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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

DEPARTEMENT DE GESTION

MEMOIRE DE DESS AUDIT ET CONTROLE


REDRESSEMENT FINANCIER

GESTION DES RISQUES BANCAIRES DANS LE


CADRE DE BALE II :
CAS DE LA BNI MADAGASCAR

Présenté par : LEGAY NOROMANANTSOA Bodonirina

Sous l’encadrement de :

ENCADREUR PEDAGOGIQUE ENCADREURS PROFESSIONNNELS

Monsieur ANDRIAMASIMANANA Monsieur RADOSOA RAVELOMANDIMBY


Origène Olivier Jean
Chef de Département Gestion Chef du Service de Portefeuille et
Participation de l’État

Hery Njaka
Madame RAKOTOARIMANANA
Inspecteur de Trésor

Année universitaire : 2011-2012

Date de soutenance : 29 Août 2013 1


1
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS

AVANT-PROPOS

LISTE DES ABREVIATIONS

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

INTRODUCTION

PARTIE I PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE

CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA BNI


SECTION I. DESCRIPTION DE LA BNI
SECTION II. DESCRIPTION DES ACTIVITES DE LA BNI

CHAPITRE II. CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE


SECTION I. NOTION DU RISQUE
SECTION II. OUTILS D’ANALYSE FINANCIERE

CHAPITRE III. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE


SECTION I. REGLEMENTATION BANCAIRE
SECTION II. COMPOSANTES DE L’ACCORD DE BALE II
SECTION III. REGLEMENTATION PRUDENTIELLE

PARTIE II ANALYSE DE L’EXISTANT

CHAPITRE IV. ANALYSE DES RISQUES FINANCIERS


SECTION I. ANALYSE DES ACTIVITES

SECTION II. MESURE DES RISQUES

CHAPITRE V. ANALYSE DES FORCES ET FAIBLESSES


SECTION I. FORCES ET FAIBLESSES

I
SECTION II. MENACES ET OPPORTUNITES

PARTIE III PROPOSITIONS D’ACTIONS, ETUDES D’IMPACTS ET


RECOMMANDATIONS GENERALES

CHAPITRE VI. PROPOSITIONS D’ACTIONS


SECTION I. PROPOSITIONS D’ACTIONS SUR LES ACTIVITES
SECTION II. GESTION DES RISQUES FINANCIERS
CHAPITRE VII. ETUDES D’IMPACTS
SECTION I. IMPACTS DES MESURES PRISES
SECTION II. RECOMMANDATIONS GENERALES

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

II
AVANT-PROPOS

La gestion des risques bancaires représente toujours une certaine problématique au


niveau des grandes banques internationales. Les régulateurs ont élaboré de suite les
accords de Bâle I en 1988 et II en 2004 pour favoriser cette gestion de risques. Les crises
financières qui ont frappé le système financier ont fait constater que la taille ne constitue
pas toujours une force, au contraire, les plus grandes sociétés bancaires ont été les plus
faillibles. Qui plus est, ces crises ont épargné de très peu les banques européennes. Quant
aux banques des pays en développement, comme Madagascar, elles n’ont pas impacté de
manière significative. Dans ce cas, si les exigences de Bâle II sont belles et bien appliquées
dans certaines banques internationales, elles n’en sont pas de même pour les banques
malgaches.

Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la formation professionnelle en Audit et


Contrôle à l’Université d’Ankatso. Il a été réalisé à l’issue d’un stage au niveau du Service
du Portefeuille et Participation de l’État, lors duquel le cas de la BNI a retenu notre
attention. La BNI, une banque privée depuis le désengagement de l’État, constitue
actuellement une filiale du groupe Crédit Agricole en France. Ce dernier fait partie des
plus grandes sociétés holding internationales. La position de la BNI reste déterminante
pour l’application des exigences de Bâle dans la mesure où elle appartient en majorité à
une firme internationale en interaction directe avec les modes de régulations
internationales.

C’est pourquoi, notre réflexion s’est portée sur cet accord de 2004 et son
implication dans la gestion des risques, notamment à Madagascar où la poursuite d’une
normalisation ne constitue pas un besoin de nécessité. Grâce à notre intervention auprès du
Service du Portefeuille et Participation de l’Etat (SPPE), nous avons pu faire une approche
de la BNI par la consultation notamment des rapports d’activité, du Conseil
d’Administration et de commissariats aux comptes.

III
REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à exprimer toute ma gratitude au DIEU créateur sans qui je
n’aurais pas eu la force et le courage d’exposer les résultats de mes recherches dans cet
ouvrage.

Mes vifs remerciements sont adressés à Monsieur RAMANOELINA Armand René


Panja, Professeur Titulaire, Président entrant de l’Université d’Antananarivo ;

Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen de la Faculté de Droit, d’Économie,


de Gestion et de Sociologie ainsi qu’à tout le corps professoral, notamment celui du
département Gestion. Sans eux, je n’aurais pas pu acquérir tout mon savoir-faire et mes
connaissances ;

Monsieur ANDRIAMASIMANANA Origène Olivier, Maître de conférences, Chef


de département Gestion de l’Université d’Antananarivo, et encadreur pédagogique, qui a
bien voulu m’aider à franchir cette étape.

Madame ANDRIANALY Saholiarimanana, Professeur, Directeur du Centre


d’Études et de Recherche en Gestion.

Un grand merci au Directeur de la Direction de la Régulation du Secteur Financier


et du Portefeuille, Madame RANDRIANTSARAFARA Voninirina, qui a daigné accepter
que je rédige mon mémoire de fin d’études au sein de la branche du Trésor.

J’adresse, plus particulièrement, ma profonde reconnaissance à Monsieur


RADOSOA RAVELOMANDIMBY Jean, Inspecteur de Trésor et Chef du Service du
Portefeuille et Participation de l’État, et à Madame RAKOTOARIMANANA Hery Njaka,
Inspecteur de Trésor, de m’avoir encadrée professionnellement. Ils ont su me
communiquer leurs expériences et leurs savoir-faire pour la réalisation de ce mémoire.

Je tiens aussi par la même occasion à remercier tout le personnel de la Direction de


la Régulation du Secteur Financier et du Portefeuille, notamment le Service du Portefeuille
et Participation de l’État pour toute leur collaboration.

Enfin, mes sincères remerciements vont à tous ceux qui ont participé de près ou de
loin à l’accomplissement de ce travail.

IV
LISTE DES ABREVIATIONS

ALM Asset Liability Management (gestion actif-passif)

BCM Banque Centrale de Madagascar

BFV SG BFV Société Générale

BMOI Banque Malgache de l’Océan Indien

BNI Banque Nationale d’Investissement

BOA Banque Of Africa

CASA Crédit Agricole Société Anonyme

CSBF Commission de Supervision Bancaire et Financière

DAT Dépôt à Terme

DAV Dépôt à Vue

FR Fonds de Roulement

FPD Fonds Propres Disponibles

GAB Guichet Automatique Bancaire

IRB Internal ratings-based (notation interne)

LCR Ratio liquidité à court terme

MCB Mauritius Commercial Bank

MID Marché Interbancaire des Devises

PD Probabilité de Défaut

PME Petites et Moyennes Entreprises

PNB Produit Net Bancaire

V
SBLC Lettre de crédit stand by commerciale

SBM State Bank of Mauritius

SFI Société Financière Internationale

SPPE Service du Portefeuille et Participation de l’État

TCN Titres de Créances Négociables

TPE Terminaux de Paiement Électroniques

VI
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Taux de capitalisation (en millions de MGA)……………….............. 32

Tableau 2 : Importance des opérations en devises au sein de la BNI……………... 32

Tableau 3 : Coefficient d’exploitation (en millions de MGA)……………………. 37

Tableau 4 : Évolution du PNB par rapport au résultat (en millions de 39


MGA)………………………………………………………………….
Tableau 5 : État des créances douteuses entre 2011 et 2012 (en millions de 43
MGA)………………………………………………………………….
Tableau 6 : Évolution des encours de collectes en pourcentage du total des
encours………………………………………………………………. 48
Tableau 7 : Liquidité de la BNI…………………………………………………… 50

Tableau 8 : Fonds de roulement de la BNI (en millions de MGA)……………….. 51

Tableau 9 : Évolution des effectifs par rapport à l’évolution du PNB……………. 54

VII
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Actionnariat de la BNI Madagascar……………………………………… 6

Figure 2 : Positionnement de la BNI (Données financières 2011)…………………….. 31

Figure 3 : Répartition des devises (Année 2012)………………………………………. 33

Figure 4 : Composantes de l’Actif (en pourcentage du total du bilan)………………… 34

Figure 5 : Composantes du Passif de la BNI (en pourcentage du total du bilan)……… 35

Figure 6 : Activité de collecte de la BNI (en milliers de MGA)……………………...... 36

Figure 7 : Évolution du PNB/Frais d’exploitation/Résultat net………………………… 38

Figure 8 : Activité de crédit de la BNI (en milliers de MGA)………………………….. 41

Figure 9 : Structure des échéances des encour42s de crédits (en pourcentage)………… 42

Figure 10 : Évolution des taux débiteurs…………………………………………………. 45

Figure 11 : Évolution des taux créditeurs………………………………………………… 46

Figure 12 : Répartition des encours de collectes (en milliers de MGA)………..………... 47

Figure 13 : Structure de financement …………………………………………………….. 49

Figure 14 : Évolution des encours de collectes entre 2010 à 2012……………………….. 58

VIII
INTRODUCTION

Étant donné que les banques sont exposées à une multitude de risques qui peuvent
entrainer leur défaillance et leur faillite, elles sont obligées à maîtriser un nombre croissant
de techniques et de réglementation. Mais, elles doivent mettre en œuvre une politique de
maîtrise des risques plus rigoureuse, face à l’environnement dans lequel elles évoluent :
effet de la contagion de la crise financière en 2007 ; développement des opérations
complexes telles que les opérations de titrisation ; multiplication des agents économiques
en relation avec les banques ; intensification de la concurrence et diversification des
produits proposés aux clients.

Au niveau du système bancaire, le renforcement de la gestion des risques s’avère


primordial. La maitrise des risques devient indissociable au respect des normes
prudentielles.

Les Gouvernements des groupes des dix (G10) ont déjà instauré le Comité de Bâle
afin de jouer le rôle de régulateur mondial du système bancaire et financier. La Bâle I a
visé de définir les règles minimales de fonds propres. Mais, l’innovation techniques ont
requiert la mise ne place des normes suivant le degré de complexité des activités des
banques. La Bâle II a renforcé le premier accord Bâle I. De plus, la croissance excessive
des bilans et hors bilans bancaires et la détérioration de la qualité des fonds propres
destinés à couvrir les risques ont pour conséquence la réforme par le biais de Bâle III.

A Madagascar, le système financier est caractérisé par une stabilité et une


diversification réduite des activités. Le secteur est dominé par les banques commerciales
mais moins développé.

Bien que les banques malgaches soient loin des impacts de la crise financière, le
secteur dispose d’une autorité de régulation, au niveau de la Banque Centrale, qui met en
place la réglementation adaptée aux directives de l’autorité de régulation internationale. Le
dispositif de Bâle II est à explorer. La régulation bancaire se trouve en décalage par rapport
aux autres régulations du fait que la protection juridique, les échanges d’information,

1
l’adéquation des fonds propres ne sont pas conformes aux principes fondamentaux pour un
contrôle bancaire efficace1.

Face à ce retard, chaque banque essaie d’améliorer sa gestion en tenant compte des
risques qu’elle peut encourir mais elle doit également respecter la réglementation en
vigueur. Afin de pérenniser ses activités, comment gérer les risques dans le cadre de
l’accord de Bâle II ?

Ce mémoire ayant pour thème : « Gestion des risques dans le cadre de Bâle II :
cas de la BNI Madagascar » a pour objectif de présenter les méthodes employés par une
banque dans l’identification, l’évaluation, le suivi et le contrôle des risques auxquels elle
doit faire face. Il peut servir de base pour l’analyse de la mise en œuvre d’un dispositif de
la gestion des risques dans une banque en vue d’une amélioration.

Afin d’approfondir ce sujet, la méthode basée sur l’approche par les risques est
utilisée. Cette méthode consiste à soulever les risques significatifs portant atteinte aux
activités bancaires. Et compte tenu de la grande diversité des activités de la banque, ce
travail se limite sur l’analyse des risques financiers. Il considère l’état des lieux des
banques à Madagascar. Mais, la BNI MADAGASCAR fera l’objet de l’étude. Elle a été
choisie car elle revêt deux différentes formes, une filiale de la Banque Crédit Agricole,
banque à dimension internationale qui applique la Bâle II et une société de droit malgache
qui doit se référer à la réglementation nationale.

Pour enrichir les cours théoriques obtenus lors de cette année universitaire, des
données nécessaires pour l’analyse ont été puisées dans divers documents et des sites web.
Des entretiens ont été également effectués avec les divers responsables la BNI
MADAGASCAR et de la Banque Centrale de Madagascar, en particulier au niveau de la
CSBF. Puis, un stage d’observations a été également au niveau du Service du Portefeuille
et Participations de l’État pour orienter l’analyse de ce thème. Vu la spécificité des
activités bancaires, complexes de par leur technicité, le stage a débuté dans les lectures des
rapports d’activités des banques nationales. Ensuite, des recherches auprès d’un
Administrateur sis au niveau du Conseil d’Administration de la BNI MADAGASCAR.
Enfin, des échanges avec les responsables au niveau de ce Service ont été effectués.

Cet ouvrage est scindé en trois principales parties.


1
Évaluation du secteur financier « FSAP » menée par le FMI et la Banque Mondiale en 2005

2
La première partie présente la société BNI Madagascar en décrivant en premier lieu
les missions de la société et sa structure organisationnelle et ses activités de l’autre. En
second lieu, le cadre théorique et pratique de la gestion des risques sera étudié par la mise
en exergue de la notion du risque d’un côté et de l’autre de la règlementation bancaire en
vigueur à Madagascar ainsi que la règlementation prudentielle et les composantes du
nouvel accord de Bâle II.

La seconde partie comprendra le diagnostic des risques propres à la BNI. Dans cette
optique, l’analyse des activités de la BNI sera effectuée d’une part, pour mettre en exergue
les différents indicateurs de la situation financière de la BNI. D’autre part, l’analyse des
risques financiers s’ensuivra.

Enfin, la troisième partie fera l’objet de l’avancement des propositions de solutions


et des recommandations générales. Cette partie comprendra ainsi successivement les
solutions par rapport aux faiblesses et aux menaces détectées et les recommandations
générales afférentes.

3
PARTIE I. PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE

Le cadre d’étude constitue le premier point permettant de situer et d’analyser le cas


étudié. La BNI Madagascar, une banque bien connue de la capitale, a fait l’objet de notre
étude dans un sens qu’elle représente un cas plutôt standard pouvant représenter au mieux
le profil d’une banque malgache. Elle dispose en effet d’une expérience sans doute la plus
ancienne dans le domaine bancaire.

Le secteur bancaire est occupé en grande partie par les parts de marché de la BOA
MADAGASCAR et de la BNI Madagascar, soit à hauteur de 30 pour cent chacune2. Cette
situation traduit l’importance de la BNI dans le secteur bancaire actuellement et du coup a
suscité notre attention.

La présentation de la BNI est de premier abord pour permettre une vision du cas
d’étude et surtout de guider l’analyse ultérieure. L’analyse s’est basée sur les théories et
pratiques de la fonction bancaire. Le diagnostic sera également réalisé dans le cadre
règlementaire existant, c’est pourquoi, il fera l’objet d’un chapitre entier.

Afin d’analyser ce cas pratique, il est nécessaire de s’appuyer sur le plan théorique,
notamment la notion du risque et la règlementation bancaire, cadre approprié dans la
gestion des risques.

2
Riana, « Secteur bancaire : Croissance de 5% en 2011 », Madagascar Matin du 12 mars 2012.

4
CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA BNI

Une des préoccupations du secteur bancaire est tournée vers la gestion des risques
du fait de la volatilité importante et du degré de complexité de leurs activités. Le secteur
bancaire malgache est encore écarté de la crise financière car les banques n’effectuent que
des activités peu complexes. Le secteur financier malgache ne comptait également que 11
banques territoriales. Ce qui limite les risques auxquels elles peuvent se confronter. Parmi
ces 11 banques, une des plus anciennes qui exerce sur le marché est la BNI
MADAGASCAR.

SECTION I. DESCRIPTION DE LA BNI

La BNI fait partie des banques malgaches exerçant pleinement le métier de


banquier. Elle constitue une des grandes banques de la capitale. Afin de mieux connaître la
spécificité de cette banque, sera effectuée une description successive de sa création, de ses
activités et de son organisation.

1.1. Identification de l’entreprise

La BNI MADAGASCAR est une Société Anonyme au capital de MGA


10 800 000 000 divisé en 540 000 actions de MGA 20 000 chacune, établie à Madagascar.
Elle se classe parmi les établissements de crédit. Ses actionnaires sont notamment l’État, la
Holding IUB (Crédit Agricole SA), la Banque de la Réunion, la Société Financière
Internationale (SFI), le personnel de la BNI.

Le groupe Crédit Agricole (CASA) constitue une banque Holding, elle a pris le
contrôle de la filiale en s’appropriant plus de la moitié des droits de vote, soit 51 pour cent.
L’État Malagasy détient 32,58 pour cent des parts depuis le phénomène de désengagement
de l’État dans le secteur privé. La Société Financière Internationale (SFI), quant à elle
prend part à plus de 5 pour cent du capital. Il ne reste que la Banque de la Réunion
participant à 2 pour cent et le Personnel de la Banque à 4,42 pour cent.

5
La répartition schématique de l’actionnariat se présente comme suit :

Figure 1 : Actionnariat de la BNI Madagascar

4,42%
2%
10% Crédit Agricole
Etat Malagasy
51% SFI
32,58% Banque de la Réunion
Personnel Banque

Source : Rapport d’activité de la BNI 2012

1.2. Historique

La dénomination BNI de la banque est née depuis 1975 quand le secteur bancaire a
été nationalisé.. La BNI constituait déjà une banque de l’industrie. En 1991, la banque est
privatisée. Malgré les privatisations annoncées, l’État
l’ reste actionnaire à titre réduit. En
revanche, le Crédit lyonnais est devenu majoritaire, et la banque sera dénommée alors BNI
Crédit lyonnais.

A cause des échecs de Crédit lyonnais, ce dernier fut à son tour racheté par le
Crédit agricole qui est la seconde banque française et le cinquième au monde pour le
niveau de ses fonds propres. La nouvelle dénomination BNI Crédit agricole est effective en
septembre
bre 2006. Plus tard, pour des raisons de marketing, la BNI Crédit agricole devient
BNI Madagascar
gascar tout simplement.
simplement

1.3. Structure organisationnelle

La structure est un aspect qui révèle le fonctionnement de l’entreprise.


L’organisation d’une entreprise bancaire
bancaire ne diffère point d’une entreprise commerciale

6
selon qu’elle a un caractère complexe. La BNI dispose, en 2012, de 698 employés
hiérarchisés selon une structure organisationnelle répartie par types de marché3.

Au plus haut de l’échelon se trouve le Directeur général de la BNI, accompagné par les
fonctions d’État major dont le Secrétaire général, l’inspection général et la direction des
engagements d’une part, la direction de la production, des ressources humaines et support
de l’autre. Puis, sous cette hiérarchie se trouvent la direction générale du marché des
Particuliers et Professionnels et la direction générale du marché des Entreprises,
Institutionnels et Agricole. Pour le premier segment de marché, les fonctions sont réparties
entre les directions de la capitale et celle des provinces. Quant au deuxième segment, les
fonctions sont réparties entre le Pôle Agricole, le marché des Entreprises, le marché des
Grandes Entreprises et le Marché des Institutionnels.

1.4. Réseau de distribution

La BNI dispose d’un réseau d’agences moyen dispersées dans le territoire


malgache. En tout, ce réseau est formé par 15 agences installées en provinces, 13 agences
et 2 points de vente à Antananarivo.

SECTION II. DESCRIPTION DES ACTIVITES DE LA BNI

La BNI constitue une banque filialisée par la Holding IUB par l’intermédiaire de la
société Crédit Agricole et elle exerce ses activités à Madagascar. Telle une filiale
autonome, cette banque malgache dispose de sa propre politique de gestion de ses activités,
indépendamment de celle de la société-mère. La BNI, comme toute banque commerciale
effectue des opérations bancaires à la limite des dispositions évoquées à l’article 3 à 8 de la
loi n° 95-030 du 22 février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements de
crédit. Les opérations bancaires de la BNI tournent principalement autour de l’octroi de
crédits et la collecte de dépôts. Elles offrent à travers ses axes principaux des produits
destinés à des segments de marché distincts. Entre autres, elle exerce d’autres activités
connexes tout en tenant compte des limites imposées par la loi bancaire.

3
« Organigramme de la BNI », www.bni.mg

7
2.1. Nature des activités

Les activités de crédits et de collectes sont les principales activités d’une banque
commerciale. La BNI exerce en grande partie ces activités en visant différents types de
clientèle : les grandes entreprises, les institutionnels, les Petites et Moyennes Entreprises
(PME), les professionnels et les particuliers.

2.1.1. Activités de crédits

L’octroi de crédit est l’activité traditionnelle des banques car il constitue le


fondement même de cette activité. La BNI offre plusieurs types de crédits tel que les
crédits à la consommation, les crédits d’équipement ou immobilier, les crédits de
trésorerie, le crédit bail. Il est à noter que la BNI et la BOA sont les principales banques
offrant un crédit bail. Pour la BNI, cette activité est sous la charge de la société BNI
Leasing et pour la BOA, elle est assurée par l’Equipbail.

2.1.2. Activités de collectes

Les activités de collecte ou de dépôts visent à collecter des fonds du public. La BNI
procède des collectes sous forme de dépôts à vue et à terme, elle offre également les
comptes sur livret. Dans la réalisation de ces activités, la BNI propose des moyens de
paiement et des services sous différentes formes, lesquelles nous présenterons par la suite.

2.2. Produits et services offerts

Les produits et services offerts par la banque varient selon le type de marché de
marché auquel il s’adresse d’une part, et de l’objectif attendu de chaque produit. La BNI
offre des produits de technologie tant pour les marchés des entreprises que pour les
particuliers.

8
2.2.1. Cartes bancaires

La BNI offre un moyen de gestion d’argent aux particuliers, professionnels et


entreprises à l’aide la carte bancaire. La carte bancaire permet de faire des paiements sans
avoir recours à un retrait d’espèce direct, ou bien retirer des espèces en temps choisi.

2.2.2. OPAVI

L’OPAVI constitue un moyen rapide et facile pour effectuer des virements et des
prélèvements. Il est spécifiquement destiné aux marchés des institutionnels et des grandes
entreprises qui gèrent un large éventail de personnel et de clients. Cet instrument permet de
traiter automatiquement les paiements des salaires ou auprès des fournisseurs, les
prélèvements auprès des clients.

2.2.3. Eliophone

L’Eliophone permet de gérer les comptes à partir du téléphone en effectuant des


appels vers les opérateurs. Il permet de consulter le solde des comptes, ou les opérations
effectuées dernièrement sur ce compte et enfin de faire des commandes de chéquiers.

2.2.4. Elionet

L’Elionet utilise l’internet pour permettre aux clients de gérer leurs comptes et leurs
finances à tout moment. En plus, il offre un service sécurisé et respecte la confidentialité
par un accès sécurisé. Dans cette optique, l’Elionet permet la consultation de comptes avec
historique des mouvements sur un mois, la consultation des soldes, de l’avis d’opération,
d’effectuer des virements de compte à compte, ou vers des comptes tiers à la BNI, de faire
des commandes de chéquiers et enfin de consulter des opérations de crédit et/ou de débit
du jour.

9
2.2.5. TPE

Le TPE (Terminaux de Paiement Electroniques) représente un moyen de réception


des paiements par carte bancaire. Il est surtout destiné aux entreprises de grands comptes.
En effet, il permet le paiement des achats effectués par les clients en offrant plusieurs
avantages liés à la rapidité et à la sécurité.

2.2.6. CREDOC
Le CREDOC n’est autre qu’un crédit documentaire offert par la banque pour les
transactions internationales. Elle est définie comme « l’engagement irrévocable donné par
le banquier de l’acheteur au vendeur de régler sa créance contre remise de documents
conformes attestant l’expédition de marchandises ou l’exécution de prestations »4.

La lettre de crédit stand by commerciale (SBLC) est également dans les


transactions internationales. Elle se définit comme « une garantie à la première demande
documentaire, régie, elle aussi, par les règles ICC, utilisée pour garantir le paiement d’une
vente de marchandises ou de prestations dans le cadre d’un courant d’affaires récurrent »5.
Elle constitue, à la différence du CREDOC, une garantie de paiement et non un moyen de
paiement.

La BNI est une banque renommée du fait de son ancienneté, de sa taille et de


l’importance de son activité. Elle a toujours été connue comme la banque des entreprises,
cependant, elle a élargie successivement sur d’autres marchés. En tant que filiale du groupe
CASA, elle dispose d’un avantage en termes de transactions internationales avec des
clients filialisés. De plus, la modernisation de ses activités est ressentie au niveau des
produits offerts en termes d’instruments financiers.

4
www.bni.mg
5
www.bni.mg

10
CHAPITRE II. CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE

Comprendre le cas d’étude reste un préalable à l’étude proprement dite. S’appuyer


sur des démarches théoriques n’est pas exclu dans un travail de recherche. En effet, le
cadre théorique et pratique permet de procéder aux différentes analyses de la société. Ces
analyses intègrent la notion du risque qui constitue une approche théorique permettant de
situer notre étude d’une part, des outils d’analyse financière de l’autre.

SECTION I. NOTION DU RISQUE

Savoir ce qu’est un risque, sa dimension permet de connaître la nécessité de son


analyse. En revanche, puisque l’étude s’oriente vers les risques liés à l’activité bancaire, il
est aussi logique de définir le risque bancaire et ses composantes. Outre la généralité, les
types de risques seront illustrés pour une compréhension pratique.

1.1. Généralité

Réaliser des bénéfices est un objectif primordial pour les banquiers. Mais,
l’accroissement et la diversification des risques auxquels ils s’affrontent leur imposent
d’avoir une très grande vigilance sur la conformité de leurs opérations. A cet effet, ils
doivent identifier, définir et mesurer les risques afin d’adopter une politique permettant de
les éviter, les transférer ou les réduire voire les accepter.

1.1.1. Définition du risque

La notion de risque ne cesse d’évoluer au fil du temps. Le risque se définit


différemment suivant les domaines et les spécialités.

Suivant Le Petit Larousse, le risque est perçu comme « un danger, inconvénient


plus ou moins probable auquel on est exposé ». Un risque s’avère inévitable mais le
prévoir pourrait être possible. Il est source d’un dégât, d’un déficit ou a pour conséquence
néfaste. Mais, bien évalué et maîtrisé, il peut être une opportunité ou source d’innovation.

11
Son évaluation consiste à mesurer sa probabilité et l’ampleur de sa probabilité et l’ampleur
de ses conséquences ou de son incidence.

Suivant la définition financière, un risque concerne « un événement préjudiciable,


plus ou moins prévisible, qui peut affecter l'activité d'un agent économique, la réalisation
d'un programme, d'un plan, d'une politique »6.

Étant donné que cette étude s’intéresse exclusivement aux établissements


financiers, cette définition y est prise en considération afin d’analyser les natures des
risques liés aux activités bancaires. Mais pour mener à bien l’analyse, cette approche est
complétée par la dimension du risque.

1.1.2. Dimension du risque

La survenance d’un risque est difficile à cerner. Selon la définition évoquée


précédemment, le risque fait apparaître une éventualité et un dommage que chaque entité
concernée doit tenir compte. De plus, un risque peut être multidimensionnel.

Les risques sont donc multiples mais ils peuvent être interdépendants. L’apparition
des autres résulte du déclenchement des uns. Tel est l’exemple des portefeuilles financiers
qui sont dépréciés suite à la hausse des taux d’intérêt qui accroît la probabilité de défaut
des emprunteurs. Ou, au contraire, ce déclenchement des uns empêche ou affaiblit
l’apparition des autres. Par exemple, cette dépréciation fait baisser les taux et le risque de
crédit.

Le risque se matérialise quand une banque refinançant un prêt à long terme à taux
fixe par un emprunt à taux variable fait face à une hausse brutale des taux d’intérêt. Le
risque est d’autant plus élevé que le terme des actifs à taux fixe est éloigné et que la
proportion d’actifs à taux fixe est importante dans le bilan de l’établissement. Un risque
peut donc engendrer ou provenir d’autres risques ce qui fait que le risque souligne un
caractère multidimensionnel. Si telle était la dimension des risques, comment se présentent
les risques bancaires ?

6
Lexique de l’Université de Moncton, web.umoncton.ca

12
1.2. Risques bancaires

Dans le domaine bancaire, l’approche du risque occupe une place prépondérante


puisque l’activité d’une banque même est fondée sur la prise de risque. Depuis plusieurs
années, les risques bancaires ont suscité l’attention des régulateurs du fait de la survenance
des crises financières. Actuellement, elles font l’objet d’une supervision renforcée.

1.2.1. Risques majeurs des activités bancaires

Les activités bancaires sont fortement élargies et les produits que les banques
offrent sont largement étoffés. En effet, les clients requièrent de plus en plus de
nouveautés. De plus, les bourses ne cessent de se développer. Par ailleurs, la concurrence
nationale et internationale devient plus vive. Par conséquent, les banques peuvent être
exposées à un bon nombre de risques liées ou non à son activité. Cependant, les principaux
risques majeurs inhérents à l’activité bancaire sont notamment :

 Risques de crédit ;
 Risques de marché ;
 Risques opérationnels.

1.2.2.1. Risque de crédit

Le risque de crédit constitue le risque « historique » des banques. Le risque de


crédit peut être défini comme « le pourcentage de chances pour qu’un débiteur ou
l’émetteur d’un moyen de paiement soit dans l’impossibilité de payer l’intérêt dû ou de
rembourser le principal selon les termes spécifiés dans la convention de crédit »7. Il met
donc en question l’engagement pris par le tiers de rembourser son emprunt. Pour couvrir le
risque de crédit, un ratio de solvabilité est mis en place pour faire mesurer et maintenir un
niveau minimum de fonds propres.

7
Greuning Hennie Van, Brajovic Bratanovic Sonja, « L’analyse et la gestion du risque bancaire », 1ère édition Eska,
Paris, 2004, 384 p.

13
1.2.2.2. Risque de marché

Les risques de marché résultent des variations des prix des instruments financiers,
des marchandises, de la monnaie et des devises étrangères. L'exposition à ce type de risque
peut résulter de positions délibérément spéculatives prises par la banque (les activités pour
compte propre) ou de ses activités de teneur de marché (d'intermédiaire). Les composantes
du risque de marché sont notamment le taux d’intérêt, le cours de change et la position sur
action.

La fluctuation du taux d’intérêt influence sur le rendement du crédit. Le risque de


taux apparaît lorsque les taux appliqués à la date de l’engagement de la dette et à la date de
règlement connaissent une variation et se traduit par une baisse de rendement du crédit.

Quant au risque lié aux devises, il porte sur la position en devise des activités pour
compte propre. Il provient des fluctuations des taux de change entre la devise domestique
de la banque et les autres devises. C'est le décalage qui produit le risque, par lequel la
banque est susceptible de subir des pertes. La position de change est mesurée par un
rapport entre le montant des devises et les fonds propres et ne devant dépasser 20 pour cent
des fonds propres règlementaires.

En outre, la position sur les actions et instruments financiers, tels que les actions
détenues en portefeuille ou les produits dérivés, engendrent des risques de dévaluation. Le
risque lié au marché des actions est calculé pour le risque spécifique de détention d'un titre
et pour la position sur le marché dans son ensemble.

1.2.2.3. Risque opérationnel

Le risque opérationnel peut se définir comme « le risque de pertes résultant de


carences ou de défauts attribuables à des procédures, personnels et systèmes internes ou à
des évènements extérieurs »8. A l’instar des risques opérationnels, les fraudes internes et
externes exercées par des personnes sont susceptibles de grever la situation financière,
mais aussi de nuire à l’image de la banque. Par ailleurs, le risque technologique peut
survenir au cours de l’évolution des activités, à titre d’exemple le développement des

8
Greuning Hennie Van, Brajovic Bratanovic Sonja, « L’analyse et la gestion du risque bancaire », 1ère édition
Eska, Paris, 2004, 384 p.

14
systèmes informatiques, l’avènement de la monnaie électronique dont le mobile banking et
le e-banking. Entre autres, le respect de la règlementation et la conformité aux normes
règlementaires font partie intégrante du risque opérationnel.

L’entreprise bancaire est exposée à un bon nombre de risques inhérents à ses


activités. Ces risques sont autant d’origine interne qu’externe. En effet, elle est tenue de
faire face aux risques pour assurer sa santé financière, c’est pourquoi les moyens d’analyse
et de maîtrise des risques sont nécessaires.

SECTION II. OUTILS D’ANALYSE FINANCIERE

Divers outils peuvent servir d’approche financière de la banque. L’analyse des


activités constitue un préalable à la mesure des risques financiers. L’analyse par le bilan ou
encore par les ratios sont des outils communément utilisés notamment dans le domaine
bancaire. L’objectif de ces outils est d’analyser les activités pour pouvoir ensuite entrer
dans la mesure des risques financiers sélectionnés à savoir le risque de contrepartie, le
risque de marché, le risque de liquidité et le risque d’insolvabilité.

2.1. Structure du bilan

L’approche de la structure du bilan met en exergue les différentes composantes du


bilan. Le bilan lui-même reflète la nature et l’importance de l’activité des établissements
bancaires. En effet, les grandes catégories d’opérations effectuées par la banque sont :

A l’Actif,

 La trésorerie et les opérations interbancaires


 Les opérations avec la clientèle
 Les autres comptes financiers
 Les valeurs immobilisées

15
Au Passif,

 La trésorerie et les opérations interbancaires


 Les opérations avec la clientèle
 Les autres comptes financiers
 Les capitaux permanents

2.1.1. La trésorerie et les opérations interbancaires

A l’Actif, les opérations interbancaires sont les opérations effectuées entre


établissements de crédit notamment les dépôts auprès des confrères, tandis que la trésorerie
concerne les avoirs en Banque Centrale tels que les comptes courant de l’établissement
auprès de la BCM. Quant au passif, la banque peut effectuer des opérations d’emprunts
interbancaires lorsqu’elle doit avoir recours au marché pour assurer son refinancement.

2.1.2. Opérations avec la clientèle

Les opérations avec la clientèle représentent le fondement de l’activité bancaire.


Elles sont constituées d’une part des crédits accordés à l’actif et de l’autre des dépôts reçus
au passif.

2.1.3. Les autres comptes financiers

Les autres comptes financiers regroupent tous les autres comptes relatifs aux
activités divers. Ils peuvent contenir les comptes de régularisation, les impôts différés Actif
ou Passif, les créditeurs ou débiteurs divers, les comptes d’encaissement.

2.1.4. Valeurs immobilisées

Les valeurs immobilisées englobent les ressources d’infrastructure de la banque


dont les immobilisations corporelles et incorporelles. Elles comprennent usuellement les
locaux de la banque, les bâtiments, le mobilier, les agencements, le parc de véhicules et le
matériel informatique.

16
2.1.5. Capitaux permanents

Les capitaux permanents représentent les ressources propres de la banque. Ils sont
constitués généralement du capital social, des réserves et des provisions exigibles, du
report à nouveau et du résultat net de l’exercice. A la différence des fonds propres
disponibles, les capitaux permanents figurent obligatoirement dans les états financiers et
sont considérés comme les fonds propres de catégorie 1. Les capitaux permanents sont de
nature purement comptables.

2.1.6. Équilibre général

Le fonds de roulement traduit l’équilibre entre les ressources et les emplois de la


banque. Son utilité vise à renforcer l’analyse du risque d’insolvabilité. Il s’exprime par la
différence entre les ressources permanentes et les valeurs immobilisées.

2.2. Rentabilité

Le compte de résultat est la source essentielle d’information sur la rentabilité de la


banque. Il indique la source des gains, leur volume et leur qualité ainsi que la qualité du
portefeuille de la banque et l’orientation de ses dépenses.

Pour traduire la rentabilité d’une banque, les principaux indicateurs suivants sont à
décrire et à analyser : le Produit Net Bancaire (PNB), la rentabilité et le coefficient
d’exploitation.

Le Produit Net Bancaire se rapporte à la somme des revenus perçus au titre


d’intermédiation, et des commissions bancaires. Les frais généraux d’exploitation ne sont
autres que les charges engagées dans l’exploitation y compris les dotations aux
amortissements.

Le rapport entre le résultat et le PNB permet de connaitre la rentabilité bancaire. Il


fera l’objet d’une comparaison avec d’autres banques.

17
Le coefficient d’exploitation mesure la productivité de la banque, autrement dit, le
poids des charges d’exploitation dans la richesse crée par celle-ci. Il s’exprime par le
rapport entre les frais généraux d’exploitation et le Produit Net Bancaire (PNB).

2.3. Ratios de gestion des risques

Les ratios quantifient à quel point un risque peut être supporté par la banque. Le
taux de créances douteuses et le taux de couverture sont les principaux ratios traduisant la
politique de l’entreprise bancaire dans la gestion des risques, en particulier, les risques de
contrepartie.

2.3.1. Taux de créances douteuses

Le taux de créances douteuses permet de mesurer les prêts impayés selon les termes
convenus. Il s’exprime par le rapport entre les créances douteuses et les concours bruts.

2.3.2. Taux de couverture des risques

Il est destiné à traduire la capacité de la banque à faire face à ces risques. Il se


rapporte au provisionnement des risques et s’exprime par le rapport entre le montant de la
dotation aux provisions et les créances douteuses.

Le risque constitue un élément crucial à prendre en compte dans l’exercice de


l’activité bancaire puisqu’il reste l’origine des pertes. La maîtrise du risque s’avère donc
être un aspect primordial pour faire face ou pour contenir les éventuelles pertes. L’analyse
des indicateurs financiers permettent de juger de la situation financière de l’entreprise
durant une période déterminée. Elle offre également un jugement préalable aux mesures
des risques financiers. En outre, la réglementation et d’autres dispositifs jouent également
des rôles utiles à la maîtrise des risques, en particulier dans le secteur bancaire, par
conséquent ces dispositions règlementaires seront plus développées dans le chapitre
suivant.

18
CHAPITRE III. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE

Le cadre légal et règlementaire joue un rôle primordial dans les activités bancaires.
Pour les établissements de crédit, en particulier les banques, la règlementation vise non
seulement à une obligation juridique mais également à parer les risques inhérents à
l’activité bancaire. La règlementation bancaire dans le cadre général, l’accord de Bâle II,
puis la règlementation prudentielle seront présentés dans ce chapitre.

SECTION I. REGLEMENTATION BANCAIRE

Comme toute réglementation, celle des établissements de crédit ont des objectifs et
des spécificités. Elle vise également des résultats probants par rapport aux objectifs. Elle
définit et met en place des moyens servant à renforcer la sécurité et la fiabilité du système
bancaire. La loi modifiée n° 95-030 du 22 février 1996, relative à l’activité et au contrôle
des établissements de crédit, stipule les règles à suivre par les établissements de crédit.

1.1. Règles relatives aux conditions d’exercice de l’activité bancaire

Les règles de fonctionnement se rapportent aux dispositions qui conditionnent


l’exercice de la profession de banquier, tant en ce qui concerne les caractéristiques d’une
entreprise bancaire que les opérations qu’elle effectue.

Une classification préétablie par les autorités a scindé les établissements de crédit
en divers statuts pour fixer le niveau de capital requis lors de leur constitution. Suivant le
décret n° 2007-013 du 09 janvier 2007, l’apport en capital minimum requis aux
établissements de crédit est de Trois milliards d’Ariary (MGA 3 000 000 000).

En outre, les établissements sont tenus de participer aux frais de fonctionnement de


la CSBF et de son Secrétaire général. Cette contribution est versée annuellement. Les
modalités y afférentes sont définies par voie réglementaire.

Par ailleurs, les établissements sont tenus d’obtenir l’agrément auprès de la CSBF
préalablement à l’exercice des activités. La CSBF étant le premier responsable du contrôle
des établissements bancaires.

19
Enfin, les modalités de modification de la situation juridique des établissements de
crédit sont soumises à l’autorisation de la CSBF comme la forme juridiques, la
dénomination, la réduction du capital, les opérations de fusion.

1.2. Règles relatives aux normes prudentielles

Les normes prudentielles ont été élaborées par le Comité de Bâle en 1988 pour faire
face à la volatilité accrue, la dérèglementation et les innovations techniques qui rendent
complexes le système bancaire. Ces règles feront l’objet d’un développement plus détaillée
plus bas.

1.3. Règles relatives aux normes de gestion

Les normes de gestion sont élaborées par voie d’instruction et vise à faire
contribuer les autorités de régulation dans la gestion des banques. Il s’agit des textes
régissant la gestion interne des établissements bancaires.

Le premier concerne la règle de provisionnement des risques. Le premier type de


risque visé est le risque de contrepartie qui est le premier risque encouru par une banque.
L’instruction n° 002/2006-CSBF du 13 octobre 2006, détermine la classification des
créances litigieuses, douteuses et contentieuses pour la constitution d’une provision pour
couvrir le risque de contrepartie. Dans le respect du principe de prudence, cette provision
doit être constituée.

Secundo, la nomination des dirigeants exécutifs et des commissariats aux comptes


doit être déclarée à la Commission. Cette obligation est prévue suivant les instructions
n°003/97-CSBF du 2 juin 1997 et l’instruction n° 003/97-CSBF du 2 juin 1997.

Enfin, l’instruction n° 006/00-CSBF du 10 novembre 2000 prévoit la mise en place


d’un système de contrôle interne au sein des établissements de crédit. Le contrôle interne
constitue un dispositif de référence dans l’exercice des activités. De ce fait, les objectifs et
moyens du contrôle interne font l’objet d’un document écrit et tenu à jour. Les rôles du
contrôle interne sont décrits parmi les dispositions de l’instruction afférente. D’une

20
manière générale, le contrôle constitue un dispositif mis en place au niveau des banques
afin d’assurer le bon fonctionnement des activités conformément aux procédures
préalablement établies.

1.4. Sanctions

Des sanctions ont été prévues en cas de non respect de la règlementation, en vue
d’avoir une meilleure prévention des risques, une visibilité large sur l’ensemble de
l’activité et ses carences, une possibilité de projection vers des actions plus sûres pour
l’avenir, et en vue de procéder au pilotage dynamique de l’activité. Le manquement aux
règles peut entraîner des sanctions tant disciplinaires que pécuniaires. Les sanctions
disciplinaires peuvent être au préalable un avertissement, un blâme, ou s’accentuer en
interdiction d’ d’effectuer certaines opérations et toutes autres limitations dans l’exercice
de ses activités, ou encore sous forme de révocation du ou des commissaires aux comptes,
la suspension temporaire des membres de la direction générale avec ou sans nomination
d’administrateur provisoire, la démission d’office de l’une des membres de la direction
toujours avec ou sans nomination d’administrateur provisoire, et enfin la sanction peut
aller jusqu’au retrait d’agrément de l’établissement. En outre, des sanctions pécuniaires
peuvent être appliquées visant à payer une certaine somme au plus égale au capital
minimum auquel est astreint l’établissement.

La règlementation bancaire est une nécessité pour l’exercice des activités bancaires
car elle constitue une protection et une assurance majeure pour les banques. Dans
l’application de ces dispositions règlementaires, chaque acteur trouve son intérêt. Dans une
optique prudentielle, la règlementation bancaire est renforcée par la mise en place des
dispositifs de Bâle. Bâle I constitue le premier accord, amélioré par la suite par Bâle II.

21
SECTION II. COMPOSANTES DE L’ACCORD DE BALE II

Créé en 1974 par les Banques Centrales des pays du G10 à la suite des faillites des
banques allemande et américaine, le Comité de Bâle I a établi une norme de solvabilité
internationale suivant laquelle les établissements bancaires devaient couvrir leurs risques
par un minimum de fonds propres. Afin de favoriser ce dispositif initial et vu les faiblesses
de ce dernier, le Comité a mis en place le nouvel accord sous le nom de Bâle II, un
nouveau dispositif tourné vers le renforcement de la gestion des risques.

2.1. Objectif de Bâle II

L’objectif essentiel de Bâle II est d’assurer un cadre permettant de renforcer la


santé et la stabilité du système bancaire international, tout en permettant une convergence
internationale de la mesure des normes de fonds propres sans compromettre à l’égalité
concurrentielle. Le nouvel accord est complexe dans la mesure où il requiert plus de détails
pour une évaluation appropriée de la sensibilité aux risques. Il est établi dans un souci
d’équité concurrentielle. Il encourage l’évolution des mesures de risques internes des
banques, aux traitements cas par cas des risques. En effet, l’architecture du système de
Bâle est passée d’un modèle « fruste » à un modèle plus sensible aux risques et à des
incitations en faveur des techniques de gestion sophistiquées. Enfin, en plus du besoin
minimal en capital, deux autres types d’obligations sont introduites : la surveillance
prudentielle er la discipline du marché.

2.2. Structure de Bâle II

L’Accord de Bâle I s’est surtout focalisé sur la mise en place d’une limite pour gérer le
risque de crédit uniquement. L’entrée de l’Accord de Bâle II a rendu plus souple le
système de gestion des risques. Dans la perspective de concrétiser cet accord, trois piliers
assortis d’objectifs complémentaires ont été élaborés à savoir les exigences minimales de
fonds propres avec l’introduction du ratio Mc Donough, la surveillance par les autorités
prudentielles et la transparence et discipline de marché.

22
Ces piliers représentent les obligations des banques internationales pour
l’harmonisation du secteur bancaire mondial. Les nouvelles dispositions concernent surtout
la prise en compte du risque opérationnel, l’introduction d’une discipline de marché et le
renforcement de la surveillance prudentielle.

2.2.1. Exigences en fonds propres

Le pilier 1 vise à renforcer l’objectif poursuivi par le ratio de solvabilité, qui est la
prise de risques en rapport au niveau des fonds propres pour limiter les pertes en cas de
défaillances. Ce pilier offre une plus grande sensibilité aux risques de crédit grâce à la prise
en compte de notations. Il fournit tout un spectre d’options, en principe, adaptées au degré
de sophistication de chaque établissement. Le ratio Cooke est remplacé par le ratio Mc
Donough dans le cadre de Bâle II, les innovations concernent le dénominateur avec
l’introduction de plusieurs méthodes pour évaluer les besoins en fonds propres pour la
couverture du risque de crédit et du risque opérationnel.

Trois méthodes sont proposées par les régulateurs :

 la méthode standard est fondée sur une classification établie par le Comité
des risques. Les classifications et les pondérations ainsi que tous les
paramètres de mesure sont détaillés au niveau des accords.

 la méthode de notation interne : la banque doit évaluer elle-même la


probabilité de défaut (PD) associée à une catégorie d’emprunteur et se
fonder sur les éléments fournis par les autorités de contrôle pour
l’estimation des autres éléments de risques.

 l’approche avancée fondée sur la notation interne (IRB) pour l’évaluation


des composantes du risque de crédit : elle permet aux banques d’utiliser
leurs propres estimations des risques mais en tenant compte de trois
éléments additionnels : la perte en cas de défaillance, l’exposition en cas de
défaillance, et le traitement des garanties et dérivés de crédit.

23
2.2.2. Surveillance par les autorités prudentielles

La surveillance constitue le deuxième pilier de Bâle II, elle représente un processus


qualitatif de surveillance prudentielle permettant en premier lieu une allocation interne de
capital de la part des banques : les banques calculent par eux-mêmes leurs besoins en fonds
propres au titre du capital économique ; en second lieu un dispositif de contrôle interne :
analyse de l’ensemble des risques par la banque elle-même ; et enfin une possibilité pour
les régulateurs nationaux, si besoin est, d’imposer aux banques des fonds propres
supérieurs au minimum réglementaire du pilier 1.

Le contrôleur bancaire peut confronter sa propre analyse de risque avec celle de la


banque en vue d’adapter son action prudentielle que ce soit via des fonds propres
supérieurs aux exigences minimales ou toute autre technique appropriée. La surveillance
par les autorités de régulation s’est amplifiée tout comme la responsabilité des banques
pour la gestion interne des risques.

2.2.3. Transparence et discipline du marché

Ce pilier vise à renforcer la stabilité financière grâce à une meilleure


communication financière. Son objectif principal est de promouvoir la discipline de
marché en développant un ensemble d’exigences de communication financière laquelle
repose sur deux principes dont la favorisation de la transparence financière et la crédibilité
d’une part, et de l’autre la réduction de l’incertitude du marché quant à l’exposition aux
risques.

Ces principes s’appliquent à la fois au nouvel Accord et à la réforme des normes


comptables internationales. De ce fait, les banques sont autodisciplinées et sont conduites à
communiquer au marché des informations pertinentes.

Le nouvel Accord de Bâle II repose sur trois piliers complémentaires qui


garantissent une estimation optimale des fonds propres et exigent un renforcement du
contrôle des pratiques d’évaluation des risques. Ainsi, les contraintes sont fondées sur une
approche quantitative et également qualitative des risques. Les termes de cet Accord se

24
répercutent en principe sur la règlementation prudentielle qui sera donc explicitée par la
suite.

SECTION III. REGLEMENTATION PRUDENTIELLE

La règlementation prudentielle rassemble les normes de prudence établies par le


Comité de Bâle pour maîtriser les risques liés à l’activité bancaire dans son ensemble. Elle
s’exerce à travers un corpus de normes prudentielles destinées à s’assurer que les pertes
potentielles liées aux risques que prennent les banques peuvent être couvertes par leur
fonds propres c'est-à-dire par les actionnaires et non les épargnants ou les autres
contreparties.

3.1 . Objectifs des règles prudentielles

Chaque norme prudentielle vise un objectif spécifique et est exprimé à travers des
ratios servant de limite à respecter par les banques. Quoi qu’il en soit, ces règles sont
pratiquement orientées vers la gestion des risques bancaires.

3.1.1. Solvabilité

La règle de solvabilité vise à s’assurer que l’exposition aux risques soit


proportionnelle à l’importance des fonds propres disponibles qui font l’objet de
l’instruction n°001/2000 du 01 février 20009. Elle est mesurée par le ratio de solvabilité
lequel fait l’objet de l’instruction n° 001/06 du 13 octobre 200610. Ce ratio s’exprime par le
rapport entre les fonds propres disponibles et les risques sur les actifs et les engagements
hors bilan. Les actifs sont pondérés suivant le système de pondération évoqué dans
l’instruction afférente. Les dispositions de Bâle I sur le ratio Cooke, encore en vigueur à
Madagascar, supposent que les fonds propres doivent couvrir en même temps les risques
de crédit et de marché.

9
Instruction n°001/00-CSBF du 01 février 2000, www.banquecentrale.mg
10
Instruction n°001/06-CSBF du 13 octobre 2006, www.banquecentrale.mg

25
3.1.2. Division de risques

La règle de division des risques vise à assurer que la survenance de défaillances de


quelques signatures n’entraîne pas de préjudices sur la santé financière de l’établissement.
Le ratio de division des risques est exprimé par le rapport entre les risques encourus et les
fonds propres disponibles. Il met ainsi en exergue la concentration des banques vis-à-vis
des établissements d’un côté et de la clientèle de l’autre. L’instruction n° 003/94-CCBEF
du 29 décembre 199411 présente en détail les dispositions de cette règle.

3.1.3. Position de change

La règle de position de change fait l’objet de l’instruction 001/98 – CSBF du 23


septembre 1998. Elle tente de prévenir les risques inhérents aux fluctuations des cours de
change. Le ratio afférent met en rapport les positions de changes longues ou courtes dans
les devises étrangères et les fonds propres disponibles. Il est à noter que « la position de
change est qualifiée de longue lorsque les avoirs majorés des devises à recevoir excèdent
les dettes majorées des devises à livrer ; elle est qualifiée de courte dans le cas
contraire »12.

3.1.4. Autres règles prudentielles

La limitation des crédits a pour objectif de protéger les déposants de l’utilisation à


des fins personnelles, par les dirigeants, les administrateurs, et généralement par toute
personne pouvant exercer une influence dominante sur la marche de l’établissement telle
que les membres de la direction, les ressources collectées.

Les règles de prise de participation sont instaurées dans le souci de réduire les
risques relatifs à la prise de participation et à la gestion immobilière. Elles permettent
d’assurer que le métier bancaire décrit selon les dispositions relatives à l’exercice des
activités des établissements de crédit soit respecté.

11
Instruction n°003/94-CSBF du 29 décembre 1994, www.banquecentrale.mg
12
Instruction n°001/98-CSBF du 23 septembre 1998, www.banquecentrale.mg

26
La règle sur les activités non bancaires oblige les établissements de crédit à orienter
l’essentiel de leurs opérations sur les activités bancaires. Elle complète ainsi le précédent
ratio sur la limitation des participations des établissements de crédit.

3.2 . Limites prudentielles

Les ratios prudentiels contribuent à la gestion des risques et émanent en grande


partie des dispositions règlementaires relatives à la supervision bancaire. En effet, les
banques sont sujettes à certaines limites des ratios prudentiels définis par la Commission
de Supervision Bancaire et Financière (CSBF). Il est à noter que les ratios prudentiels sont
multiples, cependant, seuls les ratios relatifs aux principaux risques financiers 13 sont
retenus dans cette étude à savoir le risque de crédit, le risque de marché et le risque
d’insolvabilité.

Dans le cas d’un manquement à ces limites, les banques sont incitées à régulariser
leur situation dans un délai qui leur est imparti par la CSBF. Par contre, une transgression
grave à ces règles fait l’objet des sanctions précitées auparavant.

Le cadre règlementaire constitue pour les banques une sorte d’assurance à


l’exercice de ses activités car sur elle repose la sécurité tant des banquiers que des
déposants, voir l’ensemble du système bancaire. La règlementation permet donc de
maintenir un environnement stable et sécurisé pour les établissements de crédits. Par
ailleurs, le renforcement de ce cadre par le nouvel Accord de Bâle II manifeste le souci des
régulateurs sur la règlementation surtout en termes de gestion des risques.

13
« Ratios prudentiels », CSBF, 2012

27
Conclusion de la première partie

Cette première partie a permis une vision synoptique et descriptive du cadre du


sujet traité dans cet ouvrage. Elle souligne la description organisationnelle de la BNI d’une
part, ses activités de l’autre.

La BNI présente une structure organisationnelle caractérisée par une répartition par
marché. Elle représente une banque universelle pratiquement leader dans ces domaines
d’activités. La présence d’un actionnaire important, le Crédit Agricole, confirme son
positionnement assez confortable. Les traits caractéristiques de ses activités sont reflétés
dans son bilan qui montre une part importante de l’exercice des activités d’octroi de crédit
aux particuliers et entreprises d’un côté, et de l’autre celle de la collecte de dépôts.

L’exercice de ces types d’activités génère beaucoup de risques. En effet, octroyer


un crédit suppose toujours une prise de risque pour la banque. Le risque apparaît comme
un évènement négatif avec une certaine probabilité de survenance et pouvant engendrer des
pertes pour l’entreprise bancaire. L’évolution de l’environnement bancaire a fait naître une
multitude de risques liés à la complexité des techniques modernes, cependant les risques
les plus importants et inhérents au métier bancaire restent toujours présents à savoir le
risque de contrepartie, de marché et opérationnel.

Actuellement, toutes les banques développent des systèmes de gestion des risques
bancaires pour assurer leur rentabilité et pérenniser leurs activités. La gestion de risques
constitue le moyen pour franchir les difficultés probables. Identifier un risque ne suffit
plus, car il faut encore émettre des mesures de prévention, faire une planification précise
des actions à mener et de faire un contrôle approprié pour réduire ou éviter totalement les
risques. C’est pourquoi, les régulateurs ont instauré depuis des années les normes
prudentielles pour contribuer à la maîtrise des risques.

L’exercice du métier de banquier est régi depuis des années par une règlementation
bancaire qui vise à stabiliser le secteur mais surtout de protéger les déposants pour éviter
que la faillite d’une banque n’entraîne un mouvement de panique et des réactions en
chaîne. Tout ceci intervient dans un cadre plutôt généralisé, mais qu’en est-il de la BNI
Madagascar, le cas pratique d’une banque en territoire malgache ?

28
PARTIE II. ANALYSE DE L’EXISTANT

L’intérêt de la première partie consiste à décrire le cadre d’étude avant de


développer le thème choisi. Situer l’entreprise BNI Madagascar dans le temps et dans
l’espace ainsi que présenter les champs théoriques et règlementaires serviront de méthode
et d’orientation des analyses ultérieures.

Ces analyses rentrent dans l’étude des risques financiers au sein de la BNI, lesquels
sont les risques de contrepartie, de liquidité, de marché et d’insolvabilité. L’approche des
activités est réalisée au préalable pour permettre une analyse plus concluante au niveau des
risques.

Pour ce faire, le premier chapitre montre l’analyse des risques financiers sur la base
des états financiers et des rapports d’activité de la BNI. A l’issue de cette première
approche, à un diagnostic de l’entreprise bancaire sera effectué afin de faire sortir d’un
côté les forces et les faiblesses constatées, les conformités par rapport à Bâle II de l’autre.

29
CHAPITRE IV. ANALYSE DES RISQUES FINANCIERS

Le cadre d’étude permet une description utile sur la société étudiée. En effet, la BNI
réalise des activités diversifiées destinées à tous les marchés. Plus ses activités prennent de
l’ampleur, plus les risques bancaires s’amplifient et les régulateurs renforcent davantage
leur contrôle. Les principaux risques à étudier sont notamment les risques de contrepartie,
les risques de liquidité, les risques de marché et les risques d’insolvabilité, lesquels font
l’objet de règles de prudence. Mais avant de trancher sur l’état des risques de la BNI, une
analyse de ses activités servira de compréhension préalable aux risques retenus.

SECTION I. ANALYSE DES ACTIVITES

La BNI réalise des activités bancaires dans la limite définie par les dispositions
règlementaires relatives aux établissements de crédit. Les données financières ainsi que la
compréhension de ses activités constituent les principales informations permettant de
procéder à cette analyse.

1.1. Positionnement de la BNI

L’importance de l’activité bancaire peut se mesurer à travers le total du bilan et du


hors bilan. Pour permettre de voir le positionnement de la BNI, une comparaison par
rapport aux autres établissements de crédit est préférable à une description isolée afin de
permettre un aperçu plus concluant.

Parmi les trois premières banques du secteur bancaire retenues du fait de


l’importance de leurs activités sont la BNI, BFV SG et la BOA. La représentation
graphique ci-dessous met en exergue les activités du bilan et hors bilan de ces trois
banques durant l’année 2011. Les informations recueillies pour les trois banques n’est
comparable que pour cette année.

30
Figure 2 : Positionnement de la BNI (Données financières 2011)

1 600 000
1 400 000
1 200 000
1 000 000
800 000
600 000
400 000
200 000
-
BOA BNI CA BFV SG
BILAN 1 352 448 1 105 693 1 031 654
HORS BILAN 591 370 520 161 385 595

Source : États financiers 2011

Les volumes duu bilan et du hors-bilan


hors bilan indiquent l’importance de l’activité d’une
banque. Les trois banques ont à peu près les mêmes proportionnalités entre les activités du
bilan et hors bilan. Elles effectuent des activités
activités hors bilan assez significatives en
complément de l’activité de crédit classique. La position de la BNI est située en deuxième
place avec un total de bilan égal à 1 105 693 millions de MGA contre 1 352 448 millions
de MGA pour la BOA et 1 031 654 millions de MGA pour la BFV.

1.2. Caractéristiques capitalistiques

Le capital est un facteur essentiel à considérer pour les banques, en particulier les
fonds propres car ils constituent un système de tampon nécessaire pour parer à des pertes
imprévues. Cependant,, ils ne sauraient remplacer une bonne gestion. Une base solide de
capitaux propres est en effet, nécessaire.

Pour déterminer l’importance de la capitalisation des établissements, le taux de


capitalisation sera calculé à l’aide du tableau ci-dessous
ci :

31
Tableau 1 : Taux de capitalisation (en millions de MGA)

BNI Madagascar BOA-MADAGASCAR BFV SG


2010 2011 2010 2011 2010 2011
Capitaux propres 95 113 98 052 115 564 137 415 85 303 99 157
Total bilan 1 098 815 1 105 692 1 234 174 1 352 448 794 119 1 031 653
Fonds propres/Total bilan (%) 8,7 8,9 9,4 10,2 10,7 9,6

Source : Service du Portefeuille et Participation de l’État

Les fonds propres sont rapportés au total du bilan pour déterminer le taux de
capitalisation. La BOA dispose de fonds propres élevés, suivi de la BNI et de la BFV SG.
De même pour le total du bilan. Par rapport au volume de fonds propres, la BNI sécurise
moins ses déposants que la BOA. En effet, plus les capitaux propres sont importants, plus
l’entreprise peut sécuriser ses relations à long terme avec tous ses partenaires.

Concernant le taux de capitalisation, la BNI reste la moins capitalisée du fait qu’elle


distribue plus de dividendes par rapport à ses concurrents. En 2011, le taux de
capitalisation passe de 8,7 à 8,9 pour cent pour la BNI, contre 9,4 à 10,2 pour cent pour la
BOA, 10,7 à 9,6 pour la BFV.

1.3. Exposition internationale

L’importance de l’exposition internationale est déterminée à partir de plusieurs


critères dans la mesure où ils mettent en exergue le volume des opérations effectuées en
devises par la banque. Afin de mettre en exergue l’importance de cette exposition de la
BNI, les opérations en devises par rapport aux volumes de l’Actif, du Passif et du Hors
bilan sont comparées. Le poids des activités en devises sont mises en exergues dans le
tableau ci-dessous.

Tableau 2 : Importance des opérations en devises au sein de la BNI

Opérations en devises Total bilan %


Actif 317 440 1 316 127 24,1
Passif 305 270 1 316 127 23,2
Hors Bilan 130 077 702 628 18,5

Source : Rapport des Commissaires aux comptes (Année 2012)

32
En tant que filiale, la BNI réalise d’importantes opérations en devises avec des
clients filialisés et sur les transactions internationales. L’activité en devise est équilibrée
car les actifs et les passifs afférents sont dans l’ensemble équivalents. Les actifs en devises
représentent 24,1 pour cent du total bilan, et les passifs à hauteur de 23,2 pour cent.
L’activité en devise du hors bilan représente 18,5 des engagements hors bilan. Les
principales devises liées à l’activité de la BNI sont le Dollar et l’Euro ; le Dollar étant la
plus dominante.

Figure 3 : Répartition des devises (Année 2012)

250 000,00
200 000,00
150 000,00
100 000,00
50 000,00
-
Actif Passif Hors Bilan
EURO 101 629,99 92 010,48 43 607,08
DOLLAR 211 619,90 211 862,59 85 408,17
AUTRES 4 190,10 1 396,97 1 061,80

EURO DOLLAR AUTRES

Source : Rapport des Commissaires aux comptes (Année 2012)

La BNI traite en grande partie des opérations en Dollar soit 67 pour cent des
opérations en devises, suivi de l’Euro à 32 pour cent, et les autres à 1 pour cent. Les actifs
et les passifs restent équilibrés en termes de change par rapport à la monnaie de change.

1.4. Structure du bilan

Le bilan simplifié servira de référence à la description et à l’analyse de la structure


du bilan. Les principales catégories d’opérations seront donc mises en exergue afin de
déterminer leurs poids et leurs natures dans l’ensemble des activités de la BNI.

33
1.4.1 Composantes de l’Actif de la BNI

L’Actif regroupe en grande partie les avoirs de la banque auprès des autres
établissements d’une part et les crédits octroyés à la clientèle de l’autre. Ces éléments
reflètent le bilan d’une banque, encore que la structure du bilan puisse varier de façon
significative selon l’orientation de l’activité, le contexte de marché, la composition de la
clientèle et l’environnement économique. En outre, les valeurs immobilisées et les autres
comptes financiers font partie intégrante de l’Actif.

Figure 4 : Composantes de l’Actif (en pourcentage du total du bilan)

100%
90%
80%
Trésorerie et opérations
70% interbancaires
60%
Opérations avec la
50% clientèle
40% Autres comptes financiers
30%
20% Valeurs immobilisées
10%
0%
2008 2009 2010 2011 2012

Source : États financiers BNI CA

Les opérations avec la clientèle caractérisent la principale activité de la BNI en


grande partie, elles représentent 39,10 pour cent du bilan en 2012, contre 25,38 pour cent
en 2009, donc une hausse progressive durant les dernières années. La variation de ces
opérations s’est surtout manifestée entre l’année 2010 et l’année 2011, soit une variation de
près de la moitié égale à 18,45 pour cent. Les opérations avec la clientèle à l’Actif
concernent les prêts octroyés à la clientèle.

Les opérations de trésorerie et interbancaires occupent également une place


prépondérante car elle témoigne une évolution croissante passant de 22,03 pour cent à
53,16 pour cent, soit la moitié de l’ensemble du bilan. Cette variation est due en grande
partie à l’augmentation des avoirs dans les autres établissements de crédit. Les comptes
courants chez les correspondants étrangers ont témoigné une hausse significative de 151,30

34
pour cent entre 2011 et 2012 selon le rapport d’activité 2012, de même pour les comptes de
réseau qui ont augmenté de 92,97 pour cent.

Quant aux valeurs immobilisées, elles représentent entre 3 à 5 pour cent du total du
bilan, ce qui différencie de loin et normalement une entreprise bancaire d’une entreprise
commerciale. Elles sont restées stables au cours des dernières années.

1.4.2 Composantes du Passif de la BNI

Le Passif regroupe les ressources bancaires plus précisément les emprunts auprès
de la Banque Centrale à l’instar du besoin de liquidité, les dépôts de la clientèle et les fonds
propres. Il se présente comme suit :

Figure 5 : Composantes du Passif de la BNI (en pourcentage du total du bilan)

100%
90%
80%
Trésorerie et opérations
70% interbancaires
60%
Opérations avec la
50% clientèle
40% Autres comptes financiers
30%
20% Capitaux permanents
10%
0%
2008 2009 2010 2011 2012

Source : États financiers BNI CA

Les opérations de dépôts auprès de la clientèle occupent une grande place, ce qui
est tout à fait normale car l’activité de la BNI tourne autour de cette opération. Elles ont
légèrement varié au cours de ces dernières cinq années. Ces opérations sont réparties entre
le marché des Particuliers et Professionnels, le marché du Mid market et des grandes
entreprises ou Corporate. La BNI réalise de loin des activités de collectes que d’octroi de
crédits, ce qui est renforcé en 2012 par un pourcentage de 82,03 pour cent pour les dépôts
clientèle contre 39,10 pour cent pour les crédits. L’évolution des dépôts de la clientèle se
présente comme suit :

35
Figure 6 : Activité de collecte de la BNI (en milliers de MGA)

800 000 000,00

600 000 000,00

400 000 000,00 Mid market

200 000 000,00 Particuliers et


Professionnels
-
2008 2009
2010 2011
2012

Source : États financiers BNI CA

La plus grande partie des dépôts provient des grandes entreprises tout comme pour
les encours de crédit à l’Actif. Ces dépôts Corporate représentent 57,1 pour cent des
collectes en 2012. Les dépôts
dépôt réalisés par les
es Particuliers et Professionnels sont également
considérables et dépassent de loin la situation des crédits octroyés à la clientèle. Les dépôts
provenant des Particuliers et Professionnels témoignent une évolution croissante, ce qui
justifie les efforts émis par la BNI visant à renforcer sa position sur ce marché pour réduire
son image de banque d’entreprise. Le Mid market représente 7,3 pour cent des dépôts de la
clientèle en 2012 et ne présente pas d’évolution significative.

Les capitaux permanents sont pratiquement stables durant les dernières années. Le
résultat net de l’exercice reste également stable.

Les emprunts auprès de la Banque Centrale de Madagascar (BCM)


( sont
relativement faibles.. La banque n’a donc eu recours au financement par
par la BCM que pour
un volume de montant faible. Elle n’a sans doute éprouvé aucun besoin de liquidité.

1.5. La rentabilité

La rentabilité constitue un indicateur important dans l’analyse d’une banque. Elle


révèle la position concurrentielle sur les marchés bancaires et de la qualité de la gestion au
sein d’une banque. A cet effet, maintenir une certaine rentabilité conduit à conserver un

36
certain profil de risque maîtrisable dans le temps. Le compte de résultat de la BNI est
étudié selon les différents indicateurs de rentabilité retenus.

Tableau 3 : Coefficient d’exploitation (en millions de MGA)

2 008 2 009 2 010 2 011 2 012


Produits d'intérêts 61 880 60 960 63 965 67 156 72 761
Charges d'intérêts 18 541 20 480 18 626 17 853 22 001
Revenus nets d'intérêts 43 339 40 480 45 339 49 304 50 760
Produits d'honoraires et commissions 20 176 20 923 22 069 24 603 26 264
Charges d'honoraires et commissions 1 812 1 656 2 165 2 390 2 202
Revenus nets d'honoraires et de commissions 18 365 19 266 19 904 22 212 24 062
Revenus nets du portefeuille de transaction 3 - - - -
Revenus nets des opérations en monnaies étrangères 13 261 16 655 14 586 13 189 14 152
Revenus nets sur autres opérations 1 855 3 977 2 659 2 275 2 731
Autres revenus 15 118 20 632 17 245 15 464 16 884
Produit net bancaire (PNB) 76 822 80 379 82 488 86 980 91 706
Frais directs d'exploitation 41 972 43 947 44 201 45 602 48 052
Résultat net (RN) 23 853 22 009 22 146 20 483 25 888
RN/PNB (%) 31,0 27,4 26,8 23,5 28,2
Coefficient d'exploitation (%) 54,6 54,7 53,6 52,4 52,4

Source : États financiers BNI CA

Le PNB de la BNI montre une évolution croissante durant les cinq dernières
années. Il est constitué essentiellement par les revenus nets d’intérêts à hauteur de 55 pour
cent en 2012 contre 56 pour cent en 2008, d’une part, et par les revenus nets de
commissions à hauteur de 26 pour cent en 2012 contre 24 pour cent en 2008. En effet,
l’accroissement du PNB est justifié par l’accroissement des opérations de trésorerie, avec
la clientèle notamment en termes de dépôt, et les commissions. Les produits d’intérêts ont
d’ailleurs témoigné une augmentation successive depuis 2008, soit une hausse de près de
18 pour cent entre 2008 et 2012. Bien que les autres revenus n’aient pas montré de
variations significatives, ils ont représenté entre 17 et 25 pour cent du PNB au cours des
cinq dernières années, ce qui peut être jugé quand même conséquents.

Suite à l’augmentation des rémunérations du personnel du fait du renforcement des


effectifs réalisé ces dernières années, mais également de la hausse des charges externes, en
particulier, les frais postaux et télécommunications, et les services de sous-traitance, les
charges d’exploitation se sont accentuées. En revanche, le poids de ces charges n’ont pas
impactés sur la productivité de la banque du fait de l’évolution croissante du PNB qui
couvre largement la partie exploitation des activités. L’évolution du PNB par rapport au
résultat net et aux charges d’exploitation est montrée sur la figure ci-après.

37
Figure 7 : Évolution du PNB/Frais d’exploitation/Résultat net

100 000,00
80 000,00
60 000,00
40 000,00
20 000,00
-
2 008 2 009 2 010 2 011 2 012

Produit net bancaire (PNB) Frais directs d'exploitation


Résultat net (RN)

Source : États financiers BNI CA

En 2009, la variation du résultat témoigne une baisse passant de 23 852,96 millions


de MGA en 2008 à 22 008,99 millions de MGA en 2009. Ce qui témoigne un recul de -7,7
pour cent par rapport à l’année 2008. Cette baisse est en partie engendrée par la hausse des
autres charges d’exploitation de 4,79 pour cent (43 981,51 millions de MGA en 2009
contre 41 971,66 millions de MGA en 2008) dont la dotation aux amortissements de la
rénovation du siège est la plus significative. En outre, le résultat a également été affecté par
la diminution significative des autres produits d’exploitation, soit une baisse de -83,22 pour
cent (2 997,3 millions de MGA en 2008 contre 503 millions de MGA en 2009). Par
ailleurs, le PNB a évolué de peu.

En 2010, une légère hausse de +0,62 pour cent est remarquée au niveau du résultat.
Cette hausse est revue à la baisse en 2011, soit de -7,5 pour cent par rapport à 2010. La
diminution du résultat opérationnel est aggravée par celle des autres produits d’exploitation
(-98,2%) et l’augmentation des autres charges d’exploitation (+3,2%).

En 2012, le résultat net est en forte progression de plus de 26,4 pour cent pour
s’établir à 25 888 millions de MGA. Cette évolution croissante résulte de l’augmentation
du résultat opérationnel de 12,3 pour cent (81 223 millions de MGA en 2012 contre
72 323,75 millions de MGA en 2011). En effet, à la progression des revenus nets d’intérêts
s’ajoutent une hausse des revenus nets d’honoraires et de commissions (+8,3%) et des
autres revenus nets, ainsi qu’une diminution des charges nettes sur CDL (-28,5%).

38
Face à cette évolution favorable du résultat, les PNB n’ont témoigné qu’une
progression légère mais continue. La BNI témoigne une certaine maîtrise de ses charges
d’exploitation.

La rentabilité de la BNI a quelque peu diminué entre 2008 et 2009, en revanche,


elle s’est nettement améliorée en 2012. Par rapport à ses principaux concurrents BFV SG
et BOA-MADAGASCAR, la BNI a su maintenir une certaine stabilité durant les trois
dernières années d’après la comparaison ci-dessous.

Tableau 4 : Évolution du PNB par rapport au résultat (en millions de MGA)

BNI BOA BFV SG


2010 2011 2010 2011 2010 2011
RN 22 146 20 483 8 679 24 846 19 692 14 588
PNB 82 487 86 979 90 509 102 219 76 368 92 362
RN/PNB 26,8 23,5 9,6 24,3 25,8 15,8

Source : Rapport d’activités 2011

Pour la BNI, malgré la diminution de sa rentabilité en 2011, sa rentabilité a


augmenté de 5 pour cent entre 2011 et 2012. En outre, elle dispose d’une capacité à
maintenir un certain niveau de rentabilité laquelle ne varie que légèrement contrairement à
la BOA qui témoigne une variation de près de 15 pour cent entre 2010 et 2011, et à la BFV
de près de 10 pour cent.

Le volume des activités de la BNI est considérable, ce qui se confirme par sa


position parmi les trois grandes banques malgaches. La structure financière montre
généralement une évolution croissante. De plus sa rentabilité reste quelque peu stable.
Cette analyse des activités ne représente qu’un préalable à l’analyse des risques laquelle
fera l’objet de la section suivante.

SECTION II. MESURE DES RISQUES

L’analyse des activités a permis de dégager certains points pertinents dans l’analyse
des risques. La mesure du risque tient une place prépondérante du fait que les facteurs de
risques indissociables à l’exercice des activités bancaires. Cette mesure intègre

39
normalement des informations détaillées, cependant, elles sont restreints dans cette étude et
sont dans la plupart de nature uniquement financières. Les risques de contrepartie, de
liquidité, de marché et d’insolvabilité seront donc analysés à la limite des informations
financières.

2.1. Risque de contrepartie

Le risque de contrepartie ou le risque de signature ou encore le risque de crédit est le


risque lié au fondement même de l’activité bancaire. Pour comprendre et analyser ce type
de risque, l’appréciation de la qualité des débiteurs permet de souligner la qualité des
emprunteurs. Outre cette appréciation, les banques sont tenues de respecter les normes
règlementaires de division des risques lequel soulève la prévention d’un effet néfaste dû à
une concentration excessive à un ou groupe de clients importants.

2.1.1. Description du portefeuille global de la BNI

Le portefeuille de prêts constitue un aspect important dans l’étude du risque de


crédit. Il détermine en même temps les segments cibles et leur importance ainsi que la
stratégie adoptée en termes de crédit. Les répartitions par marché et par échéance seront
retenues pour décrire d’une part le profil des emprunteurs, la structure du portefeuille par
échéance de l’autre.

2.1.1.1. Répartition par marché

La BNI s’est surtout manifesté sur le marché des grandes entreprises avant de se
focaliser sur le marché des Particuliers et Professionnels. L’importance de chaque segment
joue en faveur de la BNI.

40
Figure 8 : Activité de crédit de la BNI (en milliers de MGA)

400 000 000,00 Particuliers et


300 000 000,00 Professionnels

200 000 000,00 Mid market

100 000 000,00


Grandes
- entreprises

Source : Rapport d’activités de la BNI CA

L’importance du marché des grandes entreprises parmi les segments cibles de la


BNI est toujours justifiée au niveau de la structure des crédits. La BNI détient en effet plus
de 40 pour cent des parts de marché Corporate actuellement.

Le marché des Particuliers et Professionnels et celui du Mid-market


market ont quelque
peu évolué ces cinq dernières années. Le rythme de croissance dee ces marchés est lent mais
continuel en général. A l’instar de l’année 2012, les
les encours de crédits ont progressé de 8,2
pour cent par rapport à 2011. Tous les marchés ont évolué dont celui des PME à plus de
20,5 pour cent et les crédits aux particuliers et professionnels progressent également de
plus de 12,9 pour cent. Le marché des PME présente une situation assez instable traduisant
ainsi l’effet de la crise sur les situation financière.

2.1.1.2. Répartition par échéance

La structure des échéances des encours de


de crédits décrit l’importance des crédits en
fonction de leur échéance. Les échéances à long, moyen et court terme des encours de
crédits se sont évolués comme suit :

41
Figure 9 : Structure des échéances des encours de crédits (en pourcentage)

70,00
60,00
50,00
40,00 Long terme
30,00 Moyen terme
20,00 Court terme
10,00
-
2 008 2 009 2 010 2 011 2 012

Source : Rapport d’activités de la BNI CA

Le pourcentage des encours de crédits à court terme domine nettement parmi les
échéances. Le court terme est constitué des crédits octroyés pour une période variant de
1mois à 1 an, le moyen terme pour une période allant de 1 à 5 ans
ans et le long terme pour une
période à plus de 5 ans.

Les
es crédits à court terme génèrent moins de risques que ceux à long terme.
terme En effet,
plus la durée du crédit est longue, plus l’octroi est risqué car la banque peut, par hypothèse,
s’exposer au risque que la situation de l’emprunteur se détériore si la durée du crédit est
longue

2.1.2. Examen de la qualité des débiteurs

La qualité des débiteurs peuvent se mesurer à travers l’importance des créances


douteuses et leur de couverture. L’état des créances douteuses reflète, en effet, la capacité
de remboursement des emprunteurs. Pour la BNI, ces créances se présentent comme suit :

42
Tableau 5 : État des créances douteuses entre 2011 et 2012 (en millions de
MGA)

Rubriques 2011 2012 Variation (%)


Créances douteuses bruts 104 865,09 120 938,60 15,3
Agios réservés 31 464,82 34 150,03 8,5
Créances douteuses hors agios réservés 73 400,27 86 788,57 18,2
Provisions pour créances douteuses 59 259,88 68 708,47 15,9
Créances saines 425 347,95 462 423,29 8,7
Concours bruts 530 213,05 583 361,89 10,0
Taux de créances douteuses (%) 19,8 20,7 1,0
Taux de couverture hors agios réservés (%) 80,7 79,2 - 1,6

Source : Rapport de Gestion du Conseil d’Administration de la BNI CA

Les créances douteuses ne sont autres que les prêts impayés générés par la clientèle.
Les créances douteuses hors agios témoignent une hausse de 18,2 pour cent en 2012, et les
provisions ont variés de 15,9 pour cent. En 2011, les créances douteuses proviennent
surtout du déclassement de certains clients PME en douteux pour un montant de près de
2,2 milliards MGA. En 2012, les créances d’entreprises à hauteur de 12 milliards MGA ont
été déclassées en douteux.

L’encours des crédits aux grandes entreprises ont régressé de près de 52,3 milliards
depuis 2010 selon le rapport d’activité 2011, cette situation s’est, par contre, améliorée en
2012 en témoignant une hausse de 14,8 milliards. Les crédits aux particuliers et
professionnels sont, en revanche, en nette progression durant les deux dernières années.

Les taux de couverture du risque client hors agios s’établit à 79,2 pour cent contre
80,7 pour cent en 2011. Par référence au taux de couverture du secteur, le taux de
couverture est satisfaisant, soit un taux de 72,4 pour cent en 2011 pour le secteur14.

En 2006, la BNI a procédé au renforcement des provisions pour risque de


contrepartie afin de respecter la nouvelle règlementation de la CSBF relatif au
provisionnement des risques de contreparties. Cette modification a entraîné une variation
plus ou moins significative du taux de couverture. Le taux varie de 68,5 pour cent en 2005
à 80,3 pour cent en 2006, ce qui représente une répercussion significative de la
règlementation sur les provisions.

14
« Rapport annuel de la CSBF 2011», www.banquecentrale.mg, page 31.

43
2.1.3. Ratio de division des risques

Le ratio de division des risques mesure le risque lié à un ou plusieurs clients. Pour
la BNI, les grandes entreprises y compris les institutionnels occupent une grande partie de
leur portefeuille clientèle. Le marché des particuliers et professionnels montre, en
revanche, une évolution progressive. Ce qui peut réduire d’une certaine manière le risque
de concentration de la BNI vis-à-vis des Grandes entreprises, sans pour autant éliminer le
risque isolé existant dans le cercle du marché Corporate.

Le ratio de division des risques se situe actuellement à une limite de 35 pour cent et
la limite globale de l’ensemble des grands risques est fixée à une limite inférieure 10 fois
des fonds propres disponibles. Pour la BNI, la concentration des engagements s’établit à
31,5 pour cent en 2012 contre 36,5 en 2011 pour ses 10 premiers clients. Le seuil de ratio
de division des risques n’étant pas dépassé en 2012.

2.2. Risque de marché

Les opérations de marché de la BNI se limitent à des opérations de change pour le


compte de ses clients et à la gestion des excédents de trésorerie générés par son activité de
banque commerciale. Les contreparties sont au nombre restreint qui sont les autres banques
confrères, le Trésor Public, le groupe Crédit Agricole et Calyon New York.

Les excédents de trésorerie sont placés d’un côté en Bons de Trésor, de l’autre en
Titres de Créances Négociables (TCN). De ce fait, les opérations de trésorerie sont influées
par l’incorporation de cet excédent.

La BNI collecte également des devises de ses clients sur une durée à court terme et
en partie sur une durée plus longue auprès du groupe CASA ou de ses correspondants dont
les filiales de Crédit Agricole.

44
2.2.1. Risques liés aux opérations en devises

La mesure de ces risques est traduite par la position de change de la BNI. Le ratio
de position de change est de 15,17 pour cent en 2012, ce qui reste nettement au-dessous du
seuil règlementaire de 20 pour cent fixé par la CSBF.

2.2.2. Risque de taux

Les études portent sur la corrélation entre les taux de la Banque Centrale et les taux
des banques primaires. La BNI fixe son taux de base à partir du taux directeur de la BCM.
Une variation significative de ce taux de référence peut être conséquente au niveau des
taux débiteurs et créditeurs. Le contexte est marqué par un excès des ressources par rapport
aux emplois, donc de surliquidité. A travers une révision des taux directeurs, les autorités
monétaires visent un assouplissement des conditions de financement.

Pour l'institut d'émission, chaque desserrement doit se répercuter sur les taux de
base bancaires et plus précisément sur la grille des taux d'intérêt débiteurs. Cette mesure a
favorisé, la formation chez les investisseurs comme chez les intermédiaires, une baisse
généralisée quoique non uniforme, des taux sur l'ensemble des maturités de la courbe.
L’impact des taux de base sur les taux débiteurs et créditeurs en 2011 se présente comme
suit :

Figure 10 : Évolution des taux débiteurs

Taux de base Taux débiteurs


30,00 50,00
25,00 40,00
20,00 30,00
15,00
10,00 20,00
5,00 10,00
- -
Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max

Max
Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Min

Janv Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sept Oct Nov Déc

Source : www.banquecentrale.mg

45
Figure 11 : Évolution des taux créditeurs

Taux de base Taux créditeurs


30,00 12,00
25,00 10,00
20,00 8,00
15,00 6,00
10,00 4,00
5,00 2,00
- -
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Min
Max
Janv Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sept Oct Nov Déc

Source : www.banquecentrale.mg

En 2008, la décision des autorités locales de peser sur les taux pratiqués par les
banques commerciales a été conséquente pour la BNI. Le taux directeur est passé de 12
pour cent à 10 pour cent en début de l’année 2009. A l’issue d’une simulation effectuée en
début 2008 au sein de la BNI, une variation de 2 pour cent du taux de base de celle-ci
affecterait son PNB de 5,5 milliards MGA, soit 7,33 pour cent du PNB 2008, et impacterait
le résultat courant de 17,3 pour cent.

Cette pression sur les taux appliqués par les banques commerciales s’est surtout
justifiée, pour la BNI, à la fin de l’année 2009. La baisse des taux d’intérêt a pesé sur les
marges. Le produit net bancaire est ainsi en recul en 2009. Les revenus nets d’intérêts ont
baissé de -5,4 milliards (43 339,34 millions en 2008 et 40 246,46 millions en 2009). Les
causes de cette régression proviennent des éléments suivants :

 une baisse de 4,4 milliards sur les intérêts de placements en devises en Euro
et en Dollar suite à la forte baisse de taux ;
 une baisse de -0,8 milliards des taux de BTA qui passent de 9,9 pour cent en
2009 contre 10,8 pour cent en 2008 ;
 une baisse de -0,2 milliards du montant rémunéré au secteur commercial.

Suite à cette modification significative du taux directeur, les résultats ont repris vers
la fin de l’année 2010 en passant de 40 479,92 millions MGA en 2009 à 45 338,52 millions
MGA. Cette augmentation se poursuit jusqu’en 2012. Cette progression est due surtout à
l’évolution de l’activité commerciale et de la marge nette de trésorerie. La marge de

46
trésorerie
sorerie est constituée en plus des placements à la BCM, des placements en Bon de
Trésor par Adjudication (BTA) qui offre à la BNI autantt d’assurance pour sa liquidité. Les
avoirs en établissement de crédit font également partie de cette trésorerie.

2.3. Risque de liquidité

La liquidité représente une notion importante


importante dans le domaine des activités
bancaires. Le bilan bancaire est classé par ordre décroissante de degré de liquidité, de ce
fait le classement des actifs et passifs repose sur la logique de liquidité. Le risque de
liquidité vient du fait que la banque
banque peut ne pas disposer de la quantité de fonds suffisante
pour pouvoir satisfaire à ses obligations. Or, pour pouvoir faire face à ses obligations, elle
dispose des différents moyens de financement lesquels se rapportent aux dépôts de la
clientèle que ce soit en devise ou en monnaie locale.

2.3.1. Répartition des sources de financement

Dans une entreprise bancaire, les dépôts de la clientèle forment les sources de
financement. Une banque dont la base de dépôts est stable, vaste et variée connaîtra
généralement moins de problème de liquidité.
liquidité Les dépôts permettent le refinancement des
crédits à la clientèle. Ils constituent les sources de financement pour effectuer l’activité
d’intermédiation bancaire. Pour la BNI, les collectes se sont évoluées
évolué s comme suit :

Figure 12 : Répartition des encours


enco de collectes (en milliers de MGA)

800 000 000,00


600 000 000,00
Mid market
400 000 000,00
200 000 000,00 Particuliers et
Professionnels
-
Grandes entreprises
2008 2009
2010 2011
2012

Source : Rapport d’activités de la BNI CA

47
Les encours de collectes sont formés, en grande partie, par les dépôts du marché des
Grandes entreprises, suivi de ceux des Particuliers et Professionnels ainsi que ceux du Mid-
market.

Les dépôts des grandes entreprises constituées des Institutionnels et des entreprises
de taille constituent les premières sources de financement de la BNI. Ils ont apparemment
témoignés dans la moindre mesure une légère baisse au cours des dernières années. Ainsi,
si les encours des grandes entreprises représentaient encore jusqu’à 60 pour cent du total
des encours, ils sont réduits à 57,10 pour cent en 2012. L’importante baisse de 2009 a
résulté de l’arrêt de plusieurs projets suite à la crise traversée par le pays à la fin de cette
année. La collecte au niveau des institutions a diminué de 45 milliards MGA.

Suite à la baisse des encours en 2009, les variations en hausse se sont manifestées
en 2010 et en 2012. Selon l’évolution par marché des encours rapporté au total des encours
de collectes, les pourcentages montrent les variations par marché comme suit :

Tableau 6 : Évolution des encours de collectes en pourcentage du total des


encours

ENCOURS FIN D'ANNEE


2008 2009 2010 2011 2012
Particuliers et Professionnels 34,00% 34,90% 34,00% 38,90% 35,60%
Mid market 6,18% 8,80% 6,80% 8,10% 7,30%
Grandes entreprises 60% 56,30% 59,30% 53% 57,10%

Source : Rapport d’activités de la BNI CA

Les dépôts des particuliers et professionnels sont marqués par une nette évolution,
ce qui traduit l’effort de la BNI de couvrir ce segment de marché pour assurer son objectif
de banque universelle. Le marché du Mid-market ou des PME a surtout pris son envol vers
2009 au vu de la variation significative de 48,6 pour cent et représente 8,8 pour cent des
encours de collecte de 2009.

48
2.3.2. Répartition par produit

Les collectes sont réparties


réparti entre les types de produits offerts par la banque. La
répartition permet de mettre en exergue la structure de financement au niveau de la BNI
selon la nature des dépôts. Cette répartition se présente comme suit :

Figure 13 : Structure de financement

80,00
60,00
40,00
20,00
-
2 008 2 009 2 010 2 011 2 012

Autres Comptes sur livrets DAT DAV

Source : Rapport d’activités de la BNI CA

Suivant la nature des encours de collecte, la BNI dispose de plus de financement


provenant des dépôts à vue (DAV) que des dépôts à terme (DAT). Les DAV représentent
en moyenne près de 71 pour cent des dépôts et les DAT sont près de 12 pour cent. Les
DAV représentent une exposition aux risques de retraits des clients en période de crise
puisque ses dépôts peuvent être retirés à tout moment. Par contre, les dépôts à terme sont
moindres mais constituent des sources de financement plus stables
stable et prévisibles à la
banque.

2.3.3. Ratio de liquidité

Le ratio de liquidité
ité mesure la capacité de la banque à faire face à ces dettes
exigibles avec ses actifs disponibles. Cette notion de liquidité s’éloigne de celle destinée à
la qualification des actifs et passifs du bilan. Le bilan peut distinguer entre les actifs très
liquides et moins liquides.
liquides Cependant, la mesure de liquidité en question concerne le
recouvrement des emplois liquides par les ressources liquides. En effet, la
l liquidité de la
BNI se présente comme suit entre 2011 et 2012.

49
Tableau 7 : Liquidité de la BNI

Exercice 2012 Exercice 2011 Exercice 2010 Exercice 2009


Actif courant 1 216 708,32 1 012 556,72 1 003 324,13 895 618,42
Passif courant 1 208 895,00 1 007 640,52 1 003 701,75 898 719,18
Ratio de liquidité (en %) 101 100 100 100

Source : États financiers de la BNI CA

Le ratio généralement admis étant de 100 pour cent, la BNI dispose de


suffisamment de liquidité. Le ratio indique que la banque peut faire face à ses échéances
convenablement.

2.4. Risque d’insolvabilité

Le risque d’insolvabilité peut mettre un établissement bancaire en état de cessation


de paiement. Il résulte en effet de la survenance des risques de contrepartie, de liquidité et
de marché. Son analyse reste essentielle pour veiller à ce que la banque puisse disposer
d’une assise financière solide pour faire face aux risques. Le point important pour assurer
cette solidité vient de la structure capitalistique dont la banque dispose et qui fait l’objet du
tableau 2. De plus, la règlementation prévient ce risque par le calcul du ratio de solvabilité
qui définit le minimum de fonds propres à détenir. Enfin, le calcul du fonds de roulement y
trouve aussi son intérêt dans le jugement de l’équilibre général.

2.4.1. Détermination de l’équilibre général

Le fonds de roulement reflète l’équilibre général du bilan bancaire. Le montant du


fonds de roulement permet de vérifier la couverture des actifs immobilisés par les capitaux
permanents.

50
Pour la BNI, le fonds de roulement se présente comme suit pour les cinq dernières
années :

Tableau 8 : Fonds de roulement de la BNI (en millions de MGA)

2 008 2 009 2 010 2 011 2 012


Valeurs immobilisées 55 496,99 55 287,99 52 284,51 50 014,05 48 049,58
Ressources propres 89 033,02 91 537,27 96 350,00 98 052,27 107 232,17
Total du bilan 957 729,38 989 386,92 1 098 815,34 1 105 692,79 1 316 127,17
FR (en valeur) 33 536,03 36 249,28 44 065,49 48 038,22 59 182,59
FR (%) 3,5 3,66 4,01 4,34 4,5

Source : États financiers de la BNI CA

Les actifs immobilisés sont couverts en totalité par les ressources propres. Ce qui
fait ressortir un fonds de roulement positif. De plus, le fonds de roulement est en nette
évolution ces dernières années. En effet, la BNI présente une structure équilibrée résultant
de l’importance de ses fonds propres notamment de ses réserves, ce qui lui permet de
couvrir autant ses crédits clientèle que ses titres d’investissement.

2.4.2. Ratio de solvabilité

La solvabilité est un indicateur permettant de juger de la solidité financière de


l’établissement. Le ratio en question se rapporte au ratio règlementaire défini par la
règlementation prudentielle. La BNI présente en 2012 un ratio de solvabilité égal à 12,78
pour cent selon le rapport du Commissariat aux comptes 2012 calculés selon les
pondérations des risques et les fonds propres disponibles. La BNI se situe de 4 points de
plus par rapport à la norme de solvabilité fixée à 8 pour cent.

L’identification et la mesure des risques restent un préalable à la gestion des risques


proprement dite. La mesure des risques a permis de déterminer à quel point l’établissement
de crédit est exposé aux risques et si leur importance est néfaste ou non. En outre, les
mesures prudentielles ont montré peu ou prou la capacité de la BNI à respecter les
dispositions règlementaires à travers les ratios prudentiels. Les forces et les opportunités
dont dispose la BNI sont importantes pour sa pérennité. Elle reste, cependant, exposée à
des menaces de l’environnement et à certaines faiblesses.

51
CHAPITRE V. ANALYSE DES FORCES ET FAIBLESSES

Cette première analyse permet à présent de distinguer les forces et les faiblesses de la
BNI tant au niveau interne qu’externe. Les activités de la BNI sont considérables vu
qu’elle tient la deuxième place en termes de part de marché après la BOA
MADAGASCAR. Comme toute entreprise, la BNI présente des faiblesses. Elle doit faire
face également aux contraintes négatives de l’environnement. En revanche, elle peut tout
de même jouir des opportunités de l’environnement.

SECTION I. FORCES ET FAIBLESSES

La BNI est manifestement une banque d’une grande envergure. Elle fait, comme toute
autre grande banque malgache la fierté du pays. Ceci est certainement dû à une bonne
stratégie de la part du comité de direction et du personnel, notamment en termes de gestion
des risques bancaires. En effet, selon notre analyse préalable des activités, la banque
possède autant de forces que de faiblesses.

1.1. Forces

La BNI présente des points forts manifestes auxquels elle tient sa position
concurrentielle. Nombre de points forts peuvent être évoqués à l’issue de l’analyse
précédente.

1.1.1. Au niveau de la structure financière

La BNI présente globalement une structure financière solide dans l’exercice de ses
activités. Certains sont à faire remarquer concernant cet aspect financière.

52
1.1.1.1. Assise financière solide

La BNI présente une assise financière solide du fait de sa structure capitalistique


qui la place en 2012 en deuxième place après la BOA-MADAGASCAR. En effet, le degré
da capitalisation reste un indicateur facile à déterminer pour juger de la capacité de la
banque à encaisser des évolutions brusques du secteur. En revanche, le ratio de solvabilité
définie de la banque constitue un autre indicateur plus précis. En effet, la BNI dispose
d’une solvabilité au dessus de la norme ce qui rend notre jugement plus concluant.

1.1.1.2. Liquidité satisfaisante

La position de la BNI par rapport à la liquidité est satisfaisante. Les besoins de


financement au cours des dernières années ont été satisfaits en totalité suivant les ratios de
liquidité. De plus, les sources de financement sont bien réparties. D’après l’évolution de la
structure de financement, la BNI dispose d’un potentiel d’expansion rapide de son
portefeuille de prêts, ce qui favorise la situation de liquidité. La BNI a besoin de peu de
liquidités puisque ses dépôts sont constitués en majeure partie par des dépôts à vue.

Entre autres, la BNI dispose d’actifs très liquides notamment la trésorerie en BCM qui
représente près de 37 pour cent des opérations de trésorerie. Elle dispose également des
placements en BTA de plus de 3 mois qui représentent près de 26 pour cent des opérations
de Trésorerie en 2012 et témoigne une hausse significative de 117,8 pour cent par rapport à
2011. Enfin, les avoirs en établissements de crédits représentent près de 36 pour cent du
total des opérations de trésorerie. En somme, les actifs très liquides dont la trésorerie
représentent 53,16 pour cent du total du bilan.

1.1.1.3. Bonne rentabilité

La BNI présente une rentabilité légèrement accrue au cours des dernières années : 2008
à 2012. En effet, la BNI dispose d’une bonne performance financière qui se reflète par le
montant des résultats positifs maintenu à un niveau quelque peu stable. En revanche, la
BNI a su stabiliser ses performances par rapport à la BOA. En 2012, la BNI montre une
évolution presque stable en passant de 20 483 millions de MGA à 25 888 de MGA contre

53
une variation significative passant de 8 679 millions MGA à 24 846 millions MGA pour la
BOA.

1.1.1.4. Productivité du personnel

L’évolution de l’effectif du personnel par rapport à l’évolution du PNB démontre une


croissance de la productivité du personnel. L’effectif du personnel de la BNI connaît une
croissance continue suivant l’augmentation du PNB.

Tableau 9 : Évolution des effectifs par rapport à l’évolution du PNB

2 008 2 009 2 010 2 011 2 012


Produit net bancaire (PNB) 76 822,39 80 378,60 82 487,87 86 979,85 91 705,81
Effectif 662 676 683 698 699
PNB/Effectif 116,05 118,90 120,77 124,61 131,20

Les chiffres démontrent une certaine corrélation entre l’évolution du PNB et de


l’effectif. A mesure que le PNB augmente, l’effectif témoigne une hausse. De plus, la
productivité également suit l’évolution des deux indicateurs.

1.1.2. Au niveau de la gestion des risques

La BNI dispose d’un dispositif de gestion des risques propres à elle. Depuis 2006,
elle prend en compte les nouvelles dispositions de Bâle II, notamment au niveau de la
gestion des risques opérationnels.

1.1.2.1. Organisation solide

Au niveau de la BNI sont instaurés différents organes liés directement ou


indirectement à la gestion des risques. Ils sont responsables du suivi du niveau de risques et
des mesures de correction afférentes à ces risques.

Le Comité de Crédit assure le suivi des dossiers de crédit qui sont la base même de la
gestion du risque de crédit. Le Comité de Contrôle Interne sert à suivre les
recommandations des organes de tutelle et de contrôle interne et externe de la banque. Par
ailleurs, le Comité de Risques Sensibles et Provisionnement examine l’ensemble des

54
risques sensibles, et de prendre des décisions collégiales de dotation ou de reprise en
matière de provisions. Le Comité Asset Liability Management (ALM), également, est
chargé de décider de toutes mesures nécessaires à la maîtrise des risques financiers tout en
assurant la bonne application des mesures prises.

La BNI utilise un dispositif de contrôle permanent pour s’assurer de la conformité des


opérations tant au niveau du siège qu’au niveau des agences. Ce dispositif permet la
prévention et le contrôle des risques de non-conformité et des risques juridiques. A cet
effet, elle a institué un Responsable du Contrôle Permanent et des Risques (RCPR), en
charge également du risque opérationnel, et un Responsable de la Conformité-Sécurité
financière rattaché au RCPR restant chargé de la centralisation des pertes liées au risque
opérationnel et du reporting sur le risque opérationnel.

La BNI met en évidence les fonctions des responsables des risques. Ce qui constitue
une bonne répartition des tâches et une concentration actives sur les risques.

1.1.2.2. Assurance sur la couverture des risques

La BNI dispose d’une bonne adéquation des fonds propres vu le ratio de couverture des
risques s’élevant à plus de 4 points par rapport à la norme de 8 pour cent. Elle est donc en
position de supporter ses risques avec ses fonds propres disponibles. En outre, cette
adéquation des fonds propres révèle la capacité la banque à supporter des pertes.

1.1.2.3. Avancement par rapport à Bâle II

Le dispositif de Bâle II, à titre de rappel, intègre dans l’adéquation des fonds propres
l’importance de la couverture du risque opérationnel. La BNI dispose d’un système de
gestion des risques opérationnels pour se conformer aux exigences de Bâle II. A l’instar de
l’élaboration des reporting des pertes liées aux risques opérationnels, la BNI élabore une
cartographie des risques opérationnels permettant un meilleur suivi.

Concernant l’adéquation des fonds propres, la BNI a entrepris depuis l’année 2006
le calcul parallèle du ratio de couverture des risques sur la base de Bâle II et sur la base du
ratio Cooke. Notons que la norme règlementaire malgache reste inchangée à ce jour. Si
telles étaient les forces constatées, quid des ses faiblesses ?

55
1.2. Faiblesses

L’exercice de l’activité bancaire présente certainement des difficultés auxquels les


banques doivent faire face. Le cas de la BNI montre en effet certaines faiblesses qui seront
soulevées point par point.

1.2.1. Au niveau des activités

Les principales faiblesses constatées au niveau des activités émanent de l’analyse des
activités effectuée précédemment. Elles se rapportent aux indicateurs financiers reflétant
l’activité de la banque.

1.2.1.1. La croissance des emplois ne suit pas celle des ressources

La BNI présente une diminution des crédits par rapport à la BOA en 2011, ils sont
en baisse de 9,4 pour cent pour la BNI, contre une augmentation de 6,1 pour cent pour la
BOA en 2011. Les ressources ont stagné pour la BNI (0,1%), tandis que la BOA a varié de
9,8 pour cent entre 2010 et 2011. Une nette évolution est, en revanche, constatée entre
2011 et 2012 car les ressources ont augmenté de plus de 18 pour cent et les emplois de 9
pour cent. Cependant, l’évolution des ressources est nettement plus importante que celle
des emplois, contrairement à l’évolution au niveau de la BOA. Cette situation peut
engendrer une surliquidité liée à la clientèle et en conséquence de déstabiliser l’équilibre
bilanciel.

1.2.1.2. Part trop importante des ressources à vue

Les ressources à vue représentent près de 70 pour cent des ressources de la BNI en
2012. Les ressources à vue sont notamment des dépôts dont le retrait peut s’effectuer à tout
moment. Elles sont composées des dépôts des grandes entreprises à plus de 60 pour cent.
La concentration des dépôts des grandes entreprises est très marquée dans la structure des
dépôts.

56
1.2.2. Au niveau des risques

Les risques constituent toujours une source de faiblesse pour les banques car ils
n’entraînent que des effets négatifs se répercutant sur la situation financière des banques.
La BNI, malgré ses forces au niveau de la gestion des risques rencontre certaines
faiblesses.

1.2.2.1. Dégradation de la qualité du portefeuille

Le volume des créances douteuses ont augmenté d’une année à l’autre alors que le taux
de couverture a témoigné une baisse allant de 79 à 80 pour cent. Les encours douteux
proviennent surtout des entreprises classées en douteux, ces dernières étant victimes de la
crise actuelle. En effet, le volume des créances douteuses sur prêts à la clientèle
augmentera si la crise perdure, ce qui est apparemment le cas.

1.2.2.2. Exposition importante au risque de crédit

Le marché des grandes entreprises constitue la majorité des engagements de la BNI,


elle peut très bien être source d’exposition importante. Cette exposition importante
représente généralement l’indication de l’engagement de la banque à soutenir certaines
grandes entreprises. Les banques qui prennent l’habitude de prêter à de grandes entreprises
manquent parfois d’objectivité dans leur appréciation des risques associés aux crédits.

1.2.2.3. Sensibilité au risque de retrait massif

Les dépôts à vue constituent une trop grande part dans les activités par rapport aux
autres types de dépôts. En cas de crise, les clients risquent de faire des retraits massifs sans
préavis puisque le dépôt à vue peut être retiré à tout temps contrairement au dépôt à terme
dont le retrait est fixé à l’avance. Il est à signaler que les grandes entreprises fournissent la
majorité des dépôts, suivi des particuliers et des professionnels.

En outre, l’évolution annuelle des encours de collectes provenant des grandes


entreprises sont pratiquement instables d’une année à l’autre comparée à celle des
ménages. Malgré une gestion plus active des grandes entreprises, les retentissements de la

57
crise économique sur ces dernières sont remarqués au niveau de la courbe d’évolution des
collectes. Cette instabilité reste donc un risque pour la BNI vis-à-vis du marché Corporate.

Le marché Corporate représente à plus de 50 pour cent des dépôts de la clientèle.


De plus, les DAV sont composés en grande partie des dépôts des grandes entreprises,
suivis des particuliers et professionnels.

Figure 14 : Évolution des encours de collectes entre 2010 à 2012

Source : Rapport d’activité de la BNI CA

1.2.2.4. Limites à l’application de Bâle II

Le système bancaire actuel se conforme en majeure partie aux dispositions de Bâle I,


ce qui est justifié en partie dans le calcul du ratio de solvabilité, la surveillance prudentielle
encore limitée. La détermination de la solvabilité ne tient compte que des risques de crédit
et de marché, la surveillance prudentielle reste sous l’autorité de plusieurs entités et à un
seul organe. Comme pour Madagascar, la supervision bancaire est partagée avec le
Ministère chargé des Finances et la CSBF. Dans ce contexte, les banques ne peuvent

58
ignorer les limites règlementaires, même si certaines d’entre elles ont la possibilité de
satisfaire aux exigences de Bâle II.

En outre, le volume et la complexité des activités entreprises à Madagascar, en


particulier au sein de la BNI, restent dans un champ encore moindre par rapport aux
exigences de ce nouvel Accord. Cependant, la BNI applique en partie les propositions de
Bâle notamment dans sa gestion interne laquelle nous avons évoqué plus haut.

Les forces dont dispose la BNI sont considérables même si elle présente certaines
faiblesses. La situation financière est un point fort non négligeable pour la banque vu
l’ampleur de ses activités. De même pour le domaine de gestion des risques, la BNI
présente une organisation de maîtrise de risques bien précise et témoigne une aptitude à
appliquer certaines exigences de Bâle II.

SECTION II. MENACES ET OPPORTUNITES

Une entreprise bancaire reste dans l’exercice de ses activités sous l’influence de son
environnement. Cet environnement est susceptible de faire dégrader la situation de
l’entreprise, ou au contraire de la favoriser.

2.1. Menaces

Les menaces qui émanent de l’environnement de l’entreprise bancaire sont


multiples. La BNI est exposée à certaines contraintes défavorables qui en découle : des
contraintes règlementaires, des contraintes sociopolitiques et économiques, selon qu’elles
influencent de manière significative les activités bancaires.

59
2.1.1. Lacunes règlementaires

Depuis plusieurs années, la règlementation bancaire malgache a omis certaines


dispositions pourtant utiles à l’exercice des activités bancaires. Les lacunes concernent en
particulier la monétique, les risques de taux d’intérêt et de liquidité.

2.1.1.1. Absence de la règlementation de la monnaie


électronique

La monnaie électronique a connu un essor considérable au niveau des opérations


bancaires. La BNI a pour sa part mis sur pied les transactions via internet et téléphonie
mobile vers l’année 2004. Les mobile banking et e-banking constituent des transactions sur
des supports technologiques avancés. Les risques liés aux transactions par monnaie
électronique ne sont donc considérés qu’au niveau des risques opérationnels émanant du
piratage du système d’information. Cependant, l’ensemble des banques utilisent de plus en
plus ce genre de support dans leurs opérations. Face à l’accroissement des opérations liées
à la monétique, aucune disposition règlementaire précise n’est entrée en vigueur.

2.1.1.2. Absence des normes règlementaires sur le risque


de taux d’intérêt et le risque de liquidité

Il est à noter que l’importance des actifs liquides n’est pas toujours une force pour
la banque et pour les régulateurs. La détention obligatoire d’un niveau d’actifs liquides
excessif et ne rapportant pas d’intérêt peut engendrer des coûts supplémentaires pour les
banques. A cet effet, les banques sont tentées de trouver des moyens de financement qui ne
soient pas sujets à des exigences de réserves, de plus, cette situation engendre un avantage
concurrentiel pour les institutions qui ne sont pas soumises à ces conditions de détention de
réserves. Ce genre de pratique a tendance à réduire l’efficacité et l’importance des
exigences de réserves comme un outil de politique monétaire.

La liquidité constitue plus une fin qu’un moyen au niveau des dispositions
règlementaires. La règlementation élabore les normes prudentielles pour assurer la liquidité
bancaire et la solvabilité. Pourtant le niveau de liquidité requise ou bien les moyens de
gestion du risque de liquidité ne font pas l’objet de suivi précis.

60
Le risque de taux d’intérêt, pouvant avoir un impact négatif aussi bien sur les
profits de la banque que sur sa valeur économique, ne fait pas l’objet d’une règlementation
propre. La gestion des risques de taux consiste à éviter que l’exposition au risque dépasse
des niveaux généralement autorisés, cependant, les niveaux préalables ne sont définis par
aucunes dispositions.

2.1.2. Contraintes réglementaires et développement des acteurs


informels

La règlementation de plus en plus stricte pourrait détourner les clients du système


bancaire. La naissance croissante des acteurs informels en termes de prêts, ou le désir
d’éviter les contraintes règlementaires sont à l’origine de l’éloignement des clients vis-à-
vis des services de la banque. Les clients sont attirés par ces types d’acteurs du fait de la
rapidité de l’obtention des prêts en espèce sans être obligés de fournir toute une panoplie
de documents à l’avance.

2.1.3. Crise politique et économique actuelle

La crise actuelle se généralise de plus en plus dans tous les domaines d’activité. Par
conséquent, les banques n’échappent pas aux retombées de cette crise. Pour la BNI, les
marchés des Grandes entreprises et les PME sont les plus influés car leurs niveaux de
crédits et de leurs dépôts justifient cet impact. Les encours de crédits PME ont constitué la
majorité des créances douteuses en 2012, ajouté aux professionnels selon le rapport
d’activité 2012 de la BNI. Ces secteurs sont les plus frappés par la crise.

2.1.4. Évolution technologique : menaces liées à la monétique

Le développement des opérations liées à la monétique est une source de risques tel
que les piratages informatiques au niveau des transactions, ou encore le fait d’être
tributaire à des prestataires insuffisamment fiables en particulier les GAB.

61
2.1.5. Les vols et braquages

Les banques sont devenues victimes de braquages ces deux dernières années. Ces
braquages sont liés en partie à l’instabilité politique et économique actuelle qui a
développé une certaine insécurité ressentis surtout au niveau des agences bancaires.

2.1.6. Désengagement du groupe CASA de l’actionnariat de la


BNI

La cession des actions du groupe CASA au niveau de la BNI est devenu


irréversible. La recherche de nouvel actionnaire majoritaire reste un point non encore
résolu à ce jour. La sélection géographique est un frein majeur car les grandes banques
opérant dans le domaine bancaire sont d’une rareté dans les pays africains. La BNI
rencontre une certaine difficulté à trouver de nouveaux actionnaires pouvant réduire les
risques majeurs engendrés par ce désengagement.

Ce changement d’actionnaire de référence de la BNI peut présenter des graves


répercussions. En raison d’un contexte économique international particulièrement dégradé
et de tensions fortes dans l’environnement bancaire actuel, ce projet de cession ne peut
rendre critique le rôle économique de la BNI. Cette dernière a toujours présenté une
visibilité en termes de coopération avec l’Etat à l’instar des financements majoritaires en
faveur des Institutionnels. De ce fait, le départ du groupe CASA peut déstabiliser
l’environnement politique, économique et financier malgache.

A part cette répercussion à l’échelle nationale, la BNI court un grand risque


financière du fait de cette cession. A l’origine, la capacité de la BNI à faire des crédits
dépassant la limite de la division des risques pour les grands groupes aussi bien locaux
qu’internationaux provient de l’appui du Groupe CASA sous forme de contregarantie
donnée au profit de la CSBF pour compte de la BNI, contregarantie que la CSBF n’accepte
que si elle est donnée par une banque de référence internationale. Par suite, ce projet de
cession provoquera une perte de capacité de crédits de la BNI actuellement bonne, mais
encore elle sera dans l’obligation de faire rembourser les grands Groupes locaux et
étrangers en termes d’encours d’engagements. Ce qui ne serait en plus pas favorable à la
relation d’affaires de la BNI avec cette catégorie de clients, ou pourrait ternir son image et
sa réputation. Y est ajouté à ces conséquences le risque de la perte de viabilité de la BNI.

62
2.1.7. Exigences de Bâle II

Les menaces liées à l’application des exigences de Bâle II concernent la complexité


de ce dispositif. Ce dernier reste dans le champ des grandes banques telles que la BNI ou la
BOA-MADAGASCAR du fait de leur appartenance à des holdings étrangers qui sont en
évolution directe avec les dispositions de Bâle II. De ce fait, l’ensemble du secteur
n’éprouve pas le besoin de sortir de la première norme de Bâle. En outre, les autorités de
régulation ne peuvent envisager une complète application de ce nouvel Accord par rapport
à leur vision du secteur bancaire malgache.

2.2. Opportunités

L’environnement peut offrir des avantages susceptibles de favoriser les activités


bancaires de l’ensemble du secteur que pour une banque donnée. Malgré les menaces
auxquelles fait face la BNI, elle peut compter sur certaines opportunités.

2.2.1. Marché vaste

La clientèle s’élargit de plus en plus, comme la clientèle des jeunes professionnels


consommateurs de produits faisant appel aux Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication (NTIC). Le développement des PME, encouragé par les
Organisations Non Gouvernementales (ONG), peut contribuer à élargir le marché de la
banque. Le marché de la mésofinance et de la microfinance en sont des exemples concrets.

Le marché des Bâtiments de Travaux Publics (BTP) offrent une opportunité


d’expansion pour la BNI. Actuellement, l’extension de l’emploi lié à l’activité de BTP
présente un potentiel considérable15. D’un côté, le niveau de sous-emploi au sein de la
population pauvre est extrêmement élevé et le nombre de ceux qui cherchent un emploi
dans les micro-projets à haute intensité de main d’œuvre dépasse largement le nombre
d’emplois offerts. De l’autre, la couverture des programmes de travaux publics à haute
intensité de main d’œuvre est très restreinte. Au vu de ces arguments, la BNI peut compter
davantage sur le marché des BTP.

15
« MADAGASCAR Après trois ans de crise : Évaluation de la vulnérabilité et des politiques sociales et
perspectives d’avenir », Banque Mondiale, 2012, 77p.

63
2.2.2. Rôle positive de la règlementation sur le développement
des activités bancaires

Les exigences règlementaires favorisent l’attrait des clients notamment en termes


de sécurisation tel que la règlementation sur le blanchiment de capitaux. L’esprit de
sécurité de la règlementation tend à inciter la clientèle, surtout les entreprises, à choisir des
transactions bancaires. Malgré l’apparition des acteurs de crédit informels, les opérations
auprès des banques sont tenues comme une assurance sécurisant les clients et donc sont
préférables aux opérations informelles.

2.2.3. Tendance technologique poussée

La clientèle se tourne davantage vers les intérêts portés par les produits et services
modernes. L’attrait des jeunes professionnels pour ces produits modernisés constitue un
avantage. Le recours à la carte bancaire, la banque à distance par internet, le mobile
banking se développent de plus en plus. Les partenariats avec les opérateurs malgaches se
multiplient davantage comme le partenariat de BOA avec TELMA pour les opérations de
paiement par téléphone. Les Guichets Automatiques Bancaires (GAB) sont également en
pleine expansion, car une banque au moins en ouvre un chaque année. La facilité que
procurent ces moyens attire beaucoup la clientèle. Ces produits et services offrent une
certaine rapidité dans l’exécution, de plus que les GAB couvrent divers zones
géographiques plus proche de la clientèle.

La BNI présente autant de forces que de faiblesses dans la réalisation de ses


activités. Les points mis en exergue sont surtout axés sur la structure financière et la
gestion des risques, lesquels sont en relation directe avec les principaux risques financiers.
Les contraintes et opportunités de l’environnement touchent en particulier la place de la
règlementation au niveau des activités bancaires. Le fait de soulever ces différents points
nous permet de déduire les actions nécessaires pour remédier aux problèmes perçus.

64
Conclusion de la deuxième partie

L’analyse des activités a surtout mis en exergue le positionnement de la banque en


termes de volume d’activité par sa masse bilancielle, et de son exposition internationale par
rapport au degré d’activité en devises. De plus, l’analyse de la rentabilité de la banque
constitue un indicateur descriptif de la performance financière de la banque. Elle permet de
comprendre davantage sa situation financière.

La BNI présente des points forts tant au niveau de sa situation financière qu’au niveau
de la gestion des risques. Elle reste axer sur le contrôle permanent dans le suivi des risques
dans le siège et dans le réseau d’agences. Par contre les faiblesses sont repérées surtout au
niveau des couvertures des créances douteuses qui témoignent une hausse ces deux
dernières années.

De surcroît, elle est aussi contrainte de faire face à des menaces liées à son
environnement. Le plan règlementaire est le plus évoqué du fait des lacunes règlementaires
perçues depuis cette décennie. En revanche, les opportunités ne sont pas moindres car la
banque peut tirer profit des facteurs de développement externe.

L’intérêt de l’analyse est de faire ressortir un diagnostic de la BNI. A l’issue de ce


diagnostic des solutions et des recommandations générales sont proposées pour résoudre
les problèmes.

65
PARTIE III. PROPOSITIONS D’ACTIONS, ETUDES D’IMPACTS ET
RECOMMANDATIONS GENERALES

Une remarque découlant de notre analyse est la capacité de la BNI à produire un


résultat excédentaire en dépit de la crise sociopolitique frappant Madagascar depuis 2009.
Ce résultat est dû à la combinaison de différents facteurs tant internes qu’externes à la
banque. Toutefois, le rôle des dirigeants reste prépondérant en termes de stratégie et
d’organisation car l’évolution des activités reflète leur implication.

Par rapport à ses concurrents, la BNI reste dans une bonne position sur certains
critères, en particulier sur le coefficient d’exploitation qui explique la maîtrise de la banque
des charges d’exploitation et l’amélioration du résultat brut d’exploitation. La BNI dispose
autant de forces que d’opportunités dans ses activités, et est contrainte à surmonter ses
faiblesses et à se confronter aux menaces.

Pour pallier les problèmes soulevés au niveau de la BNI, des solutions seront
proposées dans cette dernière partie. Par la suite, l’étude des impacts des actions
correctives et des recommandations générales concernant surtout la règlementation et
l’évolution vers les dispositions de Bâle II seront apportées.

66
CHAPITRE VI. PROPOSITIONS D’ACTIONS

La BNI constitue sans doute une société de grande envergure, disposant d’une
certaine capacité d’évolution même en période de crise. Placée parmi les trois premières
banques, notamment en termes d’activité, elle semble maintenir une bonne rentabilité. En
outre, l’évolution en nombre de ses employés reflète l’augmentation du volume d’activité
auquel elle doit s’en tenir. Toutefois, elle reste sensible sur quelques points, lesquels
peuvent faire l’objet d’actions correctives. Dans cette optique, des propositions de
solutions concernant les faiblesses rencontrées au cours de l’analyse seront présentées. Ces
propositions seront axées d’une part sur le domaine d’activité, la gestion des risques en
particulier dans le cadre de Bâle II d’autre part.

SECTION I. PROPOSITIONS D’ACTIONS SUR LES ACTIVITES

Les actions trouvent leurs intérêts dans l’évolution des activités. Le but est de
développer et de pérenniser les activités de manière à gérer de manière efficace les risques
inhérents. En effet, le développement du portefeuille de crédit, la stimulation des dépôts, le
développement des canaux d’accès à la clientèle et la mise en place d’une organisation
commerciale autour du client sont les principales actions que nous avons jugées utile pour
le moment.

1.1. Développement du portefeuille de crédit

Le portefeuille de crédit de la BNI présente une répartition légèrement


déséquilibrée. La banque est surtout axée sur les prêts octroyés aux grandes entreprises.
L’hypothèse d’une défaillance de cette catégorie de marché mettrait la banque dans une
situation pratiquement défavorable. Cependant, elle a fait des efforts considérables
concernant le développement du marché des particuliers et professionnels durant les cinq
dernières années. Une progression est donc remarquée au niveau des activités de crédits
des deux plus importants segments de marché de la BNI.

L’encours de crédit octroyé au marché des PME reste peu évolutif et moins
volumineux que les deux autres marchés. Il fallait donc cibler sur les PME dans un premier

67
temps. Par ailleurs, le marché des particuliers présentent une évolution légèrement stable
par rapport aux deux autres marchés. Ce segment de marché devrait donc présenter des
potentiels d’évolution plus marqués.

1.1.1. Diversification du portefeuille

La diversification consiste à augmenter le poids des crédits destinés aux particuliers


et professionnels d’une part, des PME de l’autre. Ces deux marchés sont encore moindres
par rapport à celui des grandes entreprises auxquels la banque se concentre énormément.
Sur la figure 8, nous avons pu constater le poids des grandes entreprises dans le
portefeuille de crédits.

Entre autres, le renforcement des activités de la microfinance constitue un moyen


de développement du portefeuille de crédit. La BNI effectue depuis peu des activités de
microfinance. Elle présente un potentiel de développement de cette activité de
microfinance.

1.1.2. Développement et optimisation des canaux d’accès à la


clientèle

La bancarisation sur le territoire malgache reste encore faible pour une population
de plus de 20 millions d’habitants. L’élargissement des réseaux d’agences permettra donc à
la BNI de viser d’autres zones à potentiel en crédits et ressources destinés notamment aux
particuliers, entreprises et à la microfinance.

Le développement des canaux consiste à poursuivre le maillage du territoire et


l’extension du réseau par l’ouverture d’agences, la modernisation et la délocalisation
d’agences existantes ainsi que l’implantation de GAB.

Entre autres, le développement et la diversification des canaux de distribution


contribuent à cet objectif. Pour cela, l’utilisation de l’e-banking sera optimisée et le réseau
des prescripteurs devrait être élargi.

68
1.1.3. Développement du financement des investissements et des
grands projets des corporates

La BNI reste le leader sur le marché des entreprises. A cet effet, elle a tout intérêt de
favoriser au mieux l’évolution auprès de cette clientèle. Cela concerne l’identification des
dossiers présentant un meilleur profil de risque.

1.2. Stimulation des dépôts de la clientèle

A titre de rappel, les dépôts de la clientèle ont stagné en 2011, ils ont repris en 2012
avec une hausse de plus de 18 pour cent. Cependant, cette évolution reste insuffisante par
rapport à ces concurrents tels que la BFV qui est de 26,6 pour cent. La BNI devrait
optimiser ses dépôts au niveau du marché des particuliers et des professionnels. Ce type de
marché est le plus concerné du fait qu’il représente encore une énorme opportunité pour les
banques malgaches. Tout comme les actions suscitées au niveau des activités de crédit, les
dépôts devraient faire l’objet d’actions commerciales à renforcer.

1.3. Mise en place d’une organisation commerciale autour du client

Afin de renforcer l’organisation de la BNI dans ce conteste évolutif, elle pourrait


mettre en place la structure d’animation commerciale. Cela demande évidemment de plus
d’effectif au niveau de l’équipe commerciale ainsi que le renforcement des démarches en
se focalisant par marché : marché des particuliers, des professionnels, des entreprises, de la
microfinance.

Les principales actions en vue de cette organisation sont nombreuses et sont


notamment :

 La mise en place d’une structure d’animation commerciale,


 Le renforcement de l’encadrement du réseau par l’augmentation du nombre de
responsables de zone,
 Le développement de nouvelles pratiques commerciales et managériales,
 La fixation d’objectifs par agence en termes de productivité.

69
Les premières actions sont orientées vers le développement des activités de la BNI
étant donné que les crédits et les dépôts constituent les points importants à gérer au niveau
de la banque. Le développement du portefeuille de crédit reste indispensable tant pour
prospérer les activités que pour faire face aux risques de concentration envers les grandes
entreprises. Par la suite, est à traiter la gestion des risques financiers notamment le risque
de crédit.

SECTION II. GESTION DES RISQUES FINANCIERS

Les risques financiers sont les risques habituels de l’activité bancaire. Le risque
d’insolvabilité est le risque que toutes banques tiennent à éviter en gérant du mieux que
possible les principaux risques inhérents à l’activité bancaire. Le risque de crédit constitue
la première origine de tous les risques bancaires, et bénéficie donc d’une attention
permanente des banquiers. A Madagascar, le risque de crédit, risque exacerbé par la forte
concentration des portefeuilles, reste dominant. Cette situation est justifiée par
l’importance de la proportion moyenne des créances douteuses en 2011 à hauteur de 14,4
pour cent contre 13,5 pour cent en 2010 selon le rapport de la CSBF en 2011.

2.1. Gestion du risque de crédit

Le risque de crédit demeure le risque le plus encouru par les banques malgaches. Le
risque de crédit, est jugé à partir de l’importance des créances douteuses annuelles de la
banque. Pour améliorer les faiblesses se rapportant à ce type de risque, l’attention doit donc
se tourner vers la qualité du portefeuille de prêts. Des actions de développement du
portefeuille devraient être ainsi réalisées dans le champ de l’amélioration de la qualité de
portefeuille de crédit. Toutefois, les actions propres aux risques de crédit vont viser un peu
plus la politique d’octroi de crédit et la politique de provisionnement. La gestion de crédit
repose sur trois principales mesures lesquelles sont la limitation du risque de crédit, la
classification des actifs et la politique en termes de dotation de provisions.

70
2.1.1. Limitation du risque de crédit

Cette limitation n’est autre que le principe règlementaire sur le respect du ratio de
division des risques. Cette règlementation tente d’empêcher que les banques deviennent
excessivement dépendantes d’un emprunteur ou d’un groupe d’emprunteurs. L’importance
des crédits octroyés par la BNI auprès des grandes entreprises l’expose à un risque de
concentration plus accru par rapport à ce marché. De ce fait, la BNI devrait continuer ses
efforts en termes de respect de la règle de division des risques pour éviter cette exposition
importante. Les actions menées plus haut sont des moyens permettant une déconcentration
des crédits octroyés vers les particuliers, les professionnels et les PME.

2.1.2. Classification des actifs suivant les normes internationales

Les actifs pour lesquels la banque est exposée à un risque doivent faire l’objet d’une
classification. La classification constitue un élément fondamental de gestion des risques.
Les actifs sont classés selon le degré de risque de crédit plusieurs fois dans l’année. Dans
cette optique, il importe de tenir compte de la performance du serviteur de la dette ainsi
que de la situation financière de l’emprunteur. La banque détermine elle-même la
classification, tout en suivant des normes qui sont en principe fixées par les autorités de
régulation. Le système règlementaire malgache a fixé depuis 2006 les normes de gestion
des provisions suivant l’instruction 002/2006 du 13 octobre 2006. Cette instruction ne
concerne uniquement que les cas des créances douteuses. En revanche, les normes de
classification des actifs16 actuellement en usage dans la plupart des pays en développement
proposent cinq catégories d’actifs à savoir les catégories standard, mention spéciale, non
conforme, douteux et pertes. Le cas d’un actif classé en standard suppose qu’il présente
une garantie totale. La mention spéciale rassemble les actifs présentant des faiblesses
d’adéquation et pouvant nuire à la capacité de remboursement de l’emprunteur. L’actif est
jugé non conforme dans le cas où le service de la dette présente une faiblesse bien définie
relative au crédit. Un actif est classé en douteux lorsque le recouvrement de celui-ci en
totalité n’est pas possible et provoque des pertes pour la banque. Le classement d’un actif
en pertes suppose que la créance douteuse est irrécouvrable.

16
GREUNING Hennie Van, BRAJOVIC BRATANOVIC Sonja, « L’analyse et la gestion du risque bancaire »,
1ère édition Eska, Paris, 2004, 384 p.

71
2.1.3. Dotations aux provisions pour créances douteuses

La classification des actifs constitue une base de détermination des provisions pour
d’éventuelles pertes sur les prêts. La constitution de provisions revêt en grande partie la
qualité du portefeuille de prêts. De plus, les provisions constituent la base de la capacité de
la banque à absorber les pertes. Dans les pays en développement, comme Madagascar,
l’économie témoigne une certaine fragilité et les régulateurs fixent des niveaux obligatoires
de provisions en fonction de la classification des actifs. La BNI devrait provisionner
intégralement les avoirs douteux, et cela en vertu de l’article 4 de l’instruction n°
002/2006-CSBF relative aux règles de provisionnement de contrepartie des établissements
de crédit. Cet article met en exergue le fait que les banques devraient provisionner, en tout
état de cause, intégralement les crédits impayés depuis plus de trois mois. Les crédits
arrivant au bout d’une année au niveau de la BNI sont donc déjà considéré comme
dépassant une période de trois mois et devrait faire l’objet d’une provision à hauteur de
100 pour cent.

2.2. Renforcement de la gestion préventive des risques

Le renforcement de la gestion préventive suppose différentes actions à


entreprendre. L’anticipation reste un moyen de rendre plus efficace le système de gestion
des risques.

Tout d’abord, la détection et le suivi des dossiers irréguliers et en anomalie doivent


être renforcés. Les dossiers en question sont notamment ceux qui présentent des impayés,
des comptes gelés ou sans mouvement et des dépassements.

Ensuite, l’optimisation du rôle des comités en charge des dossiers préoccupants est
de nécessité. Il vise une classification adéquate des actifs douteux.

Enfin, un contrôle adéquat et continuel de l’évolution de la structure de


classification des engagements devrait être renforcé. Il a pour objectif la mise à jour des
classements.

72
2.3. Recherche de nouveau partenaire

L’appartenance de la BNI à un groupe de référence internationale a toujours


représenté un point fort, en particulier sur les contregaranties octroyés par le groupe CASA
pour l’aider à respecter la limite de division des risques. Cependant, le départ du groupe
Crédit Agricole pourrait défavoriser sa situation. En effet, la participation du groupe
CASA a permis à la BNI de bénéficier de clients filialisés et a rendu ses activités en
devises plus importantes par rapport à ses concurrents. Actuellement, elle risque de perdre
ces clients étrangers du groupe CASA. Le fait de trouver un nouveau partenaire renommé
reste un défi majeur pour la banque.

Le choix d’un nouveau partenaire doit faire l’objet d’une mûre réflexion de la part
des dirigeants concernés. Le nouveau partenaire devrait avoir les mêmes expériences,
notamment en termes de marchés, que le groupe CASA pour assurer la pérennité de la
BNI. Le repreneur devrait être une banque internationale de référence afin de garder
l’image de la BNI. A titre d’exemple, la BNP Paribas constitue une banque renommée
internationalement se situant à la onzième place selon le classement par capitalisation
boursière, et neuvième par résultat net.

Le développement des activités et le renforcement de la gestion des risques


constituent des moyens pour améliorer la situation actuelle de la BNI. Il est vrai que la BNI
exerce un volume d’activité important destiné à une clientèle diversifiée. Cependant, au fur
et à mesure de cette importance, la gestion des risques devient rude. C’est pour cela que
l’élargissement des marchés est nécessaire surtout pour pallier le risque de concentration
aux grandes entreprises et d’améliorer la qualité du portefeuille.

73
CHAPITRE VII. ETUDES D’IMPACTS

La gestion des risques prend de plus en plus d’importance au niveau de la BNI car
sur elle repose la sérénité du déroulement des activités bancaires. Pour faire face aux aléas
de l’environnement, la banque est tenue de procéder à diverses actions qui tentent de
réduire les effets néfastes liés à cet environnement. Des actions correctives qui puissent
rendre plus performante la situation de la banque sont proposées, notamment en termes de
maîtrise des risques. L’impact de ces actions sont multiples lesquelles feront en partie
l’objet de ce chapitre, une autre section mettra en exergue les recommandations générales.

SECTION I. IMPACTS DES MESURES PRISES

La BNI constitue une banque pratiquement solide malgré les faiblesses qu’elle peut
présenter. Le développement du portefeuille de prêts reste un objectif permanent pour les
banques afin de pérenniser leurs activités mais aussi de maîtriser d’une manière ou d’une
autre les risques. L’ensemble des actions proposées ultérieurement présente des intérêts
pour la banque et de son environnement.

1.1. Impacts au niveau de la banque

Le développement au niveau des activités est le premier souci pour pouvoir pérenniser
l’entreprise. Les impacts des solutions visent en effet cet objectif de développement et à la
maîtrise évolutif des risques.

1.1.1. Augmentation des activités de collecte et de crédit

Des augmentations au niveau de certains indicateurs seront marquées. Elles se


manifestent notamment sur :

 les encours de ressources


 la part de marché
 les encours de crédit

74
 les encours de collecte
 le taux de transformation

1.1.2. Élargissement du marché

Plus la banque vise de nouvelles zones, plus elle a la capacité d’élargir son marché.
Les évolutions visées concernent surtout le marché des particuliers qui témoigne de plus en
plus des besoins en termes de crédit. Ensuite, le marché de la microfinance et des BTP
couvrent encore des clients potentiels particulièrement pour les zones rurales.

1.1.3. Amélioration de la qualité du portefeuille

La qualité du portefeuille demeure un défi majeur pour les banques. Ces dernières sont
obligées de maintenir une certaine qualité en termes de crédit pour assurer la maitrise des
risques de contrepartie. La gestion préventive des risques tendent à réduire ainsi le poids
des créances douteuses. Au fur et à mesure du renforcement de la gestion des risques, les
banques sont de moins en moins face à l’exposition au risque de pertes. L’importance trop
grande des créances douteuses traduit une mauvaise politique de crédit et des procédures
afférentes. En revanche, la maîtrise de ces types de créances reste donc une fin constante
pour les banques.

1.1.4. Respect des ratios règlementaires et équilibre bilanciel

Face aux efforts d’optimisation de la gestion des risques et du développement du


portefeuille d’activité, la BNI se trouve davantage en position de satisfaire les exigences de
la règlementation prudentielle. Plus la banque augmente son résultat, plus elle dispose
d’une capacité d’alimentation des réserves obligatoires en termes de fonds propres
disponibles. Entre autres, l’équilibre bilanciel est assuré par la maîtrise des risques
financiers majeurs en particulier le risque de liquidité, de taux et de change. Il est à noter
que les facteurs de risques tels que les taux, le change ou la liquidité ont un impact direct
sur l’équilibre bilanciel. Le taux influent de manière significative sur les actifs et passifs du
bilan en faisant apparaître un gap entre les taux fixes et variables. Quant à la liquidité,
l’échéancier peut faire apparaître des excédents ou découverts de trésorerie résultant de la

75
différence entre les ressources et les emplois. Enfin, le change est susceptible de modifier
l’équilibre bilanciel en ce sens qu’un décalage entre la valeur des actifs et celle des
capitaux et des dettes libellés en devise étrangère subsiste toujours.

A part cela, la dispersion des risques entre les marchés permet de pallier le risque de
concentration et de respecter la règle de division des risques. La BNI reste susceptible à
une concentration en faveur des Grandes Entreprises et des Institutionnels.

1.2. Impacts sur l’environnement

L’impact sur l’environnement concerne notamment le rôle économique que joue la


BNI en faveur de l’économie malgache. Plusieurs impacts positifs sont remarqués au
niveau de l’environnement économique.

1.2.1. Développement des PME

Le développement des financements auprès des PME favorise l’évolution de


nouvelles entreprises. Dans un sens plus large, la BNI contribue au développement
l’entreprenariat.

1.2.2. Développement rural

Les efforts en termes de microfinance réalisés par la BNI contribuent au


développement rural. La zone rurale constitue pour Madagascar un secteur peu exploré
pourtant elle représente un secteur porteur en termes d’activités agricoles. Étant donné que
la microfinance est une activité à part et connexe pour la BNI, elle constitue un
élargissement important de ses activités de celle-ci.

1.2.3. Favorisation du rôle d’acteur bancaire

L’élargissement des activités de la BNI dans les zones à potentiel favorise le


développement des activités bancaires sur le territoire malgache. De plus, en 2011, le
marché bancaire à Madagascar est dominé par la BOA et la BNI qui occupent 30% de part

76
de marché chacune, la BFV et la BMOI occupent 20% du part de marché puis, sous les
10%, les deux banques mauriciens, la MCB et la SBM. La BNI a la possibilité de devancer
plus d’un concurrent dans la réalisation de ses activités.

1.2.4. Augmentation du PIB

L’importance du PNB de la BNI montre le niveau de contribution de celle-ci dans


l’augmentation du PIB. En effet, la BNI joue un rôle économique favorable pour le pays
malgache, surtout que l’évolution témoigne une évolution en hausse chaque année.

SECTION II. RECOMMANDATIONS GENERALES

Les actions correctives ont un impact plutôt limité à la situation de la banque


uniquement. Le contexte où agit la BNI influence sur le déroulement de ses activités
notamment en termes de supervision et de règlementation bancaire. Les suggestions seront
axées sur l’amélioration de la règlementation bancaire malgache et sur les applications de
Bâle II. De ce fait, les efforts devraient se tourner vers les lacunes règlementaires et
l’amélioration de la supervision bancaire.

2.1. Renforcement de la supervision bancaire

Dans le cadre de Bâle II, la supervision vise plutôt une base consolidée visant les
sociétés holding à la tête d’un groupe bancaire. Les modifications pouvant être entreprises
pour la supervision malgache reste donc dans un champ limité. La supervision locale se
limitera aux besoins du système bancaire malgache tout en se conformant aux principes
utiles et adéquats.

77
2.1.1. Mise en conformité avec les 25 principes fondamentaux
de Bâle

Les 25 principes fondamentaux de Bâle sont préconisés de sorte que chaque pays
puisse atteindre les objectifs définis selon leur spécificité. Les points de conformité que la
supervision bancaire malgache pourrait réaliser des efforts sont relatifs aux risques de
liquidité et de marché. Ces deux types de risques sont fondamentaux par rapport aux
activités bancaires. Les fluctuations sur le marché du fait de l’instabilité économique est
une des raisons valables pour gérer le risque du marché. Quant au risque de liquidité, la
surveillance reste pratiquement absente, ce qui suppose la mise en place d’une
règlementation propre à la liquidité sous forme d’instruction. Cette problématique de mise
en place de règles de liquidité sera davantage développée plus bas.

2.1.2. Surveillance des concentrations de risques sur les


conglomérats

Les concentrations liées à la notion de groupe a depuis longtemps exposé les


banques à un risque systémique. La maîtrise de la division des risques peut être modifiée et
améliorée par l’identification des conglomérats et autres bénéficiaires liés.

La mise en place des centrales de risques contribuerait au renforcement de la


gestion des risques bancaires. Ce service consiste à centraliser les risques des organismes
de crédits pour avoir une vision presque complète de l’endettement d’une société bancaire
donnée.

2.2. Modification du cadre règlementaire

Le cadre règlementaire est susceptible de modification pour l’application de Bâle II.


Les lacunes se situent en termes de règlementation de la liquidité, de taux ainsi que les
dispositions relatives au mobile banking et de la monnaie électronique.

78
2.2.1. Instauration de normes règlementaires de liquidité

A Madagascar, la liquidité ne fait pas l’objet de dispositions règlementaires. Elle est


évoquée comme un objectif à atteindre par rapport à l’application des normes de gestion et
des règles de prudence. Selon l’Article 41 de la loi n°95-030, le respect des normes de
gestion et des règles de prudence permet de garantir la liquidité, la solvabilité et l’équilibre
de la structure financière des établissements de crédit.

Pourtant, le poids de la liquidité dans le domaine bancaire reste lourd. La question


est de savoir l’importance d’une norme de liquidité dans le système bancaire malgache
alors que les banques n’ont pas de problème de liquidité. La nécessité d’une norme de
liquidité vient du fait qu’un problème de liquidité peut entraver fortement la situation de la
banque, en plus, la limite des liquidités placées dans les institutions financières, les
confrères, la banque centrale n’est pas définie clairement. Les retombées d’une mauvaise
gestion des liquidités en 2008 a également fait naître le besoin de construire une norme de
liquidité. Enfin, dans un souci de respect des principes de supervision, le risque de liquidité
devrait faire l’objet d’une surveillance règlementée.

Déjà, en cette période, la norme de liquidité imposée par le dernier accord de Bâle III17,
est fixée à 100 pour cent hors situations de tensions financières. Cette norme est instaurée
dans un souci de prudence.

2.2.2. Règlementation sur le risque de taux

Selon les 25 principes fondamentaux de la supervision, le risque de taux devrait faire


l’objet d’une surveillance rapprochée. L’importance du fondement des dispositions
relatives au taux s’attache à diverses raisons.

Le risque de taux fait partie des risques majeurs inhérents à l’activité de transformation
des banques. Une mauvaise anticipation de risque peut entraver l’équilibre financier d’une
banque que ce soit dans une situation isolée ou au niveau du système bancaire.

Aussi, l’environnement de taux actuel est caractérisé par une instabilité. En 2011, cinq
banques n’ont pas respecté le seuil maximum de taux moyen. Cette transgression ne vient

17
« Abrégé des exigences en termes de LCR », www.bis.org

79
sûrement pas d’une volonté de non respect mais plutôt d’une contrainte de l’environnement
auquel les banques sont exposées.

Enfin, la gestion ALM ou gestion actif-passif devient de plus en plus une priorité pour
pallier au risque de taux. La BNI dispose déjà d’un comité de gestion ALM, ce qui est
point fort pour cette banque. Cependant, cette gestion reste à un niveau plus interne,
pourtant la banque prend en compte le taux de base pour fixer ses taux de rémunération de
dépôts ou ses taux d’intérêt pour les crédits à partir de la banque centrale. Une corrélation
subsiste donc entre la banque et son environnement règlementaire, d’où la nécessité de
fonder une règle commune pouvant réguler les taux appliqués.

2.2.3. Règlementation sur la monnaie virtuelle

Le mobile banking, le e-banking et la monnaie électronique se sont beaucoup


évolués dans les activités bancaires tant au niveau local qu’au niveau mondial. Tous deux
sont, pourtant, sources de risques pouvant toucher l’émetteur lui-même et le détenteur.

Pour la monnaie électronique, les risques encourus concernent autant l’émetteur


que le détenteur. L’émetteur peut être victime d’une défaillance financière et technique. La
défaillance financière se traduit par « l’incapacité de l’émetteur à faire face à ses
obligations, pour des motifs soit de liquidité, son actif étant insuffisamment pour satisfaire
dans les délais prévus les demandes des porteurs de monnaie, soit de solvabilité, l’actif
étant insuffisant pour couvrir la valeur de la monnaie émise »18. La défaillance technique
se rapporte à « l’insuffisance de sécurité technique dans le processus d’émission, puis de
circulation de la monnaie pouvant aboutir à la destruction accidentelle des signes
monétaires électroniques ou autorisant piratage et falsification ».19

Quant au mobile banking et e-banking, les risques proviennent surtout les


applications frauduleuses menaçant les transactions via la téléphonie mobile. En bref, le
risque d’escroquerie, de fraudes, et de blanchiment sont susceptibles de se produire au fur
et à mesure du développement de ces monnaies virtuelles.

18
« Les questions prudentielles liées à la monnaie électronique », Etude du rapport annuel de la Commission
bancaire, 1996.
19
« Les questions prudentielles liées à la monnaie électronique », Etude du rapport annuel de la Commission
bancaire, 1996.

80
Face à ces défaillances, les régulateurs sont, par conséquent, supposés règlementer
la monnaie virtuelle de manière à protéger les déposants et les banques émetteurs. Les
dispositions règlementaires relatives au blanchiment de capitaux contribuent à cet objectif
mais restent insuffisantes.

2.3. Application des dispositions de Bâle II

Madagascar semble encore dans l’expectative concernant l’adoption intégrale de Bâle


II, a contrario des pays comme L’Afrique du Sud ou le Maroc. Au regard de la situation
des banques à l’échelon international, les banques malgaches ne présentent pas de grands
problèmes relatifs à leur solvabilité ou à leur liquidité. Les ratios de solvabilité sont plutôt
élevés. L’application de Bâle II ne peut donc être précipitée dans le souci de ses conformer
à ses dispositions, elle repose sur des conditions préalables dans la mesure où elle exige
plus de moyens en termes de mise en œuvre. En revanche, certaines modifications sont
réalisables et nécessaires.

2.3.1. Efforts au niveau de la supervision bancaire

Les règlementations précitées font partie d’un avancement dans cet accord. Certes,
d’autres actions primordiales sont nécessaires notamment auprès de la supervision
bancaire :

 le renforcement des capacités en ressources humaines en nombre,


 le renforcement de la qualification des ressources humaines par la formation de
base sur Bâle II, voir des connaissances approfondies,
 l’évaluation de la mise en œuvre par la CSBF auprès des banques,
 la fixation d’une feuille de route pour la mise en œuvre de Bâle II.

2.3.2. Aménagement du ratio de solvabilité

Les dispositions de Bâle II relatives aux règles prudentielles sont en partie applicables
à Madagascar, en particulier le ratio de solvabilité. L’objectif est d’aménager ce ratio en
essayant de l’adapter aux besoins des banques malgaches. Les propositions jugées utiles

81
sont donc de maintenir le taux minimal de 8 pour cent du ratio ; de reconsidérer le système
de pondération de crédit en adoptant une nouvelle classification des risques résultant de
notations obtenues auprès d’organismes reconnus par l’autorité de contrôle tel que les
agences de crédit pour les exportations ; d’introduire la notion de facteur de conversion en
équivalent de crédit pour les éléments de hors bilan, autrement dit de considérer les crédits
inscrits dans le hors bilan comme des risques. A l’instar des contregaranties offerts par le
groupe CASA à la BNI, ces engagements sont susceptibles de remboursement dans le cas
du problème de cession des parts de CASA dans le capital de la BNI.

2.3.3. Renforcement de la surveillance prudentielle

La surveillance prudentielle constitue le deuxième pilier de Bâle II. Pour le secteur


bancaire malgache, certaines modifications peuvent être entreprises. L’élaboration de
nouveaux textes, développés précédemment, sur la liquidité et le taux sont les principales
modifications.

2.3.4. Renforcement de la transparence de l’information


financière

La transparence constitue une discipline de marché pour permettre aux acteurs de


bénéficier d’une information transparente et utile. Les acteurs en question sont notamment
les superviseurs, les actionnaires, les porteurs d’obligations actuels ou potentiels, les
déposants et autres créanciers, le grand public. Chacun a une raison quelconque de
disposer des informations financières. Dans cette optique, la déclaration mensuelle avec
différentes annexes constituent un moyen réalisable et utile pour les banques malgaches.

Les impacts des actions menées ont certainement des effets positifs pour la BNI et
l’environnement auquel elle interagit. Les actions tournent autour du portefeuille
d’activités et de la gestion des risques. La pérennisation des activités de la BNI reste un
facteur favorable de développement économique pour le pays malgache. En outre, les
recommandations portent sur la règlementation et le rôle de la supervision bancaire.
L’instauration de nouvelles règles s’avèrent utiles et nécessaire pour améliorer la
règlementation bancaire et se conformer davantage aux exigences de Bâle.

82
Conclusion de la dernière partie

Les propositions d’actions consistent à trouver certaines résolutions face aux


problèmes rencontrés. Une banque de grande envergure comme la BNI représente un atout
essentiel pour le pays malgache malgré ses faiblesses. De ce fait, les actions correctives
trouvent tout leur intérêt dans la pérennisation de la BNI Madagascar.

Le problème de remboursement lié à la qualité de l’emprunteur demeure un


problème permanent pour les activités de crédit. N’importe quelle banque peut être
confrontée à une dégradation de la situation de l’emprunteur tout au long de la période de
prêt, l’important est d’avoir une bonne politique de crédit pour neutraliser les effets
défavorables de cette dégradation. Le développement des activités de collecte et de crédit
sont à pourvoir afin d’augmenter leur volume évidemment, mais aussi d’influencer sur leur
taux de transformation. La rentabilité fournie par la BNI est manifeste du point de vue de
son résultat en particulier. En effet, elle dispose une capacité à satisfaire aux exigences de
fonds propres disponibles imposées par la règlementation prudentielle en puisant dans ses
résultats. La BNI est en mesure de respecter les normes prudentielles.

Les actions proposées présentent en effet des impacts positifs tant pour la BNI que
pour l’environnement auquel elle interagit. La croissance de l’entreprise, malgré les risques
qu’elle encourt en permanence, s’ensuivra et le rôle économique qu’elle joue en faveur de
son environnement sera assurée.

Enfin, la problématique de Bâle II est surtout mise en exergue dans les


recommandations générales puisqu’elle constitue un cadre généralisé de la gestion des
risques. Les réformes au niveau de la règlementation constituent le plus grand défi pour les
régulateurs malgaches.

83
CONCLUSION GENERALE

La gestion des risques n’est pas une question nouvelle dans le secteur bancaire, elle a
fait l’objet, de plus d’une fois, d’une réflexion majeure par les régulateurs. Une pléthore de
règles a été ainsi élaborée pour assurer au mieux la maîtrise des risques par les banques.
L’accord de 1988 a été le premier fruit de cette inquiétude des régulateurs. Cependant, cet
accord de Bâle I a montré des lacunes lesquelles ont suscité la mise en œuvre de Bâle II. Si
la plupart des sociétés holding internationales étaient les plus visées dans cet accord de
2004, plusieurs banques moyennes ont adhéré par la suite à cet accord.

L’enseignement pour les pays en développement, ne présentant que peu de risques par
rapport à ces sociétés holding, reste dans un champ limité. La question se pose donc si
l’application des dispositions de Bâle II constitue vraiment une nécessité pour les banques
malgaches et son intérêt dans la gestion des risques. Pour avoir une réponse concrète, nous
avons retenu le cas de la BNI pour déterminer sa politique de gestion des risques selon une
analyse plus ou moins externe, et de voir son avancement par rapport à l’accord de Bâle II.

La BNI représente un acteur économique majeur pour le pays malgache vu qu’elle fait
partie des trois plus grands établissements bancaires existants sur le territoire. Elle dispose
d’un portefeuille d’activités diversifié capable de satisfaire tout type de marché notamment
les grandes entreprises et les institutionnels ainsi que les particuliers.

Concernant sa situation financière, elle dispose d’une capacité de maintient d’une


certaine rentabilité vu les résultats excédentaires des cinq dernières années. De plus, le
volume d’activités qu’elle assure reste accru que ce soit en collecte ou en crédit.

Entre autres, la BNI a adopté depuis de puis 2006 les exigences de Bâle notamment en
ce qui concerne les risques opérationnels. Elle a développé ses moyens de maîtrise des
risques opérationnels depuis 2006 et a engagé des méthodes de calcul des fonds propres en
parallèle avec les méthodes de la règlementation malgache.

Au cours de cette analyse, la BNI se trouve, malgré sa position concurrentielle


favorable, embringuée du fait de certaines faiblesses apparentes. Bien qu’elle dispose
d’une organisation solide, elle n’échappe pas aux problèmes liés à la dégradation de la
qualité du portefeuille de crédit, liés à l’accroissement des encours de crédits et de

84
collectes, et ceux relatifs à la gestion des risques, notamment le risque de crédit. Ce type de
risque reste, apparemment, le plus dominant dans le pays malgache.

De ce fait, quelques propositions d’actions ont été émises pour remédier aux problèmes
rencontrés. Le développement des activités de crédit et de collecte sur le marché hors
grandes relations sont de prime à bord pour parer le risque de concentration excessive
envers les grandes entreprises. En outre, la favorisation de la gestion préventive des risques
contribue à l’amélioration de la qualité du portefeuille de la BNI. Le problème de
recherche de nouveau partenaire est une autre question à résoudre au niveau de la BNI. La
proposition d’un nouveau partenaire comme la BNP Paribas demande une étude
approfondie pour les dirigeants de la BNI. Ce problème est du ressort des dirigeants en
connaissance de cause car ils disposent de suffisamment d’informations pour juger de
l’intérêt procuré d’un tel ou tel ou nouveau partenaire.

Les impacts des solutions sont nombreux du point de vue des activités et de la gestion
risques au niveau de la BNI. Les effets sur l’environnement sont tout aussi favorables,
particulièrement sur le rôle économique important de cette banque. Par ailleurs, l’efficacité
de la gestion des risques de la BNI se fait sentir par sa résistance à la crise et son résultat
presque stable.

L’application de Bâle II demande à la base une mûre réflexion. L’adoption de cet


accord, dans son intégralité, ne peut être jugée ni pertinente ni réaliste pour les banques
malgaches. Les raisons sont fondées sur le fait que les banques malgaches n’éprouvent pas
un tel besoin de contrôle des risques par rapport à leur degré d’activité. De plus, les risques
encourus par les grandes banques internationales et les banques de Madagascar ne sont
largement pas au même niveau. Les grandes banques adoptent, à l’instar des bourses de
valeur, de la titrisation, des opérations qui demandent davantage de niveau de maîtrise de
risques. De ce fait, elles éprouvent le besoin de se conformer aux dispositions de Bâle II
afin d’éviter principalement un risque systémique. Certes, la règlementation bancaire
malgache requiert une modification au niveau de la règlementation voir de compléter celle-
ci au regard des besoins.

En somme, la gestion des risques reste toujours une problématique non résolue. Elle
suppose une multitude d’actions à entreprendre afin de réduire au plus bas le niveau des

85
risques. Le banquier se trouve confronter à cette tâche au jour le jour, c’est pour cela,
qu’un système de gestion préalable et adéquat est mise en place au niveau des banques.

Les régulateurs ont pour rôle d’assurer au mieux la maîtrise des risques par les règles
prudentielles. Ces règles sont devenues de plus en plus rigoureuse surtout après la crise
financière de 2008 qui a frappé bon nombre de grandes banques internationales et a suscité
la mise en œuvre du nouvel accord sous l’appellation de Bâle III.

Ce dernier accord représente une réforme très intense car elle vise différents points de
la gestion des risques s’il n’est citée que l’instauration d’un nouveau ratio de liquidité
(Liquidity coverage ratio ou LCR). Les nouvelles normes de Bâle ont élargi le domaine
d’exigence prudentielle, touchant notamment les sociétés holding de groupe international,
mais qu’en est-il pour les banques des pays en développement, en particulier Madagascar,
qui n’a jusqu’à ce jour adopté intégralement l’accord de Bâle II ?

86
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES ACADEMIQUES

COUSSERGUES Sylvie, « Gestion de la banque », Edition DUNOD, Paris, 1992, 319 p.

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MANCHON Eric, « Analyse bancaire de l’entreprise », 5ème édition ECONOMICA, Paris,


2011, 541 p.

DOCUMENTS

PLAN COMPTABLE DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

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WEBOGRAPHIE

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Grande Ile, www.cci.mg, 8 décembre 2012

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webcampus.fundp.ac.be, 8 mai 2013

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VENARD Nicolas, « Gestion des risques bancaires et règlementation prudentielle », Revue


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www.bis.org, 9 mai 2013

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« Analyse financière de la situation financière des établissements de crédit », Étude du


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« Exigence en liquidité bancaire », www.bis.org, 26 juin 2013

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www.banqueducanada.ca, 26 juin 2013

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http://terangaweb.com, 16 juillet 2013
AGLIETTA Michel, SCIALOM Laurence, « Les risques de la monnaie électronique »,
www.cairn.info, 16 juillet 2013
PERRIN Dominique, « Les monnaies virtuelles favorisent le risque d’escroquerie »,
www.challenges.fr, 16 juillet 2013

89
ANNEXES

90
LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Secteur bancaire

Annexe II : Organigramme de la BNI

Annexe III : Structure de Bâle II

Annexe IV : Extrait de l’instruction n°001/2000 relative aux fonds propres


disponibles des établissements de crédit
Annexe V : Extrait de l’instruction n° 001/06 relative au ratio de solvabilité des
établissements de crédit
Annexe VI : Extrait de l’instruction n°003/94 du 29 décembre 1994 relative au ratio
de division des risques
Annexe VII : Limites prudentielles

Annexe VIII : Répartition des devises en 2012 (en million de MGA)

Annexe IX : Évolution des encours de collecte par marché par rapport au total des
encours.
Annexe X : Tableau comparatif des ressources et emplois des trois premières
banques (en millions de MGA)
Annexe XI : Composition du portefeuille de dépôt

Annexe XII : Règles de classification des actifs

Annexe XIII : Classement des grandes banques internationales

Annexe XIV : Exigences de Bâle en termes de liquidité

91
Annexe I : Secteur bancaire
A la une des journaux > Finance

Date Secteur bancaire : Croissance de 5% en 2011


12-03-2012
Le volume des encours de crédit du secteur bancaire malgache en
Auteur 2011 a connu une croissance moyenne située entre 4 et 5%, voilà les
Riana propos du directeur général d'une banque opérant dans le pays. On a
pu constater une augmentation de l'ordre de 13% par rapport à l'année
Source 2010. Pour améliorer davantage ces résultats, les opérateurs banquiers
Madagascar Matin sollicitent les acteurs à prendre part dans le développement du circuit
comme le développement du secteur formel par l'Etat, ou encore la
promotion des dépôts et des épargnes. Actuellement, la majorité des
dépôts sont à court terme, vu que deux tiers des ressources bancaires
sont constituées par des ressources à vue, à court terme. Des dépôts à
vue difficilement recyclables en crédit, soulignent toujours les
opérateurs bancaires.
En effet, le secteur de la banque s'est dynamisé malgré les difficultés
que traverse le pays actuellement, et c'est justement le domaine du
crédit qui attire le plus de clients. Toutefois, les conditions pour
accéder à un crédit bancaire nécessitent encore une procédure
vigoureuse, y compris le système de microfinance. Par ailleurs, le
secteur financier à Madagascar est encore très peu développé, en effet,
le taux de pénétration se situe entre 3 et 5%. C'est effectivement l'un
des points faibles du secteur bancaire pour le financement des
Investissements.
De surcroît les banques n'investissent pas dans les zones rurales, en
raison de coûts élevés. Seulement, les zones rurales et périphériques
sont déjà les plates-bandes des Institutions de microfinance. En
revanche, 70% de la population adulte possèdent un téléphone
portable. Le potentiel pour augmenter l'accès au crédit et l'ouverture
de compte bancaire, par les services bancaires mobiles, est donc
important. Notons que le marché bancaire à Madagascar est dominé
par là BOA et la BNI qui occupent 30% de part de marché chacune, la
BFV et la BMOI occupent 20% du part de marché puis, sous les 10%,
les deux banques mauriciens, la MCB et la SBM. Enfin, il y a les
petits établissements et les agences qui commencent à se faire une
place sur le marché financier.

Source : Riana, « Secteur bancaire : Croissance de 5% en 2011 », Madagascar Matin,


www.cci.mg

92
Annexe II : Organigramme de la BNI

SECRETAIRE GENERAL DIRECTION DE LA PRODUCTION

DIRECTEUR GENERAL
INSPECTION GENERALE DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES

DIRECTION DES ENGAGEMENTS DIRECTION SUPPORT

DIRECTEUR GENERAL ADJOINT DIRECTEUR GENERAL ADJOINT


Marché des Particuliers & Professionnels Marché Entreprises & Institutionnels & Agricole

Direction Direction Direction


DMPP TANA DMPP PROVINCES Pôle Agricole Marché des Marché des Grandes Marché des
Entreprises Entreprises Institutionnels

Source : www.bni.mg

93
Annexe III : Structure de Bâle II

Source : http://blog.wikimemoires.com

94
Annexe IV : Extrait de l’instruction n°001/2000 relative aux fonds propres
disponibles des établissements de crédit

INSTRUCTION N° 001/2000-CSBF
RELATIVE AUX FONDS PROPRES DISPONIBLES
DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

La Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) de la République de


Madagascar,

Vu la loi n° 95-030 du 22 février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements


de crédit, notamment ses articles 22, relatif à la représentation du capital minimum des
établissements de crédit, et 41, relatif aux normes de gestion et règles de prudence que ces
établissements doivent respecter en vue de garantir leur liquidité, leur solvabilité et
l’équilibre de leur structure financière,

DECIDE

ARTICLE 1er.-

Les Fonds Propres Disponibles servant de base de référence pour le calcul des différents
ratios édictés par la Commission au titre des normes de gestion et règles de prudence
imparties aux établissements de crédit sont constitués par la somme :

 des fonds propres définis à l’article 2,


 et des fonds assimilés aux fonds propres définis à l’article 3, dans la limite fixée à
l’article 4,
 sous déduction des créances et participations visées à l’article 5.
ARTICLE 2.-

Les fonds propres sont constitués de la somme des éléments énumérés au Point a)-,
déduction faite des éléments énumérés au Point b)-.

a)- Sont inclus :

 le capital et les fonds assimilés à celui-ci,


 les primes liées au capital,
 les réserves, autres que les réserves de réévaluation des biens non amortissables,
 le report à nouveau créditeur,
 les provisions à caractère de réserves. Sont exclues toute provision affectée à la
couverture de charges ou de risques identifiés, probables ou certains, et les
provisions réglementées correspondant à l’écart de réévaluation des biens
amortissables,
 le résultat du dernier exercice clos, dans l’attente de son affectation,
 Sont considérées comme capital, outre le capital social des établissements assujettis
constitués sous forme de sociétés commerciales, les sommes qui en tiennent lieu ou
qui y sont assimilées, conformément à la législation en vigueur, notamment :
 les dotations définitivement acquises,

95
 les autres fonds non remboursables et non affectés reçus soit des personnes
physiques ou morales présentes au capital de l’établissement, notamment les parts
sociales, les droits d’adhésion et les cotisations périodiques des sociétaires
d’institutions financières mutualistes, soit de bailleurs publics ou privés, à savoir
les sommes à caractère de dons définitivement acquis reçues de ceux-ci.
b)- Viennent en déduction :

 le montant du capital appelé et non encore libéré et le montant du capital non


appelé,
 les actions propres détenues et autres éléments à caractère de fonds propres émis
par l’établissement et détenus par celui-ci, pour leur valeur nette comptable,
 le report à nouveau lorsqu’il est débiteur,
 les immobilisations incorporelles, y compris le fonds de commerce,
 les frais d’établissement,
 les charges à répartir sur plusieurs exercices au sens du Plan Comptable, sauf
accord exprès du Secrétaire Général de la CSBF,
 les pertes en instance d’approbation,
 les dividendes, ristournes ou bonifications sur les parts sociales prévus sur le
résultat du dernier exercice clos,
 le cas échéant, les provisions complémentaires à constituer sur des risques
probables ou certains, identifiées notamment lors de l’audit annuel des comptes et
du portefeuille ou par la CSBF à l’issue d’une enquête.
Le remboursement des parts sociales ne peut être effectué que si la situation de
l’établissement de crédit vis-à-vis des normes prudentielles le permet.

ARTICLE 3.-

Les fonds assimilés aux fonds propres comprennent :

a) Les résultats de réévaluation inscrits en réserves et en provisions, sous réserve de leur


certification par les commissaires aux comptes ou les organes en tenant lieu ;

b) Les éléments qui remplissent les conditions suivantes :

 ils peuvent être librement utilisés par l’établissement assujetti pour couvrir des
risques normalement liés à l’exercice de l’activité bancaire, lorsque les pertes ou
moins values n’ont pas encore été identifiées ;
 ils figurent dans la comptabilité de l’établissement ;
 leur montant est vérifié par les commissaires aux comptes ou les organes en tenant
lieu.
 Peuvent notamment figurer parmi ces éléments :
 les subventions d’équipement reçues,
 les sommes à caractère de dons reçus de bailleurs publics ou privés, dont la
dévolution définitive à l’établissement bénéficiaire reste conditionnelle mais dont le
retrait éventuel est subordonné au respect des normes prudentielles,
 les fonds de garantie intégralement mutualisés au sens du Plan Comptable, à savoir
les fonds de garantie détenus par un établissement et destinés à couvrir l’ensemble
des risques encourus sur ses opérations au bilan et hors bilan,

96
c) les fonds provenant de compte d’associés, d’emprunts ou de l’émission de titres, qui
répondent à l’ensemble des conditions suivantes :

 ils ne peuvent être remboursés que sur l’initiative de l’emprunteur et avec l’accord
préalable du Secrétaire Général de la CSBF,
 ils ne peuvent être compensés avec les avoirs et créances de l’établissement envers
le prêteur,
 ils sont à la libre disposition de l’établissement, sans être affectés par le prêteur au
financement et/ou à la garantie d’opérations spécifiques,
 le contrat d’émission ou d’emprunt donne à l’établissement assujetti la faculté de
différer le paiement des intérêts,
 les créances du prêteur sur l’établissement assujetti sont subordonnées à celles de
tous les autres créanciers,
 le contrat d’émission ou d’emprunt prévoit que la dette et les intérêts non versés
permettent d’absorber des pertes, l’établissement assujetti étant alors en mesure de
poursuivre son activité.
Il n’est tenu compte que des montants effectivement encaissés.

d) les fonds provenant de comptes d’associés, d’emprunts ou de l’émission de titres qui


remplissent l’ensemble des conditions qui suivent, dans la limite fixée à l’alinéa 2 de
l’article 4 :

 ils sont à la libre disposition de l’établissement, sans être affectés par le prêteur au
financement et/ou à la garantie d’opérations spécifiques,
 ils ne peuvent être compensés avec les avoirs et créances de l’établissement envers
le prêteur,
 dans l’éventualité d’une liquidation de l’établissement assujetti, ces titres ou
emprunts ne peuvent être remboursés qu’après règlement de toutes les autres dettes
existant à la date de mise en liquidation ou contractées pour les besoins de celle-ci ;
 les fonds doivent être mis à la disposition de l’établissement pour une durée
minimale de cinq ans sans pouvoir être exigibles avant ce terme. Si aucune
échéance n’est fixée, la dette ne peut être remboursée que moyennant un préavis de
cinq ans, sauf si elle a cessé d’être considérée comme des fonds propres ou si
l’accord préalable de la CSBF est formellement requis pour procéder à son
remboursement anticipé. Le Secrétaire Général de la CSBF peut autoriser le
remboursement anticipé de ces fonds à condition que la demande ait été faite à
l’initiative de l’émetteur et que la solvabilité de l’établissement assujetti n’en soit
pas affectée ;
 le contrat de prêt ne comporte pas de clause prévoyant que, dans des circonstances
autres que la liquidation de l’établissement assujetti, la dette devra être remboursée
avant l’échéance convenue.
Il n’est tenu compte que des seuls montants effectivement encaissés. En outre, le montant à
concurrence duquel ils peuvent être inclus dans les fonds assimilés aux fonds propres, sous
réserve de la limite fixée à l’article 4, est réduit d’un cinquième par an à partir de la
cinquième année précédant l’échéance finale la plus proche, pour le cas ou la clause de
dénonciation prévoirait une option de dénonciation anticipée.

Source : www.banquecentrale.com

97
Annexe V : Extrait de l’instruction n° 001/06 relative au ratio de solvabilité des
établissements de crédit

INSTRUCTION N° 001/06-CSBF

relative au ratio de solvabilité des établissements de crédit

La Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) de la République de


MADAGASCAR,

Vu la loi n° 95 030 du 22 février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements


de crédit,

Vu l’instruction n° 001/2000-CSBF du 1er février 2000 relative aux fonds propres


disponibles des établissements de crédit,

En application des dispositions des articles 35 et 41 de la Loi n° 95-030 susvisée, qui


habilitent la CSBF à fixer les normes de gestion et règles de prudence que les
établissements de crédit doivent respecter en vue notamment de garantir leur liquidité, leur
solvabilité et l’équilibre de leur structure financière,

Vu l’avis formulé par l’Association Professionnelle des Banques en vertu de l’article 36,
dernier alinéa, de la Loi n° 95 030 susvisée,

DECIDE

Les établissements de crédit agréés pour effectuer des opérations de banque à Madagascar
sont tenus de respecter en permanence un rapport minimum, dit ratio de solvabilité, entre le
montant de leurs fonds propres disponibles et les risques sur leurs actifs et leurs
engagements hors bilan.

Le respect des dispositions de la présente instruction doit se faire sur une base consolidée
pour les établissements de crédit ayant une (ou des) filiale(s) à vocation bancaire. Les
règles de consolidation sont celles définies par le Plan Comptable des Établissements de
Crédit.

Article 2 :

Les fonds propres disponibles sont déterminés conformément à l’instruction n° 001/2000-


CSBF du 1er février 2000. Les modalités de calcul sont modifiées en partie par
l’instruction n° 002/2005-CSBF du 1er juin 2005 relative aux conditions d’arrêté
périodique et annuel, à la publicité des documents comptables des établissements de crédit.

Source : www.banquecentrale.com
98
Annexe VI : Extrait de l’instruction n°003/94 du 29 décembre 1994 relative au ratio
de division des risques

INSTRUCTION N° 003/94/CCBEF DU 29 DECEMBRE 1994

RELATIVE A LA DIVISION DES RISQUES DES BANQUES

ET DES ETABLISSEMENTS FINANCIERS

La Commission de Contrôle des Banques et Établissements Financiers (CCBEF) de la


République de MADAGASCAR,

En application des dispositions de l’article 65 de l’Ordonnance n° 88-005 du 18 avril


1988, qui habilitent la CCBEF à fixer les normes de gestion que les banques et
établissements financiers doivent respecter en vue notamment de garantir leur liquidité,
leur solvabilité et l’équilibre de leur structure financière,

et en complément des dispositions de l’article 51 de l’Ordonnance susvisée,

Décide :

Article 1er Les banques et établissements financiers agréés pour effectuer des
opérations de banque à Madagascar sont tenus de respecter en permanence un rapport
maximum, dit rapport de division des risques, entre le montant des risques qu’ils
encourent du fait de leurs opérations avec un même bénéficiaire et le montant de leurs
fonds propres disponibles.

Les dispositions de la présente instruction ne s’appliquent pas aux opérations réalisées


avec l’État et avec des banques et établissements financiers agréés à Madagascar.

Article 2 Les fonds propres disponibles sont déterminés conformément à l’instruction


de la Banque Centrale n° 008/CR/94 du 11 mai 1994.

Les établissements de crédit sont définis par l’article 3 de l’Instruction n° 002/94 de la


CCBEF.

Article 3 Les risques encourus, qui constituent le dénominateur du rapport,


comprennent :

a) pour les risques sur la clientèle :

les crédits distribués,

les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat,

les titres de placement et de participation,


99
les engagements par signature ;

b) pour les risques sur des établissements de crédit :

les créances et engagements par signature sur ces établissements,

compte non tenu des créances et engagements exclus de l’assiette du rapport de


couverture des risques au titre des dispositions de l’article 3 de l’instruction n° 002/94
de la CCBEF.

Article 4 Les provisions complémentaires à constituer, imputées sur les fonds propres
disponibles conformément aux dispositions de l’instruction n° 008/CR/94 de la Banque
Centrale , viennent en déduction des risques encourus.

Sont également déduits de l’assiette des risques, sous réserve que leur terme soit au
moins égal à celui des engagements qu’ils couvrent :

les fonds affectés en garantie d’engagements -dépôts et provisions bloqués, emprunts


subordonnés-,

les garanties délivrées par l’État malgache ou par des organismes publics habilités à
donner leur garantie,

sur accord exprès de la CCBEF , les contregaranties reçues d’autres établissements de


crédit, notamment d’organismes agissant à titre de "fonds de garantie".

Cette déduction est opérée à hauteur du risque effectivement couvert, à savoir dans la
limite des encours ainsi adossés.

Article 5 Les risques définis à l’article 3, nets des éléments visés à l’article 4, sont
retenus pour les quotités ci-après:

20 % : engagements par signature à l’exception des contre-garanties de crédits


distribués par d’autres établissements;

50 % : crédits de financement des campagnes agricoles;

75 % : .engagements garantis par une sûreté réelle de premier rang, dûment formalisée,
sans que le solde après application de la pondération soit inférieur à 75 % de la valeur
probable de réalisation des garanties; opérations de crédit-bail et de location avec
option d’achat;

100 % : autres risques recensés à l’article 3.

Article 6 Les éléments de calcul sont précisés par l’annexe à la présente instruction. En
cas d’indisponibilité de données admises en réfaction de l’assiette des risques, le calcul
sera effectué dans l’hypothèse la plus défavorable.

100
Article 7 Pour l’application de la présente instruction, sont considérés comme un
même bénéficiaire les groupes de personnes dont les intérêts sont étroitement liés au
sens de l’article 53 de l’Ordonnance n° 88-005.

Sont également considérées comme un même bénéficiaire les personnes physiques ou


morales qui répondent à l’une des conditions suivantes:

un même groupe y détient soit la majorité des droits de vote, soit le pouvoir de nommer
la majorité des membres des organes d’administration, de direction ou de surveillance,
soit la plus forte participation sans que les autres actionnaires ou associés possèdent
chacun plus de 5 % du capital, soit une influence dominante en vertu d’un contrat de
gestion, de clauses statutaires, ou de fait;

l’une d’elles exerce sur l’autre, directement ou indirectement, un contrôle conjoint ;


celui-ci est présumé lorsque le capital d’une entreprise est détenu par un nombre limité
d’associés et d’actionnaires qui désignent conjointement les organes de direction en
vue d’une politique commune;

elles entretiennent entre elles des relations d’affaires prépondérantes (sous-traitance,


franchise, ...).

Lorsque l’établissement assujetti peut apporter la preuve que les risques pris sur les
personnes physiques ou morales visées aux premier et deuxième alinéas du présent
article sont suffisamment indépendants les uns des autres, il peut ne pas les considérer
comme un même bénéficiaire.

Toutefois, la CCBEF peut, lorsqu’elle estime que les règles de prudence l’exigent,
considérer un ensemble de clients comme un même bénéficiaire si les liens qui unissent
ces clients lui paraissent l’imposer.

Article 8 Les établissements assujettis doivent pouvoir justifier à tout moment que le
montant total des risques encourus sur un même bénéficiaire n’excède pas 70 % de
leurs fonds propres disponibles. Cette limite, immédiatement applicable, est ramenée à
55 % à compter du 1/09/1995, et à 40 % à compter du 1/09/1996.

Les établissements en dépassement devront régulariser leur situation avant le


1/04/1995.

Article 9 Pour l’application de l’article 8 ci-dessus, les établissements assujettis


adressent chaque mois au Secrétariat Général de la CCBEF , qui peut demander
communication des bases de calcul, l’état de leurs risques excédant 15 % de leurs fonds
propres disponibles, établi conformément au modèle joint à la présente instruction et
annexé à la situation comptable mensuelle.

Article 10 En cas de transgression de la norme fixée à l’article 8 de la présente


instruction, l’établissement en cause prend, le cas échéant sur injonction de la

101
Commission prononcée au titre de l’article 72 de l’ordonnance n°88-005 et dans le
délai qui pourra lui être imparti, les mesures appropriées pour régulariser sa situation,
et en informe le Secrétariat Général de la CCBEF.

L’établissement qui aura enfreint gravement la réglementation, ou ne déférera pas à


l’injonction de la CCBEF , ou s’avérera dans l’incapacité de régulariser sa situation,
s’expose aux sanctions disciplinaires prévues à l’article 74 de l’Ordonnance n° 88-005.

Article 11 La CCBEF peut autoriser un établissement assujetti à déroger


temporairement aux dispositions de la présente instruction, en lui impartissant un délai
pour régulariser sa situation.

Article 12 Les présentes dispositions entrent immédiatement en vigueur. Les premières


déclarations prescrites à l’article 9 seront établies sur la base des encours au
31/12/1994.

Fait à Antananarivo, le 29 décembre 1994

Pour la Commission de Contrôle des Banques et Etablissements Financiers,

Le Président,

Raoul RAVELOMANANA

Source : www.banquecentrale.com

102
Annexe VII : Limites prudentielles

Type de ratios Limite

FPD
Solvabilité >8%
Risques encourus

Division des
risques Risques sur un même bénéficiaire
< 35 %
FPD

Limite globale qui s’applique à l’ensemble des grands risques : Cumul


des risques dépassant chacun 15 % de FPD < à 10 fois les FPD

Position de
change Cumul des positions longues ou courtes
< 20 %
FPD

Source : CSBF

103
Annexe VIII : Répartition des devises en 2012 (en million de MGA)

250 000,00

200 000,00

150 000,00

100 000,00

50 000,00

-
Actif Passif Hors Bilan
EURO 101 629,99 92 010,48 43 607,08
DOLLAR 211 619,90 211 862,59 85 408,17
AUTRES 4 190,10 1 396,97 1 061,80

EURO DOLLAR AUTRES

Source : Rapport du Commissariat aux comptes de la BNI 2012

104
Annexe IX : Évolution des encours de collecte par marché par rapport au total des
encours.

ENCOURS FIN D'ANNEE


déc-08 déc-09 déc-10 déc-11 déc-12
ENCOURS COLLECTE (en %)
Particuliers et Professionnels 34,00% 34,90% 34,00% 38,90% 35,60%
Mid market 6,18% 8,80% 6,80% 8,10% 7,30%
Grandes entreprises 60% 56,30% 59,30% 53% 57,10%

70,00%

60,00%

50,00%
Particuliers et
40,00% Professionnels
Mid market
30,00%

20,00% Grandes entreprises

10,00%

0,00%
2008 2009 2010 2011 2012

Source : Rapport d’activité de la BNI

105
Annexe X : Tableau comparatif des ressources et emplois des trois premières
banques (en millions de MGA)

BNI BOA
2010 2011 variation (%) 2010 2011 variation (%)
Emplois 519 607,00 470 953,00 - 9,4 482 583,00 511 909,00 6,1
Ressources 914 217,00 913 455,00 - 0,1 1 018 281,00 1 118 056,00 9,8

BNI BOA
2011 2012 variation (%) 2011 2012 variation (%)
Emplois 470 953,00 514 653,00 9,3 511 909,00 558 222,00 9,0
Ressources 913 455,00 1 079 556,00 18,2 1 118 056,00 1 210 156,00 8,2

Source : Rapport d’activité de la BNI

106
Annexe XI : Composition du portefeuille de dépôt

800 000 000,00

700 000 000,00

600 000 000,00

500 000 000,00 Grandes entreprises


400 000 000,00
Mid market
300 000 000,00

200 000 000,00 Particuliers et


professionnels
100 000 000,00

-
DAV Comptes DAT Autres
sur livret

Source : Rapport d’activité de la BNI

107
Annexe XII : Règles de classification des actifs

LES REGLES DE CLASSIFICATION DES ACTIFS

D’après les normes internationales, les actifs sont en principe classés selon les catégories
suivantes :

Standard, ou accepté. Lorsque la capacité du service de la dette est considérée comme


au dessus de tout soupçon. En général, les prêts et autres actifs entièrement garantis
(principal et intérêts) par des liquidités ou par des substituts (par exemple des certificats
de dépôt ou des bons de trésor) sont classés dans cette catégorie, qu’il y ait ou non des
arriérés ou autres facteurs défavorables du point de vue crédit.
Mention spéciale, ou à surveiller. Les actifs présentant des faiblesses latentes
susceptibles, faute d’être surveillées ou corrigées, d’entraîner leur dévalorisation au
niveau global ou de compromettre éventuellement la capacité de remboursement future
de l’emprunteur. Il peut s’agir par exemple d’un crédit consenti selon un accord
inadéquat, sans contrôle suffisant de la garantie ou sans disposer des informations
nécessaires. Les prêts aux emprunteurs exerçant leur activité dans des conditions
économiques et de marchés incertains doivent être classés dans cette catégorie. Il en est
de même lorsque l’emprunteur est confronté, dans son activité, à une tendance
défavorable ou lorsque son bilan n’est pas équilibré, sans qu’il ait atteint un point où le
remboursement est compromis.

Non conforme. Ce classement indique des faiblesses du crédit bien définies, qui
compromettent la capacité du service de la dette, en particulier lorsque les principales
sources de remboursement sont insuffisantes et lorsque la banque doit envisager des
sources secondaires : nantissement, vente d’un actif immobilisé, refinancement ou
apport d’un capital supplémentaire. Les actifs non conformes sont généralement des
crédits à terme fixe consentis à des emprunteurs dont la trésorerie est insuffisante pour
leur permettre de faire face aux échéances ou des avances consenties à des emprunteurs
significativement sous-capitalisés. Il peut aussi s’agir de prêts à court terme et d’avances
consenties à des emprunteurs dont le cycle de transformation de stocks à la trésorerie ne
suffit pas de rembourser la dette à l’échéance. Les actifs improductifs échus depuis au
moins 90 jours sont normalement classés comme non conformes, de même que les prêts
et avances renégociés pour lesquels l’emprunteur a payé l’intérêt en souffrance de ses
propres deniers avant la renégociation et en attendant de parvenir à un niveau de
performance stable dans le cadre d’un programme de remboursement réaliste.

Douteux. Il s’agit d’actifs présentant les mêmes faiblesses que les actifs non conformes,
mais dont le recouvrement complet est douteux compte tenu des faits avérés. La
possibilité de perte est présente, mais certains facteurs susceptibles de renforcer l’actif
en question font qu’on ne le classe pas comme perte, tant qu’un statut plus précis n’a pas

108
été déterminé. Les actifs improductifs en souffrance depuis au moins 180 jours entrent
aussi dans cette classification, sauf s’ils sont suffisamment garantis.

Pertes. Certains actifs sont considérés comme irrécouvrables et de si faible valeur qu’il
n’est plus loisible de continuer à les définir comme des actifs bancaires. le classement
d’un actif dans cette catégorie ne signifie pas qu’il n’a plus aucune chance d’être
recouvré, mais plutôt qu’il n’est ni pratique ni souhaitable de différer plus longtemps le
processus consistant à le passer par pertes et profits, même si un recouvrement partiel
reste possible dans le futur. Les actifs improductifs échus depuis au moins un an entrent
aussi dans la catégorie des pertes, sauf lorsqu’ils sont particulièrement bien garantis.

Source : GREUNING Hennie Van, BRAJOVIC BRATANOVIC Sonja, « L’analyse et la


gestion du risque bancaire », 1ère édition Eska, Paris, 2004, 384 p.

109
Annexe XIII : Classement des grandes banques internationales ( Source : SPPE)

110
111
112
Source : SPPE

113
Annexe XIV : Exigences de Bâle en termes de liquidité

Abrégé des exigences relatives au LCR

Le Comité de Bâle a mis au point le Ratio de liquidité à court terme (LCR, liquidity coverage
ratio) dans le but de favoriser la résilience à court terme du profil de risque de liquidité des
établissements bancaires. Cette norme vise à faire en sorte qu’une banque dispose d’un
encours suffisant d’actifs liquides de haute qualité (HQLA, high quality liquid assets), sous
forme d’encaisse ou d’autres actifs, pouvant être convertis en liquidités sur des marchés
privés sans perdre – ou en perdant très peu – de leur valeur pour couvrir ses besoins de
liquidité, dans l’hypothèse d’une crise de liquidité qui durerait 30 jours.

Le LCR, qui se compose de deux éléments :

a) la valeur de l’encours des HQLA


b) le total des sorties de trésorerie nettes

s’exprime ainsi :

Encours des HQLA


____________________________________________
%
Total des sorties nettes de trésorerie sur les 30 jours
calendaires suivants

Actifs liquides de haute qualité


Le numérateur du LCR est l’encours d’actifs liquides de haute qualité. La norme stipule
qu’une banque doit détenir un encours d’actifs liquides de haute qualité (HQLA) non grevés
pour compenser le total de ses sorties nettes de trésorerie pendant une période de 30 jours
dans le scénario de tensions spécifié. Les HQLA sont des actifs qui restent liquides sur les
marchés en période de tensions et sont, dans la majorité des cas, éligibles pour des
opérations avec la banque centrale. Parmi les actifs considérés comme HQLA, certains sont
soumis à une décote, différente selon le type d’actif.

Les HQLA se subdivisent en actifs de niveau 1 et de niveau 2. Les actifs de niveau 1


incluent, en principe, les réserves auprès de la banque centrale, ainsi que certains titres
négociables garantis par des émetteurs souverains et des banques centrales, notamment.
En règle générale, ces actifs sont de la plus haute qualité et sont les plus liquides, et il n’y a
pas de limite imposée quant à leur usage par une banque pour satisfaire aux exigences du
ratio de liquidité à court terme. Les actifs de niveau 2 sont eux-mêmes divisés en deux
niveaux : 2A et 2B. Les actifs de niveau 2A incluent, par exemple, certains titres d’État, des
obligations sécurisées et des titres de dette d’entreprises. Les actifs de niveau 2B se
composent d’obligations d’entreprises moins bien notées, de titres adossés à des prêts
hypothécaires sur immobilier résidentiel ainsi que d’actions remplissant certaines conditions.
Les actifs de niveau 2 ne peuvent représenter, au total, plus de 40 % de l’encours d’une
banque en HQLA, les actifs de niveau 2B, ne pouvant en représenter plus de 15 %.

1/2

114
Total des sorties de trésorerie nettes
Le dénominateur du LCR est le total des sorties nettes de trésorerie, lequel désigne les
sorties totales attendues moins les entrées totales attendues durant les 30 jours calendaires
suivants, selon le scénario de tensions spécifié. Le total des sorties attendues est calculé en
multipliant les soldes de différents types ou catégories de passifs et d’engagements hors
bilan par leurs taux attendus d’échéance ou de décaissement. Le total des entrées attendues
est calculé en multipliant les soldes de différentes catégories de créances contractuelles par
leurs taux attendus d’encaissement. Le total des entrées de trésorerie est soumis à un
plafond global de 75 % des sorties de trésorerie attendues, ce qui permet d’assurer la
disponibilité permanente d’un minimum d’actifs liquides de haute qualité.

Ratio de liquidité à court terme – LCR


La norme exige que, hors situations de tensions financières, ce ratio ne soit pas inférieur à
1
100 % (autrement dit, l’encours d’actifs liquides de haute qualité devrait être au moins égal
au total des sorties nettes de trésorerie). Les banques devraient remplir cette condition en
permanence et détenir un volant d’actifs liquides de haute qualité non grevés pour faire face
à un éventuel épisode de fortes tensions sur la liquidité. En périodes de tensions financières,
les banques auront la possibilité d’utiliser leur encours d’actifs liquides de haute qualité, et
donc de passer sous le seuil des 100 %.

1
Le seuil de 100 % est l'exigence minimale qui s'appliquera, hors périodes de tensions financières, à l'issue de
la période de transition. Il pourra être ajusté aux fins de toute disposition transitoire en vigueur à une date
donnée.

2/2

Source : www.bis.org

115
TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE……….…………………………………………………………………. I
AVANT-PROPOS……………………………………………………………………. III
REMERCIEMENTS………….……………………………………………………… IV
LISTE DES ABREVIATIONS...……………………………………………………. V
LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………. VII
LISTE DES FIGURES……………………………………………..………………... VIII

INTRODUCTION……………………………………………………………………. 1

PARTIE I PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE………………………… 4


CHAPITRE I. PRESENTATION DE LA BNI……………………………… 5
SECTION I. DESCRIPTION DE LA BNI…………………………………... 5
1.1. Identification de l’entreprise………………………………………………….. 5
1.2. Historique……………………………………………………………………… 6
1.3. Structure organisationnelle……………………………………………………. 6
1.4. Réseau de distribution…………………………………………………………. 7
SECTION II. DESCRIPTION DES ACTIVITES DE LA BNI………………. 7
2.1. Nature des activités……………………………………………………………. 8
2.1.1. Activités de crédits………………………………………………………… 8
2.1.2. Activités de collectes……………………………………………………… 8
2.2. Produits et services offerts…………………………………………………….. 8
2.2.1. Cartes bancaires…………………………………………………………… 9
2.2.2. OPAVI…………………………………………………………………….. 9
2.2.3. Eliophone……………………………………………………………….…. 9
2.2.4. Elionet……………………………………………………………………... 9
2.2.5. TPE………………………………………………………………………... 10
2.2.6. CREDOC………………………………………………………………….. 10
CHAPITRE II. CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE…………………… 11
SECTION I. NOTION DU RISQUE……………………………………………..… 11
1.1. Généralité…………………………………………………………..……….…. 11
1.1.1. Définition du risque…………………………………………. 11
1.1.2. Dimension du risque………………………………………… 12
1.2. Risques bancaires……………………………………………………………... 13
1.2.1. Risques majeurs des activités bancaires……………………. 13
1.2.2.1. Risque de crédit…………………………………….. 13
1.2.2.2. Risque de marché…………………………………... 14
1.2.2.3. Risque opérationnel………………………………… 14
SECTION II. OUTILS D’ANALYSE FINANCIERE……………………………... 15
2.1. Structure du bilan………………………………………………………………. 15
2.3.1. La trésorerie et les opérations interbancaires……………………………… 16
2.3.2. Opérations avec la clientèle…………………………………………….….. 16
2.3.3. Les autres comptes financiers……………………………………………... 16
2.3.4. Valeurs immobilisées……………………………………………………… 16
2.3.5. Capitaux permanents……………………...………………………………. 17

116
2.3.6. Équilibre général…………………………………………………………... 17
2.2. Rentabilité……………………………………………………..………………. 17
2.3. Ratios de gestion des risques……………………………………………… 18
2.3.1. Taux de créances douteuses……………………………………………….. 18
2.3.2. Taux de couverture des risques……………………………………………. 18
CHAPITRE III. CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE………………. 19
SECTION I. REGLEMENTATION BANCAIRE ………………………………. 19
1.1. Règles relatives aux conditions d’exercice de l’activité bancaire…………… 19
1.2. Règles relatives aux normes prudentielles…….……………………..……… 20
1.3. Règles relatives aux normes de gestion……...…………………….………… 20
1.4. Sanctions…………………………………...……………………….………... 21
SECTION II. COMPOSANTES DE L’ACCORD DE BALE II………………….. 22
2.1. Objectif de Bâle II……………………………………………………..……… 22
2.2. Structure de Bâle II……………………………………………………..…….. 22
2.2.1. Exigences en fonds propres…………………………………………….….. 23
2.2.2. Surveillance par les autorités prudentielles……………………………….. 24
2.2.3. Transparence et discipline du marché……………………………………... 24
SECTION III. REGLEMENTATION PRUDENTIELLE ………………………… 25
3.1. Objectifs des règles prudentielles……………………………………….….…. 25
3.1.1. Solvabilité…………………………………………………………………... 25
3.1.2. Division de risques………………………………………………………….. 26
3.1.3. Position de change……………………………………………………..……. 26
3.1.4. Autres règles prudentielles……………………………………………….….. 26
3.2. Limites prudentielles ……………………………………………………….….. 27

PARTIE II ANALYSE DE L’EXISTANT………………………………………... 29


CHAPITRE IV. ANALYSE DES RISQUES FINANCIERS…………..…… 30
SECTION I. ANALYSE DES ACTIVITES…………………………..………….. 30
1.1. Positionnement de la BNI ………………………………………………….….. 30
1.2. Caractéristiques capitalistiques……………………………………..…………. 31
1.3. Exposition internationale………………………………………………………. 32
1.4. Structure du bilan………………………………………………………………. 33
1.4.1 Composantes de l’Actif de la BNI………………………………………..… 33
1.4.2 Composantes du Passif de la BNI………………………………………..…. 35
1.5. La rentabilité…………………………………………………………………… 36
SECTION II. MESURE DES RISQUES……………………………………….….. 39
2.1. Risque de contrepartie…………………………………………………………. 40
2.1.1. Description du portefeuille global de la BNI………………………….…… 40
2.1.1.1. Répartition par marché……………………………………….……… 40
2.1.1.2. Répartition par échéance………………………………………….…. 41
2.1.2. Examen de la qualité des débiteurs…………………………………….…... 42
2.1.3. Ratio de division des risques…………………...…………………….……. 44
2.2. Risque de marché………………………………………………………….….…. 44
2.2.1. Risques liés aux opérations en devises……………………………….….… 45
2.2.2. Risques de taux……………………………………………………….….… 45
2.3. Risque de liquidité…………………………………………………..…..….. 47
2.3.1. Répartition des sources de financement…………………………..…….…. 47
2.3.2. Répartition par produit………………………………………………...…… 49

117
2.3.3. Ratio de liquidité…………………………………………………………... 49
2.4. Risque d’insolvabilité……………………………..…………………………... 50
2.4.1. Détermination de l’équilibre général……………………………………… 50
2.4.2. Ratio de solvabilité………………………………………………………... 51
CHAPITRE V. ANALYSE DES FORCES ET FAIBLESSES……………... 52
SECTION I. FORCES ET FAIBLESSES………………………………………... 52
1.1. Forces…………………..……………………………………………………… 52
1.1.1. Au niveau de la structure financière………………………………………. 52
1.1.1.1. Assise financière solide…………………………………………………. 53
1.1.1.2. Liquidité satisfaisante…………………………………………………… 53
1.1.1.3. Bonne rentabilité………………………………………………………... 53
1.1.1.4. Productivité du personnel………………………………………………. 54
1.1.2. Au niveau de la gestion des risques…………………………………….. 54
1.1.2.1. Organisation solide……………………………………………………… 54
1.1.2.2. Assurance sur la couverture des risques………………………………… 55
1.1.2.3. Avancement par rapport à Bâle II……………………………………….. 55
1.2. Faiblesses…………………………………………………………………… 56
1.2.1. Au niveau des activités…………………………………………………….. 56
1.2.1.1. La croissance des emplois ne suit pas celle des ressources…………….. 56
1.2.1.2. Part trop importante des ressources à vue……………………………….. 56
1.2.2. Au niveau des risques……………………………………………………… 57
1.2.2.1. Dégradation de la qualité du portefeuille………………………………… 57
1.2.2.2. Exposition importante au risque de crédit……………………………….. 57
1.2.2.3. Sensibilité au risque de retrait massif……………………………………. 57
1.2.2.4. Limites à l’application de Bâle II………………………………………... 58
SECTION II. MENACES ET OPPORTUNITES………………………………….. 59
2.1. Menaces……………………………………………………………………….... 59
2.1.1. Lacunes règlementaires…………..……………………………………..…. 60
2.1.1.1. Absence de la règlementation de la monnaie électronique…………………. 60
2.1.1.2. Absence des normes règlementaires sur le risque de taux d’intérêt et le
risque de liquidité…………………………………………………………. 60
2.1.2. Contraintes réglementaires et développement des acteurs informels…….. 61
2.1.3. Crise politique et économique actuelle…………………………………… 61
2.1.4. Évolution technologique : menaces liés à la monétique………………..… 61
2.1.5. Les vols et braquages……………………………………………….……. 62
2.1.6. Désengagement du groupe CASA de l’actionnariat de la BNI……………. 62
2.1.7. Exigences de Bâle II………………………………………………………. 63
2.2. Opportunités…………………………………………………………………….. 63
2.2.1. Marché vaste……………………………………………………………….. 63
2.2.2. Rôle positive de la règlementation sur le développement des activités
bancaires…………………………………………………………………. 64
2.2.3. Tendance technologique poussée…………………………………………. 64

PARTIE III PROPOSITIONS D’ACTIONS, ETUDES D’IMPACTS ET


RECOMMANDATIONS GENERALES………………………………………. 66
CHAPITRE VI. PROPOSITIONS D’ACTIONS…………………………… 67
SECTION I. PROPOSITIONS D’ACTIONS SUR LES ACTIVITES……………. 67
1.1. Développement du portefeuille de crédit…………………………………….... 67

118
1.1.1. Diversification du portefeuille……………………………………………. 68
1.1.2. Développement et optimisation des canaux d'accès à la clientèle………... 68
1.1.3. Développement du financement des investissements et des grands projets
des corporates…………………………………………………………….. 69
1.2. Stimulation des dépôts de la clientèle…………………………………………. 69
1.3. Mis en place d’une organisation commerciale autour du client………………. 69
SECTION II. GESTION DES RISQUES FINANCIERS………………………….. 70
2.1. Gestion du risque de crédit……………………………………………….......... 70
2.1.1. Limitation du risque de crédit………………………………………………... 71
2.1.2. Classification des actifs suivant les normes internationales…………………. 71
2.1.3. Dotations aux provisions pour créances douteuses…………………………... 72
2.2. Renforcement de la gestion préventive des risques…………………………….. 72
2.3. Recherche de nouveau partenaire……………………………………………… 73
CHAPITRE VII. ETUDES D’IMPACTS…………………………………….. 74
SECTION I. IMPACTS DES MESURES PRISES……………………………….. 74
1.1. Impacts au niveau de la banque………………………………………………… 74
1.1.1. Augmentation des activités de collecte et de crédit………………..….. 74
1.1.2. Élargissement du marché………………………………………….…… 75
1.1.3. Amélioration de la qualité du portefeuille…………………………….. 75
1.1.4. Respect des ratios règlementaires et équilibre bilanciel………………. 75
1.2. Impacts sur l’environnement…………………………………………………… 76
1.2.1. Développement des PME………………………………………………….. 76
1.2.2. Développement rural………………………………………………………. 76
1.2.3. Favorisation du rôle d'acteur bancaire…………………………………….. 76
1.2.4. Augmentation du PIB……………………………………………………… 77
SECTION II. RECOMMANDATIONS GENERALES……………………………. 77
2.1. Renforcement de la supervision bancaire………………………………………. 77
2.1.1. Mise en conformité avec les 25 principes fondamentaux de Bâle…………. 78
2.1.2. Surveillance des concentrations de risques sur les conglomérats…………. 78
2.2. Modification du cadre règlementaire……………………………………………. 78
2.2.1. Instauration de normes règlementaires de liquidité……………………….. 79
2.2.2. Règlementation sur le risque de taux……………………………………… 79
2.2.3. Règlementation sur la monnaie virtuelle…………………………………… 80
2.3. Application des dispositions de Bâle II…………………………………………. 81
2.3.1. Efforts au niveau de la supervision bancaire……………………………….. 81
2.3.2. Aménagement du ratio de solvabilité……………………………………...... 81
2.3.1. Renforcement de la surveillance prudentielle……………………………….. 82
2.3.2. Renforcement de la transparence de l’information financière………………. 82
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………… 84
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………….. 87
ANNEXES……………………………………………………………………………… 89
TABLE DES MATIERES…………………………………………………………….. 115

119

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