Vous êtes sur la page 1sur 9

Bruno BÉRARD, Alain BRUN,

Michel CAZENAVE, Paul DAWALIBI,


David LUCAS, Dominique RENIERS

MÉTAPHYSIQUE
ET PSYCHANALYSE

MÉTAPHYSIQUE AU QUOTIDIEN
MÉTAPHYSIQUE ET PSYCHANALYSE
Collection Métaphysique au quotidien
dirigée par Bruno Bérard et Annie Cidéron
La collection Métaphysique au quotidien entend diffuser auprès
d’un public élargi des doctrines métaphysiques vivantes ou, d’une
certaine façon, « vécues » par ceux qui les exposent.
Fondée par une démarche philosophique – ouverte, par
définition –, la collection encourage le dialogue avec d’autres
domaines de la science comme la psychologie, la physique, la logique,
la cosmologie, l’éthique…
Pour faciliter la communication, les trois modes d’exposition
principaux retenus sont le dialogue, l’ouvrage collectif et le récit-
témoignage.

DÉJÀ PARU :
François CHENIQUE, Souvenirs métaphysiques d’Orient et
d’Occident, Entretiens avec Christian Rangdreul, 2009.
Qu’est-ce que la métaphysique ?, par Bruno BÉRARD, Jean BIÈS,
Jean BORELLA, François CHENIQUE, « Martin HEIDEGGER », Aude
DE KERROS, Kostas MAVRAKIS, PAMPHILE, Alain SANTACREU,
Wolfgang SMITH, Emmanuel TOURPE, Jean-Marc VIVENZA, 2010.
Bruno BÉRARD, Jean BORELLA, Métaphysique des contes de fées,
2011.
Jean BIÈS, Le soleil se lève à minuit, initiation aux sagesses du
quotidien, 2011.
Georges BRUNON, L’art sans l’histoire de l’art, 2011.
Henri GIRIAT, Gleizes l’initiateur, 2013.
Bruno BÉRARD, Alain BRUN,
Michel CAZENAVE, Paul DAWALIBI,
David LUCAS, Dominique RENIERS

MÉTAPHYSIQUE ET PSYCHANALYSE

Métaphysique au quotidien
© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-00543-0
EAN : 9782343005430
INTRODUCTION

MÉTAPHYSIQUE ET PSYCHANALYSE

SECTION I : POSITION PROPRE SUR LA QUESTION

Si la psychanalyse n’était qu’un art – fût-ce celui de


soigner – et la métaphysique qu’une philosophie parmi
d’autres, leur association dans le titre de cet ouvrage paraîtrait
incongrue, comme de vouloir étudier conjointement physique
et esthétique, zoologie et monadologie, astronomie et morale...
Si la psychanalyse n’était qu’une science et la
métaphysique que la science des sciences1, leur relation serait
aussi simple que l’épistémologie2 peut l’être, l’une étudiant
l’autre.

Mais, psychanalyse et métaphysique sont, l’une comme


l’autre, hybrides d’un certain point de vue : la psychanalyse est
un « art » et une science, la métaphysique une science et une
« voie » ; de là, assurément, les controverses continues dont
elles peuvent faire l’objet.

Penseur et pensées, une confusion possible


Commençons par relever le fait que la métaphysique
implique le métaphysicien qui la pense, non pas de façon
implicite, inconsciente et critiquable, mais de façon nécessaire,

1 Elle a pour objet formel le terme de toute connaissance et pour objet matériel
ceux de toutes les sciences aussi bien que l’objet formel de chacune d’entre
elles ; cf. notre article « La métaphysique comme anti-dogmatisme et comme
non-système », Qu’est-ce que la métaphysique ?, l’Harmattan, 2010, pp. 138-147.
2 Qu’il s’agisse de l’étude scientifique de la connaissance par les sciences ou de

l’étude philosophique de la connaissance scientifique.


consciente et incontournable3, à l’image, mais bien avant
l’heure, de cette physique quantique où l’observateur a
désormais conscience de son influence sur l’observation elle-
même, ou de la phénoménologie, qui se détourne des « entités »
– les subjectives comme celles réputées inconnaissables – au
profit de la relation plus « objective » qui les relie. Il en va de
même de la psychanalyse, non pas en ce qu’elle variera suivant
leur auteur : psychanalyse freudienne, jungienne, adlérienne,
rankienne, reichienne, lacanienne… et jusqu’à des théories
passablement divergentes – ce qui est le propre du dévelop-
pement de toute science –, mais en ce que des individus, Freud
(1856-1939), Jung (1875-1961), Lacan (1901-1981)… exprimeront
des idées propres qui dépasseront, et de loin parfois, l’horizon
strictement scientifique de ce que serait la psychanalyse comme
science curative expérimentale.
Cette implication des « questionnants » n’est pas sans être
problématique. Banalité au quotidien, cette implication devient
problématique quand la science métaphysique révèle qu’elle est
nécessairement confessionnelle4, ou quand l’art curatif psycha-
nalytique devient anthropologie, quand bien même tacitement.
Or, il nous apparaît que la métaphysique – fût-elle
exprimée en langage chrétien – l’a résolu lorsqu’elle reste
aporétique et, surtout, apophatique, sur les questions ultimes –

3 Par exemple, même le grand philosophe qui aura le mieux mécompris la


métaphysique occidentale, aura pu attester : Toute question métaphysique
embrasse toujours toute la métaphysique ; si bien qu’il n’y a pas de questionné
sans que le questionnant lui-même ne soit compris dans la question ; Heidegger
(en substance), « Développement de l’interrogation », Qu’est-ce que la
métaphysique ?, trad. Corbin, Paris : Nathan, 1981 (rééd. Nathan/HER 2000).
4 Jean Borella a bien montré comment l’intelligence métaphysicienne doit

nécessairement s’engager concrètement dans la foi au Dieu révélé : « sans


révélation, pas d’Objet divin […] et sans Objet divin […], tout pèlerinage vers
une lumière alors absente est » vain. C’est le sacrificium intellectus que
l’intelligence qui va au bout d’elle-même doit opérer ; elle doit renoncer à sa
propre lumière, son propre logos, et s’ensevelir dans la foi, là où règne l’unique
Logos. Cf. Jean Borella, Penser l’analogie (Ad Solem, 2000, rééd. l’Harmattan,
2012), n. 25, p. 189.
8

Vous aimerez peut-être aussi