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Antiarythmiques
L. Fauchier, J.-P. Fauchier

On connaît à la fois l’efficacité et les limites des antiarythmiques actuellement disponibles. Les
antiarythmiques de la classe 1 de Vaughan-Williams sont assez efficaces mais contre-indiqués dans
l’insuffisance coronaire et l’insuffisance cardiaque, deux pathologies très souvent associées à la fibrillation
auriculaire qui constitue actuellement la principale indication des antiarythmiques. Le sotalol peut être
efficace mais il expose aux torsades de pointes. L’amiodarone est actuellement le plus efficace mais sa
tolérance, principalement thyroïdienne, n’est pas suffisamment bonne. Des produits plus récents sont en
cours d’évaluation mais leur innocuité n’est probablement pas parfaite. Un effet proarythmique des
antiarythmiques est susceptible d’aggraver dans 5 à 10 % des cas un trouble du rythme auriculaire ou
ventriculaire, ou de provoquer un trouble de conduction grave. Leur prévention partielle passe par des
règles simples : instaurer des doses progressives ; éviter les doses de charge et les associations
thérapeutiques dangereuses ; éliminer les facteurs favorisants ; surveiller régulièrement les patients
surexposés. Devant les difficultés de l’approche médicamenteuse des arythmies, les techniques non
pharmacologiques (ablation, défibrillation) se sont développées ces dernières années. La part du
traitement antiarythmique médicamenteux a ainsi nettement diminué dans les troubles du rythme
ventriculaire soutenus face à celle du défibrillateur automatique. Néanmoins, une arythmie comme la
fibrillation auriculaire est tellement répandue que la majorité des patients relève avant tout de
traitements pharmacologiques, surtout si l’on considère la complexité des procédures non
pharmacologiques et même si, dans un certain nombre de cas, la stratégie de respect de la fibrillation
auriculaire avec simple ralentissement peut aussi être choisie en première intention. Il est donc nécessaire
de poursuivre activement les recherches dans ce domaine pour trouver de nouveaux antiarythmiques
efficaces et ayant une tolérance satisfaisante, en particulier dans l’insuffisance cardiaque.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Antiarythmiques ; Arythmie auriculaire ; Tachycardie ventriculaire ; Effet proarythmique ;


Torsades de pointes ; Interaction médicamenteuse

Plan ■ Introduction
¶ Introduction 1
Les antiarythmiques agissent en déprimant l’automatisme, la
conduction des fibres myocardiques et/ou du tissu nodal, et
¶ Classification des antiarythmiques 1 l’excitabilité. Les antiarythmiques ont été classés en différentes
Classe 1 2 classes sur des données d’électrophysiologie cellulaire. Leur
Classe 2 4 utilisation et leurs indications, initialement assez larges, ont été
Classe 3 4 assez profondément modifiées par les données de la médecine
Classe 4 5 basée sur les preuves et par le développement des traitements
Autres médicaments 5 non pharmacologiques des arythmies, principalement du
¶ Règles générales de prescription 5 défibrillateur ventriculaire automatique et des techniques
d’ablation par radiofréquence. Les indications des antiarythmi-
¶ Indications en fonction du trouble du rythme 6 ques sont ainsi radicalement différentes en fonction de la
Troubles du rythme auriculaire 6 localisation auriculaire, jonctionnelle ou ventriculaire de
Troubles du rythme jonctionnel 6 l’arythmie d’une part, et en fonction de l’existence d’une
Troubles du rythme ventriculaire 7 cardiopathie sous-jacente associée d’autre part.
¶ Effets arythmogènes des antiarythmiques 7
¶ Interactions thérapeutiques
Interactions médicamenteuses
7
7
■ Classification
Stimulateurs et défibrillateurs cardiaques 8 des antiarythmiques
¶ Femme enceinte 9 La classification des antiarythmiques la plus connue, celle de
¶ Perspectives 9 Vaughan-Williams, divise la classe médicamenteuse en quatre
groupes. Elle est certes critiquable, mais elle a été complétée et

Cardiologie 1
11-904-A-10 ¶ Antiarythmiques

Tableau 1.
Sites et mécanismes d’action des antiarythmiques selon la classification de Vaughan-Williams.
Classe Exemples Site d’action principal Mécanisme d’action
de Vaughan-Williams
1A Quinidine A, V, His-Purkinje Ralentit la pente de la phase 0 du potentiel d’action
Procaïnamide Prolongation de PR, QRS et de la repolarisation
Disopyramide
1B Lidocaïne V Raccourcit la repolarisation
Méxilétine
1C Flécaïnide A, V, His-Purkinje, Ralentit la pente de la phase 0 du potentiel d’action
Propafénone Voies accessoires Prolongation de PR, QRS
Cibenzoline Peu d’effet sur la repolarisation
2 Bêtabloqueurs Nœud sinusal Diminue la pente de la phase 4 (dépolarisation diastolique) du
Nœud auriculo ventriculaire potentiel d’action et donc la fréquence cardiaque
Diminution accessoire de courants sodique, potassique et calcique
sensibles aux catécholamines
3 Amiodarone A, V, His-Purkinje Augmentation de la durée du potentiel d’action
Sotalol Nœud sinusal par action complexe sur les courants sodique, calcique et potassique
Dofetilide Nœud auriculoventriculaire antagonismes alpha- et bêta-adrénergiques
Ibutilide Voies accessoires
4 Vérapamil Nœud auriculoventriculaire Diminue la pente de phase 4 du potentiel d’action par blocage du
courant entrant calcique lent
A : atrium ; V : ventricule.

1 2 Figure 1. Effets des dif- Classe 1


férentes classes d’anti-
arythmiques sur les pha- La dépression du courant sodique entrant dépolarisant au
0 3 ses du potentiel d’action cours de la première phase du potentiel d’action est le principal
1A
(0, 1, 2, 3, 4) dans la clas- mécanisme d’action de ces antiarythmiques. En diminuant la
4 sification de Vaughan- vitesse d’entrée du sodium, ils modifient la forme du potentiel
Williams. d’action et ralentissent la propagation de l’influx. La classe est
divisée en trois sous-groupes : classe 1A (prolongation de la
1B
conduction et de la repolarisation), 1B (peu d’effet sur la
conduction et raccourcissement de la repolarisation) et 1C
(altération de la conduction mais peu d’effet sur la
repolarisation).
1C
Classe 1A
Ils sont représentés par les quinidiniques à libération prolon-
2 gée (qui peuvent être donnés en deux prises par jour) et par le
disopyramide. La procaïnamide, utilisée en Amérique du Nord,
n’est plus disponible en France, se distinguant surtout par ses
effets secondaires extracardiaques à type de lupus induit et
d’aplasie médullaire.
3
Mécanismes d’action et effets électrophysiologiques
La quinidine, principal représentant de cette catégorie, est un
d-isomère de la quinine. Elle bloque la dépolarisation et la
4
repolarisation en agissant préférentiellement sur les canaux
sodiques. Un bloc dépendant de la fréquence sur le canal
sodique rend compte de l’efficacité plus grande de cet anti-
arythmique pour des fréquences cardiaques élevées. Son action
vagolytique se fait grâce à un blocage des récepteurs muscarini-
ques de type M2.
réévaluée, [1] elle s’est imposée dans le langage médical habituel
Les effets électrophysiologiques de la quinidine ont été
et doit donc être connue (Tableau 1) (Fig. 1). La classe 1 com-
abondamment étudiés. L’automaticité sinusale n’est pas directe-
prend les substances qui ralentissent de façon prédominante la ment modifiée, mais son augmentation peut être le résultat
vitesse de conduction de l’influx électrique. Les substances d’une activité sympathique réflexe secondaire. Les périodes
s’opposant à l’activation adrénergique appartiennent à la classe réfractaires atriales et atrioventriculaires du système His-
2 et celles allongeant la repolarisation ventriculaire définissent Purkinje ainsi que du myocarde ventriculaire sont prolongées.
la classe 3. Les médicaments s’opposant à l’entrée des courants Sur l’électrocardiogramme (ECG) de surface, l’intervalle PR peut
calciques intracellulaires appartiennent à la classe 4. Le principal être prolongé, de même que les durées de QRS et QT. Les effets
reproche à l’égard de cette classification schématique est qu’elle sur la durée du QRS sont proportionnels au taux plasmatique,
ne tient pas compte des effets des antiarythmiques en situation ce qui n’est pas le cas pour l’intervalle QT. En raison de l’effet
pathologique. [2-4] Les effets de ces derniers sont en effet vagolytique de la quinidine, la conduction atrioventriculaire
profondément modifiés par l’ischémie myocardique et la peut être améliorée, et la réponse ventriculaire pendant une
balance sympathovagale. De plus, le niveau de preuve d’effica- fibrillation atriale ou un flutter auriculaire peut ainsi être
cité des antiarythmiques est le plus souvent faible, ce qui rend facilitée. Le disopyramide a des propriétés électrophysiologiques
difficile l’évaluation de la balance risque/bénéfice chez un similaires à la quinidine, mais on lui reconnaît un discret effet
patient donné. atropinique propre.

2 Cardiologie
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Pharmacocinétique Lidocaïne
La biodisponibilité de la quinidine après une dose orale varie Mécanismes d’action et effets électrophysiologiques.
de 70 à 85 %. Le pic plasmatique est atteint 1 à 2 heures après Concernant les effets électrophysiologiques, le potentiel d’action
la prise orale. La fixation aux protéines est de 70 à 95 %. Le et la période réfractaire des cellules du nœud sinusal et du
métabolisme est principalement hépatique. Plusieurs interac- nœud atrioventriculaire sont diminués par la lidocaïne. Il en est
tions ont été décrites (cf. infra). Une augmentation du taux de également ainsi dans le myocarde ventriculaire. En revanche,
digoxine est habituelle et la dose de digoxine doit donc être cet effet est moins net dans le tissu atrial. Au cours de l’isché-
diminuée. La quinidine diminue également le métabolisme du mie, la lidocaïne déprime de façon marquée l’excitabilité et la
propranolol, du métoprolol et de la propafénone. Le vérapamil conduction. Les intervalles PR, QRS et QT de l’ECG de surface
diminue le métabolisme de la quinidine et conduit à une ne sont pas modifiés. La lidocaïne n’a pas d’effet sur le système
augmentation du niveau plasmatique de cette dernière. nerveux autonome. Enfin, une augmentation du seuil de
défibrillation ventriculaire a été démontrée.
Effets secondaires Pharmacocinétique. La lidocaïne n’est disponible que pour
Les quinidiniques provoquent des troubles digestifs qui l’administration par voie parentérale en raison d’un effet de
peuvent conduire à l’arrêt du traitement. La survenue de premier passage hépatique très important avec possible accu-
diarrhée favorise en outre la survenue d’une hypokaliémie qui mulation des métabolites toxiques. La fixation protéique varie
peut précipiter une récidive d’arythmie ou un effet proarythmi- entre 50 et 80 %. Toutes les situations qui diminuent le flux
que. Le disopyramide provoque des effets atropiniques et en sanguin hépatique (traitement par propranolol, insuffisance
particulier des rétentions urinaires qui le font contre-indiquer cardiaque) diminuent la clairance de la lidocaïne et prédispose
en cas de symptomatologie d’adénome de prostate et chez les à ses effets toxiques. Après administration intraveineuse, la
malades souffrant d’un glaucome. demi-vie de la phase de distribution rapide est de 8 à 10 minu-
tes. La demi-vie de la phase terminale est de 1 à 2 heures mais
peut être plus longue, jusqu’à 4 heures au décours d’un infarc-
tus du myocarde.
Effets secondaires. La lidocaïne n’a aucun effet sur l’hémo-
“ Inconvénients communs dynamique. Chez quelques patients avec fonction ventriculaire
gauche très déprimée, une baisse de débit transitoire peut être
des produits de la classe 1 observée au décours d’une injection en bolus. Des effets sur le
système nerveux central prédominent, avec paresthésie, diplo-
pie, conscience altérée, crise d’épilepsie et coma.
Ce sont les effets arythmogènes et l’effet inotrope négatif. Indications. La lidocaïne est le traitement de choix pour les
Ce sont des antiarythmiques efficaces, mais qui arythmies ventriculaires survenant lors de l’infarctus du myo-
provoquent un allongement de l’intervalle QT dépendant carde aigu. Cependant, l’utilisation en prophylaxie primaire de
de la dose, de la susceptibilité individuelle et de la ce médicament expose les patients à une surmortalité. Il est
kaliémie. Ils font ainsi courir le risque de torsades de utilisé par extension pour les tachycardies ventriculaires
pointes. Ces produits peuvent donc, de façon non documentées symptomatiques et invalidantes, et pour les
prévisible, provoquer l’apparition d’un trouble du rythme troubles du rythme ventriculaires multirécidivants lors des
différent de celui pour lequel ils ont été prescrits ou « orages rythmiques » menaçant le pronostic vital. Le traitement
doit être instauré en milieu hospitalier avec des posologies
aggraver un trouble du rythme préexistant. Cet effet
faibles et sous monitorage.
proarythmique semble survenir plus particulièrement au
début du traitement, ce qui impose d’être particu- Méxilétine
lièrement vigilant pendant cette période. Par ailleurs, Le chlorhydrate de méxilétine (dérivé méthylé du chlorhy-
l’effet inotrope négatif peut aggraver une insuffisance drate de lidocaïne) a l’avantage d’être le seul antiarythmique de
cardiaque. Ces deux effets expliquent probablement que, la classe 1B disponible par voie orale et ses propriétés inotropes
dans les essais contrôlés qui ont testé l’efficacité de ces négatives paraissent assez limitées, ce qui fait qu’il peut
produits, il a été observé avec plusieurs produits et dans constituer une alternative thérapeutique chez certains patients
plusieurs circonstances une surmortalité par rapport au avec des arythmies ventriculaires récidivant sous les autres
antiarythmiques.
placebo, tout particulièrement chez les insuffisants
coronariens et les insuffisants cardiaques. Classe 1C
Dans cette catégorie d’antiarythmiques, trois médicaments, la
flécaïnide, la propafénone et la cibenzoline, partagent les
mêmes propriétés.
Indications
Flécaïnide
Les indications de la quinidine sont liées à son effet électro-
Mécanismes d’action et effets électrophysiologiques. La
physiologique. La quinidine est utilisée dans le traitement de
flécaïnide est un puissant bloqueur des canaux sodiques. Elle
consolidation du rythme sinusal après cardioversion électrique
bloque également de façon plus incomplète le courant calcique
de fibrillation atriale. Elle est contre-indiquée chez les patients
lent Ica et le courant potassique Ik. La durée du potentiel
avec altération de la fonction ventriculaire gauche. Le disopy-
d’action et la période réfractaire sont prolongées dans le muscle
ramide, ayant un effet atropinique, est plus volontiers prescrit,
ventriculaire mais raccourcies dans les fibres du tissu de
de manière empirique, en cas d’arythmie survenant dans un
conduction spécialisé. L’automatisme sinusal est ralenti par la
contexte vagal ou en cas de bradycardie sinusale survenant avec
flécaïnide. La conduction à travers le nœud auriculoventricu-
un autre antiarythmique.
laire et le système de conduction hisien est ralentie, avec
augmentation des intervalles AH, HV et PR de même que la
Classe 1B
durée de QRS. Cet effet explique la prolongation partielle de
Elle est principalement représentée par la lidocaïne, dont la l’intervalle QT malgré l’absence d’effet majeur de la flécaïnide
propriété d’inhibition du courant sodique est accentuée lors de sur la repolarisation ventriculaire (l’intervalle JT est inchangé).
l’ischémie myocardique. Comme pour la quinidine existe un La période réfractaire des voies accessoires est prolongée.
effet fréquence-dépendant, avec une activité plus prononcée de Pharmacocinétique. La biodisponibilité de la flécaïnide est
la lidocaïne à des fréquences cardiaques rapides. La méxilétine de 95 %. Elle n’est pas modifiée par l’alimentation ou l’utilisa-
est le second représentant de cette classe puisque la phénytoïne tion d’antiacide. Le pic plasmatique survient 2 à 4 heures après
n’est plus guère utilisée en pratique courante. administration orale. La liaison protéique est modeste, entre

Cardiologie 3
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30 et 40 %. Le métabolisme hépatique est prédominant (70 %). d’excitabilité des cellules du nœud auriculoventriculaire. Un
La demi-vie d’élimination varie entre 12 et 24 heures ; elle est effet important mais inattendu des antagonistes adrénergiques
prolongée par l’insuffisance rénale. La flécaïnide est un des rares est la prolongation de la conduction intranodale (intervalle AH
antiarythmiques dont les taux plasmatiques peuvent être dosées allongé avec augmentation de la probabilité de bloc suprahi-
en routine, ce qui peut avoir un intérêt pour optimiser l’effica- sien). Cet effet est probablement dû à l’innervation adrénergi-
cité du produit ou en cas de doute sur l’observance. Il faut noter que très importante du nœud sinusal et du nœud auriculo-
que les taux plasmatiques de flécaïnide sont augmentés par ventriculaire. À l’inverse, dans le tissu myocardique atrial ou
l’amiodarone. ventriculaire, ou bien dans les voies accessoires, l’effet bêtafrei-
Effets secondaires. La flécaïnide peut être responsable de nateur est très faible voire nul, sauf en condition d’ischémie.
vision floue, de céphalées et d’ataxie. La fréquence cardiaque
peut diminuer chez les patients souffrant de dysfonction Pharmacocinétique
sinusale. La flécaïnide a un effet inotrope négatif. Une exacer-
Elle est variable d’un produit à un autre, mais trois caracté-
bation des signes d’insuffisance cardiaque est donc possible. Les
ristiques principales aident à la prescription des bêtabloqueurs :
médicaments de cette classe doivent donc être réservés aux
la liposolubilité, la présence d’une activité sympathomimétique
patients indemnes d’altération de la fonction ventriculaire
intrinsèque et enfin la cardiosélectivité.
gauche. Un effet proarythmique (apparition ou exacerbation
d’arythmies ventriculaires) a été fortement suggéré chez les Indications
patients souffrant d’ischémie myocardique ou de dysfonction
ventriculaire gauche du fait d’un taux de mort subite deux à Les médicaments bêtabloqueurs sont indiqués dans les
trois fois plus important dans l’étude CAST chez des patients troubles du rythme des coronariens et d’une façon plus générale
après infarctus du myocarde avec arythmie ventriculaire non dans les troubles du rythme dépendant de l’activation sympa-
soutenue, répondeurs au traitement et traités par ce type de thique. Rappelons que les bêtabloqueurs réduisent la mortalité
produit comparés à ceux dispensés du traitement. [5] totale et subite après infarctus du myocarde. Ils sont utilisés en
Indications. La flécaïnide est efficace dans le traitement de raison de leur propriété dromotrope négative dans le traitement
nombreuses arythmies supraventriculaires, notamment celles des tachycardies atriales. En cas de tachycardie par réentrée
liées à la présence d’une voie accessoire atrioventriculaire. Elle intranodale, le traitement bêtabloqueur prévient les paroxysmes
est particulièrement efficace pour le contrôle des fibrillations tachycardiques dans 50 % des cas. Pour la terminaison des
auriculaires paroxystiques et est donc indiquée pour le traite- tachycardies supraventriculaires par réentrée, ce sont surtout les
ment préventif des tachycardies supraventriculaires documen- inhibiteurs calciques qui sont maintenant utilisés en raison de
tées lorsque la nécessité d’un traitement est établie et en leur plus grande efficacité, ainsi que d’un moindre effet ino-
l’absence d’altération de la fonction ventriculaire gauche. Elle trope négatif. Enfin, ils sont également fréquemment prescrits
est aussi utilisée avec succès contre certaines arythmies ventri- dans la prévention de troubles du rythme ventriculaire chez les
culaires, mais ses indications thérapeutiques sont limitées à la patients survivant d’arrêt cardiaque, avec antécédent de tachy-
prévention des récidives des tachycardies ventriculaires docu- cardie ventriculaire monomorphe ou de syndrome du QT long
mentées symptomatiques et invalidantes, menaçant le pronostic congénital, et dans la dysplasie arythmogène du ventricule
vital en l’absence d’altération de la fonction ventriculaire droit, malgré l’absence d’étude contrôlée.
gauche et plus largement de cardiopathie associée : le traitement
doit être instauré en milieu hospitalier et sous monitorage. Il Classe 3
convient d’initier le traitement avec des posologies faibles et de
pratiquer des contrôles ECG. Il faut admettre que ces indica- Ces médicaments retardant la repolarisation ventriculaire sont
tions sont donc devenues marginales pour les tachyarythmies principalement représentés par l’amiodarone et le sotalol.
ventriculaires comparées à celle du défibrillateur ventriculaire
automatique. Mécanismes d’action et effets
électrophysiologiques
Autres antiarythmiques de classe 1C
Le mécanisme d’action de l’amiodarone est complexe. Tous
D’autres antiarythmiques comme la propafénone et la ciben- les courants ioniques, sodique, calcique et potassique, peuvent
zoline possèdent les mêmes propriétés que la flécaïnide et sont être modifiés par l’amiodarone. Le blocage de la conversion de
assez largement utilisés. La propafénone a ainsi un mécanisme la thyroxine en triiodothyronine pourrait aussi contribuer à son
d’action électrophysiologique similaire avec un effet bêtablo- action antiarythmique. Un antagonisme des récepteurs alpha- et
queur modéré supplémentaire, ce qui contre-indique partielle- bêta-adrénergiques a aussi été décrit. L’amiodarone prolonge le
ment son association aux antiarythmiques de classe 2. potentiel d’action de tous les tissus myocardiques sans modifier
L’absorption digestive est de 95 %, mais il existe un métabo- le potentiel de repos. Les périodes réfractaires des tissus
lisme hépatique aboutissant au métabolite actif. La cinétique myocardiques atrial et ventriculaire sont augmentées. L’amioda-
non linéaire impose de revoir le malade 1 semaine après rone est aussi responsable d’une augmentation du temps de
l’initiation du traitement. Les indications sont similaires à celle conduction du système de His-Purkinje. Il en est de même pour
de la flécaïnide, avec une préférence de principe pour la le myocarde ventriculaire. Habituellement, en cours de traite-
propafénone en cas de fibrillation auriculaire catécholergique. ment par amiodarone, la cadence sinusale est diminuée et
Concernant la cibenzoline, on retiendra qu’il existe un métabo- l’intervalle QT prolongé.
lisme hépatique et rénal, et que les posologies doivent être
réduites de moitié après 70 ans. Pharmacocinétique
L’amiodarone est absorbée de façon lente, variable et incom-
Classe 2 plète. La biodisponibilité varie entre 30 et 65 %. Le pic plasma-
Il s’agit des médicaments de la classe des bêtabloqueurs. tique survient entre 3 et 7 heures après administration orale en
dose unique ; l’effet électrophysiologique ne survient qu’au bout
Mécanismes d’action et effets de quelques jours, voire quelques semaines de traitement. La
électrophysiologiques demi-vie de l’amiodarone est d’environ 50 jours. La déséthyla-
miodarone est le principal métabolite actif. La concentration
Le mécanisme électrophysiologique complet de leur action
myocardique est de dix à 50 fois supérieure à la concentration
n’est pas encore entièrement connu. Ils agissent principalement
plasmatique.
en s’opposant à l’action arythmogène de la stimulation bêta-
adrénergique. Les effets des médicaments bêtabloqueurs sur le
Effets secondaires
potentiel d’action cardiaque sont variables. Dans la plupart des
cas, l’effet est modeste avec une diminution de la pente de la L’amiodarone a une bonne tolérance cardiaque, les effets
phase 4 de dépolarisation associée à une augmentation du seuil d’inotropisme négatif et arythmogènes étant limités, mais ses

4 Cardiologie
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effets secondaires extracardiaques sont fréquents, survenant efficacement ralentie par ces médications. Ces dernières peuvent
chez jusque 75 % des patients après 5 ans de traitement, avec aussi prévenir les récidives de tachycardies par réentrée intrano-
nécessité d’interruption de cette thérapeutique chez près de dale ou les tachycardies orthodromiques rencontrées dans le
30 % d’entre eux. On retient, parmi les principaux, des dysthy- syndrome de Wolff-Parkinson-White. Enfin, certains patients
roïdies (à type d’hypothyroïdie souvent, ou d’hyperthyroïdie indemnes de cardiopathies et souffrant d’un certain type de
plus rare mais plus grave), des fibroses pulmonaires particuliè- tachycardie ventriculaire soutenue paroxystique dite fasciculaire
rement graves mais pouvant être réversibles à l’arrêt du traite- gauche avec un aspect de retard droit sur axe gauche peuvent
ment, des dépôts cornéens, des hépatites, des neuropathies et bénéficier d’un traitement par inhibiteur calcique.
des troubles gastro-intestinaux. Les torsades de pointes, rares
avec l’amiodarone (en raison d’une relative homogénéité de la Autres médicaments
longueur des périodes réfractaires), surviennent chez 2 à 3 %
des patients traités par sotalol. Dans ce cas, l’effet arythmogène Les digitaliques sont parmi les médicaments les plus utilisés
est dépendant de la dose. en cas d’arythmies auriculaires pour obtenir un ralentissement
de la cadence ventriculaire et pourtant n’entrent dans aucune
Indications des catégories de la classification. De même, l’adénosine
L’amiodarone est utilisée per os contre de nombreuses triphosphate (Striadyne®) et l’adénosine (qui a obtenu une
arythmies, atriale, jonctionnelle ou ventriculaire, aussi bien chez autorisation de mise sur le marché en France), qui sont les
le fœtus, l’enfant ou l’adulte. Elle peut être indiquée dans les médicaments de référence pour l’interruption des tachycardies
tachycardies supraventriculaires pour le ralentissement ou la supraventriculaires par rentrée intranodale ou utilisant une voie
réduction de la fibrillation auriculaire ou du flutter auriculaire. accessoire, n’appartiennent à aucune des quatre classes. Enfin,
L’utilisation de l’amiodarone peut être envisagée comme l’atropine peut être utile dans les troubles du rythme liés à une
traitement préventif des tachycardies supraventriculaires hypertonie vagale.
documentées lorsque la nécessité d’un traitement est établie en
cas de résistance ou de contre-indication aux autres thérapeuti-
ques. Elle peut être utilisée pour la prévention des récidives de
■ Règles générales de prescription
tachycardies ventriculaires documentées menaçant le pronostic De manière générale, il est nécessaire que le trouble du
vital (le traitement doit être instauré en milieu hospitalier et rythme soit prouvé (ECG ou Holter) et que le risque de ce
sous monitorage), ou pour les tachycardies ventriculaires trouble du rythme soit supérieur au risque des traitements que
symptomatiques et invalidantes. En prévention primaire, elle l’on envisage d’utiliser. Il faut rappeler non seulement qu’aucun
permet une diminution de la mort subite chez les patients à essai n’a montré que les antiarythmiques réduisent la morbidité
haut risque d’arythmie ventriculaire après infarctus du myo- ou la mortalité de cause cardiovasculaire (à l’exception des
carde, mais sa place par rapport aux bêtabloqueurs et au bêtabloqueurs dans le post-infarctus), mais encore que tous les
défibrillateur ventriculaire automatique prophylactique est en essais de mortalité réalisés avec les antiarythmiques de classe
cours d’évaluation. 1 ont été en défaveur du produit testé : l’augmentation de
Le sotalol n’est préconisé que dans la prévention des récidives mortalité liée au médicament étudié a même été significative
des tachycardies supraventriculaires documentées lorsque la pour trois d’entre eux. Cette surmortalité a été également
nécessité d’un traitement est établie, et pour la prévention des constatée dans un essai mené avec un antiarythmique apparte-
tachycardies ventriculaires symptomatiques et invalidantes. nant à la classe 3 (d-sotalol), non commercialisé en France. De
ce fait, il n’est légitime d’utiliser les produits antiarythmiques (à
Classe 4 l’exclusion des indications larges des bêtabloqueurs) que lorsque
le risque du trouble du rythme est supérieur au risque du
Les inhibiteurs calciques avec action antiarythmique sont traitement. Il n’existe pas d’antiarythmique « mineur » dénué de
représentés par le vérapamil et le diltiazem, seuls médicaments risques aux doses thérapeutiques (Tableau 2). L’index thérapeu-
de cette classe. tique est d’autant plus étroit que le myocarde est plus atteint et
que le sujet est plus âgé.
Mécanismes d’action et effets Le traitement doit être mis en route après avoir suspendu les
électrophysiologiques traitements potentiellement arythmogènes (antiarythmique,
Les inhibiteurs calciques de type vérapamil bloquent le sympathomimétique, antidépresseurs tricycliques, médicaments
courant entrant calcique lent dans toutes les fibres myocardi- allongeant la repolarisation ventriculaire {). En cas d’impossibi-
ques. L’effet sur la morphologie du potentiel d’action est faible. lité d’interrompre ces traitements, il faut initier le traitement en
La pente de dépolarisation diastolique des cellules du tissu de milieu hospitalier. Il faut traiter auparavant les facteurs favori-
conduction est diminuée. Les temps de conduction et les sant les arythmies (hypokaliémie, hypomagnésémie, insuffisance
périodes réfractaires du tissu atrionodal sont augmentées. cardiaque, ischémie myocardique {). Chaque fois que possible,
Au décours d’un traitement par vérapamil, l’exploration il faut choisir un bêtabloqueur s’il existe des signes d’hyperac-
électrophysiologique endocavitaire met en évidence des inter- tivité sympathique (hyperémotivité, déclenchement diurne des
valles AH prolongé et HV normal. Sur le tracé ECG de surface, arythmies, déclenchement à l’effort),
la cadence sinusale n’est pas systématiquement diminuée en La recherche d’une cardiopathie sous-jacente est impérative et
raison de la stimulation sympathique réflexe liée à la vasodila- il faut systématiquement évaluer, au moins grossièrement, les
tation périphérique, mais l’intervalle PR peut être allongé. fonctions d’inotropisme, d’automatisme et de conduction du
patient. Il faut préférer un antiarythmique doué d’effets
Pharmacocinétique antiangoreux (bêtabloqueur, vérapamil, diltiazem, amiodarone)
s’il existe une insuffisance coronaire. En cas d’insuffisance
Une prolongation du temps de conduction auriculoventricu- cardiaque, d’altération de la fonction ventriculaire gauche et de
laire survient 30 minutes après administration orale de vérapa- cardiopathie ischémique, les indications de traitement antia-
mil. Cet effet dure de 4 à 6 heures. L’absorption est complète rythmique de classe 1 sont rares et le traitement doit souvent
mais la biodisponibilité ne dépasse pas 30 %. La demi-vie est être initialisé à posologie réduite, avec une surveillance clinique
entre 3 et 7 heures, avec 70 % de la substance éliminée par voie étroite en milieu hospitalier.
rénale. Il est nécessaire d’adapter la posologie à l’aide de l’ECG, d’un
enregistrement Holter, voire d’un dosage des taux plasmatiques,
Indications en particulier en cas d’insuffisance rénale ou hépatique sévère.
L’injection intraveineuse de diltiazem ou de vérapamil est, La monothérapie antiarythmique est de règle. La bithérapie
avec la Striadyne®, le traitement de choix pour la terminaison ne doit être envisagée qu’après avis spécialisé. Si le traitement
des tachycardies supraventriculaires par réentrée. En cas de d’une arythmie conduit parfois à prescrire deux antiarythmi-
fibrillation atriale permanente, la cadence ventriculaire peut être ques, cette coprescription doit respecter certaines règles. De

Cardiologie 5
11-904-A-10 ¶ Antiarythmiques

Tableau 2.
Effets secondaires des antiarythmiques.
Classe de Vaughan- Produit Mortalité Flutter Torsades de Troubles de Aggravation d’une Autres effets secondaires
Williams post-IDM auriculaire pointes conduction insuffisance potentiellement sévères
à conduction V cardiaque
1/1
1A Quinidine ↑ Oui oui oui oui Diarrhée
Nausée
1A Disopyramide Oui oui oui oui Constipation
Rétention urinaire
Glaucome
Sécheresse buccale
1B Lidocaine oui Convulsions
1B Méxiletine ↑ oui Nausées
Tremblements
1C Flécaïnide ↑ oui oui oui
1C Propafénone oui oui oui Bronchospasme (surtout chez les
métaboliseurs lents)
2 Bêtabloqueurs ↓↓ oui Possible en aigu Bronchospasme
Réponse altérée à l’hypoglycémie
3 Sotalol ↔ oui oui oui Bronchospasme
3 Amiodarone ↓ rares oui Hypotension (par voie
intraveineuse)
Fibrose pulmonaire
Photosensibilité
Dépôts cornéens
Cirrhose
Neuropathie
3 Dofetilide ↔ oui oui
4 Diltiazem ↔ oui oui
4 Vérapamil ↔ oui oui Constipation
Autres Digitalique ↔ oui Arythmies par hyperautomatisme
Troubles visuels
Nausées
IDM : infarctus du myocarde.

Tableau 3. cardiopathie sous-jacente, on prescrit un bêtabloqueur si la


Caractéristiques des associations éventuelles d’antiarythmiques. cardiopathie causale est l’ischémie myocardique et l’amiodarone
Associations possibles Associations potentiellement
s’il existe une dysfonction ventriculaire gauche.
dangereuses Pour rétablir le rythme sinusal, le choc électrique externe
(fibrillation auriculaire) est le moyen le plus efficace. Sa
Quinidine et bêtabloqueurs Bêtabloqueurs et vérapamil réalisation peut être facilitée ou parfois évitée par la prescription
Digoxine et bêtabloqueurs Amiodarone et vérapamil d’une dose de charge d’amiodarone.
Digoxine et amiodarone Propafénone et bêtabloqueurs
Pour prévenir les rechutes de fibrillation ou de flutter auricu-
Digoxine et vérapamil Disopyramide et amiodarone
laire, les antiarythmiques de classe 1A, 1C, le sotalol et l’amio-
Flécaïnide et bëtabloqueurs Disopyramide et vérapamil
darone peuvent être efficaces. En cas d’arythmie auriculaire avec
Flécaïnide et amiodarone
Flécaïnide et digoxine
cadence ventriculaire rapide, les quinidiniques ou le disopyra-
mide, la flécaïnide, seuls, risquent d’accélérer la cadence
ventriculaire en ralentissant la cadence auriculaire et en
facilitant la conduction nodale par un effet sympathicomiméti-
principe, il ne faut pas associer deux antiarythmiques de même que : c’est le flutter dit « quinidinique », qui peut être à conduc-
classe ou sous-classe, en particulier un antiarythmique de classe tion 1/1. Il faut donc systématiquement y associer un
1A à un antiarythmique de classe 1C. Il faut également tenir médicament freinateur du nœud auriculoventriculaire :
compte des interactions médicamenteuses liées aux voies digoxine, bêtabloqueurs, vérapamil ou diltiazem qui n’ont pas
d’élimination enzymatique de chaque produit. Les associations de rôle réel pour la prévention des rechutes d’arythmies
possibles ou potentiellement nocives sont rapportées dans le auriculaires mais ont pour seul but de prévenir cet effet
Tableau 3. arythmogène. Lorsque les arythmies auriculaires sont très
Enfin, chez le sujet âgé, le risque de polymédication, d’insuf- récidivantes et invalidantes, suivant leur type, les techniques de
fisance rénale et par suite d’accidents iatrogéniques est particu- rythmologie interventionnelle permettent d’éviter une escalade
lièrement élevé. La prescription ou le maintien d’un traitement thérapeutique dangereuse. Les résultats de l’étude AFFIRM [6]
antiarythmique doivent donc être effectués avec prudence. montrent que, dans un certain nombre de cas, la stratégie de
respect de la fibrillation auriculaire avec simple ralentissement
peut être choisie en première intention en utilisant les digitali-
■ Indications en fonction ques, les bêtabloqueurs ou les inhibiteurs calciques. Les digita-
du trouble du rythme liques sont surtout efficaces au repos, mais moins à l’effort. Les
bêtabloqueurs ou les inhibiteurs calciques bradycardisants sont
plus efficaces, mais un peu moins bien tolérés.
Troubles du rythme auriculaire
Pour les accès de fibrillation auriculaire, le ralentissement de Troubles du rythme jonctionnel
la cadence ventriculaire peut être obtenu par la digoxine
intraveineuse, sauf en cas de syndrome de Wolf-Parkinson- Dans la tachycardie paroxystique type Bouveret, lorsque la
White où l’on utilise de l’amiodarone ou un antiarythmique de réduction n’est pas obtenue par les manœuvres vagales, le
la classe 1C. En dehors de la digoxine, le vérapamil, le diltia- traitement de référence est la Striadyne® ou l’adénosine, contre-
zem, les bêtabloqueurs et l’amiodarone sont efficaces. En cas de indiquées en cas d’hypertension et d’asthme. L’injection doit

6 Cardiologie
Antiarythmiques ¶ 11-904-A-10

être faite en milieu spécialisé car elle est suivie d’une pause cas particuliers, la cardiomyopathie hypertrophique avec
cardiaque souvent mal tolérée. La réduction peut aussi être tachycardie ventriculaire non soutenue peut relever d’un
obtenue par le vérapamil, le diltiazem, un bêtabloqueur ou traitement par amiodarone compte tenu du risque de mortalité
l’amiodarone. subite associé mais, faute d’étude contrôlée satisfaisante, on
Pour la prévention chronique des accès de tachycardie peut également envisager dans certains cas l’implantation d’un
paroxystique type Bouveret, les bêtabloqueurs, le vérapamil, le défibrillateur ventriculaire automatique.
diltiazem, les antiarythmiques de classe 1, l’amiodarone et les
digitaliques peuvent être efficaces. La prévention des accès de
tachycardie réentrante intranodale se fait plutôt par le vérapa- ■ Effets arythmogènes
mil à la dose de 360 mg/j ou par les bêtabloqueurs. Pour les
réentrées utilisant une voie accessoire, on utilise plus volontiers des antiarythmiques
les antiarythmiques de classe 1C en première intention, qui Les effets proarythmiques des antiarythmiques sont connus
peuvent faire disparaître l’aspect de préexcitation à l’ECG. depuis plusieurs décennies, mais leurs mécanismes souvent
Dans les cas récidivants malgré le traitement médical correc- complexes et parfois intriqués (rentrée, hyperautomatisme,
tement pris, dans les cas de voies accessoires avec des critères de ectopie, activité répétitive déclenchée, majoration d’un contexte
sévérité sous forme d’une conduction antérograde très rapide ou vagal ou adrénergique) et leurs facteurs favorisants n’ont été
en cas de convenances personnelles, l’interruption de la voie mieux compris que plus récemment. On estime, tant par
accessoire par les techniques de rythmologie interventionnelle l’expérience acquise sur des cas isolés, dans l’analyse de registres
permet de guérir les patients sans recourir à un traitement que dans des études prospectives, que tout antiarythmique est
médicamenteux antiarythmique qui doit être prolongé a priori susceptible d’aggraver dans 5 à 10 % des cas un trouble du
au long cours. rythme ou de provoquer un trouble de conduction grave.
Néanmoins, l’appréciation réelle de leur fréquence pose des
Troubles du rythme ventriculaire problèmes de méthodologie et d’éthique (mode de recrutement,
test de réintroduction, contre-épreuve thérapeutique).
Pour les crises de tachycardies ventriculaires, le choc électri- Il peut s’agir d’effet arythmogène auriculaire (arythmies
que externe est en règle générale efficace. L’injection de favorisées par un effet vagal ou sympathique, flutter auriculaire
médicaments antiarythmiques de classe 1, bien que régulière- à conduction ventriculaire 1/1 [Fig. 2], fibrillation auriculaire
ment efficace, doit être évitée dans la plupart des cas en raison avec accélération de la cadence ventriculaire sur syndrome de
des risques de défaillance hémodynamique. D’autres antiaryth- préexcitation), plus rarement jonctionnel, et enfin ventriculaire
miques peuvent être utilisés, en particulier l’injection d’amioda- qui sont potentiellement les plus sévères. Pour ceux-ci, divers
rone par voie centrale, avec un risque marqué d’hypotension aspects morphologiques sont possibles : monomorphes ou
artérielle. À la phase aiguë d’un infarctus du myocarde, la polymorphes, en torsades de pointes (Fig. 3), rarement bidirec-
prescription d’un bêtabloqueur est (sauf contre-indication) la tionnels dans les surcharges digitaliques chez les patients avec
règle, parfois par voie intraveineuse. La lidocaïne ne peut être dysfonction systolique très sévère. Ils risquent de dégénérer en
indiquée que sous surveillance électrocardiographique attentive. fibrillation ventriculaire et ont été rendus responsables de la
À plus long terme, la prévention des récidives peut s’appuyer surmortalité inexpliquée dans certains traitements au long
sur la prescription de médicaments antiarythmiques de classe 1, cours. Tous les antiarythmiques peuvent prédisposer à ce genre
de classe 3, ou de bêtabloqueurs. Le choix dépend de l’aspect de d’accidents qui peut relever de phénomènes toxiques ou
la tachycardie et de l’étiologie, et relève d’un avis spécialisé. On idiosyncrasiques (indépendant de la dose), mais ils sont sans
retiendra le traitement particulièrement efficace des tachycardies doute plus fréquents avec les antiarythmiques de classe 1A, 1C
ventriculaires fasciculaires du sujet jeune, à type de retard droit et 3 en dehors de l’amiodarone. Leur prévention partielle passe
sur axe gauche, par le vérapamil. Dans de rares cas, la destruc- par des règles simples : respect des contre-indications ; doses
tion du foyer ou d’une partie du circuit responsable peut être progressives ; éviter les doses de charges et les associations
obtenue par application de courant de radiofréquence. La part thérapeutiques dangereuses ; élimination des facteurs favorisants
du traitement antiarythmique médicamenteux a nettement en particulier métaboliques et électrolytiques ; surveillance
diminué dans les troubles du rythme ventriculaire soutenus ces régulière des patients surexposés. [7]
dernières années, car l’efficacité de l’implantation d’un défi- En cas de trouble de conduction préalable ou d’insuffisance
brillateur ventriculaire automatique en termes de mortalité cardiaque, les indications doivent être particulièrement pesées et
globale et de mortalité subite est maintenant largement démon- la surveillance accrue. Chez les patients avec blocs auriculoven-
trée, en particulier si il n’y pas de cause transitoire à la tachy- triculaires des deuxième et troisième degrés, tous les antiaryth-
cardie, si la tolérance du trouble a été médiocre, en cas de miques en l’absence de stimulation ventriculaire sont a priori
cardiopathie associée et lorsque aucune thérapeutique préven- contre-indiqués. Il en va de même lors des blocs de branche
tive autre n’est susceptible d’être efficace. Les antiarythmiques bifasciculaire avec bloc auriculoventriculaire du premier degré
de classe 1 n’ont pas d’efficacité satisfaisante dans l’insuffisance infranodal. En cas d’élargissement de QRS, les antiarythmiques
cardiaque et, dans cette situation, les bêtabloqueurs et/ou de classe 1 par voie veineuse et de classe 1C par voie orale sont
l’amiodarone, s’ils peuvent en eux-mêmes avoir un effet en général contre-indiqués en raison d’un risque de trouble de
favorable sur le taux de récidive ou de survie, ne sont qu’un conduction intraventriculaire pariétal élevé. Enfin, la prescrip-
traitement complémentaire du défibrillateur ventriculaire. tion d’antiarythmiques de classe 1A et de classe 3 est associée à
Pour les torsades de pointes, l’arrêt du médicament causal, la un risque accru de torsade de pointes, en particulier lorsque
prescription de sulfate de magnésium injectable, la normalisa- l’intervalle QT-U est allongé et chez la femme, ou en cas
tion de la kaliémie et un éventuel entraînement électrosystoli- d’association à des diurétiques hypokaliémiants. Il a également
que permettent de prévenir les récidives immédiates. Les été évoqué qu’une prédisposition aux torsades de pointes
antiarythmiques conventionnels n’ont aucune indication dans médicamenteuses pourrait être liée à des formes infracliniques
ce domaine et sont en général des facteurs aggravants. de mutations congénitales de syndrome du QT long. Il s’agit
Dans les extrasystoles ventriculaires chroniques, lorsque le donc parallèlement d’un domaine de recherche pour l’identifi-
cœur est sain, que les extrasystoles sont asymptomatiques et cation possible de gènes morbides dans cette pathologie.
qu’elles ne sont jamais compliquées de tachycardie ventriculaire
symptomatique, aucun antiarythmique ne doit être prescrit,
sauf parfois des bêtabloqueurs. En présence d’une arythmie ■ Interactions thérapeutiques
ventriculaire paucisymptomatique non soutenue chez l’insuffi-
sant cardiaque, les antiarythmiques de classe 1 doivent être
évités et la place de l’amiodarone doit encore être précisée. Il
Interactions médicamenteuses
s’agit, en dehors d’une poussée d’insuffisance cardiaque conges- La marge d’efficacité thérapeutique des antiarythmiques est
tive, d’une indication préférentielle des bêtabloqueurs. Parmi les souvent étroite. Certaines associations, du fait d’interactions,

Cardiologie 7
11-904-A-10 ¶ Antiarythmiques

Figure 2. Effet proarythmique des antiaryth-


miques. Transformation d’un flutter auriculaire
à 200/’ à conduction ventriculaire 2/1 (en
haut) en flutter à conduction 1/1 à 180/’ avec
QRS larges par bloc de branche pariétal sous
cibenzoline (en bas).

Figure 3. Effet proarythmique des antiaryth-


miques. Allongement majeur de l’intervalle QT
sous quinidine avec extrasystoles ventriculaire
à couplage long (en haut) puis survenue de
torsades de pointes (en bas).

nécessitent des adaptations posologiques. La polymédication, les taux plasmatiques de digoxine ; l’amiodarone peut augmen-
souvent nécessaire chez l’insuffisant cardiaque, comporte des ter l’action anticoagulante des coumariniques.
risques d’interaction. Celles-ci surviennent lorsque l’effet
pharmacologique est modifié sans modification associée des Stimulateurs et défibrillateurs cardiaques
taux plasmatiques, en particulier lorsqu’une drogue est éliminée
par une voie métabolique unique et qu’une deuxième drogue Compte tenu du nombre de patients concernés et du risque
prescrite conjointement modifie l’activité de cette voie d’élimi- létal associé, il n’est pas anecdotique de préciser que la flécaï-
nation par induction ou par inhibition. [2] La principale voie nide, les bêtabloqueurs et le vérapamil augmentent les seuils de
d’élimination enzymatique est celle du cytochrome CYP3A4, et stimulation des patients porteurs de stimulateurs cardiaques
les produits concernés comme substrats, comme inducteurs et alors que les digitaliques les diminuent. De même, si les
comme inhibiteurs sont récapitulés dans le Tableau 4, avec les antiarythmiques permettent de diminuer le nombre de chocs
autres voies enzymatiques en cause dont celles du CYP2D6 ou électriques internes délivrés par les défibrillateurs automatiques
du cytochrome P450. En particulier, la quinidine, le vérapamil, et parfois de raccourcir la durée des orages rythmiques, il ne
le diltiazem, l’amiodarone et parfois la propafénone augmentent faut pas ignorer que les seuils de défibrillation ventriculaire sont

8 Cardiologie
Antiarythmiques ¶ 11-904-A-10

Tableau 4.
Interactions médicamenteuses des antiarythmiques en fonction de leur métabolisme enzymatique.
CYP3A4 CYP2D6 CYP2C9 P-glycoprotéine
Substrat Amiodarone Propafénone Warfarine Digoxine
Quinidine Flécaïnide Nombreux antinéoplasiques
Inhibiteurs HMG CoA reductase Codéine
(statines) Timolol
Terfénadine Métoprolol
Cisapride Propranolol
Nombreux inhibiteurs calciques
Lidocaïne, méxiletine
Cyclosporine
Inhibiteurs protéase VIH
Sildenafil
Inhibiteurs Amiodarone Quinidine Amiodarone Quinidine
Vérapamil Propafénone Amiodarone
Ciclosporine, érythromycine Antidépresseurs tricycliques Vérapamil
Clarithromycine Fluoxétine Ciclosporine
Kétoconazole, itraconazole Érythromycine
Inhibiteurs calciques Kétoconazole
Inducteurs Rifampicine
Phénytoïne
Phénobarbital

augmentés sous quinidine, lidocaïne, flécaïnide et amiodarone, et/ou fœtaux de bradycardie, de bloc, de dysfonction systolique
alors qu’ils pourraient être diminués sous sotalol et dofetilide. [3] et d’hypotension ont été décrits, ce qui fait que cette prescrip-
tion doit probablement être évitée.
La digoxine a été prescrite depuis de nombreuses années et sa
■ Femme enceinte prescription est probablement la plus dénuée de risques au
cours de la grossesse. Il faut noter que les taux de digoxinémie
Plusieurs paramètres modifient l’effet thérapeutique des
peuvent être faussement perturbés au cours du troisième
antiarythmiques au cours de la grossesse : augmentation du
trimestre de grossesse. Enfin, l’adénosine peut également être
volume intravasculaire diminuant les concentrations plasmati-
ques ; modification de la liaison aux protéines plasmatiques ; utilisée en cas de tachycardie supraventriculaire paroxystique
augmentation du débit de perfusion rénal augmentant la hémodynamiquement mal tolérée, sans effet majeur sur le
clairance des drogues à excrétion rénale ; augmentation du rythme cardiaque fœtal mais sous monitorage.
métabolisme hépatique lié à la progestérone ; modification de .

l’absorption gastro-intestinale { Aucune drogue étant absolu-


ment sans innocuité, il est conseillé d’éviter autant que faire se
peut les médicaments antiarythmiques au cours de la gros-
■ Perspectives
sesse. [8] Sinon, il faut une prescription si possible limitée dans
Nous connaissons l’efficacité et les limites des antiarythmi-
le temps et avec un dosage efficace. Le risque tératogène le plus
ques dont nous disposons actuellement : les antiarythmiques de
important est au cours des 8 premières semaines de grossesse et
classe 1 sont très efficaces mais contre-indiqués dans l’insuffi-
il est ensuite nettement réduit. Les expériences de prescription
dans ce domaine sont surtout observationnelles, sans aucune sance coronaire et l’insuffisance cardiaque, deux pathologies très
étude contrôlée, et avec des connaissances un peu plus fiables souvent associées à la fibrillation auriculaire qui constitue
pour les antiarythmiques les plus anciens. Après l’accouche- actuellement la principale indication des antiarythmiques. Le
ment, la plupart des antiarythmiques peuvent être prescrits, sotalol peut être efficace, mais il expose aux torsades de pointes.
même en cas d’allaitement. L’amiodarone est actuellement la plus efficace, mais sa tolé-
Pour les antiarythmiques de classe 1, la quinidine est le rance, surtout extracardiaque, principalement thyroïdienne,
produit utilisé depuis le plus longtemps et paraît relativement n’est pas suffisamment bonne. C’est la raison pour laquelle le
sûr. Il en va de même pour l’utilisation intraveineuse de besoin de nouveaux médicaments antiarythmiques existe
lidocaïne et pour la flécaïnide et la propafénone, bien que toujours.
l’expérience de prescription pour ces deux derniers produits soit Le dofétilide est un antiarythmique de classe 3 bloqueur des
plus limitée. canaux potassiques (Ikr), qui a une autorisation de mise sur le
Les bêtabloqueurs ont été largement prescrits dans cette marché en Europe et aux États-Unis depuis plusieurs années,
situation, en particulier le propranolol, et sont en général bien mais qui n’est commercialisé qu’aux États-Unis. C’est un
tolérés. Les produits cardiosélectifs comme le métoprolol ou antiarythmique efficace mais de maniement difficile : il est
l’aténolol pourraient avoir une interférence moindre vis-à-vis de nécessaire d’hospitaliser le patient pour débuter le traitement,
la vasodilatation périphérique et de la relaxation utérine. en étant particulièrement attentif à la prolongation de l’espace
Concernant les antiarythmiques de classe 3, l’amiodarone
QT et à la clairance de la créatinine.
peut produire des effets adverses graves sur le fœtus tels qu’une
L’azimilide est un autre antiarythmique de classe 3 qui
hypothyroïdie, un retard de croissance ou une prématurité.
L’amiodarone ne doit donc être prescrite que pour des aryth- bloque les canaux potassiques rapides et lents (Ikr et Iks). Il a
mies menaçant le pronostic vital. Le sotalol est une alternative été utilisé dans le cadre d’un grand essai dans les suites d’infarc-
pour les arythmies ventriculaires, bien que sa prescription soit tus du myocarde chez des patients à haut risque. Cet essai n’a
associée à un risque de torsades de pointes, et en tenant compte pas montré de surmortalité en relation avec le médicament et
de son effet bêtabloqueur. son développement est poursuivi pour le traitement des troubles
Les inhibiteurs calciques ont été largement prescrits, particu- du rythme auriculaires. Des recherches sont également faites
lièrement le vérapamil pour les tachycardies supraventriculaires pour savoir s’il peut diminuer le nombre de chocs chez les
paroxystiques, avec une bonne tolérance maternelle. En revan- porteurs d’un défibrillateur automatique implantable. Comme
che, lors du traitement d’arythmies fœtales, des cas maternels tous les antiarythmiques de classe 3, il possède un risque de

Cardiologie 9
11-904-A-10 ¶ Antiarythmiques

torsades de pointes, mais qui paraît très modéré. Enfin, il peut Il existe ici aussi un domaine de recherche et de développement
entraîner des neutropénies, nécessitant donc une surveillance pour des médicaments autres que ceux actuellement
hématologique. disponibles.
La dronédarone a une formule chimique proche de celle de Au total, les antiarythmiques ont des propriétés, efficacité et
l’amiodarone, mais ne comporte pas d’iode. Elle est en cours de effets secondaires variant selon le produit et la classe pharma-
développement dans des études sur le maintien du rythme cologique à laquelle ils appartiennent. Ce sont des médicaments
sinusal dans la fibrillation auriculaire. Il a été montré que, aux de marge thérapeutique étroite et leur prescription impose le
plus faibles dosages utilisés, elle était capable de repousser la respect de règles très strictes.
date de la première récidive. Malheureusement, il est possible
que ce médicament ne puisse être utilisé chez l’insuffisant
cardiaque, une étude de tolérance réalisée sur ce terrain ayant ■ Références
été interrompue prématurément. Devant les difficultés de [1] Singh BN, Hauswirth O. Comparative mechanisms of action of
l’approche médicamenteuse des arythmies, les techniques non antiarrhythmic drugs. Am Heart J 1974;87:367-82.
pharmacologiques se sont beaucoup développées ces dernières [2] Roden DM. Antiarrhythmic drugs: from mechanisms to clinical
années : stimulation ; ablation ; défibrillation. Elles ne peuvent practice. Heart 2000;84:339-46.
concerner qu’un pourcentage restreint de patients. En effet, une [3] Kowey PR, Marinchak RA, Rials SJ, Bharucha DB. Classification and
arythmie comme la fibrillation auriculaire est tellement répan- pharmacology of antiarrhythmic drugs. Am Heart J 2000;140:12-20.
due que l’immense majorité des patients relève avant tout des [4] Hancox JC, Patel KC, Jones JV. Antiarrhythmics - from cell to clinic:
traitements pharmacologiques, surtout si l’on considère la past, present, and future. Heart 2000;84:14-24.
complexité des procédures non pharmacologiques. Les besoins [5] The Cardiac Arrhythmia Suppression Trial (CAST) Investigators.
restent donc indiscutables et il est nécessaire de poursuivre Preliminary report: effect of encainide and flecainide on mortality in a
activement les recherches dans ce domaine pour trouver de randomized trial of arrhythmia suppression after myocardial infarction.
nouveaux antiarythmiques. [9] N Engl J Med 1989;321:406-12.
[6] Wyse DG, Waldo AL, Di Marco JP, Domanski MJ, Rosenberg Y,
Par ailleurs, les résultats récents de l’étude AFFIRM montrent
Schron EB, et al. A comparison of rate control and rhythm control in
que, dans un certain nombre de cas, la stratégie de respect de
patients with atrial fibrillation. N Engl J Med 2002;347:1825-33.
la fibrillation auriculaire avec simple ralentissement peut être [7] Fauchier JP, Babuty D, Fauchier L, Rouesnel P, Cosnay P. Les effets
choisie en première intention. Les médicaments utilisés pour le proarythmiques des antiarythmiques. Arch Mal Cœur 1992;85:891-7.
contrôle de la fréquence ont eux aussi leurs limites : les [8] Page RL. Treatment of arrhythmias during pregnancy. Am Heart J
digitaliques sont efficaces surtout au repos, le patient étant gêné 1995;130:871-6.
dès qu’il accélère sa fréquence cardiaque à l’effort. Il est alors [9] Singh MN. Current antiarrhythmic drugs: an overview of mechanisms
nécessaire d’ajouter des bêtabloqueurs ou des inhibiteurs of action and potential clinical utility. J Cardiovasc Electrophysiol
calciques bradycardisants, mais leur tolérance n’est pas parfaite. 1999;10:283-301.

L. Fauchier, Praticien hospitalier, ancien Chef de clinique-assistant des Hôpitaux (lfau@med.univ-tours.fr).


J.-P. Fauchier, Professeur des Universités-Praticien hospitalier.
Service de cardiologie B et laboratoire d’électrophysiologie cardiaque, Centre hospitalier universitaire Trousseau, 37044 Tours, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Fauchier L, Fauchier J-P. Antiarythmiques. EMC (Elsevier SAS, Paris), Cardiologie, 11-904-A-10, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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