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1
BIBLIOTHÈQUE

SACREE.

XXI.
IMPRIMERIE DE BRODARD,
A Coutommiers.
BIBLIOTHÈQUE

SACRÉE,

ou

DICTIONNAIRE UNIVERSEL

HISTORIQUE, DOGMATIQUE,
CANONIQUE, GÉOGRAPHIQUE et CHRONOLOGIQUE

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES;


Coste-1 attt l'Histoire de la Religion , de son e'tablissemcnt et de ses dogmes, celle
de t'Église considérée dans sa discipline, ses rits , cérémonies et sacremensj la
Théologie dogmatique et morale, la décision des cas de conscience et l'ancien
Droit canon j les personnages saints et autres de l'ancienne et de la nouvelle loi -,
les Papes, les Conciles, tes sièges épiscopaux de toute ta chrét1enté, et l'ordre
chronologique de leurs Prélats; enfin t'histoire des Ordres militaires et religieux ,
des schismes et des hérésies;

PAR LEs RÉvÉRENDs PEREs


RICHARD et GIP^AUD,
DOMINICAINS.
ré1mpr1mé avec add1t1ons et correct1on8 par one soc1été
d'ecclés1ast1ques.

TOME VINGT-UNIÈME.

A PARIS,
CHEZ MÉQUIGNON-HAVARD, ÉDITEUR,
1U1 DEs 8AIK T8-PÈREs, N° IO.
M DCCC XXV.
\
BIBLIOTHEQUE

SACRÉE ,

OU

DICTIONNAIRE UNIVERSEL

DES SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES.

RELIGIONNAIRES , Protes mort contre ceux qui se seront


tons , - Prétendus Réformés. Il assemblés en armes. (Édit du
y a, touchant les religionnaires, mois d'octébre 1685, art. 2 et
une déclaration importante du 3 ; déclaration du 1er juillet
roi Louis xv, du 14 mai 1724, 1686, art. 5; déclaration du 13
dont voici la teneur. décembre 1698.)
Art. 1er. Voulons que la reli 2. Étant informé qu'il s'est
gion catholique, apostolique et élevé et qu'il s'élève journelle
romaine soit seule exercée dans ment dans notre royaume plu
notre royaume, pays et terres sieurs prédicans , qui ne sont
Je notre obéissance : défendons occupés qu'à exciter les peuples
à tous nos sujets, de quelque à la révolte , et les détourner
état, qualité et condition qu'ils des exercices de la religion ca
soient , de faire aucun exercice tholique , apostolique et ro
de religion , autre que la reli maine, ordonnons que tous les
gion catholique , et de s'assem prédicans qui auront convoqué
bler pour cet effet en aucun des assemblées, qui y auront
lieu et sous quelque prétexte prêché ou fait aucunes fonc
que ce puisse être, à peine, con tions, soient punis de mort,
tre les hommes, des galères per ainsi que la déclaration du mois
pétuelles , et contre les femmes, de juillet 1686 l'ordonne , pour
d'être rasées et enfermées pour les ministres de la prétendue re
toujours dans les lieux que nos ligion réformée , sans que ladite
juges estimeront à propos, avec peine de mort puisse à l'avenir
confiscation des biens des uns et être réputée comminatoire. Dé
des autres, même à peine de fendons à tous nos sujets de re
fi REL REL
cevoir lesdits ministres ou pré- de plus grandes peines , suivant
dicans, de leur donner retraite, l'exigence des cas.
secours et assistance , d'avoir di 4. Quant à l'éducation des
rectement ou indirectement au , enfans de ceux qui ont ci-de
cun commerce avec eux : enjoi vant professé la religion préten
gnons à ceux qui en auront due réformée , ou qui sont nés
connaissance, de les dénoncer de parens qui en ont fait pro
aux officiers des lieux ; le tout à fession, voulons que l'édit du
peine de contravention, contre mois de janvier 1686, et les dé
les hommes, des galères à per clarations des 1 3 décembre 1698
pétuité , et contre les femmes, et 16 octobre 1700 , soient exé
d'être rasées et renfermées pour cutés en tout ce qu'ils contien
le reste de leurs jours dans les nent; et en y ajoutant, nous dé
lieux que nos juges estimeront fendons à tous nosdits sujets
à propos, et de confiscation des d'envoyer élever leurs enfans
biens des uns et des autres. ( Dé hors du royaume, à moins qu'ils
claration du 1er juillet 1686, art. n'aient obtenu de nous une per
2; déclaration du 13 décembre mission par écrit, signée de l'un
1698. ) de nos secrétaires d'état, laquelle
3. Ordonnons à tous nos su nous n'accorderons qu'après
jets, et notamment à ceux qui que nous aurons été suffisam
ont ci-devant professé la reli ment informés de la catholicité
gion prétendue réformée , ou des pères et des mères, et ce à
qui sont nés de parens qui en peine de contravention d'une
ont fait profession, de faire bap amende , laquelle sera réglée à
tiser leurs enfans dans les égli proportion des biens et facultés
ses des paroisses où ils demeu des pères et mères desdits
rent, dans les vingt-quatre heu enfans, et néanmoins ne pourra
res après leur naissance, si ce être moindre que de la somme
n'est qu'ils aient obtenu la per de six mille livres , et sera conti
mission des archevêques ou évê- nuée par chaque année que
ques diocésains de différer les leurs dits enfans demeureront
cérémonies du baptême pour en pays étrangers au préjudice
des raisons considérables. Enjoi de nos défenses : à quoi nous
gnons aux sages-femmes et au enjoignons à nos juges de tenir
tres personnes qui assisteront les exactement la main.
femmes/dans leurs accouche- , 5. 6. 7. Ces trois articles sont
mens, d'avertir les curés du rapportés sous le mot École.
lieu, de la naissance des enfans, 8. Les secours spirituels n'é
et à nos officiers et à ceux des tant en aucun temps plus néces-
Sieurs qui ont la haute-justice , cessaires , surtout à ceux de nos
d'y tenir la main , et de punir sujets qui sont nouvellement
lescontrevenanspardes condam réunis à l'Église, que dans les
nations d'amendes, même par occasions de maladies où leur
REL REL 7
vie et leur salut sont également g. Enjoignons pareillement à
en danger , voulons que les mé tous curés, vicaires et autres qui
decins, et à leur défaut les apo ont la charge des âmes , de visi
thicaires et chirurgiens qui se ter soigneusement les malades
ront appelés pour visiter les de quelque état et qualité qu'ils
malades, soient tenus d'en don soient. notamment ceux qui
ner avis aux curés ou vicaires ont ci-devant professé la reli
des paroisses dans lesquelles les gion prétendue réformée, ou qui
dits malades demeureront, aus sont nés de parens qui en ont
sitôt qu'ils jugeront que la ma fait profession, de les exhorter
ladie pourrait être dangereuse, en particulier et sans témoins à
s'1ls ne voient qu'on les y ait ap recevoir les sacremens de l'E
pelés d'ailleurs, afin que lcsdits glise, en leur donnant à cet effet
malades, et nommément nosdits toutes les instructions nécessai
sujets nouvellement convertis et res, avec la prudence et la cha
réunis à l'Église, puissent en rité qui conviennent à leur mi
recevoir les avis et les consola nistère : et en cas qu'au mépris
tions spirituelles dont ils auront de leurs exhortations et avis sa
besoin , et les secours des sacre- lutaires , lesdits malades refu
mens, lorsque lesdits curés ou sent de recevoir les sacremens
vicaires trouveront lesdits ma qui leur seront par eux offerts ,
lades en état de les recevoir : et déclarent ensuite publique
enjoignons aux parens , servi ment qu'ils veulent mourir dans
teurs ou autres personnes qui la religion prétendue réformée,
seront auprès desdits malades, et qu'ils persistent dans la dé
de les faire entrer auprès d'eux, claration qu'ils en auront faite
t-t de les recevoir avec la bien pendant leur maladie, voulons
séance convenable à leur carac que s'ils viennent à recouvrer
tère ; et voulons que ceux des la santé , le procès leur soit fait
dits médecins, apothicaires et et parfait par nos baillis et sé
chirurgiens qui auront négligé néchaux, à la requête de nos pro
de ce qui est de leur devoir à cureurs, et qu'ils soient con
cet égard, et ,pareillement les damnés au bannissement à per
parens, serviteurs et autres qui pétuité, avec confiscation de
sont auprès desdits malades qui leurs biens ; et , dans les pays
auront refusé auxdits curés ou où la confiscation n'a lieu, en
vicaires, ou prêtres envoyés par une amende qui ne pourra être
eux, de leur faire voir lesdits moindre que de la valeur de la
malades, soient condamnés à moitié de leurs biens : si au con
telle amende qu'il appartiendra, traire ils meurent dans cette
même les médecins, apothicaires malheureuse disposition , nous
et chirurgiens, interdits en cas ordonnons que le procès sera
de récidive, le tout suivant l'exi fait à leur .mémoire par nosdits
gence des cas. ( Voyez Malade.) baillis et sénéchaux, à la requête
8 BEL REL
de nos procureurs, en la forme la déposition desdits curés, vi
prescrite par les articles du titre caires et autres ayant la charge
22 de notre ordonnance du mois des âmes, ou de ceux qui auront
d'août 1 67o, pour être leur dite été présens lors de ladite décla
mémoire condamnée , avec con ration, sans qu'il soit nécessaire
fiscation de leurs biens ; déro que les juges du lieu se soient
geant aux autres peines portées transportés dans la maison des
par la déclaration du 29 avril dits malades, pour y dresser
1686, et par celle du 9 mars procès-verbal de leur refus et
1715, lesquelles seront au sur déclaration , et sans que lesdits
plus exécutées en ce qui se curés ou vicaires qui auront vi
trouvera contraire au présent sité lesdits malades, soient te
article; et en cas qu'il n'y ait nus de requérir le transport des
point de bailliage royal dans le dits officiers , ni de leur dénon
lieu où le fait sera arrivé , nos cer le refus et la déclaration qui
prevôts et juges royaux, et s'il leur a été faite ; dérogeant à cet
n'y en a pas, les juges des Sieurs égard aux déclarations des 2g
qui en ont la haute-justice, en avril 1686, et 8 mars 171 5 , eu
informeront et enverront les in ce qui pourra être contraire au
formations par eux faites aux présent article et au précédent.
greffes et bailliages et sénéchaus ( Voyez Relaps. )
sées d'o11 ressortiront lesditsju- n . Et attendu que nous som
gts qui ont la connaissance des mes informés que ce qui con
cas royaux dans l'étendue des tribue le plus à confirmer ou à
dites justices,"pour y être pro faire retomber lesdits malades
cédé à l'instruction et au juge dans leurs anciennes erreurs, est
ment du procès, à la charge de la présence ou -les exhortations
l'appel en nos cours de parle de quelques religionnaires ca
ment. (Déclarations des 1g sep chés qui les assistent secrète
tembre 168o, 29 avril 1686, et ment en cet état , et abusent des
8 mars 1715. Voyez Malad1e. ) préventions de leur enfance et
1o. Voulons que le contenu de la faiblesse où la maladie les
au précédent article soit exécu réduit , pour les faire mourir
té, sans qu'il soit besoin d'autre hors du sein de l'Église, nous
preuve pour établir le trime de ordonnons que le procès soit fait
relaps, que le refus quflmra été et parfait par nos baillis et sé
fait par le malade des sacremens néchaux , ainsi qu'il est dit ci-
de l'Église offerts par les curés, dessus , à ceux qui se trouveront
vicaires ou autres ayant la char coupables de ce crime , dont nos
ge des âmes , et la déclaration prevôts et autres juges royaux
qu'il aura faite publiquemeut pourront informer, même les
comme ci-dessus , et sera la juges des Sieurs qui auraient la
preuve dudit refus et de ladite haute-justice dans les lieux où
déclaration publique établie par le fait serait arrivé, s'il n'y a
REL REL 9
point de bailliage ou sénéchaus semble de l'exercice actuel qu'ils
sée royale dans lesdits lieux ; à font de la religion catholique ,
la charge d'envoyer les informa apostolique et romaine. ( Dé
tions au bailliage royal comme claration du 13 décembre 1698,
ci-dessus , pour être le procès art. 13.)
continué par nos baillis et sé t3. Voulons pareillement que
néchaux , et les coupables con les licences ne puissent être ac
damnés ; savoir, les hommes cordées dans les universités du
aux galères perpétuelles ou à royaume à ceux qui auront étu
temps, selon que les juges l'es dié en droit ou en médecine ,
timeront à propos , et les fem que sur des attestations sembla
mes ,à être rasées et enfermées, bles que les curés leur donne
dans les lieux que nos juges or ront, et qui seront par eux re
donneront, à perpétuité ou à présentées à ceux qui leur doi
temps , ce que nous laissons pa vent donner lesdites licences ,
reillement à leur prudence. desquelles attestations il sera
12. Ordonnons que, suivant fait mention dans les lettres de
les anciennes ordonnances des licence qui leur seront expédiées,
rois nos prédécesseurs et l'usage à peine de nullité : n'entendons
observé dans notre royaume , néanmoins assujettir à cette rè
nul de nos sujets ne pourra être gle les étrangers qui viendront
reçu en aucune charge de judi- étudier et prendre les degrés
cature dans nos cours, baillia dans les universités de notre
ges , sénéchaussées , prevôtés et royaume, à la charge que, con
justice, ni dans celles des hauts- formément à la déclaration du
justiciers, même dans les places 26 février 1680, et à l'édit du
de maires, échevins et autres mois de mars 1707, les degrés
officiers des hôtels de ville , soit par eux obtenus ne pourront
qu'ils soient érigés en titre d'of leur servir dans notre royaume.
fice , ou qu'il y soit pourvu par (Déclaration du 14 décembre
élection ou autrement, ensem 16g3 , art. 14. )
ble dans celles de greffiers , pro Les médecins, chirurgiens,
cureurs, notaires, huissiers et apothicaires et les sages-femmes,
sergens de quelque juridiction ensemble les libraires et impri
que ce puisse être , et générale meurs ne pourront être aussi
ment dans aucun office ou fonc admis à exercer leur art et pro
tion publique , soit en titre ou fession dans aucun lieu 1le notre
par commission , même dans royaume , sans rapporter une
les offices de notre maison et pareille attestation , de laquelle
maisons royales , sans avoir une il sera fait mention dans les
attestation du curé , ou en son lettres qui leur seront expédiées,
absence, du vicaire de la paroisse même dans la sentence des juges,
dans laquelle ils demeurent , de à l'égard de ceux qui doivent
leur bonne vie et moeurs , en- prêter serment devant eux : le
1o REL REL
tout à peine de nullité. ( Décla parens et alliés, de leurs ami»
ration du 26 février 168o ; arrêt ou voisins : voulons à cet effet
du conseil du 15 septembre qu'avant de passer outre au con
1685. ) trat et célébration de leur ma
15. Voulons que les ordon riage, il soit fait devant le juge
nances , édits et déclarations des royal des lieux où ils ont leur
rois nos prédécesseurs sur le fait domicile , en présence de notre
des mariages, et nommément procureur, et s'1l n'y a point de
l'édit du mois de mars 1697 , et juge royal, devant le. juge or
la déclaration du 15 juin de la dinaire desdits lieux , le procu
même année, soient exécutées reur f1scal de la justice présent ,
selon leur forme et teneur par une assemblée de six des plus
nos sujets nouvellement réunis à proches parens ou alliés, tant
la foi catholique, comme par paternels que maternels, faisant
tous nos autres sujets : leur en l'exercice de la religion catho
joignons d'observer dans leur lique , apostolique et romaine ,
mariage qu'ils voudront con outre le tuteur et curateur des
tracter, les solennités prescrites dits mineurs; et, au défaut de
tant par les saints canons , reçus parens ou alliés, de six amis ou
et observés dans le royaume, voisins de la même qualité, pour
que par lesdites ordonnances, donner leurs avis et consente
édits et déclarations : le tout ment , s'il y échoit , et seront
sous les peines qui y sont por les actes, pour ce nécessaires ,
tées, et même de punition exem expédiés sans aucuns frais, tant
plaire, suivant l'exigence des de justice que de sceau, con
cas. (Déclaration du 13 décem trôle, insinuation ou autres: et
bre 1698 , art. 7. ) en cas qu'il n'y ait que le père
16. Les enfans mineurs , dont ou la mère desdits enfans mi
les pères et mères, tuteurs ou neurs qui soit sorti du royaume,
curateurs sont sortis de notre il sutlira d'assembler trois pa
royaume et se sont retirés dans rens ou alliés du côté de celui
les pays étrangers pour cause de qui sera hors du royaume , ou
religion , pourront valablement à leur défaut trois voisins ou
contracter mariage , sans atten amis, lesquels avec le père ou
dre ni demander le consente la mère qui se trouvera présent,
ment deleursdits pères et mères, et le tuteur ou curateur, s'il y
tuteurs ou curateurs absens, à en a , autre que le père ou la
condition néanmoins de pren mère , donneront leurs avis et
dre le consentement et avis de consentement, s'il y échoit, pour
leurs tuteurs ou curateurs, s'ils le mariage proposé , duquel
en ont dans le royaume, sinon consentement, dans tous les cas
11 leur en sera créé à cet effet , ci-dessus marqués, il sera fait
ensemble de leurs parens ou al mention sommaire dans le con
liés, s'ils en ont, ou à défaut de trat de mariage , qui sera signé
REL REL 11
par Iesdits père ou mère, tuteur 18. Voulons que dans tous
ou curateur, parens , alliés, les arrêts et jugemens qui or
voisins ou amis , comme aussi donnent la confiscation des
sur le registre fie la paroisse où biens de ceux qui l'auront en
se fera la célébration dudit ma courue, suivant les différentes
riage ; le tout sans que Iesdits dispositions de notre présente
enfjns puissent encourir les déclaration, nos cours et autres
pfines portées par les ordon nos juges ordonnent que, sur
nances, contre les en fans jle fa les biens situés dans les pays où
mille qui se marient sans le la conf1scation n'a pas lieu, ou
consentement de leurs pères et sur ceux non sujets à confisca
mères; à l'effet de quoi nous tion, ou qui ne seront pas con
avons dérogé et dérogeons, pour fisqués à notre prof1t , il sera
ce regard seulement , auxdites pris une amende qui ne pourra
ordonnances, lesquelles seront être moindre que.de la valeur
au surplus exécutées selon leur de la moitié desd1ts biens ; la
forme et teneur. (Déclaration quelle amende tombera, ainsi
du 6 août 178G. ) que les biens confisqués, .dans la
17. Défendons à tous nos régie des biens des, religionnai-
sujets , de quelque qualité et res absens, pour être employés
condition qu'ils soient, de con dans le revenu desdits biens à la
sentir ou approuver que leurs subsistance de ceux de nos su
enfans et ceux dont ils seront jets nouvellement réunis qui
tuteurs ou curateurs, se marient auront besoin de ce secours ; ce
en pays étrangers, soit en signant qui aura lieu pareillement à l'é
les contrats qui pourraient être gard de toutes les amendes, de
faits pour parvenir auxdits ma quelque nature qu'elles soient,
riages, soit par acte antérieur ou qui seront prononcées contre
postérieur, pour quelque cause les contrevenans à notre pré
et sous quelque prétexte que ce sente déclaration, sans que les
puisse être, sans notre permis receveurs ou fermiers de notre
s1on expresse et par écrit, signée domaine y puissent rien préten
par l'un de nos secrétaires d'é dre. Si donnons , etc.
tat et de nos commandemens, à RELIGIOSUS, en grec, eu-
peine de galères à perpétuité sebes. Ce terme se met quelque
contre les hommes, et de ban fois pour un prosélyte qui, sans
nissement perpétuel contre les faire profession de la religion
femmes, et en outre de confis des Juifs, craint le Seigneur, et
cation des biens des uns et des observe les préceptes du droit
autres; et où confiscation n'au naturel. (Voyez Prosélyte.)
rait pas lieu, d'une amende qui RELIQUAIRE, petit vaisseau
ne pourra être moindre que de précieux et portatif où l'on en
la moitié de leurs biens. (Décla ferme les reliques.
ration du 6 juin 1685.) RELIQUE, ce qui nous reste
12 REL REL
d'un saint, et qu'on garde avec postérité. Il se met aussi pour
respect pour honorer sa mé les provisions, enfin pour le reste
moire. ( Foyez Sa1nts ) . de quelque chose. [Psahn. 36,
Il est défendu aux réguliers, 37. Deut. 28, 5, 17. Matth. 14,
même exempts, d'exposer à la 20, et alibi passim. Dom. Cal-
vénération des fidèles, de nou met , Dict. de la Bible. )
velles reliques sans la per RELY (Jean de), natif d'Ar-
mission par écrit de l'évêque. ras , docteur de Sorbonne en
C'est ce que porte l'article 10 1478, chancelier et archidiacre
du réglement des réguliers. Les de l'église de Paris , recteur de
chapitres, même exempts, n'ont l'université de Paris, puisévêque
pas le droit de faire porter pro- d'Angers. Il mourut à Saumur
cessionnellement leurs reliques en 1498. L'église de Paris l'avait
et châsses, sans l'ordre spécial de député en 1483 aux états de
l'évêque , da^s les occasions de Tours, où il fit trois discours
nécessités publiques , ni autres. très-éloquens, qui plurent tel
Ainsi fut-il jugé par l'arrêt du lement au roi Charles v1a, qu'il
conseil «d'état du 16 mai 161)3, le choisit pour son prédicateur
contre le chapitre d'Auxerre. et pour son confesseur. Le cha
(Mém. du clergé, t. 6, pp. 1117, pitre de Saint-Martin de Tours
1 1 18 ). On ne doit porter aucu le choisit aussi pour son doyen.
nes reliques aux processions du Il accompagna le roi Charles vm
Saint-Sacrement. ( Concile de à la conquête de Naples, et fit
Milan 4, part . 2, cap. 4. ) Il n'est l'oraison funèbre de ce prince.
point permis de vendra les re Il retoucha la traduction fran
liques. (Innocent m, in cap. 2 , çaise de la Iiible de Guyars des
extr. de reliq. et venerat. Sanct. Molins, vers l'an 1487. On lui
oyez le traité des saintes Re attribue les remontrances faites
liques, par M. l'abbé de Corde- l'an 1/,.t51 à Louis x1 par le par
moi ; et la Dissertation du père lement , sur les libertés de l'É
Honoré de Sainte-Marie, carme, glise gallicane , qui furent pu
sur les reliques.) bliées dès la même année, et
Quoique les Hébreux ait con qui ont été réimprimées plu
servé tong -temps l'urne qui sieurs fois, tant en français qu'en
contenait la manne , la verge latin , de la traduction de Dua-
d'Aaron et le serpent d'airain, ren. Ou trouve aussi dans le re
et qu'ils eussent une singulière cueil général des états de Qui-
vénération pour les tombeaux net, imprimé à Paris en 1652,
des prophètes, il n'y a pas d'appa ses propositions faites devant le
rence que le mot de reliqui<B soit roi Charles v1a et son conseil ,
pris en aucun endroit de l'Écri au nom des trois états dont . il
ture pour les reliques des saints. était député, quoiqu'il ne fût
Reliquiœ, dans le style sacré, se pas encore élevé à l'épiscopat.
prend ordinairement pour la ( Philippe de Commines. lib. 8,
REM REM 13
cap. 18. Jean de Saint Gelais, pose dans l'église de Stavelo au
in Ludovic, xn, ) diocèse de Maestricht , où l'on
REMACHE ou RIMAIL (saint), fait sa principale fete le 3 de
évèque de Maestricht, né vers septembre. ( Dom Mabillon , au
l'an 622 dans une province de second ton\e des Actes des saints
l'Aquitaine, de parens nobles et bénédict. Baillet, t. 3, 3 sept.)
riches , fut envoyé à la cour de REMBERT ou RIMBERT
Clotaire 11, où il devint référen (saint), archevêque de Ham
daire. S'étant défait de son em bourg , et évèque de Brème, na
ploi, il entra dans la commu quit en Flandre au neuvième
nauté des ecclésiastiques de siècle. Saint A nschaire , évèque
saint Sulpice, dit le Débonnai de Brème , étant un jour dans
re, évèque de Bourges, et eu- son abbaye de Turhount, le re
suite dans le monastère de So- marqua parmi les enfans du
lignac, à deux petites lieues de lieu, qui allaient à l'église, et
Limoges, bâti nouvellement par fut si touché de sa modestie ,
saint Éloi, qui l'en établit le qu'il le demanda à ses parens
premier abbé. Il y fit fleurir pour l'élever et l'employer au
la discipline monastique a-vec service de l'Église. Il le mit à
tant d'éclat , que la renommée Turhount pour y apprendre les
porta son nom jusqu'aux extré vertus et les lettres, et le fit en
mités de la France. Saint Sige- suite le compagnon de tous ses
bert, qui régnait en Austrasie , voyagesetleconfidentde tousses
l'appela auprès de sa personne, secrets. Il l'eut encore pour suc
et le choisit pour gouverner une cesseur dans l'évêché de Brème
abbaye qu'il avait fondée à Cou- l'an b'65. Dès que Rembert fut
gnon dans le diocèse de Maes sacré, il alla prendre l'habit mo
tricht. L'an 652 , il fut fait évè nastique dans la nouvelle Cor-
que de cette ville, et il s'acquitta bie , pour accomplir un vœu
des fonctions épiscopales avec qu'il avait fait de se rendre re
tout le zèle d'un saint pasteur, ligieux , s'il survivait à saint
s'employant tout entier à ins Anschaire ; et cette nouvelle pro
truire les peuples , et à déraci fession sembla lui donner de
ner les vices dans son diocèse , nouvelles forces pour le minis
qui était de grande étendue. Il tère épiscopal. Outre les soins
quitta son siége en 6 1 4, et alla qu'il prit des églises de Dane-
se renfermer dans le monastère marck, de Suède et de la basse
de Stavelo, dont il prit la con Allemagne jusqu'en Frise, il en
duite. Sa réputation y attira un treprit encore la conversion des
grand nombre de personnes de peuples de la Poméranie. Il si
la noblesse française, qui se sanc gnala aussi sa charité envers les
tifièrent sous sa discipline. Il pauvres, et principalement en
mourut le 3 de septembre de vers les captifs. Il mourut le
l'an 664 ou 668. Son [corps re- 1 1 juin de l'an 888, jour auquel
4 REM REM
quelques églises d'Allemagne cé Méditerranée, sous la métropole
lébraient autrefois sa fête. Elle de Sardique, au diocèse de î'Il-
est marquee au 4 février dans lyrie orientale. Nous n'en con
le martyrologe romain. On a de naissons que deux évêques.
lui la Vie de saint Ansckaire, et 1. Nicetas, contemporain de
quelques écrits de piété qui l'ont saint Jérôme et de saint Pau
fait mettre au rang des auteurs lin, travailla beaucoup pour la
ecclésiastiques. ( lîolland. Dom. propagation de la foi de Jésus-
Mabillon , au quatrième siècle Christ. Le martyrologe romain
bénéd. Baillet, t. 1, 4 février. ) en fait mention au 7 janvier.
REMEIA, héb. , élévation ou 2. Diogenianus, assista au se
sublimité du Seigneur, du mot cond concile d'Ephèse. ( Orieus.
rum , et du mot Jah , fds de christ, t. 2, p. 3o6. )
Phares, chantre, qui revint de REMI (saint), archevêque
la captivité de Babylone ( 1 Es- de Reims, et apôtre des Fran
dras, 10, 25. ) çais , naquit vers l'an 43g dans
REMESAL ( Antoine de), re le château de Laon. Son père
ligieux de l'Ordre de Saint-Do se nommait Emile , et sa mère
minique , né à Allariz dans le Cilinie , tous deux recommau-
royaume de Galice eu Espagne, dables par leur noblesse et par
fit profession dans le couvent leur piété. Le désir de la per
de Salamanque, et prit le degré fection le porta à quitter la
de docteur en Thélogie dans maison paternelle , pour aller
l'université de cette ville. Ses vivre dans une solitude éloignée,
supérieurs l'envoyèrent en Amé où, s'abandonnant à la ferveur
rique en 1613; il sut profi de son zèle, il redoubla ses jeû
ter en habile homme du séjour nes, ses veilles et ses prières./ Ce
qu'il y fit , soit pour connaître fut de cette retraite qu'on le
l'établissement de la religion tira pour le mettre sur le siège
dans cette contrée, et le gouver épiscopal de Reims vers l'an
nement, soit pour s'instruire à 461 , dans la vingt-deuxième
fond de tout ce qui regardait année de son âge. Sa conduite
l'histoire de son ordre dans le pendant son épiscopat fut ad
pays de Chiapa et de Guatimala. mirable , toujours occupé ou à
A son retour, il dirigea ses mé la prière, ou à la méditation de
moires, et composa en espagnol, l'Écriture^ ou à l'instruction de
une excellente histoire , qui fut son peuple, ou à la conversion
imprimée à Madrid en 161g, des infidèles, ou à combattre les
in-fol. Historia de la provincia hérétiques. On le comparait à
de san Vincente de Chiapay saint Paul pour le feu et l'onc
Guatemala, etc. (Le pèreEchard, tion de ses discours 5 car il était
Script. ord.Prœdic. t. 2,p. 412.) fort éloquent , et avait l'esprit
REMESIANA ou REMESSIA- excellent. Mais ce qui donna le
NA, ville épiscopale de la Dace- plus d'éclat à son épiscopat, fut
REM REM 15
la conversion du roi Clovis et de psaumes , d'hymnes et de
d'un grand nombre de Français, cantiques spirituels , ° cite cet
que saint Remi baptisa en ^afi, endroit au dix- neuvième cha
non à Pàque , comme le dit pitre de la règle de saint Renoît :
Hincmar, mais à Noël, ainsi que « Appliquons-nous tellement à
le marque saint Avit de Vienne, psalmodier, que notre esprits'ac-'
dans sa lettre au roi Clovis. corde avec notre voix. Or, saint
Saint Remi se trouva dans un Remi n'avait ni vu, ni pu voir
concile des Gaules , où il con la règle de saint Renoît. L'au
fondit un évêque arien , et mou teur de ce commentaire cite en
rut , suivant l'opinion la plus core des écrivains postérieurs à
commune , le 13 janvier de l'an saint Remi ; savoir, Cassiodore ,
533, âgé d'environ quatre-vingt- saint Grégoire-le-Grand, et le
quatorze ans, dont il en avait vénérable Bède. On ne peut donc
passé soixante et douze dans attribuer cet ouvrage au saint
l'épiscopat. 11 se fit un grand archevêque de Reims. Quant à
nombre de miracles à son tom ses véritables écrits, qui ne sub
beau, où son corps était, avant sistent plus, saint Sidoine Apol
nos troubles, tout entier dans linaire est le seul auteur con
l'abbaye de son nom à Reims. temporain qui en ait parlé. Il
Saint Remi avait composé plu dit qu'ils étaient en plusieurs
sieurs écrits dont il nous reste volumes, et loue la justesse des
quatre lettres , que l'on trouve discours de saint Remi, la gran
dans les recueils des conciles , à deur de ses sentimens , la force
la suite des ouvrages de saint de ses expressions, la convenan
Grégoire de Tours, et dans l'His ce des exemples qu'il rappor
toire de la métropole de Reims, tait, la fidélité et l'exactitude
parD. Guillaume Marlot, prieur des témoignages dont il appuyait
deSaint-Nicaise. Nous avons en ses raisons, le choix des épithè-
core deux testa mens , sous le tes, la grâce et la politesse des
nom de saint Remi, que quel figures, la force des raisonne-
ques savans lui ont contestés , mens. Il ajoute que les paroles
mais sans assez de fondement , y coulaient comme un fleuve, et
an jugement de Dom Mabillon, que les conséquences portaient
de M. du Cange, de Dom Ceil- coup comme la foudre ; que
lier, et de beaucoup d'autres. Il chaque partie était tellement
n'en est pas de même du com liée l'une avec l'autre, que le
mentaire sur les épîtres de saint tout qu'elles formaient se sou-
Paul, que Villalpand fit impri tenaitparfaitement; que lastruc-
mer à Rome en 15g8, sous le tureen était si coulante, le style
nom de saint Remi. L'auteur si délicat et si beau, qu'on pou
de ce commentaire, en interprê vait le comparer à une glace de
tant ces paroles de l'épître aux cristal bien polie, sur laquelle
Ëphésiens : « Entretenez -vous l'ongle coule sans sentir la plus
16 REM REM
petite inégalité. (Sidonius, epist. après Constantin, mort en 813,
7, lib. 9. D. Rivet. Hist. littér. selon l'auteur de l'Histoire ec
de la France , toni. 3. D. Ceil- clésiastique d'Allemagne. Ce fut
lier, Hist. des An t. sacr. eteccl., cette même année que Remi ,
tom. 17, p. 14 1 et suiv. ) par ordre de Charlemagne, com
REMI, archevêque de Rouen, posa un' recueil de canons pour
était frère de Charlemagne, se servir aux églises d'Allemagne.
lon quelques-uns , ou fils natu Ce recueil est divisé en quaran
rel de Charles-Martel, et frère te-neuf capitules ou canons, ti
utérin de Pepin-le-Bref , selon rés la plupart des fausses décré
d'autres. Il se fit religieux au tais. On lit dans le quarante-
mont Soracte en Italie , et passa septième les propres paroles de
de là à Mont-Cassin , où il de l'épître qui porte le nom du
meura quelque temps, avant pape Urbain , ce qui fait voir
d'être élevé à la dignité d'ar l'erreur de ceux qui ont cru que
chevêque. Il succéda à Rain- cette fausse décrétale n'avait été
froi en 753 ou 755. Il fit plu fabriquée qu'après l'an 82g. Gol-
sieurs pieux établissemens, dota dast a inséré le recueil de Remi
et orna plusieurs églises , et dans le second tome des Histo
mourut le 19 janvier en 771 ou riens d'Allemagne , en. avertis
772. Quoique son nom ne soit sant qu'il n'est pas entier, et
point dans le martyrole romain, qu'il y manque au moins l'ad
ni dans aucun des martyrologes dition qu'y fit un autre évêque
modernes , on ne laisse pas de dans la suite. (D. Rivet, His
célébrer sa fête à Rouen le 1g toire littér. de la France, tom.
janvier et le 1 5 mai. Ce saint est 4. D. Ceillier, Hist. des Aut. sacr .
en vénération particulière dans et ecclés. , tom. 18, pag. 376.)
la maison d'Autriche , qui le REMI D'AUXERRE, moine
compte entre les saints de sa de l'abbaye de Saint-Germain
race. Son corps fut inhumé dans de la même ville , était né à
la cathédrale de Rouen. On le Auxerre, ou aux environs, et
transporta depuisdans l'église de vivait dans le neuvième et au
S. -Médard de Soissons. Il y resta commencement du dixième siè
jusqu'en 1o9o, que l'on rapporta cle. 11 eut soin de l'école de ce
la plus grande partie de ses os à monastère après la mort du vé
Rouen, oùonlesmitdansl'église nérable Heric , son maître. Il
deSaint-Ouen. Ils y ontétégardés fut appelé à Reims pour y ré
jusqu'au pillage qu'en firent les tablir les études, et quitta cette
huguenots en 1672. (Dadré, ville en 9oo, pour aller ensei
Chronol. historique des arche gner à Paris, et y ouvrir la pre
vêques de Rouen. Baillet , Vies mière école publique qu'on sa--
des Saints, 19 janvier. ) che y avoir été établie, au moins
REMI, évéque de Coire en depuis la décadence des études
Suisse, gouverna cette église causée par les ravages des Nor
REM REM 17
mands. Ou croit qu'il mourut turcs, soit par les lumières des
en. 908. Ou a de lui : 1°. Un anciens, «oit par ses propres dé
commentaire sur la Genèse, im couvertes, il apprend à ses lec
primé par les soins de Dom Ber teurs les maximes les plus pures
nard Pez. 2°. Un autre sur les de la morale chrétienne, et les
cinq premiers chapitres d'Osée, vérités les plus constantes de la
et sur tous les psaumes, impri Théologie. ( Dom Ceillier, Hist.
mé d'abord à Cologne en 1 536, des Aut. eccles., tom. 19, pag.
puis dans les Bibliothèques des 482 et suiv. Dom. Rivet, Hist.
Pères. 3°. Un sur le Cantique des littéraire de la France, tom. 6.
cantiques, imprimé à Cologne Papillon, Biblioth. des Aut. de
en 151g, sous le nom d'Haimon Bourgogne. M. l'abbé Lebeuf ,
d'Halberstad. 4°- Un sur les pe Mém. pour servir à l'Hist. eccl.
tits prophètes , excepté Osée , et civ. d'Auxerre, pag. 481.)
imprimé à Anvers en 1 545. 5°. REMI (saint), archevêque de
Un sur les Évangiles et sur les Lyon , succéda à Amolon , qui
Épîtres de saint Paul. 6°. Un mourut le 31 mars 85a. Il se
sur l'Apocalypse, faussement at trouva aux conciles de Valence
tribué à Haymon, à Paris 1621 en 855, de Langres et de Savo-
et 1640; à Cologne 1624. 7°. nières en 85g, de Touzi en 860,
Une glose sur les livres de l'An- de Soissons en 86G, de Verberie
cien-Testament , et une inter en 86g, de Reims en 871, de
prétation des mots hébreux de Châlons-sur-Saône en 873 et
la Bible. 8°. Un traité sur cha 875 , et mourut le 28 octobre
que fête des Saints. g°. Plu 875. Son nom se lit parmi ceux
sieurs homélies sur divers su des saints dans le supplément
jets. 10°. L'explication du ca au martyrologe romain , par
non de la messe , expositio mis Ferrari, et dans le martyrologe
ses ; elle est dans le sixième de France d'André du Saussay.
tome dela Bibliothèque des PP., On a de lui : 1°. Une réponse
édit. de 1589, et dans le t. 16, aux trois letttes de Rhaban, ar
de l'édit. de 1667. 1 1°. Un traité chevêque de Mayence , d'Hinc-
des Offices divins, qui est perdu. mar de Reims et de Pardule de
On lui attribue aussi un traité Laon, qui avait écrit à Amolon,
de la Dédicace des églises, et un prédécesseur de saint R emi, pour
commentaire sur la règle de avoir son suffrage sur la con
saint Benoit, mais sans preuves damnation de la doctrine de
suffisantes. Remi d'Auxerre était Gotescale. 2°. Un petit traité
habile dans les sciences profa dogmatique , qui a pour titre :
nes , comme dans les lettres Résolution d'une question , de
saintes. 11 paraît par divers en la condamnation générale de
droits de ses écrits, qu'il savait tous les hommes, par Adam , et
le grec. Son style est très-aisé. de }à délivrance de quelques
En expliquant le sens des Écri élus par Jésus-Christ. 3°. Un
a1.
18 REM REM
traité de l'attachement inviola que le sang de Jésus-Christ a
ble à la vérité de l'Écriture- été répandu pour nous procurer
Sainte. 4°- Quelques lettres qui la rémission des péchés. ( Marc.
ne sont point parvenues jusqu'à 1,4- Luc. 3,3. Ephes. 1, 7.
nous, si ce n'est celle qu'il écri Coloss. 1 , 14.)
vit conjointement avec Hincmar REMMON , hébr. , grandeur
de Reims, et quelques autres ar ou élevation , du mot ramam.
chevêques, à Louis, roi de Ger Ce terme marque aussi une ville
manie, pour l'engager à laisser dans la tribu de Siméon ( Josué,
Bertulfe jouir paisiblement du 19, 7), apparemment la même
siége épiscopal de Trêves. Saint même qu'il attribue à Juda. (15,
Remi n'avait pas moins d'éru 32.) On sait que plusieurs villes
dition que de zèle et de piété. de Juda furent cédées à Siméon.
Il écrivaittnéthodiquementavec (D. Calmet. Dict. de la Bible. )
force et précision. (Flodoard, REMMON, rocher où les en-
lib. 1, hist. rom. cap. 16. Dom, fans de Benjamin se sauvèrent
Ceillier, Hist. des Aut. ecclés. , après leur défaite. (Judic. 20,
tom. 19, pag. 237 et suiv. ) 45. a1, 13. )
REMINGTON ou RIMSTON REMMON , idole des peuples
(Guillaume), religieux anglais, de Damas , dont parle Naaman
de l'Ordre de Cîteaux , et doc le Syrien à Elisée. (4- Reg. 5,
teur de l'université d'Oxford, 18.) Les uns croient que c'est le
vers l'an 1 3go , fut un zélé dé soleil, d'autres Saturne, d'au
fenseur de la doctrine de l'É tres Vénus. ( Dom Calmet, ibi
glise, contre les wicléfites et les dem. )
autres hérétiques de son temps, REMMON-ANTHAR ou AM-
comme il paraît dans son Dia TAR. Quelques-uns n'en font
logue du catholique et de l'hé qu'une ville ; mais il est visible
rétique, et dans son livre inti que c'en sont deux. ( Josué ,
tulé .. conclusiones catholicœ. 19. 7- )
(Pitseus, deillustr. angl. script. ) REMMON, ADAD-REMMON
REMISSJO, se prend quel ou MAX1MIN10P0LIS. ( Voyez
quefois pour l'année du jubilé, Adad-Remnon. )
ou l'année sabbatique, dans les REMMON de BEROTH, père
quelles on rendait la liberté aux de Bana et de Rechab , meur
esclaves , et où chacun retour triers du roi Isboseth. (2. Reg.
nait dans ses héritages. (Voyez 4.5,9-)
Jub1lé et Année sabbat1que. Le- REMMON-PHARÈS , campe
vit. 25 , 10, etc. Deut. 15, 1, ment des Israélites dans le dé
2, 3, etc.) sert de Retma ; ils allèrent â
REMISSIO, se prend d'au Remmon-Pharès, et de là à Leb-
tres fois pour le pardon des pé na. ( Nttm. 33, 19. )
chés ; et il est dit dans plusieurs REMMONA, ville de Zabulon.
endroitsdu Nouveau-Testament, (1. Par. 6, 77. )
REM REM ,g
REMOND (François), jésuite, de Calvin ; le troisième, le sen
né à Dijon en 1558, de Guillau t1ment de ceux qui disent que
me Remond, conseiller au par Jésus -Christ n'est mort que
lement de Bourgogne, embrassa pour les élus; le quatrième,
la société dans un voyage qu'il celu1 de la grâce irrésistible et
lit à Rome en 1 58o. Il demeura nécessaire; et le cinquième, l'in
en différentes villes d'Italie , et admissibilité de la grâce de la
enseigna la Théologie scholas- justification une fois reçue, et
tique à Bordeaux, depuis 16o5 l'impossibilité de la chute to
jusqu'en 16o9. Il mourut à tale et finale de ceux qui ont
Hantoue le 14 novembre 1631, un» fois reçu cette grâce. Les
en confessant des malades atta remontrans joignirent cinq ar
qués de la peste. Nous avons t1cles opposés , qui contiennent
deux recueils de ses écrits. Le leurs senti mens sur ces ma
premier, imprimé à Paris en tières; savoir: 1° qUe Dieu
1613, in-16, a pour titre iFran- dans l'élection et la réprobation^
cisci Tiemondi Divionensis è so- a égard d'un côté à la foi et à
cietate Jesu orationes et car- la persévérance, et de l'autre à
mina. Le second, imprimé à l'incrédulité et à l'impénitence;
Lyon en 1627, in-16, est inti 2e. que Jésus-Christ est mort
tulé : Francisci Remondi Divio pour tous les hommes, sans eu
nensis e societate Jesu, panegy- excepter aucun; 3". que la grâce
ricœ orationes 3o, in laudem est nécessaire pour s'appliquer
SS. JgnatiiLoyolœ....et Fran au bien; 4°. qu'elle n'agit pas
cisco Xaverii. . . cum panegjrricâ néanmoins d'une manière ir
oratione in laudem sancti Ca- résistible ; 5°. qu'avant d'as
roli, Cardinalis. His accesse- surer que les régénérés ne peu
runt elogia quœdam doctissima, vent pas déchoir, il fallait exa
ab eodem autore conscripta. miner cette question plus mû
(Papillon, Bibliothèque des Aut. rement. Après que les remon
de Bourgogne. ) trans eurentété condamnés dans
REMONTRANS, Remontran le synode de Dordrecht, en 1619,
tes. Les remontrans sont les Ar ils publièrent un livre en 1620,
miniens, disciples d'Arminius , sous le titre à'acta et scripta
calviniste. ( Voyez Abm1n1us. ) synodalia Dordracena Minis-
On les nomme remontrans , à trorum remonstrantium in fee-
cause des remontrances qu'ils derato Belgio. Us publièrent
firent aux états-généraux , en
aussi une confession de foi, où
forme de doctrine. Ils spéci
ils exposent leurs sentimens sur
fiaient cinq articles qu'ils ju- toute la religion chrétienne, et
geaint être erronés. Le premier pour laquelle Simon Episcopius
et le second contiennent la doc fit, contre les théologiens de
trine de l'élection et de la ré Leyde , une apologie qui a été
probation absolue , selon l'idée imprimée en 1629, sous ce titre :
ao REM REM
Apologia pro confessione , tive un roi d'Êgypîe mis au rang des
declaratione sententiœ eorum , dieux. (Voyez Dom Calmet, Dis
qui in fcederato Belgio vocan- sertation sur l'idolâtrie des Is
tur Remonstrantes, super prœ- raélites dans le désert, à la tête
cipuis articulis religionis chrr's- du commentaire sur les petits
t1anœ , contra censurant qua prophètes. )
tuor Professorum Leydensium. REMY DE RHEIMS (saint) ,
Quelques arminiens se sont je Snnctus Remigius Rhemensis ,
tés dans le socianisme; ilscroient abbaye de l'Ordre de Saint-Be
aussi que tous ceux qui sont noît , était située dans la ville
chrétiens, peuvent se safver de Rheims. Elle tirait son nom
malgré la différence des sectes et son origine de saint Remy,
et des opinions , pourvu qu'ils archevêque de Rheims. Le lieu
s'accordent dans les articles fon où cette abbaye fut construite
damentaux. Mais les Arminiens, n'était autrefois qu'un grand ci
proprement dits , ne diffèrent metière hors de la ville , dans
des calvinistes que dans les l'enclos duquel il y avait une
points énoncés. On a donné le petite église sous l'invocation
nom de contre-remontrans aux de saint Christophe, martyr; et
calvinistes et autres héréti comme le corps de ce grand ar
ques qui ont écrit contre les chevêque y fut inhumé vers l'an
arminiens; mais les plus zélés 533, suivant l'opinion la plus
contre-remontrans sont les go- commune , et qu'il se fit à son
maristes ou calvinistes rigides , tombeau un grand nombre de
disciples de François Gomare, miracles, ce lieu perdit insensi
professeur à Leyde. ( Voyez la blement le nom de saint Christo
Théologie chrétienne de Phi phe, pour prendre celui de saint
lippe de Limborch , quatrième Remy. Le concours du peuple
édition, revue et augmentée, que ces miracles attiraient in-
et un traité posthume du même cessammentau tombeau de saint
auteur, qui contient l'histoire Remy , obligea d'agrandir cette
des différends entre les théolo église; on employa à cet effet
giens des Provinces-Unies sur une partie du fonds que saint
la prédestination ; à Amster Remy avait reçu du roi Clovis
dam , 1 7 1 5 , in-fol. Voyez aussi après son baptême, et qu'il avait
M. Stoupp, danssa Religion des laissé par son testament pour
Hollandais.) le lieu de sa sépulture. La reine
REMPHAN ou REPHAN, idole Clotilde, épouse de Clovis, qui
qu'Amos,cité par saint Etienne, avait beaucoup contribué à sa
reproche aux Israélites d'avoir conversion, fit aussi des dona
portée avec eux dans le désert. tions considérables pour cette
(Act. 7, 43.) Quelques-uns veu entreprise; de là vient que dans
lent que ce soit la même que la suite on a reconnu ce premier
Rcmmon; d'autres que ce soit de nos rois chrétiens , la reine
hem REM 21
sainte Clotilde son épouse et Eenoît en la place des chanoi
saint Remy, pour premier fon nes; ce fut lui qui joignit, le
dateurs; et les offrandes des premier, le titre d'abbé de Saint-
chrétiens qui venaient de tou Remy à celui d'archevêque de
tes parts an tombeau de saint Rheims. Cette union dura jus
Eemy, donnèrent occasion d'y qu'en g45, auquel temps on
établir premièrement des clercs laissa aux religieux de Saint-
et ensuite des chanoines. Il y en Rcmy la liberté de se choisir un
a qui . prétendent qu'on y mit abbé régulier, ce qui a continué
d'abord une communauté de jusque vers la fin du quinzième
moines. Quoi qu'il en soit, cette siècle, que les abbés commenda-
maison devint bientôt le lieu fa taires furent mis en leur place.
vori des archevêques de Rheims, L'église de Saint -Remy, que
qui en prirent un soin particu Turpin avait commencé de re
lier et la comblèrent de leurs bâtir, fut achevée et dédiée sous
bienfaits; la plupart de ces p1é- le pontificat d'Hincmar; en
lats la choisirent pour leur sé 1018, Airard, abbé régulier de
pulture jusqu'à Oldaric, qui fut Saint-Remy, jeta les fondemens
enterré en l'église cathédrale, d'une nouvelle église; mais
l'an 96g. Ceux d'entre ces ar Thierry son successeur, qui crut
chevêques qui f1rent les plus ne pouvoir pas achever une si
grands biens à ce lien, furent grande entreprise, forma uu au
Romulfe , Sonnace Landon , tre dessein, et fit construire l'é
saint Nivard, saint Rieux et glise qui subsiste encore à pré
saint Rigobert, qui siégeait en sent, à laquelle l'abbé Hérimar.
723, et obtint du roi Dagobert, mit la dernière main. Elle fut
de son fils et du roi Thierry, consacrée en 1049 Par k PaPe
confirmation de la donation saint Léon 1x , qui y tint la mê
faite par saint Remy des biens me année un concile où assistè
provenans de la libéralité du rent vingt évêques et cinquante
roi Clovis , dont cette abbaye abbés. L'abbaye de Saint-Rem y
était en possession. Le corps de porte le nom d'archi-monastère,
saint Remy fut transporté l'an que les papes lui ont donne
600 , de son tombeau, derrière non-seulement à cause du grand
l'autel de la première église qui nombre de monastères qui
fut consacrée au nom de ce étaient sous sa dépendance ,
grand prélat, du temps de Som- mais encore à cause de l'union
nau, archevêque de Rheims, le étroite qu'elle a eue pendant
quel avait beaucoup contribué plusieurs siècles avec l'archevê
à la dépense de ce bâtiment. que et le chapitre de l'église de
L'archevêque Tilpin ou Turpin Rheims. L'abbé de saint Remy
entreprit en 786 de rendre cette avait droit d'officier pontifica-
église et plus vaste et plus belle, lement et de conférer les ordres
et il y mit des moines de Saint- mineurs. Quoique l'union des
22 REM REM
deux titres d'archevêque de puis; ce couvent était devenu
Rheims et d'abbé de Saint- très-magnifique ; tous les lieux
Remy eût cessé d'être perpé qui le composaient, avaient un
tuelle, cet abbé avait conservé air de grandeur qui n'était pas
le droit de précéder tous les au ordinaire; la bibliothèque était
tres abbés de la province, de fort éclairée , et la vue en était
présenter le nouvel archevêque agréable; elle était remplie d'un
au chapitre de la métropole, de grand nombre de livres rares et
porter la sainte ampoule au sa curieux, et de plusieurs manus
cre des rois; et, en l'absence de crits. Il y avait autrefois en cette
l'abbé, les religieux jouissaient abbaye une école célèbre, qui a
des mêmes prérogatives. Dans été illustrée par de très-excel-
les cérémonies publiques où le lens maîtres. L'église de Saint-
chapitre et les religieux se trou Remy était belle et grande, mais
vaient ensemble, ceux-ci te obscure. On y voyait des monu-
naient la gauche et le chapitre mens riches et curieux; un
la droite, et les officiers de l'au chœur dont le pavé était d'un
tel et du chœur des deux églises travail admirable ; plusieurs
se mêlaient ensemble à certains corps saints , un trésor considé
jours. La société de ces deux rable, le superbe tombeau de
églises était aussi ancienne que saint Remy, autour duquel
le monastère : elle s'étendait sur étaient les statues des douze
le spirituel et sur le temporel, et pairs de France en habits de cé
leurs biens étaient comme con rémonie : la sainte ampoule
fondus, tant dedans le royaume pour le sacre de nos rois était
que dehors. A la mort des cha enfermée dans le tombeau. (La
noines et des religieux, ils se Martinière , Dictionnaire géo
rendaient réciproquement les graphique, à l'article Rheims.
derniers devoirs, et ils assistaient Foyez le nouveau Gai. christ.,
en corps aux services des défunts. t. 9.)
L'archimonastère de Saint-Re- REMY DE LUNEVILLE
my était encore associé avec (saint) , Sanctus Remigius de
plusieurs autres célèbres et an Lunœ-vilhi, abbaye de l'Ordre
ciennes églises et monastères. de Saint-Augustin , était située
Tous les rois de France en pre dans la ville de Luneville au
naient la qualité de fondateurs diocèse de Toul en Lorraine.
dans les lettres patentes par Elle fut fondée en 990 par Fol-
lesquelles ils en confirmaient mare , comte de Metz , suivant
les priviléges. On y établit en la Martinière, pour des religieux
1622 la réforme de la congré de l'Ordre de Saint-Benoît, aux
gation de Saint-Maur, et en quels on substitua ensuite des
1668 on commença le rétablis religieuses, qui cédèrent leur
sement des lieux réguliers, que place en 11 35 aux chanoines
les moines avaient continué de- réguliers de l'Ordre de Saint
REN REN *3
Augustin de la congrégation de fait attention que les renards
Saint - Sauveur. L'abbaye de sont si communs en ce pavs,
Saint-Remy était autrefois hors que plusieurs endroits en ont
des murs de la ville; mais avant pris leur nom : comme la terre
été ruinée en 1587 par le pas -de Suai ou du renard , Hazer-
sage des troupes allemandes et Sual, ville de Juda ou de Si-
protestantes en France, on l'a méon , et la ville de Saalahim ,
vait rebâtie dans la ville. Elle de la tribu de Dan, dont était
était en règle. La paroisse de Samson, et encore, à ce que dit
Luneville, dédiée à saint Jac le Cantique des cantiques, ainsi
ques, était à la collation des que Jérémie, de la multitude de
chanoines réguliers de Saint- ces animaux et du ravage qu'1ls
Remy, qui y nommaient un ont accoutumé de faire. {Judic.
chanoine de leur communauté 1 5, 4- Cant. 2,1 5. Thren. 5, 18.)
pour la desservir. Cette abbaye Ezéchiel, soit pour relever les
avait encore la disposition pure ruses et l'hypocrisie des faux
et simple de toutes les chapelles prophètes, soit pour marquer
qui étaient dans toutes les égli qu'ils ne cherchaient qu'à dé
ses, tant paroissiales qu'abbatia truire Jérusalem, au .Jieu de la
les de la ville , par déclaration soutenir, les compare aux re
de M. Louis d'Haraucourt, évê- nards. {Ezech. 13, 4-) Jésus-
que de Toul, en 1438. (La Mar- Christ appelle aussi Hérode, té-
tiniiwe, Dictionnaire géographi trarque de Galilée, un renard,
que , à l'article Luneville. Dom sans doute pour désigner les ru
Calmet, dans son Histoire de ses de sa politique. (Luc. 13, 32.)
Lorraine, t. 1, col. 1o32, rap RENAUD (André), né dans la
porte la fondation de Saint-Re- principauté de Dombes, et doc
my de Luneville, non à Folmare teur en Théologie , a passé la
comte de Metz, comme fait la plus grande partie de sa vie à
Martinière, mais à Folmare le Lyon , où il est mort vers l'an
Vieux, comte de Luneville.) 17o2. On a de lui : 1°. Critique
RENARD, en latin vulpes, en sincère de plusieurs écrits sur la
grec alopex, en hébreu sual, fameuse baguette, contenant la
animal fort connu, principale décision de ce qu'il en faut croi
ment par ses ruses. L'Écriture re ; avec la règle pour justifier
en fait mention en plusieurs en ou pour condamner de magie
droits. Elle dit, par exemple, mille effets qui nous surpren
que Samson ravagea les mois nent; à Lyon 1693, in- 12. 2".
sons et les plants d'oliviers des La Mort de chaque jour, ou pré
Philistins, par le moyen de paration de chaque jour au der
trois cents renards qu'il attacha nier jour de la vie, à Lyon
ensemble, et un fallot allumé à 16g3, in- 16. 3°. Doctrine et
chacun d'eux. On sera peu sur pratique du jubilé et des autres
pris de ce grand nombre, si on indulgences, à Lyon 17o1, in- 12.
24 KEN REff
( Voyei la vie d'André Renaud, 1753, il a prononcé l'oraison
à la page 1 18 des Éloges de quel funèbre de feu monseigneur
ques auteurs français , par le duc d'Orléans, premier prince
M. l'abbé Joly , chanoine de la du sang, qui a été imprimés
Chapelle -au-Riche , à Dijon, chez Laurent Prault à Paris.
chez Marteret, à Dijon 1542, RENAUDOT (Eusèbe), aca
iu-8°. ) démicien de l'Académie fran
RENAUD (Paul), prêtre de çaise, de celle des Inscriptions
l'Oratoire, fameux prédicateur, et de celle de la Crusca , naquit
né à Hières en Provence, a rem- à Paris le 20 juillet 1646, et fut
porté plusieurs prix à Toulouse l'aîné de quatorze enfans, dont
et à Marseille ; il a aussi rem le père, Eusèbe Renaudot, mou
porté , eu 1 7 37 , le prix de prose rut en 1679, premier médecin
et de poésie à l'Académie fran de monseigneur le dauphin. Eu
çaise. (Dict. des Prédic. La sèbe Renaudot, le fils, soutint
France litt.) des thèses de philosophie en
RENAUD (le P. Louis), con grec et eu latin dans le collége
ventuel au collége des domini d'Harcourt , et entra peu de
cains de Saint-Jacques à Paris. temps après chez les pères de
Il a fait profession en 1709 dans l'Oratoire, qu'il quitta au bout
le couvent des Frères-Prêcheurs d'un séjour assez court, en 1665.
de Lyon , et a pris le bonnet de Il demeura néanmoins dans l'é
docteur de la Faculté de Paris, tat ecclésiastique, et dorint
en 1722. Étant grand-vicaire de prieur de Frossai eu Bretagne
Beauvais , il prononça un dis et de Saint-Christophe de Châ-
cours latin à l'occasion de la tcaufort. Il fut chargé par la
promotion du pape Benoit xm cour de commissions importan
au souverain pontificat : ce dis tes, accompagna à Rome le car
cours a été imprimé à Paris, en dinal de Noailles, en 1700, et
1724 , chez Thiboust. En 1730 entra avec lui dans le conclave,
la ville de Lyon chargea le père reçut beaucoup de marques de
Renaud de l'oraison funèbre du considération du pape Clément
maréchal de Villeroi, qui y a été x1. On assure qu'il possédait
imprimée chez Digoin. En 1740, jusqu'à dix-septlangues, et qu'il
le père Renaud eut l'honneur de en parlait le plus grand nombre
prêcher l'aveut à la cour de Ver avec facilité. Il s'appliqua sur
sailles, en présence de leurs ma tout à l'étude des langues orien
jestés très-chrétiennes; et en tales et de l'histoire, et passa
1742 le carême en présence de pour l'un des plus habiles hom
leurs majestés polonaises, à Lu mes de son siècle dans ces con
néville; et en 1758 il a prêché naissances. Il mourut le 1" sep
l'avent à Lunéville, devant sa tembre 1720, à l'âge, de soixan
majesté le roi de Pologne, duc te-quatorze ans, très-regretté
de Lorraine et de Bar. Et en des pauvres, à qui il faisait de
hen REN 25
grands biens, et des savans, à tions anglaises. 8°. Un mémoire
qui il communiquait volontiers très-désavantageux au Diction
ses lumières. On a de lui : 1°. naire de Rayle, que le ministre
3 volumes pour servir de conti Jurieu fit.imprimer avec quel-
nuation au livre de la Perpé quelques extraits de lettres ano
tuité de la foi, contre les calom nymes, et des remarques fort
nies et les faussetés du livre qui vives, sous ce titre : Jugement
a pour titre, les Monumens au du public, et surtout de M. Re-
thentiques de la religion des naudot, sur le Dictionnaire, etc.
Grecs, etc., qui fut mis au jour à Roterdam, in- 4°, 1697. (Con
en 1707 , par un prêtre apostat sultez le mémoire manuscrit,
jle la religion catholique, nom composé par M. Renaudot lui-
mé Aymon. Ces trois volumes même ; son éloge dans les Mé
pour servir de continuation au moires de l'Académie des Ins
livre de la Perpétuité de la foi, criptions, tom. 5. Le père Nicé-
ont été suivis de deux autres. ron, dans ses Mémoires; M. l'ab
i°. L'Histoire des patriarches bé Goujet, dans sa continuation
d'Alexandrie , jacobites , en la dela Bibliothèque de M. Dupin,
tin, 1713, in-4°. 3°. Un recueil dix-huitième siècle , tome 5 ,
d'anciennes liturgies grecques page 215 et suiv. Voyez aussi le
et orientales, en 2 volumes in- Journal des Savans, 1689, 1709,
4°, à Paris 1716, avec des dis Supplément, 1710, 1713, 1714,
sertations très-savantes. 4°- La 1716, 17^, 1719, 1729, 1730
défense de l'histoire des patriar et 1748.)
ches d'Alexandrie contre un écrit RENÉ (saint), patron d'An
intitulé, Défense de la mémoire gers, est honoré dans cette ville
de M. Ludolf, à Paris en 1717, le 12 novembre, qui passe pour
in- 12. 5°. Deux anciennes rela le jour de sa mort. On ne sait
tions des Indes et de la Chine , rien de l'histoire de sa vie; et
de deux voyageurs mahométans l'on croit seulement que son
du neuvième siècle, traduites corps fut apporté d'Italie à An
de l'arabe , à Paris en 17 18, in- gers, avant le neuvième siècle,
8*. 6°. Beaucoup d'autres ou et enterré dans l'église de Saint-
vrages manuscrits, don ton peut Maurille. On le transporta de
voir la liste dans le Mercure de puis dans la cathédrale, dont
France, mois de janvier 1731. il est devenu le patron avec la
7*. Un mémoire sur les ordina sainte Vierge et saint Maurice,
tions des Anglais, qui a été pu qui en est le propre titulaire.
blié en 1720, par M. l'abbé (Baillet, t. 3, 12 novembre. )
Gould, dans son livre intitulé, RENEAULME (Paul-Alexan
la Véritable croyance de l'Église dre de) , troisième fils de Mi
catholique , et en 1730 par le chel 11 de Reneaulme et d'Anne-
père Lequien, à la suite de son Jeanne Duchesne , se fit cha
traité sur la nullité des ordina- noine régulier de Saintc-Gene
26 REN REN
viève de Paris. Il fut d'abord RENELLE , sainte vierge ,
prieur de Marchenoir, et en sœur de sainte Hcrlinde. (Voy.
suite de Theuvy, où il est mort Herl1nde.)
vers l'an Il était très-sa RENESSE ( Louis - Gérad ) ,
vant sur l'histoire, et s'était né le 11 mai 1599, fut ministre
formé une des belles bibliothè dès l'âge de vingt-un ans, à
ques qu'un particulier puisse se Maërssen , village célèbre dans
procurer. Il a travaillé pendant la province d'Utrecht. Il fut en
plus de quarante ans à un ou suite ministre de la ville de
vrage immense, dont il fit im Breda , et le prince d'Orange y
primer le prospectus vers 1 740, établit, à sa persuasion, une
et dont les journaux du temps académie dont l'ouverture se fit
ont rendu compte avec éloge. le 16 septembre 1646. De Re-
C'était un projet de bibliothè nesse fut choisi pour professeur
que universelle, pour rassem en Théologie et le premier rec
bler dans un même corps,d'ou- teur de ce collége. De 5 juillet
.vrage, par ordre alphabétique 1657, l'université d'Oxford l'ho
et chronologique , le nom de nora du titre de docteur en
tous les auteurs qui ont écrit Théologie. Il mourut le 19 fé
en quelque langue que ce soit ; vrier 167 1. Il entendait neuf
le titre de leurs ouvrages tant langues. Ses principaux ouvra
manuscrits qu'imprimés , suffi ges sont : 1°. Huit méditations
samment étendu pour en don sur l'oraison dominicale, pu
ner une idée en forme d'analyse; bliées en 1629. 2°. Huit médi
le nombre des éditions, des tra tations sur la Providence de
ductions, etc., un précis des Dieu , à l'égard de la vie et de
faits essentiels de la vie des au la mort de l'homme, en 1637.
teurs, etc. On voit par le pros 3°. Quatre méditations sur le
pectus qu'il fit imprimer, qu'il mariage, imprimées en 1638, et
avait déjà alors les trois pre deux fois depuis. 4°- Un petit
miers volumes in-folio prêts à traité intitulé, la Jésabel fardée,
paraître, et les autres fort avan pour censurer le luxe et la va.-
cés ; mais il voulait être en état nité de son temps, en 1654-
d'en donner les quatre premiers 5». Deux traités touchant la
volumes tout à la fois , ce que charge, l'autorité et le devoir
sa mort et une santé languis des anciens dans les églises, eu
sante dans les dernières années 165g et j664- Tous ces traités
de sa vie l'ont empêché d'exé ont été publiés en flamand. 6».
cuter. Tous ses manuscrits, ainsi Exercitatio theologica de legi-
que sa bibliothèque , ont passé timo et illegitimo çultu, et ho
à la maison des chanoines régu nore beatœ Virginis Mariœ.
liers de Saint-Jean à Chartres, (Moréri, édition de 1759.)
qui en ont hérité. (Moréri , RENGAN, lieu où les Philis
édit. de 1759.) tins, selon Josephe, se campé
REN REN 27
rent, lorsqu'ils vinrent pour at parce qu'ils affectaient de publier
taquer Saùl dans le dernier com qu'ils vivaient dans un renonce
bat où il mourut. Mais il sem ment général aux biens de la
ble que c'est une faute, et qu'il terre. ( Voyez Apostol1ques. )
faut lire Sunam, au lieu de Ren- RENTE, est un revenu qui
gan. (1 Reg. 28, 4- Dom Cal- vient tous les ans. Il y en a de
»et , Dictionnaire de la Bible. ) plusieurs sortes; savoir, la rente
RENGEVAL , Rengis-Fallis, constituée, la rente foncière, la
abbaye de l'Ordre de Prémon rente arrière-foncière; la rente de
tré , au diocèse et à trois lieues fief ou féodale, la rente sèche et
de Toul, et à une lieue de Com- la rente viagère.
mercy, fondée vers l'an 1150. La rente constituée, qu'on ad-
Odelric, doyen, et les chanoines pelle contrat de constitution, est
de la cathédrale de Toul donnè celle qui est due à celui qui a
rent la vallée où l'abbaye fut livré une somme d'argent qui
bâtie ; et Harvy, comtesse d'A- tient lieu de fonds , moyennant
premont, lui fit plusieurs dona un certain intérêt licite , paya
tions du consentement de ses ble par chacun an , jusqu'à ce
deux fils, Gobert, comte d'Apre- qu'il plaise au débiteur de la
mont, et Thierry, seigneur de rente de faire le rachat du
Rommil. Cette abbaye avait reçu principal. C'est proprement un
la réforme en 1627, et était fort contrat de rente à faculté de ra
bien bâtie, et gouvernée par un chat, qui emporte aliénation.
abbé régulier. On assure qu'Ol- Celui qui constitue la rente, en
deric, doyen de Toul , qui l'a est le vendeur ; et celui au pro
vait fondée, s'y retira avec plu fit duquel elle est constituée, en
sieurs de ses confrères , et que est l'acheteur. Elle peut se faire
dans la suite ce monastère de sous signature privée, par pro
vint un lieu de retraite et de messe de passer contrat de cons
pénitence où les chanoines qui titution à la volonté du créan
avaient fait des fautes considé cier, et d'en payer cependant les
rables , étaient envoyés pour les intérêts; mais, pour qu'elle soit
expier par la pratique de leur licite, il faut trois conditions.
ancienne règle d'Aix-la-Chapelle. La première est d'aliéner le ca
Les abbés de Rengeval ont joui pital, en sorte qu'on ne puisse
de tout temps du privilége de pas le répéter. La seconde , que
prendre place au chœur de la le denier n'excède pas celui qui
cathédrale de Toul immédiate est fixé par le prince. La troisiè
ment après le doyen. (Histoire me, que le débiteur ait la facul
de Lorraine, t. 2, col. 21, t. 3, té de rembourser le capital de
col. 190.) la rente qu'il paie, quand il lui
RENONÇANS , nom que l'on plaira.
avait donné autrefois aux héré Le denier fixé par le prince,
tiques soi-disant apostoliques, pour la rente coustituée , était
28 REN REN
le denier, vingt , selon l'ordon la sûreté d'icelles. Ainsi le débi
nance de 16(35. On ne pouvait teur est tenu personnellement
donc ni constituer une rente, ni de la rente constituée, quoiqu'il
en recevoir une qui fût consti ait aliéné l'héritage qui y est
tuée au denier douze, par exem hypothéqué ; au lieu que le
ple, partout où cette ordonnance preneur à rente foncière n'en
était reçue. On ne pouvait non est plus tenu , après qu'il a , en
plus acheter une rente consti déguerpissant, mis hors de ses
tuée sur des personnes solvables, mains l'héritage qu'il avait pris
a moindre prix qu'elle n'avait à rente foncière. Mais celui qui
été créée, si ce n'était qu'on l'a- a hypothéqué un fonds pour la
chetât par décret. sûreté d'une rente constituée ,
Les rentes constituées à prix n'en est pas libéré, en déguer
d'argent étaient réputées im pissant le fonds qu'il a hypothé
meubles, généralement parlant , qué pour ladite rente.
en pays de coutume, quoiqu'il Ces rentes diffèrent encore des
y eût plusieurscoutumesoù elles rentes constituées, en ce que les
étaient meubles, comme Vitry, rentes foncières sont de leur na
Troyes, et quelques autres; mais ture non rachetables, et le pre
les deniers provenans de leur neur ne s'en peut décharger
rachat étaient meubles, à moins qu'en délaissant et abandonnant
que la rente rachetée n'appar le fonds ; au lieu que les rentes
tînt à uu mineur. A l'égard des constituées à prix d'argent sont
pays de droit écrit, les rentes de leur nature rachetables à tou
constituées étaient meubles , si jours, et à la volonté du débi
ce n'était dans ceux qui étaient teur, mais qui ne peut pas être
du ressort du parlement de Pa contraint d'en faire le rachat.
ris, où elles étaient réputéesim- Les rentes constituées étant
meubles, suivant un arrrêt ren de leur nature rachetables, ce
du à l'audience de la grand'cham- serait une clause vicieuse et de
brele 1G juillet 1G68, rapporté nul effet, que celle pas laquelle
dans le Journal des Audiences. on déclarerait une rente consti
La rente foncière est une re tuée non rachetable. On pouvait
devance imposée à perpétuité demander vingt-neuf ans d'une
sur un certain héritage , qui rente foncière, mais, selon l'or
subsiste toujours, en quelques donnance de Louis xn , de 1512,
mains qu'elle passe. Cette rente on ne pouvait en exiger que cinq
estappelée foncière, parce qu'elle du contrat de constitution, si
est due par le fonds, et en tient le débiteur n'avait été sommé
lieu au bailleur; à la différence de payer
des rentes constituées, lesquelles Les rentes foncières étaient
sont pures personnelles, et ne censées immeubles en plusieurs
sont point dues par les hérita coutumes , comme en celle de
ges affectés et hypothéqués pour Paris ; et meubles en d'autres ,
REN REN 23
comme Bourgogne, Blois, Reims, elle était appelée en quelques
Vitry, Chauny; celle de Mantes coutumes rente sèche.
et de Montfort n'admettaient La rente viagère est celle qui
pour immeubles, que celles qui n'est qu'a vie, et qui s'éteint
étaient spécialement assignées par la mort de celui au profit de
sur des fonds d'héritage. Dans qui elle est constituée.
tous lesparlemens de droit écrit, Les rentes vingères constituées
elles étaient meubles , et dans entre vifs ou laissées par testa
les pays du même droit, du res ment à quelqu'un, tiennent lieu
sort de celui de Paris, elles d'alimensj or, comme les ali-
étaient immeubles. Celui de mens peuvent être donnésà tou
Normandie et quelques autres , tes sortes de personnes , même
en réglaient la qualité par le à un étranger non naturalisé , à
domicile du débiteur ; et d'au une concubine, à des bâtards
tres, comme celui de Paris, par adultérins, et aux enfans des
le domicile du créancier. prêtres, par leurs père et mère ,
La rente arrière-foncière est les rentes viagères qui leur sont
celle qui a été créée après la faites par ceux qui ne pourraient
première et la plus ancienne faire en leur faveur de legs uni
rente foncière, de même que le versels, sont valables, à moins
sur-cens et celui qui a été créé que ces rentes ne soient exor
après le premier et chef-cens. bitantes par rapport à la qualité
La rente de fief ou féodale des personnes , et par rapport à
était celle qui était due au sei leur biens; auquel cas elles se
gneur, à cause de son fief; com raient réductibles. On ne peutde-
me quand un vassal donnait mander que cinq années d'arré
une partie de sou fief, à la char rages d'une rente viagère , de
ge d'une rente foncière non ra- même que d'une rente consti
chetable, en se retenant la foi et tuée. Les rentes viagères ne peu
hommage , et que le seigneur vent être rachetées que du con
dominant l'avait inféodée, ou sentement de toutes les parties ,
que le vassal avait donné une et suivant la composition qui
partie de son fief à bail emphy s'en peut faire entre elles. Les
téotique , à la charge d'une rentes viagères ne peuvent être
pension ou rente. saisies par les créanciers de celui
La rente sèche est celle qui au profit de qui elles sont cons
n'était point la marque de la tituées. Entre particuliers, elles
directe seigneurie, et qui n'était se fixent ordinairement depuis
point imposée parle seigneur du le denier dix jusqu'au denier
fief, mais par l'emphytéote, ou vingt, selon l'âge de ceux à qui
par le tenancier de l'héritage. on constitue la rente. ( Voyez
Elle était appelée sous-acase- MM. de Sainte-Beuve, Pontas ,
ment; et, comme elle n'empor Lamet et Fromageau , de Fer-
tait point de lods et ventes, rière, Dictionu. de droit et de
3o REN RÉO
pratique , au mot Rente. Voy. ou qu'il se remarie; où sont
aussi Usure. ) traités les droits communs et
RENVOI des clercs, accusés de particuliers des conjoints, et des
crimes, au juge d'Eglise. Suivant enfans du premier et second
la jurisprudence canonique , les lit, in-fol. etin-4°. 4°- Un trai
clercs accusés de quelque crime té du douaire, in-4°. 5°. Un
que ce soit , devaient être ren traité du droit de garde noble
voyés aux juges d'Église, quand et bourgeoisie. (Journal des Sa-
même ilsn'eussent pas demandé vans, 1723. Moréri, édit. de
leur renvoi ou qu'ils, y eussent
renoncé, parce que, ce droit n'é RÉOLE (la), Regula, ou
tant pas personnel, il ne dépen SAINT-ORENS DE LA RÉOLE,
dait point des particuliers d'y Sanctus Orentius de Reguld ,
renoncer. La jurisprudence des abbaye de l'Ordre de Saint-Be
cours séculières de France était noît, était située dans le Bigor-
conforme à la canonique , lors re, au diocèse de Tarbes. Elle
que les clercs accusés n'étaient fut fondée et dotée par Otto
coupables quedudélitcommun ; Dato, vicomte de Montanier, à
mais lorsqu'ils étaient coupables la fin du dixième siècle ou au
de cas privilégiés, la jurispru commencement du onzième ,
dence civile variait à leur suivant M. de Marca dans son
égard. (Mém. du clergé, t. 7, Histoire du Bearn, liv. 5, ch. 5.
p. 4.£,7 etsuiv. Voyez Cas pr1 ( Gallia christ. , tome 1 , col.
v1lég1és, Dél1t commun.) 1256.)
RENUSSON (Philippe de) ,. RÉOLE (la), ou SAINT
natif du Mans, fut reçu au ser PIERRE DE Là RÉOLE, abbaye
ment d'avocat au parlement de de l'Ordre de Saint-Benoît, était
Paris le 21 juillet 1653, et mou située en Gascogne , au diocèse
rut en 1699. On a de lui : 1°. de l'Escar. On en attribue la
un traité in -4° des propres réels fondation à Centulle Caston ,
et réputés réels, conventionnels, vicomte de Bearn , qui céda la
en 1681. 2°.Un traité in~4°. de terre où le monastère a été bâti,
la subrogation de ceux qui suc vers la fin du dixième siècle. On
cèdent au lieu et place des créan compte aussi parmi ses princi
ciers , auquel M. Charles de paux bienfaiteurs Loup-Garzias,
Fourcroy ajouta quelques notes vicomte de Lovigner. Cette ab
dans l'édition qui fut faite en baye commença d'abord par
1723.! 3". Un traité de la com une simple église dédiée à saint
munauté des biens entre l'hom Pierre, et desservie par quel
me et la femme conjoints parle ques prêtres qui avaient em
mariage, et de la continuation brassé la vie monastique. On
de communauté après le décès donna dans la suite à ce lieu le
de l'un des conjoints, lorsque le nom de la règle Regula, et par
survivant demeure en viduité, corruption de la Réole ou de la

:
RÉP RÉP 31
Reulle , à cause de la règle de les Vandales en Afrique. Bailie t ,
saint Benoît qu'on y observait. t. 3. 7 décembre. )
( Gallia christ. , tome 1 , col. REPARATION des églises ,
13o4. ) presbytères et autres bàtimens
REONENSIS . Parmi les dépendans des bénéfices. Le
évêchés suffragans d'Athènes , concile de Trente , les ordon
on en trouve un sous le titre de nances de nos rois , et les arrêts
Reonensis, avec les trois évê- des cours souveraines , contien
ques suivans : nent plusieurs réglemens sur ce
1. N..., à qui le pape Clé sujet.
ment v écrivit de Poitiers, en 1 . Le concile de Trente ( sess.
13o7, pour le concile qui devait 7. de ref. c. 8. et sess. 21, c. 8).
se tenir à Vienne. attribue aux évêques un pouvoir
2. Jean, mort en 1021, eut très-étendu pour ordonner les
pour successeur réparations des églises et des
3. Pierre de Cordoue, de l'Or presbytères. La déclaration de
dre des Frères Mineurs, nommé Louis x1v, du 18 février 1661, y
le 6 septembre de la même an est conforme, et cependant l'u
née par Léon x. ( Or. chr. , t. 3, sage commun de la France était
p. 875.) que les juges royaux pouvaient
REORDONNANS , nom qu'où seuls connaître de ces sortes de
a donné à ceux qui, vers le mi- réparations, suivant l'article 23
lieu de l'onzième siècle , préten de l'édit de 16g5. ( Lacombe ,
daient que l'on devait ordonner Jurisprud. can. au mot Répara
de nouveau ceux qui avaient tions , sect. 1. )
été promus aux ordres par des 2. Les personnes chargées des
voies et par des évêques si- réparations étaient, quant aux
moniaques. ( Gautier, dans sa archevêchés et évêchés , les pré
Chronique , onzième siècle , lats qui en étaient pourvus ;
ch. 4.) quant aux églises cathédrales ,
RÉPARARAT (S.) , fut un des après avoir épuisé les fonds de
confesseurs que les Vandales la fabrique, les évêques, con
bannirent d'Afrique, après leur jointement avec le chapitre , si
avoir coupé la langue. Saint Re de temps immémorial les uns
parat, qui était sous-diacre , se ou les autres n'en étaient tenus
retira à Constantinople , où il personnellement ; quant aux
était respecté et admiré de tout collégiales , les chanoines; quant
le mondé. Les Grecs font men aux abbayes, soit régulières ou
tion de lui et de plusieurs au en commende, les réparations
tres, le 7 de décembre, dans leurs se prenaient sur le tiers des re
1nénologes et leur grande me venus, qu'on appelait le tiers lot
nées. ( Saint-Victor de Vite , au quand il y avait un partage ;
cinquième livre de son Histoire quant aux chœurs des églises pa
<lc la persécution de l'Église sous roissiales , les gros décimateurs ;
32 REP REP
quant aux bénéfices simples, les ses héritiers. (Ibid. sect. 7, n° 2.)
titulaires. Il y avait des lieux où 6. Il fallait constater les répa
les décimateurs contribuaient rations ; il fallait les faire , et,
d'un tiers à la réparation des étant faites, les faire recevoir en
églises paroissiales , sans distinc justice. ( Ibid. sect. 8. )
tion du chœur et de la nef; en REPAS , qu'on portait sur les
d'autres , l'un fournissait les ma tombeaux des morts. (Baruch en
tériaux, l'autre la main de l'ou parle (chap. 6, 31). L'usage de
vrier : il fallait suivre l'usage mettre de la nourriture sur les
de chaque pays. ( La Combe , sépulcres des morts était com
ibid. sect. 1 . La met et Froma- mun parmi les Hébreux, et To-
geau, au mot Réparation.) bie exhorte son fils à cette pra
3. A la mort d'un titulaire, tique (ch. 4, J8). Ce que dit
le successeur au bénéfice, le pro saint Augustin de sa mère, sainte
cureur du roi, l'économe et l'hé Monique, prouve que cette cou
ritier du prédécesseur avaient tume subsistait en Afrique de
intérêt et action pour faire faire son temps. Les repas qu'on fai
les réparations ; mais le succes sait dans la maison du mort
seur au bénéfice était obligé parmi les Juifs, étaient de deux
d'agir dans l'année , à compter sortes : les uns se faisaient pen-
du jour dela paisible possession. dantla durée du deuil, et étaient
( La Combe, ibid sect , 4 et 5. ) considérés comme souillés.
4- L'Église avait hypothèque ( Osée, 9, 4- Ezéch. 24, 17-) Les
pour les réparations sur les biens autres se faisaient après les fu
immeubles, et privilège sur les nérailles et lesjours de deuil; ce
meubles du bénéficier, tels que qu'en dit Josephe, pouvait être
les fermages de bénéfice, fruits fort à charge à bien des person
et grains recueillis , fruits pen- nes, à cause de l'extrême dépense
dans par les racines , troupeaux, qui s'y faisait. Saint Paulin loue
chevaux , harnois et outils ara Pammachius d'avoir faiCun fes
toires, quand le bénéficier te tin aux pauvres dans la basili
nait ses fermes par ses mains. que de Saint-Pierre, au jour des
(Ibid. sect. , 6.) funérailles de son épouse Pau
5. La règle quis'observaitpour line. (DomCalmet, Dictionnaire
ordonner une reconstruction de la Bible. )
de bàtimens, se tirait unique REPENTIR. Les écrivains sa
ment de la nécessité, utilité ou crés représentent quelquefois
inutilité des bàtimens. Si le bâ Dieu comme touché de repentir.
timent était utile , on en ordon Par exemple, d'avoir créél'hom
nait la reconstruction ; et il ne me, d'avoir établi Saùl roi de
servait de rien d'alléguer que le son peuple ; mais ce n'est point
bâtiment était ruiné long-temps à dire que Dieu ait regret d'une
avant le titulaire; il avait dû faute qu'il ait commise, ou qu'il
poursuivre son prédécesseur ou change de scutimeut comme re
REP 63
connaissant* son erreur : seule- pond à nos prières, quand il
1ffent il change de conduite en daigne les exaucer. Il se prend
vers ceux quitlui sont infidèles, en mauvaise part, de quelqu'un
en"les châtiant dans sa rigueur ; qui réplique à son supérieur
comme il se laisse fléchir par la avec insolence; enfin saint Paul
pénitence de ceux qui l'avaient appelle réponse de mort , l'assu
offensé ( Genes. 6, 6, 7. 1 Reg. rance que nous avons de notre
15, \\..Psal. 10,5, 43.) future dissolution. ( Genes. 3o,
REPINGAL (Jean) , carme an 33. Job. 14, 15. Rom. g, 20. 2
glais, et docteur de l'université Cor. 1,9.)
de Cambridge, mourut à Staf- RÉPONS, en terme de bre
ford en 1 35o, après avoir prê viaire, se dit d'une espèce de
ché avec beaucoup de réputa motet qui se chante ou qui se
tion , et composé : sermones récite après chaque leçon de ma
de dominicis ; octoginta tres tines. Ce sont des espèces d'an
sermones synodates ; de visi- tiennes redoublées, dont les pa
tationibus Epîscopi , liber 1 , roles sont ordinairement tirées
( Pitseus , de illustr. script, de l'Écrit ure-Sainte , et appli
angi.) * quées à la fête qu'on célèbre. Il
RÉPLÉTION,en terme de ju y a aussi de petits ou brefs ré
risprudence canonique, se disait pons, qui se disent après le
du revenu des bénéfices suffisans chapitre des petites heures. On
pour remplir le droit d'un gra les a ainsi appelés, parce qu'a
dué ou d'un indultaire. Il fallait près qu'un choriste les a récités
six cents livres pour la replétion ou chantés, tout le chœur lui
d'un indultaire, et autant pour répond. C'est pour cela que saint
celle d'un gradué, quand le bé Ambroise ( Hexam. liv. 3 , ch.
néfice était obtenu autrement 5, n" 23 ) nomme responsoria
que par ses degrés; car lorsqu'il psalmorum,\es versets des psau
était obtenu en vertu de ses de mes qui étaient répondus et ré
grés, quatre cents livres suffi pétés par le peuple. ( De Vert. ,
saient. On ne pouvait plus rien Cérémonies de l'Église, tome tk,
demander en vertu de ses degrés page- 79- )
ou de son induit , quand il y REPOS. Le repos était ordon
avait réplétion. ( Voyez Gra né aux Juifs pour glorifier Dieu
dués , Indult. ) le jour du sabbat, dece qu'il s'é
RÉPONDRE. Outre la signifi tait repose après les six jours de
cation ordinaire de ce terme , il la création. Repos marque aussi
se prend encore pour chanter à une demeure fixe et tranquille.
deux chœurs, ou chanter avec Dans le sens moral , requies si
refrain. gnifie l'état des bienheureux.
Ce terme signifie aussi accu Saint Paul taisant l'application
ser ou défendre quelqu'un en de l'établissement des Israélites
jugement. On dit que Dieu ré- dans la terre promise, au repos
21. 3
34 rep REP
,!es saints dans le ciel, nous en les tombent dans le péché par
seigne à craindre de n'entrer leur faute; car la réprobation,
point dans cet heureux séjour , même négative, '^est pas une
si nous imitons la dureté d'un suspension d'acte en Dieu, c'est
peuple que ses murmures privè au contraire un acte positif, par
rent de l'entrée dans la terre que lequel , en choisissant les élus à
Dieu lui avait promise. ( Dent. la gloire, il a voulu ne pas choi
3, 20. Heb. 4, 1, 2, 3. Voyez sir les autres et permettre qu'ils
D1mancne. ) tombent dans le péché par leur
REPRÉSENTATION. La loi faute. Ou appelle donc cette ré
de Dieu défend toute représen probation négative à causequ'ella
tation d'hommes ou autres cho renferme la volonté permissive
ses corporelles. (Exod. 20, 3, 40 de tomber dans le péché , et de
Mais les meilleurs interprètes s'écarter ainsi de la gloire , qui
limitent cette défense par les est la fin surnaturelle dela créa
paroles du Lévitique où le mê ture raisonnable . Il suffira de
me précepte est répété, ut ado- dire ici sur cette matière impé
retis ea, vous ne ferez point ces nétrable de la réprobation, ce
choses pour les adorer. En effet, qui est de foi, ce qui* est héréti
Dieu lui-même prescrivit à que , ce qui est catholique , et
Moïse plusieurs représentations laissé à la liberté des écoles.
qui devaient être mises dans le 1 . Il est de foi que, comme il
tabernacle, mais seulement pour y a en Dieu une éternelle pré
l'ornement de ce saint lieu. destination des bons à la gloire,
( Voyez Adorat1on, Sa1nts.) il y a aussi une éternelle répro
REPROBATION, en terme de bation des méchans, puisque
Théologie, est l'acte par lequel Dieu ne fait rien dans le temps,
Dieu a résolu de toute éternité qu'il n'ait résolu de toute éter
d'exclure de la gloire quelques nité; sans quoi il ne serait point
créatures intellectuelles, etdc les immuable.
damner éternellement. On dis 2. Il est aussi de foi que Dieu
tingue- la réprobation positive ne réprouve personne, ni ange,
et la réprobation négative. ni homme, d'une manière posi
La réprobation positive est le tive, et en les, condamnant à la
décret par lequel Dieu a résolu peine éternelle, qu'ensuite et à
de toute éternité de punir quel cause de leurs démérites prévus;
ques créatures intellectuelles de et c'est une hérésie de soutenir
la peine éternelle du dam et du avec les luthériens et les calvi
sens. La réprobation négative nistes, que Dieu par sa pure vo
est la non élection à la gloire, lonté, sans égard au mal , sans
ou le décret par lequel Dieu a supposer la chute des anges re
résolu de ne pas choisir certai belles, ni le péché originel dans
nes créatures intellectuelles pour les hommes, a destiné un cer
la gloire, et de permettre qu'el- tain nombre d'anges et d'hom
RÉP . RÉP 35
mes aux supplices éternels , et 4- Le motif de la réprobation
aux péchés qui conduisent à ce positive est le péché mortel et .
terme fatal, par un décret posi final du réprouvé. Le motif de la
tif, immuable, nécessitant. Nolo réprobation négative est la ma
mortem impii, sed ut converta- nifestation dela justice de Dieu.
turet vivat. {Ezechiel, cap. 33.) Les effets de la réprobation sont
Deus mortem non fecit, nec Iœ- la permission du péché qui n'est
taiur in perditione vivorum point pardonné, le refus de la
impii manibus et verbis accer- grâce, l'aveuglement, l'endur
sierunt Jllam. {Sap. 1.) Perditio cissement , et enfin la damna
tua ex te Israël. ( Osée, 13.) tion.
3. Parmi les théologiens ca REPTILE, en latin reptila,
tholiques, il y en a, et ce sont en grec herpœta, en hébreu
les molinistes, qui disent que la ramisim , signifient les animaux
réprobation même négative ne qui n'ont point de pieds, ou qui
se fait qu'en conséquence des les ont si courts, qu'ils parais
démérites prévus par la science sent ramper sur 4a terre. Les
moyenne. Les augustiniens pré Hébreux mettent les poissons au
tendent que la réprobation né nombre des reptiles. Ce nom
gative des mauvais anges est s'étend même quelquefois à tous
fondée sur la prévision de leur les animaux terrestres. {Genes.
péché, et celle des hommes, dans 1 , 2o. Levit. 1 1 , 46. Psal. 68 ,
l'état de la nature tombée , sur 35, etc. Dom. Calme t, Dictionn.
la prévision du péché originel. de la Bible.)
Les thomistes sont partagés en RÉPUDIATION , divorce. La
tre eux. Les uns disent que la loi de Moïse tolérait la polyga-
réprobation négative des anges gamie et le divorce parmi les
et des hommes précède la pré Hébreux. On en a parlé à l'arti
vision de leurs démérites, et cle D1vorce ; et Dom Calmet en
qu'elle consiste dans l'exclusion parle fort au long dans sa Dis
positive de la gloire comme sertation sur le même sujet, à la
d'un bienfait qui n'est dû à per tête du commentaire sur le Deu-
sonne. C'est le sentiment des téronome.
théologiens de Salamanque , L'usage moderne des Juifs ,
d'Alvarès, de Gonet, de Conten- selonLéondeModène, est qu'une
son, etc. Les autres soutiennent fille, mariée avant l'âge de douze
que la réprobation négative ans et un jour, peut quitter son
n'est en Dieu autre chose que la mari, en déclarant son dégoût
volonté de permettre que quel en présence de deux témoins, et
que créatures raisonnables per se remarier à qui il lui plaît.
dent la gloire par leur faute. Celui qui a corrompu une fille
Ainsi pensent Cajetan, Gaudin, par violence ou autrement, est
Graveson, etc. ( Voyez Décret , obligé de l'épouser sans pouvoir
Gt1ACE, Prédest1nation ) jamais la répudier. ( Peut. 22 ,
36 RÉP RÉQ
28, 29 ) Mais il est permis au au d'entre eux, et traité comme
tres hommes de répudier leur eux. ( Marc. i5, 28. )
femme sous prétexte de quelque RÉQUISITION. Nous ne pre
difformité. ( Deut. 24, 1.) On a nons ici ce mot que dans le sens
fort raisonné sur ces termes , de l'acte que faisait un expec-
propter aliquam fœditatem. On tant auprès d'un patron ou col
peut voir sur cela les commen la teur, à qui, en vertu de son ex
tateurs. pectative, il demandait des pro
L'usage présent des Juifs exige visions d'un bénéfice qui venait
un si grand nombre de cérémo de vaquer, et nous ne parlons
nies et de petites circonstances , que de la réquisition des gra
qu'il est rare que dans l'inter dués, brevetaires et indultaires.
valle les époux ne se racommo- "Voici à cet égard les maximes
dent point. dont on ne s'écartait point en
Moïse ne semble permettre pratique.
qu'aux hommes de répudier 1. C'était d'abord une règle
leurs femmes ; ce qui fait que Jo- générale que les gradués sim
sephe regarde comme contraire ples ou nommés , et tous autres
â la loi, la conduite de quelques expectans qui voulaient lier les
femmes qui se sont séparées de mains aux patrons et aux colla-
leurs maris. teurs , étaient tenus de requérir
Jésus-Christ a restreint la ré dans les six mois , du jour de
pudiation au seul cas d'adultère. la Vacance, les bénéfices qui
( Voyez Mar1açe. Dom Calmet , leur étaient affectés. Faute par
Dictionnaire de la Bible. ) eux d'avoir fait cette réquisi
RÉPUTER, reputare. Ce ter tion , ils étaient déchus de leur
me est en quelque sorte consa droit , et la provision accordée
cré en notre langue, pour signi par le collateur ordinaire deve
fier ce que dit saint Paul ( Ro1t1. nait irrévocable : car il était de
4,3), que.la foi d'Abraham lui maxime, qu'un collateur n'était
fut réputée, ou imputée à jus pas absolument obligé d'atten
tice. dre la réquisition d'un expec-
Réputer, se met aussi pour l'i taut qui lui avait notifié son
dée sous laquelle on regarde expectative, pour conférer le
quelqu'un ou quelque chose , bénéfice à un non gradué, ou à
agissant à leur| égard en consé un gradué moins ancien. Cette
quence de cette façon de penser. collation devenait seulement ca
( Genes. 48, 5. Levit. M . 40 duque par la réquisition de l'ex-
Reputare, se met encore pour pectant dans les six mois. ( Con-
dire ou penser en soi-même, cord., tit. 5, § teneanturque 7.
(1 Reg. 18, 17.) Du Moulin , de infirm. n° 8.
Jésus-Christ, dans sa passion, Louet, ibid. 44' -)
fut réputé parmi les méchans , 2. Quand le bénéfice était en
c'est-à-dire, regardé comme l'un patronage, c'était au patron que
RÉQ RES 37
la réquisition devait être faite; six mois. (Biblioth. can. verb.
et, en ce cas, si le patron requis Gradués, page 656. Du Moulin,
accordait au gradué ses lettres De infirm. n° 4-51. Traité de
de présentation en bonne forme, l'expectation des gradués, par
tout était accompli de sa part; M. Piales, t. 3, part. 3, chap. 9
c'était au présenté à faire les et 10.)
poursuites nécessaires , c'est-à- 5. C'était une règle, que dans
dire , à notifier au collateur cet le concours de deux gradués,
acte de présentation dans les dont l'un plus ancien n'aurait
mêmes six mois de la vacance ; point notifié ses lettres avant la
faute de quoi il était déchu de vacance du bénéfice, et l'autre
son droit. Si le patron refusait moins ancien l'aurait fait, ce
ses lettres de présentation au lui-ci devait l'emporter. Les ar
gradué, cet expectant pouvait rêts que l'on citait pour établir
et devait même, du jour du re qu'un gradué pouvait requé
fus et dans les six mois de ce rir un bénéfice qui vaquait déjà
jour, se pourvoir au supérieur, avant sa notification, avaient été
c'est-à-dire , au collateur ordi rendus en faveur des gradués ,
naire, pour en obtenir des pro contre desobituaires ou des col-
visions pleno jure y par une es lataires de l'ordinaire , et non
pèce de dévolution qui se fai contre d'autres gradués dûment
sait alors du patron au collateur. qualifiés et insinués suivant le
(Mémo1re du clergé, tome 10 , concordat. (Recueil de Jurispru
page 482; tome 12, page 692 et dence can. verb. Gradués, Ré
suivantes; tome 6, page 11 35.) quisition, n° 6.)
3. Les gradués pouvaient ne 6. La réquisition devait être
point faire usage de leurs lettres faite parle gradué en personne,
de nomination; mais une fois ou par un procureur , clerc ou
qu'ils avaient requis le bénéfice, laïque , fondé de procuration
ils ne pouvaient plus le refuser spéciale. (Mémoires du clergé,
sans être réputés remplis. t. 10,p. 292.)
4- La réquisition d'un béné 7. Les actes de réquisition ou
fice qui avait vaqué dans un de procuration pour résigner,
mois de faveur, était inutile, devaient être insinués et se fai
parce que le collateur avait dans saient par le ministère des no
ce mois le choix des gradués. taires apostoliques qui devaient
Elle n'était utile que dans le cas écrire et rapporter fidèlement
où le patron ou le collateur avait les réponses ou les refus des colla-
pourvu un non gradué, ou avait teurs, pour agiren conséquence.
gratifié un gradué non dûment RESCHIPHA, siége épiscopal
qualifié. Quant à la réquisition jacobite, au diocèse d'Antioche,
(Sans les mois de rigneur, elle près del'Euphrate.Unde sesévê-
ne profitait qu'au plus ancien ques, nommé Jacques, sacra eu
gradué qui l'avait faite dans les 755 le patriarche Isaac , par or
38 RES RES
dre d'Abugiafar-Almansor , roi sciscitatus. cap. pastoralis. cap.
des Arabes. ( Or. christ. , t. 2 , sup. litteris de rescript.)
p. 1516.) Le rescrit de grâce est , lors
RESCIUS (Stanislas) , abbé que le pape donne et accorde
d'Andrcow en Pologne, fut se quelque chose par sa pure libé
crétaire du cardinal Hosius, qui ralité. On l'appelle, selon la na
lui donna un canonicat dans l'é ture et l'objet de ses disposi
glise de Warmi, et l'envoya en tions, privilége, indulgence,
France vers Henri de France , dispense , exemption , grâce ou
duc d'Anjou, élu roi de Polo bénéf1ce. (C. gratia de rescript.
gne. Il mourut à Naples en c. sigratiosè eod, in 6°.)
1 5g8, et laissa quelques ouvra Le rescrit mixte est celui qui
ges de sa façon : la Vie du car- n'est proprement ni de justice
dial Hosius ; un volume de let ni de grâce , mais participe à la
tres; deux apologies pour les nature de ces deux rescrits.
jésuites , etc. (Sterovolsius , in Tels sont les rescrits pour les
elog. illust. polonor-) dispenses de mariage , pour les
RESCRITS DE ROME. Ce réclamations de vœux, pour les
sont les réponses du pape sur sécularisations. Ces rescrits sont
papier. On les distingue , par de grâce dans leur principe.
rapporta leur nature, en rescrits Mais comme ils ne peuvent être
dejustice, en rescrits de grâce, et exécutés depiano, sans une pro
en rescrits communs ou mixtes, cédure qui tient du contentieux
qui participent de la nature des et de l'administration de la jus
deux précédens. tice , on peut dire aussi qu'ils
Telle est à cet égard la juris sont de justice : et de là le nom
prudence observée dans le mon de mixte. Certains canonistes
de catholique en général , sauf appellent encore rescrits com
les exceptions pour nous. muns, ceux qui sont accordés à
Le rescrit de justice est celui un ecclésiastique par le pape,
qui tend à l'administration de d'un côté, pour raison du spiri
la justice. Cette sorte de rescrit tuel; et de l'autre, par son sou
a lieu régulièrement pour la dé verain, pour le temporel : de
cision de quelque procès, ou cette espèce seraient les rescrits
d'une chose dont la contesta du pape pour la légitimation
tion doit être portée au saint- des bâtards, pour la réhabilita
siège. Dans ce cas, le pape nomme tion des criminels ou infâmes,
des juges délégués, et leur com pour l'anoblissement ad effec-
met la décision ou le jugement tum beneficii, pour la naturali
de l'affaire en question par un sation des clercs étrangers. Dans
acte qu'on appelle avec raison tous ces cas , le pape ne donne
rescrit de justice, puisqu'il s'a qu'une capacité pour les fonc
git de faire rendre la justice à tions spirituelles, qui ne donne
ceux qui la demandent. {Cap. à celui qui les obtient , aucune
RES RES 3a-
aptitude, soit pour succéder ou ne saurait avoir lieu aux rescrit s
pour posséder des charges , ou de grâce, ou tout est de droit
pour déroger aux statuts des étroit. ( C. quantvis , de prœb.
chapitres dûment patentés, ou in 6°. )
pour jouir des droits de rè- 4- La signature de grâce est
gnicole, etc., s'il n'obtient aussi signée par le pape, par fiat, ou,
la même grâce du souverain. quand c'est le vice-chancelier
Voici les principales différen qui signe, par concess1on; la si
ces qui se trouvent entre le res- gnature de justice n'est signée
crit de justice et le rescrit de que par le mot placet.
grâce. 5. Le rescrit de grâce peut
1. La subreption même par être impétré par un tiers sans
ignorance annulle le rescrit de mandement spécial , même par
grâce et tout ce qui s'ensuit , et un laïque (C. accedens deprœb.),
n'annulle point le rescrit de jus à la différence des rescrits de.
tice , parce que ce dernier ne justice, qui ne peuvent être de
donne aucun droit qui puisse mandés par autres que par les
nuire au tiers. ( C. cum nostris parties mêmes , sans pouvoir
de concess. prœb. Rebuff. in spécial. (C. nonnulli , § sunt et
prax. tit. differ. inter res alii de rescript.) Rebuffe ob
cript, etc. ) serve que cette différence n'é
2. La grâce subreptice est tait point connue dans le royau
nulle, quand même l'adversaire me.
de l'impétrant consentirait à 6. Les rescrits de grâce doi
son exécution ; parce qu'il n'est vent faire mention des privilé
pas au pouvoir des particuliers ges auxquels ils sont contraires;
de réparer une omission sans sans quoi les privilégiés n'en
laquelle le pape n'eût pas accor sauraient souffrir du préjudice.
dé la grâce. Mais dans les res- ( Cap. constitutus de rescript. )
crits de justice ou mixtes, où il Il en est autrement des rescrits
ne s'agit que de l'intérêt parti de justice , qui ne laissent pas
culier de ceux qui plaident , ils d'être valables, quoiqu'il n'y
peuvent sans difficulté convenir soit fait aucune mention do
et transiger entre eux. ( C. si di- privilége de la partie adverse, à
ligenti de for. comp. leg. pen. moins que ce privilége ne four
cod. de pact.) nît une exception dilatoire , ou
3. Le rescrit mixte en général ne dût servir de règle à la te
est annulé par la subreption, neur du rescrit. (C. ci1m ordi-
î1arce qu'il contient toujours nem de rescript. )
quelque grâce ou privilége; 7. Aux rescrits de grâce est
mais on doit excepter le cas où attaché un cordon ou lacs de
il ne s'agirait que de la subrep soie; aux rescrits de justice,
tion d'une disposition particu pend un cordon de chanvre-
lière de quelque statut : ce qui plombé.
4o RES RES
8. Oh obtient plus difficile crits de justice. (C. si cui de
ment les rçscrits de grâce, que prœb. in 6°. c. gratum. c. ve-
les rescrits de justice. Les pre latum, de qffic. deleg.)
miers sont plutôt présumés 14-Unlaïquenépeut impétrer
faux. (C. adfalsariorumdecrim, pour lui des rescrits de grâce ,
fais.) parce qu'il est incapable de bé
' g. Les rescrits de grâce pas néfices; mais il peut obtenir
saient chez nous sans contradic des rescrits de justice ou mix
tion, mais non sans examen; au tes. (C. cum à Deo, de rescrip-
lieu que les rescrits de justice tion. c,nonnulli, %fin. de res-
n'étaient point examinés, mais cription.)
seulement contredits. (C. Apos- 15. Dans les rescrits de grâce,
tolicœ 35, q. g, not. in c. ad on insère la clause des nonobs-
audientiam 1 , de rescript, glos. tances , et non dans les rescrits,
in extravag. sedes apostolica in de justice : on la voit cependant
verb. Justitiam, de qffic. deleg.) quelquefois dans les uns et dans
10. Les rescrits de justice n'é les autres.
taient adressés qu'à des dignités 16. Les lettres de grâce sont
ou à des chanoines de cathé perpétuelles; les lettres de jus
drale. (C. statutum de rescript, tice ne servaient en France que
in 6°. ) Au lieu que les rescrits pour un an. (L.faho, cod. de
de grâce sont adressés à ceux-là divers, rescript.)
mêmes à qui ils sont accordés , 17. Les rescrits de justice
mais l'exécution en était tou n'attribuent aucun nouveau
jours commise à des dignités. droit, ils n'ont pour objet que
(Rebuffe, loc. cit. n° 28 et seq.) de commettre la connaissance
1 1 . Dans les rescrits informd ou le jugement du droit qui est
pauperum, qu'on appelle de jus acquis ; au lieu que les rescrits
tice , on doit faire mention de de grâce donnent droit à la
l'état des biens de l'impétrant; chose , même avant la vacance,
secùs, dans les rescrits de grâce. de la part du pape. (Rebuffe,
( Cap. tuis, cap. Episcopus, cap. loc. cit. n° 44- )
non liceat de prœb. cap. postu- 18. La confirmation faite par
last. de rescript.) le pape , de la réserve du légat
12. Les rescrits de grâce , ou de la réception d'un cha-^
comme suspects d'ambition , noine, s'expédie par lettres gra
doivent être accordés et inter cieuses, au lieu que quand la
prétés étroitement, et non point confirmation est commise' par le
les rescrits de justice. (Cap. pape , on se sert de lettres dé
quamvis de prœb. in 6°.) justice, parce qu'étant faite, en
13. Les rescrits de grâce, ré ce cas en la forme commune,
bus adhuc integris, n'expirent elle n'attribue aucun nouveau
point par la mort de celui qui droit, ni ne valide l'ancien. (G. 1,
les a accordas, comme les res- de conf1rm. util.)
RES RES 41
1g. On n'enregistrait point potest. fud. deleg. C. cœterum
chez nous les rescrits de justice, de rescript. )
comme les rescrits de grâce. 2. Celui qui obtient deux res
2o. L'omission d'une excep crits pour le même sujet, sans
tion péremptoire ne pouvait faire mention du premier dans
être opposée à l'effet de retarder le second , est privé de l'effet de
les rescrits de justice ; secùs à l'un et de l'autre. ( C. ex tenore
l'égard des rescrits de grâce. de rescript. ) Que si le second
( Cum ordinem de rescript. c. 1, parle du premier, celui-ci doit
de litis contest.) être exhibé, sans quoi le second
21. Les rescrits de grâce ex est nul. (C. ex insinuatione cod.)
pirent plus difficilement que les filais il n'est pas nécessaire de
rescrits de justice. (Felin, in c. faire mention du premier res
capitulum de rescript.) crit, si le sujet est différent; si
22. Pour l'effet des rescrits de le premier rescrit est resté in
justice, on considère le temps connu sans signification, si le
qu'ils ont été présentés; parce premier n'étant que général, le
que ce n'est que du jour de la second est spécial : generali
présentation que le juge délégué enim per speciale derogatur ; si
est fondé en juridiction. ( C. ut enfin le premier était suranné,
debitus de appel. ) A l'égard quand le second a été impétré.
des rescrits de grâce où il n'y a ( Doct. in cap. cœterùm. )
point de condition , on consi 3. Le second rescrit, en ré
dère le temps de leur date. voquant le premier, ne détruit
(C. eam te de rescription. c. tibi rien de ce qui a été légitime
qui, c. duobus de rescription. ment fait pour son exécution.
in 6°. ) ( Cap. causant, § nos volumus
a3. Dans les rescrits de jus eojl. ) De deux rescrits sur le
tice , on insère la clause sipre- meme sujet et à deux différen
ces veritate nitantur, où elle y tes personnes , celui qui est plu
est toujours sous-entendue. ( C. tôt présenté l'emporte. (C. cap.
de rescript. ) Cette clause n'est capitulum eod. c. duobus de res
point nécessaire dans les rescrits cript. in 6°.)
de grâce , quoique ce soit assez 4. C'est une grande règle en
l'usage de l'y insérer, ou celle-ci, matière de rescrits, qu'on doit
vocatis vocandis : la forme sous faire rapporter tout ce qu'ils
laquelle l'expédition se fait, dé contiennent à ce qui en fait le
cide de cette vérif1cation. principal objet. (fe.ebuffe, loc.
Eu matière de rescrits , le cit. in fm. )
droit 'canon décide : 1. que le Quant à la forme des rescrits,
dernier rescrit où il n'est pas elle est différente selon la diffé
fait mention du précédent , ne rente nature des causes qui en
fait rien perdre à celui-ci de sa font la matière. On expédie à
valeur. (C. ex parte de ojffic. et Rome les rescrits ou lettres
<ja RES RES
apostoliques , par bulles , brefs comme des rescrits mixtes,
ou signatures. {Voyez ces mots.) étaient toujours adressées aux
Il y a ensuite certaines expédi officia ux. Les provisions de bé
tions particulières, comme les néfices étaient commises aux
mandats , les expéditions sur évêques et aux grands-vicaires.
nouvelle grâce, les rescrits in Les expéditions en forme gra
fonnâ pauperum, perinde vale- cieuse étaient adressées à celui-
re, etc., dans lesquelles on in là même qui les obtenait , ainsi
sère différentes clauses, telles que les resc1jfs d'exemption ou
que les nonobstances , déroga de privilége. Mais le pape nom
toires , motu proprio , si ita mait en ce cas des exécuteurs
est, etc. particuliers, .pour l'exécution
Pour ce qui est de l'exécution ou la conservation de la grâce
des rescrits, il n'en est point qui accordée. Celui à qui l'exécu
n'ait son adresse, et où le pape tion était commise , s'appellait,
ne commette quelqu'un pour en termes de chancellerie , exé
son exécution. Cette adresse est cuteur. Amydenius nous ap
importante, parce qu'elle assure prend qu'on distingue à Rome
ou qu'elle blesse la juridiction deux sortes d'exécuteurs de res
de celui à qui les rescrits sont crits, le simple et le mixte,
ou doivent être adressés. Ainsi merus et mixtus. Le premier est
ils devaient être adressés chez celui à qui le pape donne une
nous intra partes , c'est-à-dire, commission qui doit être exé
à l'ordinaire ou à Pofficial du cutée de piano, sans informa
diocèse où était situé le béné tion , sans contradiction , ubi
fice, ou à celui du lieu où les nullus prorsus adest contradic-
parties faisaient leur demeure ; tor : tels sont les rescrits infor-
autrement il y aurait eu abus , mâ gratiosd. Quand il y a des
etles parlemens auraient déclSré informations à prendre , des con
abusive l'exécution des rescrits tradicteurs à combattre ou à
délégatoires , par lesquels Sa appeler, l'exécuteur est mixte ,
Sainteté aurait commis desjuges parce que sa commission parti
hors le ressort du parlement cipe alors du gracieux et du
duquel les parties étaient justi contentieux. Tels sont les brefs
ciables , à moins que la déléga de dispense , les provisions in
tion n'eût été autorisée par let formd dignum dans les pays d'o
tres patentes du roi, enregistrées bédience , et enfin tous les res
dans le parlement du ressort. crits où sont exprimées ou sous-
( La Combe, Recueil de Juris entendues les clauses vocatis
prudence , canonique, au mot vocandis , si ita est , dummodô
Rescrit , n° 8. Mémoire du non sit alteri quœsitum, etc.,
clergé, tome 7, page 222 et sui sine prœjudicio juris tertii. Dans
vantes.) Les dispenses et autres les rescrits adressés aux exécu
grâces qu'on pouvait considérer teurs simples, sont les clauses
RES RES 43
remotd appellatione, contradic- de l'évêque qui a été commis.
tores compescendo et amoto ( Fevret , liv. 9 , ch. 3, n° 7. )
exindè quolibet illicito deten- RESEN, ville d'Assyrie, bâtie
tore. par Assur, entre Ninive et Cha-
Quand le pape adresse ses lé. ( Genes. 10, 12. Dom Cal-
rescrits aux cardinaux ou évê- met, Commentaire sur cet en
ques , il les qualifie frères , ve- droit.)
nerabilifratri nostr0. Mais dans RESENDE ( André de ) , en
les adresses particulières aux latin Resindus , religieux de
cardinaux qui ne sont point l'Ordre de Saint-Dominique ,
évêques , il ne leur donne que naquit à Evora , de parens no
la qualité de fils , dilecto filio , bles, en 1498. Il étudia à Alcala,
ainsi qu'à toutes les autres per à Salamanque, à Paris et à Lou-
sonnes , soit clercs , prêtres , re vain , et se rendit très-habile
ligieux , religieuses, ou laïques , dans les langues, la philosophie,
princes ou princesses; il y a seu la Théologie et la connaissance
lement de plus , à l'égard des des antiquités. 11 fut précepteur
roisou reines, les mots carissimo desinfants de Portugal, Alphonse
ou carissimœ in Christo filio ou et Henri, frère du roi Jean 111 ,
filiœ; et, à l'égarddes religieuses, qui obtint du pape pour Résen-
dilectœin Christofiliœ. (M. Du de la permission de quitter l'ha
rand de Maillane , Dictionnaire bit religieux, et de prendre ce
de droit can., au mot Rescrits) lui d'ecclésiastique. On lui donna
Les rescrits de Rome ne pou ensuite un canonicat à Evora ,
vaient être enregistrés ès parlé- où il mourut en 1573, et fut
mens, sans lettres patentes, et enterré aux dominicains. Nous
il n'appartenait qu'à l'évêque avons ses œuvres en 2 volumes ,
d'exécuter ceux qui étaient imprimées à Cologne en 1600,
adressés à l'ordinaire, comme qui renferment : 1°. antiquita-
jubilés , etc. ( Mémoires du tum Lusitaniœ libri quatuor. 2°.
clergé, t. 6, p. 523, 347, 348.) De antiquitatibus Eborœ lib.
Quelque clause qui fût insé 2. 3°. Divers poèmes. 4°- Plu
rée dans les commissions don sieurs lettres sur l'histoire et les
nées par le pape aux évêques de antiquités. 5°. Deux discours
France, et de quelque qualité qu'il fit , l'un dans le collège de
que fût l'affaire , à l'instruction Coïmbre en 1551 , et l'autre
ou jugement de laquelle ils dans un synode tenu à Evora en
étaient commis pour y procé 1565. 6°. Adversi1x stolidos poli-
der autoritate apostolicd , ils ne tipris litteraturœ ob1rectatores ,
s'y entremettaient que vi et po- poëme. 7°. Narratio rerum ges-
tcstate ordinarid. Ainsi les su tarum in Indid à Lusitanis , an -
jets du roi , en cas d'appel, no 1530. 8°- tireviarium Ebo-
n'étaient jamais distraits , et rense recognitum. 9°. Vita beati
allaient au supérieur immédiat slEgidii scalabitani, sive sanc
44 R£S
terenensis. 10°. L'office du bien teurs ou collateurs de procéder
heureux Gonsalve d'Amaranthe, à l'élection ou collation de ces
et celui de la bienheureuse Elisa bénéfices quand ils vaqueront ,
beth, reinede Portugal. 1 1°. Con- sous peine de nullité. Ces réser
cilium Emeritense celébrat1on ves sont générales ou spéciales.
anno Christi 666. 12°. Sidonii I^es générales sont celles qui
Apollinaris opera omnia mons- tombent sur tous les bénéfices
truosè in pluribus depravata, cu- d'un royaume ou d'un certain
ris Resendii suo nitori restitu- lieu, ou sur certaines dignités.
ta, etc. ( Echard, Script, ord. Les spéciales sont celles qui ne
Prœdic. , t. 2, p. 221 et suiv. ) regardent qu'un certain béné
RESEPH,hébr., lit, ou ex fice en particulier. Les canonis-
tension, ou charbon , ou pierre , tes rapportent à quatre chefs
du mot ratsaph, fils de Kapba , les bénéfices dont les papes se
et petit-fils de Sara-, fille d'E- sont réservé Indisposition. 1°.
'phraïm. ( 1 Par. 7, 25. ) la réserve à raison du lieu où
RESEPH,RESIPH, RESAPHA ces bénéf1ces ont vaqué , c'est
ou RISAPHA , ville de Syrie. l'espèce de la réserve fondée sur
( 4 Rcg' 19- 12, Isaïe, 87 12.) la vacance in curid. 2°. La ré
RESEPH. Ce mot se trouve serve fondée sur le temps dans
dans l'hébreu d'Habacuc, 3,5, lequel la vacance de certains bé
où la vulgate porte egredietur néfices est arrivée : cette réserve
diabolus ante pedes ejus. On a lieu dans les églises où la rè
peut fort bien le traduire : le gle de reservatione mensium et
charbon marchera devant lui , aiternativâ est suivie. 3°. La ré
et l'expliquer du feu de la colère serve fondée sur la qualité des
de Dieu. Saint Jérôme l'expli personnes qui possédaient les
que d'un démon commandant à bénéfices qui ont vaqué. Elle
d'autres, comme Béelsebub ; et comprend les bénéfices qui ont
dit que c'est lui qui tenta Ève vaqué par la mort des cardinaux,
dans le jardin, et se présenta au des domestiques du pape et des
Sauveur au sortir du baptême , officiers de la cour de Rome. 4°-
et le tenta dans le désert. ( Dom La réserve fondée sur la qualité
Calmet , Diction, de la Bible. ) des bénéfices. On y comprend
RÉSERVATION DES PÉCHÉS. les premières dignités des ca
( Voyez Cas béserv.és.) thédrales, et les principales di
RESERVES ou RÉSERVA gnités des collégiales, dont le
TIONS APOSTOLIQUES. On ap revenu excède la valeur de dix
pelle réserves apostoliques , des florins d'or. (Van-Espen, Jur.
rescrits ou mandats par lesquels eccl. univ. , t. 1 1 , p. 844 et suiv.
les papes se réservent la nomi La Combe, au mot Réserve.
nation et la collation de certains Mém. du clergé, t. 10, p. 760 ;
bénéfices, lorsqu'ils viendront à et 1. 12, p. 1269 et suiv.)
vaquer, avec défouse aux élec- Le réserves apostoliques sont
RÉS RÉS 45
une dérogation au droit com lui était point permis de quit
mun , et une entreprise sur le ter. Les ordinations sans titre,
droit des ordinaires. On ignore ou sur un titre patrimonial
le temps précis où elles ont com ayant été admises, on •commen
mencé; et l'on sait que Clé ça à détacher les bénéfices des
ment 1v, qui monta sur le saint- fonctions ecclésiastiques, et à
siége en 1 265, fit le premier une distinguer entre bénéfices sim
réserve générale et absolue de ples et bénéfices à charge d'â
tous les bénéfices vacans ( in cu- mes, compatibles et incompati
rid, cap. 12 de prœbend. in bles. On reconnut que les béné-
sexto). Les réserves avaient été ficesà charge d'âmes requéraient
aboi ies en France par le concordat une résidence personnelle ; et
fait entre Léon x et François in. cette résidence fut déclarée né
Elles subsistent encore en Flan cessaire pour les archevêchés
dre et dans le Hainaut pour les et évêchés; cures, abbayes et
prébendes et canonicats, mais prieurés conventuels et Tau
non pas pour les dignités quisont liers, dont les possesseurs sont
électives dans tous les mois, ni au nommés prélats dans l'Eglise et
préjudice des coutumes et privi chargés du soin de leurs com
léges anciens de ces provinces. munautés , les premières digni
Le pape disposait aussi en Bre tés des chapitres, et générale
tagne pendant huit mois, des bé ment tous les bénéfices dont les
néfices \acans par mort, qui titulaires ont la direction des
étaient à la pleine collation , âmes, et juridiction au for inté
soit des évêques, soit des abbés rieur. (Van-Espen, Jur. ecclés.
et autres collateurs ordinaires. t. 1 , p. 52. Lacombe , au mot
(Ibid. M'oyez Expectative, Man Résidence, sect. 1.)
dats.) Quoique le concile de Trente
RESIA, fils d'OUa, de la tri ( sess. 23 de reform. cap. 1 ) ,
bu d'Aser. ( 1 Par. 7, 3g.) n'ait pas expressément décidé
RÉSIDENCE , en terme de ju que la résidence fût de droit di
risprudence canonique, se dit vin pour les bénéfices à charge
de la demeure des bénéficiersen d'âmes, il l'a donné suffisam
leur bénéfice et de leur assiduité ment à entendre par ces paroles:
à le desservir ; car une présence cùmprœcepto divino mandatum
stérile et oisive ne suffit pas ; il sit omnibus quibus animarum
faut qu'elle soit laborieuse et cura commissa est, oves suas
active. Selon le droit commun , agnoscere, etc. Il ne permet
tous les bénéfices demandent aux évêques de s'absenter de
résidence , parce qu'autrefois leur diocèse que pour l'une de
l'Église n'ordonnait aucun mi ces quatre causes , christiana
nistre qu'elle ne lui donnât un charitas, urgens necessitas , de
bénéfice en titre , qu'il était bita obedientia, evidens cccle-
obligé de desservir, et qu'il ne siœ vel reipublicœ utilitas. Il
46 RÉS RÉS
déclare ( sess. 6. cap , 1 ) que § V. De ceux à qui on pouvait
les évêques qui s'absentent sans résigner.
raison de leurs diocèses six mois § VI. Desformalités qui devaient
de suite, doivent être privés de précéder et suivre la résigna
la quatrième partie de leurs re tion.
venus ; et que s'ils persistent
à ne point résider, le pape pour
ra de plein droit pourvoir aux De la résignation en général.
évêchés. Il ordonne aux curés et
autres bénéficiers ayant charge 1. La résignation en général
d'âmes , de ne point s'absenter est la cession d'un bénéfice ec
de leurs églises, qu'avec la per clésiastique ; ^t cette cession se
mission, par écrit, de l'évêque ,peut faire , ou par démission
et permet aux évêques de pro pure et simple entre les mains
céder par toutes sortes de voies du supérieur , ou par démission
canoniques , même par la pri conditionnelle et réciproque;
vation des fruits, contre les cu ce qui s'appelle permutation :
rés absens. ( Sess. 23, cap. 1 ).ou par démission condition
Les conciles provinciaux de nelle non réciproque; ce qui
France et les ordonnances et s'appelle proprement résigna
édits de nos rois ne sont pas tion en faveur, parce que le ti
moins sévères sur la résidence. tulaire ne se démet de son bé
L'article 23 de l'édit du mois néfice, que pour en gratifier
d'avril de 15g5 ordonne la saisieune certaine personne , et à con
du tiers des revenus des bénéfi dition qu'il lui sera conféré ,
ces de ceux qui ne résident sans quoi la résignation demeu
point , pour être employé en rerait sans effet.
aumônes par ordre des supé Les résignations en faveur,
rieurs ecclésiastiques. ( Voyez dont il s'agit ici, ne remontent
Bénéf1ces, Bénéf1c1ers, Absence ,pas plus haut que vers le com
Cnano1nes, Curés, Evêques, Heu mencement du quatorzième
res canon1ales. ) siècle , dans le temps du schis
me d'Avignon , si l'on en croit
. RÉSIGNATION. Coquille , dans ses Mém. pour
Somma1re. la réform. , tom. 1, pag. 32.
Ruzé prétend même que du
§ I. De la résignation en géné temps du cardinal Georges
ral. d'Amboise , qui fut ministre
§ II. Des bénéfices quipouvaient d'état sous le roi Louis xn, vers
être résignés. le commencement du seizième
§ III. Des personnes qui pou siècle , les résignations en fa
vaient résigner. veur n'étaient pas généralement
§ IV. De ceux quipouvaient ad approuvées. (Ruzé, dans son
mettre les résignations. Traité du droit de régale, pri
RÉS RÉS ' 47
vil. 3a, n° 2. Van-Espen, Jur. religieux des autres congréga
ceci., tom. 2, pag. 949.) tions de France pouvaient , sui
§ n. vant le droit commun, et sans
le consentement de leurs supé
Des bénéfices qui pouvaient être rieurs , résigner leurs bénéfices,
résignés. même à des séculiers , cum voto
1 . Les bénéfices consistoriaux profitendi. (Arrêt du grand-
ne pouvaient être résignés qu'a conseil du 3 mai 1^35. )
vec le consentement exprès du § m.
roi, ni les bénéfices en patronage
laïque, qu'avec le consentement Des personnes qui pouvaient ré
exprès des patrons , quand mê signer.
me le bénéfice eût été en patro 1. Les mineurs bénéf1ciers
nage alternatif entre un ecclé pouvaient résigner leurs béné
siastique et un laïque, et que ce fices, si ce n'était à leurs tu
fût le tour du patron ecclésias teurs , curateurs, précepteurs,
tique; il fallait en ce cas le con OU autres personnes sous la puis
sentement des deux patrons. (La sance et conduite desquels ils
Combe, au mot Résignation, étaient , ou de leurs enfans. Us
sect. 2.) ne pouvaient non plus résigner
2. Les bénéfices électifs col- en cas de fraudes et d'artifices.
latifs des chapitres qui n'étaient (Arrêt de réglement du 18 juin
point en patronage laïque, pou 1754. Mém. du clergé, tom. 10,
vaient être résignés aussi bien pag. 1668.)
que les bénéfices électifs confir- 2. Les bénéficiers qui étaient
matifs , quand ces derniers n'é- coupables de crimes qui faisaient
laient point électifs confirma- vaquer le bénéfice de plein droit,
tifs par le titre de leur fonda comme l'hérésie , le crime de
tion. (Ibid.) lèse-majesté, l'assassinat pré
3. Les bénéfices affectés à des médité, le rapt, l'inceste spi
personnes de certaine qualité rituel, la simonie, et autres,
par leur fondation ou par un contenus dans le droit canoni
statut homologué, ne pouvaient que, ne pouvaient résigner.
être résignés au préjudice de ( Arrêt du grand-conseil du 26
cette affectation. (Bardet, t. 2, février 1726. )
liv. 2, ch. 25.) 3. Par rapport aux crimes
4. Les cures de l'ordre de qui ne faisaient pas vaquer les
Malte ne pouvaient être rési bénéfices de plein droit, la ré
gnées sans le consentement de signation pouvait être faite pen
l'ordre , ou du moins du com dant l'appel; c'était la jurispru
mandeur patron. (Arrêt du 28 dence du parlement de Paris.
août 1683. ) (La Combe, ibid., sect. 3. Mém.
5. Les bénédictins de la con du clergé , tom. 7 , pag. 1 298 et
grégation de Saint-Maur et les suiv. )
48 RÉS RÉS
§ iv. à ceux qui étaient coupables* de
crimes qui faisaient vaquer^ les
De ceux qui pouvaient admet bénéfices de plein droit, ni"£
tre les résignations. ceux qui n'étaient coupables
1 . Le pape pouvait admettre que de. crimes qui ne faisaient
les résignations en faveur ; les . „ vaquer les bénéfices que par
évêques le pouvaient aussi","' se sentence du juge, ni même à
lon l'opinion commune, mais ceux qui étaient accusés de ces
seulenjent'^quand les résigna- .crimes pendente accusatione, ni
,ét0s "étaient faites pour par- à ceux qui étaient appellans de
venir à des unions de bénéfices la sentence de condamnation,
qui tendaient à procurer le bien ni à ceux qui étaient condam
général de l'Église. ( Mém. du nés par sentence ou arrêt , à
"clergé, tom. 10, pag. 1673 et peine afflictive , quoiqu'elle
sùlv.) ' n'emportât mort civile, nWpri-
2. *Le_ roi', pendant la régale, vation de bénéfices , ni obliga
admettait Tes résignations en tion de s'en démettre , ni à ceux
faveur, et ce qu'on faisait à qui étaient actuellement en dé
Rome, était nul, quand même cret d'ajournement personnel
la résignation eût été acceptée ou de prise de corps, quand
par le résignataire. Il y avait même l'accusé décreté aurait
aussi des chapitres, comme obtenu un arrêt de défense qui
ceux des églises de Langres et l'aurait 'renvoyé dans ses fonc
tions ,r parce qu'un tel arrêt ne
d'Autun , qui , sur la démis
sion d'un chanoine malade, levait pas la tache du décret.
conféraient le canonicat après ( La Combe , sect. 4- )
sa mort à la personne qui lui 3. On ne pouvait résigner ni
avait été désignée. (Mém. du aux étrangers non naturalisés ,
clergé , t. 1 1 , p. 823 et suiv. La ni aux bâtards , s'ils n'avaient
Combe , ibid. , sect. 5. ) dispense expresse , ni à ses juges,
médecins, tuteurs, curateurs,
§v. gens d'affaires, officiers de jus
De ceux à qui on pouvait rési tice , devant lesquels les béné-
gner. ficiers qui voulaient résigner
avaient des procès. Un pénitent
1 . Tous les canons défendent pouvait néanmoins résigner à
aux pères de résigner directe son confesseur. (Ibid.)
ment ou indirectement leurs
bénéfices à leurs enfans, soit §VI.
naturels, soit légitimes, ne sanc- Des formalités qui devaientpré
tuarium Dominijure hereditario céder et suivre la résignation.
possideri videatur. (Mém. du 1 . Les formalités qui devaient
clergé , tom. 12, pag. 10/j1 . ) précéder la résignation , quelle
?.. Ou ne pouvait résigner ni qu'elle fût, étaient de passer
RES RES 49
une procuration ad resignan- être signé par le résignant, les
dum devant deux notaires royaux notaires, ou notaires et témoins;
apostoliques, du lieu et du dio et, en cas que le résignant dé
cèse où demeurait le résignant, clarât qu'il ne pouvait signer,
ou un notaire et deux témoins il en devait être fait mention.
connus et domiciliés dans le lieu (La Combe, sect. 6.) Les pro
où la procuration était passée , visions sur résignations devaient
âgés au moins de vingt ans ac être certifiées sur l'original par
complis , qui fussent mâles, deux banquiers expéditionnai
règnicoles et capables d'effets res , et insinuées dans les lieux
civils, qui sussent signer, et et temps. ( Voyez Ins1nuat1on.)
qui ne fussent ni domestiques , 3. Tant que le résignant était
ni serviteurs , ni pa1ens ou al vivant, et qu'il ne s'agissait pas
liés du résignant ou résignatai d'une résignation uniquement
re jusqu'au degré de cousin faite à cause de l'incompatibi
germain inclusivement. Les no l1té du bénéfice résigné avec un
taires devaient être reçus au autre qu'il possédait avant, le
siége royal du lieu , et reçus et résignataire avait trois ans pour
examinés par les évêques ou prendre possession, à compter
leurs grands-vicaires ou offi- du jour de l'arrivée du courrier
ciaux , et ils devaient faire men à Rome. Mais s'il s'agissait d'une
tion dans les actes , de leur qua résignation qui n'avait été faite
lité , demeure, et juridiction qu'à cause de l'incompatibilité
dans laquelle leurs prévisions du bénéfice résigné , le résigna
avaient été enregistrées, à peine taire n'avait que six mois pour
de nullité. Les notaires qui pas prendre possession. (Voyez Pos
saient la procuration, ne pou sess1on. La Combe , ibid. )
vaient , sous la même peine de 4-. Si le résignataire était em
nullité , se servir de leurs clercs pêché de prendre possession par
pour témoins, de réguliers, no une force majeure, les six mois
vices ou profès de quelque or ne couraient point tant que
dre que ce fût. (Édit du mois l'empêchement durait. (Ibid. ,
de juin 1550. Édit du mois çje sect. 9.) Par rapport aux règles
décembre 1691. Déclaration du de chancellerie relatives aux
4 février 1737. ) résignations, voyez Règles de
2. Les notaires devaient avoir Cnanceller1e.
vu et entendu le résignant pro RESOMPTE ou RESUMPTE ,
noncer et expliquer ses inten resum/jta thesis, disputatio , ter
tions. Ils devaient aussi écrire me d'école de Théologie , qui
la procuration , y faire mention signifie l'acte que devait faire
de l'état de santé ou de maladie le nouveau docteur, selon les
du résignant, lui faire lecture lois de la faculté, pour avoir
de la procuration , et en faire suffrage aux assemblées, et jouir
mention expresse. L'acte deva1t des droits de docteur. Cet acte
21. 4
5o RES RES
se soutenait, depuis une heure RESSA, ville célèbre dans
jusqu'à six, sur toute l'Ecriture- l'Arabie-Pétrée , apparenlaient
Sainte et les passages qui s'em la même que le campement des
ployaient dans les controverses Hébreux dont on vient de par
contre les hérétiques, dans la ler. (DomCalmet, Dictionnaire
sixième année après le docto de la Bible.)
rat, avant l'accomplissement RESSONS , Ressonium , ab
de laquelle les nouveaux doc baye de l'Ordre de Prémontré ,
teurs n'étaient point admis aux était située dans la Normandie,
assemblées de la faculté, ni au diocèse de Rouen. Elle re
choisis pour présider aux thèses. connaissait les seigneurs d'Au-
RESPHA, fille d'Aia , concu mont pour ses fondateurs. Les
bine ou femme du second rang religieux qui habitèrent les pre
du roi Saûl, célèbre par sa cons miers ce monastère , furent ti
tance à garder jour et nuit , et rés de l'abbaye de Saint-Jean-
cela pendant un très-long-temps, d'Amiens , l'an 1 1 50. On y avait
les corps de ses deux enfans et établi la réforme depuis 1653.
des cinq autres fils de Saùl, mis
en croix pour venger le crime RESTITUTION
qu'avait commis leur père, en sOMMAIRE.
faisant mourir un grand nom
bre de Gabaonites, ce qui avait § I. De la restitution en gé
attiré une grande famine dans néral.
les terres d'Israël. (2 Reg. 3, 7, § II. De la nécessité de la res
21 , 8.) titution.
L'Ecriture nous apprend en § III. Des racines ou des sour
core que le reproche qu'Isbo- ces de la restitution. ,
seth, fils de Saù.1 , fit à Abner § IV. Des fautes quiproduisent
de s'être approché de Respha, Vobligation de restituer.
concubine de son père , fut si
§ V. Des personnes qui sont
sensible à cet officier, qu'il prit
obligées à restituer.
dès ce moment des mesures avec
David -pour faire revenir à lui la § VI. Des personnes à qui on
partie du peuple qui obéissait * doit restituer.
encore à Isboseth. (2. Reg. 3, § VJI. De l'ordre qui doit être
observé entre ceux qui sont
7,8.) obligés à la restitution.
RESHCE, martyr en liithy-
nie , et compagnon de saint § VIII. Des causes qui exemp
Tryphon. ( Voyez Trypnox. ) tent de la restitution.
RESSA, hébr. , arrosement , § IX. De la restitution en par
distillation ou rosée , du mot ticulier, et par rapport aux
rasas, campement des Israélites différens biens dans lesquels
dans le désert. (N1tm. 33, 21, on peut faire tort au pro
22. ) chain. ,
IlES RES 51
§ I- l'on a trouvé une bourse dont on
connaît le maître. 3°. Il est dit
De la restitution en général. quel'on répare le dommagequ'on
Restituer eu général, et selon a injustement causé, parce qu'on
la force du terme , n'est autre est obligé à restituer ce dom
chose que mettre une seconde mage, quoiqu'on n'en ait pas
fois une personne dans la pos profité, et qu'on n'ait rien qui
session ou dans le domaine de appartienne au prochain , com
ce qui lui appartient. (S. Tho me il arrive, par exemple, lors
mas, 2, 2,q. 62, art. \,incorp.) qu'on a mis le feu à sa mai
Mais parce qu'il y a des choses son, qu'on lui a intenté un pro
dont on ne peut rendre le do cès injuste, etc.
maine à ceux à qui on les a § n.
ôtées , comme lorsqu'on a ôté
la vie ou les membres à quel De la nécessité de la restitution.
qu'un, les jurisconsultes enten 1. La restitution n'est point
dent par restitution toute répa nécessaire de nécessité de moyen,
ration du tort qu'on a fait, soit parce qu'on peut être sauvé sans
que cette réparation se fasse par la faire, lorsqu'on ne le peut ,
la restitution de la chose même pourvu qu'on en ait la volonté;
qu'on a prise, ou par quelque au mais elle est nécessaire de né
tre compensation. Ainsi la res cessité de précepte, parce qu'on
titution est une action de jus ne peut retenir le bien d'autrui
tice , par laquelle on rend le sans violer la justice, et les pre
bien qu'on a pris ou qu'on re miers préceptes de la loi natu
tient à autrui, où l'on répare le relle, qui nousordonnent de ren
dommage qu'on lui a injuste dre à chacun ce qui lui appar
ment causé. C'est 1°. une action tient, et de ne pas faire aux au
de justice, parce que la justice tres ce que nous ne voudrions
est une vertu qui fait qu'on pas qu'ils nous fissent. De là
Tend à chacun ce qui lui appar cette parole célèbre de saint Au
tient , et qu'on n'est obligé à gustin {ep. 54) : Non remittitur
restitution que quand on a pé peccatum, nisi restituatur abla-
ché contre la justice. 2°. Par la tum... cim1restitui potest. Ainsi
restitution on rend le bien qu'on un confesseur ne doit point ab
a pris ou qu'on retient aux au soudre un pénitent qui étant
tres, soit en lui-même, soit en obligé à restitution , ayant le
choses équivalentes, parce qu'on moyen de la faire , et n'ayant
est obligé à restituer, non-seu point de raisons suffisantes pour
lement quand on a dérobé , la différer, veut néanmoins la
mais encore lorsque, sans avoir différer , ou se contente d'èn
commis aucune faute , on se charger ses héritiers. 1
trouve avoir quelque chose qui 2. Le précepte dt; la restitu
appartient à d'autres, comme si tion, quoique aflirmatif qusnt à
52 RES RES
la forme, est réellement néga homme qui a emprunté de l'ar
tif, et ne fait qu'un même pré gent est obligé de le rendre en
cepte avec celui qui défend de vertu du contrat de prêt, quoi
prendre le bien d'autrui, puis que cet argent vienne à périr
que l'omission de la restitution par cas fortuit entre ses mains ;
n'est autre chose qu'une déten c'est ainsi encore que je suis
tion injuste et continuée du obligé de rendre les dépenses
bien d'autrui. D'où il suit que nécessaires que quelqu'un a fai
la restitution oblige aussitôt , tes à mon avantage et en mon
moralement parlant. absence, en vertu du contrat
§ m. implicite qui est censé subsister
Des racines ou des sources de la entre un homme absent, et ce
restitution. lui qui en son absence et à son
insu prend soin de ses affaires ,
On peut réduire à quatre les et les gère à son avantage par
racines ou les sources de la res bonne volonté pour lui.
titution, c'est-à-dire, les raisons
qui obligent à restituer ; savoir, § iv.
l'acception injuste , la déten Des fautes qui produisent l'o
tion iajuste , le dommage in bligation de restituer.
juste , et le contrat ou quasi-
contrat. 1 . On distingue ici une faute
L'acception injuste consiste théologique qui est péché mor
à prendre injustement le bien tel ou véniel; et une faute juri
d'autrui malgré celui à qui il dique qui consiste dans l'omis-
appartient ; et la détention in mission d'une certaine diligence
juste, à le retenir injustement, nuisible à un tiers, soit qu'il y
quoiqu'on l'ait pris innocem ait du péché ou qu'il n'y en
ment, comme il arrive dans les ait point dans cette omission.
choses trouvées dont on vient 2. On distingue aussi cinq
ensuiteà découvrirlemaître,etc. sortes de fautes juridiques ; sa
Le dommage injuste consiste voir , une faute grande , plus
à faire tort à quelqu'un sans grande , très-grande , légère et
prendre ni retenir rien qui lui très-légère ; culpa lata, latior ,
appartienne, comme si l'on met latissima, levis, levissima.
le feu à sa maison, si on lui sus La première faute, qu'on ap
cite de mauvaises affaires, si on pelle culpa lata, est l'omission
lui occasione des dépenses mal de la diligence que les personnes
à propos , si on l'empêche d'a prudentes d'un même état ont
voir ce qui lui est dû, etc. coutume d'apporter envers la
Le contrat et quasi-contrat, chose dont il s'agit. Telle se
ou le contrat explicite et impli rait, par exemple, la faute d'un
cite, est aussi un titre qui oblige maître qui prendrait un do
à restituer. C'est ainsi qu'un mestique sans employer les pré
RES RES 53
cautions ordinaires pour s'assu ser du dommage d'une façon
rer de sa fidélité. injurieuse. 2°. Elle est néces
La plus grande faute, culpa saire hors le cas d'un contrat
latior, consiste dans une pré explicite ou implicite , parce
somption de dol, comme si, pou que, selon l'axiome du droit
vant empêcher qu'un voleur ( cap. i de constit. ) , rem qutt
n'emporte un dépôt dont je suis culpd caret in damnum vocari
chargé, je ne l'empêche pas. non convenit , et qu'une action
La très-grande faute, culpa qui est absolument innocente
latissima, est l'omission affectée et involontaire ne peut pas être
de la diligence la plus commune punie, et sujette à restitution
et la plus ordinaire ; comme si de la part de son auteur. Si le
une sentinelle dormait exprès, prochain en souffre, il doit l'at
ou faisait semblant de dormir, tribuer au cas fortuit. Mais ce
pour laisser entrer l'ennemi. lui qui n'a péché que vénielle-
La faute légère, culpa levis , ment, est-il obligé de réparer
est l'omission de la diligence tout le tort considérable que sa
qu'apportent les personnes les faute a causé au prochain , ou
plus prudentes et les plus cir- bien suffit-il qu'il répare une
circonspectes. Telle serait la partie de ce tort, et à propor
faute de celui qui laisserait un tion de sa faute seulement ? Les
livre dans une chambre ouverte. meilleurs théologiens sont par
La faute très - légère , culpa tagés sur cette question. L'opi
levissima, est l'omission de la nion de ceux qui croient qu'une
diligence qu'apportent les per faute vénielle contre la justice,
sonnes très- prudentes et très- emporte l'obligation de restituer
exactes. Telle serait L'omission tout le dommage qui en a ré
de celui qui , ayant fermé sa sulté envers le prochain , nous
porte , n'aurait point examiné paraît plus probable, parce que
si elle était bien fermée, en la cette faute , quoique vénielle
poussant avec la main. seulement, a vraiment été la
3. Hors le cas d'un contrat cause injuste de tout le dom
explicite ou implicite, une faute mage qui s'en estsuivi; et qu'on
théologique vénielle ou mor
est obligé de réparer , quand
telle, contre la justice, est suffi
on le peut , tout le dommage
sante et nécessaire pour pro
qu'on a injustement causé.
duire l'obligation de restituer. 4. Quand il y a un contrat tel
1°. Une faute théologique , mê queledépôt,qui n'est utilequ'au
me vénielle, est suffisante pour déposant, le dépositaire, généra
produire l'obligation de resti lement parlant, n'est obligé à res
tuer , parce que, par une telle titution , que pour une grande
faute, on peut vraiment blesser faute, culpa lata. La raison est,
la justice et les droits du pro qu'on n'est point obligé à appor
chain, lui faire tort, et lui cau- ter plus de soin pour conserver
54 RES RES
le bien d'autrui dont on ne tire pour sa propre utilité. Cum
aucun émolument , que pour la gratid sui tantùm quis commo-
conservation de son proprebien. datum aecepit , de levissimd
Or, pour que l'on soit irrépré etiant c1dpA tenetur. (Grég. 9 de
hensible dans la conservation commodato , cap. unie. Voyez
de sou propre bien , il suffit Commodat, Commodata1re. )
qu'on y év1te la faute qu'on 6. Quand le contrat est utile
nomme lata , comme il paraît aux deux contractans , la faute
par la définition même de cette légère est suffisante et nécessaire
faute. Le droit y est conforme. pour obliger à la restitution.
Is apud quem res aliqua deponi- Elle est suffisante , parce qu'il
tur, dit Justinien , ex eo solo est juste que celui qui profite
tenetur, siquid dolo commiserit. d'un contrat, apporte plus de
(Instit. t. 3, tit. 15, § 3. ) Or le diligence à la conservation de
dol est équivalent à la grande la chose qui lui est coufiée, que
celui qui n'en tire aucun prof1t.
faute.
Je dis généralement parlant, Elle est nécessaire , parce qu'il
parce qu'il y a des cas où le dé n'est pas juste que, puisque le
positaire serait obligé à la res contrat est utile à celui qui don
titution d'un dépôt qui aurait ne, celui qui reçoit soit tenu à
péri', même par une faute légère la même diligence que si le con
de sa part, comme s'il s'était of trat n'était utile qu'à lui seul.
fert , ou qu'il eût reçu quelque 7. Quand il y a un contrat
chose pour garder le dépôt ; ou implicite qu'on appelle quasi-
par une faute très-légère, com contractus, il faut une grande
me s'il s'était présenté en pro faute , culpa lata, pour obliger
mettant explicitement ou impli à restitution quand quelqu'un
citement une très-grande dili rend service à un autre par of
gence dans la conservation du fice, ex officio, mais sans prof1t
dépôt ; ou même par un cas pu ni récompense, parce qu'il n'est
rement fortuit , comme s'il a pas tenu en ce cas à une plus
transféré le dépôt dans un lieu grande diligence que celle que
dangereux, ou qu'il ne l'ait pas les hommes sages et prudens
rendu au temps marqué , pou ont coutume d'apporter. S'il re
vant et devant le rendre. çoit un salaire comme les avo
5. Quand le contrat n'est utile cats , les médecins , chirur
qu'à celui qu1 reçoit , comme il giens , etc. , il est tenu pour la
arrive communément dans le faute légère , parce qu'il est
commod.1t, le preneur est obligé censé devoir apporter une plus
à restitution pour une faute très- grande diligence que s'il ne re
légère. parce que l'équité de cevait rien. S'il s'est offert com
mande qu'il apporte un très- me plus habile et plus diligent
grand soin pour la conservation que les autres, ou qu'il s'agisse
d'une -chose qu'il n'a reçue que .d'une affaire qui demande une
RES BES 55
extrême diligence ou des précau vement une personne , est tenu
tions singulières, il est tenu pour de sa mort, si elle vient à
la faute très-légère, parce qu'en mourir des coups qu'elle a re
s'en chargeant, il est censé pro çus, quoique le maître n'ait pas
mettre cette diligence extrême, commandé à son serviteur de
ou les précautions singulières. la tuer, ou même qu'il le lui
§ v. ait défendu ; parce qu'il pou
vait prévoir cette fuite fâcheuse
Des personnes qui sont obligées
deson commandement. Si avant
à restituer. l'exécution ceux qui ont com
On est obligé à restituer, non- mandé de faire tort au pro
seulement quand on a fait tort chain ont révoqué leur com
au prochain, mais aussi quand mandement, etque, malgrécette
on a contribué à le faire, ou révocation connue et notifiée,
qu'on en a profité, ou qu'on pos les inférieurs aient fait le mal,
sède ce qui lui appartient , soit ceux qui l'ont commandé ne
de bonne , soit de mauvaise foi. sont pas tenus à la restitution,
C'est ce qu'il faut examiner ici. parce qu'un commandement
De ceux qui ont contribue' àfaire n'opère plus quand il est ré
tort au prochain, ou qui en voqué. On comprend aussi dans
ont profité. ce mot jussio , ceux qui ont
donné commission de faire un
On les réduit à neuf sortes de dommage, et ceux qui ont en
personnes contenues dans ces gagé quelqu'un à le faire, par
deux vers : prières, par promesses ou par
Juss1o . consitium . consensus . patpo , menaces.
recursus . Consilium. Ce mot marque
Participons . mutas . non obstans. non ceux qui ont donné conseil et
manifestons.
fourni les motifs de fa1re le tort,
Jussio. Ce mot marque ceux qui y ont exhorté, qui en ont
qui ont commandé explicite enseigné les moyens , etc. Ils
ment ou implicitement, par pa sont obligés à restituer, lorsque
roles ou par signes équivalons , leur conseil a été cause du tort.
de faire tort au prochain. Ils quand même ils l'auraient ré
sont obligés de restituer non- voqué et donné un conseil con
seulement tout le tort qui a traire , parce que la force du
été fait en vertu de leur com conseil ne dépend pas de la vo1-
mandement, mats encore tout lonté de celui qui le <!onne,
celui qu.'ils ont pu prévoir qui comme la force du commande
s'ensuivrait, quoiqu'ilsne l'aient ment dépend de la volonté de
pas commandé, ou même qu'ils celui qui le fait; mais elle dé
l'aient défendu. Ainsi un maî pend des motifs et des raisons
tre qui commande à un ser dont on s'est servi pour porter
viteur violent de frapper griè- les malfaiteurs à faire le tort au
56 RES RES
prochain. Pour être exempt de qui leur représentent leur lâ
la restitution , il faut avoir tel cheté, etc., et sont par ce moyen
lement détruit les raisons don cause qu'il soit fait du tort au
nées aux malfaiteurs, qu'elles prochain.
n'aient point influé dans le tort Recursus. Ce mot renferme
qu'ils ont fait. ceux qui protégent les malfai
Consensus. Ce mot renferme teurs , leur donnent retraite ,
tous ceux de la volonté desquels les mettent en assurance , gar
dépendait l'injustice qui a été dent les choses volées ou sous
faite au prochain , qui devaient traites, les cachent, aident à les
l'empêcher d'office , et qui y vendre, ou, par d'autres secours
ont donné leur consentement. semblables , sont cause qu'il soit
Tels sont un père qui a consenti fait du tort au prochain.
que ses enfans ou ses domesti Participans. Ce mot marque
ques fissent quelque tort; unjuge ceux qui ont eu part au profit
qui a opiné pour une sentence provenu de l'injustice , quoi
injuste, ou un conseiller du roi, qu'ils n'aient pas contribué à la
pour une guerre aussi injuste; faire , et ceux qui ont contribué
les membres d'un chapitre ou à la faire. Ceux qui ont eu part
d'une autre communauté , au profit provenu de l'injustice,
quelle qu'elle soit , qui ont sans avoir contribué à la faire ,
donné leur voix dans une déli ne sont obligés qu'à la restitu
bération injuste, et qui a fait tion du profit qu'ils ont eu de
du tort au prochain , quand mauvaise foi , quand même ils
même ils auraient opiné les der l'auraient dépensé sans en de
niers, et lorque l'injustice était venir plus rici1es, ou du profit
déjà suffisamment résolue par qu'ils ont eu de bonne foi , et
les suffrages de ceux qui les qui subsiste encore , ou dont ils
avaient précédés, parce que tous sont devenus plus riches; mais
donnent le pouvoir de faire non pas du profit qu'ils ont dé
l'injustice , qu'elle est faite au pensé dans la bonne foi, et dont
nom de tous, et que tous for ils ne sont pas devenus plus ri
ment le jugement injuste qui ches. Ceux qui ont injustement
est cause du tort que l'on fait contribué à faire le tort, sont
au prochain. obligés de restituer solidaire
Palpo seu adulator. Ce mot ment les uns pour les autres tout
marque ceux qui sont cause par le tort qui a été fait , parce qu'1ls
leurs louanges , leurs applau- en sont cause, et qu'ils y ont
dissemens , leurs flatteries , que influé. Tels sont les notaires qui
les autres commettent quelque ont passé des contrats usuraires
inj ustice. Il marque aussi ceuxqui ou frauduleux , les témoins qui
blâment les personnes qui ne les ont signé avec connaissance,
font point le mal , qui se mo les commis des usuriers, qui ont
quent d'elles, qui les méprisent, fait des billets usuraires ; les
RES RES 57
fadeurs des marchands qui , Telles sont les personnes publi
par ordre de leurs maîtres , ont ques constituées pour veiller à
fait des injustices , en vendant la sûreté des biens des particu
ou en achetant ; les serruriers liers , les généraux d'armée , les
qui ont faits des fausses clefs , ministres de la justice , les gar
et généralement tous ceux qui des des vignes , des blés , des
ont fourni des instrumens ou animaux , des gabelles , etc.
d'autres moyens de faire l'in Non manifestans. Ce mot
justice, ou qui y ont criminelle marque ceux qui sont obligés en
ment contribué;car s'1ls y avaient justice de faire connaître les
contribué sans aucune faute, ni malfaiteurs pour les empêcher
théologique ni juridique, ils ne de faire du tort au prochain ,
seraient pas obligés à restituer. ou pour leur faire restituer le
Tels sont , parexemple , les pay tort qu'ils ont fait , et nele font
sans qui mènent le butin fait pas sans excuse légitime. Tels
par les ennemis qui les y obli-» sont encore les gardes des villes,
gent sous peine de mort. des bois , des vignes , des trou
Mutus. Ce mot marque ceux peaux , etc. Ceux qui n'ont pas
qui, étant obligés par office ou répondu selon la vérité sur les
par contrat de parler pour em faits contenus dans la plainte
pêcher qu'on ne fasse tort au faite au juge devant lequel ils
prochain , gardent le silence , ont été assignés ; ce qui a causé
lorsqu'1ls pourraient le rompre du tort au prochain, etc.
sans un grand danger ; et par ce
silence sont cause qu'il souffre Du possesseur de bonnefoi.
du dommage. Tels sont les do Le possesseur de bonne foi est
mestiques chargés de veiller à celui qui possède le bien d'au-
la garde du bien de leurs maî trui, croyant, sans fraude nidol,
tres , qui ne les avertissent pas qu'il lui appartient.il est obligé
du tort qu'on leur fait , lors- à restituer le bien dont il est
qu'en les avertissant , ils pour saisi, aussitôt que la bonne foi
raient l'empêcher. Tels son t a ussi vient à cesser , à moins qu'il ne
les juges , les capitulans et tou l'ait possédé assez long-temps
tes les personnes qui ont voix pour donner lieu à la prescrip
délibérative dans une assemblée, tion. Il doit aussi restituer les
lorsque , par leur absence ou fruits naturels qui existent en
leur silence , elles contribuent core en substance ou en équiva
à l'injustice qu'on y détermi lent , et même tout ce dont il
ne, etc. est devenu plus riche par la
Non obstans. Ce mot ren jouissance des fruits consumés,
ferme ceux qui sont obligés par soit qu'il en ait augmenté son
office ou par contrat d'empêcher bien , ou qu'il se soit épargné
les malfaiteurs de nuire au pro des dépenses qu'il aurait faites
chain , et qui ne le font pas. de sou propre revenu.
58 RES RES
Du possesseur de mauvaise foi. par l'usage qu'on en fait ,
comme les loyers des maisons ,
1. Le possesseur de mauvaise 1les chevaux , des bateaux , des
foi est celui qui a pris ou qui instrumens , etc. Il doit en
retient injustement le bien d'au- core restituer les lucres cessans
trui. Il est obligé à rendre la et les dommages naissans au
chose qu'il possède de mauvaise maître de la chose qu'il possède
foi , s'il l'a encore entre les de mauvaise foi; en sorte que, si
mains, ou bien le prix de cette en lui prenant la valeur de dix
chose , s'il l'a donnée , vendue, sols, il- lui a causé un écu de
consumée , ou même perdue par perte , il doit aussi lui rendre
un cas purement fortuit. un écu outre les dix sols : mais
2. Il est aussi obligé à resti il n'est pas obligé à restituer
tuer les fruitsnaturelsqui vien les fruits d'industrie qui vien
nent d'eux-mêmes , sans qu'il nent de l'habileté de celui qui
soit nécessaire de travailler con * fait valoir les choses, et non des
sidérablement pour les faire ve choses mêmes , comme le profit
nir, tels que les boisdes taillis, que l'on tire de l'argent par le
les fruits et les émondes des ar négoce, etc. Il suffit qu'il rende
bres , les herbes des prairies, la valeur de ces choses , et qu'il
les loyers des terres et des choses dédommage le maître du tort
qui fructifient par elles-mêmes, qu'il a souffert par la privation
etc. de son bien.
3. Il est anssi obligé à resti 5. Le possesseur de mauvaise
tuer les fruits mixtes , c'est-à- foi peut retenir les dépenses
dire , les fruits qui viennent en nécessaires ou utiles que le
partie de la chose fructifiante , propriétaire aurait été obligé
en partie du travail de celui qui defaire. Il peut aussi retenir cel
la possède, comme les grains , les qui ont rendu la chose plus
le vin , J'huile, etc. Il est obligé fruct ifiante. 11 peut encore rete
à restituer ces fruitsen tant qu'its nir les embellissemens qu'il a
sont naturels et qu'ils viennent faits, et qui peuvent se séparer
de la chose fructifiante , qud de la chose sans la détério
parte naturales sunt , quia res rer, comme les statues, les ta
fructif1ent Domino sua. 11 doit bleaux, etc.,
encore restituer les fruits qu'il Du possesseur d'une foi dou
n'a point perçus par sa faute , teuse.
et que le maître aurait perçus.
4-. Il est encore obligé à res 1. Le possesseur d'une foi
tituer les fruits civils , c'est-à- douteuse est celui qui a acquis
dire , les profits qu'il a tirés de une chose dans le doute si
l'usage des choses qui ne sont elle appartenait au prochain ,
point fructifiantes d'elles-mê ou qui, après l'avoir acquise de
mes , et ne se consument point bonne foi et sans aucun doute,
RES RES 5g
commence dans la suite à dou commodataire ou au locataire.
ter si elle n'est pointa autrui. 2. Quand le maître d'une
2 Celui qui fait l'acquisition chose qui est entre les mains
d'une cho.se dans le doute si elle d'un autre, en doit user pour se
appartient à autrui, pèche mor faire à lui-même, ou à un tiers
tellement, parce qu'il s'expose uu tort considérable, spirituel
au danger de posséder une chose ou temporel , celui qui l'a entre
qui ne lui appartient pas ; et si, les mains, ne doit pas la lui ren
après un examen convenable , dre, à moins qu'en le refusant, il
son doute persévêre, il est obli ne s'expose au péril évident d'un
gé de la donner à celui à qui il tort considérable. C'est ainsi
croit probablement qu'elle ap qu'on ne doit pas rendre son
partient, ou bien aux pauvres, épée à un furieux qui veut s'en
s'il en ignore le maître. percer lui-même, ou en percer
3. Celui qui, après avoir ac un autre, à moins qu'on ne s'ex
quis une chose de bonne foi , pose à un risque semblable en la
commence à douter si elle n'ap refusant.
partient pas au prochain, doit 3. On doit donner aux pau
s'informer exactement de la vé vres les biens dont on ne peut
rité, et rendre la chose à son découvrir le maître après une
maître , s'il vient à le con exacte perquisition ; la raison est
naître. Il doit aussi lui rendre que, selon le droit naturel , il
les fruits naturels et mixtes, en faut restituer le bien d'autrui
tant qu'ils sont naturels, qu'il a de la meilleure manière qu'on le
perçus depuis qu'il a commencé peut, et qu'on ne peut mieux
à douter, aussi bien que ceux restituer aux maîtres inconnus,
que le maître aurait perçus. Si qu'en donnant leurs biens aux
le maître n'est point connu, et pauvres, qui prieront Dieu pour
que le doute continue, il faut eux. Il en est de même des cho
restituer aux pauvres, selon la ses trouvées, quand, après une
nature du doute. exacte perquisition, on ne peut
savoir à qui elles appartiennent.
§ VI.
Des personnes à qui on doit §vn.
restituer. De l'ordre qui doit être observé
1 . Il faut rendre le bien d'au- entre ceux qui sont obligés à
trui à celui qui en est tout à la la restitution.
fois le maître et le légitime pos 1. Ceux qui ont prof1té du
sesseur, ou à ses héritiers après tort fait au prochain , doivent
sa mort ; mais, quand le maître restituer avant tous les autres,
ne possédait point actuellement quoiqu'ils n'aient eu aucune
une chose qui a été prise, parce part à l'action par laquelle le
qu'il l'avait prêtée ou louée à tort a été fait; avec cette diffé
un autre , il faut, la rendre au rence, que ceux qui ont profité
6o RES RES
du tort le sachant , sont obligés sont les premiers obligés d'en
à restituer toute la part qu'ils y faire la restitut1on, parce qu'ils
' ont eue ; au lieu que ceux qui en sont la cause principale. En
en ont profité sans le savoir, ne suite viennent ceux qui ont com
sont obligés qu'à rendre ce qui mis l'injustice et leurs coopéra
leur reste entre les mains, du teurs; suivent ceux qui sont
bien du prochain , lorsqu'ils marqués par ces mots , consen
viennent à connaître l'injustice , sus, palpo, recursus ; puis ceux
et non pas ce qu'ils ont consumé qui sont marqués par ces autres
dans la bonne foi, à moins qu'en mots , mutus, non obstans , non
le consumant, ils n'aient épar manifestons. Ceux qui ont por
gné de leur propre bien. Celui , té les autres à faire tort au pro
par exemple, qui a bu avec con chain par leurs mauvais exem
naissance du vin dérobé, est obli ples, en dérobant, par exemple,
gé de restituer la valeur de ce en leur présence, sont obligés
qu'il a bu ; mais celui qui a bu solidairement à la restitution ,
du même vin sans savoir qu'il a parce que les mauvais exemples
étédérobé, n'est obligé qu'à res ont autant ou plus de force que
tituer ce qu'il a épargné du sien les mauvais conseils, et qu'ils in
pour avoir bu de ce vin ; et , s'il fluent vraiment dans le tort
n'a rien épargné du sien, il n'est commis en conséquence.
obligé à aucune restitution. 4. Quant les premiers obligés
2. Lorsque plusieurs person ont fait la restitution , les der
nes se sont accordées ensemble niers en sont déchargés ; mais,
pour faire tort au prochain , et quand les derniers l'ont faite ,
qu'elles y ont également coopé les premiers sont obligés de leur
ré, elles doivent restituer par rendre ce qu'ils ont donné.
parties égales. Elles sont aussi Quand un de ceux qui devaient
obligées à restituer solidaire restituer par parties égales, a
ment les unes pour les autres, restitué le tout, les autres doi
c'est-à-dire, que si un ou plu vent lui rendre chacun la part
sieurs des coopérateurs man qu'ils sont tenus de lui res
quent de restituer , les autres tituer.
sont tenus de le faire à sa place, § VIII.
quand même ils auraient moins
coopéré au tort, parce qu'ils ont Des causes qui exemptent de la
tous influé dans l'action injuste restitution.
qui a causé le dommage. 1 . Il y a quatre causes prin
3. Aprés ceux qui ont profité cipales qui exemptent de la
du tort fait au prochain , ceux restitution ; savoir , l'impuis
qui l'ont commandé, ou qui ont sance physique et morale, la re
donné commission de le faire, mise faite par celui à qui on
ou qui l'ont fait faire par priè doit restituer, la compensation
res, par promesses, par menaces, et la prescription. ( Voyez
RES RES 61
Compensat1on et Prescr1pt1on. ) ou temporel ; par exemple, lors
2. L'impuissance physique , qu'on ne peut rendre les armes
qui fait qu'on ne peut absolu à un furieux, sans lui donner
ment restituer malgré tous ses le moyen de se blesser ou de se
efforts , peut venir ou du défaut tuer; lorsqu'on ne peut rendre
de biens, ou de la nature des l'argent qu'on doit à un liber
biens dont on avait fait tort au tin , sans qu'il l'emploie en dé
prochain, lesquels ne se peuvent bauches, etc. ; cette impuissance
rendre, comme il arrive lors autorise à différer la restitution,
qu'on a tué, mutilé, diffamé et la charité veut qu'on la dif
quelqn'un, etc., ou de ce qu'on fère, si on le peut sans en souf
ne peut connaître les personnes frir soi-même un mal considé
auxquelles il faut restituer. rable. L'impuissance morale
Quand l'impuissance physique vient du côté du débiteur, lors
vient du défaut de biens, elle qu'il ne peut restituer sans se
exempte de restituer tant qu'elle causer à lui-même quelque dom
dure. Le débiteur doit ce mage considérable, autre que la
pendant employer tous ses ta- perte qu'il fera de la chose qu'il
lens et tous les autres moyens doit restituer , comme lorsqu'il
légitimes d'acquérir de quoi res ne peut restituer sans vendre de
tituer. Quand l'impuissance son bien beaucoup moins qu'il
vient de la nature des biens qui ne vaut , ou sans tomber dans
ne peuvent se rendre, il faut y des frais considérables , qu'il
suppléer par d'autres biens ; par évitera en différant la restitu
exemple , faire des prières pour tion, sans s'exposer au danger
ceux qu'on a tués, et dédomma de perdre sa réputation, sa vie,
ger la famille, en argent ou en sa liberté, son état légitime
d'autres choses équivalentes ; ment acquis, sans courir risque
payer une pension à ceux qu'on de pécher, etc. ; cette impuis
a mis hors d'état de gagner leur sance autorise le débiteur à dif
vie , en les blessant ou en les férer la restitution , pourvu
diffamant injustement, etc. qu'elle soit réelle, et que celui à
3. L'impuissance morale, qui qui il doit, ne souffre pas de ce
fait qu'on ne peut restituer retardement un dommage con
sans quelque inconvénient con sidérable, et pareil à celui du
sidérable, peut venir, ou de la débiteur. L'impuissance morale
part de celui à qui on doit , ou vient de la part d'une troisième
de la part du débiteur, ou du personne , lorsqu'une personne
côté d'une troisième personne. innocente souffrira considéra-
Elle vient de la part de celui à rablement de la restitution ; par
qui on doit, lorsqu'on ne peut exemple, un mari peut différer
lui rendre ce qui lui est dû sans la restitution de ses friponne
qu'il en souffre quelque dom ries, lorsqu'il ue peut les resti
mages considérable , spirituel tuer sans causer un préjudice
6a RES RES
notable à sa femme, qui en est violence ont fait tomber le pro
innocente, en prenant ce qu'elle chain dans l'erreur ou dans le
a apporté en mariage. crime, ou l'ont empêché de faire
4.. La seconde cause quiexemp- son devoir, d'embrasser l'état
te un débiteur de la restitution , religieux, etc. , sont obligés de
est la remise qui lui en a été lui en faire restitution en la ma
faite librement et légitimement nière qu'elle se peut faire , en le
par ceux à qui il doit- Il faut re détrompant de l'erreur, en le
garder comme nulle une remise portant à la pénitence, en lui
faite par ignorance, par erreur, procurant les biens dont ils l'ont
par surprise, dol , crainte , vio privé, etc.
lence, ou par un insensé, un fu 2. Les pasteurs chargés par
rieux, un homme ivre, un pu office du soin des âmes, qui re
pille , etc. Il en est de même de fusent à leurs troupeaux les ins
toutes celles qui sont défendues tructions, les sacremens ou les
par les lois. autres biens spirituels qu'ils
§ ix. leur doivent, sont obligés à res
titution envers eux, soit en fai
De la restitution en particulier, sant, ou en faisant faire des ins
et par rapport aux différa1s tructions plus fréquentes, en les
biens dans lesquels on peut portant à approcher plus sou
faire tort au prochain. vent des sacremens, en priant
Il y a quatre sortes de biens Dieu pour eux, et en restituant
dans lesquels on peut faire tort les fruits qu'ils ont perçus in
au prochain ; savoir, les biens justement, etc.
spirituels qui regardent le salut 3. Ceux qui par office où à
duprochain, comme lesinstruc- raison du salaire qu'ils reçoi
tions, les sacremens, les prières vent, sont obligés d'instruire les
les bonnes œuvres, etc. ; les autres, comme les professeurs ,
biens naturels qui regardent le les précepteurs, les répéti
corps et l'âme, comme la santé, teurs, etc, doivent restituera
la vie , l'usage de la raison , de proportion de la négligence qu'ils
la liberté, etc ; les biens de la ont apportée à instruire, et des
vie civile , comme la bonne ré dommages que leurs élèves ont
putation, l'estime, le respect , soufferts de cette négligence.
l'amitié qu'on a pour nous ; les De la restitution par rapport
biens de fortune qui consistent
aux biens naturels qui regar
en possessions de terres, d'ar
dent le corps et l'âme.
gent et autres meubles et im
meubles. 1. On peut faire tort à une
De la restitution par rapport personne dans les biens naturels
aux biens spirituels. qui regardent son corps, par l'ho
micide, la mutilation, l'adul
1 . Ceux qui par fraude ou par tère, etc. ; et dans ceux qui re
RES RES 63
gardent son âme, en lui ôtant d'avoir ce qui lui est dû, com-
l'usage de la raison ou de la mé il arrive lorsqu'on protége les
moire. (Quant à la restitution débiteurs contre leurs créan
du tort par rapport aux biens ciers, ou qu'on leur donne des
qui regardent le corps , voyez conseilspour éluder les justes
Duel , Forn1cat1on , Hom1c1 demandes qui leur sont faites
de , etc. ) de ce qu'ils doivent; quand on
2. Celui qui ôte à une per empêche une personne d'avoir
sonne l'usage de la raison par une chose à laquelle elle n'a au
maléfice, poison, ou en quel cun droit, et que, pour l'empê
que autre manière, est obligé à cher, on n'emploie que la per
restitution envers elle , par les suasion et les prières, comme il
moyens les plus propres à la dé arrive lorsqu'on prie quelqu'un
dommager, comme en lui pro de faire une grâce à un autre
curant un lieu de sûreté, en lui qu'à celui auquel il la destinait,
payant une pension, etc.- on n'est point obligé à restitu
tion ; mais on y est obligé si on
De la restitution par rapport emploie la violence, la fraude
aux biens de la vie civile. ou la calomnie. La raison est
On fait tort au prochain dans qu'on viole la justice dans ce se
les biens dela vie civile, en mé cond cas, parce que le prochain
disant de lui, en le calomniant, a droit qu'on ne l'empêche pas
en le raillant, en le mépri d'avoir un bienfait par fraudeou,
sant, etc. ( Voyez Détract1on , par violence; au lieu que, dans
Méd1sance , Calomn1e , Ra1lle le premier cas, on ne viole nul
r1e. ) lement la justice, parce que le
prochain n'a pas droit d'empê
De la restitution par rapport cher qu'on ne prie celui qui lui
aux biens defortune.
destinait une grâce, de la faire
On peut faire tort au prochain tomber sur un autre sujet.
par rapport aux biens de for 5°. On peut faire tort au pro
tune, en cinq manières diffé chain dans ses biens de fortune,
rentes: 1°. par le larcin ou la en endommageant ce qui lui
rapine. ( Voy. Larc1n et Rap1ne.) appartient, en le blessant lui ou
2°. En exigeant des droits in les siens, en coupant ses arbres,
justes, en prêtant à usure. (Voy. en brisant ses meubles, en dé
Usure.) truisant ses fruits, etc. , ce qui
3°. En ne donnant pas aux exige une restitution égale au
autres ce qui leur appartient, dommage. (Voyez, touchant la
comme les choses qu'ils ont restitution, Sylvius, le cardinal
achetées , les dépôts qu'ils ont de Lugo, Henri de Saint-Ignace,
confiés. ( Voyez Acnat, Dépôt, Decoq, Pontas de Sainte-Beuve,
Dépos1ta1re.) les Conférences de Paris et d'An
4°. Enempêchant le prochain gers, le père Antoine, jésuite; les
64 RES RES
pères Alexandre et Concit1a , théologiens exigent pour cela.
dominicains, M. Collet, etc.) 1°. Il faut avoir un juste sujet
RESTITUTION EN ENTIER, de s'en servir, tel que la néces
rescisio, restitutio in integrum. sité de cacher une vérité dont
C'est un bénéfice de droit par la manifestation serait nuisible.
lequel celui qui a été lésé, ou 2°. Il faut que ceux à qui l'on
trompé par quelque acte ou parle puissent comprendre la res
contrat, est rem^ dans l'état où triction mentale, soit par la dis
il était auparavant , en sorte position du droit , soit par l'u
que ce contrat ou cet acte ne sage commun, soit par l'usage
peut lui être objecté. Le béné particulier de celui qui parle ,
fice de restitution en entier, à ou de celui à qui l'on parle.
raison du dol ou de la crainte C'est , selon la disposition du
dans les contrats, n'avait pas droit, qu'un confesseur interro
lieu en France, et il y fallait ob gé juridiquement sur le crime
tenir du roi des lettres de resti d'un pénitent , qu'il ne sait
tution , qui étaient toujours que par la voie de la confession,
adressés aux juges des lieux , doit répondre qu'il ne le sait
avec cette clause : s'il vous pas, en sous-entendant qu'il ne
appert de ce qui est exposé ci- le sait pas comme un homme
dessus. ( Argou, lib. 3, cap. 23 ; soumis au juge , pour le lui ré
et lib. 4. cap. 140 véler. Selon l'usage commun ,
RESTRICTION MENTALE, un homme peut dire à un au
est une proposition limitée et tre, je vous promets le secret ,
restreinte par un sens sous-en en sous-entendant, pourvu qu'il
tendu dans l'esprit et l'intention ne soit point préjudiciable à un
de celui qui l'énonce. Par exem tiers. Selon l'usage particulier,
ple, on me demande de l'argent ou le caractère de celui qui
à emprunter, je réponds que je parle, un juge peut dire qu'il
n'en ai point, quoique j'en aie ne sait pas un crime qui n'est
en effet, en sous-entendantdans pas suffisamment prouvé , en
mon esprit, queje n'en ai point sous-entendant qu'il ne le sait
pour le prêter. Voilà une res pas pour condamner l'accusé.
triction mentale. L'usage de ces Selon l'usage , ou le caractère
sortes de restrictions est défen particulier de celui à qui l'on
du pour l'ordinaire, parce qu'or parle , un pénitent interrogé
dinairement les restrictions par son confesseur, s'il n'a pas
mentales ne sont autre chose commis un certain crime parti
que des mensonges véritables culier qu'il a commis autrefois,
faits à dessein de tromper ceux mais qu'il a confessé et qui lui
à qui l'on parle. Il peut cepen a été pardonné depuis long
dant arrriver que l'usage des temps, peut dire que non, en
res trictions mentales soit permis, sous-entendant qu'il ne l'a pas
et voici les conditions que les commis dep uis sa dernière con
RET RET 65
fession, le confesseur n'étant gnifique. Il lui attribue un com
censé l'interroger que depuis ce mentaire sur le Cantique des
temps. (Polman, breviar. theo- cantiques, et un grand traité ou
log.,v. /,65. Voyez Ampn1bolo commentaire contre les nova-
g1e, Equ1voqde, Mensonge.) tiens, dont on trouve un frag
RETHMA, hébr. , genievre, ment dans l'Apologie de Béren-
du mot rothem , campement des ger. ( Saint Jérôme, epist, ad
Israélites dans le désert de Pha- Marcellam, t. 2, p, 621. Saint
ran, assez près de Cadès-Barné. Augustin, lib, 1, contra Julian.
(Num. 33, 18. Dom Calmet, Pelag. c. 7, t. 10, p, 5 16. Saint
Dictionn. de la Bible. ) Grégoire de Tours, lib de glorid
RETICE ou RÏIETICITJS confess. c. -j5. Dom Ceillier,
(saint), évêque d'Autun, était, Hist. des Aut. sacr. et eccl. t. 4,
au rapport de saint Grégoire de p. 1 19. )
Tours, d'une race très-noble. Il RETRAIT, relractus , retrac-
s'engagea dans le mariage avec ti0. Le retrait est une action par
une femme très-sage, qu'il ne re laquelle on retire un héritage
garda jamais que comme sa aliéné. On distingue le retrait
sœùr, et après la mort de la- féodal, le lignager, le conven
quellê il fut choisi évêque d'Au tionnel ou coutumier.
tun , avant l'an 31 3, puisqu'il Le retrait féodal, qu'on nom
fut nommé avant ce temps par mait aussi seigneurial ou censuel,
1'empereurConstantin,pour être était- le droit qu'avait un sei
juge dans l'affaire des donatis- gneur, en vertu de son fief, de
tes , avec Materne, évêque de retirer un héritage vendu par
Cologne, et Marin, d'Arles. Il son vassal.
assista en 314 au concile d'Ar Le seigneur qui avait ce droit,
les. Il fit aussi le voyage de pouvait le céder, le vendre ou
Romè par ordre de Constantin, le transporter en quelque autre
pour y juger l'affaire de Céci- manière. (Cabassut , 1. tj, c. 9.
Hen avec le pape Miltiade , et Pontas, au mot Retrait, cas. 3.)
non avec Sylvistre, comme le Le' retra1t lignager est le droit
dit saint Jérôme dans sa lettre à qu'a le plus proche parent de
Marcelle. Il mourut plein de retirer d'un tiers acquéreur, en
mérites et de vertus , et fut un certain temps, un propre de
enterré dans le tombeau de sa famille, en rendant à t'acqué
safemme. Saint Jérôme et saint reur, le prix qu'1l en a payé.
Augustin lui dounent le titre de Le retrait lignager a été établi
saint. Il laissa divers écrits, dont pour conserver les biens de sou
il ne nous reste presqueplns que che dans les familles, et il est
les titres. Saint jé1'ôu1tUui trou autorisé par le consentement
vait- de l'éloquence, W dit que des peuples et des rois. Quand
son discours était orné, rapide , ce retrait se trouvait chez nous
élevé; son style sublime et ma concurrent avec le féodal, ou
it, 5
66 RET RÉT
que les parens concouraient en Le retrait conventionnel ou
semble pour retirer les biens de coutumier, était celui quis'exer-
leur famille, qui avaient été çait en vertu d'une stipulation
aliénés, il fallait nécessairement opposée dans le contrat de ven
consulter l'usage et les coutumes te, portant faculté de réméré
des différens pays, pour savoir dans un certain temps. Ce re
lesquels devaient l'emporter sur trait était préféré au lignager.
les autres. Généralement par (De Ferrière, au mot Retrait. )
lant, le retrait lignager a tou Il y avait encore un retrait
jours été préférable au féodal ; ecclésiastique , qui consistait
ma is cette règle générale avait ses dans le droit que les ecclésiasti
exceptions. C'est ainsi que dans ques avaient de rentrer dans la
la coutume d'Auvergne ( tit. 22, possession des biens de l'Eglise
art. 15), le lignager ne pouvait qui avaient été aliénés. ( Voyez
retraire une chose achetée sans Prescr1pt1on ). Loysel fait encore
fraude par un seigneur direct , mention d'un retrait qu'il ap
et mouvant de son cens. Quand pelle droit de bienséance, et que
les lignagers concouraient en la coutume d'Acqs (tit. 1o,
semble pour retraire, il y avait. art. 17 ) explique en ces ter
des coutumes, comme celle de mes: « Où il y a plusieurs sei
Paris, qui donnaient la préfé gneurs utiles de même chose, si
rence au plus diligent sur le plus l'un des consorts vend sa part ,
proche, mais plus paresseux ; et il doit faire présentation à son
il y en avait d'autres qui la don consort ou ses consorts, lequel,
naient au plus proche, quoique après la présentation , a neuf
plus négligent. Si les lignagers jours pour retenir. ° ( Loysel ,
étaient au même degré, on pré 1. 3. tit. 5, art. 1er de ses Ins
férait lé plus diligent. Comme tructions. )
l'acquéreur pèche contre la jus RÉTROCESSION. La rétro
tice lorsqu'il refuse de rendre le cession ne différait de la répu
bien qu'il a acheté au lignager diation ou de la renonciation à
qui a droit de le retraire, le ti une collation dfi résignation ,
gnager pèche aussi contre la jus qu'en ce que la simple répu
tice lorsqu'il ne retire pas ce diation se faisait par celui qui
bien pour lui, et qu'il ne fait n'avait que jus ad beneficium,
que prêter son nom à un autre. et que la rétrocession se faisait
Le lignager qui retire, doit par céux qui avaient jus in be
avoir la volonté de conserver le neficie,. Toutes, les fois donc
bien , quoiqu'il puissse arriver qu'un résignataire avait pris
qu'it le revende dans la suite. possession d'un bénéfice rési
(Argou,l. 2, c. 8. Livonnières, gné , qujil en avait même ob
p. 5, c; 5. Lamet et Fromageau, tenu simplement les provisions,
au mot Retrait, cas 1. M. Collet, s'il voulait remettre son béné
Moral. t. r, p. 6o40 fice au résignant qui n'avait ni
RÉT REU 63
révocation utile à faire, ni re cession, sous le prétexte dont
grès à exercer, il fallait qu'il fît parle Amydehus, eut fait titre;
en sa faveur une rétrocession, parce que si les ordonnances dé
c'est-à-dire, une espèce de se fendaient aux résignans de rési
conde résignation , où l'on ex gner deux fois dans les trois ans
primait tout ce qui l'avait pré en faveur de la même personne,
cédée. Une simple renonciation elles ne défendaient pas au rési
n'y eût pas suppléé, ou ne don gnataire de résigner de sa part
nait au résignant que le droit à son résignant, dans quelque
de pouvoir se servir par la pos temps que ce fût, pourvu qu'on
session du décret de pacif1cis. observât dans cette- seconde ré
Amydenius dit que , suivant signation les formalités prescri
le style de la chancellerie, on tes en général pour toutes les
doit expédier des provisions sur résignations. ( M. Durand de
une rétrocession, tout comme Maillane , Dict. de droit can.,
sur la première résignation ; au mot Retrocession. )
mais qu'on ne les accorde pas REUCHLIN (Jean), l'un des
quand la rétrocession se fait plus savans hommes que l'Alle
dans l'année de la résignation, magne ait produits, naquit à
parce qu'on présume alors de la Pforzheim, village près de Spire,
confidence ou simonie ; qu'au l'an 1454- 11 étudia en Allema
surplus , dit-il , cette sorte de gne, en Hollande, en France et
provisions n'a lieu presque que en Italie , et acquit une grande
pour la France, où les résignans connaissance des langues latine,
rentrent dans leurs bénéfices grecque , hébraïque, du droit et
résignés par voie de rétroces de toutes sortes de littératures.
sion. Sans doute qu'au temps Il se fit recevoir docteur à Or
où écrivait cet auteur, on était léans en 1^76, y enseigna le
encore dans l'usage en France grec, aussi 'bien qu'à Poitiers,
de demander de nouvelles pro puis retourna en Allemagne, où
visions dans les cas du regrès il s'attacha à Eberard, comte de
qu'Amydenius prenait pour une Wittemberg, qui fut depuis
rétrocession : il ne pensait pas, prince de Souabe. Ce comte
non plus que les autres canonis- l'ayant envoyé à la cour de l'em
tes ultramontains, que le reglés pereur Frédéric m, il y fut com
pût être traité ailleurs que de blé d'honneurs. On le choisit
vant le pape , en obtenant sfjp ensuite triumvir de la ligue de
consentement, comme en enet Souabe pour l'empereur et les
il met le regrès au nombre des électeurs , et quelque temps
secondes grâces que le pape seul après on l'envoya à Inspruck,
peut accorder. ( De styl. data vers l'empereur Maximilien. Il
nœ, cap. 25, 26.) eut un grand démêlé sur la fin
- Le refus qu'on aurait fait à de -sa vie avec les théologiens
Rome des provisions sur rétro- de Cologne et Jacques Hochs
5. •
C8 REU REU
trat , dominicain , inquisiteur ticulièrement dans le nom de
en Allemagne. Ceux-ci ayant ob Dieu; le troisième prouve la
tenu un édit -pour faire brûler religion chrétienne , et les mer
tous les livres des Juifs, Reu- veilles du nom de Jésus. 4°- Un
chlin fut consulté sur cette af Traité de l'art cabalistique. 5°.
faire. Il distingua deux sortes de Une apologie et des lettres. 6°.
livres des Juifs; les indifférens, Un traité intitulé , Miroir ocu
qui sont sur divers sujets, et laire, pour réfuter un livre alle
ceux qui sont composés directe mand , intitulé Miroir manuel ,
ment contre la religion chré qui avait été fait contre l'avis
tienne. Il fut d'avis qu'on lais de Reuchlin, touchant les livres
sât les premiers, qui pouvaient juifs. Le Miroir oculaire fut
avoir leur utilité , et qu'on sup condamné, sur une fausse tra
primât les derniers. Cet^ avis duction, par les universités de
souleva les théologiens de Co Cologne , de Louvain et de Pa
logne contre Reuchlin , qui ris, et approuvé à Rome, sur une
triompha de ses adversaires , et traduction plus fidèle. On a en
qui se retira ensuite à Ingols- core attribué à Reuchlin les let
tad, où il enseigna le grec et tres intitulées, Litterœ obscuro-
l'hébreu. On voulut l'envelop rum virorum , dans lesquelles
per dans l'affaire de Luther ; on tourne en ridicule les théo
mais on n'y réussit pas, et il logiens scolastiques; mais il est
mourut bon catholique dans sa plus vraisemblable qu'elles sont
maison de Stargard, le 3o juil de Henri Hutten. On remarque
let 15aa. 'On le connaît aussi dans les ouvrages de Reuchlin
sous le nom de Fumée et de une vaste littérature , une pro
Capnion, parce que rauch en al fonde érudition et beaucoup
lemand, et capnion en grec, si d'éloquence. S'il n'est pas le
gnifient fumée. On a de lui un premier qui ait découvert la
grand nombre d'ouvrages, 1°. science des livres des Juifs, et de
une Grammaire et un Diction leurs mystères cabalistiques ,
naire de la langue hébraïque. comme le dit faussement M. Du-
2°. L'Art de prêcher, imprimé à pin , il est au moins le premier
Pforzheim , et depuis à Londres qui ait enseigné le grec et l'hé
en 15~o. 3°. Un Traité de la pa breu en Allemagne, et c'est sans
role merveilleuse; de verbo mi- fondement que les protestans de
rifico , divisé- en trois livres en c#pays-là s'attribuent la gloire
forme de dialogue, et imprimé d avoir introduit la connaissance
à Spire en 149^ , et à Râle en de ces langues en Europe. (Eras
1597. Le premier étale ce qu'il me , in Adag. Paul-Jove, in
y a de plus merveilleux dans la Elog.cap. 143. Melchior Adam,
philosophie païenne ; le second de Vit. Phil. german. etc., Du-
découvre les merveilles cachées pin , Biblioth. du seizième siè
dans les noms hébreux , et par- cle, part. 3, page 1 et suivantes.

<
RÉV RÉV 69
Richard-Simon , Critique de tion d'un monitoire. ( Voyez
Dupin , tome 1 , page 52 1 et sui MONITOIRE.)
vantes.) RÉVISEUR, terme de daterie
REUM BEELTEEM, scribe, romaine. Il y a à la daterie de
qui écrivit ave,; Samsai , une Rome quatre réviseurs nommés
lettre au rt» Artaxercès. (1 Esd. par le pape, qui n'exercent leurs
4,8.) charges que par commission. Le
RBVARD (Jacques), juriscon premier de ces réviseurs efface
sulte célèbre, nommé par Juste- et corrige ce qu'il juge à propos
Lipse, le Papinien des Pays-Bas, dans les requêtes que le maître
naquit vers l'an 1 535, dans un des petites dates lui remet. Le
village du diocèse de Bruges. 11 second change, corrige, ou ôte
étudia à Louvain et à Orléans, ce que le premier a mis, s'il est
où il reçut les honneurs du doc hors des règles. Le troisième
torat ; et revint à Bruges, où on fait signer toutes les suppliques
lui offrit une chaire de profes pour les dispenses des degrés de
seur. Il mourut en 1568, et consanguinité et d'affinité , et
laissa, de Juris ambiguitatibus , corrige les dispenses matrimo
hb. 5; de prœjudiciis, lib. i; niales. Le quatrième revoit tou
protribunalia ; de auctoritate tes les requêtes dans lesquelles
prudentum ; de jure liberorum ; on demande des monitoires
de veris usucapionum differen- et des excommunications pour
tiis; comment, ad legem scribo- avoir révélation de quelque fait.
niam, comment, ad leges XII ( Aimon , Tableau de la cour
tabularum, etc. (Aubert le Mire, de Rome. Lunadoro , Relaz
in Elog. belg. Valère-André , delia corte di Roma. )
Biblioth. belg.) RÉVOCATION , acte par le
RÉVALIDATION , en termes quel on ret1re les pouvoirs qu'on
de chancellerie, est une seconde avait donnés à une personne ,
grâce que le pape accorde pour comme mandataire ou procu
révalider, c'est-à-dire,1 pour reur. On se sert en particulier
donner force et valeur à une du mot de révocation , pour
grâce précédente, rendue sans signifier l'acte par lequel on ré
effet, soit par quelque nullité voque une procuration ad resi-
ou autrement. gnandum. C'était une règle en
RÉVÉLATION, connaissance matière de' résignation , que le
des choses futures ou cachées résignant n'était dépouillé de
que Dieu a donnée à ses prophè son bénéf'ce , que quand la dé
tes, à ses saints, à son Église. mission qu'il en avait faite, soit
( Voyez Propnète , Propnét1e , purement, soit en faveur, avait
Écr1ture - Sa1nte , Appar1t1on , été admise par le supérieur.
V1s1on. ) De là, il suit que jusqu'au temps
RÉVÉLATION , déclaration de cette admission , le résignant
qui se fait ensuite de la publica- pouvait révoquer sa résignation
7o RÉV RÉV
et rétracter même sa révoca respect qui est dû au pape,fie
tion ; ce qui forme deux actes nt illusio papce ; soit parce
differens , dont nous allons qu'une procuration ad resi-
parler. gnandum pouvait être anéan
r. Comme, par un privilége tie avec les forjnalités requises.
de la nation française, toutes .(Reburte, in concordt de regid
les provisions qui s'expédiaient ad prœlat. § verbo e1iam pet
à Rome pour les bénéfices du concessionem. Deselve , de be-
royaume, dont le pape était col- nefic. part. 3, q. 16, n° 4- Mé
lateur forcé, étaient datées du moires du clergé, tom. 1o, pag.
jour de l'arrivée du courrier, un 168o.)
résignant n'avait la liberté de Les formalités auxquelles on
révoquer sa procuration ad re- avait assujetti les révocations
signandum , que jusqu'au jour des procurations pour résigner
que le courrier porteur de cette en faveur, étaient au nombre de
procuration était arrivé à Rome, trois. La première, que les actes
parce que dans le moment mê fussent passés en minute par-
me de l'arrivée du courrier dans devant deux notaires apostoli
cette ville, la grâce était accor ques, ou un notaire et deux té
dée , et la résignation par con moins. La seconde, que la ré
séquent censée admise. C'était vocation de la procuration fût
une maxime inviolable de la signif1ée à la personne de celui
jurisprudence actuelle , a dit en faveur duquel la résignation
M. Piales en ses additions au était faite , ou au procureur
Traité des connnendes. L'on constitué , par le ministère d'un
jugeait autrefois que la révo notaire royal apostolique.
cation d'une procuration pour La troisième , que la significa
résigner, était bonne et valable, tion et la révocation de cet acte
quoique faite après l'arrivée du fussent insinuées dans le mois,
courrier porteur de cette pro au greffe des insinuations du
curation à Rome, mais avant diocèse. Cette dernière forma
l'expédition des provisions du lité était ordonnée sous peine
résignataire. de nullité; ce qui ne s'obser
Si le résignant ne pouvait vait point en rigueur, quand il
plus, dès le jour de l'arrivée du n'y avait pas de présomption
courrier, révoquer sa résigna de fraude, ou que le résigna
tion, il ne pouvait aussi, après taire ne combattait point con
ce temps, se démettre du béné tre un obituaire, après avoir
fice résigné entre les mains de pris possession du vivant et du
Fordinaire. Il ne pouvait pas consentement du résignant. Il
même faire cette dém1ssion en est de même de la première
avant l'arrivée du courrier, soit de ces formalités, et avec en
parce que c'e1it été, comme di core plus de raison , puisque
sent les canonistes, manquer au l'article 1" de l'édit de 16gt
ftÉV REZ 71
ne prononçait point de nullité. tio ad resignandum est manda-
2. Jusqu'à ce que la résigna tum , quod potest ad libitum re-
tion eût été admise, le résignant vocari rebus integris.
pouvait non-seulement révo 3. Quand un résignant igno
quer sa procuration ad resi rait si l'acte qu'il avait signé,était
gnandum, mais il pouvait aussi une résignation , ou qu'il pré
rétracter sa révocation; en sorte tendait qu'on le lui avait extor
que, comme il pouvait mettre qué par fraude ou par violence,
obstacle à l'effet de sa résigna au lieu de révoquer la procura
tion , dum res sunt adhuc in tion ad resignandum, ce qui eût
tegra? , il pouvait aussi, dans le pu faire supposer quelque con
même intervalle, et non après, sentement de sa part, il n'avait
ôter cet obstacle et donner à sa qu'à faire un acte de protesta
résignation sa première valeur, tion contre la résignation qui
par un acte qu'on appelle ré lui avait été surprise. Cet acte,
tractation. Cet acte était soumis où l'on avait soin d'observer les
aux mêmes formalités que celui mêmes formalités que pour les
de la révocation, si l'on excepte révocations, produisait le même
la signification au résignataire effet, c'est-à-dire, que, soit que
qui, dit-on, n'était pas néces le résignant protestât 'contre la
saire; parce que , ne s'agissant résignation , ou qu'il révoquât
que d'un bienfait, le résignant la procuration ad resignandum,
pouvait le consommer en l'ab si ces actes étaient dûment faits,
sence de son résignataire, com signifiés et insinués, les provi
me il pouvait aussi, sans sa pré sions expédiées à la poursuite du
sence, lui résigner son bénéfice. résignataire ou du fondé de
( Arrêt du grand-conseil du 5.3 procuration, étaient absolument
janvier 1704, rapporté par M. et radicalement nulles.
Piales, en son Traité des collat., REZAN, ville archiépiscopale
t. 1, part. 2 , ch. 4; et dans les du diocèse de Moscovie , située
Mémoires du clergé , sous la à la droite de l'Occa, à trente-
date de l'année 1706, t. 10, six milles de MoscoàjMSIle était
p. 1677 et suiv. ) grande et riche; mais elle n'a
Comme le résignant pouvait pu se rétablir dans son ancienne
rétracter sa révocation jusqu'à splendeur, depuis qu'elle fut
ce que la résignation fût admi ruinée par les Tartares en 1568.
se , il pouvait aussi, dans ce On voit plusieurs monastères
même temps , révoquer sa ré ou abbayes considérables de
tractation, et remettre encore moines russes, le long de l'Oc
une fois les choses comme elles ca, aux envi1 ons de Rezan, où le
étaient, parce que jusqu'à ce pays est fertile. L'église de Re
que le supérieur eût admis sa zan est ume avec celle de Mou-
résignation , il avait ce qu'on rom ou MurOtuea. Voici ses
appelle liberas aides. Procura- évèques :
7a RHA RHE
1. Jouas, transféré au siége ture en parle comme d'une
métropolitain de Kiovie. chose très-aisée à enflammer',
2. Protais, assista au couron et qui conçoit une flamme très-
nement de Démetrius, grand- vive. (Judic. 9, 14, 15. Psalm.
duc de Moscovie, en 1498. 57, 10. )
3. Étienne, siégeait sous le RHEGE, Rhegium. , ville d'I
Czar Pierre 1er. C'était un prélat talie dans le royaume de Naples.
fort savant et fort chéri de son Saint Paul y aborda en allant à
prince. Lepatriarchat de Mosco Rome, l'an 61 de Jésus-Christ.
vie ayant été supprimé, Etienne Saint Luc, qui l'accompagnait,
fut fait exarque du diocèse n'ayant rien dit des miracles
de Moscovie , et président du qu'on prétend qu'il fit en ce
bureau ecclésiastique. Il mou lieu, son silence les peut faire
rut sur la fin du mois de janvier tenir au moins pour fort sus
en 1723. ( Or. chr., tom. 1 , p. pects. ( Act. 28, 13. )
t3l2. ) RHEMOBOTE ou SARABAI-
REZZANO (François). Nous TE. ( Voyez Sarabaïte. )
avons de lui , le livre de Job RHENDINA, ville épiscoffale
traduit en vers italiens , avec de la province de Macédoine,
des remarques ; par M. l'abbé sous la métropole de Thessalo-
François Rezzano, berger arca nique , au diocèse de l'Illyrie
de, sous le nom de 'Démocrates orientale. Elle était érigée en
Méoniade ; dédié à son éminence métropole au seizième siècle.
monseigneur Prosper Colonne Cette église fut unie ensuite à
Sciarra, cardinal. A Rome, chez celle de Lete ou Lita ou Lyte.
Joseph et Nicolas Grossi , 1 760 , Nous n'en connaissons que deux
in-4°. Le titre italien est : II évêques :
lib1 o di Giobbe , esposto in ita- 1 . Damascène , souscrivit à la
liana poësio cort annotazioni ; déposition du patriarche Joa-
deW Abate Francisco Rezzano saph en 1564-
fra gli arcadi Democrate Meo 2. N..., siégeait sous Jérémie,
niade , alfyfminentissimo e re- patriarche de Constantinople.
verendissimo principe Prospero ( Or. chr. , tom. 2, p. 98. )
cardinale Colonna di Sciarra. RHESINÀ ou RESAINA, ville
(Annales typographiques , mois épiscopale de la Mésopotamie
de janvier 1762, p. 64.) ou de la province d'Osrhoène ,
RHAMNUS , sorte de buis au diocèse d'Antioche , sous la
son ou d'épine , nommé ner métropole d'Ëdesse. Les Arabes
prun ou nar-prun, ou brut-épi l'appellent Rat-Ain , c'est-à-
ne. Dans les trois endroits où dire, caputfon1is, à cause qu'il
le nom de rhammts se trouve en sort, dit Abulfeda , plus de
dans la vulgate, l'hébreu porte trois cents fontaines qui for
athad, qui signifie proprement ment le fleuve Chaboras. Elle
un chardon, une épine, L'Écri- est située entre Edesse et le
RHE RHE . 73
mont Massius , suivant Ptolé- donner son église, à cause de
mée. Etienne de Byzance la met l'incursion des Perses. (Or.chr.,
sur ledit fleuve Chaboras, en t. 2, p. 979. )
deçà des montagnes de l'Armé Cette ville a eu aussi des évê-
nie. Elle était fort célèbre du ques chaldéens ou nestoriens
temps des Romains. L'empe et des jacobites. Les évêques
reur Sévère y avait établi une chaldéens sont :
colonie romaine , et le grand 1. Daniel, siégeait sous le ca
Théodose lui donna ensuite le tholique Ma1-Aba.
nom de Théodosiopoli. C'est 2. Scalita, sous le catholique
sous ce nom qu'elle est connue Georges. ( Or. chr. , tom. 2 ,
dans les notices. Voici les évê- pag. 132g. )
ques qui y ont siégé : Nous ne connaissons qu'un
1. Antiochus, souscrivit au évèque jacobite de Rhesina ; il
concile de Nicée et à celui d'An~ siégeait en 724 , et s'appelait
tioche. Théodose. ( Ibid. , p. 1515. )
2. Eunonius , siégeait sous RHÉTHORIENS , disciples de
Théo dose le jeune. Rhetorius, qui était uu laïque
3. Jean , assista au concile égyptien, et qui vivait vers l'an
d'Antioche, tenu par le patriar 380. Il enseignait que chaque
che Domnus , au sujet d'Atha- particulier pouvait se sauver
nase , évèque" de Perrha , en dans sa religion, quelle qu'elle
444- fût , et qu'il était permis de se
4- Olympius , au concile de conformer à celle de l'état ou
Chalcédoine. t du prince dont on était sujet.
5. André , exilé par l'empe C'est ce que nous en apprend
reur Zenon , pour n'avoir pas saint Philastre, évèque de Bresse,
voulu recevoir le décret d'u dans son livre des Hérésies. Mais
nion. ce système a paru si absurde à
6. Pierre, exilé en 518, par saint Augustin , qu'il n'a pu
l'empereur Justin 1" , à cause s'empêcher de révoquer en doute
de son attachement à l'hérésie ce que saint Philastre rapporte
de Sévère. de Rhetorius. (Saint Philastre ,
7. Ascholius, accusé d'hérésie in catal. hœret., chap. 44 Saint
par un certain Serge auprès d'E- Augustin, hœr. 72. Sandere ,
phremius, patriarche d'Antio hœr. 75. ) , .
che. Philastre rapporte encore que
8. Daniel, auteur de plusieurs Rethorius enseignait que les
écrits contre les manichéens et hommes ne se trompaient ja
les chaldéens, siégeait en 550. mais , et qu'ils avaient tous
9. Sébastien, à qui saint Gré raison; qu'aucun d'eux ne se
goire offrit un siége vacant en rait condamné pou/ ses senti-
Sicile , ce qui fait croire que ce mens, parce qu'ils avaient tous
prélat avait été obligé d'aban- pensé ce qu'ils devaient penser.
74 »HI RHI
( Philastte Aug. de hœres cap. 4- Polybius , disciple de saint
Epiphane, évêque de Salamine
RHEUM, dela race des sacri en Chypre.
ficateurs , revint de Babylone à 5. Hermogène assista et sous
Jérusalem avec Zorobabel, l'an crivit au premier concile géné
du monde 3468; avant Jésus- ral d'Éphèse. Isidore Pelusiote
Christ, 532; avant l'ère vulgaire, parle avec éloge de ce prélat
536. (a Esdr. 12, 3.) dans plusieurs de ses lettres.
RHINOCÉROS, animal ainsi 6. Zénon, successeur d'Her-
nommé, parce qu'il a une corne fnogène, alla au second concile
sur le nez. On a souvent con d'Éphèse , avec Dioscore d'A
fondu ensemble plusieurs ani lexandrie, et y opina en faveur
maux qui ont ainsi des cornes , d'Eutychès.
et ils ne sont pas encore trop 7. Alphius, dont il est fait
bien distingués dans l'histoire mention dans la Bibliothèque'
des animaux. ( Voyez l'article de Photius. ( Cod. 52. )
L1corn'e. Le nom de rhinocéros 8. Ptolémée , contemporain
, se trouve, Num. 23, 22. 8 de Timpthée, archevêque d'A
Dent. 33, 17 Job. 3g, 9, 10. ) lexandrie.
RHINOCORURA , ville épis- g. Grégoire Métaphraste ,
copale, plutôt de la Phénicie, parle de cet évêque dans la vie
selon Pline et Strabon, que de de saint Jean l'Aumônier.
l'Egypte , suivant Ptolémée ct 10- Moïse : il en est fait men
Étienne de Byzance. Elle a été tion dans le martyrologe éthio
cependant toujours soumise au pien, le 25 ad1it.
patriarche d'Alexandrie. Ilié- 11. Epimaque, jacobite, sié
rocle et une autre ancienne no geait du temps de Chaïl 1" ou
tice la donnent à la première Michel, patriarche des jacobites.
Augustamnique. On la connaît Les Coptes en parlent comme
aujourd'hui sous le nom de Far- d'un homme fort savant et fort
ma. Voici ses évêques : ha bile pour la controverse. (Hist.
r. Darius ou Dorothée, par pat. Alex. , pag. 23 1 . )
mi les pères du concile de Ni- 12. Jean, jacobite, nommé
cée. par Sanutius 11, patriarche des
2. Saint Melas, se reposa dans jacobites. Ibid. p. 288, (' 1 et
le Seigneur, après avoir beau seq. )
coup souffert pour la foi catho 1 3. Michel, jacobite, se trouva
lique, sous l'empereur Valens , à l'assemblée des évêques, qui
comme il paraît par le martyro se tint à Misra, par ordre de l'é
loge romain, 16 janvier. mît , au sujet du patriarche
3. Solon, dont Sozomène, qui Chistodule, qu'on accusait de
écrivait ver» le milieu du cin simonie. ( Ibid. , p. 5o0. Or,
quième siècle , fait mention chr. , tom. 2, p. 542. )
( lib- 6, hist. chap. 31 ). RHISjEUM, ville épiscopale
RHO RHO 7*
du Pont polémoniaque , sous la 13oç), lorsque Foulques de Vil-
métropole de Néocésarée, située laret, grand-maître des hospi
auprès du fleuve Rhizius. Saint taliers de Saint-Jean dé Jérusa
Germain, patriarche de Cons- lem, s'en empara, et y établit
tantinople, l'érigea en archevê le siége de l'ordre, qui avait été
ché. Elle perdit cette dignité chassé de la Terre - Sainte ? cet
deux cents ans après, et la re ordre la conserva jusqu'en 1522,
couvra dans le quinzième siècle. qu'elle tomba sous la domina
Nous n'en connaissons que trois tion des Turcs. Rhodes, la seule
évèques : ville de l'île, est située sur la
!. Nectaire, assista att septiè pente d'une colline. Elle est
me concile général. très-bien bâtie et fortifiée. Il n'y
2. Jean, au conciliabule de a que les Turcs et les Juifs qui
Photius, après la mort de saint demeurent dans la ville; les
Ignace. Grecs habitent les faubourgs.
3. Joachim, souscrivit à la1 Le fameux colosse de bronze,
déposition du patriarche Joa- qui a passé pour une des sept
sapb. ( Or. chr. , tom. 1, pag. merveilles du monde , était
9'7-) planté autrefois, à ce qu'on pré
RHODE ou ROZE, jeune ser tend , sur deux rochers qui se
rante qui, au lieu d'ouvrir à trouvent à l'entrée du port. et
saint Pierre, qui se présenta à la sur lesquels on voit aujourd'hui
porte de la maison de Marie, deux tours Cette énorme statue
mère de Jean Marc . après avoir du soleil était haute de soixante-
été délivré de la prison par un douze coudées , et si grosse ,
ange, le laissa dehors pour cou qu'un homme aurait eu peine
rir en porter la nouvelle aux à embrasser un de ses pouces.
fidèles assemblés dans tette mai Charés, élève de Lisippe, qui
son. ( Act. 12, 13, 14, etc. ) employa douze ans à mettre
RHODES , île de l'Asie mi cette statue dans sa perfection,
neure, située dans la mer de était ne dans une ville de l'île,
Scarpanto, sur la côte méridio nommée Lindus. Elle coûta trois
nale de la Carie. On lui donne cents talens , ou cent quatre-
cent trente milles ou soixante vingt mille écus. Elle avait un
lieues de circuit, et vingt lieues pied sur la pointe d'un de ces
de diamètre. L'air y est pur. et rochers, et l'autre pied sur la
le terroir est fort fertile. Cette pointe de l'autre, si bien qu'un
île tomba au pouvoir des Gé navire passait à voiles déployées
nois au commencemerit du trei entre les jambes du colosse, qui
zième siècle, mais les Grecs la enfin fut renversé par un trem
reprirent sur eux vers le milieu blement de terre ; il n'avait de
du même siècle. Elle était de meuré debout que cinquante-six
venue une retraite de corsaires, ans. Moa vie,sultan des Sarrasins,
tant chrétiens que Sarrasins, en s'étantsaiside l'îleen653, vendit
76 RHO RHO
ce colosse à un Juif, qui, l'ayant 7. Esaias, souscrivit à la rela
fait mettre en pièces, en char tion du concile de Constanti
gea neuf cents chameaux. Sué nople , au pape Hormisdas
tone remarque dans la vie de touchant l'ordination d'Epi-
Tibère, que Rhodes a été au phane.
trefois recommandable par son 8. Théodose, assista et sous
académie, où les lettres floris- crivit au cinquième concile gé
saient. Il y avait trois autres néral.
villes dans l'île ; savoir, Ilissus 9. Isidore, au sixième con
ou Jalisius, Camurus et Lin- cile général.
dus; mais aujourd'hui on n'y 10. Léon 1er, au septième con
voit que six bourgs peuplés de cile général.»
Grecs. Rhodes est la métropole 1 1 . Michel , zélé défenseur
des Cjclades dans toutes les no de saint Ignace contre Photius ,
tices. Il y a eu des évêques grecs assista et souscrivit au huitième
et des évêques! latins. Ceux-ci concile général.
sont connus quelquefois sous' 12. Léonce ou André, au con
le nom d'évêques de Colosse cile de Photius.
ou Colossiens, ainsi appelés du 13. Nilus 1e■', siégeait dans le
nom du fameux colosse dont neuvième ou dixième siècle.
nous venons de parler. 14- Nicéphore , souscrivit,
en 1 143, à la déposition de Co
Evêques grecs de Rhodes.
me Atticus, patriarche de Cons
1. Saint Euphranon, qui qon- tantinople.
damna les encratites. (Lib. qui 15. N...., assista au concile
prœdestinatus de heres., cap. 1^. tenu sous le patriarche Luc
2. Photin , contemporain de Chrysoberge , au sujet de Sote-
saint Clément, martyr, évêque richus , -patriarche d'Antio-
d'Ancyre. che.
3. Euphrosinus , parmi les 16. Léon 11, au concile du
pères du concile de Nicée. même patriarche Luc Chryso
4- Hellanicus, souserwritau berge, en 1 166.
concile d'Ephèse. 17. N...., qui écrivit avec
5. Jean , rétracta au concile les autres évêques d'Orient au
de Chalcédoine ce qu'il avait pape Grégoire x, au sujet de
approuvé deux ans auparavant l'union.
au brigandage d'Ephèse. 18. Nilus 11, vivait vers l'an
6. Agapet, à qui l'empereur 1360.
Léon écrivit au sujet du meur 19. Na.thanaël, assista au
tre de saint Proter d'Alexandrie. concile de Florence et y sous
On le trouve aussi souscrit au crivit au décret d'union.
décret synodal de Gennade, pa 20. Macaire, siégeait vers l'an
triarche de Constantinople, con 1450.
tre les simoniaques. a1. Métrophane, très-zélé
I

RHO RHO 77
pour la communion latine , sié 3. N— , dont il est fait men
geait en 1 4?4- tion dans une lettre du pape
22. Eli m1s, ordonné en1511. Innocent v1 , en date du Ier dé
\ Istor. délia sacr. relig. di cembre 1 353. On croit que c'est
Malta, t. 2, p. 597. ) un des évêques à qui le même
23. Clément, vivait du temps pape écrivit en 135g, pour les
que les Turcs faisaient le siège exhorter à protéger les fidèles
de Rhodes, en 1521 -, il fut tué contre les Turcs.
d'un coup de fusil en regardant 4- Guillaume , transféré du
par la fenêtre. (Hist. de l'Or siége de Nisena à celui de Rho
dre de Saint-Jean de Jérus. , 1. des, en 1375. (JVadd. t. 4-
10, p. 290. ) Annal. , p, 105. )
2^. Euthimius , succéda à 5. Jean Fardinas, de l'Ordre
Clément après la prise de Rho des Frères Prêcheurs, nommé
des par les Turcs. [Ibid., pag. par le pape Urbain v, en 1370.
295.) (P. Brem., t. 2. Bul., p. 263.)
25. Calliste, siégeait en 1578. 6. Matthieu d'Empoli, de
26. Melece,en 1 643. l'Ordre des Frères Prêcheurs ,
27. Joachim , souscrivit à la nommé par Boniface 1x, vers
réponse du patriache Denis , sur l'an 1396. (Font. Theat. Dont.
les erreurs des calvinistes , en p. 96. ) Il assista aux conciles
1672. Il avait souscrit l'année de Constance , de Bàle , et de
précédente , au témoignage de Florence , et fut chargé de plu
l'église d'Orient, au sujet des sieurs commissions fort intéres
mêmes erreurs. (Perpét. de la santes, sous les papes Martin v
foi , p. 57 1 . ) et Eugène 1v. Cet illustre prélat
28. Ignace , homme pieux et vivait encore en 1445. (Echard,
savant, siégeait en 1720. ( Or. t. 1, Script: ord.Prœd. p. 8o3.)
chr. , t. 1, p. 924.) 7. André de Rhodes , ainsi
nommé du nom de son siége ,
Évêques latins.
était Grec de nation, et reli
1 . Guy , Grec de nation , re gieux de l'Ordre des Frères Prê
ligieux de l'Ordre des Frères cheurs.
Prêcheurs, siégeait en 1238. 8. Léonar1l de Balestrinis , de
( Fons, monum. Dont. p. 1^1, et l'Ordre des Frères Mineurs ,
P. Brem., t. 1. Bullar.,p. 11i.) nommé par le pape Jules 11 , en
2. N , sous le pontificat 15o6. D£ temps de ce prélat,
de Benoît xu. (Rayn. , t. 16. Soliman, empereur des Turcs,
ad an. 1 336. ) C'est peut-être le s'empara de Rhodes en 1522.
même à qui le pape Clément v1 Léonard mourut à Rome en
écrivit, en 1 345 , à l'occasion 1524- ( Sicil. sac, tom. 2,
d'Imbert , ou Umbert , dauphin pag. 621.)
de Vienne , qui commandait g. Marc Cathaneo, de Gènes,
l'armée des Croisés. savant et habile prédicateur do
78 RHO RHO
minicain , nommé par Clé visions entre les marcionites, en
ment vu, en 1529, mourut à marquait les auteurs et réfutait
Gênes en 1546. ( Oriens chr. , t. leurs erreurs. Saint Jérôme lui
3 , p. 1050.) attribue' un écrit considérable
RHODIOPOL1S, colonie des contre les montanistes, dans le
anciens Rhodiens, et siége épis- quel il parlait de Miltiade , qui
copal de la province de Lycie , avait aussi écrit contre eux.
au diocèse d'Asie, sous la mé Mais on est persuadé que cet ou
tropole de Myre. Un de sesévê- vrage était d'Astère Urbain ; ce
q'ues, nommé Nicolas, souscrivit qui paraît par un fragment de
à la relation du concile de Cons- cet écrit, rapporté dans Eusèbe
tantinople au patriarche Jean, (lib. 5, hist. cap. 16), où l'on voit
au sujet de Sévère et des autres que l'auteur écrivait quatorze
hérétiques. (Oriens christ., t. 1, ans après la mortde Maximille,
p. 992.) arrivée en 218, c'est-à-dire, qu'il
RHODOCUS, grec, chariot de écrivait vers l'an 232 ou 233, U
rose , du mot poft1, rose , et du douzièmeannée d'Alexandre, au
mot oyoç , chariot , traître de lieu que Rhodon était mort dès
l'armée-de Judas Machabée , qui le règne de Sévère. (Eusèbe,
allait découvrir dans le camp du lib. 4, cap. 25; lib, 5, cap. 13.
roi de Syrie , à Antiochus Eu- Hiéron. m catal. cap. 32. Dora
pator , les secrets de son parti. Ceillier, Hist. desAut. sacr. et
(2 Mach. 13, 21.) ecclés., tome 2, page 1 33 et sui
RHODON, écrivain ecclésias vantes. )
tique, était d'Asie. Il étudia à RHODOPE, province de
Rome les lettres saintes sous Thrace, située entre les fleuves
Tatien, qui était encore catho Nestus et Melanes, et bornée au
lique, c'est-à-dire, vers l'an 170 nord par le mont Rhodope, qui
de Jésus-Christ. Mais, loin de le lui donne son nom. Elle avait
suivre dans les erreurs qu'il em Trajaaopolis pour métropole ;
brassa depuis, sachant que Ta mais cette ville ayant été détrui
tien avait composé un livre des te , la dignité métropolitaine
questions pour montrer l'obs fut transférée à Maronea, ville
curité de l'Écriture, afin de la située dans la même province,
décrier, Rhodon promit dans un à l'embouchure du fleuve Nes
écrit de faire un livre exprès tus. (Voyez Maronea et Thaja-
pour résoudre toutes»es ques Noroît.)
tions. On ne sait point s'il exé RIIOMPHJE A. Ce mot qu1
cuta ce dessein. Les autres ou se trouve en plusieurs endroits
vrages qu'il composa sont per de l'Ecriture répond à l'hébreu
dus. Le plus considérable était chanith, une lance, et à chercb,
celui qu'il écrivit contre Mar- une e'pe'e. Rhompl1œa signifie
cion , et qu'il dédia à un nommé proprement une grande et lon
Callistion. Il y décrivait les di- gue épée. ( Eccli. 21, 4- 26, 27.
RHY MB 79
39, 36. Apoc. 12, 12. Doro de simonie , sous le patriarche
Calmet , Dictionnaire de la Calliste.
bible.) 2. Léon, siégea immédiate
RHOSUS, ville épiscopale de ment après Jonas. {Or. chr., t.'t,
la seconde C1licie, sous la mé p. 636.)
tropole d'Anazarbe, au diocèse RIBADENEIRA (Pierre), jé
d'Antioche. Théodoret, les No suite, natif de Tolède, fut un
tices, et d'autres monumens ec des premiers disciples de saint
clésiastiques, en font mention. Ignace de Loyola , qui le reçut
Pline, Ptolémée et Strabon la l'an 154o, avant même que sa
donnent à la Syrie. Il y a eu compagnie eût été confirmée
pourévêques : par le saint-siège. Il vint étudier
1. Antipater , assista au con à Paris en 1042, enseigna la
cile d'Antioche tenu parMelece, rhétorique à Païenne, alla dans
au sujet de la consubstantialité, les Pays-Bas par l'ordre de saint
en 363. Ignace, puis en France, et mou
2. Porphyre, à qui est adressée rut à Madrid le 1er octobre
la cent neuvième lettre de saint 1611, à l'âge de quatre-vingt-
Jean Chrysostôme. quatre ans, après avoir été plu
.3. N , se sépara du concile sieurs fois provincial dans sa so
que Maximin d'Anazarbe avait ciété. On a de lui, 1° les Vies de
assemblé dans cette ville au su saint Ignace , de saint François
jet de la paix que Jean d'Antio- de Borgia, du père Laines et du
che avait faite avec Cyrille d'A père Saimeron. 2°. Les Fleurs
lexandrie. des vies des saints, qui ont été
4- Julien, souscrivit à plu traduites en diverses langues.
sieurs actes du concile de Chal- 3°. De schismate anglicano. 4°.
cédoine. Des additions au livre de Nico
5. Antoine, au concile de la las Sanderus, de origine ac pro-
seconde Cilicie, où fut exami gressu schismatis anglicani. 5°.
née, par ordre de l'empereur Un traité du Prince contre celui
Justinien, l'affaire de Théodore de Machiavel. 6°. Un catalogue
de Mopsueste. latin des écrivains de sa société,
6. Théodore , auparavant imprimé in-8°, à Lyon en 16og.
moine du monastère de Tur- 7°. Un traité de la Tribulation,
1ium. {Oriens christ., t. a , p. écrit en espagnol, et traduit en
906.) français, in-12, à Lyon 16o6,
R 11YND ACES , ville épiscopale (Alegambe, Biblioth. script. so-
de la première Bithynie, sous ciet. Jesu. Pierre de l'Étoile,
la métropole de Nicomédie , si Journal du règne de Henri 1v,
tuée auprès du fleuve Rhynda- t. 2, p. 196. Jiaillet, Discours
cus. Nous en connaissons deux sur les vCes des Saints. Le père
évêques. Fabre, dans le discours sur le
1 . Jonas , déposé pour cause renouvellement des .Unies ec
8o EIB RIB
clésiastiques , qui est au-devant Script, ord. Prœd. , t. 2 , paga
du tome 33 de l'Histoire ec 712. Mémoire espagnol de l'an
clésiastique , article Légendai 1688.)
res.) RIBAUT DE LA CHAPELLE,
RIBAI, hébr., qui dispute ou ci-devant nommé Ribaut de
qui reprend , du mot neb , père Rochefort, avocat à Cannat en
d'Ithaï. C'était un des braves Bourbonnais. Nous avons de lui,
de l'armée de David. (2 Reg. une dissertation sur l'époque de
a3, 29.) l'établissement de la religion
RIBAS (Jean de), dominicain, chrétienne dans le Soissonnais,
natif de Cordoue, enseigna et en latin, 1737, in-12 ; Disserta
prêcha long-temps avec une si tion sur le règne de Cl0vis,
grande réputation, qu'il a passé 1 741 , in-8°; Dissertation sur l'o
pour le plus habile prédicateur rigine des Francs, sur l'établis
de l'Andalousie, dans le dix- sement et les premiers progrès
septième siècle. 11 mourut le 4 de la monarchie française dans
novembre 1687 , âgé de soixante- les Gaules, 1748, in-1 2 ; Disser
quinze ans. On a de lui , 1°. un tation sur la félicité ou la phi
opuscule sur les indulgences. losophie des honnêtes geos,
2°. La Vie, de saint Alvare de 1744* in-8°. (La France litté
Cordoue. 3°. Un petit traité raire.)
apologétique, imprimé en 1663, RIBEMONT , Ribodi-Mons ,
dans lequel il prouve que le abbaye de l'Ordre de Saint-Be
père Alva a tort de ravir la noît , était située près de la
chaîne d'or à saint Thomas, ville du même nom , dans la
pour la donner à Salomon Car- Thiérache, au diocèse de Laon ,
bonel, religieux de saint Fran entre Guise et la Fère. On l'ap
çois. 4°- Plusieurs sermons , pelait aussi Saint-Nicolas- des-
deux entre autres sur la Concep Prés, à cause qu'elle était dans
tion , dont l'un est intitulé, la une prairie voisine de la ville.
Sépulture et les funérailles du Elle fut fondée et dotée par
péché originel. 5°. Plusieurs Anselm-e , comte de Ribemont,
écrits pour la défense de son or l'an 1083. Philippe 1", roi de
dre contre les jésuites , un en France , confirma l'année sui
tre autres intitulé, barragon bo- vante cette fondation. Les guer
tero, que Philippe 1v, roi d'Es res et les incendies ont souvent
pagne, se faisait lire ordinaire causé de grands dommages à ce
ment après dîner, par l'estime monastère ; en sorte qu'il se
v^ju'il en avait. 6°. On lui attri rait peut-être resté enseveli
bue aussi le theatro jesuitico , dans ses ruines , si les religieux
qui parut sous le nom supposé de la congrégation de Saint-
de Francisco de la Pietad, et Maur, qui y avaient été intro
qui fut condamné par l'inquisi duits en 1647, ne l'eussent entiè
tion d'Espagne. (LepèreÉchard, rement rebâti. ( Gallia christ. ,
MB RIC S1
RIBERA (François de), jé traité des excellences de saint
suite espagnol , né à Villacastin Thomas d'Aquin. (Le père
dans le territoire de Ségovie , Echard, Script, ord. Prœd. ,
étudia et enseigna la Théologie t. 2, p. 442.)
à Salamanque , où il mourut en RIHOTI (Philippe), provin
1591 , ou, selon d'autres, en cial des carmes en Catalogne,
1601. On a de lui des commen dans le quatorzième siècle, mou
taires sur les douze petits pro rut en 1391 . On a de lai, 1°. un
phètes, sur l'évangile de saint Traité des hommes illustres de
Jean, sur l'épître a1tx Hébreux, , son ordre. 2°. Le Miroir des
et sur l'Apocalypse; un traité du Carmes, imprimé à Venise en
temple, et la vie de sainte Thé 1507, et a Anvers en 1680. 3°.
rèse. Ribera était fort savant Des sermons. (Trithême, devir.
dans les belles-lettres, et dans illus1r. Lucius, in Biblioth.
la science de l'Écriture et de la carm.)
Théologie. Il savait aussi le grec RIBOTI (le père Augustin),
et l'hébreu , quoique dans un prêtre de la doctrine chrétienne,
degré inférieur à Serarius, et à a donné Florus christianus...;.
plusieursautres doctes commen Parisiis, apvd Georgium Josse,
tateurs des livres saints ; mais in- 12. C'est un abrégé de l'his
son jugement à suppléé à ce dé toire ecclésiastique, écrite dans
faut , et ses commentaires sont le goût de l'abrégé de l'Histoire
fort exacts et fort estimés ; il ne romaine de Florus. Le style
cède en rien à ceux qui ont pos du père Riboti est fleuri et
sédé plus parfaitement que lui enrichi de pensées ingénieu
les langues saintes. Il s'est prin ses. ( Journal des Savans ,
cipalement appliqué à expliquer 1666.)
le style et les locutions prophé RICARD DE MONT-CROIX,
tiques, qui sont quelquefois obs appellé aussi quelquefois Ri-
cures et embarrassées. (Alegam- coldi , dominicain de Florence,
be, de Script, soc. Jes. Dupin , se distingua dans les missions
Bibliothèque du seizième et d'Orient, par ses travaux apos
dix-septième .siècle. Richard- toliques, vers la fin du treiziè
Simon , Critique de Dupin , me, et au commencement du
tome . %, -page 23 1 et suivan quatorzième siècle. 11 mourut
tes.) le 31 d'octobre 13ot), en Italie,
RIBERA (Alphonse de), do où ilétait revenu par obéissance,
minicain espagnol, vivait en après vingt-cinq ou trente an
core à Madrid en 1626. On a de nées de travail dans l'Orient. On
lui, 1°, un Traité sur le rosaire, a de lui, 1°. un ouvrage inti
à Madrid, 1618. 2°. Une histoire tulé : Défense de la foi catholi
du Très-Saint-Sacrement, con que contre les impiétés des Sar
tre les hérétiques du temps , à rasins, et les mensonges de l'Ai-
Madrid, 1626, in-fol. 3°. Un coran, imprimé en 1609 par les
21. 6
8a RIC RIC
soins de Marc-Antoine Seraphi- usures. Denis-Simon, conseiller
ni , vénitien, religieux domini au présidial de Beauvais, a fait
cain. a°. Généreuse confession des additions aux ouvrages de
de la foi chrétienne , faite en ce célèbre avocat. (Denis-Simon,
présence des Sarrasins. 3°. Un Bibliothèque historique des au
écrit contre la doctrine des teurs de Droit.)
Juifs, des mahométans et des RICCARDI (Nicolas), domini
gentils. 4°- Un itinéraire qui cain, naquit à (iènes l'an 1 585.
renferme uncdescription de tous Il futchoisi, en 161 3, pour rem
les pays qu'il avait parcourus , plir la première chaire de saint
soit dans l'Asie, soit dans Les Thomas dans la ville de Valla-
autres contrées orientales, avec dolid en Espagne, où le roi Phi
les lois , les coutumes, les opi lippe 111, étonné de son éloquen
nions, les dogmes, les hérésies, ce , la première fois qu'il l'en
les sectes, la police, les mœurs tendit prêcher, dit que c'était
de ces différens peuples. (Le père un monstre : le nom lui en de
Echard, Script, ord. Prœd. , meura. En 1621 , on le fit pre
t. 1 , p. 5o/f et suiv. Le père mier professeur de Théologie
Touron , Histoire des hommes de la Minerve à Rome; et en
illustres de l'Ordre de saint Do 1629, le pape Urbain vm le
minique, tome I, page ^5g et nomma maître du sacré palais,
suiv.) et prédicateur de sa chapelle. Il
RICARD (JeanvMarie), célè mourut le 3o mai 163g, après
bre avocat au parlement de Pa avoir composé plusieurs ouvra
ris , naquit à Beauvais en 1622. ges; savoir, 1°. des réflexions
La facilité de plaider lui man en italien sur les litanies de la
quait ; mais il était un des pre sainte Vierge , imprimées en 2
miers du palais pour la consul volumes in-fol. , à Venise en
tation et pour les arbitrages , et 1626. 2°. Des commentaires sur
il fut choisi pour conseil par les tous les livres de l'Écriture-
prem1ères maisons du royaume. Sainte, dont Allatius avait vu
11 mourut en 1678, âgé de cin une partie imprimée en 1633.
quante-six ans. On a de lui un 3°. Historiœ Cont ilii trid. emn-
Traité des substitutions, et un culatœ synopsis, à Rome 1627,
commentaire sur la coutume de in-16. 4°- Hi.storia Concilii trid.
Senlis; mais son principal ou à calumniis vindicata. 5». Tl1eo-
vrage est un excellent Traité des logus, sive de christiand Theo-
donations, dont la meilleure logid tomi tres. 6°. Disputa-
édition est celle de 17KS, en 2 tiones breviores in D. Tbomnm,
volumes in-fol. , avec le com tomi quatuor. 7°. In ewndem
mentaire sur les coutumes de quœstiones fusihs disputatœ, et
Senlis. Ricard avait fait aussi un scholnsticœ prœlectiones. 8°. In
Traité des successions ab intes sacrant Scripturam de o/,timo
tat, et un Traité des intérêts et genere interpretandi. 9°. Ad
RIC RIC 83
versaria sacra et antiquœ lec- 1747, le père Ricchini fut choisi
tiones, etc. (Le père Échard, pour secrétaire du chapitre qui
Script, ord. Prœd., t. 2, p. 5o3 se tint à Bologne pour l'élec
et suiv.) tion d'un nouveau général ; il
RICCHINI (Thomas- Augus en rédigea les actes , qu'on im
tin ), savant dominicain, de prima, et il y joignit un éloge
puis maître du sacré palais , de plusieurs hommes illustres
né à Crémone en 1695, entra de l'ordre, morts en odeur de
dans l'Ordre de Saint - Domi sainteté depuis le dernier chapi
nique à l'âge de quinze ans. 11 tre général. Peu de temps après,
s'adonna d'abord pendant quel savoir en 1749 , le pape Be
que temps aux belles -lettres, noît x1v, d'heureuse mémoire ,
pour lesquelles il avait un goût qui se servait souvent du père
décidé, et cette étude lui mérita Ricchini dans ses occupations
une place d'académicien parmi littéraires, et le consultait sur
ceux de sa patrie. Il passa en les affaires les plus importantes,
suite à des études plus sérieuses, lui donna la charge de secrétaire
enseigna avec beaucoup de suc de l'Indice, et le fit examinateur
cès la philosophie et la Théolo desévêques. Enfin Clément xm,
gie dans les principales maisons qui occupait si dignement le
de sa province de Lombardie, saint-siége, l'avait nommé , en
et fut régent des études généra 1759, maître du sacré palais
les de Pologne. Il remplit pen après la promotion du pèreOrsi
dant deux ans l'office d'aide au cardinalat. On a du père Ric
d'études auprès du pape Be chini les ouvrages suivans : 1°.
noît xm , avec le père d'An- oratori per la novena des SS.
dujar, évêque de Tortone, et ne Natale da Cantarsi nella chiesa
quitta 1& palais qu'après la mort di S. Maria delia Rbsa de RR.
de Benoît xm, dont il prononça PP. deW ordine de Predicatori.
l'oraison funèbre dans l'église Ces pièces de poésie qu'on im
de Saint-Pierre, en présence de prima à Aîilan en 1715, furent
tout le sacré collége. Il eut de très-bien accueillies du public ,
puis divers emplois dans sa pro ainsi que les suivantes. 2». Lom-
vince , celui , entre autres, de bre svelate. Oratorio da can
prieur de son couvent de Cré tarsi nella chiesa ducale di S.
mone, dont il a augmenté la bi Maria delie Grazie , etc., nella
bliothèque parl'acquisition d'un festadiS. Tommaso di Acqui-
grand nombre de bons livres. n0. in -4° , à Milan, chez Frédé-
En tj401 Ie père Rippoll , géné rio Blanc. 3°. Vimpegno delia
ral de l'ordre, le rappella à Rome virtu-Oratori0. etc. , perS. Tom
en qualité d'assistant pour l'I maso d'Acquino , in~4°, chez le
talie, et l'année suivante il fut même imprimeur, 1718. 4°- Epi-
nommé théologien de Casanate. nteio per la solemne professione
Le père général étant mort en di Suor Maria Gioseffa-Teresa
84 RIC RIC
Bicchini cremonese , nell' insi scientifici du père Callogera ,
gne menistero di S. Eiena in tome 28, page 84' . 1 1°. Vene-
Cannetto, l'anno 1724. 5°. De rabilispatris Monetœ cremonen-
Theologiœ studio rec1e insti- sis, ord. Prœd. S. P. Dominici
tuendo didascalia, cui accedit AEqualis, adversus Calharos et
synopsis artis criticœ ad usum Valdenses, libri quinque, quos
Theotogiœ accommodatœ. C'est ex manuscript. codic. vaticano
un excellent traité pour appren- bononiensi ac neapolitano, nunc
drendre à étudier avec ordre et primum edidit atque illustravit
méthode ; il n'a pas encore été P. F. Th. Aug. Ricchinius ,
imprimé. Le père Ricchini le in-fol., Romœ, 1^ft. C'est l'é
composa étant bachelier au col dition des écrits du père Moneta
lége de études générales 'de Bo qui a coûté bien des veilles et
logne. 6° .L'imitazione del P. S. des fatigues au père Ritchini ; il
Domenico propos ta alle religio- l'a accompagnée d'une bonne
se claustrali del di lui instituto préface et d'une vie de l'auteur
da un religioso del medemo or- très-bien écrite, et des notes re
dine, in-12. C'est un petit traité latives au sujet. <• Nous lui de
ascétique pour affermir les reli vons la justice, dit le Journal
gieuses de son ordre dans le vé desSavans, moisde février 174s°
ritable esprit de' leur état; il a p. 23 1. édition de Hollande,
été imprimé plusieurs fois à Bo d'observer ici que ces notes, pour
logne et à Naples. 7°. L'oraison la plupart, nous ont paru aussi
funèbrede Benoît zm, imprimée curieuses qu'instructives ; celles
à Rome , à Ferrare, à Ausbourg surtout dans lesquelles il répond
et ailleurs. 8". L'oraison funè à MM. le Clerc, de Barbeyrac ,
bre de Victor Amédée u, roi de de Beausobre et à plusieurs sa-
Sardaigne/ sous ce titre î in fu- vans protestans, qui, pour justi
nere Victorii Amadei 11, Sardi- fier leur propre doctrine, ont
niœ , Hierusalem , Cjpri re essayé de justif1er sur certains
gis, etc, oratio habita in templo points particuliers celle des ma
S. Dominici Cremonœ , \okal. nichéens et desvaudois». ployez
januarii , 1782. 9°- Catalogus encore Giornale de letterati per
PP. Priorum conventus S. Do l'anno 1743, publicato col titulo
minici Cremonœ , ord. Prœd. di NoMle litterarie oltramon-
quo1que reperiri potuerunt , ab tane, Roma, 17^, appresso li
anno 1238 ad 174o, additi suo fratelli Pagliarini,\,our le mois
lococomitiis provincialibus ibid. de décembre, page 353 etsuiv. ,
celebratit*. to°. De vitd et stu- et le Giornale de letterati pu-
diis Fr. Vincentii Gotti , ord. ' blicato in Firenze, per i mesi
Prœd. S. R. E. cardinalis com- d'octobre, et dell' anno 1743 ,
mentarins. Romœ, typis H. Mai tome 2, part. f\,.axi. 5, page g5
nardi. in-8° , et réimpri et suiv. , dans lequel il y a un
mé dans la raccolta d'opuscoli extrait très-bien raisonné de cet
RIC RIC 8S
ouvrage. 12e. De S. Alberto ber- férens temps. Enfin le P. Ric
gomensi Crémones denato , ter- chini écrivit , par commission
tio-ordini S. Dominici adjudi- du Saint Père, la vie du bien
cando Dissertatio historica, Bo- heureux cardinal Barbadico ,
noniœ jam edita, et recens auc- béatifié dans le mois de septem
ta. Mediolani, 1746,in-8°. 13°. bre de cette année, sous ce titre :
De vitd et cultu B. Alberti villa- de vitd ac rebus beati Gregorii
coniensis , tertii-ordinis S. Do Barbadici, S. R. E. Card. Epis-
minici Commentarius , in-8° , copi patavini , libri tres, in-4° ,
Romœ , apud H. Mainardum. Romœ ex typographid pontifi-
'748. 14°- Chronologia sacra cid vaticanA, apud fratres Sal-
ab orbe condito ad nostra usque vionos , 1761, Cette vie a été re
tempora per insigniores wras çue avec applaudissement, l'im
atque epochas deducta. t5°. pression en est magnifique, elle
Tractatus variiTheologici dog- ferait honneur aux Étiennes "et
matici, variarum oratiom1m et aux Elzévirs . M. l'abbé Prosper
carminum volumen . 1 6». Diatri- Pctroni a aussi traduit cette vie
ba theologica advenus auctorem en italien, et l'a fait imprimer
vindiciarum Ambrosii Cathari- dans la même ville chez Géné
ni de intentione ministri in sa- reux Salomon. Francisci Aris*
cramentis perficiendis. Ces trois Cremonalitterata, tome 3, pag.
derniers ouvrages sont restés ma 1 3 1 2. Josephi Catalan, de secre-
nuscrits chez l'auteur, avec un tario S. congreg. indicio , libri
grand nombre de vœux , de duo, p. 141,(Mém. manus, du
consultations et de censures fai R. P. Fabricy, dominicain de la
tes par ordre du pape et de di Minerve à Rome.)
verses congrégations. Le père RICCI (Jacques), dominicain,
Ricchini a eu part à l'édition du né à Rome, de parens également
martyrologe romain, imprimé nobles et pieux , fut secrétaire
à Rome en 1748, et fut chargé de la congrégation de l'Index ,
par le pape lîenoît x1v, de tra et provincial de sa province, de
vailler à différens points de li puis l'an 1679 jusqu'à l'an 1 683.
turgie, à plusieurs vœux qui re Il fut fait procureur-général de
gardent le saint-office, les rites son ordre, en 1684, et mourut
et la discipline de l'Eglise, et en 1703. On a de lui, 1°. la vie
à d'autres matières de la der de saint Philippe de Néri. 2°.
nière importance. Il a aussi Epitome singularium gestorum
composé la plupart des offices sancti Ludovici Ber(randi , à
nouveaux insérés dans notre Rome 1671. in-4°. 3°. Brevis
bréviaire, depuis 1740 jusqu'à instructio pro Us qui promovendi
nos jours , et plusieurs lettres sunt ad Ordines, etc. 4°- Index
encycliques très - élégantes et librorum prohibitorum auctior
pleinesd'onction, que le général et accuratior , à Rome 1681 ,
a adressées à tout l'ordre en dif- in-8°. ( Le père Echard, Script.
86 R1C RIC
ord. Prœd., tout, a, pag. 762.) mes intitulés, Commentaria
. RICCI (Dominique), Italien, symbolica , où il explique tout
de l'Ordre des Frères Prêcheurs, ce qui regarde le sens mystique
donna à Naples, en 1709, un des choses , et l'histoire de la
traité in-4° contre les erreurs ville d'Asola dans le Bressan, où
des quiétistes, sous le titre de, il avait enseigné la rhétorique
Homo interior juxtà Doctoris et la philosophie. ( Ghilini ,
angelici doctrinam, necnon SS. Theat. d'huom. letter.)
PP. expositus , ad explodendos RICCIOLI ( Jean -Baptiste ) ,
errores Michaelis de Molinos. Jésuite, né à Ferrare en 15g8,
(Le père Échard, Script, ord. enseigna la Théologie à Parme
Prœd., t. 2, p. 774 ) et à Bologne, où il mourut en
RICCIO (Earthélemi), savant 1671. On a de lui, 1°. Vindiciœ
Italien du seizième siècle , a calend. gregor. adversus F. La
donné, entreautres ouvrages, 1°. ver. 1°. Chronologia reformata.
Libellas de consilio Principis. 3°. De distinctione entium in
2°. Oratiofuriebris pro Ferin0. Deo et creat. 4°. Evang. uni-
3°'.Deimitatione. 4°. VitaJesu- cum. De immunitate ab errorc
Christi ex ipsis evangeliorum definit. S. Sedis apostolicœ.)
verbis concinnata, à Rome 1607 , RICHARD, abbé de Fleuri,
avec figures. 5°. Triumphus au dixième siècle, fit observer
Christi crucif1xi, à Anvers 1608, une discipline si exacte dans ce
avec figures. (Moréri, édition monastère , que l'évêque Gom-
de 1759.) bald, et son frère Guillaume-
RICCIO (Jean -Louis), évêqu'e Sanche, duc dé toute la Gasco
del Vico-di-Sorrento, d'une fa gne, lui donnèrent l'abbaye de
mille noble et ancienne de Na la Réole, et la soumirent à celle
ples, mourut vers l'an 163o, de Fleuri. L'abbé Richard y éta
après avoir écrit divers ouvra blit une régularité si parfa1te ,
ges : Dec. cur. Archiep. part. [\, qu'elle quitta son ancien 11om
collect. decis. part. g. Praxis de Squirs pour prendrt celui
for. eccl. part. 5, etc. (Lorenzo de Régula , la Règle , d'où
Crasso, in Elog. doct., p. 2.) s'est formé le nom de la Réo
RICCIARDI (Antoine), rhéto- le , qu'elle portait. L'abbé Ri
ricien et philosophe célèbre , chard gouverna le monastère de
était de Bresse dans l'état de Fleuri pendant dix-sept ans, et
Venise. Jl mourut en 1710, mourut le 16 février 979. Il ré
après avoir composé un traité digea avant sa mort un recueil
des anges; un de l'oriflamme, d'usages ou de coutumes , dans
un de l'excellence et de l'an lequel sont marqués en détail
cienneté des langues, où il pré les devoirs et redevances aux
tend montrer que la langue quels étaient tenus les vassaux
cimbrique est plus ancienne et les serfs dépendans de l'ab
que l'hébraïque ; 2 gros volu- baye de la Réole. Ce recueil a
RIG RIC 89
paru à M. de Marca, et au père Gérard, évèque de Cambrai,
Labbe, assez intéressant pour pour ses ambassadeurs aupr^
que l'un l'ait donné en partie du roi Robert, avec qui ils con
dans son Histoire de Béarn , et clurent, à Compiègne, cette paix
l'autre en entier parmi ses Mo- solide qui dura si long-temps
numens pour servir à l'histoire entre la France et l'empire.
d'Aquitaine. (Dom Rivet, His L'empereur Henri 111 montra
toire littéraire de la France, qu'il ne faisait pas moins de cas
tome 6.) du mérite de l'abbé Richard ,
RICHARD ( le bienbeureux ) , en le nommant à l'évèché de
abbé de Saint-Vannes , et l'un Verdun , à la mort de l'évêque
des plus illustres restaurateurs Rambert. Mais l'humilité de
de la discipline monastique , au Richard le porta à céder cette
onzième siècle, naquit à Ban- place à un .autre. Richard 11 ,
ton en Argone., à l'extrémité duc de Normandie, voulut four
du diocèse de Rheims , d'une nir aux frais du voyage de dé
famille des plus distinguées par votion qu'il fit A\ Jérusalem ,
sa noblesse. Il fut élevé dans avec sept cents pèlerins qui l'y
l'école de la cathédrale de accompagnèrent. En passant par
Rheims, dont il devint succes Constantinople , il fut comblé
sivement grand-chantre , archi d'honneurs et de présens de la
diacre et doyen, L'an 10o4, il part de l'empereur d'Orient et
se retira au monastère de Saint- du patriarche. A son retour en
Vannes de Verdun , dont il fut France, il amena avec lui le
élu abbé a1? mois d'octobre de saint moine Siméon , et lors
la n»é"me année. 11 y fit revivre qu'il approcha de Verdun , tout
la plus exacte discipline par sa le monde , l'évêque avec son
prudence , sa douceur et son clergé , les moines , le peuple ,
éloquence. Sa communauté se les religieuses même allèrent à
trouva bientôt si nombreuse, sa rencontre, pour lui témoi-
qu'il fut obligé de rebâtir et ner la joie extraordinaire qu'on
d'agrandir la maison, qui de avait de le revoir. Il mourut
vint célèbre en France , en Alle aussi saintement qu'il avait vé
magne, en Lorraine, et le mo cu, le t4 juin 1046. La sainteté
dèle sur lequel plusieurs autres de sa vie fut relevée par le don
furent réformées. On en comptait des miracles opérés de son vi
jusqu'à vingt-une, où le bien vant et après sa mort. Jusqu'ici
heureux Richard fit revivre l'es cependant on ne lui a décerné
prit de saintBenoît. L'empereur aucun culte public. Il avait
saint Henri avait donné son es composé, 1°. les vies de plu
time et sa confiance au saint ab sieurs saints , entre autres celles
bé, jusqu'au point qu'il voulut de saint Vannes, de saint Sain-
se rendre moine sous sa condui tin , de saint Maur,de saint
te. Ce prince le choisit avec Firmin , etc. 2°. Plusieurs let
88 RTC R1C
t1cs.. 3°. Quelques réglemens. discours sur le péché contre le
4j. Quelques sermons. 5". Une Saint-Esprit ; un écrit adressé à
règle pour les disciples qui s'é saint Bernard sur les attributs,
taient venus ranger sous sa con qu'on approprie à chacune des
duite : cet ouvrage ne se trouve trois personnes divines , et des
plus. (D. Rivet, Hist. littér. de explications adressées au même
la France, t. j. D. Caluiet, Bi- père sur quelques difficultés de
blioth. lorr. ) l'Ecriture; un discours pour
RICHARD DE SAINT -VIC expliquer en quel sens le Saint-
TOR, fameux théologien du Esprit est l'amour du Père et
douzième siècle , était Écossais du Fils ; un traité de la diffé
de nation. Etant venu étudier à rence du péché mortel et du
Paris, il s'y fit chanoine régu véniel. 5°. Plusieurs traités de
lier dans l'abbaye de Saint-Vic spiritualité. Tous ces ouvrages
tor, dont il fut prieur, en 1 16îj. ont été imprimés à Paris, en
Il s'acquit une grande réputa 1518 et en 15/{o; à Venise en
tion par sa science et par sa 15gî; à Cologne en 1621 ; à
vertu, et mourut le 1o mars Piouen en 165o, en 2 volumes
11n3. On a de lui un grand in -fol. Cette dernière édition
nombre d'ouvrages : trois est la meilleure. Ses traités de
traités de critique et d'histoire ; critique sont assez exacts pour
le premier," pour expliquer la son temps. Il est subtil, juste
forme et les parties du taberna et méthodique dans ses ouvra
cle ; le second , pour faire la ges de Théologie. Ses commen
description du temple de Salo taires sur l'Écriture sont fort
mon ; le troisième , pour accor diffus et pleins de digressions,
der la chronologie des livres des et ses livres de spiritualité n'ont
rois et des paralipomènes , tou pas toute l'élévation ni toute
chant les rois de Juda et d'Israël. la force qu'on pourrait souhai
2°. L'explication du temple. dé ter. (Dupin, Bibl. douzième
crit dans Ezéchiel. 3°. Des com siècle, part. 2, p. 727 et suiv.)
mentaires allégoriques, moraux RICHARD, Anglais, de la
et dogmatiques sur les psaumes, province de Northumberland ,
sur le Cantique des cantiques, moine et prieur du monastère
sur quelques endroits difficiles d'Augulstad, mort en 1190, a
de saint Paul , et sur l'Apoca composé l'Histoire de l'église et
lypse. 4°. Un traité de la Tri des évêques d'Augulstad; celle
nité et un autre de l'Incarna des actions du roi Étienne, et
tion ; deux de l'Emmanuel ou celle de la guerre de Standar-
sur ces paroles d'Isaïe , « Une dius, depuis l'an 11 35 jusqu'en
Vierge concevra et enfantera un 11 3g. (Dupin, Biblioth. dou
Fils dont le nom sera Emma zième siècle , part. 2 , p. 654- )
nuel. ° Un traité sur la puis RICHARD , moine de Clu-
sance de lier et de délier ; un gny dans le douzième siècle , a
ric RIC 89
fait une Chronique qui com était Irlandais. Il étudia à Ox-
mence à Adam, et qui finit en fort, devint chancelier de cette
nC2,Qvec un catalogue des université , puis archidiacre de
papes depuis saint Pierre jus Litchfield, et enfin archevêque
qu'à Alexandre m, et un autre d'Armach en 1347. " mourut
catalogue des cardinaux. (Ou- vers l'an 135g. On a de lui : 1°.
din, Hist. des Ecriv. eccl., t. 2, un grand traité contre les er-
p. 1196.) . reurs des arméniens, imprimé
RICHARD , surnommé de à Paris en 1 5 1 1 et 1612. 2°. Plu
Saint-Germain, parce qu'il était sieurs sermons. 3°. Defensio
notaire ou secrétaire dans une curatorum adversi1s mendican-
ville de ce nom, florissait au tes. 4°. De audientid confessio-
commencement du treizième num. Cet auteur est connu aussi
siècle. Il a composé une chro sous le nom de Fitz-Ralfe, c'est-
nique fort exdfcte de ce qui s'est à-dire, fils de Rodolfe, et sous
passé dans l'univers depuis la celui d'Armachanus. Il eut de
mort de Guillaume, roi de Si grands démêlés avec les reli
cile, c'est-à-dire, depuis l'an gieux mendians touchant la ju
11 $9 jusqu'en 12.43. Cette chro ridiction des évêques et des cu
nique se trouve dans le iroisiè- rés. On lui reprocha d'avoir en
1ne tome de l'Italie sacrée, et seigné que dans le cas de néces
plus exactement dans le septiè sité , et en l'ahsence de l'évê-
me tome du recueil des Ecri que , un simple prêtre pouvait
vains d'Italie, par M. Muratori, faire quelques-unt-s des fonc
p. 965. tions épiscopales, comme de
'RICHARD , surnommé le consacrer les autels, de bénir le
Grand, archevêque de Cantor- chrême, etc. Quoi qu'1l en soit,
béri , mort en I231,a écrit, de il a soumis sa doctrine et ses
fîde et legibus ; de sacramentis, écrits à l'Église. (Trithème et
etc. ( Pitseus , de illust. angl. Bellarmin, de Script, eccl. et
script. ) in controvers. Possevin , in ap-
RICHARD DE HAMPOLO ou par. sacr. Sponde , à l'an 135^,
PiOLLUS, Anglais, religieux de n° 15 et 16, etc. )
l'Ordre de Saint-Dominique , RICHARD MAIDSTON, ainsi
mort en 13/,g, a publié des nommé du lieu de sa naissance,
commentaires sur Job , sur les carme anglais, docteur et pro
Psaumes, divers traités de Théo fesseur d'Oxford, mort en 13g6,
logie et de piété , au nombre a laissé, entre autres ouvrages,
de plus de cinquante. (Sixte de Compendium D. Augustini ;
Sienne, ïn Bibl. Pitseus et Ba- lecturœ scholasticœ super ma-
laeus , de illust. script, angl. ) gistrum sententiarum ; contra
RICHARD D'ARMACH, ainsi lolhardos ; contra viccleffitas ,
nommé, parce qu'il fut arche etc. (Pitseus. Trituême. Lu-
vêque de cette ville en Irlande, cius, etc.)
go R1C RIC
RICHARD (François), jésuite, servaient en la manducation de
né à à Pont-à-Mousson en Lor l'agneau de pâque , appl1quées
raine , entra dans la société à dans un sens spirituel à ra man
Nancy le 7 novembre 1621 , à ducation de l'Agneau divin dans
1 age de dix-neuf ans. Il passa l'Eucharistie , in-8°, à Cologne
dans la Grèce, en 16.J4 ., pour en 1686. 2°. Pratiques de piété
travailler dans les missions pour honorer Jésus-Christ dans
étrangères , et mourut dans l'île l'Eucharistie , etc. , in-8° , ibid. ,
de Negrepont, au mois de dé 1 583. 3°. Aphorismes de con
cembre 1673. Il a fait en grec troverse. 4°- Règle de conduite
vulgaire un ouvrage où il dé-» pour les curés. 5°. Sentimens
fend tous les dogmes de l'Église d'Erasme conformes à ceux de
romaine combattus par les l'Église catholique sur tous les
Grecs. La première partie de points controversés, in-12, à
cet ouvrage a été imprimée à Cologne 1688 et^15. 6°. Let
Paris chez Cramoisy , en 1657, tre contre la signature pure et
in-/j° , et la setonde chez Edme simple du formulaire d'Alexan
Martin , dans la même ville et dre vu. 7°. Deux professions de
la même année. Le P. -Richard foi. 8°. Un écrit intitulé : Jus
est encore l'auteur de l'ouvrage tification de la«foi et de la con
intitulé , Relation des missions duite de M. Richard, «uré de
des pères de la compagnie de Triel, 10 janvier 1664. On lui
Jésus dans l'île de Sainte-Irène, attribue encore , notes in cen
à Paris 1657, in-4°. (Le P. Ou- surant Hungaricam , ( archie-
din , jésuite , Mém. D. Calmet , piscopi Strigonen.sis ) , quatuor
Biblioth. lorr.) propositionum cleri gallicani
RICHARD (Jean), prêtre, anni 1682. (Mémoires du temps.
bachelier en Théologie , né à Journal littéraire, anni 1715,
Paris le 1er décembre 1615, fut t. 7. p. 44a. )
curé de Saint-Martin de Triel RICHARD (René ) , né à Sau-
dans le vicariat de Pontoise , et mur le 23 juin 1654, entra jeu
puis prieur de Notre-Dame de ne dans la congrégation de l'O
Beaulieu-Sainte-Avoie ^dans la ratoire, et mourut doyen, c'est-
paroisse de Saint - Remi près à-dire, le plus ancien des cha
Chevreuse. Ayant refusé de si noines de Sainte-Oportune, à
gner purement et simplement Paris le 21 août 1727. Il avait
le formulaire d'Alexandre vu , été censeur royal de livres, et
il fut arrêté et conduit, en en avait composé plusieurs ,
1663 , dans les prisons de l'of- savoir : 1°. Maximes chrétien
ficialité de Rouen, en r 663 , et nes pour les demoiselles de
mourut à Paris le 2G septembre Saint-Cyr. Choix d'un bon
1686. On a de lui : 1°. l'Agneau directeur, dédié aux mêmes.
pascal , ou Explication des cé 3°. Lettre de consolation à une
rémonies que les Juifs obser- dame de qualité sur la mort de
RIC RIO 91
son directeur, 1723. f\». Vie de l'histoire. ( Mémoires du temps.
Jean-Antoine le Vachet , insti Journal des Sa vans , 1692 ,
tuteur des Sœurs de l'Union 1695, 1702, 1704, 1716, 1719,
chrétienne , à Paris 1692. 5°. 1724 et 1726. )
Histoire de la vie du père Jo RICHARD (Jean), natif de
seph du Tremblay , capucin , Verdun en Lorraine , vint à
à Paris en 1702 et 1704. 6°. Le Paris , où il étudia en droit et
Véritable père Joseph, capucin, en Théologie. 11 se fit recevoir
contenant l'histoire anecd"otique avocat à Orléans; et, quoique
du cardinal de Richelieu , in- laïque et marié , il passa toute
12, à Saint-Jean de Maurienne, sa vie à publier des discours
c'cst-à-dire, à Rouen. 7°. Une pour la chaire , jusqu'à sa mort
critique de cette histoire , sous arrivée le 24 février 1719r aU
le titre de Réponse au livre in commencement de sa quatre-
titulé , le Véritable père Joseph, vingt-unième année. On a de
en 1704. 8°. Parallèle du car lui : t°. douze volumes in-12
dinal Ximenez et du cardinal de discours moraux. 2°. Quatre
de Richelieu, à Paris en 1704. volumes d'Eloges historiques
9°. Parallèle du cardinal de Ri des saints , avec les mystères de
chelieu et du cardinal Mazarin , Notre-Seigneur et les fêtes de
à Paris en 1716. 10°. Des fac- la Vierge, dédiés à M. le car
tums, requêtes, mémoires, apo dinal de Noailles , et augmen
logies ou réponses à ses criti tés dans la suite de plusieurs
ques. 1t°. Discours sur l'His volumes. 3°. Sept volumes au
toire des fondations royales et Dictionnaire moral ou de la
des établissemens faits sous le science universelle de la chaire.
règne de Louis-lc-Grand , en 4°. Un discours pour le jubilé ,
faveur de la religion , de lajus- qui a été imprimé séparément.
tice, etc. , à Paris 1Gg5 , in-12. 5°. M. Richard a aussi publié le
12°. Traités des pensions roya carême, les panégyriques, les
les, à Paris, in-12. 13°. Disser- mystères et autres discours de
tationsur l'indultdu parlement, M. de Fromentières, évêque
in-8°, à Paris 1723. 14°. Disser d'Aire; les prônes de M. Joli ,
tation sur la pratique de la pri évêque d'Agen; les discours, les
mitive Eglise, de n'enterrer homélies et les panégyriques de
les morts qu'avec l'Eucharistie M. l'abbé Boileau. (Do1u Cal-
dans la bouche et sur l'estomac. met, Biblioth. lorr. Dictionnai
15°. Lettre sur le retranche re des Prédicateurs. )
ment de la coupe, adressée à un RICHARD (Nicolas), bache
gentilhomme nouveau converti, lier en Théologie , et curé de
dans le Mercure du mois de juin Saint-Gilles de Bruxelles. Nous
1690. Cet auteur a des opinions avons de lui : Jus pastornm ti-
singulières, et pèche souvent tularium et ecclesiarum paro-
contre l'exactitude et la vérité de chialium ad obh1tiones , deci
ga BIC RIC
mas et maxime novales , à Lié rum. 3». La harangue qu'il pro^
ge 1716, in-12, 2 volumes. nonça au concile de Trente, et
(Journal des Sav, 1716, p. 38 1.) une autre qu'il fit dans Un sy
RICHARD (Gilles), de Gand, node tenu à Cambrai en 1565.
docteur en Théologie de l'Or 4°. L'oraison funèbre de Char
dre des Carmes, a laissé plu les-Quint ; des sermons, des or
sieurs traités imprimés à Ve donnances synodales pour son
nise en 154o : 1°. De romano diocèse^ à Douai en 1570 , et à
pontijice. 2°. De func.tione Anvers en 1 588. ( Possevin , in
apostolied. 3°. De regno Christi. App. sacr. Valère-André, Bi
4°. De glorid Hierosolymœ. 5°. blioth. bnlg.)
De dignitate hominis. 6°. De RICHELIEU. (Voyez Pless1s-
ecclesiasticd wn'one. 7°. De di RlCHELlEO. )
gnitate sacerdotali. 8°. De di- R1CÏ1EBOÙRG (Charles A.
find vocis virtute. 9°. De sa- Bourdot de) , avocat au parle
pientid Spiritds. I0°. De ins- ment. Nous avons de lui : Nou
crutabilibus.Dei viis. De veau coutumicr général ,ou
fœcundd Ecclesia? sterilitate. Corps des coutumes générales et
(Le Mire, Biblioth. des Aut. particulières de France et des
du seizièmesiècle. Dupin, Tabre provinces connues sous le nom
des Aut. ecclés., p. 1034- Bibliô- des Gaules, exactement véri
theca Carmelit. col. g.) fiées sur les originaux conser
EICHARDOT (François), re vées aux greffes du parlement de
ligieux de l'Ordre des Augustins, Paris et des autres cours du
puis évèque d'Arras , était de royaume ; avec des notes de
Franche-Comté, où il se fit re MM. Toussaint , Chauvelin , Ju
ligieux dans le couvent de lien Brodéau et Jean-Marie Ri
Champlite. Il devint ensuite card, jointes aux Annotations
professeur dans l'université de de MM. Charles Du Moulin ,
liesançori, et succéda au cardi François Rageau et Gabriel-Mi
nal de Granvelle dans l'évéché chel de la Rochemailler , à
d'Arras, en 1561. 11 parut avec Paris 1724, in-fol. , 4 vol.
éclat au concile de T1ente , et y RICHEOME (Louis) , jésuite,
prononça une harangue, eut né à Digne en Provence, entra
beaucoup de part à l'érection dans la société à Paris en 15G5,
de l'université de Douai, et et mourut à Bordeaux le 15
mourut le 26 juillet 1 574 , à septembre 1625, âgé de quatre-
soixante-sept ans, après avoir ving-sept ans, après avoir été
rempli tous les devoirs d'un bon trois fois provincial , et assis
évèque, et maintenu ses diocé tant du général à Rome pour la
sains dans l'obéissance à l'Église France. En 1627 , on publia à
romaine et à leur prince. On a Paris 2 volumes de ses opuscu
de lui : 1 °. Tractatus de con- les, qui contiennent des traités
troversiis. 2°. Instructio pasto- de controverse et de piété- Oa
RIC RIC 93
trouve aussi dans le quinzième sembla à Paris le g mars 1612 ;
-volume de la traduction fran puis par l'archevêque d'Aix , et
çaise de l'Histoire de M. de enfin à Rome. Richer fut ensuite
Thou , deux lettres de ce jésui déposé du syndicat, la même
te, datées de Rome, l'une le 22 année 1612, et se renferma dans
juin 1610, l'autre le 12 janvier la solitude , d'où il fut enlevé
161 1 , écrites l'une et l'autre à et misdans les prisons de Saint-
M. de Thou lui-même ; la pre Victor. Il refusa, en 1617, de se
mière, pour l'assurer que les trouver à la censure des livres
jésuites n'avaient point de part d'Antoine de Dominis, donna
à la condàmnation de son his troisdéclarations pour expliquer
toire ; la seconde, pour se plain son livre de la puissance ecclé
dre de l'arrêt donné contre le siastique et politique, et le sou
traité de Bellarmin , De summo mettre au jugement du saint-
pontifice. ( Alegambe , Biblioth. siége , et mourut le 28 novem
scrip. soc. Jes. y bre 1630.*Il fut enterré en
RICHER ( Edmond ) , doc Sorbonne, où l'on disait tous les
teur de la maison et société de ans une messe pour le repos de
Sorbonne , naquit à "Sourche , son âme. Outre le traité de la
diocèse de Lan'gres , le 3o sep Puissance ecclésiastique , on a de
tembre 1560. Il fit sa licence à lui : 1°. une apologie de Gerson,
Paris avec distinction , et fut avec une édition de ses œuvres.
d'abord entraîné dans le parti 2°. Une édition du livre de Ter-
de la ligue. Mais il n'eut pas tullien du Manteau , et une tra
plus tôt reçu le bonnet de doc duction française de ce livre. 3°.
teur, en j 5go ,' qu'il reconnut Une histoire des conciles géné
l'autorité de Henri 1v, son légi- raux , en 3 volumes in-4° , à
timesouverain , et qu'il travailla Cologne , 1682. 4°- Une ample
puissamment à la faire recon défense de sa doctrine et de sa
naître par les autres. Il devint conduite. 5°. Un ouvrage inti
grand-maître du collége du car tulé, obstetrix animorum, in-4°,
dinal le Moine en 15g4 , puis pour former les esprits et les
syndic de la faculté de Théo rendre capables des sciences. 6°.
logie de Paris en 1608. Il s'éleva Des nçtes sur la censure d'An
en 161 1 contre la thèse d'un [do toine de Dominis. 7°. Un traité
minicain qui soutenait 1 in de optimo Academiœ statu , à
faillibilité du pape , et sa supé Paris 16o3, in-8°. C'est une es
riorité au-dessus du concile , et pèce d'apologie de la conduite
p1lblia la mêmCannée son livre que l'auteur a tenue depuis qu'il
de la puissance ecclésiastique et fut créé censeur , à l'égard de la
politique , qui fut censuré par réformation de l'université, faite
le cardinal du Perron , archevê par ordre du roi Henri 1v, èn
que de Sens , à la tête des évê- 1599. 8°. Plusieurs ouvrages
ques de sa province, qu'il as- manuscrits , dont le plus consi
94 wc RIC
dérable consiste en de grands philosophie à Pavie avec tant de
mémoires sur l'histoire de la réputation,quel'empereurMaxi-
faculté de Théologie de Paris. milien, instruit de son mérite ,
Richer avait beaucoup d'érudi l'attira en Allemagne , et le mit
tion et plus de critique que les au nombre de ses médecins. 11
autres théologiens de son temps; publia un grand nombre d'ou
mais il était républicain. (Baillet, vrages contre les Juifs et sur
vie de Richer , et dans les Juge- d'autres matières. Il soutint ,
mens des Savans.)On a donné en contre le célèbre Jean Eckius ,
1753 , à Paris , sous le titre d'A que les cieux sont animés ,
vignon , Histoire du syndicat et avança d'autres paradoxes.
d'Edmond Richer. par Edmond Erasme a fait son éloge dans la
Richer lui-même , en un vo dernière lettre de son premier
lume in-8°. livre. Voici les titres de quel
RICHER(François ), avocat au ques-uns de ses ouvrages : Phi-
parlement de Paris ,^1é à Avran- losophia prophetica ac thalmu-
ches. Nous avons de lui : un distica pro christiami veritate
Traité de la mort civile , tant de tuend1î. Cumjuniori Hebrœorum
celle qui résulte des condamna synagogd disputati0. De modo
tions pour cause de crime , que orandi in nomine tetragram-
de celle qui résulte des vœux en mat0.
religion, 1 ^55 , in-1':°. Il avait RICLOS (Dom Louis), béné
promis un traité de l'infamie en dictin de la congrégation de
des interdictions résultant des Saint-Vanne , natif de Verdun ,
décrets. (La France littéraire.).; profès de Saint-Vanne, le 28
RICHER ( Adrien ) , frère du mai 1679, m»rt à Saint-Vincent
précédent. Nous avons de lui : de Metz te 1g mars 1738, a com
Nouvel abrégéchronologique de posé 3 vol. in-8° de paraphrases
l'histoire des empereurs , 1753, sur les épîtres de S. Paul, et 1
2 volumes in-8°. La France vol. sur les épîtres canoniques ,
littéraire. Les grands Événement impriméà Paris en 17oget 1718,
parles petites causes; et les Vies et à Metz 1727.(0. Calmct, Bi-
des hommes , illustres. blioth. lorr. )
RICHIUS ( Robert ) , Anglais, RIC0BALD1 , historien du
et frère unique de saint Edme, treizième siècle , était de Fer-
archevêque de Cantorbery , à rare , et vivait encore vers l'an
vécu jusqu'en 1238. On a de lui, 1313. On a de lui une histoire
Exegesis in canonem sanctiAu- des empereurs depuis Charle-
gustini. Vita S. Edmur1di. De magne jusqu'à ftm 1298, s8w
transfatione ejusdem , lib. r. le titre de pomarium , et une
(Pitseus, deillustr. nngl. script.) histoire des papes, depuis saint
RICIUS ( Paul), savant Juif, Pierre jusqu'à Boniface vnt in*
converti dans le seizième siècle , clusivement. L'histoire des em
était Allemand. Il enseigna la pereurs se trouve dans le-recueil
RIC RID 95
des écrivains du moyen âge de priant sans cesse. Elle gouverna
Jean-Georges Echard, imprimé aussi pendant plusieurs années
à Leipsick en 1723 en 2 vol. in- en qualité d'abbesse , avec au
fol.,et celle des papes dans le tant de douceur que de pru
neuvième volume du grand re dence et de fermeté ; mais elle
cueil des écrivains de l'histoire se démit de sa charge quelque
d'Italie par Louis-Antoine Mu- tems avant sa mort , qui arriva
ratori, impriméà Milanen 1726. le 12 mai de l'an 688 , jour de
On trouve à la fin de l'histoire sa fête. Les religieux de Mar
des papes une addition de Ri- chiennes avaient conservé son
cobaldi sur les différentes parties corps. ( Bolland. D. Mabillon, au
de l'Italie, et une comp1lation second siècle de ses actes des
chronologique depuis l'origine SS.bénéd. Baillet, t. 2, 12mai.)
du monde jusqu'à l'an 1312. RIDOLFI ( Sierre ) , religieux
Mais il n'est pas certain que de Saint-François , et évêque
cette compilation sojt de- Rico- de Sinigaglia en Ombrie, dans le
baldi. seizième siècle , était de Tossi-
RICTRUDE( sainte ),abbesse gnano , dans le comté d'Imola ,
de Marchiennes en Flandre , na dans la Romagne. On a de lui
quit vers l'an 614 de l'une des une histoire de son ordre en trois
plus illustres familles de l'Aqui tomes , de christiano oratore ,
taine, dans le pays des Pyrénées lib. 3. Homiliœ, etc. ( Ughelle,
que l'on appelait des Wascons Ital. sacr. )
ou Gascons. Elle fut instruite RIDOLFI , ou RODOLPHE ,
par Saint-Amand , évêque de ouRUDOLPHE( Nicolas), mai-
Maestricht , qui était alors en tre du sacré palais , et général
exil dans ces quartiers , et .ma des dominicains , naquit à Flo
riée à saint Adalbaud , l'un des rence,en 1578,de Jean-François
plus grands seigneurs de la cour Rodolphe , sénateur, et de Cons
de France. Elle en eut quatre tance Hugoline , de- la maison
enfans , qui sont tous honorés de Médicis. 11 fut fait maître du
d'un culte public dans l'Église ; sacré pilais en 1622 , et général
savoir, saint Mauront , abbé de en 1629. Il fit la visite de son
Merville en Fiandre , et les ordre en France , et fonda en
bienheureuses Clotsende , Eu- 1631 , à Paris, dans le fauxbourg
sébie ou Ysoye , et Adalsende. Saint-Germain , sous le nom de
Après la mort de saint Adalbaud Noviciat , un couvent destiné à
son mari , elle se retira dans élever les novices qu'on y en
l'abbaye de Marchiennes , au verrait des différentes provinces.
diocèse d'Arras , où elle vécut L'an 16^2, après avoir gouverné
près de quarante ans dans les son ordre l'espace de douze ou
exercices d'une pénitence aus treize ans , avec toute la vigi
tère , . toujours couverte d'un lance possible , le pape Urbain
rude cilice , jeûnant, veillant et tm, qui l'avait honoré jus
96 RIE RIE
qu'alors de sa confiance , le susfondateur et le premier évêque
pendit de son office , et le fit de l'église de Rieti , et fut dans
déposer ensuite , sans qu'on en la suite aussi premier évêque de
sût la raison, dans un chapitre Padoue.
général qui fut assemblé extra- 2. Saint Probe, gouvernait la
ordinairement à Gênes au mois même église en 330.
d'octobre de la même année , 3. Probien , en 491-
en déclarant néanmoins dans le 4. Ursus, assista aux conciles
bref même de la déposition , tenus sous le pape Symmaqueeu
5o1 et 5o4-.
qu'il pouvait être élevé à l'épis-
copat, etenlui faisant offrir peu 5. Albin , en 550.
de temps après un archevêché, 6. Probinusou Probus, siégeait
qu'il refusa. Le pape Innocent du temps de saint Grégoire.
x le justifia par ftn bref apos 7. Gaudiosus , en C42.
tolique , et le nomma vicaire- 8. Adrien , assista au conc1le
général de l'Ordre de Saint-Do général sous, le pape Agathou
minique après la mort du père en 680.
Thomas Turcus , arrivée le pre 9. Isermunde , en 773.
mier décembre 1649. On se 10. Colus 1", en 853 , sous le
disposait à lui rendre sa place pontificat de Léon 1v.
dans le chapitre général indiqué 1 1. Richard , souscrivitàune
à Rome pour le 5 de juin 165o, donation faite en faveur du mo
lorsqu'il mourut le 25 mai dela nastère deSainte-Croix parThéo-
même année. On a de lui quel dore , évêque de Fermo , en 887.
ques lettres , et une méthode 12. Thebroldus, en 9^5.
pour faire l'oraison , imprimée 13. Anastase , en 948.
àRomeen 16i2.(Echard, Script, Alberic , assista au con
ord. Prœd. tom. 2 , p. 4^7. Le cile de benevent sous Jean x1u.
P. Touron , Homm. illustr. de 15. Heldebaldus , en 975.
Saint-Dominique, t. 5, p. 296.) 16. Jean , en 982.
RIETI ou RIETE , Rea1e , 17. Athon , souscrivit à un
ville épiscopale d'Italie" , sousdécret du papeNicolas 11, en 1o5g.
la métropole de Rome , test si 18. Raynier 1er, en 1074.
tuée sur les front1ères de l'Ab rg. Benincasa , en 1113. Cet
évêque fit poser les fondemens
baye , et sur la petite rivière de
de la nouvetle cathédrale sous
Veliuo , à onze lieues au sud-est
de Spolette. Elle contient huit le pontificat de Paschal 11 en
milles âmes. Outre la cathédrale 1109.
de l'Assomption , il y a neuf pa 20. Theuzzo , siégeait en
roisses , dont trois soutcollégia-
1 1 14 et 1 1 18.
les, et douze maisons religieuses. 21. Colus 11, en 1 122.
22. Gentilis, en n35.
Evêques de Rieti. 23. Dodon , religieux de l'or
1. Saint Prosdocime , fut le dre de Cîteaux , gouvernait l'é
RIE RIE 97
glise de Rieti en 1 13^. Il obtint Il fut aussi archevêque deMont-
de l'empereur Frédéric 1er la Réalen 1286, et enfin patriarche
confirmation de tout ce qui avait d'Aquilée.
été accordé jusqu'alors à l'église 36. André, premièrementévê-
de Rieti , et reçut de nouveaux que de Sora , fut transféré au
priviléges du pape Anastase 1v. siége de Rieti en 1286. Du temps
Il assista au concile de Latran de cet évêque , Charles 11 fut
sous Alexandre m, en 1179, et couronné roi de Sicile dans la
mourut en 1 181 . cathédrale de Rieti par le pape
24. Septimus Quarinius , de Nicolas 1v, en 1289.
Bologne , en 1 1 82. 37. Nicolas , de l'Ordre de
25. Benoit , en 1 182. Cîteaux , se démit de son siége
26. Adenulphus de Seunariis, entre les mains de Boniface vm
d'une famille noble de Rieti , en 1296.
chanoine de la cathédrale , en 38. Berard ou Bernard , fut
devint évêque en 1188. Il re transféré de l'évêché d'Ancône
nonça ensuite àl'épiscopat, et se à celui de Rieti par Boniface vm
fit religieux de Cîteaux. en 1265 , et mourut en 1299.
27-Raynald, docteuren Théo 39. Jacques Paganus , cha
logie de l'Ordre de Saint-Be noine de Toul , siégea après Be
noît , fut nommé à l'évêché de rard en 1 29g , et fut déposé en
Rieti en 1215. 13o1.
28. Odon , en 1227. 40. Ange, évêque de Nepi,
29. Raynier 11, en 1233 , sous fut transféré à l'église de Rieti
le pontificat de Grégoire 1x. en 13o2, et mourut la même
30. Raynier 111, en 1249. année.
31. Dominique , de l'Ordre 41- Jean Mutus de Papazuris,
des Frères Prêcheurs, en 1250. Romain , auparavant évêque
32. Raynald, en 125o d'Imola, passa à Rieti en 13o2.
33- Thomas , siégea sous In Il se démit de son siége en 1326,
nocent 1v en 1262. Il fut très- et mourut à Rome en 1 336.
utile à son église , et la gouverna 42. Raymond, en 1326.
avec beaucoup de zèle. 43. Jean , en j33g.
34. Godefroi , succédaàTho- 44- Thomas , chanoine de la
mas en 1 265. Il avait été aupa cathédrale , élu évêque par le
ravant évêque de Tivoli. H mou chapitre , fut confirmé par Be
rut en 1 2^5. noît xn en 133g , et mourut en
35. Pierre Gerra, chanoine de 1342.
Ferentino sa patrie , et ensuite 45. Raymond, d'Orviette, ob
archidiacre d'Yorck en Angle tint la même dignité sous Clé
terre , fut nommé d'abord à ment v1 en 1 342. Il fut transféré
l'évêché de Sora par Clément 1v au siége de sa patrie en 1346.
en 1266, et transféré à l'église 46. Biaise , de, l'Ordre des
de Rieti par Nicolas 111 en 1278. Frères Mineurs , évêque de W
s1. 7
98 Rli* RIE
cence', fut transféré à l'église remplitaussi plusieurs légations,
de Rieti en 1 347 - H remplit ce gouverna son église avec une
siége avec beaucoup d'édifica sollicitude vraiment pastorale ,
tion jusqu'à l'an 1378. et mourut à Rome , cardinal-
47. Barthélemi Mczzavacca , évêque ■le Palestrine, en 1478.
de Bologne , auditeur de Rote, 54- Dominique Matthei , de
devint évèque de Rieti , sous Rieti, chanoine de Sainte-Marie-
Grégoire x1, en 1 3^6. 11 fut fait Majeure de Rome , abbé de
cardinal par Urbain v1, et chargé Sainte-Euthices de Nurcia , et
de quelques légations sous ce prevôt de Sainte-Cicile de Rieti ,
pape et sous Boniface1x. Il mou occupa le siége de sa patrie ,
rut à Rome en 13g6. dont son prédécesseur s'était dé
48. Louis de Theodenariis , mis en 1468. Il fut gouverneur
d'une illustre famille de Rieti , de l'Ombrie, de Pérouse et de
évèque de sa patrie , fut assassiné Cesène , et mourut dans cette
par quelques séditieux , à cause dernière ville en 1480.
de s©n zèle et de sa fermeté à 55. Jean, fils d'Antoine Co
corriger les abus de son diocèse, lonne, prince de Salerne, archi-
en 1399. prêtre de Latran, fut fait admi
4g. Louis Cichi, de Rieti, cha nistrateur de l'église de Rieti ,
noine d'Aquila, succéda au pré cardinal et légat de Pérouse en
cédent en 13gg, et mourut vers 1480. Il mourut à Rome en
l'an 14o3. 15o8.
50. Louis de Theodenariis, de 56. Pompée Colonne , neveu
Rieti, fut placé sur le siège de sa du précédent, succéda à son on
patrie en 14o3 , et mourut en cle dans l'administration de
1436. l'église de Rieti, étant aussi car
51. Jean , protonotaire apos dinal , en 15o8. Il fut déposé,
tolique , administra quelque pour avoir conspiré contre le
temps la même église sous Eu pape Jules n, en 1512.Il fut ré
gène Iv. tabli ensuite, sous Léon x , en
52. Mathieu de Pucis, Romain, 1517, et obtint de ce pape plu
passa de l'église de Siponto à sieurs charges honorables dont
celle de Rieti en 1438. Il fut fait il fut encore dépouillé sous Clé
gouverneur de l'Ombrie , et en ment vm. Il rentra en grâce peu
voyé en qualité de légat à plu de temps après, et mourut enfin
sieurs cours d'Italie pour enga vice-roi de Naples en 1532. 11
ger les princes à armer contre s'était démis de l'évêché de Rieti
les Turcs. depuis l'an 1520.
53. Ange Capranica, Romain, 57. Robert de Prie , cardinal,
frère du cardinal de ce nom , fut fait administrateur de l'é
fat transféré de l'évêché d'As- glise de Rieti après la déposi
coli à celui de Rieti en 145o , et tion de Pompée , sous Jules 11 ,
élevé à la pourpre en 1460. Il en 1512.
RIE RIE 99
58. Scipion Colonne, Romain, en 16o3, et mourut dans sa pa
neveu de Pompée Colonne , ob trie en 162 1.
tint le siége de Rieti , dont son 66. Jean Corate, de Desida-
oncle s'était démis sous Léon x, riis, élu en 16o3, mourut en
en 1526. Il mourut misérable 1 604.
ment en 1 528. 67. Gaspard Paschalius , de
5c).Marius Aligreius, de Rieti, l'Ordre des Frères-Mineurs, évê
fut pourvu de l'évêché de sa pa que de Ruvo , fut transféré à
trie, par Clément vu , en 15ag. l'église de Rieti en 1604, et
Il gouverna plusieurs villes de mourut en 161 2. C'était un
l'État ecclésiastique, et fut en prélat recommandable par sa
voyé en qualité de légat à l'em piété et par sa science.
pereur Charles v. Il mourut en 68. Pierre - Paul Cressensi ,
1555. d'une famille noble de Rome ,
60. Jean-Baptiste Osius, Ro auditeur-général dela chambre,
main , fut nommé évêque de et cardinal sous Paul v, fut pré
Rieti en 1555. Il assista au con posé à l'église de Rieti par le
cile de Trente, et mourut dans même pape en 1612. Il passa à
cette ville en 1562. l'évêché d'Orviette sous Grégoi
61 . Marc-Antoine .flimulius, re xv en 1621 et devint évê-
de Venise , fut fait cardinal en que-cardinal de Porto sous Ur
1561 , et évêque de Rieti l'année bain vm.
d'après, 1562. Il mourut à Rome 69. Jean-Baptiste Tuscus , de
en 1570. Reggio, neveu du cardinal do-
62. Marianus Victorius , au jminique Tuscus , fut transféré
paravant évêque d'Amérino, fut de l'évêché de Tivoli à celui de
transféré à Péglise de Rieti , sa Rieti en 1621 , et mourut en
patrie en 1572, et mourut la 1633.
même année. C'était un prélat 70. Grégoire Narus, d'une fa
fort savant. mille noble de Rome, auditeur-
63. Alphonse Binarini , de général de la chambre apostoli
Bologne, auditeur de Rote, fut que, fut fait cardinal et évêque
élu par Grégoire x1t1 en 1572 , de Rieti, sous Urbain vm. Il
et transféré à l'église de Camé- mourut en 1634-
rino en 1 574. 71. Jean-François , à Balneo ,
64- Constant Bargelliui , de nommé archevêque de Patras ,
Bologne , de l'Ordre des Frères- sous Urbain vm, fut envoyé d'a
Minears, succéda à Alphonse en bord nonce en France et dans
1574- H fut transféré à l'évêché les Pays-Bas, et fait vice-légat
de Foligno en 1583. d'Avignon. Il devint ensuite
65. Jules-César Segnius , de cardinal et évêque de Cervia. Il
Bologne, sénateur' de Rome, se démit de cet te église et passa
fut placé sur le siége de Rieti en à celle de Rieti en 1635. Il mou
1583. Il se démit de sa dignité rut à Rome avec la réputation
1oo RIË RIG
d'un très-vertueux et très-zélé Chauve, puisque Usuard le mit
prélat en 16/j1. en ce temps au 3o de mars dans
72. Georges Bolognetti, d'une son martyrologe, où il lui donne
famille noble de Bologne , ré la qualité de simple confesseur
férendaire de l'une etde'l'autre avec celle d'évêque de Senlis.
signature, fut transféré de l'évê- (Bolland. Baillet, t. 1, 3omars.)
ché d'Ascoli à celui de Rieti en RIGA, ville capitale de la Li-
163g, et envoyé nonce en France vonie, est située dans une gran
par Urbain vm. De retour en de plaine sur le fleuve Duna ,
Italie, il gouverna encore quel qui se décharge un pÉ1 au-des
que temps son église avec beau sous dans 1# golfe de Riga, par
coup d'édification, et s'en démit tie de la mer Baltique. Elle fut
en 1660. érigée en évêché en 1 186, et en
73. Odoard Vecchiarello , de archevêché en 1 21 5, par le pape
Rieti, fut nommé évêque de sa Innocent ut , et fut métropoli
patrie en 1660, et mourut à taine de toute la Livonie , de la
Rome en 1667. Prusseet de la Courlaude. Henri,
74. Jules Gabrielli , Romain; archevêque de cette ville, y tint
évêque de Sabine, fut chargé de un concile en 1429. Ce concile
l'administration de l'église de envoya à Rome seize députés ,
Rieti en 1668, et s'en démit en tous prêtres , pour se plaindre
1670. de ceux qui opprimaient l'église
75. Hyppolite , d'une famille de Riga ; mais ayant été arrêtés
noble de Rieti, originaire de sur les confins de la Livonie par
Vicence, devint évêque de cette le gouverneur du fort de Gos-
église en 1670, et mourut en win, chevalier de l'ordre teu-
1702. tonique, cet homme barbare les
76. François-Marie Abbati , fit jeter pieds et mains liés dans
d'une famille noble de Pesaro , une rivière glacée , où ces prê
docteur en l'un et l'autre droit, tres innocens furent noyés'. On
obtint l'évêché de Rieti en 1707. n'a rien de ce concile qui regar
Il passa de là au siége de Car- de l'état de l'Église. ( Tom. 12,
pentras en 1710. concilior. p. 4o5. )
77. Bernardin Guinigi, d'une RIGA, (Pierre), né à Reims
famille noble de Lucques, doc d'une famille obscure, vint faire
teur en l'un et l'autre droit , ses études à Paris, et fut ensuite
protonotaire apostolique , suc chanoine et chantre de l'église
céda à François-Marie en 1 7 1 1 . de Reims , d'où il passa dans
( l1ai. sac. , t. 1 , p. 1 194-) l'abbaye de Saint-Denis de cette
RIEULE, Regulus (saint) , ville, où il embrassa la réforme
apôtre et premier évêque de des chanoines réguliers de l'Or
Scnlis, n'est connu que par son dre de Saint-Augustin. Il mou
culte , qui est au moins du neu rut au commencement du trei
vième siècle , sous Charles-le- zième siècle, après avoir com
RIG RIG 101
posé Yaurora, qui est une para hommes de son siècle. Il mou
phrase en vers des livres histo rut à Toul en 1 654, après avoir
riques de l'Ancien et du Nou été procureur-général de Nan-
veau-Testament. Cet ouvrage ci et intendant de Metz. On a
n'a jamais été imprimé en en de lui : 1°. fila sancti Roma
tier, quoique Casimir Oudin et ni, arckiepiscopi Rothomag., où
quelques autres se fussent pro il réfute l'histoire du dragon ,
posé de le publier ; mais on en qu'il dit être le fondement du
trouve des morceaux dans VHis- privilége de la Fierte de Saint-
toria Poëtarum et poëmatum Romain. 2°. Des éditions de
medii œvi de Polycarpe Leyse- Tertullieu, de Minucius Félix ,
nus, pag. 702 et suiv. ; et Gas- de saint Cyprien , avec de sa
Dard Barthius a publié entière vantes notes. 3°. Une disserta
ment le livre d'Esther dans ses tion, deformd seu specie Chris-
adversaria, lib. 31 , cap. 15. 11, etc. Les notes critiques et
(Fabricius, Biblioth. mediœ et grammaticales de M. Rigault
infim. latinit. Marlot , Hist. sont fort estimées ; mais celles
metropol. remens. ) qui regardent la Théologie ne le
RIGAUD (Saint-), Sanctus- sont pas tant. On lui reproche
Rigaudus , 'abbaye de l'Ordre de même d'avoir eu des sentimens
Saint-Benoît, dans la Bourgo particuliers et favorables aux
gne, au diocèse et à douze lieues hérétiques sur certains points ,
de Mâcon , à trois lieues à la comme sur le baptême des en-
gauche de la Loire , vers les fans, et sur le pouvoir sacerdo
{routières du diocèse de Lyon. tal des laïques au. défaut des
Elle eut pour fondateur , en prêtres. ( Dupin, Biblioth. ec-
1071 , Eustorge , religieux du clés. douzième siècle , part. 2 ,
monastère de Saint-Austremoi- pag. 2^6. )
ne d'Issoire. Le pape Alexan RIGNY, Rigniacum, abbaye
dre 11 confirma cette fondation de l'Ordre de Cîteaux , était si
par sa bulle du mois de mars tuée dans la Bourgogne, au dio
de la même année. L'abbé de cèse, et à cinq lieues d'Auxerre,
Saint-Rigaud avait séance aux près de la rivière d'Armanson. )
états de la province. ( Gallia. RIGOBERT ou ROBERT
chr1st. , tom. 4- ) (saint) , évêque de Reims, né
RIGAULT (Nicolas ) , conseil dans le duché de Juliers, de pa
ler au parlement de Metz , et 1ens illustres, embrassa la vie
garde de la bibliothèque du monastique dans l'abbaye d'Or-
roi, naquit à Paris en 1577, bais ; il en fut tiré malgré lui
d'un père qui était médecin. Il en 699, pour succéder à saint
se rendit très-habile dans les Rioul, son cousin, évêque de
langues grecque et latine, dans Reims. Le zèle avec lequel il
l'antiquité ecclésiastique et pro travailla à réformer son diocèse,
fane, et devint l'un des savans lui attira l'estime et la bien
10» RIO RIG
vcillance de Pépin , maire du de la garde du cœur ; un abré
palais , qui lui confia l'édu- gé de la vie parfaite ; des avis
l'éducation de son fils Charles- sur la réception des religieuses ;
Martel. Celui-ci , après la mort et quarante lettres écrites aux
de Pepin son père, s'étant élevé religieuses ursulines. ( Voyez
contre le roi Chilpéric m, saint la Vie du père Rigoleuc, par h
Rigobert lui refusa l'entrée de père Pierre Campion , etc. , i
sa cathédrale, ce qui l'irrita si Paris 1686, in-F2. )
fort, qu'il chassa le saint évêque, RIGUET (François de), était
et le bannit dans le fond de la fils de, Riguet, capitaine des gar
Gascogne. Il le rappela en 721 , des du prince François de Vau-
mais sans le rétablir sur son demont, père du duc Charles 1v
siége, et sans lui permettre d'en de Lorraine. Il étudia à Pont-
trer dans la ville de Reims, que à-Mousson, sous le savant père
pour célébrer la messe sur l'au Sirmond, jésuite. Ayant été pos
tel de la sainte Vierge, et visiter tulé abbé de Jovilliers , Ordre
les églises de Saint-Maurice, de de Prémontré , en 1641 , il fit
Saint-Remi, de Saint-Thierri et profession dans cet ordre en
de Saint-Cyriaque. Le saint évê 1642. Il jouit de cette abbaye de
que se retira donc au village de puis le 3,mai 1 643jusqu'en 1658,
Gernicourt , à quatre ou cinq qu'il se fit relever de ses vœux,
lieues de Reims, où il mena et résigna son abbaye au prince
une vie privée dans les exerci Charles-Léopold, connu sous lé
ces continuels de la prière, de nom de Charles v, duc de Lor
la pénitence, de l'étude des sain raine. L'abbé de Riguet ayant été
tes Écritures et de la charité en choisi pour gouverneur de ce
vers les pauvres , jusqu'à sa prince , fut envoyé, en 1673, en
mort , arrivée le 4 janvier de Pologne , pour lui ménager la
l'an 733 ou 743- La plus grande couronne. 11 composa à ce sujet
partie de ses reliques se con une harangue qui fut prononcée
serve dans la cathédrale de par le père de M. Mahuet de
Reims. (Flodoard, au second Lupcourt, comme Dom Calmet
livre de son Histoire de Reims. assure l'avoir appris de ce der
Bolland , Surius , l'aille t , t. 1 , nier, M. de Riguet n'ayant pas
4 janvier. ) * eu la confiance de la prononcer,
RIGOLEUC (Jean), jésuite, ou en ayant été empêché par
né à Saint-Quentin, petite ville quelques autres causes. On trou
de France en Bretagne, en 1594, ve cette harangue imprimée au
fut reçu dans la société à Rouen, troisième tome de l'Histoire de
en 1617 , et mourut à Vannes Lorraine. Dès 165g, le prince
en réputation de sainteté en Charles-Léopold avait résigné à
1658. On a de lui un traité in M. Riguet la grande prévôté
titulé, Jésus aimable ; un autre de l'église de Saint-Dié, dont il
sur l'oraison mentale ; un autre prit possession le troisième dé
rk;
cambre de la même a1mée. II le tout dans le lome 1" des sn-
fut aussi prieur commendataire çvrtf antiquitatis monumentct , 3
de Flavigûy et de Chateuoy , et Estival 1725, in-fpl. , pag. 170,
de Notre-Dame du Bourg, grand- et suivantes. Dans la préface,
aumônier de Lorraine, et cou-; n° 11, M. Hugo fait honneur,
seiller d'état. Il rendit des ser de cette édition à M. de Riguet,
vices importa1s à son église de et parle de ce qu'il y avait ajou
Saint-Dié, et mourut en 1699. té pour la perfectionner. 4°;
On a de lui : 1°. Système chro M. de Riguet a aussi composé
nologique et historique des l'Histoire sommaire des grand?
Évêques de Toul, avec des mé prevôts de Saint-Dié (manuscr.),
moires historiques et chronolo 5°. Des notes sur l'histoire la-
giques pour la vie de saint Dié, tine originale de Saint-Dié, qui
évêque de Nevers, et fondateur ont été envoyées aux l^ollandis-
de l'insigne église de Saint-ff1é tes. 6°. Des Réflexions sur la
en Lorraine ; à Nanci 1702, in- fausseté du titre de fondation
12, et en 1707. a*. Histoire de de Remiremont , rapporté dans
l'église de Saint-Dié , avec les Rozières, fol. 288 ; ces réflexions
pièces justificatives de ses im sont imprimées à la suite du
munités et priviléges, impr1mée Système chronologique des évê
sous le nom de M. Jean-Claude ques de Toul, pag. 227. 7°. Une
Sommier, archevêque de Césa- dissertation , où l'on prouve
rée, et grand prevôt de l'église que les ducs de Lorraine des
de Saint-Dié. M. Sommier est cendent de Gérard d'Alsace. 8°.
seulement auteur de l'épître Une dissertation sur le titre des
dédicatoire au pape Benoît xu1 , rois de Jérusalem , que portent
et de quelques changemens et les ducs de Lorraine (manuscr.).
additions qu'il fit au manuscrit 9°. Un commentaire sur les ti
de M. de Riguet : il ajouta aussi tres de l'église de Saint - Dié
les preuves entières dans les en (manuscr. ). 10°. Un discours
droits où M. de Riguet s'était sur le comté et les comtes de
contenté de les citer. 3°. M. de Vaudemont (manuscr.). 1 1°. Un
Riguet avait préparé une édi mémoire contre la prétendue
tion de l'ouvrage intitulé : Joan- mouvance du duché de Bar
nis Herculani Pleinfisini histo- (manuscr.). 12°. Erreur de ceux
ria de antiquitatibus vallis Ga- qui croient que les armoiries
lilœi, avec de courtes notes : que les ducs de Lorraine por
mais étant mort avant d'avoir tent aujourd'hui, viennent de
pu mettre cet ouvrage au jour , Godefroi de Bouillon ; et que
il avait envoyé le tout, dans sa le duc Matthieu est le premier
dernière maladie, à M. Hugo , qui ait porté les trois alérions
qui a revu ses manuscrits, a fait (manuscr.) ( D. Calmet, Biblioth>
de nouvelles recherches, ajouté lorr.)
de nouvelles notes , et publié R1LLÉ, Rilleium , abbaye de
toi RIM RIM
l'Ordre de Saint-Augustin de épiscopale d'Italie , sous la mé
la congrégation de France, dans tropole de Ravenne, célèbre par
la Bretagne, au diocèse de Ren le concile qui y fut tenu durant
nes, à une lieue de Fougères , les troubles des ariens, est si
sur la rivière de Couesnon. tuée à l'embouchure de la ri
Henri de Fougères, fils de Raoul, vière de Marechia dans la mer
sire de Fougères, fut le fonda Adriatique , à douze lieues au
teur de cette église, qu'il donna levant de Ravenne. On y voit
aux chanoines réguliers. On ne de beaux restes de son anti
sait en quelle année il forma cet quité. La cathédrale est sous le
établissement, ni quel en fut le nom de Sainte-Colombe. On y
motif. On dit que ce seigneur, compte vingt-quatre paroisses,
étant tombé malade en chas seize maisons religieuses d'hom
sant dans la forêt de Fougères, mes , dont les plus belles sont
l'as 115o, se fit transporter les augustins, les dominicains
dans son château de la Fores et autrefois le collége des jésui
tière, près du bourg de Landean, tes, et six maisons religieuses de
où il fit venir tous les clercs, ses filles. Le diocèse contient cent
enfans, ses barons, et une par soixante-une paroisses. Les oli-
tie de ses sujets , pour leur dé vetans y possèdent l'abbaye de
clarer ses dernières volontés. Il Saint-Laurent t'n monte.
recommanda sur toutes choses à Évéques de Rimini.
Raoul , son fils aîné, de protéger
l'abbaye de Rillé et toutes ses 1. N On ne sait point le
dépendances. Après avoir réglé nom du premier évêque de Ri
ses affaires domestiques , il prit mini, qu'on dit avoir été or
l'habit de l'Ordre de Cîteaux , donné par le pape Denis, et
avec le consentement de sa fem dont parle César Clémentin dans
me, et s'engagea dans la com son second livre de l'Histoire de
munauté de Savigni, où il mou Rimini.
rut la même année. La mense 2. Stemnion , fut sacré évê
abbatiale de Rillé fut unie dans que de Rimini par le pape Mar
la suite à la cure de Saint-Louis cel 1er, environ l'an 307, et as
de l'Orient, au diocèse de Van sista au concile de Rome en 3 1 3 .
nes, à la nomination du roi. Il consacra et érigea en cathé
- (Hist. de Bretagne, tom. 2. ) drale le temple d'Hercule, qu'il
R1MI ( Pierre ) , natif de Per avait obtenu de Constantin-le-
pignan en catalogne , religieux Grand, et le dédia à sainte Co
carme, et docteur en Théologie, lombe.
a composé des commentaires sur 3. Saint Gaudence, titulaire
tous les psaumes, des sermons, de Rimini, siégeait du temps
et cinq livres de sentences. de l'empereur Constance , arien,
(Bibl. hisp.) qui fit tenir, en 53g, le concile
RIMINI, Ariminum , . ville qu'on a appelé dans la suite le
RIM RIM 1o5
tonciliabule de Rimini. Gau- chevêque de Ravenne, en 861.
dence, s'étant déclaré contre les 14- Waltonus, qui fut en
actes de ce conciliabule et con voyé, en 879, à Milan , par le
tre l'impiété des ariens, fut pape Jean vm, pour assister à
chassé de la ville et lapidé par l'élection d'un nouvel archevê
ses adversaires. Ce zélé pasteur que de cette ville , à la place
donna ainsi sa vie pour la dé d'Aspert, qui avait été privé de
fense de la religion catholique, sa dignité dans le concile de
à laquelle il avait toujours été Rome.
inviolablement attaché. 15. Nicolas , en 887.
4- Jean 1er, élève de saint 16. Jean v1, en 961, assista
Gaudence, succéda à son maître. au concile de Ravenne en 967.
5. Jean 11 , fut mis sur le mê 17. Hubert, qui assista au
me siége vers l'an 438. concile de Rome en 998.
6. Jean m, fut fait évêque de 18. Monaldus , en 10^1- Il
Rimini par le pape Gelase, en avait assisté au concile de Rome
498. Il assista au concile de en 1037.
Rome, sous le pape Symmaque, 19. Humbert, en 1052. Saint
en 499. Pierre Damien parle avec éloge
7. Etienne, qui fut assistant de cet évêque , dans son livre
du pape Vigile , lorsque ce pon qui a pour titre Gratissimus
tife excommunia à Constantino- (ch. 29).
pie Mennas , évêque de cette 20. Obizzus , appelé l'Aumô
église , et Théodore , évêque de nier , succéda à Humbert en
Césarée en Cappadoce, en 551. 1071. C'était un prélat fort sa
8. Jean 1v, qui mourut en vant.
690. 21. Obizzus 11, qui mourut
9. Castorius, fut élu évêque en 1 143.
de Rimini , et sacré par saint 22. Raynier Hubert, fut élu
Grégoire-le-Grand. Il se démit évêque de Rimini en 11 11
de son évêché avec l'agrément consacra, en 1 1 54, l'église ca
du souverain, pontife, à cause thédrale , défendit avec un zèle
de sa faible santé, en 5g5. infatigable la juridiction ecclé
10. Agnellus 1er, succéda à siastique , fit confirmer par le
Castorius^en 5g6. pape Luce 11 tous les privilé
11. Agnellus 11, qui assista ges que les souverains pontifes
au concile tenu sous le pape Za- avaient accordés à l'église de
charie en 743. Rimini , et mourut en 1 160.
12. Etienne, en 826, assista 23. Albergus, en 1160.
au concile de Rome, sous Eu 24. Obizzus 111 , en 1 177.
gène 11. 25. Jocellinus ou Jochellinus,
13. Jean v, qui assista au con qui assista au concile de Latran,
cile de Lat1an, assemblé par le sous Alexandre m, en 1 179.
pape Nicolas 1" contre Jean, ar- 26. Ruflin, fut transféré de
106 ni M RIM
Yévèehé de Noie à celui de Ri - Rimini , de l'Ordre des Frère*
mini, et crée cardinal par Clé Prêcheurs, siégea après Guy. H
ment m, en 1 1g0. mourut en 13o2, avec la répu
27. Bonaventure, d'une no tation d'un bon et zélé pasteur.
ble famille de Vicence, fut fait 35. Frédéric de Bellachis ,
évèque de Rimini en 1 1cj',. U frère du précédent , était archi-
gouverna cette église avec beau prêtre de saint Michel de Ri
coup de zèle jusqu'en 1s3o, qu'il mini , quand il fut fait évèque
s'en démit à cause de sou grand de sa patrie, en 13o2 , par Bo-
âge. niface vni. Il gouverna son
28. lîennon , monta sur le église avec édification , reçut
même siége en 1230. Grégoi les pères servites dans Rimini,
re 1x le nomma commissaire et mourut en t3*t .
pour l'exécution de la sentence 36. François de Sylvestris ,
qu'Innocent III avait donnée en d'une famille noble de Cingoli,
faveur de l'évêque de Ravenne , évèque de Sinigaglia, fut trans
contre les babitans de Faënza. féré à Rimini , par Jean xxn ,
29. Hugolin, de Rimini, de en 1 32 1 . Il passa à l'église de
l'Ordre des Frères Prêcheurs , Florence en 1323.
obtint l'évêché de sa patrie vers 37. Jérôme deFiscicis, de Ri
l'an 1232. mini , de l'Ordre des Frères
30. Aloisius ou Algisius de Prêcheurs, pénitencier du pape,
Rosat , du même ordre , natif fut placé sur le siége de sa pa
de Bergame , succéda à Hugolin trie, en 1323. Il gouverna cette
en 1250. Il fut transféré un an église pendant six ans, et mou
après à l'évêché de Bergame. rut saintement en 1329.
S1. Jacques, fut placé sur le 38. Frédéric, premièrement
siége de Rimini , en 1 256. évèque de Recanati , et ensuite
33. Ambroise, de Florence, de Sinigaglia, fut transféré à
de l'Ordre des Frères Prêcheurs, l'évêché de Rimini en 132g. Il
homme savant et grand prédi mourut l'année d'après.
cateur , fut fait évèque de la 39. Guy Abaisius, noble ci
même église en 1265. Il tra toyen , et évèque de Reggio ,
vailla beaucoup pour faire fleu fut transféré à Rimini , par
rir la piété et la discipline ec Jean xxn, en 1329. Il passa à
clésiastique dans son clergé. Il Ferrare en 1 332.
mourut en 1277. 40. Alidosius de Alidosiis ,
33. Guy, d'une ancienne et d'Imola , fut fait évèque de Ri
noble famille de Rimini, devint mini par Jean xxn , et mourut
évèque de sa patrie en 1277. en 1348.
C'était un prélat autant recom- 41 . André, fut préposé à cette
mandable par sa doctrine que église après cinq ans d'interrè
par sa naissance. gne , en 1353. H mourut en
54. Laurent de Bellachis , de 1363.
MM RIM 109
4a- Ange, en 1363, mourut 4g. Jérôme , de Rimini ou de
en 1366. Reggio, de l'Ordre des Augus-
43. Gerard de Portali , obtint tins , homme très-savant , fat
l'évèché de Rimini du pape Ur mis sur le même siége par Mar
bain v1, en 1366, et mourut tin v, en 1 4 1 8, et mourut en
l'année suivante, 1367. 1435. Du temps de cet évêque,
44- Bernard de Bonevalle , les religieux olivetans et les
chanoine de Bologne , succéda chanoines réguliers furent in
à Gérard , en 1367. Il mourut troduits dans Rimini en 1420.
en 1371. 50. Antoine Corario , cardi
45. Hugolin Malabranche , nal -évêque d'Ostie , reçut en
d'Orviette , général des augus- commende l'église de Rimini ,
tins , fut nommé à l'évêché de en 1435. Il permuta cette église
Rimini , étant patriarche de Jé pour celle de Cervia. '
rusalem , l'an 1371. Ce prélat, 51. Christophe de Saint-Mar
l'un des plus vertueux et des cel, de Vicence, passa de l'évè
plus savans de son siècle, fut ché de Cervia à celui de Rimi
obligé de s'absenter souvent de ni, en 1435. II assista au con
son église, à cause des affaires cile de Florence , et fut trans
intéressantes dont il fut chargé féré à Sienne en 1 444 -
par les souverains pontifes. Il 52. Barthélemi Malatesta, fut
mourut à Aquapendente , en nommé à l'évèché de Rimini en
retournant de Paris à Rome , en 1445. H rut reçu avec de gran
1874. H avait administré l'é des réjouissances , par le peuple,
glise de Spolette pendant vingt lorsqu'il alla prendre possession
ans, avant d'être évêque de Ri de son siége. Ce prélat mourut
mini. en 1448. H était allé auparavant
46. Lealis Malatesta , fut à Rome pour complimenter Ni
transféré de l'évêché de Pesaro colas v sur son élection au sou
à celui de Rimini, en 1374. Il verain pontificat, dela part de
mourut en 14o0. Sigismond Malatesta de Cor-
47. Barthélemi, archidiacre tone.
de Benevent , devint évêque de 53. Jacques Vannuccius , de
Rimini en 1 100. Il obtint des Cortone , clerc de la chambre
priviléges du pape Boniface vm, apostolique , succéda à Barthé
et mourut en 1407- lemi, en 1448- H fut transféré
48. Bandellus Bandellius , de l'année d'après à l'évèché de
Lucques , fut fait évêque de Pérouse.
Rimini, en 1 407 , et décoréen- 54- Louis de Grassis ou de
suite de la pourpre par Grégoi Garsis , noble bolonais , de
re xn. Bandellus reçut solen chanoine de sa patrie, devint
nellement à Rimini le même évêque de Rimini, en 1449- "
pape Grégoire Xtt, en 1 4 1 3 . Il mourut quelques mois après.
mourut en 1 4 ' 7 - 55. Gilles , archiprêtre de
108 RIM RIM
Bologne, monta sur le siége 60. Vincent Caraffa, neveu
de Rimini, en 1450. Il obtint du cardinal Caraffa, obtint le
du pape Nicolas v la confirma siége de BT1mini après que son
tion de tous les priviléges ac oncle s'en fut démis en 1497- H
cordés à son église , et mourut passa à Naples en 1 5o4-
en 1472. 61. Simon Bonadies, Romain,
56. Barthélemi de Coccopa- chanoine de Saint - Pierre du
nis, fut fait évêque de Rimini Vatican , vice-légat de Bologne,
par Sixte 1v, en 1472- H fut fut transféré de l'évêché d'I
gouverneur du patrimoine de mola à celui de Rimini , .en
saint Pierre , et mourut en 15'11. Il assista au concile de
1485. Latran , sous Léon x, et mourut
57. Jean de Rosano ou Rosa, en 1518.
obtint la même dignité en 1485. 62. Fabrice Ursin, suecéda à
11 fonda le nouvel hôpital de la Simon en 1 5 1 8. Il mourut en
Miséricorde, et mourut en 1 488. 15a9.
58. Jacques Passarello , de 63. Franciottus, cardinal Ur
Rimini , fut transféré de l'évê- sin, administra l'église de Ri
ché d'Imola à celui de sa patrie mini en 152g. Il s'en démit la
par Innocent vm, en 1488. Il même année.
défendit avec zèle les droits de 64. Antoine-Marie , cardinal
son église , gouverna en même del Monte , remplaça le cardinal
temps la ville de Cfesène , au Ursin dans l'administration de
grand .contentement de tous les l'église de Rimini. 11 s'en dé
habitans , et fut envoyé par In chargea aussi la même année
nocent vm au roi de la Grande- 1529, et prit l'évêché de Ca-
Bretagne, pour des affaires im jazz0.
portantes. Passarello se condui 65. Ascanius Parisanius, de
sit si bien auprès du roi , que Tolentin , passa de l'évêché de
ce prince lui donna son affec Cajazzo à celui de Rimini en
tion et voulut lui faire prendre 1529. Il fut fait cardinal par
ses armes. Ce digne prélat mou Paul m, en 153g. On l'appelait
rut en 14g6. communément le cardinal de
5c). Olivier Caraffa , cardinal Rimini. L'expérience que- ce
de Naples , fut chargé d'admi prélat avait dans les affaires ,
nistrer l'église de Rimini en obligea les papes à l'employer
1 496. Il s'en démit l'année sui dans plusieurs légations. Il mou
vante en faveur de Vincent Ca rut en 154g.
raffa, son neveu, qui fut ensuite 66. Jules Parisanius , neveu
transféré à l'archevêché de Na du précédent, fut premièrement
ples; alors le cardinal, son on coadjuteur et ensuite successeur
cle, reprit l'administration de de son oncle. Il remplit digne
l'église.de Rimini jusqu'à l'an ment les devoirs de sa charge ,
1S11. et mourut en 1574-
RIM RIM 109
67. Jean - Baptiste Castelli , en 161g, et mourut en 1627.
Bolonais , fut préposé à l'é 72. Ange Csesius , Romain ,
glise de Rimini par Grégoire xm référendaire de l'une et l'autre
en 15"]4- N fut visiteur aposto signature , fut fait évêque de
lique du diocèse de Parme en Rimini en 1627. Il fut gouver
1579, et nonce auprès du roi neur de plusieurs villes d'Italie,
de France pendant les grands sous Urbain vm, et nonce au
troubles qui agitaient ce royau près de la république de Venise,
me enj1580. Castelli s'acquit sous Innocent x. Il mourut à
beaucoup d'estime dans cette Venise en 16/|6.
légation , et mourut à Paris en 73. Frédéric, cardinal Sforce,
1583. posséda le même évêché depuis
68. Vincent Tophaninus , l'an 1646 jusqu'à l'an 1656.
gouverna la même église depuis 74- Thomas, frère du cardi
l'an 1583 jusqu'à l'an 1 591 . nal Ulderic , théatiu , après
69. Jules-César Salicinius , avoir rempli plusieurs charges
Bolonais , professeur public dans son ordre, monta sur le
de jurisprudence dans l'uni siége de Rimini, en 1656,et
versité de Bologne, et consul- mourut l'année d'après.
teur du saint-office , parvint à 75. Marc Gallio, noble mila
l'évêché de Rimini en 1591.ll nais, docteur en l'un et l'autre
donna de grands exemples de droit , référendaire de l'une et
piété et de religion à ses diocé l'autre signature, secrétaire de
sains , et mourut en 1606. la congrégation des Rites, gou
70. Berlingerius Gypsius, no verneur de la marche d'Ancôue
ble bolonais , professeur en et de quelques autres villes d'I
droit civil dans sa patrie , ayant talie, fut nommé à l'évêché de
embrassé l'état ecclésiastique , Rimini, en 1609. Il mourut à
fut d'abord grand-vicaire de Rome en 1 684 .
Rieti et de Benevent , et ensuite 76. Dominique-Marie, car
évêque de Rimini, en 1606. Il dinal , administra l'église de
exerça plusieurs charges hono Rimini depuis l'an 1687 jusqu'à
rables à la cour de Rome, avant l'an 1697.
et après son épiscopat, sous les 77. Jean-Antoine, archevê
papes Clément vm, Paul v, Gré que de Thèbes , fut mis en pos
goire xv et Urbain vm. 11 fut session du siége de Rimini, en
fait cardinal par ce dernier, en 16g8, après avoir rempli avec
1627. Berlingerius se démit de honneur les légations de Colo
son évêché à cause qu'il ne pou gne et de Pologne. Il était pour
vait pas y résider,. et mourut à lors nonce apostolique auprès
Rome en 1629, de l'empereur. Il fut fait cardi
71. CyprienPavon,d<eRimini, nal du titre de Saint-Calixte ,
religieux et abbé du mont OU- en 1712. (Ital. sac. t. a, p.
vet, occupa le siége de sa patrie, 409-)
no RIM RIP
cette formule. Mais les évêques
Concile de Rimini. qui ne se trouvêrent pas au con
Ce concile fut tenu l'an 35g , cile de Rimini , rejetèrent et ce
par l'ordre de l'empereur Cons concile et la formule, lorsqu'ils
tance. Il s'y trouva plus de qua furent instruits de la surprise.
tre cents évêques, parmi lesquels La plupart même des évêques
il y en avait environ quatre- qui s'étaient laissés surprendre
vingts qui étaient ariens. On y à.Rimini, réparérent leur faute.
reçut la profession de foi du On les vit accourir anx pieds des
concile de Nicée, et Arius y fut saints confesseurs, protester par
condamné avec Ursace, Valens , le corps du Seigneur, et par tout
Caïus, Germinius , Auxence et ce qu'il y a de sacré dans l'É
Démophile, qui étaient les chefs glise, qu'ils étaient toujours de*-
des ariens. Jusque-là la foi ca meures dans la pureté de la foi ;
tholique était triomphante dans qu'ils n'avaient manqué que de
le concile de Rimini, et l'anti prudence pour découvrir la du
quité l'a reconnu comme œcu plicité des autres , et qu'ils
ménique en cette partie. Pour étaient prêts à condamner et
les choses qui se passèrent de leur propre signature et tous les
puis, elles ne peuvent être attri blasphèmes des ariens. ( Reg.
buées à une légitime assemblée. 3. Lab. 2. Hard. 1 .)
L'empereur, prévenu par Ur RINNA, bébr. , chant , canti
sace, manda au préfet Taurus, que, du mot ranan, fils de Hana,
de ne point souffrir que le con de la tribu de Siméon. ( 1 Par.
cile se séparât jusqu'à ce que 4, 2o.)
tous les évêques eussent souscrit RIPAMONTE ( Joseph ) , ec
une formule de foi que les clésiastique , natif de Tignone ,
ariens avaient fabriquée à Nice dans l'état de Milan, et historio
enThrace, et qui était conforme graphe du roi d'Espagne vers
à celle de Sirmium. On y sup- l'an 146o, savait les langues sa
rimait les mots de substance et vantes et n'ignorait pas l'anti
e consubsfantiel, et l'on se con quité. Il fut prêtre du collége
tentait de dire que le Fils était Ambrosien à Milan , et écrivit
semblable au Père, et n'était pas l'histoire ecclésiastique de cette
une créature comme les autres ville, la vie de saint Charles
créatures. Comme le préfet Borromée , etc.
Taurus avait ordre de ne point RIPA-TRANSONE, Ripa-
laisser sortir les évêques de Ri Trassonia, ville épiscopale d'I
mini, qu'ils n'eussent tous signé talie, sous la métropole de Fer-
cette confession de foi, appellée mo, est située à six mille de la
formule de Nice ou de Rimini, la' côte du golfe de Venise , à seize
plupart d'entre eux, vaincus par lieues aa midi d'Ancône. Elle
faiblesse ou par ennui, cédèrent fut érigée en évêché en 157o.
à la violence et souscrivirent Outre la cathédrale de Saint
ÎIIP RIP u1
Grégoire, il y a quatre paroisses, Il fat transféré à celui de Mo
trois maisons religieuses d'hom dène en 1593.
mes, dont une est l'abbaye des 6. Pomponins de Nobilibus
olivctans, et deux de filles. Le de Lucques, fut nommé à l'évê
diocèse contient quatorze' pa ché de Ripa-Transone, par Gré
roisses. goire x1v, en 1691, Il gouverna
Ëvéques de Ripa-Transone. cette église pendant seize ans.
7. Sébastien Podius de Luc
1. Luce Saxus , Napolitain , ques, fut préposé à la même
référendaire de l'une et de l'au église, par Paul v, en 1607. Il
tre signature, sous Jules 111 , voulait s'en démettre pour se
et gouverneur de Pérouse , sous faire jésuite, mais le pape ne
Pie 1v, fut fait premier évêque voulut point accepter sa démis
de Ripa-Transone par Pie v, en sion. Il mourut en 1628.
1571. Il gouverna son église 8. Laurent Azzolin , de Fer-
pendant quatre ans. Grégoi mo, neveu du cardinal Azzolin,
re xm l'en déchargea et l'appela fut nommé évêque de Ripa-
à Rome pour y exercer l'office Transone, par Urbain vm , en
de vicaire de Saint-Jean-de-La- 1630. Il fut fait ensuite secré
tran, et de régent de la péni- taire de la consulte, et passa à
tencerie, en 1575. Luce fui aussi l'église de Narni, sous le même
dataire du saint-siége sous les pape, en 1632. Il mourut peu
papes Urbain vu, Grégoire x1v de temps après.
et Clément nu. Il fut fait cardi 9. Antoine Arigonius , doc
nal par ce dernier, et mourut à teur en Théologie, et commis
Rome en 1604. saire-général des religieux ob-
2. Philippe Sega , bolonais , servantins, fut fait évêque de
gouverneur du Picenum, devint Ripa-Transone, par Urbain vjn,
évêque de Ripa-Transone en en 1634- C'était un prélat re-
1575. Il fut transféré à l'évêché commandable pac sa science ,
de Plaisance en 1578. par sa piété et par ses mœurs.
3. Nicolas Aragonia-le-Jeune, Il mourut en 1636.
chanoine de l'église du Vatican, 10. Nicolas Ursin , de Camé-
fut fait évêque de Ripa-Tran rino, obtint la même dignité én
sone en 1 5-8. Il passa peu de 1636, et mourut en 1653.
temps après à l'église d'Ascoli. n. Ulisse Ursin , Romain ,
4- TroïlusBoncompagno, suc ayant quitté les armes pour em
céda à Nicolas en 1579. Il fut brasser l'état ecclésiastique, fut
transféré à Foligni, sa patrie, en d'abord bénéficier, chanoine et
158a. protonotaire apostolique , et
5. Gaspard Sillingardus , de monta ensuite sur le siége de
Modène, fameux docteur en l'un Ripa-Transone, sous le pape In
et en l'autre droit, monta sur le nocent x, en 1653. Il gouverna
siége de Ripa-Transone en 1582, son église avec une sollicitude
112 RIP RIQ
vraiment pastorale, et mourut pomènes, apparemment par la
en 1679. ressemblance qui se trouve entre
12. Jean-Georges Mainard , le resch et le daleth des Hébreux .
d'une famille noble d'Ancône , ( 1 Par. 1, 6. D. Calmet , Dic
docteur en l'un et en l'autre tionnaire de la Bible.)
droit, siégea en 168o, après avoir RIPOLE, en Catalogne. 11 y eut
été archiprêtre de la cathédrale un concile en 977. ( Aguirre ,
de sa patrie, visiteur, provicaire tome 3.)
et consulteur du saint-office. Il RIPPON, en Angleterre. Il y
mourut en 16g3. eut un concile en 1 356. {Angl. 1.)
13. François Azzolin , d'une RIQUETTE ( M. de), abbé , a
famille noble de Fermo , doc donné au public le panégyrique
teur en Théologie, primicier de de saint 'Louis, qu'1l avait pro
l'église métropolitaine de Fer noncé en 1689, en présence de
mo , et ensuite chanoine de MM. de l'Académie française ;
Sainte-Marie au-delà du Tibre , Paris, 1689.
fut faitévêquedeRipa-Transone RIQUIER (Saint-), S.-Richa-
en 1694, et mourut la même rius, abbaye de l'Ordre de Saint-
année. Benoît , était située dans une
14- Pierre-Alexandre Procac- ville du même nom , appelée
cini, docteur en l'un et l'autre anciennement Centula , dans le
droit, vicaire-général de Mace- Ponthieu en Picardie , au dio
rata et de Montefiascone, siégea cèse d'Amiens, sur la petite ri
à Ripa-Transone en 1Bg5 , et vière de Cardon , à deux lieues
fut transféré aux églises d'Avel- vers le nord-est d'Abbeville.
. lino et deFricento en 17o4, Saint Riquier, né en ce lieu , y
15. Josaphat Baptistello , vi fonda vers l'an 625 le monastère
caire apostolique d'Urbin , fut dont il s'agit, et qui portait son
mis à la place du précédent en nom. Saint Angilbert , qui en
17o5. Il passa à l'évêché de Fo- fut abbé sur la fin du huitième
ligni en 1717. siècle, l'agrandit considérable
16. Georges Laurut, d'une fa- ment; en sorte qu'il y avait de
millle noble d'Anagni, chanoi son temps plus de trois cents
ne-pénitencier de la cathédrale , moines : il y bâtit trois nouvel
et vicaire-général de sa patrie , les églises, et il en fit faire la dé
fut fait évêque de Ripa-Transo dicace par douze évêques. Les
ne en '717. ( Ital. sac, tome 2, papes et les rois avaient accordé,
page 755.) en différens temps, de beaux
RIPHAT , hébr. , remède ou priviléges à l'abbaye de Saint-
médecine, ou relâchement , ou Riquier. Charlemagne l'honora
pardon, du mot népha , second d'une protection particulière, et
fils de Gomer, et petit-fils de y allait quelquefois passer les
Japbet. {Genes. 1o, 3.) Il est fêtes de Noël ou de Pàque avec
nommé Diphat dans les Parali- toute sa cour. Cette abbaye fut
RIQ RIQ 113
ruinée par les Normands, et re RIQU1ER, Richarius (saint),
bâtie par Hugues-Capetdans une abbé dans le Ponthieu , naquit
enceinte beaucoup plus petite , vers la fin du sixième ou le com
avec une seule église, comme on mencement du septième siècle ,
la voyait de nos jours. Elle a été dans le village de Centule en
encore souvent pillée et brûlée Ponthieu, à deux lieues d'Abbe-
dans la suite ; ce qui l'avait fait ville. Il passa sa jeunesse dans
beaucoup déchoir de sa première une vie commune, telle qu'on la
splendeur, et y avait introduit mène à la campagne; et ayant
le relâchement ; mais depuis un jour reçu chez lui deux prê
qu'elle avait passé à la congréga tres de grande piété , nommés
tion deSaint-Maur, elle avait été Caidoc et Frichor, qui venaient
parfaitement rétablie , surtout d'Irlande , il fut si touché de
par les soins de Charles d'Aligre, leurs instructions , qu'il em
qui en était abbé commenda- brassa aussitôt la pénitence. Il
taire au milieu de l'avant-der- ne mangeait que deux fois la se
nier siècle, et qui avait fait des maine, le dimanche et le jeudi ;
biens immenses à cette maison , et sa nourriture n'était que du
comme il paraissait par une pain d'orge pétri avec la cendre,
longue inscription que les reli et de l'eau, qu'il mêlait sou
gieux avaient fait graver sur une vent de ses larmes. Il passait
plaque de cuivre dans une cha les nuits et les jours en prières ;
pelle de l'église. Le monastère et, quand il fut ordonné prêtre ,
de Saint-Riquieraessuyé depuis il ajouta la prédication à ses au
ce temps-là un nouvel incendie tres exercices. 11 passa pour cet
causé par la foudre, qui , étant effet en Angleterre, et revint en
tombée sur la maison le 29 fé suite dans le Ponthieu , où Dieu
vrier 1719, l'embrasa en un mo le rendit puissant en œuvres et
ment; de sorte que les religieux en paroles pour porter les peu
eurent bien de la peine à se sau ples à la pénitence. Il assistait
ver. La bibliothèque, qui était avec une charité sans bornes
considérable, fut consumée en tous les pauvres, et surtout les
une heure de temps. Le feu qui malades etles lépreux. Il prêcha
avait pris à la charpente de la à la cour du roi Dagobert 1", et
grosse tour, que l'on trouva le lui parla fot lement de la vanité
moyen d'abattre , s'arrêta au des grandeurs humaines. Ce fut
pignon de l'église , qui ne fut peu de temps après la mortde ce
point endommagée,quoique l'in prince, arrivée en 638 , qu'il
cendie eût duré cinq jours; ce jeta les fondemens du célèbre
qui causa une très-grande perte monastère de son nom dans le
à cette abbaye. Le roi et l'abbé lieu même de sa naissance. Il en
de Saint-Riquier étaient co-sci- bâtit encore un autre, appelé Frv-
gneurs de la ville. (La Ma1 tiniè- rest-Montier, dans la forêt de
Te; Moréri; Gallia christ., t. t0.) Cressi, à trois lieues et demie
.y.1 . 8
n4 RIS R1V
d'Abbeville, vers le nord. Ce fut RISTON (Édouard), prêtre
là qu'il passa le reste de ses jours anglais, quitta l'Angleterre à
d'une manière si pénitente , cause du calvinisme, et se retira
qu'on ne le distinguait d'un en France, où ilmourutà Sainte-
squelette desséché, que par la Menehould , environ l'an 1585.
peau qui le couvrait. Il mourut On a de lui un ouvrage sur le
le 26 avril de l'an 645 ou 67/f schisme d'Angleterre. (Pitseus. )
On conserve ses reliques dans RIT, manière de faire les cé
l'abbaye de Saint-Riquier. (Bol- rémonies de l'Église. Ce mot
land. Dom Mabillon, au second vient du latin ritus , qui signi
siècle des Actes des SS.bénédict. fie manières, cérémonies, coutu
Baillet, t. 1, 26 avril.) mes : termes de religion parmi
RIS, ris1ts. Il est un risdejoie, les païens mêmes. De là vient
tel que l'a voulu témoigner Sa que Cicéron et les autres anciens
ra, en nommant son fils Isaac , auteurs appeUent rituales libros,
c'est-à-dire, le ris. ( Genes. 21 , les livres qui contenaient les cé
6. ) Il en est un de doute , tel rémonies sacrées, et qu'on don
que celui de la même Sara, lors ne encore aujourd'hui dans l'É
que l'ange lui annonça sa fécon glise le nom de rituels aux li
dité future. ( Genes. 18, 10.) Il vres qui renferment l'ordre et la
en est un d'admiration ; et ce manière des cérémonies qu'on
fut celui d'Abraham, qui n'est doit observer dans l'adminis
point repris dans l'Écriture com tration des sacremens, et dans la
me celui de son épouse. (Genes. célébration du service divin.
17, 17. ) Il en est un d'insulte , ( Voyez Cérémon1es, L1tnur-
tel fut celui d'Ismaël à l'égard g1es, Rubr1ques.)
d'Isaac. ( Genes. 21,9.) Il en RIVA (Polydore), juriscon
est un de moquerie; c'est ainsi sulte, natif de Milan, enseigna
que Dieu méprise les vains ef le droit à Pavie , à Turin et à
forts des méchans, et qu'il les Pise, où il mourut le 23 dé
menace de se rire de leur perte. cembre de l'an 161 3. Nous avons
( Psalm. 1, 4- Prov. 1, 26. ) Il de lui : De Actis in mortis arti-
en est un d'assurance , tel que culo ; commentarii quibus cano-
celui dont parle Job. ( 5, 22.) nicœ , civiles , feudales , em-
Le ris, en générasse met pour phj-teuticœ, criminales materiœ
la réjouissance ; rhais il ne con continentur ; de nocturno tèm-
vient point au sage de s'y aban pore, etc. (M0réri, édition de
donner avec éclat. ( Eccle. 3, 4.
Eccli. 21 , 23.) RIVALDUS (Jean), Anglais,
RISTON ( Nicolas ) , Anglais , de l'Ordre de Saint-Augustin ,
vivait vers l'an 1410. On a de ou , selon d'autres , de Saint-
lui un traité de tollendo schi - François, vivait vers l'afa 1330. Il
mate. (Pitseus, de Must. angl. était savant théologien, et doc
script.) teur de l'université d'Oxford. Il
RIV R1V 115
a composé un grand nombre gieux bénédictin de la congré
d'ouvrages : super psalterium ; gation de Saint-Maur, était de
super cantica ; in Evangel. S. la même famille que les minis
Joan. ; in epist. D. Pauli ; in tres calvinistes André et Guil
Aug. de civitate Dei; in lectur. laume Rivet, mais d'une bran
scriptur , quœstiones ordjnt- che catholique. Il naquit à Con-
riœ, etc. ( Pitseus , in vit. illust. folens, petite ville du Poitou,
angl. Wading, etc.) le 3o octobre 1683, et fut élevé
RIVET, Rivetum, abbaye ré dans la vertu et dans la littéra
gulière de l'Ordre de Cîteaux, en ture. Il fit ses premières études
Gascogne , au diocèse de Bazas. dans le même lieu de sa nais
On ignore dans quel temps et par sance , et ses progrès fu1ent si
qui elle avait été fondée. rapides, qu'à l'âge de treize ou
RIVET ( André ) , ministre quatorze ans, son maître eut la
calviniste de France , né à Saint- bonne foi d'avouer qu'il n'avait
Maixent en Poitou, au mois de plus rien à lui apprendre. Il fit
juin de l'an 1572 , s'acquit une son cours de philosophie chez
très- grande réputation parmi les jacobins de Poitiers, reçut
les calvinistes. Il fut chargé de l'habit des bénédictins, âgé de
leurs affaires les plus importan vingt-un ans, dans l'abbaye de
tes, et présida à plusieurs de Marmoutier, le 25 mai 170^ et
leurs synodes. Il devint profes y prononça ses vœux le 27 mai
seur de Théologie dans l'uni 1705. Après son cours de Théo
versité de Leyde, et mourut à logie, il fut admis à une acadé
Breda le 7 janvier 1651, à soi mie qui avait pour objet la
xante-dix-huit ans. On a de lui Théologie, et qu'on venait d'é
un traité intitulé : Criticus sa- tablir dans l'abbaye de Saint-
cer; des commentaires sur plu Florent de Saumur. On assure
sieurs livres de l'Écriture ; di qu'il y composa plusieurs dis
vers traités de controverse , et sertations sur l'Écriture-Sainte,
d'autres ouvrages recueillis en remplies d'érudition , et dans
3 volumes in-fol., imprimés à lesquelles brillent l'ordre , la
Roterdam en 1660 et 1661. justesse et la précision ; mais
Guillaume Rivet , un de ses frè ces dissertations n'ont pas été
res , aussi ministre en France, imprimées. Transféré en 1716
est auteur d'un traité de la Jus d'ans le monastère de Saint-Cy-
tification ; d'un autre de la Li prien de Poitiers, dom Rivet se
berté ecclésiastique et de quel proposa d'écrire l'histoire des
ques autres ouvrages. (Moréri , évêques de Poitiers et de faire
édition de 1759. M. Ladvocat, la bibliothèque des écrivains de
Dictionnaire historique porta Poitou ; deux projets qui ne fu
tif. ) rent point exécutés , parce qu'il
RIVET DE LA GRANGE fut appelé à Paris l'année sui
( Dom Antoine ) , savant reli- vante , pour travailler avec
116 RIV RIV
quelques autres religieux béné u41 , a paru à Paris, en 1759,
dictins à l'histoire des hommes chez Nyon, Chaubert, Durand,
illustres de l'Ordre de Saint- Pissot , Savoye, Davits. Le titre
Benoît. Cette troisième entre entier de l'ouvrage est : His
prise ayant encore échoué , D. toire littéraire de la France, où
Rivet se livra alors entièrement l'on traite de l'origine et du
à l'Histoire littéraire de la progrès , de la décadence et du
France, dont il avait déjà conçu rétablissement des sciences par
le dessein , et qui l'a occupé mi les Gaulois et parmi les
tout le reste de sa vie. Il s'asso Français; du goût et du génie
cia, dans ce travail, trois de ses des uns et des autres pour les
confrères , D. Joseph Duclou , lettres en chaque siècle ; de
D. Maurice Poncet et D. Jean leurs anciennes écoles ; de l'éta
Colomb , tous trois de ses amis, blissement des universités en
bons critiques , exacts et labo France; des principaux colléges;
rieux. Ayant fait imprimer , des académies des sciences et
avec une longue préface histo belles-lettres ; des meilleures
rique, en 1723, à Amsterdam, bibliothèques anciennes et mo
in-°4°, le Nécrologe de Port- dernes; des plus célèbres im
Royal-des-Champs, on l'obligea primeries ; et de tout ce qui a
de se retirer cette même année un rapport particulier à la lit
dans l'abbaye de Saint-Vincent térature ; avec les éloges histo
du Mans, où il travailla avec riques des Gaulois et des Fran
assiduité pendant plus de trente çais qui s'y sont fait quelque
ans à l'Histoire littéraire de la réputation; le catalogue et la
France. Il en fit paraître le pre chronologie de leurs écrits ; des
mier volume en 1733, et il fi remarques historiques et criti
nissait le neuvième , qui ren ques sur les principaux ouvra
ferme les premières années du ges; le dénombrement des dif
douzième siècle , lorsqu'il mou férentes éditions : le tout justi
rut avec de grands sentimens fié par les citations des auteurs
de piété, accablé par le travail, originaux.
par ses austérités et par l'obser RIVIUS ( Eustache ) , en fla
vation exacte et rigoureuse de mand , Vander-Kivieren , reli
' sa règle , dont il ne s'écarta ja gieux de l'Ordre de Saint-Domi
mais, le 7 février 1749, dans nique , était de Zichen , bourg
sa soixante-sixième année. Dom de firabant, et mourut à Lou-
Taillandier, son confrère, a fait vain le 16 avril 1538. Il fut un
son éloge à la tête du neuvième des premiers théologiens qui
volume de l'Histoire littéraire , écrivirent contre Luther. On a
ouvrage généralement estimé, et de lui : Errorum Lutheri bre-
dont le onzième volume, qui vis confutatio, etc., à Anvers. 2°.
comprend la suite de douze siè Sacramentorum brevis elucida-
cles de l'Église , jusqu'à l'an tio, simulque nonnulla perversa
ROA. ROB 117
Lutheridogmataexcludens, etc., jacobites, au diocèse d'Antioche
à Anvers , 1523, in-4°. 3°. Apo- dans l'Euphratèse. Ou en con
logia pro pietate in Erasmi Ro- naît deux évêques, savoir :
terodami Ettchiridii canonem 1. Jean, évêque de Chisuma ,
quintum, à Anvers, 1 53 1 , in-8°. fut chargé de l'administration
(Echard, Script, ord. Prœd., de l'église de Roaban sous le pa
t. 1, p. 106.) triarche Athanase vtu, en 1155.
RIVIUS (Jean), religieux au- 2. Basile, évêque de Roàban,
gustin, natif et docteur deLou- assista à l'agonie du patriarche
vain, était fils de l'imprimeur Ignace 11, en 1253. ( Or. christ. ,
Gérard Rivius. Il fut prieur et t. 2, p. 1516.)
provincial dans son ordre , et ROAGA, hébr. , enivré ou ras
mourut vers l'an 1650. On a de sasié de discours, de méditation
lui une Vie de saint Augustin , ou d'abstraction; du mot rara ,
en quatre livres, qui est un ex enivré , et du mot haga , parler,
cellent morceau d'histoire ecclé méditer, etc. , fils de Somer, de
siastique. Il a aussi composé des la tribu d'Aser. ( 1 Par. 7, 34 - )
panégyriques, des poèmes, et un ROBERT ou RODBERT , ou
traité des écrivains de son or REODBERT, ou RUPERT, évê
dre. Cet auteur avait beaucoup que de Metz au neuvième siè
d'esprit et d'érudition , et écri cle, fut d'abord moine de Saint-
vait poliment et avec élégance. Gai, et dirigea pendant quelque
( Dupin , Biblothèque douzième temps les écoles de cette abbaye.
siècle, part. 2, page 131.) Il fut ensuite placé sur le siége
RIVOUR (la ) ou L'ARIVOR, épiscopal de Metz en 883. Il
Ripatorium , abbaye de l'Ordre obtint, comme plusieurs de ses
de Cîteaux, dans la Champagne, prédécesseurs, le pallium et la
au diocèse et à deux lieues de qualité d'archevêque. Il fit dé
Troyes, vers le levant. Elle était grands biens à son diocèse , et
fille de Clairvaux , et fut fondée mourut à Metz le 2 janvierq16.
par Hatton , évêque de Troyes, Nous avons de lui un petit re
l'an 1140. Saint Bêrnard y mit cueil de lettres, au nombre de
pour premier abbé, Alain , qui neuf. M. du Cange , dans la Ta
fut depuis évêque d'Auxerre. ble des écrivains dont il s'est
ROA ( Martin ), jésuite, natif servi pour son Glossaire de la
de Cordoue en Espagne , exerça basse et moyenne latinité, parle
les premières charges de sa pro d'une Vie de saint Théodore ,
vince , et mourut en 1657. lia évêque d'Oradure ( aujourd'hui
composé l'Histoire de Cordoue , Sion en Valais ) , écrite par un
celle de Malaca ; de die natali ; nommé Robert, qui pourrait
loca singularia ; comment, in bien être celui dont nous par
Àbacuc , etc. ( Nicolas-Antoine , lons ici. ( Dom. Calmet, Biblio
Biblioth. hisp. Alegambe.) j thèque lorr.)
ROABAÏÏ , siége é*piscopal des ROBERÎ, roi de France, né
n8 ROB ROB
à Orléans, vers l'an 970, prit Agnan d'Orléans. André Faugu,
possession du royaume après la dans son Histoire de Navarre
mort du roi Hugues-Capet, son (liv. 3, p. 14 j ), appelle le roi
père , en 996. Il régla tellement Robert un des plus excellens
son temps, qu'il en donnait une poètes de son temps en vers la
partie aux œuvres de piété, une tins : il dit qu'il nommait la
aux affaires de l'état , et l'autre Vierge l'Étoile de son royaume;
à l'étude. Chaque jour il réci qu'il composa en son honneur
tait le psautier, et enseignait les antiennes et les répons que
aux autres les leçons et les hym l'Église et celles de ce diocèse
nes de l'office, auquel il était chantent le jour de la nativité
très-assidu. On compte jusqu'à de Notre-Dame; que ce fut sous
quatorze monastères qu'il fon son règne qu'on reçut cette fête
da , et sept églises. Ses aumônes en France; qu'il donna à cet
étaient extraordinaires. 11 avait effet un édit portant obligation
coutume le jeudi saint de servir de la solenniser. Faugu ajoute ,
trois cents pauvres , le genou en que ce prince, étant à Rome,
terre ; de faire la même chose à présenta le répons qui se chante
l'égard de cent pauvres clercs ; le jour de la fête de saint Cor
de laver les pieds à cent soixante neille le centurion, sur la con
autres , et de les essuyer de ses fession des princes des apôtres ;
cheveux ; donnant de l'argent à que ce répons était de sa com
tous ceux dont il avait lavé les position , et qu'il fut goûté et
pieds, ou à qui il avait servi à applaudi. Cette dernière cir
manger. Il fit, vers l'an 1020, constance est rapportée par Tri-
le voyage de Rome , par dévo thême, qui ajoute qu'à la prière
tion , et mourut à Melun le 20 des clercs de l'Église romaine ,
juillet de l'an 1031. Tous les le pape Sylvestre 11 ordonna
monumens de son savoir en son t que ce répons serait chanté
autant de sa piété et de son zèle dans l'Eglise en l'honneur de
pour le culte de Dieu et des saint Pierre. Ce que cet histo
saints. On a de ce prince des rien ne dit que d'un répons ,
hymnes, des séquences et des Dupleix , dans son Histoire de
répons pour diverses fêtes de France, l'étend à toutes les hym
l'année ; pour celles de la résur nes et aux cantiques composés
rection et de l'ascension du par le roi Robert : sur quoi il
Sauveur ; pour la fête de la cite Paul Émile , qui dit en ef
Pentecôte, celle de Noël, celle fet qu'ils furent reçus et ap
de la nativité de la sainte Vierge prouvés de toute l'Église. Il
et celle de saint Martin. Il en reste encore du roi Robert deux
composa aussi en l'honneur des lettres, dont l'une, qui est la
saints martyrs, nommément de quatre-vingt-quinzième parmi
saint Denis et de ses compa celle de Fulbert , évêque de
gnons , et à la louange de saint Chartres , est adressée à Gauz
ROB ROB m9
lin , archevêque de Bourges, verna saintement jusqu'à sa
et l'autre à Lautheric, archevê mort, arrivée le 24 avril 1067
que de Sens. Le prince écrivit ou 1068. (Bollandus. Baronius.)
la première , au sujet d'une ROBERT, abbé de saint Vi-
pluie de sang tombée sur une gor, au onzième siècle, fut sur
des côtes maritimes d'Aquitaine; nommé de Tombolaine, du lieu
la seconde, pour reprendre l'ar de sa naissance, situé dans le
chevêque de Sens d'uu abus voisinage de l'abbaye du mont
qu'il autorisait dans son dio Saint-Michel, au diocèse d'A-
cèse : c'était de se servir du corps vranches. Il embrassa la profes
de Jésus-Christ pour éprouver sion monastique dans cette ab
les coupables. ( Dom Ceillier , baye , dès le temps de l'abbé
Hist. des Auteurs sacrés et cc- Hildebert , qui eut pour succes
clés., t. 20, p. 1 8 1 .) seur Sappon en 1o33. Il fut fait
ROBERT ( saint ) , premier abbé de Saint-Vigor par Odon ,
abbé de la Chaise-Dieu, dans le évèque de Bayeux , et y établit
diocèse de Cleru1out , était fils une exacte discipline, confor
de Geraud, descendant de saint mément à la règle de saint Be
Geraud, baron d'Aurillac. 11 fut noît. Il le quitta ensuite pour
élevé dans la communauté des entreprendre de grands voya
ecclésiastiques de Saint-Julien ges. Il se fixa à Rome, et y mou
de Brioude, où il reçut la ton rut vers la fin du onzième siè
sure, et dont il devint chanoi cle. On a de lui une explication
ne. Il se retira en 1043 avec du Cantique des cantiques ,
deux jeunes gentilshommescon- qu'on a attribuée long- temps à
vertis, nommés Étienne et Dal- saint Grégoire-lc- Grand. La
mace , dans une solitude où il meilleure édition de cet ouvra
trouva les débris d'une vieille ge est celle que Casimir Oudin
église ruinée , qui leur fut ac en a donnée au tome 2 de son
cordée avec ses dépendances par Comment, de script, eccl. Ro
deux chanoines du Pui-en-Ve- bert a aussi composé une rela
lai, à qui elle appartenait. Le tion de la maladie extraordi
nombre de ces solitaires aug naire d'un moine épileptique
mentant, saint Robert, du con de Saint-Vigor, et de sa guéri-
sentement de l'évêquc de Cler- son. Dom Mabillon l'a donnée
mont, fit bâtir, près de là, en dans l'appendice du tome 5 de
1 o46, un monastère qui fut ap ses Annales. (Dom Rivet, His
pelé la Case ou la Chaise-Dieu. toire littéraire de la France ,
Robert reçut l'habit de la main tome 8.)
de l'évêque, et prit la conduite ROBERT, évêque d'Herford
de ses frères , selon l'ordre du au onzième siècle fut un des
pape, En peu de temps il vit grands astronomes et habiles
plus de trois cents religieux calculateurs de son temps. Il
dans son monastère, qu'il gou- était Lorrain de naissance.
j 20 ROB ROB
Étant passé en Angleterre, il nom de Rotulus, touchant la
fut ordonné prêtre par saint mort de saint Bruno son maître
Vulstan, évêquede Vorchestre, à Reims, y répondit suivant
et sacré évêque d'Herford par l'usage; et l'on a imprimé quel
Lanfranc, archevêque de Can- que chose de sa réponse entre
torbéry, le 29 décembre 1079. celles des autres églises et mo
11 rebâtit son église cathédrale , nastères. Deux manuscrits de la
qui plusieurs années avant son bibliothèque du roi, le 1 53 et
épiscopat avait été réduite en 862 contiennent des gloses,
cendres. Robert mourut le 26 c'est-à-dire , de courtes notes
juin 1095. Il est auteur de l'A sur le livre du Lévitique, attri
brégé de la grande Chronique de buées à Robert, évêque de Lan
Marianus scotus, dont on a une gres. M. de la Curne de Sainte-
édition faite à Bâle. en 155g, Palaye a découvert dans ses
en 1 volume in-folio, et que voyages littéraires en Italie, un
Pistorius a donné dans son re manuscrit, sous le titre d'intro
cueil d'Historiens d'Allemagne, duction au calendrier, et le nom
imprimé à Francfort en 1583. de Robert , évêque de Langres.
Robert avait aussi fait un traité (D. Rivet, Histoire littéraire de
sur les divers mouvemens des la France , t. 9.)
étoiles , et des observations ma ROBERT (saint), abbé de
thématiques , réduites en forme Molesme, sorti d'une des meil
de tables, avec un traité des leures maisons de Champagne ,
lunaisons. (Dom Rivet, His était fils de Thierri et d'Ermen-
toire littéraire de la France, garde. Il naquit en 1018, et à
tome 8. ) l'âge de quinze ans il se fit re
ROBERT, évêque de Langres, ligieux de l'Ordre de Saint-Be
descendait des rois de France, et noît dans l'abbaye de Montier-
avait pour frères Hugues et Eu la-Celle, près de la ville de
des , surnommés Borel, l'un et Troyes, dont il fut fait prieur ,
l'autre successivement rois de puis abbé de Saint-Michel de
Bourgogne. Il fit ses études à Tonnerre. Il fut envoyé pour
l'école de Reims , sous le célè être supérieur de quelques er
bre Bruno, depuis instituteur mites de Colan, qu'1l mena dans
de l'Ordre des Chartreux , et se la forêt de Molesme , au diocèse
rendit habile dans l'une et l'au de Langres, et qu'il quitta deux
tre littérature. Il devint évêque fois à cause de leur relâchement.
de Langres en 1085, et mourut Il fonda dans la forêt de Citeaux
au mois d'octobre de l'an 1 1 10, l'abbaye et la réforme de Cî-
à Châtillon-sur-Seine. Son corps teaux, et y bâtit une église en
fut porté à l'abbaye de Molesme, 1098. Les religieux de Molesme,
et enterré dans le chapitre. Ro rentrés en eux-mêmes, deman
bert ayant reçu la lettre circu dèrent leur abbé au pape Ur
laire , ptas connue alors sons le bain R, et l'obtinrent. 11 mou
ROB ROR 191
rut dans cette abbaye le 21 mars vrault en 1633, fit transporter
uro, et fut canonisé, en 1222, le corps du bienheureux Robert
par le pape Honorius m. (Dom d'Arbrissel dans un autre tom
le Nain, Hist. de Cîteaux. Dom beau de marbre, que l'on orna
Rivet, Histoire littéraire de la d'une épitaphe. On sait que, du
vivant de Robert d'Arbrissel, on
France * t. 10.)
ROBERT D'ARBRTSSEL, fon fit courir de mauvais bruits sur
dateur de l'Ordre de Fonte- son sujet, à l'occasion de la fa
vrault, était natif d'Arbrissel miliarité qu'il avait avec les
dans le diocèse de Rennes en femmes. On l'accusait non-seu-
Bretagne. Il étudia les belles- lement d'avoir avec elles des en
lettres et la Théologie à Paris, tretiens particuliers et secrets ,
et, après avoir recule bonnet de mais encore de coucher avec el
docteur , il se retira en Breta les, sous prétexte de se mortifier
gne, où Sylvestre, évêque de en souffrant les aiguillons de la
Rennes, le fit archidiacre de son chair. Géofroi de Vendôme et
église. Après la mort de ce pré Marbode, évôques de Rennes,
lat , Robert se retira à Angers, lui en écrivirent. Quelques au
où il s'appliqua fortement à teurs, pourjustifier Robert d'Ar
l'étude de l'Écriture-Sainte, et brissel , ont cru que les lettres
ensuite à la prédication. Une in de Géofroi de Vendôme et de
finité de personnes de l'un et de Marbode étaient supposées ;
l'autre sexe l'ayant suivi, il leur mais cela n'est point nécessaire'
bâtit des cellules dans les bois pour la justification du bien
de Fontevrault. Il enferma en heureux fondateur. Il suffit de
suite les femmes à part ; et c'est dire que Géofroi et Marbode ne
delà que, vers l'an 1 100, se forma lui écrivaient que les faux bruits
ce célèbre monastère, chef-d'or répandus contre lui dans le
dre. Le bienheureux Robert en monde par ses ennemis , et que
augmenta la gloire par la fer les plus saints et les plus éclai
veur de ses prédications, par la rés personnages de son temps ,
sainteté de sa vie, et par le papes., évéques, rois, princes.'
grand nombre de ses miracles. écrivains, l'ont loué à l'envî ,
11 mourut le 25 février 1117, comme un homme irréprocha
au prieuré d'Orsan , près de la ble dans ses mœurs et dans sa
nières en Berri, en présence de conduite. ( Voyez Baudri, Au-
Léger, archevêque de Bourges, dré et Michel Cosnier, in vitA
qui conduisit son corps à Fon'i beau Roberti; le père de la Main-
tevrault, et qui y fit les céré ferme, dans son Clypeus m1s-
monies de ses funérailles, avec àentis ordinis Fontebraldensis,
Raoul de Tours , Renaud d'An et dans les deux dissertations
gers, et un grand nombre de qu'il publia, in-8°, à Saumur
personnes de qualité. Louise de en 168'.,, , sous le titre de , ths-
Bourbon , abbesse de Fonte- sertationes in epistolam contra
1 22 ROB ROB
Robertum de Avbrissello ord. Il traduisit l'alcoran de Maho
Fontebraldensis fundatorem et met de l'arabe en latin, et com
Doct. Theol. Parisiensem sce- posa d'autres ouvrages sur l'al
lerate confctam à Roscelino coran et sur la doctrine de Ma
hœretico sub nomine Gqffridi homet. Il mourut à Pampelune
abbatis vindocinensis ; la justi vers l'an r 143. (Pitseus, de il-
fication de Robert d'Arbrissel, lustr. script. angl.)
par le père Alexandre , dans la ROBERT DU MONT, ainsi
cinquième dissertation de son nommé, parce qu'il fut abbé du
douzième siècle; la dissertation mont Saint-Michel en Norman
apologétique pour le bienheu die, avait composé, dit-on, cent
reux Robert d'Arbrissel sur quarante volumes, dont il ne
ce qu'en a dit M. Bayle, dans nous reste que la continuation
son Dictionnaire historique et de la chronique de Sigebert, et
critique, à Anvers 17o1 , in- 12, un traité des abbayes de Nor
et l'Apologie de Robert d'Ar mandie, donné par le père d'A-
brissel, par le père Longueval, cheri à la fin des OEuv1es de Gui-
dans le huitième tome de l'His bert de Nogent. Robert mourut
toire de l'Église gallicane. ) le 24 juin 1186. C'est le même
ROBERT ou ALBERT DE que Robert d'Avranches, comme
SAINT-REMI, moine de l'ab l'a remarqué Possevin , in App .
baye de Saint-Remi de Reims, sacr. Il avait encore fait deux
du temps que l'empereur Hen commentaires sur saint Paul;
ri v , dans le douzième siècle, une histoire de l'abbaye du
fit le voyage de la Terre-Sainte, mont Saint-Michel, et une his
composa l'histoire de la guerre toire de Henri 11, roi d'Angle
que les princes français entre terre. (Vossius, de Hist. Int.,
prirent sous Godefroi de Bouil lib. 1, cap. 52. Dupin, Bibliot.
lon contre les Sarrasins. Cet ou des A ut. ecclcs. du douzième
vrage, qui commence parce qui siècle.)
se passa au concile de Clermont, ROBERT D'AUXERRE, reli
où l'auteur assista , finit en gieux de l'Ordre de Prémontré,
1o9g, et a été inséré dans le re de l'abbaye de Saint-Marien
cueil intitulé, Gesta Dei per d'Auxerre , mort en 1212, a
Francos. Robert recueillit aussi composé une chronique qui
les actes des conciles, et mourut contient ce qui s'est passé depuis
vers l'an 1 122. ( Tritbème , de le commencement du monde
Script. ccctes. Possevin , in jusqu'à l'an 12oo de Notre-Sei-
App. Sacré. Dom Rivet, His gneur. Cet ouvrage fut publié à
toire littéraire de la France , Troyes, en 16o8, parles soins de
t. 1o.) M. Camuzat, savant chanoine
ROBERT DE KENNET, sur de Troyes. Il est bon de remar
nommé le Breton ou l'Anglais, quer que le père Mabillon et
fut archidiacre de Pampelune. plusieurs autres se sont trompés
ROB KOB 123
en donnant le nom de Hugues à d'Oxford, puis archidiacre de
l'auteur de la chronique de saint Leicester , et enfin évêque de
Marien. Cette méprise vient de Lincoln en 1235. Il soutint avec
ce qu'il y a à la tète de cet ou force la juridiction des ordinai
vrage une chronique de Hugues res contre la cour de Rome , et
de Saint-Victor, et qui porte contre les religieux. Il mourut
seulement le nom de Hugues, en 1263. On a de lui plusieurs
laquelle devait servir de guide à discours, danslesquels il reprend
Robert pour ses époques, et avec beaucoup de liberté les dé-
qu'il fit mettre à la tête du vo réglemens des ecclésiastiques ,
lume ; ce qui a fait confondre et quelques lettres qui se trou
les deux ouvrages en un. {Voyez vent dans le second volume "du
une savante dissertation sur Fasciculus rerum expetenda-
cette chronique par M. le Beuf, rum , imprimé à Londres en
au tome 7, part. 2 des Mém. de 169o. On a encore imprimé à
littér. et d'Hist., chez Simart. Il Londres en 1 652 un ouvrage de
ne faut pas confondre cet auteur cet auteur, touchant des obser
avec un autre Robert, aussi re vations légales. Il a fait un com
ligieux prémontré, et prieur de mentaire sur les œuvres fausse
Notre-Dame la d'Hors, c'est-à- ment attribuées à saint Denis
dire , hors les murs, qui est au l'aréopagite, dont on a imprimé
teur d'un ouvrage intitulé, Tra à Strasbourg en 1 5o2 ce qui re
dition de l'église d'Auxerre, im garde le livre de la Théologie
primé en 17 19.) mystique. Il a aussi traduit en
ROBERT D'OXFORD, reli latin l'ouvrage apocryphe inti
gieux dominicain, docteur en tulé, le Testament des douze
Théologie, et l'un des plus sa- patriarches , et composé plu
vans hommes du treizième siè- sieurs autres ouvrages, tant
cje , a écrit contra sfEgidium profanes qu'ecclésiastiques , qui
romanum , contra Henricum se trouvent dans les bibliothè
gandavensem, contra Jacobum ques d'Angleterre. Cet auteur
viterbiensem , contra quosdam joignait la science à la piété;
Sorbonicos , determinationum mais il avait un zèle trop amer.
lib. 1. (Pitseus, deillustr. angl. ( Possevin, in app. sacr. Pitseus
script.) et Balteus, de illust. script. angl.
ROBERT SORBON ou DE Dupin, Biblioth. treizième siè
SORBONNE. {Voyez Sorbonne.) cle , p. 225.)
RORERT GROSSE- TESTE , ROBERT COWTON, Anglais,
en latin Capito , l'un des plus de l'Ordre des Frères Mineurs,
grands théologiens et des plus dans le quatorzième siècle , a
habilesphilosophes du treizième composé un commentaire et un
siècle , était né de parens pau abrégé sur les quatre livres des
vres dans le pays de Suffolck en Sentences. (Dupin, Bibl. qua
Angleterre. Il devint docteur torzième siècle. )
124 ROB ROB
BOBERT DE LEICESTRE, et Tonnerre, vers l'an 1564- H
natif de cette ville en Angle fit sa philosophie et sa Théolo
terre, embrassa POfdrede Saint- gie à Paris avec le plus grand
François, où il s'acquit la répu succès , et fut chargé de l'édu
tation de philosophe, de théo cation d'André Fremiot, qui fut
logien et de prédicateur. Il mou depuis abbé de Saint-Etienne
rut en 1348 , et laissa plusieurs de Dijon et archevêque de Bour
ouvrages : des commentaires sur ges. Il parcourut avec son élève
le Maître des Sentences ; de ra- la France , la Flandre , l'Alle
tione temporum ; de computo magne et l'Italie , où il s'acquit
Hebrœorum; de computo Latino- l'estime des personnes les plus
rutt1; de pai1pertûte Christi, etc. distinguées, tels que les cardi
(Lelande et Pitseus , de illustr. naux Baronius, Bellarmin et
angl. script.) d'Ossat. Il mourut à Châlons-
ROBERT, surnommé Ivorius, sur-Saone , dans le palais épis-
du notrt d'une ville de Norman copal le 16 mai 1637. lia laissé
die, lieu de la naissance de son plusieurs ouvrages, dont le plus
aïeul, était de Londres en An considérable est celui qui a pour
gleterre, où il prit l'habit de titre : Gallia christiana, in qud
carme. Il fut pendant treize ans regni Franciœ, ditiomanque vi-
de suite provincial de son ordre cinarum diœceses, et in Us prœ-
dan* toute l'Angleterre, et mou sules describuntur, à Paris, chez
rut à Londres le 5 novembre Sébastien Cramoisy, 1626, in-
1392. On a de lui, Commentarii fol. MM. de Sainte-Marthe, et,
in Ecclcsidsticum, in Apocaljp- depuis eux , les bénédictins
sirrt. Lecturtë scripturarum , ont considérablement augmenté
cbnciones ad populum. Regis- l'ouvrage; mais c'est à Robert
trnm monimentorum provin qu'est due la gloire de l'inven
cial , etc. (Pitseus, de illustr. tion , et de la première exécu
angl. script. Sixte de Sien tion. Ce fut à Rome qu'il en
ne, etc.) conçut le dessein , et qu'il le
ROBERT DE SALISBtfRY, communiqua au cardinal Baro
évêque de cette ville, sorti du nius , qui le pressa de l'exécu
sang royal d'Angleterre , floris- ter. On trouve dans le livre de
sait vers l'an r41o. Il composa Robert les traités divio et belna;
nnlivrede lettres intitulé, Èpis- une liste des chanceliers de
tolœ familiares super gravibus France qui ont été évêques; une
ecclesiœ negotiis. ( Pitseus, autre des généraux d'ordres ,
Onuphr. Panvinus.) celle des patriarches d'Aquilée,
ROBERT (Claude), chanoine et de plusieurs évêchés des
de la Chapelle-au-Riche de Di royaumes voisins. Ces listes sont
jon , et grand-vicaire de Châ- suivies d'un discours latin inti
lons-sur-Saone , naquit à Ches- tulé : De morte pulchrd, hones-
lay, village entre Bar-sur-Seine td,pretiosd, digressiuncula, etc.
ROB ROB 1*5
(Le père Jacob, De claris scrip- magnetismo in giezit'OS migrant,
toribus cabilonensibus . Papil et àlia mysteria mirificissima
lon, Bibliotb. desAut. de Bour desçribuntur, etc., à Liége, 1618,
gogne.) in-8°. §°. Goclenius magnus
ROBERT (Guillaume), géo serib delirans , advenus libel-
graphe ordinaire du roi , a don lu/n ejus quem Morosephiam
né plusieurs ouvrages de géo inscripsit , à Douai, 1619, in-
graphie , entre autres : Géogra 12. 7°. Curationis magneticœ et
phie sacrée et historique de unguenti armarii magica im~
l'Ancien et du Nouveau-Testa postura, sive responsio ad dis-
ment , à laquelle ou a joint une putationem Joan. Bapt. ab Hel-
chronologie et des principes et mont, etc., à Luxembourg, 162.1, ,
observations pour l'intelligence in-8°. 8°. Ecclesiœ anglicarue
de l'Histoire-Sainte , avec plu basis impostura , contre deux
sieurs dissertations des San\- synodes d'Angleterre, à Luxem
son et autres , mise au jour par bourg , j619, in-a4- 9°- Con-
M. Robert; à Paris, chez Du temp1us mundi. Roberti n'est
rand, rue Saint-Jacques, 1 7^7 . que l'éditeur de cet opuscule ,
ROBERT1 (Jean), jésuite, et qui est écrit en vers rimés , à
docteur de Mayence , était né à Luxembourg, 1618, in-8°. 10°.
Saint-Hubert dans les Arden- Flores epitaphii sanctorum , en
nes le 4 août 156ç). 11 entra dans 4 livres , à Luxembourg, 161g ,
la société en 1 5o,2 , enseigna , in-4°- C'est l'ouvrage de Thio-
durant plusieurs années, la fridus , abbas Epternacens1s ,
Théologie à Douai , à Trêves et de l'Ordre de S. -Benoît. Robîrti
à Wurtzbourg, et mourut à Na- y a ajouté des notes et la vie de
mur le 14 février 1651. On a de l'auteur. 1 Nathanael IXar-
lui : 1°. Parallela SS. missœ tholomœus, etc., à Douai, 161g,
et cœnœ calvinisticœ , à Trêves in-4°. C'est une dissertation
in-8°. 2°. Dissertatio de super- dans laquelle Roberti prétend
stitione , à Trêves, 1614, in-16. prouver que Nathanael est le
3°. Mysticœ Ezechielis quadri même que l'apôtre saint Bar-
ges, hoc est, sancta quatuor thélemi. 12°. Historia sancti
evangelia historiarum et tem- Huberti Accedunt quœstio-
porum serie vinculata , en grec nes hubertinœ , tum historicœ ,
et en latin, à Mayence, 1615 , quœ vitam ejus concernunt, tum
in-fol. 4°- Anatome magici li- Theologicœ , quœ agunt de cu-
belli Rodolphi Goclenii de cu- rationibus quœ in abbatid ku-
ratione magneticâ per unguen- bertind fieri soient , utri1m sci-
tum armarium, à Trêves, 1615 , lioet aliquid superstitionis con-
in-12. 5°. Metamorphosis mar tineant , à Luxembourg, 1621 ,
gnetica calvino-gocleniana , qud inr-4°- 13°. Sanœtorum quinqua-
calvino-dogmatistœ et imprimis ginta jurisperitorum elogia ,
Rodolphus Goclenius stupendo contra populare commentum, de
1a6 ROB ROC
solo sancto Yvone , à Liége, d'un nouveau bréviaire in-4°.
163a, in- 12. 14°- Vita sancti Lors de la canonisation de
Lamberti vigesimi-noni tun~ saint Pie , pape r il fit des hym
grensis episcopi et martyris , à nes en prose. (La France litté
Liége, 1633,in-8°. 15°. Legia raire.)
catholica, à Liége, 1633, in-12. ROBOAM , hébr. , qui met au
C'est pour prouver que depuis large le peuple , du mot racab,
saint Materne tous les évêques mettre au large , et du mot am,
de Liége ont été catholiques. 1 6°. le peuple, fils et successeur de
La confession de foi des églises Salomon , et de Naama , Am
des prétendus réformés deFlan- monite. L'histoire de son avé
dre, convaincue de fausseté nement au royaume d'Israël ,
dans tous les articles où elle est de la révolte des dix tribus
contraire à la doctrine de l'É causée par son imprudence , des
glise romaine, à Liége 1642. désordres de Juda sous son rè
( Valère-André, Biblioth. belg., gne, de la guerre que lui fit
édit. de 1739, in-4°, tons 1, p. Sesa , roi d'Egypte , est rappor
7,7-) tée assez au long au troisième
ROB1NE (le P. Nicolas), re livre des Rois, ch. 12 et 14- Elle
ligieux augustin , docteur en avait aussi été écrite au long et
Théologie. Nous avons de lui : avec grand soin par les prophè
1°. Les exercices de l'homme in tes Sémeïas et Addo; mais ces
térieur dans la pratique de l'o histoires ne sont pas parvenues
raison mentale , avec un traité jusqu'à nous. Il fut enterré dans
de la prière et de ses effets, et la ville de David, après dix-sept
plusieurs retraites sur différens ans de règne , et eut Abia son
sujets; à Paris, 1691. 2°. La vie fils pour successeur. Il avait
de saint Jean Gonzalez ou de commencé de régner l'an du
saint Facond , religieux de -l'Or monde 3o2g , avant Jésus-
dre de Saint-Augustin , divisée Christ 971 , avant l'ère vulgaire
en deux livres; à Paris, 1692. ç¥j5. (D. Calmet, Dictionn. de
(Journal des Savans , 1691 , la Bible.)
1692. ) ROC , ROCHER. La Palestine
ROBINET ( Urbain) , docteur en contenait un grand nombre,
de Sorbonne, chanoine et grand- qui faisaient une partie de sa
vicaire de Paris. Il a donné le force , servant , comme on le
bréviaire du diocèse de Rouen , voit en plusieurs endroits de
Breviarium ecclcsiasticufn clero l'Écriture , d'asile contre les ir
propositum , 1750,4 vol. in-12. ruptions subites des ennemis.
Ce bréviaire a été adopté par ( Judic. 20 , 4? . Reg- 23 , 25.
l'évèque de Cahors , l'évêque du Josué , 10 , 16 , etc.)
Mans et quelques autres prélats. ROCABERTI (Jean-Thomas
Lettre d'un ecclésiastique à un de), général de l'Ordre de Saint-
curé , où l'on expose le plan Dominique, depuis archevêque,
ROC ROC 1 27
vice-roi de Valence, et grand in 21 volumes in-fol. , intitulé ,
quisiteur d'Espagne, naquit vers Bibliotheca maxima pontijicia,
l'an 1624 à Perélada , sur les qui contient tous les ouvrages
frontières du Roussillon et de la du même genre que le sien ,
Catalogne, de dom François c'est-à-dire, les traités d'un très-
Jofre, vicomte de Rocaberti , grand nombre d'auteurs anciens
comte de Perélada , et de Ma ou modernes, qui ont écrit pour
deleine la Fortezza , comtesse la défense des droits et de l'au
de Sainte-Marie de Formiguera. torité du saint-siége. Le premier
11 reçut l'habit de Saint-Domi tome de ce recueil parut à Ro
nique vers l'an 1640 dans le me l'an 1695. 4°. Plusieurs let
couvent de Gironne, d'oùil pas tres. (Êchard , Script, ord. Prœ-
sa depuis à celui de Valence. Il dic. , tom. 2 , p. 630. Le père
fut fait général en 1670, arche Touron, Homm. illustr. de l'Or
vêque de Valence en 1676, in dre de Saint-Dominiq. , tom. 5,
quisiteur-général d'Espagne en p. 714.)
16g5. Il fut aussi deux fois vice- ROCH (saint), fils d'un gen
roi ou gouverneur du royaume tilhomme de Languedoc, nom
de Valence ; et , dans tous ses mé Jean, naquit à Montpellier
emplois , il se montra toujours l'an 1280 ou 1295. Ayant perdu
l'ami , le protecteur et le père son père et sa mère à l'âge de
de ceux qui lui furent soumis , vingt ans , il distribua aux pau
n'usant jamais de son autorité vres tout ce qu'il put de ses
que pour le bien public et celui biens, et prit le chemin de Ro
des particuliers.il mourut le 16 me en équipage de pèlerin et de
juin 1699, dans la soixante- mendiant. Étant arrivé à Aqua-
-quinzième année de son âge , et pendente , ville de Toscane , où
la vingt-deuxième de son épis- la peste était fort violente, il
copat, après avoir composé di alla aussitôt s'offrir à l'admi
vers ouvrages , et en avoir fait nistrateur de l'hôpital pour ser
imprimer à ses frais plusieurs vir les pestiférés , et se consacra
autres de différens auteurs qui ensuite tout entier à ce genre
n'avaient point encore paru. On de services. Après avoir par
a de lui : 1°. deux traités écrits couru une partie de l'Italie , il
en langue espagnole ; l'un inti revint en Languedoc , où l'on
tulé , Nourriture spirituelle par dit qu'il fut conduit comme un
l'exercice journalier de la mé espion au juge de Montpellier ,
ditation ; l'autre, Théologie qui n'«tait autre que son oncle.
mystique pour instruire l'âme Cethomme, quinele connaissait
dans la pratique de l'oraison. pas, le fit renfermer dans une
2°. 3 volumes in-fol. de roma prison, où il mourut au bout
ni pontifiais auctoritate, impri de cinq ans, le 16 d'août 1327.
més à Valence eu 1691, 16g3, On prétend qu'il ne restait
1694. 3°. Uu grand recueil en qu'une partie du corps de saint
128 ROC ROC
Roch à Montpellier, quand les approuvée , mais ils embrassè
Italiens vinrent l'enlever pour rent ensuite l'institut des cha
Venise, et que, treize ans aupa noines réguliers de Saint-Victor
ravant, le maréchal de]Boucicaut de Paris; et, comme ils n'avaient
avait fait transporter l'autre encore ni église, ni de logemens
chez les religieux trinitaires de propres pour former une com
la ville d'Arles. La fête de saint munauté, le même Gui de Le-
Roch, comme de celles qui sont vis, outre lesbiensqu'il leuravait
de précepte, s'est insensiblement déjà donnés, leur légua, par son
introduite dans plusieurs églises testament de 1232, quatre mille
par la dévotion des peuples qui livres pour bâtir l'église et le
réclament son intercession con monastère. Plusieurs seigneurs
tre la peste. Hardouin de Pére- des environs , dont on peut en
fix , archevêque de Paris , avait core voir les noms dans le né
entrepris de la supprimer dans crologe de l'abbaye , contribuè
la ville avec beaucoup d'autres, rent aussi par leurs libéralités à
l'an 1666; mais le peuple con ce nouvel établissement , que le
tinua de la célébrer, et tint les pape Grégoire 1x prit sous sa
boutiques fermées en l'honneur protection , comme il paraît par
de saint Roch , tandis que l'é un bref du même pape adressé
glise de Paris se contente d'en à l'abbé et à la communauté de
faire une simple commémora Notre-Dame de la Roche. (Gal-
tion dans l'office de l'octave de lia christ., tom. 7, col. 85o ,
l'Assomption, et que l'autre nov. edit.)
partie du clergé séculier et ré ROCHE (Jean de la ), prêtre
gulier qui suit le rit romain dans de l'Oratoire, né dans le diocèse
cette grande ville y fait l'office de Nantes en Bretagne, entra
de saint Hyacinthe. (Surius. dans la congrégation de l'Ora
Baillet, t. 2 , 16 août.) toire à l'âge de dix-sept ans. Il
ROCHE (la), Rocha ou Ros- commença à prêcher à Paris en
cha, abbaye de l'Ordre de Saint- 1681 . Il prêcha ensuite deux ca
Augustin , était située à une rêmes à la cour, et s'acquit par
lieue dePort-Royal-des-Champs, tout beaucoup d'estime pour la
au diocèse de Paris. Elle fut beauté et la solidité de ses ser
commencée et fondée par Gui mons. Il mourut en 171 1, âgé
de Levis en 1 196, mais elle ne d'environ cinquante-cinq ans.
fut achevée que quelques années On a de lui des sermons de l'a-
après. Un prêtre nommé Guy vent, du carême et des mystères,
ou Guyon fut le premier qui en 6 volumes in-12 , et 2 volu
habita en ce lieu, situé dans une mes in-12 de panégyriques. Ces
forêt, et c'est de là que ceux qui derniers sont les plus estimés,
se joignirent à lui s'appelaient surtout ceux de saint Augustin
les frères du Bois-Guyon. Ils ne et de saint Louis , que l'auteur
suivirent d'abord aucune règle prononça en présence de Mes
ROC ROC 12g
sieurs de l'Académie française. d'action de grâces. Nous igno
(Dictionn. des Prédic. ) rons si tous ces ouvrages sont
ROCHE (J. B. Louis de la), d'un même auteur , ou s'il en
docteur de Sorbonne , vice-gé- faut distinguer deux de ce nom.
rent de la paroisse de Saint-Cô- Le Dictionnaire portatif des Pré
me à Paris. Nous avons de lui : dicateurs n'attribue à M. l'abbé
1°. les Psaumes de David nouvel Roche , prédicateur du roi, que
lement mis en français , et dis l'oraison funèbre de monsei
tribués pour tous les jours du gneur le duc d'Orléans , sans
mois, dédiés à madame la du faire mention du nom de bap
chesse d'Orléans , à Paris , chez tême de M. Roche, ni de sa qua
Barrois, 1725,in-12. 2°. L'office lité de docteur de Sorbonne , et
de saint Côme et de saint Da- de vice-gérent de la paroisse de
mien , en latin et en français, Saint-Côme. La France littéraire
1728, in-12. 3°. Panégyrique attribue à M. Roche, docteur
de sainte Geneviève , patrone de Sorbonne , et vice-gérent de
de Paris et de la France, 1737, Saint-Côme , tous les ouvrages
in-4°. 4°- kes Pensées, maximes mentionnés dans cet article.
et réflexions morales de M. le ROCHEBOROUGH en Écosse.
duc de la Rochefoucault , on 11 y eut un concile l'an 11 26 ,
zième édition augmentée de re pour la paix de l'Église. ( An-
marques critiques , morales et gl '.)
historiques sur chacune des ré ROCHE-FLAVIN (Bernard de
flexions , in-12. 5°. La belle la), né en 155a, à Saint- Cer-
Vieillesse, ou les anciens qua nin en Rouergue , fut reçu doc
trains des sieurs de Pibrac , du teur en droit à Toulouse, à l'âge
Four et Matthieu , sur la vie , de dix-huit ans, et avocat à dix-
sur la mort et sur la conduite neuf. Le 1er de septembre 1 574,
des choses humaines , nouvelle on le reçut conseiller au prési-
édition augmentée de remar dial, ou au sénéchal , ce qui est
ques critiques , morales et his la même chose; le 19 de jan
toriques sur chacun de ces qua vier 1 58 1 , il fut reçu président
trains, à Paris, 1746, in-12. 6". aux requêtes, et le roi Henri 111
L'éloge funèbre de monseigneur le fit conseiller d'état. Il mou
le duc d'Orléans , prononcé au rut à Toulouse en 1627 , âgé de
Val-de -Grâce en 1753, in-12 , soixante-quinze ans. Il avait
trois parties. 8°. Cosmographie publié en 1617, à Bordeaux , 1
pratique. 9°. Année dominica volum&in-fol. , contenant treize
le. 1o°. Heures nouvelles. 11". livres des Parlcmens, c'est-à-
Lettreslittéraires. 12". Mémoires dire, de leur institution, des
historiques et curieux. 13°. Les présidens , conseillers , gens du
OEuvres de la chair et les fruits roi, et de leurs rangs , séance ,
de l'esprit. 14°- Bréviaire de gageset priviléges. Le parlement
Cîteaux. 15°. Hymne nouvelle de Toulouse rendit contre cet
s1 . 9
13o ROC ROC
ouvrage un arrêt en date du 12 siècle , passa très-jeune à Rome,
juin 1616 , qui « ordonne, su. où il fit un très-grand progrès
la requête du procureur du roi, dans les belles-lettres , et où il
que le sieur de la Roche sera fut docteur en droit , agrégé à
admonesté ; que son livre sera l'université de la Sapience. Le
lacéré par le greffier de la cour roi Louis x1v , satisfait des ser
en sa présence , comme conte vices qu'il lui avait rendus dans
nant plusieurs faits faux et sup cette capitale du monde chré
posés contre les parlemens , et tien, l'honora du collier de l'or
quelques officiers d'iceux : que dre de Saint-Michel, qui lui fut
tous les exemplaires en seront donné solennellement dans Ro
supprimés aux frais dudit de la me par M. de Lyonne , alors
Roche , qui pour ce consignera ambassadeur extraordinaire de
trois mille livres , et avec dé Sa Majesté vers les princes d'I
fenses à lui de faire imprimer talie. Etant revenu en France ,
aucun livre, et, de plus, l'inter il s'appliqua à la conversion des
dit pour un an de son office. » hérétiques , et fit imprimer à
La Roche-Flavin est encore au Lyon un volume de ses contro
teur d'un recueil des arrêts no verses , qui avaient déjà été ren
tables du parlement de Toulou dues publiques sous le nom d'un
se , qui est curieux, et d'autant de ses amis. L'auteur ajouta à
plus estimé , qu'on y voit un cette seconde édition les confé
traité particulier des droits rences qu'il avait eues publique
seigneuriaux , qui sert comme ment avec quelques ministres
de décision pour les matières dans le Querci et autres pro
féodales et emphytéotiques. vinces voisines. Il fit encore im
M. Graverol donna à Toulouse, primera Lyon, en 1685, un Dic
en 1684 , une nouvelle édition tionnaire général des princ1paux
de ce recueil in-fol. , avec des mots et des plus usités dans la
observations importantes. (De langue française, avec les défi
nis Simon, Biblioth. des Aut. nitions , divisions, étymologies,
de droit, t. 1, p. 2(17. Journ. des et y ajouta des discours d'élo
Sav., 1 685, p. 1 17 de la première quence, et des démonstrations
édit1on . et 90 de la .seconde. ) catholiques sur tous les points
BOCHEFÔRT (Jean), An contestés parles hérétiques. Cet
glais de nation , vivait au com auteur mourut à liellai,sa patrie,
mencement du quinzième siè avec la réputation d'un parfai
cle. 11 fit un abrégé de Josephe, tement honnête homme. (Mo-
et le recueil de quelques histo réri , édit. de 1759. )
riens, sous le titre de Flores ROCHEFOUCAULD (François
historiarum. (Balaeus et Pitseus , de la) cardinal du titre de fiair.t-
De Must. angl. script. ) Calliste, évèquede Seulis, abbé
ROCHEFORT ( César de) , né de Sainte-Geneviève-du-Mont
à Bellai , dans le dix-septième à Paris et de Tournus, grand
ROC ROC 13r
aumônier de France , comman pour la circoncision, on emploie
deur des ordres du roi, et sous- aussi le nom de rocher pour si
doyen des cardinaux, né le 8 gnifier ces couteaux.
décembre 1 558 , était fils de Moïse dit que le Seigneur a
Charles de la Rochefoucauld , établi son peuple dans un pays
comte de Randan, et de Fulvie élevé, afin qu'il suçât le miel
Pie de la Mirandole. Le roi de la pierre, et l'huile du ro
Henri m le nomma à l'évêché cher , parce que les montagnes
de Clermont en 1585, et le roi de la Palestine sont chargées de
Louis xm, voulant l'avoir au plans d'oliviers et d'espèces de
près de sa personne , lui fit quit ruches à miel; et ailleurs il
ter cet évêché pour celui deSen- indique qu'il y a quantité de
lis en 1610. Le pape Paul v lui mines de fer et d'airain.
avait envoyé le chapeau de car Le rocher se met aussi pour
dinal en 1607. Il ne fut donc une carrière ; et, dans un sens
pas cardinal seulement après la figuré , pour le patriarche d'une
mort de Rellarmin, son ami , nation. (Isaï. 51, 1.) Il est parlé
comme on le dit à son article dans l'Écriture de plusieurs ro
parmi les évèques de Senlis , chers en particulier. ( Voyez
puisque Rellarmin ne mourut P1erre, et dom Calmet, Diction
qu'en 1621. Le cardinal dela naire de la Bible. )
Rochefoucauld se démit de son P1ocher des eaux de contra
évêché de Senlis en 1622 , et dictions, est celui où Moïse
mourut âgé de quatre-vingt-sept manqua de foi. On lui donna ce
ans le 14 février 16 j5. Son corps nom à cause des murmures du
fut enterré dans l'église de Sain peuple , et de leur soulèvement
te-Geneviève , et son coeur fut contre Moïse. (Num. 20, 10, 11.
porté dans l'église du collége 12 , 13. )
des jésuites. Il avait introduit ROCHES (les) , Rupes, ab
la régularité dans l'abbaye de baye de l'Ordre de Cîteaux ,
Sainte-Geneviève , dont les ab au diocèse d'Auxerre. Elle était
bés étaient devenus électifs par fille de Pontigni , et fut fondée
ses soins. en 11 36. (Gai. christ., vet.
ROCHER. Ce nom se donne edit. )
à Dieu par métaphore, parce ROCHESTER, Raffa, ville
que Dieu est la force , le refuge, épiscopale d'Angleterre, sous la
l'asile d'Israël ; et cette expres métropole de Cantorbéry , est
sion est très-commune dans le située à l'embouchure de la ri
texte hébreu. vière de Mediway dans la Ta
Les Hébreux donnent aussi en mise, à sept lieues de Londres
général le nom de rocher aux et à huit de Cantorbéry. Elle est
lieux de retraite et d'assurance ancienne, bien bâtie et fort
où ils se retirent. Comme ils se marchande. Cette église fut éta
servaient de couteaux de pierre blie en 606 par le moine Au
13a ROC ROC
gustin , qui convertit Ethel- 13. Diora ou Dioran , vivait
berg , cinquième roi de Kent , encore en 781 .
aujourd'hui comté, dont Ro- 14- Weremond, mort en 802
chester est la seconde ville. ou 8o3.
15. Beormod ou Beornred ,
Évêques de Rochester. qui assista au concile de Cel-
1. Just, Romain de naissance, chyth en 816.
fut sacré premier évêque de 16. Tadnoth , qui siégait en
Rochester par saint Augustin , tre les années 84 1 et 852.
apôtre d'Angleterre , en 604 , et 17. Benedoth ou Banedoth.
depuis transféré à Cantorbcry 18. Cutherwulfe ouCuthwiel-
en 624. fe , siégeait en 868.
2. Romain, sacré en 62.4, pé 19. Switulfe, mort en 897.
rit sur la mer dans un naufrage, 20. Brivic ou Burkric , ou
en allant à Rome en 627. Burgrice ou Puthric , jusque
3. Paulin, depuis 633 jus vers l'an g4o«
qu'au 10 octobre 644- H avait 21 . Cheolmond.
été envoyé de Rome en Angle 22. Chineferth , mort avant
terre avec Just par saint Gré l'ang55.
goire, pape. 23. Alftanou Athelstan, mort
4. Ithamar, Anglais, siégea en g84-
depuis l'an 644 jusqu'en 655. 24. Godwin 1er ou Godric ,
5. Damien , en 656. depuis 984 jusqu'en 101 1.
6. Putta, depuis l'an 669 jus 25. Godwin 11 , vivait encore
qu'en G76. Il assista au concile en 1038.
d'Herford en 673. 26. Sivard, mort en 1075.
7. Quichelme ou Guillaume , 27. Arnoud, moine du Bec
en 676. en Normandie , fut établi évê
8. Gebmond ou Godmond que de Rochester en 1076, par
et Godwin , mort en 692 ou Lanfranc, archevêque de Can-
693. torbéry, et mourut le 1 5 juillet
g. Tobie , depuis l'an 6g3 jus de la même année.
qu'en 726. 11 avait beaucoup 28. Gundulphe, aussi moine
d'érudition , et savait très-bien du Bec , siégea depuis l'an 1077
les langues grecque , latine et jusqu'en 1 108. - Il fit rebâtir sa
saxonc cathédrale, et y laissa cinquante
10. Adulfe, depuis l'an 727 ou soixante moines, au lieu de six
jusqu'en 74 1 , clercs qu'il y avait trouvés à son
11. Dien ou Duina , qui se entrée.
trouva à un concile tenu près de 29. Radulphe , abbé de Séez
Rochester en 747- en Normandie , sacré le 1 1 août
12. Eardulf, auquel Offa, roi 11 08, fut transféré à Cantor-
des Merciens , donna la terre de béry en 1 1 1 4-
Frendsburg en 770. 30. Arnulphe, moine de Saint
ROC ROC ' 133
Lucien de Beauvais , siégea de 4o. Vautier deMerton, chan
puis le 26 décembre 1 1 15 jus celier d'Angleterre, siégea de
qu'au mois de mars 1 12.^. Ce fut puis l'an 1274 jusqu'en 1277 ou
un prélat savant,sage, prudent, 1278. C'est le fondateur du
qui laissa plusieurs monumens collége de l'université d'Oxford
de sa science et de sa probité. qui porte sou nom.
( Voyez Arnulphe. ) 4 1 . Jean de Bradfeild, moine
31. Jean , archidiacre de Can et préchantre de l'église de Ro
torbéry, sacré le 23 mai 11 25, chester, siégea depuis le 29 mai
mort en 1137. 11 y eut le 3 juin 1278 jusqu'au 23 avril 1283.
de cette année un incendie par 4.2. Thomas Inglethorp , de
toute la ville et la cathédrale de puis l'an 1283 jusqu'au 12 mai
Rochester. 1291.
32. Ascelin , sacré en 11 37. 43. Thomas de Wuldham ,
Saint - Bernard lui écrivit en prieur de Rochester, mort le 28
n47. février 1316.
33. Wautier , archidiacre de 44- AymondeHeathouHitha,
Cantorbéry , siégea depuis l'an confesseur du roi Édouard 11 ,
1 147 jusqu'au 26 juillet 1182. fut sacré en 131g. Il fonda l'hô
La ville et la cathédrale de Ro pital de Saint-Barthélemi, pour
chester souffrirent un nouvel dix pauvres, dans la ville de
incendie durant son épiscopat Ilitle, où il était né, et d'où il
le 2o avril 1177. avait pris son surnom de Hitha.
34. Gualeran , depuis l'an Il mourut en 1352.
1 183 jusqu'en 1 184- 45. Guillaume Wittlescey ,
35. Gilbert Glanwil , siégea archidiacre de Huntington, sa
depuis le 29 septembre 11 85 cré le 6 février 1361, passa à
jusqu'au 24. juin 1214- H fonda Vorchester en 1 363 , et depuis
un hôpital à Strode, près de à Cantorbéry.
Rochester. 46. Thomas Trilleg, sacré en
36. Benoît , préchantre de 1 363, mort en 1372.
Saint-Paul de Londres, siégea 47. Thomas Brinton , moine
depuis le 22 février 121 5 jus bénédictin de Norvic, étant allé
qu'en 1226. à Rome après avoir parcouru
37. Henri de Sanford, archi les différentes universités d'An
diacre de Cantorbéry , siégea gleterre, où il s'acquit une
depuis l'an 1227 jusqu'au 24 grande réputation de savoir,
février 1235. devint pénitencier du saint-
38. Richard de Wendouer , siége, et puis évêque de Roches
depuis 1238 jusqu'en 126o. ter en 1372. Il fut aussi confes
3g. Laurent de Saint-Martin , seur du roi Richard 11, et mou
conseiller du roi Henri 111, sié tut en 1389.
gea depuis le 12 avril 1251 jus 48. Guillaume de Bottlesham
qu'au 3 juin 1274- ou Boltsham , ainsi nommé du
1 34 ROC ROD
lieu de sa naissance dans le 58. Jean Russell, en 1476.
comté de Cambridge , docteur transféré à Lincoln en 1/fô0.
de l'université de la même ville, 5y. Edmond Audley , en
de l'Ordre de Saint-Dominique, 1480, transféré à Hareford et
fut nommé par le roi Richard n puis à Salisbury.
à Pévêché de Landaf, et puis à 60. Thomas Savage, en 1492,
celui de Rochester en 138g, à tranféré à Londres et puis à
cause de son érudition et de Yorck.
son éloquence. Il mourut vers 61. Richard Fitzjames, sacré
la fin du mois de février 1 399. le 17 mai 1497 7 fut transféré à
4g. Jean de Bottlesham, sa Chichester en 15o4-
cré le 4 juillet 14oo, mort au 62. Jean Fisher ou Fischer ,
commencement de l'année sui cardinal et précepteur du roi
vante. Henri vm , fut fait évêque de
50. Richard Yong, depuis Rochester en 15o4- ( Voy. F1s
1404 jusqu'en 1418. cner. Anglia sacra , tom. 1. )
51. Jean Kemp , docteur en ROCHET, ornement d'évéque
droit, et archidiacre de Dur- ou d'abbé , qui consiste dans
ham, sacré en t4'9, transféré un surplis à manches étroites ,
à Chichester, à Londres, àYorck, comme celles d'une aube. Les
et enfin à Cantorbéry. chanoines réguliers de Saint-
52. Jeau Langdon, moine de Augustin portent aussi des ro
l'église de Christ à Cantorbéry, chets.
et docteur d'Oxford, siégea de RODERIC ou RODRIGUE DE
puis l'an 1422 jusqu'à l'an 1434, ZAMORA (Sanche), d'Areval,
qu'il mourut au concile de docteur en droit dans l'univer
Bâle. sité de Salamanque , évêque de
53. Thomas Brown, sacré le Zamora, puis d'Astorga, et en
premier mai 1435 , et transféré fin de Palenza, mort à Rome sur
à Norvic pendant qu'il était au la fin du quinzième siècle. Il a
concile de Bâle. composé un grand nombre d'ou
54- Guillaume Welf , abbé vrages, dont plusieurs sont res
d'Yorck, s1égea depuis 1436 jus tés manuscrits dans la biblio
qu'en 1444- thèque du Vatican : 1°. Défense
55. Jean Lowe , savant au- de l'état ecclésiastique, divisée
gustin , siégea depuis 1444 jus en dix traités. 2°. Traité de la
qu'en 1467. Il avait été évêque Pauvreté de Jésus-Christ et de
de Saint-Asaph. ses apôtres , où il fait voir que
56. Thomas Rotheram, sacré les prélats qui possèdent des
en 1468, transféré à Lincoln en biens temporels ne s'éloignent
1 47 1 , et puis à Yorck . pas pour cela de la perfection
5t. Jean Aloock , en 1^72, évangélique. 3°. Traité de la
transféré à Vorchester en Monarchie universelle. 4°- Trai
et puis à Éli. té sur la bulle de Paul 11 , pour
ROD ROD 135
la déposition du roi de Bohême. in-4°, à Rome 1742 , P- 1*7 ,
5°. Des Remèdes de l'Église mi 198, 200; et celle de Paul 11,
litante, affligée par les Turcs. par Michel Canensio, publiée à
6°. Le Miroir de la vie humaine, Rome en 1740, in-4° , parle
imprimé à Rome, in-fol. , en cardinal Querini.)
1468, et plusieurs fois depuis, RODINGTON (Jean), religieux
sous le titre de Speculum v1t1e de l'Ordre de Saint-Benoit , se
humanœ. 11 passe en revue dans lon Willot, -ou plutôt de l'Or
cet ouvrage tous les états et dre de Saint-François, naquit
toutes les conditions , eu mon à Lincoln en Angleterre. Il fut
tre les avantages et les inconvé- provincial de son ordre, et mou
niens, la manière d'en profiter , rut à Bedfort en 1 348. On a de
les défauts qu'on y doit éviter, lui, super Magistri sentent,
comment il faut s'y conduire lib. 4. in textum sententiarum.
pour le spirituel et le temporel. Determinationes theologicœ.
7°. Traité du Partage des mo Quœsttones disputatœ. Quœs-
narchies. 8°. Discours de la tiones ordinariœ. Quœstiones
paix et de la guerre , où il est extraordinariœ . Quodlibeta ma-
prouvé qu'il est utile et même jora. Quodlibeta minora. Re-
nécessaire de prendre les armes. plicationes scholasticœ. ( Pit-
g°. Traité de l'Éducation des seus, de illustr. angl. script.
enfans. 10°. Des Erreurs de la Le père Jean de Saint-Antoine ,
religion mahométane. 11°. De Biblioth. univ. francis. , tom. 2,
l'Autorité du pape et de celle p. 212).
des conciles généraux. 12°. Dia RODINGUS ( Guillaume ), ju
logue des Remèdes du schisme. risconsulte du Palatiuat. Nous
1 3°. Lettres où sont représentés avons de lui : Guillelmi Rodin-
les devoirs et les dangers atta gi, Palatinatus olim consiliarii
chés à la dignité du souverain pnndectœ juris cameralis, etc.,
pontife, les abus des prélats, et à Cologne 1710, in-4°. C'est un
les désordres de l'ambition. recueil de toutes les lois qui
Plusieurs harangues pro s'observent dans la chambre im
noncées devant les princes. 15°. périale, et qui forment la juris
Un écrit tendant à apaiser le prudence de ce tribunal. (Jour
schisme, sous ce titre : Contra nal des Savans, 171 1 , pag. 573
Basileeuses et de sedando schis- de la première édition , et 495
mate. 16*. L'Histoire d'Espagne, de la seconde. )
divisée en quatre livres. ( Nico RODOLPHE ou RODULFE ,
las-Antonio, Biblioth. vet. his- abbé de Saint-Tron au diocèse
pan. Journal des Savans, 1697, de Liége , mort après l'an 1 136.
pag. 2g 2 dela première édition, Le père Mabillon, dans le se
et 236 de la seconde. Ployez cond volume des vetera ana-
aussi la Vie de Nicolas v en la lecta , rapporte une épître de
tin, par M. Dominique Georgi , Rodulphe au sujet d'une diffi
136 ROD ROD
culté qu'on lui avait propo trois ans après , et qui mourut
sée ; savoir, si l'on ne pouvait en 1176.
pas demander quelque chose RODULPHE ou DE RUDES-
pour la réception des enfans HEIM, évêque de Breslau en
qui étaient offerts par leurs pa- Silésie en 14o7 , composa des
rens dans les monastères , sui commentaires sur divers livres
vant l'usage de ce temps-là : il de l'Ecriture ; des sermons, etc.
répond que les religieux ne doi ( Simler, in epit. biblioth. Ges-
vent rien exiger; mais il ajoute ner. )
que c'est une trop grande dureté RODOSTO ou RUDOSTO ,
à des parens de ne vouloir rien Kedœstum, ville de Thrace , si
donner pour des enfans qu'ils tuée sur la côte de l'Hellespont,
consacrent à Dieu- Rodolphe à une journée de chemin d'Hé-
avait aussi composé une chroni raclée , avec un port', suivant
que de l'abbaye de Saint-Tron, Procope, au quatrième livre des
depuis sa fondation jusqu'en Édifices. Baudrand la met au
1361 , publiée par DomLucd'A- pied d'une colline, près d'un
cheri,dansson Spicilége,tom. 7. petit golfe du même nom, à
Il avaitencore composé plusieurs vingt milles d'Héraclée , et à
autres ouvrages, entre autres un deux journées de chemin de
traité contre les simoniaques , Sélivrée. Elle est fort peuplée
que le P. Mabillon a trouvé ma et marchande. Les Notices en
nuscrit dans la bibliothèque de font uu siége épiscopal de la
Gemblours , divisé en sept li province d'Europe, sous la mé
vres, dont ce père a donné les tropole d'Héraclée. On l'érigea
argumens. ( Valère-André, Bi- ensuite eu archevêché, suivant
blioth. belg. Swert , in athen. les nouvelles Notices. Voici ses
bdg. ) évêques :
RODOLPHE DE SAINT-AL- 1. Jean , assista et souscrivit
BAN , abbé de ce célèbre mo au septième concile général.
nastère dans le douzième siècle, 2. Nicolas, au concile de Pho-
a écrit la vie de saint Alban. tius.
( Pitseus, de script. angl. ) 3. N...., vivait durant le siége
RODOLPHE, moine de Clu- de Rodosto par Léon Tornicius,
gny, disciple de Pierre-le-Véné qui s'était révolté contre l'em
rable, abbé du même ordre, est pereur Constantin Monomaque,
auteur d'une vie de ce saint (Scyltz, pag. 1 12. )
abbé, écrite eu latin, et impri 4. Jean , à qui le pape Inno
mée dans le tom. 6 de Yamplis- cent iu écrivit au sujet de son
sima collecno du père Matien retour à l'obéissance de l'Église
ne , p. 1187. L'éditeur conjec romaine. (Raynal. ad an. 1212,
ture que ce Rodolphe est le mê n" 42. )
me qui fut abbé de Clugny en 5. N , se trouva au con
1173, qui se démit par piété cile où Jean Drimys fut con
ROD ROD 1 37
damné comme ennemi de l'É des images, devenu empereur
glise et de l'empereur , sous le de l'Orient, employa de violen
patriarche Athanase. ces pour faire entrer dans ses
6. N...., au concile que le pa sentimens les évêques et le
triarche Jérémie 11 tint en 157 1 clergé d'Italie, et combien il as
contre les simoniaques. sujettit d'églises métropolitai
7. Athanase, archevêque de nes, épiscopales et particulières,
Rodosto, siégeait après le milieu à l'autorité du patriarche de
de l'autre siècle. (Or. chr., t. 1 , Constantinople , et dans com
p. 1128.) bien d'églises d'Occident il fit
Cette ville a eu aussi quelques recevoir ses sentimens ennemis
évêques latins. Nous en connais du culte des images. Ces faits, en
sons les deux suivans : général, sont vrais et constans ;
1. Henri Juvenis, carme, mais les monumens qui en cons
nommé en I2g5, vivait encore tatent la vérité en détail , sont
en 1310. (Daniel a U. M., t. 2. rares et difficiles à trouver. Ce
Sjjcc. carm. p. 926. ) pendant M. l'abbé Rodota a été
2. Élie, du même ordre, mort assez heureux dans la recher
après l'an 1420. (Ibid. p. 907. che qu'il a faite de ces monu
Or. chr., tom. 3, p. 975.) mens, pouren trouver plus qu'il
RODOTA (M. l'abbé), pro ne lui en a fallu pour compo
fesseur en langue grecque à la ser son ouvrage , qu'on dit être
bibliothèque du Vatican , est savamment et ingénieusement
auteur dcli origine, progressa, travaillé , et qui est également
stato presente , del rito greco in utile et intéressant pour l'his
Italia, osservato dai Greci, Mo- toire ecclésiastique générale de
naci basiliani e albanesi, libri l'Italie. (Journal des Savans,
1re; in Roma , 1^58 , 3 vo 1760, p. 45. )
lumes in-4°. Cet ouvrage a pour RODRASEM (François), ca
objet l'origine , le progrès et la pucin polonais du dix-septième
durée du rit grec dans l'Italie. siècle, était habile théologien et
Le pape Benoît x1v , d'heureuse zélé missionnaire. On a de lui :
mémoire, avait ordonné à l'au 1°. Tractatus de quibusdam con-
teur de le composer: et M. le troversiis, sive responsiones ad
cardinal Passionei , bibliothé septuaginta objectiones ab hœre-
caire de la sainte Église romaine, ticis con/1ctas,Raudonocii, \ Ô20 .
n'avait rien négligé pour l'ex 2°. Directorium pro noviter con-
citer et l'encourager à exécuter i'ersis ad /idem catholicam ,
cet ordre du pape. La rareté des Ocomuoy in Moravid16Z3,ia-8°.
monumens, indispensablement 3». Scala cœli, 1636, m-8°. 4°.
nécessaires, ou la difficulté de Vita sanc1i An1onii uljssipo-
les recouvrer, retenaient l'au nensis (vulgb de Padud),Pragœ,
teur. On sait combien Léon l'I- 1645 et 1646, 1/1-4°. 5°. Exer-
saurien, ennemi déclaré du culte citia spiritualia pro captu om
1 38 ROD ROD
n/um statuum, et conditionibus crit in-folio.), en espagnol.
personarum, ibid., 1647, in-8". (Nicolas-Anton., Biblioth. hisp.
(Wading. Le père Jean de Saint- Le père Jean de Saint-Antoine,
Antoine, Biblioth. univ. fron Biblioth. univ. francis. , t. 1 ,
cis., tom. 1, pag. 432. ) p. 333.)
RODRIGUEZ (Emmanuel), RODRIGUEZ (Alfonse), jé
religieux de l'Ordre de Saint- suite, naquit à Valladolid en
François , natif d'Estremos en 1526. Il enseigna long -temps
Portugal, passait pour un sa la Théologie morale, et fut en
vant théologien et un bon ca- suite recteur de Montille dans
noniste. Il mourut à Sala- l'Andalousie, et non pas de
manque le 25 février 161g. On Monteroi en Galice , comme le
a de lui : 1°. Quœstionum regu- disent plusieurs auteurs. Il mou
larium et canon., tom. 3, à Sa- rut saintement à Seville, le 21
1a manque, 1598; à Lyon, 16o9; février 1616. On a de lui un
à Douai, 1613. 2°- Colleetio et excellent traité de la pratique,
compilatio privilegiorum apos- de la perfection et des vertus
tolicorum regularium.... ab Ur- chrétiennes. Cet ouvrage , écrit
bano U, usque ad dementent v1a, en espagnol, a été souvent tra
concessorum , à Lyon, 16o9; à duit en français. La meilleure
Douai, 1612; à Anvers, 1623. 3°. de toutes les traductions fran
Opinionum communium circa çaises est celle de M. l'abbé
casus conscientiœ , lib. 1. 4°. Regnier Desmarets , imprimée
Praxis criminalis regularium en 3 volumes in-4° , à Paris ,
et secularium. 5°. Une somme chez Cramoisy , ou en 4 volu
de cas de conscience en espagnol, mes iu - 8° , à Lyon , sous le
par ordre alphabétique , impri titre de Paris, en 1682. Il ne
mée à Salamanque en 1595 , et faut pas confondre cet Alfonse
traduite en latin par Baltasard Rodriguez, ni avec Alfonse Ro
Camizal, à Venise en 16o7 et driguez , aussi jésuite , homme
1628. 6°. La Pratique judiciaire de sainte vie, et illustre par ses
pour la visite des prélats, im miracles, mort à Majorque , le
primée en 2 volumes , à Sala 31 octobre 161 7, ni avec Simon
manque en 16o4, et plusieurs Rodriguez , jésuite portugais ,
l'ois depuis. 7°- Un Catéchisme, natif de Voussella, qui fut dis
à Salamanque, 16o2. 8°. Une ex ciple de saint Ignace de Loyola,
plication de la bulle de la croi et qui mourut à Lisbonne le
sade, en espagnol , à Salaman 1 5 juillet 1579 , ap'ès avoir re
que, et en latin , à Païenne en fusé l'évêché de Conimbre.
1622. 9°. Une explication de la ( Alegambe , Biblioth. script.
bulle de Pie v, sur la clôture soc. Jes. )
des religieuses. 1o°. Une expli ROÉ (la), Rota, abbaye de
cation de la bulle de Clément v1n , l'Ordre de Saint-Augustin, dans
touchant les présens (manus- 1*Anjou, au diocèse d'Angers.
ROG 139 N
ROE
Elle doit ses commeucemens à 7°. Apologia pro Deiparœ Vir
Robert d'Arbrissel et à ses com ginia Mariœ, camerâ et historid
pagnons Vital de Morrain et Loretand, etc., à Trèves, in-4".
Raoul de la Futaye, qui établi 8°. Apologia pro jure canonico.
rent quelques chanoines régu 9°- Disputatio parasidiaca, seu
liers de Saint-Augustin , à la de paradiso terrestri. 10°. Li-
Roé , dans la forêt de Craon. betlus pius in versiculos duos
Renaud de Craon donna à ces priores. Psalmi. 15. 1 1°. Li
chanoines- un bois dans le voi bellas pius de signis prœdesti-
sinage de Craon , pour y bâtir tionis. ( Valère-André, Biblioth.
une église sous l'invocation de belg., édition de 1739, tom. 2,
la Vierge, d'où cette église, de pag. 1oo5.)
venue l'abbaye de la Roé, fut ROGAT , en terme de juris
appelée l'église de Sainte-Marie- prudence ecclésiastique , £st un
du-Fois. M. Menage dit que le droit pétitoire qu'un juge d'É
titre de cette donation est de glise envoie à un autre , pour
l'an 1o96. La communauté était faire ajourner, à répondre par-
ordinairement de huit chanoi devant le diocésain , le sujet
nes , dont le prieur faisait les d'un autre diocèse , pour raison
fonctions de curé de paroisse. (La de mariage commencé au dio
Martinière, Dict. géogr. ) cèse , avec personne du diocèse
ROEST (Pierre), jésuite, du requérant. Le rogat s'exprime
natif de Nimègue , enseigna la ainsi : In juris subsidium requi-
philosophie et la Théologie pen rimus et rogamus.
dant près de quarante - qua ROGAT , martyr d'Afrique ,
tre ans, en différentes villes sous les Vandales , compagnon
d'Allemagne, et mourut à Co desaint Liberat. ( Voyez L1be
logne, le 17 avril 1648, à l'âge rât. )
de quatre-vingts ans. On a de ROGATIEN , martyr , frère
lui : 1°. De sacrarum imaginum et compagnon de saint Donatien.
et reliquiarum cultn , disputatio ( Voyez Donat1en. )
opposita Conradi Vorstii calvi- ROGATIEN ( saint ) , prêtre
niani 44 novitatibus, à Wurz- de Carthage , soutint les pre
bourg, 16o8, in-4°. 2°. De miers efforts de la persécution
Communiove sub und specie. de l'empereur Dèce en Afrique ,
3°. De justificatione pro Al1gna- vers la fin de l'hiverde l'an 25o,
tissimo Missœ sacrif1cio. 4°- avecsaintFélicissime, qui n'était,
Pseudo-Jubilœus Lutheranus , cesemble , qu'un simple laïque,
anno 1617. Celebratus , à Mols- homme d'une vie exemplaire.
heim, 1618. 5". Hallttcinatio- Tous deux furent mis en prison,
nes duorum Lutheranorum de et soutinrent leur confess-on
resurrectione mortuorum. 6°. avec beaucoup de gloire. IV sor
Apologia contra duos prœdi- tirent aussi l'un et l'auto de la
t antes... de syllogismo Christi, prison triomphans d' ennemis
14o ROG ROG
de leur foi. Saint Cyprien, qui devant l'autel, où il fit cesser
avait une estime singulière pour tout d'un coup l'embrasement
Rogatien , le fit un de ses vicai par la force de sa prière. Le
res-généraux pendant le temps peuple étant revenu à l'église
qu'il fut obligé de s'absenter de pour continuer l'office divin ,
Cartilage. Les martyrologes font saint Mamert lui déclara que
mention de saint Rogatien et de pendant l'alarme il avait conçu
saint Félicissime au 2G d'octobre, et voué à Dieu des rogations ,
comme de deux martyrs, quoi c'est-à-dire , des litanies ou sup
que quelques auteurs croient plications qui devaient consister
qu'ils sont morts en paix. (Saint en une procession solennelle ,
Cyprien , dans ses lettres , et accompagnée de jeûnes et de
surtout dansla 81e. Tillemont, prières publiques. On choisit
dans la vie de saint Mappalique, pour cet effet les trois jours qui
au troisième tome de ses Mé précèdent la fête de l'Ascension,
moires , et dans celle de saint et la première station se fità une
Cyprien , au quatrième tome. église peu éloignée des murs de
Baillet , tom. 3 , 26 octobre. ) la ville. Cet exemple fut bientôt
ROGATIONS. On nomme suivi ; et , si l'on en croit saint
ainsi les trois jours qui précè Avit de Vienne et saint Cesaire
dent immédiatement l'ascension d'Arles , l'observance des roga
de Notre-Seigneur , et qui sont tions se trouvait établie presque
consacrés dans l'Église à des par toute la terre dès la fin du
prières publiques et solennel cinquième siècle. Le premier
les , accompagnées de jeûnes ou concile d'Orléans, tenu l'an 51 1,
d'abstinences et de processions. en fit un décret exprès ; et l'on
Les rogations doivent leur ori voit par le concile deGirone, as
gine aux calamités particulières semblé en 517 , qu'elles avaient
de la ville de Vienne en Dau- déjà passé en Espagne, etqu'elles
phiné. Les incendies , les trem- s'y faisaient , non le lundi , le
blemens de terre , les bêtes sau mardi et le mercredi de devant
vages désolaient tout dans le l'Ascension , mais le jeudi , le
pays, vers le milieu du cinquième vendredi et le samedi d'après la
siècle, et les ravages allaient tou Pentecôte. Elles ne furent point
jours en augmentant, jusqu'à reçues à Rome avant la fin du
ce que, la nuitdePàque de l'an huitième siècle , ' sous le pape
469, pendant que tout le peu Léon m ; et l'on doit regarder
ple de Vienne était assemblé comme une addition faite au
dans la grande église avec saint Sacramentairede saint Grégoire,
Mamert son évèque , le feu prit ce qu'on en trouve entre le cin
à la maison-de-ville , qui était quième dimanche d'après Pâque
un édifice magnifique. Le ser et la veille de l'Ascension , pour
vice divin fut abandonné , et l'office des trois processions , et
le saint évêque demeura seul des trois messes, que l'on a de
ROG ROG 141
puis destiné pour ces trois jours. Jonathasfilsd'Abiathar, etAchi-
Mais aussi le docteur Beleth {div. maùs , fils de Sadoc , se tinrent
offic. c. 1, 22 ) s'est trompé cachés ; pour pouvoir informer
en disant , comme il a fait, que David des démarches d'Absalon.
de son temps , qui était la fm (Josué, 15,7, 18,16. 2/îe°\17, 17.)
du douzième siècle , on ne célé ROGEL , martyr de Cordoue
brait point encore les rogations en Espagne , dans le neuvième
au-detà des Alpes. siècle, était du village de Para-
L'obligation de chômer et de panda près d'Elvire et de Gre
jeûner les trois jours des roga nade. Il professait la vie monas
tions a subsisté quelque temps; tique depuis long-temps , lors
mais elle n'a été ni universelle, que animé d'un zèle extraordi
ni de longue durée. Les usages naire pour la foi , il alla avec
ont été différens sur ce point , un jeune chrétien venu du Le
et l'Église s'est réduiteà ordon vant , nommé Ser-Dieu , dans
ner l'abstinence. Les Grecs et les la mosquée où les mahométans
Orientaux n'ont point de roga étaient assemblés. Là, ils se mi
tions ni rien qui en approche. rent à prêcher l'évangile à haute
Le jeûne de trois jours qu'ils voix , et à blâmer la secte du
observent dans quelques-unes faux prophète. Les infidèles , se
de leurs églises,entre l'Epiphanie jettant aussitôt sur eux , les
et le carême ,,se fait sans litanies brisèrent de coups , et les au
ou processions (S. Avit, homil. raient massacrés sur la place , si
de rogat. Saint Césaire , serm. le commissaire de la police ne
37 , et homil. 33. Saint Grégoire les eût arrachés de leurs mains.
de Tours , 1. 2. c. 34.- hist. Bail- Ils furent comdamnés à avoir
let , Vies des Saints. t. 4- p- 91 les pieds et les mains , et ensuite
etsuiv. ) la tête coupés. Ce qui futexécuté
ROGATISTES ou ROGA- le 16 de septembre 85a. ( Saint
TIENS, hérétiques ainsi nom Euloge , au chap. 1 3 du second
més de Rogatus , faux évêque, livre de son Mémorial. Baillet ,
chef d'une secte de donatistes , tom. 3 , 16 septembre. )
qui vivait vers l'an 3ôo. Saint ROGELIM , hebr. , de même
Augustin a écrit contre lui , que Rogel, lieu dans le pays de
epist. ad Fincentium^liaromus, Galaad , d'où était Berzellaï ,
à l'an 364, n° fa.prat. tit. Ro- ami de David. (2. Reg. 17 , 27.)
gatiani. ) ROGER DE SALISBURY, natif
ROGEL,fontaine de Rogel ou de cette ville en Angleterre ,
dufoulon : car en hébreu rogel vivait vers l'an 1 16o. On a de
signifie un homme qui foule lui : expositiones morales in
aux pieds du linge ou desétoffes: evangelia dominica ; m psalmos
du mot rayai , lepied ou piéton. davidicos. ( Pitseus , de illustr.
C'est la même que Siloé , au pied Angl. script. )
du Mont-Sion , près laquelle ROGER , dit Computista ,
1 42 ROG ROG
bénédictin anglais , mort vers feuillant , devint célèbre prédi
l'an 1360, a écrit, expositiones cateur, et parut cinq fois à la
vocabulorum totius bibliœ; pos- cour avee succès , tant en avent
tillœ in evangelia , etc. qu'en carême. Le Roi Louis xn
ROGER DE SAINT-ALBAN , lui confia quelques négociations,
natif du v1llage de ce nom en entre autres celle de la réconci
Angleterre , et religieux de l'Or liation de Côme m, grand-duc
dre des Carmes , dans le mo de Toscane , avec la duchesse
nastère de Londres , où il mou son épouse. 11 était supérieur
rut vers l'an 1^50 , a laissé un général de sa congrégation, lors
^ abrégé de l'Histoire de la Bible, qu'il fut nommé à l'évéché de
et un autre de l'Histoire des Lombez en 1671. Il s'appliqua à
roisd'Angleterre.(Luce, biblioth. gouverner son diocèse avec tout
cnrmel. ) le soin d'un vrai pasteur , et se
ROGER ( Louis ) , jésuite signala surtout par une charité
d'Arezzo , mort l'an 1602. On a sans bornes , qui le porta à se
de lui la Défense du traité du contenter des domestiques ab
purgatoire de Bellarmin , contre solument nécessaires , et même
Matthieu Dresser , imprimée à à quitter son équipage , pour
Posnanie en 1602. avoir de quoi fournir plus abon
ROGER ( Nicolas ) , jésuite , damment aux pauvres. 11 ne
né à Fîmes en Champagne le 25 sortit qu'une seule fois de son
décembre 1602 , enseigna la diocèse pendant tout le temps
Théologie pendant dix ans , fut de son épiscopat , encore fut-ce
recteur du collége de Pont-à- pour venir à l'assemblée géné
Mousson , et deux fois provincial rale du clergé qui se tenait à
de la province de Champagne. Paris. Il ne voulut jamais d'au
Il mourut à Reims le 26 sep tre évêché que le sien, quelques
tembre 1679. On a de lui, 1°. instances qu'on lui fît pour cela.
incarnatio mystica sive christi- Il mourut dans sa ville épisco-
formitas , op1tsculum ex variis pale le 20 décembre 1710, dans
SS. Augustini et Bernardi locis la quatre-vingt-quinzième an
ferb contextum, à Pont-à-Mo us- née de son âge , qui était la
son, 16^9, in-24. 2°. Réponse quarantième de son épiscopat ,
nécessaire aux griefs , plaintes et la soixante-dix-huitième de
publiques de quelques RR. PP. puis qu'il avait embrassé la pro
bénédictins de la congrégation fession religieuse. On a imprimé
de Saint-Vannes de Verdun et deux oraisons funèbres qu'il
de Lorraine , contre les pères prononça en 1653 : l'une de
jésuites, in-4u- 3J. Vie du père Henri de Bourbon , premier
Louis Dupont , de la compagnie .prince du sang, imprimée alors
de Jésus , traduite de l'espagnol à Bourges ; l'autre d'Anne de
du P. François Cachupin. Lorraine , abbessede Pont-aux-
ROGER ( D. Côme ), religieux Dau1es , imprimée aussi en 1 653
ROH ROI 143
à Paris. (Moréri, édit. de 1 759.) a laissé : la Morale de Salomon,
ROGER ( Louis), docteur en contenant les Proverbes , l'Ec-
Théologie , et doyen de l'église clésiasteet la Sagesse , paraphra
de Bourges. Nous avons de lui : sés en français; à Paris, 1690.
dissertationes duœ critico-theo- (Journal des Savans , 1691.)
logicœ, 1°. dehis Joannis Evan- ROHOB , ville de la tribu
gelistœ verbis , tres sunt qui tes- d'Aser, donnée aux lévites de
timonium dant in cœlo ad- la famille deGersom. Cette ville
versùs socinianos nuperosquc était dans laSyrie, sur le chemin
criticos. 2°. De Isaïœprophetid, d'Emath. (Josué, 1g , 28. 21 ,31»
ecce Virgo concipiet contra et jjassim. )
Judœos ; à Par1s 1723 , in- 12. ROHOB , Israélite qui revint
(Journal des Sa vans 1 7 1 3, p. 670 de la captivité de Babylone. (2
de lapremière édition, et 570 de Esdr. 10, 11. )
la seconde. ) ROHOBIA , hébr., largeur ou
ROGOM -MELECH, hébr. , qui placedu Seigneur, du mot racab,
lapide le roi , ou le conseil , largeur , et du mot Jah , Sei
du mot ragam , lapider ; et du gneur , premier fils d'Eliézer ,
mot melac , roi ou conseil. Ro- et petit-fils de Moïse. ( 1 Par.
gom-Melech et Sarasar envoyè-y 23 , 17. )
rent une députat ion aux prêtres ROHOBOTH , hébr. , les lar
et aux prophètes de Jérusalem, geurs ou les places , du mot
pour savoir si on devait conti racab, fleuve de l'Idumée. Savil,
nuer les jeûnes ordinaires du descendant d'Esaù , qui régna
. cinquièmemoisde l'annéesainte; dans ce pays , était de dessus le
mais la réponse de ceux-ci fleuve Rohoboth.(Genes . 36, 37;
n'ayant point été décisive , ils et 1 Par. 1 , 48.)
continuèrent de les observer ROI ( Pierre-Charles ) , cheva
comme ils font encore aujour lier de Saint-Michel, poétefran-
d'hui. Les sentimenssont parta çais. On a de lui , un recueil
gés sur ce que c'étaient que Ro- en 2 volumes in-8°, qui con
gom-Melech etSarasar;mais il y a tient ses Ouvrages en vers et en
apparence que c'étaient des prin prose , parmi lesquels il y a plu
cipaux Juifs de delà l'Euphrate, sieurs discours qui ont été cou
ceux de la Palestine ne pouvant ronnés par l'Académie française
ignorer ce qui se devait prati et par celle des Jeux Floraux.
quer dans leur pays. (Zachar. 7, Le discours de M. le Roi , qui
2,3,4, etc. Dom Calmet, Dict. remporta le prix de l'Académie
de la Bible.) française en 171 1 , avait pour
ROHAN ( Marie-Éléonore de), sujet, que Dieu est la protection
abbesse de Malnoue , seconde de ceux qui mettent leur con
fondatrice du monastère de Chas- fiance en lui. (Journal desSav. ,
semidi à Paris , morte en 1 681 , 171 1 et 1727.)
144 Roi ROI
ROIA ( Gilles de ), connu sous royale, -en 1634- 6°. Des sermons
le nom d'VEgidius de Roia , re du carême , 1623 , in-fol. 7°.
ligieux de Cîteaux dans le quin Theatrumfunerale Virginum et
zième siècle, fut abbé de Royau- Martyrum, 1634, in-fol. , ibid.
mont, dans le diocèse de Beau- 6°. Elucidarium Deiparœ sem-
vais, et mourut à Bruges , au per Virginis, ibid. , 1643, in-
monastère de Sparmaillé. Ilétait fol. 10°. Fragmenta SS. PP.
docteur de Paris, où il avait en à dominied septuagesimœ , vs-
seigné la Théologie pendant que ad dominicam in albis ,
dix-neuf ans. 1647, 2 v01- in-4°. 11°- L'orai
ROIAS ouROJAS (François), son funèbre de Philippe 111 , roi
religieux de l'Ordre des Frères d'Espagne, à Madrid, in-fol. 1 2°.
Mineurs, était natif de Tolède L'Apologie des stigmatesde saint
en Espagne. Il fleurit vers l'an François. (Le père Jeande Saint-
1 656, et passa pour habile théo Antoine, Biblioth. unh'.francis.
logien et grand préd1cateur. On t. 1, p. 432.)
a de lui : 1°. commentaria in ROIS. Les Israélitesn'ont com
concordiam Evangelistarumjux- mencé à avoir des rois de leur
ta translationes litterales, ana- nation que depuis Safil. Avant
gogicos, morales et allegoricos lui , ils furent gouvernés par des
sensus, secundùm ordinem evan- anciens , comme dans l'Egypte;
geliorum totius anni; à Madrid, puis par des chefs suscités de
1621, in-fol., partie latin, par Dieu , comme Moyse et Josué ;
tie espagnol. 2°. Catena aurea puispardes juges, commeOtho-
SS. Ecclesiœ Doctomm per ma niel , Aod , Samgar , Gédéon ,
ris abyssum evangelicœ historiœ Jephté, Samson , Héli , Samuel;
navigantium, in quâ translatio enfin par des rois , comme Saiil ,
nes antiquiores, et neothericœ David , Salomon , etc.
adducuntur, quœ ad litteralem Après la mort de ce dernier ,
et moralem sensum utilius con- deux tribus seulement demeu
ducunt, à Lyon , 1 65 1 , 3 volu rèrent attachées à Roboam son
mes in-fol. 3°. Les Annales des fils, et aux successeurs de celui-
FF. Mineurs, depuis la première ci ; ce qui forma ce qu'on a ap
année de la fondation de leur pelé le royaume de Juda. Les
ordre jusqu'à l'an 102, àValçnce, dix tribus suivirent Jéroboam ,
en 165a, 3 vol. in-fol., en espa qui prit , ainsi que ses succes
gnol. 4°- 2 v0l- sur le Pen- seurs , le titre de roi d'Israël.
tateuque. 5°. 2 vol. in-4°, Les choses demeurèrent dans
aussi en espagnol, sur les oppro cet état jusqu'à la captivité ar
bres de Jésus-Christ et sur les rivée en 3416.
sept dernières paroles qu'il pro Après le retour de la captivité
nonça en mourant attaché à la en 3/f68, les Juifs vécurent sous
croix, à Madrid, de l'imprimerie la domination des Perses pen
ROI ROI 145
dan t deux cent quatre ans , jus Lepremier livre des Rois con
qu'à l'arrivée d'Alexandre-le- tient l'histoire de cent ans ,
GrandàJérusalemen 3672. Après depuis la naissance de Samuel
sa mort , arrivée en 3681 , la en 2849 jusqu'à 'a mort de Saùl
Judée obéit d'abord aux rois en 2949. On y voit la naissance
d'Egypte , puis à ceux de Syrie, de Samuel , la guerre des Philis
jusqu'à ce qu'enfin Antiochus tins contre les hébreux , dans
Epiphane ayant forcé les Juifs laquelle l'arche fut prise , la
de prendre les armes pour la mort d'Héli et de ses fils , le re
défense de leur religion l'an du tour de l'arche , Samuel reconnu
monde 3836 , les Machabées re pourjuçe d'Israël, l'élection de
couvrèrent peu à peu leur an Saùl pour roi ,«ses heureux com-
cienne liberté , et vécurent dans mencemens et ses victoires , sa
l'indépendance depuis le gou réprobation , l'onction de Da
vernement de Jean Hircan , en vid, sa valeur, ses disgrâces, sa
l'an du monde 3874 , jusqu'à ce fuite, la guerre des Philistins
què la Judée fut réduite errpro- contre Saùl , enfin la mort de ce
vince par lesRomains, qui y mi prince.
rent tantôt des rois , tantôt des Le second livre des Rois con
gouverneurs , jusqu'à l'entière tient l'histoire de trente-neuf
dispersion des Juifs par Tite et ans , depuis la seconde onction
Vespasien. de David à Hebron en l'an du
On peut voir le détail des ac monde 2949 jusqu'à l'an 2988 ,
tions des rois de Juda etd'Israël où il désigna Salomon pour son
à leurs articles particuliers et successeur. On y voit David re
sous leurs noms. ( D. Calmet, connu d'abord parla seule tribu
Dictionn. de la Bible. ) de Juda , ensuite par tout Israël.
ROIS ( livre des). Nous avons 11 reçoit pour la troisième fois
dans nos bibles quatre livresqui l'onction royale , prend Jérusa
portent le nom de livres des lem j y ramène l'arche de Caria-
Rois. Anciennement dans les thiarim , remporte divers avan
bibles hébraïques ■ ils n'en fai tages sur les Philistins , les Moa-
saient que deux , dont l'un por bites, lesSyriens etles Iduméens,
tait le nom de Samuel , etl'autre réduit à l'obéissance Hanon, roi
celui des Rois ou des Règnes. A des Ammonites , qui avait in
présent dans les exemplaires , sulté ses ambassadeurs. David,
soit.bébreux , grecs ou latins , pendant cette dernière guerre,
il y a quatrelivres, dont les deux pèclie avec Bethsabée , et fait
premiers portent dans l'hébreu tuer Urie. Nathan le reprend ,
le nom da£amuel , et les deux et il fait pénitence. Dieu le
autres, ecluj des Rois. Les Grecs châtie par la mort de l'enfant,
les citent sous le nom de livres fruit de son péché , et la révolte
des Règnes, et les latins sous celui d'Absalon. David , tranquille
de livres des Rois. après la mort de ce fils dé
10
146 ROI ROI
nature, ordonne de faire le dé pies dans le royaume d'Israël, et
nombrement du peuple ; et le aussi plusieurs grands prophè
Seigneur guérit sa curiosité par tes. Dans le royaume de Juda on
la peste. Enfin, on le voit en trouve un petit nombre de prin
ce livre préparer ce qui est ces pieux parmi plusieurs très-
nécessaire à la construction du corrompus; Jérusalem prise, ou
le temple brûlé par les Chal-
temple. déens, et le peuple de Juda em
Le troisième livre des Rois
comprend l'histoire de cent mené captif en Babylone en
vingt-six ans , depuis Ponction 3416; la retraite des restes de
de Salomon , et son association Juda en Egypte, après la mort
au royaume par David , l'an du de Godolias. Ce livre nous a
monde 2989, jusqu'à la mort de conservé plusieurs particulari
Josaphat, roi de Juda, en 31 15. tés des divers prophètes suscités
On y voit Adonias affecter la en Juda, ainsi que de ceux qui
royauté, et donner par-là occa vivaient dans le même temps
sion à Nathan et à Bethsabée de dans le royaume d'Israël ou des
faire déclarer David à ce sujet. dix tribus.
On y lit la mort de David, d'A- L'on n'est pas d'accord sur
donias, de Joab , de Semeï ; le l'auteur des quatre livres des
temple bâti par Salomon , ses Rois. Plusieurs attribuent les
richesses, sa sagesse, sa réputa deux premiers à Samuel, dont
tion, sa chute, et enfin sa mort. ils portent le nom en tête dans
On y voit Roboam succéder à l'original hébreu. Les Juifs ne
Salomon, et donner, par son im lui font honneur que de vingt-
prudence , occasion aux schis quatre chapitres du premier, et
mes des dix tribus, les difficul attribuent le reste à Gad et à
tés qu'il eut à essuyer , enfin sa Nathan. Ce sentiment, quoique
mort ; l'histoire d'Abia , Asa , probable, souffre difficulté; et
Josaphat , successeurs de -Ro diverses remarques font croire
boam, et de Nadab , Basa , Ela , à quelques-uns qu'Esdras, ayant
Zamri , Amri, Tebni , Achab et eu en main los écrits originaux de
Ochosias , successeurs de Jéro Samuel et des ancfcns écrivains
boam; la mort de Josaphat en du temps de Saùl et de David ,
31 1 5 . et celle d'Ochosias en les a retouchés et rédigés; ce
3108. qui concilie les contrariétés ap
Le quatrième livre des Rois parentes que l'on remarque dans
renferme l'histoire de deux cent le texte de ces livres. D'autres se
vingt-sept ans, depuis la mort contentent de dire que quel
de Josaphat jusqu'au commen que auteur inconnu (^composé
cement du règne d'Evilmero- l'histoire des rois en. l'état que
dach, qui tira Jechonias de pri nous l'avons aujourd'hui, sur
son en 3442. On y voit une as des mémoires laissés par Samuel ,
sez longue suite de princes im - par Nathan et par Gad.
ROI ROI 1fa
Pour la canonicité et l'au sentiment, qui semble assez so
thenticité de ces ouvrages , elle lide, est que l'auteur qui les a
n'est point contestée ; la synago rédigés, vivait encore après la
gue et l'Eglise chrétienne les re captivité de Babylone , comme
çoivent unanimement comme il paraît par le quatrième des
écriture inspirée, et Jésus-Christ Rois (25, 23, 23. etc.); ce qui
les cite dans l'Évangile (Matth. est dit cependant ( 3 Reg. 8 ,
12, 3. Marc, 2 , 25. Luc, 8) que , du temps de l'auteur,
6,3.) l'arche d'alliance était encore
Les trois et quatrième livres dans le temple , ne convient
des Rois fournissent à peu près point à Esdras ; mais il est aisé
les mêmes difficultés que les de concilier cette prétendue
deux premiers, sur leur auteur contrariété , ainsi que quelques
et sur le temps auquel ils ont été autres. Esdras, pour l'ordinaire ,
composés. Quelques-uns ont cru donne mot pour mot les mé
que David , Salomon , Ézéchias moires qu'il avait'en main, sans
et quelques autres rois avaient se mettre en peine de les conci
écrit l'histoire de leur règne. lier. Cela prouve son exactitude
D'autres ont donné ce soin'aux et sa bonne foi. Ailleurs il laisse
prophètes qui ont vécu sous ces couler quelques réflexiôns qui
règnes. On sait, à la vérité, que naissent de son sujet. Cela motr-
plusieurs prophètes , dont les tre qu'étant maître de sa ma- '
noms et les écrits sont cités sou tière , et qu'étant inspiré âé
vent dans les livres des Rois et Dieu, il ne craignait pas de mê
des>Paralipomènes, ont écrit la ler ses paroles avec celles des
vie' des rois de leur temps. On prophètes dont il avait les écrits
cite dans ces livres les mémoires en main. ( Dom Càlmet , Dic
et les annales des rois de Juda tionnaire de la Bible. Dom Cèil-
et d'Israël. On doit donc recon- lier, Histoire des Auteurs sa
' naître deux sortes de ces livres : crés et ecclésiastiques , t. 1 ,
des auteurs originaux primitifs p. 85 et suiv. )
et contemporains qui ont four Le droit du roi est décrit par:
ni les mémoires à ceux'quinous Samuel de la part de Dieu,
les ont laissés tels que nous les (1 Reg. 8, 11.) On n'est pas
avons , et d'autres qui les ont d'accord à ce sujet, savoir si Sa
rédigés tels qu'ils sont à pré muel prédit ici simplement ce
sent. Mais quels sQnt les uns et qui doit arriver, ou s'il a an1-
les autres? C'est en quoi consiste noncé le vrai droit du roi. Lé
la difficulté* plus grand nombre des c0Vn-
La plupart croient qu'Esdras mentate^rs croit que le pr ôphète
est l'auteur des quatre livres des: marque ici l'abus que le prince,
Rois et de ceux des Paralipornè - fera de son pouvoir , plutôt
nes en l'état où nous les avons ; que l'exercice légitime de ses
et le principal fondement! de ce droits. (Dô1ri Calmet.)
148 ROI ROI
et les tuteurs des peuples. Si
ROIS. Dieu les a établis pour le re
Somma1re. présenter et tenir sa place au-
dessus des hommes, il a voulu
§ I. Des titres et de la préémi
aussi qu'ils le fissent régner par
nence des rois. l'empire de la justice qu'il met
§ if. De l'indépendance des rois.
§ III. Des devoirs des sujets en entre leurs mains. C'est pour
faire fleurir la religion , procu
vers les rois. rer l'abondance et la tranquil
§ IV. Du régicide et du tyran-
lité, maintenir la paix et le bon
nicides ordre dans le monde , qu'il leur
§<• communique tant de puissance,
Des titres et de la prééminence d'autorité, de gloire. La royau
des rois. té, dit saint Chrysostôme , est
un assemblage de soins et d'in
Les rois sont des princes sou quiétudes pour le repos et le
verains ou monarques qui ont bonheur des peuples. La veuve,
droit de commander à leurs su le pupille, l'orphelin, le pauvre,
jets avec un pouvoir suprême. l'oppressé , tous ceux qui ont
Car c'est en cela que consiste la besoin de défense et d'appui ,
différence de la puissance royaje tous les malheureux qu'on foule
ou 3e la monarchie , d'avec les et qu'on opprime injustement ,
autres espèces de gouverne- ont un droit acquis sur leur
mens Dans les autres espèces de autorité ; et c'est à eux à les dé
gouvernemens , ce sont ou les fendre , à les venger, à les met
grands, ou quelques particu tre sous la protection des lois ,
liers distingués des autres, ou et à leur assurer la justice. Leur
enfin le peuple, qui dominent. trône est toujours dressé pour
Dans la monarchie, le pouvoir écouter les plaintes de ceux
suprême réside en la personne qui gémissent dans l'affliction ,
d'un seul ; et *ce pouvoir n'est pour essuyer les larmes de tous
borné que par la loi divine, les les oppressés, réprimer la li
lois naturelles et les lois fonda cence de* oppresseurs, étouffer
mentales de l'état. C'est en les dissensions , prévenir ou
cela que diffère le monarque du éteindre le feu de la discorde ,
despote , qui ne connaît de loi animer les talens utiles à la pa
que sa volonté absolue et arbi trie et consacrés au bien public,
traire. couronner le mérite par la sage
Les rois tiennent la place de distribution des grâces et des
Dieu sur la terre; ils sont les récompenses. Ce sont propre
images visibles de la Divinité. ment les hommes des peuples ,
Ils sont donc tout à la fois les auxquels ils se doivent tout eu-
maîtres, les législateurs , les dé tiers , les vicaires et les lieute-
fenseurs , les pasteurs , les pères nans du Très-Haut à leur égard,
ROI ROI 149
les ministres de sa providence ment de l'Église universelle ;
et de sa bonté envers eux. voir, examiner, juger si ceux
Les rois chrétiens sont encore qui enseignent publiquement,
les protecteurs de l'Église, de n'avancent rien qui intéresse la
sa foi , de sa doctrine , de ses, religion ou l'état , la foi ou les
lois , de sa discipline ; ils en mœurs , la société , l'ordre pu
sont les inspecteurs et les tu blic , la police extérieure , la
teurs. Prérogatives augustes, ti paix , la tranquillité, le bon
tres glorieux qui leur appar heur des citoyens ; ce qui n'exi
tiennent par état , de l'aveu ge que des lumières et des ta-
même des papes, des conciles, lens naturels , de la bonne foi ,
des plus saints et des plus sa vans de la droiture et une connais
docteurs ; titres , prérogatives sance médiocre des vérités de
qui donnent aux monarques le la religion , qui peuvent se ren
droit d'inspection et de vigilance contrer et qui se rencontrent
par rapport à tout ce qui peut en effet dans une multitude de
toucher à l'ordre public, et qui personnes sans caractère.
les autorisent à veiller sur le Je suis , je le suppose, un sim
fait de l'enseignement public, ple laïque doué d'un pen d'es
soit par eux-mêmes, soit par prit et de bon sens , et qui sais
les magistrats dépositaires de mon catéchisme ; j'entends un
leur autorité royale ; non que prédicateur qui prêche, ou bien
les souverains ou les magistrats un professeur qui enseigne des
puissent statuer sur des*matières propositions contraires à la foi
purement spirituelles, décider ou aux mœurs, impies, scanda
des questions controversées , leuses, séditieuses , pernicieuses
en leur imprimant le sceau de à tous égards : ces mêmes pro
l'orthodoxie , ou de l'hétéro positions je les lis dans un ou
doxie, prononcer surla doctrine, vrage quelconque ; j'entends, je
et porter un jugement doctrinal lis, par exemple, que la religion
sur des propositions concernant chrétienne n'est pas évidem
la religion et relativesàla foi, en ment vraie ; qu'elle est pleine
fixant les doutes des fidèles à ce de contradictions et d'absurdi
sujet; ce qui s'appellequestionde tés; qu'on peut se sauver dans
droit , qui n'appartient qu'aux toutes sortes de religions ; qu'il
ministres de l'Église; maisparce n'y a qu'une personne*en Dieu ,
que les souverains et les magis ou qu'il y en a quatre , qu'on
trats peuvent discuter le fait de n'est point obligé d'aimer Dieu ;
l'enseignement public , c'est-à- que Jésus-Christ n'est ni Dieu,
drre , qu'ils peuvent reconnaître ni Messie, ni Sauveur; que l'i
par la notoriété du fait , qu'une dolâtrie chinoise et l'idolâtrie
doctrine est contraire à la loi na malabare sont permises; que
turelle ou divine , à l'Évangile , l'on peut adorer légitimement
aux décisions et à l'enseigne- toutes sortes de choses inani
.15o ROI EOI
mées et privées de raison ; que lois, et la sentence qui les flé
l'on satisfait au précepte de la trit n'est- elle pas aussi ancienne
communion, soit divin, soit ec que le monde ou le christianis
clésiastique , par une commu me ? n'est-elle pas gravée dans
nion indigne et sacrilége; que tous les cœurs, de la main de
le sacrement de pénitence, pour Dieu même, en caractères inef
laver le pécheur, le rendre blanc façables ?
comme la neige, et le réconcilier Mais si , quoique simple laï
parfaitement avec Dieu, n'exige que , je suis revêtu de la puis
de la part de ce-pécheur que de sance royale, ou comme souve
se montrer au prêtre , et de lui rain, ou comme ministre du
réciter tellement quellement ses souverain, et que je m'arme du
péchés; qu'on peut en sûreté glaive de la justice pour punir
de conscience mentir , se par le prédicateur ou l'écrivain ,
jurer, calomnier, voler, tuer proscrire et supprimer les livres
pour la défense de son honneur impies , scandaleux , séditieux,
ou de ses biens; qu'on peut ou les livrer aux flammes, suis-
aussi , et sans aucun scrupule je, par le seul fait, ennemi dé
égorger son roi , sous prétexte claré de l'Église et de ses lois?
de tyrannie ; j'entends, je lis ces Usurpateur téméraire des fonc
propositions , moi , simple laï tions du saint ministère , por-
que, je frémis en les entendant tai-je dès lors, par un sacrilége
ou en les lisant, mes cheveux se attentat, une main coupable à
dressent d'horreur à ma tête, et l'encensoir ? Quelle idée gothi
sans attendre le jugement de que ! quelle chimère ! Non ,
mon évêque, je les dévoue à l'a- non , le priSce et ses ministres
nathème ; je prends mon livre servent l'état, la religion , l'É
qui les renferme, non sans en glise, quand ils s'arment pour
rougir, et qui semblent se plain empêcher ou réprimer les abus ,
dre à moi et me demander ven les scandales , les désordres ;
geance sur lui-même de son quand ils sévissent contre les
auteur ; je prends mon livre impies , les blasphémateurs , les
malheureux, je le jette à terre, corrupteurs du dogme ou de la
je le foule aux pieds , le déchire morale, les hérétiques, les schis-
et le mets en pièces. Suis-je matiques, les rebelles, les fac
donc centfé par cette exécution , tieux, les fanatiques, les pertur
envahir les droits du ministère bateurs du repos public , parce
épiscopal; usurper les préroga qu'en tout cela ils ne font que
tives des premiers pasteurs, faire défendre et protéger l'état, là
irruption dans le sanctuaire? religion, l'Église , dont ils soht
ces monstrueuses erreurs ne tout à la fois les enfans, les dé
portent-elles pas leur condam fenseurs et les protecteurs ; que
nation avec elles? ne sont-elles c'est la religion elle-même qui
pas condamnées par toutes les leur met en main le glaive ven-

I
ROI ROI 151
geur de ses lois les plus sacrées, civil. Dans l'origine du monde ,
et qu'ils ne font qu'user du les chefs de famille étaient au-
droit de manutention, attaché tantde rois établisdeDieu même.
d'institution divine à la majesté Le premier homme fut le pre
du prince , surtout ce qui dans mier monarque, et ses fils, après
les affaires ecclésiastiques inté lui, se trouvèrent chefs d'autant
resse l'état , la police , l'ordre de nations. Lesenfans de Heth re
public, la paix et la tranquillité connaissent l'indépendance d'A-
des sujets. b1aham, quoique étranger par
mi eux , et le regardent comme
§ II. un grand prince. Isaac, comme
De Vindépendance des rois. souveram de sa famille , dé
fend à sa postérité d'épouser des
C'est Dieu qui fait les rois filles étrangères. Juda condamne
pour tenir sa place sur la terre à mort sa belle-fille Thamar, et
au-dessus des hommes. Il leur lui accorde ensuite sa grâce. Le
communique donc immédiate gouvernementd'un seul est donc
ment son pouvoir. Ils sont donc l'ouvrage du Créateur, et c'est
absolus et indépendans de toute en vertu de l'institution divine
autre puissance humaine. Ils que les premiers rois ont com
n'ont donc personne au-dessus mandé à leurs sujets. Les rois
d'eux dans les choses tempo tiennent donc immédiatement
relles. Ils ne relèvent donc que de Dieu le pouvoir qu'ils exer
de Dieu et de leur épée, parce cent. Ils sont donc absolus et
que leur pouvoir est l'ouvrage indépendans de toute puissance
de Dieu même, qui les a établis inférieure à celle de Dieu. Voilà
pour nous gouverner. Dès qu'il l'ordre, l'institution, le plan du
y a eu des hommes sur la terre, Créateur, et l'instinct de la na
le monde a été gouverné ; et le ture. *
premier gouvernement , établi Mais parce qu'il y a deux sor
de Dieu même, a été une mo tes de sociétés dans le monde ,
narchie ; le premier- souverain , dont l'une a pour objet les biens
un père de famille ; et la pre de la vie présente , à laquelle
mière loi fondamentale de la nous ne tenons que par nos
société a été ce précepte aussi corps ; et l'autre les biens de la
ancien que l'univers : « Tu ho vie future , à laquelle nous ne
noreras ton père et ta mère. ° tenons que par nos esprits, il y
Par ce nom de père, on n'entend a par conséquent aussi deux sor
pas seulement ceux qui nous tes d'autorités ou de puissances
ont donné la vie, mais aussi les établies pour le gouvernement
princes, et généralement tous de ces deux sortes de sociétés,
ceux auxquels ils veulent bien et qui doivent se renfermer cha
confier une portion de leur au cune dans l'ordre des biens que
torité dans l'ordre politique et ces deux sociétés ont pour objet.
15a KOI ROI
La première de ces puissances le salut, la vie nouvelle, la vie
est la temporelle , qui a pour future et éternelle, et les ac
objet tout ce qui appartient à la tions des hommes en qualité
vie présente, les biens et les ac de chrétiens, de citoyens du
tions qui regardent le civil ; et Ciel, d'enfansde Jésus-Christ et
pour sujets les hommes, en tant de l'Église , son épouse , de
que par leurs corps ils jouissent membres de la religion. Les su
de cette vie et des biens qu'elle jets de la puissance spirituelle
renferme. sont donc les hommes, en "cette
La seconde de ces puissances qualité de chrétiens, d'enfans
est la spirituelle , dont l'objet de Jésus-Christ et de l'Église,
est tout ce qui dans la vie pré de membres de la religion.
sente appartient à la vie future, La puissance temporelle ne
tout ce qui a rapport à la con dépend point de la puissance
science et aux actions qui re spirituelle, ni la puissance spi
gardent la religion , et dont les rituelle de la puissance tempo
sujets sont les hommes, en tant relle, quoique les princes soient
qu'ils tiennent par l'esprit à la soumis aux pasteurs et les pas
vie spirituelle, à la vie future , teurs aux princes , parce que
dont ils doivent se rendre di cette soumission réciproque à
gnes. certains égards, des princes aux
' Ces deux puissances viennent pasteurs et des pasteurs aux
de Dieu. Elles sont distinctes, princes, laisse la puissance tem
séparées, entièrement indépen porelle et la puissance spiri
dantes l'une de l'autre, souve tuelle dans toute leur indépen
raines chacune dans son ressort, dance respective. Pour le com
dans l'objet et sur les sujets qui prendre , il n'est besoin que de
leur sont propres. " distinguer ici deux choses en
L'objet de la puissance tem tièrement différentes : 1°. l'or
porelle est tout ce qui concerne dre de la société civile et celui
la vie présente, le bon ordre, de la religion ; 2°. dans les actes
la paix , la tranquillité publi de la société civile et dans ceux
que , les biens , les corps, l'hon de la religion , le corps et l'es
neur des hommes, leurs pré prit, c'est-à-dire, ce qu'il y a
tentions, leurs droits, leurs ac de purement extérieur dans ces
tions extérieures en qualité de actes, et ce qu'il y a de spiri
citoyens. Les sujets de la puis tuel et d'intérieur.
sance temporelle sont donc les 1°. Quand un prince obéit à
hommes, en cette qualité de ci un pasteur dans l'ordre de la
toyens, de sujets du prirlce, de religion et en qualité de chré
membres de la société. tien , qu'il reçoit de sa bouche
L'objet de la puissance spiri les instructions nécessaires à
tuelle est tout ce qui regarde son salut, propres à le sancti
l'âme, l'esprit, la conscience, fier, à diriger sa conscience , et
ROI ROI 153
qu'il s'y soumet , il est visible La puissance spirituelle du pas
qu'il ne perd rien pour cela dans teur demeure donc aussi dans
l'ordre de la société civile, rien toute son indépendance, lors
du droit qu'il a en qualité de qu'il obéit au prince dans l'or
souverain de la gouverner, de dre de la société civile, parce
se faire obéir de ses sujets et que ce n'est pas en qualité de
des pasteurs eux-mêmes, qui lui ministre de l'Église et comme
sont soumis comme les autres, soumettant sa puissance à celle
puisque la religion , ainsi que du prince qu'il obéit , mais en
la nature, prescrit cette obéis qualité de sujet et comme mem
sance envers les souverains aux bre de l'état et de la société
pasteurs comme au reste des civile.
sujets dans l'ordre civil : omnis 2°. On peut encore très-bien
anima potestatibus sublimiori- entendre l'indépendance réci
bus subdita sit , non enim est proque de la puissance tempo
potestas nisi à Deo, etc. (Ad relle et de la puissance spiri
Romanos, cap. 13.) La puis tuelle dans les actes de la so
sance temporelle du prince de ciété et de la religion, en dis
meure donc dans toute son in tinguant le corps et l'esprit ,
dépendance , lors même qu'il l'extérieur et l'intérieur ou le
obéit au ministre de l'Église spirituel de ces mêmes actes.
dans l'ordre de la religion, parce Lorsque la puissance temporelle
que ce n'est pas en qualité de connaît des actes de religion,
souverain , et comme soumet elle ne prétend aucun droit sur
tant sa puissance à celle de l'É la religion même , et laisse à
glise, qu'il obéit, mais en qua cet égard la puissance spirituelle
lité de chrétien et comme mem dans toute son indépendance,
bre de la religion. Il en faut parce qu'elle ne connaît point
dire autant de la puissance spi- de ces actes sous le rapport de
rituelle'du ministre de l'Église, la religion, ni en tant qu'inté
lorsqu'il obéit au prince dans rieurs et spirituels, mais uni
l'ordre de la société civile , quement par les rapports qu'ils
puisque alors même il conserve ont à l'ordre public , et en tant
tous ses droits dans l'ordre de qu'ils sont extérieurs et sensi
la religion , et qu'il peut tou bles. Il en est de même de la
jours prêcher, instruire, ensei puissance spirituelle , quand
gner, administrer les sacremens, elle connaît des actes de la so
diriger les consciences par rap ciété civile ; elle la laisse alors
port au salut , lier et délier les même dans une indépendance
âmes selon les lois canoniques parfaite , parce qu'elle ne con
et le pouvoir qu'il a reçu de Jé naît point de ces actes sous le
sus-Christ , prononcer sur la rapport de l'ordre public , et en
doctrine , juger, décider en ma tant qu'extérieurs et sensibles ,
tière de dogme ou de morale. mais seulement sous les rap
154 ROI ROI
ports qu'ils ont avec la 'reli met pas non plus sa puissance
gion , «n tant qu'ils sont inté spirituelle, sur laquelte le prince
rieurs, spirituels, et à raison des ne peut prétendre aucun droit.
opérations de l'âme, en pres Ou a osé , dans ces derniers
crivant Les conditions qu'ils temps , accuser un saint doc
doivent avoir pour qu'ils soient teur de l'Église, et l'ange de l'é
agréables à Dieu, méritoires du cole, de donner atteinte à ces
Ciel, saints enfin et sanctiftans. grandes vérités. Plus le respect
Il est donc incontestable : 1". dont on se sent pénétré pour un
que comme il y a deux sociétés si grand nom , est capable de
sur la terre, l'une qui a pour faire impression sur les esprits,
objet les biens de la vie présente, plus il est nécessaire de répri
et l'autre ceux de la vie future, mer l'audace qtfi ne rougit pas
ily aussi deux autorités ou deux de l'invoquer pour sa défense.
puissances pour le gouverne C'est ce que nous allons faire ,
ment de ces deux sociétés, l'une en posant d'abord les principes
temporelle et l'autre spirituelle; lumineux du saint docteur, si
2°. que ces deux puissances éma favorables à l'indépendance ab
nent également de Dieu; 3°. solue des rois., et en expliquant
qu'elles sont distinctes, séparées ensuite les textes obscurs du
et indépendantes l'une de l'autre; même saint docteur, qui peu
4°- que la puissance temporelle vent souffrir quelques difficul
est dans la main du prince, et tés , en ne les envisageant que
la puissance spirituelle dans la par l'écorce et la superficie de
main du ministre de l'Église ; la lettre , ou en les altérant , en
5°. que la puissance temporelle les tronquant , en les détour
11e connaît des actes de religion nant à des sens étrangers, loin
que par les rapports qu'ils ont de les rapprocher de ses princi
avec l'ordre public, et en tant pes clairs et certains, comme
qu'extérieurs et sensibles , de l'équité et la bonne foi le de
même que la puissaoce spiri manderaient.
tuelle ne connaît des actes de la Principes de S. Thomas sur l'in
société civile que par les rap dépendance absolue des rois.
ports qu'ils ont avec la religion,
<;t en tant qu'intérieurs et spi 1°. Saint Thomas donne à la
rituels; 6°. que quand le prince, puissance séculière la même ori
en qualité de chrétien, obéit au gine qu'à la puissance spirituelle
ministre de l'Église , il ne lui ou ecclésiastique , reconnaissant
soumet point pour cela sa puis que l'une comme t'autre est une
sance temporelle, sur laquelle émanation de la puissance di
l'Église n'a aucun droit, ; de vine. Potestas spiritualis et se-
même que quand le ministre de eularis , utraque deducitur à po-
l'Église, en qualité de sujet, testate divi1tà. (/«a sentent. dist.
obéit au prince , il ne lui sou- 44 • H- » , art. 4.)
ROI ROI 155
2°. Il soutient que la puis crime d'infidélité : infidelités et
sance séculière n'est subordon dominium inter se non repugnant.
née à la puissance spirituelle que (2,2, quœst. 1 2 , art. 2. )
dans ce qui concerne le salut. 7°. Il enseigne que la puis
Et ideb in tant1tm secularis po- sance spirituelle peut exister ,
testas est sub spirituali , in quan et a réellement existé sans la
tum est ei à Deo supposita , puissance temporelle , et que
scilickt in his quœ ad salutem ce n'est que par concession que
anima? pertinent. ( Ibid. ) cette puissance temporelle lui
3°. Il reconnaît que la puis est réunie : nisi forte potestati
sance séculière a u1re autorité spirituali etiam potestas secu
absolue et indépendante de la laris conjungatur.(In 2 , sentent,
puissance spirituelle-, et qu'il dist. 44 , 1- 2 , art, 4- )
faut lui obéir préférablement à 8°. II prouve que l'établisse
celle-ci dans tout ce qui est de ment de la puissance ecclésias
l'ordre civil, ln his autem quœ tique n'a mis aucun obstacle à
ad bonum civile pertinent , est l'exercice du pouvoir souverain
magis obediendum potestati se- des Princes. Audite , Judœi ei
culari quàm spirituali. (Ibid.) gen1es , non impedio dominatio-
4°. H n'attribuela force coac- nem ves1ram. Quidvultis am-
tive qu'à la puissance séculière. pliùs?venite credendo ad regnum
C'est le prince , dit-il , qui quod non est de hoc mund0.
donne la force coactive à la loi: (Cat. aur. in cap. 18, Joan. )
lex non habet potestatem coac*- 9°. Il reconnaît que le droit
tivam , nisi ex Principis potes- divin qui est fondé sur la grâce,
tate. ( 1. 2, queest. 96 , artic. 5, et qui regarde les choses du sa
ad 3,) lut, c'est-à-dire, la puissance ec
5°. II assure que le roi ne ré clésiastique , ne peut détruire
pond qu'à Dieu de ses actions , le droit humais , qui est fondé
et que personne ne peut porter sur la nature , et qui regarde
contre lui un jugement de con les choses civiles , c'est-à-dire,
damnation : nullus potest in la puissance séculière : jus divi-
ipsum, judicium condemnationis num , quod est ex gratid , non
J'erre , si contra legent agat : tollit jus humanum , quod est
unde super illudpsalmi 5o t Tibi ex naturali ratif1e. (2 , 2. q. 10,
soli peccavi , dicit glossa , qubd art. 10. )
rex non habet hominem qui sua 10°. Il convient que l'Église
facta dijudicet n'a pas reçu de Jésus-Christ le
6°. Il établit que l'infidélité pouvoir de contraindre les prin
et la souveraineté peuvent se ces séculiers , puisqu'il assure
trouver dans le même sujet , et que dans sa naissance elle n'avait
que la puissance séculière ne pas encore ce pouvoir : Ecclesia
perd rien de ses droits , lors in sui novitate nond'um habebat
même qu'elle est infectée du potestatem terrenos principes

.,
156 ROI ROI
compescendL ( a , 2 , q. 12, art. per sententiam vel ordinationem
2 , ad 1 . ) Ecclesiœ autoritatem Deihaben-
1 1°. Dans l'opuscule 21 de la tis , taie jus dominii vel prœla-
duchesse de Brabant , il assure tionis tolli.... sed hoc quidem
que les rois sont établis de Dieu Ecclesia quandoquefacit, quan-
même : prmcipes terrarum sunt doque autem non facit. In illis
à Deo insti1uti. enim inf1delibus qui etiam tem-
Ces principes de saint Thomas porali subjectione subjiciuntur
sur l'indépendance absolue des Ecclesiœ et membris ejus , hoc
rois, sont nets, clairs et lumi jus statuit.... in illis verb infi
neux. On leur oppose quelques delibus qui temporaliter Eccle
textes qui paraissent ambigus, siœ velmembris ejus non subja-
pour tâcher de les obscurcir , cent , prœdictum jus Ecclesia
contre cette règle de critique si non statuit, licèt posset de jure.
judicieuse et si équitable , qui Il est évident que la première
veut que l'on explique des textes partie de ce texte ne peut souf
équivoques d'un auteur par ses frir aucune difficulté , puisque
principes clairs et certains, loin saint Thomas y parle visiblement
de renverser ses principes par des princes soumis à l'autorité
ses textes obscurs et ambigus. Ce temporelle de l'Église et de
sont ces textes du saint docteur quelques-uns de ses membres ,
que nous allons discuter. tels que le pape et quelques
Texte premier. évêques quiont des états souve
rains qui leur donnent toute
Ce texte qu'on objecte en pre l'autorité dont les monarques
mier lieu , est dans la 2,2, jouissent sur tous leurs sujets ,
quest. 10 , art 10. Saint Thomas et même sur les princes qui re
: demande si les infidèles peuvent lèvent d'eux médiatement ou
avoir un domaine sur les fidè immédiatement. La difficulté
les : utrùm infideles possint ha- se réduit donc aux infidèles qui.
bere prœlationem super fideles. ne sont pas soumis à la juridic
Il dit que l'Église par sa sen tion temporelle de l'Église , à
tence peut justement priver un l'égard desquels saint Thomas
infidèle de son domaine ; qu'elle dit qu'elle aurait pu établir la
le fait dans certains cas ; mais même jurisprudence qu'envers
qu'elle ne le fait pas dans d'au ceux qui y sont soumis , quoi
tres : qu'elle le fait à l'égard qu'elle ne l'ait pas fait : in illis
des infidèles qui relèvent de sa verb inf1delibus qui temporaliter
puissance temporelle ; mais Ecclesiœ vel membris ejus non
qu'elle n'a pas établi cette juris subjacent , prœdictum jus Ec
prudence à l'égard des infidèles clesia non statuit, lic'et posset
indépendans de sa jurisdiction de jure. Observons d'abord que
temporelle, quoiqu'elle ait droit ces paroles ne peuvent avoir
de l'établir. Potest tamen juste aucune application aux païens
ROI ROI 157
qui n'ont jamais reçu la loi de porelle de l'Église. Cependant ,
l'Évangile. A l'égard de ceux-ci, en ne faisant attention qu'au
saint Thomas déclare nette droit que l'Église avait acquis
ment (q. 12 , art. 10 , 2,2) sur eux , saint Thomas pouvait
que l'église n'a nul droit de les aussi dire avec raison , licet
punir : adEcclesiamnonpertînet posset instituere de jure. Droit
punire infidelitatem in his qui fondé sur la donation que ces
numquàm jidem susceperunt. princes apostats avaient faite à
Observons 2°. qu'une dévotion l'Église, deleursétats en se con
assez ordinaire du temps de saint vertissant , et qui les soumettait
Thomas parmi les princes infi à l'autorité temporelle du saint-
dèles qui se convertissaient , c'é siége; mais droit que l'Église
tait de se donner au saint-siége, ne voulait pas exercer , par pru
et de se rendre ses vassaux. Le dence et pour éviter le scandale.
pape acquérait donc le domaine L'exemple des Juifs qui se trou
souverain sur leurs états dans vaient dans lesÉtatsde l'Église,
leur conversion. IVIais la plu que saint Thomas allègue , pour
part de ces princes et leurs peu appuyer sa proposition , et dont
ples , mal instruits de la religion il dit que l'Église les prive de
chrétienne, à laquelle ils ne s'at tout domaine sur ceux de leurs
tachaient que par des vues de esclaves qui embrassent le chris
politique ou par légèreté de carac tianisme , prouve qu'il parle en
tère , l'abandonnaient bientôt. cet endroit, des infidèles sur qui
L'histoire ecclésiastique nous l'Église a un domaine et un droit,
en fournit divers exemples, et quoique différens. Ainsi dans les
nous en avons un en parti deux parties du texte objecté , '
culier dans le roi Mindof de Li- saint Thomas parle donc de ceux
thuanie. ( Lib. 1 , epist. Innoc. qui sont soumis temporellement
Papm. m, epist. 44' . ) Cette dé à l'Église , et sur lesquels l'É
fection empêchait le saint-siége glise a des droits temporels ,
d'exercer sur ces pays la souve quoique différens entre,eux. Sur
raineté naissante dont il était les premiers , elle a un droit ,
revêtu. Le fond du droit, à et quant à la puissance et quant
prendre les choses à la rigueur, à l'exercice. Sur les seconds ,
subsistait toujours , parce que elle n'a de droit que quaj1t à la
l'apostasie de ces princes ne dé puissance , ou , si l'on veut , un
truisait pas la donation qu'ils droit radical et foncier , isolé et
en avaient faite : mais ce droit séparé de l'exercice ; ce qu'il
n'ayant jamais eu d'exercice, et exprime en disant , in itlisverà
ne pouvant guère en avoir dans inf1delibus qui lamporalrter Ec-
les circonstances où les choses clcsiœ vel membris ejus non sub-
se trouvaient , il était très-vrai jacent (actu), prœdictum jus
de dire que ces princes n'étaient Ecclesia non statuit, licetposset
pas sous la domination tem- de jure. Par ce moyen tout est
158 ROI ROI
clair , tout est suivi et conséquent pondeo quod sicut jàm suprà
dans les deux membres de la dictum est. Il veut donc parler
proposition du saint docteur , ici dans le même sens que dans
et dans les deux parties du pre l'article 1o de la question 1o.
mier texte objecté. Or , il est dit expressément
Le second texte que l'on ob dans cet article , que les seuls
jecte, est encore pris dela Somme infidèles que l'Eglise puisse pu
2,2, quest. 12 , art. 2. Dans cet nir par la privation de leur do
article saint Thomas enseigne maine , sont ceux qui relèvent
que , lorsqu'un apostat de la foi de sa puissance temporelle : in
est juridiquement dénoncé ex Mis infidelibus qui temporali
communié , aussitôt ses sujets subjectione subjiciuhtur Eccle-
cessent d'être sous son domaine, siœ , hoc jus statuit. C'est donc
et sont déliés du serment de fi uniquement des princes soumis
délité qu'ils lui avaient prêté : à la puissance temporelle de
quàm citb aliquis per senten- l'Eglise , que saint Thomas veut
tiam denuntiatur excommunica- aussi parler dans l'article 2 de
tus propter apostasiam à fide, la question 12 , lorsqu'il avance
ipso facto ejus subd1ti sunt abso- que , si quelqu'un d'eux est dé
lutià dominio ejus, et juramento noncé, par sentence, excommu
fidelitatis quo ei tenebantur. nié à cause de son apostasie , il
Nous ne dissimulerons pas perd aussitôt le domaine sur ses
que ce texte , au coup d'oeil , et sujets , et que ceux-ci sont dé
à n'en considérer que la lettre , liés du serment de fidélité qu'ils
ne paraisse favorable à ceux qui lui avaient prêté. Dans ce der
nous l'objectent avec Une sorte nier article , comme dans le pre
de triomphe. Mais levons un mier , il établit que l'infidélité
peu cette écorce qui frappe d'a peut subsister avec le domaine,
bord ; discutons, apprécions ce et que la puissance ecclésiasti
texte qui semble si éblouissant que, qu'il appelle le droit divin,
de prime abord ; et nous ver ne détruit pas la puissance sé
rons la difficulté s'évanouir avec culière, qu'il appellejle droit hu
le vain triomphe de nos adver main : infidelitas , secundùm s'e
saires. ipsam , non repugnai dominio...
Saint Thomas demande, dans per quod , jus divinufn , non tol-
cet article , si un prince perd le litur jus humanum. La puissance
domaine sur ses sujets , lorsqu'il ecclésiastique, par elle-même,
tombe dans l'apostasie de la foi : ne peut donc pas, selon lui,
utri1m prinçeps propter aposta déposer un prince apostat , et
siam à fide , amittat dominium délier ses sujets du serment de
in subditos. De peur qu'on ne se fidélité ; et , si elle le peut, ce
méprenne sur le sens de sa ré - n'est que quand elle joint l'au
ponse , il renvoie d'abprd à l'ar torité temporelle à la spirituel
ticle 1o de la question 1o : Res- le , ce qui n7a lieu qu'à l'égard
ROI ROI 1£fc)
des princes sojets au pouvoir séculiers. Elle avait néanmoins
temporel de l'Eglise. La solidité dès lors toute sa puissance spiri
de cette réponse acquiert un tuelle, et le pouvoir de porter
nouveau degré de force , par la des censures. Donc , selon saint
manière dont saint Thomas ré Thomas, la puissance spirituelle
sout la difficulté qu'il se propo de l'Eglise ne s'étend ni directe
se dans le même article de Ju- ment, ni indirectement sur le
lien-1'Apostat , dont les sujets temporel des princes , et le pou
chrétiens, quoique assez puissans voir qu'elle a de porter des cen
pour se faire craindre et donner sures ne s'étend pas non plus au
la loi, puisqu'ils furent les maî domaine de ces mêmes princes,
tres de l'élection de son succes hors le cas où ils seraient sou
seur , reconnurent néanmoins mis à son autorité temporelle
toujours son domaine ,. et lui par la donation qu'ils lui au
gardèrent une inviolable fidéli raient faite de quelques souve
té. Lè saint docteur ne blâme rainetés. , Les censures , selon
pas la conduite de ces chrétiens saint Thomas, ne peuvent rom
fidèles à un prince apostat , pre par elles-mêmes les liens de
comme ri aurait dû faire, s'il eût l'obéissance qui attachent les su
cru leur fidélité contraire aux jets à leur prince. Car l'effet pro
lois de l'Eglise. Il ne dit pas pre et essentiel des censures , ti
même que l'Eglise aurait pu rant sa source du droit divin,
prononcer une sentence de dé si le droit divin ne préjudkie
position contre ce prince apos point au droit naturel , comme
tat , et délier ses sujets du ser saint Thomas l'assure ici , il
ment de fidélité ; il se contente s'ensuit que les censures, dans
de répondre que l'Eglise , dans leur effet propre et essentiel, ne
ses commencemens , n'avait pas peuvent altérer l'obéissance due
encore la puissance de contrain aux princes. Per jus divinum
dre les princes séculiers, et que, non toltitur jus humanum. De
privée de cette puissance , elle plus , les censures ont eu , par
souffrit qu'on obéît a Julien l'institution de Jésus-Christ ,
dans les choses qui n'étaient pas et dès l'origine de l'Eglise, tou
encore déclarées contraires à la te la force qui leur convient es
foi : Ecclesia in sui novitate sentiellement. Puis donc que ,
1wndùm habebat potestatem ter- selon la pensée de saint Tho
renos principes compeseendi. ... mas , l'Eglise , dans les pre^
Et ideb toleravit ûbedire Juliano miers siècles , n'avait pas le pou
in his quœ nondum eranl contra voir d'exécuter , par le moyen
fidem. Selon cette réponse de des censures, ce qu'elle pouvait
saint Thomas , l'Eglise , dans faire au treizième siècle , il doit
ses commencemens , n'avait pas passer pour constant , par la
encore la puissance de contrain doctrine de saint Thomas , dans
dre et de réprimer les prince* ïes deux articles dont il s'agit ,
160 ROI ROI
que les censures ne peuvent en avait fait hommage - lige.
nuire au droit temporel des ( Natal. Alex., Hist. eccles. sec.
princes. Donc , elles n'ont pu 13, cap. 1, art. 10. ) Les rois
acquérir cette vertu que par Pierre d'Aragon , Sanchez de
l'impression d'une puissance Portugal et Mîndof de Lithua-
différente de la spirituelle , nic avaient de même donné
c'est-à-dire , par la puissance leurs royaumes au pape, pour
temporelle dè l'Eglise : et , par être désormais ses vassaux ; et
conséquent , cette vertu acces le souverain pontife avait ac
soire de censurer n'a pu avoir cepté ces donations. (Fleury,
lieu que contre les princes sou Hist. ecclés., liv. 77, n° 25, liv.
mis à l'autorité temporelle de 83, n° 24. Odor. Rayn. ad an.
l'Eglise. D'où il reste enfin dé 1204, lib. 1, epist. Innoc. m,
montré que saint Thomas ne epist. 441-) C'est sous ce point
peut absolument avoir parlé de vue que saint Thomas, en
d'autres princes que de ceux-ci. écrivant les articles dont il s'a
Mais quels étaient donc ces git , considérait la chrétienté.
princes soumis à l'autorité tem Elle n'était à ses yeux , 'pour la
porelle de l'Église? L'histoire plus grande partie , qu'un as
nous l'apprend. Indépendam semblage de différens fiefs et ar
ment des états dont le souve rière-fiefs, sur lesquels le pape
rain pontife jouissait par la li possédait le domaine souverain.
béralité de nos rois , les royau Il pouvait donc y a.voir des cas
mes de Hongrie, de Sardaigne, de félonie -établis entre le sou
de Corse, de Bohême, la Polo verain et les vassaux. Et à l'é
gne , la Russie ,. la Dalmatie, gard du chef des fidèles sur la
passaient à Rome pour feuda- terre , en était-il de plus plau
taires du saint-siége. L'empe sible que la persévérance dans
reur même y était regardé com l'état de séparation du corps des
me vassal du pape , à qui il prê fidèles par l'excommunication,
tait serment. (Lib. Pontifie. surtout à titre d'apostasie ? La
Rom. ) L'empereur Frédéric , loi en avait été portée long
en laissant après son élection à temps auparavant par le pape
l'Empire le royaume de Sicile à Grégoire vu ; et cette loi consi
son fils , avait reconnu par une gnée dans le décret de Gratien,
charte particulière, que le do qui, depuis plus de cent ans,
maine souverain de ce royaume était regardé comme le code
appartenait tout entier au saint- général des lois ecclésiastiques,
siége. Le roi d'Angleterre avait était devenu la règle parlaquelle
donné les royaumes d'Angle les anciens \assaux, en persé
terre et d'Irlande au pape In vérant dans leur soumission , et
nocent m , prétendant désor les nouveaux en se donnant au
mais ne les tenir qu'à titre de saint-siége , avaient consenti
vassal du saint-siége, à qui il d'être jugés. Dans cette idée ,
ROI ROI 161
saint Thomas avait donc raison tendue que lui donnait le pape
de dire qu'aussitôt qu'un prince Grégoire vu, puisque c'est l'au
est dénoncé excommunié pour torité qu'il cite , et sur laquelle
cause d'apostasie, ses sujets sont il s'appuie.
déliés du serment de fidélité à On répond à la première-ins
son égard, parce qu'il regardait tance , que le texte de saint
ce prince comme vassal de l'É Thomas présente évidemment
glise. deux objets: 1°. le pouvoir qu'a
Si l'on insiste en disant que l'Église de punir l'infidélité de
le mot indéterminé qu'emploie ses enfans ; 1". le choix particu
saint Thomas, vaut un terme lier des punitions qu'elle peut
général qui ne comporte aucune infliger. L'Église peut en géné
exception, nous dirons que le ral punir par une sentence l'in
terme employé par saint Tho fidélité de ses enfans. Personne
mas, est général au sens du saint n'en doute. A l'égard du choix
docteur, c'est-à-dire, qu'il doit particulier des peines, il peut
s'entendre de tous les princes et il doit y avoir des restric
soumis au domaine temporel de tions. Saint Thomas, comme
l'Église, dont parle l'auteur en on l'a vu , reconnaît et établit
cet endroit ; ou que, s'il est ab ces restrictions par rapport aux
solument général , et que l'on souverains non soumis à la puis
veuille qu'il doive s'entendre sance temporelle de l'Église ,
sans aucune exception de tous contre lesquels il assure que l'E
les princes soumis ou non sou glise ne peut porter un juge
mis au domaine temporel de ment de condamnation : nullus
l'Église, ce serait parce que saint potes t in ipsum, judicium con-
Thomas aurait supposé que ces demnationisferre , si contra le-
princes auraient consenti' à leur gem agat.
déposition, en cas qu'ils fus On répond à la seconde ins
sent devenus apostats. Cette tance, que , quoique saint Tho
supposition. n'est pas chiméri mas cite la décrétale de Grégoi
que , et Bossuet avoue que re vu , il ne l'adopte point pour
quelques princes étaient conve cela dans toute son étendue ,
nus qu'on pouvait les déposer mais uniquement par rapport
pour cause d'hérésie ou d'apos aux vassaux du saint-siége. Loin
tasie. {Defens. declar. cler. Gal- de l'adopter en entier, le saint
lic. part. 1, Ub. 4, cap. 18. ) docteur la restreint au contraire
Si l'on dit encore que la rai par la décrétale ad abolendam
son sur laquelle saint Thomas du pape Lucius 111 , à laquelle
appuie ses affirmations , est une les deux puissances concouru
raison commune à tous les rent, èt par laquelle les princes
princes chrétiens , c'est-à-dire , apostats sont déclarés excom
le caractère du baptême, et qu'il muniés et-privés de leur domai
traite cette question dans l'é- ne par l'autorité dela puissance
n. 11
162 ROI ROI
séculière : imperatorisprœsentid mière épître. Il nomme les rois
pariter et vigore suffulti. tout de suite après Dieu , parce
qu'ils sont les principales images
§m. de la divinité. Ce devoir était
Des devoirs des sujets envers les si profondément gravé dans le
cœur des premiers fidèles , que
rois. les évêques mêmes donnaient
Si les rois sont tout à la fois aux empereurs païens le titre de
les maîtres, les pasteurs et les très-saints, parce qu'ils étaient
pères de leurs sujets; et si par les premiers après Dieu , secun-
ces titres augustes, la bonté, la dierant à Deo, dit Tertullien.
sollicitude , les attentions et les Les peuples sont donc obligés
soins doivent caractériser les d'avoir un respect singulier pour
souverains ; l'amour , le respect, le souverain; et ils pèchent con
l'obéissance , la promptitude à tre ce devoir, lorsqu'ils le mé
fournir les subsides spirituels prisent intérieurement ou exté
et temporels, doivent sans cesse rieurement , en public ou en
animer les sujets, et former secret; lorsqu'ils en parlent mal
leurs principaux devoirs envers et sans respect.
les souverains. Le troisième devoir des peu
Le premier devoir des sujets ples envers le souverain , c'est
envers le souverain, c'est l'a l'obéissance. ,■ Soyez soumis
mour. Il est le père de ses sujets pour l'amour de Dieu, à tout
par sa vocation et par l'institu homme qui a du pouvoir sur
tion divine. Ses sujets lui doi vous, dit saint Pierre (epist. 1),
vent donc un amour sincère et soit au roi comme au souverain,
filial , un amour tendre et re soit aux gouverneurs comme à
connaissant. Ils pèchent donc ceux qui sont envoyés de sa
contre ce premier devoir , lors part. Que toute personne soit
qu'ils le ba1ssent , qu'ils se ré soumise aux puissances supé
jouissent de ses disgrâces, ou rieures , dit aussi l'apôtre saint
qu'ils s'affligent de ses avanta Paul dans le treizième chapitre
ges, qu'ils entretiennent des in de son épître aux Romains, car
telligences avec ses ennemis , ou il n'y a point de puissance qui
qu'ils ne l'avertissent point des ne vienne de Dieu, et c'est lui
embûches qu'on lui dresse et qui les a toutes ordonnées : c'est
des conspirations que l'on for pourquoi celui qui s'oppose aux
me contre lui. puissances, résiste à l'ordre de
Le second devoir des sujets Dieu , et ceux qui y résistent ,
envers le souverain , c'est le attirent la condamnation sur
respect intérieur et extérieur. eux-mêmes.... Il est donc né
Craignez Dieu , honorez le roi , cessaire de vous y soumettre ,
s'écrie l'apôtre saint Pierre au non-seulement parla crainte du
chapitre deuxième de sa pre- châtiment, mais aussi par le
ROI ROI 163
devoir de la conscience. ° Les enfin toutes les qualités divines
chrétiens ont toujours pratiqué et humaines que l'on a vu bril
ces enseignemens de leurs pre ler dans tous les grands rois des
miers pasteurs ; et l'histoire de deux Testamens , les Josué , les
l'Eglise nous en fournit d'illus David, les Salomon, les Ezéchias,
tres exemples. L'église de Srriyr- les Josaphat, les Constantin, les
ne, dans sa lettre à celle du Théodose, les Etienne , les Hen
Pont sur le martyre de saint ri, les Charlemagne , les Louis.
Polycarpe , nous apprend que Telle était la pratique des chré
ce grand saint déclara hautement tiens dès le berceau de l'Eglise
que les chrétiens étaient obligés naissante. Je vous conjure, disait
d'obéir aux princes. (Eusèbe, saint Paul , d'offrir des vœux ,
Hist. eccles., lib. 4, c. 15.) Saint des prières , des demandes , des
Justin déclare la même chose actions de grâces pour tous les
dans sa seconde apologie adres hommes, pour les rois, pour
sée à l'empereur Antonin. Ter- tous ceux qui ont le rang et
tullien et les autres Pères re l'autorité. (1 Thimoth. cap. 2.)
connaissent le même devoir. Nous prions toujours pour les
C'est donc pécher contre ce de empereurs, dit Tertullien dans
voir, que de violer les lois jus son Apologie , et nous deman
tes du souverain, en secret ou en dons pour eux une longue vie ,
public , de ne les observer qu'en un règne heureux, une maison
se plaignant et en murmurant , tranquille, des armées coura
de les blâmer, de les censurer geuses, un sénat éclairé et fidèle,
avec hauteur. un peuple sage et bon, tout ce
Le quatrième devoir des peu que peut souhaiter un homme
ples envers le souverain, con raisonnable et un empereur.
siste dans les subsides spirituels Les peuples doivent aussi au
et temporels. Les peuples doi souverain lessubsides temporels.
vent au prince les subsides spi ( Voyez Gabelle , Impôt , Lo1. )
rituels, c'est-à-dire, les prières;
S'ils sont obligés de prier les uns § IV.
pour les autres, ils le sont beau Du régicide ou tyrannicide.
coup plus de prier pour le sou
verain, auquel ils tiennent par 11 s'agit ici de savoir si l'on
tant de titres. Ils doivent de peut tuer un roi tyran. Pour
mander pour lui les bénédictions entendre cette question , il faut
spirituelles et temporelles, le distinguer un tyran usurpateur
soin de son propre salut, le zèle ou d'usurpation , et un tyran de
de la gloire de Dieu , de la re conduite et d'administration.
ligion , de l'Eglise ; un bon con Un sujet ou un étranger prend
seil, des ministres sages et éclai les armes contre un prince légi
rés , la victoire sur ses ennemis time ; il le détrône, et s'empare
et sur ceux du nom chrétien , de l'autorité souveraine : voilà
11.
164 ROI ROI
un usurpateur ou un tyran d'u gnes des flammes qui les ont
surpation. Un prince légitime dévorés, que l'on a osé mettre
abuse visiblement de l'autorité au jour dans ces derniers temps,
suprême, pour vexer cruelle- pour outrager la mémoire d'un
mentses sujets par ses injustices: des plus saints docteurs de l'E
voilà un tyran de conduite et glise , comme s'il eût été le zélé
d'administration. Est-il permis partisan de l'exécrable doctrine,
à chaque particulier de tuer l'un dont il s'est toujours montré le
ou l'autre de ces deux sortes de plus formidable adversaire. C'est
tyrans? Tel est l'état de la ques par les principes du docteur an-
tion. Si on voulait la décider , gélique touchant la fidélité due
comme il est juste de le faire , aux souverains , qu'il faut juger
par les lumières de la saine rai de l'atrocité des calomnies pu
son et de la religion, par les bliées contre lui.
enseignemens de l'Evangile, par Principes de saint Thomas sur
les maximes des conciles et des la fidélité due aux souverains.
Pères , par la pratique des pre
miers chrétiens et de tous les 1°. Saint Thomas prouve que
vrais chrétiens, on conviendrait la liberté que Jésus-Christ nous
sans peine qu'il n'est jamais a acquise , n'étant qu'uue li
permis à un particulier , quel berté spirituelle, elle ne nous
qu'il soit, de tuer de son auto exempte pas de la soumission
rité privée un tyran, quel qu'il due aux puissances terrestres,
puisse être. Mais parce que, pour et que pendant notre vie mor
se décider, les hommes ne pui telle , il faut que nous soyons
sent pas toujours dans ces sour soumis à des maîtres selon la
ces pures , et qu'au lieu du clair chair. C'est la doctrine, dit-il ,
flambeau d'une raison épurée et de saint Paul aux Ephésiens,
d'une religion sans tache, ils chap. 6, vers. 5. Serviteurs ,
prennent souvent pour guide les obéissez à vos maîtres selon la
fausses lumières de la passion, il chair. Libertas per Christum
ne s'est trouvé malheureusement concessa , esc libertas spiritûs ,
que trop d'approbateurs du qud liberamur à peccato et
cruel régicide, ce monstre dé morte Interim dum corrup-
testable. Et ce qui met le com tibilem carnem gerimus , opor-
ble à leur méchanceté, c'est qu'ils tet nos dominis carnalibus sub-
n'ont pas craint , pour concilier jacere : undè dicitur Ephes. 6:
par les plus horribles attentats servi, obedite dominis carnali
quelque créance à leurs opinions bus. (Saint Thomas, in com. ad
monstrueuses, de les couvrir des cap. t3, epist. ad Rom. )
noms les plus respectables. On 2°. Il remarque que, lorsque
connaît, et sans doute qu'on ne saint Paul ordonne que tout le
se les rappelle qu'avec horreur , monde soit soumis aux puissan
ces libelles calomnieux et si di- ces supérieures , l'apôtre parle
ROI ROI 165
indéfiniment; pour nous ap de payer les droits du prince :
prendre qu'à raison de la subli ex necessitate justitiœ tenentur
mité de leur office, nous de subditi sua jura principibus ex-
vons leur être soumis , lors hibere. Et s'il dit que les clercs
même qu'ils sont mauvais et sont exempts de payer le tribut,
difficiles : dicit autem indefini- il reconnaît en même temps que
te, potestatibus sublimioribus , ce n'est que par le privilége des
ut ratione snblimitntis ojjicii , princes : ab hoc autem debito
eis subjiciamur , etiamsi sint (nempe tributo) liberi sunt cle-
mali. ( Ibid. ) rici exprivilegio principum. (In
3°. Il exige que notre soumis cap. 135 ad Rom. lect. I.)
sion aux puissances parte du 8°. H déclare que ce serait
cœur, c'est-à-dire, d'une vo agir contre le droit divin, que
lonté sincère , subjectionem su- d'empêcher qu'un sujet ne se
perioribus debemus ex animo , présentât au tribunal de son
id est, exfjurdvoluntate. (Ibid.) souverain, même infidèle : per-
4°" H enseigne que notre sou tinet ad autoritatem principis
mission aux puissances supé judicare de subditis : est ergo
rieures est fondée tout ensemble contra jus divinum prohibere
et sur le droit divin et sur le quod ejus judicio non s1etur , si
droit naturel : dicendum quod sit infidelis. (In 1, ad Corinth.
sicut ex jure naturali et prœcep- lect. 1 . )
to divine tenetur homo implere 9°. Dès qu'il soutient que l'o
votum, ita etiam tenetur ex eis- béissance due aux souverains est
dem obedire supèriorum legi de droit divin , il enseigne donc
vel mandat0. (2. 2. q. 88, art. par une conséquence nécessaire,
10 , ad 2. ) que l'Église ne peut dispenser
5°. Il taxe de crime la résis les sujets du serment de fidélité;
tance à la puissance séculière : puisqu'il assure que personne
qui potestati resistit , Dei or- ne peut dispenser d'un précepte
dinationi resistit. (ad Rom. 13.) divin , et qu'il n'y a que Dieu
Sed non est licitum renstere Dei qui en ait le pouvoir : in prœ-
ordinationi : ergo nec seculari ceptis juris divini quœ sunt à
potestati resistere licet. (In 2 , Deo , nullus polest dispensare
sent. dist. 44> ■?. 21 art, 2. ) nisi Deus. (1. 2. q. 97, a. 4,
6°. Il enseigne que la sédition ad 3.)
est toujours de sa nature un Ces textes rapprochés établis
péché mortel : seditio ci1m sit sent avec autant de clarté que
contra commune bonum reipu- de solidité tous les devoirs des
blicœ injusta pugna , semper sujets envers les souverains.
mortale peccatum ex suo genere Mais il faut voir ce que leur op
est. (2. 2. q. 42, art. 2.) posent les ennemis dusaint doc
7°. Il assure que c'est un de teur , et réfuter leurs objections
voir de justice pour les sujets , futiles.
166 ROI ROI
tcurs chrétiens qui auraient re
Prem1ère object1on. fusé d'honorer leurs maîtres
Saint Thomas, dit l'auteur de même infidèles. Eh ! Comment
la Lettre d'un homme du mon saint Thomas aurait-il dit que
de à un théologien, enseigne les fidèles ne sont obligés de
que les fidèles sont obligés de payer les tributs que pour éviter
payer le tribut, par la crainte le scandale, lui qui enseigne si
seule du scandale. ( In cap. 1 3, constamment que notre soumis
ad Rom. lect. 1 .) sion aux puissances séculières
doit partir du cœur, c'est-à-dire,
Réponse,
d'une volonté affectueuse et sin
Saint Thomas dans cet en cère, et que c'est un devoir de
droit ne parle que de Jésus- justice pour les sujets de payer
Christ seul, et non pas des fidè les droits du prince : ex neces-
les. Voici ses paroles : Dominus sitate justitiœ tenentur subditi
( Matth. 17) ostendit posse se à sua jura principibus exhibere !
tributo excusare ; sed tamen
Deux1ème object1on.
mandavic tributum solvi , ad vi-
tandum scandaium... îtaetiam Saint Thomas, dans le second
Paulus ci1m dirisset, qubd ser livre de ses commentaires sur le
vi dominos suos honorarent, sub- Maître des Sentences ( dist. 44-
jungit : ne nomen Domini et q. 2, a. 2, ad 5 ), dit formelle
doctrina blasphemetur. Il est ment que quiconque tue un ty
évident que sajnt Thomas ne ran, reçoit des louanges et une
parle que de Jésus-Christ , qui , récompense : tune qui ad libera-
en qualité de fils de Dieu et de tionempatriœ tyrannum occidit,
seigneur du temple, étaitexempt laudatur et prœmium accipit.
d'un tribut qui se levait pour Réponse.
les besoins du temple , et qui
néanmoins ordonna qu'on le Saint Thomas se propose d'é
payât pour lui, afin d'éviter le tablir dans cet article l'étroite
scandale, soit par rapport à ceux obligation où sont les fidèles
qui, ne connaissant pas ses ti d'obéir auxpuissancesséculières,
tres d'exemption, se seraient même aux tyrans , et il la prou
scandalisés de sa conduite à cet ve cette obligation par ce raison
égard; soit par rapport aux fidè nement simple : Celui qui ré-
les qui , faute de faire atten sisteaux puissances, résiste, selon
tion au titre exclusif et person S. Paul, à l'ordre établi de Dieu :
nel de leur Maître , se seraient or il n'est jamais permis de ré
crus dispensés comme lui de sistera l'ordre de Dieu : il ne l'est
payer les tributs, et par-là au donc jamais de résister à la puis
raient fait blasphémer sa doc sance séculière : quipotestati re-
trine, comme contraire au droit sistit, Dei ordinationi resistit :
naturel; de même que les servi- sed non est licitum resistere Dei
ROI ROI 167
ordinationi. : ergo nec seculari historique, au lieu que celle que
potestati resistere licet. Le saint lui attribue faussement l'auteur
docteur s'objecte ensuite l'auto de la Lettre d'un homme du
rité de Cicéron, qui loue celui monde à un théologien, serait
qui tue un tyran , et il ré ou du moins paraîtrait appro-
pond que cet auteur ne parle bative , puisqu'elle énoncerait
que du cas où quelqu'un vou que le meurtrier du tyran usur
drait s'emparer de la souverai pateur mérite des louanges et
neté par la violence, contre la une récompense, dans la pensée
volonté des sujets, en les for de saint Thomas. Il n'approuve
çant de le reconnaître , et où il donc point l'approbation que
n'y aurait pas de puissance su Cicéron donnait aux meurtriers
périeure à laquelle on pût re du tyran usurpateur ; il ne fait
courir pour avoir justice contre que la rapporter historiquement
l'usurpateur. C'est uniquement ou récitativement; et s'il ne la
dans ce cas , ajoute-t-il, que ce condamne pas formellement ,
lui qui tue le tyran est loué (par c'est que la question qu'il traite
Cicéron) et déclaré digne de ré alors, ne roule pas sur ce point.
compense. Ad Quk1tum dicen- Tel est l'usage des scolastiques,
dum quod Tullius loquitur, in pour ne pas compliquer les
casu Mo quo aliquis dominium questions ; ils se bornent à celle
sibi perviolentiam subripit , no- qu'ils examinent , et n'envisa
lentibus subditis, vel ad consen- gent dans les difficultés qu'ils se
sum coactis,et cum non est re proposent, que le rapport précis
cursus ad superiorem per quem qu'elles ont avec l'objet actuel
judiciumde invasore fieripossit : de leur discussion, et mettent à
tune enim qui ad liberationem part les rapports que les mêmes
patriœ tyrannum occidit. lau- difficultés pourraient avoir avec
datur et prœmium accipit. d'autres matières. 3°. En sup
Il est donc certain : 1°. que posant que saint Thomas ap
saint Thomas ne parle ici que prouve le sentiment de Cicéron,
d'un tyran d'usurpation, et non il faudra dire qu'il envisage en
pas d'un tyran de conduite et ce cas le meurtre d'un tyran
d'administration; 2°. qu'à l'é dans le même point de vue que
gard même de ce tyran d'usur l'orateur romain envisageait la
pation, saint Thomas ne dit mort tragique de Jules-César
pas assertivement qu'il soit per dans le sénat, c'est-à-dire, com
mis de le tuer, mais il se con me la mort d'un injuste usur
tente de dire que celui qui le tue, pateur tué par des hommes re
est loué (par Cicéron) et décla vêtus de l'autorité publique,
ré digne de récompense : lauda- et avec le consentement du sénat,
tur ( à Tullio ) et prœmium ac en qui résidait de droit la souve
cipit. Cette façon de s'exprimer raine puissance. Si l'on dit qu'il
du saint docteur est purerneut n'est jamais permis , même par
168 ROI ROI
autorité publique , d'assassiner que la mort d'un injuste usurpa
qui que ce soit, il est aisé de ré teur, et d'un injuste détenteur de
pondre que l'action d'un minis la dignité impériale. S. Thomas
tre de l'autorité publique , qui raisonne dans cette supposition,
tue àl'improvisteunennemi dé sans examiner si elle était fon
claré de l'état, ou de la personne dée ou non , parce qu'il ne s'agis
sacrée du roi , un tyran usurpa sait pas de faire le procès à Jules-
teur de son trône, n'est pas pro César ; mais seulement de mon
prement un assassinat ; ou si c'en trer que les louanges dont l'ora
estun,ilne l'est pas dans sa signi teur romain honorait les séna^
fication ordinaire etodieuse. En teurs qui l'avaient tué , ne fai
accordant donc pour un moment saient rien contre la thèse que le
que saint Thomas ait adopté la saint docteur venaitd'établir tou
pensée de Cicéron, que s'ensui- chant l'étroite obligation d'obéir
vra-t-il? Il s'ensuivra que le aux supérieurs légitimes , quel
saint docteur aura marqué le que tyrans qu'ils puissent être.
plus grand zèle pour la conser
Tro1s1ème object1on.
vation des rois légitimes , loin
d'avoir favorisé la doctrine ré- Saint Thomas , dans le sixiè
gi-tyrannicide ; en un mot, qu'il me chapitre du premier livre de
n'aura prétendu autre chose , son vingtième opuscule, intitu
sinon que les personnes revêtues lé : de regimine Principum ad
de l'autorité publique , sont regem Cypri, approuve, dit-on,
louables et dignes de récom le meurtre d'Eglon par Aod, ou
pense , lorsqu'elles exposent cou Aiot , et Aot , selon notre Vul-
rageusement leur vie, pour dé gate, et celui de l'empereur Do-
livrer leur roi et leur patrie de mitien par le sénat romain.
la tyrannie d'un sujet rebelle Donc, conclue-t-on, saint Tho
qui, par la force et la violence , mas croit qu'il est permis de tuer
aurait usurpé la souveraine un roi devenu tyran.
puissance , fallût-il, pour déli
Réponse.
vrer le roi et la patrie, nécessai
rement tuerl'injuste usurpateur. On ne peut trop s'étonner que
Et si l'on objecte que Jules-Cé les calomniateurs de saint Tho
sar, quoique injuste usurpateur mas aient choisi ce sixième
de l'empire, en était devenu le chapitre de regime Principum ,
légitime possesseur par le con pour soutenir leur prétention de
sentement des peuples, on ré la doctrine régicide qu'ils n'ont
pond que Cicéron , regardant pas honte de lui imputer. Une
ce consentement des peuptes, et courte analyse de ce chapitre mê
celui du sénat comme forcés, les me suffira pour dessiller les yeux
trouvait nuls de leur nature. En de quiconque ne veut pas les fer
conséquence, la mort de Jules- mer volontairement àla lum1ère.
César n'était dans sou esprit, Dans ce chapitre, le saint doc
ROI ROI 169
teur entreprend de tracer la pense de son attentat contre la
conduite qu'on doit tenir dans personne d'Eglon, roi de Moab,
le cas où un roi deviendrait ty et le tyran du peuple de Dieu...
ran : cavendum est si rex in ty- Nam Aod quidam Eglon regem
rannidem diverteret , qualiter Moab, qui gravi servitute popu-
posset occurri. Voilà la question lum Dei premebat, sied infix1l
bien nettement proposée ; c'est in ejus femore interemit et fac-
l'unique endroit de ses ouvra tus est populi judex. Mais loin
ges où il l'a traitée ex professo, de nous un pareil sentiment ; il
celui par conséquent où il doit est opposé, s'écrie saint Thomas,
développer ses vrais sentimens à la doctrine apostolique, puis
sur le tyrannicide, et qui doit que saint Pierre nous ordonne
servir à expliquer ceux où, ne d'être respectivement soumis à
faisant que toucher la matière , nos maîtres , non-seulement
on pourrait trouver des expres lorsqu'ils sont bons et équita
sions obscures ou équivoques. Si bles, mais même lorsqu'ils sont
la tyrannie, dit-il d'abord, n'est rudes et fâcheux. Sed hoc apos-
pas excessive, il est mieux et tolicœ doctrinœ non congru1t ;
plus avantageux de la souffrir, docet enim Petrus non bonis
de crainte que les remèdes, ne tant'um et modestis , sed etiam
faisant qu'aigrir le tyran , n'at dyscolis dominis reverenter sub-
tirent de plus grands périls à ditos esse. L'exemple d'Aod ne
l'état : et quidem si non fuerit prouve rien , selon lui , contre
excessus tyrannidis, utilius est cette doctrine apostolique, par
remissam tyrannidem tolcrare ce qu'il fut suscitéde Dieu d'une
ad tempus , quàm tyrannum façon extraordinaire, pour tuer
agendo , rmdtis implicari peri- Eglon; que Dieu lui en avait
culis. Mais si la tyrannie devient donné l'ordre de la manière la
intolérable, si sit intoîerabilis plus claire et la plus certaine,
excessus tyrannidis , quels re et qu'on ne doit le regarder que
mèdes peut-on licitement y ap comme un instrument entre les
porter ? Je sais bien , poursuit mains de Dieu, qui, en qualité
saint Thomas, que dans ce cas de roi des rois, et de maître ab
quelques-uns ont regardé com me solu des hommes, peut leurôter
une action héroïque celle de tuer la vie quand il lui plaît, et de
le tyran : quibusdam visumest ut la manière qu'il lui plaît. Le li
ad Jortiam virorum virtutem vre de Josué , ceux des Juges et
pertmeat interimere tyrannum: des Rois sont pleins de pareils
qu'ils ont même cru en trouver ordres donnés de Dieu contre
une preuve dausl'Ancien-Testa- les rois de la terre qu'il avait
ment, eufus rei exemplum etiam promis^, et où ilétablit son peu
in Vcteri-Testamento habetur, ple chéri, et des diverses ma
parce qu'on y lit qu'Aod reçut nières dont il fit exécuter ces
la judicature comme la récom- ordres. On sait avec quelle sévé-
17P ROI ROI
rite fut puni Saùl pour avoir gouvernemens, il distingue aussi
épargné Agag, roi des Amaléci- trois manières dont l'autorité
tes, et comment Samuel le fit publique peut procéder contre
tuer. Mais ces actions ne peu le tyran. Dans les états électifs,
vent tirer à conséquence , ni le peuple qui a le droit de choi
être imitées. Ce sont des faits sir un roi, a aussi celui de lui
singuliers, extraordinaires, hors ôter ou de restreindre l'autorité
de l'ordre commun, et qui ne qu'il lui a confiée, s'il en fait un
peuvent faire ni loi, ni exemple. abus intolérable. Primo quidem
Les suivre dans la pratique, se si ad jus multitudinis alicujus
rait commettre autant d'atten pertineat sibi providere de rege,
tats qui mériteraient les plus non injuste ab eddem rex insti
sévères punitions. C'est ainsi , tuas, potest destitui , velrefre-
ajoute saint Thomas, que ceux nari ejus potestas , si potestate
qui osèrent attenter à la vie de regid tyrannic'e abutatur. Dans
Joas, roi de Juda, quoiqu'il les états, continue le saint doc
eût abandonné le culte du Sei teur, qui reçoiventleursroisdela
gneur, et qu'il en eût retiré le main d'une puissance supérieu
peuple, n'en furent pas moins re, c'est de cette même puissance
punis de mort : unde et in Ve- qu'ilsdoiventattendreleremède
teri-Testamento, leguntur occisi contre la méchanceté du tyran :
fuisse hi qui occidevant Joas, re- siverà adjus alicujus superioris
gem Juda, quamvis à cultu Dei pertineat multitudini providere
recedentem. En effet, et les états de rege, expectandum est ab co
et ceux qui les gouvernent , se remedium contra tyranni nequi-
raient dans des périls conti tiam. Mais dans les états où la
nuels, si chacun croyait pouvoir couronne est héréditaire et indé
attenter à la vie même d'un pendante, et où par conséquent
tyran : esset autem hoc multitu- ces ressources humaines sont
dini periculosum et ejus recto- impraticables, quel expédient
ribus , si privatd prœsumptione restera-t-il contre la tyrannie ?
aliqui attentarent prœsidentium Le courage de quelque particu
necem, etiam tjrannorum. lier qui attente à la vie du ty
Quelle est donc la voie que ran aux risques de la sienne ,
nous ouvre saint Thomas dans pour en délivrer la patrie. C'est
la fâcheuse circonstance où la en effet le seul expédient qui
tyrannie serait excessive ? Il ne soit du goût des calomniateurs
voit que l'autorité publique qui de saint Thomas. Est-ce celui
puisseagir contre le tyran; vide- que propose saint Thomas lui-
tur autem magis contra tyran- même ? Jugeons-en par ses pro
norum sœvitiam , non privatd pres paroles. Si toutes les res
prœsumptione aliquorum , sed sources humaines et légitimes
autoritatepublied procedendum. (dont on a parlé) viennent à
Et comme il y a trois sortes de manquer ( comme il arrive né
ROI ROI 171
cessairement dans les états où Je réponds à la première ob
la couronne est héréditaire ), jection, que dans le temps d'Aod
l'unique expédient qui reste , et des autres juges d'Israël, jus
s'écrie le saint docteur, c'est de qu'à l'élection de Saùl pour pre
recourir à Dieu, le roi de tous : mier roi, le gouvernement du
quod si omninb auxilium huma- peuple de Dieu était théocrati-
num haberi non potest, recurren- que, c'est-à-dire, que Dieu dans
dum est adregem omnium Deum. ce temps-là gouvernait immé
Mais après des paroles si clai diatement son peuple par lui-
res et si précises, comment les même, et que les juges étaient
calomniateurs'deS. Thomaspeu- comme ses lieutenans, qu'il di
vent-ils encore lui attribuer leur rigeait dans toutes leurs entre
doctrine détestable, et sur quoi prises, et qui ne faisaient rien
fondent-ils cette odieuse attri que par ses ordres. Dans l'idée
bution qui les couvre de honte? de cette théocratie , Eglon n'é
C'est, disent-ils, 1°. parce que tait ni le lieutenant de Dieu , ni
saint Thom£et^xcuse Aod d'a le chef , ni le roi du peuple
voir assassirx^TSglon , roi des d'Israël ; c'était l'ennemi des Is
Moabites, sous prétexte que c'é raélites , et un pur instru
tait plutôt un ennemi qu'un ment entre les mains de Dieu
chef du peuple : magis Aod ju- pour les châtier ; le pouvoir qu'il
dicandus est hoslem interemis- exerçait sur eux n'était qu'un
se , quant populi rectorem, li- pouvoir de fait, qui ne lui don
cet tyrannum . nait aucun droit légitime. Dieu
C'est, disent- ils, 2°. parce que choisit et suscita extraordinai-
saint Thomas ne nie pas qu'on rement Aod pour mettre à mort
ne puisse tuer les rois tyrans , cet ennemi de son peuple. Ce
par autorité publique; mais sont ces raisons qu'il faut réu
seulement qu'il soit permis de nir pour juger équitablement
le faire par autorité privée : si du sentiment de saint Thomas.
privatd prœsnmptione , aliqui Aod tua Eglon par l'ordre exprès
attentarent prœsidentium ne- de Dieu , et prétendre s'autori
cem, etiam tyrannorum. ser de cet exemple pour dire
C'est, disent-ils, 3°. parce que qu'il est permis de tuer un ty
saint Thomas semble approuver ran, c'est aller directemeut con
la mort de Domitien , ce cruel tre la doctrine apostolique , sed
empereur, qui fut assassiné par hoc apostolicœ doctrinœ non
les ordres du sénat romain : sic congruit. Voilà la réponse déci
etiam Domitianus, dum tyranni- sive de saint Thomas. La se
dem ageret, à senatu romano conde qu'il y ajoute, n'est qu'ac
intcremptus est, omnibus quœ cessoire; et il ne l'ajoute que
perverse Romanis fecerat, per pour montrer que cet exemple
senatûs-consultum juste et salu- d'Aod ne va point au but. La
briter in irritum revocatis. question roule sur un prince
172 ROI ROI
légitime et reconnu pour tel. ticiable , s'il convertissait son
Eglon n'avait d'autre titre pour autorité en tyrannie. C'est pour
commander au peuple de Dieu , cela que le saint docteur se con
que la violence qu'il lui faisait. tente de rapporter ce premier
Donc le coup que lui porte Aod, fait historiquement, sans l'ap
n'a point de rapport à l'état de prouver ni le désapprouver.
la question que traite là saint Mais pour le second fait, c'est-à-
Thomas. Rien n'est plus com dire, pour le décret par lequel le
mun dans les auteurs ecclésias sénat annula tels édits de Do
tiques , particulièrement dans mitien, saint Thomas lui donne
saint Thomas, que ces sortes de le sceau de son approbation, en
réponses qui écartent les ob disant qu'il fut fait justement
jections , sans en discuter le et utilement..
fond.
Je réponds à la seconde objec QUATr1ÈME OBJECT1ON.
tion, que quand saint Thomas Saint Thoma? ~ tz, 2, q. 11 ,
permet de tuer un tyran par au art. 3) établit hérétiques
torité publique , il ne parle que peuvent être nî,n-se%alement ex
des princes tyrans qui seraient communiés , mais encore jus
soumis à une puissance supé tement mis à mort : hœretici
rieure , et non pas de ceux qui possunt non solum excommnni-
en seraient indépendans ; puis cari, sed juste occidi. Donc un
qu'il répugne qu'il y ait dans souverain peut être mis à mort
un état souverain et indépen pour cause d'hérésie, selon saint
dant une autorité publique qui Thomas, disent ses ennemis.
s'étende sur la personne même
du prince que l'on suppose sou Réponse.
verain et totalement indépen La conséquence est très-fausse,
dant. En ce cas, il serait indé et diamétralement opposée à la
pendant et dépendant tout à la doctrine de saint Thomas. Se
fois , soumis £t non soumis à lon lui , la loi qui punit les hé
une autorité publique, supé rétiques de mort ne subsiste que
rieure à la sienne. par l'autorité du prince ; le
Je réponds à la troisième ob prince n'est point soumis à la
jection , que saint Thomas n'a force coactive de la loi; le prince
approuvé ni désapprouvé l'ac qui viole la loi n'en est respon
tion du sénat de Rome, qui fit sable qu'à Dieu seul, et per
tuer le cruel Domitien, et qu'il sonne sur la terre n'a droit de
s'est contenté de la rapporter le juger, ni de le déposer. Donc,
historiquement, par la raison selon saint Thomas, un prince
que le sénat était encore per même excommunié pour cause
suadé que l'autorité suprême d'hérésie, ne peut être soumis
lui appartenait de droit, et que à la peine de mort portée con
l'empereur même était son jus- tre les hérétiques.
ROI ROI 173
C1nqu1ème object1ov. dieu et seditiones nutrit , ut ci-
tiùs dominari possit.
Saint Thomas ( 2, 2, q. /,2 ,
art. 2 ad 3) examine si la sédi Réponse.
tion est toujours", de sa nature , Il s'agit ici d'un tyran d'usur
péché mortel; et il décide affir pation, qui n'est pas encore par
mativement, parce que, dit-il, venu à s'emparer de l'autorité
la sédition est opposée à la jus souveraine, et qui excite le peu
tice et au bien commun. 3ia- ple à la sédition, pour y réussir
nifestum est ergo qubd seditio plus promptement, citii1s, ainsi
opponitur justitiœ et communi qu'on lit dans toutes les ancien
bono ; et ideb ex suo genere est nes éditions de la Somme de
peccatum mortale. Contre cette saint Thomas, et notamment
assertion, il s'objecte que qui dans celles de Louvain de 1632
conque délivre la patrie d'une et 1662, quoiqu'on lise tutiùs
puissance tyrannique, ne peut dans celle de Paris de 1663,
le faire sans jeter quelque trou faite par les soins du père Nico-
ble dans la multitude ; les uns lay , mais qui est la moins exacte
s'efforcent de maintenir le ty et la moins estimée de toutes
ran, et les autres de secouer son les éditions de la Somme de saint
joug; que cependant ces libéra Thomas. Que prétend donc le
teurs sont loués; qu'ainsi la sé saint docteur en cet endroit ?
dition qu'ils excitent alors est Il prétend uniquement , et avec
sans péché ; que la sédition n'est raison, que ce n'est pas être sé
donc pas toujours, ni par con ditieux que de s'opposer à un
séquent de sa nature , péché particulier ambitieux qui, ayant
mortel. A cette difficulté, le déjà quelque autorité dans la
saint docteur répond que le république, veut s'en rendre en
trouble jeté pour arrêter un tièrement le maître, en semant
gouvernement tyrannique, n'a et en fomentant la division par
pas le caractère qui constitue mi le peuple. C'est donc calom
essentiellement la sédition ; à nier le saint docteur, que de
moins qu'il ne soit poussé si soutenir avec l'auteurde la Let
loin, qu'il puisse faire plus de tre d'un homme du monde à un
mal à la multitude que le gou théologien, qu'il a enseigné que
vernement du tyran. Mais le vé tout ce qui se fait pour renver
ritable séditieux , ajoute-t-il , ser une domination injuste, ne
c'est le tyran lui-même, qui fo mérite pas le noin odieux de
mente la discorde et la division sédition. Ces paroles de .saint
parmi le peuple, afin qu'il puisse Thomas, perturbatio h1tjus regi-
plus promptement exercer sur minis non habet rationem sedi^
lui la domination : magis au- tionis , n'ont pas, il s'en faut
tem tyrannus seditiosus est, qui bien, dans sa pensée , l'étendue
in populo sibi subjecto discor- que leur donne l'infidèle traduc-

\
174 BOi ROI
teur. Quidit tout, n'exclut rien ; lupi rapientes prœdam ad effun-
et attribuer un pareil langage dendum sanguinem. Et ideb
à saint Thomas , c'est le faire sicut licet resistere latronibus ,
parler en forcené, et lui prêter ita licet resistere in tali casu
des fureurs qu'on respire peut- malis principibus , nisi forte
être soi-même dans le secret. propter scandalum vitandum ,
C'est encore calomnier saint càm ex hoc aliqua gravis turba-
Thomas, que de lui imputer tio timeretur. Selon saint Tho
d'exempter de tout péché une mas , disent ses détracteurs , il
sédition excitée contre le souve est permis à des gens injuste
rain légitime , et de dire qu'il ment condamnés à la mort, de
rend le souverain légitime res résister et de se défendre contre
ponsable d'une sédition que des les méchans princes qui les y
sujets rebelles excitent contre ont condamnés , pourvu que
lui, tandis, au contraire, que d'ailleurs il n'y ait pas risque
c'est l'ambitieux qui excite cette de trouble et de scandale ; tout
sédition parmi le peuple pour comme il est permis de se dé
parvenir à l'usurpation, que le fendre contre des voleurs. Or ,
saint docteur condamne sévère on peut licitement, ajoutent-ils,
ment. se défendre contre des voleurs,
S1x1ème object1on. jusqu'à les tuer, si on ne peut
autrement sauver sa vie de leurs
Saint Thomas ( 2. 2. q. 6g , mains : donc, concluent-ils, se
art. 4 ) demande si un homme lon saint Thomas,il est du moins
condamné à la mort a droit permis à des gens injustement
de se défendre ; et après avoir condamnés à la mort, de se dé
comparé un jugement injuste fendre contre les princes qui
qui condamne à la mort, à la les y ont condamnés , jusqu'à
violence des voleurs , il ajoute les tuer, s'ils ne peuvent autre
que comme il est permis de ré ment sauver leur vie , pourvu
sister à des voleurs, de même que d'ailleurs il n'y ait pas ris
il est permis de résister en sem que de trouble et de scandale.
blable cas aux mauvais princes, Réponse.
à moins qu'il n'en survînt du
trouble et du scandale : dicen- Je suppose, 1°. que saint Tho
dum qubd aliquis damnatur ad mas,! dans cet endroit, parle
mortem dupliciter ; uno modo d'un véritable prince ; ce qui
juste, et sic non licet condemna- n'est pas sans difficulté , puis
to se defendere alio modo que le mot principes est un ter
condemnatur aliquis injuste ; et me générique, surtout dans l'É-
taie judicium simile est violen- criture-Sainte, qui signifie aussi
tiœ latronum, secundùm illud : souvent les juges, et tous ceux
Ezechiel. 22, principes ejus in qui sont préposés sur la multi
medio illius (Jérusalem) quasi tude, que les véritables princes.
ROI ROI 175
Je suppose, 2°. que le'mot prince voie de conséquence et d'induc
se prend ici pour un prince sou tions , dans une erreur mons
verain et indépendant de tout trueuse qu'il a si expressément
autre, et non pas pour un prince condamnée.
subalterne, qu'on peut citer à 1°. La comparaison que fait
un tribunal supérieur. Saint saint Thomas entre les mauvais
Thomas, je le veux , compare princes qui condamnent injus
ici un prince souverain à un vo tement des innocens à la mort ,
leur, et permet de résister à l'un et des voleurs qui les assassi
et à l'autre quand ils veulent nent, vaut quant au genre, c'est-
ôter la vie à un innocent. Mais à-dire, que ces princes et ces vo
saint Thomas veut-il qu'il soit leurs sont méchans et criminels.
permis de résister également et La méchanceté et le crime du
de la même manière au prince prince sur passent même de beau
qui condamne injustement un coup celle du voleur, parce que
innocent à la mort , et au vo le prince, étant par état le père,
leur qui l'assassine ? La compa le pasteur , le tuteur de ses su
raison qu'il fait entre le prince jets , est obligé de les défen
qui condamne et le voleur qui dre et de les protéger contre
tue, est-elle parfaite, entière et leurs injustes oppresseurs , loin
adéquate, comme on parle dans qu'il puisse les opprimer lui-
l'école? Rien ne serait ni plus même, et les condamner injus
injuste , ni plus déraisonnable , tement à la mort.
ni plus absurde que de le pen 2°. Cette comparaison vaut
ser. On sait que toute compa encore , quant au droit naturel
raison cloche par quelque en qu'ont les innocens de résister ,
droit ; c'est-à-dire , qu'il y a soit aux princes qui les con
toujours quelque disparité entre damnent injustement à la mort,
les termes comparés ensemble, soit aux voleurs qui la leur don
quoiqu'ils se ressemblent dans nent cruellement. Voilà les
certains points. Produisons donc points de comparaison, de parité
ici ces points de ressemblance et de ressemblance entre les prin
et de dissemblance par rapport ces et les voleurs dans l'espèce
aux termes comparés ; évaluons proposée, selon saint Thomas ;
la comparaison que saint Tho et voici les points de dissem
mas fait entre un prince qui blance et de disparité entre eux,
condamne injustement un hom selon le même saint docteur.
me à la mort, et un voleur qui 1°. Il n'y a nulle comparaison
lui donne lui-même la mort; entre un prince et un voleur, à
nous ne verrons qu'avec autant les envisager du côté de l'état
de surprise que d'indignation, des personnes. Un prince, quel
la malice absurde des ennemis que méchant qu'on le suppose ,
insidieux du saint docteur, qui est toujours revêtu de l'autorité
s'efforcent de l'entraîner , par publique ; il est établi de Dieu,
176 ROI ROI
et reçoit son pouvoir immédia de la même manière qu'il se dé
tement de lui : priviléges qui le fend contre le poignard de l'as
rendent respectable malgré ses sassin ? O rage ! ô fureur de
crimes , et qui mettent sans calomnier les saints , pour les
doute à cet égard une grande rendre complices, s'il était pos
différence entre lui et un vo sible, de ses propres égaremens,
leur. et se couvrir de leurs noms res
i°. Il y a encore une grande pectables! Saint Thomas permet
différence entre un voleur qui donc de résister à un prince qui
attaque, qui assassine, qui tue, condamne injustement un hom
et un prince qui ne fait que me à la mort. Oui ; mais com
condamner à la mort , mais qui ment? Sans manquer au respect
n'exécute pas la sentence par dû à l'autorité publique dont ce
lui-même. prince est revêtu ; sans causer
3°. Il y a aussi une très-grande ni trouble, ni scandale. Est-ce là
différence entre la manière dont permettre au condamné d'aller
saint Thomas permet de se dé assassiner le prince ? et pourrait-
fendre contre un voleur qui as il se porter à cette horrible
sassine, et un prince qui con attentat , sans causer ni trouble,
damne injustement à la mort. ni scandale? Comment encore
Par ra pport à un voleur, ou à tout l'innocent condamné résistera-
autre injuste agresseur privé qui t-il au prince qui le condamne?
assassine, S. Thomas permet seu En fuyant, s'il le peut ; en re
lement de repousser la force par présentant son innocence, et en
laforceavecla modération d'une remontrant au prince avec res
innocente défense , licet vim vi pect l'injustice de sa sentence.
repeîlere cum moderamine incul- Quoi ! saint Thomas aurait au
patœ tutelœ ; c'est-à-dire, qu'il torisé d'autres moyens de défen
permet, d'après les principes du se ? il aurait permis au condamné
droit naturel, de tuer l'mjuste de tremper ses mains sacriléges
agresseur, non dans l'intention dans le sang du prince? lui qui
de le tuer , mais dans la seule ne permet pas même à un hom
intention de sauver sa propre me que l'on assassine injuste
vie, lorsqu'on ne peut la sauver ment, de tuer volontairement
autrement contre la violence du l'injuste agresseur qui s'efforce
cruel agresseur qui veut l'arra de lui arracher la vie ; lui qui
cher. Mais le saint docteur ac- établit en taut d'endroits de ses
corde-t-il la même permission ouvrages, qu'il faut obéir aux
par rapport à un prince qui con princes, même méchans et diffi
damne injustement à la mort? ciles ; que c'est un crime de leur
permet-il à l'innocent condam résister; que le soin du bien pu
né de plonger un fer meurtrier blic n'appartient qu'à ceux qui
dans le cœur du juge inique, en sont revêtus de l'autorité publi
se défendant contre son arrêt , que; que dans le cas même d'une
ROI ROI 177
tyrannie outrée et excessive, mourir les malfaiteurs et les pé
quand tous les moyens légiti cheurs nuisibles à la société, il
mes viennent à manquer, l'u ajoute que ce droit n'appartient
nique parti qui reste à prendre, qu'aux princes et aux juges re
c'est de recourir à Dieu, le roi vêtus de l'autorité publique ,
des rois , et de souffrir patiem auxquels est confié le soin de
ment ; lui enfin qui donne de si conserver la société, et nulle
grands éloges à la patience des ment aux particuliers : et ideà
premiers chrétiens, qui, ayanten eis solùm licet malefactores oc-
mains les armes qu'ils auraient cidere , non autem privatis per-
pu tourner avec succès contre sonis. Il dit encore qu'il faut un
leurs persécuteurs , aimaient jugement public pour discerner
mieux souffrir les tourmens et si lecoupabledoitêtre misa mort
la mort , que d'employer ces pour le salut commun : indiget
voies de fait pour se défendre ; judicio publico ut dignoscatur an
voies qu'ils auraient dû tenter sit occidendus propter salutem
néanmoins pour l'avantage de communem ; et enfin qu'il n'ap
la religion, s'ils eussent cru que partient qu'à la puissance publi
l'attentat sur la vie des tyrans que de priver quelqu'un de la
n'était pas un c1ime. vie, en quelque casaque ce puisse
Sept1ème object1on. être. Or si , selon saint Thomas,
il n'est jamais permis à un par
Saint Thomas (2. 2. q. 64, ticulier de tuer un autre parti
art. 2) enseigne qu'il est per culier, quelque nuisible qu'il
mis et même nécessaire de tuer soit à la société, et si ce pou
les pécheurs , s'ils sont dange voir n'appartient qu'au prince
reux et nuisibles à la société : ou au juge revêtu de l'autorité
peccatorcs oeddere non modo li- publique , après un jugement
cet, sed necessarium est, si com- public , comment peut-on lui
munitati perniciosi et periculosi imputer de soutenir qu'il soit
sint. Or les rois sont pécheurs jamais permis à un particulier,
comme les autres, et leurs pé sous aucun prétexte, de tuer
chés peuvent nuire à l'état : il celui-là même qui est revêtu de
est donc permis , selon saint l'autorité publique, du pouvoir
Thomas , de les tuer , quand souverain.
même ils ne seraient pas tyrans. Je réclame ici, en finissant cet
article , la bonne foi de tout
Réponse.
lecteur impartial. Lorsqu'on
Saint Thomas répond lui- vient à examiner de sang-froid
même ( ibid. , art. 3 ) à cette les principes et tant de textes si
fausse conséquence qu'on vou clairs et si formels, répandus
drait tirer de son principe. dans les ouvrages de saint Tho
Après avoir dit qu'il est permis mas, sur l'indépendance absolue
et même nécessaire de faire des rois, sur l'obéisss.mce et la
21. 12
178 ROI ROI
fidélité des sujets, sur la nécessité sonnerie tocsin contre lui, qu'ils
d'un jugement public et de l'au prennent l'alarme et les armes
torité suprême pour faire mou pour sa défense. Ils crient à la
rir licitement le moindre parti mauvaise foi, à l'imposture , à
culier, quoique malfaiteur dan la calomnie. Ils démontrent,
gereux et nuisible à la société , par ses principes, que sa doctri
peut-on le soupçonner des écarts ne est diamétralement opposée
que ses ennemis ne rougissent aux erreurs monstrueuses qu'on
pas de lui imputer touchant le veut lui imputer. Ils expliquent
régicide et la sûreté de la per quelques textes obscurs, en les
sonne sacrée des rois ? N'est-il rapprochant, comme ilest juste,
pas de l'équité d'expliquer les de ces principes clairs et lumi-
endroits qui peuvent paraître meux , qui dissipent tous les
obscurs et difficiles, par ces prin nuages. ISieu différens de ces
cipes, clairs, lumineux et cer vrais enfans du saint docteur ,
tains ? Les lois de la justice souf ses faux disciples tiennent une
frent-elles qu'on ferme obsti route toute contraire. On les en
nément les yeux à la clarté de tend publier de vive voix et par
ces principes, pour ne les ouvrir écrit, que s'ils s'égarent, ce n'est
qu'à l'obscurité de quelques qu'en marchant sur les pas d'un
textes, ou malignement altérés, maître qu'ils honorent. A les en
ou superficiellement considérés , croire , tous les principes, tous
ou faussement interprétés? Est- les textes de saint Thomas fa
ce par des conséquences et des vorisent visiblement l'erreur ; et
inductions forcées qu'on doit une légère teinture du latin leur
juger des véritables sentimens est plus que suffisante pour les
d'un auteur, ou bien par les mettre en état de prononcer sur
maximes qu'il a établies à des ce point d'une manière infailli
sein, et dans lesquelles il ne ble. Prétendre l'excuser, c'est
souçonnait pas même qu'on pût l'accuser imprudemment; c'est
trouver le germe du poison fournir de nouvelles armes con
qu'on s'efforce d'en extraire, en tre lui ; c'est entasser les preu
les tordant avec malignité ? ves qui l'accablent, accumuler
Quel contraste entre les vrais les démonstrations qui le con
disciples de saint Thomas et vainquent, produire des titres
ceux qui ne se disent tels que qui le condamnent , assembler
pour le charger principalement des nuages sur sa tête , former
de la honte de leurs égaremens , l'orage qui le renverse, forger
en publiant que, s'ils s'égarent, la foudre qui l'abat, qui l'é
ce n'est qu'en marchant sur ses crase. Oh ! les vrais disciples, qui
traces respectables ! Zélés pour parlent ainsi de leur bon maître,
la gloire de saint Thomas, leur et qui s'escriment de la sorte
maître, lesdominicains, ses vrais pour le défendre ! Oh ! que les
disciples, n'entendent pas plus tût dominicains sontbien peu aguer
ROI ROL 179
ris et bien neufs dans l'art de la que l'on calomnie grossièrement
défense, lorsqu'ils dressent d'au saint Thomas , quand on l'ac
tres batteries pour repousser les cuse d'avoir enseigné qu'il est
traits qu'on décoche contre lui! quelquefois permis de tuer un
Le contraste est frappant; et il tyran, et d'avoir posé des prin
le paraîtra davantage , si l'on cipes contraires à l'indépen
fait attention que, quand il s'a dance des rois; la réponse à l'é
git des dogmes qui ne peuvent crit intitulé : Lettre d'un hom
souffrir aucune difficulté, et que me du monde à un théologien ,
les souverains pontifes ont dé au sujet des calomnies qu'on
clarés tant de fois être la vérita prétend avoir été avancées con
ble doctrine de saint Thomas , tre saint Thomas ; la Vérité
constamment soutenue par les vengée en faveur de saint Tho
dominicains, tels que la prédes mas, par saint Thomas même.
tination antérieure à toute pré ROLAND (Aubert), cordelier,
vision de mérite, la gratuité , la né à Liffon dans le Bassigny, au
nécessité, l'efficacité intrinsèque mois de mars 1692. Nous avons
de la grâce, les nouveaux disci de lui : 1°. Moyen facile de con
ples de sainrThomas et ses sin cilier les esprits sur les difficul
guliers défenseurs soutiennent tés qui regardent la bulle Uni-
audacieusement que les domini genitus , 1732, 1734 et 1735, 5
cains ne l'ont point entendu sur vol. in-4° , à Luxembourg, 2°.
ces matières , et qu'eux seuls en La Vie de la bienheureuse Phi
ont saisi le véritable sens. Muta lippe de Gueldres , duchesse de
fiant labia dolosa , quœ loquen- Lorraine, 1736, à Toul. 3°.
tur advershsjustum iniquitatem. L'Histoire de René 11, duc de
( Ps. 30. 19.) C'est l'épigraphe Lorraine, contre Charles - le -
d'une apologie de saint Thomas, Hardi, dernier duc de Bourgo
imprimée à Avignon sous ce ti gne, 1742, à Luxembourg. Le
tre : Dissertation polémique sur père Roland a enseigné la phi
les bruits calomnieux répandus losophie et la Théologie, et a été
contre saint Thomas , au sujet gardien diverses fois dans diffé
du tyrannicide , par un docteur rentes maisons. Il a été défini-
dominicain. On peut voir aussi teur de sa province, et écrivain
le Mémoire pour saint Thomas de son ordre, institué par pa
d'Aquin, contre un anonyme tentes de son général, confir
calomniateur de sa doctrine ; le mées par un bref du pape Clé
Mémoire justificatif des senti- ment xu. Il était directeur de
timens de saint Thomas sur l'hôpital de Saint-Mihiel en
l'indépendance absolue des sou Lorraine, lorsque Dom Calmet ,
verains, sur l'indissolubité du qui a fourni cet article , faisait
serment de leurs sujets, et sur imprimer sa Bibliothèque lor
le régicide ; les deux lettresd'un raine en 1751.
théologien , où il est démontré ROLANDIN DE PADOUE ,
18o ROL ROL
notaire de cette ville, et savant diis splendorem conciliandum
dans la grammaire et dans la comparatus , cum prœfatione
rhétorique, mort en 1276. lia D, D, Johanis Fecthii Tlteologi
écrit une histoire qui contient rostochiensis, Rostochii et Lip-
en douze livres ce qui s'est passé siœ , anno 1709, in-12. C'est
dans la marche Trévisane , de un recueil qui contient la vie des
puis l'an n8o jusqu'à l'an 1260. théologiens les plus célèbres ,
On ne trouve nulle part avec de quelque communion qu'ils
plus d'exactitude que chez lui, aient été. ( Journal des Savans,
tout ce qui regarde les cruautés 1710, p. 429 de la première
d'Ezzelin, et les belles actions édit. , et 38g de la seconde.)
des marquis d'Est. Cet historien ROLLE ( Dom Anselme), bé
l'emporte sur ceux de son temps nédictin réformé de la congré
par l'ordre et par le discerne gation de Saint-Vannes, fit pro
ment. Cette histoire se trouve fession au monastère de Saint-
dans le huitième tome du Rerum Vannes de Verdun le 23 mai
italicarum de M. Muratori. On 1612. Il entra ensuite dans la
/en a aussi une édition faite à congrégation deSaint-Maur, où
Venise en 1636, avec d'autres il a rempli diverses supériori
chroniques, par les soins de Fé tés. Il mourut à Sainte-Croix
lix Osius, professeur d'éloquence de Bordeaux le 14 août 1627.
à Padoue. Faustus de Longiano C'est le premier écrivain de la
en a fait un abrégé en italien , congrégation de Saint-Maur. lia
qu'il a publié sous le nom de publié plusieurs ouvrages qu'on
Pierre Gérard , avec quelques a faussement attribués à saint
changemens et quelques addi Benoît, et y a ajouté des notes
tions. (Journal desSavans, 1733, de sa façon. Dom le Cerf l'a ou
page 117. Moréri, édition de blié dans sa Bibliothèque des
1759.) écrivains de la congrégration de
R 0 L L (. Rcinard - Henri ) , Saint-Maur ; mais il en parle
théologienallemand. Nousavons dans sa lettre du 21 avril 1731 ,
de lui l'ouvrage suivant. M. à M. le Clerc, de la communauté
Reinh. Hem: Rollii unnensis de Saint-Sulpice. ( D. Calmet ,
TVestphali SS. Theol. C. bi- Biblioth. lorr.)
bliotheca nobilium Tlwologo- ROLLET (Dom Humbert ) ,
rum Historico-Theologia selec- bénédictin de la congrégation
ta, sive recensus nobilium , vel de Saint-Vannes, natif de Cour-
gradum quondam theologicum , celle, village au duché de Bar,
vel munus quodeumque sacrum et mort à Saint-Mihiel le 12
suo merito consecutorum , variis mai 1666, âgé de plus de qua
ex historia litteravia observa- tre-vingts ans, a composé la vie
tionibus atque accuratioribus du révérend père dom Didier
eruditorumjudiciisrefertus, quin de la Cour, réformateur de la
et ad debitum sacratioribus stu- congrégation de Saint-Vannes.
ROL ROL 181
Elle se trouve au t. 4, PP- '72, professeur d'éloquence au Col
174 des Chroniques générales lége Royal, et associé de l'Acadé
de l'Ordre de Saint-Benoît, im mie des inscriptions çt belles-
primées à Toul , in-fol. Dom lettres, naquit à Paris le 3ojan-
Rollet a aussi composé un fac vier 1661 , d'un père qui était
tum pour montrer que les reli coutelier. Il fit ses études au col
gieux réformés de Saint-Mihiel lége du Plessis, qui avait alors
ont droit et sont en possession pour principal M. Gobinet, dont
de nommer au prieuré de No il s'acquit l'estime et l'affection,
tre-Dame de Bar-le-Duc , un re aussi bien que celles de ses maî
ligieux de leur communauté tres, et de M. le Pelletier, mi
pour l'administrer dans le tem nistre d'état. Il devint ensuite
porel et dans le spirituel , et de professeur de seconde , puis de
le rappeler quand ils jugent à rhétorique au même collége , et
propos ; et que , depuis l'an succédai M. Hersan, son maître,
1606, les abbés de Saint-Mihiel, dans la chaire d'éloquence , au
par traité passé entre eux et les Collége Royal, en 1688. Il fut
religieux , par l'autorité du fait recteur de l'université en
saint-siége, ont cédé ce prieuré 1694, et continué deux ans par
au couvent, pour faire partie distinction. En 1698 il fut fait
de la mense abbatiale, par la coadjuteur du collége de Beau-
même autorité du saint-siége. vais , qu'il gouverna jusqu'en
Le père Rollet, après avoir rem 1712. Il fut obligé de se retirer
pli avec honneur les premiers le 6 de juin de cette année, et
emplois de la congrégation de fit pendant quelque temps des
Saint-Vannes, eut la charge de conférences sur l'Écriture-Sain
grand-prieur de l'Ordre de Clu- te dans la paroisse de Saint-
gny, dont il reçut les patentes Étienne-du-Mont. il mourut à
du cardinal de Richelieu le 26 Paris le 14 septembre 1741- On
octobre 1 630. Il composa encore adelui: 1°. plusieurs harangues
divers écrits importans pour latines. 2°. Diverses pièces de
soutenir son droit de grand- poésies latines. 3». L'épitaphe
prieur de Clugny , contre Dom de Santeuil , qu'on lisait dans
Jean de Chevriètes, dévolutaire, le cloître de Saint-Victor, et
et fut maintenu dans cette char plusieurs épigrammes adressées
ge par arrêt du conseil du roi à l'abbé Bosquilion. 4°- Un dis- »
du 8 juillet 1 633. Il rentra dans cours pour remercier le roi
la congrégation de Saint-Van Louis xv du gratis accordé au
nes, dont il fut élu président en collége de l'université pour
1638, et enfin pour la dernière l'instruction de la jeunesse. 5°.
fois en 1646. ( Dom Calmet , Un traité de la manière d'ensei
Biblioth. lorr.) gner et d'étudier les belles-let
ROLLIN (Charles), ancien tres par rapport à l'esprit et au
recteur de l'université de Paris , cœur, 4 volumes in- 12 , avec un
182 ROL ROL
supplément à ce traité. 6°. pora. La première édition de cet
L'Histoire ancienne des Égyp ouvrage est celle qui fut faite à
tiens, des Carthaginois, des As Cologne en 1474, e^ la seconde ,
syriens , des Babyloniens, des celleq1y parutà Louvain en 1 476,
Mèdes et des Parthes, des Macé sous ce titre : Chronica quœfas
doniens, des Grecs, 1 3 volumes ciculus temporum dicitur, om?tes
ia-12, à Paris, 1730, 1738. 7°. antiquorum chronicas complec-
L'Histoire romaine , qui a été tensperdevotumquemdam Car-
continuée par M. Crevier, son thusianum, et virum historiarum
disciple, professeur de rhétori studiosissimum ; et avec cette
que au collége de Beauvais, souscription à la fin : in univer-
(Voyez l'éloge de M. Rollin par sitate Lovaniensi, per quemdam
M. de Boze, qui se trouve dans devotum Carthusiensem , usque
le vingt-neuvième tome , se ad Sixtum 1v, contexta per me
conde partie , du journal inti Johannem Veldener, summd
tulé : Bibliothèque raisonnée diligentid majorique impensd ,
des ouvrages des savans de l'Eu nonnullis imaginibus ad finem
rope , et dans le quarante-troi usque deducta, et proprio si-
sième, tome des Mémoires du gnato signata, sub anno ,
père Nicéron.) quarto kalendas januarias , se-
ROLWINCK ( Wernerus de cundùm stylum curiœ romanœ ,
Laër ) , chartreux à Cologne , de quo sit Deus benedictus.
était du diocèse de Munster. Il Amen. C'est un in-folio de peu
mourut en 15o2, âgé de soixan d'épaisseur. C'est sur cette édi
te-dix-sept ans, et laissa divers tion que presque tous les écri
ouvrages de sa façon : 1°. un vains et bibliographes hollan
ouvrage intitulé : le Paradis dela dais regardent Jean Veldener ou
conscience , imprimé à Cologne Veldenar, imprimeur des Pays-
l'an 1475. 2°. Un traité du sa Bas, comme l'auteur du Fasci
crement de l'Eucharistie, et du culus temporum, quoiqu'il soit
fruit des messes , à Cologne , certain qu'il n'en est que l'é
1535. 3°. Un sermon sur saint diteur. Vossius parle ainsi de
Benoît, et plusieurs autres ou Werner : TVernerus Rolvine de
vrages qui n'ont pas été impri Laer, Carthusiensis domûs sanc-
més ; comme un calendrier, un tœ Barbar1e Coloniœ Agrippi-
martyrologe , un commentaire nœ , natione ÏVestphalus, inter
sur les épîtres de S. Paul, sept alia reliquit librum de origine
livres de la vie de saint Paul Frisonum ; Leibnitz , introduct.
et quelques autres. On a encore in scriptor., tom. 3 rerum brun-
de cet auteur un livre de origine vicensium , mon. 14, P- 20j ob
Frisonum; et enfin celui qui pa serve que Rolvine n'a point -
raît l'avoir occupé toute sa vie, écrit de origine Frisonum , et
intitulé : Fasciculus temporum , qu'il faut que Vossius ait pris
abinitio mundiadsua nsque tem- les anciens Saxons pour le.; Fri-
ROL ROM 183
sons, Item, calendarium acmar- blioth . quinzième siècle, part.
tyrologium e quo maxime in-
claruit, Fasciculum temporum, 1,p. 378.)
ROMA, hébr. , élevée, subh
ab initio ad sua asque tempora. me, du mot ramum, concubine
Pr1mùm quidem desiisse videtur ou femme du second rang de
m anno 1470, qui penultimus Nachor, frère d'Abraham. Roma
Pauli 11 tanè manuscriptus nos- fut mère de Tabée , de Gaham ,
ler non ulterii1s producitur. de Tahas et de Maacha. (Genes.
Exindè, pauculis additis, pergi 22, 24. )
usque ad annum 1 4?4, "71" erat ROMAIN, martyr à Rome au
Sixti 1v annus tertius. Ad Sixti troisième siècle, était soldat et
tempora produxisse ait Bostius persécuteur de saint Laurent ;
in viris illustribus Carthusianis, mais il fut si touché de son cou
eapite ultim0. Atque hic fimt rage, qu'il le pria de l'instruire;
vetustissima, quam habeo, ed1- reçut le baptême de ses mains ,
tio , Lovanii procurata anno et remporta la couronne du
1476. Nomen auctoris œque ibi martyre avant saint Laurent
dem ac in manuscripto desidera- même, ayant eu la tête coupée
tur. Solum dicitur opus isthoc la veille de son triomphe. La
propriis cujusdam devoti Car- fête de saint Romain est mar
thusiensis , et viri historiarum quée au g d'août dans plusieurs
studiosissimi manibus, ab initio martyrologes; et l'on prétend
mundi usque ad Sixti papœ 1v avoir son corps dans l'église de
tempora, contextum esse : sed son nom de la ville de Lucques
Joannem Veldener, summd dili- en Toscane. ( Baillet, tome 2, 9
gentid, majorique impensâ, non- août.)
nullis additis imaginibus, ad fi- ROMAIN (saint), diacre de
nem usque deduxisse. Posthumo Césarée en Palestine , et martyr
autem pertexuit a1tctor opus à Antioche dans le quatrième
suum usque ad annum 1480, quo siècle, d'une famille qualifiée,
ait Papam factum Innocentium exerçait l'office de diacre avec
vm. Atque hic recentissimœ celui d'exorciste dans l'église de
etiam editiones desinunt. Exin Césarée, lorsque commença la
dè chronicon hoc continuavit J0. persécution de Dioclétien et de
Linturius usque ad annum 1514- Maximien. Il fut arrêté par l'or
( Vossius. de Historicis latinis, dre du préfet d'Orient, que quel
liv. 3, p. 56g et 570. Trithème, ques-uns nomment Asclépiade,
art. 929. Possevin , t. 2, p. 519. qui lui fit meurtrir tout le corps
Bellarmin, p. 407- Aubert le à coups d'escourgées de plomb,
Mire, p. 89. Oudin , de script, déchirer le dos et les côtés jus
eccles., t. 3, col. 2738. Jacobus qu'aux os, et couper la langue
Bergomas. lib. 16. Trithème , jusqu'à la racine. On le retint
dans son livre des écrivains il ensuite plusieurs mois en pri
lustres d'Allemagne. Dupin, Bi- son , où le saiut continua à par
184 ROM ROM
1er plus nettement qu'aupara Vôge , jusqu'en Allemagne. Ils
vant , comme l'attestent tous les gouvernaient conjointement,
les historiens même contempo et les visitaient alternativement.
rains , et où il fut enfin étran Saint Romain mourut sainte
glé le 1j de novembre de l'an ment dans son monastère de
3o3. Les Grecs font sa fête le 1 8. Condat, le 28 février de l'an 46o.
(Eusèbe , dans le second livre de Dieu l'honora du don des mira
son Traité de la résurrection, et cles devant et après sa mort. Ce
dans son livre des martyrs de fut lui qui , le premier, peupla
Palestine, au second chapitre. de solitaires les déserts du Mont-
Saint Chrysostôme, dans son pa Jou et de Vôge ; en quoi il a été
négyrique de saint Romain, comparé à saint Antoine , qui a
qui fait le quarante-troisième peuplé la Thébaïde d'anacho
discours du premier tome de rètes. (Bolland. Bulteau, dans
ses œuvres. Tillemont , au cin son Hist. bénéd. Baillet, t. 1,
quième tome de ses Mémoires 28 février.)
ecclés. Baillet, tome 3, 18 no ROMAIN (saint), archevêque
vembre.) de Rouen, issu de la noblesse
ROMAIN (saint), abbé, fonda française qui s'était établie dans
teur des monastères du Mont- les Gaules du temps de Clo-
Jou, naquit l'an 3go dans la vis 1er , fut mis par ses parens à
Franche-Comté. Après avoir la cour du roi Clotaire 11 , qui
passé quelque temps dans le mo- l'admit à son conseil, et l'ac
nastèred'un saint abbé deLyon, corda ensuite au clergé et au
nommé Sabin , il se retira dans peuple de Rouen, qui le -deman
les forêts du Mont-Jou, qui sé dèrent pour évêque l'an 626.
pare la Franche-Comté du pays L'exemple de sa vertu et la belle
des Suisses , et se renferma dans discipline qu'il établit dans son
un vallon appelle Condat, où diocèse, firent tant d'impression
il vécut d'abord tout seul pen sur les idolâtres qui y restaient ,
dant quelques années, et ensuite qu'ils souffrirent sans murmu -
dans la compagnie de son frère, rer qu'il abattît les temples de
nommé Lupicin. Le nombre de Jupiter, de Mercure , d'Apollon
ceux qui vinrent le trouver pour et de Vénus. Entre les miracles
se mettre sous leur discipline qui donnèrent tant de crédit à
croissant tous les jours , ils bâ ses prédications, ou vit la Seine
tirent un monastère régulier, tellement débordée , qu'elle
qui est aujourd'hui la célèbre inondait déjà toute la ville, ren
abbaye de Saint-Claude, évêque trer dans ses bornes à la vue du
de Besançon. Ils bâtirent encore saint , qui se présenta devant
un second monastère dans un elle avec la croix , et qui avan
lieu voisin , nommé Lauconne , çait dans l'eau à mesure qu'elle
et enfin plusieurs autres au-delà se retirait. Quelques-uns croient
du Mont-Jou, et vers celui de que ce miracle a servi de fonde
ROM ROM 185
ment à la fable du dragon vain prédicateurs du pays, Il pro
cu et brûlé dans Rouen par nonça le 22 avril 1695, à Ligny,
saint Romain , avec le secours en Barrois , dans l'église des
d'un meurtrier qu'il avait pris cordeliers, l'oraison funèbre de
dans la prison; d'où est venu le François - Henri de Montmo
privilége de la fierte ou chasse rency, duc de Luxembourg.
de saint Romain , qui donne au Cette pièce fut applaudie, et a
chapitre de la cathédrale le pou été imprimée à Toul, en 16g5 ,
voir de délivrer un criminel de in-8°. (Dom Calmet, Biblioth.
la mort et de la prison tous les lorr. )
ans au jour de l'Ascension , au ROMAIN ( le sieur ) DE BON
quel se fait la procession en re NE-ESPÉRANCE. Nous avons
connaissance du miracle. Saint de lui l'ouvrage intitulé : Er
Romain mourut le 23 octobre reurs du P. Barnabé Saladin ,
de l'an 63g. Son corps reposait à ex-gardien des recollets, dans
la cathédrale de Rouen dans la la province de Saint-André, etc. ,
chasse si connue sous le nom de dénoncées à monseigneur l'ar
la fierte saint Romain. (Rigaut, chevêque de Cambrai, et à mes-
Vie de saint Romain. Le père seigneurs les évêques de Tour
Pommeraye, bénédictin, Hist. nai et d'Arras; avec des réflexions
des archevêques de Rouen. Le sur les livres de ce recollet, in
père le Cointe, Annal, ceci, de titulées , 1°. Le Confesseur cha
France aux années 626, 635 et ritable de l'âme timide. 2°. Le
638. Baillet , tome 3 , 23 octo Médecin spirituel de l'âme crain
bre.) tive et scrupuleuse. 3°. Direc-
ROMAIN, pape ou antipape, torium confessarii Monialium.
fut placé sur te saint-siége le 17 Par le sieur Romain de Bonne -
septembre 897 , et mourut le 8 Espérance, à Liége, 1702, in-
février 898. 11 est incertain s'il 12. (Journal des Savans, 1702,
fut élu canoniquement ou non; p. 409.)
et cette incertitude fait que ROMAIN DE BLAYE ( Saint-),
quelques auteurs le mettent au Sanctus Romanus de Blavia ,
rang des pontifes légitimes, et abbaye de l'Ordre de Saint-Au
que d'autres le placent parmi gustin , était située dans la ville
les antipapes. (Oouphre et Ge- de Blaye en Guienne, sur la rive
nebrard, in CJ1ronic. Baronius, droite de la Garonne , au dio
in Annal. ) cèse de Bordeaux. On ignore le
ROMAIN ( D. Benoît ), béné temps de sa fondation. Le roi
dictin de la congrégation de Cherebert ou Charibert , qui
saint Vannes, né à Nanci, pro- mourut à Blaye en 570 , fut en
fès de l'abbaye de Saint-Èvre , terré dans l'église de l'abbaye ;
le 16 septembre 165g, mort à mais les calvinistes, ayantsurpris
Saint-Mansui le 28 août 1699, cette ville en 1 568 , ruinèrent
passait pour un des meilleurs toutes les églises , et n'épargné
186 ROM , ROM
rent pas même le tombeau de ce voyés vers le roi Antiochus Eu-
prince. L'abbé de Saint-Romain pator, s'intéressèrent très-parti-'
avait autrefois séance immé culièrement à la tranquillité des
diatement après l'archevêque, Juifs. ( 1 Mach. 8. 1 , 2 , 3 ,
dans le synode que ce prélat était etc. 12. 1,2,3,4, etc, '4- 24 ,
obligé de tenir tous les ans dans etc. 2 Mach. 1 1 . 34 , 35 , 36.
l'église de Saint-André de Bor DomCalmet, Dict. de la Bible.)
deaux , et dans celle de Saint- Les Romains ont pris dans la
Romain de Blaye alternative suite Jérusalemj usqu'à trois fois.
ment. La première , par les armes de
ROMAINE, vierge et martyre, Pompée , l'an du monde 3g41 .
compagne de sainte Benoîte. La seconde, par Sosius, en 3967.
(Voyez Benoîte.) Latroisièmeenfin,sousTite, l'an
ROMAINS. On ne voit pas qu'il du monde 4070 , auquel temps
en soit parlé dans les livres de la ville et le temple furent en
l'Ancien-Testament écrits en hé tièrement détruits. ( Dom Cal
breu , mais seulement dans les me t , ibidem. )
Machabées et dans le Nouveau- On a parlé de l'épître de saint
Testament. Paul aux Romainsà l'articlePAUL .
Judas Machabée, ayant appris ROMAN ( Jacques) , religieux
les victoires que les Romains de l'Ordre de Saint-Dominique
avaient remportées sur divers vers l'an 1406 , a écrit de victo-
peuples , envoya à Rome deux riisvirtutis ; depersecutionibus;
ambassadeurs, qui y furent très- devirtutibus et vitiis regum Ro-
bien reçus , et rapportèrent à manorum , homiliœ morales ,
Jérusalem un rescrit d'alliance se1 mones de tempore et de sanc-
qui resta aussi à Rome écrit sur tis , etc. ( Leandre Albert , l. 4-
des tables d'airain. Ceci se passa de vir. illustr. ord. Prœdic. p.
l'an du monde 3842. Quelques 14g. Echard, Script, ord. Prœd.
années après , c'est-à-dire en t. 1 p. 74g.)
386o , Jonathas, frère de Judas ROMAN (Jérôme), Augustin
Machabée , envoya des députés espagnol , mort vers l'an 15g7,
pour renouveler l'alliance avec a composéen sa langue naturelle
le sénat; et celui-ci leur donna la chronique de son ordre , et
des lettres adressées aux gouver quelques autres ouvrages histo
neurs de chaque province pour riques.
les faire conduire en paixjusques ROMANIWA1VAR , Roma-
dans la Judée. Enfin , Simon num , évèché de la Moldavie ,
Machabée envoya à Rome pour sous la métropole de Sotzaba;Un
le même sujet un ambassadeur, de ses évêques, nomméEuloge,
qui y fut très-bien reçu , et au assista au concile tenu à Jassi
quel le séna t accorda tout ce qu'il dans la Moldavie , par le pa
désirait. Avant tout cela , et dès triarche Parthenius 1", en 1641.
l'an 384 1 , les légats romains en- (Oriens christ, t. 1 , p. 1253.)
ROM ROM 187
ROMANS , ouvrages conte de se rendre heureux , pag. 1 1 1
nant des aventures fabuleuses et 11a. « Ces enfans gâtés d'une
d'amour ou de guerre. M. Huet, imagination libertine ne laissent
dans son discours touchant l'o dans l'esprit, outre leurs maxi
rigine des romans , en rapporte mes empestées, que des mots
l'invention aux Orientaux , qui étudiés, des expressions empe
ont l'esprit extraordinairement sées, des phrases sonores , qui
porté aux fictions , aux figures , sont autant de fausses fleurs hé
aux allégories , à la poésie. De rissées d'épines..'... Le lecteur
l'Orient ils ont passé en Grèce épouse en idée la situation' des
et dans l'Italie. Quant à l'ori héros fabuleux ; leurs faiblesses
gine de nos romans, elle vient remuent les passions de son
des histoires fabuleuses que nos cœur naturellement sensible.
pères composaient dans des siè L'amour prend un coloris si
cles pleins d'ignorance et de séduisant, que rien ne semble
barbarie. La Provence qui avait plus doux que de céder à ses
plus d'usage des lettres et de la impressions. C'est là que sont
poésie que le reste de la France, enseignés le manége , les intri
s'y signala et envoya ses trouba gues , les voies qui conduisent à
dours et ses chanteuses débiter la séduction de l'innocence. A
leurs contes par toute la France; ces dangers se joignent les dé
et comme ils se servaient de la goûts de son état , occasionés
langue romance , leurs fables par les sentimens ambitieux
s'appelèrent romans. Les auteurs qu'ils inspirent. Ils retracent
de l'Histoire littéraire de la Fran des choses imaginaires, comme
ce, dans le sixième volume, s'é existantes réellement ; leurs
tendent fort au long sur les ro pompeuses descriptions font
mans : ils en recherchent l'ori naître l'envie ridicule de se dé
gine ; pt en profitant de ce que placer, de voyager au loin , de
M. Hu t nous avait appris sur courir les aventures. En un mot,
cette matière , ils y ont ajouté par les folles idées qu'ils susci
beaucoup de choses nouvelles : tent, la raison s'obscurcit et s'é
ils prouvent , contre la plupart gare, le cœur s'amollit et se cor
de nos écrivains, que l'on a com rompt ; on devient vicieux ,
mencé à composer des romans quelquefois jusqu'à l'extrava
dès le dixième siècle, et finisse nt gance. Combien de jeunes gens
par en faire sentir les abus et à qui ils ont démonté la cervel
les mauvais effets. Ils nuisent le , au. point que l'en ne sait , ni
aux lettres et aux mœurs; ils ce qu'ils pensant , ni ce qu'ils
sont la source de plusieurs vi veulent ! La plus belle partie de
ces, et le poison de la plupart leur vie se perd en projets, en
des vertus. Voici ce qu'en dit perplexités ', en contradiction
M. l'abbé Hennebert, dans son avec eux-mêmes. On serail ten
traité du Plaisir ou du Moyen té de les prendre pour des
188 ROM ROM
échappés des petites maisons. » un toit obscur ; c'est là que vous
Le spirituel et judicieux au goûterez ce plaisir délicieux de
teur du Discours sur la lecture, secourir l'humanité souffrante ,
imprimé à Paris en 1^54, s'ex et de voir les larmes de la re
prime ainsi sur les romans : connaissance inonder vos mains
« Voulez-vous être émus , re bienfaisantes : votre récompense
mués , attendris ? voulez-vous alors sera dans une action géné
sentir les douces larmes de la reuse ; vous n'aurez pas lu un
pitié ébranler votre cœur et roman, il est vrai, mais les ac-
mouiller vos yeux ? Ah ! n'al cens des véritables malheureux
lez pas chercher une émotion auront ému vos cœurs , et vous
passagère et factice dans ces ro jouirez à la foi et de leur bon
mans où l'auteur crée des fic heur et du vôtre. Chérissez-vous
tions sinistres , où il vous con ce langage mesuré et pompeux
duit dans de sombres cavernes , auquel on a donné le nom de
où il vous présente un infortuné poésie? aimez-vous ces descrip
luttant contre le désespoir, où il tions fleuries qui peignent les
fait ruisseler le sang sous vos champs, les paysages , les ruis
yeux , où il vous trouble, où il seaux et le » sort tranquille du
rassembla tous les maux pour berger? Qu'en ce moment l'art
effrayer votre crédule imagina est loin de la nature ! Eh ! que
tion ; fuyez ces écrivains ; ilp ne consultez-vous cette der
vous trompent en faisant couler nière? A quoi bon vous faire dé
vos larmes sur des malheurs crire ce que vous avez sous les
imaginaires ; la pitié que vous yeux?... Venez, venez lire avec
devez à des infortunes réelles, moi le plus beau morceau de
ils la détournent pour la trans poésie , montons sur cette col
porter sur des désastres aussi ex line , amphithéâtre superbe ,
traordinaires qu'affreux; ils vous contemplons ce tapis de verdure
accoutument à ne vous laisser qui couvre la terre et réjouit la
émouvoir qu'à ces traits inouis vue , admirez sous vos pieds de
qui déchirent l'âme la moins rians hameaux,entendezlechant
sensible; ils vous accoutument grosssier de celui qui travaille ,
à n'être que faiblement atten voyez des mortels qui pensent,
dris sur les maux journaliers et qui sentent, qui sont heureux ,
renaissans de vos concitoyens ; et qui n'ont point de livres. Où
ils ont épuisé votre sensibilité, est le peintre qui rendra ce
elle ne l'émeu qu'aux plus grands sublime spectacle? Portera-t-il
malheurs. Ah ! que votre pitié dans nos cœurs ce pur attendris
ne soit point stérile; ne pleurez sement qu'inspire la vue d'une
point un livre à la main dans un immense et riche campagne ?
cabinet, soyez récompensés des Quel tableau méritera d'être
larmes que vous versez , essuyez comparé au modèle? Portée à
celles que répand le pauvre sous son plus haut point, l'imitation
ROM ROM 189
n'approche jamais de la vérité , bénédictins de la congrégation
que sera-ce donc si cette imita de Saint-Vannes. (Surius,D. Ma-
tion est fausse ? ° billon , au deuxième siècle bé
ROMARIC (saint), fondateur nédictin. Baillet, tout. 3, 8 dé
et second abbé de Remiremont cembre.)
en Lorraine1, dans le septième ROME , Roma , ville la plus
siècle , était de la première no célèbre de l'ancien monde, qui,
blesse du royaume d'Austrasie. après avoir été la capitale de
Il futélevéàlacourdu roiThéo- l'empire romain , l'est aujour
debert , où il eut des emplois d'hui de tout le christianisme ,
considérables. Saint Amet, reli et le centre de l'unité catholique,
gieux de Luxeu , envoyé par est située sur le Tibre , qui la
l'abbé saint Eustase , pour prê partage en deux parties inégales,
cher dans les villes et les bour à quatre lieues de l'embouchure
gades , ayant un jour logé dans de ce fleuve , dans la mer de
la maison de Romaric , en Lor Toscane , et à 5o de Naples , à
raine , il lui parla si efficacement 97 de Venise , à 197 de Vienne,
du danger des richesses , qu'il 45g de Londres , 368 de Madrid,
embrassa la vie monastique à 3o2 de Paris. Elle fut fondée par
Luxeu , avec un grand .nombre Remuset Romulus754ans avant
de ses esclaves , à qui il avait J. C. Alaric , roi des Visigoths ,
donné laliberté. 11 ne rougit pas la prit l'an 4lo de l'ère chré
de les avoir pour confrères , et tienne ; etGenseric , roi des Van
même de leur obéir. Il se char dales, la mit de nouveau au pil
geait volontiers des emplois les lage 45 ans après. Elle vint en
plus bas de la maison , outre son 476 au pouvoir d'Odoacre , roi
occupation ordinaire , qui était des Hérules, d'où elle passa, à la
de travailler au jardin. L'an 62o, fin du cinquième siècle, sous l'au
il fit bâtir un double monastère torité de Théodoric, roi des Os-
à Remiremont , et se retira dans trogoths , et de ses successeurs.
celui des hommes , dont saint Justinien , empereur d'Orient ,
Amet fut premier abbé , sous la la recouvra en 536. Elle retomba
règle de saint Colomban. L'an au pouvoir des barbares en 55a,
627 , il fut chargé dela conduite ayant été prise et pillée durant
des deux monastères , et il les quarante jours par Teïas , roi
gouverna pendantl'espacede près des Ostrogoths. Narsès, général
de 26 ans , avec une douceur et de l'empereur Justinien , la re
une charité admirable, sans rien prit un an après; mais ce général
diminuer de cette humilité qui ayant été révoqué par l'empe-
l'abaissait au-dessous des moin reurson maître , pour se venger,
dres religieux. Il mourut le 8 il attira les Lombards en Italie
décembre de l'an 653. Son corps en 557. Rome et l'exarchat de
reposait dansl'église d'un prieuré Ravenne continuèrent néan
de son nom, qui appartenait aux moins d'obéir aux empereurs
190 ROM ROM
d'Orient , jusqu'à ce que Luit- cinq moindres , est élevé de
prand, roi des Lombards , et As- quatorze à quinze pieds plus
taulphe , son successeur , faisant haut que son ancien emplace
des entreprises continuelles con ment. Elle est divisée en qua
tre cette ville et le saint-siège , torze quartiers commeautrefois.
le pape Etienne m implora le Le nombre , la beauté et la
secours de Pepin , roi de France, propreté des églises de Rome en
qui, ayant passé en Italie en 754 , font un des principaux orne-
obligea le roi des Lombards à mens : il y en a sept de princi
restituer les domaines qu'il avait pales. Les quatre premières ont
usurpés sur l'empire et sur l'É chacune une porte sainte qu'on
glise romaine , aux environs de ouvre dans le temps du jubilé :
Rome , dont il fit alors une do cinq de ses églises ont le titre
nation à cette Église. Charlema- de patriarcales; savoir, Saint-
gne confirma et augmenta con Jean de Latran , Saint-Pierre ,
sidérablement cette donation , Saint-Paul , Sainte-Marie ma
après qu'il eut mis fin en 774 au jeure et Saint-Laurent in Dama-
royaume des Lombards : et les s0. La sixième est Saint-Sébas
papes commencèrent dès lors à tien , *et la septième Sainte-
exercer leur autorité temporelle Croix en Jérusalem. Il n'y a
sur Rome et sur les pays des en que le pape qui puisse célébrer
virons; autorité qu'ils ont accrue la messe au grand autel des cinq
peu à peu , et qu'ils ont portée églises patriarcales , à moins
enfin au point oùelle est aujour qu'il n'en accorde la permission
d'hui. à quelque cardinal ou prélat ;
On donne à la ville de Rome ce qu'il fait par un bref et une
quatre lieues communes de fois seulement. Saint- Jean de
France de circuit ; mais il n'y a Latran , qui a un chapitre con
pas plus d'un tiers de peuplé : le sidérable, \ à la tête duquel est
reste de son enceinte consiste en un archiprêtre, est proprement
champs , vignes , jardins et mai la cathédrale de Rome, et le
sons de campagne ; en sorte principal siége du pape , qui ,
qu'on n'y comptait, en 1 ^St , aussitôt après son exaltation, en
qu'environ cent cinquante-cinq prend possession par une grande
mille habitans, outre huit ou cavalcade. Cette église, qui a
dix mille Juifs , qui ont un été bâtie par l'empereur Cons
quartier séparé, avec une syna tantin, qui est fort vaste, mais
gogue. On y admire beaucoup qui n'est que plafonnée, a été
de restes magnif1ques de son an autrefois desservie par des cha
cienne splendeur, dont on peut noines réguliers, qui ont été
voir le détail dans divers au obligés de céder la place aux sé
teurs. Le terrain de cette ville , culiers, mais qui ont retenu le
qui renferme sept principales nom de Saint-Jean de Latran, et
collines dans son enceinte, et forment une congrégation parti
ROM ROM 191
culière. La Scala-Sancta est différens ordres; mais il n'y en
auprès de cette église , au cha a que vingt-quatre où il y ait
pitre de laquelle le roi Henri 1v des fonts baptismaux. Le nom
unit l'abbaye de Clérac en Age- bre des prêtres ou ecclésiastiques
nois. Celle de Saint-Pierre, dont séculiers montait en 1 ^5 1 à deux
oa peut voir ailleurs la descrip mille huit cents soixante-six.
tion , est une des merveilles du Quant aux communautés ecclé
monde ; et c'est le plus beau , le siastiques ou religieuses, on en
plus grand et le plus magnifique compte cent trente-huit, habi
temple de l'univers ; elle est des tées par près de quatre mille ré
servie par un chapitre séculier guliers qu'on partage en quatre
dont le chef prend le titre d'ar- classes. La première est celle
chiprêtre. L'église de Saint- des chanoines réguliers, qui ont
Paul , l'une des anciennes de sept maisons à Rome ; savoir ,
Rome , est située à près d'un celle de Notre-Dame de la Paix,
raille hors de la ville, et son de chanoines réguliers de Saint-
édifice est fort vaste : elle est Jean de Latran; trois de cha
desservie par une nombreuse noines réguliers de la congré
communauté de bénédictins de gation de Saint-Sauveur, entre
la congrégation de Mont-Cassin, lesquelles est l'abbaye commen-
qui ont un abbé régulier ; et dataire de Saint-Laurent hors
comme l'air y est mal sain en des murs; les chanoines régu
été, la communauté se transfère liers et hospitaliers de l'hôpital
alors à Sainte-Calixte, dans la du Saint-Esprit; les antonins
ville ; et on en détache tous les qui sont Français, et les pré
matins une partie pour aller montrés : ces derniers, qui n'ont
chanter la grand'messc et vêpres qu'un hospice à Rome pour la
à Saint-Paul. L'église de Sainte- demeure de leur procureur gé
Marie majeure est la plus grande néral, sont tous Flamands; et
de celles de Rome qui sont dé c'est la seule maison que cet or
diées à Dieu , sous le nom de la dre ait eue eu Italie.
Vierge ; elle a trois nefs plafon La seconde classe est des clercs
nées , et est desservie par un réguliers, qui ont quarante-trois
chapitre, dont le chef prend le maisons; savoir, deux de théa-
titre d'archiprètre. L'église de tins, trois de sommasques, qui
Saint-Laurent in Damaso est ont le collége Clémentin; autre
aussi collégiale ; et il y a dix au fois seize de jésuites, qui, outre la
tres collégiales dans Rome , ou maison professe, le noviciat et le
tre les trois principales dont on collège romain, avaient à Rome
vient de parler. huit autres colléges; savoir, le
On compte quatre-vingt-une Germanique et Hongrois , l'An
églises paroissiales dans cette glais, l'Écossais, l'Hibernois, le
ville, dont trente-quatre sont Grec, le Maronite et celui deTuc-
entre les mains des réguliers de cioli; un de barnabites, deux de
192 ROM ROM
clercs mineurs, trois de ministres ciscains , tant observantins ré
des infirmes, un des clercs régu formés ou loccolanti , capucins
liers de la mère de Dieu, six delie et conventuels, que du tiers-Or
scuole pie, qui ont trois collé dre de Saint-François; sept d'au-
ges ; deux de pères de l'Oratoire gustins chaussés ou déchaussés ,
de saint Philippe de Néri, trois dix de carmes chaussés, réformés
de la doctrine chrétienne, et ou déchaussés ; trois de servites,
deux de Pii Operarii, qui ont trois de l'Ordre de la Merci , six
le collége des Néophytes. de mathurins ou trinitaires, cinq
La troisième classe des mai de minimes , deux de l'Ordre du
sons religieuses d'hommes de bienheureux Pierre dePise, deux
Rome était celle des moines, qui de Benfratelli, un de saint Paul
y possédaient vingt-six monas ermite , un de saint Antoine des
tères; savoir, un de basiléens ou maronites , et un d'ermites qui
religieux de l'Ordre de Saint- vivent en commun. On compte de
Basile , deux de bénédictins de plus à Rome seize communautés
la congrégation de Mont-Cassin, de prêtres séculiers qui vivent en
deux de eénobites, et deux d'er commun, et quinze colléges gou
mites de l'Ordre desCamaldules, vernés par des prêtres séculiers.
quatre de cisterciens non réfor Il y a dix-neuf cents religieu
més , et autant de cisterciens ses dans cette ville , partagées en
réformés. Entre les huit monas cinquante-trois communautés ,
tères de cisterciens, il y en a dont il yen a quarante-cinq qui
trois qui ont titre d'abbaye; sa gardent la clôture : de ces qua
voir, Saint-Sébastien, qui est en rante-cinq monastères de filles,
commende; Sainte-Pudentiane , il y en a un de chanoinesses ré
qui est aux feuillans; et Saint- gulières de la congrégation de
Athanase auxtrois Fontaines, de Latran , quatre de bénédictines,
la congrégation de Lombardie. un de bernardines , cinq de do
Ces deux derniers monastères minicaines , dix de franciscai
ont des abbés réguliers : deux nes, six d'augustines, cinq de
de cékstins un du mont de la carmelites, dont deux sont dé
Vierge , un d'olivetans , un de chaussées, un de la visitation ,
Val-Ombreuse , un de silves- un d'ursulines, unde turquines,
trains , un de jéronimites , un et dix conservatoires de filles ,
de chartreux, un de brigittins, c'est-à-dire , de maisons où l'on
et deux de moines grecs , rus- élève gratuitement un certain.
siens ou melchites. nombre de filles. Entre les huit
La quatrième classe est celle mouastères qui sont sans clôtu
des frères ou ordres mendians , re,. sont ceux des oblates de
qu1 ont la plupart leur général Sainte- Françoise, sous la règle
à Rome; ils y possèdent soixan de saint Benoît, dela congréga
te-quatre couvens; savoir, huit tion du Mont-Olivet, et les
de dominicains, seize de fran- oblates camaldules.
ROM ROM 193
On compte trente-un hôpi- que l'abbé Lenglet Dufresnoy a
Uux à Rome , habités par deux adoptée dans ses tablettes chro
mille pauvres : les deux prin nologiques de l'Histoire univer
cipaux sont ceux de Saiut-Jean selle, sacrée et profane. Mais
de Latran et du Saint-Esprit in nous croyons faire une chose
Sassia. La plupart des autres utile et agréable au lecteur ,
sont affectés pour certaines ma de lui donner ici trois chrono
ladies ou pour certaines nations. logies des papes; l'une de l'abbé
On voit aussi à Rome plusieurs Bianchini , l'autre du père Pagi,
églises nationales, dont les prin et la troisième des bénédictins
cipales sont Saint-Louis des qui sont auteurs de l'ouvrage in
Français, Notre-Dame dellAni titulé : l'Art de vérifier les dates.
ma des Allemands, Saint-Jac 1 . Saint Pierre , prince des
ques des Espagnols. ou Castil apôtres , remplit le siége de
lans, Saint-Antoine des Portu Rome pendant l'espace deyingt-
gais, Saint-Stanislas des Polo cinqans, deux mois, sepr jours,
nais, Saint-Jérôme des Escla- et fut martyrisé le 29 juin de
vons, Saint-Etienne des Hon l'an 66, selon Bianchini, ou 65,
grois, et Sainte-Marie-Egyptien- selon le père Pagi, ou 67, selon
ne des Arméniens. Parmi les les benédictins.
communautés religieuses d'hom- 2. Saint Lin, devint pape le 2g
mçs, il y en a plusieurs affectées juin de l'an 66, gouverna un an,
aux religieux de diverses na deux mois , vingt-quatre jours,
tions. Les França1s y ont, outre et fut martyrisé le 23 septembre
le monastère desantonins, les de l'an 67 , selon Bianchini et
couvens des minimes de la Tri Pagi ; selon les bénédictins , il
nité du Mont, des religieux du siégea douze ans , et mourut en
tiers-Ordre de Saint-François 79. Il faut remarquer qu'on ne
ou picpus et des trinitaires dé s'accorde point touchant les suc
chaussés. On compte trente-cinq cesseurs de saint Lin. Les uns,
églises nationales dans Rome , comme Bianchini et le père Pa
qui la plupart sont jointes à des gi , les placent ainsi : Clément ,
hôpitaux pour ceux de la même Clet , Anaclet , Evariste ; d'au
nation. Il y a enfin un grand tres ne font qu'une seule per
prieuré de l'Ordre de Malte. sonne de Clet et d'Anaclet,
Evéq1tes de Rome. qu'ils mettent après saint Lin.
3. Saint Clément , le 24 sep
On sait que la chronologie tembre en 67, siégea neuf ans,
des papes varie extrêmement deux mois, dix jours, et abdi
dans les différens auteurs. Nous qua le 3 décembre en 76. se
avons suivi dans le corps de cet lon Bianchini. Suivant Pagi ,
ouvrage, celle du savant abbé saint Clément abdiqua le 4
Bianchini , dans sa belle édition septembre eu 77 , et mourut
d'Anastase le bibliothécaire , en 1oo. Les bénédictins met
31. 13
1g4 i ROM fiOM
tent sa mort à la même année. neuf mois. Il fut martyrisé le 5
4- Saint Clet, le 16 février en janvier en 1 38. Selon Pagi, il
77,gouvernasix ans, deux mois, fut élu en 1 26 , et mourut le 5
dix jours. Il fut martyrisé le 26 janvier 137. Selon les bénédic
avril en 83. Anaclet ou Clet suc tins, il fut élu sur la fin de 1 28,
céda à saint Lin en 78 ou 79, et et mourutaumoisdejanvier13g.
mourut en 91 . 10. Saint Hygin, le 6 janvier
5. Saint Anaclet, le 7 sep en 138, gouverna quatre ans,
tembre en 83 , gouverna douze trois jours. Il fut martyrisé le 8
ans, dix mois, sept jours. Il fut janvier 1^2. Selon le père Pagi,
martyrisé le 1 3 juillet en 96, se il fut élu en 137, et mourut le
lon Biauchini , ou le 12 juillet 10 janvier t^1. Selon les béné
65, selon le père Pagi. Selon les dictins, il fut élu en 13g , et
bénédictins , saint Clément suc mourut en 142.
céda à saint Clet le 13 janvier 1 1 . Saint Pie 1er, le 7 avril en
91 , et'ïihourut en 100. 142, gouverna huit ans, trots
6. Saint Eva1ïste, le 13 juil mois, trois jours. Il fut marty
let 96, gouverna douze ans, trois risé le 11 juillet en 150. Selon
mois, treize jours. Il fut marty Pagi, il fut élu en 1^1 , et
risé le 26 octobre 108, selon mourut le 11 juillet 151. Selon
Bianchini , ou 106, selon Pagi. les bénédictins , il fut élu en
Les bénédictins disent qu'Eva- 142 , et mourut en 1 57. ,
riste succéda à Clément sur la 12. Saint Anicet, le 13 juil
fin de l'an too, et qu'il mourut let en 15o, gouverna dix ans,
le 26 ou 27 d'octobre 109. neuf mois, cinq jours. Il fut
7. Saint Alexandre 1er , le 3 martyrisé le 17 avril en 161.
décembre en 108, gouverna huit Selon le père Pagi , il fut élu en
ans et cinq mois. Il fut marty 151, et mourut le 17 avril 161.
risé le 3 mai en 119. Selon Pagi, Selon les bénédictins , il fut élu
il fut élu le 2 mars , et mourut en 157 , et mourut en 168.
le 3 mai 1 16. Selon les bénédic 13. Saint Soter, le Ier janvier
tins, il fut élu en 109, et siégea en 162, gouverna neuf ans, trois
dix ans pleins. mois, vingt-deux jours. 11 fut
8. Saint Sixte 1,", le 7 juin en martyrisé le 22 avril en 171.
117, gouverna neuf ans, neuf Selon le père Pagi , il fut élu en
mois, vingt-six jours. Il fut mar 161, et mourut en 170.
tyrisé le 3 avril en 127. Selon 14. Saint Eleuthère, le 3 mai
Pagi , il fut élu en 1 16 , et mou 171, gouverna quatorze ans,
rut le 3 juillet 126. Selon les vingt-trois jours. Il fut marty
bénédictins, il fut élu au mois risé le 26 mai eu 1 85- Selon
de mai 119, et mourut vers la Pagi, il fut élu le Ier mai 170 ,
fin de l'an 128. et mourut le 15 mai 185. Se
9. Saint Thelesphore , le 5 lon les bénédictins , il fut élu
avril en 127, gouverna dix ans, en 177, et mourut en 1g3.
ROM ROM 1§5
15. Saint Victor 1«, le 18 vier 236. Le vpère Pagi et les
juillet en 185, gouverna douze bénédictins de même , si ce n'est
ans, dix jours. Il fut martyrisé le que les bénédictins mettent l'é
28 juillet en 197, Selon Pagi, de lection au 21 novembre.
même. Selon les bénédictins, il 31. Saint Fabien, le 4 janvier
fut élu en 193, et mourut en 202. 236, gouverna quatorze ans, un
16. Saint Zéphirin, le 25 sep mois, vingt-cinq jours. Martyr
tembre en 197 , gouverna dix- le 1er mars 250. Selon Pagi , il
neuf ans, dix mois, deux jours. fut élu le 1 t janvier , et mar
Il fut martyrisé le 26 juillet en tyrisé le 20 janvier. Les béné
217. Selon Pagi , il fut élu le 7 dictins de même pour le jour
août 1 97 , et mourut le 1 2 juil de la mort.
let 217. Selon les bénédictins, 22. Saint Corneille , le 2 juin
il fut élu en 202 , et mourut le 25o, gouverna deux ans, trois
20 décembre 218. mois, douze jours. Martyr le 14
1 7 . Saint Calixte 1er, le 2 août septembre 252. Selon Pagi et les
en 2 17, gouverna cinq ans, deux bénédictins , il fut élu le 4 jan
mois, dix jours. Il fut martyrisé vier a51, et martyrisé le 14 sep
le 12 octobre en 222. Selon Pa tembre ibi.
gi , il fut élu le 17 juillet 217, 23. Saint Luce 1", le 18 oc
et martyrisé le 28 septembre tobre 252, gouverna un an, qua
222. Selon les bénédictins, il tre mois, quinze jours. Martyr le
fut élu au commencement de 3 mars 254- Selon Pagi et les bé
l'an 219, et martyrisé le 1fk oc nédictins, il fut élu le 25 septem
tobre 223. bre, et martyrisé le 4 mars 253.
18. Saint Urbain 1er , le 13 24-SaintEtienne1er,le1o avril
octobre en 222 , gouverna sept 254 , gouverna trois ans, trois
ans, sept mois, onze jours, et fut mois, deux jours. Martyr le 2
martyrisé le 23 mai e'1 230. Selon août 257. Selon Pagi , il fut élu
Pagi,ilfutélule 1er octobre 222, le 1 3 mai 253 , et martyrisé le
et martyrisé le 24 mai 230. Se 2 août 257. Selon les bénédic
lon les bénédictins, il fut élu tins , il fut élu au mois de mai ,
à la fin de l'an 223, et mourut et mourut en 257 , après quatre
le 25 mai 230. ans et presque six mois de pon
19. Saint Pontien , le 29 août tificat.
en a3o, gouverna cinq ans, deux 25. Saint Sixte 11 , le 2 août
mois, deux jours; martyrisé le3o 257, gouverna deux ans, cinq
octobre 235; Selon Pagi , il fut jours. Martyr le 6 août 25g. Se
élu le 22 juin , et mourut le 28 lon Pagi et les bénédictins, il
septembre. Selon les bénédic fut élu le 24 août 257, et mar
tins , il fut élu le 22 juillet 23o , tyrisé le 6 août 258.
et mourut le 28 septembre 235. 26. Saint Denis , le 1g sep
20. Saint Anthère , le 22 no tembre 25g, gouverna neuf ans,
vembre 235. Martyr le 3 jan- trois mois, dix jours. Il mourut
13.
196 ROM ROM
le 29 décembre 268. Selon Pagi 310 , gouverna quatre mois,
et les bénédictins , il fut élu le seize jours. Mort le 17 août
22 juillet 25g , et mourut le 26 310. Selon Pagi, il siégea depuis
ou 27 décembre 26g. le 5 février jusqu'au 21 juin,
27. Saint Félix 1er , le 3 jan et selon les bénédictins , depuis
vier 26g, gouverna quatre ans, le 20 mai jusqu'au 26 septembre.
onze mois, vingt-neuf jours. 33. Melchiade , le 17 août
Martyr le 1cr janvier 274. Selon 310, gouverna trois ans, quatre
Pagi et les bénédictins , il fut mois, vingt-neuf jours. Mort le
élu le 28 ou le 2g décembre 269, 1 5 janvier 3 14- Selon Pagi , Mel
et mourut le 22 décembre 274. chiade ou Miltiade siégea depuis
28. Saint Eutychien , le 3 le 2 juillet 310 jusqu'au 10 jan
janvier 274, gouverna neuf ans, viers^- Selon les bénédictins, il
onze mois, six jours. Martyr le siégea depuis le 2 juillet 31 1 jus
8 décembre 283. Selon Pagi et qu'au 1 o ou au 11 janvier 3 1 4-
les bénédictins, il fut élu le 5 34. Saint Sylvestre , le 21 jan
ou le 6 janvier 275. vier 314, gouverna vingt -un
2g. Saint Caïus , le 6 décem ans, onze mois. Mort le 31 dé
bre 2o3, gouverna onze ans, cembre 335. Les trois chronolo-'
quatre mois, douze jours. Mar gies sont ici d'accord.
tyr le 27 avril 2g5. Selon Pagi , 35. Saint Marc , le 18 janvier
il fut élu le 1 5 décembre , et 336, gouverna huit mois, vingt
mourut le 21 avril 2g6. Selon ou vingt-un jours. Mort le 6 ou
les bénédictins, il fut élu le 17 7 octobre 336, selon les trois
décembre, et mourut le 22 avril chronologies.
296. 36. Saint-Jules 1" , le 6 fé
30. Saint Marcellin, le 22 vrier 337, gouverna quinze ans,
décembre 290, gouverna huit deux mois , six jours. Mort le
ans, deux mois, vingt-troisjours. 12 avril 352 , selon les trois
Martyr le 16 mars 3o4- Selon chronologies.
Pagi et les bénédictins, il fut 37. Libère, le 24 mars 352.
élu le 3o juin 296 , et mourut Il siégea en tout , tant avant
le 24 octobre 3o4- qu'après son exil, quatorze ans,
31. Saint Marcelle 1", le 21. quatre mois. Selon Pagi , il fut
mai 3o4, gouverna cinq ans, élu le 21 juin. Selon les béné
sept mois, vingt-six jours. Mar dictins, il siégea quatorze ans,
tyr le 16janvier 310. Selon Pa quatre moi», un ou deux jours,
gi et les bénédictins , il fut élu et mourut le 23 ou 24 décem
le 19 mai ou le 27 juin 3o8, et bre 366.
mourut le g, le 16 ou le 17 38. Félix 11 fut misa la place
janvier 310. Il ne faut pas le de Libère, exilé par l'empereur
confondre , comme plusieurs Constance, et devint ainsi le se
ont fait, avec Marcellin. cond antipape, Novatien ayant
3a. Saint-Eusèbe , le 2 avril été le premier. 11 y en a qui
ROM ROM 197
prétendent que Félix devint décembre 4' 8, gouverna trois
pape légitime le 29 août 358. ans, huit mois, cinq jours. Mort
D'autres soutiennent que l'É le 4 septembre 422. Selon Pagi
glise ne l'a jamais reconnu pour et les bénédictins, il fut élu le
légitime poutife. Quoi qu'il en 29 décembre 4 ' 8, et mourut le
soit, après la mort ou l'abdica 4 septembre 422.
tion de Félix 11 , Libère siégea 45. Saint Célestin 1er, le 13
derechef le 21 décembre 35g, septembre 422 , gouverna neuf
et mourut le 24 septembre 366, ans, dix mois, huit jours. Mort
selon Bianchiui. le 21 juillet 432. Selon Pagi et
3g. Saint Damase, le premier les bénédictins, il fut élu le 10
octobre 366, gouverna dix-huit septembre 422 . et mourut le
ans, deux mois, dix jours. Mort 18 ou le 1g, ou le 26 juillet
le 1 1 décembre 384- 432.
40. Saint Sirice, le premier 46. Saint Sixte 111, le 10 août
janvier 385, gouverna quinze 432, gouverna sept ans, onze
ans, Luit mois, dix-neuf jours. mois , douze jours. Mort le 22
Mort le 19 septembre 3gg. Selon juillet 440. Selon Pagi, il fut élu
Pagi et les bénédictins, il mou le 24 juillet 432, et mourut le
rut le 26 novembre 3g8. 1 1 août 44o- Selon les bénédic
41. Saint Anastase, le 9 oc tins, il fut élu le 31 juillet, et
tobre 3gg, gouverna deux ans, mourut le 18 août 440-
'vingt-cinq jours. Mort le 3 no 47- Saint Léon-le-Grand , le
vembre 4o1 . Selon Pagi , il fut premier septembre 440, gouver
sacré le 5 décembre 3gg, et na vingt-un ans, deux mois,
mourut le 6 décembre 401 ; le deux jours. Mort le 3 novem
24 avril 4»2j selon M. de Tille- bre 461. Selon Pagi, il sié
1nont. gea depuis le 22 septembre 440
42. Saint Innocent 1" , le 24 jusqu'au 4 novembre 461, et
novembre 4o1 , gouverna quinze selon les bénédictins, depuis le
ans, deux mois, vingtjours. Mort 29 septembre 440 jusqu'au 10
le 14 février 417- Selon Pagi, il ou au 11 novembre 461.
fut élu le 21 décembre 4o1 , et 48. Saint Hilaire , le 21 no
mourut le 12 mars 4*7- Selon vembre 461, gouverna six ans,
M. de Tillemont , il fut élu le trois mois. Mort le 21 février
27 avril 402, et mourut le 12 468. Selon Pagi , il siégea de
mars 4-1 7 . puis le 12 novembre 461 jus
43. Saint Zozime, le 9 mars qu'au 21 février 4^8. Selon les
4 1 7 , gouverna un an, neuf mois, bénédictins, il fut élu le 17 no
quatre jours. Mort le 13 décem vembre 45 1 , sacré le 16, et
bre 4 18. Selon Pagi et les béné mourut le 21 février 46,8.
dictins, il fut élu le 18 mars, et 49 Simplice, le 2,f février
mourut le 26 décembre 4 j8. 468, gouverna quinze ans , s1x
44- Saint Bouiface 1", le 3o jours. Mort le 2 mars 483. Les,
198 ROM ROM
autres chronologies ne différent mois, quatorze jours. Selon Pagi,
que de peu de jours. il siégea depuis le 21 septembre
50. Saint Félix m, le 6 mars 53o jusqu'au 16 octobre 532, et
483, gouverna huit ans, onze selon les bénédictins , depuis le
mois, dix-neuf jours. Mort le 15 octobre 529 jusqu'en décem
22 ou le 25 février 492 , selon bre 53 1.
les trois chronologies. 58. Jean 11, le 23 janvier 533,
51. Saint Gelase, le 1er mars gouverna deux ans, quatre mois,
492, gouverna quatre ans, huit six jours. Mort le 28 mai 535.
mois, dix-neuf jours. Mort le 19 Selon Pagi, il fut élu le 31 dé
novembre 496, selon les trois cembre 532 , et mourut le 26
chronologies. mai 535. Selon les bénédictins ,
52. Anastase 11, le 24 novem il siégea depuis le 22 janvier
bre 496, gouverna un an, onze 532 jusqu'au 2.5 avril 535.
mois, vingt-cinq jours. Mort le 59. Saint Agapet, le 3 juin
17 ou 18, ou 19 novembre 498, 535, gouverna dix mois , dix-
selon les trois chronologies. neuf jours. Mort le 22 avril 536.
53. Symmaque, le 22 novem Pagi de même. Selon les béné
bre 496, gouverna quinze ans, dictins, il fut sacré le 4 mai.
six mois, vingt-huit jours. Mort 60. Saint Sylvestre, le 3o mai
le 19 juin 514, selon les trois 536, gouverna deux ans. Mort
chronologies. au mois de juin 538. SelonPagi,
54- Hormisdas, le 26 novem il fut sacré le 8 juillet, et mou
bre 514, gouverna huit ans, huit rut le 1g novembre 537. Selon
mois, dix jours. Mort le 6 août les bénédictins , il mourut le
533. Selon Pagi, il commença à 20 juillet.
siéger au mois de juillet. 61. Vigile, au mois de juin
55. Saint Jean 1er, le 13 août 538, gouverna seize ans , sept
523, gouverna deux ans neuf mois. Mort le 1 1 janvier 555-
mois treiae jours. Mort le 27 mai Selon Pagi, il siégea depuis le
526. Selon Pagi , il mourut le 2» novembre 537 jusqu'au mois
18 mai. de janvier 555. Selon les béné
56. Félix 1v, le 24 juillet 526, dictins, presque de même.
gouverna quatre ans, deux mois, 62. Pelage 1er, le 18 avril 555,
deux jours. Mort le 25 "septem gouverna quatre ans, dix mois,
bre 530. Selon Pagi, il fut élu le quatorze jours. Mort le 2 mars
12 juillet, et mourut le 18 sep 560. Selon Pagi, le 11 avril 555,
tembre. Selon les bénédictins , mort le premier mars 560.
il fut élu le 12 juillet , et mou 63. Saint Jean m , le premier
rut le 1 2 octobre. août 56o , gouverna douze ans ,
57. Boniface 11, le 28 septem onze mois, vingt-deux jours.
bre 53o, gouverna deux ans, un Mort le 3 juillet 573. SelonPagi,
mois, onze jours. Mort le 8 no le 18 juillet 56o, mort le 1 3 juil
vembre 532. Le siége vaqua deux let 573.
rom ROM rgg
64. Saint Benoît 1", le 27 mai tint le siége plus de six ans.
5^4 , gouverna quatre ans, un 70. Saint Deusdedit, le 19 oc
mois, vingt-huit jours. Mort !e tobre 61 5, gouverna trois ans ,
25 juillet 578. Selon Pagi , le vingt jours. Mort le 7 novem
3 juin 574, mort le 3o juillet. bre 618. Le père Pagi place son
65. Saint Pelage 11 , le 27 no élection de même , et sa mort
vembre 57b, gouverna onze ans, au 8 novembre 618. Selon M.
(Wux mois, seize jours. Mort le Fleury, cité par les bénéd1c
1 3 février 5g0. Selon Pagi et les tins, il fut ordonné le 13 no
bénédictins , le 3o novembre vembre 61 4, et mourut en 617.
578, mort le 8 février 5g0., 71. Boniface 5, le 24 décem
66. Saint Grégoire-le-Grand , bre 618, gouverna cinq ans, dix
le 3 septembre 5go , gouverna mois. Mort le 24 octobre 624.
treize ans, six mois, dix jours. Le père Pagi met son ordination
Mort le 12 mars 604, selon tous le 23 décembre 61g, et place sa
les chronnlogistes. mort sur la fin d'octobre de
67. Sabinien, le 3o août 604 , l'an 625. M. Fleury , qui lui
gouverna un an, cinq mois, qua donne sept ans de pontificat ,
tre jours. Mort le 2 février 606. met son ordination le 29 dé
Selon Pagi, élu le 1 3 septembre cembre 617.
604, mort le 22 février 606. Se 72. Honoré 1cr, le 27 octobre
lon M. Fleury, cité par les béné 625 , gouverna douze ans, onze
dictins, Sabinien fut ordonné mois, seize jours. Mort le ^oc
pape le premier septembre 604, tobre 638. Le père Pagi de mê
et ne tint le saint-siége que cinq me. M. Fleury met son ordina
mois et dix-neuf jours. tion le 1 4 mai 526.
68. Boniface 111 , le 49 janvier 73. Séverin, le 28 ou le 29
607, gouverna huit mois, vingt- mai 640. Mort le 1et ou le 2 août
deux jours. Mort le 20 octobre 64o , selon les trois chronolo-
607. Selon le père Pagi, il fut gistes.
ordonné le 1g février 607 , et 74. Jean 1v, le 24 ou le 3 1 dé
mourut le 10 novembre de la cembre 64o , mort le 1 1 ou le
même année. Selon M. Fleury, 12 octobre 642.
cité par les bénédictins , il fut 75. Théodore, le 24 ou le 25
ordonné le 25 février 606 , et novembre 642, gouverna six ans,
mourut le 12 novembre de la cinq mois, dix-neuf jours. Mort
même année. le 13 mai 64g-
6g. Boniface îv , le 23 août 76. Saint Martin 1«le 5 juil
608, gouverna six ans, huit mois, let 64g, gouverna six ans, deux
quinze jours. Mort le 7 mai 61 5. mois, douze jours. Mort le 16
Selon le père Pagi, il fut ordon septembre 656, ou, selon les au
né le 25 août 608, et mourut le tres, 655.
7 mai 61 5. Selon M. Fleury, il 77. Saint Eugène 1er, le 16
fut élu le (8 septembre 607, et septembre 656 , gouverna deux
200 ROM ROM
ans, neuf mois, vingt-quatre 83. Saint Benoît 11, le 26 juin
jours. Mort le 2 juin 647- M. 684, gouverna dix mois , douze
Fleury met sa mort le 2 juin de jours. Mort le 7 ou le 8 mai 685.
l'an 658. D'autres disent qu'il 84- Jean v, le 23 juillet 685,
gouverna l'Église de Rome en gouverna un an neuf jours. Mort
qualité d'archiprêtre depuis le le 1 er ou le 2 août 686. Selon M.
19 juin 653 jusqu'au 8 septem Fleury, il fut ordonné le 10 juin
bre 654, qu'il fut ordonné pape. 686, et mourut le 7 août 68V
78. Saint Vitalien, le 3o juil 85. Conon, le 21 octobre 686,
let 657, gouverna quatorze ans, gouverna onze mois. Mort le 21
cinq mois, vingt-neuf jours, ou septembre 687. Le père Pagi dit
six mois pleins. Il mourut le 27 qu'il mourut le 1 1 septembre de
ou le 29 janvier 672. M. Fleury la même année. M. Fleury met sa
dit qu'il fut élu le 31 juillet mort le 22 octobre de l'an 688.
658, et qu'il mourut au com 86. Saint Sergius , le 15 dé
mencement de l'an 673. cembre 687, gouverna treize ans,
79. Adéodat, le 1 1 avril 672 , huit mois, vingt-trois ou vingt-
gouverna quatre ans, deux mois, quatre jours. Mort le 1cr ou le
,six jours. Mort le 17 juin 676. 2 septembre 701 .
Le père Pagi met son ordination 87. Jean v1, le 28 ou le 3o oc
le 22 avril 672 , et sa mort ou tobre 701 , gouverna trois ans,
sa sépulture le 26 juin 676. Les deux mois, douze jours. Mort le
bénédictins disent qu'il succéda g ou le 1 1 jauvier 705.
à Vitalien l'an 673, et qu'il mou 88. Jean vu , le 1" mars 705 ,
rut l'an 677. gouverna deux ans, sept mois ,
80. Donus ou Domnus, ou dix-huit jours. Mort le 17 oc
Domnio 1er, le 2 novembre 676, tobre 707,.
gouverna deux ans, cinq mois, 89. Sisinnius , le 18 ou le 19
dix jours. Mort le 1 1 avril 679. janvier 708. Mourut subitement
Le père Pagi met son ordination le 6 ou le 7 février de la même
le 1,r novembre 677, et sa mort année.
le 1 1 avril 678. 90. Constantin , le 25 mars
81. Saint Àgathon, le 26 juin 708, gouverna sept ans, quinze
,67g, gouverna deux ans, six mois, jours. Mort le 9 avril 715. Se
quinze jours. Mort le 10 janvier lon les bénédictins, il fut ordon
682. Le père Pagi met son ordi né le 4 mai 708 , et mourut le
nation le 27 juin 678, et sa mort 18 avril 715.
le 10 janvier 682. 9t. Saint Grégoire 11, le 19
82. Saint Léon 11 , le 17 août mai 715, gouverna quinze ans,
682, gouverna dix mois, dix- huit mois, vingt-trois ou vingt-
sept jours. Mort le 3 juillet 683. cinq jours. Mort le 10 ou le 12
M. Fleury met son ordination février 731.
le 19 octobre 682, et lui donne 92. Grégoire m, le 18 mars
un an et sept mois de pontificat. 731 , gouverna dix ans,huitmois,
ROM ROM 201
vingt-un jours. Mort le 27 no 103. Valentin, le 1" septem
vembre 741- bre 827 , gouverna quarante
g3. Saint Zacharie, le 3 dé jours. Mort le 10 octobre 827.
cembre 74 1 , gouverna dix ans, 104- Grégoire 1v, le 5 janvier
trois mois, treize jours. Mort le 828, gouverna seize ans, sept
15 mars 752. M. Fleury met jours. Mort le 1 1 janvier 844-
son ordination le 28 , et le père Quelques auteurs placent sa mort
Pa%i le 3o novembre 741- en 843 ; mais le père Pagi pré
g4- Etienne 11, élu au mois de tend que c'est parce que ces au
mars 752, ne siégea que trois ou teurs commencent l'année à Pi
quatrejours, sansavoirété sacré. que , ou au mois de mars.
g5. Etienne tu , le 26 mars jo5. Sergius n, le 27 janvier
752, gouverna cinq ans, un mois. 844, gouverna trois ans, unjour.
Mort le 26 avril 757. Mort le 27 janvier 847. Le père
96. Saint Paul 1er, le 28 ou le Pagi met son ordination le 10
2g mai 757, gouverna dix ans, février 844-
un mois, un jour. Mort le 28 ou 106. Léon 1v, le 1 1 ou le 12
le 29 juin 767. » avril 847 , gouverna huit ans,
g7. Etienne 1v, le 5 août 768, trois mois, six jours. Mort le 17
gouverna trois ans, cinq mois juillet 855.
vingt-sept jours. Mort le 1'r fé 107. Benoît m , le premier
vrier 772. septembre 855 , gouverna deux
g8. Saint Adrien Ier , le g fé ans, six mois, dix jours. Mortle
vrier 772 , gouverna vingt-trois 10 mars 858. Le Père Pagi met
ans, dix mois èt seize ou dix-huit son ordination le 2Q septembre
jours. Mort le 25 ou le 26 dé 855 , et sa mort le 8 avril 858.
cembre 7g5. llmourut, selonles bénédictins,
gg. Saint Léon 111 , le 26 dé le 8 août 858.
cembre 7g5, gouverna vingt ans, 108. Nicolas 1",le25mars 858,
cinq mois et seize ou dix - huit gouverna neuf ans , sept mois,
jours. Mort le 12 juin 816. dix-neuf jours. Mort le 12 no
100. Etienne v, le 22 juin vembre 867. Les bénédictins
816, gouverna sept mois, un ou mettent son ordination le 24
deux jours. Mort le 23 ou le 24 avril 858 , et sa mort le 13 no
janvier 817. vembre 867. C'est le dernier
101. Saint Paschal 1er, le 25 papedont Anastaseaitécritlavie.
janvier 817., gouverna sept ans, 10g. Adrien 11, le 1 4 décembre
trois mois, dix-sept jours. Mort 687, gouverna quatre ans, onze
le 1 1 mai 8?4- mois , douze jours. Mort le 5
102. Eugène 11, le 5 juin 824, novembre 872. Les bénédictins
gouverna trois ans , deux mois , disent qu'il n'est pas possible de
vingt- trois jours. Mort le 27 fixer lejouretlemoisde sa mort,
août 827. Le père Pagi met son aucun auteur ne les ayant mar
ordination le 1£ février 824. qués , et qu'il paraît seulement
20a fiOM ROM
qu'on peut la mettre vers la fin qu'il fut étranglé l'an 897 , ayant
de novembre. à peine occupé le siège quatorze
110. Jean vm, le 1 4 décembre mois.
872 , gouverna dix ans , deux 117. Romain , le 17 septem
jours Mort le 1 5 décembre 882. bre 897 , gouverna quatre mois,
111. Marin 1er, le a3 décembre vingt-trois jours. Mort le 8 fé-
882, gouverna un an, deux mois, vrier8g8. Les bénédictins disent
un jour. Mort le 23 février 884- qu'il mourut vers la fin dejanvier
Les bénédictins disent qu'il 898 , n'ayant tenu le siége que
mourut dans le mois de mai , trois mois et environ vingt
et que c'est sans preuve que Ba- jours.
ronius , le père Pagiet M. Fleury 118. Théodore 11 , le 12 fé
mettent sa mort au mois de fév. vrier 898, gouverna vingtjours.
112. Adrien m, le premier Mort le 3 mars 898. Selon les
mars 884 , gouverna un an, qua bénédictins , on nesaitnile mois
tre mois, huit jours. Mort le 8 ni le jour de son ordination ,
juillet 885. M. Fleury met sa non plus que de sa mort , qui
mort le 20 juillet. Le père Pagi doit être arrivée- avant le mois
croit qu'on peut mettre son or de juillet de l'an 898.
dination sur la fin de mai ou au 1 19. Jean 1x , au milieu de
commencement de juin 882 , et juillet 898. Mort vers le com
sa mort vers le mois de septem mencement d'août de l'an 900 ,
bre de l'an 885. Les bénédictins et non le 6 mars, comme le veut
disent qu'on ignore le mois et le père Papebroch , puisqu'il te
le jour de spn ordination. nait encore le siége de Rome
113. Etienne v1 , !e 25 juillet lorsque Hervé fut placé sur celui
885 , gouverna six ans, quatorze de Reims,au mois de juillet 890.
jours. Mo1tie 7 août 891 , selon Ce qui est incontestable par la
M. Fleury. Le père Pagi met son consultation d'Hervé, et la ré
ordination vers la fin de sep ponse de Jean à cette consulta
tembre 885 , et sa mort sur la tion,touchant les Normands qui
fin du mois de septembre 891. embrassaient le christianisme.
114. Formose , le 19 septem 120. Benoît 'v , le 6 avrilgoo,
bre 891, gouverna quatreans, six gouverna quatre ans , six mois,
mois , dix-sept jours. Mort le 4 quinze jours. Mort le 20 octo
avril 896. bre 904. Selon le père Pagiet les
115. Boniface v1, le 11 avril bénédictins, il fut ordonnédans
896, gouverna quinze jours. Ba- le mois d'août de l'an goo , et
ronius le met au rang des anti mourutau commencement d'oc
papes. tobre de l'an 903 , après avoir
1 16. Etienne vu , le 2 mai tenu le siége trois ans et deux
896 , gouverna trois mois. Les mois environ.
bénédictins disent qu'on ignore 121. Léon v , le 28 octobre
je jour de son ordination , et 904 , gouverna trente-neufjours.
ROM ROM 20 3
Mort le 6 décembre 904. Les bé bénédictins , il succéda àJean x,
nédictins disent qu'il fut chassé, sur la fin de juin 928 , et mou
au plus tard vers la fin du mois rut au commencement de février
de novembre go3, par Christo 929-
phe, qui le fit mettre en prison. 127. Etienne vm , le premier
122. Sergiusm , le 9 juin go5, février 92g, gouverna deux ans,
gouverna sept ans , cinq mois, un mois , douze jours. Mort le
vingt-sept jours. Mort le 6 dé- 1 2 mars g3 1 . Selon les bénédic
cembreg12. LepèrePagi dit qu'il tins , il fut ordonné au commen
s'empara du saint-siége en go/,.; cement de février g2g , et mou
et les bénédictins assurent qu'il rut vers le 1 5 mars g31.
mourut sur la fin du mois d'août 1 28. Jean x1 , le 20 mars g3 1 ,
gouverna quatre ans , dix mois,
g11. quinze jours. Mort le 5 février
1 23. Anastase 111 , le 4 octobre
913, gouverna huit mois , trois g36. Selon les bénédictins, il fut
jours. Mort le 6 juin 9 1 4- Le sacré vers le milieu de mars ç31,
père Pagi met son ordination au et mourut au commencement
mois de juin 91 1 , et sa mort au de janvier g36.
mois d'octobre 913. Les bénédic 12g. Léon vu , le 1 4 février
tins disent qu'il succéda à Sergius g36, gouverna trois ans, six mois,
sur la fin du mois d'août de l'an dix jours. Mort le 23 août g3g.
9 1 1 ,et qu'il mourut vers le milieu Selon les bénédictins , il fut sa
du mois d'octobre del'an913. cré avant le g janvier g36 , et
124. Lando, le4 décembre914, mourut vers le 18 de juillet de
gouverna quatre mois , vingt- l'ang3g.
deux jours. Mort le 25 avril 91 5. 130. Etienne 1x , le premier
Selon le père Pagi et les béné septembre g3g , gouverna trois
dictins , il futordonné vers le 16 ans, quatre mois , quinze jours.
d'octobre 91 3 , et certainement Mort le 15 janvier g^3. Selon le
avant le 5 février de l'an 914, père Pagi et les bénédictins , il
et mourut vers le 6 d'avril de mourut en décembre g42.
l'an 91 4, après six mois et vingt 131. Romain 11 , le 22 janvier
jours de pontificat. g43, gouverna trois ans, six mois,
125. Jean x , le 3o avril 915, quatorze jours. Mort le 4 aout
gouverna treize ans. deux mois, g46. Seton les bénédictins, il fut
trois jours. Mort le 2juilletg28. ordonné vers le commencement
Le père Pagi et les bénédictins de décembre g42, et mourut peu
mettent son ordination au mois avant le 15 juin 946.
d'avril g14 , et sa mort vers la 132. Agapet n , legaoûtg46,
findumoisdejuing28.M. Fleury gouverna neuf ans', sept mois,
la place l'an g2g. dix jours. Mort le 18 mars g56.
126. Léon v1 , le 6 juillet g28, Selon le père Pagi, il siégeait dès
gouverna six mois, quinze jours. le 15 de juin , et mourut en g56,
Mort le 20janvier 92g. Selon les après le 20 d'août.
204 ROM ROM
1 33. Jean xu , le 23 mars g56, un autre Jean , que les autres ne
fut déposé au mois de novembre comptent pas , parce qu'il ne fut
963 , rentra dans Rome en 96 \, point sacré.
et mourut cette même année, le 14o- Jean xv ou xv1 , le 25
14 mai. Il fut ordonné après le avril 986, gouverna dix ans, cinq
20 d'août de l'an 9S6 , selon le jours. Mort le 3o avril 996. Les
père Pagi. bénédictins placent son sacre,
134- Benoît v , le 19 mai 964, pour le plus tard, au mois de dé
gouverna peu de temps, ayant cembre g85 , et sont incertains
été chassé par l'empereurOthon, du jour et du mois de sa mort.
qui mit à sa place l'antipape 1 4 1 - Grégoire v , le 17 mai
Léon , à qui quelques-uns don 976 , gouverna deux ans , neuf
nent le nom de Léon vm. mois, deux jours. Mort le 18 fé
135. Jean xm , le premier oc vrier ggg.
tobre 965, gouverna six ans , on 142. Sylvestre n, le 19 février
ze mois et quatorze ou quinze ggg, gouverna quatre ans, deux
jours. Mort le 5 ou le 6sept. 972. mois, vingt-deur jours. Mort le
136. Benoît v1 , le 22 septem 12 mai 10o3. Les bénédictins
bre 972 , gouverna un an , six mettent sonordination le 2 avril
mois. Mort au mois de mars g^4. ggg , et sa mort le 1 1 mai 1 oo3.
Les bénédictins mettent son or 143. Jean xv1 ouxvu, le 6 ou
dination le 28 novembre 972. le 13juin 10o3, gouverna quatre
137. Donus ou Dominus , ou mois, vingt-six jours. Mort le 3 1
Domnio n , le 5 avril 974 , gou octobre 10o3. Les bénédictins
verna un an, six mois. Mort au mettent va mort le 7 décembre.
mois d'octobre 97 5 . Les bénédic- 1 4-4- Jean xvn ouxvn1, le 19
tins assurent qu'on ne peut rien mars 1004 , gouverna cinq ans,
dire de certain sur le temps de quatre mois. Mort le 18 juillet
son ordination , ni sur celui de 100g , selon M. Fleury.Xe père
sa mort, sinon qu'elle est arrivée Pagi met son ordination le 26
avant le 25 mars 975. décembre 10o3, et sa mort sur
1 38. Benoît vu, le 19 décem la fin de mai 100g.
bre 975 , gouverna huit ans, six 145. Sergius 1v , le 2 octobre
mois, vingt-trois jours. Mort le 100g, gouverna deux ans, neuf
10 juillet 984. Les bénedictins mois, trois jours. Mort le 1 3 juil
mettent son ordination avant le let 1012, selon M. Fleury et le
25 mars 675 , et sa mort le 10 père Papebroch. Le père Pagi et
juillet 984. les bénédictins mettent son or
13g. Jean x1v , le 19 octobre dination le 17 de juin de l'an
984 , gouverna huit mois. Mort 1009 , et sa mort entre le 17 de
au mois de juin 985. Les béné juin et le 22 de novembre de
dictins mettent son ordination l'an 1012.
après le 10 juillet g84- Quelques 146. Benoît vm , le 20 juillet
auteurs placent , après celui-ci , 101 2. Mort le 10 juillet 1028.
ROM ROM ao5
Les bénédictins disent qu'il fut quinze ou seize jours. Mort le 28
ordonné après le 17 de juin ,. et juillet 1057.
avant le 22 novembre , et qu'on 154- Etienne x, le 2 août 1057,
ignore le mois et le jour de sa gouverna sept mois, vingt-neuf
mort. . jours. Mort le 2g mars 1o58.
1 47 . Jean x1x , le 19 juillet 1o5. Nicolas 11, le g décembre,
1024 , gouverna neuf ans , trois mais sacré le 31 janvier 105g,
mois, dix-neuf jours. Mort le 6 gouverna deux ans, quatre mois,
novembre 1o33. M. Fleury met vingt -six jours. Mort le 24 juin
sa mort le 1 o j uillet. Les béné 1061. Le père Pagi met son or
dictins disent qu'il fut ordonné dination le 28 décembre 1058 ,
après le 6 de juin , et avant le et sa mort le 22 juillet 1061.
mois d'octobre de l'an 1024; Les bénédictins mettent son in
mais qu'on ne peut fixer ni le* tronisation le 18 janvier 1059,
mois ni le jour de son ordi et sa mo1tie 22 juillet 1061.
nation. 1 56. Alexandre 11, le 3o sep
1^8. Benoît 1x, legdécembre tembre 1061 , gouvernaonze ans,
1 o33 . Le père Pagi sou tient qu'on six mois, vingt-deux jours. Mort
ne peut fixer ni le jour ni le le 20 ou 21 avril 1073. Le père
mois de son ordination. Les bé Pagi met son élection le premier
nédictins disent qu'après être octobre. 1061 , et assure qu'on
remonté pour la troisième fois ignore le jour de son intronisa
sur le siége de Rome , il s'y main tion.
tint jusqu'au 17 juillet 1048. 157. Saint Grégoire vu, le 22
149. Grégoire v1, le 28 avril avril 1073, mourut le 25 mai
1o45, gouvernaunau, septmois, 1o85 , après avoir tenu lesaint-
vingt jours. Il abdiqua le 17 dé siége.douzeans, un mois et trois
cembre ro^ô. Le père Pagi place jours.
le commencement de son ponti- 1 58. Victor 111 , élu le 24 mai
ficatau mois de mai de l'an 1o44j de l'an 1086 , ne fut sacré que le
et la fin en décembre 1046. 9 de mai 1087 , et mourut le. »6
150. Clément 11 , le a5 décem septembre , selon le père Pagi ,
bre 1046 , gouverna neuf mois, ou , selon les. bénédictins, le 16
quinze jours. Mort le g octobre octobre de l'an 1087.
1047. 15g. Urbain 11 , le 12 mars
151. JDamase 11 , le 17 juillet 1 o83, gouverna onze ans, quatre
1048. Mort le 8 août de la même mois, treize jours, et mourut le
année. . ;. 2gjuillet logg.
152. Saint Léon 1x, le 2 février 160. Paschal 11 , sacré le 14
104g , gouverna cinq ans , deux août 109g , gouverna dix-huit
mois, huit jours. Mort le jg avril ans , cinq mois et cinq ou huit
1054- jours. Mort le 18 ou le 21 jan
1 53 ; Victorn,le 13avril 1055, vier 1 1 18.
gouverna deux ans , trois mois, 161. Gélase 11 , le 26 janvier
2o6 ROM ROM
1 1 18, gouverna un an, un mois 171. Luce 111 , le 29 août 1 181,
et huit jours. Mort le 29 janvier gouverna quatre ans, deux mois,
11 19. vingt-huit jours. Mort le 25 no
162. Calixte 11 , le Ier février vembre 11 85. Les bénédictins
1 1 1g , gouverna cinq ans , dix mettent son élection au 1er sep
mois, treize jours. Mort le 12 ou tembre 1 181 ; et sa mort au 24
le 13 décembre 1 1 24. novembre 1181.
163. Honoré 11 , le 21 décem 172. Urbain in ,1e 25 novem
bre 1 1 2^, gouverna cinq ans, un bre 1 185 , gouverna un an , dix
mois, vingt-cinq jours. Mort le mois, vingt-cinq jours. Mort le
16 février 1 130. 1g octobre 1 187.
164. Innocent 11 , le 17 février 173. Grégoire vm , le 20 oc
n3o , gouverna treize ans, sept tobre 1 187 , gouverna un mois,
mois, huit jours. Mort le 2/,. sep Vingt-six jours. Mort le 15 dé
tembre 1143. Les bénedictins cembre 1187. Les bénédictins
disent qu'il ,fut élu le 14 ou le mettent sa mort le 17 décembre.
15 février 1 130. 174. Clément 111 , le 1g dé
165. Célestin n , le 25 septem cembre 1 187, gouverna troisans,
bre 11 43 , gouverna cinq mois, trois mois, sept jours. Mort le
quinze jours. Mort le 9 mars* 25 mars 1 191. Les bénédictins
I144- Le siége vaqua deuxjours. mettent sa mort le 27 de mars.
166. Luce 11 , le 1 2 mars 1 1 44-, 175. Célestin 111 , le 28 mars
gouverna onze mois , quatorze 1191 , gouverna six ans, neuf
jours. Mort le 25 février 1 1 45. mois, onze jours , mort le 7 jan
167. Eugène1u , le 27 février vier 1 198. Les bénédictins met
1145, gouverna huit ans, quatre tent sonélection le 3omars 1 191 ,
mois, onze jours. Mortleôjuil- et sa mort le 8 janvier 1 198.
let 1 1 53. Selon les bénédictins, 176. Innocent 111 , le 8 jan
il mourut la nuit du 7 au 8 de vier 11 98, gouverna dix-huitans,
juillet 1 153. six mois , treize jours. Mort le
168. Anastase 1v , le 9 juillet 20 juillet 11 16. Les bénédictins
1 153 , gouverna un an , quatre mettent sa mort le 16 ou le 17
mois, vingt-quatre jours. Mort de juillet.
au mois de décembre 1 1 54- 177. Honoré 111, le 29 juillet
1 69. Adrien 1v , le l\ décembre 12 16, gouverna dix ans, sept
1 1 54, gouverna quatre ans, huit mois, vingt-six jours. Mort le 18
mois, vingt-neuf jours. Mort le mars 1227. Les bénédictins met
1e' septembre 1 15g. tent son élection le 18 de juillet
170. Alexandre m , le 7 sep 1216, et sa mort le 18 de mars
tembre 1 15g, gouverna vingt-un 1227.
ans , onze mois, vingt-un jours. 178. Grégoire 1x , le 1g ou le
Mort le 27 août 1 181. Les béné 20 de mars 1227 , gouverna qua
dictins mettent sa mort le 3o torze ans, cinq mois, trois jours.
août 11 81. Mort le 21 ou le 22 août 1 34 1 .
ROM ROM 207
179. Célestin 1v , le 20 septem mai 1277. Les bénédictins met
bre 1241 , gouverna dix-neuf tent son élection au 18 de sep
jours. Mort le 8 octobre 1a41. tembre 1276.
Les bénédictins mettent son élec 188. Nicolas m, le 25 novem
tion à la fin d'octobre 1a4j , et bre 1277, gouverna deux ans,
sa mort au mois de novembre de huit mois, vingt-huit jours.
la même année. Mort le 22 août 1280.
180. Innocent 1v , le 24 juin 18g. Martin 1v, le 22 février
1243, gouverna onze ans, cinq 1281, gouverna quatre ans, un
mois, vjngt jours. Mort le 1 3 dé mois, huit jours. Mort le, 28 ou
cembre 1254. Selon les bénédic le 29 mars 1 285.
tins , il fut élu le a5 juin 1243 , 190. Honoré 1v , le 2 avril
et mourut le 7 décembre 1254. 1285, gouverna deux ans, deux
181. Alexandre 1v, le 25 dé jours. Mort le 3 avril 1287.
cembre 1254, gouverna six ans, 191. Nicolas 1v , le 22 février
cinq mors, un jour. Mort le 25 1288, gouverna quatre ans, un
mai 1261. Selon le père Pagi, il mois, quatorze jours. Mort le 4
fut élu le 12 décembre 1254. avril 1292.
182. Urbain 1v , le 29 août 192. Saint Célestin v , le 5 ou
1261, gouverna trois ans, un le 7 juillet 1 294 , gouverna cinq
mois, quatre jours. Mort le 2 oc mois, sept jours, abdiqua le 13
tobre 1264. décembre 1294. Le siége vaqua
183. Clément 1v , le 5 février dix jours.
1265, gouverna trois ans, neuf 193. Boniface vu1 , le 24 dé
mois, vingt-cinq jours. Mort le cembre j2g4 , gouverna huit
29 novembre 1 268. ans, neuf mois, dix-huit jours.
184- Grégoire x, le premier Mort le 11 octobre 13o3.
septembre 1271, gouverna qua 194. Benoît x1, le 21 ou le 22
tre ans, quatre mois, onze jours. octobre 13o3, gouverna huit
Mort le 10 ou 11 janvier 1276. mois, dix-sept jours. Mort le 6
185. Innocent v, le 20 janvier ou le 7 juillet 1 3o4-
1276, gouverna cinq mois, trois 195. Clément v, le 21 juillet
jours. Mort le 22 juin 1276. 13o5, gouverna huit ans; ne'îf
Les bénédictins placent son élec mois. Mort lo 20 avril 13t'4-.'
tion au 21 février 1276. Selon les bénédictins , il fut élu'
186. Adrien v , le 4 juillet le 5 juin* 13o5 , et mourut le 23
1376, gouverna dix^neuf jours. avril 1 3 14-
Mort le 22 juillet 1276. Selon 1c;6 Jean xxu , le 7 août
les bénédictins , il fut élu le 10 13g6, gouverna dix-huit ans,
de juillet 1276 , et mourut le 10 trois mois , vingt-neuf jours.
d'août suivant. Mort le 4 ou le 5 décembre
187. Jean xx ou xx1 , le 13 1334.
septembre 1276 , gouverna huit 197. Beuoît xu , le 20 décem
mois, quatre jours. Mort le 16 bre 1334, gouverna sept ans,
208 ROM ROM
quatre mois , six jours; Mort le vembre 1406 , gouverna deu*
25 avril 1342. ans, six mois, cinq jours, fut dé
198. Clément v1 , le g mai posé au concile dé Pisfe , le 5
1342, gouverna dix ans, six juin 1409.
mois, vingt-trois jours. Mort le 206. Alexandre v, élu au con
1er décembre 1352. Les bé cile de Pise , le 26 juin 1409,
nédictins mettent son élection gouverna dix mois, huit jours.
le 7 mai 1 344 , sa mort le 6 dé Mort le 3 mai 1410. Le siége
cembre 135a. vaqua treize jours.
199. Innocent v1 , le rer dé 207. Jeau xxm, le 17 mai
cembre 1 352 , gouverna neuf 14jo, gouverna cinq ans, quin
ans, neuf mois, onze jours. Mort ze jours. Mort le 29 novembre
le 11 septembre 1362. Les bé 14'9 , après avoir été déposéau
nédictins mettent son élection concile de Constance , le 29 mai
le 18 décembre 1352 , et sa 1415.
mort le 12 septembre 1362. 208. Martin v, élu le 1 1 no
200. Urbain v , le 27 octobre vembre 14 17 , au concile de
13Ô2, gouverna huit ans, un Constance, gouverna treize ans,
mois, vingt-trois jours. Mort le trois mois, douze jours. Mort le
19 décembre 1370. Il fut élu le 20 février 1 431 .
23 de septembre 1362, selon le 209. Eugène 1v , le 3 mars
père Papebroch; le 27, selon M. 1431, gouverna quinze ans, on
Fleury ; et le 28 d'octobre , se ze mois, vingt jours. Mort le 23
lon Dom Vaissete. février 1 447 -
201. Grégoire x1, le 3o dé 210. Nicolas v , le 6 mars
cembre 1370, gouverna sept 1 4 47 j gouverna huit ans, dix-
ans , deux mois, vingt -sept neuf jours. Mort le 24 mars
jours. Mort le 27 ou le 28 mars 1455.
1378. 211. Calixte m, le 8 avril
202. Urbain v1 . le 18 avril 1455', gouverna trois ans, trois
1378, gouverna onze ans, cinq mois, vingt-neuf jours. Mort le
mois, vingt-lmit jours. Mort le 6 août 1 458.
15 octobre 138g. Les bénédic 212. Pie 11, le 19 août 1458,
tins mettent son élection le 9 gouverna cinq ans, onze mois,
d'avril 1378. vingt-neuf jours. Mort le 16
203. Boniface 1x , le 2*novem- août 1404. Les bénédictins met
bre j389, gouverna quatorze tent son élection le 27 d'août
ans, onze mois. Mort le 1er oc 14?8, et sa mort le 14 d'août
tobre 14o4- 1464.
2o4- Innocent vu , le 17 octo 21 3. Paul 11, le 3 1 août 1!|64,
bre 1404, gouverna deux ans, gouvernasixans,dix mois, vingt-
vingt un jours. Mort le 6 no six jours. Mort le 28 juillet
vembre 1406. 1 47 1 ' Selon les bénédictins, il
2o5. Grégoire xn , le 3o no- fut élu le 2Q on le 3o d'août
ROM ROM 209
1464, et mourut la nuit du 25 1 5 îg. Les bénédictins disent
au 26 de juillet 1471. qu'il fut élu le 1 3 octobre 1 534,
214- Sixte 1v, le 9 août 1471, et couronné le 7 novembre.
gouverna treize ans , quatre 223. Jules 111 , le 8 février
jours. Mort le 12 ou 13 août 155o, gouverna six ans, un
1484. mois, six jours. Mort le 23 mars
2 1 5. Innocent vm , le 24 août 1 555.
1484, gouverna sept ans, onze 224. Marcel 11 , le 9 avril
mois, deux jours. Mort le 25 1555, mourut après vingt-un
juillet 1492. Selon les bénédic jours de pontificat.
tins , il fut élu le 29 d'août 225. Paul 1v , le 23 mai 1 555 ,
1484, et couronné le 12 de sep gouverna quatre ans, deux mois,
tembre. vingt- sept jours. Mort le 18
216. Alexandre v1, le 11 août août 155ç).
1492, gouverna onze ans, huit 226. Pie 1v, le 26 décembre
mois. Mort le 17 ou le 18 août 1559, gouverna cinq ans, onze
15o3. mois, quinze jours. Mort le 8 ou
217. Pie m , le 22 ou le 23 le 9 décembre 1 565.
septembre 15o3, gouverna vingt- 227. Saint Çie v, le 7 janvier
six jours. Moitié 13 ou le 18 1566, gouverna six ans, trois
d'octobre de la même année. mois, vingt-quatre jours. Mort
218. Jules 11 , le 1" no le dernier d'avril ou le Ier de
vembre 15o3, gouverna neuf mai 1572.
ans, trois mois, vingt-uu jours. 228. Grégoire xm, le 13 mai
Mort le 21 février 1513. 1572, gouverna douze ans, dix
219. Léonx, le 15 mars 1513, mois, vingt-neuf jours. Mort le
gouverna huit ans, huit mois, 10 avril 1585.
dix - sept jours. Mort le 1" 229. Sixte v, le 12 avril 1585,
décembre 15a1. Les bénédictins gouverna cinq ans, quatre mois,
placent son élection le 1 1 mars seize jours. Mort le 27 août
1513. 1590. Selon les bénédictins, il
220. Adrien v1 , le 9 janvier fut élu le 22 d'avril 1585, et
1 522, gouverna un an, huit mois, couronné le 1erde mai.
seize jours. Mort le 24 septem 230. Urbain vu, le 15 sep
bre 1523. Les bénédictins met tembre 15go, gouverna treize
tent sa mort le 14 septembre jours. Mort le 27 septembre
15a3.
15g0.
221. Clément vu, le 19 no 23 1. Grégoire x1v, le 5 dé
vembre 1523, gouverna dix ans, cembre 15go , gouverna dix
dix mois, sept jours. Mort le 20 mois, dix jours. Mort le 15 oc
ou le 26 septembre 1534. tobre 1591 ; le siége vaqua qua
222. Paul m , le 3 octobre torze jours.
1 534, gouverna q uinze ans, huit 232. Innocent jx, le 29 ou 3o
jours. Mort le 10 novembre octobre 1591 , gouverna deux
XI.
-4
a1o ROM ROM
mois, deux jours. Mort le 3o pu 244- Innocent x11 , le 12 juil
31 décembre 15g1. let 1691 , gouverna neuf ans,
233. Clément vm, le 3o jan deux mois, seize jours. Mort le
vier 1592, gouverna treize ans, 27 septembre 1700.
un mois, sept jours. Mort le 3 245. Clément x1 , le 22 no
ou le 5 mars 1605. vembre 1700, gouverna vingt
234. Léon x1, le Ier avril 16o5, ans, trois mois, vingt-cinq jours.
gouverna vingt-six jours. Mort Mort le 1 g mars 1721.
le 27 avril 16o5. 246. Innocent xm , le 8 mai
235. Paulv, le 16 mai 1600 , 1721, gouverna deux ans, dix
gouverna seize ans, huit mois, mois. Mort le 7 mars 1724.
treize jours. Mort le 28 janvier 247. Benoît z1tt, le 2g mai
1621 . 1724 , gouverna cinq ans, huit
236. Grégoire xv, le g février mois, vingt-trois jours. Mort le
1621 , gouverna deux ans, cinq 21 février 1730.
mois. Mort le 8 juillet 1623. 248. Clément xn , le 12 juil
237. Urbain vm, le 6 août let 1730, gouverna neuf ans, six
1623, gouverna vingt ans, onze mois, vingt-cinq jours. Mort le
mois, vingt-deux jours. Mort le 6 février 1740.
a8 ou le 29 juillet 1644- 24g. Benoît x1v, le 17 août
238. Innocent x, le 14 ou le 1 5 1740. Mort le 4 mai 1758.
septembre 1644 , gouverna dix 250. Clément xm , le 6 juil
aus, trois mois, vingt-troisjours. let 1758, remplit dignement le
Mort le 6 ou le 7 janvier 1655. saint-siége en cette année 1761.
23g. Alexandre vu, le 7 ou le ( Voyez Clément xm. )
8 avril 1 655 , gouverna douze Conciles de Rome.
ans, un mois, seize jours. Mort
le 20 ou le 22 mai 1667. Le premier fut tenu l'an 1 46,
240. Clément 1x, le 20 juin contre Théodore-le-Corroyeur.
1667, gouverna deux ans, cinq (In synodico veteri Fabricii bi-
mois, dix-neuf jours. Mort le g b'iothccœ grœcœ , t. 1 1 , p.
décembre 166g. f 186.)
241. Clément x , le 2g avril Le second, l'an 170, contre
1670, gouverna six ans, deux les quartodécimans. ( Ibid. )
mois, vingt-trois jours. Mort le Le troisième, l'an 1 97 , par
32 juillet 1676. le pape Victor , sur la célébra
242. Innocent x1 , le 21 sep tion de la pàque. (Reg., et Lab-
tembre 1676 , gouverna douze be, t. 1.)
ans, dix mois, vingt-trois jours. Le quatrième , l'an 198 , sur
Mort le 12 août 168g. la pâque. ( Fabricius , tin syno-
a43- Alexandre vm , le 6 oc dico veteri. )
tobre 1689, gouverna un an, Le cinquième , l'an 237 , con
trois mois, vingt-sept jours. Mort tre Origène. (Reg. )
le 1** février 1691. Le sixième , l'an a5o , pour
ROM ROM 211
recevoir ceux qui étaient tom Athanase. (Reg., t. 3. Labbe ,
bés dans la persécution. ( Ibid. ) t. 2.)
Le septième, l'an 25 1 , par Le dix-septième , l'an 358 ,
le pape saint Corneille , contre contre les ariens. ( llaluze.)
Nova tien. (Reg. Hard., t. 1.) Le dix-huitième , l'an 366 ;
Le huitième , l'an 252 , par on y reçut les Macédoniens ,
le pape saint Corneille. On y ap qui abjurèrent leurs erreurs.
prouva le concile de Carthage (Hard. 1.)
de l'année précédente, qui avait Le dix-neuvième , l'an 367 ,
été assemblé pour recevoir ceux contre les ariens. ( Haluze , in
qui étaient tombés dans la per colleet. )
sécution , et contre Félicissime , Le vingtième , l'an 368 , con
schismatique. (Ibid.) tre les ariens, sous le pape Da-
Le neuvième , l'an 256 , par mase. On y condamna Ursace ,
le pape Etienne , sur le baptême Valens , et les autres ariens.
des hérétiques , contre le senti (Reg., t. 3.)
ment des évêques d'Afrique. Le vingt-unième, l'an 36g,
( Reg. Lab. et Hard , t. 1 . ) contre les ariens , sous le même
Le dixième , l'an 257 ou 258 , pape. On y déposa Auxence ,
contre Noet, Sabellius et Vaten- évèque arien de Milan , et l'on
tin. (Ibid. ) y condamna le schismatique Ur-
Le onzième , l'an 260 , on le sicin. (Ibid.)
croit supposé. ( Ibid. ) Le vingt-deuxième , l'an 373
Le douzième , l'an 268 ^ sur le ou 374, sous le même pape. On
baptême des hérétiques. ( Fa- y condamna l'hérésie des apol-
bricius , in synod. ) linaristes. (Ibid.)
Le treizième, l'an 313, sur le Le vingt-troisième , l'an 376
schisme des donatistes , et l'af ou 378 , en faveur du pape Da-
faire de Cécilien, évêque de Car mase , contre l'antipape Ursin
tilage. Le pape Miltiade y prési ou Ursicin. ( Tom. 1 , decretai,
da , et Cécilien y fut absous des epist. , p. 527. )
crimes dont on l'accusait. (Reg. Le vingt-quatrième , l'an 38 1 ,
Lab. Hard. , t. 1 . ) il en est fait mention dans la
Le quatorzième , l'an 34 1 ; le lettre synodale du concile de
pape Jules Ie* y présida à la tête Constantinople , en 382. ( Le pè
de plus de cinquante évêques. re Mansi, dans son Supplément
Saint Athanase s'y trouva en aux Conciles du père Labbe, t. 1 ,
personne , et y fut déclaré inno col. 247. )
cent. ( Reg. et Lab. , t. 2. ) Le vingt-cinquième, l'an 382 :
Le quinzième , l'an 34g , con le pape Damase y présida. On
tre l'hérésie de Photin. (Ba- ne sait au juste ce qui s'y passa.
luze.) Ou conjecture seulement qu'on
Le seizième , l'an 352 , sous le tâcha d'y apporter quelques re
pape Libère , en faveur de saint mèdes au schisme qui désolait
.4.
212 ROM ROM
l'église d'Antioche , surtout Le vingt-huitième , l'an 4oo
depuis l'ordination de Flavien. ou 402. On y fit seize canons ou
On croit aussi qu'on y traita réglemens adressés aux évêques
de la manière de recevoir les gaulois.
apollinaristes, quand ils revien Le premier dit que d'avoir
draient à l'Eglise. Sozomène, changé la résolution de vivre
lib. 4 ,cap. 2. Reg. 3. Lab. 2. en chasteté , avoir quitté le voile
Hard. 1.) et violé la première foi donnée,
Le vingt-sixième , l'an 386 , sont. autant de péchés , et que
le pape Sirice y présida à la tète celles qui en sont coupables ,
de . quatre-vingts évêques , et ayant commis une grande faute
l'on y fit neuf ordonnances. en quittant Dieu, pour s'atta
La première porte , que l'on cher à un homme , doivent la
ne pourra ordonner un évê- pleurer pendant plusieurs an
que à l'insu du siége apostoli nées , et en obtenir le pardon
que. La seconde ne veut pas par de dignesfruitsdcpénitence.
qu'un évèque soit ordonné par Le second canon impose aussi
un seul évèque. La troisième , une pénitence à celles qui, après
que l'on admette dans le clergé avoir pris la résolution de de
celui qui, après la rémission de meurer vierges, se marient, soit
ses péchés , aura porté l'épée de ayant été enlevées, soit volon-
la milice du siècle. La quatriè sairement, quoiqu'elles n'aient
me , qu'un clerc épouse une pas fait une profession solen
femme veuve. La cinquième , nelle de virginité, ni reçu le
que l'on reçoive dans le clergé voile. Il y est encore ordonné
un laïque qui aura épousé une qu'elles seront, pendant un cer
veuve. La sixième défend d'or tain temps, privées de la com
donner un clerc d'une autre munion , et qu'elles effaceront
église. La septième défend de leurs crimes en vivant dans les
recevoir un clerc chassé de son pleurs , les humiliations et le
église. La huitième ordonne de jeûne.
recevoir, par l'imposition des Le troisième avertit les prêtres
mains, les novatiens et les mon et les diacres qu'ils doivent être
tagnards , excepté ceux qu'ils l'exemple du peuple par leurs
auront rebaptisés. La neuvième bonnes œuvres , afin que leurs
prive de la communion les prê instructions puissent être de
tres et les diacres qui, ayant été quelque utilité. On les y oblige
ordonnés dans l'état du maria aussi, de même que les évêques ,
ge, vivent dans le commerce de garder le célibat, suivant les
conjugal avec leurs femmes. ordonnances des Pères.
Reg. 3. Lab. 2. Hard. 1.) Le quatrième semble exclure
Le vingt- septième , l'an 3go, du clergé ceux qui ont été em
sous le pape Sirice. Jovinien y ployés depuis leur baptême dans
fut condamné. (Jbid. ) la milice séculière.
ROM ROM 213
Le cinquième dit que l'u cé la judicature du siècle, quand
sage de l'Église était d'admettre même ils auraient été choisis du
dans le clergé celui qui , étant peuple. Le même canon approu
baptisé dans l'enfance , avait ve ce qui avait été décidé dans
gardé la virginité , et celui-là le premier de Nicée, d'admet
même qui , ayant reçu le bap- tre à la cléricature celui qui a
me étant adulte, s'était conservé été mutilé par force.
chaste, ou n'avaitépousé qu'une L'onzième défend le mariage
femme, pourvu qu'il ne fût pas d'un homme avec la femme de
coupable de quelque autre cri son oncle , et celui d'une tante
me ; mais on n'y admettait pas avec le fils du frère de son mari,
ceux qui avaient souillé la sain et fait passer de tels mariages
teté de leur baptême par quelque pour une fornication.
crime de la chair , quoiqu'ils se Le douzième veut que l'on
fussent mariés depuis. ne choisisse pour évêques que
Le sixieme dit que, comme il ceux qui étaient déjà clercs.
n'y a qu'une foi dans toutes les Le treizième veut que l'on
églises répandues dans tout l'u prive de l'épiscopat celui qui
nivers, il ne devait non plus y passe d'une église à une autre :
avoir dans toutes ces églises il doit être regardé comme ayant
qu'une même discipline. quitté sa propre femme pour
Le septième porte que , dans attentat à la pudeur d'une au
le temps de Pâque, le prêtre et tre , ce qui ne doit pas demeu
le diacre pourront administrer rer impuni.
le baptême dans les paroisses , Le quatorzième renouvelle la
même en présence de l'évêque défense faite déjà plusieurs fois
au nom duquel ils le donnent de recevoir un clerc chassé de
dans ce temps-là; mais que lors l'église par son évêque , et ne
qu'il y aura nécessité de bapti veut pas même qu'on lui accor
ser en un autre temps , cela ap de la communion laïque dans
partiendra au prêtre, et non pas une autre église. Ce canon dé
au diacre. clare hors de la société des ca
Le huitième déclare qu'il tholiques et de la communion
n'est pas nécessaire d'exorciser du siége apostolique , celui qui
plusieurs jours de suite les hui aura prévariqué en ce point.
les que l'on veut bénir pour Le quinzième défend aux évê
l'administration des sacremens. ques de faire des ordinations
Le neuvième dit qu'il n'est pas hors de leur diocèse , voulant,
permis dans la nouvelle loi, com conformément au quatrième ca
me dans l'ancienne, d'épouser la non de Nicée, que l'ordination
femme de son frère, ni d'avoir des des évêques se fasse par le mé
concubines avec sa femme. tropolitain , et par lès évêques
Le dixième défend d'ordon de la province.
ner évêqucs ceux qui ont exer- Le seizième ordonne d'éloi
a14 ROM ROM
gner du ministère certains laï pour empêcher les évêques de
ques qui , après avoir été ex Sicile d'aliéner lesfondsde leurs
communiés par leur propre évê- églises. ( Le père Mansi , ibid. ,
que, avec connaissance de cau col. 323. )
se, avaient été admis à la cléri- Le trente-sixième, l'an 449-
cature par un autre évêque. On y condamna tout ce qui s'é
{Reg. 3. Lab. 2. Hard. 1 .) tait fait la même année au bri
Le vingt-neuvième concile gandage d'Ephèse , et on y écri
fut tenu l'an 417 ou 4 '8 contre vit plusieurs lettres au nom de
Pelage et Celestius. (Hard. \.) saint Léon et du concile.
Le trentième , l'an 43o , con Le trënte-septième , l'an 45o.
tre Nestorius , par le pape Cé- sous saint Léon , assisté d'un
lestin. Ce pape dicta les décrets grand nombre d'évêques d'Ita
du concile , et il écrivit à Nes lie , pour prier l'empereur Va-
torius et à saint Cyrille. {Ibid.) lentinien de faire assembler un
Le trente-unième , l'an 431 , concile général qui réformât ce
à l'occasion de la lettre de l'em qui s'était fait contre l'ordre
pereur Théodose pour la con à Ephèse. (Dict. des Conciles. )
vocation du concile général d'É- Le trente-huitième, l'an 458 ,
phèse. (Dict. général des Con tenu par le même pape pour ré
ciles. ) soudre différentes difficultés que
Le trente-deuxième, l'an 433, les ravages des Huns avaient fait
par l'ordre de l'empereur Valen- naître. ( Ibid. )
tinien. On y justifia pleinement le Le trente-neuvième, l'an 462,
pape Sixte 111, faussement accusé par ce même pape , en faveur
par Anicius Bassus, d'avoir cor d'Hermez , qui s'était emparé
rompu une vierge dans l'église. de l'église de Narbonne. On y
( Rcg. 7. Lab. 3. Hard. 1.) décida que, pour le bien de la
Le trentre-troisième , l'an 443 paix, Hermez demeurerait évê
ou 444 , sous "e Pape Léon, con que de Narbonne, à condition
tre les manichéens. ( Ibid. ) qu'il n'aurait pas le pouvoir
Le trente-quatrième, l'an445, d'ordonner des évêques , et ce
sous saint Léon. On y rétablit pouvoir fut transféré à Cons-
Celidonius, qui avait été dépo tantius , évêque d'Usés , comme
sé au concile de Besançon , et le plus ancien de la province ;
on y retrancha saint Hilaire mais qu'après la mort de Her
d'Arles de la communion du mez , le droit des ordinations
saint-siége. On y condamna reviendrait à l'évêque de Nar
aussi ceu* qui , enflés d'orgueil bonne. Il y est dit encore que
et sans aucune juste raison, af les évêques des Gaules tiendront
fectent d'éviter les assemblées tous les ans un concile des pro
de leurs frères. (Lab. 3. La père vinces, et qu'ils ne sortiront
Mansi , tom. 1, col. 32 1.) point de la leur , sans avoir des
Le trente-cinquième, l'an 447 i lettres de leur métropolitain, et
ROM ROM 2.5
en cas de refus de l'évêque d'Ar dales. Il s'y trouva quarante-
les. ( Tom. 4 Concil.) quatre évêques et soixante-seize
Le quarantième, l'an 4^5, prêtres. Le pape y ordonne que
sous le pape saint Hilaire ou les évêques, les prêtres et les
Hilarus. On y fit cinq canons. diacres qui auront consenti à
Le premier ordonne de garder être baptisés, ou volontaire
les canons du concile de Nicée ment , ou même par la violence
et les décrets du siége apos des tourmens, demeureront sou
tolique. Le second défend mis à la pénitence jusqu'à la
d'admettre aux ordres les biga mort, privés de la grâce de prier
mes ou ceux qui auraientépousé avec les fidèles , et même avec
une veuve ou une femme cor les catéchumènes : leur accorde
rompue. Le troisième défend seulement la communion laïque
d'admettre aux ordres sacrés les à la mort. A l'égard des autres
pénitens, les non-lettrés, et ceux ecclésiastiques , les moines , les
à qui il manquerait quelques vierges , les séculiers qui , étant
membres. Le quatrième ordon tombés sans y être contraints ,
ne aux évêques de réformer les seront touchés d'un véritable
lois injustes de leurs prédéces désir de se relever, il ordonne
seurs. Le cinquième défend aux qu'ils passeront trois ans dans
évêques de se choisir leurs suc le rang des catéchumènes, et
cesseurs. (Hard. a.) sept dans celui des pénitens ;
Le quarante- unième, l'an qu'ilss'humilierontsousla main
484. On y condamna Vital et Mi- des prêtres, sans rougir de bais
seuus, légat du saint-siége, pour ser la tête devant le Dieu qu'ils
avoir favorisé Acacius et Pierre- n'ont pas rougi de renoncer , et
le-Foulon. Le pape Félix m y qu'ils seront deux ans à prier
présida, etil s'y trouva soixante- avec les laïques , sans offrir au
sept évêques. ( 'Tom. 4 Concil. ) cune oblation. Que si les mêmes
Le quarante-deuxième , l'an personnes sont tombées par la
485, par le même pape Félix, violence des tourmens, il lei
assisté de quarante-deux évê admetàla participation dusacre-
ques , au sujet de l'église d'An- ment par l'imposition des mains,
tioche. On y renouvella les ana- après une pénitence de trois
thèmes déjà prononcés par le ans. A l'égard des enfans , clercs
saint-siége contre Pierre Monge, ou laïques , il ordonne qu'ils
Pierre-le-Foulon et Acace. (Ibid.) passeront quelque temps sou*
Le quarante-troisième, l'an l'imposition des mains, et qu'on
487 au mois de mars, sous le leur rendra ensuite la comm1i-
pape Félix , tenu dans la basili nion; mais que ni eux, ni qui que
que de Constantin ,^,our la ré ce soit, baptisé ou rebaptisé hers
conciliation de ceux qui étaient de l'Église catholique, ne pourra
tombés en Afrique dans la per êtreadmisà la cléricature.
sécution d'Huneric, roi des Van- Le quarante-quatrième , l'an
,

a16 ROM ROM


4q4- H fut composé de soixante- avoir pu pourvoir à l'élection
dix évêques , avec lesquels le de son successeur , celui-là sera
pape Gelase dressa un catalogue consacré évêque qui aura les
des livres canoniques de l'An suffrages de tout le clergé , et
cien et du Nouveau-Testament. que s'il arrive du partage dans
Quelques exemplaires attribuent les suffrages, on aura égard au
ce catalogue au pape Gelase seul. plus grand nombre.
Ce catalogue est conforme à ce Le troisième ordonne que
lui qui estreçu aujourd'hui dans lorsque quelqu'un découvrira
l'Église catholique. (Ibid.) les brigues que l'on aura faites
Le quarante-cinquième , l'an et en donnera des preuves, non-
4g5. Le légat Misenus, qui avait seulement il sera absous, s'il est
prévariqué à Constantinople , complice , mais encore récom
en 484, y fut absous, et obtint pensé convenablement. (Reg-
d'être admis dans la commu 9. Lab. 4- Hard. 2.)
nion et dans la dignité sacerdo Le quarante-septième , l'an
tale. (Ibid.) 5oo, contre le schisme de Lau
Le quarante - sixième , l'an rent, et en faveur du pape Sym
4gg. Le pape Symmaque, qui maque. ( Ibid. )
l'avait convoqué , y présida. Il Le quarante- huitième , l'an
s'y trouva soixante-douze évê 5o1 , sur le même sujet. (Reg.
ques , soixante-sept prêtres et 10. Lab. 4. Hard. 1. )
cinq diacres. On y fit trois dé Le quarante-neuvième , l'an
crets tendant à retrancher les 5o2. On y porta la peine de dé
brigues des évêques et les émo position contre ceux qui ven
tions populaires qui arrivaient dent, aliènent ou donnent les
dans l'élection du pape. biens de l'Église. On y abolit
Le premier dit que si quel aussi la loi d'Odoacre , qui por
que prêtre , diacre ou clerc, du tait défense de faire l'élection
vivant du pape et sans sa parti du pape sans le consentement
cipation, est convaincu d'avoir du roi d'Italie. (Ibid.)
donné ou promis son suffrage Le cinquantième, l'an 5o3 ,
pour la papauté à quelqu'un , il contre les schismatiques. Le
sera déposé , soit qu'il ait pro pape Symmaque y fut déclaré,
mis son suffrage par billet ou par cen t quinze évêques, déchar
par serment. La même peine est gé des accusations intentées
décernée contre ceux qui au contre lui devant le roi Théo-
raient délibéré sur le même su doric. ( Ibid. )
jet en quelques assemblées par Le cinquante-unième , l'an
ticulières. Outre la déposition , 5o4 , sur le même sujet.
on les menace encore d'excom Le cinquante-deuxième, la
munication. même année , contre les usur
Le second porte que si le pateurs des biens de l'Église.
pape meurt subitement , sans (Ibid.)
I
ROM ROM 217
Le cinquante-troisième, l'an Le soixantième , l'an 595.
518 ou 5 19, sous le papeHor- Saint Grégoire pape, y présida à
misdas. On y ordonna qu'on re- la tête de vingt-deux évêques ,
cevraità la communion du siége et l'on y fit six canons.
apostolique les églises d'Orient, Le premier ordonne qu'à l'a
à condition qu'elles condamne venir les ministres du saint au
raient le schismatique Àcace. tel ne chanteront point , qu'ils
(R. 10. L. 4. H. 2.) liront seulement l'évangile à la
Le cinquante-quatrième, l'an messe , et que les sous-diacres ,
53 1. Le pape Boniface 11 y dési ou, s'il est besoin, les moin
gna le diacre Vigile pour son dres clercs chanteront les psau
successeur. mes , et feront les autres lec
Le cinquante-cinquième , la tures.
même année. Le même pape y Le second ordonne que les
fit casser le décret qu'il avait clercs, ou même des moines
fait dans le premier, et qui l'au choisis suffiront pour le service
torisait à se choisir son succes de la chambre de l'évêque, afin
seur. (Ibid.) qu'il eût des témoins secrets de
Le cinquante-sixième , la mê sa vie , qui pussent profiter de
me année, sur quelques contes ses exemples.
tations survenues entre des évê- Le troisième défend aux rec
ques de Thessalie et d'IUyrie. teurs du patrimoine de l'Église
(Ibid. ) de mettre des panonceaux aux
Le cinquante-septième, l'an terres et aux maisons en dépen
533 ou 534- On y approuva cette dantes, commes faisaient les of
proposition : JJnus de Trini- ficiers du fie, et d'employer les
tate passus est carne, et les voies de fait pour défendre le
moines acemètes, qui la com bien des pauvres.
battaient, furent condamnés et Le quatrième défend de con
excommuniés. tinuer la coutume» qui s'était in
Le cinquante-huitième, l'an troduite parmi le peuple, de cou
58g. Il eù est fait mention dans vrir de dalmatiques les corps
une épître du pape Pélage 11 aux des papes qu'on portait en terre ;
évêques des Gaules, qui lui c'est que le peuple se partageait
avaient écrit pour savoir de ces dalmatiques, et les gardait
quelles préfaces se servait l'É comme des reliques.
glise romaine. (Reg. 13.) Le cinquième défend de rien
Le cinquante-neuvième, l'an prendre pour les ordinations ,
549. Le pape saint Grégoire y le pallium et les lettres , sous
écrivit une grande lettre syno quelque prétexte que ce soit.
dale aux quatre patriarches, où Si toutefois celui qui a été or
il dit qu'il reçoit et révère donné veut, après avoir reçu des
les quatre conciles généraux , lettres et le pallium, donner par
comme les quatre évangiles. honnêteté quelque chose à quel
s18 ROM ROM
qu'un du clergé, on ne le dé Le soixante- troisième , l'an
fend pas. 606. Le pape Boniface 111 y pré
Le sixième ordonne que celui sida à la tête de soixante-douze
qui voudrait se donner à Dieu , évêques, et il y fut défendu,
serait auparavant éprouvé en sous peined'anathème,àqui que
habit séculier, afm que, si ses ce fût , du vivant du pape ou de
mœurs faisaient voir la sincérité quelque autre évêque, de parler
de son désir, il fût délivré de la de son successeur. ( Reg. 14-
servitude des hommes pour em- Lab. 5.)
tnasser une vie plus rigoureuse. Le soixante-quatrième , l'an
(Reg. j4. Lab. 5. Hard. 3.) 615. Le pape Boniface 1v y con
Le soixante-unième concile se damna ceux qui soutenaient que
tint l'an 601. Saint Grégoire, les moines , étant morts au
qui y présida, défendit à aucun monde, étaient par cette raison
évêque de diminuer en rien les incapables du sacerdoce. (Ibid.)
biens, les terres, les revenus ou Le soixante-cinquième , l'an
titres des monastères, voulant 63g ou 640. On y condamna
que s'ils avaient quelque diffé l'ectèse ou édit de l'empereur
rend pour des terres qu'ils pré Héraclius en faveur des rnono-
tendissent appartenirà leurs égli thélites. ( Ibid. )
ses, il fût terminé promptement Le soixante - sixième , l'an
par des arbitres. Il ajouta qu'a 648 , contre Paul et Pyrrhus ,
près la mort de l'abbé, le suc monothélites. ( Ibid. )
cesseur serait choisi par le con Le soixante - septième , l'an
sentement libre et unanime de 64g, contre les monothélites. Le
la communauté, et tiré de sou pape Martin 1er, qui y présida à
corps; qu'il aurait seul le gou la lête de cent quatre évêques ,
vernement de son monastère , si établit en vingt canons la foi de
ce n'est qu'il se rendît coupable l'Église sur les mystères de la
de quelque fa«te contre les ca Trinité et de l'Incarnation.
nons; que celui des moines qui (Reg. 15. Lab. 6. Hard. 3. )
aurait passé à l'état ecclésiasti Le soixante-huitième, l'an
que , ne pourra plus demeurer 367, pour Jean, évêque de Lap-
dansle monastère. (Ibid. ) pa en Crète ou Candie. ( Ibid. )
Le soixante-deuxième concile Lesoixante-neuvième,l'an67g,
se tint la même année 60 1. Saint pour Vilfrid, évêque d'Yorck,
Grégoire y condamna un moine qui avait été injustement chassé
grec, nommé André, pour avoir de son siége. ( Rrg. 16. Lab. 6.
falsifié une lettre d'Eusèbe, évê Hard. 3. )
que deThessalonique , adressée Le soixante-dixième, l'an 680.
i saint Grégoire même , et sup Le pape Agathon y présida à la
posé sous son nom divers dis tête de cent vingt-cinq évêques.
cours qui ne pouvaient que dés Ce concile écrivit deux lettres
honorer le saint-siége. ( Ibid. ) contre les monothélites aux em
ROM ROM ajp
pereurs, c'est-à-dire , à Cons Le soixante -seizième , l'an
tantin Pogonat, et à ses frères 731 , contre Grégoire, légat pré
Héraclius et Tibère. L'une de varicateur. ( lbid. )
ces deux lettres est au nom du Le soixante - dix * septième ,
pape seul , l'autre au nom du et le soixante-dix-huitième ,
concile, (7'om. 6 Concil., pages l'an 732, pour les images. (lbid.)
548,63oet697. ) Le soixante-dix-neuvième ,
Le soixante-onzième, environ l'an 743, sous le pape Zacharie.
l'an 685, sous le pape Jean v , On y publia treize canons.
pour examiner à qui appartient Le premier porte que les évê
l'ordination des évêques de ques n'habiteront point avec des
Torre en Sardaigne. ( Le père femmes.
Mansi, t. 1 , col. 515. ) , Le second, que les prêtres et
Le soixante-douzième , l'an les diacres n'auront pas avec
703 ou 704, ou 705. Vilfrid y eux de femmes étrangères, quoi
fut absous, et on y rejeta le con qu'ils puissent avoir leur mère
cile de Quini-Sexte. ( Reg. 17. et leurs proches parentes.
Lab. 6. Hard. 3. ) Il y eut aussi Le troisième, que les prêtres
un concile à Rome entre les an et les diacres seront en habits,
nées 708 et 714, sous le pape décens, et qu'ils porteront un
Constantin , dans lequel on exa manteau dans la ville.
mina les droits de la province Le quatrième, que les évêques
de Milan sur l'évêché de Pavie. qui sont de l'ordination du
(Le père Mansi, t. r, col. 52g.) saint-siége, viendront tous les
Le soixante-treizième , l'an ans, aux ides de mai, au concile,
721. Le pape Grégoire 11 y pré s'ils sont proches ; et s'ils sont
sida, et l'on y fit dix-sept ca éloignés , qu'ils satisferont à ce
nons. Les onze premiers défen devoir en écrivant des lettres.
dent les mariages illicites , sous Le cinquième prononce ana-
peine d'anatl1ème, tels que ceux thême contre ceux qni épousent
d'une prêtresse, d'une diacones la femme d'un prêtre ou d'un
se , etc. Le douzième défend les diacre, une nonne ou une reli
aruspices et les enchantemens. gieuse, et ceux même qui épou
Le dix - septième défend aux sent leur mère spirituelle.
clercs, sous peine d'anathème , Le sixième défend d'épouser
de porter les cheveux longs. sa cousine germaine, sa nièce, sa
( lbid. ) belle-mère, sa belle-sœur, et ses
Le soixante-quatorzième, l'an proches parentes.
724. Saint Corbinien y voulut Le septième prononce ana-
abdiquer l'évêché de Frising, et thème contre ceux qui enlèvent
ne fut pas écouté. ( lbid . ) des filles et des veuves.
Le soixante-quinz1eme , l'an Le huitième est contre ceux
726 , contre les iconoclastes. qui laissent grandir leurs che
(lbid. ) veux.
220 ROM ROM
Le neuvième défend de faire mais que ceux-ci auront tou
une fête au premier jour de jours droit d'y placer un prêtre,
l'an, comme faisaient les païens. du consentement de l'évêque.
Le dixième prononce anathè- (Le P. Mansi, t. 1, col. 563.)
me contre ceux qui marient Le quatre-vingtième concile
leurs fillles à des Juifs, ou qui se tint l'an 745, sous le même
leur vendent des esclaves chré pape. On y condamna deux faux
tiens. évêques schisma tiques et héréti
Le onzième ordonne que l'on ques, nommés Clément et Adal-
observera les temps de l'ordina bert. ( Ibid. )
tion portés par les canons , que Le quatre-vingt-unième, l'an
l'on n'ordonnera point les biga 753. On y trouve plusieurs pri
mes, que l'on n'ordonnera ni viléges accordés à Anselme ,
ne recevra point les clercs d'un abbé du monastère de Nonan-
autre évêque , sans démissoire tule, par le pape Étienne 11. Le
ou sans sa permission. père Mansi , qui rapporte ce
Le douzième ordonne que si concile, ajoute qu'il y a plusieurs
les prêtres, diacres et autres raisons d'en douter. ( Ibid., col.
clercs ont quelque différend en 601.)
tre eux , ils ne pourront s'adres Le quatre-vingt-deuxième ,
ser qu'à leur évêque pour être environ l'an 757, par le pape
jugés, et que s'ils ont affaire à Étienne 11, pour discuter l'af
leur évêque , ils s'adresseront faire de Serge, archevêque de
au plus prochain évêque ; et, si Ravenne. ( Le père Mansi, ibid.,
l'on ne veut pas s'en rapporter col. 609.)
à son jugement, ils viendront Le quatre-vingt-troisième ,
au saint-siége. l'an 761, sous le pape Paul Ier ,
Le treizième défend aux évê- touchant les priviléges accordés
ques , aux prêtres et aux diacres aux monastères qu'il avait fait
de porter un bâton dans la célé bâtir. ( Reg. 17. )
bration de la messse , ou de Le quatre-vingt-quatrième ,
montera l'autel la tête couverte. l'an 768 ou 769, sous 'le pape
( Ibid. ) Le père Mansi , après Etienne 111 ou 1v. On y défendit,
avoir donné un grand nombre sous peine d'anathème , d'or
de corrections des actes de ce donner aucun laïque'évêque , à
concile , tirées d'un manuscrit moins qu'il n'eût passé par tous
du onzième siècle , conservé à les degrés inférieurs. On y ap
Lucques , rapporte un décret du prouva aussi j le culte des ima
pape Zacharie , porté dans ce ges, et on y condamna le faux
concile , par lequel il ordonne concile de Constantinople', tenu
qu'on ne retirera point du do sous l'emrjereur Constantin Co-
maine de leurs fondateurs une pronyme. ( Ibid. )
église ou monastère qu'ils au Le quatre-vingt-cinquième ,
ront construit selon les règles ; environ l'an 780, par le pape
ROM ROM 231
Adrien 1," , pour examiner l'au Le seizième défend l'aliéna
thenticité des reliques de saint tion des biens d'Église.
Candide , dont ce pape voulait Le dix-septième fait défense
faire présent à Charles , roi de de recevoir les offrandes des pé
France. (Le père Mansi, tom. 1, cheurs.
col. 727. ) Le dix-huitième ordonne que
Le quatre-vingt-sixième , en l'on ne donnera des letttres de
799, contre Félix d'Urgel et démissoire qu'aux clercs qui
Elipan de Tolède. ( Baluze , in sont demandés par un autre
notis ad Agobard.) évêque.
Le quatre-vingt-septième, en Le dix-neuvième et le vingt-
800. Le pape Léon m s'y purgea unième sont sur les avocats que
des crimes dont on l'avait ca- doivent avoir les évêques pour
lomnieusement chargé en pré défendre leurs causes.
sence de Charlemagne. ( Reg. Le vingtième enjoint au fon
JO.) dateur d'un monastère ou d'une
Le quatre-vingt-huitième, en chapelle l'obligation d'y nom
826, sous le pape Eugène 11 , à mer un prêtre approuvé par l'é-
la tête de soixante-deux évê- vêque.
ques , pour la réforme du clergé. Les vingt-deuxième et vingt-
On y fit trente-huit canons. troisième concernent l'adminis
Le quatre-vingt-neuvième , tration et l'usage des biens des
en 848. Le pape Léon 1v y églises.
déclara aux évêques bretons, Le vingt-quatrième ordonne
qu'aucun évêque ne doit rien qu'on rétablira l'office divin
prendre pour conférer les or dans les églises où l'on a cessé
dres , sous peine de déposition. de le faire.
Le quatre-vingt-dixième, en Le vingt-cinquième dit que
853. Le pape Léon 1v y confirma l'on réédifiera les lieux sa
les canons d'un concile tenu crés.
sous Eugène u, en 826 , en y Le vingt-sixième défend aux
faisant quelques additions. Il y évêques de faire des exactions
a trente-huit canons du concile contre les statuts et les lois.
tenu par Eugène. Les six pre Le vingt-septième porte que
miers regardent la vie, la science l'on choisira des abbés propres
et les mœurs des évêques. Les pour gouverner les religieux.
huit suivans contiennent des ré- Le vingt-huitième veut que
glemens sur la vie des prêtres. l'évêque ait soin de ceux qui,
Le quinzième défend la fami portant l'habit de moines , vi
liarité des clercs et des évêques vent régulièrement,
avec les femmes, et principale Le vingt-neuvième, que les
ment la conversation avec celles filles qui ont pris l'habit de re
avec lesquelles on les a soup ligion , ne se marieront point.
çonnés d'avoir habitude. Le trentième et le trente-uniè
aaa ROM ROM
me regardent la sanctification cette élection appartient seule
des dimanches. ment au peuple. ( Le père Man-
Le trente - deuxième porte si , tom. 1, col. 919.)
qu'on ne laissera point sortir Le quatre-vingt-douzième ,
des monastères ceux qui y sont en 86o, sous le pape Nicolas 1er.
renfermés pour leurs crimes. On envoya à Constantinople
Le trente-troisième , qu'il ne Bhodoalde , évêque de Porto, et
sera point permis aux laïques Zacharie, évêqued'Anagni, pour
de se mettre où se placent les examiner l'affaire de la déposi
prêtres et les clercs pendant l'of tion d'Ignace et de l'élévation
fice divin. de Photius. ( Le père Mansi ,
Le trente-quatrième , qu'il y Supplém. des Conciles. )
aura dans toutes les églises épis- Le quatre-vingt-treizième, en
copales, et dans les lieux où l'on 86 1, contre Jean de Ravenne ,
aura besoin, des maîtres et des qui se soumit enfin au jugement
directeurs qui enseignent lesarts du pape , et fut rétabli dans sa
libéraux. communion. ( Ibid. )
Le trente-cinquième défend Le quatre-vingt-quatorzième
les bals, les lianses et les autres et le quatre-vingt-quinzième .
plaisirs, les jours des fêtes des en 863. On déposa dans le pre
martyrs. mier les archevêques Gontaire et
Le trente-sixième défend de Theudgaud , qui avaient recon
quitter sa femme, et d'en épou nu le mariage de Lothaire avec
ser une autre, si ce n'est en cas Valdrade; et dans le second, on
d'adultère ; et ordonne qu'en excommunia Zacharie, légat de
cas que le mari et la femme Silésie, comme prévaricateur ;
veuillent se séparer pour em on condamna Photius, eUon ré
brasser la vie religieuse , cela tablit saint Ignace sur le siége de
ne leur sera permis que du con Constantinople. (Reg. 22. Lab.
sentement de l'évêque, qui exa 8. Hard, 5. ) On croit qu'il y
minera si le mari et la femme eut encore un autre concile
en sont consentans. cette année à Rome, où Ro-
Le trente-septième défend la thard fut rétabli pour la pre
polygamie. mière fois sur le siége de Sois-
Le trente-huitième défend le sons. '
mariage dans les degrés de pa Le quatre-vingt-seizième, en
renté. ( Lab. 8. Hard. 5. ) 864. On y confirma la dépo
Le quatre-vingt-onzième, en sition de Guntarius, évêque de
854i par le pape Léon 1v. On y Cologne , et l'on y cassa le
excommunia ceux qui contredi concile de Metz. ( Pagi, ad hune
raient une» élection du souve ann.)
rain pontife, faite par les prê Le quatre-vingt-dix-septième,
tres, les nobles et le clergé de en 865. On y rétablit pour la
Rome , ou soutiendraient que seconde fois Rothard , évêque
ROM ROM aa3
de Soissons. (Reg. 22. Lab. 8, Le cent septième , en 896 ou
Hard. 5. ) 897. Le pape Étienne vu, con
Le quatre-vingt-dix-huitiè damna injustement la mémoire
me , en 868, contre Photius. du pape Formose. (Reg.
( Jbid. ) Lab. g. Hard. 6. )
Le quatre-vingt-dix-neuviè Le cent huitième, en 898.
me, en 872, dans l'affaire de On y cassa tout ce qui avait été
l'empereur Louis , contre Alde- fait contre le pape Formose dans
gise , duc de Benevent. (Pagi, le concile précédent. ( Pagi, ad
ad hune ann. ) hune ann. )
Le centième, en 875 , sous le Le cent neuvième , en 899 ,
pape Jean vm , pour délibérer pour le rétablissement d'Aygrin
sur l'élection future de Charles- dans son diocèse de Langres.
le-Cfoauve. (Le père Mansi.) ( Le père Mansi. )
Le cent-unième , en 877. On Le cent dixième, en 904. On
y confirma l'élection de l'em y rétablit la mémoire du pape
pereur Charles - le - Chauve. Formose, et l'on y fit les douze
( I^b. 9. ) canons suivans :
Le cent deuxième, en 898. On Le premier condamne tout ce
y excommunia Lambert, duc de qui s'était passé dans le synode
Spolette, et le comte Adalbert, tenu sous Étienne vu, contre la
pour leurs vexations contre l'É mémoire et le corps de For
glise romaine. ( Le père Mansi. ) mose ; on y défendit d'entre
Le cent troisième et le cent prendre rien de semblable à
quatrième, en 879. On traita l'avenir.
dans le premier de l'élection Le second accorde le pardon
d'un empereur après Louis-le- aux évêques, aux prêtres et aux
Bègue, mais cette élection n'eut autres clercs qui ont assisté à
point lieu alors; et dans le se ce synode, dans la crainte qu'ils
cond on envoya Pierre pour ab avaient d'être maltraités, et or
soudre Photius, patriarche de donne que dorénavant on n'u
Constantinople. (Reg. 24. Lab. sera plus de ces sortes de vio
9. Hard. 6. ) On cite encore un lences.
autre concile de la même année, Le troisième porte que For
où l'on déposa Ansperg , arche mose n'ayant été transféré de
vêque de Milan. l'évêché de Porto à celui de
Le cent cinquième , en 88 1 . Rome, que par nécessité , per
On y excommunia Athanase , sonne ne pourra tirer cet exem
évêque de Naples, pour avoir ple à conséquence , étant con
fait alliance avec les Sarrasins. traire aux réglemens des canons.
(Hard. , tom. 6). Le quatrième rétablit dans
Le cent sixième, en 8g3, sous leurs fonctions les clercs ordon
le pape Formose. ( Flodoard , nés par le pape Formose, et qui
lib. 4. ) avaient été déposés par passion.
az4 ROM ROM
Le cinquième défend, suivant de piller après la mort du pape,
l'ordonnance des conciles d'A non-seulement la maison pa
frique , les réordinations , les triarcale, mais aussi toutes les
rebaptisations et les transla autres qui lui appartenaient dans
tions. Rome ou aux environs ; et or
Le sixième est une confirma donne qu'on excommunie à l'a
tion de l'onction de Lambert venir ceux qui commettront ces
pour l'empire , et condamne désordres , et qu'on les menace
celle de Bérenger. de l'indignation de l'empereur.
Le septième condamne au Le douzième et dernier défend
feu les actes du concile tenu aux juges séculiers de prendre
sous le pape Étienne vu, contre les femmes soupçonnées d'être
Formose , et ordonne que ce de mauvaise vie , et d'obliger,
concile sera mis dans le même parles mauvais traitemens qu'ils
rang que celui d'Arimini et celui leurs faisaient, leurs maîtres ou
d'Éphèse sous Dioscore. leurs parens de les racheter bien
Le huitième déclare les prê cher , et donne la connaissance
tres Serge, Benoît et Marin , et et le jugement de ces crimes aux
les diacres Léon, Pascal et Jean, évêques , avec pouvoir de citer
justement condamnés et séparés les réfractaires par-devantles ju-
de la communion de l'Église, gescivils. (Reg. Lab. 9 Hard.
comme des sacriléges et des sé 6.)
ditieux. Le cent-onzième , environ l'an
Le neuvième excommunie 910 , pour la révocation du de
ceux qui ont déterré le corps cret , par lequel le pape Formose
de Formose et l'ont jeté dans le avait voulu remettre l'église de
Tibre. Brème sous la juridiction de
Le dixième remédie aux dés l'archevêque de Cologne.(Le père
ordres qui arrivaient dans l'é Mansi , Supplém. des Conciles.)
lection des papes , et ordonne Le cent douzième , en 9^9. On
qu'à l'avenir on n'en fera aucun y confirma les conciles d'Engel-
qui ne soit élu par l'assemblée heim et de Trêves de l'année
des évêques et par le clergé , précédente. ( Reg. 25. Lab. 9.
suivant les souhaits du sénat et Hard. 6.)
du peuple , et en présence des Le cent treizième , en 963 ,
députés de l'empereur ; et dé pour la déposition du pape Jean
fend d'exiger des sermens et m. ( Lab. 9. )
des promesses extraordinaires , Le cent quatorzième et le cent
de peur que l'Église n'en souffre quinzième , en 964 , non recon
du scandale , et que l'honneur nus : le premier , pour la dépo
dû à l'empereur n'en soit di sition de Léon vm , et le second,
minué. * pour la déposition de Benoît v.
Le onzième remédie à l'abus ( Lab. 9. )
qui était ence temps-là en usage, Le cent seizième , en 969. On
ROM ROM aa5
y érigea l'évêché de Benevent en qu'il faudrait avoir dans la suite
archevêché. ( Lab. 9. Hard. 6. ) l'âge de vingt-cinq ans pour
Le cent dix-septième , en 97 1 . être élevé au diaconat , et l'âge
On y confirma le concile de Lon de trente ans pour être élevé au
dres de la même année. ( Ibid. ) sacerdoce et à l'épiscopat. ( Le
Le cent dix-huitième, en 97 2, père Mansi, tom. 1, col. 1229.)
pour confirmer la translation Le cent vingt-neuvième , en
taite de quelques moines au mo 1227. On y décida, contre l'évê-
nastère cle Mouson , par Adal- que de Grades, que le droit de
be1on , archevêque de Reims. (Le métropole appartiendra désor
père Mansi. ) mais au patriarche d'Aquilée ,
Le cent dix-neuvième, en 973, et menu: que le peuple de Gra
pour la confirmation des privi des sera à l'avenir soumis immé
léges de l'archevêque de Trêves. diatement au patriarche. (Le père
( Ibid. ) Mansi, tom. 1 , col. 1247.)
Le cent vingtième , en 989 , Le cent trentième , en 1032.
en faveurdesaiutAdelbert, évè- On y approuva la translation de
que de Prague. ( Lab. 9. ) l'évêché de Zeitz, en haute Saxe,
Le centvingt-unième, eu 993, à Naumburg. ( Le père Maasi ,
pour la canonisation de saint t. 1 , col. 1249- )
Ulric d'Ausbourg. ( Ibid. ) Le cent trente-unième , en
Le cent vingt-deuxième , en 1038 , par Benoît 1x. Aribert ,
9g5 , sur les affaires de l'Église. archevêque de Milan , y fut ex
( Ibid. ) communié et déposé , faute de
Le cent vingt-troisième et le s'être justifié sur les plaintes fai
cent vingt-quatrième , en 998 ; tes contre lui par l'empereur
le premier , sur Robert , roi de Conrad. (Ibid. col. n65.)
France , et le second , sur la dis Le cent trente-deuxième , en
cipline. (Ibidem, etBaluze,tom. 1039 ou rozj0. On y mit en pé
7 Miscell. ) nitence Bracilas, duc de Bohême,
Le cent vingt-cinquième , en pour avoir transféré de son au
999 , contre Gisler , évêque de torité privée les reliques de saint
Mersbourg. ( Ibid. ) Adalbert. ( Ibid. )
Le cent vingt - sixième , en Le cent trente-troisième , en
1001. Saint Bernouard , évêque 1046 , par Grégoire v1. Ce pape,
d'Ildesheim , y futeonfirmédans à la demande de Henri , roi de
la possession du monastère de France , prit sous sa protection
Gandesem. ( Lab. 9. ) un monastère du bourg de Ver-
Le cent vingt -septième , en mand , et en excommunia les
1002 , sur l'exemption de l'ab usurpateurs. ( Ibid. col. 1375. )
baye de Pérouse. ( Ibid. ) Le cent trente-quatrième , en
Le cent vingt-huitième , en 1047 , contre les simoniaques.
1014 , s'ous Benoît vm , en pré ( Lab. 9. )
sence de l'empereur. On y décida Le cent trente-cinquième, eu
21. 15
I
aa6 ROM ROM
1049, sur le même sujet. ( Ibid.) par les cardinaux, et du con
Le cent trente-sixième et le sentement des autres ordres du
cent trente-septième , en 1050. clergé et des laïques , il ne se
Dans l'un on condamna fiéren - rait pas considéré comme un
ger, et dans l'autre on canonisa pape , mais comme un intrus.
saint Gérard de Toul. (Ibidem, Le second ordonne qu'à la
et Mabillon, Annal. S. Bened., mort du pape ou de quelque
U4, p. 738.) évêque, personne n'ait à s'em
Le cent trente-huitième, en parer de leurs biens ; mais il
1051 , contre Grégoire, évêque veut qu'on les réserve pour leur
de Verceil , adultère , et contre successeur.
les simoniaques. ( Reg. 25. Lab. Le troisième défend d'enten
9. Haro". 6.) » dre la messe d'un prêtre qu'on
Le cent trente-neuvième , en sait avoir une concubine.
1053, contre Bérenger, et pour Le quatrième veut que les
la canonisation de saint Gérard, chanoines mettent tout leur
évêque de Toul. ( Ibid.) bien en commun.
Le cent quarantième, en 105j, Le cinquième ordonne que les
18 avril. Victor 11 excommunia dîmes et les oblations seront
Guifrad de Narbonne , pour payéesfidèlementparles laïques,
crime de simonie. Il y eut plu et que les évêques en dispose
sieurs autres conciles à Rome la ront.
même année, pour empêcher Le sixième défend aux prêtres
les mariages des prêtres et des et aux clercs de prendre des
clercs. églises par la nomination des
Le cent quarante-unième, en laïques.
1058. Le pape Étienne 1x y Le septième défend à qui que
donna une bulle pour la con ce soit de prendre l'habit de
firmation des priviléges du cler moine , avec la promesse ou
gé de Lucques. ( Le père Mansi, l'espérance d'être élu abbé.
t. 1 , col. 1 315. ) Le huitième porte qu'on ne
Le cent quarante-deuxième , permettra à aucun prêtre de
en 1059. Il s'y trouva cent treize desservir deux églises à la fois.
évêques de différentes nations, Le neuvième défend les ordi
avec le pape Nicolas 11. Bérenger nations simoniaques, et d'obte
y abjura ses erreurs pour la troi nir aucune dignité ecclésiasti
sième fois, et l'on y fit treize que par simonie.
canons. Le dixième défend aux laï
Le premier porte que les car ques de juger les clercs.
dinaux auraient la meilleure Le onzième ordonne que per
part à l'élection du pape , et que sonne n'épousera sa parente jus
si quelqu'un entrait dans le qu'à la septième génération.
saint-siége, sans être élu una Le douzième veut qu'on ex
nimement et canonique nie ut communie un laïque qui a tout
ROM ROM 227
ensemble une femme et une 6*. Il défend d'obtenir aucun
concubine. bénéfice par le moyen des laï
Le treizième défend d'élever ques, ainsi que de prendre l'ha
des laïques tout d'un coup aux bit monastique pour devenir
degrés ecclésiastiques , et or abbé; 7°. d'ordonner oudepour-
donne qu'on les éprouve pen voir qui que ce soit d'un béné
dant un temps considérable , fice par simonie; 8°. auxlaïques,
après avoir quitté l'habit sécu de juger des causes d'Église ;
lier. 9°. les mariages entre parens,
Ces réglemens sont suivis d'un à quelque degré que ce soit.
décret contre les simoniaques , 10°. Il excommunie celui qui
par lequel il est dit que ceux tient une concubine avec son
qui ont été ordonnés auparavant épouse. 1 1°. 11 défend d'admettre
par des simoniaques, sans avoir à aucun degré de cléricature
donné d'argent pour leur ordi celui qui n'a pas vécu un assez
nation, pourront demeurer dans long temps parmi les clercs.
les degrés ecclésiastiques aux Le cent quarante-troisième ,
quels ils ont été élevés ; mais en 1060, contre les simoniaques.
que dorénavant ceux qui seront Le cent quarante-quatrième ,
ordonnés par des personnes en 1063, contre Pierre, évêque
qu'ils savent être simoniaques , de Florence , accusé d'hérésie et
seront déposés. ( Reg. 25. Lab. de simonie. (Lab. g.)
9. Hard. 6. ) Le père Mansi Le cent quarante-cinquième
ajoute à ces canons une lettre et le cent quarante-sixième , en
du pape Nicolas 11, qui ordonne, 1065, sous le pape Alexandre 11,
1°. qu'on ne regardera comme contre les incestueux , c'est-à-
vrai pape que celui qui aura été dire, contre les jurisconsultes
canoniquement élu par les car qui voulaient compter les degrés
dinaux; 2°. que l'on conservera de consanguinité par le droit ci
les biens du défunt pape à ses vil, et non par le droit canoni
successeurs. 3°. Il défend d'en que. ( lbid. )
tendre la messe d'un prêtre Le cent quarante-septième ,
connu pour concubinaire , de en 1073. Godefroi de Castillon,
même qu'aux diacres et sous- qui avait acheté l'archevêché de
diacres concubinaires de servir Milan , y fut excommunié.
à l'autel. 4°- H veut que les clercs Le cent quarante-huitième ,
constitués dans les ordres sus en 1074, sous le pape Grégoi
dits, et qui sont fidèles à leurs re vu. On y ordonna que ceux
devoirs, reçoivent de l'Église, en qui avaient été élevés aux di
commun, les choses nécessaires, gnités ecclésiastiques , ou qui
à la vie; 5°. que les dîmes et les avaient obtenu des bénéfices par
prémices soient mises entre les simonie , seraient déposés et
mains des évêques pour être privés de leurs bénéfices ; que
distribuées selon les canons. les clercs fornicateurs ne pour
15.
228 ROM ROM
raient célébrer la messe , ni ser vembre, excommunia Nicépho-
vir à l'autel, et que le peuple re Botoniate , qui s'était empa
n'assisterait point à la messe , ni ré de l'empire d'Orient , et fit
à l'office des clercs coneubinai- douze canons touchant les bé
res. (Reg. 2G.Lab. 10. Hard. 6.) néfices et les autres biens ecclé
Le cent quarante-neuvième, siastiques.
en 1075. Le même pape y re- Le premier ordonne aux laï
nouvella ses décrets touchant ques qui possèdent des biens
les clercs concubinaires et les ecclésiastiques, de les restituer
simoniaques. Il excommunia aussitôt , sous peine d'excom
aussi quelques personnes de la munication.
cour de Henri , roi de Germa Le deuxième défend de rece
nie , et fit un décret contre les voir l'investiture d'une église
investitures des bénéfices par de la main de quelque laïque
des laïques. ( Ibid. ) que ce puisse être, sous peine
Le cent cinquantième , en de nullité et d'excommunica
J076. Le même pape y excom tion.
munia le roi Henri , avec plu Le troisième veut qu'on sus
sieurs prélats. ( lbid. ) pende de leurs fonctions les
Le cent cinquante-unième , le évêques qui vendent les béné-
cent cinquante-deuxième et le ces ecclésiastiques , et le quatriè
cent cinquante -troisième , en me déclare nulles les ordina
1078. Le pape excommunia tions simon1aques.
dans le premier les partisans du Le cinquième veut qu'on
roi Henri. On y fit aussi quatre quitte les professions qui sont
canons. Le premier défend, sous une occasion prochaine de pé
peine d'excommunication , de cher ; qu'on se réconcilie avec
retenir ceux qui avaient fait ses ennemis , et qu'on restitue
naufrage , ni de s'emparer de le bien d'autrui, avant que d'ê
leurs effets. Le deuxième décla tre admis à la communion.
re nulles les ordinations faites Le sixième défend aux laï
par les excommuniés. Le troi ques de posséder des dîmes, à
sième dispense du serment de quelque titre que ce puisse
fidélité ceux qui l'avaient prêté être.
à des excommuniés, et leur dé Le septième défend de man
fend de les reconnaître. Le qua ger de la viande les samedis,
trième exempte de l'excommu s'il ne s'y rencontre quelque
nication tous ceux qui n'entrent fête solennelle.
point en connaissance des cri Le huitième ordonne qu'au
mes que les autres commettent, cun abbé ni moine ne posséde
ou qui communiquent avec des ra des dîmes ou d'autres bicus
excommuniés sans le savoir. ecclésiastiques qui doivent ap
Le second concile de l'année partenir à l'évêque , si ce n'est
1078, qui fut tenu le 29 no- de l'autorité du pape , ou du
ROM ROM 229
consentement de l'évêque dio Henri et l'antipape Guibert.
césain. ( Ibid. )
Le neuvième défend aux évê- Le cent soixantième , l'an
ques d'imposer de nouvelles 1089. Le pape Urbain 11 y con
charges aux abbés ou aux firma ce que Grégoire vu avait
clercs. fait contre l'empereur Henri
Le dixième ordonne de dé et l'antipape Guibert (Ibid. )
clarer les biens que l'on possède Le cent soixante-unième, l'an
et que l'on sait appartenir au 1099, par le pape Urbain 11, à
saint-siége , à peine de payer le la tète de cent cinquante évè
quadruple. ques, parmi lesquels était saint
Le onzième suspend de leurs Anselme , archevêque de Can-
fonctions les évèques qui souf torbéry. On y fit dix-huit ca
frent que des prêtres , des dia nons, dont les onze premiers
cres ou des sous-diacres de leurs sont tirés mot pour mot de ceux
diocèses ne gardent pas le cé de Plaisance, et l'on y prononça
libat. excommunication contre tous
Le douzième veut que les fi les laïques qui donneraient les
dèles tâchent de porter quelque investitures des églises, etcontre
offrande à la messe, suivant l'u tous les ecclésiastiques qui les
sage des saints Pères. recevraient. On défendit tout ce
Le troisième concile de l'an qui sent la simonie , et on or
1078 fut contre Berenger, qui donna que tous les fidèles jeû
y abjura ses erreurs. (Mabillon, neraient tous les vendredis pour
in Analectis. ) leurs péchés. ( Lab., tom. 10.)
Le cent cinquante-quatrième Le cent soixante - troisième
concile fut tenu l'an 1079. concile, l'an 1102, par le pape
renger y abjura son erreur pour Paschal 11. On y anathématisa
la quatrième fois. (R. 26. L. toute hérésie, et on y promit
10. H. 6.) obéissance au pape. ( Ibid. )
Le cent cinquante-cinquième, Le cent soixante-quatrième,
l'an 1080 , et cent cinquante- l'an 1 105 , contre les investitu
sixième, l'an 1081, contre l'em res. ( Eadmer, lib. 4 Histor. )
pereur Henri et ses partisans. Le cent soixante-cinquième ,
( nid. ) 11 10, contre les investitures.
Le cent cinquante-septième , (Ibid. )
l'an 1083 , contre l'empereur Le cent soixante-sixième, l'an
Henri et l'antipape Guibert. 11 16. On y permit à l'abbé de
( Ibid. ) Mont-Cassin de se nommer
Le cent cinquante-huitième , l'abbé des abbés. (Ibid.)
la même année 1083 , sur la dis Le cent soixante - septième ,
cipline. ( Ibid. ) vers l'an 1 120, sur le rang que
Le cent cinquante-neuvième, devaient tenir dans les conciles
l'an 1084 , contre l'empereur les archevêques de Ravenne et
23o ROM ROM
de milan. ( Le père Mansi, t. 2 , me, l'an 1412 et 1413, sous le
col. 343.) pape Jean xxm. On y condamna
Le cent soixante-huitième, les ouvrages de Wiclef. ( Labbe
l'an H22, en faveur de Mont- 11.)
Cassin. ( Lab. 10. ) Le cent quatre - vingtième ,
Le cent soixante-neuvième , l'an 1725 , sous le pape Be
l'an 11a3 : lepape etl'empereur noît xm, sur la foi, les mœurs
s'y réconcilièrent. et la discipline ecclésiastique.
Le cent soixante -dixième , Les actes de ce concile ont été
l'an 1 127. Gebbard, élu évêque imprimés à Rome, in-4°, en
de Wurtzbourg , fut privé de 1725, et à Bruxelles, in-12 , en
l'honneur de prendre possession 1726.
de cette église. ( Le père Mansi , ROMEI ( François ) , domini
t. 2, col. 383.) cain, né à Castiglione près d'A-
Le cent soixante - onzième , rezzo en Toscane , fut fait géné
l'an 1 144 : Ie PaPe kuce » y ral de son ordre en 1546. Il as
soumit à l'église de Tours, com sista au concile de Trente sous
me à leur métropole , toutes les Paul 111, et fut un des théologiens
églises de Bretagne. ( Le père qui dressèrent les décisions sur
Mansi, t. 2, col. 449- ) le sacrement de l'Eucharistie. Il
Le cent soixante-douzième . mourut à Rome le 20 juillet
l'an 1210. On y déposa l'empe 1552. On a de lui, 1". De liber-
reur Othon. ( Reg. 28. Lab. 1 1. tate operum et necessitate gra-
Hard. 6. ) tiœ adversùs pseudophilosophos
Le cent soixante-treizième et christianos, à Lyon, 1 538, in-4*.
le cent soixante-quatorzième , 2°. Brevis deductio ad anima?
l'an 1227 et 1 228, contre l'em immortalitatem christiane et pe-
pereur Frédéric 11. (Lab. 1t. ripatetice ostendendam . 3°. Epis-
Hard. 7.) tolœ encyclicœ ad universum or-
Le cent soixante-quinzième , dinem. ( Échard , Script, ord.
l'an 1234, de Rome ou de Spo- Prœd. , t. 2, p. 1 25. )
lette, pour l'expédition de la ROMELIO, hébr. , l'élévation
Terre-Sainte. ( Reg. 28. Lab. 1 1 . du Seigneur, du mot ramam ,
Hard. 7. ) élevé , et du mot Jah, Seigneur,
Le cent soixante-seizième , père de Phacée , roi d'Israël ,
l'an 13o2, par Boniface vm, ([\Reg. 15, 25, 27.)
contre Philippe-le-Bel. ( Reg. ROMEMTHIEZER, hébr., qui
18. Lab. 11. Hard. 7.) éleve le secours ou le parvis, du
Le cent soixante-dix-septiè- mot ramam, élever , et du mot
me, l'an 1897, pour répondre hezer, secours ou parvis , un
à quelques ambassadeurs. (Rayn. des chefs des vingt-quatre fa
ad'hnnc an. ) milles sacerdotales oulévitiques.-
Le cent soixante-dix-huitième ( 1 Par. 25, 4- )
et le cent soixante-dix-neuviè- ROMUALD (saint), fonda
ROM . RON 23 1
teur et premier abbé de l'Ordre Camaldules. Il envoya de sesre-
des Camaldules, naquit à Ra ligieux prêcher l'Évangile aux
venne, vers g56 , d'une famille fidèles de Pologne et des autres
ducale. Il embrassa la vie mo pays du Nord, et partit lui-
nastique dans le couvent de même pour la mission de Hon
Saint-Apollinaire de Classe, à grie ; mais une langueur qui le
cinq quarts de lieue de Ravenne, reprit autant de fois qu'il vou
et se retira ensuite dans les États lut continuer son voyage , l'o
de Venise , près d'un ermite bligea de retourner. Il demeura
de sainte vie , nommé Marin , assez long-temps dans un mo
qui exerça sa patience et son nastère qu'il avait bâti sur la
humilité. L'an 978 , il passa montagne de Silvie, où, accusé
dans l'abbaye de Saint-Michel d'un crime honteux par un ca
de Cusan en Catalogne , dont lomniateur , il accepta volon
une partie appartenait pour tiers la pénitence qu'on lui don
lors à la France, et de là dans na pour ce crime supposé, sans
un désert voisin, où il pratiqua se mettre en peine de se justi
de grandes austérités qu'il ne fier, et s'abstiut, durant l'espace
voulut pas néanmoins imposer de près de six mois, d'approcher
à ceux qui se rangèrent sous sa des saints autels. H mourut le
conduite. L'an 994 , il repassa 19 de juin de l'an 1027, près du
en Italie pour aller soutenir son Val-de-Castro dans le comté de
père, nommé Serge , qui avait Camerino, où était l'un de ses
embrassé la pénitence dans le monastères , dans une petite
monastère de Saint-Sevère pro cellule qu'il s'était faite entre
che de Ravenne, mais qui était deux montagnes. Ou conserve
sur le point de succomber à la ses principales reliques dans l'é
tentation d'en sortir. Romuald glise de Saint-Biaise de Fabria-
le retint et se retira ensuite dans n0. Le pape Clément vm , par
le marais de Classe, d'où il passa une constitution datée du 9
à Saint-Martin-aux-Bois , où il juillet 15g5, ordonna que la
bâtit quelques cellules pour lui fête de saint Romuald serait
et pour quelques disciples. L'an pour toujours transférée du 19
996, il fut fait abbé de son an juin au 7 février, jour de sa
cien monastère de Classe, malgré principale translation. ( Rol
toute sa résistance, et en fit bâ land. Baillet, t. t, 7 février.)
tir plusieurs autres en diverses ROMULE ( sainte ), vierge et
provinces. Le plus célèbre fut compagne de sainte Redemte.
celui qu'il fonda, en 10 12 , à ( Foyez Redemte. )
Camaldoli en Toscane, dans les RONDE ( Michel la ), prémon
vallées de l'Appennin, à douze tré réformé, mort en l'abbaye
lieues environ de Florence du de Saint-Paul de Verdun le 10
côté de Rimini. C'est de lui que octobre 17 18. Il a eu soin de l'é
tout son ordre a pris le nom de dition des œuvres du père Epi
232 RON ROS
phane-Louis, abbé d'Étival. Il ROQUETTE ( Henri-Emma
a donné aussi au public un re nuel de ), docteur de Sorbonne,
cueil des lettres spirituelles du abbé de Saint-Sildal de Ruel,
même, au nombre de soixante , de l'Académie française , mort
avec une préface qui contient en 1729, prononça, en 1702,
l'éloge de l'auteur de ces lettres, l'oraison funèbre de Jacques 11,
à Paris, chez Christophe Remi , roi de la Grande-Bretagne.
l'an 1688.- Il composa un livre ( Journal des Savans 1713. )
intitulé , Pratique de l'oraison ROQUINHAM , lieu d'Angle
de foi , ou de la Contemplation terre. Il y eut un concile l'an
divine par une simple vue in 1094 , dans lequel on décida
tellectuelle, ibid. 1684. On a qu'Anselme, archevêque de Can-
encore de lui un livre de médi- torbéry, ne pouvait, sans le con
dations pour les fêtes de saint sentement du roi, demander le
Augustin et de saint Norbert, palli1m1axx pape Urbain 11, que
et pour leurs octaves, et encore le roi n'avait pasencore reconnu.
pour les translations de ces deux ( Reg. 26. Lab. 10. Hard. 6.
saints, avec deux préfaces qui Anj;!. .. )
contiennent leurs éloges. ( Dom RORANUM, siége épiscopal
Calmet, Biblioth. lorr. ) du diocèse de la grande Armé
RONDININI (Philippe), de nie, sous le catholique de Sis.
Faenza. Nous avons de lui deux Un de ses éveques, nomméHai-
traités, l'un sur la basilique de rabiet, assista au concile de Sis.
Saint-Clément , et l'autre sur (Or. chr., t. 1, p. 1444.)
celle des saints martyrs Jean et ROS, hébr. , la tête , ou le
Paul. Ce dernier est intitulé : sommet, ou le commencement,
De sanctis Martyrihus Joanne du mot rosch, fils de Benjamin
et Pnulo, : vetera monimenta , ( Genes. , fô, 21 . )
studio et operd Philippi Rondi- On trouve dans l'hébreu d'E-
nini Faventini, collecta et con- zéchiel (28. 2, 3) un peuple
cinuata , à Rome , 1707, in-/}». Ros, qui ne paraît pas dans la
( Journal des Savans 1709 , pag. Vulgate; et Dom Calmet ne
152 de la première édition, et doute point que ce Ros ou Rosch,
131 de la seconde. ) ne signifie la Russie.
RONNAT (Constance), re ROSAIRE, Rotarium. Le ro
collet et prédicateur du dix- saire est un grand chapelet com
septième siècle, a laissé des ser posé de cent cinquante petits
mons pour l'octave des morts ; grains, et de qniuze autres un
Lyon 1678, in-8°, et pour l'oc peu plus gros, qui séparent cha
tave de l'Assomption de la que dixaine des petits. On récite
sainte Vierge ; Lyon 1682. ( Dic un Pater sur les gros grains , et
tionnaire des Prédic. ) un Ave Maria sur les petits;
ROOR ou ROOBA, ville de ce qui fait en tout quinze Pater
Syrie. ( Voyez Ronob. ) et cent cinquante Ave Maria,
ROS ROS a33
qu'on peut appeler le psautier de jour ou de la nuit qu'on s'est
Marie. Eu récitantces prières vo prescrite. s
cales, on doit méditer les quinze La principale solennité du
mystères qu'on divise en mys rosaire se célèbre le premier di
tères joyeux, douloureux et glo manche du mois d'octobre. Cette
rieux. Les cinq mystères joyeux fête est due à la piété du saint
sont l'annonciation , la visita pape Pie v, qui ordonna qu'on
tion, la naissancede Jésus-Chrit, la célébrerait le 7 d'octobre , en
sa présentation et son recouvre actions de grâces de la fameuse
ment au Temple. Les cinq mys victoire que les chrétiens rem-
tères douloureux sont l'agonie por tèren t sur les Turcs à Lépante ,
de Notre-Seigneur dans le Jar le 7 d'octobre de l'an 1571 , et
din des Oliviers, sa flagellation, qui fut attribuée à la dévotion
son couronnement d'épines, son du rosaire, que les fidèles réci
accablement sous la croix qu'il taient avec une ferveur singu
portait au Calvaire, et son cru lière pendant la bataille. Gré
cifiement. Les cinq mystères goire xu1 , fixa cette solennité
glorieux sont la résurrection du au premier dimanche d'octobre.
Sauveur, son ascension, la des Divers autres souverains ponti
cente du Saint-Esprit, l'assomp- fes ont confirmé la confrérie du
tion de la Vierge et son cou rosaire, et l'ont favorisée d'un
ronnement dans le ciel. ( Voy. grand nombre d'indulgences.
Cnapelet. ) On appelle aussi ro M. Thiers, suivi par les au
saire ce composé de quinze Pa teurs de l'Histoire des cérémo
ter et de cent cinquante Ave, nies religieuses , se récrie fort
qui doit être accompagné de la contre le titre de très-sacré qu'on
méditation des mystères. attribue au rosaire , et eontre
Le rosaire et la confrérie du les tableaux qui représentent la
même nom doivent leur nais sainte Vierge donnant des cha-
sance à saint Dominique.. Ce peletsàsaintDominique. ( Traité
saint fondateur établit l'un et des Superst. t. 2,1. 4, ch. 7 )
l'autre pendant qu'il prêchait On peut fort bien , dit ce célèbre
contre les Albigeois, ou même critique , donner la qualité.de
dans ses missions d'Espagne, très-sacré au corps de Jésus-
qui précédèrent celles qu'il en Christ, à son sang , à la parole
treprit contre les hérét1ques du de Dieu , mais il n'y a guère
Languedoc. On distingue le ro qu'une piété démesurée qui
saire ordinaire, qui consiste à puisse la donner au rosaire. . . Ces
dire les quinze dixainesune fois tableaux sont véritablement des
la semaine , et le rosaire perpé images de faux culte ; ce sont
tuel, qui consiste à réciter une des images fabuleuses , parce que
fois l'année le rosaire tout en la sainte Vierge n'ajamaisdonné
tier à une certaine heure du de chapelets à saint Dominique.
a 34 ROS ROS
L'habile critique conclut que le la sainte Vierge n'a jamais donné
titre et les tableaux du rosaire de chapelets à saint Dominique?
ont besoin de réformation, et il Quand ce fait miraculeux serait
est aisé de faire voir que sa cen destitué de toute vraisemblance,
sure , toute seule , mérite d'être s'ensuivrait-il que les tableaux
réformée. du rosaire qui représentent la
1°. Selon les dictionnaires, le sainte Vierge donnant des cha
mot de sacré se ditde tout ce qui pelets à saint Dominique, sont
est saint , de tout ce qui a été des images fabuleuses et de faux
offert et dédié à Dieu solennel culte ? Nullement , parce que
lement avec bénédictions et onc pour autoriser ces sortes de re
tions , de tout ce qui appartient présentations , il suffirait que
à Dieu et à l'Église, de toutes les saint Dominique eût été poussé
choses pour lesquelles on a une à prêcher le rosaire par l'ordre
vénération particulière. ( Dic- ou l'avertissement de la sainte
tionn. de Trévoux. ) On ditque Vierge ; et c'est ce qui doit pas
les rois, les prélats , les prêtres ser pour constant, après le témoi
sont des personnes sacrées ; on gnage de tous les historiens de
dit que les biens de l'Église sont l'Ordre des Frères-Prêcheurs , et
sacrés; ondit calices, corporaux d'un grand nombre desouverains
sacrés. On dit le sacré collège , pontifes qui l'attestent solennel
pour marquer celui des cardi lement. (Léon x, Pie v, Grégoire
naux ; on dit par excellence , la x1u, Sixte v, dans leurs bulles. )
sacrée Vierge Marie. Pourquoi Il faut donc- laisser le rosaire ,
donc ne pourrait-on pas donner avec ses tableaux et ses titres
au rosaire le titre de très-sacré, ordinaires , et se borner à cor
puisque ce n'est autre chose riger la censure de M. Thiers et
qu'un composé de tout ce qu'il des auteurs qui l'adoptent. Ce
y a de plus saint et de plus au n'est pas l'unique faute qu'on
guste dans la religion, je veux peut remarquer dans leur ou
dire des mystèresde Jésus-Christ vrage. Je n'en citerai qu'une ici,
et de la prière qu'il nous a ensei parce qu'elle regarde encore la
gnée lui-même ? personne de saint Dominique.
£1°. De l'aveu du censeur , on Ils avancent que ce saint , pour
peut fort bien donner la qualité convaincre les hérétiques des vé
de très-sacre à la parole de Dieu. rités qu'il soutenait , mit l'Eu
On peut donc fbrtbien la donner charistie dans une fournaise ar
aussi au rosaire , dont une par dente, où elle demeura , dit-on,
tie essentielle consiste d'ans la pendant trois jours sans se con
parole même ou l'oraison du Sei sumer. ( Tom. 2 de l'Hist. des
gneur par excellence , et l'autre cérémonies relig. p. 98. ) Le fait
dans ses mystères les plus saints. est que saint Dominique jeta
3°. Qui a dit à M.Tkiersque dans le feu , à trois différentes
ROS » ROS 235
reprises , non la sainte Eucha où tout conspirait à la réjouir,
ristie , mais un livre ou un ca à qui les richesses et la beauté
hier qui contenait la doctrine faisaient rendre des soins assi
catholique, et qui fut respecté dus , se déroba du sein de sa fa
par les flammes, tandis que le mille pour se condamner à un
livre que les hérétiques y jetè genre de viesicontraireauxsens,
rent aussi, fut aussitôt consumé. et si peu convenable à sa délica
Est-il beaucoup de bévues plus tesse. De sorte qu'il n'y eut que
grossières ? (Voyez, entre autres l'envie de plaire à Jésus-Christ,
ouvrages sur le rosaire,l'excellent etde vivre uniquement pour lui,
livre de M. l'abbé Bellet , inti qui lui fit entreprendre un tel
tulé, l'Adoration chrétienne dans dessein. A quarante mille pas de
la dévotion du rosaire, et impri la ville de Palerme s'élève une
mé à Paris,chez Babuty, en t ^540 montagne appellée Mont-Réal ,
ROSALIE ( sainte ) , naquit à couverte d'un bois sombre et fort
Palerme en Sicile dans le dixième épais :surle penchant de la mon
siècle , de parens illustres par tagne s'étend une grotte double
leur noblesse, qui les liait à la qu'il semble que la nature ait
famille royale. Dès les premières pris plaisir à construire d'une
années de son enfance , elle fut façon merveilleuse. Après avoir
élevée à la cour, où l'on prit toute fait quinze ou vingt pas dans la
sorte de soin de son éducation. première , on trouve un creux
Rien ne fut oublié pour lui for qui dans cette caverne en forme
mer les mœurs , et pour la ren un autre. L'entrée de cette se
dre sensible aux espérances que conde grotte fait horreur à voir;
ses parens avaient conçues pour la lumière n'y pénètre que par
son établissement etpoursa for des fentes et par quelques cre
tune. Mais Dieu, qui la voulait vasses , et l'on n'y peut entrer
consacrer entièrement à son ser que par une étroite ouverture
vice, lui inspira un si généreux qui est en haut , et par laquelle
mépris pour tous les biens pé on descend jusqu'au fond co1n me
rissables, et la toucha si vivement dans un puits. Au reste la situa
du désir de renoncer au monde, tion en est si commodément
que dans les plus riantes années ménagée, que, quoiqu'il pleuve
de la jeunesse elle s'éloigna de dans les autres endroits de la
la cour et de ses parens , pour caverne , on est à couvert dans
aller passer sa vie dans une ca celui-là , aussi bien que des au
verne affreuse. Elle prit si justes tres injures de la saison. On y
ses mesures, que personne n'eut voit une longue pierre de la fi
connaissance de son projet. Au gure d'un lit , un peu élevée de
moment qu'elle avait marqué, terre et en pente , en sorte que
la jeune Rosalie, quoique élevée le haut est une espèce de chevet ;
au milieu des délices d'une cour des bordures de roche excèdent
236 ROS ROS
dans les côtés de cette pierre , combien de manières l'ennemi
comme pour empêcher qu'on ne du salut attaqua cette vierge fai
tombe de ce lit. Voilà quelle fut ble et privée de toute sorte de
la demeure que sainte Rosalie secours , avec quels artifices il
préféra au palais superbe des lui représenta les douceurs de la
rois de Sicile. On trouva dans la viedélicieuse qu'elle avaitrefusé
suite des temps une inscription de goûter , de combien de dé
que la sainte y avait laissée lors sirs inconnus à son innocence il
qu'elle en sortit ; on y lisait ces lui fit sentir tes atteintes. On
paroles : Moi , Rosalie , fille de peut donc juger à quelle péni
Sinibald , seigneur de Mont-Réal tence ellese condamna pour rem
et des Roses , j'ai demeuré dans porter la victoire sur l'ennemi,
cette caverne pour l'amour de quelles furent ses mortifications
Jésus-Christ mon sauveur. Dans et ses abstinences , aussi bien
la suite elle quitta cette retraite, que la ferveur de ses prières pour
et alla se renfermerdans une au obtenir du Ciel les grâces qui lui
tre , non moins affreuse, sur le étaient nécessaires pour persé
mont Pèlerin , beaucoup plus vérer dans un genre de vie si
proche de Païenne. Cette mon austère. Aprèsbien des combats,
tagne est très-élevée, et les pieds la sainte alla jouir de la vue de
en sont battus par les flots de la Jésus-Christ, qu'elle avait tou
mer, qui les viennent laver. Elle jours si tendrement aimé pen
est entourée par le bas de petites dant sa vie et si fidèlement servi.
collines, revêtues de bois agréa Comme on la cherchait depuis
blement plantés, et de prairies long-temps , on parvint à la
semées de fleurs. Au plus haut première caverne où elle s'était
de la montagne , on trouve un d'abord retirée. L'inscription
antre vaste qui a plus de cent qu'on y trouva , inspira de la
pieds de profondeur , et qui s'é- chercher dans quelque autre lieu
largità mesure qu'on avance. On semblable, et au boutd'un grand
trouve encoreau fond un second nombre d'années son corps fut
creux qui forme une petite ca trouvé dans la seconde caverne
verne, où se mit la sainte; l'en sur le mont Pèlerin. Elle était
trée en est si étroite , qu'on n'a couchée sur la terre , la tête ap
pu comprendre de quelle ma puyée sur une de ses mains , et
nière elle y avait pu passer. Les l'autre étendue sur elle , comme
précautions qu'elle prit pour s'y une personne qui repose d'un
soustraire aux yeux des hom sommeil tranquille. On rendit
mes . nousont dérobé la connais sa mémoire et à sa sainteté émi-
sance de la vie qu'elle y mena. nente les honneurs que la piété
Mais l'on en peut juger par les des fideles leur devait. (Vies des
motifs qui l'y déterminèrent ; Pères du désert , cinquième vo
on peut se figurer facilement en lume in- 12. )
ROS ROS 237
ROSATI ( Antoi ne) . Nous avons piègne , enseignait la philoso
de lui : Antoniï Rosati, J. C. phie sur la fin de l'onzième siècle.
Pistoriensis , de sepulcris et Il fut condamné dans un concile
sepulcrorum juribus liber sin- tenu en cette ville, l'an 1092 ,
gularis ad Laurentium Gino- pour avoir avancé que les trois
rium , Senatorem et Marchio- personnes divines étaient trois
nem amplissimum. Pistorii, ex- choses , comme trois anges , et
cudebnt Altho Bracalius , pu- qu'on pourrait les appeller trois
blici Tj-pographus, 1662 , in-8°. dieux, si l'usage n'était pas con
C'est un bon abrégé de tout ce traire à cette manière de s'ex
qui se pratique ou s'est pratiqué primer. Saint Anselme le réfuta
chez les différentes nations par dans un traité intitulé : de la
rapportàla sépulture. L'ouvrage Foi, de la Trinité et de l'Incar
est divisé en huit chapitres, dans nation. (Lib. 2 , epist. 35. Na
lesquels on traite de l'origine de tal. Alex. sec. 1 1 et 12. )
la sépulture , des nations chez ROSCÏIILD, Roschildia, ville
qui elle a été en usage , des per épiscopale de Danemarck , sous
sonnes à qui on doit la refuser , la métropole de Copenhague ,
des lieux destinés chez les an dont elle n'est éloignée que de
ciens pour les tombeaux; ce que quatre milles , a été autrefois la
c'était que leurs tombeaux et capitale du royaume de Bane-
quels étaient leurs ornemens , marck , et est aujourd'hui la se
leur manière, leur magnificence, conde de l'île de Séelande. Sa
et les lois qui l'ont fixée ; quelle cathédrale, qui est belle , a un
était la religion qu'on observait à chapitre luthérien. On voit dans
leur égard ; si les monumens ou l'église,qui a appartenu aux Au-
mausolées étaient sacrés, et quel gustins le mausolée où reposent
les étaient les peines décernées les corps des roisdeDanemarck,
contre ceux qui les violaient : on ROSCOMAN , en Irlande. Il y
finit par parler des droits des tom eut un concile l'an 1 158. On y fit
beaux. Quoique cette matière ait de bons réglemens; mais ou ne
déjà été amplement traitée , sait pas ce qu'ils sont devenus.
M. Rosati a cependant trouvé le (Hard. 6. Augl. 1. )
moyen de la rendre neuve et in ROSE (sainte ), religieuse du
téressante. ( Annales typographi tiers Ordre de Saint-Dominique,
ques, mois d'octobre 1768, pag. naquit l'an 1586 dans la ville de
3o6 et 307. ) Lima ou des Rois , capitale du
ROSAY(N.Carreletde),abbé,a royaume de Pérou, dans le fond
prononcé lé panégyrique de saint de l'Amérique méridionale. Elle
Louis, en 1735, devant messieurs fut appelée Isabelle au baptême;
de l'Académie française. Ce dis mais le coloris de son visage lui
cours fut imprimé la même an fit donner dès le berceau le nom
née^ Paris,in-4°.(Dict. desPréd.) de Rose par sa mère. Elle prit
ROSCELIN , clerc de Com- l'habit du tiers Ordre de Saint
5.38 ROS ROS
Dominique , âgée de vingt ans , en 1648, fit profession le 2 août
le 10 d'août 1606. Depuis sa 1 668 , et mourut à Laon le 28
professior , ses vertus allèrent octobre 1703. Il s'est exercé à la
toujours en augmentant jusqu'à poésie, et nous avons de lui quel -
la fin ''e ses jours. Sa patience ques tragédies chrétiennes : le
éts; „ à toute épreuve. Son humi nouveau Système par pensées
lité lui faisait embrasser avec sur l'ordre de la nature, enprose,
joietousles exercices du couvent imprimé iu-8°, en 1696 , et une
les plus vils et les plus abjects. brochure où il prétend démon
Elle poussait l'abstinence et les trer que les convers de.la con
austérités bien au-delà des for grégation de Saint-Maur ne sont
ces humaines; et le peu qu'elle pas religieux. Cette brochure a
prenait de nourriture, était ordi paru in- 12, en 1702. Dom Rose
nairement mêlé d'absinthe ou avait aussi composé un Système
de fiel. Son litneconsistaitqu'en de la grâce , un Système de la
quelques morceaux de bois et gloire , dans le goût de celui de
de tuiles cassées. A ces mortifi la nature ; mais ces deux écrits
cations volontaires vinrent se ne sont point imprimés. ( D. le
joindre des tentations terribles Cerf, Bliblioth. histor. et critiq.
qui la tourmentèrent pendant des aut. de la congrégation de
l'espace de quinze ans, d'une ma Saint-Maur. )
nière à lui faire douter si Dieu ROSE ( ), docteur
ne l'aurait point abandonnée ; en Théologie , prêtre familier de
et une multitude de maux cor l'église de Quingey , de la société
porels, l'esquinancie , l'asthme, littéraire militaire de Besançon.
la goutte sciatique , diverses op Nous avons de lui les Discours
pressions. Elle mourut le 24 philosophiques et théologiques
d'août de l'an 1617 , à l'âge de sur les perfections divines , et
trente-un ans. Le papeClément x sur les lois généralesde la Pro
la canonisa , et fixa sa fête au3o vidence , 4 vol. in-12.
d'août. Son corps repose dans le ROSEAU, vallée du Roseau
couvent des dominicains de Li ou torrent de Canna, était à
ma. (Le P. Feuillet, dominicain, l'ex trémité dela tribu d'Ephraïm
vie de la sainte. Le père Oliva, du côté du septentrion, vers la
général des Jésuites , dans son tribu de Manassès. On n'en sait
panégyrique de la sainte , qu'il pas la vraie situation. ( Josué ,
prononça en italien devant le 16,8. )
pape , et qui a été traduit en ROSEAU que l'on mit entre
français par le père Bouhours. les mains de notre Sauveur ,
Baillet , tom. 2 , 3o août. ) pourlui insulter dans sa passion.
ROSE ( dom François ) , bé On croit que c'était un simple
nédictin de la congrégation de roseau ou canne , qui pouvait
Saint-Maur, né à Breteuil, dio servir de bâton.
cèse cTEvreux en Normandie , ROSE -CROIX ou ILLUMI-

'
ROS ROS a3g
INÈS , IMMORTELS etlNVISK choisir un successeur pour rem
BLES. On a donné ces noms à plir sa place après sa mort ; de
une certaine confraternité ou se servir des lettres R. C. pour
cabale qui a paru en Allema mot du guet, et pour marque
gne. Ceux qui y sont admis et de leur sceau ; de comparaître
qui y sont appelés les frères de toutes les années au lieu C, pour
la Rose-Croix , jurent fidélité , assister à l'assemblée du Saint-
promettent le secret , s'écrivent Esprit. Ils se vantaient d'avoir
par énigmes , et s'obligent à ob pour auteur de leuy secte un
server les lois de cette société , gentilhomme allemand dont on
qui a pour but de rétablir tou ne sait le nom que par la con
tes les sciences , et surtout la jecture des lettres A. C. R. C.
médecine , selon eux , ignorée qu'un des frères de Rose-Croix
et mal pratiquée. Ils se vantent trouva gravées , disent-ils , sur
d'avoir des secrets excellens, dont son tombeau. Ce n'est qu'une
la pierre philosophale est le fiction inventée par les frères de
moindre ; et ils tiennent que les cette ridicule secte, pour se don
anciens philosophes d'Égypte , ner une origine et un fondateur.
les Chaldéens, les mages de Perse, En 1622, on dit qu'ils affichèrent
et les gymnosophistes des Indes, aux coins des rues l'avis qui sui'.:
n'ont enseigné que ce qu'ils en « Nous, députés de notre collége
seignent eux-mêmes. Quoique principal des frères de Rose-
ces fanatiques aient commencé Croix, faisons séjour visible et in
leur secte en 1^22 , on ne les a visible en cette ville par la grâce
bien connus qu'en 1 537 . On n'a duTrès-Haut,vers qui se tourne
jamais bien su leur religion , le cœur des justes : nous ensei
parce qu'ils déclaraient qu'ils ne gnons sans livres ni marques , et
se mêlaient pas des affaires de parlons les langues du pays où
religion , et que tous leurs soins nous voulons être, pour tirer les
n'aboutissaient qu'à guérir des hommes, nos semblables , d'er
malades. C'était même un des reurs de mort.»Ce fut sans doute
principaux de leurs statuts, de ensuite de cette affiche qu'on
ne déclarer le secret de leur leur donna le nom d'invisibles,
secte à personne , parce que ce d'illuminés , d'immortels , de
n'était qu'après deux cents ans charlatans et de magiciens. On
qu'elle devait être connue. Ils croyait qu'après cet avis, ils se
se glorifiaient de savoir toutes feraient connaître au public ;
les L1ngues , d'être eux-mêmes mais au contraire ils se cachèrent
des bibliothèques vivantes, et avec plus de soin, de crainte d'ê
destinés de Dieu pour le salut de tre punis. Morhof , dans son
ceux qui seraient de leur secte. Polyhistor , donne l'histoire de
Ils avaient pourmaxime de s'ha ces frères de la Rose-Croix , et
biller selon les usages des lieux, fait connaître les ouvrages qui
pour n'être point connus ; de se ont été faits pour et contre eux.
a4o ROS ROS
L. M. Fiseliu , dans ses Vies des de la foi. Le pape Innocent v1
Théologiens de Wurtemberg, le fit cardinal le a3 décembre
prétend montrer que les frères t356. Il renditde grands services
de la Rose-Croix formaient une au saint-siége , et mourut en
société réelle. Tl nomme plusieurs l'île de Majorque le 28 mars
de ces frères, et particulière 1 362. On a de lui : 1°. Acta ejus
ment Simon Studion. M. Gas ut inquisitoris in Arragonia ge -
pard a écrit contre les frères de neralis. 2°- Romanorum ponti-
la Rose-Croix dans son Trésor f1cum gesta. 3°. De quadruplici
de l'histoire du temps,ann. 1623, jurisdictione romanœ Ecclesice
pag. 671 et 692. Voyez aussi in regnum utriusque Siciliœ. 4°-
Gautier et Sponde , 1623, num. Commentarii de rebus ordinis.
8 ; et le père Pinchinat , dans 5°. Commentarii in Matthœum.
son Dictionnaire sur l'origine de 6". Une lettre et un testament.
l'idolâtrie , etc. Il ne faut pas Tous ces ouvrages sont manus
confondre les frères de la Rose- crits. (Ciaconius, in vit. Ponti
Croix avec les illuminés d'Es fie. Onuphre. Auberi. le père
pagne. Echard, Script. ord. Prœdic.
ROSEE. Comme il pleut rare tom. 1 , pag. 649 et suiv. )
ment en Palestine , la rosée sup- ROSELLE ( Antoine ) , natif
pléeàla pluie ; aussi est-elle très- d'Arezzo , docteur en droit, en
abondante en ce pays-là. C'est seigna à Florence , à Bologne et
encore sans doute ce qui donne à Padoue. Il mourut dans cette
lieu aux patriarches dans les dernière ville en 1/,66 , après
bénédictions qu'ils donnaient à avoir composé divers ouvrages :
leurs enfans de leur souhaiter 1°. De legitimatione. 2". De la
cette rosée du ciel qui engraisse monarchie du souverain pontife,
les campagnes. ( Genes. 27 , 28. et de la puissance de l'empereur
D. Calmet - suppléa1. du Dic- et du pape , à Venise 1483 et
tionn. ) 1487. 3°. Des traités latins (les
La comparaison dela visite de conciles, des indulgences , des
No1re-Seigneur , en faveur de usures et des successions ab in
son peuple à une rosée , se re testat. 4°- Des commentaires sur
marque eu plus d'un endroit de le droit canon. Antoine Roselle
l'Ecriture. {Voyez Isaï. 26, eut un frère nommé Jean-Cap -
19. Osée, 6, 4- 13, 3, 14,6.Mich. tiste, qui écrivit un traité en fa
5, 70 veur des monts de piété vers l'an
ROSELL ou ROSELLI ( Ni 14g4- ( Deois-Simon , Bibliotb.
colas ) , cardinal né à Majorque historiq. desaut. de droit. )
en 1 3 1 4 , de parens nobles , en ROSET ( Marc-Alexandre ) ,
tra dans l'Ordre de Saint-Domi dominicain de la société litté
nique en 13?7 , et fut professeur raire militaire de Besançon , né
en Théologie, provinc1al d'Ar1a- on Franche-Comté. Nous avons
gon , puis inquisiteur général delui, l'Examen sur la véritable
ROS ROS 241
cause de la chute inopinée de Calmet, Bibliothèque lorraine.)
l'église des jacobins de Besançon, ROSIERS ( François) .jésuite
avec la relation du miracle arri lorrain , né à Bar-le-Duc, entra
vé dans ce désastre, par l'inter dans la société le 17 octobre
cession de Marie, en 1753, in-8°. 1623 , passa en Grèce l'an 1644,
L'auteur de la France littéraire et parcourut les îles de la mer
nous apprend aussi que le père Égée ou de l'Archipel. Étant
Roset lui a fait connaître tous dans l'île de Négrepont , il y
les écrivains de la Franche- mourut au service des pestiférés,
Comté. le 16juin 1667 . On a de lui l'ou
ROSGIERS ( Jean ) , prieurde vrage suivant : Advocatus ani-
Saint-Hilaire, aumônier et con marum inpurgatoriopœnaslucn-
fesseur de la maison royale de tium , liber ortlwdoxis christia-
feue madame la duchesse d'Or nis in Oriente degentibus vald'e
léans , fille d'Angleterre. Nous utilis , à Paris , chez Claude Cra
avons de lui : Réflexions chré moisi , en 1 65 1 , in-8°. Cet ou
tiennes , contenant des vérités vrage est écrit en grec vulgaire.
propres à bien régler ses actions, ( Moréri , éd1t. de 1759. )
pour mettre son salut en assu ROSSANO, RoscianumetRus-
rance , in-12, à Orléans, 1683. cianum , villearchiépiscopale du
ROSIÈRES , Rosariœ, abbaye royaume de Naples dans la Ca-
de l'Ordre de Cîteaux dans la labre citérieure , avec titre de
Franche-Comté , au diocèse de principauté à la maison de Bor-
Besançon , à quatre lieues de ghèse, est si tuée entre des rochers
Dole , avait été fondée l'an onze à trois milles du golfe de T.1-
cent trente-deux. rente , et à seize lieues au nord-
ROSIÈRES (Gabriel de ) , fils est de Cosence. Elle contient cinq
de François de Rosières , sei mille cinq cents habitans. Son
gneur de la Croix-sur-Meuse , église a suivi le rit grec jusqu'à
né le 11 septembre 1690 , entra la fin du quinzième siècle, qu'elle
dans la société de Jésus le 14 oc embrassa le latin. Il y a dans la
tobre 1705^ fit ses vœux solen ville la cathédrale de l'Assomp
nels le 2 février 1724 , et s'ap tion, quinze paroisses et quatre-
pliqua avec succès à la prédica vingt-dix maisons religieuses ,
tion. Ou a de lui l'oraison fu dont deux de filles. On compte
nèbre du roi Louis x1v, qu'il vingt-quatre bourgsdans le dio
prononça dans le collége royal cèse , dont six sont habités par
de Strasbourg le 21 novembre desEpi1otes. L'Ordre de Cîteaux
171 5. Elle fut imprimée à Stras y a l'abbaye de Ligano , en latin
bourg chez Michel Storck. Il fit Lignum crucis.
aussi imprimer à Nanci , chez J.
Evéques de Rossnn0.
B. Cusson, en 1729 , in-4°, l'o
raison funèbre de Léopold 1e',duc 1. Côme , siégeait en 820.
de Lorraine et de Bar. (Dom. 2 N..., en 980.
a1. ]6
a4a ROS ROS
3. N... , archevêque de Ros- 19. Isach, religieux et abbé
sano , mort vers l'an 1 192. de Saint- Jean de Rossano, de
4- N..., succéda vers l'an 1192. l'Ordre de Saint-Benoît, siégea
5. Denis. en 1 365.
6. Côme , archimandrite de 20. Antoine , vivait sous Ur
Sainte-Marie de Patiro, Ordre de bain vI.
Saint-Basile , siégeait en 1187, 21. Nicolas, transféré à l'é
et mourut vers t'an 1 197. glise de Tricarico en 13g4, re
7. Paschal , en 1 198 , mort en tourna à celle de Rossano quatre
1218. ans après, et fut déposé par Bo-
8- Basile , élu sous Hono niface 1x, en 14o3. Sous cet ar
ra1s 111 en 1218, mourut vers chevêque, les religieux de l'Or
l'an 1240. dre de Saint-Augustin s'établi
g. Basile 11 , abbé de Saint- rent à Rossano en 1400.
Sauveur de Bordinario , succéda 22. Gérard, évêque de Ge-
au précédent en 1 240 , et mou runtia , fut transféré à Rossano
rut vers la fin du pontificat d'In en 13g4, et passa au siége de
nocent 1v. Santa-Severina en 13gg.
10. Elie , archimandrite du 23. Jean, archidiacre de l'é
monastère Carbonensis,de l'Or glise de Rossano, fut fait arche
dre de Saint-Basile , nommé à vêque en 1 4o3 , et mourut en
l'archevêché de Rossano par le 14o5.
chapitre,fut confirmé pa rAlexan- 24. Barthélemi Gattula, ar-
dre 1v en 1255. chiprêtre de l'église de Gaëte,
11. Ange , en 1265. fut nommé à l'archevêché de
12. Paul , sous Nicolas 1v, en Rossano en 14o5. Il occupa en
1288. suite successivement les siéges
13. Basile 111 , sous Bonifa- de Reggio et de Messine en Si
ce vnr en 13o1 , mourut sous cile, et mourut l'an 1446-
Clément v. 25. Nicolas, archevêque de
1 4- Roger , chanoine de la ca Conza, fut transféré à l'église
thédrale , élu en 1307 , mourut de Rossano en 1422, et siégea
en 1312. jusqu'à l'an 142g-
15. Grégoire , en 1312. 26. Ange, auparavant évêque
16. Jacques, mort en 1338. de Tricarico , et ensuite de Po-
17. Jean de Cosence, chanoine tenza , fut transféré à l'archevê
de Rossano , en devint arche ché de Rossano en 1429. Il re
vêque en 1338, et mourut en tourna à Tricarico en 1432.
1348. 27. Étienne de Carraria, d'une
18. Grégoire, doyen de la ca famille noble de Padoue, pter-
thédrale , fut placé sur le même muta le siége de Tricarico pWnr
siège par Clément v1, à la de celui de Rossano en 1432 , et
mande du chapitre, en 1 348. Il s'en démit en 1434- H avait
mourut en 1365. gouverné aussi les églises de Pà
ROS ROS 243
doue, de Nicosie et de Teram0. 36. Jean -François Fonseca,
28. Antoine de Raude, nommé Espagnol, évêque de Paleuce,
par Eugène 1v en 1434, fut dé fut fait commendataire de l'é
posé en 1442. glise de Rossano en 1511, et
29. Nicolas de Martin, évê- mourut en 1525.
que d'Umbriatier, fut mis à la 37. Pompée, cardinal Colonna,
place du précédent en 1442, et commendataire de la même égli
mourut en 1447- se, nommé le 3 juin 1525, s'en
30. Jacques de Ratha , des démit quelques jours après.
comtes de Caserte, camérier se 38. Vincent Pimpinella, sa
cret de Nicolas v1 , devint arche vant citoyen de Rome, fut sacré
vêque de Rossano en *4471 et archevêque de Rossano en 1525,
fut transféré à l'église de Bene- sous Clément vu. Il remplit plu
vent en 1451. sieurs légations sous le même
31. Dominique de Lagonassa, pape, se démit de son siége en
élu en 1452, mourut en 14%- 1527, et mourut à Rome en
32. Mathieu de Sarrasins, de 1530.
Reggio , de l'Ordre des Frères 3g. Antoine Coppus, de Man-
Mineurs, en 1460, mourut en toue, siégea depuis l'an 1527
1481 . Sous ce prélat, l'église de jusqu'à l'an 1533.
Rossano embrassa le rit latin. 40. Bernard, Flamand de na
33. Nicolas de Hyppolitis, ci tion, religieux de l'Ordre des
toyen et évêque d'Ariano, fut Frères Prêcheurs, fut fait ar
transféré au siége de Rossano en chevêque de Rossano, à la de
1 481; s'étant ensuite démis de mande de l'empereur Charles v,
cette église en 14g3, il fut pré en 1 533.
posé à celle de Citta di Castello , 41. François Colonna, noble
avec le titre d'archevêque de romain , nommé pour le même
Césarée. siége en 15441 fut transféré à ce
34- Baptiste Lagnius , noble lui de Tarente, sous Paul m, à
napolitain , évêque de Citta di la demande dudit empereur
Castello, passa à l'archevêché de Charles v.
Rossano en 1493. 42. Jérôme Verallus, Romain,
35. Bernardin Carvajal , car évêque de Caserte, fut transféré
dinal espagnol , eut pendant à Rossano en 1 544 , étant pour
quelque temps l'église de Ros lors nonce en Allemagne. Il de
sano en commende. Il en fut vint cardinal en 1 549, se démit
privé, aussi bien que de la pour de son archevêché en 1551, et
pre, par Jules t1, en 1 5 1 1 .Léonx, mourut à Rome en 1555.
successeur de Jules, le rétablit 43. Paul-jEmilius Verallus,
dans la dignité de cardinal. Car neveu du précédent, fameux ju
vajal mourut à Rome cardinal- risconsulte, succéda à son oncle
évêque d'Ostie, et doyen du sa dans l'archevêché de Rossano en
cré collége, en 15a3. 1 55 1 . Il fut transféré à l'église
16.
44 ROS ROS
de Capaccio en 1 553, et s'en dé 50. Marius Saxus, Napolitain,
mit en 1 5^ 4 - H avait paru avec référendaire de l'une et de l'au
éclat au concile de Trente. tre signature, devint archevêque,
- 44- Jean-Baptiste Castaneus, de Rossano sous Paul v, en 1612,
Romain, savant jurisconsulte, et mourut en 1615.
sacré archevêque de Rossano en 51. Jérôme Pignatelli, d'une
1553, se démit de son siége en illustre famille de Naples, sié
1573. Il exerça ensuite plusieurs gea en 1G15, et mouruten 16 1 g.
charges honorables à ta cour de 5a. Hercule Vaccarius , de
Rome, fut fait cardinal sous Gré Pologne, référendaire de l'une
goire x111 en 1583, et devint en et de l'autre signature, sacré en
fin pape sous lenom d'Urbain vu. 1619, mourut en 1624.'
Il mourut onze jours après son 53. Paul Taurellus, d'une fa
élection, sans avoir été sacré. mille noble de Parme, vice-lé
45. Lancellotus de Lancellot- gat de la marche d'Ancône, con-
tis , Romain, référendaire de sulteur du saint office, et inqui
l'une et de l'autre signature , et siteur de Malte, fut placé sur le
chanoine de l'église de Latran , siége de Rossano en 1626. Il se
fut nommé à l'archevêché de démit en 1628, et mourut en
Rossano en 1 573, et mourut en 1630.
1080. 11 reçut les religieux mi 54. Pierre-Antoine Spinelh ,
nimes dans la v1lle de Rossan0. d'une famille illustre de Naples,
46. Lœlius Jourdain, Romain, fut fait archevêque de Rossano
évêque d'Acerno, fut transféré à en 1628, et mourut en 1645.
l'église de Rossano en 158o, et 55. Jacques Caraffa , noble
mourut en 1583. napolitain, succéda en 1646, et
47. Sylvius Sabellus, Romain, mourut en 1 664-
chanoine de l'église du Vatican, 56. Charles Spinola , d'une
siégea en 1 583. 11 fut fait cardi famille noble de Naples, doc
nal étant patriarche de Constan- teur en Théologie, de l'Ordre
tinople, sous Clément vm. 11 se des Serv1tes , provincial de la
démit du siége de Rossano en province de Naples, consulteur
15ij8, et mourut en 15gg. du saint-office, et procureur-gé
48. Scipion , successeur de néral de l'ordre à la cour de
Sylvius en 1 588 , mourut en Rome, fut préposé à l'église de
1592. Rossano en 16641 et mourut en
49. Luce San-Severino , Na 167 1 .
politain , des princes de Bisi- 57. Ange de Nuce, d'une fa
gnano, fut préposé à l'église de mille noble de Massalubrense,
Rossano en 1592. Il fut transféré religieux et abbé de Mont-Cas-
à celle de Salerne en 1612, de sin, fut nommé au siége de Ros
vint cardinal sous Grégoire xv, sano en 1671. Quoiqu'il eût re
et mourut sous Urbain vm en fusé auparavant l'évèché de Ca-
1Ci3. gli , il se démit de son archevê
ROS ré OS 245
ché en 1676, et mourut à Rome rables sont : Pinacotheca ima
en 1691. ginant illust1 ium virorum; Epis-
58. Jérôme Orsaja, de l'Ordre tolœ, dialogi, exemplavirtutum
des Minimes, savant théologien et vitiorum. (Loranzo Crass0.)
et consulteur du saint-office, de ROSSIGNOL (Grégoire), bar-
vint archevêque de Rossano en nabite du diocèse de Novare ,
1676, et mourut en 1683. provincial de la province de Mi
5g. Jérôme Compagnone, ar lan , et visiteur général de sa
chidiacre de la cathédrale d'A- congrégation, mort en 17 15,
versa, succéda au précédent en avec la réputation d'uu bon
1685, et mourut en 1687. théologien et d'un habile di
60. André de Rossi, d'une fa recteur , a donné, 1». Praxis
mille noble deNaples, fameux theologico-legalis de contracti-
théologien et prédicateur des bus ut sic : emptione et vendi-
clercs réguliers théatins, élu ar tione , mutuo et usurci , emphy-
chevêque de Rossano en 1688, theusi et eensibus ; Milan, 1678
mourut en 1696. et 171g,in-fol. 2°. De cambiis
6t. André Dieudonné. de Mo et permutatione; Milan, 1680 et
nopoli, de la congrégation de 1697, in-fol. 3°. De societati-
Mont-Cassin, occupa le siége de bus, simoni■l , commodato et de-
Rossano depuis l'an 1697 jusqu'à posito ; ibid., 1682 et 1704, in-
l'an 1713. fol. 4». De locato et conducto ,
62. François-Marie Muscet- pignore et hyppothecâ , Jidejus-
tola, d'une famille noble de Na- sione et assecuratione , et de
ples, clerc régulier théatin, fa transactionibus ; ibid., 1683 ët
meux théologien et prédicateur 1707, in-fol. 5°. De sponsalibus ;
consulteur de plusieurs con ibid., 1684 et 171 1, in-fol. 6°. De
grégations, fut obligé par Clé matrimonio ; Milan, 2 vol. in-f. ;
ment x1, en 1717, d'accepter première partie en 1 685, seconde
l'archevêché de Rossano, qu'il partie en 1688. 7°. De effectibus
avait refusé long-temps aupara matrimonii; ibid., 1690, in-fol.,
vant par humilité. (l1ai sac, 8°. De restitutione; ibid., 1688,
tom. 9, col. 285, et tom. 10, in-fol. g°. De dote; première
col. 325.) partie en 1691, seconde partie
ROSSI ( Jean-Victor ) , Janus en 1Gg3, 2 vol. in-fol. 10°. De
NiciusErithrœus, noble romain tutore et curatore; première par
du dix-septième siècle, fut do tie en 15g5, seconde partie en
mestique du cardinal Perctti. Il 169g, 2 vol. in-fol. 1 1°. De sa-
se rendit habile dans les belles- cramentis in communi et parti~
lettres et dans l'histoire litté culari; ibid., 1707, 4 vol. in-fol.
raire. Il mourut le 15 novembre 12°. De patrid potestate; ibid.,
1647, âgé ^e Pms ^e soixante- 170c), in-fol. 13°. De censuris
dix ans. On a de lui plusieurs ecclesiasticis, 2 vol. in-fol. ; Mi
ouvrages, dont les plus considé lan, 1722. (Biblioth. scriptor
2 {6 ROS ROS
Mediolan. , tom. a , in append.) cessivement après le treizième
ROSSOTTI (André), religieux siècle. Les Russes les honorent
de l'Ordre des Feuillans, naquit comme saints; ils font la fête
vers l'an 1610 à Mondovi en du premier le 15 mai, et du se
Piémont. Fl entra à Pignerol cond le z3 du même mois.
dans l'Ordre des Feuillans le 3o 3. Tychon, assista au couron-
septembre 1627$ et y reçut le nementdeDemetrius, grandduc
nom d'André de Saint-Joseph. de Russie, en 1498.
Il passa la plus grande partie de 4- N..., siégeait sous le pon
sa vie à Rome , où le cardinal tificat de Grégoire x1u.
Adrien Céva le choisit pour son 5. Job, transféré au siége pa-
théologien. 11 fut aussi visiteur- triacal de Moscou en 158g.
général de la province de Rome, 6. Théodore , neveu du Czar
et mourut dans sa patrie l'an Jean-Basile 11, premièrement ar
1667. On a de lui plusieurs ou chevêque de Rostow, devint en
vrages, entre autres : Axiomarta suite patriarche de Moscou, con
verœ et sacrœ philosophiœ , di nu sous le nom de Philaret Ni-
vines scripturœ. SS. patrum sen cetas.
tentiis, et doctorum dictis illus 7. Nicon , fut aussi successi
trata ; à Gênes, 1668, in- 12. vement archevêque de Rostow
Sjrllabus scriptorum Pedemon- et de Jaroslaw, et patriarche de
tii, seu de scriptoribus pede- Moscou.
montanis , etc., 1667, in -4°. 8. Barlaan, succéda à Nicon.
(Nicéron , Mém., tom. 25, p. 6 g. Georges. (Oriens, christ.,
et suiv.) tom. 1, p. 13og.)
ROSTACA, siége épiscopal des ROSUS (Robert), que Sixte
Chaldéens, sous le métropoli de Sien ne nomme Roseus, carme
tain d'Adiabène. Un de ses évê- anglais , et docteur de l'univer
ques, nommé Gabriel , assista à sité d'Oxford, fut prieur du cou
l'électiott du catholique Jabal- vent de Norwich, où il mourut
lha m, en 1281. (Oriens chr., en 1420. On a de lui des com
tom. 2, p. 132g.) mentaires sur la Genèse , sur
ROTOW, Rostovium, ville ca l'Exode, sur le Lévitique, sur
pitale de la province du même l'Ecclésiaste et sur l'épître de
nom dans la Russie; Elle est si saint Paul à Tite; des sermons,
tuée sur le lac de Cotorei, à des traités de Théologie , etc.
trente-quatre milles de Moscou. (Pitseus, de illust. angl. script.)
Elle fut érigée d'abord en évè- ROSWEIDE (Heribert), jé
ché, et devint ensuite archiépis suite, l'un des bollandistes , na
copale. L'évêché de .Taroslaw lui quit à Utrecht en 15g6, et entra
est uni. Voici ses évêques : dans la société à l'âge de vingt
1. Isaïe. ans. Il se rendit habile dans les
2. Léonce. antiquités ecclésiastiques, ensei
Ces deux prélats ont siégé suc- gna la philosophie et la Théolo
ROS ROT 2^7
gie à Douai et à Anvers, et mou pello suo, et disserta1 ione de fide
rut en cette dernière ville le hœreticis servandd. (Alegambe,
5 octobre 1629. On a de lui, Biblioth. script. societ. Jesu.
1°. une édition in-8" d'une par Valère-André , Biblioth. belg.)
tie des OEuvres de saint Paulin, ROSWIDE, ou ROSVITEou
avec des notes , auxquelles on a HUROSVITE, religieuse du mo
joint celles du père Fronton-le- nastère de Gandesheim en Saxe,
Duc. 2°- Un volume in-fol. des au dixième siècle, née d'une fa
Vies des pères du désert , à An mille très-noble , savait le grec
vers, 1 6 1 5 , sous le titre de Vitœ et le latin , l'histoire et les ma
patrum , seu de vitâ et verbis thématiques. Elle se rendit cé
seniorum libri decem, historiam lèbre par les pièces qu'elle com
heremeticam complectentes, etc. posa en vers et en prose , et qui
3°. Une édition de deux traités ont été imprimées à Nuremberg
de saint Eucher; une du Pré spi en '5o1,etàVittembergen 17o7,
rituel de Jean Moschus; une du in-8", sous ce titre : Roswitœ
Martyrologe d'Adon ; une des li illustris virginis, natione Ger-
vres de l'Imitation , avec plu manicœ , gente saxonicâ ortœ ,
sieurs ouvrages pour prouver in monasterio Gandesheimensi
que Thomas à Kempis en est quondam religiosœ opera. Il y a
l'auteur. 4°- Fasti sanctorum six comédies pieuses en prose ,
quorum vitœ in Belgicis bi ou plutôt six dialogues en latin ,
blioth. manuscriptœ asservan- sur des sujets tirés des martyro
tur; à Anvers, 17o7, in- 8°. loges. Les pièces en vers sont :
5°. Acta praesidalia sanctorum l'Histoire de la sainte Vierge, un
martyrum Tharaci , Probi et poème sur l'Ascension, l'His
Andronici. 6". Chronicon JVin- toire de saint Gondolphe, celle
desimense,la Chronique de Win- de saint Pélage, martyr; celle de
desheim, à Anvers, 1621,in-8°, saint Théophile, de Proterius ,
avec la Chronique du mont de saint Denis et de sainte Agnès;
Sainte - Agnès , de Thomas à enfin, le panégyrique d'Othon-
Kempis, dont Rosweide a aussi le-Grand. (Trithême, in Catal.
donné une Vie. 7°- Anti-Cap- et in cJ1ronic. Hirsaug. Posse-
pellus, sive explosio nœniarum vin, in App. sacr. Vossius, de
Jacobi Cappelli , quas funeri Hist. lat., lib. 2, cap. l^1.)
Isaaci Casauboni ad legem xu ROTE, Rota, un des plus au
tabularum in vindiciis suis acci- gustes tribunaux de Rome. Il
nuit, 1619, in-8". Cappel ayant est composé de douze prélats,
répondu, Rosweide répliqua par qu'on appelle auditeurs de Rote,
l'écrit intitulé : Sj-llabus malœ et dont un doit être Allemand,
fidei cappellianœ excerptus ex un Français, et deux Espagnols.
Jacobi Cappelli mendaci asser- Les souverains de ces trois diffé-
tione bonœf1dei, etfictis artibus rens états nomment chacun ce
roma1ne sed/s , pro Anti-Cap- lui qui porte le nom de sa cou»
a/,8 ROT ROT
ronne. Les huit autres sont Ita droit de connaître si dans les
liens, dont trois doivent être résignations et permutations des
Romains, un Bolonais, un Fer- bénéfices il y a quelque confi
rarais, un Milanais, un Vénitien dence, c'est-à-dire , quelque
et un Toscan. Chaque auditeur pacte simoniaque , et de punir
a quatre notaires ou greffiers, et les coupables par la confiscation
le plus ancien auditeur fait la de leurs bénéfices.
fonction de président. Ils s'as L'auditeur des contredits de
semblent au palais apostolique la Roté a un rang honorable
tous les lundis et les vendredis , parmi les prélats dans la cha
excepté dans le temps des va pelle papale, et le correcteur des
cances, qui commencent la pre contredits, qui est son substitut,
mière semaine de juillet, et qui reçoit les mêmes honneurs que
durent jusqu'au Ier d'octobre; lui. L'office de ce dernier est
mais, lorsque le pape réside au de corriger les bulles qui ont
Qui1inal , leurs assemblées se passé par les mains de l'au
tiennent à la chancellerie. Ils diteur, et de faire une exacte ré
connaissent par appellation de vision de toutes les procédures
tous les procès de l'état ecclé des parties. Le tribunal de la
siastique, comme aussi des ma Rote paie un avocat et un pro
tières bénéficiales et patrimo cureur pour plaider gratis les
niales. Ils ne terminent pas un causes de tous les pauvres de
procès par un seul et même ju vant tous les tribunaux de Rome.
gement ; ils donnent autant de Le nom da Rote vient du la
sentences , appelées décisions , tin rota, qui signifie roue ; et ce
qu'il renferme de pointé con tribunal a été ainsi nommé, ou
testés; et, lorsque ces sentences parce qu'il a été établi par les'
sont rendues, on peut encore papes, au lieu de celui que les
faire revoir sa cause, par le pape anciens Romains avaient dans
même à la signature de grâce. une place publique sur une ter
Les auditeurs de Rote peuvent rasse ronde , ou parce que les
chacun donner le bonnet de doc prélats s'assemblent dans une
teur en l'un et l'autre droit à chambre dont le pavé est de
ceux qu'ils en jugent capables. marbre figuré en forme de roue,
Leur office ne rend à chacun ou parce qu'Us forment un cer
que mille écus par an, et ils ne cle en jugeant. Il y a un recueil
reçoivent point d'épices ; mais fameux de leursjugemens, qu'on
ils sont ordinairement faits car appelle décision de la Rote. (De
dinaux. Seine, Descript. de Rome, t. 4-
Le juge des confidences de la Aimon, Tableau de la cour de
Rote porte l'habit violetde pré Rome. )
lat, avec le roebet ; et il a place ROTH, Vulgate,e<roj/i,hébr.,
dans la chapelle papale sous les couronnes ou plumes d'enivre
protonotaires participans. II a ment, du mot hatar, couronne,
ROT ROT s4g
ou het, plume , et du mot ruth , pressis mendicabulis , et Hiber-
s'enivrer. (Nomb. 32, 35. ) niœ Sancti sui vindicantur, ac
ROTHE ou ROUTHE (David). bond fide asseruntur , Rotho-
docteur en Théologie de l'uni magi , 1621, in-8°, et Coloniœ
versité de Douai, né à Kilken- agrip. 1621, in-12. 3*. De no-
ny, ville principale du diocèse minibus Hiberniœ tractatus. 4°.
d'Ossory, d'une famille noble Elucidationes in vitam sancti
et riche, fut pendant plusieurs Patricii à Jocelino scriptam.
années évoque d'Ossory, et vice- 5°. liierographia Hiberniœ , ou
primat d'Irlande. Ou croit qu'il Détail des saints d'Irlande , et
mourut en 165o. C'était un une histoire ecclésiastique du
homme célèbre et extrêmement même pays, tous deux manus
respectable, tant parla variété de crits. 6°. Brigida Thaumaturga,
ses connaissances que par sa sa sive dissertatiopartïm encomias-
gesse, la pureté de ses mœurs et tica in laudem ipsius Saneta? ,
l'ardeur de son zèle pour la re partim archaïca ex sacrd et an-
ligion catholique. Le fameux tiqud h1storid eccles1asticâ, par
Usbcr , archevêque protestant tim etiam paneniiica ad alum-
d'Armagh , quoique son anta nos collegiorum , etc. , Parisiis ,
goniste en matière de religion , 162o, in-8°.
l'appelle un homme versé dans ROTHWEL (Guillaume),
les antiquités de sa patrie , et dominicain anglais, et docteur
Messingham dit qu'il était ora de Londres en 136o, a laissé
teur élégant, philosophe subtil, plusieurs commentaires sur
théologien profond , historien l'Ancien et le Nouveau-Testa
exact, très-habile dans la plu ment, et les livres intitulés.
part des sciences. On a de lui : Sermonum lib. 1. in Magistrum
1 °. Analecta sacra nova et mira sentent. lib. 4- Quœstiones scho-
de rebus Catholicorum in Hi- las1icœ de principiis 1mturœ ; de
bernidpro Jide et religione ges- potentiis sensitivis ; de intellec-
t1s ; d1visa in 1res partes. qua- tu, etc. (Pitseus, de illust. angl.
rum prima continet semestrem script. Le P. Echard, Script.
gravaminum relationem ; secun ord. Prœd. , t. 1 , p. 6.^8. )
do , parœnesyn ad Martyres ROTIER ( Esprit ) , domini
designatos ; tertia , processum cain, natif d'Aix en Provence, fit
martjrialem quorumdam fidei sa profession religieuse dans le
pugilum. Collectore et relatore couvent de Toulouse en 15o7. Il
T. N. Coloniœ, 1617, in-8". se rendit très-habile dans les
2°. Hibernia resurgens, sive re- langues savantes, et encore plus
frigerium antidotale adversùs dans la Théologie. Il prêcha
morsum serpentis antiqui ; in quarante-trois carêmes de suite
quo modeste discutitur immo- avec tant de succès, qu'on le re-
desta pareebasis Th da huit fois à Toulouse,
a5o ROT ROU
combattit aussi les hérétiques la confutation de la vaine et ri
avec un zèle et un courage ex dicule cène des calvinistes
traordinaire, et mourut à Tou l'Histoire de Berengarius, son
louse entre 1563 et 1569. On a erreur et pénitence, à Toulouse,
de lui, 1». De non verlendd 1 562, in-8°, et à Paris 1 564- (Le
Scripturd sacrd in vulgarem père Echard , Script, ordin.
linguam; dequeoccidente litterd Prœd. t. 2, p. 188.)
et vivificante spiritu dissertatio, ROTTERDAM ( Arnould de ),
à Toulouse, 1548, in-4°,età Pa surnommé Gheiloven , docteur
ris, 1661. 2° . Parergi sive tabellœ en droit , et chanoine régulier
tres similitudinum , quibus suis de St.-Augustin, près de Bruxel
coloribus hœretici, vera Eccle- les, mort le 31 août 1 442 , a
s1a, vulgaresque sacrœ Scriptu- laissé, 1°. Nosce teipsum , sive
res traductiones describuntur, à speculum conscien1iœ , imprimé
Toulouse, 1548, in-4°. 3°. Res- à Bruxelles en 1476, in-fol. 2°.
ponsio ad epistolam civium novœ ConfessionaleJœneratorum, 3°.
Babjlonis Gebenne à Mornero Somnium doctrinale sive tracta-
insigni apostata editam, à Tou tus de conditionibus scholnrium
louse, 154g, in-4°- 4°- Prœco- 4°. Canonicalis expositio in ré
nium ac defensio quadragesimœ, gulant sanctiAugustini. 5°.Lec-
cm.... adjunctus est sermo de tura super constitutionibus be-
ratione institutionis divinissimi nedicti papœ xu. 6°. Speculum
Eucharisties sacramenti, à Tou collationum juris , sive remis-
louse, 1552 , in-4°. 5°. In prœ- sorium juris tàm civilù quàm
fatores prognosticosque futuro- canonici. 7°. Vaticanum, ou, se
rum eventuum, divinatricemque lon un autre titre , Speculum
astrologiam libri duo , à Tou philosophomm etpoëtarum. Cest
louse, 1555, in-4°. 6». Confuta- un manuscrit en 2 volumes in-
tio erroris asserentium Chris- fol. ( Valère-André , Bibliothè
tum esse advocatum nostrum in que belg. , édition de 17 3g,
cœlo per intercessionem, et nihil in-4° , t. 1, p. 102.)
ab eo sed per ipsum petendum , ROUAULT (M. L. ), curé de
more, scholastico agitata, à Tou Saint-Pair-sur-Mer, et auteur
louse. 7°. Adversùs crucimasti- du livre intitulé : les Quatre fins
gas; seu de magnd glorid quant de l'homme, avec des réflexions
Christus ex cruce sibi compara capables de toucher les pécheurs
it , etc. , à Toulouse, 156o , les plus endurcis, et de les rame
in-8°. 8°. Antidote ou Contre ner dans la voie du salut; nou
poison et régime contre la peste velle édition revue et corrigée ,
d'hérésie et erreurs, portant in à Paris , chez Tilliard , 1757,
fection à la saine et entière foi vol. in- 12. Il a donné en outre,
catholique, à Toulouse, 1557, 1°. un abrégé de la vie de saint
in-8°. 9°. Réponse aux blasphé Gaud, évêqued'Evreux ; de saint
mateurs de la sainte messe, avec Pair , évêque d'Avrauches ; de
ROU ROU a51
saint Scabition , abbé de Saint- un traité sur la pénitence , que
Senier, aussi évêque d'Avran- le père Gerberon, bénédictin de
cbes ; et de saint Aroaste , prê la congrégation de Saint-Maur,
tre, tous anachorètes du désert a traduit en français, et publié
de Scycy, inhumés dans l'église sous le titre de Catéchisme de la
de Saint-Pair... le tout confor pénitence , à Bruxelles en 1672 ,
me aux martyrologes, aux meil et à Paris en 1675. ( Valère-An-
leurs historiens, et particulière dré, Biblioth. belg., édition de
ment à un manuscrit très-an 1739, in-4°, t. 2, p. 719. )
cien qui se trouve dans les ar ROUE. Il est souvent parlé
chives de la paroisse de Saint- dans l'Ecriture des roues et des
Pair. 2°. Traité du purgatoire , chariots de guerre, des chariots
de la rigueur des tourmens que propres à la trituration du blé ,
souffrent les âmes qui y sont dé enfin des roues du char du Sei
tenues, de la compassion que gneur, qui parut à Ezéchiel ( 1 ,
les vivans doivent leur porter, 15, 16, etc.), et à Daniel (7,
des obligations et des moyens 9 ). On peut voir ce que ces
qu'ils ont de les secourir, et de prophètes en racontent. (Voyez
ce qu'il faut faire pour ne pas l'article Cnérub1n. )
tomber dans les mêmes suppli La perte subite des méchans
ces. 3°. Traité des monitoires, est représentée dans l'Écriture
dans lequel on rapporte leur sous l'idée d'une roue qui tour
origine, leurs effets, les forma ne avec impétuosité ( psal. 82 ,
lités qui doivent y être obser 14 ), et saint Jacques dit que la
vées, et les cas dans lesquels on langue enflamme la roue de no
est obligé ou exempt de venir à tre naissance ou de notre vie.
révélation. 4°- Abrégé de la vie La volubilité de notre vie est
des évêques de Coutances , de justement comparée à une roue,
puis saint Ereptiole , premier et la langue y cause en effet
apôtre du Cotantin, jusqu'à M. beaucoup de malheurs et de pé
Léonor de Matignon. 5°. Miroir chés. (Jacob. 3,6.)
de la pénitence. 6°. Instruction ROUGE (Jean-Baptiste-Noël
sur la manière dont on doit ho le), docteur de Sorbonne, mort
norer les saints. ( Journal des le 1 4 janvier 1753, âgé de soi
Savans, 1734/1737, 1740, 1743.) xante-quinze ans. Il a donné un
ROUCOURT ( Jean ), théolo traité dogmatique sur les faux
gien flamand , né à Louvain en miracles du temps, 1737 , in-4°.
1636, futcuréde Sainte-Gudule ROUILLÉ (Pierre-Julien), jé
à Bruxelles en 1667, et y mourut suite , né à Tours , le 1 1 janvier
le 26 septembre 1676. M. l'ar 1681 , entra dans la société à Pa
chevêque de Malines l'avait fait ris , le 1" septembre 1699. Il fut
censeur des livres, et examina associé au père Catrou pour l'ai
teur des confesseurs et des ordi- der dans la composition de l'His
naus. On a de lui , en flamand , toire romaine. Il eut aussi part
25a ROU ROU
à la révision et à l'édition des petite solitude, où il passa le
Révolutions d'Espagne, par le reste de ses jours avec un de ses
père d'Orléans, aussi bien qu'aux disciples. Il y demeurait toute la
Mémoires de Trévoux . depuis semaine dans un commerce con
le mois de décembre 1733 jus tinuel avec Dieu, et n'en sortait
qu'à celui de février 1737. Il est que le dimanche pour aller cé
encore auteur de la seconde let lébrer la messe au monastère, et
tre de l'examen du poëme de y prêcher les religieux. Il mou
M. Racine sur la grâce, impri rut saintement le 17 septembre
mée en 1723, in-8°. Le P. Rouillé vers 68o , après environ quatre-
est mort à Paris le 17 mai 174o. vingt-six ans de vie. Son corps se
( Voyez son éloge dans les Mé conserve dans l'abbaye de Beau-
moires de Trévoux du mois de lieu , qui appartient aux béné
février 17^1 . ) dictins de la congrégation de
ROUIN (saint), premier abbé Saint-Vannes. (Dom Mabillon,
de Beaulieu en Argonne , entre dans ses Additions au quatrième
la Champagne et la Lorraine, siècle bénéd. Baillet , tome 3 ,
était né en Irlande. Il y fit les 17 septembre.)
premières épreuves de la profes ROUJOUX ( Paul - Valentin
sion monastique vers l'an 59^ , du), prêtre de Reims, docteur
et vint ensuite en France pour de Sorbonne, et chanoine-théo
s'y perfectionner dans l'exercice logal de l'église de la Rochelle.
des vertus religieuses. Après Nous avons de lui, tractants de
quelques années de course, il religione in genere et specie con-
alla se retirer , l'an 628 , dans le sideratd, supplementum Tome-
monastère de Tholey au diocèse Ut , 1759, 2 vol. in-8°.
de Trèves, où quelques-uns pré ROUSSEAU (Jean-Baptiste ) ,
tendent qu'1l fut commis aux Dominicain , né à Poitiers , cm
instructions publiques , et d'au brassa l'Ordre de Saint-Domini
tres qu'il fut abbé. L'an 64o, il que dans sa patrie. Après sa pro
quitta Tholey avec deux ou trois fession, qu'il fit en 1691 , il com
frères, et vint trouver Saint- mença ses études au couvent de
Paul , évêque de Verdun , qui le Saint- Jacques, à Paris, et les
reçut avec une joie extraordi acheva dans celui de Toulouse ,
naire, et le retint environ deux où il fut affilié. 11 y enseigna suc
ans auprès de lui. Il se retira cessivement la philosophie , la
ensuite dans la forêt d'Argonne, Théologie , l'Écriture-Sainte , et
ets'arrêta en un lieu fort écarté, s'adonna ensuite à la direction
nommé Vafloge ou Watzlew, où avec beaucoup'de succès. Il rem
il bâtit un monastère, qui fut plit aussi la charge de père maî
depuis appelé Beaulieu. Après tre des novices avec une distinc
l'avoir gouverné près de trente tion toute particulière, et rien
ans, il alla se renfermer à n'est plus sage ni plus utile que
cinq cents pas de là , dans une les réglemens qu'il fit pou' le
ROU ROU 253
noviciat. On admire la même sa- piègne , donna en 1627 des ser
gessedans les Lettresde spiritua mons pour les sept fêtes de la
lité qu'il a données au public, sainte Vierge, à Paris, in-8°.
et dans les Avis importans sur (Dictionnaire des Prédicateurs. )
les différens états de l'oraison , ROUSSEL (D. Guillaume),
qu'il fit imprimer à Paris, chez bénédictin de la congrégation
L1lliot, en 17 10, in-12. On a de Saint-Maur , était de Con
encore de lui de savantes disser ciles, petite ville de Normandie,
tations sur l'Ecriture-Sainte, où au diocèse d'Evreux. 11 fit pro
il joint la méthode et la netteté fession le 2 3 septembre 1680,
à l'érudition. Il est mort le 26 âgé de vingt-un ans, et prêcha
octobre 1756, après une vie très- d'abord avec succès : car il était
régulière et très-tervente cons- très-bon orateur. Il renonça à
tammentsoutenuejusqu'au der la chaire et se retira à Reims, où
nier soupir. (Le père Echard, il fit une belle traduction fran
Script, ord. Prœdic. t. 2, p. 806. çaise des lettres de Saint-Jérôme,
Le père Roignan, prieur des do qui a été imprimée en 3 vo
minicains de Toulouse, dans la lumes in- 8°, à Paris: les deux
lettre circulaire du père Rous premiers en 1704; et le troi
seau, datéedu 28 octobre 1 75(3.) sième , qui contient les lettres
ROUSSEL (Michel) , avocat, critiques de ce saint docteur sur
dédia à Marie de Médicis , ré l'Écriture - Sainte, en 1707. On
gente durant la minorité de les a réimprimées en 1713. Ces
Louis xm , un livre imprimé, à trois volumes sont ornés d'une
Paris, chez Metayer, en 1610, belle préface, de notes et de re
in- 8°, sous ce titre : YAntima- marques utiles et savantes, et
riana ou réfutation des propo de maximes morales tirées des
sitions de Mariann , pour mon ouvrages de Saint-Jérôme. L'é
trer que la vie des princes sou loge du père Mabillon, en prose
verains doit être inviolable aux carrée, est aussi de dom Rous
sujets et à la république, tant sel : c'est un chef-d'œuvre d'é
en général qu'en particulier, et légance et d'esprit. Il avait en
qu'il n'est loisible de se révolter trepris une histoire littéraire de
contre eux ouattenteràleur per la France , et recueilli quelques
sonne , sous prétexte de tyran mémo1res à ce sujet, qui furent
nie, ou autre que ce soit. A. la fin remis à D. Rivet son confrère,
sont les délibérations de la Sor- qui avait conçu le même des
bonne , et l'arrêt de la cour du sein. D. Roussel fut aussi char
parlement qui condamne le li gé de travailler à l'histoire de
vre de Mariana, intitulé,/e/îeg-e sa congrégation, mais à peine en
et Reqis institntione. avait-il tracé le plan, qu'il mou
ROUSSEL (Charles), docteur rut à Argenteuil le 5 octobre
en Théologie, et prieur du cou 17 17, âgé de cinquante -neuf
vent îles Frères Prècheursà Com- ans. On a encore de lui une dis
a54 ROU ROU
sertation manuscrite sur le nar- consistoriaux. Par arrêt du con
sès dont parle Saint-Grégoire. seil d'état du 7 octobre 1724,
Il avait aussi adressé à dom Mar- les abbés, et religieux de Notre-
tianay , son confrère , une lettre Dame de Montferrat furent main
dans laquelle il forme des ob tenus dans le droit de nommer
jections contre le sentiment de à l'abbaye de Saint-Geniez en
dom Martianay, sur l'mspira Roussillon , un abbé triennal
tion des livres saints : cette let amovible, à la charge néanmoins
tre, dit l'auteur critiqué, est un que ledit abbé serait né sujet du
modèle achevé d'érudition, de Roi ; qu'il y serait établi un no
charité et d'une sainte rigueur, viciat pour y recevoir seulement
qui est beaucoup plus douce à les sujets de Sa Majesté ; que le
ceux qui aiment sincèrement la revenu de ladite abbaye ne pour
vérité , que toutes les flatteries rait sortir hors du royaume ; que
des amis trompeurs ou trop com- les visiteurs qui seraient envoyés
plaisans. Dom Roussel était un de l'abbaye de Monferrat, ne
des plus beaux esprits de la con pourraient exercer leur pouvoir
grégation de Saint-Maur. ( Pop. sans une permission spéciale de
dom le Cerf, Biblioth. desaut. Sa Majesté. (Mém. du Clergé ,
de la congrégation de Saint- tome 2 , page 1 763 et suiv. )
Maur , et la préface de l'Histoire ROUTIER ( Charles ) , ancien
littéraire de la France, par dom avocat au parlement de Rouen.
Rivet. Voyez aussi le Journal des Nous avons de lui : 1°. Principes
Savans, 17oo, 17o4, 17o8 et généraux du droit civil etcoutu-
1733.) mierdela province de Norman
ROUSSEL (Claude) , curé de die, contenant les règles gené
Saint-Cermain de Châlons en rales et particulières, tirées du
Champagne, né à Vitry-le-Fran - texte de cette coutume et des ré-
çais. Il a donné les Principes de glemens de la cour , données en
religion ou Préservatifs contre interprétation d'icelle suivant
l'incrédulité , 1751 et 1754 , leur ordre naturel, rédigées sur
in-12. trois objets , des personnes , des
ROUSSILLON , province con choses et des actions : il y est
quise sur les Espagnols par le aussi traité de la juridiction et
roi Louis XIII en 1642 , et assu de la compétence des juges or
rée à la France par le traité des dinaires, tant ecclésiastiques que
Pyrénées en 165g. On mettait séculiers ; de la manière de pro
cette province au nombre des céder à l'instruction des procès
pays d'obédience où le pape criminels des ecclésiastiques ,
exerçait encore certains droits dans le cas du délit privilégié ;
sur les bénéfices , en vertu des de l'ordre judiciaire , et de la
règles 1te chancellerie. ( Voyez manière de conduire une procé
Pays). Nos rois y nommaient dure pour parvenir à un juge
cependant à tous les bénéfices ment définitif , à Rouen , chez
ROU ROU 255
Pierre le Boucher, 1742 , in-4°. des biens d'Église , et de quoi
2°. Pratiques bénéficiales,suivant former une nouvelle édition du
l'usage général et celui de la pro Traité de la révocation des do
vince de Normandie , autorisées nations , augmentée de plus de
par les constitutions canoni moitié, etc. ( Mercure de juillet
ques, ordonnances, arrêts, et 1742. Journal des Savans de
particulièrement par ceux du mars 1732 et de septembre
parlement de Rouen , et le sen 1738.)
timent des auteurs les plus cé ROUVIÈRE ( M. P. D.) , avo
lèbres sur la matière de dîmes , cat au parlement de Paris , a
ilrid. , 1745 , in~4°. (Journal des donné : Essai de réunion des
Savans, 1742 et 1747O protestans aux catholiques ro
ROUTIERS , hérétiques ainsi mains , à Paris , chez Claude He
appellés, parce qu'ils se tenaient rissant, rue Neuve-Notre-Dame,
sur la route pour dépouiller 1756, in-12. L'auteur fait voir
les clercs et les religieux. ( Voy. que le schisme des protestans
CoRRIERs.) n'est fondé , suivant leurs pro
ROUVIÈRE (Arnaud de la) , pres principes, sur aucun pré
ancien avocat au parlement de texte raisonnable , puisqu'ils
Provence, mort à Aix le 26 avril conviennent eux-mêmes qu'on
1 742 , s'est distingué par ses ta- ne doit pas se séparer d'une
lens et par ses écrits. On a de lui : communion qui professe les
1°. Un traité de la Révocation dogmes fondamentaux du chris
des donations par la naissance tianisme , et qui d'ailleurs ne
ou survenance des enfans , à Pa prescrit ni ne pratique aucune
r1s, 183o, in-fol. 2°. Un traité cérémonie religieuse qui soit
du droit de retour des dots , des idolâtre. Or l'Eglise catholique
donations, des institutions con romaine professe et a toujours
tractuelles , et des testamens constamment professé les dog
mutuels, suivant l'usage et les mes ou points fondamentaux du
maximes des pays de droit écrit, christianisme , et elle n'a jamais
et des pays coutumiers , 2 volu prescrit de culte ni de cérémo
mes in- 12, à Paris, 1737. 3°. Un nies idolâtres. Tel est le sujet
traité de la révocation et nul que l'auteur a entrepris de trai
lité des donations, legs, institu ter dans son ouvrage ; et c'est
tions, fidéicommis, et élections en effet ce qu'il paraît avoir exé
d'héritiers par l'ingratitude , cuté avec beaucoup de clarté et
l'incapacité, et l'indignité des de précision , et avec un zèle
donataires , héritiers , légataires qui mérite des éloges. (Journal
substitués et élus à une succes des Savans, 1756 , page 700. )
sion , à Toulouse , 1738 , in-4°. ROUX ( Jean de), dit Redade,
Il a aussi laissé manuscrits , un Anglais de nation , religieux de
traité de la simonie et de la l'Ordre de Saint-Dominique, vi
confidence ; un de l'aliénation vait sur la fin du treizième siè
256 ROU ROU
cle, et composa des annales, une in-8°. ( Le père Échard , Script .
chronique des papes et des em ord. Prœdic, t. 2, p. 492-)
pereurs, etc. ( Leland et Pitseus, ROUX (François le), corde-
de illustr. script, angl. ) lier, né en 1632, dans le bourg
ROUX ( Sébastien le ) , curé de Chagny, entre Baune et Châ-
d'Audeville, au diocèse de Char lons , fut docteur en Théologie,
tres. Nous avons de lui : Con- commissaire général, pour son
cordia quatuor Evnngelistarum, ordre, de la province de France,
pleuam , recte ordinateur! , con- visiteur perpétuel des religieuses
cinnbque cohœrentem D. N. J. de Sainte-Claire, et deux fois
Christi historiam , novd edque provincial de la province de
expeditissimd arte exhibens : ip- Saint-Bonaventure. Il mourut à
sis scilicèt sacris scriptoribus , Moulins , le 7 octobre 1696 ,
prout simul loquuntur, h regione âgé de soixante-quatre ans. On
cujusque collocatis , et solis eo- a de lui : 1°. Traités spirituels
rum verbis clarioribus, expres- de saint Bonaventure , traduits
sioribus , et aliundè aptioribus , en français, à Paris, 16q3 , 2
caractere nigro notads , histo- volumes in-12°. 2°. Traités spi
riœc/ue filum for mantibus ; cum rituels des devoirs intérieurs de
variis indicibus et annotationi- piété , que chacun peut prati
bus; à Paris, chez Pierre Au- quer tous les jours, pour s'ani
bouyn et Denis Mariette , 1699, mer dans le chemia de la per
in-12; et encore à Paris, ch'ei fection^ Lyon, J707, in-12.
Alexis de la Roche, 1712, in-8*. 3°. Traité spirituel pour les su
ROUX ( Claude le ), religieux, périeurs, à Lyon, 1707, in-12.
de l'Ordre de Saint-Dominique, 4°. Traité spirituel pour les maî -
et ensuite de celui de Saint-Be 1res des novices , où il est parlé
noît, était né à Lyon. Il se ren de l'importance qu'il y a d'eu
dit habile dans les lettres divi avoir de bons , et des qualités
nes et humaines, et savait bien qui sont nécessaires pour réus
le latin , le grec et l'hébreu. Il sir daus leur emploi ; à Lyon.
prit les degrés dans le collége 5°. Il a laissé manuscrits les ou
de Saint-Jacques, à Paris, en vrages suivans : Traduction des
1623, et passa dans l'Ordre de ouvrages de piété du bienheu
Saint-Benoît après l'an 1637. reux père David d'Ausbourg ,
On a de lui : 1°. Triumphata su- religieux cordelier , tirés du
perbiaMoabpsallente in augustd quinzième tome de la Biblio
Sorbond Claudio le Roux, Lug- thèque des Pères; et Traduction
dunensi. 2°. Gallia benedicta des commentaires sur l'Apoca
sincerissime Fratrem Aaron re- lypse et sur la règle de saint
presentante eodem de famihd François, expliquées par saint
Prœdicatorum , à Paris , in-4°. Bonaventure. (M. l'abbé Papil
3°. La Tourterelle/ gémissante lon , Bibliothèque des auteurs
sur Jérusalem , à Paris , 1 63 1 , de Bourgogne , iu-fol. , t. a ,
/
ROU ROV 257
p. 218 et 219. Journal des Sa- bibliothecœ institu1ons ,/unda-
vans , 169!. ) toris, elogium et epitaphium ;
ROUX (Joseph ), dominicain, à Orléaus , chez François Rou-
ué à Limoges, embrassa l'Ordre zeau, 1721. (Journal des Savans,
de Saiut-Dominique , dans la 1721, p. 254.)
même ville. 11 enseigna long . ROUXELIN ( M. ) , prêtre.
temps la Théologie, tant à Li Nous avons de lui : Traité de la
moges qu'à Toulouse , où il fut divinité de Jésus-Christ, prou
premier professeur. Il fut aussi vée par des raisons tirées des
provincial de la province de saintes Écritures de l'Ancien et
Toulouse , et prieur du collége du Nouveau-Testament, dédié
de Saint-Jacques, à Paris, où il à M. le duc de Bourgogne , à
mourut en 1748. On a de lut: Paris, chez François H. Huguet,
1°. Sentiment de saint Thomas premier imprimeur du roi , 1 707,
sur le précepte de l'aumône , in-12. ( Journal des Savans,
prouvé en peu de mots par l'É 1708, pag. 255 de la première
criture-Sainte , les Pères et la édit., et 228 de la seconde.)
raison, à Limoges, 17*0, in-12. ROVENIUS ( Philippe ), vi
2°. Une Lettre à l'autèur du li caire apostolique dans les Pro
vre intitulé, la Solide Dévotion vinces-Unies , né à Deventer en
au rosaire , dans laquelle il ré 1575, fit ses premières études
voque l'approbation qu'il avait dans sa patrie, et les continua à
donnée à ce livre , et déclare Louvain , où ayant achevé, en
fausse l'approbation qu'on sup 15g6, son cours de philosophie
pose avoir été donnée dans un dans le collége du Faulcon , il
chapitre provincial des domini fut fait maître ès arts. Il prit
cains, parce qu'il a vu dans ce ensuite le degré de licencié en
livre plusieurs propositions qu'il Théologie; et en 15gg, ayant
avait refusé d'approuver. 3°. La été honoré du sacerdoce , il fut
Vie de sainte Agnès du mont mis à la tête du collége de Saint-
Politien , religieuse de l'Ordre Willibrod et de Saint-Boniface,
de Saint-Dominique, nouvelle qui était autrefois un séminaire
ment canonisée par le T. S. P. pour les missions, à Cologne.
Benoît xm, à Paris, chez Lan- Sasbold Vosmer, archevêque de
glois, 1728, in-12. (Le père PhHippes, et vicaire apostoli
Échard , Script, ord. Prœdic., que pour les Provinces-Unies,
t.' 2, p. 807. Journal des Savans, l'appela ensuite à Cologne , et
1701 et 172g. ) l'établit son vicaire pour tout
ROUXEL ( P. D. ), d'Orléans. le diocèse de Deventer en 16o5.
Nous avons de lui : Clarissimi L'année suivante , il le nomma
doctissimique viri Guillelmi chanoine et doyen de l'église
Prustelli, in Academid aurelia- collégiale de Saint-Pléchelm, et
nensi legum Professons publicœ ensuite prevôt de la même
apud aurelianos Benedictinos église. Sasbold étant mort le 3
21. j7
I

a58 ROV ROV


mai 1 6 1 4 j le pape Paul v, sur avons de ce prélat les ouvrages
les instances d'Albert et d'Isa suivans :1°. Tractatus de mis-
belle - Claire - Eugénie , souve sionibus , en 1622. 11 fut dédié
raine des Pays-Bas, l'établit vi par l'auteur à la congrégation:
caire apostolique des Provinces- de Propagande Jide. On le réim
Unies , par un bref du 1 1 octo prima à Paris, en 1625 ; à Lou-
bre de la même année. Rove- vain , en 1 626 ; et en 1 669 ,
nius en exerça les fonctions du chez Guillaume Beyer, avec un
rant six ans, sans être revêtu du traité d" Auctoritate et necessi-
caractère épiscopal, qui ne lui tate episcoporum. On l'a réim
fut couféré qu'en 16ao, le 8 primé à Metz, en 1747. 2°. Ins-
novembre. Il eut le titre d'ar titutiones christianœ pietatis ,
chevêque de Philippes, qu'avait en 4 livres , en 1 635. 3°. Rei-
eu son prédécesseur. Il alla à publicœ christianœ libri duo ,
Rome, en 1622, pour défendre tractantes de variis hominum
son autorité contre les entre statibus , gradibus , officiis et
prises des réguliers. Il fut nom functionibus in ecclesid Christi,
mé archevêque d'Utrecht , sur et quœ in sing1dis amplectenda,
la requête du clergé et du dio quaifugief1da sint, à Anvers. 4°-
cèse , en 1626 , par Philippe 11, Officia sanctorum archiepisco-
roi d'Espagne. Le 9 novembre patûs ultrajectensis et episcopa-
1633, il donna une nouvelle tuum suffraganeorum, etc., cum
forme au chapitre métropolitain prœvid epistold pastorali , en
d'Utrecht , sous le titre de vica 1640, à Cologne. 5°. Thus cœ-
riat ou de sénat, pour ne pas lum penetrons , en langue du
choquer les nouveaux souve pays, imprimé à Bruxelles. 6°.
rains. Les troubles qui arrivè Decreta varia çirca Jidem et
rent ensuite l'exposèrent à de mores ac disciplinant pro mis-
fréquens dangers. Le préteur sione hollandicd. ( Batavia sa
d'Utrecht décerna contre lui, le cra. Valère - André , Biblioth.
j*r mars 1640, un décret qui belg. , édition de 1739, t. 2,
confisquait tous ses biens , et p. 1041 et suiv. Necrolog. ali-
qui lui ordonnait de s'éloigner quot utriusque sexûs Romano-
de tous les lieux de l'obéissance Catholicorum , etc. , qui apud
des Etats-généraux. Il mourut à Belgas claruerunt , par Swer-
Utrecht , âgé de soixante-seize tius, p. 137 et 138.)
ans, le 11 octobre 1651 , en ROVETTA DE BRESSIA{le
odeur de sainteté. Philippe de père André), religieux domini
Dcventer a écrit sa vie. Willi- cain, inquisiteur de Vérone , a
brod Bosschaerts, de printis Fri- donné : Bibliotheca chronolo-
siœ apostolis; et Jean de Lin- gica illustrium virorum provin-
deborn , Historia episcopatûs ciœ Lombardiœi sacri ordinis
daventriensis , etc. , font une Prœdicatorum , qui ab ordine
mention honorable de lui. Nous condito ad hœc usque tempora

*
ROY ROY 25g
in Ecclesiœ utilitatem calam1tm lir et de perfectionner la langue
acuerunt.... , in-fol. , Bononiœ- française, qu'il parlait bien pour
Après avoir parlé des domini son temps. Après avoir passé
cains de Lombardie qui ont plusieurs années en Italie et ail
laissé des ouvrages , le père Bo- leurs, il se fixa à Paris, où il se
vetta a placé à la fin de sa Bi livra au cabinet et à la compo
bliothèque des catalogues des sition dte plusieurs ouvrages et
religieux de la province de Lom traductions. En 157o, il succéda
bardie, qui ont exercé les pre au fameux Lambin dansla chaire
mières charges de l'ordre ; savoir, de professeur royal en langue
de ceux qui ont été généraux , grecque. Il mourut le 2 juillet
de ceux qui ont été maîtres du 1577, dans uD â§e assez avancé,
sacré palais, de ceux qui ont été et non en 1 579 , comme l'ont dit
commissaires de l'inquisition , MM. de Sainte-Marthe, de Thou
de ceux qui ont été aux conci et plusieurs autres. On recher
les, de ceux qui ont étéemployés che encore plusieurs de ses ou
par le saint-siége en d'impor vrages, qui sont, entre autres, 1*.
tantes affaires, de ceux qui ont la Vie de Guillaume Budé, en
perdu la vie pour la défense de latin, in-4°, à Paris, dédiée à
la foi. (Journ. de Savans, 15g3.) Guillaume Poyer, chancelier de
ROYIGO, Rhodigium , petite France. Le Roy y a joint les épi-
ville épiscopale d'Italie, sous la grammes latines de plusieurs
métropole de Ravenne et capi poètes , faites à l'honneur de
tale de la Polesine , est située Budé , et plusieurs de ses pro
sur une branche de l'Adige à pres lettres qu'il avait écrites à
huit lieues au midi de Padoue. Budé et à plusieurs autres sa
On y compte douze mille âmes. vans, les unes eu grec, les autres
L'évêque d'Adria y fait sa rési - en latin. Cette Vie a été réim
dence, et c'est ce qui lui donne primée dans le recueil intitulé,
le titre de ville épiscopale. Ou F'itœ selectorum aliquot viro-
tre la collégiale de Saint-Etien rum, etc. , à Londres, 1681 •
ne , il y a deux paroisses et 2". Le Timée de Platon, avec les
quatre maisons religieuses. L'ab trois Olynthiennes de Démos-
baye régulière de Saint-Barthé- thène, le tout traduit de grec en
lemi, de la congrégation du français, avec une explication
Mont-Olivet, est dans le fau des endroits difficiles , à Paris ,
bourg, avec une commanderie chez Valcosan, 155t , in -4".
de Malte. 3°. Discours latin sur la mort
ROY, en latin Regius (Louis de Charles de Valois, duc d'Or
le) , né à Coutances en Norman léans , à Bâle, en 1552, in-6°.
die , vers le commencement du 4". Le Phedon de Platon s«r
seizième siècle , devint fort ha l'immortalité de l'âme ; le dixiè
bile dans les langues grecque et me livre de la République , et
latine, et s'efforça même de po- deux antres passages du même
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26o ROT ROY
sur le même sujet, avec les Avis 1570, in-8°. 14°- Prolégomènes
de Cyrus à ses enfans et amis politiques, en latin, avec le dis
avant de mourir , traduits du cours latin qu'il prononça au
grec, à Paris, 1553 , in-4°- commencement de sa possession
5°. Le premier, le second et le dela chaire royale, lorsqu'il ex
dixième livre de la République pliqua les Politiques d'Aristote,
de Platon, traduits cra grec en à Paris, en 157 5, in-4°. , 5°. Deux
français, in -4°, à Paris, 1 555, discours latins prononcés à Pa
avec une traduction du grec en ris en 1575, le premier sur les
français d'un sermon de Théo- mouvemens de la France et les
doret, évêquedeCyr, sur la pro malheurs des autres nations ; le
vidence et la justice de Dieu. second sur la nécessité de bien
6°. Discours latin adressé à écrire et avec sagesse, à Paris,
Henri n, roi de France, et Phi 1576, in-4°. 16*. De l'Excel
lippe, roi d'Espagne, sur la paix lence du gouvernement royal,
faite entre eux , et la nécessité avec une exhortation aux Fran
de faire la guerre aux ennemis çais d'y persévérer, etc., à Paris,
de la religion, à Paris, 155g, 15"6, in-4°. 17°. Deux discours
in-4°- 7°. Un recueil contenant français prononcés au mois de
quelques-unes de ses lettres, et février 1576, l'un sur les langues
deux discours, à Paris, en 155g, savantes et sur les vulgaires, et
in-4°- 8°. Consolation à la reine de l'usage de l'éloquence; l'au
CatherinedeMédicis, surlamort tre de l'état de l'ancienne Grèce,
du roi Henri, son mari, en la depuis son commencement jus
tin, etc., à Paris, 1560, in-4°. qu'à ce qu'elle fut tombée sous la
9°. Considérations sur l'Histoire puissance des Macédoniens, etc.,
française et universelle de ce à Paris, en 1576, in-4°. 18°.
temps, etc., à Paris , en 1562, Douze livres de la Vicissitude,
1568 et 1 57 1 , in-8°. 10°. Des ou Variété des choses, etc. ,in-8»,
troubles et différends advenus en 1676 et 1 583 . (Voyez les
entre les hommes par la diversité Éloges de Scevole de Sainte-
des religions , etc., à Paris, en Marthe, liv 3; les Éloges de
1567, in-8°. 1 1°. Projet ou des M. de Thou, avec les additions
sein du royaume de France, pour de Teissier; les tîibliotbèques
en représenter en dix livres l'é françaises de Duverdier et de la
tat entier, etc., à Paris, en 156g, Croix - du -Maine ; le Collége
in -8°. 12°. Exhortation aux royal de France, par Guillaume
Français, pour vivre en con- Duval, pag. 21. Le père Nicé-
cordeetjouirdubien de la paix, ron , dans le vingt -neuvième
à Paris, en 1570, in-8°. 13°. Les tome de ses Mémoires.)
Monarchiques de Louis le Roy , ROY (Guillaume le), savant
ou de la monarchie, et des cho et laborieux écrivain, et traduc
ses requises à son établissement teur français, était né à Caen le
et conservation, etc., à Paris, 10 janvier 1610, de David le
ROY ROY 261
Roy, secrétaire du roi , et d'Op «haristie, in-4°, 1679, à Cl1â
portune de Choisy. 11 fit toutes lons, chez Seneuse.CesRéflexions
ses études à Paris , et y eut fort sont contre les protestans, qui
jeune un canonicat de l'église de allèguent ce passage pour com
Notre-Dame, qu'il permuta pour battre la présence de Jésus-Christ
l'abbaye de Haute - Fontaine , dans l'Eucharistie. 8°. Explica
ordre de Cîteaux , au diocèse de tion de l'Oraison dominicale ,
Châlons en Champagne , où il composée des pensées et des pa
alla demeurer. Il y vécut dans roles mêmes de saint Augustin,
la retraite, la prière et le travail , à Paris, chez Guillaume Des-
et il y mourut le 19 mars 1684, prez , 1673, in-12. C'est une tra
à soixante-quatorze ans. 11 était duction française de l'ouvrage
ami intime de MM. Godeau, latin du père Lardenois, céles-
évèque de Grasse et de Vence, tin, intitulé, Phileremi paleo-
d'Arnauld , Nicole , de Pont- logi monachi de oratione domi-
Château, et un grand nombre 11icd, liber ex sententiis sancti
d'autres personnes distinguées Augustini contextus , in- 1 2 , im
dans tous les états. On a de lui, primé à Paris en 1672, un an
entre autres ouvrages, 1°. la après la mort de l'auteur. Le
Prière de la grâce, ou *ur les mi traducteur y a ajouté une lon
séricordes de Dieu. 2°. Des in gue préface, où il fait entre au
structions recueillies des ser tres l'éloge de l'auteur. M. Flé-
mons de saint Augustin sur les chier loue beaucoup cetle tra
psaumes, à Paris, chez Savreux, duction dans une lettre écrite
7 vol. in- 12, 1662, 1663, 1664, sur cela à M. le Roy. 9°. Du
1665. 3°. Instruction chrétienne Devoir des mères avant et après
sur ce qui nous est marqué de la la naissance de leurs enfans , à
pénitence de David dans l'Écri Paris, chez Desprez, 1675, in-1 2.
ture- Sainte, à Paris, in -12, 10°. Traité du discernement des
1663. 4°- Prières propres à ob esprits, traduit du latin du
tenir le dou de la pénitence, de cardinal Bona , à Paris , chez
la confiance et de la foi , à Paris, L. Billaine, 1675, in-12. 1 1°. Du
chez Savreux, 1660, in-24- 5°. Renouvellement des vœux du
Instruction sur l'Avent , ibid., baptême et des vœux de reli
1660, in-24- 6°. Pratiques et gion, à Paris, chez Desprez,
instructions pour employer cha 1676, iu-12. 12°. La Solitude
que journée selon les devoirs du chrétienne, 3 volumes in-12,
christianisme, avec des observa chez Savreux. C'est un recueil
tions sur la fausse dévotion, de traductions des Pères et de
ibid., 1660. 7°. Réflexions sur quelques autres concernant la
un passage de saint Augustin solitude. 13°. Un grand nombre
(tiré du troisième livre de la de lettres et de traductions.
Doctrine chrétienne) sur l'Eu- ( Voy. l'Eloge de M. le Roy, par
2&i ROY ROY
M. Huet , dans ses Origines de tatione urbis Bruxellarum per
Caen. Voyez aussi Moréri, édi ignem. 5'. Castella et prastoria
tion de 1^5g.) nobilium Brabantiœ , cœnobia-
ROY (Jacques le), baron du que celebriora ad vivum deli-
saint empire etseigneur de Saint- neata œrique incisa... cum
Lambert, issu d'une ancienne et brevi eorumdem descriptione , à
noble famille de France, naquit Anvers, 1696, in-fol., et l'Érec
à Anvers le 28 octobre 1633. Il tion de toutes les terres , sei
parcourut les plus fameuses aca gneuries et familles tirées du
démies de l'Europe ; et , à son Brabant, prouvée par des ex
retour, le baron le Roy, son traits de lettres patentes tirées
père, lui résigna les charges des originaux. ( Moréri , édit.
qu'il possédait à la cour de de 1759.)
Bruxelles. Jacques le Roy re ROY (M. le), historiographe
nonça dans la suite à tous ses de l'Académie royale d'architec
emplois, pour se retirer à une ture, et membre de l'institut de
terre qu'il avait proche d'An Bologne, connu par ses observa
vers, où il composa les ouvrages tions si savantes sur les monu
suivans : 1°. Notitia marchiona- ments aie l'ancienne Grèce, a pu
tûs sacri romani impcrii, à Ro- blié un autre ouvrage qui a
terdam, in-fol., 1678. ( Voy. les pour titre : Histoire de la dis
Nouvelles de la république des position et des formes diffé
lettres, mois de novembre1685.) rentes que les chrétiens ont
2°. Achates tiberianius,sivegem- données à leurs temples , de
ma cœsarea, antiquitate, argu puis le règne de Constantin-le-
mente , ar1e, historid prorsùs Grand jusqu'à nous. Il est di
incomparabilis , D. Augusti visé en deux articles ; le premier
Apotheosin, imp. Cœs Tiberii, traite de la disposition des égli
augustœqueJuliœ domûsseriem ses depuis leur origine jusqu'à la
et ic0nes, gentesque bello captas renaissance des arts en Italie ;
representons , notis historicis le second a pour objet la dispo
illustrata, in-f. (Voyez le Jour sition des temples des chrétiens
nal deLeipsickde1684-) 3°. To- depuis le temps où les arts com
pographia historica Gallo-Bra- mencèrent à renaître en Italie ,
bantiœ, qud Ramonduœ oppi- jusqu'à la f1n du siècle de
da , municipia et dominia\illus- Louis x1v. L'ouvrage est enrichi
trar1tur, atque monasteria, no- des plans curieux des principa
biliumqueprœtoria, castellaque les églises de l'Europe. Dans
in œs incisa exhibentur , à Ams une introduction qui sert de
terdam , 16g3, in-fol. 4°- H pu préliminaire, l'auteur s'exprime
blia , en 1696 , un livret de ainsi : « Le spectacle de l'uni
treize pages , intitulé : Prœdic- vers, la reconnaissance qu'ins
tio Antoniœ Bourignon de vas- pire à l'homme tout ce que la
ROY ROY 263
nature infiniment variée sem lébraient les mystères de notre
ble ne produire que pour lui , religion durant les temps de
l'ont naturellement porté à ho persécution. Ce grand empereur,
norer le Créateur; livré même qui avait ordonné de construire
à l'idolâtrie la plus absurde, il cette basilique avec tant de ma
a élévé les édifices sacrés les plus gnificence, pendant qu'il célé
superbes, et les temples dont il brait à Rome la vingtième an
a couvert la terre , sont les preu née de son règne, désira encore
ves les plus frappantes de la qu'elle fût un témoignage au
hardiesse et de l'élévation de thentique de ce qui avait donné
son génie. Qui peut considérer, lieu à sa conversion. H voulut
en effet , sans être frappé d'ad que son plan représentât une
miration, comment cet être si croix en l'honneur de celle qu'il
inférieur en grandeur et en force vit eu l'air lorsqu'il vainquit
aux animaux qu'il dompte , Maxence.
cherchant d'abord comme eux Le siége de l'empire romain
dans les forêts, dans les creux ayant été transféré à Constanti-
des rochers, dans le sein même nople, l'empereur Constantin fit
de la terre un abri cpntre les élever, dans sa nouvelle capi
injures de l'air, est parvenu à tale, un temple superbe sous le
élever des édifices si vastes, mo- nom de Sainte-Sophie. Ce tem
numens éclatans de son respect ple forma plusieurs révolu
pour la Divinité ! ° tions. 11 fut brûlé entièrement
M. le Roy fait remarquer que et relevé sous Justinien, avec
les temples de Belus, de Salo une magnificence qui le fitécrier
mon , de Jupiter à Athènes , du dans le transport de joie. que
Soleil à Pahnyre, renfermaient lui causa ce bel ouvrage : Je t'ai
chacun dans les murs de leur surpassé , Salomon. L'église de
enceinte plus d'étendue que Saint-Marc , à Venise, a été cons
n'en ont nos places les plus vas truite sur le modèle de Sainte-
tes. La basilique de Saint-Pierre Sophie.
de Rome, et lacolonnade circu ROY ( Charles-François le ) ,
laire qui la précède , nous of d'Orléans. Nous avons de lui ,
frent encore un exemple plus la traduction d'un discours de
frappant de la grandeur des en saint Athanase , 175o, in-12.
treprises que l'homme est capa Traduction de la Défense de la
ble d'exécuter; elles ont ensem déclaration de l'assemblée du
ble seize cents pieds de longueur, clergé en 1682, par Bossuet,
et quatre mille de circuit. La évêquede Meaux, avec des notes,
première basilique des chrétiens 1745 , 3. vol. in-4°. H a travaillé
fut l'ancienne basiliquede Saint- à la Bible hébraïque du père
Pierre : ce fut là que Constan Houbigan. Réflexions théologi-
tin les rassembla, après lesavoir ques sur les lettres de M. l'abbé
de Villefroy à ses élèves , 1752,
a64 ROY ROY
in-8°. OEuvres posthumes de Les anciens prophètes , ne
Bossuet , évêque de Meaux , manquaient guère de mettre en
pour servir de supplément aux tre les caractères du Messie celui
dix-sept volumes de ses ouvra de roi et de libérateur ; de sorte
ges , 1758, 3 volumes in-4°. que les Juifs, accoutumés à ces
Conférences ecclésiastiques sur manièresdeparlerdesprophètes,
plusieurs points de la morale attendaient un Messie roi : et
chrétienne, ouvrage posthume Jésus-Christ , pour leur prouver
du père le Semelier de la doc qu'il était le vrai Messie , leur
trine chrétienne, 4 vo'' in-12. annonçait que le royaume des
( La France littéraire. ) cieux était arrivé, ou qu'il était
ROYARD ( Jean ) , né à Ou- proche. On peut en voir les
denarde , entra dans l'Ordre des preuves ( Zacha. 9,9), et dans
Frères-Mineurs, et s'y distingua les endroits cités ci-dessus.
par ses lumières dans la Théolo Le royaume des cieux marque
gie et par ses talens pour la pré aussi la béatitude éternelle , la
dication à un point, qu'on le vocation des gentilsà l'exclusion
regardait , selon l'expression de des Juifs incrédules; enfin le plus
Valère-André, comme lephénix souvent l'Église de Jésus-Christ,
de son ordre en son temps. Il et la manière dont Dieu se con-
fut commissaire de son ordre duitenverslesélus pour les ame
dans tout le royaume d'Ecosse, ner à la foi , et les faire ensuite
et mourut à Bruges en Flandre arriver à la béatitude. { Matt. 5,
en 1647- On a de lui : Homeliœ 3. 7 , 21. 19, t4- 8, 12.)
in epistolas et evangelia quadra- ROYAUMONT, Regalù-Mons,
gesimalia , à Anvers . 1538; à abbaye de l'Ordre de Cîteaux ,
Paris 1 544 , ct i5541 in-8°. On dans l'île de France, au diocèse
trouve à la fin , apologia contra de Beauvais , près la rivière
Zelotem ; et soliloquium , seu d'Oise. Cette abbaye était la
formula Deum precandi.{Valère- première fondation de Saint-
André, Biblioth. belg. édit. de Louis en 1227. Louis vin avait
17^9, in-/|°, tom. 2, pp. 718 ordonné par son testament la
et 719. ) construction d'une abbaye nou
ROYAUME DES CIEUX. Ex velle, et destiné pour cela le
pression assez commune dans le prix de ses pierreries ; mais la
Nouveau-Testament, poursigni- piété de saint Louis , son fils , le
fier le royaume de Jésus-Chris!, porta à y faire de son chef une
son premier avénement et sa ma dépense royale : il en' conduisit
nifestation au monde; la voca les bàtimens, travailla lui-mê
tion des peuples à la foi et la me à celui de l'Église, et l'enri
prédication de l'Évangile; enfin chit des dons qui faisaient met
la vengeance que Dieu devait tre cette fondation entre les plus
exercer contre les Juifs incrédu magnifiques qu'on eût faites jus
les. {Luc, 11, 2o et 17, 21.) qu'alors. Dès que le monastère;

S
ROY ROY a65
fut achevé, saint Louis y appela prudence. II fut professeur en
des moines de Cîteaux. Il fit droit à Angers , où il forma pen
faire, le 19 octobre 1235, la dé dant plus de quatre cents ans
dicace de l'église, à laquelle il un grand nombre de magistrats
se trouva présent avec les sei aussi habiles qu'intègres, et mou
gneurs de sa cour , et il assigna rut en 1G86. On a de lui, 1". un
au monastère, outre les biens livre sur le canon , ego licren-
qu'il lui avait déjà donnés, une garius : 4 1 de consecrat. distinct.
rente annuelle de 5oo livres pari- 2, où il traite, en latin, de
sis pour l'entretien de soixante la vie , de l'hérésie , et de la
religieux. Cette maison étant de pénitence de Bérenger , archi-
venue en peu de temps beau diacred'Angers , in-4°,à Angers,
coup plus nombreuse, puisque , 1656. 2°- Un petit traité imprimé
dès l'an 1258, on y comptait à la fin du précédent pour prou
cent quatorze religieux, le saint ver l'authenticité du passage de
roi, pour la mettre en état de l'historien Josepheen faveur de
fournir le nécessaire à la com Jésus-Christ. 3°. Apologeticus
munauté, et de continuer les pro omnibus Galliarum anteces-
aumônes que l'abbé de Cîteaux soribus contra parisienses cano-
y avait établies, y fit de nouvel nici jurïs Professores , in-4°, à
les donations au mois de juillet Angers, 16G5. 4°- UQ livre excel
de la même année 1258. Royau- lent du droit de patronage et des
mont fut dans la suite un des droits honorifiques, en latin ,
lieux où saint Louis allait le in-4°, à Angers , 1667. 5°. De
plus souvent chercher la retraite missis dominicis, eorurr? officioet
et le silence; il y mangeait au potestatc , in-4°,à Angers, 1672.
réfectoire, ser-\iit les malades et 6°. Des institutions du droit ca
couchait dar . .'ne chambre du nonique, sous le titre canonici
dortoir. En 1 jog le tonnerre juris institutionum Itbri tres , à
tomba sur l'église de ce tte abbaye, Paris, 1681 , in- 12, qui au juge
et en brûla la moitié avec le ment des sa vans mériterait d'être
clocher ; de sorte que les cloches donnépourrègle de la jurispru
furent toutes fondues , aussi dence ecclésiastique. ( Le Long,
bien que le plomb dont l'église Biblioth. historique de la Fran
était couverte. On y voyait les ce , pag. 74, 687 , 865. M. Frain
tombeaux de plusieurs enfans du Tremblay , dans l'éloge de
de saint Louis, morts jeunes. M. Roye. Journal des Savans
(Moréri. Gallia christ. , tome 9, 1681, 17o5 et 1743. )
col. 842. ) ROYER ( Abraham ) , jésuite
ROYE ( François de ) Angevin, missionnaire du Tonquin, mort
fils de Claude de Roye , conseil en 172o, est auteur d'un petit
ler au p1ésidial d'Angers, fit, dès ouvrage intitulé , le Sage Chré
sa première jeunesse, des progrès tien, in-16, lequel contient des
règles pleines de sagesse et de re*
266 RUB RUB
ligion, ettrès-utilesàunhomme quels il s'en trouva un bon nom
du monde. Le père du Halde bre de la première noblesse. Les
en fut l'éditeur. ( Journal des affaires de sa congrégation qui
Savans 1724. ) est celle du bienheureux Jac
ROZ ( François), jésuite, ori ques Salomon, dont il a été deux
ginaire de Girone en Catalogne, fois vicaire-général, l'ayant ap
fut nommégouverneuretvicaire pelé à Vienne en Autriche , il
apostolique de l'évêché d'An- partit pour cette capitale avec
gamala en 1 5g7 . Il était très- les ambassadeurs de Venise , et
habile dans les langues orienta se rendit ensuite à Paris avec les
les , et eut la principale part mêmes ambassadeurs , où il se
aux décrets du synode de Diam- fit bientôt connaître par ce qu'il
per , qui le chargea de traduire y avait de plus distingué parmi
en syriaque le missel romain, de les savans de cette fameuse ville,
réformer la version syriaque de et s'acquit sans peine leur esti
l'Ancien et du Nouveau-Testa me et leur amitié. Rendu à Ve
ment sur la Vulgate , et de tra nise , on lui offrit la première
duire en syriaque le symbole de chaire de Théologie de l'univer
saint Athanase. Il contribua sité de Padoue , qu'il refusa
beaucoup à soumettre les chré constamment. La république le
tiens de Saint-Thomas à l'Église chargea de la révision des livres,
romaine, et mourutévêqued'An- pour lesquels il avait un goût do
gamala vers l'an 1717. minant, ainsi que pour l'étude ,
RUBEIS ( Jean -François-Ber dont ilfaisaitses délices lejour et
nard-Marie de ) , dominicain , la nuit. Les premiers magistrats
né à Cividad dans le Frioul le 8 de la république l'honorèrent de
janvier 1687, d'une famille des leur confiance, etdélerèrentsou-
plus nobles de cette ville , eut vent à ses conseils. Ils l'auraient
pour père Antoine de Rubeis, et même choisi pour leur théolo
pour mèreÀnnedeFrumentinis. gien etleurconsulteur, s'ils n'a
Ayant embrassé l'Ordre deSaint- vaient trouvé dans sa rare mo
Dominique, il fit profession le destie un obstacle invincible à
16 novembre 1704 à Conegliano leurs désirs. Et ce qui mit le
ou Conegiano, et après sa pro père de Rubeis dans la plus haute
fession on l'envoya faire ses étu considération, soit dans les États
des de philosophie à Florence, de Venise, soit dans toute l'Ita
dans le couvent de Saint-Marc. lie, et même-au-delà des monts,
Il étudia la Théologie dans le c'est qu'il joignait à la modestie
collége du Saint -Rosaire des do une grande piété, une vaste éru
minicains de Venise, et enseigna dition, une sagesse consommée.
l'une et l'autre de ces sciences Il s'était formé unebibliothèque
aux religieux de son ordre. Il très-choisie, laquelle unie à celle
s'attacha en même temps à for qu'a laissée aux dominicains de
mer de jeunes clercs, parmi les- ce collége le célèbre Apostolo
RUB RUB 267
Zeno, avec qui le père de Rubeis Rubeis , imb verissima supple-
entretenait, tout le temps que menta, transmisit clariss. Jose-
vécut ce savant, la plus intime phus Blanchinius Veronensis ..
liaison, est peut-être une des eademque ad sua apposui ego
plus fournies qu'il y ait dans loca in margine inferiori, ali-
Venise. Voici lès ouvrages qu'il quibus illustratd notis. Eadem
a donnés au public. verb tanti momenti sunt, neque
1 °. De fabuld monachatûs Be- pauca, sedplurima, scilicèt 645.
nedictinidivi Thomœ Aquinatis. utprœfari sub nomine Typogra-
Responsio ad historicam disqui- phi licuerit libros Facundi t0t
sitionem de monachatu Benedic- mendis purgatos dari, ut fere
tino divi Thom1e Aquinatis apud novum opus videri possint.
Casinenses, antequàm ad Domi- 3°. De und sententid damna-
nicanum Prœdicatorum ordi- tionis in Acatium, Episcopum
nem se 1ransferret , sans nom Constantinopolitanum,postquin-
d'auteur, in-8°, Venetiis, 1724, quennium silentiilatd, in synodo
typis Audreœ Mercurii. Elle pa romand Felicis Papœ 111 disser
rut avec augmentation, en 1746, tatio : ubiquamplura adAcatia-
à la tête du cinquième tome des nam historiam pertinentia , ex
œuvres de saint Thomas, édi epistold nuper è vetusto codice
tion de Venise, chez Joseph Be- Veronensi editd, eidemque Fe-
tinelli, sous ce titre : Adversks lici va adjudicata illustrantur,-
manachatum Benedictinum divi in-8°, Venetiis, 1729, è typo-
Thomœ Aquinatis apud Casi graphid Bartholomœi Javarina.
nenses, antequàm ad Dominica- Opusc1dum penes me est, dit le
num Prœdicatorum ordinem se père de Rubeis , cum addita-
1ransferret , dissertati0. On la mento ms, quo aliquibus diffl-
trouve aussi parmi les trente cultatibus abs Hyeronimo de
dissertationes criticœ et apolo- Prato, è congregatione Oratorii
geticœ de gestis et scriptis , ac Veronensi Presbytero, in sud
doctrind sancti Thomœ Aqui ad Sulpicium Severum disserta-
natis , 1"]5o, apudJ0. Baptist. tione sex propositis, f1t satis.
Pasquali. 4°. Monumenta selecta con-
2°. Facundi Episc. Hermia- ventûs sancti Dominici Venetia-
nensis,provinciœ Africanœ. pro rum, in-8°, Venetiis, 1.72g, ex
defensione trium capitulorum typographid Stephani Tramon-
Concilii Calcedonensis libri , tini. Prodiit lucubrntio , dit le
12, etc. , nunc in prœsenti edi- père de Rubeis , sub nomine Do
tione Venetd cum ms. vetustis- minici Armani ejusdem cœnobii
simo bibliothecœ Capituli Vero- alumni, sub quo latuisset adhuc,
nensis collati, emendati et sup- nisi verus auctorjàm cunctis in-
pleti. Venetiis, 1728, è typo- notesceret. Debitd sud tamen po-
graphid Bartholomœi Javarina. tiatur Haude Armanus, utpote
Variantes lectiones, dit le père qui vetusta domestica cœnobi1.
268 RUB RUB
sui monmenta summd diligentid et emendata. Accedunt vita elo-
collegit, quœ ab aliis accuratiùs gium ejus à Jacobo Echardo di-
discutienda, enarranda et illus- ligentissimè concinnatum , et
trandareliquit. Admissiin opus Bernardi Mar/'œ de Rubeis in
culo errores aliqui, emendantur singuld operd admonitiones prœ-
in hoc opere, quod in lucem viœ , 26 volumes in- 4°, dont les
prodit. quinze premiers ont été impri
5°. Synodus quœ acta est in més chez Joseph Bettinelli , et .
cmtate Mantud anno 828, pro les sui vans chez Simon Occhi, à
causd sanctœ Aquilejensis eccle- Venise, depuis 1745 jusqu'en
siœ, nunc prim'um ex vetusto 1 758. Le savant éditeur a appor
codice biblothecœ P'allicellanœ té beaucoup de soins pour ren
in lucemedita cumnotis, tom. 9, dre le texte le plus pur qu'il
Venetœ, Conciliorum editionis , soit possible. Il a aussi marqué
1729. les variantes qu'il a trouvées
6°. Animadversiones in Con- dans les anciennes éditions , ou
cilium à Gregoriow1, Forijulii, dans les manuscrits qu'il a eus
seu in civitate Austrid celebra- entre les mains, sans parler d'un
tum, tom. 15, Venetœ, Conci grand nombre d'avertissemens
liorum editionis, 1731. préliminaires , critiques, apolo
7 °. De schismateecclesiœ Aqui gétiques ou historiques, qu'il a
lejensis dissertatio historica. Ac- répandus à propos dans les dif-
cedunt acta synodi Mantuanœ férens tomes dont cette édition
pro causd sanctœ Aquilejensi,s est composée.
ecclesiœ, quœ ex vetusto codice io°. De nummis Patriarcha
bibliolhecœ Vallicellanœ secun- rum Aquilejensium dissertatio ,
dis curis emendatiora prodeunt, in-8°, Venetiis, 1-j^-j, typis J.
cum notis, in-8°, Venitiis, 1 73a, Baptistœ Pasquali. Fides diplo-
apud Bartolomœum Javarina. matis quo Poponi Patriarchœ
Opus veluti prodomum fuit ad facultatem cudendi monetam
insequens. Jecit Conradus dictus Salicus,
8°.Monumenta ecclesiœ Aqui hujus nominis Rex Germaniœ
lejensis, commentario historico- secundus , et imperator ejus-
chronologico-critico illustrata : dem nominis primus, in du-
cum appendice, in qud vetusta bium hisce diebus vocata ,
Aquilejensium Patriarcharum , facillimo negotio , 11c invictis
rerumque Forojuliensium chro- argumentis vindicari potest.
nica, emendatiora quœdam alia il°. De nummis Patriarcha
nunc primum in lucem prodeunt, rum Aquilejensium dissertatio
Argentinœ, 1740, in-fol. altera, in-8°, Venetiis, 1649, 0"~
,9°. Dwi Thomœ Aquinatis pis J0. Baptistœ Pasquali. Ces
Doctoris Angelici ord. Prœd. deux dissertations de nummis
opera. Editio altera Veneta,ad Patriarcharum Aquilej. ont été
plurima exemplaria comparata, réimprimées dans; l'ouvrage de
RUB RUB 269
M. Philippe Argelati , de monetis Venetiis, 1751, typis J0. Bap
Jtaliœ et Mediolani, 1750, t. 1, tistœ Pasquali.
part. 1 , p. 137 et 215. 15°. Fr. J0. Franc. Bernardi
12°. Discorso istorico-crono- de Rubeis ord. Prœd. disserta
logico-diplomatic0... sopra una tiones duœ. Prima de Turronio,
Pergamena antica Veneziana, seu tyranno Rufino Monacho et
in-8°, Venezia , 1749, presso Presbytero : altera de vetustis
S1mone Occhi. Patriarcharum liturgicis, aliisque sacris ritibus,
Gradensium maxime chronogra- qui vigebant olim in aliquibus
phia emendatur, ac antiquitas Forijuliensis provincial ecclesiis,
ostenditur apud Venetos moris Venetiis , Simon Occhi , 1754 ,
annum inchoandi à die primd in-4°.
mardi. 16°. Georgii seu Gregorii Cy-
1 3°. De gestis et scriptis , ac prii Patriarches Constantinopo-
doctrinâ sancti Thomœ Aquina- litani vita , etc., nunc primi1m
tis dissertationes criticœ et apo- grœcè in lucem prodit cum lati-
logetico, in-fol. , Vendis, 1750, nd interpretatione et notis. Ac-
typis J0. Baptistœ Pasquati. cedunt dissertationes duœ histo-
Ce recueil renferme trente dis ricœ et dogmaticœ cum binis
sertations auxquelles il en faut epistolis, etc. , nunc primùm edi-
ajouter deux autres qu'on trouve tis, Venetiis, J0. Baptistœ Pas
à la tète des deux derniers vo quali, 1753, in-4°.
lumes des œuvres de saint Tho 17°. De Theophilacti Bulga-
mas, de l'édition in-4° de Veni riœ Archiepiscopigestis et scrip
se, et qu'on doit mettre encore tis ac doctrinâ, deque Venetd
dans la nouvelle édition des operum ejus editione. Prostat
mêmes œuvres qu'on fait ac tom. 1 operum omnium gr. lat.
tuellement à Naples , in- 12 et ejusdem Theophliacti, Venetiis,
in-4°. apud Joseph Bertella in officind
14°- De rebus congregationis Hertzïand, j 854, in-fol.
sub titulo beati Jacobi Salomo- 18°. De tribus, in cœlo testi-
nis, in provincidsancti Dominici bus, etc. , dissertatio adversùs Sa-
Venetiarum erectœ , ordinis muelem Crellium, aliosque, Ve--
Prœdicatorum , commentarius netiis, 1755, in-4?-
historicus : in quo regularis dis 19°. Vita B. Benvenutœ Bo-
ciplina; in ordine Prœdicatorum janœ de civitate Austriœ cum
instauratio , primordia ejusdem prœfatione et annotationibus,
congregationis et incrementa , Venetiis, 1755, in-4°.
vetustœ cœnobiorum origines 20°. De peccato originaliejus-
no1'orumque erectiones , viri que naturd ac traduce et pœnd,
etiam moribus, dignitatibus, lit- deque multiplici statu hominis ,
teris illustres, aliaque variœ eru- tractatus theologicus, Venetiis ,
ditionis argumenta enarrantur, 1757, in-4°.
recensentur, illustrantur, m-4°, it°. De charitate, virtute theo
370 RUB RUB
logicd, ejusque naturd, multipli- RUBENITA, fils, eafant, des
ci actu , perfectione , prœcep- cendant de Ruben. (Josué, 13,
to , etc., tractants theologicus, 23. ~)
Venetiis, 1^58, in-4°. RUBEN1TE , qui est de la fa
22°. Dissertation.es variœ eru- mille ou de la tribu de Ruben.
ditionis sub und capitum serie (1 Parai. 1 1 , 42. )
collectîe. Elles étaient sous pres RUBERTI ( Michel ) , de Flo
se en 1762. (Le père de Rubeis, rence, vivait dans le quinzième
de rebus congregations , etc. siècle , et était domestique de
page 481 et suiv. Le père Fa- Marie Salviati , mère du grand
bricy, dominicain de la Miner Côme de Médicis. Il écrivit une
ve, dans les mémoires manus histoire depuis la création du
crits qu'il nous a communi monde jusqu'en 143o, dans la
qués.) quelle il soutient que les chan-
RU BEN, hébr.,quivoitlef1ls, gemens des monarchies et des
du mot rua , voir, et du mot états sont une punition des cri
ben, f1ls. Il naquit de Jacob et mes de ceux qui gouvernent.
de Lia , l'an du monde 2246 ; ( Vossius, dehist. lat. )
mais il perdit son droit d'aînesse RUBEUS (Jérôme) , historien
par le crime qu'il commit avec et médecin, était de Raveone,
Bala, concubine de son père. (Ge d'une naissance illustre. Il fut
nes. 29, 32. 35, 22. ) médecin du pape Clément vm,
Dans l'occasion où ses autres et eut toutesa confiance. Il avait
frères voulaient se défaire de un style aisé et naturel , une
Joseph , il prit quelques précau- éloquence pure et animée , une
tions pour, le sauver de leurs érudition assez étendue , une
mains; mais pendant son absen critique , pour l'ordinaire, assez
ce ils le vendirent à des Ismaé saine , et beaucoup d'habileté
lites qui l'amenèrent avec eux dans les affaires. Il mourut le 8
en Egypte. (Genes. 37 , 20, etc.) septembre 16o7,agédesoixante-
Jacob au lit de la mort repro huit ans, et laissa , 1°. une his
cha vivement à Ruben la faute toire latine de Ravenne en dix
.qu'il avait commise avec Bala , livres, qu'il augmenta d'un
et lui prédit que sa postérité ne onzième , dans la nouvelle édi
serait pas nombreuse. Moïse fit tion qu'il en donna à Venise en
la même prédiction à son sujet. 1 589, in-fol. La première édition
L'événement confirma ces pré est de 1572. Quoiqu'elle ne soit
dictions; sa tribu eut son partage pas si ample que celle de 1 589 ,
au-delà du Jourdain , dans la elle est recherchée à cause de
partie la plus méridionale de ce quelques retranchemens qui ne
canton. On ne sait pas le temps se trouvent pas dans cette pre
de sa mort. ( Genes. 49 , 3 , 4- mière, qui est devenue rare.
Deut. 33,6. D. Calmet, Dict. Cettehistoire,quiest digne d'es
de la Bible. ) time , a été encore imprimée
RUB ROB 27 1
en 16o3 et en 1607. Dans l'édi dont l'omission est innocente?
tion de 1 589 , on trouve les an C'est une question très-impor
ciens conciles provinciaux de tante sur laquelle les théologiens
Ravenne , qui ne sont pas dans ne sont pointd'accord. Sylvestre
la première. 2°. Un discours la- de Prierio et quelques autres en
tinsur l'élection de Grégoire xm, petit nombre ont cru que les
au souverain pontificat, im rubriques n'obligent point par
primé à Césenneen 1572,in-4°. elles-mêmes (Sylrvest. verb. Mis-
(Jacques Gaddi , au tome 2 de sa , a° 2, édit. Lugd. 15g4 , p.
ses écrivains. Antoine Possevin, 233 ). Suarez a cru au contraire
au livre 16 de sa bibliothèque que chaque rubrique est une loi
choisie. ) qui de sa nature obligesous peine
RUBRIQUES, rubricœ. Oo de péché mortel, quoiqu'il ar
nomme rubriques les règles écri rive souvent que l'omission n'en
tes en caractères rouges qui est que vénielle, à raison de la
marquent l'ordre et la manière légèreté de la matière ou de
de dire la messe et l'office divin! l'inadvertance (Suarez , t. 3, in
Ce mot a passé de l'ancien droit ?,\p. disp. 83, sect. 2) Paul-Marie
romain , où les sommaires des Quarti, théatin, distingue entre
chapitres étaient écrits en rouge, les rubriques qui prescrivent les
aux règles de la liturgie ; soit rits qu'on doit garder dans la
parce que ceux qui les ont mises célébration même du sacrifice ,
en ordre , lesont écrites de cette et celles qui ne marquent que
manière; soit plutôt parce qu'on ce que le prêtre doit faire devant
a jugé que la connaissance n'en ou après la messe. 11 regarde les
était pas moins nécessaire à un prem1ères comme de vraies lois
prêtre que celle des lois romaines qui obligent en conscience , et
à un jurisconsulte. Gavantusdit les secondes , comme des règles
qu'il n'a vu dans les manuscrits purement directives et utiles ,
du Vatican que très -peu de mais non nécessaires. ( Quarti ,
livres où ce que nous appelons in quœst.fundam.seu prœmiali,
aujourd'hui rubriques , fût en sect. 2 , punct. 2, edit. Venet.
rouge , et qu'il n'a trouvé aucun 1727, p. 6. )
missel, avant l'an 1 55^ , où l'on Ce dernier sentiment est in
donnât le nom de rubriques à contestable quant à la première
l'ordre des cérémonies de la partie, qui est la plus essentielle,
messe. parce qu'il est fondé snr l'auto
Les rubriques ou les règles qui rité du plus grand nombre des
marquent les rits de la liturgie, meilleurs théologiens , sur celle
sont-elles des lois proprement du concile de Trente ( sess. 23,
dites qui obligent en conscience, in decret, de obser. et evit. in
et qu'on ne peut omettre sans celebr. miss.) , qui veut que les
péché , ou bien de simples ins évêques excommunient les prê-
tructions et de purs conseils , tresqui substituent d'autres rits
a?a RUB RUE
à ceux qui sont approuvés par n 1 583, et pour la deuxième
l'Église dans la célébration des fois en 1592. Il fut exclu del'é-
SS. mystères , et sur la bulle de chevinage en 159^ , à cause de
Pie v , qu'on lit à la tête de tous son attachement à la ligue ; ilse
les missels , et qui ordonne , en retira alors Avignon , où il
vertu de la sainte obéissance , à composa son Histoire de Lyon.
tous les prêtres de dire ou de On ignore le temps de sa mort.
chanter la messe selon le rit , la On a encore de lui , un traité de
manière et la règle que prescrit la messe , imprimé en 1 5H3 ,
le missel. souscetitre : la Résurrection de
11 suit de là , 1°. qu'un prêtre la messe contre le livre d'un hé
commet un péché grief de sa rétique, intitulé, la Mort et l'en
nature, à moins qu'il ne de terrement de là messe. ( Le
vienne veniel par la légèreté de Long , Bibliothèque historique
la matière, lorsqu'il omet de de la France par le père Colonia,
propos délibéré , ou par une né jésuite , et les Lyonnais dignes
gligence coupable, ce qui est de mémoire , de M. l'Abbé Per-
prescrit par la rubrique en fait netti, tom. i , pag. 424etsuiv. )
de paroles ou d'actions , dans la RUCCELLAI ( Jean ) , en latin
célébration de la messe. Oricellarius , né à Florence le
2°. Il y a péché mortelà omet 2o d'octobre 1 , de Bernard
tre le Confiteor , ou l'épître, ou Ruccellai ou Oricellarius , et de
l'évangile , ou la préface , ou le Namina de Médicis , nièce de
Pater, etc., ou l'action d'offrir Cômé de Médicis , se rendit ha
le pain et le vin , ou le mélange bile dans la philosophie , et dans
de l'eaudansle calice avec le vin, les langues grecque et latine. Il
ou la fraction de l'hostie pour la accompagna Léon x dans le
mêler avec le précieux sang, en voyage que ce pape fit pour cette
fin toute parole ou toute action fameuse entrevue qu'il eut avec
importante surtout par rapport le roi François 1". Il fut proto
à sa signification , qui est la notaire apostolique, et en \5i\
principale chose qu'on doit en élu curé de la paroisse de Saint-
visager ici. Martin du Pallaia , château qui
3°.. En matière de rubriques, était alors du diocèse de Luc-
comme en toute autre , ce qui ques, et qui est à présent de celui
n'est que léger de sa nature , de San-Miniato. Il mourut en
peut devenir mortel à raison du 1525. On a de lui quelques ou
mépris , ou du scandale , ou vrages écrits en italien , et un
de l'intention criminelle, etc. discours latin fort éloquent sur
(M. Collet, Examen des SS. mys l'exaltation du pape Adrien v1,
tères , p. 2 et suiv. Voyez Cé (Le Journal de Venise , tom. 33.
rémon1es, Messe, § 16.*) Le père Nicéron , au tome 13de
RUBYS ( Claude de ) , né à ses mémoires. )
Lyon vers l'an 1535, fut échevin RUE , rutha , herbe domes
RUE RUE 273
tique assez comme. Jésus-Christ qu'il avait avancé en prêchant ,
reprocha aux pharisiens , de ce à Alençon en 1680 ; savoir, que
que , payant la dîme de cette les auteurs de la traduction de
herbe, qui en rigueur n'était pas la Bible de Genève avaient fal
soumise à cette loi , ils négli sifié le huitième verset du hui
geaient les points les plus impor- tième chapitre deNéhémie, c'est-
tans de la loi. Hœc oportuit à-dire du second livre d'Esdras.
facere , et Ma non omittere, dït- Cette lettre est imprimée dans
il. ( Luc ,11, 42. ) le premier tomedes Dissertations
RUE ( Charles de la ), jésuite, sur diverses matières de religion
né à Paris en 1 643 , entra dans et de philologie, recueillies par
la société en 165g, et s'y dis- l'abbé de Tilladet. En 1740, le
ti ngua bientôt parson éloquence, père Rretonneau mit au jour les
par la beauté et l'élévation de panégyriques des saints , par le
son génie , et par la supériorité père de la Rue , avec quelques
de ses divers talens, qu'il fitbril- autres sermons du même auteur
ler avec éclat , et qui lui firent sur divers sujets , en 2 vo
de bonne heure un nom illustre lumes , à Paris , chez Gissey et
dans la république des lettres. Bordelet. La même année, on
11 fut envoyé dans les Cevennes, imprima chez les mêmes libraires
où il eut le bonheur de ramener les oraisons funèbres du même
plusieurs calvinistes à la foi ca prédicateur , dont une , qui est
tholique. Il demanda souvent celle de Henri de Bourbon ,
avec une grande ardeur la per prince de Condé , n'avait point
mission d'aller prêcher l'Evangi encore vu le jour. Le chef-d'œu
le dans les missions du Canada ; vre du père de la Rue est son
mais, ses supérieurs la lui ayant oraison funèbre du prince de
refusée , il fut contraint de bor Luxembourg. ( Journal des Sa-
ner son zèle à prêcher dans les vans, 16g5, 1706, 1712, 1738
différentes provinces de la Fran et 1740. Dictionn. des Prédic.)
ce , à la cour et à Paris , où il RUE ( dom Charles de la),
mourut dans le collége de Louis- religieux bénédictin de la con
le-Grand le 27 mai 1725,, âgé grégation de Saint-Maur, né à
de quatre-vingt-deux ans : il Corbie en Picardie , le 12 juil
y avait professé la rhétorique let 1684 , nt profession dans
avec les plus brillans succès. On l'abbaye de Saint - Faron de
a de lui entre autres ouvrages : Meaux , le 21 novembre 1703,
1°. quatre volumes de panégy et s'appliqua à l'étude du grec
riques , d'oraisons funèbres et et de l'hébreu. Le savant dom
de sermons de morale , impri Bernard de Montfaucon se l'as
més en 17 19, à Paris, in-8», et à socia dans ses travaux littérai
Lyon, in- 12. 2°. Un carême et un res , et l'engagea à donner une
avent, en !\ volumes in- 12. édition exacte des ouvrages d'O-
3°. Une lettre pour défendre ce rigène , à l'exception des Hexa
a1. 18
374 HUF RUF
pies, que dom Bernard avait était, par son ancienneté, lepre-
publiés en 1713. Dom de la Rue m1er des chanoines réguliers en
répondit à ses vœux , et les deux corps de congrégation ; son éta
premiers volumes d'Origène pa blissement remonte aux pre
rurent en 1733, in-fol., rbez mières années du onzième siècle.
Vincent. Dom Charles de la Rue Les chanoines de l'église ca
mourut le 5 d'octobre 1739, et thédrale d'Avignon ayant aban
laissa le soin de continuer l'édi donné la règle de saint Chrode-
tion d'Origène à dom Vincent gand de Metz , suivie alors dans
de la PiUe, son neveu, qu'1l avait presque toutes les églises des
fait venir à Saint-Germain- Jes- GauWs, quatre d'entre eux, Ka-
Prés. Dom Vincent de la Rue a malde, Odile, Ponce et Duraud,
publié le quatrième volume voulant continuer la vie com
d'Origène en 1759. Le troisième mune , demandèrent à leurs
avait paru en 174o- Nous avons confrères la portion de biens
encore de dom Vincent de la qui leur revenait, et à Benoît,
Rue , Bibliorum sacrorum lati leur évêque , la permission de
nœ versionis antiqua, seu vetus se retirer dans la petite église
italica , 3 volumes in-fol. Dom de Saint-Just , sous les murs
Pierre Sabatier a publié le pre d'Avignon, où étaient conser
mier volume en r742, et dom vées les reliques de saint Ruf ,
de la Rue , les deux autres. premier évêque de cette ville,
RUEIL ( Claude de), fils d'un ce qui leur fut accordé. L'acte
président de la monnaie de Pa de cette concession, qui était con
ris, fut successivement chanoine servé dans les archives du col
de Chartres, syndic du clergé, lége de Saint-Ruf de Montpel
aumônier et prédicateur des lier, est daté du premier janvier
rois Henri 1v et Louis xn1 , 1o38, et souscrit non-seuiëment
grand-archidiacre de Tours , et par l'évêque Benoît et un grand
enfin évêque de Bayonne , eu nombre de ses chanoines, mais
1622, et d'Angers, en 1628. 11 encore par Bérenger, que l'on
mourut le 2o janvier 1649. ®n croit être un comte d'Avignon
a de lui des statuts synodaux, et de ce temps-là, et ses deux fils,
un beau mandement , qui est à Rostaing et Léodegaire.
la tête du traité de Jacques Le nouvel ordre qui prit le
Éveillon , de Procetsionibus ec- nom de Saint-Ruf, s'étendit en
clesiasticis , imprimé en 1641 , très-peu de temps. On croit que
in-8", à Paris. Kaoialde en fut le premier su
RUF, martyr et compagnon périeur ; un peu plus de cin
de saint Ignace d'Antioche. quante ans depuis son institu
( Voyez Sa1nt Ignace d'Ant1o tion, Urbain 11 le confirma, et
che. ) il dit, dans sa bulle de l'an 1092,
RUF. Ordre des chanoines ré qu'il avait déja été confirmé par
guliers de Saint-Ruf. Cet ordre d'autres papes , ses prédéces-
RUF RUF 27 5
seurs, et soumis à la juridiction Dauphiné. Bientôt après, l'évê-
immédiate du saint-siége. Deux /que Odon et ses chanoines leur
chanoines de cet ordre , Étienne vendirent l'île Éparvière, for-
du Bourg Saint - Andéol , et mue sous les murs de la ville,
Étienne de Die, furent du nom- par une petite rivière de ce nom
bre des six premiers compa- et le Rhône ; et c'est là qu'ils
gnons de saint Bruno, fonda- bâtirent leur monastère. L'acte
teur des chartreux. de cette vente est datée de 1 1 58,
Plusieurs églises cathédrales et passé en présence d'Étienne ,
s'étant insensiblement relâchées archevêque de Vienne, légat du
de leur ancienne régularité , s y saint-siége, et d'Hugues, évê-
renouvelèrent , en embrassant que de Die, qui le souscrivirent
l'institut de Saint-Ruf ; et quel- avec l'évêque Odon , les chanoi-
ques autres églises séculières et nes de sa cathédrale, Raymond,
régul1ères suivirent bientôt leur abbé de Saint-Ruf, et un grand
exemple. Selon le témoignage nombre de chanoines de Tor
de l'historien Alberic, les pre- dre ; Martin , grand-prieur; Ad-
miers chanoines réguliers de hemar, sacristain ; Gaillaume ,
Saint-Victor de Paris furent ti- chamarier; Guigues, prieur de
rés de Saint-Ruf, en 1 1 19. la Platière de Lyon; Vicaud ,
Il paraît, par d'anciens mo- prieur de la Brisse ; Izoard ,
numens, que cet ordre s'était prieur de Vienne; André, prieur
étendu fort au loin. Il avait des de Combes; Remond de Pey-
établissemens en Novwége , où raud ; Guillaume , prieur d'An-
Nicolas Breakpear, chanoine et nonay; Pierre de Die; Guillau-
abbé de Saint-Ruf, et qui fut me de Clelles ; Adhemar de Vol-
ensuite pape sous le nom d'A- vent; Etienne de Valence , etc.
* drien 1v, avait été envoyé en Cet acte fut confirmé la même
qualité de légat du saint-siége. année par une bulle du pape
Il avait des prieurés à Tunis, à Adrien 1v, et autorisé par un di-
Alger, et formait le chapitre de plôme de l'empereur, Frédé-
la cathédrale de Patras en rie 1er.
Achaïe. L'ordre de Saint-Ruf fut tou-
Cet ordre , qui avait des dé- jours composé de sujets tirés
pendances en Italie, en Espagne, des meilleures maisons. On trou-
en Portugal, etc., n'en a pres- ve parmi les noms de ses anciens
que plus conservé qu'en France, chanoines ceux des plus illustres
L'abbaye chef-lieu subsista près familles du Dauphiné , de la
d'Avignon jusque vers l'an Provence et des provinces voi-
1 156. Elle fut détruite alors par sines. Il ne fut pas moins fécond
les Albigeois, et les religieux en grands hommes depuis que
furent obligés de se réfugier le chef-lieu avait été transféré
dans un prieuré qu'ils avaient dans le territoire de Valence,
dans la ville de Valence en Etabli auprès d'Avignon, il avait
18.
376 RUF KUF
déjà donné à l'Église deux pa Ruf en 1174. Le pape Hono-
pes, un patriarche d'Antioche , rius n , son parent, le fit cardi
plusieurs cardinaux et un grand nal ; et , après la mort d'Eugè
nombre d'évêques. Réfugié à ne m , en 1 1 53 , il fut élevé sur
Valence , on eu vit sortir un la cha1re de saint Pierre , sous le
troisième pape, des cardinaux nom d'Auastase 1v. Il ne l'oc
et d'autres p'élats dont nous cupa qu'environ un an. Nicolas
aurons occasion de dire un mot Hreakpear ou Rriselance lui suc
en parlant des plus illustres ab céda eu 1 154 , sous le nom d'A
bés qui ont gouverné cet ordre, drien 1v. 11 était Anglais d'ori
soit avant, soit depuis sa trans gine, (l'un mérite rare, et doué
lation à Valence. de grands talens. 11 entra fort
Ponce, l'un de ses fondateurs, jeune dans l'Ordre de Saint-Ruf;
en fut le premier abbé. Il ne pa il en fut abbé en 1 142, cardinal-
raît pas que Kamalde, supérieur évêque d'Albano en 1 1 46, et
avant lui , ait été décoré de ce pape huit ans après. C'est sous
titre. A Ponce succéda Arnulphe son pontificat que l'abbaye fut
ou Arnoul, qui fut depuis arche transférée d'Avignon à Valence.
vêque de Lyon , en 1092 , selon Après cette translation, Arnaud,
un titre original conservé dans élu abbé en 1207, fut depuis
les archives du prieuré de laPla- évèque de Mîmes en 1211.
tière de Lyon , et signé par plu Dans le nombre des abbés il
sieurs archevêques et évèques , lustres de cet ordre , deux hom
entre autres les archevêques de mes célèbres passèrent de cette
V1enne et d'Arles, et lesévêques dignité au siége épiscopal de
deMàcon et de Châlons. Cepen Valence.
dant lesauteurs du Gallia chris- Louis de Villars , abbé de
tiana ne font aucune mention de Samt-Ruf, en 13/f6, évêque de
cet Arnulpheou Arnoul parmiles Valence et de Die, en 1352,
archevêques de Lyon, et disent mourut archevêque de Lyon en
que Hugues remplit le siége de • 377. Antoine de Balzac d'En-
cette égt1se depuis l'an 1083 jus tragues, religieux de Saint-Ruf
qu'à l'an 1106. Après ces pre et prieur de Cassan , dans le
miers abbés, saint Ollegaire est diocèse de Béziers, fut évêque
un de ceux qui , par sa sainteté de Valence et de Die en 14/4-
et ses vertus, fait encore au Auparavant et vers l'an 1 363,
jourd'hui la plus grande gloire le cardinal de Grimoard de Gri-
de la ci-devant congrégation de sac, frère du pape Urbain v,
Saint-Ruf. On croit qu'il en fut chanoine , prieur de Saint-
le septième abbé en 1 1 1 1 ; il de Pierre de Die, et abbé de Saint-
vint depuis évêque de Barcelone, Ruf, ensuite archevêque d'Avi
et dans la suite archevêque de gnon , fonda le collége de cet
Tarragone. ordre à Montpellier.
Conrad fut abbé de Saint- Julien de la Rovère , chanoi
RUF RUF 277
ne de Saint-Ruf, depuis abbé, ou petite ville de France du dio
devintpape, sous le nom de Ju cèse de Poitiers , à cinq ou six
les n, en 15o3. * lieues d'Angoulême , vers le
En 1 56a , les calvinistes ayant nord. Il s'y est tenu trois con
pillé et renversé l'abbaye , l'abbé ciles.
Charles de Gelas de Leberon fut
Conciles de Rujjec.
obligé de se réfugier avec ses
chanoines dans l'ancien prieuré Le premier fut tenu l'an 1a5R.
de Saint-Jacques, qu'ils avaient Gérard de Malemort, archevê
dans l'enceinte des murs de Va que de Bordeaux , y présida , et
lence; et c'est là que l'abbaye l'on y fit dix canons.
de Saint-Ruf subsistait encore Le premier ordonne que tous
de nos jours, bien différente de les dimanches on excommunie
ce qu'elle fut autrefois. ceux qui troublent ou empê
Les différentes révolutions chent la juridiction ecclésiasti
qu'elle avait éprouvées en ayant que; et que si trois mois après
occasioné la commende , Guil l'excommunication, ils meurent
laume de Lafay, qui avaitété con sans avoir fait aucune satisfac
seiller-clerc au parlement de Pa tion à l'Église , ils soient privés
ris, la fit rentrer en règle au com de la sépulture ecclésiastique ;
mencement de l'avant-dernier et leurs enfans et neveux, inter
siècle. Depuis elle avait toujours- dits de l'entrée dans le clergé,
été gouvernée par des abbés ré et de la possession des bénéfices.
guliers, dont messire Jacques de Le second veut qu'on excom
Tardivon , nommé par le roi à munie ceux qui violent les droits
cette abbaye, auparavant prieur et les libertés de l'Église, ou qui
du collége de l'ordre à Montpel saisissent ses biens.
lier, et de Notre-Dame de la Le troisième ordonne aux^évé-
Platière de Lyon , a été le dixiè ques de chasser de leurs diocèses
me. C'est lui qui a bien voulu les religieux qui méprisent leurs
nous communiquer ce précis censures.
historique de son ordre , sur le Le quatrième déclare excom
quel on peut consulter le Mire. muniés , ipso facto , les laïques
chap. 1 1, orig. aug. ; Sammath, qui retiennent les biens de l'É
Gall. christ., t. 10; Colombi , glise ; et le cinquième prononce
de Episc. Traient, et Dien., et de la même peine contre ceux qui
orig. Ord. S.-Ruffi.; Chorier, contraindront les ecclésiastiques
Hist. duDauphiné, t. 2, liv.2; à répondre devant des juges
Etat politique de Dauphiné ; séculiers.
Antiquité de l'église de Valence, Le sixième défend, sous peine
par M. de Catelan, p. 20g et d'excommunication , aux clercs
suiv. et aux religieux, de prendre des
RUFFEC, en latin Rqffiacum, emplois séculiers , ou de plaider
1 Ruffacum ou Ruff1acum, bourg dans les ju1idictions séculières.
r

278 RUF RUF


Le septième ordonne que les 1696. 2°. Des Dissertations his
testamens se passeront devant le toriques et critiques sur l'ori
curé et des témoins dignes de gine des comte* de Provence ,
foi. de Venaissin , de Forcalquier et
Le huitième règle la manière des vicomtes de Marseille , à
. dont il en faut user envers les Marseille, in-4°, 17 12. 3°. Une
excommuniés à l'article de la Dissertation historique, chrono
mort. logique et critique sur les évê-
Le neuvième regarde les com ques de Marseille , à Marseille ,
missaires du saint-siége; et le in-8°, 17 16. 4°- L'Histoire de
dixième défend, sous peine d'in saint Louis , évèque de Toulou
terdiction, de juger des causes se , et de son culte, à Avignon,
dans des monastères. ( Labbe , 1714- (Le père Bougerel de l'o
11. Hard. 7.) ratoire , dans ses Mémoires lit
Le second concile fut tenu téraires et dl1ist., chez Simart,
l'an 13o4- Bertrand Got, qui fut t. 1 . Le père le Long, dans sa
depuis pape sous le nom de Clé lîiblioth. histor. de la France. )
ment v, y présida. ( Lab. 1 1.) "RUFIN , martyr au troisième
Le troisième , l'an 1327. Ar- siècle, dans la Gaule belgique ,
nauld, archevêque de Bordeaux , sous l'empereur Maximien Her
y présida, et l'on y fit deux ca cule, vivait à la campagne, au
nons. territoire de Soissons, où il avait
Le premier est contre les ju soin des granges du domaine im
ges séculiers qui prennent ou périal , avec un autre chrétien
qui retiennent les clercs. nommé Valère. Le préfet du
Le second porte que les clercs prétoire , nommé Rictiovare ,
pourront agir dans les tribu passant par Soissons vers l'an
naux séculiers en faveur des 287, les fit arrêter pour cause
églises et des ecclésiastiques. de religion. On les lia au cheva
(Hard. 8.) let , où ils eurent le corps dé
RUFFI (Louis-Antoine de), chiré à coups de fouets plom
troisième fils d'Antoine de Ruffi, bés : on leur coupa ensuite la
conseiller d'état , et de Claire tête. Quelques auteurs croient
Cypriani, de la famille des sei qu'ils moururent au mois d'oc
gneurs de Cabries , naquit à tobre, quoique tous les marty
Marseille, le dernier de décem rologes marquent leur fête au
bre 1657, et se consacra, comme 14 de juin, comme au vrai jour
son père, à la gloire et à l'utilité de leur mo1 t. Ou honore leurs
de sa patrie. 11 mourut le 26 reliques à B.tzoches, village qui
mars 1724, et donna , 1°. l'His est entre Fimes et l'raiue. (Til-
toire de Marseille, que son père lemont, au quatrième tome de
avait publiée en 1643- Cette se ses Mém. ecclés. Baillet, tom. 2,
conde édition , avec augmenta 14 juin.)
tion, est en a volumes in-fol., RUFIN, célèbre prêtre d'A
RUF
quilée, surnommé Toranus ou prête, et non le défenseur ni
Toranius, ou Tyranius , naquit l'approbateur des écrits d'Ori
à Concorde, petite ville d'Italie, gène, et qu'il s'est même étudié
vers l'an 346. Il alla demeurer à retrancher du livre de ses
à Aquilée, pour se perfectionner Principes ce qui ne lui paraissait
dans l'étude des belles-lettres, point orthodoxe. Il alla ensuite
et surtout de l'éloquence, et se en Sicile, où il mourut l'an 4.10
retira ensuite dans un monas ou 4' ' . H traduisit, de grec eu
tère de cette ville, où il reçut le latin, les OEuvres de Josephe,
baptême en 371. Saint Jérôme , l'Histoire ecclésiniîkique d'Eu-
revenant de Rome, passa par sèbe, à laquelle il a ajouté deux
Aquilée pour voir Rufin , qui le livres, qui comprennent ce qui
suivit en Orient, où il s'était re s'est passé depuis la vingtième
tiré sur la fin de 3^2 ou au com année du règne de Constantin
mencement de 3^3. Il vit à jusqu'à la mort du grand Théo
Alexandrie sainte Mélanie l'an dose , c'est-à-tlire , jusqu'à l'an
cienne, qui lui donna sa con 3y5 ; plusieurs écrits d'Ôrijjène,
fiance, et se retira avec lui en avec son apologie par saint Pam-
Palestine, après l'avoir racheté et phile; plusieurs discoursde saint
faitrevenirde l'exil où les ariens Grégoire de Nazianze et de saint
l'avaient envoyé par l'ordre de Basile, etc. Il a composé lui-
l'empereur Valens. 11 bâtit un même, 1°. une Explication du
monastère sur le Mont des Oli Symbole des apôtres, qui est ex
viers, où il assembla en peu de cellente et très-estimée. 2°. Plu
temps un grand nombre de soli sieurs vies des pères du désert,
taires, qu'il forma à la perfec qui sont de lui et de saint Pé
tion. Il convertit aussi beaucoup trone , évèque de Pologne en
de pécheurs , d'hérétiques et de Italie. 3°. Une explication des
sehismatiques. Il s'appliqua en bénédictions que Jacob donna
même temps à traduire en latin à ses enfans. Des commen
divers écrits des auteurs «recs , taires sur les prophètes Osée, -
et surtout ceux d'Origène ; et ce Joël et Amos. Les commentai
fut la traduction du livre des res sur les soixaute-quinze pre
Principes de ce père , qui causa miers psaumes , imprimés sous
entre saint Jérôme et Rufin cette son nom à Lyon en 1570, ne sont
rupture éclatante rrui fit tant pas de lui , mais d'un auteur
de bruit dans l'Église. Le pape beaucoup plus récent, comme
Anastase cita Rufin à Rome, et il paraît par divers fragmens que
condamna la traduction du li l'on y trouve des cinq commen
vre des Principes. Rufin se con taires de saint Augustin sur les
tenta d'écrire des lettres, des psaumes. 5°. Un écrit pour la
apologies et des professions de défense d'Origène , et deux apo
foi, dans lesquelles il déclare logies contre saint Jérôme. Ses
qu'il' u'est que le simple inter- ouvrages ont élé imprimés à Pa-
a8o RUF RUF
ris en 158o, in-fol. Rufin a été saint Jérôme l'ait mis au nom
regardé comme un des plus ha bre des hérétiques ; en quoi il
biles bommes de son siècle, très- s'appuie sur la communion que
instruit dans les sciences divines Rufin a eue avec les saints jus
et humaines. Il avait de l'élo qu'à la mort. 11 n'y a même rien
quence, et écrivait avec assez de dans la lettre du pape Anastase
pureté. Son style, quoique serré, d'où l'on puisse inférer qu'il ait
n'a rien de dur ni d'embarrassé; séparé Rufin de sa communion :
il est égal partout, net et poli. on en peut seulement conclure
11 ne manqué ses raisonnemens qu'il le soupçonnait et qu'il le
ni force ni justesse; et, quoi blâmait. (Saint Augustin, epist.
qu'il fût d'un caractère d'esprit 93. Saint Jérôme, epist. 41,etc.
doux et modéré, il ne laissait Pallade, Hist. laus., cap. 118.
pas de pousser vivement ses ad Cassien, lib. 7, de Incarn., cap.
versaires, et de faire paraître du 27. Gennade, de Script, eccl.,
feu dans la dispute. Il est trop cap. 17. Saint Sidoine, lib. 4.
libre dans ses traductions, et epist. 3, p. 9o. Sixte de Sienne.
point assez exact dans les faits Trithême. Raronius. Le cardi
qu'il rapporte de lui-même dans nal Nauris, dans son Histoire
ses histoires. Pour sa doctrine, pélagienne, où il donne au long
il y en a qui l'ont accusé d'avoir l'histoire de Rufin. Dom Ger-
été le maître de Pélage ; mais on vaise, Vie de Rufin. M.-Fonta-
n'en a porté ce jugement que nini, dans son Histoire d'Aqui-
pour l'avoir confondu mal à pro lée, où il s'étend beaucoup sur
pos avec un autre Rufin qui était la vie et les ouvrages de Rufin.
Syrien de nation. Pallade l'ap Dom Ceillier, au douzième tome
pelle un homme d'une âme et de son Histoire générale des Au
d'une piété très-relevées, ex teurs sacrés et ecclés., pag. 1 et
trêmement grave , d'une con suiv. )
duite toujours égale , le plus RTJF1NE, vierge romaine et
doux et le plus éclairé qu'il martyre, était fille d'Astère et
connût. d'Aurélie, tous deux qualifiés
Il est regardé par Cassien clarissimes. Elle avait une sœur
comme un modèle de la philo nommée Seconde, et elles furent
sophie chrétienne, et comme ne fiancées toutes les deux ; Rufine
tenant pas un rang méprisable à Armentaire, et Seconde à^e-
entre les docteurs de l'Église. rin, qui faisaient profession du
Gennade et saint Sidoine en par christianisme. La persécution de
lent à peu près dans les mêmes l'empereur Valérien étant sur
termes. 11 fut toujours uni de venue l'an ?.67, Armentaire et
foi et de religion avec saint Pau Verin abandonnèrent la foi, et
lin de JSole, et le cardinal Noris voulurent persuader à leurs fian
n'a pas craint de dire que Rufin cées de suivre leur exemple ;
n'a point été hérétique, quoique mais, n'ayant pu y réussir, ils
RUI RUI 281
les dénoncèrent eux-mêmes au sieurs autres, comme un sujet
préfet de Piome, qui, après avoir capable de l'aider dans ses tra
éprouvé leur constance par di vaux littéraires, et de les conti
verses tortures , leur fit couper nuer ensuite lui-même. Il mou
la tète, dans un bois à quatre rut à l'abbaye d'Hautvilliers en
lieues environ de Rome. Leur Champagne , le 29 septembre
fête se fait le 10 de juillet, et 1709, après avoir composé plu
leurs corps se conservent à Rome sieurs excellens ouvrages qui ont
dans l'église de Latran, près du rendu son nom célèbre dans
baptistère. (Surius. Tillemont, l'Europe; savoir :1°. les Actes
au quatrième tome de ses Mém. sincères des martyrs , avec une
ecclés. Eaillet, tom. 2, 10 juil savante préface dans laquelle il
let. ) réfute Dodwel , qui avait avancé,
RUFINE, martyre en Espagne, dans une de ses dissertations sur
et compagne de sainte Juste. saint Cyprien, qu'il n'y avait eu
( Voyez Juste.) que peu de martyrsdans l'Église.
RTJFUS, fils de Simon le Cy- Ce recueil des Actes sincères des
rénéen , lequel Simon aida le martyrs, qui fut d'abord publié
Sauveur à porter sa croix au à Paris en 1689, in-4°, a été
Calvaire. Usuajrd et Adon insi réimprimé plusieurs fois depuis
nuent que c'est lui qu'ils mar in-fol., avec des augmentations
quent au 18 décembre , le dési des éditeurs. 2°. L'édition de
gnant comme du nombre des l'Histoire de la persécution des
anciens disciples , par lesquels Vandales, composée en latin par
les premières églises ont été fon Victor, évêque de Vite en Afri
dées. (Marc, 15, a1. Dom Cal- que, avec des notes savantes, et
met, Dict. de la Bible.) quatre monumens remarquables
RUFUS , dont parle saint Paul de l'église d'Afrique; savoir : le
aux Romains , est peut-être le martyre de sept moines qui souf
même que saint Ruf, dont il est frirent à Carthage sous Hunne-
parlé ci-dessus. Les anciens mar ric.; une homélie qui contient
tyrologes de Bède , d'Usuard , l'éloge de saint Cyprien ; une
d'Adon , et le romain , mettent chronique abrégée qui va jus
sa fête au 21 novembre. (Rom., qu'à la fin du cinquième siècle,
16, 13. Dom Calmet, ibid. ) et une notice de l'église d'Afri
RUINART( dom Thierri ) , sa que. Cette histoire parut à Pa
vant bénéd1ctin de la congréga ris en 16g4, in-8°. 3°. Une nou
tion de Saint-Maur, né à Reims velle éd1tion , en 1 volume in
le 10 juin 1657, fi, sa profession folio , des ouvrages de saint
religieuse le 19 d'oct. 1675, dans Grégoire de Tours, avec la chro
l'abbaye de S.-Farou de Meaux. nique de Fredegaire, et d'autres
Il s'appliqua à l'étude avec tant monumens, à Paris, 1699. 4°. H
de suecès, que le père Mabillon y publia en 1 700, conjointement
le choisit en 1682 , parmi plu- avec le père Mabillon, le sixième
282 RUI RUM
siècle des Actes des saints de bliotb. des Aat. de la congréga
l'Ordre de Saint-Benoît, en 2 tion^ Saint-Maur. Journal des
vol. in-fol. 5°. L'apologie de la Savans, 169o, 1694, 1699, 17o2,
mission de saint Mauren France, 17o7, 17o8 et 1724. P'oj. aussi
avec une dissertation touchant la préface de la seconde édition
saint Placide. 6°. Une disserta des Actes des martyrs , où l'on
tion latine, in-8°, imprimée à s'étend beaucoup sur la vie et
Paris en 17o6, sous le titre de les ouvrages de dom Ruinart, et
ticclesia Parisiensis vindicata , l'abrégé de la vie de ce savant,
pour soutenir la charte du tes par dom Massuet : cet abrégé
tament de Vandemire et d'Er- est à la tête du cinquième vo
chanberte, contre la critique du lume des Annales de Saint-Be
père Germon, jésuite. 7°- La Vie noît.)
du père Mabillon, en français, à RUINI (Charles), professeur
Paris, in-12. 8°. Une nouvelle en droit à Padoue et à Bologne,
édition de la Diplomatique du mort fort âgé en 153o, .a écrit
père Mabillon , avec une ample sur le Digeste, et cinq volumes
préface. 9°- Une dissertation la de conseils. (Denis-Simon, Bi
tine sur le pallium des archevê blioth. histor. de droit.)
ques. Il a laissé un journal ma RUISSEAU-VtLLE, Russelli-
nuscrit de ce qui s'est passé au Villa, abbaye régulière de l'Or
sujet de l'édition des ouvrages dre de Saint-Augustin , de la
de saint Augustin par ses con congrégation d'Arouaise en Pi
frères. En 1723, dom Vincent cardie , diocèse de Boulogne.
Thuillier fit imprimer in -4°, à Elle était située dans l'étendue
Paris, avec quelques opuscules du comté de Samt-Pol, près des
du père Mabillon, une longue sources de la Lis , et fut fondée
vie latine du pape Urbain 11 , vers la fin du onzième siècle,
par dom Ruinart, avec la rela fat Ramelin de Crequi, gentil
tion, écrite par le même, d'un homme picard, et Alix sa femme.
voyage qu'il avait fait en Alsace L'abbé de Ruisseau-Ville avait
et en Lorraine en 1 696 , et sa séance aux états d'Artois.
dissertation sur le pallium des RUIZ DE MONTOJA (Diego),
archevêques. Dom Ruinart joi jésuite, né à Séville en Espagne,
gnait la piété à l'érudition. L'on dans une famille noble, st.' ren
reconnaît dans ses ouvrages un dit célèbre par s« science. Il
grand jugement , une critique mourut au mois de mars 1632,
sensée, une exactitude particu et laissa six volumes d'ouvrages
lière, un style net et correct, un théologiques. (Alegambe, Bi
caractère de simplicité et de mo blioth. script. societ. Jes.)
destie pareil à celui de son maî RUMA, hébr., élevée ou re
tre, le fameux père Mabillon. jetée, du mot rurrt, élevée, o1t du
(Dupin, B1blioth. dix-septième tttotruma, rejetéef, ville. {Jndic.
siècle, tome 5. D. le Cerf, Ri- g, 4 1 • ) Josephe parfe de R u ma ,
RUM RUP a83
village de Galilée. (De bello , où il travailla pendant vingt ans,
1. 3, c. 9.) Dans le quatrième avec des peines et des traverses
livre des Rois (23, 36), il est sans nombre, à la conversion des
aussi parlé de Ruu1a; mais Jo infidèles. 11 y fut tué le 24 de
se phe y a lu Abuma. ( Dom Cal- juin de l'an 775, par deux assas
met, Dict. de la Bible.) sins, dont l'un était animé par
RUMETSCH1US (Jean-Chris un motif d'avarice, et l'autre
tophe ) , théologien allemand par un motif de vengeance , ne
du dis - septième siècle. Nous pouvant souffrir que le saint le
avons de lui : Schediasma his- reprît d'un adultère scandaleux.
torico-theologic1tm deconjecturis On fait sa fête le 1" de juillet,
ultimi temporis , in-8°, à Franc et l'on conserve son corps à la
fort. Ce sont des conje(jtures sur cathédrale de Malines, dans une
la fin du monde , avec une dis châsse d'argent qui passe pour
sertation sur la conversion des l'une des plus riches et des plus
Juifs, ou leur retour dans la somptueuses des Pays-Bas. (Su-
terre de Chanaan, dans laquelle rius. Molanus. Baillet, tome 2,
il combat les hypothèses d'un 1" juillet.)
auteur anonyme qui a avancé RUNCAIRESouRUNCARIENS,
là-dessus plusieurs choses sin hérétiques sortis des vaudois et
gulières, sous le titre de Judœo- despatarins. Le Dictionnaire de
rum excitabulum matutinum , Trévoux, qui cite du Cange sur
sive Judœus redux. (Journal des cet article , dit qu'on/ donna ce
Savans, 1682, pag. 119 de la nom à ces hérétiques, ou parce
première édition , et 78 de la qu'ils s'assemblèrent d'abord
seconde.) dans un lieu près du Pô, ap
RUMOLD ou ROMBAUD (saint), pelé Runcaliœ , ou parce qu'ils
évêgue de Dublin en Irlande, et le firent dans un village nommé
martyr à Matines, était' fils d'un Runcaria, ou peut-être parce
petit roi d'Irlande. S'étant con qu'ils tenaient leurs assemblées
sacré à Dieu, il fit de si grands dans des broussailles appelées
progrès dans le chemin de la dans la basse lat inité runenria de
vertu , qu'il fut trouvé digne de runcare , arracher les mauvaises
monter sur le siége épiscopal de herbes. Le père Pinchinat, qui-
Dublin , vers l'an 75o. Son es cite Sponde, dit au contraire
prit d'humilité, de pénitence et qu'on donna le nom de runca-
de pauvreté, l'ayant déterminé riens à ces hérétiques, vers l'an
à renoncer à son évéché , il en 1196, parce qu'1ls avaient pour
treprit le voyage de Rome , où chef un certain Runcare, dont
il visita les tombeaux des mar on ignore l'origine. (Sponde, à
tyrs avec un désir ardent d'avoir l'an 1198, n° 26. Le père Pin
part à leurs combats. De retour chinat, Dictionnaire v au mot
en France , il s'arrêta dans un Runcariens.)
lieu du Brabant appelé Malines, RUPERT ou RUDI3ERT et
a84 RUP RUP
ROBERT ( saint ) , évêque de tre ans. On a de lui, 1°. des
Worms, puis jle Saltzbourg , commentaires sur l'Écriture-
était fils d'un grand seigneur Sainte , dans lesquels il traite
français. Ses grandes qualités diverses questions de Théologie,
l'ayant placé sur le siége épis- selon la méthode scolastique.
copal de Worms , il apporta 2°. Un grand traité de la Trini
tous ses soins à convertir les té , divisé en quarante-deux li
idolâtres qui restaient dans vres. 3°. Un traité de officiis,
Worms, et y travailla plus en dans lequel il parle de l'office
core par l'exemple de ses rares divin et de ses cérémonies, et en
vertus que par la forcede ses dis rend les raisons mystiques. 4°-
cours. Plusieurs d'entre eux, ne Quelques vies de saints. 5°. De
pouvant souffrir son zèle , lui v1tâ venè apostolicd dialogo-
firent toutes sortes d'outrages , rum libri. 5°. Les pères Mar-
le battirent à coups de verges , tenne et Durand conjecturent
et le chassèrent honteusement que ces dialogues sont de Ru-
de la ville. Théodou , duc de pert. Toutes ses œuvres ont été
Bavière, le pria de venir appor imprimées à Cologne en 1578 ,
ter la lumière de l'Évangile dans en 5 volumes, et à Paris , l'an
ses états, et le reçut à Eatis- 1638, en 2 volumes. Depuis ce
bonne l'an 697. 11 baptisa ce temps, le père Gregorio Can-
prince avec une multitude in noni , de l'Ordre des Ermites de
croyable de Bavarois et d'Escla- Saint-Augustin, eu adonné une
vons, et établit son siége épis- nouvelle édition plus ample et
copal à Saltzbourg. Il travailla plus correcte, en 4 volumes in-
encore long-temps depuis , et fol. , qui ont paru à Venise de
mourut le 27 de mars de l'an puis l'an 1748 jusqu'à ^52.
718. Son corps repose dans l'é ( Honoré d'Autun , de lumin.
glise de son nom à Saltzbourg. eccl. lib. 4, cap. 16. Trithême
(Bolland.D. Mabillon, Actes des et Bellarmin, de Script, eccl.
Saints. Baillet, t. 1, 27 mars.) Dupin, Biblioth. des A ut. ec
RUPERT, pieux et savant bé clésiastiques du douzième siè
nédictin du douzième siècle , cle , part. 2, p. 720. Les PP. Du
naquit en Flandre dans le terri rand et Martenne , coïlect am-
toire d'Ypres, et prit l'habit pliss., p. 969.)
religieux au monastère de Saint- RUPERT ( le P. ), de Saint-
Laurent d'Oësbourg, près d'U- Gaspard, carme déchaussé, pu
trecht. Il s'acquit, par sa science blia à Venise, en 1739, un gros
et par sa piété, une grande ré volume in-4°, pourprouver con
putation , qui engagea Frédéric, tre le père Georgio, que ce fut
archevêque de ' Cologne, à le sur les côtes de l'île de Malte,
tirer de son cloître, pour le faire connue aujourd'hui sous ce
abbé de Deutsch. Il mourut le nom, que saint Paul fit naufra
1l févriern55, à quarante-qua- ge , et non près d'une petite île
RUR RUR 2g5
nommée Melita, située dans le seigné trois ans la Théologie,
golfe Adriatique, et voisine de fut nommé nar le roi catholi
Raguse. ( Journal des Savans, que à cet éveché nouvellement
1745, p. 98.) érigé, et sacré à Bruxelles en
RUPITAINS, donatistes, ainsi 1563. Il ne put prendre aussi
appelés du mot latin rupes, qui tôt possession de son église , vu
signifie montagne, rocher, parce les ravages que faisaient alors
qu'ils traversaient les monta les calvinistes ; mais enfin les
gnes pour aller répandre leur obstacles étant levés, il fit son
mauvaise doctrine. entrée solennelle le 1 1 mai
RUPTURE, confracti0. C'est 156g, tint son synode le 24
une expression commune dans du même mois , et publia ,
lu texte original de l'Écriture , du consentement de tout son
q ue faire une rupture , pour clergé, les décrets du concile de
dire frapper à mort. ( 2 Reg. 6, Trente. Il s'appliqua ensuite
7. ,Exod. 19, 21, 22.) avec un soin infatigable à la ré
RUREMONDE, Ruremonda , forme des clercs et à l'instruc
v1lle épiscopale sous la métro tion de son peuple. Il se trouva
pole de Malines, et capitale de en 1570 au concile provincial de
la haute Gueldres dans le Pays- Malines , dans lequel il parla
Bas, est située sur la droite de avec beaucoup de force sur la
la Meuse, à l'endroit où la Roer, nécessité de remédier aux abus
qui'lui donne son nom, se jette naissans de la conduite peu ré
dans ce fleuve, à dix lieues au- gulière du clergé. De retour en
dessous etau nord deMastricht. son diocèse, il tint un second
Elle est belle, bien bâtie, et fortsynode, où il publia les décrets
commerçante. Le pape Paul 1v , du concile de Malines, et conti
érigea en 155g la collégiale du nua, les années suivantes, ces
Saint-Esprit en catbédrale, qui assembléessi utiles. Enfin, après
fut transférée en 1661 dans l'é avoir été sans cesse occupé des
glise de Saint-Christophe. Le solides avantagesde son diocèse,
chapitre consiste en deux digni soit pendant sa résidence , soit
tés , douze chanoines , et neuf pendant les voyages qu'il fit à
autres bénéficiers. Il y a quatre Rome, et après avoir aussi pro
maisons religieuses d'hommes curé beaucoup de biens spiri
et quatre de filles, avec plusieurstuels à l'église de Bois-le-Duc ,
hôpitaux et un séminaire. Le il fut transféré à l'évêché de
diocèse est composé d'environ Gand au mois de juillet 1588 ;
cent soixante paroisses. mais il ne le gouverna pas long
temps. ( Voyez L1ndanus. )
Evêques de Ruremonde. 2. Henri Cuick, nommé à cet
1 . Guillaume Lindan, déjà il évêché environ l'an 15go, en
lustre parses rares talens, et doc vertu sans doute de ses excellen-
teur de LoUvain, où il avait en- tesqualités, fut six ans sans pou
286 RUR RUR
voir se résoudre à se charger 4- Henri 11, Calene, fut nom
d'un fardeau que-,son humilité mé à cet évêché en 1644, par
lui présentait comme supérieur Philippe 1v, roi d'Espagne , en
à ses forces. Il se rendit enfin suite de trois autres que leur
aux ordres de la Providence, aux mort précipitée empêcha d'oc
soins de laquelle il se remit de cuper ce siège. Il abdiqua en
toutes craintes, et fut sacré le 1ri48>, et mourut à Bruxelles en
3o juillet 15g6. Il fut reçu dans 1653, âgé de soixante-dix ans.
son église avec les plus éviden 5. Guillaume 11 , dit des Anges,
tes marques de respect, par tous mourut, avant sa confirmation
les ordres, le 9 août suivant. du pape, le 3 février 1649.
Après avoir travaillé avec un 6. Pellerin Vogels , mourut
soin infatigable au bien spiri- aussi avant d'être sacré.
rituel de ,son diocèse jusqu'en 7. André Cruesen ou Creusen,
16oo, il fit alors le voyage de sacré le 23 juillet 1651, s'appli
Rome, où il fut aussi honora qua aussitôt après son entrée
blement reçu du pape , qu'il en cette église à remédier aux
avait été maltraité dans sa route maux qui s'y étaient introduits ,
par les hérétiques. Il assista, en en assemblant, le 23 septembre
16o7, au concile de Malines, par i651 , lesarchiprètreset doyens,
lequel il fut chargé de composer et publiant de concert avec eux
un catéchisme pour l'instruc les statuts de ses prédécesseurs ,
tion de la jeunesse , emploi pour les faire réduire en prati
dont il s'acquitta parfaitement que. Il fut transféré à Malines
bien. Ses autres ouvrages pour en 1657.
la défense de la religion prou 8. Eugène Albert, filsdeJean,
vent son zèle 'et ses talens. Il baron d'Allamont, nommé évê-
mourut chargé de mérites au que de Ruremonde en 1699,
tant que d'années le g octobre après deux ans de vacance de ce
16og. siége, fut sacré à Malines par
3. Jacques du Château, sacré André, son prédécesseur. Pour
après beaucoup d'humbles résis obvier à la séduction des héré
tances le 1o avril 1611, prit pos tiques, au préjudice de son
session de cette église le 19 mai peuple, il fit abattre la grille
suivant. Il gouverna ce diocèse d'entre la nef et le chœur de son
dans l'exercice assidu de toutes église, et y laissa seulement une
les vertus chrétiennes et pasto table, qui, servant à distribuer
rales jusqu'au 24 février 163g, la sainte communion , n'empê
qu'il rendit à Dieu sa belle âme, chait pas qu'on pût voir ce qui
laissant dans tous les esprits une se faisait à l'autel. Il s'acquitta
pleine espérance qu'elle allait avec honneur du soin de l'é
jouir de la gloire. Ses sermons glise de Pois-le-Duc , que le
ont été imprimés à Rurcroonde pape lui confia, parce qu'il n'é
en 1649. tait plus possible d'y tenir un
RUR RUS 287
évêque. Il répara, en 1665, son les secours spirituels à celles de
palais épiscopal, détruit dans' ses ouailles que leur demeure en
l'incendie de la ville ; mais ce Hollande rendait plus dignes de
fut pour l'usage de ses succes son attention: Enfin, après plu
seurs , ayant été transféré à sieurs autres preuves de son zèle
Gand en 1666. vraiment épiscopal, il fut trans
9. Ignace Augustin de Grob- féré, en 1 700, à l'église d'Anvers.
bendonck , nommé par le roi 12. Ange, fils de Philippe d'O-
d'Espagne à cet évêché en 1667, gnies, comte d'Estrées, était ca
fut transféré la même année, et pucin et prédicateur du roi d'Es
avant d'être sacré, à l'église de pagne, lorsqu'i" fut désigné à
Namur, d'où il passa à Gand en cet évêché par le même prince
1679. en 1701. Il fut sacré, dans l'é
10. Lancellot de Cottignies, glise de son ordre à Bruxelles ,
d'une illustre famille de Bruxel le premier janvier 1702, et prit
les , fut élevé sur ce siége, à la possession solennelle le 1g fé
nomination du roi, en 1670, en vrier suivant. Il gouverna cette
prit possession par procureur le église jusqu'à sa mort, arrivée le
3 octobre 1672, fut sacré le 16 9 avril 1722.
du même mois, et mourut avant 13. Louis-François Sanguessa,
d'y être entré , le 25 août 16t5. récollet, déjà sacré coadjuteur
1 1 . Regnaud Cools , après du précédent le 10 août 1721,
avoir porté quelque temps les lui succéda aussitôt après sa
armes, et excellé dans la robe , mort. (Gallia christ, nov. edit. ,
donna dans l'Ordre de Saint- t. 5, col. 373 et suiv. )
Dominique des preuves signa 1,4. Ruricius, évêque de Li
lées de sa science, de sa piété et moges. ( Voyez-le parmi les évê-
de sa capacité dans le gouverne ques de Limoges»)
ment de ses frères. Envoyé dans RUSBROCH ouRUSBROECH
la suite par Philippe 1v, vers ( Jean ) , chanoine régulier de
Louis x1v, il disposa les prélimi Saint-Augustin, naquit en 1294
naires de la paix des [Pyrénées. à Rusbroch ou Rusbroech, villa
Nommé après par Charles 11 à ge sur la Sambre , dans le Bra-
l'évêché de Ruremonde, il en bant. Il fut ordonné prêtre à
prit possession le 7 janvier 1677, l'âge de vingt-quatre ans , et il
par procureur ; fut sacré le 17 en avait déjà soixante, quand il
du même mois, et ne tarda pas se retira au monastère des cha
à se rendre à son église. Il visita noines réguliers de Valvert ou
aussitôt son diocèse, et s'appli Vauvert, près de Bruxelles, dans
qua à l'instruction de son peu la forêt de Soignies. Il y fit pro
ple et au réglement de son cler fession, et quelque temps après
gé avec un zèle et une humilité il y fut élu prieur. La réputa
dignes d'un excellent pasteur. Il tion qu'il s'acquit par sesœuvres
s'appliqua surtout à procurar de spiritualité , le f1t nommer
288 RUS RUS
le très-excellent Contemplatif et Rusbroch, en l'appellant tantôt
le Docteur divin. Elle lui attira un homme admirable et rempli
aussi beaucoup de personnes no de l'onction du Saint-Esprit ,
bles et savantes, qui venaient le tantôt un autre saint Denis.
consulter. Malgré son applica ( Trithême et Bellarmin , de
tion à l'étude et à l'oraison ; il script, eccl. Denis le Chartreux ,
ne relâcha jamais rien des au lib. 2 de contempî. Le père Tho
tres exercices de sa communau mas de Jésus, carme déchaussé ,
té , travaillant de ses mains Vie de Husbroch. Le père Ho
comme les moindres de ses frè noré de Sainte-Marie , carme
res, et ne dédaignant point de déchaussé, dans sa tradition des
porter le fumier. 11 mourut le Pères sur la contemplation, t. 1 .
2 décembre 1 38 1 . On a de lui Table historique et chronologi
plusieurs écrits en sa langue vul que , p. 5g et suiv. )
gaire, c'est-à-dire, en flamand RUSCA (Antoine), né à Milan,
ou bas-allemand, qui ont été fut consacré à l'Église dès son
traduits en latin par Laurent enfance, et fit ses études de ma
Surius , chartreux, et imprimés nière qu'il mérita le bonnet de
plusieurs fois. La meilleure édi docteur en Théologie. Le cardi
tion est celle de Cologne , en nal Charles Borromée l'attira au
16og, iu-4°, où l'on trouve sa collége Ambrosien , et le fit en -
vie composée par Henri Pomère. suite théologal de son église mé
Les principaux traités de Rus- tropolitaine, dont ilfutéluaprès
broech sont , Summa vitœ spi- cela doyen. Cet écrivain vrai
rituatis. Speculum salutis œter- ment savant mourut en 1655.
nœ. Commenta1 ia in tabernacu- Nous avons de lui : De inferno
lum Mosis. De nuptiis spiritua- et statu dœmonum m1te mundi
tibus , en trois livres. Ce der exitium libri 5, Mediolani typis
nier ouvrage a été censuré par Ambrosianis, 1621, in-4°, livre
Gerson, et défendu par le car fort rare. Il avait encore com
dinal Bellarmîn , après Surius posé un ouvrage de voluntate
et quelques autres. On ne peut Numinis ; mais il fut consumé
nier que ce traité ne soit plein avant l'impression , aussi bien
d'expressions obscures, alau1bi- que le cabinet de l'auteur, pat
quées, abstraites et exagérées , ie feu qui y prit malheureuse
dont les faux mystiques des ment. (Argelati, Biblioth. script,
derniers siècles ont abusé pour mediolan. , t. 2, p. 1263.)
autoriser leurs erreurs. Mais RUSCA (Jean- Alexandre) , né
Rusbroch ayant expliqué ses à Turin d'une famille noble, en
sentimens, sa doctrine est de tra dans l'Ordre de Saint-Dom1
meurée saine et sans atteinte, nique , s'y acquit une grande
dans la pensée du cardinal Bel- réputation par ses prédications ,
larmin,etde Denis le Chartreux, et y fut fait inquisiteur de Ver-
qui donne de grands éloges à ceil. Des personnes puissantes
RDS RDS 289
qu'il se vit contraint d'atta mis ampliatum, et duplici indice
quer, le firent révoquer ; mais ornatum, Venise , 1621, in-8'.
il fut rétabli dans la suite, et on (Biblioth. scriptor. Mediolan.)
joignit en sa faveur l'inquisi RUSIO, ville épiscopale de la
tion d'Ivrée et d'Aost à celle de Thrace , sous la métropole de
Verceil.il mourut en 1680, âgé Trajanopolis , située en-deçà de
de près de quatre-vingts ans, Rhodope, à huit milles de la
et laissa quelques ouvrages qui mer Égée vers le nord , a eu
n'ont pas vu le jour. Il avait fait pour êvêques :
imprimer, en 1663, un abrégé 1. Jean de Chartres, fameux
de Philosophie. En 1668, il pu théologien de l'Ordre des Frères
blia des discours moraux en ita Prêcheurs, docteur de Paris, fut
lien , avec quelques panégyri nommé à l'évêché de Rusio par
ques des saints, et en 1674» il Urbain v, en 1368.
publia encore d'autres panégy 2. Henri , mort eu 1391 , eut
riques. (Le père Échard, Script, pour successeur sur la fin de la
ord. Prœdic. , t. 2, p. 689. ) même année,
RUSCONIBUS (Ambroise de ), 3. Henri Ringourt, de l'Ordre
Milanais, pieux et savant reli des Frères Mineurs, nommé
gieux de Mont-Cassin, florissait par Boniface rx. ( Or. chr., t. 3,
vers la fin du sezième siècle , et p. 1098. )
au commencement du dix-sep RUSSEL ou ROSSEL, évèque
tième. On a de lui , 1°. Trium- de Lincoln , chancelier d'Angle
phus catholicœ veritatis adver- terre , et docteur en Théologie ,
\ sus omnes hœreses ac eorum vivait vers l'an 1484, sous le
auctores à Simone Mago usque règne d'Édouard v. On a de cet
ad Marcum Antonium de Do- évêque plusieurs livres, dont les
minisfeliciter summd curd de- plus considérables sont,, in Can-
portatus , omnibus scholasticis tica canticorum. De potestate
sacrœque Scriptural studiosis, summi Pontif1cis et Imperato-
ac historiographis opus nedùm ris. (Pitseus, de illustr. angl.
utile, sed et necessarium, Ve script. )
nise, 1619, in~4°. Cet ouvrage RDSSIE (la grande), ouMOS-
contient la vie de tous les héré COVIE, vaste région qui com
tiques , avec un sommaire de prend une grande partie de
leurs hérésies, que l'auteurréfute l'Europe orientale et de l'Asie
par l'autorité de l'Écriture et septentrionale et orientale. Mais
des conciles. 2°. Compendium ce n'est que depuis environ
in universam salutarem praxim un ou deux siècles qu'elle a une
Fori pœnitentialis Valerii Re~ si grande étendue ; elle était au
ginaldi Societatis Jesu , t. 3 , paravant reufermée dans les li
magno labore ac f1deli diligen- mites de l'Europe où est sa cour
tid ad confessariorum utilitatem et son siége. L'empire russe ,
confectum, additionibus utilissi- pris dans sa totalité , est borné
21. *9
290 KUS RUS
au nord par la mer Glaciale et covite, n'est plus que la seconde
par le détroit de Weigats , qui de cet empire depuis la fonda
la sépare de la nouvelle Zem- tion de Pétersboufg.
ble ; au levant , ' par la/mer du La religion des Russes ou
Japon; au midi, par le golfede Moscovites est la grecque. Ces
Kamtschatka, la Tartarie indé peuples prétendent que la foi
pendante, la Perse et la petite chrétienne leur a été prêchée dès
Tartarie; et au couchant, par la les premiers siècles de l'Église ;
Pologne, la mer Baltique , la mais les historiens rapportent
Suède et la Laponie norwé- plus probablement l'établisse
gienne. ment du christianisme parmi
L'ancienne Russie ou Mosco- cette nation à uneprincesse russe,
vie a eu des souverains depuis nommée Ollia , qui se fit bap
les temps les plus reculés, et elle tiser à Constantinople en 914. ,
a été connue par les anciens par le patriarche Théophile. Son
sous le nom de Sarmatie, dont petit-fils Wolodimir s'étant
elle faisait partie, et de pays rendu puissant parmi les Russes,
des Mosches. Ce dernier nom prit de sa grand'mère les pre
lui a fait donner celui de Mos- mières teintures de l'Évangile ;
covie. Elle peut avoir pris celui et s'étant allié avec les empereurs
de Russie , de Rues , qui , sui grecs Constantin et Basile, dont
vant les Russes, jeta les fon- il épousa la sœur , il reçut le
demens de leur monarchie ; baptême , avec plusieurs de ses
mais ni ce prince, ni ses succes sujets , vers l'an g85. Nicolas
seurs ne sont pas bien connus Chrysoberge , alors patriarche
jusqu'à Wolodimir u", prince de Constantinople , lui envoya
des Russes , qui embrassa le pour cette cérémonie un arche
christianisme vers la fin du vêque de Rerso , qui sacra un
dixième siècle. métropolitain dans la capitale
La Russie est gouvernée par de Kiovie; etc'estapparemtnent
un souverain , auquel on don en mémoire de ce patriarche , à
nait autrefois le nom de Grand- qui les Moscovites sont redeva
Duc deMoscovie, mais qui prend bles de la foi chrétienne , qu'ils
aujourd'hui celui de czar , qui réclament tant S. Nicolas ; car
est le même que celui de César après Dieu et la Vierge , c'est ce
ou d'empereur. La cour de ce saint qui a toute leur confiance
prince a établi sa première rési et toute leur dévotion.
dence à Pétersbourg depuis le Les fils de Wolodimir ayant
commencement du dernier siè partagé ses états , il y en eut
cle, que cette ville célèbre a été quelques-uns qui furent assez
fondée par le czar Pierre-le- heureux pour voir la foi chré
Grand. La ville de Moscou , ca tienne s'établir dans les pays de
pitale du duché du même nom, leur domination ; mais la plu
et autrefois de tout l 'empire mos- part les laissèrent dans les ténè
RUS RUS 291
bres du paganisme , d'où ils ne tain à Kiovie pour la Russie , et
sont sortis que par la suite du un autre à Moscou. Au seizième
temps. A mesure que chaque siècle , Jérémie , patriarche de
prince vit la religion fructifier Constantinople, ayant été chassé
dans ses états , il y fit ériger une de son siége par l'usurpateur
prélature par le patriarche de Métrophane , se réfugia en Mos
Constantinople, qui, conformé covie, et offrit au grand-duc
ment aux décrets du concile de d'établir un chef pour toute son
Chalcédoine pour les pays bar Église : le grand-duc accepta
bares, leur donna le nom d'ar l'offre, et choisit en 158g Job,
chevêques honoraires ; de sorte qui fut élevé à la dignité de pa
qu'ils étaient indépendans les triarche des Russes.
uns desautres, et immédiatement Jérémie confirma l'établisse
soumis à sa jurisdiction. Ainsi ment de ce patriarchat dans un
l'évêquede Kiovie demeura pen concile qu'il assembla après son
dant trois siècles sans avoir des retour à Constantinople , et
évêques sufFragans , et il fut le donna au patriarche de Moscou le
seul métropolitain de toute la rang après celui de Jérusalem. Jé
Russie jusqu'au concile de Flo rémie fit cette érection , à con
rence. C'est de la petite Russie dition que le patriarche de Mos
que le christianisme a passé dans cou, aussitôt après son élection,
la grande , et ce furent les mé obtiendrait sa confirmation du
tropolitains de Kiovie qui éta patriarche de Constantinople, à
blirent deux archevêques , l'un qui il paierait tous les ans cinq
à Novogorod , et l'autre à Rostou, cents écus d'or de la monnaie de
avec plusieurs évêques indépen Moscovie ; mais les successeurs
dans. La ville de Kiovie étant dé de Job, patriarche de Moscou ,
solée par les courses des Tartares, discontinuèrent enfin de faire
Maxime, qui en était métropoli- l'un et l'autre. Nicon , septième
tai n, se retiraàla fin du treizième patriarche deMoscou, se brouilla
siècle dans la grande Russie, et avec le czar Alexis Michelowit ,
établit son siége à Wolodimir , à cause que ce prince voulait , à
alors la capitale du grand duché son préjudice , disposer de tou -
de Moscovie. Pierre , successeur tes les affaires ecclésiastiques de
de Maxime , persuada quelque l'empire. Alexis l'exila d'abord,
temps après au grand-duc, de se vers l'an 1662 , et le fit ensuite
transférer à Moscou, et il l'y sui déposer dans un concile en 1667.
vit. Les grands-ducs firent ériger Enfin Adrien , dixième patriar
ensuite par les patriarches de che de Moscou , étant mort en
Constantinople l'Église de Mos 1703, le Czar Pierre 1er supprima
cou en métropolitaine ; en sorte alors la dignité de patriarche, et
que du temps du concile dé établit un bureau ecclésiastique
Florence,aumilieuduquinzième ou synode , pour décider toutes
siècle , il y avait un métropoli- les affaires qui regardaient l'E-
'9-
292 RUS , * RUS
glise de Moscovie. Il composa ce clergé , revêtu de chapes assez
bureau d'un président, qui fut magnifiques , et la plupart bro
le métropolitain de Rezan ; de dées de perles , sort d'une église
deux vices-présidens, savoir, de en corps , mais sans aucun or
deux a rchevêques, de Novogorod dre , pour se rendre à celle où il
et de Pleskow ; de quatre con y a dévotion. Chaque prêtre
seillers et de quatre assesseurs. porte quelque chose à la main ;
Le métropolitain de Rezan, que les uns des livres , les autres des
le czar avait créé en même temps croix , et beaucoup des bâtons
président du bureau et exarque. pastoraux. Ceux qui marchent
de Moscovie, étant mort en 1723, auprès du patriarche ou métro
on ne nomma pas de président politain, portent les uns de
au bureau pour lui succéder ; grands tableaux de la Viergegar-
mais l'archevêquede Novogorod nis d'or , d'argent , de pierreries
remplit les fonctions d'exarque. et de chapelets de perles ; et les
La czarine Elisabeth a rétabli autres, de grandes croix pareille
en 1744 'e clergé moscovite dans ment fort riches , et si pesantes ,
l'administration de ses biens , que quelques-unes sont portées
que le czar Pierre 1er lui avait par quatreprétres. Après le clergé
ôtée les dernières années de son viennent ceux qui sont chargés
règne. des livres des évangiles , dont il
Le haut clergé de Moscovie y en a de si magnifiques , qu'ils
consiste aujourd'hui en un seul coûtent jusqu'à vingt-cinq et
métropolitain , qui est celui de trente mille écus. Ensuite mar
Casan ; en quinze archevêques chent les abbés suivis des évè-
et sept évoques , dont nous don ques , des archevêques et des
nerons plus bas la notice. métropolitains , et autrefois du
Lesévêques,en Moscovie, mar patriarche, qui marchait à quel
chent toujours en habits ponti que distance de ces prélats, avec
ficaux , soit en carrosse, soit à son bonnet semé de perles, et ses
cheval. Les métropolitains font habits pontificaux , soutenu par
porter la croix devant eux par le czarou par lesgrands seigneurs
un domestique qui , comme qu'il nommait. Quand ces pro
les autres , va toujours la tête cessions marchent, elles sont
nue. La différence de leurs précédées d'une centaine d'hom
chapes d'avec celles de nos évê- mes, dontles uns portentdes ba
ques est une garniture de son lais , et les autres jettent de
nettes ou grelots qui règne tout grandes poignées de sable pour
à l'entour. Ces prélats tiennent la propreté des rues.
toujours à la main un chapelet Toute la dévotion des Mosco
qui traîne jusqu'à terre. Leurs vites consiste à assister à la
principales dévotions se passent messe. Quoiqu'elle soit fort lon
en processions où l'on observe gue , ils ne s'asseyent pas à
de grandes cérémonies. Tout le l'église , et autrefois ils n'y
RUS RUS ?.g3
priaient jamais Dieu qu'en mé tous les évêques du pays. Leurs.
ditation , la plupart ne sachant monastères sont ordinairement
ni lire ni écrire. Mais les choses très-riches et bien bâtis. Ceux
doivent avoir changé depuis que des religieux ontleurs Archiman
le czar Pierre 1er a introduit les drites , qui sont comme nos ab
études en Moscov-ie , et cjue ses bés ; leurs Kilari, qui répon
successeurs les ont favorisées. dent à nosprieurs; et leurs Igu-
Sous les archevêques etévê- meues , qui sont les maîtres des
ques est le clergé séculier et ré novices. Les monastères des re
gulier. Le séculier comprend les ligieuses ont fort peu de filles ,
archipapas , qui sont comme mais beaucoup de veuves, et plus
nos doyens ruraux ; les papas , encorede femmes mariées qu'on
qui ressemblent à nos curés ; et y enferme par force. L'on per
les diacres , sous le nom des met à ceux qui ont quelque bien
quels on entend tous les moin d'en donner une partie au cou
dres ordres. 11 suffit, pour y être vent ; mais il faut qu'ils laissent
admis, de savoir lire, écrire et le reste à leurs héritiers. Ils ont
chauterà l'Église. Leur habit est leurs heures réglées pour le ser
une soutane et une veste noire , vice , et ne vivent que de pois
avec un capuce fort large, uu bâ son salé , de miel , de fromage ,
ton àla mainqu'ilsnomment/io d'herbes et de légumes.
soch, et qui est crochu par le haut Outre le jeûne que les Mosco
en forme de crosse, et une calotte vites observent tous les mercre-
surla tête, qui est tellement leur dis et les vendredis, ils ont di
caractère spécifique , que, dès vers carêmes , dont le premier,
qu'on peut la leurôter, on a droit qui est lepluslong, est de sept se
de les traiter en laïques. maines entières avant Pâque ; le
Les prélats ne peuvent point se second commence huit jours
marier , et doivent avoir faitles après l'a Pentecôte , et dure jus
vœux de religion , ce qui em qu'au 29 de juin , fête de saint
porte avec soi l'interdiction de Pierre ; le troisième , depuis le
la viandeet du vin. Leur revenu premier d'août jusqu'au 15 ; et
est très-grand , et consiste en le quatrième , depuis le t4 de
terres et en dîmes ; et leurs dio novembre jusqu'à Noël. Ils s'a
cèses, la plupart sont d'une fort bandonnent, après Pâque, à tou
vaste étendue. Pour le second tes sortes de réjouissances, pour
ordre, ou le clergé séculier , il marquer leur joie de la résurrec
peut se marier, et il suit pour tion de Jésus-Christ.
le mariage la discipline de l'É La foi des Moscovites est à
glise grecque. 11 est communé peu près la même que celle de
ment fort pauvre. Les réguliers, l'église grecque , avec laquelle
tant hommes que femmes , sont ils sont en communion ; et c'est
tous de l'Ordre de Saint-Basile , même pour en renouveller inces
et c'est de leur corps qu'on tire samment la protestation d'une
\ «
294 RUS RUS
manière solennelle et publique, usage de l'Église; cérémonie que
que le czar envoie tous les ans un les Moscovites croyaient autre
présent de cinq cents écus d'or fois si nécessaire , qu'ils la réi
au patriarche de Constantino- téraient à tous ceux qui avaient
ple. Ils croient la présence réelle reçu autrement le baptême,
et la transsubstantiation , ado lorsqu'ils voulaient être de leur
rent le saint Sacrement, donnent communion ; mais ils ont aboli
aux malades l'Extrème-Onction cet usage de nos jours. Leurcon-
et le Via tique, seconfessent avant firmation, à l'exemple des Grecs,
la communion , qu'ils reçoivent est celle que le prêtre donne en
tous à Pâque , prient pour les baptisant. Ils attachent alors au
morts, invoquent les saints, gar col de l'enfant une croix qu'on
dent les jeûnes et les abstinences, doit lui trouver à la mort ;. ce
et ont tant de respect pour les qui , joint à l'attestation que lui
images peintes et pour les reli donneson curé en l'ensevelissant
ques, qu'ilsles font entrer dans comme il a vécu en bon chré
toutes leurs cérémonies. tien , le doit mener droit en
Leurs églises sont disposées paradis. Ils observent les degrés
à peu près comme celles des de consanguinité dans leurs ma
Grecs : elles ont une cloison qui riages, qu'ils ne font pas volon
sépare le sanctuaire de la nef. tiers entre parens ; ils ne per
Dans le sanctuaire , estune table mettent pas même que deux
couverte d'une nappe , qui sert frères épousent deux sœurs, ni
d'autel. Au milieu, est un séra que les parrains et les marraines
phin sous lequel on laisse le ca se marient ensemble.
lice dont on se sert à la messe. L'office divin est en esclavon,
Au- côté gauche , est le livre des qui est la langue du pays ', et
Evangiles sur un coussin ; et à leurs caractères sont esclavons.
droite , sur un autre coussin , Cet office peut se diviser comme
est un crucifix en platepcinture, parmi nous en messe et en bré
non pas debout, mais couché. viaire. La messe est comme chez
Dans la nef, sont les images des les Grecs , ou suivant la liturgie
saints , peintes le long des mu de saint Basile , ou selon celle
railles. Chaque paroissien a la de saint Chrysostôme. On n'en
sienne devant laquelle il a sa dit qu'une dans chaque église,
place,, et il a seul le droit Je lui sur les neuf heures. Il y a peu de
adresser ses prières : en sorte monde les jours ouvriers , mais
qu'un autre ne le peut pas faire beaucoup les dimanches et les
sans s'attirer une grande que fêtes. Ils consacrenten pain levé.
relle. Pour les femmes, elles sont Leurs ornemens et leurs céré
dans des tribunes fermées de monies sont entièrement à la
treillis. grecque. Le bréviaire consiste
Ils administrent le baptême en une espèce de vêpres , de ma
par immersion, suivant l'ancien tines et d'office de midi ; et il se
RDS RUS 295
chante , comme parmi nous , i paru , on compte que les mis
l'église. On n'y prêche que rare sionnaires moscovites baptisent
ment , et l'on y regarde les ser actuellement par anenviron cin
mons comme des sources d'hé quante mille païens ou idolâ
résies ; mais ou y lit les homélies tres. Ce qu'il y a de vrai , c'est
des Pères traduites en leur lan qu'ils ont établi des évêchés et
gue, et les vies des saints, qui des monastères russes dans les
sont la plupart du pays même » principales villes de ces vastes
et toutes remplies de visions , pays, commejil paraît, entre au
de miracles et de fables : le di tres, par la notice suivante. Elle
vorce s'y accorde aisément; mais représente l'état présent de l'é
on ne peut passer à de troisiè glise de Russie par rapport aux
mes noces sans se faire excom archevêchés et évêchés qui sub
munier. sistent dans ce vaste empire , tel
Leur année commence le 1" que le père Lequien l'a donné
de septembre , et leur chrono dans son Oricns Christianus. Cet
logie à la création du monde, état est bien different de la no-
auquel ils donnent 5519 ans tice que l'abbé de Commanviîle
avant Jésus-Christ. Ils ne man et quelques autres nous ont
queraient pas d'esprit , s'il était donnée.
cultivé. Avant le règne du czar Nous observerons auparavant
Pierre-le-Grand, ils avaient si que les archevêques et la plu
peud'amour pour l'étude, qu'un part de sévèques de la grande
des grands crimes qu'on imposa Russie ont deux siéges, et quel
au patriarche Nicon , était d'a quefois trois , à cause de la
voir pensé à établir des écoles grande étendue de leurs diocè
publiques. Tous ces obstacles ne ses. Voici l'état de l'Église de
subsistent plus. Russie dans le dernier siècle.
Lesévêques et les autres ecclé Métropole. Bielogorod et
siastiques russes, depuisles gran Oboianski.
Casan et Swieski. Sus1lal
des conquêtes que les czars ont et You-
Archevechés. riaw,
faites dans diverses provinces de Kiovie et Galits. TcherrGgow et
la Tartarie asiatique , surtout Novogorod et Wi- Novogorod,
Novorod , ou
ou
depuis le règne de Pierre 1 se liki-Louki. Novogrodek.
Astrakan etTerki. Pskou
sont donnés des soins pour por Sibérie et Toboi- Twer et Narva.
et Katchi-
ter les lumières dela foi dans ces sko, ne.
provinces , et pour inspirer le Rostow et Jaros- Vologda et Bielo-
christianisme et leur religion law. zer0.
Smolensko et Do-
aux peuples qui les habitent, et rouobow. Évêchés.
qui sont la plupart idolâtres. S'il Sarskî, Po1lomski Pereislaw, suffra-
et Krontitski. gant de Kiovie.
en faut croire les relations qu'ils Nigeni ou Hisi- Ladoga et Korel ,
en publient de temps en temps, Novogorod et suf1rng. de No
leurs soins n'ont pasété inutiles; Aiatura. vogorod.
Resan et Mou- Irkoutsk, suffrag.
et, suivant les dernières qui ont rom. de Sibérie.
296 RUS RUS
Kolonna et Co- Kolmogor et Wa- 7. Nicon, s'étant brouillé avec
chire. le czar Alexis , fut exilé d'abord
Cet évêché et' Oust'ioug et Tot-
tes suivans ne sont ma. par ce prince vers l'an 1662, et
soumis à aucun ar-j Voronecs et Tam- déposé ensuite dans un concile
chevêque. bow.
Wiatka etWeliki-i Cet évêché a été en 1667.
Permie. supprimé en 1723. 8. Joasaph 11, métropolitain
de Sarski , remplaça Nicon dans
Patriarches Russes ou Mos
le patriarchat de Moscovie.
covites. 9 Pityroun , à qui succéda...
1 . Job. premier patriarche de j0. Joachim.
Moscovie nomme" eu 158g, fut 11. Adrien , dernier patriar
déposé ensuite et relégué dans che de Moscovie , siégeait en
un monastère d'où il avait été ]6g6. Il était auparavant mé
tiré. tropolitain de Casan. Après sa
2. Ignace, intrus à la place de mort, arrivée en 1703, le pa
Job en 16o5 par un certain De- triarchat de Moscovie fut sup
metrius, usurpateur du trône de primé parle czar Pierre 1er. (Or.
Moscovie , fut chassé l'année chr. , t. r, p. 13o0. )
suivante par Basile Suiski, qui I! y a aussi eu en Russie quel
se fit proclamer czar de Moscovie ques évéques latins , savoir :
après que Demetrius eut été tué 1. Albert, archevêque de
dans une émeute qui se forma Prusse , de Livonie et d'Estho-
contre lui la même année 1606. nie , fut envoyé en Russie en
Chrysante ne met point Ignace 1 ?4Ô avec titre d'archevêque de
au nombre des patriarches. Russie, et de légat du saint-sié-
3. Hermogène , métropoli- ge, après que Daniel, duc de
tein de Casan , fut élevé à la di Russie, eut renoncé au schisme ,
gnité de patriarche en 1606. Ce et se fut uni de communion
prélat ayant voulu apaiser le avec l'Église romaine , pour être
peuple qui s'était soulevé con couronné roi de sa nation. Mais
tre le czar, on l'enferma dans ce prince n'ayant pas demeuré
une prison, et on l'y laissa mou long-temps dans le sejn de l'É
rir de faim. glise catholique, et ayant em
4. Philaret, nommé auparavant brassé de nouveau le schisme en
Fedor, c'est-à-dire , Théodore , 1249, Albert fut obligé de sortir
fils de Nicetas; gouverneur dela de ses états. (Raynald, ad ann.
province de Novogorod , fut fait 1246 et 1249. )
d'abord métropolitain de Ros- 2. Jacques de Bruna, Bohé
tow, et de Jeroslaw, et devint mien, envoyé par le pape en
ensuite patriarche de Moscovie Moscovie pour avoir soin des
sous le czar Michel. catholiques qui se trouvaient
5. Joasaph 1er, succéda à Phi dans ces contrées, fut ^transféré
laret en 1634. ensuite à l'évêché de Belluno
6. Joseph, en 1642. en Italie l'an 1553.
RUS RUS 297
5. N...,que les Russes de fut d'abord la seule métropole
mandèrent au saint-siége après de l'une et l'autre Russie , jus
la tenue du concile de Florence : qu'à ce qu'on eut élevé à la
cependant l'union de l'Église même dignité l'Église de Mos
moscovite avec l'Église romaine cou. Depuis que la ville de Kio
n'eut pas lieu alors, et dans la vie est soumise aux Moscovites ,
suite on n'a jamais pu rien con le métropolitain grec de la petite
clure à cet égard. ( Or. chr. , Russie qui y résidait , et qui
t. 3, p. 1131.) s'est soumis à l'Église romaine ,
RUSSIE (la petite ), province a établi sa résidence à Vilna, ca
qui fait aujourd'hui partie du pitale dela Lithuanie. Il y a plu
royaume de Pologne. Elle est sieurs suffragans du rit grec ré
bornée au nord par la Lithua- pandus dans diverses villes de la
nie ; au levant, par le Boristène Lithuanie et de la petite Russie
ou Nieper, quila sépare de l'em qui ont autorité sur les chré
pire de Russie ; au midi, par ce tiens du rit grec, qu'on voit en
dernier fleuve, el par des déserts assez grand nombre dans ces
qui la séparent de la petite Tar- provinces. Ces prélats entretien
tarie; ensuite par le Niester et nent la plupart communion avec
les monts Krapachs, qui la sé l'Église romaine : les autres per
parent de la Moldavie et de la sévèrent dans le schisme. Les
Hongrie ; et au couchant par la évêchés grecs soumis au métro
petite Pologne. politain de la petite Russie, dont
Comme les peuples de la pe on a uni plusieurs ensemble ,
tite Russie furent convertis à la \sont aujourd'hui :
religion chrétienne par les Grecs, Polosk0. L'évêque prend le
ils en suivirent le schisme; et la titre d'archevêque honoraire ;
religion grecque est celle qui est l'évêché de Vitepscolui est uni.
suivie plus communément dans Luccorie ou Luk0.
le pays : mais la plupart de ceux Presmelie , uni avec Sambor.
qui la professent ont renoncé au Léopol et Kaminieck unis en
schisme, et sont unis à l'Église semble,
romaine; et depuis l'union de Chelm, uni avec Belz.
cette province à la couronne de Prinsko, uni avec Turow.
Pologne , la religion latine et Mscislaw, Orsa et Mohaik1w,
catholique fut la première en unis tous trois ensemble. ( Or.
dignité. Laxapitale de la petite chr. , t. 1 .)
Russie , c'est Léopol. Il y a dans Il y a aussi dans quelques-
cette ville un archevêque latin unes de ces églises des évêques
et un évêque grec ou russe. latins soumis à l'archevêque du
On à remarcfUé ci-dessus que même rit, résidant à Léopol.
c'est de la petite Russie que la re On a donné , au mot K1ov1e , la
ligion chrétienne a passé dans la succession chronologique des
grande, et que la ville de Kiovie évêques grecs de Kiovie, métro
298 RUS RUS
politains de Russie , et des évo et à une grande capac1té , une
ques latins qui ont siégé dans la modestie singulière et une dou
même ville. En voici encore ceur de caractère qui le faisaient
quelqUes-uns du rit Latin, qu'on chérir de tous ceux qui le con
trouve sous le titred'évêques des naissaient. Ses ouvrages sont :
Russes. 1°. Un discours sur le vingt-
1 . Gerard, de l'Ordre des Frè septième verset du vingt1ème
res Prêcheurs. (Sponde, t. 1, ad chapitre des Proverbes , qu'il
<mn. 1231, p. 155 ) rapporte prononça dans la chapelle de
qu'en 1 23 1, plusieurs Russes s'é- son collége , et depuis en 1655 à
tant convertis à la foi catholi Sainte-Marie de Cambridge, sur
que par le ministère des domini le trente-huitième verset du
cains, le pape Grégoire 1x en chapitre dix-huitième de saint
voya à ces peuples, pourévêque, Jean. M. Glanvil publia cette
Gerard , ex-provincial de Po pièce à Londres en 1682, in-8° ,
logne. sous le titre de Discours sur la
2 . Hen ri , eu t pour successeur. . . vérité dans un volume intitulé :
3. Théodoric de Indagine , de Deux excellons et utiles traités ,
l'Ordre de Saint- Augustin, nom l'un lux orientalis , ou Recher
mé parUrbain v1le 3o avril 1867. ches sur l'opinion des sages
4. Jean Hoppe, de l'Ordre des orientaux touchant la préexis
Frères Prêcheurs, nommé par tence des âmes : ce qui est la
Boniface 1x le 4 mai 14o3. ( Or. clef pour pénétrer les profonds
chr. , t. 3, p. 1 138. ) mystères de la Providence tou
RUST ( Georges ) , illustre chant la chute et la misère de
écrivain et théologien anglais du l'homme. L'autre est un Dis
dix-septième siècle, fit ses étu cours sur la vérité , par le feu
des dans le collége de Christ à docteur Rust , évêque de Dro
Cambridge, dont il fut membre, more en Irlande , avec des re
et se reudit habile dans la con marques sur l'un et sur l'autre :
naissance de l'Écriture-Sainte , on attribue ces remarques au
des saints Pères et de l'histoire docteur Henri More. M. Glan
ecclésiastique. 11 devint ensuite vil observe, en parlant dans sa
doyen de Conore, puis évêque préface du discours sur la vérité,
de Dromore en Irlande. Il mou " que le sujet est de la dernière
rut jeune, au mois de décembre importance, et que la vérité que
167o. M. Glanvil , qui l'avait J^auteurétablit, est prouvée avec
particulièrement connu , nous une force de raison supérieure
apprend qu'il avait l'espr1t net , et irrésistible. ° M. Henri Hally-
le jugement profond , un génie wel en a donné une nouvelle
propre aux recherches , qu'il édition, en y ajoutant deux pré
était versé dans les sciences an faces, ou, pour parler juste, il l'a
ciennes et modernes , et qu'il insérée daus le recueil des œu
joignait à beaucoup de lumières vres posthumesdudocteurRust,

:.màr
RUS RUS 299
imprimé à Londres en 1688 , Fils de Dieu et le roi d'Israël. °
in-4°. L'une de ces préfaces est 3°. Un discours sur la pre
faite pour l'édition du discours mière épître de saint Jean ( ch.
sur le proverbe 2o, 27, et l'au 4, v. 16), que M. Rust prononça
tre est l'exode que M. Rust mit à Sainte-Marie de Cambridge en
à la tète de ce discours, quand 1658.
il le prononça à Sainte-Marie 4°. Une thèse sur cette propo
de Cambridgeen 1655, sur saint sition , que l'Écriture enseigne
Jean, 18, 38. la résurrection du corps, et que
2°. Une leçon que notre sa la raison ne dicte rien qui y soit
vant fit en 1656 dans les écoles contraire. Fore resurrectionem
de Théologie à Cambridge, pour corporis suadet Scriptura , nec
prouver que le Messie promis refrngatur ratio.
est venu il y a long-temps, Mes- 5°. Un discours de l'usage de
sias in S. Scripturd promissus la raison en matière de religion,
olim venit. M. Hallywel l'a pu où l'on prouve, contre les en
bliée dans les œuvres posthumes thousiastes et contre les déistes,
de notre auteur, et il dit dans que le christianisme ne renfer
sa préface, « qu'on trouve dans me rien de contraire à la droite
cette pièce une réfutation solide raison, composé en latin, mais
et raisonnable de toutes les chi traduit en anglais par M. Hal
canes et des exceptions que les lywel, qui y a ajouté des remar
plus illustres et les plus savans ques. ( M. Chauffepié, Nouveau
rabbins parmi les Juifs ont pu Dictionn, hist. et crit. , tome 4 ,
imaginer pour énerver la force page 146 et suiv. )
des oracles que les chrétiens R.USTAUX, anabaptistes, ainsi
pressent contre eux, pour prou nommés parce qu'ils étaient des
ver qu'il y a long-temps que le gens rustiques et des bandits
Messie est venu. Par où nous sortis de la campagne, qui, sous
gagnons beaucoup ; car, puisque prétexte de religion, mettaient
les objections des plus habiles le trouble partout.
Juifs sont si faibles , que leurs RUSTIC ou ROTURY (saint) ,
exceptions contre les prophéties évêque d'Auvergne , fut placé
dont l'auteur se sert ici , sont si sur ce siége d'une manière ex
frivoles, et qu'ils varient si fort traordinaire l'an 4a3. On ne sait
entre eux , touchant la personne rien de ses actions , sinon qu'il
du Messie, et l'époque de sa était curé d'une paroisse du dio
venue , c'est là une forte confir cèse, lorsque le peuple le de
mation de la foi chrétienne sur manda tout d'une voix pour
ce grand article, que notre Jésus évêque après la mort de saint
est le Messie promis, que les Vénérand. Le martyrologe ro
Juifs eux-mêmes anraient dû le main marque sa fête au vingt-
recevoir pour tel , et se soumet quatre septembre, que l'on prend
tre à ses lois , comme étant le pour le jour de sa mort. (Saint
3oo RUS RUS
Grégoire de Tours, auchap. 13 Mais, comme elle était en che
du second livre de son histoire.) min, Dieu lui suscita un défen
RUSTICLE ( sainte ) , abbesse seur en la personne de saint
de Saint-Césaire d'Arles , issue Domnole , évêque de Vienne ,
de l'une des plus nobles familles qui la précéda à la cour de Clo
de la ville dc Vaison en Proven-- taire, et découvrit la calomnie.
ce, naquit l'an 555, et fut enle Elle fut renvoyée à son monas
vée cinq ans après sa naissance tère avec honneur, et le gouver
par un homme de qualité, nom na encore long-temps avec la
mé Cheran, dans le dessein de même vigilance. Elle mourut
l'épouser lorsqu'elle serait en l'an 632, âgée de soixante-dix-
âge. Le roi Gontran la fit met sept ans. Ou fait sa fête le 1 1
tre deux ans après dans le mo d'août, et l'on conservait son
nastère de Saint-Césaire d'Ar corps' dans la cathédrale de
les, où l'abbesse Liliole lui tint Saint-Trophime. ( Dom Mabil-
lieu de mère, et où elle prit l'ha lon, second siècle bénéd. Bail-
bit monastique. Ses vertus lui let , t. 2, 1 1 août.
gagnèrent tellement le cœur de RUSTIQUE, diacre de Rome ,
toutes les religieuses, que quand a fleuri vers l'an 55o. Nous avons
Dieu eut retiré du monde la de lui un dialogue contre les
bienheureuse Liliole , l'an 574 , acéphales. Le dessein de cet ou
elles voulurent l'avoir pour ab-- vrage est de montrer qu'il y a
besse, quoiqu'elle n'eût pour deux natures en Jésus-Christ,
lors que dix-huit ans et quel unies en une seule personne, en
ques mois. Elle ne futpas plus tôt sorte que c'est le même qui est
en place , malgré sa résistance , le Fils de Dieu etTils de l'hom
qu'elle augmenta ses austérités, me. C'est ce que l'auteur prouve
se couvrant d'un rude cilice, et par divers raisonnemens, et par
jeûnant si rigoureusement, que plusieurs passages de l'Écriture
souvent elle ne mangeait qu'une et des Pères. Ce dialogue se
fois en trois jours. Quoique sa trouve dans l'Antidote contre
communauté fût composée de les hérésies , imprimé à Baie en
près de trois cents religieuses, 1528; dansl'Hérisiologie, impri
elle veillait sur chacune en par mée eu la même ville en 155o,
ticulier comme sur elle-même. avec les notes de Simler ; dans
Dieu voulut éprouver sa vertu le Recueil de divers écrits des
par une rude persécution : il per Pères contre Eutychès et Nesto-
mit qu'elle fût accusée auprès rius, à Zurich en 1571, et dans
du roi Clotaire u, de nourrir le dixième tome de la Bibliothè
secrètement dans son monas que des Pères," à Lyon en 1677.
tère un prince à qui on don Le style en est assez net. Rus
nait la qualité de roi. On l'arra tique avait encore composé un
cha violemment de son monas discours contre les acéphales et
tère pour la conduire à la cour. les nestoriens, et un traité pour
RUS RUT 3o1
la défense des trois chapitres ; rôme, et une autre de saint
mais ces ouvrages sont perdus. Léon , adressées à saint Rusti
( Dom Ceillier, Hist. des Aut. que. (Baillet, tom. 3, 26 oc
sacr. et ceci., tome 15, page tobre. )
53p et suiv.) RUSTIQUE, martyr d'Afri
RUSTIQUE ( saint ) , évêque que sous les Vandales , et com
de Narbonne, né dans la Gaule pagnon de saint Liberat. [foy.
Narbonnaise vers l'an 3g4 , se LlBEEAT.)
consacra au service de Dieu dès RUTEUS , vulgairement RU-
sa première jeunesse dans la pro TEAU (Antoine), religieux de
fession monastique, et fut en l'Ordre des Minimes, né à Mons,
suite admis dans le clergé de fleurit depuis 163o jusqu'à 16^o.
Marseille. Il succéda à Hilaire , Nous avons de lui, 1°. un Traité
évêque de Narbonne, mort vers du fruit et de l'application du
l'an ^2o ou 43g. Il n'oublia rien sacrifice de la messe et de ses
pour conserver ou rétablir la suffrages, en trois livres, à An
pureté des mœurs avec celle de vers, 1637. 2°. Un traité inti
la foi parmi son peuple, et il tulé, des Participations, ou Let
lit éclater singulièrement sa cha tres de fraternité pour être reçu
rité envers les réfugiés d'Afri à la participation des biens des
que et de Mauritanie , qui , monastères, à Mons, en i636.
fuyant la tyrannie des Vanda 3°. De la vie quadragésimale qui
les, venaient chercher un asile s'observe chez les minimes, à
dans les Gaules. Il les reçut avec Louvain , en 1642. 4°- L'His
une bonté de père, et pourvut à toire des miracles de Notre-
tous leurs besoins corporels et Dame de Wavre, ibid. , 1642.
spirituels, comme s'ils eussent 5°. Un commentaire sur la pre
été ses propres enfans. L'an 45 1, mière partie. de la Somme de
il se joignit à quarante-trois saint Thomas, à Mons, en 1 653.
évêques des Gaules assemblés (Dupin, Table des Aut. ecclés.
en concile, pour marquer au pape du dix -septième siècle, col.
saint Léon, qu'ils recevaient avec 1 835 ; et dans les additions,
joie sa lettre à Flavien de Cons- col. 2912.)
tantinople; qu'ils la regardaient RUTH, hébr., enivré, rassa
comme un véritable symbole de sié, femme moabite qui , ayant
foi , et qu'ils condamnaient épousé un des fils d'Elimelech
comme lui les nouvelles héré et de Noémi , persista à vouloir
sies de Nestorius et d'Eutichès. suivre celle-ci à Bethléem, où
On croit que saint Rustique elle voulut retourner après la
mourut le '26 octobre de l'an mort de son mari et de ses fils ,
462, jour auquel sa fête est quelque chose que pût lui dire
marquée dans le martyrologe Noémi pour l'en détourner. Son
romain moderne. Nous avons attachement à sa belle-mère fut
une belle lettre de saint Jé- récompensée peu après son arri
3o2 , RUT RUT
vée à Bethléem par son mariage 2706. Quant à l'auteur de cette
avec Booz, riche bourgeois de histoire, quelques-uns l'attri
cette ville , comnie on le peut buent au roi Ezéchias, et d'autres
voir au long dans le livre de à Esdras; mais la plupart sont
Ruth. pour Samuel, et c'est l'opinion
Ce livre est placé entre le li la mieux appuyée. Quoi qu'il en
vre des Juges et le premier des soit, il est certain que celui qui
Rois, comme une suite du pre a composé cette histoire vivait
mier et une introduction au se dans un temps que le gouver~
cond. Le but de l'auteur de ce nement des juges d'Israël était
livre est de nous faire connaître fini. Il le déclare assez nette
la généalogie de David; et il y ment dès le commencement de
a toute apparence que c'est le son livre , lorsqu'il dit : « Dans
même auteur qui a composé le le temps qu'Israël était gouverné
premier livre des Rois , lequel, par les j u ges, il arriva sous le gou
ne pouvant pas commodément vernement de l'un d'eux, etc. »
placer cette généalogie de David Mais, ce qui rend la chose évi
sans trop déranger son récit, a dente, c'est que l'auteur termine
mieux aimé la donner à part. son histoire par une généalogie
D'ailleurs, on remarque dans le qu'il conduit jusqu'à David.
livre de Ruth deux façons de (Dom Calmet, Dictionn. de la
parler singulières qui ne se Bible. Dom Ceillier, Hist. des
trouvent point dans les livres Aut. sacr. et eccl., tom. 1 , p. 82
précédens, et qui sont fréquen et suiv.)
tes dans les livres des Rois. La RUTHLAND ( Jean Gaspard),
première est celle-ci : « Je veux de Bretten, fleurit vers l'an 1 560.
bien que Dieu me traite dans On a de lui : Lieux communs
toute sa rigueur ; » espèce d'im des articles controversés, àAugs-
précation très - souvent usitée bourg en 155g et à Paris, en
dans le premier livre des Rois. 156o et 1573. (Dupin, Table des
L'autre est la suivante : « Je Aut. eccl. du seizième siècle ,
vous ai découvert l'oreille,» pour col. 1 157. )
dire je vous en ai informé. RUTILE, martyr en Afrique,
La canoriicité de cet ouvrage fut condamné au feu vers l'an
n'est pas contestée ; mais on 207, et remporta ainsi la cou
n'est pas d'accord sur l'époque ronne par le feu dans Carthage
de cette histoire, non plus que même, comme l'on croit, et du
sur son véritable auteur. On sait rant la persécution excitée con
qu'elle arriva au temps que les tre les chrétiens par l'empereur
juges gouvernaient le peuple de Sévère. Le martyrologe romain
Dieu , et on la place communé fait mention de saint Rutile au
ment sous la judicature de Sam- second jour d'août. ( Baillet ,
gar , ou sous celle de Debora , tome 2 , 2 août. )
c'est-à-dire, vers l'an du monde RUTILIUS (Bernardin), né
RUV TTOY 3o3
dans un bourg du territoire de fait évêque de Ruvo en 1009. Il
Vicence en Italie, vivait au com ne siégea que quarante-quatre
mencement du seizième siècle, jours.
et avait une grande connaissance 5. Abiatarus de Barghettinis,
de l'antiquité. Il mourut fort succéda à Joachim.
jeune à Venise vers l'an 1537, 6. Guibert ou Gisilbert, as
après avoir composé les Vies des sista à la consécration de l'église
jurisconsultes, publiées en 1 537, de Mont-Cassin , sous Alexan
in-4°, à Eâle , pour la première dre 11 , en 107t.
fois, et en 155^ aussi à Bâle, 7. Pierre , en 1 1 10.
pour la seconde fois , sous ce 8. Ursus , siégeait dans le
titre : Jurisconsultorum vitœ, temps du roi Guillaume , en
novissimè elimatœ , et mend1s 1 162.
non pnucis quibus scatebant rë- 9. Daniel, assista au concile
purgatœ. (Paul Jove, in elog. , de Latran , sous le pape Alexan
ch. 196.) dre 111 , en 1 179.
RUVO, Rubi, Rubvs et Ru- r0. N... Cet évêque, dont on
veturti, ville épiscopale du royau ignore le nom, et qui occupait
me de Naples, sous la métropole le siége de Ruvo en 1235, se dé
de Bari , 'dont elle est distante mit de son évêché sous Gré
de dix-sept milles , n'a que six goire 1x. /
cents familles sous la seule pa 11. Pierre de Gabriellis, ci
roisse de la cathédrale de l'As toyen et évêque de Ruvo, as
somption. Il y a quatre maisons sista à la consécration de l'église
religieuses, et le diocèse est ren cathédrale de Biséglia en 1295,
fermé dans la ville, qui a titre et vivait encore en 13o0.
de comté à la maison de Ca- 12. Nicolas, de la même fa
raffa. mille et de la même ville , suc
Kvêquès de Ruv0. céda à Pierre en 1 3 18.
13. Major.
1. Saint Clet, fut ordonné, 14. Jean,
dit-on, premier évêque de Ruvo 15/ Guillaume.
par saint Pierre, en 44- H fut 16. Nicolas, de Bittonto, mou
élevé ensuite au souverain pon rut en 1343.
tificat en 77, et martyrisé le 26 17. Jean , citoyen et chanoine
avril en 83. d'Ariano , fut fait évêque de
2. Procope. Ruvo par Clément v1 , en 1344 ,
3. Jean, assista à la consécra et mourut vers la fin de l'an
tion de l'église de Saint-Michel 1348.
archange , et à celle des églises 18. Étiem1e, de l'Ordre des
de Saint-André de Barlette et Frères Mineurs, obtint la même
de la Trinité de Canuse, sous le dignité en 1 349-
pape Gélase 1", en 493. 1g. Antoine , fut transféré de
4- Joachim de Zonicis , fut l'évêchédeVesti à celui de Ruvo,
3o4 RUV RUV
par Boniface 1x, en 13go, et son neveu , après l'avoir occupé
mousut en 1398. pendant cinquante-huit ans, et
20. Sixte Coletta , de Giove- mourut doyen des évêques en
nazzo , de l'Ordre des Frères Mi 1583.
neurs , fut placé sur le siége de 30. Horace de Mirto , neveu
Ruvo en 1399. Il mourut en de Jean-François, fameux doc
teur en l'un et l'autre droit, fut
a1. Siméon, de Brindisi, du pourvu de l'évêché de Ruvo par
même Ordre des Frères Mineurs, Grégoire xm , après la démission
gouverna très-bien l'église de de son oncle, en 1578. Il fut dé
Ruvo après Sixte, sous Martin v, posé par Sixte v en j 589. On ne
depuis l'an 14'8 jusqu'à l'an sait point le sujet de sa déposi
1432 , qu'il fut transféré à celle tion.
d'Alessan0. 31. Gaspard Paschalis , de
22. Pierre Rosa , devint évê- Mont-Réal , habile théologien
que de Ruvo en 1 4 32, et mourut de l'Ordre des Frères Mineurs ,
en 1443. fut élevé à l'épiscopat par Sixte v,
23. Christophe , de l'Ordre en 1 58g. Il gouverna l'église de
des Frères Mineurs, en 1443. Ruvo pendant quinze ans , et
24. Pierre, de Bittonto, fut fut transféré à celle de Rieti en
nommé à l'évêché de Ruvo en 1604.
1452. Il était vicaire-général de 32. Joseph Salucius , de Bit
Latin , cardinal des Ursins, ar tonto, fut mis à la place de
chevêque de Bari en 1467. Il Gaspard en 1604, et mourut en
mourut en 1469. 1621.
25. Antoine de Colettis, élu 33. Christophe Memmolus ,
en 1 47 1 , mourut en 1480. d'Ariano , clerc régulier théa-
26. Antoine Rocca , archidia tin, recommandable par sa nais
cre de Ruvo , fut fait évêque de sance et par ses qualités person
sa patrie en 1469, et mourut à nelles, fut nommé à l'évêché de
Rome en 1480 Ruvo par Grégoire xv, en 162.1 ,
27. François Spalluccia, de et mourut en 1646.
Biseglia , fut préposé à l'église 34. Marc è Criptaliis , Ro
de Ruvo par Innocent vm , en main , aussi clerc régulier théa-
1486, et siégea jusqu'à l'an 151 2. tin , succéda à Christophe en
28. Julien de Mirto, Napoli 1646. Il était pour lors préfet
tain , monta sur le même siége , de la congrégation de la Propa
sous le pontificat de Léon x , en gande. Il mourut en 1650.
151 2, et s'en démit en faveur de 35. Ferdinand Apicellus, de
son neveu en 1520. Naples , élu évêque de Ruvo en
29. Jean-Francois de Mitto , 165o , passa à l'église de Larina
neveu du précédent , succéda à en 1656.
son oncle en 1520. Il se démit 36. Jean-Baptiste Dlpius, d'une
aussi de son siége en faveur de famille noble de Côme , désigné
RUV RYP 3o5
évêque de San-Severo par Inno 42. Jean Donat Jannonius
cent x, fut nommé à l'évêché de Alietus , d'une famille noble de
Ruvo par le pape Alexandre vu, Bittonto, était chantre de l'é
en 1656. Il mourut avec la ré glise de sa patrie, et vicaire-
putation d'un vertueux prélat, général de son évêque, quand
en 1663. il fut pourvu de l'évêché de
37. Gabriel Tontoli, citoyen Ruvo, en 1680. Il siégea dix-huit
et archidiacre de Siponto, après ans, et mourut à Bittonto en
avoir soutenu avec un zèle infa 1698. &
tigable les droits de cette église, 43. François Morgione, cha
dont il était vicaire-capitulaire , noine de l'église cathédrale d'Is-
fut fait évêque de Ruvo par le chia , sa patrie , fut fait évêque
susdit pape Alexandre vu, en de Ruvo en 1698, et transféré à
1 663. Il mourut en 1665. l'évêché de Minori en 1705.
38. Joseph Carus , de Bissi- 44- Barthélemi Gambadorus,
gnano, docteur en Théologie et du mont Gargan , succéda à
habile directeur, fut préposé à François l'an 1705. (Ital. sac.,
l'église de Ruvo en 1666. Il mou ton». 7, pag. 762.)
rut en 1671. RGZÉ (Arnoul), né à Tours
39. Sébastien ab Alexandro, dans le quinzième siècle, fut
docteur en Théologie, de l'Or professeur en droit à Orléans ,
dre de Notre-Dame du mont chanoine et scolastique de la
Carmel , devint évêque de la cathédrale, et, en cette dernière
même église en 1672. Il avait qualité, chancelier de l'univer
exercé auparavant les emplois sité de cette ville. Il fut encore
honorables de son ordre, et avait depuis conseiller au parlement
été fait ensuite consulteur et de Paris, et abbé de Notre-Dame
qualificateur du saint-office, et de la Victoire. On a de lui un
enfin consulteur de la congré traité latin de la Régale, im
gation des rits. Il mourut envi primé pour la première fois en
ron un an après son élévation à 1534, à Paris. Un autre traité ,
l'épiscopat. De mandatis apostolicis , et de
4 0. Dominique , de Sorrento, prœeminentid archiepiscopalis
d'une famille noble , originaire dignitatis. ( Simon , Hist. des
de Cavi, docteur en l'un et l'au Aut. du droit.)
tre droit, fut élu évêque de RYPEN , Ripa , ville épisco-
Ruvo en 1673, et passa au siége pale de Danemarck, sous la mé
de Volturara en 1676. tropole de Lunden , et capitale
41 . Dominique Gallesius, de du Nord-Jutland, est située à
Final, professeur dans le collége une lieue de la côte occidentale
de la Sapience à Rome , et con du Jutland , sur la Nipsa. On
sulteur de la congrégation de voit dans la cathédrale les tom
l'Index , monta sur le siége de beaux de quelques rois de Da
Ruvoen 1676,etmouruten 1680. nemarck.
a1 . 20
3o6 SAA SAA

Sa ou SAA (Emmanuel), jé çons, fils de Bauni, un de ceux


suite portugais, natif de Condé, qui quittèrent les femmes qu'ils
dans la province dite entre Mi- avaient épousées contre la loi.
cho et Duro, entra dans la so ( 1 Esdr., 10 , 29.)
ciété en 1 525 , âgé d'environ SAANANIM, hébr., le mou
quinze ans. Il enseigna à Gan- vement de celui qui sommeille ,
i die, à Coimbre et à Rome. Il du mot staha, aller çà et là, et
prêcha aussi avec réputation du mot num, sommeiller , ville
dans les principales villes d'Ita de la tribu de Nephtali. ( Jos.,
lie , et fut employé par le pape 19, 33.)
Pie v à la nouvelle édition de la SAAPH , hébr., qui pense, du
Bible. Il mourut à Aronne , dans mot schahaph, fils de Jahaddaï.
le diocèse de Milan , le 3o dé (1 Parai., 2, 47- )
cembre 1596, dans sa soixante- SAAR1M ou SAARAIM, hébr.,
sixième année. On a de lui : portes, estimations, prisées, che
I*. Scholia in quatuor evange- veux , orges , tempêtes , crues ,
lia, Anvers, 15g6; Lyon, 1610; velus, démons, d'un même mot,
Cologne , 1620. 2°. Notationes schahar, ou schor, ou sahor,
in totam sacrant scripturam , ou sahir, ou schora, selon les
Anvers, 15g8; Cologne, 16 10. différentes leçons, ville de la
Ces notes sur la Bible sont cour tribude Siméon. (1 Parai., 4,
tes et littérales; mais l'auteur 31.)
ne fait pas toujours un bon SAAS (M.), curé de Saint-
choix des meilleures interpré Jacques à Rouen sa patrie, mem
tations de la lettre de son texte. bre de l'Académie des sciences
3°. Aphorismi confessarior1tm , et belles-lettres de cette ville, et
Barcelone, 1601 ; Paris, 1609; enfin chanoine de la cathédrale.
Lyon, 1612; Anvers, 1615; Nous avons de lui, 1°. le Caté
Douai, 1627.(Ribadeneiract Ale- chisme de Rouen. 2°. Il est édi
gambe , Biblioih. script, societ. teur des Fables choisies de La-
Jesu. Nicolas Antonio, Biblioth. fontaine envers latins, 1738,
hispan. Dupin , Bibliothèque in-12. 3°. Nouveau Pouillé des
ecclésiastique, dix-septième siè bénéfices du diocèse de Rouen ,
cle-, part. 1, p. g38. Richard Si xj38, in-8°. Lettres (quatre) à
mon , Critiq. de Dup., tom. 2, l'auteurdu nouveau supplément
pag. 282.) (1737) au Dictionnaire de Mo-
SAAL , hébr., qui demande, réri, in-' 2. Premier supplément
qui prête , ou les lieux souter à la Défense des titres et des
rains, ou l'enfer, du mot schaal droits de l'abbaye de Saint-Ouen
ou scheal , selon les diverses le de Rouen, 1743, in-4°. Notice
SAB SAB 307
des manuscrits de la bibliothè évêque latin en 1190, suivant
que de l'église de Rouen, 1746, le continuateur français de Guil
in- 12. Réfutation de l'écrit du laume de Tyr, qui met cette
j1ère Tassin , bénédictin , sur la ville à deux milles de Naplouse.
Notice des manuscrits de l'église (Lib. 25, num. 5. Or. chr. ,
de Rouen , 1747, in-12. Lettre tom. 3, pag. 1294.)
d'un académicien sur le Cata SABACTHANI. (Matt. 27,46.}
logue de la bibliothèque du roi , Ce mot est une corruption de
1749, in-12. (Journal des Sa- l'hébreu , asabtani ou azab-
vans , 1746. La France litté ta-ni , vous m'avez abandonné.
raire. ) (Dom Cal met, Dictionn. de la
SABA , hébr. , qui tourne ou Bible.)
env1ronne, du mot sabub, fils SABAD1A , siége épiscopal de
de Chus. (Genèse , 10,7.) Jo- la province d'Europe, au diocèse
sephe croit qu'il habita dans de Thrace , sous la métropole
l'île de Papa , connue depuis d'Héraclée, a eu pour évêques :
sous le nom de Méroé. 1. N.... , siégeait du temps
SABA , hébr., captivité, du du concile d'Ephèse.
mot schata , fils de Regma , ha 2. Nicolas , assista au concile
bita , à ce qu'on croit, dans l'A de C. P. pour le rétablissement
rabie heureuse où Regma avait de Photius. (Or. chr., tom. 1,
eu sa demeure. (Genèse, 10, 7. p. 1124.)
Dom Cal met, ibid.) S AI! Al M , hébr., ivrogne, du
SABA , fils de Jectan, On mot saba, peuples. (Isaïe, 45,
trouve dans la Perse et l'Ar 14-) Ce sont apparemment les
ménie des vestiges des noms de sabéens de l'Arabie heureuse ou
Saba et de Jectan. (Genèse , 10, de l'Asie qui se rendirent à Cy-
28, 29.) rus. (Dom Calmet, Dictionn. )
SABA , fils de Jecsan . ( Genèse , SABAITES ou SABÉENS.
t5 , 3.) On croit que ce sont ses ( foy. Sabéens.)
descendans qui enlevèrent les SABAMA ou SEBAMA, ou
troupeaux de Job. SIBMA , hébr. , grande conver
SABA ( la reine de ) , dont il sion, retour, ou captivité, ou
est parlé dans le livre des Rois, vieillesse , ou grand repos , du
et qui est nommée dans l'Evan mot schaha ou schab , capti
gile la reine du Midi , était , vité, repos, etc. , ville de la tribu
selon les uns, une reine d'Ara de Ruben. Isaïe parle des vignes
bie, et, selon les autres, une de Sébama, qui furent coupées
reine d'Ethiopie. (Dom Cal met, par les ennemis des Moabites.
Dictionn. de la Bible. Voyez Ces derniers avaient pris la ville
NtCAULE.) de Sébama , et les autres du
SABA, ville épiscopale de la pays de Ruben, depuis que cette
première Palestine , sous la mé tribu avait été menée captive
tropole de Césarée. Il y avait un par Téglatphalasar. (Num. 33 ,
20.

:
3o8 SAB SAB
38. Josué, 13 , 19- Isaïe, 16, 8. confins d'Emath et ceux de Da
Jérémie, 48, 32, 4- Reg. 15, mas. (Ezéch., 47, 16.)
29, 1. Par. 5 , 26.) SABAS , Goth de nation, mar
SABAN, hébr., qui les tient tyr, né sous le règne du grand
captifs, ou leur captivité, du Constantin , fut arrêté l'an 372
mot sehaba , et du pronom am , par ordre d'Athanaric, roi des
leur, ville de la tribu de Ruben. Goths , et noyé le 12 avril de la
(Num. 3a, 3.) même année, qui est le jour où
SABANIA ou SABANIAS, hé- l'on célébrait autrefois sa fête
breu , le Seigneur qui convertit chez les Grecs , et encore à pré
ou qui captive, du mot schaba, sent chez les latins , les Grecs
et du mot jah , Seigneur , un ayant changé de jour. (Acta
des lévites chargés de lire la loi apud Mabillon. Analect.)
conjointement avec Esdras. ( 2 SABAS (saint), abbé, exar
Esdr., 9, 4 ) que, ou supérieur des monastè
SABAOTH, ou plutôt ZA- res de Palestine , vint au monde
BAOTH , hébr. , armées , com en 439 , dans une bourgade du
bats , du mot tsaha. L'Ecriture territoire de Césarée en Cappa-
emploie en plusieurs endroits doce , nommée Mutalasque. A
le terme de Jehova sabaoth , le l'âge de huit ans , il entra dans
Seigneur des armées, soit qu'on le monastère de Flaviane , peu
l'entende des anges ou des as éloigné du lieu de sa naissance ;
tres, ou enfin du peuple du Sei et, après dix ans de séjour dans
gneur de l'ancienne et de la ce monastère, il obtint permis
nouvelle alliance , qui est véri sion de son abbé d'aller à Jéru
tablement l'armée dont il est le salem. De là il passa dans le dé
chef. Le terme de zaba s'em sert où demeurait S. Euthyme
ploie aussi pour marquer le ser qui, le trouvant trop jeune pour
vice des ministres du temple. demeurer avec les anachorètes ,
(3 Reg. 22, 19. Jerem., 11, l'envoya au monastère situé au
20.) bas de sa laure , et dont Théo-
SABARIM, hébr., circuit ou crite était abbé. Sabas se livra
environ des hauteurs, du mot avec ardeur à tous les exercices
sabab , circuit, et du mot ro de piété. A l'âge de trente ans,
man, hauteurs, lieu aux envi il passa dans le désert où il de
rons de Haï et de Bethel. Les meurait seul dans une caverne.
habitans de Haï poursuivirent Quelques années après , il passa
les Israélites depuis la porte de dans une autre caverne près le
leur ville jusqu'à Sabarim. (Jo torrent de Cédron. Salluste, pa
sué, 7, 5.) triarche de Jérusalem, l'ordonna
SABARIM , lieu qui servait de prêtre l'an 49 1 . Deux ans après ,
limites à la Terre promise du saintSabas, voyant sa laure beau
côté du septentrion. Ezéchiel coup augmentée , bâtit un mo
dit que cette ville était entre les nastère à une lieue de là , en
SAB SAB 3og
un endroit nommé Castel. Vers cinquième fils de Chus. (Genèse,
l'an 511, Elie , patriarche de 1 o, 7.) Il peupla aussi, à ce qu'on
Jérusalem, l'envoya à Constau- croit, une partie de l'Arabie, ou
tinople avec quelques autres ab quelque autre pays vers l'Assy
bés, pour résister à Sévère et rie, ou l'Arménie, ou la Car-
aux autres hérétiques qui domi manie ; car on trouve dans ces
naient en cette ville à la faveur régions des vestiges du nom de
de l'empereur Anastase. Il dé sabathaca. (Dom Calmet.)
fendit fortement la foi du con SABATINI DE SAINTE-AGA
cile de Chalcédoine, et fit un se THE (Julien ) , clerc régulier des
cond voyage à Constantinople écoles pies, depuis évêque de
en 53 1, pour demander à l'em Modène. On a imprimé ses ser
pereur Justinien une remise des mons du carême : Prediche qua-
impositions pour la première et dragesimali, etc. , in Venezia ,
seconde Palestine, qui avaient 1758, in-4°- On trouve dans la
été ravagées par les Samaritains préface beaucoup de traits de la
en 530. L'empereur le reçut très- vie édifiante de l'auteur, surtout
honorablement , et lui accorda pour ce qui regarde le zèle de
toutes ses demandes. Saint Sa- ce religieux et son application
bas, de retour en Palestine, y à l'exercice de la prédication.
mourut le 5 décembre 531, âgé A l'égard de ses sermons, on dit
de quatre-vingt-quatorze ans , qu'ils sont solides, instructifs,
en disant ces paroles du psaume éloquens même et pleins d'onc
3o : « Seigneur, je recommande tion, et qu'ils sont généralement
et remets mon âme entre vos estimés. (Journal des Savans,
mains. » (Cyrill., Vit. sancti 1760, pag. 552.)
Sabœ , apud cotelerium, monu SABATRA , siège épiscopal de
ment, eccles. grœcœ. Dom Ceil- la province de Lycaonie, sous
lier, Hist. des A ut. sacr. et ec- la métropole d'Ic0ne, au diocèse
clés. , tome 16 , page 49' et d'Asie. Nous en connaissons deux
suiv. ) évêques :
SABATHA , hébr., circuits ou 1 . Aristophane , parmi les
causes, du mot sabab ou du mot pères du premier concile de
siba, troisième fils de Chus. (Ge Constantinople.
nèse, 10, 7.) Il peupla une par 2. Eustathius , pour lequel
tie de l'Arabie heureuse, où l'on Onesiphore, son métropolitain ,
trouve une ville de Sabta et des souscrivit au concile de Chalcé-
peuples Sabthéens. (Dpm Cal- doine. (Ad. 6. Oriens chr.,
met, Dict. de la Bible.) - tom. 1, pag. 1084-)
SABATHACA^ hébr., qui en SABBAT ou SABBATHA,
vironne ou qui cause lefrappe ou SABBATHUM, hébr., re
ment, du mot sabab , environ pos, du mot sehub , se prend
ner, ou du mot siba , causer, et quelquefois simplement pour le
du mot naca ou caa , frapper, repos , quelquefois pour la féli
310 SAB SAB
cité éternelle (Heb. , 4 , 4 7 etc.) , gesse infinie , le mouvement
quelquefois pour toutes les fêtes qu'il avait d'abord imprimé à
des Juifs : Sabbatha mea custo- la matière qu'il avait tirée du
dite (Levit., 19, 3, 3o), quel néant, se contentant ensuite de
quefois pour toute la semaine : conserver son ouvrage dans sa
jejuno bis in sabbatho , je jeune beauté, sans produire au de
deux fois la semaine. (Luc, 18, hors des êtres d'une nouvelle
12.) Una sabbathi , le premier espèce, et donnant seulement
jour de la semaine. (Joan., 20, aux premiers , soit l'âme raison
1, 19) nable, soit l'instinct, soit les
Il se prend enfin pour le sep semences nécessaires propres à
tième jour auquel Dieu se re les reproduire.
posa , c'est-à-dire , cessa de pro Une autre question que l'on
duire de nouveaux êtres au de forme sur le sabbat , c'est de sa
hors, ayant produit toutes les voir si Dieu en ordonna la sanc
créatures , soit spirituelles , soit tification dès le commencement
matérielles, dans les six jours du monde , et si ce précepte fut
qui précédèrent celui-ci. Il bé observé avant la loi de Moïse ;
nit ce septième jour, et le des si c'est là le sens de ces paroles :
tina à son culte (Genèse, 2, 2, 3); « Il bénit le septième jour, et il
et les Hébreux, dans la suite, le sanctifia. » (Genèse , 2 , 3. )
pour conserver la mémoire de Quelques Pères et quelques doc
la création, sanctifièrent par son teurs juifs ont soutenu l'affir
ordre le sabbat , ou septième mative, et ont cru qu'Abraham
jour, en s'abstenant de toute et sa postérité honorèrent le sab
oeuvre servile, et l'employant bat par une suite de la loi natu
au service du Seigneur. relle , et que le sacrifice que Job
On dispute, à l'occasion du offrait pour ses enfans tous les
sabbat, savoir si le Seigneur a sept jours, était aussi une ob
créé tout le monde par une ac servation du sabbat. Mais le sen
tion simultanée et tout d'un timent contraire n'est pas moins
coup , ou si le sabbat est réelle fondé, puisqu'il n'en parait au
ment le repos d'après six jours cun précepte dans l'Écriture
de création successive. Plusieurs avant Moïse , et que lorsque la
auteurs sont opposés à cette suc même Écriture en parle dans la
cession d'actes dans la création ; suite , elle fait assez connaître
mais la plupart des Pères et des qu'elle s'adresse au seul peuple
interprètes soutiennent la créa d'Israël. (Exod., 12, 16. 20,
tion successive, conformément 8, etc. 35, 2, 3. Levit., 23, 3.
au récit de Moïse, et comme Deut. , 5, 12. Dom Calmet,
n'étant nullement contraire à la Comment, sur la Genèse, cha
.parfaite simplicité des actions pitre 2, 3, et Dictionnaire de la
du créateur qui a pu conduire Bible.)
pendant six jours, par sa sa- Les Juifs ont varié dans l'ob
SAB SAB 311
scrvation du sabbat. Du temps un autre , exposerquelque chose
des Machabées , ils ont porté le en vente.
respect dû à ce jour, jusqu'à n'o Il y a encore d'autres choses
ser se défendre dans une juste défendues ce jour-là comme des
guerre. Ensuite ils n'en firent suites des précédentes , et pour
point de scrupule. ( 1 Mach., 2, lesquelles ils ont ordinairement
32, 33, 34, etc. 1 Mach. , 2, 41 .) des domestiques chrétiens par
Du temps du Sauveur, ils étaient qui ils les font faire. Ils évitent
scrupuleux mal à propos, en ces même au jour du sabbat les or-
jours, sur certaines choses, et nemens inutiles dans leurs ha
en faisaient d'autres sans diffi bits , pour ne contrevenir pas à
culté. La nécessité cependant, la défense de porter aucun far
comme Jésus-Christ le leur fait deau. Ils ne se baignent point
remarquer, n'était point, non non plus ce jour-là , et n'usent
plus qu'aujourd'hui , un viole- de chirurgiens , que dans une
ment coupable dusabba t. (Matt., grande nécessité. Selon une glose
1 2, 1 1, 13. Matt., 12, 1, 2. Marc , très-ancienne , il était cependant
2, 27.) permis de se retirer du danger
De toutes les fêtes que Dieu a de mort, et même les animaux; à
commandées par la loi , il n'y plus forte raison , d'exercer toute
en a aucune dont les Juifs soient bonne œuvre morale et de cha
plusjaloux, et à laquelle ilsdon- rité.
nent de plus grandes louanges On n'entreprend point d'ou
qu'au sabbat. Les rabbins ont ré vrage le vendredi , qu'on ne
duit tout ce qu'il est défendu de puisse aisément achever avant
faire en ce jour, à ces trente-neuf le soir. Environ une heure avant
chefs , qui ont chacun leurs cir le coucher du sole1l , on met
constances et dépendances ; sa en un lieu chaud ce qu'on a pré
voir, labourer, semer, moisson paré pour manger le lendemain;
ner , botteler ou lier des gerbes, et,environunedemi-heure avant
battre le grain , cribler , mou le coucher du soleil , tout ou
dre , bluter , pétrir, cuire , ton vrage cesse , et on suppose que
dre , blanchir, peigner ou car le sabbat est commencé. Alors
der , filer, retordre, ourdir, les femmes sont obligées d'allu
taquer , teindre , lier , délier , mer une lampe qui ait au moins
coudre , déchirer ou mettre en quatre lumignons , et elle brûle
morceaux, bâtir, détruire, frap une grande partie de la nuit.
per avec le marteau , chasser ou Elles dressent aussi une table
pêcher , égorger , écorcher, pré couverte d'une nappe blanche ,
parer , racler la peau , tanner , et mettent du pain dessus ,
couper le cuir pour en travailler, qu'ellescouvrentd'unautrelinge
écrire , raturer , régler pour long et étroit. Ilyen a qui pour
écrire , allumer , éteindre, por bien commencer le sabbat, pren
ter quelque chose d'un lieu à nent du linge blanc , et se lavent
31a SAB SAB
les mains et le visage. Ils vont en prolongent la durée tant
tous à la synagogue , et , après qu'ils peuvent , dans la persua
quelques prières , ils s'en retour sion que les âmes du purgatoire
nent chacun chez soi ; et , en se ne souffrent point ce jour-là. De
saluant , ils se souhaitent un bon retour à la maison, on allume
sabbat. un flambeau ou lampe à deux
Etant arrivés à la maison , les mèches pour le moins ; le maî
pères bénissent leurs enfans , et tre du logis prend du vin dans
les maîtres leurs disciples ; puis, une tasse , et des épiceries de
s'étant mis à table , le maître bonne odeur qu'il bénit ; puis
de la maison , après certaines flaire les épiceries , et jette le
bénédictions sur le pain et le vin, vin à terre en signe d'allégresse,
et avoir fait mémoire de l'insti et prononce quelques bénédic
tution du sabbat, boit un peu tions. Ainsi finit la cérémonie
du vin qu'il a béni , et en donne du sabbat. Ceux qui se rencon
à tous ceux qui sont à table. Il trent, se souhaitent réciproque
en use de même du pain , et en ment une bonne semaine.
suite ils font la meilleure chère Les voyages hors de l'enceinte
qu'ils peuvent. Le matin du des villes et fauxbourgs de leur
sabbat , ils se lèvent plus tard résidence étaient défendus le
qu'à l'ordinaire; et, étant arrivés jour du sabbat , selon qu'on le
à la synagogue , ils récitent plu voit au second livre des Mach.
sieurs psaumes et prières pro 8 , 26 , 27 , où Judas Machabée
pres à la louange du sabbat , ne put poursuivre sa victoire sur
entremêlésdu chant et des priè Nicanor , à cause de la rencon
res ordinaires. Sept personnes tre de cette solennité ; mais il
: lisent la section de la loi où l'on n'est pas mains certain qu'ils
en est; puis on lit une section pouvaient sortir à la distance
des prophètes , qui y a rapport : d'environ six ou sept cents pas.
ensuite celui qui tient le livre Maimonides veut même que ce
l'élève en haut , et en donne la lui qui ne sait pas distinctément
bénédiction à tous les assistans. la distance du lieu où il est à
Ils prient après cela pour lesprin- celui où il va , puisse faire envi
ces sous la domination desquels ron mille pas géométriques ou
ils vivent , et on fait le sermon deux mille médiocres.
ou exhortation le matin ou l'a- Le sabbat second-premier ,
près-dinée , selon l'usage des sabbatum secundo-primum, dans
lieux. saint Luc , 6 , 1 , a fort partagé
Le sabbat finit dès qu'on peut les interprètes. Les uns l'ont pris
apercevoir trois moyennes étoi pour le second, et d'autres pour
les. Ceux qui vont à la synago le dernierjour des azymes; quel
gue , joignent à la prière du soir ques-uns pour le jour de la Pen
certaineslectureset bénédictions tecôte , voulant apparemment
qui ont rapport au sabbat , et donner les uns au premier et
SAB SAB 313
dernier jour des azymes , les au conjecture qu'a échappé le rap
tres aux jours de Pâque et de la port entre le sabbat des épis et
Pentecôte , un titre d'éminence, celui de la main desséchée. Mais
les qualifiant tous deux de pre cet auteur n'a pas fait attention
mier , et les distinguer l'un de que Jansénius de Gand , dont
l'autre par le mot second. D'au le commentaire sur la concorde
tres ont cru que le premier grand évangélique fut imprimé en la
sabbat était le premier sabbat tin en 1 57 1 , rejette le même
del'année civile, au mois detizri, sentiment d'un certain Jullius
et que le second était le premier Grispoldus, fondé entre autres
de l'année sainte , au mois de raisons sur ce que la fête des pré
nisan. Joseph Scaliger et grand mices, ou second jourdesazymes
nombre d'écrivains ont cru que n'était point un sabbat propre
c'était le premier sabbat qui sui ment dit ; ce qui eût été néces
vait le second jour des azymes , saire pour donner quelque vrai
nommant avec les Juifs les sept semblance au reproche que les
sabbats depuis Pâque jusqu'à la pharisiens firent aux disciples
Pentecôte, second-premier , se du Sauveur , sur ce qu'ils frois
cond-second, et ainsi des autres saient des épis dans le besoin
jusqu'au second-septième. (Dom un jour de sabbat. (Jans. Gand.
Calmet , Dictionn. de la Bible.) comment, in concord. evang.
Un auteur cité par le Journal cap. 37 , pag. 25o); ce qui sem
des Sa vans, au mois de décembre blerait plutôt favoriser le senti
1754, compte prouver plus na ment que combat l'auteur rap
turellement que -les autres , que porté dans le Journal des Sa-
le sabbat second-premier est la vans.
fête des prémices , tant par la Parasceve ou préparation du
liaison qui se trouve entre cette sabbat , c'est le vendredi , parce
fête et l'histoire des épis dont qu'on y préparait les choses né
parle saint Luc , que par la lu cessaires , et qu'il n'était pas
mière que jette ce sens sur l'his permis de faire le jour du sab
toire en question. Il examine bat. (Voyez l'article Parasceve.)
ensuite le sentimentexposé dans Le sabbat transféré au di
le journal de Trévoux, deuxième manche. L'obligation de consa
volume de juillet 1754, et pense crer au culte de Dieu une partie
montrer, 1°. que ce sentiment de notre temps est de droit na
dont le sabbat second-premier turel : Moïse l'avait fixé au sep
n'était rien moins qu'un sabbat tième jour. Les apôtres , pour
privilégié, que ce' sentiment , honorer la résurrection de Jésus-
dis-je , donne à ce texte un sens Christ , l'ont fixé au premier de
forcé ; 2°. prête à l'historien sa la semaine. ( Voyez D1mancne.)
cré une tournure qui ne lui est SABBATHAI, hébr., mon sab
pas ordinaire ; 3°. semble inju bat , mon repos , du mot sehab ,
rieux à saint Jérôme à qui l'on reposou sabbat, et du pronom 1,
314 SAB SAB
mon , un des chefs de famille tion , le firent bannir à Rhodes
qui habitèrent Jérusalem au re où il finit ses jours. L'empereur
tour de Babylone. ( 2 Esdras, 1 1 , Honorius fit un édit contre les
16.) sabbathiens qu'on a aussi nom
SABBATHAIRES. On nomme més aristers , c'est-à-dire , sinis
ainsi quelques anabaptistes , tres , gauchers , parce qu'ils
parce qu'ils font le sabbat avec avaient horreur de leur main
les Juifs. Ils croient aussi qu'il gauche , et qu'ils ne recevaient
ne faut prier que Dieu le Père. jamais rien de cette main , par
Ils n'approuvent point la guerre, superstition. (Sozomène, lib. 8,
les lois politiques , ni les juge- cap. 1. Socrate, lib. 7, cap. 5, 6,
mens. (Pratéole, au mot Sab- 12, 25. Baronius, à l'an 408,
batharii. Sandère, kœres., 1g4- n° 9, et à l'an 4j3 , n° 6. Her-
Jovet, tom. 1, pag. 4^9-) man , Histoire des hérésies. Le
SABBATHIENS , hérétiques père Pinchinat, dans son Dic
ainsi nommés de Sabbathius , tionnaire. Dom Ceillier, Hist.
leur chef, Juif de Constanti- des Aut. ecclés., tom. 5, p. 712
nople , qui reçut le baptême l'an et 713.)
392, et fut fait prêtre par les SABBATHIER (le père Es
novatiens, dans la vue de par prit), prédicateur capucin. Nous
venir plus tôt à l'épiscopat. avons de lui , Idealis nmbra sa-
Ayant été trompé dans ses es pientiœ generalis in qud quid-
pérances , il se fit chef d'une quid in rerum universitate con-
bande de novatiens , qui portè sislit , variis expressum symbo-
rent son nom. Il remit au jour lis continetur. L'auteur n'ayant
la doctrine des quartodécimans, pas eu le temps de mettre la
et enseigna qu'il fallait célébrer dernière main à cet ouvrage, le
la Pàque le jour précis du 14 de père François-Marie de Paris y
la lune de mars. Baronius sou travailla pendant trois ans, et le
tient que Sabbathius n'a point publia à Paris en 1679, in-12.
été évêque ; mais Socrate et So- L'auteur s'y propose de réduire
zomène racontent qu'après la toutes les sciences à une seule
mort de Sisinnius, évêque no- et universelle, par l'uniformité
vatien , arrivée l'an 407, comme d'une méthode générale , dont
on voulait mettre en sa place les principes et les règles puis-
Chrysante, et que celui-ci, pour sent s'appliquer à toutes. (Journ.
l'éviter, demeurait caché , Sab des Sav., 1679, p. 14 de la pre
bathius prit ce temps pour se mière édit., et 79 de la seconde.)
faire ordonner évêque, malgré SABBATHIER (Dom Pierre),
le serment qu'il avait fait dans religieux bénédictin de la con
un concile des novatiens, tenu grégation de Saint-Maur. Nous
à Sangare , de ne pas même ac avons de lui , Bibliorum sacro-
cepter l'épiscopat. Les nova rum latinœ versiones antiques ,
tiens, indignés de son ambi- seu vetus italica , et cœtera qua?~
SAB SAB 315
cunque in codicibus mss. et an- Juifs, de sept en sept ans , et on
tiquorum libris reperiri potue- y laissait reposer la terre sans
runt; quœ cum vulgatd latind la cultiver. Ils rendaient la li
et textu grœco comparantur : berté aux esclaves , et chacun
accedtmt prœfationes ac nota, rentrait dans ses héritages nlié-
indexqus novus ad vulgatam h ttés. (Exod. 23, 10, etc. Levit.
regione editant, idemque locu- 25, 2,3 e/ seq. Voyez Année
pletissimus , in-fol. , 3 vol. Ce Sabbat1que . )
sont toutes les versions latines SABBATISMUS . hébr.,
des livres sacrés , rassemblées et comme sabbathat , observation
réunies sous an seul point de littérale des cérémonies légales ,
vue. Le .père Sabbathier avait ou observation particulière du
annoncé ce grand ouvrage en sabbat judaïque. (Hebr. 41 9-)
1724, et y a travaillé constam SABBATIUS, évêque dans les
ment pendant vingt ans : les Gaules , avait composé , à la
plus anciens manuscrits d'Italie, .prière d'une vierge consacrée à
de France , d'Angleterre , et les Dieu , nommée Seconde , un li
écrits des Pères des premiers siè vre de la foi contre Marcion ,
cles de l'Eglise, sont les sources Valentin, Aétius et Eunomius.
où il a puisé. Dans sa préface, il Nous n'avons plus cet ouvrage,
établit les véritables caractères dont Gennade fait mention (c.
de la version italique ancienne, 1 , de Script, eccles. )
et en assure la certitude. 11 mar SABBAT1ZO , mot hébreu
que quels Pères se sont servis latinisé , pour dire être en repos,
de cette version , et quels sont observer le sabbat. ( Exod. 16,
ceux qui en ont employé d'au 30. )
tres. Les deux premiers volumes SABEC. Dans la Genèse ( 22,
contiennentl'Ancien-Testament; 13), au lieu de ce que nous lisons
le troisième est pour le Nouveau- dans la Vulgate , qu'Abraham
Testament. ( Journal des Savans, vit un bélier embarrassé par les
1724, 1738, 1743.) cornes dans un buisson , les
S ABBATÏNE , petite thèse que Septante et Théodotion lisent :
les écoliers soutiennent le sa il vit un belier qui était pris
medi sans solennité, en forme dans le buisson sabec par ses
de tentative, pour s'exercer. On cornes , et prennent . ainsi que
appelle la bulle sabbatine, celle plusieurs autres , sabec pour une
qui contient les priviléges du espèce particulière d'arbrisseau.
scapulaire , accordés à Simon Eusèbe d'Emèse croit que sabec
Stock , général des carmes. Elle signifie un bouc , à cause de ses
promet tous les samedis la déli cornes élevées ; mais les meil
vrance d'une âme du purgatoire. leurs interprètes traduisent ce
( Voyez Stock et Scapula1re.) terme par des branches entre
SABBATIQUE. L'année sab lacées des épines et des buissons.
batique se célébrait parmi les SABEC , héb. , septou septième,
3r6 SAB SAB
rassasiement ou jurement , du Leur religion est composée par
mot schabah ou schibah , selon tie de celle des païens , partie
les différentes leçons , ville de de celle des Juifs, partie de celle
la tribu deSiméon. (Josué, 19,2.) des chrétiens , et partie de celle
SABÉENS , peuples d'Arabie, des mahométans. 1°. Ils adorent
descendansde Saba; maiscomme le soleil et les astres. 2°. Ils ob
on connaît plusieurs hommes servent en partie la loi de Moïse,
du nom de Saba , qui ont tous particulièrement au sujet de cer
été chefs de peuples ou de tribus, taines viandes : ils n'oseraient
il faut distinguer de même plu même manger de celles qui n'au
sieurs Sabéens. Ceux qui enlevè raient pas été tuées par un sa-
rent les troupeaux de Job étaient béen , ou qui auraient été tou
apparemment des peuples de chées par celui qu'ils croient
l'Arabie déserte , ou une troupe immonde. 3°. Pour ce qui est
de Sabéens aventuriers, peut- du christianisme , ils regardent
être descendans de Saba , fils de- le baptême, l'Eucharistie, l'ordre
Jecsan , dont nous avons parlé et le mariage comme des sacre-
ci-devant. (Job, 1, 15. ) mens ; mais ils changent toute
Les Sabéens , descendans de l'essence du baptême , de l'Eu
Saba , fils de Chus , sont appa charistie et de l'ordre. Ils n'ont
remment ceux de l'Arabie heu qu'une forme oratoire pour le
reuse , fameux par leur encens, baptême et pour l'Eucharistie ,
chez lesquels le sceptre était en qui ne consiste qu'en certaines
quenouille, une de leurs reines prières qu'ils composent eux-
étant venue admirer la sagesse mêmes , sans se servir de celle
de Salomon. (3 Reg. 10 , 1,2. de Jésus-Christ, La matière de
Ps. 71 , 10.) leur sacrifice est toute différente
Les Sabéens, fils de Saba, fils de la nôtre. Ils expriment des
de Rhegma , habitaient aussi raisins secs pour en tirer le vin
appare m ment l'Arabie heureuse , eucharistique , et se servent de
et ceux dont parle Ezéchiel ( 27, la même qualité de vin pour
22) et Joël (3, 8). pétrir le pain d'oblation. Ils of
Les Sabéens , descendans de frent encore de l'huile, des fruits
Jectan, pourraient bien être ceux et des animaux pour matière de
dont parle Ezéchiel ( 27 , 23). leurs sacrifices. Leur façon de
( D. Calmet , Dictionn. dela Bi faire l'ordination n'a rien de
ble. ) l'essence nécessaire. Ils ont entre
SABÉENSou SABIENS,ou SA- eux des prêtres et des évêques.
BATTES. Ce sont des anciens La dignité d'évêques ne consiste
sectaires, ainsi nommés du lieu que dans la supériorité qu'ils
qu'ils habitaient dans le pays de ont sur les prêtres ; les uns et
Chaldée , ou , selon M. Hyde , les autres perpétuent le sacer
du mot saba , racine hébraï doce dans leurs enfans, ou dans
que qui siguifie armée du ciel. leur famille , ou dans leurs plus
SAB SAB 317
proches parens. Quant au ma isats , qui signifie navire ou char,
riage , il est permis aux prêtres parce que les astres n'étaient
comme aux laïques de se marier, considérés que comme les chars,
etd'avoirdeux femmes. Ils n'ho ou navires des intelligenees qui
norent, parmi lessaints,quesaint les conduisaient. Le même au
Jean-Baptiste ; d'où vient qu'on teur distingue aussi les chrétiens
les appelle chrétiens de saint de saint Jean, desancienssabiens.
Jean , selon le P. Ange Joseph , ( Voyez , outre les auteurs cités
carme , dans sa dissertation sur dans cet article , Vans. lib. rela
la religion des sabaïtes. Leur tion, de Persd.Thevenot, Voyage
doctrine sur l'enfer est à peu du Levant. Ricaut , de l'Empire
près semblable à celle des païens. ottoman. Le père Pinchinat,
Ils prétendent que les impies, Dictionn. sur l'origne de l'Ido
après la mort, passeront par un lâtrie , etc. )
chemin étroit , bordé de bêtes SABELLICUS ( Marcus-Anto-
féroces qui les tourmenteront; nius Cocceius) , naquit vers l'an
mais ils n'admettent point de 1436 , dans une petite ville d'I
purgatoire. 4°- H* ont adopté talie sur le Teverone , qui s'ap
quelques articles de l'alcoran ; pelait Valeriaou Vicus-Valerius.
ils lavent leurs corps , et font Il fut le premier chargé du soin
une espèce de confession de leurs de la bibliothèque de Saint-Marc,
péchés pendant cette ablution , que le cardinal Bessarion donna
qu'ils croientsuffisante pour être à la république de Venise , et
absous. Ils ne reconnaissentpoint mourut le 18 avril 15o6. On a
d'autre béatitude que la jouis de lui , entre autres ouvrages :
sance des plaisirs charnels dans 1*.De vestustate Aquileiœ . lib.
le paradis. Les sabéens subsis ^. 2°. Rerumvenetarumhistoriœ,
tent encore dans le Curdistan, à Venise, in-fol., 1486, et ail
province de Perse , et à Balzora, leurs. 3°. Douze harangues, dont
dans l'Arabie déserte. M. Hyde , il y en a une de laudibus reli-
dans son histoire de la religion gionis; une autre , de divo Vin-
des anciens Perses, distingue centio et ejus martyrio ; et une
deux sortes de sabéens , dont les autre de Sacerdotis dignitate.
uns honoraient lesastres sans les 4°. Douze livres d'épîtres , im
adorer , et les autres les ado primées à Paris en 1513, in-4°.
raient comme des divinités. 5°. De laudibus Deiparœ Virgi-
M. Fou1-mont l'aîné , dans un nis elegiœ 13. ( Voyez la vie de
mémoire historique sur le sa- cet auteur par Apostolo-Zeno ,
béisme ou la religion des anciens à la tête de l'Histoire de Venise,
sabiens , tire l'étymologie de ce de l'édition de 17 18. )
nom de l'hébreu seba , milice , SABELLIUS , hérésiarque ,
parce qu'ils adoraient les astres, chef des sabelliens, dans le troi
appelés dans l'Écriture milice sième siècle, était de Ptolémaïde,
du ciel, ou bien de l'hébreu ville de Lybie , et , disciple de
318 SAB SAB
Noétus de Smyrne. Il niait la son où il guérit le petit - fils
Trinité et la distinction des per d'une veuve qui l'assistait. Ce
sonnes divines, soutenant que miracle toucha tellement Vénus-
le Père, le Fils et le Saint-Esprit tien , qu'il se fit baptiser avec sa
ne sont qu'une même personne femme et ses enfans. Maxi
sous différen s noms. D'où saint mien Hercule ayant appris cette
Basile conclut que Sabellius niait conversion , envoya à Assise un
aussi l'incarnation du Fils de tribun, nommé Luce, qui fit cou
Dieu et les opérations person per la tête à Vénustien, et fouet
nelles du Saint-Esprit ; et d'où ter Sabin jusqu'à ce qu'il eût
il s'ensuivait que le Père et le rendu l'âme. La fête de saint
Saint-Esprit avaient souffert la Sabin est marquée dans le mar
mort aussi Lien que le Fils. Sa tyrologe de Raban au 7 décem
bellius répandit ces erreurs vers bre : on la fait cependant à pré
l'an 250. Elles furent condam sent avec celle de ses compa
nées dans quelques conciles, et gnons, le 3o du même mois.
combattues avec succèspar saint Saint Grégoire-le-Grand parle
Denis d'Alexandrie. Les sabel- d'une chapelle bâtie en son hon
liens subsistèrent assez long neur, près de la ville de Fermo,
temps dans l'Orient où ils fu où il fit mettre de ses reliques ,
rent appelés noétiens et sabel- qu'il avait demandées à Chry-
liens. On les appelait aussi an- sante, évêque de Spolette. (Saint
élites du lieu où ils s'assem Grégoire-le-Grand, lib. 7, epist.
blaient à Alexandrie , nommé 72 , 73. Acta apud Bolland.
Agellio ou Angéli0. (Nicephor , Baillet , Vies des Saints , t. 3. )
liv. 18, ch. 49- Glosse de Du- SABIN , évêque de Plaisance,
cange. Saint Basile , epist. 210, célèbre par sa doctrine et par sa
atiàs, 64,pag. 3'5,tom. 3, piété , assista au concile d'Aqui-
nov. edit. Eusèbe , Ub. 7 de lée en 381. Saint Ambroise, qui
prœpar. evang. Baronius , à l'an le considérait particulièrement ,
260. Christianus Womius, Hist. lui a adressé plusieurs de ses
sabelliana.*) lettres, et saint Grégoire-le-
SABER, hébr., comme saba- Grand rapporte quelques-uns de
rim, f1ls de Caleb et de Moacha, ses miracles. Le martyrologe fait
sa concubine. ( 1 Par. , 2 , 48. ) mention de lui sous le 1 1 dé
SABIN (saint), évêque d'As cembre.
sise ; ou selon d'autres , de spo- SABINE (sainte), était une
lette, martyr sous Dioclétien, fut dame de la province d'Ombrie ,
arrêté avec Marcel et Exuberan qui souffrit le martyre à Rome
ce, ses diacres, par ordre de Vé- avec sainte Sérapie, qui était
nustien , gouverneur d'Ombrie. une fille chrétienne de la ville
Marcel et Exuperance mouru d'Antioche en Syrie, que l'on
rent dans les tourmens. Sabin avait amenée fort jeune en Ita
demeura renfermé dans la pri- lie , et qui, s'étant liée d'amitié
SAB SA.B 31g
avec Sabine, la convertit à la 6. Jean 1" , qui se trouva au
foi. Sainte Sérapie fut décapitée concile de Rome tenu sous le
vers l'an 125, le 29 août, et pape Martin 1er , en 649-
sainte Sabine le même jour, 7. Marcien , en 721.
mais un an après. Le culte de 8. Tonffo ou Tiffo, assista au
sainte Sabine, est célèbre à concile de Rome , en 743 , sous
Rome où elle a une église qui le pape Zacharie.
était autrefois le lieu de la sta g. Théodore , en 804.
tion des fidèles pour le jour des 10. Théodore, peut-être le
cendres. (Baillet, Vies des Saints, même que le précédent , vivait
t. 3.) du temps des empereurs Louis 1**
SABINE, Cures Sabini, an et Lothaire 1er,sonfils. Louis 1er
cien titre d'évêché , qui est un surnommé le Pieux ou le Dé
des six suffragans de Rome af bonnaire , succéda à Charlema-
fectés aux six plus anciens car gne, son père, le 28 janvier 814,
dinaux. L'évoque' réside dans le et fut contraint de quitter l'em
bourg de Magliano qui est le pire en 83o et 833.
principal du pays , et qui ren 11. Grégoire 1er , ou, selon
ferme avec la cathédrale de d'autres , Samuel qui se trouva
Saint-Liberat trois maisons re au concile de Rome qui fut te
ligieuses d'hommes et une de nu , selon Baronius, en 826,
filles : il est situé à dix lieues sous le pape Eugène 11. Ceux qui
de Rome vers le nord , auprès disent que Samuel était évê
et à la gauche du Tibre. Le dio que de Sabine en 826, con
cèse comprend toute la Sabine jecturent qu'on aura confondu
qui consiste en cinquante bourgs Grégoire , évêque de Savi , qu1
ou villages. On voit dans le pays se trouva au concile de Rome,
la célèbre et riche abbaye de en 826, avec Samuel, évêque de
Notre-Dame de Farfe, de la con Sabine.
grégation de Mont-Cassin. 12. Sergius, en 871.
13. Léon , en 87g.
Evêques de Sabine.
14- Grégoire 11 , en 92g-
1 . Tibère , qui se trouva au 15. Jean, en g63, vivait en
concile de Rome tenu en £65 , core en g84-
sous le pape Hilaire. 16. Benoît , qui vivait en
2. Dulcice , qui souscrivit au 997 .
concile de Rome en 5o4 , sous 17. Raynier, en 10o3.
le pape Symmaque. 18. Jean, qui souscrivit au
3. Julien , en 5o4- concile tenu à Rome par le pape
4- Saint Laurent, fondateur Benoît vm , en 1015.
de l'abbaye de Farfe , fut évêque 1g. Dodon , siégeait sous le
deSpolette et de Sabine vers l'an même pape.
550. 20. Jean 11, Romain, fils de
5. Borse , vers l'an 580. Laurent, fut intrus sur la chaire
3ao SAB SAB
de saint Pierre, en 1045 , à la que de Sabine , assista à l'élec
place de Benoît 1x. tion du pape Pascal 11 , en 1099,
2 ! . Jean m , assista au con et mourut durant son ponti
cile de Rome tenu en 105g par ficat.
le pape Nicolas a , et mourut 28. Cynti, Romain, cardinal-
sous le pape Alexandre H. évêque de Sabine , se trouva au
22. Ubald Ier , fut fait cardi- concile de Guastalla en 1 106. Il
md-évêque de Sabine parle pape fut mis en prison avec le pape
Alexandre n , avant l'an 1o68. Pascal 11 , par l'ordre de l'empe
Il se trouva avec le même pape reur Henri, et n'en sortit que
à la consécration de l'église de l'an 1 1 1 1 . Il se trouva, la même
Mont-Cassin, en 1072. année ou la suivante , au con
23. Regizon, en 1073. cile de Latran , où il est appelé
24. Grégoire 111 , cardinal- Censi , et mourut sous le ponti
évêque de Sabine, en 1078, fut ficat de Pascal 11.
envoyé légat en Allemagne vers 2g. Crescenti , surnommé le
l'empereur Henri 1v , surnom Jeune , cardinal-évêque de Sa
mé le Vieux et le Grand, qui le bine , souscrivit en 1 1 16 , à une
traita peu honorablement , et bulle du pape Pascal 11 , pour
l'obligea de retourner à Rome. l'abbaye de Sasso-Vivo, du dio
25. Domnizon, assista le 18 cèse de Foligni. Il vivait encore
mars 1086 aux funérailles de en 1125.
saint Anselme, évêque de Luc- 30. Conrad deSuburra, moine
ques. On croit que ce Domnizon romain de l'Ordre de saint Be
est le même que Regizon qui noît , et abbé de Saint-Ruf de
siégeait en 1073 ; et si Gré Veletri , fut fait cardinal-évê
goire 111 ne mourut que durant que de Sabine au mois de dé
le pontificat du pape Urbain 11 cembre de l'an 1126, et devint
qui monta sur la chaire de saint pape sous le nom d'Anastase 1v ,
Pierre en 1088, comme le dit en 1 1 53.
Ughel, il faudrait placer Dom 31. Grégoire deSuburra, Ro
nizon avant Grégoire m, et dire main et neveu du pape Anas-
qu'il ne put assister aux funé tase 1v , s'opposa avec force à
railles de saint Anselme , évê l'antipape Octavien qui s'était
que de Lucques , qui se firent le élevé contre le pape Alexan
18 mars 1086 , puisque Grégoire dre 111, et mourut vers l'an
était pour lors évêque de Sa u63.
bine.' 32. Conrad de Vittelesbhacck,
26. Ubald 11 , cardinal-évêque comte du palatinat du Rhin , de
de Sabine en 10go , se trouva à la maison des ducs de .Bavière ,
la consécration de Lambert , et allié de l'empereur Frédéric
évêque d'Arras, faite à Rome , Barberousse , fut élu archevê
en 1093 ou 10g4- que de Mayence, en 1160. S'é-
27. Crescenti, cardinal-évè- tant déclaré pour Alexandre m,
" SAB SAB 3a1
pontife légitime , contre l'anti 34. Pierre , natif de Douai en
pape Octavien, qui avait pris le Flandre , cardinal du titre de
nom de Victor lu, Barberousse, Sainte - Marie &n Aquiro , fut
qui favorisait cet antipape , envoyé légat en France contre les
chassa Conrad de Mayence. Ce Albigeois, par le pape Inno
digne prélat supporta sa dis- cent 111, et y tint un concile
g1ace ave,, beaucoup de ferme à Montpellier. Honoré 111 le
té ; et étant allé trouver le pape nomma à l'évêché de Sabine en
Alexandre in , qui tenait pour 1216, et' lui écrivit en 1^19 pour
lors un concile à Sens, il fut fait approuver le contrat qu'il avait
aussitôt cardinal et évêque de passé avec son chapitre et son
Sabine, et retint le titre d'Ar archiprêtre. Pierre mourut en
chevêque de Mayence ; ce qu'au 1 121 ; et quand Ciaconius le fait
cun évêque , transféré d'un sié mourir à Pérouse en 1252, il
ge à un autre , n'avait fait avant le confond avec Pierre de Bar,
lui. Frédéric Barberousse s'étant Français de nation, cardinal-
réconcilié avec Alexandre m , évêque de Sabine , qui mourut
Conrad retourna à l'église de en effet cette année à Pérouse.
Mayence. Le pape Célestin 111 35. Albrandin Cajetan, noble
l'envoya légat en Syrie, pour romain, cardinal-prêtre du ti
procurer le recouvrement des tre de Saiute - Susanne , fut
lieux saints. A son retour, il nommé à t'évêché de Sabine par
couronna Léon , roi d'Arménie, le pape Honoré 111 en 1221. Il
et mourut en 1202. refusa l'évêché de Paris auquel
33. Jean de Saint-Paul , de la il avait été élu parte chapitre
maison des Colonnes , fut fait de cette église , et mourut vers
cardinal par le pape Célestin m l'an 1223.
en 1 191 , évêque de Sabine par 36. Thomas Olivier , Alle
le pape Innocent 111 en«12o3. mand , écolâtre de l'église de
Ce même pape , connaissant sa Cologne , grand prédicateur ,
grandeur d'ami et l'étendue de passa de l'évêché de Paderborn
sa science , l'envoya légat en à celui de Sabine en 122b.
France , pour obliger le roi Phi Le pape Honoré 111. l'envoya
lippe-Auguste à reprendre Inger- légat en Allemagne avec Ni
burge , son épouse légitime, colas , évêque de Frascati ,
qu'il avait répudiée ; ce qui lui pour engager l'empereur Fré
réussit heureusement , le roi déric n à porter la guerre à
étant bientôt rentré dans son la Terre-Sainte. Olivier mourut
devoir à cet égard. Il s'acquitta en 1227.
avec beaucoup.de sagesse de 07. Jean Holegrin ou Halgrin,
plusieurs autres légations dans natif d'Abbcville en France ,
lesquelles il fut employé , et moine de Clugny et prieur tle
mourut vers la fin du pontificat Saint-Pierre, depuis archevêque
d'Innocent 111. de lïesauçon , fut fcit cardinal
21 .
Sas SAB SAB '
évéque de Sabine , en 1 227 , par lors au concile général de Lyon
le pape Grégoire 1x , qui l'en en 1245. Guillaume mourut en
voya aussitôt prêcher la croi .cette ville , et fut enterré dans
sade en Espagne et en Portugal l'église des Frères Prêcheurs en
contre les Sarrasins. Le même 12ÔI.
pape l'envoya aussi en qualité 4,. Pierre de Bar, Français
de légat vers l'empereur Fré de nation, prieur de Clairvaux,
déric , ojj1'il eut le bonheur de Ordre de Cîteaux, et puis abbé
réconcil1er au saint-siége. Jean en différentes abbayes du même
mourut en 1 237 et non pas en Ordre, fut fait cardinal-prêtre
1240 , comme le dit Ciaconius. du titre de Saint-Marcel par In
( Voy. Jean d'Abbev1lle. ) nocent 1v , et ensuite évêque de
- 38. Geofroi Castillion , neveu Sabine. Le même pape l'envoya
du pape Urbain 111 , a rchi prêtre dégat en Espagne «n 1a51. Il
et chancelier de l'église de Mi mourut l'année suivante à Pé-
lan , refusa l'archevêché de cette tfouse.
ville , pour aller embrasser 'la 42. Jean, natif de Pérouse ,
vie monastique dans l'abbaye de fut nommé cardinal-évêque de
Haute - Combe en Savoie, de Sabine au mois de décembre
l'Ordre de Cîteaux. Grégoire 1x 1 252 , et mourut un peu avant
le tira de sa solitude , malgré l'élection du pape d'Alexan
tous ses efforts, pour l'élever au dre 1v , qui monta sur le trône
cardinalat et à l'évêché de Sa de saint Pierre le a5 décembre
bine en 1237 , et l'employa dans 1253.
plusieurs légations très-délica 43. Gui-le-Gros , depuis pape
tes , dont il s'acquitta avec tant sous le nom de Clément 1v, était
de succès, qu'il fut jugé digne natif de Saint-Gilles sur le
de lui succéder sous le nom de Rhône. Ir fut fait cardinal-évê
Célestin 1v, en 1241. que de Sabine en 1261. ( Voy.
39. Nicolas , cardinal-évêque Clément 1v. )
de Sabine sous Innocent 1v , 44- Bertrand de Saint-Martin,
mourut en 1244- U avait été lé natif et archevêque d'Arles , fut
gat apostolique dans la Prusse. fait cardinal-évêqne de Sabine
40. Guillaume , vice-chance par le pape Grégoire x, au mois
lier de l'Église romaine sous le de décembre de l'an 1273, et
pape Honoré m , et depuis évê- mourut en 1274 ou 1*75.
que de Modène en 1222 , fit de 45. Jean, vicomte de Plaisan
très-grands fruits dans la Prusse ce , neveu du pape Grégoire x ,
et la Livonie , où les papes Ho succéda à Bertrand de Saint-
noré m et Grégoire 1x l'avaient Martin en 1275, et mourut en
chargé de prêcher l'Évangile. 1278.
De retour à P1ome , il fut nom 46- Gerard Blanchus , du dio
mé à l'évêché de Sabine par In cèse de Parme , et chanoine de
nocent 1v,*qui présidait -pour la même ville, fut fait cardinal-
SAB SAB ;3a3
éwêque de Sabine par le pape ..transféré ensuite à l'archevêché
'Nicolas m, en 1278, et mourut -de Siponle dans le royaume, de
è Rome le Ier mars 13o2. Jtfaples, et il gouvernait cette
47 . Pierre , Espagnol , évêque église lorsque Jean xxu le fit car
de Burgos, fut fait cardinal- .dinal-prêtre du titre des saints
évêque de Sabine par le pape Jean et Paul. On l'envoya eu
Boniface v1a, le 15 novembre Italie avec la qualité de vicaire
13o2, .et mourut à Avignon le -du pape ; et Benoît xn le nom-
,20 décembre 1 3 10. .ma à l'évêçhé de Sabine le 18
48. Arnauld de Fougères, ar- décembre 1338. Il mourut £
chevêque d'Arles, fut fait car- Avignon le 17 d'août 134o ou
dinal-évêque de Sabine en 1310, 1 34 1 . Son.corps fut depuis trans-
par le pape Clément v. Il cou- féd'é à Rome et inhumé avec ce-
ronna l'empereur Henri vm , à lui du cardinal latin Malabran-
Ro -°,.en ^12, et mourut à .che, dans l'église de la Miner-
Avignon , le 12.septembre 13 17, ve, où l'on voit encore son
49. Guillaume-Pierre de Go- tombeau.
dieu ftu de Godin, né à Rayon- 51. Pierre de Mortemar, évê-
ne dans la Gascogne, et religieux .que d'Auxerre, fut fait cardinal-
dominicain du couvent de la prêtre du titre de Saint-Etienne
même ville, docteur de Paris , au mont Cœlius, en 1327, par
maître du sacré palais en 13o6^ Jean xxu. Benoît x11 le fit évê-
fut fait cardinal du titre dIP.que de Sabine en 1340. Il mou-
Sainte-Cécile au mois de décem- rut en 1 345, ou, selon d'autres,
bre 1312 , et évêque de Sabine en 1350. Les uns et les autres se
le 12 septembre 1317. Il mourut trompent, et il faut dire qu'il
à Avignon dans Je mois de juin est mort avant l'an 1343, ou
de l'an 1336, et fut inhumé bien dire qu'il n'a point été
U jfr de son ordre à évêque
dans l'église » de Sabine
' 7, ou
' qu'il
Tl— ne
Toulouse. ÇJfoyez Gu1llaume l'a été qu'en 1348 sous le pape
de God1bu. Clément vr , ou qu'il y a eu en
50. Mathieu des Ursins , de même temps deux évêques de
Campo Flore , neveu du cardi Sabine nommés Pierre ; puisque
nal François Napoléon des Ur Pierre Gourez que l'on met im
sins , docteur de Paris et reli médiatement après Pierre de
gieux dominicain du couvent de Mortemar, et qui .mourut eu
Saint-Jacques de la même ville, 1348, fut tait évêque de Sabine
fut fait provincial de la pro par Benoît xn , lequel mourut
vince de Rome en 1322. l1es l'an 1342.»
Romains l'ayant député vers 52. .Pierre Gomezde Barosso,
Jean x1t , pour l'engager à re Espagnol, évêque de Carthagène,
tourner en Italie , ce pape le sa cardinal-prêtre du titre de sainte
cra évêque de Gergenti, an- Praxède , fut nommé à l'évêché
cienne ville de Sicile. , Il fut de Sabine par le pape Benoit xn.
21.
3a4 SAB SAB
H mourut à Avignon la 1 4 juil dige,que le pape Urbain v, ayant
let 1348, et fut inht1mé dans accordé une indulgence à ceu*
le monastère de Sainte-Praxèdej qui les porteraient sur leurs
qu'il avait fait bâtir. épaules dans ce voyage, il se
53. Bertrand Deucius , Fran- trouva tantde personnes surtous
.ç1is de nation, archevêque d'Em les lieux de son passage pour lui
brun , illustre par sa science et rendre cet ofiiee , que, depuis
par sa piété , fut fait cardinal- Viterbe jusqu'à Tolède, il ae
prêtre du titre de Saint-Marc, manqua jamais de porteurs vo
et chancelier del'Église romaine lontaires.
en 1 337 , par le pape Benoît xn. 55. Guillaume d'Aigrefeuil,
Clément v1 le nomma à l'évêché Français de nation , moine de
de Sabine après la mort de Pierre Clugny , archevêque élu de Sar-
Comez. Il fut chargé de trois ragosse , fut faitcardinal du titre
légations : l'une eu Espagne , de sainte Marie au-delà du Ti
pour la réconciliation des rois bre en 135o, par le pape Clé
'd'Arragonet des îles Baléares,qui ment v1, dont il était allié. Ur
étaient en guerre ; l'autre dans bain v le fit évêque de Sabine
l'Italie , pour protéger l'Église ; le 31 octobre 1368, et le chargea
et la troisième dans le royaume de la légation du royaume de
de Naples , -après la mort vio Naples, où il mourut de la peste,
lente du roi André. Il mourut _à Viterbe, le 4 d'octobre.
le 21 octobre 1 355 à Avignon 56. Philippe de Cabassole ,
où il avait fait bâtir le couvent d'une famille noble d'Avignon ,
des Chartreux , et fut inhumé évêquede Cavaillon, patriarche
dans l'église de Saint-Didier, qu'il de Jérusalem , fut fait cardinal-
avait fa1t aussi bâtir. prêtre du titre des SS.Marcellin
54- Gilles Carilius Alborno- et Pierre en 1368, et évêque de
tius , Espagnol , archevêque de Sabine un an après , par le pape
Tolède, cardinal-prêtre du titre Urbain v. Innocent v1 le char
de saint Clément, devint évêque gea d'une légation pour l'Alle
de Sabine en 1 355. Ce fut ce magne, et Clément v , partant
célèbre cardinal .^ui . par sa pour l'Italie, lui confia le gou-
prudence et sa valeur , fit ren vemementdela ville d'Avignon.
trer sous l'obéissance du saint- Il devint légat de toute l'Italie
siége presque toute l'Italie , sous Grégoire x1 , et mourut â
aprèsavoir misen fuiteles divers Pérouseen 1372. Son corps fut
tyrans qui s'en étaient emparés. porté et enterré aux chartreux
Il fit bâtir un collége pour les d'Avignon. Ce prélat fut le pro
.Espagnols à Bologne, et mourut tecteur des savans, et entre au
à Viterbe le 3.4 août \Z6j. On tres de Pétrarque , qui.lui dédia
porta son corps à Tolède , où il son traité de la vie solitaire.
fut inhumé dans la cathédrale; 57. Jean de Bronsac ou de
et on regarde comme un pro- Blonsac , et Filondiau, Français
SAB SAB 3^5
de nation , évêque de Nîmes , Ga. Bertrand deChanac, Li
cardinal du titre de saint Marc mousin, archevêque de Bourges,
en 1361 , devint évêque de Sa patriarche de Jérusalem , admi
bine en 13^2 , et mourut à Avi nistrateur de l'église du Puy-
gnon le 8 juillet 1379. Ce prélat en-Velay , cardinal-prêtre du
est nommé Pierre dans le cata titre de sainte Pudentienne en
logue des évêques de Nîmes, 1 385 , évêque de Sabine en 13g6,
donné par Claude Robert , quoi mpurut à Avignon le 21 mai
que les actes consistoriaux le 1i|o4 , et fut enterré dans l'é
nomment Jean. Il fut attaché à glise des Frères-Prêcheurs , au
l'antipape Clément vu. près de son oncle le cardinal
58. Hugues de Montelaix ou Guillaume de Chanac.
de Montlong , Breton , évêque 63. François Carbon ou Car-
de Saint-Brieux, fut fait cardinal- bonier, noble napolitain, moine
prêtre du titre des quatre Cou de Cîteaux , évêque de Mono
ronnés par le pape Grégoire v1 , poli, fut fait cardinal-prêtre du
et ensuite évêque de Sabine. Il titre de sainte Suzanne par le
mourut dans l'obédience de pape Urbain v1 , en 1 38 | , puis
l'antipape Clément vi1 , le der évêque de Sabine , et grand-
nier jour de février de l'an pénitencier. Ilmourutle 1Sjuin
1384. 1/to5 , et fut enterré dans la
5g. Pierre de Sortenac ou de cathédrale de Naples. Ce prélat
Sorsenac , évêquede Viviers, fut fut très-cher au pape Boni face 1x,
fait cardinal-prêtre du titre de à cause de ses talens , et surtout
saint Laurent in Lucind le 2o de sa rare et active prudence
décembre 1375. L'antipape Clé dans l'expédition des affaires,
ment vu le fit évêque de Sa qui lui attira plusieurs impor
bine , et il mourut le 16 août tantes et délicates légations.
1 3gr,, dans l'obédience de l'anti 6/t. Henri Minutulus de la
pape Benoît xm. Ciaconius ap race des sénateurs , archevêque
pelle cet évêque Pierre de Bar- de Naples , cardinal du titre de
nia, et le confond avec Pierre, saint Anastase en lS3g, assista
archevêque d'Embrun , qui fut au concile de Pise en 14o9, où
f;1i t cardinal en 1878 par l'anti se fit l'élection du pape Alexan
pape Clément vu, et qui mourut dre v, et où il reçut lui-même
en 1889. l'évêché de Sabine , à la place
6o. Philippe d'Alençon , car- de celui de Frascati , qu'il avait
dinal-évêque de Sabine , passa auparavant. 11 eut le gouverne
à l'évêché d'Ostie en 13g2. ment de la ville de Bologue, et
61. Jacques d'Arragon, neveu le vicariat de Ferrare , sous le
du roi de même nom , fut fait pape Jean xx1u, et mourut à
cardinal en 1387 par l'antipape Borne le 18 mai 1/\12, d'où 1l
Clément vu , et mourut évêque fut transporté à Naples , pour y
de Sabine le 31 mai 1396. être inhumé dans la cathédrale.
3a6 SAB SAB
65. Pierre Fernandi Frias, ou ses travaux par tout ce qu'il f1t
de Frigidis , Espagnol, évêque au concile de Bâle , pour l'hon-
d'Osma, fut fait cardinal-prêtre neut de l'Église, et mourut à
du titre de sainte Praxède par Rome le 29 mai 143g.
l'antipape Clément vn,en13g1. 68. Branda Castillon , évêque
Il fut destitué et ensuite rétabli dePlaisanceetdePorto , succéda
au concile de Pise, comme beau à Jourdain dans l'évêché de Sa
coup d'autres , soit cardinaux. , bine le 29 janvier 1,44o , et mou
soit évêques , qui avaient obéi rut en 1443-
aux antipapes. Jean xxm le 69. Bessarion , savant cardinal,
nomma évêque de Sabine en natif de Trébisonde , fut fait
14'2. Il fut un des électeurs du évêque de Sabine par le pape
pape Martin v au concile de Nicolas v, en 1449, et passa peu
Constance, et mourut à Florence de jours après à l'église deFras*-
le 9 septembre r/(.20.. cati. ( Voyez Bessar1on. )
66. François Landus r Véni 70. Amédée , duc de Savoie ,
tien, patriarche de Constanti- qae le concile de Bâle élut pape
nople, cardinaldu titrede sainte sous le nom de Félix v, a'yant
Croix en Jérusalem , se trouva abdiqué ', fut nommé évêque de
au concile de Constance , et fut Sabine par le pape Nicolas v, en
nommé à l'évêché de Sabine par 1449- ( Voyez Fél1x v. )
le pape Martin v, en 1420. Il 7 1 . Isidore , Grec , de la ville
mourut à Rome en 1427 , et fut de Thessalonique , fut envoyé'
enterré à Sainte-Marie-Majeure , au concile de Florence avec
près de l'autel. Bessarion. Eugène 1v les fit tous
67. Jourdain des Ursins, ar les deux cardinaux en 14^9,
chevêque de Naples , cardinal envoya Isidore à Constantinople,
du titre de saint Martin in Mon~ pou rassurer la réunion des Grecs
tibus, évêque d'Albano et grand- avec les Latins, qui s'était faiteau
pénitencier , opta l'évêché de concile de Florence, ce qui ne
Sabine le 14 mars 1 43 1 . Il as lui' réussit pas. Les Grecs étant
sista au concile de Pise , où il retournés à leurs erreurs , et
contribua beaucoup à l'élection Constantinople ayant été sacca
du pape Alexandre v ; et à celui gée par les Turcs lorsque Isidore
de Constance, où il ne contribua y était encore , il trouva moyen
pas moins à celle de Martin v. de sauver sa vie en prenant les
Ses divers talens , et surtout sa habits d'un homme mort , qu'il
grandeur d'âme , sa prudence et revêtit des siens. Il fut cepen
son habileté dans les affaires, dant fait prisonnier sans être
furent cause qu'on lui confia les connu, et emmené captif par les
plus importantes et les plus dif Turcs. 11 leur échappa dans la
ficiles légations, en Espagne, en suite , et revint à Rome , où il .
Allemagne , en France , en An mourut en 14^4 , avec Ie titre
gleterre , etc. Il couronna tous de patriarche de Constantinople;
SAB SAB 3a7
il avait été nommé évèque de 79. Jean-Antoine de Saint-
Sabine en 145a. George, natif de Plaisance , évê
72. Jean de Turrecremata ou que d Alexandrie , célébre audi
Torquemada , célèbre religieux teur de Rote, cardinal-prêtre
dominicain , devint cardinal- du titre des SS. Neréeet Achille,
évêque de Sabine en tùfal^.[Voy. passa du siége de Palestrine à
Jean de Tusrecremata. ) celui de Sabine en 15o8 , et
73. Latin (ks Ursins, Romain, mourut à Rome le 14 mars de
archevêque de Trani , cardinal- l'année suivante.
évêque de Sabine en 1468 , passa 80. Bernard Carvajal , Espa
à l'église de Frascatien 1472- gnol , cardinal-évêque de Pales
74- Alain de Goëtiry , d'une trine , passa à l'Église de Sabine
illustre maison de Bretagne , ea 1509 , et de cette dernière à
évêque de Dol# puis de Gor- celle d'Ostie.
nonailles , ensuite d'Avignon, 81 . François Soderinus , Flo
devint cardinalen 1448ou1449, rentin , cardinal du titre des'
du titre de sainte Praxèdè. H douze apôtres , passa de l'Église
opta l'église de Sabine sous le de Sabine à celle d'Ostie.
pontificat de Sixte rv, et mourut 82. Nicolas Flascusou Fliscus,
à Rome au mois de juillet 1 474- cardinal-évêque de Sabine en
75. Bernard ou Berard , ou 1521 , passa à Porto , et puis à
Eberard , évêque de Spolette , Ostie.'
fait cardinal en 1460 , et évêque 83. Alexandre Farnèse, cardi
de Sabine en 1 4?4 * mourut à nal-évêque de Sabine le 16 oc
Rome le 3 avril 1 479- tobre 1523 , passa à Porto et à
76. Olivier Caraffe, cardinal- Ostie.
évêque de Sabine en 1479, passa 84- Aatoine de Monte , car
à l'église d'Ostie. dinal-évêque de Sabine en 1524,
77. Jér0me Bassus Roboreus, passa à Port0.
natif de Savone , évêque de Re- 85. Pierre Accoltias, cardi
canati , fut fait cardinal du titre nal-évêque de Sabine le 15juin
de sainte Balbine , et ensuite de 15a4 , mourut en 153a. Il avait
saint Chrysogone » par le pape été évêque d'Ancône , de Cre
Sixte 1v , qui était son oncle. mone et de Palestrine.
Jules 11 le transféra de l'évêché 86. Jean-Dominique de Cupis,
de Palestrine à celui de Sabine cardinal-évêque d'Albano, passa
le 29 novembre 15o3. Il mou à l'église de Sabine le 16 novem
rut à Rome le 1" septembre bre 1533, et puis à celles de
1507. Porto et d'Ostie.
78. Raphaël Riarius, cardinal 87. Boniface , cardinal de
du titre de saint Georges , passa Ferrare , passa du siége de Pa
du siége d'Albano à celui de Sa lestrine à celui de Sabine le 16
bine le 9 septembre 1 507 , et à février 1535, et ensuite à celui
celui de Porto l'année suivante. de Port0.
3a8 SAB SAB
88. Laurent Campége, évêque que de Sabine en 1 56 1 , fut aussi
de Bologne , puis de Sabine en évèque de Palestrine. (Voyez-le
1537 , mourut le 16 août 153g. parmi les évêques de cette der
89. Antoine, cardinal deSan- nière ville.)
Severino , évèque de Sabine eu 96. Christophe Madruce, car-
153g , passa à l'église de Porto. dinal-évêque de Sabine en 156a,
90. Antoine , cardinal Puc- fut aussi évêque de palestrine.
cius, Florentin, passa de l'évêché ( Voyez-le parmi lei évêques de
d'Albano à celui de Sabine le 8 Palestrine.)
janvier 1.543 , et mourut à Rome 97. Alexandre Farnèse, car-
en 1 544- tï avait été évêque de dinal-évêque de Sabine en 1 564 ,
Pistoie. opta depuis l'église de Frascati.
91. Jean, cardinal Salviati , 98. Raynutius Farnèse, car-
Floren tin , passa de l'église d'Ât- dinal-évêque de Sabine en 1 565,
bano à celle de Sabine au mois mourut à Parme^e 28 octobre
d'octobre 1 544; et de là, à Port0. de la même année. II. avait été
92. Jean-Pierre Caraffe , car- évèque de Bologne, et archevê
dinal-évêque de Sabine en 1 546, que de Naples et de Ravenne.
fut aussi évêque d'Albano, d'Os- 99. Tibère Crispe, cardinal-
tie ej. de Frascati. évêque de Sabine, le 7 novem
93. François de Tournon , bre 1 565 , mourut à Sutri le
cardinal-prêtre du titre des SS. 6 octobre 1566. Il avait été évè
Marcellin et Pierre , nommé à que de Sessa , et archevêque
l'église de Sabine au mois de fé d'Amalfi.
vrier 155o, passa à l'église 100. Jean-Michel Sarazin, Na
d'Ostie. politain , cardinal - évêque de
94- Robert de Lenancourt , Sabine le 7 octobre 1566, mou
évèque de Châlons-sur-Marne, rut à Rome le 27 avril 156g. Il
fut fait cardinal du titre de avait été archevêque d'Acerenza.
sainte Anastasie , par le pape 101. Jean - Baptiste Cicada ,
Paul m , en 1538. Il devint évê Génois, caïdinal-prêtre, du ti
que de Sabine le 13 mars 156o, tre de Sainte-Agathe, évêque de
et mourut à Metz en 1561, re Sabine en 1569, mourut » Rome
gretté de tout le monde; car il le 6*ou le 8 avril 1570. Il avait
joignait à la noblesse de ses an été auditeur de Rote, évêque
cêtres tantale talens et de ver d'Albenga et de Sagone. Il as
tus , qu'il n'y avait rien d'assez sista au concile de Trente, et fut
grand dans les charges et les chargé d'une légation dans la
dignités pour honorer son mé Campanie. Il n'avait pas moins
rite au jugement du public. Il' d'esprit que d'intelligence et de
avait aussi été évèque de Metz , sagacité dans les affaires.
et archevêque de Toulouse et 102. Othon , Allemand, car
d'Arles. dinal-prêtre, du titre de Sainte-
95. Jean, cardinal Moron, évê- Balbine, passa de l'église d'Al
SAB SAB 329
bano à celle de Sabine le a avril 1566, âgé de soixante - douze
1570 , et ensuite à celle de Pa ans.
lestine. 109. Innicus Davolos, cardi
103. Jules Roboreus, cardi nal-prêtre du titre de saint Lau
nal, passa de l'église d'Albano à rent inLucind, évêque de Sa
celle de Sabine le 3 juillet 1570, bine le 13 octobre 1586, passa
et à .celle de Palestrine en 1573. peu de temps après à l'église de
1c-4- Jean Riccius Politianus, Frasca ti.
cardinal-évêque d'Albano, passa 110. Ptolomée Gallius, car
à l'évêché de Sabine le 8 avril dinal-évêque d'Albano , passa à
1578, mourut à Rome en 1 574- l'église de Sabine, et aussitôt à
11 avait été archevêque de Pise. celle de Frascati.
105. Scipion Rebiba, cardinal- m. Gabriel Paleottus , pre
évêque d'Albano , fut transféré mier archevêque de Bologne ,
à l'évêché de Sabine le 5 mai cardinal-évêque de Sabine le 20
1574, et mourut en 1577. 11 mars 15g1, mourut à Rome le
avait été archevêque de Pise. 31 juillet 1597, et fut inhumé
106. Jacques Sabellus, cardi dans la cathédrale de Bologne.
nal du titre de sainte Marie, au- 112. Louis Madruce, cardi
delà du Tibre, évêque de Sa nal-prêtre du titre de saint Lau
bine le 31 juillet 1577, passa rent in Lucind, évêque' de Sa
peu de temps après à Frascati. bine le 18 août 1597, fut trans
107. Jean -Antoine Serbello- féré à Frascati en 1600.
ni , cardinal du titre de sainte 1 13. Jérômé Rusticucci , car
Marie, au-delà du Tibre, éyè- dinal-évêque de Sabine le 21
que de Sabine le 9 juillet 1 578 , février 1600 , opta l'église de
fut transféré à Palestrine la Porto en 16o3.
même année. 1 14- Simon Talliavia, fils de
108. Antoine Perenot, cardi Charles, duc de Terre-Neuve,
nal de Granvelle, natif de Be et de Marguerite de Vintimille,
sançon, fils de Nicolas de Gran naquit le 20 mai j550. Il étu
velle, chancelier de l'empereur dia dans l'université d'Alcala ,
Charles-Quint, fut fait évêque et sa conscience, aussi bien que
d'Arras en 1 538. 11 devint en sa piété, portèrent Grégoire xm
suite archevêque de Ma Unes , à lui donner la pourpre romaine
cardinal sous le pontificat de l'an 1 583. Le« papes et les rois
Pie 1v, évêque de Sabine - en d'Espagne se servirent utilement
1578. Il assista au concile de de se,s conseils dans les plus im
Trente, et fut chargé de plu portantes affaires. Il passa de l'é
sieurs ambassades honorables , glise d'Albano à celle de Sabine
tant par l'empereur Charles- le 19 février 16o3, et mourut à
Quint , que par son fils Phi Rome le 20 mars 1604 , regretté
lippe 11, roi d'Espagne. Il mou de tous les gens de bien.
rut à Madrid le 3o septembre 11 5. François de Joyeuse, ar
33o SAB SAB
chevêquc de Narbonne , cardi l'évêché de Sabine le 25 février
nal-prêtre du titre de saint 1 64 1 , et celui de Porto le 5 mars
Pierre-aux-Liens, évêque de Sa 1645.
bine en 1604 , passa ensuite à 1 25. Charles de Méd'icis , f1ls
l'église d'Ostie. de Ferdinand 1er , grand duc de
116. Antoine Saulius, cardi- Toscane , et de Christine , fille
nal-évêque d'Albano , puis de de Charles m , duc de Lorraine,
Sabine le 17 août 161 1, passa naquit à Florence le 19 mars
aux évêchés de Porto et d'Ostie. 15g6. Paul v le fit cardinal-
117. Benoît Justiniani, car- diacre du titre de sainte Marie
dinal-évêque de Palestrine , opta in Dominicd. Grégoire xv , Ur
l'église de Sabine le 6 septembre bain vm et Innocent x îe con
16 1 5, et ensuite celle de Port0. sultèrent souvent dans l'es plus
11 8. Pierre Aldobrandin, ar importantes affaires, et il don
chevêque de Ravenne, cardinal- na toujours des preuves de la
évêque de Sabine le 3f août piété la plus sincère et de la- pru
1620, mourut à Rome le 10 fé dence la plus consommée. Il fit
vrier 1621. bàti1'.la belle église de Saint-
119. Odoard Farnèse, cardi- Michel de» théatins de Floren
nal-évêque de Sabine le 3 mars ce, fut protecteur de l'Espagne
162 1, passa à l'église de Fras- et de l'Ordre de Vat-Ombrcuse ,
cati. couronna le pape Innocent x , à
120. Boniface Bevilaqua, car- l'élection duquel il avait contri
dinal-évèque de Sabine en 1624, bué de tout son pouvoir , opta:
passa à l'église de Frascati. l'éfdise de Sabine le 5 mars
12r. Charles Madruce, cardi 16$5, et celle de Frascati le 23
nal-prêtre du titre de saint octc&re de la même année.
Laurent in Lucinrf, opta l'évê- 126. François Barberin, Flo
ché de Sabine le 6 septembre rentin , neveu du pape Ur
1626, et mourut à Rome le 14 bain vu1, cardinal - prêtre du
août 1629. titre de Saint-Laurent in Da-
122. Scipion Borghèse , ar maso, vice-chancelier de l'É
chevêque de Bologne, cardinal- glise romaine, opta l'église de
évèque de Sabine le 20 août Sabine le 23 octobre 1645, et
162g , mourut à Rome le 2 oc celle de Porto le 23 septembre
tobre 1633. ». 1652. Il est connu de tout le
123. Félix Centi , de l'Ordre monde par sa probité , son éru
des Frères Mineurs , évêque de dition , ses différentes légations
Marcerata , cardinal d'Ascoli , auprès des princes chréLiens , et
devint évêque de Sabine le 26 la part qu'il eut à toutes les
novembre 1633, et mourut le affaires durant le pontificat
24 janvier 164 1. d'Urbain vm.
124. François Cenneni , car- 127. Bernardin Spada , cardi-
dinal-évêque de Faënza, opta nal-évêque de Frascati , passa à
SAB SAB 33 1
l'église de Sabine le 23 septem 133. Pierre Ottoboni, cardi
bre 1652, et à celle de Pales nal-prêtre du titre de sainte:
tine le 1 1 octobre 1655. Praxède , succéda au cardinal' 1
128. Jules Sacchettus Flo Ludovisi d'ans le siége de Sabine,
rentin , cardinal -évêque de et passa à celui de Frascati. le 15'
Frascarti , opta l'église de Sabine février 1683.
le 1 1 octobre 1655 , et mourut 134- Charles Pie de Savoie,
la veille de saint Pierre 1663. 11 de Ferrare , cardinal-prètre du
avait aussi été évêque de Gra- titre de sainte Marie au-delà du
vina et de Fan0. Tibre , devint évêque de Sa
129. Mars Ginnetti , cardinal- bine le 15 février 1 683 , et mou
évèque d'Albano , passa à l'é rut presque subitement le 13
glise de Sabine le 2 juillet 1663, février 1689, d'une fièvre ar
et à celle de Porto le 11, 1666.\ dente, occasionée par son tra
130. François-Marie Brancace, vail assidu à expédier les affaires
cardinal-prêtre du titre de saint les plus épineuses' de l'Église et
Laurent in Lucind , évêque de des princes chrétiens.
Viterbe et de Sabine le 10 octo 135. Panlutius , appelé le car
bre 1666 , passa ensuite à l'é dinal Altieri, opta l'église de
glise de Frascati. Sabine le 28 février 1689, et
131. Jules Gabriellius, Ro celle de Palestrine le 8 août
main , cardinal du titre de saint rê91 . Il se trouva à cinq con
Laurent in Lucind , passa de claves , fut de toutes les congré
l'église d'Ascoli à celle de Sa gations des cardinaux , et pro
bine le 3o janvier 1668, et mou tecteur d'un grand ndfc1bre
rut à Rome le 3o août 1677. d'ordres religieux , entre autres
132. Nicolas de Albergatis , des dominicains, des augustins,
Bolonais , appelé le cardinal des carmes, etc.
Ludovisi, grand-pénitencier de 136. Jean-Nicolas de Comi-
l'Église romaine, passa à l'église tibus , cardinal-prètre du titre
de Sabine le 1 3 septembre 1677, de sainte Marie in Transpon-
et êt celle de Porto le rer dé tind , évêque d'Ancône , opta
cembre 1681. Il n'oublia rien l'église de Sabine, en gardant
pour »éformer le clergé et le l'administration de celle d'An
peuple du diocèse de Sabine, cône, le 8 août 1691 . Il mourut
qu'il visitait régulièrement, et à Ancône le 20 janvier 1698.
fit toujours paraître un courage 137. Gaspard, de l'illustre fa
invincible , soit pour soutenir mille des Carpi de Rome, ar
les droits de son église, soitpour chevêque de Nicée , auditeur de
conserver ou pour veuger 1 hon Rote , et dataire du pape , fut
neur du sexe , soit enfin pour élevé au cardinalat par Clé
contenir tous ses dioedtains dans ment x , le 22 décembre 1670.
le devoir , ou pour les y rap Il devint vicaire-général du pape
peler lorsqu'ils s'en écartaient. par la cession du cardinal Al
33a SAB SAB
tieri , et opta l'église de Sabine frère. ( Baillet , Vies des saints,
le 27 janvier 1698 , il mourut à 29 janvier. )
Rome leGavril 1 7 1 4- ' SABINIEN , pape , natif de
138. Fulvius Astallius, Ro Volterre , succéda à saint Gré-
main , cardinal du titre de saint goire-le-Grand le 38 août 604 ,
Pierre-aux-Liens, opta l'église et mourut le 2 février 606. It
de Sabine le 16 avril 1 "7 1 4- H avait été envoyé à Constanti-
fut légat d'Urbin , de la Roma- nople par saint Grégoire - le -
gne et de Ferrare. ( Ital. sac. Grand , en qualité d'apocrisiaire
tom. 1, col. 1 54 ; et tom. 10, ou de nonce, auprès de l'empe
col. 330. ) reur Maurice. Boni lace 111 lui
SABINIEN ou SAVINIEN succéda.
(saint), premier évêque de SABINIEN, martyr de Co1-
Sens et martyr, fut envoyé dans doue, sous les Sarrasins, du
les Gaules avec saint Potentien, neuvième siècle , et compa
dans le troisième siècle , pour y gnon de saint Habauce. ( Voy.
prêcher la foi de Jésus-Christ au Habaxce.)
Ijeuple de Sens. Il eut le bon SABLE. On se sert dela simi
heur de souffrir le martyre sous litude tirée du sable.de la mer
Maximien Hercule , avec saint pour marquer une très-grande
Potentien, saint Serotiu , saint multitude (Genèse, 22, 17), un
Victorin , saint Altin , saint Eo- très-grand poids (Job , G , 3 ),
dald. C'est tout ce qu'on sait de une chose vile, soit en elle-même,
ces martyrs qui soit certain. soit en comparaison d'uneautre.
(TilléWint, Mém. eccl., article (Sap. 7, 9.)
dix-sept de l'Histoire de saint Les prophètes relèventla toute-
Denis de Paris , ef note 22 , t. 4 puissance de Dieu , qui a donné
Baillet,Vies des Saints, 31 déc.) pour bornes à la mer le sable qui
SABINIENouSAVINIEN est sur ses bonis (Jerem. v. 22);
( saint ), est honoré à Troies en et le Sauveur dit que l'insensé
Champagne , où il souffrit le fonde sa maison sur le sable , au
martyre , l'an 275, sous l'empe lieu que le sage la fonde sur le
reur Aurélien. C'est tout ce rocher. (Matth. 7, 26.)
qu'on en sait. Il y a même des SABLONCEAUX, Sabloncellœ,
savans qui soupçonnent que abbaye de chanoines réguliers
saint Savinien de Troies n'est de l'Ordre de Saint-Augustin ,
pas différent de celui de Sens, de la congrégation de Chancel-
qui aurait pu prêcher à Troies lade, au diocèse et à quatre
sans sortir de sa province. On lieues de Saintes, près de la Seu-
honore avec saint Savinien , une dre , sur un terrain sablonneux,
sainte vierge appelée Sabine ou d'où elle tirait apparemment le
Savine , qu'on prétend avoir été nom de Jbblonceanx. Elle re-
sa sœur. Son histoire n'est pas connaissaitpour fondateur Guil
plus certaine que celle de son laume, duc d'Aquitaine, et pour
SAC SAC 333
principal bienfaiteur Othon , hébreu , et a passé dans presque
également duc d'Aquitaine. Cette toutes les langues. Outre sa
abbaye était autrefois très-riche signification ordinaire , il se
et très-nombreuse , pu%qu'elle prend pour un habit ae deuil ,
avait possédé jusqu'à quatre- dont on se revêtait à la mort de
vingt granges, et qu'il y avait ses proches. Dans les grandes
un frère convers dans chacune calamités , dans la pénitence ,
de ces granges , pour en avoir dans l'affliction , on portait le
soin. . Mais au commencement sac sur les reins. ( 2 Reg. 3 ,
du dernier siècle l'église était 31. 3 Reg. 20, 31. 21, 27.
presque détruite , les lieux ré Esth. 4, 1, 3. ) Au contraire ,
guliers renversés , de même que dans la joie on déchirait le sac ,
le bâtiment pour les hôtes, dont et on l'était, si on en était alors
il ne restait plus que les masures revêtu. (Psalm. 29, 12.) Les
à la première porte du monas prophètesallaient ordinairement
tère. Nous ignorons dans quel revêtus de sacs ; et Baruch insi
état s'est trouvée depuis cette nue que le sac était un habit
maison. On y remarquait dans dont les gens de bien se revêtaient
le jardin une source d'eaux mi dans leurs prières. (Isaï. 22, 12.
nérales. ( Gallia christ, tom. 2, Baruch , 4 , 20. )
col. 1 132. ) SACBÉNIouSAC-BÉNIT. C'é
SABOCHOST ou SABUR et tait autrefois un habit qu'on
SAPOR , siége épiscopal de la donnait aux pénitens publics
province de Perse, au diocèse dans la primitive Église. Il en
des chaldéens. Un de ses évê- est parlé dans plusieurs conciles.
ques, nommé Gabriel, qui de C'est aujourd'hui un habit en
vint ensuite métropolitain de usage dans les inquisitions , par
Perse , assista à l'élection du rapport aux coupables , qui con
catholique Ebedjesu 11, en g63. siste dans une espèce de dalma-
( Oriens christ, tome 2 , page tique ou de grand scapulaire de
1a56.) toile jaune ou grise. Ceux qu'on
S ABONDE ou SEBEIDE (Rai- ne trouve ni assez criminels
mond de), professeur à Tou pour être condamnés à la mort,
louse, fleurit vers l'an 1fô0. ni assez innocens pour être ab
Nous avons de lui : Théologie sous , sonfc£vètus d'un sacbéni
naturelle de l'homme et des ou sambenito , de couleur jaune,
créatures ou" Trésor des consi avec une grande croix rouge de
dérations divines, ou la Violette saint André, devant et derrière.
de l'âme , imprimée plusieurs Ceux qui sont condamnés au
fois, et pour la dernière, à Lon feu, portent un habit appelé
dres en 1568. (Dupin, Table des sammarra , dont le fond est gris.
Aut. ecclés. du. quinzième siè Le portrait du patient y est re
cle , col. 83 1 et 832. ) présenté au naturel devant et
SAC. Ce terme est purement derrière , posé sur des tisons
334 SAC SAC
embrasés , avec des flammes qui Pétri Canisii , societatis Jesu ,
s'élèvent , et des démons lot1t àlngolstadt 1616, in-4°. 3°. Une
à l'entouf, armés de crocs. Leurs Viede saint Paulin. 4*. Une Vie
noms et leurs «rimes sont jécrits du bienheureux Stanislas Kost-
aubasdu portrait. (Dellon, dans ka , qui parut à Rome en 161 2 ,
son Inquisition de Goa.) in- 12, en italien et en latin.
SAGCELLAIRE ou SAOEL- 5°. Epistola de utilitate benè le-
LAIRE. Nom d'un officier dans gendi ad mensam , à Milan , in-
la cour des princes , qui était 12. 6°. De ratione libros cum
chargé de donner aux officiers , profectu legendi, traité plein de
aux soldats et aux ouvriers du bon sens et de piété, dont la
prince, et dans l'église aux pau quatrième édition est celle de
vres. Les papes avaient aussi Bordeaux , chez Simon Millan-
leurs sacellaires , qui avaient ges, 1617, in-16. On trouve, à
soin de leur trésor. Le mot de la suite de ce traité , une haran
sacëllaire vient de saccus , un gue que le père Sacchini avait
sac , une bourse. Dans quelques prononcée en 16o3,àRome dans
monastères on l'appelait bur- sa classe de rhétorique , dont le
sarius , boursier. sujet est , De mtandâ librorum
SACCH1NI (Français) , jé moribus noxiorum lectione. Dans
suite italien , né dans le diocèse le recueil intitulé : Nova libro
de Pérouse , -entra jeune dans la rum rariorum collectio , qui vel
compagnie de Jésus , et s'y dis integri inseruntur , vel accurate
tingua par sa piété et son éru recensentur , fasciculus primus ,
dition. 11 fut professeur de rhé à Hall, 1709, in-12. On trouve
torique à Rome pendant plu une bonne analyse du traité de
sieurs années, et secrétaire de Sacchini, De ratione libros cum
son général , Mutio Vitelleschi, profectu legendi, et un court
pendant sept ans. Il mourut à éloge de l'auteur.
Rome le 26 décembre 1625 , âgé SAGCOPHORES ou PORTE-
de cinquante-cinq ans. Ses prin SACS. On a donné ce nom à
cipaux ouvrages sont : 1". La certains hérétiques qui étaient
continuation de l'histoire de sa une branche des encratites, parce
société , commencée par Orlan- qu'ils se couvraient d'un sac, et
din. Cette continuMon est en affectaient de grands airs de pé
4 volumes in - fol. , savoir : nitence. Saint Basile fait men
Historia societatis Jesu, pars tion de ces hérétiques, et l'em
secunda, sive Lainius, à Anvers, pereur Théodose a joint dans
1620. Pars tertia, sive Borgia, une loi leur condamnation avec
à Rome, 1649- P0rs quarto, sive celle des manichéens. On a aussi
Everardus, à Rome, 165a. Pars donné le nom de saccophores
quinta , sive Claudius , achevée aux messaliens, aux apostoli
par le père Poussines , à Rome ques et aux flagellans, disciples
1661 . 2°. De Vitd et rebus^estis de Reynier , ermite, parce qu'ils
SAC AAC 335
marchaient en public revêtus .néanmoins plusieurs années
d'un sac. (Saint Basile, Epist. après. Les sachets menaient une
s1d Amphiloc. Sponde, à l'an vie Jrès-austère dans les com-
1274, n° 17.) mencemens de leur ordre ; ils
BACHAGHA ou SEGACHA, allaient nus pieds, et portaient
hébr. , ombrage, couverture, pro des sandales de bois : ils ne
tection , du mot sacac , ville de mangeaient point de viande et
4a tribu de Juda. (Josué, 15,61.) ne buvaient point de vin. ( Le
SACHAR , hébr. , ivrognerie , père Helyot , tom. 3 , ch. 20.
ou toute liqueur qui enivre , sa M. Huet , Origines de Caen,.ch.
laire , gages , du mot schacar 10 et 16. )
ou schuar, père d'Ahiara. ( 1 SACHETTE, religieuse de
Par. 11 ,34.) l'Ordre- de la Pénitence , ou du
SACHET. Nom que l'on donne Sac , ou des Sachets. Les sa
aux religieux d'un ordre qu'on che ttes avaient autrefois une
appelait l'Ordre de la Pénitence maison à Paris proche de Saint-
de Jésus-Christ, l'Ordre du Sac, André-des-Arcs , dans la rue que
et les religieux sachets, en la l'on appelait la rue des Ca
tin , fratres de sacco , ou sac- chettes.
corum , ou saccati , ou saccarii, SACHOT (Étienne), célèbre
parce qu'ils portaient des habits avocat plaidant au parlement de
faits en forme de sacs. On ne Paris, mort le 14 octobre 1694,
sait pas bien - l'origine de cet est auteur d'un ouvrage sur les
ordre , et il y a des auteurs qui matières bénéficiales, intitulé,
en attribuent l'établissement à Notœ Caroli Molinœi, Georgii
saint Jean Bon. Quoi qu'il en Louet, Ant. le Vaillant, circà
soit , cet ordre* est plus ancien rem beneficiariam , in -12, A
que l'union générale des ermi Paris, 1723. Il est parlé avec
tes de Saint-Augustin. Zurit a éloge de M. Sachot , dans les
dit dans ses Annales d'Arragon , Observations de M. Bretonnier,
que les sachets avaient un mo sur la dernière des questions
nastère à Sara gosse , sous le pape posthumes de M. Henris, tom. 2
Innocent "m, qu1 monta sur le de l'édition de 1 708 , pag. 868.
saint-siége en 1 198. Saint Louis SACIENS , hérétiques. Ce sont
les établit à Paris , à Poitiers et les mêmes qua^es antropomor-
à Caen, l'an 1261. Ils entrèrent phktes. ( Voyez Antuopomor-
en Angleterre-sous Hen^1u. Ils PH1TEs. )
avaient encore des maisons en SACILLUM, ancienne ville
Flandre et en Allemagne ; mais d'Italie de l'État de Venise, dans
ils en perdirent une grande parr la marche Trevisane , à douze
tie après la publication du décret milles de Ceneda. C'était autre
du concile de Lyon de l'an 1274, fois le siége d'un évêque suft'ra-
qui supprimait beaucoup d'or gant d'Aquilée ; à présent ce
dres religieux. Ils subsistèrent n'est qu'un bourg assez joli ,
336 SAC SAC
qu'on appelle Sacile. Nous ne lébration de la messe et l'admi
connaissons qu'un seul évèque nistration des sacremens. Il réu
de cette ancienne église"; il se nissait ce qui est renfermé dans
nommait Agnellus, et siégeait nos missels et nos rituels ; c'était
en 590. (l1ai, sacr., tom. 10, ce qu'on appelle eucologe dans
l'Église grecque. Le pape Ge-
col. 162.)
SACONAY(Gabrielde), comte lase Ier, qui monta sur le siége
et précenteur de l'église de Lyon, apostolique en 492 , est le pre
puis, en 1 574j doyen de la même mier auteur du Sacramentaire.
église, se distingua par son zèle Saint Grégoire-le-Grand le re
contre les hérétiques. En 156r vit, le corrigea et l'abrégea.
il fit réimprimer l'ouvrage de SACRAMENTA1RES. Ce nom
Henri v111, contre Luther , avec n'a d'abord été donné qu'aux
une belle et longue préface de hérétiques, tels que les calvi
sa façon ; et l'année suivante il nistes et les zuingliens ,' qui
publia un autre traité intitulé : niaient la présence réelle de Jé
Discours des premiers troubles sus-Christ dans la sainte Eucha
advenus à Lyon, avec l'apologie ristie , et qui n'y reconnaissaient
pour la ville , contre le libelle qu'un simple signe sacré ou sa
intitulé : Juste défense de la ville crement, qui signifiait la grâce,
de Lyon , à Lyon , 1669, in-8°. mais qui ne la donnait pas. En
On a encore de lui l'ouvrage in suite on a appelé sacramentai-
titulé : la Généalogie et la fin taires tous les hérétiques qui
des Huguenots, et Découverte ont combattu la doctrine de
du Calvinisme, où est sommaire l'Église touchant les sacremens.
ment décrite l'histoire des trou Le nom d'anti-sacramentaires
bles excités en France par les- leur conviendrait peut-être
dits huguenots, à Lyon, 1573, mieux.
in-8°. Saconay mourut l'an SACRATDS (Paul), chanoine
de Ferrare, sa patrie, vivait dans
1580. Etienne du Tronchet loue
beaucoup sa science et sa piété, le seizième siècle, et fut un des
cicéroniens de son temps. Il était
dans sa lettre 197 , au f° v° 1^4
par sa mère neveu du cardinal
des lettres de du Tronchet , à
Sadolet, qui prit soin de l'ins
Paris, 1559, in-4». (Voyez
truire. Il mourut à Ferrare à
'aussi la Croix jdu Maine, et du
l'âge de soixante-quinze ans. On
Verdier Vauprivas , Biblioth.
a de \%1 , 1°. des lettres qu'il
franc. MM. de Sainte-Marthe.
écrivit i Paul Manuce et à plu
Galï. christ.)
SACRAMENTAIRE , Sacra- sieurs autressavansdeson temps,
mentarium. C'est le nom qu'on et qu'il publia en 1581, in-16, à
donnait autrefois à un livre ec Lyon. 2°. In principium Gene-
clésiastique qui comprenait tou seos commentarius , à Ferrare,
tes les prières et les cérémonies 158g, in-8°. 3°. Commentarius
qui se pratiquaient dans la cé- in psalmos 1riginta tres^riores,
SAC SAC 337
à Ferrare, 1588, in-8°. 4°. Com- Reims, à commencer par Clovis
mentarius in septem psalmos jusqu'à Louis xv..., à Reims,
pcenitentiales , à Ferrare, 1 585, chezRegnauld Florentin, 1722 ,
in- 12. (Le père le Long, dans in-12; le Traité historique et
sa Bibliothèque sacrée, in-fol., chronologique du sacre et cou
pag. 938.) ronnement des rois et des rei
SACRE, signifie la cérémonie nes de F1ance, depuis Clovis
solennelle, en laquelle on donne jusqu'à présent, et de tous les
l'onction aux évêques et aux souverains de l'Europe, aug
rois. Dans tous les temps , les menté de la relation exacte
peuples soumis au pouvoir mo- de la cérémonie du sacre de
. narchtqueont eu certaines céré Louis xv , dédié au roi par
monies d'éclat pour célébrer M. Menin, conseiller au parle
l'avénement de leurs rois à la ment de Metz , à/ Paris , chez
couronne ; et ces cérémonies , Claude Bauche et Jean Pepin-
quoique différentes selon les gué, 1723, in-12.
différentes nations, ont toutes
tendu au même but , d'im SACREMÈN T.
primer au prince un caractère sOMMAIRE.
sacré , qui soit la marque de sa § I. Du nom de sacrement.
grandeur et de son autorité sur § II. De la définition du sacre
les peuples, et qui lui en attire; ment.
la vénération et le respect. L'onc- § III. De la nécessité des sacre-
tion des rois, dit saint Augustm
mens en général.
( in psalm, 104) , a commencé
§ IV. De Vexistence des sacre-
par l'ordre de Dieu à Saùl : elle
a été continuée en David et en mens.
Salomon, et les rois de Juda et § V. Desparties des sacremens.
d'Israël ont tous été sacrés à % VI. De Vauteur des sacre
leur exemple. De là le sacre des mens.
rois a passé dans presque tous § VII. Du ministre des sacre
les pays chrétiens. Quelques au mens.
teurs font remonter le sacre des § VIII. Du sujet des sacremens.
rois de France jusqu'à Clovis, en § IX. Des effets des sacremens.
4pj6. (Voyez Ampoule.) D. Mar- § X. Des cérémonies dot sacre
tenne, dans son Traité des an mens, et des choses sacramen
ciens rites de l'Église, rapporte telles. . ^
fort au long toutes les cérémo $ fc.
nies du sacre des empereurs et
Du nom- de sacrement.
des rois. On peut voir aussi la
dissertation en forme de thèse, Le: nom de sacrement vient
surle sacre des rois, parM. Zent- de sacré ou saint, parce qttè les
grave ; l'Hist. des sacres et cou- différentes acceptions qtfil'a'
ronnemens de nos rois faits à dans les auteur* divins, 'ecclé
21. ta
338 SAC SAC
siastiques ou profanes , ne sont consiste dans des choses maté
jamais sans quelque rapport aux rielles, ou dans les actions exté
choses saintes ou sa crées en quel rieures de ceux qui confèrent ou
que sorte. Il se prend 1". chez qui reçoivent lesacrement, parce
les auteurs profanes pour une que les sacremens sont établis
somme d'argent que les plai pour l'utilité des hommes, qui
deurs déposaient dans leslieux sa n'ont coutume de s'élever aux
crés, pour êtredonnée à celuiqui choses spirituelles que par le
gagnait son procès; o."-. pour le moyen des choses corporelles et
serment en général, et particuliè visibles.
rement pour celui que les soldats C'est un signe sacré , parce
prêtaient entre les mains de leurs qu'il signifie une chose sainte ,
capitaines ; 3". pour une chose telle que la sanctification de
cachée, soit sainte, soit profane, l'âme.
et pour le signe de cette chose ; C'est un signe permanent et
4°. dans les auteurs divins et durable, parce qu'il doit durer
ecclésiastiques , le mot de sacre autant que la religion dont il
ment se prend , ou pour une fait partie, puisque c'est par son
chose sainte et sacrée considérée moyen que les membres de la
précisément en elle-même , ou religion sont réunis en un même
pour une chose sainte et sacrée, corps, et que l'unité de la reli
en tant qu'elle dévoue et qu'elle gion se conserve.
consacre les hommes à Dieu, ou C'est un signe institué de
pour un signe sacré qui signifie Dieu, parce que, quoiqu'il puisse
et qui donne une sorte de sain avoir par sa nature quelque
teté. C'est en ce dernier sens rapport avec la chose sainte dont
que nous prenons ici le mot de il est le signe, il ne la signifie
sacrement. pas néanmoins naturellement
§11. d'une façon sacramentelle, sans
De la définition du sacrement. l'institution de Dieu qui la dé
termine à cette sorte de signifi
Le sacrement est un signe cation.
sensible , sacré et permanent , C'est un signe institué pour
institué de Dieu pour la sancti- la sanctification de ceux qui le
ficationfle ceux qui le reçoivent. reçoivent, parce qu'il a la force
C'est un signe, parce qu'il et la vertu de produire la sain
fait connaître une chose secrète teté, soit intérieure, comme les
et cachée qu'on ne voit pas. L'a sacremens de la nouvelle loi ,
blution extérieure, par exemple, soit extérieure et légale, comme
qui se voit dans l'administra les sacremens de l'ancienne loi.
tion du baptême, fait connaître Il y a même des théologiens qui
l'ablution intérieure de l'âme, soutiennent qu'il est essentiel
qui ne se voit pas. -,;m!>!:'1!" à tout sacrement T soit de l'an
C'est UT* signe sensible qui cienne, soit de la nouvelle loi ,
SAC SAC 33g
de produire la sainteté inté mens, soit, parce qu'elles ne pro
rieure, quoique d'une manière duisent pas la grâce par leur
différente. Selon ces théologiens, propre vertu, ex opere operato ,
les sacremens de l'ancienne loi soit parce qu'elles ne sont pas
produisaient la grâce intérieure, instituées de Dieu. Il suit , 3°.
d'une façon morale et passive , que le sacrifice n'est pas un sa
moraliter ex opere operato pas crement, parce qu'il ne se rap
sive, en ce que Dieu , à la pré porte pas premièrement et di
sence du sacrement, accordait rectement à la sanctification des
quelque degré de grâce et de hommes, mais au culte et à
sainteté à ceux qui le recevaient, l'honneur de Dieu. Un même
ou qu'il augmentait leur foi , rit peut cependant être sacrifice
leur dévotion, leur contrition, et sacrement tout à la fois et à
Sans cela, ajoutent ces théolo divers égards.
giens, les sacremensdel'ancienne
loi ne différeraient point d'une § m.
infinité de cérémonies judaï De la nécessité des sacremens
ques qui signifiaient la sainteté en général.
intérieure, et qui produisaient
la sainteté légale.Mais, soit qu'il Dieu aurait pu sauver les hom
soit essentiel à tout sacrement mes sans sacrement par une in
de produire la sainteté intérieu finité d'autres moyens qu'il con
re , soit qu'il lui suffise de pro naît et qu'il tient renfermés
duire la sainteté légale, il est né dans les trésors de sa sagesse ; et
cessairement un signe pratique par conséquent les sacremens ne
de quelque sainteté, un signe sont point nécessaires au salut
sensible , sacré , et institué de des hommes, en ne consultant
Dieu, d'une manière permanente que la volonté absolue de Dieu,
et durable. D'où il suit, 1°. que ou bien, ce qui est la même
le passage de la mer Rouge , la chose, Dieu pouvait ne point
manne, le serpent d'airain , et établir de sacremens pour sau
une infinité de cérémonies ju ver les hommes. Mais , si l'on
daïques n'étaient pas de vrais fait attention aux douces lois de
sacremens, soit, ou parce qu'elles la providence, on doit dire que
ne produisaient aucune sainte les sacremens sont nécessaires au
té, ou qu'elles ne produisaient salut des hommes d'une néces
point la sainteté intérieure et sité de convenance , ou bien ,
véritable, ou qu'elles n'étaient ce qui est la même chose, on
pointétablies de Dieu, d'une ma doit dire qu'il était convenable
nière permanente. Il suit . 2°. que Dieu établît des sacremens
que les croix , les images, l'eau pour sauver les hommes; et cela
bénite, le lavement des pieds, pour deux raisons principales.
la consécration des autels. etc., La première, dit saint Augustin
ne sont pas non plus des sacre- ( l. 1g contra Fa1tstum, col. 11),
22.
34o SAC SAC
c'est parce que les hommes ne tentations pouvait la conserver
peuvent se consacrer et se réunir et l'augmenter sans le secours
en un même corps de religion, des choses sensibles, et eu se
sans le secours des sacremens : tournant vers Dieu comme les
in nullum nomen religionis seu bons anges ; ni pour la recou
verum, seu falsum coadunari vrer , puisque aussitôt que
homines possunt, nisi aliquo si- l'homme fut pécheur, il fit ces
gnaculorum seu sacramentorum ser l'état d'inocence ; ni enfin
visibilium consortio colligan- pour se réunir en un corps
tur. La seconde raison se tire de fixe de religion , puisque l'état
' la nature même et de la condi d'innocence, qui dura très-peu,
tion de l'homme, qui ne s'élève ne renfermait d'ailleurs que
aux choses spirituelles , que par deux personnes. Mais si l'état
le moyen des choses visibles et d'innocence eût duré long
corporelles. temps , y aurait-il eu des sacre
§ IV. ( mens ? les sacremens eussent-
ils été nécessaires pour lors, ou
De l'existence des sacremens. au moins convenables? et n'ont-
On peut considérer l'existen 1ls pas une sorte d'opposition
ce des sacremens, ou par rap avec la perfection de cet état ?
port à l'état d'innocence, ou par Il vaudrait peut-être beau
rapport à la loi denature, ou par coup mieux avouer son igno
rapport à la loi écrite et mosaï rance sur ces sortes de questions,
que , ou par rapport à la loi qui regardent le possible ou le
évangélique. futur, que d'entreprendre de les
De l'existence des sacremens décider. Mais, puisqu'il faut ré
par rapport à l'état d'inno pondre , il est certain , 1°. que
cence. Dieu aurait pu absolument ins
tituer des sacremens dans l'é
11 n'y a pointeu de sacrement tat d'innocence; car qui peut
dans l'état d'innocence. C'est le prescrire des bornes à sa puis
sentiment de l'école, d'après sance absolue ? 2°. H est vrai-
saint Thomas (i.p.q.51, art. 3). emblable que, selon l'ordre pré
La raison est, 1J. qu'il n'en est sent des choses établi de Dieu ,
parlé ni dans l'Écriture ni dans il n'y aurait point eu de sacre
la tradition. La raison est , 2°. ment dans l'état d'innocence ,
que les sacremens n'étaient point s'il eût duré plus long-temps,
nécessaires dans l'état d'inno parce que, selon l'ordre présent
cence, ni pour recevoir la grâce des choses , les sacremens sont
sanctifiante, Dieu la donna im établis pour conférer la grâce
médiatement par lui-même à médicinale ou préservative du
nos premiers pères , ni pour la péché , en vertu de la mort de
conserver ou pour l'augmenter, Jésus-Christ ; et que, si Adam ne
l'homme innocent et exempt de fût point tombé, le Fils de Dieu
SAG SAG 341
ne se fût point incarné , comme de ces sacremens, aussi bien que
on le croit plus communément. leur manière d'opérer. On pense
3°. Il est vraisemblable aussi, et communément qu'ils consis
e'estle sentiment de saint Tho taient dans certains signes ex
mas ( 3. p. q. 6 1 , art . 2 ) , que térieurs accompagnés de prières,
les sacremens n'auraient été ni par lesquelles on faisait con
nécessaires, ni convenables dans naître la foi que l'on avait au
l'état d'innocence, parce qu'ils futur Messie.
ont une sorte d'opposition avec De l'existence des sacremens
la perfection de cet état , qui par rapport à la loi écrite.
soumettait parfaitement l'hom
me à Dieu, et le corps à l'âme , Les saints Pères nous appren
e. qui excluait par conséquent, nent qu'il y avait des sacremens
et la nécessité et la convenance dans la loi écrite ou mosaïque ;
des sacremens pour cette par et le concile de Trente le sup
faite soumission. pose, puisqu'il assigne les diffé
rences des sacremens de la nou
Del'existèncë des sacremens par
velle loi d'avec ceux de l'an
rapport à la loi de nature. cienne : Sacramenta veteris le-
On appelle état de la loi de gis ablatasunt, dit saint Augus
<ature tout le temps qui s'est tin ( /. 19 contr. Faust. c. 13 ),
écoulé depuis le péché d'Adam quia impleta; et alia sunt insti-
jusqu'à la loi donnée aux Juifs tuta, virtute majora , utilitate
par le ministère de Moïse , non meliora, actu faciliora, numero
par exclusion de la grâce, qui a pauciora. On peut réduire à trois
toujours été nécessaire au salut , sortes les sacremens de la loi
mais par exclusion de la loi mosaïque.
écrite, qui ne subsistait point La première est de ceux qui
encore. La foi ne nous apprend mettaient les hommes . en état
rien sur l'existence des sacre- d'honorer Dieu : telles étaient
mens dans la loi de nature ; la consécration des prêtres et la
on croit fort probablement circoncision. ( Voyez C1rconci-
qu'ily en avait, tant pour la ré- s1on. )
mission du péché 'originel, que La seconde est de ceux qui
pbur celle des péchés actuels, consistaient dans l'usage des
puisque autrement Dieu aurait ehoses qu i appartena ien t au culte
laissé les hommes de cet état de Dieu : telles étaient la man-
sans moyens propres à les sau ducation de l'agneau pascal, et
ver , ce qui ne paraît conformé celle des pains de proposition.
ni à la volonté sincère qu'il a ( Voyez Agneau paschal et Pa1n
du salut de tous les hommes , DE PrOPOs1T1ON. )
ni à sa bonté, ni à la douceur de La troisième est de ceux qui
sa providence.
t ' ~' On "O
ignore cepen-
I levaient
— '—— les obstacles qui-1 — empê-
— 1—
Jaut, et la nature et le nombre chaient l'exercice du culte di-
34a SAC SAC
vin : telles étaient les expiations accord dont on peut se convain"
et les purifications. cre facilement par la lecture des
De l'existence des sacremens rituels des Grecs et des Latins ,
par rapport à la loi évangé- et par la censure deJérémie,
patriarche de Constantinople ,
lique. qui , en condamnant la confes
Il y a sept sacremens dans la sion d'Ausbourg, assure que les
lo1 évangélique , ni plus ni Grecs n'admettent ni plus ni
moins ; savoir, le Baptême , la moins que sept sacremens.
Confirmation , l'Eucharistie , la § V. -
Pénitence, l'Extrême-Onction ,
l'Ordre et le Mariage. C'est un Desparties des sacremens.
point de foi défini par le concile On entend par les parties des
de Trente ( sess. 1, can. 1) sacremens ce qui les constitue
contre les luthériens et les calvi dans leur essence ; et ces parties
nistes, dont les uns n'admettent constitutives des sacremens sont
que deux sacremens , savoir, le la matière et la forme.
Baptême et la Cène ; et les au
De la matière des sacremens.
tres y ajoutent, ou la Confir
mation , ou la Pénitence, ou La matière des sacremens est
l'Ordre. celle des deux parties sensibles
Ce nombre précis de sept sa qui les constituent , la plus
cremens dans la nouvelle loi est commune et la plus générale ,
fondé, 1°. sur l'Écriture-Sainte, soit qu'elle consiste dans une
qui en fait mention, comme on chose ou substance physique et
peut le voir en consultant les ar permanente, comme l'eau dans
ticles de chaque sacrement en le baptême; soit qu'elle consiste
particulier; 2°. sur la tradition dans une action coulante du mi
de l'Église, qui a toujours con nistre des sacremens, comme
damné ceux qui ne se tenaient l'imposition des mains dans la
point à ce nombre de sept sa confirmation et l'ordination ;
cremens. C'est ainsi que dans le soit enfin qu'elle consiste dans
troisième siècle elle a condamné *les actes de celui qui reçoit
les novatiens, qui n'admettaient les sacremens , comme la con
point la confirmation ; que dans fession et la contrition dans le
le quatrième siècle elle a con sacrement de pénitence.
damné les manichéens, qui re Tous les sacremens, soit de
jetaient le mariage ; que dans l'ancienne, soit de la nouvelle
le quatorzième siècle, elle a con loi, sont composés de matière ,
damné les wicléfites, qui mépri parce qu'ils sont essentiellement
saient l'extrême-onction , etc. ; des signes sensibles qui ne peu
sur l'accord parfait de l'Église vent, ni subsister, ni être con
grecque et de l'Église latine à çus, sans quelque chose d'exté
n'admettre que sept sacremens , rieur et de sensible. Au reste, le
SAC SAC 343
terme de matière et de forme, choses sensibles, qu'on appelle
par rapport aux sacremens , matière , et de certaines paroles,
ne remonte pas plus haut que qu'on nomme forme, comme l'a
le treizième siècle. Guillaume décidé le concile de Florence de
d'Auxerre s'en servit le premier l'an 1439, et qu'on peut s'en
danssa Somme théologique, l'an convaincre par les articles de
121 5. Ce que nous appelons au chaque sacrement en particu
jourd'hui la matière et la forme lier.
des sacremens, les anciens l'ap Les luthériens et les calvinis
pelaient simplement les choses tes, qui ne reconnaissent dans les
ou les symboles, ou lesélémens sacremens d'autre vertu que
et les paroles des sacremens, celle d'exciter la foi, et de ren
rest symbola, elementa et verba. fermer, desceller ou de rappeler
Il est vrai que saint Augustin les promesses de Dieu , préten
{ l. 1. de peccator. merit. c. 34), dent que les paroles qui consti
et le concile de Milève em tuent la forme des sacremens,
ploient quelquefois le ternie de sont uniquement concionatoires
forme, en parlant des sacremens; et promissoires , c'est-à-dire ,
mais ils entendent par-là tout qu'elles n'ont d'autre effet que
le rit sensible, toute la cérémo- celui d'instruire et d'exciter la
monie extérieure du sacrement. foi aux promesses divines par le
moyen de l'instruction. Les ca
De la forme des sacremens. tholiques soutiennent au con
La forme des sacremens est traire , et avec justice , que ces
cette partie sensible des sacre paroles sont vraiment consécra-
mens qui signifie la grâce sanc toires, c'est-à-dire, qu'elles ont
tifiante, d'une façon plus claire la vertu de consacrer l'homme
et plus distincte, soit que cette au service de Dieu, de le sancti
forme consiste en paroles ou en fier et d'élever la matière à la
d'autres signes semblables. dignité de sacrement, en la ren
Nous ne voyons aucunes paro dant sacrée, de profane qu'elle
les- qui soient prescrites dans était auparavant. Ils se fondent,
l'Ancien-Testament comme par 1°. sur l'Écriture et sur les Pères,
ties essentielles de la circonci qui n'appellent point les paroles
sion, de la consécration des prê des sacremens des paroles d'ins
tres, de la manducation de l'a truction ou de promesses , mais
gneau pascal; et par conséquent des paroles de bénédiction et
nous avons droit de penser que d'invocation ; ce qui est la même
tous les sacremens de l'ancienne chose que consécration. Calix
loi ne renfermaient point cer benedictionis cui benedicimus ,
taines paroles comme parties es nonne communicatio sanguinis
sentielles. Mais, quant aux sacre Christi est'? dit saint Paul
mens de la nouvelle loi, ils ( 1 Cor. 1o( 16) ; baptismus
sont tous composés de certaines Christi verbis evangelicis conse
344 SAC SAC
cratus, et per adulteres et in livre des Capitulaires de Hatuze,
adulteris sanctus est , dit saint t. 1 , ch. 184, p. 954, et il ne fut
Augustin, dans son troisième observé généralement par toute
livre du Baptême, ch. 10. a°. Ils l'Église qu'après que Grégoi
se fondent sur ce que l'Église, re 1x, qui monta sur le trône
pour juger de la validité du bap apostolique l'an 1227, eut fait
tême, ne s'est jamais informée mettre dans le corps du droit
si le ministre avait excité la foi canonique la décrétale d'Alexan
par l'instruction en baptisant , dre 1 11, qui ordonne de rebaptiser
mais seulement s'il avait em sous condition ceux dont il y a
ployé la matière et la forme lieu de douter qu'ils aient été
prescrites par Jésus-Christ; 3°. validement baptisés.
sur ce que, dans les principes des La forme des sacremens doit
luthériens et des calvinistes, le être unie à la matière d'une
baptême des en fans serait nul, union morale; et cette union
puisqu'ils sont incapables d'ins n'est point la même pour tous
truction ; 4°- sur ce que la fin les sacremens. JDans le sacre
première et prochaine des sacre- ment de pénitence, par exem
mens n'est ni d'instruire ceux ple, il n'est point nécessaire que
qui les reçoivent , ni d'exciter l'absolution du prêtre soit unie
leur foi dans les promesses di à la confession du pénitent
vines, ni de leur rappeler ces d'une manière si prochaine et
promesses ; mais de consacrer si immédiate que l'invocation
les symboles extérieurs, de sanc de la sainte Trinité à l'ablution
tifier les hommes, et de les dé dans le sacrement du baptême.
vouer à Dieu et à son culte. Il peut survenir à la forme
La forme des sacremens est aussi bien qu'à la matière des
absolue ou conditionnelle. Elle sacremens un changement es
est absolue, lorsqu'on prononce sentiel ou accidentel seulement.
les paroles sans aucune condi Le changement essentiel ou
tion , en disant simplement , substantiel de la matière du sa
par exemple : Je te baptise au crement est celui qui fait que la
nom du Père , etc. Elle est con-, matière n'est plus la même ou
ditionnelle, lorsqu'on prononce quant à son être physique, com
les paroles avec condition , en me si l'on baptisait avec du vin,
disant, par exemple : Si tu n'es ou quant à son usage ordinaire ,
baptisé, je te baptise, etc. Pen comme si l'on baptisait avec de
dant les premiers siècles de l'É l'eau gelée. Le changement ac
glise, on ne se servit point de la cidentel de la matière est celui
forme conditionnelle , même qui lui cause quelque altération,
dans le doute de la validité des maisqui n'empêchepointqu'elle
sacremens. Cet usage ne com ne soit toujours la même , et
mença qu'au huitième siècle , quant à son être physique , et
comme on le voit par le sixième quant à son usage ordinaire ,
SAC SAC 345
comme si l'on baptisait avec de faisant des changemens même
l'eau à laquelle on aurait mêlé accidentels, selon la nature , ou
un peu de matière étrangère , de la malice , ou de l'igno
tel que du sel , de la cendre, etc. rance, ou de la négligence qui
Le changement essentiel de la accompagnent ces sortes de
forme du sacrement est celui changemens. Dans le doute dé
qui fait que les paroles n'ont la nullité des sacremens à raison
plus le même sens ; comme si au de quelques changemeus qui
lieu dire, je te baptise , l'on seraient survenus dans la ma
disait, je te rafraîchis. Le chan tière ou dans la forme , il faut
gement accidentel est celui qui consulter l'évêque ; et si on ne
fait que les paroles sont un peu le peut , à cause des circonstan
altérées, quoiqu'elles conservent ces qui pressent, il faut réitérer
le même sens; comme si, au lieu les sacremens sous condition.
de dire , je te baptise, on disait S n
je te lave.
Le changement dans la forme De l'auteur des sacremens.
des sacremens se fait ou en Il est de foi que Dieu seul
changeant les paroles, ou en y peut instituer des sacremens par
ajoutant, ou en y ôtant, ou en cette puissance q%'on appelle
les corrompant, ou en les trans d'autorité, c'est-à-dire, suprê
posant, ou en les interrompant me et indépendante, parce que,
et les séparant les unes des au comme il est seul auteur de la
tres, ou en les prononçant en grâce, il peut seul par sa puis
différentes langues , ou en les sance suprême attacher à cer
énonçant d'une manière dépré- tains signes la vertu de la con
cative, ou absolue, ou indica férer. Il est de foi encore que
tive , ou impérative. Le change Jésus-Christ est l'auteur de tous
ment qui ne vient que de la di les sacremens de la nouvelle loi,
versité des langues dans les et que , par conséquent , il les
quelles on prononce la forme, a institués tous au moins mé
ou de la manière de l'énoncer, dia tement, c'est-à-dire, qu'il a
absolue, déprécative, indicative au moins déterminé le genre de
ou impérative, n'est qu'un la matière et de la forme de
changement accidentel. lien est chaque sacrement ; ou bien , tée
de même de tous les autres qui est la même chose , qu'il a
changemens qui laissent subsis ordonné au moins en général à
ter la forme quant à la substance ses apôtres de se servir designes
et au sens. Il faut cependant et de paroles propres à signifier
s'abstenir de tout changement , l'effet des sacremens. Il est en
et quant à la matière , et quant core de foi que Jésus-Christ a
à la forme, dans l'administration institué immédiatement quel
des sacremens, et l'on pèche ques sacremens de la nouvelle
plus ou moins grièvement , en y loi , et qu'il en a déterminé en

f
346 SAC SAC
particulier la matière et la forme. corder à l'Église le pouvoir d'ins
Tels sont le baptême et l'eu- tituer des sacremens, comme
charistie. (Concil. 'J'rid. sess. 7. l'enseigne saint Augustin, dans
can. 1.) Mais il n'est pas de son cinquième traité sur saint
foi que Jésus-Christ ait institué Jean , nu 7 . Mais il ne lui a point
immédiatement tous les sacre- en effet accordé ce pouvoir; et
mens de la nouvelle loi, en dé sa puissance à cet égard se borne
terminant en particulier la ma à instituer ce que les théolo
tière et la forme de chaque sa giens appellent sacramentalia ,
crement, et les théologiens sont c'est-à-dire, certains signes sa
partagés sur ce point, Ceux qui crés, tels que l'eau bénite et le
nient que Jésus-Christ soit l'au pain béni, qui ont la vertu de
teur immédiat de tous les sacre- produire la grâce, non pas ex
mens , se fondent sur la diver opère operato, comme les sa
sité au moins apparente qui se cremens, mais ex opere operan-
trouve entre la matière et la tis , en ce qu'ils obtiennent les
forme des sacremeus dans l'É grâces actuelles nécessaires pour
glise grecque et dans l'Église la détestation et la rémission
latine. des péchés.
Ceux qui" soutiennent que § VII.
Jésus-Christ est l'auteur immé
diat de tous les sacremens, di Du ministre des sacremens.
sent, 1°. qu'il n'est aucun sa Selon les lois ordinaires que
crement dont il ne soit fait Dieu a établies pour l'adminis
mention dans l'Écriture. Ils di tration des sacremens , il n'y a
sent, 2°. que le canon du con que les hommes qui voyagent
cile de Trente, qui déclare que encore sur la terre, qui en soient
Jésus-Christ a institué tous les les ministres, parce que l'Écri
sacremens , doit s'entendre de ture n'en désigne point d'autres,
l'institution immédiate selon la toutes les fois qu'elle parle des
force même des termes et le sacremens. Mais Dieu pourrait
sentiment commun des théolo extraordinairement et de sa
giens. Ils disent 3°. que si l'É puissance absolue députer un
glise avait le pouvoir d'instituer ange pour administrer les sacre
des sacremens , elle pourrait mens. Tous les hommes indiffé
toucher à la substance même remment ne sont cependant pas
des sacremens , en changeant les ministres de tous les sacre
leur matière et leur forme. Ce mens , puisque, pour les admi
qui est contraire à la décision nistrer validement et licitement,
du concile de Trente ( sess. 2 1 , il faut être légitimement or
cap. 2), qui déctare que l'É donné à cet effet , si l'on en ex
glise ne peut rien dans la. subs cepte le baptême , qui , dans le
tance des sacremens. Il est vrai cas de nécessité , peut être vali
que Jésus-Christ aurait pu ac- dement administré par un païen
SAC SAC 347
même. ( Voyez H1i1uRcn1E. ) trwnentum non agit secundùm
La foi ni la sainteté du minis propriamformant aut virtutem,
tre ne sont point des conditions sed secundum virtutem ejus à
nécessaires pour administrer va- tfuo movetur. . . ita ministri Ec
lidement les sacremens qu'il a clesiœ agunt virtute Christi ,
pouvoir d'administrer : d'où undè possunt sacramenta con-
vient que les prêtres et les évê- ferre, etiamsi sint mali.
ques même pécheurs , héréti L'intention de faire ce que
ques ou schismatiques , admi fait l'Église est nécessaire pour
nistrent validement les sacre la validité des sacremens. C'est
mens qu'ils ont droit d'admi un point de foi décidé par le
nistrer par leur ordination. concile de Trente (sess. 7. can.
C'est ce qui paraît dans toute la 2 ) contre les luthériens et les
tradition de l'Église , qui n'a calvinistes, qui prétendaient
jamais exigé autre chose pour la que les sacremens étaient vali
validité des sacremens, sinon des,.soit qu'ils fussent confé
que les ministres qui les confè rés par un homme ivre ou in
rent emploient la matière et la sensé , soit qu'ils le fussent d'une
forme prescrites avec l'intention façon comique , théâtrale et ba
de faire ce que fait l'Église , dine, pourvu qu'en les confé
comme on le peut voir par le rant on employât la matière et
concile d'Arles de l'an 314 (can. la forme essentielle. Mais en
8 ) ; par le 1er concile de Niçée quoi consiste cette intention de
( car}. 19 ) ; par le concile géné faire ce que fait l'Église ? Est-ce
ral de Constantinople de l'an une intention purement exté
381 ( can. 7 ) ; par le concile de rieure , qui n'a pour objet que
Constance ( sas*. 45 ) ; par le le rit matériel et sensible , et par
concile de Trente ( sess. 7, can. laquelle le ministre ne se pro
12 ). La raison fondamentale de pose que d'exercer sérieusement
ce point de doctrine est que les ce rit matériel et sensible sans
ministres des sacremens ne les savoir, ou sans faire attention
confèrent , ni en leur nom , ni que ce rit est en usage dans l'É
par leur propre vertu , mais au glise? faut-il que le ministre
nom et par la vertu de Jésus- sache que ce rit est en usage
Christ, dont.ils sont les instru dans l'Église , et qu'il ait au
mens animés , et qui agit par moins une intention impli
eux comme par ses instrumens , cite , générale et confuse , de
sans aucun égard à leurs méri faire ce que fait l'Église, soit
tes ou démérites, et indépen qu'il la croie vraie ou faussse ,
damment de leurs dispositions. soit qu'il regarde ce rit comme
Ministri Ecclesiœ , dit saint sacré ou non ? est-il nécessaire
Thomas ( 3e p. q. 64. art. 5 ) , que le ministre regarde ce rit
instrumentaliter operantvr in comme sacré, et comme un vé
sacramentis... sicut autem ins- ritable sacrement qui a la ver
348 SkC
tu de produire la grâce et le oa* conveï1ables, emporte nécessaire
ractère? est-il nécessaire en ment atec lui l'intention de faire
core que le ministre ait inten ce que fait l'Église. C'est un acte
tion de produire l'effet du sacre fait en son nom, de même qu'un
ment en l'administrant , ou bien acte fait par un juge , un am
suffit-il qu'il exerce le rit exté bassadeur , un notaire, dans les
rieur d'une façon sérieuse et circonstances convenables , est
dans les circonstances convena uu acte fait au nom du prince
bles , quoique intérieurement ou de la républiqne, quelle
et dans le fond de son cœur, il que soit l'intention particulière
n'ait pas intention de faire ce du juge , de l'ambassadeur , du
que fait l'Église , ni d'adminis notaire. 2°- Pour juger de la
trer un sacrement , ni de pro validité des sacremens, l'Église
duire la grâce, ou même qu'il a toujours borné ses recherches
ne croie rien , et qu'il se moque à s'informer si l'on avait em
de tout le secret ? ployé sérieusement la matière
Les théologiens sont partagés et la forme essentielles ; jamais
sur cette difficulté. Les uns sou elle n'a demandé quelle avait
tiennent, après Catharin, opus- été l'intention secrète du mi
culo de intentione Ministri, qu'il nistre : elle n'a donc point cru
suffitd'administrersérieusement que cette intention fût nécessaire
les-sacremens dans les circons pour la validité des sacremens.
tances convenables qui déter 3°. La douceur et la sagesse de
minent le rit extérieur , et qui la Providence semblent exiger
l'élèvent à l'être sacramental, que l'intention intérieure du
comme lorsqu'un ministre con ministre ne soit point nécessaire
fère un sacrement dans un lieu. pour la validité des sacremens ,
saint, d'une manière s 'rieuse, et puisque, si elle est nécessaire ,
avec les cérémonies prescrites l'Église ne pourra jamais juger
par l'Église. C'est ce qu'ils ap si les sacremens qu'on a reçus
pellent intention extérieure, la ont été valides , l'intention se
quelle est suffisante , selon eux , crète des ministres lui étant
pour la validité du sacrement. entièrement inconnue. Les par
Les autres prétendent qu'il faut ticuliers n'en pourront point
au moins exercer le rit extérieur juger non plus; et de là , que
avec une intention implicite , de scrupules, que d'anxiétés,
générale et confuse de faire ce que de doutes d'autant plus
que fait la véritable Église, accablans qu'il sera plus impos
quelle qu'elle soit. C'est ce qu'ils sible de les éclaircir et de se
appellent intention intérieure. tranquilliser ! Combien de mi
Les premiers se fondent, 1°.sur nistres trop visiblement mau
ce que l'exercice sérieux et dé vais ! Combien d'autres qui sont
libéré du rit extérieur des sa hypocrites , et qui sous le man
cremens dans les circonstances teau de la piété ne cachent rien
SAC SAC 34g
autre clu,se que l'irréligion et térieure, soit intérieure , il faut
l'incrédulté ! Quelle affreuse convenir que l'intention habi
incertitude par conséquent sur tuelle ne suffit pas., que l'inten
la validité des sac»emens qu'ils tion actuelle n'est point néces
ont conférés , s'ils dépendent, saire, et que l'intention virtuelle
peur être valides , de leur inten est requise et suffisante.
tion secrète ! Il faut convenir aussi que la
Les théologiens qui exigent sainteté est nécessaire pour l'ad
l'intention intérieure pour la va ministration licite et solennelle
lidité des sacremens, s'appuient, des sacremens ; en sorte qu'un
1°. sur l'autorité; des papes Mar ministre des sacremens pèche
tin v et Eugène 1v, et sur celle mortellement , lorsqu'il les ad
du concile de Trente (sess. 7 ,. ministre solennellement et ex
can.), 2 qui pour la validité des, ojjficio, dans l'état du péché
sacremens , outre la matière et mortel , parce qu'il commet une
la forme , demandent encore irrévérence considérable contre
l'intention de faire ce que fait l'auteur et la sainteté des sacre
l'Église. Ilsexigeut donc quelque mens. *
chose de plus que l'intention § VIII.
extérieure qui est inséparable
de l'application sérieuse de la Du sujet des sacremens.
forme à la matière. a°. Ils citent Le sujet capable de recevoir
en leur faveur le décret du pape les sacremens n'est autre que
Alexandre vm, qui condamna le l'homme qui vit sur la terre,
8 septembre de l'an 1690 , la parce que les sacremens ont été
proposition suivante : Valet institués comme des moyens,
baptismus collatus à ministro pour obtenir la grâce etle salut;
qui omnem ritum externumfor- ce qui ne convient qu'aux hom
mamque baptisandi observat , mes qui vivent sur (a terre. Mais
intus verb in corde suo apud se tous les hommes indifféremment
resolvit , nonintendofacerequod ne sont pas des sujets capables
facit Ecclesia. 3°. Ajoutent-ils, de recevoir tous les sacremens.
le ministre qui en appliquant Les enfans qui n'ont pas l'usage,
sérieusement la forme à la ma* de la raison et les insensés per
tière, dit intérieurement qu'il pétuels ne sont point capables
ne veut pas faire un sacrement, des sacremens de pénitence , de
ne le fait pas en effet , il feint mariage , et de l'extrême-onc-
seulement de le faire ; il n'a tion , ni les femmes de celui de
point intention de faire ce que l'ordre. Mais pour recevoir les
fait l'Église , il ne se conforme sacremens même dont on est
point à l'intention de Dieu , le capable , il faut certaines dispo
principal a^ent- sit1ons , et les unes sont néces
Quelque sentiment qu'on em saires pour la réception valide ,
brasse sur l'intention , soit ex* lesautres pour la réception licite
35o SAC SAC
et utile des sacremens. Pour pas moins. L'homme naturelle
qu'un adulte reçoive validement ment libre ne veut pas être con
les sacremens , si l'on en excepte duit comme les animaux sans
l'eucharistie, il faut qu'il y con raison, surtout dans l'affaire du
sente intérieurement , et qu'il salut , et Dieu ne tient pas non
ait l'intention ou actuelle ou plus cette conduite envers lui.
virtuelle, ou au moins interpré Pour recevoir les sacremens
tative et habituelle de les rece avec fruit, il faut, outre la
voir; car cette dernière sorte volonté, certaines dispositions
d'intention suffit en certains cas pieuses , savoir la grâce habi
pour recevoir les sacremens de tuelle et sanctifiante , pour re
baptême , de pénitence et d'ex cevoir les sacremens qu'on ap
trême-onction. D'où vient qu'un pelle sacremens des vivans ,
adulte ne recevrait point un parce qu'ils ne donnent pas la
sacrement , si d ans le temps qu'on première grâce qui est le principe
le lui administre , il résistait de la vie spirituelle de l'âme,
intérieurement ou extérieure mais qu'ils la supposent dans
ment, ou qu'il restât dans la ceux qui les reçoivent. Tels sont
passiveté et la neutralité, sans tous les sacremens, excepté le
vouloir positivement ni le rece baptême et la pénitence. Pour
voir ni le refuser , ou qu'il ne ces deux derniers , qu'on appelle
le reçût que comme une chose sacremens des morts, parce qu'on
purement matérielle et profane. les confère à ceux qui sont dans
Il n'est cependant point né l'état du péché mortel, et par
cessaire pour la validité du sa conséquent morts spirituelle
crement qu'il ait intention de ment, pour les faire vivre de la
le recevoir comme sacrement ou vie de la grâce, ils exigent de
comme un rit qui a la vertu de ceux qui les reçoivent un acte
produire la grâce. Il suffit qu'il de foi , d'espérance , de haine
ait intention de le recevoir du péché, d'amour initial par
comme un rit de l'Église. lequel on commence à aimer
La nécessité de cette intention Dieu comme source de toute jus
pour la validité des sacremens tice , ainsi que l'explique le con
est fondée sur la dignité même cile de Trente (sess. 6, cap. 6).
de ces sacremens , sur leur fin et § IX.
leurs effets , sur la condition de
l'homme et la conduite de Dieu Des effets des sacremens.
à son égard par rapport à son Tous les sacremens de la nou
salut. La dignité des sacremens velle loi produisentla grâce sanc
exige qu'ils ne puissent être va tifiante , soit celle qu'on appelle
lidement conférés qu'à ceux qui première , soit celle qu'on ap
veulent les recevoir. La grâce pelle seconde, et qui est une
qu'ils opèrent , et les obligations augmentation de la première. Le
qu'ils imposent ne le demandent baptême et la pénitence pro
SAC SAC 351
duisent la première , et les autres la vertu des pieuses dispositions
sacremens produisentlaseconde. du sujet , non que ces disposi
La grâce sanctifiante , soit pre tions ne soient pas nécessaires
mière , soit seconde , est par pour recevoir la grâce dans les
conséquent le premier effet de sacremens , comme les Jprotes-
tous les sacremens de la nouvelle tans nous taxent calomnieuse-
loi comme on peut le voir à ment de le dire , mais parce que
l'article de chaque sacrement en ces dispositions ne sont pas la
particulier. Il y a un second ef cause de la grâce , et qu'elles ne
fet , savoir , le caractère qui sont que des conditions requises
n'est produit que par trois sacre pour écarter les obstacles qui
mens , qui sont le baptême , la empêcheraient de recevoir la
confirmation et l'ordre. ( Voyez grâce. C'est ainsi que le feu , le
ces sacremens et le mot Carac soleilet le pain exigent certaines
tère. ) dispositions dans leurs sujets
Mais quelle est cette grâce pour les brûler , les éclairer ou
produite parles sacremens, et les nourrir , et cependant ces
de quelle manière la produisent- dispositions requises ne sont
ils ? Est-ce une chose interne et point la véritable cause de ces
adhérente à l'âme , d'une façon effets ; elles ne sont que des con
permanente , comme une qua ditions sans lesquelles le feu, le
lité habituelle ? les sacremens soleil et le pain ne brûleraient ,
la produisent-ils par leur propre n'éclaireraient et ne nourriraient
vertu , ex opere operato , ou pas, quoiqu'ils aient la vertu de
bien ex opere operantis , par la brûler , d'éclairer et de nourrir,
vertu des pieuses dispositions de et qu'ils soient la véritable cause
ceux qui les reçoivent ? la pro de ces différens effets qu'ils pro
duisent - ils physiquement ou duisent dans les sujets préparés
moralement ? à les recevoir. ( Voyez chaque
Il est de foi que les sacremens sacrement en particulier.)
de la nouvelle loi produisent une C'est une question purement
grâce intérieure, habituelle et scolastique de savoir si les sa-
inhérente à l'âme , mais il n'est cremensproduisentla grâce phy
pas de foi que cette grâce soit siquement, c'est-à-dire, par une
une qualité proprement dite. influence immédiate et réelle,
( Voyez Just1f1cat1on. ) quoique instrumentelle , sem
Il est de foi aussi que les sa blable en quelque sorte à celle
cremens produisent la grâce ex d'un couteau qui coupe , entre
opere operato, c'est-à-dire, par les mains de l'agent principal
une vertu surnaturelle qui leur qui l'applique à l'action , ou
est propre et qu'ils reçoivent de bien s'ils ne la produisent que
l'institution divine, par la force moralement , c'est-à-dire , s'il*
même du rit extérieur divine ne font que déterminer Dieu à
ment institué , et non point par la produire immédiatement pat
35a SAC SAC
lui-même , à peu près comme que Dieu , qui est la cause pre
les lettres ou les prières d'un mière et l'agent principal , agit
ami nous déterminent à faire en physiquement lui - même , et
sa faveur ce qu'il demande de que l'action d'un instrument est
nous. parallèle à celle de la cause prin
Les thomistes,qui soutiennent cipale qui le met en œuvre,
que les sacremens produisent la puisque cet instrument n'agit
grâce physiquement, se fondent, que par le mouvement qu'il re
1°. sur un grand nombre de çoit de cette cause principale.
passagesdel'Ecritureet des Pères, Les théologiens qui n'admet
qui paraissent attribuer une ac tent qu'une causalité morale
tion physique a uxsacremens par dans les sacremens, disent qu'on
rapport à la grâce. C'est ainsi ne doit point prendre trop à la
qu'il est dit dans l'Ecriture , que lettre les passages et les compa
le baptême nous lave, npus puri raisons de l'Écriture et des Pères,
fie, nous régénère, noussauve... qui paraissent attribuer une
mm* quis renatus fuerit ex aqud. causalité physique aux sacre
( Joan . 3 . ) Salvos nos fecit per la- mens , puisqu'il s'ensuivrait de
vacrum regenerationis (ad Ti- là, que les sacremens ne sont pas
tum 3). Mundans eam lavacro seulement la cause physique ,
aquœ in Verbo vitœ ( ad Eph.es. mais aussi la cause naturelle de
5). Les saints Pères, conformé- la grâce. Ils disent , 2°. que ces
mentàces passages de l'Écriture, passages et ces comparaisons ne
cpmparent la vertu qu'a l'eau regardent que l'effet , c'est-à-
commune de laver , à la vertu dire , la production de la grâce
qu'a l'eau chaude d'échauffer, à quant à la substance , et non pas
la fécondité d'une mère par rap la manièredontelleestproduite.
port à son fils , etc. Ces mêmes Ils disent , 3°. que la causalité
Pères parlent de la vertu des physique des sacremens est obs
sacremens comme d'une chose cure , inexplicable , incompré
admirable, ineffable, incom hensible, au lieu que la causalité
préhensible. Supervenit statim morale est facile à comprendre.
Spiritus de cœlis, dit Tertullien
(de Baptis. c. 4), et aquis superest
sanctificans eas de semetipso ; Des cérémonies des sacremens ,
et ita sanctificatœ vim sanctifi- et des choses sacramentelles.
candi combibunt. Quod est ma- Les cérémonies des sacremens
trix embriôni , hoc etfideli aqua, consistent dans certains rits, ou
dit saint Chrysostôme (homil. certaines actions extérieures et
a5. in Joan.). 2°, ajoutent ces religieusesqui sont en usage dans
théologiens, les sacremens sont l'administration des sacremens.
dés instru mens dont Dieu se sert Les unes sont essentielles aux
pour produire la grâce ; ils agis sacremens. Telles sont celles qui
sent donc physiquement , puis- regardent la matière , la forme,
SAC SAC 353
l'intention ou le pouvoir du Tinctus signifie l'eau bénite
ministre. Les autres sont acci que l'on prend ou que l'on re
dentelles; celles-ci précèdent, çoit.
accompagnent ou suivent lessa- Edens signifie le paiu béni.
cremens , et leur omission n'en Confessus signifie la confes
empêche point la validité. Les sion générale que l'on fait au
unes et les autres ont été établies commencement de la messe, à
ou par Jésus-Christ même , ou prime et à complies.
par les apôtres , ou par l'Église, Dans signifie l'aumône ; et
soit pour la décence , le respect benedicens , la bénédiction des
et la dignité des sacremens , soit évêques ou des abbés.
pour l'utilité de ceux qui les re Quelques-uns ajoutent l'asper
çoivent, etquilesadministrent. sion des cendres bénites , la bé
Elles apprennent à traiter sain nédiction des palmes et des
tement les choses saintes , et à cierges , la consécration des égli
faire connaître la vertu , les ses et des autels , etc.
fruits , les mystères renfermés Les choses sacramentelles ont
dans les sacremeus. On. doit par la force de remettre les péchés
conséquent les observer toutes , véniels, non parleur propre ver
et en omettre quelqu'une sans tu et ex opere operato , comme
nécessité , est toujours un péché les sacremens , mais ex opere
mortel ou véniel , selon la na operantis , et par manière d'ex
ture et l'importance de la céré citation et d'impétration , en ce
monie omise. ( Voyez Céré qu'elles excitent et qu'elles im-
mon1e. ) pètrentdes mouvemens de haine
On appelle choses sacramen contre le péché, et de révérence
telles ou sacramentales, sacra- envers Dieu et envers les choses
mentalia , certaines choses qui saintes , auxquels Dieu accorde
ont quelque rapport ou quel la rémission des péchés véniels.
que analogie avec les sacremens, ( Voyez les différons théologiens
quoiqu'elles n'en fassent point sur les sacremens en général.)
partie , et qu'elles n'en soient SACRIFICE. Le sacrifice est
point des cérémonies ni essen une offrande faite à Dieu sur les
tielles ni accidentelles. On en autels par un ministre légitime,
compte ordinairement six ren pour reconnaître sa puissance et
fermées dans ce vers : lui rendre hommage. Le sacri
fice diffère de la simple obla-
Orans. tinctus. edens, confessus, dans.
benedicens. tion , en ce que dans le premier
il faut qu'il y ait destruction de
Orans signifie l'oraison do- la chose offerte , au lieu que
. minicale , et les autres prières , la seconde demeure dans son
ou prescrites par l'Église, ou entier. . .ai".
récitées solennellement dans Le sacrifice est aussi ancien
l'Église. . ! . , , 1 que l'homme ; celui -ci ayant
21. 23
354 SAC SAC
toujours été obligé de reconnaî restât autre chose que la peau ,
tre le souverain Romaine de Dieu qui était pour le prêtre. ( Voy.
sur lui. Levit. 1 , et l'article Holo
On dispute si au commence causte. )
ment il y avait d'autres sacrifi L'hostie pour le péché ou
ces que des holocaustes. Les l'expiation ou la purification de
talmudistes assurent qu'Abel qui avait transgressé la loi en
n'en offrit point d'autres. Gro- quelque chose, n'était pas entiè
tius au contraire ne croit pas rement consommée, mais le prê
que ce patriarche ait offert de tre seul en avait sa part. Les par
sacrifices sanglans. Le texte la ticularités à observer sur cela ,
tin favorise la première opi se trouvent. ( Levit. 4 j 5 , 6
nion ; mais l'hébreu autorise la et 7.)
seconde. Le sacrificepacifique s'offrait
On assure que les anciens , pour remercier Dieu de ses bien
sans mettre le feu à leurs sacri faits, ou pour lui demander des
fices, eu demandaient à Dieu la grâces, ou pour satisfaire à sa
consommation , et que c'est propre dévotion, ou enfin sim
ainsi que Dieu distingua les sa plement pour honorer Dieu. Il
crifices d'Abel de ceux de Caïn. n'y avait aucune loi qui obligeât
Les Hébreux n'avaient pro de l'offrir. La loi y demandait
prement que trois sortes de sa simplement que les victimes
crifices ; savoir, l'holocauste, le fussent sans défaut, et du nom
sacrifice pour le péché ou d'ex bre de celles qu'il était permis
piation , et le sacrifice paci d'offrir. Ces circonstances et les
fique ou d'action de grdces. Il y autres plus particulières encore
avait outre cela diverses sortes sont détaillées. (Levit. 3, 7.)
d'offrandes ; de grains , de fa Les sacrifices ou les offrandes
rine , de gâteaux , de vin , de de farine ou de liqueurs , qui se
fruits ; et une manière de sacri faisaient pour le péché, étaient
fice qui ne se rapporte à aucun en faveur des plus pauvres.
des présens, qui est celui où l'on ( Voyez Levit. 6 , 14 , 15 , etc. ,
mettait en liberté un des deux et l'article Offrandes. )
passereaux offerts pour la puri Les sacrifices d'oiseaux s'of
fication du lépreux , et le bouc fraient en trois occasions. (Voy.
nommé émissaire. Ces animaux O1seau.)
laissés à eux-mêmes , étaient Sacrifice de l'agneau pascal.
considérés comme des victimes ( Voyez Paque. )
d'expiation , et chargés des pé Sacrifice perpétuel, nommé
chés de ceux qui les avaient par les Hébreux thamid. (Voy.
offerts. (Levit. 14, 4 1 etc., 15, Exod. 29, 38, 39. Num. 28,
etc., 16, 10 , 26. ) 3et30.)
L'holocauste était offert et Sacrifices d'hosties humaines.
brûlé tout entier , sans qu'il en On n'est pas d'accord sur le
SAC SAC 355
premier auteur de ces sorte? de sacriléges; savoir, le personnel,
sacrifices ; mais il y a apparence le local et le réel, parce qu'il y
que c'est l'exemple d'Abraham, a trois espèces de choses saintes
mal entendu, qui a donné cours ou sacrées, ou consacrées à Dieu ;
à cette coutume. On ne nie pas savoir, la personne, comme les
cependant absolument que cette clercs qui sont dans les ordres
espèce de sacrif1ce ne soit très- sacrés, les personnes religieuses;
ancienne, et même antérieure à le lieu , comme une église , un
Abraham. Quelques savans ont cimetière , etc. ; toutes les cho
pensé que ces sacrifices, dont ses consacrées à Dieu ou dédiées
l'usage a duré fort long-temps, par l'Église à son culte , comme
consistaient précisément à faire les sacremens , les vases sacrés ,
passer les enfans offerts sur les les vêtemens destinés aux minis
flammes ou entre deux feux ; tres des autels , les livres saints,
mais il y aussi beaucoup de rai les biens de l'Église, etc. On se
sons de croire qu'ils y étaient rend donc coupable de sacrilége,
entièrement consumés. (Dora 1°. en frappant ou outrageant
Calmet, Dictionn. de la Bible.) par des voies de fait un ecclésias
Moïse défend à Israël d'imiter tique qui est dans les ordres sa
cette impiété {Levit. 18,31), crés , ou un religieux ou une re
et renouvelle cette défense. ligieuse; 2°. en profanant les
{Dent. 18, 10. for- Messe.) autels , les églises , les cimetières
Le sacrifice de l'Eglise chré et autres lieux saints, c'est-à-
tienne est unique; il consiste dire, en y faisant des actions
dans le corps et le sang de Jésus- contraires au respect qui leur
Christ offert et immolé sur l'au est dû , telles que l'homicide ,
tel par le ministère des prêtres , la multilation , le larcin , etc. ;
sous les apparences du pain et 3°. en profanant l'Écriture-
du vin. Ce sacrifice est figuré Sainte , les sacremens , les vases
par les diverses oblations pres sacrés , la croix , les reliques , les
crites dans la loi , et clairement images des saints, etc.; 4°- en
prédit par Malachie. ( 1 , 10, 11. faisant servir à des usages pro
Voy. Messe. ) fanes les vêtemens des ministres
Sacrifice d'un cœur contrit et des autels , ou ce qui sert à la
humilié. Sans lui , ni le Juif ni décoration des autels et des
le chrétien ne peut , et ne pour églises ; 5P. en usurpant ou en
ra jamais en offrir aucun qui retenant injustement les biens
lui soit utile. {Psal. 5o , 19, de l'Église. Quoique le sacrilége
3g, 7 . 8. Isaï. r , 11 , 12 , soit péché mortel de sa nature ,
13.) il peut n'être que véniel à rai
SACRILEGE, sacrilegium. son de la légèreté de la matière
C'est l'abus qu'on fait des choses ou de l'inadvertance. ( M. Col
saintes ou sacrées en les profa let, Moral, tome 2, p. 3a4 et
nant. Ain9i il y a trois sortes de suiv- )
I

356 SAC SAC


SACRISTAIN , officier ecclé mort: il lui donne aussi l'ex
siastique qui a le soin de l'église, trême - onction , comme étant
et la garde des vaisseaux et des son curé. Lorsque le pape fait
ornemens sacrés, œdituus , sa- voyage , le sacristain exerce une
crarii custos , curator. espèce de juridiction sur tous
Le sacristain du pape , qui ceux qui l'accompagnent; et
prend le titre de préfet , est tou pour marque de sa juridiction
jours un religieux de l'ordre des il tient un bâton à la main. Il
ermites de Saint-Augustin ; et distribue aussi aux cardinaux les
l'on trouve un augustin, Novelli, messes qu'ils doivent célébrer
qui exerçait cet office dès l'an solennellement, après avoir fait
1287. Le pape Alexandre v1 voir au premier cardinal-prêtre
donna une bulle , en 1 497 , par la distribution qu'il en a faite.
laquelle il ordonna que cet offi Il distribue aussi aux prélats as-
ce serait toujours conféré à un sistans les messes qu'ils doivent
augustin , quand même il ne dire dans la chapelle du pape.
serait pas dans la prélature ; Il distribue aussi les reliques ,
mais depuis long-temps les sa et signe les mémoriaux des in
cristains du pape sont évêques dulgences que les pèlerins de
in partibus. Ils ont en leur garde mandent pour eux ou pour leurs
tous les ornemens, les vases d'or parens. S'il est évêque ou cons
et d'argent, croix , encensoirs , titué en dignité , il tient rang
calices, reliquaires et autres dans la chapelle , et en présence
choses précieuses de la sacristie du pape, parmi les prélats assis-
du pape. Lorsque le pape célè tans ; si le pape n'y est pas , il a
bre la messe pontificalement ou séance parmi les prélats, selon son
en particulier , le sacristain fait antiquité , sans avoir égard à sa
en sa présence l'essai du pain et qualité de prélat assistant. S'il
du vin en cette manière : Si le n'est pas évêque , il prend son
pape célèbre pontificalement, le rang après le dernier évêque ou
cardinal qui lui sert de diacre , après le dernier abbé mitré.
présente au sacristain trois hos Après la mort du pape , il entre
ties , dont il en mange deux ; si dans le conclave en qualité de
le pape célèbre en particulier , premier conclaviste, dit tous
avant l'offertoire , il lui présen les jours la messe aux cardinaux,
te deux hosties , dont le sacris et leur administre les sacremens,
tain en mange une, et un camé- comme aux conclavistes. (Le P.
rier lui verse dans une tasse de Helyot, tom. 3, chap. 3 , pag.
vermeil , de l'eau et du vin des 17 et 18. Aimon , Tableau de la
burettes. Il a soin d'entretenir cour de Rome. )
et deTenouvelier tous les septiè SACRISTIE , sàcrarium , lieu
mes jours une grande hostie où l'on serre les reliques , les
consacrée pour la donner en via vaisseaux , les ornemens d'une
tique au pape à l'article de la église , et où les officiers de l'au
SAC SAD 357
tel vont se revêtir de leurs ba treize ans, a laissé : I». une ex
bit sacrés. Les sacristies sont cellente traduction française
cr 1munément situées au midi. des Lettres de Pline le jeune , et
raf doit garder l'ordre et le si- du Panégyrique de Trajan . 2° . Un
J :a :e , et rien n'est plus indé très-bon Traité de l'Amitié ,
cent que d'en faire un lieu de dont on fit à Paris une troisième
Oruit , de tumulte , de prome édition en 1704. 3°. Un traité
nade, de nouvelles, de débats de la Gloire, qui n'est pas si es
et de dissipation. timé que celui de l'Amitié.
SACRISTIE , est aussi en plu 4°. Un excellent mémoire sur le
sieurs anciennesabbayes un office privilége de la fierte saint Ro
claustral , qui est un titre de main de Rouen. 5°. Un recueil
bénéfice , auquel sont affectés de factums , et d'autres pièces,
certains revenus. en 2 vol. in-4°.
SACROBOSCO (Jean de), SACY (Louis-Isaac de). (Voy.
docte mathématicien , dans le Ma1stre. )
treizième siècle, fut aussi nom SADAI ou SADDAI. C'est un
mé Holiwood , parce qu'il était des noms de Dieu, que les Sep
natif d'un bourg d'Angleterre tante et saint Jérôme traduisent
de ce nom. Il fit un voyage à ordinairement par Tout-Puis
Paris, et y composa son livre sant. On le met souvent seul ,
de Spherd mundi. Il publia aus et Job s'en sert plus souvent
si un traité de Computo eccles., qu'aucun autre auteur sacré. Il
et mourut à Paris en 12.56, ne se trouve point dans les li
comme on l'apprend par des vres de Salomon. Quelquefois
vers gravés sur son tombeau on le joint avec le mot El, qui
dans le S.o .te des trinitaires, est un autre nom de Dieu. Il
dits mathurins, à Paris. semble que ce nom dérive de
SACROBOSCO (Christophe de), l'hébreu sadad, ravager, rui
Jésuite, mort le 4 septembre ner , comme si l'on disait le
1626 , a laissé : 1°. Défense du Dieu exterminateur. ( Dom Cal-
concile de Trente , et du senti met, Dictionnaire de la Bible.)
ment de Bellarmin touchant SADOC ou SADOSÉ ou ZA-
l'autorité de la Vulgate. 2°. Trai DOC , fils d'Achitob , en la per
té des moyens de trouver la vé sonne duquel la grande sacrifi-
ritable Église , à Anvers, 1604. cature rentra dans la famille
(Dupin , Table des Auteurs ec- d'Eléazar. Il n'exerça à la vérité
clés. du dix - septième siècle , seul cette charge qu'après la
col. 1641 et 1642.) mort de David, ce prince ayant
SACY ( Louis de) , avocat au bien voulu en conserver l'hon
parlement de Paris, et l'un des neur à Abiathar; mais Salomon
quarante de l'Académie fran l'ôta à ce dernier , parce qu'il
çaise , mort à Paris, sa patrie, le était entré dans le parti d'Ado-
26 octobre 1727 , à soixante» nias, quoique après être demeuré
358 SAD SAD
fidèle à David pendant le temps admettaient. Ils n'admettaient
de la révolte d'Absalon. Ainsi point de traditions. Ils niaient
Sadoc demeura Seul grand-prê le destin ainsi que la providen
tre. On ne sait pas bien quand ce : il est cependant certain ,
il mourut ; mais son fils Achi- quelque difficulté qu'on ait à le
maas lui succéda , et exerça comprendre , qu'ils étaient non-
le sacerdoce sous Roboam. (2 seulement soufferts dans le ju
Reg. 8, Tj.SReg. 2, 35. ) daïsme , mais même qu'on en a
SADOC, fils d'Aior, et père vu dans la souveraine sacrifica-
d'Achim, du nombre des aïeux ture. Jean Hircan quitta la secte
de JésuS- Christ. {Matth. 1, des pharisiens pour s'attacher à
celle de Sadoc. Caïphe , ainsi
SADOC , chef de la seCte des qu'Ananus le jeune , étaient sa
saducéens , comme l'àss'utettt ducéens ; mais pour le présent
presque tous ceux qui ont traité les Juifs regardent comme hé
de cette secte , quoiqu'ils ne rétiques le peu de saducéens
nous apprennent que peu de qui se trouvent parmi eux. (D.
choses touchant sa personne. Si, Calmet , Dictionn. de la Bible ,
comme oh l'assure , il a succédé et Dissertation sur les sectes
à un nommé Antigone Soc- des Juifs , n" 13 , à la tête du
chœus , successeur dans la tra commentaire sur saint Marc. )
dition de la doctrine de Simon- SADOK ( B. ) , de l'Ordre des
le-Juste , Sadoc a pu vivre vers Frères Prêcheurs, Polonais de
l'an du monde 374o. Cet Anti nation , reçut l'habit des mains
gone , à ce qu'on croit , ensei de saint Dominique. Les rapides
gnait, par tth excès de Spiritua progrès qu'il fit dans le chemin
lité , qu'il fallait obéir à Dieu de la pèrfectioh , le firent bien
ïàhs vue d'intérêt ; et Sadoc en tôt choisir par le second chapitre
conclut qu'il n'y avait en effet général , tenu à Bologne en
ni récompense à espérer ni peine 1221 , pour l'envoyer prêcher
â craindre pour l'autre vie. en Hongrie avec le B. Paul et
( Dam Calmet , Dicttonfl. de la trois autres religieux. Il serait
Bible. ) difficile d'exprimer ce qu'il eut
Les disciples dé Sad&e ou sa â souffrir dans cette pénible
ducéens formaient une des qua mission ; mais Dieu récompensa
tre principales sectes des Juifs. sa persévérance par la conversion
ils niaient l'immortalité de l'â d'un grand nombre de païens ,
me, les peines et les récom d'hérétiques, de schismatiques
penses de l'autre vie , et l'exis et d'autres pécheurs. De là , il
tence des anges. On ne sait com passa avec ses autres compagnons
ment ils se tiraient de l'objec chez les Cumains, peuples bar
tion qu'on leur pouvait faire bares et cruels. Sa constance y
sur ce dernier article , par tant fut mise à des épreuves beau
d'endroits du Pentateuque qu'ils coup plus grandes que les pré
SAD SAD 359
cédentes; mais, soutenu intérieu juin. Les religieux parurent d'au
rement par la grâce , et animé tant plus surpris de cette légen
par l'espérance d'amener ces ido de , qu'elle était nouvelle ; mais
lâtres à la connaissance du vrai Dieu fit connaître en même temps
Dieu , il surmonta avec un cou au bienheureux Sadok qu'il vou
rage héroïque tous les obstacles lait être glorifié par sa mort et
qui s'opposèrent à sa généreuse par celle de tous ses religieux.
entreprise. Déjà il 'avait la con Dès qu'on eut fini les prières , le
solation de voir deux princes du sage supérieur donna à ses frères
pays, avec une grande multitude l'éclaircissement de ces paroles ,
de leurs sujets , soumis à la foi ; et les anima par une fervente
les conversions devenaient tous exhortation à se disposer à ce
les jours plus fréquentes , lors triomphe. Ils se purifièrent tous
que les Tartares ayant fait une par le sacrement de pénitence ,
irruption dans la Cumanie , ar et reçurent ensemble pour la
rêtèrent les progrès de la foi , dernière fois la sainte commu
ou les interrompirent pour un nion : ils passèrent le jour et la
temps. Ces hommes féroces lais nuit suivante en prières. Dès le
sèrent partout des marques san lendemain les Tartares prirent la
glantes de leur cruauté ; ils mas ville , mirent tout à feu et à
sacrèrent inhumainement plu sang, et entrèrent l'épée à là
sieurs zélés ministres de l'Évan main dans l'église de Sainte-Mag-
gile , et contraignirent les autres deleine , tandis que les religieux
de se retirer. On croit que ce fut chantaient l'an tienne , Salve Re-
en cette occasion que le père Sa- gina. On vit aussitôt le pavé
dok alla à Sendomir dans la pe teint de leur sang, leurs corps
tite Pologne , près de la Vistule, mis en pièces et foulés aux pieds
où il fut fait prieur d'une com des infidèles , pendant que leur
munauté de quarante-huit reli âme allait commencer dans le
gieux. Lorsque les Tartares eu ciel le cantique de joie , qtri
rent subjugué tout* Ta Russie , ne finira jamais. Leur martyre
ils entrèrent sur les terres des arriva l'an 1260, et se oélèbre
Polonais. Bzovius rapporte que le a juin à Sendomir, par la
ces infidèles étant sur le point permission d'Alexandre 1v, qui,
d'entrer dans -la ville de Sendo étant informé de tout ce qui s'é-
mir comme les religieux étaient fait passé, accorda à tous les fi
à matines, celui qui lisait le dèles qui visiteraient le second
martyrologe en présence de la jour de juin l'église du lieu , les
communauté , y aperçut ces pa mêmes indulgences que gagnent
roles écrites en lettres d'or : ceux qui visitent à Rome quel
Sandomiriœ , passio quadragin- ques-unes des principales égli
ta- novem martyrum , à Sendo ses. Cette fête se fait encore au
mir, le supplice de quarante-neuf jourd'hui avec beaucoup de cé
martyrs. C'était le premier de lébrité. Elle n'intéresse pas les
36o SAD SAD
seuls religieux ; car, après que les gociations importantes. Il le fit
barbares se furent lassés de brû cardinal en 1 536. Le nouveaucar-
ler, d'égorger et de répandre du diual assista à la conférence que
sang, ils forcèrent le reste du Paul m eut à Parme avec l'em
peuple de marcher devant eux pereur, et lorsque la paix eut
jusqu'aux bords de la Vistule , été conclue , il écrivit une ha
et là , ils les précipitèrent tous rangue , de bono pacis. Il mou
inhumainement dans le fleuve , rut à Rome en 15^7 , âgé de
en haine de la religion catholi soixante-dix ans trois mois et
que. (Bzovius, in Annal. ad. an. six jours. Le cardinal Caraffe
126o, num. 3, pag. 555. Mathias prononça son oraison funèbre
Miéchov. Histor. polon. lib. 3 , en présence du pape ; et Jacques
cap. 44- Le père Touron , Vie de Gallo en prononça une autre
saint Dominique, p. 646.) dans l'église de Saint-Laurent.
SADOLET ( Jacques ) , savant Les ouvrages que nous avons du
cardinal du seizième siècle , na cardinal Sadolet , sont, dix-sept
quit à Modène en 1478 , de Jac livres d'épîtres ; diverses orai
ques Sadolet , habile professeur sons; plusieurs poèmes ; une in
en droit à Ferrare, qui lui apprit terprétation sur les psaumes et
eu peu de temps les langues grec sur les épîtres de saint Paul; de
que et latine. Il fit de merveil philosophica consolatione , et
leux progrès en philosophie sous meditatione in adversis ; de li-
Nicolas Léonicène ; et, étant allé beris recte instituendis ; de Phi-
à Rome , il entra chez le cardi iosophiœ laudibus , etc. Ces ou
nal Caraffe, qui aimait les gens vrages qui n'ont d'abord paru
de lettres. Il devint quelque que par morceaux , et dont quel
temps après secrétaire du pape ques-uns même n'avaient jamais
Léon x. Il écrivait avec beau été imprimés, ont été recueillis
coup de délicatesse et de facili à Vérone , et imprimés par les
té , et était tout à la fois théo soins de J. Albert Turmermani,
logien , orateur , philosophe et libraire de cette ville, en 1737 ,
poète. Léon x eut besoin de 1738 et 174o, en 3 volumes
toute son autorité et d'un com in-4° , sous ce titre : Jacobi Sa-
mandement exprès pour lui doleti , cardinalis et episcopi
faire accepter l'évêché de Car- carpentoractensis , opera quœ
pèntras , où il se retira après la extant omnia. On a donné de
mort de ce pontife. Clément vm puis cent sept lettres que ce car
le rappela à Rome , mais Sado dinal avait écrites au nom des
let ne s'y rendit qu'à condition papes Léon x , Clément vu et
qu'il retournerait dans son évé- Paul 111, et trente-huit épîtres
ché au bout de trois ans. 11 y re fa mil ières . To u tes ces 1 e 1 1 res , q ui
tourna en effet ; mais Paul 111 sont très-intéressantes, ont paru
voulut aussi l'avoir à Rome , en 1754, à Rome dans le recueil
pourl'employer eu diverses né- intitulé, Miscellanea ex manu»
SAD SAD 36 1
çriptis libris bibliothecœ collegii envoyé et décapité dans la ville
romani societatis Jesu. Sadolet de Betlapat; et, quoique son
a écrit d'un style cicéronien , et martyre n'ait pu arriver le 20
c'est celui de tous les sa vans de février , l'Église ne laisse pas de
son temps qui a le mieux réussi l'I1onorer ce jour-là avec les au
à faire revivre la belle latinité. tres saints perses qui y furent
Dans ses traités de Théologie , mis à mort. (Baillet, Vies des
il parle plus en orateur qu'en Saints, 20 février. )
théologien. On lui reproche de SADROC ouSARDOSouSAR-
faire quelquefois des raisonne- DOT , et vulgairement SARDOU
mens trop longs , trop subtils et etSERDOT, en latin Sacerdos
trop obscurs. Dans ses senti- (saint), évêque de Limoges,
mens, il était doux, modéré, était originaire de Bordeaux ,
équitable , amateur de la paix , et fils de Laban , de l'une des
et cependant zélé pour le bon principales familles de cette ville.
ordre et la régularité. Il a écrit Son père confia son éducation à
une lettre d'un style apostolique saint Capouan, évêque de Ca-
aux habitans de Genève. Il y a hors, qui l'ordonna diacre , et
imité la manière d'écrire de saint le chargea du soin des pauvres
Paul , en commençant par cette de son église. Après la mort de
adresse : Jacobus Sadoletus , saint Capouan , Sadroc prit l'ha
episcopus carpentorati , S. R. bit religieux dans le monastère
E. tit. sancti Calixti , presbyt. du bourg de Calabre, qui était
cardin. suisdesideratisfratribus, du diocèse de Cahors , et le gou
magistratui , consilio et civibus verna ensuite en qualité d'abbé.
gebennensibus. Cette lettre est Saint Aggeric , évêque de Limo
datée de Carpentras du 1 5 avril ges , étant mort , Sadroc fut
153g. Le cardinal Bembo , Paul porté sur le siége épiscopal de
Jove , César Capaci , Sigonius , cette ville , parles vœux du peu
de Thou, Sanderus, Sponde, ple et le choix, du clergé. Il rem
Sainte-Marthe , Imperialis , et plit pendant quelques années
divers autres parlent de Sadolet tous les devoirs d'un bon évê
avec éloge. que, et mourut à Argentac sur
SADOTH (saint) , évêque de la Dordogne. Les savans sont
Selec ou Seîeucie et de Ctesiphon partagés sur le siècle qui a pro
en Perse , succéda dans ce siège duit ce saint, les uns le faisant
épiscopal à saint Siméon en 344- vivre dans le sixième, et les au
Sapor , roi des Perses , ayant ex tres dans le huitième siècle. Les
cité une cruelle persécution con premiers mettent sa mort en
tre l'Église, fit prendre saint 53o, et les autres deux cents ans
Sadoth avec cent vingt-huit au après. Son corps fut transporté,
tres chrétiens , qui souffrirent le du temps de Charlemagne , à
martyre le 20 février de l'an Sarlat en Périgord , où l'on fait
346. Pour saint Sadoth , il fut sa fête le 5 de mai , quoiqu'elle
36a SAE SAG
soit marquée le 4 dans le marty d'un culte religieux danslepays,
rologe romain. Celle de sa trans au 14 novembre, quoique son
lation se fait le 3 de juillet, et nom ne se trouve pas dans le
celle de la révélation ou décou martyrologe romain , ni dans
verte de son corps , le 23 d'août. aucun des anciens des neuf et
(Baillet, Vies des Saints, 5 dixième siècles. (Baillet, Vies des
mai. ) Saints, 14 novembre.)
SADUCÉENS. (Voy. Sadoc ). SAFRAN, crocus, en hébreu
S.&PINUM , ancienne et forte carcos ou corcos. Salomon dans
ville d'Italie au pays des Sam- le Cantique des cantiques le
nites. Elle était située près de joint à d'autres aromates : nar-
l'Apennin , à la source du fleuve dus et crocus et fistula , etc. Jé-
Tama rus, entre Boyano et Bene- rémie parle des habits de cou
vent. Tite-Live parle du siége leur de safran : qui nutrieban-
de cette place par Papinius , l'an tur in croceis; mais l'hébreu si
46o de la fondation de Rome. gnifie plutôt la pourpre ou le
La ville de Sœpinwm, qui n'est cramoisi. ( Cant. 4 , 14- Thren.
aujourd'hui c;u'un village ap 4 , 5. Dom Calmet , Dietioun.
pelé Supino, avait été éclairée de la Bible. )
des lumières de la foi , et avait SAGALASSE, ville épiscopale
eu un siége épiscopal. Procu- de la province de Pisidie, sous
leianus, qui assista aux conciles la métropole d'Antioche , au
de Rome sous le pape Symma^ diocèse d'Asie. Pline, Ptolémée
que , avait rempli cet ancien et les Notices en font mention.
siége. ( Jtal. Sacr., tome to , Il y a eu pour évêques :
col. 162. ) 1 . Jovius , parmi les pères du
SAENS ou SANSE, en latin premier concile général de Cons-
Sidonius (saint), abbé au pays tantinople.
de Caux en Normandie, dans le 2. Fonteianus , assista et sous
septième siècle, était d'Irlande. crivit au concile de Chalcé-
Il vint en France avec les reli doine.
gieux que saint Filbert, abbé de 3. Théodose, au septième con
Jumiège au diocèse de Rouen, cile général.
avait envoyés en Irlande pour 4- Léon , aU huitième concile
racheter les captifs , et fut repu général et à celui de Photius sous
dans ce monastère , où il devint le pape Jean vm. (Oriens christ.
bientôt un modèle de régularité. tome 1 , pag. 10440
Saint Ouen , évêque de Rouen , SAGE , le sage. On donne or
l'établit abbé d'un monastère de dinairement cette épithète par
son diocèse , bâti par le roi excellence à Salomon. On met
Thierri 111 dans le pays de Caux , aussi le nom de sage , pour un
à quatre lieues de Rouen , où il homme pieux , prudent , éclairé,
mourut saintement l'an 689. Sa savant , craignant Dieu , ver
mémoire a toujours été honorée tueux , etc. ( Voy, Sagéssé. )"
SAG SAG 363
SAGÉ,hébr., qui est ignorant courage de sauver ce qu'elles pu
ou dans l'erreur, du mot sagag, rent des enfans mâles des Juifs ,
père de Jonathan. Ce Jonathan nonobstant les ordres cruels de
était un des héros de l'armée de Pharaon. [.Voy. aussi le rituel
David. ( 1 Par. 11, 33. ) d'Aleth, qui contient d'excellen
SAGES-FEMMES. Les conci tes instructions pour les curés sur
les ont réglé trois choses par la conduite qu'ils doivent tenir
rapport aux sages-femmes : 1°. relativement aux sages -femmes. )
qu'elles auront un témoignage SAGESSE , en latin sapientia,
de catholicité , OU du curé ou de en grec sophia , en hébreu cha-
l'évêque ; 2°. qu'elles seront ap chemah. Les Juifs donnent Une
prouvées par l'évêque ou son vi bien plus grande étendue au
caire ; 3°. qu'elles auront soin nom de sage et à celui de sa
qu'il se trouve au moins deux gesse , que ni les Grecs ni les
personnes qui soient témoins du Latins. Chez eux , la sagesse se
baptême qu'elles administre met, 1°. pour l'intelligence de*
ront, et que le curé pourra inter choses divines et surnaturelles ,
roger lorsque l'enfant sera porté comme on peut lé voir dans les'
à l'église. Les mêmes conciles psaumes et les livres sapientiaux
ordonnent aUx curés de veiller de l'Écriture. C'est là propre
à l'instruction des sages-fem ment cette sagesse que Dieu ac
mes, en ce qui regarde l'admi corda à Salomon , aux instances
nistration du baptême. ( Mé de ce prince. 2°. La sagesse sé
moires du Clergé, tome 5, pag. prend pour l'adresse à invente-*
71 et sUiv. Voy. l'article 14 de ët à exécuter divers ouvrages qui
la déclaration de 1724. ) La demandent plus d'industrie.
profession des sages-femmes est ( Exod. 28, 3 , et 31 , 3. ) 3°. La
une des plus importantes de la sagesse est mise pour la ruse , et
société , puisqu'elle a pour ob cela en bonne et en mauvaise
jet la conservation de la vie des part. ( Exod. 1 , 10. 2 Reg. 13 ,
hommes , et que l'impéritie de 3. ) 4°- La sagesse se prend pour
ces sortes de gens peut en même la doctrine , la science , l'expé
temps occasioner la mort de rience. ( Job. 12, 12, 15. 2
deux personnes, c'est-à-dire, de Psalm. 104, 22. ) 5°. La sagesse
la mère et de l'enfant. Ces con se met pour la sagesse éternelle,
sidérations et plusieurs autres le Verbe, le Filsde Dieu. (Prov.
ont donné lieu à divers régle- 3, 19. 8, 22, 23. Voyez aussi
mens qui ne permettent l'exer les livres de la Sagesse et de l'Ec
cice de cette profession qu'à clésiastique, où l'on trouve des
des femmes dont la capacité est éloges magnifiques de la sagesse,
reconnue. L'Écriture n'a pas dé non-seulement comme vertu ,
daigné de recommander à notre mais comme Verbe engendré
piété le souvenir des sages-fem avant tous les temps. Sap. 7 ,
mes d'Égypte, qui eurent le 22, etc. Eccli. 25, 56. ) 6°. Saint
364 SA.G SAG
Paul parle de la sagesse de La passion du Sauveur y est
la chair opposée à celle de aussi prédite en termes très-
Jésus-Christ ( 1. Cor. 1, 19, clairs.
etc. ) , et saint Jacques , d'une Le texte original de cet ou
sagesse animale opposée à celle vrage est le grec. La traduction
qui vient d'en-haut. (3, 15, que nous en avons, est l'ancienne
etc. ) Vulgate, usitée dans l'Église dès
Sagesse des Égyptiens dont le commencement.
Moïse fut instruit. ( Voyez Le livre de la Sagesse n'a pas
Moyse. ) toujours été reçu dans l'Église
Le livre de la Sagesse, ou pour canonique. Les Juifs ne
comme lisent les Grecs , la Sa l'ont jamais reconnu. Plusieurs
gesse de Salomon , est cité par Pères et plusieurs églises l'ont
quelques anciens sous le nom rejeté de leur canon ; mais plu
grec de panaretos ; comme qui sieurs conciles, et en particulier
dirait recueil ou trésor de toute celui de Trente , l'ont expressé
vertu, ou instructions pour çpn- ment admis au nombre des livres
duire à la vertu. La fin princi canoniques.
pale que l'auteur de cet ouvrage Quant à l'auteur du livre de
se propose, est d'instruire les la Sagesse , les uns l'attribuent
rois, les grands et les juges de la à un certain Philon, qu'ils nom
terre. Pour les porter plus effi ment l'Ancien , et qu'ils font vi
cacement à l'étude de la sagesse, vre vers le temps de Ptolémée
il emprunte le nom de Salomon, Philadelphe , ou sous le ponti
et le leur propose pour modèle. ficat d'Onias , environ" 160 ans
Il leur enseigne les moyens d'ac avant Jésus-Christ. D'autres en
quérir la sagesse, et leur fait voir font auteur Philon le Juif, qui
la facilité d'y parvenir. Il me fut député par ceux d'Alexandrie
nace les méd1ans des jugemens à l'empereur Caligula, l'an 4o de
de Dieu ; il les représente dans l'ère vulgaire. Quelques-uns le
le désespoir où ils seront dans donnent à Jésus , fils de Sirach ,
l'autre vie à la vue du bonheur et les autres à Salomon. Voici les
des justes. Il prouve les avanta fondemens de ce dernier senti
ges que la sagesse procure aux ment, qui est adopté par D. Ceil-
hommes ; enfin on ne trouve en lier. 1°. Le livre de la Sagesse est
aucun autre livre de l'Écriture, cité sous le nom de Salomon, par
des idées plus nobles de la divi saint Clément d'Alexandrie ( lib.
nité que dans celui-ci. Le Saint- 6 stromat. pag. 795) ; par Ter-
Esprit y fait aussi un éloge et tullien (lib. de prœscript. pag.
une description admirable dela 2o5); par Origène (Comment,
sagesse incréée, qu'ilappelle l'é in Joan. pag. 299); par saint
clat de la lumière éternelle , le Cyprien et un grand nombre
miroir sans tache de la majesté d'autres. 2°. Les conciles d'A
de Dieu, et l'image de sa bonté. frique ont compté cin$ livres de
SAG SAG 365
Salomon, et le pape Innocent 1" siastique ; et celui de Baruch ne
lui en attribue un pareil nom se trouvait plus dès le temps de
bre dans sa lettre â Exupère , saint Jérôme , comme ce Père
évêque de Toulouse. C'était donc nous l'apprend dans sa préface
l'opinion commune des quatre sur Jé1émie. 2°. Si la version du
premiers siècles, que Salomon livre de la Sagesse se ressent
avaitcomposéle livre qui a pour partout de l'éloquence"grecque,
titre , la Sagesse. 3°. Quoique Sa il faut s'en prendre au traduc
lomon ne se nomme point dans teur. 3°. De ce que le livre de la
cet ouvrage , il s'y désigne néan Sagesse ne se trouve pas dans le
moins dans beaucoup d'endroits canon des Juifs , il ne s'ensuit
par des traits qui ne convien pas que Salomon n'en soit point
nent qu'à lui. « Vous m'avez l'auteur ; cela prouve seulement
choisi , dit-il au Seigneur, pour que du temps d'Artaxercès Lon
être le roi de votre peuple et le gue-Main, sous le règne du
juge de vos fils et de vos filles ; quel on dressa le canon des li
et vous m'avez commandé de vres sacrés, celui de la Sagesse
bâtir un temple sur votre mon n'était plus connu des Juifs ,
tagne sainte, et un autel dans ayant disparu depuis quelque
la cité où vous habitez, qui fût temps. Mais, selon toutes les ap
sur le modèle de ce tabernacle parences, il fut retrouvé dans
que vous vous êtes fait ériger les recherches que Néhémie et
dès le commencement. ° Judas Machibée fi;ent des livres
Mais , dira-t-on , nous n'a saints , qui avaient été dispersés
vons point le livre de la Sagesse pendant les troubles de la répu
en hébreu ; son style se ressent blique des Hébreux. On sait
partout de l'éloquence grecque , qu'une partie considérable du
et il ne se trouve pas dans le ca livre des Proverbes de Salomon
non des Juifs. fut retrouvée sous le règne d'É-
On répond à la première ob zéchias. Si elle ne l'eût été qu'a
jection que, quoique le livre de près la clôture du canon des
la Sagesse ne soit plus en hébreu, Juifs , et n'y eût pas été placée
on n'en peut pas conclure qu'il avec le reste du livre, en serait-
n'ait jamais été écrit en cette elle moins pour cela l'ouvrage
langue. Personne ne doute que de Salomon , et serait-on rece-
le premier livre des Machabées vable à le nier ? ( Dom Ceillier ;
n'ait été d'abord en hébreu , et hist. des Aut. sacr. et ecclés. ,
Origène ( apud Euseb. lib. 6 , tome 1 , pag. 25 1 et suiv. Voy.
hist. cap. 25 ) nous a conservé aussi dam Calmet , dans sonDic-
le titre hébreu qu'on lisait à la tionnaire de la Bible et dans . sa
tête de cet ouvrage. Cependant préface sur le livre de la Sa
nous ne l'avons plus en cette gesse. )
langue. On a aussi perdu l'ori SAGITTARIUS (Gaspard),
ginal hébreu du livre del'Ecclé- théologien luthérien , historien
366 SAG SAG
du duc de Saxe, et professeur chiepis. magdeburg. prœmons-
en histoire dans l'université de trat. ord. conditoris, à Jena ,
Hall , naquit à Lunebourg le 1683. 14°. Antiquitates archie
a3 septembre 1643. Il fréquenta piscopates magdeburgensis, etc. ,
la plupart des universités d'Al à Jena, 1684, in-4°. Disser-
lemagne, et prit le degré de doc tatio pro doctrinâ Lutheri de
teur en Théologie dans celle missâ, etc., à Jena, 1687, in-4°-
d'Jena, H se fit estimer par son C'est contre un livre de l'abbé
érudition dans l'histoire et dans de Condemoy. 1 6°. Theses theo-
les antiquités. Il mourut le 9 logicœ de promovendo christia-
mars 16g4- On a de lui, entre nismo, à Jena, 1692, in-4°- IJ*-
autres ouvrages, 1°. Harmoniœ Introductio ad historiam eccle-
evangelicœpassionis Domininos- siasticam et singulas ejuspartes,
tri Jesu-rChristi, pars prima, à sive notitia scriptorum veterum
Jena , 1 67 1 , in-4Q , et ejusdem atque recentium , qui ecclesias-
lib. 3, à Jena, 1684 , in-4°, sans ticam historiam illustrant , à
compter d'autres thèses sur quel Jena , 2 vol. in-4°. (Voy. Joann.
ques autres circonstances de la Andreœ Schmidii commentarius
passion du Sauveur, 2°. De ex- de vitd et scriptis. Gasp. Sagit-
positione injantum, ibid., 16755, tarii , à Jena , \ 7 1 3 , in - 8°.
in-4°. 3°. De martyrum crucia- J. Gasp. Zemner, Vitœ profes-
tibus in primUivâ ecclesid, ibid. , sorum jenensium , à Jena , 1711,
1673, in-4°. 4°- Dissertatiun- in- 8°. Les Mémoires du père
cula de prœcipuis scriptoribus Nicéron , tom. 4- )
Historias germanicœ , ibid. , à SAGON ou SAGONE, Sagona
Jena, 1675, in-4°. 5». Nucleus distructa , ancienne ville épis-
Historiœ germanicœ , ibid. , copale dans l'île de Corse , sous
1675, in-12, et 1682. 6°. Anti- la métropole de Pise , et ruinée
quitates gentilismi et christia- aujourd'hui. On y voit les res
nismi thuringici, à Jena, 1685, tes de l'ancienne cathédrale de
in-4°- 7°. De oraculo Apollonis Saint-Appien , dont l'évêque
delphico, ibid. , 1675, in-4°. transféra sa résidence à Vicp ,
8°. Historia halberstadiensis , bourg du voisinage, où est la
ibid , 1675, in-4°. 9°. Historia cathédrale de l'Assomption, sous
antiqua , media et recentior lu- le pape Grégoire XIII. U réside
becensis , en plusieurs parties , aussi le plus souvent à Calvi, où
qui ont paru séparément depuis la paroisse de Saint-Jean-Bap
1677 jusqu'en 1679, *n-4°- ,0°- tiste lui sert de cathédrale.' Le
Historia lusatica,k Jena, 1675, diocèse contient vingt-neuf pa
in-4°. De natalitiis marty- roisses partagées en dix bourgs
rum, etc. , à Jena, 1678, in-4°. ou pièves. La paroisse de Saint-
12°. Historia episcoporum nun- Sauveur est desservie par une
burgensium, etc., à Jena, 1683, communauté de moines de Saint-
in-4°- 13°. Historia Norberti,Ar~ Basile, qui suivent le rit grec.
SAG SAG 367
13. Jean Albertin , fut pré
Èvéques de Sagone. posé à l'église de Sagone par
1. N.., premier évêque de Sa Grégoire xu , en 1412. On croit
gone, assista au concile de Latran que cet évêque fut dépouillé de
sous Alexandre m , l'an 1 1 79. sa dignité pour avoir été élu par
2. Fatius , de l'Ordre de Saint un pape que le concile de Pise
Dominique, gouvernait l'église avait déjà déposé. Il conste d'ail
de Sagone , l'an 1298. leurs que Michel Bartholus sié
3. Boni face , transféré à un geait après le concile de Cons
autre siége en 13o6. tance , et qu'il ne mourut qu'en
4- Gavinus ou Guérin, Fran 1419.
çais de nation , de l'Ordre des 14- Jacques Rodinus, Génois,
Frères Prêcheurs, siégeait en notaire apostolique, devint évê
13o6. Il mourut à Paris en 1323. que de Sagone, en 14'9, et mou
5. Guillaume, de l'Ordre des rut en 1432.
Frères Mineurs, après avoir prê 1 5. Gabriel , religieux de l'Or
ché la foi chrétienne aux Tar- dre de Saint-Benoît, obtint la
tares , fut fait évêque de Sagone même dignité , en 1432.
en 1323. Il fut transféré à l'évê- 16. Valérien , de Savone, fut
ché de Trieste en 1328. transféré de l'évêché d'Ajazzo à
6. Antoine , de l'Ordre des celui de Sagone, en 1438. Il
Frères Mineurs , fut élu évêque passa à l'église de Savone , en
de Sagone en 1328, et mourut 1443.
à tienne en 1331. 17. Grégoire , cardinal de
7. Jacques, de l'Ordre des Flisco , eut l'église de Sagone ,
Frères Mineurs, en 1 33 1 . en 1443.
8. Paganus, mourut en 1343. 18. Jean , de l'Ordre des Frè
9. Bernard de Montesio , de res Mineurs, succéda à Grégoire,
l'Ordre des Frères Mineurs , en 1445-
occupait le siége de Sagone , en 19. Dominique Boërio , de
1343. Savone , fut élu sous le pontifi
10. Gualterio , mourut en cat de Sixte 1v, en 14791 et mou
1361. rut en 1481.
1 1 . Pierre Guascon , de Flo 2o. Laurent Begina , de Sa
rence , docteur en droit canon , vone , fut élu sous le pontificat
chapelain du saint-siége et au de Sixte 1v , en 1479, et mourut
diteur du sacré palais, fut fait en 1481 .
évêque de Sagone par Boni- 21. Guillaume, de Savone,
face 1x, en 1391 , et mourut en en 1481 , mourut en 14g3.
141 1- 22. Laurent, de l'Ordre des
|2t Michel Bertolus, Bolo Frères Prêcheurs, en 1493, mou
nais, fut placé sur le même rut en 15og.
siége par Jean xu , eo 1^11. 11 23. Augustin de Flisco, Gé
nois, évêque de Sagone, en 151or
368 SAG SAG
assista à la session 9 du concile nes, évêque de Nebio-Rovinato,
de Latran, en 151 4 , et mourut succéda à Jérôme en 1578, et
en 1528. mourut en 1585.
24. Imperialis Doria , de Gê 32. Joseph Godonus, obtint
nes, en 1528 , mourut à Rome le même évêché en 1585. C'é
en 1 544- tait un prélat zélé, savant, et
25. Edouard Cicada , de Gê généralement estimé. Il mourut
nes, en 1544 , mourut à Rome en 16o6.
en 1 545. 33. Pierre Lomellinus , d'une
26. Jean-Marie EnVinonius , ancienne et noble famille de Gê
Milanais, en 1 545 , mourut en nes, religieux de Saint- Benoît ,
155o. monta sur le siége de Sagone en
27. Jean-Baptiste Cicada , de 16o6. Il se démit de son évêché
Gênes, référendaire de l'une et après l'avoir gardé pendant sept
l'autre signature , et clerc de la ans avec honneur.
chambre apostolique sous Paul 11, 34. Sébastien Alban , de Sa-
assista au concile de Trente. Il vone , fut mis à la place du pré
fut fait cardinal et légat de la cédent en 1625, et mourut en
Campanie par Jules m , en 1 551 - 163i.
Il accepta le 1 2 février de la mê 35. Jean-Etienne , de Savone,
me année l'administration de en 1632, mourut en 1635.
l'église de Sagone , et s'en dé 36. Benoît Rezzanius, en 1635,
mit avec droit de regrès. mourut en 163g.
28. Jérôme de Butinoniis, 37. Raphael Pizzurnus, géné
Milanais , fut fait évêque de Sa ral des minimes , fut nommé à
gone en 1551. Il fut gouverneur l'évêché de Sagone par Ur
de Rome , et passa ensuite à l'é bain vm en 1 64.o , et mourut
glise de Martorano en 1 562. en 1655.
29. Charles Grimaldi , de Gê 38. Jean -Baptiste-Frédéric,
nes, fut préposé à l'église de en 1655.
Sagone en 1562; il assista au 3g. Paul- Marie Spinola , de
concile de Trente , et permuta Gênes , clerc régulier de la con
son église avec celle de Vinti- grégation de Somaschi , fut éle
mille en 1 565. vé sur le siége de Sagone en
Le cardinal Jean-Baptiste Ci 1657. H mourut en 1658.
cada reprit l'administration de 4o. Martinus de Mariis, noble
l'église de Sagone par droit de génois , vicaire-général de l'ar
regrès , et s'en démit encore chevêque de Chieti , fut fait évê
douze ans après. que de Sagone en 1658. Il mou
3o. Jérôme Leonis, d'Ancone, rut en 1676.
fut placé sur le siége de Sagone 41. Antoine deMartinis, pre
par Pie v, en 1567, et fut trans vôt de l'église métropolitaine d
féré au siége de Chieti en 1578. Gènes, examinateur synodal e.
31. César Contradus , de 6ê- consulteur du saint-office , ob
SA.H S Al 3%
tint le même évêché en 1678, ou primat d'Orient, en 630.
et mourut en 1687. SAIDE ou SIDON, en Pales-
42. Jean-Baptiste Costa , doc tine. Il y eut un faux concile
teur en Théologie , chanoine de qui fut tenu en 512 par les eu-
l'église collégiale de Sainte-Ma tychéens acéphales , contre celui
rie de Carignano de Gênes , sa de Chalcédoine. (Reg. 18. Lab.
patrie , fut élu en 1688. Il mou 4. Hard. 2. )
rut en 1714- SAILLIUS (Thomas), natif de
43. Jean-Dominique Cava- Bruxelles, fut d'abord chanoine
gnari , de Gênes , docteur en de l'église . collégiale de Furnes
Théologie , chanoine-péniten en Flandre , et puis de la cathé
cier de l'église métropolitaine drale d'Arras. Il se fit jésuite à
de sa patrie , juge et examina Rome en 1 58o , et accompagna
teur synodal , fut préposé à l'é le père Antoine Possevin , son
glise de Sagone en 1714. (l1a!, confrère, en Moscovie. De re
sacr. , tom. 3, pag. 515. ) tour en Flandre, il fut recteur
SAHARZUR, ville épiscopale du collége de Bruxelles pen
du diocèse des chaldéens dans dant cinq ans , et mourut dans
la province d'Adorbigana , si cette ville le 8 mars 1623, âgé
tuée sur la route de Bagdad à de soixante-dix ans. On a de lui,
Ilolvan , entre Mosul et Hama- 1°. Litanies vitœ et passionis
dan, à six lieues de chemin de Domini, cum qfficio passionis ,
Maraga. Le géographe de Nubi à Anvers, 1588. 2°. Thesaurus
en fait mention , pag. 2o4- Elle precum , meditationum , avec
est appelée Sciaharzul par Asse- une apologie de l'ouvrage pré
mani , et Sciahrazur par Abul- cédent , à Bruxelles, 1 5g8 ; et à
feda. Les chaldéens y ont eu des Anvers, 160g. 3°. Orationesfu
évèques , aussi bien que les ja- nebres variorum in obitu ,
cobites. Alexandri Farnssii, ducis Par-
1. Jazdephane, qui abandon mœ , etc. Le père Saillius n'est
na là secte des nestoriens ou que l'éditeur de ce recueil. 4°- La
chaldéens pour embrasser celle Maison de conscience, ou des
des jacobites. moyens de bien vivre et de bien
2. Jacques, siégeait en 630. mourir , et des remèdes aux ob
3. Abraham, quifut élevé à stacles qui peuvent s'y opposer,
la dignité de métropolitain de en flamand, à Bruxelles 1620.
Bassora par le catholique Ma 5°. Réponse aux questions con
res 11, en 990. (Or. chr. , t. 2 , troversées entre les catholiques
pag. 1329.) et les hérétiques, en flamand , à
Nous trouvons dans le même Anvers 161 1. 6°. Exhortation
ouvrage (tom. 2, pag. 1593), catholique adressée aux héréti
que Jazdephane, évêque de Scia ques, et l'apologie de cet ouvrage
harzul , jacobite , se trouva au contre Abralwm Coster , en fla
sacre de Marutha , Maphrian mand, 1619,in-4°.7°. Lechrétien
a1. 24
37o SAI SAI
véridique, ou le vrai chrétien , Blois, et en 1581 au concile de
en flamand , à Anvers, 161 1 ; et à Rouen , dont il rédigea les actes
Bruxetles, 1616. 8°. Instruction en latiu et en fr ança1s, et les pu
et pratique dn soldat chrétien , blia avec les synodes de son dio
en fraudais, à Anvers, 159o, in- cèse. Il eut le malheur d'entrer
12. 9°. Disposition testamentai dans la ligue , et d'y entraîner la
re, et codicille du soldat chré ville d'Évreux, qui ouvrit ses
tien, à Louvain , 1G22, in-8°. portes aux ligueurs. Mais cette
( Valère- André , Biblioth. belg., ville ayant été assiégée et prise
édit. de 173g, in-4°, tom. a, par le parti du roi, le prélat
pag. 1 14o et 1 141 • ) s'enfuit à Louviers, où il fut
SAINCTES (Claude de), en arrêté quelque temps après. Les
latin Sanctesius , évoque d'É- commissaires qui firent l'inven
vreux , né dans le Perche, fut taire de ses papiers, ayant trouvé
reçu chanoine régulier dans l'ab un écrit de sa main , où il pré
baye de Saint-Cheron , près de tendait justifier l'horrible assas
Chartres, en 1 536 , et y fit pro sinat de Henri 111, et disait que
fession à l'âge de quinze ans, en le roi Henri tv méritait le même
154o. Peu de temps après, étant traitement, il fut conduit prison
venu à Paris , le cardinal de nier dans le château de Caen , et
Lorraine le mit dans le collége condamné à mort comme crimi
de Navarre , où il fit ses huma nel de lèse-majesté. Mais le roi,
nités, sa philosophie et sa Théo sollicité par le cardinal de Bour
logie. 11 fut reçu docteur de bon son oncle , commua la pei
Sorbonne en 1555, et entra en ne de mort en une prison perpé
suite dans la maison du cardi tuelle dans le château de Crève-
nal de Lorraine , qui l'employa cœur, diocèse de Lisieux , où
au colloque de Poissi en 1 55 1 , de Saincles, mourut après envi
et le fit envoyer par le roi Char ron deux ans de prison l'an 1 5g1 .
les 1x au concile de Trente avec Son corps fut transporté daus
onze autres docteurs. C'est lui l'église cathédrale d'Evreux , où
et Simon Vigor , depuis arche on lit son épitaphe. Claude de
vêque de Narbonne, qui dispu Sainctes avait écrit plusieurs
tèrent contre deux ministres ouvrages en latin et en français.
calvinistes chez le duc de Ne- Les ouvrages latins sont : 1°. Les
vers , en 1556. De Sainctes fit liturgies de saint Jacques et de
imprimer deux ans après les ac saint Basile, à Paris. a". Un
tes de cette conférence. 11 s'ac commentaire sur les édits 'des
quit une si grande réputation anciens princes, touchant la
par ses écrits, par ses sermons permission des différentes sectes
et par son zèle contre les héré chrétiennes, à Paris, 1561. 3°.
tiques, qu'il fut nommé à l'évê- Examen de la doctrine de Cal -
ché d'Évreux en 1575. Il assista vin et de Bèze
SAI SAI 371
pologie de Bèze , ibid. , la même Aut. ecclés, du seizième siècle ,
année. 5°. Un traité sur l'Eucha et dans sa Table des Aut. ecclés.
ristie , divisé en dix livres , et M. l'abbé le Brasseur, dans son
imprimé' in-fol. , à Paris en Histoire ecclésiastique et civile
1575. Il soutient dans ce traité du comté d'Évreux , chap. 3g
que les paroles de Jésus-Christ et 40- )
sont toute la forme de la consé SAINJDRE (Jean -Baptiste),
cration de l'Eucharistie, que jésuite , né à Metz en 1614 , en
l'invocation n'est point la for tra dans la société à l'âge de seize'
me , et que l'opinion contraire ans, et s'y distingua par sa piété
sentl'hérésie.LepèreleBrun,qui et son érudition. Il fut recteur
a défendu cette opinion , a pré du collége d'Amiens, et com
tendu prouver que M. de Sainc- posa quelques ouvrages de piété
tes ne la taxait point de sentir en français, savoir : quatre li
l'hérésie. Un théologien publia vres de la connaissance et de l'a
l'apologie de Claude de Sainctes mour de Notre-Seigneur Jésus-
contre le père le Brun , et pré Christ» imprimés à Paris , chez
tendit prouver que cet ancien Sébastien Mabre Cramoisy,1644
docteur de la faculté de Théo in-4°; quelques opuscules de
logie de Paris combat partout , piété , comme la Manière de,
et ne favorise nulle part l'opi bien mourir, à Paris , chez le
nion du père le Brun. Les ou même, 1640, in-4*; l'Homme
vrages français sont : 1°. Une spirituel ; Vie de M. de R enti
confession de foi catholique , à in-1 2. (Dom Calmet, Biblioth.
Paris en 1561. 2°. Un discours lorr. )
sur le saccagea1ent des églises SAINT, sainteté, sanctifier.
catholiques par les hérétiques Ces mots se prennent en diffé
anciens et nouveaux , à Paris, rons sens dans l'Écriture. 1°.
1572. 3°. Un discours sur l'an Saint signifie pur, exempt de
cien naturel des Français en la toutes espèces de souillures et
religion chrétienne , à Paris de péchés , qui peuvent rendre
1568. 4°- Déclaration d'aucuns l'homme incapable de s'appro
athéismes de la doctrine de Cal cher des choses saintes. 2°. Sanc
vin et de Bèze, à Paris, 1568 et tifier se met pour destiner à un
1572- 5°. Un traité sur les édits usage saint. ( Genes. 2 , 3.
des anciens princes, touchant la Exod. 19, 22. Job, 1,5.) 3°.
tolérance des sectes dans la re Sanctifier se met pour se prépa
ligion , ou méthode qu'ont sui rer à quelque action qui de
vie les premiers empereurs ca mande une sainteté extraordi^
tholiques contre les hérétiques, naire. (JVt/w. 11, 18.) 4°- Nous
1561. (M. de Launoi, dans son prions le Seigneur que son nom
Histoire du collège de Navarre. soit sanctifié , c'est-à-dire , ho
Dupin , dans sa Biblioth. des noré, loué, glorifié , par la sou
372 SAI SAl
mission de tous les hommes à met , Dictionnaire de la Bible. )
ses ordres. 5°. Saint, sainteté, SAINT (Jean le), bénédictin
sanctification. Ces épithètes con de la congrégation de Saint-
viennent principalement à Dieu, Maur, du diocèse de Tréguier,
auteur de toute sainteté. Il est fit profession en 172g , âgé de
nommé par excellence le Saint vingt-quatre ans. Il travaillait
d'Israël, (haï 6, 3. 10, 20 , et à la suite des mémoires pour
alibipasslm,)(y°. Le saint marque servir à l'Histoire de l'Église, par
en particulier la partie du temple M. de ïillemont. ( La France
qui était entre le vestibule et le littéraire. )
sanctuaire, où se voyaient le SAINT-ALMNS ou VERLAM-
chandelier d'or, l'autel des par C ASTER ,fanum sancti Albani,
fums, et celui des pains de pro ville d'Angleterre , dans le com
position. 7°. Le saint , ou les té d'Herford sur le Ver. Elle a
saints, snneta , se prend pour été élevée des ruines de Veru-
tout le temple, ou même pour amium, place forte autrefois ,
leciel. (Psal. 1g, 7. 101,20. et a pris son nom de saint Al-
15o. 1.)8°. Le saint des saints, ban , qu'on regarde comme le
ou le sanctuaire, marque la premier martyr d'Angleterre.
partie la plus sacrée du temple, Pour honorer sa mémoire , on
où était l'arche d'alliance , dans bâtit au lieu de son supplice une
laquelle le seul grand-prêtre en église à laquelle on donna son
trait, et seulement une fois l'an nom. Les Saxons l'ayant dé
née., au jour de l'expiation so truite, Offa, roi de Mercie, y
lennelle. 9°. Les saints se met érigea un monastère sous le ti
tent quelquefois pour le peuple tre de ce saint en 7g3 , et l'abbé
d'Israël ou les chrétiens. ( Num. obtint du pape Adrien rr la pré
16, 5, 7. Psalm. 15, 3, 105, séance sur tous les autres abbés
16. Prov. g, 10, 11.) 10°. Les d'Angleterre. L'an 446 , il y eut
saints désignent les prêtres du un concile à Saint-Albans contre
Seigneur, et aussi les gens de Pélage. (Reg. 7. Lab. 3.Hard. 1.)
bien , les serviteurs de Dieu. SAINT-AMOUR. Voy. Amour.
Les saints se mettent en (Guillaume de Saint-.)
core pour les anges. (Job, 5, 1. SAINT-ANDRÉ ou ANDRÉA-
Dan. 4, 10. Deut. 33, 2, 3.) 12°. PLE , Andreapolis , ville du
Saints , saintes. Les Hébreux comté de Fif en Écosse , deçà le
donnent par antiphrase ces noms Tay. On croyait y avoir le corps
aux prostitués et prostituées; de l'apôtre saint André dans les
surtout à ceux qui s'abandon cinquième et sixième siècles,
naient ainsi en l'honneur des ce qui fit que les rois d'Écosse,
fausses divinités. ( Deut. 23 , qui le prirent pour leur patron ,
17. 3 Reg. t4, 24. Job, 36, y transférèrent l'évêché d'Aber-
14- Osée, 4 , i4j etc. Dom Cal- nets dans les neuvième et dixiè
SAI SAI 37 3
jne siècles. Sixte 1v l'érigea en que celui-ci ne portait ses pré
archevêché, et lui donna le droit tentions que sur deux siéges, il
de primatie en 1471 , ce qui fut pourrait aisément se les attirer
conf1rmé en 1 483 . tous; mais Clément 111 finit
Les archevêques d'Yorck et de toute la dispute en déclarant
Cantorbéry tentèrent plusieurs que toute l'Écosse demeurerait
Ibis de s'assujettir les évêques soumise dans le spirituel au
d'Écosse , et firent pour cela saint-siége. Le pape Célestin m
tous leurs efforts sous Henri 11 , confirma depuis cette disposi
roi d'Angleterre , qui leur était tion , et les choses sont demeu
favorable dans ce dessein. Ce rées en cet état jusqu'à la réfor
prince, ayant convoqué les évè- mation.
ques d'Écosse à Northampton , SAINT-ANDRÉ ou SAINT-
exigea d'eux qu'ils prêtassent le ANDERO , ville épiscopale d'As-
même serment de fidélité à l'É turie , sur les confins de la Bis
glise anglicane qu'ils lui avaient caye. (Colmeuar, Délices de
prêté à lui-même , et qu'ils se l'Espagne.)
soumissent aux métropolitains SAINT - AUBIN (Jean de) ,
de son royaume ; mais les Écos jésuite , né à Bourbon , d'une
sais répondirent constamment famille noble, en 1587 , et mort
qu'ils n'y consentiraient jamais, à Lyon en 1660, a laissé : 1°.
et qu'eux , aussi bien que leurs Une paraphrase en vers français
prédécesseurs, n'ayant jamais dé du livre de Job et de l'Ecclé-
pendu d'autres que du pape , ils siaste. Une Histoire ecclésias
conserveraient inviolablement tique de la ville de Lyon , qui a
les immunités de leurs églises. été publiée , in-fol. , à Lyon en
Roger , archevêque d'Yorck , 1666 , après la mort de l'auteur,
produisit des titres par lesquels par les soins du père Menestrier,
il prétendait prouver que les son confrère. (Sotwel, Biblioth,
évèques de Glascow et de Gal- script, societ. Jes. Lenglet, Mé
lowai lui étaient soumis; mais thode pour étudier l'Histoire ,
l'évêque de Glascow protesta tom. 4 , iu-4° , pag. 223. )
que, son église étant une des SAINT- CLAUDE , ville de
filles de l'Église romaine, elle France , dans la Franche-Comté,
ne se départirait point de l'o à six ou sept lieues de Genève.
béissance qu'elle lui devait. L'abbaye de Saint-Claude, d'où
L'archevêque de Cantorbéry, qui la ville a pris son nom , a été
prétendait que tous les évêques érigée en évêché en 174?" Les
d'Écosse lui étaient soumis , religieux, qui étaient de l'Ordre
persuada au roi de remettre le de Saint-Benoit, furent sécula
jugement de cette affaire à une risés , et devinrent chanoines.
autre fois , espérant que l'ar Ils devaient faire preuve de
chevêque d'Yorck se départirait noblesse de quatre quartiers ,
de sa demande , et qu'au lieu tant du côté paternel que du
374 SAI SAI
côté maternel. (M. l'abbé Ni- 3. Louis de Figueroa, de l'Or
colle de la Croix , Géographie dre de Saint-Jérôme, mourut le
moderne, tom. 1,pag. 169.) jour même qu'il reçut ses bulles
SAINT-DENIS , ville de France de Rome.
à deux petites lieues de Paris. 4. Sébastien Ramirez , pré
Elle est célèbre par la sépulture sident de la chancellerie de
de nos rois, qui sont inhumés Saint-Domingue, fut transféré
dans l'église de l'abbaye royale à Cuença.
des Bénédictins de la congréga 5. Alphonse Fuen-Major, pro
tion de Saint-Maur. On y tint fesseur en droit canon dans l'u
-un concile sur les dîmes, l'an niversité de Salamanque , fut
997. (Lab. g. Hard. 6.) nommé en 1534-
SAINT-DOMINGUE, Domi- 6. Diègue de Covarruvias ,
nicopolis ou sancti Dominici ci- transféré à Ségovie.
vitas , ville archiépiscopale de . 7. Jean de Salsedo , chanoine
l'Amérique , et capitale de l'île de Grenade, fut nommé premier
de même nom, est située à la archevêque de Saint-Domingue
droite de l'embouchure de la ri en 1547-
vière d'Ozama dans la mer, sur 8. Jean de Arsola , de l'Ordre
la côte méridionale, dans un ter de Saint-Jérôme.,
rain uni. On y établit en 1511 9. André de Carvajal , corde
un évêché , qui fut érigé en ar lier, confesseur de la reine Éli-
chevêché l'an 154-7- Toutes les sabeth , fut transféré de l'église
églises en sont très-belles, sur de Port-Ric à celle de Saint-Do
tout la cathédrale, qui est dédiée mingue en 1568, et mourut en
au Verbe incarné. Il y avait des 1579.
franciscains, des dominicains , 10. Alphonse Lopez, transféré
des religieux de la Merci , deux à Gavota.
hôpitaux , avec une université 1 1. Nicolas Ramos, cordelier,
fondée en 1 558 par Philippe 11, transféré de Port-Ric à Saint-
roi d'Espagne. Domingue.
12. Augustin d'Avila, domi
Evéques de Saint-Domingue. nicain , nommé en 1600, mort
1 . Gracias Papilla , cordelier, en 1604.
confesseur de la reine Éléonore, 13. Christophe Rodriguez ,
mourut avant d'avoir été sa dominicain , transféré à l'église
cré. d'Arequipa.
2. Alexandre Gerardino, Ro 14- Diègue de Contreras, de
main, fut nommé en 1520, et l'Ordre des Augustins, profes
mourut en 1 525 , après avoir seur de la sainte Écriture dans
donné plusieurs ouvrages au pu l'université de Mexique, et pro
blic, entre autres, Epitome con- vincial de son ordre, mourut
ciliorum, swnmorum pontif1cum archevêque de Saint-Domingue
acta, de qfficio principes, etc. en 1618.
su SAI 375
15. Pierre Solier, du même SAINT-GILLES, petite ville de
ordre, passa de l'église de Port- France dans le bas Languedoc ,
Ric à celle de Saint-Domingue entre Baucaire et Arles. Il s'y est
en 1619, où il mourut un an tenu plusieurs conciles.
après. Le premier , en 1042. ( Gall.
16. Dominique de Valderama, christ. , t. 6, p. 3/,.. )
de l'Ordre des Frères Prêcheurs, Le second , en 1056 , sur la
professeur en Théologie dans paix et la trêve. ( Lab. 9. Hard.
l'université de Lima, fut trans 6.)
féré de l'église de la Paz à celle Le troisième, en m5. (Gall.
de Saint-Domingue. christ. , t. 6, p. 187. )
17. Pierre d'Oviedo, bernar Le quatrième , en 1210, con
din, fut transféré de l'église de tre Raimond , comte de Tou
Saint-Domingue à celle de Char- louse. ( Lab. 11.)
cas. SAINT JEAN DE LA ROCCA ,
18. Ferdinand de Vera, de monastère dans l'Arragon. On y
l'Ordre des Augustins, transféré assembla en 1 062 un concile ,
à l'église de Cusc0. qui prétendit que les évêqnes
19. Bernardin d'Almansa , d'Arragon fu'ssenttirésde ce mo
transféré à l'église de Sancta-Fé nastère. ( Reg. 25. L. 9. H. 6. )
de Bogota. SAINT-JEAN DE PORT-RIC
20. Facundus de Torrès, bé ou PORTO-RICO, Portus- Dives,
nédictin , prédicateur du roi ville épiscopale de l'Amérique ,
Philippe 1v, mourut en 16,^0. sous la métropole de Saint-Do
21. Diègue G uevara , docteur mingue. Son église , dédiée à
en droit canon dans l'université saint Jean-Baptiste , fut érigée
de Valladolid, et visiteur géné en cathédrale en 1512 par le
ral de l'archevêché de Mexique, pape Léon x. La ville de Port-
mourut en allant prendre pos Ric, qui est située sur la côte
session de l'église de Saint-Do septentrionale , a pris son nom
mingue. de la bonté de son port , et elle
22. François Buxerio, natif est capitale de l'île du même
de Madrid , fut nommé et non nom.
sacré. Evêques de Saint-Jean de Port-
23. François Pio, professeur
en droit canon dans l'université Rie.
de Tolède, chanoine et provi 1 . Alphonse Manso , premier
seur de Ségovie, fut nommé ar inquisiteurde l'Amérique, mort
chevêque de Saint-Domingue en en 1 534-
1648. 2. Rodrigue de Bastidas ,
SAINT-GENES, près deLuc- nommé en 154j-
ques. Il y eut un concile en 1074, 3. Emmanuel de Mcrcado, de
contre les chanoines de Lucq ues. l'Ordre de Saint-Jérônre, fut
(Reg. 26. Lab. 10. Hard. 6.) sacré en 1.570.
3;6 SAl SAl
4- Diègue , de Salamanque , prêtre de l'Oratoire, né dans le
de t'Ordre des A ugustins, quitta village de Vallegrand, au dio
sou évêché en 1587. cèse de Paris , le 28 février 1 596,
5. Nicolas Ramos, cordelier, entra dans la congrégation de
transféré à Saint-Domingue. l'Oratoire le 21 février 1629. 11
6. Antoine Calderon, doyen s'y distingua surtout par son hu
de l'église de Grenade, trans milité, son austérité , son zèle
féré à Palama, et ensuite à pour la conversion des protes-
Santa-Crux de la Sierra. tans, et sa charité, qui le portait
7. François de Cabrera, do à instruire les simples et les
minicain, transféré à T1uxillo. ignorans,à visiter les malades et
8. Martin Vasquez, domini à les soulager dans leurs besoins.
cain , nommé en 16o3, mort Il fut supérieur en différentes
en 1Go9. maisons de sa congrégation , à
9. Alphonse de Monroy, gé Lyon , à Notre-Dame des Ver
néral de l'Ordre de la Merci , tus, à Saint-Magloire de Paris ,
mourut avant que d'avoir pris et mourut le 9 janvier 1678
possession'de son évêché. dans la maison de Saint-Honoré
1o. Pierre Solier, transféré à de la môme ville. On a de lui
Saint-Domingue. des Aspirations pour les agoni-
1 1 . Bernard Balbuena, nom sans , tirées de l'Écriture-Sainte,
mé en 162o. et imprimées avec sa vie, par le
12. Jean Lopez, natif de père Clorsault, in- 12, à Paris,
Mexique , et professeur en Théo chez Francois-André Pralard.
logie dans l'université de la SAINT-PONS DE TOMIÈRES.
même ville , fut transféré à Ve ( Voyez Pons. )
nezuela. SAINT-QUENTIN, ville de
13. Jean-Alphonse de Solis , France et capitale du Verman-
carme , fut nommé en 1 635 , et doisen Picardie, Quintinopolis .
mourut en 164' . Quintini fanum, Aagusta Vero-
14- Damien Lopez de Haro , manduorum. Il s'y est tenu
trinitaire de Tolède , fut sacré quelques conciles.
en 1 G44- Le premier, l'an 1225, sur les
SAINT - LAURENT ( l'abbé reliques de Saint-Quentin. (Rai-
Étienne-Jacques Brosse de ) , de naldi, adh1mc ann. )
Châteauneuf de Bandon, dio Le second. l'an 1331, en faveur
cèse de Mende. Nous avons de de Milon, évêque de Beauvais ,
lui , Entretiens de Jésus avec qui était en procès avec les ha-
l'âme, 175o, in-t2; lettre du bitans de sa ville. ( Lab. 1 1 .
docteur Pancrace sur la préémi Hard. 7.)
nence de l'homme sur la femme, Le troisième, l'an 1 256. {Gail.
1755, in-8" ; et quelques autres christ. , t. 3, p. 332. )
ouvrages. (La France littéraire. ) Le quatrième, l'an 1271. On
SAINT- PÉ (François de), y fit quelques réglemens tou
SAI SAI 3^
chant les priviléges des églises il y eut peu d'églises , hors celle
et des ecclésiastiques. {Reg. 28. de Liége, où l'on célébrât la
Lab. 11. Hard. 8. ) nouvelle fête, jusqu'au concile
Le cinquième, l'an 1 349. {Gal. général de Vienne , assemblé en
christ. , t. 3. p. 366. ) 131 1. Ce fut là que le pape. Clé
SAINT-SACREMENT ou FÊ ment v confirma la bulle d'ins
TE-DIEU ; c'est proprement la titution qu'Urbain avait don
fête de l'institution de la divine née. Mais l'accomplissement de
Eucharistie ou du corps et du toute l'affaire parut être réservé
sang de Jésus-Christ , réellement au pape Jean xxu , qui succéda
présent sur nos autels. L'Église, l'an 1316 à Clément v. On ne
pendant plus de douze siècles , commença en France à célébrer
s'est contentée de faire tous les la fête du Saint-Sacrement
jours à la messe la mémoire de qu'en 13 18, etl'observation n'en
l'institution de cet auguste sa fut générale et uniforme par
crement. Le jeudi-saint même , tout le royaume que quelques
qui est le jour de cette institu années après.
tion , n'était distingué desautres L'établissement de cette fête'
que par l'épîtredela messse, où avait pour fin de donner aux
est /apportée la consécration du fidèles un moyen de méditer à
pain et du vin que fit Jésus- loisir le mystère ineffable du
Christ la veille de sa mort , par Fils de Dieu , habitant parmi
quelques paroles insérées dans eux dans un état d'obscurité
le canon , qui sont propres à ce qui 1«; le rend visible qu'aux
jour-là, et par quelques mar yeux de la foi ; de l'adorer en
ques de la joie spirituelle que esprit et en vérité, sous le voile
l'Église accordait à une partie du des sacrés symboles ; de s'exci
jeudi-saint pour célébrer la fête ter à aimer de tout leur cœur
de l'Eucharistie. Ce ne fut qu'en celui qui non-seulement s'est
1 264 que le pape (Urbain 1v éta livré à la mort pour eux , mais
blit la fête du Saint-Sacrement, qui veut bien encore être jus
et la fixa au premier jeudi d'a qu'a la findes siècles le pain dont
près l'octave de la Pentecôte, its se nourrissent , le lien de
par un bref daté du 8 septem leur union avec Dieu et avec
bre, et adressé à la bienheureuse leurs frères, la victime qu'ils
Ève, recluse de Saint-Martin de offrent sur l'autel , et avec la
Liége , confidente de la bien quelle ils s'offrent eux-mêmes à
heureuse Julienne du montCor- Dieu.
nillon. Le même pape fit co1n- La partie la plus éclatante des
poser l'office du Saint-Sacrement offices du Saint-Sacrement , et
par saint Thomas d'Aquin ?mais qui contribue principalement à
sa mort, arrivée au mois d'octo- distinguer cette fête de toutes
tobre de la même année , ayant les autres , est la procession so
retardé l'exécution de son bref, lennelle où le corps de Jésus
378 SAI SAI
Christ est porté en triomphe aussi cette fête, non plus que les
par les rues avec beaucoup d'ap Septentrionaux , comme les Rus
pareil et une pompe aussi ma ses ou Moscovites et autres peu
gnifique que religieuse et chré ples qui suivent le rit des Grecs
tienne. Plusieurs en rapportent avec leur schisme. On ne la
l'institution au pape Jean xxn , trouve pas même chez les maro
et croient qu'elle doit son ori nites du mont Liban, quoiqu'ils
gine à l'exposition du Saint- fassent maintenant profession
Sacrement que l'on commença de vivre soumis à l'Église ro
d'en faire dans les lieux où l'on maine. (Baillet, Vies des Saints,
avait reçu la constitution d'Ur t. 1, spart. Hist. des fêtes mo
bain 1v, pour l'établissement de biles, p. 154 et suiv. Voyez Eu
la fête; quoique d'autres pré cnar1st1e , Messe. )
tendent que c'est plutôt la pro SAINT-SEVER, ville de Fran
cession qui a donné lieu à l'ex ce dans la Gascogne , au diocèse
position. On voit en effet qu'il d'Aire , sur l'Adour. Navarre ,
en est parlé dans le concile de évêque de Conserans, et légat
Sens de l'an 132o, puis dans les apostolique, y tint un concile
actes de diverses églises, comme en 1208, dont on n'a d'autres
de Tournai en 1325 , de Char actes que la sentence portée
tres en 133o ; ce qui suff1t pour contre les habitans du lieu par
faire voir qu'on s'est trompé le légat. ( Le père Mansi , dans
d'en rapporter les commence- son Supplément aux Conciles du
mens à l'an 1404, qu'elle se f1t père Labbe, t. 2, col. 791. )
pour la première fois à Pavie en SAINT-THADDÉE ou MACU,
Lombardie. archevêché de la grande Armé
La fête du Saint-Sacrement nie , dans la province d'Artaz.
avait une veilleavec observation Il a pour suffragans les évèchés
du jeûne , principalement au d'Auhar, d'Hoi , de Jormi , de
pays de Liége , de l'institution Maratha et de Salmaste. On a
de l'évêque Robert , avant l'exal donné le nom de Saint-Thaddée
tation du pape Urbain 1v. Mais à ce siége, parce qu'on garde
il y a long-temps que cette pra dans l'église cathédrale le corps
tique ne subsiste plus, et l'on ne de ce saint apôtre. Nous en con
voit pas qu'elle ait été ordonnée naissons les évêques suivans :
de précepte absolu nulle part. 1. Jean, siégeait au commen
Au reste , cette grande fête du cement du quatorzième siècle.
Saint-Sacrement n'appartient 2. Zacharie, en 1321. Le pape
qu'à l'Église latine. Les Grecs et Jean xxt1 lui écrivit la même
les Orientaux n'ont encore ins année pour lui témoigner sa joie
titué rien de semblable dans de ce qu'il avait embrassé la foi
leurs églises. Les Coptes ou catholique.
Égyptiens, ni les autres sociétés 3. N... , à qui le pape Be
chrétiennes du midi n'ont pomt noît x11 écrivit en 1341 de se
SAI SAI 379
joindre avec le catholique d'Ar
ménie pour la tenue d'un con SAINTS.
cile contre les erreurs de ce Somma1re.
temps-là. ( Or. christ. , tome 2, § I. Du culte des saints.
page 1445. ) § II. De l'invocation des saints.
Archevêques latins. § III. Des reliques des saints.
1 . Cachana , à qui le pape § IV. Des images des saints.
Jean xxn écrivit en 1321 au su $1-
jet de quelques-uns qui avaient
été promus aux dignités ecclé Du culte des saints.
siastiques contre les règles. Les saints sont toutes les créa
2. N... , siégeait sous Be- tures raisonnables, anges ou
noîtxn,en 1341- C'est le même hommes, que Dieu a admis à la
que celui que nous avons rap participation de sa gloire éter
porté ci-dessus, n° 3. Le père nelle, et nommément ceux qui
le Quien le croit plutôt latin ont été canonisés par les souve
qu'Arménien. rains pontifes. ( Voy. Canon1
3. Bertucius, à qui succéda sat1on. )
en 1402 Nous honorons les saints com
4- Jean-Baptiste de Insuld , me les amis et les serviteurs de
dominicain , nommé par Boni- Dieu , qu'il a comblés de ses
face IX. dons les plus exquis et de ses
5. Jérôme, ayant apostasié , grâces les plus précieuses. Le
le pape Martin v nomma à sa culte que nous leur rendons est
place le 13 mars 1l^i^ par conséquent un culte reli
6. Job de Macho , de l'Ordre gieux, et fondé sur l'excellence
des Frères Prêcheurs. (îbid. t. 3, surnaturelle des saints qui en
p. 1386.) font l'objet; on l'appelle culte
SA1NT-TUBERT ou SAINT- de dulie. ( Voyez Dul1e. )
UBERT ou SAINT-TIBERT , Ce culte que nous rendons
fanum sancti Tiberii , ancien aux saints, n'est point contraire
bourg situé dans le Languedoc, au premier commandement ,
entre Agde et Pésenas. Il s'y est qui nous ordonne d'adorer Dieu
tenu trois conciles. et de n'adorer que lui seul ; par
Le premier, l'an 907, contre ce que , quoi qu'en disent les
l'archevêque de Narbonne. ( L. pro1es ta us, nous n'adorons point
90 les saints, nous ne leur rendons
Le second , l'an 105o, contre point le culte de latrie, qui
les usurpateurs des biens d'un n'appartient qu'à la divinité.
monastère. ( Gallia christ., t. 6, Nous adorons Dieu à cause de
p. 35. ) son excellence infinie et de sa
Le troisième, l'an 138g. (Mar- souveraine sainteté. Nous ho
tenne, Tl1esauri,t. ^. ) norons les saints à cause de
38o SAI SAI
quelques faibles écoulemens de rieuse à la médiation de Jésus-
l'excellence et de la sainteté de Christ. Les catholiques soutien
Dieu qu'ils ont reçus. Le culte nent au contraire, et avec jus
que nous leur rendons est donc tice , que cette invocation des
bien différent de celui que nous saints est bonne et utile , quoi
rendons à Dieu , source suprême qu'elle ne soit point nécessaire
de leur excellence et de leur ni commandée , soit par le pré
sainteté ; et cet honneur même cepte divin, soit par le précepte
que nous rendons aux saints à ecclésiastique. Les fidèles de
cause de leur sainteté emprun l'ancienne loi étaient si persua
tée , remonte à Dieu , qui en est dés que la mémoire des saints
le principe. C'est proprement était en bénédiction devant Dieu ,
Dieu que nous honorons dans et qu'il avait égard à leurs priè
les saints, puisqu'ils ne sont ho res, que, quand ils voulaient ob
norables que par uu rejaillisse tenir quelque grâce , ils la de
ment de la sainteté de Dieu en mandaient en mémoire d'Abra
eux. C'est à ce centre de per ham, d'Isaac , de Jacob, des
fections que se termine toute la autres patriarches et des autres
gloire que nous rendons aux prophètes. (Lib. Reg. passim 2..)
saints. Et pourquoi n'honore Combien de fois n'est-il pas ré
rions-nous pas les saints qui sont pété dans les livres saints , que
dansleciel, puisque nous hono Dieu conservait la ville de Jéru
rons ceux qui sont sur la terre? salem et le royaume de Juda en
Si la sainteté commencée dans considération de David son ser
cet exil rend les hommes qui la viteur? Dieu ordonne à Job de
possèdent si respectables, quels prier pour ses amis (cap. 42).
respects ne mérite pas la sain L'ange Raphaël dità Tohie (cap.
teté consommée des citoyens du 12), qu'il a offert sa prière au
ciel , eux qui sont si étroitement Seigneur : obtuliorationem tuam
unis à Dieu dans la participa Domin0. On voit au chapitre 10
tion de sa gloire ? Aussi le culte de la prophétie de Daniel, les
des saints est de la plus haute prières qu'un' auge joignait à
antiquité dans l'Église , comme celles de ce prophète pour la
il paraît par ces paroles de saint délivrance des Juifs de la cap
Cyprien : Martjrrum passiones tivité de Babylone.
et dies anniversarid commemora- L'invocation des saints a tou
tione celebramus. (Lib. 5,epist. jours été en usage dans l'Église.
Saint lrenée, cet illustre évèque
5.)
§ n. de Lyon , ce célèbre martyr du
second siècle , appelle Marie l'a
De l'invocation des saints. . vocate d'Ève , c'est-à-dire, des
Les protestans soutiennnent hommes perdus par la désobéis
que l'invocation des saints est sance d'Éve : uti virginis Evœ ,
contraire à la religion , et inju- Virgo Maria Jieret advocata.
SAI SAI 38 1
(Saint Irenée, tib. 5, advers. Mais comment les saints peu
hœres. c. 19. ) Qui doute , dit vent-ils entendre les prières que
Origène (hom. 26 in num.), que nous leur adressons? Ils les en
les saints ne nous aident par leurs tendent , ou parce que Dieu les |
prières ? Théodoret appelle les leur fait voir dans son essence ,
martyrs , les chefs , les protec ou parce qu'il les leur révèle
teurs, les défenseurs des hom immédiatement par lui-même ,
mes. Il décrit avec pompe la comme il a révélé les cho
grandeur et la magnif1cence des ses futures aux prophètes ; ou
églises qu'on bâtissait de son parce qu'il les leur révèle par
temps en leur honneur ; il rap le ministère des anges, ou par
porte les pèlerinages qu'on y fai- d'autres moyens qu'il connaît ,
» it,pourobtenirpar leur it1ter- et qu'il tient renfermés dans les
1 ession la guérison des malades trésors de sa puissance et de sa
t les autres grâces dont on avait sagesse. Sans s'expliquer sur la
Jesoin ; il assure que les fidèles manière dont les saints connais
n'entreprenaient pas uu voyage sent nos prières , l'Église se
sans se mettre sous leur protec borne à nous déclarer qu'ils y
tion , et les prendre pour leurs ont égard, et qu'il est utile de
conducteurs. Tous les autres les prier, quoiqu'elle ne juge pas
Pères n'ont qu'une même voie que ce soit une chose nécessaire
sur ce point. (On peut voir saint au salut, et qu'elle ne nous en
Basile dans son Discours sur les fasse point un précepte.
quarante martyrs ; saint Gré-
, goire de Naztanze , Discours, § III.
dix-huitième sur saint Cyprien ; Des reliques des saints.
saint Jérôme , epist. 27 ; saint
Jean-Chrysostôme, Hom. ^5, Le mot de reliques vient du
sur saint Melèce, et Hom. 5 sur latin reliquiœ, parce que les reli
saint Matth. ; Saint Augustin , ques sont en effet les restes des
/. ,j de bapt. cont. Donatist. ; morts. De là vient que ce qu'ail
Eusèbe, /. 13 prœpar. evang. , leurs on nomme charnier , en
etc.) L'invocation des saints n'est Bretagne s'appelle reliquaire ,
donc point nouvelle dans l'É dit dom de Vert , Explication
glise. Elle n'est point non plus des cérémonies , tome 41 Page
injurieuse à Jésus-Christ. Nous 14. Le mot de reliques a donc
savons qu'il est le seul sauveur aussi passé dans l'Église , et s'y
et le seul médiateur de rédemp trouve consacré dès les premiers
tion, parce que seul il a racheté siècles , pour signifier ce qui
les hommes, et satisfait pour reste d'un saint après sa mort ,
leurs péchés. Nous ne prions les soit son corps entier, soit quel
saints que comme nos interces ques parties de son corps que
seurs , en les invitant à prier l'on garde avec respect pour ho
eux-mêmes pour nous. norer sa mémoire.
38a SAI SAI
La vénération des reliques a les Actes desapôtres que les ban
toujours été en usage dans l'An deaux et les tabliers qui avaient
cien et dans le Nouveau-Testa touché le corps de saint Paul 1
ment. Quel honneurlesHébreux guérissaient les malades et dé
ne rendaient-il s pas au reliques livraient les possédés. Saint Au
de leurs patriarc Les et de leurs gustin nous assure, comme té
prophètes ? Ils enterraient leurs moin oculaire, que saint Am-
corps avec pompe , ils leur dres broise n'eut pas plus tôt décou
saient des tombeaux superbes , vert les corps des saints martyrs
qu'ils gardaient avec un soin re Gervais et Protais , que toute la
ligieux; et saint Pierre nous ap ville de Milan fut remplie de
prend ( act. 2 ) que le tombeau miracles opérés par leurs reli
de David subsistait encore de ques. ( Aug. lib. 9 Confess. ,
son temps. Les premiers chré pag. 7 , et lib. 22 de Civ. Dei ,
tiens ne montrèrent pas moins c. 8. ) Les annales de l'Église
de zèle que les Juifs à honorer sont remplies de semblables
les saintes reliques, et saint merveilles. Théodoret en rap
Jean Chrysostôme ne craint pas porte plusieurs qui sont in
d'assurer que les tombeaux des contestables, et celles qui se fi
Césars n'avaient rien de compa- rent au tombeau de saint Félix
xable à la magnificence de ceux de Noie , ne le sont pas moins.
que la piété des fidèles consa
crait sur les reliques des saints. § IV.
Il nous représente les empereurs Des 1mages des Saints.
chrétiens humblement proster
nés devant ces tombeaux des Si l'on en croit les protestans,
saints , déposant à leurs pieds le culte des images n'a com
leurs sceptres et leurs diadèmes, mencé que dans le quatrième
baisant leurs reliques avec res siècle, et il est plein d'idolâtrie.
pect, et implorant leur secours Ces deux prétentions ne sont
avec une touchante ferveur. pas moins fausses qu'injustes. Le
( Chrysostôme , Hom. 66 ad culte des images est également
popuL antiochen. ) Tout le mon pur et ancien ; il est fondé dans
de sait avec quelle vénération les divines écritures des deux
les premiers chrétiens reçurent Testamens, et il a été en usage
les reliques de saint Ignace , dans tous les temps parmi les
martyr. Mais rien ne justifie tant fidèles des deux lois. "
la vénération des reliques, que Dieu commande de mettre les
les miracles sans nombre dont images des chérubins sur l'arche
il a plu à Dieu de les honorer. d'alliance. Il commanda aussi à
L'Ecclésiastique (s. 48 ) nous Moïse d'élever le serpent d'ai
apprend que le corps d'Élisée rain comme un signe, une image,
prophétisa , et fit des miracles une figure allégorique de J.-C.
après sa mort. Nous lisons dans sur la croix , afin que ceux qui
SAI 383
le regarderaient avec respect , peint tous les saints sous les
fussent guéris de la morsure des symboles qui leur sont propres.:
serpens. Il remplit de son esprit ( On peut voir Tertullien , lib.
et de sa science Beseleel et Oo- de pudicit. c. 7 et 10; Eusèbe»
lîab , pour inventer et tailler di lib. 7 histor. c. ,8, etc. )
verses images pour l'ornement Le culte des images ne sent
du tabernacle. On voyait dans nullement l'idolâtrie , parce
le temple de Salomon des ché qu'il ne renferme point l'adora
rubins de bois d'olivier couverts tion proprement dite , ni envers
d'or, avec des figures de pal- les images ni envers les origi
meset d'autres peintures. (Exod. naux. Il n'est point contraire
c. 20 et 35. ) De là , l'usage qui par conséquent au premier com
remonte sans interruption jus mandement, qui ne défend au
qu'aux premiers siècles de l'É tre chose que de faire des ido
glise , de peindre Dieu , les an les ou des images pour les servir
ges et les saints avec les symbo et les adorer, comme faisaient
les qui représentent ou leurs les Gentils. Tel est le sens du
qualités ou leurs fonctions. De premier précepte , dont voici les-
tout temps on a peint Dieu le termes selon la version présente
père sous la figure d'un vieillard des Bibles de Genève : « Je suis
vénérable , assis sur un trône l'Éternel ton Dieu, tu n'auras
rayonnant, entouré d'anges et point d'autres dieux devant ma
de feux , parce qu'il s'est ap- face , tu ne feras image taillée
pelé lui-même l'Ancien desjours, ni ressemblance aucune des cho
et qu'il se montra sous cette ses qui sont au ciel , ni en la
forme au prophète Daniel. On a terre , ni dans les eaux. Tu ne te
peint le Fils sous la figure d'un prosterneras point devant elles ,
homme , parce qu'il en a pris la et ne les serviras point ; car je
nature ; sous celle d'un agneau suis l'Éternel ton Dieu , et le
et d'un pasteur , portant une Dieu fort , qui est jaloux ». Les
brebis sur ses épaules , parce premières Bibles de Genève , au
qu'il a pris ces noms aimables , lieu d'image taillée , portaient
et qu'il en a fait les fonctions. le mot d'idole , comme le por
On a peint l'Esprit-Saint sous la tent la Vulgate et la version des
forme d'une colombe, d'une Septante. Il n'y aurait donc au
nuée, d'une flamme, parce qu'il cun sujet de dispute entre nous
a paru sous ces symboles. On a et les protestans , s'ils n'avaient
peint les anges comme dejeunes point changé les termes de l'É
hommes prompts , agiles , lé criture. Mais, quelque version
gers , allés , parce qu'ils ont paru que l'on suive , il est évident
sous ces différentes formes , qui que Dieu ne défend autre chose
sont très-propres a exprimer le que le culte des idoles et le cri
caractère et la diligence de ces me de l'idolâtrie , auquel le
ministres de la divinité. On a peuple juif était extrêmement
384 SAI SAI
porté, et par son propre pen leur demander quelque chose ,
chant et par l'exemple des ou qu'on doive fonder sa con
peuples idolâtres qui l'environ fiance en elles , comme les païens ,
naient. qui mettent leur confiance en
Le culte que nous rendons aux leurs idoles , mais parce que
images , est un culte religieux et l'honneur qu'on leur rend se
respectif. C'est un culte reli rapporte aux prototypes ou aux
gieux , parce qu'il est fondé sur originaux qu'elles représentent.
l'excellence surnaturelle ou sur Le culte respectif des images
la sainteté que les bienheureux doit avoir du rapport au culte
ont acquise parles secours et la absolu des originaux. Ainsi l'on
vertu de la religion. C'est un doit rendre aux croix et aux ima
culte respectif, parce qu'il ne se ges de Jésus-Christ un culte de
termine point aux images, mais latrie respectif , parce que Jé
qu'il 'passe aux originaux ou sus-Christ, qui est représenté par
aux saints représentés par les ces croix ou ces images , doit
images. Il faut donc distinguer être honoré d'un culte de latrie
exactement deux choses dans le absolu. L'on doit rendre aux
culte que nous rendons aux ima images de la sainte Vierge un
ges , la révérence extérieure et culte respectif d'hyperdulie , et
la disposition intérieure. Nous aux images des autres saints , un
saluons une image , nous la bai culte respectif de dulie.
sons, nous l'encensons , nous Quoique l'Église n'ait point
nous prosternons devant elle , fait de précepte qui oblige cha
voilà la révérence extérieure; que fidèle en particulier d'ho
mais notre pensée, notre estime, norer les images , on ne peut ,
notre affection , notre confiance sans crime , les mépriser et les
se portent au prototype, à l'o tourner en ridicule. On ne peut
riginal , au saint que représente non plus , par un excès contrai
l'image ; voilà notre intention , re, attribuer aux images quel
notre disposition intérieure, et que caractère de divinité , les
le point précis de la doctrine de honorer comme des dieux , y
l'Église touchant le culte des terminer son culte , y mettre sa
images. Lui prêter d'autres sen- confiance. On ne doit point non
timens, c'est imposture et ca plus avoir des images qui n'ont
lomnie. Le concile de Trente aucun fondement ni dans l'É
(ses.s. 25 de invocat. et vener. criture ni dans la tradition, mais
SS. imag.) enjoint aux pasteurs dans la seule imagination des
d'instruire les peuples , qu'on peintres. On n'en doit pointavoir
doit retenir et honorer les ima d'indécentes, ni qui contiennent
ges des saints, non que l'on croie des représentations fausses, apo-
qu'il y ait en elles quelque divi criphes, superstitieuses, qui por
nité ou vertu pour laquelle on tent à l'erreur ou à l'idolâtrie.
doive les honorer , ou qu'il faille On ne doit point non plus met
SAI SAI 385
tre dans les églises des images sions des cas de conscience. On
extraordinaires et inusitées, sans trouve dans la bibliothèque de
la permission des évêques. On Sorbonne , et ailleurs , plusieurs
n'en doit point souffrir non plus autres ouvrages manuscrits de
de mutilées, qui puissent causer M. de Sainte-Beuve , dans les
quelque scandale. ( Concile de quels on remarque , aussi bien
Trente , sess. ib de sacr. ima- que dans ceux qui sont impri
ginibus. Mémoires du Clergé , més , une science profonde et
tome 6, pag. 1124, 11 25 une grande connaissance de l'an
1441.) tiquité , une saine et judicieuse
SAINTE-BEUVE ( Jacques critique , une morale exacte ,
de ), docteur de la maison et so beaucoup d'érudition, de sa
ciété de Sorbonne , né à Paris le gesse , de prudence et de droi
26 avril 1613, fut reçu docteur ture. ( Dupin , Biblioth. dix-
en 1638, et devint professeur septième siècle , part. 4, PaC-
royal de Théologie dans les éco 125 et suiv. )
les de Sorbonne dès l'âge de SAINTE-CROIX ( André de ) ,
trente ans. Il enseigna onze ans vulgairement SANTA -CROCE,
avec une réputation extraordi de l'illustre famille de ce nom à
naire; mais, ayant été engagé Rome , laquelle prétend être is
dans l'affaire de M. Arnauld , sue de Valerius Publicola , vi
il fut obligé de se défaire de sa vait dans le quinzième siècle. Il
chaire par ordre du roi le 26 fé fut avocat consistorial. C'était
vrier 1656. Il signa dans la suite un homme d'érudition. S'étant
le formulaire , et fut choisi pour trouvé au concile de Florence
théologien du clergé de France , en 1439, il en recueillit tout ce
qui lui fit une pension. Il avait qu'il avait entendu dire de part
aussi été choisi par l'assemblée et d'autre ; et Horace Justiniani,
du clergé tenue à Mantes, pour garde de la bibliothèque du Va
composer une Théologie morale. tican , puis cardinal , s'est beau
H vécut à Paris dans une retraite coup servi de son manuscrit dans
profonde , toujours occcupé de les actes qu'il nous a donnés de
l'étude et de la prière , et con ce concile. André de Sainte-
sulté de tout le royaume. Il Croix fit en 1446 les constitu
mourut à Paris le 15 décembre tions et la taxe des émolumens
1677 , à soixante-quatre ans. Ses des officiers consistoriaux et des
ouvrages imprimés par les soins notaires. Il mourut en 1472.
de Jérôme de Sainte-Beuve , son Par son testament il ordonna
frère , que l'on appelait M. le que son livre intitulé, Vitœpon-
prieur de Sainte-Beuve, sont : tificum nostri terhporis , fût
1°. Un traité du sacrement de la donné au Saint Père et aux car
Confirmation , et un autre de dinaux. On croit que cet ou
l'Extrême - Onction , en 1686. vrage est le même qu'il a nommé
a°. Trois tomes in-4° de déci- dans ses actes du concile de Flo
21 .
386 SAi SAI
reace, Diarium curice romance. Diverses harangues. De ch'ilibus
Il ordonna par le même testa Galliœ dissensionibus commen-
ment, que ses écrits qui ont tariorum libri 3. Cette histoire,
pour titre , De justitid romani qui commence après la mort de
imperii , et de bello etpace, fus François Ier, et finit à l'an 156a,
sent envoyés à l'empereur; et se trouve imprimée à la fin du
que les autres ouvrages, qui cinquième tom. à&VAmplissima
sont : Baculus senectutis antiqui collectio veterum scriptorum et
advocati; Acta concilii ferra- monumentorum des pères DD.
riensis etjlorentini ; De votis , Martenne et Durand. On a en
de med conscientid , fussent con core du cardinal de Sainte-
servés dans la bibliothèque de la Croix un livre manuscrit, De.
Minerve. Outre ces ouvrages , il officio Legati,qa& les jésuites
en a fait un autre : De notïs pu- de Rome conservent* ( Justi-
blicd auctoritate approbatis. niani, Hist. des Évêques de Ti
(Justitiani, Hist. des évêquesde voli. )
Tivoli. Salmon, Traité de l'é SAINTE - JUSTE , Sancta-
tude des conciles. ) Justa, ville ruinée de Sardai-
SAINTE - CROIX , vulgaire gne. Elle était située à peu de
ment SANTA-CROCE ( Prosper distance d'Arbora, vers Iglesia ,
de), cardinal-évêque d'Albe, fils entre le midi et le couchant.
de Tarquin de Sainte-Croix , Volaterranus est le seul parmi
avocat consistorial , appritla ju lesgéographes, qui en fasse men
risprudence à Padoue, et fut tion. (Lib. 6, geogr. fol. 72.
pourvu à vingt-deux ans d'une ad. 153o). L'auteur du Sardi-
charge d'avocat consistorial par nia sacra , croit qu'elle avait été
le pape Clément vu , puis d'un bâtie à l'endroit où une vierge
ofliced'auditeurdeRote. Paulm nommée Juste avait souffert le
lui donna l'évêché de Chisame martyre avec deux de ses com
en Candie, et dans la suite il pagnes, savoir Justine et Hene-
fut envoyé nonce en Allemagne, dine , suivant la tradition des
en Portugal, en Espagne, et en Sardes , et que la même ville
fin en France, où la reine Ca avaitétéappelée Sainte-Juste, du
therine de Médicisle fitnommer nom de la première de ces trois
à l'archevêché d'Arles, et lui vierges. Elleétaitépiscopale sous
procura le chapeau de cardinal, la métropole d'Arbora dès le
en 1565. Il mourut à Rome le commencement du douzième
2 octobre 158g, âgé de soixante- siècle. Mais aujourd'hui cet évê-
seize ans. On a de lui les mé ché est uni à l'église de Torre.
moires de sa vie, écrits en latin. La cathédrale, où il y avait un
Decisiones Rotœromanœ. Epis- chapitre composé d'un doyen et
tolœ ad Fredericum Nauseam , de douze chanoines , était sous
aliosque. Constitutiones laneœ l'invocation de sainte Juste et de
artis à Sixto V, in urbc erectce. ses compagnes.
SAI SAI 387
r Êvéques de Sainte-Juste. 14. Hector, de l'Ordre des
Frères Prêcheurs, en 1428.
1. Augustin , assista à la con . 15. Antoine, mort vers l'an
sécration de l'église de Saint- Sa 1433.
turnin , en 1 1 19. 1 6. Pierre de Vellena , de .
2. Paucapelea, siégeait vers l'Ordre des Frères Mineurs ,
le milieu du douzième siècle. Il nommé en 1433.
assista en 1 147 à la consécration 17. Gaspard, dont les actes
de l'église de Notre-Dame de Bo- du cinquième concile de Latran ,
narcant0. tenu en 1512, font mention,
3. Hugues, en 1 164 et 1182. mourut ou fut transféré à un
4- Pierre de Martio , en 11Z0 autre siége peu de temps après.
et 1237. ( Sardin. sac. pag. 253. )
5. Mar..., assista à la consé SAINTE -MARTHE (Gau
cration de l'église de Bonar- cher de), plus connusouslenom
cada , en 1263 ou 1268. de Scevole de Sainte-Marthe,
6. Jean , à qui le pape Clé président et trésorier de France
ment v écrivit en 13o8, de se dans la généralité de Poitiers ,
rendre au concile qui devait se naquit à Loudun, le 2 février
tenir à Vienne. »53G , d'une famille noble, an
7. Frédéric, Sarde de nation, cienne et féconde en personnes
religieux de l'Ordre des Frères de mérite. Il se rendit habile,
Prêcheurs, nommé en 1318 par dans les langues latine , grecque
le pape Jean xxu. et hébraïque , etdevint orateur,
8. JacquesCucchius, du même jurisconsulte, poète et historien.
Ordre des Frères Prêcheurs, sié Il exerça des emplois considéra
gea depuis l'an 1328, jusque bles sous les règnes de Henri m
vers l'an 1 349- et de Henri 1v , qui l'honorè
9. Palaczinus de Saint-Pierre , rent de leur estime , et fut in
de l'Ordre des Frères Mineurs , tendant des finances de l'armée
élu en 1349. de Bretagne , en 15g3 et 1594.
10. Bernard, transféré de l'é- Il réduisit Poitiers sous l'obéis
vêché d'Isola dans la Calabre , sance du roi Henri 1v, et mourut
par Innocent v1, en 1354- à Loudun, le 29 mars 1623 à
11. Séraphin Tavaccius de soixante-dix-huit ans. On a de
Trio , de l'Ordre des Frères Mi lui des poésies latines et fran
neurs , passa de l'église de Reg- çaises ; la Louange de la ville de
gio à celle de Sainte-Juste, après Poitiers , imprimée in-8° , en
l'an 1387. 1573, et des éloges latins intitu
12. Geminien , mort vers l'an lés : Gallorum doctrina illus-
14o1. trium , qui sud patrumque me-
13. Dominique, de l'Ordre moridJioruere , elogia , libri 5,
des Frères Mineurs , siégea en imprimés à Poitiers en 1606, in-
1,4o1. 12; et à Paris, 1633, in-4°, cin
a5.
388 SAI SÀI
quième édition. Gabriel Michel, in-fpl., 4. vol. Cet ouvrage a
sieur de la Roche Maillet, avo été publié par les fils de Scevole
cat au parlement, a écrit sa vie, de Sainte-Marthç.
imprimée à Paris, i«-4°, en SAINTE -MARTHE (Claude
1629. de). F'qy. Martne ( Claude de
SAINTE -MARTHE ( Gau Sainte- ).
cher, plus connu sous le nom SAINTE-MARTHE (Denisde),
de Scevole , et Louis de ), frères Voy. Martne (Denis de Sainte-) ,
jumeaux , fils du précédent, na et ajoutez à cet article que le
quirent à Loudun, le 20 décem père de Sainte-Marthe a été gé
bre 15^1. Ils se ressemblaient néral des bénédictins de la con- .
parfaitement dçcorps et d'esprit, grégation de Saint-Maur, et qu'd
vécurent ensemble dans une par était fils de François de Sainte-
faite union , et travaillèrent de Marthe, seigneur de Chant-Doi-
concert à des ouvrages qui les seau , de l'illustre famille de ce
ont immortalisés. Gaucher, au nom , et de Marie le Camus ;
trement Scevole de Sainte-Mar 2°. qu'après avoir professé la
the , était chevalier, seigneur de Théologie et exercé la charge de
Meré sur Indre , et historiogra prieur dans plusieurs maisons,
phe de France. Il mourut à de son ordre, il fut enfin élu
Paris , le 7 septembre 165i , âgé supérieur général de sa congré
de quatre-vingt-trois ans. Louis gation, au mois de juillet 1720,
de Sainte-Marthe, son frère ju et qu'il mourut à Paris le 3o
meau , était seigneur de Grelay, mars 1725, dans sa soixante-
conseiller du roi , et historio quinzième année; 3°. qu'outre
graphe de France. Il mourut à les ouvrages mentionnés dans
Paris le 29 avril 1 656 , à quatre- son article, on a encore de lui
vingt-sept ans. Ils furent enter l'oraison funèbre de madame
rés à Sai11t-Severin. On a de ces de Kéthune , abbesse de Beau-
deux illustres frères, 1°. l'His mont-les-Tours ; une édition
toire généalogique de la maison des OEuvres de samt Grégoire-
de France, 2 volumes in- fol. le-Grand , en 4 volumes. in-=fol :
à Paris, chez Cramoisy, en 1628 le père Bessin , bénédictin de
et 16^7, seconde et troisième la même congrégation de Saint-
édition. i°. l'Histoire généalo Maur, a beaucoup travaillé à
gique de la maison de Beau- cette édition j réflexions sur la
veau , in-fol., à Paris, 1626. lettre d'un abbé d'Allema
3°. Gallia christiana , qud se gne aux PP. bénédictins sur
ries omnium Archiepiscoporum , leur dernier tome de l'édition
Episcoporum et Abbatum Fran- de saint Augustin , en 1699 , in-
ciœ , vicinarumque ditionum ab 12 j lettre à un docteur de Sor-
origine Ecclesiarum ad nostra bonne touchant le mémoire d'un
vsque tempora per quatuor 10- docteur en Théologie, adressé à
mos deducùur, à Paris, 1656 , messieurs les prélats de France
SAI SAI ^ 36()
contrôles bénédictins en 1699 , péauxf Leùteu et autre». D.
in- 12 ; une nouvelle éd1tion du Toussaints fit répoftfe à M. Tho
Gallia christiana, dont il pu mé par une lettre fort polie ,
blia les deux ou trois premiers dans laquelle il avoua qnc les
volumes. ( Dom le Cerf, biblio' raisons de M. Thomé lui avaient
thèque des auteurs de la Con rendu la translation prétendue
grégation de Saint-Maur. Le des reliques de saint Saintin de
Père Nicéron , dans ses Mémoi plusen plus douteuse. Voy. cette
res, tom. 5. ) lettre de dota Toussaints dans
SAINTIN ( saint ) , premier un petit recueil intitulé : Lettres
évêque de Meaux. On ne sait de à dom Toussaints du Plessis,
lui autre chose, sinon qu'il avait religieux bénédictin de la con
été disciple de saint Denis, et grégation de Saint-Maur, auteur
qu'il avait jeté les semences de de l'Histoire de l'église de Meaux ,
la foi dans la ville et le pays de au sujet de la prétendue vente
Meaux. Il est honoré comme des reliques de saint Saintin ,,
confesseur à Meaux , le 22 sep premier évêque titulaire de
tembre, et il y avait dans cette Meaux , et de la translation de
ville une collégiale qui portait la châsse de saint Fiacre , patron
son nom , et dont il était patron. de la Brie , avec les réponses de
D. Toussaints du Plessis, savant ce père, par M. Charles-Joseph
bénédictin de la congrégation Thomé , prêtre , chanoine de
de Saint-Maur, et auteur de l'église de Meaux , et licencié
l'Histoire de l'église de Meaux , en droit canon et civil de la
ayant avancé que les reliques de faculté de Paris ; à Paris , chez
saint Sain tin furent vendues , Gandouin et Giffart , 1747. La
au onzième siècle , à des mar ville de Verdun s'attribue le
chands de Verdun par les habi- même saint; mais elle ne le
tans de Meaux , qui se détermi met que dans le quatrième siè
nèrent à ce crime dans un temps cle , au lieU que celle de Meaux
de famine, M. Thomé, cha le place dans le troisième. Ce
noine de l'église de Meaux , sont peut-être deux saints diffé-
écrivit à D. Toussaints pour lui rens. Quoi qu'il en soit , les
prouver que l'histoire de la ven deux églises de Meaux et de
te des reliques de saint Saintin Verdun font la fête de saint
devait être regardée comme une Saintin l'onzième jour d'octo
fable; et que si les translations bre , auquel le martyrologe de
de saint Saintin, que l'on dit France parle de lui, comme
avoir été faites à différentes fois ayant été évêque de Verdun d'a
à saint Vannes , sont véritables, bord, puis de Meaux, au lieu
il y a eu deux saints Saintins , qu'il ne le fait , au 22 de sep
un évêque de Meaux , et l'autre tembre , qu'un simple martyr
de Verdun. C'est ainsi que le travaillant toujours sous saint
penscut MM. Baillet, Phelip- Denis, et mort à Paris avec saiut
3go SAL SAL
Antonin, au 3 octobre. (Oeillet, son inclination ; et, ayant perdu
Vies des Saisis , 22 septembre.) son premier mari au bout de
SAIS, aujourd'hui Sa, ville deux mois, elle épousa Blandin,
épiscopale de la première Egyp avec lequel elle vécut d'une ma
te , sous le patriarcat d'A nière fort religieuse. Elle consa
lexandrie , a eu les évêques cra ses enfans à Dieu , et du con
suivans : sentement de son mari, elle se
Hermeon , mélecien. retira dans un monastère qu'elle
1. Paphnutius , assista au avait fondéà l'extrémité du dio
concile d'Alexandrie en 362 , cèse de Langres, dans les monts
après la mort de l'empereur des Vosges. Ce lieu étant trop ex
Constance , et souscrivit à la posé aux courses des gens de
lettre de ce concile à ceux d'An- guerre , elle transféra sa commu
tioche. nauté à Laon en 640, et la gou
2. Adelphius, assista et sous verna saintement jusqu'en 65^
crivit au premier concile d'E- ou 655, qu'elle mourut le 2a
phèse. septembre. Ce monastère fut
3. Jacques, monophysite, que donné l'an 1 129 aux moines de
le patriarche Pierre Mourus re saint Benoît. (Anonym. apud
trancha de sa communion pour Mabillon, sœc. 1. Bulteau, Hist.
avoir reçu l'édit hcnoticum ou monastiq. d'Occident, liv. 3,
unitivum, de l'empereur Zenon. chapitre 7. Baillet , Vies des
(Hist. Pat. Alex. , pag. 123.) Saints. )
4- Basile , jacobite , dont Sé SALABONI, hébr., l'entende
vère , évêque d'Aschumin in ment, le fils, le bâtiment du
Bejamino, parle comme d'un renard , de la poignée ou du sen
docteur fort savant, siégeait tier, des mots bun, entendement,
après la prise d'Alexandrie et ben , fils , de bana , bâtiment , et
de l'Egypte par les Sarrasins. des mots schaal, la main, le
5. Chail ou Michel, jacobite , poing, ou de schuhal, renard ,
assista à l'élection de Juçab ou ou de mischol , sentier , nom de
Joseph , patriarche des jaco- lieu. Nous connaissons Eliaba de
bites. Salaboni, un des braves de l'ar
6. Gabriel, jacobite, siégea mée de David. (2 Reg. 23,
sous les patriarches Zacharie , 32. )
Ignace et Christodule. Il fut en SALABON1TE, qui est natif
voyé par ce dernier avec des de Salaboni. ( 1 Par. 1 1, 32.)
lettres synodales, au patriarche SALACH, ville de Mésopota
d'Antioche jacobite. ( Oriens mie , située dans le pays de Tur-
chr., t. 2, p. 51g. ) Abdin , entre Mardin et Nisibe
SALABERGE (sainte), abbesse en-deçà du Tigre. Lesjacobites
de Saint-Jean de Laon , dans le y ont eu des évêques qui avaient
septième siècle, était de Cham leur siége dans le monastère de
pagne. Elle fut mariée contre Saint-Jacques. Elle a été aussi la
SAL SAL 391
résidence de quelques patriar nodus diœcesana ah episcopd
ches du même rit, depuis l'an parmensi Thomâ Saladino , ha
1364 jusqu'à l'an 14gi- Nous bita anno domini 1691 , nonis
en connaissons les évêques sui- maii ineunte mense quarto inter-
vans : regnipontificii ab obitu Alexan-
1. Daniel, à qui on attribue dri vm, publicata verb 18 ka-
des expositions sur les psaumes, Ittndis septembris , elapso jam
siégeait en 65 1. mense à die creationis SS. D.
2. Dioscore, en 1292. N. Innocenta xn , in-4°. (Jour
3. Barsumas,en 1332. nal des SavBns, 1694, p. 35 de
4. Basile, nommé Sabas avant la première édition , et 6o de la
son ordination, succéda à Bar- seconde.)
sumas. Un moine, nommé Geor SALADINE, nom d'une dîme
ges , l'ayant ensuite faussement qui fut imposée en France et en
accusé auprès du patriarche Angleterre en 1188, pour sub
Ignace v1 , ce patriarche excom venir aux frais de la croisade
munia Basile, et ne voulut ja contre Saladin , soudan d'Egyp
mais l'absoudre , quelques mar te. L'ordonnance portait que
ques de soumission qu'il h1i tous ceux qui ne seraient point
donnât. Cet entêtement, de la de la croisade, même les ecclé
part du patriarche , occasion» siastiques, excepté les chartreux,
un schisme dans l'église des ja- les bernardins et les religieux de
cobites; car les évêques de Tur- Fontevrault , paieraient une
Abdin, qui s'étaient assemblés fois la dîme de leur revenu , et
dans le monastère de Zapha- de la valeur de leurs meubles,
ran pour intercéder auprès du sans y comprendre néanmoins
patriarche en faveur de Basile , les habits, les livres, les armes
indignés de ce que le même pa et les ornemens ou vases sacrés.
triarche persistait dans son en (Maimbourg, Histoire des Croi
têtement contre leur confrère , sades. )
se retirèrent dans leur pays , et SALAI , hébreu , branches ou
élevêrent Basile à la dignité de armes que l'on jette, du mot
patriarche pour l'opposer au pa schalac ou schelac, selon les di
triarche Ignace; ce qui arriva verses leçons , père d'Azuba ,
l'an 1364- Basile prit aussi le nom mère du roi Josaphat. (3 Reg.
d'Ignace , et c'est le premier que 22,42.)
l'on connaisse sous le titre de SALAMANQTJE, Salamentica,
patriarche de Tur-Abdin. ville épiscopale d'Espagne , sous
5. Elie, siégeait en 1 583. la métropole de Compostelle, est
( Orfens christianus , tom. 2 , p. située sur la rivière de Tormes,
1516.) à trente lieues d'Espagne au
SALADIN ( Thomas), évêque nord-est de Madrid : elle est an
àe Parme sur la fin du dernier cienne , grande , riche , bien peu
siècle. Nous avons de lui.: Sj'- plée et très-célèbre par son uni
3ga SAL SAL
versité, qui fut fontléa dan» le. de nation, de l'Ordre de Saint*-
treizième siècle par le roi Fer Benoît.
dinand et la. reine Isabelle. On 17. Gerard.
y compte huit mille familles 18. Monius.
partagées en vingt-deux parois 19. Gunsalve 11. .
ses. La cathédrale est une des 20. Jean..
plus belles églises d'Espagne. ,21. Ildephonse, se trouva au
Son chapitre consiste en dix di concile de Reims en 113o ou
gnitaires, vingt-six chanoines, 1 131 , et mourut à Clugny.
quarante-un prébendiers, etc. 22. Martin 1er, mort en 11 35.
On compte dans la ville vingt 23. Pierre 1er.
maisons religieuses d'hommes, 24- Berenger, chancelier, du
quatorze de filles, six hôpitaux, roi Alphonse vm.
trente-huit colléges réguliers. 25. Ordonius.
Le diocèse de Salamanque s'é- 26. Navarron, mort en 1177.
tend sur deux cents quarante pa 27. Pierre Suarez , transféré
roisses partagées en cinq axçhi- à l'église de Saint-Jacques en
prêtrés. Galice.
28. Vital is , mort en U,g4-
Évéques de Salamanque. 2g. Ordonus. Il mourut en,
1 . Leuthère, souscrivit au con 1201.
cile de Tolède en 58g. 30. Martin 11,. cardinal, mort
2. Théocrite, mort en 610. en 1202.
3. Jphila , souscrivit au con 31 . Gunsalve 111, mort en
cile de Tolède en 633. 1226. . . ,
4- Jobila, souscrivit au con 3a. Pelage , mort en 1 228.
cile de Tolède en 638. 33. Martin 111, mort en 1238.
5. Egeredus , souscrivit au 34. Gunsalve 1v.
concile de Tolède en 656. 35. Jean, morten1250.
6. Justus, souscrivit au con 36. Pierr.e. 11.
cile de Mérida en 666. 37. Gunsalve v.
7. Pomenondus , souscrivit 38. Pierre Ferez , dominicain,
aux conciles de Tolède en 683 et l'un des plus saints évèques
688. d'Espagne, mort, en 1263.
8. Quindulphus. 3g. Dominique Dominquez ,
9. Sébastien. mort en 1267.
10. Frédesinde. 40. Ildephonse , mor.t, en
11. Dulfilius, natif de Tolède. 126g.
12. Salvatus. 4.1..Diègue, mort. en 1272.
13. Theodemundus. 42. Pierre Fechor, de l'Ordrs
14. Sébastien, de l'Ordre de de Saint-François , mort en
Saint-Benoît. 1286.
15. Guosalve 1". 43. Alphonse Ildephonse ,
16. Jérôme Bischius, Français mort en 1287.
SAL SAL 393
44- Rodrigue, fort estimé du 61 . Diègue Deza , dominicain,
pape Nicolas 1v, mourut en 1 3o 1 . premier professeur de l'univer
45. Pierre 111 , dominicain , sité de Salamanque, fut d'abord
mort en t31 1. évêque de Zamora , ensuite de
46. Bernard. Salamanque, puis de Séville ,
47- Ildephonse. enfin cardinal et nommé arche
48. Laurent. vêque de Tolède. Il mourut en
4g. Rodrigue , de l'Ordre de 1 5a3 , avant d'avoir pris posses
Saint - Dominique , mort en sion de ce dernier siége.
133g. 62. Jean de Castille , premiè
50. Jean Lucerus, fut trans rement évêque d'Astorga, en
féré à Ségovie. suite de Salamanque , et enfin
51. Ildephonse Barraca, car de Païen ze.
dinal de Saint-Eustache. 63. François de Bobadilla ,
52. Jean Castellianos , domi premièrement évêque de Ciu-
nicain. dad-Rodrigo , et ensuite de Sa
53. Charles de Varra , de la lamanque, mort en 152g.
maison d'Onate, mort en 13g2. 6^. Louis' de Vacca , précep
54- Diègue d'Anaya, grand teur de l'empereur Charles v,
çanoniste et précepteur d'un roi fut transféré de l'évêché de Ca-
d'Espagne , passa à l'archevêché narie à celui de Salamanque , et
de Séville. 11 fonda à Salaman- ensuite à celui de Palenze, où
que le collége de Saint- Barthé- il mourut en 1550.
lemi. 65. Rodrigue Mendoza, doyen
55- Gonzalez , dominicain, de l'église de Tolède, et puis
mort en 1414- évêque de Salamanque , fut
56. Ildephonse Cousança, do transféré à Valladolid.
minicain, confesseur du rot 66. Pierre de Castro, dela mai
d'Espagne. son de Lemos , passa de l'église
57. Jean , de Castille, mort de Salamanque à celle Cuença.
en 1422. lia fondé à Salaman- 67. Pierre d'Aquina, profes
que le couvent du tiers-ordre seur en droit civil et canonique,
de Saint-François , et l'hôpital mort en 1 556.
de Saint-Côme et Saint-Damien. 68. François Manriquez de
58. Gunsalve Bibero , grand Lara , de la maison des ducs
jurisconsulte. Il fonda, le cou d'Enaiera , passa à l'évêché de
vent des Mathurins à Salaman- Siguença,
que , et fit beaucoup de legs 6g. Pierre Gonzalez de Men
pour marier les orphelines. IL doza , recteur de l'université de
mourut en 1480. Salamanque, archidiacre deTa-
59. Olivier Caraffa, cardinal lavera , et théologien du con
et archevêque de Naples. cile de Trente, mourut en 1578.
60. Diègue Baldes, mort en 70. François Soto , mort en
t5t2. 1579.
3g4 SAL SAL
71. Ferdinand Tricius, fut P. Eligii Bassœi capucini, ibid.
transféré de l'église d'Orenze â 1674 et 1678. (Le père Jean de
celle de Salamanque, et mourut Saint-Antoine j Biblioth. univ.
en 1580. franciscaine , t. 2, p. 32.)
7a. Jérôme Manrique de Lara, SALAMIEL , hébr. , paix de
passa à Févêché de Cordoue, où Dieu , perfection ou rétribution
il mourut en 15ç)4. On l'appe de Dieu , du mot schalam ,
lait le père des pauvres. paix, etc. , et du mot El, Dieu,
73. Pierre de Poçada, mort fils de Surisaddaï, prince de la
en 1602. tribu de Siméon. (Num. 1 , G.
74. Louis Fernandez, mort 36, 10, 19.)
en 1 61 5. SALAMINE , Salamis ou
75. Diègue Ordonief, premiè Salaminium , ancienne capitale
rement évêque de Jaca, fut et métropole de l'île de Chypre.
transféré à Salamanque , où il Elle était située sur la côte orien
mourut en 1615 , deux mois tale, avec unportfort commode.
après sa translation. C'est la patrie de Solon, l'un
76. François de Mendoza , de des sept sages de la Grèce , et
la maison d'Orgas , chanoine de saint Èpiphane en a été évêque.
Tolède, et inquisiteur, fut sacré On la nommait aussi Constance,
à Madrid en 1617. à cause, dit-on, qu'ayant été
SALAMANQUE (Alexis de), renversée par un tremblement
natif de Zamora. On a de lui de terre , elle fut rebâtie par
trois dialogues de la république Constance, fils de l'empereur
de Jésus-Christ , imprimés à Constantin. C'est près de cette
Lyon en 1556. ( Dupin , Table ville qu'on trouva, en 485 , le
des Aut. ecclés. du seizième siè corps de saint Barnabe avec l'é
cle , col. 1 173. ) vangile selon saint Matthieu sur
SALAMANQUE (Grégoire de), sa poitrine. Anthème , alors ar
capucin espagnol de la province chevêque de Constance, se servit
de Castille , vivait dans le dix- de cette découverte pour prou
septième siècle. On a de lui les ver à l'empereur Zenon que, son
éditions des ouvrages suivans , église ayant été fondée par saint
1°. Compendium quœstionum Barnabé, elle était indépendante
selectarum super regulam sancti de tout autre siége. L'empereur
Francisci P. Leandri de Mur- acquiesça à cette raison , et con
cid , à Alcala, 1660, in-8°. 2°. firma par un édit l'exemption
Summa omnium operum P. de l'église de Chypre contre les
Leandri de SS. Sacramento , prétentions des évêques d'An-
ordinis Discalceatorum , sanc- tioche , qui ont souvent tenté
tissimce Trinitatis , redemptio- de la soumettre à leur juridic
nis captivorum ordine alphabe- tion. Les pères du concile d'E-
tico disposita, à Lyon, 1672, in- phèse avaient aussi prononcé au
fol. 3°. Compendium summœ paravant en faveur de la même
SAL SAL 3g5
exemption , comme il paraît par fondateur de l'église de Chypre*
le septième acte du même con- ( Voyez Saint Barnabé. )
cile. La ville de Salamine ou 2. Aristion, l'un dessoixante-
Constance fut entièrement rui- douze disciples , suivant Papias
née du temps des Sarrasins, et de Hiérapolis( apud Euseb- Ub.
le siége archiépiscopal transféré 3, Hist. eccl.. cap. ult. ) Il en
d'abord à Arsinoé ou Famagous- est aussi fait mention dans les
te, ville située sur la côte mé- martyrologes.
ridio11ale. On établit ensuite, 3. Héraclide , ordonné évê-
sur la fin du douzième siècle , que de Tamase par saint Bar-
un archevêque latin à Nicosie , nabé , passa ensuite à l'église
outre l'archevêque grec qui sié- de Salamine. Etienne de Lusi-
geaità Famagouste. Ce dernier gnan le fait siéger immédiate-
fut soumis à l'archevêque latin, ment après saint Barnabé.
avec les autres prélats de sa na- 4- Gélase, parmi les pères du
tion , par Célestin m. Mais com- concile de,Nicée.
me les Grecs n'aimaient point 5. Épiphane, siégea vers l'an
cette dépendance, et que les 368. ( Voyez Sa1nt Ép1phane.)
deux archevêques étaient sou- 6. Sabin, succéda à saint Épi-
vent en dispute touchant la ju- phane.
ridiction, le pape Alexandre 1v 7. Troïlus, à Sabin.
ordonna qu'après la mort de 8. Théodore , à Troïlus.
Germain , qui était alors arche- g. Rheginus , à Théodore. Il
vêque des Grecs , cette nation assista au concile d'Ephèse , et
n'aurait plus d'archevêque en engagea les pères à déclarer sou
Chypre, et qu'il n'y aurait dans église exempte de la juridiction
toute l'île que quatre évêques de l'évêque d'Antioche , qui
de la même nation, qui seraient prétendait se la soumettre.
soumis à l'archevêque latin , et 1q. Olympius, se trouva au
qui aura1ent leur siége à Solium, brigandage d'Ephèse, et y prit
Arsinoé, Carpasia et Leucera. le parti d'Eutychès contre Fla-
Les Grecs demeurèrent ainsi yien de Constantinople. Ce qu'il
sans archevêque jusqu'à l'an rétracta ensuite dans le concile
1 57o , qu'ils furent encore sou- de Chalcédoine.
mis à un métropolitain de la 11. Sabin, à qui l'empereur
nation, après la prise de l'île Léon écrivit touchant le con-
de Chypre par les Turcs. Nous cile de Chalcédoine, et le meur-
avons rapporté les archevêques tre de saint Proter d'Alexan-
latinsau mot Nicosie. Voici la drie.
succession des archevêques grecs 12. Anthème , siégeait sous
telle que nous la trouvons dans l'empereur Zenon, qui confirma
YOritns christ., sous le titre de l'exemption de l'église de Chy-
Chypre (t. 2, pag. 1o^3 et seq.). pre , comme on a dit ci-dessus.
1. Saint Barnabé, apôtre, 13. Olympius, sous l'empe^
3g6 SAL SAL
reur Jastinien et l'impératrice 23. Constantin, assista au se
Théodore. cond concile de Nicée.
14. Damien , à qui succéda... 24. Épiphane m, vivait eu
15. SopLronius. Le méno- 870.
loge des Grecs fait mention de 25. N... , se trouva à l'assem
ces deux prélats le 9 décembre. blée que les évêques et les
16. Hilaire, gouverna l'église grands de l'empire tinrent sous
de Salamine avec beaucoup d'é l'empereur Alexis Comnène , et
dification , suivant Étienne de le patriarche Nicolas-le-Gram-
Lusignan, qui le met parmi les mairien , touchant le culte des
saints dont on fait la fête dans images.
l'île de Chypre ; mais il ne dit 26. Nicolas Muzalo ou Maza-
point dans quel temps il siégeait. lo , se démit vers l'an 1 1 te-, et
17. Arcadius 1er, auteur de la passa ensuite au siége de Cons-
vie de saint Siméon Stylite le tantinople en 1 147.
jeune, vivait sur la fin du sixiè 27. Jean, assista au concile
me siècle. du patriarche Luc Chrysoberge,
18. Serge, qui écrivit au pape en 1 156.
Théodore contre l'hérésie nais 28. Siméon , siégeait en 1 218.
sante des monothélites. 29. Germain Pesimander, suc
19. Arcadius 11, siégeait du céda à Siméon vers le milieu
temps de l'empereur Pogonatus. du même siècle. Il avait son
20. Épiphane, pour lequel siége à Nicosie en même temps
Théodore, évêque de Trimi- qu'Hugues , archevêque latin ,
thonte , souscrivit au second siégeait aussi dans cette ville
concile général. après la mort de Germain. Les
21. Jean, souscrivit aux ca Grecs n'eurent de métropolitain
nons in Trull0. L'empereur de la nation qu'en 1570, pour
Justinien 11 le transféra dans les raisons que nous ayons rap
l'Hellçspont avec les habitans portées ci-dessus.
de l'île de Chypre , à cause des 30. N-.fc.
Sarrasins, et donna le nom de 3t. N....
nouvelle Justinianopoli à la ville 32. N.... Ces trois prélats,
qu'il désigna pour la résidence dont on ignore les noms, sié
de l'archevêque. Mais , quelque gèrent successivement après que
temps après la mort de ce prince, les Turcs se furent rendus maî
le siége fut rétabli dans la ville tres de l'île de Chypre. Ce qui
de Constance en Chypre, savoir, arriva en 1570.
sous le règne de l'empereur 33. Athanase , vivait aucom-
Constantin Copronyme. mencement du dix -septième
22. Georges , zélé défenseur siècle.
du culte des images , siégeait 34- Nicephore, en 166S. Il tint
sous le même empereur Cons un concile en Chypre contre
tantin Copronyme. les erreurs des calvinistes. (Per
SAL SAL 3g7
pét. de la foi, lib. a, in fine.) firmé par le pape Pie 1v. Il avait
35. Hilarion Tzigàla , que son siégeà Nicosie. Mais les Turcs
Dosithée de Jérusalem met au s'étant emparés de cette ville en
nombre des hommes illustres 1570, Julien fut transféré à l'é
qui ont brillé parmi les Grecs glise de Bova , alors peuplée de
schismatiques dans le dix-sep Grecs, dont la langue lui était
tième siècle. Il siégeait en 1 678. aussi familière que l'arménien
Il est nommé Hilaire Cicala ne. (Ibid. t. 2 , p. I215, n° 31.)
dans l'ouvrage quia pour titre : Évêques maronites.
L'État présent de l'Église grec
que , par Ricault , Anglais. 1. Georges 1er, vivait en 1340.
36. Sylvestre, en 1721. ( Or. 2. Jean , en 1357.
chr. t. 2 , p. 1o43.) 3. Elie , en 1445.
Les jacobites, les arméniens 4- Georges 11, dans le même
et les maronites ont eu aussi des siècle , aussi bien que le suivant.
évêques de leur rit dans l'île de 5. Gabriel, auteur de plu
Chypre. Nous rapporterons ici sieurs ouvrages dont Assemani
ceux qui nous sont connus , ne fait mention (tom. 1. Bibl. or.
sachant point les lieux où ils ont p. £177 ), siégeait à Nicosie.
siégé, si on en excepte quelques- 6. Georges 111, en 1562.
uns qu'on trouve avoir eu leur 7. Moïse, sacré par Joseph
siége à Nicosie* Risius , patriarche des maro
nites, sur la fin du seizième siè
Evêques jacobites. cle , gouverna l'église de Nicosie.
1. Proclus. ( Assem. tom. 1. 8. Georges 1v, siégeait dans la
Bibl. or. pag. 486, 487. ) même ville en 1625.
2. Paul , siégeait en 6a4- 9. Luc Carpasita.
3. Athanase 1er, assista à l'élec 10. Pierre Domitius. Fauste
tion du patriarche des jacobites Nairon met ces deux prélats
Ignace a1 , en 1264. parmi les hommes illustres de
4- N..., vivait en 1 34g. sa nation. ( De nomine , etc.
5. Denis , en 1 4^4.. Maronit., p. 123. )
6. Athanase 11, en 1437. -11. Gabriel Eva, vivait sous
7. Jean , en 1 536. le pontificat de Benoît xm. ( Or.
8. Isaac, en 1583. (Or. chr. ohr. t. 3 , pp. 83 et 1 31 5 , in
t- 2, p. 1421. ) monit0. Voyez N1cos1e. )
SALAMO ( Simon ) , et GE-
Évêques arméniens. LABERT ( Melchior ) , prêtres ,
1 . Nicolas., assista au concile docteurs et missionnaires du
Ùe Sis. (lbid. tom. 1, p. 1429.) diocèse d'Elne. Nous avons de
Julien , de l'Ordre des ces deux zélés docteurs et mis
Frères Prêcheurs , élu par les sionnaires l'ouvrage intitulé :
arméniens établis en Chypre , Regula cleri, ex sacris libris ,
quoique schismatiques, futeon- SS. Patrum monimentis , eccle
3g8 SAL SAL
siasticisque sanct1onibus excerp- Les Juifs prétendent que Sala
ta , studio et operâ Simonis Sa- thiel fut prince titulaire des
lamo et Melchioris Gelabert, Juifs pendant la captivité, quoi
Presbjterorum , doctorum et que subordonné au roi de Chal-
missionariorum diœcesis Elnen- dée; plus que cela , qu'il y eut
sis , tertia editio , cui accessit des successeurs de la maison
prœparatioproxima ad mortem; de David , sous le nom de prin
Francopoli - Ruthenorum ( à ces de la captivité. Ils soutien
Ville-Franche , dans le Rouer- nent même que ces chefs de
gue ) , chez Pierre Vedeilhié, captivité subsistentencore ; mais
imprimeur du roi, 1760, in-12. on sent quel fonds on doit faire
SALAS ( Jean de ) , jésuite , sur ces idées d'une nation qui
natif de Zumiel dans le diocèse cherche des raisons pour éluder
d'Ossone en Espagne , mourut les prophéties qui les condam
le 20 septembre 1612, et laissa: nent.
1°. des commentaires théologi- SALATHIEL , de la tribu de
ques sur la première partie de Ruben , fils d'un nommé Si-
saint Thomas , à Barcelone en méon, et l'un des aïeux de Ju
1607 et 1609. 2°. Un traité des dith. (Judith ,8, 1. )
lois , ibid. 3°. Cinq traités sur SALATHIEL, martyr de Raï-
la seconde Seconde de saint tfae , sous les Sarrasins, dans le
Thomas, à Lyon 1617. (Dupin, quatrième siècle, fut massacré
table des Aut. eccl. du dix-sep par ces barbares avec les autres
tième siècle , col. 1541. ) moines. ( Baillet , Vies des
SALATHI, hébr., ombre ou Saints, 14 janvier. )
tintement d'oreille , du mot SALAZAR (Etienne de), char
tsalal , un des chefs des troupes treux espagnol, et prieur de la
de Manassès. ( 1 Par. 12 , 20.) chartreuse de Xerez , mort le
SALATH1EL, hébr., j'ai de 28 janvier 15g6. Nous avons de
mandé à Dieu ou prêt de Dieu, lui : 1°. un discours au chapitre
du mot schaal, et du mot El, général de son ordre , imprimé
fils de Jéchonias, et père de Zo- à Lyon en 1 584- 2°. L'Explica
robabel. ( 1 Parai. 3, 17. 1 tion de la généalogie de Jésus-
Esdr. 3 , 2. ) Le même Salathiel, Christ selon saint Matthieu, avec
que saint Matthieu dit être fils un commentaire sur le second
de Jéchonias , est appelé par chapitre de saint Matthieu, ibid.
saint Luc fils de Néri , ce qui 3°. Un traité sur le Pentateuque
s'accorde aisément, soit que de Moïse. 4°. Vingt discours sur
Néri ait adopté Salathiel , ou que le Credo, écrits en espagnol , et
Jéchonias ait épousé la veuve de imprimés à Barcelone en 15g1.
Néri, mort sans enfans ; car, en (Petreius, Biblioth. carthus. Ni
l'un et l'autre cas , Salathiel doit colas-Antonio, Biblioth. Script,
passer , selon la loi , pour fils de hisp. )
Néri. (Matth., 1 , 12. Luc, 3, 27.) SALAZAR ( dom Louis de ) ,
SAL SAL 399
naquit le 34 a0ût 1658, à Valla- et ses réponses furent toujours
dolid , où ses père et mère se satisfaisantes , au-delà même
trouvaient casuellement. Son des espérances. Il publia eu
père se nommait Sébast1en , de t685 : IJistoria genealogica de
u noble famille de Salazar de la Casa de Salva. Le roi Char
Pancorro , et sa mère, Louise de les u , instruit de ses talens et
Castro et Lug0. Le jeune Louis de sa fidélité, le fit c.hronolo-
fit paraître de bonne heure d'ex gistede Castille, le 18 juilletde
cellentes qualités , et une la même année, et l'honora de
grande inclination au bien. Il l'ordre militaire de Calatrava,
était doux , affable , docile , le 2 avril 1686. Il le fit encore
prévenant et officieux. Il avait depuis, premier chronologiste
l'esprit net, vif, pénétrant, des Indes, fiscal de l'ordre de
la mémoire prompte , sûre et Calatrava , procureur-général ,
durable : il la conserva toute sa et alguasil principal de l'in
vie. Ayant perdu son père et sa quisition de Tolède. Il remplit
mère à l'âge de sept ans , il alla les fonctions attachées à chacun
à Rayena , où le comte Lu que le de ces emplois, avec la même
prit pour page, et ensuite pour exactitude que s'il n'eût été
secrétaire. Il se maria très-jeu chargé que d'un seul en parti
ne ; mais ayant perdu sa femme culier, et sans que cette multi
après six mois de mariage seu tude d'occupations l'empêchât,
lement, il quitta Bayena et se ni de répondre aux doutes qu'on
rendità la cour d'Espagne, où il lui proposait, ni de vaquer à
se vit recherché parles seigneurs l'étude et de cultiver les muses :
les plus distingués. Le duc de il réussissait très-bien dans la
Flnfantado lui confia le soin de poésie. Il s'appliqua encore avec
ses archives pour les mettre en beaucoup de soins et de succès
ordre. Il y travailla , ainsi qu'à à la recherche des droits des or
plusieurs ouvrages, avec une dres militaires, de façon qu'à
infatigable application. N'é l'aide des écrits qu'il a laissés
tant encore âgé que de dix-huit sur ce sujet, on parvient aisé
ans , il avait déjà composé le ment à connaître leurs revenus,
premier tome de Arbores de leur juridiction et leurs privi
coïtados de los grandes , y ti- léges. Le roi Philippe v l'honora
tulos. A vingt-quatre ans, et en du titre de conseiller de ces
1682, il donna un autre volume mêmes ordres militaires , le 23
in-folio , intitulé : Catalogo octobre 1705 : le 23 mars 1721 ,
historial. Il fut associé à la il lui donna celui de conseiller
grande académie qui fleuris en matière de grâces et de gou
sait alors à la cour, et il y fit ad vernement, ce qui était sans
mirer, dès la première séance , exemple; et enfin il le nomma
son habileté dans l'histoire. On surintendant des archives. Il est
l'éprouva par diverses questions, mort le g février 1734, âgé de
4 oo SAL SAL
soixante-quinze ans. Il savait le briel Al varez de Toled0. Le ca
latin , le français , l'italien , le talogue des ouvrages de dom
castillan, etc. H possédait le Louis de Salazar, se trouve avec
droit civil et canonique, sur le sa vie et son épitaphe , au com
quel il a bien écrit; et pour ce mencement du tome in-4° qu'il
qui est des généalogies et succes composa et qu'il intitula : Exa
sions des princes, monarques et men Castellano de la Crisis
états, on prétend qu'il n'a pas Gricga. Cet ouvrage a été im
eu son égal dans ces sortes de primé après sa mort en 1736.
connaissances. Il entretenait des ( Mémoires communiqués par
correspondances littéraires avec M. Pons et Mora , docteur en
les savans les plus célèbres de Théologie de l'île Minorque. )
l'Europe , et les cours les plus SALE, hébr. , mission, envoi,
septentrionales le recherchaient du mot schalac ou schelac , fils
pour sa grande capacité. Sa bi de Caïnan, et petit-fils d'Ar-
bliothéque était si nombreuse, phaxad , selon saint Luc ( 3, 35
que tous ses appartemens ne et 36) , et selon la Genèse (10, 24),
suffisaient pas pourcontenirtous fils d'Arphaxad, rejetant Caï
les livres. 11 a laissé ses manus nan , qui ne se trouve point
crits et ceux de plusieurs autres dans l'hébreu. Les Orientaux
au monastère de Monserrat, de font de Salé un prophète en
Madrid , Ordre de Saint-Benoît, voyé de Dieu , de la tribu de
à condition qu'ils seraient bien Thémud en Arabie, et disent
conservés pour l'utilité du pu que les Thémudistes, ne l'ayant
blic. Il avait choisi pendant sa pas écouté, furent punis de telle
vie l'un de ses religieux pour sorte , que dans un tremble
son bibliothécaire, et à sa mort, ment de terre tous les incrédu
il fit une fondation de deux les furent renversés morts dans
cents ducats annuels , avec obli leurs propres maisons. Quelques
gation au bibliothécaire de lui Arabes cependant font ce Salé
appliquer la messe dans la cha prophète plus récent que celui
pelle de son tombeau , qui est dont nous venons de parler ,
dans le même couvent. Outre les mettant quatre générations en
ouvragesdont on vientde parler, tre Héber, fils de notre Salé et
il en a encore laissé d'autres leur prophète. ( D. Calmet, Dic
en grand nombre, tant imprimés tionnaire de la Bible. )
que manuscrits : on y admire SALEBIM, hébr., quiregarde
une clarté et une pureté de style le cœur, du mot schaha, voir,
presque inimitables. Les seuls et du mot lebab , le cœur, ville
manuscrits forment 6 volumes de Palestine dans la tribu de
in-folio, qui sont particulière Dan. ( Josué, 1g. ^a. ) Elle est
ment utiles pour les généalo jointe à Aïalon età Harès (Judic.
gies. En 1713, il donna un livre 1, 35), et aux villes de Maccès
in-4° sur l'Histoire de dom Ga- et Bethsamès ( 3 Reg. 4, 9);
SAL SAL 40 1
tout cela montre a peu près sa ville, une abbaye de bénédictins,
situation. autrefois un collége de jésuites,
SaLECHA ou SELCHA ou douze couvensdereligieuxmen-
SALCHA, hébr. , vo1re panier, dians , et quatre monastères de
du mot salai, et du pronom filles. L'université de Salerne
eca, ville située à l'extrémité qui a été autrefois célèbre pour
septentrionale du partage de l'étude de la médecine, doit sa
Manassès au-delà du Jourdain. fondation à l'empereur Frédé
(Deut. 3, 10. Jos. 12 4- 13, 1 1.) ric 11., au treizième siècle. Le
SALEM , hébr. ,paix, du mot diocèse de Salerne contient cent
schalam. Cette explication et le cinquante paroisses partagées
sentiment commun des Pères et en seize archiprêtrés.
des interprètes font croire que
Évêques de Salerne.
Salem et Jérusalem sont une
même chose. (Psal. j5. 3 Hebr. 1. Saint Bonosius, évêque de
7, 1, i. ) L'Ecriture distingue Salerne. On en fait .la fête dans
une autre Salem où Jacob ar cette église le 13 mai.
riva à son retour de Mésopota 2. Saint Gra1natius , succéda
mie, qu'elle dit être une ville à Bonosius. Cet évêque se ren
des Sichimites. (Genèse. 33, 18.) dit célèbre par sa sainteté, par
Le Jieu où saint Jean baptisait, ses miracles et par la manière
est assez indifféremment nommé édifiante dont il gouverna l'é
Salemon , Salim. La Vulgate glise de Salerne , où l'on en fait
porte Salim. ( Joan. 3. «23. la fête le 1 1 octobre.
f'oyez Jérusalem.) 3. Saint Verus. On célèbre la
. SALEMOTH, hébr. , con fête de ce saint évêque à Salerne
sommé, parfait , du mot scha le 23 octobre.
lam, père de Jahath. (1 Par., 4. Saint Eusterius. Il est fait
24, 22. ) mention de ce sain t dans le mar
SALEPH, second fils de Jec- tyrologe romain a1l 15 novem
tan. (Genèse, 10, 26.) bre, jour que l'église de Salerne
SALERNE, Salernum, ville en fait la fête.
.archiépiscopale du royaume de 5. Saint Valentin ou Valenti-
Naples , est située sur la mer et nien. Sa fête tombe le 3 no
le penchant d'une colline, à qua vembre.
torze ou quinze lieues au sud- 6. Saint Gaudent, assista et
est de Naples , au fond d'un souscrivit au concile de Rome,
golfe auquet elle donne son nom: sous le pape Symmaque, en 499-
elle est ancienne et a été colonie 7. Asterius, gouvernait l'é
romaine. La cathédrale de Saint- glise de Salerne en 533. 11 pré
Matthieu où l'on conserve les sida au concile de Constan tino-
reliques de ce saint apôtre, fut ple en qualité de légat du saint-
érigée en archevêché en 984. On siége , sous le pape Agape t.
compte seize paroisses dans cette 8. Luminosus. .,.
21. 26
402 SAL SAL
9. Jean. 30. Pierre, parent du prince
. 10. Zacharie. Adimarius 11 , gouverna l'église
1 1 . Colomb. de Salerne en bon et zélé pas
12. Loup. teur, depuisl'an 947 jusqu'à l'an
13. Renova tus.
14- Benoît. 31. Pierre 1v, eng5o, mourut
15. Talonius. la quatrième année de son épis
16. Aderanus. copat.
17. Saint Gaudiosus, des 32. Bernard , en 954 , mou
princes de Naples, illustre par rut de la peste en g58.
sa piété, gouverna saintement 33. Pierre , en 958, vécut
l'église de Salerne. On ignore saintement jusqu'à l'an 969.
dans quel. temps ce saint évo 34. Jean assista au concile de
que commença et termina son Rome en 964, et mourut après
épiscopat. On en fait la fête le l'an 98 1.
26 octobre. 35. Amat , dernier évêque de
18. Léon, souscrivit à une Salerne, eu fut déclaré premier
bulle de Paul 1er en faveur du arche vêqueaprès que cette église
monastère des saints Sylvestre eut été érigée en métropole par
et Étienne , en 761. Benoît vu, en 984. Amat mou
19. Rodopert ou Robert, sié rut vers l'an 992. *
geait en 787. , 36. Daupherius, succéda à
20. Rodoaldus , en 818. Amat vers l'an 992. Dans ce
2t. Pierre , parent du prince temps l'empereur Othon se ren
Grimoald , premièrement évê- dit maître de Salerne, et le mo
que de Canosa , fut fait évèque nastère de Saint-Benoît fut ra
de Salerne , après la mort de vagé par les Sarrasins. Dauphe
Rodoaltus, eu 834- H siégea rius mourut la première année
dix ans. de son élévation à l'archevêché
22. Roctolus, en 844- de Salerne.
23. Magnaldus, en 848. 37. Grimoald, troisième ar
24. Teupus , en 853. C'était chevêque de Salerne , siégea en
un évêque fort charitable par gg3. Le pape Jean xv le prit sous
ticulièrement à l'égard des veu la protection du saint-siége , et
ves et des pupilles. confirma, en 993, tous les pri
25. Alo, en 867. viléges qui avaient été accordés
26. Landemarius, en 872. à Amat , premier archevêque, et
27. Pierre , en 882. à l'église de Salerne, par le même
28. Bernard, en 909. Cet évê saint-siége.
que répara les églises , et en fit 38. Michel , fut fait archevê
bâtir de nouvelles. que de cette église en 1 007 , et
29. Rachenaldus , en 942, sié siégea neuf ans.
gea saintement pendant cinq 3g. Benoît , devint archevê
ans. que de Salerne en 1016. Il reçut
SAL SAL 4oS
la même année lepallium , et la 44- Alphanns 11, fut mis à la
confirmation de tous les privilé place du précédent en 1085. Il re
ges de son église, sous le pontifi couvra , par la protection d'Ur
cat de Benoît v1n , et siégea jus bain 11 , les biens qui avaient été
qu'à l'an 1019. usurpés sur l'églisedeSalernepar
40. Amat le jeune , succéda à le duc Robert , et reçut de nou
Benoît en 1019. Il obtint aussi veaux priviléges du même pape
la confirmation des priviléges de en 1099. 11 assista ensuite à la
son siége, et fut décoré du consécration du pape Gélase 11 ,
pallium par le même pape Be et mourut en 1 121.
noît vm. 45. Romuald , de Salerne ,
41. Amat 111, en 10/f1. Ughel fut fait archevêque de sa patrie
croit que cet Amat est le même par le pape Calixteu, en 1121.
que le précédent. il était pour lors cardinal-diacre
42. Jean , fut transféré de du titre de sainte Marie in viâ
l'évêché de Pesto à l'archevêché latd. Il fit confirmer parle prince
deSalerneen 1047- 11 reçut le Guillaume toutes les donations
pallium du pape Clément 11 , et qui avaient été faites à l'église
la confirmation des droits de de Salerne par les ducs Robert
sa métropole, sous Léon 1x , en et Roger, et mourut, aprèsavoir
1051, et mourut en 1057. siégé quinze ans, le 21 janvier de
43. Saint Alphanus 1er , d'une l'an 1 1 36.
famille noble de Salerne , pieux 46. Guillaume , qui avait été
et savant religieux, de Mont- d'abord nommé archevêque de
Cassin, abbé du monastère de Capoue à la considération de
Saint-Benoît de Salerne, fut or Roger, roi de Sicile, fut trans
donné archevêque de sa patrie féré à l'église de Salerne parln-
par Étienne 1x , en 1058. Il ob nocent 11 , en 1 137. C'était un
tint du même pape le pallium , prélat fort versé dans la con
et le droit de nommer et de sa naissance des choses humaines
crer les évêques ses suffragans , et divines. 11 gouverna son église
assista au concile de Rome sous avec honneur, et mourut en
Nicolas 11 , et à celui de Bene- 1 152.
vent en 1066. Il recouvra , en 47. Romuald n, homme de
1068 et 1080, plusieurs biens condition , savant et fort expé
qui appartenaient à son siége, rimenté dans les affaires , fut
après en avoir fait auparavant nommé à l'archevêché de Sa
confirmer tous les anciens droits lerne en 11 63. Il s'acquit l'esti
par le pape Alexandre 11. Alpha- me d'Alexandre 111 , qu'il reçut
nus gouverna l'église de Salerne à Salerne en 1 165, et de l'em
avec toute le sollicitude pasto pereur Frédéric , aussi bien que
rale, laissa plusieurs monumens du roi Guilaume-le-Mauvais ,
de son érudition , et mourut et de son fils Guillaume-le-Bon,
saintement en 1085. qu'il couronna roi de Sicile en
a(i.
404 SAL SAL
1 1G6. Romuald fit faire de nou 50. Matthieu de Porta, de Sa
velles décorations à sa métro lerne , ayant été élu archevêque
pole , composa quelques ouvra de sa patrie par le chapitre, fut
ges , assista au concile de Latran confirmé dans cette dignité par
sous le pape Alexandre m , en Urbain 1v,en 1263. Il céda en
1179, et mourut comblé de 1272 l'église de Saint-Paul de
gloire et de mérite en 1 181. Palearea , située dans les fau
48. Nicolas , de Salerne , fils bourgs de Salerne , aux Frères
de Matthieu, chancelier du Prêcheurs, à la considération de
royaume de Naples, fameux par saint Thomas d'Aquin , auquel
sa piété et par sa science , fut élu il était fort attaché, et d'Eu-
unanimement par le chapitre, phranon, son cousin, religieux
archevêque de sa patrie en 1181. du même ordre. Ce vertueux
Il obtint en 1183 du pape Lu- prélat mourut en 1272.
ce m , en faveur de son chapi 51. Jean, archidiacre de l'é
tre, la confirmation du privilége glise de Salerne , en devint ar
accordé auparavant par Grégoi chevêque sous le pape Grégoi
re vu, en vertu duquel les cha re x, qui confirma la nomina
noines portent encore aujour tion faite par le chapitre en sa
d'hui la mitre pendant la célé faveur en 1273. On croit que ce
bration des divins mystères. prélat mourut la première an
Nicolas n'eut pas la satisfaction née de son épiscopat. Après sa
d'occuper paisiblement son sié mort , le siége de Salerne vaqua
ge. Il en fut arraché par ordre de jusqu'à l'an 1281 , par la mé
l'empereur Henri 1v qui le fit sintelligence des électeurs, qui
conduire en Allemagne, et l'y s'étant divisés en trois parties ,
retint long-temps enfermé, pen nommèrent trois archevêques ;
dant les révolutions qui arrivè savoir, Philippe, chanoine et
rent dans le royaume dp Sicile , sous-diacre de Salerne ; Caesa-
après la mort du roi Tancrède. reus , archidiacre d'Amalfi , et
Le pape Célestin m , et ensuite Euphranon , religieux de l'Or
Innocent 111, s'étant intéressés dre des Frères Prêcheurs, cousin
pour la délivrance de cet illus de Matthieu. Ces trois élus sou
tre archevêque, le prélat fut mis tinrent, pendant long-temps,
en liberté , et rendu à son église chacun ses droits, en cour de
où il mourut, après trente- Bome. Mais Euphranon étant
neuf ans d'épiscopat, en 1220. mort avant la décision de cette
49- Cœsareus d'Alagno, noble, affaire, et Csesareus ayant re
pieux et savant citoyen d'Amal- noncé à ses prétentions , Phi
fi , évêque de Famagouste dans lippe fut déclaré archevêque de
l'île de Chypre, fut transféré à- Salerne en 1281 .
l'archevêché de Salerne par Ho 52. Philippe, chanoine et
non us m, en 1325, et mourut sous-diacre de Salerne , fut pré
,«n 1a63. posé à cette, église , après huit
SAL SAL 4o5
ans de vacance , sous Martin v , vince d'Aquitaine, fameux par
en 1281, et mourut en 1297. sa science et par les differens em
53. M. Guillaume , de Pro plois qu'il exerça avec honneur,
vence, était chancelier et mem fut fait archevêque de Salem «
bre du conseil de conscience du par Jean xxn, en 131g. Il ne
duc de Calabre , quand il fut gouverna cette église que pen
nommé à l'archevêché de Sa- dant un an et quelques mois,
lerne par Boniface v1u, en 1298. et fut fait cardinal en 13ao. Il
Il mourut en 13o6. mourut à Avignon en 1827,
54. Gui de Colomedo, fut étant évêque -cardinal de Fras-
transféré de l'église de Cambrai cati.
à celle de Salerne par Clément v, 6o. AmaldusRayardus, Fran
en 13o6. Il mourut à Avignon çais de nation , religieux de
la même année. On ne sait point l'Ordre des Frères Mineurs, fut
si ce prélat était Français, ou Ita préposé à l'église de Salerne en
lien. Il y a des auteurs qui 1S21, et transféré à l'église de
croient qu'il était de Coulom- Sarlat en France en 133o. C'é«-
miers dans la Brie. tait un homme fort savant. H
55. Bernard, chanoine de donna au public quelques ou
Naples, devint archevêque de vrages où l'on remarque beau
Salerne en 13o6 , et mourut en coup d'érudition , et dont quel
13og. ques-uns furent dédiés à Ro
56. Isaurus, auparavant évê- bert , roi de Sicile.
que de Lunden dans le Dane- 61. Ursus Minutulus, des pre
1narck, fut destiné pour le siége mières familles de Naples, gou
de Salerne après Bernard, mais verna saintement l'église de Sa-r
il mourut à Avignon l'année lerne sous Jean xxu, depuis l'an
même de sa nomination en 133o jusqu'à l'an 1 333.
131o. 62. Benoît, de Capoue, d'une
57. Robert Arcufati, de Bor fam1lle noble de Naples, suc
deaux , parent de Clément v , céda à Ursus en 1 334 , e* mou
chapelain et trésorier du même rut sous Clément v1 en 13/t7.
pape , fut placé sur le siége de 63. Roger Sanseverino , de
Salerne, en 131o. Il gouverna Naples, fut transféré du siége de
trois ans cette église sans y ré Bari à celui de Salerne par Clé
sider, et fut tranféré à celle ment v1 en 1347; et mourut
d'Aix en Provence en 1 3 1 3. vers la fin de l'an 1 348.
58. Onuphre , doyen de l'é 64. Bertrand ou Bernard ,
glise de Meaux , chapelain du Français de nation , élu arche
pape , succéda à Robert en 1 3 1 3, vêque de Tarente, fut transféré
et mourut à Avignon en 131g. à l'archevêché de Salerne en
5g. Bertrand de la Tour, de 134g. 11 fut envoyé ambassadeur
Gascogne , de l'Ordre des Frères à l'empereur de Constantinople
Mineurs, provincial de la pro- par Innocent v1 , et après qu'il'
4o6 SAL SAL
eut administré l'église de Sa- 71. Barnabé desUrsins, R<».
lerne pendant quatorze ans, main, succéda à Nicolas en
Urbain v le transféra à celle 1 44 1 . N réparer à ses dépens
d'Embrun en 1364- Il se démit la grande église, qui menaçait
la même année de ce siége , et ruine de tous côtés , et mourut
passa à Viviers , où il mourut. en 144ç)-
65. Guillaume Sanseverino , 72. Nicolas Piscicellus, neveu
de Naples, prévôt de l'église du précédent Nicolas Piscicellus,
d'Aix , siégea après Bertrand, en auparavant évêque de Bissigna-
1364 , et mourut vers l'an 1377. no , fut transféré au siége de
66. Jean d'Aquaviva , Napo Salerne par Nicolas v en 1 449-
litain , succéda à Guillaume en Ce prélat fut fort chéri des rois
1378. Ferdinand 1er et René , et il en
67. Guillaume , de Capoue , obtint de beaux priviléges pour
fut nommé à l'archevêché de lui et pour ses successeurs. Il
Salerne , et créé cardinal sous mourut en 1471 .
Urbain v1 en 1378. Il mourut à 73. Pierre Guillaume de Roc-
Borne en 138g. ca, Espagnol, monta sur le mê
68. Ligorius de Majorinis, me siége en 1471. H eut beau
d'une famille noble de Naples, coup de crédit auprès du pape
religieux de Saint-Benoît , et Sixte 1t , et mourut à Rome en
vingt-troisième abbé de Cavi , 1482.
devint archevêque de Salerne 74- Jean d'Arragon, Napoli
sous Boni face 1x en 13g4. H fut tain, fils du roi Ferdinand,
ensuite transféré à l'église de prince d'une grande piété, fut
Colle en 14o0. C'est par ses soins nommé à l'archevêché de Sa
principalement que l'église de lerne par Sixte 1v en 1482. Il
Cavi fut érigée en cathédrale fut fait ensuite cardinal-diacre
en 1384. et archevêque de Tarente, ad
6g. Barthélemi d'Aprano, ministrateur de l'église de Gran,
noble napolitain , fut transféré abbé commendataire de Mont-
de l'église de Tarente à celle de Cassin , et de Saint-Laurent d'A-
Salerne par Boniface 1x en versa , et obtint quelques au
1400, et mourut en 1 41 4- tres bénéfices. Il fut aussi légat
70. Nicolas Piscicellus, d'une du saint-siége dans la Pannonie,
famille noble de Naples , évê- et mourut à Rome cardinal de
que d'Acherontie, fut transféré sainte Sabine en 1 4 85.
à l'archevêché de Salerne par 75. Octavien Bentivoglio,
Boniface 1x, à la considération de premièrement évêque de Melfi ,
la reine Jeanne 11, en r4 1 5. On fut transféré à l'église de Saler
dit que c'était un prélat très-sa ne par Innocent vm en 1.j86-
vant , et qu'il fit faire des déco C'était un prélat recommanda-
rations magnifiques à l'église de ble par ses belles qualités. H ré
Salerne, où il mourut en 1 44 T . sidait auprès du même pape In- |
SAL SAL 407
nocentr1rl en qualité d'ambas cardinal Rodolphe Pie de Garpo,
sadeur du prince de Salerne, et qui fut «on successeur immédiat.
des barons du royaume , quand . 79. Rodolphe Pie de Carpo,
il fut fait archevêque de cette cardinal , devint administrateur
église, qu'il gouverna jusqu'à de l'église de Salerne , après la
l'an 1498. démission de Nicolas, en 1 543.
76. Jean Vera , de Valence en Il s'en démit aussi peu de jours
Espagne, fut nommé archevê après.
que de Salerne par Alexandre v1 80. Louis de Torrès , Espa
en 15oo, et fait cardinal peu gnol , fut mis à la place de Ni
de temps après. 11 fut envoyé colas en 1548, et mourut à Ro
légat à la1ere en France et en me en 1553. 11 s'était acquis
Angleterre , et mourut à Rome l'estime des souverains pontifes
sous Jules 11 en 1507. Léon x , Clément vu , Paul n1 et
77. Frédéric Fregosus , frère Jules 111, dans lesdiflerens em
d'Octavien, prince de Gênes, plois qu'ilavaitexercés par com
obtint l'archevêché de Salerne mission du saint-siége, et s'était
sous Jules 11 en 1507. Mais com rendu célèbre par sa piété et par
me c'était en temps de. guerre $a charité envers les pauvres.
qu'il fut nommé à ce siége, il 81. Jérôme Seripand, d'une
ne put en être paisible posses famille noble de Naples, géné
seur que depuis l'an 153o jus ral de l'Ordre de Saint-Augus
qu'à l'an 1533. Il s'en démit tin , fut nommé à l'archevêché
cette année, et se rendit à l'é de Salerne par Jules m en 1554,
glise de Gubio dont il avait été quoiqu'il eût déjà refusé le siége
fait administrateur en atten d'Aquila, qui lui avait été offert
dant qu'il pût se rendre à celle par l'empereur Charles v, auprès
de Salerne en 15o8. U fut élevé duquel il avait été ci-devant
au cardinalat par le papePaul1u ambassadeur pour le royaume
en 1 539 , malgré la répugnance de Naples. Jérôme se rendit
qu'il témoigna d'abord pour d'abord à son église ; il y tint
cette dignité. Cet illustre prélat son synode, et fît paraître beau
mourut en 154<- De son temps coup de zèle pour la réparation
les religieux mmimes furent éta des lieux saints , et pour tout ce
blis à Salerne, et on leur donna qui pouvait contribuer à l'ins
l'église de Saint-Bernard , qui truction de son troupeau. Dans
fut dédiée ensuite à saint Fran le temps qu'il s'appliquait ainsi
çois de Paule. à remplir les devoirs de l'épis-
78. Nicolas Rodolphe , cardi copat, il fut appelé auprès du
nal-diacre, de Florence, fut saint-siége par le pape Pie 1v en
placé sur le siége de Salerne par 1560, et l'année d'après il fut
Clément vu en 1533. Il siégea créé cardinal et légat apostoli
jusqu'à l'an 1548, et se démit que du concile de Trente , où il
de cetle dignité en faveur du mourut en 1 563. C'était un pré
4o8 SAL , SAL
lat très-éloquent et très-savant; les papes Pie v et Grégoire x1u:
il laissa plusieurs monumens de Après avoir gouverné plusieurs
son génie , qui ont mérité l'es années avec tout le zèle possible
time du publie. l'église de Salerne , il fut appelé
82. Gaspard Cervantes , Es à Rome par Sixte v , et chargé
pagnol, homme savant et pieux, de la préfecture de Camerin0. Il
fut transféré de l'archevêché de mourut dans cette ville en 158g.
Messine à celui de Salerne en Ce prélat illustra le siége de Sa
1 564 . Il passa à l'église de Tarra- lerne par sa piété , par sa science
gone en 1568 , et assista au con et par ses écrits.
cile de Trente où il se fit ad 85. Marius Bologninus, d'une
mirer par sa sagesse et par son famille noble de Cajazzo , ori
érudition. Pie v le fit cardinal, ginaire de Bologne, doyen de
et l'envoya légat à Philippe 11 , l'église de sa patrie, fut d'abord
roi d'Espagne, en 1570. Gaspard employé auprès du saint-siége ,
mourut à Tarragone en 1 575. et chargé du gouvernement de
83. M. Antoine Colonne, car plusieurs villes de l'État ecclé
dinal, illustre par sa naissance, siastique. Il se comporta si bien
par ses vertus et par son érudi dans ces emplois , qu'il mérita
tion, succéda à Gaspard en 1568. l'estime de Grégoire x1r1, et en!
Il avait assisté auparavant au obtint l'archevêché de Lancia-■
concile de Trente , en qualité n0. Sixte v le transféra ensuite
d'archevêque de Tarente. Il as à l'église de Crotone , à la de
sembla un concile provincial en mande de Philippe ri ,roi d'Es
1572, et fit dresser de fort beaux pagne, et l'envoya légat en Fran
réglemens pour la réforme de ce, après la mort d'Henri 111 ,
son diocèse et de toute la pro pour travailler à apaiser lei
vince. Il se démit de son arche troubles de ce royaume. Marius
vêché en 1574, eu faveur de devint enfin archevêque de Sa
M. Antoine Colonne son cousin. lerne sous Grégoire x1v, en 1591.
Il fut chargé ensuite de quel Il administra cettte église avec la
ques légations , et mourut évê- sollicitude et le zèle d'un véri
que de Preneste en 1597. table pasteur. Il enrichit la mé
84- Marc-Antoine Colonne tropole de fort beaux présens ,
Marsilius, d'une illustre famille fonda une église et un couvent
de Bologne, cousin du précé pour les religieux carmes , et
dent , monta sur le siége de Sa mourut à Naples en 16o5. Il
lerne, après la démission du avait refusé quelque temps
cardinal, en 1 574» Il avait été avant le riche archevêché de
d'abord chapelain et conseiller Tarente , que le roi Philippe 1i
du roi Philippe 11, référen lui avait offert.
daire de l'une et de l'autre si 86. Jean Beltraminius, Espa
gnature, et correcteur de la gnol , fut fait archevêque de
chancellerie apostolique , sous Salerne par le pape Paul v, en
SAL SAL , 409
1606. Il siégea six ans, et fat illustre famille , clerc-régulier
transféré à l'église de Badajozen théatin, évêque de Cassano ,
Espagne en 161 2. fut transféré à Salerne en 1665 ,
87. Luce Sanseverino , célèbre et mouruten 1676. Illàissa plu
par la noblesse de son sang et sieurs écrits fort savans.
par l'éclat de ses vertus , fut g3. Alphonse Alvarez, Espa
transféré de l'archevêché de gnol, religieux du montCarmel,
Rossano dans la Calabre , à celui fut placé sur le siége de Salerne
de Salerne par le même pape en 1676. Il avait été auparavant
Paul v, à la demande de Phi archevêque de Lanciano , et en
lippe m, roi d'Espagne, en suite de Brmdisi. Il mourut en
1612. Il fit la visite de son nou 1689.
veau diocèse , et y tint un con 94- Jérôme Paparellus, fut
cile pour la réforme du cler transféré de l'évêché d'Fsernia
gé. Il fut fait cardinal par Gré au siége archiépiscopal de Sa
goire xv, en 1622, assista au lerne en 1689.
conclave dans lequel Urbain vm 95. Marc de Ossos , vertueux
fut élu souverain pontife , et et savant religieux de l'Ordre dè
mourut sous ce pape en 1623. Notre-Dame de la Merci , prédi
88. Gabriel Trescius Pania- cateur du roi d'Espagne, fut
qua , cardinal , obtint le' siége nommé à l'archevêché de Sa
de Salerne en 1625. Il passa à lerne, à la demande de ce prin
l'église de Malaga en Espagne ce, en 1692, et mourut en 16g5.
en 1627, et mourut en 1630. 96. Bonaventure Boërio , doc
89. Jules Sabellus, cardinal , teur en Théologie , et fameux"
auparavant archevêque d'Ancô- prédicateur, de l'Ordfe des Frè
ne, fut transféré à l'église de Sa res Mineurs , après avoir gou
lerne par Urbain vm, en 1630. verné son ordre en qualité de
Il se démit de cette dignité en général, fut fait archevêque dé
faveur de son neveu, en 1642, et Salerne en 1697- (l1ai, sac, t. 7.
mourut à Rome en 1 644 .
g0. Fabrice Sabellus , neveu p. 343.)
du précédent , monta sur le Conciles de Salerne.
siége deSalerne, après la démis Le premier fut tenu l'an 1572,
sion de son oncle, en 1642. Il par le cardinal Antoine Colonne,
fut fait cardinal et légat de Bo archevêque de Salerne. On y dres
logne par Innocent x, et se démit sa de fort beaux réglemens pour
ensuite de son siége en 1658. la réforme du diocèse et de tou
91 . Jean Torrès , Romain , te la province. (l1ai. sac. , t. 7.)
neveu du cardinal Côme Torrès, Le second, l'an 1596, par l'ar
nonce apostolique auprès du roi chevêque Marius Bologninus.
de Pologne, devint archevêque Les actes de ce concile sont ren
de Salerne en 1658. fermés en vingt-neuf chapitres.
92. Grégoire Garafa, d'une Le premier traite de ceux qui
4'o SAL SAL
doivent faire leur profession de cente de célébrer la sainte messe.
foi , avant d'entrer en exercice , Le vingtième indique les
de quelque office. moyens de célébrer les divins
Le second veut que les ecclé- offices avec décence, sans confu
siastiques, soit séculiers, soit ré sion , et impose des peines à
guliers, remettent dans quatre ceux qui contreviennent aux
mois au député de l'évêque un réglemens faits à cet égard.
catalogue exact de leurs livres , Le vingt-unième prescrit des
pour parvenir a la destruction règles aux chapitres et aux cha
des mauvais, et fait encore plu noines ; le suivant règle les obli
sieurs réglemens à ce sujet. Dé gations des curés.
fend aussi les représentations des Le vingt-troisième a pour but
actions de Jésus-Christ et des le bon usage des revenus des
saints, plus capables de scanda bénéfices, et l'exécution de di
liser que d'édifier; enfin, les verses charges de ces bénéfices ;
libelles diffamatoires. et , dans le suivant , il est ques
Le troisième ordonne que la tion de la résidence.
doctrine chrétienne soit assidû Le vingt-cinquième a égale
ment expliquée par les curés et ment pour objet les hôpitaux et
les maîtres d'école. autres lieux de piété.
Le quatrième contient plu Le vingt-sixième prescrit plu
sieurs réglemens au sujet des sieurs règles pour les monastères
prédicateurs. de filles.
Le cinquième regarde l'office Le vingt -septième entre dans
du théologal, et l'application le détail des diverses manières
que les clercs doivent apporter à de commettre l'usure, pour les
l'étude. condamuer toutes.
Le sixième, la vénération des Le vingt-huitième ordonne
saints et des reliques. qu'il y ait incessamment un tré
Le septième tend à extirper sor de chartes dans chaque ca
toute espèce de superstition. thédrale , pour y conserver les
Le huitième a pour but la cé copies des titres des différentes
lébration des fêtes , et de mettre églises, que les présidens sont
ordre à ce qui peut troubler le obligés de présenter à l'évêque
service divin. sous peine d'excommunication.
Le neuvième regardera décen Il est aussi question de la pu
ce et l'ornement des églises. blication des bulles des papes.
Le dixième a pour objet les Le dernier règle la façon de
sacremens en général ; et les sept tenir la main à l'exécution des ré
suivans , chaque sacrement en glemens de ce concile. (Le père
particulier. * Mansi, Supplém. tom. 5, col.
Le dix-huitième est employé 11 5^, etc.) .
à régler la conduite des clercs ; Le troisième concile fut célé
et le suivant , la façon dé- bré en 16 15 , par Luce Sanse
SAL SAL 411
vcrin0. (Ital. sacr. , tom. 7.) 3. De la Crainte de Dieu, ibid.,
SALGADO DE SOMOSA, abbé 1628. 4U- De l'amour de Dieu,
d'Alcala-Real dans le royaume ibid. , 1 63 1 . 5°. L'Art de plaire à
de Grenade en Espagne, où il Dieu, ibid., 1635. 6°. Abrégé de
mourut en 1664, a écrit, De Chronologie sainte, ibid., 1638.
regid protections , vi oppresso- (Dupin , Table des Aut. eccl. du
rum , appellantium à causis et du dix - huitième siècle , col.
judicibus ecclesiasticis, tom. 2 ; I976-)
Tractatus de supplicatione ad SALIER (Jacques) , religieux
sanctissimam , à bullis et litte- minime, professeur en Théolo
ris apostolicis nequam et impor gie , provincial , définiteur de la
tune impetratis, etc. (Nicolas province de Bourgogne, naquit
Antonio , Biblioth. script. His- à Saulieu en 161 5, et mourut à
pan.) Dijon le 20 août 1707 , âgé de
SALGER (Ad Rud.) , profes 92 ans. On a de lui : 1°. Histo-
seur public de l'histoire ecclé ria scholas1ica de speciebus Eu-
siastique et profane , et biblio charisticis , sive de formarum
thécaire de la république de Nu materialium naturd, singularis
remberg. Nous avons de lui : observatio ex sacris prophanis-
Bibliotheca , sive suppellex li- que autoribus , 3 volumes in-4°,
brorum impressorum in omni ge le premier , à Lyon , 1687 , et à
nere scientiarum , in maximam Paris, 1689 , 'e second, à Dijon,
partent rarissimorum et codicum en 1692; et le troisième, en
manuscriptorum quos , per plu- 1704, dans la même ville.
rimos annos collegit , justo or- 2°. Cacocephalus , sive de pla-
dine disposait , atqùe notis litte- giis opusculum , in îjub varia
rariis illustravit. Ad Rud. Sai plagiariorum vitia traduntur ,
gner... pars prima. Novimbergœ, et ingenuorum operum jura ex
1760 , in-foli0. prophanis sacrisque autoribus
SALIAN ou SALLIAN (Jac vindican1ur ; à Mâcon , 1694 ,
ques), jésuite, né à Avignon in-t 2. 3°. Pensées sur le para
en 1557, entra dans la société dis et sur l'âme raisonnable, à
en 1 5^8 , et y enseigna avec un Dijon , in-8°, sans nom d'auteur
très-grand applaudissement. Il ni de ville. (Papillon, Biblio
fut recteur du collège de Besan thèque des Auteurs de Bour
çon, et mourut à Paris le 23 jan gogne, in-fol. , tom. 2, pag.
vier 1640. Nous avons de lui: 230. )
1°. les Annales de l'Ancien-Tes- SALIGNAC, nom que l'on a
tament, depuis le commence autrefois fort varié dans l'écri
ment du monde jusqu'à la mort ture et dans la prononciation,
de Jésus-Christ, imprimées à en Saleignac, Salagnac , Salan-
Paris en 4 volumes , depuis l'an hac, Salignas, etc. Nous avons
1618 jusqu'à l'an 1624. 2°. L'A sept différens écrivains français
brégé de ces Annales, ibid. , 1635. de cette célèbre famille : le pre
412 SAL SAL
mier, dans le treizième siècle , vent de Toulouse, nous apprend
ï> tien ne de Salanbac ; le second, lui-même qu'il y a ajouté quan
dans le quatorzième, Raymond tité de choses.
de Salignas; et les cinq autres, a°. Tractatus de tribus gra~
pendant le cours du seizième dibus prœlatorum ordinis prœ
siècle; savoir : Barthélemi, Ber dicatorum ; de ordinis magis-
nard, Bertrand, Geoffroi ou Go- tris : deprioribusprovincialibus,
defroi , et Jean de Salignac. prœsertimprovinciœ Provinciœ :
Étienne de Salagnac ou Sa- deprioribusconventualibus dictœ
lanhac, était né dans ce lieu provinciœ. Cet ouvrage a aussi
même vers Tan 1210. Il entra, été augmenté par Bernard Gui
vers l'an 123o, dans l'Ordre de donis , et conduit jusqu'à l'an
Saint-Dominique à Limoges. Élu 1313.
prieur du couvent des domini 3°. Collectio actorum omnium
cains de cette ville en 1249, il capitulorum generalium , et ca-
le gouverna l'espace de dix ans , pitulorum etiam provincialium
et alla ensuite exercer la même Provinciœ, ad annum 1278. C'est
charge dans le couvent de Tou là tout ce que lui attribue le
louse. Il s'en acquittait avec père Échard. (Script, ord. prœ-
honneur, lorsqu'on l'envoya en dic, tom. 1, pag. 4 1 5-4 1 7 . )
Écosse l'an 1261, pour visiter Mais*Jacques-Philippe Thoma-
les couvens de son ordre dans sini, dans son Ca1ologus biblio-
ce royaume. Il revint à Limoges thecarum Venetarum manus-
en 1 265 , et y gouverna encore criptarum, lui donneencore un
ses frères, en qualité de prieur, Tractatus de institutione ordi
pendant six ans. 11 occupa le nis prœdicatorum , usque ad an-
même poste ailleurs; il revint num 1233 , à Fr. StephanodeSa-
encore à Limoges, où il mourut lagnach. Peut-être n'est-ce que
le 8 janvier, vers l'an 1290. On quelqu'un des trois précédens
a trois ouvrages de sa composi sous un autre titre.
tion : Raymond de Salignas ou Sa
1". Tractatus brevis et devo- lignac, dont on ne sait, ni le
t1fs devotis de quatuor in quitus temps ni le lieu de la naissance,
Deu.1 prœdicatorum ordinem in- se rendit fort habile dans l'un
signivit : primo, de bono ac et l'autre droit, et fqrt recom-
strenuo duce sancto dominico : mandable par son exacte probi
secundo , de glorioso nomine té. Étant doyen de la cathédrale
prœdicatorum : tertio , de il- de Paris, il fut appelé à Avignon,
lustri proie : quarto , de securi- pour y exercer la charge d'audi
rate prqfessionis. Nous n'avons teur de Rote , ou de juge dans
plus cet ouvrage tel qu'il est le palais apostolique ; et l'on
sorti des mains d'Étienne de Sa- voit sa signature à divers actes
lagnac. Bernard Guidonis, qui de cette chambre des années
en donna un exemplaire au cou- 135o et 1355. On a de sa façon
SAL SAL 413
un ouvrage de jurisprudence ca- 1 584 , in-4° ; qu'il le fut séparé
ponique intitulon: Casus libro- ment en 1587 ' et enfin sous cet
rum quinque decretalium , suc ample titre : Itinerarium Sacrœ
cincte editi per Raymundum de Scripturœ, hoc est Sanctœ-Ter-
Salignas , decanum Parisien- rœ, regionumque finitimarum
sent , et auditorem sacri palatii descriptio , complectens recen-
opostolici; à Lyon, 1 553 , in-f°. tem Hierosolymitanam de rébus
( Oudin , de Scriptor. eccles. , Saracenicis , Turcicis , et Tar-
tom. 3, col. 97o. Lipenius, Bi- taricis , tum reliquam orienta
blioth. jurid. , pag. 544- ) ient historiam ; et cela à Mag-
Barthslemi de Salignac, dont debourg , chez Paul Donatus ,
les abréviateurs de Gesner nous en 15g3, in-4°. Cet ouvrage se
parlent en ces termes : Bartholo- trouve au nombre des livres
mœus Saligniacus , Gallus , vir prohibés dans l'Index librorum
nobilis, doctus et eloquens, eques prohibitorum et expurgando-
Auratus, scripsit : Itinerarium rum , pag. g3 , à cause de ce sen
Palestinœ, lib. 1. Colonnes, qui timent hétérodoxe qu'il renfer
le fait protonotaire apostolique , me : « bien que les chrétiens
dans sa Rome protestante , pag. grecs , habitans en Chypre, aient
1 o , indique son Itinerarium beaucoup de cérémonies diffé
Terrœ-Sanctœ , comme impri rentes de celles de l'Église ro
mé à Paris , en 1522. Konigius , maine , ils ne doivent pourtant
qui le nomme de Saligniaco , pas, à cause de cela , être con
intitule son ouvrage Itinerarium damnés ; si ce n'est que nous
Sacrœ Scripturœ, et le dit de croyions follement que le salut
l'année 1587. Divers bibliothé des hommes dépende des céré
caires , et entre autres le Catalo monies , ou plus follement en
gue de la bibliothéque de Leyde core, que, hors de Rome, aucun
indiquent Itinerarium Hieroso- ne puisse être sauvé. ° On ne
lymitanum, imprimé en 1587, doit pas confondre , comme
in-4" , et Itinerarium Sacrœ quelques-uns ont fait fort mal
Scripturœ, imprimé à Magde- à propos , Barthélemi de Sali
bourg, en 1593,in-4°; ce qui gnac avec Bertrand de Salignac.
semblerait en faire deux diffé- ( Epistol. bibliothec. Gesner.
rens ouvrages. La vérité est qu'il page 3o6. Konig. Bibliothéque!,
a été imprimé d'abord sous le page 715. Bibliothéque Telle-
simple titre d''Itinerarium Hie- fian, page 343; et biblioth.
rosoljmitanum , et cela à Lyon , Bultellian, page 899. Draadius,
chezGilbertde Villiers, en 1525, Biblioth. Cœssicœ , page 1159.
in -8°; que Reineccius le fit Prosper Marchand, Dictionn.
réimprimer, peut-être avec des histor. , tome 2, pag. 182 et
éclaircissemens ou des remar suiv. )
ques, dans son Historia orienta- Bernard de Salignac , était de
lis, publiée à Helmstadt, en Bordeaux. Il fut disciple de Ra
44 SAL SAL
mus, et licencié en droit. Ses ou gnon, en 1665, in-4°. On a en*
vrages sont : core de lui une Relation du
1°. Tractatus arithmetici voyage du roi Henri 11 dans les
partium et alligationis , impri Pays-Bas. Il mourut à Bordeaux
més à Francfort, en 1575, in-4°. en 15gg. ( La Croix du Maine,
2°. Regula veri , imprimée Biblioth. française , pag. 4.77-
à Heidelberg, en 1578, in-8". Le Long, Biblioth. histor. de la
3°. Arithmeticœ libri duo , al- France, pag. 3g4-)
gebrœ totidemque, cum demons- GeofFroi , ou Godefroi de Sa
trationibus , imprimés à Franc lignac, était un jurisconsulte,
fort , chez Wechel , en 1 58o et dont on a d'abondans commen
1593 , in-4°. taires sur le Code et sur les Pan-
4°. Rudimenta grœca , prœci- dectes : Gofredi de Saligniaco ,
pue ex rami grammaticis , im commentarii in codicem et in di-
primés à Francfort, chez We gesta , imprimés à Lyon en 1552
chel, en 158o, in-8°. Ces rudi- et 1557, en 7 volumes in-folio.
mens ont été mis à l'indice ex {Biblioth. barber., tom. 1, paff.
purgatoire. 336. Denis -Simon, Bibliothé
5°. Mesolabii expositio , im que des Aut. de droit, tom. 2,
primée à Genève, en 1577, in- pag. 26o. Struvius , Biblioth.
4°. ( Gerard-Jean Vossius , de jurid., pag. 63.)
scientiis mathematicis, cap. 52, Jean de Salignac, docteur en
pag. 3go. Epitome biblioth. Ges- Théologie, était natif du pays
nerii , pag. 118. Ciaconius , Bi de Limosin , selon la Croix du
blioth. , col. 496. Prosper Mar Maine , dans sa Bibliothéque
chand, Diction. histor., tom. 2, française , pag. 264 et 4g3. Ail
pag. 182 et 183. ) leurs il dit qu'il était du pays
Bertrand de Salignac, second de Périgord, homme des plus
fils d'Elie de Salignac, seigneur estimés pour les langues, et prin
de Fénélon , etc. , gentilhomme cipalement pour l'hébraïque et
Périgourdin , conseiller du roi grecque , qu'autre de son temps.
Henri m , chevalier de l'ordre Le même bibliothécaire dit
du Saint-Esprit, ambassadeur dans un endroit, que Jean de
de Sa MajestéenAngleterre, etc., Salignac florissait à Paris du
s'étant trouvé fort jeune dans temps de Charles 1x, l'an 1 564;
Metz, pendant le siége que l'em et dans un autre , qu'il floris
pereur Charles-Quint en fit , et sait sous le règne du roi Henri 11,
qu'il leva , il en a laissé un jour d'où il paraît qu'il fait deux
nal sous le titre de, Siége de hommes d'un seul. M. de Thou,
Metz en Lorraine, par l'empe sous l'année 1 547 , en ^a'1 ua
reur Charles v, en l'année 155a, gentilhomme périgourdin , et
et imprimé à Paris, chez Char ajoute de plus, qu'il avait été
les Estienne, en 1553, in-4°; disciple de Vatable. Il était non-
réimprimé à Metz, chez Coli- seulement docteur en Théolo
SAL SAL 4.5
gie, mais même lecteur du roi, torique, tom. a, pag. 184 et
et professeur en langue hébraï suiv.)
que , comme le reconnaît Mé Un huitième Salignac, qui a
nage dans ses Origines de la rendu ce nom plus illustre à lui
langue française, pag. 328, et seul que n'avaient fait tous les
dans son Dictionnaire étymolo autres ensemble, est Fénélon,
gique, pag. 36g. Pastel en fait archevêque de Cambrai. ( Voy.
cet éloge : Non dissimile visum Fénélon. )
est Joanni Salinœo , primœ notée SALIGNY (Louis de), jésuite ,
et eruditionis theologo, mihi ami- né dans le diocèse de Bourges le
cissùno, et quem reverà meritb 3 janvier 1657, enseigna la Théo
Vatablus agnoscat discipulum, logie positive dans le collège de
utpote qui non tantùm sacrarum la même ville pendant huit ans,
litterarum abstrusa scrutetur , et mourut à la Flèche le 16 juil
sea qui moreprœceptoris nullum let 1723. On a de lui plusieurs
disciplinée genus sibi intactum traductions, savoir : 1°. De
velit aut relinquat. François 1" morte Ludovici Borbonii prin-
le nomma , de son propre mou cipis Condœi, epistolœ duœ gal
vement, l'un des arbitres de la lice scriptœ à Francisco Ber-
dispute entre Ramus et de Go- gier, è societa1e Jesu, et in
ves , touchant Aristote. 11 as latinum conversœ ; à Paris, 1689,
sista, en qualité de député de in-12. 2°- Conciones patris Lu
Sorbonne, au fameux collo dovici Bourdaloue , societ. Jesu,
que de Poissi. Mais il eut le per adventum habitœ coram re-
malheur, dans la suite, d'aban ge Christianissimo , è gallico in
donner l'Église romaine, pour latinum conversai ; à la Flèche ,
embrasser la religion prétendue 1712. 3°. Conciones habitœ per
réformée. La Croix du Maine lui quadragesimam à la Flèche ,
attribue quelques écrits latins et 1713 , 2 vol. 4°- Concionum per
français, mais d'une manière quadragesimam habitarum to-
fort vague et fort négligée. On mus tertius : ce volume n'a point
trouve de lui une réponse latine encore été imprimé. 5". La Vie
à Calvin, qui lui avait écrit, da de Jean Maldonat, jésuite, mise
tée du 13 décembre 1561, insé en français. (Moréri, édit. de
rée parmi les lettres de ce der 175g, sur les mémoires latins du
nier, pag. 541-543. On doit pro père Oudin , jésuite. )
bablement aussi lui attribuer SALINAS (dom Jean), Na
Sophoniœ prophetia latine versa politain, chanoine régulier de
et interpretata per Joann. Sa- Latran et professeur en Théo
linœum, manuscrit sur vélin, logie, déjà connu par l'édi
in-4°, qui se trouve parmi ceux tion qu'il a donnée in-8", de
d'Alexandre Petau. ( Biblioth. quelques ouvrages des Pères
Petav., pag. ^23, n° 1oo. Pros- latins, a publié depuis ceux
per Marchand, Dictionnaire his- de saint Prosper et de saint
416 SAL SAL
Honorat spus ce titre : Sancto- et Sarisburia , ville épiscopale
rum Prosperi Aquitani et Ho- d'Angleterre, est située sur la
norati Massiliensis opera , no- rivière d'Avon , à quinze milles
tis observationibusque illustrata de Winchester. Elle est grande,
à D. Joanne Salinas , can. reg. bien peuplée , et remarquable
îat. ac S. Theol. Lect. ad sanc- par ses beaux édifices, et par son
tissimum Patrem Clementemxn, église cathédrale, dédiée à la
Pont, max., Romœ, 1^32, ex ly- "Vierge , l'une des plus magnifi
pographid Antonii de Rubeis , ques d'Angleterre. L'évêché de
in-8°. (Journal des Savans, 1^33, Shirborne dans le comté de
Dorset, qui est sufFragant de
SALINAS (dom Janvier), Na Cantorbéry, y fut tranféré en
politain , religieux bénédictin 1075.
de la congrégation de Mont-Cas-
sin,a fait des notes sur l'his Êvéques de Shirborne.
toire de l'empire d'Occident t. Aldhelme, abbé de Mal-
écrite par Sigonius : il s'est ap mesbury, homme fort savant,
pliqué surtout à corriger les en fut fait évêque de Shirborne
droits dans lesquels l'historien , en 705 , et mourut le a5 mai
qui vivait dans un temps où
l'art de la critique était encore 2. Fordher, fait évêque en
inconnu , s'était laissé surpren 709 , accompagna en 738 la rei
dre par des ouvrages supposés. ne des Saxons orientaux dans un
On trouve ces notes de Salinas voyage qu'elle fit à Rome.
dans l'édition des OEuvres de Si 3. Herewald , qui assista à un
gonius , ftute à Milan , en 1 7 32 , concile assemblé par Cathbert ,
par les soins de M. Argelati. archevêque de Cantorbéry , en
(Journal des Savans , 1^36, p. 747 , et confirma une donation
j07.) faite à l'église de Wels eu 766
SALINES, vallée des salines. par Kinewolf, roi des Saxons
Les interprètes la mettent com occidentaux.
munément au midi de la mer 4- Ethelwold.
Morte, du côté de l'idumée, 5. Denefrith.
parce qu'il est dit dans l'Écri 6. Wilbert, qui fit un voyage
ture, qu'Abisaï y fit mourir dix à Rome en 81 5 avec Wulfred ,
mille Iduméens , Amasias dix archevêque de Cantorbéry.
mille . et Joab douze mille. (2 7. Éalsthan, depuis l'an 817
Reg. 8, 13. 4 Reg. 14 , 7.) On jusqu'à l'an 867. C'était un
voit aussi ( 1 Mach. 11, 35 et guerrier fameux , qui soumit
10 , 29), que les rois de Syrie entièrement les Saxons orien
avaient des salines dans la Ju taux. Comme il n'était pas moins
dée. libéral que vaillant, il donna de
SALISBURY et SARISBURY , grands biens à son église.
Sarum , Salisburia, Salcsburia , 8. Eadmond ou Headmond ,
SAL SAL 4t7
qui fut tué en combattant se en toç>2 , et mourut en 1099.
contre les Danois en 872. 11 avait été gouverneur de la
g. Etheleage,en 872. Tille de Séez en Normandie et
10. Alfly. chancelier d'Angleterre.
11. Asser , mort en 883. On 3. Roger, élu le 1 3 avril 1102,
lui attribue entre autres ouvra sacré le 11 août 1107 , mort le
ges une histoire De rebus bri- 4 décembre 1 1 3g. Ce fut un
tannicis. homme extrêment adroit, qui
12. Swithelm ou Sigelm, en sut se rendre tout-puissant sur
883. l'esprit du roi Henri 1er.
13. Ethelwald ou Ethelward, 4- Jocclin, Lombard de nar
l'un des fils du roi Alfred, mort tion , mort en 1 184.
en 898. 5. Hubert, surnommé Waul-
14. Werston , mort en 918 tier, doyen d'Yorck , sacré le
dans un combat contre les Da 1er novembre 1 189, et transféré
nois. * à Cantorbéry en 1 193. Il accom
15. EtLelbald. pagna le roi Richard 1er dans son
16. Sigelm, mort en 934 en expédition contre les Sarrasins ,
combattant contre les Danois. en 1 1g1.
17. Alfred, mort en g40. 6. Herebert ou Rebert, sur
18. Wielffin , abbé de West nommé le pauvre , archidiacre
minster , siégea depuis l'an g^o de Cantorbéry, fut sacréen 1 1g{.
jusqu'à l'an g58 , qu'il mourut 7. Richard Poore ou le Pau
saintement. Il substitua des vre , doyen de Salisbury , passa
m oi nes aux clercs séculiers de son à l'évêché de Chichesterà celui-
église. ci en 1217. 11 commença à bâtir
1g. Alfwold, depuis l'an g58 une nouvelle cathédrale dans un
jusqu'à l'an g78. lieu plus commode que celui
20. Ethelric. de l'ancienne , et passa à l'église
21. Ethelsi. de Durham en 1 225 ou 1228.
22. Britbwin ou Brithwic , 8. Robert Bingham , homme
mort en 100g. de beaucoup de savoir et de pié
23. Elmer. té , fut sacré en 122g , et mou
24. Brinwin ou Britbwin. rut le 3 novembre 1246.
25. Elfwod. g. Guillaume d'Yorck , de
puis l'an 1247 jusqu'à l'an 1256.
'Évêques de Salisbury. 10. Gilles de Bridport ou
1 . Herman , originaire de Bridlesford, et Bridelef, doyen
Flandre, chapelain du roi saint de Wels , fut sacré en 1256. Bo-
Edouard surnommé le confes niface , archevêque de Cantor
seur ou le débonnaire , à cause béry , fit la dédicace de sa cathé
de ses vertus , en 1 075. drale le 3o septembre 1a58. Il
2. Osmond , Normand de na mourut au mois de décembre
tion , Gt la dédicace de son égli- 1262.
31. 27 '
4 1.8 SAL SAL
11. Waultier de la Wyle, ^4- Robert Halam , archidia
p1éehantre de Salisbury, sacré cre de Cantorbéry , et chancelier
en 1 263 , mort en 1270. de l'université d'Oxford , fut sa
12. Robert de Wikhampton , cré en 1408. Il devint cardinal
doyen de Salisbury, sacré en en , assista aux conciles de
1274, mort le 24 avril 1284. Pise et de Constance , et mourut
13. Waultier Scammel, doyen le 4 septembre 1 4 1 7 -
de Salisbury , sacré le 22 d'oc 25. Jean Chaundler, doyen de
tobre 1 284 , mort en 1 285 ou Salisbury, sacré le 12 décembre
14 17 , siégea environ dix ans.
1286. 26. Robert Neuill , sacré le 26
1^. Henri de Brandston , sa
cré le jour de la Trinité de l'an octobre 1427, transféré à Du-
1287 , mort dans l'année. rham en 1 438.
15. Guillaume de la Corner, 27. Guillaume Aiscoth, ou
conseillerduroi, sacré l'an 1 289. Hacliff , docteur en droit, sacré
16. Nicolas de Longespe, ne le 20 juillet 1438 , devmt aussi
veu du roi Henri 11 , sacré en tôt confesseur du roi Henri v1.
Il fut massacré le 29 juin de l'an
1 291 , mort en 1297.
17. Simon de Gand , habile 145o , par une troupe de pay
théologien , sacré en 1298. On a sans révoltés.
de lui plusieurs beaux réglemens 28. Richard Beauchawp, doc
teur en droit et évêque de He-
de discipline. reford, passa à l'évêché de Sa
18. Roger de Martival , doyen
de Lincoln , sacré en 1315, mort lisbury en 1400. Il y fit bâtir
une très-belle chapelle, où on
en 1329.
19. Robert Wivil, depuis l'an l'enterra.
29. Léonell Woodwille, frère
1329 jusqu'à 1375.
20. Raoul Erghum , docteur d'Élisabeth , épouse du roi
en droit , sacré le 9 décembre ftdouard IV, et chancelier de
1375, et transféré à Bath le 14 l'université d'Oxford , fut sacré
septembre 1388. en 1482.
21 . Jean Waltham , garde du 30. Thomas Langton , doc
sceau privé, et depuis trésorier teur en droit, passa de l'évêché
du royaume, siégea depuis l'an de saint David à celui de Salis
1 388 jusqu'à l'an 1395. bury , en 1 485 , et de ce dernier
22. Richard Melford, passa à celui de Winchester, en 1493-
de l'évêché de Chichester à celui 3 1 . Jean Blith , sacré le 23 fé
de Salisbury en 1^95, et gouver vrier 1 4g3 , mort le 23 août
na jusqu'à l'an 1407- 1499. ^ ^ut ^alt chance',er de
23. Nicolas Rubwith , évêque l'université de Cambridge, en
de Londres , et trésorier d'An 1494-
gleterre , passa à l'église de Sa 32. Henri Deane , docteur en
lisbury en 1407 , et la même an droit , chancelier d'Irlande ,
née à celle de Bath. passa de l'évêché de Bangor à
SAL SAL 4.9
celui de Salisbury , en 1 5oo , et 1160, par Mathilde de Hom-
à celui de Cantorbéry un ou deux bourg , comtesse de Salm. Les
ans après. comtes de Salm étaient les pro
33. Edmond Audley, évèque tecteurs et les principaux bien
de Rochester en 1480, d'Here- faiteurs de ce monastère , et plu
ford en 1^pS, et enfm de Salis sieurs d'entre eux y avaient
bury en 15o2, mourut le 23 choisi leur sépulture , qu'on y
août 15a4- Il fit bâtir le chœur voyait encore de nos jours. La
de l'église de la Sainte-Vierge réforme y a été introduite vers
d'Oxford , où il avait été élevé , l'an j£30. ( Hist. de Lorr. tom.
et lui donna des orgues. 2, col. 87. )
34. Laurent Campege, évéque SALIVE. La salive de celui
de Bologne et cardinal , fut qui est incommodé de la gonor-
nommé administrateur de l'é- rhée , rendait impur celui sur
vêché de Salisbury en 1524, et qui elle tombait par hasard.
déposé en 1 535 par 1« roi Henri (Levit. 15, 8.) Cracher au visage
v1a, dont il n'avait point ap de quelqu'un était un des plus
prouvé le divorce avec Cathe grands outrages qu'on lui pût
rine d'Espagne, sa légitime épou faire. La veuve d'un homme
se. ( Anglia sacra , tom. 1 . ) mort sans enfans pouvait cra
cher au visage du plus proche
Concile de Salisbury.
parent de cet homme , s'il refu
Ce concile fut tenu en 11 16. sait de l'épouser. Les soldats fi
Les évêques et les abbés y prê rent cet affront au Sauveur dans
tèrent serment de fidélité à sa passion. ( Job, 3o, 10. Num.
HeDri, fils et héritier présomp 12, 14- Deut. 25, 9. Marc. l4,
tif de Guillaume , roi d'Angle 65.)
terre. ( Lab. 10 ). SALIUNCA, ce mot d'Isaïe
SAL1SSA ouSALISA, ou BAAL- (55, 13) estlalavande, qu'on sait
SALISA. Il est parlé de Salisa être un préservatif contre les
( 1 Reg. 9, 4- ), et de Baal-Sa- vers des habits. L'hébreu na-
lisa( 4 Reg-l, 42). zutz se prend diversement par
SALISA ou BAAL- SALISA, les interprètes. Les uns l'enten
était à quinze milles de Diospo- dent d'une épine , d'un buisson;
lis , dans le canton Thamniti- Aquila avait traduit , la conyse
que, au nord de Jérusalem. ou chasse-puce ; les Septante ,
(D. Calmet,Dict. dela bibl. ) stoibé, herbe fine et mollasse,
SALIVAL , Salvia Fallis , ab dont on garnissait les lits et les
baye régulière et réformée de coussins. ("D. Calmet , Dict. de
l'Ordre de Prémontré, au dio la Bible. ) .
cèse de Metz en Lorraine , près SALLE ( Jean-Baptiste de la } ,
de la ville de Vie. Elle était de instituteur des frères des écoles,
la filiation de Belleval en Ar- est auteur d'un livre intitulé,
gonne , et fut fondée vers l'an les Devoirs d'un chrétien envers
2;-
4 2o SAL SAL
Dieu , et les moyens de pouvoir nuscrits grecs ; deux volumes
s'en bién acquitter , in-12. Cet pour les manuscrits latins; trois
ouvrage a été imprimé à Rouen volumes pour les livres impri
en 1735, chez J. B. Machuel , més de Théologie , et deux vo
avec la Vie de Jean-Baptiste de lumes sur les belles-lettres. Le
la Salle , qui est en 2 vol. in-4°- dixième volume sur la jurispru
SALLÉ ( Jacques-Antoine ) , dence a paru en 1753. (Journal
avocat au parlement. Nous avons des Savans 175o, pag. 378. La
de lui, l'Esprit de l'ordonnance France littéraire.)
de Louis xv , sur les donations S ALLO ( Denis de) , seigneur
etsurlestestamens, 1753, in-12; de la Coudraye , conseiller au
L'Esprit des deux ordonnnances parlement de Paris, et le pre
de Louis xv, sur les substitutions mier auteur du Journal des Sa
et sur les faux, 1754, 3 vol. in- vans , naquit à Paris en 1626 ,
12 ; L'Esprit des ordonnances et d'une famille noble et ancienne
desprincipaux éditsde Louis xv. du Poitou. Il était l|aîné des
( La France littéraire , et dans le cinq fils de Jacques de Sallo ,
supplément. ) conseiller en la grand'chambre.
S ALLEM , hébr. , pain , per Il s'appliqua à l'étude avec une
fection , rétribution , du mot ardeur extrême , et fut le pre
schalam , quatrième f1ls de Nep- mier qui conçut en 1664 le pro
tbal. ( Gen. 46 , 1^. ) jet du Journal des Savans, qu'il
SALLIER ( Claude ) , prêtre , donnaaupublicsousle nom sup
né à Seuiur en Auxois, au mois posé du sieur d'Hédouville. Les
de juillet 1686, et mort à Paris plaintes qu'on en fit à cause de
le g janvier 1761 , était profes la liberté qu'il prenait de cen
seur en hébreu auCollége-Royal, surer les livres avec trop de sé
de l'Académie des inscriptions , vérité, et des ordres supérieurs
et de l'Académie française, garde l'obligèrent d'interrompre ce
de la bibliothéque du roi. Il a travail, dont il laissa le soin à
fourni un grand nombre de mé M. l'abbé Gallois en 1666 , après
moires dans l'Histoire de l'Aca avoir donné le treizième jour
démie des inscriptions et belles- nal. Il mourut à Paris en 1669,
lettres. Il a aussi eu la principale âgé de quarante -trois ans. On a
direction du catalogue de la bi de Jui quelques autres ouvra
bliothéque du roi , dont il y ges, un traité des Sceaux , deux
avait en 175o, 9 vol. in-fol. im autres traités des Légats à latere,
primés, savoir un volume pour avec une relation de leur récep
les manuscrits hébreux , sa tion , imprimés in-12 , en 1665
maritains, syriaques, coptes, et 167o , etc.
éthiopiens, arméniens , arabes, SALMAouSALMON, hébr.,
perses , turcs , tartares , sia comme Salem, fils de Naassem.
mois , indiens et les livres chi Il est appelé père de Bethléem ,
nois : un volume pour les ma- c'est-à-dire , que sa race a peu
,

SAL SAL 4a1


plé Bethléem. ( Rutk. 4, 20, hoteï , de l'Ordre des Frères Mi
s1.) neurs , nommé par Boniface 1x.
SALMANA , hébr. , ombre , 3. Marc , du même Ordre des
image ou idole défendue, etc., Frères Mineurs, nommé sous
un des princes madianites qui Martin v , en 1430.
furent défaits par Gédéon. (Ju- 4- Henri de Prague, de l'Or
dic. 8,5.) dre des Frères Prêcheurs, vers
SALMANA, héb., comme Sal- l'an 1460. (firchr. , tom. 3. p.
ma , roi idolâtre. ( Osée, 10., 13, 83.)
14.) Les arméniens ont eu aussi
SALMANASAR, hébr., paix des évêques de leur rit à Sahnas.
liée ou enchaînée , du mot scha- Nous n'en connaissons qu'un,
lam, paix, et du mot asar,lier, nommé Jacques , qui assista au
roi d'Assyrie, qui succéda à Te- concile d'Adane. (Or. chr., tom.
glatphalasar , et eut pour suc 1,p. 1444.)
cesseur Sennacherib. Il s'assu SALMERON ( Alphonse) , jé
jettit Osée, roi d'Israël , le mit suite, né à Tolède dans le sei
clans les liens, et transporta tout zième siècle, étudia à Alcala ,
son peuple au-delà de l'Eu- où il se rendit habile dans les
phrate. Tobie trouva grâce à ses langues. Étant venu à Paris pour
yeux , et même il le fit son pour y continuer ses études en philo
voyeur. ( 4 Reg. 17, 3, 5,6, sophie et en Théologie , il se joi
7 , etc. , et 18, 9 , 10. Tob. 1, gnit à saint Ignace de Loyola;
13.) qui méditait l'établissement de
SALMAS, ou SALAMAS, et sa compagnie , et fut l'un de ses
SALMASTE, ville de Perse dans premiers disciples. Salmeron
l'Adorbigane avec titre d'évê- voyagea ensuite en Italie , en Al
ché. Le géographe de Nubie la lemagne , en Pologne, dans les
met dans l'Arménie. En voici Pays-Bas et en Irlande , et s'ac
deux évêques nestoriens. quit partout une grande répu
1 . Joseph , assista à l'élection tation par son savoir et ses pré
du catholique Jaballaha 111. dications. Il assista au concile de
2. N..., qui embrassa la foi Trente par l'ordre de trois pa
orthodoxe sous le pape Jules 111. pes, et il y prononça le panégy
On croit qj1e c'est Siméon , ar rique de saint Jean l'évangé-
chevêque de Salmal , de Seert liste , qu'on trouve imprimé à
et de Gela , qui fut élevé à la la fin des actes de ce concile. Il
dignité de catholique , en 1580. contribua beaucoup à l'établis
( Or. chr., tom. 2. , pag. 1.329. ) sement du collége deNaples, où
Cette ville a eu aussi des évê il mourut le 13 février de l'an
ques latins, savoir : 1 585 , âgé de soixante-neuf ans.
1 . Thomas , transféré à une On a de lui un volume de pro
autre église, en 1402. légomènes sur toute l'Écriture-
3. Guillaume de Wildeu- Sainte , et quinze volumes de
4*a SAL SAL
commentaires sur le Nouveau- sondecampagnedeChailIot,près
Testament, qui ont été retou de Paris, le g-sept. 1736 , à cin
chés par un de ses confrères , et quante-neuf ans. On a de lui un
imprimés après sa mort , à Ma traité français de l'étude des
drid , en 1601 , 1602 ; et à Co conciles et de leurs collections ,
logne, en 1604. On a aussi de divisé en trois parties , avec un.
lui des sermons sur les parabo catalogue des principaux au
les évangéliques de l'année, im teurs qui en ont traité, et des
primés à Cologne en 1600. Sal- éclaircissemens sur les ouvrages
meron parlait et écrivait facile qui concernent cette matière et
ment ; il était même savant et sur le choix de leurs éditions ; à
profond. Ses ouvrages , quoique Paris, 1724, in-4°. Cet ouvrage,
d'un style un peu diffus, sont qui est estimé, a été imprimé
fort utiles pour l'intelligence des en latin à Leipsick, en 172g.
livres saints, dont il explique M. Salmon se propose de mon
d'une manière littérale et judi trer dans la première partie de
cieuse un grand nombre de pas ce traité , l'utilité des conciles ,
sages. ( Kibadeneira et Ale- soit en général , soit en particu
gambe, Biblioth. script, societ. lier : dans la seconde partie , il
Jesu. Dupin , Bibliothèque des fait connaître les anciennes et
A ut. ecclés. du seizième siècle , les nouvelles collections , aussi
part. 4 , pag. ^62. Richard- bien que le travail des collec
Simon , Critiq. de Dupin, t. 2, teurs des conciles : ce qu'on y
PaB- '99 ) trouve de plus curieux est la cri
SALMIAU ou SALMIAS, héb. , tique de la grande collection du
paix , perfection ou rétribution père Tlardouin : dans la troi
du Seigneur, du mot schalam sième partie, il s'agit de la ma
et du mot Jah , est un de ceux nière d'étudier les conciles :
qui répudièrent les femmes l'auteur y donne une espèce
qu'ils avaient épousées contre la d'introduction à cette étude. Il
loi. ( 1 Esdr. 10, 3g. ) avait eu dessein de donner un
SALMON. Voy. Sa1.ma. supplément à la collection des
SALMON ( François ) , prêtre , Conciles du père Labbe, en plu
docteur en Théologie de la mai sieurs volumes in-fol. , et il pa
son et société de Sorbonne , et raît par le projet qui a été im
bibliothécaire de la même mai primé en français, in-4° , que
son , était né à Paris. Il se ren cette collection était très-avan
dit habile dans les langues sa cée ; mais la mort de M. Salmon
vantes , et surtout dans l'hé en a arrêté la suite. Il avait aussi
breu. Il acquit aussi une grande formé le projet et commencé
connaissance des Pères , des con seul l'exécution d'un index ou
ciles et des livres, dont il avait d'une bibliothéque générale ,
une ample et riche collection. Il dans laquelle il devait indiquer
mourut subitement dans sa mai- par ordre alphabétique, sous le
SAL SAL 423
nom de leurs auteurs , les actes, successeur de Sadoc 11, et prédé
vies, chroniques, histoires , li cesseur d'Helcias , sous le règne
vres, traités, bulles, constitu d'Ézéchias. ( 1 Par. 6,1a.)
tions , décrets, dissertations, let SALOMÉ , hébr. , paisible ,
tres , diplômes, et autres mo- parfaite ou qui récompense , du
numens qui se trouvent çà et là mot schalam. On donne des his
dans les compilations miscella- toires de six femmes et un hom
nées, et autres recueils sembla me de ce nom. Celui-ci , selon
bles où ces pièces se trouvent quelques-uns , fut le troisième
comme reléguées hors de leur époux de sainte Anne et le père,
place , et dès là dérobées à la vue de Salomé , épouse de Zébédée,
même des plusclairvoyans ; mais et mère de saint Jacques-le-Ma-
ce travail est demeuré fort im jeur et de saint Jean l'évangé-
parfait , et n'a produit que quel liste. Cette Salomé est la seule
ques écrits fugitifs, les uns pour dont l'Évangile nous apprenne
annoncer le projet et le justifier, quelque chose ( Matth. 27, 56.
lesautrespourle censurer. (Voy. 20, 20, etc. Marc. 15, /,0. 16,
l'éloge de M. Salmon, qui se 1 , 2 ), si ou en excepte celle que
trouve dans la préface qui est à saint Marc et saint Luc nous di
la tête du catalogue de sa biblio sent avoir été la cause de la
théque, imprimé à Paris en mort de saint Jean-Baptiste, et
1737 , iu-1 2 , sous ce titre : Bt- qu'ils nomment seulement fille
bliotheca salmoniana , sive ca- d'Ilérodias. (Marc. 6, 17, etc.
talogus librorum D. Francisci Luc. 3 , 19. ) La fête de sainte
Salmon , Doctoris et Prœfecti Salomé , épouse de Zébédée , et
bibliothecœ sorbonicœ.) l'une des saintes femmes qui suir
SALMONA, hébr., l'ombre virent Jésus-Christ, et avaient
ou le tintement du nombre , du dessein de l'embaumer après sa
mot tsalai, ombre , etc. , et du mort , est marquée dans les
mot mana, nombre, campe martyrologes latins au 22 octo
ment des Israélites dans le dé bre.
sert .(Num. 35, £1 .) Il y en a qui Les autres femmes du nom de
pensent que ce fut là que Moïse Salomé, sont : I°. Salomé, fille
érigea le serpent d'airain. d'An tipater, et sœur du grand
SALMONA , ville de l'île de Hérode. On la regarde comme
Crète. Saint Paul passa près de la cause de la mort de ses deux
là, allant à Rome, l'an de Jésus- premiers époux , des princes
Christ 60. ( Act. 27 , 7. .) Alexandre et Aristobulc , ainsi
SALO, hébr., panier, du mot que de leur mère Marianne.
salai, fils de Mosollam , de la Quelque idée désavantageuse ce
tribu de Benjamiu. ( 1 Par. 9, pendant que donnent d'elle des
7-) faits de cet affreux genre, on
SALOM ou plutôt SELLUM , dit qu'elle eut horreur de l'or
grand sacrificateur des Juifs , dre que lui avait donné Hérod
4»4 SAL SAL
de faire mpurir tous les princi ayant attaqué l'Égyptien de pa
paux de la Judée , dès que lui- roles, en fut maltraité ; ce que
même serait expiré, et ne l'exé Moïse ayant aperçu , tua l'É
cuta pas. Elle favorisa , ajoute- gyptien ; enfin que les frères de
t-on , Antipater contre Arche- Salumith, répudiée en consé
laùs , et mourut l'an 12 de Jé quence de ce qui lui était arrivé,
sus-Christ. 2°. Salomé , fille du voulant obliger son mari à la
grand Hérode et d'tlpide , qui reprendre, et étant venus aux
épousa un des fils de Phétoras. mains avec lui , Moïse voulut
3°. Salomé, mère des sept frè les mettre d'accord ; mais que le
res Machabées. 4°- Enfin une mari de Salomith le rebuta, en
Salomé, "dont les livres apocry lui demandant qui l'avait éta
phes disent qu'elle voulut éprou bli juge entre eux. Cette histoire
ver la virginité de Marie après est un tissu de l'endroit du Lé-
son enfantement. ( iy. dom vitique que nous venons de citer
Calmet, Dictionnaire de la Bi avec le chap. 2 de l'Exod. 2,11,
ble. ) 12, 13, 14; mais il ne paraît ni
SALOMI , hébr. , comme Sa en l'un ni en l'autre endroit ,
lomé, père d'Abiud , de la tribu que l'Égyptien tué par Moïse fût
d'Aser. Cet Abiud fut un de ceux un préfet des ouvrages, ni que
qui furent nommés pour faire l'Israélite qui se révolta contre
le partage de la terre promise. Moïse fût le mari de Salomith.
{Num. 34, 27. ) SALOMITH , fille de Zoroba-
SALOMI , père de Zambri , bel , prince de Juda. ( 1 Par. 3,
fut tué par Phi nées , dans l'abo •9)
mination de Phogor. Le pre salomith , fils de Semeï ,
mier livre des Machabées l'ap lévite , de la famille de Gerson.
pelle Salomi ou Salom , et les ( 1 Par. 23, 9. )
Nombres Sallu ou Saln. ( 1 Mach. SALOMITH, fils d'Isaar, lé
2, 26. -Num. 25i 14- ) vite, de la famille de Gerson,
SALOMITH ou plutôt-SALU- fils de Moïse. (1 Par. a3, 18.)
MITH, fille de Dabri , de la tribu SALOMITH , fille deRoboam,
de Dan , et mère de ce blasphé roi de Juda , et de Maacha, fille
mateur qui fut condamné par d'Absalon. ( 2 Par. 1 1 , 2o. )
l'ordre du Seigneur à être lapidé. SALOMON, hébr., paisible
( Levit. 24 , 1o , 11, etc. ) L'É ou parfait , du mot scalam ,
criture dit que Salumith avait roi de Juda et d'Israël , était
eu ce fils d'un Égyptien , sans fils de David et de Bethsabée.
exprimer s'il était son époux ou Tout ce que nous pourrions
non. Mais les rabbins disent que dire ici de son avénement au
cette femme israélite, épouse trône d'Israël , des avis que lui
d'un hébreu , fut surprise par donna David avant sa mort , de
l'Égyptien, préfet des travaux son mariage avec la fille de Pha^
des îlébreux, et que son mari raon , roi d'Égypte ; du dan de
SAL SAL 4 a5
sagesse dont il fut gratif1é d'une en se livrant à l'amour des fem
façon si particuhère , de l'usage mes et à l'1dolâtrie , et qu'il
qu'1l en fit presque aussitôt à nous eût laissé des preuves cer
l'occasion de deux femmes de taines de son éternelle félicité.
mauvaise vie , dont l'une s'était Mais quoique plusieurs d'entre
empatée de l'enfant vivant de les Pères nous assurent de son
l'autre , substituant en la place salut, d'autres "nous fournissent
de celui-ci le sien qui était trop de raisons d'en douter,
1nort ; de ses soins pour la cons pour ne nous pas donner sujet
truction du temple , de la dédi de craindre que les premiers
cace qu'il en fit au Seigneur, des n'en aient jugé trop favorable
deux palais qu'il bâtit, l'un pour ment. Quoi qu'il en soit , Salo
lui, l'autre pour la fille du roi mon mourut l'an du monde
d'Égypte , son épouse ; de la 3o2g, après quarante ans de rè
construction des murs de Jéru gne, âgé d'environ cinquante-
salem et de la place de Mello, neuf ans. .
qu'il fit faire aussi dans la même De tous lus ouvrages d'esprit
ville; du soin qu'il prit de for de Salomon , il ne nous reste
tifier toutes les villes où il avait que les Proverbes , l'Ecclésiaste
ses magasins, de l'obligation et le Cantique des Cantiques,
qu'il imposa aux peuples qu'il dont on a parlé à leurs articles.
s'était assujétis , de travailler Quelques-uns lui ont aussi at
aux édifices publics; de la flotte tribué le livre de la Sagesse et
qu'il équipa à Asiongaber et celui de l'Ecclésiastique. ( Foy.
à Élat ou OElan , sur la mer Sagesse et Ecclés1ast1que. )
Rouge; du voyage qu'entreprit Les Juifs croient qu'il com
la reine de Saba, pour s'assurer posa les psaumes 71 et 126. On
par elle-même de ce qu'elle avait a aussi publié , sous le nom de
appris de la sagesse de Salomon Psautier de Salomon , dix-huit
et de la satisfaction qu'elle en psaumes trouvés en grec dans la
reçut ; des richesses immenses, bibliothéque d'Augsbourg; mais
en un mot, qui faisaient de Sa les savans conviennent qu'ils ne
lomon le plus puissant des rois; sont pas de Salomon ; et les an
toutes ces choses , dis-je , sont ciens Grecs qui pouvaient l'a
rapportées assez au long dans le voir , ne l'ont jamais cité com
troisième livre des Rois et le se me JÊcriture divine. La tradi
cond des Paralipomènes , pour tion des Syriens, qui attribue à
nous dispenser d'en dire ici da Salomon l'invention des lettres
vantage. syriaques et arabes , ne mérite
Il seraita souhaiter sans doute aucune créance , non plus que
qu'un prince aussi heureux que ce que rapporte Eupoléma, cité
sage dans les commencemens de dans Eusèbe , de plusieurs let
son règne , n'eût point terni tres attribuées à ce priuce.
toute cette sagesse dans la suite, Oa ne doit pas faire plus Je
4aG SAL SAL
fond sur ce qu'on dit des livres de bris idearum ; Salomonis incan-
secrets de magie, de médecine, tationes ; annulus Salomonis ;
d'enchantemens, qu'on attribue de lapide minerali sive philoso-
à Salomon, ni sur la monarchie pluco ; serra Salomonis ; de si-
universelle que les Orientaux gillis Salomonis , somnia .Salo
prétendent qu'il a eu non-seu monis.
lement sur tous les hommes , Outre les ouvrages de Salo
mais encore sur les esprits hons mon qui sont véritablement de
et mauvais, les oiseaux, les lui , etqui sont parvenus jusqu'à
vents mêmes. On doit porter le nous, l'Écriture en marque un
même jugement de la lettre de grand nombre qui sont perdus.
Salomon à Iliram, roi de Tyr, Il composa trois milles parabo
et de la réponse de Hiram à Sa les, et il fit cinq milles canti
lomon , aussi bien que d'une ques. Il traita aussi de tous les
autre lettre de Salomon à Wa- arbres , depuis le cèdre qui est
phres, roi d'Egypte, et de la sur le Liban, jusqu'à l'hysope
réponse de ce prince à Salomon. qui sort de la muraille ; et il
On doit encore juger de même traita de même des animaux de
des énigmes que l'on dit que la terre, des oiseaux, des repti
Salomon proposait à Hiram et les et des poissons. ( Voy. Do1n
aux philosophes de Tyr; des Calmet, Dictionn.de la Bible, et
exorcismes et des formules de Dom Ceillier , Hist. des Auteurs
conjurations pour chasser les sacrés et ecclésiastiques , tom. 1 ,
démons ; du livre des perles; de pag. iV\ et suiv. )
celui des simples et des arbres ; SALOMON. Ilya eu plusieurs
de celui de la guérison des ma rabbins de ce nom; mais le plus
ladies , que Suidas dit avoir été célèbre est celui que l'on dési
détruit par le roi Ëzéchias ; gne ordinairement sous le nom
d'une formule de prières ; d'un de Raschi , et que la plupart des
livre intitulé, la Contradiction chrétiens nomment Salomon
de Salomon , condamné par le Jarchi. R. Simon nous assure
pape Gélase; du testament de qu'il faut l'appeler avec les Juifs
Salomon ; de sa doctrine ; de Uen-Isaaki, c'est-à-dire, fils
son hygromantie; du livre du d'Isaac. ( Voyez Jarch1. )
Trône de Salomon ; de ceux SALOMON JAPHE, rabbin
qui portent pour titre , liber du quinzième siècle, quitta l'Al
Almadal; liber quatuor annu- lemagne sa patrie pour se ren
lorum ; liber de novem cauda- dre à Constantinople. Il y expli
riis ; liber de tr1bus figuris spi- qua le Talmud de Jérusalem et
rituum; liber de sigMis ad dœ- le rendit plus complet qu'il ne
monia ; clavicula Salomonis ad l'était auparavant, eu y ajoutant
filium Roboam ; liber Lamne ; bien des éclaircissemens néces
liberpentaculorum ; liber de of- saires. II publia deux autres ou
jiciis spirituum; Razielj de um- vrages , dont l'un contenait des
SAL SAL 427
sermons , et l'autre l'explica tiens. Buxtorf , qui en a parlé
tion du Middrash Rabba sur le dans sa Bibliothéque sans mar
Pentateuque. (Basnage, Hist. quer le nom de l'auteur, témoi
gne que ce livre a été imprimé
des Juifs, t. 5, p. 2008. )
SALOMON - LUR1A , rabbin, par les Juifs, à Mantoue, et qu'il
y en a eu une version allemande
fameux du seizième siècle. Ceux
de sa nation le nommaient la impriméeà Cracovieen 1091 . Ou
couronne d'Israël et la merveille en a donné une édition hébraï
du temps. Il composa un ouvra que à Prague en 1619, et d'au
ge intitulé : la Mer de Salomon. tres en la même langue , à Ve
Il y examinait particulièrement nise, à Constantinople, à Salo-
le style et les phrases du Tal- niqueet à Amsterdam. Les Juifs
en ont aussi fait une version en
mud. (Basnage , ibid., p. 2070.)
SALOMON-DEN-VIRGA, rab langue portugaise. Gentius l'a
bin, célèbre en Espagne, au traduit en latin , et cette ver
commencement du seizième sion a été imprimée àAmsterdam
siècle, écrivit une histoire de ce en 1(151, avec ce titre : Historia
ce qui est arrivé aux Juifs de judaica , res Judœorum ab ever-
puis la destruction du temple stî cède hierosolymitand, adhœc
de Jérusalem , jusqu'à son fere tempora usque complexa.
temps. Cetouvrage est intitulé: (M. Simon Buxtorf, Bibl. rabb.)
Jchebet Juda , c'est-à-dire , tri SALOMON DE OLIVERA ,
bus Judœ, ou plutôt virgaJudœ. Juif portugais, et rabbin, à
Ce qu'il y a de plus considé Amsterdam, vivait vers le mi
rable dans ce livre, c'est qu'il lieu du dix-septième siècle. Il a
rapporte plusieurs disputes qui laissé plusieurs ouvrages dont
ont été entre les chrétiens et les l'un est un livre de paraboles et
Juifs, surtout en Espagne, et de sentences morales ; il a été
qu'il produit les raisons de part imprimé à Amsterdam en 1665.
et d'autre. Il rapporte fort au Un autre est une grammaire
long celle qui fut faite à Giron- chaldaïque ; un troisième , une
ne , en présence du pape Be logique rabbinique ; un qua
noît xm, appelé Pierre deLune, trième, une indice alphabéti
des cardinaux et de quelques que des devoirs ; un cinquième,
évêques, entre Josua Lurki, qui une grammaire hébraïque écrite
avait été Juif , et qui s'appetle en portugais ; un sixième , un
Jérôme de Sainte-Foi , étant lexicon hébreu et portugais, im
chrétien ; et entre plusieurs rab primé à Amsterdam en 1682 ;
bins. Le fond de leur dispute un septième, un livre en faveur
était sur l'explication du pas de ceux qui veulent s'exercer à
sage du Talmud , d'où Jérôme la poésie ; un huitième, un trai
de Sainte-Foi prouvait que le té intitulé , la Révolution de
Messie était venu. Cet ouvrage l'année : il y traite du comput
mérite d'être lu, même des chré- astronomique et de la manière
4a8 SAL SAL
d'accorder les mois lunaires avec mon. (Sixte de Sienne, Biblio
les solaires , etc. ( J. C. Wolfii , théque sacrée, Dupin, Biblioth.
Bibliot. l1ebraica. ) quatrième siècle. )
SALOMON-SaLMAN, Juif du SALONE , Salona , ancienne
dix-huitième siècle, a donné au métropole de la Dalmatie , qui
public le livre de l'Édifice de fut ruinée en 64' , et qui était
Salomon , à Francfort sur le située à quatre ou cinq milles
Mein , en 1708. C'est une gram- le long de la côte vers le nord-
maire hébraïque sacrée qui passe ouest. Ladignitéarchiépiscopale
pour excellente. L'auteur s'y ou métropolitaine qui était à Sa -
plaint de ce que les Juifs négli lone, fut alors transférée à Spa-
gent trop l'étude de la gram latro, où elle a subsisté depuis.
maire.
SALON (Michel-Thomas), na Conciles de Salone.
tif de Valence en Espagne, reli Le premier fut célébré envi
gieux ermite de Saint-Augustin, ron l'an 1075, par Gerard , ar
était docteur et professeur en. chevêque de Siponte et légat
Théologie à Valence. Ou a de apostolique. On y rétablit l'évê-
lui un gros volume , de J1tstitid chéde Nones, et le prêtre tllfe y
et jure , etc. ( Biblioth. hispan. ) fut absous par le légat , après
SALONE , Salonius, évêque avoir fait serment de se présen
dans le cinquième siècle, était ter avec lui au pape. ( Le père
fils de saint Euchcr l'ancien , Mansi , Supplément , tome a ,
qui depuis fut évêque de Lyon. col. a.)
Salone fut élevé dans le mo Le deuxième concile fut célé
nastère de Lérins avec son bré en 1076, en présence des
frère Veran. Ils en furent tirés légats du saint-siége. Démétrius,
tous les deux pour être évêques. roi de Dalmatie, y jura fidélité
Veran le fut de Vence , et Salo et un tribut annuel à l'Eglise.
nius, de Glandève, ou de Vienne, ( Le père Mansi , ibid- , col.
ou de Genève. Il assista au con
cile d'Orange tenu en 44 l, et SALONE, autrefois Amphise,
souscrivit une lettre envoyée au ville de la Grèce , dans la Liva-
pape saint Léon en /to2. Récri die, capitale des Locriens Ozo-
vit aussi à ce pape pour défen les, avec évêché suffragant d'A
dre les droits d'Ingenuus, arche thènes. Elle est située à dix mil
vêque d'Embrun , et reçut ré les au nord de la baie à laquelle
ponse d'IIilaire, successeur de elle donne son nom, et qu'on
saint Léon. On croit qu'il mou appelait anciennement Crisœus-
rut peu de temps après. On a Sinus, dans le Golfe de Lépan-
de lui, dans la Bibliothéque des te. Il y a eu les évêques sui-
Pères, une explication litté vans :
rale et mystique sur les Pro 1. N.... , de l'Ordre des Frè
verbes et l'Ecclésiaste de Salo- res Prêcheurs, eu 1345.
SAL SAL 429
2. Jean , de l'Ordre de Saint- Sabin de Cannsc , sous le pape
Augustin , en 1 3g0. Paschal 111 , en 1 102.
3. Jean, mort en 14î9, eut 6. Etienne, en 1 150.
pour successeur 7. Paul, en 1 174. H assista au
ly. Gerard, de l'Ordre des Frè concile de Latran sous le pape
res Mineurs, nommé par Mar Alexandre m, en 1 17g.
tin v. 8. Paganus, en 1207. ■
5. Jean Stanterbich , mort en 9. Oddo, de Marcellinis, sié
1457. geait sous le pontificat du pape
6. Jean Freyn, de l'Ordre Honorius 111.
des Frères Mineurs , succéda la 10. Pierre , religieux : on
même année. ignore de quel ordre était l'évê-
7. Jean, vivait en 1461- que de Salpe sous Grégoire 1x ,
8. Antoine Cataneo , évêque en 1 236.
de Salone et coadjuteur d'É- 1 1. G... , évêque de la même
tienne de Forly, archevêque de église, en 1293.
Milan , en 12. Aimand , fut transféré de
g. Jean, mort en 1 4-74- l'évêché de Sainte-Marie ou de
10. PhilibertWillodi.de l'Or Lucère, à celui de Salpe par Bo-
dre des Frères Prêcheurs, nom niface vm, la huitième année de
mé par Sixte 1v, le 29 juillet son pontificat.
1474.. 13. Galgonus', élu en 131 7,
1 1 . Erasme Pechenger, de mourut en 1 346.
l'Ordre des Frères Mineurs , en .14- Donat de Taurato, de
1482. ( Or. chr. , t. 3, p. 874.) l'Ordre des Frères Mineurs , suc
SALPE , Salapia , Salpiœ , céda au précédent en 1 346.
ville épiscopale de la Capitana- 15. Nicolas , religieux du mê
te, au sud-est dans le royaume me ordre, fut nommé par Clé
de Naples , est située à quatre ment v1, en 1350.
milles de la côte. Son évêché, qui 16. Jean, élu et sacré évêque
était fort ancien, fut uni à celui de cette église sous Innocent v1 ,
de Trani par Martin v. en 1358, dans le temps que le
siége n'était pas encore vacant,
Evoques de Salpe. comme on en avait fait courir
1 . Pallade , assista au concile le bruit , fut déclaré évêque
de Rome sous le pape Hilaire , d'une église de l'île de Crète ou
en 465. Candie, la même année 1 358.
2. Proficuus, siégeait sous le 17. Jean.
pape Gélase. 18. SalviusdeBario, religieux
3. Pélage, en 49^, sous le de l'Ordre des Frères Prêcheurs,
même pape. ~ occupait le siége de Salpe en
4- Raynaut, en 105g. 1364.
5. Guillaume-, assista à la 19. Colellus.
t consécration de l'église de Saint- 20. Nicolas.
43o SAL SAL
21 . Ange , cd 1380. veau nni à celui de Trani. Ma
22. Antoine Bizzanus, deUOr- rius mourut avant l'au 1 532 , et
dre des Frères Prêcheurs, en les deux siéges furent réunis.
1395. 28. Gaspard Flores , succéda
23. Melileus, en 14oo, mou à Marius en 1 5 1 3. Le cardinal
rut en r /t1 3. de Cupis ayant de nouveau con
a4- François de Nigris, de senti que le' siége de Salpe fût
l'Ordre des Frères Mineurs, évê- séparé de celui de Trani , Clé
que deSalpe, en 14'3, fut trans ment vu le donna à Gaspard ,
féré à l'église d'Andri en 1418. aux mêmes conditions qu'il
25. Nicolas - Antoine j fut avait été donné à Marius. Gas
transféré de l'évêché de Lucère pard mourut avant le cardinal ,
à celui de Salpe par le pape et l'union des deux églises eut
Martin v, en i4at . On croit que encore lieu.
sous ce prélat l'église de Salpe 29. Thomas Stella, Vénitien,
fut unie à celle de Trani, dans religieux de l'Ordre des Frères
le temps que François Carosius Prêcheurs, fut nommé à l'évê-
était archevêque de ce dernier ché de Salpe en 1 544> avec l'a
siége. On convint, en faisant grément du cardinal de Cupis,
cette union, que celui des deux qui consentit que cette église
prélats qui survivrait à l'autre , fût séparée pour la troisième
serait déclaré archevêque de ces fois de la métropole de Trani ,
deux siéges. Nicolas étant mort en se réservant, comme ci-de
avant François, celui-ci admi vant, le droit de la reprendre,
nistra l'église de Salpe avec celle en cas que Thomas vînt à s'en
de Trani , qui restèrent ainsi démettre, ou vint à mourir
unies jusqu'à l'an 1523. Cette avant lui. Thomas siégea jus
année le cardinal Jean -Domini qu'à l'an 1547- fut transféré
que de Cupis, qui en était ar cette même année à l'évêché de
chevêque, consentit qu'on les Lavello, et ensuite à celui de
séparât, et qu'on nommât un Capo d'Istria. L'église de Salpe
évêque de Salpe. Il paraît ce a été unie à celle de Trani de
pendant, par les actes du con puis ce temps. (Ital. sacr., t. 7,
cile de Florence, qu'un certain... col. 917 ; et t. 10, col. 338.)
26. Matthieu, assista à ce con- SALPHAAD ou SALPIIAHAD,
«ile, et y souscrivit en qualité hébr. , l'ombre ou le tintement
d'évêque élu de Salpe, en 143g- de la crainte, du mot tsaal,
27. Marius, Espagnol, chape ombre, et du mot pakad, crain
lain du cardinal de Cupis , fut te , fils d'Hépher, de la tribu de
faitévêquede Salpe parAdrien v1 Manassès. Il mourut sansenfans
et avec le consentement dudit mâles ; mais il laissa cinq filles ,
cardinal en 1523, à condition qui reçurentleur partage dans la
qu'après la mort de cet évêque, terre promise avec ceux de leur
le siége de Salpe serait de nou- tribu. (Num. 26, 33; et 27, 1 , a.)
SAL SAL 431
SALTUS, qui signifie une communes de France du midi
forêt, est mis dans la Vulgate au nord , et quarante du levant
( lj\eg. 21, 19 ; -et 1 Paral. 2o, au couchant.
5 ) , au lieu de Jaré ou Jaharé
que porte l'hébreu : Adeodatus Évéq ues de Salzburg.
filius Saltus, au lieu de Elcha- 1 . Saint Rupert , issu de la fa
nan, fils de Jaré. Cet Elchanaf1 mille royale de France, ayant
était un des braves de l'armée été obligé de quitter l'évêché de
de David. ( Voyez Adeodatus.) Wcrms par les persécutions des
SALTZBURG , Salisburgum , idolâtres, devint évêque région-
ville archiépiscopale d'Allema naire, et prêcha l'Évangile dans
gne, dans le cercle de Bavière , la Bavière. Il eut le bonheur d'y
connue autrefois sous le nom de convertir, l'an 595, à la foi chré
Juvavia , est située des deux tienne , le duc Théodon m avec
côtés de la rivière de Saltz. Elle ses frères le duc d'Oettingen et
est grande, bien bâtie et fort le duc Dietbold de Bosan. Ce
peuplée. La cathédrale de Saint- prince fit établir à Juvave ou
Rupert , l'un des plus beaux édi Salzburg une église en l'honneur
fices d'Allemagne, a été bâtie de saint Pierre , avec plusieurs
sur le modèle de Saint-Pierre autres édifices , dont il fit une
de Rome , dont elle a les pro abbaye , et où il établit la rési
portions. L'archevêque , qui est dence des évêques. Saint Rupert
légat-né du saint -siége dans y mourut en 623 , le jour de
toute l'Allemagne, et qui se dit Pàque, au milieu d'un sermon
primat de Germanie depuis la qu'il faisait à son peuple. On
sécularisation de l'archevêché célèbre sa fête le 27 mars.
de Magdebourg , a deux palais 2. Saint Vital , premier abbé
dans la ville. Le chapitre , qui du monastère de Saint-Pierre ,
a été régulier sous la règle de fondé par son prédécesseur ,
saint Augustin jusqu'au ponti mort vers l'an 645.
ficat de Léon x, est composé de 3. Ansologuc, mort vers l'a a
vingt-quatre chanoines capitu- 673.
laires qui font preuve de no 4- Savolus , mort vers l'an
blesse de huit quartiers; et de 687.
quatre dignités : il y a de plus 5. Ezius , mort vers l'an 712.
des chanoines domiciliaires et 6. Flobargise, mort vers l'an
plusieurs chapelains. Il y a une 738.
université, dont les bénédictins 7. Jean, abbé de Saint-Pierre
sont les directeurs et les régens. à Saltzburg , mort vers l'an
Le diocèse est d'une étendue 76o.
considérable , mais renfermé 8. Saint Vigile, abbé de
entre des montagnes fort hautes Saint-Pierre à Saltzburg , fut
et d'un difficile accès. On lui nommé à cet évêché par le roi
donne environ trente lieues Pcpin , vers l'an 765. 11 sépara
432 SAL SAL
l'évêché de l'abbaye de Saint- à Saltzburg , de laquelle ils
Pierre. Il fit construire une étaient en même temps abbés ;
nouvelle église à l'honneur de mais Frédéric sépara l'abbaye
saint Rupert, où il fit déposer de l'archevêché, et bénit lui-
le corps de ce saint, et y insti même un nouvel abbé pour le
tua le siége épiscopal, après avoir dit monastère.
laissé la direction de l'abbaye à 23. Hartuic , comte de Span-
un de ses religieux. 11 mourut heim et d'Artemburg, mort en
vers l'an 780 ; et l'Église célèbre 1023.
sa fête le 27 novembre. 24. Gonthier , chancelier de
g. Bertric, auparavant abbé de l'empereur Henri 11, mort en
Saint-Pierre , mourut vers l'an 1027.
789- 25. Dietmar , mort en 1042.
26. Baudouin , chanoine
Archevêques de Saltzburg.
d'Augsbourg, mort en 1061.
10. Arnon , moine et abbé de 27. Gebhard , comte de Helf-
Saint-Pierre . obtint le titre fensteyn , a\ant rendu de grands
d'archevêque l'an 798, du pape services au pape Grégoire vu
Léon m. Il prêcha l'Evangile en contre l'empereur Henri 1v , ob
Esclavonie , où il mit un évê- tint la qualité de légat-né du
que nommé Théodoric, et mou saint-siége dans toute l'Allema
rut en 821 . gne pour lui et ses successeurs,
1 1 . Ammilonius, mort en 823. fonda l'évêché de Gurc en Ca-
12. Adalrant , mort en 836. rinthie , et l'abbaye d'Admont
13. Luitprand, mort en 85g. en Styrie, et il y fut enterré-après
14. Adalwin , mort en 873. sa mort, survenue en 1080.
15. Adalbert , mort en 880. Cependant l'empereur Hen
16. Dietmar , mort en go1. ri 1v, schismatique, chassa Heb-
17. Pelerin, mort en 916. hard de son évêché, et y in- ,
18. Ludebert, mort en g25. troduisit Bertaud, comte de
1g. Udalbert , mort en g35. Mosburg, qui s'y maintint du
20. Egilolphe , mort en g43. rant neuf ans.
a1. Herold , comte de Schy- 28. Saint Thiemont ou Diet-
reun , fut obligé de se démettre mare , moine bénédictin de
de l'archevêché l'an 967 par or l'abbaye d'Altaich, ensuite abbé
dre du pape Jean un, parce de Saint-Pierre à Saltzburg ,
qu'il n'en pouvait plus faire les étant allé pour le recouvrement
fonctions, étant devenu aveugle. de la Terre-Sainte l'an 1 101, fut
22. Frédéric, comte de Chiem- pris par les- Barbares, qui lui
geuw, mourut en gg1. coupèrent tous les membres , et
Jusqu'ici tous les archevêques lui arrachèrent le cœur.
de Saltzburg étaient religieux 2g. Conrad , baron d'Abens-
de l'Ordre de Saint-Benoît, élus berg, mourut l'an 11 43.
hors l'abbaye de Saint - Pierre 30. Saint Evrard, comte de
SAL SAL 433
Hilpostein,, premièrement cha archevêque par le pape Inno
noine de Bamberg, puis moine cent rv. Il mourut avant sou sa
bénédictin de Prufening , près cre en, 12^7.
de Ratisbonne , et ensuite abbé 35. Philippe , fils de Bernard,
de Biburg , mourut archevêque duc de Carinthie , fut déposé et
en 1 164- excommunié en 1257, sans
31. Conrad, fils de Léopold , avoir jamais été sacré.
marquis d'Autriche , aupara 36. Ulric , auparavant évêque
vant évêque de Passau , décéda de Seccovie, résigna l'archevê
en 1 168. ché en 1265, pour retourner à
3i. Adalbert, fils de Ladislas, son premier évèché, où il mou
roi de Bohême , et neveu de son rut trois ans après.
prédécesseur , fut chassé de l'é- 37. Uladislas, frère de Henri,
vêché par l'empereur Frédé duc de Pologne et de Silésie ,
ric Ier, qui le commit à Henri, mourut en 1 270.
évêquj de Brixen. Le pape 38. Frédéric de Wallen,
Alexandre m lui conseilla de grand -prévôt de Saltzburg,
désister pour le bien de l'Église : mourut en 1284.
mais il y fut rétabli ensuite vers 3g. Rodolphe de Hoheneck,
l'an 1 1 83 , et mourut en 1 200. chancelier de l'empereur Rodol
Conrad , comte de Wittels- phe, mort en 1289.
pach , auparavant archevêque Conrad , duc de Glogaw en
de Mayence , puis cardinal et Silésie , et prévôt de la cathé
évêque de Sabine , ayant été drale de Breslaw , fut élu en
chassé de son archevêché par suite archevêque de Saltzburg ;
l'empereur Frédéric 1er , à cause mais , ayant appris dans son
qu'il adhérait au pape Alexan voyage, qu'on n'y buvait pas de
dre m, obtint, l'an 1177, l'ad bierre,il refusa leditarchevêché,
ministration de l'archevêché de et n'y voulut pas aller. Ce fait
Saltzburg; mais il le quitta est rapporté par Bzovius et par
l'an 1 183 , ayant été rétabli sur plusieurs célèbres historiens ;
le siége de Mayence, où il mou- mais d'autres n'y ajoutent pas
jut en 12o3. foi.
33. Evrard de Truchsen, au . 40- Conrad de Praitenfurd ou
paravant évêque de Brixen , de Vanstorf, auparavant évoque
fut déposé en 1198, parce qu'il de Lavantz , mort en 131a.
avait accepté l'archevêché sans 41. Wichard, baron de Pol-
la permission du pape luno- haim, grand-doyen de Saltz
cent 111. Il y tut rétabli peu après, burg , fut sacré par le pape Clé
et érigea les nouveaux évêchés ment v, et mourut en 1315.
de Chiemsée, Lavantz et Sec- 42. Frédéric de Leibnitz, pré
covie. Il mourut en 1246. vôt et archidiacre de Saltzburg,
. 34- Burçhard, comte de Zi- mort en 1338.
genheim ou Sigenhagen, fut fait 43. Henri de Pierprunn , au-
2,1. 28
^34 SAL SAL
paravant écolâtre de Saltzburg, 55. Frédéric , comte de
mort eh 1343. Schaumberg, chanoine et plé
44- Ortolphe de Weisneck , ban de la métropole , mourut
mort en 1365. en 14g5.
45. Pelerin de Puechaim , 56. «Sigismond, comte de
mort en 1 3cj6. Hohenech, docteur en droit,
46. Grégoire Schenck d'Os- mourut en 1495, cinq mois
terwitz, mort en 14o3. après son sacre.
57. Léonard de Keutschach ,
47. Evrard de Neuhausen,«lu
chanoine régulier et prévôt d'O-
en concurrence avec Bertaud de bernsdoff, de l'Ordre de Saint-
Weching, évêque deFrisingue, Augustin dans la Carinthie ; il
obtint sa confirmation du pape devint ensuite grand-prévôt de
Boniface 1x. Il mourut l'an Saltzburg, et enfin archevêque;
1427. il mourut en 151g.
48. Evrard de Staremberg, 58. Matthieu Langh de Wel-
mort en '429. lenbourg , grand-prévôt d'Augs-
49' Jean de Reisperger, mort bOurg , ensuite évêque de Gurck
en 144ta en Carintbie , et de Carthagène
5o. Frédéric Truchses, d'E- en Espagne, et cardinal en 151 1.
merberg , grand-doyen de Saltz Il fut aussi élu archevêque de
burg, mort en 1452. Saltzburg, et mourut en 154o
51. Sigismond de Volckens- âgé de soixante-douze ans.
torfF, grand-prévôt de Saltz 59. Ernest, fils d'Albert, duc
burg, mort en r 461 . de Bavière , et de Cunegonde,
52. Burchard de Weispriach , fille de l'empereur Frédéric ; il
grand-prévôt de Saltzbourg, de fut administrateur de l'évêché
vmt aussi cardinal en 1462 , et de Passai et de l'archevêché de
mourut en 1466. Saltzburg. 11 résigna ses béné
53. Bernard de Rorr, «ha- fices en 1554, sans avoir voulu
nOine et pléban de la métropole recevoir les ordres, et mourut
de Saltzburg , résigna en 1482, en 1 5Go .
et devint administrateur de -Té* 6o. Michel, comte de Kren-
vêcbé de Vienne où il mourut bourg , chanoine de Saltzburg
cinq ans après. et de Passaw , mourut en 1 56o.
54- Jean, natif de Breslaw , 6t. Jean-Jacques, comte de
archevêque de Gran et primat Khuen , grand-doyen deBrixen;
de Hongrie, fut transféré à Sal il envoya ses théologiens au con
tzburg en 1482. Les chanoines cile de Trente, et célébra des
mécontens de ce prélat, sorti conciles à Saltzburg en 1569 et
rent de Saltzburg, et élurent 1573 ; il mourut en 1586.
pour archevêque Christophe 62. Georges, comte de Kien-
Ebron , leur prévôt , mais sans btfurg, grand-prévôt de Saltz
succès. Jean mourut en 1489. burg, avait été élu coadjuteur
SAL SAL 435
dès l'an 158o; il mourut en de Harrach , évêque de Vienne
1587. et grand-prévôt de Passaw , fat
63. Wolgang Thieri, comte élu coadjuteur de Saltzburg en
de Raittenaw, voulut mettre 1706, et succéda trois ans après.
sous sa juridiction la prévôté de (Hist. eccl. d'Allemagne, t. 2. )
Berchtofgadcn ; mais il y trouva
Conciles de Saltzburg.
tant d'opposition , qu'il fut lui-
même excommunié, attaqué par Le premier fut tenu en 806 ou
son chapitre , et mis en prison 807. On y décida , selon les ca
en 1612. Il fut aussi obligé de nons , que les dîmes devaient
renorcer à son archevêché dans être partagées en quatre por
cette même année , et mourut tions. La première , à l'évêque;
dans son arrêt en 1617. la seconde , aux clercs ; la troi
64. Marc Sitticus d'Altae1ops sième , aux pauvres ; la qua
ou Hohenembs, neveu de saint trième , à la fabrique des égli
Charles Borromée ,.chanoine de ses. (Reg. 20. Lab. 7. Hard. 40
Saltzburg et grand-prévôt de Le deuxième concile fut tenu
Constance, fut élu en 1612, et en 1150. On n'en a qu'une sim
mourut en 1619. ple mention dans la Chronique
65. Paris , comte de Lodron , de Saltzbourg, et dans la Ger
grand-prévôt de Saltzburg et manie sacrée, (tome 1,pf aZi.),
de Brixen , et chanoine de Le troisième , eu 1274- Fré
Trente et de Ratisbonne, rebâtit déric, archevêque de Saltzburg
l'église métropolitaine , et fonr et léga t du saint-siége , y pré
da l'université à Saltzburg. Il sida. On y reçut les décrets du
mourut en 1653. concile général de Lyon tenu la
66. Guidobald, comte de même année , et ceux du con
Thun , fut élu en 165/j- Le pape cile de Vienne en Autriche de
Alexandre vu le créa cardinal en l'an 1267, auxquels on ajouta
1 666 , et lui accorda aussi l'évê- les vingt- quatre canons sui-
ché de Ratisbonne. Il mourut vans.
en 1668. Le premier ordonne aux ab
67. Maximilien .Gandolphe , bés de l'Ordre de Saint-Benoit
comte de Kuenburg , première de tenir tous les ans des chapi
ment évêque de Lavantz , puis tres provinciaux , à cause .que
de Seccovie , et enfin archevê la discipline monastique s'est
que de Saltzburg. Il fut créé beaucoup relâchée par la négli
cardinal en 1686, et mourut le gence qu'on a eue de les tenir.
3 mai 1687. Le second 1porte qu'on fera
68. Jean-Ernest , comte de revenir les moines -fugitifs; que
Tfaun , auparavant évêque de ceux qui commettent des crimes
Seccovie , mourut le 3o avril énormes seront mis en prison ,
1709. et défend aux abbés de dispen
69. François-Antoine , comte ser de l'obéissance les moines
28.
436 SAL SAL
qui passent dans un ordre plus privés des fruits et de l'admi
austère. nistration du temporel de leur
Le troisième condamne l'abus bénéfice.
qui se rencontrait parmi quel Le neuvième porte la même
ques abbés qui envoyaient des punition contre les bénéficiers
moines dans d'autres maisons qui ne prennent pas les ordres
pour des fautes légères, et or dans le temps prescrit par les
donne qu'ils les puniront de canons.
leurs fautes dans les monastères Le dixième veut que dans les
où ils les ont commises, et qu'ils bénéfices où il doit y avoir des
ne feront point changer de mo vicaires, on fournisse à leur sub
nastère à des religieux , si l'évê- sistance en leur donnant une
que n'y consent. portion congrue.
Le quatrième interdit aux ab Le onzième renouvelle les
bés l'usage des habits pontifi canons touchant la tonsure et
caux , la bénédiction des habits l'habit clérical.
et des vases sacrés , le pouvoir Les douzième et treizième
de donner des indulgences et suspendent les clercs qui sont
les autres fonctions sacerdota dans les ordres sacrés, lorsqu'ils
les , s'ils ne justifient de leurs iront au cabaret , ou qu'ils joue
priviléges dans le premier con ront aux jeux de hasard , et veu
cile provincial. lent que les évêques mettent en
Le cinquième fait les mêmes prison les prêtres qui, étant ex
défensesaux chanoinesréguliers, communiés ou suspens , ne lais
et laisse les autres abus à réfor sent pas de faire les fonctions de
mer au chapitre provincial. leurs ordres.
Le sixième révoque les pou Le quatorzième excommunie
voirs donnés aux 1eligieux de ceux qui rompront les prisons
confesser , de donner des indul pour sauver un clerc , ou un
gences , ou de faire d'autres moine emprisonné par sonévê-
fonctions sacerdotales. que.
Le septième ordonne que Le quinzième défend aux
ceux qui ont plusieurs béné hommes et aux femmes de por
fices , se contenteront 3e celui ter l'habit de religion, s'ils ne
qui leur a été donné le dernier, font profession d'une règle dans
et seront privés des autres s'ils un ordre approuvé , et ne se des
ne justifient, avant la tenue tinent à un monastère.
du premier concile provincial , Le seizième empêche qu'on
qu'ils ont obtenu une dispense fasse l'aumône aux écoliers va
decelui qui a droitde la donner. gabonds.
Le huitième oblige tous et Le dix-septième défend un
chacun des clercs en particulier certain jeu qui se faisait dans
qui ont des bénéfices à charge les églises par les ecclésiastiques,
d'âmes, de résider, à peine d'être appelé l'épiscopat des enfans.
SAL SAL 437
Le dix-huitième enjoint aux eu 1281; l'archevêque Frédéric
évêques de faire observer les cen y présida , et l'on y fit dix-huit
sures portées par d'autres évê canons. . .
ques. Le premier renouvelle les an
Le dix - neuvième ordonne ciennes défenses d'aliéner les
que dans la province on gardera biens des abbayes , si ce n'est du
les fêtes des saints Rupert , Vi consentement de l'évêque et
gile et Augustin , patrons de des moines.
Saltzburg. Le second porte que tous
Le vingtième défend aux re les ans les supérieurs rendront
ligieux de se choisir des confes compte à l'évêque de l'emplo1
seurs hors de leur ordre , si ce du revenu des monastères.'
n'est de la permission de leur Le troisième ordonne aux re
évêque. ligieux de jeûner depuis la fête
Le vingt-unième veut qu'on de Saint-Martin jusqu'à Noël,
mette en prison les clercs ou les et de commencer le jeûne du ca
moines qui emploieront les puis rême à la Quinquagésime.
sances séculières pour se sous Le quatrième défend aux moi
traire à la correction de leur nes la propriété.
évêque, et les déclare indignes Le cinquième et le sixième
de jamais posséder des béné concernent leurs habits et leur
fices ou des offices ecclésiasti conduite.
ques. . Le septième renouvelle les ca
Le ving-deuxième ordonne de nons touchant la tenue des cha
se servir de l'interdit général pitres généraux de l'Ordre de
pour punir l'emprisonnement Saint- Benoît.
ou la persécution des évêques , Le huitième condamne les
mais il en excepte la personne grosses exactions que les évê
et le domaine des princes , à ques , ou les autres supérieurs ,
moins qu'ils ne méprisassent les peuvent faire dans leurs visites.
avertissemens qu'on pourrait Le neuvième est contre les re
leur donner sur cela. ligieuses qui ne vivent pas en
Le vingt-troisième défend, commun , quoique renfermées
sous peine d'excommunication , dans un même monastère.
de recevoir des cures o'u des Le dixième défend, sous les
prélaturesde la main des laïques, peines de droit, de posséder
avant d'en être investis par l'é- plusieurs bénéfices à charge d'â
vêque. mes.
Le vingt-quatrième et le der Le onzième charge les bénéfi- '
nier défend aux avocats des égli ciers titulaires de résider, et ré
ses de les vexer , et d'en exiger voque les vicaires.
plus que leurs droits. ( Rrg. 28. Le douzième est touchant les
Lab 11. Hard. 7. ) droits que prétendent les avoués
Le quatrième concile fut tenu des églises.
438 SAL SAL
Le treizième condamne aux deuxième canon dit concile de
peines portées par tant de ca cette même ville de l'an 1281 ,
nons , ceux qui font quelque la décrétale de Boniface contre
violence aux clercs. les clercs qui exercent le métier
Le quatorzième ordonne que de bateleurs ou de bouffons, et
ceux qui sont cause de la pol celle de Clément v , qui modère
lution d'une église ou d'un ci la peine portée par la décrétale
metière , en y répandant du de Boniface vm, Clericis laieos,
sang , paieront les frais de la ré ibid. Quelques auteurs mettent
conciliation. deux conciles de Saltzburg cette
Le quinzième porte des pei- même année.
nés contre les patrons ou les Le huitième concile fut tenu
juges qui s'emparent des biens en 1386, par Pilgrain , archevê
des bénéfices des clercs décédés. que de Saltzburgetlégatdu saint-
Le seizième ordonne des priè siége, avec les évêquesde sa pro
res pour la paix. vince. On y fit dix-sept canons.
Le dix -septième condamne Le premier ordonne que dans
les clercs faussaires. toutes les églises du diocèse, on
Le dix-huitième défend aux célébrera l'office suivant l'usage
ecclésiastiques de recevoir des de la cathédrale.
églises de la main des laïques. Le second avertit les prêtres
( Reg. 28. Lab. 11. Hard. ) de se donner bien de garde d'ab
Le cinquième concile fut tenu soudre des cas réservés à l'évê-
en 1291. L'archevêque Rodol que et au saint-siége, s'ils n'en
phe y présida , et y traita de la ont reçu un pouvoir spécial.
translation des reliques de saint Le troisième révoque le pou
Vigile son prédécesseur. (Le père voir qu'on avait donné à quel-*
Mansi, Supplém. des Conciles, ques prêtres d'absoudre des cas
tom. 3 , col. 1 3r . ) réservés , à cause qu'il en abu
Le sixième concile fut tenu saient. :
en 1 29 1 , sur les moyens de- se Le quatrième veut que dans
courir là Terre-Sainte. On y les cas douteux on ait recours
conseilla au pape d'unir ensem aux supérieurs , ou à des person
ble les templiers, les hospita nes habiles.
liers et les chevaliers teutoni- Le cinquième et le sixième or
ques. donnent la modestie dans les
Le septième concile fut tenu habits des ecclésiastiques.
en 131o , par Conrad, archevê Le septième enjoint qu'on ait
que de Saltzburg, et ses suf- beaucoup de soin de tenir pro
fragans. On y Ordonna le paie pres les ornemens de l'église.
ment des décimes au papè Clé Le huitième défend aux reli
ment v. On y renouvela attssi gieux mendians de prêcher ou
lè douzième canon du concile de confesser, qu'ils ne soient ap*
de Saltzburg de l'an 12*74 , pelés par les curés , et aux entrés
SAL SAL 439
de ne les employer qu'avec la per en 142o. Eberhard, archevêque
mission de leurs supérieurs , et de Saltzburg et légat du saint-
de ne les point admettre à prê siége , y présida , et l'on y fit
cher ni à confesser dans les lieux trente-quatre canons.
où ils font résidence , qu'ils Le premier condamne d'er
n'aient été approuvés par l'évê- reur ceux qui enseignent qu'un
que diocésain. curé ou un prêtre, étant en état
Le neuvième excommunie les de péché mortel, nepeut absou
seigneurs qui molestentles clercs dre ni consacrer , et déclare qu'il
par les tailles , les collections et n'est pas vrai que l'évêque ou le
autres taxes. curé ne puisse pas absoudre un
Le dixième est contre ceux prêtre du crime de fornication.
qui méprisent les excommuni Le second ordonne que l'on
cations. tiendra des synodes provinciaux
Le onzième ordonne qu'on et diocésains , suivant qu'il est
publiera lesconstitutions de Bo ordonné par les saints canons ,
ni face vm touchant les immu pour travailler à la réforme prin
nités des églises et des ecclésias cipalement du clergé , des cha
tiques. noines réguliers, et des moines
Le douzième porte des peines de Saint-Benoît.
contre ceux qui s'emparent des Le troisième abolit les cou
biens des églises vacantes. tumes établies contre la liberté
Le treizième renouvelle les des églises.
anciens canons contre les usu Le quatrième porte qu'on
riers. n'admettra personne aux ordres
Le quatorzième excommunie sacrés , qu'il ne se soit aupara
ceux qui citent les clercs devant vant confessé.
des juges séculiers. Le sixième exclut du clergé
Le quinzième défend d'admet les bâtards.
tre des prêtres inconnus à l'office Le septième défend aux évê
divin. ques , aux archidiacres , et aux
Le seizième déclare que l'on officiaux et autres juges infé
ne reconnaîtra point de notaires, rieurs , d'empêcher l'appel aux
qu'ils n'aient été reçus par-de supérieurs.
vant 1 évêque ou l'official des Le huitième leur ordonne,
lieux. sous peine d'être privés de leurs
Le dix-septième et le der bénéfices, de donner à leurs vi
nier ordonne , sous peine de caires un revenu honnête et suf
suspense , aux évêques , aux ar fisant.
chidiacres et aux curés de pren Le neuvième avertit de ne pas
dre une copie des statuts des prononcer légèrement et mal à
conciles de la province. ( Reg. propos une sentence d'interdit
29. Lab. 11. Hard. 7. ) et d'observer sur cela la con
Le neuvième concile fut tenu stitution de Bonifaee v1n , qwk

,-
<4o SAL SAL
commence : Provide attenden- faitsévêques, de quitter leurha-
dum. . J1 . • bit de religion.
Le dixième explique le de Le dix -huitième ordonne
voir des prélats , et à quoi ils qu'on prive les clercs coucubi-
doivent principalement prendre naires de leurs bénéfices , et les
garde dans leurs visites pour la déclare inhabiles à les possé
réforme du clergé. der.
Le onzième défend aux cha Le dix-neuvième porte que
pelains des personnes de qualité les clercs nommés à un béné
de célébrer la messe dans les fice avant d'en prendre posses
chapelles particulières , sans sion , jureront devant l'évêque
avoir fait la soumission à l'évê ou l'archidiacre , qu'ils n'ont
que ou à l'archidiacre , et leur point commis de simonie pour
enjoint de venir au synode. l'avoir , et déclare qu'on suivra
Le douzième excommunie la constitution du concile géné
ceux- qui extorquent des abso ral de Constance pour la colla
lutions par violence , et les prive tion des bénéfices. •
du fruit de l'absolution. Le vingtième défend aux pa
Le treizième porte qu'on n'ex trons et aux collateurs des bé
cusera personne de n'avoir point néfices d'en rien retenir sous
exécutél'ordre de son supérieur, quelque prétexte que ce soit.
sous prétexte de perte de biens Le vingt-unième excommunie
ou d'incommodité corporelle , ceux qui ont pillé quelque chose,
si la chose n'est prouvée ; et qu'à s'ils ne le restituent dans le
l'égard des préceptes négatifs, mois.
on ne recevra aucune excuse. Le vingt -deuxième déclare
Le quatorzième veut que les que celui qui engage une terre,
cessions de droit se fassent eu à cause de laquelle il a droit de
présence de l'évêque ou de l'of- patronage , engage aussi ce droit,
ficial, après qu'elles auront parce que ce droit ne peut pas
prêté serment qu'elles ne sont s'estimer en particulier.
point feintes. Le vingt-troisième laisse aux
Le quinzième règle la ma clercs et aux personnes sembla
nière de citer ceux que les curés bles le pouvoir de tester, sui
n'osent citer, parce qu'ils les vant qu'il leur est permis par
craignent. les lois.
. Le seizième renouvelle les dé Le vingt-quatrième veut que
fenses de traduire les clercs aux l'on fasse un service pour l'ar
tribunaux laïques. chevêque, ou pour l'évêque dé
Le dix-septième recommande, funt; pour le premier, dans tous
suivant les ordonnances des les évêchés de la province ; et
saints canons , la modestie des pour le second, dans toutes les
habits dans les ecclésiastiques , paroisses de son diocèse.
et défend aux religieux qui sont Le vingt-cinquième fait dé
SAL skh 44\
'fenses à un curé d'entendre en Le trente-quatrième est une
confession, ou d'administrer les longue ordonnance contre le
sacremens à une personne qui htxe et les parures immodestes
n'est point de sa paroisse , sans des femmes. ( Reg. 29. Lab.
qu'elle ait demandé ou obtenu la .2. )
permission-de son propre curé. SALUCES, Salutiœ et Sali
Le vingt - sixième prive du nœ , ville épiscopale d'Italie pro
droit'de patronage ceux qui dé che des Alpes , est bâtie sur les
pouillent les églisesdont ils sont ruines de l'ancienne Augusta
patrons , après la mort de celui Vagiennorum , à une lieue du
qui les possédait. , Pô, et à huit au sud-est de Tu
Le ving-septième défend aux rin : elle appartient au duc de
prêtres de faire des festins le Savoie. LacollégialedelaVierge,
jour de leur première messe. qui est très-belle et très-riche ,
Le vingt-huitième enjoint aux fut érigée en cathédrale en 151 1 .
curés d'enseigner à leurs parois L'évêque se prétend immédiat
siens la forme du baptême, afin du saint-siége. On compte dans
que dans la nécessité ils puissent la ville deux paroisses , autrefois
baptiser. un collége de jésuites, trois cou-
Le vingt - neuvième défend vens de franciscains, un de domi
aux avoués des églises d'y faire nicains, un d'augustins, et trois
aucunes exactions, sous peine maisons religieuses de filles,
d'excommunication. dont deux sont de l'Ordre de
Le trentième veut qu'on pu Cîteaux. Le diocèse, qui a été
blie trois fois l'année , dans les distrait de celui de Turin , com
églises cathédrales et collégiales, prend soixante - douze parois
les constitutions du concile de
ses.
Constance contre les simonia-
ques. Évéques de Saluees.
Le trente-unième excommu
nie ceux qui ont eu la hardiesse 1. Jean-Antoine Roboreus,
d'enterrer des morts dans les proche parent de Jules 11 , cha
cimetières pendant l'interdit. noine de Saint-Pierre de Rome,
Le trente-deuxième regarde fut nommé premier évêque de
les wicléfistes et les hussites , Saluces par le même pape en
et prononce des peines contre 1511. Il se démit de son siége
eux et contre leurs fauteurs. en faveur de son frère, l'année
Le trente-troisième ordonne suivante 1512.
que les Juifs porteront un cha 2. Sixte Roboreus, de Savone,
peau cornu , et les Juives une frère du précédent, siégea en
clochette quand ils paraîtront en 1512. Il assista au concile de
public, afin qu'on puisse les dis Latran sous Léon x , et mourut
tinguer. à Rome en 1516.
44» Uh SAL
3. Julien Torna bonus , d'une quis de Sève, en 1 58 1 . Il fut
famille noble de Florence , fut transféré à l'évêebé de Marsico
fait évêque de Saluces en 1516. en 1583.
Il exerça plusieurs charges sous 10. Antoine Pichot , Français
Léon x, tint un synode en 1519, de nation, pieux et savant reli
et se démit de son évêché en gieux de l'Ordre de Saint-Be
faveur de son neveu, en 153o. noît , prédicateur , et conseiller
4- Alphonse Tornabonus , ne- de Henri m, roi de France , et
veu de Julieu , succéda à son aumônier de la reine , fut placé
oncle sous Clément vu en 1530. sur le siége de Saluces à la de
Il fut transféré au siége du mande de ce prince , par Gré
Bourg du Saint - Sépulcre de goire xm , en 1583. Cet illustre
Toscane en 1546. prélat gouverna son église avec
5. Philippe Archinto , de Mi- beaucoup d'édification , y laissa
' lan, fameux jurisconsulte, fut de beaux monumens de sa piété
transféré de l'église du bourg du et de son zèle, et mourut en
Saint-Sépulcre à celle de Salu 1597.
ces en 154-6. Il fut envoyé à Bo 1 1 . Jean Juvenal Ancina ,
logne pour y faire l'ouverture d'une famille noble de Fossano
du concile sous Paul 111 , exerça dans le Piémont, prêtre de l'O
la charge de vicaire de Rome , ratoire de la congrégation de
sous quatre autres papes , et fut Saint-Philippe de Néri, fut pré
transféré ensuite à l'archevêché posé à la même église malgré la
de Milan en 1556. répugnance qu'il témoigna d'a
6. Christophe Archinto, ne bord pour l'épiscopat, en 1602.
veu de Philippe , fut élu évêque Il mourut en odeur de sainteté
de Saluces en 1556. Mais il ne en 1604.
fut point sacré. 12. Octavius Vialius, docteur
7. Gabriel Caesanus, chanoine en l'un et l'autre droit , vicaire-
de Pise sa patrie, illustre par sa général de la métropole de Tu
naissance , par ses vertus , et par rin sa patrie, succéda à Jean Ju
son érudition, fut nommé à venal en 1608, et mourut en
l'évêché de Saluces par le pape 1624.
Paul 1v , à la considération de 13. Agassmus Solarius, évê
Catherine de Médicis , reine de que de Fossano , fut transféré à
France , en 1556. Il mourut en l'église de Saluces en 1626. 11
1568. mourut la même année sans
8. Jean - Marie Tapparellus , avoir pris possession de son
théologien de l'Ordre des Frères nouveau siège.
Prêcheurs, provincial de Lom- 14- Jacobin Marenchus de
bardie , fut élevé à l'épiscopat Mondovi, archiprêtre de l'église
sous le pape Pie v en 1568, et collégiale de Carameguole, fa
mourut en 1581. meux théologien et grand prédi
9. Louis Pallavicin , des ma1 - cateur, devint évêque de Salu
SAL SAL 443
ces sous Urbain v1t1 en 1627. 11 exercé des emplois honorables
fut transféré au siége de Nice en dans son ordre j fut fait d'a
1634. bord inquisiteur de Turin et
15. Pierre Bellinus, docteur en ensuite évêque de Saluces en
Théologie , et en l'un et l'autre 1686. Il mourut en 1697.
droit, vicaire-général de la mé 20. Charles-Joseph Morozza ,
tropole de Turin, fut nommé d'une famille noble de Mondovi,
à l'évêché de Saluces par Ur religieux de Cîteaux des réfor
bain vm, à la demande de Char més d'Italie, fameux théologien
les Emmanuel, duc de Savoie , et habile prédicateur, abbé, et
en 1636. Il mourut la cinquiè ensuite procureur -général de sa
me année de son épiscopat en congrégation , fut élu premiè
1641. rement évêque de Bobio en
16. François Augustin, d'une 16g3 ; mais, n'ayant pu prendre
famille noble de Salaces, doc possession de ce siége, il fut
teur en l'un et l'autre droit , nommé à celui de Saluces en
protonotaire apostolique, histo 1698. ( Jtal. sacr. , tom. 1 , pag.
rien et secretaire des ducs de 1225.)
Savoie , Charles Emmanuel et SALUSA, hébr. , trois ou trot-
Victor Amedée, et de Chré sième , ou prince ou chef, du
tienne de Bourbon , mère de mot schalosch ou schalisch , fils
Charles Emmanuel 1r, fut pour de Supha, de la tribu d'Asor.
vu de l'évêché de sa patrie à la ( 1 Par. 7, 37. Voyez Sal1sa. )
demande de cette princesse eû SALUT, saîus , salutare ou
1642. Il siégea avec honneur salutaris ou salvatio , se pren
pendant vingt-un ans , et mou nent en divers sens dans l'Écri
rut en 1663, avec la réputation ture : 1°. Pour le salut et la béa
d'un très-vertueux et très-sa titude éternelle. Ainsi l'on dit
vant prélat. la science du salut, l'évangile
17. Charles Piscina , d'une fa du salut, c'est-à-dire, qui con
mille noble de Saluces , docteur duit à la vie éternelle. (Luc, 1,
en l'un et l'autre droit , et con- 77. Ephèse, 1, 13.)
sulteur du saint-office, monta 2°. Salut se met pour la vie
sur le siége de sa patrie en 1664, ou la santé : per snlutem Pha-
et mourut en 1668. raonis , par la vie de Pharaon.
18. Nicolas Lepori , fameux (Genèse , 4», 15 , 16. )
théologien et prédicateur de 3°. Pour la victoire ou la déli
l'Ordre de Saint - Dominique , vrance : cras erit vobis salus.
obtint la même dignité en (1 Reg. 11, 9.)
1668, et mourut à Rome en 4°. Salut se met pour la
1686. louange que l'on rend à Dieu :
19. Michel-Louis de Teve- salus De» nostro qui sedet , etc .
nardi , théologien de l'Ordre ( Apocal. 7, 10. )
des Frères Prêcheurs, aprèsavoir 5°. Salut se prend pour une
444 SAL SAL
^civilité on amitié que l'on fait le respect et la vénération des
à une personne que l'on aborde peuples de tous les diocèses voi
ou à laquelle on écrit. (Jacob, sins. Plusieurs autres solitaires
1,1. Mach. 10, 18.) s'étant joints à eux , ils résolu
SALUT, se dit d'une partie rent quelque temps après de
de l'office divin qui se chante fonder en ce lieu un monastère
par dévotion le soir après com dans les formes , et d'embrasser
piles , en l'honneur du Saint- l'institut de Cîteaux ou celui des
Sacrement , de la sainte Vier chartreux. Pons, indéterminé sur
ge , etc. le choix , alla à la grande Char
SALUT, se dit encore de la treuse, pour y consulter le bien
salutation que fait an peuple le heureux Guigues , qui en était
prêtre officiant, et qui a été en prieur. On lui conseilla d'em
usage dès l'origine de l'Église. brasser la réforme de Cîteaux ,
(Claude de Vert, Cérémonies de et de s'adresser pour cela à l'ab
l'Église , t. 1 , p. 96. ). baye de cet ordre la plus voisine
SALUTAIRE (saint) , diacre de Salvanés. C'était alors celle
de l'église de Carthage, fut tour de Maza^n en Vivarais. Pons y
menté pour la foi de Jésus- alla, se rendit au chapitre, et
Christ avec saint Eugène son offrit la maison de Salvanés à
évêque, dans le cinquième siè Pierre, abbé de Mazan, qui l'ac
cle, par les Vandales. ( Voyez cepta , reçut Pons et ses compa
Eugène. ) gnons au noviciat , et après les
SALVANÉS , Salvanesium , avoir revêtus de l'habit monas
abbaye de l'Ordre de Cîteaux , tique au bout d'un an, et leur
était située dans le Rouergue , avoir donné pour abbé l'un
yers les frontières de l'Albigeois, d'entre eux nommé Ademar , il
au diocèse de Vabres. Elle a eu les renvoya à Salvanés. La sain
pour fondateur , en 1 1 36 , Pons teté de ces premiers religieux
de Laraze , gentilhomme d'une parut avec tant d'éclat , que
grande vertu, que l'Église recon plusieurs chevaliers de mérite
naît pour saint. Ce seigneur, s'é- voulurent s'y consacrer à la pé
tant associé plusieurs personnes nitence. Les princes et les sei
qui voulurent marcher sur ses gneurs tant voisins qu'étrangers,
traces , se rendit à Camarez dans y firent aussi des dons considé
les montagnes du Rouergue, où rables. Pons de Laraze ne vou
Arnaud de Pont , seigneur du- lut y choisir que l'état de frère
dit lieu , leur donna aux envi convers , afin d'avoir plus de li
rons un terrain désert, qu'on berté de pourvoir : aux besoins
nommait Silvanés et qu'ils ap et à la subsistance de ses frères.
pelèrent Salvanés; ils y cons 11 y mourut en odeur de sainte
truisirent, de petites huttes où té. ( Moréri , édition de 1759.
ils firent leur demeure , et s'at Voyez l'Histoire gén. du Lan
tirèrent par leur vie pénitente guedoc , tome 2 , liv. 17.)
SAL SAL 445
SALVE ou SAUVE, en latin que le chantent encore aujour
Salvius ( saint ) , évêque d'A d'hui les églises de Lyon et d'Or
miens dans le septième siècle , léans, les chartreux, les religieux
mena d'abord une vie assez de Clugny et de Cîteaux, et qu'on
mondaine. Mais Dieu l'ayant le chantait partout avant le der
touché , il distribua ses biens nier siècle. ( Moléon , Voyage li-
aux pauvres, et se retira dans turg., pag. 194.)
un monastère qu'il fit bâtir sous SALVIEN , prêtre de Mar
le nom de la sainte Vierge et de seille au cinquième siècle , des
saint Pierre. Il s'y exerçait dans cendait de parens illustres de
les pratiques de la pénitence et Trêves et de Cologne. On ne
dela charité, lorsqu'il fut con peut guère mettre sa naissance
traint d'accepter l'évêché d'A plus tard que vers l'an 3go ,
miens , après la mort de saint puisque, dès l'an 429 ou 43o,
Honoré. Il s'acquitta de toutes il était prêtre, et assez illustre
les fonctions épiscopales avec par son savoir et par sa vertu
beaucoup de zèle jusqu'à sa mort, pour mériter les éloges publics
arrivée le 20 d'octobre l'an 615, de saint Hilaire d'Arles. Il s'en
selon l'opinion vulgaire, ou 6g5, gagea dans le mariage avec Pal-
selon plusieursauteurs. Son corps ladie, fille aînée d'Hypace et de
fut transporté , quelques siècles Quiète ; et il eut de ce mariage
après , de l'église de Notre-Dame une fille nommée Auspiciole. Il
d'Amiens à Mon treuil-sur-mer vécut ensuite dans la continence
en basse Picardie, où on lui avec sa femme , et fut élevé au
rend un culte particulier le 11 sacerdoce en 429 ou 430. Sa ré
janvier. (Baillet, Vies des Saints, putation était si grande , que
1 1 janvier. ) saint Eucher, évêque de Lyon ,
SALVE REG1NA. Ce sont lui confia l'éducation de ses
les premiers mots d'une prière deux fils, Salone et Veran. Il
qu'on fait à la sainte Vierge, et déplorait avec tant de douleur
qu'on a coutume de chanter lors les déréglemens de son temps ,
qu'on est sur le point d'exécuter qu'on l'appelait le Jérémie du
un criminel. On chante aussi le cinquième siècle. Quelques au
Salve après compites , et cet teurs ont prétendu qu'il avait
usage commença par les domi été évêque , sur ce que , dans l'é
nicains de Bologne , vers l'an dition de Gennade par Érasme ,
1237. Durand dit que le Salve il est dit que Salvien composa
a été composé par Pierre de plusieurs homélies étant évê
Monsoro ou deMonsoci0. D'au que. Mais, dans les autres édi
tres l'attribuent à Hermannus tions et dans les meilleurs ma
Contractus. Dans un bréviaire nuscrits, on lit simplement qu'il
d'Orléans, manuscrit de trois les avait composées pour des
cents ans, on trouve Salve Re- évêques. Quelques-uns ont cru
gina misericordiœ. C'est ainsi que c'était pour cela que Gen
446 SAL SAL
nade le qualifiait de maître des il est parlé de la création de
évêques ; mais il est plus vrai l'homme. Quelques théologiens
semblable qu'il ne lui a donné du dernier siècle ont cité , sous
ce titre que parce qu'il avait été le nom de Salvien, un sermon
le maître des deux enfans de sur le Saint-Esprit, qu1 se trouve
saint Eucher, qui furent l'un et quelquefois imprimé parmi les
l'autre évêques. Salvien mourut OEuvres de saint Cyprien ; mais
à Marseille vers l'an 485. Nous on convient qu'il est d'Arnauld
avons de lui : 1°. Un traité de de Bonne val. Quelques-uns lui
l'Avarice , en quatre livres , ont aussi attribué un livre snr
adressé à l'Église catholique ré les passages de l'Ancien et du
pandue par toute la terre. Il se Nouveau-Testament, qui sem
cache sous le nom de Timothée blent être opposés l'un à l'autre ,
dans cet ouvrage, dont le but imprimé à Bâle en 153o; mais
principal est de détourner les on le croit de Julien de To
hommes de leur attachement lède.
aux biens temporels , pour les Tous les ouvrages de Salvieu
porter à l'amour de ceux qui sont écrits d'un style net, poli,
ne périssent point. Il y traite élégant , ofné , aisé , agréable.
l'avarice d'idolâtrie, et dit qu'il Son latin a toute la pureté qu'où
n'y a point de mal ni plus fu pouvait désirer dans un siècle
neste aux âmes , ni plus conta aussi éloigné de celui d'Auguste
gieux , ni qui fasse périr un plus Il donne à ses pensées un tour
grand nombre d'enfans de l'É ingénieux et délicat. Mais, ce
glise. 2°. Un traité de la Provi qui rend cet auteur intéressant.
dence ou de la justice du juge c'est le zèle qu'il fait paraître
ment que Dieu «Berce présente pour la gloire de Dieu et pour
ment sur les hommes, divisé en le salut des hommes. Il n'y a
huit livres, et adressé à Tévêque rien qu'il ne mette en œuvre
Salone. 3°. Un volume de let pour les porter à la haine du
tres : il ne nous en reste que vice .et à l'amour de la vertu.
neuf. Il avait encore laissé plu qu'il sait rendre aimable en l'or
sieurs autr.es écrits , qui ne sont nant de tous ses charmes. La
pas venus jusqu'à nous; savoir : meilleure édition des OEuvres
trois livres du Bien de la virgi .de Salvien est celle de M. Ba-
nité ; un livre pour expliquer la luze , à Paris , chez Muguet .
.dernière partie de l'Ecclésiasti in-8°, en 1,663, avec des notes.
que ; un livre de lettues ; 'un et le mémoire .de Vincent lie
fjrand nombre d'homélies ; plu Lérins. M. Baluze a eu auss1
sieurs discours ou instructions part à deux autres éditions des
sur les mystères en forme de ca OEuvres de Salvieu , qui se sont
téchèses ; un livre ,en sers po»r faites dhez le même imprimeur.
expliquer le commencement de IVu1een 1669, i'au1bre en 168-1
la Genèse, jusqu'à l'endroit où C'est sur l'édition de 1669 qu'os
SAL SAM 447
a mis les OEuvres de Salvien dans il demeura jusque vers a 5-]5,
la Bibliothéque des Pères, à Lyon qu'il fut contraint d'accepter
en 1677. (Gennade, in Catal. l'évêché d'Albi. Il ne vécut pas
viror. illustr., c. 67. Sixte de moins saintement sur le trône
Sienne. Bellarmin. Possevin. D. épiscopal que dans sa cellule ,
Ceillier, IJist. des Aut. sacr. et et il y conserva le même es
eccl., tom. 15, pag. 46 et suiv.) prit de mortification , de pau
Le père Bonnet de l'Oratoire vreté , de charité. Le patrice
a donné une traduction nou Mummol, général des armées de
velle de toutes les œuvres de Sal Gontram , roi de Bourgogne ,
vien, à Paris, 1701, in- 12. Il ayant emmené plusieurs captifs
est difficile , dit le traducteur , de la ville d'Albi , le saint évê-
de trouver un auteur plus élé que les suivit avec ce qu'il put
gant , plus poli , plus agréable , ramasser d'argent , et obtint
plus utile , et dont les ouvrages leur liberté. L'an 584, ^a v'^e
soient plus du goût de notre d'Albi ayant été frappée d'une
siècle : il est plein de portraits, maladie contagieuse , saint Sal-
de descriptions , de satires. M. vy n'oublia rien pour le sou
Drouet de Maupertuis traduisit lagement de son peuple , et
presque en même temps les huit ne survécut point ou ne sur
livres de la Providence de Sal vécut guère à la mortalité ,
vien , dont il imite parfaite étant mort la même année 584
ment le style. Enfin il a encore ou la suivante. Le martyro
paru une autre traduction des loge romain moderne marque
OEuvres de Salvien , à Paris en sa fête au 10 de septembre, que
1734, in-12, chez Jean-Baptis l'on prend pour le jour de sa
te de l'Espine , sous ce titre ; mort. Une partie de ses reliques
Les OEuvres de Salvien , prêtre fut transportée du temps de
de Marseille , contenant ses let Gharlemagne dans une petite
tres et ses traités sur l'esprit ville du Nivernais, qui s'appelle
d'intérêt et sur la Providence, maintenant Saint-Sauge de son
traduits en français , par le R. nom, et l'autre resta à Albi dans
P*** , de la compagnie de Jésus. l'église collégiale de son nom.
On trouve la vie de Salvien à la (Baillet, Vies des Saints, 10 sep
tète de cette traduction. tembre. )
SALVY ou SAUVE ou SAU SAMA,hébr., qui est exaucé,
GE , en latin Salvius ( S. ) , évê- qui écoute ou qui obéit , du mot
que d'Albi dans le sixième siècle, sckamah, ville de la tribu de
après avoir suivi le barreau et Juda. (Josué, 15, 16. )
exercé une charge de judicatu- SAMA, fils du roi Jéchonias.
re , se retira dans un monastè ( 1 Par.Z, 18.)
re , dont il devint abbé. Il SAMAA, hébr., nommé, pla
quitta cette charge pour se cé, du mot schem, prince d'une
renfermer dans une cellule , où des familles de Benjamin , et fils
448 SAM SAM
de Macelloth. ( 1 Par. 8, 32.) tribu de Benjamin. ( 1 Par. 8,
SAMAA , frère de David. ( a 21.)
Reg. 21 , 21 . ) SAMAREDS, hébr. , laine, ou
SAMAA, lévite, fils de Michel sé\,e, ou rejeton, du mot tsame-
et père de Barachias. ( 1 Par. 6, reth, dixième fils de Chanaau ,
3g- ) et père des Samaréens , qu'on
SAMAA , père de Joas, de la croit avoir habité Simyra, ville
tribu de Benjamin, fut un de de Phénicie , près d'Orthosie.
ceux qui vinrent joindre David (Genèse, 10, 18. Dom Cal met ,
à Gabaa, pendant que Saùl le Dictionn. de la Bible.)
persécutait. (1 Par. 12, 3.) SAMARCAND1A, fameuse ville
SAMACHIAS, hébr., qui s'u de Tartarie, capitale de la pro
nit au Seigneur, du mot samac, vince du même nom et de tout le
s'unir, et du mot Jah, Seigneur, pays desUsbecks. Elle est située
fils de Semeïas, lévite, portier sur la, rivière de Sogde , qui a
du temple. (1 Par. 26, 7.) donné son nom à la Sogdiane.
SAMAD, filsd'Elphaad, dela Elle avait trois lieues de France
tribu de Benjamin. ( 1 Par. 8 , de circuit du temps d'Alexan-
,2.) dre-le-Grand, et plus de douze
SAMAIAS ou SAMAÏA, hébr., lorsque Zingis-Chan , empereur
qui écoute ou obéit au Seigneur, .des Tartares, l'assiégea en 1220,
du mot schnmah, qui écoute, et et la prit. Elle fut, cent quarante
du mot Jah, Seigneur, père de ans après, le siége du grand Ta-
Semri , de la tribu de Benja merlan, qui en fit une des plus
min. ( 1 Par. 4, 37. ) belles villes de t'Orient. Elle est
SAMAIAS, fils de Semeï de la encore aujourd'hui très-consi
tribu de Ruben. ( 1 Par. 5, 4- ) dérable., Samarcandia est une
SAMAIAS, de la tribu de Ben des provinces ecclésiastiques du
jamin, et de la ville de Gabaon, diocèse des chaldéens. Nous en
vaillant homme qui vint join connaissons deux évèques :
dre David à Piceleg. ( 1 Par. 1 . Georges, ordonné par le ca
12, 4.) tholique Sebarjesu 11.
SAMAOTH, hébr., désola 2. N... , métropolitain de Sa
tion, étonnement, du mot scha- marcandia. ( Oriens christ. ,
mam, un des généraux de l'ar t. 2, p. 1296. )
mée de David et de Salomon. SAMARÏA, SAMAR1E, hébr.,
( 1 Par. 27, 8. ) sa lie , sa prison, sa garde, son
SAMARAIM, hébr., laine, du buisson, son épine, son diamant.
mot tsemer, ville de Benjamin, du mot schamar, et du pronom
aux environs de Bethel. (Josué, an, ville capitale, du royaume de
18, 22.) Samarie ou des dix tribus, fut
SAMARATH, hébr.,,, lit où bâtie par Amri, roi d'Israël,
prison , du mot schamar ou qui commença à régne,r l'an du
schemer , fils de Semeï, de la monde 3079 , et mourut en
SAM SAM 44g
3o86. Amri avait acheté pour la dont nous parlons. ( Luc. 1 7 ,
construire la montagne de So- 1 1 . Joann. 4, 5. Act. 8, 1,2, 3.
1neron pour deux talens d'ar Dom Calmet , Dictiouu. de la
gent, ou neuf mille sept cents Bible. )
trente-quatre livres sept sous de SAMAIUAS, hébr., prison ou
notre monnaie. Ainsi, il y a ap garde d1t Seigneur , du mot
parence que ce n'est que par schamar, et du mot Jah, uu
prolypse ou anticipation qu'il des braves qui vinrent trouver
est parlé de Samarie sous le rè David à Siceleg. ( 1 Par. 12 ,
gne de Jéroboam. ( 3 Rcg- 13 , 5.)
32. 16, 2^- ) SAMARTAS, un de ceux qui
Les rois de Samarie n'oubliè avaient épousé des Ic1 urnes étran
rent rien pour la rendre riche , gères, et qui les répudièrent
forte et Jjelle. Elle fut assiégée après la captivité. ( 1 Esdr. 10,
plus d'une l'ois, et enfin prise 32. )
par Salmanasar, roi d'Assyrie , SAMARITAINE, convertie par
avant l'ère vulgaire 724. Les Jésus-Christ; sa fête au 20 mars.
Chutéens, qui y- lurent envoyés, ( Voyez, PflOTtNÉ. )
ne pensèrent point à la rétablir, SAMARITAIN (pentateuque).
et demeurèrent à Siche1n , dont Recueil des cinq livres de Moïse
ils firent la capitale de leur état. en caractères samaritains ou an
Les choses en étaient encore là , ciens caractères hébreux, usités
lorsque Alexandre -le -Grand avant la captivité de Babylone.
vint en Judée. (3 P1eg. 22, 31... Les critiquesont remarqué quel
4 Reg. 6, 24. 17, 6, 7, etc.) ques différences entre le Peuta-
Les Chutéens dans la suite teuque des Juifs et celui des Sa
rétablirent apparemment quel maritains. Ces différences rou
ques maisons à Samarie, puis lent principalement sur le nom
que Esdras parle des habitans deGarizim, que les Samaritains
de cette ville. Il y a aussi appa paraissent avoir affecté de met
rence qu'elle était devenue en tre en divers endroits pour fa
core une fois capitale du temps voriser leurs prétentions. Les
des Machabées, puisque Alexan autres variétés sont peu impor
dre Dallés, roi de Syrie, rendit tantes. Les exemplaires du Pen-
à Jonathas Machabée plusieurs tateuque samaritain ont été in
villes qu'il démembra du pays connus en Europe jusqu'au sei
de Sama1ie. ( 1 Esdr. 4, '7- 1 zième siècle, que le fameux Jac
Ma ch. 10, 3o, 38. ) ques Usserius en fit venir cinq
Les auteurs sacrés du Nou ou six exemplaires de Syrie.
veau-Testament parlent assez Pietro delia "Vallé en acheta un
peu de Samarie; et lorsqu'ils en exemplaire parfaitement beau à
parlent, ils expriment sous ce Damas en 1616, pour M. de
nom plutôt le pays que la ville Sansi , pour lors ambassadeur
21. 39
45o SAM SAM
de Fnnce à Constantinople , et 12, etc. 2 Esdr. 2, 10, 1g. 4, 2 ,
depuis évêque de Saint-Mal0. 7, etc. 6, 1, 2, etc. )
Ce livre fut donné aux prêtres Il ne parait pas que ces peu
de l'Oratoire de la rue Saint- ples aient eu de temple commun
llonoré à Paris; et c'est sur cet avant la venue d'Alexandre-le-
exemplaire que le père Morin fit Grand dans la Judée ; mais dans
imprimer, en 1f,32 , le Penta- la suite ayant compris, parla lec
teuque samaritain qui se trouve ture des livres saints, que Dieu
dans la Polyglotte.de M. le Jay, voulait êtreadoré dans le seul lieu
f[ui est le premier exemplaire qu'il avait choisi, et les Juifs
que l'on ait vu imprimé en ne leur voulant pas permettre
cette langue. On l'a réimprimé de venir au temple de Jérusa
plus correct dans la Polyglotte lem, ils bâtirent , avec l'agré
de Walton, sur trois manuscrits ment d'Alexandre, le temple de
samaritains qui avaient appar Garizim, dont Manassès, fils de
tenu à Usserius. (Dom Calmet , Jaddus , fut fait grand-sacrifi
Dictionn. de la Bible. Voyez cateur. (P'oy. Gar1z1m.)
aussi les disse1 talions de M. Les Samaritains , dès l'année
Walton et de dom Petit- Di suivante 1673, se révoltèrent
dier, sur le Pentateuque samari contre Alexandre, qui les chassa
tain. ) de Samarie, mit en cette ville
SAMARITAINS ou CHU des Macédoniens, et donna la
TÉ ENS, peuple de de là l'Eu- province de Samarie aux Juifs.
pl1rate, que les rois d'Assyrie Cette préférence qu'Alexandre
envoyèrent habiter dans le donna aux Israélites, servit à
royaume de Samarie , lorsqu'ils augmenter l'animosité entre ces
en eurent emmené captifs les deux peuples; et lorsque quel
Israélites qui y habitaient aupa que Israélite avait mérité puni
ravant. Ils continuèrent d'abord tion , il se retirait pour l'évitee
à adorer seulement les idoles, et à Sichem, et embrassait le culte
mêlèrent ensuite le culte du Sei de Garizim. Lorsque les Juifs
gneur à celui qu'ils rendaient étaient en prospérité, les Sama
aux faux dieux ; mais depuis le ritains ne manquaient pas de se
retour de la captivité, l'Écriture, dire Hébreux; et au contraire
qui ne dissimule point leur ja lorsqu'il leur arrivait quelque
lousie contre les Juifs, ni les disgrâce, ils soutenaient qu'ils
mauvais services qu'ils leur ren n'avaient rien de commun avec
dirent à la cour de Perse, non Israël. C'est ainsi qu'ils en usè
plus que les piéges qu'ils leur rent du temps d'Antiochus Epi-
tendirent pour les empêcher de phanes. L'histoire que ces peu
rebâtir les murs de Jérusalem , ples font de leur origine et de
ne leur reproche en aucun en leurs progrès, se détruit d'elle-
droit qu'ils adorassent les idoles. même, étant entièrement oppo
( /j Reg. 17, a5, 9.6. 1 Esdr. 4 , sée à ce que nous en apprennent

\
SAM SAM 45 1
'les livres saints. (Dom Calmet , tres anciens écrivains ecclésias
Dictionn. de la Bible. ) tiques, surtout parmi les Grecs ;
SAMARITAINS. Nous venons le huitième, quelles sont les
de parler brièvement de ce peu différences principales entre le
ple; mais comme il importe à Pentateuque des Samaritains et
la religion de le connaître plus le texte hébreu des Juifs ; le
en détail, à cause de la preuve neuvième, de quelle autorité
que les théologiens ont coutume peut être le Pentateuque sama
de tirer du Puntateuquc sama ritain dans les endroits où il
ritain pour démontrer l'authen diffère de l'hébreu - juif ; le
ticité et l'intégrité des cinq li dixième, quelles sont les règles
vres de Moïse , nous croyons principales que l'on doit suivre
servir l'Église en dpnnant ici l'a pour corriger le texte juif parle
nalyse d'un ouvrage très-estimé samaritain; le onzième, quel
qui a paru à Paris en 1760, chez cas on doit faire de la chrono
Nyon , Chaubert et Claude Hé logie samaritaine ; le douzième,
rissant, sous ce titre : Nouveaux des versions samaritaines et de
éclaircissemens sur l'origine et la langue des Samaritains.
le Pentateuque des Samaritains , Dans le premier chapitre ,
par un religieux bénédictin de l'auteur fait voir que, quoique
la congrégation de Saint-Maux, selon l'idée qu'on attache com
in-1 2. munément au nom de Samari
L'ouvrage est divisé en douze tains , il semble qu'on puisse
chapitres. Le premier, de l'ori appeler Samaritains les Israélites
gine des Samaritains selon l'É des dix tribus qui vivaient dans
criture, et de celle qu'ils s'at le royaume de Samarie , les au
tribuent eux-mêmes ; le second, teurs sacrés ne donnent pour
des causes de la haine mutuelle l'ordinaire ce nom qu'à ces peu
des Juifs et des Samaritains ; ples étrangers que les rois d'As
le troisième, de quelle manière syrie substituèrent aux Israélites
les Samaritains embrassèrent le dans le royaume de Samarie,
culte du vrai Dieu; le quatriè après les avoir emmenés en cap
me, quels sont les livres que tivité ; et qu'ainsi l'origine des
les Samaritains reconnaissent Samaritains peut être placée au
pour canoniques; le cinquième, temps de la prise de Samarie
de qui et en quel temps les Sa par Salmanazar , c'est-à-dire ,
maritains ont-ils reçu le Penta vers l'an du monde 3280 , sui
teuque ; le sixième, de l'inté vant la chronologie la plus re
grité et de la pureté du Penta çue. Les plus célèbres et les
teuque samaritain ; le septième, plus nombreux des peuples que
où l'on prouve que l'exemplaire l'on tira de différentes contrées
samaritain d'aujourd'hui est le pour venir demeurer dans le
même que celui qui a été connu royaume de Samarie , furent les
et cité par plusieurs Pères etau- habitans de Chuta, qui s'établi
'9-
45a SAM SAM
veut dans la ville de Sa ma rie , été celui de Sebaste , qu'Hérode
et qui , après avoir gardé quel lui donna lorsqu'il la lit rebâ
que temps le nom de Chutéens, tir, comme Josephe le rapporte
prirent ensuite celui de Samari au livre 13 de ses Antiquités,
tains, du nom de Samarie, leur chap. 18, et au premier livre de
v1lle capitale , et non pas de So- la Guerre des Juifs, ebap. 16.
1ner, qui i-u hébreu signifie gar Quanta l'origine que les Sama
dien , comme l'ont cru plusieurs ritains s'attribuent eux-mêmes,
-anciens écrivains de l'Eglise. Les ils se prétendent Israélites, com
Samaritains communiquèrent me on le voit dans le dialogue
leur nom aux colonies répan entre Jésus-Christ et la Samari
dues dans les autres parties du taine, qui se vante d'être des
royaume d'Israel. 11 y a tout cendue des patriarches Abra
lieu de croire que ces peuples ham, Isaac et Jacob. {Joann.,
sont les mêmes que ceux dont il cap. 4, v. 2o et 12. ) On voit la
est t'ait mention au chap. 1\ du même prétention dans Josepl1e
premier livre d'Esdras, v. 9, [lib. 1 1 , Anti(/uit.,cai,. 8), et ail
quoique Menoci1ius lesait crus leurs. Les Samaritains se van
diflerens, sur ce qu'ils ne por taient aussi deposséder les tom
tent pas les mêmes noms dans beaux des patriarches, d'avoir
Esdras et dans le quatrième li eu Moïse pour fondateur de leur
vre dus Rois. ( Menoch. in 1 religion , et Josué pour fonda-
Esdrœ , caji. 4, v. 2. ) 11 est teur'deleur temple , etc.
bon de remarquer ici que tëau- Dans te second chapitre, l'au
drand se trompe, lorsqu'il teur rapporte l'origine et la
avance que ce furent ces peuples cause de la haine mutuelle des
transportés dans le royaume Juifs et des Samaritains au refus
<t'Israël par Salmanazar, qui bâ que firent les Juifs, revenusdela
tirent la ville de Samaric, ca captivité de Babylone, d'asso
pitale de la province du même cier les Samaritains à la recons
nom , puisqu'il est dit au chap. truction du temple de Jérusa
16 du troisième livre des Rois , lem, comme il est dit dans le
que ce fut A1uri, roi d'Israël, premier livre d'Esdras, ch. 4'
qui fonda cette ville , et la nom Cette haine mutuelle alla tou
ma Sa marie, du nom deSomer, jours croissant jusqu'au temps
■ le qui il avait acheté la monta de Jésus-Christ, où l'on peut as
gne sur laquelle il la fit bâtir. surer qu'elle était montée à son
Ce même géographe se trompe comble.
encore, en supposant que Na- Dans le troisième chapitre ,
plouse est aujourd'hui le nom on renvoie avec raison au qua
de Sa ma rie: hodib Naplouz dic trième livre des Rois, ch. 17,
ta. Jamais la ville de Samarie pour savoir de quelle manière
n'a été appelée Naplouse. Le les Samaritains embrassèrent le
nom qu'elle a eu dans la suite a culte du vrai Dieu. C'est là que
SAM
l'Esprit-Saint nous apprend lui- pour le livre de Josué n*e*»~il
même que le roi d'Assyrie, in pas la preuve qu'elle le regarde
formé que le Seigneur lâchait comme divin ? Mais on répond
<les lions qui faisaient mourir à cela, qu'elle pouvait bien le
les Chutéens ou Samaritains reconnaître pour un livre saint,
pour les punir de leur i-iolât rie, sans que néanmoins elle le mît
leur envoya un prêtre 1sraélite au rang des livres canoniques et
de Rabylone pour leur appren divins. Autre chose en effet est
dre le culte du vrai Dieu. un livre saint, autre chose est
Dans le quatrième chapitre , un livre divin. Pour respecter
on dit qu'il n'y a point de Père un livre à titre de saint, il suf
ni d'ancien auteur ecclésiasti fit qu'il renferme des choses
que qui n'ait remarqué, en par saintes et édifiantes. Or. comme
lant des Samaritains, qu'ils ne tel est le livre de Josué aux yeux
reçoivent pour canoniques que des Samaritains, il en faut dira
les cinq livres de Moïse. On pro autant du livre dos psaumes ;
pose ensuite et on réfute une il n'est pas surprenant qu'ils le
objection qui peut faire quel traitent et en parlent avec tant
que difficulté. C'est que Scali- de vénération. Le scrupule
p,er ayant écrit une lettre aux qu'ils ont de le vendre et de le
Samaritains de Sichem ou Na- traduire en une autre langue
plouse, pour les prier de lui en que.t la leur, est fondé sur la
voyer, en langue samaritaine , crainte qu'il ne tombe entre les
les livres de Josué et des psau mains des profanes qui pour
mes, il semble par leur réponse raient s'en moquer et en abuser.
qu'ils promettent de lui faire te D'ailleurs ce livre de Josué, tant
nir le tout; ce qui porterait à respecté par les Samaritains ,
croire qu'ils admettaient dans n'est lien moins que celui qui
leur canon le livre de Josué et porte ce nom dans le canon de
des psaumes , ainsi que ceux de nos Écritures. Ils n'ont presque
la loi. tyen pins , Scaliger ayant lie commun que le titre. Le
demandé la même chose aux Sa premier , composé vers le qua
maritains d'Egypte , ceux-ci, en trième siècle de l'Église, est une
lui répondant, parlent du livre ctuonique des Samaritains qui
de Josué, comme d'un livre contient quarante-sept chapitres
qu'il ne leur est pas permis de remplis 'd'une infinité de fables
vendre ni d'écrire en d'autres et de puérilités. ( Scahger, b'b.
caractères que les samaritains : 7 de emendat. temp. in not. ad
non licet npbis vendere librum nnn. samarit. tmdè vocatur
Josne , neque describere nisi liber Jostte , quia Scilicet ab
juxta formant Samaritanorwn. excessu Mosis et ducatu Josue
(Morin , Antiquit. eccles. orient. , incipit. DomGalmet, Dictionn.
rpit1. 1, pag. 125 etsrq.) Un si de la Bible , art. .losue". ) Qan
grand respect de cette nation si l'on demande pourquoi les
454 SAM SAM
Samaritains n'admettent point Del, aient .pu, durant quatre
d'autres livres sacrés que les cents ans qui s'écoulèrent de
cinq livres de Moïse, il est aisé puis l'arrivée du prêtre israéli te
de répondre avec Léonce de By- jusqu'à la construction du tem
sance, que c'est parce que le ple de Garizim , retenir et pra
prêtre qui leur fut envoyé par tiquer une loi aussi chargée de
le roi d'Assyrie pour les instrui rites et de cérémonies que l'est
re, ne leur en donna poiut d'au celle de Moïse, sans en avoir
tres, ceux-ci étant suilisanspour devant les yeux un modèle ca
remplir le devoir de sa mission. pable de fixer leurs doutes, et
Dans le cinquième chapitre , auquel ils pussent se conformer
on dit que ce fut le prètr^ israé- dans toutes les occasions ? En
lite envoyé par Assaraddon aux supposant avec M. S1mon, que
Samaritains, qui leur apporta les Chutéens ou Samaritains
le Pentateuque ; et l'on cite pour ignoraient la langue et les carac
garans sur ce point Josephe et tères dans lesquels était écrite la
les talmudistes , Joseph Alho , loi de Moïse , ce n'est pas une
savant Ju1f espagnol ; Léonce de conséquence de dire qu'ils n'eu
ISyzance, Nicéphore de Cons- reçurent point un exemplaire
tantinople , Eutyme Zigabene , de la main du sacrificateur 1s
Michel Glycas , Denys-le-Char- raélite; car rien ne leur était
treux, ïostat , dans ses ques plus facile que d'apprendre l'un
tions 21 et 24 sur le chapitre 17 et l'autre par le commerce qu'ils
du quatrième livre des Rois ; avaient avec les Israélites des dix
le pèreMorin, dans sa première tribus qui étaient restés en Sa-
dissertation sur le Pentateuque marie, et avec lesquels ils ne
samaritain, chap. 2, nu8; Wal f1rent ensemble qu'une même
lon , dans son neuvième prolé- nation. D'ailleurs, quand ils
gomène, n° 12; Isaac Vossius , n'auraient pu apprendre la lan
vers la fin de sa réponse aux ob gue du pays , qui ne voit qu'1ls
jections réitérées de M. Simon, pouvaient facilement trouver
etc. On répond ensuite aux rai des Israélites qui leur expliquas
sons de quelques critiques mo sent la loi écrite en cette langue?
dernes , tels qu'Ottinger, Van- Il doit donc passer pour cons
Dale et Simon , qui ont préten tant que ce fut le prêtre israé-
du qu'on ne saurait prouver lite quiapporta aux Samaritains
qu'avant le temps d'Esdras, les le Pentateuque; qu'Esdras n'en
Samaritains eussent des exem est point l'auteur; qu'il n'a
plaires du Pentateuque, et que point été écrit sur uu exem
la vraie époque où ils commen plaire hébreu des Juifs, et qu'1l
cèrent à en avoir, fut la construc est fort ancien; car, 1°. com
tion du temple de Garizim. Car ment le prêtre israélite, .envoyé
quelle apparence que les Sama par le roi d'Assyrie aux Samari
ritains, peuple grossier et char- tains pour leur apprendre les
5AM SAM 455
ordonnances du Dieu d'Israël , la captivité. 4°- Ija quatrième
aurait-il pu remplir son minis preuve de l'antiquité du Penta^
tère sans avoir un exemplaire teuque samaritain résulte de la
du livre où ces divines ordon . haine réciproque des Juifs et des
nances étaient renfermées, c'est- Samaritains depuis le retour de
à-dire, sans être muni du Pei1- la captivité; haine qui démon
tateuque? Envoie-t-on un prê tre que les Samaritains n'ont
tre pour apprendre à un peuple point reçu depuis ce temps la loi
une religion chargée de cérémo de Moïse de la main d'Esdras ni
nies , sans rituel et sans règles ? de celle de Manassès.
Enverrait-on un missionnaire Le sixième chapitre est em
aux Tartares sans bréviaire et ployé à prouver l'intégrité et la
sans missel, s'1l fallait les con pureté du Pentateuque samari
vertir? a°. Les Chutéens prati tain , contre les critiques qui
quaient la loi de Moïse long ont prétendu que ce Pentateu
temps avantManassès;ilsavaient que, tel que les Samaritainsl'ont
une religion fort approchante de aujourd'hui , avait dégénéré de
celle des Juifs , et communi sa pureté primitive, ayant été
quaient même avec eux sous le fabriqué, selon eux, sur le texte
règne de Josias. On connaissait hébreu, sur la version des Sep
donc Dieu et les rites de la loi tante et sur les versions orien
en Samarie sons Josias. Et cette tales , par un imposteur témé
connaissance d'où venait-elle , raire et ignorant, qui l'avait
si ce n'est de ce que les anciens rendu très-différent de l'origi
Samaritains avaient conservé nal. Prétentions chimériques !
leur exemplaire de la loi , ou car, 1°. il n'y a nulle différence
que le prêtre Israélite leur en entre les exemplaires que nous
avait apporté un nouveau qui avons aujourd'hui du Pentateu
se fût multiplié, ou que l'une que samaritain, et ceux qui ont
ou l'autre de ces deux choses passé par les mains d'Origène ,
était arrivée? La diversité des d'Eusèbe et des autres Pères
caractères dans lesquels sont qui les ont cités ; et de là il ré-r
écrits le Pentateuque juif et le suite évidemment qu'ils n'ont
Pentateuque samaritain , fournit point été dans la suite ni cor
une troisième preuve que le se rompus ni fabriqués sur la ver
cond- n'a pas été écrit sur le sion des Septante ou d'autres ver
premier depuis Esdras. L'exem sions, puisque ces prétendues
plaire juif est écrit en caractè corruptions, si ellesétaient réel
res chaldéens, et celui des Sa les, devraient devancerde beau
maritains en caractères hébreux ; coup le temps d'Eusèbe , et à
et si l'on juge par ce qui parait plus forte raison l'empire de
aux yeux, il faut décider par Justinien. 2°. Les plus savans
leur témoignage, que le Penta d'entre les Pères ont cité l'exem
teuque samaritain a été faitavant plaire du Peutateuquc sa mari
456 SAM SAM
tain comme trè«-fidèle et très- même que celui qui à été connu
ancien , et même plus ancien et cité par plusieurs Pères et au
que celui des Juifs. 3°. Les Juifs tres écrivains ecclésiastiques,
eux-mêmes l'ont regardé com 'Urtout parmi les Grecs. Tels
me l'original, ainsi que l'atteste sont, entreautres, Origène, dans
Georges Syncelle , dans sa Chro- ses Hexaples; Africanus, Eusèbe,
nographie , page 83. 4°- Ces mê Georges Syncelle, dans leurs
mes Juifs, quoique très-fertiles chroniques; Théodoret dans sa
en reproches, -pour la plupart question quinzième sur le pre
vains et frivole*, contre les Sa mier chapitre du Deutéronome,
maritains, ne leur ont point re v.6 et 10; Diodore de Tarse, etc.,
proché un attentat aussi crimi sur lesquels on peut consulter
nel que la corruption du texte le père Morin, dans ses Excrcit.
sacré. 5°. Les Samaritains n'a in Pentat. samarit.
vaient aucun intérêt à recevoir On rapporte dans le huitième
de nouveaux exemplaires que chapitre les différences princi
l'on suppose avoir été corrom pales qui se trouvent entre le
pus et falsif1és par un certain Pentateuque samaritain et le
imposteur nommé Dosithée , texte hébreu des Juifs, et l'on
qui vivait du temps des apôtres, prouve que ces différences n'in
en abandonnant celui qu'ils téressent ni la foi ni les mœurs.
avaient et auquel ils étaient fort Telle est , par exemple , la subs
attachés. 6°. S'il y a quelques al titution du mot Garizim à celui
térations dans le Pentaleuque sa de Hébal , qui se trouve au v. 4-
maritain et quelques différences du vingt-septième chapitre du
avec l'hébreu et les Septante," Deutéronome; substitution que
comme le mot de Garizim subs les Samaritains ont faite pour
titué au mot Hébal,et le nombre donner de l'autorité à leur tem
des années qu'avaient les patriar ple, bâti sur la montagne de
ches avant et après ledéluge, lors même nom. Telles sont encore
qu'ils engendrèrent des enfans, quelques additions, omissions
et celles qu'ils vécurent après et transpositions de lettres ou
les avoir engendrés; ces altéra de mots ; toutes choses fort in
tions et ces différences sont si différentes à la religion, et qui
légères, qu'on ne peut les attri ne touchent ni de près ni de loin
buer qu'à la négligence des co à la foi , ni aux moeurs.
pistes, et non pas à la malice des On examine dans le neuvième
imposteurs, et qu'elles ne pré- chapitre de quelle autorité peut
judicient en aucune sorte ni à être le Pentaleuque samaritain
l'antiquité ni à l'authenticité dans les endroits où il difTère
du Pentateuque samaritain. de l'hébreu-jnif ; et après avoir
On prouve, dans le septième rapporté et réfuté les différens
chapitre, que l'exemplaire sa auteurs qui assurent toujours
maritain d'aujourd'hui est le une préférence absolue à l'exem
SAM SAM 457
plaire juif sur le samaritain, tateuqne samaritain qui ajou
on conclut que ces deux exem tent réellement au texte juif,
plaires sont deux textes paral sont tellement liées avec le con
lèles qui se prêtent une autorité texte du livre, que dans l'exe1n-
mutuelle, et qui dans les en plaireoù elles ne se trouvent pas,
droits où ils diffèrent, peuvent leur absence y laisse un vide et
servir également à corriger l'un une interruption, c'est uue preu
par l'autre. ve qu'elles étaient primitive
Le chapitre dixième contient ment dans l'original.
les règles principales que l'on Sixième règle.
doit suivre pour corriger le texte
juif parle samaritain. Les additions du Pentateaque
samaritain qui ne sont que de
Première règle. simples répétitions, ne sont
Lorsqu'un passage du Penta- nullement des fourrures, à
teuque cité dans le Nouveau- moins qu'elles ne soient dépla
Testament souffre différentes cées et ne rompent le fil du dis
leçons dans le juif et le samari cours. Ces deux règles portent
tain, on doit préférer celle que sur un principequ'on ne peut rai
le Nouveau-Testament autorise. son na bleu1e 1rt contester; savoir,
que toute leçon ancienne qui
Deuxième règle.
contribue à l'intégrité et à la per
Entre deux leçons différentes fection du texte sacré, doit
du juif et du samaritain, dont être censée appartenir à l'ori
l'une est embarrassée, confuse ginal.
et difficile à expliquer, l'autre On examine dans le onzième
claire, simple et à la portée de chapitre quel cas on doit faire
tout le monde, c'est à la dtr- de la chronologie samaritaine ;
nière qu'1l faut s'arrêter. car connue il y a entre le texte
Troisième règle. hébreu,' le samaritain et la ver
sion des Septante, une très-
Danslescasoù la leçon dutex te grande différence pour la sup
samaritain s'accorde mieux avec putation des temps, depuis la
les règles de la grammaire que création du monde jusqu'au dé
celle du juif, on doit la préférer. luge , et depuis le déluge jusqu'à
Quatrième règle. la naissance d'Abraham , l'em
Lorsque des mots sont transpo barras n'est pas médiocre pour
sés dans l'un des deux textes, et découvrir ici la véritable leçon
remis à leur place dans l'autre, de l'original. Le sentiment de
c'est le dernier qui donne la vé l'auteur est, que de toutes les
ritable leçon. chronologies des patriarches du
premier et du second âge, il n'y
Cinquième règle. - en a point qui ait plus de pro
Lorsque les additions du Pen- babilité que celle du texte sa
458 SAM SAM
maritain. La raison qu'il en juif et ks. Septante se trouvent
donne, est que dans les variantes e.n défaut ? D'ailleurs le nombre
des trois textes, on doit cons d'années que le samaritain don
tamment préférer aux variantes ne à chacun de ces trois patriar
du juif celles du samaritain , ches avant la génération n'est-
qui se trouvent conformes aux il pas beaucoup plus recevabie
Septante, comme on doit pré que celui qui est marqué dans
férer aux variantes des Septante le juif? En effet , c'est une chose
celles du même samaritain qui à remarquer dans les trois textes,
s'accordent avec le juif. Or, des que l'âge de chacun des six pre
dix patriarches qui ont précédé miers patriarches, lorsqu'ils com
le déluge, il y en a sept sur les mencent d'engendrer, va tou
années chronologiques , c'est-à- jours à peu près en décroissant
dire, les années qui ont précédé à mesure qu'ils s'éloignent de
la génération, desquelles le sama l'origine du monde. Ce décrois •
ritain convient avec le juif. Il sément continue pour les quatre
est aussi d'accord avec les Sep suivans, selon le samaritain.
tante pour les mêmes années Jared devient père à soixante-
des patriarches qui ont suivi le deux ans , Enoch à soixante-
déluge, à l'exception de Caïnan, cinq; Mathusala, à soixante-sept;
qu'il omet, ainsi que le juif. Il Lantech , à cinquante-trois.
doit donc être préféré pour les Le juif, au contraire , donue
années chronologiques de tous au premier cent soixante-deux
ces patriarches, c'est-à-dire, que ans ; au second , cent soixante-
sa chronologie doit l'emporter cinq; au troisième, cent quatre-
presque en tous ses points sur vingt-sept; au quatrième, cent
celles du juif et des Septante. Il quatre-vingt-deux ; et il ne servi
ne reste, à proprement parler, de rait de rien d'alléguer en faveur
difficulté que pour les années de ce calcul l'exemple de Noé,
chronologiques des trois pa qui n'eutdes enfansqu'à l'âge de
triarches qui ont été avant le cinq cents ans: car , outre que les
déluge. Ces patriarches sont, trois textes ne varient point sur
Jared , Mathusala et Lantech. l'âgeoù ce patriarche engendra,
Maisqui peutdouter que,ce texte il n'est pas difficile d'imaginer la
méritant la préférence pour les raison pourquoi il differa si long
années de tant d'autres patriar temps de se donner une posté
ches, elle ne doive pareillement rité. En effet, instruit comme
lui être adjugée par rapport à il était que le monde devait pé
celles-ci ? N'y aurait-il pas même rir de son vivant, pouvait-il
une sorte de témérité de l'accu penser à se donner une posté
ser d'erreur en si peu de choses, rité , jusqu'à ce qu'il lui eût été
tandis qu'il est indubitablement révélé qu'il était destiné lui-
véritable dans un si grand nom même à le renouveler? Et dans
bre d'autres , où néanmoins le le fait, nous toyons qu'il ne
SAM SAM 459
commença d'engendrerque lors écoles. Voilà les limites où se
que Dieu lui eut promis qu'il renferme le décretde cette sainte
serait le père d'un nouveau assemblée , touchant l'authenti
monde. cité de la Vulgate. (Concil. trid.
L'auteur réfuie ensuite diver sess. 4 , decreto de editione et
ses objections que l'on fait con usu sacrorum librorum.) Vouloir
tre son sentiment. Nous ne rap se prévaloir de ce décret pour
porterons ici que celle que l'on faire céder à la Vulgate tous les
prétend tirer de l'authenticité autres textes de l'Écriture, même
de la Vulgate, solennellement dans les choses les plus critiques,
reco n n u e pa r le co nci le deTren te : c'est visiblement en abuser; c'est
car, puisque le texte hébreu-juif même attaquer , du moins indi
est conforme pour la chronolo rectement, la conduite du saint-
gie à la Vulgate, on ne peut le siége , qui , depuis le concile , et
soupçonner d'altération sur ce en vertu de son ordonnance, a
point , sans déroger à l'authen fait faire divers changemens dans
ticité de cette version. cette version : et pour venir au
La réponse est que le concile point de la chronologie , l'É
de Trente, en déclarant la Vul glise romaine a si peu cru l'au
gate authentique, n'a nullement torité de la Vulgate irréfragable
prétendu donner atteinte, ni à cet égard, qu'elle n'a pas fait
au texte hébreu , que l'Église a difficulté de l'abandonner même
toujours eu en singulière véné dans ses livres publics, comme
ration , ni au samaritain , qu'on il paraît par son martyrologe au
ne connaissait guère alors, ni à huitième des calendes de jan
la version des Septante, que l'E vier, où elle annonce la nais
glise grecque n'a cessé de suivre sance du Sauveur, et où, pour
comme sa règle , ni enfin aux la fixation de l'année de cet évé
anciennes versions orientales , nement , elle ne suit ni la Vul
que les Syrien* , Arméniens , gate , ni par conséquent l'hé
Coptes , Arabes , reconnaissent breu , ni les Septante; mais le
pour autant de fidèles traduc calcul particulier d'Eusèbe , qui
tions du texte original. L'inten fait naître Jésus-Christ l'an du
tion du concile sur ce point n'a monde 5 1 99. Les églises d'Orient
donc été que de garantir la Vul usent de la même liberté , en se
gate exempte de toute erreur en conformant à peu de chose près
ce qui concerne la foi et les au calcul des Septante.
mœurs, de lui assurer la préfé Le douzième et dernier cha
rence sur toutc/s les autres ver pitre traite des versions samari
sions latines, et d'établir, par taines , et de la langue des Sa
la défense qu'il fait de la con maritains. On y relève d'abord
tredire , et d'employer d'autres la méprise grossière de quelques
versions en public, l'uniformité critiques qui regardent le texte
dans-Tusage des églises et des samaritain comme une simple
46o SAM SAM
version du Pentateuquc , et non qu'elle est écrite en syriaque-
comme le même que l'hébreu- chaldaïque pur, et nullement
juif , à la différence près des ca corrompu : versio Ma scripta
ractères et de quelques leçons. sermone Sjriorum kaudimpuro,
Georges Ilornius n'avait sans qui ejus antiquitatem dénotat.
doute pas lu le premier, ainsi Cette version est une des plus
que Vossius le lui reproche , littérales et des plus fidèles, se
lorsqu'il hasarda cette idée dans lon le père Morin., en plusieurs
un de ses écrits. ( Isaac Vossius, endroits de ses ouvrages ; cequi
castigat. ad objection. Cenrgii n'empêche pas qu'elle ne s'écarte
IJornii in pr&fat.j pag. 3o^.) en quelques endroits de l'ori
Les auteurs de la Synopse des ginal. Le plus important des
critiques ont commis la même exemples qu'en donnent Wal-
faute : car quoiqu'ils distin ton et M. Simon, est tiré du
guent eu quelque sorte la ver troisième chapitre de la Genèse,
sion samaritaine du texte sama verset 5 , ou l'interprète , au lieu
ritain, ils ne laissent pas d'ap de traduire d'après l'original
peler re texle une vers1on qu'ils comme la vulgate, eritis 'tient
disent être lo1 t ancienne, comme dii , a mis eritis sicut angeli; et
avant été laite avant la nais-' cette interprétation du mot elo-
sauce du .Sauveur. (S) nops. cri- h1'm, dit M. Simon , lui est assez
tic. jJttfJat. ) On vient ensuite ordinaire. Cette version sama-r
aux vér1tables versions des Sa ri taine pèche encore par un au
maritains. tre endroit, c'est qu'elle omet
Le première et la plus an des mots et des choses qui sont
cienne de ces versions est la dans l'original. Par exemple ,
version qu'on nomme simple elle supprime ces mots du cha-
ment samaritaine ou chaldéo- pitre 10, verset 1 9 de la Genèse:
sama1 itaine, parce qu'elle fut et fuit terminus Chananœorum.
faite sur le texte hébreu-sama On ne trouve point non plus au
ritain en dialecte samaritain, chapitre 13, verset 1 , ces paro
c'est-à-dire, en langue mêlée de les : facta est rixa inter pasto-
cl1aldéen et d'ancien samaritain, res gregum Abraham et Lolk.
ou hébreu proprementdit. Quoi La seconde version du Pentateu-
qu'on ne trouve rien nulle part que samaritain est la version
touchant l'auteur de cette ver arabe; car les Samaritains ne
sion , ni sur le temps où elle fut parlent plus aujourd'huiquel'a-
faite , il est néanmoins constant, rabe, quoique l'on ne sache point
dit Walton , qu'elle est très-an en quel temps ils ont commencé
cienne. ( Walton, Prolegom. Il à faire usage de cette langue.
in script, sacr. n° 20. ) Une C'est à l'époque de ce change
preuve de l'antiquité de cette ment de l'ancienne langue sa
version, c'est, dit M. Simon maritaine en arabe, ou à celle
(disquisit, crit. c. 11, pag. 88), de la demeure des Samaritains
SAM SAM 461
en Arabie du temps de Maho de la date et de l'auteur de
met , qu'on doit rapporter l'o cette version, tout le monde con
rigine de l'excellente version vient qu'elle est exacte et fi
arabe du Pentateuque samari dèle.
tain. Walton, avouant qu'on ne Outre les deux versions du
sait ni par qui ni en quel temps texte samaritain , dont on vient
elle a été faite, prétend néan de parler, plusieurs savans pré
moins qu'elle est non-seulement tendent qu'anciennement il y en
postérieure au mahométisme , avait une en grec, d'où les Pè
mais encore à la version arabe res avaient tiré les citations de
du J uif Saadias, qui ne fut com- ce texte qui se trouvent dans
posée que vers le dixième siècle. leurs écrits. C'est le sentiment
M. Simon, décidé pour ce senti de M. fluet, de M. Simon , du
ment , fixe la date de la version père Morin, de dom Montfau-
arabe du samaritain , dont il fait con , de dom Petit -Didier, etc.
auteur Abusaïd, à l'an 116o, D'autres critiques ont douté de
soutenant de plus, qu'avant ce ce sentiment , ou même l'ont re
temps-là , les Juifs et les Sa jeté absolument. Walton l'a re
maritains se servaient en com gardé comme problématique ,
mun de la version de Saa et Vossius l'a mis sans hésiter
dias. au rang des fables. N'est-il point
Il y a cependant lieu de dou trop hardi en ce point? Qu'on
ter de la nouveauté de cette ver en juge par les raisons suivan
sion; car l'unique fondement tes.
qu'on a pour la faire postérieure 1. O1igène, aux marges de ses
à celle de Saadias, c'est. qu'en Hexaplcs, n'avait remarqué
plusieurschoses elles s'acco1dent que les différences les plus con
ensemble. Mais cette conformité sidérables du samaritain et de
est également bonne à prouver l'hébreu-juif : d'où les Pères
que la version arabe du sama avaient-ils donc tiré ces autres
ritain a précédé celle de Saadias. petites diversités des deux tex
11 y a même beaucoup plus de tes qu'ils ont observées dans
vraisemblance dans cette hypo leurs commentaires, sinon d'une
thèse, attendu que long-temps version grecque du premier, vu
avant Saadias, et dès le temps qu'ils ne savaient point lire l'o
de-Mahomet , il y avait déjà des riginal , et qu'ils entendaient
Samaritains établis en Arabie, encore moins la version chatdéo-
qui probablement n'auront pas sama1itaine?
laissé passer près de sept siècles 2. Les Samaritains s'étant ré
sans avoir les livres de Moïse, pandus en plusieurs provinces
traduits en une langue qu'ils où la langue grecque était en
parlaient habituellement , et qui usage, et particulièrement dans
peut-être était la seule qu'ils en l'Egypte, où Ptoléu1ée , fils de
tendissent. Quoi qu'il en soit Lagus , les avait transportés ,
46a SAM SAM
comme nous l'apprend Josephe mens de musique des Hébreux ,
au chapitre premier du dou à la tête du commentaire sur les
zième livre de ses Antiquités, ils psaumes. )
avaient besoin d'une version SAMEDI, septième ou dernier
grecque. D'ailleurs il paraît que jour de la semaine. Les pa'iens
la langue grecque était fort usi l'appelaient jour de Saturne , et
tée à Samarie du temps de saint les Juifs sabbat ou jour de repos,
Justin, dont cette ville, alors parce que le Seigneur se reposa
nommée Sébaste , était la pa ce jour-là, après qu'il eut pro
trie. duit tous les ouvrages de la créa
3. Les Samaritains, dans leur tion , les six premiers jours. Le
chronologie , parlent d'une ver samedi était fêté autrefois en
sion ancienne à leur usage, que Orient comme le dimanche ; on
Ptolémée Philadelphe, roi d'É- ne jeûnait pas ce jour-là, et les
gypte, disent-ils, préférai celle fidèles s'assemblaient à l'église
des Septante. Ilsavaientdoncune pour la célébration des saints
version grecque de leur Pentn- mystères. Nous avons une loi de
teuque, différente de celle des l'empereurConstantinà ce sujet.
Septante. Si l'on demande main {Euseb.vit. Const., I. 4, c. 18,
tenant en quel temps, et par p. 534.) Pour l'Occident, la fête
qui cette version a été faite , du samedi n'y fut jamais géné
c'est ce qu'il n'est pas aisé de dé rale ou elle n'y dura guère, et
cider. Henri Warthon la fait re on l'y défendit de bonne heure
monter aussi haut que celle des dans les lieux où elle s'était in
«Septante; et Van-Pale, dans son troduite, pour ne point laisser
Traité de l'Origine de l'idolâtrie, croire que l'Église eût voulu ju-
paraît douter si elle n'était pas daïser dans la célébration d'an
même plus ancienne. Pour ce jour destiné au sabbat des Juifs.
qui est de cette version en elle- Ce fut aussi la raison qu'allé
même, tout ce qu'on en peut guèrent les pères du concile de
dire , c'est qu'elle était assez lit Laodicée en Phrygie au qua
térale , bien que l'auteur nes'at- trième siècle , lorsqu'ils se cru
tache pas toujours à rendre à la rent obligés de défendre aux fi
rigueur les mots de son texte, dèles de chômer le samedi. A
dit M. Simon, dans son His l'égard des offices du samedi ,
toire critique du Vieux-Testa l'ordre en était le même parmi
ment , liv. 2 , ch. 9 , p. 263. les Orientaux que celui des offi
SAMBUCA, sorte d'instru ces du dimanche. En Occident,
ment de musique, usité en le samedi demeura long-temps
Chaldée, que l'on croit d'un sans office particulier et sans
son aigu, et qui n'avait ordi messe ; mais, ayant été plus par
nairement que quatre cordes. ticulièrement consacré à l'hon
{Dan. 3, 7. Voyez Dom Cal- neur de la sainte Vierge, on lui
met, Dissertation sur les instru- destina un office singulier vers
SAM SAM 463
la fin de l'onzième siècle. Il y en mènes , qui se donnait d'une
a même qui prétendent que, dès manière si solennelle et avec
le huitième siècle, il y eut en tant de pompe et de majesté ,
Occident une messe votive à aux veilles de Pàque et de la
l'honneur de la sainte Vierge. Pentecôte. ( Thomassin , Fest. ,
( Baillet, Fêtes mobiles, tom. 4, lib. 1 , c. 6. Baillet , ibid. , pag.
pag. 21 et suiv. ) 270 et suiv. )
SAMEDI-SAINT ou GRAND- SAMER ou S. ULMER, Sali
SAMEDI et VEILLE DE PAQUE. merium ou S. Vulmarus , ab
C'est la première de toutes les baye de bénédictins, de la con
veilles pour la dignité et pour grégation de Saint-Maur, dans
l'antiquité. Elle a toujours passé la Picardie , au diocèse et à trois
pour la plus importante et la lieues au sud-est de Boulogne ,
plus longue, joignant immédia fondée par saint Ulmer ou Vil-
tement l'office dePàque au sien, mer en 688. Elle était située
surtout lorsqu'elle commençait dans un gros bourg appelé aussi
après l'heure de none ou vers le Samer, qui est une construction
coucher du soleil. Elle se conti des deux mots de saint Ulmer.
nuait alors jusqu'au point du ( Voyez Ulmer. )
jour du dimanche , faisant pas SAMGAR , hébr. , nommé j
ser les fidèles d'un soleil à l'au étranger , du mot sehem , nom
tre dans l'Église ; et cet usage, mé, et du mot gher, étranger,
qui n'a cessé chez les Latins que fils d'Anath, qui fut le troisième
depuis que l'on a commencé les juge d'Israël , après Aod , et
offices de cette grande veille dès avant Barach. On sait de lui
le matin ou l'heure de tierce du seulement qu'il défendit Israël ,
samedi , subsiste toujours chez et tua six cents Philistins avec le
les Grecs , qui passent encore soc de sa charrue. (Judic. 3 ,
aujourd'hui comme autrefois la 3..)
nuit entière dans l'église, jus SAMIR , hébr. , comme Sa-
qu'à l'heure de l'office de Pàque, maria , fils de Micha , lévite.
qu'ils commencent tout de suite ( 1 Par. 5-4, 24-)
au lever du soleil. SAMIR , ville de la tribu de
Le samedi-saint était chômé Juda. ( Josué, 1 5 , 48. )
tout entier autrefois dans plu SAMIR , ville de la tribu d'E-
sieurs églises. On le réduisit dans phraïm , où demeurait Thola,
la suite au rang des demi-fêtes, juge d'Israël. ( Judic. 10, 1.)
qu'on chôme jusqu'à midi, et SAMIR çu SCHAMIR, signi
enfin aujourd'hui il est laissé fie quelqueljpis des épines ou des
presque partout à la dévotion ronces, et d'autres fois un ins
volontaire des particuliers. Tous trument d'une dureté propre A
les offices et toutes les cérémo polir les pierreries, (haï. 5, 6.
nies du samedi-saint se rappor 7. 23,24- 9, '8- 10, 17. 3a, 13.
tent au baptême des cathécu- Jerem. 17,1. Zachar. 7 , 12. )
464 SAM SAM
Bochart a montré cet usage du sacrement de l'autel, au corps
samir contre les fables des Rab et au sang de Jésus -Christ. Cet
bins. ( Do1u Cahnet , Dict. de la ouvrage se trouve dans les Bi-
Bible. ) bliotbéques des Pères. (Dupin ,
SAMMA, bébr. , perte, dé- Bibliotb. des Aut. eccl. du on
solatipn , du mot schamam , fils zième siècle.)
de Hshuèl , et petit-fils d'Esaù. SAMONE , martyr d'Edesse ,
( Genes. 36 , 1 3. ) et compagnon de saint Guric ,
SAMMA, fils d'Isaï, et frère dans le neuvième siècle. (Voy.
de David. ( 1 Iieg. 16 , p. ) Gur1c.)
SAMMA , quatrième (ils d'Hé- SAMOS, île de l'Archipel,
bron, et père de Raham. (1 Par. l'une des Cyclades. Elle est sé
2,43, 44.) parée de la Natolie par le dé
S\MMA, fils de Joël, et père troit de Micalès. On lui xlonne
d'Az.1z, de la tribu de Ruben. cinquante milles de long, et
( 1 Par. 5,8 ) trente dans sa plus grande lar
SAMMA, fils de Hetliam Aro- geur. Plusieurs rivières l'arro
rites. ( 1 Pan. 1 1 , 44-) sent, et peuvent rendre ses cam
SAMMAA , (ils d'Oza , et père pagnes très-fertiles; aussi a-t-^Ue
d'Aggia, lévite. (1 Par. 6, passé pour être abondante en
30. ) toutes eboses. Elle est célèbre
SAMMA1, bébr., mon nom, par la naissance de Pythagore et
ma perle, ma désolation ou de la sybille sa mienne , nommée
mon e'tonnement , du mot scha Ilérophile. Polycrate, si connu
mam, et du pronom/, fils de par son bonheur , a été tyran de
Récim, et père de Maon. ( 1 cette même île.
Parai. 1 , 44-) Mandoclès, fameux architecte
SAMMAOTH , le même que que Darius, roi de Perse , em
Samma , (ils de Hetham. ( 1 ploya pour construire un pout
Par. 1 t , 27. ) sur la mer dans le lieu le plus
SAM MU A, hébr. , qui e'cour étroit du bospbore de Thrace ,
te, qui obéit, du mot schama, était aussi de Samos, qui a en
fils de Zéchur, de la tribu de core donné la naissance à Aris-
Ruben. (Num, 13, 5), un de tarque, ce fameux critique. La
ceux que Moïse envoya pour déesse Junon y avait un temple
considérer la terre- promise. qui servai t d'asile. Il est dit , dans
SAMOCTION, lac de Galilée. les Actes des apôtres, ch. ao , v.
(Voyez Sémécnon.) 15 , que saint Paul aborda daus
SAMOjNAS, arebevéque de cette île en allant du côté de
Gaze , dans le douzième siècle. Jérusalem. Samos est un évêché
Il a fait un écrit en forme de sufFragant de Rhodes dans les
dialogue entre lui et unSarrasin, Notices. L'évèque, qui étend sa
dans lequel il prouve que le paiu juridiction sur l'île de Nica-
et le vin sont chaugés, dans le ria t et prend aujourd'hui le ti
SAM SAM 465
tre d'archevêque , réside à Cou les fonctions ecclésiastiques se
va, principale ville de l'île. Il lon son rit. Ha donné une des
jouit d'environ deux mille écus cription en grec , de l'état pré
de rente , et est un des plus ri sent des îles de Samos , de Ni-
ches de l'Archipel. On compte carie et de Pahmos. (Wheller,
dans l'île quatre mille âmes, Jjm.;etRosemond,Préf. au livre
deux cents papas ou prêtres, sept deRicault. Or.c/1r.,t. 1^.929.)
monastères d'hommes et quatre SAMOSATE, ville capitale de
de filles du rit grec , et environ la Comagène, située près de
trois cents chapelles particuliè l'Euphrate au-dessous du mont
res. Les Turcs n'y ont que trois Taunts. Elle était autrefois con
maisons. sidérable , suivant Josephe et
Ammien Marcellin. Les Notices
Evéques de Samos.
en font un évéché sous la mé
1 . Léon , célèbre par ses mor tropole d'Hiéra polis , au diocèse
tifications et par ses miracles. d'Antioche. L'église de Samosa
Son corps fut transféré à Venise. te était gouvernée par l'évêque
( Bolland , 29 avril. ) d'Amida, au neuvième siècle.
2. N..., évêque de Samos. Le Cette ville est connue aujour
père le Quien croit qu'il faut d'hui sous le nom de Sempsat.
lire de Samosate , assista au con Voici ses évêques.
cile que Flavien 1", patriarche 1. Peperius , souscrivit au
d'Antioche, tint contre l'hérésie concile de Nicée, et à celui d'An
des Massaliens. tioche en 335 ou 34 1 •
3. Isidore 1er, moine d'une ver 2. Eusèbe , contemporain et
tu éminente , suivant Jean Mos- ami de saint Basile , évêque de
chus, qui dit avoir vu ce prélat Césarée, siégeait en 361. Il sous
à Samos, lorsqu'il n'était en crivit en 363 à la lettre synodale
core qu'abbé et supérieur du du concile d'Antioche à l'empe
monastèredeChariacseni. {Prat. reur Jovien, touchant la con-
Spirit. , caji. 1o8. ) substantialité, et en 372 à celle
4. Isidore 11 , souscrivit aux des évêques d'Orient aux Occi
canons in Trullo. dentaux. Il fut relégué dans la
5. Heraclius, au septième Thrace par l'empereur Valens ,
concile général. et ne revint à son église qu'après
6. Anth'nne. siégeait en 1638. la mort de cet empereur en 3^8.
Il assista au concile de Constan- Il assista sur la fin de l'année
tinople , où l'on condamna les suivante au concile d'Antioche ,
erreurs des calvinistes, que Cy et y souscrivit immédiatement
rille Lucaris soutenait. après Melèce. S'étant rendu en
7. Joseph Georgirènes, chassé suite dans la ville Je Doliche
de Samos dans ce siècle , se reti pour y installer l'évêque Marin,
ra en Angleterre. Il obtint une -il fut tué d'un coup de tuile
église à Londres, où il exerçait qu'une femme arienne lui jeta
21. 3o
466 ' SAM SAM
à la tête , ainsi qu'il est marqué 1 1 . Abraham 11 , siégeait en
jiaus le martyrologe au 21 de 942. ( Oriens chr., tome 2 , pag.
juin. 934- )
3. Énomius, intrus pendant Cette ville a eu aussi desévê-
l'absence d'Eusèbe , fut obligé ques jacobites qui sont :
de se démettre , les habitans de 1 . Sévère 1" , ordonné en 5g5
Samosate n'ayant voulu avoir ou 5g7 , par le patriarche Atl1a-
aucune communication avec lui . nase 1er , son frère.
Les ariens mirent à sa place 2. Théodore, siégeait dans le
4. Luce , que les Samosatiens huitième siècle.
détestèrent encore plus que le 3. Constantin, depuisl'an^6
précédent. jusqu'à l'an 765.
5. Antiochus, neveu d'Eusèbe, 4. Sévère 11, fut excommunié
nommé canoniquement après vers l'an 797, parle patriarche
son oncle, fut aussi très -zélé Cyriaque , pour avoir fait fer
pour la défense de la foi catho mer, les portes de l'église de Sa
l1que contre les ariens. On mosate , au moment que ledit
trouve son nom parmi les pères patriarche voulait y entrer.
du premier concile général de 5. ïimothée 1er, ordonna le
Constantinople. patriarche Ignace 1er, en 878, et
6. N... , au concile tenu par le patriarche Théodose , en 887.
Flavien 1" d'Autioche , contre 6. Thomas , vivait dans le on
les massaliens. zième siècle.
7. André, siégeait du temps 7. Athanase , assista à l'élec
■lu concite d'Ephèse , auquel 1l tion du patriarche Jean x1 , vers
n'assista point. l'an 1075.
8. Rufin , assista au concile de , 8. Timothée 11, transféré de
Chalcéctoine , où il rétracta ce Gargar à Samosate en 1 143.
qu'il avait approuvé deux ans 9. N..., siégeait en 1583.
auparavant dans le brigandage (Oriens christianus , t. 2 , pag.
d'Ephèse. 1461. )
g. Eusèbe 11 , fut exilé par SAMOSATÉNIENS , héréti
l'empereur Zenon , pour n'avoir ques ainsi nommés du nom de
pas voulu recevoir l'édit heuo- leur chef, Paul de Samosate. Ce
ticon de ce prmce. sont les mêmes que les paulia-
10. Abraham 1er, dans le con nistes. ( Voy. Paiuan1stes. )
cile de Photius, sous le pape .. SAMOTHRACE, île de la mer
Jean vm. On lut une lettre qu'A Égée , où saint Paul arriva da-
braham , évêque de Samosate , bord en allant en Macédoine.
écriv1t au même Photius, pour (Act. 16 , 11. )
le féliciter au sujet de son réta SAMPSÉENS, Sampsœi, an
blissement sur le siége de Cons ciens hérétiques ainsi nomme,
tantinople. du mot hébreu semes , qui S"
SAM SAM 467
gnilie soleil, comme s'1ls avaient lois du nazaréat, dont la che
adoré le soleil. Saint Kpiphane velure était la marque la plus
dit que les sampséens étaient les apparente.
mêmes que les elcésaïtes. ( P'oy. On forme quelque difficulté
Elcksaïtes; saint Ëpiphane, heu sur le salut de Samson. A-t-il pu
rts 1g et 53. } se donner la mort à lui-même ?
SA M S Al, hébr., mon soleil, du On répond avec les Pères et les
mot sehemeseh , et du pronom /, interprètes que, quoique contre
un des scribes d'une lettre eu- les lois ordinaires il se soit
voyée à Artaxercès contre les donné la mort à lui-même, on
Juifs nouvellement revenus de doit regardercetteaction comme
leur captivité. ( 1 Esdr. 4, S. ) l'effet d'une inspiration particu
. SAMSON , hébr. , son soleil, lière du Saint-Esprit , ou comme
du mot sehemeseh , et du pro une suite de l'obligation que
nom an , fils de Manué, de la lui imposait sa qualité dejuge
tribu de Dan, et d'une mère dont d'Israël , de défendre son peu
l'Ecriture ne dit pas le nom. ple , et procurer l'avantage de
L'histoire de sa naissance mira sa nation. On ne peut louer à la
culeuse , de la vengeance qu'il vérité son amour déréglé pour
tira de l'affront qu'on lui avait Dalila ; mais il n'est pas hors de
fait en donnant à un autre ta propos de se persuader qu'il a
femme qu'il avait épousée, et profité des suites de la trahison
qui avait révélé le secret que de cette femme, pour expier son
Samson avait gardé jusqu'alors, amour déréglé envers elle. 11
sur la facilitéavec laquelle ils'é- n'est point difficile de croire
tait défait d'un lion qui voulait aussi qu'il n'épousa une femme
se jeter sur lui ; de la trahison philistine que par une dispense
de Dalila à son égard , des maux particulière de Dieu. Mais de
que lui f1rent les Philistins , quelque manière qu'on excuse
lorsqu'ils l'eurent en leur pou Samson, soit que l'on dise que
voir; enfin de sa mort sous les pour se tuer lui-même il ait eu
ruines du temple de Dagon: une inspiration particulière du
cette histoire est décrite aux cha Saint-Esprit qui est maître de
pitres 13 , 14, ,5 et 16 du livre notre vie et de notre mort ; soit
des Juges. que , sans recourir à cette voie
11 n'y a pas d'apparence que surnaturelle et extraordinaire,
la force si extraordinaire de on soutienne avec quelques com
Samson ait trouvé sa cause mentateurs de l'Écriture, que
physique dans les cheveux de ce sa seule qualité dejuge et de dé
lui-ci. 11 semble au contraire fenseur d'Israël lui suffisait pour
que Dieu en avait attaché la con procurer l'avantage de son peu
servation ou la perte à la fidélité ple par sa propre mort, il est cer
ou 1 l'infidélité de Samson aux tain qu'on ne peut douter qu'1l

3a.
468 SAM- SAM
ne soit au nombre des saints , tudedel'Écriture-Sainte. Il passa
puisque saint Paul, au chapitre dans la suite à une île voisine
onzième, verset trente-deuxiè tfù il y avait des ermites qui
me de son épître aux Hébreux, le vivaient en grande réputation
range parmi ceux dont la foi est de sainteté, et se mit sous la
louée et récompensée. On ne conduite de l'un d'eux nommé
voit cependant son nom dans Piron qui avait l'inspection sur
aucun autre martyrologe que ce les autres , et sur un monastère
lui de Pierre de Natalibus. (Dom qu'il avait bâti en ce lieu. Là ,
Garmet, Dictioun. de la Bible. il passait la journée au travail
Baillet , Vies des Saints, tom. 4-) des mains et à la prière, et la
SAMSON , abbé de Cordoue , nuit à la contemplation. Lorsque
1nort en 8go, confessa généreu son corps était accablé du som
sement la foi catholique devant meil, il s'appuyait contre un
lés rois infidèles , et écrivit pour mur, ou sur quelque autre chose
les chrétiens une apologie , dont qui pût résister , et reposait
Ambroise Morales fait mention ainsi debout sans jamais se ser
( in schol. ad h'b. t , Ann. sanct. vir de lit. L'an 513 , il succéda
Eulog. Baronius , in Annal ). à Piron dans la conduite de son
SAMSON ou SAMPSON ( Ri monastère; et, après une admi
chard), Anglais. Henri vm, roi nistration de dix-huit mois , il
d'Angleterre, le fit évèque de passa en Irlande où on le char
Lichtf1eld et de Coventry. Par gea encore de la conduite d'un
complaisance pour le roi Henri, monastère qu'il quitta deux
il écrivit un livre contre la pri- ans après pour revenir dans son
matie du pape ; mais il se ré premier monastère. 11 se retira
tracta après la mort de ce prince, ensuite dans une solitude sur
et souffrit ensuite beaucoup pour les bordsdelarivièredeSaverne,
la défense de la foi catholique et enfin dans une caverne où il
jusqu'à sa mort , arrivée le 25 espérait n'être interrompu de
septembre de l'an 1554- Il avait personne. Mais son évèque, saint
écrit sur les psaumes de David, Dubrice , qui l'avait déjà or
sur saint Paul aux Romains, etc. donné prêtre, l'ayant fait venir
(Pitseus, de Illustr. angl. script. à son synode de Caerleon , le sa
Anglia sacra , tom. 1. ) cra évèque régionnaire , c'est-à-
SAMSON (saint) , évèque ré- dire, missionnaire évangélique
gionnaire , et abbé à Dol en Bre avec le caractère épiscopal , sans
tagne , naquit au pays de Galles lui assignerde siége particulier,
en Angleterre, d'une famille no pour aller prêcher et faire les
ble, vers l'an 480. Il fut élevé autres fonctions du saint minis
sous saint Ellut, abbé d'un mo tère partout où l'esprit de Dieu
nastère dans le pays de Glamor- le conduirait. Il vint en France
gan , et s'appliqua surtout à l'é- en 522, et bâtit un monastère à
SAM SAM 4C9
Dol dansla petiteBretagne qu'on temple selon sa promesse. Dieu
appelait Armorique, et plusieurs se fit entendre à lui pour la pre
veulent même qu'il ait été le mière fois , pour faire annoncer
premier évêque de cette ville. à Héli la vengeance qu'il avait
Il assista au concile de Paris de dessein de tirer de la lâcheté de
l'an 557; et, après avoir aboli ce pontife à corriger les désor
une infinité de désordres et de dres de ses fils. ( 1 Reg. 1,1 ,2,
superstitions dans la Bretagne et etc. 2 , 1 8 , etc. , 3 , 1 , 2 , etc. )
les provinces voisines, il mou Après la mort d'Héli, Samuel,
rut le 28 juillet vers l'an 5G4 , âgé d'environ quarante ans, fut
ou la suivante, âgé d'environ établi juge d'Israël , et com
quatre-vingt-quatre ans: ce qui mença sa judicature par la ré
n'est pas si insoutenable que le conciliation du peuple avec le
sentiment de ceux qui lui don Seigneur ; ce qui fut suivi d'une
nent six vingts ans de vie, et de victoire éclatante sur les Philis
ceux qui ne lui en donnent que tins, et avait été précédé du re
soixante-neuf. Les prêtres de couvrement de l'arche. Il jugea
1 Aratoire du séminaire de Saînt- Israël tout le reste de sa vie, dit
Magloire de Paris conservaient l'Ecriture; ce qui se doit en-
une partie de ses reliquts. (Bail- tendredela grande autoritéqu'il
let, Vies des Saiuts, 28 juillet. ) conserva sous le règne de Saùl.
SAMUA , hébr. , qui écoute , Il allait tous les ans à Bethel , et
du mot schamah , fils de David. de là à Galgal , ensuite à Mas-
(2 14. ) Le même qui phath, puis retournait à Rama-
est appelé Simmaa. ( 1 Parai. tha. Il bâtit même en ce dernier
3, 5. ) endroit un autel, tant poursatis-
SAMUEL , hébr. , mis et posé faire à sa propre dévotion , que
de Dieu , du mot sum et du mot pour entretenir la religion du
El , fils d'Ammiud. (Nomb. 34, peuple, qui y venait pour le con
20. ) sulter. ( 1 Reg. 7,3, 4, etc. 8,
SAMUEL, fils d'Elcana et 1,2, etc. )
d'Anne , de la tribu de Lévi et Samuel étant devenu vieux,
de la famille de Caath , fut pro et ses filsqu'il avait établis juges
phète et juge d'Israël pendant dans Bersabée n'imitant pas son
plusieurs années : mais il n'y a intégrité , les anciens d'Israël le
nulle applfcnce qu'il ait été pressèrent de leur donner un roi.
prêtre, moins encore grand- Quoique cette proposition dé
p'ètre , comme quelques - uns plût a Samuel, il ne laissa pas d'y
l'ont pensé. adhérer après avoir consulté le
Samuel fut accordé aux ins Seigneur ; et le sort étant tombé
tantes prières d'Anne sa mère, sur Saùl , auquel il avait déjà
et celle-ci aussitôt qu'il fut se donné l'onction royale en parti
vré, le consacra au service du culier , il le fit reconnaître par
4:» sam SAM
le pruplc , après avoir écrit et ayant encouru la disgrâce de
lu devant toute l'assemblée la Saûl,se retira à Ramatha auprès
loi du royaume. ( 1 Reg. 8,4, de Samuel qui y conduisait une
etc. 9 , 1o . per tetum. ) communauté de prophètes. Saiil
Au retour de la victoire que envoya en vain trois différentes
Saiil avait remportée contre les troupes contre David ; en vain
Ammonites, un mois après son y alla-t-il lui-même. Tous, sai
élection , Samuel le fit de nou sis par l'esprit de Dieu, donnè
veau reconnaître roi par tout le rent le temps à David de se re-
peuple , et confirma , parle mi tirerailleurs. Enfin Samuel mou
racle d'une pluieextraordinaire, rut âgé de quatre-vingt-dix-hu1t
la promesse qu'il leur faisait de ans , et fut enterré dans sa mai
la part de Dieu , qu'ils n'en se son deRamatha, après avoir été
raient point'abandonnés s'ils lui pleuré partout Israël. (1 Reg.
demeuraient eux-mêmes fidè 19, 18, 19, 2o. 25, 1 .) On trouve
les. ( 1 Reg. 11, 1 , 2 , etc. 1 2 , l'éloge de ce prophète ( Eccli.
1,2, etc. ) 46, 16, 17. )
La seconde année du règne de De toutes les idées que se for
Sa1il , ce prince. quoique pressé ment les différens auteurs au su
par les Philistins, fut vivement jet de l'histoire rapportée au
repris par Samuel d'avoir offert chap. 28 du premier livre des
le sacrifice avant l'arrivée de ce Rois, sur l'évocation de Samuel
prophète, qui lui annonça qu'en par une magicienne, celle qui
conséquence de sa précipitation, semble la mieux fondée, est que
son règne ne subsisterait pas. Samuel apparut véritablement
(1 Reg. 13 , 1,2, etc. 8, 9, etc.) à Saùl, mais uniquement par la
Nous voyons encore une répré vertu toute-puissante de Dieu
hension très-forte de Samuel à qui , pour punir ce prince de sa
Saiil , sur ce que ce prince avait vaine curiosité, permit qu'à l'oc
épargné le roi d'Amalec contre casion des évocations de la ma
l'ordre du Seigneur. (1 Reg. 15.) gicienne, Samuel lui apparut, et
Quelques années après, le Sei lui découvrît son.dernier mal
gneur reprocha à Samuel ses lar heur. ( D. Calmet. )
mes continuelles sur Saiil, et lui On attribue à Samuel le livre
ordonna d'allerà Bethléem pour des Juges, celui de jji1th , et les
sacrer roi celui des fils d'isaï deux premiers livres^fcs Roisqui
qu'il lui ferait connaître avoir n'en faisaient qu'un autrefois
été choisi de sa part; et ce fut dans les bibles hébraïques. Mais
David. Depuis cette onction de s'il n'est pas l'auteur ni du pre
David , l'esprit de Dieu se reposa mier ni du second livre des
sur lui. et se retira de Saùl. ( t Rois, comme plusieurs le sou
Reg. 1 , 2, etc. ) tiennent, il est au moins certain
Plusieursannéesaprcs, David, qu'il dressa des mémoires de ce

>*
S.\ M SAM 4ji
qui se passa de son temps , ainsi SAMUEL, Juif de Maroc en
que Nathan et Gad ; et c'est sur Afrique, ayant embrassé le chris
<.es mémoires qu'on a composé tianisme dans le onzième siècle,
les prem1ers livres des Rois. écrivit aux Juifs une épître de la
Samuel commence la chaîne venue du Messie , qui a été im
des prophètes, qui n'a pas été primée plusieurs fois. ( Bellar-
interrompue depuis lui jusqu'à min , de Script. eccl. Posse-
Malachie. Le corps de Samuel vin , etc.)
fut transporté de Palestine à SAMUEL , frère mineur du
Constantinople sous l'empereur treizième siècle, martyr en Mau
Arcade. Le martyrologe romain ritanie , et compagnon de saint
marque sa fête au 2o d'août. Daniel. ( Voyez Dan1el.)
Entre autres rêveries des SAMUEL(Frideric Brentzius),
Orientaux au sujet de Samuel, Juif, né à Osterberg dans la
ils disent que la marque que Souabe, auprès de Memmingen ,
Dieu lui donna pour reconnaître embrassa le christianisme , ut
lequel des fils de Cis il devait fut baptisé avec sa femme et
sacrer, serait que celui-ci serait deux enfans en 161o. 11 écrivit
égal en hauteur à un haton qu'il en 1614 un ouvrage en alle
lui donna, et en présence du mand , pour répondre à toutes
quel bouillirait l'huile contenue les calomnies et à toutes les in
dans un vase qu'il lui mit en jures des Juifs contre les chré
main. Mais ce sont des rêve tiens. ( Wolfius , dans sa Bi-
ries , ainsi que le transport de bliothec.a hebrœa. )
l'arche par les anges, etc. {F^oy. SAMUEL, rabbin de Lunel ,
D. Calmet, dans son Diction dans le douzième siècle , tra
naire de la Bible, et dans la dis duisit d'arabe en hébreu le li
sertation qui est à la tête de sou vre intitulé , le Docteur, com
Commentaire sur les livres des posé par le rabbin Moïse Mai-
Rois. Voy. aussi D. Ceillier, monicie. Il composa de plus un
Hist. des AÎit. sac. et ecclés., livre intitulé : Interprétation
tom. 1, pag. 85 et suiv. ) des mo1s philosophiques, ou
SAMUEL, martyr de Pales vrage dont on fait beaucoup de
tine dans le quatrième siècle, et cas.
compagnon de saint Elie. {Pojr. SAMUEL BEN* ISARTSA , sa
Eue. ) vant rabbin , a écrit un livre de
SAMUEL , prêtre de l'Église Hiurim , ou Eclaircissemens sur
d'Edesse dans le cinquième siè les commentaires de R. Aben-
cle, avait composé plusieurs Esra.sous le titre de Mekor-
ouvrages en syriaque contre les hahn, Source de vie , imprimé
nestoriens , les eutychiens , et à Mantoue eu 155oy. Comme
autres hérétiques doutGennade Aben-Esra est un des Juifs qui
l'ait mention. a expliqué le plus à la lettre
472 SAM SAN
l'Écriture-Sainte , et que son rumdem jurisdictione ac potes-*.
style est concis, ce rabbin y'ap- ta1e : deve religiosorum appel-
porte de grands éclaircissemens,. latione eruditè sane ratiocina-
et ne s'attache pas même telle tur.... in 1res tractatus divisœ ,
ment à son auteur , qu'il ne omniaper conclusiones cum sa
rapporte le sentiment de plu crœ romanœ Rotœ decisionibus
sieurs autres, et qu'il n'expli fideliter allatis, unà cum docto-
que aussi de lui-même quelques rum allegationibus dilucidantur
jendroits difficiles de l'Écriture. ac succincte relsolvuntur , etc.,
( M. Simon.) Venise, 1 644 , în-fol. 2°. Praxis
SAMUEL OSEIDA , rabbin , nova observanda in ecclesiasti-
fils dlsaac , de la ville de Sa- cis sepulturis , Christi fidelibus
pheta, dans la haute Galilée, catholicis tradend1s.... , à Luc-
prédicateur célèbre dans sa na ques , 1653 , in-fol. ; et à Turin,
tion, vivait sur la fin du seiziè 1678, in-4°. Le père Samuelli ,
me siècle. On a de lui : 1°. Ige- dans son traité des Sépultures
reth Schemuel , Lettre de Sa ecclésiastiques, dit qu'il avait
muel, où se trouve l'explication les ouvrages suivans prêts à être
du livre de Rutb. 2°. Lechem imprimés : 1°. Apologetica dis-
dimhàh , le pain des larmes , putatio selecta de unico D. Pe
réimprimé à Amsterdam en tri primatu ac successorum ejus
171o. 3°. Midrasch Schemuel , romanorum summorum pontifi-
l'Explication de Samuel. C'est cum,. in-fol. Additiones co-
un commentaire sur le Pirche piosœ ad tractatus de canonicâ
Avoth. La troisième édition est electione. > 3°. Disputationum
de 17 13, à Francfort sur le. controversiœ de regularibus et
Mein. (J. C. Wolfii, Bibliothe- monialibus , cum triginta con-
ca hebrœa. ) troversiis de munerum largitio-
SAMÙELLI (François-Marie) , ne, in-fol. 4°- Disputationum
né à Chiusi en Toscane , d'une controversiœ de regularium pri-
famille noble , embrassa l'Ordre vilegiis , tam in cêrpore juris ,
de Saint-Dominique , et s'y dis quam extra illud existentibus à
tingua surtout par son habileté romanis summis prœsulibus
dans la science du droit canoni emanatis , atque eis prœstitis in
que. Il mourut en 166o , et septem Ecclesiœ sacramenta ,
laissa : l°. Disputationum con-. tom. 3, in-fol. 5°. Disputatio
troversiœ de canonicd electione num controversiœ de pace in
in regularibus prœlatis , atque scriptis prœstandd inimico ve-
cathedralium ecclesiarum cano- niam petenti , in-fol. 6°. J^iri-
nicis eligendis , et in quibus om darium elegans , plqusibile , de-
nibus de jure canonico electio siderabile , et utile rerum nova-
intervenit exacte tractantur , rum selectarum, omnibus stu-
neenon etiam de prœlatorum eo- diosis, prœdicatoribus , acade
SAN SAN 473
micis , et similibus virtuosis de- in-12. On trouve dans cet ou
serviens, in-fol. (Le P. Échard, vrage des paraphrases, en forme
Script, ord. Pr<edic, tom. 2, de prières, de plusieurs psau
p. 593, et suiv. ) mes et de l'Oraison dominicale,
SÀNABALLAT , Lébr. , buis qui sont également propres à
son , dans le secret ou lieu ca inspirer l'esprit de pénitence et
ché , du mot sene, buisson, de à faire naître dans le cœur les sen-
la préposition beth , dans , et du timens de reconnaissance pour
mot lut, cacher, chef ou gou tous les biens reçus de Dieu.
verneur des Chutéens ou Sama ( Journ. des Sav., 1747, P- 381.)
ritains, ennemi irréconciliable SANAN , chald , froidure , du
des Juifs. Il n'oublia rien pour mot tsanan , ville de la tribu de
détourner Néhémie de rebâtir Juda. ( Josué, 15, 37. )
les murs de Jérusalem; il tâcha SAN-ANGELO, in Fado, e'vê-
de l'attirer près de lui pour le ché érigé en 1635, et uni à ce
perdre ; mais Néhémie évita lui d'Urbanea. La ville de San-
tous ces piéges. (2 Esdr. 2,10, Angelo est située sur la Metra
/19. 4, 1, 7. 6, 10, ]/[. ) au pied de l'Apennin. Elle con
Sanaballat f1t encore en sorte tient trois mille âmes ; et, outre
que Manassés son gendre , que la cathédrale de Saint-Michel,
Néhémie avait chassé de Jérusa il y a quatre maisons religieuses
lem, pût exercer son sacerdoce, d'hommes et autant de f'lles.
en procurant la construction ( Voyez Ubbanea. )
d'un temple sur le mont Gari- SANCHE (Jean) , d'Avila , ju
ïim. (D. Calmet, Dictionn. de risconsulte du dix-septième s1è"-
la Bible. ) cle. On a de lui : Disputes choi
SANADON ( le père Noël- sies de l'administration' des sa-
Étienne), jésuite, professeur de cremens, du jeûne et de l'im
rhétorique à Paris , puis bi puissance, à Lyon , 1 636. (Du-
bliothécaire du collége de -Louis- pin, ibid. du dix-septième siè
le-Grand , mort en 1 ^33, a lais cle, col. 2046.)
sé : 1°. Retraites spirituelles SANCHEZ (Thomas) Jésuite
propres à tous les états, in-12. espagnol , né à Cordoue en 1 55 i ,
2°. Méditations sur la passion de et mort à Grenade en 1610. On
Notre - Seigneur Jésus-Christ , a de lui : 1°. Quatre volumes
avec une préparation à la mort, in-fol. surle Décalogue , sur les
in-18. 3°. Prières et instructions Vœux monastiques, et sur plu
chrétiennes pour bien commen sieurs questions de morale et de
cer et bien finir la journée, pour jurisprudence. 2°. Un traité de
entendre saintement la messe Ma1rimonio , qu'il fit imprimer
haute et basse , et pour appro à Gênes en 1592. On le blâme
cher avec fruit des sac remous avec raison d'avoir traité dans
de pénitence et d'eucharistie , ce dernier ouvrage , une infinité
/,7/t SAN SAN
de questions obscènes qu'il de qu'on ne commença à bà1-ir que
vait omettre, et qui n'étaient pas quatre-vingt-onze ans avant la
nécessaires pour l'instruction de prise de Troie, comme d'une
son lecteur. très-ancienne ville. Il faut donc
SANCHEZ (Augustin), de qu'il ait vécu bien des années
l'Ordre des Tririitaires déchaus après la guerre en question, si
sés de la rédemption des captifs, ce qui est dit de lui est vrai,
l'un des plus célèbres prédica savoir : qu'il dédia son livre à
teurs d'Espagne. On a de lui un Abibal, roi de Tyr, qui était
recueil des sermons imprimés à père de Hiram, et allié de Salo
Madrid en 1750, en 1 volume mon , il doit avoir été contem
in-4° , sous ce titre : Sermones porain de David qui ne parvint
varias , etc. au trône, que plusieurs années
SANCHO ou SANCHE (saint), après la guerre de Troie. Il com
dans le neuvième siècle, était posa son Histoire phénicienne,
Français de naissance, d'une suivant Porphyre , en y em
ville que saint Euloge appelle ployant d'anciens monumens et
Albe , dans la Gaule chevelue , des mémoires qui lui furent
et qué les uns prennent pour communiqués par un prêtre
Viviers, et les autres pour Alby. nommé Hierombale , que Bo
11 semble qu'il avait été fait pri chart et M. Huet prennent pour
sonnier de guerre parles Sarra- Gédéon , à cause que ce dernier
/ sins, dans leurs incursions du est quelquefois appelé Jérobaal
Languedoc , et .emmené à Cor- dans le livre des Juges. Mais
doue où il fut empalé pour la cette conjecture a été réfutée par
foi chrétienne, le 5 juin 85t. d'autres. On prétend aussi qu'il
(Baillet, Vies des Saints, 7 juin.) fit usage des registres des villes
SANCHONIATON, ancien de Phénicie, qu'1l trouva dans
historien de Phénicie, dont le différens temples, et qu'il con
nom, selon Bochart, signifie en sulta soigneusement, à ce que
phénicien zélé pour la loi, était Publius Pbilon nous apprend,
Tyrien d'origine, selon Athénée les écrits de Taaut, qui avait été
et Suidas ; mais de Beryte, selon le premier interprète des lettres,
d'autres. Porphyre le philoso et le même que les Égyptiens
phe,^usèbe et Théodoret disent appelaient Thoth, les Grecs Her
qu'il a vécu vers le temps de mès , et les Latins Mercure. Il
la guerre de Troie ; ce qui a écrivit aussi l'histoire d'Egypte,
fait supposer à Bochart et à et un autre livre touchant la cos
M. Huet, évêque d'Avranches, mogonie et la théogonie qu'ad
qu'il était contemporain de Gé- mettaient les Phéniciens. Ces
déon. Mais ces écrivains se trom ouvrages furent traduits de phé
pent dans ce point de chrono nicien en grec par Philon de Bi-
logie , et Sanchoniaton est plus blos , fameux grammairien qui
moderne, puisqu'il parle de Tyr, vivait sous le règne de Vespasien,
SAN SAN 475
de Tite , ,le Domitien , de Tra- écrits peu de temps auparavant
jan et d'Adrien. Philon les rédi contre Appion. Mais leurs argu-
gea en neuf livres, quoique Por mens sont si faibles, qu'ils mé
phyre ne fasse mention que de ritent à peine d'être combattus,
huit, ne comptant pas apparem si l'on en croit les auteurs de
ment , à ce que Bochart conjec l'Histoire universelle, par une
ture, sa Cosmogonie, ni sa Théo société de gens de lettres d'An
gonie. 11 commence son histoire gleterre , dont la traduction
par l'origine du monde et du française a paru à Amsterdam,
genre humain; mais comme son et à Leipsick. (Voy. le premier
ouvrage était probablement des tome de cette traduction , pu
tiné à faire l'apologie de l'ido blié en 1747, pag- 7 et suiv. de
lâtrie, au lieu de donner l'his la préface. Voy. aussi .Réflexions
toire des adorateurs du vrai critiques sur les histoires des
Dieu, en suivant la ligne de Seth, anciens peuples chaldéens, hé
il a suivi la ligne idolâtre de breux, phéniciens, égyptiens,
Caïn , afin que la religion favo grecs, jusqu'au temps de Cyrus,
rite de cet auteur ou de ceux en trois livres, eîc. ; par M.
qu'1l copiait, pût paraître établie Fourmont l'aîné, professeur en
par la brand1e aînée. Dans le langue arabe au collége royal de
peu de fragmens de ses ouvra France, associé de l'Académie
ges qui nous restent, il n'est royale des Inscriptions et Belles-
pas fait la moindre mention du Lettres, interprète etsous-biblio-
déluge; et l'on aurait lieu d'en thécaire du roi; à Paris, chez
être surpris , si l'on ne Considé Musier, père, 1735, inwj°. 2
rait pas que ce fléau avait été vol. ) Le savant auteur s'y pro
pour le monde idolâtre un châ pose : 1°. d'établir incontesta
timent que ceux qui faisaient blement l'autorité de Sancho
profession de la véritable reli niaton dans le fragment qui en
gion , reprochèrent probable est venu jusqu'à nous; .,°. d'exa
ment aux païens, et que ces der miner en détail toutes les parti
niers tâchèrent d'ensevelir dans cularités historiques qu'il con
le plus profond oubli, comme tient , d'en prouver la vérité, et
un monument de la vengeante de s'en servir pour la réforme de
divine et de leur propre honte. la mythologie, et pour décou
Quelques auteurs ont tâché de vrir t'origine desdieux de l'F.gyp-
prouver que tout ce qui avait te , de la Grèce , de la Phénicie,
été dit touchant Sanchoniaton , etc. ; 3". d'en tirer les conséquen
n'était qu'une pure fable; et que ces nécessaires et très-importan
l'ouvrage qui porte le nom de tes pour fixer l'ancienne chrono
cet auteur, aussi bien que le nom logie par rapport aux antiquités
même , a été forgé par Philon grecques, égyptiennes, phéni
de Riblos qui voulait réfuter ciennes, chaklée1mcs et même
le* livres que Josephe avait hébraïques. Ces trois principaux
476 SAN SAN
points font la division de tout ILvêqucs de San-Christoval ou
l'ouvrageen trois livres.M. Four- La Havane.
mont observe que ceux qui ont 1 . Bernard de Mesa , domini
rejeté le fragment de Sancho- cain.
niaton, l'ont fa1t sans examen et 2. Sébastien de Salamanque ,
sans fondement; qu'ils ne font aussi dominicain, mort en 1528.
point encore le plus grand nom 3. Jean Flander, aussi domi
bre , et qu'ils ont contre eux des nicain.
critiques du plus grand nom,
4- Michel Ramirez, domini,
tels que les Bochart, les Vos-
cain de Burgos.
sius, les Cumberland, etc. 11
ajoute que l'explication qu'il 5. Diègue Sarmiento, char
donne du fragment , est simple, treux, mort en 1547.
naturelle, très-survie ; qu'elle 6. Ferdinand d'Urango , pro
est confirmée par les plus savans fesseur en philosophie dans l'u
d'entre les anciens écrivains ec niversité de Salamanque , mort
clésiastiques, appuyée sur les au en 1556.
torités d'Homère , d'Hérodote , 7. Jean de Castillo, profes
d'Hésiode , de Diodore , de Plu- seur en Théologie dans l'univer
tarque; qu'elle peutdevenirutile sité de Salamanque, siégea jus
à la religion, non-seulement par qu'à l'an 1$So, qu'il donna sa
la solution de plusieurs difficul démission.
tés de l'Écriture, mais encore en 8. Antoine Dias , cordelier,
offrant aux yeux des hommes transféré à Nicuaraga en 15g7.
les . commencemens de l'ido g. Barthélemi de la Plata ,
lâtrie. cordelier.
SAN-CHRISTOVAL, appelée 1 0. Jean Cavecas, dominicain,
aussi La Havane , capitale de transféré à Guatimala.
Cuba , l'une des grandes îles de 1 1. Alphonse Henriquez , de
l'Amérique septentrionale, est l'Ordre de la Merci , transféré à
située un peu au-delà du tropi Machoacan.
que du Cancer. On y compte 12. Leonel Cervantès , trans
quatre mille babitans, tant Es féré à Guaxaca.
pagnols, que mulâtres et noirs; 13. Grégoire d'Alarcon , fit
trois paroisses, et neuf maisons naufrage sur la mer en allant
religieuses , six d'hommes et prendre possession de son église.
trois de filles. Le gouverneur 14- Jérôme Manrique de La
de l'île y fait sa résidence or va , de l'Ordre de la Merci , na
dinaire. Le siége épiscopal y a tif de Valladolid , fut nommé
été transféré de Sant-Jago , an en 1629, et mourut en 1645.
cienne capitale de l'île , où il 15. Nicolas de la Torre , pre
avait d'abord été établi. La ca mier professeur en Théologie
thédrale est dédiée à saint Jac dans l'université de Mexique ,
ques. sacré en 1646.
SAN SAN 477
SANCIOouSANCHEZ (Rodri teau Saint-Ange , et gardien des
gue) , écrivain espagnol , célè joyaux et trésors de l'Église ro
bre dans le quinzième siècle , maine; et dans la suite il le fit
naquit à Santa-Maria-de-Nieva, premièrement évêque de Za-
dans le diocèse de Ségovie, l'an mora, puis de Calahorra, d'O-
née 1 404- Après ses humanités, viedo, et enfin de Palencia en
et dix ans d'application à l'étu Espagne. Ayant successivement
de du droit dans l'université de possédé tous ces évêchés, il est
Salamanque, il y fut reçu docteur arrivé qu'on l'a souvent cité ,
en cette science. Ayant ensuite tant sous son nom particulier,
embrassé l'état ecclésiastique , q ue sous les leurs ; et q ue les bi-
et reçu l'ordre de prêtrise, il bliographes, ne prenant point
fut consécutivement archidia garde à cette particularité, en
cre de Trevino dans le diocèse ont presque tous parlé comme
de Burgos pendant vingt ans , de différens auteurs. Le père
doyen de Léon pendant sept Louis-Jacob, carme, en fait deux
autres années , et doyen de Sé- auteurs; Conrad Gesner en fait
ville pendant deux. Vers l'an trois, savoir, Roderions Palen-
1/h4o, Jean n', roi de Castille , tinus, Rodericus Episcopus Sa-
l'honora du titre d'envoyé vers morensis , et Roderions Episco
l'empereur Frédéric m : lors du pus Zamorensis. Sancio mourut
concile de Bàle , il exerça le à Rome le 4 octobre 1^70 , et y
même emploi auprès du pape fut enterré dans l'église- de
Eugène 1v , de Philippe-Marie, Saint-Jacques des Espagnols. Ses
duc de Milan, et de Charles vu, écrits sont, 1°. Speculum vilœ
roi de France. Le pape Nico humanœ, in quo de omnibus om*
las v le chargea d'une sembla nium vitœ ordinum ac conditio-
ble commission vers Philippe- mtm commodis ac incommodis
le-Bon, duc de Bourgogne; et tractatur, 2 libris constans, 1 . de
peu, après il fut fait évêque d'O- omni statu vitœ temporalis , 2.
vied0. Calixte tu, ayant été de statu spirituali , ecclesiasti-
élevé au souverain pontificat , co, ac regulari : Paulo H Pon-
Henri 1v, roi de Castille , lui tifici Romano dicatum à Rode- .
envoya en ambassade d'obé rico Zataajsf^ s/ et posteà Cala-
dience notre Sancio qui , à guritano Episcopo, Hisj1ano ,
cette occasion , se fixa pour tou SS. in castro suo S. Angeli Cas-
jours à Rome. Dans toutes ses tellano, et Referendnrio , ?468
ambassades , il fit des haran C'est un grand in-foli0. Il y en
gues solennelles à ces divers a' eu depuis quantité d'autres
princes, et elles se conservent éditions. lia été revu et réimpri
toutes en manuscrit dans la bi mé à l'usage des ecclésiastiques
bliothéque du Vatican. Le pro du diocèse de Strasbourg , sous
pre jour de l'élection de Paul 11, ce titre : Speculum vitœ hnma-
ce pape le fit châtelain du châ- nœ, in quo discutiuntur comme-
478 . SAN SAN
da et incommoda , dulcia et criptum Patavii in bibliothec.
amara, solatia etmiseriœ,pros- Canonicor. Lateranens. sancti
jïera et adversa, laudes et peri- Joannis in Vividari0.
cula , omnium statuum. Hujus 7°. Libellus de remedîis af-
Libri auctor, Rodericus , Epis- Jlictœ Ecclesiœ militantis ad-
copus Zamorensis , etc. Johan- versus extrinsecas Turcarum
nes Bozhemius , Jacobus TVim- persecutiones, pressuras et an-
phelingus, et Sympkorinnus Pol- gustias ; et an generalis synodus
lio, recognoverunt. Argentinœ pro hoc tempore sit expediens
Johanncs Prys , in œdibus Lus- ac sufficiens remedium ad cas
tri vulgb Zum Thiergartem , extirpandas ? Demùm ostendi-
impressit, etc., pridiè idus ja- tur quando, quomodo, et ex
nuarii anno salutis 15on, in- quibus causis generalia Concilia
fol. Jos.se Lorichius , ecclésiasti congregari debent : rursùsque
que allemand ,. en a fait impri deducitur Romant1m Pontificem
mer un abrégé sous ce titre : Spe- habere in terris supremam auc-
culi vitœ humanœ synopsis , ex toritatem , foreque summum et
tractatu, P1oderici Zamorensis ordinarium tribunal, ad leuanda
et Calaguritani de eodem ar^u- q1tœvis mala et incommoda ab
mento . à Munich en 1589, in- Ecclesid Dei : dicatus Cardina-
8°. Il a été aussi traduit en fran li Bessarioni, incipiensque hisce
çais et en espagnol. verbis : Cunctorum sapientum
2°. Liber de paupertate illa semper fuit verissima sen-
Christi. tentia. Extat manuscriptum
3°. Liber de monarcI1id orbis, Patavii apud eosdem Canonicos.
et de origine ac diffèrent id 8°. Liber de 7 quœst. circa
principatus ; ubi demonstratur convocationem et congrsgatio-
veram orbis monarchiam non r1em generalis synodi. Extat
alibi residere quàm apud Rô- apud eosdem Canonicos.
manum Pontificem. y.Epistola lugubris simul et
4°. Defensorium status eccle- consolatoria de expurgatione
siastici. Nigropontis per Turcas.
5°. De Panep et Cor■cilii au- 10°. De sceleribus et infelici-
toritate, seu defensorium fidei tate Turcœ.
ecclesiasticœ, anno 1467. Extat Tractatus.de laudibus
manuscriptum Patavii in Mu- belli, commençant parces mots;
sœo Benedicti salvatici Me- Locuturus de armorum prœcla-
dici. . . ro exercitio , et adressée au cé
6°. Tractatus de appellatione lèbre Barthélemi Platine. C'est
à sententid Pontif1cis non bene une réponse au traité de laudi
informatt ad se ipsum bene in- bus pacis , commençant par ces
formandum : incipiens hisce ver- mots : Non erit fartasse absur-
bis : Ad Romanos scripsit bea- dum , que cet auteur lui avait
tissimus Paulus. Extat manus- pareillement adressé. 11 les jot-

. —A
SAN SAN 479
guirent et les dedièrent , par plici recommendationc , dans
une épître commune et signée les deux éditions de YHispania
par tous deux , à Marco Barbo , illustrata de Robert Bel et d'An
cardinal de Saint-Marc , et évè- dré Schott , faites à Francfort ,
que de Vicence. Ils sont suivis chez André Wechel , en 157g ,
de douze lettres qu'ils s'écrivi et chez ses héritiers, en 1 663, en
rent réciproquement sur quel 2 et en 4 volumes in-fol. Vos-
ques sujets de morale, et parti sius et Warthon prétendent
culièrement sur la constance de qu'elle l'avait déjà été autrefois
Platine pendant sa prison, et sur en Italie. En effet on trouve une
les bons offices que lui rendit édition très-ancienne, intitulée,
alors Roderic. Tout cela se trou Roderici Santii Episcopi Pa
ve avec quelques autres pièces lentini compendiosa historia
dans un manuscrit indiqué dans Hispanica, et imprimée à Rome
le giornale de letlerati d'Italia , chez Ulric Han , sans date , in-
tome 13, article 15, pages 4°; édition qu'on croit avoir
et 438. élé faite vers l'an t470- Peut-
12°. Rerum Hi^paniœ histo- être ne s'agit-il ici que d'un
riarum ingens volumen , seu li- abrégé de cette histoire , puis
bri 4. à primd gentis origine ad que cette édition est intitulée ,
annum 1 469, jubente Rege Hen- Compendiosa historia.
ricow. Selon Kosin, Possevin et Opuscula Roderici, Epis
la Popelinière, cette histoire a copi Calagurritani , Castellani
été écrite en espagnol ; mais sancti Angeli de JJrbe; et epis-
tous les autres n'en disent rien. tola ejusdem ad quosdam doc-
Ce qu'il y a de certain, c'est tissimos et eloquentissimos vi-
qu'elle a été imprimée en latin, ros et illorum ad eum.
sous ce titre , Roderici Snntii 14°. Liber ubi agitur, an sine
Episcopi Palentini historiee His- peccato fideles licite fugiunt à
pnniœ jx1rtes quatuor, et avec locis ubi sœvit pestis. Manus-
cette dédicace, serenissimo ac criptum servatur in codice 488 1 ,
invictissimo Principi Domino Vaticano Romœ, et in Ambro-
D. Henrico 111 , Castellœ et Le- siano Mediolani.
gionis Régi excellentissimo , 1 5°. Defensorium libri de mo-
ejnsdem Regiœ Majestntis hu- narchid orbis contra quosdam
milis Capellanus , Auditor et detractores ; aliàs clypeus Iseu
Consiliarius , Rodericus Santii defensio monarchiœ , contra
de Arevalo, utriusque juris et quemdam AEmulum conantem
arti1tm Professor , Episcopus adstruere universalem monar-
P1llent inu.1 Hi.1panus , castri ckiam orbis in temporalibus, re-
sancti Angeli aima? urbis Romœ sidere apud Imperatores. Extat
pro sanctissimo Domino Domi in codice Vaticanoj ^881.
no Paulo 11 , Pontifice maximo, 16°. Apparatus sive commen-
Castellanus, se ipsum cum sup- tum super bullam cruciatw indic
48o SAN SAN
t<e per Papam Pium contra per- pum ; quis scnsus corporaliter
fidos Tarca.1. Ibidem. altero sit utilior et prœstantior,
, 1 7°. Apparatus sive commen- et prœsertim an visus sit excel-
tum super bullam depositionis lentior et utilior auditu.
Regis Dohemiœ ( Georgii Po- 24°. Tractatus ad quemdam
diebracii) per Paulum 11 publi- Religiosum Carthusiensem ,
catœ. Ibitl . quando liceat Religiosis curias
18°. De regno seu de principa- Principum sequi autfrequenta-
tu divisibili aut indivisibili , et re, et quando expediat apud eos
an possint duo vel plures simul Principes manere?
regnare pro diviso vel indivis0. 25°. Tractatus de mysterio
Item , de primogeniturd ; quan- sanctœ trinitatis , et an possit
do et quomodo sit justa et tole- probari naturalibus rationibus,
randa, de Jure divino, naturali Pium 11.
et humano, tant in regnis quàm 26°. Dialogus de remediis
in ducalibus et baroniis ; et an schismatis , inter Theodoricum,
tint securi inducentesfatali pri juris Professorem Germanum ,
mogeniturd, et ed utentes ? Ex- et ( nos1rum ) Rodericum , Ora
tat in codice Vaticano, 488 t. torem Regis historiœ. Extat in
19°. De ernditione puerorum , codice Vaticano, 4002.
seu de disciplind alendi et eru- 27°. Epistolœ ad Alphonsum
diendif1lios cœterosque pueros , de Palenzuela de multiplici one-
quibusrudimentis sint instruendi. re et periculo pontijicalis digni-
20°. De remediis ajflictœ Ec- tatis, et de ambitionis pitio , ac
clesiœ militantis , in quo adhi- modernis nbusibus Prœlatorum;
bentur remedia contra omnes ac etiam de modo pascendi gre-
persecutiones quas Ecclesia à gem , et de pluribus ad curam
domesticis et persecutoribus pa- Prœsulatds spectantibus. Extat
titur. in codice Vaticano, 38ç)g.
21°. Liber confutatovius sec- 28°. Orationes 12 ad Euge-
tœ et superstitionis Mahometi , nium 1v, Nicolaum v, Call/s-
et quorumdam errorum in ed tum 111 , Pium 11 , Pontif1ces
contentorum, in quibusdam ep1s- maximos ; ad sacrum Cardina-
tolis per quemdam eloquentem lium Collegium ; ad Philippum
Oratorem missis perjido Turc0. Mariam, Ducem Mediolanen-
22°. Liber de Castellanis et sem , Fredericum Imperatorem,
Custodibus arcium et castrorum, Carolum vu, Fra-.„iœ Regem ,
et de ducibus exercitus bellorum, et Philippum , Ducem Burgun-
et de eorum ojjicio , et quales diœ. Extant in codice Vatica
debent esse. no, 488 1;
23°. Liber de quœstionibus 29°. Sermones 7 dcvariis re
Ortholonis, inter R. P. Alphon- bus sacris , coram SS. Pontifi-
sum, Episcopum Burgensem, et cibus redditi. Extant in eodem
Rodericum ( nostrum) Episco- codice Vaticano, 4881.
SAN SAN jj81
Un célèbre critique (Grevius) talie. Le P. Ëchard, fondé sur
attribue mal à propos à Sancio une épitaphe qui met la mort
une édition du Jacobi Magni de Pagnin en 1 54 1 , prétend
sopkotogium. (Gesner. Biblioth. qu'il n'est mort en effet qu'en
folio 584, verso, et 585. Epito- cette année 1 54 1 - Mais M. de la
me , Biblioth. Gesneri , p. 732. Monnoye a montré la fausseté
Possevin, in appar. sacr., t. 2, de cette date, en faisant voir
p. 348. Valère-André Taxander, que cette épitaphe se trouve
catai, clarorum Hispan. Scrip- dans les poésies de Jean Voulté,
tor., p. 101. Nicolas Antonio, impriméesà Lyon dès l'an 1537.
Biblioth. Hispan. vet. , tome 2, Ainsi , il faut s'en tenir à la date
page 1g4 et suiv. ) de téandre Alberti , si l'on n'ai
SANCTE (saint), martyr de me mieux déférer à l'autorité du
Lyon et compagnon de saint P. Touron , qui dit savoir, par
Pothin. ( Voy. Potn1n. ) le témoignage de. deux ou trois
SANCTÈS-PAGNIN ou PAG- auteurs contemporains, que Pag-
NINUS, savant religieux domi ninus ne finit ses travaux et sa
nicain , naquit à Lucques , vers vie que le 24 d'août 1541. Les
l'an 1470. A lage de seize ans, ouvrages de Sanctès - Pagninus
il entra dans l'Ordre de Saint- sont : 1°. Une version latine de
Dominique , où il fit de mer la Bible faite sur l'hébreu, à
veilleux progrès tant dans la Lyon, 15a8, sous le titre de
piété que dans les sciences, dans P'eteris et Novi- Testamenti et
le couvent réformé de Fiesoli , nova translatioper sanctem Pag-
sous la discipline du célèbre Sa- ninum m1per edita , approbante
vonarolle. Il se rendit aussi très- Clemente vu. Cette version a sou
l1abile dans les langues orienta vent été réimprimée depuis.
les , qu'il enseigna à Rome dans Mais il faut remarquer que celle
la nouvelle école publique que qui parut à Lyon, in-fol. , en
le pape Léorrx avait fondée. La 1542 , sous le nom de Pagnin ,
prédication fut encore un de ses et cumprœfatione, et quibusdam
exercices assidus, et il contribua scholiis marginalibus Michaelis
beaucoup à la conversion des Villanovani , est de Michel Ser-
pécheurs et des hérétiques, sur vet, qui a semé beaucoup d'er
tout des vaudois et des luthé reurs dans cette édition. 2°. Li
riens. Il empêcha en particulier ber interpretationum Hebraico-
que ces derniers ne séduisissent rum , Grœcorumque nominum ,
la ville de Lyon, où il passa une quœ arcanis sacrisque in litteris
grande partie de sa vie, et dont inveniuntur, alphabetico , ut in
il fut déclaré citoyen , avec tous venta cuncta sint perfacilia , A
les priviléges attachés à cette Lyon, 1528. 3°. Thesaurus lin-
qualité. Il mourut dans cette guœ sanctœ, à Lyon, chez Sé
ville , l'an 1536, selon Léandre bastien Gryphe, 1529, in-fol.
Alberti, dans sa description d'I- Cette édition , qui est rare , est
2r. 31
48a SAN SAN
t1ès-estimée , à cause de ia gran dans les deux derniers siècles,
deur et de la beauté des carac l'ont considérée au contraire
tères et de l'exactitude. L'édi comme la plus exacte et la plus
tion de Genève, in-fol., 1614, fidèle qu'on eût tenté de faire
est corrompue. 4°- lsagoges seu depuis celle de saint Jérôme.
mtroductionis ad sacras Hueras M. Huet, évêque d'Avranches,
liber 1mus ad Johannem cardi- lui a donné la qualité de mo
nalem du Bellay directus,k Lyon, dèle des versions de la Bible.
1525, in-4°. 5°. Hebraicarum (Huet , de clar. interpret. § 15.)
institutionum libri ^ Sancte Pag- Quoique Sixte de Sienne , en
nino Lucensi auctore , ex Rabbi parlant des ouvrages de Pagni-
David Kimhi priors parte fere nus , n'ait fait mention que de
transcri'pti, à Lyon, 1526, in-4°. ceux dont nous venons de rap
6°. Enchiridion expositionis vo- porter les titres, il est certain
cabulorum Haruch, Targum... qu'il en avait publié plusieurs
et multorum aliorum librorum , autres, outre un grand nombre
hebraicœ linguœ , aliisque libris de sermons sur les Épîtres de
opprime accommodatum , etc., saint Paul , sur les l1vres de l'É
à Rome, 1523, in-fol. 7°. Isa- vangile, sur l'Apocalypse et sur
goge ad sacras litteras et ad les Prophéties d'Isaïe, de Joël,
mysticos scripturœ sensus , etc., de Zacharie. ( Le père Échard ,
à Lyon , 1536, in-fol. 8°. Ca- Script, ord. Prœdic. tom. a,
tena argentea in Pentateuchum, pag. 1 14 et suiv. Le P. Colonia,
sex magna continens volumina, flist. littér. de Lyon , tom. 2,
à Lyon , 1536.. 9°. Catena ar pag. 5g5 et suiv. Le P. Touron,
gentea in totum psalterium He- Hist. des Hommes illustres de
brœorum , Grœcorum et Lati- l'Ordre de Saint-Dominique,
norum, continens commen1aria tom. 4 , pag- 85 et suiv. )
tribus magnis voluminibus. 10°. SANCTUAIRE. On appelle de
Annotamenta in totum vetus in- ce nom la partie la plus secrète
strumentum. 1t°. Chaldaicum et la plus intime du temple de
Enchiridion, etc. Tous ces ou Jérusalem, dans laquelle était
vrages de Sanctès-Pagninus ont l'arche d'alliance , et où le seul
été extrêmement applaudis par grand - prêtre pouvait entrer
les uns, et sévèrement censurés seulement une fois l'année. On
par les'autres. Mais c'est principa nommait de même la partie la
lement sa traduction de toute la plus sacrée du tabernacle d ressé
Bible qui a partagé les jugemens dans le désert. Ce mot se prend
des savans. Geuebrard, Arrias aussi en général pour le temple.
Montanus, et quelques autres (Exod. 15, 17. Levit. 20, 3.
théologiens espagnols l'ont criti 21 ,12. Deut. 26, 15. Voy. Tem
quée en plusieurs endroits , et ple.)
souvent sur des minuties. Plu M. de Tillemont remarque
sieurs ' savans de réputation, que, du temps de Josephe lT1is-.
SAN SAN 483
torien, le nom de sanctuaire sur un très-ancien manuscrit de
était donné à la partie du tem la célèbre abbaye de Saint-Gai ,
ple où les seuls Juifs pouvaient près du lac de Constance, et
entrer , et qu'il ne faut pas con suivi du texte latin ; à Auxerre ,
fondre avec le sanctuaire, où les chez F. Fournier, 1764 , in-8°.
seuls prêtres entraient. La traduction de ce discours est
SANCTUAIRE , sanctuarium. de l'auteur dela dissertation sur
C'est proprement l'enceinte du l'Ambrosiaster. L'éditeur est M.
grand autel, où repose le Saint- Mignot, grand-ci1antre de l'é
Sacrement , c'est-à-dire, l'en glise d'Auxerre , de l'Académie
droit où est posé l'autel , qui des sciences et belles-lettres de
est ordinairement fermé d'une cette ville, qui a joint à l'ou
balustrade à jour, au moins vrage une préface instructive
par -devant. Le sanctuaire se qu'il avait lue dans une assem
prend aussi quelquefois pour le blée publique de sa compagnie.
chœur entier. Il observe que les passages de
SANCTUARIA. On nommait l'Écriture cités dans ce discours ,
ainsi les linges qu'on faisait tou sont d'une version usitée dans
cher anciennement aux tom l'Église , vers l'an 400 , et plus
beaux des saints, et que l'on ancienne que celle de saint Jé
plaçait ensuite avec respect com rôme ; que les reliques dont
me des reliques dans les églises parle le saint évêque , sont uni
que l'on dédiait. Ce n'était pas quement des apôtres et des mar
autrefois l'usage de séparer et tyrs, parce que c'étaient les seules
de distribuer les ossemens des qu'alors on exposât à la vénéra
saints personnages ; on se con tion des fidèles ; de même qu'on
tentait, ou de faire toucher des ne célébrait que les fêtes de ces
linges à leurs tombeaux , ou , saints.
s'ils étaient martyrs , de donner SANCTUS, partie de la
un peu de terre-ou de poussière messe qui suit la préface, et qui
teinte de leur sang. En 51ç), les en est comme un écoulement.
légats du pape Hormisdas s'ex C'est un cantique de louanges et
cusèrent sur cette pratique , de gloire que le prophète Isaïe
pour ne pas déférer au désir de (c. 6, 3) dit que les esprits cé
Justinien , neveu et ensuite lestes ne cessent de chanter de
successeur de Justin , qui de vant le trône de la majesté de
mandait quelque portion des Dieu. Tertullien, dans son traité
corps de saint Pierre et de saint de la Prière , suppose » que le
Paul. Parmi les monumens qui chant du sanctus était déjà usité
constatent cet ancien usage , on de son temps dans l'Eglise, et il
peut voir le discours de saint est contenu , avec la préface ,
Victrice , évêque de Rouen , à dans la cinquième catéchèse de
la louange des saints et de leurs saint Cyrille de Jérusalem , qui
reliques, traduit en français ajoute que , si on récite le sanc
31.
484 SAN SAM
tus , que les séraphins chantent les évèques et quelques abbés
sans cesse devant Dieu , c'est qui se servent de souliers plus
pour entrer eu communion avec propres pour l'autel quand ils
la milice du ciel par cette divine officient pontificalement. ( Poc-
psalmodie. (De Vert, Cérémo quillot, Liturg. sacr. , p. 1 65. )
nies de l'Eglise, t. 1, pag. 120 , SANDEI (Felino) , né à Feli-
121, 3og.) no , dans le duché de Reggio,
SANDALES. On remarque l'an 1427 , enseigna le droit ca
qu'entre les ornemens dont se non à Ferrare , et le droit civil à
para Judith pour surprendre Pise. Ayant embrassé l'état ec
Holophernes , elle mit des san clésiastique , il fut chanoine à
dales à ses pieds. Apparemment Ferrare , puis auditeur de R0te ,
c'était une chaussure magnifi vers l'an t,^S8 , évèque d'Atri et
que , propre aux dames de con de Penna , en 14çp , et coadju-
dition. (Judith, 10, 3. ) Jésus- teur de Nicolas Sandonini , évè
Christ permet à ses disciples d'u que de Lucques. Il mourut au
ser de sandales (Marc, 6,9); mois d'octobre 15o3, âgé de
mais sans doute que celles-ci soixante-seize ans. On a de lui:
étaient une chaussure fort sim 1°. Ad quinque libros decreta-
ple, et nullement précieuse. lium commentaria cum anno1a-
Parmi les ornemens dont usent tionibus virorum eruditorum , à
les prélats dans les cérémonies , Lyon, 151g. et plusieurs fois
on trouve aussi des sandales; et depuis, 3 vol. in-fol. , à Bâle,
celles-ci sont des souliers plus 1567 , et à Venise , 1600 , in-
précieux que d'ordinaire, dont fol. 4 vol. 2°. Concilia seu
ils se servent seulement en ces responsa, à Lyon , 1553 et 1 587,
occasions. ( Dom Calmet, Dic in-fol. ; à Venise , 1574 , in-4° ,
tionnaire de la Bible.) et 1582, in-fol. 3°. De, indul-
SANDALES , sandalia , sortes gentid plenarid tractatus , etc.
de chaussure des pieds * qui ( Guidi Panciroli , de claris le-
commença d'abord par un patin gum interpretibus , lib. 3, cap.
de bois ou de cuir, qui tenait 42. Le père Nicéron , Mémoires,
au pied par des courroies entre tom. 4' . )
lacées par-dessus. Ce fut depuis SANDEN (Bernard de ) , théo
une espèce de soulier dont l'em logien luthérien, né le 4 d'oc
peigne était découpée à jour. tobre 1 536 , à Insterbourjj , en
Les sandales étaient communes Prusse , devint premier profes
autrefois à tous les ministres de seur en Théologie, premier mi
l'autel, et il était enjoint d'a nistre de la cour , et suprême
voir des sandales pour célébrer surintendant en Prusse. En
la messe. Presbyteri missas cum 1701 , conjointement avec l'é-
sandalis celebrent. ( Capitul. , vêque Ursinus , il couronna le
l. 5, c. 371.) L'usage s'en est premier roi de Prusse. Par-là,
enfin perdn , et il n'y a plus que il mérita le titre d'évoqué , et
SAN SAN 485
on lui envoya un habit épisco- Scheffieltl , dans le comté
pal à Berlin ; mais Sanden était d'Yorck, le 18 septembre 1587,
mort lorsqu'il arriva. On a de fut élevé à Oxford, dans le col
lui : Theologia homelitica ; lége de Lincoln. Il devint ensuite
Theologia symbolica; Theolo chapelain ordinaire.du roi Char
gia positiva ; Formula catechi- les 1er , chanoine de l'église de
sandi ; plusieurs dissertations Christ , et professeur en Théo
en latin , et divers ouvrages en logie à Oxford. Il fut privé de
allemand. (Supplément fran ses bénéfices, et eut beaucoup à
çais de lîàle. ) souiFrir pendant les guerres ci
SANDEN (Bernard), fils du viles d'Angleterre; mais, peu
précédent , né le 4 mai 1666 , à de temps après le rétablissement
Lobnitz , en Prusse , fut fait de Charles 11 , il eut l'évêché de
professeur extraordinaire en Lincoln , et fut l'un des évêques
Théologie , à Konigsberg , en qui assistèrent à la conférence
1 6g5 ; e t en 1 696 , il prit le bon qui se tint dans la Savoie , en
net de docteur des mains de tre les conformistes et les non
son père. Il devint le troisième conformistes. Il mourut le 29
professeur en Théologie, et pas janvier 1662. C'était un prélat
teur de Lobnitz, en 1703; et d'une vie exemplaire et d'une
en 1709, premier prédicateur grande modération. Il avait
de la cour de Prusse , et pre bien lu les Pères et les scolas-
mier professeur en Théologie. Il tiques. Il savait l'histoire de sa
mourut en 1721. On a de lui nation, était bon antiquaire,
plusieurs ouvrages en allemand, et passait surtout pour un ex
et ceux-ci en latin : Theologiœ cellent casuiste. Ses principaux
controversiœ spicilegium , à Ko ouvrages sont : Logicœ artis
nigsberg , 17o6,in-4°. Instruc- compendium , 1 vol. in-fol. de
tio Ministrorum verbi illustrata sermons, neuf cas de conscien
et aucta , 1707,^-4°. C'est un ce , qui ont été réimprimés en
ouvrage de son père , qu'il a 1685. De juramenti obligatione
augmenté. Disputationum anti- prœlectiones sep1em , etc. De
papisticarum fasciculus , in-4*. obligatione conscientiœ prœlec
Prima fundamenta theologiœ tiones septem . Pax ecclesiœ, etc. ,
positiva, en 17 13 , in -4°. et quelques autres livres anglais.
Ç)ucBstionum biblicarum egeneri ( Voyez sa vie écrite , par Wal-
illustrium fasciculi , en 1716, ton , et Athen. oxon. )
in-4°- Theologia positiva auc- SANDERUS ou SANDERS (Ni
tior et plenior , 1720, in-4°. colas) , né à Charlevod , au dio
C'est encore l'ouvrage de son cèse de Winchëster en Angle
père , qu'il a augmenté. (Sup terre , fut agrégé au collége
plément français de Eâle. ) d'Oxford , en 548 , où il de
SANDERSON (Robert), théo vint habile théologien , et fut
logien casuiste anglais , né à fait bachelier, en 1551. Il quit
486 SAN SAN
ta l'Angleterre , sous la reine du sacrement de l'Eucharistie ,
Elisabeth , en 1 560 , et alla à dans le sixièmç chapitre de saint
Rome , où il fut fait prêtre et Jean , à Anvers , 1570 , in-8°.
docteur en Théologie. Il suivit 8°. De justificatione contra col-
le cardinal Hosius au concile de loquium altenburgense , 1 585 ,
Trente , et ensuite en Pologne , in-8° , à Trêves. g°. De or1gine
et dans ses autres voyages. Ces ac progressu schismatis angli-
courses fmies , il passa à Lou- cani , l. 3 , à Cologne, 1585,
vain , où il fut professeur royal in-8°. 10°. De clave David, seu
en Théologie. Il y publia , en regno Christi , /. 6 , à Rome ,
15^1 , son traité de visibili mo- 1 588. 1 1°. Sedes apostolica ,
narchiit Jicclesia.', dont Pie v fut seu de militantis Ecclesiœ ro-
si content , qu'il manda l'au manœ potestate , etc. , à Venise,
teur à Rome. Ce saint pontife 16o3, in-4°. C'est une traduc
mourut avant qu'il pût récom tion latine de son traité de la
penser Sanderus , qui alla trou défense de la primauté de saint
ver le cardinal Commendon , Pierre. 12°. De martyrio quo-
légat du saint-siége , à la diète rumdam sub Henrico v1n et
d'Augsbourg. Il fut ensuite en Elisabeth regind , à Cologne ,
voyé eu Espagne , en qualité de in-4°, 1610. Pitseus cite encore
nonce , et puis en Irlande , où de Sanderus plusieurs ouvrages,
il mourut de faim et de misère mais il ne dit pas s'ils ont été
dans les forêts , par la crainte publiés. (Pitseus , dans ses Ecri
des Anglais, en 158o et 1583. vains illustres d'Angleterre.
Ses ouvrages sont : 1°. Un traité Wood , dans son Histoire de l'u
de la Cène du Seigneur , et sa niversité d'Oxford. Yalère-An-
présence réelle dans l'Eucharis dré, dans ses Fastes de l'univer
tie , en anglais, à Louvain , sité de Louvain. )
1566, in-4°. 2°. Un traité des SANDERUS (Antoine ) , w'j
images contre les iconoclastes en Anvers , au mois de septen? 1re
particulier , en anglais , à Lou de l'an 1586, fut reçu m, l1re
vain , 1567 , in-8». 3°. Défense ès arts à Douai , le 1 er d'oct ,bre
de la primauté de saint Pierre 1609, et docteur, en 16, j ou
et de ses successeurs , en an 1621 . Il gouverna , pendau . plu
glais , à Louvain , 1567 , in-8". sieurs années , en qualité de
4°. Traité de l'usure, en anglais, curé , quelques églises du dio
à Louvain , 1569 , in-8°. 5°. De cèse de Gand , et entra ensuite
tjrpicâ et honorarid imaginum au service du cardinal Alphonse
adoratione , /. 2 , à Louvain , de la Cueva , qui était alo1s
1569 , in-8°. 6°. De explica- dans les Pays-Bas , et dont il fu1
1ione missœ ac partium ejus , à l'aumônier et le secrétaire. Ii
Louvain, 156g, in-8°. 7°. Un eut ensuite un canonicat d'T-
traité latin , où il prouve que pres , et enfin la théologale de
Jésus-Christ parle proprement Térouane. Il mourut >en 1664.
SAN SAN 487
à Afflingen , abbaye du Brabant, etc. ( Swertius , Athen. belgic.
au diocèse de Malincs. On a de Valère-And1é , Biblioth. belg. )
tui : 1°. Divœ in iconoclastas , SANDIDK , siége épiscopal de
avec un traité des saintes ima- la seconde Pamphylie , sous la
gt-s , à Gand , 1618, in-4°. métropole de Perge , au diocèse
2°. Oratio de saerœ scripturœ d'Asie. Nous eu connaissons
reverentid , à Bruxelles, 1619, deux évêques :
in-4°. 3°. De scriptoribus Flan- 1. Léon , au septième con
driœ , 1. 3, in -4° , à Anvers, cile général.
1 H24 . 4°- De Gandavensibus eru- 2. Théodore. ( Or. chr. , t. 1 ,
ditionisfamd claris , à Anvers ,
p. 1029.)
16a4- 5°. De Brugensibus eru- SANDINI (Antoine), garde
ditionisfamd claris , à Anvers , de la bibliothéque du séminaire
1 624 , in-4°. 6°. Hagiologium de Pavie. Nous avons de lui une
Flandriœ , etc. , à Anvers, 16?-5, histoire des papes , recueillie
in-4°. 7°. Elogia cardinalium sur d'anciens monumens , et
sanctitate , doctrind , et armis publiée à Padoue, en 1739, sous
illustrium , à Louvain , ?625 , ce titre : Vitœ pontifiewn ro~
in-4°. 8°. Gandavtum , sive re- manorum ex antiquis monurnen-
rum Gadavensium , l. 6 , à tis collecta , operd et studio
Bruxelles, 1627 , in-4°. 9°- De Antonii Sandini , S. V. P. et in
claris sanctitate et eruditione seminario Patavino bibliothecœ
An'.oniis , à Louvain, 1627 , Custodis. ( Journal des Sav. ,
in-4°. 10°. Auctuariolum ad 1740 , p. 654.)
Nie. Serrarium et Jacob. Gret- SAN DIUS ( Christophe ) , fa
sœrum , de ritu catholicorum meux socinien, natif de Konigs-
processionum , à Ypres , 1640 , berg , dans la Prusse, mort à
in-8°. Bibliotheca belgica Amsterdam , en 1680, âgé de
manuscripta , pars 1 , à Lille , trente-six ans, est auteur de la
:641, in-4°1 pars 2 , 1643 , Bibliothéque des antitrinitaires
in~4°. 12°. Flandria illustrata} ou sociniens , qui parut in-8° ,
à Cologne , 2 vol. in - fol. à Freistadt , en 1684- Comme
1 3°. Brabantia sacra etprofana, l'ouvrage est posthume , d'au
à Anvers , 1644 , in-fol. 14°- tres personnes que Sandius ,
Chorographia sacra Brabantia*y qui y ont mis la main , y ont pu
à Bruxelles, 1659, in-fol. 15°. faire quelques additions. C'est
Vindiciarum sivedissertationum un catalogue des écrivains soci
biblicarum , l. 3 , à Bruxelles , niens , et des ouvrages qu'1ls
165o , in-4°. 16°. Elenchus ca ont composés , selon l'ordre-
tholicorum S. Scripturœ inter- chronologique, et non alphabé
pretum , à Louvain , 165o , tique. On y rapporte les ouvra
in-4°. 17°. Plusieurs panégyri ges de chacun , les différentes
ques latins de Jésus-Christ , de éditions et traductions qui s'en
la sainte Vierge et des saints , sont faites, et souvent l'occasion
488 SAN SAN
qui les a fait écrire. Quelque ques critiques sur les historiens
fois on en rapporte des frag- latins de Vossius , sont une
1nens, et l'on touche plusieurs preuve de sa littérature. (Mo-
particularités de la vie de l'au réri , édit. de 175p. )
teur ; mais on y met au rang SANDOUX ou SENDOU , Sin-
des sociniens quelques person dulphus ( saint ) , prêtre au dio
nes qui ne l'étaient pas , ou du cèse de Reims , dans le septième
moins qui n'en avaient aucune siècle , était d'Aquitaine. Le dé
marque. La Bibliothéque des sir de la perfection évangélique
antitrinitaires renferme aussi le porta à quitter son pays , et à
plusieurs écrits qui ne sont point se choisir une retraite près du
de Sandius ; savoir : un abrégé village d'Aussonce , à quatre
de l'Histoire des unitaires en Po lieues de Reims , vers le levant,
logne, par Jean Stoin ; le Testa où il mena , dans une cellule ,
ment de Georges Schomann , la vie d'un austère anachorète ,
qui contient une idée de sa vie , priant continuellement , et ne
etc. ; une notice des imprime prenant ordinairement pour
ries des unitaires en Pologne ; nourriture qu'un peu de pain et
une relation du prétendu mar d'eau , après le soleil couché. Il
tyr J. Tyscovitius ; un écrit mourut le 20 octobre , avant le
d'André Wissowatius , où il milieu du septième siècle. Son
rend compte comment les uni corps fut transporté , dans le
taires se sont séparés des trini- neuvième siècle , à l'abbaye de
taires réformés eu Pologne ; une Hautvilliers , qui est à quatre
lettre sur la vie et la mort de lieues de Reims , sur la Marne.
Wissowatius , etc. ; Vindiciœ ( Baillet , Vies des saints , 20 oc
pro unitariorum in Poloniti reli- tobre. )
gionis libertate, etc. Tous ces SANDOVAL ( Prudence de ) ,
écrits sont en latin. On a encore évèque de Pampelune. Nous
de Sandius , nuclœus historiee avons de lui : Historia cap1ivi-
tatis Francisci 1er, Galtiarum
eçclesiasticœ, qui est un recueil
de tout ce qu'il y a dans l'His Regis , neenon vitœ Caroli v ,
toire ecclésiastique concernant Imperatoris inmonasteri0... in-
les ariens. Cet ouvrage parut en 12, à Milan, 1715. (Journal
j668, et fut réimprimé, aug des Savans , 1715 , pag. 552. )
menté en 1676. En 1678, l'au SANDYS ( Edwin ) , second
teur donna encore un supplé fils d'Edwin Sandys , archevê
ment à cet ouvrage : Interpreta- que d'Yorck , naquit à Worces-
tiones paradoxes in Joannem. ter , en 1577 , et fut élevé à Ox
De origine animee. Scripturà ford, sous Richard Hooker , au
sanctœ Trinitatis revelatrix. teur du livre intitulé : Eccle-
Saudius était plus versé dans siastical poljti. Il eut ensuite
l'histoire ecclésiastique , que prébende dans l'église d'Yorck,
les autres sociniens. Ses remar- et voyagea dans le pays étranger,
SAN , - SAN 489
où il s'acquit une grande répu 5°. Le vin est aussi nommé
tation par son savoir, par sa le sang de la vigue ou du raisin.
prudence et par sa probité. Il (Deut. 3a, 4.)
mourut en 1629. On a de lui un 6°. Les prêtres sont établis
livre intitulé, Europœ speculum juges entre sang et sang, c'est-
ou Description de l'état de la à-dire , dans les causes criminel
religion dans l'Occident. Les les. ( Deut. 17, 8. )
meilleures éditions de ce livre 7°. David dit qu'il ne boira
sont celles de 1629 et les autres pas le sang de ses héros , parce
qui ont été faites sur celle-là. que l'eau,qu'ils lui apportèrent
Georges Sandys , le plus jeune leur avait presque coûté la vie.
de ses frères , avait aussi un mé ( 1 Par. 11, 19. )
rite distingué. On a de lui une 8°.'Dieu s'était réservé le sang
Description de la Terre-Sainte des victimes, comme maître ab
et d'autres pays de l'Orient; une solu de la vie et de la mort.
élégante traduction des psaumes (D. Calmet, Dict. de la Bible. )
en vers, etc. Il mourut l'an 1642. SANG-DE- JÉSUS - CHRIST.
(Dictionn. angl. Moréri, édit. L'ordre duSang-de-Jésus-Christ,
de 1759. ) est un ordre militaire , institué
SAJNG. Dieu défendit, dès le à Mantoue, en 1608, par Vin
commencement du monde, de cent Gonzague1ve du nom, duc
manger ni le sang seul ni la de Mantoue , en l'honneur des
chair dont il n'a pas été tiré , gouttes du sang précieux de No-
parce que l'âme de l'animal est tre-Seigneur Jésus-Christ , que
dans le sang , ou plutôt parce l'on conserve dans l'église ca
que la vie animale dépend telle thédrale de Mantoue. Cet ordre,
ment du sang , que l'animal ne qu'on appelle aussi l'ordre du
peut vivre sans cela. De là vien Rédempteur , est composé de
nent les diverses acceptions de vingt chevaliers , outre la di
ce terme. ( Genes. 9, 4, 5, 6. gnité de grand-maître, qui est
Levit. 17, 6. Deut. 12, 23.) attachée à la personne des ducs.
1». Il se prend pour la vie. Le collier de cet ordre est com
Dieu répétera le sang de l'hom posé de plusieurs cartouches
me , c'est-à-dire qu'il punira d'or. Il a pour devise ces. paro
micide. (Genes. 9, 5.) les, Domine , probasti me, ou
2°. Le sang se met pour la pa bien ces autres , nihil hoc triste
renté. (Levit. 18, 6.) recepto , qui veulent dire, qu'il
3°. Le sang se met pour les n'arrive rien de fâcheux quand
infirmités ordinaires aux fem on a reçu cet ordre. La robe sur
mes. ( Levit. 20-, 18.) laquelle se porte le collier , est
4°. La chairet le sang sont mis de soie cramoisie , semée de
par opposition à l'esprit et à la creusets d'or en broderie. Cet
raison , et surtout à la religion. ordre a un grand-chancelier ,
(Matth. 16 ,17. 1 Cor. 15, 50.) qui est le primicier de la eathé
49■1 SAN SAN
drale de .Mantoue ; un maître Majesté , se rendit recomman
des cérémonies , quatre rois daijle par sa piété et par son es
d'armes ou hérauts, un tréso prit dans l'avant dernier siècle.
rier et un porte-masse. ( Le Il faisait de bons vers français ,
Mire , Favin , Justiniani. Le il consacra uniquement ce ta
père Hélyot , tom. 8 , chap. 65. ) lent à la religion. L'ouvrage le
SANGLIER, aper ou singu- plus considérable que l'on con
laris ferus. Cet animal était im naisse de lui, est un in-4° in
pur , de même que le porc. Le titulé : Heures en vers français
prophète se plaint dans les psau contenant les cent cinquante
mes , que le sanglier de la forêt psaumes de David , selon l'or
a ravagé la vigne du Seigneur : dre de l'Église , où sont com
ce que l'on entend de Sennache- pris les offices de la Vierge , les
rib, ou de Nabuchodonosor, ou sept psaumes pénitentiaux, l'of
d'Antiochus Épiphanes. (Psalm. fice des morts , les vêpres, com-
79, 14.) L'hébreu sis, se met plies , heures canoniales et can
de tous les animaux sauvages. tiques, avec plusieurs belles mé
( Dom Calmet, sur le psaume ditations sur les vingt principa
/,9,10. ) les fêtes de l'année , et mystères
SANG-PRÉCIEUX. Nom de notre foi, dédiées à la Reine ;
d'une réforme de religieuses à Paris , chez Jean de la Caille
Bernardines , qui se bornait à la 1660. Il y a plus de douze- mille
seule maison de Paris, qu'on vers dans cet ouvrage. ( Titon
appelle le Sang-Précieux, ou les du Tillet , Parn. franç. , édit.
filles, ou les religieuses du Sang- in-fol. , pag. 28. )
Précieux , qui firent leurs vœux SANGUINAIRES , hérétiques
dans cette maison , le 27 août anabaptistes , ainsi nommés ,
1661. (Le père Hélyot , tom. 5 , parce qu'en faisant leur serment,
pag. 447. ) ils buvaient du sang humain ,
SANGSUE , sorte de vermis et promettaient de verser celui
seau aquatique de couleur noi des catholiques pour soutenir
râtre , qui s'attache à la chair , ranabaptisme.(Gaultier,dix-sep-
et ne la quitte point qu'elle ne tième siècle, ch. 84. Prateole ,
soit entièrement pleine de sang. tit. Sanguinarii. )
Salomon ( Proverb. 3o, 15 ) SANHÉDRINouSANHEDRIA,
dit que la sangsue a deux filles, mot corrompu et formé sur le
les Septante portent trois, qui grec synedrion , qui signifie as
ne disent jamais c'est assez. On semblée. Les Juifs nomment
peut entendre par ces filles les sanhédrin ou beth-din , maison
convoitises dont parlesaint Jean. du jugement, une compagnie
( Epist. 1 , 2 ,*16. ) de soixante-dix sénateurs qui
SANGUIN ( Claude ) , cheva avaient à leur tête nu président,
lier , conseiller du roi en ses le lieutenant et le sous-lieute
conseils , maître d'hôtel de Sa nant <le celui-ci. Ils s'assem
SAN SAN 491
blaient dans une salle sphérique importantes affaires de la na
dont la moitié était hors du tem tion ; le petit conseil , composé
ple,dans laquelle lesjuges étaient de vingt-trois juges , qui con
assis, et l'autre moitié dans l'en naissent des affaires capitales ;
ceinte du temple, où les parties le troisième n'était composé que
se tenaient debout, n'étant pas de trois juges , qui connaissaient?
permis de s'asseoir dans ce saint des affaires pécuniaires. Cet au
lieu. teur prétend que le grand san
Le chef de celte assemblée hédrin ne reçut sa forme que
était appelé nas1 ou prince, son sous les Machabées. ( Foyez
lieutenant, ab-beth-din, père aussi la dissertation de Wit-
dela maison du jugement, et sius, et celle de Jean le Clerc
son sous - lieutenant, chacam , sur le sanhédrin. )
sage. Ils décidaient des plus im SANIS, ville épiscopale de la
portantes affaires de la nation , Phrygie pacatienne, sous la mé
avec une autorité tellement su tropole de Laodicée , puis sous
périeure à tous autres tribunaux, Hierapolis, au diocèse d'Asie, a
que le roi même et le grand- eu pour évêques :
prêtre y étaient soumis en cer 1 . Flaccus, parmi les pères du
tains cas. concile de Nicée.
Les rabbins prétendent trou 2. Nectarius, assista au con
er l'origine du sanhédrin, dans cile d'Ephèse.
l'ordre que Moïse reçut du Sei 3. Antiochus, pour lequel Nu-
gneur, d'assembler soixante-dix nechius de Laodicée souscrivit
des anciens d'Israël pour l'aider au concile de Chalcédoine. ( Act.
à soutenir le poids du gouver 6 et 16. Or. chr. , t. 1, p. 8o5. )
nement, comme il est dit (Num. SAN-JAGO DE CHILI ou CHI-
1t , 16), et disent qu'il a tou- LE, Chilum, ville Jépiscopale de
jourssubsistéjusqu'aprèslaruine l'Amérique méridionale sous la
du temple par les Romains; mais métropole de Lima , et capitale
les savans ne conviennent ni sur de l'audience de Chili , est si
l'origine ni sur la destruction tuée dans la vallée de Mapocba,
de ce tribunal. ( D. Calmet , dans le voisinage de celle de
Dictionn. de la Bible, et dans sa Chiléou Chili, qui a donné le
dissertation sur la manière d'ad nom au pays, sur une rivière de
ministrer la justice chez les Hé même nom. Pierre de Valdivia
breux , et en particulier sur le la fonda le 24 février 1 54 1 , et
sanhédrin. ) lui donna le nom de San-Jago
Vorstius, dans sa dissertation de la nouvelle Estramadoure.
sur le sanhédrin des Juifs, dit La cathédrale de Saint-Jacques,
que les rabbins en distinguent érigée en 1561, a un chapitre
de trois sortes : le grand con composé de trois dignités, de
seil , composé de soixante-onze quatre autres chanoines et d'un
juges, qui connaissent des plus bas chœur. Elle est paroissiale ,
492 SAN SAN
et il y a deux autres paroisses , de l'Ordre de Saint-Jérôme et
onze communautés religieuses de la congrégation du bienheu
d'hommes ; savoir, trois de fran reux Pierre de Pise, docteur de
ciscains, une de dominicains, l'université de Pavie et consul-
deuxd'augustins, une de la mer teur du saint-office, a publié en
ci , une de religieux de la chari 1758, à Venise, le premier tome
té, et autrfois cinq de jésuites. d'un ouvrage intitulé : Histo
Evéques de San-Jago de Chili. rien. monumenta ordinis sarcti
Hieronymi congregationis B.
1. Ferdinand de Barrionuelo, Petri de Pisis. Editio secunda
cordelier, mourut en 1568. longe auctior et correct1on, ac
2. Diègue de Medelli , du mê documentis nunc primi1m editis
me ordre, provincial de sa pro illustrata, in-folio. Ce volume
vince, siégea dix-sept ans. est enrichi d'un grand nombre
3. Jean Perez, du même or de pièces qui n'avaient pas en
dre ; mourut en 1622. core paru; il est divisé en qua
4. François Salsedo, doyen de tre livres,qui comprennent l'his
l'église de Laschavchas , mourut toire des vies de quelques reli
en 1632. gieux hiéronymites, des biens
5. Gaspard de Billaroël. qu'ils ont faits à leur ordre , et
6. Diègue de Zabrana, doc d'un grand nombre d'anecdotes
teur en droit civil et canon de historiques également intéres
l'université de Salamanque, fut santes et pour l'histoire ecclé
sacré en 164o. siastique d'Italie et pour celle
n. Ferdinand d'Avenagno , des religieux de cet ordre.
premier professeur en Théologie ( Journ. des Sav. , 176o, p. 48. )
dans l'université de Lima , sié SAN-MINIAT ou SAN-MI-
geait encore en 1649. NIATO-AL-TEDESCO, Minia-
SAN-JAGO ou SAINT-JAC mm Teutonis , ville épiscopale
QUES DEL ESTERO, ville de d'Italie sous la métropole de
l'Amérique méridionale dans le Florence , est située sur une col
Turuman, et capitale du pays , line, à la gauche de l'Arno. Le
est située vers le fleuve Estère, pape Grégoire xv y érigea un
avec siége du gouverneur et d'un évêché en 1622, dans l'église de
évêque. la Vierge et de Saint-Genis. On
SAN-JAGO ou SAINT-JAC compte dans cette ville cinq pa
QUES , ville épiscopale de l'A roisses, etneuf maisons religieu
mérique septentrionale dans ses d'hommes ou de filles. Le
l'île de Cuba. {Voy: San-Chr1s- diocèse contient cinquante-deux
TOvAL.) paroisses et cinquante-sept mille
SAN-JAGO ou SAINT-JAC âmes.
QUES DE GUATIMALA. ( Voy. Évéques de San-Miniat.
GCAT1MALA. )
SANJANEL (Jean-Bapt1ste ), 1. François Norius, noble
SAN SAN 493
florentin , chanoine , docteur, 6. Maur de Cursis, noble flo
théologien et interprète ordi rentin , religieux et abbé de
naire de l'Écriture-Sainte dans l'Ordre des Camaldules, fut mis
la cathédrale de sa patrie , fut sur le même siége par Alexan
fait premier évêque de San-Mi- dre vu en 1662. C'était un hom
niat, par Urbain vnr, et à la me pieux, vertueux et savant.
sollicitation de Marie - Made Il fit la visite de son diocèse ,
leine d'Autriche en 1624. H tint un synode en 1667, répara
avait été désigné auparavant les églises, et mourut comblé de
pour ce nouveau siége sous Gré mérites en 1680.
goire xv ; mais la mort de ce 7. Jacques-Antoine Mongia ,
pape l'empêcha d'en prendre de Milan, clerc régulier de Saint-
alors possession. Paul, fut déclaré évêque de San-
2. Alexandre Strozza, de Flo Miniat par Innocent x1 en 1681.
rence, fut transféré de l'évêché Il fit achever les réparations que
d'Andri à celui de San-Miniat , son prédécesseuravait commen
en 163a. 11 avait été première cées à la cathédrale, et passa
ment chanoine dans sa patrie, peu de temps après à l'église
et nonce apostolique en Tosca métropolitaine de Florence.
ne. 11 donna son synode diocé 8. Michel-Charles de Corti-
sain en 1 638, et mourut avec la gianis , d'une famille noble de
réputation d'un zélé et vertueux Florence, fut préposé à l'église
prélat en 1648. de San-Miniat par Innocent x1 .
3. Ange Pichus, passa du siége en 1682. Il fit plusieurs fois la
d'Amalfi à celui de San-Mi- visite de son diocèse et tint trois
niat en 16/|8, et mourut en synodes. Les pauvres qui le re
1654- gardaient comme leur père, ver
4- Pierre de Frescobaldi , de Flo sèrent beaucoup delarmesquand
rence, chanoine de la cathédrale, ce digne prélat partit de San-
~ et ensuite prieur de l'église du Miniat pour se rendre à l'église
cale de Saint-Laurent, fut nom de Pistoie, où il fut transféré en
mé à la place du précédent en 103.
1654. H mourut la même an g. Jean-François-Marie Pog-
née dans le temps qu'il allait gius, florentin , consulteur du
prendre possession de son église. saint-office de Florence, fameux
Les belles qualités dont il était docteur et général de l'Ordre
doué le firent beaucoup regret des Servites, fut fait évêque de
ter. San-Miniat , en 1703. ( Ital.
5. Jean - Baptiste Barducci , sac, tome 3, page 269. )
noble florentin , homme d'un SANNA ou SENJS A, hébr. , bou
grand génie et fort savant, fut clier ou lance, du mot tsinna,
fait évêque de San-Miniat par ville au midi de la terre promise.
Alexandre vu en 1 656, et mou Num. 34, 40 Peut-être la même
rut en 1661 . que Scnaa. (1 Esdr. 2. 35.)
494 ' SAN SAN
SANNIG (Bernard) , religieux SANREY ( Agnus-Benignus ),
de l'Ordre des Frères Mineurs , prêtre théologal de Beaune, cha
de Saint-François à Prague en pelain de Saint-Martin deLan-
Bohème , fut pre1ftier professeur gres, où il était né , devint ha
en droit canon dans le couvent bile théologien. Il disputa la
de Sainte-Majrie-aux-Neiges de théologale de Beaune, et l'em
la même ville, provinc1al de la porta sur quinze ou seize com
province de Bohême, et visi pétiteurs , par son mérite et son
teur général de son ordre, lt érudition. Il mourut à Langres
était bon controversite , et fort le 15 octobre 165g , âgé de
habile dans la science du droit soixante-dix ans. Il fit impri
canon. On a de lui : 1°. Schola mer à Paris, en 1643, un traité
philosophica Scotistarum', en savant et curieux, intitulé : Pa-
3 tomes in-folio , imprimés en racletus , seu de rectd illius pro-
1684 et 1685. 2°. Schola theolo- nunciatione. Ce livre est fort
gica Scotistarum , en 4 tomes rare. Jean Boudot a imprimé,
in-fol. 3°. Schola canonica seu aussi à Langres, la première par
universum Jus canonicum novd tie d'un ouvrage de Sanrey, in
methodo digestum , en 2 tomes titulé : Jubilus Ecclesiœ trium-
in-foli0., 1686et 1687. 4°- Scho phus. Il devait y en avoir cinq
la controversistica , seu contro- parties. Les quatre autres sont
versiœ universœ adversùs Hœre- demeurées manuscrites. On a
ticos omnes veteres et novos , en encore de lui un ouvrage inti
2 tomes in-folio, 1688. 5°. Ri- tulé, Tetramonologia. C'est une
tuale ecclesiasticum, à Cologne, concorde des quatre évaugélis-
1698, in -8°. Il a aussi écrit en tes. (Voyez les Mélanges d'his
allemand la vie de saint Jean toire et de littérature de Vi-
Capistran. ( Le père Jean de gneul Marville , t. 2, p. $ e'
Saint- Antoine, Biblioth. univ. 252, à la Haye, 1706. )
froncis. , t. 1, p. 21g. )

FIN DU TOME VINGT-UNIÈME.


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