La loi de 2005 et sa réforme en 2008 sur les entreprises en difficulté
poursuivent 3 buts majeurs : Prévenir plutôt que guérir Laisser si possible le chef d’entreprise au cœur du dispositif Favoriser la continuation de l’activité de l’entreprise
Chapitre 1 : Les dispositifs de prévention des difficultés
Le législateur est venu mettre en place des informations obligatoires qui doivent permettre aux partenaires de mieux connaitre l’évolution de l’entreprise et donc anticiper les difficultés. En pratique, la prévention passe par 3 grandes mesures. SECTION 1 : L’information comptable I. Les obligations comptables Les sociétés commerciales ont l’obligation de publier leurs comptes annuellement (ex : bilan, compte de résultat et annexes) - Comptabilité rétrospective qui permet de déceler la situation de l’entreprise En outre pour les grandes entreprises ce sont des comptes prévisionnels qui peuvent être exigés. - Comptabilité prévisionnelle permet de diagnostiquer les difficultés à venir II. Les expertises de gestion Elles peuvent être demandées dans les grandes entreprises par : Les associés Le CSE Le ministère public L’autorité des marché financiers (pour les sociétés faisant appel public à l’épargne) III. Les questions écrites aux dirigeants Les partenaires de l’entreprise peuvent à tout moment poser des questions aux dirigeants : Sur les documents communiqués en vue d’une assemblée Sur des faits de nature à affecter le devenir de l’entreprise Section 2 : Le droit d’alerte Il a été institué par la loi de 1984 puis repris par la loi de 2005 pour mettre en place un dépistage précoce des difficultés. Il a pour but : D’informer le chef d’entreprise sur les difficultés De prendre les mesures nécessaires pour y remédier Remarque : Ce droit est laissé à l’appréciation de celui qui le déclenche pour “des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation” Ex : sur la situation financière de l’entreprise En pratique, il peut être mis en œuvre : Soit en interne (ex : par le CAC, le CSE ou les associés) Soit en externe (ex : par le président du tribunal de commerce) L’objectif est en effet de faire réagir les dirigeants. Section 3 : L’intervention des pouvoirs publics I. Pour les entreprises de moins de 400 salariés = des comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises Ils peuvent procéder à un audit et jouer un rôle de médiateur vis-à-vis des créanciers. Un plan de règlement des dettes peut ainsi être établi et comporter des remises de pénalités. II. Pour les entreprises de plus de 400 salariés = le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) Il assure une mission de médiation avec les différents partenaires de l’entreprise pour trouver des solutions permettant une relance de l’activité.