Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux

Généralités, approche de
gestion et enjeux
Mai 2009
TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS 1

1
SECTION 1: CONTEXTE ET ÉLÉMENTS CLÉS 2
1.1 Pourquoi l’ICMM a-t-il développé ces orientations? 3
1.2 Que devrait-on raisonnablement attendre des entreprises dans ce domaine? 3
1.3 Existe-t-il une distinction nette entre le rôle du gouvernement et celui
des entreprises? 4
1.4 Si la portée des droits de l’homme est si grande, pourquoi des orientations
si brèves? 4
1.5 Quels sont les principaux thèmes couverts par ces orientations? 4

2
SECTION 2: APPROCHE GLOBALE DE GESTION 6
2.1 Politique et orientations 7
2.2 Gouvernance et mise en œuvre 8
2.3 Diligence raisonnable 9
2.4 Procédures de réclamation et accès aux mesures de réparation 11
2.5 Formation 13
2.6 Partenaires commerciaux, fournisseurs et clients 14
2.7 Engagement externe et partenariats 14

3
SECTION 3: ENJEUX PRIORITAIRES 16
3.1 Questions liées à l’emploi 17
3.2 Sécurité 18
3.3 Déplacement de population 20
3.4 Populations autochtones 21
3.5 Conflit 22
3.6 Exploitation minière artisanale et à petite échelle 24
3.7 Lutte contre la corruption et transparence 26

ANNEXE 1: NOTES DE BAS DE PAGE 28

REMERCIEMENTS 32

Couverture: Production artisanale d’or(l’orpaillage), à Siguiri, Guinée. Image gracieuseté de AngloGold Ashanti.
AVANT-PROPOS
Ces dix dernières années, la question des
droits de l’homme a progressivement
gagné du terrain dans les discussions
relatives à la responsabilité sociale des
entreprises en général, et du secteur
extractif en particulier. Si bon nombre de
grandes sociétés reconnaissaient que
certaines responsabilités en matière de
droits de l’homme incombaient aux
entreprises, la portée de ces responsabilités
n’en a pas moins fait l’objet de débats
houleux. Cependant, au début des années
2000, le discours sur les limites entre les
responsabilités des entreprises et celles
des États hôtes en matière de droits de
l’homme a jeté un flou sur ce qui devrait
être considéré comme des responsabilités
distinctes, et non partagées.
Le cadre “Protéger, respecter et réparer”
élaboré par John Ruggie en 2008 a apporté
un éclairage fondamental sur la question
et présenté de façon exhaustive et
irréfutable les rôles distincts, mais
complémentaires, des États et des
entreprises. Il est désormais largement
admis que la responsabilité principale de
la protection des droits de l’homme
incombe aux gouvernements, et que les
entreprises n’ont aucun mandat politique
ni de leurs actionnaires pour assumer
cette responsabilité. En parallèle, on
s’accorde néanmoins à dire que les
entreprises se doivent de respecter les
droits de l’homme. Dans la mesure où il
s’agit d’une attente fondamentale, les
entreprises ne peuvent pas compenser
une atteinte aux droits de l’homme par de
bonnes actions par ailleurs.
L’ICMM considère le respect des droits de
l’homme comme un élément clé du
développement durable. L’un des principes
adoptés par notre Conseil des chefs
d’entreprise en 2003 stipulait que les
membres sont tenus de “défendre les
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
AVANT-PROPOS
droits fondamentaux de la personne et le
respect des coutumes, des cultures et
des valeurs”. En tant qu’organisation,
nous nous sommes engagés à promouvoir
l’avancée des bonnes pratiques de
l’industrie en matière de droits de l’homme,
et cette publication est la première d’une
série que nous avons souhaité développer
afin d’aider les entreprises à satisfaire à
cet engagement.
Notre objectif général est de fournir un
aperçu des principaux problèmes et
dilemmes auxquels les entreprises du
secteur des mines et métaux doivent
souvent faire face. Plus précisément, nous
passons en revue les approches de gestion
adoptées par certaines sociétés membres
afin de relever les défis liés aux droits de
l’homme.
Nous ne prétendons pas examiner ici de
façon approfondie tous les aspects de la
question complexe des droits de l’homme.
D’autres initiatives se pencheront
notamment sur les questions suivantes:
comment répondre efficacement aux
préoccupations et aux griefs des
communautés, et comment garantir que
les efforts de diligence raisonnable des
entreprises tiennent comptent des
préoccupations portant sur les droits de
l’homme? Nous nous réjouissons de
travailler en collaboration avec nos
membres et les parties intéressées
externes en vue d’améliorer les pratiques
et résultats dans ce domaine majeur
qu’est la responsabilité des entreprises.
R. Anthony Hodge
Président, ICMM
1
 CONTEXTE ET ÉLÉMENTS CLÉS

1 1.1 Pourquoi l’ICMM a-t-il développé ces orientations?

1.2 Que devrait-on raisonnablement attendre des entreprises dans ce domaine?
1.3 Existe-t-il une distinction nette entre le rôle du gouvernement et celui des
entreprises?
1.4 Si la portée des droits de l’homme est si grande, pourquoi des orientations
si brèves?
1.5 Quels sont les principaux thèmes couverts par ces orientations?

2 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux

1.1 Pourquoi l’ICMM a-t-il développé ces orientations?
Le respect des droits de l’homme est un élément clé du
développement durable. Et la promotion de ce dernier
figure au cœur même de la mission de l'ICMM. Les
membres de l’ICMM sont tenus de se conformer à son
cadre stratégique en matière de développement durable
(DD) qui inclut, entre autres exigences, un principe
imposant l’obligation de:
défendre les droits fondamentaux de la personne et le
respect des cultures, des coutumes et des valeurs dans
les rapports avec nos employés et toutes les personnes
touchées par nos activités [Principle 3].
Cette publication vise à:
• exposer les grandes lignes des différents éléments
du cadre en matière de DD en lien avec les droits de
l'homme (outre un ensemble de 10 Principes, ledit
cadre comprend également plusieurs énoncés de
position de l’ICMM ainsi que des exigences détaillées
relatives à l’élaboration de rapports et aux procédures
de vérification1);
• mettre en lumière les principaux points de pression
en ce qui concerne les entreprises et les droits de
l’homme, ainsi que quelques outils et initiatives
externes pertinents; et
• dresser une brève liste d’approches portant sur les
questions liées aux droits de l’homme adoptées par
certains membres de l’ICMM en vue de faciliter la
diffusion des bonnes pratiques.
Ces orientations s’adressent principalement aux
membres de l’ICMM et aux autres entreprises ayant des
intérêts dans l’industrie minière. Le travail général de
l’ICMM sur les questions de droits de l’homme a toutefois
aussi impliqué un engagement externe significatif.
L’ICMM a notamment présenté trois soumissions au
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations
Unies (RSSG) chargé de la question des droits de
l’homme et des sociétés transnationales et autres
entreprises, John Ruggie2. La deuxième stipulait, entre
autres, que “les membres de l’ICMM continueront à
promouvoir les bonnes pratiques relatives aux droits de
l’homme dans l’industrie” et que l’ICMM encouragerait
“le partage et l’adoption par ses membres des pratiques
d’excellence concernant les questions liées aux droits
de l’homme”. Cette publication vise également à faciliter
le respect de cet engagement.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
CONTEXTE ET
ÉLÉMENTS CLÉS
1.2 Que devrait-on raisonnablement attendre des
entreprises dans ce domaine?
Les droits de l’homme sont des valeurs universelles.
La définition fondamentale et mondialement reconnue
des droits de l’homme figure dans la Déclaration
universelle des droits de l’homme des Nations Unies,
adoptée en 1948 par l’Assemblée générale des Nations
Unies. Il est largement admis que la responsabilité
principale de protéger les droits de l’homme incombe aux
gouvernements. On ne peut et on ne doit pas espérer des
entreprises qu’elles se substituent à la responsabilité
des États: elles n’ont ni de mandat politique pour cela,
ni de mandat délivré par les actionnaires les autorisant
à consacrer des ressources illimitées à ce domaine.
Le corpus de plus en plus important de bonnes pratiques
adoptées par les sociétés en matière de droits de l’homme
apporte cependant une vision plus claire de ce qui
pourrait être raisonnablement attendu d’elles – au-delà
des exigences minimales de conformité aux lois et
réglementations en vigueur dans les États hôtes, en
tenant compte des contraintes pratiques et politiques
auxquelles elles sont confrontées. En outre, le rapport
remis par le RSSG au Conseil des droits de l’homme au
terme de son premier mandat (Protéger, respecter et
réparer: un cadre pour les entreprises et les droits de
l’homme 3), précise davantage les rôles distincts, mais
complémentaires, des gouvernements et des entreprises
en ce qui concerne les droits de l’homme, et a été salué
par les gouvernements, les entreprises et la société
civile. Ces orientations visent à aider les membres de
l’ICMM à identifier ce qui pourrait raisonnablement être
attendu d’eux dans le domaine des entreprises et des
droits de l’homme.
Il convient également de reconnaître que, dans le cours
normal de leurs activités, les entreprises participent à la
défense d’un certain nombre de droits de l’homme. Leur
contribution à la croissance économique, par exemple,
apporte le soutien nécessaire pour satisfaire plusieurs
droits culturels, sociaux et économiques. L’atténuation
responsable des impacts sur l’environnement, la
consultation attentive des communautés locales et les
mesures liées à l’emploi – notamment en matière de
prévention des discriminations – contribuent au respect
de différents types de droits.
Cela suppose que la stratégie des entreprises en matière
de droits de l’homme soit, dans certains cas, coordonnée
entre plusieurs services internes (et mobilise, par
exemple, les services chargés des ressources humaines
et du développement de l’entreprise, de la sécurité, de la
responsabilité sociale de l’entreprise ou encore du
développement durable). Mais cela ne signifie pas
nécessairement que les entreprises doivent conceptualiser
ou même décrire leurs efforts positifs en termes de
droits de l’homme: ce sont les résultats équitables et
positifs pour les personnes concernées qui importent,
pas l’étiquette qu’on attache aux procédures de
l’entreprise permettant de les obtenir.
3
 CONTEXTE ET ÉLÉMENTS CLÉS
1.3 Existe-t-il une distinction nette entre le rôle du
gouvernement et celui des entreprises?
L’agitation qui caractérise généralement le débat sur les
entreprises et les droits de l’homme a été en grande
partie alimentée par le flou qui régnait concernant la
limite entre les différentes responsabilités, que l’on
pensait devoir être distinctes (mais complémentaires) et
non partagées. Le cadre “Protéger, respecter et réparer”
présenté dans le rapport du RSSG définit clairement
un ensemble de responsabilités différentes mais
complémentaires. Il reprend trois principes
fondamentaux: l’obligation de protéger, incombant à
l’État lorsque des tiers, y compris des sociétés, portent
atteinte aux droits de l’homme; la responsabilité des
entreprises de respecter les droits de l’homme,
présentée comme l’exigence de ”ne pas faire de mal”;
et la nécessité d’un accès plus effectif à des mesures de
réparation en cas de différend concernant les impacts
des entreprises en matière de droits de l’homme (qui
relève en grande partie de la responsabilité de l’État,
mais peut également inclure des mécanismes non
judiciaires tels que les mécanismes de réclamation des
entreprises). Le cadre reconnaît également que les
entreprises peuvent souscrire de leur propre gré des
engagements supplémentaires en matière de droits de
l’homme, mais que la responsabilité de respecter est le
critère minimum pour toutes les entreprises.
Dans la mesure où il prend en considération les impacts
potentiels sur les droits de l’homme au-delà du lieu de
travail et où il identifie des possibilités de soutien aux
droits de l’homme (en dépassant de son propre gré les
critères fondamentaux relatifs au ‘respect’), le concept
selon lequel les entreprises ont des ”sphères d’influence”
concentriques peut s’avérer utile. D’après cette notion,
la responsabilité incombant aux entreprises est plus
importante sur les questions sur lesquelles elles
exercent le plus grand contrôle, telles que la façon dont
elles traitent les employés et les communautés locales,
et moindre sur les questions qui dépendent moins de
leur volonté, comme le comportement des organismes
d’états dans leur secteur d’activité (mais là encore, les
entreprises sont susceptibles d’exercer une influence
légitime). Mais le rapport du RSSG souligne certaines
limitations du concept de sphères qui ne parvient pas à
définir la responsabilité de respect des entreprises, à
travers l’exercice d’une diligence raisonnable efficace.
Cela s’explique par le fait que la responsabilité de
respecter ne repose ni sur la proximité ni sur l’influence,
mais qu’elle dépend des impacts sur les droits de
l’homme, potentiels ou réels, des activités de l’entreprise
et des relations associées à ces activités. Le mécanisme
le plus approprié pour déterminer les impacts potentiels
passe par une diligence raisonnable efficace.
4 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
1.4 Si la portée des droits de l’homme est si grande,
pourquoi des orientations si brèves?
Le but de ces orientations n’est pas d’examiner de façon
approfondie toutes les questions potentielles liées aux
droits de l’homme, ni de citer toutes les initiatives et tous
les outils externes pertinents, dont le nombre ne cesse
de croître. Il s’agit plutôt de fournir un document utile et
succinct aux membres, qui apporte une bonne vision des
défis et dilemmes auxquels les entreprises du secteur
sont souvent amenées à faire face. Ce document définit
également plusieurs étapes pratiques potentielles et
renvoie, le cas échéant, vers des informations plus
détaillées.
La deuxième partie de ces orientations (Section 2.
Approche globale de gestion) décrit plusieurs éléments
fondamentaux de bonnes pratiques en matière de
gestion des droits de l’homme en général. La Section 3:
Enjeux prioritaires examine ensuite une série de
questions liées aux droits de l’homme qui constituent un
défi particulier pour les entreprises du secteur minier ou
sur lesquelles quelques explications supplémentaires
quant aux bonnes pratiques à adopter pourraient être
utiles. Parmi les questions qui ne sont pas abordées
dans cette section figurent, entre autres, la gestion de
l’environnement: si la protection de l’environnement
s’inscrit clairement dans le cadre du respect des droits
de l’homme, les bonnes pratiques en la matière sont
déjà bien comprises et bien documentées.
Il convient également de souligner que les exemples de
bonnes pratiques donnés par certains membres de
l’ICMM (cf. encadrés dans chaque section) ne représentent
qu’un échantillon des initiatives mises en œuvre par nos
adhérents. Par ailleurs, plusieurs autres projets de
l’ICMM, tels que la Resource Endowment Initiative4
[Initiative pour la dotation de ressources] et le Community
Development Toolkit5, [Kit d’outils pour le développement
des communautés] ne sont pas décrits ici, mais
pourraient aider les membres à développer leur
stratégie en matière de droits de l’homme.
1.5 Quels sont les principaux thèmes couverts par
ces orientations?
Cette publication traite principalement de la responsabilité
de respecter les droits de l’homme qui incombe aux
entreprises. Elle explique également comment les
sociétés minières peuvent veiller à ce que les employés
et les communautés aient accès à des mesures de
réparation au niveau opérationnel en cas de préoccupations
légitimes (qu’elles soient ou non liées aux droits de
l’homme). En outre, la valeur de l’engagement proactif
auprès des parties intéressées et les stratégies possibles
en la matière sont également étudiées. Elles relèvent à
la fois de la responsabilité des entreprises de respecter
les droits de l’homme et de l’amélioration de l’accès aux
mesures de réparation (et participent aux initiatives
volontaires en faveur du respect des droits de l’homme).
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

En se fondant sur les éléments liés aux droits de l’homme
du cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD et sur
les procédures développées par les membres de l’ICMM,
cette publication décrit les composantes fondamentales
d’une initiative globale de bonnes pratiques en matière de
droits de l’homme. En ce qui concerne les systèmes de
gestion (Section 2), qui déterminent le cadre dans lequel
la diligence raisonnable s’inscrit, les entreprises sont
encouragées à:
• Politique et orientations – développer des politiques
claires couvrant toutes les questions pertinentes liées
aux droits de l’homme qui se posent dans leurs
exploitations (qu’elles soient ou non désignées
explicitement comme des politiques relatives aux
“droits de l’homme”); adopter en interne une stratégie
de communication claire concernant ces politiques;
et les soutenir par l’adoption d’orientations
opérationnelles destinées aux directeurs et aux
employés, le cas échéant (2.1);
• Gouvernance et mise en œuvre – concevoir ces
politiques dans le cadre de systèmes internes de
contrôle, de gouvernance ou d’autres systèmes de
gestion internes (tels que le SSEC), de façon à assurer
leur mise en œuvre (2.2);
• dans cette optique, chercher à intégrer les questions
liées aux droits de l’homme dans les processus
d’étude d’impact et de diligence raisonnable lorsqu’elles
ne font pas déjà l’objet d’une évaluation adéquate (2.3);
• développer des procédures de réclamation rigoureuses
destinées aux communautés et aux employés (2.4);
• proposer, au personnel concerné, une formation
appropriée aux droits de l’homme y compris au
personnel de sécurité (2.5);
• encourager ses clients, partenaires commerciaux et
fournisseurs à adopter des pratiques comparables aux
siennes en matière de droits de l’homme; et, dans le
cas des fournisseurs, faire de leur respect une
condition requise pour toute relation commerciale,
soumise à une surveillance, le cas échéant (2.6);
• développer et s’engager de façon proactive dans des
partenariats avec les communautés, les gouvernements
et d’autres parties intéressées, afin d’instaurer une
relation de confiance et de favoriser les résultats
positifs concernant les exploitations – tout en restant
dans les limites du rôle et des responsabilités légitimes
de l’entreprise en matière de droits de l’homme (2.7);
• communiquer publiquement ses engagements et les
résultats obtenus (couverts dans cette publication).
En ce qui concerne les enjeux spécifiques liés aux droits
de l’homme (Section 3) qui devraient être envisagés dans
le cadre de l’exécution efficace du principe de diligence
raisonnable et afin de s’assurer que les entreprises
adoptent une approche fondée sur les bonnes pratiques
en matière de droits de l’homme, celles-ci sont
encouragées à:
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
CONTEXTE ET
ÉLÉMENTS CLÉS
• dans la gestion des questions en matière d’emploi: définir
une approche claire concernant la représentation salariale
et les syndicats, en se basant sur la législation et les
principes internationaux pertinents; déclarer fermement
l’interdiction du travail des enfants et du travail forcé; et
trouver comment encourager la diversité, y compris le rôle
des femmes dans le secteur minier (3.1);
• veiller à ce que le personnel de sécurité et les sous-
traitants respectent les principes des droits de l’homme, y
compris les restrictions relatives à l’utilisation de la force;
lorsque cela est possible, rester toujours dans les limites
du rôle légitime de l’entreprise en matière de droits de
l’homme, chercher à exercer une influence légitime sur les
forces de police et les forces de l’ordre de l’État si les droits
des employés et des communautés locales sont menacés (3.2);
• lorsque cela est possible, éviter tout déplacement forcé, et
adopter une stratégie de réinstallation fondée sur les
normes internationales acceptées en matière de bonnes
pratiques (3.3);
• veiller à la conformité des pratiques avec les engagements
pris dans le cadre de l’énoncé de position de l’ICMM sur
les mines et les populations autochtones (3.4);
• évaluer les risques de conflit relatifs ou associés aux
projets, le cas échéant, et chercher à minimiser ces risques
en restant toujours dans la limite du rôle légitime d’une
entreprise (3.5);
• chercher à comprendre les enjeux liés aux droits de l’homme
dans leur approche des exploitations minières artisanales et
à petite échelle établies à proximité de leurs exploitations
et dans leurs interactions avec ces dernières (3.6);
• mettre en œuvre des politiques de lutte contre les trafics
d’influence et la corruption dans le cadre de processus
internes solides, et soutenir les pays qui adoptent les
principes de l’ITIE (Initiative pour la transparence dans les
industries extractives) conformément aux dispositions prévues
dans l’énoncé de position de l’ICMM relatif à l’ITIE (3.7).
“Le critère fondamental pour une
entreprise est de respecter – les
droits de l’homme – c’est-à-dire de
ne pas y porter atteinte. Faire preuve
de diligence raisonnable afin
d’identifier, de prendre en charge
et de gérer les risques relatifs aux
droits de l’homme aidera l’entreprise
à respecter les droits de l’homme,
et à éviter toute complicité d’abus
des droits de l’homme. ”
Georg Kell, directeur du bureau exécutif du Pacte mondial
des Nations Unies
5
 APPROCHE GLOBALE DE GESTION

2
2.1
2.2
2.3
2.4
2.5
2.6
Politique et orientations
Gouvernance et mise en œuvre
Diligence raisonnable
Procédures de réclamation et accès aux mesures de réparation
Formation
Partenaires commerciaux, fournisseurs et clients
2.7 Engagement externe et partenariats

6 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux

2.1 Politique et orientations
Un point de départ évident pour les entreprises en
matière de droits de l’homme consiste à élaborer une ou
plusieurs politiques qui définissent leur approche sur les
questions concernées (qu’elles soient ou non désignées
explicitement comme des politiques relatives aux “droits
de l’homme”). Ces politiques couvrent généralement les
aspects liés aux droits de l’homme dans les relations
avec les communautés, les politiques en matière
d’emploi et la sécurité. Quelques membres de l’ICMM
ont également développé des orientations détaillées
expliquant ce que les engagements dans ces domaines
signifient dans la pratique pour les directeurs sur le
terrain.
Plusieurs éléments du cadre stratégique de l’ICMM en
matière de DD sont pertinents en ce qui concerne les
politiques. La Procédure de vérification de l’ICMM6 –
le troisième élément du cadre DD – exige que des
vérificateurs veillent à ce que les engagements des
sociétés membres en matière de politiques soient
conformes aux Principes de l’ICMM. Cela inclut
notamment l’engagement de “défendre les droits
fondamentaux de la personne et le respect des cultures,
des coutumes et des valeurs dans les rapports avec nos
employés et toutes les personnes touchées par nos
activités” (Principe 3 de l’ICMM) ainsi que les
engagements spécifiques formulés dans l’énoncé de
position de l’ICMM sur les mines et les populations
autochtones7.
Le cadre stratégique en matière de DD stipule également
que les sociétés membres de l’ICMM sont tenues de
produire des rapports en conformité avec les Lignes
directrices de rapport sur le développement durable
2006 (Lignes directrices G3) de la Global Reporting
Initiative (GRI) et du Supplément GRI pour le secteur des
mines et métaux8. Les Indicateurs de performance de la
GRI en matière de droits de l’homme requièrent des
organisations qu’elles rendent compte du degré de prise
en considération de ces droits dans les pratiques
d’investissement et de sélection des fournisseurs ou
sous-traitants. Les lignes directrices relatives à
‘l’information sur l’approche managériale” destinées aux
entreprises spécifient les obligations suivantes:
“Ces éléments fournissent des renseignements concis
sur l’approche managériale indiquée ci-dessous eu égard
aux volets touchant les droits de l’Homme indiqués ci-
dessous, la Déclaration de principes tripartite de l’OIT
sur les entreprises multinationales et la politique sociale
(en particulier les huit conventions fondamentales de
l’OIT, à savoir les Conventions n° 100, 111, 87, 98, 138,
182, 20 et 105), et les Principes directeurs de l’OCDE à
l’intention des entreprises multinationales étant à
considérer comme des références essentielles. [les
pratiques d’investissement et d’achat, la non-
discrimination, la liberté syndicale et le droit de
négociation collective, l’interdiction du travail des
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
APPROCHE
GLOBALE DE
GESTION
enfants, l’abolition du travail forcé ou obligatoire, la
gestion des plaintes et des griefs, les pratiques de
sécurité, les droits des populations autochtones].”
Les Lignes directrices G3 incluent neuf indicateurs de
performance (six indicateurs de base ou obligatoires et
trois indicateurs supplémentaires) en matière de droits
de l’homme, et plusieurs indicateurs supplémentaires
relatifs aux pratiques liées au travail. Le supplément
sectoriel mines et métaux comprend également des
obligations relatives aux dispositions de sécurité.
Les ONG insistent souvent sur le fait que les politiques
des entreprises devraient renvoyer explicitement vers les
normes internationales en matière de droits de l’homme.
Si l’ICMM n’a adopté aucune position officielle sur la
question, plusieurs membres font référence à la
Déclaration universelle des droits de l’homme des
Nations Unies ou à certaines conventions de l’OIT, une
pratique conforme aux Lignes directrices 3G. Une
analyse des dispositions relatives aux droits de l’homme,
adoptées dans les politiques de sept entreprises de
premier plan du secteur extractif, présente aux sociétés
minières des orientations supplémentaires à prendre en
considération lors du réexamen des engagements pris
dans le cadre de leur politiques9. Plusieurs membres de
l’ICMM sont également signataires du Pacte mondial,
dont les dix principes couvrent différentes questions
fondamentales en matière de droits de l’homme10.
“Gérer les droits de l’homme de
façon proactive revient à gérer les
risques judiciaires et relatifs à la
réputation, répondre aux attentes
des actionnaires et des parties
intéressées, maintenir et motiver
les résultats du personnel.
Cela suppose aussi pour les
entreprises de savoir apprécier
de façon plus complète et
impartiale leurs impacts – positifs
et négatifs; directs et indirects –
sur le monde qui les entoure.”
Mary Robinson, Présidente de Realizing Rights
& Mark Moody-Stuart, Président, Anglo American plc
7
 APPROCHE GLOBALE DE GESTION
Politique et orientations: exemples
Rio Tinto a développé une politique explicite en matière de
droits de l’homme ainsi qu’un certain nombre d’autres
politiques en lien avec ces droits, notamment sur les
communautés, l’emploi et l’accès à la terre, qui figurent
toutes dans la déclaration générale des principes de travail
de la société intitulée ‘Notre approche de l’entreprise
(Comment nous travaillons)’ 111. Des livrets détaillant les
lignes directrices portant notamment sur l’intégrité, les
droits de l’homme et les communautés sont mis à la
disposition des sociétés du groupe. Les lignes directrices
en matière de droits de l’homme12 comprennent quatre
volets principaux: les trois premiers se concentrent sur les
considérations en matière de droits de l’homme au niveau
local, en ce qui concerne la gestion des relations avec les
communautés, les employés et les pratiques de sécurité.
La dernière section qui porte sur les ‘questions difficiles’
étudie le rôle et les stratégies de l’entreprise dans des
situations sur lesquelles elle exerce un contrôle moindre,
par exemple en cas de risque d’abus commis par le
gouvernement ou des tiers.
Newmont est l’un des membres de l’ICMM qui souscrivent
explicitement à la Déclaration universelle des droits de
l’homme, dans le cadre de sa politique de responsabilité
sociale13. Cette politique s’appuie sur 19 normes de gestion
et 14 normes spécifiques à une activité, dont plusieurs sont
liées aux droits de l’homme14. Une norme relative à la
sensibilisation aux droits de l’homme, par exemple, impose
à toutes les exploitations du groupe de mettre en place un
processus visant à sensibiliser les employés à ces droits.
D’autres normes concernent notamment la gestion des
sites culturels et religieux significatifs, l’accès à la terre,
l’emploi des populations autochtones et le développement
des affaires, ainsi que la gestion des forces de sécurité.
Un livre élémentaire sur les droits de l’homme et un guide
de formation aux droits de l’homme sont mis à la
disposition des sites du groupe afin de créer un socle de
connaissances et de compétences nécessaire à la mise en
œuvre des normes relatives aux droits de l’homme au
niveau opérationnel.
Parmi les autres exemples pouvant être cités, on trouve
l’engagement de haut niveau de BHP Billiton’s15 à l’égard
des droits de l’homme dans sa Politique de développement
durable soutenue par une Norme plus détaillée relative aux
communautés qui spécifie plusieurs exigences obligatoires
et minimums liées aux droits de l’homme. Xstrata a
développé des ‘lignes directrices relatives aux droits de
l’homme’ visant à faciliter la mise en œuvre des
engagements en matière de droits de l’homme énoncés
dans sa déclaration des principes de l’entreprise et dans sa
politique SSEC16. Goldfields17 a également développé une
politique autonome en matière de droits de l’homme.
8 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
2.2 Gouvernance et mise en œuvre
Dans sa deuxième soumission à John Ruggie, l’ICMM
indiquait que dans le cadre de son engagement global
envers l’adoption de bonnes pratiques, “ses membres
continueront à renforcer leurs processus de gestion
internes afin de garantir la mise en œuvre de leurs
politiques et de leurs engagements en matière de droits
de l’homme”18. Cette question revêt une importance
prépondérante et la deuxième soumission décrivait
comment certains membres intègrent les questions liées
aux droits de l’homme dans leurs systèmes de
gouvernance existants afin d’y parvenir. Les membres de
l’ICMM ont adopté diverses approches qui pourraient être
généralisables, parmi lesquelles: l’intégration des
questions liées aux droits de l’homme dans les
processus SSEC au niveau opérationnel, l’inclusion de
ces questions dans les systèmes internes de contrôle et
de risque à l’échelle du groupe, et la nomination de
membres du conseil d’administration ou de comités
rattachés à ce dernier et chargés de superviser le
respect des droits de l’homme. Tout ce travail repose
souvent sur le principe selon lequel, en matière de droits
de l’homme, comme pour d’autres questions, les
systèmes de gestion et de politiques au sein du groupe
doivent aller de pair.
Les systèmes et approches de gestion sont examinés
dans la Procédure de vérification de l’ICMM qui requiert
la prise en considération des ‘sujets’ suivants, dans le
cadre d’un engagement en matière de vérification:
• Sujet 2: les risques et possibilités matériels de
l’entreprise en matière de DD d’après sa propre
analyse de l’entreprise et les perspectives et attentes
des parties intéressées [qui, dans quasiment tous les
cas incluent des questions liées aux droits de
l’homme];
• Sujet 3: l’existence et le statut de mise en œuvre de
systèmes et d’approches utilisés par l’entreprise
pour gérer chaque possibilité ou risque matériel
identifié en matière de DD (ou un ensemble de
risques et possibilités).
Les ‘systèmes et approches’ visés dans les sujets 2 & 3
peuvent inclure des programmes, politiques, procédures,
etc. en place dans les sociétés membres afin de gérer
les risques liés aux droits de l’homme auxquels elles
sont exposées. L’ICMM n’impose pas à ses sociétés
membres d’avoir dix politiques et systèmes de gestion
sous-jacents différents pour chacun de ses 10 Principes
en matière de DD, mais ces engagements peuvent être
reflétés dans des politiques et systèmes intégrés.
La Procédure de vérification inclut, dans une annexe,
une série d’orientations supplémentaires relatives à la
conception de systèmes de gestion et de processus
adaptés à chaque Principe de l’ICMM.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Le guide d’intégration des droits humains dans la gestion
des entreprises, publié par la Business Leaders Initiative
on Human Rights19. Pourrait constituer une ressource
externe utile dans ce domaine. Il convient toutefois de
souligner qu’il n’y existe pas de façon unique de
procéder: les membres peuvent choisir de développer
leurs propres approches de mise en œuvre en les
adaptant aux systèmes déjà en place.
2.3 Diligence raisonnable
L’intégration des questions liées aux droits de l’homme
dans les processus de diligence raisonnable tels que les
études d'impact, suscite un intérêt croissant auprès des
sociétés membres. John Ruggie a clairement indiqué
que, pour s’acquitter de la responsabilité de protéger les
droits de l’homme qui leur incombe, les entreprises
doivent faire preuve de diligence raisonnable. Dans le
cadre Protéger, respecter et réparer, il souligne trois
facteurs étroitement liés, que les entreprises doivent
prendre en considération en matière de diligence
raisonnable, et qui forment la base d’une approche
complète fondée sur les risques, visant à identifier les
impacts potentiels en matière de droits de l’homme:
• le contexte du pays où les sociétés minières exercent
leurs activités, et les défis spécifiques qu’il peut poser
en matière de droits de l’homme;
• les impacts sur les droits de l’homme que les propres
entreprises peuvent avoir dans ce contexte; et
• le risque de contribuer à des violations (perçues ou
autres) des droits de l’homme du fait des relations
associées à leurs activités (par exemple les relations
qu’elles entretiennent avec des fournisseurs, des
agents de l’État ou des services de sécurité).
La diligence raisonnable devrait être proportionnelle aux
risques, qui dépendent à leur tour de l’ampleur des
impacts indésirables potentiels et du risque de survenue
de ces impacts. Pour ce qui est de l’application de cette
approche fondée sur les risques en matière de diligence
raisonnable, M. Ruggie recommande aux entreprises de
se référer à la Charte internationale des droits de
l’homme (comprenant la Déclaration universelle des
droits de l’homme, le Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels, et le Pacte
international relatif aux droits civils et politiques et ses
deux protocoles facultatifs) et aux conventions
fondamentales de l’OIT, car “c’est principalement à leur
aune que les autres acteurs sociaux jugent de l’impact
des entreprises sur les doits de l’homme”. Les mêmes
références sont désignées comme définissant les “droits
de l’Homme généralement reconnus” dans les Directives
G3 de la GRI.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
APPROCHE
GLOBALE DE
GESTION
Gouvernance et mise en œuvre: exemples
BHP Billiton a intégré les droits de l’homme dans son
approche de ‘gestion des risques à l’échelle du groupe’
afin de garantir que les questions liées à ces droits soient
aisément identifiables et comparables, en parallèle aux
risques financiers, environnementaux et sociaux de
l’entreprise.20 Cela passe par un programme d’audits et
d’auto-évaluations Santé, Sécurité, Environnement et
Communauté (SSEC) lancé en 2001.21 Ce programme vise à
surveiller la mise en œuvre des normes de BHP en matière
de SSEC22, y compris ses normes relatives aux
communautés.
Rio Tinto a instauré depuis longtemps plusieurs processus
pour la mise en œuvre de ses politiques relatives aux droits
de l’homme, y compris un système de plans ‘sur cinq ans
auprès des communautés’ pour chacune de ses
exploitations, et un questionnaire de contrôle interne (QCI)
annuel. Et ces dernières années ont vu l’affermissement du
volet des droits de l’homme dans ces systèmes internes.
Le QCI que les directeurs de division sont tenus de remplir,
comprend désormais quelques 35 questions précises en
lien avec les droits de l’homme dans différents domaines,
y compris le domaine juridique, les relations avec les
communautés, les ressources humaines, le personnel de
sécurité, l’intégrité de l’entreprise et l’engagement
politique.23
La politique sociale, sur l’emploi et les droits de l’homme
(SEDH) de Freeport McMoRan’s 24 prévoit la nomination d’un
‘responsable du respect des droits de l’homme’ (RRDH)
dans chaque site, ainsi qu’à l’échelle du groupe. Il est
notamment chargé d’examiner les allégations relatives aux
droits de l’homme conformément aux procédures de
réclamation de Freeport. Tous les employés sont tenus de
transmettre au RRDH du groupe une lettre de conformité
aux droits de l’homme portant sur le respect de la politique
SEDH. Les principales observations qui en découlent sont
incluses dans le rapport que le RRDH du groupe remet au
Comité d’évaluation des politiques publiques rattaché au
conseil d’administration de l’entreprise. Freeport a
également nommé la juge américaine Gabrielle
McDonald25, éminente avocate des droits de l’homme,
Conseillère spéciale pour les droits de l'homme. Freeport
tire aujourd’hui les leçons de l’application de ce système
global de gestion en matière de droits de l’homme sur
plusieurs années. Elle a ainsi constaté que de nombreuses
préoccupations présentées comme des questions liées aux
droits de l’homme sont en fait des problèmes concernant
les employés ou relevant des ressources humaines. Une
solution pourrait être à l’avenir de scinder la politique
SEDH en trois politiques distinctes, dont une axée sur les
droits de l’homme, ce qui permettrait une définition plus
claire des responsabilités dans ce domaine.
9
 APPROCHE GLOBALE DE GESTION
Étude d’impact: exemples
Newmont a réalisé une série d’études autonomes sur les
droits de l’homme, la première dans son exploitation de
Pajingo (Australie) et la deuxième à Yanacocha (Pérou), en
utilisant des outils inspirés en partie par l’Institut danois
des droits de l’homme et le cadre du ‘Projet de Normes des
Nations Unies’. Ces études ont abouti à l’élaboration d’un
plan d’action en 23 points reposant sur l’étude de Yanacocha,
désormais suivi d’un programme de formation continue aux
droits de l’homme. D’autres études sur les droits de
l’homme sont également prévues dans des sites implantés
au Ghana et en Indonésie. Un mini outil d’étude des droits
de l’homme est également mis à la disposition des sites qui
n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation plus approfondie.
Cet outil, inclus dans le livre élémentaire de Newmont sur
les droits de l’homme prend la forme d’une feuille de
contrôle comprenant 63 questions simples portant sur des
thèmes tels que les droits civils et politiques, les droits
économiques et la politique de l’entreprise31.
BHP Billiton a récemment passé en revue tous les documents
de son entreprise et a établi une série de Normes à l’échelle
du groupe qui prescrivent des exigences obligatoires et
minimums applicables dans toutes les exploitations de la
société. La Norme relative aux communautés inclut des
exigences liées à la planification, à la surveillance et aux
mesures, à l’engagement communautaire, à l’investissement
communautaire et aux droits de l’homme. Parmi les
exigences relatives aux droits de l’homme figurent la
documentation des expositions majeures des droits de
l’homme dans une étude des droits de l’homme fondée
sur les risques et, lorsqu’une exposition est identifiée, le
développement et la mise en œuvre d’un plan de gestion
des droits de l’homme ainsi que la garantie qu’une
formation soit dispensée aux employés et sous-traitants.32
D’autres exemples peuvent être cités parmi nos membres:
ainsi, Rio Tinto stipule dans ses lignes directrices relatives
aux droits de l’homme33 que “lorsqu’un nouveau projet
d’investissement est prévu dans une région où un contexte
de violations massives des droits de l’homme est observé,
[l’entreprise devrait] conduire une analyse de la situation
des droits de l’homme au niveau local”. Anglo American a,
quant à elle, introduit le concept de droits de l’homme dans
une série d’outils d’évaluation figurant dans son coffre à
outils d’étude socio-économique SEAT (‘socio-economic
assessment toolbox’).34 Le processus SEAT vise à aider les
exploitations à identifier et à comprendre leurs impacts
sociaux et économiques, en particulier sur les communautés,
et s’avère particulièrement utile pour des exploitations
matures où une étude d’impact social complète pourrait ne
pas s’avérer nécessaire ou réalisable.
10 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
En matière de diligence raisonnable, M. Ruggie a
défendu l’utilisation des études d’impact sur les droits de
l'homme (ÉIDH), en affirmant que “la mesure la plus
immédiatement efficace sur les résultats de l’entreprise
en matière de droits de l’homme serait de procéder
régulièrement à des études d’impact sur les droits de
l’homme dans les domaines où l’on s’attend à voir la
situation le plus évoluer”.26 La citation suivante est un
extrait de la troisième soumission de l’ICMM à John
Ruggie en décembre 2007:
L’ICMM soutient les initiatives visant à intégrer les
questions liées aux droits de l’homme dans les études
d’impact social et environnemental (EISE) ou des
processus similaires de diligence raisonnable pour tous
les projets à grande échelle envisagés au sujet desquels
des préoccupations légitimes sont formulées quant à un
impact négatif potentiel sur les droits de l'homme.27
De nombreuses questions liées aux droits de l’homme
sont d’ores et déjà abordées dans les processus de
diligence raisonnable existants au niveau des projets,
tels que les études d’impact social et environnemental
(EISE)28 et les études préliminaires sur les communautés.
Mais d’autres questions potentielles – comme les aspects
liés aux droits de l’homme dans les mesures de sécurité
ou les relations avec des agents de l’État, les impacts sur
les artisans miniers ou encore les pratiques locales en
matière d’emploi – ne sont pas toujours traitées de façon
appropriée dans ces processus. Des EIDH autonomes ne
sont toutefois pas forcément la meilleure solution à
adopter. Il pourrait être préférable d’intégrer toute question
supplémentaire liée aux droits de l’homme dans les outils
d’évaluation existants. La procédure utilisée ne revêt pas
tant d’importance que le fait que les questions pertinentes
soient couvertes et traitées de façon appropriée.
Le développement de méthodologies clés en main en
matière d’EIDH n’en est encore qu’à ses débuts. Parmi
les principales initiatives actuelles en la matière, on
trouve un guide des EIDH publié par l’International
Business Leader Forum et l’IFC29 (les entreprises sont
actuellement encouragées à tester les principes de ce
guide sur le terrain) et un “outil d’évaluation du respect
des droits de l’homme” développé par l’Institut danois
des droits de l’homme30, qui pourraient toutes deux
s’avérer des ressources utiles pour les membres de
l’ICMM. D’autres modèles potentiellement intéressants
ont été développés par des organisations telles
qu’International Alert, BLIHR (Business Leaders Initiative
on Human Rights) et Rights and Democracy (une ONG).
Cependant, certains membres préfèreront peut-être
élaborer ou adapter leurs propres outils dans le domaine
ou intégrer les questions liées aux droits de l’homme
dans leurs processus d’évaluation existants (cf. encadré).
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

L’intégration d’une étude des questions liées aux droits
de l’homme dans les décisions internes relatives aux
achats et aux investissements est un autre secteur dans
lequel des bonnes pratiques émergent actuellement.
Le cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD y
renvoie: deux des indicateurs fondamentaux des Lignes
directrices G3 de la GRI sont:
• le pourcentage et le nombre total d’accords
d’investissement significatifs incluant des clauses
relatives aux droits de l’homme ou ayant été soumis
à un contrôle sur ce point [HR1];
• le pourcentage de fournisseurs et de sous-traitants
majeurs dont le respect des droits de l’homme a fait
l’objet d’un contrôle; les mesures prises [HR2].
Au cours de l’année 2009, l’ICMM prévoit de développer
de plus amples orientations avec les sociétés membres
afin de déterminer comment les considérations relatives
aux droits de l’homme pourraient être abordées de façon
plus systématique dans le cadre de l’exercice de la
diligence raisonnable.
2.4 Procédures de réclamation et accès aux mesures
de réparation
L’importance des mécanismes efficaces de réclamation
non judiciaires comme moyens de réparation en cas de
litige entre les entreprises et les communautés (ou
d’allégation de non respect des droits de l’homme) est le
troisième pilier du cadre ‘Protéger, respecter et remédier’
de John Ruggie et il suscite un intérêt croissant des
membres de l’ICMM. Le développement de solides
procédures de réclamation destinées aux membres de la
communauté et aux employés, concernant notamment
les infractions à la politique de l’entreprise (qu’elles
soient perçues ou réelles), participe à renforcer non
seulement la crédibilité des politiques du groupe en
matière de droits de l’homme, mais aussi les pratiques
en matière d’éthique et de relations avec les
communautés. La troisième soumission de l’ICMM à
John Ruggie en décembre 2007 indiquait que “le
développement et la plus grande utilisation des
mécanismes de réclamation et de résolution des
litiges – à la condition qu’ils soient bien conçus et qu’ils
viennent compléter et non saper le rôle légitime des
gouvernements – est un moyen important d’améliorer
les résultats en matière de droits de l’homme sur le
terrain, d’une part, et se trouve dans l’intérêt des
entreprises de premier plan, d’autre part”.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
APPROCHE
GLOBALE DE
GESTION
Procédures de réclamation: exemples
BHP Billiton requiert de tous ses sites opérationnels qu’ils
tiennent un registre de toutes les activités liées aux
communautés, des réponses aux préoccupations, ainsi que
de tous les résultats, accords et engagements. En outre,
des processus de résolution des litiges, proportionnels au
niveau de risque évalué, doivent être disponibles afin de
faciliter la résolution conjointe des plaintes avec les
communautés. L’entreprise publie une analyse du nombre
et des types de plaintes reçues dans son rapport annuel sur
le développement durable (au cours de l’année fiscale 2008,
par exemple, les sites ont enregistré 536 plaintes au total,
dont 37 % étaient liées aux nuisances sonores).35
Newmont a développé une procédure de réclamation
rigoureuse dans sa mine d’Ahafo au Ghana, dans laquelle
elle s’engage à apporter une réponse à chaque plainte/grief
déposé, dans un délai de deux semaines. Les principales
responsabilités sont réparties entre un ‘responsable de la
résolution’ chargé d’enregistrer les plaintes/griefs et de
proposer des solutions, un ‘responsable des griefs’ qui
supervise la gestion globale du système de plaintes/griefs,
y compris la tenue d’une base de données des
plaintes/griefs, et une ‘commission des réclamations et des
plaintes’ qui autorise les solutions proposées pour les
affaires qui ne relèvent plus de l’autorité des responsables
de la résolution et transmet, le cas échéant, les affaires aux
cadres supérieurs.
Anglo American a récemment instauré un nouvel outil pour
les ‘procédures de réclamation et de griefs’ dans sa boîte à
outils d’étude socio-économique SEAT (Socio-Economic
Assessment Toolbox).36 Il fournit aux dirigeants des mines
des lignes directrices sur l’enregistrement, l’examen et la
résolution des plaintes déposées par les parties
intéressées. L’outil décrit par exemple les principales
composantes d’une procédure de réclamation crédible
(de l’enregistrement et du traitement des plaintes aux
mécanismes de jugement des griefs et des recours en
appel), et les principes devant être pris en considération
lors de l’examen des plaintes (tenir compte par exemple du
fait que la plainte pourrait être un indicateur d’une
préoccupation plus grande).
Plusieurs sociétés membres ont ouvert des lignes
téléphoniques de réclamation anonymes qui permettent
aux employés d’exprimer plus facilement leurs
préoccupations légitimes concernant la conduite de
l’entreprise. Le programme Speak-Up37 (Vous avez la
parole) d’Anglo American, par exemple, dirige les
préoccupations et les plaintes vers un prestataire de service
externe qui les transmet ensuite sous la forme d’un
formulaire anonyme à l’équipe chargée des réponses au
sein de l’entreprise. De la même façon, les programme
Whistleblower (sonnette d’alarme) de Teck38 et le système
Speak-OUT (exprimez-vous) de Rio Tinto39 reposent sur une
ligne téléphonique gratuite joignable à toute heure et
animée par une équipe indépendante. Lonmin40 compte une
ligne d’assistance anonyme destinée aux employés.
11
 APPROCHE GLOBALE DE GESTION
Formation: exemples
Xstrata41 met en œuvre des programmes de formation aux
droits de l’homme dans ses exploitations implantées dans
des zones à risque, notamment en Colombie, en
République dominicaine, au Pérou et en Tanzanie. La
formation s’adresse aux agents de sécurité et aux salariés
chargés des relations avec les communautés, ainsi qu’aux
membres des communautés et aux autorités locales en
Colombie et au Pérou. Le lancement de ce programme fait
suite au succès qu’a rencontré la formation à la mine de
cuivre de Cerrejón en Colombie, propriété commune de
BHP Billiton, Anglo American et Xstrata, où elle a été
organisée initialement43. Plus de 3,000 personnes ont suivi
cette formation à Cerrejón entre 2004 et 2006. La session
de deux jours couvre les principes fondamentaux des droits
de l’homme et de la législation humanitaire internationale à
travers une série d’activités, d’études de cas, de jeux et
d’exercices de sensibilisation. Cette formation a pour
objectif de donner aux participants les moyens d’appliquer
les concepts des droits de l’homme dans leurs activités
quotidiennes, y compris dans d’éventuelles situations de
combat, conformément aux Principes volontaires sur la
sécurité et les droits de l’homme.
Rio Tinto a instauré un Centre de formation en ligne sur la
conformité, qui donne accès à une trentaine de modules de
formation couvrant une série de politiques et de questions
juridiques spécifiques ainsi que les bonnes pratiques – dont
certaines sont en lien direct avec les droits de l’homme,
notamment les directives relatives à ‘l’intégrité de
l’entreprise’ et aux ‘droits de l’homme’. Le module traitant
des droits de l’homme contient des sections concernant les
communautés, les droits des employés, la sécurité et les
conflits. Il montre comment appréhender ces
problématiques sur le terrain et souligne les implications
pratiques des principales exigences imposées par les
politiques en vigueur. À ce jour, plus de 2,500 salariés ont
suivi le module de formation sur les droits de l’homme.44 45
D’autres membres de l’ICMM ont développé des programmes
de formation aux droits de l’homme: Freeport McMoRan a
dispensé une formation aux droits de l’homme à près de
5,400 salariés locaux chargés de la sécurité et des relations
avec les communautés (plus de 30 % de ses employés) à la
mine de Grasberg, Indonésie, en 2004. Des améliorations
ont été apportées au contenu de la formation et à la façon
dont elle est dispensée à la suite d’un audit indépendant
réalisé en 2005.46 Au cours de l’année fiscale 2008,
BHP Billiton a dispensé une formation aux droits de
l’homme à 11,900 salariés et 14,000 sous-traitants,
principalement en Afrique du Sud, en Australie et en
Amérique du Sud. Enfin, Newmont organise des formations
aux droits de l’homme à l’intention de ses agents de
sécurité sur plusieurs sites, y compris à l’exploitation de
Yanacocha au Pérou. Un guide de formation sur les droits
de l'homme a été distribué aux exploitations afin d’étayer
les ateliers de formation organisés.
12 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
En ce qui concerne les procédures de réclamation
destinées aux communautés, l’expérience des membres
montre que l’instauration explicite de ces procédures au
niveau des projets n’est pas suffisante, mais qu’il convient
de s’assurer qu’elles soient accessibles pour les parties
intéressées, qu’elles suivent un processus prévisible et,
dans la mesure du possible, transparent, et qu’elles
soient perçues comme légitimes et équitables. Quant aux
procédures destinées aux employés, on note depuis
peu chez les membres, une tendance à proposer des
lignes téléphoniques d’alerte anonymes, gérées
indépendamment, chargées d’enregistrer les plaintes
et d’y répondre en toute confiance.
Plusieurs éléments du cadre stratégique de l’ICMM,
en matière de DD, se rapportent à cette question. Ainsi,
dans les Lignes directrices G3, les orientations relatives
aux droits de l’homme dans l’‘Information sur l’approche
managériale’ exigent des entreprises qu’elles:
“[fournissent] des renseignements concis sur […] la
gestion des plaintes et des griefs”. L’Annexe 1 de la
Procédure de vérification de l’ICMM suggère aux
contrôleurs de rechercher, entre autres, les preuves de
l’existence:
• d’un système d’enregistrement et de gestion des
griefs des employés et de résolution des litiges, y
compris d’un mécanisme confidentiel géré par un
tiers permettant le signalement d’éventuels abus des
droits de l’homme ou le dépôt de plaintes par les
employés;
• d’un système de suivi et de réponse aux préoccupations
des communautés en bonne et due forme, soutenu
par un mécanisme indépendant de résolution des
litiges.
Le cadre ‘Protéger, respecter et réparer’ présente une
série de critères qui devraient être suivis lors de la
conception de mécanismes de réclamation non
judiciaires, parmi lesquels: la légitimité des structures
de gouvernance; l’accessibilité pour les utilisateurs
visés; la prévisibilité du processus; l’équité pour toutes
les parties; la compatibilité avec les droits de l’homme;
et la transparence. Au cours de l’année 2009, l’ICMM
prévoit de développer de plus amples orientations avec
les sociétés membres afin de déterminer comment ces
principes pourraient être interprétés et appliqués dans la
pratique, au niveau opérationnel.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

2.5 Formation
Former les salariés aux questions liées aux droits de
l’homme peut aider, d’une part, à ce qu’on comprenne
mieux, en interne, en quoi ces questions sont pertinentes
pour l’entreprise, et, d’autre part, à garantir que le
personnel mette en œuvre les procédures spécifiques
liées aux droits de l’homme, telles que les mesures de
sécurité (cf. aussi la section 3.2).
Le Principe 3 du cadre stratégique de l’ICMM en matière
de DD inclut la disposition suivante dans son texte
explicatif, dit “d’élaboration”:
veiller à ce que tout le personnel concerné, y compris le
personnel de sécurité, reçoive une formation et des
directives appropriées concernant la culture et les droits
de l’homme.
Une disposition étayée par deux indicateurs
(supplémentaires, par opposition aux indicateurs de
base) dans les Lignes directrices G3 de la GRI:
• le nombre total d’heures de formation des salariés
aux politiques et procédures relatives aux droits
de l’Homme applicables dans leur activité; le
pourcentage de salariés formés [HR3,
supplémentaire]; et
• le pourcentage d’agents chargés de la sécurité ayant
été formés aux politiques ou procédures de
l’organisation relatives aux droits de l’Homme,
applicables dans leur activité [HR8, supplémentaire].
APPROCHE
GLOBALE DE
GESTION
Partenaires commerciaux, fournisseurs et clients:
exemples
AngloGold Ashanti énonce dans ces Principes d’affaires47
son engagement à “promouvoir l’application de [ses]
principes par les tiers avec lesquels [elle] traite. Leur
disposition à accepter ces principes sera un facteur
important dans notre décision d’entamer ou de poursuivre
ces relations.” (Parmi les principes de l’entreprise figurent
notamment un engagement explicite envers le respect de la
Déclaration universelle des droits de l’homme et des
Conventions sur les droits fondamentaux de l’Organisation
Internationale du Travail).
L’exemple de Vale en matière de gestion des questions
relatives aux droits de l’homme chez ces clients est
intéressant: en 2007, ce membre de l’ICMM a annoncé qu’il
cesserait de vendre son minerai de fer aux fonderies
brésiliennes accusées d’avoir recours au travail forcé ou
d’enfreindre les réglementations environnementales ou qui
ont été poursuivies pour ces motifs. Cet engagement, visant
à aider à éradiquer le travail forcé dans le pays, est soutenu
chez Vale par plusieurs processus destinés à surveiller et à
vérifier le comportement des entreprises désireuses
d’acheter son minerai de fer. Il s’inscrit également dans
une campagne de sensibilisation plus large de Vale contre
le travail forcé.

En outre, l’Annexe 1 de la Procédure de vérification de

l’ICMM stipule que les contrôleurs devraient rechercher
des preuves de l’existence de “processus documentés de
formation des salariés concernés visant à leur expliquer
la signification des politiques et orientations du groupe
pour eux personnellement et dans leurs activités
quotidiennes, ainsi que leur responsabilité”.

Les membres de l’ICMM ont développé différents

programmes de formation, certains ayant pour objectif
une sensibilisation générale des employés, d’autres
visant des activités opérationnelles spécifiques telles que
la sécurité (cf. encadré). Parmi les ressources externes
potentiellement utiles en matière de sensibilisation
figure l’outil d’apprentissage en ligne consacré aux droits
de l’homme et destiné aux entreprises42 développé par le
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de
l’homme en collaboration avec le Pacte mondial des
Nations Unies.

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 13
 APPROCHE GLOBALE DE GESTION
Engagement externe et partenariats: exemples
Freeport McMoRan a mandaté une ONG indépendante,
l’International Centre for Corporate Accountability (ICCA),
pour conduire un audit sur les questions sociales et des
droits de l’homme dans son exploitation de Papouasie
occidentale, en 200448. Cet audit a impliqué la collecte d’un
grand volume de données et plus de 400 entretiens avec
des salariés afin de vérifier qu’ils comprennent bien la
politique de Freeport en matière de questions sociales,
d’emploi et de droits de l’homme et comment faire pour s’y
conformer. Les résultats et la réponse de l’entreprise ont
été rendus publics sur le site Internet de l’ICCA. Freeport
précise que l’audit a abouti, entre autres, à l’adoption de
nouveaux systèmes de gestion et de responsabilité, et à des
améliorations dans ses programmes de formation aux
droits de l’homme. Un suivi de l’audit initial a été réalisé en
2006 et visait notamment à déterminer si l’entreprise avait
mis en œuvre les modifications recommandées dans le
premier audit.
La participation de l’Association minière du Canada et de la
Prospectors and Developers Association of Canada dans
les Tables rondes nationales sur la responsabilité sociale
des entreprises, organisées par le gouvernement
canadien,49 est un exemple intéressant d’engagement dans
des débats nationaux sur les questions liées aux droits de
l’homme. Ces membres de l’ICMM ont tous deux pris part
au Groupe consultatif multipartite chargé de la préparation
du rapport final de l’initiative. Une série de quatre Tables
rondes organisée en 2006 a examiné les mesures qui
pourraient être prises pour permettre aux entreprises
canadiennes du secteur de l’extraction minière qui mènent
des activités dans les pays en développement, de “satisfaire
aux normes et aux pratiques exemplaires internationales,
dans le domaine de la responsabilité sociale des
entreprises, et même de les dépasser”. Le rapport final du
Groupe consultatif formulait plusieurs recommandations
(étudiées actuellement par le gouvernement canadien),
incluant des normes nationales relatives à la responsabilité
sociale des entreprises et des obligations en matière de
reddition des comptes, un ombudsman indépendant et un
Comité tripartite de contrôle de la conformité.
Le Minerals Council of Australia (MCA) offre, quant à lui,
un exemple d’engagement au sein de l’industrie visant à
encourager l’adoption de normes élevées. Le MCA a
développé son propre cadre stratégique en matière de
développement durable, appelé ‘Enduring Value’50 (valeur
durable), qui intègre les dix principes du cadre stratégique
de l’ICMM en matière de DD, et apporte des orientations et
des outils destinés à faciliter sa mise en œuvre. S’engager
à respecter le cadre Enduring Value est une condition
requise pour adhérer au MCA. Le MCA compte
actuellement 36 sociétés membres et vient de créer une
catégorie ‘associés internationaux’ destinés aux nouveaux
membres basés à l’étranger. Il est en pourparler avec de
futurs membres potentiels, notamment au Chili, en Chine
et en Inde. Une association minière chinoise, ayant fait part
d’un intérêt majeur envers l’adoption du cadre Enduring
Value, a incité le MCA à envisager sa traduction en chinois.
14 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
2.6 Partenaires commerciaux, fournisseurs et clients
Les entreprises pourraient avoir une certaine influence
sur le comportement, en matière d’éthique et de droits
de l’homme, de leurs partenaires commerciaux,
fournisseurs et clients, étant bien entendu qu’elles
n’exercent aucun contrôle direct sur les actions de ces
derniers. Ces dernières années, la question de
l’influence élargie a gagné du terrain, les défenseurs des
droits de l’homme ayant trouvé de nouvelles façons de
cibler les entreprises en ne se concentrant plus
uniquement sur leur propre comportement, mais aussi
sur le comportement des entreprises et des autres
parties avec lesquelles elles font affaire.
Il existe différentes approches pratiques que les membres
de l’ICMM peuvent adopter, et ils l’ont déjà fait, dans ce
domaine, y compris le fait d’imposer aux fournisseurs,
par exemple, qu’ils respectent les normes SSE et celles
relatives aux droits de l’homme comme une condition
requise pour toute relation commerciale. Leur influence
sur les partenaires commerciaux et les clients peut
s’avérer moindre, mais certaines questions peuvent
mériter qu’on y prête attention (cf. l’exemple de Vale
ci-dessous).
Le Principe 2 du cadre stratégique de l’ICMM en matière
de DD, axé sur l’intégration des questions de
développement durable dans la prise de décision au sein
de l’entreprise, inclut la disposition suivante dans son
texte explicatif, dit “d’élaboration”:
encourager les clients, partenaires commerciaux et
fournisseurs de biens et services à adopter des principes
et pratiques en conformité avec les normes SSE et
relatives aux droits de l’homme.
L’Annexe 1 de la Procédure de vérification de l’ICMM
suggère aux contrôleurs de rechercher des preuves de
l’existence de directives de l’entreprise définissant
comment “les politiques en matière d’emploi et de droits
de l’homme devraient être mises en œuvre en ce qui
concerne les partenaires commerciaux, et en particulier
les sous-traitants” et au sein de l’entreprise elle-même.
2.7 Engagement externe et partenariats
L’engagement externe et les partenariats constituent
clairement un élément fondamental de bonnes pratiques
pour les droits de l’homme, tout comme pour d’autres
questions de développement durable. Mais, sur la
question des droits de l’homme en particulier, étant
donnés les points de vue souvent divergents des ONG et
des autres parties intéressées, sur ce qui relève de la
responsabilité des entreprises, et sur les faits qui sous-
tendent certaines affaires spécifiques, un programme
d’engagement externe bien conçu peut s’avérer essentiel
pour instaurer une relation de confiance. Si ce type de
programme va au-delà de ce qu’on pourrait considérer
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

comme relevant de la diligence raisonnable, il peut aider
à concevoir des approches efficaces visant à limiter les
risques pour les droits de l’homme identifiés par
l’exercice de cette dernière.
Un autre aspect potentiellement important de
l’engagement externe réside dans le fait qu’il peut
encourager l’adoption des principes des droits de
l’homme par les partenaires commerciaux et d’autres
entreprises. De la même façon, cela peut être l’occasion
d’encourager diplomatiquement les gouvernements dans
la bonne voie – même s’il convient ici de veiller à rester
dans les limites du rôle légitime des entreprises en
matière de droits de l’homme (ce qui peut signifier axer
les discussions sur la protection des droits des employés
et des communautés locales). Le développement de
partenariats avec des ONG, d’autres organismes et,
lorsque c’est possible, d’autres entreprises implantées
dans la région, peut quant à lui permettre d’obtenir des
résultats sur le terrain en matière de droits de l’homme,
dans les cas où une initiative isolée de l’entreprise ne
suffit pas.
Depuis plusieurs années, l’ICMM et ses membres ne
ménagent pas leurs efforts en ce sens. L’engagement
auprès d’ONG nationales et internationales et auprès des
communautés locales est désormais une norme établie
pour les entreprises leaders de l’industrie. Il reste
toutefois des défis à relever. Il est toujours difficile de
trouver des méthodes efficaces pour répondre à la
désinformation concernant les activités d’une entreprise,
surmonter la méfiance générale et définir des solutions
pratiques qui recueillent le soutien des différents
groupes intéressés. Les exemples ci-dessous illustrent
quelques-unes des approches les plus innovantes qui ont
été développées.
APPROCHE
GLOBALE DE
GESTION
S’inquiétant des conflits internes en Colombie et de leurs
impacts potentiels, en 2003, Cerrejón Coal* a lancé un
programme de formation aux droits de l’homme à l’intention
de ses salariés et des principales parties intéressées, dont
les forces de l’ordre publique, les sociétés de sécurité
privées avec qui elles traitaient et les communautés
avoisinantes. Ce programme incluait des initiatives de
formation, de sensibilisation, des actions humanitaires et des
stratégies de communication. Afin de promouvoir la
compréhension des questions liées aux droits de l’homme,
Cerrejón a développé un programme de formation et de
qualification en collaboration avec: l’Instituto interamericano
de derechos humanos (centre costaricain de formation, de
qualification et d’analyse des droits de l’homme), une
organisation de formation régionale; la Croix rouge
colombienne et le Comité international de la Croix rouge ;
la Fundación Ideas para la Paz (fondation Idées pour la paix),
une cellule de réflexion fondée en 1999 par des chefs
d’entreprise colombiens; et des ONG internationales.
La formation a commencé en 2004 et s’adressait initialement
aux forces de l’ordre public. En 2005, elle a été élargie à
d’autres organisations étatiques chargées de la sécurité, aux
sociétés de sécurité privées sous-traitantes, à la
communauté et aux salariés de l’entreprise avant d’inclure
également, à partir de 2006, les autorités et dirigeants des
populations autochtones et les autorités gouvernementales
et civiles, ainsi qu’un plus grand nombre de forces de
sécurité publiques et privées. Le nombre de personnes
formées dans le cadre de ce programme était de 592 en
2004, 486 en 2005 et 2,102 en 2006.
Rapport 2007 sur le développement durable de BHP Billiton
* Remarque: Cerrejón Coal appartient, à parts égales, à des filiales
de BHP Billiton plc, Anglo American plc et Xstrata plc.

L’engagement externe et les partenariats sont des

éléments essentiels du cadre stratégique de l’ICMM en
matière de DD. L’un des Principes fondamentaux en
matière de développement durable est de:

mettre en œuvre, avec nos intervenants, des dispositions

d’engagement, de communication et de production de
rapports indépendants, qui soient efficaces et
transparents [Principe 10].

L’une des dispositions pertinentes en ce sens, dans la

Procédure de vérification, stipule que les contrôleurs
pourraient rechercher les preuves de l’existence d’un
“mécanisme visant à identifier les parties intéressées
concernées, y compris les responsables des politiques
publiques, et à s’engager auprès d’elles sur les
questions liées à l’emploi et aux droits de l’homme” et de
“‘l’existence de partenariats avec des parties intéressées
pour faciliter la mise en œuvre des politiques de
développement durable et de planification opérationnelle
de l’entreprise”.

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 15
 ENJEUX PRIORITAIRES

3
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
3.6
Questions liées à l’emploi
Sécurité
Déplacement de population
Populations autochtones
Conflit
Exploitation minière artisanale et à petite échelle
3.7 Lutte contre la corruption et transparence

16 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux

3.1 Questions liées à l’emploi
Comme pour les autres questions traitées dans la
section 3, l’objectif n’est pas ici de couvrir tous les sujets
liés aux droits de l’homme. En matière d’emploi en
particulier, les bonnes pratiques peuvent revêtir de
nombreux aspects et se traduire, entre autres, par l’offre
de formation et la garantie d’une rémunération
équitable. Leur attribuer explicitement le statut de
questions de droits de l’homme ne signifie pas
nécessairement qu’elles sont gérées de la façon la plus
efficace et équitable. Certaines questions spécifiques
liées à l’emploi méritent toutefois que l’on s’y arrête et
qu’on les examine à la lumière des droits de l’homme,
notamment: la représentation salariale, l’interdiction du
travail des enfants et du travail forcé et la promotion de
la diversité et du rôle des femmes dans le secteur minier.
Le contexte général dans ce domaine est défini par le
Principe 3 du cadre stratégique de l’ICMM en matière de
DD (sur la question des droits de l'homme) qui inclut les
dispositions suivantes dans son texte dit “d’élaboration”:
- Egarantir une rémunération et des conditions de travail
équitables à tous les salariés et ne pas avoir recours au
travail forcé, obligatoire ni au travail des enfants;
- veiller à associer de façon constructive les salariés aux
questions portant sur des préoccupations mutuelles;
- mettre en œuvre des politiques et pratiques visant à
éliminer toute forme de harcèlement et de
discrimination dans tous les aspects de nos activités.
Les quatre principes du volet emploi du Pacte mondial
des Nations Unies (issus de la Déclaration de l’OIT
relative aux droits et principes fondamentaux au
travail)51. Constituent des références utiles en la matière.
Ils invitent les entreprises à:
ENJEUX
PRIORITAIRES
Rejoignant des politiques adoptées depuis longtemps
par nos membres, le cadre stratégique de l’ICMM en
matière de DD interdit formellement le travail des
enfants et le travail forcé. Cette interdiction est étayée
par les indicateurs de base suivants des Lignes
directrices G3 de la GRI:
• les activités identifiées comme présentant un risque
significatif d’incidents impliquant le travail d’enfants;
les mesures prises pour contribuer à interdire ce type
de travail [HR6]; et
• les activités identifiées comme présentant un risque
significatif d’incidents relatifs au travail forcé ou
obligatoire; les mesures prises pour contribuer à
abolir ce type de travail [HR7].
Le Pacte mondial des Nations Unies fournit également
des données utiles sur ces questions spécifiques52.
Les membres de l’ICMM reconnaissent l’importance de
la promotion de la diversité et du rôle des femmes dans
le secteur minier, aussi bien en matière d’élimination du
harcèlement que d’égalité des chances. Dans le secteur
minier comme dans d’autres industries traditionnelles,
les minorités et les femmes ont été sous-représentées
par le passé. Parmi les indicateurs de base pertinents en
la matière dans les Lignes directrices G3 du GRI figurent:
• la composition des organes de gouvernance et la
répartition des employés par sexe, tranche d’âge,
appartenance à une minorité et autres indicateurs de
diversité [LA13]; et
• le rapport du salaire de base des hommes et de celui
des femmes par catégorie professionnelle [LA14].

• respecter la liberté d’association et reconnaître le

droit de négociation collective (Principe 3);
• éliminer toutes les formes de travail forcé ou
obligatoire (Principe 4);
• abolir de façon effective le travail des enfants
(Principe 5); et
• éliminer la discrimination en matière d’emploi et de
profession (Principe 6).

Les questions de représentation salariale sont abordées

dans les Lignes directrices G3 de la GRI à travers
plusieurs indicateurs de base, dont:

• le pourcentage de salariés couverts par une

convention collective [LA4]; et
• les activités identifiées au cours desquelles le droit à
la liberté syndicale et à la négociation collective
risque d’être menacé; les mesures prises pour
assurer ce droit [HR5].

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 17
 ENJEUX PRIORITAIRES
Questions liées à l’emploi: exemples
Une association membre de l’ICMM offre un exemple
intéressant d’approche nationale en matière de
représentation salariale et de négociation collective: la
Chamber of Mines of South Africa (chambre des mines
d’Afrique du Sud). Cette Chambre travaille en étroite
collaboration avec les syndicats, y compris la National
Union of Mineworkers (union nationale des travailleurs des
mines), et mène des négociations collectives au nom de ses
membres du secteur des mines de cuivre et de fer dans le
cadre d’un système tripartite réunissant syndicats et
gouvernement autour d’une même table. (Dans l’industrie
minière sud-africaine, il s’agit du seul système de
négociation qui implique les mines de plus d’une entreprise
dans un processus conjoint, mais il existe de nombreux cas
de négociations centralisées à l’échelle de l’entreprise
portant sur l’ensemble des mines d’un même groupe).
Outre les accords relatifs aux salaires, la Chambre négocie
aussi avec les syndicats un certain nombre de questions
plus larges. Des accords relatifs aux mesures de soins de
santé pour les personnes dépendantes et aux femmes dans
le secteur des mines ont ainsi été conclus au cours des
dernières années.
En matière de prévention du travail des enfants, De Beers
(dont la société Anglo American, membre de l’ICMM,
détient 45 % des parts) a instauré plusieurs processus
visant à éliminer ce type de travail dans la chaîne de
production des diamants. Les BPP (principes de meilleures
pratiques) de De Beers53 sont applicables non seulement en
interne, mais aussi aux clients de sa Diamond Trading
Company (appelée “Sightholders”) et à ses sous-traitants.
Entre autres choses, les BPP imposent une approche
responsable visant à éliminer le travail des enfants dans
toutes les activités, y compris dans les activités de taille et
de polissage. Elles sontcomplétées par un programme de
vérification qui définit plus précisément leurss exigences
spécifiques et offre un cadre pratique pour leur mise en
œuvre et leur conformité, incluant un système d’audits
internes et d’étude par des tiers. Si le travail d’un enfant
est constaté, une procédure de violation matérielle des BPP
est engagée, donnant lieu soit à des mesures correctives
soit à des sanctions pouvant conduire à la rupture du
contrat. Aucun cas de travail d’enfant n’a été observé dans
les activités de Sightholder en 2005-2006.
Dans le même ordre d’idées, le Minerals Council of
Australia (MCA) (conseil des mines d’Australie) a adopté
une série de mesures visant à développer “un calendrier à
l’intention de l’industrie afin d’améliorer de manière
significative, sur cinq ans [jusqu’en 2009], l’emploi des
femmes dans l’industrie des mines et les communautés
dans lesquelles [elle mène] des activités”. En 2004, le MCA
a lancé le Women and Mining Dialogue (dialogue entre les
femmes et l’industrie des mines) en vue de mobiliser ses
sociétés membres et les parties externes intéressées
(y compris les principaux représentants du gouvernement
et de la société civile) sur ces questions. Il a également
conduit un programme de recherche fondamentale, publié
un rapport majeur54, et développé un manuel et des ateliers
de bonnes pratiques destinés à être utilisés au niveau
opérationnel.
18 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
3.2 Sécurité
En règle générale, la sécurité a pour objectif de protéger
l’entreprise des risques auxquels sont exposés ses
employés et ses actifs. Mais, lorsque les actions du
personnel de sécurité, des forces de police ou des
militaires, chargés de garder les exploitations minières
ou opérant à proximité de ces exploitations, posent un
risque de violation des droits de l’homme pour les
membres des communautés locales ou les salariés, les
questions de sécurité deviennent une source de
préoccupation majeure.
Axées dans un premier temps sur le personnel de
sécurité employé directement par l’entreprise ou par des
sous-traitants, les bonnes pratiques adoptées par les
membres de l’ICMM ont pour objectif de garantir que ces
salariés suivent des règles de conduite claires, étayées
par une formation suffisante. Ces règles de conduite
devraient se fonder sur les principes des droits de
l’homme et inclure des directives et restrictions relatives
au recours à la force. Il convient notamment d’insister
sur le fait que le recours à la force n'est autorisé qu’en
cas de stricte nécessité et devrait toujours être
proportionnel à des objectifs légitimes.
Deuxièmement, concernant les autres personnes
chargées de la sécurité, les forces de police et les
militaires sur lesquels les entreprises n’ont parfois qu’un
contrôle partiel, les bonnes pratiques adoptées par les
membres de l’ICMM consistent, lorsque cela est
possible, et dans les limites du rôle légitime des
entreprises en matière de droits de l’homme, à exercer
leur influence légitime chaque fois que les droits de
l’homme des membres des communautés locales ou des
employés sont menacés. Dans ces cas, les entreprises
peuvent prendre les mesures suivantes:
• chercher à convaincre la police et l’armée de
respecter les normes internationales;
• essayer de garantir qu’aucun équipement de
l’entreprise ne soit utilisé pour violer les droits de
l’homme; et
• faire pression pour que toute allégation crédible à
l’encontre des forces de l’ordre de l’État fasse l’objet
d’une investigation55.
Les Principes volontaires sur la sécurité et les droits de
l’homme56 sont la plus importante initiative mondiale
dans ce domaine. L’ICMM est l’un des deux organismes
de l’industrie nommés “observateurs” officiels des
Principes volontaires, et six de ses membres sont des
“participants” officiels (cf. encadré). Les Principes
volontaires s’articulent autour de trois thèmes centraux:
l’étude des risques, les interactions entre les entreprises
et la sécurité publique, et les interactions entre les
entreprises et la sécurité privée. En 2007, les Principes
volontaires ont été renforcés par une série de “critères
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

de participation” stipulant l’obligation pour les
participants de rendre compte de la mise en œuvre des
principes.
Le cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD inclut
plusieurs éléments pertinents sur cette question, dont la
clause suivante dans le texte explicatif dit “d’élaboration”
du Principe 3 relatif aux droits de l’homme:
veiller à ce que tout le personnel concerné, y compris le
personnel de sécurité, reçoive une formation et des
directives appropriées concernant la culture et les droits
de l’homme.
Les Indicateurs de performance relatifs aux droits de
l’homme définis dans le Supplément sectoriel Mines et
Métaux du GRI couvrent également la question de la
formation des salariés et des forces de sécurité aux
droits de l’homme.
ENJEUX
PRIORITAIRES
Sécurité: exemples
Anglo American a développé un manuel et un séminaire de
formation en vue de faciliter la mise en œuvre des
Principes volontaires sur la sécurité et les droits de
l’homme qu’elle a adoptés officiellement, et elle a intégré la
production de rapports sur la conformité avec les Principes
dans les principaux processus de vérification du groupe
(sous la forme d’une lettre de conformité aux droits de
l’homme adressées au PDG par les directeurs de site).
Le manuel, développé par une équipe de directeurs de
différentes divisions d’Anglo, comprend des orientations
pratiques sur les principaux processus de mise en œuvre,
tels que l’étude des risques en matière de sécurité, la
formation et la sensibilisation aux droits de l’homme et la
façon de répondre aux allégations d’abus de ces droits.
Anglo a aussi développé un séminaire de formation basé
sur des scénarios, avec la participation d’experts en risques
politiques et judiciaires, à l’intention des sites implantés
dans des pays à risque élevé.

En Indonésie, le personnel de sécurité de Freeport

McMoRan suit régulièrement une formation aux Principes
volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme dans le
cadre d’un programme de formation continue aux droits de
l’homme.57 Freeport, qui soutient depuis longtemps ces
“Les Principes volontaires ont Principes, prend également des mesures visant à
promouvoir leur mise en œuvre à plus grande échelle au
permis de créer une plateforme niveau national en Indonésie, en réponse aux discussions
engagées lors des sessions plénières relatives aux
permettant de traiter les Principes. L’entreprise a ainsi organisé récemment une
série de réunions sur le sujet avec des responsables
questions complexes liées aux politiques et des partenaires commerciaux locaux. À la

droits de l’homme en instaurant suite de récentes acquisitions, Freeport a nommé un

Directeur de la sécurité au niveau du groupe chargé de
une collaboration entre le superviser la mise en œuvre des Principes volontaires dans
tous les sites de l’entreprise.
gouvernement, les entreprises et
Plusieurs autres membres de l’ICMM se sont prononcés
les organisations de la société officiellement en faveur des Principes volontaires et
prennent des mesures afin de les intégrer dans leurs
civile. Pour accroître son impact politiques et procédures internes. Chez Newmont, par

sur le terrain, elle doit s’étendre exemple, la mise en œuvre des Principes est liée à ses
normes générales de gestion, et inclut une norme explicite
davantage.” relative à la ‘gestion des forces de sécurité’.58 Newmont59 et
Xstrata60 ont toutes deux adopté des processus internes de
sélection (fondés sur des critères relatifs aux droits de
Adam Leach, PDG, IBLF l’homme) pour le recrutement de leur personnel de
sécurité. Les directives relatives aux droits de l’homme de
Rio Tinto61 contiennent des instructions précises sur les
questions de sécurité, incluant notamment des restrictions
claires concernant le recours à la force et aux armes, des
procédures de recrutement et des dispositions relatives aux
relations avec les forces de sécurité gouvernementales.
Lors de la révision des documents du groupe, BHP Billiton
a inclus, dans sa Norme sur la protection des biens, des
exigences relatives aux Principes volontaires en matière de
sécurité et de droits de l’homme.

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 19
 ENJEUX PRIORITAIRES
Déplacement de population: exemples
Newmont a développé une norme relative au déplacement
de population dans son ensemble de normes générales de
gestion visant à aider les exploitations à développer et
mettre en œuvre leurs plans de déplacement “qui
compensent les impacts socio-économiques et culturels
négatifs à court et à long termes et qui honorent les
principes de la consultation préalable éclairée”63. En 2006
Newmont a pris des mesures claires afin de mettre ces
normes en pratique lors de la réinstallation de 500 familles
(2,200 personnes) sur le site de sa mine d’Ahafo au Ghana.
Un ‘comité de négociation du déplacement’ et un ‘comité
d’analyse des cultures’, réunissant des représentants de la
communauté, des ONG et des autorités traditionnelles, ont
été instaurés afin de mener les négociations portant sur les
indemnisations des terres et des cultures. Les membres de
la communauté ont, souvent pour la première fois de leur
vie, obtenu un titre légal (bail de 99 ans) pour leur nouvelle
maison et leur nouveau terrain de résidence. Newmont a
travaillé en collaboration avec une ONG locale en vue de
lancer un programme officiel appelé Vulnerable Program
destiné à venir en aide aux foyers les plus vulnérables.64
Anglo American a intégré un outil de ‘planification et mise
en œuvre de déplacement’ dans sa boîte à outils d’étude
socio-économique SEAT (socio-economic assessment
toolbox), et développe actuellement une politique autonome
relative au déplacement. L’outil traite des exigences, des
risques et des complexités associés à un programme de
déplacement. Il définit les composantes principales d’un
‘plan d’action en cas de déplacement’, allant de
l’identification des impacts du projet à la création de cadres
pour l’indemnisation, l’association du public, les procédures
de réclamation et la surveillance/la production de rapports.
L’outil n’est pas présenté comme une directive unique mais
plutôt comme une aide devant être utilisée “conjointement
avec les orientations relatives aux meilleures pratiques”
également présentées dans le document, et plus
particulièrement celles de la Banque mondiale/de l’IFC.
D’autres membres de l’ICMM ont déclaré soutenir les
politiques ou directives de la Banque mondiale ou de l’IFC
relatives au déplacement forcé, parmi lesquelles AngloGold
Ashanti, BHP Billiton, Rio Tinto et Xstrata.
20 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
3.3 Déplacement de population
Si le déplacement forcé des communautés locales
s’avère parfois nécessaire pour certains projets,
l’expérience montre qu’il risque d’avoir des impacts
culturels et socio-économiques nocifs. Ce type d’opération
requiert par conséquent une gestion responsable et
réfléchie. Tout comme les questions de sécurité, le
déplacement des populations suscite souvent un grand
intérêt auprès des ONG internationales. Le déplacement
forcé désigne à la fois le déplacement physique des
personnes (déménagement ou perte d’un abri) et le
déplacement économique (la perte d’actifs ou d’accès à
des actifs donnant lieu à une perte de source de revenus
ou de moyens de subsistance) par suite d’une acquisition
de terres liée à un projet.
Parmi les principales sources d’orientations concernant
les bonnes pratiques dans ce domaine figure la Norme
de performance 5 de l’IFC62 relative à l’acquisition de
terres et au déplacement forcé, sur laquelle plusieurs
membres de l’ICMM fondent leurs propres approches.
Les objectifs généraux de la Norme de performance 5
sont les suivants:
• éviter ou tout au moins minimiser le déplacement
forcé chaque fois que cela est possible, en explorant
des conceptions de projet alternatives;
• atténuer les impacts sociaux et économiques négatifs
résultats de l’acquisition de terres ou de restrictions
afférentes à leur utilisation par les personnes affectées,
en: (i) fournissant une compensation de la perte d’actifs
au prix de remplacement et en (ii) veillant à ce que les
activités de déplacement engagées soient accompagnées
d’une communication appropriée des informations,
d’une consultation et de la participation, en toute
connaissance de cause, des populations affectées;
• améliorer ou tout au moins rétablir les moyens de
subsistance et le niveau de vie des personnes
déplacées; et
• améliorer les conditions de vie chez les personnes
déplacées, par la mise à disposition de logements
adéquats dont la possession est garantie sur les sites
de destination.
Afin de faciliter la mise en œuvre de la Norme de
performance 5, l’IFC a également développé une
Recommandation et le manuel Handbook for Preparing a
Resettlement Action Plan (manuel pour la préparation
d’un plan d’action en cas de déplacement).
Le cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD inclut
plusieurs éléments pertinents sur cette question, dont la
clause suivante, dans le texte explicatif dit “d’élaboration”
du Principe 3 relatif aux droits de l’homme:
minimiser le déplacement forcé et, s’il ne peut être
évité, verser une indemnisation équitable en
compensation de ses effets indésirables sur la
communauté.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

L’indicateur correspondant dans le Supplément sectoriel
Mines et Métaux du GRI est le suivant:
• identifier les sites de réinstallation, le nombre de
ménages réinstallés à chaque endroit et comment
leur mode de vie a été affecté par le processus [MM8].
3.4 Populations autochtones
L’expérience des membres de l’ICMM montre que les
projets qui recueillent un large soutien des communautés
locales – y compris celui des populations autochtones –
de la phase d’exploration jusqu’à la fermeture de
l’exploitation ont plus de chances de succès à long
terme. Des efforts significatifs en matière de consultation,
de développement de partenariats afin de garantir des
avantages aux populations locales, et d’aptitude à
répondre aux préoccupations des populations
autochtones et de la communauté, peuvent s’avérer
nécessaires pour gagner ce soutien.
Les préoccupations des populations autochtones ne se
limitent pas aux questions de droits de l’homme, bien
qu’elles soient souvent décrites dans leur ensemble
comme relevant des droits de l’homme. En septembre
2007, l’adoption par l’Assemblée générale des Nations
Unies de la Déclaration des Nations Unies relative aux
droits des peuples autochtones a été considérée comme
un événement majeur dans le monde. Dans ses travaux,
John Ruggie a, lui aussi, attiré l’attention sur les droits
des populations autochtones. Dans sa troisième
soumission au Professeur Ruggie, l’ICMM a indiqué la
nécessité, pour les gouvernements, de définir plus
clairement les obligations des entreprises en la matière,
et notamment comment trouver le bon équilibre entre
s’adapter aux préoccupations locales et servir les besoins
économiques du pays (par exemple, comment les
entreprises devraient-elles appréhender les projets qui
ne recueillent pas l’unanimité des communautés mais
qui sont encouragés par les gouvernements nationaux?).
L’une des principales sources d’orientation en matière
de bonnes pratiques est la Norme de performance 7 de
l’IFC relative aux populations autochtones65 (et la
Recommandation associée) qui met en lumière le fait
que ces populations figurent souvent parmi les segments
de la population les plus vulnérables et les plus
marginalisés:
“leur statut économique, social et juridique entrave
souvent leur capacité à défendre leurs intérêts et leurs
droits sur les terres et les ressources naturelles et
culturelles, et peut limiter leur capacité à participer
au développement et à en tirer parti. Elles sont
particulièrement vulnérables en cas de transformation,
d’empiètement par des personnes extérieures ou de
dégradation substantielle de leurs terres et de leurs
ressources. Leurs langues, cultures, religions, croyances
spirituelles et institutions peuvent aussi être menacées.”
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
ENJEUX
PRIORITAIRES
Populations autochtones: exemples
L’Association minière du Canada Canada (AMC) a développé
un “Cadre d’intervention provisoire en matière de relations
autochtones”66 qui s’inscrit dans son initiative Vers le
développement minier durable (VDMD). Les membres de
l’AMC sont tenus de présenter un rapport annuel de
conformité avec les indicateurs du VDMD. Le Cadre provisoire
inclut, entre autres, les engagements spécifiques suivants:
“établir dès le départ une relation opportune et culturellement
adaptée avec les populations autochtones et la maintenir
pendant toute la durée du projet”, “conduire des études
préalables”, et “négocier des accords de participation, soit
directement avec les populations autochtones locales, soit
en collaboration avec les pouvoirs publics”. Il est prévu que
ce Cadre reste provisoire pendant une période de
consultation de deux ans (qui prend fin en 2008).
Les sociétés membres de l’ICMM ont mis en œuvre
différentes politiques et initiatives visant à respecter et
promouvoir les droits des populations autochtones.
Les normes de BHP Billiton relatives aux communautés67
requièrent l’identification et l’analyse de toutes les parties
prenantes clés, y compris les communautés locales et
autochtones, et le développement, dans le cadre du
processus de planification communautaire, de stratégies
en vue de répondre à leurs aspirations et préoccupations.
Par exemple, l’exploitation de minerai de fer de BHP
Billiton en Australie occidentale a instauré des programmes
d’emploi et de formation qui vont au-delà des exigences
légales et ont permis de faire passer le pourcentage de
salariés autochtones de 2 % à 9 %. Dans une autre initiative
destinée à répondre aux besoins locaux, Xstrata a lancé
une campagne d’identification à l’intention des populations
autochtones vivant à proximité de sa mine au Pérou afin de
les aider à obtenir la reconnaissance légale de leur droit de
vote par l’État.
Newmont a, quant à elle, développé des normes68 relatives
à la ‘gestion des sites culturels et religieux significatifs’ et
au ‘développement des entreprises et de l’emploi
autochtones’. Elles stipulent que le “respect des droits
culturels, économiques et sociaux des populations
autochtones est la pierre angulaire de [ses] programmes”
et soulignent l’importance d’une consultation éclairée
préalable69. Sur la question de la consultation des
populations locales et d’autres parties, Rio Tinto admet
explicitement dans ses politiques que “ … ce processus
puisse [l’]amener à ne pas prospecter ou exploiter les sols,
même si [elle a] légalement le droit de le faire”.70
21
 ENJEUX PRIORITAIRES
Le détail des engagements des membres de l’ICMM dans
ce domaine est décrit dans un Énoncé de position sur les
mines et les populations autochtones, adopté en mai
2008. Il inclut une série d’engagements explicites portant
sur les interactions entre les entreprises minières et les
populations autochtones:
• respecter les droits et les intérêts des populations
autochtones conformément à la législation nationale
et internationale applicable;
• identifier clairement et bien comprendre les intérêts
et les points de vue des populations autochtones
lorsque des projets dans le secteur des mines et des
métaux doivent être développés ou exploités;
• établir et maintenir une relation permanente avec les
populations autochtones potentiellement affectées, à
toutes les étapes des nouveaux projets de
développement/nouvelles activités minières;
• chercher à conclure un accord avec les populations
autochtones, fondé sur le principe de bénéfice mutuel,
sur le développement de programmes dans le but de
générer des bénéfices nets (sociaux, économiques,
environnementaux et culturels) pour les communautés
autochtones affectées;
• participer à des forums internationaux et nationaux
sur les questions liées aux populations autochtones, y
compris ceux portant sur le concept de consentement
préalable, libre et éclairé.
L’ICMM développe actuellement des orientations relatives
aux bonnes pratiques en vue de faciliter la mise en
œuvre de cet énoncé de position, dont la publication est
prévue en 2009.
Le cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD
contient plusieurs engagements majeurs dans ce
domaine. Le texte “d’élaboration” ou, texte explicatif,
des Principes 3 et 9, par exemple, inclut les dispositions
suivantes:
- respecter la culture et l’héritage des communautés
locales, y compris ceux des populations autochtones; et
- établir, dès les premières phases pratiques, une
relation avec les parties affectées afin d’examiner les
questions et conflits relatifs à la gestion des impacts
sociaux et d’y répondre.
22 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
Le Supplément sectoriel Mines et Métaux du GRI
comprend plusieurs indicateurs pertinents sur la
question, dont:
• le nombre et la description des litiges significatifs
afférents à l’utilisation des terres, aux droits
coutumiers des communautés locales et des
populations autochtones [MM6A];
• le nombre de recours aux mécanismes de réclamation
en vue de résoudre des litiges afférents à l’utilisation
des terres, aux droits coutumiers des communautés
locales et des populations autochtones, et leurs
résultats [MM6B].
En outre, l’Annexe 1 de la Procédure de vérification
suggère aux contrôleurs de rechercher des preuves de
l’existence de: “directives relatives à des initiatives visant
à gagner et à conserver un large soutien des
communautés dans lesquelles les exploitations sont
implantées, y compris concernant les engagements pris
à l’égard des populations autochtones”.
3.5 Conflit
Si la grande majorité des mines sont situées dans des
régions généralement stables et en paix, en cas de
risques de conflit civil, les éléments fondamentaux, en
matière de bonnes pratiques pour les membres de
l’ICMM, consistent à chercher à comprendre en amont la
portée et la nature de ces risques et à adapter les
réponses et actions de l’entreprise afin d’apaiser les
tensions potentielles plutôt que de les alimenter.
Il est évident qu’exercer une activité dans une zone de
conflit présente des risques pour la sécurité des actifs et
des employés (cf. aussi section 3.2). Dans certains cas,
les exploitations peuvent aussi involontairement créer
ou alimenter des tensions. Des divisions peuvent naître
entre les groupes de la communauté locale auxquels
l’exploitation minière semble bénéficier davantage et
ceux qui ont le sentiment d’être relativement exclus ou,
à l’échelle nationale, entre des groupes qui se disputent
le contrôle des recettes fiscales issues de cette activité
minière. Dans des cas plus graves encore, ces recettes
peuvent également servir à financer la violence ou des
actions militaires. En revanche, les opportunités et
partenariats économiques créés par les projets miniers
peuvent, de leur côté, participer à atténuer les tensions
et contribuer à ramener la paix. Les liens potentiels
entre ressources, conflit et restauration de la paix
constituent depuis plus de dix ans un axe de travail
général pour plusieurs universitaires et ONG
internationales.
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Bon nombre de questions abordées dans d’autres sections
de cette publication constituent également des éléments
fondamentaux de bonnes pratiques en matière de
prévention des conflits, par exemple, le fait d’intégrer les
questions liées aux droits de l’homme dans des processus
de diligence raisonnable tels que les études d’impact, le
cas échéant (2.3), de répondre aux préoccupations des
communautés et des populations autochtones (3.4), ainsi
que les approches décrites en ce qui concerne la
sécurité (3.2) et le déplacement de populations (3.3).
En outre, plusieurs membres de l’ICMM ont désormais
recours à des processus d’étude d’impact supplémentaires
explicitement conçus pour détecter les risques de conflits
(cf. encadré). Sur la question, plus large, de la prévention
de l’utilisation des recettes fiscales des activités minières
pour financer des conflits, ou sur celle des litiges relatifs
à la répartition des ressources et à la violence qu’elle
génère, l’influence de l’entreprise est limitée. Cependant,
établir des partenariats multipartites réunissant les
pouvoirs publics, des organisations internationales, et
des ONG peut créer le cadre nécessaire à la réalisation
légitime de ces objectifs de paix. Le succès du processus
de Kimberley dans la prévention des “diamants de
conflits”, soutenu par Dr Beers (cf. encadré), témoigne
des résultats pouvant être obtenus dans ce domaine.
Certains outils externes peuvent s’avérer utiles en la
matière. L’ONG International Alert a mis au point une
méthodologie sur les activités menées dans des régions
sujettes à des conflits, intitulée Conflict-sensitive
Business Practice, destinée spécifiquement aux
entreprises de l’industrie extractive71. Le Pacte mondial72,
Fund For Peace73 (une autre ONG) et l’OCDE 74 ont
également développé des mécanismes d’évaluation des
conflits et d’autres outils pertinents plus génériques qui
traitent de cette question.
“La portée de la diligence
raisonnable [d’une entreprise] ne
doit pas se limiter à ses propres
activités, mais doit inclure
également les relations qui sont
liées à ces activités – les relations
avec les pouvoirs publics et les
autres acteurs non étatiques. Cela
peut aider les entreprises à éviter
les questions de complicité.”
John Ruggie, Représentant spécial du Secrétaire général
des Nations Unies (RSSG) chargé de la question des
droits de l’homme et des sociétés transnationales et
autres entreprises
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
ENJEUX
PRIORITAIRES
Conflit: exemples
Anglo American a introduit un nouvel outil ‘d’évaluation et
de gestion des conflits’ dans sa boîte à outils d’étude socio-
économique SEAT (Socio-Economic Assessment Toolbox).
Cet outil a pour objectif de permettre aux directeurs de
comprendre et d’identifier le conflit et ses causes, l’impact
potentiel des exploitations locales sur le conflit et
inversement, comment le conflit peut affecter les activités,
ainsi que les mesures possibles pour prévenir ou atténuer
le conflit. Il est conçu pour être utilisé en parallèle avec
d’autres outils SEAT, notamment ceux relatifs à
l’association des parties intéressées.
Newmont a conduit des évaluations des conflits dans ses
exploitations péruviennes et indonésiennes en utilisant
respectivement les outils développés par Fund for Peace et
International Alert. Depuis, la société a développé un outil
interne d’évaluation et d’identification des conflits. Des
progrès ont été réalisés dans l’objectif de réaliser une
évaluation des conflits (en utilisant des outils internes ou
externes) pour tous les sites de l’entreprise, au rythme de
quatre à cinq évaluations par an.
Il convient également de souligner le rôle prépondérant
joué par De Beers, dont la société membre de l’ICMM Anglo
America détient 45 % des parts, dans l’élaboration du
Processus de Kimberley75 – une initiative conjointe des
gouvernements, de l’industrie et de la société civile afin
d’endiguer le flot de diamants bruts utilisés par les
mouvements rebelles pour financer les guerres contre le
gouvernement légitimes (appelés ‘diamants de conflits’ ou
‘diamants de sang’). Le système de certification du
Processus de Kimberley impose aux gouvernements et
organisations participants (74 pays sont représentés) de
nombreuses conditions afin de pouvoir certifier que les
échanges de diamants bruts ne servent pas à financer de
conflits. Aujourd’hui, environ 99.8 % des diamants sont
certifiés non associés au financement de conflits, ce qui
témoigne d’un recul significatif des ‘diamants de conflits’
depuis la fin des années 1990. Un tiers est mandaté pour
réaliser l’audit de conformité de De Beer avec le Processus
de Kimberley.
23
 ENJEUX PRIORITAIRES
Exploitation minière artisanale et à petite échelle:
exemple
Anglo Gold Ashanti développe une stratégie relative à
l'exploitation minière artisanale et à petite échelle79, en se
fondant sur des études préliminaires externes sur ce
secteur, menées à proximité de ses exploitations en RDC et
au Ghana et sur une analyse interne réalisée en Guinée.
Ces études visent à identifier les questions et défis majeurs
concernant l’exploitation minière artisanale et à petite
échelle et à fournir des conseils relatifs aux interventions
pratiques pouvant être engagées afin d’officialiser et de
réglementer les activités de ce secteur. Dans le cadre de
cette stratégie, AngloGold Ashanti est sur le point de lancer
des programmes conjoints avec les organismes publics et
d’autres organismes afin d’identifier les activités officielles
d'exploitation minière artisanale et à petite échelle, en vue
de leur allouer des terres ou des programmes visant à
proposer des moyens de subsistance alternatifs au Ghana,
en Tanzanie, en Colombie et en Guinée.
Plusieurs mesures ont également été prises pour répondre
aux préoccupations potentielles en matière de droits de
l’homme, associées aux mesures de sécurité. Au Ghana,
par exemple, l’entreprise est en train d’instaurer un forum
conjoint d’investigation en collaboration avec des groupes
de défense des droits de l’homme et des groupes
communautaires afin de veiller à ce que toutes les
allégations fassent l’objet d’une enquête appropriée. Fin
2006, elle a aussi organisé une série de réunions avec des
responsables politiques (et d’autres parties intéressées)
afin de discuter de l’application de la loi et des questions
liées aux droits de l’homme, associées aux programmes
gouvernementaux destinés à lutter contre les activités
minières illégales.
24 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
3.6 Exploitation minière artisanale et à petite échelle
Les membres de l’ICMM prennent chaque jour davantage
conscience de la complexité des questions liées aux
droits de l’homme posées par les activités d’exploitation
minière artisanale et à petite échelle dans les régions
dans lesquelles ils sont implantés. Parmi ces questions
figurent notamment le risque de conflits avec les
artisans miniers et exploitations minières de petite taille
qui exercent leur activité sans autorisation légale dans
leurs zones de concession, la recherche de moyens pour
déployer de façon responsable des mesures de sécurité
afin de protéger ces zones, et la préoccupation plus large
envers les conditions souvent dangereuses et nocives
pour l’environnement dans lesquels ces miniers
travaillent (qui, bien qu’elles soient indépendantes de la
volonté des membres, peuvent avoir un retentissement
sur la réputation de l’industrie dans son ensemble).
L’exploitation minière artisanale et à petite échelle est
aussi parfois associée à la corruption et au crime
organisé. Mais il ne faut toutefois pas oublier qu’elle
constitue un moyen de subsistance essentiel pour les
populations: elle emploie directement plus de 13 millions
de personnes, souvent très pauvres, à travers le monde,
et un nombre bien plus grand encore de personnes
dépend indirectement de ce secteur. Si l’exploitation
minière artisanale et à petite échelle peut avoir un rôle
important et légitime à jouer dans le développement
économique et social de nombreux pays, les problèmes
particulièrement complexes (tant au plan social,
environnemental et économique que du point de vue de
la santé et de la sécurité) qui lui sont associés sont
souvent ancrés dans le secteur informel, l’illégalité et
l’absence d’autres moyens de subsistance.
À l’heure actuelle, rares sont, s’il en est, les procédures
ou processus normalisés au sein des entreprises,
destinés à répondre à ces problèmes complexes. Comme
précédemment, les approches décrites dans les autres
sections de cette publication, et notamment celles
relatives à la sécurité (3.2), revêtent une importance
majeure. Mais, pour de nombreux problèmes spécifiques
afférents à l’exploitation minière artisanale et à petite
échelle, les solutions dépendent de mesures
gouvernementales, comme les programmes d’aide à
l’échelle nationale ou offrant d’autres moyens de
subsistance à ces populations, ou encore l’application
générale des réglementations SSE. L’émergence de
bonnes pratiques dans ce domaine a été constatée chez
certains membres de l’ICMM. Il s’agit de: commencer par
chercher à comprendre les tenants et aboutissants de
l’activité d’exploitation minière artisanale et à petite
échelle dans les zones d’exploitations; puis, à partir de
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
 ENJEUX
PRIORITAIRES
là, définir une stratégie – en partenariat avec des
organismes publics, des ONG ou d’autres organismes,
par exemple – qui reconnaisse l’existence et le caractère
inévitable de ce type d’activités et assure la promotion
d’un développement et d’un contrôle méthodiques de
l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en
complément de l’exploitation minière à grande échelle76.

Dans le cadre stratégique de l’ICMM en matière de DD,

l’un des indicateurs figurant dans le Supplément
sectoriel Mines et Métaux du GRI fait référence à
l’exploitation minière artisanale et à petite échelle :

• le nombre (et le pourcentage) de sites opérationnels

de l’entreprise dans lesquels ou à proximité desquels
ont lieu des activités d’exploitation minière artisanale
et à petite échelle (ASM); décrire les risques associés
et les mesures prises pour gérer et atténuer ces
risques [MM7].
“Le secteur [de l’exploitation
D’autres initiatives externes majeures pourraient minière artisanale et à petite
s’avérer utiles pour les membres, y compris: la CASM
(Communities and Small-Scale Mining)77, présidée par échelle] est souvent une source
le ministère britannique du développement international
et dont le siège est établi à la Banque mondiale à
majeure d’emplois, mais il est
Washington (et avec laquelle l’ICMM travaille en étroite souvent non autorisé et illégal,
collaboration); la Diamond Development Initiative, une
initiative multipartite axée sur l’exploitation minière et constitue dans certaines
artisanale et à petite échelle dans le secteur
diamantaire78, et Standard Zero, une initiative visant à
régions une source majeure de
développer une norme de commerce équitable pour financement pour les milices,
la production artisanale d’or. La CASM développe
actuellement des lignes directrices relatives à la gestion conduisant à de graves abus des
des interactions entre l’exploitation minière à grande droits de l’homme par le biais du
échelle et l’exploitation artisanale, avec la contribution
de l’ICMM. travail forcé et des activités de ces
groupes armés. Une collaboration
entre les gouvernements, les
entreprises, les organisations
syndicales et les ONG afin de
développer et d’appliquer des
solutions, pourrait s’avérer
bénéfique dans ce domaine.”
Mark Moody-Stuart, Président, Anglo American plc

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 25
 ENJEUX PRIORITAIRES
Lutte contre la corruption et transparence: exemples
Rio Tinto a publié un document détaillé répertoriant les
‘conseils en matière d’intégrité commerciale’ 83 destiné à
l’usage des directeurs du groupe amenés à appliquer les
politiques relatives à l’intégrité commerciale énoncées dans
sa déclaration de pratique commerciale et qui s’intègre
dans ses systèmes de contrôle internes. Ce document
définit des approches claires, et souvent poussées, portant
sur les questions principales. Par exemple, Rio Tinto
interdit explicitement le versement d’argent à des fins
politiques, défini dans le document comme tout paiement
non seulement en faveur de partis ou organisations
politiques, mais aussi en faveur d’organismes caritatifs et
de cabinets de lobbying qui récoltent des fonds pour des
partis politiques ou des individus engagés dans des
activités politiques. L’interdiction de la corruption adoptée
par l’entreprise s’applique, entre autres, à “tous les
mécanismes destinés à acheminer des paiements indus ou
d’autres avantages ou à dissimuler leur but”. Les agents et
autres intermédiaires ne devraient quant à eux “être
engagés” que si Rio Tinto est convaincue “qu’ils ne
commettront pas d’actes de corruption”. En outre, le
document stipule que “[ses] agents et partenaires
commerciaux doivent être informés des politiques adoptées
par Rio Tinto […] [et la société doit] leur indiquer
explicitement ce [qu’elle attend] d’eux”.
Le Code de conduite des affaires84 récemment mis à jour,
de BHP Billiton définit des approches tout aussi claires sur
une série de points, dont plusieurs portent sur la
transparence et la lutte contre la corruption, et notamment
sur les contributions politiques, les paiements de
facilitation, le recours à des tiers et les cadeaux et marques
d’hospitalité. Le document contient des sections relatives
au travail avec les communautés, les gouvernements et les
partenaires commerciaux et aborde différents thèmes tels
que les pots-de-vin et la corruption, la concurrence et
l’antitrust. En plus de ses systèmes de contrôle internes
existants, BHP Billiton a établi un ‘Comité d’éthique
mondial’ composé de représentants des entreprises et de
représentants externes, faisant office de source
d’information, de mécanisme favorisant le partage des
expériences et destinés à fournir régulièrement des
rapports sur la conformité.85
26 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
3.7 Lutte contre la corruption et transparence
Si la corruption n’est pas en soi une préoccupation
relevant des droits de l’homme, il est évident qu’elle peut
avoir une incidence significative sur ces droits,
notamment en sapant le développement (et les bénéfices
qu’il apporte en matière de droits économiques) ou en
créant des injustices pour certaines personnes ou
certains groupes de population. Les membres de l’ICMM
ne tolèrent aucune forme de trafic d’influence ni de
corruption au sein de leur entreprise, et ils ont instauré
un certain nombre de directives et de contrôles internes
dans ce domaine (cf. encadré). En outre, de par leur
engagement envers l’ITIE (Initiative pour la transparence
dans les industries extractives), ils soutiennent les
initiatives de prévention de la corruption à plus grande
échelle.
Le Principe 1 du cadre stratégique de l’ICMM en matière
de DD impose aux membres d’:
“adopter et maintenir des pratiques commerciales
éthiques et des systèmes rigoureux de gouvernance
d’entreprise” [Principe 1].
Le texte ‘d’élaboration’ de ce principe inclut la
disposition suivante: “adopter des politiques et pratiques
de prévention du trafic d'influence et de la corruption”.
Les Lignes directrices G3 du GRI contiennent les
indicateurs suivants en lien avec cette question et avec
le problème des contributions politiques:
• le pourcentage et le nombre total de domaines
d’activités stratégique soumis à des analyses de
risques en matière de corruption [SO2];
• le pourcentage de salariés formés aux politiques et
procédures anti-corruption de l’organisation [SO3];
• les mesures prises en réponse à des incidents de
corruption [SO4];
• l’affichage politique, la participation à la formulation
des politiques publiques et le lobbying [SO5];
• le total des contributions versées en nature et en
espèces aux partis politiques, hommes politiques et
institutions connexes, par pays [SO6].
Parmi les outils externes potentiellement utiles en la
matière figurent les Principes de lutte contre la
corruption80 de l’Initiative Partenariat contre la corruption
(PACI) du Forum économique mondial81 (auxquels
plusieurs membres de l’ICMM ont souscrit).
L’ICMM est un fervent partisan de l’ITIE82, qui établit une
norme mondiale en matière de production de rapports et
de publication des paiements de taxes versés par les
entreprises aux gouvernements et des autres recettes
générées par ces ressources. Un énoncé de position de
l’ICMM relatif à la transparence des revenus miniers (mai
2009) requiert des sociétés membres qu’elles respectent
les dispositions suivantes:
Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29
 ENJEUX
PRIORITAIRES
• déclarer clairement leur engagement envers l’ITIE sur
leur site Internet et/ou dans leurs rapports relatifs au
développement durable dans le cadre du processus,
et transmettre au Secrétariat de l’ITIE un formulaire
complété d'auto-évaluation au niveau international
qui sera publié sur le site Internet de l’ITIE;

• s’engager de façon constructive dans les pays qui

sont décidés à mettre en œuvre l’ITIE, en conformité
avec les processus multipartites adoptés dans
chaque pays;

• une fois la mise en œuvre suffisamment avancée dans

les pays candidats, fournir à l’organisme chargé de
procéder au rapprochement des déclarations de
paiement des données relatives aux recettes délivrées
respectivement par l’entreprise et par le “L’initiative [ITIE] a fait des
gouvernement, conformément au modèle national
conclu, un récapitulatif de tous les paiements
progrès, mais il reste plusieurs
matériels effectués; les paiements matériels défis significatifs à relever.
acquittés par les entreprises doivent faire l’objet d’un
audit indépendant, dans le respect des pratiques Si de nombreux pays ont adopté
internationales standard en matière de comptabilité; des réformes de haut niveau
• encourager la divulgation (à savoir: la publication) des quiont permis d’attirer des
données pertinentes, conformément à l’approche
adoptée à l’échelle nationale en matière de mise en
investissements concernant
œuvre, sous la houlette du comité chargé de les ressources, certains
superviser la mise en œuvre et la gestion du
programme ITIE (souvent appelé groupe multipartite gouvernements n’utilisent
dans les publications de l’ITIE);
toujours pas efficacement les
• participer de façon constructive aux forums sur la recettes fiscales issues de
question afin d’améliorer la transparence des revenus
miniers – y compris en ce qui concerne leur gestion, l’industrie minière pour proposer
leur distribution ou leur dépense – ou des dispositions
contractuelles sur le terrain, individuellement ou
des services publics de base et
collectivement par l’intermédiaire du Secrétariat promouvoir le développement
de l’ICMM.
local et régional.”
Tous ces engagements sont appuyés par la Procédure
de vérification de l’ICMM relative à son cadre stratégique Paul Skinner, ancien Directeur, Rio Tinto
en matière de DD. Ainsi, l’Annexe 1 suggère que les
contrôleurs recherchent, entre autres, des preuves de
l’existence d’un:

système d’enregistrement et de production de rapports

sur les demandes relatives à des paiements politiques et
aux pots-de-vin et aux mesures prises, et d’élaboration
régulière de rapports sur tous les paiements versés aux
gouvernements qui mettent en œuvre l’Initiative pour la
transparence dans les activités extractives (ITIE),
conformément aux énoncés de position de l’ICMM
relatifs à cette initiative.

Pour d’autres références, voir l’annexe 1: annotations sur les pages 28-29

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 27
 ANNEXE 1: NOTES DE BAS DE PAGE

1
Cadre stratégique de l’ICMM en matière de développement durable, disponible à l’adresse suivante:
www.icmm.com/our-work/sustainable-development-framework

2
Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page ‘Business and Human Rights’ [entreprises et droits de l’homme]:
www.icmm.com/page/225/business-and-human-rights

3
Rapport du RSSG, John Ruggie, à la huitième session du Conseil des droits de l’homme.
Protéger, respecter et réparer: un cadre pour les entreprises et les droits de l’homme. Avril 2008

4
Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page ‘Resource Endowment’ [dotation de ressources]:
www.icmm.com/page/1409/our-work/work-programs/articles/resource-endowment-initiative

5
Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page ‘Community Development’ [développement des communautés]:
www.icmm.com/document/2

6
Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page ‘Sustainable Development Framework’ [cadre stratégique en
matière de développement durable]: www.icmm.com/document/292

7
Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page ‘Indigenous People’ [populations autochtones]:
www.icmm.com/document/293

8
La formulation actuelle est reprise du projet de Supplément sectoriel Mines et Métaux (SSMM) publié en janvier 2009 en
vue d’obtenir des commentaires et peut être sujette à modification une fois le SSMM finalisé. Ce document sera revu
avant impression pour tenir compte des modifications requises. Disponible sur le site Internet de l’ICMM à la page
‘Sustainable Development Framework’ [cadre stratégique en matière de développement durable]:
www.icmm.com/our-work/sustainable-development-framework/public-reporting
9
Business and Human Rights: Policy Commitments and Disclosure in the Extractive Industry (IBLF, 2002):
www.iblf.org/docs/ExtractBenchmark.pdf

10
www.unglobalcompact.org/AboutTheGC/TheTenPrinciples/index.html

11
www.riotintoalcan.com/documents/The_way_we_work_French.pdf

12
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_HumanRights.pdf

Rapport sur le développement durable 2007 Sustainability Report de Newmont:

13

www.beyondthemine.com/?l=3&pid=2&pt=82&parent=12&id=85

14
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=2&pt=81&parent=12&id=413

15
Politique de développement durable de BHP Billiton 2007: www.bhpbilliton.com/bbContentRepository/sdpolicy.pdf;
2005: http://bhpbilliton.com/bbContentRepository/docs/SustainableDevelopment/policiesAndKeyDocuments/HSECManagem
entStandardsIssue3.pdf

16
www.xstrata.com/assets/pdf/x_bp_english_07.pdf; www.xstrata.com/assets/pdf/x_hsec_policy_en.pdf

17
http://www.goldfields.co.za/com_human_rights.php

18
http://www.icmm.com/document/216

19
http://blihr.zingstudios.com/

20
www.bhpbilliton.com/bb/sustainableDevelopment/sustainableDevelopmentGovernance/keyManagementProcesses.jsp

http://www.bhpbilliton.com/bb/sustainableDevelopment/sustainableDevelopmentGovernance/2008Performance/
21

auditAndSelfassessment.jsp

28 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
 ANNEXE 1:
NOTES DE BAS
DE PAGE
www.bhpbilliton.com/bbContentRepository/docs/SustainableDevelopment/policiesAndKeyDocuments/
22

HSECManagementStandardsIssue3.pdf

23
www.riotinto.com/ourapproach/217_features_5922.asp

24
www.fcx.com/envir/pdf/policies/Social%20Employ%20Human%20Rights.pdf

25
www.fcx.com/envir/wtsd/pdf-wtsd/2005/global/WTSD%209-10.pdf

26
Rapport du RSSG, 9 février 2007, page 21

27
www.icmm.com/document/215

Il s’agit du terme préféré apparu dans les Normes de performance de la Société financière internationale (IFC) et les
28

Principes de l’Équateur, mais d’autres termes tels que étude d’impact environnemental (EIE) ou étude
environnementale (EE) sont aussi fréquemment utilisés.

29
www.iblf.org/resources/general.jsp?id=123946

30
https://hrca.humanrightsbusiness.org/

31
www.beyondthemine.com/?l=2&pid=4&parent=16&id=392

32
www.bhpbilliton.com/bb/sustainableDevelopment/socialResponsibility/humanRights.jsp

33
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_HumanRights.pdf

34
http://www.angloamerican.co.uk/aa/development/society/engagement/seat/

35
www.bhpbilliton.com/bbContentRepository/200710338624/sustainabilityreport.pdf

36
www.angloamerican.co.uk/aa/development/society/engagement/seat/

37
www.anglospeakup.com/

http://www.teck.com/Generic.aspx?PAGE=Teck+Sustainability+Pages%2FPolicies+Pages%2FCode+of+Ethics&
38

portalName=tc

39
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_BIGEnglish.pdf

40
www.lonmin.com/assets/pdf/whistle_blowing_policy.pdf

41
www.xstrata.com/assets/pdf/x_sustainability_2006.pdf

42
www.unssc.org/web/hrb/Default2.asp

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 29
 ANNEXE 1: NOTES DE BAS DE PAGE

43
www.bhpbilliton.com/bb/sustainableDevelopment/caseStudies/2007/humanRightsTrainingProgramAtCerrejonCoal.jsp

44
www.riotinto.com/ourapproach/217_features_5922.asp

45
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_BIGCompliance.pdf

46
www.fcx.com/envir/wtsd/2006/env-mgmnt2.htm

47
www.anglogold.com/Values/Ethics.htm

48
www.fcx.com/envir/wtsd/2005/perf-audit2.htm

49
http://geo.international.gc.ca/cip-pic/current_discussions/csr-roundtables-en.aspx

50
www.minerals.org.au/enduringvalue

51
www.unglobalcompact.org/AboutTheGC/TheTenPrinciples/labourStandards.html

www.unglobalcompact.org/AboutTheGC/TheTenPrinciples/principle5.html;
52

www.unglobalcompact.org/AboutTheGC/TheTenPrinciples/Principle4.html

53
www.corporateregister.com/a10723/DeBeers06-sus-sa.pdf

54
www.minerals.org.au/__data/assets/pdf_file/0016/20275/MCA_Women_In_Mining_WebVersion.pdf

La formulation de ce paragraphe et du précédent est adaptée des Directives relatives aux droits de l’homme de Rio Tinto:
55

www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_HumanRights.pdf

56
www.voluntaryprinciples.org

57
www.fcx.com/envir/wtsd/2005/appendices2.htm

58
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=2&pt=81&parent=12&id=413

59
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=4&pt=93&parent=16&id=108

60
www.xstrata.com/assets/pdf/x_sustainability_2006.pdf

61
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_HumanRights.pdf

62
www.ifc.org/ifcext/sustainability.nsf/Content/PerformanceStandards

63
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=2&pt=81&parent=12&id=413

64
www.beyondthemine.com/?l=2&pid=240&parent=253&id=303

65
www.ifc.org/ifcext/enviro.nsf/AttachmentsByTitle/pol_PerformanceStandards2006_PS7/$FILE/PS_7_IndigenousPeoples.pdf

66
www.mining.ca/www/media_lib/TSM_Documents/2006_Protocols/Draft_Aboriginal_Framework_Final.pdf

30 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
 ANNEXE 1:
NOTES DE BAS
DE PAGE
67
http://www.bhpbilliton.com/bb/sustainableDevelopment/socialResponsibility/workingWithCommunities.jsp

68
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=2&pt=81&parent=12&id=413

69
www.beyondthemine.com/?l=3&pid=4&pt=114&parent=16&id=328

70
www.riotintoalcan.com/documents/The_way_we_work_French.pdf

71
http://www.international-alert.org/pdfs/conflict_sensitive_business_practice_all.pdf

72
www.unglobalcompact.org/Issues/conflict_prevention/conflict_impact_assessment_and_risk_management.html

73
www.fundforpeace.org/web/index.php?option=com_content&task=view&id=105&Itemid=143

74
www.unglobalcompact.org/docs/issues_doc/7.2.1/OECD_Risk_awareness_tool.pdf

75
www.debeersgroup.com/kimberleyprocess

Phrase adaptée de l’approche d’AngloGold Ashanti relative à l'exploitation minière artisanale et à petite échelle:
76

www.anglogold.com/subwebs/informationforinvestors/reporttosociety06/artisanal-mining.htm

77
http://www.artisanalmining.org/

78
www.ddiglobal.org/

79
www.anglogold.com/subwebs/informationforinvestors/reporttosociety06/artisanal-mining.htm

80
www.weforum.org/pdf/paci/PACI_PrinciplesWithoutSupportStatement_190707.pdf

81
www.weforum.org/en/initiatives/paci/index.htm

82
http://eitransparency.org/

83
www.riotinto.com/documents/ReportsPublications/corpPub_BIGEnglish.pdf

84
www.bhpbilliton.com.au/bbContentRepository/docs//20094271118937/2009FrenchCodeOfBusinessConduct.pdf

85
http://www.bhpbilliton.com/bbContentRepository/20071251117916/gepcharter.pdf

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 31
 REMERCIEMENTS

Groupe de travail de l’ICMM

Un groupe de travail de l’ICMM présidé par Edward Bickham

(Anglo American) a supervisé l’élaboration de la présente
publication. L’ICMM tient à remercier chaleureusement les
membres de ce groupe de travail pour leur participation aux
versions itératives qui ont conduit au présent document.

Ce groupe de travail était composé des personnes suivantes:

Chris Anderson (Newmont Mining)

Stan Batey (Freeport McMoRan Copper & Gold)
Edward Bickham (Anglo American, président)
Glynn Cochrane (Rio Tinto)
Jeffrey Davidson (Rio Tinto)
Bernarda Elizalde (PDAC)
Brian Fall (Rio Tinto)
Liesel Filgueiras (Vale)
Sarah Fuller (Conseil des minéraux d’Australie)
Julie Gelfand (Association minière du Canada)
Bruce Harvey (Rio Tinto)
Paul Hollesen (AngloGold Ashanti)
Helen Macdonald (Newmont Mining)
Claude Perras (Rio Tinto)
Jo Render (Newmont Mining)
Caroline Rossignol (Barrick)
Jon Samuel (Anglo American)
Peter Sinclair (Barrick)
Ian Wood (BHP Billiton)

L’équipe de l’ICMM

Le processus d’élaboration de cette publication a été dirigé

au nom du Secrétariat de l’ICMM par Aidan Davy, assisté de
Claire White.

L’équipe de consultants

L’ICMM tient à remercier Daniel Litvin et Juliet Hepker de

Critical Resource qui ont mis leurs compétences au service de
la rédaction et de l’élaboration de la présente publication.

32 Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux
 REMERCIEMENTS
Avis de non-responsabilité

La présente publication contient des orientations d’ordre

général et ne peut en aucun cas remplacer le recours à des
compétences techniques appropriées. Bien que, à la date de la
publication, toutes les précautions raisonnables aient été prises
pour vérifier les informations contenues dans le présent
document, ce dernier est publié sans garantie d’aucune sorte,
explicite ou implicite. Le Conseil international des mines et
métaux (“ICMM”) ne peut en aucun cas être tenu responsable
des dommages ou pertes d’aucune sorte, quelle qu’en soit
l’origine, résultant de l’utilisation de ce document. L’utilisateur
(qui ne doit pas supposer que le document ne contient pas
d’erreurs ou qu’il pourra servir ses objectifs) est le seul
responsable de l’interprétation et de l’utilisation qu’il fait de la
présente publication et l’ICMM décline toute responsabilité
quant aux erreurs ou omissions présentes dans la publication
ou dans toute autre source mentionnée dans la publication.

Les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement les

décisions ou les politiques définies par l’ICMM. Ce document a
été élaboré en vue d’encourager la mise en œuvre des
engagements de l’ICMM. L’utilisateur doit néanmoins noter qu’il
ne constitue en aucun cas une ‘Position Statement’ (déclaration
de position) ni aucun autre engagement obligatoire que les
membres de l’ICMM sont tenus d’adopter en vertu du Cadre de
développement durable de l’ICMM.

Les appellations employées dans cette publication et la

présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part
de l’ICMM aucune prise de position quant au statut juridique des
pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant
au tracé de leurs frontières ou limites. En outre, la mention
d’entités, d’individus, de sources, de marques commerciales ou
de procédures commerciales dans cette publication ne constitue
en aucun cas une approbation de la part de l’ICMM.

Cet avis de non-responsabilité doit être interprété

conformément aux lois britanniques.

Les Droits de l’homme dans l’industrie des mines et des métaux Généralités, approche de gestion et enjeux 33
ICMM

Le Conseil international des mines et des métaux

(ICMM) a été créé en 2001 pour jouer le rôle de
catalyseur en faveur de l’amélioration du rendement
de l’industrie des mines et des métaux. Aujourd’hui,
l’organisation regroupe 19 entreprises de mines et
métaux et 30 associations minières nationales et
régionales, ainsi que des associations mondiales de
produits de base, dans le but de relever les principaux
défis de développement qu’affronte l’industrie.
Notre vœu est que les entreprises membres travaillent
ensemble et avec d’autres entreprises, à renforcer
la contribution des mines, des minéraux et des
métaux au développement durable.

The ICMM logo is a trade mark of the International Council on Mining and Metals. Registered in the United Kingdom, Australia and Japan.

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