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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université de Constantine 3
Faculté de Médecine
Département de Chirurgie Dentaire
Service d’ Odontologie Conservatrice / Endodontie

Éclaircissement des dents


Plan:

Introduction
I. Définition de l’éclaircissement dentaire
II. Eclaircissement et non blanchiment
III. Mécanisme chimique de l’éclaircissement
IV. Agents éclaircissants:
1. Principaux agents éclaircissants et leur mécanisme d’action
2. Adjuvants des agents éclaircissants
3. Activateurs des agents éclaircissants
4. Aspect réglementaire
V. Indications de l’éclaircissement dentaire:
1. Dents pulpées
2. Dents dépulpées
VI. Contre-indications de l’éclaircissement dentaire:
1. Contre-indications absolues: Dents pulpées / Dents dépulpées
2. Contre-indications relatives: Dents pulpées / Dents dépulpées
VII. Techniques d’éclaircissement dentaire:
A. Techniques d’éclaircissement sur dents pulpées:
B. Techniques d’éclaircissement sur dents dépulpées:
VIII. La micro abrasion:
1. Principe
2. Indications
3. Contre-indications
4. Le protocole opératoire
IX. Conséquences de l’éclaircissement sur les tissus dentaires et l’organisme
X. Stabilité des résultats à long terme
Conclusion
Introduction : le succès de l’éclaircissement dépend de la nature de la dyschromie.
I. Définition :
Selon Kirk : L’éclaircissement est une réaction chimique entre l’agent décolorant et la matière
qui tache l’organe dentaire, qui décompose cette matière de façon à lui enlever son trait
caractéristique « couleur ».
II. Éclaircissement et non blanchiment :
- Ce procédé ne s’agit pas de rendre les dents blanches mais plutôt, de les éclaircir tout en
conservant une couleur naturelle.
- Les pigments sont caractérisés par la présence de doubles liaisons qui absorbent la lumière
( Plus le nombre de doubles liaisons est important, plus la couleur observée est foncée) .
- l’agent éclaircissent libèrent des radicaux libres pour détruire les doubles liaisons des
molécules organiques et modifier l’absorption et la réflexion de la lumière par les structures
dentaire.
- La résultante est une augmentation de la perception de blancheur. Ainsi nous jouons sur la
luminosité et le contraste et non sur la teinte.
III. Mécanisme chimique de l’éclaircissement :
1- Principes:
- Le principe est une réaction d’oxydo-réduction entre la substance colorante (agent réducteur)
et la molécule décolorante (agent oxydant: peroxyde d’hydrogène).
- agent oxydant Possède des radicaux libres avec des électrons non appariés qui sont relargué
et par la suite acceptés par l'agent réducteur
- La dégradation des pigments colorés est obtenue grâce à l’oxygène naissant d’une réaction
oxydative Qui pénètrent au sein des tissus dentaires minéralisés, sans les altérer
, pour dégrader, les pigments responsables de la coloration.
- Ce procédé ne s’applique qu’aux pigments organiques, car leurs longues chaînes moléculaires
colorées se fragmentent en de plus petites molécules plus claires.
2- Point de saturation:
Il désigne le moment où l’effet éclaircissant est au max A :
- Il ne subsiste plus de molécules chromatophores
- La vitesse de l’éclaircissement diminue drastiquement
- Le procédé d’éclaircissement commence à casser le carbone protéinique contenu dans la
matrice amélaires : La perte d’émail devient rapide, ses composants étant reconvertis en co2 et
en eau.

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VI. Agents éclaircissants et mécanisme d’action :
1. Principaux agents éclaircissants et leur mécanisme d’action :
 Peroxyde d’hydrogène; bioxyde d’hydrogène ou encore eau oxygénée:
a) Présentation :
- il se présente principalement sous forme liquide incolore, inodore, qui doit être conservé dans
des flacons en verre ambré au froid et à l’abri de la lumière, car il est instable et prêt à se
rompre, libérant une molécule d'oxygène natif.
- C’est un agent fortement oxydant produisant des radicaux d’oxygène et de per hydroxyles.
- Leur concentration est généralement indiquée en pourcentage ou en volume correspondant à la
quantité d'oxygène libérée par la réaction de décomposition
b) Mécanisme d’action :
* En milieu acide la réaction sera la suivante : Dissociation équilibrée ou photodissociation
H2O2  nH2O + n/2 O2
- Déclenchée par la lumière, l’augmentation de la température, ou activateurs chimiques.
- Donne naissance à des ions O2, qui sont faiblement oxydants.
* En milieu alcalin la réaction du H2O2 sera la suivante : Dissociation anionique
H2O2  nHO2 - + nH+
- Plus difficile à obtenir.
- Déclenchée par la lumière, l’augmentation de la température, ou activateurs chimiques.
- Donne naissance à des ions per hydroxyle HO2 -, dont le pouvoir oxydant est supérieur à celui
des ions O2.
 Peroxyde de carbamide ou peroxyde d’urée:
a) Présentation :
- il se présente sous forme de gels plus ou moins épais incolores et inodores.
- Il se compose de 1/3 peroxyde d'hydrogène et 2/3 d'urée .
- Sa formule chimique est : CO(NH2)2H2O2 .
- Le peroxyde de carbamide à 10% est équivalent à de l'eau oxygénée à 3,6% soit l’équivalent de
10 volumes.
B) Mécanisme d’action :
- Le peroxyde de carbamide, au contact de l’eau, libère une molécule de peroxyde et une
molécule d’urée selon la formule suivante :
Le peroxyde de carbamide CO (NH2)2H2O2 + l’eau  peroxyde d’hydrogène (H2O2) + urée
(CO(NH2)2)
- Par la suite ; le peroxyde d’hydrogène libère des radicaux libres, et l’urée se décompose en
dioxyde de carbone (CO2) et en ammoniac.

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- Elle permet de rendre la solution plus basique en augmentant le pH, facilitant grandement le
processus d’éclaircissement par une augmentation de la production d’H2O2.
2. Adjuvants des agents éclaircissants :
- Les agents épaississants: maintiennent plus longtemps le gel au contact des structures
dentaires et permettant une libération progressive des agents oxydants.
- Les agents stabilisants (acide citrique ou acide phosphorique) augmentent la durée
d’utilisation des produits d’éclaircissement.
- L’urée: stabilise le peroxyde d’hydrogène, augmente le pH et possède un effet anti-cariogène.
- Le nitrate de potassium: diminue les sensibilités
- La glycérine: augmente la viscosité de la préparation et facilite la manipulation
3. Activateurs des agents éclaircissants :
- Les activateurs potentialisent la réaction en intervenant directement sur sa vitesse.
- Les plus classiques sont les sources de chaleur et de lumière : appareils munis d’un insert
chauffé à la température souhaitée. Lampe halogène à polymériser, lampes quartz-tungstène-
halogènes (QTH), lampes à arc à plasma, LED ; et les lasers KTP
- L’activation lumineuse n’influence pas le degré d’éclaircissement ou l’apparition de sensibilité
- Pas d’influence sur le taux et la durabilité de l’éclaircissement.
- L’exposition à la lumière n’a aucun effet éclaircissant ou déminéralisant des surfaces
dentaires.
4. Aspect réglementaire :
Selon l’Agence Nationale de sécurité du médicament et les produits de santé:
- Les produits dont la concentration en peroxyde d’hydrogène (présent ou dégagé) est
supérieure à 6%, sont interdits.
- Les produits dont la concentration ne dépasse pas 0.1% de peroxyde d’hydrogène présent ou
dégagé sont en vente libre.
- Les produits dont la concentration est supérieure à 0.1% et inférieure ou égale à 6% sont
destinés à être utilisés par les chirurgiens-dentistes lors de la première séance, ensuite il peut
fournir le produit au consommateur en lui indiquant les modalités d’emploi.
- Les produits utilisés en intra-canalaire ne sont pas concernés.
V. Indications de l’éclaircissement dentaire :
1. Dents pulpées :
- Colorations extrinsèques modérées
- Dyschromies dues au vieillissement
-Dyschromies médicamenteuses par la tétracycline (classes I et II de Feinman).
- Dyschromies des fluoroses : si elles sont légères et sans altération grave de la structure
amélaires

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- Dyschromies héréditaires
- Amélioration de la teinte dentaire avant la réalisation d’une restauration prothétique

2. Dents dépulpées :
- Dyschromie consécutive à une nécrose pulpaire.
- Dyschromie iatrogène légère due aux matériaux d’obturation endodontique.
- Aspect noirâtre de la racine visible sous une gencive fine
- Refus du patient d’une solution prothétique
VI. Contre-indications de l’éclaircissement dentaire :
1. Dents pulpées :
Relatives :
- Dyschromies très accentuées, saturées (bleu-grise extrême) : dyschromies en bandes
(tétracycline III et IV Feinman)
- Les dyschromies dues à la diffusion de sels métalliques (amalgame).
- Les dents présentant des obturations non étanches, des caries initiales ou avec des récidives.
- Les dents présentant des lésions cervicales d’usures et des flots dentinaires occlusaux
d’abrasion.
- Les patients présentant des reconstitutions multiples et extensives à l’amalgame ou des
obturations temporaires.
- Les patients souffrant de troubles dysfonctionnels articulaires (port de gouttière inadaptée à
leur cas).
- Femmes enceintes ou allaitantes
- Les atteintes parodontales profondes.
Absolues :
- Jeunes patients en dessous de 16 ans
- Sensibilités connues aux principes actifs.
- Les dents restaurées par des obturations coronaires volumineuses
- En présence de sensibilité dentinaire excessive
- Patient non motivés (tabac)
2. Dents dépulpées :
Relatives :
- Les dyschromies liées aux pâtes d’obturation canalaire ou par imprégnation de sels métalliques
(amalgame) dont le pronostic thérapeutique est réservé.
- Les dents à reconstitutions coronaires étendues.
Absolues :
- Les dents permanentes des enfants et des jeunes adolescents.

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- Les dents temporaires et immatures.
- Traitement parodontal avec surfaçage.
- Pendant un trt orthodontique
- Les dents traumatisées (luxation, expulsion, ingression…).
- Les dents présentant des phénomènes de résorption radiculaire externe ou interne.
VII. Techniques d’éclaircissement dentaire :
* Prétraitement: Quelles que soient les techniques proposées ; les résultats restent aléatoires
surtout en cas de dyschromie sévère.
Il est donc essentiel avant de commencer ce type de traitement :
* D’informer le patient.
* De lui remettre un consentement éclairé.
* De faire un devis précis et des photographies de témoignage (référence)
* D'éliminer les dépôts superficiels : un détartrage soigneux est réalisé afin d’éliminer le plus
de dépôts de surface possibles (la plaque), ce nettoyage suffit à redonner au patient une
coloration dentaire acceptable. Plus souvent il est utile dans la double intention de voir la
profondeur du dépôt et de mieux préparer les dents au traitement
* Examen clinique : Examen clinique minutieux dans un but de :
- Rechercher les caries : noter la présence des caries
- Noter les reconstitutions défectueuses : les restaurations colorer, doivent être masquées
les restaurations non étanches et les reconstitutions métalliques doivent être remplacées
immédiatement pour éviter les colorations secondaires et les infiltrations.
- Examen de l’email : la qualité de l’email, l’épaisseur, la texture, érosion, abrasion ou attrition,
micro fractures, hypo calcification.
- Examen des tissus mous : l’état des tissus gingivaux et leurs rapports avec les dents,
récession gingivale.
- Les sensibilités : il est intéressant d’utiliser le spray d’air pour établir la sensibilité initiale du
patient
* Examens complémentaires (Radiographique): Permet de :
* Noter une éventuelle pathologie per apicale qu’il faut traiter avant l’éclaircissement
* Vérifier le volume pulpaire.
* Déterminer les sites de déminéralisation ou des restaurations défectueuses qui doivent être
traitées.
1. Dents pulpées :
A) Technique immédiate au fauteuil :
Consiste en l'application de peroxyde d'hydrogène ou de peroxyde de carbamide directement
sur les surfaces des dents vivantes après protection des tissus gingivaux avec en association ou

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pas avec une source de chaleur ou de lumière.
La pénétration de ces peroxydes entraîne un éclaircissement immédiat.
* Protocole opératoire:
- Déterminer les dents à éclaircir en gardant l’arcade opposée comme témoin.
- Mise en place d’une protection gingivale: par la digue (technique la plus sûre) ou la digue photo
polymérisable en résine, elle couvre approximativement 0,5 mm de la dent et s’étendre sur la
gencive sur 2 ou 3 millimètres.
- Mise en place d’écarteurs
- Nettoyage de la surface à l'aide de ponce et d'eau.
- Mise en place homogène du gel d’éclaircissement à une concentration de 6% sur une épaisseur
moins de 2 mm.
* Sans activation par la lumière : Le protocole consiste en une simple application de peroxyde
d’hydrogène sur les dents à éclaircir pendant en moyenne 15 minutes. 3 à 4 cycles sont
préconisées en fonction du résultat recherché.
* Avec activation par la chaleur ou la lumière (lampes ou Lasers ):
L’énergie de la lumière est absorbée par les photo-catalyseurs dans le gel d’éclaircissement et
accélère la décomposition du peroxyde d’hydrogène en radicaux d’oxygène libres
- Placer des lunettes de protection sur les yeux du patient pour le protéger des rayons.
- La source lumineuse doit être en regard de la face vestibulaire des dents (à 30 cm environ)
En fonction de la sévérité des colorations et des recommandations du fabricant, le temps peut
être modulé (3 cycles pdt 15/25 min)
- Eliminer le matériau soigneusement à l’aide d’une boulette de coton ou bien par rinçage à l’eau
une fois le temps écoulé.
- Appliquer un gel de fluorure de sodium neutre à 2% durant 5 à 10 minutes pour minimiser les
sensibilités post-opératoires.
- déposer la digue.
* Instructions postopératoires:
- Il est averti que malgré le résultat visible en fin de la première séance, le traitement
nécessitera souvent plusieurs séances pour fiabiliser et améliorer la teinte obtenue.
- Le patient doit éviter toutes les boissons très chaudes ou très froides tant que des
manifestations de sensibilité persistent.
- éviter aliments trop coloré (betterave, artichaut, etc.).
B) Technique ambulatoire :
Cette méthode consiste à maintenir le gel d'éclaircissement au contact des dents, au moyen de
gouttières en polyvinyle souple thermoformées.
Le patient place lui-même la gouttière soit la nuit uniquement pendant environ 8 heures, soit 2
fois par jour en respectant une période de repos de 4 à 5 heures.

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La durée du traitement est en fonction de la teinte initiale. Mais généralement, le port de la
gouttière est d’environ 2 à 3 semaines pour obtenir un résultat satisfaisant, sous le contrôle du
praticien .
*Protocole opératoire:
première séance ( Confection de la gouttière) : La réalisation se fait comme suit :
- Une empreinte à l’alginate est réalisée : les collets des dents doivent être parfaitement
enregistrés pour une bonne adaptation de la gouttière.
- Les empreintes sont ensuite coulées en plâtre dur.
- La zone palatine ou linguale des modèles sont supprimées.
- Le socle doit être plat et parallèle au plan occlusal avec une faible hauteur (1 à 2 cm), de
manière à permettre le phénomène d'aspiration lors du thermoformage, et une bonne application
de la feuille de vinyle.
- Des espacements permettant la formation de réservoirs de 0,5mm d’épaisseur et à une
distance de 1,5 mm de la gencive marginale, sur les faces vestibulaires du modèle à l’aide d’une
résine photo polymérisable.
- La résine d’espacement est placée sur les faces proximales, du bord libre ou de la face
occlusale des dents concernées.
- Le thermoformage par aspiration va mouler la feuille de polyvinyle sur le modèle en plâtre.
- Le découpage de la gouttière est effectué en suivant le contour des collets des dents.
- la gouttière est lissée à l’aide d’une min torche.
Deuxième séance :
* Essayage de la gouttière en bouche: Après nettoyage et décontamination, l’adaptation de la
gouttière est vérifiée au niveau occlusal qu'au niveau cervical pour éviter les fuites du gel.
* Éducation du patient :
- La première application du gel est faite au fauteuil afin de bien montrer au patient la
procédure de mise en place du gel dans les logettes
- Les excès sont supprimés à l’aide d’une boulette de coton.
* Instructions données aux patients :
- Bien nettoyer ses dents avant de commencer l’application des gouttières
- Porter la gouttière durant environ 8 heures
- Enlever la gouttière et se brosser les dents avec une brosse à dent humide
- Nettoyer la gouttière et la ranger dans sa boîte au sec
- Utiliser un gel désensibilisant
- En cas de sensibilités marquées ou d’inconfort, contacter le praticien
* Contrôle : Le premier contrôle se fait au bout de 24 heures : il est destiné à déceler
d'éventuelles lésions des tissus mous, des sensibilités dentaires ou des problèmes liés au port

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de la gouttière.
Les contrôles suivants s'effectueront chaque semaine.
Il est à noter que le traitement s'effectue arcade après arcade afin que le patient et le
praticien puissent apprécier le résultat par comparaison ; de plus, le port simultané des 2
gouttières peut entraîner des problèmes d’occlusion.
La dernière séance est consacrée au contrôle de la couleur et au polissage des dents avec une
pâte à polir.
- Le patient peut ensuite porter les gouttières contenant un gel fluoré pendant 3 jours (à raison
de 2 heures par jour), ce qui facilite la reminéralisation et réduit le risque de sensibilité.
C) Technique combinée :
- Le traitement commence par une séance d’éclaircissement au fauteuil en utilisant des agents
concentrés puis le patient poursuit son traitement en technique ambulatoire avec des agents
moins concentrés.
- Ou le traitement commence classiquement en ambulatoire et peut être suivi par 1 ou 2 séances
au fauteuil, en cas de colorations rebelles
Durant le traitement le patient peut se plaindre d’une légère sensibilité qui va disparaitre 24h
après le traitement, sinon un gel fluoré est utilisé en alternance avec le gel d’éclaircissement
2. Dents dépulpées : est réalisé par voir intra coronaire ; car la perméabilité de la dentine
favorise la diffusion de l’agent oxydant jusqu’aux pigments concernés, essentiellement à la
jonction email dentine
Principe : La technique d’éclaircissement des dents dépulpées se décompose en trois phases :
* Ouverture de la chambre pulpaire
* Mise en place de l’agent d’éclaircissement dans la chambre pulpaire ; et sur la face vestibulaire
*restauration la dent.
Conditions préalables impératives:
- L’obturation canalaire doit être parfaite: complète, dense, étanche et hermétique afin
d’empêcher toute percolation éventuelle du produit éclaircissant.
- Si le traitement endodontique n’est pas satisfaisant, il est préférable de le refaire. Ensuite Il
faut attendre 7 jours avant de commencer les étapes d’éclaircissement.
- La structure dentaire résiduelle doit être suffisamment résistante pour éviter toute fracture
ultérieure éventuelle.
Technique immédiate au fauteuil :
Protocole opératoire:
Préparation de la dent à traiter:
*Aménagement de la partie coronaire et de la cavité d’accès: élimination des lésions
carieuses et/ou réfection des anciennes restaurations défectueuses

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*Protection des tissus environnants : digue en caoutchouc avec crampon ou digue photo
polymérisable
*Dégagement de l’entrée canalaire: L’obturation canalaire doit être diminuée de 1 à 2mm sous
la jonction émail-cément avec un forêt de Gates par exemple, pour :
- Créer un espace pour l’application du matériau servant à isoler la racine
- Exposer les tubuli dentinaire dirigés vers la région cervicale de la dent
*Etanchéification de l’obturation canalaire: pour éviter la pénétration l’agent d’éclaircissement
à l’intérieur de la racine et protéger la jonction amélo-cémentaire des risques d’apparition de
résorptions cervicales externes.
- elle doit avoir une épaisseur de 2mm minimum, et une forme concave.
Différents matériaux peuvent être utilisés : Résines composites ; CVI ; CVI MAR; IRM ; MTA
Déminéralisation acide : avec de l’acide ortho phosphorique
Nettoyage interne de la cavité camérale: avec de l’hypochlorite de sodium à 2,5%, puis de
l’alcool, et enfin séchage avec de l’air.
Application de peroxyde d’hydrogène dans la cavité coronaire, ainsi que sur la partie
vestibulaire de la dent :
- Photo activation (lampe LED; halogène)
- Activation au laser (KTP )
Obturation définitive:
Une fois que la couleur obtenue est satisfaisante, il est nécessaire de rincer, sécher la cavité,
et de placer une obturation provisoire, car il existe des reliquats d’oxygène empêchent la
polymérisation des résines composites et leur bonne adhésion à la dentine.
Suivi du patient:
Il est recommandé d’effectuer chaque année un contrôle clinique et radiologique de la dent
éclaircie, afin de s’assurer qu’aucune complication (résorptions cervicales externes, fracture,
récidive de la coloration) ne survienne.
VIII. La microabrasion amélaire :
* Définition : est un traitement physique et chimique permettant l’élimination de la partie la
plus superficielle de l’émail. Elle peut permettre de corriger des altérations de teintes ou de
structure. Elle est généralement complémentaire des techniques d’éclaircissement .
*Principe : repose sur l’action combinée :
- Action mécanique : par des abrasifs en micro-particule (ponce, alumine, carbure de silicium…)
- Action chimique de deux agents : l’acide chlorhydrique ou acide phosphorique (déminéralise
superficiellement l’émail) et le peroxyde d’hydrogène (agit comme oxydant superficiellement et
en profondeur).
* Indications :
- Les colorations externes (tabac ; café ; vin……)

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- Les colorations et les taches superficielles ( tache blanchâtre …)
- Les défauts polychromes localisés ( bruns , gris, jaunes…)
- fluorose légère ou modérée.
- l’élimination des taches de déminéralisation pouvant apparaître après la dépose de bagues
orthodontiques.
* Contre-indications : Les colorations profondes (l’âge; les tétracyclines.)
* Le protocole opératoire :
- Nettoyage prophylactique
- Mise en place de la digue
- Application de la pâte de micro-abrasion par séquences de 5 secondes à l’aide d’une cupule en
caoutchouc montée sur contre angle à basse vitesse .
- Rinçage abondant
- Polissage minutieux
Si le résultat obtenu ne semble pas suffisant, le protocole peut être répété.
- En fin de séance, l’application d’un gel de bicarbonate de soude pendant 2 à 3mn permet de
neutraliser l’acide résiduel.
IX. Conséquences de l’éclaircissement sur les tissus dentaires et l’organisme :
A- Dents vitales:
1- Sensibilités post-opératoires :
- Elles peuvent apparaitre très rapidement (3 à 4 jours), même avec des concentrations
relativement faibles de peroxyde de carbamide mais elle sont réversibles (14 jours)
- Elles sont souvent dues à une déshydratation de l’email qui entraine des phénomènes
hydrodynamiques dans les tubuli dentinaires.
- Elles sont très variables d’un patient à un autre.
- L’inflammation pulpaire, qui va de légère à modérée, semble toutefois être réversible.
- L’adjonction de nitrate de potassium et de fluorure à un gel de peroxyde de carbamide diminue
significativement la sensibilité pulpaire sans altérer son efficacité.
- Si des sensibilités apparaissent, il est nécessaire d’utiliser des dentifrices ou des solutions
fluorées.
2- Effet sur les tissus dentaires :
- les défauts morphologiques décrits : une augmentation de la rugosité et une augmentation non
uniforme de la porosité de l’émail et de la dentine une diminution de micro dureté de l’émail.
- Ils sont proportionnels à la durée du traitement et à la concentration de H2O2 utilisée lors de
la procédure d’éclaircissement
3- Effet sur les tissus mous :
- Des brulures réversibles de muqueuses.

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- Elles peuvent être évitées en recouvrant la gencive d’un composé antioxydant comme la
vitamine E pour la technique au fauteuil .
4- Effet sur les restaurations :
Les amalgames : Au contact du H2O2, ils libèrent du mercure ce qui pourra secondairement
être à l’origine de colorations dues aux métaux .
CVI : La solubilité des CVI sera augmentée et ils devront être systématiquement refaits
Les composites existants ne subissent ni micro fêlures ni modification de l’interface dent /
composite. Toutefois, les semaines qui suivent un éclaircissement, la présence de radicaux libres
peut inhiber leur polymérisation
- Il est donc recommandé de laisser un délai d’au moins 1-3 semaines entre la réalisation de
l’éclaircissement et le collage des résines composites
5- Récidives des dyschromies :Les résultats ne sont pas stables dans le temps, surtout quand
il s’agit de colorations pathologiques.
6- Risques généraux :
Risques toxiques:
- La dose max ===== 0,26mg /Kg/J chez l’homme
- Dans une étude avec application de 200 mg de H2O2 à 10% pendant 1h=== libération de 0,04
mg de H2O2/Kg On est donc loin des risques de toxicité chronique
Risques mutagène et oncogène: Le centre de recherche international sur le cancer estime que
les doses utilisées pour les éclaircissements dentaires ne constituent pas un facteur de risque
B-Dents non vitales:
1-Les résorptions cervicales externes :
- C’est le risque majeur de ce type de traitement ( 3,9% à 9,7% des cas selon les études).
- hypothèses : diffusion du peroxyde d’hydrogène dans les tubuli dentinaires, engendrant divers
phénomènes au niveau du parodonte conduisant à la formation des RCE.
- Il est recommandé d’utiliser de NaClO et d’évité l’EDTA lors du nettoyage de la chambre
pulpaire
- Effectué une protection par isolation de l’obturation canalaire avec un ciment d’épaisseur
minimale de 2mm.
2-Les récidives dyschromiques :
- Dans tous les cas, il apparait une récidive partielle durant la semaine qui suit le traitement. Il
est donc conseillé d’exagérer un peu l’éclaircissement de façon à contrebalancer ce phénomène.
- Par ailleurs, il est fréquent de constater une légère récidive un à trois ans après le traitement.
Mais, la majorité des auteurs pensent que la récidive est plutôt liée à une mauvaise adhésion du
composite à la dent ce qui favorise la pénétration d’agents chromogènes.
X- Stabilité des résultats à long terme :
- Même stabilité de la couleur après 03 mois avec une lampe halogène, laser ; LED ; ou sans

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activation lumineuse.
- Au bout d’un an : diminution de la translucidité de l’émail, pas d’augmentation de la saturation
de la dentine.
- Eclaircissement au fauteuil 2 fois et un éclaircissement en ambulatoire 1 fois/mois pendant 03
mois  une meilleure pérennité
Conclusion : Le traitement d’éclaircissement doit être impérativement précédé par un bilan
clinique et radiographique correcte permettant de poser un diagnostic précis de la dyschromie
et d’établir un plan de traitement adéquat.

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