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Cours de Physiologie : Le Système Respiratoire

Dr. Rim DRIDI

Le Système Respiratoire

Pour réaliser leurs activités métaboliques dans des conditions aérobies, les cellules de
l’organisme ont besoin d’un apport constant en oxygène (O 2) et d’une élimination adéquate du
dioxyde de carbone (CO2) qu’elles produisent. Les systèmes respiratoire et circulatoire assurent ces
deux fonctions.
Dans le système respiratoire, l’air circule dans deux directions opposées : pendant
l’inspiration, l’air chargé d’oxygène entre dans les poumons et, pendant l’expiration, l’air sans oxygène
mais chargé de dioxyde de carbone est expulsé à l’extérieur.
Les cordes vocales et les récepteurs olfactifs font également partie du système respiratoire.

I- DESCRIPTION ANATOMIQUE :

L’appareil respiratoire se compose d’une série de structures anatomiques qui permettent de


distinguer :

 Un tractus respiratoire supérieur, situé dans la partie antérieure de la face et du cou,


et formé par les fosses nasales et la cavité buccale qui débouchent respectivement sur le pharynx
supérieur (ou cavum) et sur l’oropharynx : ce sont les lieux de passage de l’air ou s’effectuent son
filtrage, son humidification et son réchauffement.

 Un tractus respiratoire inférieur qui englobe une portion du cou et la presque totalité
de la cavité thoracique et qui commence dans le larynx : tube cartilagineux où se trouvent des
replis qui forment les cordent vocales.

Le larynx se poursuit avec la trachée, qui se divise en deux bronches principales, lesquelles
s’introduisent à l’intérieur des poumons par ce qu’on nomme les hils pulmonaires.
Les poumons sont recouvertes d’une fine couche séreuse : la plèvre.
Les bronches principales se subdivisent progressivement, en même temps que leurs taille
s’amenuise jusqu’à se transformer en bronchioles : minuscules canaux qui débouchent dans des
structures globulaires : les alvéoles où s’accomplit le mécanisme de la respiration.
Parallèlement aux bronches, veines et artères pénètrent dans les poumons où elles
introduisent le sang chargé de dioxyde de carbone (sang veineux), et où elles font ressortir le sang
oxygène.

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Fosses Nasales

Trompe d’Eustache
Cavité Buccale

Oesophage Pharynx
Larynx
Poumon Droit
Trachée

Plèvre
Bronche Souche
Lobe Pulmonaire
Bronche Lobaire

Artériole Cœur

Sac Alvéolaire
Alvéole

Vue d’Ensemble de l’Appareil Respiratoire

I-1- La cavité nasale :

L’air entre dans le système respiratoire par les narines (fosses nasales), situées dans la partie
centrale de la face et qui permettent le passage de l’air jusqu’au pharynx.
I-1-1- Le nez : appendice recouvert de peau et situé au centre de la face, constitué d’une base
formée des os propres du nez et d’un prolongement cartilagineux. Dans sa partie inférieure s’ouvrent
les deux orifices nasaux.
I-1-2- La cloison nasale : c’est une paroi ostéo-cartilagineuse qui sépare les fosses nasales
droite et gauche.

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I-1-3- Les cornets nasaux : ce sont des proéminences osseuses au nombre de trois situées
l’une au dessus de l’autre dans les parois latérales des fosses nasales. Leur fonction est de créer des
turbulences afin que l’air ne passe pas directement au pharynx.

I-2- Le Pharynx :
C’est un tube musculo-membraneux servant aussi bien au système digestif qu’au système
respiratoire. Il communique avec la cavité nasale, la bouche, l’oreille moyenne, la larynx
et l’œsophage.
Le pharynx comprend trois parties :
I-2-1- Le pharynx supérieur (rhinopharynx ou cavum): c’est une partie exclusivement
respiratoire : elle permet le passage de l’air venant des fosses nasales. Dans ses parois latérales
débouchent les trompes d’Eustache qui le mettent en relation avec les cavités de l’ouïe.
I-2-2- Le pharynx moyen ( oropharynx): c’est la continuation vers le bas du cavum. Il s’étend
jusqu’à la base de la langue, où se trouvent les amygdales. L’oropharynx possède une fonction mixte :
il permet le passage alternatif de l’air et des aliments.
I-2-3- Le pharynx inférieur ( hypopharynx): c’est le prolongement vers le bas de l’oropharynx
et il communique avec le larynx dans sa partie antérieure

I-3- Le Larynx :
C’est un conduit formé d’anneaux cartilagineux réunis par des ligaments et des muscles. Il est
revêtu d’une fine muqueuse et il forme, à la surface antérieure du cou, une proéminence appelée
pomme d’Adam qui est particulièrement évidente chez les hommes.
Toute substance solide qui entre dans le larynx est généralement expulsée par une toux
violente.
I-3-1- L’épiglotte : c’est un appendice de structure cartilagineuse bouchant l’ouverture reliant
l’hypopharynx au larynx, empêchant le passage d’aliments en cours de déglutition et permettant celui
de l’air au cours de l’inspiration.
I-3-2- La glotte : c’est la zone où se trouvent les cordes vocales.
I-3-3- Les cordes vocales : ce sont des replis membraneux dont la vibration au passage de l’air
permet l’émission de la voix..
I-3-4- Les cartilages du larynx : formant la base des parois.

I-4- La Trachée :
C’est un tube d’environ 2.5 cm de diamètre et de 11 cm de longueur qui s’étend du larynx
jusqu’à la septième vertèbre thoracique où elle se subdivise en bronches primaires gauche
et droite.
La trachée est maintenue ouverte par des petits cartilages en forme de C.

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L’intérieur de la trachée est tapissée d’une muqueuse dotée en abondance de cils et de glandes
sécrétrices de mucus.

Epiglotte

Larynx Ligament

Anneaux Trachéaux

Trachée

Bronche
Bronche Lobaire
Lobaire Supérieur
Supérieur Gauche
Droite
Bronche
Bronche Lobaire
Lobaire Inférieur
Moyenne Bronche Gauche
Droite Lobaire
Inférieure
Droite

Vue Externe du Larynx, de la Trachée et des Bronches

I-5- Les Bronches :


Lorsque la trachée passe en arrière de la crosse de l’aorte, elle se divise en deux bronches
primaires droite et gauche.

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Chaque bronche primaire se subdivise en bronches encore plus petites : les bronches
secondaires, une pour chaque lobe du poumon.
Les bronches secondaires se divisent à nouveau en plusieurs bronches tertiaires qui se
subdivisent, plusieurs fois, en minuscules bronchioles qui aboutissent à des vésicules
microscopiques : les alvéoles pulmonaires : petites cavités où se produit l’échange gazeux qui
constitue la respiration.

Trachée
Bronches Principales

Bronches
Bronches Segmentaire
Lobaires s

L’Arbre Bronchique

Au fur et à mesure de la ramification des bronches, les structures cartilagineuses qui les
entouraient diminuent et les muscles lises qui encerclent ces conduits aériens sont plus abondants.
Les parois des bronchioles, juste avant leur aboutissement aux alvéoles, ne contiennent pas de
cartilage : elles sont plutôt complètement entourées par des muscles lisses.

Il est important de mentionner aussi que plusieurs alvéoles peuvent s’ouvrir sur un espace
commun appelé sac alvéolaire. Les nombreux sacs alvéolaires et les canaux du système bronchique,
par où l’air circule pour entrer et sortir des alvéoles, confèrent un aspect spongieux aux poumons.

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Les divisions bronchiques successives ne sont pas identiques dans les deux poumons, ces
derniers n’étant eux-mêmes pas identiques : la bronche principale droite, plus verticale que la
gauche, se divise, après avoir traversé le hile pulmonaire, en trois bronches lobaires : supérieure,
moyenne et inférieure qui produiront ensuite les bronches segmentaires, lobulaires et les bronchioles
correspondantes.
La bronche principale gauche s’introduit dans le poumon gauche en suivant un trajet plus
oblique et donne seulement naissance à deux bronches lobaires, supérieure et inférieure.
Sur tout son trajet, la structure de l’arbre bronchique est très semblable à celle de la trachée,
car constituée d’une succession d’anneaux cartilagineux reliés entre eux par des ligaments et entourés
d’une musculature qui permet leur dilatation ou leur constriction.

Trachée

Poumon Gauche
Poumon Droit

Hiles Pulmonaires

Scissures
Pulmonaires

Diaphragme

Les Poumons

I-6- Les Poumons :


Les poumons sont deux organes ayant une forme conique, de consistance spongieuse
enveloppés d’une fine couche nommée plèvre et entourés par les côtes.

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Entre les deux poumons se trouve une cavité appelée le médiastin : où loge le cœur.
Les poumons entrent en contact par leur face externe avec les côtes, et par leur face interne
plate avec les structures du médiastin. Leur base inclinée s’appuie sur le diaphragme.
Au centre des faces internes se trouvent les hiles pulmonaires : lieux d’entrée des bronches,
des artères et des veines.

Le poumon gauche est divisé en deux parties par la grande scissure : le lobe supérieur et le
lobe inférieure.
Quant au poumon droit, il est divisé en trois parties par la grande scissure et la petite
scissure : le lobe supérieur, le lobe inférieur et le lobe moyen.

Chacun de ces lobes pulmonaires est lui même divisé intérieurement en plusieurs segments.

Apical
Apical
Antérieur
Lobe
Supérieur Antérieur Lobe
Droit Supérieur
Postérieur Supérieur Gauche

Inférieur
Supérieur
Supérieur
Médial
Latéro-basal Lobe
Inférieur
Latéro-basal Gauche
Antéro-basal

Lobe
Latéral
Inférieur
Droit Antéro-basal

Division Segmentaire et Lobaire des Poumons

II- LES VAISSEAUX PULMONAIRES :


Les artères pulmonaires droite et gauche, venant du cœur, pénètrent dans les poumons par
les hils pulmonaires. Là, elles suivent un trajet interne parallèle à celui des bronches, se divisent en
des ramifications comparables, pour terminer leur course sous la forme de fins capillaires artériels

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dans la périphérie des alvéoles. Dans cette zone, les capillaires artériels se transforment en capillaires
veineux et, suivant un trajet semblable mais de sens contraire, forment les veines pulmonaires qui, au
nombre de deux pour chaque poumon, sortent par les hiles et se dirigent vers le cœur.

III- LA MUSCULATURE RESPIRATOIRE :


Pour que l’ensemble du système complexe qui vient d’être décrit puisse fonctionner, l’action
des muscles respiratoires est nécessaire. Ceux-ci, suivant leur rôle, peuvent être répartis en muscles
inspiratoires qui permettent l’entrée de l’air, et muscles expiratoires qui aident à son expulsion.
Les principaux muscles inspiratoires sont : le diaphragme, les intercostaux externes, les
stérno-cléido-mastoidiens, les scalènes et les grands dentelés : Ils augmentent tous la taille de la
cage thoracique.
Les muscles expiratoires sont principalement : les abdominaux, les intercostaux internes
et les dentelés postérieurs. Le mouvement de ces muscles est automatique, garantissant de cette
manière la persistance de la respiration, y compris durant le sommeil.

IV- LES MECANISMES RESPIRATOIRES :


La respiration est un processus complexe dont l’objectif est de faire parvenir de l’air ambiant
jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Cet oxygène passe dans le sang et le dioxyde de carbone passe dans
l’alvéole pour enfin être expulsé à l’extérieur. Le processus se répète d’une manière automatique tout
au long de la vie de l’être humain et comprend différentes phases.
IV-1- L’Inspiration :
Ou inhalation, c’est la première phase de la respiration. L’air environnant passe de l’extérieur
à l’intérieur des poumons et parvient jusqu’aux alvéoles : pour cela , la pression interne des
poumons doit être inférieure à celle du milieu, ce qui entraîne l’air au moyen d’un processus
d’aspiration.
Cette différence de pression s’obtient par la dilatation thoracique produite essentiellement par
les muscles intercostaux et le diaphragme.
Donc l’air pénètre dans les poumons lorsque le volume de la cavité thoracique ; donc le
volume pulmonaire ; augmente et que la pression intrapulmonaire diminue.
Lorsque la respiration est normale et régulière, la contraction du diaphragme est le principal
moyen d’augmenter le volume de la cavité thoracique et de réduire la pression intrapulmonaire.
L’élévation des côtes est plus apparente s’il s’agit d’une inspiration forcée.
IV-2- L’Expiration :
Ou exhalation, est le mouvement de l’air qui sort des poumons : l’air échappe des
poumons lorsque le volume, de la cavité thoracique diminue et que la pression
intrapulmonaire s’élève.
Dans la respiration normale, le volume de la cavité thoracique est réduit par des processus
passifs qui ne nécessitent aucune contraction musculaire. Si les muscles associés à l’inspiration se
relâchent, l’élasticité des poumon, de la paroi thoracique et des structures abdominales leur permet
de retourner à leur position de repos, ce qui réduit le volume de la cavité thoracique et augmente
la pression intrapulmonaire.
Lorsqu’une expiration forcée est nécessaire, la contraction des muscles abdominaux pousse le
diaphragme vers le bas et facilite une expulsion supplémentaire de l’air.

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Stérno-cléido-mastoidiens
Scalène
Inter-costaux
Inter-costaux internes
externes
Abdominaux

Diaphragme

Inspiration Expiration
Abaissement du plancher de la cage thoracique Elévation du diaphragme
Elévation des côtes Abaissement des côtes

La Musculature Respiratoire

Le petit pectoral se contracte Le petit pectoral


Dilatation se relâche
Traché
des poumons
e
Constriction
des poumons

Les Les
intercostaux intercostaux
se contractent se relâchent

Le diaphragme se contracte Le diaphragme se décontracte


et s’aplatit et se relève
Inspiration Expiration

IV-3- La Diffusion Alvéolaire :


L’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone s’effectue dans les alvéoles pulmonaires qui
sont entourées de capillaires. Cet échange se produit par diffusion passive des gaz de part et d’autre
des parois alvéolaire et capillaire : les gaz diffusent des alvéoles au sang des capillaires pulmonaires, et

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vice versa, à travers la mince membrane alvéolo-capillaire qui est composée de l’épithélium
pulmonaire, de l’endothélium capillaire et de leurs membranes fusionnées.
L’air alvéolaire riche en oxygène, passe dans le sang veineux capillaire et le dioxyde
de carbone du sang veineux capillaire passe dans l’alvéole. Le sang capillaire, une fois
chargé en oxygène, sort du poumon à travers les veines pulmonaires et, après un passage par
le cœur, se distribue dans tout l’organisme sous forme de sang artériel ou oxygéné.
A chaque inspiration, l’air qui atteint, en premier, les alvéoles est celui qui était resté dans les
voies respiratoires (espace mort respiratoire) lors de la dernière expiration.
De plus, l’air inspiré en dernier n’atteint jamais les alvéoles, il reste dans les voies respiratoires
et sera le premier à être exhalé.
Environ 500ml d’air atmosphérique pénètrent dans les voies respiratoires à chaque
inspiration, mais seulement 350 ml atteignent les alvéoles lors de la respiration normale.
Il est important de mentionner à ce niveau que même si seulement 350ml d’air
atmosphérique pénètrent dans les alvéoles à chaque inspiration pendant la respiration normale,
500 ml d’air pénètrent en fait dans les alvéoles (les premiers 150 ml étant l’air resté dans les voies
respiratoires lors de la dernière expiration).

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Bronchiole
Bronche terminale

Sac alvéolaire

Conduit alvéolaire

Paroi alvéolaire

Alvéole

Globule rouge Noyau de la

Alvéole plein
d’air
Paroi de la cellule épithéliale
Globule rouge
Sang
Paroi alvéolo-capillaire

Noyau cellulaire
Capillaire

La Diffusion Alvéolaire

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V- LES PRESSIONS :
V-1- La Pression dans la cage thoracique :
Les poumons qui s’étendent dans toute la cavité thoracique sont enveloppés par la plèvre à
double paroi ( plèvre viscérale et plèvre pariétale séparées par le liquide pleural). Les parois et les
cloisons pulmonaires contiennent des tissus conjonctifs élastiques qui tendent à réduire le volume
des poumons.
Au repos, la pression intrapleurale (ou encore intrathoracique) est légèrement inférieure
d’environ 4mmHg à la pression atmosphérique, elle est d’environ 756 mmHg.
Les alvéoles et les voies respiratoires communiquent avec l’atmosphère par la trachée et la
pression des poumons au repos est égale à la pression atmosphérique.
Par conséquent, la pression intrapulmonaire ( ou pression alvéolaire) est de 760 mmHg.
Il existe dons une différence de pression égale à 4 mmHg de part et d’autre de la paroi
thoracique.
Cette différence de pression porte le nom de pression transpulmonaire, elle constitue la
force qui maintien les poumons distendus et les empêche de s’affaisser.

Pression atmosphérique
760 mmHg

Cavité pleurale
Pression intrapleurale
756 mmHg
Paroi thoracique

Pression transpulmonaire
4 mmHg

Pression intrapulmonaire
760 mmHg

Pressions intrapulmonaire
et intrapleurale au repos

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V-2- Les Pressions Partielles :


Contrairement aux liquides, les gaz prennent de l’expansion et tendent à remplir tout l’espace
qui leur est accessible, de sorte que le volume occupé par un nombre donné de molécules gazeuses à
une température et à une pression données est le même quelle que soit la composition du gaz.
Par conséquent, la pression exercée par un gaz quelconque dans un mélange gazeux (c.a.d sa
pression partielle) est égale à la pression totale multipliée par la fraction que représente ce gaz dans
le mélange.
L’air sec est composé de : 20.98% d’O2 , 0.04% de CO2 ,78.06% de N2 et 0.92% d’autres
constituants inertes comme l’argon et l’hélium.
La pression barométrique (PB) au niveau de la mer est de 760 mmHg (1 atmosphère).
La pression partielle (P) de l’O2 dans l’air sec est de 0.21×760 soit 160 mmHg au niveau de la
mer.
La PN2 est de 0.79×760 soit 600 mmHg et la PCO2 est de 0.0004×760, soit 0.3 mmHg.

A cause de l’humidification de l’air atmosphérique inspiré et du mélange de cet air restant


dans les poumons, les pressions partielles des gaz pulmonaires ne sont pas les mêmes que celles que
ceux-ci auraient dans l’atmosphère.
Les pressions partielles réelles de l’oxygène et du dioxyde de carbone dans les poumons ainsi
que les pressions partielles de ces gaz dans le sang et les tissus sont comme suit :

Le sang entrant dans les capillaires alvéolaires en provenance des tissus contient de l’oxygène
à une pression partielle de seulement 40 mmHg et du dioxyde de carbone à une pression partielle de
45 mmHg.
A cause des différences entre les pressions partielles dans le sang et dans l’alvéole pulmonaire,
l’oxygène alvéolaire diffuse vers le sang, et le dioxyde de carbone sanguin diffuse vers l’alvéole. Il en
résulte que les pressions partielles de l’oxygène et du dioxyde de carbone dans le sang quittant les
capillaires alvéolaires sont essentiellement les mêmes que celles dans les alvéoles (PO2=104 mmHg
et PCO2=40 mmHg).
Dans les tissus, les réactions métaboliques consomment de l’oxygène et produisent du
carbone. La pression partielle de l’oxygène est d’environ 40 mmHg alors que la pression du dioxyde
de carbone est d’environ 45 mmHg .
Lorsque le sang venant des poumons, où sa pression partielle d’oxygène est très élevée, arrive
aux tissus, il y a une diffusion nette de l’oxygène à partir du sang vers les tissus.
Ainsi le sang veineux quittant les tissus renferme de l’oxygène, dont la pression partielle set
d’environ 40 mmHg. Il s’agit des mêmes pressions partielles que celles mesurées dans le sang entrant
dans les capillaires alvéolaires des poumons.
Les échanges d’oxygène et de dioxyde de carbone entre, d’une part, le sang et les
alvéoles et, d’autre part, entre le sang et les tissus, se font donc par simple diffusion
et dépendent des différences de pressions des gaz soit entre le sang et les alvéoles, soit entre le
sang et les tissus.

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Air Expiré :
Air Inspiré : PO2 = 120 mmHg
PO2 = 160 mmHg PCO2 = 27 mmHg
PCO2 = 0.3 mmHg

Alvéole
Artères pulmonaires Veines
PO2=40mmHg PO2=104mmHg pulmonaires PO2 = 104mmHg
PCO2=45mmHg PCO2=40mmHg PCO2 = 40mmHg

CO2 O2

Veines systémiques Artères


systémiques

CO2 Tissus O2
PO2<40mmHg
PCO2>45mmHg

Les Pressions Partielles

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VI- LES PARAMETRES PULMONAIRES :


VI-1- Volumes et Capacités :
Chez un jeune homme, les poumons possèdent une capacité totale d’environ 5900ml.
Cependant, un individu ne peut expulser tout l’air de ses poumons : environ 1200ml d’air restent
toujours dans ses poumons. Ce volume d’air restant est appelé volume résiduel.

C
Volume de a
C réserve
a p
inspiratoire a
p =
a c
2.1 à 3 L i
c
i Volume t
t Courant = 0.5L é
é
V
T Volume de it
o réserve a
t expiratoire Capacité l
a = Résiduelle e
l 0.8 à 1.2 L Fonctionnelle
e
=
4.4 à 5.9 L Volume
Résiduel
=
0.1 à 1.2 L

Volumes et Capacités Pulmonaires


Durant une respiration normale, environ 500ml d’air entrent dans les poumons et en sortent :
c’est le volume courant.
La réserve inspiratoire (environ 3000 ml) désigne le volume d’air supplémentaire (en plus de
l’air courant) pouvant être inspiré au cours d’une inspiration forcée.
Après une expiration forcée, un volume d’air supplémentaire (en plus de l’air courant) peut
être expiré : c’est la réserve expiratoire (environ1200 ml).
La capacité vitale est la quantité maximale d’air pouvant entrer dans les poumons et en
sortir lors d’une inspiration forcée suivie d’une expiration forcée aussi. Elle représente donc la
somme de l’air contenu dans la réserve inspiratoire, l’air courant et la réserve expiratoire. Il faut noter
que cela ne contient pas le volume résiduel.
Chez les jeunes hommes en bonne santé, la capacité vitale est d’environ 4700 ml.
Ce volume est inférieur chez les femmes, à cause de leur cage thoracique plus petite et de leur
capacité pulmonaire plus faible.

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La capacité fonctionnelle résiduelle (CRF) est le volume de gaz qui subsiste encore dans les
poumons après une expiration normale ou forcée.

Valeurs (ml)
Homme Femme
Capacité pulmonaire totale 5900 4400
CPT
Capacité Vitale 4700 3400
CV
Volume de Réserve Inspiratoire 3000 2100
VRI
Volume de Réserve Expiratoire 1200 800
VRE
Volume Courant 500 500
VC
Volume Résiduel 1200 1000
VR
Volumes Pulmonaires moyens chez les jeunes hommes
et les jeunes femmes (20 à 30 ans).

Il faut souligner que les volumes et capacités indiqués plus haut varient considérablement
d’un sujet à l’autre en fonction de l’âge, du sexe et de la condition physique.

VI-2- Espace mort respiratoire:


Les échanges gazeux dans l’appareil respiratoire sont limités aux alvéoles. Il n’y parvient
qu’une partie du volume courant dite volume alvéolaire.
Le reste constitue le volume de l’espace mort (VD) car il reste dans l’espace mort formé par
les cavités qui servent de conduits pour l’air, mais qui ne participent pas aux échanges gazeux
(la cavité buccale, les fosses nasales, le pharynx, la trachée et les bronches).
Son volume est à peu près égal à 0.15L.

VI-3- Ventilation minute:


Le volume d’air qui pénètre dans les voies respiratoires en une minute s’appelle la ventilation
minute : il correspond au rythme respiratoire (nombre de respiration par minute) multiplié par le
volume d’air qui pénètre par les voies respiratoires à chaque respiration (volume courant) :

Ventilation minute = Fréquence respiratoire x Volume courant


(ml/min) (respirations/min) (ml/respiration)

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Par exemple, pendant la respiration normale, le rythme respiratoire est d’environ 16
respirations à la minute, et environ 500 ml d’air pénètrent par les voies respiratoires à chaque
respiration, la ventilation minute est donc :
16 x 500ml = 8000 ml/min = 8 L/min

VI-4- Ventilation alvéolaire:


Elle correspond au rythme respiratoire multiplié par le volume d’air atmosphérique pénétrant
dans les alvéoles à chaque respiration (c’est à dire le volume courant moins l’espace mort respiratoire)

Ventilation alvéolaire = Fréquence respiratoire x (Volume courant-Volume de l’espace mort)


(ml/min) (respirations/min) (ml/respiration)

Ce qui sera égale à :


16 x 350 ml = 5600 ml/min = 5.6 L/min.

Lors de demandes accrues, la ventilation alvéolaire peut être amplifiée par une
augmentation du rythme respiratoire ou du volume d’air inspiré à chaque respiration.
En général, la ventilation alvéolaire est accrue plus efficacement par une augmentation du
volume inspiré à chaque respiration que par une augmentation du rythme respiratoire.

 Ainsi, si le rythme est le double du rythme normal (32 respirations par exemple) mais que
la quantité d’air absorbé demeure la même, donc la ventilation alvéolaire sera :
32 x 350 ml = 11 200 ml/min.

 Et si le rythme respiratoire reste le même (16 respirations), mais le volume d’air absorbé à
chaque inspiration double ( c.a.d. qu’il augmente à 1000 ml), cependant la ventilation alvéolaire
serait égale à :
16 x 850 ml = 13 600 ml/min.

Pendant l’exercice et dans la plupart des cas où il faut un approvisionnement accru en


oxygène et une élimination plus importante de dioxyde de carbone, l’augmentation des respiration
profondes (c.a.d l’augmentation du volume d’air déplacé à chaque respiration) est
proportionnellement plus importante que l’augmentation du rythme respiratoire.

VI-5- Compliance pulmonaire:

Le changement du volume pulmonaire (V) suite à un changement de pression (P) dans les
voies aériennes (pression transpulmonaire) s’appelle compliance pulmonaire ou extensibilité des
poumons et de la cage thoracique.

On écrit : C=V/P
Plus ce rapport est grand, plus la compliance est grande.

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L’existence d’une faible compliance signifie qu’une différence de pression supérieure à la
normale doit s’exercer de part et d’autre de la paroi pulmonaire pour produire une expansion
pulmonaire normale c.a.d que la pression intrapleurale doit être rendue encore plus inférieure à la
pression atmosphérique au cours de l’inspiration, ce qui nécessite une contraction plus énergétique
du diaphragme et des muscles inspiratoires intercostaux

VII- LE TRANSPORT DES GAZ :


VII-1- Transport de l’oxygène dans le sang :
Comme l’oxygène est relativement peu soluble dans l’eau, seule une petite quantité se dissout
dans le liquide sanguin. En fait, chaque litre de sang artériel systémique contient normalement
environ 3 ml d’oxygène dissous. Toutefois, la teneur totale en oxygène d’un litre de sang artériel
systémique est d’environ 197 ml. Les 194ml supplémentaires d’oxygène sont liés à l’hémoglobine
dans les globules rouges.
La combinaison de l’hémoglobine et de l’oxygène ( l’oxyhémoglobine) dépend largement de
la pression partielle de l’oxygène (PO2) : la courbe de dissociation de l’hémoglobine et de l’oxygène
indique le degré de saturation de l’hémoglobine en oxygène: si la PO 2 est relativement élevée,
l’hémoglobine se lie à beaucoup d’oxygène et est, à toutes pratiques, complètement saturée.
Si la pression partielle de l’oxygène est faible, l’hémoglobine se lie à moins d’oxygène de sorte
qu’elle n’est que partiellement saturée. La PO2 est relativement élevée dans les capillaires alvéolaires
des poumons. L’oxygène des alvéoles diffuse dans le plasma puis dans les globules rouges pour
s’attacher à l’hémoglobine.
Cependant les activités métaboliques utilisent de l’O 2 dans les divers tissus de l’organisme de
sorte qu’il y a une diffusion nette de l’O2 à l’extérieur du sang afin d’être utilisé par les tissus. La PO2
des capillaires tissulaires est donc plus basse que celle des capillaires alvéolaires. L’affinité de
l’hémoglobine avec l’oxygènes est de l’ordre de 1.34ml d’O2/g Hb.
Dans le sang, la concentration normale de l’hémoglobine est d’environ 150g/l, par
conséquent, quand l’hémoglobine est saturée à 100%, chaque litre de sang contient 201 ml d’O 2 lié à
l’hémoglobine.
VII-1-1- Facteurs modifiant l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène :
A part la PO2, plusieurs facteurs influencent la liaison de l’oxygène à l’hémoglobine :
a- Le pH : Dans des conditions acides, la quantité d’oxygène qui se lie à l’hémoglobine à une
pression partielle donnée de l’oxygène est réduite : plus la concentration en ions hydrogène est élevée
(c.a.d le pH est bas) moins il y a d’oxygène qui se lie à l’hémoglobine quelque soit la PO 2 : ceci
s’explique par le fait que les ions hydrogène se lient à l’hémoglobine, ce qui modifient leur structure
moléculaire et diminue donc la quantité d’oxygène qu’ils peuvent transporter.
Il important de mentionner aussi qu’une augmentation de la PCO 2 tend aussi à augmenter la
concentration en ions hydrogène et, par conséquent, à abaisser le pH.

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b- La Température : la température est un autre facteur influant sur la liaison de l’oxygène
et de l’hémoglobine : plus la température est élevée, moins il y a d’oxygène qui se lie à
l’hémoglobine : quelque soit la PO2.

Une élévation de la température ou une baisse de pH déplacent la courbe à droite et vice


versa. L’influence de la PO2, du pH et de la température sur la liaison de l’oxygène avec
l’hémoglobine opère de façon à assurer un apport adéquat d’oxygène aux tissus actifs qui en ont
besoin.

% de saturation de Augm T
DimnT et Dimn
et Augm pHpH
l’hémoglobine

T=38° ; pH=7,4
80 -

Dimn T et Augm pH
AugmT et Dimn pH
60 -

40 -

20 -

PO2
0 20 40 60 80
Courbe de dissociation oxygène-hémoglobine
et effet du changement de la température et du pH

c- La Concentration en DPG : le 2,3-diphosphoglycérate est une substance produite par les


érythrocytes lors de la glycolyse. Le DPG se lie à l’hémoglobine et en modifie la molécule pour que
celle-ci libère l’oxygène : une augmentation de la concentration en 2,3-diphosphoglycérate entraîne
une libération additionnelle d’O2.

VII-2- Transport du dioxyde de carbone dans le sang :


Le transport du dioxyde de carbone dans le sang se fait de plusieurs façons :

 Une petite quantité, environ 8%, est transportée en solution dissoute dans le plasma.
 Environ 20% du dioxyde de carbone est transportée sous forme d’association avec
diverses protéines (composés carbaminés comme l’association entre globine et CO2).
CO2 + HbNH → HbNHCOOH
(hémoglobine) (carbaminohémoglobine)
 La plus grande partie de dioxyde de carbone , environ 72%, est transportée sous forme
d’ions bicarbonate : le dioxyde de carbone produit dans les tissus diffuse dans le plasma et, de là,

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dans les érythrocytes où l’enzyme anhydrase carbonique facilite sa combinaison avec l’eau pour
former de l’acide carbonique : CO2+H2O ↔ H2CO3
Cet acide peut se décomposer en ions hydrogène (qui se combine avec l’hémoglobine) et en
ions bicarbonate (qui diffusent hors des globules rouges dans le plasma). Il en résulte que le dioxyde
de carbone des tissus est transporté dans le sang sous forme d’ions bicarbonate.

CO2+H2O → H2CO2→H++HCO3-

Dans les poumons, c’est l’inverse qui se produit : le dioxyde de carbone diffuse hors du sang
dans les alvéoles pour être éliminer de l’organisme et la concentration en dioxyde de carbone du
plasma et des érythrocytes diminue.

VIII- LA REGULATION DE LA RESPIRATION :


VIII-1- Production de mouvements respiratoires rythmiques :
L’inspiration résulte de la contraction de muscles squelettiques (diaphragme et intercostaux
externes) : Lorsque ces muscles sont stimulés, le thorax se dilate et les poumons se remplissent d’air.
Cette contraction musculaire est déclenchée par un influx nerveux.
Après l’inspiration, les influx nerveux se rendant aux muscles inspiratoires diminuent
fortement, ce qui provoque la relaxation du diaphragme et des autres muscles inspiratoires, à ce
moment l’expiration se produit automatiquement grâce aux propriétés élastiques des poumons et des
parois de la cage thoracique. Même lorsque le thorax est au repos à la fin de l’expiration, certains
influx nerveux sont transmis jusqu’aux muscles respiratoires qui demeurent donc dans un léger état
de contraction (tonus) aidant à maintenir une posture normale. Cette innervation est assurée par
divers mécanismes nerveux :
VIII-1-1- Neurones inspiratoires bulbaires :
L’alternance rythmique d’une respiration normale résulte de l’activité cyclique de neurones
inspiratoires bulbaires dont l’influx arrive ( directement ou indirectement ) aux muscles respiratoires.
L’expiration est essentiellement un processus passif survenant lorsque les muscles contrôlant
l’inspiration se détendent.
VIII-1-2- Neurones expiratoires bulbaires :
Le bulbe rachidien contient également des neurones expiratoires qui sont, dans la plupart du
temps, inactifs : l’expiration étant un processus passif. Cependant, ces neurones sont activés quand la
pulsion respiratoire devient plus forte, afin de faciliter l’expiration.
En résumé, l’activité spontanée des neurones inspiratoires est le principal facteur initiant la
respiration.
VIII-1-3- Neurones de la protubérance :
La protubérance comporte deux aires :
a- Le centre pneumotaxique qui envoie continuellement aux neurones inspiratoires
bulbaires, des signaux inhibiteur qui tendent à limiter la période d’inspiration.

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b- Le centre apneustique qui transmet des signaux stimulateurs tendant à prolonger
l’inspiration. Toutefois, le centre pneumotaxique a habituellement plus d’importance que le
centre apneustique.
VIII-1-4- Mécanorécepteurs pulmonaires :
Les poumons sont dotés de mécanorécepteurs qui augmentent leur activité à mesure qu’ils
prennent de l’expansion au cours de l’inspiration. Ces récepteurs transmettent des influx afférents
aux neurones inspiratoires bulbaires afin d’en inhiber l’activité et de favoriser la fin de l’inspiration.
Cependant, cette innervation ne semble pas très importante et les mécanorécepteurs ont
tendance à être essentiellement un mécanisme de défense évitant que les poumons soient
excessivement gonflés.
VIII-2- Régulation du rythme et de la profondeur des mouvements respiratoires :
Le temps écoulé entre deux influx nerveux transmis par les neurones aux muscles
respiratoires détermine le rythme respiratoire. Lors d’une plus grande stimulation des muscles
respiratoires, le rythme respiratoire s’accélère.

La profondeur de la respiration dépend du nombre d’unités motrices des muscles


respiratoires qui sont activées et de la fréquence des influx nerveux qui arrivent aux cellules
musculaires de chaque unité motrice. De plus, des modifications de la ventilation peuvent influer sur
la concentration plasmatique en ions hydrogène.
Et sachant que la respiration approvisionne l’organisme en oxygène et le débarrasse du
dioxyde de carbone, il est donc raisonnable de considérer l’oxygène, le dioxyde de carbone et les ions
hydrogène comme des possibles régulateurs de l’activité respiratoire.
VIII-2-1- PO2 artérielle :
Si la pression partielle de l’oxygène du sang artériel descend sous la valeur normale
(=95 mmHg) alors que la PCO2 et le pH restent constants, une augmentation de la ventilation
alvéolaire se produit. Le transport de l’oxygène jusqu’aux tissus n’est donc diminué que lorsque la
PO2 artérielle tombe relativement bas.
VIII-2-2- PCO2 artérielle :
La pression artérielle du dioxyde de carbone dans le plasma est un important régulateur de la
ventilation alvéolaire : une élévation de la PCO2 artérielle, même si elle n’est que de 5 mmHg ,
augmente la ventilation de 100% et inversement. Ceci s’explique par les changements de la
concentration en ions hydrogène qui diffuse dans le liquide céphalo-rachidien et le liquide interstitiel
de l’encéphale. Ce qui stimule les cellules du bulbe rachidien et agit donc sur la respiration.
VIII-2-3- pH artériel :
Un accroissement de la concentration artérielle en ions hydrogène ; c.a.d une diminution du
pH artériel ; augmente substantiellement la ventilation alvéolaire. Cependant on signale que la PCO2
artérielle joue généralement un rôle plus important que le pH artériel dans la régulation respiratoire.

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On peut donc résumer les facteurs agissant sur la ventilation comme suit :

Température

Récepteurs
Pulmonaires
Vers les Muscles
Propriocepteurs Respiratoires
Articulaires
et Musculaires

Statut Chimique
du Sang
Centre
Chimiocepteurs Respiratoire Dans
Périphériques le Tronc Cérébral

Cortex Moteur

Régions
Sous-Corticales

Les Mécanismes de Contrôle Du Débit Ventilatoire

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