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Les concepts de base épidémiologiques et

statistiques

• Statistique; statistique sanitaire


• Utilisation des différentes sources de données statistiques
et les moyen pour recueillir des données;
• Principaux indicateurs de santé en rapport avec la santé
reproductive;
• Démographie;
• Nature de la structure et des caractéristique de la
population marocaine à partir des données du dernier
recensement;
• Relation entre démographie et santé, y compris la
transition démographique
Introduction et Historique de la statistique

Aussi loin que l'on remonte dans le temps et dans l'espace (en Chine et
en Égypte, par exemple), les États ont toujours senti le besoin de disposer
d'informations sur leurs sujets ou sur les biens qu'ils possèdent et
produisent. Mais les recensements de population et de ressources, les
statistiques (du latin status: état ) sont restées purement descriptives
jusqu'au 17ème siècle. Puis s'est développé le calcul des probabilités et des
méthodes statistiques sont apparues en Allemagne, en Angleterre et en
France. Beaucoup de scientifiques de tous ordre ont apporté leur
contribution au développement de cette science : PASCAL, HUYGENS,
BERNOULLI, MOIVRE, LAPLACE, GAUSS,MENDEL, PEARSON,
FISCHER etc.... Actuellement, beaucoup de domaines utilisent les méthodes
statistiques ( médecine, agronomie, sociologie, industrie etc....).
Définition:
La Statistique, c'est l'étude des variations observables. C'est une
méthode qui consiste à réunir des données chiffrées sur des ensembles
nombreux, puis à les analyser et à les interpréter.
L'origine du mot "statistique" remonte au latin classique status (état)
qui, par une série d'évolutions successives, aboutit au français statistique, attesté
pour la première fois en 1771.

latin
status Etat
classique

stato

statista (1633) Homme d'Etat

statistica
italien (1672)

latin
statisticus (1771)
moderne

français statistique

C'est vers la même époque que statistik apparaît en allemand, alors que
les anglophones utilisent l'expression political arithmetic jusqu'en 1798, date à
laquelle le mot statistics fait son entrée dans cette langue.
La statistique sanitaire
Introduction :
La statistique sanitaire en tant qu’une adaptation des techniques
statistiques au domaine de la santé est à la base de toute organisation du système
d’information sanitaire : statistiques des différentes ressources, statistiques des
activités hospitalières, statistiques des activités de soins de santé de base, etc. Elle
aboutit aussi à la constitution d’un tableau de bord pour le contrôle, le suivi et
l’évaluation des activités. La statistique est indispensable pour la surveillance
épidémiologique et le maintien de la santé de la population pour le suivi et
l’évaluation des activités sanitaires et pour la bonne conduite de la gestion, elle est
le seul moyen de connaître la situation sanitaire et de suivre son évolution. En
effet, la connaissance de l’importance de la distribution des problèmes relatifs à la
santé permet de mieux organiser la politique sanitaire et d’utiliser de façon
rationnelle les ressources disponibles.
I/ Définitions:
1 - Statistique :
La statistique est une science d’observation et une méthode de
raisonnement qui vise l’utilisation quotidienne des données d’observations
numériques et des renseignements qualitatifs. Elle est applicable à toutes les
constatations qui par leur groupement peuvent se prêter à une interprétation
numérique.

Elle est donc une discipline à laquelle englobe la méthodologie statistique


et l’étude des méthodes scientifiques utilisées pour recueillir, rassembler, traiter,
présenter , analyser et interpréter les données en vue de leur exploitation et cela
dans le but de tirer des conclusions qui peuvent servir à des fins de prévision. La
statistique est donc à la base de toutes les décisions d’importance prises par les
chercheurs et décideurs et utilisée indirectement par nous même.
I/ Définitions:
2 – Statistique sanitaire :

La statistique sanitaire est une branche de la statistique qui s’applique


aux problèmes et aux techniques statistiques relatives à la santé de la population.
Elle s’intéresse à toutes les statistiques nécessaires à l’administration sanitaire tel
que les statistiques démographiques, de morbidité, des accidents et aux données
numériques nécessaires à l’organisation des services de santé.
II/ Le système d’information sanitaire

1/ Définition : - Dans le cadre des activités sanitaires Un système


d’information peut se définir comme étant un ensemble cohérent de supports
informationnels articulés entre eux et destinés pour la collecte, le traitement et la
conservation des informations.

2/ Objectifs d’un système d’information


Un système d’information doit être conçu de façon à fournir des éléments sur
l’état de santé de la population et de permettre une prédiction du devenir de cet
état.
* Objectifs immédiats:

Un système d’information permet d’avoir au moment convenable une


idée sur la présentation chiffrée d’un phénomène en vue de le solutionner. Il s’agit
surtout d’une approche descriptive transversale permettant de préciser le profil
de la santé de la population et d’identifier le problème le plus important,
constituant par là une aide importante à la planification et à la gestion. D’autre
part l’objectif immédiat d’un sous-système d’information est de déceler d’une
manière précoce la recrudescence (aggravation) des problèmes de santé dans le
cadre de la surveillance sanitaire. Ainsi le système d’information constitue une
base de donnée pour une éventuelle recherche
• Objectifs prévisionnels ou de programmation :

Le but poursuivi à ce propos sera de formuler les hypothèses explicatives


sur la tendance d’un tel ou tel phénomène et d’identifier les caractéristiques
permettant de prédire avec plus ou moins de justesse l’accroissement du
phénomène dans le futur. Ainsi le système d’information doit répondre aux
exigences de la planification et de la programmation sanitaire. Il doit être conçu de
manière à ce qu’il fournit des informations nécessaires pour la gestion du
programme sanitaire permettant ainsi de guider l’action et la décision à tout
moment dans le futur, il donne ainsi les moyens de suivi et du contrôle des activités
et leur évaluation.
III. Utilités et intérêts de la Statistique :
De l’avis du COMITE ’’OMS ‘’ d’experts des STATISTIQUES
SANITAIRES, cinq principales raisons justifient l’établissement de statistique
sanitaire :

A/ Gestion sanitaire :
1/ Une 1ère définition stipule que la nature même de la gestion est " de s'assurer que
les ressources d'une organisation sont utilisées de façon optimale c'est à dire
qu'elles sont bien utilisées, à de bonnes fins ".
Comment s'assurer de l'atteinte de ces objectifs ? On considère trois facteurs clés:
· Economie: Comment obtenir les ressources au moindre coût ?
Par une analyse coût/ avantage avant d'investir et de dépenser;
Par le choix stratégique de la meilleure alternative .
· Rendement: Comment exploiter les ressources de la façon la plus adéquate
pour atteindre le plein rendement ?.
· Efficacité: Comment atteindre au mieux les objectifs?
III. Utilités et intérêts de la Statistique :

A/ Gestion sanitaire (2):


2/ Une 2ème définition peut être donnée à la gestion:" c'est le processus par lequel
on planifie, organise, dirige et contrôle les ressources d'une organisation afin
d'atteindre les buts visés ".
La gestion est un processus: Toutes les organisations ont des points communs
(entreprise automobile, équipe de foot, hôpital, ...): Elles sont constituées de
gestionnaires qui dirigent des personnes pour la poursuite d'un but commun.
Le rôle des gestionnaires est toujours le même; s'assurer que:
· les objectifs et stratégies sont bien définis = c'est la planification
· le travail entre les individus de son unité est coordonné = c'est
l'organisation
· ces individus travaillent avec efficacité = c'est la direction
· le travail est conforme aux buts et aux plans = c'est le contrôle
faciliter l’administration et la coordination des services de santé dans une
collectivité, une région ou un pays, ainsi que la gestion des services de soins, de
prévention et d’hygiène du milieu.
III. Utilités et intérêts de la Statistique :

B/ Planification Sanitaire :

La planification sanitaire est définie de façon diverse dans plusieurs


publications. Sans entrer d'emblée dans la question du niveau de
planification, nous pouvons proposer la définition ci-après :
Tentative consciente de rationaliser l'utilisation des ressources
disponibles ou mobilisables pour l'action sanitaire en vue de résoudre des
problèmes de santé ou de satisfaire des besoins de santé classés par ordre
de priorité.
Les éléments à retenir dans cette définition sont les suivants :
- rationalisation : établissement de choix raisonnés;
- ressources disponibles ou mobilisables : la planification
inclut le développement des Ressources.
- priorité : c’est-à-dire classer les actions à faire en fonction
d’échéances de termes plus ou moins proches.
III. Utilités et intérêts de la Statistique :

B/ Planification Sanitaire (2):


Quelques questions à laquelle la planification sanitaire cherche à
répondre :
- comment satisfaire les besoins de soins d'une population ?
- comment savoir si telle action est préférable à telle autre ?
- que faire lorsqu'on est confronté à beaucoup de problèmes et que l'on
dispose de ressources limitées ?
En définitive, planifier c'est choisir ce que l'on va faire (priorités) et
choisir comment on va le faire (rationalisation de l'utilisation des
ressources).
Le plan est le document écrit qui développe ces choix.
Aider à servir de base au processus de planification court, moyen et à
long terme des programmes de santé au niveau national et régional et ce à
travers l’identification des problèmes, la détermination des priorités,
l’identification des stratégies.
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :
C/ Suivi et Evaluation :
SUIVI:
"Ensemble d'opérations consistant à suivre et à surveiller un
processus.
Il s'agit d'une surveillance continue qui n'est autre que " le suivi permanent des activités
auquel il est procédé pour s'assurer qu'elles se déroulent conformément au plan.
La surveillance continue permet de se tenir informé des réalisations, de suivre les
mouvements et l'utilisation du personnel, de contrôler les fournitures et le
matériel et d'apprécier les dépenses en tenant compte des ressources disponibles.
En cas de défaillance, il est possible de prendre immédiatement des mesures
correctives.«

EVALUATION:
" C'est l'appréciation systématique de la pertinence, de l'adéquation, de la progression ,
de l'efficience, de l'efficacité et de l'impact d'un programme de santé. "
Ce qui aide à montrer si les services de santé atteignent leurs objectifs
-c'est-à-dire s’ils sont efficaces et s’ils les atteignent par les meilleures voie,
-c'est-à-dire s’ils sont efficients.
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :

C/ Suivi et Evaluation :
Parmi les définitions qui ont été proposées, celle qui est la plus communément
admise est la suivante : évaluer, c’est porter un jugement de valeur sur «quelque
chose » (nous verrons plus loin ce que cette expression signifie), sur la base de
critères.
Porter un jugement de valeur signifie : est-on satisfait ou insatisfait ? approuve-
t-on ou non? « Quelque chose » désigne l’objet de l’évaluation, (le « quoi ») ; c’est-à-
dire :
- l’état de santé d’une population
- ou une structure de santé, dispensant des prestations de soins à une population
- ou un programme élaboré et mis en œuvre pour améliorer cet état de santé
- ou un programme de formation du personnel ou d’éducation de la population
- ou la qualité des soins dispensés (prestations offertes)
- ou l’évaluation elle-même.
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :

D/ Surveillance Epidémiologique :
La surveillance épidémiologique est un programme de santé qui attire
l’attention de toutes les potentialités des systèmes de santé dans le monde entier.
L’émergence de certains problèmes de santé liés à notre environnement qui devient
de plus en plus mal sain suite à des agissements irresponsables de certains pays et
en l’occurrence les pays industrialisés qui ne cessent d’intoxiquer l’atmosphère par
les déchets industriels qui sont d’ailleurs les causes des effets de serre. ‘’La terre
s’asphyxie’’.
Beaucoup de virus et d’autres souches microbiennes sont apparues ces dernières
années. Si on pose la question d’où elles viennent ? Sont-elles le fruit de la
recherche ?
En effet, la recherche dans ce domaine constitue un risque potentiel. Les annales de
l’épidémiologie expérimentale le confirment d’ailleurs (évoquons à titre d’exemple
la comparaison des strates de population exposées et celles qui sont protégées, soit
par la vaccination ou par d’autres moyens). La menace des guerres biologiques qui
s’accentuent de jour en jour. L’émergence de certaines nouvelles maladies comme le
sida, l’Ebola, les Salmonelloses… Le souci est donc de chercher des moyens de lutte
efficaces pour endiguer ces fléaux qui font des ravages surtout dans les pays sous
développés
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :

D/ Surveillance Epidémiologique :
Un système de surveillance des maladies doit être une action primordiale dans
la politique sanitaire d’un pays.
Notre pays fait de son possible pour porter sa contribution dans ce domaine à l’instar
des autres pays.
Le souci majeur se résume dans les points suivants :
- Les maladies transmissibles restent les causes majeures de la morbidité et la
mortalité
- La diminution de l’incidence de certaines maladies transmissibles (diphtérie,
coqueluche, poliomyélite, tétanos néo-natal, rougeole…) ne doit pas minimiser leur
importance aux yeux des responsables.
- Plusieurs facteurs peuvent exposer à des risques de recrudescence, d’apparition ou
de réapparition de certaines maladies transmissibles :
* Détérioration des conditions de la vie, particulièrement sur le plan nutritionnel et
hygiénique (choléra).
* Mouvements accrus de population à l’échelon national, régional ou continental
(SIDA).
* Concentration excessives de sujets vulnérables non protégés (bidonvilles….)
* La baisse du niveau d’immunité de la collectivité.
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :

D/ Surveillance Epidémiologique :
Une bonne connaissance de la situation épidémiologique est
essentielle pour :
* Proposer les mesures préventives et thérapeutiques adéquates.
* Evaluer les effets des politiques de santé choisies.
* Pérenniser l’action de réadaptation et de réajustement des
programmes prioritaires de santé.
* Permettre d’étudier en profondeur certains problèmes liés à la santé et
à la maladie et leurs incidences sur l’administration des services de
santé, plus particulièrement en matière de recherche.
III. Utilités et intérêts de la Statistique (suite) :

E/ Documentation: ARCHIVES
constituer un fond de renseignements dont peuvent avoir
besoin à tel ou tel moment les services administratifs, les
organes législatifs ou certains membres de la collectivité
de même que les chercheurs.
IV Sources des statistiques sanitaires :

Les Statistiques sanitaires peuvent parvenir de diverses sources qui peuvent être
groupées en plusieurs catégories :
a/ Déclaration ou notification de certains événements tels que la déclaration des
maladies transmissibles.
b/ Relevé des institutions sanitaires, curatives ou préventives, telles que les
hôpitaux, les centres de santé, les dispensaires, les services de prévention, etc …
c/ Résultat des enquêtes organisées dans un but spécifique.
d/ Dossiers des médecins traitants.
e/ Tous autres documents contenant les renseignements sur les facteurs qui ont
une influence sur la santé, qu’il s’agisse de documents ayant été établis pour des raisons
sanitaires ou non (dans ce dernier cas, les renseignements relatifs à la santé ne sont souvent
que les sous-produits, l’intérêt principal dans l’établissement des dossiers étant différent).
Pour l’utilisation, il est indispensable, afin de pouvoir juger de leur valeur, de savoir dans
quel but ces renseignements ont été recueillis de quelle façon et avec quelle précision.
V/ - Généralités : Eléments du vocabulaire statistique :
Six termes sont les plus utilisés dans le langage statistique.

1°) Individu ou unité statistique :


C’est le support quelconque d’un ou de plusieurs caractères auxquels se porte
l’intérêt de l’étude.

L’unité statistique peut être de nature diverse (être humain, objet, phénomène
quelconque, concept, etc.). Elle peut être plus ou moins complexe (Individu, ménage,
établissement industriel ou hospitalier, etc). Plus ou moins fictive ou arbitraire (dose,
jour, kilomètre, heure, etc.)

2°) Population ou univers :


C’est l’ensemble d’unités statistiques de même espèce et de même nature c’est-
à-dire présentant au moins un caractère en commun. Il doit être défini d’une
manière ˝opérationnelle˝ et pratique, afin que la classification puisse être faite sans
ambiguïté, les limites de l’univers étant définies dans le temps et dans l’espace.
3°) Caractère :
C’est l’aspect particulier auquel on s’intéresse en d’autres termes ; c’est le
trait déterminé commun aux membres de la population. La valeur du caractère
varie pour chaque unité statistique observée, c’est pourquoi le caractère statistique
est appelé variable et se note généralement X.

La statistique se réfère à deux grandes catégories de caractères :

a/ Les caractères dits qualitatifs :

C’est lorsque les différentes modalités du caractère ne sont pas mesurables.


Exemple : Couleur des yeux, nationalité, état matrimonial, sexe, cause de décès, etc.

b/ Les caractères dits quantitatifs :

C’est lorsque les différentes modalités du caractère sont mesurables. Les caractères
quantitatifs peuvent être : (continus ou discrets)

Soit discrets (discontinus) si les valeurs prises par ces derniers sont isolées (le plus
souvent des entiers). Exemple : le nombre d’enfants par ménage, le nombre de pièces fabriquées, etc.
4°/ Modalités : (xi)
Ce sont les différentes rubriques associées à un caractère. Le nombre
de modalités est généralement noté K.
Exemple : pour le caractère matrimonial on pourra avoir quatre modalités (K=4) qui
sont : Célibataire (C), Marié (M), Divorcé (D) et Veuf (V).

Le nombre de modalité K varie selon le degré de détail de


l’information.

Les différentes modalités doivent à la fois incompatibles, c’est-à-dire


qu’aucun individu ne peut avoir deux modalités en même temps, et
exhaustives, en d’autres termes les différentes modalités doivent cerner tout
l’ensemble étudié.
5°/ Effectif ou fréquence absolue : (ni)

L’effectif absolu est le nombre d’individus possédant la ième modalité ou le


nombre de fois que la modalité xi est observée. ensemble étudié.
k
 ni = n1 + n2 + n3 +……….. nk = N
i=1

6/ Fréquence relative : (fi)


C’est la proportion (rapport) d’une fréquence absolue au total des éléments de
la même série statistique.
ni k
fi = -------- Et  fi = f1 + f2 + f3 +……….. fk = 1
N i=1
Elles expriment l’importance relative de chaque effectif par rapport à
l’ensemble.
En général pour éviter les nombres décimaux on les multiplie par 100, 1000 ou 10000
ce qui donne les fréquences relatives pour 100, 1000 ou 10000.
VI - Phases de L’étude statistique

Toute étude statistique doit nécessairement passer par les principales


phases suivantes :

1/ Fixation des objectifs.

2/ La préparation et l’organisation matérielle de la collecte des renseignements, le


recrutement et la formation éventuels des enquêteurs, l’établissement des
formulaires (questionnaires) et des instructions, la prévision des moyens et des
procédés de collecte , l’élaboration, l’analyse, l’interprétation et la publication
des résultats.

3/ La collecte des renseignements individuels, sur chaque unité statistique. Ces


renseignements doivent être portés sur des documents de base. Ces derniers
doivent être remplis de façon correcte, sans omission.
4/ L’élaboration des statistiques, (dépouillement ou exploitation) qui a pour
but l’organisation systématique des données, cette phase est souvent
consécutive à la transcription des renseignements sur les documents
statistiques à partir des documents de base.

5/ La présentation des résultats est faite sous forme de tableaux de synthèse


et sous forme de graphiques facilement compréhensibles et montrant les
informations les plus importantes.

6/ L’analyse a pour but de réduire la masse des renseignements compliqués,


à quelques caractéristiques essentielles et de faire ressortir les éléments
principaux sous une forme simple et propre aux comparaisons.

7/ L’interprétation et la conclusion .

8/ La publication (ou le rapport final) de l’étude.


VII - Observations – Collecte des renseignements

1 - Méthodes d’observation et de collecte:


Les différentes méthodes d’observation et de collecte sont les suivantes :

a / Selon la méthode adoptée pour l’obtention des données, on peut distinguer :


-l’examen.
-La communication (interview ou questionnaire).
Il est préférable de procéder à l’examen direct, plutôt que de poser des
questions. Ceci n’est pas toujours possible.

b / Selon le choix des caractères sur lesquels portera l’étude :


-La méthode directe : (l’étude porte directement sur la variable qui nous
intéresse).
-La méthode indirecte : basée sur les relations, supposées, connues entre la
variable qui nous intéresse et une autre variable que nous examinons. Cette
méthode capable de donner des résultats à un prix bas et dans un temps court,
est cependant à déconseiller car les estimations auxquelles on arrive sont
généralement mauvaises et toujours de valeur douteuse.
c / Selon le choix des unités à observer et des groupes étudiés, on distingue :

-Les études exhaustives (recensement ou dénombrement) qui correspondent


à l’inventaire général de toutes les unités de l’ensemble, sans omission ni
répétition. Elles sont ainsi généralement faites de façon instantanée et se
prêtent à des mesures de prévalence.

-Les études partielles (enquête où les observations ne portent que sur une
fraction des unités statistiques de l’ensemble).

Selon le choix de cette fraction, on peut distinguer parmi les diverses


études partielles :

Les sondages, les autres enquêtes partielles et les monographies.

On réserve le terme de sondage aux enquêtes ou études qui portent sur une
fraction généralement faible "d’unités statistiques appelées échantillon ".
L’échantillon est constitué d’unités choisies selon des règles précises,
afin d’obtenir une image qui représente l’univers que l’on se propose
d’étudier. Les résultats obtenus à partir de l’étude de l’échantillon sont
ensuite extrapolés (étendus) à l’univers dont l’échantillon était extrait.

Les enquêtes partielles qui ne sont pas des sondages sont souvent
entreprises à cause du manque de moyen matériel ou de temps, soit par
manque de base nécessaire au sondage, soit quand il s’agit d’une enquête
préalable destinée à révéler les problèmes plutôt qu’à les résoudre.

La monographie : c’est une étude détaillé portant sur quelques unités


ou même sur une seule.
2 - Les documents de base:

Les résultats des observations (informations sur les caractères étudiés)


sont enregistrés sur divers documents à partir desquels on élabore les données
statistiques. Ces documents sont en réalité des demandes écrites de
renseignements. De leur conception et de la façon dont ils sont remplis
dépendra la valeur des résultats d’une enquête les documents utilisés peuvent
être de diverses sortes :

- Questionnaire ou fiche individuelle (fiche ou relevé unitaire). un questionnaire


est établi par unité statistique ;
- Fiche collective ( de famille, ou de maison, etc) les unités appartenant par un
caractère commun à un groupe sont inscrites sur une même fiche; les unités
sont notées à la suite les unes des autres, ligne par ligne et les caractères
étudiés sont inscrits dans les divers colonnes correspondantes.
- Registre : Une ligne ou une page étant réservée à chaque unité, celles-ci sont
rangées à la suite les unes des autres, généralement chronologiquement. Il est
surtout utilisé dans les statistiques de fonctionnement et d’administration
(cahier de consultation, d’hospitalisation, d’examen de laboratoire, etc.).
VIII - Organisation des renseignements :

Les observations recueillies sont le plus souvent nombreuses et


compliquées et, par conséquent, pas utilisables directement. Il faut donc
les organiser de façon à aboutir aux tableaux statistiques, qui groupent le
plus souvent des valeurs ou des modalités. L’ensemble des opérations qui
permettent de passer des renseignements contenus dans les documents de
base aux tableaux statistiques s’appelle le dépouillement, l’exploitation ou
l’élaboration statistique.
Il faut éviter que cette étape ne retarde la sortie rapide des résultats
qui, le plus souvent, perdent rapidement toute valeur d’actualité.

Le dépouillement consiste essentiellement en :

- Définition d’un certain nombre de classes ou de groupes qui


correspondent aux entrées des colonnes et des lignes des tableaux
statistiques que l’on se propose d’obtenir.
- Répartition des unités entre ces groupes ou classes selon la présence ou
l’absence des modalités ou de la valeur des caractères étudiés.
- Comptage des unités de chaque groupe ou classe et calcul des effectifs
(totaux) qu’on appelle également des fréquences absolues, suivies parfois
par leur conversion en pourcentages (fréquences relatives).
1/ Classement dans le cas d’un caractère qualitatif :

Le classement des modalités de caractères qualitatifs (état


matrimonial, profession, cause de décès) nécessite l’établissement d’une
liste exhaustive de toutes les modalités possibles pour un caractère
donné. Ces modalités sont alors énumérées dans une liste plus ou moins
longue, selon un ordre arbitraire, mais logique, qui s’appelle la
nomenclature.

2/ Classement dans le cas d’un caractère quantitatif :

Les modalités de classement des valeurs d’une variable sont


souvent très nombreuses et il est indispensable de les répartir en
groupes ou en classes relativement restreints qu’il faut définir au
préalable pour la variable discrète, il s’agit de groupes de valeurs,
tandis que pour une variable continue c’est de classes de valeurs, les
différentes valeurs peuvent être normalement ordonnées, c’est-à-dire
mises en ordre croissant ou décroissant.
Un groupe de valeurs sera constitué par une ou plusieurs
valeurs consécutives de la variable ; une classe sera donc une
fraction ou sous-intervalle de l’intervalle général de variation de
l’ensemble des valeurs (différence entre les valeurs extrêmes
observées. Les observations recueillies sont réparties entre ces divers
groupes ou classes et les valeurs des observations individuelles
contenues dans la même classe ou le même groupe ne sont plus
distinguées.

Le nombre de classes est déterminé en fonction de la précision désirée,


du nombre total des observations, ainsi que de la dispersion des
valeurs de la variable.

L’amplitude des classes variera selon la nature du caractère étudié et


selon ses valeurs extrêmes. Elle doit être constante pour chacune de
ces classes, aussi souvent que possible, pour faciliter la présentation
et l’analyse des résultats.
IX - Présentation des résultats
Les résultats d’exploitation statistique peuvent être présentés de trois
façons différentes :

- Ils peuvent être incorporés dans le texte, cette méthode utilisé


souvent par les publications de presse non statistique, est économique en
ce qui concerne l’espace, mais a pour désavantage d’être souvent peu
claire ;

- Présentation sous forme de tableaux, c’est le procédé le plus précis


malgré sa lecture parfois difficile pour le lecteur non initié ;

- Présentation graphique.

Le plus souvent, les diverses méthodes des présentations sont


combinées afin de rendre la lecture des résultats plus facile à saisir et à
interpréter.
1/ Tableaux statistiques :

Les tableaux statistiques sont une forme de


présentation condensée des données et sont des produits
dont l’usage est répandu dans les publications de toutes
sortes. La présentation et l’usage des tableaux statistiques
obéissent à des règles usuelles qui indiquent leurs
précisions, facilitent leurs utilisations et assurent la
confiance en l’information qu’ils contiennent afin de
réaliser d’autres études ou d’effectuer des contrôles.
1-1 Types de tableaux statistiques

a) Tableaux de travail (de dépouillement)


Ce sont des tableaux de dépouillement résultant de
l’organisation des données brutes. Ce sont des brouillons
provisoires qui ne sont pas destinés à la publication.

b) Tableaux de référence (documentaires)


Ils ont pour but de conserver toute l’information
disponible. Ils sont très intensifs et leur présentation doit
faciliter la recherche de chaque renseignement.

c) Tableaux à but spécifique (descriptifs)


Souvent extraits des tableaux de référence, ils donnent
des précisions sur l’un des phénomènes étudiés.
1-2 Structure d’un tableau statistique :

Un tableau statistique doit comporter :


- Le titre qui indique l’objet du tableau.
- Les titres des lignes et des colonnes
- Le corps constitué par des alignements de
nombres en lignes et en colonnes ;
- Les unités employés
- Il peut également comporter des indications
complémentaires : notes, commentaires, sources, etc.
2/ Les graphiques (ou diagramme)
La représentation graphique est une méthode de visualisation simplifiée
sur deux axes rectangulaires (l’un est horizontal (en abscisse) que l’on appel
ligne de base et l’autre vertical (en ordonné) est appelé échelle. La
représentation graphique permet de traduire les données d’un tableau
statistique en un dessin illustré dans le but de mieux faire apparaître d’un coup
d’œil l’allure de la distribution ou le type de répartition du phénomène étudié
pour une population donnée tout en respectant les règles de base suivantes :
- Les figures doivent porter un titre qui décrit clairement ce qui est
représenté graphiquement ;
- Il faut marquer les axes ;
- Il faut les libellés des modalités du caractère ;
- Il faut indiquer clairement les unités de mesures ;
- Il faut indiquer les taux généraux et aussi les totaux dans chaque classe,
ceci est très important surtout quand on résume par des pourcentages ;
- Il faut éviter de mettre trop d’information dans une seule figure ;
- Les axes doivent commencer par zéro.
Il existe différentes forme de graphique et ce selon le caractère étudié
2-1/ Cas d’une variable qualitative :
Pour représenter une variable qualitative généralement, on utilise deux
types de représentations graphiques :
Le diagramme en tuyaux d’orgues :
Pour construire un diagramme en tuyaux d’orgues, on doit porter sur l’axe
des abscisses les modalités xi et sur l’axe des ordonnées les effectifs ni, puis on
représente les modalités par des rectangles juxtaposés dont la hauteur et
proportionnelle à l’effectif correspondant et dont la base est une constante.
Le diagramme circulaire :
L’élaboration de ce diagramme consiste à répartir un angle de 360 degrés
entre les différentes modalités selon le poids de chacune dans l’ensemble de la
population.
Pour obtenir le secteur correspondant à chaque modalité on va se baser sur
la règle de trois qui va nous donner la classe suivante :
N 360° ni αi
Donc 360.ni = αi .N d’où αi = 360 . ni / N
On parle aussi de représentation semi-circulaire qui consiste à répartir
seulement un angle de 180° au lieu de 360° mais le principe reste toujours le
même.
2-2 Cas d’une variable quantitative discrète ou discontinue :

Pour représenter une distribution de variable quantitative discrète on a


recours soit au diagramme en bâtons soit au polygone de fréquence.

Diagramme en bâtons
Il consiste à représenter chaque modalité xi du caractère X par un bâton
dont la hauteur est proportionnelle à l’effectif correspondant ni ou à la
fréquence relative fi.

Polygone de fréquences (Absolues ou relatives)


Le polygone de fréquences est construit en joignant par une ligne
brisée les sommets des bâtons formants le diagramme en bâton
2-3 Cas d’une variable quantitative continue :
De la même manière que pour une variable discrète on
aura recours à deux types de représentations à savoir
l’histogramme et le polygone de fréquences.

Histogramme :
Un histogramme se compose de rectangles dont les bases
sont égales aux amplitudes des classes ai et dont les hauteurs
sont proportionnelles aux effectifs ni ;

Polygone des fréquences :


Le polygone des fréquences joint les points (ci,ni)
X. Les caractéristiques des distributions

Les tableaux statistiques représentent une collection de nombres formant


une ou plusieurs séries statistiques (distributions ou évolutions) constituées par
l’ensemble des fréquences des valeurs (ou modalités) du même caractère.

Cette collection de nombres présente souvent l’inconvénient d’exiger un


examen détaillé de toutes les valeurs et disperse ainsi l’attention du lecteur.

Il est alors utile dans le but de simplification (en particulier si on se


propose de comparer deux séries), de décrire chaque série de façon sommaire.

Des séries statistiques peuvent être de diverses sortes :

* Séries simples de distribution : donnant des fréquences absolues ou


relatives pour diverses valeurs du même caractère quantitatif ou diverses
modalités du même caractère qualitatif (tableau du 1 er degré)
* Séries à termes classés : les fréquences sont indiquées globalement
pour toutes les valeurs d’une variable (caractère quantitatif) comprises entre
les deux limites d’une classe.

* Séries d’évolution ou séries chronologiques : les donnée ou fréquences


ne représentent plus une distribution mais une évolution en fonction du
temps :

* Séries cumulés : les fréquences absolues ou relatives correspond à une


classe de valeurs sont successivement ajoutées avec les fréquences des
catégories précédentes.

* Séries à deux caractères : les observations sont classées


simultanément en fonction de deux caractères (tableau du 2ème degré) .
1 - Valeur de tendance centrale
Une valeur de tendance centrale est une caractéristique qui peut être
utilisée comme résumé de l’information disponible, elle se situe naturellement
entre les extrêmes de la distribution.
Une caractéristique de tendance centrale est destinée à être représentative
de la distribution de fréquence.
Les paramètres de mesures les plus utilisés et les plus utiles sont la
moyenne arithmétique, la médiane et le mode .

1 - 1 La Moyenne Arithmétique: qu’on appel tout simplement moyenne, est égale à


la somme des valeurs prises par la variable étudiée divisée par le nombre
d’observation.
On distingue généralement deux cas de figures :
La moyenne Arithmétique simple (1), pondérée (2) :
___ 1 N
X = -----  xi (1)
N i=1
___ 1 k
X = -----  xi . ni (2)
N i=1
Exemples : 1 - soit la distribution de la T.A. relevée chez 6 malades
T.A. : 12 ; 14 ; 13 ; 15 ; 11, 13
12 + 14 + 13 + 15 +11+13 78
Donc la TA = ------------------------------- = ------ = 13
6 6
2 - Soit la répartition suivante par âge des malades dont nous voulons savoir l’âge
moyen .
Age(ans) (xi) Nombre des xi ni
Malades
(ni)
15 8 120
16 12 192
17 4 68
18 6 108
TOTAL 30 488

L’âge moyen se calcule comme suit :


__ 488
X = ------------ = 16,26ans
30
1-2 La Médiane :

La médiane d’une distribution statistique, noté Me est la valeur de


la variable étudiée qui partage en deux parties égales la population
étudiée. La première partie regroupe tous les individus ayant une
modalité inférieure ou égale à la médiane Me et la seconde tous les
individus ayant une modalité supérieure ou égale à la médiane Me.

En d’autres termes on cherche la valeur de la variable dont


l’effectif cumulé, soit croissant ou décroissant, est égale à N/2 .

La détermination pratique de la médiane est différente selon qu’on


est devant une série statistique simple ou une série statistique groupée.
a) Cas d’une série statistique simple :
Avant de déterminer la valeur médiane il faut classer la série statistique par ordre croissant.
Deux cas de figure peuvent se présenter :
-Le nombre d’observation est impair : (N=2p+1) :
Dans ce cas la médiane est l’observation numéro p+1
Me = xp+1
Exemlpe : Soit la série statistique suivante :
19 ; 17 ; 20 18 ;17 ;20 ;19 ;15 ;16 ;20 ;23 ;22 ;14 ;15 ;17
Avant de déterminer la valeur médiane il faut classer par ordre croissant la série statistique
étudiée : 14 ;15 ;15 ;16 ;17 ;17 ;17 ;18 ;19 ;19 ;20 ;20 ;20 ;22 ;23
On a 15 observations N=15=(2.7)+1 Donc M e=x7+1=x8=18.
Le nombre d’observation est paire : (N=2p)
Dans ce cas on a pas une valeur médiane mais une classe médiane : I.Me = [xp ;xp+1] et on
prend comme valeur médiane le centre de cette classe :
xp + xp+1
Me =-------------
2
b) Cas d’une distribution groupée en classe :
Etant donnée que les observations sont groupées en classes, la détermination se fera à
l’intérieur de la classe médiane c’est-à-dire la première classe dont l’effectif cumulé
croissant supérieur ou égal à N/2 .
D’où
N/2 – Ni-1
Me = Borne Infi + ai -----------------------------------
ni

Taille en cm (xi) Effectif des (Malades ni) Cumul Ni ↑


155 - 160 08 08
160 - 165 06 14
165 - 170 12 26
170 - 175 14 40
175 - 180 10 50
total 50 #

N/2 = 25 donc la classe médiane est 165-170


25 – 14 11
Me = 165 + 5 ---------------- = 165 + 5 ----------- = 169.58 cm
12 12
1-3 / LE MODE

Le mode Mo est la valeur de la variable statistique qui a fait l’objet du plus grand
nombre d’observation c’est-à-dire celle qui s’est répétée le plus grand nombre de fois.

Remarque : Le mode peut ne pas exister et s’il existe, il peut ne pas être unique. On peut
avoir trois cas de figures : Pas de mode, unimodale, Multimodale.

La détermination du mode est directe lorsqu’on étudie un caractère qualitatif ou


quantitatif discret, en effet c’est la modalité xi dont l’effectif ni est le plus grand.

Mais lorsqu’il s’agit d’un caractère quantitatif continu, ce qu’on détermine de façon
directe c’est la classe modale, dont l’effectif ni est le plus grand .
ni – ni-1
Mo = Borne infi + ai ------------------------------
(ni – ni-1) + (ni –ni+1)

Taille en cm (xi) Effectif des (Malades ni)

155 - 160 08
160 - 165 06
165 - 170 12
170 - 175 14
175 - 180 10

total 50

La classe modale est 170 -175


14 - 12
Donc : Mo = 170 + 5 ------------------------------ = cm
(14 – 12) + (14 – 10)
2 LES MESURES DE DISPERSION :

Les caractéristiques de tendance centrale, objet du point


précédent, tout en permettant de ramener la distribution statistique
étudiée à un nombre réduit de paramètres, s’avèrent insuffisantes
pour donner une connaissance objective de la série statistique en
question.

En effet, il se peut que deux distributions totalement différentes


aient les mêmes caractéristiques de tendance centrale, et pour pouvoir
les différencier il nous faut disposer d’une autre catégorie de
caractéristiques qui va nous renseigner sur la manière dont les
différentes observations sont réparties autour des différentes
caractéristiques de tendance centrale. C’est ce qu’on appel les
caractéristiques de dispersion.
XI/ STATISTIQUES RELATIVES AUX ACTIVITES
HOSPITALIERES :

La statistique hospitalière est un moyen de gestion très utile à


l’administrateur de santé puisqu’elle permettre au jour le
jour ou avec la périodicité désirable de suivre la marche de
l’hôpital et la prise immédiate des décisions nécessaires, elle
sert aussi à l’évaluation de la mortalité, la morbidité et
notamment des caractéristiques épidémiologiques des
maladies leur distribution dans le temps et la tendance
générale de leur évolution.
1/ objectifs de la statistique hospitalière

Les objectifs auxquels doivent répondre les statistiques


hospitalières ont été classés de la façon suivante par le comité d’experts
des statistiques sanitaires de l’OMS :

- Administration et gestion efficace d’un hôpital de manière à assurer des


soins de qualité aux malades ;
- Organisation, coordination et planification des services hospitalières
dans une circonscription administrative
- Utilisation rationnelle de l’équipement dans le cadre du programme
sanitaire général d’une localité, d’un district ou d’un pays ;
- Evaluation de la mortalité et notamment des caractéristiques
épidémiologiques des malades.
1 -DEFINITION DES CONCEPTS
Hôpital :
c’est un établissement capable de recevoir des personnes atteintes ou
présumées atteintes de maladies ou de blessures. Il leur assure le logement, la
nourriture, el les soins médicaux et para-médicaux : observation, diagnostic, le
traitement et réadaptation : l’hôpital peut dans le cas échéant, offrir des soins
ambulatoires.
Une admission (Entrant) :
C’est une personne admise dans un hôpital et qui occupe un lit à des fins
d’observation, de soins, de diagnostic ou de traitement.
Une sortie :
C’est une sortie qui comprend tout départ de l’hôpital, que le malade soit
vivant ou mort. Il s’agit d’une fin d’occupation d’un lit par le patient.
Lit d’hôpital :
C’est un lit qui reste de façon continue 24/24 heures à la disposition des
malades hospitalisés. Le lit est l’unité la plus communément employée pour
définir l’importance d’un établissement hospitalier, mais cette valeur, prise
isolément est incapable de représenter correctement l’importance réelle de
l’hôpital.
1 -DEFINITION DES CONCEPTS (suite)

Journées de soins :
Les journées de soins expriment le nombre annuel de journées
d’hospitalisation réalisées dans un hôpital ; elles représentent une mesure
d’utilisation des ressources que l’on peut obtenir à partir du relevé quotidien de
l’effectif (feuille du mouvement des malades se trouvant au niveau de chaque
service de l’hôpital)
Le nombre de journées peut être calculé comme suit :
Restant la veille +Entrant – sortant – décès
On comptabilise habituellement comme journée complète toute admission
prononcé avant minuit et toute sortie après minuit, la journée de sortie n’est pas
comptabilisée, les journées des nourrissons nés à la maternité et sortants en même
temps que leurs mères ne sont pas comptabilisés non plus que celle des mères
accompagnant leurs enfants malades.

Entrants annuels :
C’est le nombre de malades admis dans le cours d’une année à l’hôpital. Les
nourrissons nés à l’hôpital ne sont pas comptabilisés.
2 / Mesures de fréquence

Taux :
C’est le rapport entre le nombre d’observations (individus) possédant une
caractéristique spécifique au cours d’une période donnée et l’ensemble
d’observation
Indicateur :
Il est un moyen d’évaluation très pertinent qui permet d’apprécier
l’efficacité et l’impact des mesures prises pour la gestion d’un programme.
C’est donc un instrument qui permet de voir l’état d’avancement d’une
activité ou d’un programme donné, et de déterminer à quel degré les objectifs
définis ont été atteints.
Ratio :
ou rapports sont les quotients souvent exprimés en pourcentage des
différentes parties d’un ensemble par rapport au total de cet ensemble.
Indice :
un nombre unique représente la variation d’un ensemble complexe entre
deux situations, comparaison entre deux lieux, deux temps, etc. une des
situations étant prise pour base.
3/ Statistiques relatives à l’utilisation des ressources

Les ressources engagées à l’hôpital assurent un ensemble d’activités en


faveur de la population qui doivent être évaluées afin de s’assurer sur le
sort en faisant appel aux techniques statistiques. Ainsi sur la base des
statistiques fournies par le bureau des entrées, les différents services et
l’exploitation des dossiers des malades, on dégage un ensemble
d’indicateurs d’une grande utilité, quant à la mesure de la productivité et
l’efficacité des services fournis et par conséquent de l’établissement.
3-1) Le Taux d’occupation moyenne:

Le TOM est fonction de trois paramètres à savoir le nombre de lits


fonctionnels, les journées d’hospitalisation des malades et la période à l’étude. Il
est conditionné par la plupart des facteurs complexes et surtout une bonne
organisation, coopération clinique et administrative, il est à noter encore que le
TOM varie en fonction de la structure de l’hôpital et en mesure avec sa fonction.
Il est le pourcentage moyen d’occupation d’une capacité litière d’une
formation sanitaire.
Si l’on désigne par :
L : le nombre de lits fonctionnels ;
E : le nombre d’entrants ;
J : le nombre de journées d’hospitalisation
J
T.O.M = ------------------- x 100
Période x L
Il nous renseigne sur le rendement d’efficacité de l’établissement hospitalier en se
basant sur le niveau d’utilisation des lits . Il peut être global ou spécifique par type
d’hôpital ou service
3-2) La durée moyenne de séjour (D.M.S)

La DMS dépend essentiellement de deux facteurs : la catégorie de malades


reçus à l’hôpital et le rendement des installations de diagnostic et de traitement. En
ce qui concerne le premier facteur, il est évident que si l’hôpital reçoit surtout des
cas sociaux, des invalides et des chroniques, la DMS sera considérable, elle sera par
contre minime si l’établissement ne se compose que d’une maternité et de lits de
repos pour petites interventions de spécialités.
Le deuxième facteur est non moins important. Dans certains cas les hôpitaux
ne reçoivent pas tout l’équipement technique nécessaire, et de ce fait, les médecins
doivent attendre les résultats des différents examens avec un retard. De même un
très petit nombre de salles d’opération occasionne des délais importants et allonge
la durée de séjour en chirurgie. A ces facteurs il convient d’en ajouter d’autres
facteurs liés surtout à certaines habitudes administratives.

La DMS est un indice très important pour s’assurer des activités de l’hôpital.
Elle nous renseigne indirectement sur la qualité et l’efficacité des soins prodigués
aux patients. La DMS se calcule comme suit :
J (t)
D.M.S = --------------------(unité)
E (t)
3-3/ Taux de rotation / coefficient de rotation

Le coefficient de rotation, indique le nombre moyen d’entrants


(malades) qui se succèdent dans un même lit durant une période donnée. Il
est exprimé comme suit :
Nombre d’entrants (T)
C.R = ----------------------------------------
Nbre de lits fonctionnels (T)

3-4/ Intervalle de rotation

C’est la durée moyenne mesuré en jour qu’un lit d’hôpital est resté
inoccupé entre une succession de personnes hospitalisées . Il exprimé
comme suit :
(Période x lits) - J(t)
I.R = -----------------------------------
Entrants (t)
3-5 Taux de fréquentation hospitalière (T.F.H) :

Il est exprimé en pourcentage. Il indique le degré d’utilisation de


la formation hospitalière par la population desservie.
Consultations hospitalières internes et externes (t)
T.F.H = ------------------------------------------------------------
Population desservie par l’hôpital (t)

3-6 Taux d’admission hospitalière (T.A.H) :


C’est le nombre d’entrants à l’hôpital par rapport à la
population desservie par l’hôpital durant la même période ; Il
est égal à :
Entrants à l’hôpital durant la période (t)
T.A.H = ----------------------------------------------------------
La population desservie par l’hôpital en (t)
Définition de l’épidémiologie

"C'est l'étude de la distribution et des déterminants de la fréquence des


maladies chez l'Homme".
Actuellement, l'épidémiologie moderne est basée sur deux hypothèses
fondamentales :
L'état de santé chez l'Homme n'est pas due au hasard.
Les phénomènes de santé ont des facteurs étiologiques et des facteurs
préventifs qui peuvent être identifiés par des investigations dans la
population générale, ou chez des groupes de personnes, à des places et à
des périodes différentes.
Ceci nous permet de retenir la définition la plus pratique de l'épidémiologie :
C'est l'étude de la DISTRIBUTION et des DÉTERMINANTS de la
FRÉQUENCE des phénomènes de santé chez l'Homme.
Par ses trois mots clés, cette définition englobe tous les principes et les
méthodes de la démarche épidémiologique.

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