suivant les décisions de l'assemblée


générale, à la constitution de réserves destinées nûl:lmment il
permettre le financement d'o~ra\io'1s d'intérêt général entrant
dans le cadre de J'objet social.
Il n'est pas attribué de tantième aux administrateurs de la
sociél é d'économie mixte.

CHAPITRE VII

REGL'lE DU PERSONNEL

Art. 26. - Le personnel des sociétés d'économie mixte egt


soumis aux dispositions du Code du TravaiL

CHAPITRE VIII

DISPOSITIONS DIVERSES

Art. 27. - Le ou les représentants d'un associé public à


l'assemblée générale d'une société et son suppléant sont obli.
gatoirement titulaire et suppléant d'un des sièges attribués
à cet associé public au conseil d'administration de ladite société.

Art. 28. - Dans un délai de deux ans à compter de la promul-


gation de la présente ordonnance, les sociétés anonymes exis-
tantes dans lesquelles J'Etat ou les collect~vités publiques
détiennent des intérêts évidents pourront être transformées en
sociétés d'économie mixte.

Art. 29. - Sont abrogées toutes dispositions contraires à la


présente ordonnance.

Art. 30. - La présente ordonnance sera publiée au Journal


officiel et exécutée comme loi de l'Etat.

Ouagadougou, le 26 août 1974.

Général SANGOULÉ LAMIZANA.


- 367 -

A 2 - Loi nO 9-62- AN du 3 Mai 1962 autorisant le gouverne-


ment ~ créer des Sociétés de développement économique et
social dans le cadre du Plan National.

L'Assemblée Nationale de la Haute-Volta,

Vu la Constitution de la République de Hte-Volta


promulgœe par décret n° 475-PRES-LAN du 30 Novembre 1960;
Vu la lett~e nO 4-PRES-CE-NA-PLAN en date du
16 Janvier 1962 du Président de la République de Hte-Volta;
Vu l'avis de la Section Constitutionnelle du
Conseil Juridique et du Contentieux n° 232 du 27 Décembre 1961;
A adopté en sa séance du 3 Mai 1962, la loi dont la
teneur sui t :

Art. 1er - Dans le cadre du développement économique et


social de la Haute-Volta ainsi que des objectifs du Plan
National, le Gouvernement est autorisé, par décret pris en
Conseil des Ministres :

1°) à créer des Sociétés d'économie mixte ainsi


que des Sociétés entre collectivités et établissements publics,

2°) à prendre des participations dans des organis-


mes, entreprises ou sociétés dont les objectifs ou les
acli vi tés intéressent le développement économique et social
du pays ou à leur apporter son concours sous les formes les
plus appropriées.

Art. 2 - Les participations financières de l'Etat dans les


Sociétés d'économie mixte prévues à l'article 1er ci-dessus
pourront être majoritaires ou minoritaires, des personnes
physiques ou morales, publiques ou privées, même de nationa-
lité étrangère pourront figurer parmi les associés.

Art. 3 - Les sociétés prévues ci-dessus seront créées par des


décrets qui fixeront les rapports juridiques les liant à
l'Etat et approuveront leurs statuts.
- 3G8 -

Art 4 - Le Gouvernement dj.sposera pour la réalisation de ces


objectifs des crédits ins(;rits â cet effet au Budget
National ainsi que des fonds provenant des aides extérieures.

Art 5 - La présente loi sera exécutée comme loi d'Etat.

Fait à Ouagadougou, le 3 Mai 1962

Le Président de Séance,
Joseph CONOMBO

Un secrétaire de séance,
- JG'J -

A3-0RDONNANCE
nO 74/056 PRES/MF. du 26 août 1974, portant
or g a n j sa t ion du contrôle des activités des
personnes morales ou physiques bénéficiant des
conCours financiers de la puissance publique.

LE PRÉSIDHIT DE LA RÉPUBLIQUE, PRÉSIDENr DU CONSEIL DES

MINISTRES,

Vu la proclamation du B février 1974;


Sur la proposition du MinistrE' ces FInances.

ORDONNE:

I. - DISPOSITIONS GENERALES
Article premier. - Toute association, œuvre ou entreprise
privée civile ou commerciale ayant reçu des concours financiers
de la puissance publique lorsque ces concours atteignent ou
dépassent dix pour cent de ses ressources d'une part, tout orga-
nisme privé habilité à percevoir des taxes parafiscales d'autre
part, sont soumis au contrOle des délégués de l'Etat ou de la
Collectivité publique ayant accordé son concours financier ainsi
qu'à celui des corps de contrOle compétents.

Art. 2. - Les concours directs ou indirects susceptibles d'être


accordés par l'Etat, une collectivité territoriale ou un établis-
sement public et d'entralner les contrOles appropriés compren-
nent notamment: les subventions, les prises de participatIOns,
les souscriptions d'obl:gations, les prêts et avances, les avals
et garanties d'emprunts. les bonifications d'intérêt, les avant"ges
fiscaux liés au développement économique, les garanties de
dividendes, etc... ainsi que le privilège de recouvrer des taxes
parafiscales.

II. - SUBVENTIONS DES COLLECTIVITES PUBLIQUES

Art. 3. - Tous groupements, associations, œuvres ou entre-


prises privées civiles ou commerciales ayant reçu une subvention
de la puissance publique dans les limites fixées à l'article 1",
sont tenus de fournir à l'autorité qui les a mandatées ou
octroyées une copie certifiée de leurs budgets et de leur compte
d'exploitation de l'exercice concerné, ainsi que tout document
faisant connaître les résultats de leur activité.
Art. 4. - L'Inspection générale des Finances est habilitée à
vérifier sur place l'utilisation donnée aux subventions allouées
à tout organisme non assujetti aux règles de la comptabilité
publique, et à se faire produire les documents prévus à l'article
précédent.

Ill. - PARTICIPATION DES COLLECTIVITES PUBLIQUES

Art. 5. - ' L'Etat, les collectivités territoriales et les établis-


sements publics sont autorisés, dans la limite des crédits ouverts
à cet effet dans leurs budgets respectifs, à acquérir des actions
ou des obligations de sociétés présentant un intéret économique
- 370 -
ou financier évident pour la collectivité concernée, ou à recevoir
à titre de redevances, des actions d'apports ou des parts de
fondateurs émises par lesdites sociétés.
Les délibérations des collectivités territoriales et des établis-
sements publics à caractère non financier prises à cet effet sont
approuvées par arrété conjoint du Ministre des Finances et du
Ministre de tutelle.
Les participations des collectivités territoriales ne peuvent en
aucun cas excéder 33 % du capital social d'une même société.
Art. 6. - Les actions, actions d'apports. parts de fondateurs
ou obligations attribuées aux collectivités publiques autres que
l'Etat et les établissements financiers doivent Nre mises sous
la forme nominative ou représentées par des certificats nomi-
natifs.
Ces titres sont détenus par les comptables du Trésor ou des
Ctablissements intéressés, même s'ils sont affectés à la garantie
de la gestion des représentants de la collectivité publique.
Leur gestion, ainsi que celle des titres de toute nature appar-
tenant à l'Etat, peut être confiée à la Caisse na tionale des dépôts
et des investissements.

Art. 7. - Les titres mis à la disposition des administrateurs


représentants l'Etat au Conseil d'Administration leur sont
cédés à titre de prêt à la consommation conformément aux
dispositions des articles 1892, 1893 et 1902 du Code civil.
Les titres cédés sont enregistrés à un compte de correspon-
dants dans la comptabilité-valeurs du Trésorier Payeur Général.
Ils sont restitués en nombre équivalent à ce comptable à la
cessation des fonctions d'administrateurs, sans que l'on puisse
exiger la conformité des numéros.

Art. 8. - A l'exclusion de ceux affectés à la garantie de la


gestion des administrateurs qui sont inaliénables, les titres
appartenant à une collectivité publique à caractère non-financier
ne peuvent être aliénés que dans les mémes conditions que
celles imposées pour leur acquisition.

Art. 9 . - Lorsque d.. ns une société, la collectivité a qualité


de membre ou de président du Conseil d'Administration, de
membre du directoire, de membre ou de président du Conseil
de surveillance, la responsabilité civile résultant de l'exercice
du mandat des représentants de la collectivité incombe à cette
dernière et non à ses représentants.

Art. 10. - Sous réserve des dispositions particulières appli-


cables aux sociétés d'économie mixte, les sociétés dans les-
Quelles une collectivité publiQue détient une participation au
moins égale à 10 ':1. du capital social doivent lui réserver un
nombre de sièges au Conseil d'Administration qui ne peut être
inférieur à deux.
Les collectivités dont le nombre des actions est d'importance
réduite, doivent se grouper en assemblée spéciale. lorsque
l'ensemble de leurs participations est au moins égal à 10 % du
capital social, en vue de proposer la désignation de deux
délégués communs chargés de les représenter au conseil
d'administration.
Ces divers délégués sont nommés dans les conditions prévues
à l'article Il ci-dessous.

Art. 11 . - Les représentants de l'Etat au Conseil d'Adminis-


tration sont désignés par décret en Conseil des Ministres et
relevés de leurs fonctions dans les mêmes fonnes. Ceux des
autres collectivités sont désignés ou relevés par leurs conseils
respectifs; toutefois le mandat des représentants d'une collec-
tivité élue prend fin en même temps que celui du conseil de
cette dernière.
371 -

Dans tous les cas, des suppléants peuvent étre désignés en


même temps que ces représentants.
La nomination des représentants de la puissance publique et
de leurs suppléants n'est pas soumise à l'approbation de
l'assemblée générale.

Art. 12. - Les administrateurs publics ne doivent pas être


personnellement propriétaires des actions de la société. Les
actions susceptibles de leur être dévolues pendant l'exercice
de leurs fonctions doivent être consignées par leurs soins à la
Caisse nationale des DépOts et des Investissements.

Art. 13. - Les administrateurs publics siègent dans les


conseils et agissent ès-qualités avec les mêmes droits et pouvoirs
que les autres membres de ces conseils tant à l'égard de la
société que vis·à-vis des liers.
Toutefois ils ne peuvent déléguer leurs fonctions et ne peu-
vent se faire représenter que par un autre administrakur
nommé dans les conditions prévues à l'article II ci·dessus.

Art. 14. - Les représentants de l'Administration ont droit


aux jetons de présence, mais les t<j.ntièmes qui peuvent leur
être attribués en qualité d'administrateur sont perçus par la
collectivité qu'ils représentent et portés en recettes à son
budget.
Ils ne peuvent remplir de manda ts spéciaux, ni recevoir
d'autres rémunérations que celles prévues à l'alinéa précédent,
ni bénéficier d'avantages particuliers qu'en vertu d'une autori·
sation expresse du chef du gouvernement ou d'une délibération
de leurs conseils respectifs. I1s ne peuvent sans la même auto-
risation accepter dans la société des fonctions de direction.
Art. 15. - Sauf autorisation expresse du chef du gouver·
nement ou du conseil dont il dépend, il est interdit à un repré-
sentant de la puissance publique d'entrer au service de la société
avant l'expiration d'un délai de trois ans à compter du jour de
sa cessation de fonction.

Art. 16. - Sous réserve des dispositions particulières appli-


cahles aux sociétés d'économie mixte, les sociétés dans
lesquelles la puissance publique détient une participation au
moins égale au tiers du capital social doivent prévoir qu'au
moins l'un des commissaires aux comptes figurant sur la liste
établie par la Cour d'Appel, soit agréé par le Ministre des
Finances.

Art. 17. - Les sociétés visées à l'article précédent sont sou-


mises à la surveillance d'un commissaire du Gouvernement
désigné par arrêté du Ministre des Finances.
Le Commissaire du Gouvernement 6iège au conseil d'adminis-
tration avec voix consultative. Il 8 entrée à tout comité, bureau
ou commission qui viendrait à être constitué par le conseil
d'administration.
Il peut présenter aux divers conseils toutes observations que
leurs délibérations appellent de sa part.
Les convocations accompagnées des ordres du jour lui sont
adressées dans les mêmes conditions qu'aux autres personnes
intéressées. Après chaque réunion, le prOCès-verbal des séances
lui est transmis.
Lui sont également communiqués, huit jours avant chaque
séance du conseil au cours de laquelle ils doivent étre exa-
minés:
Les comptes prévisionnels des recettes et des dépenses,
Les bilans, comptes d'exploitation, comptes de pertes et
profits et inventaires.
Les projets d'investissement et de financement,
- 372 -

Les projets de modification èes statuts, d'augmentation ou de


réduction du capital, de morcellement ou de fusion de la
societe, ainsi que tout projet enl:ageilllt l'existence ou la consis-
tance de l'entreprise.

Art. 18. - Le commissaire du Gouvernement adresse au


Ministre des Finances et éventuellement au Ministre de tutelle
de la collectivité concernée un rapport annuel sur les activité~
de la société.

Art. 19. - Le commissaire du Gouvernement ne peut Nre


directement ou indirectement actionnaire de la société qu'il pst
chargé de surveiller. Il ne peut rpcevoir directeme~t ou indirec·
tement aucune rémunération ou indemnité de la société.
Tous les frais relatifs à l'exercice de ses fonctions sont à la
charge des collectivités pour lesquelles il exerce sa surveillance.

Art. 20. - Il est créé un constoil de gestion des participations


de l'Etat et des établissements publics nationaux.
La composition et le rôle de ce conseil sont définis par décret
pris en Conseil des Ministres.

IV. - COLLECTIVITES PUBLIQUES OBLIGATAIRES

Art. 21. - Lorsqu'une ou plusieurs collectivités publiques


sont propriétaires d'obligations émises par une société, ou ont
garanti les emprunts contractés par cette dernière, elles ont le
droit d'être représentées au conseil d'administration par un
délégué dans les conditions prévues à l'article 11 ci-des5us.

Art. 22. - Le délégué spécial doit être entendu, sur sa


demande, par tous organes de dil ection de la SOCiété. Ses obser-
vations sont consignées dans un procès-verbal.
Lorsque les représentants des collectivités publiques n'exer-
cent pas la survel1lance de l'act ivité de la société, le délégué
peut procéder à l'examen des livres et des doc\lments compta·
bles et s'assurer de l'exactitude .Ie leurs mentions.

V. - DISPOSITH lNS DIVERSES

Art. 23. - Les organismes et sociétés mentionnées aux arti-


cles l, 3, 16 et 21 sont soumis auX vérifications de l'Inspectim
générale des Finances qui adre,;se au Ministre des Finances
copie des procès-verbaux de vérification, ainsi qu'un rappurt
annuel sur les vérifications effectuées dans le cadre de Il
présente ordonnance.

Art. 24. - Sous réserve des dispositions particulières appli-


cables. aux sociétés d'éconcmie mixte, toutes dispositions
contraires à la présente ordonnance sont abrogées.

Art. 25. - La présente ordonnance sera publiée au Journal


officiel et exécutée comme 101 de l'Etal

Ouagadougou, le 26 aoOt 1974.

Général SANGOUlÉ LAMIZANA


- 373 -

A 4 DÉCRET
/ID 74/294 PRES/MF. du 26 (lotÎt 1974, fi'«(l/lt
le rôle et la composition du conseil de gestion
des participations de rEtat et des établissements
J!llhlics nationaux.

LE PRÉSIUEm" DE LA RÉPUBLIQUE, PRÉSIDEm" DU CONSEIL DE.S

MINISTRES,

Vu la proclamation du 8 février J974 ;


Vu l'ordonnance n ll 74~OOI PRl..5. du 8 février 1974:
Vu le décret n° 74-008 PRF-'i, du 10 février 1974, rectifIé Dar décret
n° 74-009 PRES. du 11 février 1974, portant composition du Gouvernenent
de 1. République;
Sur proposition du Ministre des Finances;
Le Conseil des Ministres entendu en sa s~a.ncc du 7 auùt 1974,

DÉCRÈTE:

Article premier. - Le Conseil de gestion institué par l'arti-


cle 20 de l'ordonnance n' 056 PRES.MF. du 26 aoüt 1974 portant
organisation du contrôle des personnes morales ou physiques
bénéficiant du concours financier de la puissance publique a
pour mission, dans le cadre de la politique d'intervention écono·
mique et financière définie par le Gouvernement, de donner son
avis sur la constitution et la gestion du portefeuille des partici-
pations de l'Etat et des Etablissements publics nationaux.

Art. 2. - Le Conseil de gestion est constitué com"N' suit


Le Ministre chargé des Finances, Président;
Le Ministre chargé du Plan ou son représentant;
Le Ministre chargé de l'Agriculture ou son représentant;
Le Ministre chargé de l'Industrie ou son repr{,scntant ;
Le Ministre chargé des Mines ou son représentant;
Le Ministre chargé des Transports ou son représelltant;
le Ministre chargé du Commerce ou son représentant;
le Conseiller financier à la Présidence;
le Conseiller économique à la Présidence;
Le Directeur du Trésor et de la Comptabilité publique;
Le Directeur du Budget;
Le Directeur Général de la C.N.D.1. ;
Le Directeur Général de la RN.D. ;
Le Directeur de la B.C.E.A.O. ;
Le Directeur Adjoint du Trésor assure le Secrétariat permanent'

Art. 3. - Le Conseil de gestion est obligatoirement consulté


pour toute nouvelle prise de participations toute souscriptIon
résultant d'une augmentation de capital social et toute cession
volontaire ou forcée de participations autres que celles acquIses
par la C.N.D.I.
Aucune souscription résultant d'une augmentation de capital
ne peut étre close sans l'accord formel du Ministre des Finances.
- 374 -

Art. 4. - Le Conseil de gestion donne également ~on avis sur


tout projet de décision ayant pour effet de rendre la puissance
publique majoritaire doms le capital d'une société ou de trans-
former en société d'économie mixte une société dans laqllt'Ik
la puissance publique détient déjà une participation majoritaire
ou minoritaire.

Art. 5. - Le Directeur Général de la Caisse na tionale des


Dépôts et des Investissements est chargé de présenter lors de
chaque réunion du Conseil de gestion, uoe slluation détaillée
des participations détenues par la puissance publique ou par les
organisme bancaires dans lesquels cette dernière détie,,! IIne
participation majoritaire, ainsi qu'une situation des produits du
portefeuille.
Il est également chargé de soumettre aux membres du Conseil
de gestion, au moins llne fois par an, une étude circons-
tanciée sur la rentabilité et la productivité des sociétés dans
lesquelles la puissance publique détient des participations, égale
ou supérieure au tiers du capital social afin de leur permettre
de se prononcer en toute connaissance de cause sur l'importance
et la consistance souhaitable du portefeuille de l'Etat et des
Etablissements publics nationaux.
En attendant le transfert des participations à la C.N.DJ. ces
obligations incombent au Directeur du Trésor.

Art. 6. - Le Conseil de gestion se réunit au moins une fois


par an, ou sur convocation de son président. L'ordre du jour
doit ~tre envoyé quinze jours avant la date fixée aux membres
du conseil.

Art. 7 . - Chaque réunion du Conseil de gestion donne lieu à


la rédaction d'un procès-verbal présentant les avis de chaCUI\
de ses membres.
Un exemplaire des procès-verbaux est adressé au Chef du
Gouvernement avec une copie de J'étude prévue au second aiin.'a
de l'article 5 ci-dessus.

Art. 8. - Toute réglementation prise dans le cadre du présent


décret doit viser la date de la réunion au cours de laquelle les
membres du Conseil de gestion ont été consultés.
Art. 9. - Le Ministre des Finances est chargé de J'exécution
du présent décret qui sera enregistré, publié ct communiqué
partout où besoin seca.
Ouagadougou, Je 26 août 1974.

Général SANGOULÉ LA'V1IZANA.


Par le Président de la République ?'"
Le Ministre des Finances,
L'lntendanl MililalTe,

GARANGO TIÉMOKO MARC.


- ·375 -

A 5 -
ORDONNANCE NO 75-49 PRES. DU 30 OCTOBRE 1975, RlGLEMENTANT LES PRISES OE
PA.RTIC·IPATIONS VOLT"rQUES DANS LE CAPITAL DES SOCIÉTÉS ET ORGANISANT. LA·
VOLTAYSATlôN DU CAPITAL DCS'ENTREPRISES.

,
:
1

!
1
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, PRESIDENT DU
CONSEIL DES MINISTR~S.

ORDONNE :

1 ARTICLE PREMIER. - L'ETAT vOLTAYQUE PEUT À TOUT MOMCNT PRENDRE


j
ulRECTEMENT OU INDIRECTEMENT DES PARTICIPATIONS DANS LE CAPITAL DE TOUTE
1 SOCIÉTÉ Ou DE TOUTE ENTREPRISE INSTALLÉE EN RÉPUBLIQUE DE HAUTE-VOLTA.

IL PEUT DÉCIDER QUE CES SOCIÉTÉS OU ENTREPRISES OUVRIRONT LEUR


1
j
CAPITAL AUX PERSONNES MORALES VDLTAYQUES DE DROIT PUBLIC ET AUX PERSONNES

MORALES OU PHYSIQUES VOLTA1QUES DE DROIT PRIVÉ.


1
ARTI. 2. - LE NIVEAU MINIMUM DE PARTICIPATION VOLTAYQUE EN
1 APPLICATION DES DISPOSITIONS DE L'ARTICLE 1 CI-DESSUS NE POURRA fTRE INFÉ-
1 RIEUR À 51 % DANS LES SECTEURS CONSIDÉRÉS COMME VITAUX OU PRIORITAIRES.
l, ART. 3. - DANS LES AUTRES SECTEURS, LE NiVEAU DE PARTICIPATION
j
l
1
VOLTA1QUE NE PEUT fTRE INFÉRIEUR À 35 %.
j, IL SERA OBLIGATOIREMENT ATTRIBUÉ AUX VOLTAYQUES DEUX SltGES

1. AU MINIMUM DANS LE CONSEIL D'ADMINISTRATION.

ART. 4. - UN DÉCRET PRIS EN CONSEIL DES MINISTRES SUR pROPOSI-


1
~ TIONS DU MINISTRE DES FINANCES FIXERA LES MÉCANISMES FINANCIERS APPROPRIÉS

l
1
PERMETTANT D'INTERVENIR POUR FAVORISER LES PRISES DE PARTICIPATIONS

VOLTAYQUES CONFORMÉMENT AUX DISPOSITIONS DE L'ARTICLE 1 CI-DESSUS.


PAR DES

i ART. 5. - DANS UN DÉLAI DE DEUX ANS ~ COMPTER DE LA PUBLICATION


l
1 DE LA PRÉSENTE ORDONNANCE, LES ENTREPRISES ET SOCIÉTÉS EXERÇANT LEUR ACTI-
1 VITÉ EN RÉPUBLIQUE DE HAUTE-VOLTA ET QUI NE REMPLISSENT PAS LES CONDITIONS

1 DÉFINIES AUX ARTICLES 2 ET 3 CI-DESSUS 6ERONT TENUES D'OUVRIR LEUR CAPITAL

1 1
AUX VOLTAYQUES DANS LES PROPORTIONS MINIMALES FiXÉES AUX DITS ARTICLES.
,i UN PROGRAMME DE VOLTA1SATION DU CAPITAL SERA SOUMIS À CET EFFET
!,
AU MINISTRE DES FINANCES ET APPROUVÉ PAR LE GOUVERNEMENT APRÈS AVIS Ou
·CONSEIL DE GESTION DES PARTICIPATIONS DE L'ETAT ET DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

NATIONAUX CRÉÉ PAR DÉCRET NO 74-294 PRES.MF DU 26 ToDT 1974.


ART. 6.- LA PRÉSENTE ORDONNANCE SERA EXÉCUTÉE COMME LOI DE L'ETAT.

OUAGADOUGOU, La 30 OCTOBRE 1975.


ELHADJ ABOUBAKAR SANGOULÉ
LAMI ZANA.
GÉNÉRA~ DE CORP~ D'ARMÉE,
- 376 -

A 6 - DÉcRtI NO 75-4<::9 PRES.MF DU 30 OCTOBRE 1975, PORTJ.NT


CONSTITUTION D'UN FONDS De VOLiATSATION Des
CAPITI.UX.

LE PRESIDENT DE LA ~EPUBLIQUE,

PRE~'DENT DU CONSEIL DES MINISTRES,

ARTICLE PREMIER. - EST AUTDRISfE LA CONSTITUTION O'UN FONDS D'ETAT,

of NOMMÉ "FONDS DE VOLTA'jSATIDN DES CAPITf,UX".


.,
<... - LE FONDS EST DESTINf À FINANCER L'ACQUISITION D'ACTIONS,
D'OBLIGATIONS ET DE PARTS SOCIALES D'ENTREPRISES INDUSTRIELLES, COMMERCIALES,

NON COMMERCIALES, ARTISANALES OU AGRICOLES, EN VUE DE LA VOLTATsATION OU OU

RACHAT DES ENTREPRISES fTRANGÈRES, DE LA CONSTITUTION D'ENTREPRISES NOUVELLES

OU DU RENFORCEMENT DES For~DS PROPRES DES ENTREPRISES EXISTANTES ET DE PERMET-

TRE LEUR DIFFUSION PARMI LES PERSONNES MORALES OU PHYSIQUES, PUBLIQuES OU

PRIVfES DE NATIONALITf VOLTA1QUE.

ART. 3. - LE FONDS EST ALIMENTf PAR

- DES DOTATIONS BUDGfTAIRES i


- DES AVANCES OU DES PRfTS DU TRfsOR PUBLIC

- DES DIVIDENCES DE SON PORTE-FEUILLE

- LE PRODUIT DES RfTROCESSIONS i


- LES PLUS-VALUES DE RfTROCESSIDN.

- LES DIVICêNDES OU PORTEFEUILLE DE L'ETAT GfRf PAR LE TRfsOR

PUBLIC OU POUR SON COMPTE PAR LA C.N.D.I.

- ET LES RESSOURCES DE TOUTE NATunE QUI PEUVENT fTRE SPÉCIALEMENT

ATTR lOUÉ ES •.

ART. 4. - LES RESSOURCES fNUMÉRfES À L'ARTICLE PRÉCÉDENT SONT


AFFECTÉES AUX of PENSES SUIVANTES:

À L'ACQUISITION D'ACTIONS, D'OBLIGATIONS ET DE PARTS SOCIALES


of FINIES À L'ARTICLE 2 CI-DESSUS
AuX FRAIS DE GESTION OU PORTEFEUILLE CONSTITUÉ PAR LE FONDS

(COMMISSIONS, IMPÔTS ET TAXES ETC ••• > ;


ET AU MOINS-VALUES ÉVENTUELLES DE RÉTROCESSION.

LES RESSOURCES EXCÉDANT LES BESOINS DE FONCTIONNEMENT DU FOND~ DE

VOLTATsATION DES CAPITAUX SONT EMPLOyÉES EN PRIORITÉ À REMBOURSER LES PReTS


ET AVANCES CONSENTIS PAR LE ~<lÉSOR PUBLIC.

LE SURPLUS EST REVERSÉ AU BUDGET DE L'ETAT, APRÈS AVIS DU CONSEIL

DE GESTION PRÉVU À L'ART"CLE.5 CI-APRÈS.

ç
377 -

ART. 5. - LES RESSOURCES DU FONDS DE VOLTAlsA~ION DES CAP/TAUX

SONT CONFlfES ~ LA CAISSE NhTIDNALE DES DÉpBTS ET UES INVESTISSEMENTS, QUI 'LES

GtRE POUR LE COMPTE DU MINISTRE DES FINANCES SOUS SURVEILLANCE ciu CONSEIL DE

GESTION DES PARTICIPATIONS DE L'ET~T ET DES ÉT~BLISSEMENTS PUBLICS, CONFORMÉ-

MENT AUX DISPOSITIONS OU DÉCRET NO 47-294 PRES.MF DU 26 AOOT ~974.

ART. 6. - LES DISPONICILITÉS DU FONDS DE VOLTAlsATION DES CAPI-

TAUX SONT DÉPOSÉES AUT <ÉSOR PUBLIC.

ELLES NE SONT PAS PRODUCTIVES D' INTÉRfT.

ART. 7. - LES MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT OU FONDS ET LA DÉTER-

MINATION DES COMMISSIONS ALLOU[ES À LA C.N.D.I. RÉMUNÉRATION DU SERVICE


RENCU À L'ETAT SERONT DÉFINIES PAR UNE CONVENTION PARTICULIÈRE PASSÉE ENTRE

LE MINISTRE DES FINANCES ET LE D,RECTEUR GÉNÉRAL DE LA C.N.D.I.

ART. 8. - LE MINISTRE DES FINANCES EST CHARGÉ DE L'EXÉCUTION

Ou PRÉSENT of CRET QUI SERA ENREGISTRÉ, PUBLIÉ ET COMMUNIQUf PARTOUT OÙ

BESOIN SERA.

OUAGADOUGOU, LE 30 OCTOBRE 1975.


EL HADJ ABOUBAC~R SANGOULÉ LAMIZANA.
GÉNÉRAL DE CORPS D'ARMÉE.

PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE


LE MINISTRE DES FINANCES
L'INTENDANT MILITAIRE
GARANGO TIÉMDKO MARC.
- 378 -

A 7 - Loi nO 15-72 AN du 30 Décembre 1972 portant règlementa-


tian de la Profession de commerçant.

L'Assemblée Nationale de Haute-Volta,

Vu la constitution du 14 Juin 1970;


Vu la résolution nO 4-71 AN portant règlement
intérieur de l'Assemblée Nationale;
Vu la loi nO 24-65 AN relative au droit d'établis-
sement et de prestation de services des étrangers en Haute-
Volta;
Vu la loi nO 22 AL du 20 Octobre 1959 fixant le
statut général de la Fonction publique, ensemble ses décrets
d'application;
Vu la loi nO 15 AL du 31 Août 1959 relative aux
crimes et délits contre la Constitution et la paix publique,
notamment l'article 41 relatif à l'ingérence des fonctionnai-
res dans les affaires en commerce incompatibles avec leur
qualité;
Vu l'arrêté nO 98 TFP du 15 février 1967 fixant
les conditions d'embauchage des entreprises et les modalités
de déclaration de mouvements de travailleurs;
Vu la lettre de présentation nO 72-6 PM. LAN. en
date du 28 Octobre 1972, du Premier Ministre au Président
de l'Assemblée Nationale;

A délibéré et adopté en sa séance du'30 Décerrbre


1972 la loi dont la teneur suit

TITRE l - Des définitions.

Art Premier - Sont commerçants :


Les personnes physiques dont la profession habi-
tuelle les amène à faire des actes de commerce, en leur nom
et pour leur propre compte.

Les organismes coopératifs, les sociétés et les


associations en participation, dont l'objet est commercial,
c'est-à-dire, qui se livrent d'après leurs statuts à des
actes de commerce.
- 379 -

Les sociétés anonymes, les SARL, les sociétês en


commandite par action, les sociétés en commandite simple,
les sociétés en nom collectif, les sociétés de cautions
mutuelles, que leur objet soit civil ou commercial.

Les établissements publics à caractère industriel


et commercial.

Art 2 - Sont réputês actes de commerce, notamment:


Les opérations de manufacture, de fourniture,
d'achat de meubles et d'immeubles pour les revendre, de loca-
tion de meubles, de transport, de commission, d'agences
d'affaires, de courtage, de change et de banque, d'intermé-
diaire dans la vente d'immeubles et de fonds de commerce, de
vente à l'encan et d'organisation de spectacles publics,
d'hôtellerie et de restauration, de publicité, d'assurances
autres que sociales.

TITRE II - Des conditions d'exercice.

Art 3 - Une personne physique ne peut posséder la qualité de


con@erçant que si elle est capable.

L'incapacité s'applique aux mineurs non émancipés,


aux mineurs émancipés âgés de moins de 18 ans, aux aliénps,
prodigues et faibles d'esprit.

Art 4 - Il est en outre institué pour les personnes physiques


et morales étrangères une carte professionnelle dite carte
1
l
de commerçant êtranger.
-~
1
l
1
Aucun étranger ne peut exercer la profession de
commerçant s'il n'est titulaire d'une carte de commerçant en
cours de validité.

Est considéré comme étranger, la personne physique


ou morale qui ne peut se prévaloir de la nationalité voltaïque
par application des lois et règlements en vigueur concernant
la nationalité voltaïque .. S'agissant plus particulièrement de
- 380 - 1
r
1
personne morale, les conditions de leur nationalité seront 11
définies ultérieurement. i
1

!
Toutefois, les étrangers ressortissant des pays t
avec lesquels la Haute-Volta a signé une convention d'éta-
blissement jouiront, dans le cadre des lois et règlements,
d'un traitement équivalent à celui qui s'applique dans leurs
pays d'origine aux nationaux voltaïques.

Art 5 - L'obtention de la "carte de corrunerçanL


étranger" est subordonnée aux conditions suivantes :

Justifier de la possession d'un permis de


séjour d'une durée de deux ans au moins pour ceux qui y sont
astreints;
- Jouir de la capacité telle qu'elle est définie
à l'article 3 ci-dessus;
- Justifier d'un apport en fonds propres de 10
millions de francs au moins.

Art 6 - Après avis d'une corrunission "ad hoc", le Ministre

.
chargé du corrunerce statue sur l'opportunité de la délivrance
de la "carte de corrunerçant étranger".

Sur présentation d'un dossier d'agrément précisant


la ou les ,activités dont l'exercice est sollicité, la durée
et le lieu de cet exercice, le Ministre chargé du commerce
accorde ou refuse la délivrance dans un délai de 45 jours.
Notification de sa décision est faite à l'intéressé. Elle
n'exprime pas de motifs.

TITRE III - Des interdictions et des incompatibili-


tés.

Art 7 : L'exercice de la profession de corrunerçant est


interdit jusqu'à réhabilitation
-aux personnes ayant été condamnées à une peine
criminelle de droit corrunun ou à une peine d'au moins 3 mois
- 381 -

d'emprisonnement pour vol, escroquerie, abus de confiance,


infraction fiscale, recel, soustraction commise par les
dépositaires de deniers publics;

- aux faillis;

- aux offiders ministériels destitués.

Art 8 : L'exercice de la profession de commerçant est


incompatible avec le statut:
- de fonctionnaire, dans les conditions prévues
dans le statut général de la Fonction publique, et d'agent
permanent des services de l'Etat, des collectivités terri-
toriales et des établissements publics;

- d'officier ministériel et auxiliaire de justice;

- de membres de professions libérales.

TITRE IV - Obligations.

Art 9 - Tout commerçant est tenu :

a) de se faire immatriculer au registre du Commerce;

b) de se faire identifier au Service de la


Statistique;

c) de tenir sur place une comptabilité régulière


et de publier les documents comptables dans la forme prescrite
par la législation en vigueur;

d) de n'user d'aucun procédé de concurrence


déloyale;

e) de faire dépôt des actes de commerce dont


l'enregistrement est obligatoire chez un notaire de Haute-
Volta, même si les procès-verbaux ont été enregistrés en
dehors de Haute-Volta;

f) de payer la patente.

Art 10 - La proportion des nationaux voltaIques employés par


tout commerçant ne peut, par rapport à l'effectif total de
- 382 -

son entreprise, être inférieure aux taux suivants

Personnel de Direction 50 l i
Personnel technique 60 1;
Autre personnel 100 %.

Art Il - Le nom de la ville où se trouve le greffe du


tribunal auprès duquel le commerçant est immatriculé ainsi
que le numéro d'immatriculation doivent figurer sur les notes
de commande, factures et tarifs, de même que sur les corres-
pondances et récepissés concernant l'activité du conm~rçant

et signés par lui ou en son nom.

Art 12 - Il pourra toutefois être dérogé par décret aux


obligations résultant:
- de l'article 9 alinéas A, B, C, E, et l'article
17 en faveur de certaines catégories de commerçants.

TITRE V - Sanctions.

Art 13 ~ Toute infraction aux dispositions de l'article 7


entraîne l'application d'une peine de 6 mois à 1 an d'empri-
sonnement et d'une amende de 100 000 à 5 000 000 de francs.

Art 14 - Les infractions aux dispositions de l'alinéa 1 de


l'article 8 entrarnent l'application des dispositions de l'ar-
ticle 41 de la loi 15 AL du 31 Août 1959, relatif à l'ingé-
rence des fonctionnaires dans les affaires en commerce incom-
patibles avec leur qualité.

Art 15 - Toute infraction aux dispositions de l'article 9


alinéas A, B, D, E, F, est punie d'une amende de la 000 à
1 000 000 de francs.

Art 16 - Est passible, sous réserve de la dérogation accordée


en application de l'article 12, des peines prévues par le
Code ùes Impôts, tout commerçant dont la comptabilité n'est
pas conforme aux usages et aux pratiques de la profession en
- 383 -

égard à l'importance de l'entreprise.

Art 17 - Un délai d'un an, à compter de la publication de la


présente loi est accordé aux personnes exerçant la profession
de commerçant pour se conformer aux présentes dispositions.

Art 18 - Des textes règlementaires fixeront en tant que de


besoin les modalités d'application de la présente loi.

Art 19 - La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat


et abroge toutes dispositions antérieures contraires.

Ainsi fait et délibéré en séance plénière.

A Ouagadougou, le 30 Décembre 1972

Le 3ème Vice-Président de l'Assemblée Nationale,


Seydou TOE.

Un Secrétaire de séance.
- 384 -

li. 8-)
: __
----~-_.
DC'cret
..
nO 77-200 Pres MI" du 6 Juin 1977..1- "'portant
.- ------
création d'une Société d'Economie Mixte pour le Transport
et le Groupage.

Le Président de la République, Président du


Conseil des Ministres,

Vu la proclamation du 8 février 1974;


Vu l'ordonnance nO 74-1 Pres du 8 février 1974;
Vu le décret nO 77-13 du 13 Janvier 1977, portant
composition du Gouvernement de la République de Hte-Volta;
Vu le décret n077-23 Pres du 27 Janvier 1977
portant définition des secteurs ministériels;
Vu l'ordonnance nO 74-55 Pres MF du 26 Août 1974,
portant création de catégories d'établissements publics de
l'Etat;
Vu l'ordonnance nO 74-57 Pres MF du 26 Août 1974,
portant statut général des Sociétés d'Economie Mixte;
Vu les délibérations de l'assemblée générale
ordinaire de la "SOVOG" convoguée extraordinairement le 9
Septembre 1976;
Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du
27 Avril 1977;

Décrète :

Art. 1er - Il est créé une société d'économie mixte dénonunée


"Société Voltaïque de Groupage", en abrégé "SUVOG".

Art 2 - La "SOVOG" a pour objet l'exploitation, l'organisa-


tion, la création de tous services de Transit, manutention,
groupage, camioruage, contractuels ou non contractuels, et
généralement toutes opérations mobilières, immobilières,
industrielles, commerciales et financières se rattachant
directement ou indirectement ou pouvant être utiles aux objets
ci-dessus prévus.

Art 3 - Le transit, le groupage se rapportant à des opérations


- 385 -

d'import ou d'export effectuées par les organisn~s désignés


ci-après, sont obligatoirement confiés à la SOVOG. Ce sont :

les services administratifs,


- les sociétés d'Etat,
- les sociétés d'économie mixte,
- les établissements publics de l'Etat.

Des dérogations pourront être exceptionnellement


accordées cas par cas par arrêté interministériel des Ministres
directement intéressés.

Art 4 - Les Ministres directement intéressés, chargés de


suivre le fonctionnement de la Société pour le compte du
Gouvernement sont :

- le Ministre des Travaux Publics, des Transports


et de l'Urbanisme,
- le Ministre des Finances,
- le Ministre du Conunerce, du Développement indus-
triel et des Mines,

Art 5 - Sont désignés comme représentants de l'Etat aux


assemblées générales de la SOVOG les fonctionnuires suivants

- le Secrétaire d' Etat aux finances,


- le Directeur des Transports,
- le Directeur du Trésor et de la Comptabilité
publique,
- le Directeur du Budget,
- le Directeur général du commerce.

Art 6 - Les statuts particuliers ainsi que leurs modificatifs


éventuels, seront approuvés par :Jrrêté interministériel du
Ministre des Travaux publics, des Transports et de l'Urbanis-
me et du Ministre des Finances.
- 386 -

Art 7 - Le présent décret sera enregistré, publié et


communiqué partout où besoin sera.

Ouagadougou, le 6 JUill 1977,

El Hadj Aboubakar Sangoulé LAMIZANA.


Général de Corps d'Arm0e

Par le Président de la République,


Le Ministre des Finances,
Capitaine Léonard KALMOGO

Le Ministre des Travaux Publics, des Transports


et de l'Urbanisme.
Capitaine Mahamoudou OUEDRAOGO.
- 387 -

A 8-2 - Décret n° 79-313 Pres DR du 14 Août 1979, portant


création
- - - ._- de la Caisse Nationale de Cr6dit Aoricole.
--_._--~-,_.-._-~~-

Le Président de la République, Président du


Conseil des Ministres,

Vu la constitution du 27 Novembre 1977,


Vu le décret nO 78-222 Pres du 7 Juillet 1978,
portant nomination du P :emier Ministre,
Vu le décret nO 78-262 Pres du 27 Juillet 1978,
portan t définition des :;ecteurs ministériels,
Vu l 'ordonncLlce nO 74-57 Pres MF du 26 Août 1974,
portant statut général des Sociétés d'Economie ~lixte,

Vu l'ordonnance nO 75-39 Pres du 4 Juillet 1975,


portant règlementation bancaire,
Sur proposition du Ministre du Développement
Rural et du Ministre des Finances,
Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du
23 Mai 1979,

Décrète :

Art 1er - Il est crée une $oci~t~ J'Economie Mixte dotée de


l'autonomie financière dénommée CJ~ISSE NATIONALE DE CREDIT
AGRICOLE.

Art 2 - Cet établissement bancaire d'intérêt national régi


par le droit commun des Sociétés par actions et ses propres
statuts, a pour objet de promouvoir le développement rural
de la Haute-Volta.

Art 3 - La Caisse Nationale de Crédit AgricoJ.e est placée


sous la tuterÏ~ha~qMInistre chargé du Développement Rural et
sous la tutelle financière du Ministre chargé des Finances.

Art 4 - La Caisse Nationale de Crédit Agricole se conformera


aux dispositions de l'ordonnance nO 75-39 Pres du 4 Juillet
1975, portant règlementation bancaire.

Art 5 - L'Etat aena ~erh~aent~ au aein dea A~6embR~e6


- 388 -

- Un repr6senlant ûu l'rentier Mini::oLrc


- Un représentant du Miuistre du Développement
Rural
- Un représen Lan t du nin isl Le ùc~; f'inances.

Art 6 - Le Ministre chargé du Développement Rural et le


~Iinistre chargé des Finances sont chargés, chJcun en ce
qui concerne, de l'exécution du pr~sent décret qui sera
enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera.

Ouagadougou, le 14 Août 1979,

El Hadj Aboubakar Sangoulé LAMIZANA,


Général de Corps d'Armée

Par le Président de la République


Le Premier Minsitre,
Docteur Joseph Issoufou CONOMBO

Le Ministre du Développement rural,


PALE Welté Issa.

Le Hinist re des Finances,


Capi taine Léonard KALMOGO.
- JU ~ -

A 8-3 - Décret nO 79-389 Pres MT du 12 Octobre 1979 portant


création d'une société d'économie mixte pour la réalisation,
et l'exploitation d 'établissements touris1:iq~es.

Le Président de la République, Pré,;ident du


Conseil des Ministres,

Vu la constitution de la République de la Hte-Volta


Vu le décret n° 78-222 Pres du 7 Juillet 1978
portant nomination du Premier Ministre,
Vu le décret nO 78-256 Pres du 16 Juillet ]978
portant composition du Gouvernement de la République de
Haute-Volta, r

Vu le décret n° 78-262 Pres du 27 Juillet 1978,


portant définition des secteurs ministériels et son additif
le décret nO 78-282, Pres du 8 Août 1978,
Vu l'ordonnance nO 74-57 Pres MF du 26 Août 1974,
portant statut général des sociétés d'économie mi {te, sur
proposition du f.1inistre de l'Environnement et du "ourisme,
du Ministle des Finances, du Ministre de Plan et de la
Coopéra tion, du Ministre des Trava ux Publics, des Transports
et de l'Urbanisme,
Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du
10 Octobre 1979,

Décrète

Art 1er - Il est créé une société d'économ.l.c mixte pour la


réalisation et l'exploitation des établissements touristiques
dénorruné "Société Voltaïque d' Exploi ta tion et de Ré3.lisa tion
Touristique et Hôtelière" en abrégé (SOVORTH).

Art 2 - Son siège est fixé à Ouagadougou. Il peut ~tre trans-


féré en toute autre localité.

Art 3 - Elle a pour objet :


- d'une manière génfrale, la cr0ation, 'équipement
et l'exploitation directe ou indirecte de tous étal,lissements
de tourisme offrant l 'hébergement, la restauration et toutes
- J'JO -

autres prestations comportant l'org~nisation des loisi{s,

- en particulier, la constitution, l'équipement


et l'exploitation directe ou indirecte d'un Hôtel de classe
internationale dit Hôtel Silmandé à Ouagadougou,

- la participation directe ou indirecte à tout~s

opérations commerciales, financières, industrielles, mobili~es

ou i~l~bilières pouvant se rattacher à l'objet précité.

Art 4 - Les Ministres directement intéressés, chargés de


suivre le fonctionnement de la Société pour le compte du
Gouve rnemen t sont :
- le représentant du Premier Ministre,
- le Ministre de l'Environnement et du Touris:nc
ou son représentant,
- le Ministre des Finances ou son représentant,
- le Ministre du Plan et de la Coopération ou son
représentant,
- le Ministre des Travaux publics, des Transpurts
et de l'Urbanisme ou son représentant.

Art 5 - Les statuts particuliers ainsi que leurs modificatifs


éventuels seront approuvés par arr~té interministériel, du
Ministre de l'Environnement et du Tourisme, du rünistre des
Finances, du Ministre du Plan et de la COD[lérdtion, du
Ministre des Travaux publics, des Transports et de l'Urbanisme.

Art 6 - Le présent décret sera enregistré, publie et communiqué


partout où besoin sera.

El Hadj Aboubakar SaneJoulé IAMIZA.'JA


Général de Corps d'AnrL'e
Par le Président de la Républiq~, le Pœrnier Ministre :
Ibcteur Issoufou Joseph CCNO.rvJBO
Le Ministre de l 'Envi ronnem::nt et d1 TourisJTC
Arœdou Cany 'IT>J'IDl.lru\
Le Ministre œs Finances, Capitaine Léonard KAL.I.DCD
P. le Ministre des Travaux Publics des Transports et œ l'UrbanisIle,
Le Ministre œs Postes et Télécœm.micaUons chargé de l'intérim,
Paul ISJ1kEl OUEDFAOCD.
- 391 -

A 8-4 Décret nO 80-44 Pres Codim du 14 Février 1980


portant création d'une société d'Etat à caractère industriel
et commercial dénommée Société Voltaïque de l'Industrie de
la Chaussure (SOVIC).

Le Président de la République, Président du Conseil


des Ministres,

Vu la Constitution,
Vu l'ordonnance nO 74-55 Pres MF du 26 Août 1974
portant création de catégories d'établissements publics de
l'Etat,
Vu le décret nO 74-295 Pres MF du 26 Août 1974
portant statut général des établissements de droit public
de l'Etat,
Vu le décret nO 78-222 Pres du 7 Juillet 1978
portant nomination du Premier Ministre,
Vu le décret nO 78-256 Pres du 26 Juillet 1978
portant cOl1'position du Gouvernement, ensemble son modificatif
nO 78-261 Pres du 27 Juillet 1978,
Vu le décret n° 78-262 Pres du 27 Juillet 1978
portant définition des secteurs ministériels, ensemble son
additif nO 78-281 Pres du 8 Août 1978,
Vu le décret nO 78-102 Pres MF du 28 Mars 1978
portant création d'une société d'économie mixte dénommée sovrc,
Vu le décret nO 78-163 Pres Codim du 16 Mai 1978
accordant l'agrément au régime A2 de l'ordonnance nO 70-74
Pres PL. TP du 31 Décembre 1970 portant code des Investisse-
ments en République de Haute-Volta,
Sur proposition du Ministre du Commerce, du
Développement Industriel et des Mines,
Le Conseil des Ministres entendu en sa séance du
23 Janvier 1980,

Décrète

Art 1er - Sont et demeurent abrogées les dispositions du


décret nO 78-102 Pres MF du 28 Bars 1978 portant création
d'une société d'économie mixte dénommée Société Voltaïque
- 392 -

de l'Industrie de la Chaussure (SOVIC).

Art 2 - Il est créé en lieu et place de la SOVIC, Société


d'Economie Mixte, ill1 établissement pubJic il caracti:'re indus-
triel et commercial dénommé Société Voltaïque de l'Industrie
de la Chaussure (SOVIC).

Art 3 - La société a pour objet la fabrication de chaussures,


toutes opérations annexes ainsi que la participation directe
ou indirecte à toutes opérations commerciales ou industrielles
pouvant se rattacher à son activité.

Art 4 - La société est placée sous la tutelle technique du


Ministère chargé de l'industrie et sous la tutelle financière
du Ministre chargé des Fin.mces.

Art 5 - Le statut particulier de la SOVIC, établissement


public à caractère industriel et commercial devra être
approuvé par décret pris en Conseil des Ministres. Il doit
être conforme aux dispositions du statut général défini par
le décret nO 74-295 Pres MF du 26 Août 1974.

Art 6 - L'actif et le passif de la SOVIC, soci0t6 d'économie


mixte demeurent transférés à la SOVIC, établissement public
à caractère industriel et commercial.

Art 7 - Le transfert du passif et de l'actif de la SOVIC,


société d'économie mixte, à la SOVIC, établissement public
a caractère industriel et con@ercial, ne devra intervenir
qu'après nomination par le Ministre des Finances d'un
Commissaire aux apports.

Art 8 - Le bénéfice du décret nO 78-163 Prés Codim du 16 Mai


1978 accordant l'agrément au régime A2 de l'ordonnance n° 70-
74 Pres PL. TP du 31 Décembre 1970 à l'ancienne SOVIC, société
d'économie mixte est \lansféré ~ la nouvelle SOVIC, établisse-
ment public à caractère industriel et commercial. Ce décret
- 39 j -

pourra être modifié aux Iins d'accorder à la SOYIC un


régime Iiscal approprié. La SOYIC se~a tenue de s'approvlsion-
ner en cuirs et peaux tannés en Haute-Yolta dès que ceux-ci
seront disponibles.

Art 9 - Le Ministre du Commerce, du Développement Industriel


et des Mines et le Minis t.t:<~ des Finances sont C'l~rgés e!1 ce
qui les concerne, de l'exécution du présent décret qui sera
enregistré, publié au Journal Officiel.

Ouagadougou, le 14 février 1980.

El Hadj Aboubakar Sangoulé MALIZANA.


Général de Corps d'Armée,

Par le Président de la République,


Le Premier Ministre,
Joseph Issoufou CONOMBO

Le t-linistre du Commerce, du Développement


Industriel et des Mines,
Amadou DIALLO

Le Ministre des Finances,


Capitaine Léonard KALMOGO.
- J~4 -

11. 9 - C) HDONIJ/,II)CE r~o 7f~1 010 1 l~id:'::;


portant Code des Investj[;~.('JlI(>nt:c;
en Ré}lublique de Haute~Volta.

LE PRES 1 DEl~T DE LA REPUBLI OUE


PRESIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES,

Vil la Con~;titution notamment en son "ti"trc XIII


(Dispositions transitoires).
VU le Dc>cret nO 77/013/PRL5 du 27 j8nvier 191'1 por"tant
composition du Gouvernement;
Vu le Décret nO 77/023/PRES èu '17 janvier 1977 portant
définition des secteurs ministériels ;
LE Conseil des f'Jinistre.5 entendu en sa Séé'.\Oce du 1/C3/78

C) R DON N E
-=_:=_c_=_=_=_=_

TITRE 1 .. - DOi'lAINE D'APPLICATION

Article 1.- )p,,- ;nves"tissements privés lténéficient dans la République


ae Haute-Volta, d'un rëglme de droit commun et peuvent dans certaines
conditions bénéficier de régimes privilégiés.
Article 2.- Les personnes physiques ou morales quelle qu'en soit la
nationalité, régulièrement établies dans la République de Haute-Volta,
sont assurées de garanties générales énoncées dans l~ présent Code et
constituant le régime de droit commun.
Les personnes physiques ou morales quelle qu'en soit la nationa-
lité, qui satisfont à certaines conditions stipulées par le présent
Code, peuvent en outre bénéficier de garanties particulière~ et de faci-
lités fiscales et douanières const~tuant les régimes privilégiés.
Il existe d~ux régimes privilégiés :
- le régime de l'agrément, eu régime A
- le régime de la convention d'établissement ou régime B.
Article 3.- Sont considérés, au sens du présent Code :
1° - Comme personnes physiques ou morales régulièrement établies:
toute personne physique ou morale qui satisfait, en ce qui concernE
ses activités industrielles, agricoles ou touristiques, aux dispo-
sitions des lois de la République de Haute-Volta, et notamment
pour ce qui est des ressortissants étrangers et des entreprises
créées ou contrÔlées par eux, aux obligations administratives
relatives aux autorisations de séjour et d'exercice d'une activité
industrielle, agricole ou touristiques •

.. ./ ...
- 395 -

?-o _ Comme ressortissant étranger :


- tout organisme, toute personne physique ou morale n'ayant pas
la nationalité voltaYque au sens des. lois de la République.
,

3° - Co~e e~tre~rise,créée ou ~ont~Olée par un ressortissant étranGer


(cl-apres denommee entreprlse etrangere): '
- toute personne morale, tout établissement ou toute entreprise
que~lque soit sa nationalité, dans laquelle un ou plusieurs
ressortissants étrangers détiennent ;
- soit une participation majoritaire au capital social ;
- soit du fait des investissements de capitaux un pouvoir déter-
minant sur la Direction et la Gestion de l'entreprise.
4° - Comme investissements de capitaux provenant de l'étranger
- les apports de capitaux, biens ou prestations à toute entre-
prise établie dans la République de Haute-Volta et donnant
droit à de~ titres sociaux ou parts dans cette entreprise j
- les réinvestissements de bénéfices de l'entreprise qui auraient
pu ~tre réexportés, comme il est dit à l'article 11 ci-dessus.
Article 4.- Les activités purement commerciales sont exclues du béné-
lice du présent Code.

j
TITf\.l:; II. - DES GARANTIES GENERALES
1
1 Article 5.- Les droits acquis de toute nature sont garantis aux per-
, sonnes physiques ou morales régulièrement établies en République de
1 Haute-Volta. Elles ont la faculté d'acquérir, les droits de toute
j nature utiles à l'exercice de leurs activités: notamment droits immo-
1 biliers fonciers, miniers, forestiers, droits industriels, concession~
! autorisations et permis administratifs, participation aux marchés
1 publics.
·1 Les personnes physiques ou Illorales régulièrement établies
ne pt lvent ~tre soumises à des mesures discriminatoires de droit ou
de f1.it dans le domaine de la législation et de la règlementation qui
leur sont applicables.
Article 6.- Dans l'exercice de leurs activités professionnelles, les
employeurs et travailleurs étrangers sont soumis aux lois et règlement~
volta!ques. Ils bénéfiCient de la législation du travail et des lois
sociales dans les m~mes conditions que les ressortissants volta!ques.
lis peuvent faire partie des organismes de défense profes-
sionnelle dans le cadre des lois voltaIques sous réserve de récipro-
cité de la part de leur pays d'origine.
, En outre, les entreprises étrangères Et leurs dirigeants
J sont représentés dans les m~mes conditions que les entreprises et
1 particuliers de nationalité voltaYque, dans les assemblées consulaires
j et dans les organismes a~surant la représentation des intér~ts profes-
1 sionnels et économiques.
i Lp déplacement du personnel ernployé par les entreprises
régulièremenr établies est libre, sous réserve~ des dispositions d'or-
.1.,

dre public et des autres règlements en vigueur. ,


- 396 -

Article 7.- Les emploYEurs ct trayailleurs étrang~rs sont assujettis


à titre personnel aux droits, contributions et taxes conformément à
la législatlon en vigueur.

Article 8.- Dans le cadre des accords internationaux, des lois et


règlements voltaïques, sont notamment garantis aux personnes et entre-
prises régulièn:ment établies :
- le droit de disposer librement de leurs biens et d'organiser à leur
gré leur entreprise i
- la circulation des matières premières, matières consommables, pro-
duits finis et semi-finis et pièces de rechunge
- la libert0 d'embauche et la liberté d'emploi;
le libre choix des fournisseurs et des prestataires de services
- la liberté commerciale i
- le libre accès aux sources de matières premières.

Article 9.- En ce qui concerne les marques, les brevets, les étiqu~lte:
propriétés commerciales et toutes autres propriétés industrielles, les
entreprises étrangères jouiront des mêmes droits et bénéficieront dG
la même protection que les entreprises de nationalité voltaïque.

Article 10.- Aucune mesure directe de national_sation, d ' expropr'13tjr


de dépossession ou de réquisition ne peut être prise qUE pour cause
d'intér~t général et dans les formes prévues par la loi, et contre
paiement d'une juste indemnité.

Article 11.- Sont transférables dans les deviSES apport(~s au moment


de la constitution de l'investissement, et sous réserve de la rèe1e-
mentation E.1 vigueur en Haute-Volta:
- les sommes n~cessaires pour assurer le service des emprunts contrac
tés à l'~tranger (intér~ts et remboursements de capital) ;
- la part des bénéfices distribués (dividendes) afférente aux capitaux
provenant de l'étranger;
- le produit de la cession de l'entreprise ou des réalisations en cas
de cessation d'activité, ou, le cas échéant, le montant de l'indenl-
~~nité visée à l'article 10 ci-dessus, pour la part de l'actif propor-
~ionnelle à la part d~ capital provenant de l'étranger.

Article 12.- Est également transférable dans ure proportion maximalE


comptabile avec la règlementation en vigueur, la r8crunération des
agents étrangers résidant en Haute-Volta ainsi que les allocations
familiales et ,les cotisations aux fonds de pension.
Peuvent ~tre également transférés sous réserve de la règle-
mentation en vigueur en Haute-Volta, les frais d'assistance technique
exposés à l'étranger en faveur de l'entreprise et relatifs à son acti-
vité en Haute-Volta.

TUttE III. - DES HEGH1ES PRIVILEGIES

CHi,PITRE I. - Dispositions communes


Article 13.- Peut bénéficier d'un régime privilégié toute entreprisé
s'engageant à créer une activité nouvelle ou à développer d'une façon
importante une activité existante dans les secteurs prévus à l'article
15 et qui est considérée par la Commission Nationale des Investisse-
ments comme susceptible de contribuer au développement économique et
social du pays après examen du dossier présenté par l·entreprise selol.
les éléments d'appréciation énumérés à l'article 16 ci-après dans le
_~&:an~ i nni. n'1t~ n~'Y" 1 oc. ,,'h;01"+; Tc:. ,.h, ...... 1 ~V\ ~~ rl6,,..n1 _"",,,,,nn1n._'"
, '.
. - ·397-
il
!1 .rticle 14. - Les secteurs d ' activités auxquels doit appartenir à titre prin-
ipa l entreprise susceptible de bénéficier .d'un régime privilégié, sont·
es suivants :
I~ cultures industrielles comportant un stade d~ transformation et de condi-
l! tionnement des ,produits,
Il~- industries
entreprises d'elevage,
de transformation des végétaux et animaux,
I~ industries de préparation ou de transformation des produits d'origine
i' végétale ou animale,
j .
j- fabrication et montage d'articles ou objets manufacturés et produits de
i grande consommation notamment fabrication de matériels et d10utillages
i
1.
agricoles,
1- industries forestières,
l
1- activités minières de recherche, extraction, enrichiss~ment et transfor-
, mation de substances minérales et activités connexes,
1- activités de recherches technologiques,
1
i- activité de recherche, extraction et raffinage des hydrocarbures,
i? '- production, transport et distribution d'énergie,
,- aménagements touristiques et acti vi tés h~telières.
l
La Commission Nationale des Investissements pourra aussi
1 examiner à titre individuel les dossiers d1entreprises appartenant àc. des
l secteurs autres que ceux énumérés ci-dessus.
~
l Article 15.- Les éléments d'appréciation suivants seront notamment pris en
1 consldêration par la Commission Nationale des Investissements lors de l'exp
1 men des projets :
~ .
1 - compatibilité du projet avec le plan de développement du pays,
j
~ - niveau des investissements,
1
i - participation de llEtat, des collectivités publiques et des nationaux
au capital social,
montant du capital social,
i - établissement du siège social dans la République de Haute-Volta,

- degré d'intégration dans l'économie nationale.


L1entreprise devra respecter les proportions suiVantes :
- emplois créés en faveur des nationaux : cadres 50 %, employés 60 %,
ouvriers 100 %,~émun€ration et formation professionnelle accordées à
ces derniers.
valeur ajoutée supplémentaire apportée à l'économie,
effets sur la balance des paiements,
effets sur le développement des échanges avec l~s pays voisins,
- utilisation des matières premières, matières consommables, produits finis
et semi-finis d10rigine voltaIque.
La Commission Nationale des Investissùments s'efforcera en
outre d'apprécier les avantages que la mise en œuvre du projet est suscep-
tible d'apporter aux différlnts agents économiques : Etat, travailleurs,
entrepreneurs et consommateurs.
- 39b -

Article 16.- Les bénéficiaires d'un r~glme privilégié sont tenus:


- de recourlr 3L:X procédés techniques les mit.;ux i1daptés aux condi tiori~;
particulières du pays et de maintenir leur exploitation dans' les con-
ditions les plus rationnelles de production,
- de fournir aux autorités compétentes les inforulations jug~8S utiles
par celles-ci,
- de tenir leur comptabilité en Haute-Volta conformément au plan compta-
ble en vigueur,
- de s'approvisionner par priorité en matières premi~res, matières consoul-
mables et produits finis et semi-finis d'origine voltalque si ces pro-
duits et matières existent,
- d'employer en priorité les nationaux voltalques ~t d'organiser la for-
mation professionnelle dans l~ur entreprise à tous lES niveaux,
- d'utiliser en priorité les services des sociéTés vol talques de prests-
tion de services et des sociétés étrangères de prestations de service
régulièrement établies en Haute-Volta,
- de mettre en Œuvre des procédés et appareils techniques de lutte contrE'
la pollution, estimés suffisants p~r les services compé~ents,
- de se conformer aux dispositions de sécurité définies par les textes
en vigueur.

Article 17.- Toute personne physique ou Illorale bénéficiant de l'un des


deux regimes prévus à l'article 2 jouira en outre des avantages communs
suiv2nts :
- concours des organismes de crédit. public",
-' priorité pour l'obtention des devises nécessaires à l'achat de biens
d'éqUipement, de matières preùlières, de produits et emballages néces-
saires à leur activité et pour les transferts d'invisibles,
- en ca~ de nécessité, protection tarifaire ou contingentaire de leurs
fabrications dans le cadre des engagements internationaux de la Haute-
Volta,
- en outre, elles bénéficient ~ de l'application de l'artdcle 657 du
Code de l'enregistrement du Timbre et de l'Impôt sur les valeurs mobi-
lières (exonération partielle et temporaire de l'IRVM) dans les condi-
tions et sous les réserves prévues à ce Code.

Article 1b.- Lorsque l'inv~stissement consiste en un développement impor


tant d'une entreprise existante, le r.gime privilégié s'applique unique-
ment, sauf décision expresse contraire, à la se~le extension et sous
réserve que le mode de comptabilisation apporté permette l'individuali-
sation de l'activité couverte par le régime privilégié.

Article 1~.- Le contrOle du respect des ob1igations imposées à l'entre-


prise béneficiant d'un régime d'agrément ou souscrites par elle dans
une convention d'établissement sera assuré par une commission de con~rele
des investissements qui sera créée par décret en fixant 18 composition
et les modalités de fonctionnement. En outre ce décret déterminera les
sanctions applicables à l'entreprise défaillante.
Cette Commission ~%:lJl"à compétence pour examiner tous les
cas de non-respect des obligations imposées à l'entreprise pour des enga-
gements souscrits par elle, et notamment pour proposer au Gouvernement
le retrait d'un agrément, la dénonciation d'une convention d'établisse-
ment et la sanction encourue.
- -399 -

Article 20.- Le règlement des différends résultant de l'a?plication


des dispositions du présent Code aux entreprises agréées ou convention-
nées et la détermination de l'indemnité due pour méconnaissance ou vio-
lation des ob~igations imposées, des enga~ments spuscrits ou des garan-
ties octroyées peuvent. indéfendamment des ~ e recours du conten-
tieux administratif, faire l objet d'une procédure d'ar~itrage.
1
1 La demande d'arbitrage, à l'initiative d'une des deux parties
suspend automatiquement toute procédure contentieuse qui aurait été
engagée auparavant.
1 Il existe deux procédures d'arbitrage
1 1°/ Constitution d'un collège arbitral par:

l a) désignation d'un arbitre par chacune des parties,


b) désignation d'un tiers arbitre par les deux premiers arbit~es.
1 Pour tous les litiges, dans le cas oü l'une des parties
n'aurait pas désigné son arbitre dans les soixante jours de la noti-
1, fication par l'autre partie de son arbitre désigné, dans le cas c~
.~ les deux premiers arbitres ne se seraient pas mis d'accord dans les
1
~ trente jours de la désignation du second arbitre sur le choix du
tiers arbitre, la désignation du second ou du tiers arbitre sera
faite à l'initiative de la partie la plus diligente, par le Prési-
dent de la Cour Supr~me de Haute-Volta.
Les arbitres établiront leur procédure, ils statueront aequo
et bono. La sentence arbitrale sera définitive et exécutoire sans
procédure d'e~quatur.

2°/ Lorsque les intér~ts étrangers sont en cause; recours au "Centre


International pour le Règlement des Différends relatifs aux Inves-
tissements" (CIRDI) créé par la Banque Internationale pour la Recor.~
truction et le Développement par la Convention de 1965, recours à
la Cour Permanente d'arbitrage de lh,Moye.

Artic~e 21.- Au sens de la pr~sente ordonnance. on entend par:


- date de référence. la date de signature du décret d'agrément ou de
la convention d'établissement,
- délai d'installation, la période cour8nt de la date de référence
jusqu'à la date de la production commercialisée dite date de démarra-
ge constatée var arr~té du ]-îinistre chargé de l' Indu3tr _E:.

Article 22.- Pendant toute la durée de l'agrément, les entreprises


agréées en régime A2 ou A3 sont tenues de contribuer pour 3 % du béné-
fice distribuable de chaque exercice social au Fonds d'Aide au Dévelop-
pement Industriel et de constituer une réserve de réinvestissem2~t d'au
moins 17 % de ce bénéfice qui seril utilis~e dans les m~mes conditions
qu'à l'article 35 ci-dessous.

CHAPITRE II. - DE::> ENTH.E;PRISE::> ilGREEES


Article 23.- L'admission au bénéfice du régime d'entreprise agreee est
prononcée en faveur des entreprises effectuant des investissements ou
des opérations rev~tant une importance particulière pour le développe-
ment national par décret pris en con5cil des Ministres portant agrément
après avis motivé de la Commission Nationale des Investissements.
- 400 -

Il existe trois dégrés d'agrément dénolu:lés : ,,1, ,,2, 1->3. Une en Lre-
prise ne peu~ bénéficier que d'un seul degré du régime d'ae;rément
pour une activité donnée sans que ce degré d'agrément puisse faire
l'objet d'une modiflcation quelconque plus favorable.
Article 24.- Pour cllaque entreprise, le degré d'agrément:
- fixe la durée et le degr~ du régime privilégié accordé,
précise les obligations imposées à l'entreprise, notamment en ce qui
concerne son programme d'équipement, d'emplois et de production,
énumère les activités pour lesquelles l'agrément est accordé,
fixe, s'il en est besoin les conditions particulières,
arr~te les modalités de l'arbitrage prévu aux articles 20 et 38.

Article 25.- Rt:GlkE }\ : Degré ,\1


Le degré A1 accorde à l'entreprise ogreee Dour unE durée fixJ~
par le décret d'agrément, ne pouvant excéder 7 ans, outre les g.lranties
générales énumérées au Titre II :
1°/ La stabilisation du rébime fiscal tel qu'il résulte des lois et
règlements en vigueur à la date de l' arr~té d'agrément not,8.tiw,ent
en Ce qui concerne les taux d'assiettes et règles de perception
des droits, taxes, contributions et impÔts de toute nature, à
l'exception des taxes pour services rendus.
Pendant la durée du régime fiscal stabilisé, aucun droit, taxe,
contribution ou impôt nouveau établi après la date de référence,
à l'exception des taxes pour services rendus, ne pourra ~tre perçu
à l'encontre de la Société.
Toutefois, et sous ré~erve des dispositions de l'alinéa ci-après,
elle bénéficiera de tout régime fiscal plus favorable, postérieur
h la date de référence, étant précisé que par régime fiscal, on
.!ntend l'ensemble des dispositions (taux, règles d'assiettes, moda-
lité de perception, etc •.. ) applicables à un impOt. donné sans que
celle-ci puissent ~tre dissociés et faire l'objet d'une applica-
tion séparée.
Nonobstant les dispositions ci-dessus, l'entreprise sera soumise
aux modifications successives du régime fiscal intervenues pendant
la durée de la période de stabilisation, soit dans le sens d'un
allègement soit dans le sens d'une aggravation, à condition que
les nouveaux régimes fiscaux résultant de ces modifications ne
soient pas plus défavorables que le régime en vigueur à la date d~
référence. Dans le cas contraire, c'est ce régime qui reste appli-
cable.
2°/ Exonération pendallt la période d'installation de tous droits et
taxes perçus par le Service des Douanes à l'entrée en Haute-Volta
à l'exception des taxes pour services rendus:
a) pour la totalité du matériel de production, à l'exception des
véhicules automobiles,
b) pour le premier lot de pièces de recha~ge de ce matériel.
Article 26. - REGI~Œ A : Degré A2
Le degré A2 accorde à 11 entreprise llgreee :pour une durée fixée
par le décret d'agrément, outre les g~ra~ties g~nérdlGs énumérées au
Titre II et les avantages accordés par l~ dégré A1, les dispositions
fiscales suivantes :
- '10] -

1) exonération totale, pendant la p{riod~ 6tinstcllatiol~ ces droits et


taxes perçus par le service des Douanes à l'entr~e en Haute-Volta, à
l'exception des taxes pour" services rendus, pour le~ matériaux et
matériels fixés aux b~timents.
Les liants hydrauliques et les peintures n~ces~dires à la consLruction
des usines et des bureaux ann~xés, le matériel de bureau et les condi-
tionneurs d'air ne sont pas exonérés.
Toutefois ces mesures ne sont applicables que si CLS matériels et maté-
riaux ne sont pas originaires du marché local.
2) exonération partielle ou totale de tous droits et taxes perçus par le
Service des Douanes à l'entrée en Haute-Volta, à l'exccution des taxes
pour services rendus, pour les matières premières, matitres consomma-
bles, produits finis et semi-finis pe~dant une période qui ne peut
excéder 7 ans à compter de la date de première importation.
~) utilisés directement dans la fabrication, d~truits ou transformés
au cours de celle-ci à l'except.on des hydrocarbures liquides et
de leurs dérivés non gazeux utilisés comm~ carburant et lubrifiants,
b) utilisés à l'emballage non r~utilisable c,s produits ouvrés ou trar!s-
formés.
3) exonération dégressive, pendant les cinq pr(~rr, 1 L'rs f"xercices d' exploi-
tation, de la taxe locale sur le chiffre d'affairLs selon le barème
suivant :
1 ère année 100 5: d' exonbrotl on
2ème année 80 ), d' exonér::.tti on
3ème année 60 ~' d'exonér,cttion
4ème année 40 5t d'exonÉration
5ème année 20 5;' d' uxonC: ra ti on
4) eXon~ration pE.'ndant les cinq prul!liers excrci_ces d'expIai ta tion, de
l'impÔt sur les bénéfices industriels et COITL"l1erciaux.
Article 27. - kLGII~E A : Degré A3
Le degré 1\3, réservé aux entreprises travaillant principalemerlt
pour l'exportation, est semblable au degré A2, sous rés~rve des modifi-
cations suivantes:
1) les exonérations complètes de droits et taxes ~ l '~ntr~e visées à
l'article 26 (2) ci-dessus seront étendues à toute Jo durée de l'agr'é-
men! pour la partie des produits ouvr6s ou trilnsformés et réexportés.
2) l'exonération totale ou partielle dE.' la taxe locale sur le chiffre
d'affaires pourra ~tre étendue à toute la durée de l'agrément pour
la partie des produits ouvrés üU transform0s réexport~s.
Article 28.- Les avantages fisc~ux prévus 8lJ present chapitre ne font ~as
obstacle aux avantages résultant du régime de ~r'(IJt commun, notan~ent en
matières d'impÔts directs, aux dispositions re~atives aux amortissements
accél~rés, aux plus-values réinvesties, à la provision pour r8constitution
des gisements de substances Ininérales, etc ..•
Article 29. - En cas de manquerllent gravE- d' une entrepri:. aux disposi tiens
résultent du décret d'agr~mcnt, le bénéfice de l'agrément peut ~tre tir~
dans les conditions suivantes
- 402 -

1) l'entreprise est mise en demeurt' par l'autorité comp~tLnte de pr0n-


-dre les mesures nécessaires pOUl' mettre fin à la situation créée
par sa défaillance. A défaut d', fret suffisan~ dans ~n délai de
soixante ~60) jours à compter d.' la réception de la mise en demeure
par lettre recommandée avec accusé de réception, il est procédé à
une enqu~te sur le manquement grave constaté ; au cours de cette
enqu~te, l'entreprise intéressée est invitée a présenter ses expli-
cations.
2) après avis motivé de la commission Natlc~21e des Investissements,
un décret de retrait d1agrément est, s'il y a lieu, pris en Conseil
des Ministres, l'entreprise pourra exercer son droit de recours
devant la juridiction administrative ou devant le collège arbitral
prévu à l'article 20.
Le recours est suspensif de l'Effet du r~trait d'agrément,
mais la sentence pourra ~tre assortie des mesures rétroactives concer-
nant exclusivement le remboursement par l'entreprise défaillante du
montant des exonérations ou allègements fiscaux survenus depuis le
décret de retrait.
CHJ-\PI l'hl' II L DES CLNViNTION~; IJ' ETi,BLISJJ.::l·ll:,NT
(Régime B ou Régime Conventionnel)
Article 30.- Certaines entreprises d'une importante é'xceptionnelle pour
le développement du pays et concourant à l'exécution du plan de dévelop-
p~ment economique et social pourront ·:·llasser avec le Gouvernement de
la République une Convention d'Etablissement dans les conditions prévues
au chapitre présent.
Les sociétés fondatrices ou ac~ionnaires de ces entreprises
pourront ~tre parties à la convention ; les sociétés actio~~air0s peu-
vent bénéficier pour leur participation à ces entr~prises, de certains
avantages fiscaux prévus par la convention.
Ne J!"'lrront, pour l'application du pri"sent code, ~tre consi-
dérées comme entreprises d'une importance ~xceptionnell~ pour le déve-
loppement du pays et bénéficier d'une convention ct' établi SSernl'llt que
celles qui satisferont aux critères suivants:
1) investissements supérieurs à 500 millions F. CFIl (uniquerH'nt It:s
matériels, les bâtiments ~t l~s terrains avec am0nag0ment éventHel-
lement) ;
12) utilisation de matières premières, produits finis et s~mi-finis
1 d'origine voltarque si ces matièr~s et produits existent.
13) création d'emplois à titre permanent pour au moins ~OO salariés
1 voltaïques et respect de la proportion de natlonaux voltaïques
l, par rapport à l'effectif total du T,ersonnel employé, dans les condi-
tions d~finies par les t~xtes en vigueur.
14 ) établissement d'ull programme de formation et ULe va}' :}sation des
1 cadres.
15 ) effe~s d'entratnem~nt sur l'économie natiollal~.
Article 31.- La Convention d'Stabliss~ment est pass~p pour une durée
déterminee qui ne peut ~tre supérieure à 20 ans à compter dL la date
d'entrée en vigueur de la convention; cette durée peut, le cas échéant
I~tre major~e d'une période de troj,s ans élU fIi,.:ximufT" pOUl' d{JéÜS d'ills-
Itallation.
,
.,. 403 -

Article 32.- Le projet de ~".n·"ention est établi par conSE:ntement


mutuel des parties et à la âiligence du l'iinistre charg" de l'Indus-
trie et du Ï"linistre resrOl'\!:t1ble de la rLssource. Il est b'::lmis pour
avis à la Commission Na~ionale des Investissements. La Convention
doit être approuvée pav une loi.
La Conventj:~<. peut ~tre modifiée ou prorogée, d'accord par-
ties, dans les mêmes formes à conditions que cette prorogation ne
dépasse pas le délai maximum des 20 ans fixé à l'article 31.
Article 33.- La Convention ne peut comporter de la part de l'Etat
dl~ngagement ayant pour effet de décharger l'entreprise des pertes,
charges ou manque à gagner dOs à l'évolution des tEc~niquE:s, ou de 12
conjoncture économique ou des facteurs propres à l'entreprisE.
Article 34.- La Convention d'établissement stipule obligatoirement
- sa durée,
- les activités pour lesquelles est accordé le ré~ime conventionnel,
- les engagements souscrits par l'investisseur,
- les garanties octroyées par l'Etat,
- le régime fiscal de l'entreprise conventionnée,
- les modalités de l'arbitrage.
Article 35.- Les engagements souscrits par l'investisseur concerner.t
notamment les conditions générales de l'~xploitation, les programmes
d'équipement et la capacité minimale de production, les conditions
d'emploi de la main d'~uvre locale et l'utilisation des cadres voltaï-
ques,le programme de formation professionnelle de celle-ci, les
réalisations de caractère social, l'engagement· de pratiquer à l'ex-
portation des pl'ilt: commerciaux normaux et les obligations particu-
lières concernant la part de la production destinée à la satisfac-
tion du marché intérieur ou aux usines de transformation qui pour-
raient être créées dans le pays ainsi que toutes dispositions parti-
culières qui para!traient opportunes ou nécessaires.
La Convention peut égaleliient comporter de la part de
l'investisseur, des ~ngagements de caractère financier, concernant
. . notamment la participation des célpi taux vol télïquè.'s au capi tal de
l'entreprise.
En outre l' investisseur doit pncndre 11 engagement de cor:tri-
buer au Fonds d'aide au Développement Industriel à raison de 3 ~
du bénéfice distribuable de l'entreprise et de réinvestir en Haute-
Volta au moins 17 % de bénéfice soit par auto-financement dans
l'entreprise elle-même pour accroître l'activité de c011e-ci, soit
par des participations dans d'autr0s entreprises conventionnées ou
agréées.
La contribution au Fonds d'hide au Dévelo~pement Industri~l
sera versée annuellement après l'approbation des comptes de chaque
exercice social.
Les sommes à réinv~stir devront être inscrites, chaque
année, au bilan à un compte de réserve sp{ciale et mobilisées aprÈs
accord du Ministre chargé de l'Industrie sur le programme de leur
utilisation.
- 404 -

Article 36.- Les garanties octroyées par l'Etat peuvent concerner


notamment :
- la stabilité de certaines conditions juridiques, économiques et finan-
cières, telles qu'elles ,résultent de la législation et de la règlemeR-
tation en vigueur à la date de la signature de la convention,
la non-discrimination à l'égard de la ou des sociétés participant au
projet, de leurs administrateurs, de leurs actionnaires, de leurs diri-
geants et employés, '
- la liberté commerciale (notamment la libert~ de choix des fournisseurs
des prestataires de s~rvices et des clients) sous réserve le cas
échéant de préférences en faveur des entreprises locales,
- la liberté de gestion (notamment la liberté de choix des dirigeants,
la liberté des décisions du Conseil d'Administration, la liberté de
recrutement et licenciement des employés, dans le cadre de la règlemen-
tation en vigueur en matière d'~mploi sous réserve des priorités d'em-
ploi de la main d'Quvre locale),
- la liberté d'entrée, séjour, circulation et sortie des employés et de
leu~famill~sous réserve;des règles de police et de la règlementation
sur la Santé Publique et des textes en viguEur,
des garanties financières complétant, si néces~aire, les garanties recc-
nues aux personnes et entreprises régulièrement établies,
- des garanties administratives adaptées 2U genre d'activité de l'entre-
prise (notamment en ce qui concerne la teneur des titres fonciers,
miniers, forestiers, les travaux publics, l'utilisation des ressources
hydrauliques et énergétiques, l'occupation du E;ol, l'équip~ment, etc

Article 37.- Le régime fiscal de l'entreprise conventionnée peut compor-


ter des exonérations temporaires des impets et taxes prévus par la légi~­
lation voltaïque ou la création d~ taxes et impets spéciaux se
subs~ituant à ces impets.

Article 38.- La convention définira les modalités de l'arbitrage soit en


choisissant l'une des procédures définies à l'article 20, soit en
définissant une procédure ad-hoc.

TITRE IV. - COJ'JNIS:.3ION Ni,TION/ILE DES If.VESTISSlJ-]cNTS


PROCEDURE. DISPOSITIONS DIVERS~.s ET TRANSITOIRES
,
Article 39.- Un décret fixera la composition et le fonctionnement de la
Commission Nationale des Investissements. Ce décret fixera la procéduc€
de la demande d'agrément ou dé la convention d'établissemént.

Un arr~té du Ministre chargé de l'industrie fixera la nature des


renseignements qui devront être fournis par le demandeur et la composition
du dossier.

Article 40.- La présente Ordonnance qui abroge et remplace les textes


législatifs existants notamuent l'ordonnance nO 70/074/PRES/PL.TP du ;1
Décembre 1970, sera exécuté~ comme loi dé l'Etat./.

Ouagadougou, le 3 Mars 1978

Général Aboubakar Sangoulé LdHZA.!'!h


----,..._..._.,_ ........ -~-----_._---_._----~-~ .. _._-'~~._--_ .. _ - .. ----~_.- "-

A 10-1 - Liste des sociétés anonymes d'économie mixte (au 31 Juillet 1980)

N° .•:RAISON
================~====~=============~=~================
.•
======:======:======================================:
: VALEUR :PARTICIPATION ETAT VOLTA l QUE
)1 ORDRE SOCIALE :CAPITAL SOCIAL :DE L' AC- : - - - - - - - - - - - - - -
:TION. }10NTANT .. :% PAR RAFPORT
: TI TRES : AU CA P. SOC 1 I:.l
---------:--------------------:----------------_.-:--------:--------------------:-----------:--------------
1 B ND': 1.100.000.000: ,10.000: 600.050.000: 60.005: ~4,:J
2 BIV: 600.000.000: ,10.000: 306.000.000: 30.600: 5~

3 : BIC l A : 300.000.000: ,10.0~0: 153.000.000: 15 •.5CO: :)1


4 SON ~ R : 120.000.000: 5.0C2: 61.500.000: 12.300: 31
5 S 0 v 0 C ~ ~ 120.000.000: 5.000: 30.975.00C: 2.640: 2: ,8
6 :'.IR-VOT,TA ~ 20.000.000: 5.000: 13,200.0OC: 6.195 : G('
7 : SOSU-HV : 3.115.500.000: 10.000. 2.223.120.000: 223.31~: 7'1 ,1
8 Sosu··smmou : 150.000.000: 10.000: 50.000.000: 5.000: , 33,3
9 VOLTEX ; 1.100.000.000: 10.000: 681.780.000: 68.170 : t 1 r9
10 G r'l V : 133.000.000: 10.000; 33.000.000: 3.300: r 4,8
11 CITEC : 305.000.000: 5.000: 50.000.000: 10.000: -6,3
12 DI~A : 80,000.000: 10.000: 56.000.000: 5.600 r 70
13 SAVAr~ : 136.000.000: 10.000: 75.000.000: 7.500: 55! 1
14 : SOmr1\r1 : 1CO.000.000: 10.000: 51.000.000: 5.100 : 51
15 : SOVOLTH : 600.000.000: 10.000: 350.000.000: 35.000: 58,5
16 SOVIC,. : 50.000.000: ~.OOO: 18.500.000: 3.700: 37
17 SONAVOCI : 20.000.000: 10.000: 10.700.000: 1 .070: 5),5
18 SOVOLCOM : 270.000.000: 10.000: 261.900.000: 26.1 0 0 : 97
% SVCP : 50.000.000: 5.000: 23.500.000: 4.7001 47
SHELL : 134.u60.000: 10.000: 68.580.000: 6.858: 51
21 SOREMI : 500.000.000: 5.000: 175.000.000:
22 35.000: 35
\OLBRICERAM :' Le.OOO.OOO: 10.000: 32.750.000: 3.275: 77, 9
23 SOVOG : 60.000.000: 10.000: 30.000.000:
24 3.060: 51
SIV : 141.500.000: 100.000 . 75.000.000: 750: 53
25 SV T R : 75.000.000: 10.000= 13.000.000:
26 1.300: 17
\OLT 011 : 35.000.000: 5.000: 3.500.000: 700: 10
27 SOVIC : 200.000.000: 10.000: 102.000.000: 10 ~200: 51
2B : SO F ITEX : 1.100.000.000: 10.000: 155.000.000:
-29 15.500: 14,09
SOVERTH : 589.280.000: 10.000: 500.000.000: 50.000: 84.6"
30 CNCA : 1.300.000.000.. •
: TOTAUX:: 1 .8)0.260.00Ô: ': 6.204.655.000; : 37,4E
======~=======~=====================~=============~==================~================~==================

.,.~-·-7-"O'U'oO,o",,_-,.~-,-..,~~._~.,_R,_ _..,_"'" .."',__ ~.~,-. .• _, _",._.~y_~,~ .• _~ "_.~_-.-_."""'.-'.-,,~ .. _~,,..~..,~ .•••.,..~.,. ~~ .• ~.~.• ~~_~~_._.,...-,.
....,..,.---_"""'_,.''''''''',..,,'"~,."'._.;_ ,_~ .._..- -",_~,..,.,,' -,' , _-._~._~.,~,' •. _.,_ .. _~ ~.•__ ~ . ,._,•. -.-.~...,..•.• -~.-'~.'"""~.~
,_~~.,,,.,.. .,.,""-"~u~~......,_- <',.".,."---~, ~."'...,.~""'~
- 406 -

A 10-2 Liste indicative des établissements publics

A) Etablissements publics à caractère administratif (11)


- Ecole Nationale d'Administration (ENA)
- Direction de l'Alphabétisation Fonctionnelle et Sélective
(DAFS)
- Office National de la Promotion de l'Emploi (ONPE)
- Ecole et Collèges d'enseignement agricole, vétérinaire et
fores'_ier
- Centre national de télédétection
- Centre national des Arts
- Agence de presse voltaïque
- Centre régional pour la formation des spécialistes en radio
rurale
- Centre régional pour la formation féminine et artisanale
- Ecole des Aides sociales et des Educateurs de Groupe
- Centre National des Oeuvres Universitaires (CENOU)

B) Etablissements publics à caractère spécifique (6)


- Caisse Nationale des Dépôts et des Investissements (CNDI)
- Caisse Nationale d'Epargne (CNE)
- Maison du Peuple
- Centre tational de Recherche Scientifique (CNRS)
- Chambre de Commerce, d'Agriculture et d'Industrie
- Caisse tationale de Sécurité Sociale (CNSS)

C) Etablissements publics ~ caractère industriel et commercial


- Laboratoire national d'histoire naturelle (38)
- Imprimerie Nationale
- Economat de l'Armée
- Loterie Nationale
- CENATRIN
- Les ORO (11)
- Centre Avicole
- Centre de Tannage
- Office National de l'Exploitation des ressources animales
(ONERA)
- 407 -

- Office de Promotion de l'Entreprise Voltaïque ,eEV)


- Office National du Commerce Extérieur (ONAC)
- Bureau Vol taïquede la Géologie; et des Mines (BLf'JOG!'1L)
- Institut Géographique de Haute-Volta
- Pharmacie Nationale
- Office des Postes et Télécommunications
- Office National du Tourisme
- Office National des Céréales (OFNACER)
- Office National des Eaux (ONE)
- Office Général du Projet TAMBAO
- Office National de la recherche sur les substances
naturelles
- Office National de Barrages et d'Irrigation (ONSL)
- Caisse de stabilisation des prix des produits
- Caisse générale de péréquation des produits de grande
consommation
- Autorité des aménagements des Vallées des Voltas
- Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics
(LNBTP)
- Conseil Voltaïque des Chargeurs (COVOC)
- FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou)
- Société Voltaïque de Promotion et de Gestion iITmobilière
(SOPROGIM)
- Société Voltaïque d'Electricité (VOLTELEC).
A 10-3 ~1'i:U.-.TIOH DU PO!{'j,'!::-F2UILLi:: f.U 30-6-1980
-=-=-~-=-~-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

-=.. :.'-=-=-=-=-=-= -=-=-=-=-=-=-=-=1'=-=-=-=-==-=-=-=-=- -=-=-=-- - -


-1~:~;~:-=r=~:~~r~:~;-=-=-r-;~~~;;7~~-8=~~~~-5=-'
RAISONS ~OCIAL;:;sl N° D2~ '1':L'l',~ssINOhBRE D'i-..CTION:,
TOTi-IL
(C:;;:Tl2I'_~..T) 1
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_ 'rR1è~or;
1CrIE'" le" 0.:. c.:>[ 1
______ -~" 1 ' .. ' ~
-- ------------ .-- -- .~ ~~~E~ _
/LI. AFRIQU~ 7 9.000 9 000 1 10.0001 90.000.000
~F VOLT.\ l et 2 2.640 1.980 4.620 5.000: 23.100.000
BIC"' A-H. V • 79-81-82-78-76-77 1

1 89-163 60 153.000.000 24.480~000136.720.00(


J. 5.240 1 15.300 10.000 1
e,.1. V. , 772 2 1 2 10.000 i 20.000 5.600
(J-IT.;C-HUILERIE \37 5.000 - 5.000 5.000 1 25.000.000 10.000.000 22.500.000
l ,
CUlr1S ET fei,UX 14 - 17 - 20 4.599 1 4.7.0 0 5.000 . 23.500.000 - 19.928.00l.
(3. 1-1:). 60.000 - 60.000 10. ç)QO \ 600.000.000
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A 10-4 - RESULTATS FINANCIERS DE PRINCIPAUX ETABLISSEMENTS PUBLICS ET QUELQUES SEM.

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VU Le Prés iden t
de
Mons ieur Yves GUYON, Prof esseu r à l'Un iver sité
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VU Les suffr agan ts


de
Mons ieur Mich el BAZEX, Prof esseu r à l'Un ivers ité
Roue n

~mns ieur Jean- Deni s BREDJN, Prof esseu r à l'Un ivers itê
de Paris l /7
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Mons ieur Geor ges DUPU IS, Prof esseu
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à l'Un iver sité de
Paris l

Mons ieur Gilb ert PARLEANI,


sité de Paris l

VU et PERMIS D'IMPRIMER:
Le Prés iden t de l'Un ivers ité de Paris l Panth éon-
Sorbo nne
Pier re BAUCHET,

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