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GENERALITES SUR L’APPAREIL RESPIRATOIRE

Dr. MELLAL 2021-2022

A. Définition et constitution
 Une filière conductrice : les voies respiratoires supérieures et inférieures ;
 Une zone d’échange gazeux : les alvéoles pulmonaires (poumons) ;
 Une circulation spécifique : la circulation pulmonaire ;
 Une activité mécanique : les muscles respiratoires (diaphragme et cage thoracique).
Les poumons renferment à la fois la zone d’échange gazeux (les alvéoles) mais aussi les ramifications des voies respiratoires.

B. Les voies respiratoires


Elles sont de 2 types
 Les voies respiratoires supérieures qui comprennent les cavités nasales et les sinus para-nasaux,
le pharynx et le larynx.
 Les voies respiratoires inférieures qui correspondent à l’arbre trachéo-bronchique.

1. Les voies respiratoires supérieures


a. Les cavités nasales
Les cavités nasales ou fosses nasales sont paires et symétriques ; elles s’ouvrent chacune à l’extérieur par un orifice narinaire, et
communique en arrière avec le nasopharynx par les choanes ; leur étage supérieur intervient dans la fonction olfactive. La paroi
latérale des fosses nasales est accidentée ; on y retrouve :
 Le cornet supérieur (ou méat supérieur)
 Le cornet moyen (ou méat moyen)
 Le cornet inférieur (ou méat inférieur).
La paroi médiale est lisse ; c’est le septum nasal dont le tiers antérieur est la zone de la tâche vasculaire ou zone de Kiesselbach :
c’est le siège des épistaxis (= saignement du nez).

On va distinguer 3 régions :
 Le vestibule nasal : c’est un petit espace dilaté comportant des vibrisses (poils), servant de filtre à
particules de l’air inspiré.
 La région respiratoire : c’est la partie la plus grande ; elle est richement innervée et vascularisée etrecouverte par
un épithélium respiratoire.
La paroi médiale est lisse.
 La région olfactive : c’est une petite zone située au sommet de la cavité et recouverte par l’épithélium olfactif
(récepteurs de l’olfaction).
On va aussi distinguer des étages fonctionnels :
 L’étage supérieur qui est limité, c’est l’étage olfactif qui régresse rapidement avec l’âge.
 L’étage inférieur qui est étendu ; c’est l’étage respiratoire.
Les cavités nasales contiennent les bulbes et nerfs olfactifs ; c’est le lieu des courants d’air olfactif et respiratoire.

b. Les sinus para-nasaux


Ce sont des cavités pneumatiques, elles sont paires creusées dans les os voisins, annexées aux cavités nasales, permettant un
allégement du massif facial, et ont un rôle dans la phonation (ce sont les caisses de résonnance). Leur revêtement muqueux est en
continuité avec la muqueuse des cavités nasales. Elles sont constituées par :
 2 sinus maxillaires creusés dans les 2 os maxillaires ;
 2 sinus frontaux creusés dans l’os frontal ;
 2 sinus sphénoïdaux creusés dans le corps du sphénoïde ;
 Les cellules ethmoïdales creusées dans les labyrinthes ethmoïdaux.

c. Le pharynx
Le pharynx est conduit musculo-membraneux, en forme d’entonnoir ; kl est interposé entre la voix digestive et la voie aérifère
dans lequel s’ouvre la voie auditive. Il participe à la respiration, la déglutition, la phonation et l’audition. C’est un conduit sans
véritable paroi antérieure, que l’on peut associer à un demi-cylindre ouvert en avant. Il est divisé en 3 étages :
 Nasopharynx ou rhinopharynx, situé en arrière des cavités nasales ;
 Oropharynx ou bucco pharynx, situé en arrière de la cavité orale ;
 Hypo pharynx, situé en arrière et de part et d’autre du larynx.

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d. Le larynx
C’est un boitier cartilagineux et musculo-membraneux suspendu à l’os hyoïde et renfermant une filière à laquelle on reconnait 3
étages :
 Supra-glottique ou vestibule ;
 Glottique (entre les cordes vocales) ;
 Infra glottique.
Le larynx a une fonction phonatoire essentielle grâce à la vibration de l’air expiré produite par les vibrations de tension des cordes
vocales. C’est aussi un conduit respiratoire qui est mobile, et situé dans la partie supérieure et moyenne du cou. Son squelette
cartilagineux se décompose en :
 3 éléments impairs et médians : les cartilages épi-glottique, thyroïde et cricoïde ;
 4 éléments pairs et latéraux : les cartilages aryténoïdes, corniculés, cunéiforme et triticiés ; les 2 derniers étant
inconstants.

2. Les voies respiratoires inférieures =arbre-trachéo-bronchique


a. La trachée
C’est un conduit tubulaire de section semi-circulaire faisant suite au larynx, d’aspect cannelé, constitué d’anneaux cartilagineux
incomplets séparés et engainés par une membrane fibro-élastique. Elle se termine par une bifurcation en 2 branches droite et gauche
; marquée intérieurement par un éperon : la carène.
Son trajet est oblique en bas et en arrière, de plus en plus profonde et épouse la cyphose thoracique. Elle possédé 2
segments : un segment cervical court et un segment thoracique plus long.
Son armature cartilagineuse assure sa béance permanente ; sa paroi postérieure musculo-membraneuse se laisse refouler par
l’œsophage lors du passage du bol alimentaire. Sa muqueuse est plissée longitudinalement et possède des glandes à mucus et un
épithélium cilié ; elle bloque les substances inhalées.

b. Les bronches
Ce sont des conduits aérifères semi-rigides et arborescents. Chacune des 2 bronches principales pénètre dans le poumon et se
ramifie successivement en bronches lobaires, segmentaires, sous-segmentaires, ……. Jusqu’aux bronchioles terminales ; les
ramifications ne sont pas totalement symétriques.
Les bronches principales D et G possèdent un segment extra-pulmonaire et un segment intra-pulmonaire limité par le hile
pulmonaire. Chacune de ces bronches a une paroi constituée comme celle de la trachée.
La bronche principale droite est presque verticale (20°), elle est courte (3 cm), légèrement concave médialement et c’est la plus
grosse car le poumon D est plus développé. Son orientation explique la fréquence du passagedes corps étrangers à D et du
risque d’intubation asymétrique par exclusion de la bronche gauche. Cette bronche principale D donne naissance à l’arbre
bronchique droit en se divisant en lobaire supérieure et en tronc intermédiaire.
L’arbre bronchique G ne possède pas de tronc intermédiaire ni de lobaire moyenne. Elle se termine en 2 bronches lobaires supérieure
et inférieure. Ces ramifications des bronches principales D et G donnent ensuite les bronches segmentaires.

c. La bronchiole respiratoire
La bronchiole terminale se divise en 3 à 5 bronchioles respiratoires ; elle a un diamètre de 0,5 mm et c’est une zone de transition
entre la voie de transport de l’air et la zone des échanges gazeux. Elle donne naissance à 3 à 6 canaux alvéolaires. Chaque
canal alvéolaire lui-même s’ouvre sur 2 à 3 sacs alvéolaires.
L’armature cartilagineuse des bronches se raréfie progressivement et n’existe plus au-dessous de 1 mm de diamètre. La paroi des
bronches comporte des fibres musculaires lisses (rôle de spasme dans l’asthme). La muqueuse des bronches comporte
également un épithélium cilié.

C. Les poumons
Il existe deux poumons : D et G. Ce sont des organes de la respiration et de la réserve du flux d’air phonatoire. Cet organe est pair et
asymétrique composé de deux unités fonctionnelles D et G dans leur hémi-thorax correspondant et sont séparés par le médiastin.
Les poumons assurent 3 fonctions :
 L’hématose ;
 La défense contre les agents pathogènes inhalés
 La synthèse du surfactant pulmonaire.

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a. Aspect et consistance
Les poumons sont lisses, brillants et rosés ; ils sont gris et bleuâtres chez un sujet âgé ou fumeur. Sa consistance est molle et
élastique, leur conférant ainsi une grande élasticité, et on observe une crépitation à lapression.
Un poumon a une forme de demi-cône coupé verticalement en DD, à base inférieure et sommet supérieur. On lui distingue 3 faces
(latérale, médiale et inférieure) ; 3 bords (antérieur, postérieur et inférieur), et un sommet qui est l’apex.
Sur la face externe des poumons on peut voir des scissures (= Sillons). Le poumon droit est divis& en 3 lobes par une scissure
oblique et une scissure horizontale ; le poumon gauche est divisé en 2 lobes par la scissure oblique.
 La face latérale des poumons répond aux côtes ;
 La face inférieure est diaphragmatique ; elle est lisse et concave, moulée sur le diaphragme etrecouverte de plèvre
diaphragmatique ;
 La face médiale ou médiastinale est lisse et concave, elle présente 2 parties :
 Une partie vertébrale avec en arrière la colonne thoracique ;
 Une partie médiastinale avec en AV le hile pulmonaire (= panier de la raquette) et le ligamentpulmonaire ;
 Les hiles pulmonaires sont traversés par les éléments du pédicule pulmonaire ;
 La segmentation pulmonaire est une segmentation bronchique.

b. Le parenchyme pulmonaire
Le parenchyme est divisé par les septums inter-lobulaires en un lobule pulmonaire secondaire et un lobule pulmonaire
primaire (ou acinus).
Le lobule pulmonaire secondaire est une unité histologique, radiologique et scannographique en forme polygonale, de 1 à
1,5 cm de diamètre, constituée de 3 à 5 acini. Il est séparé des autres lobules par des cloisons conjonctives appelées septa inter ou
péri-lobulaire dans lesquelles circulent des lymphatiques et des veines pulmonaires inter et péri-lobulaires. Il est ventilé par
une bronchiole terminale.
Un lobule pulmonaire primaire ou (acinus) est défini comme une unité morpho-fonctionnelle de parenchymerespiratoire de
0,6 à 1 cm de côté ; il est centré sur une bronchiole respiratoire, qui donne 3 à 6 canaux alvéolaires, donnant chacun 2 à 3 sacs
alvéolaires et chacun donne de multiples alvéoles.

c. La ventilation des lobules


Chaque lobule est ventilé par une bronchiole terminale (= subdivision d’une bronchiole) ; chaque bronchiole terminale donne des
bronchioles respiratoires de 1 er ordre et ces dernières se divisent en bronchioles respiratoires de 2 e ordre. Les bronchioles
respiratoires de 2e ordre se terminent en conduits alvéolaires et chaque conduit alvéolaire se termine par des sacs alvéolaires
formés de plusieurs alvéoles : la surface d’échange de l’ensemble des 300 millions d’alvéoles représente 100 à 140 m2.

d. Les plèvres
Ce sont 2 enveloppes pulmonaires constituées de 2 lames : la plèvre viscérale (= pulmonaire), et la plèvre pariétale. La cavité
pleurale est délimitée par ces 2 lames qui sont en continuité au niveau du hile pulmonaire.
Les plèvres sont des membranes séreuses facilitant leur glissement contre la paroi thoracique lors de leur expansion. Elles
comportent un feuillet pariétal et un feuillet viscéral, séparés une cavité pleurale virtuelle : le feuillet viscéral adhère fortement au
poumon et s’y invagine dans les scissures, le feuillet pariétal comprend 3 segments : costal, diaphragmatique et médiastinal.
Leur matérialisation par un épanchement est pathologique : pneumothorax (air). Hydrothorax, pleurésie (liquide +/- purulent),
hémothorax (sang).

D. La circulation pulmonaire ou petite circulation


On y distingue 2 systèmes : un système fonctionnel comprenant les artères et les veines pulmonaires : c’est la petite circulation
; et un système nourricier comprenant les artères et les veines bronchiques.
La petite circulation se décompose en un vaisseau afférent, le tronc pulmonaire qui véhicule du sang veineux et dont la paroi
possède une structure artérielle, et des vaisseaux efférents, les 4 veines pulmonaires qui drainent le sang artériel et dont la
paroi possède une structure veineuse.

a. Le tronc pulmonaire
Il est à l’origine de la circulation afférente des poumons ; ces dimensions sont : 5 cm de longueur, 30 mm de diamètre et 1,5 mm
d’épaisseur de sa paroi. Ce tronc donne 2 branches terminales : l’artère pulmonaire droite qui est destinée au poumon droit, c’est
la plus volumineuse, (car il est plus gros) et la plus longue (5 cm et 22 mm de diamètre) ; et l’artère pulmonaire gauche, destinée au
poumon gauche longue de 3 cm et avec un diamètre de 18 mm.

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b. Les 4 veines pulmonaires
Elles sont courtes : 15 mm de long et 15 mm de calibre ; elles ont une direction à peu près transversale et convergent
toutes à la face postérieure de l’atrium gauche, après avoir traversé le péricarde.

c. Les pédicules pulmonaires


Ils représentent le segment extra-aponévrotique des éléments bronchiques, vasculaires et nerveux qui se rendent aux poumons
ou qui en sortent. Chaque pédicule comprend :
 Un pédicule fonctionnel avec : une bronche principale, une branche de l’artère pulmonaire et 2 veines ;
 Un pédicule nourricier avec : des vaisseaux bronchiques, des nerfs bronchiques et lymphatiques.

d. L’hématose
Le sang saturé en CO2 et pauvre en O2 est conduit au poumon par l’artère pulmonaire issue du ventricule droit, et qui donne une
branche pour chaque poumon. Le sang débarrassé de son CO2 et enrichi en O2, est ramené au cœur par les 4 veines pulmonaires
(2 par poumon) qui se jettent dans l’atrium gauche.

E. Mécanique respiratoire
a. Respiration nasale
Les cavités nasales ajustent la température, l’humidité de l’air inspiré, et les cornets permettent d’augmenter la surface de
contact air muqueuse. L’air est réchauffé par la muqueuse riche en vaisseaux et par un effet tourbillonnant grâce aux cornets ; il y
est aussi humidifié par (des cellules à mucus) et purifié par (les vibrissesnarinaires et (les cellules ciliées de la muqueuse).
En cas de respiration par la bouche ouverte (effort intense, obstacles dans les cavités nasales), l’air ne passe pas dans le naso-
pharynx ; il n’est donc pas réchauffé, pas filtré et pas humidifié. L’air inspiré ainsi, entraine le desséchement des parois buccales,
trachéales et bronchiques.

b. Temps inspiratoire / expiratoire


L’inspiration est un phénomène actif : l’expansion pulmonaire se produit sous l’effet de l’élargissement de la cage thoracique,
par contraction des muscles intercostaux externes et de l’abaissement du diaphragme : ce sont donc les muscles inspiratoires
principaux ; les accessoires étant représentés par les 6 scalènes, les 2 sterno-cléido-mastoïdiens et les 2 pectoraux.
L’expiration est passive, liée au retour du poumon à son volume initial grâce à son élasticité at. au simple relâchement des
muscles inspiratoires ; seule l’expiration forcée est active, faisant intervenir les muscles expirateurs, que sont les muscles
intercostaux internes et les muscles de la sangle abdominale.

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