Vous êtes sur la page 1sur 30

 26-140-A-12

Activités aquatiques à visée thérapeutique


E. Watelain, R. Sultana, A. Faupin, J.M. Vallier, G. Kemoun

De par ses propriétés intrinsèques, l’eau est un milieu privilégié en rééducation. Cependant, pour en tirer
pleinement bénéfice, le thérapeute doit connaître l’ensemble des paramètres concernant l’hydrothérapie,
que ce soit la physique des fluides, l’aménagement des bassins, les effets physiologiques de l’immersion
ou encore les techniques et charges de travail recommandées pour chaque déficience. La conception
et l’aménagement des locaux et bassins doivent également faire l’objet d’une grande attention dans le
cadre d’une politique de prévention, de gestion des risques d’accident et de surveillance physico-bactério-
chimique de l’eau. Les activités aquatiques à visée thérapeutique (AAVT) conduisent à des bénéfices dans
le cadre de la prise en charge d’un nombre toujours plus important de pathologies, notamment en
rhumatologie, en gériatrie, en orthopédie ou en cardiologie. Plus largement, elles sont aussi un moyen
privilégié de prévention et d’entretien physique.
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Balnéothérapie ; Gymnastique aquatique ; Activités physiques aquatiques adaptées ;


Kinébalnéothérapie ; Natation thérapeutique

Plan l’organisme à l’activité physique en immersion sont globalement


les mêmes que celles observées lors de tout autre travail physique.
■ Indications des activités aquatiques à visée thérapeutique Il existe toutefois, en plus de cela, des réactions spécifiques liées à
(AAVT) et contre-indications 1 la présence du milieu aquatique.
Indications 1 Au niveau cardiovasculaire
Contre-indications 2 On note une augmentation de la circulation de retour avec
■ Intervention et différentes approches 3 accroissement de la pression ventriculaire droite, du volume
Immersion 4 d’éjection, du rendement, une amélioration du débit cardiaque
Modalité d’intervention 4 de plus de 30 % et une baisse relative de la fréquence cardiaque.
Différentes approches thérapeutiques 4 Les effets persistent après la sortie du bassin.
Pratiques en vogue et synthèse 10 Au niveau rénal
■ Apports plus spécifiques à quelques groupes d’affection 11 La diminution de production d’hormone antidiurétique et
Rhumatologie 11 d’aldostérone s’accompagne d’une augmentation de la libération
Neurologie 14 du sodium et du potassium. Cela favorise la diurèse, provoque une
Orthotraumatologie 18 diminution de la pression sanguine et améliore l’élimination des
Pédiatrie 20 déchets métaboliques. Ces effets se prolongent après la période
Myopathie 21 d’immersion.
Pathologies cardiorespiratoires 22
Gériatrie 23
Au niveau respiratoire
Dermatologie 23 L’action de la pression hydrostatique sur le thorax et sur
Obésité 24 l’abdomen, combinée avec l’accroissement du volume sanguin
Obstétrique 24 intrathoracique, a pour effet d’augmenter le travail de ventilation
Psychiatrie 24 et de diminuer le volume de réserve expiratoire.
La pression hydrostatique sur l’abdomen permet de compenser
■ Conclusion 25
en partie une paralysie des muscles abdominaux, et en particulier
du transverse. Ces muscles jouent un rôle synergique et antago-
niste du diaphragme.

 Indications des activités Au niveau musculosquelettique


L’activité aquatique conduit sur le système locomoteur à :
aquatiques à visée thérapeutique • un effet circulatoire musculoligamentaire ;
(AAVT) et contre-indications • une diminution des œdèmes ;
• un renforcement musculaire modulable ;
Indications [1–15] • une diminution des contraintes articulaires par un travail en
décharge ;
Apports localisés • une mise en charge partielle progressive par une immersion
graduelle.
Les apports sont très larges et la décision thérapeutique dépend
plus des effets physiques, physiologiques et psychologiques Au niveau du système nerveux périphérique et central
recherchés que de l’étiologie de la maladie. Les réactions de Apesanteur et stimulation sensorielles conduisent à :

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 1


Volume 14 > n◦ 3 > juillet 2018
http://dx.doi.org/10.1016/S1283-0887(18)87613-7
© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

• une diminution du tonus postural, à l’origine d’un effet de nage. Chez ces participants, on change de nage tous les 50 ou
relaxant et analgésique de l’immersion, notamment sur les dou- 100 m selon la tolérance et on alterne les nages sur le dos, sur
leurs chroniques et la spasticité ; le ventre, avec et sans masque et tuba, les nages latérales (nage
• une amélioration des fonctions neuropsychologiques et psy- indienne par exemple) droite et gauche. L’utilisation du maté-
chomotrices : (re)apprentissage du corps, amélioration de la riel doit être réfléchie au cas par cas. Ainsi, par exemple, en nage
perception du schéma corporel, orientation spatiotemporelle, ventrale, un pull-boy va certes faciliter la nage lorsque les jambes
mémoire, interactions sociales ; sont peu propulsives et/ou denses mais également augmenter les
• une amélioration de l’équilibre et des coordinations permettant contraintes sur le bas du dos, accentuer l’hyperlordose en cas de
de devenir indépendant dans une piscine, lors d’un dysfonc- gainage insuffisant et peut augmenter les douleurs.
tionnement du système nerveux central. De manière très globale :
• le crawl est une nage asymétrique alternée, pouvant entraîner
Au niveau du métabolisme osseux et du renforcement
des à-coups, provoquant une aggravation de la lordose lom-
des muscles antigravitaires
baire ;
Les contraintes en compression induites par la pratique des acti- • le dos crawlé est une nage asymétrique alternée, qui permet un
vités quotidiennes professionnelles et sportives en charge comme travail plus spécifique de la musculature dorsale, une augmenta-
les arts martiaux, le tennis ou le football nuisent aux cartilages des tion du volume respiratoire en amplifiant le fonctionnement du
articulations. En revanche, elles sont bénéfiques pour les os et les thorax et une bonne souplesse pouvant contribuer à corrigeant
muscles antigravitaires. Les pratiquants les plus assidus sont, bien les problèmes de courbure ;
sûr, les plus exposés. • la brasse est une nage symétrique et simultanée. La propulsion
Les activités physiques sans le poids du corps comme la nata- faite par les membres inférieurs augmente l’hyperlordose lom-
tion sont considérées comme complémentaires des activités à sec baire et cervicale et sollicite beaucoup les genoux dans le plan
car leurs effets sur les articulations, les muscles et les os sont tota- frontal. Cette nage de type brasse coulée peut être cependant
lement inverses. L’immersion est très favorable au cartilage des intéressante en rééducation spécifique de l’épaule ;
articulations malmenées par une activité à sec trop intensive. • le papillon est une nage symétrique simultanée difficile. Il
En revanche, l’apesanteur et la microgravité ne sont pas favo- entraîne une forte augmentation de la cyphose dorsale par le
rables à la minéralisation du squelette et au renforcement des travail des membres supérieurs en rotation interne. Il conduit
muscles antigravitaires. également à une sollicitation importante de la zone lombaire.
En pratique, on conseille aux adultes souhaitant poursuivre Il est par ailleurs technique et peu conseillé lors de la pratique
pendant de longues années des activités relativement intenses à de la natation de loisir.
sec de fréquenter régulièrement les piscines et autres balnéothé- La natation est souvent conseillée afin d’entretenir les effets
rapies. obtenus lors d’un traitement.
Plus le pratiquant vieillit ou présente des douleurs articulaires, Pratiquée régulièrement, la nage a une action bénéfique sur le
plus il est important pour lui de pratiquer modérément mais régu- développement et le modelage staturopondéral de l’enfant, ainsi
lièrement la natation ou une activité dans la partie profonde de que sur les apprentissages moteurs et la coordination motrice,
la piscine, comme l’aquarunning, sans contact avec le sol. même chez l’adulte.
Enfin, il y a souvent un problème de dosage de cette activité.
Effets généraux Pratiquée régulièrement une à cinq fois par semaine pendant
Ils sont principalement : 45 minutes environ, les effets de la natation sont le plus sou-
• le gain de mobilité articulaire ; vent bénéfiques. Pratiquée moins de trois fois par mois, l’action
• la sédation des douleurs ; à moyen ou long termes est quasiment nulle. À l’inverse, comme
• le relâchement musculaire, la détente et la relaxation ; pour beaucoup de disciplines, les sportifs qui nagent plusieurs
• le réentraînement à l’effort contre la résistance de l’eau ; heures par jour finissent presque toujours par devenir « de bons
• la facilitation des mouvements et une perception affinée des clients » pour les médecins sportifs, les kinésithérapeutes, les
gestes ; ostéopathes et autres thérapeutes.
• le travail de l’équilibre et des coordinations aquatiques ;
• la mise en charge partielle et progressive.
Contre-indications [1, 2, 16–22]
À propos de la natation Contre-indications absolues
En rééducation, l’utilisation de la natation (nage codifiée) pré- Contre-indications générales
sente de nombreux avantages. Elle permet notamment : Les complications infectieuses induisent un risque de contami-
• de lutter contre le déconditionnement à l’effort aérobie que nation de l’eau et donc de transmission aux autres participants ou
présente la plupart des participants en situation de handicap de surinfection :
ou très sédentaires ; • fistule cutanée ;
• d’effectuer un travail musculaire rythmique global des quatre • plaie ouverte, escarre infectée ;
membres et du tronc ; • mycose cutanée ;
• d’utiliser des coordinations spécifiques faisant intervenir tous • conjonctivite virale ;
les segments corporels en situation de gravité réduite. • infections urinaires ;
Elle puise donc ses indications dans les pathologies ostéoar- • infections de la sphère oto-rhino-laryngologique de type otite,
ticulaires, musculotendineuses et rachidiennes aggravées par la angine, sinusite, bronchite ;
pesanteur, mais aussi dans les affections pulmonaires et car- • classiquement, l’incontinence fécale ou urinaire est une contre-
diovasculaires (à condition de diminuer le travail des bras en indication, bien que pour certains auteurs l’incontinence
réhabilitation et en prévention de l’infarctus). Les participants en urinaire (à condition que les urines soient stériles, ce qui n’est
situation de handicap physique et mental peuvent y trouver non pas automatique chez les incontinents chroniques) ne constitue
seulement un aspect ludique, mais aussi un moyen de surmonter pas une contre-indication, mais plutôt une gêne psychologique.
leur handicap. Pour ces participants, il existe actuellement des couches de pis-
La brasse « traditionnelle » en abduction et rotation latérale cine étanches (modèles adultes et enfants) qui permettent la
peut être douloureuse et dangereuse dans les pathologies fémo- baignade dans des conditions d’hygiène plus satisfaisantes. Pri-
ropatellaires, en particulier lorsqu’il existe une subluxation de la vilégier alors les séances en fin de journée.
rotule. En revanche, la brasse dite « sportive » avec adduction et
rotation médiale est mieux tolérée. Contre-indications vasculaires et respiratoires
Chez les participants présentant des douleurs rachidiennes, Les principales contre-indications vasculaires et respiratoires
l’alternance de différentes nages pratiquées modérément est en sont :
général mieux tolérée qu’une pratique centrée sur un seul type • l’insuffisance respiratoire sévère ;

2 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

• les ulcères variqueux ; • l’hydrophobie, un refus formel de la balnéothérapie : certains


• les coronaropathies instables entraînant des accès angineux à participants éprouvent une « peur panique » de l’immersion, ne
répétition ; sachant évidemment pas nager, ou plus rarement une pudeur
• les insuffisances cardiaques majeures, non maîtrisées médicale- excessive leur interdisant de se montrer en maillot de bain à
ment ; d’autres personnes ; avec une approche progressive et l’action
• les hypertensions artérielles sévères et instables ; « rassurante » d’un thérapeute dans l’eau, l’expérience montre
• les hypotensions artérielles. que ces refus sont rarement définitifs.
La taille peut représenter une contre-indication si la séance est
Contre-indications liées à l’état du participant basée sur des exercices en station debout, pieds au sol. Il faut
Des états transitoires du participant peuvent conduire à contre- compter environ 20 cm de plus que la profondeur du bassin
indiquer la pratique d’AAVT : pour un travail confortable. Il existe des combinaisons étanches et
• affections aiguës avec fièvre, asthénie et hyperalgie (grippe, minces en matière plastique. Elles montent jusqu’aux aisselles et
entérocolopathie, bronchite, rhumatismes inflammatoires en ont un rôle protecteur, tout en préservant la sensation des mou-
poussée, etc.), qui doivent faire suspendre le programme de vements effectués. Certains fabricants proposent également des
rééducation, qu’il s’agisse de kinébalnéothérapie ou d’autres pansements étanches, d’efficacité encore relative.
techniques ;
• lésions cutanées non infectées (plaie mal cicatrisée, escarre,
eczéma) ;
• maladies neurologiques et neuromusculaires évoluées (myo-
pathie, etc.) où il existe une incontinence ou une asthénie
“ Point fort
prononcée ;
• cancers, quand ils comportent une localisation ouverte à la peau • En dehors des contre-indications absolues et relatives,
ou aux muqueuses (susceptible d’être aggravée par la macéra- un large public peut bénéficier des bienfaits des AAVT.
tion ou dont la seule infection peut contaminer l’eau) ; • Le recours aux activités aquatiques à caractère sportif
• tuberculose ; peut être intéressant pour des cas ciblés.
• infestation par la gale, les poux ;
• vomissements ;
• brûlures sévères ;
• règles sans protection interne ;
• rupture précoce de la membrane placentaire pendant une gros-  Intervention et différentes
sesse ;
• présence d’un cathéter suprapubien ou intraveineux ; approches [23–26]

• état général très déficient ;


• asthénie sévère ; Un questionnaire et un examen médical préliminaires spéci-
• sénilité, qui peut être une contre-indication, mais pas l’âge ; fiques doivent être pratiqués afin :
• les piscines chaudes et tièdes qui sont contre-indiquées chez les • de déceler toutes les pathologies éventuelles (cardiaque, respi-
participants présentant une sclérose en plaques. ratoire) ;
• d’identifier les éventuelles contre-indications et limites à la pra-
tique d’activités aquatiques ;
Contre-indications relatives • de cerner d’éventuels troubles de type aquaphobie, une spé-
Il est utile d’insister sur un examen cardiaque systématisé, cificité cultuelle ou encore une gêne importante du fait du
notamment avant l’hydrothérapie entraînant une sollicitation handicap ;
cardiaque particulière. On découvre encore des troubles du • de déterminer le niveau de condition physique et la motivation
rythme et de la conduction infracliniques, ainsi que des cardio- pour les activités aquatiques.
myopathies potentiellement dangereuses dans ce cadre. Certaines Tout cela doit permettre au médecin de définir les grandes
précautions à prendre sont à envisager au cas par cas et laissées à lignes de la prise en charge qu’il répartira ensuite entre les
l’appréciation du médecin : différentes approches thérapeutiques (cf. infra) et modalité
• l’hypersensibilité aux produits d’entretien et aux agents désin- d’intervention notamment individuelle ou (semi)collective (cf.
fectants ; infra). Un échéancier prévisionnel doit être défini avec un
• l’allergie à l’iode pour des bassins d’eau de mer ; réajustement éventuel hebdomadaire en fonction des différents
• certaines hyperthyroïdies ; feedbacks tant du participant que des thérapeutes.
• les troubles de thermorégulation (intolérance à la chaleur), dus Une épreuve d’effort est également recommandée en cas de
®
au Ditropan par exemple ; doute sur une pathologie, à risque cardiaque par exemple. Si,
• les états fébriles ; d’une manière générale, la mise en place d’AAVT ne pose pas
• les pathologies vasculaires périphériques : l’insuffisance circula- de difficulté majeure d’ordre socioculturel et psychologique, il
toire de retour et les varices des membres inférieurs ont souvent est cependant préférable de réaliser une mise en confiance de
été avancées comme des contre-indications en raison de la tous les participants et plus particulièrement de ceux identifiés
mauvaise tolérance à la chaleur ; il semblerait que la pression comme potentiellement réticents lors de l’examen médical. Pour
hydrostatique, ainsi que le travail musculaire effectué lors de cela, une visite complète préalable de l’infrastructure aquatique
la séance, aient toutefois un effet profitable sur la circulation est indispensable en insistant, si nécessaire, sur :
de retour, à condition où que la température de la piscine soit • le respect de l’intimité (douche, toilettes, vestiaires individuels,
inférieure à 30◦ ; etc.) ;
• l’épilepsie (même chez l’enfant, ce n’est pas une contre- • la sécurité (présence de deux personnels soignants, système de
indication stricte au regard de la littérature comme cela est soins d’urgence à disposition, système d’appel de secours, etc.) ;
encore souvent entendu, même si cela nécessite bien évidem- • les moyens permettant à tous les participants de travailler en
ment une surveillance renforcée) ; toute sécurité : faible profondeur, appareillage de mise à l’eau
• la dysphagie (troubles de la déglutition) ; (séances spécifiques pour nageurs comme pour non-nageurs),
• la perforation tympanique ; en insistant sur le fait qu’il n’est pas nécessaire de savoir nager
• les troubles cardiaques non documentés ; ni même de mettre la tête dans l’eau ;
• le risque d’infection opportuniste augmenté chez un partici- • la relative autonomie des participants durant les séances (appa-
pant immunodéprimée ; reillage permettant le plus souvent à chacun d’être en relative
• la présence d’une poche de colostomie pouvant incommo- autonomie dans l’infrastructure), ainsi que les aides humaines
der par l’odeur et la décoloration (vider le collecteur avant la à dispositions si ce n’est pas le cas ;
séance) ; • et surtout les bénéfices importants pour la prise en charge.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 3

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

La prise en charge peut se faire aussi bien le matin que l’après- l’intensité de ses différents constituants sont bien évidemment
midi, par période de 45 minutes à 1 heure 15 (ce qui correspond à adapter en fonction de l’approche thérapeutique et des caracté-
à des séances de 20 à 25 minutes à 1 h effectives dans l’eau ristiques du(des) participant(s).
selon les pathologies, l’autonomie des participants et l’effectif). Une séance commence toujours par une vérification rapide de
Cependant, les participants décrivent régulièrement une période l’aptitude à la pratique des participants concernés, puis d’un rap-
de « fatigue » qui dure environ une heure après la séance ; il est pel et d’une vérification de l’observance des règles d’hygiène, de
donc conseillé de ne pas solliciter ces derniers de façon intensive sécurité et d’intimité des pratiquants.
après une séance d’AAVT et/ou de privilégier les créneaux de fin Comme pour toute activité physique et/ou rééducative, une
de journée ou avant le repas. Surtout, chez les participants âgés, première partie de 5 à 20 minutes environ est consacrée à un
il faut éviter les séances avant la conduite automobile de longue échauffement comprenant de préférence :
durée. • une phase de sollicitation progressive du système cardiorespi-
ratoire (transition progressive repos-effort) ;
Immersion • une phase de mobilisation articulaire d’amplitude importante
(rapporté aux possibilités du participant), de vitesse lente et
La séance commence, quand c’est possible, par de la marche, dans tous les plans d’évolution des articulations concernées
sinon par une immersion progressive avec une relative latitude (rapportés aux possibilités du participant également) ;
d’activité du participant. Ainsi, les participants peuvent prendre • une phase plus spécifiques aux exercices méthodiques réalisés
contact avec le milieu à leur propre rythme, en séance individuelle dans la deuxième partie de la séance (par exemple un ou plu-
pour les plus phobiques. sieurs exercices similaires mais avec une intensité, une vitesse
ou encore une coordination bien moins importantes, que l’on
Modalité d’intervention va augmenter progressivement).
La deuxième partie de séance concerne le travail méthodique
Travail individuel à proprement parlé, d’une durée classiquement comprise entre
C’est l’approche privilégiée par les professions paramédicales. 15 et 45 minutes (cf. infra).
Un thérapeute est en vis-à-vis avec un participant ou deux à quatre Une troisième partie, en fin de séance, présente plusieurs
participants, ayant chacun leur propre programme spécifique qui options selon les participants :
conduit à un nombre limité d’interactions entre les participants. • un retour au calme classique : on demande alors de ne pas sortir
Certaines pathologies (traumatisés du rachis, etc.) ou des tech- tout de suite de l’eau, mais de marcher un peu dans le bas-
niques spécifiques, comme les schémas de Bad Ragaz (technique sin, bras ballant, éventuellement les yeux fermés sur quelques
basée sur le principe de facilitation proprioceptive neuromuscu- secondes, de se décontracter et de réaliser des mouvements res-
laire et l’utilisation des turbulences pour faciliter ou freiner un piratoires de grandes amplitudes ;
mouvement) par exemple, ne se prêtent pas bien à un travail • un(des) exercice(s) de relaxation : en utilisant notamment la
collectif. portance de l’eau et différentes aides à la flottaison ;
On peut envisager également de prévoir une période • un jeu, plus volontiers collectif de « puissance explosive » :
d’accoutumance au milieu aquatique avant d’intégrer des séances une course relais ou un jeu de ballon afin de libérer un maxi-
collectives (hydrophobie, apprentissage des exercices, mise au mum d’énergie, suivi de quelques étirements spécifiques des
point du traitement etc.). groupes musculaires les plus sollicités, en prenant garde de ne
Afin de s’adapter aux différentes phases de la rééducation (pro- pas induire un refroidissement trop important.
tocoles pour les ligamentoplasties du genou, de réparation de
la coiffe des rotateurs de l’épaule, des défilés cervicobrachiaux,
remise en appui progressif lors de traitement orthotraumatolo-
gique, etc.), le thérapeute travaillant dans le bassin auprès de
“ Point fort
chaque participant adapte en permanence et de façon pertinente
au regard des effets recherchés chaque exercice et permet une pro- • Un questionnaire, un examen médical spécifique, voire
gression individualisée pour chacun des participants immergés : une épreuve d’effort sont des préalables à la pratique.
corrections de l’exercice et du geste particulier ; aménagement de • Une grande variété de forme de groupement et
la progression des exercices ; stimulation et encouragement du
d’approche thérapeutique peuvent être utilisées pour
participant ; phase de repos ou de détente.
individualiser et maximiser les bénéfices des activités aqua-
Travail de groupe en interaction tiques à visée thérapeutique.
C’est l’approche privilégiée par le professeur d’APA, plaçant • Toute séance doit comprendre trois parties distinctes
l’interaction de groupe au cœur de la pédagogie d’intervention. dans ses fondements et les techniques utilisées : échauffe-
Les exercices collectifs comportent de nombreux avantages, que ment, corps de séance, récupération.
ce soit en piscine ou à terre, et même s’ils peuvent réduire
l’individualisation des exercices, n’empêchent pas la prise en
compte des besoins de chacun par une pédagogie différenciée.
La motivation, la socialisation et la possibilité de travailler plus Différentes approches thérapeutiques
longtemps avec concentration en font partie, sans oublier bien
sûr les objectifs thérapeutiques. L’intervention collective permet, En plus des effets généraux et spécifiques recherchés, chaque
davantage que l’intervention individuelle, de développer : type de pathologie présente des besoins spécifiques et nécessite
• un gain de confiance et une attitude plus extravertie ; une séance adaptée. Chaque groupe d’affections mériterait l’étude
• la camaraderie ; approfondie de protocoles de rééducation en piscine pouvant cor-
• la responsabilisation vis-à-vis du traitement ; respondre à une ou plusieurs approches thérapeutiques au décours
• une moindre concentration sur son propre problème et une du temps de rééducation.
stimulation mutuelle. L’initiative du thérapeute, sa capacité d’adaptation face à
Il va de soi que certains traitements demandent une ambiance chaque participant mais aussi son imagination sont largement
calme, dans un bassin présentant peu de turbulences. Il faut donc mises à contribution à partir du moment où il connaît bien le
veiller à l’homogénéité du regroupement (par type de traitement, dossier du participant et les limites du traitement imposées par
par pathologies) et éviter des groupes trop importants (encadre- le mode opératoire, la condition physique et la pathologie elle-
ment par un nombre suffisant de thérapeutes). même.
De notre point de vue, il est cependant nécessaire de distin-
Structure type d’une séance guer trois grandes approches bien différenciées, tant dans leurs
Quelle que soit la forme de groupement, la structure typique finalités que dans leur organisation pédagogique, matérielle et
d’une séance doit rester sensiblement la même. La durée et thérapeutique :

4 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Tableau 1.
Principales caractéristiques des trois approches des activités aquatiques à visée thérapeutique.
Kinébalnéothérapie Aquagym ou APAA Aquatraining
Finalité prioritaire Action thérapeutique ciblée sur la Amélioration de la condition physique Réentraînement à l’effort, puis
déficience générale et éducation à la prise en charge entraînement ciblé sur une ou
Exemple : amplitude, kinesthésie, de sa vie physique d’adulte plusieurs qualités physiques
force, etc., au membre inférieur Exemple : participants âgés ou Exemple : travail au seuil ventilatoire
opéré après une atteinte des ostéoporotiques pour les participants atteints de
ligaments croisés antérieurs Action post-traumatique à moyen et long bronchopneumopathie chronique
Action péritraumatique à court termes obstructive
terme Action post-traumatique à long terme
Taille de l’effectif recommandé De 1 à 5 participants De 4 à 10 participants De 1 à 4 participants
Localisation de l’action Zone anatomique ou fonction Ensemble du corps et des fonctions Zone anatomique ou fonction
thérapeutique altérée par la pathologie : cognitives : développement harmonieux physiologique ou motrice à
rapprochement de la « norme » optimiser : entraînement ciblé
Intérêt éducatif Limité le plus souvent aux gestes Important : il s’agit par le travail de la Limité, il s’agit ici davantage
techniques permettant d’éviter un condition physique d’éduquer le d’acquérir les principes d’un
traumatisme ou un participant, de lui apprendre, dans la entraînement physique sans risques
surtraumatisme mesure du possible, le minimum
nécessaire à la gestion raisonnée de sa vie
physique d’adulte et de l’inciter à
poursuivre la pratique une fois terminée
la prise en charge
Spécificité de l’effort Pas de spécificité, dépend de Pas de spécificité, cherche à développer Importante, l’action thérapeutique
l’atteinte aussi bien les fonctions cherche le plus souvent à améliorer
cardiorespiratoires que la force, les fonctions cardiorespiratoires, la
l’endurance, la souplesse, la force ou l’endurance dans une ou
coordination, la précision deux techniques motrices, par
exemple course à pied, nage, pédalage
Intérêt pour la performance physique Limité, il s’agit le plus souvent Moyen, un des objectifs est bien le Important, il s’agit bien ici
d’un retour à une fonctionnalité développement de la condition physique d’optimiser la performance physique
normale ou périnormale générale
Intensité Faible à moyenne Moyenne à élevée Élevée à très élevée
Durée de l’effort (temps effectif dans De 20 à 30 min De 30 à 45 min De 20 à 60 min
l’eau)
Populations de participants plus Orthotraumatologique Rhumatologique, neurologique, Orthotraumatologique (surtout
particulièrement ciblées orthotraumatologique, sportifs), cardiorespiratoire,
cardiorespiratoire, gériatrique, pathologies métaboliques
obstétrique, psychiatrique

APAA : activité physique aquatique adaptée.

• la kinébalnéothérapie, dont les principales caractéristiques sont de tous les actes kinésithérapiques ; aussi peut-on se reporter sur
d’être centrées sur une action purement thérapeutique ciblée une approche plus analytique et fonctionnelle indépendamment
sur la ou les déficience(s), hautement individualisée et à visée d’une affection ou d’un groupe d’affection, présentant ce qui est
éducative limitée, l’approche individuelle est alors privilégiée ; plus particulièrement bénéfique pour les participants.
• l’aquagym ou activité physique aquatique adaptée (APAA) qui
agissent au niveau fonctionnel en diminuant la déficience et les Kinébalnéothérapie du rachis [26–28]
incapacités et au niveau social en réduisant les handicaps. Elle a Les objectifs sont multiples mais ils tiennent essentiellement
une action éducative du participant (lui apprendre à gérer sa vie aux aspects de mobilité, tonicité, endurance, balance agoniste-
physique d’adulte) et une intervention collective privilégiant antagoniste, proprioception, coordination et équilibration.
l’interactivité, en rendant le participant acteur de ses progrès et Mobilité. À partir de la position corps à l’horizontale, avec
de ses apprentissages ; ou sans aide pour améliorer la flottaison, le participant réalise un
• l’aquatraining ou aquafitness, centrée sur l’amélioration spéci- mouvement vers l’extension ou les inclinaisons ; depuis la posi-
fique d’une ou de plusieurs qualités physiques : réentraînement tion debout stabilisée, est effectué un travail mobilisateur de la
à l’effort, puis entraînement proprement dit. partie haute du tronc depuis des mouvements réalisés à l’aide
Les principales caractéristiques des trois approches sont présen- des membres supérieurs (avec ou sans accessoires tels que des
tées dans le Tableau 1. planches, des ballons, des frites).
Tonicité, endurance, balance agoniste-antagoniste. En
s’appuyant sur les effets de la résistance hydrodynamique, tous
Kinébalnéothérapie les exercices réalisés à l’aide de planches, de paddles, mais aussi
Les principales caractéristiques de la kinébalnéothérapie sont des exercices inspirés de techniques de nage peuvent être uti-
d’être centrées sur une action purement thérapeutique de rappro- lisés (pousser-tirer-tourner une planche verticalisée dans l’eau,
chement par rapport à la norme, ciblée sur la ou les déficience(s) mouvements alternés horizontaux bilatéraux des deux membres
principale(s), hautement individualisée et à visée éducative limi- supérieurs avec effort permanent pour stabiliser le tronc par
tée. Elle est, comme son nom l’indique, le propre de l’activité des exemple) ; mais aussi, plus classiquement, des exercices du type
kinésithérapeutes diplômé d’état. du renforcement abdominal depuis la position semi-assise dans
Il est maintenant bien établi que la kinésithérapie comme un angle du bassin ou en appui contre une paroi en stabilisation
les activités physiques adaptées ou la psychomotricité peuvent vertébrale dos au mur.
s’administrer à pratiquement toutes les déficiences, avec des béné- Proprioception, coordination et équilibration. Qu’ils
fices directs évidents. Cette partie ne se veut pas redondante avec soient toniques, tonicophasiques ou phasiques, volontaires ou
celles spécifiques aux quelques groupes de pathologies abordés provoqués, rythmiques ou aléatoires, ces exercices réalisés en
plus loin, ni ne peut faire de manière exhaustive un descriptif niveau d’immersion variable permettent de travailler l’ensemble

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 5

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

Figure 1. Exercices d’équilibre réalisés sans


douleur sur une ou plusieurs frites, avec ou
sans mouvement des membres supérieurs, chez
une participante présentant des lombalgies chro-
niques (A, B).

A B

A B
Figure 2. Exercice de proprioception du membre supérieur (A). Exercice de renforcement musculaire et de coordination du membre supérieur par des
passes en binôme avec le thérapeute ou un autre participant (B).

de ces objectifs. Par exemple, à partir de la position assis sur passage sans accrochage, déplacer contre la résistance de l’eau
une ou deux planches immergée(s), le participant est stimulé l’ensemble du membre agrandi de la palme). De plus, on peut pro-
pour conserver ou modifier cette position initiale (mouvement poser des exercices basés sur des sauts, des courses avec ou sans
de l’eau, déséquilibre provoqués par le thérapeute ou encore planche verticalisée et immergée, qui présentent le gros avantage
déplacement du participant) ; l’exercice peut être complexifié par de recommencer un travail excentrique et pliométrique comme
une activité des membres supérieurs (lancer-réceptionner une lors du travail hors de l’eau.
balle par exemple) (Fig. 1, 2). Proprioception. Un seul exercice illustre ce paragraphe. Il
est basé sur le contrôle positionnel d’une planche maintenue
Kinébalnéothérapie des membres inférieurs [20, 26, 29]
sous le pied ou sous la main (voire un ballon) (Fig. 2) à divers
Dans cette partie un ensemble d’objectifs variés vise une action degrés d’immersion. La plus classique des variables de simplifi-
orientée sur les membres inférieurs : le gain de mobilité des dif- cation/complexification de la tâche est d’ajouter/retirer la vision.
férentes articulations, le contrôle du mouvement, l’équilibre et En faisant varier le caractère statique ou dynamique du travail, il
l’augmentation de la force musculaire semblent les plus recher- est facile d’imaginer comment le participant affine son « sens du
chés. L’aspect proprioceptif, renforcé par l’extéroception stimulée mouvement », faisant entrer en jeu les différents étages articulaires
et l’enveloppement aqueux, doit être privilégié. et ses différents couples moteurs (Fig. 3).
Mobilité. Pratiquement tous les intérêts de la balnéation Kinébalnéothérapie des membres supérieurs [26, 30] . Pour
peuvent être cités pour justifier son utilisation afin d’obtenir un plus de compréhension, seuls quelques exercices sont présentés à
gain d’amplitude articulaire. L’effet thermique apporte un élé- l’étage scapulohuméral, en particulier, et du membre supérieur en
ment favorable grâce à son action sédative et son élévation du général, en reprenant globalement les mêmes objectifs que dans
seuil de la douleur. L’utilisation d’accessoires tels que les bracelets le paragraphe précédent.
de flottaison favorise le gain en amplitude (en posture ou en mou- En effet, la balnéothérapie trouve une place de choix dans
vement de balayage) ; la wet vest, qui libère le participant de ses l’arsenal du masseur-kinésithérapeute pour la rééducation de
appuis au fond de la piscine, le stabilise verticalement et lui per- l’épaule. Citons quelques exemples significatifs :
met un mouvement global des membres inférieurs s’apparentant • variation contrôlée du degré d’abduction et travail actif
à la marche, voire la course, est tout à fait intéressante. précoce : permettre activement une abduction-adduction hori-
Force musculaire. Des accessoires tels que les bracelets les- zontale isoplan grâce au maintien du membre supérieur sur une
tés, les bottes « hydroton » ou les palmes peuvent être utilisés. planche, sans attelle thoracobrachiale ;
Les palmes permettent non seulement une activité de palmage • travail précoce du recentrage actif de la tête humérale à l’aide de
classique mais aussi un travail à partir de la marche, alliant bras de levier adapté et varié : coude fléchi avec mini-planche
pour l’occasion proprioception, gain d’amplitude articulaire et sous l’aisselle, coude étendu avec un minihaltère tenu en main ;
force musculaire (dégager l’extrémité distale de la palme, déter- • travail sur un mode quasi isocinétique du couple rotateur
miner la position de l’articulation sus-jacente pour permettre le interne-rotateur externe en immersion et en position R1,

6 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Figure 3. Le « surf de balnéo » est un exer-


cice d’équilibration apprécié par les enfants et
les jeunes patients (A, B). Il consiste à maintenir
sous les pieds une ou plusieurs planches de nata-
tion à quelques centimètres du fond de la piscine
et à avancer le plus loin possible sans perdre
l’équilibre. Les planches ne doivent pas remonter
à la surface prématurément de manière incontrô-
lée. Plus on met de planches sous les pieds et plus
l’exercice est difficile.

A B

sportives adaptées ; c’est par ailleurs un puissant vecteur de cohé-


sion, de motivation et de plaisir. En effet, une étude comparée de
la perception de l’effort (mesurée à l’aide d’échelles analogiques
visuelles et d’un questionnaire) et de l’intensité physiologique de
l’effort (mesurée par la fréquence cardiaque) chez des participants
présentant des troubles cardiorespiratoires importants a déjà mon-
tré que, comparée aux autres activités de prise en charge classique
(spirométrie, réentraînement à l’effort sur ergomètre, kinésithéra-
pie respiratoire), l’APAA était ressentie comme moins pénible et
plus ludique par les participants, malgré une fréquence cardiaque
moyenne égale ou plus importante [31] .
Grandes lignes de l’intervention
Ce type d’intervention se caractérise par une intensité de l’effort
moyenne à élevée. L’ensemble des qualités physiques peut être
Figure 4. Position de relaxation en balnéothérapie. La détente sollicité par des exercices analytiques, mais aussi et surtout par
musculaire de cette participante est facilitée par l’utilisation de trois frites des situations inspirées d’activités sportives (activités physiques
de piscine qui lui assurent une flottaison sans effort et un confort impor- adaptées). Le thérapeute doit également amener les participants
tant. à verbaliser leur motricité, à leur faire prendre conscience de
leur potentiel moteur et de la possibilité de maintenir un cer-
tain niveau d’activité physique en toute sécurité. Pour cela, il doit
utilisant la résistance hydrodynamique de l’eau (selon le proto- transmettre des connaissances nécessaires à la pratique raisonnée
cole opératoire et au-delà de 6 semaines) ; d’une activité physique et motiver les participants à poursuivre
• travail de la rythmicité scapulothoracique plus efficace grâce cette activité une fois sortis du centre. Les séances se découpent
à une prise de conscience facilitée des éléments perturbés et toujours en trois parties bien distinctes : échauffement ; travail
des synergies musculaires nécessaires : facilitation du rôle des méthodique ; retour au calme.
abaisseurs et du piston externe effectué par l’humérus lors de
Exemple de séance
l’adduction dans le plan de la scapula (résistance offerte par un
minihaltère par exemple) et lors du mouvement d’abduction, La séance commence toujours par un échauffement progressif
meilleur relâchement des élévateurs de la scapula grâce à la d’une durée d’environ 15 minutes. Il peut être à base de situations
poussée d’Archimède (toujours avec minihaltère) ; de marche graduellement complexes. Dans ce cas, les situations se
• proprioception avec un travail de pompage, de rotation autour réalisent sur un ou deux allers et retours de bassin, selon la dimen-
du tronc ou même de mouvement d’avant en arrière bras quasi sion de celui-ci, à vitesse plus ou moins importante en fonction
tendu et sans retour visuel, avec une planche ou un ballon ; du niveau des participants. Par exemple :
• enfin, détente globale, cervicale et scapulaire, en position • marche simple ;
immergée et grâce à la chaleur (34–36 ◦ C) (Fig. 4). • marche avec les plus grands pas possibles (ou le moins possible
de pas pour traverser le bassin) ;
• marche avec les plus petits pas possibles (pieds bord à bord
talon/orteil) ;
“ Point fort • marche en réalisant avec les bras, les plus grands ronds possibles
(moulinet de bras) dans un sens puis dans l’autre ;
• marche membres inférieurs fléchis de façon à n’avoir que la tête
• Kinébalnéothérapie : action plus particulièrement cen- qui dépasse de l’eau ;
trée sur le rapprochement de la norme d’un secteur • marche avec une planche tenue à bout de bras devant soi
déficient du participant. immergée de façon plus ou moins importante ;
• Nécessité de connaissances pointues de la pathologie et • marche en s’aidant des mains comme de rames ;
• marche avec les mains qui freinent le mouvement par une
des techniques de rééducation et de réadaptation. action type rames, mais en sens contraire au déplacement ;
• Prise en charge la plus précoce possible. • marche en faisant tourner un bras dans un sens et l’autre bras
dans l’autre sens, etc.
Chaque participant réalise l’exercice à son rythme, le théra-
peute attend que tous les participants aient réalisé l’exercice
Aquagym ou activité physique aquatique adaptée
avant la réalisation du suivant. Dans le cas où de grandes dif-
Généralités férences de niveau de performance existent au sein du groupe,
Elle est plus particulièrement réalisée par les professeurs une approche différenciée sur la distance peut être proposée afin
d’APA. Elle favorise les interrelations participant-participant et que les participants finissent l’exercice en une durée relativement
participant-thérapeute, et une approche collective des séances. similaire (par exemple un aller et retour pour les moins rapides,
Elle a comme support quelques exercices analytiques de gym- deux pour les plus rapides, etc.). Pour assurer un contrôle de
nastique douce, mais aussi et surtout les activités physiques et l’intensité de l’effort, mais aussi pour apprendre aux participants

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 7

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B C
Figure 5. Exercices d’étirements des membres inférieurs (A à C).

à mieux se connaître et gérer leur effort, on peut demander aux le fait que l’équipe ne peut garder la balle plus de 30 secondes,
participants, durant toute la séance, de prendre leur fréquence car- l’interdiction de renvoyer la balle à celui qui vient de l’envoyer.
diaque (contrôler et leur apprendre si nécessaire) toutes les 10 à La troisième partie de séance est le retour au calme. Plusieurs
15 minutes. Une plage de travail fixe doit systématiquement leur exercices d’étirement (Fig. 5, 6) et au moins une situation qui
être donnée afin de pouvoir la comparer avec leur ressenti et la s’apparente à de la relaxation (Fig. 4) peuvent être proposés. La
valeur mesurée. durée de cette troisième partie est de 10 à 15 minutes. Durant cette
La deuxième partie de séance ou travail méthodique peut, par partie, le thérapeute peut procéder selon la même démarche péda-
exemple, être sur la base des jeux de ballon. Une première situa- gogique que pour l’échauffement, en impliquant les participants
tion d’échange simple, participants par deux, avec un ballon pour dans l’organisation des situations.
deux, sur deux colonnes, les deux participants d’un même binôme En résumé, l’aquagym ou APAA est une forme d’AAVT qui
sont l’un en face de l’autre. Les binômes sont de niveau équi- prend une place croissante dans la prise en charge de nom-
valent et la distance est fonction des potentialités du binôme. De breuses pathologies. De par ses spécificités, elle nécessite de réelles
nombreuses variables peuvent être proposées selon les objectifs de compétences pédagogiques et didactiques, en plus des connais-
séance telles que : passes libres ; le plus grand nombre de passes sances biophysiques de l’eau et de ses conséquences physio-
possibles sur une durée d’une minute ; le plus grand nombre de logiques sur l’organisme, permettant la gestion du groupe et
passes sans que le ballon ne touche l’eau ; à chaque passe on recule la définition des contenus à faire acquérir aux participants.
d’un pas jusqu’à ce que le ballon touche l’eau ; faire un tour sur L’utilisation comme support d’activité physique et sportive socia-
soi-même après chaque passe ; passe à deux mains ou à une main ; lement reconnu en fait un puissant catalyseur de travail des
passe à deux mains après avoir touché sa nuque avec le ballon. La participants « à leur insu » et nécessite donc une vigilance de tous
motivation peut être également entretenue par des « situations les instants ainsi que l’utilisation de consignes claires et précises
duelles » privilégiant l’adresse ou la vitesse, par exemple : quel pour éviter que les participants ne se laissent emporter par l’action
sera le binôme qui fera le plus de passes sans que le ballon ne et ne dépassent trop leurs capacités du moment.
touche l’eau ? Ou en 30 secondes ?
Une deuxième série d’exercices avec quelques variables pos-
sibles est, par exemple, la passe à dix. Le groupe est divisé en deux
équipes ; l’objectif est de faire dix passes sans qu’un participant
de l’équipe adverse ne touche la balle. Une ou des consignes de
“ Point fort
sécurité et de régulation de l’intensité de l’effort sont à définir,
par exemple la consigne selon laquelle les participants ne doivent • Séance type aquagym : développement harmonieux
pas se toucher (pas de contact physique), ne doivent pas cou- des qualités physiques et cognitives.
rir dans l’eau (maîtrise de l’intensité de l’effort), ne doivent pas • Échauffement (de 10 à 15 min) : travail individuel, inten-
mettre le ballon dans l’eau, ne peuvent pas se déplacer avec le sité croissante privilégiant la marche.
ballon, etc. Pour équilibrer naturellement les équipes et favoriser • Travail méthodique (de 30 à 45 min) : travail collectif à
les échanges et l’attention des participants, on peut par exemple base d’APAA.
ajouter comme consigne que, lorsqu’une équipe réussit ses dix • Retour au calme (de 10 à 15 min) : exercices
passes (elle est donc plus forte que l’autre), un des participants de d’étirements et de relaxation.
l’équipe passe dans l’équipe adverse qui est alors renforcée.
Une troisième série d’exercices peut ensuite être proposée sous
la forme d’une rencontre ou d’un match, avec comme « but » une
cible qui peut être matérialisée par exemple par un but classique [32–37]
de type but de water-polo, par deux plots ou encore par quatre Aquatraining ou aquafitness
planches posées l’une contre l’autre par deux pour matérialiser Cette activité est plus particulièrement réalisée par les profes-
les deux poteaux du but. Les mêmes consignes et variables que seurs d’activités physiques adaptées avec un travail hautement
dans la situation précédente peuvent être proposées pour assu- individualisé. Ce type d’intervention se caractérise par une pra-
rer la sécurité et réguler l’intensité de l’effort. D’autres peuvent tique aquatique relativement intense, voire très intense (pour les
aussi être ajoutées pour favoriser la participation de tous : impo- sportifs par exemple), réalisée en petit effectif, voire en travail
ser un nombre de passes, le fait que chaque joueur doit toucher la individuel. Il s’agit dans tous les cas d’un travail hautement spé-
balle avant que l’équipe puisse tenter un tir, l’absence de gardien, cifique afin de développer précisément une ou plusieurs qualités

8 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

A B C
Figure 6. Exercices d’étirements des membres (A à C).

physiques. Il peut s’agir pour des participants nageurs de natation être répétées plusieurs fois, avec comme consigne une nage très
ou pour les non-nageurs de gymnastique aquatique ou de marche « souple » et appliquée. Durant cet échauffement, le thérapeute se
rapide en bassin statique ou dynamique. Les séances se découpent doit de rappeler quelques caractéristiques techniques de la nage,
toujours en trois parties bien distinctes : échauffement ; travail ou corriger quelques défauts importants de celle-ci, et/ou rappeler
méthodique ; retour au calme. l’organisation du travail qui va suivre et le nécessaire contrôle de
Exemple de population son souffle.
La deuxième partie de séance consiste en un travail spécifique
Les participants atteints de maladies respiratoires (broncho-
à l’intensité du seuil ventilatoire. Il se fait, de préférence, par du
pneumopathie chronique obstructive [BPCO]) peuvent bénéficier,
travail fractionné, surtout au début du cycle de réentraînement,
sauf contre-indication particulière, d’un réentraînement à l’effort
c’est-à-dire en alternant des périodes de travail et des périodes
en milieu aquatique à différents titres. Il s’agit d’apprendre à
de récupération. Il faut compter deux à cinq périodes de 3 à
travailler à son rythme, de réduire la sensation désagréable de
15 minutes entrecoupées de périodes de récupération de 2 à 6
« manquer d’air » et d’inconfort respiratoire lié à la dyspnée, de
minutes. Ces valeurs constituent bien évidemment un ordre de
prendre conscience de sa capacité à faire ou refaire une activité
grandeur, applicable à la majorité des participants, mais qui peut
physique malgré la maladie, d’améliorer l’autonomie et ainsi la
être dépassé a maxima ou a minima selon les caractéristiques de
qualité de vie des participants tout en prenant plaisir à être dans
ceux-ci. La durée de la période de travail, tout comme le type de
l’eau.
nage, peut être modulée, selon les capacités du participant et son
L’épreuve d’effort préalable est ici indispensable pour des
état de forme du jour, pour varier les séances et maintenir le plai-
raisons évidentes de sécurité, mais aussi de par la nécessaire indivi-
sir et la motivation des participants. La récupération peut ainsi
dualisation des séances. La valeur de fréquence cardiaque du seuil
être passive (sans bouger, en se concentrant sur le souffle, surtout
ventilatoire est utilisée comme intensité cible pour le réentraîne-
en début de programme) et/ou légèrement active (marche lente
ment en optimisant l’intensité sans essoufflement.
dans l’eau bien en deçà de la fréquence cible). De même, on peut,
L’utilisation d’un cardiofréquencemètre, réglable sur une plage
par exemple, proposer une série de durée croissante de travail ou
de travail, est souhaitable pour contrôler l’intensité de travail.
« gamme montante » (exemple : 2, 5, 10 min de travail au seuil
La fréquence cible doit être respectée à plus ou moins cinq
avec respectivement 1, 3 et 5 min de repos passif, en milieu de
battements par minute environ. Pour espérer une amélioration
programme) ou une « pyramide » (exemple : 5, 8, 12, 8, 5 minutes
significative des paramètres visés, il faut, dans ce cas, solliciter
avec respectivement 3, 4, 5, 4, 3 minutes de repos pour moitié actif
le métabolisme aérobie sur une durée progressivement croissante
pour moitié passif ; en fin de programme : étirement et locomotion
permettant de passer d’environ 20 minutes la première séance à
par exemple).
au moins 45 minutes en quatre à sept séances selon les partici-
La dernière partie de séance est le retour au calme (qui ne
pants. Trois séances hebdomadaires sur une période d’au moins
dispense pas de la récupération de la dernière période de la par-
quatre semaines constituent le seuil minimal.
tie précédente de la séance). Un ou plusieurs exercices des trois
Exemple de séance pour cette population catégories suivantes peuvent être proposés pour une durée totale
Exemple pour des participants nageurs. La séance com- d’environ 10 à 15 minutes de préférence dans l’ordre de présen-
mence toujours par un échauffement par mobilisation articulaire tation :
analytique, dans tous les plans anatomiques, sur des mouvements • exercice de très faible intensité comme de la marche lente avec
lents, de grandes amplitudes, des principales articulations sollici- une respiration synchronisée sur le cycle de marche mais sans
tées lors de la ou des nage(s) choisie(s). Il peut être réalisé hors de hyperventilation excessive ;
l’eau pour une durée d’environ cinq à dix minutes. L’immersion • exercices d’étirements réalisés par le thérapeute ou par le par-
doit ensuite se faire de façon progressive (de préférence sans plon- ticipant sur les principaux groupes musculaires sollicités lors
geon) pour éviter la sensation d’oppression respiratoire. Elle peut de la nage ; chaque posture doit être maintenue au moins
se faire, par exemple, en deux à trois minutes de marche rela- 20 secondes, avec un souci particulier sur la régularité de la
tivement rapide, sur un plateau mobile lors de son immersion respiration ;
progressive. Le participant est alors, le plus souvent, en dessous • exercices de relaxation dans l’eau.
de sa fréquence cardiaque cible de travail. L’échauffement peut se Exemple pour des participants non nageurs. La séance est
terminer par deux ou trois longueurs de nage lente, qui peuvent organisée en trois parties comme pour les participants nageurs,

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 9

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B C D
Figure 7. Nouvelles pratiques dont la supériorité thérapeutique reste le plus
souvent à démontrer, de même que les contre-indications en particulier en cas
d’arthrose ou de prothèse de hanche ou de genou. Aquabike (A), aqua-stand-up
(B), hydrotones (C), aquaelliptique (D), l’aquajogg (E), aquajump (F).

E F

avec cependant comme différence majeure que l’activité propo-


sée est de la marche dans l’eau. Il est possible, pour commencer,
de proposer de la marche en bassin statique où le participant
doit se déplacer en longeant les bords du bassin. La vitesse qu’il
“ Point fort
doit s’imposer est celle correspondant à son intensité de travail • Aquatraining : développement spécifique d’un nombre
au seuil ventilatoire à l’aide du cardiofréquencemètre. Pour varier
réduit de qualité physique.
l’intensité de travail, sans imposer une vitesse plus lente ou plus
• Nécessité de bien connaître les méthodes
rapide, mais aussi pour varier les situations, on peut également
demander aux participants de porter des bandes lestées, une cein- d’entraînement ou de réentraînement à l’effort validées,
ture à gobelets, une ceinture flottante, d’utiliser des paddles ou spécifiques des pathologies prises en compte.
gants palmés (pour s’aider ou freiner des mains lors de la marche • Entraînement significativement différent de celui du par-
pour les deux derniers matériels). De même, on peut deman- ticipant sain.
der aux participants d’alterner marche avant et marche arrière,
marche avec des pas exagérément augmentés ou diminués, etc.,
voire en trottinant légèrement. Toutes les combinaisons sont pos-
sibles, y compris avec une alternance rythmée par la distance
parcourue le long d’un ou plusieurs des côtés de bassin. Une autre Pratiques en vogue et synthèse [38–52]
variante de la situation consiste à mettre des plots autour du bassin
et de demander au participant de réaliser des figures géométriques Régulièrement, de nouvelles pratiques aquatiques sont propo-
en suivant les plots par couleur ou par forme, par exemple. sées tant en pratique de rééducation qu’en remise en forme. Parmi
Lorsqu’un bassin dynamique est disponible, il est intéressant de elles, l’aquabike (vélo dans l’eau), l’aqua-stand-up (qui reprend le
l’utiliser, notamment lorsqu’il donne la possibilité de faire varier principe du stand-up paddle en piscine), l’utilisation d’hydrotones
automatiquement, par des programmes prédéfinis, l’intensité du (à mi-chemin entre les haltères et les plaquettes), l’aquaelliptique
courant de l’eau et ainsi amener le participant à encore mieux (cyclo elliptique dans l’eau), l’aquajogg (course sur tapis roulant
se connaître. En effet, il doit moduler en permanence sa vitesse dans l’eau) ou encore l’aquajump (trampoline aquatique) (Fig. 7).
de marche en fonction de la résistance à l’avancement pour res- À l’exception de la marche sur tapis roulant plus ancienne, à notre
ter dans la plage de fréquence cardiaque de travail. Les bassins connaissance, ces pratiques récentes, plus particulièrement utili-
dynamiques présentent également l’avantage de faire travailler le sées en salle de remise en forme, présentent surtout un intérêt
participant à la fois en poussée (lors de phase de marche contre le ludique et peuvent être un moyen de (re)motivation et de rupture
courant) mais aussi en freinage (lors de la phase dos au courant), de la monotonie, mais n’ont pas véritablement montrés un béné-
et ainsi entraîner une sollicitation musculaire plus variée et plus fice spécifique supérieur aux mêmes type de pratiques réalisées
générale des membres inférieurs. hors de la piscine.
En résumé, l’aquatraining est la forme d’AAVT la plus éloignée Indépendamment de la pathologie et des principes biophy-
de la prise en charge clinique traditionnelle, mais aussi la plus siques de l’eau, le thérapeute a, à sa disposition, de nombreux
récente. Elle n’en est pas moins très intéressante par ses possibili- outils et méthodes d’intervention. Ces outils lui permettent de
tés de réentraînement à l’effort ajoutées aux bienfaits physiques et proposer aux participants non pas une « animation aquatique »
psychologiques de l’eau. Cependant, la mise en place de ce type ou une unique « intervention type » mais bien des séances de
de séance nécessite de bien connaître les effets biophysiques et travail permettant de répondre, au mieux, aux besoins particu-
physiologiques de l’eau évoqués dès le début de cet article, mais liers de chaque participant à un instant donné et à l’évolution
aussi la physiopathologie de l’atteinte prise en charge et surtout de ses potentiels. Ces choix nécessitent des réflexions collectives
les effets et les meilleures méthodes d’entraînement ou de réen- en séances de synthèse et demandent un indispensable temps
traînement à l’effort chez le type de participants pris en charge. de préparation, faute de quoi les coûteuses installations de bal-
En effet, celles-ci diffèrent parfois de façon très importante de néothérapie resteront exploitées très en deçà de leur potentiel
l’entraînement ou du réentraînement chez le participant sain. thérapeutique effectif.

10 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

A B C
Figure 8. Exercice de renforcement des épaules. Travail des deltoïdes pour une participante présentant des tendinites de l’épaule. Utilisation de simples
lests de plongée sous-marin (A). Des accessoires d’aquagym (pull-push) permettent d’augmenter la résistance de l’eau dans toutes les directions de l’espace
(B, C).

 Apports plus spécifiques • de mobilisations analytiques ;


• d’exercices globaux sans résistance.
à quelques groupes d’affection On peut citer par exemple le pédalage, les exercices dérivés des
diagonales de Kabat mais sans résistance manuelle, ni palmes, ni
Chaque participant présente des antécédents physiques et psy- gants palmés de natation :
chiques qui rendent sa séance unique et évolutive en fonction • autoétirements et stretching ;
de son comportement dans la piscine, de la profondeur de celle- • mobilisations globales d’une articulation dans tous les plans de
ci, des réactions de sa pathologie aux séances précédentes, mais l’espace.
aussi de la personnalité et des connaissances du thérapeute. Seuls
sont présentés ici les principaux effets spécifiques et quelques
exemples d’exercices pour les principaux groupes d’affection avec Rhumatismes dégénératifs, douleurs
un volume volontairement décroissant au fil des affections pour
idiopathiques et arthroses
éviter les répétitions et insister davantage sur les spécificités liées
au groupe. Il s’agit généralement de pathologies « froides » appréciant l’eau
tiède à 34 ◦ C de la plupart des balnéothérapies. Certains parti-
cipants qui n’aiment pas bouger et ne désirent (ou ne peuvent)
Rhumatologie [1, 16, 17, 53–71] effectuer que des soins passifs ou peu actifs, préfèrent des tempé-
ratures plus élevées. Il faut pourtant se méfier des conséquences de
La plupart des affections rhumatologiques relèvent à un
la chaleur sur la circulation de leurs membres inférieurs (varices)
moment de leur évolution de la rééducation. Les AAVT sont
et sur leurs éventuelles hémorroïdes.
des techniques particulièrement indiquées pour les articulations
Sont couramment utilisés pour ces participants :
pathologiques que l’on doit mobiliser sans douleur, en évitant de
• les massages au jet subaquatique (particulièrement appréciés) ;
créer des contraintes de pression et de frottement. C’est la raison
• les mouvements actifs sans pesanteur qui sont plus faciles à
pour laquelle, chez ces participants, en règle générale, on évite les
réaliser et deviennent indolores ;
exercices contre résistance manuelle ou mécanique, les lests en
• dans ces conditions idéales, le renforcement musculaire et
plomb, les palmes et raquettes, les sautillements et tous les exer-
la lutte contre le déconditionnement à l’effort aérobie que
cices qui réintroduisent des pressions sur les articulations dans le
présentent la plupart des participants deviennent souvent pos-
milieu aquatique dont un des intérêts est justement de réduire ces
sibles.
contraintes.
On utilise la résistance de l’eau qui constitue en même temps
Font exception à cette règle, les participants qui ne bénéficient
un automassage. On peut augmenter cette résistance à l’aide de
pas/peu de rééducation à sec et qui doivent impérativement ren-
palmes, de paddles (Fig. 8), de raquettes, etc.
forcer certains groupes musculaires comme le deltoïde dans les
La mise en mouvement sans contraintes de compression d’une
tendinites de l’épaule (Fig. 8) ou encore les abdominaux dans les
région fixée par la douleur devient réalisable. De ce fait, les exer-
lombalgies.
cices assouplissants autopassifs et les autoétirements sont bien
En pratique, on utilise surtout la diminution du tonus postural
tolérés. L’entretien de la souplesse articulaire globale devient
ainsi que l’action de massage sédatif, myorelaxant et trophique
moins fastidieux.
de chaque mouvement dans l’eau.
Les tractions dans l’eau, manuelles ou instrumentales, conti-
nues ou alternatives, permettent de contribuer à soulager les
Raideurs articulaires douleurs chroniques (Fig. 9).
La diminution du tonus musculaire dans l’eau permet un gain Les exercices de reprogrammation neuromotrice et
d’amplitude articulaire. Les mobilisations actives sans pesanteur d’équilibration dans l’eau peuvent être bénéfiques et réalisés
en insistant sur les fins d’amplitudes sont surtout mises en œuvre, de manière ludique (Fig. 1, 10).
mais les mobilisations et postures passives douces sont également La détente et la relaxation dans l’eau sont des exercices intéres-
utilisées et appréciées par les participants. Il s’agit notamment : sants pour soulager les articulations (Fig. 4).

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 11

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B C
Figure 9. Situation de traction cervicale par collier de suspension.
A. Vue aérienne montrant le circuit de double poulies et le bidon rempli d’eau utilisés (3 à 5 l d’eau selon la tolérance du participant).
B. Au milieu, vue aquatique montrant l’utilisation d’une ceinture de plongée fixée autour de la taille pour réaliser dans le même temps une traction lombaire
douce.
C. Le participant peut soulager la traction avec ses mains pendant quelques secondes de manière à réaliser un « pompage ».

A B
Figure 10. Déplacement en restant en équilibre sur un ballon gonflé avec de l’eau (A). Travail de la sensibilité de la plante du pied : le participant doit
suivre le trajet du tuyau. Le guidage du pied par la vision est impossible à cause des mouvements de la surface de l’eau (B).

Particularités des lombalgies chroniques, « respiration abdominale inversée » [66] qui permet de mieux
dorsalgies et cervicalgies [27, 28, 72–74] utiliser le caisson abdominothoracique et de diminuer les
pressions sur les disques intervertébraux lombaires et dor-
Ce sont les pathologies dégénératives les plus fréquentes en saux. Le ventre et le thorax se comportent comme un caisson
kinébalnéothérapie libérale. Elles bénéficient plus couramment de sous pression qui absorbe les contraintes liées aux efforts,
techniques spécifiques, en particulier : au poids du corps et aux contractions musculaires. De plus,
• la respiration abdominale d’effort. Elle consiste à inspirer, puis l’augmentation de la pression dans le thorax et l’abdomen
à rentrer le ventre en contractant le périnée, et à rester en entraîne automatiquement une posture plus érigée du rachis.
apnée pendant une vingtaine de secondes durant lesquelles De ce fait, cette respiration pratiquée de manière intermittente
le participant effectue tous les exercices de rééducation active, facilite les exercices d’autograndissement et de marche dans
en piscine comme à sec. L’objectif est ici d’automatiser cette l’eau ;

12 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

A B
Figure 11. Stabilisation vertébrale dos au mur (wall crunch). En progression, flexion de hanche d’abord unilatérale puis bilatérale en s’arrimant au bord
avec les bras (A). Renforcement des fléchisseurs de hanche, abdominaux et, dans une moindre mesure, abaisseur d’épaule. Lorsque la sangle abdominale est
suffisamment renforcée, pour éviter l’antéversion du bassin, assis dans l’angle de la piscine, jambes en équerre : expirer et amener les genoux joints vers la
poitrine ; inspirer et tendre les jambes simultanément (B).

• toutes les nages indolores pour le participant ont un intérêt Parmi les exercices habituellement utilisés, on peut noter :
thérapeutique. Même la brasse, si longtemps décriée, retrouve • les mobilisations actives lentes sans résistance, facilitées par
une légitimité après les travaux de Mckenzie [67] sur l’intérêt l’apesanteur relative engendrée par la poussée d’Archimède ;
de la lordose dans les rachialgies (en pratique, il faut tester les • le travail assouplissant actif-aidé, les postures et autopostures
réactions de chaque participant) ; dans l’eau sous traction axiale manuelle douce, en faisant
• le renforcement musculaire de toute la sangle abdominale en attention à ne pas aggraver les déformations, en particulier
veillant au maintien de l’alignement segmentaire du tronc, en lors des mobilisations des poignets et des doigts. Un exemple
privilégient le travail à faible charge et faible vitesse, et en rédui- d’autoposture d’étirement appréciée dans le cas de spondy-
sant les exercices en rotation axiale (Fig. 11). larthrites peu évoluées pour lutter contre la cyphose et la
Dans presque tous les cas, il faut éviter d’effectuer une seule rétraction des pectoraux est présenté à la Figure 12 ;
nage pendant plus de cinq minutes. Une trop grande répétition • un travail respiratoire, toujours associé aux exercices ;
de mouvements dans une position unique est généralement mal • pour les massages au jet, comme toujours, la pression dépend
supportée par ces participants. Il vaut mieux alterner cinq minutes de la tolérance et ne doit en aucun cas déclencher de douleur.
de nage sur le dos, puis sur le ventre et sur les côtés droit et gauche. Quand l’ankylose est plus évoluée, on vise à préserver
Cette alternance favorise également un renforcement plus har- l’amplitude des mouvements et la fonction par des mobilisations
monieux des chaînes musculaires dorsale et ventrale. Les nages actives et passives plus douces.
ventrales (brasse et crawl) sont mieux supportées si l’on utilise
un masque et un tuba car elle réduit l’hyperlordose lombaire et Algodystrophie
cervicale. Dans cette position, la nuque et l’ensemble des muscles
du rachis sont relâchés et indolores. La nage avec masque et tuba Aux membres inférieurs, on préconise un travail en décharge
contre un courant augmente l’effet de massage de chaque mou- en début de progression. Lorsque la douleur diminue et permet
vement dans l’eau. ce type d’exercice, on reprend la marche dans l’eau avec appui
Les dispositifs de traction rachidienne en piscine tels que pré- progressif, en déroulant bien le pied à chaque pas pour mettre en
senté à la Figure 9 présentent ici tous leurs intérêts et permettent action les effets circulatoires de la marche. La littérature scienti-
de réaliser des tractions efficaces sans mouiller les cheveux et les fique est cependant extrêmement pauvre sur le sujet et l’activité
oreilles des participants peu habitués au milieu aquatique. aquatique n’est alors utilisée qu’au sein d’une approche pluridis-
Les objectifs recherchés sont plus généralement : ciplinaire comme dans l’étude de Singh et al. [75] .
• l’entretien de la souplesse articulaire globale ;
[23–26, 53, 72–74]
• la mise en mouvement d’une région fixée par la douleur ; Ostéoporose
• le renforcement musculaire ;
La littérature montre très largement des effets bénéfiques rela-
• le travail proprioceptif.
tivement rapides chez le participant âgé féminin ostéoporotique
Après chaque séance en piscine, il est préférable de respecter la
en termes de développement des qualités de force, d’endurance,
règle des « 20 à 30 minutes de repos couché ». Ce temps addi-
d’équilibre, de qualité de vie et d’autonomie, voire de risque de
tionnel en apesanteur permet de retrouver en douceur un tonus
chute. En revanche, les effets sur l’os sont beaucoup plus nuancés
postural normal et indolore. À noter que le repos assis n’est pas et d’autant plus que l’on s’intéresse aux zones particulièrement
satisfaisant car il augmente les contraintes sur les disques inter- à risque de fracture. Les effets des exercices avec impacts répétés
vertébraux. (marche, course, saut, etc.) ont des effets bien plus importants.
Cependant, surtout en début de prise en charge, notamment
Rhumatismes inflammatoires lors d’un déconditionnement, les AAVT présentent l’avantage
Ils incluent notamment la polyarthrite rhumatoïde et la spon- considérable de permettre de redévelopper les éléments cités pré-
dylarthrite ankylosante en dehors des poussées. La température cédemment avec un risque de fracture très faible. En effet, l’eau
habituelle des piscines de rééducation est généralement bien tolé- représente un milieu privilégié dans lequel il est plus particulière-
rée par ces participants (autour de 34 ◦ C). Des travaux montrent ment intéressant de réaliser :
également l’intérêt de températures plus fraîches pour ces patho- • des exercices fonctionnels (Fig. 2, 7, 10, 13) ;
logies inflammatoires [68] . • du travail d’équilibre (Fig. 4, 10, 14) ;
Une étude sur la spondylarthrite ankylosante [69] montre que • du contrôle postural (Fig. 13, 15).
les participants tirent bénéfice de soins dans une piscine à 32- Au fur est à mesure du reconditionnement, pour un effet plus
33 ◦ C. De plus, s’agissant d’affections inflammatoires, même en marqué sur l’os, le niveau d’immersion peut être baissé progressi-
dehors des poussées, les exercices en eau trop chaude ne sont pas vement jusqu’à arriver à l’activité à sec avec impact, cette dernière
indiqués. devant augmenter progressivement.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 13

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

Figure 12. Situation de suspension à un point


fixe au-dessus de la piscine en étant plus ou
moins immergé en fonction de l’intensité de la
traction désirée (A, B).

A B

A B
Figure 13. Passage de la position horizontale de nage à la position debout avec une bouée cervicale et appui solide (sur une barre) en début de progression
(A) puis, en fin de progression, sans appui solide (B) chez une participante présentant un syndrome de Strumpell-Lorrain se manifestant notamment par une
spasticité des membres inférieurs.

Neurologie [2, 55, 76–89]


Généralités
Les participants atteints de troubles neurologiques représentent
un véritable challenge pour les thérapeutes : faiblesse, hyperto-
nicité, mouvements volontaires déficients, déplacements limités,
sensibilité altérée, incoordination et instabilité posturale. La récu-
pération fonctionnelle est une priorité. Il s’agit donc de restaurer FA FA
les fonctions lésées par la maladie, mais aussi d’essayer d’en P P
ralentir au maximum l’évolution. On admet actuellement que
pratiquement toutes les pathologies neurologiques peuvent béné-
ficier des AAVT, à condition que les contre-indications habituelles
soient respectées et, en particulier, que la température de l’eau soit
adaptée.
Plusieurs raisons expliquent ce consensus (Fig. 16). L’apesanteur
facilite les mouvements et diminue le tonus postural, la
résistance de l’eau freine les pertes d’équilibre et les mou-
vements hypermétriques, l’effet de massage antalgique et
décontracturant est engendré par chaque mouvement dans Figure 14. Remise en cause de l’équilibre sur une planche. FA : poussée
l’eau. d’Archimède ; P : pesanteur.
Les AAVT ne peuvent pas remplacer la rééducation à sec mais
cette technique joue parfois un rôle privilégié dans la réhabilita- déconditionnement à l’effort, en améliorant sa souplesse, sa force
tion du participant en diminuant ses douleurs, sa spasticité et son et son endurance et surtout son moral.

14 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Figure 15. Exercice d’équilibre et de contrôle


postural, sollicitant également la proprioception,
notamment sur la situation de gauche (A, B).

A B

Figure 16. Les bienfaits de la


pratique régulière des activités
aquatiques contribuent, chez les
participants neurologiques, plus
Bien-être Bien-être encore que chez d’autres groupes
physique social d’affection, à la boucle vertueuse
du bien-être physique, social et
psychologique.

Bien-être
psychologique

Elle permet également aux participants en situation de han-


dicap de développer les coordinations permettant de devenir
autonome en piscine, alors qu’elles ne le sont pas à sec. De
ce fait, après quelques séances de rééducation en piscine, ces
participants sont souvent motivés pour fréquenter les piscines Figure 17. Participant présentant une paraparésie, se déplaçant à l’aide
municipales dans le cadre des structures handisport ou en pra- d’une frite.
tiquant avec des personnes de leur entourage. Cette activité
de complément ludique et/ou sportive peut devenir un facteur
important d’épanouissement et de qualité de vie.
Les participants n’ayant pas peur de l’eau peuvent pratiquer
On profite généralement de cette activité pour entraîner de
à chaque séance au moins un exercice dans chacune des sept
manière indirecte l’indépendance fonctionnelle des participants
catégories.
peu motivés et des enfants. Par exemple, c’est pour aller dans
Pour illustrer ces propos, la Figure 17 présente un participant à
la piscine qu’un enfant présentant des déficiences neurologiques
la paraparésie significative qui se déplace à sec en fauteuil roulant
est le plus motivé pour apprendre à se déshabiller et mettre son
électrique et pour les distances inférieures à 150 mètres, avec un
maillot.
déambulateur et une chaussure munie d’un releveur au niveau
Les bénéfices socioéducatifs sont également observables. Cette
du pied gauche. Dans l’eau, une simple « frite de piscine » lui
activité constitue souvent l’occasion pour les participants en
permet de se stabiliser en position debout et de marcher plus faci-
situation de handicap d’origine neurologique de faire des connais-
lement en avant, en arrière et latéralement. La Figure 18 présente
sances, de sortir de leur cadre de vie habituel, de voyager dans
un participant atteint de tétraplégie et d’aide à la flottaison.
le cadre d’une pratique handisport, d’apprendre à coopérer avec
Les participants se déplaçant en fauteuil roulant mais capables
son équipe et à obéir aux règles du jeu, à l’arbitre, etc., conditions
de faire seuls leurs transferts entre le lit et le fauteuil deviennent
qu’elles ont peu de chance de retrouver par ailleurs.
souvent plus indépendants en piscine qu’à sec après quelques
séances de familiarisation et de mise en confiance.
Approche globale En début de progression, les participants présentant une
Ce type de rééducation nécessite un contrôle permanent et atteinte profonde doivent être surveillés et aidés en perma-
impose une prise en charge individuelle, tout comme la majo- nence. Munis d’aides techniques adaptées à chaque cas particulier
rité des pratiques thérapeutiques à sec. D’ailleurs, la présence du – bouées (Fig. 18) ou brassards de natation pour adultes en situa-
thérapeute dans le bassin est primordiale, d’autant plus que le tion de handicap, lests de plomb pour les membres inférieurs, etc.
maniement du participant y est plus facile. (Fig. 19) –, ils retrouvent progressivement dans l’eau une certaine
En pratique, quelles que soient les déficiences neurologiques, autonomie. Pour entrer et sortir de l’eau, il faut utiliser le plus
l’utilisation des sept grandes familles d’activités coordonnées souvent une table hydraulique ou un harnais.
pour les participants de neurologie est tout à fait appropriée Pratiqués régulièrement, ces sept types d’exercice permettent
(équilibre, coordination et reprogrammation neuromotrice dans non seulement de devenir indépendant dans l’eau mais ont égale-
l’eau). Les participants capables de marcher à sec deviennent ment une action sur la commande motrice, la force et l’endurance,
généralement rapidement autonomes en piscine et pratique- les douleurs (en particulier arthrosiques), la lutte contre l’obésité
ment tous le deviennent avec un délai plus ou moins long. et les maladies cardiovasculaires.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 15

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B
Figure 18. Bouée cervicale d’aide à la flottaison (A, B)

rale en insistant éventuellement davantage sur le côté à mobilité


réduite. Ils sollicitent indirectement l’équilibre et peuvent néces-
siter une surveillance accrue et un(des) point(s) d’appui. Il est sou-
haitable de les réaliser au moins deux fois pour une durée minimal
de 20 à 30 secondes pouvant aller jusqu’à une minute. La Figure 6
propose un étirement du muscle droit fémoral qui conduit égale-
ment à un étirement du nerf fémoral ; étirement du triceps sural
au niveau de la jambe arrière, en particulier les gastrocnémiens (au
milieu). La Figure 6B propose un étirement des grands pectoraux
et de la scapulohumérale en flexion avec masque et tuba.
On peut effectuer un travail centré sur les niveaux d’évolution
motrice dans une partie peu profonde de la piscine et/ou
avec appui(s). Chaque position peut avoir un intérêt orthopé-
dique particulier. Par exemple, la position quadrupédique permet
l’étirement des muscles polyarticulaires fléchisseurs des doigts.

Approche plus spécifique en neurologie


Atteintes du système nerveux périphérique
Dans les paralysies d’origine nerveuse périphérique, la rééduca-
tion locomotrice dans l’eau :
• facilite les postures (effet antalgique et décontracturant de l’eau
chaude) ;
• autorise un travail actif aidé des groupes musculaires défici-
Figure 19. Équilibre vertical automatique grâce à une bouée cervicale taires ;
et des lests au niveau des membres inférieurs. • permet la verticalisation.
Dans le cas des polyradiculonévrites (syndrome de Guillain et
Barré), souvent associés au traitement d’une para- ou tétraplé-
Exercices à but orthopédique dans l’eau gie, les effets antalgiques et décontracturants de l’eau chaude se
Les étirements passifs ou, si possible les autoétirements, per- conjuguent à la poussée hydrostatique pour favoriser la verticali-
mettent d’entretenir la souplesse et, lorsqu’elles existent, de lutter sation alors que la musculature est insuffisante. Les déformations
contre les rétractions. sont prévenues par la mobilisation ou corrigées par des postures
On peut profiter de la diminution du tonus dans l’eau et par dans des conditions de confort et d’efficacité optimales.
conséquent de la diminution des contractures musculaires patho- Dans le cas de séquelles de la poliomyélite, l’entretien de la
logiques pour optimiser ces assouplissements. Les participants tonicité musculaire et de la mobilité articulaire est recherché
présentant de la spasticité, une rigidité et autres contractions anor- pour favoriser la reverticalisation avec un maximum de confort
males bénéficient de cette rééducation orthopédique dans l’eau. Il (Fig. 20). La kinébalnéothérapie se révèle indispensable dans un
est intéressant de profiter de la relaxation musculaire liée au milieu premier temps quand un geste orthopédique est réalisé (transplan-
aquatique pour étirer les muscles polyarticulaires, qui ont ten- tation musculaire, ostéotomie de correction, chirurgie du rachis,
dance à se rétracter, en particulier pour les participants présentant etc.). Les autres formes de pratiques peuvent ensuite progressive-
ment compléter l’arsenal thérapeutique.
un syndrome pyramidal avec spasticité. À titre d’exemple, la liste
n’étant pas exhaustive, voici quelques exercices d’étirement faci- Atteintes du système nerveux central
lement réalisable dans l’eau (Fig. 5, 6). Sur la Figure 5A, l’exercice Le bien-fondé des AAVT est plus discuté au stade initial en cas
propose un étirement du psoas droit et des extenseurs de la hanche de lésions centrales avec troubles de la commande volontaire et
et du genou ; étirement des muscles ischiojambiers et également du tonus. Dans tous les cas, l’absence de nocivité du traitement
du nerf sciatique au milieu de la Figure 5B. Il est nécessaire d’être est à rechercher.
très progressif, en particulier chez les participants présentant des Dans le cas des paraplégie et tétraplégie [90–92] , l’AAVT se fait
séquelles neurologiques sensitivomotrices après une hernie dis- à distance de la phase primaire, et d’autant plus que le niveau
cale par exemple. À la Figure 5C, on voit un exercice d’étirement lésionnel est bas, les séances permettent notamment de :
des adducteurs et en particulier du muscle gracile ou droit interne • posturer les membres inférieurs ;
(à droite). Ces exercices doivent être exécutés de manière bilaté- • tonifier les muscles ;

16 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Figure 20. Technique de Bad Ragaz : facilitation de la triple flexion du Figure 21. Manœuvre de « watsu » (water-shiatsu) : augmentation de
membre inférieur réalisée en actif ou en passif, la flottaison est assurée par l’extension du tronc et de la hanche par étirement de la colonne.
des bouées.

• commencer par la marche arrière ;


• déambuler en apesanteur si le déficit est incomplet ; • placer une petite bouée en forme de bracelet au niveau de la
• réentraîner à l’effort par la natation (si les atteintes sont plus cheville pour faciliter la flexion du genou et l’avancée du pas ;
basses que D5, qu’elles soient spastiques ou flasques). et surtout
Les bénéfices obtenus sont ici en rapport direct avec la motiva- • mettre un releveur en plastique et des chaussures qui vont dans
tion. l’eau pour éviter de racler les orteils et le pied équin contre le
Dans le cas d’hémiplégie [93–96] , la rééducation en piscine des fond de la piscine (risque de plaies).
lésions d’origine vasculaire ou traumatique comporte encore ses En cas d’équin, la marche arrière est plus facile que la marche
détracteurs ; toutefois, certains résultats semblent encourageants. avant et permet de démarrer plus rapidement la progression de la
Il va de soi que toutes les précautions quant aux contre-indications déambulation.
doivent être respectées et que les séances d’AAVT commencent au Dans le cas des comas traumatiques, des séances de kinébalnéo-
moment où la phase aiguë est maîtrisée (à environ 4 semaines de thérapie sont proposées précocement pour stimuler l’éveil. L’eau
l’accident). Les mouvements lents de balancement et de rotations est utilisée comme canal d’entrée des stimuli. On observe des
rythmiques favorisent la relaxation, une rotation autour de l’axe réactions d’adaptation (agrippement, défense adaptée) ; la solli-
longitudinal du corps réduit la spasticité. Des supports peuvent citation des réflexes toniques asymétriques du cou peut être mise
être fournis par des bouées. en œuvre ; la mobilisation des segments de membres enraidis en
La poussée d’Archimède diminuant les contraintes sur l’épaule, prévention des attitudes vicieuses peut être effectuée.
l’écharpe n’est pas toujours utile dans l’eau. Les mouvements sont Le participant est placé dans « une baignoire trèfle » sous haute
facilités par la diminution du poids apparent des membres, mais surveillance. Secondairement, une prise en charge pour partici-
il est parfois utile d’ajouter un flotteur (un brassard de natation pant porteur d’une hémi-, para- ou tétraplégie peut être entreprise.
plus ou moins gonflé par exemple). Dans le cas de la maladie de Parkinson [81, 97–99] , des séances col-
Concernant le membre supérieur, la kinébalnéothérapie donne lectives ou individuelles sont organisées dans certains centres et
le plus souvent satisfaction au cours des hémiplégies brachiofa- axées sur des exercices fonctionnels, de coordination, d’équilibre.
ciales. Les mobilisations du membre supérieur dans les amplitudes L’effet décontracturant de l’eau chaude permet également de
d’abduction et de rotation externe préviennent la survenue du travailler l’extensibilité musculaire. La pression positive exer-
syndrome épaule-main. La poussée d’Archimède participe à la cée simultanément ou non, selon le niveau d’immersion, sur
lutte contre la subluxation inférieure de la tête humérale. l’abdomen et/ou le thorax, permet la réalisation de bon nombre
Les postures d’inhibition-réflexe effectuées dans l’eau par un d’exercices pour améliorer la fonction respiratoire. La fatigabilité
étirement lent et prolongé des groupes musculaires spastiques de ces participants doit requérir l’attention des thérapeutes.
contribue à lutter contre les rétractions capsuloligamentaires et Dans le cas de la sclérose en plaques [76, 78–80, 82, 98, 100–105] , en
musculotendineuses présentes dans les schémas de limitation dehors des poussées aiguës et en fonction des réactions indivi-
habituels. L’apesanteur aide la préhension. duelles, la cryothérapie semble présenter des bénéfices dont les
Le travail actif à faible vitesse permet de réaliser les dessins avantages sont de mieux en mieux connus. Il existe différents
cinétiques de Bobath. protocoles qui utilisent une température entre 12 et 22 ◦ C. On
On peut remarquer que, lors des exercices réalisés de manière pensait autrefois que le bain froid agissait uniquement sur la spas-
« isoplan » (abduction-adduction horizontale par exemple), ticité. On sait maintenant que l’action de la cryothérapie dans
la résistance qu’offre l’eau au mouvement (couples moteurs cette pathologie est beaucoup plus large et porte également sur
agonistes-antagonistes) est uniforme et toujours adaptée, à la l’amélioration de la force musculaire, de l’acuité visuelle et des
manière d’une activité motrice isocinétique avec correction de paramètres immunologiques comme la quantité de cytokine san-
gravité. guine. L’effet bénéfique perdure de deux à six heures après la
Concernant le membre inférieur, la préparation à la déambula- balnéation, parfois plus. Il faut profiter de cette période favorable
tion peut être initiée dans l’eau. L’acquisition de l’équilibre assis pour effectuer les activités physiques, sportives et rééducatives
prépare celle de l’équilibre debout, en stimulant les réflexes pos- permettant de lutter contre le déconditionnement à l’effort aéro-
turaux (Fig. 21). bie, comme la marche la plus rapide et prolongée possible, les
Depuis 2012, la marche est recommandée par la Haute Auto- exercices de montée et de descente des escaliers.
rité de santé à tous les stades des accidents vasculaires cérébraux. Les jours où le bain frais n’est pas possible, il est recommandé
La diminution du tonus postural dans l’eau a le plus souvent pour ces participants d’utiliser des vêtements rafraîchissant que
une action favorable sur la spasticité des hémiplégiques. Si cela l’on peut facilement se procurer sur internet en tapant les mots-
ne suffit pas, pour faciliter la déambulation dans l’eau, le patient clés cooling vest multiple sclerosis, ou d’effectuer des douches froides
peut : et prolongées pendant plus de 20 minutes en position assise
• se tenir avec sa main valide au bord de la piscine ou sur des pour éviter la fatigue [76, 78, 80] . En termes d’activités motrices,
barres parallèles immergées ; déjà en 1984 Ghelsen et al. [104] montraient un effet positif d’un

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 17

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B
Figure 22. Automobilisation postopératoire d’une épaule sensible (A, B).

A B
Figure 23. Automobilisation (A) et automassage (B) d’épaules.

programme de dix semaines d’AAVT sur la force, la puissance, la Cependant, que ce soit à sec ou en piscine et quelle que soit
fatigue et le travail musculaire en général. Depuis, de nombreux l’atteinte, le thérapeute doit avant tout connaître parfaitement
travaux ont confirmé et complété ces informations. Une revue de les contre-indications du participant. Les consignes médicales et
littérature [81] a mis en avant les effets positifs dans la prévention chirurgicales sont strictes et la responsabilité professionnelle du
de la douleur, de la fatigue et l’amélioration de la qualité de vie. thérapeute est engagée. Ce ne sont pas les sensations du parti-
Dans le cas de troubles de la sensibilité au niveau des pieds, des cipant qui doivent guider la rééducation, même si elles peuvent
chaussons de piscine permettent à ces participants de ne pas se parfois l’infléchir légèrement, mais l’évolution de la consolida-
blesser en marchant dans l’eau. tion de l’appareil locomoteur contrôlée par le chirurgien, voire le
Dans le cas des syndromes vestibulaires, la vision de la sur- médecin, qui connaît la solidité ou non de son montage chirurgi-
face de la piscine avec ses ondulations et mouvements incessants cal et/ou de l’appareil locomoteur.
constituent des stimulations visuelles comparables aux stimula-
tions optocinétiques. De ce fait, les nausées ne sont pas rares et les
Phase postopératoire ou post-traumatique
premières séances doivent être courtes. En progression, la plupart
des participants finissent par s’habituer à ces stimuli. C’est ce qu’il immédiate sans mise en contrainte
est convenu d’appeler l’habituation. Cela permet d’augmenter la À ce stade, à la suite d’une pose de prothèse de genou par
durée des séances et d’améliorer les performances. exemple, l’appui n’est que progressivement autorisé, même dans
la partie profonde de la piscine. Les consignes sont parfois encore
Orthotraumatologie [16, 17, 23, 53, 54, 56, 57, 92, 105–107] plus strictes et tout travail actif peut être interdit. Sur un autre type
d’opérations, après certaines interventions chirurgicales sur la
Le domaine de la chirurgie orthopédique et de la traumatologie coiffe des rotateurs de l’épaule, on doit se contenter des techniques
est large et varié. Étant donné cette diversité, il est impossible de passives et autopassives (Fig. 22, 23) et d’hydromassages antal-
décrire ici un programme d’hydrothérapie pour chaque problème giques et circulatoires (Fig. 23). Sur la Figure 22, un participant
orthopédique. Les propriétés physiques de l’eau sont largement opéré de la coiffe des rotateurs se tient à une barre et réalise une
mises à profit pour une réhabilitation musculosquelettique fonc- automobilisation postopératoire d’une épaule sensible. En début
tionnelle. Les aspects « reprogrammation sensorimotrice » et de progression, il avance (gauche) et recule (droite) de manière
facilitateur du mouvement sont largement utilisés, mais aussi les lente et infradouloureuse, ce qui entraîne un mouvement passif
effets antalgiques et relaxants. Seuls quelques exercices à titre d’élévation de l’épaule qui peut atteindre 90◦ et de retour en posi-
d’exemples sont présentés. ton neutre. Sur la Figure 23, en progression, la participante peut se

18 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Figure 24. Exercices classiques pour un genou


opéré.
A. Contraction isométrique pendant dix
secondes des muscles fléchisseurs du genou
en fin d’amplitude de flexion pour gagner en
flexion, lutter contre les adhérences qui limitent
cette flexion, et renforcer les muscles fléchisseurs
en course interne maximale.
B. Alterner avec une contraction isométrique
pendant dix secondes quadriceps, pendant
dix secondes, pour lutter contre le flexum, les
adhérences et renforcer le quadriceps en course
interne maximale.
Le participant passe d’une position à l’autre et
répète ces exercices plusieurs fois pendant 5 à
10 minutes selon sa tolérance.

A B

met à plat ventre, en gardant la face, le cou et les épaules dans l’eau
pour bénéficier de son action antalgique. Elle peut alors atteindre
une amplitude plus importante que 90◦ (Fig. 23A). Elle réalise un
auto-hydro-massage de l’épaule (Fig. 23B) dans le sens de la circu-
lation de retour (distoproximale). On alterne dix secondes environ
sur la face latérale, puis dix secondes face antérieure, puis face pos-
térieure, sur l’aisselle et les ganglions lymphatiques, et enfin sur le
cou. Il est recommandé de réaliser plusieurs fois cet automassage.
Lorsque le travail actif sans pesanteur est autorisé, c’est dans
l’eau que le participant a le plus de possibilités de mouvements
actifs. De plus, l’action antalgique et décontracturante des mouve-
ments dans l’eau permet des progrès rapides et des récupérations
d’amplitude indolores (ou moins douloureuses). Il s’agit prin-
cipalement de mouvements effectués lentement dans l’eau (la
vitesse du tai chi chuan est parfaite pour ces participants) ;
l’amplitude maximale dépend, elle aussi, des consignes chirurgi-
cales et médicales, et des possibilités du participant. Des exemples
de protocoles de rééducation simplifiés sont présentés en annexe
à l’article et accessibles sur le site internet.

Figure 25. Autoposture en flexion au seuil inférieur de la douleur, à


Phase de remise en contrainte, exemple de l’appui l’aide du membre inférieur controlatéral sain.
aux membres inférieurs après prothèse de genou
Durant cette phase, il faut rester très prudent. Attention notam-
ment aux sportifs prêts à prendre des risques et globalement moins Sur la Figure 25, le travail d’autoétirement induit est tenu entre
sensibles à la douleur, qui vont chercher à gagner du temps. Les 20 et 30 secondes selon la tolérance du participant, en alternance
gains de force, d’amplitude et la remise en charge doivent être avec la position de la Figure 24.
progressifs et contrôlées. Le thérapeute doit toujours être bien Une grande variété de situations de marche avec décharge par-
informé du dossier de chaque participant et son rôle consiste tielle décroissante font partie des exercices incontournables. La
avant tout à rappeler aux participants les consignes du chirur- Figure 26 présente un exemple. Cette exercice de marche particu-
gien ou du médecin en matière de progressivité. La Figure 24et lièrement adapté à la pathologie « marche des gardes anglais »
la Figure 25 présentent des exemples d’exercices simples en se réalise en immersion ombilicale, en fléchissant un membre
décharges, puis en charge (Fig. 26), d’un participant de 68 ans, (avec l’amplitude maximale de flexion du genou) et en essayant
moins d’un mois après la mise en place d’une prothèse totale de garder l’équilibre sur le membre inférieur controlatéral pen-
du genou droit sur une gonarthrose. Sur la Figure 24, l’exercice dant quelques secondes. Il s’agit de la même participante que sur
consiste à : les figures précédentes. Elle est incitée progressivement à se tenir
• effectuer pendant une dizaine de secondes un contraction le moins possible aux barres parallèles.
isométrique légère des muscles fléchisseurs du genou en fin
d’amplitude de flexion pour gagner en flexion, lutter contre les
adhérences qui limitent cette flexion et renforcer les muscles
Phase de réentraînement à l’effort
fléchisseur en course interne maximale (Fig. 24A) ; À cette phase, on continue et on amplifie les exercices de la
• puis une extension volontaire du genou en contractant le qua- phase précédente en insistant sur le gain de la force musculaire,
driceps, pendant dix secondes, pour lutter contre le flexum, d’amplitude, d’équilibre et de coordination. Le travail des dif-
les adhérences et renforcer le quadriceps en course interne férentes filières énergétiques peut dans un second temps être
maximale (Fig. 24B). De plus, le pied en flexion dorsale étire privilégié. Cela s’apparente alors à un travail de type aqua-
l’aponévrose postérieure de la jambe, ce qui augmente la cir- training compte tenu du déconditionnement fréquent lié à
culation de retour et contribue à lutter contre l’œdème. Le l’immobilisation (cf. supra « Aquatraining ou aquafitness »). Des
participant passe d’une position à l’autre et répète cet exercice exemples d’exercices utilisés après prothèse de genou sont pré-
plusieurs fois pendant cinq à dix minutes selon sa tolérance. sentés à titre illustratif de progression (Fig. 27 à 29).

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 19

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

Figure 26. Exercice de marche dit « des gardes


anglais » (A, B).

A B

Il est indispensable que l’enfant fasse quelques exercices spéci-


fiques à sa pathologie qui ne sont pas toujours amusants, comme
des postures ou des exercices de marche en immersion partielle.
Ces exercices sont généralement effectués en début de séance.
L’effet « ralentisseur » de l’eau donne à l’enfant le temps de
réagir et d’apprendre, ou de réapprendre, à utiliser son corps avec
un degré de liberté accru, si l’on considère que, dans ce milieu,
bon nombre d’aides techniques peuvent être supprimées.
Certains exercices insistent sur le contrôle de la tête (« où la tête
va, le corps suit »), d’autres sur celui de la respiration (apprendre à
souffler ou à ouvrir la bouche dans l’eau) ainsi que la dissociation
bucconasale mais aussi la prise d’information aquatique.
Les progrès effectués ainsi que l’assurance ressentie dépendent
beaucoup de la façon dont l’enfant est maintenu dans l’eau :
assez fort pour qu’il se sente en sécurité, mais sans gommer les
sensations provoquées par le milieu (Fig. 30, 31).
Les activités aquatiques pour les jeunes enfants (de 0 à 4 ans),
nés à terme ou prématurés, sont préconisées en présence : d’un
retard de développement, d’atteintes neurologiques, d’affections
orthopédiques (séquelles traumatiques, rééducation postopéra-
Figure 27. L’auto-hydro-massage est toujours effectué de manière à toire). L’appel à l’imaginaire (évoluer dans l’eau comme un animal
favoriser la circulation de retour. familier, personnage, construction avec les matériels) favorise
grandement l’investissement des enfants et donc les progrès.
Les nourrissons et les jeunes enfants ont déjà l’expérience du
bain ; mais la transition vers une piscine ou toute autre large
Pédiatrie [2, 83, 108–111] étendue d’eau avec une acoustique très particulière peut tout natu-
rellement être source d’anxiété. Il est préférable, surtout pour les
La rééducation en piscine chez l’enfant associe les buts théra- bébés, qu’ils soient accompagnés d’un des parents. Ils se sentent
peutiques aux capacités récréatives spontanées de celui-ci [2, 83] . plus en sécurité, ne serait-ce que par le contact corporel (Fig. 32).
Quel que soit le handicap (moteur ou mental, congénital ou Les exercices sont principalement basés sur le jeu et la relaxa-
acquis) ou la pathologie (affections orthopédiques, myopathies, tion. L’apprentissage de la natation dans le sens nage codifiée
arthrite chronique juvénile), en plus des effets habituels, on cible (brasse, crawl) n’est pas préconisé avant 4 ans, voire 6 ans, selon les
surtout les séances sur : auteurs. En revanche, l’autonomie aquatique peut être travaillée à
• la découverte d’une compétence corporelle ; tout âge (dès 6 mois et avec la première série de vaccins à jour) par
• la relation entre le mouvement et le développement à la fois une approche de type « bébé nageur ». Il s’agit donc ici d’un pro-
intellectuel et physique ; gramme de familiarisation avec l’eau dont la température avoisine
• la socialisation et la communication tant verbale que non ver- les 35 ◦ C.
bale ; Durant toute l’enfance, liberté et créativité [110] sont dépen-
• l’apprentissage de la plus grande autonomie possible. Il est dantes du matériel à la disposition des enfants et adaptées à ses
notamment possible de s’appuyer sur les sept types d’exercices possibilité psychomotrices : masque, tuba, tapis de piscine, cer-
d’équilibre et de coordination dans l’eau de la partie « Équilibre, ceaux lestés, ballons gonflés à l’eau, ballons de plage de toutes
coordination et reprogrammation neuromotrice dans l’eau » ; tailles, pistolet à eau, bâtons de relais lestés, frites, connecteurs
• le plaisir, la joie de bouger plus ou moins librement engen- de frites, bouées, flotteurs, brassards gonflables, palmes, bateaux
drés par un espace de liberté où l’on peut développer des jeux miniatures en plastique, poupées flottantes, etc. En général, plus
impossibles à sec, non seulement chez l’enfant sain avec un on a d’éléments et plus le jeu est considéré comme « amusant »
traumatisme en voie de consolidation, mais aussi et surtout avec par les enfants, même si un trop grand nombre de « jouets » peut
des enfants en situation de handicap chronique. aussi entraîner une dispersion et un manque de concentration.

20 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

Figure 28. Autoposture en extension pour lut-


ter contre un flexum résiduel utilisant le poids de
corps, par une contraction du quadriceps et un
appui du talon sur une table immergée (A). Auto-
posture pour augmenter l’amplitude de flexion
à l’aide de l’appui des deux mains (B). Plus les
mains sont proches de la cheville et plus le couple
de flexion appliqué sur le genou est important.

A B

Figure 29. Mouvements alternatifs de triple


flexion et de triple extension, avec maintien de
la posture une dizaine de secondes sur les fins
d’amplitude (A). Exercice de reprogrammation
neuromotrice, en équilibre sur un ballon de bas-
ket gonflé à l’eau qui joue le même rôle qu’un
plateau de Freeman (B).

A B

Figure 30. Apprendre à flotter. La « glisse » : l’enfant


avance dans les turbulences provoquées par le nageur
(A, B).

A B

Myopathie [112–115] mieux une bouée-cou). Lorsque les muscles du cou sont trop
faibles, la flottaison et la « nage » dorsale peuvent également
L’apesanteur relative escamote en partie les conséquences du bénéficier de ces mêmes moyens de flottaison. La marche et la
déficit musculaire : des gestes fonctionnels et ludiques sont à nou- station verticale avec les membres inférieurs légèrement fléchis
veau réalisables. La piscine devient progressivement la dernière sont également possibles dans l’eau après l’arrêt de la marche à
possibilité pour l’enfant myopathe de se mouvoir presque en toute sec.
liberté, de manière très sécurisante et agréable. Il convient de surveiller ces participants en permanence (risque
Pour les participants incapables de marcher et qui passent de noyade discrète majoré) et de les changer de position pas-
leurs journées en fauteuil roulant électrique, c’est le seul endroit sivement, par exemple lorsqu’ils sont fatigués par la position
où ils peuvent retrouver un peu d’autonomie et se défouler. Si dorsale, si confortable soit-elle. De même, surtout lorsque le
nécessaire, la station verticale peut être facilitée par un gilet de niveau d’activité est plus faible, les risques de refroidissement à
sauvetage qu’il faut attacher uniquement au niveau du cou (ou l’insu ou non du participant sont également possible.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 21

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B
Figure 31. Imiter le kangourou (A) ou le serpent (B). Exercice de groupe : le serpent. À la queue leu-leu, alterner une personne qui aide et un nageur, la
« tête » ne doit pas mordre la queue.

A B C
Figure 32. La tête et le corps sont soutenus (A). Prise en mains pour faciliter les mouvements des membres inférieurs chez un nourrisson (B). Prise en mains
pour faciliter les mouvements des membres inférieurs chez un jeune enfant (C).

Dans la lutte contre les rétractions, les postures sont mieux sup- tains participants, une augmentation de la fréquence respiratoire
portées dans l’eau car le relâchement musculaire et l’amplitude des et du volume courant. Il s’agirait d’un mécanisme d’adaptation à
mouvements sont majorés. la pression et d’une amplification de la course diaphragmatique
L’apprentissage respiratoire dans l’eau concourt à une meilleure due à la diminution de la capacité résiduelle fonctionnelle.
ventilation pulmonaire.
Chez ces participants qui, pour la plupart sont des enfants, la Cardiologie [121–128]

majorité de la séance en piscine doit être ludique et avec de grands


espaces de liberté, si possible en compagnie d’autres enfants. La Les effets de l’immersion totale sur l’hémodynamique ainsi que
rééducation à proprement parlé occupe environ le tiers de la les régulations cardiovasculaires qu’ils impliquent sont connus
séance. Il faut parfois jouer avec eux pour entretenir la motiva- depuis de nombreuses années [121, 122] . La pression exercée par
tion. Les moments de jeu sollicite souvent la motricité de manière l’eau sur le corps immergé augmente le retour veineux vers la cir-
plus importante, même si elle est moins spécifique, que la période culation intrathoracique accompagné d’une augmentation de la
de rééducation. pression veineuse centrale, de la précharge et du débit cardiaque.
Ce phénomène qui augmente la consommation d’oxygène lors
d’un exercice a longtemps contre-indiqué la pratique de la nata-
Pathologies cardiorespiratoires [3–5, 8, 19, 53, 116–120] tion chez les participants coronariens [123] . Actuellement, une
contre-indication des exercices aquatiques est maintenue aux
Les objectifs de la réhabilitation cardiaque et pulmonaire sont participants cardiaques instables, qu’ils aient une maladie coro-
plus particulièrement : narienne ou bien une diminution de la fonction systolique
• l’augmentation des capacités d’effort ; ventriculaire. Cette contre-indication est absolue pour les partici-
• l’amélioration du rendement cardiaque et de la circulation san- pants ayant une hypertension pulmonaire et/ou une diminution
guine ; de la fonction ventriculaire droite car celles-ci seront aggravées
• la diminution de la sensation de dyspnée ; par l’augmentation du retour veineux en milieu immergé [126] .
• l’amélioration de la qualité de vie. Différentes études permettent de dire qu’un exercice à faible
Les AAVT sont des outils supplémentaires de l’arsenal thé- intensité chez des participants cardiaques en état stable et
rapeutique, d’autant plus que certains participants sont restés avec une fonction ventriculaire gauche normale peut être béné-
longtemps sous corticoïdes, induisant une amyotrophie et fique [124, 127] . Pour cette population, la réhabilitation cardiaque
une fragilité osseuse. La pression hydrostatique a un rôle sur aquatique a montré son efficacité avec une augmentation de
l’entraînement des muscles respiratoires. En effet, la restriction VO2 pic et de la force musculaire [128] . Les effets bénéfiques liés
pulmonaire engendrée par la pression de l’eau provoque, chez cer- à l’exercice immergé comme la diminution de la postcharge

22 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

due à la diminution des résistances vasculaires systémiques ou ◦ tenir à portée de bassin les substances médicamenteuses
l’augmentation du rapport ventilation/perfusion pulmonaire faci- appropriées,
litent la réalisation d’un programme de réhabilitation par des ◦ surveiller les fréquences cardiaque et respiratoire.
participants cardiaques stables qui auraient du mal à le faire en
milieu terrestre [125] . Les AAVT ont montré également un effet sur
la qualité de vie, la fréquence cardiaque de repos et à l’exercice
Gériatrie [23, 26, 34, 53, 61, 73, 136–146]
chez des participants insuffisant cardiaque chronique [119] . La littérature sur le sujet est très riche. L’activité physique est
conseillée aux participants âgées pour contrebalancer les effets
Pneumologie [53, 121, 129–134] néfastes du vieillissement comme la perte de masse musculaire ou
de l’équilibre qui participent à l’augmentation du risque de chute.
BPCO Il existe un cercle vicieux qui fait que ces effets du vieillissement,
Longtemps, l’exercice immergé a été contre-indiqué chez le par- ajoutés à des pathologies articulaires, diminuent les capacités du
ticipant souffrant de BPCO car l’augmentation du retour veineux participant âgé à réaliser des exercices physiques terrestres. La
lié à la pression de l’eau sur le corps induisait une augmentation du sédentarisation qui en découle augmente son déconditionnement
travail cardiaque et du travail pulmonaire [121] . Différentes études et accélère les effets néfastes du vieillissement. L’incidence du tra-
ont montré que l’exercice aquatique avec la tête hors de l’eau (ce vail en piscine sur la fréquence cardiaque a montré que celle-ci
qui exclut la natation classique) pouvaient être pratiqué sans sur- s’élevait moins au cours des séances d’AAVT (de 30 min) que
morbidité par les participants souffrant BPCO [133] . Les exercices dans les activités de la vie courante, en particulier la marche sur
immergés ainsi que l’environnement aquatique sont d’ailleurs très terrain plat. Le stress provoqué par l’immersion des participants
bien acceptés par ces participants [131] . Ces exercices sont donc une ne sachant pas nager et la charge imposée par les mécanismes
bonne alternative lorsque les comorbidités (locomotrices notam- de thermorégulation ne semblent pas constituer une contrainte
ment) sont un frein à la pratique terrestre [129] . cardiaque importante.
Mucoviscidose La pratique d’une activité physique aquatique apparaît comme
La contamination pulmonaire par le Pseudomonias aeruginosa un moyen de rompre la spirale du déconditionnement. En effet,
(PsA) est un facteur de mauvais pronostic pour le participant la faible gravité exercée dans l’eau ainsi que la diminution des
atteint de mucoviscidose. Ce germe est présent dans les envi- impacts articulaires facilite les mouvements du participant âgé.
ronnements humides et certains médecins contre-indiquent la De plus, le travail contre la résistance de l’eau permet un ren-
fréquentation des piscines ou des spas. Cette contre-indication a forcement musculaire doux. La force musculaire, l’équilibre et
été partiellement levée par une étude réalisée en Suisse qui a mon- l’habileté à la marche ont été améliorés par des exercices de
tré l’absence de PsA dans les piscines publiques [129] . Néanmoins, la musculation dans l’eau faits isolément [141] ou associés à des
pratique d’exercices aquatiques en centre de réhabilitation respi- exercices aérobies [142] . À ces effets physiologiques s’associe une
ratoire où se côtoient des participants infectés et non infectés par amélioration de la qualité de vie qui est d’autant plus marquée
le PsA ne peut que favoriser sa présence dans l’eau et augmenter que l’on pratique une activité aquatique deux fois par semaine
le risque de contamination. Il n’y a pas de consensus médical sur plutôt qu’une [143] . Un travail en chaîne ouverte et en eau pro-
ce sujet actuellement mais l’observation des pratiques en centre fonde a également montré des avantages en termes d’effet sur
semble autoriser la pratique individuelle d’exercice aquatique l’équilibre, le temps de réaction et la vitesse d’exécution des mou-
dans des bassins publiques et d’en interdire la pratique collective vements [146] . Une des hypothèses formulées est que la réalisation
dans les centres de réhabilitation. d’exercice sans appuis solides nécessiterait en permanence un
travail d’équilibration important. L’utilisation des APAA dans le
Asthme [130, 134, 135] cadre plus spécifique de la prévention des chutes a également
Depuis une dizaine d’année, plusieurs études ont montré que montré des effets positifs [138, 145] .
la pratique de la natation était moins asthmogénique que les L’objectif prioritaire de la prescription d’activités physiques
autres pratiques sportives [134] . L’explication avancée est le plus chez les participants âgés est notamment de lutter contre le risque
souvent l’environnement humide. Une revue de la littérature sur d’isolement social et la tendance à l’autodépréciation, et de préve-
la pratique de la natation chez des enfants asthmatiques a été nir la chute et le déconditionnement. Les expériences d’activités
publiée [130] . Cette revue a confirmé que, d’une part, la natation aquatiques de groupe rencontrent un succès grandissant, une fois
est bien tolérée par les asthmatiques avec très peu d’événements les éventuels blocages psychologiques surmontés.
asthmatiques indésirables et que, d’autre part, elle permet une
amélioration de la fonction pulmonaire et des qualités physiques.
Deux types d’activités sont à différencier :
Dermatologie [147–151]
• l’entraînement régulier et durable, préconisé comme un des De nombreuses stations thermales utilisent les techniques de
moyens thérapeutiques utilisés ; soins externes de l’hydrothérapie – bains, douches, affusions,
• l’exercice intense et bref, générateur de crises d’asthme. etc. – et mettent à profit les qualités physiques et éventuellement
Dans le cadre de la pratique on peut notamment noter : chimiques de l’eau [147] . Les principales indications revendiquées
• des critères favorables : en dermatologie sont : l’eczéma, le psoriasis, les cicatrices hyper-
◦ volumes pulmonaires augmentés, trophiques de brûlures, l’urticaire, l’acné kystique, l’ichtyose, les
◦ force des muscles respiratoires augmentée, respiration plus ulcérations atones, les pathomimies, un prurit, des névrodermites.
efficace, L’hydrothérapie étant alors essentiellement passive, l’approche ne
◦ absence de pollens dans l’eau, sera pas développée à l’exception des grands brûlés.
◦ pression hydrostatique sur la poitrine, Les objectifs de la rééducation des grands brûlés [148] sont de
◦ hypoventilation, récupérer une capacité cutanée maximale, retrouver un schéma
◦ hypercapnie, fonctionnel satisfaisant (amélioration de la souplesse articulaire
◦ vasoconstriction périphérique, et de la tonicité musculaire), intégrer un nouvel aspect corporel,
◦ air inspiré très humide ; et réhabiliter le participant socialement et psychologiquement par
• le protocole préconisé : des séances collectives.
◦ échauffement modéré comportant des sprints courts, de Les pratiques hydrothérapiques comportent alors principale-
la marche dans l’eau, tout en encourageant la respiration ment :
nasale, • des bains en eau stérile à température constante : ils permettent
◦ faire des pauses régulières de une à trois minutes pendant une prise en charge thérapeutique précoce par des mobilisations
l’entraînement, actives et passives profitant de l’effet émollient et antalgique de
◦ prévoir une cessation d’activité d’une semaine après une l’eau ;
infection respiratoire, • des douches filiformes sous haute pression et des pulvérisa-
◦ éviter l’exposition à la pollution et choisir une piscine équi- tions : la composition chimique de certaines eaux thermales
pée d’un bon système d’aération, leur donne des effets cicatrisants et antiprurigineux ; les effets

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 23

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

A B
Figure 33. Au bord de la piscine, coller le dos au mur en rentrant le ventre
(contrôle postural) (A). Sur le tapis flottant, en tenant les genoux : inspirer et
écarter les genoux ; expirer et rapprocher les genoux de la poitrine (B). Nage
indienne (assouplissement du dos et des hanches) (C).

physiques sont liés à la haute pression : augmentation de la cir- que la pratique terrestre grâce à la plus faible gravité qui réduit les
culation capillaire par vasodilatation réflexe, action antalgique impacts sur les articulations [164] . Différents inconvénients pou-
des vibrations de basse fréquence, restructuration longitudi- vant survenir lors de la grossesse peuvent être minimisés grâce une
nale des fibres élastiques et collagènes, excoriation mécanique pratique régulière en milieu aquatique. Parmi eux, on retrouve la
contre les adhérences et les brides ; diminution de la pression artérielle [166] , un meilleur contrôle de
• une thérapie en « tank » ou en piscine, individuelle ou collec- la prise de poids [162] , une diminution des lombalgies [165] . Ces
tive ; des postures manuelles lentes et progressives, ainsi que des bénéfices sont aussi d’ordre psychologique avec une diminution
jets sous-marins à basse pression, participent à la récupération de l’état dépressif en post-partum [160] ou l’amélioration de la sen-
cutanée et articulaire. sation de bien-être et de la confiance en soi [163] .
Des séances d’APAA en piscine sont ainsi proposées en périodes
pré- et postnatales. Dans un premier temps, elles peuvent
Obésité [47, 53, 152–156] viser plus particulièrement à préparer la femme enceinte à
l’accouchement par une meilleure prise de conscience de son
L’activité physique fait partie de l’arsenal thérapeutique contre corps et des efforts de poussée, mais aussi à traiter les problèmes
l’obésité [153] . Néanmoins, les participants obèses ou en surpoids d’algies pergravidiques (troubles circulatoires, douleurs dorso-
ont souvent du mal à l’effectuer car leur surcharge pondérale occa- lombaires et attitudes vicieuses, blocage respiratoire). Dans un
sionne d’une part une difficulté à se mouvoir dans l’espace et deuxième temps, elles permettent de retrouver une musculature
peut d’autre part favoriser des douleurs articulaires notamment plus tonique et une reprise de contact corporel (Fig. 33).
en cas d’arthrose du genou fréquente chez cette population [155] . Il convient cependant de rappeler le risque hyperthermique
La pratique d’exercices aquatiques n’a pas ces inconvénients car la pour les tissus neuronaux du fœtus au-delà de 38,9 ◦ C de tempé-
plus faible gravité en immersion permet de soulager le participant rature interne. Fort heureusement, la femme quitte généralement
obèse et de réduire les impacts sur les articulations du genou ou spontanément un lieu ou une activité avant d’arriver à cette tem-
de la hanche [156] . La flottaison est souvent très bonne du fait de la pérature, ce qui ne dispense pas d’être vigilant. Ainsi, par exemple,
masse grasse, attention cependant à l’équilibre aquatique qui peut à 40 ◦ C, la durée maximale d’immersion recommandée est de ne
parfois être difficile dans certaines positions au regard de la répar- pas dépasser 15 min.
tition corporelle de cette masse grasse. Un autre frein possible à On mettra l’accent sur les conditions de pratique notamment :
la pratique est l’image corporelle des pratiquants et le regard des • une température de 30 ◦ C au minimum ;
autres qui peut gêner et invite à privilégier les groupes spécifiques • un environnement calme et rassurant ;
de sujet en surcharge pondérale, au moins en début de cycle. • une prise en compte individualisée au sein du groupe, avec des
exercices d’assouplissement et de musculation doux, contrôle
postural et respiratoire.
Obstétrique [10, 23, 56, 157–166]
Il existe actuellement un consensus pour recommander la pra- Psychiatrie [53, 109, 167–174]
tique d’exercices physiques pendant la grossesse [159] . La pratique
de ces activités en milieu aquatique présente de nombreux béné- L’apprentissage du corps dans l’eau, la libération motrice et
fices [160, 161] . Elle est plus facile à réaliser par la femme enceinte verbale due à l’immersion, sa valeur symbolique, sont autant

24 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

d’arguments en faveur de l’utilisation des AAVT en milieu psy- tion motrice plus globale (corps dans son ensemble) et diversifiée,
chiatrique [172] . On peut citer les principaux objectifs recherchés : induite par le thérapeute. Il s’agit ici davantage d’un schéma :
la socialisation, la (re)découverte du corps, l’apprentissage de « facilitateur » (thérapeute)/« acteur » (participant). C’est plus
l’autonomie, le plaisir de bouger. typiquement l’intervention des professeurs d’activités physiques
Des programmes sont également poursuivis avec des enfants adaptées. Enfin, une troisième approche, la plus récente, qualifiée
(schizophrénie, autisme, troubles du comportement sur le versant d’aquatraining, consiste à utiliser l’eau comme lieu privilégié d’un
psychotique ou névrotique, déficiences intellectuelles, syndromes réentraînement à l’effort. On s’approche alors dans ce cas d’un
régressifs [régression psychotique, syndrome de Rett]) [167] . L’eau modèle « entraîneur » (thérapeute)/« sportif » (participant).
devient alors objet transitionnel. Elle permet la prise de cons- Si bien évidemment aucune approche ne semble devoir sup-
cience progressive de sa propre corporalité, mais aussi la mise planter l’autre, elles sont en revanche plus ou moins adaptées à
à distance (soi et l’autre dans les situations fusionnelles), et certaines périodes de la prise en charge, voire certains types de
représente un espace sécurisant et rassurant permettant la non- participants. Utilisées de manière concomitante selon les besoins,
intrusion de l’autre. L’autre peut être l’outil à la fois de la ces trois approches semblent être les seules garantes d’une utilisa-
distanciation et du rapprochement favorisant l’émergence de tion optimale d’un matériel très coûteux pour le système de soins,
l’identité corporelle de l’enfant. en offrant aux participants une action thérapeutique contribuant
Dans le domaine de la dépression, différents travaux tendent à à sa prise en charge à court, moyen et long termes.
montrer un effet bénéfique de l’activité aquatique tant sur la qua- Indépendamment de la déficience ou du handicap, certaines
lité de vie que sur les qualités physiques et un effet antidépresseur contraintes sociales, culturelles ou religieuses peuvent être un
évident [168–173] . frein à la mise en place des AAVT, par exemple :
• le regard de l’autre dans certaines pathologies comme l’obésité
sévère ;
• le contact physique avec une personne du sexe opposé (plus
 Conclusion particulièrement chez certaines personnes âgées ou femmes
musulmanes) ;
Les AAVT offrent un vaste champ d’applications thérapeutiques • ou encore l’exposition d’une partie du corps autre que les mains
et doivent intégrer l’arsenal des moyens mis en œuvre pour recou- ou la face chez les femmes musulmanes [175, 176] .
vrer une fonction ou améliorer ses capacités. Elles ont une place Si ces contraintes sont bien réelles, la discussion préalable, voire
évidente à tous les stades de prévention, que celle-ci soit pri- la constitution de groupes spécifiques, peut très souvent résoudre
maire, secondaire ou tertiaire. Cependant, ces séances ne sont ces difficultés.
pas la simple transposition d’une séquence de gymnastique tra- Enfin, même si le nombre d’études scientifiques est croissant ces
ditionnelle, d’aquagym ou de kinésithérapie. Elle représente une dernières années, ce vaste domaine de pratiques nécessite encore
véritable remise en question du corps, dans un environnement des travaux de recherche spécifiques, notamment pour déterminer
différent où le participant doit abandonner son comportement les meilleures techniques. Par ailleurs, le développement de struc-
de terrien et subit des contraintes nouvelles. Il s’agit alors pour tures d’hydrothérapies doit être encouragé afin que ces bénéfices
lui de s’approprier un milieu qui à la fois attire et inquiète. Toute évidents soient à la portée de tous les participants qui pourraient
appréhension dépassée, il contribue activement à la reconquête en bénéficier.
de son corps.
Pour cela, une bonne connaissance par les thérapeutes des pro-
priétés biophysiques de l’eau est indispensable pour une prise en Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
charge rationnelle, voire optimale, des participants. L’évolution d’intérêts en relation avec cet article.
matérielle de ces dernières années (système de mise à l’eau, sols
mobiles, piscine dynamique ou à courant, etc.) offre des possi-
bilités de soins grandissantes à un public toujours plus large. Si  Références
historiquement l’utilisation des bienfaits de l’eau s’est davantage
faite de façon passive (le participant profitant de ses bienfaits [1] Duffield MH. Exercise in water. London: Baillère Tindall; 1983, 202p.
sans fournir d’effort physique), les travaux scientifiques récents [2] Campion-Reid M. Hydrotherapy in paediatrics. Oxford: Heinemann;
montrent toujours davantage d’intérêts à avoir une démarche 1991, 256p.
active du participant dans l’eau avec des intensités de travail tou- [3] Becker B. The biologic aspects of hydrotherapy. J Back Musculoskel
jours plus proches du maximum pour certaines pathologies. Rehabil 1994;4:255–64.
Cette sollicitation peut avoir des effets multiples et viser [4] Cassady SL, Nielsen DH. Cardiorespiratory responses of healthy sub-
jects to calisthenics performed on land versus in water. Phys Ther
notamment à réduire la douleur, faciliter la récupération, dimi-
1992;72:532–8.
nuer la gêne fonctionnelle ; elle permet aussi de développer ou [5] Eyestone ED, Fellingham G, George J, Garth Fischer A. Effect of water
redévelopper des qualités physiques telles que l’amplitude articu- running and cycling on maximum oxygen consumption and 2-mile run
laire, la force musculaire, la vitesse d’exécution du mouvement, performance. Am J Sports Med 1993;21:41–3.
l’endurance ou encore des compétences plus discrètes, mais non [6] Franchimont F, Juchmes J, Lecomte J. Hydrotherapy, mechanisms and
moins importantes pour la prise en charge de bon nombre de par- indications. Pharmacol Ther 1983;20:79–84.
ticipants, comme l’équilibre, la coordination, la proprioception. [7] Goldby LJ, Scott DL. The way forward for hydrotherapy. Br J Rheu-
Par ces actions multiples, elles contribuent ainsi à améliorer effec- matol 1993;32:771–3.
tivement la qualité de vie et l’autonomie des participants tout [8] Green JH, Cable NT, Elms N. Heart rate and oxygen consumption
en ouvrant la voie à de possibles pratiques nouvelles, sportives during walking on land and in deep water. J Sports Med Phys Fitness
comme de loisir. 1990;30:49–52.
Une synthèse des pratiques de terrain et de la bibliographie [9] Hall J, Bisson D, O’Hare P. The physiology of immersion. Physiothe-
amène à conclure que trois grands courants ou types d’AAVT rapy 1990;76:517–21.
se dégagent, avec pour chacune des finalités une approche et [10] McMurray RG, Katz VL, Berry MJ, Cefalo RC. Cardiovascular
des moyens bien distincts. En premier lieu, on distingue la responses of pregnant women during aerobic exercise in water: a lon-
gitudinal study. Int J Sports Med 1988;9:443–7.
kinébalnéothérapie, focalisée plus particulièrement sur un tra-
[11] Melton-Rogers S, Hunter G, Walter J, Harrison P. Cardiorespiratory
vail analytique, localisée étroitement sur la déficience, lors d’une responses of patients with rheumatoid arthritis during bicycle riding
approche plutôt individuelle selon un schéma : « modèle » and running in water. Phys Ther 1996;76:1058–65.
(thérapeute)/« exécutant » (participant). Il s’agit là typiquement [12] Vial D, Goueffic A. La kinébalnéothérapie et l’hydrothérapie. Kinesi-
de l’intervention des kinésithérapeutes. Une deuxième approche, ther Scient 1988;267-268:25–39.
qui tend à s’étendre, qualifiée d’« activités physiques adaptées [13] Vico L, Collet P, Guignandon A, Lafage-Proust MH, Thomas T,
aquatiques », consiste à utiliser l’eau lors d’une interrelation dyna- Rehailia M, et al. Effects of long-term microgravity exposure on
mique entre les participants et le thérapeute ; les participants cancellous and cortical weight-bearing bones of cosmonauts. Lancet
deviennent alors acteurs de leur prise en charge, par une sollicita- 2000;355:1607–11.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 25

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

[14] Clément G. The maintenance of physiological function in humans [43] Yamaji K, Greenley M, Northey DR, Hughson RL. Oxygen uptake and
during spaceflight. Int Sport Med J 2005;6:185–98. heart rate responses to treadmill and water running. Can J Sport Sci
[15] Sultana R, Heurley G, Choplin A. Nages de salon : les bienfaits de la 1990;15:96–8.
natation sans eau. Kinesitherapie 2006;51:13–9. [44] Schram B, Hing W, Climstein M. Profiling the sport of stand-up paddle
[16] Campion-Reid M. Adult hydrotherapy: a practical approach. Oxford: boarding. J Sports Sci 2015;20:1–8.
Heinemann; 1997, 357p. [45] Schram B, Hing W, Climstein M. Laboratory and field based assess-
[17] Bolton E, Goodwin D. An introduction to pool exercices. London: ment of maximal aerobic power of elite SUP Athletes. Int J Sports
Churchill Livingstone; 1956, 48p. Physiol Perform 2016;11:28–32.
[18] Berger JR, Sheremata WA. Persistent neurological deficit precipitated [46] Pinto SS, Brasil RM, Alberton CL, Ferreira HK, Bagatini NC, Cala-
by hot bath test in multiple sclerosis. JAMA 1983;249:1751–3. tayud J, et al. Non-invasive determination of the anaerobic threshold
[19] Moschetti M, Cole A. Aquatics: risks management strategies for the based on the heart rate deflection point in water cycling. J Strength
therapy pool. J Back Musculoskel Rehabil 1994;4:265–72. Cond Res 2016;30:518–24.
[20] Rabourdin JP, Forin V, Ribeyre JP. La rééducation en piscine des [47] Boidina M, Lapierrea G, Paquette Tanira L, Nigama A, Juneaua M,
fractures trochantériennes du sujet âgé. In: Herisson C, Simon L, Guilbeaulta V, et al. Effect of aquatic interval training with Mediterra-
editors. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. nean diet counseling in obese patients: results of a preliminary study.
p. 85–91. Ann Phys Rehabil Med 2015;58:269–75.
[21] Revel M, Maydoux-Benhamou MA, Medicis P. Les contre-indications [48] Pöyhönen T, Keskinen KL, Kyröläinen H, Hautala A, Savolainen
de l’hydrokinésithérapie. In: Herisson C, Simon L, editors. Hydrothé- J, Mälkiä E. Neuromuscular function during therapeutic knee exer-
rapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 12–6. cise under water and on dry land. Arch Phys Med Rehabil 2001;82:
[22] Kemp AM, Sibert JR. Epilepsy in children and the risk of drowning. 1446–52.
Arch Dis Child 1993;68:684–5. [49] Valtonen A, Pöyhönen T, Sipilä S, Heinonen A. Effects of aquatic
[23] Drouot MH, Jumentier B, Wahl C, Thevenon A. Intérêt de la gymnas- resistance training on mobility limitation and lower-limb impairments
tique en piscine dans le traitement de l’ostéoporose. In: Herisson C, after knee replacement. Arch Phys Med Rehabil 2010;91:833–9.
Simon L, editors. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; [50] Ruessa C, Kristenc KH, Eckelta M, Mallya F, Litzenbergera S, Sabo
1987. p. 254–9. A. Stand up paddle surfing-An aerobic workout and balance training.
[24] Edlich RF, Abidin MR, Becker DG, Pavlovich Jr LJ, Dang MT. Design Proc Engineer 2013;60:62–6.
of hydrotherapy exercise pools. J Burn Care Rehabil 1988;9:505–9. [51] Ruess C, Kristen KH, Eckelt M, Mally F, Litzenberger S, Sabo A.
[25] Pangaud JP, Clech G, Raynaud J, Bresse J. Milieu marin et kiné- Activity of trunk and leg muscles during stand up paddle surfing. Proc
balnéothérapie. In: Herisson C, Simon L, editors. Hydrothérapie et Engineer 2013;60:57–61.
kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 163–7. [52] Schram B, Hing W, Climstein M. The physiological, musculoskeletal
[26] Talman C. Kinébalnéothérapie et ostéoporose : protocole pour une and psychological effects of stand up paddle boarding. Physiotherapy
rééducation de groupe en piscine [mémoire IESCA]. Montignies sur 2015;101(Suppl. 1):e1351–2.
Sambre, Belgique; 1994. 192p. [53] Becker BE. Aquatic therapy: scientific foundations and clinical reha-
[27] Cirullo JA. Aquatic physical approach for the spine. In: Cirullo JA, bilitation applications. PMR 2009;1:859–72.
editor. Orthopaedic physical therapy. Clinics of North America; 1994. [54] Esnault M. Rééducation dans l’eau, étirements et renforcement
p. 179–208. musculaire du tronc et des membres. Paris: Édition Masson; 1991,
[28] Cole A, Eacceston R, Moschetti M, Sinnett E. Spine pain: aqua- 124p.
tic rehabilitation strategies. J Back Musculoskel Rehabil 1994;4:
[55] Davis BC, Harrison RA. Hydrotherapy in practice. London: Churchill
273–86.
Livingstone; 1988, 192p.
[29] Goitz RJ, Towler MA, Buschbacher LP, Becker DG, Abidin MR, Edlich
[56] Lebaz B. Aquabuilding. Paris: Chiron; 1988, 135p.
RF. Evaluation of buoyant hydrofitness devices for leg musculoskeletal
[57] Lebaz B. Aquastretching (tome 1). Paris: Chiron; 1989, 126p.
conditionning. J Burn Care Rehabil 1988;9:298–301.
[30] Revay S, Dahlstrom M, Dalen N. Water exercise versus instruction [58] Mannerkorpi K, Ahlmen M, Ekdahl C. Six- and 24-month follow-up
for self-training following a shoulder fracture. Int J Rehabil Res of pool exercise therapy and education for patients with fibromyalgia.
1992;15:327–33. Scand J Rheumatol 2002;31:306–10.
[31] Kemoun G, Watelain E, Jobard M. Perception et intensité physiolo- [59] Meyer CL, Hawley DJ. Characteristics of patients in water exercise pro-
gique de l’effort chez des patients dyspnéiques. Ann Readapt Med grams compared to patients seen in a rheumatic disease clinic. Arthritis
Phys 2000;43:348. Care Res 1994;7:85–9.
[32] Wilder R, Brennan D. Fundamentals and techniques of aquarunning [60] Revel M, Mayoux-Benhamou MA. Balnéothérapie des affections rhu-
for athletic rehabilitation. J Back Musculoskel Rehabil 1994;4:287–96. matologiques des membres inférieurs. In: Herisson C, Simon L, editors.
[33] Wilder RP, Brennan D, Schotte DE. A standard measure for exercise Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 79–85.
prescription for aquarunning. Am J Sports Med 1993;21:45–8. [61] Simmons V, Hansen PD. Effectiveness of water exercise on postu-
[34] Ruoti R. Overview of non-swimming aquatic research. J Back Muscu- ral mobility in the well elderly: an experimental study on balance
loskel Rehabil 1994;4:315–8. enhancement. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 1996;51:M233–8.
[35] Young AJ, Sawka MN, Levine L, Burgoon PW, Latzka WA, Gonzalez [62] Vaillant J. Rééducation cervicale en piscine. Kinesither Scient
RR, et al. Metabolic and thermal adaptations from endurance training 1993;321:5–8.
in hot or cold water. J Appl Physiol 1995;78:793–801. [63] Ablin JN, Häuser W, Buskila D. Spa treatment (balneotherapy) for
[36] Wadell K, Sundelin G, Henriksson-Larsen K, Lundgren R. High inten- fibromyalgia-a qualitative-narrative review and a historical perspec-
sity physical group training in water–an effective training modality for tive. Evid Based Complement Altern Med 2013;2013:638050.
patients with COPD. Respir Med 2004;98:428–38. [64] Lund H, Weile U, Christensen R, Rostock B, Downey A, Bartels
[37] Vargaa J, Porszaszc J, Bodab K, Casaburic R, Somfaya A. Supervised EM, et al. A randomized controlled trial of aquatic and land-based
high intensity continuous and interval training vs. self-paced training exercise in patients with knee osteoarthritis. J Rehabil Med 2008;40:
in COPD. Respir Med 2007;101:2297–304. 137–44.
[38] Butts NK, Tucker M, Greening C. Physiologic responses to maximal [65] Billuart F, Mitton D, Skalli W, Gagey O. Biomécanique du muscle
treadmill and deep water running in men and women. Am J Sports Med deltoïde. Kinesither Scient 2003;437:14–20.
1991;19:612–4. [66] Choplin A, Sultana R, Rubino T, Balladur D. Respiration abdominale
[39] Brown SP, Chitwood LF, Beason KR, McLemore DR. Perceptual res- inversée : intérêt dans les lombalgies, sciatiques et rachialgies, et dans
ponses to deep water running and treadmill exercise. Percept Mot Skills les manutentions de charges. Kinesither Scient 2006;472:7–13.
1996;83:131–9. [67] Halliday MH, Ferreira PH, Hancock MJ, Clare HA. A randomized
[40] Frangolias DD, Rhodes EC. Maximal and ventilator threshold res- controlled trial comparing McKenzie therapy and motor control exer-
ponses to treadmill and water immersion running. Med Sci Sports Exerc cises on the recruitment of trunk muscles in people with chronic low
1995;27:1007–13. back pain: a trial protocol. Physiotherapy 2015;101:232–8.
[41] Frangolias DD, Rhodes EC, Taunton JE, Belcastro AN, Coutts KD. [68] Guillot X, Tordi N, Mourot L, Demougeot C, Dugué B, Prati C, et al.
Metabolic responses to prolonged work during treadmill and water Cryotherapy in inflammatory rheumatic diseases: a systematic review.
immersion running. J Sci Med Sport 2000;3:476–92. Expert Rev Clin Immunol 2014;10:281–94.
[42] Gleim GW, Nicholas JA. Metabolic costs and heart rate responses to [69] Dundar U, Solak O, Toktas H, Demirdal US, Subasi V, Kavuncu V,
treadmill walking in water at different depths and temperatures. Am J et al. Effect of aquatic exercise on ankylosing spondylitis: a randomized
Sports Med 1989;17:248–52. controlled trial. Rheumatol Inf 2014;34:1505–11.

26 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

[70] Lessard-Jean L. L’hydrothérapie appliquée à une clientèle souffrant [95] Luchaire B. Spasticité et milieu thermal. Paris: Masson; 1990.
d’arthrose du membre inférieur. In: Lessard-Jean L, Juneau [96] Matsumoto S, Shimodozono M, Etoh S, Shimozono Y, Tanaka N,
A, Laplante-Dieumegarde Y, Laplante-Rayworth C, editors. Kawahira K. Beneficial effects of footbaths in controlling spasticity
L’hydrothérapie : une approche globale de traitement en physiothé- after stroke. Int J Biometeorol 2010;54:465–73.
rapie. Travail aux cycles supérieurs. Papyrus: Dépôt institutionnel [97] Brefel-Courbon C, Desboeuf K, Thalamas C, Galitzky M, Senard JM,
numérique, Université de Montréal, Maîtrise/Master’s, physiothérapie; Rascol O, et al. Clinical and economic analysis of spa therapy in
2012. Parkinson’s disease. Mov Disord 2003;18:578–84.
[71] Laplante-Dieumegarde Y. L’hydrothérapie chez la clientèle souffrant [98] Pérez-de la Cruz S, García Luengo AV, Lambeck J. Effects of an Ai
de lombalgie chronique, une approche active. In: Lessard-Jean L, Chi fall prevention programme for patients with Parkinson’s disease.
Juneau A, Laplante-Dieumegarde Y, Laplante-Rayworth C, editors. Neurologia 2016;31:176–82.
L’hydrothérapie : une approche globale de traitement en physiothé- [99] Vivas J, Arias P, Cudeiro J. Aquatic therapy versus conventional land-
rapie. Travail aux cycles supérieurs. Papyrus: Dépôt institutionnel based therapy for Parkinson’s disease: an open-label pilot study. Arch
numérique, Université de Montréal, Maîtrise/Master’s, physiothérapie; Phys Med Rehabil 2011;92:1202–10.
2012. p. 11–26. [100] Peterson C. Exercise in 94 degrees F water for a patient with multiple
[72] Orwoll ES, Ferar J, Oviatt SK, McClung MR, Huntington K. The sclerosis. Phys Ther 2001;81:1049–58.
relationship of swimming exercise to bone mass in men and women. [101] Frohman AN, Okuda DT, Beh S, Treadaway K, Mooi C, Davis SL,
Arch Intern Med 1989;149:2197–220. et al. Aquatic training in MS: neurotherapeutic impact upon quality of
[73] Rissel C. Water exercices for the frail elderly: a pilot program. Aust J life. Ann Clin Transl Neurol 2015;2:864–72.
Physiother 1987;3:226–32. [102] Bansi J, Bloch W, Gamper U, Kesselring J. Training in MS: influence
[74] Tsukahara N, Toda A, Goto J, Ezawa I. Cross-sectional and longi- of two different endurance training protocols (aquatic versus over-
tudinal studies on the effect of water exercise in controlling bone land) on cytokine and neurotrophin concentrations during three week
loss in Japanese postmenopausal women. J Nutr Sci Vitaminol randomized controlled trial. Mult Scler 2013;19:613–21.
1994;40:37–47.
[103] Kargarfard M, Etemadifar M, Baker P, Mehrabi M, Hayatbakhsh R.
[75] Singh G, Willen SN, Boswell MY, Janata JW, Chelimsky TC. The
Effect of aquatic exercise training on fatigue and health-related qua-
value of interdisciplinary pain management in complex regional
lity of life in patients with multiple sclerosis. Arch Phys Med Rehabil
pain syndrome type I: a prospective outcome study. Pain Physician
2012;93:1701–8.
2004;7:203–9.
[76] Coyle PK. Clinical and immunological effects of cooling in multiple [104] Gehlsen GM, Grigsby SA, Winant DM. Effects of an aquatic fitness
sclerosis. Neurorehab Neural Repair 1996;10:9–15. program on the muscular strength and endurance of patients with mul-
[77] White AT, Wilson TE, Davis SL, Petajan JH. Effect of precooling on tiple sclerosis. Phys Ther 1984;64:653–7.
physical performance in multiple sclerosis. Mult Scler 2000;6:176–80. [105] Brady B, Redfern J, MacDougal G, Williams J. The addition of aqua-
[78] Sultana R, Bardot P, Lebrun C. Cryothérapie et sclérose en plaques. tic therapy to rehabilitation following surgical rotator cuff repair: a
Neurologie 2015;18:108–12. feasibility study. Physiother Res Int 2008;13:153–61.
[79] Sultana R, Mesure S, Ledafniet V, Bardot P, Heurley G, Crucy M. Sclé- [106] Rahmann AE, Brauer SG, Nitz JC. A specific inpatient aquatic
rose en plaques et kinésithérapie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), physiotherapy program improves strength after total hip or knee repla-
Kinésithérapie – Rééducation Fonctionnelle, 26-431-A-20, 2010. cement surgery: a randomized controlled trial. Arch Phys Med Rehabil
[80] Coyle PK, Krupp LB, Doscher C, Deng Z, Milazzo A. Clinical and 2009;90:745–55.
immunological effects of cooling in multiple sclerosis. Neurorehabil [107] Valtonen A, Pöyhönen T, Sipilä S, Heinonen A. Maintenance of aqua-
Neural Repair 1996;10:9–15. tic training-induced benefits on mobility and lower-extremity muscles
[81] Plecash AR, Leavitt BR. Aquatherapy for neurodegenerative disorders. among persons with unilateral knee replacement. Arch Phys Med Reha-
J Huntingtons Dis 2014;3:5–11. bil 2011;92:1944–50.
[82] Marinho-Buzelli AR, Bonnyman AM, Verrier MC. The effects of aqua- [108] Potel C. Le corps et l’eau. Une médiation en psychomotricité. Édition
tic therapy on mobility of individuals with neurological diseases: a ERES, collection « Santé mentale »; 2009, 176p.
systematic review. Clin Rehabil 2015;29:741–51. [109] Amoros E, Tzvetkovitch A. La médiation corporelle par l’eau auprès
[83] Pialoux B, Loiseau MN, Morvan M, Louvigne Y. La balnéothérapie d’enfants autistes. Soins Pediatr Puer 2014;276:29–30.
dans la pathologie neurologique de l’enfant. In: Herisson C, Simon L, [110] Vadepied A. Laisser l’eau faire. Paris: Éditions du Scarabée; 1976,
editors. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 181p.
126–32. [111] Lai CJ, Liu WY, Yang TF, Chen CL, Wu CY, Chan RC. Pediatric
[84] Bouffard-Vercelli M, Pelissier J. Hydrokinésithérapie et rééducation aquatic therapy on motor function and enjoyment in children diag-
neurologique. In: Herisson C, Simon L, editors. Hydrothérapie et kiné- nosed with cerebral palsy of various motor severities. J Child Neurol
balnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 117–26. 2015;30:200–8.
[85] Morris D. Aquatic rehabilitation for the treatment of neurological [112] Rideau Y. Rééducation des dystrophies musculaires progressives
disorders. J Back Musculoskel Rehabil 1994;4:297–308. (myopathie). EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Kinésithérapie –
[86] Robinson I, Clifford Rose F. Multiple sclerosis at your fingertips. The Rééducation fonctionnelle, 26-475-A-10, 1976.
medically accurate. London: Class publishing; 2003, 263p. [113] Rideau Y. Traitement de la myopathie de Duchenne par physiothérapie
[87] Mehrholz J, Kugler J, Pohl M. Water-based exercises for improving précoce. Arch Fr Pediatr 1985;42:17–21.
activities of daily living after stroke. Cochrane Database Syst Rev
[114] Beverley PA, Frank ML. Exercise therapy in patients with myopathy.
2011;(1):CD008186.
Curr Opin Neurol 2000;13:547–52.
[88] Zamparo P, Pagliaro P. The energy cost of level walking before and
[115] Fernandez C, Halbert C, Maues de Paula A, Figarella-Branger D, Cha-
after hydro-kinesitherapy in patients with spastic paresis. Scand J Med
brol B, Pellissier JF. Dystrophies musculaires liées au gène DMD :
Sci Sports 1998;8:222–8.
[89] Furnari A, Calabrò RS, Gervasi G, La Fauci-Belponer F, Marzo A, myopathie de Duchenne, myopathie de Becker, formes féminine et aty-
Berbiglia F, et al. Is hydrokinesitherapy effective on gait and balance piques. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Neurologie, 17-175-B-10,
in patients with stroke? A clinical and baropodometric investigation. 2010.
Brain Inj 2014;28:1109–14. [116] Hall J, Grant J, Blake D, Taylor G, Garbutt G. Cardiorespiratory
[90] Gass EM, Gass GC, Pitetti K. Thermoregulatory responses to exercise responses to aquatic treadmill walking in patients with rheumatoid
and warm water immersion in physically trained men with tetraplegia. arthritis. Physiother Res Int 2004;9:59–73.
Spinal Cord 2002;40:474–80. [117] Cider A, Schaufelberger M, Sunnerhagen KS, Andersson B. Hydro-
[91] Belton S, Peltier D, Santisteban L. Rééducation du blessé médullaire therapy – a new approach to improve function in the older patient with
en balnéothérapie : une liberté retrouvée dans un nouveau milieu. chronic heart failure. Eur J Heart Fail 2003;5:527–35.
Kinesither Rev 2007;70:28–36. [118] Fernhall B, Manfredi TG, Congdon K. Prescribing water-based exer-
[92] Lemort N, Inial JF, Pouchelle M, Audo T, Le Saux N, Chatrenet Y. Bal- cise from treadmill an arm ergometry in cardiac patients. Med Sci
néothérapie appliquée à la rééducation en traumatologie-orthopédie. Sports Exerc 1992;24:139–43.
Kinesither Rev 2007;70:37–9. [119] Michalsen A, Ludtke R, Buhring M, Spahn G, Langhorst J, Dobos GJ.
[93] Brun V, Founau H. Rééducation des hémiplégies récentes en milieu Thermal hydrotherapy improves quality of life and hemodynamic func-
thermal. Presse Thermale Climat 1989;126:57–61. tion in patients with chronic heart failure. Am Heart J 2003;146:E11.
[94] Kesiktas N, Paker N, Erdogan N, Gulsen G, Bicki D, Yilmaz H. The [120] Whann CM, Chung JK, Gregory PC, Lopez AN, Towler MA, Becker
use of hydrotherapy for the management of spasticity. Neurorehabil DG. A new, improved flotation device for deep-water exercise. J Burn
Neural Repair 2004;18:268–73. Care Rehabil 1991;12:62–6.

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 27

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
26-140-A-12  Activités aquatiques à visée thérapeutique

[121] Arborelius M, Ballidin UI, Lilja B, Lundgren CE. Hemodynamic [145] Lim HS, Yoon S. The influence of short-term aquatic training on
changes in man during immersion with the head above water. Aerosp obstacle crossing in gait by the elderly. J Phys Ther Sci 2014;26:
Med 1972;43:592–8. 1219–22.
[122] Christie JL, Sheldahl LM, Tristani FE, Wann LS, Sagar KB, Levan- [146] Kaneda K, Sato D, Wakabayashi H, Hanai A, Nomura T. A comparison
doski SG, et al. Cardiovascular regulation during head-out water of the effects of different water exercise programs on balance ability
immersion exercise. J Appl Physiol 1990;69:657–64. in elderly people. J Aging Phys Act 2008;16:381–92.
[123] Magder S, Linnarsson D, Gullstrand L. The effect of swimming on [147] Francon J. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie en milieu thermal. In:
patients with ischemic heart disease. Circulation 1981;63:979–86. Herisson C, Simon L, editors. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie.
[124] Meyer K, Leblanc MC. Aquatic therapies in patients with compro- Paris: Masson; 1987. p. 158–69.
mised left ventricular function and heart failure. Clin Invest Med [148] Gavroy JP, Dossa J, Ster J, Ster F, de Godebout J. Hydrothérapie
2008;31:E90–7. et rééducation des grands brûlés. In: Herisson C, Simon L, editors.
[125] Schmid JP, Noveanu M, Morger C, Gaillet R, Capoferri M, Ande- Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 147–51.
regg M, et al. Influence of water immersion, water gymnastics and [149] Halevy S, Giryes H, Friger M, Grossman N, Karpas Z, Sarov B,
swimming on cardiac output in patients with heart failure. Heart et al. The role of trace elements in psoriatic patients undergoing
2007;93:722–7. balneotherapy with Dead Sea bath salt. Isr Med Assoc J 2001;3:
[126] Sveälv BG, Täng MS, Cider A. Is hydrotherapy an appropriate form of 828–32.
exercise for elderly patients with biventricular systolic heart failure? J [150] Halevy S, Sukenik S. Different modalities of spa therapy for skin
Geriatr Cardiol 2012;9:408–10. diseases at the Dead Sea area. Arch Dermatol 1998;134:1416–20.
[127] Teffaha D, Mourot L, Vernochet P, Ounissi F, Regnard J, Monpère [151] Gambichler T, Rapp S, Senger E, Altmeyer P, Hoffmann K. Balneopho-
C, et al. Relevance of water gymnastics in rehabilitation programs totherapy of psoriasis: highly concentrated salt water versus tap water –
in patients with chronic heart failure or coronary artery disease with a randomized, one-blind, right/left comparative study. Photodermatol
normal left ventricular function. J Card Fail 2011;17:676–83. Photoimmunol Photomed 2001;17:22–5.
[128] Tokmakidis SP, Spassis AT, Volaklis KA. Training, detraining and [152] Grubbs L. The critical role of exercise in weight control. Nurse Pract
retraining effects after a water-based exercise program in patients with 1993;18, 20-22, 25-6, 29.
coronary artery disease. Cardiology 2008;111:257–64. [153] Poirier P, Després JP. Exercise in weight management of obesity. Car-
[129] Barben J, Hafen G, Schmid J. Pseudomonas aeruginosa in public diol Clin 2001;19:459–70.
swimming pools and bathroom water of patients with cystic fibrosis. J [154] Curioni CC, Lourenço PM. Long-term weight loss after diet and exer-
Cyst Fibros 2005;4:227–31. cise: a systematic review. Int J Obes 2005;29:1168–74.
[130] Beggs S, Foong YC, Le HC, Noor D, Wood-Baker R, Walters JA. [155] Martin KR, Kuh D, Harris TB, Guralnik JM, Coggon D, Wills AK.
Swimming training for asthma in children and adolescents aged 18 Body mass index, occupational activity, and leisure-time physical
years and under. Cochrane Database Syst Rev 2013;(4):CD009607. activity: an exploration of risk factors and modifiers for knee osteoar-
[131] McNamara RJ, McKeough ZJ, McKenzie DK, Alison JA. Acceptabi- thritis in the 1946 British birth cohort. BMC Musculoskelet Disord
lity of the aquatic environment for exercise training by people with 2013;14:219.
chronic obstructive pulmonary disease with physical comorbidities:
[156] Yázigi F, Espanha M, Vieira F, Messier SP, Monteiro C, Veloso AP.
Additional results from a randomised controlled trial. Physiotherapy
The PICO project: aquatic exercise for knee osteoarthritis in over-
2015;101:187–92.
weight and obese individuals. BMC Musculoskelet Disord 2013;14:
[132] McNamara RJ, McKeough ZJ, McKenzie DK, Alison JA. Water-based
320.
exercise in COPD with physical comorbidities: a randomised control-
[157] Katz VL, McMurray R, Goodwin WE, Cefalo RC. Nonweightbearing
led trial. Eur Respir J 2013;41:1284–91.
exercise during pregnancy on land and during immersion: a compara-
[133] McNamara RJ, McKeough ZJ, McKenzie DK, Alison JA. Water-based
tive study. Am J Perinatol 1990;7:281–4.
exercise training for chronic obstructive pulmonary disease. Cochrane
[158] Lombard G, Mares P, Viala JL, Laffargue F, Hedon B, Dupaigne D.
Database Syst Rev 2013;(12):CD008290.
Préparation à l’accouchement en piscine d’eau chaude. In: Herisson C,
[134] Weisgerber MC, Guill M, Weisgerber JM, Butler H. Benefits of swim-
Simon L, editors. Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson;
ming in asthma: effect of a session of swimming lessons on symptoms
1987. p. 143–7.
and PFTs with review of the literature. J Asthma 2003;40:453–64.
[135] Soares De Araujo C, Baror O. Asthma, exercise induced asthma, [159] ACOG Committee Obstetric Practice. ACOG Committee opinion.
and aquatic physical activities. J Back Musculoskel Rehabil Number 267, January 2002: exercise during pregnancy and the post-
1994;4:309–14. partum period. Obstet Gynecol 2002;99:171–3.
[136] Brun V, Codine P. Hydrothérapie, proprioception et troubles de [160] Artal R, O’Toole M. Guidelines of the American College of Obs-
l’équilibre et de la coordination. In: Herisson C, Simon L, editors. tetricians and Gynecologists for exercise during pregnancy and the
Hydrothérapie et kinébalnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 46–56. postpartum period. Br J Sports Med 2003;37:6–12.
[137] Taunton JE, Rhodes EC, Wolski LA, Donelly M, Warren J, Elliot J, [161] Artal R. Exercise: the alternative therapeutic intervention for gestatio-
et al. Effect of land-based and water-based fitness programs on the nal diabetes. Clin Obstet Gynecol 2003;46:479–87.
cardiovacular fitness, strength and flexibility of women 65-75 years. [162] Cavalcante SR, Cecatti JG, Pereira RI, Baciuk EP, Bernardo AL, Sil-
Gerontology 1996;42:204–10. veira C. Water aerobics II: maternal body composition and perinatal
[138] Arnold CM, Faulkner RA. The effect of aquatic exercise and education outcomes after a program for low risk pregnant women. Reprod Health
on lowering fall risk in older adults with hip osteoarthritis. J Aging Phys 2009;6:1.
Act 2010;18:245–60. [163] Hartmann S, Bung P. Physical exercise during pregnancy – physio-
[139] Ruoti RG, Troup JT, Berger RA. The effects of nonswimming water logical considerations and recommendations. J Perinat Med 1999;27:
exercises on older adults. J Orthop Sports Phys Ther 1994;19:140–5. 204–15.
[140] Shono T, Fujishima K, Hotta N, Ogaki T, Ueda T, Otoki K, et al. Phy- [164] Kent T, Gregor J, Deardorff L, Katz V. Edema of pregnancy: a
siological responses and RPE during underwater treadmill walking in comparison of water aerobics and static immersion. Obstet Gynecol
women of middle and advanced age. J Physiol Anthropol Appl Human 1999;94:726–9.
Sci 2000;19:195–200. [165] Kihlstrand M, Stenman B, Nilsson S, Axelsson O. Water-gymnastics
[141] Katsura Y, Yoshikawa T, Ueda SY, Usui T, Sotobayashi D, Nakao reduced the intensity of back/low back pain in pregnant women. Acta
H, et al. Effects of aquatic exercise training using water-resistance Obstet Gynecol Scand 1999;78:180–5.
equipment in elderly. Eur J Appl Physiol 2010;108:957–64. [166] Kwee A, Graziosi GC, Schagen van Leeuwen JH, van Venrooy FV,
[142] Sato D, Kaneda K, Wakabayashi H, Nomura T. Comparison two-year Bennink D, Mol BW, et al. The effect of immersion on haemodyna-
effects of once-weekly and twice-weekly water exercise on health- mic and fetal measures in uncomplicated pregnancies of nulliparous
related quality of life of community-dwelling frail elderly people at a women. BJOG 2000;107:663–8.
day-service facility. Disabil Rehabil 2009;31:84–93. [167] Bumin G, Uyanik M, Yilmaz I, Kayihan H, Topcu M. Hydrotherapy
[143] Tsourlou T, Benik A, Dipla K, Zafeiridis A, Kellis S. The effects of for Rett syndrome. J Rehabil Med 2003;35:44–5.
a twenty-four-week aquatic training program on muscular strength [168] Weiss CR, Jamieson NB. Women, subjective depression, and water
performance in healthy elderly women. J Strength Cond Res exercise. Health Care Women Int 1989;10:75–88.
2006;20:811–8. [169] Mortimer R, Privopoulos M, Kumar S. The effectiveness of hydrothe-
[144] de Oliveira MR, da Silva RA, Dascal JB, Teixeira DC. Effect of rapy in the treatment of social and behavioral aspects of children with
different types of exercise on postural balance in elderly women: a autism spectrum disorders: a systematic review. J Multidiscip Health
randomized controlled trial. Arch Gerontol Geriatr 2014;59:506–14. 2014;7:93–104.

28 EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Activités aquatiques à visée thérapeutique  26-140-A-12

[170] Fragala-Pinkham M, Haley SM, O’Neil ME. Group aquatic aero- [173] Schuch FB, Pinto SS, Bagatini NC, Zaffari P, Alberton CL, Cadore
bic exercise for children with disabilities. Dev Med Child Neurol EL, et al. Water-based exercise and quality of life in women: the role
2008;50:822–7. of depressive symptoms. Women Health 2014;54:161–75.
[171] Neville C, Henwood T, Beattie E, Fielding E. Exploring the effect of [174] Shevchuk NA. Hydrotherapy as a possible neuroleptic and sedative
aquatic exercise on behaviour and psychological well-being in people treatment. Med Hypotheses 2008;70:230–8.
with moderate to severe dementia: a pilot study of the Watermemories [175] Yosef AR. Health beliefs, practice, and priorities for health care of Arab
Swimming Club. Austr J Ageing 2014;33:124–7. muslims in the United States implications for nursing care. J Transcult
[172] Chartier J, Pelissier J. L’eau, outil et symbole en médecine de Nurs 2008;19:284–91.
rééducation. In: Herisson C, Simon L, editors. Hydrothérapie et kiné- [176] Miklancie MA. Caring for patients of diverse religious traditions:
balnéothérapie. Paris: Masson; 1987. p. 169–75. Islam, a way of life for Muslims. Home Healthc Nurse 2007;25:413–7.

E. Watelain, Maître de conférences (eric.watelain@univ-valenciennes.fr).


HDR et BEESAN, LAMIH UMR CNRS/UVHC 8201, Faculté des sciences et des métiers du sport, Université de Valenciennes, 59313 Valenciennes cedex 9,
France.
R. Sultana, Cadre kinésithérapeute, maître-nageur sauveteur.
Institut de rééducation fonctionnelle Pomponiana Olbia, route de l’Almanarre, 83407 Hyères, France.
A. Faupin, Maître de conférences.
J.M. Vallier, Professeur des Universités en STAPS, docteur en médecine.
LAMHESS EA 6312, UFR STAPS, Université de Toulon, avenue de l’Université, Bâtiment K, 83130 La Garde, France.
G. Kemoun, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service.
Service de médecine physique et de réadaptation, CHU de Poitiers, Pavillon Maurice-Salles, rue de la Milétrie, BP 577, 86021 Poitiers cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Watelain E, Sultana R, Faupin A, Vallier JM, Kemoun G. Activités aquatiques à visée thérapeutique.
EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 2018;14(3):1-29 [Article 26-140-A-12].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

EMC - Kinésithérapie-Médecine physique-Réadaptation 29

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.
Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et
em-premium.com :

1 autoévaluation
Cliquez ici

2 vidéos/animations

Video 1
Aquarunning et gonarthrose.
Cliquez ici

Video 2
Rééducation de l'épaule : élévation à plus de 90 en piscine.
Cliquez ici

© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 08/09/2018 par SCD Paris Descartes (292681). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

Vous aimerez peut-être aussi