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De par ses propriétés intrinsèques, l’eau est un milieu privilégié en rééducation. Cependant, pour en tirer
pleinement bénéfice, le thérapeute doit connaître l’ensemble des paramètres concernant l’hydrothérapie,
que ce soit la physique des fluides, l’aménagement des bassins, les effets physiologiques de l’immersion
ou encore les techniques et charges de travail recommandées pour chaque déficience. La conception
et l’aménagement des locaux et bassins doivent également faire l’objet d’une grande attention dans le
cadre d’une politique de prévention, de gestion des risques d’accident et de surveillance physico-bactério-
chimique de l’eau. Les activités aquatiques à visée thérapeutique (AAVT) conduisent à des bénéfices dans
le cadre de la prise en charge d’un nombre toujours plus important de pathologies, notamment en
rhumatologie, en gériatrie, en orthopédie ou en cardiologie. Plus largement, elles sont aussi un moyen
privilégié de prévention et d’entretien physique.
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• une diminution du tonus postural, à l’origine d’un effet de nage. Chez ces participants, on change de nage tous les 50 ou
relaxant et analgésique de l’immersion, notamment sur les dou- 100 m selon la tolérance et on alterne les nages sur le dos, sur
leurs chroniques et la spasticité ; le ventre, avec et sans masque et tuba, les nages latérales (nage
• une amélioration des fonctions neuropsychologiques et psy- indienne par exemple) droite et gauche. L’utilisation du maté-
chomotrices : (re)apprentissage du corps, amélioration de la riel doit être réfléchie au cas par cas. Ainsi, par exemple, en nage
perception du schéma corporel, orientation spatiotemporelle, ventrale, un pull-boy va certes faciliter la nage lorsque les jambes
mémoire, interactions sociales ; sont peu propulsives et/ou denses mais également augmenter les
• une amélioration de l’équilibre et des coordinations permettant contraintes sur le bas du dos, accentuer l’hyperlordose en cas de
de devenir indépendant dans une piscine, lors d’un dysfonc- gainage insuffisant et peut augmenter les douleurs.
tionnement du système nerveux central. De manière très globale :
• le crawl est une nage asymétrique alternée, pouvant entraîner
Au niveau du métabolisme osseux et du renforcement
des à-coups, provoquant une aggravation de la lordose lom-
des muscles antigravitaires
baire ;
Les contraintes en compression induites par la pratique des acti- • le dos crawlé est une nage asymétrique alternée, qui permet un
vités quotidiennes professionnelles et sportives en charge comme travail plus spécifique de la musculature dorsale, une augmenta-
les arts martiaux, le tennis ou le football nuisent aux cartilages des tion du volume respiratoire en amplifiant le fonctionnement du
articulations. En revanche, elles sont bénéfiques pour les os et les thorax et une bonne souplesse pouvant contribuer à corrigeant
muscles antigravitaires. Les pratiquants les plus assidus sont, bien les problèmes de courbure ;
sûr, les plus exposés. • la brasse est une nage symétrique et simultanée. La propulsion
Les activités physiques sans le poids du corps comme la nata- faite par les membres inférieurs augmente l’hyperlordose lom-
tion sont considérées comme complémentaires des activités à sec baire et cervicale et sollicite beaucoup les genoux dans le plan
car leurs effets sur les articulations, les muscles et les os sont tota- frontal. Cette nage de type brasse coulée peut être cependant
lement inverses. L’immersion est très favorable au cartilage des intéressante en rééducation spécifique de l’épaule ;
articulations malmenées par une activité à sec trop intensive. • le papillon est une nage symétrique simultanée difficile. Il
En revanche, l’apesanteur et la microgravité ne sont pas favo- entraîne une forte augmentation de la cyphose dorsale par le
rables à la minéralisation du squelette et au renforcement des travail des membres supérieurs en rotation interne. Il conduit
muscles antigravitaires. également à une sollicitation importante de la zone lombaire.
En pratique, on conseille aux adultes souhaitant poursuivre Il est par ailleurs technique et peu conseillé lors de la pratique
pendant de longues années des activités relativement intenses à de la natation de loisir.
sec de fréquenter régulièrement les piscines et autres balnéothé- La natation est souvent conseillée afin d’entretenir les effets
rapies. obtenus lors d’un traitement.
Plus le pratiquant vieillit ou présente des douleurs articulaires, Pratiquée régulièrement, la nage a une action bénéfique sur le
plus il est important pour lui de pratiquer modérément mais régu- développement et le modelage staturopondéral de l’enfant, ainsi
lièrement la natation ou une activité dans la partie profonde de que sur les apprentissages moteurs et la coordination motrice,
la piscine, comme l’aquarunning, sans contact avec le sol. même chez l’adulte.
Enfin, il y a souvent un problème de dosage de cette activité.
Effets généraux Pratiquée régulièrement une à cinq fois par semaine pendant
Ils sont principalement : 45 minutes environ, les effets de la natation sont le plus sou-
• le gain de mobilité articulaire ; vent bénéfiques. Pratiquée moins de trois fois par mois, l’action
• la sédation des douleurs ; à moyen ou long termes est quasiment nulle. À l’inverse, comme
• le relâchement musculaire, la détente et la relaxation ; pour beaucoup de disciplines, les sportifs qui nagent plusieurs
• le réentraînement à l’effort contre la résistance de l’eau ; heures par jour finissent presque toujours par devenir « de bons
• la facilitation des mouvements et une perception affinée des clients » pour les médecins sportifs, les kinésithérapeutes, les
gestes ; ostéopathes et autres thérapeutes.
• le travail de l’équilibre et des coordinations aquatiques ;
• la mise en charge partielle et progressive.
Contre-indications [1, 2, 16–22]
À propos de la natation Contre-indications absolues
En rééducation, l’utilisation de la natation (nage codifiée) pré- Contre-indications générales
sente de nombreux avantages. Elle permet notamment : Les complications infectieuses induisent un risque de contami-
• de lutter contre le déconditionnement à l’effort aérobie que nation de l’eau et donc de transmission aux autres participants ou
présente la plupart des participants en situation de handicap de surinfection :
ou très sédentaires ; • fistule cutanée ;
• d’effectuer un travail musculaire rythmique global des quatre • plaie ouverte, escarre infectée ;
membres et du tronc ; • mycose cutanée ;
• d’utiliser des coordinations spécifiques faisant intervenir tous • conjonctivite virale ;
les segments corporels en situation de gravité réduite. • infections urinaires ;
Elle puise donc ses indications dans les pathologies ostéoar- • infections de la sphère oto-rhino-laryngologique de type otite,
ticulaires, musculotendineuses et rachidiennes aggravées par la angine, sinusite, bronchite ;
pesanteur, mais aussi dans les affections pulmonaires et car- • classiquement, l’incontinence fécale ou urinaire est une contre-
diovasculaires (à condition de diminuer le travail des bras en indication, bien que pour certains auteurs l’incontinence
réhabilitation et en prévention de l’infarctus). Les participants en urinaire (à condition que les urines soient stériles, ce qui n’est
situation de handicap physique et mental peuvent y trouver non pas automatique chez les incontinents chroniques) ne constitue
seulement un aspect ludique, mais aussi un moyen de surmonter pas une contre-indication, mais plutôt une gêne psychologique.
leur handicap. Pour ces participants, il existe actuellement des couches de pis-
La brasse « traditionnelle » en abduction et rotation latérale cine étanches (modèles adultes et enfants) qui permettent la
peut être douloureuse et dangereuse dans les pathologies fémo- baignade dans des conditions d’hygiène plus satisfaisantes. Pri-
ropatellaires, en particulier lorsqu’il existe une subluxation de la vilégier alors les séances en fin de journée.
rotule. En revanche, la brasse dite « sportive » avec adduction et
rotation médiale est mieux tolérée. Contre-indications vasculaires et respiratoires
Chez les participants présentant des douleurs rachidiennes, Les principales contre-indications vasculaires et respiratoires
l’alternance de différentes nages pratiquées modérément est en sont :
général mieux tolérée qu’une pratique centrée sur un seul type • l’insuffisance respiratoire sévère ;
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
La prise en charge peut se faire aussi bien le matin que l’après- l’intensité de ses différents constituants sont bien évidemment
midi, par période de 45 minutes à 1 heure 15 (ce qui correspond à adapter en fonction de l’approche thérapeutique et des caracté-
à des séances de 20 à 25 minutes à 1 h effectives dans l’eau ristiques du(des) participant(s).
selon les pathologies, l’autonomie des participants et l’effectif). Une séance commence toujours par une vérification rapide de
Cependant, les participants décrivent régulièrement une période l’aptitude à la pratique des participants concernés, puis d’un rap-
de « fatigue » qui dure environ une heure après la séance ; il est pel et d’une vérification de l’observance des règles d’hygiène, de
donc conseillé de ne pas solliciter ces derniers de façon intensive sécurité et d’intimité des pratiquants.
après une séance d’AAVT et/ou de privilégier les créneaux de fin Comme pour toute activité physique et/ou rééducative, une
de journée ou avant le repas. Surtout, chez les participants âgés, première partie de 5 à 20 minutes environ est consacrée à un
il faut éviter les séances avant la conduite automobile de longue échauffement comprenant de préférence :
durée. • une phase de sollicitation progressive du système cardiorespi-
ratoire (transition progressive repos-effort) ;
Immersion • une phase de mobilisation articulaire d’amplitude importante
(rapporté aux possibilités du participant), de vitesse lente et
La séance commence, quand c’est possible, par de la marche, dans tous les plans d’évolution des articulations concernées
sinon par une immersion progressive avec une relative latitude (rapportés aux possibilités du participant également) ;
d’activité du participant. Ainsi, les participants peuvent prendre • une phase plus spécifiques aux exercices méthodiques réalisés
contact avec le milieu à leur propre rythme, en séance individuelle dans la deuxième partie de la séance (par exemple un ou plu-
pour les plus phobiques. sieurs exercices similaires mais avec une intensité, une vitesse
ou encore une coordination bien moins importantes, que l’on
Modalité d’intervention va augmenter progressivement).
La deuxième partie de séance concerne le travail méthodique
Travail individuel à proprement parlé, d’une durée classiquement comprise entre
C’est l’approche privilégiée par les professions paramédicales. 15 et 45 minutes (cf. infra).
Un thérapeute est en vis-à-vis avec un participant ou deux à quatre Une troisième partie, en fin de séance, présente plusieurs
participants, ayant chacun leur propre programme spécifique qui options selon les participants :
conduit à un nombre limité d’interactions entre les participants. • un retour au calme classique : on demande alors de ne pas sortir
Certaines pathologies (traumatisés du rachis, etc.) ou des tech- tout de suite de l’eau, mais de marcher un peu dans le bas-
niques spécifiques, comme les schémas de Bad Ragaz (technique sin, bras ballant, éventuellement les yeux fermés sur quelques
basée sur le principe de facilitation proprioceptive neuromuscu- secondes, de se décontracter et de réaliser des mouvements res-
laire et l’utilisation des turbulences pour faciliter ou freiner un piratoires de grandes amplitudes ;
mouvement) par exemple, ne se prêtent pas bien à un travail • un(des) exercice(s) de relaxation : en utilisant notamment la
collectif. portance de l’eau et différentes aides à la flottaison ;
On peut envisager également de prévoir une période • un jeu, plus volontiers collectif de « puissance explosive » :
d’accoutumance au milieu aquatique avant d’intégrer des séances une course relais ou un jeu de ballon afin de libérer un maxi-
collectives (hydrophobie, apprentissage des exercices, mise au mum d’énergie, suivi de quelques étirements spécifiques des
point du traitement etc.). groupes musculaires les plus sollicités, en prenant garde de ne
Afin de s’adapter aux différentes phases de la rééducation (pro- pas induire un refroidissement trop important.
tocoles pour les ligamentoplasties du genou, de réparation de
la coiffe des rotateurs de l’épaule, des défilés cervicobrachiaux,
remise en appui progressif lors de traitement orthotraumatolo-
gique, etc.), le thérapeute travaillant dans le bassin auprès de
“ Point fort
chaque participant adapte en permanence et de façon pertinente
au regard des effets recherchés chaque exercice et permet une pro- • Un questionnaire, un examen médical spécifique, voire
gression individualisée pour chacun des participants immergés : une épreuve d’effort sont des préalables à la pratique.
corrections de l’exercice et du geste particulier ; aménagement de • Une grande variété de forme de groupement et
la progression des exercices ; stimulation et encouragement du
d’approche thérapeutique peuvent être utilisées pour
participant ; phase de repos ou de détente.
individualiser et maximiser les bénéfices des activités aqua-
Travail de groupe en interaction tiques à visée thérapeutique.
C’est l’approche privilégiée par le professeur d’APA, plaçant • Toute séance doit comprendre trois parties distinctes
l’interaction de groupe au cœur de la pédagogie d’intervention. dans ses fondements et les techniques utilisées : échauffe-
Les exercices collectifs comportent de nombreux avantages, que ment, corps de séance, récupération.
ce soit en piscine ou à terre, et même s’ils peuvent réduire
l’individualisation des exercices, n’empêchent pas la prise en
compte des besoins de chacun par une pédagogie différenciée.
La motivation, la socialisation et la possibilité de travailler plus Différentes approches thérapeutiques
longtemps avec concentration en font partie, sans oublier bien
sûr les objectifs thérapeutiques. L’intervention collective permet, En plus des effets généraux et spécifiques recherchés, chaque
davantage que l’intervention individuelle, de développer : type de pathologie présente des besoins spécifiques et nécessite
• un gain de confiance et une attitude plus extravertie ; une séance adaptée. Chaque groupe d’affections mériterait l’étude
• la camaraderie ; approfondie de protocoles de rééducation en piscine pouvant cor-
• la responsabilisation vis-à-vis du traitement ; respondre à une ou plusieurs approches thérapeutiques au décours
• une moindre concentration sur son propre problème et une du temps de rééducation.
stimulation mutuelle. L’initiative du thérapeute, sa capacité d’adaptation face à
Il va de soi que certains traitements demandent une ambiance chaque participant mais aussi son imagination sont largement
calme, dans un bassin présentant peu de turbulences. Il faut donc mises à contribution à partir du moment où il connaît bien le
veiller à l’homogénéité du regroupement (par type de traitement, dossier du participant et les limites du traitement imposées par
par pathologies) et éviter des groupes trop importants (encadre- le mode opératoire, la condition physique et la pathologie elle-
ment par un nombre suffisant de thérapeutes). même.
De notre point de vue, il est cependant nécessaire de distin-
Structure type d’une séance guer trois grandes approches bien différenciées, tant dans leurs
Quelle que soit la forme de groupement, la structure typique finalités que dans leur organisation pédagogique, matérielle et
d’une séance doit rester sensiblement la même. La durée et thérapeutique :
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
Tableau 1.
Principales caractéristiques des trois approches des activités aquatiques à visée thérapeutique.
Kinébalnéothérapie Aquagym ou APAA Aquatraining
Finalité prioritaire Action thérapeutique ciblée sur la Amélioration de la condition physique Réentraînement à l’effort, puis
déficience générale et éducation à la prise en charge entraînement ciblé sur une ou
Exemple : amplitude, kinesthésie, de sa vie physique d’adulte plusieurs qualités physiques
force, etc., au membre inférieur Exemple : participants âgés ou Exemple : travail au seuil ventilatoire
opéré après une atteinte des ostéoporotiques pour les participants atteints de
ligaments croisés antérieurs Action post-traumatique à moyen et long bronchopneumopathie chronique
Action péritraumatique à court termes obstructive
terme Action post-traumatique à long terme
Taille de l’effectif recommandé De 1 à 5 participants De 4 à 10 participants De 1 à 4 participants
Localisation de l’action Zone anatomique ou fonction Ensemble du corps et des fonctions Zone anatomique ou fonction
thérapeutique altérée par la pathologie : cognitives : développement harmonieux physiologique ou motrice à
rapprochement de la « norme » optimiser : entraînement ciblé
Intérêt éducatif Limité le plus souvent aux gestes Important : il s’agit par le travail de la Limité, il s’agit ici davantage
techniques permettant d’éviter un condition physique d’éduquer le d’acquérir les principes d’un
traumatisme ou un participant, de lui apprendre, dans la entraînement physique sans risques
surtraumatisme mesure du possible, le minimum
nécessaire à la gestion raisonnée de sa vie
physique d’adulte et de l’inciter à
poursuivre la pratique une fois terminée
la prise en charge
Spécificité de l’effort Pas de spécificité, dépend de Pas de spécificité, cherche à développer Importante, l’action thérapeutique
l’atteinte aussi bien les fonctions cherche le plus souvent à améliorer
cardiorespiratoires que la force, les fonctions cardiorespiratoires, la
l’endurance, la souplesse, la force ou l’endurance dans une ou
coordination, la précision deux techniques motrices, par
exemple course à pied, nage, pédalage
Intérêt pour la performance physique Limité, il s’agit le plus souvent Moyen, un des objectifs est bien le Important, il s’agit bien ici
d’un retour à une fonctionnalité développement de la condition physique d’optimiser la performance physique
normale ou périnormale générale
Intensité Faible à moyenne Moyenne à élevée Élevée à très élevée
Durée de l’effort (temps effectif dans De 20 à 30 min De 30 à 45 min De 20 à 60 min
l’eau)
Populations de participants plus Orthotraumatologique Rhumatologique, neurologique, Orthotraumatologique (surtout
particulièrement ciblées orthotraumatologique, sportifs), cardiorespiratoire,
cardiorespiratoire, gériatrique, pathologies métaboliques
obstétrique, psychiatrique
• la kinébalnéothérapie, dont les principales caractéristiques sont de tous les actes kinésithérapiques ; aussi peut-on se reporter sur
d’être centrées sur une action purement thérapeutique ciblée une approche plus analytique et fonctionnelle indépendamment
sur la ou les déficience(s), hautement individualisée et à visée d’une affection ou d’un groupe d’affection, présentant ce qui est
éducative limitée, l’approche individuelle est alors privilégiée ; plus particulièrement bénéfique pour les participants.
• l’aquagym ou activité physique aquatique adaptée (APAA) qui
agissent au niveau fonctionnel en diminuant la déficience et les Kinébalnéothérapie du rachis [26–28]
incapacités et au niveau social en réduisant les handicaps. Elle a Les objectifs sont multiples mais ils tiennent essentiellement
une action éducative du participant (lui apprendre à gérer sa vie aux aspects de mobilité, tonicité, endurance, balance agoniste-
physique d’adulte) et une intervention collective privilégiant antagoniste, proprioception, coordination et équilibration.
l’interactivité, en rendant le participant acteur de ses progrès et Mobilité. À partir de la position corps à l’horizontale, avec
de ses apprentissages ; ou sans aide pour améliorer la flottaison, le participant réalise un
• l’aquatraining ou aquafitness, centrée sur l’amélioration spéci- mouvement vers l’extension ou les inclinaisons ; depuis la posi-
fique d’une ou de plusieurs qualités physiques : réentraînement tion debout stabilisée, est effectué un travail mobilisateur de la
à l’effort, puis entraînement proprement dit. partie haute du tronc depuis des mouvements réalisés à l’aide
Les principales caractéristiques des trois approches sont présen- des membres supérieurs (avec ou sans accessoires tels que des
tées dans le Tableau 1. planches, des ballons, des frites).
Tonicité, endurance, balance agoniste-antagoniste. En
s’appuyant sur les effets de la résistance hydrodynamique, tous
Kinébalnéothérapie les exercices réalisés à l’aide de planches, de paddles, mais aussi
Les principales caractéristiques de la kinébalnéothérapie sont des exercices inspirés de techniques de nage peuvent être uti-
d’être centrées sur une action purement thérapeutique de rappro- lisés (pousser-tirer-tourner une planche verticalisée dans l’eau,
chement par rapport à la norme, ciblée sur la ou les déficience(s) mouvements alternés horizontaux bilatéraux des deux membres
principale(s), hautement individualisée et à visée éducative limi- supérieurs avec effort permanent pour stabiliser le tronc par
tée. Elle est, comme son nom l’indique, le propre de l’activité des exemple) ; mais aussi, plus classiquement, des exercices du type
kinésithérapeutes diplômé d’état. du renforcement abdominal depuis la position semi-assise dans
Il est maintenant bien établi que la kinésithérapie comme un angle du bassin ou en appui contre une paroi en stabilisation
les activités physiques adaptées ou la psychomotricité peuvent vertébrale dos au mur.
s’administrer à pratiquement toutes les déficiences, avec des béné- Proprioception, coordination et équilibration. Qu’ils
fices directs évidents. Cette partie ne se veut pas redondante avec soient toniques, tonicophasiques ou phasiques, volontaires ou
celles spécifiques aux quelques groupes de pathologies abordés provoqués, rythmiques ou aléatoires, ces exercices réalisés en
plus loin, ni ne peut faire de manière exhaustive un descriptif niveau d’immersion variable permettent de travailler l’ensemble
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B
A B
Figure 2. Exercice de proprioception du membre supérieur (A). Exercice de renforcement musculaire et de coordination du membre supérieur par des
passes en binôme avec le thérapeute ou un autre participant (B).
de ces objectifs. Par exemple, à partir de la position assis sur passage sans accrochage, déplacer contre la résistance de l’eau
une ou deux planches immergée(s), le participant est stimulé l’ensemble du membre agrandi de la palme). De plus, on peut pro-
pour conserver ou modifier cette position initiale (mouvement poser des exercices basés sur des sauts, des courses avec ou sans
de l’eau, déséquilibre provoqués par le thérapeute ou encore planche verticalisée et immergée, qui présentent le gros avantage
déplacement du participant) ; l’exercice peut être complexifié par de recommencer un travail excentrique et pliométrique comme
une activité des membres supérieurs (lancer-réceptionner une lors du travail hors de l’eau.
balle par exemple) (Fig. 1, 2). Proprioception. Un seul exercice illustre ce paragraphe. Il
est basé sur le contrôle positionnel d’une planche maintenue
Kinébalnéothérapie des membres inférieurs [20, 26, 29]
sous le pied ou sous la main (voire un ballon) (Fig. 2) à divers
Dans cette partie un ensemble d’objectifs variés vise une action degrés d’immersion. La plus classique des variables de simplifi-
orientée sur les membres inférieurs : le gain de mobilité des dif- cation/complexification de la tâche est d’ajouter/retirer la vision.
férentes articulations, le contrôle du mouvement, l’équilibre et En faisant varier le caractère statique ou dynamique du travail, il
l’augmentation de la force musculaire semblent les plus recher- est facile d’imaginer comment le participant affine son « sens du
chés. L’aspect proprioceptif, renforcé par l’extéroception stimulée mouvement », faisant entrer en jeu les différents étages articulaires
et l’enveloppement aqueux, doit être privilégié. et ses différents couples moteurs (Fig. 3).
Mobilité. Pratiquement tous les intérêts de la balnéation Kinébalnéothérapie des membres supérieurs [26, 30] . Pour
peuvent être cités pour justifier son utilisation afin d’obtenir un plus de compréhension, seuls quelques exercices sont présentés à
gain d’amplitude articulaire. L’effet thermique apporte un élé- l’étage scapulohuméral, en particulier, et du membre supérieur en
ment favorable grâce à son action sédative et son élévation du général, en reprenant globalement les mêmes objectifs que dans
seuil de la douleur. L’utilisation d’accessoires tels que les bracelets le paragraphe précédent.
de flottaison favorise le gain en amplitude (en posture ou en mou- En effet, la balnéothérapie trouve une place de choix dans
vement de balayage) ; la wet vest, qui libère le participant de ses l’arsenal du masseur-kinésithérapeute pour la rééducation de
appuis au fond de la piscine, le stabilise verticalement et lui per- l’épaule. Citons quelques exemples significatifs :
met un mouvement global des membres inférieurs s’apparentant • variation contrôlée du degré d’abduction et travail actif
à la marche, voire la course, est tout à fait intéressante. précoce : permettre activement une abduction-adduction hori-
Force musculaire. Des accessoires tels que les bracelets les- zontale isoplan grâce au maintien du membre supérieur sur une
tés, les bottes « hydroton » ou les palmes peuvent être utilisés. planche, sans attelle thoracobrachiale ;
Les palmes permettent non seulement une activité de palmage • travail précoce du recentrage actif de la tête humérale à l’aide de
classique mais aussi un travail à partir de la marche, alliant bras de levier adapté et varié : coude fléchi avec mini-planche
pour l’occasion proprioception, gain d’amplitude articulaire et sous l’aisselle, coude étendu avec un minihaltère tenu en main ;
force musculaire (dégager l’extrémité distale de la palme, déter- • travail sur un mode quasi isocinétique du couple rotateur
miner la position de l’articulation sus-jacente pour permettre le interne-rotateur externe en immersion et en position R1,
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
A B
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B C
Figure 5. Exercices d’étirements des membres inférieurs (A à C).
à mieux se connaître et gérer leur effort, on peut demander aux le fait que l’équipe ne peut garder la balle plus de 30 secondes,
participants, durant toute la séance, de prendre leur fréquence car- l’interdiction de renvoyer la balle à celui qui vient de l’envoyer.
diaque (contrôler et leur apprendre si nécessaire) toutes les 10 à La troisième partie de séance est le retour au calme. Plusieurs
15 minutes. Une plage de travail fixe doit systématiquement leur exercices d’étirement (Fig. 5, 6) et au moins une situation qui
être donnée afin de pouvoir la comparer avec leur ressenti et la s’apparente à de la relaxation (Fig. 4) peuvent être proposés. La
valeur mesurée. durée de cette troisième partie est de 10 à 15 minutes. Durant cette
La deuxième partie de séance ou travail méthodique peut, par partie, le thérapeute peut procéder selon la même démarche péda-
exemple, être sur la base des jeux de ballon. Une première situa- gogique que pour l’échauffement, en impliquant les participants
tion d’échange simple, participants par deux, avec un ballon pour dans l’organisation des situations.
deux, sur deux colonnes, les deux participants d’un même binôme En résumé, l’aquagym ou APAA est une forme d’AAVT qui
sont l’un en face de l’autre. Les binômes sont de niveau équi- prend une place croissante dans la prise en charge de nom-
valent et la distance est fonction des potentialités du binôme. De breuses pathologies. De par ses spécificités, elle nécessite de réelles
nombreuses variables peuvent être proposées selon les objectifs de compétences pédagogiques et didactiques, en plus des connais-
séance telles que : passes libres ; le plus grand nombre de passes sances biophysiques de l’eau et de ses conséquences physio-
possibles sur une durée d’une minute ; le plus grand nombre de logiques sur l’organisme, permettant la gestion du groupe et
passes sans que le ballon ne touche l’eau ; à chaque passe on recule la définition des contenus à faire acquérir aux participants.
d’un pas jusqu’à ce que le ballon touche l’eau ; faire un tour sur L’utilisation comme support d’activité physique et sportive socia-
soi-même après chaque passe ; passe à deux mains ou à une main ; lement reconnu en fait un puissant catalyseur de travail des
passe à deux mains après avoir touché sa nuque avec le ballon. La participants « à leur insu » et nécessite donc une vigilance de tous
motivation peut être également entretenue par des « situations les instants ainsi que l’utilisation de consignes claires et précises
duelles » privilégiant l’adresse ou la vitesse, par exemple : quel pour éviter que les participants ne se laissent emporter par l’action
sera le binôme qui fera le plus de passes sans que le ballon ne et ne dépassent trop leurs capacités du moment.
touche l’eau ? Ou en 30 secondes ?
Une deuxième série d’exercices avec quelques variables pos-
sibles est, par exemple, la passe à dix. Le groupe est divisé en deux
équipes ; l’objectif est de faire dix passes sans qu’un participant
de l’équipe adverse ne touche la balle. Une ou des consignes de
“ Point fort
sécurité et de régulation de l’intensité de l’effort sont à définir,
par exemple la consigne selon laquelle les participants ne doivent • Séance type aquagym : développement harmonieux
pas se toucher (pas de contact physique), ne doivent pas cou- des qualités physiques et cognitives.
rir dans l’eau (maîtrise de l’intensité de l’effort), ne doivent pas • Échauffement (de 10 à 15 min) : travail individuel, inten-
mettre le ballon dans l’eau, ne peuvent pas se déplacer avec le sité croissante privilégiant la marche.
ballon, etc. Pour équilibrer naturellement les équipes et favoriser • Travail méthodique (de 30 à 45 min) : travail collectif à
les échanges et l’attention des participants, on peut par exemple base d’APAA.
ajouter comme consigne que, lorsqu’une équipe réussit ses dix • Retour au calme (de 10 à 15 min) : exercices
passes (elle est donc plus forte que l’autre), un des participants de d’étirements et de relaxation.
l’équipe passe dans l’équipe adverse qui est alors renforcée.
Une troisième série d’exercices peut ensuite être proposée sous
la forme d’une rencontre ou d’un match, avec comme « but » une
cible qui peut être matérialisée par exemple par un but classique [32–37]
de type but de water-polo, par deux plots ou encore par quatre Aquatraining ou aquafitness
planches posées l’une contre l’autre par deux pour matérialiser Cette activité est plus particulièrement réalisée par les profes-
les deux poteaux du but. Les mêmes consignes et variables que seurs d’activités physiques adaptées avec un travail hautement
dans la situation précédente peuvent être proposées pour assu- individualisé. Ce type d’intervention se caractérise par une pra-
rer la sécurité et réguler l’intensité de l’effort. D’autres peuvent tique aquatique relativement intense, voire très intense (pour les
aussi être ajoutées pour favoriser la participation de tous : impo- sportifs par exemple), réalisée en petit effectif, voire en travail
ser un nombre de passes, le fait que chaque joueur doit toucher la individuel. Il s’agit dans tous les cas d’un travail hautement spé-
balle avant que l’équipe puisse tenter un tir, l’absence de gardien, cifique afin de développer précisément une ou plusieurs qualités
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
A B C
Figure 6. Exercices d’étirements des membres (A à C).
physiques. Il peut s’agir pour des participants nageurs de natation être répétées plusieurs fois, avec comme consigne une nage très
ou pour les non-nageurs de gymnastique aquatique ou de marche « souple » et appliquée. Durant cet échauffement, le thérapeute se
rapide en bassin statique ou dynamique. Les séances se découpent doit de rappeler quelques caractéristiques techniques de la nage,
toujours en trois parties bien distinctes : échauffement ; travail ou corriger quelques défauts importants de celle-ci, et/ou rappeler
méthodique ; retour au calme. l’organisation du travail qui va suivre et le nécessaire contrôle de
Exemple de population son souffle.
La deuxième partie de séance consiste en un travail spécifique
Les participants atteints de maladies respiratoires (broncho-
à l’intensité du seuil ventilatoire. Il se fait, de préférence, par du
pneumopathie chronique obstructive [BPCO]) peuvent bénéficier,
travail fractionné, surtout au début du cycle de réentraînement,
sauf contre-indication particulière, d’un réentraînement à l’effort
c’est-à-dire en alternant des périodes de travail et des périodes
en milieu aquatique à différents titres. Il s’agit d’apprendre à
de récupération. Il faut compter deux à cinq périodes de 3 à
travailler à son rythme, de réduire la sensation désagréable de
15 minutes entrecoupées de périodes de récupération de 2 à 6
« manquer d’air » et d’inconfort respiratoire lié à la dyspnée, de
minutes. Ces valeurs constituent bien évidemment un ordre de
prendre conscience de sa capacité à faire ou refaire une activité
grandeur, applicable à la majorité des participants, mais qui peut
physique malgré la maladie, d’améliorer l’autonomie et ainsi la
être dépassé a maxima ou a minima selon les caractéristiques de
qualité de vie des participants tout en prenant plaisir à être dans
ceux-ci. La durée de la période de travail, tout comme le type de
l’eau.
nage, peut être modulée, selon les capacités du participant et son
L’épreuve d’effort préalable est ici indispensable pour des
état de forme du jour, pour varier les séances et maintenir le plai-
raisons évidentes de sécurité, mais aussi de par la nécessaire indivi-
sir et la motivation des participants. La récupération peut ainsi
dualisation des séances. La valeur de fréquence cardiaque du seuil
être passive (sans bouger, en se concentrant sur le souffle, surtout
ventilatoire est utilisée comme intensité cible pour le réentraîne-
en début de programme) et/ou légèrement active (marche lente
ment en optimisant l’intensité sans essoufflement.
dans l’eau bien en deçà de la fréquence cible). De même, on peut,
L’utilisation d’un cardiofréquencemètre, réglable sur une plage
par exemple, proposer une série de durée croissante de travail ou
de travail, est souhaitable pour contrôler l’intensité de travail.
« gamme montante » (exemple : 2, 5, 10 min de travail au seuil
La fréquence cible doit être respectée à plus ou moins cinq
avec respectivement 1, 3 et 5 min de repos passif, en milieu de
battements par minute environ. Pour espérer une amélioration
programme) ou une « pyramide » (exemple : 5, 8, 12, 8, 5 minutes
significative des paramètres visés, il faut, dans ce cas, solliciter
avec respectivement 3, 4, 5, 4, 3 minutes de repos pour moitié actif
le métabolisme aérobie sur une durée progressivement croissante
pour moitié passif ; en fin de programme : étirement et locomotion
permettant de passer d’environ 20 minutes la première séance à
par exemple).
au moins 45 minutes en quatre à sept séances selon les partici-
La dernière partie de séance est le retour au calme (qui ne
pants. Trois séances hebdomadaires sur une période d’au moins
dispense pas de la récupération de la dernière période de la par-
quatre semaines constituent le seuil minimal.
tie précédente de la séance). Un ou plusieurs exercices des trois
Exemple de séance pour cette population catégories suivantes peuvent être proposés pour une durée totale
Exemple pour des participants nageurs. La séance com- d’environ 10 à 15 minutes de préférence dans l’ordre de présen-
mence toujours par un échauffement par mobilisation articulaire tation :
analytique, dans tous les plans anatomiques, sur des mouvements • exercice de très faible intensité comme de la marche lente avec
lents, de grandes amplitudes, des principales articulations sollici- une respiration synchronisée sur le cycle de marche mais sans
tées lors de la ou des nage(s) choisie(s). Il peut être réalisé hors de hyperventilation excessive ;
l’eau pour une durée d’environ cinq à dix minutes. L’immersion • exercices d’étirements réalisés par le thérapeute ou par le par-
doit ensuite se faire de façon progressive (de préférence sans plon- ticipant sur les principaux groupes musculaires sollicités lors
geon) pour éviter la sensation d’oppression respiratoire. Elle peut de la nage ; chaque posture doit être maintenue au moins
se faire, par exemple, en deux à trois minutes de marche rela- 20 secondes, avec un souci particulier sur la régularité de la
tivement rapide, sur un plateau mobile lors de son immersion respiration ;
progressive. Le participant est alors, le plus souvent, en dessous • exercices de relaxation dans l’eau.
de sa fréquence cardiaque cible de travail. L’échauffement peut se Exemple pour des participants non nageurs. La séance est
terminer par deux ou trois longueurs de nage lente, qui peuvent organisée en trois parties comme pour les participants nageurs,
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B C D
Figure 7. Nouvelles pratiques dont la supériorité thérapeutique reste le plus
souvent à démontrer, de même que les contre-indications en particulier en cas
d’arthrose ou de prothèse de hanche ou de genou. Aquabike (A), aqua-stand-up
(B), hydrotones (C), aquaelliptique (D), l’aquajogg (E), aquajump (F).
E F
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
A B C
Figure 8. Exercice de renforcement des épaules. Travail des deltoïdes pour une participante présentant des tendinites de l’épaule. Utilisation de simples
lests de plongée sous-marin (A). Des accessoires d’aquagym (pull-push) permettent d’augmenter la résistance de l’eau dans toutes les directions de l’espace
(B, C).
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A B C
Figure 9. Situation de traction cervicale par collier de suspension.
A. Vue aérienne montrant le circuit de double poulies et le bidon rempli d’eau utilisés (3 à 5 l d’eau selon la tolérance du participant).
B. Au milieu, vue aquatique montrant l’utilisation d’une ceinture de plongée fixée autour de la taille pour réaliser dans le même temps une traction lombaire
douce.
C. Le participant peut soulager la traction avec ses mains pendant quelques secondes de manière à réaliser un « pompage ».
A B
Figure 10. Déplacement en restant en équilibre sur un ballon gonflé avec de l’eau (A). Travail de la sensibilité de la plante du pied : le participant doit
suivre le trajet du tuyau. Le guidage du pied par la vision est impossible à cause des mouvements de la surface de l’eau (B).
Particularités des lombalgies chroniques, « respiration abdominale inversée » [66] qui permet de mieux
dorsalgies et cervicalgies [27, 28, 72–74] utiliser le caisson abdominothoracique et de diminuer les
pressions sur les disques intervertébraux lombaires et dor-
Ce sont les pathologies dégénératives les plus fréquentes en saux. Le ventre et le thorax se comportent comme un caisson
kinébalnéothérapie libérale. Elles bénéficient plus couramment de sous pression qui absorbe les contraintes liées aux efforts,
techniques spécifiques, en particulier : au poids du corps et aux contractions musculaires. De plus,
• la respiration abdominale d’effort. Elle consiste à inspirer, puis l’augmentation de la pression dans le thorax et l’abdomen
à rentrer le ventre en contractant le périnée, et à rester en entraîne automatiquement une posture plus érigée du rachis.
apnée pendant une vingtaine de secondes durant lesquelles De ce fait, cette respiration pratiquée de manière intermittente
le participant effectue tous les exercices de rééducation active, facilite les exercices d’autograndissement et de marche dans
en piscine comme à sec. L’objectif est ici d’automatiser cette l’eau ;
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A B
Figure 11. Stabilisation vertébrale dos au mur (wall crunch). En progression, flexion de hanche d’abord unilatérale puis bilatérale en s’arrimant au bord
avec les bras (A). Renforcement des fléchisseurs de hanche, abdominaux et, dans une moindre mesure, abaisseur d’épaule. Lorsque la sangle abdominale est
suffisamment renforcée, pour éviter l’antéversion du bassin, assis dans l’angle de la piscine, jambes en équerre : expirer et amener les genoux joints vers la
poitrine ; inspirer et tendre les jambes simultanément (B).
• toutes les nages indolores pour le participant ont un intérêt Parmi les exercices habituellement utilisés, on peut noter :
thérapeutique. Même la brasse, si longtemps décriée, retrouve • les mobilisations actives lentes sans résistance, facilitées par
une légitimité après les travaux de Mckenzie [67] sur l’intérêt l’apesanteur relative engendrée par la poussée d’Archimède ;
de la lordose dans les rachialgies (en pratique, il faut tester les • le travail assouplissant actif-aidé, les postures et autopostures
réactions de chaque participant) ; dans l’eau sous traction axiale manuelle douce, en faisant
• le renforcement musculaire de toute la sangle abdominale en attention à ne pas aggraver les déformations, en particulier
veillant au maintien de l’alignement segmentaire du tronc, en lors des mobilisations des poignets et des doigts. Un exemple
privilégient le travail à faible charge et faible vitesse, et en rédui- d’autoposture d’étirement appréciée dans le cas de spondy-
sant les exercices en rotation axiale (Fig. 11). larthrites peu évoluées pour lutter contre la cyphose et la
Dans presque tous les cas, il faut éviter d’effectuer une seule rétraction des pectoraux est présenté à la Figure 12 ;
nage pendant plus de cinq minutes. Une trop grande répétition • un travail respiratoire, toujours associé aux exercices ;
de mouvements dans une position unique est généralement mal • pour les massages au jet, comme toujours, la pression dépend
supportée par ces participants. Il vaut mieux alterner cinq minutes de la tolérance et ne doit en aucun cas déclencher de douleur.
de nage sur le dos, puis sur le ventre et sur les côtés droit et gauche. Quand l’ankylose est plus évoluée, on vise à préserver
Cette alternance favorise également un renforcement plus har- l’amplitude des mouvements et la fonction par des mobilisations
monieux des chaînes musculaires dorsale et ventrale. Les nages actives et passives plus douces.
ventrales (brasse et crawl) sont mieux supportées si l’on utilise
un masque et un tuba car elle réduit l’hyperlordose lombaire et Algodystrophie
cervicale. Dans cette position, la nuque et l’ensemble des muscles
du rachis sont relâchés et indolores. La nage avec masque et tuba Aux membres inférieurs, on préconise un travail en décharge
contre un courant augmente l’effet de massage de chaque mou- en début de progression. Lorsque la douleur diminue et permet
vement dans l’eau. ce type d’exercice, on reprend la marche dans l’eau avec appui
Les dispositifs de traction rachidienne en piscine tels que pré- progressif, en déroulant bien le pied à chaque pas pour mettre en
senté à la Figure 9 présentent ici tous leurs intérêts et permettent action les effets circulatoires de la marche. La littérature scienti-
de réaliser des tractions efficaces sans mouiller les cheveux et les fique est cependant extrêmement pauvre sur le sujet et l’activité
oreilles des participants peu habitués au milieu aquatique. aquatique n’est alors utilisée qu’au sein d’une approche pluridis-
Les objectifs recherchés sont plus généralement : ciplinaire comme dans l’étude de Singh et al. [75] .
• l’entretien de la souplesse articulaire globale ;
[23–26, 53, 72–74]
• la mise en mouvement d’une région fixée par la douleur ; Ostéoporose
• le renforcement musculaire ;
La littérature montre très largement des effets bénéfiques rela-
• le travail proprioceptif.
tivement rapides chez le participant âgé féminin ostéoporotique
Après chaque séance en piscine, il est préférable de respecter la
en termes de développement des qualités de force, d’endurance,
règle des « 20 à 30 minutes de repos couché ». Ce temps addi-
d’équilibre, de qualité de vie et d’autonomie, voire de risque de
tionnel en apesanteur permet de retrouver en douceur un tonus
chute. En revanche, les effets sur l’os sont beaucoup plus nuancés
postural normal et indolore. À noter que le repos assis n’est pas et d’autant plus que l’on s’intéresse aux zones particulièrement
satisfaisant car il augmente les contraintes sur les disques inter- à risque de fracture. Les effets des exercices avec impacts répétés
vertébraux. (marche, course, saut, etc.) ont des effets bien plus importants.
Cependant, surtout en début de prise en charge, notamment
Rhumatismes inflammatoires lors d’un déconditionnement, les AAVT présentent l’avantage
Ils incluent notamment la polyarthrite rhumatoïde et la spon- considérable de permettre de redévelopper les éléments cités pré-
dylarthrite ankylosante en dehors des poussées. La température cédemment avec un risque de fracture très faible. En effet, l’eau
habituelle des piscines de rééducation est généralement bien tolé- représente un milieu privilégié dans lequel il est plus particulière-
rée par ces participants (autour de 34 ◦ C). Des travaux montrent ment intéressant de réaliser :
également l’intérêt de températures plus fraîches pour ces patho- • des exercices fonctionnels (Fig. 2, 7, 10, 13) ;
logies inflammatoires [68] . • du travail d’équilibre (Fig. 4, 10, 14) ;
Une étude sur la spondylarthrite ankylosante [69] montre que • du contrôle postural (Fig. 13, 15).
les participants tirent bénéfice de soins dans une piscine à 32- Au fur est à mesure du reconditionnement, pour un effet plus
33 ◦ C. De plus, s’agissant d’affections inflammatoires, même en marqué sur l’os, le niveau d’immersion peut être baissé progressi-
dehors des poussées, les exercices en eau trop chaude ne sont pas vement jusqu’à arriver à l’activité à sec avec impact, cette dernière
indiqués. devant augmenter progressivement.
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B
A B
Figure 13. Passage de la position horizontale de nage à la position debout avec une bouée cervicale et appui solide (sur une barre) en début de progression
(A) puis, en fin de progression, sans appui solide (B) chez une participante présentant un syndrome de Strumpell-Lorrain se manifestant notamment par une
spasticité des membres inférieurs.
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A B
Bien-être
psychologique
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A B
Figure 18. Bouée cervicale d’aide à la flottaison (A, B)
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
Figure 20. Technique de Bad Ragaz : facilitation de la triple flexion du Figure 21. Manœuvre de « watsu » (water-shiatsu) : augmentation de
membre inférieur réalisée en actif ou en passif, la flottaison est assurée par l’extension du tronc et de la hanche par étirement de la colonne.
des bouées.
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B
Figure 22. Automobilisation postopératoire d’une épaule sensible (A, B).
A B
Figure 23. Automobilisation (A) et automassage (B) d’épaules.
programme de dix semaines d’AAVT sur la force, la puissance, la Cependant, que ce soit à sec ou en piscine et quelle que soit
fatigue et le travail musculaire en général. Depuis, de nombreux l’atteinte, le thérapeute doit avant tout connaître parfaitement
travaux ont confirmé et complété ces informations. Une revue de les contre-indications du participant. Les consignes médicales et
littérature [81] a mis en avant les effets positifs dans la prévention chirurgicales sont strictes et la responsabilité professionnelle du
de la douleur, de la fatigue et l’amélioration de la qualité de vie. thérapeute est engagée. Ce ne sont pas les sensations du parti-
Dans le cas de troubles de la sensibilité au niveau des pieds, des cipant qui doivent guider la rééducation, même si elles peuvent
chaussons de piscine permettent à ces participants de ne pas se parfois l’infléchir légèrement, mais l’évolution de la consolida-
blesser en marchant dans l’eau. tion de l’appareil locomoteur contrôlée par le chirurgien, voire le
Dans le cas des syndromes vestibulaires, la vision de la sur- médecin, qui connaît la solidité ou non de son montage chirurgi-
face de la piscine avec ses ondulations et mouvements incessants cal et/ou de l’appareil locomoteur.
constituent des stimulations visuelles comparables aux stimula-
tions optocinétiques. De ce fait, les nausées ne sont pas rares et les
Phase postopératoire ou post-traumatique
premières séances doivent être courtes. En progression, la plupart
des participants finissent par s’habituer à ces stimuli. C’est ce qu’il immédiate sans mise en contrainte
est convenu d’appeler l’habituation. Cela permet d’augmenter la À ce stade, à la suite d’une pose de prothèse de genou par
durée des séances et d’améliorer les performances. exemple, l’appui n’est que progressivement autorisé, même dans
la partie profonde de la piscine. Les consignes sont parfois encore
Orthotraumatologie [16, 17, 23, 53, 54, 56, 57, 92, 105–107] plus strictes et tout travail actif peut être interdit. Sur un autre type
d’opérations, après certaines interventions chirurgicales sur la
Le domaine de la chirurgie orthopédique et de la traumatologie coiffe des rotateurs de l’épaule, on doit se contenter des techniques
est large et varié. Étant donné cette diversité, il est impossible de passives et autopassives (Fig. 22, 23) et d’hydromassages antal-
décrire ici un programme d’hydrothérapie pour chaque problème giques et circulatoires (Fig. 23). Sur la Figure 22, un participant
orthopédique. Les propriétés physiques de l’eau sont largement opéré de la coiffe des rotateurs se tient à une barre et réalise une
mises à profit pour une réhabilitation musculosquelettique fonc- automobilisation postopératoire d’une épaule sensible. En début
tionnelle. Les aspects « reprogrammation sensorimotrice » et de progression, il avance (gauche) et recule (droite) de manière
facilitateur du mouvement sont largement utilisés, mais aussi les lente et infradouloureuse, ce qui entraîne un mouvement passif
effets antalgiques et relaxants. Seuls quelques exercices à titre d’élévation de l’épaule qui peut atteindre 90◦ et de retour en posi-
d’exemples sont présentés. ton neutre. Sur la Figure 23, en progression, la participante peut se
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
A B
met à plat ventre, en gardant la face, le cou et les épaules dans l’eau
pour bénéficier de son action antalgique. Elle peut alors atteindre
une amplitude plus importante que 90◦ (Fig. 23A). Elle réalise un
auto-hydro-massage de l’épaule (Fig. 23B) dans le sens de la circu-
lation de retour (distoproximale). On alterne dix secondes environ
sur la face latérale, puis dix secondes face antérieure, puis face pos-
térieure, sur l’aisselle et les ganglions lymphatiques, et enfin sur le
cou. Il est recommandé de réaliser plusieurs fois cet automassage.
Lorsque le travail actif sans pesanteur est autorisé, c’est dans
l’eau que le participant a le plus de possibilités de mouvements
actifs. De plus, l’action antalgique et décontracturante des mouve-
ments dans l’eau permet des progrès rapides et des récupérations
d’amplitude indolores (ou moins douloureuses). Il s’agit prin-
cipalement de mouvements effectués lentement dans l’eau (la
vitesse du tai chi chuan est parfaite pour ces participants) ;
l’amplitude maximale dépend, elle aussi, des consignes chirurgi-
cales et médicales, et des possibilités du participant. Des exemples
de protocoles de rééducation simplifiés sont présentés en annexe
à l’article et accessibles sur le site internet.
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A B
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A B
A B
A B
Myopathie [112–115] mieux une bouée-cou). Lorsque les muscles du cou sont trop
faibles, la flottaison et la « nage » dorsale peuvent également
L’apesanteur relative escamote en partie les conséquences du bénéficier de ces mêmes moyens de flottaison. La marche et la
déficit musculaire : des gestes fonctionnels et ludiques sont à nou- station verticale avec les membres inférieurs légèrement fléchis
veau réalisables. La piscine devient progressivement la dernière sont également possibles dans l’eau après l’arrêt de la marche à
possibilité pour l’enfant myopathe de se mouvoir presque en toute sec.
liberté, de manière très sécurisante et agréable. Il convient de surveiller ces participants en permanence (risque
Pour les participants incapables de marcher et qui passent de noyade discrète majoré) et de les changer de position pas-
leurs journées en fauteuil roulant électrique, c’est le seul endroit sivement, par exemple lorsqu’ils sont fatigués par la position
où ils peuvent retrouver un peu d’autonomie et se défouler. Si dorsale, si confortable soit-elle. De même, surtout lorsque le
nécessaire, la station verticale peut être facilitée par un gilet de niveau d’activité est plus faible, les risques de refroidissement à
sauvetage qu’il faut attacher uniquement au niveau du cou (ou l’insu ou non du participant sont également possible.
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B
Figure 31. Imiter le kangourou (A) ou le serpent (B). Exercice de groupe : le serpent. À la queue leu-leu, alterner une personne qui aide et un nageur, la
« tête » ne doit pas mordre la queue.
A B C
Figure 32. La tête et le corps sont soutenus (A). Prise en mains pour faciliter les mouvements des membres inférieurs chez un nourrisson (B). Prise en mains
pour faciliter les mouvements des membres inférieurs chez un jeune enfant (C).
Dans la lutte contre les rétractions, les postures sont mieux sup- tains participants, une augmentation de la fréquence respiratoire
portées dans l’eau car le relâchement musculaire et l’amplitude des et du volume courant. Il s’agirait d’un mécanisme d’adaptation à
mouvements sont majorés. la pression et d’une amplification de la course diaphragmatique
L’apprentissage respiratoire dans l’eau concourt à une meilleure due à la diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle.
ventilation pulmonaire.
Chez ces participants qui, pour la plupart sont des enfants, la Cardiologie [121–128]
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
due à la diminution des résistances vasculaires systémiques ou ◦ tenir à portée de bassin les substances médicamenteuses
l’augmentation du rapport ventilation/perfusion pulmonaire faci- appropriées,
litent la réalisation d’un programme de réhabilitation par des ◦ surveiller les fréquences cardiaque et respiratoire.
participants cardiaques stables qui auraient du mal à le faire en
milieu terrestre [125] . Les AAVT ont montré également un effet sur
la qualité de vie, la fréquence cardiaque de repos et à l’exercice
Gériatrie [23, 26, 34, 53, 61, 73, 136–146]
chez des participants insuffisant cardiaque chronique [119] . La littérature sur le sujet est très riche. L’activité physique est
conseillée aux participants âgées pour contrebalancer les effets
Pneumologie [53, 121, 129–134] néfastes du vieillissement comme la perte de masse musculaire ou
de l’équilibre qui participent à l’augmentation du risque de chute.
BPCO Il existe un cercle vicieux qui fait que ces effets du vieillissement,
Longtemps, l’exercice immergé a été contre-indiqué chez le par- ajoutés à des pathologies articulaires, diminuent les capacités du
ticipant souffrant de BPCO car l’augmentation du retour veineux participant âgé à réaliser des exercices physiques terrestres. La
lié à la pression de l’eau sur le corps induisait une augmentation du sédentarisation qui en découle augmente son déconditionnement
travail cardiaque et du travail pulmonaire [121] . Différentes études et accélère les effets néfastes du vieillissement. L’incidence du tra-
ont montré que l’exercice aquatique avec la tête hors de l’eau (ce vail en piscine sur la fréquence cardiaque a montré que celle-ci
qui exclut la natation classique) pouvaient être pratiqué sans sur- s’élevait moins au cours des séances d’AAVT (de 30 min) que
morbidité par les participants souffrant BPCO [133] . Les exercices dans les activités de la vie courante, en particulier la marche sur
immergés ainsi que l’environnement aquatique sont d’ailleurs très terrain plat. Le stress provoqué par l’immersion des participants
bien acceptés par ces participants [131] . Ces exercices sont donc une ne sachant pas nager et la charge imposée par les mécanismes
bonne alternative lorsque les comorbidités (locomotrices notam- de thermorégulation ne semblent pas constituer une contrainte
ment) sont un frein à la pratique terrestre [129] . cardiaque importante.
Mucoviscidose La pratique d’une activité physique aquatique apparaît comme
La contamination pulmonaire par le Pseudomonias aeruginosa un moyen de rompre la spirale du déconditionnement. En effet,
(PsA) est un facteur de mauvais pronostic pour le participant la faible gravité exercée dans l’eau ainsi que la diminution des
atteint de mucoviscidose. Ce germe est présent dans les envi- impacts articulaires facilite les mouvements du participant âgé.
ronnements humides et certains médecins contre-indiquent la De plus, le travail contre la résistance de l’eau permet un ren-
fréquentation des piscines ou des spas. Cette contre-indication a forcement musculaire doux. La force musculaire, l’équilibre et
été partiellement levée par une étude réalisée en Suisse qui a mon- l’habileté à la marche ont été améliorés par des exercices de
tré l’absence de PsA dans les piscines publiques [129] . Néanmoins, la musculation dans l’eau faits isolément [141] ou associés à des
pratique d’exercices aquatiques en centre de réhabilitation respi- exercices aérobies [142] . À ces effets physiologiques s’associe une
ratoire où se côtoient des participants infectés et non infectés par amélioration de la qualité de vie qui est d’autant plus marquée
le PsA ne peut que favoriser sa présence dans l’eau et augmenter que l’on pratique une activité aquatique deux fois par semaine
le risque de contamination. Il n’y a pas de consensus médical sur plutôt qu’une [143] . Un travail en chaîne ouverte et en eau pro-
ce sujet actuellement mais l’observation des pratiques en centre fonde a également montré des avantages en termes d’effet sur
semble autoriser la pratique individuelle d’exercice aquatique l’équilibre, le temps de réaction et la vitesse d’exécution des mou-
dans des bassins publiques et d’en interdire la pratique collective vements [146] . Une des hypothèses formulées est que la réalisation
dans les centres de réhabilitation. d’exercice sans appuis solides nécessiterait en permanence un
travail d’équilibration important. L’utilisation des APAA dans le
Asthme [130, 134, 135] cadre plus spécifique de la prévention des chutes a également
Depuis une dizaine d’année, plusieurs études ont montré que montré des effets positifs [138, 145] .
la pratique de la natation était moins asthmogénique que les L’objectif prioritaire de la prescription d’activités physiques
autres pratiques sportives [134] . L’explication avancée est le plus chez les participants âgés est notamment de lutter contre le risque
souvent l’environnement humide. Une revue de la littérature sur d’isolement social et la tendance à l’autodépréciation, et de préve-
la pratique de la natation chez des enfants asthmatiques a été nir la chute et le déconditionnement. Les expériences d’activités
publiée [130] . Cette revue a confirmé que, d’une part, la natation aquatiques de groupe rencontrent un succès grandissant, une fois
est bien tolérée par les asthmatiques avec très peu d’événements les éventuels blocages psychologiques surmontés.
asthmatiques indésirables et que, d’autre part, elle permet une
amélioration de la fonction pulmonaire et des qualités physiques.
Deux types d’activités sont à différencier :
Dermatologie [147–151]
• l’entraînement régulier et durable, préconisé comme un des De nombreuses stations thermales utilisent les techniques de
moyens thérapeutiques utilisés ; soins externes de l’hydrothérapie – bains, douches, affusions,
• l’exercice intense et bref, générateur de crises d’asthme. etc. – et mettent à profit les qualités physiques et éventuellement
Dans le cadre de la pratique on peut notamment noter : chimiques de l’eau [147] . Les principales indications revendiquées
• des critères favorables : en dermatologie sont : l’eczéma, le psoriasis, les cicatrices hyper-
◦ volumes pulmonaires augmentés, trophiques de brûlures, l’urticaire, l’acné kystique, l’ichtyose, les
◦ force des muscles respiratoires augmentée, respiration plus ulcérations atones, les pathomimies, un prurit, des névrodermites.
efficace, L’hydrothérapie étant alors essentiellement passive, l’approche ne
◦ absence de pollens dans l’eau, sera pas développée à l’exception des grands brûlés.
◦ pression hydrostatique sur la poitrine, Les objectifs de la rééducation des grands brûlés [148] sont de
◦ hypoventilation, récupérer une capacité cutanée maximale, retrouver un schéma
◦ hypercapnie, fonctionnel satisfaisant (amélioration de la souplesse articulaire
◦ vasoconstriction périphérique, et de la tonicité musculaire), intégrer un nouvel aspect corporel,
◦ air inspiré très humide ; et réhabiliter le participant socialement et psychologiquement par
• le protocole préconisé : des séances collectives.
◦ échauffement modéré comportant des sprints courts, de Les pratiques hydrothérapiques comportent alors principale-
la marche dans l’eau, tout en encourageant la respiration ment :
nasale, • des bains en eau stérile à température constante : ils permettent
◦ faire des pauses régulières de une à trois minutes pendant une prise en charge thérapeutique précoce par des mobilisations
l’entraînement, actives et passives profitant de l’effet émollient et antalgique de
◦ prévoir une cessation d’activité d’une semaine après une l’eau ;
infection respiratoire, • des douches filiformes sous haute pression et des pulvérisa-
◦ éviter l’exposition à la pollution et choisir une piscine équi- tions : la composition chimique de certaines eaux thermales
pée d’un bon système d’aération, leur donne des effets cicatrisants et antiprurigineux ; les effets
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26-140-A-12 Activités aquatiques à visée thérapeutique
A B
Figure 33. Au bord de la piscine, coller le dos au mur en rentrant le ventre
(contrôle postural) (A). Sur le tapis flottant, en tenant les genoux : inspirer et
écarter les genoux ; expirer et rapprocher les genoux de la poitrine (B). Nage
indienne (assouplissement du dos et des hanches) (C).
physiques sont liés à la haute pression : augmentation de la cir- que la pratique terrestre grâce à la plus faible gravité qui réduit les
culation capillaire par vasodilatation réflexe, action antalgique impacts sur les articulations [164] . Différents inconvénients pou-
des vibrations de basse fréquence, restructuration longitudi- vant survenir lors de la grossesse peuvent être minimisés grâce une
nale des fibres élastiques et collagènes, excoriation mécanique pratique régulière en milieu aquatique. Parmi eux, on retrouve la
contre les adhérences et les brides ; diminution de la pression artérielle [166] , un meilleur contrôle de
• une thérapie en « tank » ou en piscine, individuelle ou collec- la prise de poids [162] , une diminution des lombalgies [165] . Ces
tive ; des postures manuelles lentes et progressives, ainsi que des bénéfices sont aussi d’ordre psychologique avec une diminution
jets sous-marins à basse pression, participent à la récupération de l’état dépressif en post-partum [160] ou l’amélioration de la sen-
cutanée et articulaire. sation de bien-être et de la confiance en soi [163] .
Des séances d’APAA en piscine sont ainsi proposées en périodes
pré- et postnatales. Dans un premier temps, elles peuvent
Obésité [47, 53, 152–156] viser plus particulièrement à préparer la femme enceinte à
l’accouchement par une meilleure prise de conscience de son
L’activité physique fait partie de l’arsenal thérapeutique contre corps et des efforts de poussée, mais aussi à traiter les problèmes
l’obésité [153] . Néanmoins, les participants obèses ou en surpoids d’algies pergravidiques (troubles circulatoires, douleurs dorso-
ont souvent du mal à l’effectuer car leur surcharge pondérale occa- lombaires et attitudes vicieuses, blocage respiratoire). Dans un
sionne d’une part une difficulté à se mouvoir dans l’espace et deuxième temps, elles permettent de retrouver une musculature
peut d’autre part favoriser des douleurs articulaires notamment plus tonique et une reprise de contact corporel (Fig. 33).
en cas d’arthrose du genou fréquente chez cette population [155] . Il convient cependant de rappeler le risque hyperthermique
La pratique d’exercices aquatiques n’a pas ces inconvénients car la pour les tissus neuronaux du fœtus au-delà de 38,9 ◦ C de tempé-
plus faible gravité en immersion permet de soulager le participant rature interne. Fort heureusement, la femme quitte généralement
obèse et de réduire les impacts sur les articulations du genou ou spontanément un lieu ou une activité avant d’arriver à cette tem-
de la hanche [156] . La flottaison est souvent très bonne du fait de la pérature, ce qui ne dispense pas d’être vigilant. Ainsi, par exemple,
masse grasse, attention cependant à l’équilibre aquatique qui peut à 40 ◦ C, la durée maximale d’immersion recommandée est de ne
parfois être difficile dans certaines positions au regard de la répar- pas dépasser 15 min.
tition corporelle de cette masse grasse. Un autre frein possible à On mettra l’accent sur les conditions de pratique notamment :
la pratique est l’image corporelle des pratiquants et le regard des • une température de 30 ◦ C au minimum ;
autres qui peut gêner et invite à privilégier les groupes spécifiques • un environnement calme et rassurant ;
de sujet en surcharge pondérale, au moins en début de cycle. • une prise en compte individualisée au sein du groupe, avec des
exercices d’assouplissement et de musculation doux, contrôle
postural et respiratoire.
Obstétrique [10, 23, 56, 157–166]
Il existe actuellement un consensus pour recommander la pra- Psychiatrie [53, 109, 167–174]
tique d’exercices physiques pendant la grossesse [159] . La pratique
de ces activités en milieu aquatique présente de nombreux béné- L’apprentissage du corps dans l’eau, la libération motrice et
fices [160, 161] . Elle est plus facile à réaliser par la femme enceinte verbale due à l’immersion, sa valeur symbolique, sont autant
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Activités aquatiques à visée thérapeutique 26-140-A-12
d’arguments en faveur de l’utilisation des AAVT en milieu psy- tion motrice plus globale (corps dans son ensemble) et diversifiée,
chiatrique [172] . On peut citer les principaux objectifs recherchés : induite par le thérapeute. Il s’agit ici davantage d’un schéma :
la socialisation, la (re)découverte du corps, l’apprentissage de « facilitateur » (thérapeute)/« acteur » (participant). C’est plus
l’autonomie, le plaisir de bouger. typiquement l’intervention des professeurs d’activités physiques
Des programmes sont également poursuivis avec des enfants adaptées. Enfin, une troisième approche, la plus récente, qualifiée
(schizophrénie, autisme, troubles du comportement sur le versant d’aquatraining, consiste à utiliser l’eau comme lieu privilégié d’un
psychotique ou névrotique, déficiences intellectuelles, syndromes réentraînement à l’effort. On s’approche alors dans ce cas d’un
régressifs [régression psychotique, syndrome de Rett]) [167] . L’eau modèle « entraîneur » (thérapeute)/« sportif » (participant).
devient alors objet transitionnel. Elle permet la prise de cons- Si bien évidemment aucune approche ne semble devoir sup-
cience progressive de sa propre corporalité, mais aussi la mise planter l’autre, elles sont en revanche plus ou moins adaptées à
à distance (soi et l’autre dans les situations fusionnelles), et certaines périodes de la prise en charge, voire certains types de
représente un espace sécurisant et rassurant permettant la non- participants. Utilisées de manière concomitante selon les besoins,
intrusion de l’autre. L’autre peut être l’outil à la fois de la ces trois approches semblent être les seules garantes d’une utilisa-
distanciation et du rapprochement favorisant l’émergence de tion optimale d’un matériel très coûteux pour le système de soins,
l’identité corporelle de l’enfant. en offrant aux participants une action thérapeutique contribuant
Dans le domaine de la dépression, différents travaux tendent à à sa prise en charge à court, moyen et long termes.
montrer un effet bénéfique de l’activité aquatique tant sur la qua- Indépendamment de la déficience ou du handicap, certaines
lité de vie que sur les qualités physiques et un effet antidépresseur contraintes sociales, culturelles ou religieuses peuvent être un
évident [168–173] . frein à la mise en place des AAVT, par exemple :
• le regard de l’autre dans certaines pathologies comme l’obésité
sévère ;
• le contact physique avec une personne du sexe opposé (plus
Conclusion particulièrement chez certaines personnes âgées ou femmes
musulmanes) ;
Les AAVT offrent un vaste champ d’applications thérapeutiques • ou encore l’exposition d’une partie du corps autre que les mains
et doivent intégrer l’arsenal des moyens mis en œuvre pour recou- ou la face chez les femmes musulmanes [175, 176] .
vrer une fonction ou améliorer ses capacités. Elles ont une place Si ces contraintes sont bien réelles, la discussion préalable, voire
évidente à tous les stades de prévention, que celle-ci soit pri- la constitution de groupes spécifiques, peut très souvent résoudre
maire, secondaire ou tertiaire. Cependant, ces séances ne sont ces difficultés.
pas la simple transposition d’une séquence de gymnastique tra- Enfin, même si le nombre d’études scientifiques est croissant ces
ditionnelle, d’aquagym ou de kinésithérapie. Elle représente une dernières années, ce vaste domaine de pratiques nécessite encore
véritable remise en question du corps, dans un environnement des travaux de recherche spécifiques, notamment pour déterminer
différent où le participant doit abandonner son comportement les meilleures techniques. Par ailleurs, le développement de struc-
de terrien et subit des contraintes nouvelles. Il s’agit alors pour tures d’hydrothérapies doit être encouragé afin que ces bénéfices
lui de s’approprier un milieu qui à la fois attire et inquiète. Toute évidents soient à la portée de tous les participants qui pourraient
appréhension dépassée, il contribue activement à la reconquête en bénéficier.
de son corps.
Pour cela, une bonne connaissance par les thérapeutes des pro-
priétés biophysiques de l’eau est indispensable pour une prise en Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
charge rationnelle, voire optimale, des participants. L’évolution d’intérêts en relation avec cet article.
matérielle de ces dernières années (système de mise à l’eau, sols
mobiles, piscine dynamique ou à courant, etc.) offre des possi-
bilités de soins grandissantes à un public toujours plus large. Si Références
historiquement l’utilisation des bienfaits de l’eau s’est davantage
faite de façon passive (le participant profitant de ses bienfaits [1] Duffield MH. Exercise in water. London: Baillère Tindall; 1983, 202p.
sans fournir d’effort physique), les travaux scientifiques récents [2] Campion-Reid M. Hydrotherapy in paediatrics. Oxford: Heinemann;
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active du participant dans l’eau avec des intensités de travail tou- [3] Becker B. The biologic aspects of hydrotherapy. J Back Musculoskel
jours plus proches du maximum pour certaines pathologies. Rehabil 1994;4:255–64.
Cette sollicitation peut avoir des effets multiples et viser [4] Cassady SL, Nielsen DH. Cardiorespiratory responses of healthy sub-
jects to calisthenics performed on land versus in water. Phys Ther
notamment à réduire la douleur, faciliter la récupération, dimi-
1992;72:532–8.
nuer la gêne fonctionnelle ; elle permet aussi de développer ou [5] Eyestone ED, Fellingham G, George J, Garth Fischer A. Effect of water
redévelopper des qualités physiques telles que l’amplitude articu- running and cycling on maximum oxygen consumption and 2-mile run
laire, la force musculaire, la vitesse d’exécution du mouvement, performance. Am J Sports Med 1993;21:41–3.
l’endurance ou encore des compétences plus discrètes, mais non [6] Franchimont F, Juchmes J, Lecomte J. Hydrotherapy, mechanisms and
moins importantes pour la prise en charge de bon nombre de par- indications. Pharmacol Ther 1983;20:79–84.
ticipants, comme l’équilibre, la coordination, la proprioception. [7] Goldby LJ, Scott DL. The way forward for hydrotherapy. Br J Rheu-
Par ces actions multiples, elles contribuent ainsi à améliorer effec- matol 1993;32:771–3.
tivement la qualité de vie et l’autonomie des participants tout [8] Green JH, Cable NT, Elms N. Heart rate and oxygen consumption
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se dégagent, avec pour chacune des finalités une approche et [10] McMurray RG, Katz VL, Berry MJ, Cefalo RC. Cardiovascular
des moyens bien distincts. En premier lieu, on distingue la responses of pregnant women during aerobic exercise in water: a lon-
gitudinal study. Int J Sports Med 1988;9:443–7.
kinébalnéothérapie, focalisée plus particulièrement sur un tra-
[11] Melton-Rogers S, Hunter G, Walter J, Harrison P. Cardiorespiratory
vail analytique, localisée étroitement sur la déficience, lors d’une responses of patients with rheumatoid arthritis during bicycle riding
approche plutôt individuelle selon un schéma : « modèle » and running in water. Phys Ther 1996;76:1058–65.
(thérapeute)/« exécutant » (participant). Il s’agit là typiquement [12] Vial D, Goueffic A. La kinébalnéothérapie et l’hydrothérapie. Kinesi-
de l’intervention des kinésithérapeutes. Une deuxième approche, ther Scient 1988;267-268:25–39.
qui tend à s’étendre, qualifiée d’« activités physiques adaptées [13] Vico L, Collet P, Guignandon A, Lafage-Proust MH, Thomas T,
aquatiques », consiste à utiliser l’eau lors d’une interrelation dyna- Rehailia M, et al. Effects of long-term microgravity exposure on
mique entre les participants et le thérapeute ; les participants cancellous and cortical weight-bearing bones of cosmonauts. Lancet
deviennent alors acteurs de leur prise en charge, par une sollicita- 2000;355:1607–11.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Watelain E, Sultana R, Faupin A, Vallier JM, Kemoun G. Activités aquatiques à visée thérapeutique.
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