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philosophie
De Raeymaeker Louis. Travaux récents de psychologie. In: Revue néo-scolastique de philosophie. 35ᵉ année, Deuxième
série, n°38, 1933. pp. 281-300;
https://www.persee.fr/doc/phlou_0776-555x_1933_num_35_38_2797
F. Van Steenberghen.
TRAVAUXRÉCENTS DE PSYCHOLOGIE
Ouvrages généraux
Monographies
elusion est fondée ; enfin, dans bien des cas le motif qui pousse
à agir livrera le sens profond des mots prononcés. On le voit, il
n'est pas sans intérêt de déterminer avec précision ce qu'on entend
par ce mot « sens », dont les multiples significations peuvent prêter
à équivoque.
C'est sur quoi insiste l'auteur, et il faut lui savoir gré d'avoir
déblayé le terrain en notant les espèces de « sens ». Il les analyse
successivement et leur trouve des caractères différents. Il y oppose
chaque fois l'absence de sens et le non-sens correspondants. Or,
il lui est parfois difficile de trouver une absence absolue de sens,
par ex. : par rapport au sens logique et au sens téléologique. Nous
avons l'impression que l'analyse, ici, est menée sans beaucoup
d'ordre. A vrai dire, il était impossible d'épuiser le sujet en
quelques pages, (ce n'est d'ailleurs pas l'intention de l'A.), et de plus,
la méthode descriptive devait fatalement se trouver en défaut : y
a-t-il des actes, des êtres sans raison suffisante et présentant un
désordre radical ? La question est d'ordre métaphysique.
Dans une seconde partie M. B. recherche comment,
psychologiquement parlant, nous saisissons le sens ou l'absence de sens,
et ensuite comment nous les formons. Enfin il indique en quelques
traits le rôle de l'absence de sens dans une conception
philosophique générale. Si le sens est toujours une relation, comme le dit
l'auteur, il est évident qu'on ne peut à aucun point de vue se
demander quel est le sens de la réalité dans son ensemble. Mais
on concédera cependant que cela ne permet pas de conclure au
caractère foncièrement irrationnel des choses. Le dernier paragraphe
illustre de façon intéressante la classification des différents « sens »
adoptée par l'auteur, en l'appliquant à l'étude du comique.
Cet ouvrage se lira avec beaucoup d'intérêt. M. B. a conscience
de la complexité du sujet et n'a pas voulu tout dire ; mais il ouvre
des perspectives, il fait distinguer et réfléchir, et sans doute susci-
tera-t-il de nouvelles recherches.
et rien que cela, sans doute Freud aurait-il raison, pour une bonne
partie tout au moins. Si l'homme est un animal raisonnable, les
exagérations de Freud deviennent ridicules et la théorie de la
sublimation ne peut servir qu'à masquer l'échec de sa tentative. Encore
est-il que Freud, comme l'a mis en lumière le P. de la Vaissière
(La théorie psychanalytique de Freud, Paris, 1930), a rendu des
services signalés au point de vue de la conception même et de la
méthode de la psychologie scientifique.
Nous avons goûté spécialement la critique que l'auteur fait du
système d'Adler. Il insiste à juste titre sur la pauvreté d'idées qui
caractérise cette psychologie, sur la monotonie de ses
interprétations des faits, sur le sens équivoque des mots et des expressions
qu'elle emploie. Ce n'est que grâce à ces glissements de sens que
la psychologie individuelle parvient, tant à étendre son champ
d'activité qu'à varier quelque peu ses explications.
Le P. D. a fait œuvre très utile. Son étude claire et logique
rendra bien des services et beaucoup s'en inspireront pour
s'orienter dans le dédale des théories psychologiques récentes, trop
souvent pernicieuses, et pour les juger avec équité et bon sens.