Phytothérapie (2008) 6: 247–252
© Springer 2008
DOI 10.1007/s10298-008-0330-2
Formation continue
Phytothérapie clinique
Phytothérapie et nutrithérapie de l’hypertension artérielle
P. Goetz 1 , D. Wuyts 2
1
Médecin généraliste, chargé d’enseignement de la phytothérapie au Dumenat, Paris-XIII, Strasbourg, France
2
Président de la Société belge de phytothérapie-nutrithérapie, Bruxelles, Belgique
Correspondance : paul.goetz@wanadoo.fr
Définition
L’hypertension artérielle est-elle une maladie ou un
symptôme ? Elle se définit comme un excès de pression
du sang dans les artères. Cette pression est la résultante
entre le contenu et le contenant que forment ensemble la
masse sanguine expulsée par le cœur et le système artériel.
Elle se mesure avec un tensiomètre, et donc normalement
n’est qu’une donnée clinique imperceptible par l’être
humain. En réalité, cette « tension » excessive entre le
système vasculaire et la masse sanguine est une pathologie
qui elle-même entraı̂ne toute une série de troubles
périphériques. La pression artérielle normale doit se situer
entre une pression systolique à 14 mmHg et une diasto-
lique à 9 mmHg. On considère qu’il y a hypertension
artérielle quand ces deux limites sont dépassées concomi-
tamment et de manière chronique ou répétitive hors
contexte de stress. Il est commun de décréter qu’il y a
vraiment hypertension quand un enregistrement sur vingt-
quatre heures montre des chiffres tensionnels constam-
ment au-dessus de cette normale. L’hypertension est
fréquente en fin de journée et en fin de nuit avec un pic
tensionnel avant le réveil.
Bilan complémentaire
En dehors du contexte clinique, on fera un bilan
étiologique en dosant dans le sang créatinémie, kaliémie,
uricémie, glycémie, cholestérol total et rapport HDL-
cholestérol/LDL-cholestérol, protéinurie, catécholamines,
calcémie. Le bilan se complète par une échocardio-
graphie, un électrocardiogramme à la recherche en
particulier d’une hypertrophie ventriculaire gauche, une
échographie des artères rénales (accessoirement des
carotides).
1
La phytothérapie de cette problématique sera abordée ultérieurement
Conséquences d’une hypertension artérielle
Les effets les plus graves que provoque une hypertension non
traitée sont les suivants : atteinte rénale avec risque d’insuf-
fisance rénale avec protéinurie et/ou légère élévation de la
créatinémie (entre 12 et 20 mg/l), athérosclérose et artérites
périphériques (en particulier des membres inférieurs),
angine de poitrine par souffrance coronarienne avec ou
sans infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, accident
vasculaire cérébral, encéphalopathie hypertensive, hémorra-
gies rétiniennes et exsudats avec ou sans œdème papillaire,
anévrisme disséquant.
Approche de l’hypertension artérielle
par la phytothérapie
L’approche de l’hypertension artérielle est possible par la
phytothérapie dans les cas d’hypertension légère à
modérée ou en accompagnement d’un traitement conven-
tionnel. Elle fait appel aux conseils diététiques et d’hygiène
de vie, à la prescription de produit de phytothérapie et à la
nutrithérapie.
Hygiène de vie basique
Il est recommandé au patient de limiter ses apports
alimentaires en les estimant en fonction de l’activité
physique. Si cela est possible, conseiller de recommencer
une activité physique. L’obèse mérite une attention sou-
tenue1. Il faut supprimer le tabac en particulier et le café s’il
est pris en excès. L’alcool est à limiter, malgré les vertus du
resvératrol dans les vins rouges. Il faudra systématiquement
s’enquérir sur l’utilisation ou non de plantes hypertensives
(thym, sauge, ginseng, réglisse, sarriette, cassis...) ou d’autres
médications conventionnelles inadéquates parmi lesquelles
248
surtout une calcithérapie mal conduite. La (phyto)-
balnéothérapie est à conseiller à condition d’avoir éliminé
des risques que pourrait entraı̂ner le bain pour des patients
hypertendus. On évitera en début de traitement les bains de
type jacuzzi, whirlpool, hot tubs, alors qu’un bain relaxant
à l’huile essentielle de valériane est indiqué. Le jogging ne se
fera qu’après avoir éliminé des facteurs de mort subite liés
à l’hypertension. Yoga, relaxation et fin de semaine à la
campagne sont indiqués à tout moment.
Drogues végétales recommandées
dans l’hypertension
Certaines sont des hypotenseurs vrais, d’autres sont des
phytothérapiques d’accompagnement. Parmi les hypoten-
seurs végétaux vrais, nous comptons l’aubépine, la
valériane, le rauwolfia, le cimicifuga, l’olivier, le lespédeza.
Hypotenseurs vrais
Rauvolfia serpentina, racine
Cette plante de l’Inde est à considérer comme l’un des
meilleurs hypotenseurs végétaux, mais ses effets secondaires
peuvent être importants. C’est effectivement la substance
végétale à l’origine de la réserpine, pierre fondamentale des
médicaments de psychiatrie. Cette plante, qui contient
respérine, rescinnamine, ajmaline et yohimbine a donné la
réserpine qui, associée à un diurétique, a été le premier
antihypertenseur vrai actif de la médecine conventionnelle.
Elle mérite la réhabilitation en phytothérapie. Contrairement
à la réserpine qui en est tirée, l’extrait de Rauwolfia a moins
de potentialité vis-à-vis du système nerveux central et agit
mieux sur la pression artérielle que la réserpine. Elle agit
par un effet réserpinique qui est un effet de déplétion en
catécholamines et en sérotonine, un effet de diminution de la
synthèse de la noradrénaline et un effet de blocage de la
recaptation de la dopamine. Elle est sympathicolytique,
ayant une action bradycardisante. L’utilisation de la teinture
mère de rauvolfia reste intéressante dans les hypertensions
à fond neurotonique. On prescrira de 10 à 25 gouttes
matin et soir. Le rythme cardiaque est à surveiller bien
qu’une bradycardie soit rarement retrouvée. Le rauwolfia
est contre-indiqué en cas de tendance dépressive. Cette
substance reste admise comme antihypertenseur par la
Commission E.
Olea europea, feuille (olivier)
La feuille de l’olivier a un rôle intéressant dans le
traitement de l’hypertension artérielle. Du point de vue
pharmacologique, elle est avant tout un élément anti-
diabétique, mais elle a aussi une action hypotensive qui
s’exercerait au niveau du système nerveux central. Son
oleuropéoside est hypotenseur, vasodilatateur, coronaro-
dilatateur, diurétique. La feuille d’olivier peut avoir
un effet dans les troubles du rythme. L’huile d’olivier est
indiquée dans l’athérosclérose, l’artérite et les hyperlipé-
mies. En phytothérapie, on utilisera la feuille d’olivier en
infusion, mais surtout les extraits de sa feuille (extrait sec,
extrait fluide, teinture mère) ainsi que le macérat glycériné
de jeunes pousses.
Allium sativum, bulbe (ail)
L’ail est hypotenseur à deux niveaux, le niveau cholinergique
et par le biais de son action vasodilatatrice. De nombreux
auteurs ont étudié en clinique l’effet de l’ail (Fig. 1) qui agit
autant sur la pression artérielle diastolique que sur la systo-
lique. Par ailleurs, l’ail est antiagrégant, anti-athéromateux,
hypolipémiant, hypoglycémiant. L’ail fait baisser la visco-
adhésivité de la paroi artérielle. La poudre d’ail fait baisser
de 80 % l’expression des interleukines1 induite par des
molécules favorisant l’adhésivité intercellulaire et celle qui
est liée aux artères. L’ail réduit la formation des plaques
d’athérome. L’ail des ours a une action similaire sur les
artères avec ou sans hypertension associée.
Pour avoir des effets cardiovasculaires, il convient
d’utiliser un ail frais contenant l’alliinase qui agit à l’origine
de la cascade des éléments soufrés issus de l’alliine. Le
méthyl-allyldisulfide de l’ail provoque une inhibition de
l’adhésion des plaquettes et a un effet anti-agrégant. L’ajoène
bloque les récepteurs au fibrinogène des thrombocytes et
inhibe l’agrégation thrombocytaire.
L’ail est un excellent traitement de l’hypertension artérielle
et de l’athérosclérose, mais son usage est réduit par l’odeur
corporelle que génère la consommation de l’ail. C’est l’ail
frais ou un extrait d’ail frais stabilisé qui peut être efficace.
L’huile essentielle de l’ail pourrait être efficace, mais son
odeur en limite l’utilisation. Une préparation avec macéra-
tion d’ail frais à l’origine dans de l’huile d’olive peut aussi
être intéressante.
Valeriana officinalis, racine (valériane)
Comme sédatif la valériane agit sur la neurotonicité de
nombreux hypertendus, cependant elle possède une propriété
Fig. 1. Effets de l’ail sur la tension artérielle selon différents auteurs

hypotensive et cardiovasculaire propre. Elle est hypotensive
par inhibition au niveau du système nerveux central, mais elle
augmente aussi la perfusion coronarienne. En laboratoire, on
a montré sur l’animal une action inotrope (+), chronotrope
(–) avec un effet anti-arythmique. Si la valériane n’est pas le
traitement de fond, elle reste un traitement de fond chez un
hypertendu à pression artérielle neurotonique.
Viscum album (gui)
Plus qu’un hypotenseur, Viscum album est un régulateur de la
pression artérielle faible ou forte. Son mécanisme d’action
serait un effet cholinergique. Il serait inhibiteur de l’excita-
bilité du centre médullaire où elle agit par un phénomène
réflexe. L’extrait aqueux de feuilles de Viscum album a montré
un effet significatif sur la vasodilatation des coronaires et
sur le modèle d’un cœur isolé et perfusé de Langendorff.
Par certains de ses principes actifs, il est aussi actif sur les
inducteurs de la voie oxyde d’azote/guanylate cyclase soluble.
L’utilisation du gui dans cette indication est courante en
Europe centrale et en Europe orientale. En raison de certains
de ses constituants (viscotoxine et lectines), la dose
journalière d’un extrait fluide ou d’une teinture de gui reste
limitée, et la prescription doit être faite par un médecin.
Actea racemosa, racine (cimicifuga, black cohosh)
Vis-à-vis de la pression artérielle, le cimicifuga est modéra-
teur réflexe. Son effet sur la pression artérielle aurait un
mécanisme d’action centrale en provoquant une dépression
de la tension artérielle et du réflexe respiratoire, un effet
antispasmodique respiratoire. C’est par ailleurs un sédatif et
un analgésique central. Son utilisation se justifie en
particulier chez la femme hypertensive ménopausée.
Crataegus oxyacantha, fleurs, feuilles, fruits (aubépine)
L’aubépine est une plante active en pathologie cardiovascu-
laire. Ses propriétés les plus connues en phytothérapie sont les
effets cardiotoniques dans l’insuffisance cardiaque et les effets
anti-arythmiques. L’effet bradycardisant est un des facteurs de
l’activité antihypertensive. Selon Combemale et ses collabo-
rateurs, les effets hypotenseurs de l’aubépine relèveraient d’un
double mécanisme central qui met en œuvre une augmenta-
tion légère de la réflectivité du système freinateur cardiaque,
une inhibition réflexe du tonus vasoconstricteur. On peut
noter que la chute de pression artérielle se produit même chez
l’animal atropinisé. L’aubépine est vasodilatatrice en agissant
par un effet myorelaxant de la musculature lisse, qui s’effectue
aussi au niveau des artères.
Autres plantes utilisables dans l’hypertension
D’autres plantes sont des hypotenseurs légers, ainsi le
cassis (Ribes nigrum), le bouillon blanc, la fumeterre qui
agirait par une voie nerveuse centrale et qui a surtout une
action papavérinique sur le système artériel. L’huile essen-
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tielle de berce a un effet hypotenseur, mais cela pourrait être
un effet toxique, et son utilisation est rare. L’utilisation du
vératre, en raison de ses alcaloı̈des toxiques, est abandonnée
depuis longtemps. Des plantes hypotensives du domaine
asiatique, Evodia rutaecarpa, Stephania tetranda, Ligusticum
wallichii, ne sont pas encore reconnues par les autorités
européennes.
Les plantes sédatives sont utilisables dans l’hypertension
artérielle, surtout s’il existe une composante neuro-
tonique : on pensera à la passiflore, au lotier, au houblon, etc.
Plantes diurétiques
Parmi les plantes « diurétiques » (rarement salidiurétiques),
relevons celles qui sont le plus souvent associées à un
traitement hypotenseur. Il s’agit de l’orthosiphon, du bouleau
(feuille), du frêne (feuille), du genévrier (baie), du lespédeza,
du maı̈s (stigmates), de l’asparagus (parties aériennes), du
solidage verge d’or (Solidago virgaurea), de l’ortie (parties
aériennes), du paliure (Paliurus spina-christi), de la racine de
pissenlit et du rhizome de chiendent (Tableau 1).
Hygiène de vie
L’hygiène de vie consiste à garder au corps un poids normal,
une activité saine avec une alimentation variée, peu grasse et
peu chargée en glucides, riche en fruits et légumes, avec un
apport en concentrés de plantes riches en polyphénols ou en
vitamine E, avec l’utilisation de l’huile d’olive. Le stress
psychique doit être diminué chez un sujet neurotonique. Si
par ailleurs le sujet souffre de diabète, il convient d’équilibrer
sa glycémie et en particulier de lutter contre une hyper-
glycémie postprandiale. Les toxiques comme l’alcool et le
tabac doivent être arrêtés. Le sel ne doit pas être ajouté à
la nourriture (attention aux vins blancs et certaines eaux
gazeuses). Le café et le thé noir sont des diurétiques et ne
sont à supprimer que s’il a une consommation excessive. Le
repos nocturne, voire une sieste, doit être respecté. Yoga, arts
martiaux, tai-chi, promenades, relaxation selon Schultze
peuvent être conseillés. Crénothérapie et phytobalnéo-
thérapie peuvent être utiles. Les oligoéléments sont souvent
coprescrits au traitement par les plantes (Li, MnCo, Mg, Zinc
nickel cobalt) mais on évitera la prise de CuAuAg.
En cas de résultat insuffisant, on n’hésitera pas à faire
appel aux remèdes conventionnels qui s’avèrent souvent
plus efficaces. Il n’y a pas d’incompatibilité dans l’asso-
ciation entre hypotenseur conventionnel et phytothérapie.
Impacts des aliments et nutriments
En cas d’hypertension artérielle
Nul n’ignore l’impact défavorable du sel NaCl. Une consom-
mation quotidienne de sel supérieure à 6 g (ce qui correspond
à 2,4 g de sodium) augmente le risque de développer une
hypertension. Le seul fait de ne pas saler les aliments suffit
souvent pour limiter l’absorption quotidienne de sel à environ
250
Tableau 1. Plantes à effet diurétiques
Plantes à effets Effet secondaire à tropisme cardiovasculaire
« diuré tiques »
Betula alba, feuille
Chrysanthellum Effet urinaire
indicum Activité clinique sur les lithiases rénales
(en particulier les lithiases cystiniques)
Effet vasculaire
Vasodilatatrice périphérique
Augmente la perméabilité capillaire
supérieure à la rutine et dérivés
Hypotenseur par action sur les fibres lisses
Action anti-agrégante plaquettaire
Cynara scolymus Effet hypolipémiant mineur
Filipendula ulmaria, Apport de salicylés fluidifiants du sang
sommités fleuries
Hibiscus sabdariffa L. Activité d’inhibition de l’enzyme
de conversion de l’angiotensine (ACE)
Lespedeza capitata Diminue la perméabilité et augmente
la résistance capillaire
Protecteur anti-athéromateux
Il ralentit l’infiltration lipidique des vais-
seaux, avec une action hypolipémiante
Hieracium pilosella Effet diurétique hypo-urémiant
Orthosiphon spicatus Diurétique uricosurique, éliminant les chlorures,
par ses sinensétine et sels de potassium
3 g. Mais si la consommation des fruits et des légumes crus
sans sel est aisée, il n’en va pas de même pour les légumes
cuits, la viande et le poisson. Le pain gris, le blanc de poulet et
la truite semblent moins rébarbatifs à avaler sans ajouter de
sel. L’usage d’aromates et d’épices facilite le régime désodé,
à l’exception du curry et d’autres mélanges préparés qui
contiennent aussi du sel. La richesse en potassium des fruits et
légumes contribue à l’élimination urinaire du sodium. Un
régime désodé augmente la réabsorption tubulaire du lithium,
ce dont on doit tenir compte en cas de patient maniaco-
dépressif traité par le lithium.
La consommation quotidienne de plus de 3 boissons
alcoolisées suffit pour augmenter le risque d’hypertension.
La prise quotidienne prolongée de plus de 100 mg de
réglisse non mondée peut générer un syndrome de Conn
ou hyperaldostéronisme secondaire se traduisant par une
rétention hydro-sodée et une hypertension liées à l’hyper-
natrémie, ainsi que de la fatigue, de la faiblesse musculaire
ou une asystolie cardiaque liées à l’hypokaliémie.
De fortes doses de vitamine E peuvent aggraver une
hypertension artérielle.
Effets sur le métabolisme
Dépuratif général
Antihépatotoxique vis-à-vis du CCl4, et de l’alcool, relance
l’énergie de l’hépatocyte (par induction enzymatique)
Il agit de manière significative sur l’enzyme hépatique
cytochrome P450.
Activité clinique sur la triglycéridémie et la cholestérolémie
Cholérétique
L’hibiscus inhibe de manière significative des préadipocytes
traités par un mélange hormonal d’isobutylméthylxanthine,
de dexaméthasone et d’insuline. La substance inhibe
spécialement la phosphorylation et l’expression des kinases
PI3-K/Akt et MEK-1/ERK, qui régularise la phase initiale
de l’adipogenèse
Hypo-azotémiant par voie rénale
et extrarénale (hépatique)
L’élimination hépatobiliaire vient suppléer l’élimination
rénale
Stimulant des fonctions hépatobiliaires
Cholagogue (par son huile essentielle), élimination
des acides biliaires et du cholestérol
On évitera la prescription de romarin, sarriette et
sauge, mais leur usage en tant qu’aromates ne pose pas
de problème.
On veillera aussi à ne pas consommer des aliments
contenant de la tyramine en cas de traitement par
inhibiteur de la mono-oxydase de première génération.
La contamination des aliments par le cadmium, le plomb
ou les nitrites peut favoriser l’hypertension.
Les patients stressés et nerveux doivent éviter le café
et le germe de blé. Pour remplacer le café, il vaut mieux
consommer du thé vert ou du cacao en cas d’hypertension.
Le thé vert inhibe en effet les récepteurs a1-adrénergiques.
En cas de stress, conseillez le magné sium, la taurine (3 g/j). Le
magnésium possède une activité vasodilatatrice et hypoten-
sive par inhibition des canaux calciques. L’administration de
magnésium peut diminuer la rétention hydro-sodée, l’hyper-
tension et l’éclampsie. L’apport de magnésium peut aussi
s’avérer nécessaire en cas de prise de diurétique, lesquels
génèrent une perte urinaire de magnésium. Rappelons que le
magnésium est contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale et
de myasthénie.
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Exemples de traitement (Tableau 2)

Tableau 2. Exemples de traitement de l’hypertension

Type d’hypertension Phytothérapie Posologie

Hypertension légère sans autre facteur Extrait sec de feuille d’olivier 100 mg 1 gélule midi et soir
de risque Extrait sec d’aubépine 150 mg
Extrait sec de valériane 50 mg
qsp 1 gélule

Hypertension en fin de journée de plus Même traitement, 3  50 gouttes

de 15/9 (chez un sujet de plus de 40 ans) Rajouter Orthosiphon TM 125 ml
Hypertension moyenne chez un sujet Rauvolfia TM 125 ml Commencer par 15 gouttes
hypertonique chaque soir

Hypertension en fin de journée de plus de Extrait d’aubépine 200 mg 1 gélule matin, midi et soir
15/9, et avant le réveil (Holter tensionnel), Extrait sec de valériane 200 mg
dans un climat d’hyperactivité ou de stress qsp 1 gélule
(chez un sujet de plus de 40 ans)
Lithium oligosol 1 ampoule chaque soir
Equisetum TM 125 ml 50 gouttes dans un verre d’eau
matin et soir
Hypertension moyenne chez un sujet La prise d’ail sera conseillée
pléthorique

Hypertension en fin de journée de plus Extrait sec de Chrysanthellum 3  1 gel/j

de 15/9, avec un cholestérol supérieur americanum 450 mg par gélule
à 2,20 g/l, LDL supérieur à 1,6, poids Extrait d’aubépine Elusane 200 mg 4  1 gel/j
dépassant de 15 % le poids théorique Extrait sec de feuille d’olivier 300 mg par gélule 3  1 gel/j

Tisane de stigmate de maı̈s, feuille de frêne et fleurs Matin, et midi

de sureau (à parties égales)

Tisane de karkadé Après repas de midi

Hypertension chez le sujet de plus Extrait sec d’olivier
de 70 ans Extrait sec de valériane aa 200 mg 3  1 gel/j

Tisane de drainage 1 cuillerée à soupe pour

Racine de pissenlit 1 tasse, infusion 15 minutes,
Partie aérienne d’ortie à boire 2 ou 3 fois par jour
Fruit d’églantier
Zeste de citron aa qsp 150 g

Hypertension dans la ménopause
Citrus limonum écorce interne de tige MG 1DH 250 ml 1 cuillerée à dessert avant chaque
repas dans un verre d’eau
Extrait fluide de cimicifuga 50 gouttes avant chaque repas
Extrait sec d’aubépine 250 mg 3  1 gel/j
Extrait sec de valériane 50 mg
qsp 1 gélule

Orthosiphon ou Equisetum TM. On évitera dans ce 3  75 gouttes/j

cas de prescrire du ginseng ou de la sauge officinale
comme correcteurs des symptômes ménopausiques

L’aliment le plus indiqué en cas d’hypertension est
sans aucun doute l’ail. Pour bénéficier de ses bienfaits, il vaut
mieux consommer l’ail cru, de préférence la variété pourpre.
Presser l’ail cinq minutes avant sa consommation permet
une libération optimale de ses principes actifs. Il vaut mieux
l’ajouter en fin de cuisson. Il faut toutefois tenir compte
de l’activité anti-agrégante plaquettaire non négligeable de l’ail,
surtout en cas de prise d’antivitamine K, d’intervention
chirurgicale imminente ou d’accouchement proche. L’ail
peut générer du pyrosis chez certaines personnes. La consom-
252

mation d’ail peut enfin gêner les contacts sociaux par l’haleine Parmi les fruits, les agrumes, la figue, la poire, la pomme,
qu’il génère. Le sulfure de diallyle contenu dans l’ail freine le la goyave et le raisin sont à conseiller.
cytochrome P450 CYP2E1. Parmi les nutriments, on veillera à corriger une déficience
La consommation de poissons gras au moins deux fois éventuelle en vitamine D et à apporter suffisamment de
par semaine ou d’acides gras omé ga 3 est utile. Rappelons calcium. Un apport de folates (vit. B9) semble diminuer le
que les oméga 3 exercent aussi une activité anti-agrégante risque de développer une hypertension chez les jeunes femmes.
plaquettaire, et que les oméga 3 doivent se conserver dans
le réfrigérateur pour ne pas s’oxyder. L’huile de poisson Les principes actifs, les
freine en outre les cytochromes P450 CYP2C19, CYP2D6 et études et les références
CYP3A4 et peut ainsi ralentir le catabolisme de certains ne sont pas mention-
médicaments. nés dans cet article
Certains aliments exercent une activité inhibitrice légère mais consultables dans
sur l’enzyme de conversion : ce sont le lait écrémé, le l’ouvrage du Dr Daniel
sarrasin, l’igname, le jus de grenade et le vinaigre. La taurine W u y t s : P r o p r i e´ t e´ s
freine la formation de rénine et donc d’angiotensine. Mais dié té tiques et mé di-
l’impact de la majorité des aliments hypotenseurs n’est pas cinales de nos aliments
encore déterminé. et é pices à paraı̂tre
Parmi les légumes, on privilégiera les oignons, le céleri, courant septembre 2008
les tomates, le soja et le cresson. L’avoine, le riz, le seigle, a u x é d i t i o n s S a t a s
le sarrasin, les graines de tournesol, les arachides non (www.satas@com).
salées et les olives, le curcuma sont aussi utiles contre
l’hypertension.