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Anatomie du thorax

M0-A

INTRODUCTION LES VOIES AÉRIENNES


Le poumon droit (3 lobes) reçoit habituelle-
SOUS-GLOTTIQUES
ment 60 % de la ventilation et de la perfusion C’est l’arbre trachéo-bronchique
et le poumon gauche (2 lobes) reçoit les 40 % (cf. Fig. 2).
restants. Les poumons sont ventilés par les
voies de l’arbre trachéo-bronchique qui lui 1. La trachée cervicothoracique
sont destinés, et perfusés par des branches • Anatomie descriptive :
du tronc de l’artère pulmonaire. – Conduit cylindrique aplati en arrière,
Chaque poumon est recouvert d’une fine mem- elle s’étend du larynx à la carène (bifur-
brane à deux feuillets : la plèvre cervicale. cation).
L’espace entre les deux poumons est le – Sa limite supérieure se situe au niveau

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médiastin, il est principalement composé de C6 (cartilage cricoïde) et sa limite
des voies aériennes et digestives, des gros inférieure au niveau de T4.
vaisseaux, du cœur, et de formations gan- – Son diamètre varie chez l’adulte de 12 à
glionnaires. 15 mm, et sa longueur de 11 à 12 cm.
Le poumon est un organe spongieux, inclus – La trachée cervicale n’est séparée de la
dans une cage thoracique rigide formée par peau que par l’isthme thyroïdien et les
les corps vertébraux en arrière, le diaphragme muscles cervicaux antérieurs (intérêt
en bas, la paroi thoracique (sternum, côtes, pour les trachéotomies).
muscles intercostaux) autour.
• Constitution :
C’est un conduit fibro-musculo-cartilagineux
LES VOIES AÉRIENNES formé par l’empilement de 15 à 20 anneaux
SUPÉRIEURES en forme de fer à cheval, unis en arrière par
une lame fibreuse, la membraneuse. Ces
Ou voies sus-glottiques (Cf . Fig. 1). Elles anneaux sont séparés les uns des autres
comprennent les fosses nasales, la cavité par les ligaments interannulaires.
buccale, le pharynx et le larynx. Elles sont
La face interne de la trachée est tapissée
surtout rattachées à la pathologie ORL.
d’une muqueuse (épithélium respiratoire
cylindrique cilié pseudostratifié + chorion
fibroélastique), d’un tissu conjonctif sous
muqueux contenant des formations glan-
dulaires. Sa face postérieure est intimement
1 liée à l’œsophage.
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3 2. La carène
4
La bronche souche droite se comporte comme
5
un prolongement naturel de la trachée, alors
6 que la bronche souche gauche fait un angle
beaucoup plus horizontal au niveau de la
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carène (environ 45° avec la verticale). Cela
1 : Fosses Nasales 5 : Laynx
explique les plus fréquentes localisations
2 : Cavité buccale 6 : Oesophage
à droite des inhalations (corps étrangers,
3 : Pharynx 7 : Trachée
pneumopathies d’inhalation).
4 : Glotte
Figure 1 : Voies aériennes supérieures

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Figure 2 : arbre trachéobronchique

3. Arbre bronchique (cf. Fig. 2) • La lobaire inférieure gauche est oblique


On y retrouve initialement la même archi- en bas en arrière. Elle continue la BSG
tecture cartilagineuse que dans la trachée et donne 2 bronches, comme à droite : la
qui va progressivement disparaître avec les bronche de Nelson gauche (qui ventile
bifurcations. le Fowler gauche) et les bronches de la
pyramide basale gauche.
• La bronche souche droite.
• Les bronches sont vascularisées par les
– Donne rapidement naissance à la lobaire
artères bronchiques, qui naissent de
supérieure droite,
l’aorte.
– Et au tronc intermédiaire, qui se seg-
mentera ensuite en lobaire moyenne • Elles sont innervées par le système ner-
et lobaire inférieure. veux autonome (parasympathique =
bronchoconstriction, sympathique = bron-
• La lobaire supérieure droite donne 3 seg-
chorelaxation (récepteur β2)).
mentaires : apicale, dorsale et ventrale.
• La lobaire moyenne donne 2 bronches
segmentaires : médiane et latérale. VAISSEAUX PULMONAIRES
• La lobaire inférieure droite continue le tronc
intermédiaire et donne 2 bronches seg- 1. Caractéristiques
mentaires : les bronches de la pyramide • Le poumon possède une double circu-
basale (paracardiaque, ventrale, latérale lation :
et postérieure) et la bronche de Nelson – Réseau artério-veineux bronchique
droite, qui ventile le lobe de Fowler (partie dont le rôle est la « nutrition » du paren-
supérieure du lobe Inférieur). chyme,
• La bronche souche gauche : – Réseau artério-veineux pulmonaire
(dérivé de l’artère pulmonaire) permettant
– Donne naissance à la lobaire supé-
la fonction d’hématose du poumon et
rieure gauche,
dont les caractéristiques sont inversées
– et à la lobaire inférieure gauche. par rapport à la vascularisation systé-
• La lobaire supérieure gauche donne 2 seg- mique (artères pulmonaires pauvres en
mentaires : la culminale (qui donnera O2 et riches en CO2). C’est un système
3 segments : apicale, ventrale et dorsale), à bas niveaux de pression.
et la lingulaire et ses deux segments Ces deux réseaux sont essentiels au bon
(supérieur et inférieur). fonctionnement de l’organe.

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2. Constitution du réseau pulmonaire
• Le tronc de l’artère pulmonaire émerge du
ventricule droit, pour donner les artères
pulmonaires droite et gauche.
• Au niveau des pédicules pulmonaires, ces
artères se partagent en branches. Chaque
lobe sera vascularisé par une artère qui
lui est propre.
• Les artères suivent les ramifications de
l’arbre bronchique, jusqu’à donner les
capillaires pulmonaires (lit capillaire).
Figure 3 : Segmentation pulmonaire (face)
• Les capillaires pulmonaires sont très fins,
séparés des alvéoles par leur mince endo-
thélium et l’espace interstitiel. Ils donnent Arrière Avant
ensuite naissances aux veinules pulmo-
naires qui confluent en 4 veines pulmo-
LSD
naires (2 à droite et 2 à gauche), qui se
jettent dans l’oreillette gauche. LID
LM

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Petite
scissure
LE PARENCHYME
PULMONAIRE Grande
scissure
1. Macro-organisation (cf. Fig. 3) Figure 4 : Segmentation du poumon droit
La topographie lobaire répond à la division (vue latérale)
bronchique :
Avant Arrière
• 3 lobes à droite (cf. Fig. 4) : supérieur,
moyen et inférieur, chacun organisés en
segments.
LSG LIG
• 2 lobes à gauche (cf. Fig. 5) : supérieur
et inférieur.
• Ne pas oublier le « lobe » de Fowler, qui
est en fait le segment supérieur de cha-
que lobe inférieur.
Chaque lobe est organisé en segments, qui
sont eux-mêmes organisés autour d’une bron- Figure 5 : Segmentation du poumon gauche
(vue latérale)
che, d’une artère et de deux veines.
• Chaque lobe est séparé d’un autre par
une scissure : LA PLÈVRE
– 2 à droite (grande scissure, oblique – et
• C’est une séreuse, constituée de deux
petite scissure, horizontale),
feuillets (pariétal et viscéral). L’espace
– 1 à gauche.
virtuel (puisque la pression y est néga-
2. Micro-organisation tive) situé entre les 2 feuillets constitue
• Chaque bronche se divise en bronchioles l’espace pleural.
pour arriver à l’unité fonctionnelle pulmo- • Le feuillet pariétal recouvre l’intérieur de
naire : le lobule. la paroi thoracique. Il est séparé de la paroi
• Chaque lobule est vascularisé par une par le fascia endothoracique (qui permet
artère et deux veines lobulaire, et contient un plan de clivage : « extra-pleural »).
des sacs alvéolaires (amas alvéolaires • Chaque poumon est recouvert par une
dérivés de bronchioles terminales). plèvre qui lui est propre : le feuillet viscé-
ral, dont les plis interlobaires forment les

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scissures. Il est complètement adhérent Médiastin moy.
au parenchyme.
• Les deux feuillets sont dans le prolonge- Trachée
ment l’un de l’autre, et leur plicature se
crée au niveau des hiles.
• La plèvre à deux rôles principaux :
– Sécrétion d’un lubrifiant permettant au
poumon de « glisser » contre la paroi
lors des mouvements respiratoires,
– Éviter le collapsus expiratoire du pou-
mon grâce à la présence d’une pres- Médiastin ant.
sion négative régnant dans la cavité Médiastin post.
pleurale. Figure 6 : Segmentation du médiastin
(vue latérale)

LE MÉDIASTIN
1. Limites
• Le sternum en avant.
• Les corps vertébraux en arrière (de la
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1re vertèbre thoracique à la 12e).


• Les plèvres droite et gauche latérale-
ment.
• Le diaphragme en bas.
• L’orifice supérieur du thorax en haut.
2. Segmentation (Cf. Fig. 6)
• Le médiastin antérieur, comprenant le Figure 7 : Étages du médiastin (vue de face)
cœur et le péricarde, les gros vaisseaux
cardiaque (tronc de l’artère pulmonaire,
aorte), la veine cave, ainsi que le thy-
mus, habituellement à l’état résiduel chez
l’adulte. LA CAGE THORACIQUE
• Le médiastin moyen, comprenant la tra- Elle est délimitée :
chée et les bronches souches, certains • En arrière, par la colonne vertébrale, de la
vaisseaux (la crosse aortique, la crosse 1re vertèbre thoracique jusqu’à la 12e.
de la veine azygos) ainsi que les pédicules • En avant par le sternum.
pulmonaires (confluence des voies aérien-
• Latéralement, par les 12 paires de côtes.
nes, vasculaires et lymphatiques).
• Le médiastin postérieur, comprenant 1. Les vertèbres thoraciques
l’œsophage, la partie descendante de l’aorte On compte 12 vertèbres thoraciques. La colonne
thoracique, le système veineux azygos, la thoracique est concave vers l’avant.
chaîne sympathique, le nerf phrénique et 2. Le sternum
le nerf vague ainsi que le canal thoracique
Il est composé de trois os (de haut en bas) :
(conduit lymphatique).
le manubrium, le corps sternal et l’appen-
• Il existe également une segmentation en
dice xiphoïde.
étage sur une vue de face (cf. Fig. 7).
3. Les côtes
• 12 paires de côtes.
• Elles s’articulent :
– En avant et en dedans avec le sternum
par l’intermédiaire du cartilage costal
(articulation chondro-sternale),

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– En arrière avec la vertèbre thoracique NERFS
correspondante.
Les deux nerfs principaux rencontrés dans
• Les 6 premières sont « vraies ». la cavité thoracique sont les nerfs récurrent
– Par opposition, les côtes 7 à 10 sont et phrénique.
dites fausses : elles s’articulent par un
1. Nerf récurrent
même cartilage costal au sternum,
– Les côtes flottantes sont les côtes 11 et • Origine : naît du nerf pneumogastrique au
12 : elles n’ont pas d’articulation avec niveau thoracique
le sternum. • Trajet : réalise une boucle sous l’artère
sous-clavière à droite, et sous la crosse
4. Les espaces intercostaux (EIC)
aortique (au niveau du ligament artériel)
Ce sont tous les éléments situés entre 2 à gauche, pour regagner la gouttière tra-
côtes voisines. chéo-œsophagienne au sein de laquelle
Cet espace mesure en moyenne 2 cm de haut il remonte vers le pharynx.
et est fermé par trois couches musculaires • Terminaison-fonction :
(muscles externe, interne, intime).
– branches motrices => muscles intrin-
Dans cet espace chemine le paquet vas- sèques du pharynx (dont les cordes
culo-nerveux (veine / artère / nerf) inter- vocales)
costal, le long du bord inférieur de la côte
– branches sensitives => muqueuse
supérieure.
pharyngée inférieure, jusqu’aux cor-

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Il est doublé en dedans par la plèvre endo- des vocales.
thoracique et c’est donc la voie d’accès à • Toute lésion ou irritation sur son trajet (com-
l’examen de la plèvre. pression tumorale ou ganglionnaire, lésion
iatrogène après chirurgie cardio-thoracique
ou thyroïdienne) peut donc se manifester
LE DIAPHRAGME
par une dysphonie (voix bitonale) et/ou
• C’est une cloison musculo-aponévroti- des troubles de déglutition.
que qui est le muscle principal de la res-
piration. 2. Nerf phrénique
• Il sépare la cavité thoracique de la cavité • Origine : racine C4 principalement (des
abdominale. racines C3 et C5 en partie)
• Il est formé de 2 coupoles dont le centre • Trajet : Descend en bas et en avant entre
est fibreux et la périphérie musculeuse. les muscles scalènes au niveau cervical
Chacune s’insère en périphérie sur les (en arrière du chef claviculaire du sterno-
côtes et le plastron chondrosternal. cléïdo-mastoïdien).
• L’insertion postérieure est réalisée notam- – À gauche, il passe entre les artères
ment par les 2 piliers diaphragmatiques, carotide et sous-clavière à leur origine,
qui s’insèrent verticalement sur les ver- en avant du pneumogastrique, pour che-
tèbres. miner sur la face latérale du médiastin
• Entre les 2 piliers se situent plusieurs hia- antéro-supérieur, et longer la partie
tus, qui permettent une communication antérieure du péricarde, en passant en
entre les étages thoracique et abdominal avant du hile pulmonaire
(œsophage vers T10, veine cave vers T9, – À droite, il croise l’artère mammaire
aortique vers T12). interne (branche de l’A. sous-clavière),
• Il est innervé par le nerf phrénique, qui chemine sur le bord externe de la veine
est issu du plexus cervical C4. cave supérieure et passe également
• Le diaphragme en se contractant à l’inspira- en avant du hile pulmonaire, sur le
tion s’abaisse et permet une augmentation péricarde.
de volume de la cage thoracique.

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• Terminaison : Sur la partie antéro-mé-
diale du diaphragme sur lequel il rayonne L’ESSENTIEL
pour l’innerver. Sa fonction peut donc être
• Le poumon droit possède trois
gênée ou abolie par une lésion cervicale
(médullaire ou radiculaire), un processus lobes, le gauche n’est constitué
expansif sur son trajet, ou de manière que de deux.
iatrogène (chirurgie). Les traumatismes à • Les segments de Fowler sont
haute cinétique (forte décélération) sont les segments apicaux des lobes
également à l’origine de paralysies phré- inférieurs et sont ventilés par la
niques, souvent régressives. bronche de Nelson.
• Son atteinte est caractérisée par une para- • L’appareil circulatoire pulmonaire
lysie diaphragmatique et donc une surélé- est double :
vation de la coupole correspondante. – Réseau bronchique nutritif,
– Réseau pulmonaire assurant
l’hématose et de caractéristiques
gazeuses inversées par rapport à
la circulation systémique.
– Le diaphragme est innervé par le
nerf phrénique qui naît de C4.
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Physiologie respiratoire
M0-B

GÉNÉRALITÉS d’expansion de la paroi. Cette position peut


donc être maintenue spontanément.
La respiration a comme objectif ultime d’as-
surer l’hématose, c’est-à-dire de fournir le • Le débit inspiratoire est assuré grâce au
carburant de l’organisme : l’oxygène (O2), travail du diaphragme (muscle principal
ainsi que de permettre l’épuration du dioxyde de la respiration) : sa contraction entraîne
de carbone (CO2), qui résulte de la respira- son déplacement vers le bas => augmen-
tion cellulaire. tation du volume de la cage thoracique =>
génération d’une pression négative provo-
On distingue plusieurs étapes :
quant un « appel d’air ».
• La ventilation, avec le conditionnement de
• Les muscles accessoires de l’inspira-
l’air inspiré, son transfert jusqu’aux alvéoles
tion n’interviennent pas dans l’inspiration
puis l’expiration du gaz alvéolaire.

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calme :
• La diffusion, correspondant au passage de
– Intercostaux externes,
l’O2 à travers la membrane alvéolo-capillaire
jusque dans la circulation pulmonaire, et – Sterno-cléido-mastoïdiens,
le passage en sens inverse du CO2. – Releveurs des clavicules,
• Puis, le sang veineux pulmonaire, riche – Scalènes,
en oxygène, sera envoyé à travers la cir- – Releveurs des vertèbres.
culation systémique. Leur mise en jeu témoigne d’une augmenta-
Ces étapes sont contrôlées par les centres tion du travail inspiratoire (exercice, augmen-
de la respiration, et en particulier les ché- tation des résistances à l’écoulement de l’air,
morécépteurs. diminution de la compliance pulmonaire).
L’étude des volumes pulmonaires est possible
lors d’explorations fonctionnelles (CRF, capa-
LA VENTILATION cité vitale (CV), débit inspiratoire de pointe,
pression inspiratoire maximale).
On différencie les zones de conduction (tra-
chée, bronches, bronchioles principales) des 3. L’expiration
zones d’échange (bronchioles terminales, Phénomène passif, visant à expulser le gaz
canaux alvéolaires). alvéolaire vers l’air extérieur : relaxation du
1. Conditionnement diaphragme => augmentation de pression
et expulsion d’air.
Le nez et sa muqueuse jouent le rôle de
filtre : Certains muscles peuvent être mis à contri-
bution lors de l’expiration forcée :
– Humidification de l’air,
– Mise à la température interne, – Muscles abdominaux,
– Élimination des particules potentielle- – Intercostaux.
ment pathogènes. L’expiration sera un des premiers temps à
être atteint dans les pathologies d’obstruc-
2. L’inspiration
tion bronchique. Son étude est possible lors
Phénomène actif, visant à conduire l’air des explorations fonctionnelles respiratoires
extérieur jusqu’aux alvéoles. (DEP, VEMS).
• La position de repos du système poumon-
paroi est la capacité résiduelle fonction- 4. Espace mort
nelle. C’est le volume de relaxation, où Lors de la respiration, un volume n’intervient
la pression de rétraction du parenchyme pas dans les échanges pulmonaires : c’est
pulmonaire s’équilibre avec la pression l’espace mort. Il correspond aux zones qui

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sont ventilées et non perfusées, par exemple 2. Diffusion du gaz carbonique
la trachée. On parle d’espace mort anato- Elle permet au poumon de remplir sa fonc-
mique. Il correspond à environ 150 mL chez tion d’épuration.
le sujet sain (ou 2,2 × poids, en ml/kg). • Au repos, elle suit le même principe que
Le rapport ventilation/perfusion, noté Va/Q, l’O2, mais dans un sens inverse. La pres-
diminue chez l’adulte sain, debout, des sion partielle en CO2 dans le capillaire
sommets aux bases du fait d’une diminution pulmonaire est supérieure à celle du gaz
verticale de la perfusion plus importante que alvéolaire. Le CO2 diffuse donc du capil-
celle de la ventilation. En position allongée, laire vers l’alvéole.
cette différence disparaît. • Il faut noter que le CO2 diffuse 15 à 20 fois
Chez l’adulte sain, cet espace est négligea- mieux que l’O2. Une atteinte de la diffusion
ble, mais il peut être augmenté en patho- se manifestera donc en premier par une
logie. altération de la diffusion de l’O2 et donc
par une hypoxie.
3. Généralités sur la diffusion
LA DIFFUSION Deux facteurs interviennent dans la diffu-
sion :
Dans les zones d’échange, le flux d’oxygène
ou de gaz carbonique est assuré par un – Le facteur membranaire et,
mécanisme de diffusion, secondaire à une – Le volume capillaire pulmonaire.
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différence de pression partielle en gaz entre L’étude de la diffusion est possible par la
l’alvéole et le capillaire à son contact. mesure de la diffusion pour le monoxyde de
Plus de 300 millions d’alvéoles vont interve- carbone (CO) : la DLCO.
nir dans ce phénomène. Normalement :
Pao2 + PaCo2 = 120 à 130 mmHg.
1. Diffusion de l’oxygène Cette somme sera diminuée dans le cadre
• Au repos, chez le sujet sain, la pression de shunt ou d’effet shunt, ainsi que dans les
alvéolaire en O2 est proche de 100 mmHg, atteintes sévères de la diffusion.
alors que la pression dans le capillaire pulmo-
naire est initialement de 40-45 mmHg.
• Grâce à cette différence de pression, l’O2 AUTRES FONCTIONS
diffuse alors vers les molécules d’hémo- PULMONAIRES
globine du capillaire. La pression partielle
en O2 dans le sang d’une veinule pulmo- 1. Fonction d’épuration
naire, juste après le passage au contact On différencie deux systèmes : épuration
de l’alvéole, est proche de 95 mmHg. rapide (voies aériennes, avec aide de la
• Au repos, le temps de contact entre gravité) et lente.
un globule rouge et une alvéole est de • Clairance muco-ciliaire
0,75 seconde. La diffusion se fait très rapi- C’est la résultante de l’action des cellules
dement. À l’exercice, ce temps de contact ciliées et du mucus. Cet « escalator » vise
se réduit (augmentation du débit sanguin) à drainer les particules inhalées en dehors
mais reste suffisant pour assurer une dif- de l’arbre trachéo-bronchique. L’efficacité de
fusion correcte chez le sujet sain. son action repose aussi sur une synergie
• La différence entre la pression alvéolaire d’action avec la toux, qui permet d’accélé-
et la pression retrouvée dans un prélève- rer l’expulsion. C’est le système d’épuration
ment artériel systémique est nommée le le plus rapide.
gradient alvéolo-artériel. Il est induit par Certaines pathologies (ex : BPCO) peuvent
des shunts physiologiques droit-gauche entraîner des atteintes de ce système. La
(veines bronchiques) et par des inégalités toux est alors un des seuls moyens d’assu-
ventilation / perfusion. Physiologiquement, rer un drainage bronchique correct.
il est inférieur ou égal à 5 mmHg. Il peut • Épuration du poumon profond
être augmenté dans les pathologies affec- Il associe les cellules phagocytaires alvéolai-
tant la diffusion. res (macrophages ++) et leur matériel enzy-

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