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1 - Propriétés acido-basiques
Elles sont liées au degré d’oxydation du « métal » et au delà au rayon du cation. Plus les cations sont petits et
chargés, plus ils sont polarisants vis à vis d’un anion et moins ils pourront exister à l’état d’ions libres en solution car
trop acides ; ils forment alors des groupements anioniques dans lesquels la liaison est covalente. Ces groupements
anioniques, de géométrie souvent tétraédrique, sont en général très stables en milieu aqueux. Quelques exemples sont
fournis dans le tableau suivant.
SO 3 + H 2 O → SO 24− + 2 H +
6+
VI A « S » : 0.29 Oxyde acide
ClO −4 +
7+
VII A « Cl » : 0.27 Cl 2 O 7 + H 2 O → 2 +2 H Oxyde acide
Pour les éléments des familles intermédiaires on trouve un caractère amphotère ; c’est le cas de l’aluminium (III A)
dont l’oxyde (alumine), insoluble en milieu neutre , se dissout facilement en milieu acide ou basique :
Al 2 O 3 ↓ +6 H + → 2 Al 3 + + 3 H 2 O et Al 2 O 3 ↓ +2 OH − + 3 H 2 O → 2 Al(OH) −4 .
Pour le groupe IV A, on attribue un caractère acide à SiO2 (insoluble dans les acides (sauf HF) et bases) à cause de
la formation facile de sels (fusion des solides) par réaction avec un oxyde basique : Na 2 O + SiO 2 → Na 2 SiO 3 .
Les oxydes des familles B présentent les mêmes caractéristiques. Pour un même élément, les degrés d’oxydation
inférieurs sont basiques, les degrés intermédiaires amphotères et les degrés supérieurs acides : MO (M = Ti, V, Cr, Mn)
sont basiques ; M2O3 (M = Ti, Cr, V) sont amphotères et TiO2, V2O5, CrO3 ou Mn2O7 sont acides. Seul le zinc (II B)
qui se rencontre uniquement au degré +II possède un caractère amphotère : ZnO ↓ +2 H + → Zn 2+ + H 2 O et
ZnO ↓ +2 OH − + H 2 O → Zn(OH) −4 .
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Les propriétés périodiques - 2
2 - Les périodes 1 , 2 et 3
Les 10 premiers éléments du tableau périodique (H→He et Li→Ne) ont des propriétés très différentes des 8 autres
éléments suivants (Na→Ar).
La différence essentielle est une coordinence maximum de 4 pour n = 2 alors qu’on observe une coordinence
pouvant aller jusqu’à 8 pour n > 3. Dans le cas de n = 2, seules des orbitales s et p sont disponibles ; il est alors logique
d’avoir une coordinence maximum de 4 correspondant à une hybridation sp3. Pour n =3 la coordinence supérieure à 4
pourrait s’expliquer par l’utilisation des orbitales vides 3d pour former des orbitales hybrides du type sp3d, sp3d2, sp3d3
ou sp3d4. Les exemples présentés au tableau suivant illustrent cette différence.
Molécule (n = 2) CF4 NF3 OF2 F2
Coordinence 4 3 2 1
2- -
Molécule (n = 3) SiF6 PF6 SF6 IF7 (IF8-)
Coordinence 6 6 6 7 (8)
Parmi ces éléments H et Li se distinguent :
L’hydrogène
C’est un élément singulier puisqu’il ressemble aux alcalins via le degré +I (H+ n’a pas d’existence réelle car trop
petit) et aux halogènes par l’existence de l’ion hydrure H- (ion très gros 2.08 Å). L’hydrogène a tendance à former des
liaisons covalentes dans ses composés (caractère polarisant ou polarisable).
Le lithium
Il se distingue des autres alcalins par sa petite taille (RLi+ = 0.76 Å / RNa+ = 1.02 Å) mais possède le degré
d’oxydation unique +I. Li est moins réactif que les autres alcalins. A cause de sa petite taille il donne des sels hydratés
et des sels souvent moins stables (effet déstabilisant) qu’avec les autres alcalins :
−15°C 125°C 198°C
- LiCl, 3 H 2 O → LiCl, 2 H 2 O
→ LiCl, H 2 O
→ LiCl
chauffage à 600°C
- 2 LiOH → Li 2 O + H 2 O alors que dans les mêmes conditions NaOH reste stable
700°C
- Li 2 CO 3 → Li 2 O + CO 2 alors que la même réaction ne se produit qu’au dessus de 800 °C pour Na, K..
A l’inverse , c’est le seul alcalin à donner un nitrure stable : Li3N. D’autre part, à cause de son électronégativité plus
élevée le composé LiH (plus covalent) est plus stable que ses homologues.
Pour les autres éléments on constate que l’effet de taille entraîne une forte ressemblance des propriétés selon une
diagonale pour n = 2 et n = 3.
C et P ; N et S ; O et Cl
Les éléments ne possèdent plus de propriétés métalliques et l’effet de taille ne joue plus de rôle significatif. On
retrouve des électronégativités voisines selon une diagonale. L’élément le plus « lourd » est le moins électronégatif
comme le rappelle le tableau suivant.
Elément C N O F
χ 2.55 3.04 3.44 3.98
Elément Si P S Cl
χ 1.98 2.19 2.58 3.16
Ainsi le chlore ressemble autant à l’oxygène que le soufre ; on obtient facilement des oxychlorures d’éléments de
transition (WO2Cl2).
1 - Points de fusion
Les points de fusion et d’ébullition ne varient pas de manière périodique : des maxima sont observés au milieu des
familles A et B.
a) les éléments ayant la même structure ont un point de fusion qui diminue quand Z augmente : c’est le cas des
alcalins de structure cubique centrée (Tf = 181 °C pour Li et 29 °C pour Cs). On explique cette évolution par une
diminution des forces d’interactions entre atomes liée à l’augmentation du rayon atomique.
b) les halogènes (famille VII A) possèdent des points de fusion bas ; la température évolue de –233 °C pour F2 à +113
°C (sous pression) pour I2. Cette évolution, inverse de la famille I A, est due aux forces d’interactions entre
molécules diatomiques (forces en 1/r6) ; les forces d’interaction (ici de London : entre dipôles temporaires) sont
plus fortes pour I2 car I est plus polarisable que les autres halogènes.
c) les éléments de transition de la famille VI B (Cr, Mo, W) ont une variation inverse avec Z, par rapport aux
alcalins : la température de fusion augmente de Cr (2130 °C) à W (3680 °C). On explique cette évolution pour les
éléments d (sauf I B et II B) par une participation importante des orbitales d à la liaison métal-métal ; le
recouvrement des orbitales étant plus important selon l’ordre 5d-5d > 4d-4d > 3d-3d, il est normal que les métaux
de la série 5d possèdent un point de fusion plus élevé.
d) la température de fusion est liée à la structure de l’élément ; elle augmente lorsqu’on passe d’une structure
moléculaire à une structure tridimensionnelle. Pour la famille V A on observe les résultats suivants :
Il existe des anomalies à ces prévisions pour les familles I B et II B. En effet, bien que le rayon du cation augmente
avec Z dans une famille, la polarisabilité non négligeable du cation fait qu’on observe facilement des structures de basse
dimensionnalité conduisant à des points de fusion bas ; néanmoins les composés à coordinence la plus élevée ont
toujours Tf le plus haut.
Coordinence
Composé Structure-type Tf (°C)
du cation
CuCl ZnS 4 430
AgCl NaCl 6 455
AuCl 1D 2 200 (décomposition)
ZnCl2 HC 4 318
CdCl2 CFC à couches 6 568
HgCl2 Moléculaire 2 280
On constate que plus la liaison est covalente plus le composé est coloré (∆χ petit). On peut noter que AgCl, bien que
blanc, noircit par contact prolongé avec la lumière par formation de grains de métal Ag (donc réduction) ; c’est le
principe de la photographie.